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5eme année
Université d’Alger
Faculté de Médecine
Département de Médecine Dentaire
Mobilité dentaire
Dr. A. ARAB
1. Définition :
La mobilité dentaire est le plus souvent définie comme une augmentation
de l’amplitude du déplacement de la couronne dentaire sous l’effet d’une
force définie.
Cette mobilité peut être quantifiée par l’indice de MÜHLEMANN, qui
permet de différencier la mobilité physiologique de la mobilité pathologique,
car simple et facile à utiliser.
Elle est le résultat de la diminution de la hauteur du tissu de soutien
et/ou de l’augmentation de la largeur de l’espace desmodontal.
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- Surface d’insertion des fibres desmodontales,
- Position de la dent dans son alvéole.
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4.2. Mobilité dentaire en rapport avec l’élargissement de l’espace
desmodontal :
Sous l’effet des forces multidirectionnelles excessives, soit
physiologiques sur un parodonte réduit, soit pathologiques, une
résorption des parois alvéolaires apparaît au niveau des zones de
pression.
Cette résorption osseuse entraîne une augmentation de l’espace
ligamentaire, avec pour conséquence directe une augmentation du
déplacement de la dent dans son alvéole.
Cette modification est réversible et ne provoque en l’absence
d’inflammation aucune perte d’attache conjonctive.
La résorption des parois alvéolaires peut être considérée comme une
déminéralisation de l’os et l’arrêt des forces traumatiques permet une
reminéralisation de celui-ci. Certaines pathologies générales comme la
sclérodermie ou le diabète peuvent entraîner une augmentation de
l’espace desmodontal et, par conséquent une mobilité accrue des organes
dentaires.
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Indice 3 : Mobilité visible a l’œil nu et supérieure a 1mm.
Indice 4 : Mobilité axiale.
L’intérêt de cet indice réside dans sa simplicité et dans sa facilite
d’utilisation.
6. Le diagnostic différentiel :
L’augmentation de la mobilité dentaire peut avoir diverses origines.
Il est donc important, pour le praticien de rechercher l’existence de la ou
des causes éventuelles de mobilités dentaires.
Les différents examens qui peuvent être pratiqués avant la réalisation du
plan de traitement doivent permettre d’établir le diagnostic différentiel.
L’anamnèse locale et générale, l’examen clinique des dents, du parodonte
superficiel et profond, l’examen occlusal et les examens radiographiques
peuvent apporter les éléments nécessaires.
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Il existe aussi une radio transparence alvéolaire dans
l’hyperparathyroïdie, l’ostéoporose ou l’ostéomalacie.
Localement, un choc répété, un tic ou toute autre para fonction (fumeur
de pipe, déglutition atypique, bruxisme, etc.) peuvent être mis en évidence.
Une anamnèse bien menée doit conduire au dépistage de tels problèmes,
étiologies éventuelles d’une mobilité dentaire.
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6.2.4. Examen du parodonte profond :
Les poches parodontales sont souvent directement liées à la mobilité
dentaire.
La modification par perte de support osseux, du rapport
couronne/racine, prend une importance considérable.
Ces conditions peuvent être considérées comme les seules
responsables d’une mobilité irréversible.
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7. Thérapeutique :
La première phase thérapeutique à réaliser est le traitement de toutes les
mobilités par : élimination de l’inflammation parodontale, la réalisation ou la
reprise des traitements endodontiques des dents le nécessitant, équilibration
des prothèses déjà en place et restauration des relations intermaxillaires et
dento-dentaires fonctionnelles.
Les traitements parodontaux chirurgicaux ou non, par leur effet sur
l’inflammation, représentent un paramètre important dans la diminution de
la mobilité dentaire.
La réalisation d’une contention provisoire est d’une importance capitale
pour éviter les conséquences douteuses d’une avulsion au cours du
traitement. Elle permet également de soulager le patient, si la mobilité
constitue une gêne fonctionnelle (phonation, mastication).
Une fois toutes les mobilités réversibles traitées, le praticien pourra
s’atteler à l’évaluation des mobilités résiduelles non réversibles qui peuvent
représenter une gêne fonctionnelle ou un facteur de risque pour les
restaurations.
La qualité du contrôle de plaque et de la maintenance est primordiale
dans la stabilité de l’état parodontal donc de la mobilité dentaire résiduelle.
Toutefois, les forces masticatoires même physiologiques peuvent devenir,
soit parce que le support osseux est affaibli, soit parce que le nombre de
dents résiduelles est réduit, un facteur de risque. Il devient alors nécessaire
de recourir à un traitement symptomatique et préventif : l’attelle de
contention.
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7.1. Définition de la contention :
Une contention selon le glossaire des termes parodontaux (American
Academy of Periodontology, 1986) est ≪ un dispositif destiné à stabiliser des
dents mobiles ≫.
Le principe d’une contention consiste en une solidarisation des dents tout
en permettant au patient la pratique du contrôle de plaque inter dentaire
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7.2.1.2. Principe du polygone de contention (Manson 1975)
Si un dispositif réunit deux dents mobiles de la même hémi arcade,
l’ensemble restera mobile par rotation autour d’un axe réunissant les deux
hypomochlions.
Mais si ce dispositif est relié de façon rigide à une troisième dent mobile
disposée en triangle par rapport aux deux autres, le mouvement précédent
est annulé et l’ensemble du dispositif devient rigide.
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- contours soigneusement polis pour limiter la rétention de plaque
bactérienne.
8.3.1. Indications
- En présence de dents multiples devenues mobiles, suite à une résorption
osseuse alvéolaire graduelle ;
- lorsque le patient présente une mobilité dentaire accrue, accompagnée de
douleur et d’inconfort au niveau de la dent affectée ;
- une contention est indiquée après un traitement orthodontique, réalisée
sur des dents en migration consécutive à une parodontite ;
- avant un traitement parodontal, quand la mobilité est très importante et
que le praticien estime un risque d’avulsion ou de luxation accidentelle ;
- après un traitement parodontal en cas de mobilité croissante ou de
mobilité résiduelle qui gène la fonction.
8.3.2. Contre-indications
_ Absolues :
• Absence d’hygiène ;
• Susceptibilité à la carie.
_ Relatives :
• Facteur esthétique ;
• Volume pulpaire très important (pour les contentions intra coronaires),
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• Impossibilité d’assurer une stabilité occlusale et des conditions
parodontales optimales ;
• Une contention est contre indiquée lorsque, toute mobilité dentaire
peut être réduite au moyen d’une équilibration occlusale associée à un
traitement parodontal ;
• Cout de certains types de contentions réalisés au laboratoire en
rapport avec le pronostic présumé de conservation des dents
contenues.
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- pour faciliter certains actes thérapeutiques :
. Détartrage et curetage ;
. Meulage sélectif ;
. Chirurgie.
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L’exécution de la contention se fera quand on sera assuré de la
collaboration du patient, de sa persévérance dans une hygiène dentaire
impeccable qui sera précédée par une fixation temporaire ou provisoire.
On distingue : les dispositifs amovibles et les dispositifs fixes
Arbre décisionnel :
Conclusion :
La mobilité dentaire varie d’un individu à l’autre. Elle est due d’une
part au rôle amortisseur du desmodonte, et, d’autre part à l’élasticité des
procès alvéolaires.
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Les parodontites provoquent une migration apicale de l’attache
épithéliale, une ostéolyse et une augmentation de la mobilité dentaire.
La mobilité dentaire est un des signes cliniques des parodontites, elle
constitue un motif de consultation fréquent.
La contention en parodontie ne doit être mise en œuvre que dans le
cadre d’un plan de traitement bien défini et dans les limites d’utilisation bien
précises.
Pour chaque cas, l’établissement d’un diagnostic correct est essentiel à
la réalisation du traitement optimal et à l’énoncé d’un pronostic précis.
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