1
SOMMAIRE .
INTRODUCTION GENERALE.
CONCLUSION GENERALE.
BIBLIOGRAPHIE.
ANNEXES.
GlOSSAIRE
TABLE DES MATIERES
2
Résumé.
3
خالصة
رسزٕػت سٛبسخ االقزصبد االجزًبػ ٙيجًٕع انًجبدساد االقزصبدٚخ راد انصجغخ االجزًبػٛخ ٔ،رسبْى ف ٙرشٛٛذ يفٕٓو
جذٚذ ف ٙيًبسسخ انُشبط االقزصبد٘ ،كًب ٚضغ االقزصبد االجزًبػ ٙانؼُصش انجشش٘ ف ٙصهت انزًُٛخ االقزصبدٚخ
ٔيٍ خالل رضبفش اإليكبَبد انجششٚخ ٔانًبنٛخ ٚ،سبْى االقزصبد االجزًبػ ٙق ٙخهق انثشٔح ٔانشغم ٔ،ثبنزبن ٙف ٙرحقٛق
انزًُٛخ االقزصبدٚخ انًسزذايخ ٔػهًٚ، ّٛكٍ اػزجبس االقزصبد االجزًبػًَٕ ٙرجب ػًهٛب ٕٚفش انٕسبئم انضشٔسٚخ نهسهطبد
انؼًٕيٛخ ٔنهًجزًغ انًذَ ٙنهؼًم ف ٙإطبس رشبسك ٙػهٗ رؼجئخ اإليكبَبد انًزٕفشح إلديبج ششائح كجٛشح يٍ انًٕاطُ ٍٛفٙ
ًٔٚثم االقزصبد االجزًبػ ٙكزنك إطبسا يٕارٛب نزحقٛق رًُٛخ يجبنٛخ يزٕاصَخ ،رؼط ٙاألٔنٕٚخ نزثً ٍٛانًٕاسد انًحهٛخ،
ْٔكزا سطشد انحكٕيخ انحبنٛخ إسزشارٛجٛخ نهُٕٓض ثبالقزصبد االجزًبػ ٙرزًحٕس حٕل ٔضغ يخططبد جٕٓٚخ رؼبقذٚخ
نالقزصبد االجزًبع٘ ٔ،رحس ٍٛاٜنٛبد انقبََٕٛخ نهزؼبَٔٛبد ٔرقٕٚخ انقذساد انزذثٛشٚخ نفبػه ٙاالقزصبد االجزًبػ ٙسٕاء
إٌ االقزصبد االجزًبػ ٙيذػٕ إنٗ سفغ رحذٚبد كجشٖٔ،االسزجبثخ الَزظبساد أسبسٛخ ٔ.فْ ٙزا اإلطبس،قشسد ثالدَب،رحذ
انقٛبدح انششٛذح نجالنخ انًهك يحًذ انسبدط أٚذِ اهلل ،أٌ رُخشط ف ٙإسزشارٛجٛخ نهزًُٛخ انًسزذايخ كًب رجسذْب انًجبدسح
نقذ حظٛذ انزؼبَٔٛبد ثًكبَخ يزًٛضح ف ٙانزؼبٌٔ انذٔن ٙنهًغشة ،إر اسزفبدد يٍ رًٕٚم االرحبد األٔسٔث ٙنًششٔع
األسكبٌ انز٘ سًح ثزكٕ ٍٚػذد يٍ انزؼبَٔٛبد انُسبئٛخ ٔ اَزظبيٓب ف ٙيجًٕػبد راد َفغ اقزصبد٘ كًب اسزفبدد يٍ
رًٕٚم رحذ٘ األنفٛخ انز٘ رى رذثٛشِ ثٕاسطخ يؤسسخ انششاكخ ٔانزقذو ٔيٍ رًٕٚم انجُك انذٔنٔ ٙكزا ٔكبالد ربثؼخ نًُظًخ
حٛث ثهغ يجًٕػٓب 10616رؼبَٔٛخ ٔارحبدا رؼبَٔٛب فَٓ ٙبٚخ سُخ ٔ2012ارذ انزؼبَٔٛبد انؼبيهخ ف ٙانقطبع انفالحٙ
4
Mots-clefs :
5
Liste des Abréviations.
6
FNCI: Fédération nationale des coopératives italiennes
GIE: Groupement d’intérêt économique
IDH: indice de développement humain
INDH: Initiative nationale de développement humain
IS :Impôt sur les sociétés
ISBL :Institution sans but lucratif
MHU : Ministère chargé de l’habitat et de l’urbanisme
MAMDA : Mutuelle agricole marocaine d’assurance
MI : Ministère de l’intérieur
MFP : Ministère des finances et de la privatisation
MGEN : Mutuelle général d’éducation nationale
MMC : Millenium challenge coopération
MAGG :Ministère des affaires générales et de la gouvernance
MDSFS : Ministère de développement social de la famille et de la solidarité
ONG : Organisation non governmental
ONGI : Organisation non gouvernemental international
ODECO : Office dedéveloppement et de la coopération
ONU :Organisation des nations unies
ONESS :Observatoire national de l’économie sociale et solidaire
ONP :Office nationale des pêches
ONT :Office nationale des transports
OCE :Office nationale de commercialisation et des exportations
OMS : Organisation mondiale de la santé
OIT : organisation international de travail
PN :Promotion nationale
PAGER : Programme approvisionnement groupé en eau potable des populations
rurales.
PAT : Pays d’accueil touristique
PCD :Plans communaux de développement
PERG : Programme d’électrification rurale global
PASS :Programme d’ajustement structurel
PNCRR :Programme national de route rural
PDES : Plan de développement économique et social
PDRES :Plan de développement régional de l’économie sociale
7
PDRT :Plan de développement régional territorial
PDU :Projet de développement urbain
PIB :Produit intérieur brut
PNB :Produit national brut
PNUD :Programme des nations unies pour le développement
PME : Petite et moyenne Enterprise
PMCE :Plate forme marocaine de commerce équitable
PMV :Plan Maroc vert
RAMED : Régime d’assistance médicale
REMESS: Réseau marocain des entreprises del’économie sociale et solidaire
SGG: Secretariat Général du Gouvernement
SIGES:système d’information géographique del’économie sociale et solidaire
SCOP: Société coopératives de production
SCIS: Société coopératives d’intérêt collectif
SPL: Système de production local
SENAS :Secrétariat national de l’économie sociale
TVA: Taxe sur la valeur ajoutée
UMS:Union des mutuelles des secteurs semi publiques
VSB: Ville sans bidonvilles.
8
Introduction générale
Depuis le début du 21 éme siècle , sous l’impulsion du chef de l’Etat, le Royaume
du Maroc est engagé dans une transformation profonde et accélérée dans tous les
domaines, politiques, économiques, sociaux et culturels notamment avec l’ambition
de construire un pays moderne, démocratique et solidaire ouvert sur le monde, qui
progresse rapidement et harmonieusement, et qui ne néglige aucune des
composantes du développement. Ainsi, le choix stratégique en faveur d’un
développement de l’économie sociale et solidaire accéléré, effectué par le souverain
au début de la présente décennie, s’inscrit au cœur du développement humain.A cet
effet, la stratégie nationale de la politique d’économie sociale et solidaire vise
d’harmoniser et faire converger les programmes publics en matière d’économie
sociale et solidaire; faciliter l’émergence d’une économie sociale performante et
structurée, ayant toutes les chances de croissance et de pérennité; renforcer la
contribution du secteur dans les efforts d’emploi et dans la promotion des ressources
1
« Ensemble pour un développement humain »,pour une politique de développement social intégré.
Ministère de développement social de la famille et de la solidarité ,écrit par Dr Abdeljalil Greft-Alami
en collaboration avec Larbi jaidi et Driss Benali. Février 2005 ( P :31)
9
La place alarmante qu’occupait le Maroc à l’époque vers 1983-1992 en termes
de développement humain, invitait à questionner les conditions sociales de la
population et appréhender ces politiques. Qu’il s’agisse des services sociaux de
base (éducation, santé, logement, adduction d’eau potable, électrification, routes)
d’activités génératrices de revenus, extension du secteur informel et des activités
illicites ou d’insertion socioprofessionnelle. Une refonte s’est avérée nécessaire pour
plusieurs raisons : d’abord les déficits sociaux sont encore importants malgré les
efforts consentis par la collectivité nationale, ensuite parce que la demande sociale,
déjà importante, diversifiée, exigeante continue de croitre exerçant une pression
constante sur les grands équilibres économiques et financiers tout en déstabilisant
les réseaux de solidarité traditionnels et enfin parce que les pouvoirs publics sont
devant une incapacité objective d’assurer à une échéance centralisée le financement
simultané de tous les déficits sociaux accumulés. La dite refonte, à la fois en termes
de renouveau d’approche et de la gouvernance de l’action sociale se trouve au cœur
des orientations inscrites dans le discours du chef de l’Etat relatif à l’initiative
nationale pour le développement humain dans le but d’offrir un cadre prospectif pour
une meilleure efficacité des politiques publiques et pour l’accélération de la lutte
contre la pauvreté. Ce projet de société procède d’une volonté politique affirmée,
s’inscrivant dans une vision claire de ce que doit être à l’avenir toute action et
programme visant à lutter efficacement et durablement contre la pauvreté et
l’exclusion sociale et rentre dans le cadre d’une véritable stratégie globale de
développement économique et social.
2 éme
- Rapport de synthèse de la 2 rencontre international sur la globalisation de la solidarité tenue du 09 au
12octobre 2001 « économie sociale et solidaire perspective Nord –Sud » par le groupe d’économie sociale et
solidaire du Québec : Louis Favreau, René Lachapelle et jean Frédéric Lemay.
10
D’un point de vue théorique, l’économie sociale et solidaire désigne une approche
multidisciplinaire de l’économie qui tient compte de l’histoire, des institutions et des
normes sociales, se démarquant ainsi des approches économiques dominantes.
Pris dans son ensemble, le domaine de l’économie sociale regroupe l’ensemble des
activités et organismes, issues de l’entreprenariat collectif qui s’ordonnent autour
des principes et règles de fonctionnements suivants :
« Solidaire » : la solidarité est une valeur, au même titre que l’équité et la justice
sociale, ces trois valeurs fondent l’éthique collective d’une société, elle est souvent
confondue avec l’altruisme, la compassion, la générosité qui sont d’autres valeurs
morales. Ces derniers sont à l’œuvre dans les interventions de la société civile en
direction des pauvres, des démunis, des exclus, des enfants abandonnés, des
handicapés, des femmes victimes de violence. L’Etat intervient directement en faveur
de ces groupes fragiles en accordant des subventions .
3
- Chantiers de l’économie sociale 2009 :concepts et définitions .Par Nancy Neamtam :présidente directrice
générale Montréal Québec canada 2009 .Organisation internationale du travail.
4
Dynamique d’économie sociale, pratique locale et rôle des aides extérieurs, une analyse à la lumière des
nouvelles pratiques associatives en Afrique partie III, J. Defourny , B. kervyn, G. Weickmans; Mars 1998.
L’entreprise de l’économie sociale fonde ses activités sur les principes de participation, de le prise en charge et
de la responsabilité individuelle et collective plutôt que la dépendance. Ces activités répondent à des besoins
socio-économiques identifiés par la communauté, font souvent appel à un financement mixte (subvention,
contributions des usagers, etc..), produisent des emplois mais qui entraînent aussi une socialisation, une
solidarité et une cohésion sociale, des activités dont l’offre et la demande sont définies et organisées par les
usagers et personnes qu’y travaillent.
11
Le domaine de l'économie sociale et solidaire recouvre l'ensemble des
mouvements coopératifs et mutualistes et celui des associations. Elle peut être
développée dans tous les secteurs qui répondent aux besoins de la population et de
la collectivité. Dans certains de ces secteurs, et plus particulièrement ceux qui
répondent à des besoins sociaux, la viabilité découle en partie des contributions de
l'État sous diverses formes (contributions directes, subventions aux usagers,
ententes négociées, mesures fiscales etc). L'économie sociale et solidaire repose
également, en partie, sur l'engagement bénévole des individus et des collectivités
locales.
Ses forces tiennent à sa capacité de détecter les nouveaux besoins et de les
satisfaire, de transformer ces besoins en emplois, de mobiliser les forces et les
réseaux les plus divers et les plus nombreux. Elle contribue également à assurer une
meilleure utilisation des ressources financières provenant de la redistribution
étatique. En s'appuyant sur l'implication des membres de la communauté, elle
contribue à la démocratisation de la société et à une citoyenneté plus active
12
l'économie sociale, ont toujours fait partie des traditions et des pratiques de la
solidarité marocaine. Les formes de solidarité et de travail collectif constituent les
piliers des relations entre les individus de la même famille et de la même tribu, entre
les jeunes et les vieux, entre les riches et les pauvres. Parmi ces formes nous
citerons l’exemple de la Twiza et la Jmaa dont le fonctionnement fait référence de
façon très avancée aux principes de l’économie sociale dans sa définition moderne.
Cette économie s’exerce à travers trois types d'organisations : la coopérative,
l’association et la mutuelle.
3
-Dahir n°1-02-206 du 12 Joumada I 1423 (23 juillet 2002) portant la promulgation de la loi n°75-00 modifiant et
complétant le dahir n°1-58-376 du 3joumada I /1378 (15novembre 1958)réglementant le droit d’association.
4
-Dahir n°1.57.187, 24 Joumada II 1383 (12 novembre 1963) portant statut de la mutualité d’après le bulletin
officiel n°2666 du 29 novembre 1963.
13
des sociétés à capital variable, car les salariés, qui sont également des associés,
doivent pouvoir librement vendre leurs parts à la coopérative s’ils veulent la quitter.
-l’impartageabilité des réserves :mixité des ressources : ces derniers sont soit
privées soit mixtes. Les organismes de l’économie sociale sont indépendants des
pouvoirs publics, mais ils peuvent être reconnus comme interlocuteur privilégié dans
la mise en œuvre de politiques d’intérêt général (emploi, santé, développement local,
citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.) et avoir droit en conséquence à des
subventions, des aides spécifiques à l’emploi ou des avantages fiscaux5.
- la solidarité en ce sens que chacun est responsable vis à vis des autres et le
collectif vis-à-vis de chacun. Elle veille à assurer la protection sanitaire et sociale des
populations menacées par les famines et les épidémies et entretien la solidarité entre
les populations, les générations, et les territoires qui deviennent des enjeux majeurs
pour nos sociétés. Elle permet ainsi de démocratiser l’économie à partir de
l’engagement citoyen et instaurer des régulations internationales et locales, elle
contribue également à l’humanisation de l’économie.
Le développement humain quand à lui, s’il est un phénomène que l’on continue
encore d’étudier pour mieux le comprendre, il est aussi la réalité des populations qui
vivent la pauvreté, l’exclusion sociale et la vulnérabilité. Les intervenants et acteurs
dudéveloppement se rejoignent principalement autour de la notion ultime d’amélioration
desconditions de vie de cette frange de populations marginalisées. Cet aspect du
développement attire plusparticulièrement mon attention et mon intérêt. Généralement,
l’économie sociale et solidaire désigne des formes d’entreprendre collectivement qui allient
au quotidien la performance économique et l’utilité sociale, elle comprend quatre grandes
familles : les coopératives, les associations, les mutuelles et les fondations. Ces structures
5
- La charte de l’économie sociale ,élaborée par le Comité national de liaison des activités mutualistes,
coopératives et associatives, devenu le Conseil des entreprises et groupements de l’économie sociale (CEGES),
ainsi que différents rapports, dont celui d’Alain Lipietz en 2000 ,il a défini l’économie sociale et solidaire selon un
certain nombre de critères qui font aujourd’hui consensus : libre adhésion, lucrativité limitée, gestion
démocratique et participative, utilité collective ou utilité sociale du projet, et mixité des financements entre
ressources privées et publiques .Un secrétariat d’Etat à l’Economie solidaire a même été créé en 2000, disparu
depuis l’arrivée du gouvernement Raffarin
14
portent des valeurs de référence comme la gestion démocratique assurant la transparence :un
homme égal une voix, le principe indique une information égale de tous et un effort de
déconcentration de la décision. La liberté d’adhésion et de choix garantit l’indépendance des
personnes : l’entrée ou la sortie d’une organisation de l’économie sociale est un droit absolu :
aucun ticket à l’entrée n’est exigé et la porte est ouverte à tous. Ainsi la mutualité accueille
également tous citoyen, quel que soit son état de santé, et enfin la solidarité qui donne plus de
place à l’homme qu’aux moyens financiers : les bénéfices ne sont pas partagés mais ils sont
réservés au développement de l’activité commune et à l’inverse il est fait appel aux
sociétaires, à travers la cotisation ou la souscription de parts sociales , dés lors qu’un
investissement nouveau dépasse les capacités ordinaires de l’entreprise : les capitaux ne sont
qu’un moyen6 .
6
- L’économie sociale et solidaire « Pole éthique de la mondialisation » par Louis Favreau Professeur de
sociologie à l’université du Québec en Outaouais , Canada secteur des sciences sociales et humaines,
Année 2007.P :35
7
- Economie sociale et solidaire : un moteur de l’action sur les territoires de la politique de la ville- Séminaire
15
favoriser la gestion par différentes parties prenantes. Les sociétés de personnes, et
en particulier les coopératives et les mutuelles sont gérées pardes sociétaires plutôt
que par des actionnaires, ce qui est différent. Elles cherchent aussi à travailler surles
besoins collectifs, à organiser la co-production de l’offre en conséquence. De ce fait,
à travers ces initiatives, l’organisation démocratique devient elle même une
conditiond’efficacité économique. Elle va s’appuyer sur les interactions des acteurs
dans le territoire. Elle vise un développement social et économique territorialisé8 et
cela, avec deux caractéristiques. Pour les coopératives, par principe, Il s’agit de la
propriété collective des acteurs d’un territoire.Le deuxième élément caractéristique
des économies solidaires est tout un développement de ce quel’on appelle les
services de proximité qui sont des initiatives qui s’attachent à répondre, en
particulierà des besoins d’acteurs très localisés.
A travers les valeurs qu’elles véhiculent et les principes sur lesquelles elles
fondent leur fonctionnement, les coopératives sont devenues, depuis le milieu du
Animé par Agostino Durissini et Michel Vincent. Centre de ressources de la politique e la ville Paca France
vendredi 2 juillet 2004.
8
-« Spécificités du management des coopératives » par Hicham ATTOUCH enseignant chercheur, université
Mohamed V souissi rabat, président du forum des économistes marocains, revue marocaine des coopératives
n°3 édité par l’office du développement et de la coopération ODECO. Année 2011, P :35
9
- « L’aménagement du territoire au Maroc, survol des politiques urbanistiques et environnementales, ressources
naturelles protection du patrimoine » par Cédric Prolux, Université de Montréal Chaire UNESCO . Année
2010(P :13)
16
Par leur fonction de veille, d’innovation et d’animation des territoires et en tant que
partenaires des pouvoirs publics, elles contribuent à la prise en compte de l’intérêt
général. Les entreprises coopératives sont des moyens économiques qui ont des
buts sociaux, elles constituaient depuis une longue date, des réactions à des
situations de pauvreté, d’exclusion et d’exploitation, en valorisant le monde
coopératif, la reconnaissance du rôle de ces institutions a été prouvée par leurs
capacités à mobiliser et développer des ressources dans des situations parfois
difficile, et doivent de ce fait trouver toute la place qu’elles méritent dans les
stratégies des politiques économiques. Elles cherchent également le respect et la
dignité du citoyen en passant de l’assistance ponctuelle à un traitement productif
pérenne de l’action sociale à travers l’organisation des activités dans des institutions
économiques capables de réaliser son autopromotion économique passerelle
incontournable de sa promotion sociale. Ces structures sont ainsi capables
d’encadrer les couches les plus démunies qui souffrent d’une certaine carence
financière, de fédérer leurs efforts et d’unifier leurs visions autour d’un projet
communautaire qui répond favorablement à leurs aspirations.
10
-Plan d’orientation pour le développement économique et social 19888-1992 Ministère délégué auprès du
premier ministre chargé du Plan , Direction de la planification, direction de la statistique 1988.
17
Le plan a particulièrement suggéré la création des coopératives de production
susceptibles d’intégrer les lauréats des centres de qualification professionnelle.
Dans leur action, les dites organisations adoptent une véritable politique de
proximité et une démarche participative impliquant directement les populations
bénéficiaires en investissant leur force qui réside dans leur proximité de la
population, leur parfaite connaissance du terrain et leur mode de fonctionnement
souple leur permettant d’intervenir rapidement et de façon efficace, pour cela elles
ont pu répondre à plusieurs besoins des populations au niveau le plus fin du
territoire qui ne peut être atteint que difficilement par les actions de l’état.Par ailleurs,
les pouvoirs publics ont adopté progressivement une politique de partenariat avec
ces organisations dans le but de rendre plus efficace l’action publique en matière du
développement social, notamment au niveau local. Dans ce sens des appuis
techniques et financiers leurs ont été accordés, bien qu’ils demeurent insuffisants,
11
- Economie solidaire et développement territorial, Hicham ATTOUCH professeur à la faculté des sciences
juridiques économique et sociale souissi Rabat. Revue marocaine des coopératives, Année 2007 (P :69)
18
aussi bien dans le cadre du budget de l’état que dans le cadre de programme de
coopération internationale.
Ce type d’organisations s’est développé partout dans le monde, dans des pays
aussi bien développés qu’en développement, et apporte une contribution non
négligeable aux économies nationales13.Dans tous ces domaines, lesorganisations
de l’économie sociale, accomplissent un travail formidable, reconnu aussi bien par
les pouvoirs publics, les populations que par les organisations internationales. La
force des entreprises del’économie sociale réside principalement dans leur proximité
12
- Articles publié dans l’ouvrage « Origines et contours de l’économie sociale au Nord et au Sud » édition de
Boeck, Bruxelles, (P : 25-50) Jacques Defourny et Patrik Develtere Hiva Kuleuven. 1999
13
- Alliance Coopérative Internationale 1996 cité par J.F.Drapery in livret pédagogique rédigé par Jean-François
Draperi, Directeur du Centre d’économie sociale (Cestes) au Cnam
19
des populations, leur parfaite connaissance du terrain et leur mode de
fonctionnement souple qui leur permet d’intervenir rapidement et efficacement dans
divers situations14.Au Maghreb,l’économie sociale rime avec le développement local,
création d’entreprise, prestation de services sociaux de base ou insertion des
personnes en situation d’exclusion sociale15. En effet, la crise économique et
l’augmentation des déficits publics, l’ouverture des marchés et l’incidence de la
mondialisation, l’avènement de l’économie du savoir ont favorisé un profond
réexamen du rôle de l’état dans la plupart des pays du monde. l’Etat semble
aujourd’hui incapable de faire face seul aux défis étroitement liés à la persistance du
chômage, aux nouvelles formes de pauvreté, à la dégradation de
l’environnement,cette situation a par ailleurs favorisé l’émergence d’un autre secteur,
autre que l’état et le secteur privé, essayant d’apporter une contribution à la
résolution de plusieurs problèmes sociaux en plaçant l’Homme au centre du
processus du développement économique et social, Il s’agit du troisième secteur , ou
économie sociale.
Les organisations de l’économie sociale sont ainsi présentes dans tous les
domaines longtemps réservés à l’Etat, tels que la création et l’accompagnement des
14
www.entreprises.coop/
15
- Economie sociale au Maghreb, situation au Maroc et en Tunisie en collaboration avec UNCAM-UNAM-ODCO
rapport publié le 01/01/2008
16
-« Mutuelles communautaires : une initiative d’appui à la couverture médicale de base », rapport élaboré par
ministère de l’intérieur, direction générale des collectivités locales en concertation avec Ministère de la santé.
2012.
20
projets locaux de développement, la micro finance, l’alphabétisation, la santé,
l’habitat, l’infrastructure locale et les équipements de base. Leurs populations cibles
sont la femme, en particulier en milieu rural, les jeunes, les enfants, les personnes
âgées, les personnes handicapées et toutes les catégories de la population jugées
dans des situations précaires. Dans leur action, les dites organisations adoptent une
véritable politique de proximité et une démarche participative impliquant directement
les populations bénéficiaires en investissant leur force qui réside dans leur proximité
de la population, leur parfaite connaissance du terrain et leur mode de
fonctionnement souple leur permettant d’intervenir rapidement et de façon efficace,
pour cela elles ont pu répondre à plusieurs besoins des populations au niveau le
plus fin du territoire qui ne peut être atteint que difficilement par les actions de l’état17.
Par ailleurs, les pouvoirs publics ont adopté progressivement une politique de
partenariat avec ces organisations dans le but de rendre plus efficace l’action
publique en matière du développement social, notamment au niveau local. Dans ce
sens des appuis techniques et financiers leurs ont été accordés, bien qu’ils
demeurent insuffisants, aussi bien dans le cadre du budget de l’état que dans le
cadre de programme de coopération internationale. Malgré tous ces efforts, les
organisations de l’économie sociale subissent une multitude de contraintes depuis
1973 jusqu’à nos jours qui continuent à limiter la portée de leurs interventions et à
réduire fortement l’efficacité et l’efficience de leurs actions.
17
-Séminaire de Sensibilisation aux valeurs et aux principes de l’Économie Sociale et Solidaire Boulemane, le 12
décembre 2009 par Faycal Benchekroun : Professeur de l’institut agronomique et vétérinaire de Rabat.
21
contraintes auxquelles le secteur est confronté, et les perspectives de son
développement. Enfin une analyse s’avère nécessaire de quelques expériences
étrangère qui paraissent réussies de ladite économie.
18 er
- Discours du Chef de l’état I à l’occasion du 1 anniversaire de l’intronisation du souverain (Rabat le 30 juillet
2000)
22
Ce qui nous incite à appeler les autorités publiques, les collectivités locales et
l’ensemble des organismes publics et privés à établir avec cette société civile toutes
les formes de partenariat et à lui fournir toutes sortes d’aides. Nous sommes fiers de
voir l’élite de la société civile s’intéresser à la chose publique et à l’action associative
et s’impliquer dans des domaines relevant jusque-là exclusivement de l’État, ce qui
dénote de la maturité du peuple et de ses forces vives19.
19
- Discours du Chef de l’Etat I le 30/07/2000
20 - Discours de SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du trône Tanger, 30/07/2005
21
- Abbas El-Fassi est le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, arrivé en tête aux législatives de septembre
2007. Il a été nommé Premier ministre le 19 septembre 2007.
La coalition gouvernementale reposait sur l'alliance de quatre partis : Istiqlal RNI (centre droit) - USFP (socialiste)
- PPS (gauche, anciens communistes ralliés de longue date à la monarchie). Néanmoins, au sein du
gouvernement, les hommes du roi pèsent d'un poids beaucoup plus lourd que celui des représentants des partis.
23
durable et favoriser la création de multiples opportunités d’emplois, social, celui
d’aider à l’accompagnement d’une génération de jeunes entrepreneurs pouvant
fournir de nouveaux modèles sociaux en rupture avec des valeurs ou le
fonctionnariat est présenté comme la seule source de prestige et de sécurité, il s’agit
de l’entreprenariat social22qui se trouve aujourd’hui au cœur du développement
humain. Il donne des perspectives sur l’avenir, favorise l’expression du potentiel des
personnes et ouvre des espaces de liberté insoupçonnés de progrès, l’acte
d’entreprendre est vital dans la mesure où il constitue une formidable voie de
réalisation de soi, favorise un mouvement plus collectif de création de richesses
économiques ou sociales et améliore le bien être collectif. La diversité des initiatives
entrepreneuriales participe à une adaptation plus fine de l’économie aux besoins de
la société en matière d’emploi, de santé, d’environnement ou encore de la lutte
contre les exclusions ou les inégalités sociales.Créateur de richesses, l’entrepreneur
est en effet un acteur de justice sociale dans ses efforts de réconciliation de
l’économique, du social et de l’environnemental. En plus il positionne son projet dans
une perspective plus généreuse23, plus altruiste procure un véritable élan vital au
projet et fonde l’engagement des parties prenantes, ses caractéristiques restent
toutefois dépendantes de l’environnement, au Maroc d’aujourd’hui on assiste à une
intensification extrême de la concurrence des firmes multinationales, à la
mondialisation, à la globalisation, et à un degré d’incertitude avec un rythme de
changement environnemental inéluctable. Placé dans ce contexte les entrepreneurs
marocains, principaux acteurs de la dynamique territoriale sont amenés à relever
plusieurs challenges mais aussi à saisir les opportunités qui émanent de ce nouvel
environnement24.
L’entrepreneuriat est avant tout un choix stratégique, plutôt une obligation il est
un projet de société dans la mesure de sa contribution à son développement
économique et social Aujourd’hui, au Maroc il apparaît nécessaire de promouvoir de
manière pédagogique et coordonnée la culture de l’apprentissage entrepreneurial et
cela en favorisant l’émergence de nouvelles générations d’entrepreneurs animés par
la passion d’entreprendre et motivés par une culture d’innovation ainsi que le
développement et la valorisation de la culture entrepreneuriale et de toutes aptitudes
22
- Driss GUERRAOUI, L’élite économique marocaine, Etude sur la nouvelle génération d’entrepreneur, Edition
L’harmattan 2009
23
- Driss FERHANE, Vers une francophonie entreprenariale Colloque international, 3 et 4 Mars 2008
24
- Michel Coster, Entreprenariat , Edition Pearson, Education , France. Août 2008
24
de responsabilité et de créativité et par le développement de toute ambition
personnelle et collective.
25
- Exposé sous le thème : « l’entreprenariat social au Maroc » encadré par Mme Noufissa El Moujaddidi
préparé par Nezha AMARA et Zahra RAMADAN
25
Québec, sont des pays où la démocratie est solidement implantée etvécue de façon
dynamique, dans ce cadre les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont le
fruit des différentes recommandations qui découlent de la conférence des Nations
Unies, tenues à New York, en septembre 2000. Au nombre de huit, ces objectifs sont
proclamés à travers la déclaration du millénaire des nations unies adoptés par 191
pays dont 147 étaient représentés par leur chef d’Etat ou gouvernement 26.À mi-
parcours de l’échéance de 2015, le bilan des objectifs du Millénaire pourle
développement s’avère inégal en matière de développement. Bien que bon nombre
de pays endéveloppement soient en bonne voie d’atteindre certains des objectifs, il
subsiste defortes disparités entre pays au niveau national. Si les tendances actuelles
sepoursuivent, il est probable qu’aucun pays africain ne réalisera tous les
objectifs.Dans les pays à revenu intermédiaire, qui ont progressé leplus vite dans la
réalisation des objectifs, la persistance dedisparités signifie que des millions de
personnes vivent encore dans la misère.
26
- Rapport sur les objectifs du Millénaire pour le développement, Le rapport est coordonné et publié par la
Division des statistiques du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. 2005-2015
26
La réalisation desobjectifs représente un enjeu mondial qui requiert la
collaboration de toutes lesnations à l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie
commune pour assurer undéveloppement économique et social durable qui profite à
tous.
Ceci montre les limites d’une politique d’assistance administrative, qui éclaire
l’approche novatrice des nouvelles institutions du gouvernement dans leur politique
de restructuration et de dynamisation de ces acteurs. Aujourd’hui et malgré le
foisonnement d’écrits sur le secteur associatif marocain, la multiplicité de ses
intervenants, la diversité de ses actions, les logiques en œuvre dans ses relations
avec ses partenaires etc, il est quasi impossible de trouver des données chiffrées
officielles, sur sa taille, sa dimension et sa répartition géographique, les domaines
investis, les ressources effectives publiques et privées, internes et internationales
qu’il arrive à mobiliser, son impact sur la réduction de la pauvreté et la création des
richesses . Dans ce contexte le gouvernement à travers le Ministère délégué auprès
du premier ministre chargée des affaires générales et de la gouvernance 28a élaboré
une stratégie gouvernementale visant une meilleure implication des différents
acteurs régionaux et locaux, en particulier, les collectivités locales (régions,
provinces et communes) et les diverses composantes de la société civile dont les
coopératives et les associations de développement, ainsi l’élaboration et la mise en
27
- www.pnud.org.ma, le PNUD au Maroc travaille actuellement avec les équipes de pays des Nations Unies afin
de soutenir le Gouvernement marocain dans son effort à éliminer les obstacles qui s'opposent à la réalisation des
OMD et à créer un développement porteur de gains à long terme.
28
- www.Ministère des affaires générales et de la gouvernnace.gov.ma
27
œuvre des programmes de développement, de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
et de création de l’emploi et des richesses. Les objectifs liés à cette stratégie
s’articulent autour des axes suivants : Approfondir la connaissance du secteur
coopératif et associatif au Maroc aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif ; à
travers la projection des 3 projets de lois relatives aux coopératives, projet loi sur le
commerce équitable, et le projet loi sur l’économie sociale. L’appui aux coopératives
à travers le Programme d’accompagnement Mourafaka et les programmes
écologiques dont l’objectif est la contribution à l’élimination des sacs en plastique,
mise en place d’un système d’information géographique de l’économie sociale
intégrant toutes les régions du royaume, et la mise en place de l’observatoire
national. Assurer le partenariat avec les organismes publics : notamment les
agences de développement, l’entraide nationale, l’office national des aéroports, office
de commercialisation et d’exportation, ainsi qu’avec le secteur privé à savoir les
grandes surfaces Aswak salam, Marjane, label vie pour la commercialisation des
produits de l’économie sociale et solidaire, ainsi la commercialisation se fait
également à travers des salons nationaux, régionaux , les marchés itinérants, les
magazins solidaires et équitables.
-Profiter des expériences vécues par certains pays étrangers tels que la
France, le Canada, l’Espagne, l’Italie et la Turquie, à travers une démarche
comparative.
28
de démocratisation de la société marocaine puisqu’elle permet à la communauté et à
ses membres de prendre en main une partie de leurs conditions de vie et de mieux
contrôler leur avenir. Elle représente, pour les personnes qui y participent une
expérience démocratique directe au sein de leur organisme et de leur communauté,
elle favorise une citoyenneté active. L’économie solidaire permet de satisfaire de
nombreux besoins sociaux, économiques et politiques, tout en engendrant une
activité économique réelle qui contribue à la lutte contre l’exclusion. Elle fait partie
intégrante du développement de la société. Comme le sont aussi le secteur privé à
but lucratif et le secteur étatique, ces trois secteurs entretiennent entre eux des liens
nombreux et dynamiques.
29
la lutte contre la pauvreté, devenue l’une des préoccupations majeures des pouvoirs
publics dans la perspective de la stabilité et de la paix sociale notamment devant la
montée des courants intégristes qui recrutent dans les milieux les plus défavorisés.
Les efforts menés en faveur du développement de l’économie sociale au Maroc ont
pour but de réorganiser les solidarités sociales par l’investissement permanent dans
les dimensions du développement humain, à savoir le capital humain et social.
30
- Http://against-poverty.over-blog.com/article-developpement-humain, janvier 2010
31
- :« Expérience du Maroc en matière de lutte contre la pauvreté, Forces, limites et options stratégiques « Par
Lahcen ACHY Economiste principal, centre Carnegie du moyen orient Septembre 2010
30
La présente recherche se veut une investigation sur la tendance prédominante
de l’évolution de la nouvelle économie et sa consolidation dans la société en tant que
pole d’utilité sociale et secteur émergent, car elle apporte une réponse adaptée aux
nouveaux défis de l’économie nationale et de la société marocaine.Ces défis
nourrissent l’intérêt croissant pour le rôle que peut jouer la dite économie dans la
société du bien-être. En s’articulant aux dimensions humaines du développement,
elle implique des comportements solidaires dans un objectif de développement
humain durable. Au Maroc, ce but est entravé par l’environnement institutionnel des
entreprises de l’économie sociale, qui reste encore complexe de par la multiplicité
des institutions dont les missions se chevauchent, que par le manque de
coordination et l’absence d’intégration de leurs différents programmes.En effet,
réglementation, restructura0tion et nouvelle communication autour du secteur
conditionnent les effets positifs de l’économie sociale.
32
- Foire internationale sous le thème : «Promouvoir l’encadrement et le financement des organismes de
l’économie sociale». Organisée par le ministère des Affaires économiques et générales, manifestation a tenu,
plus de 200.000 visiteurs, s’inscrit dans la droite ligne de «la stratégie de promotion de l’économie sociale et
solidaire lancée par le gouvernement conformément aux objectifs et enjeux de l’Initiative nationale de
développement humain».
33
- Premier forum de l’économie sociale et solidaire dans le sud du royaume région Laayoune-boujdour-sakia el
hamra 2011.
31
commerce équitable, la création d’activités génératrices de revenus, la lutte contre
l’exclusion et la précarité…afin de sensibiliser les différents publics à intégrer l’équité
dans les activités de production, de consommation et de distribution.
34
- « Dynamique régional et développement territorial » thèse de doctorat en urbanisme par Rachid El Ansari,
Docteur en urbanisme, communication du colloque international Mai 2009 ,(P :5)
32
A titre d’exemple le secteur coopératif nécessite un mouvement dynamique et
performant permettant l’émergence de coopératives horizontales qui répondent à la
complémentarité et à l’articulation.La volonté de l’Etat pour promouvoir et structurer
le secteur au Maroc, se matérialise par la création du Département de l’économie
sociale comme partie intégrante d’une entité ministérielle, rattachée actuellement au
Ministère Déléguée auprès du premier Ministre chargée des Affaires générales et de
la gouvernance, afin d’élaborer des programmes de développement, de favoriser
toutes les formes d’organisation des secteurs concernés à travers différents types de
réseaux afin de fédérer et de mutualiser leurs moyens en vue d’améliorer leur
compétitivité et d’assurer leur pérennité, promouvoir l’animation, le suivi et
l’évaluation de l’action des partenaires intervenant dans la promotion du secteur de
l’économie sociale et enfin la préparation des études de portée générale relative aux
domaines d’activité de l’économie sociale.Dans ce cadre, la régionalisation avancée
a été consacrée dans le texte de la nouvelle constitution, adoptée par une large
majorité de la population marocaine le 1erjuillet 2011 Décentralisation,
déconcentration sont autant de processus d’organisation territoriale que le Maroc
s’est investi, depuis le début des années 1990, à mettre en œuvre35.
35
- La Commission Consultative sur la Régionalisation (CCR), instituée par le roi Mohammed VI le 3 janvier 2010,
a présenté ses propositions sur la nouvelle configuration territoriale du royaume. En effet, ce sont ces
propositions qui constitueraient le socle de l’organisation administrative et territoriale à venir au Maroc. Mars 2011
« Régionalisation avancée : levier de développement de l’économie sociale .
33
politique nationale foncière et à adopter, au niveau local, les mêmes mécanismes de
gestion de patrimoine définis et suivis par l’Etat au niveau national. La régionalisation
avancée envisagée au Maroc repose sur une nouvelle philosophie dont l’objectif
principal est d’asseoir les bases d’une véritable territorialisation équilibrée du
développement socio-économique. Si la nouvelle configuration territoriale laisse au
pouvoir central ses prérogatives régaliennes, il n’en demeure pas moins vrai que les
autorités locales, qui seront issues du suffrage universel direct, bénéficieront de
larges compétences,notamment en ce qui concerne les pouvoirs décisionnels et
exécutifs. Ainsi, il convient de préciser qu’avec ce grand chantier de réforme
territoriale,les futurs responsables des régions auront une large marge de manœuvre
pour faire preuve de créativité en vue d’assurer à leurs régions la plus grande
attractivité des capitaux.Surtout que les régions seront habilitées à définir et à
élaborer leurs propres programmes d’action et d’équipement en vue de promouvoir
les investissements. En collaboration avec l’administration centrale et les autres
collectivités locales, les conseils régionaux devraient renforcer l’attractivité de la
région en matière d’investissements à travers, notamment, la réalisation des travaux
d’infrastructures et d’équipements nécessaires pour l’implantation des unités de
production sur leurs territoires, dans un cadre de transparence et de bonne
gouvernance.
Sur un autre registre, si les auteurs du projet sur la régionalisation avancée ont
appelé les régions à se concentrer sur leurs missions de base qui consistent en
l’élaboration et le suivi des projets qu’elles mettent en place, il n’en demeure pas
moins qu’ils ont préconisé une externalisation de la gestion des services locaux.
Autrement dit, il s’agit d’adopter la technique de la gestion déléguée de certains
services publics. Ladite technique constitue, selon le rapport de la CCR, un
instrument à même de renforcer les capacités de gestion des régions en matière de
développement socioéconomique. Cette modalité de gestion des services publics
permettra non seulement d’éviter les éventuels dysfonctionnements mais d’atteindre
une optimisation de l’allocation des ressources octroyées par l’Etat.
34
deréduire lesdisparités entre les régions. Il ne s’agit pas d’un programme
d’assistanat mais d’un programme permettant aux régions de faire face à leur déficit.
36
- Extrait du résumé du rapport sur la régionalisation avancée au Maroc, découpage administratif, composition
du conseil régional (p :3-4)
35
gestion locale. Celui-ci pourra ainsi saisir le juge. Pour l’heure, cette disposition n’est
toujours pas entrée en vigueur. La région comme échelon de la démocratie,
s’ajoutela région comme intégrateur des politiques de développement. En effet le
projet de régionalisation avancée37est également destiné à favoriser un
développement intégré et durable en matière économique, sociale, culturelle et
environnementale. Et humain, l’importance accordée à la région réside dans la
volonté d’en faire un échelon capable d’assurer une meilleure coordination entre les
autres collectivités territoriales et une meilleure harmonie entre les politiques de
développement de ces dernières.
37
- Régionalisation avancée et développement social intégré « Pour une gouvernance régional efficiente par une
approche partenariale », écrit par Oualalou Abdelhafid : Président du forum euro-méditerranéen de l’institut
marocain des relations internationales . Journal Al bayane 2011
36
QUESTIONS DE RECHERCHE .
Comme cela a été le cas dans plusieurs pays, la mise en œuvre de l’économie
sociale au Maroc devrait contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté et
l’exclusion, à la création d’emploi mais aussi à la promotion du secteur informel qui
constitue une part importante mais invisible de notre tissu productif, sous cet angle
qui parait essentiel et au moment ou le Maroc se prépare à l’entrée en vigueur de
l’accord de libre échange avec l’union européenne, afin d’intégrer cette économie
dans les politiques de coopération euro méditerranéen, il devient nécessaire voir
urgent de mobiliser l’ensemble des potentialités de notre pays afin de permettre à
toutes les capacités de s’exprimer et de prendre part aux effort de développement.
Ces perspectives s’inscrivent également dans le cadre des objectifs et des cibles du
millénaire pour le développement tels qu’ils ont été définis et adopté par les Etats
membres des Nations Unies.
37
l’exclusion sociale , la Maroc n’ a pas réussi à enclencher à coté de l’état et de
la société civile une dynamique intégratrice et mobilisatrice des acteurs
politiques et syndicaux ainsi que des élites économiques et administratives
dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ?
Ces questions interpellent également tous les acteurs de la société marocaine et les
invitent à agir dans le sens d’une refonte de l’approche et de la gouvernance des
politiques sociales.Cette refonte s’avère nécessaire pour plusieurs raisons. D’abord
parce que les déficits sociaux sont encore importants malgré les efforts consentis par
la collectivité nationale, ensuite parce que la demande sociale déjà importante,
diversifiée et exigeante continue de croître exerçant une pression constante sur les
grands équilibres économiques et financiers tout en déstabilisant les réseaux de
solidarité traditionnels et enfin parce que les pouvoirs publics sont devant une
incapacité objective d’assurer à une échelle centralisée le financement simultanée de
tous les déficits sociaux accumulés.
38
de développement social engagés et l’absence effective des procédures
d’évaluation, de contrôle et suivi .
Hypothèses à vérifier :
-les administrations qui encadrent les coopératives ont vraiment les moyens
suffisants et font de leur mieux pour l’expansion du mouvement coopératif
-Les Coopératives objet de l’étude sont régies par une ou plusieurs lois
adéquates, qu’elles respectent et qui leur permettent de s’épanouir.
39
Méthodologie de travail :
40
L’approche méthodologique s’avèrera une approche participative avec une
démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs locaux concernés par la
question de développement de l’économie sociale et solidaire.
Des entretiens ciblés ont été effectués dans le cadre de l’étude (wilaya,
Agences de développement, Ministère des affaires générales et de la gouvernance,
les bureaux d’études notamment Masnaoui Management consulting, Ucotra et khibra
Mahalia chargé de l’étude du tissu associatif et coopératif dans différentes régions.
éme
Ainsi, nous avons effectué un questionnaire lors de la 3 édition du salon
national de l’économie sociale et solidaire organisé sous le patronage du chef de
l’état à Casablanca, par le MAGG à partir de l’année 2008, il présente un événement
spécifique, car il assure la continuité des salons nationaux et régionaux, il traduit et
concrétise la stratégie nationale de la promotion de l’économie sociale ainsi la
réalisation de la convergence des stratégies en parallèle avec les objectifs de
l’initiative nationale de développement humain, en cette occasion nous avons
procédé à l’évaluation des résultats de la manifestation à travers une étude sur
terrain basée sur la distribution des questionnaires sur les participants au salon :les
uns concernent les coopératives et associations exposantes en les considérant la
population commercialisant les produits et services de l’économie sociale et solidaire
afin de promouvoir le commerce de proximité , et les autres concernent les visiteurs
en les considérant la population cible en tant une force acheteuse des produits et
services de l’économie solidaire. (Voir les deux modèles de l’enquête en annexe) .
De ce fait, la présente thèse sera agencée en deux parties :La première donnera une
image du secteur coopératif et associatif marocain et du contexte dans lequel il
évolue. Elle donnera, une idée sur le droit juridique régissant les acteurs de
l’économie sociale, leurs poids économique en terme de ressources générées,
emplois créés, ressources mobilisées, etc.…) les institutions, et la fiscalisation.
Quand à la deuxième partie se penchera, de traiter les défaillances du secteur, le
rôle du gouvernement pour l’orientation et la redynamisation de la dite économie tout
en se référant sur de nouvelles lois, programmes de développement locaux et
régionaux, INDH à travers les stratégies sectorielles ainsi l’appui sur quelques
expériences étrangères.
41
L’ intérêt du sujet :
42
analyser sa doctrine juridique, ses institutions, et évaluer son impact sur l’être
humain.
43
LE CADRE JURIDIQUE
ET INSTITUTIONNEL
DE L' ECONOMIE SOCIALE AU MAROC
PREMIERE
PARTIE:
44
Depuis quelques années, un peu partout dans le monde, et au moment où les
mutations politique, économique et social imposent à la société la recherche d’un
dépassement des limites rencontrées par les secteurs privé et public, de
nombreuses expériences pour faire de l’économie autrement se développent dans
tous les pays. Ces expériences se caractérisent par la volonté de concilier initiative
et solidarité, peuvent être regroupées sous des vocables divers : économie solidaire,
volontaire, communautaire tiers secteur38 En plus, l’économie solidaire peut être
définie par les valeurs sur lesquelles elle se base la citoyenneté et la solidarité.
L’originalité de l’économie solidaire est d’apporter des réponses précises et
concrètes aux difficultés de liaison entre des actions locales et la possibilité d’une
large démocratisation de l’économie. Elle s’est en effet progressivement définie à
partir de pratiques qui ont émergé au sein d’actions individuelles et collectives puis
se sont confrontées à la réalité du terrain.Ce sont à la fois :des habitants, usagers ou
professionnels prenant en charge la conception des services qu’ils estiment
nécessaires, des entrepreneurs voulant contribuer à l’intégration par l’économique
des populations en difficulté, des consommateurs qui s’organisent pour vérifier la
qualité des produits qu’ils achètent, des épargnants utilisant différemment leur
argent...la diversité des démarches explique que les actions dans une perspective
d’économie solidaire ne se laissent pas enfermer dans un statut juridique. Par contre
leur actualité se révèle des différents contextes au Nord (recomposition et
renouvellement associatifs dans l’ensemble de l’Europe, nouvelles coopératives de
solidarité sociale, développement économique solidaire dans les pays anglo-saxons,
groupes d’auto-assistance en Allemagne), et au Sud (structuration d’un mouvement
parti de l’économie souterraine de survie pour aboutir à des organisations
38
- Economie sociale et solidaire un système et des principes en regain d’intérêt, Revue marocaine des
coopérative n°1 Directeur Abdelkader Alami (P :61)
45
économiques génératrices de statuts et revenus stables que ce soit en Afrique, en
Asie ou en Amérique Latine)39.
39
- L'Observatoire Régional de l'Economie Sociale et Solidaire : mesurer le poids de l'économie sociale et
solidaire en région du nord pas- de –Calais. 2011
46
sociale40.Qu’il s’agisse « des entreprises communautaires »41 au Royaume- Uni et au
canada, « Des sociétés d’emploi et de qualification » en Allemagne, « des
entreprises de formation par le travail « en Belgique, des « régies de quartier »
françaises ou des « coopératives sociales » en Italie42, en Suède au Royaume-Uni
ou au Canada , ces expériences récentes de l’économie sociale au Nord sont le
produit d’une rencontre de l’association et de la coopération , la politique sociale est
plus ou moins proche selon les cas des composantes « historiques » de l’économie
sociale car elle dispose pour l’essentiel des mêmes grands traits distinctifs
parrapport à l’entreprise privée des finalités qui ne sont pas de servir les intérêts de
détenteurs de capitaux mais de remplir des fonctions sociales, au sens ou l’activité
vise à assurer conjointement et explicitement viabilité économique et utilité
sociale.des acteurs qui s’associent pour créer des entreprises qui répondent aux
besoins de base d’un groupe ou d’une collectivité locale, des structures et des règles
orientées vers la participation démocratique et qui ne répartissent pas le pouvoir en
fonction du capital détenu, des activités collectives de caractère entrepreneurial au
sens ou la production de biens ou de services se développe sur les marchés à partir
d’un travail de coopération entre associés d’une même entreprise. Tel est le sens
premier et fondamental attribué à l’économie sociale et solidaire aujourd’hui ,
plusieurs variantes de cette définition de base sont possibles les unes insistant plus
sur la dynamique organisationnelle et sur le modèle coopératif, d’autres sur la
dimension politique et de transformation sociale par des pratiques solidaires liées au
développement de différents services de proximité, d’autres encore sur sa
contribution économique et socio-institutionnelle ou sa contribution socioéconomique
au développement.
Il est aussi permis, dans un deuxième temps, de pousser un peu plus loin la
réflexion sur l’économie sociale dans les pays du Sud étant un développement dans
le creuset de l’économie populaire.Au cours des dernières décennies, avec
40
-l’Observatoire en économie sociale et en développement régional. Qu’est-ce que l’économie sociale? Synthèse
introductive Par Louis Favreau est sociologue et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement
des collectivités (CRDC) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il est chercheur au Centre de recherche
sur les innovations sociales dans l’économie, les entreprises et les syndicats (CRISES) et au Centre de
recherche sur le développement territorial (CRDT).Mars 2005
41
- Conceptualisation de l’économie sociale à partir de l’expérience des pays du Nord : Par louis Favreau, lipietz
1996 et laville 1994 .
42
Dès les années 60 ont lieu en Italie des expériences d’utilisation de la forme coopérative pour des activités de
solidarité dans le domaine des services aux personnes. Mais c’est au cours des années 70 que le phénomène
prendra son essor, avant d’exploser dans les années 80 et de se consolider dans les années 90. Par Enzo
Pezzini conférence sur les coopératives en Italie Alternatives économique Poche 22 janvier 2006.
47
l’aggravation de la crise économique et la mise en œuvre des réformes économiques
des programmes d’ajustement structurel dans la plupart des pays d’Afrique,
d’Amérique latine et d’Asie, les phénomènes de pauvreté et d’exclusion sociale ont
pris une ampleur considérable43.
La marge de manœuvre des Etats des pays du sud dans leur fonction de
redistribution a été réduite à sa plus faible expression. Les populations de ces pays
se sont ainsi retrouvées plus que jamais contraintes de développer elles-mêmes de
nouvelles formes de solidarité et d’entraide, économiques et sociales tout à la fois,
afin de résoudre les problèmes les plus cruciaux auxquels elles étaient confrontées.
D’où la raison pour laquelle depuis plus ou moins deux décennies, nous assistons à
un véritable foisonnement d’organisations économiques populaires dans le sillage
des mouvements paysans et ouvriers, des mouvements de développement local et
communautaire, souvent dans le creuset des activités de l’économie dite informelle.
Ces organisations sont dites populaires parce qu’elles sont réalisées par les
populations elles mêmes indépendamment des aides extérieurs notamment les
ONG, gouvernements nationaux, coopération internationale.
48
des pays du Nord.Dans cette mouvance générale d’une économie populaire en
pleine expansion que les mouvements sociaux ont commencé à occuper un espace
d’innovation sociale au cœur de cette crise, en matière de développement. Toutes
ces pratiques, malgré la diversité des situations, se retrouvent autour de
caractéristiques communes : elles mettent l’entraide mutuelle et la réciprocité au
cœur de l’action économique : des personnes s’associent librement pour mener en
commun des actions qui contribuent à la création d’activités économiques et
d’emplois tout en renforçant la cohésion sociale par de nouveaux rapports sociaux
de solidarité. La volonté individuelle et collective d’entreprendre dont font preuve les
acteurs qui s’y impliquent ne peut pas s’expliquer par le seul intérêt matériel. Le
risque pris par les entrepreneurs s’explique par l’existence d’un projet partagé visant
à démocratiser l’économie. Ces expériences s’organisent dans une dynamique
citoyenne en favorisant la mise en place d’espaces publics de proximité", cela veut
dire au juste des lieux permettant aux personnes de prendre la parole, de débattre,
de décider, d’élaborer et de mettre en œuvre des projets économiques adaptés aux
contextes dans lesquels ils émergent. En cela, elles trouvent un large écho auprès
de réseaux de la société civile qui, par leur engagement, contribuent aussi, tant à la
production de biens et de services qu’à l’approfondissement de la démocratie 44.
Au Maroc, comme dans les autres pays du monde, les pratiques de l’économie
solidaire ont des racines plus profondes dans la tradition économique et sociale
connue à travers la longue histoire sociale et religieuse des pays. Toutefois, le
concept d’économie solidaire est considéré comme une nouvelle mouvance du
concept de l’économie sociale, ce dernier est considéré à son tour comme « le frère
ainé » de l’économie solidaire. Les questions se posent à ce propos : A quel point
peut on parler de l’existence d’une économie solidaire ? Quels sont ses origines ?
Quels sont ses objectifs ? Quelle évolution a connu ses acteurs ? En parallèle avec
l’évolution géopolitique décrite au cours de la même période un nouveau concept de
développement s’est inscrit en rupture par rapport aux opposition des théories
classiques du développement (capital physique vers le capital humain) fondé sur une
approche humaniste, et intègre des orientations, des objectifs des politiques et des
mesures visant l’épanouissement global et durable de l’être humain, ce qui suppose
44
Castel, Odile. La dynamique institutionnelle de l'économie populaire solidaire dans les pays duSud.Chaire de
recherche du Canada en développement des collectivités, Série Comparaisons internationales, no.4, Université
du Québec en Outaouais, pages : 21 Année 2003.
49
une bonne gouvernance des affaires publiques et une meilleure intégration des
initiatives de développement socio-économiques opérées par les différents
partenaires :Etat, collectivités locales, secteur privé, société civile. Le concept de
développement humain est devenu un élément clé des politiques d’investissement
dans le capital humain.L’étude de l’évolution historique de l’économie sociale et
solidaire permet de distinguer deux périodes différentes avant la colonisation et
pendant l’ère coloniale.
CHAPITRE I :
Du point de vue religieux, il est dit dans le Coran des versets « soyez
solidaires » Aidez vos proches, les pauvres, les nécessiteux. « Donnez la Zakat et
Lachour ». Pour la Zakat, les riches aident les pauvres au mois de Achoura selon
des critères déterminé par la religion musulmane et qui se basent sur le gain ou la
fortune de chacun. La base de la dite fortune se fait soit en argent, soit sur le nombre
45
l’économie solidaire au Maroc : histoire et évolution, par Hachmi BENTAHAR et yahya YAHYAOUI Professeur
d’enseignement supérieur à la faculté des SJES d’Oujda « Origine et pratiques de l’économie solidaire au Maroc,
extrait de la revue marocaine des coopératives édition 2011.(P :65)
50
de bêtes (ovins, bovins, dromadaires), soit sur la quantité récoltée en blé, orge ou
mais.
Du point de vue social, la Touiza est souvent pratiquée à la campagne, elle est
employée aussi pour les constructions de moissons, bergeries, creusement de puits,
elle est utilisée notamment par les gens qui n’ont pas de moyens financiers pour faire
face aux frais de main d’œuvre.
La Touiza46 est aussi utilisée pour le bien, sans contrepartie, au bénéfice des
nécessiteux. Cette forme de solidarité était aussi ordonnée par les caïds et chefs de
tribus pour l’aménagement de pistes, la construction de canaux d’irrigation pour le
partage de l’eau dans les terres irriguées. A cet effet, une collecte était faite par les
gens aisés pour l’achat de matériaux, pour le bien collectif. Grâce à cela,
l’infrastructure économique voit le jour et permet un certain développement. La
campagne a été délaissée avant l’indépendance du Maroc. Dans les familles aisées,
on vient en aide aux proches pour leur entretien, pour les nécessiteux pour les
mariages, funérailles ou toute autre occasion. Dans les familles, les plus âgés et
ceux qui travaillent hébergent leurs frères et sœurs, soit jeunes, soit en chômage, ou
les deux, dans une famille marocaine quand le père décède, ou qu’il touche un
revenu insuffisant pour faire face aux besoins de sa famille, l’aîné de ses enfants
travaille et prend en charge toute la famille, il se sacrifie pour elle, surtout pour
permettre à ses frères et sœurs de poursuivre leurs études.Grâce à cette solidarité
que les gens survivent. Les formes de solidarité au Maroc sont nombreuses et
essentielles dans les relations humaines, Outre la Touiza, il existe d’autres
associations autochtones comme la « Jemaa », « Agadir » « la Moucharaka » ou
encore « la Mouzara^a » qui étaient fondés sur la loi islamique ou les coutumes
berbères. Ces associations bénéficiaient au niveau du financement, de donations
privées ou de fondations religieuses dans les zones urbaines et rurales. Face à la
détérioration continue du pouvoir d’achat d’un certain nombre de groupes sociaux,
l’entraide familiale demeure assez vivace. sous la pression d’une conjoncture socio-
économique défavorable, les familles pauvres cherchent une solidarité active pour
satisfaire leurs besoins spécifiques. Elles développent en conséquences des
46
- La tradition Touiza ancrée dans la pratique solidaire du Maroc a été lancée en 1957 par le père de la Nation,
feu S.M. Mohammed V.
51
stratégies de subsistances qui leurs permettent de faire face aux conditions
auxquelles elles sont soumises.
Sur le plan des activités génératrices de revenus, la précarité qui caractérise les
conditions de vie des familles pauvres fait en sorte que ces dernières mobilisent tous
les membres partageant l’espace commun afin de multiplier les sources de revenu,
aussi irrégulières et dérisoires soient-elles. Le travail de tous devient partie
intégrante d’une stratégie familiale de survie, lui permettant d’acquérir une certaine
autonomie financière, et de satisfaire les besoins fondamentaux. Cette mobilisation
générale de la force de travail est d’autant plus possible que la législation en matière
d’emploi est défaillante, il n’y a pas en effet, de contrôle du marché de travail, celui-ci
faisant encore largement appel aux enfants. L’aide de réseaux familial pour l’accès
au logement apparut également indispensable. Elle peut prendre trois formes
essentielles: accueil, hébergement et cohabitation familiale, soutien matériel, formes
qui sont parfois complémentaires mais dont l’importance varie selon la famille par la
solidarité qu’il procure, le réseau familial constitue une ressource souple, adapté à la
demande et qui intervient rapidement tout en permettant d’offrir une aide à long
termes à ses membres. Sa présence active constitue un gage et une garantie de
sécurité, d’assurance et de stabilité.
47
- Le réseau familial de solidarité : modèle marocain de l’économie sociale extrait du rapport général sur le
développement humain 2005-2006.
52
différents sports ont vu le jour dans toutes les grandes villes marocaines notamment:
Tanger, Casablanca, Rabat ; Fès, et Marrakech.
Cette étape peut être classée comme une étape classique du mouvement
coopératif marocain.
Une autre étape qu’on peut nommer l’étape moderne, est caractérisée par deux
grands événements :la restructuration du BDCO et sa transformation en office en
1975 et la promulgation de la loi 24-83 en 1983.
Ces deux événements sont considérés comme des actes qui traduisent l’intérêt
accordé par les pouvoirs publics aux coopératives, en tant qu’instruments d e
développement local, de part leurs rôles et leurs objectifs économiques, sociaux et
éducatifs.les institutions coopératives se sont imposées en tant qu’organismes aptes
et efficaces, pour jouer un rôle pertinent dans la sécurité alimentaire(coopérative
agricole marocaine, l’autosuffisance alimentaire..
48
- Yahya YAHAYAOUI et Hachmi BENTAHAR, revue marocaine des coopératives (P : 66-67) édition ODECO
« Evolution historique de l’économie sociale et solidaire au Maroc » Directeur de la « Revue marocaine d'audit et
de développement » REMA. Année 2003
53
-Une nouvelle période de contrainte : 1973 – 1984 :
Parmi les changements importants qui sont survenus au Maroc et qui ont
contribué à l'émergence des associations, principales composantes de la société
civile, la crise financière du milieu des années 80 et le programme d'ajustement
structurel lancé par le gouvernement en 1983, en entraînant un déclin du niveau de
vie de large couche de la population marocaine.
Actuellement, conscientes que l'Etat seul ne peut pas tout faire, les
associations ont opté et choisi de s'attaquer à la résolution de ces problèmes. Tout
en gardant un plus grand degré d'autonomie afin de sauvegarder une certaine
légitimité vis-à-vis de la population qu'elles représentent et garantissent une plus
grande efficacité.
49
- ONG: ce terme désigne des organisations qui ne relèvent pas directement ou structurellement d'un
gouvernement. Elles doivent être sans but lucratif. Le Conseil économique et social de l'Organisation des Nations
unies en donne la définition suivante: «Sera considérée comme organisation gouvernementale toute organisation
dont la constitution ne résulte pas d'un accord intergouvernemental y compris les organisations qui acceptent des
membres désignés par les autorités gouvernementales, pourvu que de tels membres ne nuisent pas à la libre
expression des organisations.»
54
Les activités des deux générations d'ONG différent également dans leur contenu. La
première génération cherche à s'engager dans des activités caritatives et étroitement
concentrées sur le culturel et le social. La seconde s'engage normalement dans un
nouveau type d'activité, tel que le développement communautaire, la santé, la
protection de l'environnement, la promotion des petites et moyennes entreprises …
Ensemble, elles constituent un secteur dynamique capable d'améliorer la vie du
citoyen marocain et d'accélérer le rythme du développement du pays.
L’économie sociale au Maroc, trouve ses racines dans les pratiques ancestrales
et coutumières en matière de gestion collective de la chose publique locale. Au
Maroc, ces pratiques sont riches d’enseignement mais leur consignation écrite n’est
pas souvent faite. Elle se considère un univers où cohabitent toutes les formes
sociologiques de coopération et d’entraide entre les membres de la société.
Certaines de ces formes sont écrites, légiférées et officialisées d’autres par contre
restent locales, informelles, orales et se transmettent par traditions.
55
permet d’employer le plus de personnes et de créer le plus de valeur ajoutée pour la
communauté locale50.
Cheikh
Pouvoir
Pouvoir administratif
économique et
sociologique
Président de la commune
communecommuner
Caid
Pouvoir
Fkih religieux
La répartition du pouvoir en zone rurale, semble alors se répartir entre les trois
groupes suivants :
50
- Les organisations coutumières de l’économie sociale, EDESA « Etudes démographiques, économiques, et
statistiques appliquées »rapport final, Département de l’artisanat et de l’économie sociale. Les organisations
coutumières sont une source d’inspiration pour enrichir les pratiques de l’économie sociale au Maroc au niveau
local. Il s’avère que l’organisation sociale de la population marocaine dans différentes régions du royaume montre
une forte démarcation de la vie en milieu rural par rapport à l’urbain. (P :55-56)
51
- Les organisations coutumières de l’économie sociale, EDESA « Etudes démographiques, économiques, et
statistiques appliquées »rapport final, Département de l’artisanat et de l’économie sociale (P :58)
56
3-Le groupe du Fkih : comprend les talebs, les adouls et les guérisseurs
traditionnels. Toutefois, au sein des communautés traditionnelles, le pouvoir
sociologique semble de plus en plus se répartir entre deux composantes de plus en
plus actives et présentes dans le façonnage du paysage de L’économie sociale au
Maroc. Il s’agit des jeunes et des femmes.
52
- Les terres collectives du Maroc dans de la première période du protectorat (1912-1930) par Négib Bouderbala
(P 145,146).
53
- Etude sur le statut juridique des terres collectives au Maroc et les institutions coutumières et locales dans le
versant Sud au haut atlas par Mohamed El Alaoui Enseignant chercheur à l’école nationale d’Agriculture de
Méknés Année 2002.
54
- Extrait du portail de la société civile au Magrheb Joussour 2011.
57
Avant de traiter le cadre juridique, financier et fiscale des coopératives, il est
important de présenter un éclairage historique sur le mouvement coopératif au
Maroc.
55
- Annuaire statistique des coopératives et union des coopératives. Publication de l’Office de développement et
de la coopération Edition 2005.
58
Ces deux évènements sont considérés comme des actes qui traduisent l’intérêt
accordé par les pouvoirs publics aux coopératives, en tant qu’instruments de
développement local, de par leurs rôles et leurs objectifs économiques, sociaux et
éducatifs. Les institutions coopératives se sont imposées en tant qu’organismes
aptes et efficaces pour jouer un rôle pertinent dans la sécurité alimentaire,
l’autosuffisance alimentaire, et à la création de l’emploi
Dans le même cadre les pouvoirs publics expriment leur conviction du rôle
pertinent des coopératives dans la mobilisation de l’action solidaire et dans
56
- Mémoire de licence « Economie sociale : secteur associatif et mutualiste, 2000-2001, Faculté des science
juridiques, économiques et sociales. Méknès 2006
57
- Ahmed fathallah , fathahmed et Mustapha bouchfra , m.bouchfra@odco.gov.ma Revue marocaine des
coopératives N°1 (P : 11)
59
l’organisation des activités des populations autour des projets de développement, de
plusieurs façons.
Les coopératives ont franchi plusieurs étapes dans leur évolution historique.
Elles étaient placées sous le contrôle d’un office spécialement fondé pour
assurer la collecte, le stockage et la vente des céréales et légumineuses.
58
- Dahir du 15 janvier fixant le statut des caisses locales de crédit agricole mutuel
59
- Etape d’implantation des coopératives par les autorités du protectorat pour des raisons politiques
elles ont été implantées parmi les producteurs marocains et par les autorités du protectorat pour des raisons
politiques. 62 coopératives ont été fonctionnelles à la veille de l’Indépendance dont la majorité sont des
coopératives agricoles et artisanales, des coopératives céréalières et laitières dont certaines existent encore de
nos jours.
60
En 1938, l’apparition du dahir du 8 juin offre aux artisans marocains la
possibilité de créer des coopératives dont il a fixé un statut et ensuite le texte de
1939 pour les coopératives agricoles et artisanales60.
Les autres secteurs devaient attendre l’ère postcoloniale pour connaître des
textes de lois ou des décrets autorisant et organisant la constitution des
coopératives : il s’agit des banques populaires régionales (1961), le commerce en
détail (1963), la pêche artisanale et l’’habitat (1968) et la réforme agraire de (1966 et
1972).
Depuis 1956, l’Etat marocain indépendant utilisait les coopératives comme l’un
des instruments des réformes économiques et sociales engagées. Déclaré déjà les
différentes formations politiques et syndicales de l’époque.
60
- Dahir du 9 rebia II 1357(8 juin1938) autorisant la constitution des coopératives artisanales au Maroc.
61
agricoles La création de l’ODECO en 1962 pour appuyer les coopératives en terme
de formation; d’information ; de coordination…
Tous les textes, promulgués, soit dans la période coloniale ou post coloniale
présentaient un aspect restrictif, limitatif et défaillant à plusieurs niveaux car ils ne
permettaient pas la création de coopératives dans d’autres secteurs, ni la
structuration des activités au sein du même secteur, ni la précision des liens et des
rapports entre les différents intervenants administratifs et la coopérative. Autant de
limites pour voir émerger un mouvement coopératif intégré, cohérent et ouvert
capable de répondre aux attentes des différentes catégories de la société et plus
particulièrement à celles aux moyens très limités. Ayant pris conscience de ces
lacunes et ces limites, le législateur marocain a promulgué une loi cadre et organique
pour un secteur coopératif ouvert sur toutes les activités humaines et intégrant toutes
les catégories de la société. Il s’agit de la loi 24-83 fixant le statut général des
coopératives et les missions de l’ODECO promulguée en Octobre 1984 , malgré le
retard de sa mise en application elle a ouvert au secteur de large perspectives et lui
a offert une dynamique d’action , la dite loi a permis également au secteur de se
positionner au sein du tissu socio-économique du pays avec un nombre de création
en croissance soutenue, une percée remarquable des coopératives féminines
(12.5%) et l’émergence des coopératives de grande performance61.
Nous allons dans les limites des connaissances et des expériences vécues de
présenter les articles de la loi 24-83 ainsi les imperfections découvertes pendant une
quinzaine d’années de mise en pratique de la dite loi.
61
- Par Ahmed Meskine , 12 février 2008 , extrait du site internet www.jeunes du maroc.com
62
Le Maroc a opté depuis son indépendance pour le soutien du secteurcoopératif
et parié sur l'esprit coopératif fédérateur des efforts desproducteurs dans un cadre de
solidarité, en vue de moderniser et dedévelopper un ensemble d'activités
économiques, principalement l'agriculture,l'artisanat, l'habitat et autres secteurs
d'activités.Conscient du potentiel du secteur de l'économie sociale en matière
decréation d'emploi, le gouvernement a entrepris d'importantes mesures
dedéveloppement du secteur et de promotion de l'activité des coopératives.
Dansce cadre,le mouvement coopératif au Maroc est régi par les textes
juridiques suivants : La loi marocainen° 24- 83 du 5-10-1984 fixant le statut général
des coopératives et les missions de l’office de développement de la coopération, tel
qu’il a été modifiée par dahir portant loi n°1-93-166 du 22 rebia I 1414 (10sept
1993).La dite loi abroge toutes les anciennes dispositions relatives aux
coopératives62. Fixant, notamment, l'objet des coopératives visées, leur mode de
constitution, les obligations de leurs membres, leur mode de comptabilité et les
exonérations auxquelles elles ont droit.Les coopératives de la réforme agraire restent
régies par le dahir portant loi n°1-72-278 du 22 Dou Al keeda 1392 (29 décembre
1972) et les textes pris pour son application63.Egalement le dahir portant loi n° 1-73-
654 du 11 rabii II, relatif à l’office de développement de la coopération tel qu’il est
complété , quand au dahir portant loi n° 1-83-226 du 9 Moharram 1405 portant
promulgation de la loi 24-83 il fixe le statut général des coopératives et les missions
de l’office de développement de la coopération -Dahir portant loi n° 1-93-166 du 22
rabii I 1414 (10septembre 1993) . Le Décret n°2-91-454 du 5 rabii II 1414 (22
septembre 1993) pris pour l’application de la loi 24-83. Enfin l’arrêté des Ministères
de l’économie, des finances, et du tourisme n°441-01 du 2 Del hija 1421 (26février
2001) relatif au plan comptable applicable aux coopératives.
62
-Office du développement de la coopération, Maroc, (P : 38-43)
63
- Dahir portant loi no 1-72-278 du 29 décembre 1972 relatif aux coopératives agricoles d'attributaires de lots
domaniaux ou d'attributaires de lots constitués sur d'anciens immeubles collectifs.Bulletin officiel, 1973-09-26, no
3178, (p. 1634).
63
pour leur satisfaction exclusive, le produit ou le service dont elles ont besoin et pour
la faire fonctionner et la gérer en appliquant les principes fondamentaux dont le but
est d’améliorer la situation socio-économique de ses membres »64.Également des
personnes morales remplissant les conditions prévues par la loi qui peuvent devenir
membres d’une coopérative. En signalant que toute coopérative doit comprendre au
moins sept membres au moment de sa constitution que pendant toute sa vie.
La solidarité : les salariés qui supportent la plus grande part des responsabilités
quotidiennes n’ont qu’une faible part dans la répartition des résultats.
L’égalité : l’égalité entre les membres est un postulat fondamental sur lequel
repose la gestion de toute coopérative.
Selon le même article : »tout coopérateur, quelque soit le nombre de parts qu’il
possède, dispose de droits égaux et a, en conséquence, une voix dans les
assemblés générales de la coopérative ».
64
- Code juridique des coopératives et associations au Maroc Edition 2005(P :12).
65
-Ibidem P :13
64
L’article 4 de la loi n° 24- 83définit le statut juridique des coopératives (modifié
par l’article 1 du dahir portant loi n°1-93-166 du 10 septembre 1993-22 rebia I 1414)
ainsi :Les coopératives sont des personnes morales jouissant de la pleine capacité
juridique et de l’autonomie financière.
Elles sont régies, pour leur constitution, leur administration, leur fonctionnement
et leur dissolution, par les dispositions de la présente loi et des textes réglementaires
pris pour son application ainsi que par leurs statuts qui doivent être établis en
conformité avec la présente loi et ses textes d’application66 .
Ce même article stipule que les coopératives ne peuvent acquérir que les biens
meubles et immeubles nécessaires à leur objet.
66
- Ibidem (p :18)
65
Depuis les premières années de sa mise en application, certaines dispositions
de la loi 24-83 et de son texte d’application ont présenté des aspects lacunaires
d’ordre procédural qui ont été à l’origine de beaucoup de blocages et de problèmes
entre les membres et les dirigeants au sujet de l’évolution des coopératives.
67
- REMACCOP n°2 (P :8-9) Office de développement et de la coopération . Edition 2012
66
coopératifs chaque année68. L’article 9 de la loi fixe un délai de 30 jours après la date
de la tenue de l’assemblée constitutive pour que le conseil d’administration de la
coopérative adresse à l’ODECO pour agrément le dossier constitutif. Mais il reste
muet sur la décision à prendre si ce délai n’a pas été respecté.la décision
d’acceptation ou de rejet est laissé au choix et à la volonté de la personne en charge
de la réception des dossiers en question.
68
- Revue marocaine des coopératives, REMACCOP n°2 Edition 2012, (P :8) Imprimerie El maarif Al jadida ,
Directeur Abdelkader el Alami.
69
- IBIDEM ( P :9)
67
coopérative de personnes morales. Le cas des unions coopératives ou des
groupements d’intérêt économiques constitués de coopératives en est bien
l’exemple70.
L’article 6de la loi permet, dans des conditions exceptionnelles et afin d’éviter
certains cas préjudiciables, aux coopératives de demander une dérogation pour
traiter avec des personnes tierces. Cette permission est donnée mais sans fixation
70
- loi 24-83 Fixant le statut général des coopératives et les missions de l’ODECO qui a été promulguée par le
dahir n°1-83-226 du 5 octobre 1984,cette loi est de nature à instaurer un partenariat effectif entre le
gouvernement et le mouvement coopératif et permettra de promouvoir et d’appliquer une meilleur législation à
même de soutenir les actions coopératives, de favoriser la formation, la recherche, l’échange de bonnes
pratiques et la mise en valeur des ressources humaines
71
- Cabinet SEDDIK « les coopératives au Maroc » Admission des personnes morales (p : 12) .2010
68
d’un délai. La durée de ce délai est entre les mains de la commission en charge de
l’instruction de la demande.
72
- Ibidem (P :11-12)
73
-Ibidem (P :11-12)
69
membres de manière systématique comme il s’agit de salariés. Ce qui est contraire
aux dispositions de l’article 49 de la loi relatif à la gratuité des fonctions.
Le but est de renforcer ses structures et combler les lacunes qui entravent son
développement. Le projet de loi 02-11 a modifié intégralement les clauses de la
loi24-83. Le nouveau projet de loi qui sera soumis à l’approbation du parlement
apporte plusieurs nouveautés significatives. Il s’agit de la simplification des
procédures de création des coopératives, la facilitation des conditions de leur
intégration et la mise en place des mécanismes susceptibles d’améliorer leur
rendement et leur efficacité économique. L’Office de développement de la
coopération table sur ce nouveau texte pour dynamiser davantage le mouvement
coopératif. Le projet de loi vise à porter le pourcentage de la population active
travaillant dans le secteur coopératif à 7 % en 2012 et à 10 % à l’horizon 2020.
L’objectif est ambitieux. Mais vu la progression soutenue du secteur, il semble tout à
74
- Le conseil de gouvernement, a adopté le projet de loi 02-11 relatif aux coopératives et à la modification des
attributions de l'Office de développement de la coopération).
Ce texte, présenté par le ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, vise à modifier la
loi n 24-83 relative au statut général des coopératives et aux attributions de l'ODCO, dans l'optique de la
réorganisation des structures coopératives selon une nouvelle vision permettant à celles-ci de s'inscrire dans la
dynamique des changements qui s'opèrent dans l'environnement économique national et international, a indiqué
Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Dans une déclaration à la presse à
l'issue de ce conseil, il a précisé que l'objet de ce projet porte essentiellement sur une définition précise des
coopératives, la simplification des procédures de leur création, la suppression de l'autorisation préalable pour
l'exercice de leurs activités et le renforcement de la transparence et de la gouvernance, à travers la création d'un
registre central et de registres locaux de coopératives ayant force légale et garantissant la fiabilité de ces
documents ainsi que des inscriptions et des radiations qui y sont contenues.
70
fait atteignable pour peu que les clauses de la nouvelle loi soient mises en œuvre à
bon escient.
Le projet de loi octroie aux coopératives le droit de réaliser des opérations avec
des tiers d’une valeur de 30%. (Le principe d’exclusivisme)
75
- Revue « Attaoun » spécialisée dans le domaine des coopératives éditée par l’ODECO , numéro 101 Année
internationale des coopératives 2012.
76
- Le secteur coopératif au Maroc par Mustapha Bouchfra. Année international des coopératives. 2012
71
de conférer plus de dynamique au secteur et de permettre une révision des modes
de fonctionnement de ces structures de sorte à les rendre plus efficientes, à mieux
définir les responsabilités des organes de gestion et à mettre en place une procédure
de conciliation et de règlement des contentieux.
Par ailleurs, ce même article prévoit que les coopératives ne peuvent échanger
entre elles les services qu’après autorisation de l’administration. De même que
l’adhésion d’une personne morale à une coopérative est soumise à une autorisation
préalable de l’administration.
Ces autorisations dont les délais de réponse ne sont pas prévus par la loi
représentent des restrictions notoires qui peuvent freiner l’exécution des projets des
coopératives concernés77.L’omniprésence des représentants de l’administration
auprès des coopératives est observée au niveau du texte. L’article 8 oblige les
fondateurs d’une coopérative à convoquer à l’assemblée constitutive des
représentants de toutes les administrations concernées. En effet, Les coopératives et
leurs unions, sont tenues de rendre compte aux différents représentants de
l’administration, et doivent prévoir la nomination de commissaires de gouvernement
auprès des unions.
77
- code juridique des coopératives et associations au Maroc. 2001
72
responsabilité à titre volontaire parce qu’elles nécessitent dévouement et
disponibilité, et risquent parfois d’entraîner lassitude et défection.
Les coopératives font partie des entreprises issues d’inspirations des préceptes
de l’Islam et des traditions enracinées du peuple marocain, d’où l’intérêt accordé à
l’activité coopérative, au sens moderne du terme, depuis l’aube de l’Indépendance .Le
mouvement coopératif au Maroc a connu une évolution appréciable avec une
croissance de l’effectif des coopératives et des leurs adhérents d’un taux de 37 % en
2011 par rapport à 2010. Il a, également, enregistré une diversité remarquable au
niveau des domaines d’activité qui sont devenus l’une des formes d’auto-emploi les
plus en vue et les plus efficaces pour l’intégration de la femme et des jeunes dans le
78
- l’Office du Développement de la Coopération fut créé en 1962 et chargé de la vulgarisation de la culture
coopérative et de l’incitation à la création de coopératives ainsi que leur appui. Il a été restructuré, selon le Dahir
du 23 Avril 1975 pour devenir l’outil gouvernemental de terrain pour l’encadrement, l’accompagnement et la mise
à niveau des coopératives, selon les textes en vigueur, en matière de gouvernance, de bonne gestion et de
commercialisation.
73
domaine du travail productif et générateur de revenus. Les coopératives se sont vues
assigner un rôle incontournable dans le traitement des problèmes socio-
économiques avec une participation, via des projets, au développement économique
et social du pays. Elles constituent au Maroc un secteur-clé de l’économie sociale,
en forte croissance depuis le lancement des politiques de développement
économique et social. Mais, cette croissance n’a été significative que dans le
domaine agricole. En effet, le tissu coopératif marocain est constitué de plusieurs
familles de structures coopératives : il s’agit des coopératives agricoles, des
coopératives artisanales, des coopératives du secteur de la forêt, du secteur de la
pêche, du secteur de l’habitat et autres coopératives.
79
Etude de capitalisation et d’évaluation du projet arganier : programme d’appui à l’amélioration de la situation de
l’emploi de la femme rurale et gestion durable de l’arganeraie dans le sud ouest du Maroc. Mai 2010
74
de Souss-Massa Draa et de Marrakech Tensift el Haouz, qui sont les fiefs des forêts
d’arganier dans notre pays80.
80
- 20 ans de recherche-action pour faire de l’arganeraie un levier de développement durable en milieu rural
marocain, Pr zoubida charrouf . Année internationale des coopératives. 2012
81
- les coopératives d’habitation au Maroc en quête d’un appui en béton par Slimane lhajji REMACCOP (p : 34)
2003
75
indépendants qui s’associent pour commercialiser leur production. Ily a environ
600coopératives artisanales (dont 360actives)regroupant 16000artisans appartenant
à une quarantaine de métiers. Les filières les plus ciblées par les artisans (62%de
l’effectif total et 61 des adhérents) dans un cadre coopératif sont les suivantes :
Textile et tapis, bâtiment et gros œuvre, tailleurs confection, couture et broderie,
menuiserie, poterie et céramique.
Les aménagements ont eu des impacts positifs sur l’organisation des pêcheurs
en coopératives dont le nombre ne cesse d’augmenter pour atteindre plus de 55
unités.
82
Présentation du projet pêche « politique de l’ONP en matière de pêche « 20 avril 2011 La dite politique a donné
des résultats satisfaisants par la construction et l’aménagement d’une trentaine de point de débarquement et la
mise à niveau d’un certain nombre de port.
76
cadre d’une coopérative mais le démarrage restera tributaire non de la bonne volonté
des adhérents, mais de la clarification des rapports avec la multitude d’intervenants
83
- « le projet pêche artisanale nouvelles opportunités pour les coopératives marocaines : déclaration du
département des pêches, agence des ports, l’ONP écrit par Benouicha Mostafa.2011
92
- Annuaire statistique des coopératives au Maroc Edition 2009, Publication de l’ODECO , (P :28)
77
Transport 54 0.86 ---- ---
Alphabétisation 42 0.67 --- ---
Commerce de détail 38 0.61 --- --
Plantes médicinales 37 59 ---- ----
Consommation 27 0.43 --- ---
Denrées alimentaires 26 0.42 --- ---
Exploitation des carrières 11 0.18 - -- ---
Centres de gestion 7 0.11 ----- ---------
Main d’oeuvre 6 0.10 -------- --------
Traitement des déchets 3 0.05 ----- ------------
Mines 2 0.03 - ------- ------------
Tourisme 2 0.03 --------- -----------
Commerce électronique 1 0.02 ---------- ----------
Télécommunication 1 0.02 - ------- ----------
Imprimerie papeterie 1 0.02 -------- ----------
Art et culture 1 0.02 ------------ ---------
Total 6247 100% 39 100
Le secteur agricole prédomine le tissu coopératif avec 62.1%, avec ses 6030
coopératives, le secteur agricole a enregistré un accroissement important, le secteur
de l’habitat vient le seconder avec un taux de 15.4% .
78
remarquable sur le plan quantitatif : accroissement de leurs effectifs avec un rythme
de création annuel de l’ordre de 206 coopératives en 2011, soit un taux
d’accroissement de 150%85.
85
- «la coopérative : levier de promotion de l’artisanat marocain » par Rachida El Ghiat (P : 37)les coopératives
artisanales évolution mitigée
86
-Annuaire statistique des coopératives au Maroc Edition 2009, Publication de l’ODECO , (P :30)
87
- Annuaire statistique des coopératives au Maroc Edition 2009, Publication de l’ODECO , (P :30)
79
manière sont des outils de base de cette activité. 170 coopératives opèrent dans la
production d’huile d’argan et ses dérivées en différents produits cosmétiques, ces
coopératives ont joué un rôle primordial en permettant aux femmes de valoriser le
travail extrêmement pénible qui est l’extraction d’huile d’argan et sa
88
commercialisation à un meilleur prix que celui pratiqué sur le marché .
La loi de finance 2008 stipule dans l’article 6 du code général des impôts, à
propos de l’exonération permanente de l’impôt sur les sociétés, que : « les
coopératives et leurs unions légalement constituées dont les statuts, le
fonctionnement et les opérations sont reconnus conformes à la législation et à la
réglementation en vigueur régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent »89.
Cette disposition est complémentée par l’article 7-1 qui précise que les
conditions d’application de la dite exonération concernent les activités se limitant à la
collecte de matières premières auprès des adhérents et à leur commercialisation, et
lorsque le chiffre d’affaires annuel est inférieur à cinq millions de dirhams hors taxe
sur la valeur ajoutée, si elles exercent une activité de transformation de matières
premières collectées auprès de leur adhérents ou d’intrants à l’aide d’équipements
matériels et autres moyens de production similaires à ceux utilisés par les
entreprises industrielles soumises à l’impôt sur les sociétés et de commercialisation
des produits qu’elles ont transformés.
88
-Bilan de l’action des coopératives féminines au Maroc 31/12/10 répartition sectorielle .ODECO (P :36-37)
89
- Etude de la fiscalité des coopératives au Maroc rapport de la troisième phase, Direction de l’économie
sociale .MAGG. Février 2009 (P : 89/95) Appel d’offres N° 01/2007
80
*impôts directs : les coopératives sont exonérées de l’impôt des patentes et
de l’impôt sur les bénéfices professionnels, Les intérêts alloués aux parts des
coopératives sont exempts de tous impôts et taxes.Les coopératives sont exonérées
de la taxe urbaine
La TVA qui greffe le prix de vente des produits laitiers désigné par la fiscalité,
est une donnée à prendre en compte par les producteurs s’agissant de la
détermination d’un prix compétitif. En effet, il est question pour les acteurs
économiques d’assurer la pérennité et le développement de leur activité grâce à une
marge sur le prix de vente tout en jouant leur rôle intermédiaire en ce qui concerne la
collecte de la taxe sur la consommation.
L’effet d’une réforme fiscale visant à alléger le poids de la TVA sur la politique
commercialeet celui de l’IS sur la rentabilité de l’activité des coopératives peut être
résumé à travers leratio de marge nette. L’évolution de cet indicateur met en valeur
la tendance du résultat netteet celle du chiffre d’affaires à chaque fois qu’une
nouvelle réforme fiscale est simulée.
90
- Code juridique des coopératives et associations au Maroc, Article 87 .
81
Ainsi, lasimulation du scénario de réforme fiscale qui suppose qu’un
pourcentage de 80 % del’excédent réalisé avec les membres n’est pas à encourager
même si cette situation favorisel’augmentation de la rentabilité.
Au niveau de l’Etat
Se divisant en deux grandes catégories à savoir, les taxes fiscales (la TVA, les
impôts ettaxes divers et de l’impôt sur les bénéfices) et la taxe perçue par l’ODCO.
91
-Rapport du dispositif d’incitation fiscale, Direction général des impôts, service communication 2009
92
- La réforme fiscale au Maroc et le système fiscal actuel .
82
les coopératives sont d’autant plus importants lorsqueles coopératives respectent le
principe d’exclusivisme.
L’application d’une imposition sur les bénéfices qui tient compte du respect du
principed’exclusivisme représente bien une mesure qui pourrait permettre d’assurer
le respect du cadre juridique dans ladite corporation.
Les coopératives sont soumises au contrôle de l’état, elles doivent respecter les
dispositions de la loi 24-83, mais aussi des statues et règlements en vigueur, dans
ce sens les organismes de gestion et d’administration des coopératives soumises au
contrôle financier de l’état par l’intermédiaire d’un commissaire du gouvernement
nommé à cet effet, l’ODECO est également habilité à assurer le contrôle des
coopératives, ces dernières sont donc tenues de communiquer tout document et
informations demandés par les organismes de contrôle afin de prouver qu’elles
fonctionnent dans le respect des dispositifs légales suite au contrôle de la
coopérative, l’organisme chargé du contrôle doit élaborer un rapport et le soumettre
à l’ODECO, si ce dernier juge que la gestion de la coopérative démontre l’inaptitude
93
- Etudes et documents : « économie politique de la réforme fiscale » par Jean François Burn, Gérard
chambras, Martial Laurent ; 01 juin 2007.
94
- l’article 71 de la loi 24-83 du code juridique sur les coopératives, publications de la revue marocaine de droit
des affaires et des entreprises, série « textes législatifs et réglementaires ».2éme édition n°58
83
de ses administrateurs ou si le rapport fait ressortir des infractions et violations des
dispositions législatives, il doit provoquer dans un délai de trente jours suivant le
dépôt du rapport, la réunion de l’assemblée générale pour prendre les mesures de
nature à rétablir la situation de la coopérative95.
95
- Article 78de la loi 24-83 du code juridique sur les coopératives, publications de la revue marocaine de droit
des affaires et des entreprises, série « textes législatifs et réglementaires ».
éme
2 édition n°58, bureau d’étude SEDDIK (P :17)
96
- Etude sur les associations marocaines de développement Diagnostic, Analyse et perspectives Rapport de
synthèse 2006.
84
Depuis 1973 l’Etat contrôlait ainsi la création des associations. Le Dahir du 23
juillet 2002, portantpromulgation de la loi n° 75-0097, exige de l’administration la
délivrance immédiate d’un récépisséprovisoire aux associations en, attendant le
définitif dans un délai de soixante jours. Sur ce pointprécis, les associations ont salué
l’ouverture accordée par le législateur à la création des associations.
L’évolution des associations est plus rapide que la réforme du texte juridique
qui encadre cesecteur. Le dispositif réglementaire mis en place de manière
unilatérale par l’Etat pour délimiter lesbornes et contours du champ associatif induit
automatiquement une obligation d’adaptation desassociations. Les multiples
changements dans le texte introduisent une déréglementation dans lapratique, dans
les habitudes de travail de la société civile en général et des associatifs en
particulier.
85
perçues comme impactant négativement sur leur capacité de réactionpour répondre
rationnellement aux exigences de qualité et d’efficacité de leur environnement.
99
- Le secteur associatif dans le monde arabe entre les contraintes des systèmes politiques et les demandes
sociétales par Sarah Ben Néfissa (P :1) Année1998.
86
naviguent sans baromètre, doncavec une visibilité très réduite, deux tiers des
associations éprouvent des difficultés decommunication avec la population .
100
- Système d’information et panel de ménages ONDH pour l’évaluation des politique publiques de
développement humain élaboré par Mohamed Mouline et Mohamed Benkassmi Partie I, (P :1-2) 2005
87
Une prise de conscience croissante des enjeux et des impératifs du
développement solidaire a vu le jour au sein de notre société, favorisant un
processus participatif et partenarial dans la prise de décision et d’initiative.Cette prise
de conscience a favorisé l’émergence d’un sentiment profond et authentique de
coresponsabilité sociale face aux déficits sociaux et aux nouveaux risques sociaux.
88
I/Le cadre juridiquedesassociations au Maroc.
-La constitution qui garantit à tous les citoyens l’exercice des principales libertés
publiques dont la liberté d’association (article 9). Il ne peut être apporté de limitation
à cette liberté que par la loi.
89
sur le plan du financement, afin de lui permettre de renforcer son rôle en tant que
partenaire de l’Etat dans l’effort de développement économique et social.
Il est à noter qu’il existe en plus du régime général institué par le dahir du 15
novembre 1958, un régime dérogatoire accordé à certaines associations en ce qui
concerne l’adhésion, le retrait, les règles de fonctionnement et le patrimoine, ce
régime comprend notamment :les associations d’usagers des eaux agricoles crées
par la loi 02-84 promulguée par le dahir du 21/12/1990 et relevant pour certaines
dispositions du dahir de 1958.
Les associations de micro- crédit régies par le dahir du 15/11/1958 et la loi 18-
97 relative au micro crédit du 05/02/1999, complétée par la loi 58-03 du 06/05/2004
A-Définition de l’association
-Un but non lucratif : les membres de l’association mettent en commun leurs
connaissances ou leur activité pour un objectif déterminé, la satisfaction d’un intérêt
général.Selon le code juridique des associations : « L’association est la convention
par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon
102
- Le projet de loi relatif à l'éducation physique et aux sports, adopté en Conseil des ministres présidé par le
chef de l’état, confie à l'Etat la responsabilité de veiller à l'enseignement de l'éducation physique et des sports
dans les différents cycles de formation. Il intervient en application des hautes directives royales visant à
promouvoir le secteur des sports sur les bases de la bonne gouvernance et du professionnalisme et à encourager
l'investissement privé dans ce domaine.
90
permanente leurs connaissances ou leurs activité dans un but autre que de partager
des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit
applicable aux contrats et obligations. »
Toute association fondée sur une cause ou en vue d’un objet illicite,contraire
aux lois,aux bonnes mœurs ou qui a pour but de porter atteinte à la religion
islamique, à l’intégrité du territoire national, au régime monarchique ou de faire appel
à la discrimination est nulle105.
103
- Annuaires des associations marocaines de développement, AMAPEE , Edition OKAD octobre 2000
104
- Code juridique des associations , publication de la revue marocaine de droit des affaires et des entreprises,
série « textes législatifs et réglementaire » 2 éme édition n°58
105
- Code juridique des associations , publication de la revue marocaine de droit des affaires et des entreprises,
série « textes législatifs et réglementaire » 2 éme édition n°58
91
Il n’existe pas de définition juridique ou réglementaire de l’association à
caractère économique ou ce qu’on appelle dans d’autres pays «l’association
gestionnaire ». Toutefois, l’observation empirique permet de repérer, globalement,
deux grands types d’associations : des associations développant des thèmes
militants pour leur action, d’une part, et des associations œuvrant sur le champ
économique d’une manière directe ou indirecte, d’autre part.
106
- Le gouvernement vient de sortir un projet de loi qui vise les associations d'utilité économique. Outre le Dahir
de 1958, une fois le texte adopté, celles-ci disposeraient d'un statut spécial avec des avantages spécifiques.
92
Le véritable objet de l’association n’est pas son objet statutaire qui doit être pris en
considération, mais plutôt les missions humanitaires qu’elle accomplit aux
populations, ses diverses modalités de fonctionnement .
L’activité de l’association doit se situer dans l’un des secteurs reconnus comme
économiques, en l’occurrence la production, le service et le commerce. Les projets
réalisés par l’association doivent avoir un impact économique sur la population cible,
principalement à travers l’augmentation des revenus et/ou la création de nouveaux
emplois et la prestation de services tendant à renforcer les capacités productives des
bénéficiaires.
93
cette dernière d’exercer des activités économiques à condition que le but poursuivi
soit la satisfaction de besoins d’intérêt général et qu’elles soient menées d’une
manière désintéressée.
La typologie établie par le Dahir de 1958 tel que modifié et complété distingue 3
types d’associations : Association déclarée, Association reconnue d’utilité publique
(ARUP) et les Association étrangère.
Pour obtenir le statut d’ARUP, l’association doit réunir les conditions suivantes :
94
elles peuvent posséder les biens meubles ou immeubles nécessaires au but qu’elle
poursuit ou à l’accomplissement de l’œuvre qu’elle se propose dans les limitesfixées
par le décret de reconnaissance. Elles peuvent en outre faire appel à la générosité
publique une fois par an.
Article 4 : stipule queTout membre d’une association qui n’est pas formée107
pour un temps déterminé peut s’en retirer en tout temps, après paiement de ses
cotisations échues et de l’année courante nonobstant toute clause contraire. 113
Ainsi l’article 5 :Oblige que toute association devra faire l’objet d’une
déclaration au siège de l’autorité administrative locale dans le ressort duquel se
trouve le siège de l’association, directement ou par l’intermédiaire d’un huissier de
justice. Il en sera donné récépissé provisoire cacheté et daté sur le champ. Un
exemplaire de cette déclaration ainsi que des pièces qui lui sont annexées, visées
au troisième alinéa ci-dessous, sont adressées par cette autorité locale au parquet
du tribunal de première instance compétant afin de lui permettre de formuler, le cas
échéant, un avis sur la demande108.
107
- Article 5-6-7 du Code juridique sur les coopératives, publications de la revue marocaine de droit des affaires
éme
et des entreprises, série « textes législatifs et réglementaires ».2 édition n°58
108
- Ibidem (P : 151-152) du Code juridique sur les coopératives, publications de la revue marocaine de droit des
éme
affaires et des entreprises, série « textes législatifs et réglementaires ».2 édition n°58 .
95
nonobstant toute voie de recours, la fermeture des locaux et l’interdiction de toute
réunion des membres de l’association.
Les aspects administratifs, financiers des associations nous permet d’aborder leurs
ressources humaines, leurs sources de financement ainsi leur mode de gestion et de
gouvernance.
A-Ressources humaines
D’une manière générale, le fonctionnement des associations fait intervenir
quatre sortes d’acteurs : les dirigeants, les adhérents, les salariés, et les bénévoles :
Ce sont de plus en plus des militants ayant des niveaux de compétence élevée
qui mettent à la disposition de l’activité associative leur savoir faire de façon
bénévole et parfois contre rémunération.
-Les bénévoles opérant dans les associations marocaines est le fait soit de
bénévoles marocains ou de volontaires internationaux. Le bénévolat national est de
loin le plus important en termes d’effectifs, de compétences et d’expertises
apportées, mais malgré tout, insuffisamment valorisé. L’intervention des volontaires
internationaux s’opère dans plusieurs cadres : des programmes de coopération
intergouvernementale et non gouvernementale, au sein des organisations
internationales et dans les services de coopération de certaines ambassades.
-Le volontariat international s’exerce dans un cadre juridique, défini qui confère
au volontaire un statut lui reconnaissant des droits (indemnité de vie, protection
sociale, formation…) et des obligations (engagement pour une durée déterminée…
B-Modes de gouvernance.
96
Le Dahir de 1958 a laissé aux membres fondateurs la liberté de déterminer
dans les statuts, le nombre de dirigeants, leurs pouvoirs et le mode de leur
désignation. La seule obligation est de déclarer à l’autorité administrative locale dont
relève le siège de ladite association les noms, âge, adresse, copie du casier
judiciaire, situation professionnelle et nationalité de ceux qui à quelque titre que ce
soit, sont chargés de l’administration ou de la gestion de l’association. Il n’y a donc
aucune contrainte qui est imposée par le cadre juridique. Toutefois, Deux actions
sont menées par le Ministère du Développement Social, de la famille et de la
Solidarité dans ce domaine. Il s’agit de : l’élaboration d’une charte d’éthique qui a été
signée par plus de 500 associations.
-les précautions seraient prises pour éviter les dérives et des appropriations,
matérielles ou symboliques, personnelles ou non
-la transparence serait effective ; les droits, des donateurs publics et privés, des
bénéficiaires, des bénévoles et des salariés seraient respectés.
Les sources directes de financement :Elles sont constituées par les droits
d’adhésion des membres, les cotisations annuelles des membres.Les subventions
publiques,les aides du secteur privé,les aides de parties étrangères ou
d’organisations internationales non politiques etles donations et legs de biens
97
meubles ou immeubles provenant des membres ou de parties tiers.Dans le cas des
ARUP, les financements résultent d’appels à la générosité publique.
98
budgets dans le temps. Une association sur deux pratiquement survie avec un chiffre
d’affaires annuelmoyen inférieur à 25 000,00 DH.Et un tiers des associations
seulementdispose d’un chiffre d’affaires annuel moyen supérieur à 100 000,00
DH.Cette distribution en 50 % très bas, 20 % bas et 30 % moyen et élevé permet
d’apprécier lafragilité de l’assise financière des associations marocaines qui à l’instar
de toutes les associations,partout dans le monde, recherchent les moyens de leurs
actions à titre non lucratif dans la sphèreéconomique et auprès de l’Etat. La
particularité du contexte marocain vient du modèle deconcentrationautour de l’Etat
dont dépend la survie de près de 80 % des associations.Cette fragilité financière ne
manque pas d’impacter sur les domaines et champs couverts par l’activité
associative. Les associations concentrent leurs efforts sur des domaines
transversaux peubudgétivores et développent moins d’actions dans lesdomaines
spécifiques relevant de secteurs à forte demande de financement
commel’environnement, la santé, la gestion d’établissement de population à besoins
spécifiques109.
109
- L’origine de ce financement n’est pas homogène. Il provient des niveaux central, décentralisé et déconcentré
; des budgets spéciaux de l’INDH et des Fondations (Mohammed V, Hassan II, Mohammed VI, etc.) des budgets
Agences ; de celui de certains établissements publics, etc
110
- La fiscalité au Maroc par Hadad Aziz Faculté des sciences juridiques Hassan II Economie et finance 2009.
111
- Fiscalité du Maroc Mémoire de recherche par l’enseignant Mr LAKMIRI Module science économique et
juridique .2009
99
Exonération de la TVA qui ne bénéficie qu’aux associations
Taxe sur la Valeur
philanthropiques, à celles s’occupant des personnes
Ajoutée
handicapées et aux associations de micro-crédit.
En plus des avantages fiscaux consentis aux associations déclarées, les ARUP
se voient accorder d’autres exonérations, notamment une déduction des dons
octroyés de l’impôt sur les sociétés.Une déduction du montant des dons du revenu
global imposable et Une exonération de la TVA pour les biens, marchandises,
travaux et prestations de services destinés à être livrés à titre de don par des
personnes physiques ou morales marocaines ou étrangères aux ARUP s’occupant
des conditions sociales et sanitaires des personnes handicapées ou en situation
précaire.Les biens, marchandises, travaux et prestations fournis à ces associations à
titre de don, dans le cadre de la coopération internationale aux ARUP, par les
gouvernements étrangers ou par les organisations internationales.
L’association comme tout organisme ayant une vie propre a une activité qui
implique une circulation d’argent. Elle encaisse des cotisations, facture des services
aux tiers, paie des salaires….etc. Toutes ces opérations doivent être enregistrées et
contrôlées. Ses fonctions sont multiples : les associations qui reçoivent
périodiquement des subventions publiques sont obligées de fournir leur budget et
112
- « Gestion comptable et financière d’une association », Guide pratique d’information des associations, par
AMSED/ AMAPEE, Février 2005 (p :2)
100
leurs comptes aux ministères qui leur accordent les dites subventions (art.32 du
dahir du 15 novembre 1958 réglementant le droit d’association au Maroc). Il en est
de même pour les associations d’utilité publique (loi 75-00 modifiant le dahir du 15
novembre 1958 précité). Elles doivent justifier les fonds qu’elles reçoivent de l’Etat,
des collectivités locales ou de leurs partenaires. Elles ne seront en mesure de la faire
que si la comptabilité est bien tenue pour être crédible.Les états de synthèses et
pièces justificatives des écritures comptables et livres comptables des associations
d’utilité publique doivent être conservés pendant une période de cinq ans113.119
Le contrôle est exercé par le ministère des finances. Il se base sur :Le
programme d’investissement et l’état prévisionnel des dépenses et des recettes de
fonctionnement avant le début de chaque exercice et les comptes annuels dans les 6
mois suivant la clôture de l’exercice114.
Enfin, les associations sont contrôlées par les organismes de l’Etat qui leurs
fournissent des subventions supérieures à 10 000 dirhams.
113
- Conseil national de la comptabilité, réuni en Assemblée Plénière le 17 décembre 1998 extrait du plan
comptable des associations Janvier 2001. AVIS N°98-12 du 17 décembre 1998 relatif au plan comptable des
associations et fondations.
114
- Etude sur les associations marocaines de développement : Diagnostic, Analyse et perspectives Rapport III
(p :48).
101
Le contrôle est plus contraignant : Les ARUP doivent tenir une comptabilité
dans les conditions fixées par voie réglementaire, permettant de donner une image
fidèle de leur patrimoine, de leur situation financière et de leurs résultats, les états de
synthèse, les pièces justificatives des écritures comptables et les livres doivent être
conservés pendant une durée de 5 ans. Elles sont tenues par ailleurs, de soumettre
un rapport annuel au SGG comportant l’affectation des ressources qu’elles ont
obtenues pendant une année civile115.
Contrôle juridictionnel
Ce contrôle est organisé par la loi 26-99 formant codes des juridictions
financières. Ilvise à s’assurer que l’emploi des fonds publics reçus est conforme aux
objectifs visés par la participation ou le concours. Les organismes en question
doivent produire à la cour des comptes l’emploi des fonds et autres concours publics
reçus. En outre sur requête du Premier Ministre, la cour procède au contrôle des
comptes relatifs à l’emploi des ressources collectées par les associations qui font
appel à la générosité publique, en vue de s’assurer que l’emploi de ces ressources
est conforme aux objectifs visés par l’appel à la générosité publique.
L’examen des projets et activités menées par les associations peut être
appréhendé à travers les programmes nationaux réalisés dans le cadre du
partenariat avec l’Etat, les collectivités locales, les organisations internationales et
les bailleurs de fond : il s’agit du programme de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale .
115
- Les associations reconnues d’utilité publique sont l’objet du titre II de la loi du 1er juillet 1901 modifiée. Deux
articles les régissent : Article 10 (loi n° 87-571 du 23 juillet 1987, article 17) – « Les associations peuvent être
reconnues d’utilité publique par décret en Conseil d’État à l’issue d’une période probatoire de fonctionnement
d’une durée au moins égale à trois ans.
Rapport d’étude public adoptée le 25 octobre 2000 Paris n°51 (P :7)
102
Social et de l’oriental .Enfin, le Programme d’appui aux associations de micro crédit
ainsi l’Initiative Nationale pour le Développement Humain.
103
L’aide au renforcement des ONG et des capacités locales est aujourd’hui
devenue un enjeu crucial pour toute politique de développement et de lutte contre la
pauvreté. Cette évolution s’est trouvée confortée par l’émergence de nouveaux
acteurs et de nouvelles pratiques cherchant à combler les lacunes du système global
tel qu’il s’est toujours présenté. Il s’agit des ONGI (organisations non
gouvernementales internationales), qui prennent la relève en devenant des acteurs
du développement.Parmi les ONGI les plus actives sur la scène, nous retrouvons les
organisations de coopération internationale, qui sont des ONG des pays du Nord
travaillant avec leurs semblables au Sud116.
116
- Analyse du partenariat associatif entre ONG du Nord et organisation du Sud .2001
104
domaine de prédilection le plus couvert par lemutualisme. Mais d’autres domaines à
risque seront par la suite concernés, notamment auxniveaux industriel et agricole.
Selon le dahir n° 1-57-187 du 24 Joumada II 1383 (12 novembre 1963) portant statut
de la mutualité, les sociétés mutualistes sont des groupements à but non lucratif qui,
au moyen de cotisation de leurs membres, se proposent de mener dans l’intérêt de
ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide
tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine. Leur
constitution est basée sur les principes de l’adhésion facultative et de l’élection
démocratique de ses organes de gestion.
117
- Mémoire de recherche portant sur le statut juridique des travailleurs agricoles par juristoo Zakaria Université
Moulay Ismail Meknès Droit et science politique Février 2006.
118
- Projet de loi n° 18.10 portant code de la mutualité, Ministère de l’emploi et la formation professionnelle .
105
gouvernées par le principe de l’adhésion contractuelle individuelle ou collective, et
contrairement aux mutuelles qui gèrent un régime obligatoire, les difficultés relatives
à leur fonctionnement comme celles qui naissent de leurs rapports avec leurs
adhérents restent de la compétence des juridictions de droit commun et non de la
compétence des tribunaux des affaires de sécurité sociale. Les mutuelles les plus
connues sont celles de la santé et les sociétés de caution mutuelle (sociétés
commerciales). Les sociétés d’entraide ou mutuelles sont un pilier historique de
l’économie sociale. Au Maroc, les premières mutuelles se sont des mutuelles
d’assurance agricole crées pour les colons. Elles relevaient la caisse centrale d’Alger
et garantissent surtout la mortalité du bétail.
La révision doit toucher aussi bien la définition de la mutuelle que son domaine
d’intervention qui doit être étendu pour couvrir l’ensemble des intérêts des membres
adhérents tels que les assurances de toutes sortes et les logements. La révision
devient également nécessaire pour harmoniser le statut de la mutualité avec les
dispositions de l’assurance maladie obligatoire.
119
- Séminaire organisé par la Cnops sous thème :nouvelle gouvernance au sein des sociétés mutualistes par
Driss Dadi, Directeur de la protection sociale des travailleurs INPTS, 25 janvier 2008, Ministère de l’emploi et la
formation professionnel , Direction de la protection sociale des travailleurs.
106
ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide
tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine.
Quand à l’article 3 du même dahir met l’accent sur la composition des sociétés
mutualistes comme suit : elles peuvent être composées de membres participants et
de membres honoraires. Sont membres participants les personnes qui, par le
versement d’une cotisation, acquièrent personnellement ou font acquérir aux
membres de leur famille, vocation aux avantages sociaux.Sont membres honoraires
les membres qui paient une cotisation, font des dons ou ont rendu à la société des
services équivalents sans bénéficier des avantages sociaux. Les personnes morales
peuvent être membres honoraires.
En effet les statuts déterminent : le siège social qui doit être situé au Maroc ;
l’objet de la société ;les conditions et les modes d’admission, de radiation et
d’exclusion des membresParticipants et des membres honoraires ; la composition du
conseil d’administration, le mode d’élection de ses membres, la nature et la durée de
leurs pouvoirs, les conditions du vote à l’assemblée générale et du droit pour les
membres de s’y faire représenter ;ainsi les obligations et les avantages des
membres participants ou de leur famille ; les modes de placement et de retrait des
fonds ;les conditions de la dissolution volontaire de la société et de sa liquidation et
enfin, Un arrêté conjoint du ministre délégué au travail et aux affaires sociales et du
ministre des finances, pris après avis du conseil supérieur de la mutualité, institué
107
par l’article 45 du présent dahir, établira des statuts-type et déterminera les
dispositions de ces statuts-type qui ont un caractère obligatoire.
La tutelle sur les mutuelles est exercée à la fois par le ministère chargé de
l'Emploi et le ministère chargé des Finances.
Les sociétés mutualistes peuvent être reconnues d’utilité publique par dahir pris
après avis du conseil supérieur de la mutualité120. Ce dahir peut être abrogé dans les
mêmes formes si l’administration ou la gestion de la société motive une telle
sanction.
Les administrateurs ne peuvent être élus que parmi les membres participants
ou honoraires.Le Conseil d’Administration doit être composé, pour les deux tiers au
moins, de membres participants. Il est renouvelé par fractions, dans un délai
120
- Le Conseil supérieur de la mutualité a été créé sous le titre de « Conseil supérieur des sociétés de secours
mutuel » par la loi de 1898, dite Charte de la mutualité*. Aujourd’hui présidé par le ministre chargé de la mutualité
(en 2006, le ministre de la Santé), le Conseil supérieur de la mutualité est composé de représentants de
mutuelles, d’unions et de fédérations de mutuelles de santé et de protection sociale.
108
maximum de six ans, dans les conditions fixées par les statuts conformément à
l’article 5 du présent dahir.Le Conseil d’Administration peut déléguer sous sa
responsabilité, partie de ses pouvoirs, soit au président, soit à une ou plusieurs
commissions temporaires ou permanentes de gestion, dont les membres sont choisis
parmi les administrateurs.Le législateur marocain a consacré le rôle de la mutualité
dans le nouveau régime de l’assurance maladie obligatoire121.
A cet effet, l’une des priorités de l’Etat en matière de santé est d’assurer à toute
la population l’égalité et l’équité dans l’accès aux soins. Cette priorité fait l’objet d’un
consensus national qui s’inscrit dans la mouvance internationale car elle représente
un instrument efficace de justice sociale et de lutte contre les intégralités. La
protection de la santé implique pour l’Etat, l’engagement d’assurer gratuitement les
prestations de santé préventive à l’ensemble des citoyens à titre individuel et
121
- Rôle et perspective d’évolution de la mutualité marocaine à l’heure de l’assurance maladie, Ministère des
finances et de la privatisation, Direction des assurances et de la prévoyance sociale le 26 Mars 2007 (P :5).
122
-loi 65-00 du code de la couverture médicale Dahir 1-02-96 du 25 rejeb 1423 (3Octobre 2002).
123
-le projet social, lancé en 2008, est basé sur la gratuité totale ou partielle des prestations médicales dans les
hôpitaux publics. Selon la ministre marocaine de la Santé, Mme Yasmina Baddou, ces services seront pris en
charge par l'Etat marocain et les collectivités locales au profit de 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de
la pauvreté ou souffrant de précarité sociale, dont 4,5 millions vivant en état de pauvreté relative, et 4 millions en
état de pauvreté absolue. Ce quireprésente 28% de la population marocaine. Parmi les bénéficiaires se trouvent
100.000 détenus, orphelins et sans-abri. La tenue de la réunion du comité chargée de la gestion et du suivi du
RAMED, présidée par l’ex chef du gouvernement marocain, Abbas El Fassi, a été l'occasion de procéder à la
création de trois comités techniques chargés de veiller au déroulement des travaux préparatoires pour la
généralisation du RAMED.
109
collectif, l’organisation d’une offre de soins de qualité répartie harmonieusement sur
le territoire et de garantir l’accès aux soins à toutes les couches sociales de la
population grâce à la prise en charge collective et solidaire des dépenses de santé.
Le montant des cotisations s’est chiffré à 814 millions de dh. Les prestations
fournies, quant à elles ont atteint un milliard de dh124.
124
-Tableau de bord social, Direction de la politique économique Générale, Ministère des Finances et de la
privatisation. Année 2001.
125
- La MAMDA et la MCMA sont les deux principales et plus anciennes mutuelles d'assurance marocaines La
MAMDA a une vocation rurale tandis que la MCMA est plus généraliste. Juridiquement indépendantes, elles
110
3-Sociétés de cautionnement Mutuel : Cette catégorie de mutuelle est
composée de 22 institutions réparties comme suit :11sociétés dans le secteur de
l’artisanat, regroupant 8840 artisans, 6 sociétés dans le secteur de transport, avec
8979 exploitants des voitures de transport, 3 sociétés dans le secteur de la pêche
avec 675 pêcheurs et 2 sociétés dans le secteur des petites et moyennes
entreprises, qui regroupent 517 commerçants et jeunes promoteurs126.
Le financement des prestations de soins de santé est fondé sur les principes de
la solidarité et de l’équité, afin de garantir à l’ensemble de la population du Royaume
l’accès auxdites prestations. A cette fin, il est institué un système de couverture
médicale de base comprenant l’assurance maladie obligatoire de base (AMO) et le
régime d’assistance médicale (RAMED).Assurance maladie obligatoire de base est
fondée sur le principe contributif et sur celui de la mutualisation des risques. Le
régime d’assistance médicale est fondé sur le principe de la solidarité nationale au
profit de la population démunie. Les personnes assurées dans ce cadre et les
bénéficiaires doivent être couverts sans discrimination aucune due à l’âge, au sexe,
à la nature de l’activité, au niveau et à la nature de leur revenu, à leurs antécédents
pathologiques ou à leurs zones de résidence.
partagent les mêmes valeurs de l'économie sociale: solidarité, justice et performance financière. Historiquement
=liées par une étroite collaboration technique, humaine et commerciale, elles ont reçu l'autorisation de la
Direction des assurances de se constituer en Union de sociétés d'assurances mutuelles (SAM) susceptible
d'abriter d'autres corps professionnels. Fédérées par la future Union, les SAM conserveront, entre autre, leur
autonomie commerciale.
126
- Extrait du guide sur les sociétés de cautionnement mutualistes, ODECO 2005.
111
Quand à l’article 2 et 5 du même code s’applique aux bénéficiaires qui sont :
127
- La nouvelle loi a tranché avec pragmatisme le devenir des couvertures médicales existantes et le choix du
gestionnaire de l'assurance-maladie En effet, la loi a tranché la question en permettant à ces derniers de
conserver la couverture maladie existante auprès de leur assureur pendant cinq ans renouvelables. Le cas
échéant, ils pouvaient intégrer la couverture publique et souscrire éventuellement une couverture
complémentaire.
112
Si la garde des enfants est confiée à une personne autre que la mère ou le
père, les enfants conservent le bénéfice du régime d’assurance maladie obligatoire
de base de l’un des parents assurés. Lorsque seul l’un des parents est assuré et en
cas de dissolution du mariage, la déclaration est faite auprès de l’organisme
assureur de l’ex-conjoint. Enfin les prestations garantis dans l’article 7 du code de la
mutualité garantissent pour les assurés et les membres de leur famille à charge, quel
que soit le régime dont ils relèvent, la couverture des risques et frais de soins de
santé inhérents à la maladie ou l’accident, à la maternité et à la réhabilitation
physique et fonctionnelle. Les risques liés aux accidents du travail et maladies
professionnelles demeurent régis par la législation et la réglementation les
concernant.
128
- la loi portant code de la couverture médicale de base institue: une assurance maladie obligatoire de base
(AMO) fondée sur les principes et les techniques de l'assurance sociale au profit des personnes exerçant une
activité lucrative, des titulaires de pension, des anciens résistants et membres de l'armée de libération et des
étudiants; un régime d'assistance médicale (RAMED) fondée sur les principes de l'assistance sociale et de la
solidarité nationale au profit de la population démunie
113
Impacts de l’AMO sur la gestion des mutuelles se manifeste dans :
114
dans l’information, la sensibilisation, l’orientation et la formation, et enfin, d’être
l’interlocuteur unique des partenaires locaux et étrangers.
Ainsi, pourraient être crées des mutuelles pour cadres, ingénieurs, artisans,
commerçants, et pour le personnel des collectivités locales, les cotisations seraient
supportées d’une façon équitable et les prestations profiteraient à la majorité des
adhérents.
Agir sur l’organisation repose sur le changement des cinq points fondamentaux
à savoir : les structures et choisir entre la décentralisation et la déconcentration et la
sectorisation. Les ressources humaines dans le sens de réviser les postes et des
métiers pour améliorer la productivité et diminuer les charges de fonctionnement
pour les orienter vers la satisfaction des besoins de l’adhérent exclusivement ;la
technologie : l’utilisation de l’outil informatique pour maîtriser les fichiers des
adhérents, d’améliorer les conditions de recouvrement des cotisations et contrôler
les dépenses et les remboursements. L’information : disposer d’un système intégré
de gestion en introduisant l’outil statistique et documentaire pour assurer une fluidité
des données et partager les expériences, puis conduire éventuellement des
enquêtes d’image pour cadrer avec les besoins des adhérents. la culture mutualiste :
en encourageant la création de petites mutuelles.
Etant donné leur caractère spécifique, les mutuelles disposent d’un code
comptable propre, en effet la comptabilité décrite dans le statut de la mutualité en
vigueur est très rudimentaire. Beaucoup, de mutuelles adoptent des systèmes
comptables qui n’ont aucun fondement juridique dans la mesure ou l’arrêté prévoyant
un système comptable spécifique article 23 du statut de mutualité n’a jamais vu le
jour.
115
Par ailleurs, les articles 19 et 20 du statut de la mutualité imposent aux
mutuelles de déposer ou de placer leurs fonds exclusivement auprès d’organismes
publics. Maintenant que le privé devient prépondérant l’élimination de ces
dispositions restrictives serait de nature à rentabiliser davantage les finances des
mutuelles. Le lieu de dépôt des fonds serait à choisir par la mutuelle, uniquement sur
la base de considérations de sécurité et de rentabilité.
Notons, qu’un fonds a été crée par prélèvement d’un pourcentage sur les
recettes des mutuelles pour financer l’acquisition par les adhérents de ces mutuelles
de leur habitation principale. Ce fonds commun, à l’instar de la fondation Mohamed
VI des œuvres sociales de l’enseignement, accorderait des prêts à des taux
préférentiels ou même sans aucun intérêt pour tous les adhérents qui n’ont pas de
logement. Il peut même fixer des conditions différentielles pour octroyer les prêts
comme par exemple accorder des prêts sans intérêt pour les acquéreurs de
logements économiques et avec des intérêts symboliques pour les autres.
Après cette présentation des états des lieux du secteur mutualiste au Maroc, il
est primordial de présenter quelques éléments chiffrés sur les mutuelles de la
CNOPS, afin de mesurer leurs performances, surtout dans la période étalée entre
2005, date de l’entrée en vigueur de l’AMO, et 2007.
La CNOPS a accueilli au titre de l'AMO, environ 249 000 assurés, soit environ
700 000 bénéficiaires, ce qui porte la population couverte par la CNOPS à 3.200 000
personnes.
Tableau n°1
taux de variation
Etats Régime Adhésions Régime
entre les deux
Bénéficiaires Facultatif AMO AMO
régimes
Actifs 773 753 139 000 912 753 18%
Retraités 148 359 110 000 258 359 74%
Assurés 922 112 249 000 1 171 112 27%
Ayants droit 1 577 888 451 000 2 028 888 29%
Bénéficiaires 2 500 000 700 000 3 200 000 28%
116
www.assurance maladie.ma
129
- CNOPS en chiffre , La CNOPS et les mutuelles sont soumis au contrôle financier de l' Etat prévu par la
législation en vigueur, sauf pour ce qui concerne les actes liés au remboursement ou à la prise en charge des
frais des prestations garanties (Article 53 de la loi.65-00).
117
MGPAP 33%
MGEN 30%
OMFAM 18%
Mutuelles
MFA 9%
Police 6%
PTT 3%
Douane 1%
MODEP 1%
Source : CNOP S Année 2011
Indéfini 9%
> 80 ans 2%
[71-80] 5%
Tranches d'âges
[61-70] 10%
[51-60] 21%
[41-50] 30%
[31-40] 17%
[21-30] 7%
< 20 ans 0%
Source : CNOPS
Le nombre de bénéficiaires pour l'an 2008 s'élève à 113 155 sur une population
couverte avecdroits ouverts de 2,25 millions de bénéficiaires, soit un taux de 5%.
Les enfants de moins de 12 ans et particulièrement les plus jeunes parmi eux.
130
- Rapport du conseil d’administration sur l’agence national d’assurance maladie (ANAM) Bilan de la sixième
session. (P : 15) Année 2008
www.assurancemaladie.ma
118
c- Au niveau fiscal :
L’impôt est considéré comme un sous-produit de la croissance. Son influence,
comme variable explicative, sur la croissance était laissée quelque peu dans
l’ombre. « Très peu de modèles de croissance accordent une place importante à la
variable fiscale, et le rôle de l’impôt sur la détermination du taux de croissance »
Aujourd’hui, dans les sociétés évoluées, les exigences économiques sont telles que
la politique économique dépende, en partie, de la fiscalité, de sorte que c’est la
recette possible qui agit sur les dépenses envisageables.
financier des recettes fiscales qui ne sont plus neutres à l’égard des mécanismes et
correctement conçue. Dans le cas contraire, elle risque d’entraîner des pertes nettes
fiscale peuvent se définir par le fait que, sous la pression de la fiscalité agissant
comme facteur causal, se produisent des changements dans les comportements des
mutualistes reconnues d’utilité publique sont exonérées de l’impôt sur les sociétés,
champ d’intervention des mutuelles sera étendu, il serait logique de soumettre les
activités mutualistes qui ont une connotation commerciale aux mêmes dispositions
119
secteur des assurances elle sera imposée au même titre que les autres
assurances131.
CHAPITRE II
DE L’ECONOMIE SOCIALE
131
- Les enjeux de la modernisation du secteur mutualiste à l’heure de l’AMO, Rencontre Franco-marocaine
organisée par la CNOPS , présentation par Mr Driss DADSI ,Directeur de la protection sociale des travailleurs,
Ministère de l’emploi et la formation Professionnelle à SKhirat 26-27 Mars 2007 .
120
économiques, principalement l'agriculture,l'artisanat, l'habitat et autres secteurs
d'activités.Conscient du potentiel du secteur de l'économie sociale en matière
decréation d'emploi, le gouvernement a entrepris d'importantes mesures
dedéveloppement du secteur et de promotion de l'activité des coopératives,
L'Initiative nationale du développement Humain, lancé par le chef de l’Etat, en vue de
consolider une société marocaine solidaire, aégalement mis l'accent sur le rôle
dévolu au secteur coopératif, en tant quelevier de la croissance et du
développement, de lutte contre la pauvreté et lechômage, et ce par l'intégration des
petits et moyens producteurs dans desprojets de développement local.Dans cette
perspective, le présent projet de loi a été élaboré encollaboration avec les différents
intervenants et acteurs concernés par lesecteur coopératif, en vue de réorganiser les
organismes coopératifs suivantune nouvelle vision, permettant de les inscrire dans la
dynamique desmutations du contexte économique national et international. Ceci a
conduit àla refonte des dispositions de la loi n° 24-83 relative aux statuts
descoopératives et des missions de l'office de développement de la coopération,en
vue d'en dépasser les défaillances, telles:La complication de la procédure de
constitution et d'agrément desprojets de coopératives;La multitude des intervenants
dans le secteur coopératif et lechevauchement de leurs attributions
121
une décision collective, seules les grandes décisions engageant la
coopérative restant prises de manière collégiale.Ce secteur coopératif a une grande
importance économique au Maroc, puisqu’à fin juillet 2012, le nombre de
coopératives s’élève à 10 616(dont 1.213 créées par des femmes). Elles regroupent
près de 410.000 membres.
122
Section 1- Les institutions régissant le secteur de l’économie sociale au Maroc
S’agissant des institutions qui relèvent de l’état, deux types de structures
peuvent être distingués. Il s’agit des départements ministériels sectoriels et des
institutions trans-sectorielles, ensuite les organismes publics tel l’ODECO, l’ADS et
enfin les institutions gouvernementales tel les fédérations nationales des
coopératives et associations ect…132
132
Stratégie nationale de l’économie sociale et solidaire 2010-2020, Rapport d’étude élaboré par le MAGG
.Novembre 2011. MAGG .( P : 36-37)
133
- Voir en annexe sur l’évolution institutionnelle de la question sociale.
123
par Dahir, l’entraide nationale en tant qu’établissement privé et spécialisé à caractère
social et que le défunt souverain a bien voulu la rattaché directement sous l’autorité
royale. Vue l’importance capitale accordée au secteur de l’économie sociale.
Mais déjà, nous pouvons constater que le déficit social au Maroc durant les
premières décennies post indépendance, n’a fait que s’accentuer ce qui remet en
cause les méthodes et les mécanismes utilisés. L’année 1983 a été marquée par le
lancement du plan d’ajustement structurel qui a sacrifié les secteurs sociaux dits
« improductifs » au profit du maintien des grands équilibres macroéconomiques.
Cette période est marquée par le désengagement de l’état dans le domaine social
engendrant l’aggravation des déficits sociaux. Ce n’est qu’à partir de 1993 que la
134
véritable première stratégie du développement social a vu le jour comme résultat
de la prise en conscience du facteur social comme levier du développement.
A- Analyse et évaluation.
134
La question sociale au Maroc : nécessité sécuritaire ou stratégie de développement, revue marocaine des
politiques publiques, numéro 2-2008
124
enfin, l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Contrairement aux
autres départements ministériels, tel que le ministère de la santé, de l’éducation, de
l’habitat, de l’agriculture, et de l’emploi, qui visent un seul objectif spécifique à leur
département, le Ministère de développement sociale, de la famille, et de la solidarité
cible autant d’objectifs tels que, la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la
politique de développement social, la coordination des programmes du
développement social, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’amélioration
des conditions de vie, l’inclusion sociale et l’intégration socioprofessionnelle des
citoyens en situation difficiles aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.
125
B-Points de ressemblances et de dissemblances.
L’analyse des missions des objectifs révèle que les objectifs des intervenants
sont aussi bien variés que différents. Cela signifie que chacun de ces intervenants
vise des objectifs qu’il s’est approprié.
126
institutionnels ainsi que les modalités de création et de fonctionnement des entités
de l’économie sociale et solidaire.
Parmi ces textes nous citons : La nouvelle constitution qui renforce le rôle des
associations dans le cadre de la démocratie participative (implication des
programmes de développement, instauration du conseil consultatif de la jeunesse et
de l’action associative) ainsi le décret n°2-02-638 du 9 rajeb 1323 (17septembre
2002) fixant les attributions et l’organisation du Ministère de l’économie sociale, des
petites et moyennes entreprises et de l’artisanat.
138
- le secteur du micro crédit au Maroc : évaluation et étude de cas par Mohamed Faska , section 3 les
institutions de la micro finance tendance et viabilité . Université Moulay Ismail Meknès 2006
127
statut général des coopératives et les missions de l’office de développement de la
coopération telle qu’elle a été complétée et modifiée.
139
- www.ministère des affaires générales et de la gouvernance.com
128
La contribution de ces dernières au programme d’élimination des sacs en
plastique ainsi la mise en place d’un observatoire et des systèmes d’information
géographiques, l’ouverture des branches pour la formation académique enfin,
l’élaboration du partenariat avec les organismes publics : ODECO, Agences de
développement, entraide nationale, office national des aéroports, office de
commercialisation et d’exportation, sans oublier le partenariat avec le secteur
privé :les grandes surfaces marjane, label vie, Aswak essalam, centre des jeunes
entrepreneurs ainsi le partenariat avec les univérsités :de cadi Ayyad de marrakech
et Hassan premier de Settat.
140
- O.D.CO « guide des organismes d’appui aux coopératives au Maroc », page 16, Année 2005
129
Cet établissement, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière,
est placé sous la tutelle administrative du Premier Ministre ou l’autorité
gouvernementale déléguée par lui à cet effet.
Si, dans les six mois qui suivent la date de la réunion de l’assemblée générale
extraordinaire, les mesures prises apparaissent inopérantes, l’ODECO doit proposer,
à la demande de l’administration intéressée ou de sa propre initiative, le retrait
d’agrément.
-Prêter son concours aux coopératives et leurs unions dans les domaines de la
formation, de l’information et de l’assistance juridique,
141
- www.odco.gov.ma
130
-Assister les institutions coopératives dans le domaine de la gestion en réglant,
à l’amiable, les différends éventuels entres coopérateurs et en s’assurant que ces
coopératives et leurs unions sont gérées conformément à la législation en vigueur.
- l’Office National des Pêches (O.N.P), l’Office National des Transports (O.N.T)
et la Promotion Nationale (P.N).
131
performantes et compétitives. De même, il vise à travers cette stratégie, la
structuration du mouvement coopératif moyennant le renforcement des unions de
coopératives existantes et la création d’autres. En outre, l’O.D.C.O vise
d’entreprendre des actions de sensibilisation, d’information et de formation
concertées pour l’instauration d’une culture de solidarité à performance économique,
et l’émergence de l’économie populaire en entreprises participatives structurées.
Il faut alors des ressources financières pour que cet office assume ses
responsabilités qui semblent susciter des efforts de longue haleine.
Le budget de cet office est alimenté par 6 ressources qui peuvent être
énumérées de la manière suivante :Les produits et bénéfices correspondant à la
prestation des services rendus, le produit des taxes parafiscales instituées à son
profit ainsi que le solde de liquidation des coopératives et leurs unions objets de
dissolution.
- Les subventions qui lui sont accordées par l’Etat et les subventions et prêts
accordés par des organismes étrangers concourant audéveloppement de la
coopération, les emprunts et avances autorisés par le Ministre des finances.
- Les revenus des biens meubles et immeubles que l’O.D.EC.O est en mesure
de posséder , enfin les subventions, dons, legs et produits divers.
III-L’organisation institutionnelle :
132
Source : Extrait d’un rapport de stage sur la « Réflexion sur le dispositif institutionnel pour réussir la
stratégie de l’économie sociale et solidaire au marc », Ministère des affaires générales et de la
gouvernance 2012.
Ces politiques et stratégies font recours, en partie, aux entités de l’ESS pour le
ciblage, la promotion et la réalisation des projets territoriaux et de valorisation des
potentialités locales au profit des populations cibles.
133
Source : ibidem
Les départements sociaux ainsi que les organismes sous leur tutelle jouent un
rôle particulier vis à vis del’économie sociale et solidaire. Il s’agit du Ministère du
développement social, de la famille et de la solidarité et du Ministère de la jeunesse
et des sports. Le MDSFS envisage dans le cadre du projet de qualification des
associations , la création d’un conseil national des associations dont l’objectif sera de
contribuer au renforcement du mouvement associatif national afin de contribuer
efficacement au développement global du pays ,elle est chargé de la conception et
de la mise en œuvre de la politique gouvernementale de développement
social :promotion de la famille, et de la lutte contre la pauvreté, l’exclusion sociale et
la vulnérabilité (femmes, enfants, et handicapés).
134
Les établissements publics : ayant un rôle significatif au niveau del’économie
sociale et solidaire sont les suivants : Entraide nationale et l’Agence de
Développement social puis les agences territoriales de développement.
135
faveur des travailleurs du secteur privé y inclus les salariés des associations,
mutuelles et coopératives.
136
d’investissement pour certaines régions tel Tanger-Tetouan ; Les Wilayas et les
Divisions de l’action Sociale en charge de l’INDH ;Les conseils consultatifs : les
attributions des conseils consultatifs en relation avec l’ESS sont les suivants : le
Conseil Economique et Social, chargé notamment, de la formulation des avis sur les
orientations générales et des propositions, des analyses des conjonctures et du suivi
des politiques économiques et sociales.
137
constitution d’un groupe de recherche en partenariat avec les acteurs locaux de
l’économie sociale.
Dans le but de disposer d’outils de pilotage de ses actions et surtout les outils
d’évaluation de la politique publique en matière d’économie sociale et de la
contribution du secteur au développement économique et social du pays ou des
territoires, le Ministère concerné envisage, de mettre en place un observatoire de
l’économie sociale et solidaire.L’étude vise la mise en place de ce dernier et d’établir
un mode opératoire pour son fonctionnement, sur la base d’un diagnostic de
l’existant et des besoins en information et d’une analyse des expériences
internationales réussies en la matière.
138
Le projet de l’observatoire de l’économie socialedoit constituer un outil de
pilotage des actions, et surtout un outil d’évaluation de la politique publique
contribuant au développement économique et social du pays ou des territoires. Il doit
représenter un espace multidisciplinaire avec plusieurs objectifs notamment : la
collecte, centralisation des données sur le secteur de l’économie solidaire,
structuration, mise en forme, publication et diffusion des informations ;analyse des
données collectées, suivi et évaluation des politiques publiques ;évaluation de la
contribution du secteur au développement économique et social du pays, évaluation
de l’impact du secteur sur les conditions de vie des populations, animation d’un
réseau de réflexion et de recherche développement sur le secteur
139
finales et proposition des orientations à retenir pour la dernière phase de
conception142.
b-1Statut juridique.
Le plan d’action et les activités développées par l’observatoire sont arrêtés par
un comité de pilotage, des publications régulières et axes d’étude sont ainsi
programmés. L’ONESS, peut être sollicité par les acteurs pour la conduite d’études
entrant dans le champ de l’économie solidaire.
142
- Ministère des affaires générales et de la gouvernance. Etude pour la mise en place d’un observatoire de
l’économie sociale et solidaire Phase de diagnostic. Manal Management, Rapport final de diagnostic (P : 72/119)
140
Bref, l’observatoire collecte, traite et diffuse de l’information après sa publication
dans le site internet, à travers l’organisation des événements tel le mois de
l’économie sociale, séminaires et conférences, rencontres pour présenter les
résultats d’études et enquêtes143.
L’analyse des stratégies, nous permet de les décomposer selon leur priorité en
trois formes. D’abord celle qui vise la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale,
ensuite les stratégies ayant comme principale priorité, la solidarité, le soutien et
l’assistance.
143
Ibidem (P : 76/119)
144
www.affaires-generales.gov.ma
141
Enfin, les stratégies qui visent la promotion et le développement des AGR
entrainant l’amélioration du niveau de vie des bénéficiaires.
SWOT :Mot anglais, abréviation de (Strengths- Weaknesses- Opportunities- Threats) et qui veut dire
(forces-faiblesses-opportunités-menaces)
142
Forces Faiblesses
-Quadrillage du champ de l’ESS par les acteurs -Manque /insuffisance des mécanismes de
institutionnels. coordination entre les différents acteurs.
-Nouvelle philosophie instaurée par l’INDH -Aggravation des inégalités sociales, spatiales et
de genre.
-Cadre législatif favorisant la création des
associations. -Insatisfaction des populations par rapport aux
services rendus par l’administration publique.
-Projet de régionalisation avancée.
145
- Réflexion sur le dispositif institutionnel de l’économie solidaire au Maroc (P :12) réalisés par Hajraoui
Abdelouahid et Laagouzi loukmane . Institut supérieur d’administration. Novembre 2010
143
Partant de là, leur confrontation avec l’existant a permis de dégager certaines
raisons qui témoignent de l’imperfection du dispositif adopté.
Il s’agit d’abord, de l’insuffisance du degré d’enracinement des institutions dans leur
environnement. Ensuite, de la faiblesse de l’appréhension de la dimension locale et
enfin, des limites du dispositif de convergence initié dans le cadre de l’INDH.
Les individus vers qui toute politique publique doit être tournée, exigent à priori,
que ses instruments institutionnels soient le miroir de leurs inspirations et le reflet de
146
Oana Ailenei : le rôle de l’économie sociale dans les dynamiques socioéconomiques locales, constitution d’un
modèle d’analyse et de comparaison intra-européen. Université des sciences et technologies de Lille, faculté des
sciences économiques et sociales Lilles 1, 2007
144
leur identité. Ceci conditionne dans une large mesure le succès ou l’échec de cette
politique.
145
fondements et les principes de base de cette discipline s’abreuvent des spécificités
locales, sans lesquelles elle ne peut ni survivre ni perdurer.
Il offre en outre, les meilleures garanties pour assainir les relations sociales,
instaurer un système de valeurs moralisant les échanges et libérant les initiatives au
service de la collectivité.
147
- Bernard Zarca : une légitimité remise en question. L’artisanat et ses valeurs 14 novembre 1986.
146
signes de la première sécheresse et l’artisan a maintenant plus la tendance à
privilégier le profit avant toute autre considération de même, par perte de confiance ,
absence de modèles et manque de repères , la solution individuelle prend le dessus
et devient fortement préférée à la solution collective renforçant ainsi l’égoïsme et le
manque de scrupule qui ébranlent l’esprit d’entreprendre répartissant pauvreté et
exclusion. Par ailleurs, un regard comparatif sur l’évolution institutionnelle opérée
dans notre pays avec des situations analogues dans d’autres pays développés dans
ce domaine sont révélatrices d’enseignements. Elle dévoile à première vue la rupture
dans la compréhension et le développement des structures locales révélant une
grande disparité entre le centre et la périphérie sujette à toutes les formes
d’exclusion. En effet, durant la période coloniale148les structures locales n’ont été
approchées que par souci sécuritaire loin de toute vision de développement. Cette
situation est à la base de la rupture du processus évolutif de ces entités et même de
leur déformation, ce qui ne les a pas qualifiés à jouer le rôle central qui leur est
dévolu. En plus, la dynamique de développement initiée après l’indépendance n’a
pas connu un grand succès par défaut d’adaptation aux réalités locales. Alors que la
trajectoire de l’évolution des concepts de l’économie sociale et solidaire dans un
pays comme le Canada, a poursuivi son évolution sans rupture selon le même
rythme imprégné à la construction institutionnelle, en mettant l’accent naturellement
sur le développement des territoires149.
Ainsi dans l’esprit des citoyens de ce pays par exemple, mais aussi de son
élite, le renforcement de la dimension locale est un acquis des plus naturels qu’ils ne
cherchent pas à démontrer ou à justifier mais qu’ils vivent et pratiquent.
Par une approche participative, ils ont édifié un espace largement homogène et
dynamique ou le tissu associatif, véritable pilier de l’économie sociale et solidaire est
profondément ancré et dans lequel l’élu est issu de la conscience solidaire qu’il
cherche à consolider étant imprégné de ses vertus. Cet élan qui impose son
ascendance sur le système institutionnel qu’il instaure et non le contraire, est à la
148
-Georges Balandier : la situation coloniale : approche théorique. (P/192), 2001.
149
Lors de la conférence animée par Jean Paul L’allier, le 16 septembre 2010 à l’ISA sur le thème : « Gestion
d’une métropole et la régionalisation ».
147
base de la création de ses institutions. Car l’alternative économique portée par
l’économie sociale de base sur l’innovation sociale qui suppose la recherche du
nouveau dans la satisfaction des besoins, mais aussi par l’innovation dans les
relations sociales. Elle signifie encore l’élargissement de l’approche participative qu’il
s’avère pratique de la promouvoir grâce notamment, aux comités de quartier ou les
modes ancestraux enracinés dans le milieu rural.
La dynamique initiée par l’INDH s’est basée sur une nouvelle forme de
gouvernance qui s’inscrit dans l’abandon de la hiérarchie public-privé et renforce le
passage de la verticalité de l’exercice de l’autorité politique à son horizontalité. Elle
met aussi l’accent sur l’approche participative puisqu’elle convie les acteurs à des
mécanismes permanents de dialogue, de négociations, de consultation et
d’ajustement.
Aussi, l’abandon définitif des modèles stériles qui érigent l’état en acteur unique
de son côté, a contribué largement à la valorisation des autres intervenants pour
développer de nouveaux modes d’opérationnalisation des stratégies.
150
www.indh.ma Année 2008
Rapport sur le développement humain 2008 de l’ONDH
Rapport de synthèse élaboré par le groupe d etravail IGAT/IGF ,JUIN 2010.
148
réalisations sur le terrain. Ce constat a imposé à l’INDH d’instaurer des mécanismes
pour assurer la synergie et la cohésion des cations entreprises pour atteindre les
objectifs assignés tant au niveau des politiques sectorielles que transversales, mais
aussi sur le plan local, territorial et central. Mais, la conduite réussie de la
convergence ou au moins sa facilitation passe pratiquement par l’accumulation des
conditions signalées dans les sections pré cédantes .il s’agit de l’ancrage des
institutions dans leur environnement à partir duquel, elles puisent leur légitimité et
leur efficacité .de même que le développement de la culture locale et l’attachement à
la communauté. Cette démarche combinée, couplée au renforcement de la
subsidiarité et l’esprit d’initiative va permettre aux acteurs à tous les niveaux
d’accomplir leurs tâches avec plus de confiance contribuant à la réduction de la
pauvreté, de la précarité et de l’exclusion par l’intégration réussie des personnes
vulnérables et donc, au succès du processus dans sa globalité.
149
personnalité du Gouverneur et par la prédominance de la tendance verticale
incarnée par la forte subordination des services extérieurs aux ministères, au
détriment de la priorité territoriale. Cet état de fait n’est en réalité que le reflet des
problèmes de coordination au niveau central.La convergence au niveau territorial, est
aussi assurée par le comité provincial du développement humain dont la composition
est tripartite (élus, société civile, fonctionnaires). Mais, cette composition n’est en fait
équilibrée que théoriquement et présente l’inconvénient de son application sur le
terrain. Ce comité coordonne151 ses actions avec la division de l’action sociale de la
province afin d’atteindre les mêmes objectifs de développement. Or, cette division
qui joue un rôle axial dans ce domaine, souffre notamment de l’insuffisance des
moyens humains. Cette situation se répercute négativement sur sa capacité à
assurer le suivi des projets. De même, le comité provincial du développement
humain assure parmi ses missions le montage du comité local du développement
humain.
151
- Coordination de l’INDH par l’administration centrale, Ministère de l’intérieur Mme Nadira Guermai. Présidente.
OANA Ailenei : le rôle de l’économie sociale dans les dynamiques socioéconomiques locales,
constitution d’un modèle d’analyse et de comparaison intra-européen. Université des sciences et
technologies de lille, faculté des sciences économiques et sociales Lille, 2007.
150
Mais, elle permet d’assurer la liaison verticale avec les Walis et les gouverneurs pour
constituer une base de données indispensable à la réalisation de la convergence.
151
L’économie sociale et solidaire est le fruit d’une vaste mouvance qui s’efforce depuis
deux siècles de concilier l’activité économique à la justice sociale. Elle puise ses
racines dans les confréries du moyen âge et n’a connu un véritable essor que dans
la première moitié du XIX éme siècle face à la brutalité de l’industrialisation. Elle vise
La concrétisation du rêve d’une économie à dimension humaine basée sur la
réciprocité et les principes de justice et d’égalité. Cette forme d’économie s’est
imposée comme troisième alternative, notamment après l’échec du modèle socialiste
totalitaire et les défaillances du marché aggravant les inégalités sociales.
152
Dans ce sens, le déficit social au Maroc n’est guère conforté par le déficit du
dispositif institutionnel qui souffre de son côté d’une pluralité largement hétérogène.
Cette pluralité a donné des signes de son incapacité à traduire la diversité en atout
fédérateur des volontés et des énergies. De ce fait, les mécanismes de convergence
mis en place jusqu’à l’heure, ne sont pas loin de tout reproche même si le système
de gouvernance prévoit la fonction de coordination et l’attribut au premier ministre. Il
l’assure en sa qualité de chef de l’exécutif et président du conseil d’administration
des établissements publics.
153
En termes d’adhérents, Marrakech Tensift Al Haouz se hisse en premier rang avec
15%, et Tadla Azilal en cinquième avec 10%.
Le secteur connaît Une présence significative de la femme :826 coopératives
composées exclusivement de femmes, soit 12% du tissu coopératif national,
regroupant un peu moins de 20.000 adhérentes (5% du total national).Ces
coopératives opèrent essentiellement dans l’agriculture (40%), l’artisanat (35%) la
collecte et la transformation d’argan (18%).
éme
Quand à l’action associative, initiée par l’Etat à la fin des années 80 du 20 siècle
en mettant l’accent sur le rôle que peut jouer ce secteur dans le plan quinquennal
1988-1992 en lançant des corporations de développement communautaires locales
et régionales, formés par des notables et présidés par des personnalités issues des
hautes sphères de l’état. Dans les deux cas l’état cherchait à combler un vide social
survenu suite à la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel édictés
par le FMI après la crise financière et économique des années 80 du siècle dernier,
qui ont imposé des mesures draconiennes pour maitriser les déficits publics et mettre
fin au rééchelonnement de la dette extérieur. Ces mesures mal maitrisées par une
administration mal préparée pour changer de cap et agir autrement, ont généré une
crise sociale sans précédent ayant provoqué des explosions en 1981, 1984, et 1990.
la tentative de l’état de combler le vide par des outils associatifs, préfabriqués, a fini
par produire l’effet inverse. Ils ont, plutôt accentué les tensions et la contestation.
C’est au début des années 90 que les premières initiatives associatives
indépendantes, appartenant à une nouvelle génération, ont commencé à voir le jour
dans les provinces marginalisées, comme khénifra. L’assistance internationale a
contribué, de façon déterminante au développement d’un tissu associatif dédié au
développement et à la lute contre la pauvreté y compris les associations opérant
dans le domaine du microcrédit .
154
DEUXIEME
PARTIE:
Insuffisances , limites
et perspectives
de développement
de l'économie sociale
au Maroc
155
156
L’économie sociale et solidaire, telle qu’elle a été reprise et conçue pendant les
années 80 et 90 du siècle dernier, après avoir été rangée aux oubliettes durant
plusieurs décennies, est aujourd’hui présentée par les uns, surtout des groupes alter
mondialistes, comme alternative à la faillite social du système capitaliste, la faillite,
tout court, des systèmes communistes basés sur le léninisme, et aux limites des
expériences menées par les sociaux démocrates rattrapées par les malédictions du
capitalisme. Elle est présentée par d’autres comme un tiers secteur, entre privé et
public, pouvant participer à la recomposition du système capitaliste en introduisant
un nouvel équilibre entre l’économie et la société favorisant l’émergence de
nouveaux espaces de solidarité et surtout, à créer des emplois permettant aux
exclus de générer des revenus leur garantissant des chances de vivre décemment.
157
contribuer dans le cadre du volontariat, au développement humain, devenu un enjeu
majeur sur la scène internationale et nationale après la publication du premier
rapport du PNUD sur le développement humain en 1990, mais elle a également,
reflété une action de l’état et des autorités locales visant à donner une impulsion à un
tissu associatif qui soit en mesure de participer à la mise en œuvre de sa vision de la
lutte contre la pauvreté et le développement humain, caractérisée par une volonté de
ne pas poser le problème majeur des disparités et la décentralisation des coûts de
ce développement , même en l’absence de filets sociaux capables d’amortir certains
retraits programmés de l’état, et la mobilisation des ressources locales et
internationales, non conventionnels, surtout les dons. L’effectif total des associations
marocaines est estimé à 40.000 d’après le haut commissariat au plan selon le
dernier recensement en 2011 dont un grand pourcentage est inactif.
158
document stratégique sectoriel détaillant les objectifs et les mesures adéquates pour
son application, ce qui n’a pas amené à la dynamisation et la restructuration des
composantes de l’économie sociale et solidaire et à rompre avec la routine
administrative. Mais il faut reconnaître qu’une idée nouvelle a commencé à prendre
son chemin et à marquer une présence dans le débat public depuis ce temps.
Il a fallu attendre les dernières années pour voir émerger une volonté de sortir
du flou stratégique et des discours de bonnes volontés sans lendemains et
d’encadrer le développement d’un secteur naissant et fragile à travers la
détermination d’objectifs et d’outils d’action appropriés, même si cette volonté a été
perturbé au départ, par la décision du ministère des finances en 2005 de fiscaliser
une partie du chiffre d’affaire des grandes coopératives qui opèrent dans le domaine
de la transformation (TVA et IS) , et surtout les coopératives laitières, après des
années de lobbying e leur concurrent principal. Cette fiscalisation a été accentuée
dans la nouvelle loi sur la fiscalité locale qui a soumis les coopératives à la nouvelle
taxe professionnelle à partir d’un chiffre d’affaire de 2 millions de dirhams.
159
développement del’économie sociale et solidaire qui se veut une feuille de route pour
tous les acteurs intervenant dans ce secteur et un moyen pour assurer la
convergence de leur action. Cette stratégie, qui s’insère dans le cadre des stratégies
sectorielles élaborées ces dernières années et qui couvrent des secteurs comme le
tourisme, l’artisanat, l’industrie, le commerce, l’énergie, le numérique, l’agriculture et
la pèche maritime vise également à positionner ce secteur dans la carte des secteurs
stratégiques et prioritaires du développement pendant les années à venir et
permettre son émergence.
Les objectifs quantitatifs et qualitatifs arrêtes par cette stratégie dans sa version
actuelle, non définitive et loin d’être fermée, prouvent qu’il agisse, pour le moment
d’un document de plaidoyer pour convaincre les différents décideurs de la faisabilité
et la pertinence de parier sur les capacités du secteur de l’économie solidaire de
créer la richesse, l’emploi d’assurer la redistribution des revenus et de contribuer au
développement local et humain et de les renforcer, mais le problème qui se pose
aujourd’hui dans notre pays est celui d’assurer une certaine convergence entre les
stratégies sectorielles et les programmes complémentaires en arrêtant des objectifs
d’ensemble permettant à tout le monde de voir les objectifs du développement global
du pays de façon claire, de savoir avec clarté également, qui est chargé de quoi et
quelles sont les réformes institutionnelles à mettre en application pour atteindre les
résultats escomptés, car en définitive, il faut passer à une culture de résultats qui soit
conforme à un choix élaboré de bâtir une société qui se réfère aux valeurs et aux
normes démocratiques de façon claire et irréversible.
160
La réflexion au niveau national sur l’économie sociale prend tout son sens,
dans le but de dégager les complémentarités et les alternatives appropriées en vue
d’intégrer la population marginalisée à travers le développement des activités
génératrices de revenus et la promotion du mouvement coopératif et associatif ainsi
l’encouragement de la petite entreprise et son intégration au marché.
161
CHAPITRE I :
ETAT DES LIEUX DES ACTEURS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET
SOLIDAIRE
Le secteur coopératif fait partie du paysage socio-économique du Royaume depuis
plus d’un demi-siècle.Selon l’année 2012, le secteur coopératif marocain a atteint
162
insuffisances peuvent être regroupées comme suit : faiblesse de formation des
dirigeants et des adhérents en matière d’organisation et de gestion, la quasi-
impossibilité pour elles de recruter des employés expérimentés en raison de leur
couts très élevé par rapport aux moyens dont elles disposent, le manque de rigueur
dans la tenue et le suivi du dossier juridique : pas de tenue régulière des réunions du
conseil d’administration, pas de tenu régulière des assemblées générales, absence
de sanction à l’égard des dirigeants qui ignorent les dispositions légales.
163
approfondie du marché, Un environnement institutionnel complexe et non favorable:
une multiplicité des institutions dont certaines missions et actions se chevauchent et
un manque de coordination entre eux, déficit en matière d’outils de suivi et de
pilotage.
Des défaillances dans les mécanismes d’appui : peu de communication sur les
démarches d'accès à l'appui, un rôle des autorités et des instances locales jugé trop
administratif et peu axé sur l'orientation et l’encadrement notamment en terme
d'assistance et de conseil sur le choix des activités et sur le montage et la gestion de
projets . Faiblesse de la documentation portant sur les composantes de l’économie
sociale, Des initiatives de formation et de renforcement de compétences des acteurs
du secteur insuffisantes et disparates, Inadaptation du système financier aux besoins
et aux spécificités des coopératives (conditions d’accès au crédit, garantie, ),
l’insuffisance et l’irrégularité des ressources financières ce qui réduit sensiblement
les projets et rend difficile la planification des actions, Faiblesse quantitative et
qualitative des ressources humaines.
Le secteur associatif à son tour présente plusieurs faiblesses qui risquent de limiter
l’ampleur et l’efficacité de son action en tant qu’accompagnateur du développement
local, parmi ses faiblesses : des associations qui se créent souvent sans objectifs de
développement précis, à la recherche des projets en fonction des financements
disponibles, faibles compétences managériales : manque de professionnalisme par
rapport à la gestion des associations à cause d’un manque en matière de profils
dédiés au travail associatif, des conditions de travail défavorables : peu
d’associations sont propriétaires d’un siège et d’un local avec des équipements
nécessaire pour accomplir leurs missions dans les bonnes conditions, insuffisance et
irrégularité des ressources financières ce qui handicape sensiblement leurs projets et
rend difficile la planification de leurs actions.
164
Manque en matière de mobilisation du travail bénévole, absence de synergie
avec le secteur coopératif : exercice des activités lucratives direct avec des individus
souvent dans l’informel, quand au secteur mutualiste il est dominé par les mutuelles
publiques , animé par une cinquantaine d’institutions, la moitié de celles ci sont des
mutuelles de couverture sanitaire dont 8 publiques regroupées dans la CNOPS .
L’association n’est plus cet espace, arrière base ou tranchée, pour s’opposer à l’Etat.
Lesmotivations actuelles relèvent plus d’une opportunité de participation à l’effort de
construction duMaroc, en même temps qu’elles représentent une occasion d’exercer
ses compétences et d’exprimerses attentes et prétentions sociales. Ce qui n’enlève
rien à l’esprit militant de l’acteur associatif, l’effort de construction implique une
implication forte dans la réalisation duprojet qui prend le pas sur la lutte et le conflit.
L’objectif du nouveau associatif va vers l’action orientée vers le succès et la
coordination d’intérêts motivésrationnellement en finalité.Les pratiques des acteurs
associatifs se caractérisent par la fermeture des associations aurecrutement très
154
- Etude sur les associations marocaines de développement : Diagnostic, analyse et perspectives, Rapport III
synthèse et recommandations (P :29)
165
rapidement après sa création. Pour adhérer à une association, il vaut mieux
seprésenter à la création, les trois quarts des acteurs ont intégré leur association dès
sa création, ils ontété rejoints par le quart restant au cours de l’année suivante. Ce
qui veut dire que très peu, sinon rares sont les associations qui continuent à recevoir
de nouveaux membres après une année de leurexistence.
155
- M. Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut Commissaire au Plan, « Les classes moyennes marocaines,
caractéristiques, évolution et facteurs d’élargissement » ; le 6 mai 2009, Rabat. Membres des corps législatifs,
élus locaux, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d’entreprises ;
les cadres supérieurs et membres des professions libérales.
156
-45 % des acteurs sont actuellement membres de plusieurs associations. 45 % autres acteurs appartenaient à
d’autres associations avant d’intégrer celle au niveau de laquelle ils sont enquêtés.
157
- Quelle contribution associative à la réduction du déficit de la démocratie locale ; Table ronde 2002
166
Les associations au Maroc sont régies par le cadre juridique du Dahir du 15
novembre 1958.L’articlepremier de ce Dahir réglementant le droit d’associationdéfinit
cette dernière comme « laconvention par laquelle deux ou plusieurs personnes
physiques mettent en commun d’une façonpermanente leurs connaissances ou leur
activité dans un but autre que de partager des bénéfices ».
Les récents changements politiques, l’évolution positive des échanges avec l’Etat, la
liberté d’action des associations et l’amélioration des accessibilités des espaces
pauvres et vulnérables sont perçues comme les principales opportunités favorables
au développement du mouvement associatif.
Une mutuelle est un groupe de personnes qui s’organise pour faire face, au moyen
de leurs seules cotisations, à un risque qui les menace ainsi que leurs familles. Dans
167
certaines régions, comme en Afrique de l’Ouest, ou encore en Asie du Sud, cet
instrument est un mécanisme courant de prépaiement des frais de santé. Au Maroc,
quelques expériences ont été mises en place depuis 2002.
Ces expériences n’ont pas été initiées dans un cadre unifié, elles ne sont pas
menées dans une démarche stratégique de réponse aux besoins des populations en
matière de financement de la santé. Il s’agit de tentatives ponctuelles de répondre
localement à un besoin qui a principalement trait au médicament158.
Le secteur mutualiste est confronté à plusieurs difficultés qui trouvent leur origine
dans l’Imprécision du Dahir de 1963 (règles de gestion et de contrôle)dispersion sur
plusieurs activités nécessitant des techniques et des compétences différentes,
Confusion entre les organes élus et les organes exécutifs, Difficultés pratiques dans
l’exercice du contrôle de l’Etat, Sanctions inadéquates aux infractions et dérogations
commises, Absence de vision claire concernant le secteur, ceci nécessite une
réforme institutionnelle axée sur les points suivants : Définition et objet des
mutuelles, Clarification des rôles des organes de décision et de gestion,
Reformulation plus explicite de l’exercice de la tutelle et du contrôle de l’Etat,
Instauration de certaines exigences pour la création et la continuité d’activité des
mutuelles, Institution de sanctions adéquates aux infractions commises aux
dispositions légales et réglementaire, Institution d’un contrôle interne et d’un contrôle
externe, Fixation de règles comptables, techniques et prudentielles d’où la nécessité
d’une réforme institutionnelle axé sur la Clarification des rôles des organes de
décision et de gestion.
158
- Extrait de la coopération Maroc-France dans le domaine de la couverture médicale de base séminaire sur
« bilan et perspectives 12et 13 octobre 2009 ». Atelier réforme de la mutualité par Amal Regyay chargée de
mission auprès du secrétaire général Ministère de l’emploi et la formation professionnel 2013 (p :4)
168
Quand aux mutuelles communautaires, la présente étude propose de donner
l’exemple concret de deux mutuelles communautaires les plus connus : il s’agit de
ZOUMI situé dans lé région de chefchaoun et de TABANT situé dans la région
d’Azilal. Les mutuelles communautaires pourraient être un élément de réponse à de
nombreuses questions qui se posent dans le cadre de la mise en place de l’AMO et
du RAMED. En effet, il est certain qu’au moins de manière temporaire, ces deux
mécanismes, constituent une avancée indéniable pour le Maroc, n’arriveront
toutefois pas, à eux seuls, à la couvrir la totalité de la population marocaine.
169
confrontées à une multitude de contraintes dont voici les plus apparentes tant au
niveau interne qu’au niveau externe .
159
- « les coopératives et le tissu coopératif » publication de l’agence de développement social , département des
activités génératrices de revenu. 2010 insertions sociales par l’économique.
170
d’engager leur fonds de commerce et leur matériel en vue d’obtenir des crédits
auprès des organismes financiers. En dépit des recommandations et instructions
données à ce jour, la plupart des secrétaires greffiers des tribunaux continuent à
refuser l’inscription des coopératives au registre de commerce. D’autres dispositions
présentaient des limites de gouvernance liées à l’absence de sanctions dissuasives
contre le non respect de la loi 24-83, ce qui a favorisé beaucoup de dérives et a
suscité un bon nombre de tentions à l’intérieur des coopératives condamnant ainsi
leur croissance et la réalisation de l’objectif pour lequel elles ont été crées. il y a
également d’autres dispositions qui sont devenues vétustes et complètement
inadaptées au nouvel environnement coopératif et aux nouvelles attentes des
porteurs de projets.
160
- Organisations des nations unies pour le développement des coopératives agricole 2000.
161
- Le secteur coopératif au Maroc 2012 Année internationale des coopératives REMACOOP (P/14)
171
Inadaptation au nouvel environnement : le nouvel environnement du secteur
coopératif a été depuis 2005, marqué par l’émergence d’une vague de mesures et de
projets de grande importance Ainsi , depuis 2005 années de l’assujettissement des
coopératives à l’impôt et au lancement de l’INDH , une ère nouvelle s’imposait au
secteur coopératif, en effet, les grandes qui opèrent dans la transformation à une
échelle avancée dégagent une valeur ajoutée industrielle et une plus value
capitalistique similaires à ce qui se fait au niveau des entreprises privées, autrement
dit, ces coopératives doivent revoir leurs structures, leurs système de fonctionnement
et leur rapports internes avec les différentes composantes du marché, de l’amont à
l’aval. Actuellement, les grandes coopératives comme la coopérative laitière
COPAG162 sont soumises aux mêmes impôts que les sociétés privées et supportent
des charges d’où il est impérativement nécessaire de revoir les textes en vigueur
pour une équité fiscale. D’autre part, le lancement de l’INDH en tant un projet de
société d’importance majeure pour une mise à niveau de l’action sociale et solidaire
contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion a déclenché une dynamique sans
précédent au niveau du secteur coopératif163.
172
domaines de la comptabilité, la communication, l’épargne, le financement, la
garantie, le social, la gestion :les unions coopératives ne couvrent pas tous les
secteurs d’activités jusqu’à présent, ce qui a des incidences négatives sur la
représentation, l’organisation et l’encadrement des coopératives opérant dans
plusieurs secteurs sans aucun soutien. Absence de créativité et d’innovation et
propension à la duplication des activités déjà existantes, Faibles compétences en
matière de montage de projets (établissement des objectifs, élaboration de plans
d’affaires) Une faible ouverture des acteurs au partage, à la mutualisation et au
partenariat ;Une gouvernance pas toujours respectueuse des valeurs et principes
fondateurs de l’économie sociale et solidaire. Compétences faibles voire inexistantes
pour les activités de gestion généralement limitées au savoir faire du métier de base,
le sous équipement techniques de production souvent rudimentaires.Déficit en
matière de conception de conditionnement et d’emballage, inexistence de politique
marketing ; Difficultés d’accès aux circuits de commercialisation, au système de
financement classique et absence de mécanisme de financement plus adéquats. La
non tenue d’une comptabilité correcte et conforme aux règles et procédures légales,
et la faiblesse du contrôle interne,
173
La multiplication des intervenants publics dans le secteur coopératif, les
manières avec lesquelles s’effectuent leurs interventions, et le manque de
coordination entre les administrations ayant la tutelle sur le secteur, voire leurs
conflits de compétences, perturbent son développement et renforcent la tendance à
s’intégrer dans sa gestion164.
Pour ce qui est des facteurs exogènes explicitant les problèmes vécus par les
coopératives au niveau régional, ceux-ci se ramènent à : la limitation des canaux de
distribution pour l’écoulement des produits, principalement pour les provinces de
Boulemane et Séfrou. Absence des fédérations nationales ou régionales des
coopératives pour favoriser l’émergence des circuits de commercialisation structurés.
Le faible potentiel productif de la coopérative, en l’absence de telles fédérations, se
trouve dans l’incapacité de répondre aux grandes commandes, principalement celles
émanant de donneurs d’ordre étrangers, la faible intégration de toutes les provinces
de la région dans le cadre des visions de développement sectoriel.
Le tissu coopératif des autres provinces n’a pas été directement impliqué dans
la dynamique de développement crée à travers les plans de développement.
174
l’économie sociale contribuent à exacerber les porteurs des activités coopératives.
Toutefois, le nouveau chantier de l’INDH165 a commencé à favoriser la convergence
entre les différents intervenants institutionnels, l’absence des initiatives de formation
susceptibles de pallier aux défaillances des acteurs concernés. Enfin, le secteur
public et les associations jouent un rôle limité en matière de renforcement des
capacités intellectuelles et de gestion des coopératives. Cette situation entrave
l’accès à certains circuits de commercialisation dont notamment la soumission aux
appels d’offres publics. Les coopératives de services (plâtre, construction, et
bâtiment, électricité…) sont les plus concernées par cet handicap.
165
- Plate forme INDH extrait du site du Ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement
social. Mars 2007
166
- Les coopératives de jeunes au Maroc : Etat des lieux, étude coopérative. Ouvrage édité par l’ODECO. Avril
2002.
175
est exposé la coopérative, l’absence de rigueur dans le classement et la gestion des
archives, à cela s’ajoute l’absence de toute stratégie commerciale avec une politique
et des objectifs bien définis, à ct et long terme, l’inexistence des moyens pour
recruter des commerciaux au profil adéquat, l’insuffisance devant la concurrence des
entités et sociétés structurées opérant dans les mêmes secteurs.
Des actions urgentes doivent être engagées par les autorités de tutelle,
notamment l’ODECO pour pallier ces insuffisances et cela ne peut se faire qu’à
travers l’organisation de séminaires de formation et de sensibilisation des dirigeants
et des adhérents des coopératives de jeunes.
176
entreprenarial pour les porteurs de ses projets et d’études environnementales qui
conduira à une stabilité ou pérennité de leurs entités.
167
- « Les coopératives d’habitation au Maroc : en quête d’un appui en béton »par Hayat Zouhir, Ahmed Fath
Allah, et Slimane lHajji Remacoop 2 Edition ODECO 13 , Rue Dayat Aoua Agdal, RABAT .2012 :Année
internationale des coopératives. (P :40-41)
177
quelques présidents ont quitté leurs fonctions pour se convertir en prometteurs
immobiliers, le non respect de la législation en vigueur, essentiellement les
dispositions relatives à la fréquence et la régularité de la tenue des assemblées
générales annuelles, et la désignation du commissaire aux comptes…,l’incidence
d’une telle situation sur l’avenir de la coopérative est irrévocablement néfaste et
désastreuse, L’irrégularité des apports périodiques ou exceptionnels, par les
adhérents due principalement au manque de confiance ou d’irresponsabilité, ce qui
implique un alourdissement des charges financières de la coopérative, surtout si la
coopérative a demandé un crédit ou si elle a des obligations financières envers
autrui.
Le nombre très élevé des adhérents, d’où la formation des tranches lorsque la
superficie du terrain acquise, ne peut suffire aux engagements de la coopérative
envers ses adhérents .le calcul aventureux lors de l’acquisition du terrain, condamne
le démarrage du projet, lorsque le terrain se situe hors périmètre urbain, ou ne
convient pas à la réalisation du type de logement projeté par les adhérents.
178
Problèmes externes : il s’agit des facteurs environnants des coopératives
d’habitation, qui influencent négativement leur bon fonctionnement. Ces éléments
sont aussi bien d’ordre foncier, financier, fiscal, réglementaire qu’administratif 168.
168
- Guide des coopératives d’habitat : Ministère chargé de l’habitat et l’urbanisme, Direction des établissements
publics, du partenariat et de l’action associative, service de la promotion des coopératives d’habitat par Mme
Zahra yajoud juin 2005 (P : 15-16)
179
L’association est abordée comme une forme d’organisation, « ayant des
frontières identifiables » constituant une unité de décision élémentaire, dotée de
ressources et moyens qui lui permettent d’atteindre des objectifs partagés par ses
membres, fonctionnant de façon relativement continue dans un environnement
sociopolitique et institutionnel plus ou moins contraignant.Le fonctionnement des
associations est abordé comme celui d’une microsociété qui connaît unesituation
sociale complexe dont la dynamique se fait sentir quotidiennement dans toutes
sesactivités et rejaillit sur ses résultats.
Par ailleurs, il est nécessaire de prendre en compte tous les associatifs pour
penser l'organisationdu travail au sein de l’association, en considérant à la fois leurs
capacités objectifs et leurs affectsdont la reconnaissance est susceptible de
déterminer la performance de l’association. Les associatifsvivent l’association
comme un lieu de culture et de socialisation qui les conduit parfois à substituerdes
conduites stratégiques par des conduites centrées sur la construction d'un lien social,
avec lesautres acteurs et surtout avec les partenaires publics et privés ; ils
investissent ainsi dans les rapportshumains à la quête de la reconnaissance
sociale169.
180
I/ Limites du secteur associatif .
L’évolution des associations est plus rapide que la réforme du texte juridique
qui encadre cesecteur. Le dispositif réglementaire mis en place de manière
unilatérale par l’Etat pour délimiter lesbornes et contours du champ associatif induit
automatiquement une obligation d’adaptation desassociations. Les multiples
changements dans le texte introduisent une déréglementation dans lapratique, dans
les habitudes de travail de la société civile en général et des associatifs en
particulier.Certaines dispositions des textes en vigueur cadrent judicieusement avec
les logiques du travailadministratif, mais se trouvent en contradiction avec la logique
même du travail associatif (à but nonlucratif)170.
181
fiscales que supportent les associations marocaines pas avantageuses parrapport à
d'autres pays. Par conséquent, les associations sont en attente d’une loi pour clarifier
leursituation comptable, fiscale et la responsabilité des gestionnaires.
:
« AMPFR » (ONG), apolitique et à but non lucratif ;Statut: Ordinaire et réglementé
elle dispose d'un règlement interne qui arrête les dispositions auxquelles doivent se
conformer le Bureau National, les Bureaux Provinciaux et Locaux ;
171
- Association marocaine pour la promotion de la femme rurale « AMPER » date de création le 19 Avril 1995,
siège social : résidence Ichrak secter 13 hay riad rabat .ampfr@hotmail.com
182
il se fait surtoutde manière informelle et sur la base de données peu fiables, la
priorisation des actions se fait enfonction de la commande publique, parfois en
contradiction avec les objectifs de l’association, laprogrammation est à très court
terme, la majorité des associations naviguent sans baromètre, doncavec une
visibilité très réduite.
Problèmes au niveau des aspects financiers : face aux besoins sans cesse
croissant, les moyens de financement dont disposent les associations sont très
limités. Ils proviennent particulièrement de dons et de subventions d’organismes
nationaux et internationaux. La majorité des associations ont un budget très
modeste. Ce dernier est dépensé principalementou en totalité pour couvrir les frais
de gestion de l’association (loyer, eau, électricité, téléphone,achats de fournitures,
déplacements, etc). Par ailleurs, elles emploient très peu de salariés, les troisquart
(75 %) des associations consacrent moins de 25 % de leur budget à la masse
salariale. Les associations déclarent consacre la plus grande partie de ce budget au
profit des bénéficiaires.Les pratiques comptables des associations laissent
apparaître plusieurs défaillances le plussouvent dues à la méconnaissance de la
réglementation et des procédures comptables applicables ausecteur associatif.
183
fédérations, de groupement, de réseaux ou de maillage. Certains de ces réseaux
associatifs ouvrent à l’échelle nationale alors que d’autres se limitent à l’échelle
régionale ou même provinciale172.
172
- La promotion des actions du mouvement associatif au Maroc, des réalisations et appréciations à évaluer »
par AOMAR IBOURK et FATIHA SAHLI. Chapitre IV les attitudes et les problèmes du mouvement associatif (P :
259)
173
-Compréhension du système associatif marocain, Rapport de synthèse et de recommandation de l’étude sur
les associations (p :36).Année 2006
184
La communication des associations avec l’environnement extérieur est peu
structurée, disparate et fragmentée. Elle se distingue par l’intermédiation des médias
et par conséquent prend une charge médiatique (intervention des journalistes) qui
déforme parfois le message et son intention. L’échange très réduit ou médiatisé des
associations avec leur environnement extérieur limite les chances de succès des
projets associatifs et restreint les possibilités d’ajustements réactifs des associations.
174
-Association Homme et Environnement (AHE), Berkane, Espace de Solidarité et de Coopération de l'Oriental
(ESCO), Oujda, Association Amis de l’Environnement (AAE), Oujda, Association AZIR, Al Hoceima, Association
Thissaghnasse pour la Culture et le Développement (ASTICUDE), Nador, Association Mobadara pour le
Développement Durable et le Tourisme. Année 2012
185
son mandat de protection et de tirer les conséquences des événements climatiques
survenus à Georgia aux USA et en Indonésie, et au gouvernement marocain de
respecter les textes nationaux et internationaux ratifiés par le Maroc et l'arrêt
immédiat de toutes actions conditionnées par les pressions d’une élite qui ne
cherche que l'intérêt personnel.
186
une association, il vaut mieux se présenter à la création, les trois quarts des acteurs
ont intégré leur association dès sa création, ils ont été rejoints par le quart restant au
cours de l’année suivante175.
Ce qui veut dire que très peu, sinon rares sont les associations qui continuent à
recevoir de nouveaux membres après une année de leur existence.Deuxièmement,
le mouvement connaît une pratique particulièrement fréquente de changement
d’association. Ce qui pose le problème du positionnement et de l’investissement au
sein des associations. Troisièmement, Les associatifs appartiennent aussi à plus
d’une association en même temps. Les anciens membres créent avec des nouveaux
arrivants de nouvelles associations indépendantes, sans attaches avec l’association
et sans quitter pour autant l’association d’appartenance première.
175
-Ouvrage : contribution associative à la réduction du déficit de la démocratie locale ; Stiftung – Espace
Associatif / 2003
176
- Publication des Associations régionales du médecine de sport au Maroc, par Dr khalid Hassoune 2012.
187
gestion de l’INDH, à la mise en place des politiquessectoriels, etc. ne manque pas
d’amener chez les associations une réappréciation des relations avecles autorités
publiques et une adaptation rapide aux nouvelles exigences du travail associatif.
177
- M. Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut Commissaire au Plan, « Les classes moyennes marocaines,
caractéristiques, évolution et facteurs d’élargissement » ; le 6 mai 2009, Rabat.
188
des associations et révèlent sansprétention d’extrapolation, l’importance de la
participation du mouvement associatif comme acteuréconomique à part entière178.
189
de compétitions et tournois.149son poids économique ne reflète pas sa réalité, elle
souffre énormément des sources de financement ce qui handicape ses activités et
leurs extension sur tout le territoire national.
La couverture médicale de base est parmi les réponses au déficit des indicateurs
sociaux dans le domaine de la santé. Elle a pour objectif d’élargir l’accès des
populations défavorisés aux soins de santé de base et le renforcement de la
protection sociale par la mise en place d’un régime d’assistance médicale aux
personnes économiquement faible (RAMED) et d’un régimed’assurance maladie
obligatoire (AMO).
Le secteur est dominé par les mutuelles du secteur public, il est animé par une
cinquantaine d’institutions, la moitié de celles-ci sont des mutuelles de couverture
sanitaire, dont 8 publiques regroupées dans la CNOPS. 43% sont des sociétés de
cautionnement mutuel qui opèrent dans les secteurs de l’artisanat, du transport, de la
pêche, de la PME et trois mutuelles d’assurances il s’agit de la MAMDA, MATU, et la
mutuelle d’assurance sur les accidents de route et de travail180.
180
- Rôle et perspective d’évolution de la mutualité marocaine à l’heure de l’assurance maladie 1présentation fait
par Ministère des finances, direction des assurances et de la prévoyance sociale .
26 mars 2007.
190
Les contraintes des mutuelles peuvent se résumer comme suit : la difficulté de
recouvrement des cotisations (auprès des collectivités locales) et leur irrégularité
dans l’ensemble. Les bénéficiaires engagent au total 2. 904. 819 milliers de dhs en
soins de santé, ils ne sont remboursés que sur 1. 456. 683 milliers de DHS soit
50.15%181. La part relative des médicaments est excessivement élevée avec un
pourcentage de 81% des dépenses, Quelques médicaments non admis,Décalage
entre les tarifs de responsabilité et les prix réellement appliqués sur le marché, Non
respect des dispositions législatives et réglementaires du dahir;Difficultés dans
l’exercice du contrôle du secteur ;Absence de règles comptables relatives à la
gestion des sociétés mutualistes. Dispersion des mutuelles sur plusieurs activités
nécessitant des techniques et des compétences différentes : gestion des risques
(maladie, décès, vieillesse, invalidité), gestion des œuvres sociales.Retard de
remboursement par les mutuelles des soins dont bénéficient leurs adhérents;Mise en
place de systèmes d’informations ne facilitant pas l’intégration. Les mutuelles et les
sociétés de cautionnement mutuel ne disposent pas de structures uniques
reconnues de représentation Les mutuelles de santé ont constitué deux unions :
L’USM : Union des sociétés mutualistes publiques du secteur public et L’UMS :
Union des mutuelles des salariés des secteurs semi-public et privé. Contrôle médical
inapproprié voire inexistant, Faible performance des établissements de soins publics,
qui tient à plusieurs facteurs, notamment : les carences en ressources humaines,
une obsolescence des infrastructures et des équipements, l’insuffisance et la
mauvaise gestion des ressources financières, l’irrégularité dans l’approvisionnement
en médicaments et en consommables, et des comportements individuels peu
compatibles avec les intérêts des usagers ainsi le maintien d’un niveau minimal
d’hygiène, ce qui implique une certaine iniquité dans l’accès à des soins de qualité;
Absence de complémentarité entre l’offre publique et l’offre privée de soins. En effet,
faute de carte sanitaire et de cadre réglementaire, l’offre de soins privée est de
niveaux hétérogènes et ne correspond pas toujours aux besoins prioritaires des
populations ; Faiblesses en matière de régulation, avec notamment l’absence de
carte sanitaire ainsi que des déficiences en termes de gouvernance aussi bien dans
le secteur public que privé, ce qui implique de grandes disparités entre les milieux
urbain et rural, entre les régions.
181
- L’économie sociale au Maroc : Etat des lieux et perspectives d’avenir, Touhami Abdelhalek. (P :147)
191
Système de soins connaissant des cloisonnements d’ordre fonctionnel et
technique entre les niveaux ambulatoire et hospitalier et une insuffisance notoire en
personnel de santé particulièrement les médecins, les sages-femmes et les infirmiers
insuffisance en terme de capacité de formation et de recrutement par rapport aux
besoins ; Besoins pressants dans certaines spécialités médicales et mauvaise
répartition spatiale de la plupart d’entre elles.
- Le Ministère de la Santé : dont les missions n'ont pas été redéfinies à l'occasion de
la mise en place de l’AMO, continue à jouer un rôle central en matière d’offre de
soins, et en particulier pour les plus démunis. Par contre il s’est insuffisamment
consacré à l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre des outils de régulation
nécessaires à l’utilisation optimale des ressources.
182
- Etude sur le financement des soins de santé au Maroc, Rapport final élaboré par Mmes Fatiha kherbach et
Asmae El alami Fellousse .Novembre 2007, Organisation mondiale de santé. (P : 88-89).
192
Le régime d’assistance médicale (RAMED) : conçu au profit des personnes
démunies (près de 30% de la population marocaine) est en cours de finalisation ; et
l’assurance maladie obligatoire de base au profit des travailleurs indépendants et des
aides artisans (Inaya) qui concerne près de 30% de la population marocaine et qui
est en cours de mise en place dans le cadre de contrats d’assurance ou de
mutuelles. Et d’autre part au fait de la décision que cette couverture utilise les
structures existantes, ce qui a engendré des contraintes quant à la sauvegarde des
droits acquis par les personnes bénéficiant d’une couverture dans le cadre de ces
structures, avant l’avènement de la loi 65-00, ce qui a eu pour conséquences des
couvertures de différents niveaux dont certaines n’englobent pas la totalité des soins
de santé et portent essentiellement sur les gros risques (hospitalisations médicales
et chirurgicales )et suivi des affections longue durée (ALD) et des affections longues
durée coûteuses Ces contraintes ont généré la fragmentation de la population
couverte et la multiplicité des régimes d’assurance avec différents niveaux de
couverture (taux de couverture et panier de soins). Ainsi, si la création de systèmes
spécifiques de couverture médicale pour chaque catégorie de personnes permet de
prendre en considération leurs caractéristiques et notamment leur capacité
contributive et facilite l’extension de cette couverture, elle a aussi abouti à un
système à plusieurs vitesses et a rendu difficile toute solidarité entre les catégories
d’assurés.
183
- Secteur mutualiste marocain face au défi de la couverture sociale composante et financement. 2010
193
A/ L'expérience de mutuelle communautaire à Zoumi est la première
expérience de mutuelle communautaire jamais menée au Maroc. Elle a donc joué le
rôle d'expérience pilote. Les réussites, mais aussi les difficultés qu'elle a éprouvées,
seront donc utilement utilisées, non seulement par l'UNICEF qui a décidé d'étendre
l'expérience à 18 autres communes marocaines, mais aussi par les autres structures
d'appui, dont l'OMS, qui désirent s'engager plus avant dans le domaine des
mutuelles communautaires184. D'autre part, la mutuelle a permis de changer la nature
du dialogue entre les autorités et la population. Il est vrai qu'avant le projet, une
grande méfiance semblait régner de la part des habitants envers l'administration,
qu'elle soit provinciale ou nationale. Le principal problème que semble rencontrer la
mutuelle est celui de la baisse du nombre de ses adhérents : aujourd'hui, avec une
moyenne de 6 personnes par foyer, environ 2000 personnes sont couvertes par la
mutuelle, ce qui représente 3,5% de la population de la commune. La manière de
remédier à ce problème serait de changer la manière dont est vue la sensibilisation
par les responsables de l’association. Un autre problème semble se poser : les
membres du bureau ne connaissent pas véritablement leurs adhérents. En effet, il
leur est impossible, par exemple, de donner le nombre exact de personnes
bénéficiant actuellement de la couverture maladie : bien qu'ils sachent le nombre de
personnes cotisantes, ils ne tiennent pas un décompte du nombre de personnes
inscrites sur la carte. Il est alors impossible, à l'heure actuelle, de connaître des
indicateurs qui pourraient être utiles à l'amélioration de la qualité du service rendu
par la mutuelle : qui sont les adhérents (sexe, âge), qui sont ceux qui utilisent leur
carte de manière intensive, qui sont ceux qui ne l'utilisent pas, pour quels types de
services .
B/La mutuelle de Tabant située dans la province d’Azilal a débuté ses activités
depuis le mois d’avril 2005. Elle a été créée dans le cadre du programme des
Besoins Essentiels de Développement mené par le Ministère de la Santé, qui se
donne pour objectif d’améliorer l’état de santé des populations en améliorant la
qualité de vie des populations, et donc en jouant sur les déterminants sociaux de la
santé.
184
- Organisation Mondiale de la Santé – Bureau du Représentant au Maroc. Les principales expériences de
mutuelles communautaires au Maroc mars 2006.par Adrien Renaud Economiste de la santé .
194
Comme dans la province de Zoumi, la mutuelle est donc une initiative des
autorités, et non une initiative des populations. La mutuelle a été lancée après la
réunion d’une assemblée générale, où deux personnes par douar étaient
représentées. Cette assemblée a élu un bureau de 13 personnes, auquel le médecin
et le pharmacien étaient associés, sans en faire formellement partie. Des séances de
sensibilisation ont été menées par les représentants à partir du mois d’octobre 2004
dans chaque douar. En janvier 2005, les cotisations ont commencé à être récoltées,
et le service a commencé à fonctionner le 20 avril 2005.
La cotisation est fixée à 200 DH par famille et par an. La garantie comprend,
comme demandé par les autorités lors de la réunion où elles avaient incité les
habitants de Tabant à se doter d’une mutuelle communautaire, les médicaments non
fournis par le centre de santé ainsi que les transferts en ambulance jusqu’à l’hôpital
de Chefchaouen. On peut dès à présent noter que, tout comme pour le cas de la
mutuelle de Zoumi, le contenu de la garantie n’a pas fait l’objet d’une réelle
participation communautaire. La mutuelle compte aujourd’hui 478 adhérents, ce qui
représente environ un quart des ménages de la commune.
195
Tabant: la disponibilité des médicaments au dépôt pharmaceutique, la
sensibilisation, et l’existence, parmi la population, d’un courant «anti-mutuelle»,
auquel quelques membres de la commune ne sont pas étrangers.
Le troisième problème est d’ordre politique, Il est ressorti des entretiens menés
avec les responsables de la mutuelle, ainsi qu’avec les responsables du centre de
santé, que les élus (deux parlementaires et les élus de la commune) ne sont pas très
favorables à la mutuelle, car ils y voient une initiative dont les bénéfices politiques
leur échappent. Il existe donc un courant anti-mutuelle dans la population, si bien
que certaines localités entièrement acquises aux élus de la commune n’ont aucun
196
adhérent à la mutuelle, Ce problème politique pourrait être l’un des principaux
obstacles à une sensibilisation de grande ampleur.
On peut tout d’abord constater qu’il existe un défaut dans la définition de ce que
l’on attend des mutuelles communautaires. Le caractère largement improvisé, ou
plutôt faiblement coordonné, des expériences qui ont été mises en place dans le
pays est pour beaucoup. On ressent par exemple cette faiblesse dans la définition de
la fonction des mutuelles dans la déception qui est ressentie par les adhérents des
diverses communes quant au bénéfice qu’ils retirent de leur adhésion. En effet,
beaucoup estiment qu’ils n’ont « pas bénéficié assez » (comme cela a notamment
été décrit pour l’expérience de Tabant), et que leur carte d’adhérent a été « inutile ».
On se rend donc compte qu’ils avaient compris qu’ils allaient recevoir des soins
gratuits d’une valeur supérieure au montant de leur cotisation.
197
En effet, la cible et la garantie exacte des mutuelles ne peuvent être définies
que si les outils de la Couverture Médicale de Base (CMB) le sont également, ce qui
n’est pour l’instant pas le cas pour le Régime d’Assistance Médicale (RAMED), qui
doit prendre en charge les soins délivrés aux plus démunis.
Une réflexion intégrée sur le financement de la santé doit être menée dans ce
cadre. Une fois la question de la définition de la cible et de la fonction des mutuelles
communautaires réglées, il sera plus facile d’élaborer des procédures communes
aux mutuelles qui pourraient être créées
CHAPITRE II
LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES COOPERATIVES , ASSOCIATIONS
ET MUTUELLES AU MAROC.
198
d’innovation et d’animation des territoires et tant que partenaires des pouvoirs
publics, elles contribuent à la prise en compte de l’intérêt général.
Malgré les contraintes mentionnées dans le chapitre précédant, qui font l’objet
d’interventions des pouvoirs publics et d’autres partenaires nationaux et
internationaux, le secteur de l’économie sociale et solidaire marocain dispose de
plusieurs opportunités et moyens pour les surmonter. Il bénéficie de larges
perspectives pour progresser et se faire une position appréciable au sein du contexte
socio-économique du pays. En plus des grands chantiers et projets mis en place
notamment :(INDH, Plan Maroc vert pour l’agriculture, vision 2015 de l’artisanat,
vision 2020 du tourisme, Plan Halieutis 2020 de la pêche 186, le plan
émergence/Maroc numérique, les programmes de développement des
infrastructures et de la logistique, la stratégie de l’énergie, les programmes de
l’emploi et de la protection sociale, la stratégie de la formation professionnelle, la
stratégie de l’enseignement supérieur, les programmes de l’éducation nationale,les
programmes de la santé,les programmes du logement social, la stratégie de la
culture, les programmes destinés aux jeunes, le partenariat avec la société civile) à
cela s’ajoute des actions engagées pour l’assainissement de l’environnement
coopératif au niveau juridique et l’amélioration des outils de soutien au niveau du
marché, dans ce cadre, le Maroc commence à tracer un nouveau cadre de l’action
publique et formuler les orientations nécessaires pour une meilleure hiérarchisation
des priorités en optant pour une large concertation avec les acteurs du
développement dans tous les secteurs et les territoires.
L’objectif est d’atteindre une plus grande efficacité dans l’exécution des
politiques publiques et des actions programmées, et de relever les défis de
l’incertitude croissante qui règne sur un environnement international façonné par la
mondialisation et les progrès technologiques et scientifiques croissant.
186
- Plan Halieutis : une nouvelle stratégie pour le secteur de la pêche maritime au Maroc, bulletin d’information
technologique. Aout 2010
199
en remplaçant l’agrément par un simple enregistrement au registre des coopératives
au tribunal de première instance.
187
- Pour une réforme du cadre juridique des coopératives au Maroc par Mustapha Bouchfra pk la réforme ?
Projet de loi 2-11 relatif aux coopératives adopté par le conseil de gouvernement le 7 septembre
2011.REMACOOP (P/6).
200
de certification des produits ou des organisations;Création de l’organisme
administratif en charge de l’appui, l’accompagnement et le contrôle du secteur du
Commerce Equitable ; Amélioration du niveau de vie et des conditions de travail
des petits producteurs en adoptant les normes du commerce équitable (création
d’opportunité aux producteurs défavorisés, transparence et traçabilité, payement du
prix équitable, limites au travail des enfants, interdiction du travail forcé, égalité
homme femme, formation, protection de l’environnement).
Le secteur coopératif marocain est entrain de vivre ces cinq dernières années
une période de foisonnement sans précédent, une véritable dynamique et un regain
d’intérêt et de confirmation comme outil d’intégration et de mobilisation des
catégories qui vivent en marge du processus de développement déclenché par les
pouvoirs publics en ce début du siècle189.
188
- Commerce équitable au Maroc : Projet de loi, Direction de l’économie sociale et solidaire 2013.
189
- Plate forme marocaine pour un commerce équitable. La PMCE est une association à but non lucratif ayant
pour objectif de développer les filières du commerce équitable au Maroc, Ecrit par Mustapha Bouchafra ,
m.bouchfra@odco.gov.ma.2011 Aout 2004
190
- Séminaire sur les Activités génératrices de revenu, données du centre national de la documentation. Les
AGR constituent un instrument puissant d’intégration des populations défavorisées. Publication du haut
commissariat 4 février 2011
201
produits du terroir et des stratégies en vigueur dans les secteurs notamment de
l’artisanat et de l’économie sociale. Bénéficiant de la dynamique de l’INDH et
soutenu par les agences sociales spécialisées, le tissu associatif et coopératif a
montré à ce titre des capacités importantes de mobilisation. Ainsi, en dehors de
certaines externalités négatives sur les ressources naturelles et de la difficulté à
pérenniser les projets, le développement des AGR s’est révélé un instrument
puissant d’aide à l’intégration des populations défavorisées aux circuits économiques
et d’amélioration de leur condition sociale.
Les pouvoirs publics exprimaient leur conviction du rôle des coopératives dans
la mobilisation de l’action solidaire et dans l’organisation des activités des
populations autour de projets de développement, de plusieurs façons. Quand aux
associations, elles jouent un rôle important dans la reproduction des solidarités
sociales existantes.
202
Elles se positionnent comme structures institutionnalisées de réajustement des
inégalités sociales au sein du douar ou quartier de la commune et même de la
province. Elles s’inscrivent parfaitement dans un champ de régulation sociale,
économique et culturelle.
A cet effet, l’A.D.S en étroite collaboration avec le Fond des nations unies pour
la population et le CPDH a entrepris le programme TAKWIA pour renforcer les
capacités des associations de développement local qui vise à accompagner la
dynamique des associations selon leurs différends niveaux d’intervention, la diversité
de leur champ et leur degré de développement191.
191
-Le programme (TAKWIA), porté par la coordination régionale de l’Agence de Développement Social (ADS) et
le comité provinciale de l’INDH de Guelmim, poursuit ses sessions de formation sur le management associatif au
profit d’un ensemble des membres des organisations locales
203
acteurs locaux et parconséquent aux populations locales bénéficiaires des projets
etinitiatives associatifs.
Le Plan Maroc vert est basé sur une analyse approfondie des contraintes de
l’agriculture marocaine qui met en évidence la faible disponibilité de l’eau agricole,
accentuée par les changements climatiques, la faible productivité de l’agriculture, liée
principalement au morcellement, à la monoculture des céréales, et au faible lien
développé avec le marché. L’agriculture du Maroc possède aussi des avantages liés
à sa situation géographique, ses coûts compétitifs, et le développement d’un marché
intérieur. Le Plan Maroc Vert, adopté par le Gouvernement en 2008, a pour objectif
de faire de l’agriculture un moteur de la croissance économique et de la lutte contre
la pauvreté. Il développe tout un arsenal de réformes destinées à augmenter la part
de l’agriculture dans le PIB du pays, à moderniser le secteur tout en préservant les
ressources en eau et les terroirs. Il implique une profonde mutation institutionnelle,
une réforme du rôle des acteurs, notamment du secteur privé, et d’importants
investissements. Il s’inscrit en cohérence avec la mise en œuvre de la Stratégie
nationale sur l’eau (2009-2015) qui cible une meilleure gestion de la demande et de
l’offre en eau agricole, à travers plusieurs réformes dont la gestion déléguée des
périmètres agricoles, et le renforcement du rôle des acteurs dont les Associations
d’usagers de l’Eau Agricole193.
192
- Appui aux projets coopératifs : pilier de l’auto emploi par Mohamed DARDORY (P :75)
193
- Ministère de l’agriculture et la pêche maritime « plan Maroc vert » première perspectives de la stratégie
agricole Méknès ,Avril 2008
204
Le programmeMaroc vert est un programme environnemental à la base par ses
actions de reconversion collective à l’irrigation localisée, la promotion d’une gestion
intégrée des nappes souterraines194, la valorisation de l’eau et des produits de
terroir, la promotion de l’économie énergétique et des énergies renouvelables en
irrigation, la promotion du genre et le renforcement des capacités des acteurs. Les
enjeux environnementaux et sociaux du programme découlent du risque
d’intensification liée à la valorisation, l’aménagement de nouvelles superficies, le
développement des agropoles et l’accessibilité des groupes vulnérables aux
ressources du programme. le plan, vise également à améliorer la gouvernance
environnementale du programme PMV, Il inclut le développement des outils
d’évaluation environnementale, des outils de gestion des impacts dans les parcelles,
des mesures environnementales et sociales .
Dans cette perspective, les coopératives agricoles ont dépassé les objectifs
monofonctionnels vers ceux multifonctionnels, et ce sont lancées en de nouveaux
créneaux. Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire marocain jusqu’aux zones
les plus reculées, étant donné que l’agriculture était et demeure une activité
séculaire, exercée par une très grande majorité de la population marocaine, qu’il
s’agisse d’hommes, de femmes ou de jeunes.
205
Pour la mise en œuvre de cette stratégie d’autres mesures transversales sont
prévues et ont trait à la promotion (création d’un label national, foires et expositions
professionnelles, promotion du secteur du tourisme)et la formation par apprentissage
en partenariat avec les chambres d’artisanat.
206
en faveur des coopératives. La philosophie de cette initiative royale est en
convergence avec les principes coopératifs, l’assistance financière de l’indh
intervient au niveau de la coopérative dans un cadre partenarial pour asseoir sa
bonne gouvernance et améliorer les revenus de ses adhérents.
198
-MMC (Organisme gouvernemental américain qui travaille avec les pays en voie de développement
dans le but d’y réduire la pauvreté par la croissance économique durable) .
207
réussite à travers différents pays, il s’agit du projet d’assistance aux systèmes
productifs locaux initié par l’organisation des nations unies pour le développement
industriel et inspiré de l’expérience italienne, justement dans ce cadre cet
organisme(système de production local) a mené conjointement avec le ministère de
l’artisanat en faveur des coopératives de marqueterie à Essaouira et celles de la
poterie à Safi.
Les SPL s’avèrent être l’espace idéal au sein duquel les coopératives
artisanales en profitant de leurs proximités peuvent améliorer leur rentabilité en se
partageant leurs charges fixes. Cette analyse est d’une grande importance car elle
renseigne sur les besoins des artisans notamment sur leur savoir faire, la qualité de
leurs produits, l’efficacité de leur système de production, les relations qu’ils
entretiennent entre eux même et avec les institutions publiques et privées. Une fois
ce stade atteint, les coopératives devraient se regrouper au sein d’unions pour
bénéficier ensemble de :la formation des artisans en matière de nouvelles
techniques de design, label reconnues, l’approvisionnement en matières premières,
la promotion commerciale par la participation aux foires et salons surtout à l’échelle
internationale et par la recherche de réseaux de partenaires. Ces systèmes ont
montré leurs capacités à consolider les bases de tant d’entreprises dont les
coopératives, et leurs manières convergent dans les procédures de la vision 2015 de
l’artisanat199.
199
- Ouvrage « l’artisanat du Maroc, un gisement inexploitée projet de développement des systèmes
productifs locaux de la marqueterie à Essaouira et de la poterie de Safi par ONUD (Organisation des
nations unies pour le développement industriel) .12 février 2009 (P :50)
208
Le nombre des élèves est en perpétuelle augmentation, en parallèle avec le
fourmillement des établissements scolaires, primaires, ou secondaires. Les élèves
succèdent d’une année à l’autre sans interruption, cette régularité offre une quasi
stabilité des ressources pour les coopératives. Quant aux procédures, de soumission
et d’attribution des marchés auprès des associations des parents d’élèves, elles ne
sont pas assujetties à des actes administratifs lourds et complexes, surtout ceux se
rapportant au contrôle de la réalisation des prestations et au paiement des
échéances. Désormais ces coopératives peuvent offrir une pléiade d’opportunités
étant donné qu’elles disposent : d’un marché potentiellement suffisant, composé d’un
grand nombre d’adhérents des coopératives essentiellement agricoles, ou le taux
d’analphabétisme est au plus au moins élevé, d’une volonté affirmée des pouvoirs
publics pour éradiquer l’analphabétisme, d’une forte détermination de certains
départements, associations pour pallier au fléau d’analphabétisme, des fonds
appréciables alloués à la formation par les coopératives et leurs unions, des fonds
consacré aux différents programmes d’analphabétisation et de l’éducation informelle,
budgétisés au sein celui de l’état, de jeunes diplômés en quête d’emploi.
200
- COSMANEF : crée en 2003, par son adhésion à plusieurs programmes d’alphabétisation et de formation, a
marqué le quartier de HAY Errahma ,ses activités concernaient l’alphabétisation, l’andragogie, cours de soutien,
de langue, d’informatique.
209
La politique de l’état solidaire vise à développer des dispositifs de solidarité qui
vont en parallèle avec l’émergence de la société civile qui a étendu ses actions à la
plupart des champs économiques, sociaux et culturels, d’encourager des institutions
telles que les composantes de l’économie sociale et solidaire et surtout les
coopératives pour jouer un rôle de catalyseur et répondre aux attentes croissantes
de la société en matière de soins de santé ou faciliter en tant que canal organisé le
contact et l’insertion des adhérents des coopératives et leurs membres de la famille
en situation de pauvreté au RAMED pa rticulièrement en milieux éloignés et peu
dotés en infrastructures publiques, également une démarche adaptée et identifiée
comme manœuvre efficace pour des activités de solidarité dans le domaine des
services aux personnes comme l’assistance à domicile en faveur des enfants ou
personnes âgées, handicapées, enceintes, ou malades :il s’agit des coopératives de
soins de santé201.
201
- Rôle des coopératives dans la prestation des soins de santé par Laabid Abdelouhed : nouvelles formes de
protection sociale (P :82-83) publication REMACCOP n°3 ODECO. Année 2012
210
202
tel: Mourafaka. La dite stratégie nationale est fondée sur sept principaux axes
stratégiques suivants: Valorisation et promotion des produits et services de l’ESS.
202
- Extrait de la stratégie nationale de l’économie sociale et solidaire 2010-2020 élaborée par le Ministère des
affaires générales et de la Gouvernance. Mourafaka est édité par l’ODECO et le ministère de tutelle.
211
Dans ce contexte, et en vue de réduire le taux d’échec des coopératives et
associations et favoriser leur pérennisation, plusieurs programmes ont été élaborés
afin de remédier au problème, nous citerons « Mourafaka »qui vise le renforcement
des acteurs de l’ESS, spécialement les coopératives, le programme régional, le
programme territorialisé et le programme Takwia pour les associations dont l’intérêt
de les présenter comme suit :
203
-Les rencontres de coopération économie sociale dans le cadre du partenariat entre les régions Provenance
Alpes cote azur et Tanger –Tétouan par Philipe Chesneau et Abdelhadi Benallal . Année 2007-2008
204
-Manuel des procédures « Programme Mourafaka », Etude faite par la Direction des Etudes, de la
coopération et de la législation, Ministère des affaires générales et de la gouvernance . Novembre 2010 (P : 5),
212
jouer un rôle primordial et important dans la promotion et le développement des
activités génératrices de revenus et de l’emploi au niveau territorial et dans
l’amélioration des conditions de vie des populations.
Pour atteindre ses objectifs, Le programme Mourafaka est fondé sur une
approche stratégique axée sur les dimensions sous mentionnées :
213
d’accompagnement des coopératives. Il s’agit particulièrement de l’INDH, le micro
crédit, les programmes développés par l’A.D.S (caisses solidaires de
développement, Fonds de développement local, Initiatives individuels etc.)
Les bénéficiaires de ce programme sont toutes les personnes ayant opté pour
l’entreprenariat collectif fondé sur différentes formes de mutualisation et de partage
de risque (mutualisation d’intrants, de moyens, de compétences, d’infrastructure, de
réseau de distribution, de diffusion, de commercialisation) il s’agit plus précisément
des coopératives nouvellement crées.
205
-Contribution des systèmes d’information à la gouvernance des coopératives. Avril 2011 .www.tanmia.ma .
206
- Journée de sensibilisation sur le programme Mourafaka pour une coopérative performante en partenariat
avec l’office de développement et de la coopération, « diagnostic stratégique, formation, aide technique, et
commercialisation », Mardi 13 juin 2011.
214
matière notamment de diagnostic stratégique et d’élaboration du plan de
développement ;du conseil, et d’expertise de formations, générale et spécifique , de
coaching individuel , d’assistance technique, de promotion commerciale.
Le programme dans son fonctionnement passe par la: Sélection des coopératives.
La sélection des coopératives se base sur les critères suivants : une liste de
présélection et une liste définitive des coopératives bénéficiaires qui sera arrêté à
travers un commun accord entre le ministère, l’ODECO, et les départements
techniques.
Il s’agit d’établir une liste des coopératives nouvellement crées, qui vont
bénéficier d’une journée de formation ; afin de retenir celles qui sont éligibles aux
prestations du programme. Cette procédure s’applique aux coopératives ayant
obtenu l’agrément. La procédure comprend deux étapes :
215
-La première étapeest un planning des journées de formation de base, a cet
effet un calendrier des journées de formation de base est établi, pour permettre leu
préparation au niveau local.
216
même contribuer au renforcement des capacités des coopératives de couture et des
associations locales de protection de l’environnement ;sensibiliser la population aux
impacts négatifs des sacs en plastique sur l’environnement et la santé du citoyen. Le
programme vise laproduction des sacs écologiques en toile par les coopératives de
couture ;la distribution de ces sacs gratuitement, et sensibilisation des citoyens par
les associations locales d’environnement, au niveau de 26 centres urbains cibles :
Béni Mellal, Settat, Khouribga, Ifrane, M’diq, Laayoune, Fès, Meknès, Marrakech,
Benguerir, Kalaa des Sraghna, Agadir, Benslimane, Tanger, Dakhla, Taza,
Houceima, Kenitra, Casablanca, Safi, El Jadida, Ouarzazate, Oujda, Rabat, Salé et
Guelmim ;ainsi l’organisation d’une compagne de communication et d’information sur
le programme. Cependant, le programme est constitué de :
217
4-Budget du programme : Une enveloppe budgétaire de 70 MDH est allouée
au programme, dont la contribution du Ministère des affaires générales et de la
gouvernance qui est de 50 MDH.
208
- Signature d’une convention sur le financement de la production de trois millions de sacs en tissu, entre les
ministères de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement et le ministère des Affaires générales et de la
Gouvernance d'une part, et des coopératives travaillant dans le domaine de la couture. La convention, s'inscrit
dans le cadre de la mise en œuvre du programme national pilote d'appui à la production et la distribution des
sacs en tissu, a nécessité une enveloppe budgétaire de 70 millions de dirhams financés conjointement par le
ministère chargé des Affaires générales (50 millions de dirhams) et le ministère de l'énergie (20 millions de
dirhams). L'accord bénéficiera à près de 150 coopératives à travers l'amélioration des revenus de quelque 3.000
personnes, essentiellement des femmes et des jeunes, et permettra à ces coopératives, entre autres,
d'augmenter leurs chiffres d'affaires et de moderniser leurs outils de production. Le programme national pilote
d'appui à la production et la distribution des sacs en tissu vise également à encourager les établissements
opérant dans le domaine de l'économie sociale et solidaire à s'engager dans l'action gouvernementale
=concernant la protection de l'environnement, notamment le programme national d'élimination des sacs en
plastique. Le programme permettra de mobiliser des associations locales dans la distribution gratuite des sacs
en tissu aux familles dans 26 villes du Maroc, et de sensibiliser ces ménages sur l'utilisation durable de ces
sacs. De son côté, Najib Boulif, a indiqué que cette convention, à double effet environnemental et socio-
économique, vise à réduire l'impact néfaste des sacs en plastique sur l'environnement tout en permettant aux
coopératives d'être à la pointe du développement, et aux femmes de ces coopératives de mettre leur savoir-faire
au profit de l'environnement. Journée d’étude le 28-03-2013 au centre d’aceuil et de conférence Hay Riad rabat.
Réseau des territoires pour une économie solidaire, économie publique, sociale et coopérative au service de
l’intérêt général. 12 septembre 2012
218
développement local, des entités qui peuvent faire des lectures, des analyses
critiques et de proposer des démarches et des approches stratégiques209.
209
-Rapport d’activité sur le programme pour la qualification des associations 30 septembre 2011 Rapport réalisé
en partenariat par l’agence de développement social, le fond des nations unies pour la population et le Ministère
.
de développement sociale chargé de la famille
210
-www.ADS.ma .Programme Takwia pour la qualification des associations du royaume.
219
Etape1 : il s’agit d’une définition de l’état des lieux : l’élaboration des bases de
données des associations et la réalisation des diagnostics de leurs capacités en
matière de gestion, gouvernance, planification, partenariat et communication ;
Le schéma montre queTakwia est une opportunité pour que les différents
acteurs de la société civile puissent ancrer leur réflexion et leur perception sur le
programme et passer à l’action en réponse à l’expression des différents besoins des
associations , identification des différentes expériences pouvant être développés, la
211
- Rapport relatif à l’atelier de lancement du programme Takwia pour la qualification des associations au niveau
de la province el haouz , 30 septembre 2011
220
coordination avec l’ODECO, l’adhésion restreinte des associations à l’INDH,
l’évaluation de l’expérience de certaines associations notamment celles d’el Haouz,
la création de l’espace associatif212 des communes, des cercles et des provinces,
collaboration entre les comités des associations et les bureaux d’étude.
Les producteurs sont dispersés dans des zones rurales enclavées, dépourvus
des moyens logistiques nécessaires et n’ont aucune marge de négociation vis-à-vis
d’intermédiaires, qui représentent le seul canal pour l’écoulement de leurs
produits213.
212
-L’Espace associatif est constitué d’une soixantaine d’associations et de personnes physiques et a pour
objectifs: le renforcement institutionnel des associations; l’amélioration des capacités des cadres des
associations; la promotion de mécanismes de concertations entre associations; le lobbying sur les institutions
nationales et internationales en vue de la promotion d’un environnement favorable au travail associatif.
www.espace-associatif.ma
213
-Etude pour la valorisation et l’amélioration de l’accès au marché des produits des entreprises de l’économie
solidaire, Rapport d’étude phase 5 Diagnostic- Marketing, par UCOTRA CONSULTING –DECL-MAGG,
Novembre 2009
221
Selon le programme gouvernemental Rawaj, le Maroc comptera en 2020 près
de 600 grandes et moyennes surfaces dont 50 hypermarchés, le programme vise
également à mettre enplace les dispositifs nécessaires pour accompagner le petit
commerce et lepréserver en tant que commerce de proximité ainsi de proposer
commeprincipe de base un rééquilibrage des forces entre le commerce de proximité
et ladistribution moderne. Il sous-tend au développement du commerce de proximité
la réorganisation de ses structures et la modernisation de ses modes de gestion
214
-Plan de développement du secteur commercial, RAWAJ vision 2020 par Ministère de l’industrie, du
commerce, et des nouvelles technologies. Ahmed Reda Chami plan d’action 2008-2012
222
Ces deuxprincipes de création de lien social et de proximité se retrouvent
réunis dans la démarche ducommerce équitable autour de la notion d’équité dans
l’échange marchand.
215
- Etude « Commerce équitable et migrants » Pistes de réflexion pour une meilleure articulation entre les
acteurs concernés sous direction de Nadia Bentaleb. Novembre 2007. (P : 8 -9 )
223
du commerceéquitable sans le savoir et il est intéressant de confronter leurs
pratiques solidaires auxprincipes de base du commerce équitable.
216
-Commerce équitable-renforcement des coopératives par la commercialisation équitable des produits de
terroir, Associations collectifs des solidarités 2000 .
224
coopératives de commerceéquitable217. De son côté, Alter Eco réalise un audit
annuel des coopératives qu’elle appuie, surdes critères sociaux et
environnementaux, afin de commercialiser leurs produits au sein de lagamme Alter
Eco. Mais au-delà de ces initiatives récentes, il n’existe encore pas de labelcrédible
pour les produits du Commerce Equitable au Maroc.Le secteur du commerce
équitable au Maroc se caractérise également par la diversitédes acteurs existants, à
la fois dans leurs pratiques et dans leurs visions.
217
- Développement des produits de terroir au Maroc, les indicateurs géographiques et développement local
durable IAV Hassan II RABAT.
225
activités génératrices de revenus, elle s’inscrit dans une vision globale du
développement social et humain pour le pays.
Les actions prévues peuvent être regroupées sous quatre volets : soutien à
l’accès aux infrastructures de base, aux services de proximité et aux équipements
sociaux urbains de base dynamisation du tissu économique local par des AGR,
soutien à l’action et à l’animation sociale, culturelle et sportive, renforcement de la
gouvernance et des capacités locales.
Par ailleurs le principe directeur de l’indh fonde ses interventions sur une
dynamique institutionnelle qui doit prendre appui sur des partenariats locaux et
nationaux entre les acteurs publics et la société civile en faveur des plus démunis et
ce à une échelle décentralisée et déconcentrée.
218
- www.indh.gov.ma promotion des activités de l’INDH .2009
219
-Mémoire sur la lutte contre l’exclusion sociale au Maroc par Amine Dafir, Université Mohamed VI Souissi
licence 2006.
226
nations. Le développement humain vise à élargir les choix qui s’offrent aux
personnes pour leur permettre de mener des vies qui leur sont précieuses. Il est
aussi et avant tout une dimension territoriale impliquant appropriation et pilotage
communautaires, il suppose l’intégration et la participation des différentes catégories
de la population.
227
d’autre part, les coopératives sont des espaces d’insertion sociale pour les membres.
Cette capacité des coopératives d’imbriquer l’économique dans le social est
reconnue pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement220.
1-Dynamique de l’économie sociale.
Constituant ainsi la principale composante d’une économie qui s’appuie sur
des entreprises à propriété collective, les coopératives sont ainsi reconnues comme
faisant partie d’une sphère de l’économie plurielle, au même rang que l’économie
publique et l’économie privée. Une sphère de l’économie ou les biens et les services
produits servent à augmenter le bien être des membres et dont le paramètre de
définition de la valeur est la contribution à la réalisation des objectifs de
l’organisation. Les dernières expériences aux niveaux national et international 221, ont
montré que la coopérative dispose le moyen le plus approprié pour favoriser la
création des AGR, elle trace désormais la dimension humaine du développement
puisqu’elle se base sur les valeurs de participation, de solidarité et de démocratie.
A cet égard, force est de constater que ces principes prônés par l’indh, s’inscrivent
en parfaite harmonie avec ceux des institutions de l’économie sociale, notamment
les coopératives qui véhiculent la même philosophie, partagent les mêmes valeurs et
surtout animées beaucoup plus par la valorisation de l’homme et son
épanouissement.
L’INDH constitue la base de l’ancrage de la nouvelle culture, axée autour des
valeurs et des principes fondamentaux de participation, de dignité, de confiance, de
proximité, de solidarité et de partenariat en mettant en œuvre des réalisations
concrètes porteuses d’une nouvelle volonté de lutte contre la pauvreté en vue de
promouvoir le développement humain.
L’adéquation entre les principes, les valeurs, les règles et les pratiques passe
par la mise en cohérence de leurs applications dans les domaines de la gestion. Ces
derniers sont inextricablement liés, et en ce sens constitue bel et bien un système
avec ses interdépendances, ses synergies et ce sont précisément ces interférences
multiples des principes et règles dans divers domaines dans une formation
220
-L’Organisation internationale du Travail est l’institution chargée au niveau mondial d’élaborer et de superviser
les normes internationales du travail. C’est la seule agence des Nations Unies dotée d’une structure tripartite qui
rassemble des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, pour élaborer ensemble
des politiques et des programmes et promouvoir le travail décent pour tous. Cette spécificité confère à l’OIT un
avantage pour intégrer les connaissances du «terrain» sur le travail et l’emploi
221
-Recma : Revue internationale de l’économie solidaire .24 rue du Rocher, 75008 Paris . Revue internationale
de l'économie sociale n°304, MAI 2007.
228
spécifique des entrepreneurs sociaux. En revanche, le développement d’activités
économiques génératrices de revenus est reconnu par tous comme étant la clé de la
relance des zones rurales du pays.
En effet, les expériences au Maroc ont donné de très bons résultats. D’une part,
elles ont permis de déclencher un dynamisme et un processus de développement au
niveau des localités concernées par ces actions, d’autre part elles ont été un moyen
de stimulation de la motivation et de l’intégration de la population dans les projets de
développement du secteur.
L’INDH a apporté une gouvernance nouvelle partant des projets identifiés par
les populations jusqu’à leur réalisation.
Aujourd’hui, s’il y a eu une évolution constante et dynamique du secteur coopératif,
le constat est de dire que cela se traduit a travers les efforts de faire naître des AGR
des projets de type coopératif et des activités de lutte contre la pauvreté qui
permettront de développer une ascension sociale .
Aussi L’INDH a donné une dynamique très importante à l’économie solidaire en
nous permettant de mettre le doigt sur la problématique de la lutte contre la pauvreté,
la également des efforts se multiplient tels que le projet en cours de révision de la loi
sur les coopératives pour bien permettre à ce secteur à se développer de manière
notable. Nous trouvons aussi l’accompagnement des coopératives à travers le
programme Mourafaka tel qu’il a été détaillé auparavant.
A ce stade nous citerons le premier forum international sur le développement
humain à AGADIR222 qui a fait le bilan de manière solennelle de l’INDH et a sorti
avec des recommandations qui contribueront à affiner les axes et les choix
stratégiques de la deuxième phase 2011-2015. Il a accueilli plus de 1500 participants
marocains et étrangers, de divers horizons, et 138 intervenants, venus du monde
entier, économistes, décideurs politiques, ministres, patrons d’organisations
internationales, représentants de la société civile et d’ONG renommées Sont venus
pour s’inspirer de l’expérience marocaine, unique en son genre en matière de l’INDH.
La réponse à notre problématique s’avère une réponse positive dans la mesure
où l’initiative nationale de développement humain a permis d’offrir un cadre
222
-L’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) a été au cœur du débat lors du Forum international
du développement humain organisé à Agadir le 1et 2 novembre 2010. Quelque 1700 participants, dont près de
300 personnalités étrangères venues d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, ont débattu pendant deux jours
de la croissance partagée à travers le monde et fait le bilan des cinq années d’existence de l’Initiative Nationale
de Développement Humain (INDH).
229
prospectif pour une efficacité des politiques publiques et par l’accélération de la lutte
contre la pauvreté dans le cadre du programme de développement des Activités
génératrices de revenus, elle conforte la place des coopératives et associations en
tant corps intermédiaire et moyen d’action dans la vie économique et social.
Pour les acteurs comme pour l’indh, l’objectif principal est le développement
intégrale de l’homme, les principes prônés par l’initiative s’inscrivent en parfaite
harmonie avec les institutions qui véhiculent la même philosophie, partagent les
mêmes valeurs et surtout animées beaucoup plus par la valorisation de l’homme et
son épanouissement. A travers la coalition de ces efforts et de ses moyens, l’homme
reste maitre de son destin et réalise son auto promotion. Au regard de cette culture,
La promotion du développement humain repose sur la valorisation de l’élément
humain placé au centre de cette initiative. Avec les coopératives ce qui est recherché
c’est le respect et la dignité du citoyen en passant de l’assistance ponctuelle à un
traitement productif pérenne de l’action sociale à travers l’organisation des activités
dans des institutions économiques capables de réaliser son autopromotion.les
structures encadre les couches le plus démunies qui souffrent d’une certaine
carence financière, elle fédèrent leu efforts et unifient leur vision autour d’un projet
communautaire répondant favorablement à leur aspirations.
Bref,nous schématisons les orientations de l’action publique vis à vis du secteur
comme suit :En premier lieu de favoriser une meilleure visibilité et une meilleure
reconnaissance du secteur de l’ESS, Mieux connaître, mieux observer, mieux
évaluer, mieux reconnaître et mieux faire reconnaître.
La deuxième orientation consiste de promouvoir une politique active et
renouvelée d’aide et d’accompagnement du secteur en facilitant l’accès à certains
dispositifs de droit commun : ceci dit mieux répondre aux besoins de financement de
l’ESS en activant certains outils existants , Faciliter l’accès de l’ESS à d’autres
dispositifs existants.
La troisième orientation consiste d’adopter diverses mesures spécifiques pour
mieux répondre aux besoins de financement, d’adopter diverses autres mesures
pour soutenir l’ESS, d’adapter certaines dispositions des statuts utilisés par l’ESS.
La quatrième orientation cible à mieux insérer le secteur de l’ESS au sein des
politiques publiques, tout en faisant émerger une nouvelle dynamique en sa faveur,
d’assurer une meilleure prise en compte du secteur au sein des structures de l’Etat
et celles des territoires.
230
Concernant les orientations du nouveau projet de loi sur les coopératives, il
s’agit de refondre le statut de l’ODECO pour en faire un organisme ou les
coopératives, leurs associations, leurs groupements et leur fédération nationale sont
les acteurs principaux dans le processus de prise de décision et de programmation
des activités.
Simplifier les procédures administratives de création et d’administration des
coopératives en remplaçant l’autorisation administrative, exigée actuellement, par un
simple enrôlement au registre de commerce et en normalisant les procédures- de
contrôle avec celles auxquelles sont assujetties les autres formes d’entreprise.
Respecter les principes universels de la coopération afin de tracer une nette
frontière entre l’entreprise coopérative et l’entreprise capitalistique dont les objectifs
diffèrent fortement de réseaux d’appui et de conseil aux coopératives et œuvrera
pour la mise en place des mesures d’accompagnement nécessaires à la mise à
niveau des coopératives et de leurs institutions223.
Concernant les orientations du secteur associatif : nous recommandons la mise
en place d’un mécanisme efficient de collecte de l’information statistique et
économique concernant le secteur associatif.
Elaboration d’une charte de l’éthique associative favorisant la promotion de la
démocratie et de la transparence dans l’action associative.
Simplification des procédures fiscales et administratives des associations.
Inscrire le financement des associations dans le cadre de la visibilité et de la
transparence.
Pour améliorer l’efficacité des entreprises de l’économie sociale au Maroc,
plusieurs actions seraient à entreprendre : Etudier les structures de base de
l’organisation sociale afin de revaloriser le patrimoine local, et ce par l’institution de
comités d’experts pluridisciplinaires avec précision des aspects à traiter selon un
mandat prédéfini.
Revivifier les modes traditionnels de la solidarité sociale : les conclusions du
comité d’étude permettront d’identifier les grandes lignes liées à l’identité, les
fondements et les points saillants des structures traditionnelles qui garantissent la
solidarité et la participation. D’où la nécessité de réhabiliter les anciennes formes de
223
Pour une réforme du cadre juridique des coopératives au Maroc. Remacoop P :6 . 2012 Année internationale
des coopératives par Mustapha Bouchefra .
231
gouvernance enracinées dans les territoires, tels que « Jemaa », « Twiza »,
« Agadir » et l’«Ouzia »224.
Dans cet esprit, il serait opportun d’institutionnaliser les concepts de base qui
tendent vers la consolidation de la cohésion sociale. D’autant plus, que la
« Chariaa » a placé les jalons d’une société solidaire, juste et équitable.
Promouvoir les initiatives locales initiées par des femmes, notamment dans le
monde rural : cette action s’explique par la position centrale qu’occupe la femme
dans le processus de production dans les compagnes exerçant des activités
diversifiées dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, et les activités
artisanales, sans pour autant être reconnues.
224
- Ouvrage « économie et gestion » , modèle marocain de l’économie sociale, les formes de solidarités et de
développement local, réseaux traditionnels de solidarité. Avril 2011.
232
Elargir la portée de la décentralisation et de la déconcentration : il s’agit d’un
axe stratégique dont l’amélioration en termes d’élargissement des pouvoirs et de
compétences, entrainera des incidences directes sur les modes de gouvernance et
la configuration du dispositif institutionnel dans sa globalité. La réussite de cette
démarche conditionne dans une large mesure la performance de la réforme
annoncé. Elle renforcera en outre, la participation de la population au processus de
prise de décision. A Cet égard, il serait souhaitable de limiter la tutelle et la
hiérarchie par des mesures juridiques et encourager dans les faits, l’esprit d’initiative
par le biais de la motivation.
Renforcer leurs ressources humaines, tant sur le plan quantitatif que qualitatif,
par la mise en place des programmes de formations et d’encadrements en leur
faveur.
Mettre en place une plate forme interministérielle pour coordonner les actions des
différents intervenants dans le domaine de l'économie sociale.Encourager la mise en
réseau des entreprises de l'économie sociale.Procéder à la réforme du cadre
juridique régissant les organisations de l'économie sociale.
225
Réflexion sur le dispositif institutionnel de l’économie sociale et solidaire au Maroc (P : 45) Etude faite par
Ministère des affaires générales et de la gouvernance.
233
Initier et promouvoir la culture de l'économie sociale par le biais de campagnes de
sensibilisation de proximité sur les vertus de l’esprit coopératif et associatif, sur la
culture du partage, de l’entraide et de la solidarité.
Promotion sociale des actions sociales auprès des porteurs de projets, Soutien à la
structuration du tissu de l’économie sociale.
234
contractualisé entre le gouvernement et les conseils régionaux, de compétences de
plus en plus étendues et des ressources y afférentes.
En particulier les partis politiques nationaux ont contribué comme a été signalé
plus haut, à la conception de ce modèle marocain par des avis diligents et
consistants. Ils ont exprimé la pleine conscience de leur rôle et de leur responsabilité
dans la réussite de ce projet national. Conformément à la mission que leur confère la
constitution du pays, ils proclament leur engagement à : apporter leur contribution
conséquente à la mise en place de la régionalisation, à son animation dans la
pratique politique, institutionnelle et de gestion et, partant à son succès 227.
227
- Commission consultative de la régionalisation, Rapport sur la régionalisation avancée soumis à la haute
attention de sa majesté le roi Mohamed VI le livre I (P :10) Rapport général de la régionalisation avancée .
235
continu du nouveau dispositif institutionnel des régions et des autres collectivités
territoriales. En effet, parmi les propositions de la régionalisation avancée la création
du fonds de mise à niveau sociale des régions qui intégrera les programmes
engagés par les principaux départements ministériels visant à accélérer la résorption
des déficits majeurs dans les secteurs socio-économique tel l’économie sociale en
lien direct avec le développement humain et recoupant largement les domaines de
compétence des régions dans le cadre de cette réforme à savoir : la généralisation
de l’accès à l’eau potable et à l’électricité et l’éradication des bidonvilles et de
l’habitat insalubre, ainsi de faciliter l’accès de santé pour tous228.
L’évaluation financière de cet effort se situerait entre 128 à 215 milliards de DH,
ce montant alimentera progressivement ce fond de mise à niveau régionale dont les
tranches seront inscrites dans les lois de finances, afin de permettre une
programmation pluriannuelle et un suivi adéquat
De ce fait, nous présentons les différents résultats issus de l’étude sur terrain
éme
(enquête) lors de la 3 édition du salon national de l’économie sociale et solidaire
comme suit :
Concernant les résultats des coopératives et associations exposantes :
Nous avons procédé dans la présentation des résultats sur un échantillon de 140
exposants appartenant aux coopératives et associations, il atteint le moyen de
chaque 24 adhérents, ainsi l’étude montre que 42% des coopératives sont locatrices
des lieux ou elles exercent leur activités, 22% parmi elles exercent ses activités dans
des locations d’entraide et 18% d’entre elles exploitent des locations dont l’un de
ses membres est propriétaire .
De ce fait, les objectifs de la majorité des exposants de la manifestation se base sur
les axes suivants :
228
- Ibidem (P :13 )
229
- Stratégie nationale de l’économie sociale et solidaire 2010-2020, Conception et réalisation créative team
(P :30-31)
236
-87% des exposants ont vendu leurs produits et ont commercialisé leurs services
-81% des exposants identifie leurs institutions
-61% sont à la recherche des partenaires
-55 % sont à la recherche des sources de financement
Enfin 9 % des exposants ont déclarés qu’ils ont, atteint leurs objectifs d’une manière
très satisfaisante, 41% parmi eux ont réalisé leurs objectifs d’une façon satisfaisante
et 32% d’entre eux ont très peu réalisé leurs objectifs.
En ce qui concerne la catégorie des visiteurs ciblé de la part des exposants nous
citons que :
44% des exposants ont ciblé toute catégorie.
16% parmi eux ont ciblé juste la catégorie consommatrice d’un produit spécifique.
12% d’entre eux ont ciblé juste la catégorie exerçant la même activité
10% d’entre eux ont ciblé les visiteurs locales.
8%
4%
4% moins de 10%
8%
de 10% à 20%
de 20% à 30%
de 30% à 40%
13% de 40% à 50%
63%
Plus de 50%
237
En ce qui concerne la répartition des exposants selon le pourcentage de la marge
bénéficiaire est présenté sous la forme suivante :
Graphique n°4
26% 30%
n'existe pas
faible
très faible
Assez bien
22%
22%
238
-le choix d’un lieu stratégique de l’exposition.
-l’égalité entre les exposants sur tous les niveaux
-assurer la bonne résidence, la multiplicité des partenaires, promouvoir des prix pour
les meilleurs stands, l’organisation des salons au niveau international
-contrôle de la qualité des produits vendus par les coopérateurs.
De ce fait, 36% des visiteurs qui ont réalisé d’une manière satisfaisante leurs
objectifs, par contre 48% parmi eux ont réalisé juste un peu leurs objectifs.
En ce qui concerne le pourcentage de connaissance des visiteurs de l’ecoss ,51%
parmi eux la connaissent très bien, 29% dispose d’une moyenne connaissance et 7
% la connaissent d’une façon très faible et enfin, 13%ne la connaissent pas.
En ce qui concerne la perception des visiteurs sur les prix des produits exposés par
les coopératives et associations se présentent comme suit :
-19% des visiteurs les considèrent très cher
-72%des visiteurs les considèrent au niveau
-9% des visiteurs les considèrent qu’il n’est pas cher du tout
Leur perception sur la qualité des produits était comme suit :
26% très satisfaisante, 58% satisfaisante, 14% un peu, et 14% pas du tout
satisfaisante
En conclusion , 58% des visiteurs ont montré leur forte volonté de participer dans les
futurs éditions du salon de l’ecoss, 11% parmi eux ont montré un peu leur
participation dans ces institutions, et 19% qui ont déclaré la non participation, à cela
239
s’ajoute la moyenne d’achat de chaque visiteurs qui s’élève à 537 dh des produits
exposés.
Pour les produits qui ont été attiré le plus par les visiteurs dont les acheteurs sont :
Le miel, les dattes, les huiles, le couscous, les gâteaux, le cactus, les produits de
beauté, les plantes médicinales, les vêtements traditionnels, les produits de bois, les
tapis et les bijoux en argent.
Enfin, en ce qui concerne l’évaluation finale des visiteurs lors de la manifestation, ils
ont mis un point de 1à10 concernant les éléments suivants :
240
Les coopératives sont reconnues internationalement par leur capacité de
production d’une richesse favorable aux pauvres, contribuant au développement
basé sur l’inclusion sociale230.
L’économie sociale existe dans tous les pays du monde, avec des appellations
différentes pour désigner un contenu plus ou moins similaire.
230
- Proclamation des nations unies que l’année 2012 est l’année internationale des coopératives au niveau
mondial .CICOPA.
231
- Loi pionnière dans la reconnaissance juridique de l’économie sociale en Espagne par Carlos Lozano
coordinateur des relations internationales à la confédération espagnol des entreprises de l’économie sociale et
coordinateur réseau Euro-méditerranéen de l’économie sociale (ESMED).REMACOOP. (P :107)
241
démocratique et participative, impliquant de privilégier davantage l’adoption des
décisions en fonction des personnes et de leurs apports en travail et services prêtes
à l’entité ou en fonction de la finalité sociale qu’en fonction de leurs apports au
capital social.
La loi ouvre aussi la porte à d’autres organismes crées selon des normes
spécifiques, qui sont régies par les principes de l’économie sociale. La loi établit un
cadre juridique commun à toutes ces familles de l’économie sociale, en respectant la
législation spécifique de chacune. Toutefois, la valeur ajoutée de la loi est celle de
donner un mandat aux pouvoirs publics de favoriser ces entreprises et leurs
organisations représentatives, pour leur contribution à la création d’emploi, avec
l’esprit d’entreprises et l’insertion des groupes en exclusion. L’expérience démontrée
à ce propos à l’économie sociale pendant les dernières années a fait qu’il existait un
consensus de toutes les tendances politiques en faveur de la loi pour donner un
mandat aux pouvoirs publics afin de développer des mesures à savoir : l’élimination
242
des obstacles à la mise en œuvre et au développement d’une activité économique
des entités de l’économie sociale. A cet égard, une attention particulière sera attaché
à la simplification des démarches administratives de création des entités de
l’économie sociale, faciliter les diverses initiatives de la dite économie, créer un
environnement encourageant le développement des initiatives économiques et
sociales, introduire des références à l’économie sociale dans les programmes
d’études des différents degrés d’enseignement, un autre aspect significatif est celui
de l’importance des pouvoirs publics de construire des mécanismes de dialogue
avec les entreprises d’économie sociale en Espagne ce rôle est joué par la CEPES,
qui rassemble 29 membres organisations représentatives avec plus de 200
structures d’appui dans toute l’Espagne. Cette structure associative fait de la CEPES
le porte parole unique et fédérateur de toutes les organisations confédérées et en
définitive de l’ensemble de l’économie sociale espagnole qui représente presque
45000 entreprises, 2.350.000 emplois, 90.000 millions d’euros ce qui suppose 10%
du PIB et presque 12.000.000 des personnes associées aux entités de l’économie
sociale232.
De toute façon, la loi espagnole inclut une série de conditions pour qu’une
organisation de niveau étatique soit représentative de l’économie sociale : elle
regroupe au moins la majorité des catégories d’entités prévues par la loi, et
représente au moins, vingt cinq pour cent de la totalité des entreprises ou entités
associées directement par le biais d’organisations intermédiaires vis-à-vis des
confédérations intersectorielles participant à la procédure de représentativité.
232
- Centre internationale, de recherche et d’information sur l’économie publique, sociale et coopérative
« Brèves »n°35 Septembre 2010 Par Marcel Caballero vice président du CIREC France.
243
spécialement par sa capacité de rectifier trois déséquilibres du marché du travail :
chômage, instabilité dans l’emploi, et l’exclusion des chômeurs.
233
- 197 :http://www.coopseurope.coo,breuxelles.
http://www.2012.coop/
234
- http://social.un.org/coopsyear
244
pensée jacobine, l’État a le monopole du bien public, car tous les corps
intermédiaires entre l’individu et l’État créent une fracture dans l’unité de la Nation.
Les corporations, considérées comme des entraves au commerce et à la libre
entreprise sont interdites en 1791, ainsi que les confréries, leurs annexes sociales ;
les hôpitaux et autres fondations religieuses sont nationalisés ou leurs biens sont
vendus à la bourgeoisie235.
245
fondations et « les associations dont l’activité de production les assimilent à ces
organismes et employant des salariés » avec l’exclusion des activités développées
par les associations. Ci après, quelques chiffres clés sur l’économie sociale en
France tels que publié en 2010 par l’observatoire français dans sa publication
intitulée « panorama de l’économie sociale en France et dans les régions »236
9.9% de l’emploi français (dont 78,2% sont assurés par les associations ; 13.7%
par les coopératives, 5,3% par les mutuelles et 2,8% par les fondations)237
Le monde associatif est plus connu en Italie sous le terme de non profit ou terzo
settore (tiers secteur). Il est constitué des organisations de volontariat, des
associations, des organisations non lucratives d’utilité sociale, des coopératives
sociales et autres formes juridiques qui poursuivent des objectifs sociaux en
intégrant, complétant ou remplaçant parfois le secteur lucratif. Selon une définition
assez vague, toutes les structures sociétaires qui ont une stabilité d’organisation, qui
ne sont pas publiques et qui ne distribuent pas de profits en font partie.
246
travailleurs rétribués sont au nombre d’environ 700 000 dont 67% sont des femmes.
La représentation politique du secteur et la coordination de ses acteurs est assurée
par le forum permanent du tiers secteur .il s’est officiellement constitué le 19juin 1997
et plus de 100 des principales organisations du monde du volontariat, des
associations, de la coopération sociale, de la solidarité internationale et de la
mutualité complémentaire volontaire y adhèrent. C’est un réseau multiforme
d’expériences et d’activités dans lequel sont impliqués 14 millions de citoyens
(usagers, salariés, et bénévoles)238. Le mutualisme est l’une des plus anciennes
racines de l’économie sociale, mais il n’a pas connu en Italie le même
développement que dans d’autres pays européens.
Et le legacoop qui ont donné vie à une coordination stable de trois organisations: elle
regroupe 14.500 coopératives dont 8 500 000 membres et réalise 56.6 milliards
d’euro en terme de chiffre d’affaires.
238
- les principaux événements pour les coopératives italiennes en 2011 par Enzo Pezzini directeur d’études du
bureau de Bruxelles de confcoopérative..Revue internationale des coopératives RECMA Numéro .323 (P/9)
239
- Ibidem,(p :95)
247
La première coopérative est identifiée à Turin en 1854, la coopérative de
consommation promue par l’association générale des ouvriers de Turin. En quelques
années, le nombre grandit et en 1986à Milan fut constituée la fédération nationale
des coopératives italiennes (FNCI). Elle devint la ligue nationale des coopératives
italienne en 1983. Instance unitaire qui rassemble les différentes mouvances
inspiratrices : libéraux, socialistes, catholiques, qui arrivèrent à faire la synthèse des
différentes sensibilités et conceptions de la coopération.
Du point de vue entrepreneurial, l’espoir est que les coopératives pourront tirer
d’un meilleur climat associatif une impulsion à promouvoir des projets dans les
territoires et dans les filières productives capables d’améliorer leurs activités.
240
- Article 4 du décret législatif du chef provisoire de l’état du 14 décembre 1947, n°1577.ITALIE
248
entreprises coopératives sont en cohérence avec les éléments de diversité qui les
caractérisent241.
C’est avec une grande satisfaction que l’arrêt a été accueilli par les
coopératives italiennes mais aussi par l’ensemble du mouvement coopératif
européen.
une telle formule s’est révélé particulièrement apte pour ceux qui désiraient
s’engager au service de personnes défavorisées ou en difficulté, dans des
organisations qui garantissent une gestion démocratique et une responsabilisation
de tous les sujets impliqués.cet ensemble d’exigences a trouvé synthèse dans la
formule coopérative, interprétée en clé solidaire, que l’on peut également voir comme
une conséquence d’un processus de renforcement de la dimension productive du
monde associatif et des organisations de bénévolat et de l’engagement des
organisations coopératives dans le domaine des services sociaux.
Selon la loi n°381, les coopératives sociales ont comme objectif l’intérêt général
de la communauté pour la promotion humaine et l’intégration sociale des citoyens à
travers : la gestion des services sociaux, sanitaires et éducatifs243.
241
- Règlement du conseil 22 juillet 203, relatif au statut de la société coopérative européenne.
242
-Communication du 23 février 2004 au conseil au parlement européen, au comité économique et sociale
européen et au comité des régions sur la promotion des sociétés coopératives en Europa 2004
243
- « L’évolution récente de la coopérative sociale en Italie » Recma n°266 BORZAGA 1998. l’impressionnant
développement des coopératives sociales par Defour , Favreau, la ville.
244
- « La coopérative sociale en Italie entre consolidation et transformation » Recma 286 par Pezzini février 2008.
249
stimuler des nouveaux champs d’activité pour les coopératives dans une vaste
gamme d’initiatives normalement en lien avec l’insertion professionnelle et les
services aux personnes, en appliquant des modalités de fonctionnement qui
prévoient des formes de multi sociétariat.
Depuis, des coopératives ont été crées dans plusieurs secteurs avec
particulièrement la création de la première coopérative d’épargne et de crédit en
1951et le lancement de l’expérience des coopératives scolaires en 1969 .ces
dernières jouissent d’une importance primordiale de la part du gouvernement
malaisien car elles inculquent aux élèves la formation coopérative, l’esprit de
l’épargne et la prise de décisions.
250
personnes étaient membres aux coopératives Malaisiennes, soit 27% de la
population245.
Les coopératives en Malaisie ont été régies par une pléthore de lois jusqu’à
1993, date de promulgation d’une loi unifiée qui est composée de 96 articles.
Cette loi a connu des amendements qui ont tous contribué à la promotion de la
bonne gouvernance des coopératives et l’amélioration de la responsabilisation des
membres. Mais, elle a également prévu des peines de prison et des amendes en cas
de fraudes et d’infraction à la loi. Les principales caractéristiques de ce cadre
juridique s’illustrent comme suit : la création d’un tribunal spécifique aux coopératives
en 1998 pour statuer dans les conflits que connaissent les coopératives. Ce tribunal
se trouve dans le local de l’administration du développement des coopératives et il
est supervisé par le directeur général de cet établissement.
245 Eme
-3 forum asiatique sur l’économie solidaire regroupant 350 participants en provenance de 33 pays dont 17
de l’Asie et le reste de la Malaisie à Manille. Novembre 2013.Eclairage sur les coopératives en Malaisie par
Rachida Elghiat Remaccop (P : 101-102)
251
les coopératives dont le capital est inférieur ou égal à 500.000ringits restent
exonérées.
La tenue des assemblées générales dans un délai qui ne peut dépasser 6 mois
de la clôture de l’exercice, les dons, aides, subventions qui sont accordées aux
coopératives doivent avoir l’aval de la direction du développement des coopératives
246
ibidem (p :106)
252
Ce collège est devenu membre de l’alliance internationale des coopératives en
2003.
Les coopératives en Malaisie sont structurées dans un cadre organisé, elles sont
intégrées au sein de trois grandes unions : ANGKASA-NEKMAT-NAFAS
Union : ANGKSA est l’union des coopératives Malaisiennes qui a été crée n
1971 et qui comptait en 2002 plus de 2653 coopératives dont les coopératives
scolaires, et l’adhésion de plus de 3 millions membres coopérateurs, ses principales
attributions ont trait à l’organisation des campagnes de formation au profit des
adhérents des coopératives membres à l’union dans les domaines juridiques,
comptable contrôle interne.
Union NEKMAT : des coopératives de pêches offre divers services à ses membres
dont : l’approvisionnement en matières premières, l’organisation de la
commercialisation du poisson et son transport.
253
Au brésil l’économie sociale et solidaire est désignée par « l’économie
solidaire » sans utilisation du terme « sociale ». Les grandes coopératives agro-
industrielles et mutuelles de santé ne sont pas considérées comme faisant partie de
l’économie solidaire. Cette dernière est composée par : l’ensemble des activités
économiques organisées et réalisées de façon solidaire et sous forme d’autogestion
(coopératives, entreprises autogérées, groupes solidaire) : production des biens et
services, finance solidaires, commerce équitable, développement durable, ainsi par
des associations et groupes informels des petits producteurs qui réalisent en
commun les achats, la production ou la commercialisation.
247
-l’économie sociale au brésil : histoire, courants théoriques dominants, acteurs et rapport à l’état Carolina
Andion, Mauricio serva, Aruc-ES, cahier c-10-2006 décembre 2006, rapport présentant les transformations qui
remèdent l’économie sociale brésilienne en lui donnant de nouveaux contours et en suscitant de nouveaux
dilemmes et de nouveaux défis
254
secrétariat national de l’économie solidaire et le système nationale du commerce
équitable et solidaire.
255
l’économie sociale est un véritable laboratoire d’expérimentation d’une société en
mutation249.
249
- Mémoire de recherche sur « Les repères territoriaux de l’économie sociale et solidaire au canada « :par
Marie Jean bouchard professeur de l’université du Québec à Montréal, titulaire de la chaire de recherche au
canada en économie sociale, membre du centre de recherche sur les innovations sociales et coresponsable du
chantier logement communautaire.
256
n’auraient pas eu accès sans cetteassociation. Historiquement, au Canada, cette
pratique a constitué un des fondementsdes communautés francophones, notamment
des communautés de langue officielle ensituation minoritaire250.
Les coopératives ont donc comme rôle stratégique de procurer des biens et des
services et de répondre aux besoins de la population d’une région donnée, dans des
secteurs où l’apport des gouvernements et des corporations privées fait défaut.
Dans cette optique, les coopératives peuvent donc être vues comme une force
alternative de développement économique. Le cas des coopératives gazières de
l’Alberta, qui gèrent aujourd’hui plus de 100 000 km de gazoduc, constitue un
exemple probant d’une situation où le mouvement coopératif a créé de la richesse
dans une sphère d’activité où les entreprises privées étaient absentes en raison de la
faible rentabilité financière potentielle des projets.
Les coopératives sont également plus stables grâce à leur structure. Elles ont
plus de loyauté et d'enracinement dans la communauté, mais elles ont plus de
difficulté à avoirun accès rapide à du capital, puisqu'elles ne peuvent pas émettre
d'actions. Elles gardentdonc souvent un coussin supplémentaire251.
250
Thèse sur la situation des coopératives au canada rapport du comité spécial sur les coopératives par Bake
Richard, service d’information et de recherche parlementaire. Septembre 2012
251
- Bernard Brun, directeur, Relations gouvernementales, Mouvement des caisses Desjardins, Témoignages,
réunion no 5, 1re session, 41e législature, Ottawa, 25 juillet 2012.
257
Elles représentaient 4,8 millions de membres et géraient 10,9 milliards de dollars
d’actif252.
Quelques témoins ont signalé que les coopératives sont davantage taxées que
les sociétés par actions. D’après une étude effectuée par la firme Mallette, les
résultats démontrent qu’il existe une disparité importante au niveau fiscal entre les
coopératives et les entreprises traditionnelles. En effet, l’étude révèle que la majorité
252
- Sécrétariat aux affaires rurales et aux coopératives, Unité des statistiques, Les 50 plus importantes
coopératives non financières au Canada en 2010.
253
- Thèse sur la situation des coopératives au canada rapport du comité spécial sur les coopératives
par Bake Richard, service d’information et de recherche parlementaire. Septembre 2012 p :55
258
des coopératives porte une charge fiscale plus grande que l’entreprise à capital-
actions.
Sur le plan politique : dans différents pays du monde, nombreux sont les
gouvernements nationaux et régionaux ayant développé des politiques publiques qui
font explicitement référence à l’économie sociale, que ce soit dans son ensemble ou
dans telle ou telle de ses composantes. Par ces initiatives politiques en faveur des
entreprises de l’ESS, celles-ci contribuent à la réalisation de : politiques actives
d’emploi à travers les coopératives de travailleurs et les entreprises d’insertion,
initiatives concernant les services sociaux, dans lesquelles les associations ,
fondations et autres organisations à but non lucratif ont joué un rôle-clé, actions
touchant aux politiques sectorielles et au développement rural, mutuelles de
prévoyance sociale dans le cadre des systèmes de sécurité sociale.254
254
:Les outils et mécanismes de financement de l’économie sociale, coopération Nord/sud et
développement par louis Favreau et Lucie Fréchette. Université Québec Automne 1999.
259
nombreuses sont les universités qui ont mis en place des diplômes de troisième
cycle en économie solidaire
-Politiques d’aide par des services concrets : ces politiques visent à offrir de
l’économie solidaire un éventail de prestations pratiques.
Une institutionnalisation qui se fait tant au niveau des acteurs qu’au niveau des
pouvoirs publics aux échelons local et national.
Une diversification des statuts des organisations de l’ESS qui joue un rôle fort
important dans le développement du secteur.
Des politiques territoriales pour promouvoir la dite économie en impliquant
diverses forces sociales et économiques qui cohabitent sur le territoire, une
diversification des moyens de financement, les institutions financières
communautaires sont le plus important véhicule d’accès au capital pour les ESS.
Cependant, le secteur demeure tributaire du financement gouvernemental,
principalement sous forme de subventions, une contribution assez importante de ce
secteur à la création de l’emploi et de la richesse avec des pourcentages pouvant
aller jusqu’à 14% pour l’emploi et 10% pour le PIB, enfin le champ d’activité est très
vaste.Les plus grands groupes coopératifs et mutualistes du monde sont :
-le groupe Mondragon (1956), qui dispose des activités de production, de crédit,
d’enseignement et de recherche, situé dans le pays basque espagnol. Elle produit en
particulier de l’électroménager sous la marque Fagor.
-le groupe Raiffeisen, d’origine allemande, implanté largement en Allemagne,
Autriche, Benelux, Suisse et maintenant en Europe de l’Est. Son activité concerne
260
notamment l’agriculture et la banque et les sociétaires sont essentiellement les
utilisateurs.
-le crédit agricole regroupant 33.200 administrateurs, constitue la plus grande
organisation coopérative en France.
-les coopératives Migros (1925) et coopératives les plus grands distributeurs suisses
dans le commerce de détail.
- Edeka Zentrale (1898) en Allemagne.
Ainsi, en tant que forme puissante de solidarité humaine, les coopératives
favorisent d’une part la création de richesses et leur répartition plus équitable, ce qui
bénéficie à leurs membres et à leur communauté. Par ailleurs, les coopératives
deviennent des espaces d’insertion sociale pour les membres. Cette capacité
d’imbriquer l’économique dans le social est reconnue pour tous les pays, quel que
soit leur niveau de développement, elles sont reconnues internationalement comme
une forme d’entreprise capable de produire de la richesse et de promouvoir le
développement économique et social de toute la population, et pas seulement une
croissance économique qui profite à quelques-uns. Une richesse qui tend à offrir de
meilleurs salaires et de meilleurs conditions de travail aux travailleurs membres, de
meilleurs prix et des produits de meilleur qualité aux consommateurs membres, de
meilleurs bénéfices et de meilleurs conditions d’écoulement de la production aux
producteurs membres des relations plus équitables pour tous les partenaires de
l’activité économique, des retombées solides et directs pour les communautés.
261
Conclusion de la deuxième partie.
262
263
264
CONCLUSION GENERALE.
265
certaines activités, et des systèmes productifs informels. Aide à l’accès aux biens et
services et à leur commercialisation, en répondant aux besoins de ces adhérents.
Economique et social local. Grâce aux projets qui ont été réalisés par les différents
intervenants en faveur de l’arganeraie, la création des coopératives de femmes de
production d’huile d’argane a eu des impacts positifs tant sur les femmes que sur
leur environnement : la professionnalisation du secteur coopératif notamment par
l’accroissement du nombre et de la taille des coopératives, le renforcement de leurs
compétences techniques et commerciales avec l’alphabétisation des femmes et par
l’amélioration de leur statut économique, et la structuration de la filière par la création
d’unions, groupement d’intérêt économique et associations.
Conscientes que l’arganier est une source de leurs revenus, elles éloignent le
troupeau des arbres, ne prennent que du bois mort et procèdent au reboisement ce
qui lutte contre la désertification.
266
De même, l’organisation de la production et la commercialisation de l’huile d’argan
dans le cadre coopératif à permis l’accès aux marchés de l’exportation (japon, Etats-
Unis, Europe, canada…) qui sont plus rémunérateurs que le marché local.
267
Elles influencent sérieusement, de leur part la progression de tous les nouveaux
indicateurs de développement.
.
La tradition associative est aussi ancienne au Maroc : des éléments nouveaux ont
marqué le mouvement associatif marocain au cours des dernières décennies le
faisant proliférer autour des besoins, des centres d’intérêt de la société en particulier
dans le domaine de la culture et de la défense des droits de l’homme.
La société civile ne peut trouver application dans le monde arabe ou arabo-
musulman sauf si l’entendre comme l’un des groupements d’individus concrets,
reliés entre eux par des structures familiales, des relations d’appropriation de
l’échange marchand.
268
La réflexion menés lors de la présente thèse interpelle sur la question de
l’adéquation entre les notions de l’économie sociale et le développement humain qui
a priori, se rejoignent parce qu’elles :
-S’appuient sur des principes semblables cela veut dire un développement centré sur
la satisfaction des besoins, la solidarité, la démocratie, l’équité, les liens sociaux etc.
-suggèrent des modes alternatifs, s’interrogent en profondeur sur le bien être social,
plus généralement, à travers leur arrimage à l’intérêt général quel’économie sociale
Et le développement humain trouvent particulièrement à s’articuler
Dans la même perspective, l’économie sociale devient une mobilisation sociale qui
s’exprime outre dans le champ institutionnel, du social mais aussi dans le domaine
étranger de l’économie (finance solidaire, commerce équitable).
Les deux notions font le même constat des biais que la rationalité économique
justifie entre les acteurs sociaux.
Ils appellent une prise en compte des conséquences ou des incidences humaines et
sociales des acteurs économiques.
A cet égard, le développement humain est l’aboutissement de l’action d’un ensemble
d’acteurs extrêmement variés visant un processus de changement dans un objectif
de développement durable.
L’économie sociale et le développement humain durable interagissent l’une sur
l’autre, elle ne peut être considérée comme la seule condition nécessaire au
développement humain.
269
Au Maroc, le but est entravé par l’environnement institutionnel qui reste très
complexe depar la multiplicité des institutions dont les missions se chevauchent, de
par le manque de coordination et l’absence d’intégration de leurs différents
programmes, c’est pourquoi réglementation, restructuration et nouvelle
communication autour du secteur conditionnent des effets positifs de l’ECOSS.
De ce fait, tous les acteurs doivent s’employer à mettre en place des stratégies leur
permettre de devenir des instruments utiles pour le bien être de leur membres et le
renforcement de la cohésion sociale à titre d’exemple :
-La mise en place des réseaux d’alliances des entreprises de l’ECOSS.
-La recherche de nouveaux moyens de financement
-L’innovation en matière des produits
-La stimulation de politique de formation et de développement des connaissances.
270
BIBLIOGRAPHIE
271
BIBLIOGRAPHIE.
272
-COURLET C, (1992), « les systèmes industriels localisés en France : un nouveau
modèle de développement » dans benko, G, et lopietz A PARIS.
273
-Khadija ibnou el kadi , 2011 « coopérative d’huile d’argane : activités et impact sur le
développement durable.
274
-Paola Gandolfi, mars 2003, «La société civile au Maroc :signification et issues des
processus de changement sociale et politique »
275
- TCHAMI G ,2010 « coopérons contre la pauvreté, campagne mondiale des
coopéartives contre la pauvreté, BIT
Webographie.
http://www.rdh50.ma
http://www.2012.coop/
http://social.un.org/coopsyear/
http://aci.coop
http://coopeurope.coo/bruxelles
http://www.pellervo.fi/
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www .Socioeco.org / fr
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www.rdh50.ma
www.Ads.ma
www.Anam.ma
www.fm5.ma
www.entraide.ma
www.indh.gov.ma
www.social.gov.ma
www.hcp.ma
www.lagencedu sud.gov.ma
www.apdn.ma
276
ANNEXES
277
Glossaire
L’ECONOMIE SOCIALE
L’ECONOMIE SOLIDAIRE
278
Tables des matières
Introduction
Générale……………………………………………………….9Questions
de
recherches………………………………………………………………….37
Méthodologie ……………………………………………………………….40
279
Section 2 : Les orientations générales de l’action publique à mener
à l’égard du secteur de l’ES …………………………………………….223
CONCLUSION GENERALE……………………………………………..263
ANNEXES…………………………………………………………………..275
GOLOSSAIRE……………………………………………………………..276
280
281
282