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Question n° N281
Concours 1993
Analgésiques
Zone Nord : aucun QCM ; aucun
CCQCM ;
aucun dossier
Zone Sud : aucun QCM ; aucun
CCQCM ;
aucun dossier
non morphiniques
Concours 1994
Zone Nord : aucun QCM ; aucun
CCQCM ;
aucun dossier
Zone Sud : 1 QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Concours 1995
Zone Nord : aucun QCM ; aucun
Principes et règles d’utilisation
CCQCM ;
aucun dossier Pr Bernard BANNWARTH
Zone Sud : aucun QCM ; aucun Service de rhumatologie, laboratoire de thérapeutique, hôpital Pellegrin, université de
CCQCM ; Bordeaux II,
aucun dossier 33076 Bordeaux Cedex
TABLEAU I
Principaux analgésiques non morphiniques (formes adulte),
à l’exclusion des AINS
Dose maximale
ont été proposées sur la base d’essais cliniques comparatifs. Ainsi, 200 mg de
floctafénine et 600 mg d’aspirine ne se différencient guère dans les algies post-
opératoires. Ces données sont purement indicatives. Outre que l’absence de dif-
férence significative entre deux médicaments n’est pas synonyme d’identité, la
susceptibilité individuelle et la nature du processus algogène influent sur l’effet
thérapeutique d’un analgésique.
TABLEAU II
Métabolisme hépatique
et élimination du paracétamol
(p 5 %)
PARACÉTAMOL
Glycuroconjugaison et
Dose thérapeutique sulfoconjugaison
(85 %)
(> 10 %)
Métabolite réactif
Surdosage
neutralisation par le saturation des
glutathion endogène enzymes de conjugaison
urines
Glutathion endogène
–V <=N-acétylcystéine
Intoxication massive insuffisant
Nécrose
hépatocytaire
tence d’une cirrhose ou d’une insuffisance rénale. Mais, en raison d’une poten-
tielle accumulation des métabolites conjugués, il y a lieu d’espacer les prises
d’au moins 8 h quand la clairance de la créatinine est inférieure à 10 mL/min.
• Effets indésirables et toxicité : l’intoxication aiguë expose à l’hépatite fulmi-
nante avec encéphalopathie, voire atteinte rénale. La N-acétylcystéine (Fluimu-
cil), qui pallie le manque de glutathion endogène, prévient cette complication si
elle est administrée au cours des 8 voire des 10 premières heures. Passé ce délai,
elle en diminue la sévérité jusque vers la 36e heure, mais son efficacité s’estompe
avec le temps. Ce type d’intoxication est bien plus fréquent dans les pays anglo-
saxons qu’en France où la limitation des conditionnements pour adultes à 8 g et
la mise à disposition de formulations effervescentes assurent une prophylaxie
certaine.
Aux doses thérapeutiques, le paracétamol est parfois responsables d’accidents
allergiques cutanés (érythème, urticaire) ou hématologiques (thrombopénie).
Quelques observations d’hépatites ont été rapportées chez des alcooliques chro-
niques – mais qui souvent dépassaient la posologie de 3 g/j. Par ailleurs, le para-
cétamol n’est pas ulcérogène, ni tératogène. Il n’interfère pas avec l’hémostase ni
avec les anticoagulants. Enfin, le risque d’intolérance croisée avec l’aspirine est
faible. Finalement, le paracétamol reste l’antalgique non morphinique le plus sûr.
• Contre-indications : l’emploi de paracétamol n’est interdit que dans deux cir-
constances : l'insuffisance hépatique et des antécédents d’hypersensibilité au pro-
duit. Il est, à l’inverse, autorisé pendant la grossesse et l’allaitement.
Les formes effervescentes comme celles de Doliprane 500 mg ou d’Efferalgan
500 mg apportent environ 400 mg de sodium par comprimé, à prendre en compte
dans la ration journalière des patients astreints à un régime hyposodé.
4. Métamizole
• Pharmacocinétique : le métamizole sodique s’administre par voie orale, rec-
tale ou parentérale, intramusculaire ou intraveineuse. Après prise orale, il est
hydrolysé dans l’intestin en un dérivé actif (4-méthylamino-antipyrine) qui est
rapidement absorbé. Il se comporte donc comme un pro-médicament. Le méta-
bolisme se poursuit dans le foie et l’excrétion est surtout rénale. La durée d’ac-
tion du métamizole sodique est d’environ 6 heures.
• Les effets indésirables sont des accidents immuno-allergiques, dont certains
mettent en jeu le pronostic vital. C’est le cas de l’agranulocytose aiguë, excep-
tionnelle (1 par million de patients traités pendant 1 semaine), mais imprévi-
sible, susceptible de survenir à n’importe quel moment et sans relation avec la
dose. On a également rapporté des réactions cutanéo-muqueuses (érythème, urti-
caire, œdème de Quincke ou, bien plus rarement, syndromes de Stevens John-
son et de Lyell) et bronchospastiques. Ces dernières se voient surtout chez des
sujets intolérants à l’aspirine ou sur des terrains atopiques, à l’instar des chocs
anaphylactiques après administration parentérale de métamizole. Les sulfites
présents dans certaines préparations, comme les ampoules de Viscéralgine Forte,
pourraient également déclencher ou aggraver des manifestations anaphylactiques.
La chute tensionnelle, voire le collapsus, liés à la voie intraveineuse sont évités
par l’injection lente, en plus de 3 minutes. Enfin, un déficit érythrocytaire en
glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) prédispose à l’anémie hémoly-
tique et des exacerbations de porphyries hépatiques ont été signalées.
• Les contre-indications sont une allergie aux dérivés de la pyrazolone, une into-
lérance à l’aspirine et aux autres AINS, des antécédents d’agranulocytose quelle
qu’en soit l’étiologie, un déficit en G6PD ou une porphyrie hépatique.
On renonce à l’associer à tout autre produit réputé myélotoxique et on récuse
l’emploi des formes parentérales en cas de terrain allergique.
Cet antalgique est déconseillé pendant l’allaitement et, bien qu’a priori non téra-
togène, on le prescrit avec parcimonie pendant la grossesse, en limitant sa durée
d’utilisation.
Règles d’utilisation
Choix de l’antalgique
Il prend en compte les caractéristiques de la douleur, du médicament et le ter-
rain du patient.
1. Douleur
Pratiquement inopérants dans les douleurs psychogènes et neurogènes, par
désafférentation notamment, les antalgiques non morphiniques ont pour champ
d’activité les douleurs par excès de nociception – qui sont les plus communes.
Leur mécanisme étiopathogénique intervient dans la sélection du produit. Ainsi
le paracétamol peut suffire dans l’arthrose où son efficacité soutient la com-
paraison avec celle des AINS. Ceux-ci lui sont en revanche bien supérieurs
dans les arthrites aiguës microcristallines ou les rhumatismes inflammatoires
chroniques.
2. Médicament
Le rapport bénéfice/risque de chaque molécule est un critère de choix essentiel.
L’utilisation de métamizole se conçoit seulement « lorsque son activité lui confère
un avantage réel face à d’autres antalgiques ». En d’autres termes, c’est plutôt
un médicament de seconde intention, au contraire du paracétamol. Le risque de
sensibilisation lié aux prises réitérées proscrit la floctafénine dans les douleurs
récurrentes (céphalées, dysménorrhées…).
3. Patient
Les antécédents du patient, les affections concomitantes et leur thérapeutique
spécifique peuvent constituer autant de contre-indications à l’une ou l’autre sub-
stance. L’efficacité d’un antalgique sur un symptôme donné varie en outre selon
les sujets, qui parfois apparaissent comme de véritables « non répondeurs » à une
molécule. Cette notion incite à changer de produit quand un soulagement n’est
pas rapidement obtenu.
Modalités d’administration
1. Voie d’administration
La préférence va à la voie orale. La prise du médicament pendant un repas retarde
son absorption (et son action) sans généralement affecter sa biodisponibilité. Les
suppositoires, dont la résorption est plus lente, sont utiles dans les tableaux dou-
loureux associés à des troubles digestifs. Enfin, les formes parentérales ont leur
intérêt dans les douleurs aiguës, sévères, en particulier quand la voie orale est
prohibée (douleurs postopératoires, vomissements…).
2. Rythme d’administration
Il dépend du caractère aigu ou chronique de la douleur. Dans la première hypo-
thèse, on privilégie l’administration « à la demande » ; c’est donc l’évolution
du tableau qui dicte le rythme des prises. Dans le second cas, il faut chercher
à empêcher la résurgence de la douleur et adapter le rythme d’administration
à ce but.
Par ailleurs, pour prévenir tout surdosage, on respectera, si nécessaire, un délai
Association minimal entre 2 doses (tableau I).
d’antalgiques
– Buts : augmenter l’activité antalgique ou Association d’antalgiques
restreindre les effets indésirables (dose-
dépendants). L’association d’antalgiques se conçoit dans le but de réduire la posologie de
– Principe : addition de molécule aux sites et principes actifs dont les effets indésirables sont dose-dépendants (AINS, opia-
(ou) mode d’action distincts. cés) et de combattre plus efficacement la douleur, soit d’emblée dans les algies
– Exemples : intenses, soit en deuxième intention si le résultat d’une monothérapie est jugé
paracétamol et AINS,
AINS ou paracétamol et opiacé. insuffisant.
Pour en tirer le meilleur parti, l’association doit intéresser des molécules aux
modes et (ou) sites d’action distincts, tels qu’un AINS et du paracétamol, ou un
analgésique non morphinique et un opioïde. Enfin, il convient d’administrer
Points Forts chaque principe actif selon sa cinétique propre. Ces règles autorisent la réunion
à retenir de paracétamol et de codéine sous une même formulation galénique. Il est en
● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● revanche des spécialités qui renferment des substances aux demi-vies et durées
d’action disparates (paracétamol et dextropropoxyphène, par exemple). D’autres
• Le choix de l’antalgique doit spécialités antalgiques pluricomposées contiennent des produits aux vertus anal-
prendre en compte gésiques douteuses (belladone) et (ou) de la caféine. Celle-ci a l’avantage de
les caractéristiques potentialiser l’activité des antalgiques non morphiniques. Elle aurait en revanche
de la douleur, le terrain l’inconvénient de favoriser la surconsommation de ces médicaments. Finale-
du malade, les contre- ment, peu de formes commerciales réalisent des associations rationnelles d’an-
indications et le rapport talgiques de sorte que la coprescription de plusieurs spécialités simples offre
bénéfice/risque de chaque souvent la meilleure solution en ce domaine. ■
molécule.
• Le paracétamol apparaît
comme le produit le plus sûr,
volontiers recommandé en
première intention – au
contraire du métamizole. POUR EN SAVOIR PLUS
• Les AINS utilisés à faible dose Bannwarth B, Chaslerie A, Schaeverbeke T et al. Mode d’action des antalgiques
comme antalgiques restent des non morphiniques. Rev Rhum Mal Osteoartic 1992 ; 59 : 267-70.
AINS au sens de leurs effets Bannwarth B, Schaeverbeke T, Dehais J. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
indésirables et de leurs commercialisés comme antalgiques. Presse Med 1992 ; 21 : 1268-70.
précautions d’emploi. Bannwarth B, Dehais J, Schaeverbeke T et al. Antalgiques. In : Bardin T, Kuntz
• Pour être rationnelle, D (eds). Thérapeutique rhumatologique. Paris : Flammarion, 1995 : 3-10.
l’association d’antalgiques doit Desmeules J, Lantéri-Minet M, Luu M et al. Maniement des analgésiques, la dif-
concerner des médicaments aux ficulté du bon choix. Doul Analg 1992 ; 4 : 119-24.
modes et (ou) aux sites d’action Queneau P, Paille F, Wahl D. Du bon usage des antalgiques. Therapie 1992 ; 47 :
distincts tels que paracétamol 471-2.
et AINS, antalgique non
morphinique et opiacé.
Index concours
Question n° N60
Concours 1993
Zone Nord : aucun QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Ménopause
Diagnostic, traitement
Zone Sud : aucun QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Concours 1994
Zone Nord : aucun QCM ; aucun CCQCM ; Pr Jean-Claude COLAU
aucun dossier Service de gynécologie-obstétrique, centre médico-chirurgical Foch, 92151 Suresne Cedex
Zone Sud : 1 QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Concours 1995
Zone Nord : 1 QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Zone Sud : aucun QCM ; aucun CCQCM ;
aucun dossier
Diagnostic
Diagnostic clinique
1. Aménorrhée
Le diagnostic clinique de ménopause est donc établi rétrospectivement, sur une
aménorrhée persistante supérieure à 6 à 12 mois, éventuellement associée à un
syndrome climatérique, et survenant à un âge compatible avec le diagnostic.
2. Syndrome climatérique
Profil biologique Il est inconstant, fréquemment dissocié et d’intensité variable :
de la ménopause – bouffées de chaleur dont la physiopathologie n’est pas élucidée : perturbation
des amines cérébrales induite par la carence œstrogénique. Elles s’observent
Conséquences chez 85 % des femmes ;
Organe – sueurs profuses surtout nocturnes ;
de la ménopause
– céphalées, troubles du psychisme et du sommeil avec nervosité, vertiges et ten-
Hypothalamus Sécrétion pulsatile dance dépressive, discrète altération des fonctions cognitives, atrophie vulvo-
de GNRH ➚ vaginale avec sécheresse.
Ce tableau climatérique est surtout marqué dans la période ménopausique. Ulté-
Hypophyse FSH ➚➚ rieurement, il s’atténue et ne persiste que les manifestations des carences au
LH ➚ niveau des tissus-cibles.
Ovaire Apoptose accélérée On peut évaluer le retentissement du climatère sur la qualité de vie par diffé-
Dysovulation rentes échelles. L’index de Kupperman est couramment utilisé.
Anovulation
➚➚
E2 ➚➚ TABLEAU II
Progestérone
Testostérone = Index de Kupperman
0 1 2 3 Facteur *
Points Forts Les valeurs sont exprimées en variations du T score (valeur moyenne maximale
chez l’adulte jeune), ou du Z score, moyenne théorique pour l’âge. Il existe un
à retenir risque fracturaire au-delà de 2 déviations standard. On peut ainsi connaître à un
● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●
moment donné le niveau d’ostéoporose. La répétition de la mesure dans un délai
• La ménopause est de 3 à 5 ans détermine la vitesse de perte, et le risque d’atteindre le « seuil fractu-
un phénomène physiologique raire ». Le seuil fracturaire est une notion théorique qui correspond à la densité au-
dont le tableau est celui dessous de laquelle 90 % des patientes présentent des fractures. La densitométrie
d’une aménorrhée secondaire osseuse peut être indiquée chez les sujets à haut risque d’ostéoporose : antécédent
définitive par insuffisance d’insuffisance œstrogénique prolongée, hypercorticisme, ménopause précoce.
ovarienne (FSH élevée,
estradiol E2 effondré). 4. Complications liées au THS
• La ménopause précoce, • La prise de poids est une conséquence de la ménopause et du vieillissement et
quelle qu’en soit la cause, non du traitement hormonal qui améliore le syndrome métabolique ménopausique.
est pathologique. • Les métrorragies sont de causes variables : hyperplasie ou cancer de l’endo-
• La privation œstrogénique mètre en cas de déséquilibre œstroprogestatif prolongé, atrophie muqueuse.
entraîne des conséquences
pathologiques sur les organes Risques liés aux traitements
cibles. Elle constitue donc 1. Cancer du sein
un facteur de risque pour Le risque d’augmentation, du fait d’une œstrogénothérapie de durée supérieure
certaines pathologies. à 10 ans, est évalué dans différentes études épidémiologiques et de méta-ana-
• Le traitement hormonal lyses, et controversé. Il est suggéré un risque relatif compris entre 1,06 et 1,3.
substitutif est globalement Ce discret surcroît disparaîtrait 2 ans après l’arrêt ; un meilleur dépistage chez
bénéfique : à court terme, les femmes traitées et (ou) une stimulation par le THS de la croissance de can-
en confort et en qualité de vie, cers préexistants, a été suggéré. Cependant, les données sont insuffisantes aujour-
et à long terme, en diminuant d’hui pour conclure définitivement, ce qui démontre l’absence de liaison forte
la morbidité et la mortalité liées entre cancer du sein et THS.
à l’ostéoporose et aux maladies Les progestatifs n’ont pas de rôle « protecteur ». Du fait de la grande fréquence
cardiovasculaires. de ce cancer, une surveillance radioclinique régulière est préconisée, surtout en
Ses indications s’élargissent cas de mastodynies.
du fait de la réduction
des contre-indications. 2. Cancer de l’endomètre
Ce risque est fortement corrélé (dose-durée) à l’utilisation des THS non com-
pensés par un progestatif. Le risque relatif est évalué à 2,3 ; il diminue en cas de
traitement équilibré (risque relatif à 0,8).
L’œstrogénothérapie isolée prolongée entraîne une hyperplasie endométriale sus-
ceptible de se transformer en cancer et l’imprégnation progestative nécessite une
dose et une durée suffisantes.
3. Cancer de l’ovaire
Le risque ne semble pas modifié par le THS, mais les études actuelles sont insuf-
fisantes pour conclure définitivement.
4. Risques autres
Aux doses physiologiques, il n’y a pas d’augmentation de la fréquence ni de la
sévérité des accidents thrombo-emboliques.
Il existe chez les femmes traitées un discret surcroît de pathologies vésiculaires.
Bénéfices thérapeutiques
• A court terme, ils apparaissent clairement sur le syndrome climatérique et plus
globalement sur les scores de qualité de vie liée à la santé.
• À long terme, c’est-à-dire au-delà de 7 à 10 ans, la diminution du risque frac-
turaire et de la pathologie cardiovasculaire est également reconnue par des
méthodes indirectes et par les chiffres de morbidité-mortalité. ■