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Institut des Hautes Etudes Anouar Bouazza

3ème Année L.F.I.G 2020 - 2021

Chapitre 1 :

TRAVAIL COLLABORATIF :
INTRODUCTION GENERALE

1. Introduction.
La notion de travail collaboratif (peer production en anglais) désigne un travail qui
n'est plus fondé sur l'organisation hiérarchisée traditionnelle, et plus spécifiquement
un nouveau mode de travail (éventuellement intégré dans un modèle économique de
production) où collaborent de nombreuses personnes grâce aux technologies de
l'information et de la communication, notamment les plates-formes internet.

Les outils informatiques nouveaux permettent de maximiser la créativité et


l'efficience d'un groupe associé à des projets d’envergure même si elles sont très
dispersées dans l'espace et le temps.

Le travail est souvent naturellement collectif et collaboratif, c'est-à-dire qu'il fait


interagir plusieurs acteurs pour la réalisation de tâches qui visent à atteindre un but
commun. Par exemple, le projet d'encyclopédie en ligne, libre et multilingue,
Wikipédia est le résultat d'un travail collaboratif « en réseaux coopératifs ».

2. Définitions.
Il ne faut pas confondre « travail collaboratif » et « travail coopératif » :

• le travail coopératif est une coopération entre plusieurs personnes qui


interagissent dans un but commun mais se partagent les tâches,

• le travail collaboratif se fait en collaboration du début à la fin sans division


fixe des tâches. Il associe trois modalités d'organisation :

o il propose à tous et chacun, dans le projet, de s'inscrire dans un principe


d'amélioration continue de chaque tâche et de l'ensemble du projet,
o il organise le travail en séquences de tâches parallèles (permettant un
travail plus asynchrone),
o il fournit aux acteurs de chacune des tâches une information utile et
facilement exploitable sur les autres tâches parallèles et sur
l'environnement de la réalisation.

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Le travail collaboratif, comme le travail collectif (dont il est une des variantes) n'est
pas nécessairement synonyme d'efficacité, d'efficience, ni de rapidité. Son résultat
dépend de la motivation de ses acteurs à collaborer, du nombre de ces acteurs, du
temps qu'ils peuvent consacrer à ce travail et de leurs compétences. Il présente
l'intérêt majeur d'associer les capacités de création et de potentiellement obtenir ce
qu'il y a de mieux avec les ressources disponibles dans un groupe, si les éléments de
ce groupe sont motivés.

Le travail collaboratif est l'une des dimensions importantes de l'apprentissage


collaboratif, qui est par exemple encouragé dans certaines formes d'apprentissage en
ligne, en particulier dans les "MOOC" (Massive Open Online Course).

Avec un même outil informatique, le travail peut être totalement ouvert (exemple :
Wikipédia, Wikimediacommons, Wikiversity, Wikibook, etc) ou semi-ouvert (ex. :
wiki de projet d'entreprise limité à un intranet et uniquement accessible avec mot de
passe).

Pour comprendre et apprécier cette catégorisation des modes de collaborations, voici


quelques prérequis bien utiles :

- Accepter l'idée que chaque activité est un projet.

- Utiliser des outils numériques, pour assurer une bonne fluidité de la


communication.

- Accepter l'idée que dans un groupe de gestion de projet, la hiérarchie est basée sur
le mérite (qualité et quantité des contributions), au moins un peu, et non pas
seulement sur le statut professionnel (chef, sous-chef, assistant...). Par exemple, un
photographe n'est ni spécialiste en rédaction ni en marketing, mais si ses idées
rédactionnelles ou de stratégie de vente sont appréciables, elles devraient être
considérées même ce n'est pas son "métier". Ainsi, chaque personne peut
potentiellement donner le meilleur d'elle-même, sans limite artificielle de statut.

- Contribuer à la coordination de la réalisation d'un tel projet dans un groupe de


travail, et proposer un espace de travail transparent, les traces de chaque
contribution permettant à chacun de voir l'évolution de la collaboration jusqu'au
résultat.

3. Origine.
Le travail collaboratif et non financièrement rémunéré n'est pas nouveau en soi. Il est
commun dans toutes les sociétés dites « primitives ». Les sociétés savantes l'ont
abondamment pratiqué depuis le siècle des Lumières, mais il a pris une dimension
nouvelle avec les possibilités ouvertes par l'informatique puis par l'Internet, les
moteurs de recherche et les outils de traduction en ligne. Il est basé sur une logique
de don facilitée par l'Internet ou d'intérêt mutuel.
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Dans le domaine logiciel, il a par exemple accéléré et amélioré l'efficience de


nombreux outils, en partie grâce au « passage du Copyright au Copyleft »

L'expression « travail collaboratif » aurait été introduite par YochaiBenkler,


professeur de droit à l’université Yale, dans un essai intitulé Coase'sPenguin écrit
pour « ceux qui étudient les organisations et font la politique de la propriété
intellectuelle » afin de mettre en lumière la propriété intellectuelle avec ce nouveau
modèle de production.

Dans les années 1990, des premiers outils de travail collaboratifs ont été mis à
disposition de tous avec par exemple les « Yahoo! Groups ».

4. Exemples d'outils collaboratifs.


Un grand nombre d'outils et de réseaux collaboratifs existent aujourd'hui, avec des
niveaux très différents de collaborativité, certains ne permettant qu'un simple
partage de données (images, photos, vidéo, textes), d'autres supportant des projets
complexes, de grandes envergure associant un grand nombre de contributeurs.
Parmi les produits ayant été créés collaborativement on peut citer :

• les logiciels libres ;


• GNU/Linux, un système d'exploitationlibre pour ordinateur ;
• Slashdot, un site d'actualité sur l'informatique ;
• Wikipédia, l'encyclopédie libre que chacun peut améliorer, avec sa base
ressources média Wikimedia Commons et d'autres projets-frères :
• Wikibook, Wikiquote, Wikisource, Wikinews, Wikiversité, soutenu par la
fondation Wikimedia et en France par Wikimedia France...
• Tela Botanica réseau collaboratif de la botanique francophone, associant plus
de 10 000 personnes dans 35 pays.
• Framasoft réseau d'une vingtaine de projets collaboratifs et communautaires
de promotion et diffusion du logiciel libre et sa culture ;
• des systèmes de formation par e-learning
• Bee-Secured : Réseau collaboratif sur la surveillance des abeilles et de la
qualité de l'environnement ;
• Wikihouse, qui vise à permettre la construction d'une habitation entière par
un non spécialiste.
• Crisp qui offre une boîte de réception partagée.

De nombreux exemples montrent :

• qu'on peut collaborativement créer et améliorer des logiciels très efficaces, tout
aussi bien que les équivalents propriétaires (L'Encyclopædia Britannica et
Microsoft Windows, pour le système d'exploitation) ;

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• que dans le monde scientifique, la collaboration passe aussi par le partage et


l'amélioration collective, éventuellement pluridisciplinaire des données et des
articles. Par exemple ScientificCommons met déjà plusieurs millions d'articles
scientifiques à disposition de tous (18 millions d'articles rédigés par plus de
7 millions d'auteurs début 2008, passé à plus de 37 millions de publications
enregistrées mi-2010. Les archives nationales allemandes ont versé plus de
100 000 images à ce fonds, bénéficiant en échange de légendes traduites ou
améliorées par la communauté des utilisateurs ;

• que dans le monde de la sécurité technique la collaboration est un facteur de


progrès. Par exemple, dans le domaine du nucléaire, un programme
multinational (10 pays en 2009) évalue les conceptions (Multinational Design
Evaluation Program – MDEP) des réacteurs, normes et matériels de centrales
nucléaires ;

• qu'un grand nombre de personnes ne se connaissant pas et ne parlant pas les


mêmes langues peuvent se mobiliser autour d'un projet commun (ex :
Wikipédia, en 130 langues) dans une dynamique efficace d'amélioration
continue.

Des collectifs apparaissent, qui soutiennent le développement des approches


collaboratives, comme « OuiShare », né à Paris en 2012.

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Pour en savoir plus :

1) Sur les plateformes de travail collaboratif :

a) Sites de démonstration de plateforme de travail collaboratif :

- Agora Project : (Cliquer sur espace public)


http://www.agoraproject.net/demo/module_tableau_bord/index.php?tdb_period=mois
- Egroupware : (Utilisateur : demo ; Mot de passe : demo)
http://www.stylite.de/egrouware_demo_login
- Open Goo :
http://demo.opengoo.org/fr/index.php?c=access&a=index
- Toutateam : (Login : demo ; Password : demo)
http://demo.toutateam.com/

b) Test de la plateforme d’affinitiz :


http://interfaces.typepad.com/interfaces/2006/03/panorama_des_es.html
http://www.lucca.fr/fr/ressources/interfaces/affinitiz.html

c) Visite guidée d’affinitiz (source : Ateliers Découvertes Numérique) :


http://www.youtube.com/watch?v=-jGRH0yOw3M
http://fr.calameo.com/read/000003966e66084c5e949

d) Google Sites Tour (en anglais) :


http://www.youtube.com/watch?v=X_KnC2EIS5w

e) Tutoriel Google Sites :


http://sites.google.com/site/unsitepourtous/sommaire

f) Comparateur de WIKI : version, fonctionnalités, OS requis, licence, etc.


http://www.wikimatrix.org/

g) Présentation du wiki :
http://www.commoncraft.com/video-wikis-plain-english

2) Sur la conduite de projet et les méthodes de travail collectif

a) Guide méthodologique du travail en commun (Institut Atlantique d’Aménagement


des Territoires) :
http://www.iaat.org/ressources/methodo_formation_guide_methodo.php?id2=22

b) Démarche de la conduite de projet :


http://www.cedip.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/conduite_de_projet_cle54dffa.pdf

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