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Faculté de Technologie
Département de Génie Civil
COURS DE TOPOGRAPHIE 1
2 ème année licence
Semestre : 4
CHAPITRE I : GENERALITES
CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
CHAPITRE I : GENERALITES
1. FINALITÉ DE LA TOPOGRAPHIE
1
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE I : GENERALITES
3. GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE
La géodésie est une des sciences de base nécessaires au topographe. Sa maîtrise n’est pas
indispensable : elle relève du domaine du spécialiste mais un aperçu centré sur les
incidences de la forme et des caractéristiques de la terre sur la topographie est
indispensable. Ceci permet d’introduire et de justifier les problèmes de projection plane et
leurs incidences sur la carte de base, les choix de points et de surfaces de référence pour un
système de coordonnées général, etc. Mais, définissons dans un premier temps, le
vocabulaire de base.
Topographie : association de topos (le lieu) et de graphein qui, en grec, signifie décrire.
C’est donc la science qui donne les moyens de représentation graphique ou numérique
d’une surface terrestre.
Géodésie : c’est la science qui étudie la forme et les caractéristiques de la terre. Par
extension, elle regroupe l’ensemble des techniques ayant pour but de déterminer les
positions planimétriques et altimétriques d’un certain nombre de points géodésiques et
repères de nivellement.
Cartographie : c’est l’ensemble des études et opérations scientifiques, artistiques et
techniques intervenant à partir d’observations directes ou de l’exploitation d’un document
en vue d’élaborer des cartes, plans et autres moyens d’expression. Ci-après, est donnée une
classification des cartes en fonction de leur échelle et de leur finalité :
Canevas : c’est l’ensemble des points connus en planimétrie et/ou en altimétrie avec une
précision absolue homogène.
2
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE I : GENERALITES
Echelle : l’échelle d’un plan ou d’une carte est le rapport exprimé dans la même unité
entre une longueur mesurée sur la carte et la même longueur mesurée sur le terrain.
E= P/T E : Echelle (rapport sans unité), P : Dimension mesurée sur papier ou sur plan,
T : Dimension mesurée sur le terrain avec la même unité que P.
Exemples :
a) : Si on mesure une longueur de 3.5 cm sur plan et que la distance sur le terrain est 35m,
l’échelle sera : 3.5/3500= 1/1000.
b) : Si on mesure une longueur de 6.5 cm sur plan à l’échelle de 1/500, la longueur réelle
sera : 6.5x 500=32.5 m.
c) : Inversement si longueur mesurée sur le terrain est 80 m, elle sera représentée sur plan
à 1/200 par : 80/200=0.4m=40 cm.
Géoïde
En apparence la Terre a la forme d’une sphère. En fait, elle est légèrement déformée par la
force centrifuge induite par sa rotation autour de l’axe des pôles. Cette déformation est
relativement faible : « tassement » de 11 km au niveau des pôles par rapport à un rayon
moyen de 6 367 km et « renflement » de 11 km au niveau de l’équateur. Elle a donc
l’aspect d’un ellipsoïde de révolution dont le petit axe est l’axe de rotation : l’axe des pôles.
Fig I.1
La surface des mers et océans au repos recouvrant toute la terre est appelée géoïde, le
géoïde, niveau des mers prolongé sous les continents, il est la surface de référence pour la
détermination des altitudes, autrement dit la surface de niveau zéro.
Ellipsoïde de révolution
La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de révolution, c’est-à-dire un volume
engendré par la rotation d’une ellipse autour d’un de ses deux axes.
3
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE I : GENERALITES
La terre tournant autour de l’axe des pôles (de demi-longueur b) cette rotation engendre
un cercle équatorial de rayon a.
Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs ellipsoïdes locaux définis pour
chaque pays, chacun adoptant un ellipsoïde le plus proche possible du géoïde local. Ceci
explique que les ellipsoïdes diffèrent d’un pays à l’autre.
O est proche du centre des masses de la terre ; L’axe OZ est proche de l’axe de rotation
terrestre ; Le plan OXZ est proche du plan du méridien origine.
Fig I.3
Système Géographique
L’axe de rotation de la terre est l’axe des pôles PP. Le cercle perpendiculaire à l’axe des
pôles est l’équateur. La demi-ellipse méridienne passant par les pôles et par un point A est
la méridienne de A.
4
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE I : GENERALITES
Latitude () : la latitude de A est l’angle que fait la verticale (na) de A avec le plan de
l’équateur. Elle est comprise entre 0 à 90° Nord ou Sud. Les cercles perpendiculaires à la
ligne des pôles PP sont appelés parallèles : ils sont parallèles au plan de l’équateur.
Hauteur ellipsoïdale (h) : à un point A situé sur la surface de la terre et sur la même
verticale que A, on associera une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au
dessus de l’ellipsoïde, notée h, mesurée suivant la normale (na).
Fig I.5
5
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE I : GENERALITES
Dans ce type de représentation, les images des méridiens sont des demi-droites qui
concourent en un point image du pôle et les parallèles des arcs de cercles concentriques
autour de ce point. Elles peuvent être réalisées de deux façons :
Fig I.6 :
Fig I.7 :
Il existe encore d’autres types de projection mais leurs utilisations en cartographie sont
beaucoup plus spécifiques.
6
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
La mesure à la chaîne est le moyen le plus classique et utilisé pour déterminer les
distances. Ses inconvénients principaux sont d’être tributaire du terrain (accidenté ou non,
en forte pente ou non, etc.). La précision de la mesure est également limitée et dépend
fortement des opérateurs.
1.1. Mesures en terrain régulier
En topographie, la donnée essentielle est la distance horizontale entre deux points.
Suivant la configuration du terrain, elle est plus ou moins difficile à obtenir précisément à
la chaîne.
Terrain régulier et horizontal
Application
Montrez qu’à partir de 2 % de pente, une erreur de 1 cm apparaît sur une mesure de 50 m.
Réponse
Dp = 50 m, DH = 0,02 . 50 = 1 m donc Dh = 49,99 m.
7
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Soit :
Application
Vous mesurez une distance suivant la pente de 37,25 m et vous mesurez, au clisimètre,
une pente de 2,3 %. Quelles sont les valeurs de Dh et de DH ?
Réponse
Fig II.3
8
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Fig II.4
Cette méthode donne des résultats satisfaisants en mesurage de précision mais elle est
longue à mettre en oeuvre. On obtient une précision millimétrique pour des portées d’une
centaine de mètres. Elle est applicable à un ruban.
2. MESURES PARALLACTIQUES
Mesure avec une stadia
L’opérateur dispose en A un
théodolite et en B une stadia
horizontale perpendiculaire à la
distance à mesurer AB.
Fig II.5
9
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Le réglage en hauteur est inutile : l’angle mesuré est l’angle projeté sur le plan horizontal.
En projection sur le plan horizontal passant par exemple par le point A, on obtient
3. MESURES STADIMÉTRIQUES
10
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Exemple de lecture
Dans l’optique d’un niveau de chantier
l’opérateur lit :
m2 = 7,60 dm
et m1 = 5,69 dm
On obtient :
Dh = 19,1m.
Fig II.7 :
Fig II.8
11
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Pour calculer Dh, on fait intervenir la lecture m0 faite sur la mire lorsque l’appareil est
horizontal V = 100 g, mais sa connaissance est inutile puisqu’elle s’élimine dans le calcul :
Ce procédé s’applique à tout appareil mesurant des angles verticaux (ou des pentes).
Pour mesurer une distance Di entre deux points au moyen d’un appareil de mesure
électronique des distances (Ex : Station totale), l’opérateur stationne l’appareil sur le point
A et on place un miroir à la verticale du point B. Un train d’ondes est envoyé de A vers
B: c’est son retour au point A après réflexion sur le miroir B qui permet de calculer la
distance Di parcourue.
Fig II.9
Remarque
Une station totale est un théodolite électronique couplé à un IMEL (Instrument de Mesure
Électronique des Longueurs) et possédant un système d’enregistrement et/ou de transfert
des informations.
12
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE II : MESURES DE DISTANCE
Fig II.10
13
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
1. LE THÉODOLITE OPTICO-MÉCANIQUE
Fig III.1 :
(P) : axe principal, il doit être vertical après la mise en station du théodolite et doit
passer par le centre de la graduation horizontale (et le point stationné).
(T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est perpendiculaire à (P) et doit passer au
centre de la graduation verticale.
(O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours être perpendiculaire à (T), les trois
axes (P), (T) et (O) devant être concourants.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
L'alidade : c’est un ensemble mobile autour de l’axe principal (P) comprenant le cercle
vertical, la lunette, la nivelle torique d’alidade et les dispositifs de lecture (symbolisés
ici par des index).
Le cercle vertical (graduation verticale). Il est solidaire de la lunette et pivote autour de
l’axe des tourillons (T).
Le cercle horizontal ou limbe (graduation horizontale). Il est le plus souvent fixe par
rapport à l’embase mais il peut être solidarisé à l’alidade et pivote autour de l’axe (P).
La mise en station d’un théodolite consiste à caler l’axe principal à la verticale d’un point
de station donné.
À la fin de cette phase, la nivelle sphérique est centrée et le plomb optique ne doit pas
avoir bougé du point de mise en station puisque l’axe principal (P) de l’appareil pivote
autour du point stationné.
15
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Fig III.4 :
Pour effectuer un calage fin au moyen de la nivelle torique, procédez comme suit :
Amenez l'axe de la nivelle torique sur la troisième vis calante V3 et, en agissant sur la
seule vis V3, amenez la bulle dans la position de calage.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Fig III.5 :
Vérifications finales :
Enfin, vérifiez que l'appareil est toujours au-dessus du point de station donné ; si l’appareil
s’est trop éloigné (ce qui n’est possible que si vous avez fait une faute lors de la mise en
station), décalez-le en dévissant l'embase et en le faisant glisser sur le plateau du trépied,
puis reprenez le réglage depuis le début.
Quelques définitions
L’erreur systématique : se répète et se cumule à chaque mesure. Elle est le plus souvent
due aux imprécisions de l’instrument (qualité des composants, défauts de réglages…) et
aux contraintes de sa mise oeuvre. L’influence de ces erreurs peut souvent être évaluée par
calcul, et prise en compte dans la détermination finale.
L’erreur accidentelle : de valeur et de signe aléatoires, elle peut avoir diverses origines :
défaut de calage de l’appareil à la mise en station, erreur de pointé, de lecture, des
paramètres extérieurs non maîtrisables (température,…),...
L’erreur absolue : qui est la différence algébrique entre le résultat du mesurage et la valeur
de comparaison c’est-à-dire la valeur exacte.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
L’erreur relative : qui est le quotient de l’erreur absolue par la valeur vraie ; c’est une
valeur algébrique usuellement exprimée en pourcentage.
Moyenne arithmétique : c’est le rapport entre la somme des mesurages réalisés sur une
grandeur sur les nombres d’observations effectuées.
Erreur apparente ou écart apparent : appelé également résidu, l’erreur apparente exprime
la différence entre le résultat d’un mesurage et la moyenne arithmétique.
Ecart type : représente la racine carrée de la somme des carrés des erreurs apparentes sur
le nombre total de celles-ci.
Compensation : Tout protocole de mesure génère des erreurs. Il est capital d’identifier,
quantifier et réduire les erreurs systématiques, mais les erreurs accidentelles doivent être
réparties sur l’ensemble. Plusieurs méthodes sont possibles, mais partent toutes
globalement de l’hypothèse de l’équiprobabilité de chaque source d’erreur accidentelle
lors de chaque mesure.
Le cercle horizontal
Le cercle horizontal (ou limbe) est la graduation du théodolite sur laquelle l'opérateur lit
les angles horizontaux. Les graduations sont croissantes de 0 à 400 g dans le sens horaire.
Fig III.6 :
Après la mise en station du théodolite, ce cercle est horizontal, ce qui explique que les
angles lus soient des angles projetés sur le plan horizontal et appelés angles horizontaux
(ou azimutaux), notés Hz.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Le double retournement
a. Lecture simple
Fig III.7
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
b. Tour d'horizon
Le tour d’horizon est le résultat final de la combinaison des observations angulaires en une
même station et rapportées à une même référence.
La lecture sur la référence devient donc LR = 0 ; la fermeture angulaire est soumise à des
tolérances réglementaires dont les valeurs fixées : 1,5 mg en canevas de précision et 2,8 mg
en canevas ordinaire.
Applications
On retranche ces valeurs aux lectures CG et CD pour obtenir les lectures réduites sur la
référence A. On en fait enfin la moyenne.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Calcul de gisement
Le gisement est un angle horizontal très utilisé par les topographes puisque très pratique
dans les calculs.
a. Définition
Le gisement d'une direction AB est l'angle
horizontal mesuré positivement dans le sens
horaire entre l’axe des ordonnées du système de
projection utilisé et cette direction AB (voir fig).
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Application
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Xp= XS +Dsp.sinGsp X
XS XP
Yp= Ys +Dsp.cosGsp
Application
Calculez les coordonnées de P tel que : DSP = 45,53 m, GSP = 172,622 g et les coordonnées
de S (680 379,84 ; 210 257,06).
Réponse
P (680 398,82 ; 210 215,68)
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Lorsque la ligne de visée passe par un point M, l’index donne alors la lecture de l’angle z
(ou V ) intercepté sur le cercle vertical :
z = angle (tM, t I) ; z est appelé « angle zénithal » : c’est un angle projeté dans le plan
vertical du point de station.
Pour simplifier le schéma de lecture d’un angle zénithal, on considère que le zéro de la
graduation est au zénith lorsque l’appareil est en station.
On considère alors que tout se passe
comme si le cercle vertical était fixe et
que l’index de lecture se déplaçait avec
la visée.
Ceci permet de faire apparaître plus
clairement :
l’angle de site i entre l’horizon et la
visée;
l’angle nadiral n entre le nadir et la
visée.
L’angle Z vaut 100 g sur l’horizontale.
En position de référence, une rotation de
la lunette de haut en bas donne une
Fig III.14
augmentation de l’angle Z de 0 à 200 g.
Pour la suite, nous avons préféré la notation V pour les angles zénithaux car l’angle V
mesuré par les appareils modernes est toujours l’angle zénithal z. De plus, cela permet
d’éviter la confusion avec les coordonnées notées Z.
L’angle i est compté positif dans le sens inverse horaire de manière à obtenir un angle de
site positif pour une visée au-dessus de l’horizon et un angle de site négatif pour une visée
en dessous de l’horizon.
L’angle n est compté positif en sens inverse horaire ; il vaut 0 au nadir et 200 au zénith.
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Fig III.15
Remarque
Si la précision des mesures ne nécessite qu’une lecture, elle sera faite en position de
référence de manière à lire directement l’angle V. Dans ce cas, V = VCG.
Sur le terrain, on vérifie en permanence la cohérence de VCD et VCG pour limiter
les fautes de lecture.
Application
On cherche à connaître l’altitude d’un point
inaccessible C connaissant seulement l’altitude
d’un point proche A qui servira de référence. Si
l’on peut mesurer la distance horizontale AC,
on peut calculer la dénivelée de A vers C en
mesurant l’angle V lu de A sur C et la hauteur
de l’axe des tourillons ht (voir fig).
25
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE III : MESURES ANGULAIRES
Fig III.17
26
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
1. CHEMINEMENTS PLANIMÉTRIQUES
Pour faire ces calculs, il faut connaître les distances horizontales Dhj mesurées sur le
terrain, et les gisements Gij de chaque tronçon. Les distances Dhj peuvent être facilement
mesurées sur le terrain en stationnant chaque sommet du parcours. Les gisements Gij
peuvent être lus directement ou bien, plus généralement, être déduits de l’observation des
angles Hzj entre les côtés. Les lectures d’angles sont réalisées en stationnant tous les
sommets du cheminement.
La nécessité d’un contrôle des mesures et des calculs oblige à refermer le parcours sur un
couple de points connus pour contrôler l’écart angulaire et l’écart planimétrique dus aux
erreurs de lectures
1.1. Terminologie
27
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Un point lancé (ou point rayonné) est un point hors cheminement, visé directement
depuis un point connu.
Un point nodal est l'aboutissement d'au moins trois antennes. Ces antennes sont appelées
demi-cheminements.
Si on mesure les angles entre côtés successifs Hzj, le cheminement est dit goniométrique.
Si on mesure directement les gisements des côtés, le cheminement est dit décliné.
Fig
Fig IV.3
IV.3 Fig
Fig IV.4
IV.4
28
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Si l’on veut lire directement l’angle Hzj (angle horizontal lu au sommet j), l’opérateur peut
positionner le zéro du limbe sur le côté précédant la station. En pratique, il ne bouge pas le
zéro du limbe après la mise en station (sa position est quelconque) : il effectue les lectures
angulaires sur le côté précédent puis sur le côté suivant et l’angle Hzj en est déduit par
différence.
Si l’on désire lire directement le gisement du côté suivant la station (en mode décliné), il
faut afficher la valeur de son gisement sur le côté précédent (on vise le point 1 depuis la
station 2 et on affiche G2-1).
Les angles horizontaux : calculs et compensations
Stationnons un sommet de la polygonale (voir fig : station au point j, le point précédent
étant le point i et le point suivant le point k). On considère que le sens de graduation de
l'appareil utilisé est le sens horaire.
Angles de gauche ou de droite
C'est l'angle que l'on trouve à sa gauche (ou à sa droite) dans le sens de calcul, ce sens de
calcul étant celui dans lequel on parcourt les sommets lors du calcul : il peut être différent
du sens de parcours sur le terrain bien qu’il soit préférable de conserver le même.
Si le résultat est négatif, ajouter 400 g. On remarque que : Hdj = 400 – Hgj.
29
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Fig IV.10
30
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Par exemple, pour un parcours fermé de six stations mesuré au moyen d’un T16 (valeur
usuelle de l’écart type angulaire : = 2,5 mg), on a : (deux lectures
angulaires pour un angle) donc :
Compensation angulaire
C’est l’opération qui consiste à répartir l'écart de fermeture angulaire sur tous les angles
observés. On ne peut compenser angulairement un cheminement que si l'écart de
fermeture angulaire est inférieur à la tolérance réglementaire. Si ce n’est pas le cas, la
manipulation doit être reprise en entier car il s’agit d’une faute.
La compensation angulaire est la quantité à répartir sur les différentes mesures ; c’est donc
l’opposé de la fermeture angulaire :
31
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Remarque
La compensation est effectuée avec les mêmes décimales que les lectures sur le terrain.
L’écart fa est généralement réparti sur les angles Hzj, Une vérification des calculs est de
retrouver comme gisement d’arrivée le gisement de fermeture théorique.
Fig IV.12
32
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
X1 = XB + Dr1 . sinGB1
X2 = X1 + Dr2 . sinG1-2
etc.
XC = X3 + Dr4 . sinG3C
Si l’on fait la somme de toutes ces équations membre à membre, on obtient en abscisses :
XC = XB + (Drj . sinGi)
De même en ordonnées : YC = NB + (Drj . cosGi j)
On note Xi j = Drj . sinGi j et Yi j = Drj . cosGi j .
Ces termes correspondent en effet à la différence de coordonnées en X et en Y entre le
point i et le point j.
On obtient ainsi les coordonnées observées du point d’arrivée C : Xc = XB + Xi j)
Yc= YB + Yij)
Fermeture planimétrique
33
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE IV : PLANIMETRIE
Ajustement planimétrique
L’ajustement planimétrique est le calcul qui consiste à répartir les fermetures
planimétriques sur les mesures du cheminement. On ne peut procéder à cet ajustement
que si la longueur du vecteur de fermeture est inférieure à la tolérance réglementaire.
Il existe plusieurs méthodes d’ajustement : nous ne développons que la plus fréquemment
employée dans les calculs manuels.
Si les côtés sont de longueur homogène, on répartit CX et CY de manière égale sur tous les
côtés, donc sur le côté j :
34
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
1. NIVELLEMENT DIRECT
Principe
Fig V.1 :
La mire est placée successivement sur les deux points. L’opérateur lit la valeur ma sur la
mire posée en A et la valeur mb sur la mire posée en B. La différence des lectures sur mire
est égale à la dénivelée entre A et B. Cette dénivelée est une valeur algébrique dont le
signe indique si B est plus haut ou plus bas que A (si HAB est négative alors B est plus bas
que A).
L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du
géoïde (surface de niveau 0). Si l’altitude du point A est connue, on peut en déduire celle
du point B par :
HB = HA + HAB
35
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Remarque
L’altitude est souvent notée Z au lieu de H. Attention aux éventuelles confusions avec les
coordonnées géocentriques (X, Y, Z).
La portée est la distance du niveau à la mire ; elle varie suivant le matériel et la précision
cherchée, et doit être au maximum de 60 m en nivellement ordinaire et 35 m en
nivellement de précision. Dans la mesure du possible, l’opérateur place le niveau à peu
près à égale distance de A et de B (sur la médiatrice de AB) de manière à réaliser l’égalité
des portées.
Fig V.2
Le niveau
Principe de fonctionnement
Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique
(O)) tournant autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est
perpendiculaire. Le réglage de la verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une
nivelle sphérique. L’axe optique tournant autour de l’axe principal décrit donc un plan
horizontal passant par le centre optique du niveau qui est l’intersection des axes (P) et (O).
L’axe principal (P) peut être stationné à la verticale d’un point au moyen d’un fil à plomb,
mais généralement le niveau est placé à un endroit quelconque entre les points A et B, si
possible sur la médiatrice de AB. Un niveau n’est donc pas muni d’un plomb optique
comme un théodolite. Certains appareils possèdent une graduation (ou cercle horizontal)
qui permet de lire des angles horizontaux avec une précision médiocre, de l’ordre de ±
0,25 gr : ils ne sont utilisés que pour des implantations ou des levers grossiers.
36
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Fig V.3
Le niveau n’étant pas (ou très rarement) stationné sur un point donné, le trépied est posé
sur un point quelconque. L’opérateur doit reculer après avoir positionné le trépied afin de
s’assurer de l’horizontalité du plateau supérieur. Lorsque le plateau est approximativement
horizontal, l’opérateur y fixe le niveau.
Fig V.4 :
Le calage de la nivelle sphérique se fait au moyen des vis calantes, comme indiqué sur la
figure: en agissant sur les deux vis calantes V1 et V2 (en les tournant en sens inverse l’une
de l’autre), l’opérateur fait pivoter le corps du niveau autour de la droite D3. Il amène ainsi
la bulle de la nivelle sur la droite D2 parallèle à D3. En agissant ensuite sur la vis calante
V3, il fait pivoter le niveau autour de la droite D1 et centre ainsi la bulle dans le cercle de
centrage de la nivelle sphérique.
La mire est une échelle linéaire qui doit être tenue verticalement (elle comporte une
nivelle sphérique) sur le point intervenant dans la dénivelée à mesurer. La précision de sa
37
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Fig V.5
La lecture sur chaque fil est estimée visuellement au millimètre près (6,64 dm sur la figure,
fil niveleur). Les fils stadimétriques permettent d’obtenir une valeur approchée de la
portée. Pour chaque lecture, il est judicieux de lire les trois fils horizontaux de manière à
éviter les fautes de lecture: on vérifie en effet, directement sur Le terrain, que:
(m1 + m2)/2 Par exemple, sur la figure : 6,64 dm = (5,69 + 7,60)/2.
38
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Erreurs accidentelles
Les erreurs accidentelles sont :
L’erreur de parallaxe qui est une mauvaise mise au point de la lunette ;
Un mauvais calage de la bulle ;
L’erreur de lecture sur la mire due à l’estimation du millimètre ;
Un mauvais choix d’un point intermédiaire : point non stable ;
Le flamboiement de l’air : il faut éviter les visées en bas de mire près du sol lorsqu’il
fait chaud.
Écarts types
Ils varient suivant les niveaux et les mires utilisées, le soin apporté au mesurage, la
stabilité des points de mire, la force du vent, etc. En nivellement ordinaire, on cumule les
erreurs de lecture sur mire listées ci-après :
Une erreur due au calage de l’axe principal (sur un niveau non automatique) de 0,5
mm à 30 m. Cette valeur est pessimiste puisqu’avec un niveau automatique du type
NA20, la précision du calage est de 0,8´´ (soit 2,5 dmgon), ce qui donne une erreur
sur la mire de 0,1 mm à 30 m ;
Une erreur due à la tenue de la mire (plus ou moins verticale) et à l’appréciation de la
lecture de 1mm à 30 m ;
Une erreur sur le support de la mire (sol, crapauds éventuels, etc.) de 0,5 mm.
Cheminements simples
Lorsque les points A et B sont situés de sorte qu’une seule station du niveau ne suffit pas à
déterminer leur dénivelée (éloignement, masque, dénivelée trop importante, etc.), il faut
décomposer la dénivelée totale en dénivelées élémentaires à l’aide de points
intermédiaires (I1, I2, ..., voir fig.). L’ensemble de ces décompositions est appelé
nivellement par cheminement.
Un cheminement encadré part d’un « point origine » connu en altitude, passe par un
certain nombre de points intermédiaires et se referme sur un « point extrémité » différent
39
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Fig V.6
40
COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
La dénivelée totale HAB de A vers B est égale à la somme des lectures arrière diminuée
de la somme des lectures avant.
Remarque: Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.
Fermeture du cheminement
Connaissant l’altitude de A, on peut calculer à nouveau à partir des mesures de terrain,
l’altitude de B : on appelle cette valeur de HB la valeur observée, notée HB obs.
Compensation du cheminement
La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les mesures.
La compensation, notée CH , est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire : CH = – fH
Cet ajustement consiste à modifier les dénivelées partielles en répartissant la
compensation totale CH sur chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de
plusieurs manières :
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COURS DE TOPOGRAPHIE1 CHAPITRE V : NIVELLEMENT DIRECT ET INDIRECT
Dans le cas où la fermeture est comprise entre écart type et tolérance, on peut choisir
entre les deux méthodes de répartition suivantes :
2. NIVELLEMENT INDIRECT
Il est intéressant d’étudier en détail cette technique puisque c’est le moyen de mesure
utilisé par les stations totales. Il est donc appelé à se généraliser, même s’il reste moins
précis sur les dénivelées que le nivellement direct.
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Les avantages du nivellement indirect par rapport au nivellement direct sont les suivants :
On peut faire du nivellement indirect en terrain à forte pente sans multiplier le
nombre des stations contrairement au nivellement direct ;
La mesure de la dénivelée est faite en station sur le point connu, ce qui peut faire
gagner du temps lors d’un cheminement ou lors d’un lever de détails par
rayonnement puisqu’on obtient directement l’altitude des points visés outre leurs
coordonnées en planimétrie ;
Si l’on utilise un théodolite électronique, on peut faire des visées très longues, de
plusieurs kilomètres, ce qui n’est pas possible en nivellement direct, une lecture sur
mire à 100 m étant déjà difficile.
Les inconvénients du nivellement indirect par rapport au nivellement direct sont les
suivants :
Sur un chantier, pour obtenir une simple dénivelée en vue d’une vérification ou
d’une implantation, le niveau reste plus simple et plus rapide à mettre en station et
surtout plus facile à maîtriser par des non spécialistes ;
les longues portées obligent à prendre en compte les erreurs dues à la sphéricité
terrestre, à la réfraction atmosphérique, et les corrections de réduction à
l’ellipsoïde. Mais l’informatique remédie à cet inconvénient en fournissant
directement les données corrigées de ces erreurs. Seul le nivellement direct de
précision permet d’obtenir des précisions millimétriques sur les dénivelées. La
précision des instruments de mesure électronique des longueurs des stations
modernes (IMEL) permet d’approcher la précision du centimètre sur la dénivelée
sur des portées de l’ordre du kilomètre.
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Fig V.8 :
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