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Introduction
Le Serment de Socrate:
«Je m’engage à mettre toutes mes forces et toute ma compétence au service de
l’éducation de chacun des élèves qui me sera confié.»
L’enseignement n’a pas pour finalité d’accumuler des savoirs figés, mais de développer des
compétences, c’est-à-dire des aptitudes à mettre en œuvre des ensembles organisés de
savoirs, savoir-faire et savoir-être. L’enseignant a pour rôle de concevoir des séquences
d’apprentissage qui permettent l’acquisition de ces compétences aux élèves à partir de
situations qui leur donnent du sens.
Préparer une séquence pédagogique, c'est concevoir un dispositif pédagogique capable de
motiver ceux qui doivent apprendre, c'est présenter des contenus rigoureux, permettre leur
appropriation progressive, prévoir les évaluations nécessaires, organiser les systèmes de
recours pour ceux qui sont en difficulté ou en échec. Bref, préparer une leçon, c'est se situer
délibérément du côté de celui qui apprend et préparer le chemin pour son apprentissage. C'est
interroger les savoirs pour trouver les moyens de les rendre accessibles. C'est travailler à
impliquer ceux qui apprennent... car, sans leur aide, leur participation active, la mobilisation
de leur intelligence, le projet est condamné à l’avance.
Notre travail porte sur la conception et la mise en œuvre d’une séquence pédagogique. Il
comporte deux parties. Une partie théorique qui débute par la transposition didactique qui
nous explique le passage des savoirs savants vers les savoirs enseignés aux élèves. Puis, nous
présentons la démarche à suivre pour concevoir une séquence pédagogique (fixation des
objectifs, la stratégie pédagogique à adopter, l’évaluation requise). Enfin, pour assurer la mise
en œuvre de la séquence, nous avançons l’élaboration d’une fiche pédagogique (ses intérêts,
ses invariants, des exemples de fiche) et la préparation des évaluations (organiser l’évaluation
et le rôle de l’erreur dans l’apprentissage).
La patrie pratique de ce mémoire est réservée à l’application de la démarche avancée dans la
première partie à une séquence de cours enseignée en classe. A cet égard, nous avons choisi le
thème « la division internationale du travail » destinée aux élèves de la quatrième année. Pour
ce faire, nous révélons d’abord le cours scientifique correspondant indispensable à la
préparation de ce cours. Ensuite, nous exposons le déroulement de cette séquence en élaborant
la fiche séquence détaillée et les activités d’évaluation (évaluation diagnostique et formative)
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
qui accompagne le cours ainsi que l’évaluation sommative prévue à la fin de la séquence
(devoir de contrôle). Nous exposons enfin, nos observations et notre synthèse concernant le
déroulement effectif en classe de la séquence notamment les difficultés rencontrés, les points
réussis et les défaillances à ajuster ultérieurement…etc.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
La transposition didactique
I. Définition du concept
On doit le concept de «transposition didactique» (TD) à un didacticien des mathématiques,
Yves Chevallard (1985) qui définit la TD ainsi : «Un contenu de savoir ayant été désigné
comme savoir à enseigner subit dès lors un ensemble de transformations adaptatives qui vont
le rendre apte à prendre place parmi les objets d’enseignement. Le “travail“ qui d’un objet de
savoir à enseigner fait un objet d’enseignement est appelé la transposition didactique.» On
peut schématiser le processus de TD ainsi :
Par «savoirs savants», on entend «un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances
nouvelles, reconnues comme pertinentes et valides par la communauté scientifique
spécialisée. (…) le savoir savant est essentiellement le produit de chercheurs reconnus par
leurs pairs, par l’université. Ce sont eux qui l’évaluent» (Le Pellec, 1991, p. 40). Les savoirs
savants sont «les savoirs validés, produits en un certain lieu et dans certaines conditions, un
monde aux limites plus ou moins nettes, “la communauté scientifique“, qui légitime ces
savoirs, leur confère un label d’exactitude, d’intérêt…» (Audigier, 1988, p. 14). Les «savoirs
à enseigner» sont ceux «qui sont décrits, précisés, dans l’ensemble des textes
“officiels“(programmes, instructions officielles, commentaires…) ; ces textes définissent des
contenus, des normes, des méthodes» (Audigier, ibid.) Les «savoirs enseignés» sont ceux que
l’enseignant a construits et qu’il mettra en œuvre dans la classe. C’est celui qui est énoncé
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
pendant les heures de cours. Les «savoirs appris» sont l’ensemble des savoirs acquis par tous
ceux qui apprennent à l’école. La TD est donc l'activité par laquelle un savoir «savant» est
transformé de manière à pouvoir être enseigné à des apprenants plus ou moins novices en la
matière.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
difficiles à connaître : «La salle de classe est le domaine réservé du maître et il est difficile
d’observer le savoir enseigner, de repérer des constantes dans la multiplicité. Il faudrait
pourvoir pénétrer dans le sanctuaire. Ce n’est pas toujours chose aisée, car ce métier est
exercé en solitaire, et souvent une présence étrangère est considérée comme une immixion»
(Le Pellec, 1991, p. 47). On peut cependant présumer que les savoirs enseignés sont
nécessairement différents des savoirs savants car ils n’ont ni la même origine, ni la même
fonction, ni la même destination. Il serait incongru qu’un chercheur, après avoir exposé le
résultat de ses recherches, propose à ses auditeurs des devoirs à faire à la maison. Sa fonction
est de chercher, de trouver si possible, et non d’enseigner. L’enseignant, au contraire, devra
imaginer des activités éducatives, monter des exercices, réaliser des documents d’appui. Sa
fonction est d’augmenter la probabilité de l’appropriation des connaissances par les élèves.
La distance, qui sépare le savoir savant du savoir enseigné, peut être de ce fait très importante.
Tardy (1993, pp. 54-57) fait l’inventaire des transformations que le savoir enseigné opère sur
le savoir savant. En voici quelques-unes :
Les termes techniques, généralement réservés aux spécialistes, sont évités au profit des
mots de la langue courante. La transposition terminologique consiste donc à parler
autrement de la même chose. Avec le risque que l’enseignant ne satisfasse pas à une de
ses missions qui est d’enrichir progressivement le vocabulaire de ses élèves…
Le savoir enseigné se borne souvent à présenter le résultat des recherches comme des
vérités, ou comme des faits réels et vrais alors que le savoir savant, sur lequel il s’appuie,
n’est que le produit précaire et provisoire d’une réflexion sur un problème donné qui
pourrait et pourra recevoir d’autres solutions. Le savoir enseigné ne serait donc pas sujet à
discussion, alors que le savoir savant fait souvent l’objet de vives querelles…
Le savoir enseigné recourt beaucoup plus fréquemment aux exemples pour illustrer
son propos que le savoir savant.
La construction de savoirs à enseigner et des savoirs enseignés ne peut se résumer à une
simple réduction descendante d’un savoir savant. Le savoir enseigné est une reconstruction
originale du savoir savant. Celle-ci est nécessaire et inhérente à l’enseignement. Le problème
n’est donc pas de transposer ou de ne pas transposer, mais de bien ou mal transposer. L’une
des préoccupations de la didactique consiste ainsi à étudier les conditions de la TD, ses
contraintes, les écueils à éviter, les précautions à prendre pour que le savoir enseigné ne rende
pas impossible le passage ultérieur au savoir savant.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
La référence au seul savoir savant ne suffit pas toujours pour étudier les phénomènes de TD.
Les savoirs savants ne constituent en définitive qu’une ressource, parmi d’autres possibles,
pour l’élaboration des contenus. Il y a des enseignements dans lesquels le savoir de référence
n’est pas le seul savoir savant, soit parce que ce savoir n’existe tout simplement pas (c’est le
cas de l’éducation physique par exemple), soit parce que la finalité d’un enseignement le porte
à privilégier une autre référence. Il existe une grande variété de pratiques sociales qui mettent
en œuvre diversement une même notion scientifique.
Le concept de TD a ainsi été augmenté par celui de «pratiques sociales de références»
(PSR), expression proposé par un didacticien de la physique, Jean-Louis Martinand dans son
ouvrage intitulé Connaître et transformer la matière, Bern, Peter Lang Verlag, 1985.
Les PSR désigne l’ensemble des activités sociales (vécus, connues ou imaginées) qui vont
servir de référence pour construire des savoirs à enseignés et des savoirs enseignés. Elles
permettent à l’élève de donner du sens à ce qu’il apprend, et à l’enseignant de donner du sens
à ce qu’il enseigne. Associer un apprentissage donné à une PSR revient à se poser la
question : à quoi ça sert dans la société ?
Le schéma de la TD peut donc se compléter ainsi :
La
tr
ansposition ainsi décrite aboutit, plus souvent qu’on ne pense, à la création originale d’objets
didactiques, n’ayant pas comme tels, d’équivalents dans le savoir savant.
L’idée de transposition didactique a été ainsi élargie par Michel Develay qui parle volontiers
de reconstruction programmatique. Il insiste sur le fait que cette reconstruction s’opère selon
deux processus complémentaires : la didactisation organise les situations d’apprentissage,
adapte les contenus au niveau des élèves et aux objectifs, conduisant à la création de
nouveaux enseignables ; l’axiologisation (l’axiologie, ou science des valeurs, s’intéresse aux
finalités) choisit les contenus selon les valeurs qu’ils véhiculent, en vues des fins éducatives
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
poursuivies, insistant sur le fait que les contenus d’enseignement traduisent des finalités
éducatives et sociales (Develay, 1992).
Ce qui peut se traduire par le schéma suivant
Une séquence pédagogique est un ensemble de séances, articulées entre-elles dans le temps et
organisées autour d’une ou plusieurs activités en vue d’atteindre un ou plusieurs objectifs. On
peut la présenter de la manière suivante :
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Pour être efficace, un objectif doit être opérationnalisé en plusieurs objectifs opérationnels.
Pour cela, son énoncé doit comprendre et définir : la Performance, les Conditions et le Niveau
d’Exigence. Autrement dit, un objectif opérationnel est la traduction d'un objectif général en
termes de Comportements ou d’Activités observables de l'élève, placé dans certaines
Conditions qui définissent le niveau de difficulté, qu'il doit réussir en satisfaisant ou
maîtrisant certains critères de réussite ou Exigences1.
Les objectifs opérationnels présentent plusieurs intérêts :
Le premier intérêt des objectifs opérationnels est que le professeur peut bâtir de façon
méthodique une progression par l'enchaînement de comportements et d’activités
observables ;
Le deuxième est que le professeur peut moduler le niveau de difficulté de façon
consciente en jouant sur les conditions et le niveau d’exigence ;
Le troisième est qu'ils permettent d’associer l’élève à la démarche proposée car les
objectifs opérationnels relevant de l’activité et du comportement sont d’un libellé parlant
pour lui ;
Le quatrième intérêt est en cas de non réussite d’une activité, le professeur et l’élève
peuvent identifier le ou les critère (s) non maîtrisés. On peut donc prévoir des activités de
remédiations qui lui permettent de maîtriser enfin ce critère.
L’opérationnalisation des objectifs permet à l’élève d’être acteur de son apprentissage. Il
évalue lui-même ses activités et les causes de la non-réussite. Cette évaluation intégrée à
l’apprentissage ne donne pas lieu à une note mais à des repères d’acquisition des
apprentissages.
En résumé, les objectifs opérationnels permettent un bon pilotage des séquences
d’enseignement avec une participation active de l'élève et une appréciation de la réussite
pédagogique
L’énoncé de l’objectif doit être écrit de telle sorte que la performance soit observable. Le
choix du verbe d’action est par conséquent CAPITAL. Ne pas utiliser des verbes dont les
significations sont multiples, imprécises ou abstraites : Savoir, connaître, comprendre,
1
Voir annexe
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observer, apprécier, saisir le sens, réfléchir… et employer des verbes qui illustrent
concrètement ce que l’élève doit faire. La liste ci-dessous présente un classement des verbes
d’action en fonction de la complexité des opérations mentales (selon la Taxonomie de
BLOOM2).
Pour atteindre ces objectifs, l’enseignant doit choisir la stratégie pédagogique appropriée et
les supports et les aides pédagogiques3 adaptés.
Une méthode pédagogique est une manière spécifique d'organiser les relations entre ces trois
pôles, et de les faire fonctionner. Elle est exactement le contraire de l'improvisation qui
consisterait, dans le cas de l'enseignement, à faire face au coup par coup à la diversité des
situations. Qui dit méthode, dit prévision, organisation, stratégie. On peut distinguer trois
types de méthodes qui correspondent chacune à la valorisation de l'un des pôles du triangle
pédagogique évoqué plus haut.
Elle consiste à valoriser le pôle enseignant (P) et corrélativement à minorer la relation que les
élèves pourraient entretenir directement avec le savoir. Non pas dans le souci de brimer les
élèves ou de nuire à leur autonomie, mais au contraire pour assurer de la manière la plus
directe, et peut-être dans certains cas la plus efficace la transmission des connaissances. Dans
2
Voir annexe
3
Voir annexe
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I1 s'agit d'une conduite de détour fondée sur le principe selon lequel on apprend mieux, on
mémorise mieux, on s'approprie davantage ce qui s'inscrit dans une expérience
personnellement vécue : (voir schéma)
Si le professeur se définit toujours par la relation qu'il entretient avec le savoir et avec les
élèves, ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par leur dépendance vis à-vis du
professeur. Ils se définissent aussi par les relations qu'ils entretiennent avec le savoir, et par
celles qu'ils entretiennent entre eux. Ils ne sentent plus les destinataires de la pédagogie,
comme dans la méthode magistrale, ils en sont aussi les acteurs. C'est pourquoi on qualifie
cette méthode de méthode active, en se référant au terme utilisé par A. Ferrière dès 1920.
Encore faut-il préciser que l'activité, au sens pédagogique du terme, ce n'est pas seulement
l'action : il ne suffit pas que les élèves fassent quelque chose pour qu'ils soient actifs et pour
qu'il y ait apprentissage. Quatre facteurs doivent être pris en compte par l'enseignant qui
s'engage dans cette voie :
o les élèves doivent pouvoir réellement s'impliquer dans ce qu'ils font, que cette
implication résulte d'un choix ou d'une adhésion librement consentie ;
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
o l'activité doit avoir une signification réelle, et une valeur autre que scolaire (relations
avec l'extérieur, analogie avec des situations professionnelles, etc.) ;
o elle doit être globale, et menée de son début jusqu'à son terme (ex. les activités de
projet);
o enfin, elle comporte généralement une dimension sociale, et résulte de la collaboration
entre plusieurs élèves.
C'est autour de ces quatre points que se cristallisent les bénéfices pédagogiques escomptés.
Mais l'enseignant qui choisit cette voie doit aussi, pour les obtenir, surmonter un certain
nombre de difficultés. La mise en œuvre de cette méthode est délicate et suppose la maîtrise
de techniques particulières liées à l'organisation, l'animation, la régulation et l'évaluation des
activités. Enfin, pour fonctionner de manière satisfaisante, elle requiert certaines conditions
matérielles et organisationnelles : effectifs non pléthoriques, emploi du temps adapté (plages
horaires suffisantes), matériel disponible.
Certains soutiennent que l'enseignement est une affaire trop sérieuse pour l'abandonner à
l'intuition du professeur ou à l'initiative des élèves. Pour qu'il y ait réellement enseignement, il
faut que son contenu soit organisé selon un principe de rationalité et que l'apprenant soit
impliqué dans l'apprentissage par un système d'interactions efficace. II est vrai que dans les
deux méthodes précédentes, l'élève est peu sollicité, ou alors d'une manière relativement
anarchique, au gré de circonstances qui sont pour une large part imprévisibles. L'ancêtre de
cette méthode, c'est l'enseignement programmé : décomposition d'un contenu complexe en ses
éléments constitutifs simples ; organisation de ces éléments dans une progression plus ou
moins ramifiée qui va du plus simple au plus complexe; confrontation de l'apprenant, par une
technique appropriée (du simple manuel au didacticiel) à chacune de ces étapes à propos
desquelles il doit produire la réponse qui convient :
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
scolaire où l'enseignant joue le rôle principal. II est cependant légitime de s'y intéresser dans
la mesure où elle retrouve aujourd'hui une certaine actualité du fait du développement des
techniques interactives (informatique).
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1- Evaluation diagnostique
Cette évaluation a pour but de permettre aux enseignants d'analyser des situations, des
besoins, les profils et pré-requis d'apprenants, d'apprécier leurs compétences et leurs
difficultés éventuelles au début ou au cours d'un apprentissage:
soit afin de leur fournir des repères pédagogiques pour organiser la suite des
apprentissages.
Elle responsabilise, en outre, l'apprenant en lui permettant de prendre conscience de ses
forces, de ses faiblesses et donc des points sur lesquels il doit se mobiliser.
soit afin d'estimer si l'apprenant possède les capacités nécessaires pour suivre un
apprentissage.
2- Evaluation formative
« Evaluation continue des processus d’apprentissage, elle a pour but d’informer l’apprenant
puis l’enseignant sur le degré d’atteinte des objectifs. » (Rieunier, Pédagogie, dictionnaire des
concepts clés, 1978)
L'évaluation formative « est une évaluation intervenant, en principe, au terme de chaque tâche
d’apprentissage et ayant pour objet d’informer du degré de maîtrise atteint et / ou découvrir
où, et en quoi, un, des, les élèves éprouvent des difficultés d’apprentissage non sanctionnées
comme erreurs ; en vue de proposer ou de faire découvrir des stratégies susceptibles de
permettre une progression (remédiations). » (Vandevelde)
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
à l'apprenant : pour lui indiquer les étapes qu'il a franchies, les difficultés qu'il
rencontre, ses acquis, ses lacunes, ses forces, ses faiblesses, les connaissances à ajuster,
pour l'aider à repérer, comprendre, interpréter, corriger ses erreurs.
à l'enseignant : pour lui indiquer comment se déroule son programme pédagogique et
quels sont les obstacles auxquels il se heurte, pour lui permettre de vérifier la
compréhension des notions qui viennent d’être abordées. Pour savoir ce que l’apprenant a
compris, acquis, sur quoi il bute, comment il apprend, ce qui l’aide ou le perturbe,
l’intéresse ou l’ennuie, etc.
« Pendant la totalité d’une période consacrée à une unité de formation, les procédures
d’évaluation formative sont intégrées aux activités d’enseignement et d’apprentissage. Par
l’observation des élèves en cours d’apprentissage, on cherche à identifier les difficultés dès
qu’elles apparaissent, à diagnostiquer les facteurs qui sont à l’origine des difficultés de chaque
élève et à formuler, en conséquence, des adaptations individualisées des activités
pédagogiques.
Dans cette optique, toutes les interactions de l’élève (avec le maître, avec d’autres élèves,
avec un matériel pédagogique) constituent des occasions d’évaluation (ou d’auto-évaluation)
qui permettent des adaptations de l’enseignement et de l’apprentissage. La régulation de ces
activités est donc de nature interactive. Le but est d’offrir une « guidance » individualisée en
cours d’apprentissage plutôt qu’une remédiation à posteriori. » (L.Allal, J.Cardinet & P.
Perrenoud, 1979)
Dans une approche formative, l'erreur n'est plus considérée comme une lacune ou un manque,
mais « permet de comprendre la logique de l'élève. Elle devient le moteur de l'apprentissage
par le travail qu'elle suscite. L'enseignant peut ainsi amener l'élève à prendre conscience des
procédures et des connaissances utilisées et l'aider à construire de nouvelles stratégies ».
(Pierrette Jalbert et Joanne Munn)
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
3 - Evaluation sommative
« L'évaluation sommative attribue une note chiffrée à une performance jugée représentative
de l'apprentissage terminé, et ceci aux fins de classer ou de sélectionner les élèves. La
procédure ne poursuit donc plus, en théorie, aucun dessein pédagogique, mais répond à des
exigences administratives, institutionnelles et sociales.» (M. Minder)
Cette évaluation bilan permet à l'enseignant de s’assurer que le travail des élèves correspond
aux exigences préétablies par lui et par le programme pédagogique. Elle permet de situer les
performances de l’élève par rapport à une norme.
Pour atteindre l’objectif fixé, il n’est pas suffisant de définir le contenu de la séquence. Il est
très important de préparer l’organisation chronologique du cours, d’écrire la stratégie, c'est-à-
dire de prévoir minutieusement les étapes de la séquence, les activités du professeur, les
activités des élèves, l’organisation des groupes, l’ordre d’utilisation des documents, …etc.
Ces informations sont recensées sur « une fiche de déroulement de la séquence »
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
La fiche séquence est un document synthétique qui récapitule les informations essentielles
relatives à la séquence.
Elle est le point de départ de la préparation : c’est une fiche de travail qui s’élabore lors du
choix d’un thème d’activité. Elle sert de point de départ pour élaborer les contenus et les
activités de la séquence. Elle recense des informations sur : le thème de travail, le
référentiel, les objectifs, les connaissances nécessaires pour suivre la séquence (pré-requis)
et l’évaluation.
Elle peut être un outil d’information pour l’élève : en début de séquence, pour justifier
l’intérêt de l’activité, mobiliser l’attention de l’élève et le motiver. En cours de séquence,
pour faire le point des acquis (compétences, contenus), mettre l’accent sur les non-acquis et
préparer une évaluation sommative.
Elle guide le professeur durant la séquence et constitue une mémoire pour une ré-
exploitation ultérieure sur ce thème de travail. Cette fiche sera modifiée si les résultats ne
donnent pas satisfaction.
La fiche pédagogique est le tableau de commande qui aide à concevoir, contrôler et améliorer
les activités d’enseignement et d’apprentissage.
Quelle que soit la présentation de la séquence choisie (souvent sous forme d'un tableau), on
retrouve les invariants suivants :
L'objectif général : il est important de l'énoncer clairement pour soi-même, mais aussi
pour les élèves (permet de mobiliser leur attention, de les motiver, de leur faire
comprendre ce que l’on attend d’eux en fin de séquence).
Les objectifs intermédiaires : ils précisent les étapes prévues pour atteindre l'objectif
général. Les compétences mises en œuvre : celles qui sont prévues dans la progression.
La durée de la séquence : c’est la durée estimée pour se fixer une limite à ne pas dépasser
si l'on veut respecter la progression pédagogique prévue. Une séquence ne devrait pas
dépasser 5 ou 6 séances.
Les pré-requis : en terme savoir-faire et de savoirs nécessaires pour entamer la séquence.
Les savoirs associés : ce sont les points du programme étudiés.
La ou les Situation (s) d'apprentissage (méthodes, supports, etc.) : elle est choisie, après
avoir déterminé les objectifs, en cohérence avec le niveau de formation La situation
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
d’apprentissage prend appui sur une démarche pédagogique (inductive, déductive, travail
de groupe) et des outils et des supports (les ressources citées dans le référentiel, la variété
des supports pour mieux répondre à l'hétérogénéité des élèves, etc.).
3- Exemples de fiche
Mots-clés :
Matériel nécessaire :
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Évaluation :
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FICHE DIDACTIQUE
Titre de séquence Pré-requis
Objectif général :
Problématique :
Durée : Classe :
Objectifs des séances Objectifs opérationnels Situation d’apprentissage Contenus de la trace écrite Temps
(objectifs intermédiaires) (méthodes, supports, etc...) prévu
Séance n° 1 :
Objectifs :
être capable ……………
…………………………..
Séance n°2 :
Objectifs :
être capable ……………
…………………………..
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Fiche pédagogique
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Or, l’intuition ne suffit pas, on doit inciter les élèves à dévoiler leurs doutes, leurs lacunes et
leurs erreurs de compréhension ou d’exécution. Pour ce faire, il faut établir un climat de
confiance avec les élèves en traitant l’erreur dans le cadre de l’apprentissage et non dans le
cadre d’évaluation ou de justice.
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Les causes de l’erreur peuvent être multiples. Certaines erreurs sont liées à : la limitation due
aux insuffisances des apprentissages antérieurs de l’élève, la surcharge cognitive, la charge
mentale de travail didactique, l’incompréhension des consignes, les conditions
psychosociologiques non apparentes, la fatigue, le stress, la précipitation…
Il y a :
des erreurs d’inattention ou erreurs de performance ou erreurs bêtes : l’élève connaît la
règle qu’il devait appliquer, et est capable de corriger son erreur ;
des erreurs de compétence : elles sont commises tant que les représentations dont
elles procèdent ne seront pas déjouées. Ce sont des erreurs que l’élève est incapable de
corriger, mais il est capable d’expliquer la règle qu’il a appliquée ;
des erreurs profondes : elles sont liées à des ratés d’apprentissage ou à de non
acquisitions. Elles sont répétitives et susceptibles d’entraver les apprentissages
ultérieurs ;
des erreurs contingentes et transitoires : elles sont liées à la rencontre d’une situation
nouvelle ; d’un nouveau domaine de connaissance. La réduction de ce type d’erreur sera
le résultat d’un nouvel apprentissage.
Donc avant de procéder au traitement d’une erreur, il faut d’abord l’analyser, c’est-à-dire en
identifier la nature et en rechercher la (les) cause (s).
L’analyse de la pratique de la classe met en évidence trois types de traitement :
Conclusion
Finalement, on peut résumer la démarche avancée au niveau de cette partie dans le schéma
suivant :
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Cours scientifique
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Lionel Fontagné est un professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l'Ecole d'Economie de Paris, ex-directeur du CEPII (Centre d’Etudes Prospectives et
d’Informations Internationales). Il a été membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre de 2001 à 2010.
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que l'échange, dont les économistes montrent le caractère mutuellement avantageux, est aussi
ancien que l'industrie humaine. L'échange est la rencontre de deux raretés relatives: ce qui est
plus rare dans un pays l'est moins dans un autre, et chaque pays est prêt à abandonner une
certaine quantité de ce dont il dispose en abondance relative pour se procurer ce dont l'autre
pays dispose abondamment. Les bases de la D.I.T. ne sont pas différentes aujourd'hui: les
différences relatives de dotations en ressources et les écarts de productivité et de technologie
entre les pays permettent effectivement de rendre compte du contenu du panier de biens
importés et exportés par ces pays (Trefler, 1993). Ce qui est nouveau, en revanche, a trait à
l'étendue de cette D.I.T., aux formes qu'elle prend, et à la profonde interdépendance de nos
économies.
La spécialisation des productions suppose des contacts réguliers, des moyens de transport
efficaces, l'existence de marchés structurés, une ouverture des frontières (par la négociation ou
le canon, selon les circonstances). À l'échelle historique, toutes ces conditions n'ont été
vraiment réunies que très récemment. Les grandes plaines de la Russie déversent au XIXe
siècle leurs grains sur une Europe de l'Ouest qui développe alors des productions industrielles.
L'Angleterre bloque le développement du textile-habillement dans sa grande colonie et exporte
les "indiennes" tissées outre-Manche. L'Allemagne exporte des locomotives... Le "grand XIXe
siècle", que les historiens économiques prolongent jusqu'à la Première Guerre mondiale, est
caractérisé par un premier mouvement de mondialisation. Chemins de fer, bateaux à vapeur
détrônant les clippers, câbles sous-marins transatlantiques pour le télégraphe, développement de
l'industrie et mécanisation de l'agriculture, libre-échange britannique, émergence de nouveaux
pays industriels (les États-Unis), tout est en place pour que l'interdépendance des économies
s'accroisse fortement. Et effectivement, l'intensité des échanges entre pays industriels, au
déclenchement de la Première Guerre mondiale, atteint un niveau qui ne sera retrouvé que dans
les années 1970, à la fin des Trente Glorieuses. À cette occasion se met en place une D.I.T. que
l'on qualifie de "traditionnelle". Aux pays pauvres la spécialisation dans les matières premières
ou agricoles, aux riches la production industrielle. Les gains de productivité, issus de
l'application du progrès technique, apparaissent de façon privilégiée dans les usines; le niveau
de vie d'un pays dépendant grosso modo de son niveau de productivité, la question de
l'enfoncement des pays exportateurs de produits primaires dans le sous-développement a
logiquement constitué un argument de poids en faveur des politiques "autocentrées" visant,
après la décolonisation, à tout produire sur une base autonome afin d'éviter de participer à ce
qui a pu être appelé à l'époque un "échange inégal", selon le titre d'un ouvrage d'Arghiri
Emmanuel (1969). Cette politique, qui a lamentablement échoué, a mis en évidence l'existence
de rendements d'échelle croissants (les grandes unités de production sont plus efficaces que les
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
petites: en augmentant l'échelle de la production, on réduit le coût par unité produite), et donc
l'intérêt de participer au commerce mondial, ne serait-ce que pour pouvoir développer des
unités de production de taille suffisante, dont une partie de la production pourra être exportée.
En retour, l'importation de biens fabriqués de façon efficace et intégrant les technologies
étrangères est à la fois moins coûteuse que la production sur place et source de déversement
(spill over) technologique.
...à une nouvelle D.I.T.
Progressivement, les pays en développement ont donc ouvert - et spécialisé - leur économie,
aidés en cela, au cours des dernières décennies, par les injonctions des plans d'ajustement
structurel du F.M.I., par la libéralisation des échanges au sein du G.A.T.T. puis de l'O.M.C.
(pour ceux qui y ont adhéré), par le système de préférences généralisées instauré grâce aux
efforts de l'O.N.U. (il garantit aux pays en développement un accès préférentiel aux marchés
des pays industrialisés) et par les investissements des firmes étrangères à la recherche de
nouveaux marchés ou de sites de production aux coûts attractifs.
Ce phénomène s'est développé après le premier choc pétrolier et le paysage de l'industrie
mondiale s'en est trouvé profondément affecté. Les consommateurs des pays riches ont
subitement été confrontés à une offre de biens à bas prix, exportés par ces nouveaux
concurrents. Les pays en développement se sont, en effet, spécialisés dans les produits
manufacturés dont les méthodes de production correspondaient le mieux à leurs conditions
économiques, caractérisées par un ratio de capital par tête très bas (Leamer, 1985). En amont, le
textile (intensif en capital) a été relativement préservé au Nord alors qu'en aval l'habillement
(intensif en travail) subissait de plein fouet la concurrence des pays du Sud. Ces nouvelles
exportations du Sud se sont donc ajoutées aux traditionnelles cultures tropicales et à l'extraction
minière.
Le caractère dévastateur de cette première vague de produits a rapidement conduit les pays
industrialisés à se protéger au moyen des accords multifibres, signés en 1974 et qui auront
finalement encadré cette concurrence pendant trente ans (démantèlement au 1er janvier 2005).
Dans le même temps, l'Europe et les États-Unis ont dû déverser sur les marchés mondiaux les
surplus d'un secteur agricole auquel ils ont accordé un soutien massif pour des raisons à la fois
politiques et stratégiques. En Europe même, la montée en régime du Marché commun, relayé
par le Marché unique, a essentiellement conduit au développement d'échanges croisés au sein
des industries, en contradiction avec le principe de spécialisation des pays. Enfin, les firmes
multinationales, plutôt que de dupliquer leurs unités de production dans leurs différentes
implantations, se sont réorganisées sur une base globale, fractionnant la chaîne de valeur
ajoutée entre leurs différentes filiales, et délocalisant ou sous-traitant une partie de leurs
- 31 -
Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
productions.
Toutes ces évolutions traduisent un bouleversement total de la D.I.T., autorisant à parler d'une
"nouvelle D.I.T.". De nouveaux acteurs, des échanges croisés de produits différenciés et une
organisation globale des firmes multinationales: tels sont les ingrédients de cette
interdépendance historiquement inédite entre systèmes productifs nationaux.
De nouveaux acteurs
Le résultat de ces évolutions est saisissant. L'indicateur d'avantage comparatif révélé (cf.
encadré) met en évidence un renversement progressif de la D.I.T. depuis 1967. En effet,
l'évolution de l'insertion dans la D.I.T. des pays émergents (cf. tableau) se traduit d'abord par
une forte progression dans les industries d'assemblage: électronique grand public et
informatique, confection et bonneterie, automobile. L'automobile, plus capitalistique que les
branches précédentes, était encore en déficit structurel il y a dix ans, elle est maintenant en
excédent. De même, les pays émergents ont été d'abord avantagés dans la confection, puis dans
l'électronique grand public, puis dans l'informatique. Tel est le renversement de la D.I.T.:
vêtements puis postes de radio et téléviseurs, puis ordinateurs, puis automobiles..., alors que les
produits mécaniques et électriques étaient traditionnellement l'apanage des pays du Nord.
Mais, s'agissant d'assemblage, les composants doivent être importés, au même titre que les fils
et les tissus: d'où des déficits structurels croissants dans ces branches, de même que dans les
machines, qui restent produites au Nord pour l'essentiel.
Des échanges croisés de produits différenciés
Un grand progrès dans l'analyse de la D.I.T. a été de distinguer les échanges intra-branche
(automobiles Volkswagen contre Fiat) des échanges inter-branches (Airbus contre tee-shirts).
Les échanges de type inter-branches impliquent des coûts d'ajustement élevés, associés à la
disparition des industries concurrencées par les importations, aux requalifications longues et
coûteuses de personnel et à la non reconversion du capital physique. L'ajustement peut donc
prendre du temps et il est d'autant plus difficile que la croissance globale de l'économie est
faible et que de vastes poches de chômage existent. Au contraire, les échanges de type intra-
branche n'impliquent pas de tels coûts. Ce sont les firmes qui se spécialisent, non les pays.
Même si l'élargissement du marché s'accompagne de sorties de firmes (c'est-à-dire de
disparitions), même si la pression concurrentielle incite les firmes à comprimer leurs coûts,
globalement les industries ne disparaissent pas au niveau national.
La mesure des types d'échange recourt à des données fines de commerce international par
produits (5 000 à 10 000 produits selon les sources), afin de ne retenir que le croisement
d'échanges de produits suffisamment similaires (et non un planeur contre un Airbus). On
s'intéresse aux relations bilatérales (l'Allemagne face à l'Italie) pour éviter d'assimiler à un
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
croisement de flux la somme de deux flux de sens contraire avec des partenaires différents
(excédent allemand sur l'Italie compensé par un déficit allemand vis-à-vis de la Suède, pour le
même produit).
Les travaux réalisés sur le Marché unique européen mettent en évidence la prééminence des
échanges intra-branche entre pays membres, alors que les échanges avec les pays tiers sont
plutôt inter-branches (Fontagné et al, 1998, Fontagné & Freudenberg, 2002). L'intégration
européenne, qui s'est traduite par le développement entre les pays membres des échanges intra-
branche, a conduit à un ajustement "en douceur" des systèmes productifs nationaux, tout en
garantissant d'importants gains d'efficacité (économies d'échelle). C'est toutefois l'échange
intra-branche en différenciation verticale (portant sur des produits de qualité différente et
source de coûts d'ajustement dans la mesure où les différences de qualité reflètent notamment
des différences de qualification de la main-d'œuvre employée) qui progresse le plus rapidement:
les pays de l'Europe du Sud sont ainsi plutôt spécialisés dans le moyen et le bas de gamme.
À l'inverse, les pays n'ayant pas promu autant l'intégration régionale (États-Unis, Japon), ou
possédant un niveau de revenu plus bas (Chine, Thaïlande) conservent une spécialisation de
type inter-branches.
Une nouvelle donnée concurrentielle
Jusqu'au milieu de la décennie 1990, même si quelques secteurs (habillement, jouets...) étaient
fortement affectés, l'impact de l'émergence de nouveaux concurrents sur les volumes de
commerce restait limité, l'essentiel du commerce se faisant entre pays industrialisés, c'est-à-dire
entre des pays similaires en termes de dotations en facteurs de production. Cette similarité
limitait l'ampleur de la spécialisation et il n'était pas question pour un pays d'abandonner
totalement de vastes secteurs de production. Il n'était pas non plus question d'être concurrencé
dans les secteurs intensifs en technologie, en travail qualifié, en "actifs intangibles" (marques,
savoir-faire, etc.) par des pays à bas salaires. Enfin, on n'envisageait pas d'être concurrencé
pour un type donné d'activités (l'assemblage, par exemple) dans l'ensemble des secteurs.
L'ampleur déjà prise par le phénomène d'émergence et ce qu'il est possible d'anticiper à
l'horizon d'une quinzaine d'années seulement, modifient profondément la donnée (Fontagné et
al., 2004).
Au cours de la période 1999-2002, les pays émergents ont contribué à hauteur de 53 p. 100 à la
croissance des exportations mondiales (en volume) et à hauteur de 43% à celle des importations
mondiales, contre 31 p. 100 et 13 p. 100 respectivement pour la période 1995-1998 (La Lettre
du CEPII n°231, 2004). À titre d'exemple, une année de progression du marché chinois
équivaut à la taille du marché allemand dans certaines industries. De même, alors qu'il y a déjà
quatre fois plus d'unités de production en service en Chine que dans l'Union européenne dans
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
l'une de ces industries, il y en a autant en construction en Chine que d'installées dans l'Union:
cette nouvelle offre ne fournira pas uniquement le marché intérieur chinois mais viendra
dynamiser les exportations mondiales.
Dans ce contexte d'émergence de nouveaux concurrents, plusieurs éléments se combinent
aujourd'hui pour transformer profondément le paysage industriel mondial. La modularité des
produits (c'est-à-dire la possibilité de décomposer les produits en sous-ensembles pouvant être
produits indépendamment) ouvre des possibilités techniques de réorganisation des processus de
production sur une base globale (design, fabrication des composants et assemblage dans trois
unités distinctes du groupe), tandis que la forte chute des coûts de communication (Internet), de
transport (conteneurisation) et des droits de douane rend ces stratégies économiquement
attrayantes pour les entreprises. Parallèlement, les firmes doivent arbitrer entre exploitation des
rendements d'échelle croissants, par limitation du nombre d'unités de production efficaces, et
proximité avec la demande pour minimiser les coûts de transport mais en multipliant les coûts
fixes (Markusen, 2002). La gestion de ces différentes contraintes débouche sur une organisation
globale de la firme.
Vers une organisation globale des firmes
La pression concurrentielle des importations impose aux firmes de rechercher de nouvelles
sources de gains de productivité, de se recentrer sur les activités où elles sont le plus efficaces,
enfin d'appliquer le progrès technique. Ainsi, le commerce international a un effet de sélection
des produits: les plus intensifs en travail non qualifié ou ceux dont les processus de production
sont le plus difficilement automatisables disparaissent. Les biens dont la fabrication a été
maintenue au Nord possèdent alors un contenu factoriel (les facteurs de production mobilisés)
différent de ceux qui sont importés et dont les concurrents nationaux ont disparu (Wood, 1994).
La pression concurrentielle des importations entraîne, par ailleurs, un effet de sélection des
firmes, et donc élève le niveau moyen de productivité des secteurs (Bernard & Jensen, 1999,
2003; Jean, 2002; Mélitz, 2003). Enfin, la recherche d'efficacité et de nouveaux avantages
comparatifs par les firmes conduit celles-ci à fractionner le processus de production; l'industrie
automobile européenne est à cet égard emblématique: moteurs fabriqués en Allemagne, vitrages
en France, boîtes de vitesses au Royaume-Uni, assemblage en Espagne.
Au total, les firmes répondent à la concurrence des importations en réalisant des gains de
productivité et en fractionnant le processus de production pour tirer parti des différences de
coûts relatifs. Ce faisant, elles élèvent le niveau de qualification observé au sein des industries.
On enregistre alors un impact sur les emplois non pas entre les industries mais au sein des
industries. C'est un fait avéré pour les États-Unis (Feenstra & Hanson, 1996), pour la France
(Strauss-Kahn, 2003) ou encore le Royaume-Uni (Hijzen et al., 2003). Par exemple, la demande
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
de salariés non qualifiés diminue non pas en raison d'un développement de l'industrie
pharmaceutique (employant surtout des salariés qualifiés) aux dépens de l'industrie de
l'habillement (employant surtout des non-qualifiés), mais en raison d'un mouvement, commun
aux deux industries, de progression du niveau de qualification des emplois offerts.
Les implantations à l'étranger des firmes multinationales ont des effets similaires à ceux du
commerce international. Les travaux empiriques montrent que la production à l'étranger
augmente l'emploi de personnel qualifié et réduit celui d'employés non qualifiés dans le pays
d'origine, sans effet notable sur l'emploi total. Le mécanisme identifié est complexe: la
production des filiales étrangères se substitue partiellement à celle de la maison mère; mais
l'amélioration de la compétitivité de la firme augmente ses ventes et donc aussi la production de
la maison mère (Chen & Ku, 2003).
De même, la comparaison des firmes devenant multinationales avec celles qui n'investissent pas
à l'étranger montre que la performance des premières s'améliore en termes de productivité totale
et de croissance, alors qu'aucun effet sur l'emploi n'est observé une fois pris en compte les
autres déterminants des variations de l'emploi (Barba-Navaretti & Castellani, 2003).
Finalement, les firmes se réorganisent globalement pour résister aux pressions concurrentielles.
Elles spécialisent leurs filiales à l'étranger sur les segments de valeur ajoutée les mieux adaptés
aux conditions locales de production qu'elles rencontrent. L'effet sur l'emploi est globalement
limité mais clairement défavorable aux salariés non qualifiés dans les pays du Nord. Ce constat
est donc assez éloigné des craintes de déménagements systématiques d'usines vers les pays à
bas coûts de main-d'œuvre, véhiculées par quelques exemples emblématiques de
délocalisations.
Un fractionnement des chaînes de valeur ajoutée
La première conséquence de ces évolutions est l'accroissement dans les échanges mondiaux de
la part des échanges de pièces détachées et de composants (Fontagné, 1991; Yeats, 2001). Une
enquête réalisée sur l'ensemble des firmes multinationales américaines montre qu'une baisse de
1% des coûts de transport entraîne une augmentation de 2% à 4% des importations de biens
intermédiaires destinés à être transformés. L'importation devient alors "productive" au sens où
une grande partie des importations retournent dans le processus de production, où elles
déversent technologie et gains de productivité. On parle à cet effet de division internationale
des processus productifs (D.I.P.P., Lassudrie-Duchêne, 1982), ou encore de division verticale
du travail. Ce fractionnement des chaînes de valeur ajoutée au niveau international permet de
tirer parti des différences de coûts ou de productivité entre les différentes localisations
possibles. Il y a là de nouveaux gisements de gains d'efficacité (Sanyal & Jones, 1982; Dixit &
Grossman, 1982).
- 35 -
Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Cette réorganisation globale des firmes implique enfin de nombreux échanges entre filiales
localisées dans différents pays, ou entre filiales et maison mère. Ces échanges intra-firme
portent sur les produits en cours de fabrication, ou sur les produits finis destinés à la revente.
Aux États-Unis, le commerce intra-firme représente la moitié des exportations. Plus de 90% des
exportations industrielles des firmes américaines vers leurs filiales portent sur des biens en
cours de fabrication, destinés à être transformés ou assemblés à l'étranger.
Les opinions publiques sont fortement sensibilisées à ce qui constitue la partie émergée de cette
évolution, à savoir les délocalisations. Les fermetures d'usines dans un pays pour les réinstaller
dans un autre et réimporter ensuite une partie de la production sont spectaculaires; elles
représentent toutefois une part limitée des opérations de restructuration internationale des
firmes. Même dans le cas des investissements allemands dans les pays de l'Est auxquels l'Union
européenne s'est récemment élargie, les délocalisations n'ont jamais représenté plus d'une
opération de restructuration internationale sur cinq. Et le nombre d'emplois perdus en
Allemagne, sur une décennie, est très limité (de l'ordre de 90 000 dans l'étude de Marin de
2004). Mais, par leur impact local fort sur des bassins d'emplois traditionnels déjà en difficulté,
ces opérations spectaculaires cristallisent les contradictions des nouvelles formes du commerce
international: gain d'efficacité, mais coûts localisés et clairement identifiables. C'est
probablement ce qui rapproche cette nouvelle D.I.T. de la D.I.T. traditionnelle: la spécialisation
fait des gagnants et des perdants, conférant ainsi à la puissance publique une grande
responsabilité en termes d'accompagnement de l'ouverture des économies.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Durée : 6 heures
Classe : 4ème Eco 1
Nombre d’élèves : 20 élèves
2- Problématiques
- 37 -
Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
3-Déroulement
-corrigent l’activité
internationale du travail
20 min ⇒ Identifier la division I- Définition Manuel : act 1 p - explique les mots -lecture à haute voie de
- donne la consigne
réponses
-explique davantage et
20 min ⇒ Présenter la DIT II- L’ancienne division Manuel : act 2 p - explique les mots -lecture à haute voie de
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
de note
réservée à la DIT
-favorise la participation
évaluer
25 min ⇒ Présenter la III- La nouvelle division Manuel : Act 4 -explique les mots -lecture à haute voie de
- donne la consigne
de notes
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
de marchandises par
élèves à s’auto-évaluer
20 min ⇒ Constater 2- Emergence des NPI Manuel :Act 6 - explique les mots - travaillent en groupe pour
caractéristiques de la
vous ?
25 min ⇒ Constater la 3- La marginalisation des Manuel : Act 8 p -donne la consigne : - travaillent en groupe pour
marginalisation des pays pays les moins avancés 245 montrez que la répondre à la consigne
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
explique au tableau
Pour mener à bien le déroulement de cette séquence pédagogique, l’utilisation du tableau était
indispensable en tant que support aux présentations des élèves, il est classique mais efficace
pour mettre en commun les productions des élèves.
En outre, le manuel scolaire est un outil de travail essentiel dans la mesure où il comporte des
activités appropriées à la construction des savoirs favorisant l’atteinte des objectifs.
Par ailleurs, j’ai préparé quelques documents d’accompagnement qui ont aidé les élèves à
mieux comprendre et répondre aux consignes. Au même titre, j’ai préparé une série d’activité
d’évaluation.
- 41 -
Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
DOC 1
Consignes :
-
Division de travail a
……………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………
DOC 2
…………………………
…………………………
…………………………
…………………………
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Doc 3
Nouvelle DIT
Cadre temporel :…………
……………………………
……………………………
……………………………
……………..
PED
.................... PI
Doc 4
Consigne : Montrez que la marginalisation des pays les moins avancés se situe aussi bien
sur le plan quantitatif que le qualitatif.
Marginalisation des
PMA
…………………………… ………………………………..
…………………………… ………………………………..
…………………………… ………………………………..
……………………………. ………………………………..
……………………………. ………………………………..
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Activité n°1
Indices des termes de l’échange en 2002
Pays Indice des termes de l’échange
(1980=100)
Japon 145
Tunisie 85
Brésil 145
Nigéria 28
Rapport mondial sur le développement humain 2005
Travail à faire :
1- Rappelez la définition de l’indice des termes de l’échange.
2- Interprétez les indices des termes de l’échange de chaque pays.
Activité n°2
Produits manufacturés
Produits primaires
6570
2064
OMC
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Durant la séquence
L’intuition ne suffit pas, une évaluation formative est indispensable pour recueillir des
informations précises plutôt qualitatives que quantitatives non seulement sur l'apprentissage, les
attitudes et les acquis des élèves mais aussi sur leurs stratégies et leur éventuel succès ou échec
quant à la méthode adoptée. L’objectif recherché à travers cette évaluation est que l’élève ait la
volonté d’apprendre et ait envie qu'on l'y aide, il est donc prêt à dévoiler ses doutes, ses lacunes
et ses erreurs de compréhension ou d’exécution. Pour ce faire, il faut établir un climat de
confiance avec l’élève en traitant l’erreur dans le cadre de l’apprentissage et non dans le cadre
d’évaluation ou de justice.
A cet égard, j’ai proposé aux élèves les activités d’évaluations suivantes :
Activité n°3
Il convient de souligner une différence essentielle entre ce que l’on peut appeler l’ancienne division internationale du
Travail à faire :
En se basant sur vos connaissance et le document ci-dessus, complétez le tableau suivant :
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Caractéristiques des produits Par les pays industrialisés (PI) Par les pays industrialisés (PI)
exportés
Activité n°4
Effets des différentes spécialisations de quelques pays sur les termes de l’échange
ITE en 1999 (base 100 en 1980)
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Pays ITE
Suède 111
USA 116
Japon 197
France 118
Rapport mondial sur le DH 2001
Travail à faire :
En vous appuyant sur les documents précédents, déterminez la situation commerciale de chaque
groupe de pays.
Activité n°5
Structure des activités commerciales de quelques pays en 2005
Exportations de produits manufacturés (en Exportation de produits de haute
Japon 92 22,5
USA 82 31,8
Hong Kong 96 33,9
Singapour 81 56,6
Malaisie 75 54,7
Chine 92 30,6
Comores 8 0,5
Zambie 9 1,1
Rapport mondial sur le DH 2007-2008
Travail à faire
1- Interprétez les valeurs en gras.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
A la fin de la séquence
Dans le cadre d’une évaluation sommative, j’ai proposé le sujet ci-dessous dans le devoir de
contrôle n°3 (partie II) noté sur 10 points.
A l’aide de vos connaissances et du document ci-joint, dites dans quelle mesure la nouvelle DIT
a réduit les disparités entre les pays industrialisés (PI) et les pays en développement (PED).
Document
« La situation actuelle est tout à fait différente dans la mesure où les exportations
manufacturées des pays en développement viennent non pas combler un vide, mais au
contraire, concurrencer et concurrencer souvent d’une manière irrésistible compte tenu des
différences de coûts en main d’œuvre les productions des pays industrialisés….Les pays
asiatiques en développement rapide (L’Inde, Chine,…) sont nettement engagés dans la nouvelle
DIT, tandis que le reste des PED, sont désormais marginalisés doublement….l’arbre de
quelques brillantes percés commerciales des PED asiatiques ne parvient plus à cacher la forêt
de l’exclusion. »
Michel Bernard Natha 1995
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Cette séquence de cours a été réalisée en trois séances (chaque séance dure deux heures) avec
une classe de vingtaine d’élèves. La séquence a été réalisée selon le cheminement suivant :
Evaluation
1ère séance 2ème séance 3ème séance sommative
(Partie II du devoir
de contrôle n°3)
I-Réalisation en classe
Pour que ce rapport ne soit pas ennuyeux, je me suis limitée à présenter d’une manière détaillée
la première séance seulement. Cette dernière revêt une importance particulière. En fait, elle
comporte la phase d’initiation au projet : la séquence. Ainsi, la réussite de cette séance accroît
les chances de réussir le reste des séances et vis-versa
J’ai commencé la séance par une mise en situation (problématique) pour impliquer les élèves et
attirer leur attention sur le thème à étudier.
J’ai présenté la séquence sous forme d’un projet à cout terme qui présente les caractéristiques
suivantes :
o la durée
o les objectifs à atteindre (en signalant qu’à la fin de la séquence, ils doivent être capables
de…..)
o les types d’évaluation à entreprendre.
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
J’ai établi avec mes élèves un contrat qui révèle notre sérieux engagement dans la construction
des savoirs inhérents à cette séquence de cours.
A cet égard, j’ai laissé aux élèves la liberté de choisir les membres de groupe (la composition
des groupes sera fixe tout au long de la séquence) pour favoriser la responsabilité et
l’autonomie afin qu’ils ressentent la dépendance réciproque des uns et des autres pour atteindre
le but. J’ai voulu les convaincre que la collaboration de chacun est nécessaire aux activités
définies dans l’engagement collectif que nous avons établi.
séance pédagogique
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
international (DIT)
élèves productions)
Tableau
- met en commun les réponses -corrigent au tableau
-prennent notes
-explique davantage et dirige la prise
de notes
l’ancienne DIT
Les difficultés rencontrées par les élèves au niveau cette séance se présentent ainsi :
Quelques élèves ont trouvé une difficulté en identifiant la DIT en particulier au niveau
la spécialisation des pays.
Quelques élèves n’ont pas pu dégager les effets de l’ancienne DIT sur les différents
acteurs.
Pour remédier à ces difficultés, j’ai réexpliqué la notion d’avantage comparatif sur lequel se
base la spécialisation des pays. Enfin, pour aider les élèves à dégager seuls les effets de
l’ancienne DIT sur les différents pays, j’ai leur demandé de comparer les produits dont ils sont
- 51 -
Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
spécialisés pour saisir le fait que ces échanges favorisent les PI sur les PED. En fait, l’ancienne
DIT n’est qu’un prolongement de l’acte colonial.
1-Constatation
Sujet Nombre d’élèves ayant une Nombre d’élèves ayant une
note inférieure à la moyenne note supérieure à la moyenne
Introduction 5 13
Développement 7 11
conclusion 6 12
*(Seulement 18 élèves ont passé le devoir)
2-Analyse
Classes Xi Ni XiNi
0-3 1.5 1 1.5
3-4 3.5 1 3.5
4-5 4.5 3 13.5
5-6 5.5 7 38.5
6-7 6.5 5 32.5
7-8 7.5 1 7.5
8-10 9 0 9
Total 18 106
Quelques élèves n’ont pas pu dégager le plan du sujet, ils n’ont pas compris la
signification de l’expression « dans quelle mesure…. » qui est indispensable pour
appréhender les deux parties du sujet.
Certains élèves se sont contentés de reproduire le cours.
Quelques élèves (minorité) n’ont pas pu distinguer entre les deux catégories des PED :
les nouveaux pays industrialisés et les pays les moins avancés.
Deux élèves ont considérés les NPI comme des pays industrialisés.
4-Remédiations
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
J’ai réexpliqué que dans le cadre de la nouvelle DIT les PED se sont scindés en deux
catégories de pays : pays émergents (NPI) et les pays les moins avancés (PMA). Les
premiers sont favorisés alors que les derniers sont marginalisés.
Certes, enseigner par séquence présente un double intérêt : d’abord de susciter la motivation
des apprenants pour les apprentissages, en leur proposant d’investir dans un projet dont
l’échéance se situe à court terme. En outre, il permet de faciliter les apprentissages des
apprenants en distinguant les moments (suite ordonné de différentes séances) qui permettent de
réaliser des apprentissages c'est-à-dire de progresser par essais, erreurs, analyses, réajustement
et le moment fin de séquence qui permet de vérifier que les apprentissage visés ont été réalisés
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Mémoire pédagogique conception et mise en œuvre d’une séquence pédagogique
Conclusion
«L’enseignant n’est pas une machine à instruire dépourvue d’émotions, de préjugés ethno-
centriques, de désirs, de comptes à régler avec sa propre enfance.» (Philippe Perrenoud)
Pour que les savoirs se construisent chez l’élève qui est en face de nous, il faut créer le désir
d’apprendre, le questionnement et apporter des guides méthodologiques. Cela nécessite une
préparation minutieuse, une disponibilité, un désir de partager, une capacité à analyser ce qui se
passe dans l’autre et une volonté d’accompagner l’élève dans son développement intellectuel.
A cet égard, l’enseignant est amené chaque jour à poser un diagnostic rapide en situation
scolaire, initier, gérer et réguler des situations d’apprentissage, choisir une méthode
d’enseignement, planifier une action pédagogique, identifier les obstacles... Toutes ces tâches
exigent qu’il possède un vaste savoir pédagogique centré sur l’élève apprenant.
Par ailleurs, une séquence de cours ne peut jamais être établie une fois pour toute. Le professeur
doit remettre régulièrement en question ses pratiques et ses connaissances et les actualiser. Il
s’avère éminent de s’approprier la démarche scientifique nécessaire pour lui permettre de
construire un dispositif d’apprentissage, le tester, le modifier en fonction des résultats observés.
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