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■ Équations à résoudre
1. Phase de remplissage : Les équations de conservation de la masse, d’équilibre, de com-
spécificités et équations portement et de bilan thermique s’écrivent alors :
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3Q
u ( r, z ) = – ---------------- ( z 2 – h 2 ) (10)
8π rh 3
3 ηQ
p ( r ) = -------------- ln ----
R
(11)
4π h 3 r
r
où R est le rayon du front à l’instant t, pour lequel la pression est
z supposée nulle. Cela signifie que la cavité est munie d’évents par-
faits laissant s’échapper l’air. Comme le débit est supposé constant,
le rayon R au temps t se déduit directement de :
Qt = 2π h ( R 2 – r 02 ) (12)
r0 Effet fontaine (voir §.2.3.2)
où r0 est le rayon de la carotte à la jonction avec la cavité.
h
r La figure 2 représente l’évolution de la pression au cours du
temps à l’entrée de la cavité, c’est-à-dire pour r = r0 et pour les con-
R ditions particulières données sur la figure.
Le niveau de pression obtenu est tout à fait déraisonnable dans le
Figure 1 – Moule de disque injecté par le centre
cas newtonien et ceci est lié à l’hypothèse d’une viscosité constante
que nous remettons en cause dans le paragraphe suivant.
∫u
4 plus faible, et d’un ordre de grandeur en accord avec l’expérience.
Q = 4π r ( r, z ) d z = – --- π Ch 3 (9) La figure 3 représente le profil de pression le long du rayon de la
0 3 cavité à différents instants du remplissage.
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∫
z˜
----------------- d z˜
˜
60
Q z η ( r, z )
u ( r, z ) = --------- ---------------------------------- (17)
4π r h z 2
40
∫
----------------- d z
η ( r, z )
0
20
R d r˜
∫
Q
0 p ( r ) = – ------- ------------------------------------ (18)
4π h
∫
0 1 2 3 r z2
r˜ ----------------
Temps (s) - dz
0 η ( r˜, z )
cas newtonien
loi puissance On a utilisé les mêmes conditions aux limites que précédemment,
à savoir une pression nulle au front de matière (r = R ), et une vitesse
Géométrie : disque de rayon initial r0 = 5 mm, de rayon maximal nulle à la paroi (z = h). En toute rigueur, cette dernière condition
15 cm, d'épaisseur 2 h = 2 mm devrait s’appliquer à z = h − δ, où δ est l’épaisseur solidifiée, qui varie
Polymère : newtonien, de viscosité η = 2 646 Pa.s en temps et en espace. On présentera au paragraphe 4.4 quelques
loi puissance, avec K = 2 646 Pa · s et m = 0,53 idées pour estimer δ. En première approximation, on peut garder les
Débit d'injection : Q = 50 cm3/s équations précédentes, et simuler l’épaisseur solidifiée par la zone
de forte viscosité induite par le refroidissement près des parois.
Figure 2 – Pression au cours du remplissage, à l’entrée d’un moule
de disque, dans les cas newtonien et loi puissance
2.3.2 Analyse thermique
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103
Vitesse réelle
a situation réelle
102
Cote pivot
Trajectoire 10
10–2 10–1 1 10 102 103 104
Taux de cisaillement (s–1)
200 °C 220 °C 240 °C loi puissance
Vitesse moyenne
Figure 5 – Données rhéologiques lissées d’un polypropylène,
b situation modèle et approximation par une loi puissance
Figure 4 – Trajectoire au niveau du front approchée par une méthode
de pivot
2.3.3 Couplage
thermiques sont donc étroitement couplés, ce qui augmente consi- Les calculs mécaniques et thermiques sont couplés par le biais de
dérablement les coûts de calculs. La disposition optimale des la dépendance de la viscosité avec la température. On utilise le plus
canaux pour assurer une régulation correcte, et donc un bon souvent une loi d’Arrhenius :
contrôle du compactage et des contraintes résiduelles, peut alors
être approchée avec efficacité par le calcul. E 1 1
η = η T réf exp ---- --- – --------- (22)
R T T réf
Notons que l’équation (19), ainsi que l’analyse mécanique présen-
tée jusqu’ici ne sont strictement validés qu’en retrait du front de
matière. En effet, sur une distance de l’ordre d’une ou deux épais- avec E (J/mol) énergie d’activation,
seurs en retrait du front, a lieu l’effet fontaine, décrit pour la pre- R = 8,31 (J · mol−1 · K−1) constante molaire des gaz
mière fois par Rose [29]. Ce terme imagé signifie que le polymère parfaits,
progresse depuis le centre de l’écoulement vers la surface, et donc
la composante de vitesse selon z n’est pas négligeable (figure 4). Il η T réf ( Pa ⋅ s ) viscosité à la température de réfé-
en est de même pour le terme de convection dans l’équation de la rence T.
chaleur. Cet effet est négligeable si l’on s’intéresse à la mécanique On peut également utiliser une loi WLF (Williams, Landel, Ferry,
globale de l’écoulement (champ de pression, de vitesse, de vitesse [38]), mais les différences ne sont pas très importantes. En effet,
de déformation), mais l’équation de la chaleur requiert un traite- pendant la phase de remplissage, la majorité du polymère est à une
ment spécial. L’écoulement au front de matière sera décrit en détail température proche de la température d’injection, et les zones où la
dans le paragraphe 5. Dans le cadre de l’analyse simple présentée température décroît, et où les extrapolations selon les deux lois peu-
ici, on utilise des approximations. Certains auteurs [24] [8] utilisent vent conduire à des différences, sont restreintes.
une méthode de pivot pour évaluer le déplacement du centre vers la
À chaque pas de temps, les intégrales des équations (17) et (18)
surface, et donc la convection de chaleur, dont le principe est sché- peuvent être résolues par une méthode des trapèzes, et l’équation
matisé sur la figure 4 b. La matière située au centre (en dessous de de la chaleur (19) par différences finies.
la cote pivot) rejoint le front qui avance globalement à la vitesse
moyenne, et bascule près de la paroi, où sa vitesse devient infé-
rieure à celle du front. L’écriture de la conservation de la matière per- 2.3.4 Résultats
met d’obtenir la nouvelle cote. Le basculement supposé instantané
s’effectue sans changement de température. Cette méthode est
thermodynamiquement correcte. Nous avons considéré un polypropylène dont les données rhéolo-
giques lissées à l’aide d’une loi de Carreau-Yasuda sont représen-
Plus simplement, on peut approcher de façon approximative la tées sur la figure 5. La loi de Carreau-Yasuda, s’écrit :
température dans la zone de front par T , moyenne de la tempéra-
ture juste en amont pondérée par la vitesse : η Tréf ( γ̇ ) = η 0 ( 1 + ( λγ̇ ) b ) ( m – 1 ) ⁄ b (23)
∫u 0
( r, z ) d z
η ( γ̇ , T ) = a T η Tréf ( γ̇ a T ) (24)
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4. Écoulements
Pression (MPa)
en couche mince :
16 modèle de Hele-Shaw
14
12
Dans bon nombre de situations, les pièces injectées ont une
10
épaisseur régulière, et peuvent être assimilées à une coque mince.
8 On va pouvoir ainsi simplifier les équations de la mécanique, et l’on
6 verra que l’on ramènera un problème général, avec comme incon-
0 2 . 103 4 . 103 6 . 103 8 . 103 104 nues les trois composantes du champ de vitesse et la pression, à un
problème avec comme seule inconnue la pression. En revanche, on
Coefficient de transfert thermique (W.m–1 . °C –1)
ne pourra simplifier l’équation de la chaleur qui devra être tridimen-
sionnelle. Cette approche généralise donc celle que nous avons vue
Figure 10 – Pression en fin de remplissage à l’entrée du moule
au paragraphe 2. Elle est parfois qualifiée de 2,5 D.
pour différents coefficients de transfert thermique. Débit : 50 cm3/s
Les hypothèses utilisées jusque-là et données au paragraphe 1,
ainsi que les conditions aux limites et initiales suivantes sont encore
lois devient de plus en plus grand. La loi puissance surestime donc utilisées :
généralement, par construction, les pressions. Cela met en lumière
l’importance de la loi rhéologique qui doit reproduire au mieux des — vitesse nulle à la paroi ;
données précises.
— débit imposé ;
La figure 10 montre l’incidence du coefficient de transfert thermi-
que hT sur la pression d’injection en fin de remplissage. La courbe — pression nulle au front de matière ;
est croissante, car le refroidissement devient de plus en plus effi-
cace quand hT augmente. La sensibilité est plus grande pour les — température en entrée imposée ;
basses valeurs que pour les valeurs élevées, car pendant la durée — flux de chaleur à la paroi (en l’absence de calcul de thermique
du remplissage (2,8 s à 50 cm3/s), la progression du refroidissement de l’outillage).
est limitée (voir figure 7). Ce résultat montre la grande importance
des conditions aux limites thermiques dans une phase pourtant
courte.
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∫
p / n = 0 z2
S = ----- d z (33)
η
Figure 12 – Géométrie, système de coordonnées et conditions –h
aux limites dans le modèle de Hele-Shaw
Cette équation est souvent appelée équation de Hele-Shaw. Elle
se généralise facilement au cas d’un profil de vitesse non symétri-
que, dû par exemple à la régulation thermique non symétrique. De
dans un repère cartésien, ou dans un repère tangent local dans le même, elle garde la même forme dans le cas où la surface médiane
cas où la pièce n’est pas dans un plan (figure 12) : n’est pas dans un plan. On néglige alors les pertes de charges addi-
tionnelles qui peuvent prendre naissance dans les régions de forte
∂p ∂ ∂u courbure (angle d’une boîte par exemple). La seule inconnue est la
------- = ------ η ------- (26)
∂x ∂z ∂z pression, ce qui est intéressant pour les coûts de calcul.
Les conditions aux limites associées à cette équation sont les
∂p ∂ ∂v suivantes :
------- = ------ η ------ (27)
∂y ∂z ∂z — sur les parois « supérieure » et « inférieure » de la cavité, la
vitesse est nulle. On a déjà utilisé ces conditions pour obtenir les
équations (29) et (30) ;
∂p
------- = 0 (28) — pour les parois latérales de normale n, on impose que la
∂z vitesse normale soit nulle, c’est-à-dire que ∂p/∂n = 0. On ne peut
imposer que la vitesse parallèlement à la paroi soit nulle. Le poly-
La viscosité η dépend de x, y et z, car la température et les taux mère glisse donc parfaitement. Ceci n’est pas gênant si l’épaisseur
de cisaillement en dépendent. Par intégration, en supposant que est petite devant les autres dimensions, mais l’erreur peut être non
la vitesse est nulle à la paroi, soit u (x, y, ±h) = v (x, y, ±h) = 0 négligeable sinon ;
(ce qui revient de nouveau à négliger l’existence d’une épaisseur
solidifiée), et que le profil de vitesse est symétrique (ce qui — la pression est supposée nulle au front de matière ;
suppose que la régulation thermique soit symétrique), soit — le débit Q imposé en entrée est transformé en une condition en
∂u/∂z (x, y, 0) = ∂v/∂z (x,y,0) = 0, nous obtenons : gradient de pression par une formule de Poiseuille.
z
z˜
∫
∂p
u ( x, y, z ) = ------- --- d z˜ (29) 4.2 Analyse thermique
∂x η
h
z
z˜ L’équation de la chaleur à résoudre est la suivante :
∫
∂p
v ( x, y, z ) = ------- --- d z˜ (30)
∂y η
∂T ∂T ∂T ∂T ∂2 T ∂u 2 ∂v 2
ρc ------- + u ------- + v ------- + w ------- = k --------- + η ------- + ------
h
(34)
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z 2 ∂z ∂z
Compte tenu des approximations de la lubrification, l’équation de
continuité (1) n’est plus satisfaite localement, et on l’intègre sur Bien que le terme w ∂T/∂z soit délicat à calculer car la composante
l’épaisseur 2 h : de vitesse w a été négligée dans les approximations de la lubrifica-
tion hydrodynamique, il ne peut être négligé car le gradient de tem-
h h
pérature dans l’épaisseur ∂T/∂z est important. On peut reconstruire
∫ ∫
∂ ∂
------ u d z + ------ vdz = 0 (31) w à partir de l’équation de continuité locale. Les conditions initiales
∂x ∂y
–h –h et aux limites sont identiques à celles utilisées au paragraphe 2.3.2.
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Figure 13 – Maillage
4.4 Améliorations du modèle
de Hele-Shaw
∫ hα s ∫h
∂ précisément de la réalité (voir paragraphe 5)
----- d = – ( un x + vn y ) α dl (35)
∂t
Ω ∂Ω ■ Masse volumique non constante
où nx et ny sont les composantes du vecteur normal aux côtés de Ω . Nous avons vu qu’il est légitime de considérer que la masse volu-
mique est constante pendant la phase de remplissage. Celle-ci
Avec des volumes de contrôle décalés par rapport aux éléments dépend en réalité de la pression et de la température. La tempéra-
finis, lorsque l’on utilise une interpolation linéaire pour la pression ture est relativement homogène dans le polymère (hormis près de
sur ces éléments, le gradient de pression et, par conséquent, la la paroi), et on peut effectivement négliger son influence sur la
vitesse sont continus sur les frontières des volumes, ce qui n’est pas masse volumique. Il en est généralement de même pour l’effet de la
le cas sur les frontières des éléments. pression, sauf à la fin du remplissage. Nous verrons dans l’article
La démarche du calcul est généralement la suivante. [AM 3 821] que la modélisation de la phase de compactage néces-
site de faire intervenir la dépendance de la masse volumique avec la
● La pression est discrétisée linéairement sur les éléments finis,
pression et la température. Les équations qui seront développées
l’équation (35) est écrite sur chaque volume de contrôle totalement
peuvent tout à fait s’adapter au remplissage. L’intérêt principal est
rempli, ce qui conduit, en exprimant u et v en fonction du gradient
de permettre une bonne transition des calculs entre les deux pha-
de pression (équations (29) et (30)), à un système linéaire où les
ses, au prix d’un temps de calcul augmenté, et de données pertinen-
inconnues sont les pressions aux nœuds.
tes sur la masse volumique (courbes pVT).
● Le champ de température est obtenu en faisant des bilans de
flux de chaleur dans des sous-volumes de contrôle (figure 13 b), ce ■ Prise en compte des évents
qui permet de déterminer une température par couche et par L’air situé devant le front s’échappe par des évents naturels (plan
volume de contrôle. L’initialisation de la température au front de de joint, jeu au niveau des éjecteurs) ou spécialement usinés. Les
matière, c’est-à-dire pour les volumes de contrôle en cours de rem- caractéristiques de ces évents peuvent affecter la progression du
plissage pose les mêmes difficultés que dans le cas du moule de dis- front, et si le moule est trop étanche il peut y avoir échauffement de
que, et l’on peut utiliser de nouveau la relation (21). l’air par compression et dégradation du polymère. On ne peut en
● L’équation (35) permet d’actualiser ensuite les taux de remplis- toute rigueur considérer que la pression est nulle au niveau du front
sage au niveau du front. de matière. Willien [39] a effectué un calcul de pression dans
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a 0,09 s b 0,15 s
c 0,21 s d 0,27 s
Figure 14 – Isovaleurs de la pression à différents instants du remplissage d’une boîte (a à d ) et taux de remplissage au temps 0,09 s (e)
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zi y
Interface entre
les polymères t = 1,14 s
Front de matière
∫ ∫
z2 z2 et du front de matière à deux instants du remplissage d’une cavité
S = ------- d z + ------ d z (36)
ηA ηB de support de ruban adhésif en injection bimatière
zi 0
∫ ∫
z le disque étudiés au paragraphe 2. Dans le repère cylindrique (r, θ, z)
G = -------------------- d z + z i ------- d z (38)
ηB ηA de la figure 1, le vecteur vitesse a pour composantes u (r, z) selon r
0 zi et w (r, z) selon z. On peut appréhender précisément la jonction
carotte-disque et le front de matière ;
L’équation de la chaleur est traitée de façon similaire au cas mono- — en dimension 3 : il n’y a plus d’approximation géométrique et
matière, en imposant la continuité des flux de chaleur à l’interface. le champ de vitesse a la forme la plus générale.
La plupart des études considèrent encore un comportement pure-
La figure 17 montre la répartition de la position du front de l’inter- ment visqueux.
face entre les deux polymères, et du front de matière à deux instants
Certains auteurs se sont intéressés spécifiquement à l’effet fon-
du remplissage d’une cavité de support de ruban adhésif. Le calcul taine dans des géométries simples (écoulement entre plaques paral-
permet d’optimiser la position des seuils et le volume de la première lèles, ou dans un tube). Ils ont effectué des calculs isothermes dans
matière injectée (qui constituera la peau) pour avoir la structure un repère lié au front de matière et dans le domaine affecté par le
sandwich voulue. phénomène, c’est-à-dire de l’ordre de une à deux fois l’épaisseur.
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b repère du laboratoire
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