Introduction [1, 2, 3, 4]
1
La toxicité des antibiotiques
Plus tard, la trovafloxacine, mise sur le marché en décembre 1997, était retirée
du marché en juin 1999 en raison d’hépatites cytoytiques mortelles.
Ce travail a donc pour but de faire la synthèse de ces effets rapportés par la
littérature pendant ces dernières années, il va nous permettre d’aborder la
discussion -toujours ouverte- sur l’intolérance des antibiotiques, ses
manifestations cliniques et ses facteurs de risques, et ce en fonction des
différents systèmes d’organe atteints.
2
La toxicité des antibiotiques
3
La toxicité des antibiotiques
Les antibiotiques sont des substances naturelles produites par des bactéries
du sol et certains champignons qui, à faibles concentrations, agissent sur
d’autres bactéries sans être toxique pour l’homme.
Ils peuvent aussi être obtenus par synthèse chimique totale ou partielle.
4
La toxicité des antibiotiques
1. Critères bactériologiques
[10]
1.1 Détermination de la bactérie en cause
[11]
1.2 Détermination de la sensibilité
Le choix de l'antibiotique dépend ensuite de la sensibilité de la bactérie en
cause. En effet, les différentes espèces bactériennes sont classées en trois
catégories vis-à-vis d’un antibiotique:
5
La toxicité des antibiotiques
[11]
2. Critère pharmacocinétique
Absorption et diffusion :
Les sites les plus difficiles d'accès pour les antibiotiques sont le LCR, l'os,
la prostate et les milieux oculaires.
Demi-vie sérique :
6
La toxicité des antibiotiques
Elimination :
[12]
3. Critère toxicologique
[10]
4. Critère économique
[13]
5. Critère écologique
7
La toxicité des antibiotiques
Les antibiotiques peuvent être classés selon leur structure chimique, leur
activité et leur propriété pharmacologique, ou comme suit, leur mécanisme
d’action.
Figure 1 : Schéma d’une bactérie à Gram positif (gauche) et à Gram négatif (droite) avec les
8
La toxicité des antibiotiques
a. Les pénicillines
9
La toxicité des antibiotiques
Elles ont un spectre étroit limité aux coques à Gram positif et quelques
bacilles à Gram négatif. Elles sont dégradées par l’enzyme céphalosporinase
sécrétée par les bacilles à Gram négatif.
Céfoxitine
Céfamandole
Céfotiam
céfuroxime
10
La toxicité des antibiotiques
Leur spectre est identique à celui des C1G, mais elles possèdent une
résistance supérieure aux enzymes céphalosporinases des bacilles à Gram
négatif.
Céfotaxime
Céftizoxime
Céftriaxone
Céfménoxine
Céfotiam
Ceftazidime
Céfopérazone
Cefixime
Leur résistance vis à vis des céphalosporines est encore accrue. Elles ont
une meilleure activité sur les souches sensibles (la concentration minimale
inhibitrice est très basse).
[20]
1.2. Glycopeptides
[14, 15]
1.3. La Fosfomycine
[15, 20,21]
2.1. Les Aminosides ou Aminoglycosides
Gentamycine
Streptomycine
Kanamycine
Tobramycine
Amikacine
Nétilmicine
Spectiomycine
12
La toxicité des antibiotiques
Erythromycine
Azithromycine
Spiramycine
Oléandomycine
Midécamycine
Iosamycine
-Les Lincosamides :
Lincomycine
Clindamycine
Virginiamycine
pristinamycine
13
La toxicité des antibiotiques
Les Macrolides ont un spectre relativement étroit limité aux germes suivants:
Cyclines naturelles :
Chlortetracycline
Tétracycline base
Cyclines semi-synthétiques :
Oxytétracycline
Doxycycline
Minocycline
Les tétracyclines sont bactériostatiques, agissent en inhibant la synthèse des
protéines au niveau de la sous unité 30 S du ribosome.
Ils ont un spectre très large (nombreuses espèces Gram positif et négatif,
chlamydia, mycoplasmes).
14
La toxicité des antibiotiques
[14,20]
2.4. Les phénicolés
Leur spectre d'activité est très large englobant les bacilles à Gram positif,
les bacilles à Gram négatif, les cocci à Gram positif et les cocci à Gram négatif.
[14,20]
2.5. Acide fusidique
Acide nalidixique
Acide pipémidique
fluméquine
Norfloxacine
15
La toxicité des antibiotiques
Ofloxacine
Ciprofloxacine
Les quinolones de 1ère génération ont à peu près le même spectre d'activité
dirigé essentiellement contre les bactéries à Gram négatif excepté Pseudomonas
spp.
[15,20]
3.2. Les Rifamycines : rifamycine SV, rifampicine
La rifamycine SV est active sur les bactéries à Gram positifs et les coques à
Gram négatif.
16
La toxicité des antibiotiques
[15,16]
3.3. Les nitro-imidazolés
Les nitro-imidazolés ont leur groupement nitro (NO2) réduit par les
systèmes transporteurs intracytoplasmiques des bactéries sensibles. Les dérivés
réduits diffusent vers l’ADN bactérien, l’oxydent et provoquent des coupures
des brins d’ADN provoquant ainsi la mort de la bactérie.
Le spectre est donc étroit, limité aux bactéries anaérobies à Gram négatif
non sporulées. Les bactéries anaérobies à Gram positif sont peu sensibles en
dehors des Clostridium.
[15,20]
3.4. Les Nitrofuranes
[15, 20,25]
3.5. Les sulfamides et associations
Les sulfamides :
sulfadiazine
Sulfaméthoxydiazine
17
La toxicité des antibiotiques
Sulfaméthoxazole
Sulfaguanidine
Ils inhibent la synthèse des folates (acide folique) au niveau des bactéries.
Les bactéries ne peuvent capter l’acide folique exogène, elles doivent donc le
fabriquer. Grâce aux sulfamides, rendant impossible cette synthèse, les bactéries
ne peuvent plus synthétiser les acides nucléiques et ne peuvent pas se
reproduire. Les sulfamides ont un effet bactériostatique.
[20]
4.1. Les polymyxines
[15]
5. Les antituberculeux
5.1. L’isoniazide
5.2. La rifampicine
5.3. La streptomycine
5.4. Le pyrazinamide
5.5. L’éthambutol
V. Indication de l’antibiothérapie
19
La toxicité des antibiotiques
[28]
2. Indications à titre préventif : antibioprophylaxie
Antibioprophylaxie chirurgicale
20
La toxicité des antibiotiques
1. La monothérapie
2. L’association d’antibiotiques
22
La toxicité des antibiotiques
Dés la mise en route de l’antibiothérapie, il faut définir les critères qui vont
permettre d’apprécier son efficacité. Ces critères sont essentiellement cliniques,
pour les infections courantes (disparition des signes fonctionnels et généraux
notamment de la fièvre en moins de 48 heures le plus souvent), mais aussi
biologiques pour les infections sévères : les hémocultures doivent être négatives
en moins de 48 heures, la culture du LCR en moins de 36 heures, une uroculture
en moins de 24 heures.
[26]
2. Durée du traitement
Elle varie beaucoup en fonction de l’infection traitée. Elle peut être brève
dans les infections urinaires basses. Elle sera au contraire prolongée dans les
pyélonéphrites, les endocardites et plus encore dans les infections osseuses.
La liste des causes d’échec est longue mais mérite d’être systématiquement
envisagée.
23
La toxicité des antibiotiques
24
La toxicité des antibiotiques
Les faux échecs peuvent être définis comme la persistance d’un syndrome
infectieux non imputable à un échec du traitement antibiotique.
On distingue :
25
La toxicité des antibiotiques
26
La toxicité des antibiotiques
[35]
3. Prophylaxie de la résistance
28
La toxicité des antibiotiques
Avant de les aborder il faut signaler que ces accidents sont classés, selon
leur mécanisme et/ou leur prédictibilité, en accidents prévisibles ou
imprévisibles. Les premiers découlent d'un effet pharmacodynamique autre que
l'effet thérapeutique ou principal du médicament. Les seconds ne sont pas la
conséquence d'un effet pharmacodynamique répertorié de la molécule. On peut
les classer en effets allergiques, idiosyncrasie, manifestations d'expression
différée et interférence avec les mécanismes de défense naturels. [39,40]
Effets allergiques :
Idiosyncrasie :
29
La toxicité des antibiotiques
30
La toxicité des antibiotiques
A. Accidents allergiques
1
sauf pour les réactions de type I
2
FcR : récepteur membranaire cellulaire pour les immunoglobulines
3
DRESS: Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms
32
La toxicité des antibiotiques
*Le patch test, encore appelé test épicutané : il s'agit de déposer une goutte
de produit à tester dans une cupule en aluminium qui est appliquée sur la peau
du dos ou au niveau des sites cutanés antérieurement atteints par la toxidermie.
* Le prick test : une goutte de produit à tester est déposée directement sur la
peau. Une petite perforation est réalisée à l'endroit du dépôt de la goutte.
Les prick tests et les IDR sont particulièrement importants pour les
haptènes réactifs, afin de mettre en évidence le mécanisme dépendant des IgE.
Ils sont classiquement réalisés 4 à 6 semaines après la réaction et en milieu
33
La toxicité des antibiotiques
spécialisé car ils peuvent induire à eux seuls une réaction anaphylactique
[52]
(observée pour les bétalactamines) . Leur sensibilité et valeur prédictive
varient selon les médicaments : d’excellentes ou bonnes (pénicillines,
céfalosporines, pristinamycine) à mauvaises ou inconnues (quinolones,
macrolides). Lors des réactions retardées, des patchs tests avec le médicament
suspecté peuvent être réalisés.
tests cutanés positifs et validés (un test de provocation ne sera pas réalisé
; c’est le cas des pénicillines par exemple);
34
La toxicité des antibiotiques
35
La toxicité des antibiotiques
Par ailleurs, il a été suggéré par des études récentes que les chaînes
latérales sont tenues pour responsables d’une grande fréquence de réactions
d’hypersensibilité aux BL. [53]
[42, 47,53]
3. Les réactions croisées
Les réactions croisées ont été notoirement décrites entre les différentes
bêtalactamines (tableau II). Elles seraient secondaires à certaines homologies
structurales entre différentes molécules. En effet, à côté du noyau bêtalactame,
la chaîne latérale est commune pour certaines molécules.
37
La toxicité des antibiotiques
38
La toxicité des antibiotiques
Pipéracilline ticarcilline
(uréidopénicilline)
Ticarcilline pipéracilline
(carboxypénicilline)
39
La toxicité des antibiotiques
Les mécanismes de cette allergie ne sont que partiellement connus ; ils font
intervenir des lymphocytes T CD8 activés et les métabolites réactifs de ces
antibiotiques. La molécule non métabolisée est également capable d’activer
directement les lymphocytes T, sans digestion ni préparation immunologique
préalables par les cellules présentatrices de l’antigène. Les dérivés réactifs des
sulfamides (principalement les métabolites hydroxylamines, pouvant non
seulement se comporter comme des haptènes mais aussi moduler la réponse
immune) seraient fabriqués en quantité plus importante chez les patients VIH
positifs (du fait de la fréquence accrue du profil d’acétylation lent, dérivant le
métabolisme des sulfamides de l’acétylation vers la voie des cytochromes P450
et de la myéloperoxydase) et moins efficacement détoxifiés (par déficit dans
l’activité de la glutathion-S-transférase).[44,54]
40
La toxicité des antibiotiques
41
La toxicité des antibiotiques
[60]
. Les réactions allergiques rapportées, dues à l’érythromycine, sont de type 1
ou de type 4. Le risque d’allergie croisée entre macrolides est faible et de l’ordre
[61]
de moins de 10 % selon le petit nombre de cas évalués . La télithromycine,
seul représentant de la classe des kétolides, a une structure chimique semblable
aux macrolides. La réaction allergique croisée entre les kétolides et les
macrolides n’a pas été investiguée. L’administration de la télithromycine à un
patient ayant une hypersensibilité à un macrolide demeure donc une contre-
indication [47].
42
La toxicité des antibiotiques
43
La toxicité des antibiotiques
B. Toxidermies
Elles figurent parmi les plus fréquents effets indésirables des antibiotiques.
Les manifestations les plus habituelles sont les exanthèmes maculopapuleux et
[44]
l'urticaire . Elles ont pratiquement toujours une évolution favorable. Les
accidents graves sont rares mais ils peuvent être extrêmement spectaculaires
voire mortels ; c’est le cas de choc anaphylactique, syndromes de Lyell,
syndrome de Stevens-Johnson et syndrome d'hypersensibilité.
Cliniquement, ces exanthèmes sont très variés. Ils débutent le plus souvent
aux coudes, aux genoux et au tronc et s'étendent progressivement à la majeure
partie du corps en 3 à 5 jours. Ils sont constitués de lésions maculopapuleuses.
Ces exanthèmes de coloration rose-rouge, parfois légèrement purpuriques, à
limites imprécises, peuvent être nettement plus scarlatiniformes en larges
plaques ou morbilliformes à petits éléments. Les deux aspects sont souvent
associés chez un même malade. Fièvre et prurit les accompagnent fréquemment.
44
La toxicité des antibiotiques
45
La toxicité des antibiotiques
Ils sont parfois dus à une hypersensibilité immédiate médiée par des
immunoglobulines IgE spécifiques anti-médicaments. En l'absence
d'investigations complémentaires, la réintroduction des médicaments suspects
est formellement contre-indiquée puisqu'ils peuvent induire une libération
d'histamine plus importante et déclencher une urticaire plus sévère, voire un
choc anaphylactique. Toutefois, certaines urticaires et angio-oedèmes ne sont
pas liées à la présence d'IgE spécifiques mais à un mécanisme pharmacologique
non allergique.
46
La toxicité des antibiotiques
Cyclines
48
La toxicité des antibiotiques
Quinolones
49
La toxicité des antibiotiques
Sulfamides
4. Érythème pigmenté fixe (EPF) [65, 66, 67, 68, 69, 70, 74]
C’est la seule éruption qui soit toujours d’origine médicamenteuse. Il est
composé de lésions papuleuses en plaques ovalaires bien limitées (figure 6),
érythémateuses ou rouges violacées parfois bulleuses en leur centre. A l'arrêt du
médicament inducteur, elles guérissent en laissant une pigmentation sur le site
préalablement atteint. Lorsque le médicament est réintroduit, les lésions
50
La toxicité des antibiotiques
51
La toxicité des antibiotiques
52
La toxicité des antibiotiques
au tronc et aux grands plis ; un purpura et des cocardes atypiques peuvent être
associés. Une hyperleucocytose franche est quasi constante, liée à une
neutrophilie. La pustulose est rapidement spontanément résolutive ; fièvre et
pustules durent de 7 à 10 jours et sont suivies d'une desquamation. L'évolution
est donc généralement favorable en moins de 15 jours. L'examen histologique
cutané montre des pustules intraépidermiques ou sous-cornées accompagnées
d'un oedème dermique, d'une vascularite, d'un infiltrat éosinophile
périvasculaire ou d'un foyer de nécrose kératinocytaire. Le principal diagnostic
différentiel est le psoriasis pustuleux.
53
La toxicité des antibiotiques
Ampicilline Isoniazide
Amoxicilline Pristinamycine
Céphalosporines Quinolone
Co-trimoxazole Roxithromycine
Doxycicline Spiramycine
Erythromycine Ticarcilline
Imipénem Vancomycine
54
La toxicité des antibiotiques
Ce sont les formes les plus graves de toxidermies. Elles surviennent plus
fréquemment chez les sujets immunodéprimés, particulièrement chez les
patients infectés par le VIH.
55
La toxicité des antibiotiques
56
La toxicité des antibiotiques
57
La toxicité des antibiotiques
Il faut interrompre tous les médicaments qui peuvent être imputables dans le
déclenchement de la toxidermie ; un retard d'interruption du médicament
responsable s'accompagnant d'une gravité accrue de la toxidermie.
Il est nécessaire de décrire la toxidermie et si possible d'en faire une
photographie.
Il faut immédiatement faire un examen clinique à la recherche des signes de
gravité de cet accident d'iatrogénie. Devant une urticaire, un antihistaminique
est administré. En cas d'oedème de Quincke, d'asthme ou d'une chute
tensionnelle associés, une hospitalisation est indispensable avec si nécessaire
mise en route du traitement de choc anaphylactique.
Toute toxidermie sévère doit faire l'objet d'une déclaration auprès du Centre
régional de pharmacovigilance.
Il faut donner immédiatement des consignes écrites au patient vis-à-vis des
classes médicamenteuses suspectes qui sont contre-indiquées jusqu'à la
poursuite du bilan.
58
La toxicité des antibiotiques
59
La toxicité des antibiotiques
C. Accidents digestifs
Les troubles digestifs sont les effets secondaires le plus souvent rencontrés
au cours des traitements par antibiotiques. Les mécanismes à l'origine de ces
désordres digestifs sont de mieux en mieux compris et des modifications des
fonctions sécrétoires, motrices ou des perturbations de la flore intestinale
interviennent parfois de façon intriquée. L'incidence des effets secondaires
digestifs des antibiotiques est très variable, en fonction de la classe des produits,
du terrain sur lequel ils surviennent et de la définition des symptômes. [79]
la DPA peut être liée à un effet direct des antibiotiques sur l'intestin ou être
secondaire aux perturbations de l'écologie microbienne induites par
l’antibiothérapie. Dans ce dernier contexte, la DPA peut être due à l'altération
60
La toxicité des antibiotiques
[80, 81]
a. Entéropathie de l’intestin grêle avec malabsorption
Cette pathologie est très rare, car les antibiotiques en cause sont anciens et
peu utilisés.
La néomycine donnée par voie orale est susceptible d'induire des troubles
digestifs et une malabsorption des aliments pour des doses quotidiennes > 2
g/jour. Elle précipite le contenu des micelles et induit des altérations
histologiques de la muqueuse intestinale.
61
La toxicité des antibiotiques
62
La toxicité des antibiotiques
[81]
2. Facteurs de risque des DPA
Les facteurs de risque des DPA, représentés dans le tableau IV, peuvent
être regroupés en deux catégories: ceux liés à l’antibiothérapie et ceux liés à
l’hôte. L’âge est un facteur de risque significatif de DPA, puisque leur fréquence
varie selon une courbe en «U», avec un taux élevé chez les enfants de moins de
six ans et chez les personnes âgées de plus de 65ans.
[81]
3. Conduite à tenir devant une DPA
64
La toxicité des antibiotiques
65
La toxicité des antibiotiques
66
La toxicité des antibiotiques
Le métronidazole, à une dose de 500 mg administré 3 fois par jour par voie
orale, représente le traitement initial de choix. La solution de rechange à cette
thérapie est la vancomycine à une dose de 125 mg administrée 4 fois par jour
par voie orale durant une période allant de 10 à 14 jours. [84, 87, 88]
1. hypothèse pathogéniques
67
La toxicité des antibiotiques
[84, 88]
3. Traitement
[1, 2, 91]
IV. Nausées et vomissements
68
La toxicité des antibiotiques
V. Stomatites
69
La toxicité des antibiotiques
D. Accidents rénaux
La toxicité rénale d’un médicament est un événement grave car elle est
associée à une importante morbimortalité. La mortalité est liée principalement
au terrain sur lequel la défaillance rénale survient, mais également à l’altération
de la filtration glomérulaire en elle-même, qui met la vie du patient en danger en
l’exposant à de multiples complications. Les néphropathies aiguës
médicamenteuses représentent 20 % des insuffisances rénales aiguës (IRA)
avec, comme principales substances en cause, les antibiotiques (surtout les
aminosides) [94].
70
La toxicité des antibiotiques
Filtration glomérulaire
Sécrétion tubulaire
Réabsorption tubulaire
71
La toxicité des antibiotiques
1. Néphropathies tubulaires
2. Néphropathies tubulo-interstitielles
72
La toxicité des antibiotiques
3. Néphropathies glomérulaires
Elles ne sont pas les plus courantes et sont très souvent secondaires à des
processus immunologiques. A la différence des néphropathies interstitielles
aigues, il s’agit de néphropathies chroniques, sans signes extra rénaux de la
lignée allergique, se traduisant par une protéinurie isolée ou un syndrome
néphrotique chez l’adulte, et/ou des œdèmes.
4. Cristallurie et lithiases
73
La toxicité des antibiotiques
74
La toxicité des antibiotiques
Glomérulopathie Rifampicine
Cefixime
75
La toxicité des antibiotiques
1. Aminosides
[94,
Ils sont responsables d’environ 25 % des insuffisances rénales aiguës.
100]
Le mécanisme de la toxicité est lié à un effet cytotoxique direct, dose-
dépendant, dû à l’accumulation excessive de ces médicaments dans le cortex
rénal. Cette accumulation est par ailleurs corrélée aux concentrations sériques de
l’aminoside. Plusieurs types d’atteinte rénale ont été décrits suite à
l’administration des aminosides: nécrose tubulaire aigue, néphropathie
interstitielle aigue, syndrome de Fanconi, diabète insipide néphrogénique ou
encore hypokaliémie associée à une hypomagnésémie. [95]
donc pas indispensable. Quand elle est faite, elle montre une récupération
complète de l’architecture du cortex. Parfois, on peut observer des cicatrices
fibreuses résiduelles autour des tubules atrophiques. [99]
77
La toxicité des antibiotiques
2. Les antituberculeux
78
La toxicité des antibiotiques
glycosurie. La biopsie rénale effectuée chez trois patients a mis en évidence des
lésions tubulaires et un infiltrat lymphocytaire interstitiel. Dans un cas, le
recours à l’hémodialyse a été nécessaire. L’évolution a été favorable, mais la
récupération complète de la fonction rénale peut être retardée et durer quelques
mois [95, 105].
3. Vancomycine
4. Pénicillines
79
La toxicité des antibiotiques
5. Céphalosporines
6. Sulfamides
7. Quinolones
80
La toxicité des antibiotiques
8. Macrolides
81
La toxicité des antibiotiques
E. Accidents hépatiques
82
La toxicité des antibiotiques
[114]
1. Le jeune, la dénutrition et la polymédication
[113]
2. La consommation chronique d’une quantité excessive d’alcool
[113]
3. L’âge avancé
Chez les sujets âgés, les réactions d’oxydation sont les plus touchées en
raison de la réduction de la masse hépatique et de la diminution de l’activité des
enzymes microsomales, en particulier du cytochrome P450.
[114]
4. L’induction enzymatique
[114,117]
5. Facteurs génétiques
L’hépatotoxicité des médicaments est, dans certains cas, influencée par des
facteurs génétiques intervenant dans le métabolisme médicamenteux ou dans les
capacités de détoxication des métabolites produits.
83
La toxicité des antibiotiques
1. Hépatites cytolytiques
Elles sont définies par une augmentation de l’ALAT supérieure à deux fois
la limite supérieure de la normale sans augmentation des PAL ou par un rapport
R= ALAT/PAL supérieur à 5. L’atteinte hépatique peut être asymptomatique ou
bien révélée par des symptômes non spécifiques tels qu’une asthénie, une
anorexie, des vomissements et des douleurs abdominales modérées associées ou
non à un ictère. Le principal caractère anatomopathologique est la nécrose
hépatocytaire généralement associée à un infiltrat inflammatoire lobulaire.
2. Hépatite cholestatique
Elles sont caractérisées par une augmentation de PAL isolée à plus de deux
fois la limite supérieure de la normale sans anomalies de l’ALAT ou par un
rapport R inférieur à 2. La symptomatologie clinique associe un ictère, un prurit,
une décoloration des selles et des urines foncées. En plus, des manifestations
d’hypersensibilité sont fréquemment associées.
84
La toxicité des antibiotiques
3. Hépatite mixte
[112, 114]
4. les autres formes d’atteinte hépatique
1. Les antituberculeux
L’isoniazide
La rifampicine
Le Pyrazinamide
Elle est estimée, pour une durée de traitement de deux mois, entre 0,5 et
10% d’hépatites symptomatiques selon les études et les associations
médicamenteuses. Les hépatites secondaires au pyrazinamide sont, dans la
[120]
grande majorité des cas, réversibles à l’arrêt du traitement . Toutefois, elles
86
La toxicité des antibiotiques
L’Éthambutol [119]
2. les bétalactamines
[124, 125]
3. Les Tétracyclines
L’atteinte hépatique peut être très grave, voire mortelle. Cependant, aux
doses usuelles recommandées maintenant, il est rare que les tétracyclines
entraînent une stéatose et celle-ci n’a en général pas de gravité.
4. Les macrolides
Il peut s’agir d’une simple élévation des transaminases, voire d’un ictère ou
d’une hépatite cholestatique réversible survenant les dix premiers jours. Ces
troubles imposent l’arrêt immédiat du traitement [22].
88
La toxicité des antibiotiques
5. Les sulfamides
6. Autres antibiotiques
Des cas rares d’hépatite ont été attribués aux quinolones (ofloxacine et
norfloxacine) [126], à l’acide fusidique [113] et au chloromephénicol [114].
89
La toxicité des antibiotiques
F. Accident hématologiques
[127, 128]
I. Mécanismes d’hématotoxicité
Le premier est la toxicité directe, elle est dose dépendante, avec des
variations individuelles importantes, et intéresse le plus souvent plusieurs
lignées sanguines. Chaque antibiotique a son propre mécanisme de toxicité.
90
La toxicité des antibiotiques
91
La toxicité des antibiotiques
92
La toxicité des antibiotiques
93
La toxicité des antibiotiques
2. Anémies hémolytiques
94
La toxicité des antibiotiques
L’anémie aplasique désigne une atteinte des cellules souches des trois
lignées sanguines aboutissant à une pancytopénie sans possibilité de
régénération ; l’évolution est donc irréversible sauf succès d’une greffe de
moelle.
95
La toxicité des antibiotiques
Le tableau clinique de début peut être insidieux ou brutal, c’est celui d’une
anémie aplasique avec complications infectieuses ou hémorragiques :
- l’évolution est mortelle dans 8 à 9 cas sur 10 au bout d’un temps plus ou
moins long ;
- des associations à une hépatite, et des cas d’évolution vers une leucémie
myéloblastique ont été décrites.
[17, 139]
4. Insuffisance médullaire précoce et réversible
[17]
III. Conduite pratique et prévention
97
La toxicité des antibiotiques
G. Accidents neuro-sensoriels
Les accidents neurosensoriels induits par les antibiotiques sont dans leur
grande majorité de nature toxique. Les manifestations neurologiques sont
d’origine centrale, périphérique ou mixte. Elles sont de type de troubles
mentaux, de convulsions et de neuropathies périphériques. Les manifestations
sensorielles traduisent une atteinte de l’appareil cochléo-vestibulaire comme
dans le cas des aminosides. Elles peuvent aussi résulter d’une atteinte du nerf
optique comme les névrites optiques occasionnées par l’éthambutol. Enfin, les
manifestations neuromusculaires sont représentées par les myasthénies
provoquées par les aminosides.
1. Les antituberculeux
L’isoniazide
98
La toxicité des antibiotiques
L’Ethambutol
99
La toxicité des antibiotiques
Outre son effet sur le nerf optique, l’éthambutol est susceptible d’induire
une toxicité vis-à-vis des structures rétiniennes périphériques avec comme
conséquences la baisse de la vision en périphérie (surtout en bitemporal) ainsi
que la vision des couleurs [148].
2. Les aminosides
100
La toxicité des antibiotiques
101
La toxicité des antibiotiques
3. Les quinolones
Fluoroquinolones
102
La toxicité des antibiotiques
Dans une étude qui analyse les cas des effets indésirables psychiatriques
dus aux fluoroquinolones notifiés, entre janvier 1985 et juin 2002, à la
pharmacovigilance française, les principaux EI psychiatriques étaient :
confusion (51 %), hallucinations (27 %), agitation (13 %), délire (12 %),
insomnie (8 %), somnolence (4 %) (Total supérieur à 100 %, car plusieurs EI
pouvaient être rapportés pour chaque patient). Les autres EI moins fréquemment
notifiés étaient amnésie (16 cas), anxiété (11 cas), manie (neuf cas), troubles de
la pensée (sept cas), dépression (six cas), troubles de la personnalité (six cas) ;
d’autres EI étaient présents dans moins de 1 % des cas [155].
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5. Macrolides
Ainsi, des cas de psychose aigus, apparus rapidement (quelques jours après
le début du traitement), réversibles à l'arrêt et réapparus à la réintroduction, ont
été observés avec la Clarithromycine. [159]
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[149, 152]
7. Tétracyclines
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H. Autres accidents
I. Accidents rhumatologiques aux Fluoroquinolones
1. Tendinopathies
Leur fréquence a été évaluée à 0,32 %. Mais d’autres études donnent des
fréquences beaucoup plus basses [2].
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[2]
2. Arthropathies
Les macrolides
L’allongement de l’espace QT et le risque associé de torsade de pointe ont
[165]
fait l’objet d’une abondante littérature . Un QTc de plus de 500 ms ou une
augmentation de 60 ms par rapport à la ligne de base ont été associés à un risque
de torsades de pointe. Le mécanisme repose sur le blocage de la composante
rapide du courant Ikr. les récentes données d'électrophysiologie moléculaire
cardiaque et de génétique permettent de mieux peser un risque qui dépend de
multiples facteurs individuels susceptibles de déclencher une torsade de pointe
[2,165]
. (Figure 13)
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[23, 168]
III. Trouble de la coloration des dents par la Tétracycline
La toxicité des antibiotiques est plus fréquente chez les patients qui
présentent un risque physiologique ou physiopathologique.
Chez le sujet âgé, les effets indésirables ne sont pas de nature différente par
comparaison au sujet jeune mais la fréquence avec laquelle ils apparaissent
semble plus élevée et les conséquences peuvent être plus sérieuses.
Pour toutes les raisons citées auparavant, nous allons, dans ce chapitre,
envisager la particularité de la prescription des antibiotiques chez le sujet âgé,
l’enfant, la femme enceinte, la femme allaitante, les insuffisants rénaux et les
insuffisants hépatiques.
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La toxicité des antibiotiques
L’antibiothérapie est donc une urgence chez les sujets âgés, mais la
prescription, si elle suit les règles habituelles du choix d’un traitement, doit tenir
compte de certains facteurs dépendant de l’âge du malade : la pharmacologie
des antibiotiques est modifiée chez les sujets âgés. Les risques toxiques sont
plus importants. Les interactions médicamenteuses sont fréquentes et liées à la
polymédication habituelle. La prescription, les posologies dépendent de la
gravité de l’infection, de la compliance des patients, de l’état nutritionnel et des
pathologies associées. [38, 173]
111
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3. Modifications du métabolisme
112
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Tableau VII : Principaux accidents aux antibiotiques chez le sujet âgé [adaptée
d’après 38, 173,175, 176]
Accidents Antibiotiques les plus Fréquence par rapport à
fréquemment en cause l’adulte jeune
Allergie Bêtalactamines Idem adulte jeune mais plus de
réactions croisées (20%)
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Si tous les antibiotiques peuvent être utilisés chez les sujets âgés, en
pratique, la question de l’ajustement de la posologie se pose rapidement. Il
concerne principalement les antibiotiques ayant une potentialité toxique. Pour
les médicaments essentiellement éliminés par voie rénale, il est relativement
facile d’extrapoler les modifications sur les résultats de la clairance de
créatinine ; l’adaptation est plus difficile pour les antibiotiques métabolisés et
éliminés par voie hépatique.
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[38, 178]
I. Contraintes de l’antibiothérapie en pédiatrie
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En cas d’infection chez les enfants fragiles, les dosages sériques de certains
antibiotiques à index thérapeutique étroit doivent être pratiqués ; c’est le cas des
aminoglycosides et des glycopeptides. [31]
L’accumulation des cyclines dans les os et dans les dents peut entraîner un
risque de coloration jaune irréversible des dents et d’hypoplasie de l’émail
dentaire ; ils sont donc contre-indiqués chez l’enfant de moins de 8 ans.
[24, 169]
2. Les Fluoroquinolones
[179]
3. Le chloramphénicol
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5. Autres antibiotiques
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Ces notions sont cependant très théoriques car il n’existe que peu de
données qui évaluent les concentrations sériques et tissulaires des différents
antibiotiques au cours de la grossesse. Quoi qu’il en soit, il semble que les taux
sériques des antibiotiques soient inférieurs à ceux qui sont obtenus en dehors de
la grossesse ; et le corollaire est que les doses devraient être augmentées, ce qui
est rarement le cas, par inquiétude vis-à-vis de la mère et de son fœtus. Il est
néanmoins important de noter que les taux sériques obtenus sont la plupart du
temps supérieurs aux concentrations minimales inhibitrices et peu de
publications relatent des échecs dus à des doses insuffisantes d’antibiotiques.
1. Bêtalactamines
Parmi les antibiotiques qui ont fait la preuve de leur innocuité, les
bêtalactamines sont au premier plan. Les pénicillines sont les antibiotiques les
plus fréquemment prescrits. Elles traversent le placenta et donnent des taux
élevés dans le cordon ombilical et le liquide amniotique. Les céphalosporines
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2. Macrolides
3. Aminosides
4. Antituberculeux
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5. Fluoroquinolones
Les études sur l’animal ont montré que les quinolones se déposent au
niveau des cartilages et entraînent des lésions dégénératives provoquant des
arthropathies irréversibles.
6. Tétracyclines
7. Métronidazole
8. Phénicolés
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9. Nitrofuranes
10. Sulfamides
11. Triméthoprime-sulfaméthoxazole
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classes
d’Antibiotiques Conséquences Fœtales pendant l’allaitement
Bêtalactamines Le passage dans le lait maternel est faible et sans risques en dehors de
la possibilité de sensibilisation et de développement ultérieur d’une
allergie
Macrolides Le passage des macrolides dans le lait maternel est variable et dépend
de la molécule utilisée. La lincomycine et la clindamycine sont
contre-indiquées en raison du risque de colite pseudomembraneuse.
Les autres macrolides sont sans danger pour le nourrisson.
Aminosides Leur passage dans le lait est faible. L’absorption digestive par
l’enfant est nulle, mais l’effet sur l’établissement de la flore digestive
n’a pas été étudié.
Antituberculeux L’allaitement est classiquement contre-indiqué chez les patientes
porteuses d’une tuberculose bacillifère
Fluoroquinolones Compte tenu de la toxicité ostéoarticulaire potentielle, les quinolones
doivent être évitées en période d’allaitement
Métronidazole Son utilisation fait recommander l’arrêt de la lactation pendant 24
heures
Nitrofuranes Ils ont une excrétion très faible. Les quantités présentes dans le lait
sont généralement très faibles. Ils sont considérés comme
compatibles avec l’allaitement
Sulfamides Ils sont déconseillés lorsque l’enfant nourri est un prématuré ou un
nouveau-né en situation de détresse, ou lorsqu’il présente un déficit
en G6PD ou un ictère
Tétracyclines Le passage dans le lait est modéré. Aucune atteinte de l’émail
dentaire n’a été mise en évidence lors de la lactation
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A l’intérieur d’une même famille, il faut préférer les produits les moins ou
non métabolisés ; par exemple, préférer l’acide pipémidique, non métabolisé à
l’acide nalidaxique et à la fluméquine, fortement métabolisés. Parmi les
fluoroquinolones de deuxième génération, préférer l’ofloxacine (très peu
métabolisé) à la péfloxacine, fortement métabolisée [31].
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[31]
Tableau XI : Antibiotiques et insuffisance hépatique
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En effet, ils peuvent être responsables des accidents très divers. Certains,
sont mineurs et transitoires. Pour d’autres, ils sont graves et peuvent engager le
pronostic vital.
Ces accidents doivent être bien connus afin d'être pris en compte par les
prescripteurs dans le choix de la prescription et par les pharmaciens dans le
contrôle des prescriptions et le suivi des patients. Ils doivent être également
rapportés et identifiés par l'industrie pharmaceutique et par les autorités
responsables dont le rôle est d’ordonner le retrait de substances qui
s'avéreraient être à l'origine d'accidents graves et répétés.
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