Objectif général
Ce cours constitue une introduction au droit. Il s’étale sur sept semaines de L1. Il
vise à fournir aux étudiants un panorama de la discipline et l’acquisition du
vocabulaire et des concepts nécessaires à l’analyse du droit. L’objectif général se
subdivise en plusieurs objectifs spécifiques.
Objectifs spécifiques
Au bout des sept semaines du cours, les étudiants devront être en mesure :
DESCRIPTIONS DU COURS
Le cours sera divisé en deux grandes parties.
-La première partie examinera ; le caractère de la règle de droit ; la division et les
sources du droit.
-La deuxième partie sera consacrée à l'étude de l'organisation judiciaire au Mali.
METHODE D’ENSEIGNEMENT
L’enseignement est certes basé sur la méthode du cours magistral, mais il met
l’accent sur la discussion avec les étudiants qui sont fortement encouragés à
intervenir. Le cours est conceptuel et théorique. Le débat a pour but de trouver un
arbitrage harmonieux entre ces dimensions fondamentales et leur traduction
concrète.
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PLAN DU COURS
Introduction générale au droit
Première partie. La notion de droit
Chapitre I. Les définitions de la règle de droit
- Le droit objectif
- Le droit subjectif
Chapitre II. La notion de la règle de droit
Section I. Les caractères spécifiques de la règle de droit
Paragraphe I. Le caractère général et abstrait de la règle de droit
Paragraphe II. Le caractère obligatoire de la règle de droit
Paragraphe III. Le caractère sanctionnateur de la règle de droit
Section II. Rapports des règles de droit et d’autres règles de conduites sociales
Paragraphe I. Rapports entre le droit et la morale
Paragraphe II. Rapports entre les règles de droit et les règles de bienséances et
religieuses
Section III. Les fondements et la finalité de la règle de droit
Paragraphe I. La question du fondement de la règle de droit
Paragraphe II. La finalité de la règle de droit
Chapitre III. Les divisions du droit
Section I. Le droit prive
Paragraphe I. Le droit prive interne
Paragraphe II. Le droit international prive
Section II. Le droit public
Paragraphe I. Le droit public interne
Paragraphe II. Le droit international public
Section III. Les branches mixtes
Chapitre IV. Les sources du droit
Section I. La loi
Paragraphe I. La hiérarchie des normes
Paragraphe II. La force obligatoire de la loi
Paragraphe III. Le domaine d’application de la loi
Section II. La coutume
Section III. La jurisprudence
Section IV. La doctrine
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
1) TRAITES, MANUELS et PRECIS
- J.-L. AUBERT, Introduction au droit et thèmes fondamentaux du droit civil, Armand Colin, Collection U, 8e
édition, 2000.
- Ch. BEAUDET, Introduction générale et historique à l’étude du droit, Centre de publications universitaires,
1997.
- J. BONNARD, Introduction au droit, éd. Ellipses, coll. Universités Droit, 2e éd., 1998.
- M. BONNECHERE, Introduction au droit, La découverte, coll. Repères, n°156, 1994.
- CABRILLAC (R.), Introduction générale au droit, Cours Dalloz, 3e éd., 1999.
- J. CAILLOSSE, Introduire au droit, Montchrestien, coll. Clefs, 1999.
- J. CARBONNIER, Droit civil, tome 1, Introduction, P.U..F., Collection Thémis, 26e édition, 1999.
- G. CORNU, Droit civil, Introduction, Les personnes, Les biens, Montchrestien, 8e édition, 1997.
- DEFRENOIS-SOULEAU (I.), Je veux réussir mon droit, Méthodes de travail et clés du succès, Dalloz, 3e éd.,
1998.
- J. GHESTIN ET G. GOUBEAUX avec la collaboration de M. FABRE-MAGNAN, Traité de droit civil,
Introduction générale, L.G.D.J., 4e édition, 1995.
- J.-P. GRIDEL, Introduction au droit et au droit français, notions fondamentales, méthodologie, synthèse,
Dalloz, 2e édition, 1994.
- JESTAZ (Ph.), Le droit, Connaissances du droit, Dalloz, 3e éd., 1996.
- X. LABBEE, Introduction générale au droit. Pour une approche éthique, Presses universitaires du
Septentrion, coll. Droit/Manuels, 1998.
- Ch. LARROUMET, Droit civil, tome 1, Introduction à l’étude du droit privé, Economica, 3 éd., 1998.
- D. MAINGUY, Introduction générale au droit, Litec, coll. Objectif Droit, 1997.
- Ph. MALAURIE et L. AYNES, Droit civil, Introduction générale, par Ph. MALAURIE, CUJAS, 2e édition,
1994/1995.
- Ph. MALINVAUD, Introduction à l’étude du droit, Litec, 8e éd., 1998.
- G. MARTY et P. RAYNAUD, Droit civil, Introduction générale à l’étude du droit, Sirey, 2e édition, 1972.
- H., L. et J. MAZEAUD et F. CHABAS, Leçons de droit civil, tome 1, Introduction à l’étude du droit,
Montchrestien, 11e édition, 1996.
- M. PARQUET, Introduction générale au droit, Collection Lexifac, Bréal, 1996.
- J.-L. SOURIOUX, Introduction au droit civil, P.U.F., Collection Droit fondamental, 2e édition, 1990.
- B. STARCK, H. ROLAND et L. BOYER, Introduction au droit, Litec, 4e édition, 1996.
- F. TERRE, Introduction générale au droit, Précis Dalloz, 4e édition, 2000.
2) RECUEIL DE DECISIONS
- H. CAPITANT, Les grands arrêts de la jurisprudence civile, 11e édition par F. TERRE et Y. LEQUETTE,
Dalloz, 2000, 2 tomes.
3) VOCUBULAIRE, LEXIQUES
- CORNU (G.), Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, Dalloz, 8e éd., 2000.
- GUINCHARD et MONTAGNIER, Lexique de termes juridiques, Dalloz, 12e éd. 1999.
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- LE DROIT OBJECTIF
Le droit est, en premier lieu, un ensemble de règles destinées à organiser la vie en société.
Cet ensemble est appelé Droit objectif. Ce qualificatif « objectif » est tiré du mot objet
Dans ce cas, il s'agit de délimiter la part de liberté et de contrainte de chacun. Il faut définir ce
qui est permis ou pas pour que la vie sociale soit possible. La société établit des règles
destinées à régir son fonctionnement, et par voie de conséquence, à organiser les relations des
personnes qui la composent.
Ces règles sont, en principe, uniques pour les individus d’une même communauté :
- Ces règles peuvent concerner un pays. On parlera de droit malien, de droit ivoirien ou français.
- Ces règles peuvent concerner un système juridique. On évoquera les droits anglo-saxons ou du
droit romain.
- Ces règles peuvent aussi concerner une matière, tel le droit civil ou le droit administratif
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B – Quant à leur domaine : Contrairement à la règle de droit qui a pour but de faciliter la vie
en société, la règle morale tend au perfectionnement individuel, c’est le domaine de la
conscience. La règle morale s’attache au devoir de l’homme envers lui-même et envers son
prochain.
Parfois le domaine des deux règles coïncide lorsqu’elles envisagent les mêmes devoirs, même si
elles ne peuvent le faire de la même façon, avec le même degré de précision ni les mêmes
sanctions comme par exemple la prohibition du meurtre, du vol, le devoir de fidélité entre
époux, l’obligation de respecter la parole donnée.
Mais, il existe aussi des domaines entiers du droit qui n’ont rien voir avec la morale, par exemple
la réglementation économique, la réglementation de la circulation, etc.…
C – Quant à leur sanction : C’est là que réside la principale différence entre le droit et la
morale. La morale ne comporte qu’une sanction interne, le remords, les affres de la conscience,
suffisantes pour retenir certains, mais inopérantes pour d’autres. La règle de droit, en revanche
est assortie d’une sanction externe, seule susceptible d’assurer la sécurité dans les rapports de la
vie en société.
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Le droit et la religion n’ont pas la même finalité (le droit se préoccupe de l’organisation de la vie
en société alors que la religion vise le salut de l’individu), ni les mêmes sanctions (la sanction
religieuse met uniquement en cause l’homme dans ses relation avec Dieu et non avec les
institutions religieuses). Cette dualité entre le droit et la religion se traduit par une dualité de
règles, parfois superposées (mariage religieux et civil), parfois contradictoires (le divorce civil
est admis alors que le mariage religieux est, en principe, célèbre pour l’éternité, il est
normalement indissoluble).
B). LA JUSTICE
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Les règles de droit accordent des prérogatives. Si nous respectons ces règles, c’est parce qu’elles
traduisent un sentiment de justice. Cette justice peut prendre deux formes : la justice corrective et
la justice distributive. La première est sensée corriger les déséquilibres les plus flagrants dans les
échanges interhumains, tandis que l’autre est sensée répartir les richesses au sens général en
fonction des besoins et du mérite des individus. Ce qui pourrait rappeler l’idéal de liberté,
d’égalité et de fraternité entre les citoyens.
libéralités (acte par lequel qqn procure a autrui un avantage sans contrepartie)), ensuite les biens et enfin le droit
des obligations (contrat-responsabilité civile).
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- Le droit international privé est l’ensemble des règles régissant les rapports des
particuliers entre eux lorsqu'il existe un élément d’extranéité. Ex. : un divorce entre
un français et une malienne, mariés au Sénégal et domiciliés au Mali, peuvent-ils
divorcer et si oui, selon quelles règles ?
Le droit international privé détermine aussi les droits dont les étrangers peuvent se
prévaloir dans le pays d’accueil.
Il existe aussi des règles de droit international privé qui organisent d’autres
rapports de droit privé sur le plan international (ex. : Convention de Varsovie du
12/10/1929 sur les transports aériens internes ou internationaux ou la convention
de Bruxelles du 29/04/1961 sur le transport maritime).
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Le droit international ou "droit des gens" régit les rapports entre les sujets de droit international, c'est-à-dire principalement les
Etats, les organisations internationales gouvernementales ou non gouvernementales, tels qu'ils s'expriment dans les relations
internationales.
Le droit public international est un droit de coordination, c'est-à-dire un droit qui ne peut s'appliquer aux autres sujets qu'avec
leur accord. En effet, les relations internationales sont fondées sur le principe de l'égalité des Etats impliquant par là celui de la
non immixtion d'un Etat dans les affaires intérieures d'un autre Etat.
Nota Bene. La distinction entre le droit privé et le droit public se fonde se repose sur la
nature des domaines régis. Elle se retrouve aussi au niveau des caractères de ces
deux branches du droit : le droit public est un droit impératif, voire plus
contraignant que le droit privé. Une autre distinction entre les deux se retrouve au
niveau l’application des sanctions : l’exécution forcée n’est pas possible contre
l’Etat, ce qui n’est pas le cas dans les rapports de droit privé.
En outre, les juridictions compétentes ne sont pas généralement les mêmes : l’ordre
judiciaire en droit privé ; en droit public on retrouve les juridictions
administratives, la Cour constitutionnelle, la Section des comptes de la Cour
suprême, etc.
La distinction droit privé et droit public est très pratique, mais elle a été critiquée
comme étant trop vague, et parfois inexacte car ne rendant pas compte de toute la
réalité. Il faut bien reconnaître l’existence de branches mixtes. D’ailleurs
l’interdisciplinarité est une importante tendance dont on doit tenir compte dans la
classification actuelle des règles de droit.
- Le droit pénal, appelé aussi "droit criminel" est un droit mixte. Il a pour
principal objet de définir les comportements constitutifs d'infractions, et de fixer
les sanctions applicables à leurs auteurs. Le droit pénal a un lien étroit avec le droit
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D- LES LOIS ORDINAIRES : Se sont des lois qui sont votées par l’Assemblée
Nationale dans les matières prévues par l’article 70 de la Constitution. L’initiative
en revient soit à l’exécutif, auquel cas on parle de « Projet de loi », soit à
l’Assemblée Nationale, il s’agit alors de « proposition de lois ».
E- LES ORDONNANCES : (C’est l’acte pris par le gouvernement dans le domaine de la loi sur l’habilitation du
parlement pour un délai limite en vu d’exécuter son programme) Aux lois ordinaires, il faut assimiler les
F- LES REGLEMENTS : (se sont des actes de porter général et impersonnel édicte par les autorités
gouvernementales et administratives : présidt de la Rep, 1 ministre, ministres, préfets, maires) Il s’agit des règles de
er
NB. Les circulaires (lettre, avis administratifs, professionnels ou diplomatiques, tires a plusieurs exemplaires pour
communiquer une même information a plusieurs personnes) et les réponses ministérielles ne sont pas
généralement classées parmi les sources, ce que nient certains auteurs. En tout état
de cause, elles peuvent jouer un rôle important dans l’interprétation des textes.
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2- Solutions
Le code civil donne un élément de solution dans son article 2 qui dispose que « la
loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif
ce que l’on peut traduire par une proposition en deux branches :
- la loi nouvelle a un effet immédiat,
- la loi nouvelle n’a pas d’effet rétroactif.
Deux théories ont été successivement dégagées par la doctrine: la théorie classique
et la théorie moderne.
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La théorie classique : Selon la théorie classique, on fait une distinction entre les
droits acquis et les simples expectatives. Le droit acquis est un droit définitivement
créé, c’est-à-dire définitivement entré dans le patrimoine de son titulaire. Ainsi
l’héritier a un droit acquis lorsque la succession à laquelle il est appelé est ouverte,
des époux divorcés ont une situation acquise dès que le jugement de divorce est
devenu définitif. Au contraire, une expectative n’est qu’une espérance non encore
réalisée, un droit simplement espéré.
Les droits acquis ne doivent pas être remis en cause par une loi nouvelle : celle-ci
ne saurait priver d’un droit, les personnes qui en ont été définitivement investies; à
l’inverse, les simples expectatives cèdent devant la loi nouvelle qui peut les
remettre en cause et les rendre sans effet.
La théorie classique a été critiquée car la distinction entre droit acquis et simple
expectative est parfois difficile à établir, c’est pourquoi une autre théorie a été
proposée : la théorie moderne.
La théorie moderne : Cette théorie a été élaborée par le doyen P. ROUBIER. Pour
résoudre le conflit de lois dans le temps, il propose de distinguer entre les
situations juridiques légales et les situations juridiques contractuelles.
Mais selon la théorie moderne, on peut écarter déjà deux sortes de situations pour
lesquelles il n’y a aucune difficulté, ce sont celles qui naissent postérieurement à
l’entrée en vigueur de la loi nouvelle qui, alors, leur sera applicable ; et celles qui
sont nées et qui se sont entièrement réalisées avant cette entrée en vigueur et qui
restent sous l’empire de la loi ancienne.
La seule difficulté concerne donc les situations juridiques en cours, c’est-à-dire
celles qui sont nées sous l’empire de la loi ancienne mais qui continuent à produire
des effets après l’entrée en vigueur de la loi nouvelle.
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« On appelle coutume des lois que l’usage a établie et qui se sont conservées sans
écrit par une longue tradition ». Phénomène collectif comme la loi. La coutume, à
la différence de la loi n’émane pas de l’Etat ; elle naît spontanément par un long
usage de la vie du groupe social. La règle coutumière, à la différence de la règle
légale, n’est pas imposée d’un coup aux sujets de droit ; elle repose sur un
consentement populaire, sur un consensus social, sur le comportement des
intéressés et se développe progressivement dans le temps jusqu'à se raffermir, elle
s’établit par l’habitude.
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La doctrine est constituée par l’ensemble des ouvrages, des travaux ou opinions
des théoriciens et praticiens de droit. Leurs réflexions et commentaires sur des
textes ou des décisions de justice peuvent influencer les tribunaux et le législateur.
La doctrine n’est pas seulement descriptive ; elle a une fonction critique à l’égard
des règles, de leur interprétation et des concepts juridiques. Les juristes peuvent en
effet mettre en évidence les lacunes et imperfections du droit objectif et proposer
des solutions nouvelles ou des interprétations innovantes. Les tribunaux qui ont à
trancher une nouvelle difficulté peuvent s’inspirer des opinions émises par les
auteurs.
INTRODUCTION
Dans l'expression « Institutions Judiciaires» le mot judiciaire est utilisé dans son
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Cet individu sera poursuivi devant les tribunaux par l’autorité publique qui
représente et défend les intérêts de la société : le Ministère Public. C’est le
déclenchement de l’action publique par les soins du procureur de la République
représentant le Ministère public. Mais tout cela s’opère selon certaines formes
précisées par la loi et qui constituent la procédure. Ces formes sont organisées de
manière à assurer la bonne marche de la justice, mais surtout pour garantir la
liberté et les droits des citoyens plaideurs.
Exemple : Il n’est pas conséquent de coordonner quelqu’un sans avoir dûment
averti qu’il était poursuivi et sans qu’il soit mis en demeure et en mesure de se
défendre’
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Elle connaît de l’appel de tous les jugements des juridictions de base. Elle
comprend cinq chambres :
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Justice. Le banc du Ministère Public est occupé par le Procureur Général, l’Avocat
Général et le Substitut Général.
Il existe aussi une Cour d’Assises des Mineurs composée du premier président de
la Cour d’Appel ou du conseiller le plus ancien, de deux juges des enfants désignés
par Ordonnance du premier président de la Cour d’Appel, de deux assesseurs tirés
au sort les listes régionales des juridictions pour enfants.
N.B. : La Cour d’Assises est fixée à Bamako, mais le Ministre de la Justice peut
après l’avis du procureur Général et du président de la Cour d’Appel transporter ce
siège en toute autre localité. Elle a, en principe, une session par trimestre.
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Elle connaît des pourvois formulés contre les décisions de la Cour d’Appel, de la
Cour d’Assises, des jugements rendus en premier et dernier ressort par les T.P.I.,
leurs sections détachées et les J.P.C.E. Elle est composée par :
- Un premier président,
- Un vice-président,
- Trois présidents de sections,
- Un procureur général,
- Deux substituts généraux et vingt trois conseillers.
Elle comprend 3 sections.
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