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Modélisation de l’injection

Remplissage des moules


par Jean-François AGASSANT
Ingénieur civil des Mines
Professeur à l’École nationale supérieure des mines de Paris
Directeur-adjoint du CEMEF (Centre de mise en forme des matériaux)
Directeur UMR-CNRS/École des mines de Paris n° 7635
et Michel VINCENT
Ingénieur civil des Mines
Directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique)
Responsable de recherches au CEMEF

1. Phase de remplissage : spécificités et équations à résoudre ..... AM 3 695 - 3


2. Un cas d’école : le disque injecté par le centre .............................. — 3
2.1 Calcul newtonien isotherme ....................................................................... — 4
2.2 Calcul pseudoplastique (loi puissance) isotherme ................................... — 4
2.3 Calcul pseudoplastique non isotherme ..................................................... — 5
2.3.1 Analyse mécanique ............................................................................ — 5
2.3.2 Analyse thermique ............................................................................. — 5
2.3.3 Couplage ............................................................................................. — 6
2.3.4 Résultats .............................................................................................. — 6
3. Modèles par réseau ................................................................................. — 8
4. Écoulements en couche mince : modèle de Hele-Shaw ................ — 8
4.1 Analyse mécanique ..................................................................................... — 8
4.2 Analyse thermique ...................................................................................... — 9
4.3 Résolution et résultats................................................................................. — 10
4.4 Améliorations du modèle de Hele-Shaw................................................... — 10
5. Modèles bidimensionnels et modèles tridimensionnels............... — 12
Références bibliographiques ......................................................................... — 14

e procédé d’injection permet de produire à grande cadence, avec une grande


L régularité, et de façon automatique, des pièces de formes complexes, dont
la masse varie de l’ordre du gramme jusqu’à plusieurs kilogrammes. On injecte
selon des techniques présentant de grandes similitudes, des polymères thermo-
plastiques, des polymères thermodurcissables, et des élastomères. Les différen-
ces principales concernent les températures : le polymère thermoplastique
« chaud » (entre 200 et 300 ˚C le plus souvent) est injecté dans un moule « froid »
(entre 20 et 80 ˚C), tandis que les thermodurcissables et les élasto-mères
« froids » (20 à 80 ˚C) sont injectés dans un moule « chaud » (environ 200 ˚C), qui
va activer la réaction de polymérisation ou de vulcanisation.
Cet article et le suivant sont centrés sur les polymères thermoplastiques.
Cependant, en ce qui concerne la phase de remplissage de la cavité, les calculs
pourront être transposés aux matériaux réactifs, lorsque la polymérisation ne
s’active pas pendant le remplissage de la cavité, qui est généralement très bref.
Dans le cas de matériaux fortement réactifs, il faut tenir compte de l’influence de
la polymérisation sur la viscosité [15], et éventuellement sur la température (la
réaction est exothermique) [20].

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MODÉLISATION DE L’INJECTION __________________________________________________________________________________________________________

Rappelons les différentes phases du cycle d’injection (figure A) :


— le polymère est fondu dans un système de plastification vis-fourreau, et une
dose de matière est accumulée en tête de vis ;
— ce polymère est injecté à fort débit imposé dans la cavité : c’est la phase de
remplissage ;
1 Plastification
— après commutation, une pression est imposée sur la vis, et une certaine
quantité de matière est injectée pour compenser le retrait dû au refroidissement.
C’est la phase de compactage-maintien, qui dure généralement jusqu’à ce que la
matière soit figée dans les canaux d’alimentation ;
— la pièce finit de se refroidir dans le moule, puis, après éjection, hors du
moule. C’est la phase de refroidissement.
Nous aborderons les modélisations relatives à l’injection des polymères de
façon progressive. Nous commencerons dans le présent article par la modélisa-
tion de l’écoulement pendant la phase de remplissage. Nous verrons trois 2 Injection
et compactage
approches permettant de prendre en compte des géométries de plus en plus
générales. Nous aborderons dans l’article [AM 3 696] « Modélisation de l’injec-
tion. Compactage et contraintes résiduelles » l’écoulement pendant la phase de
compactage, qui est primordial pour la qualité de la pièce. Enfin, nous nous tour-
nerons vers l’étude de l’évolution du polymère à l’état solide, avec la construc-
tion des contraintes et déformations résiduelles consécutives au
refroidissement. Nous ne parlerons pas dans ces articles de calcul thermique de 3 Refroidissement
l’outillage, qui constitue une aide efficace à la définition des canaux de régula-
Figure A – Les différentes phases du cycle d'injection
tion.
Les calculs relatifs au procédé d’injection permettent de répondre aux ques- Un logiciel, pour quoi faire ?
tions suivantes.
● La cavité sera-t-elle entièrement remplie avant solidification du polymère ?
● Le remplissage sera-t-il équilibré, le remplissage s’achèvera-t-il en même
temps dans les différentes régions de l’empreinte ?
● Où faudra-t-il placer d’éventuels évents ?
● Les lignes de soudure éventuelles, sources de faiblesse mécanique et de
défaut d’aspect, seront-elles placées dans des régions où elles sont le moins
gênantes ?
● Comment placer et dimensionner les seuils pour que ce soit le cas ?
● Y aura-t-il échauffement excessif entraînant la dégradation du matériau ?
● Quelle force de fermeture de presse faut-il ?
● Le compactage va-t-il compenser les retraits, et ce de façon homogène ?
● Quel sera le poids de la pièce ? La densité sera-t-elle homogène ?
● Quelle sera la géométrie de la pièce après éjection, compte tenu des
contraintes et déformations résiduelles ?
Les calculs donnent aussi des informations sur la thermique et la mécanique,
qui permettent de répondre à d’autres questions, comme l’orientation des
macromolécules, les structures cristallines induites par l’écoulement, l’orienta-
tion de fibres de renfort...
La modélisation est complexe à plus d’un titre :
— la géométrie est généralement très complexe : surfaces gauches, variations
brusques de largeur, d’épaisseur, moules multiempreintes... ;
— la thermomécanique des écoulements de polymère à l’état fondu est
complexe ;
— il y a coexistence de deux phases liquide et solide, dont les comportements
sont très différents.
Malgré tout, on trouve différents logiciels commerciaux qui sont utilisés de
plus en plus fréquemment pour concevoir des outillages. Nous verrons les
points importants pour sélectionner ces logiciels, et leurs limites théoriques. Il
est toujours bon, mais pas toujours facile à réaliser, de les tester pratiquement
en les comparant à des mesures réalisées sur presse et moule instrumentés.
Les auteurs tiennent à citer les collaborateurs et chercheurs du Centre de mise en forme des
matériaux de l’École des mines de Paris dont les travaux ont contribué à ce texte : H. Allès,
T. Coupez, B. Magnin, S. Philipon, E. Pichelin, G. Schlatter, J.-L. Willien.

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■ Équations à résoudre
1. Phase de remplissage : Les équations de conservation de la masse, d’équilibre, de com-
spécificités et équations portement et de bilan thermique s’écrivent alors :

à résoudre div u = 0 (1)


div σ = 0 (2)

■ Spécificités de la phase de remplissage σ = – p I + 2 η ( T, γ̇ )ε̇ (3)

● Il y a progression du front de matière, dont il faut déterminer à ∂T


chaque instant la position. ρc  ------- + u grad T = k ∆ T + Ẇ (4)
∂t
● Le temps de remplissage est court, de l’ordre de la seconde, et
donc les débits d’injection sont élevés, de l’ordre de 100 à avec u (m/s) vecteur vitesse,
1 000 cm3/s. En combinaison avec la forte viscosité des polymères, σ (Pa) tenseur des contraintes,
la dissipation d’énergie est donc importante, et la température de la p (Pa) pression hydrostatique,
matière peut augmenter localement malgré le refroidissement du
moule. De plus les pressions sont importantes, de l’ordre de plu- I tenseur identité,
sieurs dizaines de mégapascals. η (Pa · s) viscosité,
● Les polymères étant peu conducteurs de la chaleur, la tempéra-
T (˚C) température,
ture à cœur est proche de la température d’injection, tandis qu’à la ρ (kg/m3) masse volumique,
paroi elle est proche de la température de l’acier. La viscosité des c (J · ˚C−1 · kg−1) capacité calorifique,
polymères dépendant fortement de la température, il faut évaluer
avec précision les gradients thermiques, et coupler étroitement les t (s) temps,
calculs mécaniques et thermiques. k (W · m−1 · ˚C−1) conductivité thermique,
et :
■ Principales hypothèses
2 ∑ ε̇ ij
2
● Le polymère est supposé avoir un comportement purement vis- γ̇ =
queux. En effet, on peut négliger la composante élastique du com- i, j
portement si les déformations de cisaillement sont prépondérantes. vitesse de déformation généralisée (s−1)
C’est le cas de nombreuses pièces dont l’épaisseur est assez régu-
lière. Cependant, il existe toujours des régions, souvent localisées,
comme les seuils, où les déformations élongationnelles sont non
Ẇ = ∑ σij ε̇ij
i, j
négligeables, et où l’approximation purement visqueuse n’est plus
licite. puissance dissipée par unité de volume (W · m−3)
● Les données de viscosité sont disponibles pour différents taux avec ε̇ ij (s−1) composantes du tenseur des vitesses de défor-
de cisaillement et différentes températures, mais il faut les interpo- mation ε̇ ,
ler, et surtout les extrapoler en dehors du domaine de mesure (forts σij (Pa) composantes du tenseur des contraintes.
taux de cisaillement). Le plus simple est d’utiliser un lissage en « loi Dans l’équation (4), on a implicitement utilisé la loi de Fourier
puissance », mais il est préférable d’employer une loi permettant de pour décrire l’échange de chaleur avec le milieu extérieur, le flux de
rendre compte d’un plateau newtonien à bas taux de cisaillement, chaleur étant proportionnel au gradient de température.
comme la loi de Carreau [7] ou de Carreau-Yasuda [40].
Les équations précédentes sont au nombre de 10, ainsi que les
● La viscosité est supposée indépendante de la pression, mais inconnues (3 composantes de la vitesse u, 6 composantes du ten-
ceci peut être contestable pour les grandes pièces ou pour des poly- seur de contraintes σ, la température T ). Nous allons les simplifier
mères très visqueux. dans un premier temps en nous intéressant à des géométries sim-
ples, puis nous envisagerons des situations de plus en plus comple-
● Les forces de masse et d’inertie sont le plus souvent négligées.
xes.
Il est à noter que ces dernières pourront jouer un rôle dans certaines
situations où l’accélération est importante, par exemple dans un
seuil de petite section [23].
● On peut supposer le polymère incompressible. Cela est réaliste 2. Un cas d’école : le disque
dans de nombreuses circonstances, car les niveaux de pression
atteints pendant le remplissage ne sont pas trop élevés. Cela injecté par le centre
devient moins vrai vers la fin de cette phase et à la transition avec la
phase de compactage. De plus, on néglige également la variation de
masse volumique avec la température. Cette situation d’écoulement est fréquemment rencontrée lors-
que l’on injecte en nappe. Elle est représentée sur la figure 1.
● La conduction de chaleur dans le sens de l’écoulement est
négligée devant la convection, ce qui est justifié par la faible con- Cette géométrie a été étudiée par plusieurs auteurs [3] [13] [19]
ductivité thermique des polymères. [34]. Les approches que nous allons développer par la suite peuvent
être transposées au cas d’une plaque rectangulaire [2] [14] [33] [36]
● En première approximation, nous considérerons que la conduc- et de canaux de section circulaire [1] [37].
tivité thermique du polymère est indépendante de la pression et de Nous allons d’abord considérer un écoulement en condition iso-
la température. therme. Cela va nous permettre de mener des résolutions analy-
● L’enthalpie de cristallisation dans le cas des polymères semi-
tiques, et donc d’obtenir facilement des ordres de grandeurs.
cristallins est également négligée, ce qui peut constituer une En dehors de zones localisées, à la jonction entre la carotte et la
approximation forte quand la masse de polymère cristallisé pendant cavité et au niveau du front, qui ne peuvent en toute rigueur être
le remplissage est importante. abordées que par un calcul tridimensionnel (ou bidimensionnel axi-

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On peut alors en déduire la vitesse u, ainsi que la pression p par


z intégration de l’équation (6) :

3Q
u ( r, z ) = – ---------------- ( z 2 – h 2 ) (10)
8π rh 3

3 ηQ
p ( r ) = -------------- ln  ---- 
R
(11)
4π h 3 r
r
où R est le rayon du front à l’instant t, pour lequel la pression est
z supposée nulle. Cela signifie que la cavité est munie d’évents par-
faits laissant s’échapper l’air. Comme le débit est supposé constant,
le rayon R au temps t se déduit directement de :

Qt = 2π h ( R 2 – r 02 ) (12)
r0 Effet fontaine (voir §.2.3.2)
où r0 est le rayon de la carotte à la jonction avec la cavité.
h
r La figure 2 représente l’évolution de la pression au cours du
temps à l’entrée de la cavité, c’est-à-dire pour r = r0 et pour les con-
R ditions particulières données sur la figure.
Le niveau de pression obtenu est tout à fait déraisonnable dans le
Figure 1 – Moule de disque injecté par le centre
cas newtonien et ceci est lié à l’hypothèse d’une viscosité constante
que nous remettons en cause dans le paragraphe suivant.

symétrique, voir paragraphe 5), on peut supposer (et cela est


appuyé par l’expérience) que l’écoulement est axisymétrique, et que
la seule composante non nulle du vecteur vitesse dans un repère 2.2 Calcul pseudoplastique (loi puissance)
cylindrique (r, θ, z) est la composante radiale u (r, z), qui ne dépend isotherme
pas de θ en raison de la symétrie axiale.

La loi puissance permet, toujours en condition isotherme, de


2.1 Calcul newtonien isotherme mener des calculs analytiques. L’inconvénient est qu’elle ne permet
pas de rendre compte de l’existence d’un plateau newtonien à faible
taux de cisaillement, puisque, au contraire, la viscosité tend vers
l’infini. La viscosité η apparaissant dans l’équation (3) s’écrit alors :
L’équation de continuité (1) s’écrit alors :
˙m – 1
∂u u η = Kγ (13)
div u = ------- + --- = 0 (5)
∂r r avec m indice de sensibilité à la vitesse de défor-
mation,
D’où l’on déduit u = A (z)/r. Les deux inconnues du problème sont
donc la fonction A (z) et la pression p. Avec la loi de comportement K (Pa · sm) consistance (valeur de la viscosité pour un
newtonienne, la viscosité η est une constante, et les équations taux de cisaillement de 1 s−1).
d’équilibre dynamique (2) deviennent :
En se référant au cas newtonien, on montre que l’on peut négliger
presque partout A/r devant |dA/dz | et A/r 2 devant d2A/dz 2, c’est-à-
r ∂p d2 A
- = C
--- ------- = ---------- (6) dire les termes d’élongation devant les termes de cisaillement. Les
η ∂r d z2 équations d’équilibre dynamiques (2) deviennent alors, compte
tenu de la loi de comportement (équations (3) et (13)), et pour z > 0 :
∂p ∂p
------- = ------- = 0 (7) m
∂θ ∂z rm d p d dA
------ ------- = – ------  – --------  = C′ (14)
K dz dz  dz 
En tenant compte d’une condition de non-glissement à la paroi,
c’est-à-dire A (h) = A (−h) = 0, où h représente la demi-épaisseur de D’où l’on déduit :
la cavité, et en remarquant que les deux membres de l’équation (6)
ne peuvent être égaux l’un à l’autre que s’ils sont indépendants de r 2m + 1 Q
et de z et égaux à une constante C, on peut déduire de (6) la fonction - (z
u ( r, z ) = – ------------------- ----------------------------------- (1 ⁄ m) + 1 –h (1 ⁄ m) + 1 ) (15)
A ( z) : m + 1 4π rh ( 1 ⁄ m ) + 2

A (z) = C (z 2 − h 2)/2 (8) K (2m + 1)Q m


p ( r ) = -------------------------- ----------------------------- ( R1 – m – r1 – m ) (16)
h (1 – m) 4π mh 2
En écrivant l’expression du débit Q, qui est une donnée dans la
phase de remplissage, et que l’on supposera constant, on peut cal- Sur la figure 2, nous observons qu’avec une consistance égale à
culer la valeur de C : la viscosité newtonienne et un indice de sensibilité à la vitesse de
déformation m = 0,53, la pression à l’entrée du disque est beaucoup
h

∫u
4 plus faible, et d’un ordre de grandeur en accord avec l’expérience.
Q = 4π r ( r, z ) d z = – --- π Ch 3 (9) La figure 3 représente le profil de pression le long du rayon de la
0 3 cavité à différents instants du remplissage.

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tions de r et z. En supposant que le taux d’élongation est petit


Pression (MPa) devant le taux de cisaillement, que la pression ne dépend que du
120 rayon r, et que les variations de viscosité selon le rayon sont petites
devant celles selon l’épaisseur (car température et taux de cisaille-
100 ment varient essentiellement dans l’épaisseur) la résolution des
équations d’équilibre conduit à :
80
h



----------------- d z˜
˜
60
Q z η ( r, z )
u ( r, z ) = --------- ---------------------------------- (17)
4π r h z 2
40

----------------- d z
η ( r, z )
0
20
R d r˜

Q
0 p ( r ) = – ------- ------------------------------------ (18)
4π h


0 1 2 3 r z2
r˜ ----------------
Temps (s) - dz
0 η ( r˜, z )
cas newtonien
loi puissance On a utilisé les mêmes conditions aux limites que précédemment,
à savoir une pression nulle au front de matière (r = R ), et une vitesse
Géométrie : disque de rayon initial r0 = 5 mm, de rayon maximal nulle à la paroi (z = h). En toute rigueur, cette dernière condition
15 cm, d'épaisseur 2 h = 2 mm devrait s’appliquer à z = h − δ, où δ est l’épaisseur solidifiée, qui varie
Polymère : newtonien, de viscosité η = 2 646 Pa.s en temps et en espace. On présentera au paragraphe 4.4 quelques
loi puissance, avec K = 2 646 Pa · s et m = 0,53 idées pour estimer δ. En première approximation, on peut garder les
Débit d'injection : Q = 50 cm3/s équations précédentes, et simuler l’épaisseur solidifiée par la zone
de forte viscosité induite par le refroidissement près des parois.
Figure 2 – Pression au cours du remplissage, à l’entrée d’un moule
de disque, dans les cas newtonien et loi puissance
2.3.2 Analyse thermique

L’équation de la chaleur (4) se réduit à :


Pression (MPa)
9 ∂T ∂T ∂2 T ∂u 2
ρc  ------- + u -------  = k --------- + η  -------  (19)
8 ∂t ∂r ∂ z2 ∂z
7 La température à l’entrée de la cavité est donnée. À la paroi, en
6 l’absence d’un calcul thermique dans l’outillage, on peut imposer
une température ou une température d’interface, mais la solution
5 retenue le plus souvent est une condition en flux de chaleur :
4
∂T Tp – Tr
3 – k ------- = h T ( T p – T r ) ≈ k a ------------------ (20)
∂z paroi e
2
avec hT (W · m−1 · ˚C−1) coefficient de transfert thermique,
1
Tp (˚C) température du polymère à la paroi,
0
0 50 100 150
Tr (˚C) température du fluide circulant dans
t = 0,31 s Rayon (mm) les canaux de régulation,
t = 1,25 s ka (W · m−1 · ˚C−1) conductivité thermique de l’acier du
moule,
t = 2,82 s
e (m) distance entre la paroi et les canaux
Figure 3 – Évolution de la pression le long du rayon du disque de régulation.
à trois instants du remplissage, avec une loi de comportement La deuxième partie de l’équation (20) suppose que la température
puissance (K = 2 646 Pa · sm, m = 0,53, Q = 50 cm3/s) varie linéairement dans l’outillage entre la température de surface
du polymère et la température de régulation, ce qui est une approxi-
mation, en particulier juste après le contact polymère-paroi au front
de matière, avant que le front de chaleur provenant du polymère
2.3 Calcul pseudoplastique non isotherme n’atteigne les canaux. De plus, la distance e entre tout point de la
paroi et les canaux les plus proches est variable, et la température
du fluide de régulation n’est pas constante. Néanmoins, la relation
2.3.1 Analyse mécanique (20) permet de donner une évaluation du coefficient de transfert
thermique. Typiquement, si l’on prend e = 0,01 m,
Comme la résolution de l’équation de la chaleur est maintenant k a = 45 W · m –1 · ˚C –1 , on obtient h T = 4 500 W · m –1 · ˚C –1 ,
numérique, il est intéressant de choisir un comportement pseudo- ordre de grandeur en accord avec des mesures [27]. Cette condition
plastique plus général que la loi puissance évoquée précédemment aux limites ne peut être précisée qu’avec un calcul de thermique
(§ 2.2). On utilise donc l’écriture générale de l’équation (3), avec la dans l’acier, qui lui-même doit intégrer des conditions aux limites en
viscosité η qui est une fonction de r et z, car les température et périphérie du moule, mais aussi au niveau de la cavité, conditions
vitesse de déformation dont elle dépend sont elles-mêmes fonc- qui dépendent de la température du polymère. Les deux problèmes

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Front Viscosité (Pa.s)


104

103

Vitesse réelle
a situation réelle
102

Cote pivot

Trajectoire 10
10–2 10–1 1 10 102 103 104
Taux de cisaillement (s–1)
200 °C 220 °C 240 °C loi puissance
Vitesse moyenne
Figure 5 – Données rhéologiques lissées d’un polypropylène,
b situation modèle et approximation par une loi puissance
Figure 4 – Trajectoire au niveau du front approchée par une méthode
de pivot
2.3.3 Couplage

thermiques sont donc étroitement couplés, ce qui augmente consi- Les calculs mécaniques et thermiques sont couplés par le biais de
dérablement les coûts de calculs. La disposition optimale des la dépendance de la viscosité avec la température. On utilise le plus
canaux pour assurer une régulation correcte, et donc un bon souvent une loi d’Arrhenius :
contrôle du compactage et des contraintes résiduelles, peut alors
être approchée avec efficacité par le calcul. E 1 1
η = η T réf exp ----  --- – --------- (22)
R T T réf
Notons que l’équation (19), ainsi que l’analyse mécanique présen-
tée jusqu’ici ne sont strictement validés qu’en retrait du front de
matière. En effet, sur une distance de l’ordre d’une ou deux épais- avec E (J/mol) énergie d’activation,
seurs en retrait du front, a lieu l’effet fontaine, décrit pour la pre- R = 8,31 (J · mol−1 · K−1) constante molaire des gaz
mière fois par Rose [29]. Ce terme imagé signifie que le polymère parfaits,
progresse depuis le centre de l’écoulement vers la surface, et donc
la composante de vitesse selon z n’est pas négligeable (figure 4). Il η T réf ( Pa ⋅ s ) viscosité à la température de réfé-
en est de même pour le terme de convection dans l’équation de la rence T.
chaleur. Cet effet est négligeable si l’on s’intéresse à la mécanique On peut également utiliser une loi WLF (Williams, Landel, Ferry,
globale de l’écoulement (champ de pression, de vitesse, de vitesse [38]), mais les différences ne sont pas très importantes. En effet,
de déformation), mais l’équation de la chaleur requiert un traite- pendant la phase de remplissage, la majorité du polymère est à une
ment spécial. L’écoulement au front de matière sera décrit en détail température proche de la température d’injection, et les zones où la
dans le paragraphe 5. Dans le cadre de l’analyse simple présentée température décroît, et où les extrapolations selon les deux lois peu-
ici, on utilise des approximations. Certains auteurs [24] [8] utilisent vent conduire à des différences, sont restreintes.
une méthode de pivot pour évaluer le déplacement du centre vers la
À chaque pas de temps, les intégrales des équations (17) et (18)
surface, et donc la convection de chaleur, dont le principe est sché- peuvent être résolues par une méthode des trapèzes, et l’équation
matisé sur la figure 4 b. La matière située au centre (en dessous de de la chaleur (19) par différences finies.
la cote pivot) rejoint le front qui avance globalement à la vitesse
moyenne, et bascule près de la paroi, où sa vitesse devient infé-
rieure à celle du front. L’écriture de la conservation de la matière per- 2.3.4 Résultats
met d’obtenir la nouvelle cote. Le basculement supposé instantané
s’effectue sans changement de température. Cette méthode est
thermodynamiquement correcte. Nous avons considéré un polypropylène dont les données rhéolo-
giques lissées à l’aide d’une loi de Carreau-Yasuda sont représen-
Plus simplement, on peut approcher de façon approximative la tées sur la figure 5. La loi de Carreau-Yasuda, s’écrit :
température dans la zone de front par T , moyenne de la tempéra-
ture juste en amont pondérée par la vitesse : η Tréf ( γ̇ ) = η 0 ( 1 + ( λγ̇ ) b ) ( m – 1 ) ⁄ b (23)

h la valeur des coefficients étant donnée après l’équation (25).


∫ 0
u ( r , z ) T ( r, z ) d z
T = ----------------------------------------------------- (21)
Pour obtenir la viscosité à d’autres températures, nous utilisons le
principe de superposition temps-température :
h

∫u 0
( r, z ) d z
η ( γ̇ , T ) = a T η Tréf ( γ̇ a T ) (24)

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Pression (MPa) Vitesse (cm/s) Taux de cisaillement (s–1)


16 16 350
14 r = 1 cm
14 300
12
12
10 250
8 10
200
6 8
150
4 6
2 100
4
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 2 r = 15 cm 50
Temps (s)
0 0
non isotherme
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
isotherme z (mm)
Figure 6 – Évolution de la pression au cours du remplissage vitesse taux de cisaillement
en condition isotherme et non isotherme. Débit Q = 50 cm3/s
Figure 7 – Profils de vitesse et de taux de cisaillement dans la demi-
épaisseur à la fin du remplissage pour deux rayons. Débit : 50 cm3/s

Le facteur de glissement aT est fonction de la température selon


une loi d’Arrhenius :
Température (°C)
E 1 1
a T = exp ----  --- – ---------  (25) 250
R T T réf

Pour notre polypropylène, nous avons le jeu de coefficients


suivant : 200
η0 = 4 000 Pa · s
λ = 0,008 s
150
b = 0,25
m = 0,026
Tréf = 220 ˚C 100
E/R = 4 800 K
Les autres données matière nécessaires au calcul sont :
50
Diffusivité thermique : a = 6,5 · 10−8 m2/s
Conductivité thermique : k = 0,23 W · m−1 · ˚C−1
Les données du procédé sont les suivantes : 0
Température d’injection : 220 ˚C 0 0,5 1
z (mm)
Température de régulation du moule : 50 ˚C r = 1 cm, Q = 200 cm3/s
La figure 6 représente l’évolution de la pression en entrée du r = 1 cm, Q = 50 cm3/s
moule (r = r0) au cours du remplissage avec la loi de Carreau en
r = 15 cm, Q = 50 cm3/s
conditions isothermes (E/R = 0 K) et non isothermes (E/R = 4 800 K).
Le refroidissement induit par le moule dont la température de régu- Figure 8 – Profils de température à la fin du remplissage
lation est fixée à 50 ˚C entraîne une pression sensiblement plus éle- dans la demi-épaisseur pour deux rayons et deux débits
vée.
La figure 7 montre les profils de vitesse et de taux de cisaillement
à la fin du remplissage (modèle non isotherme, loi de Carreau). Pour étudier l’incidence du choix d’une loi puissance ou d’une loi
Nous constatons que la vitesse est quasiment nulle près de la paroi, de Carreau, nous nous plaçons en conditions isothermes à la tempé-
sur une épaisseur d’autant plus grande que le rayon est important, rature Tréf, afin de découpler les effets du lissage rhéologique des
et donc que le refroidissement a pu faire son effet. En effet, la visco- effets thermiques. Pour les paramètres de la loi puissance, nous
sité devient importante dans cette zone, et cela représente qualitati- avons choisi la tangente à la courbe rhéologique au taux de cisaille-
vement la formation d’une épaisseur solidifiée. L’extrapolation de la ment de 100 s−1 (voir figure 5). Nous obtenons :
variation de la viscosité avec la température (ici via une loi d’Arrhe-
nius, équation (25)) doit être choisie avec soin afin de simuler la réa-
m = 0,53 ; K = 2 646 Pa · sm
lité physique.
La figure 8 représente les profils de température. Pour un débit de La figure 9 représente l’évolution de la pression en entrée à la fin
50 cm3/s, la température décroît depuis le cœur vers la surface, la du remplissage pour différents débits. La pression calculée avec la
variation étant plus rapide près de la paroi et près de l’entrée de la loi puissance est bien entendu supérieure à celle obtenue avec la loi
cavité. Pour un débit de 200 cm3/s, il y a un léger auto-échauffement de Carreau (voir figure 5). Pour des débits de l’ordre de 25 cm3/s,
de 2 ˚C dû au cisaillement plus important. Avec un polymère de vis- l’écart est le plus faible. Il s’accentue quand le débit augmente (res-
cosité plus élevée, cet échauffement peut atteindre plusieurs dizai- pectivement diminue), car les vitesses de déformation augmentent
nes de degrés Celsius. (respectivement diminuent), et l’écart de viscosité entre les deux

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vecteur vitesse n’a qu’une seule composante, parallèle à l’axe du


Pression en entrée (MPa) Écart (%)
canal ou au grand bord de la plaque.
18 35

16 Le principe est de décrire la pièce réelle comme un assemblage


30 des trois géométries élémentaires citées ci-dessus. Cette décompo-
14 sition est faite après mise à plat de la forme initiale (figure 11). On
25 transforme ainsi le remplissage de la cavité en un réseau avec une
12
succession de géométries élémentaires et de bifurcations de flux,
10 20 certaines ayant une réalité physique (bifurcations de canaux dans
un système d’alimentation complexe par exemple), d’autres étant
8 15 introduites par la mise à plat et la décomposition. Dans chaque géo-
6 métrie, on résout l’écoulement comme indiqué au paragraphe 2, les
10 conditions en entrée (pression, température) correspondant à la
4 situation finale de la section amont. Des pertes d’information sont
2
5 générées lorsque deux géométries successives présentent des
caractéristiques trop différentes.
0 0
0 50 100 150 200 250 Cette approche est relativement économe en temps de calcul, et
Débit (cm3/s) elle permet de donner une évaluation rapide, par exemple pour
loi puissance l’équilibrage de moules multiempreintes. Cependant, la mise à plat
loi de Carreau et la décomposition ne sont pas uniques, et demandent une bonne
écart
connaissance du remplissage des moules de la part de l’utilisateur.

Figure 9 – Évolution de la pression d’injection à la fin du remplissage


avec le débit pour deux lois de comportement, et écart obtenu

4. Écoulements
Pression (MPa)
en couche mince :
16 modèle de Hele-Shaw
14
12
Dans bon nombre de situations, les pièces injectées ont une
10
épaisseur régulière, et peuvent être assimilées à une coque mince.
8 On va pouvoir ainsi simplifier les équations de la mécanique, et l’on
6 verra que l’on ramènera un problème général, avec comme incon-
0 2 . 103 4 . 103 6 . 103 8 . 103 104 nues les trois composantes du champ de vitesse et la pression, à un
problème avec comme seule inconnue la pression. En revanche, on
Coefficient de transfert thermique (W.m–1 . °C –1)
ne pourra simplifier l’équation de la chaleur qui devra être tridimen-
sionnelle. Cette approche généralise donc celle que nous avons vue
Figure 10 – Pression en fin de remplissage à l’entrée du moule
au paragraphe 2. Elle est parfois qualifiée de 2,5 D.
pour différents coefficients de transfert thermique. Débit : 50 cm3/s
Les hypothèses utilisées jusque-là et données au paragraphe 1,
ainsi que les conditions aux limites et initiales suivantes sont encore
lois devient de plus en plus grand. La loi puissance surestime donc utilisées :
généralement, par construction, les pressions. Cela met en lumière
l’importance de la loi rhéologique qui doit reproduire au mieux des — vitesse nulle à la paroi ;
données précises.
— débit imposé ;
La figure 10 montre l’incidence du coefficient de transfert thermi-
que hT sur la pression d’injection en fin de remplissage. La courbe — pression nulle au front de matière ;
est croissante, car le refroidissement devient de plus en plus effi-
cace quand hT augmente. La sensibilité est plus grande pour les — température en entrée imposée ;
basses valeurs que pour les valeurs élevées, car pendant la durée — flux de chaleur à la paroi (en l’absence de calcul de thermique
du remplissage (2,8 s à 50 cm3/s), la progression du refroidissement de l’outillage).
est limitée (voir figure 7). Ce résultat montre la grande importance
des conditions aux limites thermiques dans une phase pourtant
courte.

4.1 Analyse mécanique


3. Modèles par réseau
Elle repose sur l’utilisation des approximations de la lubrification
hydrodynamique. Elles signifient que si l’épaisseur de la cavité est
Ces modèles permettent de traiter des géométries plus comple- petite devant les autres dimensions, et s’il n’y a pas de variations
xes. Ils ont constitué les bases des premiers codes commerciaux brusques d’épaisseur, alors on peut considérer que localement
destinés à la conception des moules. Ils ont été étudiés par divers l’écoulement s’effectue entre plaques parallèles. On ne conserve
auteurs [31] [28] [17] [42] [11] [1] [43]. Ils sont basés sur la résolution dans les équations d’équilibre dynamique que les termes de cisaille-
dans le disque que l’on vient de voir, mais aussi dans des plaques et ment dans l’épaisseur. Ces équations deviennent, en notant
des canaux, avec exactement le même type d’approche, puisque le u (x,y,z), v (x,y,z), w (x,y,z) les trois composantes du vecteur vitesse

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a moule de boîte b Mise à plat (en bleu) et


décomposition en trois Figure 11 – Exemple de mise à plat
écoulements radiaux (en noir)
et de décomposition pour un moule de boîte

En remplaçant les valeurs de u et v issues des équations (29), (30),


p=0 z l’équation (31) devient :
Q = Cte y
∂ ∂p ∂ ∂p
Tinj z ------  S -------  + ------  S -------  = 0 (32)
∂x  ∂x  ∂y  ∂y 
2h (x,y ) avec :
n h


­p / ­n = 0 z2
S = ----- d z (33)
η
Figure 12 – Géométrie, système de coordonnées et conditions –h
aux limites dans le modèle de Hele-Shaw
Cette équation est souvent appelée équation de Hele-Shaw. Elle
se généralise facilement au cas d’un profil de vitesse non symétri-
que, dû par exemple à la régulation thermique non symétrique. De
dans un repère cartésien, ou dans un repère tangent local dans le même, elle garde la même forme dans le cas où la surface médiane
cas où la pièce n’est pas dans un plan (figure 12) : n’est pas dans un plan. On néglige alors les pertes de charges addi-
tionnelles qui peuvent prendre naissance dans les régions de forte
∂p ∂ ∂u courbure (angle d’une boîte par exemple). La seule inconnue est la
------- = ------  η -------  (26)
∂x ∂z  ∂z  pression, ce qui est intéressant pour les coûts de calcul.
Les conditions aux limites associées à cette équation sont les
∂p ∂ ∂v suivantes :
------- = ------  η ------  (27)
∂y ∂z  ∂z  — sur les parois « supérieure » et « inférieure » de la cavité, la
vitesse est nulle. On a déjà utilisé ces conditions pour obtenir les
équations (29) et (30) ;
∂p
------- = 0 (28) — pour les parois latérales de normale n, on impose que la
∂z vitesse normale soit nulle, c’est-à-dire que ∂p/∂n = 0. On ne peut
imposer que la vitesse parallèlement à la paroi soit nulle. Le poly-
La viscosité η dépend de x, y et z, car la température et les taux mère glisse donc parfaitement. Ceci n’est pas gênant si l’épaisseur
de cisaillement en dépendent. Par intégration, en supposant que est petite devant les autres dimensions, mais l’erreur peut être non
la vitesse est nulle à la paroi, soit u (x, y, ±h) = v (x, y, ±h) = 0 négligeable sinon ;
(ce qui revient de nouveau à négliger l’existence d’une épaisseur
solidifiée), et que le profil de vitesse est symétrique (ce qui — la pression est supposée nulle au front de matière ;
suppose que la régulation thermique soit symétrique), soit — le débit Q imposé en entrée est transformé en une condition en
∂u/∂z (x, y, 0) = ∂v/∂z (x,y,0) = 0, nous obtenons : gradient de pression par une formule de Poiseuille.

z


∂p
u ( x, y, z ) = ------- --- d z˜ (29) 4.2 Analyse thermique
∂x η
h

z
z˜ L’équation de la chaleur à résoudre est la suivante :

∂p
v ( x, y, z ) = ------- --- d z˜ (30)
∂y η
∂T ∂T ∂T ∂T ∂2 T ∂u 2 ∂v 2
ρc  ------- + u ------- + v ------- + w -------  = k --------- + η   ------- +  ------ 
h
(34)
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z 2 ∂z ∂z
Compte tenu des approximations de la lubrification, l’équation de
continuité (1) n’est plus satisfaite localement, et on l’intègre sur Bien que le terme w ∂T/∂z soit délicat à calculer car la composante
l’épaisseur 2 h : de vitesse w a été négligée dans les approximations de la lubrifica-
tion hydrodynamique, il ne peut être négligé car le gradient de tem-
h h
pérature dans l’épaisseur ∂T/∂z est important. On peut reconstruire
∫ ∫
∂ ∂
------ u d z + ------ vdz = 0 (31) w à partir de l’équation de continuité locale. Les conditions initiales
∂x ∂y
–h –h et aux limites sont identiques à celles utilisées au paragraphe 2.3.2.

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La figure 14 montre les isovaleurs de pression et le taux de rem-


y plissage pour le remplissage d’une boîte.
On observe ici que les petits côtés de la boîte sont partiellement
z « nourris » par les grands côtés.
x
Ce type de calcul donne de bons résultats pour la pression, la tem-
pérature, et pour l’évolution du front, avec la prévision de la locali-
y sation des lignes de soudure. L’utilisateur doit cependant se
x souvenir que la modélisation n’est précise que lorsque les hypothè-
ses de la lubrification sont satisfaites, ce qui n’est généralement pas
le cas dans les seuils, ou plus généralement lorsqu’il y a de brus-
ques variations d’épaisseur.
a éléments finis triangulaires b extension dans l'épaisseur
(traits noirs) et volumes au sein d'un élément
de contrôle (zone bleue)

Figure 13 – Maillage
4.4 Améliorations du modèle
de Hele-Shaw

4.3 Résolution et résultats ■ Association avec des canaux, bifurcations de flux


Une cavité est toujours alimentée par un système de canaux de
L’équation de Hele-Shaw se prête bien à une résolution par diffé- section plus ou moins complexe, mais que l’on pourra approcher
rences finies [6] [16] [32], ou mieux par éléments finis [8] [39] [44] par une section circulaire équivalente. De plus, lorsque dans certai-
[45]. Cependant la difficulté principale est de déterminer l’évolution nes zones d’un moule le rapport épaisseur sur largeur n’est plus
au cours du temps de la zone remplie. Couniot et al. [8] définissent petit, la condition de glissement latérale est pénalisante, et on a
un maillage dont une des frontières correspond le plus exactement alors intérêt à approcher la géométrie par des canaux. C’est le cas
possible au front de matière. Cela oblige à remailler à chaque pas de par exemple d’une pièce comportant une grille d’aération. Les équa-
temps. C’est pourquoi la majorité des auteurs et des codes commer- tions traitées pour les canaux sont similaires à celles que nous
ciaux utilisent une méthode de volumes de contrôle construits à avons développées pour le disque injecté par le centre, puisque l’on
partir d’un maillage, à base de triangles et/ou de quadrangles, de la considère une seule composante du champ de vitesse parallèle à
surface médiane de la cavité (figure 13). Notons que l’obtention de l’axe du canal. On utilise toujours une résolution par volumes de
cette surface moyenne est faite en pratique à partir d’une descrip- contrôle. À la jonction entre un élément canal et un élément triangu-
tion CAO volumique de la pièce, et que cela n’est pas toujours facile laire ou quadrangulaire, on définit un volume de contrôle spécifique
dans le cas de géométries complexes. « à cheval » sur le canal et les quadrangles (figure 15). Il n’y a
aucune difficulté pour transmettre la pression entre les canaux et les
Les côtés des volumes de contrôle relient le barycentre des élé- éléments bidimensionnels. En revanche, la température étant défi-
ments finis au milieu des côtés de ces éléments. On affecte à chaque nie sur chaque sous-volume de contrôle, cette méthode masque les
volume de contrôle un taux de présence de polymère α. Si α = 0, le transferts de chaleur complexes entre un canal (champ de tempéra-
volume est vide, et le front de matière ne l’a pas encore atteint. Si ture axisymétrique) et les zones bidimensionnelles (température
α = 1, le volume est plein, et le front est au-delà. Si 0 < α < 1, le fonction de l’épaisseur uniquement). Des améliorations ont été
volume de contrôle est en cours de remplissage. L’évolution de α apportées par Couniot et al. [8], Zoetlief et al. [41], Batch [5], aussi
pour chaque volume de contrôle Ω est obtenue en résolvant une bien pour la jonction canal-élément 2D que pour des bifurcations de
équation de continuité qui s’écrit ainsi : flux (système d’alimentation de moule multi-empreinte, nervure...),
mais seul un calcul purement tridimensionnel peut rendre compte

∫ hα s ∫h
∂ précisément de la réalité (voir paragraphe 5)
----- d = – ( un x + vn y ) α dl (35)
∂t
Ω ∂Ω ■ Masse volumique non constante

où nx et ny sont les composantes du vecteur normal aux côtés de Ω . Nous avons vu qu’il est légitime de considérer que la masse volu-
mique est constante pendant la phase de remplissage. Celle-ci
Avec des volumes de contrôle décalés par rapport aux éléments dépend en réalité de la pression et de la température. La tempéra-
finis, lorsque l’on utilise une interpolation linéaire pour la pression ture est relativement homogène dans le polymère (hormis près de
sur ces éléments, le gradient de pression et, par conséquent, la la paroi), et on peut effectivement négliger son influence sur la
vitesse sont continus sur les frontières des volumes, ce qui n’est pas masse volumique. Il en est généralement de même pour l’effet de la
le cas sur les frontières des éléments. pression, sauf à la fin du remplissage. Nous verrons dans l’article
La démarche du calcul est généralement la suivante. [AM 3 821] que la modélisation de la phase de compactage néces-
site de faire intervenir la dépendance de la masse volumique avec la
● La pression est discrétisée linéairement sur les éléments finis,
pression et la température. Les équations qui seront développées
l’équation (35) est écrite sur chaque volume de contrôle totalement
peuvent tout à fait s’adapter au remplissage. L’intérêt principal est
rempli, ce qui conduit, en exprimant u et v en fonction du gradient
de permettre une bonne transition des calculs entre les deux pha-
de pression (équations (29) et (30)), à un système linéaire où les
ses, au prix d’un temps de calcul augmenté, et de données pertinen-
inconnues sont les pressions aux nœuds.
tes sur la masse volumique (courbes pVT).
● Le champ de température est obtenu en faisant des bilans de
flux de chaleur dans des sous-volumes de contrôle (figure 13 b), ce ■ Prise en compte des évents
qui permet de déterminer une température par couche et par L’air situé devant le front s’échappe par des évents naturels (plan
volume de contrôle. L’initialisation de la température au front de de joint, jeu au niveau des éjecteurs) ou spécialement usinés. Les
matière, c’est-à-dire pour les volumes de contrôle en cours de rem- caractéristiques de ces évents peuvent affecter la progression du
plissage pose les mêmes difficultés que dans le cas du moule de dis- front, et si le moule est trop étanche il peut y avoir échauffement de
que, et l’on peut utiliser de nouveau la relation (21). l’air par compression et dégradation du polymère. On ne peut en
● L’équation (35) permet d’actualiser ensuite les taux de remplis- toute rigueur considérer que la pression est nulle au niveau du front
sage au niveau du front. de matière. Willien [39] a effectué un calcul de pression dans

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a 0,09 s b 0,15 s

c 0,21 s d 0,27 s

Figure 14 – Isovaleurs de la pression à différents instants du remplissage d’une boîte (a à d ) et taux de remplissage au temps 0,09 s (e)

■ Solidification près de la paroi


On a vu précédemment que l’on ne prend en compte que de façon
indirecte, par l’élévation de viscosité, la solidification près de la
paroi, puisque la condition de vitesse nulle est imposée à la paroi
[voir équations (10), (15), (17) ou (29), (30). Pour améliorer ce point,
il faut introduire une température de non-écoulement. Pour les poly-
mères amorphes, elle sera proche de la température de transition
vitreuse, qui dépend de la pression, donc de l’écoulement. Pour les
polymères semi-cristallins, la température de cristallisation dépend
également des conditions d’écoulement (pression, cisaillement) et
de refroidissement, et l’évolution de la fraction cristallisée doit donc
être calculée de façon couplée aux équations mécanique et thermi-
que. Cela demande une réécriture de l’équation de la chaleur qui
tienne compte du changement de phase, et un couplage à une équa-
tion de cinétique de cristallisation. La formulation mécanique doit
être adaptée à un suivi précis des particules de matière pour déter-
miner leur histoire mécanique et thermique. Pour plus de détails, on
peut se référer à l’ouvrage [35] qui présente une revue complète des
Figure 15 – Construction d’un volume de contrôle (en bleu) modèles physiques et thermomécaniques.
relié à un nœud connecté à des éléments linéaires, quadrangulaires
et triangulaires ■ L’injection bimatière
Cela consiste à remplir partiellement la cavité avec un premier
polymère, A, puis à terminer le remplissage avec un deuxième, B,
l’ensemble de la cavité, en considérant l’air dans la zone non rem- (figure 16). Celui-ci vient se placer au cœur, repoussant le premier
plie comme un fluide très faiblement visqueux, et dans les zones en peau. On obtient une structure sandwich A-B-A, qui permet
d’évents, il a imposé des conditions aux limites en pression, reliées d’allier les caractéristiques de plusieurs polymères. La difficulté
à un débit d’échappement de l’air via une perméabilité de l’évent. réside dans le contrôle des épaisseurs relatives des deux polymè-

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zi y

Interface entre
les polymères t = 1,14 s

Front de matière

Figure 16 – Schématisation de l’injection bimatière

res, qui doit être la plus homogène possible, en évitant en particulier


que le polymère de cœur n’apparaisse en surface. La modélisation
peut aider grandement à choisir des polymères adaptés, et à placer
les seuils d’injection.

Le lecteur intéressé pourra se reporter à l’ouvrage [47] des Tech-


niques de l’Ingénieur.
t = 1,33 s
Schlatter et al. [30] ont montré que l’on peut écrire une équation En rouge : zones occupées par les deux polymères
de Hele-Shaw généralisée identique à l’équation (32), avec S défini En vert : zones occupées seulement par le polymère injecté en premier
par : En bleu : zones vides

Figure 17 – Position du front de l’interface entre les deux polymères,


h zi

∫ ∫
z2 z2 et du front de matière à deux instants du remplissage d’une cavité
S = ------- d z + ------ d z (36)
ηA ηB de support de ruban adhésif en injection bimatière
zi 0

où ηA est la viscosité du premier polymère injecté (polymère de


peau) et ηB la viscosité du deuxième polymère (de cœur), zi repré- 5. Modèles bidimensionnels
sente la position de l’interface entre les deux polymères dans
l’épaisseur.
et modèles
tridimensionnels
Les conditions à l’interface entre les deux polymères sont la con-
tinuité de la vitesse et de la contrainte, zi est déterminée en écrivant
l’équation de transport des interfaces et l’équation de continuité, et Certaines pièces ont des géométries globalement tridimension-
nelles. De plus, la plupart des pièces présentent localement un écou-
l’on obtient :
lement complexe, comme dans les seuils à la jonction avec la cavité,
au niveau de nervures, ou au front de matière. L’obtention d’une sur-
∂ zi ∂ ∂p ∂ ∂p face moyenne pour appliquer les équations de Hele-Shaw est alors
------- – ------  G -------  – ------  G -------  = 0 (37) difficile, et les approximations effectuées sont discutables.
∂t ∂x  ∂x  ∂y  ∂y 
Il est alors nécessaire de résoudre directement les équations
d’équilibre dynamique (2) associées à la loi de comportement (3) et
avec :
à l’équation d’incompressibilité (1) :
— en dimension 2 : on peut par exemple considérer la carotte et
zi z ( z – zi ) h

∫ ∫
z le disque étudiés au paragraphe 2. Dans le repère cylindrique (r, θ, z)
G = -------------------- d z + z i ------- d z (38)
ηB ηA de la figure 1, le vecteur vitesse a pour composantes u (r, z) selon r
0 zi et w (r, z) selon z. On peut appréhender précisément la jonction
carotte-disque et le front de matière ;
L’équation de la chaleur est traitée de façon similaire au cas mono- — en dimension 3 : il n’y a plus d’approximation géométrique et
matière, en imposant la continuité des flux de chaleur à l’interface. le champ de vitesse a la forme la plus générale.
La plupart des études considèrent encore un comportement pure-
La figure 17 montre la répartition de la position du front de l’inter- ment visqueux.
face entre les deux polymères, et du front de matière à deux instants
Certains auteurs se sont intéressés spécifiquement à l’effet fon-
du remplissage d’une cavité de support de ruban adhésif. Le calcul taine dans des géométries simples (écoulement entre plaques paral-
permet d’optimiser la position des seuils et le volume de la première lèles, ou dans un tube). Ils ont effectué des calculs isothermes dans
matière injectée (qui constituera la peau) pour avoir la structure un repère lié au front de matière et dans le domaine affecté par le
sandwich voulue. phénomène, c’est-à-dire de l’ordre de une à deux fois l’épaisseur.

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a repère lié au front La moitié d'une section (r,z ) est représentée.

Figure 19 – Lignes de courant et maillage pour le remplissage


d’une carotte (partie verticale) et d’un disque (partie horizontale)
(d’après [23])
h

b repère du laboratoire

Figure 18 – Champ de vitesse au front [25]

Ainsi, le problème devient stationnaire [25] [46]. La figure 18 repré-


sente le champ de vitesse obtenu dans le repère lié au front (a ) et
dans le repère du laboratoire (b ). On constate que la composante
transversale de la vitesse est toujours assez faible, et la migration de
la matière du cœur vers les parois est progressive.
En ce qui concerne l’écoulement global dans une cavité, les cal-
culs sont le plus souvent menés en 2D. Gogos et al. [12], Lafleur et
Kamal [21] ont utilisé des méthodes de différences finies, mais les
méthodes d’éléments finis utilisées par Behrens et al. [4], Coyle et
al. [9], Fauchon et al. [10], Magnin [23], Lee [22], permettent de trai- Figure 20 – Remplissage d’une grille épaisse (d’après [26])
ter des géométries plus complexes. Les conditions aux limites sont
identiques à celles que nous avons vues jusqu’à présent, sauf que la
vitesse est nulle sur toutes les parois, et une condition de contrainte
normale nulle est imposée au niveau du front de matière, par analo- résolvent les équations de la mécanique par une méthode d’élé-
gie avec la pression nulle du modèle de Hele-Shaw (§ 4). Un point ments finis mixtes en vitesse et pression dans toute la cavité, en for-
clé est la bonne prévision de la position et de la forme du front de çant la pression et la vitesse à s’annuler dans la partie vide. La
matière. On peut distinguer des méthodes à maillage fixe (méthode même technique de Taylor Galerkin est utilisée pour la résolution de
Marker et Cell utilisée par Lafleur et Kamal [21] et Gogos et al. [12]) l’équation de la chaleur, avec une formulation à deux champs, tem-
ou des méthodes à maillage mobile ([23] [22]), celui-ci n’étant défini pérature et flux de chaleur. La figure 20 montre les différentes éta-
que dans la région effectivement occupée par le polymère. Ces der- pes du remplissage d’une grille épaisse, pour laquelle l’obtention
nières sont plus précises, mais le calcul de l’évolution du front, et d’une surface moyenne serait difficile. On peut localiser précisé-
donc de l’évolution du maillage entre deux pas de temps est délicat. ment les lignes de soudure.
La figure 19 montre le maillage et les lignes de courant, à un ins- Ces calculs permettent de prédire précisément la cinématique en
tant du remplissage d’un moule de disque avec carotte centrale. injection, et sont utiles pour interpréter tous les phénomènes faisant
En 3D, les auteurs [18] [26] ont choisi des méthodes à maillage intervenir l’histoire du matériau, à commencer par le transport de
fixe, avec un calcul de l’évolution de la fonction caractéristique de masse et de chaleur, mais aussi la cristallisation, l’orientation de
présence du polymère dans des éléments finis tétraédriques par fibres de renfort, ou le degré de polymérisation pour les polymères
une méthode de Galerkin [47] discontinue. Pichelin et Coupez [26] thermodurcissables.

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MODÉLISATION DE L’INJECTION __________________________________________________________________________________________________________

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