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Les relations commerciales sont régulièrement encensées pour ses multiples qualités.

Elles
n’en comportent pas moins quelques difficultés. C’est le cas qu’il existe un contentieux entre
deux parties liées par un contrat. Qu’il soit à durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée
(CDD), c’est-à-dire qu’il prend fin ou non à une date précise. Le contrat à terme précis prend
fin à la date convenue entre les deux parties peu importe que l’objet pour lequel il a été conclu
soit réalisé ou non. Toutefois, il peut être renouveler s’il répond à des conditions spécifiques :
c’est le cas si le renouvellement est prévu dans le contrat par le biais d’une clause spécifique
comme le témoigne l’arrêt n° 20/2017 rendu par la 2eme chambre de Cour commune de
justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) du 23 février 2017 opposant un agent commerciale indépendant M.
Konan Kouakou RENE et son mandant la société STAR AUTO.

En espèce, Konan Kouakou a été engagé par la société STAR AUTO le 4 mai 1995 comme
vendeur de véhicules. Le 30 novembre 2005, ils ont mis fin à ce contrat d’un commun accord
pour conclure un nouveau contrat à durée déterminité le 1 er décembre 2005 pour un an en
stipulant que Konan est passé du statut d’employé salarié à celui de vendeur libre. Le 1 er
décembre 2006, la société STAR AUTO décide sans préavis de mettre fin au contrat le 30
décembre. Jugeant la rupture abusive, le sieur KONAN KOUAKOU RENE attrait son ex
cocontractant devant les tribunaux afin d’obtenir la réparation des préjudices qu’il aurait subi.

C’est ainsi que M. Konan a saisi le tribunal d’instance d’Abidjan pour qu’il condamne la
société STAR AUTO à lui payer la somme de 3.000.000F à titre des commissions, des
indemnités spéciales, des indemnités compensatrices et des dommages et intérêts au motif
d’une rupture abusive de leur relation contractuelle. Ces demandes fussent recueillies par la
première juridiction qui par un jugement n°1622 du 13 Mai 2009 décide d’allouer au
demandeur la somme de huit quatre-vingt-deux milles cent vingt-cinq à titre de commission et
le débouter des autres chefs de demandes.
N’étant pas satisfait du jugement rendu par ce tribunal, il interjeté appel devant la Cour
d’appel le 22 avril 2010 pour demander à nouveau à la juridiction de céans de condamner la
société à lui payer entre autres l’indemnité compensatrice fondés sur les articles 197 et 198 de
L’Acte uniforme relatif au droit commercial général( AUDCG ) de 1997, devenus les articles
229 et 230 dans celui du 15 décembre 2010 que la Cour d’appel a fait une fausse
interprétation de la demande car elle a statuer sur une ‘’indemnité compensatrice de préavis’’
non demandée et qu’en effet, elle a omis de statuer et méconnu l’effet dévolutif de l’’appel,
que le grief étant avéré, il y’a lieu donc de rejeter l’exception d’irrecevabilité soulevée par la
société STAR AUTO et qu’il sollicite l’infirmation de la décision d’instance. Ce que la
société rejette et conclu la société du jugement attaqué, que selon elle, elle n’ait dû au
demandeur que la somme de 842125F, liée aux ventes de véhicules effectuée au profit des
sociétés SODECI et STA, que ses autres réclamations ne sont pas justifiées. C’est ainsi que le
juge de la Cour d’appel a confirmé le jugement attaqué en toutes ses dispositions. N’étant pas
toujours satisfait de cette décision, il s’est pourvu en cassation devant la CCJA au motif que la
société ne prouve pas la concurrence déloyale alléguée, que le courrier du 27 mars 2007
qu’elle se révélant inopérant à cet effet dès lors qu’il remonte à plus de trois après la cessation
des relations contractuelles des parties et qu’il a droit à une indemnité spéciale et la Cour en
se basant sur les copies de l’annexe 5 portant barème des commissions 2005 et des relevés de
commission de vendeur libre, que ces éléments qui fournissent des indications suffisantes sur
son chiffre d’affaires montrent que sa réclamation est démesurée qu’il y’a lieu de fixer à
800000F l’indemnité spéciale et d’autre part’ sur l’indemnité compensatrice, le sieur demande
à la Cour de lui allouer la somme de 5000000F en vertu des articles 197 et 198 de l’AUDCG
dont il obtiendra gain de cause. Enfin sue la demande de dommages et intérêts, le sieur Konan
sollicite la condamnation de la société SATAR AUTO pour rupture abusif du contrat alors
qu’en réplique la société avance que les parties étaient liées par un contrat à durée déterminée
qui a régulièrement expiré que sur le fondement de l’article 195 AUDCG il n’était pas
nécessaire d’y mettre fin par une quelconque formalité. Ainsi, Konan a été débouté par la
Cour sur cette demande au motif que l’article 9 est d’évocation inopportune et n’est pas donc
applicable.
Dès lors se pose la question à savoir : l’agent commercial peut-il être privé de ses droits par le
mandant après la cessation de leur relation contractuelle ?

A cette question, la Cour a répondu par la négation en estimant que le mandant ne prouve pas
la concurrence déloyale alléguée. En sus de cela, l’agent commercial ne tombe pas dans les
hypothèses d’exclusions des indemnités.

Eu égard de toutes ces considérations nous allons de prime abord parles de l’octroi des
indemnités compensatrices et spéciales (I) avant d’en venir au maintien des décisions des
juridictions de fond (II).
I- LA RECONNAISSANCE DES DROITS D’INDEMNITE
COMPENSATRICES ET SPECIALES

La Cour Commune de Justice et d’arbitrage dans son arrêt alloué au requérant une indemnité
compensatrice en raison de l’absence d’hypothèses d’exclusion (A) et indemnité spéciale au
motif de l’inexistence de preuves de la concurrence déloyale (B) que les juridictions du fond
avaient refusé.

A- L’exigence de la preuve d’une concurrence déloyale, fondement de l’indemnité


spéciale

Après avoir analysé les prétentions des différentes parties au contrat, la Cour a décidé
d’octroyer au sieur KONAN Kouakou en motivant sa décision l’indemnité spéciale dont -il se
prévalait en vertu du contrat qui le liait à la société Star Auto.

Ainsi, le contrat est défini en vertu des dispositions du code des obligations civiles et
commerciales, comme un accord de volonté générateur d’obligations ou les parties peuvent
insérer des clauses en vertu de l’autonomie de la volonté des parties c’est le cas de la clause
de non concurrence. Cette dernière est le fait que l’une des parties ne pourra pas concurrencer
l’autre partie pour une durée déterminée après la cessation des relations contractuelles.

En l’espèce, il s’agit d’un contrat entre l’agent commercial et son mandant autrement dit un
contrat liant la Société Star Auto au Sieur KONAN Kouakou. En effet, l’agent commercial est
un mandataire professionnel chargé de façon permanente de négocier et, éventuellement, de
conclure des contrats de vente, d'achat, de location ou de prestation de services, au nom et
pour le compte de producteurs, d'industriels, de commerçants, ou d'autres agents
commerciaux, sans être lié envers eux par un contrat de travail.
C’est dans cette optique que s’inscrit la demande du Sieur KONAN Kouakou agent
commercial qui sollicite la condamnation de la société Star Auto à lui payer la somme de
trente-deux millions sept cent huit mille cent douze (32.708.112) Francs CFA au titre de
l’indemnité spéciale qui selon l’arrêt en application d’une part de l’article 6 alinéa 4 de leur
contrat :« pendant la durée du contrat et trois mois après sa fin pour quelque cause que ce soit
l’agent s’interdit de représenter dans son secteur directement ou indirectement tout produit
concurrent des produits visés au présent contrat » et , d’autre part de l’article 187 alinéa 2 de
l’acte uniforme relatif au droit commercial général : « lorsqu’une interdiction de concurrence
a été convenue entre l’agent commercial et son mandant, l’agent a droit à l’expiration du
contrat à une indemnité spéciale ».

L'agent commercial et son mandant sont tenus, l’un envers l’autre, d’une obligation de
loyauté et d’un devoir d'information. Mais il arrive que l’une des parties viole cette obligation
de loyauté qui peut être matérialisée en un fait constitutif concurrence déloyale et perd par
conséquent son droit à l’indemnisation et c’est d’ailleurs ce que soutient la société Star Auto
en répliquant qu’en dépit de la clause de non concurrence « …KONAN Kouakou René
menait une activité concurrente pendant et après la rupture du contrat, par l’exploitation d’un
garage automobile ; qu’il ne peut alors prétendre l’indemnité spéciale après avoir enfreint lui-
même les textes précités… ».
Dans cette logique, la société accuse le sieur d’avoir enfreint les règles du contrat et par
conséquent coupable de concurrence déloyale. En effet, la concurrence déloyale est définie
comme les agissements fautifs commis dans l'exercice d'une profession commerciale ou non,
de nature à engager la responsabilité civile de son auteur ; les agissements doivent tendre soit
à attirer la clientèle, soit à la détourner d'un concurrent de manière fautive.
Eu égard de toutes ces considérations, la CCJA pour répondre à la prétention des parties
estime d’une part: « … la société star auto ne prouve pas la concurrence déloyale alléguée, le
courrier du 27 mars 2007 qu’elle invoque se révélant à cet effet inopérant, dès lors qu’il
remonte à plus de trois mois après la cessation des relations contractuelles des parties le 30
novembre 2006… » et que d’autre part: «… KONAN KOUAKOU verse au dossier de
l’annexe 5 portant barème de commission 2005, et des relevés de commissions de vendeur
libre ».
Ainsi, la Cour a accordé au sieur sa demande relative à l’indemnité spéciale mais qu’elle a
tout de même fixé à la somme de huit cent mille (800.00) Francs CFA car estimant que ces
éléments qui fournissent des indications suffisantes sur son chiffre d’affaire montrent que sa
réclamation est démesurée.
Ceci étant dit, reste alors d’étudier l’octroi de l’indemnité compensatrice qui est dû à
l’absence d’hypothèses d’exclusion de ladite indemnité.

B- L’absence d’hypothèses d’exclusion pour le bénéfice de l’indemnité


compensatrice

En plus d’allouer au sieur une indemnité spéciale pour faute de preuve d’une concurrence
déloyale, la Cour a aussi octroyé à KONAN Kouakou l’indemnité compensatrice qu’il
réclamait.
Il convient alors d’étudier ce qui a motivé la décision du juge de la CCJA a approuvé la
demande du Sieur KOUAKOU concernant cette indemnité compensatrice.
En vertu de l’article 197 alinéa premier de l’acte uniforme relatif au droit commercial général
« en cas de cessation de ses relations avec le mandant, l’agent commercial a droit à une
indemnité compensatrice, sans préjudice d’éventuels dommages et intérêts … »
Autrement dit l’agent commercial bénéficie d’une indemnité compensatrice dès l’instant que
les relations contractuelles avec son mandant prennent fin. Mais il y a des hypothèses ou cette
indemnité n’est plus due comme le dispose l’alinéa 2 de l’article précité « l’agent commercial
perd son droit à réparation s’il n’a pas notifié au mandant par acte extrajudiciaire, dans un
délai d’un an à compter de la cessation du contrat, qu’il entend faire valoir ses droits… »
Ceci étant, il est évident que le délai de prescription énonce à cette alinéa est épuisé si on se
réfère à l’arrêt « …qu’un protocole d’accord signé le 30 Novembre 2005, par lequel KONAN
Kouakou est passé du statut d’employé salarié à celui de vendeur libre ; que le 1er Décembre
2006, la société Star Auto a décidé de ne pas renouveler ce contrat ; …que par jugement
n°1622/CIV3/A du 13 Mai 2009… » étant donné que le contrat qui liait KONAN Kouakou à
la société Star Auto a pris fin le 1er Décembre 2006 et que le Sieur a saisi le Tribunal de
Première Instance qui a rendu sa décision à la date du 13 Mai 2009.
Tout compte fait, en vertu de l’article 198 de l’AUDCG l’indemnité compensatrice n’est
privée à l’agent commercial qu’en cas d’hypothèses d’exclusion de cette dernière qui sont
énumérés par l’article sus indiqué.
En effet l’article 198 de l’acte uniforme portant droit commercial général dispose que
« l’indemnité compensatrice prévue à l’article précèdent (197 du même code) n’est pas dû en
cas 
De cessation de contrat provoquée par la faute grave de l’agent commercial, où
La cessation du contrat résultant de l’initiative de l’agent, à moins que cette cessation ne soit
justifiée par des circonstances imputables au mandant ; ou due à l’âge, l’infirmité ou la
maladie de l’agent commercial, et plus généralement, par toutes circonstances indépendantes
de la volonté de l’agent par suite desquelles la poursuite de son activité ne peut plus être
raisonnablement exigée, où
Lorsqu’en accord avec le mandant, l’agent commercial cède à un tiers les droits et obligations
qu’il détient en vertu du contrat d’agence » ;

Alors qu’en l’espèce, il n’y a aucune preuve produit par la société que le sieur KONAN
Kouakou est tombé dans les hypothèses d’exclusion précédemment citées. C’est ce qui ressort
de l’arrêt tel que mentionné dans la solution du juge de CCJA « …la société star auto ne
prouve pas que KONAN Kouakou tombe dans les hypothèses d’exclusion de l’indemnité,
alors que celle-ci est due en cas de cessation des relations entre le mandant et l’agent
commercial, que ledit contrat ait été ou non à durée déterminée, et indépendamment d’autres
circonstances de sa rupture, que c’est à tort que le premier juge a débouté KONAN Kouakou
de sa demande y relative, … »
C’est dans cette logique que le juge de la CCJA a alloué à KONAN Kouakou le montant de
deux millions (2.000.000) francs CFA au titre de son indemnité compensatrice au vu des
éléments d’appréciation en sa disposition.
Le juge a statué en faveur de KONAN Kouakou en ce qui concerne l’octroi des indemnités
compensatrice et spéciale pour faute d’existence d’une concurrence déloyale et d’absence
d’hypothèses d’exclusion de l’indemnité compensatrice mais aussi par rapport à la
commission et aux dommages et intérêts réclamés par ce dernier dont nous allons examiner au
niveau de la deuxième partie.
II- LE MAINTIEN DES DICISIONS DES JURIDICTIONS DU FOND

Dans sa décision, la Cour, après avoir désavoué les juridictions du fond en reconnaissant
l’existence des droits à l’indemnité compensatrice et spéciale d’une part, a allégué dans le
même sens que le tribunal de première instance et la Cour d’appel d’autre part en maintenant
la position de ces derniers sur la commission (A) et les dommages et intérêts (B) sollicités par
le requérant.

A- Par rapport à la commission

La Cour dans son arrêt n°20/2017 du 23 février 2017, a reconnu les décisions des juridictions
du fond en ce qui concerne l’octroi des droits de commission au requérant qui le sollicitait en
plus de diverses autres sommes pour la réparation des préjudices qu’il estimé subir à la suite
de contrat. En effet, le jugement du tribunal de première instance avait décidé d’allouer au
demandeur la somme de huit cent quarante-deux mille cent vingt-cinq (842.125). Pour fonder
sa décision, la Cour est partie des faits qu’ils lui ont été soumis. En l’espèce, il résulte de
l’article 7 du contrat à durée déterminée liant l’agent commercial à la société STAR AUTO
que : « la rémunération de l’agent est constitué par la commission telle que déterminée dans
l’annexe 5 ci-jointe… ». Et plus loin, la même clause stipule que « Le fait générateur de la
commission sera constitué par l’acceptation de la commande par le mandant et la livraison
effective des produits figurant sur le bon de commande.
Cependant, en cas de cessation du contrat, la commission demeurera acquise à l’agent à la
condition que le bon de commande ait été signé avant ladite cessation. Toutefois, la
commission ne sera acquittée que dans les conditions de l’alinéa 2 …, à savoir, à compter de
la livraison et après encaissement des règlements conformément à l’alinéa 6 ci-dessus...Les
parties conviennent que les commissions ne sont dues qu’après entier encaissement des
règlements effectués autrement qu’en l’espèce ».
En effet, les parties dans leur contrat avait déjà établi les conditions dans lesquelles la
commission peut être due à l’agent commercial c'est-à-dire à l’acceptation d’un bon de
commande par le mandant et une livraison effective des produits objets de ladite commande.
Cette première condition est relative à la situation dans laquelle les parties sont en relation
d’affaires, autrement dit dans l’exécution de leur contrat de travail.

Cependant, les parties avaient aussi prévu le cas où il y’aurait plus de rapport contractuel et
que la commission fasse l’objet de demande comme le cas en l’espèce soumis à la Cour. La
juridiction communautaire constatant que le droit à la commission du demandeur était
subordonné dans un premier temps, à la signature d’un bon de commande par le mandant
avant la cessation du contrat et, dans un second temps, à la livraison effective des produits
figurant sur ledit bon de commande et à l’encaissement des règlements. La Cour a constaté
qu’au regard des clauses contractuelles, les parties devaient vérifier la réunion de ces deux
conditions.
Cependant, ayant remarqué que le demandeur en l’occurrence le sieur KONAN KOUAKOU
RENE n’a pas servi de preuves attestant de la véracité de ses prétentions la Cour de justice a
sur le fondement de la reconnaissance faite par le mandant de la livraison effective des
véhicules qu’il confirme le jugement entrepris par les juridiction du fond en l’occurrence le
tribunal de première instance et la cour d’appel en fixant le montant de la commission à huit
cent quatre-vingt-deux milles (882 125) francs CFA représentant la somme due à l’agent
commercial à titre de commission .

La juridiction communautaire, après avoir confirmé la décision des juridictions du fond


concernant la commission qui devait revenir à l’agent commercial pour ses prestations
effectuées après la cessation de ses relations contractuelles avec le mandant s’est intéressée au
bien fonde de la quatrième et dernière demande constituée en la réclamation de dommages et
intérêts.

B- Par rapport aux dommages et intérêts

Après avoir étudier la décision de la Cour par rapport à la commission, il convient d’analyser
celle relative aux dommages-intérêts dont se prévale le Sieur KOUAKOU René. Mais avant
cela, nous essaierons de faire un bref rappel des notions de préjudice et dommages et intérêts.

Ainsi, le préjudice peut être considéré comme un dommage matériel (perte d'un bien…) ou
moral (souffrance, atteinte au respect de la vie privée…) subi par une personne par le fait d'un
tiers. Il est réparé par équivalence en allouant à la victime des dommages et intérêts. En effet,
ces derniers peuvent être considérés en Droit Civil comme une somme d'argent en
compensation du dommage subi par une personne en raison de l'inexécution ou de la
mauvaise exécution d'une obligation ou d'un devoir juridique par le cocontractant ou un tiers.
La personne victime d’un préjudice peut solliciter sa réparation auprès du juge en réclamant
des dommages et intérêts.

C’est dans cette logique que s’inscrit le Sieur KONAN Kouakou pour réclamer la réparation
du préjudice qu’il a subi du fait de la rupture de son contrat avec la société Star Auto. C’est ce
qui ressort de l’arrêt en ces termes : « …KONAN Kouakou sollicite la condamnation de la
société Star Auto à lui payer la somme de Dix Millions (10.000.000) Frans CFA au titre des
dommages et intérêts pour rupture abusive de leur contrat; qu’il reproche à cette dernière de
ne l’avoir informé du non renouvellement du contrat que le 1er Décembre 2006 c’est à dire au
lendemain de la date de son expiration … » alors qu’au terme de l’article 9 dudit contrat le
sieur KOUAKOU soutient qu’il était convenu que « la partie qui entendrait mettre fin au
contrat devra en informer son cocontractant par lettre recommandée avec accusé de réception
en respectant un préavis d’un mois… » et que dès lors, les parties étaient liées par un contrat à
durée indéterminée que la société Star Auto a abusivement rompu.
Et pour sa défense, la concluante soutient que « …les parties étaient liées par un contrat à
durée déterminée qui a régulièrement expiré ; que sur le fondement de l’article 195 de l’acte
uniforme portant droit commercial général, il n’était pas nécessaire d’y mettre un terme par
une quelconque formalité… ». Et en sus de cela, la société estime que « …le Sieur
KOUAKOU n’ayant fourni aucune prestation pour son compte à compter du 30 Novembre
2006, c’est de mauvaise foi qu’il soutient que le contrat est devenu à durée indéterminée parce
qu’il a reçu le 13 Décembre 2006, le courrier de non renouvellement signe le 1 er Décembre
2006 ; que l’article 9 invoqué est inapplicable en l’espèce, le contrat n’ayant pas été rompu
avant terme… »

Eu égard de toutes ces prétentions, la CCJA rappelle que l’article 2 du contrat du 1er
Décembre 2005 stipule que « Le mandat prend effet à la date du 1er Décembre 2005. Il est
conclu pour une durée de douze (12) Mois renouvelable par accord expresse des parties par
lettre recommandée avec accusé de réception 30 jours avant la date d’anniversaire du
mandat » ; ainsi, le juge estime que cet article 2 est relatif au renouvellement du contrat qui
doit être expresse, alors que l’article 9 fixe les conditions de la cessation dudit contrat avant
son terme. Par conséquent, l’article 9 est inapplicable et est d’évocation inopportune dans le
cas d’espèce car le contrat n’ayant prévu aucune faculté de reconduction ou de
renouvellement tacite.

Par ces motifs, le juge estime que la demande est mal fondée et qu’il échet de confirmer ce
qui a été déjà juge par les juges du fond.

Autrement dit, le juge statut en défaveur du sieur KONAN Kouakou qui sera débouté de sa
demande de dommages-intérêts.

En somme, KONAN Kouakou a obtenu gain de cause à ce qui a trait aux demandes de
l’indemnité spéciale, de la commission et de l’indemnité compensatrice et a été débouté sur sa
demande de dommages et intérêts.

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