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QUE FAUT-IL ENTENDRE PAR CONVERSION?

Pour une majorité de croyants; la religion est une affaire de tradition familiale,
d’habitude, de conformisme. Que le Christ ait été crucifié n’a eu sur leur vie aucune
répercussion et n’influe en aucune manière sur leur façon de se conduire ! Leur religion
se borne à la pratique de quelques rites. Elle est purement extérieure. C’est un vague
christianisme que l’on professe à certaines occasions, comme on revêt de temps à autre
un habit de circonstance.

La Parole du prophète Ésaïe citée par Jésus à l’adresse des pharisiens, s’applique
encore aujourd’hui :

« 6 Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. » (Marc 7,
6)

En effet, dans une telle attitude, il n’y a ni sincérité, ni conviction… parce qu’il
n’y a jamais eu de vraie conversion. C’est précisément à ce mot que nous nous arrêterons,
car sans conversion, il n’y a ni chrétien, ni christianisme. Or, qu’est-ce que la conversion?

LA CONVERSION : UN SIMPLE CHANGEMENT?

Avant de la définir, en empruntant le langage du Christ et de ses Apôtres, il faut


d’abord dire ce qu’elle n’est pas.

Se convertir, ce n’est pas passer d’une religion à une autre, comme on passe du
catholicisme au protestantisme ou vice versa. Limiter la conversion à un simple
changement de camp c’est méconnaître l’enseignement des Écritures sur une question
vitale.

Selon les Écritures, se convertir, c’est effectuer un revirement. C’est revenir sur
ses pas. C’est changer d’orientation. Et, s’il y a changement de camp, c’est, dans le
langage de l’apôtre Paul, pour passer des ténèbres à la lumière, de la puissance de Satan à
Dieu (Actes 26, 18).

Voyons quelques exemples tirés de la Bible. Ils nous aideront, mieux que tout
commentaire, à mieux définir la nature de la conversion.

L’Ancien Testament est fertile en appels à la conversion. On peut dire que c’était
la raison d’être même des prophètes, du fait de la propension au mal qui caractérisait
Israël. Ézéchiel par exemple, est d’une clarté limpide lorsqu’il dit de la part de Dieu :

« 21 Si le méchant revient de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe toutes
mes lois et pratique la droiture et la justice, il vivra, il ne mourra pas. 22 Toutes les
transgressions qu’il a commises seront oubliées; il vivra, à cause de la justice qu’il a
pratiquée. 23 Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? Dit le Seigneur, l’Éternel.
N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive? » (Ézéchiel 18, 21-23)

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Dans le Nouveau Testament, c’est essentiellement le même appel. Mais à qui cet
appel s’adresse-t-il? À toutes les couches, à toutes les catégories de la société; société
d’alors ou société d’aujourd’hui. Si le cadre a changé, l’homme est resté essentiellement
le même.

ABANDONNER LES IDOLES

Aujourd’hui comme hier, il y a des idolâtres – c’est-à-dire des adorateurs de faux


dieux. Qu’ils rendent un culte à une divinité inventée comme les primitifs, ou qu’ils
mettent toute leur confiance en l’argent, en la science ou en l’homme, comme les
civilisés, leur vie est une anomalie, une idolâtrie, parce qu’elle méconnaît le seul Dieu et
qu’elle affectionne un autre “dieu”.

« 15 Nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers
le Dieu vivant, … » disait Paul aux idolâtres de son temps. (Actes 14, 15)

Plus tard, il écrira à ces convertis pour leur rappeler…

« 9 Et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour
servir le Dieu vivant et vrai, 10 et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des
morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. » (I Thessaloniciens 1, 9-10)

Puis il y a, aujourd’hui comme alors, ceux qui sont foncièrement immoraux, c’est-
à-dire livrés corps et âme au mal sous toutes ses formes. Ce sont les pécheurs “par
excellence”. Pour eux, la conversion se traduit d’abord par une prise de conscience de
leur déchéance devant le regard de Dieu, puis par une décision d’abandonner cet état
corrompu en se soumettant à la voix de Dieu. La lettre de Jacques dans le Nouveau
Testament, contient un paragraphe particulièrement vigoureux à leur adresse…

« 8 Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs hommes irrésolus. 9 Sentez
votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et
votre joie en tristesse. 10 Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. » (Jacques
4, 8-10)

« 17 Mais grâces soient rendues à Dieu » s’exclame l’apôtre Paul dans une de ses
lettres « 17 de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la
règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. » (Romains 6, 17)

PHARISIENS DE NOTRE TEMPS

Après les idolâtres et les immoraux, il y a aussi, aujourd’hui comme hier, ceux qui
se croient justes, qui ne doivent rien à personne, qui s’attribuent volontiers quelques
défauts “comme tout le monde” et qui se sentent offensés lorsque vous leur parlez de
repentir ou de conversion. Ils se disent chrétiens, mais ils n’ont pas besoin du Christ, ni
de son sang, ni de sa croix. Ils se suffisent à eux-mêmes. Il n’est que de lire ce que le

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Christ a pensé des Pharisiens de son temps, pour connaître son jugement à l’égard d’une
telle attitude (Luc 18, 9-14).

Il y a enfin ceux qui sont sincèrement dans l’erreur, qui pensent servir Dieu selon
sa volonté, mais qui font fausse route. À eux aussi s’adresse l’appel à la conversion.
Exemple : les habitants de Jérusalem auxquels l’apôtre Pierre concède, dans un discours,
qu’ils ont agi par ignorance en crucifiant le Messie et à qui il fait cette recommandation :

« 19 Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient


effacés. » (Actes 3, 19)

La conversion de l’apôtre Paul est un cas semblable. Avant de devenir le


missionnaire bouillant que nous connaissons, il mobilisait toute son énergie pour
persécuter à outrance “cette engeance de malédiction”, qu’on appelait les chrétiens (Actes
22, 4-5; Actes 26, 9-11). En cela, il pensait être agréable à Dieu.

Nous savons comment il rencontra le Christ dans une vision fulgurante alors qu’il
était en route pour Damas dans l’intention d’y persécuter les chrétiens qui s’y trouvaient.
Il raconte lui-même comment il demeura prostré pendant plusieurs jours, et comment un
disciple nommé Ananias, vint lui révéler la mission que Dieu lui confiait désormais et
l’enjoindre, sans plus tarder, à être baptisé (immergé) et lavé de ses péchés, en invoquant
le nom du Seigneur (Actes 22, 16).

PAS DE SALUT SANS LA CONVERSION

À ce point, nous pouvons déjà tirer quelques conclusions ou du moins, faire


quelques constatations :

– Qu’il soit idolâtre, foncièrement immoral ou simplement égaré tout en essayant


d’être dans le vrai, tout homme est appelé à se convertir. Tout homme doit se reconnaître
dans le Fils prodigue de la parabole (Luc 15, 11-32) qui s’égare, se livre au péché et en
subit les conséquences.

– Les textes de l’Écriture soulignent le besoin urgent de se convertir, car il n’y a


pas de salut sans conversion.

Dans le langage définitif qui caractérise les déclarations du Christ, c’est se


convertir ou mourir dans ses péchés. Ceci nous amène à relever cet autre aspect de la
conversion, trop souvent oublié. C’est que le salut dans la Bible se conçoit d’abord par le
pardon des péchés (Luc 1, 77; Jean 1, 29; Actes 2, 38; 22, 16).

Certes, il y a une espèce de hiérarchie dans le mal. Tous les hommes ne sont pas
corrompus ou égarés au même degré. Mais cela ne semble pas tellement entrer en ligne
de compte dans les enseignements du Christ et de ses Apôtres.

Le fait est que devant Dieu tout homme est coupable. Et à tout homme Dieu offre
son pardon par Jésus-Christ pourvu qu’il se repente comme le Fils Prodigue et que ce

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repentir le pousse à prendre cette même résolution : « 18 J’irai vers mon père, et je lui
dirai : Mon père, j’ai péché… » (Luc 15, 18) et le père pardonnera, car il n’attend que
cela.

Comme ce pardon n’est en aucune manière mérité, c’est une initiative de l’amour
de Dieu… et cela s’appelle la grâce.

L’apôtre Paul résume cette vérité fondamentale de la religion chrétienne d’une


manière magistrale dans sa lettre « aux Romains ». Après avoir montré que le péché a uni
tous les hommes dans une même culpabilité, dans un même besoin de salut, il déclare :

« 23 Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu; 24 et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui
est en Jésus-Christ. » (Romains 3, 23-24)

Avec la mention de la rédemption en Christ, nous entrons au cœur du sujet. De


même qu’on ne peut pas concevoir de christianisme sans Christ, on ne peut pas concevoir
de conversion sans Lui. Tout est orienté vers sa personne et vers son œuvre. Perdre de
vue cette vérité, c’est oublier l’essentiel.

Au début de notre étude, nous avons corrigé cette opinion qui limitait la
conversion à un simple changement de religion. Il faut à présent dénoncer cette autre
erreur qui veut affirmer que se convertir c’est devenir meilleur. En effet, pour devenir
meilleur, il faut déjà être bon. Or, ce n’est pas le cas, nous l’avons vu.

Dans la pensée du Christ et de ses Apôtres, se convertir, ce n’est pas tant devenir
meilleur que devenir autre. Comme le fer se convertit en acier par le feu et la trempe,
ainsi l’homme est appelé à devenir une nouvelle créature par sa conversion. C’est ce que
Jésus a affirmé lorsqu’il dit : « 7 Il faut que vous naissiez de nouveau. » (Jean 3, 1-7)

UNE NOUVELLE CRÉATURE

C’est aussi ce que l’apôtre Paul enseigne lorsqu’il rappelle aux Éphésiens qu’ils
doivent « 22 se dépouiller du vieil homme qui se corrompt par les convoitises
trompeuses… 24 et revêtir l’homme nouveau… » (Éphésiens 4, 21-24).

Il s’agit donc ici d’une renaissance, d’un renouveau, d’une transformation de


l’homme par l’intérieur, qui transforme du même coup son univers, car il n’a plus la
même orientation. Ses yeux se sont ouverts. Il possède une espérance. Il appartient à
Dieu. Ses fautes sont pardonnées. Il vit.

Il est vrai que cette transformation n’est pas immédiate. Elle se fait
progressivement. Et c’est l’œuvre de l’esprit de Dieu qui vient désormais faire du corps
de l’homme son temple. Il collabore avec la volonté de l’homme, avec sa conscience,
avec son esprit, dans ce travail de renouveau. Mais il y a une chose qui est définitivement
accomplie, c’est la promesse du pardon des péchés. Ils sont effacés, pardonnés, oubliés,
et cela au moment crucial de l’engagement de l’homme (par son obéissance à l’évangile).

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LE PÉCHEUR S’ASSOCIE

Précisons. La conversion commence au moment où l’homme libre décide de sa


propre volonté de changer de direction. Il a été arrêté dans sa marche par l’appel de Dieu.
Il a fait le point de sa vie. Il a compris qu’il faisait fausse route. Il a pris la résolution de
se diriger dans la direction indiquée par la voix, et cette direction c’est le Christ. « 6 Nul
ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6) avait-il dit. C’est le Christ, sa croix, sa mort
et sa résurrection. Voilà le vrai centre du monde. Si la résolution de se diriger vers le
Christ est le commencement de la conversion, le moment de cette conversion c’est
lorsque le pécheur s’associe à la mort et à la résurrection du Christ… et c’est dans le
baptême qu’il peut réaliser sa participation à ces deux grands moments. C’est ainsi que
l’Église du premier siècle comprenait la conversion.

« 3 Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa
mort que nous avons été immergés? » (Romains 6, 3). Cette exclamation de l’apôtre Paul
illustre bien ce que nous venons de dire. Il continue d’ailleurs en ces termes :

« 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que,
comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous
marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6, 4)

En d’autres termes, dans le baptême, l’homme ensevelit son ancienne vie et


lorsqu’il surgit de l’eau une seconde plus tard, c’est dans une résurrection pour une vie
nouvelle.

Dans sa lettre aux Galates, Paul utilise une très belle image à propos du baptême.
Il écrit…

« 27 Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. »
(Galates 3, 27)

Quel moment merveilleux!

Je pense aujourd’hui à tous ceux qui n’ont pas encore pris cet engagement, qui ne
se sont pas encore convertis résolument, consciemment, parce qu’on ne leur a jamais
parlé ni de la nature ni de la nécessité de la conversion.

Je pense à tous ceux qui ne connaissent du baptême que cette cérémonie qui se
déroule autour d’un nouveau-né qui ne sait rien, ne décide rien, ne comprend rien.

UNE LIBRE SOUMISSION

Et je pense qu’il faut qu’ils sachent que Dieu attend d’eux un acte de soumission
libre, une décision personnelle et franche, une expression de leur foi. Ils sont, pour la
plupart, comme ce peuple de Jérusalem, pieux et sincères. Mais dès qu’ils furent éveillés
par la prédication des Apôtres à la connaissance du Christ et convaincus de leur

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culpabilité, ils dirent tous : « 37 Que faut-il faire? » (Actuellement : Hommes frères, que
ferons-nous? Actes 2, 37).

Chers amis, si vous vous posez aujourd’hui cette même question, et vous devez
vous la poser, vous obtiendrez la même réponse :

« 38 Repentez-vous et que chacun de vous soit immergé au nom de Jésus-Christ


pour la rémission de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Actes 2, 38)

L’auteur : M. RICHARD ANDREJEWSKI


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