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CHAPITRE III : L’APPROCHE

NEO-CLASSIQUE DE LA CROISSANCE
Elle a été développée à partir du milieu des années 50 par plusieurs auteurs
(notamment Solow) qui ont entrepris de réaliser une synthèse de l’approche classique et
keynésienne.

L’approche neo-classique de la croissance se propose de dépasser le modèle de


Harrod-Domar en montrant d’une part qu’il existe un équilibre dynamique de l’économie
et d’autre part que cet équilibre est associé au plein emploi de la quantité de travail
disponible.

I- Le modèle de Solow
Il est fondé sur un certain nombre d’hypothèses.

I-1 Hypothèses du modèle


1- L’économie produit un bien unique homogène.

2- La production est réalisée dans un contexte de concurrence parfaite

3- La technologie est exogène. Elle peut être représentée par une fonction de
production à facteurs substituables. Dans le modèle de base de Solow seuls le travail et
le capital sont considérés comme facteurs de production. Les facteurs non
reproductibles (par exemple la limitation des ressources en terre ou en énergie qui
contraint l’accroissement de la production) ne sont pris en considération.
4- Dans un premier temps le rôle du progrès technique n’est pas également pris en
compte.
5- La fonction de production s’écrit :
Elle a des rendements constants et de « bonnes propriétés ».

Cela signifie qu’il est impossible de produire sans capital et la production augmente
indéfiniment avec l’augmentation du capital par tête.

6- La consommation est représentée par une fonction de type keynésien :

Le taux d’épargne s est supposé exogène et constant.

7- La population et l’offre de travail augmentent à un taux constant n.

I.2- La résolution du modèle

Fonction de production : (1)


Passage à la fonction de production par tête :

(2)
avec

(avec ) (3)

(4)
Réécriture de l’équation (3)

(5)

Les équations (4) et (5)

En supprimant les indices on a :

Ce résultat représente l’équation dynamique fondamentale. Elle indique que la


variation du capital par tête dépend de l’écart entre l’épargne ou l’investissement par
tête et l’investissement requis pour maintenir constant le capital par tête suite à
l’expansion démographique.

On peut distinguer les trois cas de figure :

1) augmentation de l’intensité du capital

2) baisse de l’intensité du capital


3) constance de l’intensité du capital

Le troisième cas de figure ( ) correspond à l’état stationnaire qui est caractérisé


par la constance de l’intensité capitaliste. Il signifie que l’épargne par tête est juste
suffisante pour doter les nouveaux travailleurs en capital.

condition de croissance équilibrée à taux constant.

Si dans le modèle de Harrod-Domar la croissance équilibrée de plein emploi est


instable, le modèle de Solow est caractérisé par l’existence de forces de rappel qui
permettent au système de converger vers l’état stationnaire ou la croissance équilibrée
à taux constant.

Ce résultat peut être mis en évidence à partir d’une analyse graphique.


1er Cas : et ce cas de figure correspond à l’état stationnaire et à la

croissance équilibrée à taux constant .

2ème Cas :
k augmente puis diminue en restant positif jusqu’au point où . Ce cas de figure
correspond à une augmentation soudaine de s ou à une baisse soudaine de n
(émigration). Il se traduit par une augmentation de l’intensité capitalistique et du
coefficient de capital.

3ème Cas :

k décroît jusqu’au point où . Ce cas de figure peut apparaître du fait d’une


baisse de s ou d’une augmentation du taux de croissance démographique (immigration).
Il apparaît ainsi tout ramène le système à l’état stationnaire qui est le seul point
d’équilibre stable.

I.3- Propriétés de l’état stationnaire

Le modèle de base de Solow est fondé sur une fonction de production de type
Cobb-Douglas qui ne prend pas en compte le progrès technique.

On peut écrire alors :

L’état stationnaire est déterminé par la condition suivante :


Le revenu par tête correspond alors à :

Ce résultat signifie que plus le taux d’épargne ou d’investissement est élevé plus le
revenu par tête est élevé ; par contre l’accroissement démographique agit négativement
sur le revenu par tête.

Cependant à l’état stationnaire les variables absolues (Y, C, S, K) augmentent au même


taux que la population (n) et les variables par tête sont constantes :

Ce résultat, est en porte à faux avec le fait stylisé selon lequel le revenu par tête a
tendance à croître sur la longue période.

I.4- Analyse de chocs exogènes


Nous analyserons successivement les effets d’une augmentation du taux d’épargne et
d’une augmentation du taux de croissance démographique.

A) Effet de l’augmentation du taux d’épargne


Supposons qu’à partir d’une situation d’équilibre initiale le taux d’épargne augmente en
passant de s à s’. La situation est décrite par le graphique suivant :
L’équilibre initial est caractérisée par le point A . Une augmentation du taux
d’épargne entraîne un déplacement de l’équilibre au point B ayant pour coordonnées
. La hausse du taux d’épargne a ainsi pour conséquence une augmentation
du capital par tête et du revenu par tête.

B) Effet de l’augmentation du taux de croissance démographique


Supposons que le taux de croissance démographique augmente en passant de n à n’.
L’effet d’un tel choc est décrit par le graphique suivant :
Il apparaît que l’augmentation du taux de croissance démographique a pour
conséquence une baisse de l’intensité capitalistique et du revenu par tête.

Les enseignements suivants peuvent être tirés de ces résultats. L’augmentation du taux
d’épargne a un effet enrichissant alors que l’augmentation de la croissance
démographique a un effet appauvrissant.

Les pays qui enregistrent un taux d’épargne ou d’investissement élevé ont tendance à
avoir un revenu par tête plus élevé ou à être plus «riches » alors que les pays qui ont
un taux de croissance démographique plus important ont tendance à être plus «pauvres
».

I.5-La prise en compte du progrès technique


Le progrès technique se traduit par l’amélioration de l’efficacité des facteurs de
production et une déformation de la combinaison des facteurs. Il est dit neutre s’il n’agit
que sur l’un des facteurs ou le coefficient de capital. C’est pourquoi on peut distinguer
une typologie de progrès technique.
A) Typologie de progrès technique

On peut distinguer le progrès technique neutre au sens de Harrod, au sens de Solow et


au sens de Hicks respectivement.

A.1- Neutralité du progrès technique au sens de Harrod

Le progrès technique est dit neutre au sens de Harrod s’il a pour seule conséquence
une augmentation de l’efficacité du facteur travail.

A: progrès technique

Le progrès technique se traduit par une amélioration de la productivité du travail. Ce cas


de figure est illustré à partir d’une fonction de production à facteurs complémentaires et
d’une fonction de production à facteurs substituables.

Facteurs complémentaires
Facteurs substituables
A.2- Neutralité du progrès technique au sens de Solow
Le progrès technique est dit neutre au sens de Solow s’il se traduit par une amélioration
de l’efficacité du facteur capital. Sa mise en œuvre entraîne une augmentation de la
productivité du capital.
A.3- Neutralité du progrès technique au sens de Hikcs
Le progrès technique est dit neutre au sens de Hicks s’il augmente à la fois et
également l’efficacité du facteur travail et celle du facteur capital.
(Déplacement homothétique à partir de l’origine)

La fonction de production de type Cobb – Douglas « dynamisée » a la particularité de


vérifier simultanément la neutralité du progrès technique au sens de Harrod, de Solow et
de Hicks.

En effet avec :

Le progrès technique est neutre :

- au sens de Hicks au taux a


- au sens de Harrod au taux

- au sens de Solow au taux

B) Impact du progrès technique

Le progrès technique considéré ici est neutre au sens de Harrod. On peut écrire alors :

ou avec

or :

a: taux de croissance productivité du travail


d’où :

Equatin dynamique fondamentale en présence de progrès technique

La condition de la croissance équilibrée requiert :

Condition de croissance équilibrée à taux constant.

L’introduction du progrès technique a pour conséquence la modification du taux de


croissance des variables du modèle. En effet :

Sur le sentier de croissance équilibrée

La fonction de production incorporant le progrès technique neutre au sens de Harrod


s’écrit :
avec

La fonction de production étant caratérisée par des rendements constants alors :

Si on appelle le taux de croissance du revenu par tête alors :

Il ressort ainsi que grâce au progrès technique le revenu par tête augmente sur le
sentier de croissance équilibré. Le modèle de Solow avec progrès technique vérifie
ainsi un des principaux faits stylisés de la croissance économique.

II- Les prolongements de l’analyse de


Solow
L’analyse de Solow a été prolongée par plusieurs auteurs. On peut noter en particulier le
théorème de la règle d’or formulé, par Phelps en 1962 et l’analyse de la croissance
équilibrée dans une économie monétaire.
II.1- La règle d’or de l’accumulation et l’inefficience
dynamique

Phelps s’est proposé de déterminer la valeur du taux d’épargne qui correspond au


meilleur sentier de croissance c’est-à-dire celui qui maximise la consommation par
tête. La démarche adoptée est la suivante. Dans le modèle de base de Solow (sans
progrès technique) la condition de croissance équilibrée s’écrit :

Soit c la consommation par tête.

La consommation par tête est maximale si

Cette équation est appelée règle d’or de l’accumulation.

(Taux de profit ou taux d’intérêt si la prime de risque est nulle)

La règle d’or de l’accumulation s’écrit alors :

Cette règle d’or peut être ainsi interprétée : pour atteindre la consommation par tête la
plus élevée le taux de profit ou le taux d’intérêt doit être égal au taux de croissance
naturel de l’économie.
Si le taux d’épargne courant est supérieur au taux d’épargne requis par la règle d’or
alors l’économie est caractérisée par un excès d’épargne. On dit qu’elle est
dynamiquement inefficiente.

Par contre si le taux d’épargne courant est inférieur au taux d’épargne requis par la
règle d’or la consommation par tête à l’état stationnaire peut être augmentée à travers
l’accroissement du taux d’épargne et la baisse de la consommation par tête pendant la
période de transition. Dans ce cas de figure l’on ne peut pas affirmer que la situation de
la règle d’or est plus souhaitable car tout dépend des préférences intertemporelles des
ménages c’est-à-dire de leur arbitrage entre la consommation présente et la
consommation future.
II.2- L’introduction de la monnaie et des actifs
financiers

Le modèle de Solow analyse la croissance dans une économie a-monétaire. A la suite


de Tobin (1965) la croissance équilibrée de plein emploi a été analysée dans le contexte
d’une économie monétaire

II.2.1- Les conditions d’équilibre des marchés


Nous passerons en revue successivement les conditions d’équilibre du marché du
travail, du marché des biens et services et du marché de la monnaie.

A) Conditions d’équilibre du marché du travail

Elles ne sont pas modifiées. L’offre de travail augmente au taux n

L’équilibre de plein emploi suppose que la relation suivante est vérifiée en permanence :

: demande de travail
B) Conditions d’équilibre du marché des biens et services
Elles sont modifiées par la prise en considération de la détention d’actifs financiers.

Dans le cadre d’une économie monétaire le revenu disponible a trois composantes :


- le revenu provenant de l’activité productive des agents économiques (Y).
- la valeur réelle de la monnaie crée par l’Etat qui entraîne une augmentation des avoirs
nets du secteur privé :

- les plus (ou moins) valeurs en capital dues aux effets des variations de prix car la

valeur du patrimoine des agents économiques. Si les prix augmentent de par an


la perte en capital s’élève à :

d’où l’expression du revenu disponible (Yd)

L’épargne totale des agents économiques a deux composantes :


l’épargne physique (ou investie en actifs réels) et l’épargne financière (ou investie en
actifs financiers). L’épargne totale est une proportion du revenu disponible.

: épargne physique

: épargne financière

La consommation totale est ainsi définie :


La condition d’équilibre du marché des biens et services s’écrit :

L’épargne investie en monnaie et actifs financiers est égale à :

C) Condition d’équilibre du marché de la monnaie

L’équilibre du marché de la monnaie est assuré par l’égalité entre l’offre et la demande
de monnaie. La demande de monnaie résulte de l’arbitrage entre la détention d’actifs
monétaires et d’actifs réels qui est fonction du différentiel de rendement des deux
types d’actifs ou du coût d’opportunité de la détention d’un actif par rapport à l’autre.

Ce coût d’opportunité est égal à la différence entre le rendement du capital et le


rendement de la monnaie.

Rendement du capital (concurrence parfaite) = propriété marginal K


Rendement de la monnaie = gain en capital par unité réelle =

L’arbitrage entre les actifs monétaires et les actifs réels en fonction du coût d’opportunité
est exprimé par l’équation suivante :

avec

La fonction de demande d’encaisses réelles par tête s’écrit alors :

II.2.2- La croissance équilibrée dans une économie monétaire

Dans une économie a-monétaire la croissance équilibrée à taux constant


s’écrit :

Soit l’épargne physique par tête :

en posant : encaisses monétaires par tête


Dans une économie monétaire la condition de croissance équilibré à taux s’écrit :

or

d’où :

Ce résultat signifie que l’intensité capitalistique par tête (et le produit par tête)
caractérisant la croissance équilibrée à taux constant sont plus faibles dans une
économie monétaire que dans une économie non monétaire.

Ce phénomène peut être illustré par le graphique suivant :


Ce résultat est surprenant dans la mesure où les conséquences apparentes de
l’introduction de la monnaie dans l’économie sont la baisse de l’intensité capitaliste, de
la production par tête et de la consommation par tête.
Cependant ce paradoxe tient au fait que dans l’analyse développée la monnaie
constitue une absorption improductive de l’épargne. Par conséquent, toutes choses
étant égales par ailleurs, elle réduit la capacité d’accumulation de l’économie.

Ce paradoxe est levé dès lors qu’on considère la monnaie comme un bien de
consommation qui rend des services particuliers à son détenteur (Levhani) ou comme
un bien de production.

Les services rendus par la monnaie peuvent être mesurées par le coût d’opportunité de
la détention d’encaisses monétaires :

Dès lors les services rendus par la monnaie doivent être pris en compte par le revenu
disponible. D’où :

Le revenu disponible étant des services rendus par la monnaie l’épargne investie en
actifs réels n’est pas nécessairement plus faible que celle de l’économie a - monétaire.
Par conséquent l’intensité capitalistique et le revenu par tête ne sont pas
nécessairement plus faibles dans une économie monétaire.
Par ailleurs la conception de la monnaie comme un facteur de production entraîne une
modification de la fonction de production :

Cela signifie que la monnaie n’est pas neutre. La détention d’encaisses monétaires
devient un préalable à l’échange et à la production.
EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1

Soit une économie dont la production est décrite par la fonction suivante :

Y = KaL1-a 0< a <1

avec :

Y : production

K : stock de capital

L : facteur travail

1/ Déterminer le produit par tête (yt) en fonction du capital par tête (kt). Que valent la
rémunération des facteurs à l’équilibre des marchés ?
2/ L’économie est au plein emploi. La force de travail croit au taux n. La fonction
d’épargne est définie comme suit :

St = sYt 0<s<1
écrire l’équation dynamique fondamentale qui décrit l’évolution, dans le temps, du
capital par tête ;

déterminer la valeur du capital par tête à l’équilibre de longue période

avec a = ; n = 0,05 ; s = 0,2


3/ On pose vt = kt1-a.

a)Que représente cette variable ?

b) En dérivant cette expression par rapport au temps, montrer que l’on obtient
l’équation différentielle de premier ordre suivante :

·t + n (1 - a)vt = s(1 - a)

…/…
c) résoudre cette équation et en déduire que :

kt = [ + (k01 - a - )e-n(1 - a)t)]1/(1 - a)

où k0 est la valeur initiale du capital par tête

Analyser la stabilité du système.

Exercice 2
Soit une économie au plein emploi caractérisée par les données suivantes :

Yt = Kt0,5Lt0,5

ct = ayt + b si kt > 0 et ct =0 si kt = 0

Y : production ; K : capital ; L : emploi ; c : consommation par tête ; y : production par


tête ; k : capital par tête

1/ En désignant par n le taux de croissance de la population et de l’emploi et s t l’épargne


par tête, établir l’équation dynamique fondamentale qui dicte l’évolution du capital par
tête. En déduire l’équation différentielle qui dicte l’évolution du revenu par tête. A quelle
condition existe-t-il une ou plusieurs solutions stationnaires ?
2/ Calculer la valeur du ou des équilibres ; fournir une représentation graphique pour les
valeurs suivantes des paramètres :

a = 0,8 ; b = 0,3 ; n=

a = 0,8 ; b = 0,3 ; n=

CHAPITRE 4 : INTRODUCTION AUX


THEORIES DE LA CROISSANCE
ENDOGENE
Les investigations empiriques (comptabilité de la croissance) ont montré que la
croissance des économies développées est expliquée essentiellement par le progrès
technique qui est exogène dans le
modèle de Solow. Dès lors celui-ci a été sérieusement remis en cause et à partir des
années 80 on assiste au développement d’une nouvelle génération de modèles dits de
croissance endogène, qui se proposent de pallier les insuffisances du modèle
néo-classique et d’explorer d’autres sources de la croissance économique.

Les nouvelles approches de la croissance s’articulent autour de l’analyse du rôle des


innovations et de la recherche développement (Romer), du capital humain (Lucas) et
des infrastructures (Barro).

Dans les différents cas de figure la croissance est endogène c’est-à-dire qu’elle est
expliquée par les caractéristiques du système considéré ou des variables endogènes au
modèle.
I.- Justifications et fondements des
théories de la croissance endogène
Le renouvellement des approches de la croissance tient à l’incapacité du modèle de
Solow d’expliquer certains faits stylisés (I.1). Les modèles de croissance endogène qui
sont fondés sur un nouveau paradigme (I.2) sont caractérisés en particulier par la mise
en évidence des vertus de l’intervention de l’Etat (I.3).

I.1- Les limites du modèle de Solow


Dans le modèle de Solow le rendement des facteurs, notamment celui du capital, est
décroissant. Le système tend alors vers un état stationnaire ou une croissance nulle.

La croissance est exogène ou naturelle. En effet, elle n’est pas expliquée par la sphère
économique mais plutôt par la population et le progrès technique qui sont exogènes au
modèle.

En outre le modèle prévoit une convergence des économies. Autrement dit un pays
pauvre peut rattraper à long terme un pays riche s’il enregistre le même taux d’épargne.

Le modèle de Solow présente ainsi une double lacune : d’une part ses prédictions ne se
sont pas vérifiées (la convergence est un phénomène horizontal plutôt que vertical) ;
d’autre part il n’est pas en mesure d’expliquer certains faits stylisés tels que la
croissance régulière du revenu par tête et la faiblesse de la mobilité des capitaux des
pays riches vers les pays pauvres où le capital est plus rare et sa productivité marginale
plus élevée.

I.2- Les externalités et les rendements constants


Les théories de la croissance endogène ont opéré une rupture méthodologique en
considérant un cadre analytique caractérisé par l’existence d’externalités et des
rendements d’échelle croissants.
Contrairement au modèle de Solow l’absence de décroissance des rendements des
facteurs autorise un processus de croissance auto- entretenu.
Cependant si les rendements sont croissants dans une branche d’activité, une
entreprise peut augmenter progressivement sa part de marché et conquérir la totalité du
marché. L’avantage de coût lié à l’échelle de production conduit ainsi au monopole.

Le problème est alors de concilier les rendements croissants et la concurrence.

La solution proposée par Marshall consiste à supposer l’existence d’externalités. Les


rendements d’échelle sont alors constants au niveau de chaque firme qui évolue dans
un environnement concurrentiel.
Par contre au niveau global il y a un surplus (free lunch) qui bénéficie à tous les agents
c’est-à-dire des rendements croissants.

II- Les modèles canoniques de la


croissance endogène
Ils ont été élaborés par Romer, Lucas et Barro. Ici, nous nous bornerons à présenter le
modèle AK et le modèle de Romer (1986).

II.1- Le modèle AK

Il a été présenté par Rebelo en 1991.Il s’agit d’un exercice pédagogique qui consiste à
formuler de manière simplifiée la croissance endogène.
La main d’œuvre est considérée comme du capital humain c’est-à-dire un facteur
accumulable.
Les facteurs de production se réduisent alors à un « capital composite » intégrant le
capital physique et le capital humain.
La fonction de production a alors la forme suivante :

(1)

A: productivité marginale du capital.

(2)

(3)

Par analogie par rapport au modèle de Solow ou en utilisant le capital par tête on a :

(3’)

L’équation (3) signifie que la croissance est un phénomène entretenu dont le rythme
varie en fonction du comportement d’épargne des ménages et de la productivité
marginale du capital.

L’équation (3’) indique que le taux de croissance du capital par tête est lié positivement
au taux d’épargne et à la technologie et négativement à la croissance de la population.

Ces résultats indiquent que toute politique économique qui se traduit par une
augmentation du taux d’épargne aura un effet positif sur la croissance économique.

Il convient de noter que ce modèle repose sur l’hypothèse ad hoc d’une élasticité
unitaire de la production par rapport au capital. En effet si cette élasticité est supérieure
à l’unité le taux de croissance augmente sans limite et le modèle explose.
Par contre si l’élasticité est inférieure à l’unité la croissance tend à s’annuler (état
stationnaire).
Le modèle AK apparaît ainsi assez fruste et ne rend pas compte de la richesse des
modèles de croissance endogène.

II.2- Le modèle de Romer (1986) : le rôle de la


technologie et de l’apprentissage par la pratique
(learning by doing)

Le système décrit est caractérisé par l’existence d’externalités technologiques liées à


l’accumulation de capital (composite). Les externalités proviennent de la diffusion de la
connaissance. En effet chaque firme qui accumule du capital accumule simultanément
des connaissances (apprentissage par la pratique). Les autres firmes en bénéficient
également à travers la circulation de l’information.
Le modèle repose sur l’hypothèse d’agent représentatif. L’économie considérée
comprend N firmes ayant la même fonction de production de type Cobb-Douglas.

: production firme i à la période t

: capital utilisé par firme i à la période t

: quantité de travail utilisée par firme i à la période t

: changement technique
En régime permanent toutes les firmes sont identiques et ont le même stock de capital.

= constante = k

(production globale)
(emploi)

Les rendements d’échelle sont alors constants au niveau microéconomique et


croissants au niveau macroéconomique.

En effet :

- au niveau microéconomique :

- au niveau macroéconomique :

Il apparaît également une divergence entre la productivité marginale privée et la


productivité marginale sociale du capital.

En effet à partir de la fonction de production globale on a :

La productivité marginale du capital de chaque firme est définie par :


d’où :

Le taux d’épargne est endogène au modèle. Le comportement d’épargne des ménages


est supposé fondé sur une optimisation inter temporelle.
Le taux de croissance de la consommation par tête correspond alors à :

avec A : productivité marginale du capital

: taux d’actualisation qui traduit la préférence pour le présent

: opposé inverse élasticité utilité par rapport à la consommation

Les remarques suivantes peuvent être tirées de ces résultats :


- la croissance est un phénomène endogène car elle est expliquée par trois paramètres
caractéristiques du système considéré ;
- la croissance est un phénomène auto entretenu : le taux de croissance de la
consommation par tête est indépendant du capital par tête ;
- étant donné l’existence d’externalité, il n’ y a plus de coïncidence entre l’équilibre et
l’optimum.

L’équilibre décentralisé ou concurrentiel est sous optimal. La stratégie de


développement des firmes est fondée sur la productivité marginale privée de la
connaissance qui est inférieure à la productivité sociale. L’équilibre de la firme conduit
alors à un investissement en connaissance inférieure et une croissance inférieure au
niveau correspondant à l’optimum social.
Les théories de la croissance endogène réhabilitent l’intervention de l’Etat. Dès lors que
les agents privés ne prennent pas en compte dans leur calcul économique les
externalités positives liées à l’investissement ils ont tendance à faire un arbitrage en
faveur de la consommation et au détriment de l’épargne.

Le rôle de l’Etat est de favoriser les externalités positives à travers des mesures de
politique économique telles que l’augmentation des dépenses de formation, de
recherche développement, d’infrastructures publiques ou des incitations fiscales à
l’épargne.
BIBLIOGRAPHIE
ABRAHAM -FROIS Gilbert : «Dynamique économique »
Dalloz, 1995

GUELLEC D., RALLE P. : « Les nouvelles théories de la croissance »,


La découverte, Collection Repères, 1996

HENIN P.Y. : « Macrodynamique. Fluctuations et croissance »


Economica

MUET P.A. : « Croissance et cycles. Théories contemporaines »


Economica 1994

ROSIER B. : « Croissance et crise capitaliste »


PUF

SCHUBERT K . : « Macroéconomie. Comportements et croissance », Vuibert, 1996

CORRIGE EXERCICE CHAPITRE I


1/ Faits stylisés de la croissance
Kaldor a mis en évidence un certain nombre de faits stylisés que les théories de la
croissance doivent expliquer. Parmi ceux-ci on peut distinguer :
la croissance continue du produit par tête à long terme ;
la croissance du capital par tête en longue période ;
la constance du ratio capital-produit en longue période.

a) Evolution du produit par tête


Le revenu par tête est mesuré par le ratio PIB/POP. Le PIB qui est exprimé en milliards
est multiplié par 1000 pour être converti en millions comme la population. Pour chaque
période le taux de croissance annuel moyen est calculé à partir de la relation suivante :

Xt = X0(1 + g)t

Xt et X0 représentent le PIB à la période t et à la période initiale respectivement.


g : taux de croissance de X

Le taux de croissance annuel moyen du revenu par tête enregistré durant les différentes
périodes est indiqué dans le tableau ci-dessous :

Taux de croissance annuel


Périodes Multiple (*)
moyen
1970 – 2001 0,17% 1,054
1970 – 1979 - 0,26% 0,977
1980 – 1993 - 0,27% 0,965
1994 – 2001 2,45% 1,184
(*) : Il s’agit du ratio revenu par tête de l’année finale sur revenu par tête année initiale.
1970 - 2001
Sur l’ensemble de la période le revenu par tête a connu une croissance lente avec un
taux de croissance annuel moyen qui s’élève à 0,17%. Le revenu par tête a été multiplié
par 1,054 entre 1970 et 2001. Cela signifie que le revenu par tête de 2001 ne dépasse celui de
1970 que de 5,4%.

Cependant le taux de croissance du revenu par tête est différencié si l’on considère les
sous-périodes 1970-79, 1980-93 et 1994-2001.

1970-1979
Cette décennie a été considérée comme perdue pour le développement par les Nations
Unies en raison des contre-performances enregistrées par le monde en développement.
Elle est marquée en particulier par des chocs d’environnement international
défavorables aux pays en développement non pétroliers (chocs pétroliers en 1974 et
1978-79, inflation mondiale, augmentation des taux d’intérêt internationaux).

Dans le cas du Sénégal le quadruplement du prix à l’exportation du phosphate et de


l’arachide durant les années 70 a quelque peu contrebalancé ces chocs défavorables.
Cependant en raison de choix politiques inappropriés (arbitrage en faveur de la
consommation et au détriment de l’investissement, hypertrophie et inefficacité du
secteur privé) l’impact sur la croissance de la hausse du prix des principaux produits à
l’exportation a été relativement faible.

Sur la période 1970-79 le Sénégal a enregistré une décroissance moyenne annuelle du


revenu par tête de 0,26%. Le revenu par tête de 1979 ne représente que 98% environ
de celui de 1970.

1980 – 1993
Elle correspond à une période de stabilisation et d’ajustement structurel. Les réformes
mises en œuvre ont pris la forme d’une rationalisation des dépenses publiques (baisse
des transferts, plafonnement de la masse salariale, réduction des effectifs à travers les
départs volontaires) et une libéralisation de l’économie. L’effet dépressif de ces réformes
s’est traduit par une décroissance annuelle moyenne du revenu par tête de 0,27%. Le
revenu par tête de 1993 représente ainsi 96,5% de celui de 1980.

1994 – 2001
C’est la période post-dévaluation. Elle est marquée par une amélioration des
performances macroéconomiques et une accélération de la croissance. La croissance
annuelle moyenne du revenu par tête s’élève à 2,45%. Entre 1994 et 2001 le revenu par
tête a augmenté de près d’un cinquième (18,4%).

Au total la croissance du revenu par tête entre 1970 et 2001 s’explique essentiellement
par la croissance enregistrée à partir de 1994, les autres sous-périodes étant
caractérisées par une décroissance du revenu par tête.

b) Evolution du capital par tête


La série du stock de capital est générée en utilisant la méthode de l’inventaire
permanent.

Kt = (1 – δ) kt-1 + It

Il convient de préciser que les hypothèses sur le coefficient de capital initial (K 1970 /
PIB1970) et le taux d’amortissement ou de dépréciation du stock de capital (δ = 5 %) ne
sont pas arbitraires. Les valeurs attribués à ses paramètres ont été enregistrées dans
beaucoup de pays en développement.

= 1,5 Þ K1970 = PIB1970 x 1,5 = 1,5 x 925,6 = 1388,4


K1971 = (1 – 0,05) .K1970 + FBCF1971
K1971 = (0,95 x 1388,4) + 105,1 = 1424,1
K1972 = (1 – 0,05) K1971 + FBCF1972
= (0,95 x 1424,1) + 119,7 = 1472,6 ainsi de suite

1970 1980 1993 2001


315.902,4 320791.5 322.751,9 370.343,9
Unité : FCFA 1987

Evolution du taux de croissance annuel moyen

1970 - 1979 1980 - 1993 1994 - 2001 1970 – 2001


Capital 2,72 % 2,67 % 4,82 % 3,17 %
Population 2,54 % 2,62 % 2,80 % 2,64 %
0,18 % 0,05 % 2,02 % 0,53 %

On constate une croissance relativement … ? du ratio capital/tête. Sur la période 1970 –


2001 le taux de croissance annuel moyen du ratio est de 0,5 %. Si on distingue les
différentes sous – périodes c’est uniquement en 1994 – 2001 que cet indicateur
enregistre une croissance significative de 2,02 % par an.

c) Evolution du ratio capital – produit

1970 1980 1993 2001


1,50 1,65 1,72 1,67
Unité : milliards FCFA 1987

Taux de croissance annuel moyen

1970 - 2001 1970 - 1979 1980 - 1993 1994 – 2001


Capital 3,17 % 2,72 % 2,67 % 4,82 %
PIB 2,82 % 2,27 % 2,34 % 5,32 %
0,35 % 0,45 % 0,33% - 0,5 %

Le rapport capital/PIB est relativement constant car même si le capital a tendance à


augmenter plus vite que le PIB le différentiel de croissance est relativement limité.
Entre 1994 et 2001 le PIB a augmenté plus vite que le stock de capital, ce qui s’est
traduit par une baisse du ratio capital / PIB qui est passé de 1,72 en 1993 à 1,67 en
2001.

2/ Comptabilité de la croissance

Y = AKa Lb

A représente ici le résidu (variation de Y non expliquée par la variation des facteurs de
production) ou bien le progrès technique ou encore la productivité totale des facteurs
(PTF) qui traduit l’efficacité avec laquelle les facteurs (capital et travail) sont utilisés.
La différentielle totale de Y s’écrit :

dY =

dY =
en posant :

gY = : taux de croissance de Y

gA = : taux de croissance de A

gK = : taux de croissance de K

gL = : taux de croissance de L

on a gY = gA = + agk - bgL
Cette relation permet de calculer le taux de croissance de la productivité totale des
facteurs. En disposant de gy, gk,gL et gA on peut alors déterminer pour chaque période
considérée la contribution des différents facteurs à la croissance du PIB. Les résultats
sont enregistrés dans le tableau ci – dessous :
1970 - 2001 1970 - 1979 1980 - 1993 1994 - 2001
Croissance PIB 2,82 % 2,27 % 2,34 % 5,32 %
Capital Croissance 3,1 % 2,72 % 2,67 % 4,82 %
Contribution 39,4 % 41,8 % 39,9 % 31,8 %
Travail Croissance 2,64 % 2,54 % 2,62 % 2,8 %
Contribution 61 % 72,58 % 72,7 % 34,2 %
Résidu ou PTF Croissance - 0,01 % - 0,33 % - 0,3 % 1,81 %
Contribution - 0,35 % - 14,39 % - 12,6 % 34 %
Sur la période 1970 – 2001 le PIB a connu une croissance annuelle moyenne de 2,82
%. Le facteur travail a contribué à la croissance du PIB à hauteur de 61 % alors que
celle du capital s’élève à 39,4 %. Par contre la contribution du résidu ou de la PTF est
négative et correspond à –0,35 %. La contribution négative de la PTF reflète la faiblesse
des investissements.

- Le profil de la croissance est sensiblement le même entre 1970 – 1979 et 1980 –


1993 car la contribution du travail est de l’ordre 73 %, celle du capital est de l’ordre de
40 % alors que la PTF qui décroît de 0,3 % par an a une contribution négative qui varie
entre – 13 % et – 14 %.
- On constate une amélioration de la croissance sur la période 1994 – 2001 aussi
bien en termes quantitatifs qu’en termes qualitatifs.

Par rapport aux périodes le taux de croissance a pratiquement doublé. La contribution


du capital est de 31,8 %. Celle du capital s’élève à 34,2 % et la PTF qui a augmenté de
1,81 % en moyenne annuelle a contribué à la croissance à hauteur de 34 %.

3/ Convergence du revenu par tête


a) Détermination du taux de croissance requis pour le rattrapage
Soit RTS : revenu par tête du Sénégal
RTC : revenu par tête de la Corée
RTC2025 = RTC2000 (1 + 0,025)25
= 10 000 x 1,02525 = 18.539,4 $
RTS2025 = RTS2000 (1 + r)25
r : taux de croissance annuel moyen du revenu / tête.
Si le Sénégal doit rattraper le revenu / tête coréen en 2025 alors on peut écrire :
RTS2000 (1 + r)25 = 18.539,4
500 (1 + r)25 = 18.539,4

r=
r = 15,5 %

Le rattrapage du revenu / tête coréen en 2025 requiert un taux de croissance annuel


moyen du revenu par tête du Sénégal de 15,5 % !!!

b/ Détermination de la période de rattrapage


RTSn = 500 (1 + 0,05)n
RTCn = 10.000 (1 + 0,025)n
Rattrapage Þ RTSn = RTCn
Þ 500 (1 + 0,05)n = 10.000 (1 + 0,025)n

nLog

n= = = 124,3
sur la base des taux de croissance du revenu / tête retenu le Sénégal rattrapera la
Corée au bout de 124 années !!!
CORRIGÉ EXERCICES CHAPITRE 2
Exercice 1
1/ Détermination de la production de la période 1
La production de cette économie est décrite par une fonction de production à facteurs
complémentaires.

Yt = min
La situation de plein emploi est caractérisée par l’égalité suivante :

=
La situation initiale est aussi caractérisée par le plein emploi des facteurs de production.

Yt = Þ Kt = vYt Þ DKt = vDYt


La situation peut être décrite par les équations suivantes :

Yt = min ( , ) (1)
S = sYt (2)
Kt = Kt-1 + It-1 (3)
Lt = No(1 + n)t (4)

- L’équation (1) représente la croissance technique de production


- L’équation (2) définit l’épargne. L’équation (3) définit le stock de capital et
l’équation (4) traduit l’évolution de la population active.

- Période t = 0 Þ Yo = = Þ
Ko = vYo
Lo = uYo
- Période t = 1
L1 = (1 + n) = uYo(1 + n)
K1 = K o + Io = vYo + sYo = (v+s)Yo
vYo sYo

Y1 = min ( , )

Y1 = min [(1 + ) Yo , (1 + n) Yo]

Le plein emploi est assuré si =n

- < n : il y a sous – emploi du facteur travail

- > n : il y a sous – emploi du facteur capital.


Ce cas de figure est exclu par hypothèse.

est le taux de croissance qui assure la pleine utilisation du capital ou l’égalité entre
les deux effets de l’investissement :

- effet multiplicateur : DY = = (effet – revenu)

- effet accélérateur : I = vDY Þ DY = (effet de capacité)

effet revenu = effet capacité : Û =

2/ Détermination de la production en t = 2
On peut considérer deux cas de figure :

1er cas : =n
il y a maintien du plein emploi
L2 = Lo(1 + n)2 = nYo(1+ n)2
K2 = K1 + I1 = vY1 + sY1 = (s + v) Y1

Y2 = min ( , )
K2 = K1 + I1 = vY1 + sY1 = (s + v)Y1

Plein emploi en t = 1 Þ Y1 = (1 + )Yo

Donc K2 = (s + v) (1 + ) Yo

= (s + v)(1+ ) Yo = (1 + )2 Yo

Y2 = min [(1 + )2 Yo , (1 + n)2 Yo]

Le plein emploi est maintenu dès lors que =n

2ème cas : <n


il y a sous – emploi du facteur travail. La croissance est insuffisante pour absorber toute
la main d’œuvre. Rien ne permet au système de converger vers un équilibre de plein
emploi. L’économie se situe sur « le fil du rasoir ». Tout choc exogène qui l’éloigne du
sentier de croissance équilibrée de plein emploi entraîne des effets cumulatifs (effets
combinés du multiplicateur et de l’accélérateur) qui l’éloignent de l’équilibre de plein
emploi.

Exercice 2

1/ Détermination condition maintien du plein emploi


A partir des données on peut écrire :
S = sw W + spP (fonction d’épargne globale)
Soit s la propension à épargner de l’économie

s= or Y = W + P et W = Y – P

s = sw + sp = sw + sp
s= (sp - sw) + sw

Il y a une croissance de plein emploi si = n.


Le problème est alors de savoir s’il existe une répartition du revenu respectant l’égalité

=n

=nÛ [ (sp - sw) + sw] = n

Û = Þ répartition du revenu compatible avec le


maintien du plein emploi.

Etant donné que o < < 1 alors o < <1


- L’inégalité de gauche implique que le numérateur soit positif car sp – sw > 0 ou

bien n >
- L’inégalité de droite signifie que le numérateur est inférieur au dénominateur soit

(n - ) v < sp - sw Û n <

d’où <n<
Si cette double inégalité est satisfaite, il existe alors une répartition du revenu
compatible avec le maintien du plein emploi.

2/ Application numérique
v=2

sp = 1 = = 0,2 = 20 %
sw = 0
n = 0,10

= = = = 0,1 = 10 %

or = = 0,1 = 10 %

Le taux de profit ( ) est égal au taux de croissance de l’économie ( ). C’est la règle


d’or de l’accumulation.

Exercice 3
1/ Détermination combinaison de technologies assurant le plein emploi
Supposons que les deux techniques soient combinées de telle sorte que a % du droit
doit obtenu avec la technique 1 et (1 - a) % du produit soit obtenu avec la technique 2.
La combinaison des 2 techniques étant associée à n et v on peut écrire :
u = a u1 + (1 - a) u2
v = a v1 + (1 - a) v2
par hypothèse : on a :

u2 < u 1

Þ
v1 < v2

Si a varie de 0 à 1 alors v varie (décroît) de v2 à v1 et à


Pour qu’il y ait une croissance équilibrée de plein emploi il faut que :

£n£
Application numérique
n = 4 % = 0,04

= = 0,03

= = 0,05
alors 0,03 < 0,04 < 0,05 C.Q.F.D.

2/ si £n£ la combinaison assurant la croissance de plein emploi suppose que s


soit tel que :

n= =

Þ av1 + (1 - a) v2 =

Þa=

a= = 0,625
a = 0,625 Þ u = 4,5
v = 3,75
CORRIGÉ EXERCICES CHAPITRE 3
Exercice 1
1/ Détermination du produit par tête
Y = Ka L1- a

y= =
y = ka
Détermination de la rémunération des facteurs
A l’équilibre les facteurs sont rémunérés à leur productivité marginale.

r= = aKa -1 L1- a = a a-1

= a ka -1 =

w= = (1 - a) Ka L- a = (1 - a) a

= (1 - a) ka = (1 - a)y
= y – rk
2/ a) Ecriture de l’équation dynamique fondamentale
k= Þ =

= -n

=s -n =s -n

Þ = sy – nk

Þ = ska – nk

L’équilibre dynamique Þ =0
ska – nk = o Þ ska = nk

Þ k* =

b) Application numérique

a=
n = 0,05 Þ k* = 64
s = 0,2

3/ a) Signification économique de vt

vt représente le coefficient de capital car vt =


b/ Détermination de l’équation différentielle de 1er ordre
vt = kt1-a

= = (1 - a) kt-a.

or = skta - nkt
d’où = (1 - a) k -a (skta - nkt)
= (1 - a) (s – nkt1 - a)
vt
= (1 - a) s – n (1 - a) vt

+ n(1 - a) vt = (1 - a) s C.Q.F.D

c) Résolution de l’équation différentielle

 La solution particulière de l’équation différentielle est obtenue en faisant =0

 = 0 Þ n(1 - a) vt = (1 - a) s

 Þ =

 La solution générale de cette équation différentielle s’écrit :

 vt = + Ae-n(1-a)t

 t = 0 Þ vo = + A Þ A = vo - = ko1-a -

 La solution en k est obtenue en faisant :

 vt = kt1-a Þ kt =

 kt = [ + (ko1-a - )e –n(1 - a)t]

 d) Analyse de la stabilité du système


 si t Þ ¥ kt Þ ( )1/1 - a

 Le système tend alors vers l’était stationnaire qui est un équilibre stable.

 Exercice 2

 1/ Détermination de l’équation dynamique fondamentale

 st = yt – ct = yt - ayt - b = (1 - a)yt - b

 d’où =

 = = -n

 Þ = st – nkt = (1 - a)k0,5 - b - nkt

 = (1 - a) k0,5 - b - nkt

 Détermination de l’expression de l’équation différentielle

 yt = kt0,5 Þ kt = yt2

 Þ = 2 yt

 L’expression ci – dessus de peut alors être réécrite :


 2 yt = (1 - a) yt - b - nyt2

 Solution stationnaire Þ = 0 Þ nyt2 - (1 - a)yt + b = 0

 (Equation du second degré en yt)

 D = (1 - a)2 – 4nb

 L’existence de solution suppose que D ³ 0 ou (1 - a)2 ³ 4nb

 2/ Application numérique

 a) a = 0,8 ; b = 0,3 ; n =

 D = (0,2)2 – 4 x x 0,3 = 0

 = =3Þk=9

 y* = 3

 Solution unique Þ

 k* = 9


 Y
k/30

 0,2 k0,5 – 0,3


 3

 9 k

 -0,3

 b) a = 0,8 ; b = 0,3 ; n =

 D = 0,22 – (4 x x 0,3) = 0,01 Þ = 0,1

 y1 = = 2 Þ k1 = 4

 y2 = = 6 Þ k2 = 36

 il existe deux solutions :


 y1* = 2 y2* = 6

 k1* = 4 et k2* = 36

 (solution instable) (solution stable)

 Y

k/40


6
0,2 k0,5 – 0,3


 2

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