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ÉTHIQUE
2020/2021
FACE A
L’INGÉNIEUR
INTRODUCTION.................................................................................................................................3
Page | 1PREMIÈRE PARTIE : LES DÉFINITIONS....................................................................................4
1.1 L’ÉTHIQUE, « SCIENCE DE LA DÉCISION ET DE L’ACTION »..................................4
1.2 L’ÉTHIQUE EN ENTREPRISE........................................................................................5
1.3 LA DÉMARCHE ÉTHIQUE EN ENTREPRISE...................................................................6
1.4 LA DISTINCTION : ÉTHIQUE, MORALE, DÉONTOLOGIE..........................................10
1.5 PEUT-ON PARLER D’ÉTHIQUE EN GESTION ?............................................................11
DEUXIÈME PARTIE : LES ENJEUX DE L’ÉTHIQUE EN ENTREPRISE................................12
2.1 LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALE.....................................................................12
2.1.1 Les pressions de l’environnement sociopolitique..........................................................12
2.1.2 Le rôle fondamental de la réputation et de la confiance................................................12
2.1.3 L’adaptation à l’environnement technico-économique.................................................13
2.2 LA DIMENSION ORGANISATIONNELLE......................................................................13
2.2.1 Les nécessités stratégiques internes..............................................................................13
2.2.2 Le besoin d’une référence culturelle commune.............................................................14
2.2.3 La volonté de guider ou de contrôler les comportements..............................................14
2.3 COMMENT INTÉGRER L’ÉTHIQUE DANS L’ENTREPRISE...........................................15
2.3.1 L’importance de la direction générale...........................................................................15
2.3.2 L’interface entre environnement et contexte organisationnel interne............................16
2.3.3 Le processus de formalisation de l’éthique...................................................................16
2.4 RÉFLEXIONS ET QUESTIONS A SE POSER POUR MIEUX APPRÉHENDER LE
RÉFÉRENTIEL ÉTHIQUE DE VOTRE ENTREPRISE.................................................................17
2.4.1 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le référentiel éthique de votre
entreprise.....................................................................................................................................17
2.4.2 Quelques questions à se poser pour mieux appréhender les relations avec les États.......17
2.4.3 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le risque juridique lié à
l’éthique de votre entreprise.........................................................................................................18
2.4.4 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le rapport à la corruption de
votre entreprise............................................................................................................................19
2.4.5 Quelques questions à (se) poser pour mieux apprécier le périmètre de l’éthique dans votre
poste.............................................................................................................................................19
2.4.6 Quelques questions à (se) poser pour décortiquer le discours sur la responsabilité de
l’entreprise en terme d’éthique....................................................................................................20
TROISIÈME PARTIE : ÉTHIQUE ET CULTURES.....................................................................21
3.1 ÉTHIQUE ET CULTURE D’ENTREPRISE.....................................................................21
3.1.1 La culture d’entreprise – Définition de la culture Organisationnelle par SCHEIN (1984)
21
INTRODUCTION
L’éthique est une notion large. Dans la philosophie antique on discutait l’éthique sous le
terme de la morale.
Considérée au Moyen-Âge par Saint THOMAS D’AQUIN notamment, elle est apparue plus
précisément comme une science de la morale avec les travaux de DESCARTES. Finalement,
c’est KANT qui posera les bases de l’éthique telle qu’on la considère aujourd’hui, une étude
sur « les conditions de possibilité de la morale », qui s’appuie notamment sur des notions telle
que celle du DEVOIR.
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Aussi, on peut définir largement l’éthique comme la recherche du bien dans l’agir de
l’homme. « ..se soumettre à ce qui ne peut être imposé », c’est ici qu’il faut rechercher la
dentition de l’éthique.
On fait le bien pour des raisons qui nous sont personnelles, non pour se conformer au
jugement d’autrui, ou parce que la société nous condamnera si l’on transgresse ses lois. Aussi
peut-on atteindre l’harmonie sans le garde-fou des principes moraux ?
L’éthique des affaires a pour spécificité de faire partie de ce que l’on a pu nommer « l’éthique
appliquée », qui regroupe des considérations modernes sur les questions sociales,
industrielles, commerciales et environnementales.
Plus précisément, l’éthique des affaires pose la question des principes moraux dans le
domaine des affaires, ainsi que celle des devoirs qui s’imposent aux personnes qui font des
affaires.
Si la morale privilégie le rapport à soi, l’éthique lui se soucie des rapports aux autres. Un
comportement éthique est basé sur l’altruisme (il s’agit des qualités de respect, d’écoute,
de souci de l’autre, de solidarité, de générosité, de désintéressement). Ainsi que sur la
loyauté (concepts d’honnêteté, de sincérité). Ou bien encore sur l’universalité
(notamment via l’équité de traitement). Et aussi sur le concept de responsabilité (par
rapport aux autres).
L’éthique est définie comme l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la
conduite de quelqu’un. Il s’agit donc des critères qui permettent, dans une situation donnée,
de décider et d’agir librement, en cohérence avec ses convictions personnelles. L’éthique,
comme toute discipline philosophique, demande une forme d’entrainement et d’exercice pour
trouver une solution pleinement libre. L’enjeu de l’éthique est alors de prendre, face à une
situation donnée, la meilleure décision.
La difficulté principale de l’éthique réside dans les tensions entre différents niveaux de réalité
ainsi que les définit le Professeur Claude Riveline. Le premier niveau est celui des contraintes
Page | 4techniques qui ne souffrent pas de discussion : la matière. Le deuxième est celui lié à la
personnalité des acteurs, à ce qui dépend des personnes impliquées, à leur perception et à leur
compréhension de la situation. Le troisième est celui des règlements écrits qui autorisent ou
interdisent certaines choses : les institutions. Le quatrième est celui du sacré, que Claude
Riveline appelle les « évidences partagées ». Ce dernier niveau regroupe l’ensemble des
normes culturelles qui structurent les modes de décision des acteurs sans qu’elles soient
écrites ou même explicites.
L’éthique est donc la capacité de chacun à analyser comment les ordonner et à prendre une
décision permettant, au maximum, de les satisfaire. Ces différents niveaux de réalité se
confrontent à la situation présente.
Pour être capable, face à une décision donnée, d’identifier les critères contradictoires issus des
différents niveaux, de les hiérarchiser et de prendre une décision, il est indispensable de s’y
préparer en se formant et en s’y entraînant.
Sacré
Institutions
Personnes
Matière
Figure 1 : représentation des différents niveaux de réalité définis par Claude Riveline
« Concept
Jules MVÉTIMBO TAMBO d’Humanité » Cours d’Éthique des affaires
Chargé de cours Masters – Executive MBA
Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS
Système de
valeur
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Groupes
Lois
Niveau
personnel
L’éthique est alors vue comme une émanation de la responsabilité sociale ou de la politique
de développement durable de l’entreprise.
Pour structurer et promouvoir l’éthique dans son organisation, l’entreprise va donc développer
une démarche éthique. Celle-ci comprend le plus souvent une charte, des formations, des
délégués éthiques et vise, officiellement, à prévenir des comportements contraires aux
« valeurs de l’entreprise ».
Ces démarches se déclinent le plus souvent en trois axes complémentaires qui visent à
promouvoir, dans l’entreprise, une « éthique » tant par le comportement de ses salariés que
par les actions qu’elle entreprend en tant que personne morale.
Nous regroupons ainsi les actions mises en œuvre par l’entreprise en trois domaines :
Inciter les collaborateurs à se comporter de manière éthique dans leur travail (l’éthique
au sens strict) ;
Doter l’entreprise d’une « personnalité éthique » en montrant qu’elle ne recherche pas
exclusivement son profit personnel (les actions de responsabilité sociale et de
développement durable).
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Les questions éthiques soulevées au sein des organisations dépendent très fortement du
secteur, de l’implantation géographique et des relations établies avec des parties prenantes
clefs : associations, États, clients, fournisseurs.
Démarche éthique
Problématiques de l’entreprise
Ces trois dimensions de la démarche éthique sont parfois rassemblées, parfois éclatées
entre différentes directions de l’entreprise.
Ces démarches éthiques reposent le plus souvent sur des engagements pris par l’entreprise
et sur lesquels elle communique en interne et en externe.
La lutte contre les abus de fonction et de pouvoir, avec bien évidemment la lutte
contre la corruption et les conflits d’intérêts, mais également les politiques en
matière de cadeaux (donnés et reçus) et l’usage des actifs de l’entreprise ;
Ce diagramme montre ainsi parfaitement que les entreprises sélectionnent dans la rédaction de
leurs chartes les constituants qui leur paraissent pertinents.
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Abus de fonction ou de
Éthique
pouvoir
financière
Fiscalité
50 %
Cadeaux, Délits
corruption abus d’initiés
100 %
Conflit Honnêteté
Discrétion dans les activités
Réputation de l’entreprise
d’intérêts financière Droit de l’homme,
publiques environnement, soutient aux
Responsabilité
Défense de communautés Sociale
l’image
Valeurs
« Concept
d’Humanité »
Respect de la
loi
Diversité
Qualité de
Harcèlement
production
Vie privée
Santé, sécurité
Concurrence
Formation des
salariés
Conseils et
publicité loyale Travail en équipe
Dialogue social
Relations
commerciales Les conditions de
travail
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Selon Jean-Jacques WUNENBURGER [1993. P XIV], il existe deux traditions de définition
pour différencier les deux termes Éthique et Morale.
La morale est liée à la vie individuelle et l’éthique à la vie économique. On respecte une
morale dans les actes de la vie privée et on respecte une éthique dans la vie des affaires.
La déontologie est un ensemble de règles dont se dote une profession, ou une partie de la
profession, au travers d’une organisation professionnelle, qui devient l’instance
d’élaboration, de mise en œuvre, de surveillance et d’application de ces règles.
Ces règles concernant les relations avec les tiers ou avec les confrères sont souvent
formalisées dans un code de déontologie.
Si l’on admet que les trois termes sont des éléments qui découlent l’un de l’autre, « la morale,
science du bien et du mal, permet de dégager une éthique est un art de diriger sa conduite,
son comportement, qui s’exprime dans les principes guidant les aspects professionnels de ce
comportement : la déontologie » [Rojot, 1992, p 118].
La gestion est la science qui étudie les organisations productrices dans leurs décisions, leurs
informations et leurs prévisions, leurs plans et leurs stratégies. Ces diverses opérations sont
toutes reliées à la décision : gérer, c’est décider [Pasquier-Dorthe, Pinto de OLIveira, 1997, p
22].
L’éthique est une dimension transversale qui peut pénétrer tous les champs d’activité de
l’entreprise : Les préoccupations éthiques touchent tous les domaines de la gestion. Cet
engouement pour l’éthique a le mérite d’amener les entreprises à se poser des questions
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La gestion d’entreprise est une façon permanente de gérer les contradictions. Par exemple,
gérer les ressources humaines consiste à mener à bien deux séries de missions variées et
difficilement conciliables. Du point de vue des personnes, il faut satisfaire les besoins
individuels et collectifs garantir des revenus, gérer les carrières comprendre la motivation, etc.
Du point de vue de l’entreprise, l’objectif est de stimuler la productivité, réduire les charges et
les coûts, assurer la flexibilité de l’entreprise grâce aux capacités d’adaptation et d’innovation
de son personnel. Les oppositions et les conflits étant inévitables, il convient de les gérer au
mieux.
La réflexion éthique en entreprise est au cœur des contradictions entre les logiques
économiques et sociales. C’est une réflexion concernant la responsabilité de l’entreprise vis-à-
vis des acteurs internes et externes. Cette notion de responsabilité évoque l’obligation de
justifier tout acte ou décision en fonction de normes morales et de valeurs.
Martinet [1983, p. 71] définit une pression sociopolitique comme étant une « exigence
formulée par une partie de la société environnante envers l’entreprise afin que cette dernière
intériorise des coûts sociaux nouveaux, imputables ou non à ses activités de production ».
De plus en plus, les entreprises doivent répondre aux obligations et devoirs qui sont les leurs
vis-à-vis de l’environnement. Il s’agit donc de maîtriser leur image externe auprès des
différents publics : actionnaires et milieux financiers, pouvoirs publics, clients, fournisseurs,
grand public. Pour ce faire, l’entreprise à communiquer le plus clairement possible les
éléments clés de son identité.
La formalisation des règles éthiques favorise les relations avec les actionnaires et
permet d’obtenir et de conserver la confiance des investisseurs.
Elle contribue à promouvoir le respect du client. En effet, l’image donnée au public
dépend pour une large part du contact qui s’établit entre le client et l’entreprise. La
formalisation permet de communiquer une image de sérieux et de qualité.
La formalisation permet à l’entreprise de souligner l’importance accordée à la
protection de l’environnement.
Le contexte économique dans lequel les organisations évoluent s’est radicalement transformé
depuis une trentaine d’années. La compétition internationale étant de plus en plus acharnée du
fait de la dérégulation, de l’accroissement des incertitudes et de la globalisation des marchés,
les organisations recherchent une flexibilité et une productivité toujours plus grandes. Les
entreprises sont donc confrontées à des problèmes d’organisation interne car elles doivent
s’adapter rapidement à l’accroissement de la concurrence. Fragilisées par cette concurrence
multiforme et agressive, les entreprises sont contraintes de s’adapter, d’évoluer et de se
transformer pour assurer leur survie.
En résumé, il convient de noter que la formalisation éthique semble être une réponse à des
préoccupations tant externes qu’internes. L’objectif externe peut être de promouvoir une
Page | 13
image positive de la firme par la formulation des engagements autonomes. En effet, une telle
démarche montre que l’entreprise est concernée par l’éthique et qu’elle se soucie de la
communauté dans laquelle elle opère. Du point de vue interne, l’objectif est de déterminer des
principes éthiques que les employés devront suivre. La formalisation éthique constitue donc
un moyen de régulation. L’entreprise cherche à susciter l’adhésion et le dévouement de ses
collaborateurs, et donc à instaurer stabilité et prévisibilité dans les comportements. Ce recours
à l’éthique est peut-être l’expression d’une quête de nouveaux rapports sociaux au sein de
l’entreprise.
Parmi les facteurs de succès de l’entreprise IBM, beaucoup s’accordent pour mettre au
premier rang les principes édictés dès 1914 par Thomas Watson (ce dernier affirme les avoir
empruntés à son père) et constamment rappelés depuis. Ces principes sont au nombre de
trois :
Cela crée une ambiance de stimulation collective, une atmosphère de compétition propice à
révéler les leaders.
Toutes les démarches des membres de la compagnie sont fortement influencées par ces
principes appris par chacun dès qu’il entre dans la société. Watson s’est employé à ce que
cette philosophie sociale ne soit pas une vitrine vide : ces principes étaient énoncés avec une
grande conviction lors des meetings généraux. Une de ses formules s’impose encore dans
toute l’entreprise : « Pour survivre et réussir, nous sommes prêts à tout changer à IBM, à
Page | 14
l’exception de nos principes. »
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Quels sont les engagements pris par l'entreprise (Pacte Mondial de l’ONU, chartes,
participation à des initiatives et des associations...) ? Comment sont-ils repris dans le
discours éthique ?
Existe-t-il des interlocuteurs de l’entreprise sur ces différents sujets ?
Quelles sont les relations actuelles de votre entreprise avec les États ? Entreprise
«stratégique», réponse à des appels d’offres, lobbying ou relations uniquement légales
(fiscales, douanes...) ?
Quelle est la présence géographique de votre entreprise ?
Quels sont les risques liés à cette présence et au type de relations que votre entreprise
entretient avec les états ?
Votre entreprise a-t-elle été condamnée dans certains pays pour des problèmes liés à
l’éthique ?
Quelles
Page | 16 sont les pratiques éthiques de vos principaux concurrents ? De possibles nouveaux
entrants ? Cela risque-t-il de modifier vos pratiques en interne ?
Quels seraient les progrès à promouvoir au niveau national ou international qui permettraient
d’améliorer les pratiques internes à votre entreprise ?
Quels sont les engagements pris par l’entreprise (participation à des initiatives et des
associations, etc.) ?
L’entreprise a-t-elle déjà été incriminée dans une affaire de, corruption ? En a-t-elle
Page | 17 retenu les leçons ?
La transaction qu’il vous est demandé de réaliser est-elle bien expliquée par écrit par
votre supérieur ?
Un délégué éthique peut-il répondre clairement et sans équivoque à vos doutes ?
Quels sont les sujets abordés explicitement dans la charte éthique de votre entreprise et
qui ne concernent pas les cas de fraudes comptables et de corruption ?
Les actes qui vous sont demandés sont-ils bien spécifiés par écrit par votre supérieur
hiérarchique ?
Suivez-vous à la lettre les procédures écrites de l’entreprise ?
Quelle est la surveillance exercée par des organisations et associations sur votre
entreprise ? Sur quels sujets ? Cette surveillance, a-t-elle déjà donné lieu à des mises
en cause publiques, à des scandales ?
Quelle approche votre entreprise applique-t-elle sur les questions éthiques ? Cherche-
t-elle à utiliser l’éthique comme un vecteur de performance ? Quelles en sont ou
quelles pourraient en être les opportunités ? Éthiques ?
Le concept de culture d’entreprise est devenu très populaire à partir des années quatre-vingt et
beaucoup d’écrits ont insisté sur son importance dans le succès des entreprises. La littérature
en culture organisationnelle voit l’entreprise comme le moyen et le résultat de l’interaction
sociale.
Elle est définie comme un « modèle de postulats élémentaires, inventés par un groupe donné,
découverts ou développés en vue de résoudre ses problèmes d’adaptation externe et interne, et
qui ont été jugés suffisamment efficaces pour être enseignés à de nouveaux membres en tant
que procédure adéquate pour percevoir, penser et ressentir face aux problèmes posés ».
Les-sous-
Page | 19 systèmes de la culture d’entreprise
Chaque organisation a une culture. Parfois cette culture peut être fragmentée et difficile à
percevoir. Dans d’autres cas, au contraire, la culture est très forte, cohésive et clairement
perçue aussi bien par les employés que par ceux qui se trouvent à l’extérieur de l’entreprise.
Représentations, idéologies et
croyances véhiculées dans Modes d’action utilisés dans
l’entreprise l’entreprise
Elle délimite les frontières de l’entreprise, c’est-à-dire qu’elle crée une distinction
entre une organisation et les autres ;
Elle permet de transmettre une certaine identité à ces membres, ce qui facilite la notion
Page | 20 d’implication à quelque chose de plus large que la recherche de l’intérêt personnel.
Elle peut donc contribuer à augmenter la stabilité du système social ;
Elle est un mécanisme de contrôle qui permet de guider et de façonner les attitudes et
les comportements des employés.
DEAL et KENNEDY [1982] considèrent qu’une forte culture organisationnelle comprend les
cinq éléments suivants : une philosophie largement partagée ; la vision du personnel comme
ressource fondamentale ; des leaders et héros charismatiques ; des rites et des cérémonies ;
des attentes claires à des propos de la direction de l’organisation. Quand ces caractères sont
présents, la culture joue un rôle décisif dans le fonctionnement de l’organisation. Elle se
traduit chez ses membres par un fort sentiment d’appartenance et une affirmation de leur
identité propre par opposition aux autres organisations. Ainsi, toute éthique d’entreprise est
enracinée dans sa culture propre et n’a de sens qu’à travers elle [Dion, 1994, p 187].
L’éthique peut être au cœur de la culture d’entreprise mais les mythes, symboles, rites et
coutumes qui construisent cette culture peuvent aller à l’encontre de l’éthique. Par nature, une
forte culture assujettit la responsabilité individuelle, cette dernière laissant la place à la
responsabilité collective.
L’éthique d’une entreprise regroupe un ensemble de procédures, de règles qui lui permet
d’agir. La culture est la manière de penser de l’entreprise : elle concerne la manière dont les
choses ont été faites, elle n’explique pas pourquoi. Le lien éthique-culture apparaît quand
l’organisation traverse une crise : pour changer de culture, il faut nécessairement parler
d’éthique. Seule la réflexion éthique permet de savoir pourquoi les choses sont faites.
La culture n’est pas un état, elle évolue en permanence parce qu’elle constitue un processus
d’apprentissage continu de l’organisation qui se construit au fur et à mesure des réactions de
l’entreprise face aux situations nouvelles qu’elle rencontre.
Le climat éthique d’une organisation est une entité complexe, il est en fait, une partie de la
culture globale d’une organisation.
Le climat éthique est donc la perception partagée d’un comportement vu comme juste.
La culture est plus étroitement associée avec les niveaux plus profonds de croyances, valeurs
et suppositions, alors que le climat est plus facilement observable.
Il modélise l'aptitude progressive des individus à se dissocier mentalement d’un point de vue
égocentrique pour adopter le point de vue d’un autre. La capacité morale de juger se
développe de l’enfance au stade adulte selon un modèle invariant.
Typique du jeune enfant, cette morale consiste à obéir pour éviter d’être puni. Il s’agit d’un
point de vue égocentrique, on ne prend pas en compte les intérêts des autres.
Stade 2 : intérêt et échange. Les besoins sont au centre de l’intérêt que l’on porte à soi et aux
autres. L’orientation morale reste égoïste : ce qui est bon est ce qui procure du plaisir. Les
intérêts d’autrui peuvent être pris en compte, mais seulement dans la mesure où ils permettent
la réciprocité dans un rapport « donnant-donnant ».
La moralité des actions se mesure selon leur conformité avec des rôles sociaux positifs et
reconnus. On est respectueux de l’ordre conventionnel et des attentes des autres.
Stade 4 : système social et conscience. On respecte l’autorité et l’ordre social pour eux-
mêmes, et non le modèle de développement moral de Kohlberg seulement pour obtenir un
avantage. Les lois de la société deviennent un déterminant important de la décision de
l’individu. Ce stade apparaît vers l’adolescence et est celui de la majorité des adultes.
Stade 5 : contrat social et droits individuels. On reconnaît et accepte que la recherche d’un
consensus général sur les règles régissant la vie commune et les attentes réciproques comporte
des aspects arbitraires.
Page | 22
Le sujet prend conscience de la relativité de certaines règles. La morale peut donc se trouver
en contradiction avec la loi. En revanche, les normes morales provenant de contrats entre
deux parties engagent celles-ci.
Stade 6 : principes éthiques universels. Ces principes sont utilisés pour résoudre des
dilemmes. Peu d’individus parviennent à ce stade. L’autre est pris en compte non comme un
moyen mais comme une fin.
3.1.4 Schéma des facteurs qui affectent les comportements individuels dans
l’organisation.
L’individu semble profondément influencé par les comportements des individus environnants.
L’éthique de l’entreprise fait appel à une politique et à des normes (parfois écrites) qui
définissent la manière dont les personnes doivent se conduire au sein d’une organisation.
L’entreprise adopte elle-même un ensemble de valeurs qui définissent la conduite de ses
employés.
L’éthique individuelle se rapporte à ce que chacun recherche : il s’agit de valeurs dont une
personne hérite en grandissant. Chacun possède sa propre conception du bien et du mal : tout
individu est façonné par son éducation, son milieu familial et son environnement social.
Les employés contribuent à la création du climat éthique par leurs valeurs et leur éthique du
travail.
Page | 23
Figure 6 - Les facteurs qui affectent les comportements individuels dans l’organisation.
Le bien- être collectif est défini comme la somme du bien-être des individus qui composent
la collectivité considérée.
L’éthique est donc vue comme une source de profit et de réussite. La formulation de l’éthique
est sous-tendue par la croyance que l’éthique est essentielle à la réussite commerciale et
financière : « Ethics is good business ». Elle repose donc sur la morale de l’intérêt bien
Page | 24
compris.
Beaucoup d’entreprises ont développé, étendu ou modifié leur code de conduite pour montrer
leur accord avec l’esprit de la loi.
Ce texte impose aux juges et procureurs des tribunaux fédéraux de prendre en compte un
certain nombre de circonstances atténuantes ou aggravantes, lorsqu’une entreprise fait l’objet
Page | 25
de poursuites judiciaires, avant de prononcer leur verdict.
Le texte recommande aux organisations d’adopter sept dispositions qui leur permettent de
prouver qu’elles consacrent d’importants efforts dans le domaine de la prévention et de la
détection des délits :
3. Veiller à, ce que ces responsables soient reconnus pour leur intégrité (importance de
l’exemplarité).
4. Communiquer de manière efficace ces principes et procédures à tous les employés (en
organisant des sessions de formation ou en distribuant des publications expliquant le sens et
l’étendue d’application de ce qui est demandé).
7. Après détection d’un délit, prendre des dispositions pour éviter les récidives.
Durant les années quatre-vingt, la réussite japonaise fut mise en avant par la littérature en
gestion.
Cet héritage est à la fois multiple et singulier [Landier, 1991, page 274]. La culture japonaise
est fortement influencée par trois courants de pensée : le confucianisme, le bouddhisme et le
shintoïsme. Ces trois courants ont contribué à constituer la vision du monde et les valeurs qui
sont propres au peuple japonais.
Page | 26
Le bouddhisme connaît plusieurs écoles et surtout l’école Zen qui a influencé la culture
japonaise et la conscience éthique du peuple japonais. L’enseignement du zen a été introduit
pour la première fois au japon au XIIè siècle et a fortement marqué l’éthique du travail. Le
travail n’est pas vu comme une « corvée » mais comme un acte sacré. L’homme dévoué à son
travail est beau et admirable. Le travail est compris comme l’expression personnelle de la
force vitale.
Alors que les managers occidentaux donnent la priorité à l’innovation, les japonais mettent
l’accent sur le kaizen (amélioration continue des produits, des méthodes de travail et des
processus de décision).
Quant au shintoïsme, il est né au japon et est fondé sur des mythes anciens qui remontent à
l’antiquité. Il se caractérise par son animisme : les divinités et les esprits sont censés animer la
nature. Cette vision du monde a rapproché l’esprit du peuple japonais de la nature et a créé un
rapport émotionnel envers elle. Yoneyama [1995, p.198] fait ainsi remarquer que les japonais
n’ont pas l’habitude d’agir selon les principes universels, mais en fonction d’un état
émotionnel. Ce qui importe, c’est le regard de la société et des autres individus.
Catherine Langlois [1993, p.317] s’est livrée à une comparaison des documents éthiques
occidentaux et japonais. La formalisation éthique dans les entreprises japonaises peut être
décrite comme un instrument d’identification sociale (sentiment d’appartenance au groupe) et
d’internationalisation (incorporation des valeurs du groupe dans son propre système de
valeurs). Les principes éthiques sont considérés comme un fondement de la réussite.
L’éthique du travail comprend des valeurs traditionnelles que la loyauté envers l’entreprise, le
dévouement et l’accomplissement de soi. Harmonie, coopération, confiance et bonheur sont
les mots clés concernant l’attitude des employés. L’accent est mis sur la collectivité et le mot
d’ordre « la contribution à la nation » se trouve dans un grand nombre de credo des
entreprises japonaises.
1. Contribution à la société
Nous devons toujours nous conduire selon les Objectifs de base de management, assumant nos
responsabilités d’industriels vis-à-vis des communautés pour lesquelles nous travaillons.
Page | 27
2. Équité et honnêteté
Nous devons être justes et honnêtes dans toutes nos relations professionnelles ainsi que dans notre
conduite personnelle. Peu importe nos talents et nos connaissances, sans intégrité personnelle nous ne
pourrons gagner ni le respect des autres, ni le nôtre, et ne pourrons faire progresser l’esprit d’équipe.
Nous devons mettre nos compétences ensemble pour réaliser nos objectifs communs. Peu importe nos
talents en tant qu’individus car, sans la coopération et l’esprit d’équipe, nous n’aurons d’Entreprise
que le nom.
Nous devons constamment perfectionner nos capacités de contribution à l’égard de la Société grâce à
nos activités professionnelles. Ce n’est que par ces efforts constants que nous atteindrons nos objectifs
de base de management et contribuerons à la réalisation d’une Paix et d’une Prospérité durables.
5. Courtoisie et humilité
Nous devons être toujours chaleureux et modestes, respectueux des droits et besoins d’autrui pour
renforcer la qualité de nos relations sociales et améliorer la qualité de la vie dans nos communautés.
6. Adaptation
Nous devons continuellement adapter nos façons de penser et notre conduite aux conditions sans cesse
changeantes autour de nous, prenant soin d’agir en harmonie avec la nature pour assurer le progrès et
le succès de nos efforts.
7. Gratitude
Nous devons être reconnaissants pour tous les avantages que nous avons reçus, confiants que cette
attitude sera une source de joie sans fin et d’énergie nous permettant de vaincre tous les obstacles que
nous rencontrerons.
Page | 28
L’éthique managériale se définie comme l’évaluation morale des actions managériales. Elle
s'intéresse donc à la conduite des managers dans la direction des organisations dont ils sont
responsables. De ce fait, elle concerne la façon de coordonner l’action au sein d’un groupe de
personnes dont l’éthique individuelle n’est par définition, pas identique.
D’un côté celui d’une éthique managériale normative, qui ambitionne d’établir des
normes de comportements dans un système moral prescriptif. Elle s’applique à
déterminer les comportements d’affaires moralement acceptables, tant au niveau
Page | 29 organisationnel qu’au niveau individuel.
D’un autre côté une éthique managériale pourra être descriptive. Elle cherchera alors à
éclairer la manière avec laquelle les individus interprètent et appliquent ces normes les
organisations. Elle s’interrogera sur la question de savoir si ce qui est considéré
comme bien ou mal dans les organisations fait l’objet d’un consensus.
La responsabilité des managers est engagée de manière exclusive à l’égard des actionnaires et
dans la maximisation de leurs richesses (Shareholder théory).
En effet le manager a été choisi par les actionnaires comme un agent chargé de défendre leurs
intérêts. La seule responsabilité sociale des entreprises se situe dans la capacité de ses agents à
faire des bénéfices tout en maintenant un minimum moral (1970).
Cette théorie sera critiquée en 1984 par FREEMAN dans la théorie du capitalisme des parties
prenantes (Stake holder théoty) et qui transformer la vision contemporaine du capitalisme et
par conséquent l’univers des organisations.
Il convient donc qu’ils soient satisfaits par l’activité fournie par les managers, au même titre
que peuvent l’être les détenteurs d’actions.
Toute séparation entre les enjeux moraux et économiques est fallacieux car les considérations
morales sont toujours impliquées dans le processus de décisions économiques.
L’auteur se donne pour but de montrer comment la prise en compte des détenteurs d’intérêts
de l’organisation influe favorablement sur son orientation stratégique.
La théorie des parties prenantes paraît toujours prise entre deux postures, l’une qui est
descriptive :
Tandis que l’autre semble plus prescriptive dans le sens où elle incite directement à l’action
concrète.
Cette
Page | 31 dichotomie a permis notamment à DONALDSON et PRESTON (1995) de montrer qu’il
existe finalement trois formulations possibles de la TPP, l’une s’inscrivant sur un plan
normatif, la seconde sur un plan descriptif, la troisième sur un plan instrumental.
LE MODÈLE NORMATIF
Dans le modèle normatif de la TPP, sont étudiées les demandes des parties prenantes et les
réponses éthiques qu’il convient d’y apporter. Les réponses sont formulées en fonction de la
légitimité de ces demandes. L’attention est exclusivement portée sur le bon comportement à
avoir en face de sollicitations plus ou moins diverses. Il s’agit d’une réorganisation à partir
des vertus du dialogue et de l’échange avec les Stakeholders plutôt qu’un repliement sur les
intérêts de chaque acteur.
LE MODÈLE DESCRIPTIF
Dans le modèle descriptif de la TPP, c’est l’analyse des intérêts et des forces en présence qui
devient centrale.
Face aux intérêts multiples et variés qui caractérisent ses Stakeholders, l’organisation
renforce-t-elle ses positions, notamment dans un contexte concurrentiel ?
Le modèle descriptif étudie les relations aux parties prenantes de manière empirique et la
manière avec laquelle l’organisation et ses parties prenantes interagissent et s’influencent.
LE MODÈLE INSTRUMENTAL
Dans le modèle instrumental de la TPP, la question posée est de savoir s’il est profitable pour
l’organisation de s’attacher à prendre en compte les intérêts de ces PP dans la mesure où ils
augmenteront la valeur de l’organisation.
C’est au fond ici la performance organisationnelle qui est la mesure de toutes choses. La TPP
devient essentiellement un outil stratégique de la performance : l’attention portée aux
Stakeolders est le moyen par lequel l’organisation atteint ses fins de création de valeur et
d’augmentation de la rentabilité.
Dans ce cadre, la hiérarchisation des PP se fait sur la seule base de leur importance pour le
succès de l’organisation.
Page | 32
4.4.1 DÉFINITIONS ET CLARIFICATIONS
Pour les auteurs, la RSE se distingue classiquement en opposant à la seule obligation d’être
profitable et de respecter les lois, deux responsabilités supplémentaires aux entreprises :
La nécessité d’avoir une démarche éthique pour suppléer aux vides juridiques.
La possibilité d’une démarche philanthropique pour contribuer au bien-être de la
société.
La RSE est définie comme une volonté d’investir dans le capital humain, l’environnement et
les relations avec les parties prenantes en dépassant le simple cadre juridique applicable.
(Extrait du livre vert publié par la commission Européenne en juillet 2001).
Précisions importantes :
Elle stipule en effet que l’entreprise n’est pas seulement le cumul des intérêts de ses parties
prenantes mais qu’elle est d’abord une entité prioritairement responsable vis-à-vis de la
société.
La RSE n’est pas assimilable au développement durable (Sustainability), même si les deux
notions sont très liées. La notion de développement durable fait référence « à un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs ». (Rapport BRUNDLAND de 1987).
Il s’agit pour le décideur économique de penser aux effets, notamment involontaires de ses
choix. D’une manière générale, le management éthique doit être redéfini à la mesure de ce
paradoxe : c’est moins les intentions d’un acte qu’il s’agit d’évaluer que ses conséquences,
notamment sur la biosphère. Toutefois la différence fondamentale entre les deux notions
provient du fait que si l’une concerne surtout l’aspect macro-sociétal (Développement
durable), l’autre (la RSE) s’intéresse avant tout aux pratiques des entreprises sur un niveau
micro économique (RSE).
Aujourd’hui une majorité des plus grandes entreprises multinationales qui se sont pendant
longtemps contentées de mettre en place un comité d’éthique ou de bonne gouvernance en
interne, publient des rapports destinés au public répondant aux critères de responsabilité, de
transparence, de développement durable et de citoyenneté correspondant à ces standards.
Parmi ceux –ci, le plus connu est le pacte mondial de l’ONU. Crée en 2000, il compte
aujourd’hui plus de 8 000 participants dont plus de 6 000 entreprises provenant de 135 pays.
Ces initiatives reçoivent un fort écho auprès des managers pour trois raisons majeures.
Le pacte mondial de l’ONU est devenu un document de référence qui rassemble le monde des
affaires et la société civile autour de DIX principes universels.
1. Droit de l’homme
a) les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit
international relatif aux droits de l’homme dans leur sphère d’influence ;
b) A veiller à ce que leur propres compagnies ne se rendent pas complices de
violations des droits de l’homme.
2. Droit du travail
3. Environnement
Page | 34
Le bilan sociétal est un outil d’évaluation qui a pour objectif ultime l’amélioration des
pratiques des entreprises, la « validation des discours » et la vérification de la « responsabilité
d’une organisation sur son territoire ». Quinze critères constituent le cœur de ce diagnostic.
1) Activité : Rapport entre l’occupation observée et les potentialités offertes par les
ressources humaines et les équipements.
2) Compétitivité : Capacité à faire face à la concurrence en s’adaptant aux évolutions du
marché.
3) Viabilité : Capacité de l’organisation à assurer sa longévité.
4) Citoyenneté et participation internes : Capacité de l’organisation à promouvoir la
démocratie interne et à construire sa gouvernance.
5) Créativité : Capacité d’innovation, de développement de nouvelles idées.
6) Convivialité : Capacité à entretenir des rapports positifs entre les personnes.
7) Citoyenneté externe : modes de comportement avec les partenaires économiques
externes visant à œuvrer dans un intérêt commun et modes de comportement avec les
acteurs de l’environnement géographique immédiat visant à œuvrer dans un intérêt
commun ou général.
8) Employabilité et développement des compétences : Capacité à développer des
compétences individuelles et collectives et à fournir un potentiel d’emploi à chaque
salarié.
9) Efficacité et Efficience : Rapport entre les résultats obtenus et les résultats prévus.
Rapport entre les résultats obtenus et les moyens ou ressources utilisées.
Les éléments sur lesquels la RSE est plus discutée peuvent être résumés en SIX points :
Page | 36
L’axiologie est une réflexion sur les valeurs. Une valeur représente une conviction
fondamentale qui revêt une importance marquée et une grande signification pour les individus
et demeure relativement inchangée au fil du temps. Ces valeurs sont données comme un idéal
à atteindre, quelque chose à défendre.
Illustration
Mots clés Définition (extraits de documents
éthiques)
Valeurs Ce qui est posé comme bien « La charte d’éthique de L’entreprise rappelle et
selon les critères de précise les valeurs fondamentales qui inspirent et
l’entreprise. soutiennent notre action. »
« Nous reconnaissons des valeurs communes. Elles ont
été forgées au fil des ans par l’exercice de notre métier. »
Principes Règles définissant une « Les principes d’action expriment la philosophie de
Les valeurs permettent de stabiliser et de contrer les inquiétudes dans une période de
mutation, elles donnent des repères aux individus.
La dimension déontologique manifeste une réflexion sur les règles et traduit la volonté de
faire adhérer les membres aux règles et normes de l’organisation.
Projet But que l’on se propose « Au-delà de nos convictions de base, il importe
d’atteindre. que nous partagions un ensemble de valeurs qui
démontrent clairement comment nous comptons
réaliser notre
Projet. »
« Le premier instrument du changement, c’est notre
Page | 39 projet d’entreprise. »
Un exemple de credo :
Les principes d’action de Lafarge (1995, extraits)
Notre ambition :
Page | 40
Être un leader mondial des matériaux de construction.
Nos responsabilités :
Aller au-devant des attentes de nos clients.
Valoriser l’investissement de nos actionnaires et mériter
leur confiance.
Mettre l’homme au cœur de l’entreprise.
Faire de la diversité croissante du groupe une richesse.
Respecter l’intérêt général.
LA DIMENSION PSYCHOLOGIQUE
Il convient d’ajouter une dimension transversale, la dimension psychologique, qui vise à faire
en sorte que les membres se sentent partie prenante de l’organisation.
En fonction des quatre dimensions précédentes, cela conduit à respecter les règles et les
normes de conduite, à participer à la construction du projet d’entreprise, à adhérer à la culture
qui est proposée, à remplacer ses propres idéaux par un idéal commun défini par l’entreprise.
Le document éthique est donc un outil du système d’incitation qui vise à faire en sorte que
l’entreprise devienne un univers de l’adhésion et non de la contrainte.
1. Conduite à l’égard de HP
1.1 Conflits d’intérêts
Page | 41 1.2 Traitement des informations internes
1.3 Utilisation des actifs de HP
2. Conduite à l’égard des tiers
2.1 Relations multiples avec d’autres entreprises
2.2 Relations avec les concurrents
2.3 Obtention d’informations sur la concurrence
2.4 Propos tenus sur la concurrence
2.5 Relations avec les distributeurs
2.6 Relations avec les utilisateurs finals et les distributeurs
2.7 Marchés publics
2.8 Relations avec les fournisseurs
Conclusion
Liés aux relations tissées entre les membres de l’organisation ; exp. Le respect des
personnes.
Liés aux relations entre les individus et l’organisation elle-même. Exemple : le thème
de la santé- la sécurité au travail
Les conflits inter – organisationnels
Dimensions :
Axiologique - ++ +
Déontologique ++ - -
Ontologique - + ++
téléologique - ++ +
Conflits éthiques :
Page | 42
Interpersonnels ++ + -
intra-organisationnels ++ + -
inter-organisationnels ++ + -
extra-organisationnels + ++ +
Légende : - non abordé ; + présent dans le document ; + + présent et détaillé avec insistance.
L’ÉNONCÉ DE VALEUR
Il indique quelles sont les croyances et valeurs qui guident les membres de
l’organisation.
Le Credo présente les grands principes d’une conduite éthique dans les affaires et
incite les employés et managers à intérioriser les valeurs et les normes de
comportement éthiques véhiculées dans l’entreprise.
LE PROJET
Il vise à intégrer les projets individuels dans le projet collectif de l’entreprise. Il s’agit
d’une orientation stratégique de l’entreprise.
LE CODE ÉTHIQUE
Le code éthique formalise l’ensemble des règles et devoirs qui régissent l’activité de
l’entreprise. Il exprime une obligation pour les employés. Le code éthique est donc le
document le plus structuré et détaillé, sa date d’élaboration est très souvent mise en
évidence.
Il est rédigé soit à la deuxième personne du pluriel (vous…), soit sur le mode impersonnel.
Un exemple de projet :
Valeurs du groupe Danone (1998, extraits)
1. Qui sommes-nous ?
2. L’articulation du projet : c’est l’ensemble de nos valeurs qui forge la personnalité et la
culture du groupe,
3. Notre mission : partout dans le monde, faire grandir, mieux vivre et s’épanouir les
hommes en leur apportant chaque jour une alimentation meilleure, des goûts plus variés,
des plaisirs plus sains.
4. Nos valeurs clefs : ouverture, enthousiasme, humanisme.
5. Ouverture (curiosité, agilité, proximité).
6. Enthousiasme (audace, passion, appétit).
7. Humanisme (partage, responsabilité, respect de l’autre).
8. Les champs d’application de nos valeurs (la santé, le goût, le lien social,
l’environnement).
Ce règlement intérieur est-il discuté et agréé par les partenaires ou les salariés ?
Oui □ Non □ J’en ai conscience □ Je vais le faire □
L’Éthique est-elle incluse dans votre discours et votre stratégie ? Fait-elle partie de
votre vision stratégique ?
Qui □ Non □ J’en ai conscience □ Je vais le faire □
Les membres du board sont-ils acquis d’avance ou bien sont-ils de vrais partenaires ?
Oui □ Non □ J’en ai conscience □ Je vais le faire □
Y a-t-il une personne en charge qui surveille les aspects éthiques ? En charge du
Développement durable ?
Oui □ Non □ J’en ai conscience □ Je vais le faire □
À noter : ce questionnaire peut être utilisé pour une analyse initiale et pour un contrôle
régulier.