i
4.3.2 Biens exclus du patrimoine familial ...................................................................................... 26
4.3.2.1 Biens non mentionnés expressément à art. 415 al. 1 C.c.Q. ........................................... 26
4.3.2.2 Gains RRQ et Régimes de retraite, en cas de décès : art. 415 al. 3 C.c.Q. ..................... 26
4.3.2.3 Biens échus par donation ou succession : art. 415 al. 4 .................................................. 29
4.3.2.4 Exception à l’utilisation de l’art. 415, al. 2 C.c.Q. : Donations entre conjoints ............. 29
4.4 Partage........................................................................................................................................... 30
4.4.1 Causes d'ouverture ................................................................................................................. 30
4.4.2 Partage en tant que tel ............................................................................................................ 31
4.4.2.1 Nature et effet du droit au partage .................................................................................. 31
4.4.2.2 Calcul du droit de créance............................................................................................... 31
4.4.2.2.1 Établissement de la valeur nette : article 417 C.c.Q. ............................................... 31
4.4.2.2.2 Établissement de la valeur partageable : article 418 C.c.Q...................................... 32
a) Principes.......................................................................................................................... 33
b) Cas particuliers ............................................................................................................... 36
4.4.3 Particularités en cas de décès ................................................................................................. 38
4.4.4 Exécution du partage : art. 419-420 C.c.Q............................................................................. 39
4.4.5 Pouvoirs d'intervention du tribunal : art. 421-422 C.c.Q. ...................................................... 39
4.4.6 Renonciation au partage : art. 423 C.c.Q. .............................................................................. 40
5. Prestation compensatoire .................................................................................................................... 40
ii
4.4 Règles applicables à la dissolution du régime (465 à 484 C.c.Q.)................................................ 52
4.4.1 Causes de la dissolution (465 C.c.Q.) .................................................................................... 52
4.4.2 Effets de la dissolution ........................................................................................................... 52
4.4.2.1 Date de prise d’effet : à la dissolution de l’union ........................................................... 52
4.4.2.2 Liquidation de la société d’acquêts à proprement parler (476 C.c.Q.) ........................... 52
4.4.3 Liquidation et partage de la société d’acquêts, étape par étape ............................................. 53
4.4.3.1 Établissement de la valeur marchande des masses d’acquêts et de propres de chacun des
époux ........................................................................................................................................... 53
4.4.3.2 Le jeu des récompenses................................................................................................... 53
4.4.3.2.1 Les propres doivent récompense aux acquêts ou les acquêts doivent récompense aux
propres (Guide, pages 79-99).................................................................................................. 53
4.4.3.2.2 Cas particuliers......................................................................................................... 55
4.4.3.2.3 Solde et règlement des récompenses........................................................................ 57
4.4.3.3 Établissement de la valeur nette des acquêts de chacun ................................................. 57
4.4.3.3.1 Prise en compte des dettes et de l’incidence fiscale ................................................ 57
4.4.3.3.2 Recours des créanciers après partage....................................................................... 58
4.4.3.4 Partage de la société d’acquêts........................................................................................ 58
4.4.3.5 Recours des créanciers .................................................................................................... 60
iii
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.1 Notions
1.1.1 Famille
Définition large : l’ensemble des parents qui descendent d’un ancêtre commun et les alliés de ceux-
ci = la famille souche.
Définition restreinte : le petit groupe familial que sont les parents et les enfants (les conjoints et leurs
enfants) = la famille nucléaire.
➢ Le rapport que les conjoints entretiennent entre eux.
➢ Les rapports des conjoints avec leurs enfants.
1.1.2 Conjoints
Le Code civil du Québec n’encadre pas les rapports interpersonnels et juridiques entre les conjoints de
faits – ce ne sont pas des conjoints reconnus dans le C.c.Q.
➢ Conjoints = mariage ou union civile.
➢ L’affaire Québec (procureur général) c. A., 2013 CSC 5 (Éric c. Lola)
Qu’est-ce qui justifie l’intervention du législateur pour les personnes mariés, alors qu’il n’en voit pas la
pertinence pour les conjoints de fait ?
➢ Les rapports interpersonnels entre les conjoints mariés qui cohabitent (le rapport amoureux),
modifient toutes les relations dans le couple. On ne négocie pas entre conjoints comme on peut
négocier avec notre employeur. Ainsi, les conjoints mariés ont besoin d’un encadrement strict.
➢ Le problème avec les conjoints de faits : ils doivent utiliser des concepts de droit civil qui ne sont
pas adaptés à leur situation familiale.
➢ Le mariage a le merveilleux avantage de donner accès au divorce, qui est une façon ordonnée de
se séparer.
Époux
Pour les fins du cours, on va s’intéresser aux conjoints validement mariés par un célébrant compétent,
que ce soit au Québec ou ailleurs.
➢ Qu’est-ce que ça prend pour que le mariage soit valide?
➢ Art. 3088 C.c.Q. – Le mariage doit respecter les conditions de fond du pays de résidence des
époux et respecter les formalités légales (la forme) de l’état où le mariage a lieu.
➢ Quel est l’effet juridique du mariage qui a eu lieu ailleurs, alors que les deux époux n’étaient pas
résidents québécois, mais qui s’établissent au Québec par après?
1
Le cadre juridique : quels sont les éléments juridiques (les lois, les règlements, la procédure) qui vont
aider à déterminer la solution juridique pertinente?
➢ Ex : toujours identifier la date du mariage (le début du mariage) et la fin du mariage. Cette période
est le spectre à l’intérieur duquel on va rechercher les valeurs qui sont partageables.
➢ Art. 3089 C.c.Q. – les effets du mariage sont soumis aux règles du domicile des époux.
➢ Art. 391 à 430 C.c.Q. – Un chapitre d’ordre public. Les dispositions sur le patrimoine familial s’y
retrouvent, ce qui fait que le patrimoine familial est d’ordre public.
➢ Art. 431 C.c.Q. – Il est permis de faire toutes sortes de stipulations par contrat de mariage, sauf les
limitations imposées par les dispositions d’ordre public.
➢ Art. 432 C.c.Q. – le régime matrimonial par défaut est la société d’acquêts.
Ainsi, lorsqu’on parle de cadre juridique en matière de mariage, on doit faire la différence entre deux
parties qui se superposent : (1) le régime matrimonial (qui doit être déterminé au début du mariage) et
(2) les effets obligatoires du mariage qui s’imposent à tous les époux, quel que soit leur régime
matrimonial (391 à 430 C.c.Q.).
➢ La loi québécoise va s’appliquer seulement si les conjoints se retrouvent au Québec à la rupture,
sans toutefois devoir nécessairement s’être mariés au Québec.
o Effets du mariage = à la sortie = lors de la rupture.
➢ Le début du mariage = art. 3123 C.c.Q.
o Le régime matrimonial est établi par la loi du domicile des époux au moment de leur
mariage.
o Le patrimoine familial est un type de régime matrimonial qui touche seulement certains biens
spécifiques. Toutefois, le régime du patrimoine familial va être superposé aux autres régimes
qui vont régir les autres biens qui ne font pas partie du patrimoine familial.
➢ Le régime matrimonial primaire = le patrimoine familial.
➢ Le régime matrimonial secondaire = le régime matrimonial qui va régir les biens qui n’auront pas
été traités dans le patrimoine familial.
2
Conjoints de faits
Les conjoints de faits peuvent intenter un seul recours devant les tribunaux québécois de la famille : la
garde des enfants et la disposition des biens.
Les conjoints de faits sont encore privés des avantages reconnus aux couples mariés.
➢ Ex : l’utilisation exclusive de la résidence familiale pendant la procédure du divorce en matière des
conjoints mariés.
➢ L’avantage donné aux époux : les règles qui permettent d’organiser la structure du divorce pour
faire en sorte que ça se passe le plus adéquatement possible pour la famille entière.
Il n’y a aucune distinction entre les conjoints de même sexe et les conjoints de sexes différents dans la
loi.
Pour ce qui est des lois à caractère social, c’est en 1999-2000 que les gouvernements fédéral et
provincial ont adopté des lois pour uniformiser les lois. Ainsi, lorsqu’on parle de conjoints de faits on ne
peut plus exclure les conjoints de même sexe.
1.1.3 Enfants
Le Code civil du Québec ne permet plus la distinction entre les enfants (art. 522 C.c.Q.).
➢ Tous les enfants dont la filiation est établie ont les mêmes droits et obligations, quelques soient les
circonstances de leurs naissance.
En pratique, il y a une différence tout de même : les enfants issus de conjoints de faits qui se séparent
vs. les enfants issus de conjoints mariés qui se séparent
➢ Dans le couple marié, on a le partage du patrimoine familial, alors que dans l’autre couple, il n’y a
pas de partage du patrimoine familial.
➢ Cette distinction a forcément un impact sur les enfants, ce qui résulte dans un traitement différent.
Le régime matrimonial réfère à l’ensemble des règles juridiques dont l’objectif est de régler la situation
ou le sort des biens appartement aux époux.
2 types de dispositions : celles qui sont d’ordre publique et celles qui sont optionnelles ou par défaut.
➢ Le régime primaire : toutes les dispositions d’ordre public (art. 391 à 430 C.c.Q.) et autres règles
d’ordre public (ex : la résidence familiale);
➢ Le régime secondaire : le régime de partage des biens qu’on choisit ou qui nous est imposé au
moment du mariage.
o LE régime matrimonial = le contrat de mariage ou la société d’acquêts à défaut d’un tel
contrat.
3
Catégories
➢ À base de partage de patrimoine (société d’acquêts, partage des biens);
➢ À base d’indépendance du patrimoine (séparation de biens : art. 485 C.c.Q.). Normalement, la
séparation des biens ne nécessite pas l’intervention du tribunal pour la séparation de biens : il n’y
a pas vraiment de valeur qu’on reconnait être partageable en vertu du régime matrimonial. Ça va
être la copropriété qui va imposer cette séparation.
Ou
➢ Régimes conventionnels : les régimes qu’on choisit par l’entremise d’un contrat de mariage;
➢ Régimes matrimonial légal : la société par acquêts.
Types de recours qui vont donner ouverture au partage des biens et du patrimoine (416 C.c.Q.)
La dissolution du mariage
4
La séparation des corps
Séparation des corps (modalité de suspension du mariage) ≠ séparation de biens (régime matrimonial)
La séparation des corps, emporte la séparation des biens s’il y a lieu (508 C.c.Q.)
➢ Cette article ne s’applique pas au patrimoine familial : l’article 416 C.c.Q. nous dit qu’il FAUT le
faire. On parle ici, du régime matrimonial.
➢ On a toujours un régime matrimonial qui régi le mariage. Donc, quand la séparation des corps est
prononcée, les époux vont par la suite être sous le régime matrimonial de la séparation des biens.
➢ Art. 515 C.c.Q. – le régime matrimonial de la séparation des biens subsiste même après la reprise
de vie commune, sauf si les époux font un contrat de mariage pour prévoir un autre régime
matrimonial.
5
➢ La Loi sur le divorce – question de compétence.
o Cette loi prévoit à l’article 8 les motifs du divorce : l’adultère, la cruauté mentale rendant
intolérable la continuation de la vie commune, la séparation pendant plus d’un an (il faut être
séparés au moment où on dépose la demande et qu’on ait fait vie séparée pendant plus d’un
an lorsque le tribunal ordonne le divorce).
o Article 15 et 16 on parle de la garde des enfants et de la pension alimentaire.
o À l’article 3 de la loi : pour introduire une procédure en divorce au Canada, il faut qu’au
moins un des époux ait résidé pendant au moins une année au Québec avant l’introduction
de la procédure. Si cette condition n’est pas accomplie, on pourrait demander la séparation
des corps en attendant d’introduire les procédures de divorce.
La séparation des corps ne peut pas avoir lieu si les conjoints sont unis par d’autres moyens que par le
mariage (ex : union civil ou conjoints de faits).
382. Le mariage qui a été f rappé de nullité produit ses ef f ets en f aveur des époux qui étaient de bonne f oi.
Il est procédé notamment à la liquidation de leurs droits patrimoniaux qui sont alors présumés avoir existé, à
moins que les époux ne conviennent de reprendre chacun leurs biens.
387. Un époux est présumé avoir contracté mariage de bonne f oi, à moins que le tribunal, en prononçant la
nullité, ne le déclare de mauvaise f oi.
6
1.3 Lois applicables
Code civil du Bas-Canada, Code civil du Québec (1980) et Code civil du Québec (1994).
➢ Le Code civil du Bas-Canada est remplacé par le Code civil du Québec (adopté en 1991, EEV en
1994).
➢ De 1980 à 1994, on a eu un Code civil du Québec qui traitait que du droit de la famille. Ce Code a
été modifié en 1989 (EEV en 1991) pour introduire le patrimoine familial obligatoire.
➢ C’est seulement en 1991 (EEV 1994) qu’on adopte le reste des dispositions et qu’on change la
numérotation de l’ensemble du Code pour y révéler le Code civil du Québec de 1994.
Régime primaire
7
Régime secondaire
8
TITRE I : LE RÉGIME PRIMAIRE
393 C.c.Q. Chacun des époux conserve, en mariage, son nom; il exerce ses droits civils sous ce nom.
394 C.c.Q. Ensemble, les époux assurent la direction morale et matérielle de la f amille, exercent l’autorité
parentale et assument les tâches qui en découlent.
➢ Ce ne sont pas des obligations sanctionnables. Le défaut de les respecter, va souvent donner
ouverture à des raisons pour le divorce; ce sont des valeurs.
398 C.c.Q. Chacun des époux peut donner à l’autre mandat de le représenter dans des actes relatif s à la
direction morale et matérielle de la f amille.
Ce mandat est présumé lorsque l’un des époux est dans l’impossibilité de manif ester sa volonté pour quelque
cause que ce soit ou ne peut le f aire en temps utile.
2. Charges du ménage
396. Les époux contribuent aux charges du mariage à proportion de leurs f acultés respectives.
Chaque époux peut s’acquitter de sa contribution par son activité au f oyer.
397. L’époux qui contracte pour les besoins courants de la f amille engage aussi pour le tout son conjoint non
séparé de corps.
Toutef ois, le conjoint n’est pas obligé à la dette s’il avait préalablement porté à la connaissance du cocontractant
sa volonté de n’être pas engagé.
9
On vise 3 choses :
➢ Les meubles du ménage
➢ Le bail – on veut empêcher de sous-louer ou céder le bail
➢ L’immeuble qui constitue la résidence familiale – on veut empêcher de vendre, d’aliéner ou de
grever le bien d’une hypothèque sans le consentement du conjoint non propriétaire.
Article 401 et 395 C.c.Q. – aux fins des protections, la résidence familiale y en a juste une.
Contrairement aux règles du patrimoine familial où on inclue les résidences familiales (art. 415 C.c.Q.).
➢ L’attribution de la résidence familiale est sujet à au moins 4 articles du C.c.Q., toutes dans des
sections différentes. Donc, il faut toujours s’en assurer qu’on est dans la bonne section.
➢ Les meubles (401, al.2 C.c.Q.) qu’on va viser dans les protections sont ceux de LA résidence
familiale visé à l’article 395 C.c.Q.
➢ Ainsi, LA résidence familiale au sens de l’article 395 C.c.Q. est celle où la famille exerce ses
activités quotidiennes.
10
Époux propriétaire d’un immeuble de moins de 5 logements
(unifamilial, condo, duplex, triplex, quadruplex)
Nature de la protection : Actes pour lesquels le consentement écrit du conjoint non propriétaire est
requis :
➢ Aliéner l’immeuble
➢ Grever l’immeuble d’un droit réel : hypothèque, servitude, droit d’usage etc.
➢ Louer la partie réservée à l’usage de la famille
Nature de la production : Actes pour lesquels le consentement écrit du conjoint non propriétaire est
requis.
➢ Aliéner l’immeuble
➢ Louer le logement occupé par la famille
1ère hypothèse principale : Une déclaration de résidence familiale a été préalablement inscrite contre
l’immeuble.
➢ 1ère sous hypothèse : l’acte reproché est l’aliénation de l’immeuble
o Obtention du nouveau propriétaire d’un bail du logement occupé par la famille (405 al. 2
C.c.Q.)
o ET / OU dommages-intérêts contre époux et tiers de bonne ou mauvaise foi (408 C.c.Q.)
➢ 2ème sous-hypothèse : l’acte reproché est un acte de location du logement occupé par la famille.
o Nullité de l’acte de location (405 al.2 C.c.Q.)
o ET / OU dommages-intérêts contre époux et tiers de bonne ou mauvaise foi (408 C.c.Q.)
2ème hypothèse principale : Aucune déclaration de résidence familiale n’a été préalablement inscrite au
bureau de la publicité des droits.
➢ Dommages-intérêts contre époux et tiers de mauvaise foi ou fautif (408 C.c.Q.)
11
Époux titulaire d’un bail de logement
Nature de la protection : Actes pour lesquels le consentement écrit du conjoint non locataire est
requis :
➢ Sous-louer le logement
➢ Céder ses droits dans le logement
➢ Mettre fin au bail (ou le résilier)
1ère hypothèse : Le locateur a été avisé du fait que le logement sert de résidence familiale
➢ Nullité de l’acte de location (403 C.c.Q.)
➢ ET / OU dommages-intérêts contre époux et locateur (408 C.c.Q.)
2ème hypothèse : Le locateur n’a pas été avisé du fait que le logement sert de résidence familiale :
➢ Aucun recours contre ce locateur ou les tiers.
12
3.3 Tableau Sommaire – Protection de la résidence familiale (401 à 413 C.c.Q.)
Dommages-
Nécessité du
intérêts
Type de biens Acte consentement du Nullité de l’acte Autre sanction
(conjoint et tiers
conjoint non propriétaire
fautif)
13
Dommages-
Nécessité du
intérêts
Type de biens Acte consentement du Nullité de l’acte Autre sanction
(conjoint et tiers
conjoint non propriétaire
fautif)
Aliénation ou
établissement d’un Oui ✓ Oui ✓ Oui ✓
droit réel lorsqu’il y a N/A
une déclaration de (404, al. 1 C.c.Q.) (404, al. 2 C.c.Q.) (408 C.c.Q.)
résidence f amiliale
Aliénation ou
établissement d’un Oui ✓ Non Oui ✓
droit réel lorsqu’il n’y a N/A
pas de déclaration de (404, al. 1 C.c.Q.) (404, al. 2 C.c.Q.) (408 C.c.Q.)
Conjoint résidence f amiliale
propriétaire d’un
immeuble de
Location du logement
moins de 5 réservé à l’usage de la Oui ✓ Oui ✓ Oui ✓
logements f amille lorsqu’il y a une N/A
déclaration de (404, al. 1 C.c.Q.) (404, al. 2 C.c.Q.) (408 C.c.Q.)
résidence f amiliale
servant en tout
ou en partie de
résidence
Location du logement
familiale réservé à l’usage de la Oui ✓ Non Oui ✓
f amille lorsqu’il n’y a N/A
pas de déclaration de (404, al. 1 C.c.Q.) (404, al. 2 C.c.Q.) (408 C.c.Q.)
résidence f amiliale
Location d’un
logement autre que
celui réservé à l’usage Non
N/A N/A N/A
de la f amille, qu’il y ait
ou non une déclaration (404, al. 1 C.c.Q.)
de résidence f amiliale
14
Dommages-
Nécessité du
intérêts
Type de biens Acte consentement du Nullité de l’acte Autre sanction
(conjoint et tiers
conjoint non propriétaire
fautif)
Le conjoint non-
propriétaire qui n’a pas
donné son consentement
Aliénation lorsqu’il y a Oui ✓ Non Oui ✓ (et qui n’a pas ratifié
une déclaration de l’acte) peut exiger du
résidence f amiliale (405, al. 1 C.c.Q.) (405, al. 2 C.c.Q.) (408 C.c.Q.) nouveau propriétaire un
bail des lieux servant
déjà d'habitation
(405, al. 2 C.c.Q.)
Location d’un
logement autre que
celui réservé à l’usage Non
N/A N/A N/A
de la f amille, qu’il y ait
ou non une déclaration (405, al. 1 C.c.Q.)
de résidence f amiliale
15
4. Patrimoine familial
➢ Articles 414 à 426 C.c.Q. + document pédagogique № 3
➢ + Loi modifiant le Code civil du Québec et d'autres dispositions législatives afin de favoriser
l'égalité économique des époux (L.Q. 1989, C. 55, ci-après « Loi sur le patrimoine familial »),
adoptée le 22 juin 1989 et entrée en vigueur le 1er juillet 1989.
Le critère de qualification principal dans le patrimoine familial c’est l’usage familial, à l’exception des
régimes de retraite.
➢ Premièrement, on se place toujours à la sortie du mariage, c.à.d. la date de l’introduction en
l’instance du divorce ou de la séparation de corps.
➢ On va avoir différents biens qui appartiennent aux époux, et donc, le premier exercice c’est
d’identifier les biens qui se qualifient dans le patrimoine familial et y déterminer leur valeur.
Est-ce qu’il y a des valeurs qui peuvent être soustraites/déduites du patrimoine (418 C.c.Q.)?
➢ Le législateur a prévu seulement 2 cas où les déductions sont permises :
o Les valeurs qui existaient déjà et qui appartenaient déjà à l’époux avant le mariage;
o Les biens acquis avec l’argent provenant d’héritages/successions ou de donations.
Dans les années 1970 et 1980, les époux se soustraient à la société d’acquêts (ou même à la
communauté de biens avant ça) par des contrats de mariage qui fixaient le régime matrimonial comme
étant la séparation de biens.
➢ C’étaient les notaires qui proposaient ce type de contrat de mariage aux couples.
➢ Ces contrats de mariage étaient devenus problématiques avec la multiplication des divorces vers
la fin des années 1980.
➢ On a vu une génération entière de femmes se retrouver sur le bienêtre social, car elles ne
participaient pas à la richesse familiale et souvent, elles ne travaillent pas. Donc, après le divorce
elles se retrouvaient avec rien, à cause des contrats de mariage qu’elles signaient.
16
Objectifs et définition
Patrimoine familial
Affectation d’une masse prédéterminée de biens, indépendamment de quel époux y est propriétaire, au
partage de la valeur de ces biens à la dissolution.
➢ Le patrimoine familial ne prévoit pas la constitution d’une masse commune de biens : les biens ne
sont pas communs. Donc, le patrimoine familial n’est pas translatif de propriété. Ce n’est pas un
droit dans la chose, mais bien un droit de créance en faveur de l’un des époux envers l’autre pour
procéder au partage de la valeur des biens qui sont partie au patrimoine familial.
Objectif
Identifier la valeur partageable entre les époux :
➢ Identifier les biens qui font partie du patrimoine familial;
➢ Identifier les dettes qu’on peut soustraire de ces valeurs;
➢ Une fois les dettes soustraites, on va avoir une valeur nette;
➢ Pour arriver à la valeur partageable, il faut soustraire les sommes que le législateur permet à
chaque époux de soustraire (déductions : 418 C.c.Q.) de la valeur nette.
Puisque le patrimoine familial n’est pas translatif d’un droit réel ou d’un droit de propriété, les époux
demeurent les seuls propriétaires de leurs biens. Ainsi, sous réserve des règles demandant le
consentement de l’époux non-propriétaire pour l’aliénation d’un bien, les époux propriétaires peuvent
en disposer de leurs biens comme bon leur semble.
L’article 42 de la Loi sur le patrimoine familial (pas inséré dans le Code civil du Québec).
42. Les Articles 462.1 à 462.13 du Code civil du Québec relatif s au patrimoine f amilial des époux sont applicables
aux époux mariés avant l'entrée en vigueur desdits articles, à moins qu'ils ne manif estent, dans les dix -huit mois
de leur entrée en vigueur, par acte notarié, ou par une déclaration judiciaire co njointe f aite au cours d'une
instance en divorce, en séparation de corps ou en nullité de mariage dont il est donné acte, leur volonté de ne
pas y être assujettis en tout ou en partie. Cet acte notarié doit être inscrit au registre central des régimes
matrimoniaux à la diligence du notaire instrumentant.
Ces articles ne sont pas applicables, à moins de reprise de la vie commune, aux époux qui, avant le 15 mai 1989,
avaient cessé de f aire vie commune et avaient réglé, par une entente écrite ou autrement, les conséquences de
leur séparation.
En outre, ils ne sont pas applicables aux demandes en séparation de corps, divorce ou annulation de mariage
introduites avant le 15 mai 1989.
L'inapplication à certains époux des articles relatif s au patrimoine f amilial ne les prive cependant pas du droit au
partage de leurs gains inscrits en application de la Loi sur le régime de rentes du Québec ou de programmes
équivalents, conf ormément aux dispositions de ces articles, si ces époux f ont ultérieurement l'objet d'un jugem ent
en séparation de corps, divorce ou nullité de mariage qui prend ef f et après le 30 juin 1989 et que le partage de
ces gains n'a, à ce jour, jamais été ef f ectué entre eux.
17
Attention! Faire bien la différence entre les époux à qui on a donné le droit de se soustraire à
l’application de la loi et les époux pour qui la loi n’est pas applicable de façon automatique.
Art. 391 C.c.Q. : La loi s’applique automatiquement aux époux mariés après le 1er juillet 1989.
➢ Renonciation possible après décès ou jugement selon l’art. 423 al. 2 et 424 C.c.Q. – les époux
peuvent, après jugement ou décès, renoncer au partage du patrimoine familial. Ce sont des
circonstances très rares où les époux vont avoir des patrimoines personnels très importants d’une
part et d’autres. Les juges ne vont jamais ratifier une telle renonciation si un patrimoine est
immense et que l’autre est beaucoup moins important.
➢ Attention! Art. 521.6 C.c.Q.
Au moment du dépôt de la loi, il est déjà trop tard pour les époux de se soustraire à la loi de façon
unilatérale. Cependant, il est encore possible de faire une déclaration commune ou faire un acte
notarié. Toutefois, il faut le consentement des deux époux.
Cette exception s’applique aux époux mariés avant l’entrée en vigueur de la loi et qui ont introduit leur
demande de divorce, séparation de corps, ou nullité de mariage avant le dépôt de la loi (15 mai 1989).
➢ La Loi ne s’applique pas aux époux divorcés ou en instance introduite avant le 15 mai 1989.
18
3 conditions
➢ Séparation de fait (≠ séparation des corps) avant le 15 mai 1989;
➢ Absence de reprise de vie commune;
o S’il y a reprise de vie commune, le patrimoine familial va s’appliquer et ce pour toute la durée
du mariage. Donc, ça couvre la durée de temps où les époux étaient séparés de fait
(= rétroactif).
➢ Règlement des « conséquences de la séparation », par « entente écrite ou autrement ».
o Autrement (=verbalement ou tacitement) – problème de preuve. Comment fait-on la preuve
de ce fait allégué lors de la demande en divorce pour que le juge accepte le non-
assujettissement à la Loi?
o Il faut également que l’entente règle TOUTES les conséquences de leur séparation, et non
pas seulement pour une partie (ex : juste la garde d’enfants).
Attention! Art. 416, al. 2 C.c.Q. – cette situation est très différente de la situation dont on parle dans
cette section. Pour l’article 416, al. 2 C.c.Q., il y a eu un partage du patrimoine familial lors d’un
jugement de séparation de corps et, après la reprise de vie commune, il y a un deuxième patrimoine
familial qui commence.
➢ Alors que dans la présente section, les époux sont seulement séparés de fait, donc, on n’a pas un
jugement qui partage le patrimoine familial. Ainsi, c’est le même patrimoine familial qui est en
causé lorsque les époux reprennent la vie commune.
Application
automatique
SAUF Art. 42, al. 1 de la Loi
les exceptions ci- Pour les cas (1) et (2)
après
Époux mariés
AVANT
le 01/07/1989
Signature d’un acte notarié
(1) conjoint de non- L’acte doit être
assujettissement enregistré à la diligence
Le Non du notaire
dans les 18 mois de l’entrée
assujettissement en vigueur de la loi, (42, al.1 de la Loi)
soit avant le 01/01/1991
19
Déclaration judiciaire
conjointe de non-
assujettissement,
dans les 18 mois de l’entrée
en vigueur de la loi,
(2) soit avant le 01/01/1991 Possible seulement
Le non dans une instance (divorce, avant le 01/01/1991
séparation de corps, nullité
assujettissement (42, al. 1 de la Loi)
de mariage) débutée après le
15 mai 1989
(Si l’instance débute après le
15 mai 1989, voir la dernière
hypothèse)
ET règlement par
entente écrite de toutes
les conséquences de la
séparation
Séparation de fait
avant le 15 mai 1989
(3) -------- OU ---------
+
Le Non
PAS de reprise de vie ET règlement
assujettissement
commune autrement que par
(41, al. 2 de la Loi) entente écrite
(verbalement ou
autrement) de toutes
les conséquences de la
séparation
Époux divorcés ou
en instance
(divorce,
séparation de
corps, nullité de Non application
Art. 42, al. 3 de la Loi
mariage) automatique
Introduite AVANT
le
15/05/1989
20
4.3 Composition
Inclusions
➢ Présomption que les meubles qui sont dans la résidence familiale, qui servent à l’usage de la
famille et qui garnissent ou ornent la résidence font partie du patrimoine familial.
➢ Si un des membres de la famille ne s’en sert pas, ce n’est pas suffisant pour exclure le meuble.
Toutefois, si seulement un membre de la famille se sert d’un meuble, il ne fera pas partie du
patrimoine familial (ex : un piano dans le salon, dont seulement un membre de la famille use).
➢ Les accessoires essentiels – par exemple, le VTT qui sert à chercher le bois pour une maison en
campagne qui est chauffée seulement par le bois.
o Malgré la rédaction, les meubles qui garnissent une résidence familiale qui est un logement,
vont être inclus dans le patrimoine familial, même si les époux ne sont pas propriétaires de la
résidence familiale (le logement).
Exclusions
➢ Les ordinateurs personnels, les skis de fond, les vélos, un exerciseur, les livres, les appareils de
vidéo-surveillance, un petit coffre-fort, les outils personnels, les armes à feu, les plantes, les caves
à vin (si qualifié comme collection).
o Collections – détenir un tableau cher = il va être partagé; détenir une multitude de tableaux
chers = une collection = pas dans le patrimoine familial.
Attention! Exception : les meubles donnés à un époux par l’autre art. 415, al. 4 C.c.Q.)
22
On a une présomption que lorsque chaque époux possède un véhicule, les deux véhicules sont
présumés servir au déplacement de la famille, même si chaque époux s’en sert exclusivement.
➢ Déplacement de la famille : aller au travail, au dépanner, en vacances, magasiner etc.
➢ Pour pouvoir exclure le véhicule il faudrait que l’époux s’en serve exclusivement à des fins
d’affaires par exemple.
➢ Il faut avoir des éléments précis pour pouvoir conclure que le véhicule ne fait pas partie du
patrimoine familial. Par exemple, une Harley Davidson qui sert seulement à l’usage du mari, et que
son épouse en a horreur.
Les véhicules loués sont exclus parce que les époux n’en sont pas propriétaires.
➢ En cas de location de véhicule, il y a des commerçants qui offrent des contrats de locations avec
la possibilité de racheter la voiture à la fin du contrat. Une de ces formules permet à l’individu de
donner un gros montant au début de la location pour que quand on arrive à la fin du contrat
l’individu a l’option de racheter le véhicule à une valeur beaucoup moins inferieure que la valeur
marchande, puisqu’il a donné cet avance un argent au début du contrat.
Le véhicule acheté par un époux, donné en cadeau à un des enfants qui s’en sert exclusiv ement n’est
pas au patrimoine.
Les régimes de retraire accumulés avant le mariage ne font pas partie du patrimoine familial; seuls les
régimes accumulés DURANT le mariage.
➢ On va carrément exclure ce qui a été accumulé avant le mariage.
La valeur partageable ne sera pas limitée à ce que l’époux verse au régime de retraire ou à ce que
l’employeur retient de son salaire pour verser dans le régime de retraire.
➢ La valeur actuarielle : on va cotiser 100$ par mois dans le régime de retraite pendant 20 ans.
Cependant la valeur qui rentre dans le patrimoine n’est pas 24,000$. En effet, les contributions
qu’on apporte sont investies et ils vont produire des intérêts et des revenus.
- le régime régi par la Loi sur les régimes complémentaires de retraite (chapitre R-15.1) ou par la Loi sur les
régimes volontaires d’épargne-retraite (chapitre R-17.0.1) ou celui qui serait régi par l’une de ces lois si celle-
ci s’appliquait au lieu où l’époux travaille,
- le régime de retraite régi par une loi semblable émanant d’une autorité législative autre que le Parlement du
Québec,
➢ Régime complémentaire de retraire – le régime qui régit les entreprises provinciales privés (Hydro-
Québec par exemple)
➢ L’époux qui travaille à l’extérieur du Québec, dans un endroit où il y aurait une loi semblable.
- le régime établi par une loi émanant du Parlement du Québec ou d’une autre autorité législative,
23
- un régime d’épargne-retraite,
- tout autre instrument d’épargne-retraite, dont un contrat constitutif de rente, dans lequel ont été transf érées
des sommes provenant de l’un ou l’autre de ces régimes.
Le régime de retraite n’a pas besoin d’être enregistré, car il est sous le contrôle d’autorités
compétentes.
Le Régime de retraite – un régime constitué par l’employeur, que l’employeur soit étatique ou privé. Si
un régime existe, les employés sont tenus d’y contribuer et c’est retenu à la source, tout comme les
impôts.
➢ Le plus souvent l’employeur contribue également.
➢ Les Régimes de retraire sont constitué en vertu d’une loi provinciale ou fédérale.
➢ Non seulement, on a les deux niveaux de juridictions, mais dans chacun des niveaux de
juridictions on a deux divisions : les régimes qui proviennent d’entreprises privés, la fonction
publique.
➢ Le législateur posse des contraintes plus importantes pour les régimes de retraite privés, par
rapport aux régimes qu’il propose lui-même à ses employés (la solvabilité de l’état est plus sure
que celle d’une entreprise). Donc, on a des lois très contraignantes qui régissent ces régimes.
➢ Au provincial, la loi habilitante pour les entreprises privées est la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite. Cette loi régit tous les régimes de retraite privés des entreprises
québécoises.
➢ Qu’ils soient privés ou gouvernementaux, on a deux types de régimes : des régimes à prestation
déterminée et des régimes à cotisation déterminée.
o La cotisation déterminée – l’employé sait précisément quelles sont les cotisations qu’il verse
à chaque année. La productivité de ce qu’il va recevoir à la fin, n’est pas garantie, même s’il
y a beaucoup de contraintes.
o La prestation déterminée – l’employeur garanti une certaines prestation de retraite en
fonction de critères prédéterminés. On verse aussi des cotisations qu’on connait, mais on
rajoute le facteur qu’une fois qu’on a acquis des droits (une certaine période de service
accumulée) l’employeur va garantir une rente. En somme, si on offre à l’employeur un
service pendant une certaine période, on a des rentes indexées garanties.
24
▪ Dans la mesure où les gens vivent plus longtemps, ça deviens de plus en plus difficile
de payer ces rentes indexées.
▪ Ce régime prévoit également des rentes pour les conjoints survivants : les conjoints
survivants reçoivent 60% des rentes indexées garanties au conjoint décédé.
▪ C’est un fardeau sur la société qui est très élevé à l’heure actuelle, et ce surtout pour la
prochaine génération.
o Ces deux types de régimes sont retrouvés tant au privé, qu’au gouvernement.
➢ On va évaluer les gains de l’époux participant, on évaluer la valeur partageable et l’administrateur
du régime va verser à l’époux du participant la somme qu’il lui revient dans un compte de rente
immobilisées soumis à des contraintes fiscales du genre à ceux imposées aux compte REER.
o Les sommes dans les comptes de rentes immobilisées ne peuvent pas être retirées d’un
coup. Ça se fait par versement.
o Les évaluations sont faites en conformités avec les lois habilitantes (art. 426 C.c.Q.)
➢ Certains employeurs offrent à leur cadre des bénéfices liés à la productivité de l’entreprise. Il y a
donc, des régimes qu’on appelle «des régimes de participation différée au bénéfice».
o Ce sont en général des montants accumulés de la nature d’un régime de retraite, mais ce ne
sont pas des régimes de retraite au sens de la Loi sur le patrimoine familial.
o C’est la façon pour une entreprise de s’attacher aux cadres supérieures et de s’assurer que
les cadres ont une participation dans le succès d’une entreprise. Puisque les rentes sont
différées, le cadre ne le touche pas immédiatement, donc, ça assure une certaine loyauté.
➢ La fonction publique provinciale : il y a autant de lois que de régimes dans la fonction publique
québécoise et chaque loi régit une situation particulière (Ex : la Loi sur les régimes de retraites des
enseignants).
o La plupart de ces régimes sont administrés par la CARRA (Commission administratives des
régimes de retraite et des assurances). Aujourd’hui, après la fusion avec la Régie des rentes
du Québec, on a un organisme qu’on appelle Retraites Québec
4.3.1.5 Gains inscrits à la Régie des rentes du Québec : art. 415 al. 2 C.c.Q.
La Régies des rentes du Québec = régime de retraite public à tous les québécois. Dès qu’on travaille,
on contribue à la RRQ et on est admissible à une rente de l’état québécois dès qu’on cesse de
travailler.
➢ La RRQ c’est aussi un bel exemple d’impasse. Puisque l’état s’est engagé à verser une certaine
rente, et puisqu’il n’y a pas assez de fonds qui rentrent, la RRQ ne va pas avoir assez de fonds.
On verse des sommes à la RRQ en fonction de nos revenus, mais jusqu’à un revenu maximum
(60,000$). Donc, si on fait plus que 60,000$, on ne cotise pas sur les revenus qui dépassent ce
maximum.
➢ La RRQ, dans sa loi a aussi le même principe de rentes aux conjoints survivants. Puisque ce
régime a été mis en place dans un temps où les hommes travaillent et que les femmes ne
travaillaient pas, est-ce que ce régime est toujours pertinent?
25
Art. 415, al. 2 C.c.Q.
Entrent également dans ce patrimoine, les gains inscrits, durant le mariage, au nom de chaque époux en
application de la Loi sur le régime de rentes du Québec (chapitre R-9) ou de programmes équivalents.
➢ Le revenu sur lequel on a retiré des cotisations qui ont été versées à la RRQ.
➢ Comment fait-on le partage au moment du divorce? On additionne les gains totaux de Monsieur et
les gains totaux de Madame. On divise le total en 2 et on redistribue le résultat au Monsieur et à
Madame.
➢ Le jugement de divorce va être acheminé à la RRQ, et la RRQ va faire le partage
automatiquement.
Il est plus correct de dire que ce sont des biens qui ne font pas partie du patrimoine familial, parce
qu’ils ne sont pas expressément mentionnés à l’article 415, al. 1. Pourquoi? Parce que les autres
catégories sont véritablement des biens dont on va pouvoir dire qu’ils sont exclus en vertu d’une
disposition spéciale et ils sont exclus parce qu’autrement ils seraient inclus.
➢ Les biens exclus sont des biens qu’on aurait mis dans le patrimoine familial en vertu de l’art. 415,
al. 1 C.c.Q., car ils se qualifient. Toutefois, parce qu’un article en particulier/une exception dit qu’il
ne faut pas les inclure, ils sont exclus.
Les biens non mentionnés expressément à l’article 415, al. 1 – par exemple : l’argent dans les comptes
de banques, les actions des compagnies (publiques ou privées) qui ne sont pas dans une REER, les
immeubles commerciaux
➢ On en dispose en vertu des règles du régime matrimonial.
4.3.2.2 Gains RRQ et Régimes de retraite, en cas de décès : art. 415 al. 3 C.c.Q.
➢ L’alinéa 3 est une exception faite si jamais la dissolution du mariage résulte du décès.
1. Si seul le défunt avait un régime qui prévoit des prestations de décès - Le régime sera exclu du
partage et le survivant bénéficiera de prestations correspondant à 60% des gains accumulés par le
défunt.
RRPD
RRPD est exclu du patrimoine familial
RRPD RRDP
RRPD de est exclu du patrimoine familial RRPD de est exclu du patrimoine familial
Succession de =0 ☺+☺
27
3. Si les 2 époux ont chacun un régime mais que celui du survivant ne prévoit pas de
prestations de décès (celui du défunt en prévoyant), le régime du survivant sera partagé avec la
succession du défunt (suivant les règles de partage du patrimoine familial) alors que celui du défunt
sera exclu du partage, mais procurera au survivant des prestations correspondant à 60% des gains
accumulés par le défunt
RRPD RR
RR de est inclus au patrimoine familial =
RRPD de est exclu du patrimoine familial
partagé à 50% avec la succession de
RRPD
RRPD de est exclu du patrimoine familial
Succession de =0 ☺
OU
RR RRPD
RR de inclus au patrimoine familial = partagé à + RRPD de est exclu du patrimoine familial =
Sont également exclus du patrimoine f amilial, les biens échus à l’un des époux par succession ou donation av ant
ou pendant le mariage.
Les biens échus/qui parviennent à un époux par succession ou donation, avant ou pendant le
mariage.
➢ Pour qu’on applique 415, al. 4 C.c.Q., il faut que le bien soit inclus en vertu de 415, al. 1 C.c.Q.
➢ On ne vise pas ici l’argent; on vise les biens du patrimoine familial. Le bien est habituellement
inclus en vertu du 415, al.1, mais à cause de l’exception de 415, al. 4, il sera exclu.
➢ Comme il est exclu, le bien va devoir être partagé selon les règles du régime matrimonial.
➢ L’argent reçu d’une donation/succession et qui va être investi dans le patrimoine familial pendant
le mariage est une déduction qui est permise par le législateur à l’article 418 C.c.Q.
➢ Exemple : je reçois en héritage un chalet avant le mariage, on l’utilise avec l’ensemble de la
famille, on vend ce chalet après, et avec l’argent on achète un deuxième chalet pendant le
mariage qu’o utilise avec l’ensemble de la famille.
o Le deuxième chalet ne peut pas être un bien exclus en vertu de l’article 415, al. 4 C.c.Q.
Cependant, on va pouvoir déduire en vertu de l’article 418 C.c.Q., la somme qui provenait de
la vente du premier chalet vendu.
4.3.2.4 Exception à l’utilisation de l’art. 415, al. 2 C.c.Q. : Donations entre conjoints
Se pose l’exemple suivant : Les époux qui ont un contrat de mariage et qui se divorce. Dans le contrat
de mariage, l’époux fait cadeau à l’épouse, au moment du mariage, tous les meubles du ménage.
L’exception de l’article 415, al. 4 C.c.Q. ne s’applique pas aux époux entre eux.
Les dispositions du patrimoine familial sont des dispositions d’ordre public. Donc, le législateur ne veut
pas permettre que les époux puissent y déroger à ces règles d’ordre public par l’entremise de la
donation.
L’exclusion de la donation du patrimoine familial n’est pas permise. Toutefois, la donation est tout de
même valide. Ainsi, les meubles appartiennent encore à Madame, mais leur valeur sera partageable
dans le patrimoine familial.
29
4.4 Partage
4.4.1 Causes d'ouverture
Il s’agit d’un droit personnel et non réel; le droit est un droit de créance que l’époux a à l’égard de
l’autre. Il y a tout de même la possibilité de prévoir des modalités de paiement; ainsi, ça pourrait finir
par le transfert d’un bien.
Les époux qui ont fait l’objet d’un jugement de séparation de corps, qui ont partagé leur patrimoine
familial et qui reviennent ensemble après.
➢ Dans ces cas-ci, la reprise de vie commune met fin à la séparation de corps (515 C.c.Q.) et
l’article 416, al. 2 prévoit le commencement d’un nouveau patrimoine familial de la reprise de vie
commune.
Attention! Bien distinguer la situation de l’article 416 al.2 C.c.Q. (ci-haut) des mesures transitoires de la
Loi sur le patrimoine familial, art. 42, al. 2.
➢ Partage de Mai 1980 à Janvier 2015, car les mesures transitoires ne s’appliquent pas.
30
4.4.2 Partage en tant que tel
Document pédagogique № 3
Les dettes qu’on peut soustraire pour obtenir la valeur nette sont exclusivement énumérées aux articles
416 et 417 C.c.Q. Ces dettes doivent être impayées à la date du partage. Alors, le solde des dettes va
pouvoir être soustrait.
Donc, on a la valeur des biens (art. 415 C.c.Q.) de laquelle on soustrait le solde des dettes (416 et 417
C.c.Q.) pour obtenir la valeur nette.
Par la suite, on va soustraire de la valeur nette les déductions de l’article 418 C.c.Q. et c’est ainsi qu’on
obtient la valeur partageable.
416. En cas de séparation de corps, de dissolution ou de nullité du mariage, la valeur du patrimoine f amilial des
époux, déduction f aite des dettes contractées pour l’acquisition, l’amélioration, l’entretien ou la conservation des
biens qui le constituent, est divisée à parts égales, entre les époux ou entre l’époux survivant et les héritiers,
selon le cas.
Lorsque le partage a eu lieu à l’occasion de la séparation de corps, il n’y a pas de nouveau partage si, sans qu’il y
ait eu reprise volontaire de la vie commune, il y a ultérieurement dissolution ou nullité du mariage; en cas de
nouveau partage, la date de reprise de la vie commune remplace celle du mariage pour l’application des règles
de la présente section.
417. La valeur nette du patrimoine f amilial est établie selon la valeur des biens qui constituent le patrimoine et des
dettes contractées pour l’acquisition, l’amélioration, l’entretien ou la conservation des biens qui le constituent à la
date du décès de l’époux ou à la date d’introduction de l’instance en vertu de laquelle il est statué sur la
séparation de corps, le divorce ou la nullité du mariage, selon le cas; les biens sont évalués à leur valeur
marchande.
Le tribunal peut, toutef ois, à la demande de l’un ou l’autre des époux ou de leurs ayants cause, décider que la
valeur nette du patrimoine f amilial sera établie selon la valeur de ces biens et de ces dettes à la date où les époux
ont cessé de f aire vie commune.
31
La date d’évaluation des biens au patrimoine familial est la date de l’introduction de l’instance ou la
date du décès.
➢ Exception : 417, al. 2 C.c.Q. – permettre qu’on évalue les biens et les dettes à une date
antérieures à l’introduction de l’instance, c’est-à-dire la séparation de faits. L’objectif c’est de
permettre à un des époux de diminuer la valeur partageable au bénéfice de l’époux qui aurait
contribué à la valeur partageable entre temps.
Le critère que le tribunal utilise c’est la suivant : il faut que, à la date de séparation des parties, les
époux avaient mis un terme au lien d’interdépendance économique. S’il y a une interdépendance,
on veut permettre aux deux époux de bénéficier de la valeur qui s’est accumulée. Toutefois, s’ils
n’y a plus de lien d’interdépendance par rapport à leurs biens, on veut permettre à l’époux qui est
propriétaire de bénéficier de l’accumulation de la valeur de ce bien.
Cette exception s’applique à une date antérieure à la date de l’introduction de l’instance. Toutefois,
on a de la jurisprudence, surtout de la Cour d’Appel qui permet au tribunal de fixer la date du
partage à une date postérieure à la date de l’introduction de l’instance. Ce type de circonstance
exceptionnelle s’applique si jamais la valeur du bien diminue à cause d’une intervention autre que
celle de l’époux : par exemple, un crash boursier.
Il est clair que c’est la nature de la dette qui nous permet de la soustraire du patrimoine familial, c’est-à-
dire ce à quoi a servi la dette : l’acquisition, l’amélioration, l’entretient ou la conservation du bien.
➢ Si jamais on a une dette qui est garantie par une hypothèque sur la résidence familiale, mais que
cet argent a été utilisé pour investir dans un commerce, la dette ne pourra pas être déduite.
➢ La dette fiscale latente : les biens qui sont objet d’un gain en capital. La résidence familiale, pour
toute la période qu’elle sert de résidence familiale est exempte du gain en capital. Toutefois, la
question se pose pour les résidences secondaires. Habituellement, la moitié du gain en capital sur
les résidences secondaires est taxable dans l’année de la vente. La jurisprudence reconnait que la
dette fiscale est une dette qui affecte la valeur, et donc, que le tribunal peut en tenir compte.
➢ Les régimes de retraites et les REER : le REER, quand on l’encaisse, on paye des impôts. Donc,
la Cour d’Appel a dit que quand on fait le partage du patrimoine familial on doit en faire une
catégorie appart, car on doit en tenir compte que lorsque l’époux va en retirer de l’argent du
REER, il va en payer les impôts. Alors, pour les REER et les régimes de retraites, la meilleur
façon de les partager entre les époux c’est par un roulement fiscal; pas d’impôts au moment du
partage, mais on paye des impôts au moment du retrait, par la personne qui le retire.
418. Une f ois établie la valeur nette du patrimoine f amilial, on en déduit la valeur nette, au moment du mariage,
du bien que l’un des époux possédait alors et qui f ait partie de ce patrimoine; on en déduit de même celle de
l’apport, f ait par l’un des époux pendant le mariage, pour l’acquisition ou l’amélioration d’un bien de ce patrimoine,
lorsque cet apport a été f ait à même les biens échus par succession ou donation, ou leur remploi.
On déduit également de cette valeur, dans le premier cas, la plus-value acquise, pendant le mariage, par le bien,
dans la même proportion que celle qui existait, au moment du mariage, entre la valeur nette et la valeur brute du
bien et, dans le second cas, la plus-value acquise, depuis l’apport, dans la même proportion que celle qui existait,
au moment de l’apport, entre la valeur de l’apport et la valeur brute du bien.
Le remploi, pendant le mariage, d’un bien du patrimoine f amilial possédé lors du mariage donne lieu aux mêmes
déductions, compte tenu des adaptations nécessaires.
32
Une fois établie la valeur nette du patrimoine familial, tout ce qui y est soustrait s’appelle une
déduction.
a) Principes
Les 2 types de déductions de l’article 418 al. 1 et la plus-value de l’article 418 al. 2 C.c.Q.
L’article 418, al. 1 C.c.Q. – la valeur nette, au moment du mariage, du bien que l’un des époux
possédait alors et qui fait partie de ce patrimoine.
➢ Il faut que le bien soit là au début du mariage et au moment de l’introduction de l’instance. Si
jamais le bien n’est plus là au moment de l’introduction de l’instance, car on l’a vendu pour en
acheter un autre. Dans ce cas on utilise la technique du remploi, soit l’article 418, al. 3 C.c.Q.
o Le remploi d’un bien du patrimoine familial que l’époux possédait au jour du mariage. On fait
un double calcul.
L’article 418, al. 1 C.c.Q. – l’apport (en argent) fait par l’un des époux pendant le mariage, pour
l’acquisition, l’amélioration d’un bien de ce patrimoine, lorsque cet apport a été fait à même les biens
échus par succession ou donation, ou leur remploi.
➢ L’apport fait par un époux dans le patrimoine familial, pendant le mariage, avec l’argent obtenu
exclusivement d’une donation ou d’une succession.
➢ La succession ou la donation ne doit pas nécessairement avoir été reçue pendant le mariage. Il
faut qu’on ait utilisé cet argent pendant le mariage.
➢ Ceci est une exception. Donc, pour qu’elle soit appliquée, il faut que le juge soit convaincu de
l’exception. Sinon, on tombe dans la règle générale.
➢ Cette donation ou succession peut avoir été dans une forme différence : un chalet par exemple.
Alors, si je vends ce chalet et je peux prouver qu’avec cet argent j’ai acheté un autre chalet, on va
considérer que cet argent est un apport en vertu de l’article 418, al. 1 C.c.Q.
➢ Il faut que l’apport ait été fait pendant le mariage, parce que si l’apport est fait avant le mariage,
c’est la première exception qui va s’appliquer, soit le bien acquis avant le mariage.
➢ L’apport peut être fait sur un bien du patrimoine familial qui n’est pas la propriété de l’époux qui fait
l’apport.
Processus à suivre
➢ Date du mariage
➢ Déterminer ce qu’on a en terme de valeurs dans le patrimoine familial à partager (415, al. 1
C.c.Q.) : Quels sont les biens dans le patrimoine familial
➢ On établit la valeur marchande; On soustrait les dettes pour établir la valeur nette.
➢ On passe aux articles d’exclusion (415, al. 3 et al. 4 C.c.Q.)
➢ Déterminer la valeur partageable : appliquer l’article 418 C.c.Q.; Quelles sont les valeurs que les
époux peuvent soustraire du partage?
o Est-ce que l’un des époux possédait un des biens dans la liste du patrimoine familial au jour
du mariage? Est-ce que le bien est entré au patrimoine familial le jour du mariage? Si oui, on
permet à l’époux de soustraire la valeur nette qu’il possédait au jour du mariage.
o Est-ce que le bien est sujet à une plus-value? Si oui, on doit déterminer quelle est la plus-
value. Par la suite, on permet à l’époux de déduire le pourcentage de la plus-value dans la
même proportion que ce qu’il possédait au jour du mariage.
33
o L’addition de ces deux valeurs nous offre le montant pour la première déduction possible.
o Possibilité d’un remploi : deux biens du patrimoine familial successifs. On cherche à identifier
qu’est-ce que l’époux à le droit de soustraire à partir d’un élément de déduction qu’il
possédait sur le premier bien (418, al. 3 C.c.Q.).
o L’argent investi dans un bien du patrimoine familial pendant le mariage qui provient d’une
donation ou d’une succession = apport. L’époux peut récupérer cet apport, ainsi qu’un
pourcentage de la plus-value de ce bien proportionnel au montant de l’apport.
▪ Le remploi dans le cas des apports faits pendant le mariage : si je prends l’argent de
mon héritage et j’achète un chalet pendant le mariage (= apport = bien du patrimoine
familial #1); 5 ans après, je vends le chalet et j’achète un condo en Floride que j’utilise
avec ma famille (= remploi = bien du patrimoine familial #2).
v. Calcul de la déduction : -
34
Présentation schématique : 2ème déduction de 418, al. 1 et al. 2 C.c.Q.
Cas du bien acquis au amélioré DURANT LE MARIAGE à même des sommes provenant d’une
succession ou d’une donation ou leur remploi
v. Calcul de la déduction : -
• L’apport ou les sommes payées sur le bien pendant le mariage, pour son
acquisition ou son amélioration, provenant d’une succession ou d’une
donation.
Apport
+
• Calcul de la plus-value ou la déduction accessoire +
35
b) Cas particuliers
Problématique – Le bien acquis avant le mariage OU à même des sommes provenant d’une donation
ou d’une succession a perdu de la valeur entre la date du mariage et la date du partage (1ère
déduction) ou, selon le cas, entre la date de l’acquisition ou de l’amélioration à même les sommes
données ou léguées et la date du partage (2ème déduction)
Question – Doit-on, lors de l’établissement de la valeur partageable du bien, tenir compte de la moins-
value, en la déduisant de façon proportionnelle?
Première thèse – On ne tient pas compte de la moins-value dans le calcul. En d’autres termes, on ne
fait aucune déduction proportionnelle de la moins-value [interprétation littérale].
➢ Justification : Les termes utilisés par le législateur à l’article 418 al. C.c.Q. indiquent qu’il n’a voulu
prévoir que l’hypothèse de la plus-value.
Deuxième thèse – On tient compte de la moins-value dans le calcul. En d’autres termes, on fait une
déduction proportionnelle de la moins-value [interprétation large et libérale]
➢ Justification : Si le conjoint propriétaire d’un bien qui augmente de valeur peut profiter de la plus-
value de son bien sous forme de déduction proportionnelle, il est cohérent qu’il subisse dans la
même proportion la dépréciation de son bien, dans le cas où celui-ci perd de la valeur.
Ne pas confondre avec le cas où le bien diminue en valeur, mais que la valeur partageable est tout de
même positive.
➢ Ici on parle du cas où la déduction permise excède la valeur nette du bien.
Nous avons un seul patrimoine familial. Malgré ça, la jurisprudence nous avise de calculer le tout bien
par bien. Alors, si on a un bien sur lequel la déduction permise est supérieure à la valeur nette du bien,
est-ce qu’on garde la valeur partageable du bien comme étant une valeur négative et on permet de
porter cette valeur sur les autres biens du patrimoine, ou est-ce qu’on ramène la valeur partageable à
0?
➢ Malgré que la jurisprudence des cours inférieures semble fluctuer, la jurisprudence de la Cour
d’Appel retient l’hypothèse selon laquelle la valeur partageable doit être ramenée à zéro.
36
Problématique – Les déductions effectuées sur un bien du patrimoine familiale acquis avant le
mariage (et alors payé en partie) (cas de 1ière déduction) ou acquis ou amélioré durant le mariage à
même des sommes données ou reçues par succession (cas de 2ième déduction) entraîne une valeur
partageable négative (eu égard à la dépréciation subie par le bien depuis la date du mariage ou depuis
la date de son acquisition ou de son amélioration à même des sommes données ou reçues par
donation).
Question – Doit-on ramener la valeur partageable du bien à zéro ou, au contraire, maintenir la valeur
négative et reporter le déficit sur les autres biens de patrimoine familial dont le conjoint est propriétaire,
le cas échéant?
Deuxième thèse – Le déficit est reporté sur les autres biens du patrimoine familial dont le conjoint est
propriétaire.
➢ Justification : Le patrimoine familial est composé d’une seule masse et les déductions peuvent être
dissociées du bien qui en est la cause. Par ailleurs, il est plus équitable que le conjoint propriétaire
ne supporte pas seul la dépréciation du bien. En reportant le déficit sur les autres biens dont il est
propriétaire (le cas échéant), on diminue le montant qu’il devra partager avec l’autre, alors que si
on ramène la valeur zéro, on fait porter au propriétaire la totalité du fardeau de la dépréciation.
Problématique
➢ Un conjoint vend ou liquide, durant le mariage, un bien qu’il possédait avant le mariage (1er bien)
et avec le produit, il acquiert un bien du patrimoine familial (2ième bien) (418 al. 3 ).
➢ Ou encore, il vend, durant le mariage, un bien (1er bien) sur lequel il avait investi, pendant le
mariage, le produit d’un don ou d’un héritage (418 al. 1 in fine), pour acquérir un autre bien du
patrimoine familial (2ième bien).
➢ Dans chaque cas, la valeur du bien doit être réinvestie dans un autre bien du patrimoine fam ilial,
toujours existant lors de la liquidation.
Question : Comment calcule-t-on alors la déduction?
Réponse
➢ Il faut procéder à 2 calculs.
➢ Le premier à la vente du 1er bien, ce qui nous donne le montant de la déduction à laquelle l’époux
aurait eu droit si le mariage s’était dissous alors.
➢ Utilisant le chiffre ainsi obtenue (la déduction), on fait un deuxième calcul, à propos du 2ème bien,
comme si ce montant (la déduction du 1er bien) provenait d’un don ou d’un héritage en faveur de
cet époux. Les biens (1er et 2ième bien) DOIVENT ËTRE des biens du patrimoine familial.
37
4.4.3 Particularités en cas de décès
Situation
➢ Madame est propriétaire d’une maison qui vaut $500,000 et qui rentre dans le patrimoine familial.
Monsieur n’a rien dans le patrimoine familial, mais il a une maitresse, Lolita, qu’il désigne comme
légataire avant son décès.
➢ Est-ce qu’on partage le patrimoine familial à l’occasion du décès dans tous les cas?
➢ Madame plaide que le droit au partage du patrimoine familial appartiens aux époux. Le législateur
a voulu faire une loi pour favoriser l’égalité économique entre les époux, et non pas pour favoriser
des étrangers au mariage.
o C’est un droit qui appartient, en cas de décès, à l’époux survivant.
➢ La Cour d’appel a dit qu’à cause de l’article 416, al. 1 C.c.Q. le droit de Monsieur de demander le
partage du patrimoine familial est transmis aux héritiers.
➢ Donc, en cas de décès, il y a un partage du patrimoine familial un point c’est tout.
654. La vocation successorale du conjoint survivant n’est pas subordonnée à la renonciation aux droits et
avantages qui lui résultent du mariage ou de l’union civile.
419. L’exécution du partage du patrimoine f amilial a lieu en numéraire ou par dation en paiement.
Si l’exécution du partage a lieu par dation en paiement, les époux peuvent convenir de transf érer la propriété
d’autres biens que ceux du patrimoine f amilial.
420. Outre qu’il peut, lors du partage, attribuer certains biens à l’un des époux, le tribunal peut aussi, si cela est
nécessaire pour éviter un préjudice, ordonner que l’époux débiteur exécute son obligation par versements
échelonnés sur une période qui ne dépasse pas 10 ans.
Il peut, également, ordonner toute autre mesure qu’il estime appropriée pour assurer la bonne exécution du
jugement et, notamment, ordonner qu’une sûreté soit conf érée à l’une des parties pour garantir l’ exécution des
obligations de l’époux débiteur.
➢ Pas d’entente entre les époux = le tribunal doit décider du type de paiement.
➢ Souvent lié à la situation familiale (ex : présence d’enfant, pensions alimentaires etc.)
➢ Pouvoir discrétionnaire assez large, mais une limite s’impose : les biens du patrimoine familial. Le
juge ne peut pas, par cet article, ordonner à un époux de transférer la propriété d’un bien qui n’est
pas au patrimoine familial.
Voir la page 26 du Document pédagogique #3 pour voir un exemple d’exécution d’un partage.
Chaque époux, repart avec 2 choses : la moitié de la valeur partageable et ses déductions.
421. Lorsqu’un bien qui f aisait partie du patrimoine f amilial a été aliéné ou diverti dans l’année précédant le décès
de l’un des époux ou l’introduction de l’instance en séparation de corps, divorce ou annulation de mariage et que
ce bien n’a pas été remplacé, le tribunal peut ordonner qu’un paiement compensato ire soit f ait à l’époux à qui
aurait prof ité l’inclusion de ce bien dans le patrimoine f amilial.
Il en est de même lorsque le bien a été aliéné plus d’un an avant le décès de l’un des époux ou l’introduction de
l’instance et que cette aliénation a été f aite dans le but de diminuer la part de l’époux à qui aurait prof ité l’inclusion
de ce bien dans le patrimoine f amilial.
422. Le tribunal peut, sur demande, déroger au principe du partage égal et, quant aux gains inscrits en vertu de
la Loi sur le régime de rentes du Québec (chapitre R-9) ou de programmes équivalents, décider qu’il n’y aura
aucun partage de ces gains, lorsqu’il en résulterait une injustice compte tenu, notamment, de la brève durée du
mariage, de la dilapidation de certains biens par l’un des époux ou encore de la mauvaise f oi de l’un d’eux.
423. Les époux ne peuvent renoncer, par leur contrat de mariage ou autrement, à leurs droits dans le patrimoine
f amilial.
Toutef ois, un époux peut, à compter du décès de son conjoint ou du jugement de divorce, de séparation de corps
ou de nullité de mariage, y renoncer, en tout ou en partie, par acte notarié en minute; il peut aussi y renoncer, par
une déclaration judiciaire dont il est donné acte, dans le cadre d’une instance en divorce, en séparation de corps
ou en nullité de mariage.
La renonciation doit être inscrite au registre des droits personnels et réels mobiliers. À déf aut d’inscription dans
un délai d’un an à compter du jour de l’ouverture du droit au partage, l’époux renonçant est réputé avoir accepté.
5. Prestation compensatoire
Christiane LALONDE, Le partage et certains recours en cas de litige conjugal, Personnes, f amille et successions,
Collection de droit 2016-2017, École du Barreau du Québec, vol. 3, 2016, EYB2016CDD65
« Ainsi la jurisprudence a dégagé, au cours des années, le principe que la prestation compensatoire ne devrait
recevoir application que lorsqu'un époux a contribué directement à l'acquisition par l'autre d'un bien qui ne f ait pas
partie du patrimoine f amilial. »
« Sauf le cas du conjoint collaborateur, prévu à l'article 427, al. 2 C.c.Q., et celui du décès (art. 427, al. 1 C.c.Q.),
la prestation compensatoire doit être demandée lors de la demande en divorce, en séparation de corps, en nullit é
du mariage ou en dissolution de l'union civile, le tribunal n'ayant aucune compétence pour l'accorder par la
suite. »
« Doivent être allégués au soutien de la demande, les f aits donnant ouverture à une prestation compensatoire, à
savoir :
1) l'apport, quelles qu'en soient la nature et la f orme. Généralement l'apport sera celui des parties et no n
les contributions f aites par des compagnies dont les parties sont actionnaires;
2) l'enrichissement. Ce critère est très souvent utilisé dans la décision d'accorder ou de ref user une
prestation compensatoire;
3) le lien causal, qui doit être adéquat, mais n'a pas à être rigoureux ;
4) la proportion dans laquelle l'apport a permis l'enrichissement ;
5) l'appauvrissement concomitant de celui ou celle qui a f ourni l'apport32 ;
6) l'absence de justif ication à l'enrichissement. La distinction entre les co ntributions au mariage ou à l'union
civile et les contributions au patrimoine n'est retenue qu'à titre d'élément pertinent à la justif ication. »
40
« L'enrichissement d'une partie par le travail de l'autre ne donne pas droit à une prestation compensatoire s'il
s'agit des tâches normales, usuelles ou traditionnelles de l'un ou l'autre des conjoints ou de la contribution
normale aux charges du ménage. Des contributions respectives proportionnelles aux revenus des parties, des
services peu importants et rémunérés, des travaux d'administration déjà compensés ne donnent pas lieu à
prestation compensatoire. Les contributions respectives inégales permettant l'accumulation d'économies
importantes ne donnent pas lieu à compensation quand une telle contribution ne dépasse pas la contribution
normale à laquelle on s'attend d'un conjoint. Elle peut être accordée si l'on établit qu'un conjoint n'aurait pu
accumuler tout son actif sans la contribution exceptionnelle de l'autre aux soins et à l'éducation d'un enf ant atteint
de paralysie cérébrale. Sera compensée la contribution exceptionnelle aux charges f amiliales, aux paiements de
dettes et au remboursement d'emprunts. Sera également compensé l'apport à la gestion des immeubles ayant
contribué à la conservation du patrimoine de l'autre partie. La prestation compensatoire peut être accordée aussi
parce que, grâce à l'apport de la conjointe, le conjoint a pu f aire des économies tout en menant grand train et en
maintenant des habitudes dépensières. Toutef ois, aucune prestation compensatoire ne sera accordée pour la
simple raison que le conjoint a investi dans ses sociétés plutôt que dans le patrimoine f amilial. Ce motif peut êt re
pris en compte pour l'octroi d'une somme f orf aitaire mais pas pour une prestation compensatoire. Les services
adéquatement rémunérés n'ont pas à être compensés. Les contributions généreuses au mariage, bien que
minimes par rapport aux ressources du conjoint, ne donnent pas droit à prestation compensatoire. Il n'y a pas lieu
non plus à prestation compensatoire parce que les parties ont eu un train de vie dépassant les revenus du
conjoint, ce dont la conjointe se souciait peu. »
« La jurisprudence de la Cour suprême et de la Cour d'appel du Québec vient en aide aux parties qui réclament
une compensation en établissant dans les cas de vie commune de longue durée une présomption de corrélation
entre l'enrichissement et l'appauvrissement de l'autre et une présomption d'absence de justif ication ».
« Si des travaux d'amélioration à un immeuble lui donnent une plus-value, ils enrichissent le conjoint et donnent
droit à une prestation compensatoire. Par contre il n'y a pas lieu à prestation compensatoire pour des travaux
d'entretien qui ne donnent en soi aucun enrichissement. »
«Dans l'évaluation du montant à demander à titre de prestation compensatoire, il y a lieu de tenir compte de la
plus-value dont ont bénéf icié les biens enrichis. »
Dissolution du mariage par divorce (518 à 521 C.c.Q. et Loi sur le divorce, L.R.C. (1985), ch. 3
(2e suppl.)
Divorce = dissolution = seule façon, à part le décès, de dissoudre le mariage.
Nullité du mariage (380 à 390 C.c.Q.) ou de l’union civile (521.10 et 521.11 C.c.Q.)
Nullité = déclarer nul rétroactivement le mariage = faire en sorte que l’union n’existe pas = faire en
sorte que l’union ne produise pas des effets.
➢ Peut quand même produire certains effets pour les époux de bonne foi.
519. Dans une instance en nullité de mariage ou d’union civile, en séparation de corps ou de biens, en divorce o u
en dissolution d’une union civile ou en paiement d’une prestation compensatoire, chaque conjoint peut, de plein
droit, f aire saisir avant jugement les biens meubles qui lui appartiennent, qu’ils soient entre les mains de son
conjoint ou d’un tiers; il peut en outre, avec l’autorisation du tribunal, f aire saisir les biens de son conjoint pour
la part à laquelle il aurait droit en cas de dissolution du régime matrimonial ou d’union civile et, en ce cas,
le tribunal détermine qui en est le gardien.
➢ Il suffit de démontrer que l’époux peut saisir les biens en rapport à ce qu’il aurait le droit lors d’un
partage du régime matrimonial. Pas besoin de démontrer la mauvaise foi de l’autre époux.
Exercice des droits et pouvoirs résultant du régime matrimonial (443 à 447 C.c.Q.)
Répartition des biens des époux, à la rupture, sous le régime de séparation de biens
➢ Chaque époux reprend ses biens, sous réserve du patrimoine familial.
42
4. Règles du régime (légal) de la société d’acquêts (art. 448 à 484 C.c.Q.)
Deux types de biens existent en société d’acquêts; deux façons de qualifier les biens. En effet, l’article
448 C.c.Q. prévoit que les biens sont soit des propres, soit des acquêts.
Tous les biens, dont on a disposé selon les règles du patrimoine familial, ne reviennent plus en société
d’acquêts.
➢ Exemple : un bien exclu selon l’article 415, al. 4 C.c.Q. (donation ou héritage) est exclu du
patrimoine, donc, on n’en dispose pas selon les règles sur le patrimoine familial. Ainsi, ces biens
s’en vont dans la société d’acquêts.
➢ Exception : les gains inscrits, durant le mariage, dans un régime de retraite qui sont exclus selon
415, al. 3 C.c.Q., ne s’en vont pas dans la société d’acquêts, même s’ils sont exclus du patrimoine.
En société d’acquêts, le critère de sélection n’est pas le même que celui pour le patrimoine familial. La
qualification des biens est l’étape numéro 1, car elle nous permet de déterminer si le bien est un bien
propre ou acquêts.
➢ IL N’Y A PAS de bien hybride dans la société d’acquêts.
➢ Pour déterminer si le bien est un propre ou un acquêt, on doit retourner à la date d’acquisition du
bien. La qualification se fait selon la provenance de l’argent qui sert à son acquisition (sauf
quelques exceptions).
➢ Donc, on retourne à l’achat, et on vérifier quelle est la provenance de l’argent qui a servi à l’achat
du bien.
➢ Le plus loin qu’on peut remonter pour faire la qualification, c’est la date du mariage. En effet, il y a
une qualification déterminée pour les biens qui sont acquis avant le mariage : ce sont des biens
propres.
Les notions qu’on connait du patrimoine familial, ne doivent pas être confondues dans la société
d’acquêts.
➢ Tous les biens que les époux possèdent au jour de la rupture, vont devoir passer par les règles de
la société d’acquêts. Alors que seuls les biens mentionnés à l’article 415 C.c.Q. rentrent dans le
patrimoine familial.
➢ Si le bien est acquis par des propres et par des acquêts, il va falloir décider dans quelles masse il
est placé, car il n’existe pas de biens hybrides dans la société d’acquêts.
➢ C’est la valeur à la rupture qu’on classe dans l’une ou l’autre des masses.
o C’est un principe important qui n’apparait pas à la lecture des articles du Code : la plus-value
du bien profite à la qualification; elle suit la qualification.
➢ La qualification est sujette à un changement par le fait d’apporter des nouvelles valeurs qui
proviennent de l’autre masse (ex : lors d’une amélioration).
➢ Le jeu des récompenses nous permet de faire un calcul simple de proportion lorsqu’un bien est
acquis avec des propres et des acquêts.
o Par exemple, si le bien est acquis à 20% avec des acquêts et à 80% avec des propres, la
valeur à la sortie s’en va entièrement dans les propres. Toutefois, la récompense nous
permet de retourner la valeur perdue lors de la qualification. Donc, si le bien vaut $1,000,000
à la rupture, la récompense qui s’en va dans les acquêts est de $200,000.
▪ Il faut que l’investissement procure un enrichissement pour qu’il y ait récompense.
43
➢ Les biens qualifiés comme étant propres ne sont pas partageables. Donc, la partie la plus
importante est dans les biens acquêts.
➢ Entre les biens des époux il y a un mur qui est étanche. Les valeurs ne peuvent jamais passer
d’un conjoint à l’autre. Les récompenses se font toujours entre les deux masses du même époux.
➢ Si jamais un époux prend de l’argent qui lui provient d’un héritage et le donne à l’autre époux. Il n’y
a pas de récompenses prévues pour cette somme. Donc, ce sont les règles de droit commun qui
s’appliquent; ça va être une question de preuve pour déterminer si c’était un prêt ou une donation.
Ainsi, si c’est un prêt, ça va être inscrit comme une dette pour un conjoint et comme une créance
pour l’autre.
➢ Il y a une présomption d’acquêts (art. 459 C.c.Q.). Donc, si un bien est acquis, pendant le mariage
avec 50% de propres et 50% d’acquêts, ce bien sera qualifié comme étant un acquêt (art. 451
C.c.Q.).
o Pour que le bien soit qualifié de propre, il faut que la valeur des propres utilisés soit
supérieure à la moitié de la valeur totale du bien.
➢ 448 à 460 C.c.Q. – qualification des biens et présomptions (459 et 460 C.c.Q. )
➢ 461 à 464 C.c.Q. – l’administration des biens et de la responsabilité des dettes
o Ces articles s’appliquent pendant la durée du mariage.
➢ 465 à 484 C.c.Q. – de la dissolution et de la liquidation du régime
o Distinction entre dissolution et liquidation.
▪ La dissolution a lieu au moment du jugement de divorce, mais ses effets sont
rétroactifs à la date de l’introduction de l’instance.
▪ La liquidation c’est les calculs de la valeur des biens propres et acquêts.
4.1.1 Droit international privé : époux mariés ailleurs qu’au Québec (3123 C.c.Q.)
3123. Le régime matrimonial ou d’union civile des conjoints qui se sont unis sans passer de conventions
matrimoniales ou d’union civile est régi par la loi de leur domicile au moment de leur union.
Lorsque les conjoints sont alors domiciliés dans des États dif f érents, la loi de leur première résidence commune
s’applique ou, à déf aut, la loi de leur nationalité commune ou, à déf aut, la loi du lieu de la célébration de leur
union.
2809. Le tribunal peut prendre connaissance d’of f ice du droit des autres provinces o u territoires du Canada et du
droit d’un État étranger, pourvu qu’il ait été allégué. Il peut aussi demander que la preuve en soit f aite, laquelle
peut l’être, entre autres, par le témoignage d’un expert ou par la production d’un certif icat établi par un
jurisconsulte.
Lorsque ce droit n’a pas été allégué ou que sa teneur n’a pas été établie, il applique le droit en vigueur au
Québec.
4.1.2 Tableau comparatif, patrimoine familial et société d’acquêts (Guide pages 1-18)
448. Les biens que chacun des époux possède au début du régime ou qu’il acquiert par la suite constituent des
acquêts ou des propres selon les règles prévues ci-après.
449. Les acquêts de chaque époux comprennent tous les biens non déclarés propres par la loi et notamment:
1° Le produit de son travail au cours du régime;
2° Les f ruits et revenus échus ou perçus au cours du régime, provenant de tous ses biens, propres ou
acquêts.
44
➢ Le produit de son travail = sous toutes ses formes (salaire, dividende etc.)
➢ Les fruits et revenus = des revenus de loyer, les intérêts perçus sur de l’argent dans le compte du
banque,
À quoi sert la qualification des biens, outre de départager les valeurs non-partageables des valeurs
partageables?
➢ Faire une erreur de qualification peut, en bout de ligne, ne pas affecter la valeur totale des
masses.
➢ Il existe un plus grand pouvoir de gestion de l’époux sur ses biens propres (voir l’article 462, al. 1
C.c.Q. ou pour un exemple l’article 450 (6) C.c.Q.).
➢ De plus, en cas de décès, l’époux survivant peut demander certains de biens acquêts du défunt
lors du partage, mais il ne peut pas exiger des biens propres.
➢ Alors, ça permet encore plus de comprendre que les biens qualifiés de propres donnent un pouvoir
de gestion plus grand à l’époux qui en est propriétaire.
451. Est également propre, à charge de récompense, le bien acquis avec des propres et des acquêts, si la valeur
des propres employés est supérieure à la moitié du coût total d’acquisition de ce bien. Autrement, il est acquêt à
charge de récompense.
La même règle s’applique à l’assurance sur la vie, de même qu’aux pensions de retraite et autres rentes. Le coût
total est déterminé par l’ensemble des primes ou sommes versées, sauf dans le cas de l’assurance temporaire où
il est déterminé par la dernière prime.
➢ Fiction juridique : aux fins de la qualification, l’hypothèque / la somme empruntée est traitée
comme un acquêt aux fins de la qualification.
o En traitant l’emprunt d’acquêt, ça respecte l’intention du législateur à propos de la
présomption d’acquêts.
o Ça respecte également le fait que fort probablement le remboursement de cet emprunt sera
fait avec des acquêts (les produits du travail).
o Si une partie de l’hypothèque est remboursée, pendant le mariage, avec des propres, on doit
faire une deuxième récompense aux propres.
o Même si la totalité de l’hypothèque est remboursée avec des propres, pendant le mariage :
ça ne change pas la qualification du bien. On va juste faire une récompense totale qui sera
égale à 100% de la valeur du bien.
o Récompense = voir l’article 475 C.c.Q.
45
4° Les droits ou avantages qui lui échoient à titre de titulaire subrogé ou à titre de bénéf iciaire déterminé
d’un contrat ou d’un régime de retraite, d’une autre rente ou d’une assurance de personnes;
5° Ses vêtements et ses papiers personnels, ses alliances, ses décorations et ses diplômes;
6° Les instruments de travail nécessaires à sa prof ession, sauf récompense s’il y a lieu.
➢ Le bien possédé au jour du mariage (valeur de $100,000 : $20,000 avec des propres et $80,000
une hypothèque non payée) = le bien sera propre, car il est impérieux que l’époux garde le
contrôle sur ce bien là.
➢ On ne fait pas pour ce bien là l’exercice de qualification dans la situation où il reste un prêt sur ce
bien, même si le prêt excède les propres investis. En effet, le bien est acquis avant le mariage, et il
n’y a pas des propres et des acquêts avant le mariage.
➢ Le paragraphe ne mentionne pas «sauf récompense s’il y a lieu». Donc, on n’a aucun article qui
nous permet de faire la récompense. C’est plutôt la jurisprudence qui nous permet de la faire (voir
le Tableau 8 à la page 99 du Guide – avant dernière récompense).
454. Sont également propres à l’époux le droit de réclamer des dommages -intérêts et l’indemnité reçue en
réparation d’un préjudice moral ou corporel.
La même règle s’applique au droit et à l’indemnité découlant d’un contrat d’assurance ou de tout autre régime
d’indemnisation, mais aucune récompense n’est due en raison des primes ou sommes payées avec les acquêts.
453. Le droit d’un époux à une pension alimentaire, à une pension d’invalidité ou à quelque autre avantage de
même nature, lui reste propre, mais sont acquêts tous les avantages pécuniaires qui en proviennent et qui sont
échus ou perçus au cours du régime ou qui sont payables, à son décès, à ses héri tiers et ayants cause.
Aucune récompense n’est due en raison des sommes ou primes payées avec les acquêts ou les propres pour
acquérir ces pensions ou autres avantages.
47
Article 465, al. 3 C.c.Q.
Les primes de rachat ou de remboursement anticipé de valeurs mobilières propres à l’un des époux lui restent
propres sans récompense.
458. Les droits de propriété intellectuelle et industrielle sont propres, mais sont acquêts tous les f ruits et revenus
qui en proviennent et qui sont perçus ou échus au cours du régime.
➢ Un artiste qui a des droits de propriété intellectuelle sur une chanson et qui reçoit des revenus à
chaque fois que cette chanson passe à la radio. Le droit de propriété intellectuelle est propre, car il
est intimement lié à l’artiste. Toutefois, les revenus perçus sur ce droit d’auteur sont assimilés à
des revenus, donc, ils sont des acquêts.
➢ L’exemple de Michael Jackson (distinction entre les droit de propriété intellectuelle lorsqu’on est
l’artiste créateur ou lorsqu’on ne l’est pas).
➢ Perçu = payé; Échus = à payer/dus.
457. Sont propres, à charge de récompense, les revenus provenant de l’exploitation d’une entreprise propre à l’un
des époux, s’ils sont investis dans l’entreprise.
Toutef ois, aucune récompense n’est due si l’investissement était nécessaire pour maintenir les revenus de cette
entreprise.
➢ L’entreprise visée est l’entreprise de l’article 1525, al. 3 C.c.Q. On ne vise pas ici la société par
actions.
➢ X possède un dépanneur au jour du mariage. Les montants que X retire des revenus de
l’entreprise à chaque mois pour transférer dans son compte personnel sont des acquêts.
➢ Si jamais X réinvesti les revenus du dépanneur pour faire grandir le dépanneur (augmenter la
valeur), le dépanneur va rester propre, mais à change de récompense vers les acquêts.
➢ Si l’investissement est fait pour maintenir les revenus de l’entreprise, on ne fait pas de
récompense. En effet, il est sous-entendu que le fait de maintenir les revenus de l’entreprise n’a
pas pour effet d’augmenter la valeur de l’entreprise. S jamais, l’investissement a pour effet
d’augmenter la valeur de l’entreprise, une récompense doit être faite aux acquêts.
➢ Donc :
o On a une entreprise propre
o On utilise les revenus de l’entreprise propre pour réinvestir dans l’entreprise
▪ Si ça a pour effet de maintenir les revenus de l’entreprise = pas de récompense
▪ Si ça a pour effet d’augmenter les revenus de l’entreprise = récompense
48
4.2.2 Les biens acquêts
459. Tout bien est présumé acquêt, tant entre les époux qu’à l’égard des tiers, à moins qu’il ne soit établi qu’il est
un propre.
Sont acquêts :
449. Les acquêts de chaque époux comprennent tous les biens non déclarés propres par la loi et notamment:
1° Le produit de son travail au cours du régime;
2° Les f ruits et revenus échus ou perçus au cours du régime, provenant de tous ses biens, propres ou acquêt s.
Les biens acquis avec 50% ou plus d’acquêts (art. 451 C.c.Q.)
L’époux déjà propriétaire d’une partie indivise d’un bien en acquière une autre partie (452 C.c.Q.)
➢ Le bien sera acquêts si la valeur des acquêts est ≥ que 50% de la valeur totale du bien dont
l’époux est maintenant propriétaire (452, al. 2 C.c.Q.) à charge de récompense vers les propres.
Tous les avantages pécuniaires échus ou perçus au cours du régime et qui proviennent d’un droit à
une pension alimentaire, à une pension d’invalidité ou à quelque autre avantage de même nature (art.
453 C.c.Q.)
Le bien acquis à titre d’accessoire ou d’annexe d’un bien propre ainsi que les constructions, ouvrages
ou plantations faits sur un immeuble (art. 455 C.c.Q.)
➢ Le bien sera acquêts su la valeur de acquêts est ≥ que 50% de la valeur totale du bien à charge
de récompense vers les propres.
461. Chaque époux a l’administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens propres et de ses acquêts.
Dans une société d’acquêts, que les biens soient propres aux acquêts, chaque époux a, sous réserve
de certaines restrictions, la gestion complète et entière de ses biens.
➢ Il y a indépendance des patrimoines de chaque époux.
49
4.3.1.2 Restriction en matière d’aliénation entre vifs à titre gratuit d’acquêts
462. Un époux ne peut cependant, sans le consentement de son conjoint, disposer de ses acquêts entre vif s à
titre gratuit, si ce n’est de biens de peu de valeur ou de cadeaux d’usage.
Toutef ois, il peut être autorisé par le tribunal à passer seul un tel acte, si le consentement ne peut être obtenu
pour quelque cause que ce soit ou si le ref us n’est pas justif ié par l’intérêt de la f amille.
463. La restriction au droit de disposer ne limite pas le droit d’un époux de désigner un tiers comm e bénéf iciaire
ou titulaire subrogé d’une assurance de personnes, d’une pension de retraite ou autre rente, sous réserve de
l’application des règles relatives au patrimoine f amilial.
Aucune récompense n’est due en raison des sommes ou primes payées avec les acquêts si la désignation est en
f aveur du conjoint ou des enf ants de l’époux ou du conjoint.
➢ Le fait de désigner quelqu’un comme bénéficiaire d’une assurance de personnes, même si c’est
un tiers. Dans ce cas, si le les primes sont payées avec des acquêts, une récompenses sera due
aux acquêts.
➢ Si le bénéficiaire est le conjoint, leurs enfants ou les enfants de l’un ou l’autre = pas de
récompense.
Autorisation judiciaire
464. Chacun des époux est tenu, tant sur ses biens propres que sur ses acquêts, des dettes nées de son chef
avant ou pendant le mariage.
Il n’est pas tenu, pendant la durée du régime, des dettes nées du chef de son conjoint, sous réserve des
dispositions des articles 397 et 398.
50
Principe fondamental en société d’acquêts = séparation absolue des dettes
➢ Les dettes sur des acquêts vont se trouver dans le passif de l’époux débiteur.
➢ Distinguer de la situation où les époux sont codébiteurs sur une dette : par exemple, une carte de
crédit conjointe. Ici la dette est partageable, mais pas parce que c’est une dette acquêt, mais bien
parce que les époux se sont engagés de la rembourser conjointement.
396. Les époux contribuent aux charges du mariage à proportion de leurs f acultés respectives.
Chaque époux peut s’acquitter de sa contribution par son activité au f oyer.
397. L’époux qui contracte pour les besoins courants de la f amille engage aussi pour le to ut son conjoint non
séparé de corps.
Toutef ois, le conjoint n’est pas obligé à la dette s’il avait préalablement porté à la connaissance du cocontractant
sa volonté de n’être pas engagé.
398. Chacun des époux peut donner à l’autre mandat de le représenter dans des actes relatif s à la direction
morale et matérielle de la f amille.
Ce mandat est présumé lorsque l’un des époux est dans l’impossibilité de manif ester sa volonté pour quelque
cause que ce soit ou ne peut le f aire en temps utile.
➢ Article 397 C.c.Q. prévoit la protection des créanciers. Permet à un créancier un deuxième
débiteur avec qui il n’a pas contracté.
➢ L’article 397 C.c.Q. ne prévoit pas le partage des dettes entre les époux et ça ne prévoit pas le
partage des charges du mariage entre les époux (c’est l’article 396 C.c.Q. qui prévoit ce partage).
➢ Pour les charges du mariage il faut :
o Démontrer que les montants demandés sont des charges du mariage
o Il faut démontrer que l’autre époux n’a pas assumé ses charges du mariage pour la période
en questions; Le fait qu’un des époux a accumulé des charges du ménage ne veut pas dire
que l’autre n’a pas assumé sa partie des charges du mariage.
➢ Les réclamations de l’article 396 et 397 se font après la répartition de la société d’acquêts.
51
4.4 Règles applicables à la dissolution du régime (465 à 484 C.c.Q.)
Lorsque le régime matrimonial est dissout par un changement conventionnel du régime pendant le
mariage, il faut dissoudre et liquider le régime existant pour commencer un nouveau régime.
466. Dans tous les cas de dissolution du régime, le tribunal peut, à la demande de l’un ou l’autre des époux ou de
leurs ayants cause, décider que, dans les rapports mutuels des conjoints, les ef f ets de la dissolution remont ero nt
à la date où ils ont cessé de f aire vie commune.
Droit de la famille-071055, EYB 2007-119495 (C.S.) (résumé dans le Guide à la page 23)
➢ Les biens sont cristallisés au jour de l’introduction de l’instance, mais leur valeur est cristallisée au
jour de la liquidation, soit le jour du procès.
Normalement, la valeur des biens devrait s’établir à la date de liquidation; elle devrait continuer
d’augmenter pendant l’instance.
52
476. Les biens susceptibles de récompense s’estiment d’après leur état au jour de la dissolution du régime et
d’après leur valeur au temps de la liquidation.
L’enrichissement est évalué au jour de la dissolution du régime; toutef ois, lorsque le bien acquis ou amélioré a été
aliéné au cours du régime, l’enrichissement est évalué au jour de l’aliénation.
475. Sur acceptation du partage des acquêts du conjoint, on f orme d’abord deux masses des biens de ce dernier,
l’une constituée des propres, l’autre des acquêts.
On dresse ensuite un compte des récompenses dues par la masse des propres à la masse des acquêts de ce
conjoint et réciproquement.
La récompense est égale à l’enrichissement dont une masse a bénéf icié au détriment de l’autre.
483. Si les parties ne s’entendent pas sur l’estimation des biens, celle-ci est f aite par des experts que désignent
les parties ou, à déf aut, le tribunal.
Lorsque les époux sont copropriétaires d’un bien, on va mettre la partie qui appartient à chacun dans
leur propre bilan. De plus, la qualification de la partie de chacun, peut être différente. Une partie peut
être classée aux propres pour un des époux et l’autre peut être classée aux acquêts pour l’autre époux.
Il existe 9 récompenses possibles : voir la liste de la page 99 du Guide et les pages 79 à 80.
4.4.3.2.1 Les propres doivent récompense aux acquêts ou les acquêts doivent récompense aux
propres (Guide, pages 79-99)
Cas de l’article 450 (6) C.c.Q.
➢ Ici, la qualification ne se fait pas en utilisant la source de l’argent utilisé pour l’acquisition.
Cas de l’article 451 C.c.Q.
➢ Guide, pages 82 à 83
Cas de l’article 452 C.c.Q.
➢ Guide, page 84 à 86
➢ Il faut faire attention de prendre la valeur qui est possédée par l’époux seulement.
53
➢ Par exemple, si on a 3 frères qui héritent d’un chalet (1/3 chaque). Une des frères achète la partie
d’un autre des frères. Donc, il possède maintenant 2/3 du bien. Donc, c’est ces 2/3 qui doivent être
considérés à l’évaluation et non pas la valeur de l’ensemble du bien.
➢ L’article 452 C.c.Q. va dans les deux sens : acquêt + rajout propres; propre + rajout acquêts.
455. Le bien acquis à titre d’accessoire ou d’annexe d’un bien propre ainsi que les constructions, ouvrages ou
plantations f aits sur un immeuble propre restent propres, sauf récompense s’il y a lieu.
Cependant, si c’est avec les acquêts qu’a été acquis l’accessoire ou l’annexe, ou qu’ont été f aits les
constructions, ouvrages ou plantations et que leur valeur est égale ou supérieure à celle du bien propre, le tout
devient acquêt à charge de récompense.
On ajoute de la valeur au bien, pendant la durée du mariage et, à cause de ce rajout, on va avoir un
changement de qualification.
➢ Si jamais, l’ajout ne change pas la qualification, il va donner lieu à la récompense.
➢ Il ne peut pas y avoir de récompense sans un apport de la masse opposée.
L’article 455 C.c.Q. ne prévoit pas la situation où on a un bien acquêt auquel on rajout des propres.
Malgré ça, on va quand même appliquer cet article à la situation
456. Les valeurs mobilières acquises par suite de la déclaration de dividendes sur des valeurs propres à l’un des
époux lui restent propres, sauf récompense.
Les valeurs mobilières acquises par suite de l’exercice d’un droit de souscription ou de préemption ou autre droit
semblable que conf èrent des valeurs propres à l’un des époux lui restent également propres, sauf récompense
s’il y a lieu.
Les primes de rachat ou de remboursement anticipé de valeurs mobilières propres à l’un des époux lui restent
propres sans récompense.
➢ Guide, page 88 et 89
➢ Alinéa 1 : les valeurs mobilières qui sont acquises suite à une déclaration de dividendes vont
rester propres, à charge d’une récompense vers les acquêts.
o On parle ici de la situation où le dividende est émis en actions en non pas en argent.
o Si le dividende est émis en argent, cet argent est considéré comme étant un revenu et il sera
qualifié comme étant un acquêt.
o Toutefois, si le dividende est émis en actions, ces actions vont être propres pour permettre à
l’époux de grader tous les avantages qui sont associés aux biens propres. Cependant une
récompense devra être transférée vers les acquêts.
➢ Alinéa 2 :
o Vise les options d’achat d’actions données aux hauts cadres ou aux employés des sociétés
par actions.
o L’option qui n’est pas exerçable au moment de l’introduction de l’instance, elle ne vaut rien
dans le régime.
54
ARRÊT COURS MME JARRY
➢ Alinéa 3 :
o Actions propres – la compagnie les rachète – l’argent qui en résulte est propre.
478. Les dettes contractées au prof it des propres et non acquittées donnent lieu à récompense comme si elles
avaient déjà été payées avec les acquêts.
➢ La dette doit être inscrite aux passifs des acquêts, à charge de récompense aux acquêts. La
récompense est inscrite aux passifs des propres et aux actifs des acquêts.
Explication des droits des créanciers après partage (art. 484 C.c.Q.)
484. La dissolution du régime ne peut préjudicier, avant le partage, aux droits des créanciers antérieurs sur
l’intégralité du patrimoine de leur débiteur.
Après le partage, les créanciers antérieurs peuvent uniquement poursuivre le paiement de leur créance co ntre
l’époux débiteur, à moins qu’il n’ait pas été tenu compte de cette créance lors du partage. En ce cas, ils peuvent,
après avoir discuté les biens de leur débiteur, poursuivre le conjoint. Chaque époux conserve alors un recours
contre son conjoint pour les sommes auxquelles il aurait eu droit si la créance avait été payée avant le partage.
Le conjoint de l’époux débiteur ne peut, en aucun cas, être appelé à payer une somme supérieure à la part des
acquêts qu’il a reçue de son conjoint.
➢ Toutes les dettes sont inscrites aux passifs des acquêts parce qu’on veut pouvoir partager les
acquêts nettes. Avant qu’une somme soit envoyée au conjoint, on veut avoir tenu compte de
toutes les sommes dues à des tiers.
M. achète un avion
➢ Coût d’achat : 400,000$ : 300,000 propres, 20,000 acquêts, 80,000 dette (20,000 payée avec des
acquêts).
➢ À la dissolution : 60,000$ dette; 450,000$ (valeur de l’avion).
➢ Récompense de 45,000$
➢ La dette de 60,000 va vers le passif des acquêts. Une récompense de 60,000$ doit être inscrite
dans les passifs des propres et dans les actifs des acquêts.
55
Cas des amendes imposées en vertu d’une loi
479. Le paiement, avec les acquêts, d’une amende imposée en vertu de la loi donne lieu à récompense.
Les dettes flottantes (les dettes qui ne sont pas rattachées à un bien) doivent être inscrites aux passifs
des acquêts.
➢ Guide, page 66 à 74
➢ Les dettes antérieures au mariage pourraient donner lieu à une récompense si on interprète
l’article 478 C.c.Q. largement (voir Guide à la page 69-70)
Cas du remboursement d'une dette propre sur un bien propre, à même les acquêts
➢ Droit de la famille-071055, EYB 2007-119495 (C.S.):
➢ Droit de la famille-1393, 1991 R.D.F. 195 (C.S.);
➢ M.(S.) c. N.(P.E.), REJB 2004-61647(C.S.);
➢ + Guide, pages 93-95
➢ Calcul proportionnel.
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒
𝑙 ′ℎ𝑦𝑝𝑜𝑡ℎè𝑞𝑢𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠é𝑒
𝑝𝑎𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑞𝑢ê𝑡𝑠 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡
𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑎𝑔𝑒
× 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑖𝑚𝑚𝑒𝑢𝑏𝑙𝑒 à 𝑙𝑎 𝑑𝑎𝑡𝑒 𝑑 ′é𝑣𝑎𝑙𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑅é𝑐𝑜𝑚𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑖𝑚𝑚𝑒𝑢𝑏𝑙𝑒𝑎𝑢 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑎𝑔𝑒
Immeuble acquis avant le mariage pour 150,000$ (dette : 100,000$ au moment du mariage)
➢ Au moment de la dissolution : valeur de l’immeuble (200,000$) et la dette a été remboursée avec
des acquêts.
➢ Qualification : Propre en vertu de 450(1) C.c.Q.
➢ Récompense : $100,000 / $150,000 * 200,000$ = 133,334 $
476. Les biens susceptibles de récompense s’estiment d’après leur état au jour de la dissolution du régime et
d’après leur valeur au temps de la liquidation.
L’enrichissement est évalué au jour de la dissolution du régime; toutef ois, lorsque le bien acquis ou amélioré a été
aliéné au cours du régime, l’enrichissement est évalué au jour de l’aliénation.
Articles 453 al.2; 454 al. 2; 456 al. 3; 457 al.2; 463 al.2; 477 C.c.Q.
➢ Le législateur nous dit clairement qu’il n’y a pas de récompense.
➢ Article 453, al. 2 C.c.Q. – le droit à la pension alimentaire ou d’invalidité est propre, mais tout ce
que génère ce droit au cours du régime est acquêt. On ne veut pas savoir avec quoi on a payé les
primes de la pension d’invalidité; Que ces primes soient payées avec de l’argent propre ou acquêt,
aucune récompense n’est due.
➢ Article 454, al. 2 C.c.Q. – tout est propre; le droit et l’argent qui en découle au cours du mariage
sont tous les deux propres, malgré quelque contribution que ce soit pour acquérir le droit.
➢ Article 456, al. 3 C.c.Q. – le rachat des valeurs mobilières propres par la compagnie = l’argent qui
en proviens est propre.
➢ Article 457, al. 2 C.c.Q – entreprise qui est propre; les revenus de cette entreprise sont acquêts
(449 C.c.Q.); si les revenus sont réinvestis dans l’entreprise, le tout reste propre, mais une
récompense est due aux acquêts (457, al. 1); si jamais les revenus investis sont nécessaires pour
maintenir les revenus de l’entreprise, le tout reste propre, et aucune récompense n’est due (art.
457, al. 2 C.c.Q.).
➢ Article 463, al. 2 C.c.Q. – on prend une assurance sur notre vie au bénéficie de notre associé; si
jamais les primes sont payées avec des acquêts, une récompense est due aux acquêts. Toutefois,
si la police est prise au bénéficie du conjoint, des enfants communs, ou des enfants de l’un des
conjoints, aucune récompense n’est due aux acquêts, même si les primes sont payées avec des
acquêts.
➢ Article 477 C.c.Q – le critère clé : on n’améliore pas le bien; on fait juste le conserver.
o Si j’ai un immeuble acquêt et je paye les impenses utiles ou nécessaires à la conservation
ou l’entretiens du bien avec des propres, aucune récompense n’est due.
o Ex : taxes, assurances, toiture d’un immeuble.
o Amélioration du bien = art. 455 C.c.Q.
480. Si le compte accuse un solde en f aveur de la masse des acquêts, l’époux titulaire du patrimoine en f ait
rapport à cette masse partageable, soit en moins prenant, soit en valeur, soit avec des propres.
S’il accuse un solde en f aveur de la masse des propres , l’époux prélève parmi ses acquêts des biens jusqu’à
concurrence de la somme due.
Art. 481 C.c.Q + J.(Y.) c. B.(M.), REJB 2000-18166 (C.A.) + Guide, pages 58-74; 118-121
481. Le règlement des récompenses ef f ectué, on établit la valeur nette de la masse des acquêts et cette valeur
est partagée, par moitié, entre les époux. L’époux titulaire du p
atrimoine peut payer à son conjoint la part qui lui revient en numéraire ou par dat ion en paiement.
57
4.4.3.3.2 Recours des créanciers après partage
484. La dissolution du régime ne peut préjudicier, avant le partage, aux droits des créanciers antérieurs sur
l’intégralité du patrimoine de leur débiteur.
Après le partage, les créanciers antérieurs peuvent uniquement poursuivre le paiement de leur créance contre
l’époux débiteur, à moins qu’il n’ait pas été tenu compte de cette créance lors du partage. En ce cas, ils peuvent,
après avoir discuté les biens de leur débiteur, poursuivre le conjoint. Chaque époux conserve alors un recours
contre son conjoint pour les sommes auxquelles il aurait eu droit si la créance avait été payée avant le partage.
Le conjoint de l’époux débiteur ne peut, en aucun cas, être appelé à payer une somme supérieure à la part des
acquêts qu’il a reçue de son conjoint.
Art. 471 C.c.Q.; 468 C.c.Q.; 384 C.c.Q. + Guide, pages 105-108
481. Le règlement des récompenses ef f ectué, o n établit la valeur nette de la masse des acquêts et cette valeur
est partagée, par moitié, entre les époux. L’époux titulaire du patrimoine peut payer à son conjoint la part qui lui
revient en numéraire ou par dation en paiement.
58
➢ Dans le patrimoine familial, ça prend une entente entre les époux pour déroger au paiement en
argent. Donc, si jamais on veut payer par le transfert de la propriété d’un bien, on a besoin de
l’autorisation de l’autre époux.
➢ En société d’acquêts, on peut en transférer la moitié qui est due à l’autre époux pour transformer
la propriété en propriété indivise.
482. Si la dissolution du régime résulte du décès ou de l’absence de l’époux titulaire du patrimoine, son conjoint
peut exiger qu’on lui donne en paiement, moyennant, s’il y a lieu, une soulte payable au comptant ou par
versements, la résidence f amiliale et les meubles qui servent à l’usage du ménage ou tout autre bien à caractère
f amilial pour autant qu’ils f ussent des acquêts ou des biens f aisant partie du patrimoine f amilial.
À déf aut d’accord sur le paiement de la soulte, le tribunal en f ixe les modalités d e garantie et de paiement.
➢ Attribution préférentielle
➢ L’époux survivant a la possibilité de demander qu’on lui transfère la résidence familiale, ou tout
autre bien à caractère familial à concurrence de la somme qui lui est due dans le partage de la
société d’acquêts.
➢ Sinon, l’époux survivant pourra payer une soulte (la différence entre la somme due et la valeur du
bien réclamé).
T. (L.) c. S. (C.), sub nom. Droit de la famille - 103309, (C.A.), 2010 QCCA 2233 (résumé page 113 ss)
Guide, p. 112-117
469. La renonciation doit être f aite par acte notarié en minute ou par une déclaration judiciaire dont il est donné
acte.
La renonciation doit être inscrite au registre des droits personnels et réels mobiliers; à déf aut d’inscripti on dans un
délai d’un an à compter du jour de la dissolution, l’époux est réputé avoir accepté.
2938, al. 2 Le sont aussi la renonciation à une succession, à un legs, à une communauté de biens, au partage de
la valeur des acquêts ou du patrimoine f amilial, ainsi que le jugement qui annule la renonciation.
59
Irrévocabilité et annulation (472 C.c.Q.)
472. L’acceptation ou la renonciation est irrévocable. Toutef ois, la renonciation peut être annulée pour cause de
lésion ou pour toute autre cause de nullité des contrats.
470. Si l’époux renonce, la part à laquelle il aurait eu droit dans les acquêts de son conjoint reste acquise à ce
dernier.
Toutef ois, les créanciers de l’époux qui renonce au préjudice de leurs droits peuvent demander au tribu nal de
déclarer que la renonciation leur est inopposable et accepter la part des acquêts du conjoint de leur débiteur au
lieu et place de ce dernier.
Dans ce cas, leur acceptation n’a d’ef f et qu’en leur f aveur et à concurrence seulement de leurs créances; elle ne
vaut pas au prof it de l’époux renonçant.
Jurisprudence : T. (L.) c. S. (C.), sub nom. – Droit de la famille-103309, 2010 QCCA 2233 (résumé
page 113 ss)
60