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I NT R O D U CT I O W

L' A N A L Y SE
LIGNES COURBES
A L G É B R I Q U E S.
I WT R O D U C T I O W

LAN AL Y SE
LIGNES COURBES
|- A L G É B R I Q U E S.
Par

G A B R I E L C R A M E R,
Profeſſeur de Philoſophie ở de Mathématiques;
des Académies ở Sociétés Royales de Londres,
de Berlin, de Montpellier, de Lyon, ở de l'A
cadémie de l'Inſtitut de Bologne. |

A G E N E V E,
Chez les FRERES CRAMER & CL. PHILIBERT.

M D C C L.
---------

P R E F A C E
A Théorie des Lignes courbes fait
une partie confidérable des Mathé
matiques: Elle commence où finifº
fent les Elémens, au delà defquels
on ne va point fans elle. On ne fau
roit s'en paffer dans les Sciences
dont la perfećtion dépend de la Géo
métrie, telles que la Méchanique, l'Aſtronomie, la
Phyſique. Les Syſtèmes modernes fuppofent nécef.
fairement cette connoiffance.
Si l'étude en eſt utile, elle n’eſt pas moins a
gréable. Des variétés perpétuelles, rappellées conf.
tamment à l'unité, offrent à l'Eſprit un ſpećtacle dont
il ne fe laffe jamais. |- -

Auffi les Courbes ont- elles toujours fait un des


- a 3 prin
|
V I P R E F A C E

principaux objets des fpéculations des Géométres.


A peine la Géométrie fortoit - elle de l'enfance ,
qu'elle s'occupa des Sećtions coniques: bientôt a
près elle admira les propriétés de la Conchoïde, de
la Ciffoïde, des Spirales, (Courbes très différentes
de celles que nous déſignons par ce nom, & qui font
les Hélicés des Anciens) & de pluſieurs autres Li
gnes , dont le nom & la connoiſſance a péri avec
la plûpart des monuments de l'ancienne Géométrie.
Dans ce qui nous en reſte, on voit que fi les An
ciens ont eu autant d'eſprit & de génie que les Mo
dernes, ils leur cédent par la Méthode, par cet art
infiniment utile de déduire d'un feul Principe univer
fel un grand nombre de Vérités , de les foumettre
à des Règles générales, de les développer par des
conféquences uniformes, & de les lier les unes aux
autres de la maniére la plus propre à faire naître de
nouvelles découvertes. -- -

Ce que les Anciens avoient démontréfur les Cour


bes, quelque important, quelque fubtil qu'il fut, n'é
toit pỏurtant qu'un amas de Propoſitions particulié
res, qui ne pouvoient guéres fervir à en trouver d'au
tres, qu’autant que ces Recherches, donnoient des é
xemples & des modèles, qu’un Eſprit né Géométre
s'efforçoit d'imiter. Une grande application & l’étu
de opiniatre d'une Courbe pouvoit y faire voir des
ropriétés finguliéres : L'Inventeur en étoit redeva
le à fon génie, & fouvent à la Fortune. - * --

II
P R E FAC E v Ir
II en étoit à peu près de même de toutes les bran
ches des Mathématiques, juſqu'à l'invention de l'Al
gébre ; moyen ingénieux de réduire les Problè
mes au Calcul le plus ſimple & le plus facile que
la Queſtion propoſée puiſfè admettre. Cette clefuni
verfelle des Mathématiques en a ouvert la porte à
lufieurs, Eſprits, pour lefquels elle eut toujours été
: fans ce fecours: On peut dire que cette dé
couverte a produit une : révolution dans les
Sciences qui dépendent du Calcul. - -

Il y a : , ce femble, de l'humeur, & une for-


te de caprice, à méprifer une Méthode fi utile, &
à faire gloire de n’employer que l'Analyfe :
trique des Anciens. Celle-ci, je ľavoue, a fur l'Al
gébre le mérite d'une évidence plus fenfible, & d'u
ne certaine élégance qui plaît infiniment: mais il
s'en faut beaucoup qu’elle foit auffi commode &
auffi univerfelle. Donnez lui donc, fi vous voulez,
la préférence; mais ne donnez point d'exclufion à
l'autre Méthode. Les Vérités mathématiques ne font
pas fi faciles à trouver, qu'on doive chercher du
mérite à fè fermer quelcune des routes qui peuvent
y conduire. , , , -

C'eſt fur-tout dans la Théorie des Courbes qu’on


éprouve bien fenfiblement l'utilité d'une ši:
auffi générale que l'eſt celle de l'Algébre. DES CAR
TEs, dont l'eſprit inventeur ne brille pas moins dans
la Géométrie que dans la
• .
: , n'eut :
P Ul
V III P R E F A C E

plûtôt introduit la maniére d'exprimer la nature des


Courbes par des équations algébriques, que cette
Théorie changea de face. Les découvertes ſe mul
tipliérent avec une extraordinaire facilité: chaque
ligne de Calcul enfantoit de nouveaux Théorémes.
Par ce moyen, l'art fupplée au génie ; & le gé
nie aidé d'un art fi fecourable a eu des fuccès qu'il
n'auroit jamais obtenu par fes propres forces: Car
ce qu'il y a d'admirable ici, c'eſt qu'on ne fauroit
découvrir par le moyen de l'Algébre quelque pro
priété d'une Courbe particuliére, quelle ne faffe
auffi-tôt connoitre des propriétés femblables, ou ana
logues, dans une infinité d'autres Courbes.
. Ajoutez que l’Algébre feule fournit le moyen de
diftribuer les Courbes en Ordres, Claffes, Genres
& Eſpéces: ce qui, comme dans un Arſenal où les
armes font bien rangées, met en état de choiſir, fans
héfiter, celles qui peuvent fervir dans la Réfolution
d'un Problème propofě. - -

C'eſt à l'Illuſtre Mr. NewToN que la Géométrie


eft fur-tout redevable de cette diſtribution. Son Enu
mération der Lignes du troifiéme Ordre eſt un ex
cellent modèle de ce qu’il faut faire en ce genre, &
une preuve convaincante que ce grand Homme a
voit pénétré juſqu’au fonds de ce que la Théorie des
Courbes a de plus delié & de plus intéreſſant.
Il eſt facheux que Mr. NEwToN fe foit contenté
d'étaler fes découvertes fans y joindre les Démonf
trat1OI1S »
P R E FA C E IX

trations, & qu'il áit préféré le plaifir de fe faire admi


rer à celui d'inftruire.
Ce n'eſt pas que dans une Lećture attentive de
fon Traité on ne puiſſe apercevoir quelques traces
de fa Méthode: on découvre que fes principaux gui
des dans ces Recherches ont été la Doćtrine des Sé
ries infinies, qui lui doit preſque tout, & l'uſage
du Parallélogramme analytique, dont il eſt l'Inven
teur: on peut même entrevoir qu'en quelques en
droits il n'a pas fuivi ces guides avec l'exaćtitude
qu'on admire dans fes autres ouvrages.
Ces légéres inadvertences n’ont pas échappé à
Mr. STIRLING, qui a développé les Principes & la
Méthode de Mr. NEwTON, dans l'excellent Com
mentaire qu'il nous a donné fur fon Livre. On y
voit qu'il ne manquoit preſque rien à Mr. STIRLING
pour donner une Théorie complette des Courbes,
& qu'il n'auroit laiffé que peu de chofes à dire, s'il
ne s'étoit pas attaché avec trop de ſcrupule à ne
point s'écarter de fon Auteur.
Mr. NICOLE a donné, dans les Mémoires de l'A
cadémie Royale des Sciences, une explication auffi
nette qu'exaćte des Principes que Mr. NEwToN a pû
fuivredans fon : Lignes du troifiéme
Ordre: c'eſt grand dommage qu’un commencement
fi heureux n'aît pas eu de fuite. Que ne pouvoit-on
pas attendre du génie & du favoir de Mr. NicoLE?
On trouve dans le même Recueil quelques Mé
- b moires
X P R E FA C E

moires de Mr. DE BRAGELOGNE, rélatifs à une E


numération des Lignes du quatriéme Ordre, qu'il a
voit entrepriſe à l'imitation de celle que Mr. NEw
ToN a donnée des Lignes du troifiéme Ordre. Il y
a de très bonnes choſes dans ces Mémoires ; mais
l'Auteur s'étant arrêté au milieu de fa courſe, on ne
voit pas fi fa Méthode étoit la plus propre à le me
ner avec exaćtitude & avec : à l'Enuméra
tion qu'il avoit en vue. Il s'étend affez fur les Points
multiples, qui fervent de fondement à la fubdivifion
des Genres en Eſpèces, & en Variétés; mais il ne dit
rien, ou ne dit que peu de chofes, des Branches in
finies, dont doit dépendre la Divifion générale des
Courbes de chaque Ordre en leurs Claffes & Genres.
Voilà ce que j'avois devant les yeux lorſque je
commençai cet Ouvrage. La longueur du tems qu'il
a refté entre mes mains devroit lui avoir donné un
dégré de perfećtion , que je crains avec raifon
qu'on n'y trouve pas. - |

L'illuſtre Mr. s GRAVESANDE, qui m'honoroit de


fon amitié & dont la perte me fera toujours amere,
m'avoit communiqué fes Recherches fur les Séries,
& ce qu'il avoit ajouté aux découvertes de Mrs TAY
LoR & STIRLING. Quelques obſervations que je fis
fur fa Méthode parurent lui plaire, & trop prévenu
en ma faveur, il eut la bonté de me dire, qu'ayant
la clé de la Théorie des Courbes il ne me feroit pas.
difficile d'en faire ufage. Si j'ai eu tort de l'en croi
- - IC 3
P R E FA C E : X1

re, qu'on pardonne cette erreur au reſpećt dont jé


tois pénétré pour ce grand Homme. ..
Cet Effai étoit à peu près fini, quand Mr. l'Ab
bé DE GUA fit paroître l'U/age de l'Analyſe de DES
CARTEs pour découvrir les propriétés des Lignes
géométriques de tous les Ordres. La ſubſtitution qu'il
y fait dû Triangle algébrique au Parallélogramme
de NEwToN eſt une idée heureufe, dont j'ai profi
té avec reconnoiſſance, aufli bien que de quelques
autres penſées ingénieufes de cet Auteur : mais je
n'ai pas cru devoir le fuivre dans la mépriſe où il
eft tombé fur les Branches infinies des Courbes &
fur leurs Points multiples, pour avoir négligé l'u
fage des Séries infinies, ou pour avoir voulu juger
d'une Série entiére par fon feul premier terme. -

J'aurois tiré une grande utilité de l'Introdućfion à


l'Analyſe des infiniment petits de Mr. EULER, fi
ce Livre m'avoit été plûtôt connu. Son objet étant
preſque le même que le mien, il n’eſt pas furpre
nant que nous nous foions fouvent rencontré dans
les Concluſions. Mais la différence des Méthodes eft
aufli grande qu’elle peut l'être quand on travaille fur
un même ſujet: ce : je ne dis point pour préférer
la route que j'ai priſe à celle qu'à tenu Mr. EULER ;
mais feulement pour avertir le Lećłeur de cette di
verſité. Voici une légere idée de l'ordre que j'ai cru
devoir fuivre. . . . . . . - -

-
Le premier capitee: en général la ":::
2. CS
XII P R E FA C E

des Lignes courbes, & la maniére de les repréfen


ter par des Equations. On diviſe d'abord les Lignes
en réguliéres & irréguliéres. Celles-ci n'ont ni Dé
finition, ni Defcription règlée & connue. Celles-là
font décrites par une loi certaine, qui conftitue leur
effence ou leur nature. On diviſe enfuite les Li
: réguliéres, en celles qui : être décrites
ur une ſuperficie plane, & celles qui ont une dou
ble courbure. Puis on expoſe la maniére d'exprimer
ar une Equation la nature des Lignes à ſimple cour
: invention heureufe de DESCARTES, qui ren
ferme le Principe, ou du moins le Germe, de tout
ce que les Modernes ont découvert fur les Cour
bes. Delà on paffe à la diftinćtion des Lignes en al–
gébriques & méchaniques: on definit les Courbes
exponentielles & les interfcendantes, qui tiennent en
quelque forte le milieu entre les méchaniques, & les
algébriques. On entre dans quelque détail fur la ma
niére, dont une Courbe algébrique eſt repréfentée
par fon Equation : On indique le moyen de difcer
ner fi une Equation propoſée exprime une feule
Courbe, ou l'affemblage : pluſieurs. On parle des
Branches de Courbes, finies ou infinies, réelles
ou imaginaires. On fait voir en quel fens le cours
d'une Ligne algébrique eſt continu , quoique la
Courbe puiſſe être compoſée de parties détachées.
On montre enfin la maniére de décrire une Courbe
en affignant la poſition d'une infinité de fes points;
HlOÍſl
P R E FA C E XIII

non-feulement lorſque fon Equation peut être refo


luë, mais encore en pluſieurs autres cas. Il faut pour
tant avouer qu'il manque une Méthode generale
pour cela : fi l'Algébre pouvoit la donner, on au
roit, par cela ſeul, tout ce qui eſt néceffaire pour la
connoiffance des Courbes. - -

On indique, dans le fecond Chapitre, une ma


niére générale de transformer l'Equation d'une Cour
be, quand on veut la raporter à d'autres coordon
nées que celles dont le raport eſt exprimé par l'Equa
tion propoſée. On donne, pour faire ces transfor
mations, dans les cas les plus utiles & les plus com
muns, des maniéres abregées, qui peuvent être fù
perflues lorſque l'Equation eſt fort : mais qui
deviennent preſque néceffaires, ou du moins très
commodes, quand cette Equation eſt d'un dégré af.
fez élevé, ou qu'elle eſt compoſée d'un grand nom
bre de termes.
Le troifiéme Chapitre développe la divifion, des
Lignes algébriques felon leurs différents Ordres. On
y voit les Equations générales de chacun de ces Or
dres, le nombre de #: termes, celui des Points
donnés par leſquels on peut faire paffer une Ligne
d'un Ordre donné, & le nombre des Points :
lefquels une Ligne d'un Ordre donné peut rencon
trer une Ligne du même Ordre, ou d'un autre Or-
dre auffi donné. La Règle qui détermine ce nom
bre eſt très importante dans la Théorie des Cour
b 3 bes,
XIV P R E F 4 C E

bes , pluſieurs grands Géométres l'ont fuppoſée,


mais perſonne, que je fache, n’en a donné la Dé
monſtration. On la prouve ici, par une maniére,
expliquée dans l'Appendice Nº. 2, de faire évanouir
une grandeur indéterminée, au moyen de deux E
quations dans leſquelles elle entre. C'eſt-là propre
ment un Problème de pure Algébre; mais les Mé
thodes connues ayant paru inſuffifantes, on en a
cherché une autre, qui rend la chofè facile au moyen
d'une façon finguliére d'employer les nombres, ou
chiffres, pour exprimer les indéterminées & leurs
fonćtions. L'uſage de cette Notation peut s'étendre
à d'autres Recherches, & en général cette Méthode.
eft affez féconde en Corollaires utiles dans l'Al
ébre. - -

La Règle démontrée dans le Chapitre précédent


étant le fondement de la Méthode ufitée pour la conf.
trućtion des Egalités, on en a pris occaſion de faire
dans le Chapitre quatriéme quelques Remarques fur
cette conſtrućtion. On en dévelope le Principe; on
en détermine 1 étendue ; on en marque les limita
tions. On indique la fource des difficultés que Mr.
ROLLE a élevées contre cette Méthode , & les
moyens d'éviter furement les inconvénients qu’il
a trouvés. On propofe enfin une maniére générale
de fixer le nombre & la nature des racines d'une
Egalité, de difcerner les imaginaires des réelles, &
parmi celles-ci les négatives des affirmatives. On
Tap
P R E FA C E XV
/

l'applique aux Egalités du fecond, troifiéme & qua


tri me dégré; ce qui eſt néceſſaire & ſuffifant pour
la fuite de cet Effai.
Le Chapitre cinquiéme démontre un Théorème
fort général fur la valeur du produit de toutes les
ordonnées d'une même abfcifle; & il en fait l'appli
cation aux Courbes du fecond & du troifiéme Or
dre. Ce feul Théorème renferme tout ce que les An
ciens ont démontré fur la comparaiſon du quarré de
l'ordonnée avec le rećtangle des portions du diamè
tre dans les Sećtions Coniques : ce qui fait la plus
rande partie de ce qu'ils ont connu de ces Cour
es. On l'étend à : Cas dont les Anciens
n'ont pas fait mention ; & on donne les propriétés
analogues des Courbes du troifiéme Ordre. Il n'y a
aucune difficulté à le ſuivre dans les Courbes des
Ordres fupérieurs.
Dans le Chapitre fixiéme, on confidere d'abord
deux Lignes telles que la fomme des ordonnées de
l'une eſt égale à la fomme des ordonnées de l'autre,
ces ordonnées ayant une même abfciffe. On fait voir
que l'une de ces Lignes peut, en une infinité de
Cas, être l’affemblage de pluſieurs Droites, & que
toutes ces Droites peuvent fe réduire à une feule, qui
eft alors le Diamètre de la Courbe. On démontre que
chaque Courbe a néceffairement un ou pluſieurs Dia
mètres.On définit les Diamètres curvilignes, & le Dia
mètre abſolu. On prouve que dans les Lignes du :
COIT
XV I P R E F A C E
cond Ordre tout Diamètre eſt un Diamètre abfolu,
mais qu'il n'en eſt pas de même dans les Courbes des
Ordres fupérieurs. On enfeigne à chercher les Diamè
tres abſolus d'une Courbe. On explique ce que c’eſt
qu’un Contre-Diamètre & un Centre général. On
donne des Règles pour les trouver. ".

Il s'agit dans les Chapitres fuivants de ce qu'il y


a de plus remarquable dans le Cours d'une Ligne.
Ce font fes Branches infinies & fes Points finguliers.
C’eſt par les Branches infinies qu’on diviſe les Cour
bes de chaque Ordre en leurs Genres, & c'eſt par
les Points : qu’on fubdiviſe en Eſpèces les
Courbes de chaque Genre.
Pour détermiher ces Branches & ces Points, on
n’a point de Méthode plus fùre & plus générale que
celle des Séries. C'eſt pour cela qu on a crû devoir
l'expliquer avec foin dans le Chapitre ſeptiéme; d'au -

tant mieux que cette Méthode n'a été donnée juf


qu'ici que d'une maniére imparfaite; qu'on a laiffé
fans Démonftration une: du procédé qu'il faut
fuivre ; & que ce procédé, de la façon : eft pro
poſé dans les Auteurs, conduit fouvent à des réful
tats bornés & par là vicieux. La vraye Méthode des
Séries eſt fondễefur le Parallélogramme de Mr.NEw
TON, invention excellente, mais dont l'Auteur n'a
pas donné la Démonſtration, dont il femble même
n'avoir pas fenti tout le prix. Après lui, Mrs. TAY
LoR & STIRLING en ont étendu l'ufàge; mais leurs
- Rè=
P R E FA C E xvn
Règles n'ont ni la généralité ni l'exaćtitude nécef.
faires. Mr. S'GRAVESANDE les a rećtifiées juſqu'à
un certain point. Cependant fa Méthode, qui n'eſt
qu'un abrégé de la Méthode générale, n'en confer
ve pas toute l'univerſalité; elle n'a lieu que dans cer
tains Cas, & dans ces Cas elle n’eſt pas toujours au
tant abrégée qu'elle : l'être: il en eſt même,
où elle peut jetter dans l'erreur d'une énumération
imparfaite. Pour éviter ces inconvéniens, on a crû
devoir remonter aux Principes de la Méthode des
Séries & en démontrer exaćłement le procédé. On
en donne même l'Inveſtigation, & on indique quel
ues moyens d'abréger les calculs à la longueur
: uels : Méthode générale eſt ſujette: On s'eſt
ici borné à ce qui eſt néceffaire pour la Théorie
des Courbes. La matiére eft : & on pour
roit en compofer des Volumes fans l'épuifer.
Le Chapitre huitiéme eſt employé à déterminer
le nombre, la nature, & la poſition des Branches
infinies que peut avoir une Courbe dont
tion eſt donnée. * - s
l'Equa
Ces Branches s'éloignent infiniment ou de l'A
xe des abfciffes, ou de celui des ordonnées, ou de'
l'un & de l'autre. Cela fe difcerne aifément, pref
: par la feule infpećtion de l'Equation propoſée.
n en indique la maniére ; après quoi on explique
la différence des Branches hyperboliques & para-'
boliques. On donne, pour cet effet, une idée des
- . ( · Hyper
XVIII - P R E FA C E
Hyperboles & des Paraboles de tous les Ordres :
on expoſe les variétés du nombre & de la pofition
de leurs Branches, & on fait voir en quels Cas el
les font réelles ou imaginaires. Enfuite on donne
les moyens de reconnoitre fi les Branches infinies
qu'indique l Equation d'une Courbe font imaginai
res ou réelles ; de décider, dans ce dernier Cas,
fi elles font hyperboliques ou paraboliques, c'eſt
à-dire, fi elles ont une Aſymptote droite, ou fi el
les n'en ont point; & dans le Cas où elles ont cet
te Aſymptote, de déterminer fa poſition; de trou
ver, dans tous les Cas, leurs Aſymptotes-cour
bes, c’eſt-à-dire la Courbe la : fimple qui rè
gle la poſition, & , pour ainfi dire, la marche
des Branches infinies de la Courbe propoſée. Ces
Règles font éclaircies par un grand nombre d'Ex
emples choifis. . Et ce Chapitre eſt terminé par
quelques Théorèmes généraux fur le nombre de
Branches infinies & d'Aſymptotes droites, que peu
verit ou ne peuvent pas avoir les Courbes des dif
ferents Ordres.
Dans le Chapitre neuviéme, on établit les Di
viſions générales des Lignes Courbes, fondées fur
le nombre, la nature, & la poſition de leurs Bran
ches infinies. On fait voir qu'il n'y a que trois
Courbes du fecond Ordre ; l'Ellipſe, fous laquelle
'eft compriſe le Cercle ; if:: & la Para
bole ; ce qui donne, en peu de mots, ce qu'on ap
pelle
P R E FA C E xix

pelle là Conſtrućtion des Lieux Géométriques.


On réduit les Courbes du troifiéme Ordre à qua
tre Claffes, qui fe fubdiviſent en quatorze Genres,
conformément à ce que Mr. NEwTON a établi dans
fon Enumération des Lignes du troifiéme Ordre,
dont cet article peut être regardé comme un petit
Commentaire. Il y a neuf Claffes des Courbes du
quatriéme Ordre, & chacune fe fubdivife en di
vers Genres; mais l'énumération en eſt comme im
poſſible. Il a donc fallu fe borner à donner les
Principes néceffaires pour réduire à fa Claffe & à
fon Genre toute Courbe donnée de cet Ordre. On
indique ſeulement que celles du cinquiéme Ordre
ont onze Claffes, & l'on propoſe úné Règle géné
rale fur le nombre des Branches hyperbòliques &
paraboliques, que peuvent avoir les Courbes d'un
Ordre quelconque.
Les Chapitres fuivants font deſtinés à l'examen
des Points finguliers d'une Courbe. Ces Points
font ou Points multiples, ou Points d'Inflexion.
Les Points multiples font ou doubles, ou triples,
ou quadruples &c. Les Points d'Inflexion ont une
Inflexion ou fimple, ou double, ou triple, &c. Les
Inflexions d'un dégré impair font viſibles; celles
d'un dégré pair font inviſibles , & ne fe manifef
tent que par le Calcul: , on les nomme Serpente
IIlelltS. - -

- C 2 On
On indique au Chapitre dixiéme la maniére de
connoitre fi un Point affigné d'une Courbe donnée
eft fimple ou multiple ; & dans ce dernier Cas,
quel eſt le: de fa multiplicité ; de chercher fi
une Courbe d'Equation donnée a des Points mul
tiples, où ils font, & quels ils font; de marquer
les conditions qui peuvent donner des Points mul
tiples à une Courbe dont l'Equation ou la Conſtruc
tion eſt donnée. Enfin on indique quel eſt le nom
bre de Points multiples que peuvent avoir les Cour
bes des différens Ordres, & quel peut être le dégré
de leur multiplicité. On montre, par exemple, que
les Courbes du cinquiéme Ordre ne peuvent avoir
qu'un Point quadruple, & qu'alors elles ne peu
vent avoir aucun autre Point multiple: qu'elle ne
peuvent avoir qu'un feul Point triple, mais qu'a
vec celui-là elles peuvent avoir trois Points dou
bles; enfin qu'elles peuvent avoir juſqu’à fix Points
doubles, quand elles n’ont aucun autre Point mul
tiple. - · - -

Le Chapitre onziéme donne les movens de difcer


ner les ::::: eſpèces des Points : ou mul
tiples, par le nombre & la poſition de leurs Tan
gentes. On y explique la maniére de mener les
Tangentes d'un Point quelconque. Cette manié
re, qui revient dans le fonds aux Méthodes con
nues & en particulier à celle des Infiniment petits:
•_A <
- P R E FA C E xxi
eft démontrée ici par cette feule confidération, que la
Sécante d'une Courbe devient fa Tangente lorſque
les deux Points de fećtion fe réuniffent en un feul.
La folution du Problème des Tangentes mêne trop
naturellement à celui de AMaximis Ở /Minimis ,
pour qu'il fut permis de n’en rien dire. La Métho
de qu’on propoſe revient encore aux Méthodes con
nues ; mais on y a joint quelques Remarques qui,
fans être abſolument nouvelles , ne font pas com
munes. Elles fervent à difcerner un AMaxim:tm dun
AMinimum, & à diftinguer les uns & les autres des
Points multiples & des Points d'Inflexion, avec lef
quels il eſt aifé de les confondre. On tire de cette
Méthode quelques ufages pour déterminer le cours
des Lignes Courbes , & on finit par la maniére de
trouver les Points d'Inflexion fimple ou multiple,
que peut avoir une Courbe d'Equation donnée.
On entre au Chapitre douziéme dans un plus
grand détail fur la courbure des Lignes Courbes
en leurs différents Points. Elle fè meſure par la cour
bure du Cercle, qui étant uniforme dans tout le
contour d'un même Cercle, varie felon que le Cer
cle eſt plus grand ou plus petit. On enfeigne à trou
ver , pour chaque Point d'une Courbe don
née, le Cercle de même courbure. La méthode
qu'on donne pour cela, & qui n’eſt qu'une fui
te des principes établis dans le Chapitre précé
0 3 dent,
XXII P R E FA C E
dent, réſoud facilement ces Problèmes: Trouver
en quels Points de fon cours une Courbe a une
: donnée , une courbure infinie , une
courbure infiniment petite, fa plus grande ou fa
lus petite courbure, &c. On compare entrelles
: courbures infinies, & aufli les courbures infini
ment petites; & on en aligne les dégrés, en indi
quant pour chaque Point," dont la courbure n'eſt
pas finie, la Parabole de même courbure ; car ici
le Cercle eſt inutile, puiſque tout Cercle a une
courbure finie. Cette comparaiſon laifle entrevoir
une variété infinie dans les Points finguliers des Cour
bes. On n'en fauroit épuifer le détail. C’eſt affez
d'en énumérer les eſpèces les plus fimples, celles
qui peuvent convenir aux Courbes des prémiers
Ordres, autour defquelles roulent nos ſpéculations.
On a taché de le faire, dans le treiziéme & dernier
Chapitre, pour tous les Points multiples dont font
fuſceptibles les Lignes des prémiers Ordres.
L'Appendice contient trois Démonſtrations, qui
auroient trop interrompu la fuite du Diſcours fi on
les avoit :::: où elles font citées. Il n'y a pro
rement que celle du Nº. 2. qui foit n: El
}: eft extraite d'un plus long Mémoire fur ce même
fujet, lequel devroit faire partie d'un Traité d'Al
gébre.
Tel eſt le Plan que je me fuis propofě da:: a1.
P R E FA C E XXIII

Effai. C'eſt à mes Lećteurs à juger fi je ľai rempli.


J'ai tant de graces à leur demander , que je ne leur
ferai point d'excuſes, nifur le ſtyle, où je n'ai cher
ché que la clarté; ni fur certains détails, que j'ai
crû néceffaires aux jeunes Géométres en faveur def.
uels j'écris ; ni fur la longueur de cet Ouvrage,
: je fuis moi-même furpris. Elle vient principa
lement du nombre : que j'aporte pour il
luftrer les Règles que je donne. Je fens fort bien
que les Savans en voudroient moins, mais en échan
ge les Commençans en déſireroient peut-être davan
tage. Je puis dire aux uns, que je ne crois pas a
voir placé un feul Exemple fans quelque raiſon par
ticuliére ; & jofè affurer les autres que je ne penfè
pas qu'ils trouvent dans les Règles aucune :
té qui ne foit éclaircie par quelque Exemple.
è: ŚWW
E
z:
{
}

INTRO DUCTION

L’A NA LYSE
LIGNES COURBES ALGEBRIQUES.

C H A P I T R E I.

De la Vature des Lignes Courbes en général,


Č” de leurſ Equations.
E OUTE Ligne eſt Réguliére ou Irrégulié
|.*e re. Les Lignes irréguliéres font celles qui
:: ST: font décrites fans aucune régle certaine ,
EË ou connuë. Tel eſt le trait que forme au
*=] hazard un Ecrivain. Ces Lignes ne font
point l’objet de la Géométrie : elles ne lui donnent
aucune priſe. Car un Géométre, pour chercher & dé
II)OIl

“Kysurºi ECT:>
|-
Å : YTY ry:sr::
* * d ,S ,
-

|- T^ : r- « - -

-
2 D E L A NA TUR E D E W L I G N E J CO U R B E S
PLANC.I.
montrer les propriétés d’une Ligne , doit partir de fa Char. 1.
§. I.
Définition, ou, ce qui eſt la meme chofe, de la manié
re dont cette Ligne peut être conftruite ou décrite. Mais
les Lignes irréguliéres n’ont aucune Définition ou Deſcrip
tion réglée & connuë » qui les diffingue de toute autre Li
gne.

2. Les Lignes réguliéres font, au contraire, celles qui


font décrites fuivant une Loi conftante qui détermine la po
fition de tous leurs points. Il y a quelque propriété unifor
me qui convient également à tous les points d’une même
Ligne réguliére, & qui ne convient qu’à eux feuls. Cette
propriété constituë la Nature ou l'Eſence de cette Ligne.
Ainſi la nature du Cercle confifte dans l’égalité de fes raïons.
C’eſt cette égalité des raïons qui diſtingue la circonférence
d’un Cercle de toute autre Ligne courbe, & qui détermine
la poſition de tous les points de la Ligne circulaire, en les
fixant tous à une même diſtance du centre.

3. Cette Définition des Lignes réguliéres convient avec


celle des Lieux géométriquer. Les anciens Géométres don
noient ce nom aux Lignes, Droites ou Courbes, dont cha
que point étoit également propre à réfoudre un Problème
géométrique indéterminé.
Fig. I. Si l’on propofè, par exemple, de décrire, fur une Li
gne droite donnée AB, un Triangle d'une grandeur don
|
née : ce Problême eſt indéterminé ; parce que fur la Droite
A B on peut décrire une infinité de Triangles égaux, qui
feront tous de la grandeur donnée, & qui donneront ainfi
une infinité de Solutions. Comme tous ces Triangles égaux
Ac B, A CB , Ac B &c. ont leurs fommets c, C, c, &c.
fur une même Droite c C c paralléle à A B [ EUCL. I. 37 ] ,
cette Droite c C c eſt ce qu’on appelle le Lieu des fommets
de tous les Triangles égaux à ACB décrits fur la bafe AB.
- De
E T D E LEURS E QUATIONS. 3

CHAP. I. De même, fi l’on demande de décrire un Triangle re- Planc. I,


*3 stangle fur l’hypothenufe donnée DE ; on propole un Pro- ºg *.
blême indéterminé. Car la circonférence DFE , décrite fur le
diamétre DE, a cette propriété [EUCL. III. 3 1 ] que fi d’un
de fes points quelconque F on tire deux Droites FD, FE
aux deux extrémités du diamétre DE, ces deux Droites fe
ront avec le diamétre un Triangle rećtangle. La circonféren
ce DFE eſt donc le Lieu des ſommets de tous les Triangles
rectangles qui fe peuvent décrire fur l'hypothenufe don
née D E.

4. LES LIGNEs fe diviſent encore en celles qui peuvent être


tracées fur une furface plane , & celles qu’on ne peut décrire
que fur une furface courbe. Un grand Geométre moderne *,
qui a confideré ces derniéres, les appelle Courbes à double
courbure. On conçoit qu’en général elles font plus compli
quées que les Courbes à fimple courbure, qui peuvent être
décrites fur un plan. Dans cette Introduction nous nous
bornerons à celles-ci , dont les propriétés fervent de fon
dement aux recherches qu’on peut faire fur les autres.
5. Des C A R T E s i eſt le premier, je penfe, qui ait
entrepris d'exprimer la nature des Lignes par des Equations
algébriques. Voici comment il s’y eſt pris. Dans le plan,
fur lequel une Ligne comme M M eſt tracée, on choifit à Fig. 3:
volonté un Point fixe? qu’on nomme l'Origine, par lequel
on méne à diſcrétion deux Droites AB, AD. De chaque
point M de la Ligne M M on méne des Droites MP, MQ_
paralléles aux Droites AB, AC, & qui y font termii ées ré
ciproquement. L’une, comme MP ou fon égale AQ, fe
nomme l'Ordonnée ou l'Appliquée. L’autre, comme MQ.:
A 2 O Il

* Mr. CLAIRAUT , Recherche fur les courte: à double courbure.


4°. Paris 1731. -

† Géométrie, Livre I. & II.


4 DE LA NA TURE DES LIGN. Es coUR B Es
Pranc. I, fon égale AP, fè nomme la Coupée ou l'Abstiſe. C’eſt pour- Char.
ý. 5 •
1.
quoi la Droite AB s'apelle la Ligne ou l’Axe der ab/biſer ou
des coupéer, & la Droite A D la Ligne ou l’Axe des ordon
néer ou des appliquées. Et l’on feiert du mot de coordon
néer pour exprimer en commun l’abſciffe & l’ordonnée d’un
ême point. M P & M Q, ou MP & PA, ou enfin M Q_
& Q A font les coordonnées du point M.
6. Chaque point d’une Ligne réguliére ayant une pro
priété commune [§. 2 ], qui caractérife cette Ligne & di
ftingue les points qui lui apartiennent de ceux qui ne lui
apartiennent pas ; cette propriété fè réduit ordinairement à
un certain raport entre les coordonnées, lequel fe peut fou
vent exprimer par une Equation algébrique indéterminée.
C’eſt cette Equation qu’on apelle l’Equation de la Ligne
dont elle exprime la nature.
Fig. 4. Soit par ex. le Cercle m M u m M, décrit du centre C
avec le raion donné CM: On demande l’Equation qui ex
prime la nature de fà circonférence. Qu’on prenne à vo
lonté le Point A pour l’Origine, AB pour la Ligne des ab
ciffes , & AD perpendiculaire à AB pour la Ligne des or
données. Si d’un point M, pris à volonté fur la circonfe
rence, on méne MP, MQ_paralléles à AD, AB ; elles fe
ront les coordonnées du point M. On cherche donc l'é
quation indéterminée qui exprime leur raport d’une manié
re générale, c’eſt-à-dire, qui exprime; non le raport par
ticulier des Droites MP, MQ_tracées dans la Figure, mais
le raport général de l'abſciffe & de l’ordonnée d’un point
quelconque de la circonférence. Cette équation doit fè dé
duire de la propriété commune à tous les points de la cir
conférence M m M, qui confifte en ce que chacun d'eux
eſt à une même diftance donnée CM du centre C. Cette
propriété dépend donc & de la grandeur donnée du raion
CM, & de la poſition donnée du centre C. La post: U
E T D E LEURS EQUATIONS. 5

Char. I. du centre C par raport aux Droites AB, AD, auxquelles Planc.I.
Sº. tout fe doit raporter, eſt fixée en menant les Droites CF,
- CE parallèles à AB, AD. Car , le centre C & les Droites
AB, AD étant donnés de poſition, la grandeur des Droites
CF, C E eſt donnée; & réciproquement les Droites CE,
CF étant données de pofition, la poſition du centre C eft
fixée. Défignons ces Droites données par des lettres , en
nommant CE, a; CF, b; & le raion C M , r. Les lettres
a, b, r, marquent donc des grandearr confantes, qui re
ftent toujours les mêmes, en quelque endroit de la circon
férence qu’on prenne le point M.; parce que leur grandeur
eft indépendante du choix de ce point M. Mais fi on dé
figne l’abſciffe AP, ou MQ , par la lettre x, & l’ordonnée
MP, ou AQ , par la lettre y ; ces deux lettres x & y ex
primeront des grandeurs variables. Car, comme on cher
che une équation qui convienne également à tous les points
de la circonférence , une équation qui exprime également
le raport des coordonnées AP, PM du point M, & des
coordonnées A 7 , 7 u de tout autre point u de la circon
férence ; la lettre x doit défigner indiféremment l'abſciffe
AP & l’abſciffe A7 , & en général une abfciffe quelcon
que; & la lettre y doit marquer également l’ordonnée PM
& l’ordonnée ºr u, & en général une ordonnée quelcon
que : obſervant ſeulement que, dans l’équation, x & y ex
priment les coordonnées d’un même point, mais quelcon
que. Pour fixer les idées, attachons nous au point M. Si
fon ordonnée MP coupe la droite CF en G, on aura GM
= M P — PG = M P — CE= y – a, & CG = CF
– F G = C F — AP = b – x. Mais le triangle, CGM
étant rectangle, les quarrés de GM & de CG enſemble font
égaux au quarré de l'hypothenuſe CM. Donc (y — a )*
+ ( b — x)*=rr, ou yy – 2ay-+aa + bb — 2bx + xx
== rr. Cette équation n’eſt pas particuliére au , point ,
M : elle convient auſſi bien à tout autre point de la cr
A 3 . conf:
}

6 D E LA NATUR E D E W LIGNES COUR B ES

Planc.I. conférence, par ex, au point (z. Car, à ce point (z , on a CH A P. I:

9. 6.
4. y = u 7 — 7 y = 27 — CE = y— a, & Cy = F y
– F C = A 7 — FC = x – b. De plus C u = C M
= r. Donc l'équation uy + Cy = Cu” , que donne le
triangle rectangle Cy u , exprimée analytiquement , eft
(y — a) + (x — %)* = rr, ou y y — 2ay + aa + xx
— 2bx + bb = rr, qui eſt préciſément la même que cel
le du point M.
Ainſi cette équation exprime analytiquement la nature
du Cercle. Elle eſt du genre de celles que les Analyftes
nomment indéterminées , parce qu’elles contiennent deux
inconuës , ou plutôt deux variables, qui ont chacune
une infinité de valeurs, mais qui font tellement enchainées
l’une à l'autre par le lien de l’équation, que la détermina
tion d’une de ces variables emporte la détermination de
l'autre. Dans cette équation yy -- 2ay + aa + xx – 2bx
+ bb = rr, fi l’on veut que la variable x répréſente l’ab
fciffe déterminée AP, que je nommerai c, l'équation indé
terminée fe change en cette égalité déterminée y y – 2 a y
+aa + ce — 2bc + bb = rr, où y, qui n’eſt plus une va
riable mais ſeulement une inconnuë , exprime la valeur de
l’ordonnée déterminée PM. Et fi l’on donne à x la valeur
d , que je ſuppofè être celle de l'abſciffe Azr , l’équation
indéterminée fè transforme en cette égalité déterminée y y
— 2ay + a4 + dd— 2bd+ bb = rr, où y maintenant dé
terminée exprime l’ordonnée 7 u.

7. On auroit trouvé une équation plus fimple pour ex


primer la nature du Cercle , en choififfant mieux la pofi
tion de l’origine. Si on l’avoit prife au centre, laiffant toû
Fig. 5. jours les coordonnées perpendiculaires l’une à l’autre, l'ab
fciffe x auroit été CP, & l’ordonnée y auroit été PM ; &
le triangle rectangle CPM faiſant voir que les quarrés des
deux coordonnées font enſemble égaux au quarré du rayon,
O[]
ET D E LEURS E QUATIONS. 7

caar. I on auroit eu, pour l'équation du Cercle, xx + yy = rr. PLANC. I.

s. 7. Une même Ligne peut donc être déſignée par des Equa
tions différentes, qui la repréſentent chacune, pour ainfi di
re, fous fon point de vuë. Et l'Analyſe des Courbes con
filte en partie à déterminer la poſition des Axes, de telle ma
niére qu’il en réſulte, pour exprimer une Courbe, l'équa
tion la plus fimple ou la plus convenable au but qu’on fè
propoſe.
8. MA I s, avant que d’aller plus loin , il eſt à propos
de remarquer ici, qu’il y a des Courbes réguliéres dont
on ne peut pourtant exprimer la nature par aucune équa
tion analytique.
Si on décrit, par ex. fur le diamêtre A B , un Cercle Fig. 6:
ADB, & qu’abaiſlànt de chaque point D de la circonfé
rence une perpendiculaire DP fur le diamétre A B, on la
prolonge en M juſqu’à-ce que PM foit égale à l'arc corref
pondant AD : la Courbe AMC, qui paffe par tous ces
points M, fera réguliére, étant décrite fuivant une loi uni
forme. On ne fauroit pourtant la repréſenter par aucune
équation algébrique , parce que prenant les Sinus verfes
AP pour les abſciffes, on n’a aucune maniére algébrique
d’exprimer leur raport aux arcs A D , ou aux ordonnées
PM qui font égales à ces arcs.
Ces fortes de Courbes font apellées tran/endantes , mé
thaniques, ou irrationeller ; pour les diftinguer de celles
qu’on peut repréſenter par des équations algébriques , &
qu’à caufe de cela on nomme Courber algébriquer , géomé
triques, ou rationelles. C’eſt furtout pour les Courbes
tranícendantes qu’on a befoin du Calcul des infiniment pe
titi, qui fournit des équations propres à exprimer la na
ture de ces Courbes.
• 9. Entre
s D E LA NATUR E D E S LIGNEs coU R B F s
PL4 NC. I 9. Entre ces deux genres de Courbes, les algébriques char. I.
- & les tranſcendantes, on peut placer le genre des Courbes $ ?
exponentieller. C’eſt le nom qu’on donne aux Courbes dont
la nature s’exprime par des équations, où il n’entre , à la
vérité, aucune grandeur infinie ou infiniment petite, mais
qu’on ne peut pourtant pas raporter aux équations algé
briques ordinaires , parce qu’elles renferment des termes
qui ont des expofants variables.
Une des plus fimples Courbes en ce genre eſt la Loga
rithmique, repréſentée par l'équation y= ba”. Sa nature
confilte en ce que, les abſciffes étant priſes en progreſſion
arithmétique, les ordonnées font en progreſſion géométri
que. Si on déſigne par l'unité la différence qui régne dans
là progreſſion des abſciffes, & par 1 : a la raiſon qui ré
gné dans la progreſſion des ordonnées, on verra que fi
Īordonnée à l’origine eft b, les abſciffes
O » I 3 2 3 3 3 4 5 5 , &c.
qui font en progreſſion arithmétique, auront les ordonnées
b = baº , ba = ba' , ba” , ba’, ba“ , ba’ , &c.
en progreffion géométrique. Donc en général à l'abſciffè x
|- X.
répond l'ordonnée ba** |-

Ainfi, nommant cette ordonnée |

y, l'équation de la Logarithmique fera y = ba*


On peut rapporter à ce genre , ou plutôt à un genre
intermédiaire entre les Courbes exponentielles & les algé
briques, celles que Mr. LE I B N 1 T z nomme interfendenteſ.
Ce font celles dans l’équation defquelles on trouve quelques
termes avec des expofants irrationels: comme dans l'équa
tion yV2 + y = x.
1o. NôTRE deffein n’eſt point de parler ici de toutes ces
fortes de Courbes. Les algébriques nous offrent affez de
fingularités & de variétés. Elles font ou finies, ou infinies,
Oll
ET D E . LEURS E QUA TIO NS. 9

Char. I, ou mixtes. . Une Courbe eſt infinie, quand elle a des bran- Planc.I,
*** - ches qui vont à l'infini , comme les Courbes A, B, C, Fig. 7.
D, E, F. Une Courbe eſt finie, quand, renfermée dans un
eſpace borné, elle retourne fur elle-même ; foit qu’elle ne
faffe qu’un fimple tour, comme le Cercle, ou l'Ovale G,
foit qu’elle fè noüe & renoüe pluſieurs fois , comme un
Huit-de-chiffre, ou un Las-d’amour , &c. H, I, K, L, Fig. 8.
M. Enfin, elle eſt mixte, quand après avoir fait quelques
tours & détours dans un eſpace fini où elle repaffe fur
elle-même, elle jette enfin des branches à l’infini, comme
N, O, P, Q. La partie finie d’une Courbe qui renferme "8 9
un eſpace s'apelle une Feuille, & le Point où la Courbe
fe coupe elle-même fe nomme un Næud.
. I 1. To U T E s ces inflexions & ces courbures, & en
général toutes les fingularités des Courbes algébriques ,
dont le §. précédent n'indique qu’une partie , font fi fidé
lement exprimées par l'équation qui en marque la nature,
que la Courbe tracée fur le papier ne préſente rien aux
yeux qu’on ne puiſſe lire dans fon équation , quand on
entend ce langage. Il arrive même fouvent que l'Analyſe
trouve dans une Courbe , par le calcul de fon équation ,
des fingularités que les Sens ne pourroient jamais décou
VI1I.

Pour fe faire une idée de la maniére dont une équa


tion repréſente le contour d’une Ligne, il faut concevoir
que l'abſciffe, qui eſt zéro à l’Origine , va en croiffant
par tous les degrés imaginables juſqu’à l’infini, tant négatif
que poſitif. La lettre x, qui défigne l’abſciffe, prend donc
ſucceſſivement une infinité de valeurs différentes, poſitives
& négatives. Ces valeurs , ſubſtituées l’une après l’autre
dans l’équation indéterminée de la Courbe, la transforme
roient en autant d’égalités déterminées, où l’on ne verroit
plus d'inconnuës que y, dont les valeurs font les racines
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. B de
no D E LA NATUR E D Es L 16 wrs covra es
Pranc.I. de ces égalités. Ces valeurs , ou ces racines , expriment Cnar. I.
les ordonnées qui répondent à chaque abfciffe. Ainſi cha- *****
que abſciffe porte à fon extrémité une ou pluſieurs ordon
nées, fuivant qu’il y a une ou plufieurs racines de l’égali
té en laquelle fè transforme l’équation de la Courbe, quand
on ſubſtituë à x la grandeur de l’abſciffe. La Ligne, paf
fant par toutes les extrémités de ces ordonnées , aura au
tant de branches qu’y a de valeurs différentes dans l’é
quation. Et quand l'Algébre peut donner ces valeurs ,
leur examen fait connoitre fi les branches auxquelles elles
fè raportent font finies ou infinies , quel eſt leur cours ,
& leur poſition ; en un mot , tout ce qu’elles ont de re
marquable.
Ainfi dans l'équation du Cercle, qui a été donnée au §
6, yy — 24y+- aa + bb — 2bx + xx = rr, ou yy — 2ay
•+ aa = rr–bb + 2bx – xx, foit (y— a) = rr–bb
+ 2 bx – xx, y a deux racines ou valeurs différentes ,
fçavoir a + V(rr – bb + 2bx – xx), & a — V(rr— bb
+ 2bx – xx). C’eſt pourquoi chaque abfciffe A P [x] a
rr:4. deux ordonnées [y] PM & PM. La Courbe a donc
deux branches, qui font les deux demi – circonférences, la
ſupérieure m M m, & l’inférieure m Mm. La premiére paf
fe par les fommets de toutes les ordonnées PM [y] égales
à a + V(rr – bb + 2bx — xx ) , & la feconde par les
extrémités de toutes les ordonnées PM [y] égales à a -
V(rr – bb + 2bx - xx).
Mais dans cette autre équation indéterminée xx + 6ax
|- 3. ? xx 5
+ $aa – 6ay = o, y n’a qu’une ſeule valeur z=+x+;a.
Chaque abſciſſe de la Courbe, que cette équation repré
fente, n’a donc qu’une ſeule ordonnée. A proprement
parler, la Courbe n'a qu’une feule branche : mais cette
branche est quelquefois comptée pour deux ; parce qu’elle
s'étend à l'infini du côté poſitif & du côté négatif N
- I 2, NOIl
ET D E LE Urs E Q U AT IoNs. II •

/ CNAP. I. 12. Non-feulement : d’une Courbe indique le Planc. I.


1*** nombre de fes branches, elle marque encore leur poſition.
Les valeurs poſitives de x marquent des abfciffes poſitives,
& les valeurs négatives de x défignent des abſciffes négati
ves. De même les ordonnées poſitives font indiquées par
les valeurs poſitives de y, & les ordonnées négatives, par
les valeurs négatives de y. L’uſage , mais arbitraire & li
bre, eſt de prendre les abſciffes poſitives à la droite , les
négatives à la gauche; les ordonnées poſitives au deffus de
l’Axe des abfciffes , les négatives au deſſous. De là les
noms donnés aux quatre angles que font entr'eux les deux i

Axes. L’angle BA D fè nomme l’Angle der ab/biſer ở des Fig 3.


ordonnées poſitives, ou l’Angle des coordonnées poſitiver, par
ce que tout point de la Courbe qui fè trouve dans cet an
le a fon abfciffe & fon ordonnée pofitive. Par une raifon
Îemblable, B Ad eſt l'Angle des abstiſes poſitives ó des or
données négatives, D Ab l'Angle der ab/ci/es négatives ở
des ordonnées poſitives, & enfin dAb fè nomme l'Angle des
abstiſes & der ordonnées négatives, ou l'Angle des coordon
nées négatives. Les deux angles oppoſés DA B, d A b s'a
pellent, d’un nom commun, les Angles des coordonnées de
méme figne, & les angles oppoſés BAd, bAD font les An
gles des coordonnées de différens fgner. BA D, BA d font
les Angler des ab/biſer poſitives, DAb, dAb les Angler der
abſcifer négatives ; BÅD, DA b les Angles des ordonnées
poſitiver, B Ad , b Ad les Angler der ordonnéer négatives.
13. Quand l'Analyſe peut réfoudre l'équation d’une Li
gne; fes rācines font connoître la pofition des branches de
cette Courbe, elles indiquent dans quel angle, ou dans
quels angles, tombent ces branches. Lorſque, dans une ra
cine, les x étant pofitives les y le font auffi , la bránche
que repréſente cette racine eſt dans l'angle des coordon
nées poſitives : mais fi les x poſitives donnent des y né
B 2 gatives,
12 D E LA NATUR E D ES LIGNES COUR BEJ
PL. II,
gatives, la branche eſt dans l'angle des abſciffes pofitives Char. I.
§. 13.
& des ordonnées négatives. Que fi les x négatives rendent
les y poſitives, la branche tombe dans l'angle des abfcif
fes négatives & des ordonnées poſitives : mais fi aux x né
gatives répondent des y auffi négatives, la branche tombe
dans l’angle des coordonnées négatives.
Ainfi dans la Courbe que repréſente l’éq : xx + 6ax
+ 5aa — 6ay= o , ou y=:+x+;a [§. I 1 ] ,
l’é
quation fait voir qu’à l’Origine, où x eft zéro, la valeur de
Fig. Io. y eſt : a. A a = # a eſt donc la grandeur de la prémiére
ordonnée. Suppofant enfuite x pofitive , on voit qu'à me
fure qu’elle augmente, les termes : & x augmentent auffi,
fans que le terme confiant # a diminuë; ce qui prouve que
rabſciste x croistant, rordonnée y =::+x+4a , qui
eft pofitive, croit auffi. , Donc du côté des abfciffes pofi
tives, la Courbe n’a qu’une branche a d, qui tombe toute
entiére dans l'angle des coordonnées poſitives, & qui, par
tant de l’extrémité a de la prémiére ordonnée Aa, s’éloigne
à l’infini & de l’Axe des abfciffes & de l’Axe des ordon
nées.
Pour connoître le cours de cette Ligne du côté des
abſciſſes négatives, on fera x négative, ce qui change l’éq.
y=:+x+4aA
CIT y=:—x + a.
- X -

Où l’on voit
/ - ATAT -

que x étant moindre que 6a, 6a eft moindre que x , de


façon que le terme constant : a eſt moins augmenté par le
- X..X - |- / / -

A2 : : : : : :
terme pofitif = que diminué par le terme négatif — x.
L’ordonnée y va donc d’abord en décroiffant, à meſure
que
: |
|

*
|

|
*
v

|-

|
-
|-
ET D E LEURS EQUATIONS. I3

char. I, que x négative augmente, fi bien que y, qui étoit à l'O- Pt. II.
§ 3: rigine : a, diminuë juſqu’à devenir zéro, quand x eſt de
|- 44 |

venuë a. Car alors y eft #:: -a + 4a = o. Si donc on

prend l'abſciffe négative AE égale à a ; l’ordonnée de cet


te abſciffe fera zéro, c’eſt-à-dire, que la Courbe aE paffe
ra par le point E de l’Axe des abfciffes. L’abſciffe x con- . "
tinuant à croître du côté négatif, les ordonnées devien-
nent négatives, & reſtent négatives juſqu'à - ce que x foit
devenuë 5 a= A l. Alors l’ordonnée eſt de nouveau éga
le à zéro [y = :#—s a+; a = o]. La Courbe ,
après s'être enfoncée au deffous de l’Axe des abſciffes juf.
qu’à un certain terme, remonte & coupe de nouveau cet
Axe au point I, éloigné de l'Origine A de la diſtance 5 a.
L’abfciffe x continuant à croitre, toûjours du côté négatif,
l’ordonnée y redevient pofitive , & fè trouve égale à la
prémiére ordonnée
|- |-
:
A •
quand x vaut 6 a.
. - X X
Après
quoi x croiffant toûjours, le terme pofitif 6a l’emporte
toûjours fur le terme négatif – x , & l’ordonnée y va
toûjours en augmentant à meſure que l’abſciffe augmente,
ce qui donne la branche infinie Im, qui s’éloigne à l'infini
de l'un & de l’autre Axe.
On faifira parfaitement ce détail, & on verra fenfible
ment quel ėft le cours de la Ligne, fi on fubſtituë fucceffi
, vement, dans l’éq : y= ::+ x + : a, différentes valeurs
au lieu de x , comme 34 , 2a, a, o, — a, — 2a, —; a,
— 4a, — sa, — 6a, — 7a, &c. & l’on trouvera qu’à
ces abfciffes répondent les ordonnées 5; a , 3; a, 2a , ; e,
-o, - : a, —; a , — ; a, o, ặa, 2 a , &c. Ce calcul
fait, onpourra décrire par points cette portion de la Cour
- - ,. B 3 be
*

14 D E LA NATURE DES LIG NEJ COURB ES


PL. II. be qui s’étend depuis ľabſciste 3a juſqu’à l’abſciffe —74, cuar. r.
c’eſt-à-dire, qu’on pourra affigner onze points de la Cour §. 13.
be , affez près les uns des autres , pour qu’il foit aifé de
la décrire avec quelque exactitude en traçant d’une main
hardie une Ligne courbe par ces onze points. Pour cet
cffet, ayant mené deux Droites AP, AQ , qui fe croiſent,
stig. Io. à angles droits fi l’on veut, au point A choifi pour l’Ori
gine , on prendra fur l’Axe des abſciffes A P , du côté
droit, trois parties AB, BC, CD égales à la Droite don
née a, pour avoir les trois abſciffes pofitives A B = a ,
AC = 2a & AD = 3 a , & du côté gauche fept parties
auffi égales à a, pour avoir les fept abfciffes négatives AE
=— a, A F =— 2a, A G = — 3a, A H = – 4a ,
Al =— 5a, AL = – 6a, AM=— 7a. Par les points
D, C, B, E, F, G, H, I, L, M, on ménera des paral
léles à AQ, qui feront les ordonnées de ces abſciffes, &
on leur doňnera les longueurs convenables, en faifant Dd
= 5; a , C c = 3; a , B b = 2a, Aa = #a, Ff=—; a ,
Gg = — ; a, Hh=— i a, L l = { a, Mm = 2a. Les
points d, c, b, a, E, f, g, h, l, l, m, ainfi déterminés
font tout autant de points de la Courbe que repréſènte
z JA X: - - -

l’éq : y = ::= +x+4a ou xx+6ax + saa.—6ay=e.


& comme ils font affez près les uns des autres, fi la Droi
te a eſt fort petite, on fe repréſentera affez bien la forme
Fig. I I•
de cette Courbe, en traçant une Ligne par tous ces points.
Autre Exemple. Si on examine de même la Courbe
repréſentée par l'éq: xxy + 2axy — axx + a4y = o, ou
4 M X' x.
y T = x + 2ax + aa =-(=+; )*, on verra que x = o
donne auffi y= o , ce qui montre que la Courbe paſſe
par l'Origine A. Prenant enfuite ſucceſſivement diverſes ab
fciffes, toutes poſitives & toûjours plus grandes, c’eſt-à
dire x augmentant toûjours, le numérateur & le dénomi
IlatCUT
|
ET DE LEURI E QUATIONS. 15
CHAP. I. • 34 - | – · PL. II,
§. 13 nateur de la fraĉion 4H.
+x
augmentent auffi ; mais le nu- -

mérateur augmente plus à proportion que le dénominateur.


JÓ * N: 1- 1,
• |-

Ainſi la fraćtion a + x & la valeur a(z+z) de l’ordon

née y vont en croiffant, de forte que la branche AB, qui


eft du côté des abfciffes poſitives, eft toute entiére au def.
fus de la Ligne des abfciffes , & s’en éloigne de plus en
lus. Elle ne s’en éloigne pourtant pas à l'infini, mais feu
ement d'une diſtance égale à la Droite donnée a. Car
quand x feroit infinie, elle feroit cenfếe égale à a + x , &
* N2 •, / * N2 –
y qui eft toujours «( =F=} feroit égale à aG: = 4.

Du côté des abfciffes négatives, le cours de cette Cour


be eſt plus fingulier. Pour le reconnoitre , on fera x né
gative dans l’éq : xxy + 2axy — axx + aay = o de la
Courbe, ce qui la transforme en xxy — 2.axy — axx +
JY 2 JY 2

aay =o, qui ſe réduit à y = a ( =:) ou a(=)',


fuivant que x eſt plus grande ou plus petite qu'a. Voions
d’abord quelles ordonnées répondent aux abfciffes plus pe
tites qu'a. Il eſt clair que plus x augmente, plus le nu
mérateur de la fraćtion augmente, & plus le déno
-

minateur diminuë. L’augmentation de l’un & la diminution


de l'autre concourent à faire augmenter la fraction. Ainſi
37
l'ordonnée y [= a( 43 – X ) ] augmente avec l’abſciffe ,
mais fi rapidement qu’elle devient infinie quand l’abſciffe x
[A C] eſt devenuë égale à a. Car alors y [CD] eft
== r. º. s.
K=== – *"
) =gg. o. -

UIC grandear finie a’ :a 23 A: x, ifÁ


diviſée

par le zéro repréſente l'infini , parce que le fini contient


|- l i) C
16 D E LA NATUR E D E S LIG NEJ CO U R B ES

Pl. II. une infinité de fois le zéro ou plûtôt l'infiniment petit. char. I.
Après cela l'abſciffe x étant plus grande qu’a , l’ordonnée S ***
"- - - JY

y =a(z+ )” eſt d’abord exceſſivement grande, parce


que le dénominateur x — a eſt exceſſivement petit. Mais
à meſure que x augmente , le dénominateur augmente & .
même dans une plus grande proportion que le numérateur,
de forte que la fraćtion diminuë & avec elle l’ordonnée y.
Cependant cette diminution a fes bornes: car quand l’ab
fciffe eſt infinie, le dénominateur x — a eſt cenſé égal au
numérateur x, puiſqu’il n’en différe que de la grandeur fi
nie a qui n’eſt rien auprès de l'infinie x. Alors donc y
eft a (: )* = a. Cette branche EF de la Courbe, q
X qui ré
pond aux abſciffes négatives plus grandes qu’a, vient donc
de l'infini en s'aprochant de l’Axe des abſciffes : mais elle
n’en aproche point plus que de la diſtance a. Et tout le
cours de la Ligne eſt à peu près tel que le repréſente
BA DE F dans la Fig. I I, qui a été tracée par points, fui
vant le calcul des ordonnées, dont voici le réſultat.
x = inf., 3a, 2a, a, O, -a, -a, -ặa, -a,—1ļa,—2a,–3a,-inf.
I I = * -

y = 4 » #4, #4, #4,o , # 4 , 4 , 9a , inf., 94 , 44 , # 4 , 4. '

14. DE CEs deux Exemples, quoique particuliers, on


peut tirer deux Concluſions , qu’on verra fans peine être
générales.
La prémiére , c’eſt qu’une Ligne algébrique paffè par
l’Origine, quand ſon équation eſt telle que x étant fuppo
fée égale à zéro, y = o en eſt une des racines ; ou , fi
l’on aime mieux , quand y étant ſuppoſée égale à zéro ,
x = o en eſt une des racines.
Ainſi, dans le fecond Exemple [§. préc. ] , fi l’on fait
x = o, l'éq : xxy + 2axy — axx + aay= o fe réduit à
aay=o
ET D E LEUR s Egva Trows. 17
cgar. I. aay = o, dont y= o eſt la feule racine. Donc à l’abſciffè PE II.
º "4- zéro, c’eſt-à-dire à l’Origine, l’ordonnée eſt zéro. La pré-
miére ordonnée eſt donc fans longueur, elle fè réduit à
un point, & la Courbe , qui paffè effentiellement par le
fommet de toute ordonnée, paffe par l’Origine. -

Or x = o donne y = o, toutes les fois que dans


l'équation d’une Ligne il n'y a aucun terme tout conſtant,
aucun terme qui ne renferme ni x ni y. Car, dans cette
équation là , fi l’on fait x=o, tous les termes où il y a
quelque x s’évanouiſſent , & tous les termes qui reſtent
font multipliés par y, puiſqu’il n'y avoit aucun terme qui
n’eut ou x ou y. Ces termes reſtans s’évanouiroient
donc par la fuppoſition de y = o. Il font donc entr'eux
une équation dont y = o eſt une racine. Ainſi à l'abſcif
fe x = o répond au moins une ordonnée y = o. Donc
la Ligne, dans l'équation de laquelle il n'y a aucun terme
tout conſtant, paffe par l'Origine.
I 5. La feconde Concluſion , c’eſt qu’on trouvera en
quels points une Ligne algébrique coupe l'Axe des ordon
nées, en faifant x = o dans l’équation de cette Ligne.
Les valeurs de y dans l’équation transformée détermine
ront les points où la Ligne rencontre l’Axe des ordon
IACCS.

Ainfi dans le premier Exemple du §. préc. en faifant


/ :X:X: y |- A

x = o dans
-

l'éq: y=; + x+t a ,


O
-

on la réduit à y =
-
-

; a. C’eſt pourquoi la Courbe ne paffè pas par l’Origine


A, parce que x = o ne donne pas y = o: mais elle paffe Fg rº.
par le point a de la Ligne des ordonnées, qui eſt à la
diſtance A a =: a de l'Origine, parce que x = o donne
y = #4. |

De même, on aura les points où une Ligne algébri


que coupe l’Axe des abfciffes, en cherchant les valeurs de
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes, C x dans
18. D E LA NA TUR E D E F L I GNES CO U R B ES

Pl. II, x dans l’équation transformée par la fubſtitution de zéro char. L.


au lieu de y. §. I 5
A |- 3Ć3ć
Dans la même équation , y=='+x+ # a ou xx +
6ax + 5 aa — 6 ay = o, fi l’on fait y = o, on aura xx
+ 6 ax + 5 aa = o, qui a deux racines x =—a , &
x=– s a. Ce qui montre que la Courbe rencontre
l'Axe des abfciffes en deux points E, I ; fçavoir, aux ex
trémités des abſciffes AE [— a J & Al [ — 5 a J.
16. C’est donc les abſciffes & les ordonnées, qui,
fuivant qu’elles font poſitives ou négatives, déterminent
la poſition des branches d'une Ligne algébrique, & qui
font connoitre dans lequel des quatre angles des coor
données elles fe trouvent. Ces ordonnées méritent enco
re plus d’être confidérées quand l’équation les donne ima
ginaires *, quand elle les détermine à ceffer d’être poffibles.
Álors la Courbe manque dans toute l’étenduë où les or
données font imaginaires. Elle manque tout-à-fait , ou,
pour mieux dire, l'équation ne repréſente aucune Cour
be, lorſque fes racines font toujours imaginaires.
Telle eſt l’équation yy + xx + rr = o, dont les raci
nes y — VG-rr— xx) = o, & y + V(—rr –xx)= o
font effentiellement imaginaires , quelque valeur qu’on
donne à x.
Mais il arrive plus fouvent que la Courbe ne manque
qu’en partie. Cela a lieu quand les racines qui expriment
les ordonnées font réelles dans une certaine étenduë , &
imaginaires dans une autre étenduë. Soit que la Courbe
renfermée, comine le Cercle, dans un certain eſpace ne
s’étende point au-delà, ni d’un côté ni de l’autre. Soit
qu’allant à l'infini d’un coté elle ne pafle point “: OII)CS

* Hist, de ľAcad. 1729. pag.41.


ET D E LEUR s EgUAT Iows. 19
Cuar.I. bornes de l’autre. Soit qu’étenduë à l’infini de part & Pl. II,
*“ d'autre elle laiffe dans le milieu un ou plufieurs eſpaces -

où les ordonnées font imaginaires. Alors il y a dans ce


milieu des vuides qui ſéparent les parties de la Courbe.
Soit propofée l'équation y“ — 96 yy — x* + 1 oo xx
= o, qui , réſoluë par la méthode ordinaire pour les
équations du fecond degré, fe trouve avoir ces quatre ra
CinCS »

y = + V(48+ V(x“— 1ooxx + 23o4))


y = + V (48 – V (x“— 1ocxx + 2304)) +
y = — V (48+ V(x“— 1ooxx + 2 3o4))
y = — V ( 58 – V(x“ — 1ooxx + 23O4)) +
Qù l'on voit 1". Qu’en général à chaque abfciffe x ré
pondent quatre ordonnées y , hors les cas où quelques
unes, ou bien les quatre, deviennent imaginaires. *
2”. Que les deux prémiéres racines, étant poſitives, in
diquent des branches qui font au deflus de la Ligne des
abſciffes, au lieu que les branches repréſentées par les deux
derniéres racines, qui font négatives, tombent au deſfous
de la Ligne des abſciffes (§. 13 ). -

3”. Que la prémiére & troifiéme racine étant précifé


ment les mêmes , fi ce n’eſt que la prémiére eſt pofitive
& la troifiéme négative; la branche que repréſente la pré
miére eſt femblable à celle que défigne la troifiéme , mais
dans une pofition renverfée, l’une étant au deffus & l’au
tre au deffous de l’Axe des abſciſſes. Ce qui ayant auſſi
lieu pour la feconde & quatriéme racine, il fuit que PA
xe des abfciffes partage la Courbe en deux parties qui fe
reffemblent ; & même, fi les ordonnées font perpendicti
laires aux abfciffes, en deux parties exactement égales &
femblables , & qui fe regardent mutuellement , de forte
que l'une eft, pour ainfi dire, l’image ou la contr'épreu
ve de l’autre, - - - -

C 2 4”. Que
20 D E L A N 4 TU R E D E F L I G N E W CO U R B E W /

PL. II. 4”. Que dans ces quatre racines, comme il n’y a que Char. I.
des puiſſaħces paires de x, fçavoir, x & x * , qui fönt 8 ***
également puiſfànces de x & de — x; chaque abſciffe né
gative a les mêmes ordonnées que l’abſciffè poſitive éga
ie : de forte que le côté gauche de la Courbe eſt tout
pareil à fon côté droit ; ou, ce qui eſt la même chofe ,
que l’Axe des ordonnées partage , comme celui des ab
fciffes, la Courbe en deux parties femblables.
Il fuffira donc d’examiner les ordonnées pofitives qui
répondent aux abſciffes poſitives, de voir ce que donne
x poſitive dans les deux prémiéres racines de l’équation.
Car quand on aura les branches de la Courbe dans l’an
gle des coordonnées poſitives, on aura le cours entier de
cette Ligne, puiſqu’il eſt exactement le même dans les
trois autres angles.
Voyons donc d’abord quelles branches fournit la pré
miére racine y= V (48+ V(x“ — 1oo x x + 2 3o4 )).
Cette racine fera réelle, tant qu’on donnera à x une valeur
qui rende x“ — 1oo xx + 2 3c4 poſitive. Car cette gran
deur étant poſitive , fa racine quarrée précédée du figne
+ eſt réelle & poſitive, laquelle avec 48 fait une fomme
pofitive, dont la racine quarrée V (48+ V(x” — looxx
+ 2 şo4 )) eſt réelle. Si au contraire on donne à x une
grandeur qui rende x* — Fooxx + 2 3o4 négative, la raci
ne quarrée de cette grandeur ; négative eſt imaginaire, &
y, dont l’expreſſion V (48 + V(x“ — Foo xx+2 zo4))
renferme cette racine quarrée, eſt imaginaire. L’exiſtence
ou non-exiſtence des branches repréſentées par cette raci
ne, dépend donc de ce que la grandeur x*— i ooxx +
· 2 3o4 eſt pofitive ou négative. Pour déterminer ce qu’elle
eft, on cherchera les racines xx — 3 6 = o & xx – 64
= o de l’éq: x* — Fooxx + 2 3o4= o, afin de rédui
re cette grandeur en fes deux facteurs ( xx — 36) × ( xx.
– 64). On réduira de même xx — 36 en fes deux
facteurs
ET D E I EUR s Egva Tio Ns. a.
Chap I. fasteurs (x – 6 ) x (x + 6 ) & xx — 64 en fes deux fà- Pl. H.
8. “ steurs (x – 8) x ( x + 8). Ainfi la grandeur x“–1 ocxx
+ 2 zo4 eſt réduite en fes quatre facteurs (x + 6 ) x (x
– 6 ) x (x+-8) x (x — 8). Elle fera donc poſitive, fi
ces quatre facteurs font poſitifs, ou s’il y en a deux feule
ment : mais elle fèra négative, fi un feul de fes fàcteurs ,
ou trois, font poſitifs. Comme on ſuppofè x poſitive,
les deux facteurs x + 6 & x + 8 font effentiellement po
fitifs. Donc x“ — i ooxx + 2 3o4 eſt une grandeur pofiti
ve, quand x — 6 & x — 8 font tous deux pofitifs, ou
tous deux négatifs : elle eſt négative, quand x tombant
entre 6 & 8 rend x — 6 poſitif & x — 8 négatif . ,
La racine y = + V (48+ V(x* — Fooxx + 2; o4))
donne donc deux branches féparées par l’intervalle qui
tombe entre les abfcifles x = 6 & x = 8. Examinons
ces deux branches l’une après l’autre.
D’abord, fi x = o, on aura y = V (48 + V2 3o4.)
= V (48+48) = V 96. C’eſt la grandeur de la pré
miére ordonnée de cette branche. Enfuite , x prenant
quelque grandeur, — 1oo xx retranche plus de 23o4 que
x“ ne lui ajoute : enforte que l’ordonnée va en décroiffant
à meſure que l’abſciffe augmente , juſqu’à-ce que x = 6
faifant x* — Icoxx + 2 3c4 égal à zéro réduife y à V48.
La prémiére branche CB va donc en s'aprochant de la Fig. 12:
Ligne des ablciffes , dès le point C extrémité de la pré
miére ordonnée A C = V 96 juſqu’au point B extrémité
de l’ordonnée PB = V/48, qui répond à l'abíciffe AP
= 6. - - -

L’autre branche, que défigne la même racine y=V(43


+ V(x“ — tooxx + 2 3o4 )) commence à l'abiciffe x =
8 = A Q. Cette valeur de xi rendant x* — i ooxx + 2 go4
égal à zéro, donne y=QD= v/48. Dès lors x croiffant
augmente la grandeur x“ — 1oo xx + 23o4 & par confé
- -
quent :::: [+V(48+ V(x"—i
C 3
ooxx+23ɔ4))]
Cette
22 D E LA NATUR E D E S LIG NEW COUR B E ?

Pl. II. Cette racine marque donc une branche DE , qui part du caar. I.
§. 16.
point D & va en s’éloignant à l’infini de l'Axe des abſciſ.
fes & de celui des ordonnées.
Voyons à préſent quelles branches donne la feconde
racine y = V (48 — V (x“ — 1ooxx + 23o4)).
On voit d’abord que cette racine eſt imaginaire, com
me la précédente, tant que V(x“ — 1ooxx + 23o4 ) eft
imaginaire; c’eſt-à-dire, dans tout l'intervalle compris en
tre les abfciffes x = 6 & x = 8 , où la Courbe n’a ni
ordonnée ni branche.
Outre cela , cette feconde racine eſt imaginaire quand
V(x“ — 1oo xx + 23o4 ) furpaffe 48 , parce qu’alors
48 — V(x* — I ooxx + 23o4) eſt négative , & fa raci
ne quarrée, qui eſt la valeur de y , imaginaire. Or
4/(x* — i ooxx + 23o4) furpaffe 48, quand fon quarré
x“— 1oo x x + 23o4 furpaffe le quarré de 48 , qui eft
23o4, quand x"— i ooxx > o, ou x“ > i ooxx, quand
2xx > I OO , Ou x > I O,
La racine y = V (48 — (x“ — 1oo xx + 23o4 )) eft
donc imaginaire, 1°. quand x tombe entre 6 & 8, & 2“.
quand x furpaffe 1o. Elle eſt au contraire réelle, 1”,
quand x eft moindre que 6 , & 2“. quand x tombe entre
8 & 1o. Elle indique donc, comme la précédente, deux
branches, mais dans une poſition bien différente. Confi
dérons-les l’une après l’autre.
Si on fait x = o, on aura y = V(48 — V23o4 ) =
V (48–48) = o. La prémiére branche paffe donc par
ľOrigine. Enſuite x croiffant, x“ — 1oo xx + 23o4 dé
croit, & par conféquent V (48 — V (x“ - 1oo x x +
2394)), ou y, augmente, juſqu’à-ce que x devenuë éga
le à 6 = AP', donne x* — i ooxx + 23o4 = o, & y =
y/48 = PB. Cette racine exprime donc la branche AB,
qui, partant de l’Origine A, va fe joindre à l'extrémité B
de la prémiére branche CB indiquée par l'autre racine. .
Qn
ET D E LEURS E QUA TI o N s. 23
CHAP. I.
9. 16.
On a déja dit que toutes les abfciffes entre A P = 6, Pl. II,

& A Q = 8 n’ont que des ordonnées imaginaires. Mais


x= AQ = 8 rend x“— 1oo xx + 2 : c4 égal à zéro, &
donne y = V (48 — o) = V 48 = QD. Enfuite x aug
mentant , x*— I co xx + 23 c4 augmente, & V (48 —
V(x“ — 1oo xx + 23o4)) diminuë, juſqu’à- ce que x
= 1 o rende V (x” — 1oo xx + 23o4) égale à V zo34
= 48 & y = V (48—48) = o. La Courbe paffe par
l’extrémité de l’abſciffe x = 1 o = AF. Donc la feconde
branche qu'indique la racine y = V (48 — V ( x.“ —
1ooxx + 23o4)) eſt la branche DF, qui, partant de l’ex
trémité D de la branche D E indiquée par la prémiére ra
cine, vient fe terminer au point F de l’Axe des abſciſſes.
On voit par tout ce détail que dans l’angle CAF des
coordonnées poſitives , la Courbe pouffe les branches:
A B C, F DE ; auxquelles joignant de femblables branches
dans les trois autres angles des coordonnées, on aura la
Courbe entiére formée d’un Huit-de-chiffe, qui fè nouë à
l’Origine, & de deux autres parties ſéparées , qui, après
avoir ferpenté à droite & à gauche, mais à quelque diſtan
ce du Huit- de - chiffe, jettent quatre branches à l’infini,
une dans chacun des quatre angles des coordonnées.
On remarquera fenfiblement tous ces détours en tra
çant la Courbe par points, ſuivant le Calcul ci-joint, où Fig 12,
les grandeurs radicales ont été réduites à des approxima
tions en fraćtions décimales.

|- - - - - - - - - - * * *'. -- ». ' Soit


24 DE LA NATUR E D E F LIG NE S co U R B Es CHAP. I.
9. 16. |
PL. II.
Soit x= o,la 1°. y fera = V(48+V23o4) =9.798–,& la 2° y =V(48–V23o4)= o
I. V(48+ V22O5)=9.744 + . V 48-v/22O5)=1.o21-#
2. . . . . V +8+ v/1920)=9.582 -+ V 18-v/1929)=2,o45–
. . . . V 48+ V 1485) =9.3O2 + · V(48-V1485)=3.ο76+ -
. V 48 + y/96o ) = 8.887 + . . V(48-V96o) =4. 125-+
5. . . . . V(48 + v/429 ) = 8.289 + · · V(+:- V429)=5.224–
6. . . . . V(48 + o ) = 6.928 + . V(48 - o )=6.928 +
7 · · · · V(48+ V-195)=image : · · V:4$-V-195)=imagin.
3. . . . . . V 48 + o
,^ . (Y ) = 6.928 + . . . V(48— O 2=6.928 +
= 9. . . . . V 48+ V765 ) = 8.698 + · · Vl48- V765)=4.5.1o-i
IO. . . . V 48+V23O4) = 9.793 + · · V(48-y/23O4) = O

II. · · · V:4$+V4845) =10:45 + · · V(4:-V4845)= imag.


:
9'c.'
.
-
. . V(48+ V864o) ==ı 1.856 + . .
Ç’c. |-
væv:)=ing
(Vc.

17. On P E U T remarquer dans cette Courbe , & la


même chofè a lieu dans toute autre qui a des ordonnées
imaginaires, qu’une prémiére ou derniére ordonnée réelle,
celle qui fèrt de limite aux ordonnées réelles & aux imagi
naires, eſt proprement une double ordonnée, ou , fi l’on
: deux ordonnées égales réunies & confondues en une
eule.
fig. 12. Telles font les ordonnées P B & Q D qui répondent
aux abſciffes A P= 6 & A Q = 8, & aux fommets B ,
D defquelles ſe terminent les branches CB, AB & ED, FD.
Si l’on fait x = 6, ou x = 8 , la grandeur radicale V(x*
— I ocxx+23o4) devient zéro, & les deux racines + V(48
+ V(x*—i ooxx + 23o4)) & + V (48—V(x*— I ocxx
+ 23o4)) fe réduifent l’une & l'autre à V48, & devien
nent égales. Donc , au lieu qu’en général , dans cette
Courbe, chaque abfciffe a deux ordonnées poſitives, les
abſciſſes AP = 6 & AQ = 8 n’ont qu’une feule ordonnée
poſitive PB, QU), ou, fi l'on veut , elles en ont deux ,
mais égales & réunies. Plus l'abſciffe A 7 aproche de de
venir égale à A P , plus zr s'aproche de P, plus auffi les
ſpramets 6 & 3 des ordonnées ar 6 , 78 s'aprochent l'un

ET D E LEURS E QUATIONS. 25

caar. I de l'autre, juſqu'à -ce que Azr devenant AP, le point 7 Pt. II.
9- 17. tombant für P, les fommets 3 & 6 tombent l’un für l'au
tre & tous deux enfemble fur B.
, Telles font auffi les ordonnées que repréſèntent les raci
nes + V(48 — V (x“ — I ooxx + 2 3o4)) & — V (48
–y/(x*—1ooxx + 23o4)), lorſqu’on fait x = 1 o = AF.
Cette fuppoſition rend ces deux racines égales à zéro, &
par conféquent égales entr’elles. Ici donc , deux ordon
nées, une poſitive & une négative, deviennent égales & fè
réuniffent en une feule ordonnée égale à zéro. Et cette
ordonnée, ou plûtôt ce point F, ett une limite qui ſépa
re les ordonnées réelles des imaginaires , une borne où
viennent fe terminer les deux branches D F , d F.

: 18. Ceci a généralement lieu dans toutes les Lignes al


gébriques, qui ont des ordonnées imaginaires, & fuit né
ceffairement de ce que l'Algébre enſeigne fur les racines
imaginaires , qu’elles font toûjours en nombre pair dans
une équation, & qu’elles vont, pour ainfi dire , deux à
deux : en forte qu’ayant été réelles juſqu’à un certain
point, fi elles deviennent imaginaires au-delà, elles font
égales en ce point , foit qu’elles y ayent une grandeur fi
nie, foit qu’elles y deviennent infinies , foit qu’elles s’a
néantiffent & fe réduifènt à zéro. Car une racine ne paf
fe du réel à l'imaginaire , * que parce que dans fon ex
prefion il entre, fous un figne radical d’un expofant pair,
quelque grandeur, qui de poſitive devient négative : ce
qui ne fe peut faire fans qu’elle paffe par le zéro. Mais
l’équation aura toûjours une autre racine exprimée de la
même maniere que la précédente, fi ce n’eſt que la gran
deur radicale a un figne contraire. Dont la raiſon eſt que
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. D cha

* Uſage de l'Analyſe de D E s C A R T E s, &c. par Mr. l'Abbé


D E G U A, pag. 423. - . .
26 DE LA NATURE DES LIG N ES COUR B ES
Pl. II. chaque racine d'un expofant impair eſt également pofitive Ch. II.
& négative , & par conſéquent double. Lors donc que §. 18.
cette grandeur radicale paffè par le zéro ; les exprefſións |

de ces deux racines ne différent plus l’une de l’autre , les


ordonnées qu’elles repréſentent font égales.
Si , par ex. y = 44+ a V(xx- aa)
——>–2 eft la racine |

V (2ax — xx)
d’une équation indéterminée ; cette équation aura auffi ces
a b + a V ( x x — a a)
trois autres racines , y=
=VZ=5 · 3 =
ab — a V(xx –aa) ab – a V(xx — aa)
—7z::--:-4, & y=— **>|—#. Car
V (2ax — xx) – V(2ax — xx)
fi l’on veut débaraffer de fignes radicaux l’équation y =
b „W XI -

“::E#2, on aura d’abord y W/(2 a x — xx)


= ab + a V(xx — aa), & quarrant yy (2ax - xx ) =
a*b* + 2aab V(xx – aa) +- aa ( xx — a t) ; enfuite tranf
pofant yy (2ax – xx) – a a b b — a a (x x — a a) =
2aab V(xx — aa), & quarrant derechef (yy (2ax — xx )
– aabb — aa (xx — aa ))* = 4 a“bb ( x x — aa). Or
cette équation, ainfi dégagée de l’irrationalité » a les qua
tre racines indiquées ci-deſſus. Car, fi l’on en tire la ra
cine quarrée, on aura également yy (2ax — xx) — aabb
— aa (xx — aa) = + 2aab V(xx — aa) , & y y (2ax
– xx) — aabb — aa (xx — aa ) = — 2.aab V (xx -
aa), parce que la racine quarrée de x x — a a a égale
ment le figne + & le figne –. Ces deux équations
étant mifes fous cette forme
aabb + 2aab V(xx — aa ) +- aa (xx — aa )
, & y_y =
( 2 ax— x x)
4abb — 2aab V (xx — aa )+ aa ( xx — aa) . fi l’
On CIT
2 a x — x x) - 3 11
tire la racine quarrée , la prémiére donne y ===
- ab +
ET D E LEURS E QUATIONS. 27
Pt. II,
$", II. ab + a V (xx - aa)
§. 18.
& _a b + a V (xx-4a) .
w/(2ax – xx) ” 3 ==V====5 s
la feconde donne y="#:###9 , & y =
ab – a V ( xx — aa)
– V(2ax — xx)
, parce que la racine quarrée de
2ax – xx peut prendre également le figne + & le figne
–. Ainſi l’équation rationelle (wy (2ax — xx) — aabb
– aa (xx — aa ))* = 4 a*b b (xx — a a) a ces quatre
racines, qu’on repréſente, au moyen du figne ambigu ==,
ab = a V ( xx — aa )
par cette feule exprefion y= == V (2ax — xx ) "
Si l’on fait x = a , ce qui rend xx — aa=o, la pré
miére & la troifiéme racine deviennent l’une & l’autre éga
b
les à ::=+# |

, la feconde & la quatriéme à — b.


Ces racines devenant égales confervent une grandeur finie,
à moins que b ne foit = o; en quel cas elles deviennent
nulles toutes les deux. Mais fi l’on fait x = 2 a , ce qui
rend 2ax – xx = o, les quatre racines deviennent infinies,
étant égales au fini ab = a V 3 aa diviſé par le zéro.

19. Par conſéquent, toute branche de Courbe, ou a


un cours infini, ou vient fè rejoindre à une autre branche
de Courbe *. Car fi une branche fè terminoit brufque
ment, & pafſoit de l’être au non-être, fans aboutir à au
cune autre branche, la racine qui repréſente les ordon
nées de cette branche pasteroit du réel à l’imaginaire fans
devenir égale à une autre racine: ce qui eſt impoſſible [§.
précéd. ]. -

C’eſt ce qu’on veut dire quand on affure que le cours


D 2 d’une

* Uſage de l'Analyſe de D E s CA R T E s, &c. pag. 424.


28 D E LA NATUR E DES LIGNEs coUR B Es
PL. II, d’une Ligne algébrique eſt continu *. Car du refte une Char. I.
§. 19•
Courbe peut avoir des parties détachées , qui paroiffent
jettées çà & là : ce qui n’empêche pas qu’on ne la regarde
comme une feule Courbe , parce que fes parties féparées
confervent une continuité fecréte par le lien de l'équation.
Mais ceci demande un éclairciflement.

2o. UN E feule équation peut repréſenter l'affemblage


ou le fyſtėme de pluſieurs Lignes tracées fur un plan. C’eſt
lorſque cette équation eſt le produit de pluſieurs équations
rationelles, qui repréſèntent diverſes Lignes raportées à une
même Origine & aux mêmes Axes. Car fi l’on diſpoſe
pluſieurs équations de maniere que leur fecond membre
foit le zéro, & qu’on les multiplie les unes par les autres ;
leur produit eſt une équation qui a pour fes racines tou
tes les racines des équations dont elle eſt formée. Donc,
puiſque chaque racine d’une équation indéterminée expri
me une branche de la Ligne que cette équation repréſente
: 1 1 ], le produit de pluſieurs équations déſigne la Cour
e qui a toutes les branches des Lignes particuliéres dont
les équations ont concouru à former ce produit. Elle re
préſente donc le ſyftême de toutes ces Lignes.
Fig. 13. Par ex. fi deux Cercles égaux font tracés fur un même
plan, & qu’on prenne pour l’Origine le centre A de l’un,
les coordonnées étant à angles droits, on aura, pour re
préſenter les deux circonférences r MR M., q m Q m, l’é
quation compoſée de celles des § §. 6 & 7,
(yy–2ay-+aa+bb–2bx+xx—rr)x (yy +xx-rr)= o
* STIRLING, Lineæ tertii ordinis Newtonianæ &c. 8°. Oxon. 1717.
Pag. 4.

OUł
ET D E LEURS E QUATIO Ns. 29
Char. I, ou y“ – 2ay' + 2xy' — 2ax y + x“ = o PL. II.
§ 2o. – 2bxy + 2ary – 2bx'
+- aay” + aax”
+ bby” + bbx*
– 2rry” – 2rrx*
+ 2brºx .
– AZAg77*
– bbrr
+ r*

Car cette équation eſt équivalente à celle-ci, (y– a


. – V (rr–bb + 2bx - xx ) ) × (y– a + V(rr – bb
+ 2bx – xx)) × (y — V(rr —xx))x(y + V(rr–xx))
= o, où les quatre racines font féparées. Donc à cha
que valeur de x répondent quatre valeurs de y , chaque
abfciffe AP a quatre ordonnées PM, Pm, P M, Pm, fi
ce n’eſt lorſqu’elles deviennent imaginaires. La racine
y – a – V (rr — bb + 2 bx – xx ) = o repréſente le
demi – cercle rMR: La racine y – a + v/ (rr— bb + 2bx
– xx) = o marque le demi - cercle R Mr : La racine
y— V(rr— xx ) = o défigne le demi-cercle qm Q.:
Et la racine y+ V(rr—xx) = o exprime le demi – cer
cle Q m q. L’équation qui a ces quatre racines repréſente
donc les deux circonférences r MRM, q m Q m.
2í. Par conféquent, lorſqu’une équation peut être di
vifée en d’autres équations rationelles, la Ligne qu’elle re
préſente eſt le ſyftême de différentes Lignes. Mais lors
qu’une équation eſt irrédućtible , lorſqu’elle n’a point de
diviſeurs rationels, la Ligne qu’elle exprime doit être cen
fée une feule Ligne, encore qu’elle ait des branches déta
chées les unes des autres.
L’équation y – V(rr–xx ) =o exprime le feul de
D 3 mi-cercle
3o D E LA NATUR E DES LIGNES coUR B Es
r. n. faifant
mi-cercle
y =qm Q. Mais
V(rr— fi l’on
xx), veut ôterl’unl’irrationalité
& quarrant [ en caar.I.
& l’autre mem- §. 2 m,
bre], on aura yy + x x — r r = o, qui, avec la racine
y–V ( rr—xx)= o, renferme encore la racine y +
v/ (rr— xx) = o, qui exprime le demi-cercle qm Q.
On ne fauroit donc repréſenter le demi-cercle q m Q_par
une équation rationelle , fans qu’elle exprime en même
tems le demi-cercle q m Q. Ces deux demi-cercles appar
tiennent donc à une même Courbe. ^»

Et l’on voit généralement qu’on ne peut donner une


équation rationelle d’une Courbe mêlée, ou compoſée de
portions de différentes Lignes : parce que cette équation
rationelle exprimera auffi les autres portions de ces Lignes,
qu’on ne voudroit pas exprimer. Ainfi l'équation de l'O
vale compoſée de quatre arcs de Cercle, repréſènte, fi elle
eft rationelle , non fèulement ces quatre arcs , mais les
quatre circonférences entiéres. -

ll faut feulement remarquer que les équations , dans


lefquelles une autre peut fe décompoſèr , font cenfées ra
tionelles, quand l’irrationalité n’affećte point les variables x
& y, mais ſeulement leurs coëfficiens ou les conſtantes.
Ainſi l'éq : y*—2bbyy— abxx + b* = o fe pouvant
diviſer en ces deux-ci, y-x Vab—bb = 9 & yy +
x Vab – bb = o, elle ne fera pas cenſée repréſenter une
feule Courbe, mais l'affemblage de deux Courbes, dont la
nature s’exprime par les deux équations qui compoſent la
Propoſée.
22. A v A N T de finir ce Chapitre , ajoutons un mot
fur la manière de décrire une Courbe par points , qui a
été indiquée aux §§. 13 & 16. , Dans cette recherche de
pluſieurs points d’une Ligne algébrique dont l'équation eft
donnée , nous avons pris des fuites d’abſciffes en pro
greffion arithmétique ; & c’eſt fans doute ce qu'il y a de
II)1CllX 3
ET D E LEURS E QUATIONS. 31

Char. I mieux , quand on n’a pas des raifons particuliéres pour Pl. II.
*** faire fon calcul autrement. Il n’y avoit point de pareilles rai
fons dans les Exemples du §. 13. Mais dans celui du §. 16, ce
choix des abfciffes a jetté dans des extraćtions de racines
quarrées, qui ont obligé à fè contenter d'avoir les valeurs des
ordonnées ſimplement par approximation. On peut fou
vent éviter cet embarras, en cherchant uniquement les ab
fciffes & les ordonnées qui font rationelles * , & en em
ployant dans cette vůë les méthodes de D1 o P H A N T E,
& autres femblables , qui fervent à éviter les nombres irra
tionels. -

Un Exemple affés fimple fera comprendre cet uſage.


Soit propoſée l’éq : x’y” – 1 o x y + 6o = o, dont les
s+v(as — :) s—v(es–?)
racines font y = — & y = — — : .
XC %

Si on ſuppofe fucceſſivement x = o , I , 2 , 3, 4, &c. il


- 6
arrivera fort fouvent que V (25 — : ) , & par confé
quent y fera une grandeur irrationelle ; ce qui engageroit à
des calculs pénibles & ne permettroit pas une entiére exa
ĉtitude. Mais fi au lieu de prendre les x en progreſſion
arithmétique, on choifit celles qui donnent des y rationel
les, le : fera plus facile, & néanmoins auffi propre à
donner une idée de la Courbe.
D’abord, il eſt clair que l’abſciffe x :nn: poſitive &
O

s = v(as—; )
petite, l’ordonnée y [= |- X -
] fera imagi
• / . 6O 6o
naire: parce que x étant petite, : est grande, & as—:
négative.
* Hist, de l'Acad. 1712. pag. 55.
32 DE LA NATUR E D E s Lrg wes covrh es
6 CHAP. I.
PŁ. II, / _ _• A

négative. Donc V (25 – : ), & par conſéquent y eft §. 22.

|- |- - |- 6O
imaginaire, tant que 25 eſt plus petit que : , tant que ƆĆ

2 sx < 6o, ou que x < 4; = 2 ;. Mais auffi tôt que x eft


égale à 2 ; , y commence à être réelle , & comme en ce
|- 6O A |- A

point 25 — : eft zéro, à l’abſciffe = 2 ; répondent deux


|- * A 2 I
ordonnées poſitives égales chacune à 2År= ::= 2 —,
I 2 5

Pour avoir, après cela , une fuite d’abſciffes & d’or


A • 6o
données rationelles, on fera fucceſſivement V (25 –#)
égal à 1 , 2 , 3 , 4, &c. & on trouvera que -

- - O - -

V ( 25 -- :)=1 donne x = 2;, la 1°. y = 2;, & la 2°. y = 1ặ. 6 9


= 2 • • = 2# • • = 2ī5 • • = I TG

= • • = 34 • • = 2;'; - - = #;
= 4. • • = 6; · · = 1# · · = #5
• |- |- 6o 6o
Si l’on fait enfuite V( 25 — x )=5, on trouvera :
- |- · · · 5=V2 I O Oll O
= o, ce qui donne x infinie, & y=- OO
= OO
3

qui est le zéro, ou l'infiniment petit. Continuant à ſup


:) égale à 6, 7, 8, &c. on aura x négative
poſer V(25 —
v(as—:)=6 . x=— 5# .. 1°. y =—2;; . 2“. y = ## G

= 7 · =— 2# . . =—4; . . = ;
=8 · = – 1 #; . . =— 8: . . = I#
= 9 . =- 1; . . =- 13f; . . = 3#
= Io . = — ; . . = - 18; . = 6;
Ởe. &c. Ộc. Ở c.
ET D E LEURS E QUATIONS, 33
CHAP. I. On trouvera p
peut-être trop
p de vuide entre l’abſciffè -
Fl. II,
J• 22.
6; & l’abſciſſe infinie poſitive, qui réſultent des fuppofi
6 6o
*

tions , V(25 — :)=4 & W/(25 — :)=5, COITIING

auffi entre l’abſciffe infinie négative & l’abſciffe — 5 # que


donnent les fuppoſitions V(25- :) =5, & V(25 — :)
== 6. Pour remplir ces vuides, on peut fuppofer V (25
6O < , A |- º

— :) égale à quelcun des nombres rompus , qui fe


trouvent entre 4 & 5 & entre 5 & 6. Par exemple,
6
V(2 5- :) F4; donnex=9ň, la 1e. y =## & la 2“. y=#:;
- -

28
O

– A* *- 13 – –*** * ——.*?
=4 . . = I 8#; . . = #:: - Fī 555
: : 1 | l
* e | 0 A
e e } U |

– e i
— ɔ3 • e
- - Ir 7#
--
***ż -–
-
?5 :
I 5 zo 9
– ----
I 62o

5;2 - e
--
-
X -*- 8 ặ, e
|-
-
2.22
I$$$ –-**
– 79 s

Prenant donc toutes les abſciffes qui font ici mar


quées, & leur donnant à chacune les deux ordonnées qui
font calculées, on aura pluſieurs points de la Courbe, par
lefquels on reconnoit que fon cours eſt à peu près tel que
le repréſente la Fig. 14.
Cet Exemple fuffit pour donner une idée de cette mé
thode, & pour faire juger des facilités qu’elle aporte dans
le Calcul. Il eſt feulement fâcheux qu’elle ne foit pas gé
nérale, & que les artifices de D1 o P H A N T E foient fi bor
nés. On peut quelquefois trouver d’autres tours qui réuſ:
fiffent dans des cas, oû ces moyens ne fuffiroient pas.
23. Il eſt, par exemple, très fouvent utile de prendre
une troifiéme indéterminée, dont les raports à x & à y peu
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber, E vent

--- T- , ';

«
|-
.*
+
|-
· ·
- :-

· ·
- . v*
*-a .
-

-
*---- - * -
34 DE LA NATURE DES LIGNEs coU R B Es
Pl. II. vent être beaucoup plus fimples que celui de y à x. Car Char. I.
il peut arriver que l’équation en x & y foit fort compoſée §. 23
& qu’on puiſſe trouver une variablez qui aura des ra
ports affez fimples avec x & avec y. Alors , au moyen
de cette indéterminée z , on trouvera tant de points qu’on
voudra de la Ligne algébrique dont x & y font les coor
données. -

Ainfi, fi l’on propofè la Courbe dont la nature eft


exprimée par l’éq : y"+ x'y' + 2y” — x' = o , il feroit
difficile d'en tirer la valeur d’y ou d'x , puiſqu’il faudroit
réfoudre pour l’une une équation du troifiéme , & pour
l'autre , une équation du quatriéne degré. Mais fi l’on
fuppoſe x = yz, on transformera l'équation propoſée en
y“+ y*z + 2y — y'z' = o, qui, diviſée par y', fe réduit
* 2. 3 A z” – 2
à y + yz“ + 2 - Z" = o, ou ay==H. On a donc

e , , , z.“ — 2z
x, qui eft = yz, égal à z z+T | Et, au moyen de ces
deux équations , donnant fucceſſivement à z différentes
valeurs, on aura les valeurs correſpondantes de y & de
*, fans être obligé à extraire aucune racine.
4
ET D E LEUR s EgUAT Iows. 35
9
CHAP. I. - -

9. 23.
Si l’on fait z =— 4, on aura y =— 3# & x = 15;:
3 9 9 |- = 2ī5 e - =S T5
=- - 9 |- • |- 2 • • • = 4.
=- I . . . . =- I # . . = t#
I I

=- # . . . I
. =- I## . . . –
=— I ==
= +1;#
Z
=— + 9 - 9 1ɔ • • •– EG
I (7 I 1 79
- '+ e 9 9 *- I #5 9 9 E IFE
= O e 9 |- 9 - | 2 • • = O
I
— 4 • 9 e e e
=— I ::
- 39 • • -–##Z
—-zFE

2. • • |- e. |- 2 • - - 4.
3 I |- 3o;
* – Į |- e 9 9 |- I 155 º º –- ā55
= I • e. e • =— z . . . =—#
:- I# � 9 • e = +- ## 9 - - =-+-##
= 2 |- � 9 9 = ;; • e =-+- 2#
- 3 º e 9 e = + 2# e e- =-|- 7#
I I - Io
F4 • • º º = + 3## . • =-+- 4ī7
&c. &c. &c.

On prendra donc les ordonnées y qui font ici calcu


lées, & on leur donnera les abſcistếs : déterminées par
le Calcul, & on aura affez de points de la Courbe pour
en tracer une partie qui donnera quelque idée de fon
cours. Voyez Fig. I 5.
Autre Exemple. Si l’on propofè l’éq : 2 yº –
"c*' + I 5*"=o, dont on ne pourroit avoir les facines
3 ou * , que par la réſolution d’une équation du cinquié.
me ou du troifiéme degré; on pourra faire y=; x2, ce
qui transformera l'équation propoſée en celle-ci :z:
****' + 5*"=o, ou, diviſảnt par :x', en x2 –
20*4 + 240 = o, qui par raport à x n’est que du fe
- 6o .

cond degré, & a pour racines x= 1o=2V (25–: Z Zſ

E 2 d’où
-

36 DE LA NATUR E D Es LIGNEs covR B Es


Pl. II. CHAP. I.

d’où l’on tire y [= ? xz]=


s=v (as–?). Or c'eſt ici § 23

Z
|- 6
l’équation du §. 22. Faifant donc fucceſſivement V(25— :)
égal à o, 1, 2, 3 , &c. on aura des valeurs rationelles de
z & y, par lefquelles on trouvera celles de x, en prenant
3Ć = :. Voici le réſultat du Calcul.

r 6o - -- ----

v(25-:) =o, z E2;, 1°.y=2;: , 1°.x=1#, 2° y =2ř4,2°.x = 1;: ī44

2 3 7
== I • =2# .. = 2; . =1# . . = 1; . . = 1 #
|- 6 9 I 43 1 1 47
=2 • =2# e. 2 #5 9 = I #55 9 = I =5 e Zoo
– 3 – 24 3_M - – ? 64
=3 - =3# .. =2f; - = I Ří; • • = f; - =#FF
=4 • =6#3 •
|- I Tõ
= .• =
E #=
I 55 • • –
— -3
TG • 9
ZOO
–A : I -*- - I 3 _3_3_I_I_ 17 2 89
=4# • = 4ī7 · = I TÍ5 • - -
ZE HEā
|-
• —
—zās -7 8 go ɔ
. —
=5 • =infini.=infpet.=infpetit=infpet.=infp. -

=5#. =-1 I #. =-### .. =:; . 4–


=6 |-

5
=-5řf
|-
º
- -*--•
=-255 –
-ī133
Soo# • – Ii •
- 55 |-
- *2 :
I 8OO
|- |- 1 |- 4 2. I - 4 |- 16
=7 º =-2# • –-45 • =3 #5 • – F • — 7. 5
-m
|-
9 197 –= 19 –
=8 . =—II; . =-8#; . = Io## .. = 1 #.=—
|- 83. — , II. ––A213
I - |-

=9 . =—1;; . =-1 3#v=24#; .=3#.=-6ZTE


=1 o . =— # .. =—18#. = 65; . =6#.=—21;
Ởc. cớc. Ở c. Ởt. Ởc. Ởc.

On pourra ainfi décrire cette Courbe par points. Mais


fi l’on aime mieux une Conftrućtion géométrique , on
pourra s'y prendre de cette maniére. Qu’on décrive la
Fig. 16. Courbe Mm, dont AP [z] & PM [y] font les coor
pum. Ie
s=w(as—:)
données, & dont l'équation efty=
z’yy—
E T D E LEUR s E QUATIONS. 37

cuar. I. z’yy – 1ozzy+6o=o [§. préc.], & qu’on méne B N , Pt. Ik


9. 23. păralelle à l’Axe des ordonnées AQ, par le point B dont
a diſtance à l’Origine eft AB = 2. Puis tirant , comme
on voudra, par l’Origine A , une Droite qui coupe BN
au point N, & la Courbe M m aux points M, m , m, on
abaiffera de ces points les ordonnées M P , mp, mp , &
renant à part [nº. 2 ] (3y = B N pour une abſciffe , on
f: donnera les ordonnées v II, v zr, va égales à MP, mp,
m p, & on aura les points II, zr, a de la Courbe dont
l’équation eſt 2y” — 1 oxy' + 1 5x” = o.
Car le raport des PM [y] aux AP [z], dans la Cour
be M m, s’exprime par l’éq: z’yy— 1oz y + 6o=o. Et
le raport des AP [z] aux BN ou Év [x] s’exprime par
l’éq: z =: , puiſque les triangles femblables ABN, APM
donnent cette proportion, AP [z]: PM [y] = AB [ 2 ]:
BN [x]. Donc en fubſtituant :: pour z dans l’éq: z’yy
, 8 5 3

–1ozy+6o=o, on aura l'éq: : – 4:2


-: + 6O = O »

ou 2 y' – 1o xy + 15 x” = o pour exprimer le raport


des PM ou II ; [y] aux BN ou 3v [x], dans la Cour
bc 7 (3II a. 3 É.
Mais ces artifices algébriques ne s’étendent pas à tous
les cas poſſibles. Et on ne peut guéres fe flatter que
l’Algébre donne un jour une Solution complette & géné
rale des équations de degrés quelconques. Il faut donc
chercher d’autres routes qui nous ménent à la connoiſ
fance des Lignes Courbes, qui eſt le but de ce Traité.

E 3 CHA PI
33 v Es TR A Ns roR MA TI o Ns

C H A P I T R E I I.

Des transformations que /ùbit l'Equation


d'une Courbe , quand on la rapôrte
à d’autres coordonnéeſ.

24. A P o s IT I o N de l'Origine & de la Ligne des


abſciffes & des ordonnées étant arbitraire (§. 5 ),
on peut la changer à volonté : ce qui fait naître diverſes
équations (§. 7.) qui toutes repréſèntent la même Cour
be. Il eſt important pour l'Analyfè de favoir transformer
l'équation qui exprime le raport des coordonnées d’une
Ligne en une autre équation qui exprime le raport d'au
tres coordonnées ::::: de la même Ligne.
P. III. Pour le faire d’une manićre générale ; foit M N une
* "7 Ligne algébrique , dont la nature eſt exprimée par une
équation quelconque, qui marque le raport des coordon
nées AP [x] & PM [y]. On demande l'équation qui
donne le raport d’autres coordonnées, telles que BQ [z]
& QM [a]. On ſuppoſe donc que les Origines A & B
font données de poſition , auffi bien que les Axes AP,
A H ; B Q , B I. Par les points B & Q., extrémités de
l'abſciste BTQ", foient menées les Droites EC, Q E parallé
les à A H, & terminées à A P, & les Droites BD, QIF
paralléles à A P, & terminées à PM. Nommons AC, m
& BC, m. De plus, comme tous les angles des trian
gles B QG |, & M Q F font donnés , la raiſon de leurs
cotés eſt donnée. Que celle de B Q_à B G foit exprimée
par la raifon de 1 à p. Donc B G = p z : car 1 : p =
B Q_[z] : B G [p z]. Que la raiſon de B Q_ à Q G ſoit
détignée par 1 : q, & QG fera = 73, De même, fi l'on
- cxprime
PL AVCHE. II .
| ------
D E F E QUATIONS. 39

CHAP. II. exprime la raifon de Q M à QF par 1 : r, & celle de QM PL. III.


**4° à MF par 1 : , QF fera = ru , & M F = f u. Donc,
puiſque A P [x] = AC + C E + E P = A C | m.]+ B G
[pz]+ Q F [ra] , & puiſque P M [y] = PD + DF +
FM=|BC|[n] + QG || q z j+. MF [s a], on aura x = m
+pz+ ra, & y= n + gz + 4 a. Où il arrive que, fui
vant la poſition des Origines A, B, & des Axes AP, AH;
BQ , BI, quelques-unes des grandeurs exprimées par les
Lettres m, n ; p, q ; r, J peuvent être négatives. Mais
quoiqu’il en foit, fi dans l’équation qui exprime le raport
des coordonnées x & y , on ſubſtitue m+p z + ra à 3e,
& n +q z + ra à y , la transformée exprimera le raport
des coordonnées z & te *.

25. S o Us cette formule générale font compris tous


les cas particuliers. |

I”. Si l’on veut , par ex. conferver l’Origine , mais


changer les Axes, on ſuppofera que le point B tombe fur :
A : ce qui rend AC [m] & BC [ m ] égales à zéro. Donc Fig. 18.
x = p z + r u, & y = q z + f u.
ll”. Si l’on veut conferver l'Origine & la Ligne des
abſciffes, mais changer la pofition des ordonnées, en les _
faifant paralléles à Al , au lieu qu’elles l'étoient à AH : non-* ºz
feulement A C[ m ] & B C [m] font égales à zéro, mais
encore le triangle_B QG ſe réduit à la droite BQ , B G
[pz] devient OJ z ] & QG [qz] devient zéro. Donc
x = z + ra, & y =1 tt. -

111°. Si l’on veut changer feulement la pofition de la


Ligne
nées : des
alorsab BC
ciffes,
[n] fans
& Qtoucher
F [ra]à font
la poſition
égales àdeszéro,
ordon-
&*r., ĝº
FM [fa] fè confond avec QM [ u ], Donc x = m + pz,
& y = qz + a. Ou , fi la nouvelle Ligne des abſciffes
B Q_
* Uſage de l’Analyſe ; Čc, pag. 338. & fuiv.
4º DES T R A N'S FOR MA TIO N $
PL. III.
BQ_paffè par l’Origine primitive A, x=p z & y = qz + Cuar.II.
§. 25.
u, parce qu’alors AC [ m ] eſt auffi nulle.
IV°. Si , fans changer la poſition des coordonnées ,
Fig. 2 I. on veut fimplement tranſporter l’Origine de A en B; les
triangles B G Q » M F Q_diſparoiffent ; B G [p z] devient
B Q_[z], & M F[ra] devient M Q_[a], mais C G[ru]
& FQ_[q z] font égales à zéro. Donc x = m +=z & y
= za = te. *

V”. Si l'Origine eſt tranſportée fur un autre point de


la Ligne des abſciffes ; comme les ordonnées ne changent
as, il fuffit de faire x = m = z. Et fi l’on tranſporte
fö: fur un autre point de la Ligne des ordonnées,
comme cela ne change rien aux abſciffes, on fera fimple
ment y = n=+= a.
VÍ“. Je ne dis rien de deux autres changemens moins
confidérables; dont l’un confifte à changer +x en – x;
ce qui eſt prendre les abſciffes pofitives pour les négatives,
& réciproquement ; c’eſt-à-dire , renverfer la figure de
droite à gauche: ou à changer + y en — y; ce qui eſt re
garder comme négatives les ordonnées qu’on avoit priſes pour
poſitives, ou renverfèr la figure de haut en bas: Et dont
l’autre confifte à changer x en y & y en x : ce qui re
vient à prendre les abſciffès pour ordonnées & les ordon
nées pour abfciffes, à faire faire à la Courbe un quart de
converſion.

26. CE s transformations font d’un grand ufage pour


l'Analyſe des Courbes. Il eſt donc à propos d’indiquer
ici quelques voyes abrégées pour les exécuter plus com
modément.
Elles font fondées fur ce Principe, que ſubſtituer à x
un binome m + z, dans une puiſſance quelconque de x,
çomme dans la cinquiéme, c’eſt écrire au lieu de x' , la
cinquiéme puiſſance de m + z , qui eſt m' + 5 m" z +
- - - I om”z*+:
D E s E QUATIONS. 41

CHAP.II. Iom”z” + t om’z” + 5mz* + z' , dont les termes ont toll- PL. III.
S ** tes les puiſſances fucceſſives de z, depuis l’unité, qui eft
zº, juſqu'à z”. Les coëfficients m’, 5m“, i om’, Iom”,
5 m, 1 , fe calculent ainfi. On pofè d'abord m’, c’eſt-à
dire, une puiſſance de m qui a le même expofant que
celle de x ; on multiplie-ce terme m' par fon expoſant [s],
& on le diviſe par m , ce qui donne le fecond coëfficient
5m“. On multiplie ce fecond coëfficient par [ 2 ] la moi
tié de fon expofant [4], & on le diviſe toûjours par m.
Cette opération donne le troifiéme coëfficient iom’, qu’on
multiplie par [1] le tiers de fon expofant [ 3 ] , & qu’on
diviſe par m , pour avoir le quatriéme coëfficient i om”.
Celui-ci doit être multiplié par [#] le quart de fon expo
fant [2], & diviſé toûjours par m. Par ce moyen on a
le cinquiéme coëfficient 5m, qu’il faut multiplier par [;]
la cinquiéme partie de fon expofant [ 1 ] , & divifer par
m, pour avoir le fixiéme & dernier coëfficient I. Alors
l’opération eſt finie , parce que ce terme ne contient plus
de m. ~

On opérera de la même maniére, fi au lieu d’une fim


ple puiſſance de x , on a une de fes fonĉtions rationelles
entiéres a + bx + cx + dx' + ex“ cớc. compoſée de conf
tantes & de puiſſances de x. V

Ainſi
puiſque a = - - = At
au lieu de bx,écrivant b(m-+-z) = bm +- bz
cx” . . c(m+-z)*=cm*-+-2cmz–H–czz
dx” . . d(m-+-x)?=dm”-+-3dm’z-+-3 dmz -4-dz?
ex“ . . e(m+z)+= em*-+-4em;z-H-6em*z*-+-1emz?-+-ez.*
&c. J (’ &c. -

on aura a+bx+cx'+dx'+ex“ &c. = M* + M'z + M"z”


+ M"z” + M1 vz“ &c. dont les coëfficients Mº, M',
M", M", Miv, &c. fe calculent comme on vient de
dire.
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. F Le
42 D E S T R A Ns FoRMATIONS,
PL, III. Le prémier M° eſt la fonction même a + bx + c x + Char II.
dx + ex“, &c. transformée par la ſubſtitution de m à x. 9. 26.
Mº fè change en M', fi on multiplie chaque terme de
M° où ſe trouve quelque puiflance de m , par l’expoſant
de cette puiſſance, & qu’on diviſe le produit par m. De
M" on forme M", en multipliant chaque terme de Ma'
par la moitié de l’expofant de m & le divifant par m. In
multipliant chaque terme de M" par le tiers de l’expofant
de m & diviſant toujours par m , on aura M'''. Et on
continuera de même, juſqu’à-ce qu’on vienne à une gran
deur, où il ne reſte plus de m.
a + b m + cm” + d m*' + em“ Ở c = M°
O I 2 3 4
b + 2cm + 3 dm” + 4em" & c = M'
O # # #
c + 3 dm + 6em; & c = M".
O 1.
3 2.
3

d + 4 em & c = M"
O

; & c = MTV

On peut auffi, & dans l’application il eſt plus commo


de, ne changer x en m qu’après toute l’opération. On fe
ra donc fur x ce qu’on vient de dire qu’il falloit faire fur
m, & après le calcul on changera dans M*, M", M",
&c. tous les x en m.

- Ainfi
D Es E QUATIONS. .* PL, III.
CHAP. II. Ainſi 30 = Z^2
§. 26. A

a+bx + cx + dx'+ex“ ởe = Mº = 4+ bm-+ cm*-+-dm’+ em? Ġc


O I 2 3 4.
b+ 2x+3* +4x Črc=M” = b +2cm-+-3 dm *-+4em’ớc
O ; F:Fs: Črc=M"= s + 3 dm+6em*&c

*-HT:# &c=Miv=
==M=
O
d + 4em ởe
... e Ởe

27. PA R ces principes on peut exécuter avec facilité


les transformations indiquées au §. 25. Veut – on tranſpor
ter l’Origine fur un point donné de l’Axe des abfcifies ou
des ordonnées; ce qui fe fait en fubſtituant m + z à x, ou
n + a à y. Qu’on propofe, dis- je, de ſubſtituer m + z
2. ƆĆ. -

On écrira l’équation fur une ligne : on en multipliera


chaque terme qui contient quelque puiſſance de x par l’ex
polant de cette puiſſance, & dans chacun de ces termes
on changera un x en z. Le produit s’écrira fur une fecon
de ligne, dont on multipliera chaque terme où ſe trouve
quelque puiſſance de x par la moitié de fon expofant, &
on changera de nouveau un x en z. Le produit fera la
troifiéme ligne, dont on multipliera chaque terme qui con
tient quelque puiſſance de x par le tiers de fon expofant ,
& on changera toûjours un x en z. Cette opération don
nera la quatriéme ligne, & on continuera de même, juf
qu'à-ce qu’on foit parvenu à une ligne où il n’y ait plus
d'x. Alors, changeant tous les x en m, on réünira tous les
termes de toutes ces lignes, & on aura la transformée *.
F 2 Exemple.
* Uſage de l'Anal. &c. pag. 3o8 & fuiv.
44 D E F . TRANS FOR MA TIO NS

PL. III. CHAP. II.


Exemple. On propofè l’équation A. §. 27»
A . x“–2xy+8ax” –5axy+4ccxy—8acyy+9a’c’=o
4 2 3 I I O O

+4x’z-4xyz+24ax’z-Say’z-+4egyz
# # # O O |

+6x'z –2y*z +24axz”


# O #
+ 4xz” + 8a4”
O
ZT

+ Z“.
Changeant x en m, & réüniffant tous ces termes, on
trouvera que la transformée de l’éq : A eft m“ + 4m’z +
6mmzz + 4mz” + z* — 2 m y — 4my*z – 2yz +8am.”
+ 24am*z + 24amz” + 8az” — Samy” – 5ay*z + 4 ccmy
+ 4 ccyz — 8a6yy + 94 c” = o.
Que fi l’on veut fubſtituer n+a à y, on opérera fur
les y comme on vient de faire fur les x , en changeant de
ligne en ligne un y en a.
28. Dans l’application de cette Méthode, le calcul de
vient plus commode, quand pour fubſtituer m + z à x ,
on commence par ordonner l’équation fèlon les dimenſions
d'y ; & quand pour fubſtituer n + a à y, on prépare l’é
quation en l’ordonnant par x. L’Exemple ſuivant fera
voir l’avantage de cette préparation.
On propofè de fubftituer d’abord z + 2a à x , & en
fuite te – a à y dans l’éq : x – 2xy + xy” – y’—2ax”.
+ 4axy + ay” + a'y — 2a*x = o.
Pour faire la prémiére ſubſtitution, on ordonnera l’é
quation par y.
PL. III. D ES E QUATIONS. - 45 CH. II.
§. 28.
X = 2 43
-v?-- * + (-2x+4ax+aa)y + x?-2ax”-2a’x --—\––)
-:+"::"+e?r+++; 3 2 I_ | -y’+3ay-+-ay—4a”

(z )y'+G-4x+4a)zy+(3*-44*-24°)z_j+zy–4azy+2az
O # # # o O |- -

(–2)zzy + (3x-2a) ZZ —2z y+4azz


- O # O

+ ( 1 ) z” + z*

La transformée eſt donc — y' +zy – 2z^y + z' +


3 ay”—4azy + 4azz + a^y + 2a^z - 4a”.
Pour ſubſtituer a — a à y on ordonnera l’équation
par x. -

= - ^2

**+(–2y-2a) x*-+-(yy +4ay-2a”) x-y’+ ay*+ a^y 7-----


O I G) 2 I O 3 2 1 x’ * — 5 a“x + a
+(–2)ux’+(2y+4a)ax+(-3.yy+2ay-+-a”)te -2ax'+2aux–4a’ae
O # O # # 9– į
+ ( 1 ) a*x + (— 3y +a ) au {
O # o
+--+--
} –( 1 ) ta’ U– u”
Ainſi la transformée eſt x’ — 2ax + u’x – u' + 2aux
+4au” — 5a*x — 4a’a + a’.

29. S 1 l’on veut exécuter en même tems les deux fub


ftitutions de m + z à x & de n + a à y, ce qui fert à
tranſporter l'Origine für un point quelconque qui auroit
m pour abfciffe & n pour ordonnée, [ § 25. IV ], on
opérera comme on vient de le dire dans le § préced. mais
fur les x & les y en même tems.
Soit, par ex. l'éq : a“ — 4a'y + 9a’x — a’y” –
34 xy + 12a’x” — ax y + 6ax'+x“ = o , le Calcul fè
F 3 fera
| 46 D Es TRANs Fo R M A Trows
Pl. III. fera comme on le voit ici, ce qui, après le §. préc. expli- ca. II.
que mieux la chofe qu’on ne pourroit le faire par un lỏng 5 ***
diſcours. Il ſuffit de remarquer que des deux nombres
placés fous chaque terme, le prémier eſt rélatif aux dimen
fions de y & le fecond à celles de x , & que les termes
liés par une accolade \~\~' , doivent être réünis en un
même terme qui eſt leur ſomme. Ainſi au lieu de –;auzz
& —;auzz, on ſuppoſe — a a zz.
«” –4ay-+-9a’x-aayy - 3aayx + 12aaxx — ayxx + 6aæ* + x*
o.o. i.o. o. I 2.O I, I O. 2 1.2 * o. 3 O. 4
-ha ’u-+-9a’z-2aayu-3aaxu-3aºyz +24aaxz-axxu -24yxz +-1 8axºz +4x*z.
O o #.o O. # #.o o.# C.# #-# O.# o.#
—aauu -}a’uz-ặafuz + I2aazz-axuz-axuz -ayzz-+-18axzz-+-6xxzz.
\~\^s/
1 1 1 2
GÐ O. O - O O.# #.o O.; O.;
–;auzz –ļauzz+ 6az + 4xz
O O o.o. o.#
+ z*

Ainſi, réüniſfânt enſemble les termes qui ont les mêmes


puiſſances de u & de z., & écrivant m pour x & n pour y,
la transformée fera a“–4a’n+9a’m — aann — 3 a’mn +
12aamm — ammn + 6am” + m* + (– 4a” – 2a'n —
3 a’m — amm) a + (9 a’ – 3 a’n + 24 aam – 2amn +
18 amm + 4m’) z — aauu -H ( 34° — 2am) uz + (1 2aa
— an + 18 am + 6mm ) zz – auzz + (6 a + 4m) z” +
z“ = o.
Cette reünion s’exécutera commodément, fi dès la fe
conde ligne on ſépare les termes qui font multipliés par u
de ceux qui font multipliés par z. Pour cela , on multi
pliera dans la prémiére ligne chaque terme qui contient
quelque puiſſance d'y par l’expofant de cette puiſſance , &
OI)
D E S E QUATION C. 47

Cnar.II on le divifera par y. La fomme de ces termes eſt le coëf- PL. III.
$ *9 ficient de u. Puis, on multipliera chaque terme de la
prémiére ligne qui contient quelque puiſſance de x par
l’expofant de cette puiſſance & on le diviſera par x. La
fomme de tous ces termes eſt le coëfficient d’ae. C’eſt ain
fi qu’on aura calculé la feconde ligne.
On viendra enfuite à la troifiéme qui eſt compoſée des
termes au , uz & ZZ. Le coëfficient d’a fervira à former
celui d’u a & la prémiére moitié de celui d’a z , fÇav. 1°.
le coëfficient d'att, en multipliant chaque terme du coëffi
cient d’a, où ſe trouve quelque puiflance d'y, par la moi
tié de fon expofant, & le diviſant par y : 2“. la prémiére
moitié du coëfficient d’a z , en multipliant chaque terme
du même coëfficient d’u , où ſe trouve quelque puistànce
d’x, par la moitié de fon expofant & le divifant par x.
Le coëfficient de z fervira à former 1“. l’autre moitié
du coëfi vient de az, en multipliant ceux de fes termes
qui contiènnent quelque puiſſance d’y par la moitié de
leurs expofants, & les divifant par y : 2“. le coëfficient de
z z, en multipliant par la moitié de l’expoſànt d’x, & di
vifant par x , tous les termes du coëfficient de z , où ſe
trouve quelque puiſſance de x.
La quatriéme ligne a quatre termes a’, a’z, az” , z”,
qui fe forment par les coëfficients de au , uz & zz, de la
même maniére que ceux-ci ont été formés par les coëffi- |

cients de a, & de z, fi ce n’eſt qu’au lieu de multiplier


chaque terme par la moitié des expofants des puistànces de
x & de y qu’il renferme, on le multiplie par le tiers de
ces expofants. Le reſte de l’opération eſt femblable à celle
qui a donné la troifiéme ligne. Le coëfficient de u u for
me celui de a’ , & la prémiére moitié de celui de u uz :
Le coëfficient de a z forme la feconde moitié de celui de
atuz, & la prémiére moitié de celui de uzz : Et le coëffi
cient de zz forme la feconde moitié du coëfficient de azz,
& tout
48 D ES TRANS FOR MA TIO N $

r. III. & tout celui de z'. C’eſt dans ces coëfficients formés par cgar.II;
moitié qu’on peut trouver des termes ſéparés qu’il fầut 5 ***
réünir. A

On formera de la même maniére la cinquiéme ligne,


par le moyen de la quatriéme, en multipliant par le quart
des expoſants d'y & d’x, &c. Et on continuera de mê
me, juſqu'à - ce qu’on foit parvenu à une ligne , où il ne
reſte plus ni x ni y. Toutes ces lignes enſemble, en y
fubſtituant m à x & n à y, font la transformée complette.
Exemple 3 fur la même équation que ci-deſſus.
a“–4a’y-H9a’x — aayy—3aaxy + 12aaxx —axxy + 6ax'+x“
O.O I „O O. I 2.O I. I O. 2 I.2 O. 3 O. 4.

H-(-4a”-2aay-3 aax -axx)a + (9a’—3 aay+24aax—2axy+ i 8ax**+4x”)z


o.o #.o O.# o.# O.O #.o C. # #-# O. # o. å
- —#aa—a x
»+ (–aa) au "+ S-aa– aº az + (1 2aa–ay+ i 8ax+6xx) zz
O.O O.O o.# O.O $.o O. ; O. ;

+ (o) u' + (o) a a z +(_{2) azz + (6 a + 4 x) z”


O. O O. o o..#
+ ( 1 ) z*

Autre Exemple. On veut ſubstituer z +; a à x


& te "+" a à y dans l'éq : y* r+ x* – 2 ax’ — 2 aaxy +
3 4axx = O
c:: D E F E QUA TIO NS. 49 PLIII,

- x={ a , y=a L
*m

y“ + x4—2ax?—2a*xy + 3a*x* T) f' a + # a*- ļa*-a“ + ịa“


4.O O.4 O.3 I. I O.2 - -

+(4y”-2a’x)u-+-(4x”-6ax?-2ay-+-6a*x)z +(4a”-a”) u+(ja” -ja”-24’+34’)z


#.o. o.# o.# o.# #.o. o.#
+(6xy)uu+Č:)uz+(6xx-6ax+3aa)zz}={+(6aa)uu-(2aa)ux+Gaa-344+3a^)**
#.o O.O o.# o.; o. o
+(4y)u’+(o)uuz-+-(o)uzz+(4x-2a)z.” | + (4a) u” . . . . + (2a–2a)z'
#.O o.#.o.o
+ố:"+@a-z+(c)*z)+(o) či z + u* . . . . . . + z*

La transformée eſt donc :: a“ + 3 a'u + 6 a au te —


2 aauz + #aazz + 4 au' + a“ + z* = o.

3o. S’A G IT - 1 L de changer la pofition d’un des deux


Axes fans changer l’Origine; de fubſtituer [§. 24. II & Ill]
p4 à x, & qz + a à y, ou ra +z à x, & fu à y; on le
pourra faire d’une maniére analogue à celle qui a été pra
tiquée dans le §. 28, pour ſubſtituer m + z à x, ou n +
tº a y.
h. l.
, Car fi, dans un terme quelconque, comme ax y , on
écrit p z pour x & qz + u pour y, ce terme fera changé
C[] a:"*(z+2 y'="z" (/'+ 4' z/
'a +
l. I=-1 . . »H«. l. l.–1.l.–
l— 1. l—2 Z– 1-2 te* I. 2. 3
2 7 l—3 Z— l-3 u” |

h+/–
4
ởa)=a;"/**"+ lazº/– i zh-1-1-1 „+ 1 =
.t

I. 2

h+/ *„” +":=a/ 1-3 :"+ 3 „”


a#',l—22 h+/– – I , z- 'h-I-l

&c. Or la fuite de ces termes fe calcule par une Régle


femblable à celle du §. 26, & qui fè peut énoncer ainfi.
* Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber, G On
|
5o D EJ TRA N I FOR MA TIONS

PL. III. On écrit en prémiére ligne l'équation propoſée, après Char. II.
avoir changé x en p z & y en q z, c’eſt-à-dire, après 9. 3o
avoir écrit p pour x & q pour y, & :
avoir multiplié
chaque terme par une puiffànce de z dont l’expofant foit
égal à la fomme des expofants de x & de y dans ce terme.
On forme la feconde ligne, en multipliant chaque terme
qui renferme quelque puiſſance de q par l'expofant de cet
te puiſſance, en le diviſant par q, & changeant un z en
un a. La troifiéme ligne fe formera, en multipliant chaque
terme de la feconde, qui contient quelque puiflance de 7,
par la moitié de l’expofant de cette puiſſance, diviſant par
q, & changeant un z en un a, &c. &c.
Ainſi, dans ax^y', écrivant p z pour x, & qz pour
y , on aura ap" z/zh+/, prémier terme ou prémiére li
gne. Ce terme multiplié par l expofant de q, diviſé par
h 4–1
q , & par le changement d’un z en u , devient lap" q
zh+/-12, fecond terme ou feconde ligne : qu’on mul
- 1. l– • • • r % • e

tipliera par +, moitié de l’expofant de q , qu’on divi


fera par 7, & où on changera un z en u, pour avoir le
troifiéme terme ou la troifiéme ligne #:
a“,“ A+/-2, 3

& on continuera de même juſqu'à-ce qu’on vienne à des


termes qui ne renferment plus la lettre q.
Exemple. On propoſe de ſubſtituer pz à x, & qz +
w à y dans l'éq : a' + b*x + aby + 3 ax + 4axy + 8byy
=o. Cette équation, en changeant x en pz & y en qz , eft
D E s E QUATIONS. 51

CHAP. II. PL. IIIS


a + b’pz + abqz + 3 ap’z” + 4 apqz” + 8 bq’zz
§. 3o. O O I O I 2

- + aba + 4 apaz rH I 6 bqaz


O O i

+ 8 b tt a ...

La transformée eſt donc a’ + ( b* p + ab q) z + a b a


+ (3 app+4apq+-8bqq)zz + (4ap + 16bq) az +8bate= o.
De même s’il faut fubſtituer s a à y, & r u + z à x ,
on pofera en prémiére ligne l’équation propoſée , après
avoir changé x en ru & y en s a , & on opérera fur r
comme on vient d’opérer für q , en changeant de ligne
en ligne un a en un Z, &c.
Voici le procedé du Calcul fur le même Exemple.
a' + ( b*r*+ abr) a + ( 3 arr + 4arf + 8bff) au
o I O 2 I O

»+ b* Z + ( 6ar + 4 a f) te Z
O # O

+ 3 aZZ
Ainſi la transformée eſt a’ + (b’r + abr) at + (3 arr +
4arf + 8bf r) au + b*z + ( 6ar + 4ar) az + 3azz = o.
On pourroit de même ſubſtituer tout à la fois p z +
ra à x, & q z + f a à y, ce qui change la poſition des
deux Axes fans changer l’Origine. Mais cette transforma
tion a un peu plus d’embarras & un peu moins d’utilité
que les précédentes. Nous la laifferons donc pour venir
à quelque chofè de plus effentiel.

G2 CHAPI
52 D EJ D IF F E R E NJ O R D R ES

C H A P I T R E III.

Des différents Ordres des Lignes algébriques.


PL, III. 3 I. E s L I G N E s A L C E B R I Q U Es confidérées ana §. 31.
lytiquement fe diviſent en différents Ordrer, fe
lon les dégrés de leurs équations. Ces dégrés s’eftiment,
comme dans les Egalités déterminées , par le dégré du
plus haut terme de l'équation. Mais , puiſque dans les
équations des Lignes algébriques il y a deux indétermi
nées x & y, le dégré de chaque terme s'eſtime par la fom
me des expofants des puistànces de x & de y. Les termes
qui n’ont que des conſtantes, dans leſquels il n’y a ni x
ni y, font du dégré zéro. Ceux qui n’ont qu’un x fans
y, ou qu’un y fans x , mais où cette indéterminée peut
être multipliée par un coëfficient ou une grandeur conf
tante quelconque, comme by ou ex, font des termes du
prémier dégré. Les termes du fecond dégré font ceux où
fe trouvent xx, xy, ou yy. Mais x', xxy, xyy &.y' font
les termes du troifiéme dégré ; x“, xy, xy , xy”, & y“
ceux du quatriéme, & ainfi de fuite.
32. O N peut donc former , pour chaque Ordre de
Lignes, une Equation générale, qui repréſente toutes les
Lignes poſſibles de cet Ordre-là : lefquelles enfuite fe di
viſent & fubdiviſent en Genres & Eſpéces, felon la variété
des coëfficients qui multiplient les termes de ces Equa
[lOITS.

L’éq: a + by + cx = o, exprime la nature des Ligner


du prémier Ordre, parce qu’elle n’a aucun terme qui paíſe
le prémier dégré.
L’éq :
D E 5 L 1G NES A LG E B RIQUES. 53
PL. III.
CH. III. L'éq: a + by + cx + dyy + exy + fxx = o repréſènte
**** une Ligne quelconque du ſecond Ordre, parce qu’il ne s’y
trouve que des termes du ſecond dégré ou des dégrés in
férieurs. .
L’éq : a + by + cx + dyy + exy + fxx + gy’ + bxyy
+ i x* y + /x” = o, exprime en général une Ligne da
troiſéme Ordre , parce que ſes termes les plus élevés ne
font que du troifiéme Ordre, &c. *
33. Dans cette maniére d'eſtimer l’Ordre d’une Ligne
algébrique, on ſuppofe que fon équation eſt irrédućtible :
parce qu’une équation rédućtible eſt moins l’équation d’u
ne Ligne d’un certain Ordre », que celle de deux ou plu
fieurs Lignes de quelques Ordres inférieurs [ §. 2o , 2 1 ].
Cela eſt pourtant indifférent en foi-même, & rien n’em
pêche qu’on ne regarde, fi l’on veut, le ſyſtéme de deux
Lignes du premier Ordre , comme une Ligne du fecond
Ordre; & le ſyftéme de trois Lignes du prémier Ordre ,
ou celui de deux Lignes , l’une du prémier, & l’autre du
fecond Ordre, comme une Ligne du troifiéme Ordre, &c.
34. CE QU’IL y a de plus important à remarquer
fur cette diſtribution des Lignes algébriques par Ordres,
c’eſt que chaque Ligne eſt fi bien fixée à fon Ordre, qu’el
|- - G 3 le

* Mr. NEwToN diftingue les Ordres des Lignes & les Genres des
Courbes. Comme le premier Ordre ne renferme que la Ligne
droite [Voyez ci-deſſous 9. 40. ] , il appelle Courbes du prémier
Genre, les Lignes du fecond Ordre, Courbes du fecond Genre,
les Lignes du troifiéme Ordre, & ainfi de fuite. Quelque ré
pugnance qu’on ait à s'écarter des dénominations établies par ce
Grand Homme, il m'a paru que cette diftin&ion génoit trop l'ex
prefion, & je me fuis déterminé à dire indifferemment , Cour
bes ou Lignes du fecond Ordre, Courbes ou Lignes du troiſić
me Ordre, &c. -
54 D EJ D I F F E R E NJ OR DR E W

Pl. III. le n’en fort point , par quelque équation qu’on la repré- Ca III:
fente. Je veux dire , qu’encore qu’on puiſie exprimer la ***
nature d’une Ligne algébrique par une infinité d’équations
différentes, felon le choix qu’on fait de l'Origine, & la
poſition qu’on donne aux Axes ; cependant toutes ces
équations font d’un même Ordre , auquel par conféquent
la Ligne propoſée doit fè raporter.
En effet, fi l’équation de cette Ligne qui exprime le
raport entre les coordonnées x & y eſt d’un certain Or
dre ; l’équation , qui exprimera le raport entre d’autres
coordonnées z & te de la même Ligne , eſt néceffairement
du même Ordre. Car quelque variée que foit la pofition
des z & des a par raport aux x & aux y , on aura tou
jours [ §. 24 ] 3:= m + pz + r a , & y = n + q z + r te,
& en ſubſtituant ces valeurs de x, & de y dans l’équation
qui exprime leur raport , on aura la transformée qui don
ne le raport des coordonnées z & a. Mais puiſque,
dans les équations x = m + pz + ru, y = n + gz + fu,
z & u ne montent qu’au prémier dégré , non plus que x
& y, il s'enfuit qu’après la fubſtitution, z & a ne monte
ront dans l’éq : transformée qu’au même dégré où mon
tent x & y dans la propoſée. Donc l’éq : des z & a fera
du même Ordre que celle des x & y. Ainfi l’Ordre d’une
Ligne algébrique ne change point par le changement de
fès coordonnées. *

35. MR. N E w T o N arrange les termes de l’équation


d’une Ligne algébrique dans un Parallelogramme diviſé
en pluſieurs Cafèſ, ou petits quarrés. Il place dans cha
que ligne horizontale les termes où la variable y a le mê
me expofant, & ces expofànts augmentent d’une unité cn
montant de ligne en ligne : ll place dans chaque colomne
- , : 2 - verticale
* - - -* a

* Uffge de ranalyst, &c, pag. 34o , & fuiv.


D ES L IGN ES A L G E B R I QUES. 55

ca. III. verticale les termes où l’indéterminée x a le même expo- Pl. III.
|
3. 35 fant, & ces expofants croiffent d’une unité en paffant d’u
ne colomne à l'autre de gauche à droite. Ainſi chaque
terme a fà Cafe déterminée par les expofants d'x & d’y
dans ce terme. - -

ở c. 1 ởe. | ởe. | ởe. | ởe, &c.


ly* | rxy“ ļaxy" 3xy"|ệey" &c.
gy’ | mxy” rx'y' (3x'y'|= x.y ởe.
dy hxy *| mx“y” tx'y yx'y ởe.
by | exy | ixy px'y vx*y &c.
4 lea fx" | exº qx“ ởe.

- Mais comme dans cette difpofition les termes d’un


même dégré fè trouvent placés en : diagonale, Mr. D E
G U A, en tournant le Parallélogramme, lui a donné une
fituation plus commode ". ll fe préſente alors comme un
triangle, dont la pointe regarde en embas, & où les ter
mes de l’équation générale font placés comme on le voit
dans cette Figure, qui explique la chofè fuffiſamment.

* Uſage de l'Analyſe, &c, pag. 24. &c.

' *: - f . , : * - · . " - - ós.


56 D ES DIFFER ENs or Dr Es
PL. III. Ớ c. Ở c. &c. &c. Ởc. Ởc.
vacy � Ởrc. Ch. III.
§ 36.

@
S
N@@>
36. DA N s ce Triangle, que l’Auteur apelle Triangle al
gébrique ou analytique, chaque Cafè prend fon nom des x
& des y qu’elle contient. La Cafe inférieure feule, qui n’a ni
x ni y, fe nommera la Cafe de la pointe, ou, pour abréger,
la Pointe du Triangle. Des deux Cafès qui la touchent ,
l’une s’apelle la Cafe y , l’autre la Caſe x. . Les trois voifi
nes fe nomment la Cafe y y, la Cafe x y, & la Cafe x x.
On comprend affez par-là quel eſt le nom de chaque
Cafe. . . .
Dans cette difpofition on voit 1°. que tous les termes
d’un même dégré font dans le même Rang horizontal; les
plus hauts dégrés dans les Rangs fupérieurs , les plus bas
dans les Rangs inférieurs. Chaque équation générale a au
tant de rangs que l’expofant de fon Ordre a d’unités, fans
compter la Cafe de la pointe , où l’on place le terme
conftant. -

2°. Que fi l'on veut ordonner l'équation par x , c’eſt


à-dire, fuivant les dimenſions de la variable x , on n’a
qu’à confidérer comme les termes de cette équation, les
- Bander
D Es LIGNES ALGEB RIQUE S. 57

Ca.III. Bander qui montent de droite à gauche. Dans le Trian- P. III.


$ 3° gle ci-deſſus, le premier terme fera la plus haute bande,
qui confifte dans le feul terme ir x' , & cette bande, foit
qu’elle n’ait que ce terme, foit que, le Triangle étant pro
longé, elle en ait pluſieurs, fe nommera la Bande x". Le
fecond terme fera la bande contiguë, qui a les deux Ca
fes qx“ & v x*y, ou (q +vy) x" : elle s'apelle la Bande
x“. On prendra pour troifiéme terme la bande fuivante
lx', px'y , u x'y', ou (/+p y + uy”) x' : e’eſt la Bande
x’; pour quatriéme terme la bande fx x, i x* y, o x*y*,
t x*y*, ou (f+ i y + o y' + t y’) x * , qui eſt la Bande x* :
pour cinquiéme terme la bande cx, exy, hxy”, nxy”, fxy“,
ou (c + ey + hy' + ny + y*) x , qui s’apelle la Bande
x : & pour fixiéme & dernier terme a+by+ dyy + gy’ +
my“ + ry’, que nous nommerons la Bande /ans x, ou la
Bande des puifances d’y.
De même, fi on veut ordonner l'équation par y, on
prendra pour fes termes confécutifs les Bandes qui mon
tent de gauche à droite, fç., 1°. la Bande y' , qui n’a ici
que le terme ry“. 2°. la Bande y“ qui a les deux termes
my“, fxy*, ou (m + rx) y". 3". la Bande y compoſée de
trois termes gy’, n x y', tx'y', ou (g + n x + t x ) y’.
4”. la Bande y qui contient quatre termes dy”, b x y*,
oxy”, ux'y*, ou (d + bx + ox” + ax') y*. 5°. la Bande
y , qui eſt by +exy + ix*y + p x*y + v x'y', ou (b + ex +
ix” + px' + vx“) y. 6”. enfin la bande a + c x + fx x +
/x' + qx“+ u x’, qui fe nomme la Bande fans y, ou la
Bande der puiſſancer d’x.

37. O N v o IT par cet arrangement que l'équation


générale des Lignes du premier Ordre a [ 1 + 2 = j 3 ter
mes; que celle du fecond Ordre a [ 1 + 2 + 3 =]6 ter
mes; celle du troifiéme [ 1 + 2 + 3 + 4]= 1 o termes,
& ainfi de fuite, felon la fuite des nombres triangulaires.
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber, H Lc
58 D E5–DIFFERENS O R D R ES
Pl. III. Le nombre des coëfficiens a, b, c, d, e, &c. de cha- Cu. III.
§. 37
que équation générale [ §. 32 ) eſt le même que le nom
bre de les termes. Mais ce nombre des coëfficients peut
être diminué d’une unité, parce que le fecond membre de
ces équations étant zéro, on peut diviſer tout le premier
membre par un coëfficient quelconque, comme celui de
la plus haute puiſſance d’y ou d’x, laquelle , après cette
divifion, n’a pour coëfficient que l’unité.
Ainſi , divitant par e l'équation générale du premier
b
Ordre a + by + c x = o, elle fe réduit à #+
;y + x =O,
dans laquelle, avec l’unité qui multiplie x, il n’y a que
deux coëfficients : & T?”
Si donc v eſt l’expoſant d’un Ordre quelconque, le
nombre des coëfficients de l’équation générale de cet Or
dre fera ; vv + # v., ſomme de la progreſſion arithmétique.
2 + 3 + 4 + 5 + ởe, dont la différence eſt i , le premier
terme 2, & le nombre des termes v *. .

38. I l s U 1 T de là, qu’on peut réguliérement faire


paffer une Ligne de l'Ordre v, par le nombre ; vv + # u
de points donnés, ou qu’une Ligne de l’Ordre v ett dé
terminée & ſon équation donnée, quand on a fixé # v v
+ # v points par leſquels elle doit paffer.
Ainfi une Ligne du premier Ordre eſt déterminée par
deux points donnés ; une du fecond par 5 ; une du troi
fiéme par 9; une du quatriéme par 14; une du cinquié
me par 2o , &c :
La

* Sriating, Linea tertii ordinis , &c. pag. 3 & fuiv.


* -
* -
- - - -
D E S LIGNES A LG E B R IgUES. 59

Ca.III. La Démonftration n’a befoin que d’un Exemple. *. , ; P. III.


§. 38. Soient A, B, C, D, E cinq points donnés, par lef- re. »».
quels il faut faire paffer une Ligne du fècond Ordre. On
ménera à volonté deux droites FG, FH, par un point F,
qu’on prendra pour l’Origine , & ces droites pour les
Axes ; après quoi menant par les points donnés les or
données Aa, Bb, Cc, Dd, Ee; elles feront données, auffi
bien que les abſciffes Fa, Fb, Fc, Fd, Fe. Qu’on nomme
donc Aa , a ; Bb, b; Cc, c , Dd, d; Ee, e; & Fa, 2 ;
Fb, 8; Fc, y ; Fd, 3; Fe, 4; & qu’on prenne l’éq : A
+ By + Cx + Dyy+ Exy + xx = o pour celle de la Li
gne du fecond Ordre, qui doit paſſer par les points don
nés A, B, C, D, E. Il s’agit de déterminer les cinq
coëfficients inconnus A, B, C, D, E. Or pour cela nous
avons cinq équations. Car, puiſque la Courbe paffè par
le point A, il faut qu’à l’abſciffe Fa [a] réponde l’ordon
née a A[a]. Donc x étant a, y eſt a. Mettant donc
dans l’éq: A + By + Cx + Dyy + Exy + xx=o, a pour
x & a pour y, la condition de paffēr par A la réduit à
. . . . . . . . . . . . . A+Ba+Cz+Daa+Ea2+a2=o
La condition de paffèr par B,donne demêmeA+Bb+C3+Dbb+Eb{3+33=o
Celle de paffer par C, donne . . . . A+Bc+ Cy+-Dec-+-Ecy +9y=o
Celle de paflèr par D, donne . . . A+Bd+CB+Ddd+Ed3+33=o
Et celle de paffèr par E, donne enfin . . A-H-Be+Cs+Dee+Eee + ee=o
On peut par le moyen de ces cinq équations trouver
les valeurs des cinq coëfficients A, B, C, D, E, ce qui
détermine l'éq: A+By+Cx + Dyy + Exy + xx = o de
la Courbe cherchée.
Le Calcul véritablement en feroit affezlong i : mais il
H 2 n’eſt

* Lineæ tertii Ordinis, &c. pag. 69. - -

NEWTON ,,Arithmetica univerſalis. Probl. LXI. pag. mihi 233.


† C'eſt à l'Algébre à donner les moyens d'abréger ce cu::
C
6o D E J D I F F E R E NJ O R D R E W

r. III n'eſt pas befoin de le faire , pour fe convaincre qu'il eſt ca. III.
§. 38.«
toûjours poffible de faire paffer une Ligne du fecond
Ordre par les 5 points donnés A , B, C, D, E, &
en général une Ligne de l’Ordre v par le nombre ; v v +
# v de points donnés. Il fuffit de voir que chaque point
fournit une équation, & qu’on peut déterminer autant de
coëfficients qu’on a d’équations. Donc ; v v + ị v points
déterminent ; v v + } v coëfficients, c’eſt-à-dire, autant
qu’il y en a dans l'équation générale des Lignes de l’Or
dre v [§. prec. ].
Comme dans ces Equations, les inconnuës A, B, C,
D, E ne montent qu’au premier dégré, le Probléme fera
toujours poſſible, & les Racines imaginaires n’y peuvent
apporter aucune exception ou limitation ; parce que ces
coëfficients fe déterminent fans qu’il foit befoin d’aucune
extraction de racines, qui eſt la feule opération qui puiffe
introduire des imaginaires dans un Calcul. Mais il peut
arriver, ou que quelques-uns de ces coëfficients foient
zéro ; & alors l’équation de la Courbe eſt réduite à un
moindre nombre de termes; ou que quelques-uns fè trou
vent infinis; & alors les termes qui font affećtés de ces
coëfficients font feuls toute l’équation , les autres s’éva
noüiffant en comparaiſon de ceux-là : ou que quelques
uns reſtent indéterminés ; & alors on peut faire paffer par
les points donnés une infinité de Lignes du même ordre.
Si l’on avoit beſoin de chercher actuellement l’équation
de la Courbe qui paffè par un nombre de points donnés,
on abrégeroit le Calcul en prenant un des points donnés,
COIINII)C

Je crois avoir trouvé pour cela une Régle affez commode & gé
nérale, lorſqu'on a un nombre quelconque d'équations & d incon
nuës dont âucune ne paffe le prémier degré. On la trouvera
dans l’Appendice, Nº. 1.
-
D ES LIGNES A LG E B R IQ UES. 6i |

Ch.III. comme A, pour l’Origine. Car, à ce point, l'abſciffe & Pl. III.
*** Pordonnée étant zéro, on aura a & a tous deux zéro. Ain- "g ***
fi la premiére des cinq équations ci-deffus, eſt reduite à
A= o, & les quatre autres à Bb + C3+ Dbb + E3b+/83
= o, Bc+Cy+-Dec-HEey+yy=o, Bd+C}+Ddd-+-Edầ
+33 = o, Be-+ Cs + Dee + Ees+ es= o, defquelles on
tirera,
(3yde(3-y)(Be-de)-3c}e(3-3)(3e-cs)+3cd=(3-1)(yd-c3)-byềe(y-3)(3e-b)
B
+-byde (2-e)(3d-bồ)–hrởe (3-4)(ßc-by)
(8c-by)(Be-de)(bc-de)-(3d-b})(ye-ct)(bd+-ce)+(3e-be)(yd-c3)(be-+-cd)
(83c-byy)(Be-de)de-(83d-b33)(3e-ee)ce+(33e-bee)(yd-c3)cd+(yyd-c38)(3e-be)be
C=– -(yye-ces)(3d-b3)bd+(33e-dee)(8c-by) bc
T (3c-by)(Be-de) (bc+de)-(3d-b3 (ye-ce)(bd+-ce)+(8e-be)(yd-c3) be+cd)
_(bc-by)(Be-ds)(3y+3a)-(3d-b})(3e-ee)(33+y)+(3e-ba)(2d-c3)(3a+yò)
T(3e-by (3e-de(bc+de)-(3d-b}))ye-ce)(bd+ce)+(ße-be)(yd-c3)(be-1-ca)
(3e-by) Be-de) (ßețbyl Berde) -(3d-b3) (ye-cs) (3d4b84ye1c3)+(3e-be) (yd-c3) (3e4be47d4c3)
f(3-5y)(Şe-d)(bc+de)-(3d-bồ), ye- ey(bd-+-ce)+(3e-be )(yd-c3 (be--cd) |

Mais on abrégera encore plus fi l’on prend pour Axe


des ordonnées la droite A B & pour Axe des abſciffes la Fig. 24.
droite A E , menées du point A à deux des points don
nés B, E. , Alors l’ordonnée AB [b] ayant une abfciffe [3]
zéro, & l’abſciffe AETs] ayant ſon ordonnée [e] égale à
zéro, les valeurs de B, C, D, E, fe reduiront à
B= byồ (d(e–)) – (4–3) c)
=- zāT; IFTISTŲ=555
c=–44=|#=:
T cd (y (b–d) – (b–r)ồ) T
D=+?:4
|- ( d (4 –v) –
y) — sº –d’)
—dº) cc) B
cd (y (b–d – (b–-c) 3)T E
cô\b–c)(e–3)—yd(b-d)(s–y)
E=
cd (y (b-d) — (b—c)3)
H 3 de
62 D ES D I FFER E WJF O R DR ES

Pl. III. de forte que l’équation fera [en multipliant par le dénomi- CH. III.
nateur commun ] , cd (y ( b — d.) – ( b – c) 3) xx – S. 3°
Gyd{b—d)(s—y)—cầ(b—c)(4–3)) xy + y}(d(s–y)–
(e—ồ)c) yy — cdº (y(b-d) –(b-c)ồ) x – byồ (dos—
3) — (s—ồ) c) y = o.
39. De ce qu e l'équation d’une Ligne algébrique ne
change point d’Ordre, quelque poſition qu’on donne à
fes coordonnées [ §. 34] ; il fuit qu’une Ligne ne peut
être coupée par une Droite, qu’en autant de points , au
plus, qu’il y a d’unités dans l'expo/ant de fon Ordre, c’eſt
à-dire, dans le nombre qui marque quel eſt l’Ordre de
cette Ligne. Qu’une Droite ne peut couper, par ex. une
Ligne du premier Ordre qu’en un point , une Ligne du
fecond Ordre qu’en deux points, une du troifiéme qu’en
trois , &c.
Car on peut toûjours prendre cette Droite pour l'Axe
des abfciffes ou pour celui des ordonnées, fi elle ne l’eſt
déja: & par cette tranfpofition des coordonnées l'équation
de la Courbe ne paffe point dans un autre Ordre. Main
tenant, pour avoir tous les points où la Courbe rencontre
la Droite, que nous fuppoferons être l’Axe des ordonnées,
il faut faire l’abſciffe x égale à zéro [§. i 5 ] & les racines
y de l’équation qui nait de cette fuppoſition déſignent tous
les points où la Droite rencontre la Courbe. Mais ces ra
cines ne peuvent être en plus grand nombre que les uni
tés dans le plus haut expofant d'y, & ce plus haut expo
fant d’y ne peut furpaffer l'expofant de l’Ordre de la Cour
be [§. 31. 32]. Donc la Droite ne fauroit rencontrer la
Courbe qu’en autant de points, au plus, qu’il y a d’uni
tés dans l’expoſant de l'Ordre de cette Courbe.
Il eſt très poffible qu’elle la rencontre moins fouvent,
ou même point du tout. Car dans l’équation que don
ne la ſuppofition x = o, il peut fort bien fe faire "":
Ol3
D ES LIGNE S A LG E B R I QUES. 63
cu III. fon plus haut expofant inférieur à celui de l’Ordre de la PL. III.
§. 39 •
Courbe : il peut le faire que cette équation ait des racines
imaginaires, & les ait même toutes ; ce qui donne des in
terfections imaginaires & qui n’exiſtent pas : il peut fe faire
que deux ou pluſieurs des racines réelles de cette équa
tion foient égales; & alors deux ou pluſieurs points d'in
terfection ſe confondent en un feul.
Soit, par ex. le Cercle M E F décrit du centre C avec Fig. 25.
un raion CM = r, & dont l’équation, en nommant z l’ab
fcifle C P, & u l’ordonnée PM, eft zz + au = rr. On
demande en combien de points fà circonférence rencontre
la droite AB, qui paffe par les points A & B des Axes CA,
CB, dont les diflances à l’Origine font CA=a & CB =
b. Soit nommée AB, c, &, à caufe du triangle rectangle ACB,
on aura cc = aa + bb. Si l’on prend A B pour l’Axe des
ordonnées, en regardant A Q_[x] comme l’abſciffe du
point M, & QMly], parallée à AB, comme fon ordon
née, on aura [§. 24] tu = ? & z=x—a+?. Ces

valeurs de z & de u ſubſtituées dans l’éq: zz + au = rr,


2 42X: 2 424
la transforment en x x — 2 a x + a a + *:
47
– C
*-+
aayy
: +, -:-
báyy = r, ou [puiſque aa + bb = ce] en xx –
24xy 242 ZV - • |

2ax+aa + -I- — -7-+y=rr, qui exprime la na

ture du Cercle rélativement aux coordonnées AQ_[x] &


QM [y]. Si l'on 24ay
A 1 • A
fait, dans cette équation, x=o, elle
- N

fè réduira à aº —++yy=rr, qui marque par sts


racines les interfections du Cercle MEF & de la Droite AB.
Cette équation ett du même dégré que l’Ordre de la Cour
be. Un Cercle peut donc couper une Droite en autant de
points
64 D EJ D IFF E RENS O R D R E S

Pt. III. points qu’il y a d’unités dans l’expofant de fon Ordre , Ca.III.
c’eſt-à-dire, en deux points ; & cela arrive quand les raci- 5 ***
aa=v/ (a"—aacc-fºrrcc) aa=+V(rrcc—aabb)
nes y= C
» Ou y= C

2424
*

de l’éq : aa — : p *

+ yy = rr font réelles : car ces raci


|

nes défignent les deux ordonnées primitives A E, AF par


l’extrémité defquelles paffe la circonférence. Mais quand
ces racines font imaginaires, les interfections le font auffi.
– ! |- aabb ·
Cela arrive lorſque rrec < aabb, ou rr < = , foit r <

2 , c’eſt-à-dire quand le raïon [r] CM eſt plus petit que


a: , qui est la perpendiculaire CD" abaiſſée du centre
C fur la droite A"B" : Alors les interfections F & E dif
paroiffent ; la Droite ne coupe plus le Cercle. Que fi
ces deux racines déviennent égales; ce qui a lieu quand
rrcc = aabb, ou r=#, quand le raïon C M eſt égal à
la perpendiculaire CD' ; alors les deux points d'interfec
tion fè confondent en un feul , le Cercle ne rencontre la
Droite A'B' qu’en un feul point D'.
4o. PU I s Q.U” U N E Droite ne peut couper une Ligne
algébrique du premier Ordre qu’en un feul point [§. prec.]
la Ligne algébrique du premier Ordre ne peut être cour
be; car une Courbe peut toûjours être coupée par une
Droite en plus d’un point. Donc la Ligne droite eſt la
feule Ligne algébrique du premier Ordre.
C’eſt ce que l’on voit encore évidemment par le détail
des équations de cet Ordre. Elles ne peuvent avoir que
trois termes a, by , & c x. Mais elles peuvent ou les
AVOllſ
|

PLANCHE Ill .
D ES LIGNES A L G E B R I QUE 5. 65
ca. III. avoir tous trois, ou n'en avoir que deux, ou même n’en PL. IV.

§ 4o- avoir qu’un : Ce qui fait trois cas différens.


I. Lorſque l’équation du premier Ordre eſt complette,
c’eſt-à-dire, lorſqu’elle a fes trois termes, on peut toûjours
fuppofer que le terme conſtant a eſt feul & poſitif dans le
remier membre. Les deux autres termes by & ex font le
fecond membre, où ils peuvent être poſitifs ou négatifs.
Soit AB la Ligne des abſciffes, & AD celle des ordonnées, Fig. 26.
faifant entr’elles un angle quelconque DA B.
Car I. Si dans l'équation réduite à la forme que nous
venons de dire, b & c font poſitives ; que l’éq : foit a =
by + cx : elle repréſente une Droite. Pour avoir fa pofi
tion , il fuffit d’avoir celle de deux de fes points, de ceux,
par exemple, où elle coupe les deux Axes. On aura l’un
en faifant x = o, & l’autre en faifant y= o. Qu’on faffè
x = o, & l’éq: a= b y + c x fè réduit à a = by, ou y
=#. On prendra donc fur l’Axe des ordonnées AD,

du côté pofitif, A E égale à # , qui eſt la troifiéme pro


portionelle à la ligne b, à la ligne a , & à la ligne qu’on
prend pour l’unité , & on aura le point E , où la Droite
cherchée coupe l’Axe des ordonnées [§. 15]. De même,
fi on fait y = o, l’éq : a = by + cx fe réduit à a=ex,
Oll x=#; de forte que prenant fur A B l’Axe des ab

fists, du côté poſitif, AC égale à #, qui est la troifié


me proportionelle à e, a, & I, on aura le point C où la
Droite cherchée coupe l’Axe des abfcifles. Il ne reſte donc
plus qu’à mener cette Droite CE. Je dis qu’elle eſt repré
fentée par l’éq : a = by + cx. |

Car fi d’un point quelconque de cette Droite on mćne


Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. l Ult) C
66 D EJ D IF F E R E WJF O R D R E T

Pl. IV. une paralléle à AD, on déterminera une abſciffè x & une CH III.
ordonnée y . Ce point peut être pris , ou fur la partie § 4º ,
EC, ou au-delà de C, ou au-delà de E. 1°. Si le point
eſt M, entre E & C, l'abſciffe A P [x], & l’ordonnée PM
[y] font toutes deux poſitives. Et les triangles femblables
CAE, CPM donnent CA[#]: AE[#]= CP[#—x];
P M[y]. Donc : # ":, ou, transpofant 4:,
- =

multipliant par bc, & diviſànt par a, a = by + cx. 2°. Si


le point m est pris au-delà de C, l'abſcifle A p[x] eſt po
fitive & l’ordonnée pm ( — y] négative. Et les triangles
femblables CA E, Cpm donnent toûjours CA [#] : AE

42 4X 424 47

[#] = cp.[x–#]: pmf-y]. Donc :-:=—?,


qui fe réduit auffi à a = by + c x. . 3°. Si le point u eft
ris au-delà de E, l'abſciſſe A zr[— x] eſt négative &
f:: 7 u [y] eſt poſitive. Les tr. fembl. CAE, Czrtz
donnent auffi CA[#]; AE [4] = C*[—x+ #]:
z u [y], ou –#.+##=": , qui fè réduit encore à
a = b y + c x.
2. Si b & c font négatives, l'équation fera a = — by
– c x : & faifant x= o, on aura a = — by, ou y =
4 y , * |

—7 = AE négative , & en faifant x = o, on aura a =


4 7 •

Fig 27. – c x , ou x=–#=AC auffi négative. Et l’on


prouvera, comme dans le n° précéd., que EC est la Droi
te que répreſente l'éq: a = — by – c. x.
3. Si
D ES LIGNES A LG E B RIQUES. 67
CH. III. 3. Si b eſt poſitive & c négative, l’équation fera a = Pl. IV.
e 4Os |- |- - |

***** by – c x. Et faifant x = o, on aura a = by, ou y = Fig. 28.


47 |- |- |

#=AE poſitive : mais faifant y = o, on aura a =-cx,


4
ou x=—-I = A C négative.
4. Enfin , fi b eſt négative & c poſitive , l’équation *s*9.
étant a =— by + c x , on trouvera que x = o donne
y =—# = AE négative, & que y= o donne x=#
= AC pofitive.
Donc, en général , l’équation du premier Ordre étant
complette & réduite à cette forme a == b y = c x , où
l’on fuppofè a poſitive : |

Si b & c font toutes deux pofitives, la droite EC foû


tend l’Angle des coordonnées poſitives :
... Si b, & e font toutes deux négatives, E C foûtend
l'Angle des coordonnées négatives :
Si b coëfficient d'y eſt pofitif & e coëfficient d'x néga
tif, EC foûtend l'Angle des ordonnées poſitives & des ab
fciffes négatives.
Si b coëfficient d’y eſt négatif & c coëfficient d'x po
fitif, E C foûtend l’Angle des abſciſſes poſitives & des or
données négatives. |

Car ll. Si l’équation du premier Ordre n’a que deux


tërmes , c’eſt que a , ou b, ou e font zéro.
|- r. 4 47 / • -

1. Si a eſt zéro,2 :,h & –


Ć font zéro : les p
parties AC,
AE prifès fur les deux Axes devenant nulles , la Droite
EC paffè par l’Origine [§. 14]. Cependant ces parties
AC , AE, lors même qu’elles s’évanouiffent , gardent leur
raiſon de # à : ou de e à b : ce qui détermine la po
I 2 fition
D EJ D I F F E R E NJ O R D R E $

PL. IV. fition de la Droite repreſentée par l’éq : += b y =+= c x = o. c°. III.]
Car fi l’on prend A c = c fur l’axe des abfciffes , & A e 19. 49
= b fur l’axe des ordonnées , toutes deux pofitives , ---->.**

ou toutes deux négatives , fi b & c ont différens fi


Fig. 3o. gnes : mais l’une poſitive & l’autre négative , fi b & e
Fig. 3 I. ont le même figne , & qu’on tire la Droite e c ; AM
menée parallélement à e c par l’origine A, fera la Droi
te repréſèntée par l’équation = b y = cx = o. Car fi
en abaiffè l’ordonnée MP, les triangles femblables A PM ,
A e c, donneront toûjours AP[x] : PM [y] = Ac [+b]:
A e [= e.] , d'où réſulte = b y === ex ou = b y = cx
= O.

2. Si b = o, # eft infinie. La droite AE étant infi

nie, le point E eſt infiniment éloigné de A, & la Droite


CE, qui partant du point C va rencontrer A D à l’infini,
Fig. 32 •
CE , dis - je, eſt paralléle à AD. La Droite cherchée CE
eft donc paralléle à l’Axe des ordonnées. En effet, quel
que point M qu’on prenne de cette Droite, fon abfciffe
MQ_eft toûjours la même, égale à AC [=#] Or c’eſt

4 A -

ce qu’indique l'éq: x === z » ou a = = cx » à quoi


fe réduit l'éq : générale par la fuppofition de b = o.
A 43 A - |

3. De même , c = o, rend z » c’eſt-à-dire A C, infi


nie. Le point C va donc à l’infini , & la Droite qui par
tant de E rencontre A B à l'infini, lui eſt paralléle. On
4
Fig. 33. prendra donc fur l'Axe des ordonnées AE ==#, &
on ménera EC paralléle à l’Axe des abſciffes. Chaque point M
de cette Droite a fon ordonnée MP égale à AE[== #] Elle
eft
D E S LIGNES ALGEB RIQUE S. 69
CH. III. PL. IV.
9. 4o. eft donc repréſentée par l’éq : y==# , ou a == by,
réduite de l’éq générale a == by = c x , par la fuppofi
tion de c = o. -

Car III. Si l’équation du premier Ordre n’a qu’un feul


terme, ce ne fera pas le terme a , qui donneroit a =o ,
équation impoffible, puiſque a eſt une grandeur donnée :
mais ce fera le terme by, ou le terme cx.
1. Si l’équation eſt by = o; on aura y = o, qui re
préfente fimplement l’Axe des abſciffes. Les ordonnées de
cet Axe font zéro , quelque abfciffe qu’on prenne.
2. Si l’éq: eſt cx = o, on aura x = o, qui repré
fente l’Axe des ordonnées, dont chaque point a fon abfcif
fe égale à zéro.
41. U n raiſonnement tout femblable à celui du §. 39.
démontre qu’une Ligne ne fera coupée par une Droite
paralléle à fes abfciffes , qu’en autant de points au plus
qu’il y a d’unités au plus haut expofant de x dans fon
équation ; & qu’elle ne fera coupée par une Droite paral
léle à fès ordonnées qu’en autant de points au plus qu’il y
a d’unités au plus haut expofant d’y dans fon équation.
Par ex. l’éq : x y — a*x + a b y = o exprime une
Courbe du troifiéme Ordre, qui peut être coupée en trois
points par une infinité de Droites, qui ont diverfes pofi
tions. Mais par une Droite paralléle à fes ordonnées, elle
ne peut être coupée qu’en un point ; parce que, dans fon
équation y ne paffè pas le prémier , dégré. Et par une
Droite paralléle aux abſciffes, la Courbe ne peut être cou
pée qu’en deux points, parce que dans fon équation os
ne s’éléve qu’au fecond dégré. En effet , fi la Droite pa
rallée aux ordonnées coupe l'Axe des abſcistes en un póint
éloigné de l’Origine de la diſtance m , on doit regarder
cette Droite comme l’ordonnée de l’abſciffe m. Mettant
I 3 donc
7o D EJ D I F F E R E NJ O R D R ES

Pl. iv. donc m pour x dans l’équation de la Courbe , elle fe ca. III.
transforme en m'y-a’m + aby = o, qui n’a qu’une feule §. 41
a* m
racine y = m” + a b” La Droite paralléle aux ordonnées
ne rencontre donc la Courbe qu’en un feul point. Si la
Droite paralléle aux abſciffes coupe l’Axe des ordonnées en
un point dont la diſtance à l’origine foit n , on la regar
dera comme l’abſciffe de l’ordonnée m. Et mettant n pour
y dans l'équation, elle fe changera en nx - a*x + abn
aa + V(a“ — 4abnn)
= o, dont les deux racines x = 2 72

aa – V (a“ — 4abnn )
& x= montrent que cette Droi
2 72 -

te rencontre la Courbe ſeulement en deux points ; qu’elle


ne la rencontre qu’en un point, fi ces deux racines font
égales, ce qui a lieu quand V ( a“ — 4 abnn) eſt zéro ,
3
43 ) |

quand n = V āb’ & qu’elle ne la rencontre point du tout,


4
fi ces deux racines font imaginaires, ce qui arrive quand
- 3

a“ – 4abnn < o, quand % > V:


42. SI L’o N cherche généralement en quels points fe
rencontrent deux Lignes algébriques dont les équations
font données ; on doit conſidérer que quand deux Lignes
fe rencontrent, elles ont au point commun une abfciffe &
une ordonnée commune. Si donc x & y font les coor
données d’une de ces deux Lignes , & z & a les coor
données de l'autre , on aura à chaque point de rencon
tre quatre équations 1“. * =: 2”. y=a. 3”, équation
de la prémiére Ligne en x, y, & conſtantes. 4°. l'équation
de la feconde Ligne en z , a , & conſtantes. On peut
donc, en vertu des deux prémiéres équations,
-
":::allS
D E S L I GNES ALGEB RIQUES. 71

cu III. dans la 4éme x pour z., & y pour u. Alors il reste deux Pl. ry.
s **. équations en x, y, & conítantes, qui font celles des deux
Lignes propoſées ; par le moyen defquelles faiſant évanouir
y, on aura une équation en x & conſtantes, dont les ra
cines x marquent toutes les abſcifles qui répondent aux
points de rencontre des deux Lignes... Comme auffi, fi
par le moyen des deux équations on fait évanouir x , on
aura une équation en y & constantes, dont les racines y
donnent toutes les ordonnées des points de rencontre.
Pour déterminer préciſément ces points, il faudroit
chercher & l’abſciſſe & l’ordonnée de chaque point de
rencontre, en examinant par l’une & l’autre équation quel
les font les ordonnées qui répondent aux abſciffes qui font
préſentées comme abſciffes des points de rencontre; ou, fi
l’on le trouve plus facile, quelles font les abſciffes des or
données que l’équation en y & confiantes donne comme
ordonnées des points de rencontre. On verra par là quels
font les points communs à l’une & à l'autre Ligne, c’eſt-à
dire, quels font les points qui font véritablement points de
TCI)COIDLIC.

43. Cela feroit d’autant plus néceffaire, qu’encore qu’il


foit certain que chaque point de rencontre donne une ra
cine x dans l’éq: en x & conſtantes, & une racine y dans
l'éq: en y & confiantes; on ne peut pas conclure récipro
quement, que chaque racine x; ou chaque racine y, donne
un point de rencontre. Dont la raifon eſt que chaque ra
cine x marque feulement qu’à une même abfciffe les deux
Lignes ont une même ordonnée , fans dire que ces deux
ordonnées foient réelles. Le calcul qu’on a fait n’empor
te pas préciſément la rencontre des deux Lignes, mais feu
lement l’égalité d’une abfciffe & d’une ordonnée ; égalité
qui peut avoir lieu entre les quantités imaginaires comme
entre les grandeurs réelles. Dans ce cas , on peut dire
qu’à
72 DES DIFFER ENs o RD REs
PL. IV. qu'à ces abſciffes communes répondent des interfestions Ca. IV.
§. 43
imaginaires, que le Calcul donne auffi bien que les réelles.
La même chofè peut arriver par raport aux racines y.
Cette équivoque feroit levée en cherchant les ordonnées y
des abfciffes x déterminées par l’éq : en x & confiantes;
ou en cherchant les abfciffes x des ordonnées y détermi
nées par l’éq : en y & confiantes. On verroit par là fi
les points de rencontre font réels ou imaginaires. Mais ce
Calcul fèra long & fouvent impraticable.
44. Si x ou y ne monte qu’au premier dégré dans l’u
ne des deux équations propoſées ; on eft für , fi c’eſt y ,
qu’à chaque abfciffè il ne répond qu’une ordonnée, qui
par conſéquent ne peut jamais être imaginaire , puiſque
dans fon expreſſion il n’entre point de grandeur radicale.
Ainſi chaque racine réelle de l'éq: en x & conſtantes mar
que un point de rencontre réel & non imaginaire. De mê
me, fi c’eſt x qui ne monte qu’au premier dégré dans
l’une des équations propoſées; on eſt für que chaque ra
cine réelle de l’éq : en y & conſtantes, indique un point
de-rencontre réel.
Soient propoſées, par ex. ces deux éq : yy + 2 a x =
o & y y + 4xx — i o ax — 16 aa = o. En éliminant y
on trouvera 4xx— 1 2 ax — i 6aa = o, qui a deux ra
cines , toutes deux réelles x = 4a & x =— a. Qu’on
fubſtituë la prémiére racine 4a au lieu de x, dans l’une &
l’autre des deux éq: propoſées, elles fè réduiront à yy +
8 a a = o, qui n’a que deux racines imaginaires y = +
4 a V — 2 & y =—4 a V–2. A l’abfciffe 4 a répon
dent deux ordonnées égales dans chaque Courbe. Cela
femble promettre deux interfections : mais ces ordonnées
font imaginaires, & les interfections le font aufſi. Qu’on
ſubstituë préſèntement dans les éq : propoſées la feconde
racine – a au lieu de x, elles fe réduiront l’une & l’autre
à yy
D E S LIGNES AL G E B RIQUES. 73

Ca III. à yy — 2aa = o, qui a deux racines réelles y = +av/2, Pt. Iv.


*** & y = – a V2. L’abſciffe – a a donc dans chaque
Courbe deux ordonnées réelles & égales, l’une poſitive,
l’autre négative ; qui donnent par conféquent deux points
d’interfection réels, l’un au-deflus, l’autre au-deſſous de
la Ligne des abſciffes.
Mais , fans ce Calcul, on auroit pû trouver le nom
bre des points d'interfection, en confidérant que dans l’éq:
yy + 2ax = o, la variable x ne monte qu’au premier dé
gré. Elle n’eſt donc jamais imaginaire, quelque valeur qu’on
donne à y. Ainfi il fuffit de chercher les racines de l'éq :
en y & conſtantes, qui fè trouve en faifant évanouir x,
Car toutes les racines réelles de cette équation donnent
des interfections réelles. Cette équation eſt y“ + 6aayy –
164*= o, qui a ces quatre racines y = -H a V2 , y =
— a V2 , y=+ 4 a V–2 , y =— 4 a V–2 , dont
les deux prémiéres, qui font réelles, donnent des interfec
tions réelles, & les deux derniéres, qui font imaginaires,
ne donnent que des interfections imaginaires.
45. On trouvera dans une infinité d’Exemples , ce
qu’on a pû remarquer dans celui-ci , qu’une feule abfcif
fe, [ ou qu’une feule ordonnée ] donne pluſieurs points
d’interfećtion. Il eſt très poſſible qu’une même abſciffe ait,
dans les deux Lignes, pluſieurs ordonnées, entre lefquel
les il y cn ait plus d’une qui foit commune aux deux Li-2
nes. Alors, il y a plus d’interfections que de racines
réelles dans l’éq: en x & conſtantes , puiſqu’une feule &
même racine donne plus d’une interfection.
Si l'on propofè,
4
par ex. ces deux éq. yy +xx—aa
=º, & y+G+; )* xx – (a-b) = o -
; en éli
minant y on trouvera cette éq: 4axx – (2 a–b) (a +
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. K b)”=o,
74. D EJ D I FFER E NJ O R D R EJ -

PL, IV. ' - . -- - . a + b CH. mr.


b)* =ɔ, qui n’a que ces deux racines "H
-

:::: V ( 24a 9.45.5


a + b*, · - · · -
– ab), & —== V(aaa—ab). Mais ce feroit fè.
tromper que d’en conclure que les deux Courbes repré
fentées par ces deux équations ne - fe rencontrent qu'en
deux points. Car à chaque racine x il répond deux inter
fections, comme on le voit en ſubſtituant dans chaque
équation au lieu d'x fes valeurs. En ſubſtituant la prémié
a+b . 2aa + ab
re +- == V( 2aa — ab), on. trouve w|— 444 (a
* * |- |- fr | 1 | - –b |

– b )* = o, qui a deux racines réelles +# 2 43 V(2aa


a—b
+ ab.), & — 2 4 ..
V(2aa +ab). Ainſi à l'abſciste pofi
. . . a+ b -- ,
• ...«

tive x =-+- “:
V(2aa — ab) répondent
|- - - - - -

deux interfec
tions, l’une au-deſſus; l’autre au-deſſous de l'Axe des
abfciffes. Il en répoñd auffi deux autres à l’abſciffe néga
a + V(2aa — ab ) ; ce qui fait quatre in
tive x = —
terfestions en tout. Si on avoit commencé par éliminer
2e , l’éq : en y & confiantes n’auroit eu non plus que deux
racines : ce qui auroit expoſé au danger de conclure avec
précipitation que les deux Courbes ne ferencontrent qu’en
deux points. -

On éviteroit ce danger, fi en éliminant une des varia


bles, comme y, on fuppoſe, au lieu des équations pro
pofées, des équạtions générales complettes , telles que
Ayy + By + C= o, & Dyy + Ey + F = o , où l'indé
terminée y eſt du même dégré que dans les équations dont
on veut la chaffer, & où A, B, C, D, E, F font des
Fonctions rationelles de x, telles qu’on voudra. Si : CCS
- CÇUX
D ES LIGNES ALGEB RIQUES. 75

ga.III. deux éq: Ayy + By + C= o, & Dyy + Ey + F = o, Pt. Iv.


$ 45 on élimine y , on parviendra à cette éq : (AF— CD)*
+ (AE— BD) (CE— BF) = o, qui a autant de ra
cines qu’il y a d’interfections. Pour l’appliquer aux équa
tions propoſées ci-deffus, yy + x x — a a = o , & yy
+(#F#) xx – (a — b )* = o, on fera A= 1 , B
a–b
= o, C= xx — aa , D= 1 , E=o, F = ( a + b )* xx:
– (a–b)”, & ces valeurs fubſtituées dans l'éq : (AF
CD)” + (AE— BD) (CE– BF) = o, la changent en
16 aabb ... 8 ab (2ab – bb) * –
###*-*=?:#F==+(a-b-it)'=o,
qui, diviſée par b b, ett juſtement le quarré de l'éq :
42 -

– 4:4 ĪK, wx – (2a-b) = o, qu’on a trouvée ci-deſ


(a + b)
- a +--å
fus. Dans celle-ci rse a les deux mêmes racines
-
+--+ 2

v(za-u), & –#v(sal-u); mais chacu


- 2 43 -

ne de ces racines eſt double, parce qu'à chaque abſciffe x


répondent deux interfections.

:46. MA I s fi l’on ne cherche pas tant à connoitre en


combien de points fe rencontrent deux Lignes dont les
équations font données, qu’à favoir, [ ce qui a auffi fon
ufage] en combien de points une Ligne d’un Ordre don
né peut rencontrer une autre Ligne d’un Ordre aufſi
donné ; on doit concevoir, ce qui eſt toujours évidem
ment poſſible, un Axe des abſcistes dont la pofition foit
telle qu'à chaque point de rencontre il réponde une or
donnée & une abiciffe différente. Alors fi l’on fait éva
nouir x ou y par le moyen des équations des deux
K 2
Lis: |
76 ID ES DIFFERENS O R D R E T

PL. Iv. il reftera une équation , qui aura au moins autant de racines Cn. III.
qu’il y a de points de rencontre des deux Lignes , puif- 5 ***
que chaque point de rencontre a fon abfciffe & fon or
donnée particuliére. Or il eſt démontré º que fi l’on a
deux variables, & deux équations indéterminées qui ex
priment le raport de ces variables avec des conſtantes ,
deſquelles l’une foit de l'ordre m & l'autre de l’ordre n ;
lors qu’au moyen de ces deux équations on chaffe une de
ces variables , celle qui refle n’a , dans l’équation finale
qui la détermine, que m n dimenſions au plus. Elle ne
• peut donc avoir, dans cette équation, que m n racines au
plus. Par conféquent , deux Lignes algébriques décrites
ſur un même plan, ne peuvent fe rencontrer qu’en autant
de points, au plus, qu’il y a d’unités dans le produit des
nombres qui font les expofants de leurs Ordres +. Une
Ligre, par ex. du 3°. Ordre ne peut rencontrer une Ligne
du 4°. Ordre, qu’en 12 points , au plus : & une Ligne
du 5e. Ordre ne fauroit rencontrer une Ligne du 12°. Or
dre qu’en 6o points, au plus. -

47. C E principe femble d’abord être en contradićtion


avec celui du §. 38. On peut toûjours décrire une Ligne
du fecond Ordre par cinq points donnés , quelle que foit
la poſition de ces cinq points. Si trois d’entr'eux font en
ligne droite, cette Droite coupera en trois points la Ligne
du fecond Ordre qui paffe par les cinq points donnés.
On

* Ce Principe , purement algébrique , devroit être démontré


dans l'Algébre. Comme je n’en connois aucune qui en donne la
Démonftration, j'ai crû devoir l'inférer dans l'Appendice, Nº. 2.
† Mr. M A c - L A U R I N a démontré la même chofe, mais je
ne crois pas que fa Démonftration ait été rendue publique. Voiez
Tranſ. Philoſ. Nº. 439. pag. 143. Ž - - -
D ES LIGNES A LG E B R I QUES. 77

on. Iw. On a vû pourtant [ §. 39. ou précéd. ] qu’une Droite ne Pı. III.


S 47 peut couper une Ligne du fecond Ordre qu’en deux points.
Comment accorder ces deux conféquences oppoſées ? ll
n’y a qu’un feul moyen. C’eſt de dire que, dans ce cas,
la Ligne du fecond Ordre qui paffe par les cinq points
donnés, n’eſt pas une Courbe , mais le Syſtéme de deux
Droites, dont l’une eſt celle – là même qui paffe par les
trois points donnés en droite ligne & dont l'autre paffe
par les deux points reſtants. Le Calcul confirmera la véri
té de cette conciliation. X . - * ,

Pofons, dans l’Exemple du §. 38, que les trois points Fig. 2ậ:
A, D, E foient en ligne droite. Comme on a pris AE
pour l'Axe des abfcifles , le point D ſe trouvant für cet
Axe, l’ordonnée D d [d] eſt zéro, ce qui réduit l’éq :
cd(y(h—d)—(b-c)ồ)xx—(yd(h—d)(4–7)–cầ(b–T)
(s—ồ))xy + yò(d(s—3)—(e—ồ)c) yy—eds(y(b–d)–
(b—c)3) x —byồ (d(e–y)— (e—ồ)dy= o qu’on avoit
trouvée pour la Ligne du fecond Ordre qui paffè par les
cinq points donnés A, B, C, D, E, à (s— 3) (b – c)
côxy — (s —ồ) e 33 yy + (4–3) e 3 yb y = o. Or cette
équation eſt diviſible par (e—d) cầy, & a pour quotient
( b – c) x–yy + b y. On peut donc lui donner cette
forme (e–ồ) cây× ((b-c) x–yy + by ) = o, fous la
quelle on voit qu’elle repréſente deux Droites, dont l’une
exprimée par l’éq: (4–3) tồy= o, où fimplement y=o
eft l’Axe des abfcifles, qui paffe par les trois points en
ligne droite A, D, E : l’autre repréſentée par l’éq : (b–
c) x – y y +by= o paffe par les deux autres points B,
C. En effet x = o donne y = b = AB, & x=y= A c
donne y = t = c C. Donc la Ligne paffè par les points
B & C. -* * |

Ainſi une Ligne du fecond Ordre décrite par cinq


points donnés, dont trois font en droite ligne, est nécef
fairement le Système de deux Droites, dont l’une paffè
K 3 par
73 ID ES DIFFERENS O RD RES

i Pl. IV. par ces trois points ; & l'autre par les deux points ref. ca.III.
tantS. §. 47.
Cet Exemple, & la néceffité d’admettre cet unique dé
noüement, nous autoriſe à affirmer généralement *: :
quand, dans le nombre ị vv + ị v de points par leſquels
on : & veut faire paffer une Ligne de l’Ordre v, il y
a plus de t v de ces points qui fe trouvent fur une Ligne
de l’ordre t inférieur à v, alors la Ligne cherchée de l’or
dre v n'eſt pas une Ligne unique, mais le Syſtème de deux
ou pluſieurs Lignes, l’une defquelles eſt cette même Ligne
de l’ordre t fur laquelle fe trouvent plus de tv points don
nés. Car autrement , deux Lignes , , l’une de l’ordre t ,
l’autre de l'ordre v, fe couperoient en plus de tv points:
ce qui eſt impoſſible [§. 46 ]. |

- *

. . 48. UN E autre contradiction apparente: entre les §§.


46 & 38, ęft celle-ci. Puiſqu’une Ligne de l’ordre m ne
peut rencontrer une Ligne de l’Ordre n, qu'en m n points,
Ấune Ligne, de l'Ordre v ne rencontrera une autre Ligne du
même ordre qu’en vv. points. Si donc vv eſt égal ou plus
grand que le nombre ; v v Hº#v, qui eſt celui des points
qui déterminent une Ligne de l'ordre v, on pourra faire
paffer plus d’une Ligne de l’ordre v par : vv H-#v, points;
ce qui ſemble contraire au §. 38 f. Ainfi deux Lignes
du troifiéme Ordre fè pouvant couper en 9 points, ſi l'on
affigne ces 9 points pour y faire paffèr une Ligne du troi
fiéme Ordre ; il eſt clair que les deux Lignes qui fe cou
pent dans ces 9 points fatisfont également à ce qu’on dé
fire. L’équation de la Ligne qui doit paffer par ces 9 points
n’eſt doņc pas déterminée. De même deux Lignes du qua
triéme Ordre fe peuvent couper en 16 points. Et
- -
":::
établi

*
† Mac-LA
Idem, ibid.U RI N , Geometria organica,
g4#ic4 , pag
pag 137.
DES LIGNES ALGEB RIQVE . 79

Cn. III, établi [ §. 38] que 14 points fuffitent pour déterminer une Pury.
*** Ligne du quatriéme Ördre. Mais fi ces 14 points font pris
entre les 16 où ces deux Lignes fe coupent, l’une & l’au
tre Ligne fatisfait au Probléme, qui cft, par conféquent ,
indéterminé. - -

Cette contradićtion fè léve par la Remarque qui termi


ne le §. 38. C’eſt qu’encore qu’on ait autant d’équations
qu’il en faut, généralement parlant, pour déterminer tous
les coëfficients de l’équation priſe pour répréſenter la Cour
be qui doit paffer par un certain nombre de points don
nés, il peut pourtant arriver que ces coëfficients reflent in-,
déterminés. Alors l’équation priſe reste indéterminée & re
préſente une infinité de Courbes du même Ordre. D'où il
fuit, Que fi les 9 points , par leſquels on veut décrire,
une Ligne du troifiéme Ordre , ont une pofition telle
u’on puiſſe faire paffer par ces 9 points deux Lignes.
: cet Ordre , il pourra paffer par ces mêmes 9 points
une infinité de Lignes du troifiéme Ordre. Et de même,
que fi deux Lignes du quatriéme Ordre fe coupent en 1 6
points, parmi leſquels on en choifit 14 quelconqües, il
y a une infinité de Lignes du quatriéme Ordre qui peu
vent paffer par ces 14 points, &c. Ce qui eſt un véri- ,
table paradoxe. -

C H API
8o R E M A R Q U E F

C H A P I T R E " IV.

Quelques Remarques für la Con/frustion zº


métrique des Egalités.
Pl. IV.
49. D E s Principes établis à la fin du Chap. précédent, §. 49.
découle la Méthode ufitée pour la Conſtrućtion
des Egalités déterminées. Elle confilte à choifir deux
équatiốns indéterminées, telles que faiſant évanouir une
dés deux variables que ces équations renferment, l’équation
déterminée, qui reſte après cet évanouiſſement , foit l'é
galité même qu'on propoſoit à construire. Si l’on décrit
Hur un même plan & d’une même Origine les deux Li
gnes que repréſentent ces équations indéterminées , &
ặu’on méne les ordonnées de tous les points où ces deux
Lignes fè rencontrent, elles feront les racines de l'Egalité
propoſée [ §. 42 ]. Qn füppoſe ici que y eſt l'incon
nuë de l’égalité propoſée , & x la variable qu’on fait éva
nouir.
Soit propoſé , par ex. ce Problême fi fameux dans
l'Antiquité, de trouver entre deux Droites données a & b,
deux moyennes proportionelles. Si on nomme la pré
miére y, la feconde fera :, puiſque a : y=y:. On

aura donc cette proportion a: y =: : b, qui donne l'éq:


-

2. =ab, ou y' = aab ; Egalité du troifiéme dégré »


que ni l'Algébre, ni la Géométrie Elémentaire ne peuvent
réſoudre généralement que par approximation, Maisintro
» en
SUR LA CO NJ TRUCTION D E F E G A L IT E’ S, 81

C# IV. introduifant une autre inconnuë x , qui foit , par ex. la PL. IV.
*** feconde moyenne proportionelle , on aura ces deux pro
portions a : y = y : x, & y : x= x : b , qui donnent ces
deux équations indéterminées ax = y_y & x x = b y , lef
quelles , faiſant évanouir x, rendent l'Egalité y' = a a b,
qu’on avoit ci-deflus. Car la prémiére de ces deux équa
tions donne x=': , & cette valeur ſubſtituée dans la fe
- 4.

conde la transforme en # = by, ou y* = aaby, & di


vifant par y, y' = aab.
. . Si donc on décrit, d’une même origine A & fur les flg. 34,
mêmes Axes, les deux Courbes CAM, BAM repréſentées
par les deux éq: ax = yy & x x = by, & que de leur
commune interfection M on abaiffè l’ordonnée M P [y],
elle fera la racine de l’Egalité cubique y = a a b , & la
prémiére des deux moiennes proportionelles entre a & b.
Et comme x repréſente la feconde de ces deux moyennes,
l'abſciffe AP[x] fera cette feconde moyenne, en forte que
les quatre Droites a, MP, PA, b, font en proportion
COllt1I)UlC.

Cela fuit du §. 42. Car y & x font deux variables ,


dont le raport pour tous les points de la Courbe C A M
s’exprime par l’éq : ax=yy, & pour tous les points de
la Courbe BAM par l’éq : &x= by. Donc au point M,
commun à ces deux Courbes, le raport de y à x s’expri
me en même tems par les deux éq; ax = yy & xx = by.
Ces lignes y & x ceffent donc d’être variables, & devien
nent déterminées par les Egalités y = aab & x' = ahh ,
qui réſultent de l’évanouiffèment de x & de y, & qui déter
minent la valeur de l’ordonnée & de l’abſciffe au point M.
En effet, puiſque la Courbe CAM eſt repréſentée par l'éq:
ax= yy, ou , ce qui eſt la même chofè, par la propor
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. L tion
82 R EMA R Q U E s
r. Iv. tion a: y = y:x; quelque point M qu’on prenne fur cette Cn. Iv:
Courbe CAM, l’ordonnée M P [y] eſt toujours moyenne *****
proportionelle entre la Droite donnée a & l’abſciffè AP[x].
Ët puiſque la Courbe BAM eſt repréſentée par l’éq; xx=
by, qui ſe réduit à la proportion y : x = x.: b ; l’abſciffe
ÁP [x] d’un point quelconque M de cette Courbe BAM
est moyenne proportionelle entre l’ordonnée M P [y] & la
Droite donnée b. Donc, au point M , commun à ces
deux Courbes, on a ces deux proportions à la fois, a :
PM = PM: AP , & PM : AP = AP : b. Donc PM & AP
font les deux moyennes proportionelles entre a & b.
5o. Le choix des équations indéterminées qui doi
vent rendre l’Egalité propoſée, lorſqu’on aura fait évanouir
une des variables, n’a rien de difficile. On en prend une,
preſque arbitrairement , & l’on tire de cette équation la
valeur de y, ou de y y, ou de y' , &c. en x & en conf
tantes, ou même en y, x & conſtantes. On ſubſtituë
cette valeur en un ou en pluſieurs termes de l’Egalité : ce
qui la change en une Equation indéterminée, qui, avec
celle qui a été choiſie, redonne l'Egalité propoſée, en fai
tant évanouir x. On peut auffi combiner les deux équa
tions indéterminées qu’on a trouvées, en les ajoûtant en
femble , en retranchant l’une de l’autre , ou en d'autres
maniéres, qui fourniront toutes de nouvelles équations in
déterminées, parmi leſquelles on aura le choix de celles
qui paroitront les plus convenables.
Dans l’Exemple du §. précéd. l'Egalité propoſée à conf.
truire étoit y' = a a b, & l’éq : indéterminée qu’on avoit
choifie étoit ax = yy. On peut fubſtituer cette valeur de
yy dans le premier membre de l’Egalité, ce qui la transfor
me en axy = aab, ou xy = ab , autre équation indéter
minée, qui , avec la prémiére a x = yy , construira l'E
galité y' = aab. On peut auffi multiplier ces deux équa
t1QIMS
SUR LA CONSTRUCTION DES EGA LITE S, s;
PL. IV.
- cm. y. tions l’une par l’autre, & on aura axxy = abyy foit xx= -

§ 3º- by, qui eſt l'équation dont on a fait ufage dans le § préc.
pour conſtruire l'Egalité propoſée. On peut encore ajoû
ter, ou fouftraire, foit les deux premiéres équations , ce
qui donne ax + xy = yy + ab, & ax — xy = yy—ab;
foit les deux derniéres, d’où réſultent xy + xx = ab + by,
& xy – xx= ab — by ; foit enfin, la prémiére & la der
niére, d’où l'on tire a x + xx = yy + by, & ax – x x
= yy— by. On peut encore, fi l’on veut , multiplier
ou divifer une de ces équations par un nombre quelcon
que n, & ajoûter au produit ou en retrancher quelque au
tre équation de celles qu’on a trouvées. La prémiére, par
ex. multipliée par n, donne max = nyy, à quoi ajoûtant la
feconde xy = ab, on aura na x + xy = n y y + a b. On
voit affez par ce fimple Exemple, qu’on peut trouver une
infinité d’équations indéterminées, entre leſquelles on choi
fira celles qu’on croira les plus convenables. Ici, par ex.
toutes ces équations étant du fecond Ordre, il conviendra
de choifir ax — xx = yy — by, qui déſigne une Circon
fërence de Cercle, la Courbe la plus connuë & la plus ai
fée à décrire, & on la combinera avec celle qu’on voudra
des autres équations trouvées.
5 1. O N A D 1 T que le choix de la prémiére des deux
équations indéterminées qui fervent à conſtruire une F gali
té eſt preſque arbitraire. Ce qui empêche qu’il ne le foit
entiérement, c’eſt la crainte que les interfections qui déter
minent les racines de l’Egalité ne foient imaginaires [§. 43].
Il faut que les Lignes choifies ayent des abſciffes réelles
qui répondent aux ordonnées qui font les racines de l’E
galité, ou des ordonnées réelles qui répondent aux abfcif
fes qui font les racines de l’Egalité propoſée. Autrement,
il arrivera que les interfections qui devroient déterminer
L 2 CCS
84 R EM A R Q U E 5
Pl. IV. ces racines feront imaginaires, & que l'Analyfte fera fruf. Cn. Iv.
tré de fon attente *. §. 5 I

Si l’on avoit, par ex. à conferver l’Egalité x* + 1 şa’x


»+ 144“ = o, & qu'introduifant l'inconnuë y, on voulût
employer pour cela les éq : x” — ayy =o & xyy + 1 5a’x
»+ 14a” = o , qui rendent l’Egali é x* + 15 a’ x + 14 a“
= o, en faifant evanouir y. On trouvera , en prenant
Fig 35. AB & AD pour les deux Axes , que l’éq : x” – ayy = 9
donne la Courbe EAF, qui, du côté des abfciffes pofití
ves , a deux branches égales & femblables , de part &
d’autre de l’Axe des abfcifles, mais qui, du côté des abf
ciffes négatives, n’a aucune branche, toutes les ordonnées
3

y[ = V : ] étant imaginaires, quand les abſciffes x font


négatives. On trouvera, au contraire , que l’éq: x yy +:
15 a’ x + 14a” = o repréſente une Courbe G C H, qui
tombe toute entiére du côté des abſciffes négatives, parce
2 3

que x poſitive donne y [= V (— raz: az )] ima


ginaire. Ces deux Courbes E A F, G C H ne peuvent
donc fe rencontrer. D’où l’on feroit porté à conclure
que l’Egalité x' + I sa’x + 14a” = o n’a que des racines
imaginaires : fi l’on ne favoit pas que des interfections
imaginaires peuvent donner des racines réelles [ §. 43 ]. En
effet, fi on cherche les ordonnées que porte , dans l’une
& l’autre Courbe, l’abſciffe – a ; on les trouvera égales
entr’elles & à = a V — 1. Donc l’abſciffe x = – a, ou
plûtôt l'éq: x + a = o, eſt une racine de l’Egalité x' +
1 şa’x + 14a“ = o : ce que le Calcul confirme aiſément.
De même fi l’on cherche les ordonnées de l’abſciffe — 2a,
- OIR

* Mr. R o L L E , Hifi de l'Acad. 1708 pag. 71 , & 1709, pag.


52. Et Memoires de 1708 , Pag, 339, & de 1709 º pag. 32o 3 & 419.
SUR LA co NsTRUCT10 N D E 3 EG A LITES, 8;
ca. Iv. on trouvera, pour l'une & l’autre Courbe, = 2 a V–2. P. Iv.
8 *** Ainſi l’abſciſſe — 2 a a , dans les deux Courbes, une mê-
me ordonnée, quoique imaginaire, & cette abſcifie x ==
– 2 a , ou plútot l'éq: x + 2a = o, eſt encore une ra
cine réelle de l’Egalité x* + 1 5a’ + 144* = o; ce que le
Calcul vérifiera auffi.
Le nombre des interfećtions réelles des deux Lignes
peut donc être moindre que le nombre des racines réelles
de l’Egalité qu’on veut conſtruire par le moien de ces
deux Lignes.

52. M A I s, en échange , le nombre des interfećtions


des deux Lignes peut furpaffer le nombre des racines de
l'égalité; parce qu’il fe peut que pluſieurs interfections ne
donnent qu’une ſeule racine; fç, , lorſque pluſieurs points
de rencontre n’ont qu’une même ordonnée, ou n’ont qu’u
ne même abſciſſe [§. 45 ].
Par ex. On veut conſtruire l’Egalité x* — 15 a’ x +
14a“ = o avec les deux éq : indéterminées x' — ayy=o
& xyy — 1 sa*x + 14a” = o, qui font reparoître l’Egalité
propoſée, en éliminant y. La premiére x' — ayy= o de
ces deux équations donne, comme ci-deſſus, la Courbe Fig. 36.
E AF, qui eſt toute entiére du côté des abſciffès pofitives.
Mais la feconde éq: xyy — 1 5a*x + 14a = o, repréfen
te une Courbe compoſée de trois portions féparées GBH,
I K, i k. Ces deux derniéres font du côté des abfciffes
négatives , & la prémiére du côté des abſciffes pofitives.
En examinant l’éq: xyy — 154*x + 14 a’ = o ou yy =
I sa*x – 14a”
OC
, on trouve que cette portion G B H eft
partagée par l’Axe des abſciffes en deux branches égales &
femblables, qui partent du point B extrémité de l'abſciſſe
A B = # a; qu’une abfciffe poſitive plus petite que AB
n'a que des ordonnées imaginaires ; mais qu’à commencer
** - - - - L 3 à B,
S6 R E M A R Q U ES

FL. IV, à B , plus les abſciffes augmentent , plus les ordonnées Ch. iv.
augmentent auffi, fans paffèr néantmoins la grandeur av/15, 8 ***
à laquelle les ordonnées ne parviennent que quand l’abfcif
fe eſt infinie. La Courbe GBH rencontre la Courbe EAF
en quatre points M, N, n, m. Il ne faut pourtant pas
en conclure que l'Egalité x“— 1 5a’x + 14a*=o a qua
tre racines réelles. Car les interfections M, m, quoiqu’el
les ayent deux ordonnées MP [+ 2ay/2 ] & mP[–2av/2],
n’ont qu’une feule abfciffe AP [x = 2a ]: Et les interfec
tions N, n, quoiqu’elles ayent deux ordonnées NQ[+a]
& n Q i-a ] , n’ont qu’une ſeule abfciffe A Q_[x = a J.
Ainſi les quatre interfections M, N, n, m ne donnent que
deux racines x — 2a = o, & x – a = o. Et l’Egalité
x“ – 15a’x + 14a” = o n’a point d’autres racines réel
les. Car fi on la diviſe par x — 2a = o, & le quotient
par x – a = o, ou fi on diviſè tout d’un coup l’Egalité
par le produit (x-2a) × (x-a) = O = xx-3 ax + 2a4,
on aura au quotient l’éq: xx + 3ax + 7aa = o, qui n’a
que deux racines imaginaires, 3 a + ; a V - 19 & 3a -
# a V — 19. -

53. On évite ces deux inconvéniens, d’avoir plus &


moins d’interfections qu’il n’y a de racines réelles dans
l’Egalité qu’on veut conſtruire , en choififfant l’une des
deux équations qu’on veut employer, telle que la variable
y qui doit s’évanouir n’ait qu’une dimenſion. Car alors ,
cette variable, qui exprime les ordonnées des Lignes par
l’interfection defquelles on conſtruit l’Egalité, n’a qu'une
feule valeur dans l’équation où elle n'a qu’une dimenſion,
& cette valeur ne peut être imaginaire. Donc à chaque x
réelle il répond une feule y , mais réelle. Il y aura donc
[§. 44 ] autant d’interfections préciſément que de racines
réelles *. . . . - ... – Repre
* HERMANNI, Obſervat. in Sched. Dni Rotte &c. Miſcell.
Berol. Tom. III. pag. 131.
|
SUR LA coNSTRUCTION DES E GAL 1 TE s. 87
CH. IV. Reprenons les Egalités des § §. précéd. x“ + 1 şa’x + P1. Ir.
$, 53
144*=o , & x“ — 15 a'x + 144“ = o, &, pour les
conſtruire, au lieu de l’éq : x” — ayy=o , prenons x x
— ay = o , où y n’a qu’une feule dimenſion. Qu’on
fubſtituë , dans le premier terme des Egalités propoſées »,
ay au lieu de xx, elles fè transformeront en aayy + 1 sa’x
+ 14a” = o, & aayy — I S a*x + 14a” = o, ou , divi
fant par aa, en yy + 1 5 ax + 14aa = o, & My — I sa x
»+ 14aa = o. On conſtruira donc la prémiére Egal : x*
+ 1 5a’x + 14a“ = o par les interfèćtions des Courbes re
préſentées par les deux éq : xx — ay = o, & 1 y + 1 sax.
+14aa = o; & la feconde Egal : x* — 1 5a*x + 14a”=o
par les interfections des Courbes que repréſèntent les deux
éq : xx — ay = o, & yy — 1 5ax + 14aa = o.
La prémiére éq: xx — ay = o exprime une Courbe re 37:
CAM compoſée de deux branches égales & femblables č. 3 §:
AC, AM ; qui partant de l’origine A s’étendent à l’infini
à droite, & à gauche, au-deſſus de l'Axe des abſciffes.
Qu’avec cette Courbe on combine la Courbe EBM re- Fig. 37« '
préſentée par l’éq : yy + 1 5 ax + 14 a a = o, & qui eft
auffi compoſée de deux branches égales & femblables BM,.
B E , partant du point B extrémité de l’abſciffe A B =
– ##a, & s’étendant à l'infini vers la gauche, deflus &
defTous l’Axe des abfciffes. Les interfèćtions M, N de cess
deux Courbes CAM, E B M donneront les deux racines.
de l’Egalité x“ + 1 şa’x + 14a*= o. En abaiſſant les or
données M P , NQ_on aura les abſciffes A P = – 2a &
AQ=– a, qui font connoître les racines x =— 2a ,
& x = – a, ou x + 2a=o & x + a =o , de cette.
Egalité. Et comme elle n’a que ces deux racines réelles,
les Courbes CAM , EBM ne fe rencontreront qu’en ces
deux points M & N. - - -

Mais fi avec la Courbe C A M, défignée par l’éq : x x Fig. 3* |

- 4y = o, on combine la Courbe EBM ::::::: par


:Cēļ ; ;
S8 R E MA R Q U E s
Pl. Iy. l'éq : yy— 1 5ax + 14aa =o , qui est la même que la ca. Iv.
Courbe EBM de la Fig. préc. tranſportée feulement de $ 33:
la gauche à la droite, puiſque ces deux équations ne dif
férent que dans le figne de x : on aura les racines réelles
de l’Egalité x* — 15 a’ x + 14 a* = o. En abaiffant des
points d'interfection M, N les ordonnées MP, NQ , on
aura les abſciffes A P= 2a & A Q = a , qui font con
noitre les racines réelles x = 2a & x = a , ou x — 2a
= o, & x—a =o de cette Egalité. Et ici, comme dans
le Cas précédent, il n'y a ni plus ni moins d’interfećtions.
que de racines réelles.
54. C’E s r., fans doute, une néceffité que de préve
nir les inconvéniens cités aux § §. 5 1 & 52. Mais ce n’eſt
que pour plus d’élégance qu’on joint à la Méthode cette
condition, que les deux équations, qu’on employe pour
conſtruire une Egalité, foient les plus fimples qu’il foit
poſſible, & de l'Ordre le plus bas qui puiſſe fuffire à la
Conſtrućtion *.
Ainſi , comme pour conftruire une Egalité du 4°, dé
gré, il ſuffit de deux Courbes qui fe coupent en 4 points,
& puiſqu’il ne faut pour cela que des Lignes du 28. Or
dre [ §. 46 ] ; on regarderoit comme une faute contre la
fimplicité géométrique d’emploier des Courbes d’un Or
dre fupérieur. Et comme une Egalité du 9. dégré, n’aiant
que 9 racines, ne demande que 9 interfections ; ce qui eft
le nombre de points où peuvent fe rencontrer deux Lignes
du 3°. Ordre [§. 46 ] ; il ne faudra pas emploier des
Courbes d’un Ordre plus élevé que le 3° , pour la conf
truction des Egalités du 9. dégré. En général , les Egali
tés du dégré vv fè doivent réfoudre par les interfections de
deux Lignes de l'Ordre v , qui peuvent fe couper en au
tant
- -

* Jacobi B E R N O U L L I Opera , pag. 343.


/PLANCHE IV. « . | 55
·
----+ ·
----------
FUR LA CONSTRUCTION DES EGA LITE'S. 89
ca. Iv. tant de points qu’il y a d’unités dans vv, & déterminer par PL. IV.
9. 54 ces interfèćtions toutes les racines de l’Egalité.
Quant aux Egalités dont le dégré n’eſt pas un nombre
quarré ; on pourroit les conſtruire par deux Lignes telles
que le produit des expofants de leurs Ordres faffe le dé
gré de l’Egalité propoſée [§. 46 ]. On peut, par ex. conf
truire une Egalité du i 5°, dégré par les interfections de
deux Lignes , l’une du 3“. , l'autre du sº. Ordre. Mais,
comme on peut réfoudre toute Egalité du 16. dégré par
deux Lignes du 4. Ordre , il n’a pas paru convenable
d’employer une Ligne d’un Ordre fupérieur , pour conf
truire une Egalité d’un dégré inférieur , & on a préféré
d'élever l’Egalité du I 5°, dégré au i 6°. en multipliant tous
fes, termes par l’inconnuë de l’Egalité. On estime donc
qu'il y a plus de fimplicité à employer deux Lignes du 4.
Ordre, qu’une Ligne du 3. avec une Ligne du 5". Ordre.
De même, pour conſtruire une Egalité du 14. dégré ; ce
qu’on pourroit faire avec une Ligne du 7°. & une du 2°.
Ordre : on aime mieux employer deux Lignes du 4°. Or
dre, & élever l’Egalité du 14. dégré au í 6°. , en multi
pliant tous fes termes par le quarré de l’inconnuë. Mais
les Egalités du 12. dégré ſe conſtruiſent avec deux Li
gnes, l’une du 4. & l’autre du 3“. Ordre. Et c’eſt avec
de pareilles Lignes qu’on construit les Egalités du 1 1°. &
du i o dégré, après les avoir élevés au t 2“. en multi
pliant tous les termes de la prémiére par l’inconnuë , &
tous les termes de la feconde, par le quarré de l’incon
Illl C. -

“On a donc formé cette Régie générale pour la fimplicité


de la construction géométrique dés Egalités déterminées *.
» On extraira la racine quarrée du dégré de l’Egalité pro
» poſée. Si cette racine eſt exacte, on construira l’Egalité .
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. M 33 dVCC

- * Mr. D E L’Hô e IT A L sãon, Coniques, pag. 346.


9O R E M A R Q U E 5
Pl. IV. » avec deux Lignes dont l’Ordre a pour expofant cette ra CH. IV
» cine même. Si la racine n’eſt pas exacte, on ôtera du §. 54
» dégré de l’Egalité le plus grand quarré qui y foit conte
» nu; & fi le reſte eſt égal ou moindre que la racine de
» ce quarré, l’une des deux Lignes doit être de l’Ordre
» qui a pour expoſànt la racine, & l’autre de l’Ordre im
» médiatement fupérieur : mais fi le rette eſt plus grand
» que la racine, les deux Lignes doivent être chacune de
» l’Ordre dont l'expoſant a une unité de plus que la ra
» cine.
Si , par ex. l'Egalité étoit du 3oº. dégré. Comme la
racine quarrée la plus prochaine de 3 o eſt 5, dont le quar
ré 25 ôté de 3 o laiffè pour refle 5 , qui eſt égal à la ra
cine 5 ; l’Egalité ſe peut conſtruire par deux Lignes , une
du 5“. & une du 6°. Ordre. Les mêmes ferviront à conſ
truire les Egalités du 26°, 27°, 28°, & 29° dégré. Mais
fi l’Egalité étoit du 3 1º. dégré , dont la racine quarrée
aprochée eſt auffi 5 ; comme le quarré 25, ôté de 3 1 ,
laiffè 6, qui eſt plus grand que la racine 5 ; il faudra pour
conſtruire l’Egalité du 3 1° degré, deux Lignes du 6e. Or
dre. Et il fuffira auffi de deux Lignes du même Ordre
pour conſtruire les Egalités du 32°, 33° , 34°, 35° , &
36°, dégré.

fe construiſent par |f f.
Les Egalités du dégré 2.3.4.5.6.7.9. 10.12.13.16.17.29.2 1.25.26.39.3 1.36
vvv U^^J —^Y^J-^Y^N) \L^v^J'-^Y^*) =^Y^J

deux Lignes de | | | | | | |
l’Ordre – I 2 2 4 4 5 5 6
& – 22 2
2 3 } } 4 5 5 6 6

Les Egalités du dégré 37.42.43.49.ço...,6.,7.646r..72.73.81.82.09.01.. Ioo


fe construiſent par WAYN) VAºY^*) \~YN) AYN) A^YN) A^Y^N) UAN/~J

deux Ls:: - | | | | | | | |
-

&– 7 7 8 8 9- 9 IO IO

55. TELLE
SUR LA CONSTRUCTION DES EGAL 1 TE S. 91
CH. IV. 55. TE L L E eſt la Régle des Géométres modernes pour PL. IV,
§. 55.
le choix des Lignes propres à conſtruire une Egalité d’un
dégré propofé. On voit par là, qu’ils meſurent la fimpli
cité d’une conſtrućtion par la fimplicité de l’Ordre des Li
gnes qu’on y employe, & qu’ils fè font une Loi de ne
as admettre des Lignes d’un Ordre ſupérieur, quand cel
: d’un Ordre inférieur peuvent fuffire. : ne fais cepen
dant fi cette Régle eſt abſolument la meilleure. Il femble
que c’eſt moins la fimplicité de l’équation que la facilité
de la defcription, qu’il faut chercher dans le choix des Li
gnes propres à conſtruire un Problême. On peut dire que
chaque Problême a quelque Courbe propre à le réfoudre
plus naturellement que toute autre Courbe , même d’un
Ordre inférieur. D’ailleurs, une Courbe d’un Ordre affez
élevé, mais dont l’équation n’a que peu de termes , fēra
ordinairement plus aifée à décrire, foit par points, foit au
moyen de quelque lnftrument, qu’une Courbe d’un Ordre
plus bas , mais dont l’équation la plus réduite conſerve
un grand nombre de termes. On voit même divers Exem
ples de Courbes faciles à décrire, quoique leur nature ne
puiſſe s’exprimer que par des équations fort compoſées.
Or, dans les conftrućtions géométriques, ne doit - on pas
préférer celles qui font les plus fimples ? Et les plus fimples
ne font-ce pas celles qui s’exécutent par les Courbes les
plus aiſées à décrire ? L’équation n’eſt proprement qu’un
ſigne qui nous guide dans le Calcul; & au fonds, c’eſt la
deſcription de la Courbe qui réfout le Problême. Qu’on
y parvienne par un Calcul plus ou moins long , plus ou
moins difficile , cela n’entre pour rien dans l’opération
même qui constituë véritablement la Solution. L’équation
x x + yy = rr qui eſt la plus fimple équation du Cercle
[§. 7], eſt plus compoſée que celle - ci x x = a y, qui
défigne une autre Courbe du fecond Ordre. On ne ba
lancera pourtant pas à employer le Cercle pour conſtruire
- M 2 . UlllC
92 - R E M A R Q U E s
PL. V. une Egalité, plůtôt que la Courbe repréſentée par l'éq CH. IV.
§. 55.,
x x = a y. Pourquoi cela ; fi ce n’eſt à caufe de la fàcili
té avec laquelle on trace une circonférence de Cercle ; fa
cilité qui fait qu’on aime mieux fe fervir du Cercle que de
la Droite en pluſieurs rencontres : quoique la Droite foit
du premier Ordre , & la circonférence de Cercle du fe
cond *. -

56. CE L A étant, je ne vois pas pourquoi on rejette


roit la Conſtruction ſuivante d’une Egalité quelconque ,
par le moyen d’une Droite paralléle aux ordonnées , &
d’une Courbe dont l’Ordre eſt, à la vérité, égal au dégré
de l’Egalité propoſée, mais dont on peut déterminer tous
les points par la Géométrie élémentaire t.
Toute Egalité fè peut réduire à cette forme a= b y "H
ey' + dy’ + ey &c. Qu’on décrive la Ligne dont l'équa
tion eſt x = by + cy” -F dy’ + ey“ &c., & de laquelle on
peut trouver tous les points avec le Compas & la Régle.
N Fig. 39.
Car, prenant fur la Ligne des ordonnées A B une or
donnée quelconque A Q [y], on trouvera by qui eſt à b
comme y à 1 [ 1 eſt une Droite prife à volonté pour fer
vir d’unité], & c y qui eſt à c en raifon doublée de y a
1 , & dy” qui eſt à d en raiſon triplée de y à 1 , & ainſi
de fuite. Puis, menant Q M paralléle à la Ligne A C des
abſciffes, & prenant fur cette Droite la partie Q M égale à
by + y' + dy' &c. le point M fera un de ceux de la Cour
be. Cette Courbe A d e fM étant ainfi décrite par points ,
ou de quelqu’autre maniére, fi l’on en peut trouver de
plus commode; fi l’on prend l'abſciſſe AG = a , les or
données GH, GI, GK, GL, déterminées en menant par
le

* Jac. BERNOULLI Oper. pag. 689. & fuiv. NewToN Arithm.


univerſ, pag. 286. 287.
† Jac. BERN. Oper. pag. 690. Mr. DE L'HôPITAL , Seốt. Conic.
pag. 348. STIRLING, Lineæ tertii Ordinis &c. pag. 59.
J UR LA CONSTRUCTION D E W EG A LITE” J. 93

çaly, le point G la Droite G N paralléle à AB, feront les racines Pl. v.


$. 56. y de l’Egalité a = by + y' + dy’ + ey“ &c.
Car, par la nature de la Courbe, le raport de chaque
abfcifie AP [x] à ſon ordonnée PM [y] eſt exprimée par
l’éq : x = b y + cy” ‘+ dy’ ċe. Donc l’abſciſſe AG étant
a, le raport de AG [a] à l’ordonnée GH, GI, G.K., où
GL [y] eſt exprimé par l'Eg: a = b y + c y' + dy' &c.
Donc G H , GI, GK, G L font les valeurs d’y dans cette
Egalité : elles font fes racines.
5 1. No N - s E U L E M E N T cette conftru&tion eſt fimple
& d’une pratique facile : elle eſt furtout utile pour déter
miner les limites des Egalités, & le nombre de leurs raci
nes réelles & de leurs racines imaginaires. On voit , par
ex. dans la Fig. 39, que la Courbe a quatre branches Ad,
d e, ef, fM. C’eſt pourquoi l’ordonnée G N peut cou
per cette Courbe en quatre points H, I, K, L. Suppo
fons qu’elle la coupe en autant de points , & menons par
les ſommets d, e, f, les abſciflès dA, e E, fº, qui cou
pent G N en 4, e, p; on voit que la prémiére racine GH
terminée à la branche A d, eſt plus petite que Gồ ou AA,
& qu’ainfi elle tombe entre o & AA ; que la feconde ra
cine G I, qui fe termine à la branche de, tombe entre G3
& G 4, c’eſt-à-dire, entre A A & A = ; que la troifiéine ra
cine GK, terminée à la branche e f, tombe entre G s &
Gp, ou entre A = & A p, & qu’enfin la quatriéme racine
G L, terminée à la branche fM , tombe au-delà de G p,
ou A b, c’eſt-à-dire entre A D & oo [l'infini ]. De for
te que o, A A, A E, A b , oo font des limites entre lef
quelles tombent les quatre racines GH, GI, GK, GL.
GH GI GK GL
O AA A E A Þ OO

En menant par les fommets d, e, f, les ordonnées dD,


M 3 e E, fF ,
| 94 R E MA R Q U E s
PL. V. eE, fF, il eſt viſible, par l'inſpection de la Figure, 1°. que ca. Iv.
fi la Droite a , à laquelle A G eſt prife égale, fè trouve § 57.
plus petite que A D & plus grande que AE, l’ordonnée
GN coupe les quatre branches de la Courbé, & que l’E
galité a quatre racines réelles : 2°. que fi AG [a] eſt plus
petite que A E, G H ne coupe que les deux branches Ad,
fM , & que l’Egalité n’a que deux racines réelles, les deux
moyennes qui devoient fe terminer aux branches de , e f,
étant devenuës imaginaires: 3°. que fi AG [a] tombe en
tre AD & AF, l’ordonnée GN ne coupe que les branches
e f, fM ; & il n’y a que les deux plus grandes racines
de l'Egalité qui foient réelles, les deux plus petites, qui
devoient fe terminer aux branches A d, & de étant ima
ginaires : 4°. enfin, que fi AG [a] furpaffè AF, la Droite
GN n’atteint pas la Courbe & que toutes les racines de
l’égalité font imaginaires. |

Toutes ces déterminations dépendent des ordonnées


d D, e E, fF, ou A A, A E, A Þ , & des abfciffes AD,
AE, AF des fommets d, e, f. Ces abfciffes & ces ordon
nées fè peuvent déterminer, en confidérant que d D, e E,
fF font les limites des branches Ad , de , ef, fM, & qu’el
les féparent les ordonnées réelles des imaginaires. Donc
chaque abſciffe AD, AE, A F a une ordonnée double ou
deux ordonnées égales [ §. 17]. Ainſi on trouvera ces
abſciffes en cherchant les valeurs de x qui donnent à l’éq:
x = b y + c y* + dy' &c. ou o =— x + b y + c y' + dy'
&c. des racines doubles , ou égales deux à deux. Mais
la Régle de Mr. H U D D E * nous aprend que quand une
Egalité a des racines doubles, fi on multiplie la fuite bien
ordonnée de fes termes par une progreffion arithmétique
quel
* Cette Régle fe trouve parmi les Traités imprimés ordinaire
ment à la fuite de la Géométrie de DES CARTES. Pour éviter au
Lesteur la peine d'y recourir, nous en avons joint la Démonſtra
tion dans l’Appendice Nº. 3.
svR LA co wsTRUCTION DES EGA LITE 5. 95
Ça. IV, quelconque , le produit fera une autre Egalité qui aura P.v.
$ 37. toutes les racines qui étoient doubles dans la propoſée ,
mais qui ne feront que fimples dans l’Egalité réſultante.
Par la comparaiſon de ces deux Egalités , on pourra dé
terminer les racines doubles qui font les ordonnées d D,
e E, fF, & conféquemment les abſciffes AD, AE, AF.

58. Pour faire bien entendre ceci, il eſt néceffaire d’y


joindre quelque détail. Et comme les Egalités du premier
dégré n’ont aucune difficulté, prenons - en d’abord une du
fecond, a = by + y*, ou plútôt (A) . . . a = b y + y*,
puiſqu’il eſt ordinaire de réduire la plus haute puiflance
de l’inconnuë à n’avoir que l’unité pour coëfficient. La
Courbe repréſentée par l’éq : x = by + y* étend deux
branches à l’infini du côté des abſciffes poſitives. Car x
étant prife infinie, y le fera auffi, puiſque, fans cela , b y
+ yy ne pourroit égaler x infinie. Mais y étant infinie &
b finie, le terme y y furpaffe infiniment le terme by, de
forre qu’à l’infini l’équation de la Courbe fe réduit à x =
yy. Si on prend x pofitive , y a deux valeurs, + v/ x
poſitive & — V. x négative. Mais x étant prifè négative,
les deux valeurs de y, qui font + V — x & — V — x
font imaginaires, Donc la Courbe a deux branches infi
nies, du côté des abſciffès poſitives , & n’en a point du
côté des abfcifles négatives. - Sa forme eſt donc à peu près
telle qu’on la voit dans la Fig. 4o. Elle traverfę deux
fois l’axe des ordonnées A B, fçavoir, à l’origine A & au
point B , extrémité de l’ordonnée A B = —b. , Car la
Íuppofition de x = o donne o = b y + yy , qui a deux
racines y= o & y=— b. .. Le point B tombe du côté Fig.4o:
négatif, fi b eſt pofitive ; du côté poſitif, fi b eſt néga-" *
tive. - - - - - -

Mlime 2 •

On voit dans cette Figure, qu’aux abſciffes poſitives


répondent deux ordonnées, l’une pofitive & l’autre négati
VC ;
96 R E M A RQ U Es
PL. V. ve , mais que les abfciffes négatives ont deux ordonnées CH. Iv:
imaginaires, fi l'abſciffe furpafle A D; réelles, fi l’abſciffe 9. ***
eſt plus petite que AD ; & dans ce dernier cas, négatives,
fi b eſt poſitive [ n°. 1 ], poſitives, fi b eſt négative L n°. 2].
L’abſcifle AD, qu’il eſt effentiel de connoitre, eſt celle
qui a une ordonnée double Dd. On la déterminera en
multipliant l'éq : o = — x + by + yy par une progreffion
arithmétique, telle que o I , 2; ce qui donne o = by +
2 y y, ou o = b + 2 y, foit enfin y = — ; b. , D d ou
A A vaut donc — ; b. Et au moyen des deux éq: x =
by + yy , & y = — ; b , on trouve A D [x] = — ; bb +
#bb = — ; bb.
Puis donc qu’en prenant l’abſciſſe A G égale à a , les
ordonnées GH, G 1 font les racines de l’Egalité (A) . .
a = by + yy , on voit
1°. Que fi a eſt pofitive , l’Egalité. A a deux racines
réelles, une poſitive & une négative, dont la plus grande
eft celle qui a le figne contraire à celui de b. Elles font
égales, fi b = o.
2°. Que fi a eſt négative, mais plus petite que –; bb
[AD], l’Egalité A a encore deux racines réelles, de même
figne , contraire à celui de b, & dont l’une eſt plus gran
de , l’autre plus petite que —; b [ D d ].
3°. Que fi a = — ; b b , l’Egalité A a deux racines
égales, ou une racine double égale à —; b.
4°. Enfin que fi a eſt plus négative que —; bb, les
deux racines de A font imaginaires; & c’eſt ce qui arrive
néceſſàirement quand b=o, & a < o. |

|- Cela étoit affez connu par la Réſolution ordinaire des


, , Egalités du 24. dégré. Et il eft; fans doute, plus à pro
pos de réfoudre ces Egalités par le moyen du Cercle, que
. . par la Courbe qu’on vient d’examiner. Mais on a crû
qu'il n’étoit pas inutile d’appliquer le Principe du §. 57. à
- -
-4 "... . . . . . .« . . . .
-
-
-- : - -},
. ' ... -:- t.e.
-->
4.
ce
sur La coNsTrvcTio N D E s E GALITE s. 97
ca. Iv. ce Cas fimple. On en aura plus de facilité à comprendre P. v.
*** l'application qu’on en peut faire aux dégrés ſupérieurs.
59. Soit maintenant l’Egalité (B). .; a = by + y' + y*
du 3“, dégré. La Courbe que repréſente l'éq: x = b y
+ c y' + y' a deux Branches qui fè jettent à l'infini de part
& d’autre de l’Axe des ordonnées. Car x infinie donnant
auffi y infinie, l’équation de la Courbe à l’infini ſe réduit
à x = y', parce que les termes by & c y y font infiniment
plus petits que y’, vis-à-vis duquel ils s’évanouiffent. Cet
te éq: x = y' n’a qu’une racine réelle y = 'v/ x , qui eft
poſitive quand x eſt poſitive, & négative quand x eſt né
gative.
La Courbe traverſe l’Axe des ordonnées en autant de
points qu'a de racines l'Eg: o = by + cy’ + y', à quoi fè
réduit la propoſée B par la fuppoſition de x = o. Or cette
Egal: o = by + c yy + y' a une racine y = o, qui mar
que que la Courbe paffè par l'Origine: Ses deux autres ra
cines font celles de l’Egal. o = b + ey + yy, ou — b =
Ey + yy, qui peuvent être réelles ou imaginaires. Elles font
réelles, fi – b eſt pofitive [§ préc. n°. 1 J, c’eſt-à-dire, fi
b eſt négative, & alors l’une a le figne + & l’autre le fi
gne —. Donc, en ce cas, la Courbe traverfè l’Axe des Fig. 4r.
num. I,
ordonnées deffus & defTous l’Origine A. Ces racines font
auffi réelles quand b eſt pofitive, pourvû qu’elle ne fur
paffè pas ; c c [§. pr. n°. 2 ], & alors elles ont toutes deux
un même ſigne contraire à celui de c; de forte que c étant
négative, la Courbe traverſe deux fois l’Axe des ordon 11t1777, 2»
nées au-deſſus de l’Origine, & c étant poſitive, la Cour
be coupe deux fois l’Axe des ordonnées au-deſſous de
l'Origine. Si b eſt égale à ị cc, les deux racines font éga num. 3.
les à — ; c [$. pr. n°. 3 ], & la Courbe, au lieu de couper
l’Axe des ordonnées, le touche à l’extrémité de l’ordonnée
—; e, c’eſt-à-dire, au-deſſus d’A, fi c eſt négative , & num. 4.
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. N all
98 R EM A R Q UEs
Pl.: v. au-deſſous d’A, fi e eſt poſitive. Mais fi b > # cc, les ra- Cg. Iv.
:*: cines de l'Egal: — h = ey;+yy font imaginaires , & la ***
92/4/72, } Courbe ne rencontre l'Axe des ordonnées qu’à l’Origine.
8. 9. 1 o. Les fommets d, e, fe déterminent en multipliant les ter
mes de l'éq : o = — x + by + c y y + y' par la progf.
arithm: o, I , 2 , 3 ; ce qui réduit cette équation à (H)...
o= by + 2 c y y + 3 y', ou —; b =; ey + yy , dont les
racines expriment les ordonnées d D , eE , des fommets
D, E. On aura leurs abfciffes AD, A E, en cherchant x:
par le moyen des deux équations H, & o=— x + by +
cyy + y', ce qui donne l’Egalité (I)... 27 xx+ 18 bcx —
4. c°x + 4 b” — bbcc = o. - - -

Il feroit aifé de déterminer ces abfciffes , & par là, les


limites qui rendent réelles ou imaginaires les racines de B,
en réſolvant l’Egal: I , qui n’eſt que du fecond dégré.
Mais, pour montrer comment il faut s’y prendre dans les
Egalités des ordres fupérieurs ; nous n’effayerons pas de
réſoudre cette Egal. I : nous ſuppoferons feulement qu’on
fait, au moyen des Remarques du §. préc. diſcerner par les
coëfficients de cette Egalité, fi ces racines font imaginaires
ou réelles, & dans ce dernier cas, fi elles font toutes deux
poſitives ou toutes deux négatives, ou l’une poſitive &
l’autre négative. - -

Pour cet effet , on donnera à l’Egal : I cette forme


bbcc – 4b” 18bc – 4c”
27 T 27
x + x x , fous laquelle on voit
[§. préc. n°. 4] que fes deux racines font imaginaires, lorf
bcc – a h” : bc–Ac”
que *=st -

eft plus négative que –;&*=+')',


c’eſt-à-dire, lorſque 1 o8b” — 27.bbcc > Sıbbce – 36bc“ +
4 c“, ou 1 o8b’ — 108 bbcc + 36bc“ – 4e“ > o, ce qui,
divifant par 4 & tirant la racine cubique, fè réduit à 3b–
c c > o. Ainſi - - -

1°. Quand
SUR LA co NSTRUCTION D E s EG A LITES. 99
PL. V.
CH. IV. 1°. Quand b > ; c c , il y a deux racines de l’Egal. B
ff. 59.
qui font imaginaires, parce que les abſciffes AD, AE, les
fommets d, e, & la branche e d qui s’y termine étant ima
ginaires, la Courbe a, à peu près, la forme qu’on voit au
n”. I o de la Fig.4.1, & qu’elle ne peut être coupée qu'en un
feul point par l’ordonnée GH. On trouveroit la même chofe,en
confidérant que les fommets d, e font imaginaires quand leurs
ordonnées D d, Ee , font imaginaires. Car ces ordonnées
font les racines de l’Egal. H... —; b =; e y + yy , qui font
imaginaires [§. pr. n°. 4] quand —; b eſt plus négative que
—; (; c) = — ; ce, c’eſt-à-dire, quand b > ịce.
|- 18bc—4c’s,
bbcc – Ab’
2°. Si b = ; cc , alors *=+=–;&#*)
27
3

& les racines AD, AE de l'Eg. I font égales entr’elles &


*
—z
, , —=H—
18bc—4c” = — ; c’ [§. pr. 72°. 3 ]; De mê

me —; b = — ; (; c)*, & les racines D d, Ee de l'Eg


H font égales en: elles & ằ —; (; c) = — ; c. Dans
ce cas, les deux fommets d, e, font réunis en un point ,
auquel fè réduit la branche e d. Ce point a fon abſciffe
AD égale à — #; c’ & fon ordonnée D d égale à —; c.
Donc, fi AG [a] eſt plus grande ou plus petite que
AD [—; c'], GH ne coupe la Courbe qu’en un point;
l'Eg. B n'a qu’une racine réelle. ' .

Si A G [a] eſt égale à AD [—#; c'], G H paffera


par le point e ou d, & eſt cenſée y rencontrer trois fois
la Courbe : fi bien que l’Eg. B réduite à –#; c’ = ; cc y
+ cyy + y*, ou y' + cyy + ; cey+ #; c” = o, a trois raci
nes égales entr’elles & à — ; c [Dd]. En effet y' + cyy
+ $ee y + F, c'= o n’eſt autre chofe que le Cube de
l’Egal : y+; c= o, ou y = — ; c. - -

3”. Si b < #cc, la Courbe a trois branches, & l'Eg, B


peut avoir trois racines réelles. Mais il faut pour cela que
-
|-

!! -
|- N 2 AG
*
IOO R E M A R Q U E s
CH. IV,
Pr., V. AG [a] tombe entre A D & A E , qui font les racines de s. s.
l'Eg. I Nommant ces racines R & r, il faut que des deux
grandeurs R — a, r — a , l’une foit poſitive & l’autre né
gative. Or, pour juger quand cela arrive, on transformera
l'Eg. I en diminuant fes racines de la grandeur a, c’eſt-à
dire, en fubſtituant z à x — a, ou z + a à x. La trans
formée eft 27zz + 54az + 27aa + 18 bcz + 18abc – 4 c’z
27aa-+ 18abc–4ac”-H-4b'–bbcc
–4ac+4b’—bbcc=o, ou —
27
< 4a + 18bc — 4c”
2
z + zz, dont les racines ont des fi
gnes oppoſés [§. préc. n°. 1: ] quand le premier membre eft
pofitif, c’eſt-à-dire, quand 27 aa + i 8 abe — 4 ac” + 4 b’
– bbcc eſt négative. Cette grandeur , que nous nomme
rons K, eſt juſtement le premier membre de l’Eg. I, trans
formé par le changement d’x en a.. Si cette grandeur K.
eft zéro, une des racines z, c’eſt-à dire, R —a, ou r–a
eft auffi zéro, le point G tombe für D ou fur E. Mais fi
K eſt poſitive, les deux racines R— a, r—a ont le mê
me figne , AG eſt ou plus grande, ou plus petite que AD
& que AE, le point G tombe hors des limites D, E. Donc
b étant < ; c c ,
Fig. 4 I • 1 ) Si 27aa + 18abc – 4 ac” + 4 b” — bbcc > o, l'E
m. I. 2.3. gal: B a deux racines imaginaires, & une réelle, parce que
4.5.6.7. G tombant hors des limites E, D, l’ordonnée GH ne cou
pe la Courbe qu’en un point.
2 ) Si 27aa + 18 abc – 4 a c” + 4 b” — bbcc = o , G.
tombe fur D ou fur E, & l’ordonnée GH touche la Cour
be en d ou e, & la coupe en un autre point. L’Egal : B
a donc deux racines égales & une inégale. La valeur des
racines égales, qui eſt Dd, ou Ee, fe détermine au moyen
des deux Egal: B & H ; elle eft #### & la racine
inéga
SUR LA CONSTRUCTION DES E G A L IT E 5, 1o1

IV. . , b–2 cc | 2 PL, V.


: inégale eft (6 9 a + b c )* a.
3 ) Si 27 aa + 18 abc — 4 ac” + 4 b” – bbce < c , G
tombant entre D & E, l’ordonnée GH coupe la Courbe
en trois points, & l'Eg: B a trois racines réelles.
Après avoir reconnu fi les racines de B font réelles ou
imaginaires, on s'aſſurera aiſément fi elles font poſitives ou
négatives.
Car l’Eg: B a effentiellement une racine du même fi
gne que le terme a [AG ]. Puiſque dans l'éq: x = by +
eyy + y' , x ne monte qu’au prémier dégré, la Courbe ne
rencontre l’Axe des abfciffes qu’à l’Origine A [§. 41 ], d’où
elle pouffe deux Branches infinies de part & d’autre. Ainſi
chaque abſciffe A G [a], poſitive ou négative, aura toû
jours une ordonnée G H [y] de même figne. Donc
1°. Si l’Eg : B n'a qu’une feule racine réelle, on con
noît quel eſt fon figne par celui du terme a. Il en eft de
même fi B a trois racines égales; ce qu’on peut regarder
comme n’avoir qu’une racine, mais triple.
Quand les deux autres racines de B font réelles, elles
ont un même figne, qui eſt celui de l’ordonnée D d, ou
de l’ordonnée E e. Autrement, il faudroit que la Courbe
coupât l’Axe des abfciffes ailleurs qu’en A. Donc
2“. Si D d & E e ont un même figne, ce fera auffi le
figne de deux racines de l'Eg. B. Or Dd & Ee qui font
les racines de l’Eg, H... —; b = ; c y + yy , ont un mê
me figne [§. pr. n°. 2 ] quand —; b eſt négative mais
moins que — ị (; c)* = — ; c c , c’eſt - à-dire, quand
b < ; cc. Leur figne eſt contraire à celui de ; c, ou de c.
Donc, quand B a trois racines réelles, b étant poſitive [&
il faut pour cela que b < ị cc , fans quoi deux racines de
B feroient imaginaires], cette Egalité a une racine de mê
me figne qu’a, & deux racines d’un figne contraire à ce- :
lui de c.
- - - N. 3: Mais
IO2 R E M AR Q U E s
PL.V.
Mais 3°. fi B a trois racines réelles, b étant négative, Ch.9. iv.
59«
elle a une racine de même figne que a, & les deux autres
d’un figne contraire. Ce cas eſt celui de la Fig.41. n’. I,
où A G [a] poſitive donne une racine poſitive G H &
deux négatives GI, GK, & au contraire AG [a] négati
ve donne deux racines poſitives & une négative. Ce qui
s'acorde très – bien avec la Régle de D E s C A R T E s, pour
connoitre le nombre des racines poſitives & des négatives
par le nombre des changemens & des fucceſſions des fi
gnes de fes termes. - -

On aura tout ceci devant les yeux dans la Table fui


VantC.

l. b > #cc, donne deux Racines imaginaires, & une réelle


- de même figne qu’a. -

I I. b = ; c c , donne
1°. Si a > ou < — # c”, deux Rac. imaginaires, &
une réelle de même figne qu’a. ·

2°. Si a = — ; c’, trois Rac. réelles égales à –; c.


III. b poſitive & < ị cc , donne, en faifant 27aa + 18abc
— 4ac} + 4h” – bbcc = K,
1“. Si K > o, deux Rac. imaginaires, & une réelle de
même figne qu’a.
9 a + bC & une
-

2°. Si K= o, deux Rac: égales à 64 – 2cc ?


6b –2 cc
égale H ( 57FF; ) 4.

3°. Si K < o, trois Rac: réelles, une de même figne


qu’a, & deux d'un figne contraire à celui de c.
IV. b = o, donne, puiſqu’en ce cas, K= 27aa — 4 ac”,
- 1°. Si 27aa > 4 a c”, deux Rac. imaginaires , & une
réelle de même figne qu’a. -

2”. Si 27aa = 4 ac“, ou a =# c” , deux Rac. éga


les à —; c , & une égale à ; c. --
- 3°. Si
sUR LA coNsTRUCTION DES EGA LITE S. 1o3
CH. IV. - 3°. Si 27 a a < 4a c” , trois Racines réelles, une de P. v.
§. 59. même figne qu’a, & deux de figne contraire.
V. b négative donne |

- 1“. Si K > o, deux Rac. imaginaires, & une réelle de


même figne qu’a.
9 a + bc
2°. Si K= o, deux Rac. égales à 6 b – 2cc
, & une
6 b – 2 c c \,
égale à ( 9 a + b c )* a.
3“. Si K < o., trois Rac. réelles, une de même figne
qu’a, & deux de figne contraire.
Il eſt facile de réduire une Egalité du troifiéme dégré »
a = by + cyy + y' , à n’avoir point de fecond terme, &
à paroître fous cette forme a = 3 a + u’. Il ne faut pour
cela que fubstituer a —; e à y. Alors il ne s’agit que de
voir fi 27 a a + 4 3’ eſt poſitive, zéro, ou négative. Si
elle eſt poſitive , ce qui ne peut manquer d’être quand 3
eft poſitive ou zéro; l’Egalité n’a qu’une Racine réelle de
même figne que 2. Si 27 a 2 H 43° eſt zéro ; l’Egalité a
- v 3 d. e ^* * p * |- OZ
deux racines égales à :,
& une troifiéme égale à -3ā.
Si 2 7 2 a + 43’ eſt négative ; l’Fgalité a trois racines réel
les, une du même figne que a , & deux du ſigne con
traire. -

6o. Po u R dire auffi quelque chofe des Egalités du


quatriéme dégré, foit (C) ... a = by + Ey + * + y*, où
pour abréger le Calcul, nous fuppofons qu’on ait fait dif
paroître le fecond terme. L’éq : (L).... x = by + cy”
+ y* répréſente une Courbe à deux Branches, qui s’éten- Fig. 4*i
dent à l’infini du côté des abfciffes poſitives. Car à l’infi-
ni, fon équation eft x=y*, qui a quatre racines + v/+
Vx, - V -H Vx , + V — V x, — V — Vx , qui font
toutes
104 R E MA rg vE s
PL. v. toutes imaginaires quand x eſt négative, & dont les deux ca. Iv.
derniéres le font auffi, même quand x eſt poſitive. Alors § 6º
les deux prémiéres font réelles, & montrent qn’une abfcif
fe infinie poſitive a deux ordonnées infinies, l'une pofiti
ve , l’autre négative. La Courbe a donc , du côté des
abſciſſes poſitives, deux Branches infinies, l’une fupérieure,
l'autre inférieure à l’Axe des abfciffes. Mais elles peuvent
ferpenter près de l’Origine , , de maniére qu’on comptera
quatre branches. Pour en déterminer, en gros, le contour,
voyons d'abord en quels points la Courbe rencontre l'Axe
des ordonnées : car pour celui des abfcıíſes, il eſt certain
qu’elle ne le rencontre qu'en A, puiſque dans l'éq : L, x
ne monte qu’au prémier dégré [§. 41 ].
Si dans cette éq: L, on fait x = o, elle fe réduit à
o = by + c y' + y*, ou (M) . . . . — b = ey + y' , qui
eut avoir trois racines réelles, ou deux imaginaires & une
réelle. Elle a trois racines réelles quand 27 b b + 4e” est
négative [§. préc. ]. Alors la Courbe rencontre l’Axe des
ordonnées en trois points , fans compter l’Origine. De ces
trois racines , une a le même figne que — b , les deux
autres ont un figne contraire. Donc, b étant poſitive, la
Courbe coupe deux fois fon Axe au-deſſus de l’Origine
: & une fois au-deſſous : mais b étant négative, elle coupe
- l’Axe une fois au-deffus & deux fois au-deſſous de l’Ori
"* gine. Si 27 b b + 4 c” = o, l’Egal : M a deux racines
égales à — : , & une troifiéme égale à :
. Dans ce

„...e 4. cas, la Courbe touche fon Axe d’un côté, & le coupe de
l’autre à une diſtance double. Enfin, fi 27 b b + 4 c” eft
poſitive, M n'a qu’une ſeule racine réelle de même figne
„...ez. que - b. , Ainſi la Courbe ne coupe fon Axe qu’en un
”“ “ point; au-deſſous de l'Origine, fi b eſt poſitive ; au-deſ
n.e. & 8. fus, fi b eſt négative. -

Il
*

sUR LA co NSTRUCTION DES EGA LITE s. zo;


Il faut maintenant déterminer les fommets d, e, f. On PL. V.
multipliera donc l'éq : (L).... o=— x + b y + c y y *
+y“ par la progr. arithm: o, 1, 2, 3, 4, ce qui la trans
forme en o = by + 2Eyy * + 4y*, ou (N)—; b = ị cy *
+ y' , dont les racines font les ordonnées d D, e E, fF
des fommets. Ainfi deux de ces fommets, par exemple,
d & e, & par conféquent deux branches ed , d f de la
Courbe deviennent imaginaires , quand deux racines de
l’Egal. N font imaginaires, c’eſt-à-dire, quand #c, ou e, &
bb + 8c”
27(; b) + 4Ge)'=*** , ou 27bb + 8c" font po
fitives [§. prec.]. C’eſt le Cas repréſenté aux nº. 7 & 8 de la
Fig. 42 , & alors la racine réelle fF eſt du même figne que Fig. 4z.
—# b, c’eſt-à-dire, négative quand b eſt poſitive , &
/*
nt1777. 7.

poſitive quand b eſt négative. ntim. 8.


, . Qu’au moyen des éq : L & N, on élimine y, on aura
(O). . . 64 x” + 32ccxx + 36 bbcx + 4c“x + : b* + bbc”
· = o, dont les racines R, r, p font les abſciffes AD,
A E, A F des fommets d, e, f. Ces abfciffes font les li
mites des valeurs de a [AG] qui donnent à l'Eg: C des
racines réelles ou imaginaires. Car fi G tombe du côté
négatif au-delà de F, l’Eg: C n’aura que des racines ima
ginaires : Si G tombe entre F & E, l'Eg: C aura deux ra
cines réelles & deux racines imaginaires : Si G tombe en
tre E & D, l’Eg : C aura quatre racines réelles. Mais el
le n’en aura plus que deux, fi G tombe au-delà de D
du côté poſitif. - -

Donc, fi R eſt la plus grande AD, r la moyenne AE,


& p la plus petite AF des racines de O, l’Eg: C n’aura
que des racines imaginaires, fi R — a, r — a, & p — a
font poſitives : Elle aura deux racines réelles & deux ima
ginaires, fi R — a & r —a font poſitives , & p — a né
gative, ou fi R — a , r— a, & p — a font négatives :
Enfin, elle aura fes quatres racines réelles, fi R — a eft
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. O pofiti
Io6 |- R E MA R Q U E S

poſitive, mais r— a, & p — a négatives. Donc fubſti- ca. Iv:


tuant, dans l'Eg: O, z au lieu de x — a; ou z + a au º 6º.
lieu d'x , l’Egal : C aura quatre racines imaginaires, fi tou
tes les racines z de la transformée font poſitives: elle aura
deux racines réelles & deux imaginaires, fi une ou trois
racines z font négatives : & elle aura fès quatre racines
réelles, fi la transformée a deux racines z négatives &
une poſitive. - -

Par la ſubſtitution de z + a à x , l’Eg: O fè transfor


me en 64 z” + (1 92 a + 32 c c ) ZZ + (192 a a + 64 a c c +
+ 36 bbc + 4 c“) Z + 64 a’ + 32 aacc + 3 6 abbc + 4 a c* +
- 4

; b* + bbc = o, ou — a' –#aaa–24:44–


*4 +bbe obbc + c* -

4 : =(şa-Fa-F":-)z + (; a++a)zz
-

»+ z' , que pour abréger, nous écrirons ainfi (P)... a =


A8z + y Zz + z”. -

· Suppofons d’abord que cette Egal : P a fes trois raci


nes réelles; & fi 3 eſt poſitive, elle a [§. prée.] une racine
du même figne que a & deux racines d’un figne contraire
à y. Mais fi 3 eſt négative, P a une racine du même figne
que a & deux racines d’un figne contraire. Donc, P
ayant fes trois racines réelles, fi a & 8 font poſitives, &
y négative, les trois racines de P font poſitives, & celles
de l’Eg : C font imaginaires: fi a eſt négative mais 3 & y
poſitives, les racines de P font toutes négatives , & C en
a deux réelles & deux imaginaires : ce qui arrive auffi lorſ=
ue P a deux racines poſitives & une négative , c’eſt-à
:, quand 2 & 3 font négatives, ou quand a eſt néga
tive, É poſitive, & y négative : enfin fi a eſt poſitive &
8 négative, ou fi a, 8, & y font poſitives, P a deux ra
cines pofitives & une négative , ce qui marque que les
quatre racines de C font réelles. Pour récapituler, a né
gative
svr La co wstrvct1oN DES EGA LITE s ro7
ca. Iv. gative donne deux racines réelles & deux imaginaires : Et PL. v.
S“º z pofitive donne quatre racines imaginaires, fi 3 eſt pofi
tive & y négative : mais elle en donne quatre réelles, fi 3
eft négative, ou fi 3 & y font poſitives.
Mais fi l'Eg: P a deux racines imaginaires, les abfcif
fës AD, AE des fommets d, e deviennent imaginaires, &
la Courbė ne conferve que le fommet f. Les ordonnées Fig.
dD, eE font donc auffi imaginaires , & nous avons déja "
vû que cela arrive, quand c , ou quand 27bb + 8 c” font
poſitives. Alors l’Egal : C ne peut avoir que deux racines
réelles. Elles feront même toutes quatre imaginaires fi a
eft plus négative que la feule racine R [A F] de l’Egal: O,
fi R –a eſt poſitive. Or cette racine de l’Egal : P a le
même figne que le terme «. Donc fi deux racines de P
font imaginaires ; a négative donne à C deux racines
réelles, mais a poſitive rend les quatre racines de Cima
ginaires.
Pour connoître quels font les fignes des racines de C,
on verra d'abord en jettant les yeux fur la Fig. 42 , que
quand fes quatre racines font réelles, a étant négative, il
y en a deux poſitives & deux négatives: mais a étant po- n·r. & 2.
fitive, on a trois racines poſitives & une négative, fi b
eft pofitive, & au contraire trois racines négatives & une *******
poſitive, fi b eſt négative. Ce qui s’accorde avec la Ré n. 2.4. 6.
gle de D E s C A R T E s , puiſque, dans le cas des quatre
racines réelles, e doit être négative. |- -

Mais quand C n’a que deux racines réelles, on voit -

que a poſitive fuppoſe néceffairement une racine pofitive n : 2 :


& une négative : & que a négative donne deux racines *****
négatives, fi b eſt poſitive, & deux racines poſitives , fi b a.r.; s.z.
eft négative. n.2.4 6.8.
On pourroit, en ſuivant les mêmes principes , paffèr
aux Egalités du cinquiéme dégré. Mais le calcul de l'E
galité générale feroit fort long. Il eſt plus traitable dans
O 2 les
/*

108 REMARQUES SUR LA CONSTRUCT. DES EGALITE's.


Pl. vL les cas particuliers.
jà retenu D'ailleurs
peut-être trop cette ſpéculation
long-tems. Il eſt temsnous a dé- $.
de paffer Çn 6o.
ſv.
à d’autres recherches qui ont un raport plus immédiat à
l'Analyſe des Courbes.

C H A P I T R E v.

Valeur du produit de toutes les ordonnées


d'une même al/Eiffè.
6 I. O T R e deffein est de faire voir comment l’Analyfe
découvre dans l’équation d’une Courbe fes prin
cipalės propriétés. Voici un Théoréme fort général , &
qui peut fervir utilement dans cette recherche * .
Fig.43. Une Courbe QMS LRN de l'ordre v étant repréſen
tée par une équation, dont le premier terme , lorſqu’elle
J
eft ordonnée par y, foit (2x'+8x'T'+yx +
U–J |- U–Ž QU– Z - I
&c.) y , & le dernier Ax + Bx -H
Csº-*-* ởe. Je dis que l’Axe des abſciffes AP cou
pant la Courbe aux points Q, R, S, &c. fi on prend dès
l’origine A les parties AT, AV, AX &c. égales aux racines
de l’éq : 2x + 3x"T" + 3 x'T° + ởe = o, & qu’on
méne une ordonnée quelconque LN qui rencontre la
Courbe en L, M, N &c. le produit des ordonnées PL,
P M , P N &c. de l’abſciffe A P fera à la fraćtion
:::::::#
: : en raifon donnée de A à 2, c’eſt-à
dire,
* NEwToNI Enumer. linear. 3i. ordinis. §. II. 3. 4. STIRLING,
Linea tertii ordinis Newtonianæ, pag. 76 -79. Mr. D E GUA,
Uſage de l'Anal, pag. 68.
| - K :7.z 4 .
| - - - d ſº%
• ••
kºi:

|
- -- - … ……… --★ → · · ·….…………… ------ ---- ----- --- ------------ - - - - - - - ----
PRODUIT DES ORDON D'UNE MEME ABSCISSE. 109
ca.v. dire, comme le coëfficient de la plus haute puiſſance de x P. VI.
S-61- dans le dernier terme, au coëfficient de la plus haute
puiſſance de x dans le premier terme.
Démon/fration. Si l’on diviſe l'équation de la
Courbe par le coëfficient 2x + 3x"T" + ,:-- &e,
• A.” ‘+Bxv.^*' &c.
pour lui donner cette forme y** .... + J +
a x' + (3x"T" ởe.
A |- U–J - -

= o, où le premier terme y n'a point d'autre coëf


ficient que l’unité, le produit de toutes les racines de cet
te équation, c’eſt-à-dire le produit PLx PMxPN &c. des
Axº-'+Bxº-7- Ởe
ordonnées, eſt égal au dernier terme
a x' + 2x'T“ &c
Or le numérateur de cette fastion est égal à Ax PQ×PR«
PS *B*P., &c., & le dénominateur à « ×PT>< PV ×PX &c.
Car les points Q, R, S, &c. où une Courbe rencon
tre fon Axe des abfciffes, fe déterminent en faifant y = o
dans fon équation [ §. 15 ]. Mais cette fuppoſition de
* |- /* |- A |- U-t *

y = o réduit l’équation à fon dernier terme A x -H


Bx”T’T" & = o, & les racines de cette équation
font les abſciffes AQ, AR, AS, &c. qui ont quelque or
donnée égale à zéro. Divifant donc cette équation par
A, afin que le premier terme foi pur; **T + |
&c. fera le produit de (x – A Q) par (x – A R) par
(x— AS) &c. c'eſt-à-dire, de (Ā P–AQ) par (AP
— AR) par (AP – AS) &c. ou de PQ_par P R par PS
Z
&c. Donc multipliant le tout par A, A,"-"+Bxº "-"
&c. eſt égal au produit Ax PQ× PRx PS &c. -

De même, puiſque AT, AV, AX &c. font les racines


O 3 de
I IO P R O D U I T D E F O R D O WN E E F

PL. VI, CH. V.


de l’éq : 2 x +êx"T" ởe=o, ou, diviſânt par a, de 9. 613

x' + #. - '&e= o; le premier membre : +:


&c. eſt le produit de (x–AT) par (x – AV) par (x
– AX) &c, c’eſt-à-dire, de (AP – AT) par (À P –
AV) par (AP—AX) &c, ou de PT par PV par PX &c.
Donc multipliant par 2, ax + 3x"T" ởe, est égal à 2x
PT × PV × PX &C. -

Ainfi , puiſque P L × P M × P N &c. eſt égal à


Avº-* + Bav-t-i & c ; que Axº-* »+ B „v—t-1
a x ' + (3x"T" & c
ởe est égal à Ax PQ×PR «Ps &c; & que ax + 6x'T'
&c. eſt égal à 2x PTS PV × PX &c; il fuit que PL × PM
A ×PQ×PRx PS &c -

«PN &c. est égal à ca >< PT>< PV × PX &c ?


ou que PL×
-

PM × PN &c. eſt à PQ×PRx PS &c


ÞTJEV: «PX&c.” comme A à z.

L’application de ce Théoréme aux divers cas qu'il ren


ferme en fera voir la fécondité.

62. So I r ayy + (bx + cc) y + dxx + eex +f'=o,


l'équation générale des Lignes du troifiéme Ordre recond /
Fig. 44. I. 1. L’abſciffe AP & Tordonnée PL ne peuvent cou
per la Courbe chacune qu’en deux points, Q, R & L ,
M [§. 41 ]. Alors , par le Théoréme préced. le rećtangle
PL×PM des ordonnées eſt au reċtangle PQ×PR des par
ties de l’abſciffe , en raifon donnée de d à a , puiſqu’ici
d = A & a = a.
Par la même raifon, fi l’on méne une autre ordonnée
l p m, le rećtangle plx pm eſt au reċt : p Q×p R, com
me d à a, ou comme le rećt; PLx PM au rect: PQ×PR.
On
D'UN E M E M E A B S C ISS E. I I I

CH. V. On peut regarder l m comme l'Axe des abfciffes, & PL, VI.
§. 62. menant q r paralléle à QR, qui coupe l m en p, on aura
pl><p m à pq×pr comme pl><p m à p Q× p R.
Donc enfin pl><p m eſt à p q ×pr comme PL × P M à
P Q x P R.
Ce qui revient à dire , que fi on méne par un point
p deux droites lm, qr paralléles à deux autres droites LM,
QR menées par un point P, & que ces quatre droites
coupent chacune en deux points une Ligne du fecond Or
dre ; le reċtangle lp m des parties de la prémiére droite
eft au rećtangle q p r des parties de la feconde droite,
comme le rećtangle LPM des parties de la troifiéme eft
au reċtangle QPR des parties de la quatriéme.
2. Si l’abſciffe a p , au lieu de couper la Courbe en Fig. 45
deux points, la touche en un feul q ; on doit concevoir
qu’en ce feul point de contaćt q font réünis & confondus
les deux points de fećtion q, r ; en forte que les deux
parties p q, pr étant devenuës égales, leur produit eſt un
quarré p q , auquel le rećt : L pM des ordonnées eſt en
raifon donnée de d à a.
De même, fi on méne l’ordonnée p l qui touche la
Courbe en / , on concevra réünis en ce point les deux
points de fection L, M, & le rećtangle L p M eft devenu
un quarré pl”, qui eſt au quarré p q en raiſon donnée
de d à a. v

, 3. S’il arrive que l'éq : dx x +e ex + f = c n'ait que


des racines imaginaires ; la Ligne des abfciffes a zr ne ren
contre point la Courbe, les points de fection Q, R, qui fe
roient déterminés par cette équation [§. 15 ] étant imagi
naires. Le Théoréme ne laiffe pourtant pas de fe foutenir.
Car il eft toûjours vrai que le rećt: zrLx7M des ordonnées
3 3

eſt égal à *****+f', Oll #(sx+4x+':) Mais

CEttC
1 I2 r r o D UIT D Es or D o N N E es
3
PL. VI. CH. V.
cette quantité x x +?=+% ne fera plus un reċtangle 9. 62e

QPR, qui feroit la différence de deux quarrés. K Q &


K P* [en divifant Q R par le milieu en K]. Elle fera la
fomme de deux quarrés, (x + ĉ:ĉ )\, & ( f.
* e4
d. TA •

Qu’on prenne donc, dès l'Origine a, une abſciffe aß éga


e é * v |- |- |- / |

le à —=H; qu’on éléve la perpendiculaire indéfinie B C,


\ , - / •

& qu’on la coupe en C par le Cercle décrit du centre a


3

avec un raïon a C = V H ; ce
f qui donne BC = V(« C*
3 4.

–-bo=v&#-#) , & on aura 7 C'=x B’+


BC = (x + #) + (7 —:)=xx+x+4.

Donc, puiſque le rećt: 7L×7M eft =#(xx+{x+# ),


ce rećt : Lºr M eſt au quarré w C* en raifon donnée de
d à a. - -

II. Tout le reſte fubfiſtant, fi la grandeur feſt égale à


zéro, l’éq : d xx + ee x = o, faite en égalant le dernier
terme à zéro , aura une racine x=o. L’Origine tom
be donc fur un des deux points Q, R de la Courbe. Ce
qui ne change rien aux Concluſions précédentes.
s III. Mais fi c'eft e qui eft = o, l’éq : dx x + f = o
a deux racines réelles, fi d & f ont différents fignes , &
deux racines imaginaires fi d & font le même figne. Dans
le premier cas, l’Origine eſt au point K qui divile QR en
deux également. Dans le fecond, l’abſciffe « 7 ne rencon
tre point la Courbe, & c’eſt le Cas du n°. I. 3 : mais au
lieu du point C il faut prendre le point D, fur la perpen
diculaire « D, éloigné de l’Origine a d’une diſtance «D=
Vf”
D’UN E M E M E A B TC I S S E. I 13

PL. VI.
CH. V. 3
::: v/7, parce qu’ici «B [— 6ial
|- 6 - 1 , .
dévient nulle. On aura

donc le rest: L7r M au quarré 7 D” en raiſon donnée de


d à a.
IV. Si d feulement eſt égale à zéro , l'équation de la
Courbe étant ayy + (bx + cc) y "Feex +f” = o, les or
données P L peuvent bien couper la Courbe en deux Fig. 46,
points L, M ; mais les abfciffes ne la coupent qu’en un
feul point Q [§. 41 ]. Alors le rect: PLx PM eſt égal à
A - - : eeº
: P Q == xPQ ; |-

puiſque A = e.e., & a = a.


-

Si

on porte donc l’Origine en Q : le rećtangle LPM des or


données eſt égal au rećiangle de l’abſciffe P Q par une
e " é e • /* / |- A

Droite confiante : , troifiéme proportionelle de a à e.


V. Si d & e, égales chacune à zéro , réduifent l’é
quation à ayy + (b x + c c ) y +f = o , l’Axe des abf
ciffes ne rencontrera point la Courbe & le rećt: LPM des
- 3

ordonnées eſt une grandeur constante Ta ? quelque abfcif


fè qu’on prenne. Ses deux ordonnées LP, PM font donc
réciproquement proportionelles l’une à l’autre.
Ce Cas, où l’Axe des abſciſſes ne rencontre point la
Courbe, parce que le dernier terme de l’équation eſt ré
duit à fº , eft effentiellement différent de celui qui a été
touché au n°. I. 3 , où l'Axe des abfciffes ne rencontre
point la Courbe, parce que l'éq : d x x + ee x + f = o
n’a que des racines imaginaires. -

On ne peut füppoſèr d, e, & f égales chacune à zé


ro, parce qu’alors l'équation, diviſible par y, fe pourroit .
réduire à deux équations du prémier dégré y = e & a_y
+ bx + ct = o, & ne repréſènteroit que deux Lignes droi
tes [§. 21. 4o]. - -

Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. P VI. I.


I 14 P R O D UIT D E F O R D O N N E E S
PŁ. VI, VI. 1. Reprenons l'équation générale, & fuppofons a CH. V.
§. 62
= o, ce qui la réduit à (b x + c c ) y + dx x + ee x + fº
= o. Alors chaque abfciffe n'a plus qu’une ordonnée [§.
41 ]. Et pour appliquer à ce Cas - ci le Théoréme géné
Fig. 48. ral du §. 61 , on prendra AT égale à –# racine de l'éq:
bx + ce = o & PL fera à rą:", ou le rećł: TPL au
rest: QPR, en raiſon donnée de d[A]. à b[a]. Tranf.
portant donc l’Origine en T, ce qui ne cħange rien aux
ordonnées, le reċtangle TPL des coordonnées eft au rect:
PR en raiſon donnée de d à b.
Mais fi l’axe a p, au lieu de couper la Courbe en deux
points Q, R, la touche en un feul q, le re&t: tp L fera
au quarré de p q en raiſon donnée.
Et fi l'axe a z ne rencontre point la Courbe , parce
que les racines de l'éq : dxx + eex + f' = o font imagi
|- (? e
naires, on prendra comme au n°. I. 3 , a B=– 2d” &
3 e*
BC=V(#4 -II), & le rest: Tz'L fera au quarré de
zrC en raiſon donnée de d à b.
2. Dans cette même équation, fi f= o, l'Origine tom
be fur un des points Q, R, où la Courbe eſt rencontrée
par l'Axe des abſciffes. - -

3. Mais e = o fait tomber l’Origine au point K qui di


vife également QR , lorſque, d & f ont des fignes diffé
rens. S’ils ont même figne, les racines de l’éq : d x x + f*
= o font imaginaires, l’Axe a 7r ne rencontre point la
Courbe, & on doit tranſporter le point C en D fur la
perpendiculaire a D à la même diſtance de l’origine a.
4. Si l’on a d = o, l’Axe des abſciffes ne coupera la
#Fig. 49.
Courbe [§. 41 ] qu’en un ſeul point Q. Et prenant toû
ļours
D'UN E M E M E A B J C I J J E. II 5

ee P
;: jours AT=—#, on aura P L = H-
b.
x:#; ou T PL PL. VI.

[qui est le restangle des coordonnées , en tranſportant


l'Origine fur T] eſt égal au rect : de P Q par une conftan
eť • r. /

te #. Si on méne donc une autre ordonnée pl, on aura


TP :::: p QG. Donc PL eſt à pl en rai
fon compoſée de la directe de PQ_à p Q & de l’inverfe
de PT à p T.
5. Enfin, fi l’on a d & e égales chacune à zéro, on
3

allfa TPL=/;. Donc portant l’Origine en T, le re&tan Fig. 5o:

gle des coordonnées eſt confiant.


VII. Dans tous le cas du n°. préc. fi on avoit c = o,
cela ne changeroit rien aux concluſions, fi ce n’eſt que
l’Origine fè trouve toute portée fur le point T, puiſque la
diſtance AT, qui eſt — #, fè trouve nulle.
V III. 1. Mais fi b, auffi bien que a , eſt égale à zéro,
l’équation fera cey + dxx + eex + f' = o, ce qui donne Fig.
––# + eex + f* a' (? (? f: 48.
y= 0 0
= — ;(xx+# *+*=)=
d C (
—; «PQ× PR. Donc xPL=P QxPR. Le re&t:

des parties PQ×PR de l'abſciſſe eſt égal au restangle de .


l’ordonnée PL par une droite conſtante #.
Si l’abſciffe a p touche la Courbe en q, c'eſt le quarré
de p q qui eſt égal au reċtangle de l'ordonnée p L par une
conítante.
Et fi l’abſciffe azt ne rencontre point la Courbe, les ra
3
• (? (? |- |- |-

cines de xx+# x+4=0 étant imaginaires , le re&t:


- -

P 2 de
I 16 PRO D UIT D E F O R D O N N E E F

PL. VI. de l’ordonnée zrL par une constante eſt égal au quarré ea.v.
de la Droite » C menée de l’extrémité rdě l'abſciffe au 9 ***
point fixe C, déterminé, comme aux n°. I. 3, & V l. 1,
finn -b=–4,
CI) Îal - =v \= I=}.
2d” & Bc=v(/-4 |

2. Ici, comme aux n°. II, III, & VI, la fuppofition


de f= o porte l’Origine fur un des deux points Q & R.
Et la fuppoſition de e = o porte A en K, ou C en D,
fuivant que les racines de d x x + f2 = o font réelles ou
Imaginaires. |

Mais on ne peut fuppofer d= o, parce que l'équa


tion , n’ayant plus de terme du fecond dégré, ne repré
fenteroit qu’une Ligne du premier Ordre.

63. O N v o IT par cet échantillon, quelle varieté de


Cas ſe préſenteroit dans les Lignes des Ordres fupérieurs.
Touchons légérement ceux qui ſe raportent aux Lignes du
troifiéme Ordre. L’équation générale fera ay’ + (bx + cc)
yy + ( dxx + eex + f") y + gx' + hhxx + żºx + /*=o.
I. 1. Et d’abord, s’il n’y manque ni le terme ay', ni
r. vII. le terme g x’, l’abſciffe & l’ordonnée peuvent couper la
- Courbe L QM RSN repréſentée par cette équation; cha
**** cune en trois points Q, R, S ; L, M, N. Et felon le
Théor, général [ §. 61 ], le folide PL× PM × P N des or
données eſt au folide PQ× PRx PS des parties de l’abſcif
fe, en raifon donnée de g [A] à a | a }.
De forte que menant deux ordonnées LN, ln, le fo
lide PL x PMx PN est au folide P Q x P R x PS comme le
folide pl><p m × p n au folide p Q × p R × p S.
Menant auffi qs paralléle à QS, on aura, toûjours par
la même raiſon, le folide plx pm xpn au folide pQxpR
× pS, comme le folide plx pm xp n aù folide p q xpr xps.
Donc enfin PL «PMxPN eſt à PQ×PR»«PS comme
pl xpm xp n à p qxpr xps. C
G
PLANCHE. VI. 2 a
-
- -- - - - ---- - - - -- … :-) ---- - - -- - ---------- -- -- - - - ---------- ***
D’UN E ME M E A B F C ISS E. I 17

Pl. vII. Ce qui forme ce Théoréme. Si par un point P on C#.y.


méne deux droites LPN, QPS qui coupent chacune en ***
trois points une Ligne du troifiéme Ordre, & par un au
tre point p deux autres droites lpn , q ps paralléles aux
prémiéres & qui coupent auffi chacune la même Courbe
en trois points ; le folide des parties de la prémiére droi
te LN interceptées entre le point P & la Courbe , eſt au
folide des parties de la feconde droite $ interceptées auffi
entre le point P & la Courbe, comme le folide des par
ties de la troifiéme droite ln interceptées pareillement en
tre le point p & la Courbe , eſt au folide des parties de
la quatriéme droite qs interceptées de même entre le point
p & la Courbe. |- - ·
2. Si l’abſciffe a p coupe la Courbe en un feul point s Fig 3*
& la touche en un autre point q, où l’on conçoit réünis
deux points de fećtion, alors le folide pLxpMx p N eft
au folide p q × p s en raifon donnée. -

De même, fi l’ordonnée lp m touche la Courbe en m &


la coupe en l, le folide pl><p m fera au folide p q × p s
en raiſon donnée.
Il peut même arriver que l'abfciffè [ ou l’ordonnée ]
ne touche la Courbe qu’en un feul point, auquel fe réü
niffent les trois points de fection Q, R, S. C’eſt ce qui
arrive, quand l’éq:gx' + hhxx + i’x + /* = o, a fes trois
racines égales. Dans ce Cas, fi on tranſporte l’Origine fur
ce point de contact, le cube de l’abſcifle eſt au folide des
ordonnées en raiſon donnée. . r -

3. Si l'abſciffe a ar ne rencontre la Courbe qu’en un


feul point o, & la coupe en ce point-là fans la toucher,
le folide w Lx w M × a N des ordonnés eſt toûjours égal à
gx + hhxx + i’x + l* Ś a „º hhxx , i’w , l*, \,.,:
4 » Oll : (x +-+-+#.+z)Mais
cette grandeur x' + # xx +
i?
g :X: +# n’eſt plus le pro
P 3 duit
I 18 PR O D UIT DES O R D O N N E ES

CH. V, duit de trois droites terminées à l'extrémité ar de l'abſciffe, Pl. VII.


§. 63. comme l’étoient PQ, PR, PS à l’extrémité P de l’abſciffe
-
hh ż 3 l4
A P ; parce
p q Ś xx +–
que l'éqq : x' + + z x »H«+ Ś– = o n’a
plus qu’une racine réelle, les deux autres étant imaginaires.
On peut pourtant réduire le produit de ces deux racinesima
ginaires à un quarré, de la maniére fuivante. Soit aơ =z.
Donc wo [= a w– a g = x — z] eſt la racine réelle de
/*
A

l'éq: x' + #* + #z*


hh 3
»H« z = o.
|- *

Ainſi, divifant cette


e

équation par x — z = o, le quotient fera le produit des


racines imaginaires. Ce quotient eſt xx + (z + bh ) x +
hh ?? hh
+ ?=? z + /*
|

(z + -
zz z?
+ — ), & le reſte z” + -
ś. z” + – – eft C

nul; puiſque z eſt la racine réelle de l'éq : x’ ++ x* »H«


º 3 4 •

# x + = = o. Il s’agit donc de trouver un quarré égal


- bh iº
A

d
hh
*+(2+#)*+(z+#24 #). Pour cela qu’on

prenne a D = aa = z & D E =#, on aura a E =


h • ... • A

z+“, & a moitié-B=}z+ == Sur le diamétre «E


qu’on décrive le demi-cercle « FE , qui coupera en F la
droite DF élevée perpendiculairement für « D. De cette
maniére a F, moyenne proportionelle entre « E [ z + 24]
&
& a D [z], fera égale à v(az+#.) Qgon prenne
für
D'UN E M E M E A B J C I J J E. I 19

:: fur FE, prolongée s'il le faut, une partie FG égale à V-, PL. VII.

hh #?
& on aura a G* = z F* »H« FG* = zz + - z + -. Qu’on
& QU
décrive donc, du centre a, avec le raïon a G , un cercle
GC, qui coupe en C la droite BC perpendiculaire à « B ,
& on aura BC" = a C” — a B" = a G* — a B* = (z z +.
hh # ? hh hh i* b*
- z + -) - (# z + -)* = }z z + - z + – – –.
& =)-(+z+#y=izz*#2 + z 4<<
Donc «C'=*B'+B'C'=(x + {z + #) + # z z Hº
hh . ;* h.* bh hh , i*
-- Z »H« — — — = xx + (Z »H« — ) x + (ZZ »H« — Z-+--).
2& & 4& < +( g?
+( & +P
+#.
Ainfi puiſque le folide w Lx w Mx w N eſt à x’ +*
* 3 4.

"«+# en raifon donnée de g à a, & que x' + :


+# *+# eft le produit de x – z [ qui eſt w g ] par
«x+(z+“)x+(zz+“z +':) [ qui eſt w C*],
on conclura que le folide w Lx w M × a N des ordonnées
eft au folide wax a C” en raiſon donnée de g à a.
II. 1. Si la grandeur / est égale à zéro, alors l'éq :
g x' + hhx x + i * x = o, a une racine x =o : ce qui
montre que l'Origine tombe fur un des trois points Q, R,
S, où l’Âxe des abfciffes rencontre la Courbe. D'ailleurs
tout le reſte ſubfilte comme dans le n°. préc. fi ce n’eſt
qu’il faut un peu varier la conſtruction du cas où cette éq:
gx + hhxx + i'x = o a deux racines imaginaires, & imi
hh
ter celle du §. 62. n°. I. 3. On prendra a B = --: , on
élévera
I2O PRO D U IT D E F O R D O NN E E S

PL. VII. élévera la perpendiculaire indéfinie B C & on la coupera CH. V.


§. 63.
en C par un cercle décrit du centre a avec le raïon a C
=V #, pour avoir le point fixe C, duquel menant la
droite w C, on aura w Lx w Mx a N à aC* x » a [car,
dans ce cas, 2 & 3 font le même point] en raifon donnée
de g à a. Car le folide a L x w Mx a N des ordonnées
+ ***+*=s:
eſt égal à gx ****+
-
dºxx-+
4 .
(« a
«+:x+# :

# (zax-C ). .
2. Si l & i font nuls, l'équation, faite en égalant à
zéro le dernier terme, fe réduit à gx' + hhxx = o, qui a
deux racines égales à zéro. Donc alors deux des points
où l'Axe coupe la Courbe font réünis en un feul point q,
auquel eſt fituée l’Origine. Et le folide p L × p M × p N
des ordonnées eft en raifon donnée au folide qui a pour
bafe le quarré p q de l'abſciffe, & pour hauteur la droi
te p S.
Enfin, fi les trois grandeurs h, i, / font nulles, l'équa
tion du dernier terme gxº =o a fes trois racines x= o.
Les trois points Q, R, S, communs à la Courbe & à
l’Axe, fe confondent en un feul, fur lequel eſt pris l'Ori
gine, & le folide des trois ordonnées eſt au cube de l'abf
ciffe en raifon donnée.

III. 1. Si au contraire, dans le dernier terme, la gran


deur g eſt la feule qui foit zéro , l’équation faite de ce
dernier terme fera hh x x + i i i x + /* = o , qui n’a que
Fig. 53. deux racines. L’Axe AP ne p
peut donc couper
p la Courbe ~
qu’en deux points Q, R. Et PLx P M × P N eſt égal à
4 ×PQ×PR =# x PQ×PR, puiſqu’ici A=hh, & a=a.
Le
D'UN E M E M E A B T C I S S E. I2I

:: v.
Ş• Ó 3,
Le folide des ordonnées PLx PM × P N est égal à un fo- Pe. VII.
.
lide qui a une hauteur donnée , & une baſe égale au “ #
restangle des parties PQ, PR de l'abſciffe.
Si l’abſciffe a p touche la Courbe au point q, le rećł:
PQ×PR devient le quarré pq". Tranſportant donc l'Ori
gine a fur ce point q, le folide pLxpMx pN des ordon
nées eſt égal au folide qui a pour hauteur une droite don
née #,
& pour bafe le quarré de l’abſciffe p q.
. Mais fi l’Axe a7r ne rencontre point la Courbe, ce
qui arrive quand les racines de l'éq : hhxx + iiix + /* = o
font imaginaires; alors on prendra, comme au §. 62. n°. I.
- iti - / / |- - : · . -

3 , aB =-= , on élévera la perpendiculaire B C ,


on la coupera par un Cercle décrit du centre « avec UlIl
* , 4. - |

raïon a C = V #=#. & on aura le point fixe C,


duquel menant Czr, le folide w Lx zrMx n N des ordon
nées eſt égal au folide qui a la hauteur donnée 4 & la
baſe égale au quarré de z C. . , , .
2. Si g & h font toutes deux nulles; le dernier terme
de l’éq : de la Courbe fera iiix + /* qui, égalé à zéro,
n’a qu’une racine —4. 4.
L’Axe AP ne rencontre la Cour-
- - - - - -

Fig. 54

be qu'en un feul point Q. Et le folide PLxPMxPN des


---a : · · 4 s” na --a : -- r --
ordonnées est égal à : P Q== PQ, c'est-à-dire, [en
tranſportant l'Origine au point Q.] que le folide des or
données eſt égal au folide, qui a pour
, * 3. . . . .
- -- . . . . .
hauteur l'abſciffe
. . . . . . .
PQ_& une baſe donnée #.
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber, Q. 3. En
122 PRO DUIT D E 5 OR DO W WE ET

PL. VII. 3. Enfin ce folide PLx P MxPN des ordonnées eft CH. V.
4. §. 63.
Fig. 55.
d’une grandeur constante # , fi les quantités g, h, i font
chacune égale à zéro.
IV. 1: Si dans l'éq : de la Courbe ay' + (bx + ce) yy
+ (dxx + ee x +f') y + g'x' + hhxx + iiix + 1*= ổ,
le coëfficient a du premier terme eſt zéro, ce qui donne
ła prémiére place au terme (bx + c c ) yy: l’Axe des abſciſ.
Fig. 56. fès peut bien couper la Courbe en trois points Q, R, S;
mais aucune abfcifle AP n’aura plus de deux ordonnées
( C
PL, PM. Et prenant AT=—#, racine de l’éq : b x
+a=0 , on aura [§. 61] le rest: PLxPM à PQ×PRx PS
PT
comme A à a, c’eſt-à-dire, comme g à b. , Donc le folide
PT>«PL» PM eſt au folide PQ×PRx PS en raifondon
née. Ainfi PT> PLx PM: PQ×PR»«PS= pTxpļx p m:
pQ×p RxpS. En :le point donné T pour l’Ori
gine, on dira que le folide PTx PLxPM de l’abſciffe &
des ordonnées eſt proportionel au folide PQ×PRx PS des
parties de l’Axe. -

Ici, comme au n°. I. 2 du préfent §. l'Axe ap peut toucher


la Courbe en q & la couper en s, & alors c’eſt au folide
p q x p s que le folide p t xp LxpM de l'abſciffe & des
ordonnées eſt proportionel.
Il peut arriver auffi que l'abfeiffe a zr ne rencontre la
Courbe qu’en un feul point g. Dans ce cas prenant, com
me au n°. I. 3 de ce §, a B =z+#. & BC=V(ịzz+
hh iii b*
# z + : — - ), on aura le folide zo x7C; propor
tionel au folide 77x7 Lxz M de l'abſciſſe & des ordon
/ nées. . - - — ---: -
2. 4
D'UN E M E M E A B S C I FS E. I23

Crt. V. 2. a étant toûjours zéro, fi de plus l = o , l’Origine PL-VIf,


§. 63. tombe fur un des points Q, R, S, ou fi l'Axe ne rencon
tre la Courbe qu’en un feul point a , c’eſt à ce point a
qu’eſt l’Origine. On cherchera, en ce dernier Cas, le point
fixe C, comme au n°. II. I de ce § , & on aura le fo
lide 77x7 LxzrM de l’abſciffe & des ordonnées propor
tionel au folide 7ra x zr C*.
Si outre cela, h = o, l'Axe a q touche la Courbe &
l’Origine eſt prife au point de contact q. Mais on a toû
jours le folide p t xp Lxp M proportionel au folide p s
:n , fi a, /, h
p q”.
×p & i font zéros, les trois points Q,
R, S fe confondent en un feul, où eſt l’Origine. Et le fo
lide PT × PLx PM eſt proportionel au Cube de l’abſciffe.
3. Suppofons maintenant que, dans le dernier terme ,
g ſeule foit zéro, l'Axe AP ne peut rencontrer la Courbe Fig. 57:
qu’en deux points, & en raiſonant comme au n°. III. I
de ce §, on trouvera que le folide PTxPLx PM eſt égal
au folide #x PQ×PR, fi l'Axe AP coupe la Courbe en
deux points ; ou que le folide pt» pLxpM est égal au
ſolide## × p q , fi l'Axe ap rencontre la Courbe en un
feul point q: ou enfin que le folide afx w Lx a M eft
égal au folide #x » C Oll #x-D. , fi l’Axe a w ne
rencontre point la Courbe ; le point C, ou le point D,
étant déterminé, dans ce dernier cas, comme au n°. lll. I
de ce §. - - - -

PL. VIII.
Si, non-feulement g, mais encore h eſt zéro, l'Axe Fig. 58.
AP ne peut couper la Courbe qu’en un feul point Q &
foide :-Po; Mai:
& le ſolide Pr«PLxpM est égal au Q-2 fi -
124 P R O D UIT D E F O R D O N N E E F

PL. VIII. fi de plus i = o, l’Axe a p ne rencontre point la Courbe , ;: V.


.63 •
& le folide p t < p L × p M de l’abſciffe par les ordonnées
[ en fixant l’Origine en t ] eſt d’une grandeur conſtan
4.

te| “.
4
V. Si dans tous les Cas du n°. préced. on ſuppofe c
= o, les concluſions qui ont été tirées reſtent préciſément
les mêmes. La ſeule différence eſt que l’Origine A eſt né
ceffairement fixée au point T , puiſque AT [—# ] fè .
trouve nulle.
VI. Mais fi dans ces mêmes cas on avoit b = o, l’é
dxx + eex + f*
quation fe réduiroit à cette forme y y + — y 0 0

+- gx + hhxx + iiix + l*
CC
=o. Le rećt : des ordonnées
3 : : : -- - 7 . V4

Fig. 59.
plxpM est donc égal à s*"+":"***"= #
hh iii . ]* &
× (x' +z
(x + - xx + &- x + —
Ś ) = 0e-
0 ×PQ×
Q: PRx PS. Donc

**>«PL»PM=PQ×PRx PS. On aura ici toutes les mê


mes concluſions qui fè tirent dans le n°. IV, fi ce n’eſt qu’au
lieu de la droite variable PT [x +#] on doit prendre
une droite conſtante #.
VII. Suppofons maintenant que a, b & c étant nuls
faffent difparoître les deux premiers termes de l’éq : géné
rale, & la réduifent à (dxx + eex +f”) y + gx + hhxx +
Fig. 6o. iiix + /* = o. Chaque abſciffè AP n'aura qu’une feule
ordonnée PL. Et pour appliquer ici le Théor, général, on
- |- prendra
PLANcHE. VII.

|
------- - -- - - - -------- --------- - - -- ---- -----------~--~~~~~ ~- - - - - ---------
|
–---
D UN E M E M E A Bsc I ss E. 125

:: v.
• 63 •
prendra AT & AV égales aux deux racines de l’éq : dx + P. vIII.
-

3 eex + f = o, & l’on aura PL à :s, ou le fo


lide PT × PV» PL au folide PQ×PR»«PS en raiſon don
née de g à d.
Lorſque les racines AT, AV de l’éq : dx' + eex+f?
= o font réelles, on les peut déterminer par cette conſtruc
tion triviale. - Prenez fur l’Axe des abfciffes AH=– ##
- 3

élevez la perpendiculaire HI = V # , & du centre I,


avec un raion IT égal à AH , décrivez un Cercle qui
coupera l'Axe en T & V. Car HT ou HV = V(IT” –
2 2 e* fº2

IH )=V(II-a ). Donc AT
) = V(AH” – HI
f. (? (? (?
= AH – HT =— : +v(II-I), & AV=AH
- |

(? e4
+Hv=–#-v(#-#) , qui font les deux
racines de l’éq: gxx + eex +f” = o.
Mais fi les racines de cette équation font imaginaires, 3

ce qui arrive quand IT ou AH[#] <ıHTv':


, la
(? é fº
grandeur xx + x + 7 ne peut plus repréſenter un rec
tangle PT × PV; mais elle pourra exprimer le quarré d’une
droite IP, menée de l’extrémité P de l’abſciffe AP à un
point fixe I, qui fera déterminé comme au §. 62. n°. I. 3,
(? |- - - A

en prenant AH = — # , élevant la perpendiculaire indé


finie H I, & la coupant en I par un Cercle décrit du cen
- 3 - -

tre A avec un raïon a1=VG.


Q-3 Ainfi
126 P R O D UIT D E F O R D G N N E E F

Fl-VIII. Ainfi le folide PQ×PRx PS eſt proportionel au folide ca.v.


PT × PV» PL quand les deux racines de l’éq : dxx + eex + 8° ***
f = o font réelles, & au folide Pl’ × PL quand ces raci
nes font imaginaires.
Dans l’un & dans l'autre cas , ce folide PQ×PRx PS
eft métamorphofé fuivant toutes les maniéres indiquées aux
n”. I, II, & III du préfent §, foit par la poſition de l'Axe
des abſciffes, foit par les fuppoſitions de /= o, ou de /=
i = o, ou de l = i = h = o; ou de g= o, ou de
g = h = o, Oll de g = h = i = o.
VIII. Si avec a, b, & c., on a encore f= o, le point
T tombe fur A, & le point V dọit être pris à une diſtance
AV de l’Origine qui foit –:
, parce que les racines de
l’éq : dxx + eex = o font x = o & x=—#. On a
donc, en ce cas, le folide PAx PVX PL proportionel au
folide PQ× PRx PS , ou à tous ceux dans lefquels ce
dernier ſe métamorphofè par les fuppoſitions des n°. I,
II , & II I.
3 IX. Si ce n’eſt pas f, mais e, qui foit =o, les points
T & V tombent de part & d’autre de l’Origine A, à une
diſtance V –? , lorſque f & d n’ont pas le même figne,
3

parce que «–V–4 = o & x+v-4=6 font

les racines de l'éq : dxx +f” = o. Si f & d ont le mê


3 - |

me figne, v—“H est une grandeur imaginaire; mais xx-#


f
H3 exprime le quarré de KP menée de l'extrémité de rabf.
cife AP au point K, déterminé en prenant A K [= }}]
=Vf:
D” U WE ME M E A B SCISSE. |
127

GH. V.
83. = V
st. : , fur la perpendiculaire indéfinie élevée au point PL. VIII.
A. Alors, le folide PLx PK” eſt proportionel au folide PQ
× PRx PS, ou à tous ceux que lui ſubſtituent les füppofi
tions des n°. I, II, & I II. R$

X. Si les deux grandeurs f & e font , en même tems,


= o, les deux points T & V tombent enfemble fur l'Ori
gine A, parce que les deux racines de l'éq : dxx = o font
x= o, x = o : & c’eſt le folide PL × P A' qui eſt pro
portionel au folide PQ×PR x P S, ou aux folides équi
valents. - 4.

De même, la fuppoſition de d= #7 donnant à l’éq:


2 f*
dxx + eex + f*=o deux racines égales, chacune à – ee
ou –: , fait tomber les deux points T & V ſur le point
H, & change le reći: PTxPV en un quarré PH’, fur le
quel élevant un Parallélépipéde qui ait PL pour hauteur,
il fera proportionel au folide PQ×PR»«PS, ou à ceux en
qui il ſe transforme par les fuppofitions des n°. I, II ,
& I l I.
XI. Si a, b, c & d font nuls, l'éq: d x x + e ex + f”
=o réduite à ee x + f' = o n’a qu’une racine x =
Fig. Éf;
–ſ: , à laquelle prenant égale A T , on aura [§. 61]
PL–4*PQ*:R*PS_
a× PT
g PQ×PRxPS.
PT (? (?
× Donc

le folide de la constante : par rabſciste PT [en portant


l’Origine de A en T ] & par l’ordonnée PL eſt égal
au folide PQ×PRx PS , ou à ceux dans leſquels le
transforment les fuppofitions des n°. I & II.
XII. En
128 produrr pes ordoNN D'UNE MEME Abscisse.
PLVIII. XII. Enfin, fi a, b, c, d, & e font nuls, l’éq: de la Courbe ré CH. V.
§ 63.
duite à f:y-Hgx’-Hhhxx+iiix+ /*=o, cu:: »+ x' + #
4.
iii .
x* + #*+#= o , fait voir que le folide de l’ordon
Fig. 62. née PL[y] par le rest : confiant *= eſt égal au folide
PQ×PRx PS, ou à ceux qui lui font fubſtitués dans les
n”. I & II.
Dans le cas des nº. X. & XI. on ne peut pas, comme
au n°. III, fuppofer g = o; parce qu’alors l’équation, n’a
yant plus de terme du troifiéme dégré, ne repréſenteroit
qu’une Ligne du fecond Ordre.
On voit affez , je penfe, que fi l'on vouloit détailler
tous ces Cas, combiner enfemble ceux qui peuvent l’être,
& fe laiffèr aller aux conféquences qui en fuivent naturel
lement, il y auroit dequoi faire un Volume. Mais nous
ne nous propofons que d'indiquer les principes généraux,
& d'autres confidérations nous apellent.

cHAPI
|
( 129 )

C H A P I T R E V I.

Des Diamétrer, Contre-diamétres , Ć" Centres


des Lignes Courbes.
64. T? U T ce qui a été démontré au Chap. préced. PL:VIII,
n’eſt que la conſéquence de ce Principe , Que
le dernier terme d'une équation eſt égal au produit de toū
tes fes racines. On fait auffi que le coëfficient du fecond
terme, pris avec un figne contraire , eſt égal à la fomme
- * |- e Ž Z- I U –#
de toutes les racines. Donc (2 x + 3 x ở c) y
+(ax+" + bx ' + ởe) yºT^T & c = o étant l'équa
Fig. 63.
tion d’une Courbe M m Ou Q_, de l’Ordre v , fi on la
diviſe par le coëfficient du prémier terme, afin que la plus
haute puiſſance de y foit fans autre coëfficient que l’unité,
elle prendra cette forme yv–42*# *'+
. ~
txt -
& ya_”-I
yv–
C2 M. + 8x^T" & c
+ & c = o, où le coëfficient du fecond terme, pris avec
ax + 1 + bxf »H« Ġc.
un figne contraire, c’eſt-à-dire, –
ax'+8 x*T* ởe.
exprime la fomme de toutes les racines y , ou de toutes
les ordonnées PM, Pm, Paz, &c.

65. Si fur les mêmes Axes on décrit une autre Ligne


quelconque N v Qn repréſentée par une équation dont les
a x **** + b x' &e
deux premiers termes foient y "T" +
- - a x^ + 3x*T* ởe
Introd, à lAnalyſe der Ligner Charber, R yw "-",
13o DES D IA M E T R E S

"-" yºT*", la fomme de fes ordonnées PN + Pn + P, &c. e: ::


a x * + 1 + bx * & c
fera auffi — , c’eſt-à-dire, la même
a x' + 8x^T & c - -

que la fomme des ordonnées P M + P m + P u &c. de la


prémiére Ligne. |

La comparaiſon de ces deux Lignes & les varietés in


finies dont elles font fuſceptibles [car il fuffit qu’elles con
viennent dans le coëfficient du fecond terme, leurs équa
tions étant ordonnées par y : elles peuvent différer dans
tout le refte] donnent lieu à une infinité de Propoſitions.
Contentons-nous de remarquer un Cas fort ſimple. C’eſt
celui où f = t , c’eſt-à-dire, celui où les deux Lignes
font du même ordre v, & où leurs équations ont les deux
mêmes premiers termes. Si l’on ne prend que les abfciffes
qui dans chaque Ligne n’ont point d’ordonnées imaginai
res, ou, ce qui eſt la même chofe, fi l’on ne prend que
les ordonnées qui coupent l’une & l’autre Ligne en autant de
points qu’il y a d’unités dans le plus haut expofant v–t
de la variable y; non-feulement la fomme PM + Pm + Pu
&c. des ordonnées de la prémiére Ligne MmOuQ_eft égale à
la fomme PN + Pn + Pv, &c. des ordonnées de la feconde
Ligne N v Q n ; mais encore le nombre des ordonnées de
l’une eſt égal au nombre des ordonnées de l’autre. Et l’éq:
PM + Pn + P4, &c. = P N + Pn + P, &c. peut prendre
-
cette forme PM – PN + Pm – Pn + Pu –P» &c. = o,
ou – NM + mn + tuy &c = o, foit M N &c = m n +
tu v &c. Propoſition qu'on peut énoncer ainfi.
Deux Lignes d’un même Ordre, & dont les équations
ordonnées par y ont les deux mêmes prémiers termes ,
étant décrites fur les mêmes Axes ; toute ordonnée qui
coupe l’une & l’autre en un nombre de points égal à l’ex
pofant de la plus haute puiſſance d’y, eft coupée en forte
D E F L I G N ES CO G R B E S. 131 ,

Ch.y. que la fomme de fes parties interceptées entre la prémiére P-VIII.


* ºº & la feconde Ligne eſt égale à la fomme de fes parties in
terceptées entre la feconde & la prémiére Ligne. „Je distin
gue ces parties en fuppofant qu’on parcourt l’ordonnée
d’un bout à l’autre, & j’apelle partier interceptées entre la
prémiére ở la Jeconde Ligne celles qu’on parcourt en al
lant d'un point de la prémiére Ligne à un point de la fe
conde, & partier interceptées entre la feconde & la prémié
re Ligne celles qu’on parcourt en allant d’un point de la
feconde Ligne à un point de la prémiére. Ainſi parcou
rant l’ordonnée N » de N à y , MN eſt une partie inter
ceptée entre la feconde & la prémiére Ligne, mais m n &
u y font interceptées entre la prémiére Ligne & la feconde.
66. S’I L n'y a dans l'équation aucune puiſſance de x
qui ait un expofant négatif, comme on le ſuppoſe d’ordi
t+ I # #--
naire, & que t foit zéro, le coëfficient ax“T"+bx“ + &f
2x ' + 6x^T" cre
du fecond terme fe réduit à a x + b. Alors on peut toû
jours prendre pour l’une des deux Lignes, le Syſtême d’au
tant de Droites qu'il y a d'unités dans v. Et ces Droites
fè peuvent décrire en une infinité de façons. Car fi A B, Fig. «4.
A H font les deux Axes, & qu’ayant pris une abſciſſe A B
= 1 , on lui donne les ordonnées BC[—e], BD [-d],
BE [–e] &c. dont le nombre foit v, & la fommė [–e
— d — e ở c. 1 égale à — a , où l’on peut, ſi l’on veut,
prendre le zéro pour utie ou pluſieurs de ces grandeurs
c, d, e, &c. & qu’on mène par l'Origine. A les Droites
ACc, ADd, AEe, &c. qu’on prenne auffi fur l’Axe des
ordonnées les parties AF [–f], AG [—g], AH[— b]
&c. dont la fomme [–f–g — h &c.] ſoit égale, à
— b : & qu’on mène les Droités Ff, Gg, Hh, &c. parallé
les à A C, AD, A E, &c. Le ſyſtème de ces Droites Ff,
-* R 2 G ß»
132 D E S D I A M E TRES
P.VIII. Gg, Hh &c. fera repréſenté par une équation dont les cavi.
§. 56.
deux premiers termes feronty” + (ax + b) y "T". Car
l’ordonnée Pf de la Droite Ff eſt égale à Pc + cf. Or
Pc eſt la troifiéme proportionelle à AB [I], BC [– c] &
A P [ : ]. Donc P c = – c. x. Et cf eſt égale à A F
[–f], F f étant paralléle à Ac. Donc P f[= Pc + cf]
=— ex — f. L’équation de la Droite F f eſt donc y +
c x + f= o. Par la même raiſon l’éq: de Gg eſt y + dx
»+ g = o, celle de H h eſt y + ex + h = o, & ainfi de
fuite autant qu’il y aura de Droites. Donc le ſyftême de
ces Droites eſt repréſenté par le produit (y + c x + f) (y
+ dx + g ) (y + ex + h) ở c = o de toutes ces équations
[§ 2o], dont le premier terme eſt yº & le fecond ((ex
H-f) + (dx+g) + (ex + h) + ởe)y”T' = (( e+
d + e ởe) x + (f + g + b & c)) y"T" = (ax + b)y”T",
puiſque c + d + e + ởe = a, & f+g + b+ ởe = b. Le
ſyftême de ces Droites eſt donc repréſenté par l'éq : y"+
(ax + b) yºT" + ởe = o, dont le fecond terme a pour
coëfficient a x + b, qui étant pris avec un figne contraire,
donne – a x – b pour la fomme Pf + P g + P h &c.
des ordonnées. -

On peut auffi, fi l’on veut, & cela revient au même,


prendre les ordonnées AF, AG, AH &c. égales à f, g, h
&c. dont la fomme foit — b , & les abſciffes AI, A K,
f , g , h
A L &c. égales à i, é, l, &c. telles que # + } +7 &c.
foit – a, & mener les Droites IF, KG, LH. Car AP
étant x , on a Al [i] : AF [f] = 1 P [i + x ] : P f=
f+ 4 x. De même Pg=g+#x, & Ph=b+#.*,
&c. Donc la ſomme Pf+Pg + Ph &c = f+g + b
Ởc +
D E F L I G N E J CO U R B E S. I 33

PL. VIII.
CH. VI.
ý. 66. e. --({+#.+# Ở c ) x = – b – a x.
' Z

Ainfi décrivant fur les mêmes Axes une Courbe MQmu


dans l'équation de laquelle les deux prémiers termes foient
y"+ (ax + 4) yº- · fi ron méne une ordonnée Pa
qui rencontre cette Courbe en un nombre v de points M,
m, u &c. la fomme des ordonnées PM, Pm, Pu &c. de
la Courbe, fera égale à la fomme des ordonnées Pf, Pg,
Ph, &c. des Droites Ff, Gg, Hh, &c. & les parties hu,
gm, &c. interceptées entre les Droites & la Courbe, fe
ront égales aux parties : à la partie ] Mf&c. intercep
tées entre la Courbe & les Droites.

67. RI E N n’empêche de prendre les ordonnées A F »


A G, AH &c. égales entr’elles, & comme leur nombre eft
v & leur fomme – b, chacune fera –# . On peut de
même prendre les abfciffes AI, AK, AL, &c. égales entr’el
les. Les nommant —r, la fomme+# »H« #.+# & c =
+ # doit être – a : ce qui donne r=—#. Alors Fig. 65.

toutes, les Droites IF, KG, LH &c. fe réduiſent à une


feule RS repréſentée par l'éq : y+# x+#= o ou vy

+ ax + b = o. Son ordonnée PS priſe v fois eſt égale à la


fomme PM + Pn + Pu &c. des ordonnées de la Courbe
M Qm u, & les parties MS, m S, &c. interceptées entre
la Courbe & la Droite font égales aux parties [ ou à la
partie ] Su &c. interceptée entre la Droite & la Courbe.
De forte que fi l’on prend cette Droite RS pour l’Axe des
abſciffes , la fomme des ordonnées négatives SM + Sm, &c.
R 3 eft
134 D E S D 1 A M ET R E S

P.VIII, eſt égale à la fomme Su &c. des pofitives. Une Droite ca. vI.
qui à cette pofition fe nomme un Diamétre, à prendre ce ***
mot dans une fignification étenduë *.

68. Il n'y a point de Courbe algébrique qui n’ait une


. infinité de Diamétres, parce qu’il n'y a point de Courbe
dont on ne puiſfè transformer, en une infinité de façons,
l’équation ( - x + 3x' T' Ởc Dy”T‘+(ax^*' + b x'
ở c ) y” ‘T“ &c=o , de forte que l'expofant t de
vienne égal à zéro. Il faut pour cela que la plus haute
uiffance de l’ordonnée y ſoit d’un dégré dont l’expoſant
:: foit égal à v. Or c'eſt ce qu’on peut toûjours
faire en donnant une pofition convenable aux ordonnées.
Car puiſque l’Ordre de la Courbe eſt v, il y aura né
ceffairement dans fon équation des termes , tels que
z U-# #-- I U-ž- I -* A
& X 47XC + , Órc où la fomme des ex
pofants de « & y fera v [§. 3 1 ]. On change la pofition
des ordonnées en ſubſtituant z + ra à x, & su à y [$.25],
- , º |- - t U-t U-f
fubſtitution qui change ces termes en a (z + ru) s u ,
t-+-I U-ž- I U-f- I * -e f
a (z + ra ) ' ' + ZZ
,&c. c'eſt-à-dire, en a(z ..
t-i-I s v-t-I v-t-I
#
... + r a )f
# U-f
Zf
U-ż
, a(z'*'...,t-+-I „+”),
#-- I
ff 3

Ờ–f f t)-t Z U-t U v-f-I £-|-İ U-ż-I


&c. ou a r za + ... & r f te , ar z“+”,
U-ž- I
#-- I
+....a** JT u U , &c. Il y aura donc des ter
# U-f U t-H- I u.– t– I v
mes & r f te u , &c, où l’expofant
, ar f
v de l’ordonnée u eſt le même que celui de l'Ordre de la
Courbe. Donc, pourvů qu’on choifiſfè r & s de telle
grandeur que le coëfficient a',*-+-+ 1,-- +ớc.
|- de

* NEwToN , Enumer, lin. tert. ordinis, §. II. 1.


D Es L 16 N es co v R B Es 135
CH. VI. U |- A « • - zr PL. VIII.
§. 68. de u ne foit pas zéro, c’eſt-à-dire, pourvû que a +a+
+ &c. ne foit pas zéro , ce qui fe peut faire en une infi
nité de maniéres , ces ordonnées te auront un Diamétre.

69. MA 1 s on peut s’élever à des Propofitions encore


plus générales fur cette matiére. Soit CMNn une Courbe Fig. 66,
de l’Ordre v, dont l'équation rélative aux abfciffes AP
U- I
[x] & aux ordonnées PM [y] ſoit y"+(ax + b)y
»H« (exx+dx+e)y” + (fx' + gxx + bx +i)yº
2 3
+ & c = o, où la variable y s’éléve à la puiſſance v, ce
qui eſt toûjours poſſible [ §. préc. ]. Soit de plus B QD
une autre Ligne décrite fur les mêmes Axes, dont les abſ
ciffes foient A P[x] & les ordonnées PQ [a]. Qu’on
nomme z la partie QM , QN, ou Qn, de l’ordonnée com
prife entre les deux Lignes , & qu’on ſubſtituë, dans l’éq :
de la Courbe CMN n, = z + u au lieu d’y. Cette équa
tion ordonnée, après fa transformation, ſuivant les dimen
• U • • A-º e

fions de z aura pour premier terme z , & les coëfficients


du fecond, troifiéine, quatriéme &c. termes feront reſpec
tivement , vu + (ax + b),
U. U- I a + :F(ax + b)

+(x+dx+e), * *T:= a + H:= (ax+


b) a + H+ (ex x+dx+e)+(fx+g xx+bx+
i), ởe.
Si l’on fuppofe fucceſſivement chacun de ces coëffi
cients égal à zéro, il en réſultera les conſéquences fui
VanteS.
I. Le coëfficient du fecond terme d’une équation :
C8
136 D ES D 1 A M E’ TRE $
|

Pl. vIII. égal à la fomme de fes racines : fi ce coëfficient eft zéro Cn. vi:
la fomme des racines poſitives eſt égale à la fomme des º º°
znégatives.
poſitives Donc, faifant
eſt égale à la vufomme
+ ax +
desb = o la fommeMais
z négatives. des •

v u + ax + b = o eſt une équation à la Ligne droite.


Ainſi une Courbe C M N n étant donnée , on peut mener
une Droite BQD telle que la prenant pour l'Axe des
abſciſſes, la fomme des ordonnées, poſitives QM, QN,
&c. fera égale à la fomme des ordonnées négatives Qn ,
&c. [§. préc. ]. -

II. Le coëfficient du troifiéme terme d’une équation


eft la fomme de tous les produits qu’on peut faire de fes
racines priſes deux à deux. Cette fomme eſt donc nulle,
les produits pofitifs QMX QN &c. font égaux aux néga
tifs QMx Qn + Q N x Q:n &c, lorſque ce coëfficient eft
v.v.— I ... , v— I
zéro : ce qui donne l'équation v' + — (ax+
b) + (cxx + dx + e.) =:o à une Ligne du fecond Ordre.
Donc lorſqu’une Courbe du troifiéme Ordre ou d’un Or
dre fupérieur eft donnée , on peut toûjours décrire une
Ligne du fecond Ordre qui coupe fes ordonnées, de ma
niěre que , faifant tous les produits qu’on peut faire en
multipliant deux à deux les parties d’une ordonnée com
priſes entre ces deux Lignes , la fomme des produits pofi
tifs fera égale à la fomme des négatifs. |

III. De même , puiſque le coëfficient du quatriéme


terme d’une équation eſt la fomme des produits des raci
nes priſes trois à trois, fi l’on fait ce coëfficient égal à zé
U. U- I . U-2 U- I „U-2
ro , on aura l'éq : I. 2. 3
a' + I. 2
(ax +
-

b) a +++ (cx+dx+e)a+(fx + gxx + bx + i)


= o à une Ligne du troifiéme Ordre. On peut donc
- affurer
D E 6 L I G N' E J C O U R B E W. 137

Ca VI. affurer, qu’une Ligne du quatriéme Ordre ou de quelque P.vim.


*** Ordre fupérieur étant donnée, on peut toûjours tracer
une Ligne du troifiéme Ordre qui partage les ordonnées
de la prémiére Ligne, de maniére que faifant tous les pro
duits poſſibles de trois dimenſions avec les parties d’une
ordonnée comprifès entre ces deux Lignes, la fomme des
produits poſitifs fera égale à la fomme des produits né
gatifs. -

Et ces Propofitions fè peuvent continuer à l’infini *.


7o. L E s Courbes , qui diviſent ainfi les ordonnées
d’une autre Courbe, en peuvent être apellées les Diamé
tres Curviligner. On attache quelquefois à ce mot de
Diamétre une fignification bien plus refferrée. On défi
gne par ce nom un Axe qui coupe les ordonnées de fa
çon que chaque abfciffe ait des ordonnées pofitives & né
gatives égales. Il coupe donc l’eſpace terminé par la
Courbe en deux parties égales & qui font même fembla
bles lorſque les ordonnées font perpendiculaires à l’Axe.
Mr. N E w T o N apelle ces Diamétres , des Diamétres ab
/o/ur t.
L’on voit d’abord qu’en ce cas chaque abſciffe a des
ordonnées en nombre pair , puiſqu’à chaque ordonnée
poſitive il répond une ordonnée négative égale. Donc la
plus haute puiſſance de y doit être une puiſſance paire.
Mais de plus il faut que toutes les puiſſances impaires de
y manquent dans l'équation. Car , , fi chaque ordonnée
ofitive a une ordonnée négative égale, chaque racine po
fitive [+ X] de y aura une racine négative correſpondan
te [–X], en forte que l'équation aura autant de racines
y + X= o que de racines y — X= o. On peut join
Introd. à l’Analyſe der Ligner Courbeſ. S dre

* STIRLING, Lin. tert. Ord, Newton, pag 75.


† NEWToN , Enum, lin. tert. Ord. §. III. à la fin.
138 D ES D IA M E TR E T

PL. VIII.
dre ces racines par couples & en faire l’équation du fe- Cn. vI.
cond dégré yy — XX= o, où il n’y a point de puiffan §. 7o
ce impaire de y. Donc , dans l’équation de la Courbe
toute compoſée de pareilles équations, on ne verra aucu
ne puiſſance impaire de y.
71. I L eſt clair par les §§. préced. que tout Diamétre
d’une Ligne du fecond Ordre eſt un Diamétre abſolu. Car,
dans cet Ordre, chaque abſciffe ne peut avoir que deux
ordonnées [§. 41 ]. Donc, fi leur ſomme eſt égale à zé
ro, ce qui eſt le propre des Diamétres [ §. 67 ] , il faut
que l’une étant poſitive & l’autre négative , elles foient
égales : ce qui conſtituë la nature du Diamétre abſolu
[§. préc. ]
Par conféquent, quelque poſition qu’on donne aux or
données d’une Ligne du fecond Ordre , pourvu que cha
que abfciflë ait deux ordonnées, on pourra toujours leur
trouver un Diamétre abſolu. Car quelque poſition qu'a-'
yent les ordonnées d’une Courbe , on peut toujours leur
trouver un Diamétre, pourvû que, dans l’équation, la plus
haute puiſſance d'y ait le même expofant que l’Ordre de la
Courbe [ §. 68]. Donc, dans le fecond Ordre , pourvů
qu’y s’éléve au quarré, c’eſt-à-dire , pourvů que chaque
abſciffe ait deux ordonnées [§. 41 ], la Courbe aura un
Diamétre. Et dans cet Ordre, toùt Diamétre eſt abſolu.

72. I L n'en eſt pas de même dans les Ordres fupé


rieurs. Une Courbe peut n’avoir aucun Diamétre abſolu,
parce qu’encore qu’on puiſfè toûjours faire évanouir quel
ques-uns des termes de l’équation qui renferment des
puiſſances impaires d’y , il n’eſt pas toujours poffible de
les faire tous difparoître.
Dans les Courbes, par ex. du troifiéme Ordre, repré
fentées généralement par l'éq : a + by + cx + dyy»+
V
+ fx
e * xy
D E S L I G N ES CO U R B E S. I 39

Citvi. H-fr&+gy' + bxy + ixxy + /x” = o, fi l'on demande P-VIII.


$ 7* quel doit être le raport des coëfficients a , b, c, d, &c. -

qui permet que la Courbe ait un Diamétre abſolu : On


peut répondre 1“. que cela aura lieu quand b, e, g, & i,
qui multiplient les puiffances impaires d'y , font zéro : &
alors la Ligne même des abfciffes eſt le Diamétre. Car
lx'+fx” + cx + a
l’équation, réduite à yy + = o, a deux
hx + d
racines égales, l’une poſitive , l’autre négative, = V —
lx' + fx' + cx + a
hx + d , à moins qu’elles ne foient toutes
-

deux imaginaires. 2°. La Courbe peut avoir un Diamétre


abſolu différent de l’Axe des abſciffes. Et pour détermi
ner en quel cas la chofè eſt poſſible, on donnera aux deux
Axes une poſition indéterminée, en fubſtituant m+pz + ru
à x & n + gz + ra à y [§. 24 ], ou feulement q z + r te,
parce que la pofition de l’Origine fur l’Axe des abſciffes
étant indifférente, on peut la placer au point où la nou
velle Ligne des abſciffes coupe la primitive , ce qui rend
n = o. Après cette ſubſtitution, fi on égale à zéro les
coëfficients des termes a, az, uz z, u' qui contiennent
les puiſſances impaires de l’ordonnée u , on aura ces qua
tre équations.
(A)... br-+er + ems + 2fmr+ imms +- 3 lmmr= o
(B). . . 2.d4f + ep f + e q r + 2 fp r + 2hmq 1 + 2imqr + -

2 i mp r + 6 / mp r= o
(C) ... 3gqqf-+3 hpqr+hqqr+ 2ipqr+ ippf-+34ppr= o
(D)... gr” + hrrr + irrr + lr” = o -

On peut déterminer le raport de r à r, ou la valeur


J - f* f? J
de la fra&tion z par l’éq
64 I l kiv D... g;
’éq :: D
- g. —i + b –
;-++i–
; +1 ~

= o, qui étant du troifiéme dégré a toûjours au moins


une racine réelle. Ce raport ainfi déterminé , fi on le
- S 2 fubiti
i4Q , D ES D 1 A M ET R E S

PL. VIII. 2 f+ e#.


fubstituë dans l'éq: A réduite à cette forme m’+ — m
3 /+ i *
3"
G

+ F = o, on déterminera la valeur de m. Et

(e+2im);-+2f+6/m
comme l’éq : B donne 4 = , le
e + 2 im + (2d + 2hm) #
A |- |- |- A Jr
raport de q à p eſt déterminé, dès que 7 & m font con

nus. Mettant donc ces valeurs de # & de # dans l’éq:


º ar a -- " ++ i * ++i++n *
c qui ſe réduit à se # #+ab. ;.; +i;+b.;
7
+ 2 i ; + 3 /= o, on aura l’équation qui exprime le
raport que doivent avoir entr'eux les coëfficients b, c, d,
e, f, g, h, i, l, afin que la Courbe foit fuſceptible de Dia
métres abſolus.
Mais ce Calcul fera fort long, fi l’on ne trouve quel
ques abrégez. On y fuppléera en quelque forte, fi l’on
confidére qu’on peut toûjours faire évanouir
2 3
le terme a’ -

par la réſolution de l’équat: g # + h # + + l = o. i#


qui détermine la poſition des ordonnées qui ne repugne
pas à un Diamétre abſolu. Cette équation ne pouvant
avoir qu’une ou trois racines réelles, il en fuit, qu’une Li
gne du troifiéme Ordre ne fauroit avoir qu’un ou trois
Diamétres abſolus. Mais toute Ligne de cet Ordre n’en.
eft
D E F L 1 G N E J CO U R B E S. 14 H

ca.vi eſt pas fuſceptible. Suppofant que l’équation de la Cour- P.VIII.


S” be, après l'évanouiſſement du terme u' : foit (Az + B) u
+ (Cżz + Dz + E) a + Fz” + GZZ + HZ + I=o, il faut
encore voir fi l’on peut donner à l’axe des Abfciffès une
pofition qui faffe diſparoitre le fecond terme. Car on ne
peut plus changer la poſition des ordonnées fans faire re
paroître u'. On donnera donc à l'Axe des abſciffes une
pofition quelconque [§. 25 ] en fubſtituant p z pour z &
m + u + q z pour u ; ce qui transforme l'équation en
(Ap z + B) ( mm + 2m u + u u + 2mqz + 2 quz + qq zz ) ,
+ (Cþpzz + Dpz + E) (m + u + q z) + Fp'z' + Gp’z”
+ Hpz + I= o., dont les termes qui renferment la pré
miére puiſſance d’u [ ce font ceux qu’il faut anéantir ]
font (Apz + B)(2mu + 2quz) + (Cppzz + Dpz + E) u,
ou (2 Ap q + Cpp) uz z + (2 Amp + 2Bq + Dp) u z +
(2 B m + E) u. Ces trois termes égalés à zéro donnent
ces trois équations 2 Apq + Cpq = o, 2 Amp+ 2 Bq + Dp
= o, & 2 Bm + E = o. Des deux prémiéres on déduit
4––2––**– Donc 4––º– m

2Č= q T 2 Am + D* C T 2 Am + D T
[ puiſque l’éq : 2 B m + E = o donne an=—#
B BB |- 2,4,- - –
TTF = DB = AE: Ainfi on a l’éq : CB B=
D–HÌ -

ABD – AAE, ou AAE – ABD + BBC = o, pour


déterminer le raport dcs coëfficients A, B, C, D, E
propres à donner à la Courbe un Diamétre abſolu.
73. A L’1 M I T A T I o N des Diamétres, Mr. D E B R A
g E L o N G N E * a imaginé les Contre –Diamétres. C’eſt le
S 3 - IlOITA.

* Hiſt. de l'Acad. 1732. pag. 7o.


I42 D E F CONTRE - D I A M E’ TRE 5

PL-VIII, nom qu’il donne à un Axe des abfciffes tel que les abf- Ca. vi.
ciffes oppoſées égales ont des ordonnées oppoſées éga- S- 73
les. Il coupe donc la Courbe en deux parties égales &
femblables, comme le Diamétre, mais avec cette différen
ce, que les parties femblables font oppoſées : celle qui eft
dans l'angle des coordonnées poſitives étant égale & fem
blable à celle qui fè trouve dans l'angle dés coordonnées
négatives, &c. fi bien que , quand un Axe eſt en même
tems Diamétre & Contre – Diamétre, la Courbe fè trouve
partagée par fes Axes en quatre parties égales & fembla
bles ; à ſuppoſèr, comme on le fait ici, que les ordon
nées font perpendiculaires aux abfciffes. Telle eſt la Cour
be qu’on a examinée au §. 16.
L’équation d'une Courbe , dont la Ligne des abfciffes
eft un Contre - Diamétre , doit être telle que, changeant
+ x en – x, & + y en — y, elle reſte préciſément la
même. Car alors les — x égales aux + x auront des
–y égales aux + y. Cela a lieu toutes les fois que,
dans l'équation mifè fur le Triangle analytique [ §. 35 ] , il
manque tous les Rangs pairs, à compter du plus haut Rang
en deſcendant. Ainſi l'éq : (A) du quatriéme Ordre, à
qui il manque le fecond & quatriéme Rangs, ne changera
(A)
my“ + uxy' + oxxyy + px'y + qx“
@ @ @ GD
»H dy y + e x y + fx x
@ G9
»H« a

point, fi au lieu de + x on écrit —x & — y au lieu


de + y. Une pareille fubſtitution changera l’éq : (B) du
troifiéine Ordre, à qui il manque auffi les Rangs pairs, en
l'éq: (C), qui eſt juſtement la même , quoique les f*
gnes
D E F L I G N ES CO U R B E S. 143

ca. vi gnes foient changez : Car fi + B = o, auffi — B=o, Pl. vIII.


9. 73 c’eſt-à-dire , C=o.
(B) (C)
+ gy’ + bxy + ixxy + /x” —gy” –hxyy –ixxy–lx'
@ G) Q @ @ @

+ by + cx
-
— by – c x
@ @

74. Qy A N D l'équation d’une Courbe indique un


Contre - Diamétre, on peut changer , comme on voudra,
la poſition des abfciffes & des ordonnées ; elle confervera
fon Contre-diamétre, pourvů qu’on conferve la même
Origine. Car cette tranſpoſition des abſciffes & des or
données fè fait [§. 25 ] en fubítituant p z + ra à x, & q z
+ i u à y. Or puiſqu’ici les z & les a font du même dé
gré que les x & les y, il eſt clair que z & u dans l’équa
tion transformée feront au même dégré que x & y dans
les termes correſpondants de la propoſée : de forte que
les termes, qui naiffent de la fubſtitution faite en un Rang
quelconque de l’équation propoſée , reſtent dans le même
Rang de la transformée. Donc, puiſque , la Courbe ayant
un Contre - Diamétre, les Rangs pairs manquent dans la
propoſée [§. préc. ] , ils manqueront auffi dans la trans
formée. Ainſi la Ligne des Z eſt un Contre-Diamétie ,
auffi bien que la Ligne des x.
Cela n’eſt pas moins évident par cette Démonftration.
Soit PAp le Contre - Diamétre d’une Courbe M.Am , A * 87.
l’Origine , d’où prenant les abfciffes AP, Ap oppoſées &
égales, on aura les ordonnées PM , p m auffi opposées &
égales. Donc les triangles APM , Apm font égaux & fem
blables. Donc A M eſt égale & oppoſée à Am. Mainte
nant, fi l'on change l’Axe des abſciffes & qu’on lui donne
une poſition quelconque QA q, pourvů qu’il pafle par la
- ITICII}C
«f

I 44 D E F C E N TR E F

PL-VIII. même Origine A, & qu’on méne auffi comme on vou- CH. vI.
dra les ordonnées MQ-9 m q; puiſqu’elles font paralléles, $ 74°
les triangles AMQ , Amq font femblables & égaux, à cauſe
de AM égale à Am. Donc les abſciffes oppoſées & éga
les AQ, Aq, ont des ordonnées QM , q m oppoſées &
égales. Donc QAq eſt auffi un Contre - Diamétre.
75. O N v o IT par-là que le Contre Diamétre , dans
les Courbes qui en font fuſceptibles, dépend du choix
de l’Origine. Elle doit être placée de maniére qu’elle di
vite en deux parties égales toutes les droites MAm, qui,
menées par ce point A, fe terminent de part & d’autre à
la Courbe. De forte que de toutes parts de l’Origine les
parties directement oppoſées de la Courbe font une fi
métrie parfaite. Le Point qui a cette fituation s'apelle le
Centre de la Courbe *.

76. Pour reconnoître par l’équation d’une Courbe, fi


elle peut avoir un Centre, & pour déterminer le raport
de fes coëfficients qui l’en rend fufceptible, auffi bien que
la poſition de ce Centre ; on tranſportera l'Origine en un
point quelconque, écrivant [§. 25 ou 29] m + z pour x,
& n + a pour y dans l’équation de cette Courbe. Puis
on ſuppofera que les rangs pairs , à compter dès le plus
haut, s’évanouiflent, & les équations que donne cette füp
pofition font celles qui déterminent le raport des coëffi
cients propre à donner un Centre à la Courbe , & qui fi
xent la pofition de ce Centre.
Exemple I. L’équation générale des Lignes du fe
cond Ordre eſt a + by + cx + dy + exy + fxx = o. Par
la fubstitution de m + z à x , & de n + a à y , elle fè
change en -

- dzt te

* Newton, Enumer, lin, tert. Ord, §. III. Mr. DE GUA Uſage de


l'Anal. &c. pag. 1.
-

Pr. ANCHE VIII. Aºg2 /44 .


-- - -
--- -
---- ------------- ----
D E W L I G N' ES COUR B E.J. 145

CH. VI. da a + e z te + fz z PL. VIII.


9. 76.
-

+ (b + em + 2dn) te "+ g:2;}=


+ (a + bn + cm + dnn-Henm + fmm)
On fera diſparoître le fecond Rang, en égalant b +
em + 2dm & c + en + 2fm chacun à zéro, d’où l’on ti
be – 2cd _ ee = 2bf D a.

1 CT3 772 T4 Bf-ae 72 = 4df-ee • Onc , en ge

néral, les Courbes du fecond Ordre peuvent avoir un Cen


tre, dont la poſition eſt déterminée par ces valeurs de m
& de n. Car ce Centre eſt le point dont m eſt l’abſciffe
& n l’ordonnée.
Il n’y a qu’une exception ; c’eſt quand 4df— ee= o.
Alors m & n font infinies; ce qui tranſporte le Centre in
finiment loin & le fait difparoître.
Cependant, fi 4 df— e e étant zéro, b e – 2 c d eft
Aº 2 cd • 4 /

aufſi zéro, on aura e = -I- , & cette valeur fubſtituée


d -

dans 4df— ee = o, la change en 4df- # = o 3 Oll


· d
divifant par #, en 2bf–ce = o. Donc ce – 2bf eft
auffi zéro, & par conféquent m auffi bien que m s'expri
,," O |- • /

ment par la fraćtion g » qui eft d’une valeur indéter


minée. La pofition du Centre eſt donc indéterminée.
Mais dans ce cas, l'équation générale, réduite à a + by +
bx V 4 + dyy + 2xy Vdf+fx = o, eſt réductible en ces
deux équations du premier Ordre y v d + xvf +
b + v/(bb – Aad b– V(bb—4ad)
+y; V d 44 }=e, & y Vd+xVf+ t=4#
=o. Élle n’exprime donc que deux Droites paraléles
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. - T [$40];
146 D ES C E NTR E S

PL. VIII. [ §. 4o], qui ont une infinité de Centres , affavoir tous Cn. v.
les points de la Droite , qui leur eſt paralléle & autant º 7°
éloignée de l’une que de l’autre.
Au reſte, tout Contre-Diamétre d’une Ligne du fecond
Ordre en eſt auffi un Diamétre abſolu. Car l'équation ,
qui exprime la nature d’une Ligne du fecond Ordre rela
tivement à l’Origine placée au Centre , aura cette forine
Ay+ Bxy + Cxx + D=o, puiſque le fecond Rang y doit
manquer. Et l’on peut toujours faire diſparoître le terme
Bxy fans changer l’Origine ni l’Axe des abſciffes, mais en
donnant ſeulement aux ordonnées une poſition convena
ble, c’eſt-à-dire, en faifant y = 2Ca & x = z — Bu [ §.
25 ] , ce qui transformera l’éq : 24 yy + B x y + Cx x + D
= o, en ( 4ACC — BBC) au + Czz + D = o, où il
n'y a aucune puiſſance impaire de te. Ce qui fait voir
que la Ligne des z eſt un Diamétre abſolu , auffi bien qu'un
Contre – Diamétre.

Exemple 2. L’équation générale des Lignes du


troifiéme Ordre , a + by + cx + dyy + exy + fxx + gy”
+ bxyy + ix y + (x' = o, par la ſubſtitution de m + z à
x, & de n + a à y, fè change en o =
gae' +- hu'z »H« iuz” »H« lz”
(3gn+hm+d)a + (2hn+2im+e)uz + (3/m+in+f)zz
3gnn-+2 "":"") ze + (3/mm:
+- 2 dn + em + b
2 imn :nn)
+ 2fm + en + c
|

gn' + hn’m + inm* + lm”


+( + dn* + enm + fm.”
+ bn + cm
)
*+* a

Si la Courbe a un Centre, le fecond & quatriéme Rang


doivent diſparoître. L’évanouiſſement du fecond donne ces
trois équations 3gn + hm + d = o, 2bn + 2im + e = o
D E T L I G N E S CO U R B E f. 147

Ça.VI. & 3 lm + in +f= o. La comparaiſon de la 1°. & de la PLVIII.


s. 76 . di — 3 f,g h – 3 d/ -

3°. donnent m = -7–24;st


/– h i & n =4–7——...
9g/— h i Et ces
valeurs ſubstituées dans la 2°., la changent en ehi — 2.dië
– 2fhh + 6dh/ + 6fģi – 9eg/= o, équation qui expri
me un raport des coëfficients d, e, f, g, h, i, /, fans le
quel la Courbe ne fauroit avoir un Centre. Il faut de
plus fubſtituer ces mêmes valeurs de m & de m, dans l’éq:
gn' + hmmm + ở c = o, faite en égalant le 4°. Rang à zé
ro, & cette ſubſtitution donnera un fecond raport des coëf
ficients également néceffaire pour que la Courbe du troi
fiéme Ordre puiſſe avoir un Centre : mais ce raport feroit
fort compliqué. Il fera plus fimple, en appliquant le Prin
cipe à une équation moins compoſée que la générale.
Par ex. l'éq : x yy + Ey + Ax + Bx*|+ Cx + D = o
repréſente la plus grande partie des Courbes du troifiéme
Ordre. En la comparant avec l’éq : générale, on aura a
= D, b = E, c = C, d = o, e = o, f= B, & = O »
h = 1 , i = o, /= A. Les trois équations que donne
l’évanouiflement du 2. rang, fe réduiſent donc à o n + me
+ o = o , 2n + cm »H. o = o, & 3Am + cm + B = 9 ,
d’où l’on tire m = o, n = o, B = o. Et ces valeurs fub
ftituées dans l’équation qui réſulte de l’évanouiffèment du
4°. Rang, la réduiſent à o = a = D. Ainfi la Courbe ne
peut avoir de Centre, à moins que B & D ne foient zé
ro, & alors ce Centre eſt fur l’Origine même, puiſque m
& n font l’une & l’autre égales à zéro.

T 2 CHAPI
( 148 )

C H A P I T R E VI J.

Détermination des plus grands termes d'une


équation. Principes de la AMéthode des
Series ou Suites infinier.
77. I L N’Y A rien de plus remarquable dans les Cour
bes, que les Branches infinies, & les Points fingu
liers : c’eſt le nom qu’on donne aux Points d’une Courbe
qui ont quelque chofe qui les diftingue des autres. C’eſt
par le nombre , l’eſpéce & la pofition des Branches infi
nies, que les Courbes fe diviſent en Genres & Eſpèces :
& c’eſt la nature, le nombre & la pofition des Points fin
guliers , qui caractériſent les diverfes Courbes d’une même
Eſpèce.
Voici le Principe qui nous guidera dans ces Recher
ches. Si dans une équation indéterminée , on fuppofe
une des variables x ou y infinie ou infiniment petite, cette
fuppofition rend certains termes de l’équation infiniment
plus grands que les autres. On peut donc retrancher ceux
ci fans fcrupule, parce qu’ils ne font rien en comparaifon
des plus grands , qui forment feuls toute l’équation. Par
ce retranchement elle devient plus fimple & plus traitable.
ll ne s’agit que d’avoir une Régle pour diſcerner dans une
équation propoſée , quels font les termes que la fuppofi
tion d’x ou d’y infiniment grande ou infiniment petite ,
rend infiniment plus grands que tous les autres.
78. I L E s T bien clair que quand une variable devient
infinie, toutes fes puiſſances & toutes fes racines font auffi
infinies.
DES PLUS GRANDS TERMES D’UNE EQUATION. 149
infinies. * Mais ces infinis constituent divers Ordres, felon C#, VII.
les dégrés de leurs expofants. Quand x eſt infinie , fon ý. 78.
quarré x x , qui eſt le produit de l'infini multiplié par l’in
fini, ou l'infini repeté infiniment fouvent; fon quarré, dis
je, eſt infiniment infini, ou l'infini du fecond Ordre. Le
cube x x x , qui eſt le quarré x x multiplié par l’infini x,
eft l’infini du troifiéme Ordre, & ainfi de fuite. Ces Or
dres de l’infini font les Ordrer potentielf.
Il faut auffi reconnoître les Ordres radicaux. Quoi
I: |- |- |- e A

que x *, ou Vx foit infinie, aucun fini ne pouvant l'é


galer, elle eſt pourtant infiniment moindre que x , puif.
qu’elle eſt moyenne proportionelle entre x & l’unité, en
tre rinfini & le fini. Et «"*, ou Vx, auf infinie, est
infiniment moindre que x:"**.
En général, toute puiſſance, parfaite ou imparfaite,
de l’infini [ x] eſt infiniment plus grande que toute autre
puiſſance du même infini, dont l'expofant eſt inférieur au
fien. ”i” est infiniment plus grande que x”, parce que
*”t” est x” multipliée par x”. Or x” est infinie.
Donc x"+” est x” prife une infinité de fois.
Mais les puiſſances d'un expofant négatif, dont la ra
cine eſt infinie, font des infiniment petits. Par ex. x T*,
e I e * a e |

qui est : , eft infiniment petite. Car le quotient d’une


Divifion diminuant dans la même proportion que le divi
feur augmente, le fini [ 1 ] diviſé par l'infini [x] aura un
|- I |- • —2 I
quotient [#] infiniment petit. Et x
|-

» ou z: » eft

encore infiniment plus petite , puiſque c’est l’infiniment pe


- - |- - 3 - tlt.

* FoNTENELLE , Geom, de l’Infini, Part. I. Sećt. 2.


15o D E S PLUS GRAND S T E R M E F

GH. VII, - I • • 4- - - |- * - e - |

§. 73. tit [:] diviſé par l'infini [x], ou l'infinitiéme partie de


l’infiniment petit. Par la même raifon x 3 est d’un Or
|- |- . -- I : 2
dre encore plus bas, & ainfi de fuite. Mais x 3 Oll
I |- |- - - |- |- -

– , quoiqu'infiniment petite , puiſque Vx eſt infiniment


Vx
–I: 2 - * |- • - -

grande , x , dis-je, eft infiniment moins petite que


–-I - I :2 I -

26 : Cal X: [ ou ::] eſt la moyenne proportio


Vx
nelle entre 1 & xT" [ou #].
79. Qu A N D on fuppofe une variable infiniment pe
tite , toutes fes puiſſances & toutes fes racines d’un
expoſant pofitif font auffi infiniment petites ; mais avec
la même gradation & la même diſtinction d’Ordre que
dans l’infini , en forte que de deux puiſſances d’une
même racine infiniment petite , celle qui a le plus grand
expofant eſt infiniment plus petite que l’autre. Si x eft
infiniment petite, xx eſt encore infiniment plus petite, ou
l’infiniment petit du fecond Ordre, x x x celui du troifié
me Ordre, &c. Car 1 , x , xx, xxx, &c. font des quan
tités proportionelles; de forte que 1 étant infiniment plus
grand que x, x eſt infiniment plus grande que xx, & xx:
A / 772 |- |

que xxx , & en général x" eft infiniment plus grande


que x”+”.
A ces Ordres potentieli des infiniment petits , il faut
joindre les Ordres radicaux. Puiſque x' * * eſt moyenne
proportionelle entre le fini [ 1 ] & l’infiniment petit [x],
elle eſt infiniment petite , quoiqu’elle le foit infiniment
moins
D’UNE E Q U A TI o N. I5I

CH. VII.
moins que x. Et x***, autre infiniment petit, ſ'est infi §. 79.
niment moins que «"**. Car x'** [= x” °] est à
x": 2 [= x*°] comme le fini [ 1 ] à l’infiniment petit
[«"^ ],
Mais la racine x étant infiniment petite, les puiſſances
ou racines d’un expoſant négatif font infinies. Ainfi xT“
I |- * A |

[ ou # ] est l'infini du prémier Ordre , parce que le


fini [ 1 ] contient l'infiniment petit [x] une infinité de fois.
–2 I - I
Et AT [ ou :...],
ll – fini [:] multiplié
étant l’infini T – ltiplié par

lui-même, eſt l’infini de l’infini , ou l’infini du fecond Or


. —I: 2 I I * /* e

dre, &c. Mais x [ou – = -] eſt un infini X


x1:2 TV
-

radical, &c.

8o. C E T T E fubordination des infinis & des infiniment


petits étant bien établie, il femble d’abord que rien ne foit
plus aifé que de reconnoitre dans une équation les termes
que la ſuppofition d'x ou d'y infinie ou infiniment petite
rend infiniment plus grands que les autres. Si on ſuppofe
x infiniment grande, il femble qu’on n’ait qu’à choifir les
termes où x a le plus grand expofant: au contraire, fi on
fuppoſe x infiniment petite, on croiroit n’avoir qu’à pren
dre les termes où fon expofant eſt le plus petit. Mais ce
feroit conclure avec précipitation. Car l’équation , ou la
Courbe qu’elle repréſente, peut être stelle qu’à x infinie
réponde y infinie, ou finie, ou infiniment petite. Il fau
dra donc, du moins par raport aux termes où entrent x:
& y, avoir égard aux expofants de ces deux variables. Si,
par ex., le terme x'y eſt celui où x a le plus grand ex
polant,
152 D E S PLUS G R A N D S T E R M E S

CH. VII, pofant, on ne doit pas fe preffer de conclure que ce ter


§. 8o.
me eft infiniment plus grand que xy“ autre terme de
l’équation. Car fi x & y font deux grandeurs infinies d'un
même Ordre, xy n’eſt que du quatriéme Ordre de l’infi
ni , au lieu que xy“ eft du cinquiéme Ordre. C’eſt donc
plutôt xy" qui furpaffè infiniment x'y.
On ne doit pas non plus juger qu’un terme foit d’un
Ordre fupérieur à un autre, parce que les expofànts de x
& de y pris enfemble font une fomme plus grande dans
l’un que dans l’autre. Par ce principe on concluroit que
xy“ eſt infiniment plus grand que xy , & cela feroit vrai,
fi x & y étoient deux infinis du même Ordre. Mais fi x
étant infinie, y eſt ou infiniment petite, ou finie, ou feu
lement d'un Ordre plus petit que x**, x y Temporte in
finiment fur xy“.
Quel moyen y aura-t-il donc pour difcerner les plus
grands termes d’une Equation, puiſqu’il femble qu’on ne
les peut reconnoître fans favoir de quel Ordre eſt y par
raport à x , & qu’on ne peut découvrir ce raport de y à
x fans avoir ſéparé des autres les plus grands termes de l'é
quation? Quel fil nous conduira dans ce Labyrinthe ?
-

81. D’A B o R D il eſt évident qu’on ne fauroit fuppofer


qu’un feul terme de l'équation foit infiniment plus grand
que tous les autres. Car tous les autres termes s’évanoui
roient en comparaiſon de celui-là & pourroient être re
tranchés. Alors ce terme feul fèroit égal à zéro , & le
plus grand terme de l'équation ne feroit rien : ce qui eft
abſurde. }

Les plus grands termes font donc au moins au nom


bre de deux. Mais rien n’empêche qu’on ne prenne deux
termes quelconques , & qu’on ne les fuppoſe les plus
grands de l’équation ; à moins que les conféquences de
cette fuppofition ne détruiſent la fuppoſition même.
~ Qu’on
Dº v N E E Q v A TI o N. 153
Qu’on propofè, par ex. l’éq: x*y + ay” — a*x= o, C#, VII.
& qu’on füppöfe d'abord x infinie. On commencera par ***
comparer xy & a y*, en ſuppofant que ces termes font
toute l’équation , & qu’étant infiniment plus grands que
– a*x , ce terme peut être impunément retranché. On au
ra donc xy + ay* = o, ou xy =— ay , & diviſânt
- 2
3Ć A |- |

par – ay, y=— : . Donc » étant infinie, y eſt un


infini du fecond Ordre. Donc les termes xy & ay” font
des infinis du quatriéme Ordre, en comparaiſon defquels
a*x , qui n’eſt qu’un infini du premier Ordre, s’évanouit.
ll n'y a donc rien d'abſurde à fuppofer que xy & ay
font les plus grands termes de l’équation. |

On peut enfuite comparer xy & – a’:: , & fuppofer


toute l'équation réduite à x y — a’x = o, ce qui, tranſ
2.
- - 42 A

pofant & divifant par x' , donne y==. Donc « étant


infinie, y eſt infiniment petite , & dans cette füppoſition ,
4
le terme ay” eſt un infiniment petit du fecond Ordre, qui
s’évanouit auprès des termes infinis xy & a’x. On a
donc pû faire fans abfurdité cette fuppoſition. |

Il reſte à comparer les termes ay & —a’x. S'ils font


infiniment plus grands que xy, toute l'équation fè réduit
à ay –a’x=o , qui donne y = a'******. Mais
cette valeur de y , fubſtituée dans x'y , le change en
a " * x 5°. Ce terme xy, ou a'i * x^*, qu’on füppo
foit infiniment plus petit que les deux autres ay [= a’x],
& – a*x , eſt donc infiniment plus grand , puiſque fon
expofant [ 5 : 2 ] ſurpaffè le leur [ 1 ]. Ainfi la fuppofi
tion fe détruit elle-même & ne peut fubfifter.
Suppofons maintenant x infiniment petite. Et fi l’on
compare d’abord les termes ay & – a’x en les fuppo
Introd, à l'Analy/º de Lignes Courber. V fant
I 54 D E 5 PLUS GRAND S T É R M E 5
CH. VII. fant infiniment plus grands que x*y, cette fuppofition ne
ý, 81.
méne à aucune abfurdité. Elle réduit l’éq : à ay” – a’x
= o, qui domne y= a'**'x''*. Et cette valeur ſubſti
tuée dans xy, le transforme en a'** x ***, où l'expoſant
d’x [ 5 : 2 ] eſt plus grand que dans les deux autres ter
mes ay [= a’x] & – a’x. Or x étant infiniment peti
te, les puiſfànces d’un plus haut expofant font infiniment
plus petites que celles d’un expofant inférieur [ §. 79 ].
Donc x’y eſt infiniment plus petit que ay & que —a’x;
ce qui eſt conforme à la fuppoſition.
Mais, fi on füppoſoit que le terme — a’x eft infini
ment plus petit que les deux autres, on réduiroit l’équa 2.
* • V |- X -

tion à x y + ay” = o, ce qui donne y = — Ta º Ainſi


2 x* x*
xy & ay fè transforment en —: & + , . Ce font

donc des infiniment petits du quatriéme Ordre, qui diſpa


roiſſènt auprès de — a'x , infiniment petit du premier
Ordre. La ſuppofition fe contredit donc à elle-même.
’en dis autant de la fuppoſition , qui établiroit xy &
- a’x pour les plus grands termes de l’équation. Il en
Aº Zág A • - |- 4 e.

réſulte y = x ? c’eſt-à-dire, y infinie, quand x eft infini


ment petite. „Donc le terme ay”, qu’on fuppofoit le plus
petit, eſt réellement infiniment plus grand que les autres :
ce qui détruit la fuppoſition. -

Par tout ce détail il paroît , qu’à fiuppofer x infinie,


l'équation propofếe xy + ay” – a x = o fe réduit à ces
deux-ci, xy + ay” = o, ou xx + ay = o, & x'y-a*x
= o, ou xy— aa = o. : & qu’à ſuppofer x infiniment
petite, elle fe réduit à celle-ci ſeulement, ay – a’x= o,
ou y” – ax == o.
82. MAIS
D’UN E E QUA TIO M. 155

82. MA I s ce qui a été facile dans un Exemple, où Cn. vII.


l’équation propoſée n’avoit que trois termes , deviendroit $. **
fort pénible, fi l’on avoit eu une équation plus complexe,
où le nombre des termes engageroit à beaucoup de com
paraiſons, la plupart infructueuſes. Dans ces Cas-là, il
eft fort commode de fè fervir du Triangle analytique , &
de placer chaque terme de l'équation dans la Cafe qui lui
eft affignée. En concevant ce Triangle couché fur la ban
de fans x , lorſqu’on fuppoſe x infinie ou infiniment pe
tite [on le coucheroit fur la bande fans y fi la ſuppoſition
étoit de y infinie ou infiniment petite ] il eſt clair que de
de tous les termes qui fe trouvent dans une même bande
perpendiculaire , on ne peut regarder comme un des plus
grands termes de l'équation que celui qui occupe la plus
haute place de cette bande , en fuppofant x infinie, ou
celui qui y eſt placé le plus bas, en prenant x pour infi
niment petite. Car dans tous les termes d’une même co
lomne, y ayant le même expofant, leur fubordination dé
pend uniquement des expofants d'x. Donc, x étant in
finie, le plus grand terme de la colomne eſt celui où x a
le plus grand expofant, c’eſt-à-dire, celui qui eſt placé le
plus haut ; & x étant infiniment petite, le plus grand ter
me de la colomne eſt celui où x a le plus petit expofant,
celui qui eſt placé le plus bas [§§. 78. 79 ].

V 2 xº
156 D E S PLUS G R A N D S TER ME $
*

x7 y OĆ

x*y* x“y xº

x'y' | x.y x'y | x


x*y* x*y* x*y* x*y x*

3 ..., 5 3 ,,4- 3 - .3 3 .. 2 3 3
x'y | x y' } x y | x·y | x·y | x

xy“ | x·y | xy“| x·y | x·y | x·y | x


xy' | xy“ | xy | xy“ | xy | xy | xy | x
| y | y| y | y |y | y | y | y | | |
8$. C E T T E confidération fert déjà beaucoup à dimi
nuer les nombre des comparaiſons qu’il faudroit faire
pour difcerner les plus grands termes d’une équation [ §.
8 1 ]. Mais pour éviter toutes les comparaiſons inutiles, il
faut y joindre cette obſervation. C’eſt que fi on compare
deux termes quelconques, en les fuppofant d’un même
Ordre, & qu’on méne une ligne droite par les centres des
Cafès où logent ces deux termes, tous les termes qui
font dans les Cafès dont les centres fe trouvent fur cette
même Droite, feront auffi du même Ordre que les termes
comparés. Et que toutes les Cafes, dont les centres font
au-deſſus de cette ligne droite renferment des termes d’un
Ordre fupérieur ; comme , au contraire , les Cafes dont
les centres font au-defTous de la ligne droite, contiennent
des termes d’un Ordre inférieur.
Ainſi, quand on veut comparer les termes x & x’y” »
- CIA
D’UN E E QUATIO N. I 57
N

en les ſuppofant d’un même Ordre ; ils feront encore d'un cr.yII.
§. 83- ,
même Ordre , après diviſé l’un & l’autre par une même
2 3 -.. 2
X OĆ
grandeur x’. Donc ::= ] : & [:= ]xy' font

d’un même Ordre. L’unité étant une grandeur finie, xy”


eft auffi une grandeur finie. Qu’on la nomme R”. On au
R* R —}
ra donc xy
:y = R”,3 ou yy* = -
= ,, &
cx ?y= -:-
Vx = Rx *.

Si on méne une Droite, ou qu’on applique une Régleaux


centres des Cafes x* & x'y' , on verra qu’elle pafie auffi
par le centre de la Cafe x*y*, &, en prolongeant le Trian
gle, par les centres des Cafes xy“, x“y”, &c. Subſtituant 2
|- R* .
dans ces termes , au lieu de y fa valeur : ? ils feront
changez en R“x”, Rºx” , R”x” , & c , qui font tous de
l’Ordre x*. Mais toute Cafe, comme x“y”, dont le cen
tre eft au-deſſus de la Régle, contient un terme d’un Or
A • -- I :

dre fupérieur. Car, mettant pour y fa valeur Rx 2 »


-3 : 2 : 2
x“y” eſt transformé en R3x4-3 = R***
/
dont l’ex
pofant furpaffè celui de x”. Toute Cafe , au contraire ,
comme x'y', dont le centre eft au-deſſous de la Régle,
- A • v 2 |- :
loge un terme d'un Ordre inférieur à x“. Car RxT***
fubſtitué pour y dans &3 y” , le change en R3 x*T***
= R*** :2 qui est d’un Ordre inférieur à »”.
|- |- / • A *

De même, la Régle qui paffè par les centres des Cafès


y' & xy“, paffe auffi par le centre de la Cafe x'y'. Qu’on
füppole d’un même Ordre deux quelconques de ces ter
mes, comme xy & xy”. Ils feront donc du même Or
dre en les divifant par la même grandeur x: y". Donc
V 3 a:
158 D Es PL vs G R A N D 3 TE R M Es
CH. VĦ. x*
9. 83 • : 2
= 1 ] étant une grandeur finie,
-
• JY 5
-:-, ou – stra
x y
3

auffi une grandeur finie, qu’on peut nommer R” , & on


allfa y? = R’x, ou y = Rx” . Cette valeur fubſtituée
dans les termes y", xy', x'y”, qui font fur la Régle, les
change en R8,83R5,"+5:3 =R'«*, R?,?+2:3
3

8: |- |- |- A

= Rºx”, & fait voir qu’ils font tous du même Ordre


„8:3 . Mais, fi on prend une Cafè dont le centre foit
au-deſſus de la Régle, comme xy“; on verra, en écri
vant Rx”* pour y, que le terme qui la remplit eft
[R4,”#43 = R*x*** ] d’un Ordre ſupérieur à „8:3 |

u’on prenne, au contraire, une Cafe dont le centre eft


au-deſſous de la Régle, comme xy“ ; & la ſubſtitution
de Rx” à y, change le terme qui remplit cette Cafe
en R****+3 = R**** , qui eſt d’un Ordre inférieur
, x
d
. 8:3 |

84. I L faut, avant qu’aller plus loin, démontrer cette


propriété du Triangle analytique. Elle est fondée ſur ce
que les Cafes qui ont leurs centres en Ligne droite font
remplies de termes où les expoſànts de x & de y font des
progreſſions arithmétiques. Cela eſt évident, quand cette
Droite, ou cette Régle, eſt couchée fur une bande hori
zontale , ou fur une verticale. Pour rendre l'expreſſion
plus courte, nous apellerons celles-là des Ligner & celles
ci des Colommer. Quand la Régle eſt horizontale, les ter
mes par leſquels elle paffe ont tous le même expofant de
x, & ceux d'y font les nombres naturels 1, 2, 3, 4, &c.
Quand
D'UN E EQUAT I o N. I 59

Quand la Régle est verticale , les expofants d'y font tous CH. VII.
Š. 84 •
les mêmes, & ceux de x font la progreſſion 1 , 2, 3, 4,
&c. Enfuite lorſque la Régle eſt inclinée aux bandes ; fi
on füppɔfe que, partant du centre d’une Cafe , elle ne
rencontre le centre d’une autre Cafe qu’après avoir tra
verté é lignes & / colomnes; il eſt clair, puiſque les Ca
fes font rangées uniformément , qu’il lui faudra encore
traverfer é lignes & / colomnes pour atteindre le centre
d’une troifiéme Cafè, & encore autant pour parvenir à
une quatriéme, & ainfi de fuite. Donc, comme l’expo
fant de x augmente d’une unité en montant d’une ligne, &
que l’expofant de y augmente auffi d’une unité en traver
fant une colomne de droite à gauche; fi le terme qui eft
dans la prémiére Cafè est x"y“, celui de la feconde fera
„m++y+", celui de la troifiéme „m+24 y+si & ainfi
|f de fuite : où les expofants de x font la progr. arithm : m ,
m + é, m + 24 &c. & ceux de y la progreffion n, n+/,
n + 2/, &c. -

l! Réciproquement, fi l’on choifit des termes , comme


",", „”--e n + / ":::"+s", ởe, où les expo
ɔ

fants, tant de x que de y, foient en progreffion arithmé


tique dont les différences foient é & l : tous ces termès
fè trouvent dans des Cafès, dont les centres font fur une
même ligne droite qui traverſe en même tems é lignes &
l colomnes : ce qui détermine l’inclinaifon de cette Droi
te aux bandes du Triangle. - "

85. CAR l'inclinaiſon de la Régle aux bandes du Trian


gle, & le raport de é à / dépendent entiérement l'un de
l’autre, puiſque é & l font le nombre des lignes & le
nombre des colomnes que traverſe en même tems la Régle.
Si é furpaffè l, la Régle eſt plus inclinée aux colomnes
qu’aux
I 6o D E S PLUS G R A N D S T ER ME $
CH. VII,
§. 85.
qu’aux lignes , & coupe une plus grande portion de la
premiére bande verticale que de la premiére bande hori
zontale, à compter ces portions dès la Pointe. C’eſt le
contraire fi / furpaſſe é . . En général, puiſque la Régle
traverfe é lignes en traverfant / colomnes , elle traverſera
de colomne en colomne un nombre de lignes exprimé
/É |- /* ,, |

par 7 , foit que J déſigne un nombre entier ou un


nombre rompu. Si la Régle traverfe deux colomnes en
traverfant une feule ligne , elle ne traverfera qu’une demi
ligne en traverfant une feule colomne.
86. Do N c , fi on tire fur la furface du Triangle ana
lytique deux Droites paralléles , & par conſéquent autant
inclinées l’une que l’autre aux lignes & aux colomnes ; les
Cafès, dont ces Droites traverfent le centre , contiennent
des termes où les expofànts de x, & auffi ceux de y, font
des progreffions arithmétiques, qui ont dans l’une & l’au
tre Droite la même différence. Ceux de la prémiére
•. . / m n. m+k n-+-1 m-+-2k n+2/
Droite étant, par ex., x y , x y+ 3 % + y+
-

&c. ceux de la feconde peuvent être x"y/, „p+


A k
Art / 3

2k 2/ -- «

„p+","+" g. |

Réciproquement , fi l’on choifit deux fuites de ter


"+","+ "+","+s/ &c. & x"y" ,
772 Z2

mes , x . y , x 3

„r“,y+", „p+a,y+aí, &c. où les expofants de x ,


& auffi ceux de y, faffent des progreſſions arithmétiques
qui dans l’une & dans l’autre fuite ayent les mêmes diffé
rences: ces deux fuites de termes fè trouveront fur deux
Droites paralléles.
87. TELLE
D UN E Egva Tro N. 16 I

CH VII.
87. TE L L E étant la difpofition des termes fur le 9. 87.
Triangle analytique , fi on compare enfemble deux ter
mes quelconques, en les fuppofànt d’un même Ordre d'in
fini, & qu’on applique une Régle fur les centres des Ca
fès où logent ces deux termes : Je dis que tous les ter
mes, qui font dans des Cafès par les centres defquelles
paffè cette Régle, font auffi du même Ordre. Car leurs
expofants font en progreffion arithmétique [ §. 84]. On
peut donc repréſènter ces termes par la fuite x"y",
m-+k n+/ m-+-2k n+2/ m-+;k l. m+4 k n+44
x y ,x y+ ,,"+; y'+3,= +4, +4,
m-H < k za»+ < /
„mºřs y +5 , &c. Prenons – en deux termes quelcon
m + 2k n-+-2/ m--sk n-+-*/
ques, comme x + y +24 8. m+5 y +$/, & füppo
fons-les d’un même Ordre. Ils reſteront d’un même Or
dre , après avoir été diviſés par une même grandeur
k „n + 2 /

m + 2k y n + 2/ . Donc
„”-+ak,
E7FFF=] 1 , & -

*"+s","+s/ , 3, 3,, font d’un même Ordre.


x”+sty+2 7=] x3*y3“
- |- H A •

Ainſi
•, a A. • |- k l
l’unité étant effentiellement une grandeur finie , xỉ y” 3

· |- k / –D |

& fa racine cubique x y , & toutes fes racines & fes


puiſſances font finies. Áinfi tous les termes qui font fur
k k /
r

la Régle, x" y“, „m+ y+", „m+2 ,"+s", &c. n’é


ZZZ Z2 • T • r

tant que x" y" multiplié ſucceſſivement par les grandeurs


e k
finies 1 , x % x“ y”, „3“,3' , &c. font tous du mê
me Ordre.
L– __ A É a+l
" + y+
-

Par la même raiſon, tous les termes x?y", 9

Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. X x p+xk


162 D E F PLUS G R A W D S T E R M ES:

Cn. VII.
ý. 87.
OĆ p+a,y+al , &c. qui font für une Droite paralléle à la
Régle, font tous du même Ordre que x? y/. Et récipro
quément tous les termes qui font d'un même Ordre font
logés dans des Cafes dont les centres fè trouvent fur la
Régle, ou fur une Droite paralléle à la Régle.
k
88. Puifque x ý eft une grandeur finie, fi on la
- 1: l –k: / • / -

nomme R, on aura y = R | x , ce qui détermine


le raport des Ordres d’ x & d’y, en faifant voir qu’y eft
du même Ordre que la puiflance d’x qui a pour expo
fant négatifle nombre [ #] de lignes que traverfe la
Régle, tandis qu’elle traverfe une feule colomne [§. 85 ].
. . . , 1:1 –k:
En ſubstituant R' '. / à y, dans le terme „"," Oll

n: l m–nk: /
dans le terme x p y? , on le transforme en R" x
& R7"x"
- – ak:
qk:/ : ce qui marque que les termes „",",
zzz--k
„m+ y"+"g. qui font für la Régle, font de l’Ordre m-nk;l,
/ H-k
& que les termes x"y", s pºr A* &c. qui font fur une
paralléle à la Régle, font de l'Ordre p — qk: l.
89. On trouvera auffi les expofants de ces Ordres , ,
en examinant quel eſt le point auquel la Régle, ou fà
paralléle , coupe la prémiére bande verticale. Si c’eſt le
centre de quelque Cafe de cette bande, la puiſſance de x
qui eſt dans cette Cafe, montre par fon expofant quel eft
l’Ordre des termes placés für la Régle, ou fur fà paralléle,
puiſque tous ces termes font du même Ordre [ §. préc.].
Mais,
D'UN E Egva Tio N. 163
Mais fi la Régle, ou fa paralléle, paffè entre les centres de Cn. VII,
deux Cafes, le point où elle paffe défigne encore l’Ordre * *».
de fes termes, dont alors l’expofant eſt un nombre rom
pu. . Il faut concevoir cette bande verticale , & en gé
néral chaque colomne , comme une Droite diviſée en
parties égales par les centres des Cafes , imaginer que les
termes x' , x', x’, &c. dont les expofants font des nom
bres entiers , font placés fur les points de divifion , &
feindre que les termes, comme at:2 „1+1:3 ,º+s:4,
3 3

&c. dont les expofants font des nombres rompus ou mix


tes , font placés fur les points qui diviſent les intervalles
des centres, dans la même raifon que l’unité eſt diviſée
par la fraćtion qui fait, ou concourt à faire l’expofant de
|- I:2 , . -, e * *

x. Ainſi, on concevra x ' + préciſément au milieu entre


x” ou i , & x' ; & „1+1: 3 fera placé ſur le premier
point de la fubdivifion qui partageroit en trois parties
égales l’intervalle entre x' & x , &c. Cela bien conçû ,
fi la Régle, ou fà paralléle, pafToit, par ex. entre les cen
tres de x* & de x”, mais trois fois plus près du dernier
que du p
premier,2 c’eſt-à-dire ,» par
P le point où l’on doit
concevoir ****** , on concluroit que tous les termes
placés fur cette Droite, font de l’Ordre 2#.
L’expofant d’un Ordre peut être négatif , lorſque la
Régle, ou fà paralléle, ne coupe point la prémiére bande
verticale , mais bien fon prolongement au-deſſous de la
prémiére bande horizontale. Cela arrive quand m < nk: /
k
ou p < qk: /, c’eſt-à-dire, quand. 7> : ou #. Alors
-

l’expofant m – nk: /, ou p – q k: l , eſt négatif Dans


ce cas, on conçoit la prémiére colomne comme une Droi
te prolongée au-deſſous de la Pointe, & diviſée en parties
X 2 égales
I64 D EJ P L U F G R A N D T T ER M E S

CH. VII. égales à celles qui font au - deffus , & l’on attache aux
§. 89. |- - - 4 |- f. |- -I

points de divifion les termes d'expofants négatifs, x : »


–2 |

3Ć » X * , &c.
9o. Donc, puiſque de deux Droites paralléles celle
qui eſt fupérieure coupe la prémiére colomne en un point
fupérieur ; tous les termes qui font fur la Droite fupérieu
re font d’un Ordre fupérieur aux termes qui font fur la
Droite inférieure. Ainſi la Régle paffant par les termes
„"," "H","+l. ,"+sy-Est, &c. qui font tous de
3

l’Ordre m — nk: /; un autre terme quelconque eſt d’un


Ordre fupérieur ou inférieur felon qu’il eſt logé dans une
Cafe dont le centre eſt au-deſſus ou au-deſſous de la
Régle.
9 r. C’e s T - L A’ le Principe qui détermine les compa
raifons qu’on peut faire pour chercher les plus grands ter
mes d’une équation [§. 8o, 83 ]. En fuppofant x infi
nie, on voit qu’il feroit inutile de regarder deux termes
comme étant du même Ordre & les plus grands de l’équa
tion, fi la Régle, appliquée aux centres de leurs Cafes,
Haiffe au deffus d’elle quelque autre terme. Car ce terme
[§. préc. ] feroit d’un Ordre fupérieur à ceux par leſquels
pafle la Régle. Il feroit donc infiniment plus grand que
ceux qu’on voudroit fuppofer les plus grands [$. 78] ;
ce qui feroit abſurde.
Et en fuppofant x infiniment petite, la comparaifon
de deux termes fera inutile, fi la Régle, appliquée aux
centres de leurs Cafès, laiffe au-deffous d’elle quelque ter
me de l’équation. Car quand on voudra ſuppofer que
ces deux termes font du même Ordre & les plus grands
de l'équation, il fe trouvera [§. préc. ] que les termes :
, 1011t
D'UN E E Q U A T I O N. 165
font dans une Cafe inférieure feront d’un Ordre inférieur , c:: II.
• 9 II •
& par conſéquent infiniment plus grands [§. 79] que ceux
qu’on a fuppofé les plus grands : ce qui eſt contradictoire.
92. De - là on déduit naturellement la Régle fuivan
te pour diſcerner dans une équation indéterminée les ter
mes qui deviennent infiniment plus grands que tous les
autres, par la fuppoſition d’x ou d'y infinie ou infiniment
petite *. -

Ayant tracé le Triangle analytique ; on placera chaque


terme de l’équation dans la Cafe qui lui eſt propre. Ou,
ce qui dans la pratique eſt plus commode , on formera le
Triangle avec des points difpofés en quinconce, & on
changera en une étoile, ou en une petite croix , chaque
point qui tient la place d’un des termes de l’équation. On
peut auffi avoir un Triangle de bois ou d’ivoire, percé de
petits trous rangés à égales diſtances & parallélement aux
côtés du Triangle, & on remplira avec de petites chevil
les les trous qui repréſentent les Cafes où devroient être
logés les termes de l’équation.
Puis on couchera le Triangle, ou i on fè le repréſentera
couché, fur la bande fans x, fi c’eſt x qu’on füppofe in
finie ou infiniment petite : mais on le couchera fur la
bande fans y, fi c’eſt y qu’on veut fuppoſèr infinie ou
infiniment petite.
Après cela, fi la variable eſt fuppoſée infinie, on ver
ra quelles font les Caſes pleines par le centre defquelles
peut paffèr une Régle fans laiffer au-deſſus d’elle aucune
autre Cafe pleine. Les termes qui occupent ces Cafes
X 3 font
\

* NEwron , Methode des Fluxions. §. 29 & fuiv. Epifola ad OL


DEMBURGUM poſterior. TA Y L o R , Methodus Increment. Part. I.
Prop. 9. STIRLING , Lineæ 3i. ordinis &c. pag. 12. s’GRAvESANDE,
Elementa Matheſ univerſ pag. 233. & ſeq.
166 D E S PLUS G R A N D S T E R M E S

Cn. VII. font :"x qui, dans cette fuppoſition, font feuls toute
sº” l’équ'"ºn. Et la Droite qui, menée le long de la Régle,
détermine ainfi ces plus grands termes, s'apellera Une Dé
terminatrice /upérieare. Il s’en peut trouver pluſieurs pour
s une même équation.
Mais fi l’on fuppoſe x ou y infiniment petite, on cher
chera, avec la Régle, quelles font les Cafès pleines par le
centre defquelles peut paſſer une Droite, fans laiffer au –
defTous d’elle aucune Cafè pleine. Cette Droite, ou ces
Droites, car il peut y en avoir plus d’une, fe nommeront
des Déterminatrices inférieures, parce qu’elles déterminent
les plus grands termes de l’équation : ce font ceux qui oc
cupent les Cafès par les centres defquelles elles paffent.
L’Exemple I , fera celui de l’équation propoſée
ci-deffus [§. 81 ] x*y + ay” — a’x = o. Ayant décrit le
Triangle avec des points, & converti en étoiles les points
qui repréſentent les Cafes x y, y*, & x , on verra ,

><f.
– BT-4

ČT>~
D’UN E E QUA T 10 N. 167
Qu’on ne peut mener par les Cafès, pleines que trois ca. vII,
déterminatrices A B , B C, CA, defquelles , couchant 1°. S. »**
le Triangle fur la bande fans x , deux font fupérieures AB,
AC, & une inférieure BC: mais en le couchant 2°. fur la
bande fans y, la déterminatrice AB eſt ſupérieure, & A
& B C inférieures. -

La déterminatrice AB donne, l’éq: xy + ay* = o, ou


x x + ay = o.
La déterminatrice AC'donne xy-a*x=o, ou xy–aa=o.
Et la déterminatrice BCdonne ay—a*x=o,ou wy–ax=o.
Donc par la fuppofition de x infinie , l’équation pro *:
poſée eſt réduite à ces deux xx + ay = o, & xy – aa
= o, que fourniffent les déterminatrices AB, AC, fupé
rieures quand le Triangle eſt couché fur la bande fans x.
Et par la fuppoſition de x infiniment petite, l’équation
fe réduit à yy — ax = o, que donne la déterminatrice BC
inférieure dans la même pofition du Triangle.
Mais par la fuppofition d'y infinie , l’équation eſt ré
duite à xx + ay = o, donnée par la déterminatrice AB
fupérieure dans le Triangle couché fur la bande fans y.
Et la fuppoſition d’y infiniment petite réduit l’équation
à xy — aa = o, & yy — ax = e , que fourniffent les
déterminatrices AC, BC inférieures dans cette même pofi
tion du Triangle:
Exemple 2. On propoſe l’éq: xxyy + axy' + bx y |
+ cx + ddxy + eexx +fy = o. Après l’avoir mifè fur
le Triang: analyt: c’eſt-à-dire, après avoir formé le Trian
gle avec des points; & changé en étoiles ceux qui répon
dent aux termes de l’équation, on verra que toutes les étoi
les peuvent être renfermées dans le Pentagone ABCDE.
Il y a donc cinq déterminatrices, qui fourniffent les cinq
équations fuivantes. AB
168 D ES PLUS GRANDS TERMES
CH. VII.
9. 92. C
>k
43


e
:>
>k
e

*E
|

TD

A!--<

AB donne fºy+axy”= o, ou, divifant paray, s+': =O.

BCdonne axy+x*y*=o, ou, divifane par xy”, x+a = o.


CD donne x y + cx' = o, ou, diviſant par x’,yy+cx=o.
- * 67 (?

DE donne cx'+eex”= o, ou, diviſant par cx”, x + +=o.


C
3

& EA donne eex”H“f”y=o, ou, divifant par ee, » #4;y=o.


Si on fuppoſe x infinie, on couchera le Triangle fur
la bande fans x, & on examinera quelles déterminatrices
deviennent fupérieures. C’eſt la feule CD. Donc cette
fuppoſition réduit l’équation propoſée à la feule éq : yy +
CXC = O.

Et fi on ſuppoſe x infiniment petite , en laiffant le


Triangle dans la même fituation, on verra quelles détermi
natrices font inférieures. Ce font AB & AE qui donnent
- 3 3

les éq: xy + z = 0, & **+4:y=e. C’eſt donc à

ces deux équations que fe réduit la propoſée par la fup


poſition d'x infiniment petite. -

Si on veut fuppofer y infinie, il faut concevoir le Trian


gle couché fur la bande fans y , & voir quelles détermi
natrices deviennent alors fupérieures. Ce font AB, BC,
- CD.
D’UN E EQ U AT I o N. I 69
3
CH. VII.
CD. Les éq : *y + z = o, x + "=o, y + cx=o, §. 92

qu’elles donnent, font celles auxquelles la fuppoſition d’y


infinie réduit la propoſée.
Mais en ſuppofant y infiniment petite, on prendra les
déterminatrices inférieures AE, ED, qui donnent les éq:
2xx + #y= o , & x + :=o pour celles auxquelles fè
réduit la propoſée par la fuppofition d’y infiniment pe
tite.

93. Une déterminatrice peut paffèr par plus de deux


Cafes , & alors l’équation qu’elle fournit a plus de deux
termes. Mais cette équation peut fè réfoudre par les Ré
gles ordinairés de l'Algébre en pluſieurs équations fimples.
Si la déterminatrice paffe par les Cafès x";", „"Hy+",
„m+2 Aéy+ 2/ , &c. [§. 84 ] elle donnera une équation > |

772 72

telle que ax y + bx"+ey +14..." »+ **,"+ *' +


2. m»+
m+32 é yn+2 / •
+3 ở c = o, dont les termes qui répondent à
• A

des Cafes vuides, auront leurs coëfficients a, b, c , ou Ởc.


égaux à zéro. Tous les termes de cette équation étant di
|- |-
/ /
viſibles par „"," , elle fe peut réduire à a + bx y +
/# /* 2 / é /
ex” y“+dx y” ởe=o, ou, fuppofant x y = ž, à
"

a + bz + czz + dz' & c = o. Soient R, r, p, ởe, les ra


cines de cette équation. Elle peut donc le décompofer
en ces équations z — R = o, z – r = o, z — p=o,
/ / . l
ởe, c’eſt-à-dire, x y – R = o, A“, – r = o, x y -
- 5 / - A / –k / –- k
p = o, &c. qu’on réduit à y = Rx , y = rx 2

Introd, à l’Analyſe des Lignes Courber. Y y'


17o D E F P I U F G R A N D 5’ T E R M E F
CH. VII.
"" / ...–* ... A 1: l —k:l -

ş, 9;. y = f * ởe , ou enfin à y = R''' x , y == }


1:1 –k: / i:/ –k:/ - |

7- X , y =P x &c. : ce qui convient avec


:/ —k:/
réq: y = R'
/

A7 trouvée au §. 88; la valeur de la


-

lettre R, qui avoit été prifè en général pour défigner un


coëfficient quelconque, étant ici déterminée à marquer les
racines R, r, p , &c. de l'éq : a + b z + ezz + dz' &c.
= O. |- -

- - - - A 1:1 –k:ł
94. Ces coëfficients R, r, p, &c. des éq: y=R” x ”,
1:1 –k:/ i:/ –ķ:/ A . _ •
-7 Y » } =P x , &c. peuvent être ima
ginaires. Ils le font tous, lorſque l’éq: a + b z + cz z Ġe
= o n’a que des racines imaginaires : ce qui peut/arriver
toutes les fois qu'elle eſt d’un dégré pair, quand le nom
bre complet de fes termes eſt impair , lorſque la détermi
natrice paffe par un nombre de Cafes impair, à compter
depuis la premiére de celles qui font pleines juſqu’à la der
niére. Mais quand ce nombre de Cafes eſt pair , l'éq :
a + bz + ezz & c = o, étant d’un dégré impair, a nécef
fairement quelque racine réelle. En particulier, elle n’en
peut avoir d’imaginaires, lorſque la déterminatrice ne tra
verſe que deux Cafès pleines, qui foient fur deux bandes,
horizontales ou verticales , contigues. Car l'équation
772 72
étant a "y" + z,"+ y+ =o , ou a x y +
k
g,"+ y+ = o, [ k ou l n’étant que l’unité, à cauſe
- |- A. l
de la contiguité des bandes ] , on aura a + b x y = o,
" • 4 -
eu 4 + bx y= o , c’eſt-à-dire, x=—#y » Ou y F
-

- 4 –k
- — — ^c
b |

95. Ik
D' UN E E QUATION. 17 I

95. Il fe peut que les coëfficients R, '. /* Ởc. : CH. VII.


9. 95.
réels, & que cependant les valeurs R". , r", |
3

,"",-4 &c. foient imaginaires, ou entiérement ou à


demi. J'apelle demi-imaginaire, une racine qui, comme
Vax, eſt réelle quand on prend x poſitive , & imaginaire
quand on prend x négative; ou qui, comme V — a * ;
eft imaginaire quand x eſt poſitive, & réelle quand x eft
négative. J'apelle entiérement imaginaire, ou fimplement
imaginaire, une racine qui, comme V — xx , eſt imagi
naire, quelque valeur, poſitive ou négative, qu’on don
IOC d X. . " - -

Puiſque les puiſſances paires d’une racine, poſitive ou


négative, font néceffairement poſitives; mais que les puiſ.
fances impaires font pofitives, fi la racine eſt poſitive, &
négatives, fi la racine eſt négative : il eſt clair qu’une ra
cine impaire eſt toûjours réelle, quelle que foit la puiſſan
ce dont on tire cette racine : mais qu’une racine paire
n’eſt réelle qu’autant que la puiſſance eſt poſitive. Donc
fi cette puiſſance eſt une puiſſance paire d’une quantité
variable, la racine paire fera réelle, ou entiérement imagi
naire, felon que la puiſſance eſt prife pofitivement ou né
gativement, c’eſt-à-dire , felon qu’elle eſt affectée d’un
coëfficient pofitif ou négatif. Mais fi la puiſſance, dont
on tire une racine paire, eſt une puiſſance impaire d’une
quantité variable , la racine eſt demi-imaginaire. Ainſi
dans l’éq y=R"> ** – v/Rx *, fi l eſt un nom
bre impair, y eſt toûjours une grandeur réelle : mais fi l
eft pair, y eſt demi-imaginaire, k étant impair; & k étant
pair, y eſt réelle lorſque R eſt poſitif , imaginaire lorſque
R eſt négatif. -
*
-> * * * ** * *
-
* - *
-
-
-

- -
-

|- ! : z Y 2 . : - 96. Il
172 D E S PLUS G R A N D 5 T E R M E S
CH. VII. - k
§ 96. 96. ll eſt bon de remarquer touchant l’expofant — T

de x dans les éq: y=R"x-" que donne la déter


minatrice,
1°. Qu’il eſt négatif, quand k & / ont le même figne:
ce qui arrive quand les progreffions arithmétiques m, m +
k, m + 2k, &c. n, n + /, n + 2/, &c. des expofants de x
& de y dans les termes qui font fur la Régle [ §. 84] font
toutes deux aſcendantes ou toutes deux deſcendantes. A
lors la Régle s’éloigne en même tems de la prémiére Ban
de horizontale & de la prémiére Bande verticale ; elle ne
coupe qu’une de ces deux bandes, ou elle part de la Poin
te. Dans ce Cas, x infinie rend y t=R"/>-*/ » Obl
:/ . . . . |- * "* e |

(*)' %
] infiniment petite, & x infiniment petite rend y
infinie [§. 78. 79 ].
k
2°. Que cet expofant — 7 eft pofitif, quand l & k
ont des fignes contraires : ce qui a lieu quand les progr:
arithm : m, m + k, m + 2k, Čre. n, n + 1, n + 2/, &c.
font l’une aſcendante & l’autre deſcendante: quand la Ré
gle s'aproche d’une des deux Bandes extérieures du Trian
gle en s'éloignant de l'autre : quand elle les coupe toutes
deux ailleurs qu’à la Pointe. Dans ce Cas , x & y
I:l k;l - k < 1 t/ • " e

[ R"" x " ou (Rx”)”] font toutes deux infinies ou tou


tes deux infiniment petites. Elles font d’un même Ordre,
|- k |- / |- |- » 9

fi 7 = 1 » fi k = 1, fi la déterminatrice eſt également in


- |- - * |- k |- |

clinée aux deux bandes. Mais fi :l » I , fi k > 1 , fi la


déterminatrice, plus inclinée aux bandes verticales qu’aux
horizon
D v N E E g v A TI o N. 173
CH. VII.
horizontales , retranche une plus grande portion de la
§. 96.
Bande fans y que de la Bande fans x ; alors y [R","";
eft d’un Ordre ſupérieur à x , foit dans l’infini foit dans
l’infiniment petit : comme , au contraire, il lui eſt d’un
k
Ordre inférieur, fi 7 < 1 , fi k < / , fi la déterminatrice
retranche une plus petite portion de la Bande fans y que
de la Bande fans x.
3°. Que fi k = o, ce qui arrive quand la détermina
|- |- v l :/ – k.:/
trice eſt paralléle à la Bande fans x, alors y = R x
• , A 1: / o I: / • "*" a

fe réduit à y = R | x =R” . Donc x infinie ne don


ne pour y que des valeurs finies.
4°. Et par la même raifon , quand la déterminatrice ,
paralléle à la Bande fans y , rend / égal à zéro, on con
clura que y infinie ne donne pour x que des valeurs fi
|- / • / • % / |- Z22 72

nies, déterminées par les racines de l’équation ax y +


k
ởe = o, qui, puiſque
- y |- k * e Z2 Z2

l = o, fe réduit , en diviſant par x"y", à a + b x +


+- exºk + & c = o.

97. Il y a bien des recherches fur les Lignes courbes


où il fuffit de connoitre le raport d’y à x, quand ces va
riables font infinies ou infiniment petites. Mais il en eft
beaucoup d'autres où il faut aller plus loin, & chercher
ce que produiſent les termes qu’on a négligés comme in
finiment petits en comparaifon de ceux qu’on a employés.
Il eſt même fouvent très - utile de trouver le raport d'y à
x finies, du moins par approximation. Ceci nous méne
naturellement à la Méthode des Séries ou Saites infinier ,
qui découle fans peine de ce qu’on vient d’établir.
Y 3 98. UNE
174 . D E LA M E THO D E

CH. VII. 98. U N E SER I e eſt une fuite de termes qui fait une
§. 98.
approximation continuelle à la racine d’une équation. On
la nomme convergente, pour marquer qu’on aproche d’au
tant plus de la valeur de la racine, qu’on prend un plus
grand nombre de termes de la Série : enforte qu’on au
roit au jufte cette racine, fi, le nombre des termes de la
Série étoit fini , ou qu’étant infinis en nombre, on pût
les ſommer.
Une Série, au contraire , feroit divergente , quand on
s’éloigneroit d’autant plus de la racine de l'équation, qu’on
prendroit plus de termes de la Série. Il eſt clair qu’une
Série divergente eſt trompeufe, ou du moins inutile. Car
il vaudroit mieux s’en tenir au premier terme que d’y
joindre les fuivants.
On propoſe par ex. l'éq: ay” —x'y— a x' = o. Si
on cherche y en x, ; c’eſt-à-dire , fi on regarde y comme
inconnuë, & x comme connuë , quoique variable, on
trouvera que l’équation a ces quatre racines,
- X, Y oc* x?
(A)......*+; *-III += Ởc. |

4. 7 I o I 3 -

43 42 I 243 4
3
(B)...–a—; —: 554. &c.
—-:--:
.
ou –a-a*x
|-

*—şa’x–6– 12a*°x °–5șa”x-12 ,ớc. |-

-I:2, 3:2
(C)... + a | x +;a–ja”x” +ịax” ởe.
-I: 2 R:2
(D)...–a”x” »+ # a + 123”,-3” ++a^xº* Ởc.

parce que chacune de ces quatre Séries fubſtituée dans l'é


quation au lieu d'y, en réduit le premier membre à zé
ro, & par conféquent à l’égalité avec le fecond membre.
Les Séries A, B, C, D font donc les valeurs d’y, &
ces valeurs feroient exactes, fi on épuiſoit ces Séries. Mais
quand
- D E F S ER I E r. 175

quand cela n’eſt pas poffble, on a du moins dans ces Ch VII.


Séries une approximation continuelle aux véritables valềurs $. **
d’y , pourvû qu’elles foient convergentes : ce qui a lieu,
lorſque chaque terme eſt plus petit que celui qui le pré
céde, & que ces termes diminuent à l’infini. -

99. Pour cet effet, on range tous les termes d’une Sé


rie de façon que les expofants des puiſſances de fà varia
ble aillent toûjours en croiffant ou toûjours en décroiffant.
Car une Série , dont les termes font difpofés felon cette
Loi, fera fûrement convergente, pourvů qu’on prenne
fa variable affez petite ou affèz grande. 2 4. 5
JV 3Ć ^Ć
infi - dans
Ainſi, Sér A. ... x + - * — —
la Série
dans la +=* STF + =
&c. les expofants d’x vont en croiffant. Si donc on ſup
|- |- X. -

poſe x fort petite, en comparaiſon d’a, enforte que 2 foit

|- |- - - ^Ć MA'
une fraćtion moindre que l’unité, les puiſſances
p a- ’, :
aa 3

x° x*
25 ° Taº
4
&c. de cette fraćtion font une progreffion géomé
trique qui décroit à l'infini, d’autant plus rapidément que
== Is, !3
: eft plus petite. Si par ex. x = ī5 4 » Ou *=... _!

|- |- 3ć 1 1 --
#s,3 rể
fuite des puiſſances de ::: fra # , Tõ5 Tõ55 3 !=
T 5555 &c. Si

3ć - -

I:s ,3 Isi
4 = ##s, la fuite de fes puiſſances fera ī55
# T5555 3 TG5o555
1 3

&c. Ce qui fuffit pour faire voir que plus x eſt petite
par raport à a, plus vite décroit la fuite des puiſſances de
# . Donc, fi les termes de la Série A font réglés fur les
puiſ
176 D E LA ME T H O D E

CH. VII. |- X - - |

§. 99. puiſſance de = , comme on voit qu’elle l’eft en lui don


nant cette forme
X I X:X: x? I x*
a«G+ị*=+sx; - 31 *;;+H*;;+ớc)
on pourra toûjours prendre x fi petite, que chaque ter
me fera beaucoup plus petit que celui qui le précéde , &
qu’ils décroîtront à l'infini : ce qui rendra la Série conver
gente. *

Au contraire, dans les Séries B, C, D, les expofants


d’x vont en décroiffant. Il faudra donc fuppofer x fort
|- 4 * -

grande en comparaiſon d’a , en forte que la fraćtion x


foit beaucoup plus petite que l’unité. Alors la Série fera
convergente, parce que les puiſſances de cette fráčtion
a aa a’ a*
x * xx ° x’ 3 x* , &c. font une progreffion géométrique
qui décroît avec d’autant de viteffè que x est plus grande.
Les Séries B, C, D, aiant leurs termes ordonnés fe
lon les puiſſances de #, comme on le voit en leur
donnant cette forme

a’ a“ a” a **
(B)...-a (i +; + s; + 12 ; + ss := ởe).
**+'“) =3^?*+ '(^?&* ).
(C) &(d)...
& (D)...ax(=ić“
ax(=iỌ *"+;q) =#G)“+ ;Ģ’ée)
il eſt clair , qu’en prenant x affez grande , ces Séries fe
ront infailliblement convergentes.
Par la raifon des contraires, la Série A , appliquée à
une valeur d'x plus grande qu'a, & les Séries B, C, D.,
appli
D E J J E R I E W. 177
appliquées
vergentes.
à des valeurs d'x plus petites qu'a, feroient di- CH. VII:
§. 99.

Ioo. On diftingue donc deux fortes de Séries. Les


unes font d’autant plus convergentes que leur variable eft
plus petite : les autres convergent d’autant plus que cet
te variable eſt plus grande. Dans les prémiéres , qui fè
nomment Sérief croifanter, ou astendanter, les expofants
de la variable vont en croiffant. Ils vont en décroiſlànt
dans les autres , qui s’apellent Sérieſ décroi/antes ou de/
cendantes. Il eſt néceffaire de les diftinguer : car on les
employe à des ufages très- différens ou même oppoſés.

1 o 1. La forme générale d’une Série eft Az"+B='+


cx“+Dx + &c, où les expofants h, i, /, /, &c. vont
en croifiant, ou en décroiſſant , felon que la Série eſt af
cendante ou deſcendante. A, B, C, D, &c. font les
coëfficients des termes fucceſfifs. Et comme il eſt fort poſ
fible que quelcun d’entr'eux foit zéro , avec tous ceux qui
le fuivent, il fe peut faire que la Série foit terminée, &
alors elle donne la jufte valeur d’y en termes finis.
1o2. O N T R ou v E R A fucceſfivement tous les termes
d’une Série de cette maniére. Pour avoir le prémier, on
fuppofera x infinie, fi on cherche une Série deſcendante ,
& x infiniment petite, fi l’on veut avoir une Série afcen
dante. Cette füppoſition réduit la Série au feul premier
terme Ax”. Car fi la Série est destendante, l'expoſant h
eft plus grand que tous les autres i, é, /, &c. & x étant
fuppoſée infinie, la puiſſance „º eft infiniment plus grande
que les autres x‘, «“, x‘, &e [§. 78], qu’on peut füp
Introd. à l'Analyſe der Lignes Courber. Z primer
178 D E LA ME TH o D E
CH. VII. primer fans erreur. Et fi la Série eſt aſcendante , l'expo
§. a oz.
fant h eſt le plus petit , & x étant infiniment petite , la
|- |- |- a 2 k /
puiſſance x fait diſparoître, toutes les autres x , x , x ,
&c. Donc la fuppoſition d’x infinie , dans une Série dé
crciffante, & celle d’x infiniment petite dans une Série
|- •. v h - A

croiffante, la réduit à y = A x . Or ces mêmes fuppo


fitions réduiſent l’équation. propoſée à une ou pluſieurs
:/ — k: |

équations, telles que y=R' 's / [§. 93 ] ; qui font


données par les déterminatrices fupérieures ou inférieures
[§. 92 ] . Donc A = R 1:l : & h = – k7. De forte que
/
les déterminatrices font connoître le premier terme de la
Série, ou des Séries, lorſque l’équation propoſée en peut
donner pluſieurs.
Les termes fuivans fè trouvent de la même maniére.
Que u repréſente la fomme des termes Bx + C:' + D:
&c. qui fuivent le premier , & on aura y=A *"+a.
Cette valeur d’y fubſtituée dans l'équation propoſée la
transforme en une autre dont les variables font a & x.
u’on fuppofe, dans cette transformée, x infinie pour les
Séries defcendantes, & x infiniment petite pour les Séries
aſcendantes : & les déterminatrices, fupérieures ou inférieu
res , donneront une ou pluſieurs équations telles que a =
1:1 –k:l
R *x [§. 93 ]. Mais les mêmes fuppoſitions d’x in
finie ou infiniment petite, réduitent la Série u= Bx'+
c='+ e- à a = Bx'. Donc B=R" & i=—#.
Ainfi les déterminatrices de cette prémiére transformée
donnent le ſecond terme Bx de la Série. O
- UI)
I) E y S E R I E. F. 179

On transformera de nouveau l'équation, en fuppofant cavII.


i A * k l ý. I oz. .
a = Bx + t où t repréſente tous les termes Cx + Dx +
&c. qui fuivent le fecond de la Série. Et les détermina
trices de cette feconde transformée donneront le troifiéme
terme c: de la Série. En continuant de la même manié
re on aura le quatriéme terme & les fuivans à l’infini ,
c’eſt-à-dire, juſqu’au dernier fi la Série eſt terminée, ou du
moins autant qu’on en voudra, autant que le demandera
le but qu’on fè propofe, fi le nombre des termes de la
Série eft infimi, ou trop grand. o

1õ3. Mais dans le cours de ces opérations on doit fe


fouvenir que la nature des Séries afcendantes exige que
les expofants d'x aillent en croiffant, & que dans les Šé
ries defcendantes ces éxpofants doivent aller en décroiſ
fant. Donc, quoiqu’à la prémiére opération, à celle qui
fe fait fur l'équation propoſée, on doive prendre en con
fidération toutes les déterminatrices fupérieures , pour
avoir toutes les Séries deſcendantes, ou toutes les déter
minatrices inférieures pour avoir toutes les Séries afcen
dantes: dans les opérations fuivantes, on ne doit faire au
cune attention aux déterminatrices fupérieures qui donne
roient le même ou un plus grand expofant que le précé
dent , ni aux déterminatrices inférieures qui donneroient
le même ou un plus petit expofant que celui qu’on a eû
par l’opération précédente. S’il n’y a point d'autres déter
minatrices, le cours des opérations eſt fini & la Série eft
terminée. -

Exemple
ci-deſſus [§. 98 I. L’éq:placée
] étant ay –xy–ax'
fur le Triang:=o propofée
analyt: &, CC
Triangle étant couché ſur la Bande fans x , on voit qu'elle
n’a qu’une feule déterminatrice iu: , qui, paſiant :
2 CS
18o - D E- LA M E THO D E
CH. VII.
§. 103

les Cafes y & x’, donne l'éq: ay” – ax' = o, ou y = x.


C’eſt là É prémier terme d’une Série afcendante. Pour
avoir le fecond, on ſubſtituera x + a à y, & l’équation
fera transformée en ax + x aaxx + 3 auax + au” — x“
-x'a — ax” = o, ou 3 auxx + 3auux + au’— x“ — x'te
=o , laquelle étant placée, à fon tour, fur le Triang:
anal: a deux déterminatrices inférieures. L’une qui paffè

par les Cafès a’, aux, axx eſt à négliger, parce qu’elle
donneroit a = Rx, & que ce fecond expofant d’x n’eſt
pas plus grand que celui qu’on a trouvé par la prémiére
opération. Mais l’autre déterminatrice, qui paffe par les
Cates axx & x* donne l’èq : 3 auxx – x“ = o, ou u=
;: C’eſt-là le fecond terme de la Série. On aura le
• /* y |- × X: |- |- /

troifiéme en fubſtituant : + t au lieu d’a dans l’équa


47

tien précédente, ce qui la transforme en x + 3axx + X .


-
D E J J E R I E S. 181
5
ºcº t x* 3

;: + 2tx’ + 3 attx + 27aa


»H« — + ttx x + a t” – x* – *
3 4 3a *
;:
x“ tx*
— tx” = o , ou 3 atxx + tx’ + 3 attx + 277, † 52 -f
ttxx + at” = o. En la mettant fur le Tr: anal: on retrou
ve la déterminatrice, qui donne t = Rx, & qui eſt par

g.- 9 *** �

· · ·, : �

• • • <

conſéquent à rejetter. Mais il y a une autre déterminatri


ce inférieure, qui paffè par txx & x“, & qui donne l’éq :
6 - 4
X X 3 e fº /

xx-+---- = o, ou t =—::-: . Et c'eſt le troifié


satxs+==º, 8 1 a’
: A º 3C X:
me terme de la Série. Car y=x+a , & "== +H* t ,
4.
3ć* :X:X: 3X. 3
& t= * = = 8 14’ Ở'c. Donc y=x+5=|- „- - -;:, & 6. L’oa

voit qu’il est aifé de continuer cette Série.


Exemple 2. On propofè l’éq : yy – 2xy + xx —
24y + ax + aa = o, de laquelle on veut tirer la valeur
d'y en x par une Série aſcendante. On mettra donc l’é
quation fur le Tr: anal : & on cherchera les déterminatri
ces inférieures. Il n'y en a qu’une couchée ſur la Bande
fans x, qui donne l’éq : yy — 2ay + aa = o, qui, quoi
Z 3 que:
182 DE LA MET HO D E -

CH. VII. |- *
ý. IO3 - - >}: >k

que du fecond dégré, n’a qu’une racine , mais double ,


y — a = o, ou y = a. On ſubſtituera donc a + u à y,
& la transformée fëra aa + 2 au + uu — 2ax–2 u x + xx
— 24a — 2azz + ax + a4 = O , Ou zett — 4x — 2 zex +
xx = o, qu’on mettra auffi fur le Tr: anal : où on ne
lui trouvera qu’une déterminatrice inférieure , qui donne
#<

Mk

Mk _ Q S

l’éq : au — ax=o , ou a ==w/ax == a'***'*.


a • |- - · I 2 I 2 . A -" F

Ainſi on fubſtituera = a'*“x”“ + t à a dans l'éq: uu –


ax – 2ax + xx = o , ce qui la transforme en ax =
I :2 I 2 I :2 RJ2 -

2a tx + tt - ax = 2a
— 2 t x + xx =O , x3
-
-

I :2
· ·
I :2
|- *ET- v . . " « »
*T1:2 || I-+ 1:2 *- |

ou = 2a tx + tt = 24 x – 2 tx + xx = o.
Celle-ci fera mife, à fon tour, für le Triangle, & comme
* - I :2 I :2 | 1:2 1 + 1:2
deux de fes termes == 2a * tx & = 2a * * x +
n’ont point de Cafès à fè loger, on les plácera [comme
on a dit au §. 89 ] entre deux Cafès, fę, le premier fur la
feconde colomne entre les Cafes tx”, ou t, & tx' ; & le
*
*/
* . .
*<; •
fecond
D E J J E R T E J. 183

fecond fur la prémiére colomne entre la Cafe x' & la Ca- CH. vII.
fe x”. Alors on trouve à l'équation deux déterminatrices º '93.
- - - |- I :2
inférieures, dont l’une, qui paffe par tt & tx”“, donne
• 1:2 - A |

roit t = Rx ; ce qui eſt le même expofant que ci-def


fus. On la négligera donc, & l’on ne fera attention qu’à
l’autre qui paffè par les Cafès „1:2 & x + 1:2 , donnant
)A I:2 || I :2 I:2 I + I:2 -

l'éq: = 2a ** tx” = 2a * x = o, ou t = x qui


eſt le troifiéme terme de la Série. Pour avoir le quatrié
me, on ſubſtituera x + r au lieu de t dans la derniére
- I:2 I :2 1:2 I + 1:2
éq : += 2a * tx” + tt == 2a * x — 2tx + xx=o.
1:2 1 »H« I: 2 I 2 I:2
& la transformée fera =+= 2a * x =+= 2a Trx "" +
* .
I:2 I -- I :2
xx + 2 fx + rr = 2a 3Ć + – 2xx — 2 rx + xx = o,
I 22 I.2
ou += 2a - fx "'" + s.r.= o. Ces deux termes étant placés
fur le Tr: anal: n’ont qu’une déterminatrice, qui donneroit

2k
*< : �

I:2 * -

s = Rx”“. Cet expofant étant donc moindre que le


précédent, ne peut être admis. Ainfi la Série eft termi
née : car on a y = a + a = a = V ax + t = a = v/a e
»+ x. Si pourtant on vouloit voir ce que dominera cette
• r • • - I:2 I:2
derniére déterminatrice , ou fon équation = 2a” fx
*+ f = o, on lui trouvera deux racines; 1°. J = o, qui
- |- I:2 I 22
termine la Série, 2°. f == 2a ***x*** === 2 Vax , &
celle-ci,
184 D E LA M ETHO D E

CH. VII. celle-ci, fubſtituée dans y = a = v/a x + x + r, donne


W. 193.
y = a = V ax + x = 2 Vax , ce qui eſt toujours y=a
== Vax + x. C’eſt donc là la vraye valeur d’y : ce qui fè
vérifie fans peine , puiſqu’en chaffant l’irrationalité, l’éq :
y = a = v(ax + x fè transforme dans l'éq : propofée yy
– 2xy + xx — 2ay + ax + aa = o.

1 d4. On remarquera ici, 1°. que fi, dans la fuite des


équations que fournifičnt les déterminatrices fucceſſives ,
il s’en trouve quelcune qui n’ait que des racines imaginai
res, toute la Série , que les préniers termes fembloient
promettre , devient par-là imaginaire. Car un fèul terme
imaginaire rend imaginaire toute la fomme dont il fait
partie ; à moins que ce qu’il y a d'imaginaire dans un ter
me ne foit détruit par ce qu’il y a d’imaginaire dans un
autre terme ; ce qui ne peut avoir lieu ici , où x a dans
chaque terme un expofànt différent.
2°. Que fi parmi les termes d’une Série il y en a quel
cun qui foit demi - imaginaire , la Série eft demi-imaginai
re; c’eſt-à-dire [ §. 95 || imaginaire en prenant x poſitive,
réelle en la prenant négative; ou réciproquement.
3°. Que fi parmi les équations qui déterminent les ter
mes fucceſſifs d’une Série, il s’en trouve qui aient pluſieurs
racines réelles ; alors la Série /e foarche, pour ainfi dire,
& fè multiplie en autant de Séries , qu’il y a de racines
réelles, chaque fois que cela arrive. - -

Exemple I. On demande la valeur d’y en x, par


une Série aſcendante tirée de l’éq : x' + xy + ay — 2a'y
+a =o ? - -

Mifè fur le Tr. anal : couché fur la Bande fans x , elle


n’a qu’une déterminatrice inférieure, qui donne l'éq: ayy
– 2a'y + a = o, dont la racine unique , mais dou
ble, eſt y = a. On füppoſèra donç y = a + " ,
-
:
UlD1T1
D Es s E RI E S. 18;
:# CH. VII.
§. 1044
* e
O @ @
O k ºk :k

fubſtituera cette valeur dans l’équation propoſée. La trans


formée x' + ax + ax + aua = o, mifè fur le Triangle,
n’a auffi qu’une déterminatrice inférieure, qui donne auu
3k

Mk Xk

|- @ @ @
O k @ @

+ ax” = o, dont les racines u === V— xx, font abſolu


ment imaginaires. On ne peut donc exprimer la valeur d’y
en x par aucune Série afcendante. Car la feule qui pourroit
donner cette valeur, feroit y = a + u = a=+= V–xx &c.
qui eft imaginaire.
Exemple 2. Soit propoſée l’éq: xy + ayy — 2axy
+ axx = o, dont on veut tirer la valeur d’y en x par
tane Série afcendante. On la placera fur le Tr. anal: & la
déterminatrice inférieure paffant par les Cafos y y, xy, xx,
Q

>k >ę

@ k @
O >k @ @

dönnera l'éq: ayy – 2axy + axx = o, qui n’a qu’une


racine, mais double, y = x. On ſubstituera donc x + w
à y dans l'équation propoſée, & on mettra fur le Trian
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. A a gle
186 D E LA ME T H O D E

Ch. vm gle la transformée x' + x’u + a u u = o. Elle n’a auffi


§. 104: -

* @

G e e
@ :k @ @

qu'une déterminatrice inférieure, qui donne l'éq : a u u + 3

x” = o, laquelle a deux racines u = + v/— : & –


3 3 m. I º

V– :. On ſubſtituera =V–: + + – += aT***


|

:2 * |

–x” + t à a dans la premiére transformée, & la fe


I:2 :2
conde fera = a
- I :2
×- „3+ I
tx–x” 2
+ txx == 24
+ att = o, qu’on mettra fur le Tr: anal : Elle a deux
déterminatrices inférieures ; l’une inutile , parce que paf
fant par les Cafes tt, tx3° , elle donneroit z = Rx*** 2

*
@ @

@ k @
>k

· @ @ @ @

@ @ * @ O

où se a le même expofant que dans le terme précédent :


- |- :2 I 2
l’autre utile, qui paffant par t x3” & x3 + , donnera
F
I 2 | 2 -I: I:
- =O 3 OUI

~ #=
|-
D Es rE RIES. 187
3ć Af |- |- A • CH. VII,
t = ##. Les trois prémiers termes de la Série font §. 104.
|- x? OĆ 37 |- |

donc x =+= V — a T 2 = * Où l’on voit

1°. Que la Série eſt imaginaire, fi l’on prend x pofiti


3 x” * • •

ve , parce qu’alors V. — a eft une grandeur imaginaire.


Mais fi on prend x négative, la Série fera réelle, & alors 3
|- JA:
2°. La Série fera double, parce que le terme V – 2
a également le figne + & le figne — , l’équation auu +
x' = o, qui a donné ce terme ayant deux racines réelles
3 3
3Ć 3ć
// = - "- & Zſ = - - - .
+ V-; , V—;
Il y a donc réellement deux Séries , dont les trois
x” 3C X:

prémiers termes font x + V– ; — : pour l'une &


x” 3Ć 34
x–V za Ppour l’autre.
V— —43 — — Ll

1 o 5. Jo 1 g n o n s quelques confidérations néceffaires


pour rendre cette Méthode plus abregée & plus parfaite.
La ſubstitution de Ax" + a à y [ §. 1o2 ] dans un
terme quelconque de l'équation propoſée , le transforme
|- |- A

en autant de termes, qu’il y a de colomnes depuis celle où


il fe trouve juſqu’à la prémiére incluſivement ; chaque ter
me ayant fa place fur chaque colomne, & tous ces termes
étant fitués fur une même Droite parallele à la détermina
trice qui a donné l’éq : y=A*. -

Car la puiſſance n de u + Ax" étant , [ §. 26 ]


Aa 2 «"+
183 D E L A ME T H O D E

CM. VII. ""+n4. "„"-" »H« 72. 72— I Aº. ahaº-2 »-f" 2n-1.m
§. 105.
1: 2 - l • 2. 3

A’x3"u“T3 + ởe. jufqu’à A":"", qui eſt le dernier ter


|- |- , 72
me; fi on ſubſtitue cette puiſſance à y" , dans un terme
Z72 72 |

comme x y qui eſt de l’ordre m + n b [ §. 88] , &


qui ſe trouve fur une colomne précédée de m autres, on
77J 72 m-+-h m – I - m. ” — I
le transformera en x u + n Ax +h,
i• 2

2 m-+2h n–2
A OÇ Zf + &c. jufqu’à A n. X m+nh , dont tous
les termes, en regardant a comme y qui étoit de Tor
dre h , font de l’ordre m + nh. Or tous les termes, qui
font d’un même ordre, fe trouvent ſur une même Droi
te paralléle à la déterminatrice [ §. 87 J. Donc tous les
, m m • /" . "

termes , dans lefquels a été transformé x y' , font für


une Droite parallèle à la déterminatrice qui a donné y =
h |- Z72 72
|- A •

Ax . Et il eſt clair que le prémier terme x te occupe


A • * 772 72
la Cafè où étoit le terme transformé x"y", fur une co
lomne précédée de m autres; que le fecond terme xm-HºhZfn-1
f * W /

eft fur une colomne qui a n – 1 colomnes avant elle; que


le troifiéme xm + 2h Zſ n —
|- 2 . |

eft für la colomne voifine ;&


• /* •• - - “nh . - • p.

ainfi jufqu’au dernier terme A":"*" qui eſt fur la prémié


re colomne, ou fur la Bande des puistànces d’x.
Ainfi quand on place l’éq : x'y' + ay’ + bxy + cx’y
+ ddwy + f'x = o ſur le Triang : analyt : couché fur la
Bande lans x, on lui trouve quatre déterminatrices. Il
en a d'abord une horizontale , qui pafle par les Cafès
x*y* 3
D E F s E’R IE 5. 189
CH. VII.
§ 1o 5.

x*y* & xy. Elle donne pour y une valeur constante [ §.


96, : qu’on peut nommer A. En ſubſtituant A+ a à
y dans la propolée, elle fe transforme en A x + 2 Agx”
+æ*x* + A’a + 3 A’aa HF 3 Aau” + az” + 4 bx + 2 Abax
»ł bu'x + Arx' + cux’ + Addx + ddax + f^x = o, où
l’on voit que les termes
x’y’ N de la pro- / x’a”, x’a,x”
3
y poſée ont \ u', u', z' ,te” « *

xy” y produit ) xu”, x4, x *– k – †


xy dans la ) x’u, x’ |- >k ->k -- x|:

xy ) transfor- xa, x • * – t – †–†


3g II)CC., %

Ainfi chaque terme en a donné un à toutes les colom


nes qui le précédent, & ces termes ſe trouvent fur une
Droite horizontale, c’eſt-à-dire, paralléle à la détermina
trice qui a donné y = A.
La feconde déterminatrice de l'équation propoſée paf
foit par les Cafes y & x*y*, & donnoit y = A x”. La
fubſtitution de Ax' + a à y transforme l’équation en A’x“
»+ 2 Aux“ + a' x' + A ax“ + 2A aux“ + 3 Aau'x' + au’.
»+ A* b x' + 2 Abax” + bu x + Acx" + ct.tx' + Addx” »H«
ddax + f'x =o. Donc les termes - *

Aa 3 x*y*
-

190 . B E LA M E T H O D E
CH. VII. -

+
4. 1o 5.
x*y*
y”
x“u”, x“u, x*
u”, x’a”, x“a, x“
-

+ /+
//
sey“ ( ont ) ca*, x'a, x'.
x·y ( donné ) x’u, x* + / -+
xy
3%
x4 » x

3
|- `- - >k /.
* #

G
*/
-* G � G

Et en plaçant la transformée fur le Tr: anal: on verra


que tous les termes, auxquels un terme de la propoſée a
été transformé, ont leurs places fur une même Droite pa
ralléle à la déterminatrice qui a donné l’éq : y = A x*.
La même chofè fè vérifie pour les deux autres détermi
natrices de l’équation propoſée. La troifiéme pafſoit par
les Cafes y & x, & donnoit une équation de cette forme
y = Ax"3. On ſubstituera donc Ax"3 + u à y, & la
transformée fera Argº-Łas + 2 Aux****3 + u’x” + A’axe
+ 3 A* a ax** 3 + 3 Aau'x"3 + au' + A' b'x'**** +
a Atux"#3 »+ bu'x + Aºxº**:3 + sux* »H Adax"+":3
+ ddax + f'x = o. Ainfi les termes

x*y* x’u”, x** **’a, x’ -- 2:3 6

y’ 2
u”, x**a*,
2
x**’a,1 +-x2 : 3
I +- 1 : 3
© ®

* **,*,...", * : 2 +-:
* J ( dOI1I1CIht x’u, x*****
I +- I : 3
x-x-:
-r
xy 2cze » x * ČÍ. +<4.
36: X: - - 0 *T*#-- #
+----
| D E J J E R I E S. 19 I

Si on place cette transformée fur le Tr : anal : on voit Ch. vII.


que chaque terme de la propoſée a donné un terme à tou- s "ºí:
tes les colomnes qui le précédent, & que ces termes font
fur des Droites paralléles à la déterminatrice qui a donné
y = Ax' ’ : mais comme l’expofant de l’Ordre de y eft
la fraćtion ; , il a falu, pour placer ces termes, diviler en
trois parties égales les intervalles des Cafes contiguës fur
une même colomne [§. 89 ]. |

Enfin la quatriéme déterminatrice de l'équation propo


fée, paffant par xy & x , donne y = AxT'. Et la
fubſtitution de A x T" + te à y change la propoſée en
A* + 2 Aa x + a u x x + Aa’ x - * + 3 A* a u x - * +
3 Aautex. T' ' + aa’ + A* b x - “ + 2A b a + ba*x + Ac x:
*H" cux* + Add+ ddax + f'x=o. Donc les termes
x*y* x’a”, xu, xº 6

y” 2 \u',x-'u', x-u, x-" © ®

xy” V produi- )xa * , u, xT"


x·y ( fent x’a , x X- X •

2:y
36
» xat, ºc”
96
� ^«
|-

e 34-
N,N
»~:
+ e +

N .

Ici l’on obferve la même Régle: mais comme l’expo


fant négatif [ – 1 ] de l’ordre d’y a fait naitre des termes
où x a un expofant négatif ; il a falu , pour placer ces
termes, prolonger le Triangle au-deſſous de la Bande fans
* [ §. 89].
Io6. Ces
I 92 D E LA M E T H O D E

^ CH. VII.
9. lo5. 1 c6. Ces Exemples font voir que quand pluſieurs ter
mes de l'équation propofếe font fur la déterminatrice ou
für quelcune de fès paralléles; en un mot , quand ils font
d’un même ordre ; ils fè transforment en des termes ,
qui ., distribuez fur une même Droite , fe mêlent &
fe logent quelquefois pluſieurs enſemble dans la même
Cafe.

Ainſi, dans le 1. Ex. du §. préc. quand on a employé


la déterminatrice horizontale, les termes xy & ex y, qui
étoient fur cette déterminatrice , , ont été transformés en
x’ta.” H- (2 A + c ) x* ze -H (A* + A c ) x * , & les termes
bxy", adxy, fºx , qui étoient fur une Droite paralléle à
cette déterminatrice, ont donné bxu' + (2 Ab + dd ) x at
+ (A b + Add+f”) x , qui font encore fur la même
Droite.

• Donc, lorſqu’on a pluſieurs termes d’un même ordre,


m + h n–1 m + 2h m–2
CO IIIIIDC ax“y” + bx y + cx y + Ởc.
|- h - - -

juſqu’à sm-+n , qui font tous de l'ordre m + nb puiſque


y { =4"] eft de l’ordre h ; la fubſtitution de 4"+2
à y , les transforme en une fuite de termes telle que
Px"2" + o ","— »+ R."+2h2º-2 + &c. juſqu’à
, , m-Hah ,
Zx qui font auffi tous de l’ordre m + n h, & où
|

les expofants d’x font une progreffion arithmetique dont


la différence eſt h , & les expofants d’u une autre progr:
arith : dont la différence eft 1. |

Les coëfficients P, Q, R, &c. de ces termes fè peu


vent calculer par une Régie abrégée , pareille à celle du §.
A * e 772 72
26, & fondée fur le même principe. Le terme ax y ,
par
D E J J E R I E J. 193

CH. VII,
par la fubstitution de a + 4* à y, fe transforme er §. 106.
ax"u" »H „4,"+"„”- +:-: „Æ,"+2", "-2
v= ::= a A' x" »+ ".-- &c. Le terme
,,"+","— ſe transforme en i "*","T" + +
44 "+2", "-" + === 14: "+s"„"-3 , g.
„m + a ","—a CI) ,,m + 2 h., n — 2 +
Le terme

#a" + 3h,n-3 &c. Et le terme dx" + 3 h y *-3 en


1
a. m+3h „n -

3 Ởc. Donc la fomme ax"y"+ kx" H hy


}- -

m»+2h n–
»+ cx y * + a."#3 hyn– * ģe, fè transforme cn
ax"u"+(na A+ b)x" + h n — + (* *=' aA +H*
1. 2

= a+o "+","-- +(**T:+ a A* »H«


72 – I. Z2 – 2
I b A* ++: e A+a)="#3°2”-3 , Ġe,
D’où l’on tire cette Régle.
On écrira en prémiére ligne tous les termes d’un mê
me ordre, ou même toute l’équation , en diftinguant feu
lement, pour plus de commodité, les ordres de fes ter
mes, & changeant, fi l’on veut, y en u. Je dis fi l’on
veut ; car on trouvera par expérience qu’il eſt plus fim
ple de ne point faire ce changement, mais alors il faut fe
fouvenir que y, qui marque avant l'opération toute la Sé
rie , & pendant l’opération fon premier terme feulement ,
ne marque, pendant la feconde opération, que le fecond
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Bb tCIII)C
| __ 194 D E LA M E TH O D E
CH. VII.
§. 106, terme, & pendant la troifiéme opération, que le troifiéme
terme, &c. Ce double emploi d’y ne caufe aucune équi
voque. On écrira donc en prémiére ligne l’équation pro
poſée, les termes étant rangés felon leurs ordres. On mul
tipliera chaque terme par l’expofant d'y & par A „º , &
en diviſant ces produits par y, on aura la feconde Ligne.
A celle-ci on multipliera chaque terme par la moitié de
l’expofant d’y & par A.“, & divifant tout par y, en aura
la troifiéme ligne. Chaque terme de cette ligne fera mul
tiplié par le tiers de l’expofant d'y & par A." , & diviſé
par y pour avoir la quatriéme ligne. On continuera de
même juſqu’à- ce qu’on n’ait plus que des termes fans y.
La fomme de toutes ces lignes eft la transformée , qu’on
ordonnera en ajoûtant les termes qui peuvent s’ajoûter &
retranchant ceux qui fè détruiſent mutuellement.
Ainſi , dans l’équation du §. préced. fi on veut em
ployer la déterminatrice horizontale qui donnoit l’éq :
x*y* + cx y = o, ou y = — e, on aura A=– c., &
h = o. Et l’opération fe fera ainfi:
I. Ordre. II. Ordre. III. Ordre.
~^~~^ /*>_AN_L^*N (NAAn
x y + c x* y + bx y' + d d x y + f' x + ay
»—e)–= I 2 I O 3

- –2exy – ccx” – 2bcxy–eddx


I I
— 3aeyy
2 **
F O HE O 3E

»+ ccxx + bccx + 3acey


O O #
— ac”

la transformée eſt donc xy + (e – 2c) xy + (se –


*) x + bxy + (dd–2bc) xy + (f” – edd+ bcc) x +
ay’ m
D Es S ER 1 Es. 195

ay’ — 3 asyy + 3acey— ac' = o , où le fecond terme ſe ca.§. VII.


réduit à – cx*y, & le troifiéme à rien. Io6.

Si dans la même équation on veut employer la déter


minatrice qui paffe par les Cafès c xy & f'x , & qui
3

donne y = — cx ? l’opération fera ainſi :

Iº. I Iº. III°. IVe Ordres.


/~AL-A /~AL-N ~~~~ ~~n
exy+fx+ x*y* r+ ddxy + bx)y + a y’
f' \ . I O 2 I 2 3
x – 4–) 3 3 3

** –f'x _°/**/_/'88 2"/"W 34/2


0 0 C C AC

O # O # #

- - - - -
+/; 0 £
+"/"–34/**
0 0 0Ć CC X X
G) O #
47 9

+ : O 7 M

Ainſi la transformée eſt cx y + (f”—f") x + x'y' +


3 ”dd 6 bf? 6

(a–:)»–&#–?)+xy—“?+: C C03C

"+" 4y*
ay =
3
34/99 + 3"fy
C 06 c*x* –“f:
c*x* =O 3
dont le fecond
terme diſparoit.
1o7. O N P E U T tirer de cette obſervation divers
moyens d'abreger le Calcul des Séries. . Il feroit facile d’en
déduire une maniére affez ſimple de calculer la valeur du
terme qui remplit une Cafe affignée après un nombre de
transformations quelconque; de maniére que connoiffant
- Bb 2 auffi
196 - D E LA M ETHO D E

Ch.VII. auffi par quelles Cafès paffè la déterminatrice de la dernié


**°7 re transformée, on aurà l'équation qu’elle fournit, & par
conféquent le terme correſpondant de la Série, avec beau
coup de facilité. Mais ce n’eſt pas ici le lieu d’épuiſer
cette matiére. Voici une remarque plus néceffaire à nôtre
72 72 m+h "-" + "+ah Z2-2
destin. Si la fomme ax"y" + bx
&c. des termes d’un même ordre quelconque , eft divifi
ble , une ou pluſieurs fois, par y–A”, qui eſt la va
leur d’a, la fomme des termes auxquels ceux-ci fe trans
% - -

forment [en mettant a + Ax pour y] eſt auffi diviſible,


le même nombre de fois, par u ; puiſque ces deux fom
mes ne différent que par l'expreſſion. Or les termes de la
transformée conſtituent [ §. 106 ] une fuite Px" u" +
.Qx" +","- + Rx"+2h,n-2 + ởe. qui fe termine
par les termes + x;"+(n 2)h „- »+ r. m+(n-1)h, +
zx"*". Cette fuite ne peut être diviſible par ze , à
moins que le dernier terme ne manque, & que Z ne foit
zéro. Elle ne peut être diviſible par ua , ou deux fois par
te, fi fès deux derniers termes, T & Z ne font pas zéro.
Afin qu’elle foit diviſible par u” , ou trois fois par a , il
faut que X, T & Z foient zéro. En général autant de
fois que u, ou plûtôt y–Ax" qui eſt fa valeur , divifè
la fomme des termes d’un ordre quelconque, autant man
que-t'il, à la transformée, de termes de cet ordre fur les
prémiéres colomnes. Car les termes Z, T, X, &c. font
ceux qui ont leurs places fur la prémiére, feconde , troi
fiéme, &c. colomnes.
Donc, puiſque y — A*=o est une des racines de
A |- |- / |- - h ... :c
l'équation que fournit la déterminatrice, y – Ax" diviſe,
all
D EJ J E R I E 5. 197

au moins une fois, la fomme des termes qui font fur cette C#. VII.
déterminatrice. Ainfi, il manque néceffairement à la trans- ?” “7”
formée le terme qui devroit être au point où la détermina
trice coupe la prémiére Bande verticale. Et il manquera
à la transformée les deux termes dont les places font les
points où la déterminatrice coupe la prémiére & la fecon
de colomne, fi y – A * divist deux fois la ſomme des
termes qui font fur la déterminatrice, f y–Ax" - O
eſt une racine double de l’équation que fournit cette déter
minatrice. Mais fi y–Ax"=o eſt une racine triple
de cette équation, il manquera à la transformée les termes
qui devroient être où la déterminatrice croiſè les trois pré
miéres colomnes , & ainfi de fuite.

108. Si donc P Q_repréſente une déterminatrice , &


que y— Ax“ = o foit une racine fimple de l’équation
qu’elle fournit, il ne manque à la transformée , fur cette
déterminatrice , que le terme qui devroit remplir la Cafè
Q für la prémiére colomne QO: du moins il ne lui man
que pas le terme q fur la feconde colomne. Pq eſt auffi

>K � @

7*/*• •* O e º

R/
>K 9 G fº 0 � 9 �

r^. 49 9 9 9 S e e e

r^. G � G G • � • • • � |

%–96 – + – + – + – 4 – •
ở P p p R º q Q.
Bb 3 déter
198 D E LA M E TH;0 D E
CH-VII. déterminatrice de la transformée ; car tous les termes de
ý. I o8.
la transformée font au-deſſous [ ou au-deſſus ] de Pq,
comme l'étoient tous les termes de la propoſée [§. 1o9] ;
mais c'eſt une déterminatrice inutile, parce que Pq, étant
partie de P Q., a la même inclinaiſon que PQ aux li
gnes & aux colomnes. Ainſi P Q_ayant donné y=
- h
A." , P q donneroit u = B x [ §. 85 ]. On ne doit
plus employer P q après avoir employé P Q [ §.
1o3 ]. Mais du point q il part une autre détermi
natrice , qui porte fur la plus haute [ ou la plus baf
fe ] Cafè pleine de la prémiére colomne Q O, & qui
donne une équation par laquelle on détermine le fecond
terme de la Série. -

Que fi y —4"= o eſt une racine multiple de l’é


quation fournie par la déterminatrice PQ , par ex. une ra
cine triple ; alors dans la transformée les Cafes Q, q, q,
reſtent vuides , & la déterminatrice Pp fè termine à la
Cafe R fur la quatriéme colomne [§. pr. ]. Il eſt inutile,
par la raifon alléguée [ §. 1o3 ], de confidérer encore cet
te déterminatrice, mais il en part une (RS) de la Cafe R,
ui peut fè terminer en S à la prémiére colomne, & c’eſt
la feconde déterminatrice qui donne une équation par
laquelle on trouve le fecond terme de la Série. -

Il peut arriver auffi que le terme S manque , & que


la déterminatrice RS fè termine à quelque autre colomne
que la prémiére, comme en T; & alors ce point T don
ne naiffànce à une autre déterminatrice TV ; & fi celle-ci
ne va pas à la prémiére colomne, mais fè termine plûtôt,
il part de fon extrémité une autre déterminatrice , & de
celle-là peut-être encore une autre &c. juſqu'à-ce qu’on
vienne aboutir à la prémiére colomne. Chacune de ces
déterminatrices , ayant fon inclinaifon particuliére aux li
gnes
D E $ $ E R I E S. I 99

QL
O

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7o º s �

**—x—#...... S G 8 9

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O

�- *–%–*—* o o O
^ O P p p R q q Q_

gnes & aux colomnes , donne un expofant particulier à la ca. vir


puiſſance de x dans le fecond, [ ou troifiéme, quatriéme, §. 1c8.
&c.] terme : ce qui fait que la Série fe fourche en autant
de Séries qu’il y a de racines dans toutes les équations
que fourniffent toutes ces déterminatrices. Mais fans trop
s'embaraffer de cela, il fuffit de prendre la déterminatrice
RT , qui part du point R extrémité de la prémiére déter
minatrice négligée PR, & de faire ufage dė toutes les raci
nes de l’équation qu’elle fournit. Une de ces racines eft
u = o; la fomme des termes qui font fur cette détermina
trice RT étant diviſible par a, puiſque RT ne va pas juf
qu’à la prémiére colomne qui eſt la Bande fans u. Em
ployant donc cette racine pour avoir la transformée fui
vante, il faudra à a fubſtituer o + t [ §. 1o2 ] , ce qui
n’eſt qu’écrire t pour a, . Ce changement laiffe tous les
termes de l’équation dans leurs places. Ainfi la transfor
mée fuivante a les mêmes déterminatrices que la précéden
te : & comme on a déjà employé PR & RT, on viendra
à la déterminatrice TV, tout comme fi on avoit paſſé d’a
bord de PR à TV, la racine u = o de l’équation fournie
par RT faifant le même effet que fi on avoit négligé RT.
Et
2OO D E LA ME T Ho D E .
Cf. VII. Et il en feroit de même, fi la déterminatrice TV, n’abou
ý · 1 oö.
tilloit pas à la prémiére colomne, mais étoit accompagnée
A |- •

de quelques autres déterminatrices.


1o9. On voit par - là quelle route il faut fuivre pour
calculer les termer irréguliers de la Série. J'apelle de ce
nom ceux qui font donnés par des équatións qui peu
vent avoir pluſieurs racines , réelles ou imaginaires. Mais
il eſt difficile que cette eſpèce de défordre dure long-tems.
Car auſſi- tót qu’on fera venu à une déterminatrice, dont
l’équation n’a point de racines multiples [ ou dès qu’on
employe une racine ſimple, fi cette équation en a de fim
ples & de multiples ] il ne manquera, à la transformée ,
des termes qui ont leur place fur cette déterminatrice ,
par ex. RS, que le terme S qui devroit être fur la pré
miére colomne [ §. 1 o7.]. La déterminatrice de cette
transformée partira donc de la Cafè T, la plus haute [ ou .
la plus baffe ] de la feconde colomne, & portera fur la
Cafè V, auffi la plus haute [ ou la plus baffe ] des Cafès
pleines de la prémiére colomne. Donc , dans l’équation
que donne cette déterminatrice TV, la variable inconnuë,
u par ex. ne monte qu’au premier dégré, puiſque T eft
fur la feconde cołomne qui eſt la bande u ; & cette équa
tion n’aura qu’une feule racine , qui fürement fera réelle
[ §. 94 ]. Et dès-lors la Série dévient réguliére, parceque
toutes les déterminatrices fuivantes partant du point T ,
on ne tombe plus dans des équations qui ayent pluſieurs
racines. Tous les termes fuivans de la Série peuvent mê
me fe calculer avec plus de facilité par la Méthode qu’on
va expliquer. -

i to. Je su p p os e qu’on foit venu à une déter


minatrice, dont l’équation, a quelque racine fimple , &
qu’on employe cette racine. Pour faciliter l’expreſſion, je
la
D E 9 J) E R I E. W. - aoi
la nommerai la prémiére déterminatrice, en faifant abstrac CH. VII.
§. 1 Ioº
tion de toutes les précédentes , s’il y én a eu quelques
unes. J'apellerai auffi l’équation qu’elle fournit, l’équation
propoſée, quoiqu’elle puiſſe être une des transformées.
Que m défigne l’ordre des termes par leſquels paffè
cette prémiére déterminatrice, & que y — Ax"= o foit
une racine fimple de l'équation qu’elle fournit. En ſubſti
tuant Axº + a à y dans la fomme des termes de l’ordre
m , celui qui devroit être fur la prémiére colomne feroit
x” [§ 1os] : nous négligeons le coëfficient , dont il
ne s'agit point ici. Mais ce terme manque, puiſque y—
Az" est fuppoſée divifer la fomme des termes de l'or
h
dre m.. [ §. 107 J. Le terme x"T"u, qui fuit, tom
be fur la feconde colomne, & la Cafè qu’il remplit eſt la
plus haute [ou la plus baffe ] des Cafes pleines de cette
colomne. Si m = n eſt l'expofant des termes du fecond
ordre; [le figne – eſt pour les Séries deſcendantes , le
figne + pour les afcendantes ], le terme le plus haut [ou
º Z2 = 72 . . .
le plus bas] de la prémiére colomne fera x"T". Ainfi
la déterminatrice de cette transformée portant fur les Ca
sts "T", & ="7" donnera «= B,” == n-m + b
=B:"F" pour le fecond terme de la Série. La diffé
rence =n des expofants b & b= n du prémier A „“ &
du ſecond B. "=" terme de la Série, est donc la même
que celle des expofants m & m = n du prémier & du fe
cond ordre. . . . .. . . :: - . -

Dans toutes les transformées


- * - . . . . la
xm-h
fùivantes, . Cafe
- - ZA

refera pleine, a fe : fucceſſivement en t, , r,


Introd, à l'Analyſe dei Ligne, Charbei.** C c ởe.
2O2 D E LA M E T H G D E
CH.VII
§ 11o.
&c. & tounes les déterminatrices fuivantes partiront de
cette Caſe peur atteindre la plus haute [ ou la plus baffe ]
des Cafès pleines de la prémiére colomne. Ellęs portent
ſucceſivement ſur les diverſes Cafes de cette colomne,
parce qu’à chaque transformation la Cafe par laquelle a
paffé la déterminatrice fè vuide [§. 107 ] : mais, d'un au
tre côté, chaque transformation rempit quelques nouvel
les Cafes de cette prémiére colomne : 1 o 5 ].
Ainſi quand on ſubſtituë , dans la prémiére transfor
h=n A - A e - -

mée, B x + t à a, les termes du prémier ordre m


- zn == 222 722 = 372 zza =
rempliffent les Cafes x 3 - 20 +- 3 » X =4», &c.
& les termes du fecond ordre m = n rempliffent auffi les
Z2 = 272 Z == 2 72 /* Z == 7 72
Cafes x , ****" &c. en général x" f'
marquera un nombre entier quelconque ]. Mais la même
fubſtitution dans les termes de l'ordre m = p remplira, fur
ZZZ
|- -

Ff? m=p= n
la prémiére colomne , les Cafes x 3 37 3

772 = p = 272 m = p=j n ,


· X &c. en général x"
si x“T *“ fè trouve être la Cafe
pleine la plus haute
[ ou la plus baffe ] de la prémiére colomne , la troifiéme
déterminatrice paffera par „n- t & „"=a", & dom
nera t=c****". Et fi, enfuite „"=3 “ eft la plus
haute [ou la plus baffe
-
] des Cafès pleines de cette co
= h = 2n
lomne , on aura f = Dx
-
HF 3 , & ainſi les expofants
• ~ u -

ſucceſſiß de x dans les termes y, z, t, r, &c. de la Série


feroient h, h = m, h= 2m, h == 3 n ởe, en progreffion
arithmétique dont la différence eſt n. La Série n'auroit
point d’autres termes , s’il n’y avoit dans l'équation pro
poſée point de termes. - que
** T =- - - ceux des
Tº TT „Try:- . ordres
: , :m : &. ___.
m=n._.

touse umſömdesáři: as donaricit: -


D EJ 3 E R I E J. 203

des termes compris fous cette expreſſion générale xm=Ejn


- p- :
=E/ Ca. vII.

[j eſt un nombre entier quelconque ou même le zéro].


Mais s'il y a dans l'équation propoſée des termes d’un
autre ordre, dont l’expofant foit m = p, la Cafe xZ2 -FÉ
- - =

fera une fois la plus haute [ ou la plus baffe ] de la pré


miére colomne. Alors la déterminatrice, qui part toujours
–h
de la Cafe x" h, [ ou „” "., ou „”-º,
|- |-

, &c.]
donnera „= B,”=FP-" + "= B,º=P [ ou t =
cº=Fe, Oll 1=b* = p Órc ]. Le terme où x a pour

expofant h = p eſt donc un des termes de la Série.


La ſubstitution de B***+, à « ſou de c***+,
à t, &c. ] dans les termes des ordres m = j n remplira,
dans la prémiére colomne , les Cafes x m = / n =p
3

m =}n=2 m = fn = p e º

„”=ºn=se, "=y *** ởe. Cette premiere co


lomne acquerra donc des termes que repréſente l'expreſſion
|- 272 = 772 == / - -

générale x *"*^. Et la déterminatrice portant fuc


ceffivement fur ces termes, donnera à la Série les termes
|- h = fn = i
compris fous cette expreſfion x =yn=ye.
On ne fait ici attention qu’aux expofants. . Dans les
équations particuliéres il fè peut faire que quelques-uns
de ces termes aient le zéro pour coëfficient. , ll auroit
été plus exact de dire qu’il n’y a dans la Série aucun
terme qui ne foit renfermé fous l’expreſſion générale
H „h=j n =E/p
S'il y avoit dans l’équation propoffe un quatriéme or
dre de termes, dont l'expoſant fut m = 7, l'expreſſion gé
Cc 2 nérale
}

2O4 D E LA M ETHO D E

CH. VII. - - - - A • = n=ma=",


nérale des termes de la Série feroit Hxh =T=/
- : -- — 4 4. – 2
ý. I 1o.
& ainfi de fuite , s’il y a un plus grand nombre d’ordres.
1 1 1. Ainſi quand on eſt parvenu, dans le calcul d’u
ne Série, aux termer régulierr, c’eſt-à-dire, quand on eft
venu à une déterminatrice dont l'équation n’a point de
racines multiples, ou qu’on ne veut employer qu’une ra
cine fimple de l'équation que donne une déterminatrice ;
on trouve aifément la fuite des expofants de x dans les
termes ſuivants de la Série, en prenant les expofants m ,
m = n, m =Ep , m = q , &c. de tous les ordres des ter
mes de l’équation , & les retranchant tous du plus grand
m [ou ótant de tous le plus petit m] pour avoir les diffé
rences n, p, q, ởe. Puis on pofera h, expofant du prémier
terme, qui eſt donné par la prémiére déterminatrice, & on
lui ajoûtera , ou on en retranchera , fucceſſivement les
multiples n, 2 m, 3 m, &c. de la prémiére différence. A
tous ces termes on ajoutera enfuite, ou en retranchera ,
fucceſſivement les multiples p, 2p, 3p, &c. de la feconde
différence ; & à tous les termes déjà écrits on ajoûtera, ou
on en retranchera, les multiples q, 27, 27, &c. de la troi
fiéme différence. On continuera de la forte, juſqu’à - ce
qu’on ait épuiſé toutes les différences. Enfin on rangera
ces expofants felon leur grandeur.
. La progreſſion arithmétique qui commence par h &
dont la différence eſt le plus grand commun diviſeur de
m, p, q, &c. renferme tous ces expofants. Mais elle con
tient auffi d’autres termes, non néceffaires , à moins que
la plus petite différence n ne foit le commun diviſeur de
toutes les autres.

1 i 2. Par cette Régle, on a la forme de la Série, c’eſt


à-dire, la fuite des puiflances de x qui forment fes termes.
/ Mais
D E J J E’R 1 E S. 2O5

Mais il faut de plus avoir leurs coëfficients. On les cal CH. VII,
cule affés aiſément en ſuppofant à chacune des puiliànces §. 112.

de x qui entrent dans la Série, un coëfficient indéterminé


A, B, C, D, &c. en fubſtituant, dans l’équation, au lieu
d’y cette Série indéterminée qui en repréſente la valeur,
& en déterminant l'un après l’autre chaque coëfficient A,
B, C, D, &c. par les équations qui fe forment en éga
lant à zéro chaque terme de la transformée. En un mot,
on calcule ces coëfficients par la Méthode des indétermi
nées , que D E s C A R T E s , & après lui tant d’habiles
Géométres, ont employé avec un fi grand ſuccès pour la
réſolution des plus beaux Problémes.
- Exemple I. Soit propoſée l’éq: 6 x’– 2 xy” –
a’x*y* + 4a’xy + 2a’xx — 3 a’xy + ayy = o. On de
mande la valeur d'y en x par une Série aſcendante ?
On mettra l’équation fur le Triangle analytique , &
puiſqu’on veut une Série afcendante, on cherchera fes dé
terminatrices inférieures. Elle n’en a qu’une , qui donne
l’éq : a’yy — 34’xy + 2a’xx = o, ou yy – 3xy + 2 x x <

0 0 0 9 e

= e', qui a deux racines fimples y = x, & y = 2x, en


général y = Ax. Donc h= 1. En menant des droites
paralléles à la déterminatrice par tous les termes de l'équa
Cc 3 [1OI)
2O6 D E LA M E T H O D E

CH, VII. tion, on voit qu’elle eſt compoſée de trois ordres. Le


§. I 12.
remier, qui contient les termes ayy , 3a’xy , 2a’xx par
eſquels paffe la déterminatrice , a 2 pour ton expoſant,
parce que cette droite coupe la prémiére colomne au cen
tre de la Cafe x*. Le fecond renferme les termes –a’xy”,
& + 4a'x'y, & fon expofant eſt 4, parce que la droite
qui paffe par les Cafès x* y & x” y vient couper la pré
miére colomne au centre de la Cafe x“. Et le troifiéme
ordre, qui eſt compoſé des termes — 2x*y* & 6 x’, a ,
par une raifon pareille, 7 pour fon expoſant. On recon
noitra également bien ces trois ordres, & leurs expofants,
en ſubſtituant dans l’équation au lieu d’y fa valeur Axº
= Ax ce qui la change en 6.x” — 2 A’x” — A’a’x' +
4 A a’x“ + 2 a'x x — 3 Aa’x x + A* a’x x=o, où l’on
voit clairement que les deux premiers termes font de l’or
dre 7, les deux fuivants de l’ordre 4, & les trois derniers
de l’ordre 2. Comme on veut une Série aſcendante, on
ôtera le plus petit expofant 2 des autres 4 & 7, & on aura
les différences 2 & 5. On cherchera donc les nombres com
pris fous l’expreſſion générale h +jn -H.jp ou 1 + 2j + j,
en pofant I [ h ] , lui ajoûtant les multi les de 2 [ m ], &
ajoûtant à tous ces nombres les multiples de 5 [p]. On
aura 1 , 3 , 5 , 7 , 9 , 1 1 , &c.
6, 8, 1 o, 12, 14, 16, &c.
I 1 , &c.
16 , &c. - -

2 I 3 &c. |- |

qui, rangés felon leur grandeur, font, 1, 3, 5, 6, 7, 8, 9,


io, 1 1 , &c. La forme de la Série fera donc y = A x +
B x + Cx + D x + Ex’ + Fx' + &c. Qu'on ſubſtituë
cette valeur d’y dans l'équation, & on aura
*

6 x7 =
\v
|
|

DE $ $ E R I EJ, 207 CH. VII


i ý. I 12
6x7 = . . . . . . . . . . . + 6x7 |

-2x*yy= . . . . . . . . . .—2A*x7 3€. – Ởc


–a’x*y*= - a*A*x* —2a”ABx°– X – 2a3ACxs – Ởc
- a*B* xº –- &c.
+-4a*x*y= + 4a^4x* + 4a”Bx° x + 4a^Cxº + &c.
+2a’xx= 2a*xx
—3axy=—3a:Axx-3a: Bx“ — 3a“Cx“ –3a*Dx" – 3a Exº + &c.
+-ayy=+a’4°xx+2aABx“+2a“ACx“ +2a’ ADx7 + 2a* AEx*-i- &c.
+ a' B*** + x + 2a: BCxº -i- &c.
En égalant ſucceſſivement chaque terme à zéro , on
aura ces équations
2a’ — 34*A + a’AA= o, ou AA–3A+ 2 = o
–a’A*-+-4a”A — 3 a’B + 2a’AB=o,
ou AA = 4A=(2aa4—3 aa ) B
–2a'AB+4a”B–3 a'C+2a’AC+a“B”= o,
ou 2 AB—4B–aa BB = (2aa4–3 aa ) C
6–2A“–34’D +2a’ AD = o,
ou 2 AA— 6 = (2aa4–3 aa) a’ D
–2a’ AC–a”B” +44°C-3 a’E+2a”AE-H-2a’BC=o,
ou 2AC+B’—4C–2a’ BC = (2a“A–3a”) E
&#c - Ởc

· EDefquelles on tire les valeurs de A, B, C, D, E, &c.


A= 1 · · · · · · ou A = 2
– 44-44 – 3 *B=–4
T2aa A–3aa Taa * * * * *-* T a a
c. 2 AB-4B-a“B” – I 5 ––“.
TT =2=A=Gaa T77 =-== |

- |- 2A4– 6º |- 4 2 •
P=G===== = = |- - |- |-
|-

D = + a:
|-

24C-HBB-4C–2a*BC 11 1 I I2
E= = -: ... E=– +:
2aa4— 3 aa 4 - 43
Črc . |- i Örs, - º
II
/
2O8 D E LA ME” T H O DE
CH. VII. - • 3 I %

ý. I l 2. ll y a deux Séries afcendantes y=x +: »H« :


6 7 3 5 6
4 X I I I 3ć 4 ɔc I 6 37 2 Xſ

+ =- ;- &c. & y=2x Za TT= + =


7

12: &c.

Exemple 2. Soit propoſée l’éq: x” – a’ x’ y +


a'x',y' + a’yy — za’xy + a’xx = o, d’où l’on demande
de tirer la valeur d’y en x par une Série afcendante ?
On mettra cette éq : fur le Tr: anal : & on cherchera
les déterminatrices inférieures. Il n’y en a qu’une, qui
donne l’éq : ayy— 2a' xy + a' xx = o, ou yy – 2xy +
xx = o, qui a deux racines égales , ou une feule racine
double y = x. Il faut donc [§. 1o2 , 1 o8 ] ſubſtituer
x + u à y dans l’équation propoſée , & elle fè réduira à
x' + a’x’a + a’ x’u’ + a'ata = o, qu’on mettra auffi fur
le Tr: anal : Elle y a deux déterminatrices inférieures , 3
3C

dont l’une donne l’éq : a'uu + a'x'u = o, ou a =–-,


43 4

* :k

e e 9 69

|- � d e • �

O 9 e 9 O e o !
• • • k • • • • k •
* /• e

6

e

9

9

0
k
9

Y.
• 2H-
/@
9 �

9


• ••
6

9

k
/ © , -9

• •

|- x“
& l'autre donne a’x” u + x' = o, ou a =— 4 F. L’un
& l'autre expoſant d'x furpaſſe le précédent: ainſi e:deux
éter
B E $ $ E R I E S. 209

déterminatrices font utiles. Mais il fuffit [§. 108] de con- Ch. vn.
h 9. I 12»3)C 3 -

fidérer la prémiére, qui donne «=—;==As , c’eſt

à-dire h=;, & A=— : En ſubstituant Ax', ou


fimplement x' , dans l'éq: x' + a’x'a + a’x’a” + a'uu =
o , elle fe change en x' + a’x“ + a'x' + a’x“ = o , où
l’on voit trois ordres de termes, dont les expofants font
6, 7, 8, & les différences I, 2. Comme la plus petite
diviſe la plus grande , la fuite des expofants d’x fera la
progr: arith : 3 , 4, 5 , 6 , &c. dont le premier terme eft
3 [b], & la différence 1 [ m ]. La forme de la Série fera
donc u = Ax’ + Bx“ + Cx + Dx“ &c. & cette valeur
d'x ſubſtituée dans l'équation donne
x7 = . . . +- x7
+-a*x?u=+-a”Ax“ +- a’Bx7 + a' C xº + a? Dxº + a? Ex” + &c:
+a’x’u’= . . . . . . + a’Aix' + 2aABxº+2aAÇx:+ ģe:
|- + a’BB x'° + Ởc.
+-a'uu= +a“A”x“ +2aABx7+2a' ACx*-+-2a’ ADxº +2a’ A Ex" + Ởc.
+ a' BBx* + 2a“BCxº +2a: BDx" + &c.
+ a' CCx" + &c.

D’où l’on tire, en égalant chaque terme à zéro,


«”A +- a“AA = O . . . . . c'est-à-dire; A = –: ouA=o
I -H- a’B + 2a”AB = O . . . . . . .. : B= # "=-:
a”C+- a’ AA + 2a' AC+ a' BB = o . . : C= # · C=- ::=
a*D + 2a”AB +- 2a“AD +- 2a: BC = o . . . D= # ... D=-#
7 4
a’E+2a’AC+-a’BB+2a“AE+2a' BD+4°CC=O.. E =
&c. (ớc. &c.

Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes, Dd Ainſi


2 IO D E LA M E T H o D E
CH. VII. Ainfi a s’exprime par deux Séries, à chacune defquelles
S. I 12. 3
|- X
ajoûtant x, on aura ces deux valeurs d'y, y =x – 4742– +
4 5 6 7 - 4. 5 6
3Ć 23ć* , 23ć 7x 3X. X: 2 OC
T_3 + + +-I- -:- &c. & y = x — — — — I — —
47 4 4 42 4 42 a*
7
- X: • * / r º (*/ -

|- #:: ởe. Cette derniére eſt préciſément celle qu’auroit


42

w*
donné la déterminatrice dont l’équation étoit u =– 42|:r.
-

Car, en ſubſtituant x* à te dans l’éq: x' + a’x’a + a’x*a*


*+ a’ua = o, on la change en x + a'x' + a’x"" + a“x”
= o, où l’on voit trois ordres de termes dont les expo
fants font 7, 8, 1 o. Les différences font donc 1 , 3 , &
comme la plus petite diviſe la plus grande, la fuite des ex
pofants d’x eft 4, 5 , 6, 7, &c. & la forme de la Série
y = Ax“ + Bx + Cx“ &c. qui, par la détermination des
- 4
JX 7
coëfficients fe convertit en – „ — x* 2x“ — 4x
- - * |-

F —5: : ởe. 42 Z a“
Ainfi cette déterminatrice ne donne que la feconde des
deux Séries qu’avoit fourni l'autre.
}:}: 3. On demande une Série deſcendante ,
qui donne la valeur d’y en x tirée de cette éq : x y' +
3axy + 3a' xy + a’xx — a’xy — a*x + a' = o.
L’ayant mile ſur le Tr: anal : on ne lui trouve qu’une
déterminatrice ſupérieure qui donne l’éq : xy + 3axy' +
3 a*x*y + a’x” = o, ou, diviſânt par x , y' + 3ay” H. 3 a'y
+ a' = o dont la racine unique, mais triple, ett y = a.
On ſubstituera donc a + a à y dans l’équation propoſée,
& on la transformera en x’a” — a’xu + a' = o. Celle
ci, mifè fur le Triangle, a deux déterminatrices fupérieu
res, dont l’une donne x a’ – a’ x u = o, ou a ==
=+ a” x -” & l’autre – a’xu + a' = o, ou a = a*x-'.
Il ſuffira d'employer la prémiére [ §. 1 o8 ] , qui donne |

|
D E W J E R I E J. 2II

*=-# 3 & ſubſtituant x-*** à a dans la transformée, ca.vii.


§. 112:
@ @
@ @ @ @
O @ @ @ @ @
2k k k ºk >k @ @ @
O @ @ xk xk @ @ @ k @
@ @ @ @ @ :k O @ @ @ @ :k

on la changera en x” — a'x” + a^xº = o, où il n’y a


ue deux ordres dont les expoſànts font ; & o. Il n’y a
:::: qu'une différence #; la fuite des expoſànts est — ^ ;,
- I , -#, - 2 , &c. & la forme de la Série A x –**
+ Bx T' + CxT”* ởe. Cette Série ſubstituée à ZZ 3

x*a'=A'x”,- 3AABx°4-3 AAC-TÈ4- 3AADx - ' + 3 AAEMTË, Ởc.


+ 3ABB + 6ABC +6 ABD
+ 3 ACC
1 –:
+ B° + 3 BBC
–* -

-a’xa=-a”Axz-a’Bxº–a’CxTĚ – a’Dx -" –a’ Ex-# — Ởc.


+a = »H« a’

donne ces équations


A'— a’A=o . . . . . . c’eſt-à-dire A ==+a”.. ou A -o
3AAB — a'B + a = o . . . . . B=—#aa . . . B = aa
3 AAC+3ABB–a'C= o . . . === $a * . . . C'= o
34AD + 6ABC+B'– a’D= o . . D= — ; a’ . . . D = a*
344E-F6ABD+3ACC+3 BBC-a’E=o..E==#a”...E– o
Ởc Ĝc Ởc

On a donc trois Séries deſcendantes qui donnent la


valeur d’a en x, fçavoir, u -7*
572. --– 3:2
= --–***
a* x - ” –; aax-" –
3 --–2 r ' |- 3:2 ...– 1 : 2
ţa” xT” — ; a’x_' + #a7* x Ở c. u=—a”x
Dd 2 — #aax -*.
2 I2 D E LA M E° T H O D E

CH. VII. –#aaxiT' + # a’ * xT” – ; a“x-” – ### a” xT*** Črc.


§. 112.
& u = a a x T' + a’ xT* &c. Cette derniére eſt juſte
ment celle qu’auroit donné, un peu plus facilement , la
feconde déterminatrice qui donnoit u = a*x T *. Car
x-" ſubſtitué à u dans l’éq : x’ a’ — a'x a + a' = o la
change en x-' — a’ + a' = o : ce qui manifeſte deux
ordres, dont les expofants font — 1 & o. ll n’y a donc
qu’une différence 1 , & la forme de la Série eſt Ax T :
+ Bx - * + Cx - ' + Dx - * &c. valeur qui étant ſubf
tituée à a dans Péquation,
x’u? = . . . . Aix-'+3AABx-*+3 AACx- *-+3AADx - ++&e.
+- 3ABB +- 6ABC
+ B°
- a’xu=-a? A-a? Bx **-a”Cx"* –a’Dx ** –a? Ex -4–&c.
+- a* = a* --

donne ces équations


- a*A + a* = o . . . . . . c'eſt-à-dire , A = a*
A” – a’B = o . . . . . . . . . B = a*
3AAB – a'C'= o • • • • • • • • • • C = 3a*
- 3 AAC+ 3 ABB — a D = o . . . . . . D = IOa”
3 AAD +- 6 ABC+ B° — a’E = o . . . . E = 49a“
C. &c.

Donc u = a*x-" + a' x-" + 3 a“ x-" +. Io a x-*


+ 49 a“x - &c. Ainfi la valeur cherchée d'y en x s’ex
|- * - r - 43 4
prime par trois Séries deſcendantes, y = a + a v 2 T 2x
-94 2
344 , 4 a’ , 1 o 5 a’ ,a 42
- E:
x V =- 2xx:
' x :: " I 28xx V:.
* x &c. y= a— a V:X. —
ag az , R 44 , 4 a’ 1 os a’ , a aa a’
==
2X:
rH -:-
8x V : –––:
* x 2xx:
-V-:
I 2 8xx * -
x:
&c. y=a + : +:
X T X:X:
6
34* , Ioa” . 494
:-+#.+++:- ởe.
I 13. AJoû
D E W T E R I E S. 213

I 13. AJ oûT on s une Remarque, qui fervira dans la C#. VII.


fuite. On a vů [§ 11o] que quand la Série et réguliére, ***
c’eſt-à-dire, quand on fait ufage d’une racine fimple de
l’équation que fournit la déterminatrice, la différence [n]
des expofants d’x dans le prémier & le fecond [A „h 3

Bz" =ºj termes de la Série eſt égale à la différence des


expofants [ m , m = n] du prémier & du fecond ordre des
termes de l’équation. Il n’en eſt pas de même d’une ra
cine y – As = o qui feroit multiple. Si le dégré de fà
multiplicité etj, eest-à-dire, fiy— A "diviſej fois la
fomme des termes du premier ordre m , pourvû qu’elle
ne diviſe point la fomme des termes du fecond ordre m
== n, la différence h – i des expofants du prémier & fe
cond terme de la Série 4.“ + Bx , &c. fera égale à ; 3)

qui eſt la différence n des expofants des ordres m , & m


== n diviſée par j , de forte que, dans le fecond terme,
l’expofant d’x fera [i =] h == #.
Car puiſque y –4"=o eft une racine dont le dé
gré de la multiplicité eſt j, quand on aura fubſtitué A."
+ u à y, il manquera , , à la transformée , les termes
qui devroient être aux points où la déterminatrice-coupe
les j prémiéres colomnes [§. 107], c’eſt-à-dire, les termes
", „º-“,, „m-2b_2 , &c. jufqu’au terme „m-ih, j 3
qui fè trouvera à l’extrémité de cette prémiére détermina
trice. C’eſt donc de ce terme que part la feconde , qui
portera fur le prémier terme du fecond ordre „"=",
- Dd 3 dont
2 I4 D E L A M E T HO D E

CH. VII.
S. I 13. dont la Cafe ne fera pas vuide, puiſque y–A." ne di
viſe pas la fomme des termes du fecond ordre. Ainſi l’é
quation, que fournit cette feconde déterminatrice , eſt de
cette forme x 3 Oll ZZ —
11

By_n=n-m +jh, foit a = Bxº = . L'expofant du


1

fecond terme eſt donc b=#.


Cette Remarque fert à difcerner, fans calcul, fi une
Série qui a fon prémier terme réel, n’eſt point demi-ima
ginaire ; dans le cas où la racine y — Ax = o, qui don
ne le premier terme , diviſant plus d’une fois les termes
du premier ordre m , ne diviſe point ceux du fecond m
= n ; ce qui eſt un cas affez ordinaire. Alors fi j , dégré
de la multiplicité de cette racine , eſt un nombre pair, &
n , différence des expoſànts des ordres, un nombre im
14

pair; le fecond terme [ Bx" = f ] de la Série est à demi


imaginaire [ §. 95 ] : il eſt fûrement réel, fi j eſt impair ;
mais n & j étant tous deux pairs, il fera ou réel ou ima
ginaire, felon que les coëfficients des termes „m-høj &
x"7" auront ou différents fignes ou même figne [§. 95].
Or c’eſt de ce fecond terme qu’il dépend que la Série foit
réelle, ou imaginaire, en entier ou à demi. Car l’équa
tion qui donne ce terme, dans le cas dont nous parlons,
n’ayant que deux termes, n’aura point de racines multi
ples. Ainfi dès-lors la Série eſt réguliére, & tous fes ter
mes dès le troifiéme font réels [§. io9 ].
Nous renvoyons à donner des Exemples pour éclaircir
& confirmer cette Remarque, lorſque nous aurons occa
fion

|
D Es s E R 1 Es. 2I5

fion de l'appliquer. [§§. 138. Ex. III. 141. Ex. II. &c. ]
Il eſt tems de faire ufage de tous ces Principes pour la re
cherche des Branches infinies des Courbes. Nous paffe
rons enfuite à l’examen des Points finguliers.

C H A P I T R E VI I I.

Des Branches infinies des Courbes..


I I 4. U: Branche infinie de Courbe s’éloigne infini
- ment ou de l'Axe des ordonnées , ou de l'Axe
des abſciffes, ou de l’un & de l’autre. Les Branches A, a PL IX.
s'éloignent infiniment de l'Axe des ordonnées, mais non ***
pas de celui des abſciffes : auffi leurs abſciffes infinies
ont – elles des ordonnées finies ou même infiniment peti
tes. Les Branches infinies B, b s'éloignent infiniment de
l’Axe des abfciffes, & non de celui des ordonnées , parce
que les ordonnées infinies ont des abfciffes finies ou infi
niment petites. Et les Branches infinies C, c s’éloignent
infiniment des deux Axes : les abfcifies infinies ayant des
ordonnées infinies, & réciproquement.
On trouvera donc les Branches infinies d’une Courbe,
en cherchant quelles ordonnées répondent aux abfcifles
infinies, & quelles abſciffes répondent aux ordonnées infi
nies : Ou en examinant ce que devient l’équation de la
Courbe par la fuppofition d’x ou d’y infinies [§. 92 ] :
Ou encore, en cherchant le prémier terme des Séries def
cendantes qui donnent la valeur d’y en x , ou d'x en y
[§. 1o2 ]. Car tout cela n’eſt qu’une même chofè.
1 I 5. Mais le prémier terme de la Série ne fuffit pas
toûjours pour s’affurer de la nature , & de la poſition ,
QLl;
216 D E s B R A NcH Es 1NF 1 N 1 Es
P.Ix, ou même de l’exiſtence , des Branches infinies : il faut Ch.VIII.
fouvent aller plus loin , & calculer un certain nombre de $ ""
termes de ces Séries. -

Pour être plus bref & plus clair, je ſuppoferai qu’il ne


s’agit que d’une Série deſcendante qui donne la valeur d’y
en x. Rien de plus aifé que d'appliquer ce que j’en vais
dire à une Série qui donneroit la valeur d'x en y.
Dans la Série deſcendante A." + Bx + c^+ Dxf4
&c. les expofants h , i, é, /, Ở c. vont en diminuant , de
forte qu’à ſuppofer x infinie, chaque terme eſt infiniment
plus petit que celui qui le précéde : & à ſuppofer feule
ment x extrêmement grande, chaque terme eſt beaucoup
plus petit que celui qui le précéde, & beaucoup plus grand
que celui qui le fuit [§. 99 ].
Chacun de ces termes exprime l’ordonnée d’une Li
gne, Droite ou Courbe, dont les équations, [ en nom
mant x l'abſciſſe commune, & y, u, t, r, &c. les ordon
nées] feront y = Ax , u=Bx', 1=cx“, 1=Dé, &c.
l’ordonnée T de la Courbe propoſée étant égale à y + t +
t + s Órc.
Si cette Série y + a + t + r, &c. eſt imaginaire, l’abf
ciffe infinie a , dans la Courbe propofée, une ordonnée
imaginaire, & la Branche infinie que devroit défigner cette
Série eſt imaginaire. Et fi toutes les Séries deſcendantes
que peut fournir l’équation d’une Courbe font dans le
même cas , cette Courbe n’a point de Branches infinies.
Or un feul terme imaginaire rend la Série entiére imagi
IlalIC.

Si la Série y + a + t + s ở c. eſt à demi-imaginaire [&


pour cela il fuffit d’un feul terme qui le foit ], des deux
abſciffes infinies , la poſitive & la négative , l’une a une
ordonnée réelle , l’autre une imaginaire. Et fi l’équation
|- IDC
D Es covr B Es. 217

cavIII. ne fournit point d'autres Séries, la Courbe n'a des Bran- Pt. Ix.
**** ches infinies que d’un côté de l'Axe des ordonnées.
Mais fi la Série y + a + t + r, &c. n'a rien d’imagi
naire, les deux abſciffes infinies, la poſitive & la négative,
ont des ordonnées réelles : la Courbe jette des Branches
de part & d’autre de l'Axe des ordonnées. Une Série
réelle indique ainfi deux Branches infinies , une du côté
pofitif & une du côté négatif.
Pour favoir donc préciſément le nombre des Branches
infinies d’une Courbe, il faut compter au jufte le nombre
des Séries, réelles & demi-imaginaires, qu’elle peut four
nir; & dans ce compte une Série qui fè fourche en deux,
trois, quatre, ou &c. fait deux, trois , quatre , ou &c.
Séries. - -

Ainſi il eſt néceffaire de calculer, au moins , tous les


termes irréguliers de chaque Série , pour être für que la
Série ne fe fourche plus, & n’a plus de termes imaginai
res, ou en entier, ou à demi. Mais dès qu’on eſt venu
aux termes réguliers, la pluralité des racines & les racines
imaginaires ne font plus à craindre. Il n’eſt preſque pas
befoin de connoître ces termes réguliers : du moins il
fuffit d’en calculer quelques-uns des prémiers fuivant le
but qu’on fè propoſe dans fon Calcul.
I 16. La Série y + a + t + r & c. étant réelle ; fi elle
eft poſitive , l’ordonnée de l’abſciffè infinie eſt poſitive :
elle eſt au contraire négative, fi la Série eſt négative. Et
comme le prémier terme de cette Série eft, lui feul, infi
niment plus grand que tous les autres , x étant infinie,
c’eſt le figne de ce prémier terme qui décide de quel côté
de l’Axe tombe , à l'infini , la Branche que défigne cette
Série.
Si le prémier terme y, ou A „h , conferve fon même
Introd, à l'Analyſe des Ligner Courbes, Ee figne,
218 D E F B R A N CH EJ 1NF INVI E S

Pl. Ix. figne, foit que l'abſciffe x ait le figne + ou le figne –, cavIII.
les deux Branches de la Courbe , qui s’étendent l’une du 5 ***
côté des abſciffès poſitives, l’autre du côté des négatives,
ces deux Branches, dis -je, tombent d’une même part de
l'Axe des abfciffes ; elle ſe jettent dans les angles de fuite
des ordonnées de même figne.
Mais fi le changement de + x en –x change le fi
gne du terme A." de + en — ou de – en + , l’or
donnée de l’abſciffe infinie poſitive a un figne contraire à
celui de l’ordonnée de l'abſciffe infinie négative : les deux
Branches infinies ſe jettent dans les angles oppoſés des
coordonnées.
La Série y + u + t + r & c. étant demi-imaginaire, on
jugera par le terme, ou par les termes, demi-imaginaires,
de quel côté de l'Axe des ordonnées tombe la Branche
qu’elle déſigne , & par le figne + ou — du prémier ter
mes Ax de quel côté de l’Axe des abfciffes elle tombe.
On faura donc dans quel angle des coordonnées fe jette
finalement cette Branche.
Mais fi la Série a plufieurs termes demi-imaginaires ,
qui foient tels qu’ils donnent l’exclufion aux Branches in
finies, les uns du côté des abſciffes poſitives, & les autres
du côté des abſciffes négatives : la Courbe n’a alors au
cune Branche infinie, non plus que fi fà Série étoit en
tiérement imaginaire. 1

I 17. Il paroît de - là que pour fe faire une jufte idée


d’une Branche infinie de Courbe repréſentée par la Série
Axº + Bx »H« cx“ »H« DA + ởe, il faut connoître les Li
h |

gnes que repréſentent les équations y=Ax , a=Bx', ởe.


Ce font des Hyperboler , quand les expofants h , i,
· -
:
ont
D E F C O UR B E S. 219

cavIII. font négatifs. Ce font des Paraboles, quand ces expofants Pr. Ix
$ “7 font poſitifs. Arrêtons-nous un moment à confidérer ces
deux fortes de Courbes.

I 18. O N N o M M E Hyperbole la Ligne courbe du fe


cond Ordre, dont la nature eſt exprimée par l’équation
4y = :,
ou xy = a. Il eſt aifé d’en déterminer tant de
points qu’on voudra. Soit A l’origine, AB l’Axe des abf- Fig. 69s

ciffes, A D celui des ordonnées. On voit d’abord que


l’abſciffe AB = 1 aura une ordonnée BC = 2, parce que
l’éq : y= : donne y = a quand x = 1. De même
l’abſciffe A b = a aura l’ordonnée b c = 1 , parce que
l’éq : y = : donne y = 1 quand x = 2. On a donc
d’abord deux points C & c de l'Hyperbole. Pour en
avoir autant d’autres qu’on voudra, on prendra une abf
ciffe quelconque A P , & on lui donnera l’ordonnée PM
quatriéme proportionelle à AP, AB, & BC; ce qui s’exé
cute aifément en prenant fur le prolongement de l’abſciffe
AP une partie P Q égale à A B [ 1 ], & menant par les
points Q & C la Droite QC qui coupera l’ordonnée PM
au point M. Car les triangles femblables QP M, QB C
donnent QB ou AP [x] : B C[a]= Q P [f]: PM [y].
Donc y = :. Où l’on peut remarquer, que chaque abf
ciffe n'a qu’une feule ordonnée, parce que dans l’éq: x
= a, la variable y ne monte qu’au prémier dégré [§. 41].
Cette conſtruction s’abrége , en confidérant que puiſ
que PQ = AB, auffi Q M = C q. Ayant donc le point
C de l'Hyperbole , on en trouvera tant d’autres qu’on . . .
voudra en menant par C tant de Droites qu’on vỏudra ***
Ee 2 QC q,
22O D ES B R A NCHES IN FINIES
PL. 1X. Q C q, R Cr, SCs, &c. terminées aux deux Axes AB, cavIII.
AD des coordonnées. . §. I 18,
Et fur chacune de ces Droites en
prendra QM = Cq , Rm = Cr , Sa = Cs, &c. ou
q M = CQG r m = C R , s tz = CS &c. & on aura les
points M, m , u., &c. de l’Hyperbole. On trouvera par
ce moyen un grand nombre de ces points , par leſquels
on tracera affez exaĉtement une Hyperbole. **,

Flg. 71. 1 19. Plus l’abſciffe AP augmente, plus l’ordonnée PM


diminuë. Si A P eſt égal à 2 = 2AB, PM eſt ; a =# BC.
Si A P vaut 3 = 3 A B, PM eſt ; a = # B C, & ainfi de
fuite. Donc la Courbe aproche toûjours plus de l’Axe des
abfciffes, mais l’ordonnée ne devient jamais nulle ou zé
ro. Quand AP feroit un million de fois plus grande que
AP, PM feroit un million de fois plus petite que BC ,
très petite par conféquent, mais non pas nulle. La Cour
be C M F s'aproche donc toûjours plus de la Droite AB P
& ne l’atteint jamais : c’eſt ce que fignifie le nom d’A
fymptote, qu’on donne à cette Droite.
Plus l’abſciffe Ap diminuë, plus l’ordonnée p m aug
mente. Si Ap eſt égale à # A B, pm est ::= 2 di E:
2 BC. Si Ap vaut ; AB, p m eft 3 a = 3 B C, &c. Et
lorſque Ap devient nulle , quand le point p tombe fur
* e |- C& A |- |- 9

l’origine A, l’ordonnée devient o ? c’eſt-à-dire , infinie.


Donc la Courbe Cm E ne rencontre l'Axe des ordonnées
A D qu’à l’infini. A D eſt donc une autre Aſymptote de
l'Hyperbole. En effet, fi l’on confidére que l’éq: xy = a
OB e d.

donne x = -:- , auffi bien que y=; , on comprendra


d’abord que ce qui a été dit des y fe peut dire également
des x. L’Hyperbole a donc deux Aſymptoter, qui font fes
deux Axes.
12o. Si
D E F C O U R B E J. 22. I

PL. IX,
CH. VIII, 12o. Si l’on prend des abſciffes négatives A p, leurs
§ 12o. Fig. 72.
ordonnées p m font auffi négatives. Car - X:
eft une

grandeur négative. Du reſte , il en eſt des abſciffes &


des ordonnées négatives , comme des poſitives. L’éq :
xy = a fait voir que l’origine A eſt un Centre [ §. 76 ],
La Courbe complette a donc deux parties égales & fem
blables EM F, em f, dans les angles oppoſés D A B, bAd
des Aſymptotes , defquels angles ces Branches ne fortent
pas, & par conſéquent ne fè rencontrent point l’une l’au
tre. Les Anciens, regardant comme deux Courbes ces
portions détachées, les nommoient les Hyperboler oppoſées.
Les Modernes les comprennent toutes deux fous le nom
d’Hyperbole, parce que ces deux parties ne font qu’une
feule Courbe, exprimée par une feule équation irrédućtible
y=: , ou x y = a [$. 2 1 ].

12 1. Il n’en eſt pas de même des Hyperboler conjuguées. Fig. 73è.


C’eſt le nom qu’on donne aux Hyperboles EM Þ, s up
décrites dans les angles DA b, B A d des coordonnées de
fignes contraires, telles que réunies avec les précédentes
EMF, em f, chaque abſciffe AP, A p, poſitive ou né
gative, a deux ordonnées égales PM, PM, ou pu, pm,
l’une poſitive l'autre négative; & réciproquement que cha
que ordonnée A Q_, A q, foit poſitive foit négative , ait
deux abfciffes QM, Q_u, ou qM, qm , l'une poſitive,
Pautre négative. Enforte que les deux Droites b B, D d ,
font en même tems des Diamétres & des Contre-Diamé
tres [ § §. 7o & 73 ]. Comme l’équation des deux Hy
perboles EMF, e mf efty= :, ou x y - a = o ,
celle des deux autres EMD, su p eft y=-: , ou xy +
Ee 3 et F O »
222 D Es B R A NcH Es IN FINI E y
PL. IX. z = o. L’équation qui repréſènte les quatre parties des cavIII.
Hyperboles conjuguées fera donc xy — «^ = o, pro- ****"
duit de ces deux éq : xy— « = o, x y + a = o, [Ş.
2 -

|- - 08 |- |

2o]. Cette équation donne yº =: , qui a deux raci


nes, 1°. y=-+ # , qui repréſènte les Hyperboles EMF,

em f, 2°. y = — : , qui exprime les Hyperboles EM Þ,


e u p. Mais cette éq: xxyy- «” = o étant réductible en
deux autres, les quatre parties des Hyperboles conjuguées
ne peuvent pas être regardées comme une feule Courbe ,
mais comme le ſyftême de deux Hyperboles.

122. A l’imitation de l’Hyperbole fimple dont l’équa


tion eft y=: , & des Hyperboles conjuguées que re
A , CŁ / |- •

préſente l’éq: y* = x? » & pour étendre la théorie de ces


Courbes à toute la généralité poſſible, on a donné le mê
me nom d’Hyperbole à toutes les Courbes que peut expri
mer l’équation générale y =: » Oll y'=-> , foit

y=-"x **= 4.-*/ en prenant A = at:1 Equa


tion qui peut être de tous les Ordres, felon les valeurs
qu’on donnera aux expofants indéterminés é & l., que je
füppoſe des nombres entiers poſitifs. Si É = I = 1, cet
te équation générale ſe réduit à y = 2 x * , ou xy=a,
qui eſt du fecond Ordre & repréſente l'Hyperbole ſimple,
óu ordinaire. Si k= 1 & /= 2 , l’éq : générale devient
y = A x-* *, ou y'= 2 x - ', foit x y = 2 ; qui eft
du troifiéme Ordre & repréſente l'Hyperbole cubique. Si
=2
D EJ C O U R B E J. 223

PL. IX.
| CH. VIII. # = 2 = / , l’équation eſt y = ax T*, ou x y = z
§. 122. du quatriéme Ordre ; mais on a vů [ §. préc. ] qu’elle
peut fe réduire à deux équations du fecond Ordre. Cette
gradation des Hyperboles peut aller à l'infini, & toutes la
fuite de ces Courbes repréſentées par l'équation générale
'=2x * ou y = Ax – é: / s'apelle la Famille der
Hyperboler, ľufage des Géométres étant d'apeller de même
famille * les Courbes dont les équations ne différent que
par les expofants de x & de y.
Toutes ces Hyperboles ont leurs Axes pour Aſympto
tet. Car dans l’éq : y=4x **=-#, , x infinie

rend y infiniment petite , & x infiniment petite repd y in


finie [§. 78. 79 ]. . D’où l’on conclud , comme pour
l'Hyperbole ſimple [§. I 19 ] , que la Courbe s'aproche
d’un côté infiniment de l'Axe des abfciffes en s’éloignant
infiniment de celui des ordonnées ; & que de l’autre côté
elle s'aproche infiniment de l’Axe des ordonnées en s’éloi
gnant infiniment de l’Axe des abfciffes.
1 23. LA Parabole eſt une autre Courbe du fecond
Ordre , dont l’équation la plus fimple eſt y = # 3 Oll

y = x.x, en prenant a pour l'unité. Les ordonnées [y]


font donc proportionelles aux quarrés [xx] des abfciffes.
D’où il fuit que la Courbe A E va en s’éloignant à l’infi
ni de l’Axe AD des ordonnées & de l’Axe AB des abf
ciffes, mais infiniment plus de celui-ci que de celui - là;
parce que l’abſciffe AB ou DE [x] étant fuppoſée infinie,
l’ordonnée BE [ y ou x x ] eſt infiniment infinie. Et
puiſque l’abſciſſe [x], poſitive ou négative, a fon quarré
[ xx !
* W o L F 1 1 Analyf. §. 383.
224 D E S B R A N C H EJ INFINI ES

PL. Ix. [x x ] poſitif, l’ordonnée [y ou xx ] fera toûjours pofi- Ch.VIII.


tive. La Parabole jette donc , dans les deux angles des ****
ordonnées poſitives , deux Branches infinies A M , Au,
avec leſquelles elle embraffe, pour ainfi dire, l’Axe des or
données A D , à la direction de laquelle la Courbe apro
che toûjours plus de devenir paralléle , fans y parvenir
néantmoins qu’à l’infini. Car on peut concevoir la Para
bole comme décrite par le concours de deux mouvemens,
l’un de la Droite AD, qui toûjours paralléle à elle-même
: le long de AB, l'autre d’un Point A qui s’avance
ur cette Droite mobile A D de A vers D. Le mouve
ment de la Droite AD fera fuppoſé uniforme , les eſpaces
parcourus Am, An, Ap, Aq, Ar, &c. étant proportionels
au tems que la Droite employe à paffer de A D en mD,
nD, pD , qD, rD, &c. , Le mouvement du Point A fur
la Droite AD fera fuppofé accéleré. D’abord infiniment
petit , il augmente continuellement felon la raifon des
quarrés, enforte que les eſpaces m M, nN, p P , qQ: rR,
&c. décrits dans les tems proportionels à Am, An, Ap,
Aq , Ar, &c. font comme les quarrés de ces tems. Dans
cette fuppoſition, il eſt clair que la direćtion de la Cour
be, c’eſt-à-dire, la direction du Point qui la décrit , par
ticipe de fes deux mouvemens ; l’un par lequel il s’éloigne
de A B en coulant fur la Droite AD, l’autre par lequel il
s’éloigne avec la Droite A D de la prémiére poſition de
cette Droite mobile. Et l’on voit que, de ces deux mou
vemens, le fecond, qui eſt uniforme & fini , furpaffe d’a
bord infiniment la viteffè naiffante du Point A fur la Droi
te AD ; ce qui fait que la direćtion de la Parabole à fon
origine eſt comme paralléle à A B , ou plûtôt fur A B.
Mais cette viteffe du Point A fur A D allant toûjours en
croiſſant, & s’accélérant fuivant la progreſſion des quarrés
o, I , 4, 9, 16, &c. égale bientôt, & puis furpaffè la
viteffe de la Droite mobile A D; ce qui rend la
-
dies: C
D E F C O U R B E S. 225

ca.VIII. de la Parabole moyenne entre celles des Droites AB, PL. IX.
S*** AD : mais elle gagne toûjours de plus en plus vers la
Direction AD, au paralléliſme de laquelle elle tend , &
parvient à l’infini , parce qu’à l’infini le mouvement du
Point A felon AD eſt infiniment plus vite que le mouve
ment de la Droite A D felon A B. Au reſte, ce que nous
venons de dire de la Branche AM doit s’entendre égale
ment de la Branche Au , qui lui eſt pareille, & même éga
le & femblable fi A D eſt perpendiculaire à A B.

124. Il y a pluſieurs maniéres de décrire la Parabole ,


& de trouver géométriquement autant de fes points qu’on
voudra. En voici une aflèz ſimple, & qui a l’avantage de
réuſſir auſſi bien quand les coordonnées font entr’elles un
angle oblique, que quand elles font perpendiculaires l’une
à l'autre. -

Sur l’Axe des abſciffes AC, prenez dès l’Origine A Fig. 75.
une partie A C égale au Paramétre [ c’eſt le nom qu’on
donne à la Droite confiante a qui régle la grandeur de
la Parabole & que nous avons prifè pour l’unité ], & me
nés CF paralléle à l'Axe des ordonnées AD. Cette pré
paration faite, fi vous voulez avoir l’ordonnée d’une abf
ciffè quelconque Am [ ou A n, A P , &c.] portez für CF
la longueur de cette abſciffè A m de C en u. La Droite
A u retranche de mZ, menée par m parallélement à AD,
l’ordonnée m M , dont le ſommet M eſt un point de la
Parabole. Car les triangles ſemblables AmM, ACu don
nent cette proportion A m [*] : m M [y] = AC [ « ]:
Cu ou Am [xj. Donc a y=xx ou y=:, qui eft
l’équation de la Parabole. Ayant déterminé par cette Conf.
truction un grand nombre de points M, N, E, P, Q, &c.
on tracera aiſément la demi- Parabole A EQ, & l'autre
moitié A M fè décrira de même.
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. Ff 125. On
226 D EJ B R A WC H E W IN F I W I E F

Pl. IX. I 25. On voit par cette defcription que la Parabole n'a :
point d’Aſymptote , point de Droite dont elle s'aproche
toûjours fans l'atteindre jamais. Si on veut lui en fuppo
fer, il faudroit en imaginer deux paralléles à l’Axe A D ,
mais à une diſtance infinie de part & d’autre. Car il eft
vrai que les Branches A M, A M de la Parabole s'apro
chent toûjours plus de ces Droites conçủës infiniment éloi
gnées, que leurs direćtions tendent toujours plus à deve
nir paralléles à çelles de ces Droites, & qu’elles coinci |

dent avec elles à l’infini , ce qui eſt le caractére des A


ſymptotes [§. I 19]. Mais la diflance infinie à laquelle
on eſt obligé d’imaginer ces Aſymptotes , ne permet pas
de les tracer , ou de les affigner , ce qui fait dire que la
Parabole n’a point d’Aſymptotes.
126. La Parabole ordinaire, ou fimple, que nous ve
nons de definir, eſt , comme l’Hyperbole ſimple , mére
d’une nombreuſe Famille. C’eſt celle de toutes les Cour
?
|- / 3 ^ - 7 / :
bes que repréſente l'équation générale y = -:-, ou

h A • - - A

y = a , en prenant toûjours a, qui eſt le Paramétre,


pour l’unité. L’expofant h peut être un nombre entier ,
A: |- |- * A *, , , , a

ou rompu [= # ], mais poſitif; car s'il étoit négatif,


l’éq : y=sT*" feroit celle de quelque Hyperbole
§. I 22 || .
[ Si f: fè repréſènte toute cette Famille des Paraboles,
Fig. 76. décrites fur les mêmes Axes AB, A D avec un même Pa
ramétre AC = 1 , on verra qu’elles ont toutes un même
point commun E. Car à l’abſciffè [x] AC = 1 , répond
dans chaque Parabole une même ordonnée [y] CE = 1
puiſque l'éq : y=x" donne y = 1 quand x = 1 . De
plus,
D E S CO U R B E 5. 227

cavIII. plus, fi ľon compare deux Paraboles quelconques ; on P. IX.


$ **°. verra que celle qui a le plus grand expoſant h a auffi la
plus grande ordonnée, lorſque l’abſciffe A P furpaffè l’uni
té ou le Paramétre AC, mais qu’elle a la plus petite or
donnée, quand l’abſciffe A p eſt moindre que le Paramé
tre , ou l’unité A C. Car foit y=x" l’équation de la
Parabole Am E M, & y =x" celle de la Parabole AưEM
[ H eſt fuppoſé plus grand que h]. Donc, fi l’on prend
une abfciffe commune : A P ou A p, les ordonnées
PM, PM, ou p m, pa font entr’elles comme x", « H.
Mais, fi x furpaffè l’unité, la puiſſance fupérieure x" fir
paffè l’inférieure x". Donc , quand [x] A P > AC [1]*
P M [„H] > PM [x"]. Et fi [Ap] x eſt moindre que
l’unité [A C], x eſt une fraction, dont la puistànce plus
élevée x“ [p u] eſt moindre que la puistànce moins éle
vée x“ [ p m ].

1 27. Entre ces Paraboles fè trouve la Ligne droite


A E F , qui coupe en deux également l’angle D A B des
coordonnées. Elle ett repréſèntée par l’éq : y = x , qui
réſulte de la fuppoſition h = 1 , ou k = /. Cette Droite
eft moyenne entre les Paraboles AnEM, A u EM qui ont
l’expofant h > 1 , ou 4 - 1 , & les Paraboles An EN,
A v EN, dans l'équation defquelles h < 1 , ou A < l. Les
prétniéres tournent leur concavité , & les derniéres leur
convexité vers A D. Mais, fi l’on y prend garde , on
verra bientôt que celles – là font les mêmes que celles-ci,
fi ce n’eſt que les unes ont A B pour l’Axe des abſciffes
& AD pour l’Axe des ordonnées, au lieu que les autres
ont A B pour l’Axe des ordonnées , & AD pour l’Axe
Ff 2 des
228 DE W B R A NCH EJ I W F I NI E F

PL 4X.
des abſciffes. Car l’éq: y=x* / , où é º l, eſt la même ºH.VIII.
ý. 127 |

que l’éq : x=y** où l < é. Prenant donc x pour y


& y pour x, c’eſt-à-dire, changeant l'Axe des abſciffes en
celui des ordonnées & réciproquement, la même équation
répréſente la Parabole Am EM & la Parabole An E N qui
font, l’une d’un côté, l’autre de l’autre de la Droite AEF.

I 28. P A R ces Remarques on peut fe former une idée


d’une Branche de Parabole, de quelque Ordre quelle foit.
Quoiqu’elles différent beaucoup des Hyperboles, ces deux
Familles de Courbes font pourtant repréſentées par l’équa
tion commune y ==* 3 Oll y=a"x" foit y = Ax
[ en prenant A=a" , & h = é: / ]. Cette équation
défigne des Paraboles , quand 4 ou á eft poſitif. Elle
exprime des Hyperboles , quand cet expofant eſt négatif.
Mais pour connoitre le nombre & la poſition des Bran
ches de ces Courbes , pour favoir dans quels angles des
coordonnées elles ſe jettent , il faut faire attention & au
Paramétre a , qui peut être poſitif ou négatif, & aux ex
pofants é, /, qui peuvent être pairs ou impairs. [§. 95 ].
I. Si é & l font tous deux impairs, x" puiſſance im
e A k 7
paire de x a le même figne que x. Donc ax" [= y' ]
aura le même figne que x, fi a eſt poſitif ; elle aura un
figne contraire , fi a eſt négatif. Et y , racine impaire .
de y , ayant le même figne que y [= a * J , aura le
PL, X.
même figne que x, fi a eſt poſitif ; elle aura un figne
Fig. 77, contraire, fi a eſt négatif. Dans le premier Cas; la Cour
be étend fes Branches dans les angles DAB, b A d des
coordonnées de même figne; & dans le fecond Cas , :: CS.
/ ANCHE IX.
C

e
,
|
D E F C O U R B E J. 229

cavIII. les a dans les angles D.Ab , BA d des coordonnées de Pt. x.


**** différens fignes. Dans l’un & l’autre Cas, les deux Bran
ches font de part & d’autre des deux Axes.
II. Si é eſt pair & / impair, x“, puiſſance paire de x,
eft k poſitive , quelque figne qu’on donne à x.
|- / •
Ainſi
«x [= y] eſt poſitive ou négative, felon que a eſt po
fitif ou négatif: & y, racine impaire de y , eft de même
figne que y [= a x'] , c’eſt-à-dire, poſitive ou négative,
felon que a eſt poſitif ou négatif. Dans le prémier Cas »
la Courbe étend fes Branches dans les angles DA B, DA b "$ 7*
des ordonnées poſitives. - Dans le fecond Cas, elle les jet
te dans les angles d A B , d Ab des ordonnées négatives.
Dans l’un & l’autre , les deux Branches font đe part &
d’autre de l'Axe des ordonnées, mais d’une même part de
l’Axe des abfciffes.
- III. Si é eſt impair & l pair, **, puiſſance impaire de
A k l|-

x , aura le même figne que x. . Ainfi ax" [= y] fera


poſitive, fi a & x ont le même figne ; elle fera négative ,
fi les fignes de a & de x font contraires. Et y, racine
e • l k • • • l , •

impaire de y [= a x: ], fera imaginaire, fi y eſt négati


ve ; mais elle fera réelle, & aura les deux fignes + & –,
fi y' eft poſitive. Donc y eſt imaginaire , lorſque a & x.
ont différent figne ; & lorſque a & x ont le même figne,
y, a deux valeurs égales, mais l'une poſitive & l’autre né
gative. Ainfi, a étant pofitif, la Courbe étend deux Bran
ches dans les angles de fuite B AD, BA d des abfcißès po- Ps 7°
fitives: mais a étant négatif, la Courbe étend fes Branches
}
dans les angles D A b , b Ad des abſciſſes négatives. Elle
eft donc toute d’un même côté de l’Axe des ordonnées ;
mais elle fè jette de part & d’autre de l’Axe des abſciffes.
Ff ; lV. Enfin,
23o D E F B R A N C H EJ IN F IN 1 ES

PL. X. IV. Enfin , f é & l font tous deux pairs, la Courbe c4.vIII.
eft imaginaire, quand a eſt négatif : mais elle a quatre ý. 128.
Branches réelles , une dans chacun des quatre angles des
A |- k |- |

coordonnées, quand a eſt poſitif. Car x , puiſſance pai


re de x , étant toûjours poſitive , a x^[=y ] eſt né
gative, & y, racine paire de y , toûjours :s::, lo:
que « eſt négatif. Mais lorſque a eſt pofitif, ax^[=y ]
l
eft toûjours poſitive, & y, racine paire de y ", a toûjours
deux valeurs égales, une poſitive, une négative. Donc,
2 étant poſitif, chaque abſciffe, foit poſitive foit négative,
a deux ordonnées , une poſitive & une négative ; ce qui
fait quatre Branches , une dans chacun des quatre angles
Fig. 8o. des coordonnées.

I 29. To UT E Branche infinie, en s’éloignant de l’Ori


gine, prend infenſiblement la nature d’une Branche d’Hy
perbole ou d’une Branche de Parabole. Elle en différe
peu à une grande diſtance ; & elle fè confond exaćtement
avec elle à l’infini. De-là, toutes les Branches infinies des
Courbes fè diviſent en deux Genres, les Brancher Hyper
boliques, & les Brancher Paraboliqtter. Les Hyperboles,
& par conféquent les Branches hyperboliques ont une
Aſymptote [ §. I 19 ], & les Paraboles & les Branches pa
raboliques n’en ont point [§. 125 ] : c’eſt-là leur carac
tére diſtinétif *. -

i 3o. Quand on a la Série A." + Bx + C: »H« D: &c.


qui exprime l’ordonnée d’une Branche infinie, il eſt aifé
de connoitre fi cette Branche eſt hyperbolique ou parabo
- lique.

* NEwroN , Enumer, lin. tert, ordinis. II. 5.


/Pr. Avc71E. X . /o a 9. 23o. -

^ y. 77
D
|
D E F C O U R B E J. 231

ca VIII. lique. . Qu’on prenne tous les termes de cette Série, où P. x.


***° l’expofant de x eſt poſitif ou zéro , & que leur ſomme .
foit nommée v. Si la Ligne dont x & v font les coordon
nées eſt une Droite, la Branche de Courbe eſt hyperbo
lique & cette Droite eſt l’Aſymptote. Au contraire , la
Branche de Courbe eſt parabolique, fi la Ligne dont ::
eſt l’abſciffe & v l’ordonnée n’eſt pas une Droite.
1 3 1. Je dis 1“. que fi la Ligne dont x & v font les
coordonnées eſt une Droite, la Branche infinie que répré
fente la Série v + &c. eſt une Branche hyperbolique, qui
a pour Aſymptote cette Droite. Car tous les termes fui
vants, où x a un expofant négatif, font une fomme d’au
tant plus petite que x eſt plus grande [ §. 99 ] , &
fè réduiſent à rien quand x eſt infinie. Donc l’ordon
née T de la Courbe aproche toûjours plus de l'égalité
avec l’ordonnée v de la Droite, & lui devient égale quand
x devient infinie : c’eſt-à-dire , que la Courbe aproche
toûjours plus de la Droite & fe confond avec elle à l’infi
ni. Cette Droite eſt donc Aſymptote [ §. 1 i 9 ] , & la
Branche de Courbe une Branche hyperbolique [§. 129].
Afin que les termes v foient l’ordonnée d’une Ligne
droite, il faut que x , dans ces termes , ne paffè pas le
premier dégré [§. 4o]. Ces termes feront donc ou zéro,
ou une confiante B, ou A x , ou Ax + B. S’ils font
zéro, c’eſt-à-dire, fi x , dans le premier terme de la
Série, a un expofant négatif ; l’équation de l’Aſymptote eft
eft v = o, ce qui déſigne l'Axe des abfcifiès | §. 4c. lll. 11.
Si les termes v ſe réduiſent à B, l’équation de l’Aſympto
te v = B indique une Droite qui eſt l'abfcffè de l’ordon
née B [ §. 4o. ll. 3 ]. Si les termes v ne font que le ter- º
me Ax, l’éq : v = A x donne pour l’Aſymptote une
Droite qui paffe par l’Origine & qui eſt telement inclinée
aux deux Axes, que le Sinus de l'angle qu’elle fait avec
les
232 D E W B R A NC H E W I N F I N I E F

FL, X, les abſciffes, eſt au Sinus de l’angle qu'elle fait avec les or- ca VIII.
données, comme A eſt à l’unité [ §. 40. I l. 1 ]. Enfin, §. 131.
fi les termes v font Ax + B, l’Aſymptote repréſentée par
l’éq : v = A x + B, eſt une Droite qui pafle par l'extré
mité de l’ordonnée B & de l’abſciffe –# , faifant avec

les abſciffes & avec les ordonnées des angles dont les Si
nus font entr'eux comme A à 1. [ §. 4o. 1 ].

132. Cette même Branche hyperbolique, qui a une


Aſymptote droite, a auffi une Aſymptote courbe, ou plû
tôt elle en a une infinité. Car plus on prendra de ter
mes de la Série, plus on aprochera de la valeur d’T.
Donc fi on décrit une Courbe , qui ait x pour abſciffe,
& pour ordonnée v avec un ou pluſieurs des termes fui
vants de la Série, cette Courbe fera une Aſymptote de la
Courbe propoſée, qui s’en aprochera d’autant plus à l’in
fini, qu’on prendra un plus grand nombre de termes après
v. Mais aufii l’équation de cette Courbe Aſymptote de
vient d’autant plus compoſée. Ainſi , comme le prémier
terme de ceux qui fuivent v vaut lui feul infiniment plus
que tous les autres [§. 78 ], la Courbe, qui a pour or
donnée les termes v avec le prémier terme qui fuit, c’eſt
à – dire avec le prémier terme de la Série où x a un ex
polant négatif, eſt proprement celle qu’on nomme l'A
iymptote courbe de la Branche infinie repréſentée par cette
Série : & cette Courbe eſt une Hyperbole. -

Fig. 81. Soit A l'origine; A B , A C les deux Axes ; A P [x]


une abstiste ; PM | T | l’ordonnée de la Courbe propoſée
Àím ; P O L v ] l’ordonnée de l’Aſymptote droite B C O ;
PN [v + t ] l'ordonnée de l’Aſymptote courbe N n [t eft
le prénier terine de la Série où x a un expoſant négatif;
nous le ſuppostrons égal à Cx k: 1 ] : Je dis que cette
|- v - -

Courbe
D E S C O U R B E J. 233

cnymi. Courbe N n eſt une Hyperbole, dont on peut regarder P. xi;


§. 14». CO comme l'abſciffe, & ON [t] comme l'ordonnée. Car
les paralléles AC, PO donnent AB: BC= AP: CO. La
raifon de A B à B C eſt donnée, puiſque l’angle BAC des
deux Axes , & les côtés A B I—#1 & AC [B] du
triangle A B C font donnés. Que : #, ou B: K, ex
:

prime la raiſon de A B à BC. Donc B: K = AP [x]:


CO [z]. :
Ainfi l’abſciffe z eftx=#, » Oll &
–É: l'
l’ordonnée t [c-4:/ ] ==::=:;z-*'. L’équa
K-a .
B-é: / –#: /
tion de cette Courbe N n eſt donc t = T=7:7 * 3

K- |

i c'K“ –é
ou t = -:- z * , qui eſt l’équation d’une Hyperbo
B
le [§. 122 ].
La poſition des Branches de cette Hyperbole - aſymp
tote eſt déterminée par le coëfficient C & par l'expofant
–# du terme t [=cx */ . Si le coëfficient a, à
l'infini, le même figne qu’v, les Branches tombent, par
raport à l’Axe des abfcifies, au-delà de l’Aſymptote-droi
te : mais elles tombent en – deça, c’eſt-à-dire , entre l’Axe
& l'Aſymptote, fi v & t ont à l'infini des fignes con
traires.
Quant à l’expoſant – A , fi é & l font tous deux

impairs , les deux Branches de l'Hyperbole - aſymptote


Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Gg tOfIl
234 D E S. BRANWCH ES INFINI ES

P. xl. tombent de part & d’autre de l'Axe des ordonnées, & de cuvni,
part & d’autre de l’Axe des abſciffes, qui eſt ici l’Aſymp- $ 3"
tote - droite. Si é eſt impair & l pair, les deux Branches
tombent de part & d’autre de l’Axe des ordonnées , mais
d’une même part de l’Axe des abfciffes , qui eſt ici l’A
fymptote droite. Si é eſt pair & l impair, les deux Branches
tombent d’une même part de l’Axe des ordonnées, & de
part & d’autre de l’Axe des abſciffes ou de l’Aſymptote
droite. Et fi 4 & 1 font tous deux pairs, l'Hyperbole
aſymptote a quatre Branches qui fe jettent dans chacun
des quatre angles que fait l'Aſymptote droite avec l’Axe
des ordonnées ; angles que nous apellerons, dans la fuite,
les Angles aſymptotiques. [§. 128].
La poſition des Branches de l’Hyperbole- aſymptote
détermine celle des Branches infinies de la Courbe dont
elles font aſymptotes : Du moins cellęs de la Courbe
n’auront pas d'autres pofitions que celles de l’Hyperbole.
Car il peut fe faire que les termes fuivants de la Série ou
multiplient , ou rendent imaginaires les Branches de la
Courbe , dont celles de l’Hyperbole devroient être les
aſymptotes.
Mais cela ne fauroit arriver, fi t eſt un des termes réguliers
de la Série [§. 1o9 ]. ll fera donc convenable, en confer
vant le nom d’Hyperbole - aſymptote à celle dont l'abſciffe
x a l’ordonnée v + t, d’appeller Aſymptote - courbe , ou
curviligne, la Ligne qui a pour ordonnée tous les termes
irréguliers de la Série, en y joignant s’il le faut, autant
de termes réguliers qu’il en eft befoin, pour en avoir au
moins un, où l’expoſant de x foit négatif. Mais alors il
fe peut bien que cette Courbe ne foit plus une Hyper
bole.

133. J'ai dit 2°. Que la Branche infinie, repréſentée


par une Série , eſt Parabolique lorſque les termes v [ ce
font
D E S C O UR B E J. 235

cavIII font ceux où l’expofant d'x eſt poſitif ou zéro] n'expri- Pt.xi.
§ 133. ment pas une Droite. Ainſi dès que, dans le prémier ter
me Ax" , l'expofant h est un nombre poſitif différent de
Punité, la Branche de Courbe eſt parabolique : elle l’eſt
auffi lorſque h = 1 , pourvû que l’expofant i du fecond
f |- |- - - A • A • ,

terme Bx foit poſitif, quoiqu'inférieur à l’unité.


Car foit t = Bx. Que la Droite Ao foit celle dont rg. s.,
Pabſciffe AP [x] a fon ordonnée P O égale à Ax pré
mier terme de la Série , c’eſt-à-dire, que la Droite A O
faffe avec les abfciffes AP & les ordonnées PO des angles
O AP, A O P , dont les Sinus font entr'eux comme O P
[Ax] & AP [x], ou comme A & I. Soit auffi N A n
la Parabole dont l’abſciffe x [AP] a une ordonnée t ou
Bx [PN]. Donc prenant par tout OM égale à PN,
la Courbe MA m, qui paffe par tous les points M, eft
celle qui a pour ordonnée Ax + B x =P O + PN =
PO+ OM=|PM. Je dis que cette Courbe eſt une Pa
rabole, dont on doit regarder AO comme l’Axe des abf
ciffes. Car nommant z ľabfciffe AO, elle eſt à A P [x]
en raifon donnée , puiſque les angles du triangle A PO
font tous donnés. Que cette raiſon ſoit exprimée par celle
A Z 4 /

de K à 1. Donc z = Kx , ou *=X- Et l’ordonnée


• „i
O M [t] étant égale à PN [Bx', ou B:],
K*
l'équation

de la Courbe M A m fera t = : z' , qui eſt celle d’une


Parabole, i étant pofitif. [$. i 26 J.
Le prémier terme A* de la série, qui exprime l’or
Gg 2 donnée
236 D Es B R A wch es IN FINI es
Pl. XI, donnée d’une Branche parabolique , fait juger de la der- cavIII.
niére direction de cette Branche. Comme il furpaffe in- ***33
finiment tous les autres , x étant infinie ; la Courbe eft
cenfếe avoir à l'infini des ordonnées égales à celles que
repréſente ce terme feul. Quand h furpaffè l’unité, la
derniére direction de la Branche infinie eſt paralléle aux
ordonnées, & elle eſt paralléle aux abſciffes , quand h eft
plus petit que l’unité [ §. 127 ]. Mais lorſque h = 1 , la
derniére direction des Branches infinies eſt oblique aux
coordonnées , & les finus des angles qu’elle fait avec les
ordonnées & avec les abſciffes font entr'eux comme 1 à
A [coëfficient du prémier terme Ax]; puiſque la der
niére direction d’une Parabole eſt celle de fon Axe [§. 1 2 3].
134. C’eſt pourquoi l'on regarde comme Aſymptote -
courbe d'une Branche parabolique, la Parabole qui a pour
A |- h A º

ordonnée le prémier terme Ax de la Série, ou les deux


prémiers termes Ax + Bx , lorſque dans le prémier , x
a l'expofant I. Car quoique quelques termes fuivants puiſ
fent encore être infinis , fi x a dans ces termes un expo
fant poſitif; de forte qu’à l’infini, les ordonnées de la
Courbe & de la Parabole différent d’une grandeur infinie;
cependant comme cette différence eſt infiniment moins
grande que l’ordonnée parabolique [§. 78 ] , elle s’éva
nouit en comparaiſon de cette ordonnée, & la Courbe &
fa Parabole-aſymptote font cenſées coïncider à l’infini.
On peut pourtant, fi l’on veut [ & il eſt même plus
exact de le faire ] regarder comme Aſymptote – curviligne
d’une Branche parabolique, la Courbe qui a pour ordon
née la fomme de tous les termes de la Série , dans lef
quels x a un expofant poſitif ou zéro. Car dans les ter
mes fuivants x ayant un expofant négatif, ils deviennent
très petits quand x eſt très grande , & infiniment petits
quand
D EJ C O U R B E S. | 237

cavIII. quand x eft infinie. Donc alors la Courbe & fon Aſymp- Pl. XI.
$ 34 tote s'aprochent toûjours plus l’un de l’autre , & coinci
dent à l’infini. Mais cette Aſymptote-curviligne peut n’ê
tre plus une Parabole. , On diftinguera donc , quand il
fera néceffaire, la Parabole-aſymptote, & l’Aſymptote-cour
be, ou curviligne. Celle - là a pour ordonnée le prémier
terme de la Série, ou les deux prémiers, quand l’expoſant
d’x dans le prémier terme eſt l’unité. L’ordonnée de celle
ci eſt la fomme de tous les termes de la Série, dans lefquels
l’expofant d’x eſt poſitif ou zéro.
Le terme fuivant marque par fon figne, femblable ou
contraire au figne de : de l’Aſymptote-curviligne
à l’infini, que la Courbe tombe en-deçà ou en-delà de
cette Aſymptote : & l’expofant de x dans ce terme fait
connoître fi les Branches infinies exprimées par la Série
s’étendent d’une ſeule part ou de part & d’autre de l'Axe
- des ordonnées , & fi elles tombent d’un même ou de
|- différents côtés de leur Aſymptote. C’eſt la même chofè
que pour les Branches hyperboliques [ §. 13.2 ] , & ici ,
comme là, il eſt indifpentable de faire attention à tous le
termes irréguliers de la Série. -

135. Po u R démêler fans confufion tout ce qui regar


de les Branches infinies d’une Courbe dont l’équation eft
donnée; il faut, après l’avoir mifè fur le Triangle analyti
que , égaler à zéro fon plus haut Rang. Les racines de
cette équation ne peuvent avoir que ces trois ou quatre
formes y= o, x=o, y = Ax , ou , ce qui revient au
même, *=#. Car fi ce plus haut Rang eſt a yº +
exy” »H yx*y” + . . . Ởe.... + x x *y*+ |x"'y +
ºx", on aura, [en l'égalant à zéro & diviſant par x"]
Gg 3 « yº
238 D E F B R A NCHE I INFINI E S
Pl. XI. U U-I U -2 2 CH. VIII,
CŁ : +?*=+;
}– + 3} y + 3...+x+++;+
----2----| ? · §. 13f.
3Ć x“ -2

= o, qui a le nombre v de racines telles que := A


= O ɔ := A =o, &c. ou y = Ax = o, y =+ Aºx
= O ɔ &c.
Lorſque le plus haut Rang a une ou pluſieurs Cafes
vuides du côté de la Bande lans y, lorſque », ou a & \!,
ou º, ! & x , &c. font zéro, l’éq: ay"+ 3xy” Ởc.
eft diviſible, une ou pluſieurs fois, par y ; elle a une ou
pluſieurs racines y = o. De même, lorſque ce plus haut
Rang a une ou pluſieurs Cafès vuides du côté de la Ban
de fans x , lorſque a, ou a & 3, ou 2, 3 & y , &c. font
p U A U–I • e

zéro, l'éq: * y + 3xy &c. eſt diviſible , une ou


pluſieurs fois, par x; elle a une ou pluſieurs racines x=o.
|- |- TU U
Mais fi les deux Cafès extrémes du plus haut Rang, y*, x
font remplies , toutes les racines de l’équation faite en
égalant ce Rang à zéro font de la forme y = Ax , ou
y
% = A ’
La racine y = o, étant l’équation de l’Axe des abfcif
fès ; les Branches infinies qu’elle indique auront leur der
niére direction paralléle à cet Axe. La racine x=o mar
que au contraire des Branches infinies dont la derniére
direction eſt paralléle à l’Axe des ordonnées , duquel l’é
quation eſt x = o. Et les racines y — Ax= o déno
tent des Branches dont la derniére direction eſt paralléle
à la Droite que repréſènte cette éq : y – Ax = o, c’eſt
à-dire , à une Droite oblique aux coordonnées , & dont
l'inclinaiſon eſt telle que les Sinus des angles qu’elle fait
aVCC
D EJ CO U R B E 5. 239

Ch.vIII. avec les abſciffes & avec les ordonnées font entr'eux com- Pl. XI.
***34 me A à 1. Si ces Branches font paraboliques , cette
Droite eſt l’Axe de leur Parabole -aſymptote ou paralléle à
cet Axe [§. 133 ]. Si ces Branches font hyperboliques,
cette Droite eſt leur Aſymptote , ou paralléle à l’Aſymp
tote [§. 13 1 ].
136. C’eſt donc en égalant à zéro le plus haut Rang
de l’équation d’une Courbe , qu’on juge de la derniére
direćtion de fes Branches infinies. Elles peuvent avoir au
tant de derniéres direċtions que cette équation du plus
haut Rang a de racines réelles : Si elle n’a que des racines
imaginaires, la Courbe n’a point de derniéres direćtions,
point de Branches infinies. -

Exemple. Soit propoſée l'éq : y" + 2 x'y' + x“–


6axyy — 2ax + a*x* = o. Si on la met fur le Tr: anal:
on voit que l’éq : x' + 2 x y + x' = o du plus haut
:k O k O k
O * O xk

Rang n'a que des racines imaginaires. Car, en tirant la


racine quarrée, on a yy + xx = o, dont les racines font
y + x V — 1 = o, & y — x V — 1 = o, toutes deux
imaginaires.
finies. Donc la Courbe n’a point de Branches in- neg. s83.
En effet, l’équation propoſée n’a point d’autres déter
minatrices ſupérieures que celle qui traverſe le plus haut
Rang , puiſque les deux Cafes extrémes de ce Rang y" & x“
font pleines. Cette équation ne fournit donc point d’au
- [ICS
24O D E F B R A NC H E S I W F IN I ES

Pl. XI. tres Séries deſcendantes que les deux qui commencent par CavIII.
les termes –xw/– 1 & + x V– i , donnés par cette 8 ***
déterminatrice. Et dès le prémier terme ces Séries font
imaginaires. L’équation ne donne donc aucune Série qui
puiffe repréſenter quelque Branche infinie.
On le rendra très fenfible par la Conftruction de cette
Courbe. . En regardant fon équation comme une équa
tion du fecond dégré, on trouvera y y = 3ax – x x=+
2 w/ ( 2a*x* — a x' ) = a x=+= 2 V (ax (2 a x–xx)) +
2 a x — x x , & tirant la racine quarrée y = == v/a x ==
Fig. 83. v/(2ax — xx). Chaque abfciffe A P[x] a donc quatre
ordonnées [y] PM, PM, Pm, Pm, les deux prémiéres
poſitives & les deux derniéres négatives. PM, Pm font
égales à la fomme + V ax + V(2ax —xx) & – V ax –
v/(2ax —xx), & PM, Pm font égales à la différence
—Vax + V(2ax - xx ) & + Vax— V (2ax – x x ),
des ordonnées P N , PO , ou Pn, Po de la Parabole
NDAdn, dont l'équation eſt yy = ax , ou y === Vax,
& du Cercle AD O B o d A dont l’équation eſt yy = 2ax
— xx , ou y ==+= V( 2ax – xx). Or comme le Cercle
ne s’étend que juſqu’au diamétre A B, & qu’au-delà fes
ordonnées font imaginaires, la Courbe A ECAC e A , ne
paffera pas non plus au-delà de l’abſciffe AB, & n’aura,
comme on le voit par fà Conftrućtion, aucune Branche
infinie.

1 37. Lors qu’égalant à zéro le plus haut Rang de l’é


quation de la Courbe on lui trouve des racines réelles ;
ces racines font ou y=o, ou x = o, ou y = A x , foit
*= % [§. 135 ].
I. Elle a des racines y = o, lors qu’il manque au pré
mier Rang une ou plufieurs Cafes du côté de la Bande
fans y. Alors il part de la Cafè pleine qui eſt la plus voi
fine
D E W CO U R B E J, 24I

CavIII.
ý
fine de cette bande une déterminatrice ſupérieure , qui P. xi.
-

* fournit l'équation par laquelle on a le premier terme Ax


de la Série [car on ne peut regarder o [= y] comme
un terme ]. Selon les Cafès qui font pleines dans les Rangs
inférieurs , cette déterminatrice aura différentes pofitions
qu’on peut réduire à trois. Ou elle eſt parallèle à la Ban
de fans x, ou elle tombe au-deſſous de cette parallèle, ou
elle reſte au- deffus.

1. Lorſque la déterminatrice eſt parallèle à la Bande


fans x, le prémier terme de la Série eft Ax”, ou fimple
ment A [§. 96. 3° ]. A l'abſciffe x infinie il répond une
ordonnée finie A, & réciproquement l’ordonnée A a une
abſciffe x infinie. Si on méne cette abſciffe de l’ordonnée
A, la Courbe s’éloignant infiniment de l'Origine s'apro
che infiniment de cette abfciffe, qui eſt ainfi fon Aſymp
tote [§. I 19 ]. Donc, une déterminatrice parallèle à la
Bande fans x indique des Abfciffes - aſymptotes † , c’eſt
à-dire des Aſymptotes droites parallèles à l'Axe des abf
fciffes , & par conféquent des Branches hyperboliques.
[ §. 129 ].
2. Quand la déterminatrice tombe au-deſſous de la pa
rallèle à la Bande fans x ; elle ne coupe que la Bande fans
y , ou bien elle paffe par la Pointe. , Alors l'expofant d'x,
dans le prémier terme de la Série, eſt négatif [§. 96. 1° ],
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Hh CC

+ M. D E G U A , Uſage de l'Anal. pag 35.


242 D E F B R A N C H E S IN F I N 1 E S

PL. XI,
ce qui marque des Branches hyperboliques, qui ont pour C:§. VIII.
137,
Aſymptote l’Axe des abſciffes [ §. 13 1 ].*
3. :, au contraire, la déterminatrice tombe au
deffus de la parallèle à la Bande fans x ; elle coupe, étant
prolongée, les deux Bandes extérieures du Triangle, mais
elle retranche une plus grande portion de la Bande fans x
ue de la Bande fans y. Alors x, dans le prémier terme
: la Série, a un expofant pofitif plus petit que l’unité [§.
96. 2° ] , ce qui marque des Branches paraboliques dont
la derniére direction eſt parallèle aux abſciffes [ §. I 33 ].
l I. Par un raiſonnement tout pareil, les racines x=o
ayant lieu lorſqu’il : au premier Rang une ou plu
fieurs Cafès du côté de la Bande fans x, il part de la Ca
fe pleine qui eſt la plus voiſine de cette Bande, une dé
terminatrice ſupérieure , qui eſt ou parallèle à la Bande
fans y , ou au-defTous de cette parallèle, ou au-deſſus.
1. Si elle eſt parallèle à la Bande fans y ; elle indique
des Branches hyperboliques, qui ont des Ordonnées-a
fymptotes, c’eſt-à-dire, des Aſymptotes droites parallèles
aux ordonnées.
2. Si elle tombe au - deffous de la parallèle à la Bande
fans y, c’eſt-à-dire, fi elle ne coupe que la Bande fans x ,
ou fi elle paffe par la Pointe ; elle défigne des Branches
hyperboliques, qui ont pour Aſymptote l’Axe des or
données. -

3. Et fi elle tombe au-deſſus de la parallèle à la Ban


de fans y, coupant les deux Bandes extérieures du Trian
gle, mais retranchant une plus grande portion de la Ban
de fans y que de la Bande fans x ; elle indique des Bran
ches paraboliques, dont la derniére direction eſt parallèle
à l’Axe des ordonnées.
Ill, Les

* M. DE GUA , Uſage de l'Analyf pag.41.


D E S C O U R B E J. 243

· Ch.VIII. PL. XI.


§. 137. III. Les racines y = Ax , ou x = Ž ne marquent

que la derniére direction des Branches infinies d'une Cour


be, lans décider fi elles font hyperboliques, ou paraboli
ques. Elles font hyperboliques , lorſqu’x dans le fecond
terme de la Série y=A x + Bx + &c. ou lorſqu'y dans
le ſecond terme de la Série 2Ć = } + By'+ ởe. 2 UlIl

expofant négatif. Elles font paraboliques, lorſque cet ex


polant du fecond terme eſt poſitif. [§§. 132. I 33 ].
Mais ceci demande d’être éclairci par le détail, & ren
du fenfible par les Exemples.
Nous fuivrons la diſtinction qui vient d’être indiquée
& qui nous préſente ces quatre Cas. -

v I. Lorſque la déterminatrice part de la Pointe , ou ne


coupe qu’une des deux Bandes extérieures du Triangle ana
lytique, fans être parallèle à l’autre. -

II. Lorſque la déterminatrice eſt parallèle à une des


deux Bandes extérieures du Triangle.
III. Lorſque la déterminatrice coupe inégalement les
deux Bandes extérieures.
I V. Lorſque la déterminatrice coupe également les
deux Bandes extérieures, & que couchée fur le plus haut
Rang elle fait avec ces Bandes un triangle ifofcèle.

I 38. CA s I. Quand une déterminatrice, fans être pa


rallèle aux Bandes extérieures du Triargle analytique, n’en
coupe qu’une , ou paffè par la Pointe ; elle fè trouve fu
périeure fi l’on conçoit le Triangle couché fur une de fès
Bandes, & inférieure fi on le conçoit couché fur l’autre.
Suppofons d’abord que cette déterminatrice laiffe tou
tes les Cafès pleines entr’elle & la Bande fans x; elle fera
fupérieure lorſque le Triangle eſt couché fur la Bande fans
Hh 2 x, infé
|
244 D Es B R ANCHES INFINI Es -

P. x1, x, inférieure lorſqu’il eſt couché fur la Bande fans y. Mais, Ch.VIII,
le Triangle étant couché fur la Bande fans x , une déter- §. 138.

minatrice fupérieure indique les termes qui compoſent feuls


toute l'équation, quand on ſuppoſe x infinie: Et le Trian
gle étant couché fur la Bande fans y , une déterminatrice
inférieure paffe par les termes que la fuppofition d’y infi
niment petite rend infiniment plus grands que les autres.
Donc puiſque la déterminatrice qui laiffe toutes les Cafès
pleines entr’elle & la Bande fans x , paffè par les termes
qui conviennent à la ſuppofition d’ºc infinie & d’y infini
ment petite, les termes par lefquels elle paffè conftituent
l’équation de la Courbe , lorſque les abfcifles font infinies -
& les ordonnées infiniment petites. Cette déterminatrice
marque donc des Branches, qui s'éloignant infiniment de
l’Axe des ordonnées s'aprochent infiniment de celui des
abſciffes, c’eſt-à-dire des Branches qui ont pour Aſympto
te l’Axe des abſciffes. -

Suppofons, au contraire , que la déterminatrice laiffe


toutes les Cafes pleines entr’elle & la Bande fans y ; elle
fera fupérieure lorſque le Triangle eſt couché fur la Bande
fans y, & l’équation qu’elle donne répond à la fuppofi
tion d’y infinie. Cette même déterminatrice eft inférieu
re, quand le Triangle eſt couché fur la Bande fans x, &
fon équation convient à la fuppoſition d’x infiniment pe
tite. Les termes par lefquels elle paffe conſtituent donc
l’équation de la Courbe qui répond en même tems à la
fuppofition d’y infinie & d’x infiniment petite. Ainfi la
déterminatrice indique des Branches infinies qui s’éloignemt
infiniment de l’Axe des abfciffes en s’aprochant infiniment
de celui des ordonnées , lequel eſt par conſéquent leur
Aſymptote.
On examinera donc de quel côté une détèrminatrice
qui part de la Pointe du Tr: anal : ou qui ne coupe
qu’une de fes deux Bandes extérieures , laiffe toutes les
Cafes.
D EJ CO U R B E J. 245

cg.VIII. Cafes remplies par l'équation propoſée. Si c’eft du côté P.xI.


§ *3* de la Bande fans x , l’Axe des abfciffes eft Aſymptote. Si
c’est du côté de la Bande fans y , c’eſt l'Axe des ordon
nées qui eſt Aſymptote. -

Le figne & l’expofant du prémier terme de la Série ,


lequel eſt donné par cette déterminatrice, fait connoitre
dans quels Angles aſymptotiques s’étendent les Branches
de l’Hyperbole- aſymptote dont il exprime l'ordonnée. Si
l’équation de cette déterminatrice n’a point de racines mul
: ou qu’ayant des racines multiples & des racines
fimples, on fe ferve d’une racine fimple pour calculer ce
prémier terme; dès-lors la Série eſt réguliére, & les Bian
ches de la Courbe fe jettent dans les mêmes angles que
ceux de l’Hyperbole qui eft fon Aſymptote. Mais fi l’on
employe une racine multiple , la Série n’eſt pas réguliére
dès le prémier terme , & il en faut encore calculer quel
ques-uns , , pour avoir l’Aſymptote - curviligne dont les
Branches infinies font accompagnées de celles de la Cour
be. [§. 132 ].
Exemple I. On demande quelles font les Branches
înfinies de la Courbe que repréſente l’éq : xyy – aay –
b” = o. |

Cette équation mifè fur le Tr: anal: a deux détermi


natrices AB & AC. Celle-ci paffè par la Pointe: L’autre.
A
O >k O O

O | O O

>|- O, |

B e
Cr

coupe la Bande fans x & n’eſt pas parallèle à la Bande:


fans y. Ainfi elles marquent, l’une & l'autre, des Branches
--
- - - H h 3. hyper
246 D E F B R A N C H ES IN FIN 1 E F

P. xl. hyperboliques. AB, qui laiffe la Cafe C du côté de la CavIII


Bande fans y, déſigne des Branches qui ont pour Aſymp- §. 138.
tote l’Axe des ordonnées. Et AC, qui laiſſe la Cafe B du
côté de la Bande fans x, indique des Branches dont l'Axe
des abfciffes eſt l’Aſymptote. La ſeule vůë du Triangle
donne ces concluſions.
Mais pour s’affurer de l’exiſtence & de la pofition de
ces Branches infinies , il faut voir les équations que don
nent ces déterminatrices.
AB donne x yy — aay= o, ou x=“. C'est le
prémier terme de la Série deſcendante qui donne x en y,
& il exprime l’ordonnée d’une Aſymptote-courbe, qui eft
une Hyperbole fimple d’un Paramétre pofitif ; dont par
conféquent les Branches s’étendent dans les angles des co
ordonnées de même figne [ §. I 28. I ]. Et les Branches
de la Courbe qui doivent accompagner celles de cette Hy
perbole font réelles, puiſque l’éq: x yy — a a y = o n’a
point de racines multiples. En couchant le Triangle für
la Bande fans y, on voit que la déterminatrice AB porte
fur les plus hautes Cafès des deux prémiéres colomnes.
Donc la Série eſt réguliére dès le prémier terme. Ainfi la
Courbe , à l’exemple de fon Hyperbole- aſymptote , jette
deux Branches qui s'aprochent à l’infini de l’Axe des or
données, l’une dans l'angle des coordonnées poſitives,
l’autre dans l’angle des coordonnées négatives.
L’autre déterminatrice AC donne l'éq: xyy — b' = o,
ou y == b** x T. ** , qui indique une Hyperbole du
troifiéme Ordre, dont les Branches s’étendent dans les An
gles des abſciffes poſitives [ §. I 28. III]. Elles embraſ
fent donc, pour ainfi dire, l’Axe des abfciffes qui eſt leur
Aſymptote - droite, & l’accompagnent à l'infini du côté
pofitif. Et comme cette équation n’a point de racines
- t -
:
multiples; la Série ett réguliére dès le prémier terme, CS
D E W CO U R B E J. 247

cayırı, les Branches de la Courbe accompagnent, dans les mêmes Pl. XI.
s. 138. angles, celles de l'Hyperbole-aſymptote.
La Courbe propoſée a donc quatre Branches infinies
hyperboliques: deux defquelles, qui ont pour Aſymptote
droite l'Axe des ordonnées, fe jettent dans les angles op
poſés des coordonnées de même figne ; & les deux autres,
dont l’Axe des abfciffes eſt l’Afymptote, s’étendent dans
les angles de fuite des abſciffes poſitives. Le cours de
cette Ligne eſt à peu près tel que le repréſente la Fig. 84.
Et cela s’acorde très bien avec ce qu’on peut tirer de
l’équation propoſée. Réſoluë comme une équation du fe
aa =+= V( 4b’x + a“)
cond dégré, elle donne y = 2 3ſ.
où l’on |

voit 1°. qu’y eft imaginaire lorſque 4bºx + a“ devient né


gative; ce qui n’a jamais lieu, x étant poſitive; mais bien
quand x négative eſt au-deſſous de #
[AB] , dont
Aº p 2 a“ 2 b”
l’ordonnée y eſt égale à — a a : 4b
#F =— -- [ B C ]. 43 4

2°. Que x étant infinie, y eſt infiniment petite & a deux


valeurs égales, mais l’une poſitive RS, l'autre négative Rs.
Car x étant infinie , il ne refte dans le numérateur de la
fraćtion égale à y, que = V/4b’x, qui diviſé par 2x fe ré
duit à = v/ x · 3°. Que x étant zéro, ou plûtôt infini
� |- b?
ment petite, y a deux valeurs, l’une finie – 2. ” [AD],
l’autre infinie +“, qui eſt pofitive [A E] quand x eft
pofitive, & négative [AF] quand x eſt négative. Car fi
on tire la racine quarrée V (a“ + 4 b’x), on aura une
3
y • 2/2 75c |- A

Série aa »H« Za &c. qu’on ajoûtera à a a & qu’on en re


tranchera
248 D E F B R A NCHES IN F I NI E S

P. xl. tranchera, pour avoir, en diviſant par 2 x , les deux va- cavIII.
- , , aa , b’ , e º * b” , ý. 138.
leurs d'y , : + = ởe [ AE ou AF]
- >-i-I – F | infinie,
infini
Cy (, ,
& -
=&
- Crv.

[AD] finie.
Que fi l’on veut , pour plus de clarté, décrire la
Courbe par points, on le fera aifément en prenant la va
aa bbb
leur d'x , qui eft –+— . Ainſi ſuppofant a = 2 = k,
y8 yy
OIì allI3 %= # + jy , ce qui donne les valeurs fuivantes.
Soit y= 5, 4 , 3 , 2 , 1 , o, -1,-2,-3,-4,-5,-6,&c.
on aura x=1#, F#,2;, 4, 12,inf., 4, o, -j, -#-#;-;,&c.
Exemple 2. . L’équation propoſée eſt xxyy — a'y
– b’x= o. En la mettant fur le Tr: anal: on lui trouve
deux déterminatrices, A B, AC, qui font alternativement
fupérieures & inférieures , quand on couche le Triangle
fur la Bande fans y & fur la Bande fans x. Elles mar
quent donc des Branches hyperboliques , qui ont pour
A
O - O k G) O
O O O O
O O O

B* * C.
O

Aſymptote, les unes l’Axe des ordonnées, les autres l'Axe


des abfciffes. La Série qui repréſente les prémiéres a pour
fon prémier terme x ==+= a * y - ***, que donne l’éq :
xxyy–a'y= o fournie par la déterminatrice AB. Il
marque deux branches qui fe jettent le long de l'Axe des
ordonnées dans les deux angles de fuite des ordonnées
poſitives. Et ces deux branches de
-
THypsibol-sym:
Ont
D EJ CO U R B E J. 249

cavIII. font accompagnées de celles de la Courbe, puiſque l'éq: PL. xl.


9. 138. xxyy — a'y = o n’a point de racines multiples.
Il en eſt précifément de même des Branches qui ont
pour Aſymptote l’Axe des abſciſſes. La pofition de la dé
terminatrice AC eſt ſymétrique à celle de la déterminatrice
AB, & l’équation que donne AC eſt la même que celle
que donne AB , en changeant x en y & a en b. La
Courbe a donc quatre Branches hyperboliques, dont deux Fig. 85.
FC, D C fuivent l’Axe des ordonnées dans les angles des
ordonnées poſitives, & deux DB, HB accompagnent l'A
xe des abfciffes dans les angles des abſciffes poſitives.
Cette concluſion fe confirme par la réſolution de l’é
quation propoſée. Elle fè préſente alors fous cette forme
_ a'= V(a“ +4b'x')
y = 2xx , où y a deux valeurs. En pre
Înaint 3ć
3
poſitive, l'une des deux valeurs d’y eſt poſitive,
3 ---3 3 6 3 - -3
f: “ + V(a“ + 4b'x') , l'autre “ = V(*"+4"*") est
2 Xſ X: 2 Xſ XC |

négative, parce que V (a“ + 4b'x') furpaffe a' = v/a”.


Quand x eſt infinie, ces deux valeurs fe réduiſent à ==
3 -- 3

V***"== b” x-”. Elles font donc infiniment peti


2 3Ć OĆ

tes & égales, mais de différents fignes. Quand x eſt infi


· |- fitive devi a'+v/a“_a’
niment petite, la valeur poſitive devient [=::=:]
|- |- |- . , r a' – Va“
infinie, & la valeur négative fe réduit à [ T2 xxT = ]
zéro. La valeur pofitive défigne donc une Branche BDC,
qui a pour Aſymptote les deux Axes; & la valeur négati
ve indique une Branche BH A, qui a pour Aſymptote
l’Axe des abſciffes, & qui paffè par l’origine A. Si l’on
prend x négative, les deux valeurs d'y, qui font préfen
Introd, à l’Analyſe der Ligner Courbes. Ii tCment
2ķo D E F B R A WC H E S IN FIN I ES

bºx? CH. VIII,


Pr. XI. -

ternent º=v:=a") , font toutes deux poſitives,


4 3* ––
TTC A/ ( 4276 - 4 (7* X 0

§. 138:

parce que a [= V a“] furpaffe V (a“ — 4b'x'). La


Courbe n'a donc point de Branches dans l’angle des coor
données négatives, mais elle en a deux AF, FC , dans
l'angle des abfciffes négatives & des ordonnées poſitives.
Il eſt vrai qu’elles ne s’écartent pas beaucoup de l'Axe des
ordonnées, puiſqu’elles deviennent imaginaires dès que x eft
plus négative que : [AE], laquelle abſciffe AE a fon
V
3

2 •

fon ordonnée Ef=***. On prouveroit de même ,


43

en réfolvant l’équation felon l'inconnuë x, ce qui donne


X = b'= V(b* r+ 4a'y' ) , que la Branche AHB ne s’é
2

loigne de l’Axe des abfciffes nulle part plus qu’en H, qui


hh
a pour abfciffe GH = 44bV? & pour ordonnée AG=-I
a V4
D’où il paroit que la Courbe eſt compoſée de deux parties
dont la pofition eſt celle qu’on voit dans la Fig. 85, & qu’el
le a les quatre Branches hyperboliques qui ont été indi
quées par les deux déterminatrices de fon équation mife
fur le Triangle analytique.
Cet Exemple peut faire naître une difficulté appa
rente. Si on cherche la Série qui donne y en x, on trou
. , b a’ a“ b
vera y ==+=
- -*- b / : + 2:=
1-4
EFF V :
– -- – |-
&c. dont les ter s*

mes demi-imaginaires femblent indiquer que les ordon


nées font imaginaires du côté des abfciffes négatives. Ce
pendant on vient de voir que la Courbe a deux Branches
A F, FC de ce côté-là. Mais il faut confidérer que la
- Série
D EJ CO U R B E 5, 251

cavIII. Série n’eſt convergente que quand x eſt fort grande : elle P. xi.
§ 138, eft divergente & trompeufe, quand x eſt affez petite, ce
qui eſt le cas des Branches AFC, dont *=+
l'abſciffe ne fur 6 3- -3
paffe point AE = 2a. On a trouvé y=“ V(a“+4b'x')
b V4 2 Xſ X;

Or la racine quarrée de a“ + 4 b'x' fè peut exprimer par


deux Séries différentes, dont l'une fert quand a“ > 4b'x',
& l'autre quand 4 b'x' > a“. La prémiére, qu’on trouve
• • 6 3––3
2 b*x*
en tirant la racine de a“ + 4 b’x’ , eft a' + 43

-2 bºx“ 2 bºx? |

7- + === ởe. Et la feconde, qu’on trouve en ti


b 6

rant la racine de 4b'x' + a“, eft 2bxv; +:v: -

12
4 b - / .. ? – Z - Aº 3
54Fx* V x &c. Ces Séries fubſtituées pour V(a“+4b =)
dans la valeur d’y , donnent quatre Séries, f; P & Q_
quand a“ > 4b'x', ou x = ** = AE=Ae; & R, S,
b V4
quand 4 b’x’ > a“, ou x > aa. = AE = Ae.
b V4
3 3 6.-4

P y=:+:–** A7X, 4
Ørc

b*x hºx * , bºx7


Q. |- =— I + a* I 5 Ởrc

b a” a“ h
R y -:
+24v; + : + Fz V : |- |

- .b . a’ a“ .b
S. . . . ) = |- 2bV: + :
|- - - - 1/ — FY: Ởc •

Ii 2 La
252 D es B R A NcH Es IN FINr es
| PL. XI. La Série P exprime les ordonnées des Branches C f, cavil
CF, fuivant qu’on prend x poſitive ou négative. La Sé §. 138,
rie Q_celle des Branches A e, A F. Et les Séries R, S cel
les des Branches fB, p B. Les deux prémiéres n’ont rien
d’imaginaire, mais leur ufage ne s’étend point au-delà
des abſciffes A e [44 ], A E [–4 J. Les Séries R,
-
|- b 4 b V4
S, qui fervent au delà des abfciffes A E , A e, à l'infini,
font réelles quand x eſt poſitive, imaginaires quand x eft
négative. Auffi la Courbe a-t'elle deux Branches du cô
té poſitif, qui ont des abſciffes infinies: elle n’en a aucu
ne du coté négatif, qui ayent des abſcifies plus grandes
443

que A E [– - ].
b V4
Exemple 3. Il s'agit de la Courbe repréſentée par
l’éq: x’yy — 2.aaxxy + a'x — b' = o, qui étant mifè
fur le Triangle analytique, a deux déterminatrices. La
prémiére AB qui eſt ſupérieure quand on couche le Trian
gle ſur la Bande fans y, indique des Branches hyperboli
A
O O O 2k O G
O O O O O
O CD >k O

o o o
o *C
>k
B

ques , dont l’Aſymptote droite eſt l'Axe des ordonnées,


& l’Aſymptote courbe l'Hyperbole exprimée par l’éq: x’yy
— b' = o, ou x = b” yT *', qui étend fes Branches
dans les deux angles de luite des abſciſſes poſitives, c'eſt
à-dire
D E ý C O U R B E J. 253

cavIII. à-dire du côté poſitif de leur Aſymptote droite. Et ces Pl. XI.
9. "38 Branches d’Hyperboles font accompagnées de deux Bran
ches réelles de la Courbe, puiſque l'éq: x’yy — b' = o
n’a point de racines multiples.
L’autre déterminatrice AC, qui eft fupérieure quand
on couche le Triangle fur la Bande fans x , & qui par
conſéquent défigne des Branches hyperboliques dont l'A
fymptote droite eſt l'Axe des abſciffes, donne pour l’équa
tion de l’Hyperbole-aſymptote xyy — 2 aaxxy + a“x =o,
ou, diviſant par x, x x yy - 2 a ax y + a“ = o, qui n’a
3 |- - - 4 4
qu’une racine, mais double , xy-aa= o, ou y = x *
Elle exprime une Hyperbole ordinaire poſitive , c’eſt-à
dire, qui jette fes Branches dans les angles des coordon
nées de même figne. Mais comme cette racine eſt dou
ble, la Série n’eſt pas encore réguliére, & il faut en cher
cher au moins encore un terme. On ſubſtituera donc

:+a à y dans l’équation propoſée, ce qui la transfor


mera en x’au – b' = o, ou a= b*** xT**, qui eſt la
même Hyperbole qu’on a trouvé pour l’Aſymptote cour
be des Branches infinies qui s’étendent le long de l'Axe
des ordonnées. La transformée n’ayant que deux termes,
la Série eit terminée, & l’équation de la Courbe ſe réduit
å y =“+
T x
: V #. D'où il paroit que la Courbe n’a
aucune ordonnée du côté des abſciffes négatives, & que
du coté des poſitives elle a deux Branches B M , D M le Fig. 86.
long de l’Axe des ordonnées, & deux autres Bm , Dm le
long de l’Axe des abfciffes.
Puiſque l'équation propoſée ſe réduit à y=::= :,#
on la conſtruira en décrivant fur les Axes AC, A D deux
li 3 Hyper
254 D ES B R A N C H E S INFINI E S

PL. XI. CMVIII,


Hyperboles, l'une Nn, qui a pour ordonnée : [PN, pn], §. 138,
A. b - b
-

& l’autre Oo, qui a pour ordonnée =: V x [PO, PO,


po, po]. Car fi on donne à chaque abfciffe AP, ou
Ap, deux ordonnées, PM, PM, ou p m, p m, dont l’u
ne PM, ou pm, foit égale à la fomme NO[PN+PO],
ou n o [p n + p: des ordonnées de ces deux Hyperbo
les, & l’autre PM, ou pm, à leur différence NO [ PN –
PO], ou no [p n — po]; les points M, m, M, m , fe
ront à la Courbe propofée MB m, MD m.
Si au lieu de — b’, on avoit eu — b*y dans l'équa
tion propoſée, la transformée par la fubſtitution de aax-"
+ u à y auroit été x'au — b’a = aab“ x - ' = o, qui,
étant mife fur le Triang: anal : couché fur la Bande fans x,
a une déterminatrice fupérieure qui fournit l’éq: x’uu –
a a b*x T’ = o, ou a == a b b x T*. Comme cette
équation n’a point de racines multiples, la Série eſt régu
liére dès ce fecond terme. L’équation de l’Aſymptote -
bb -

courbe eſt donc y =:=: : par laquelle il paroit

que les deux Branches de l'Hyperbole y =: qui accom


pagnent l’Axe des abſciffes, font ſuivies, l’une & l’autre,
de deux Branches de la Courbe, qui tombent, l'une en
deçà, l’autre en-delà, des Branches de l’Hyperbole. Ainfi
la Courbe a huit Branches hyperboliques , dont le cours
eſt à peu près tel qu’on le voit dans la Fig. 87.
On pouvoit prévoir cette différence des deux Courbes
Fig. 86 & 87 , preſque par la feule infpestion de leurs
équations mifès fur le Triang: analytique. La racine dou
ble xy – aa = o de l’équation que donne la détermina
trice AC ne divife pas le terme unique b', ou by , du
fecond
D E s č o UR B Es. 255

CavIII. fecond ordre. Donc [§. I 13 ] la Série qui donne y par x, Pl. XI.
§ 13° aura, ou n’aura pas, des termes demi-imaginaires, felon
que la différence des expofants du prémier & du fecond
ordre eſt non-diviſible, ou diviſible, par l’expofant 2 de
la multiplicité de la racine xy - aa = o, c’eſt-à-dire fe
A A
o o o :* o o O O O ºk O O

o o o o o o o o o -o
o o : * o O O >ķ: O

o o| o o! o | o
o : * C. B* *C
B* - O

lon que cette différence eſt impaire ou paire. Or cette dif.


férence eft impaire dans l’éq: x'y' — 2 a*x*y + a“x –
b° = o, où les expofants des deux ordres font 1 & o.
Elle eſt paire dans l’éq : x'y' — 2a*x*y + a“x – b*y = o,
où ces expofants font I & — 1. Cela fe voit auffi par la
feule infpećtion du Triangle, en menant la déterminatrice
AC & fa parallèle qui paffè par tous les termes [ici par le
terme unique B] du fecond ordre. Entre ces deux droi
tes il n'y a , dans la prémiérę équation qu’un intervalle ;
: n’y a entr’elles aucune Cafe ; mais dans la fecon
de équation, il y a deux intervalles ſéparés par une ligne
de Cafes vuides. Ainfi la différence des expofants des or
dres eft, dans la prémiére équation , I nombre impair ;
dans la feconde, 2 nombre pair. Donc la prémiére Série
a des termes demi-imaginaires, & par conféquent la Cour
be n’étend que d’un feul côté des Branches infinies le long
de l’Axe des abfciffes. La feconde Série n’a point de ter Fig. 86,
mes demi-imaginaires, mais elle fera entiérement imaginai
re ou réelle , felon que les racines de l’équation de la fe
conde déterminatrice font imaginaires ou réelles. Comme
elles
256 D E F B R A WCH ES INFINI E ?

Pl. XI, elles fè trouvent ici réelles, la Courbe a quatre Branches caviti,
Fig. 87. infinies le long de l’Axe des abſciffes, deux du coté poli- § 3°
tif & deux du coté négatif de l'Axe des ordonnées.
Exemple 4. On propoſe l’éq : xxyy – 2abxy —
bºdy + aahh - bbcd=o, dont voici la Conſtruction. Une
:: : Parabole NC n , décrite avec un Paramétre = d, fur les
*** Axes CB, C E , étant donnée, avec une Droite Do pa
rallèle à CE, & un Point fixe A : fi l’on tire par ce Póint
A une droite quelconque A N , qui rencontre la Droite
donnée en O, & la Parabole en n , N, & qu’on méne
par le point O la droite M O m parallèle à l’Axe CB, &
par les points N, n, les droites NM, n m parallèles à l'A
xe CE, les points M, m, où ces droites fe coupent fe
ront à la Courbe propoſée. Car fi l’on méne par A deux
droites AQ, A B parallèles aux Axes CB, C E de la Para
bole , leſquelles rencontrent l’une en D la Droite donnée
DO , l’autre en B l’Axe CB, & qu’en prenant A Q , A B
pour les Axes de la Courbe, on nomme A B, a ; AD, b;
BC, qui eſt négative dans la Figure, c; l'abfcifie AP, x,
& l’ordonnée PM , ou Pm , y : les triangles femblables
ADO, AQN ou Aqn, donneront A D [ b ]: DO [= AP,
x ] :: AQ_ou A q [= PM ou Pm, y]: Q N ou qn |*}}
Donc RN [=QN–QR=QN–AB]=#-a » OU
rn [=qr—qn=A B —qn]=a—:. Et C R, ou
C r [= CB + BR ou B r = C B + PM ou Pm]= c + y.
Ainſi puiſque, par la propriété de la Parabole, le reċtan
le du Paramétre d par l’ordonnée C R ou Cr eſt égal au
quarré de l’abſciffe RN ou r n [ §. 1 2 3 ] , on aura dx (º
xxyy 2axy
+y) =#— + + a a, qui ſe réduit à l'équation
propo
~~~~--~----- _ _-----
·
ſ ſ
~ º) ::
-------------- - -- ----- - --~~~~ ~~~~ ~~~~- - - ---- -----
D E J CO U R B E W. - 257

cavIII . propo
§. 138.
ſée xxyy – 2abxy + aabb = bhea + hhay. PL,
On voit aiſément, par cette conſtruction, que la Cour XII.
be aura toújours deux Branches infinies le long de l'Axe
des ordonnées A D qui eſt leur Aſymptote : mais elle peut
en avoir auffi, ou n’en pas avoir , le long de l'Axe des
abſciffes AB. Ces cas fe diftinguent en examinant fi cet
Axe A B coupe, touche , ou ne coupe ni ne touche la
Parabole.

1. S’il la coupe, & que le Point A tombe dans la Pa- : 88:


rabole, ce qui a lieu quand BA [a] < Bb [V e d ] , la " “
Courbe a quatre Branches infinies dont AB eſt l’Aſympto
te, & elles ſe jettent dans les quatre angles des coordon
nées.
2. Si l’Axe AB coupe la Parabole, mais que le Point A num. 2.
tombe hors de cette Courbe, ce qui a lieu quand BA [a]
> Bb [w/ed], la Courbe a auffi quatre Branches infinies
qui accompagnent l'Axe AB; mais de ces quatre Branches,
deux s’étendent dans l'angle des coordonnées poſitives &
deux dans l'angle des coordonnées négatives.
Si le Point A tomboit fur la Parabole, alors A B [a ]
feroit = B b [ V e d'], & le terme conſtant diſparoîtroit de
l’équation ; qui feroit diviſible par y, & réduite à xxy –
2 abx — bbd = o, ne repréſènteroit qu’une Ligne du troi
fiéime ordre. -

3. Si A B touche la Parabole , ce qui a lieu quand num; s.


c = o, la partie de la Courbe qui eſt au-deſſous de l’Axe
A B difparoit, & la Courbe n’a plus que deux Branches in
finies le long de cet Axe, lefquelles ſe jettent toutes deux
dans un même angle, qui eſt celui des coordonnées pofi
tives, à ſuppofer d poſitive.
4. Enfin fi A B ne touche ni ne coupe la Parabole , nim. 4.
ce qui eſt le cas de c négative, ou de BC poſitive , tou
tes les Branches infinies qui accompagnoient l’Axe AB dif
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber, Kk paroiſ
258 D E F B R A NCH ES INF IN 1 E 5
PL, XII, paroiffent, & la Courbe ne conferve que celles qui s’éten- Cavni
dent le long de l’Axe des ordonnées A D.
Tout cela fe difcerne, indépendemment de la conftruc
tion de la Courbe, par la feule équation mife fur le Trian
gle analytique.

Elle a deux déterminatrices, l’une AB qui a la même


pofition que AB dans l’Exemple II, & qui défigne, ici
comme là, [car le Calcul eſt le même], deux Branches
hyperboliques qui accompagnent l’Axe des ordonnées dans
les deux angles de fuite des ordonnées pofitives.
Mais AC , qui indique des Branches dont l’Axe des
abfciffes eft Aſymptote, donne l'éq: xxyy — 2 a b x y +
( aa – cd ) bb = o, dont les racines x y = a b = b V e d ,
préſèntent quatre Cas différents; fans compter celui où a=
V c d, qui réduit l’éq : xxyy – 2abxy — bbdy = o, ou
xxy — 2abx — bbd = o, à ne repréſènter qu’une Cour
be du troifiéme ordre.
1°. Si c d eſt plus grande que aa, les racines xy = ab
+ b V e d, & x y s= a b – b / c d déſignent deux Hyper
boles, l’une poſitive , l’autre négative ; dont la prémiére
étend fes Branches dans les angles des coordonnées de
même figne, & la feconde dans les angles des coordon
nées de différens fignes. Ces Hyperboles - aſymptotes fè
4131772. I. répandent donc dans les quatre angles des coordonnées ;
& la Courbe les accompagne le long de l'Axe des abſciſ
fes
D EJ C O U R B E J. 259
caynı fes dans ces quatre angles, puiſque dans ce Cas l'équation P. xII.
ý. 138. de la déterminatrice AC n’a point de racines multiples.
2°. Si c d étant poſitive eſt plus petite que a a , les
deux racines xy = a b = b V e d, déſignent deux Hyper
boles poſitives, qui étendent, l’une & l’autre, leurs Bran
ches dans les angles des coordonnées de même figne.
Donc, puiſque l'équation de la déterminatrice n’a point
dans ce Cas de racines multiples, les Branches de la Cour-num. z.
be fuivent celles des Hyperboles le long de l’Axe des abf
ciffes qui eſt leur Aſymptote , & fe jettent deux dans l’an
gle des coordonnées poſitives , & deux dans l'angle des
coordonnées négatives.
3°. Si c d ett négative, les deux racines x y = a b =+
b Vc d font imaginaires. Ainfi les Branches infinies, que la
déterminatrice AC fembloit indiquer par fa pofition font
anéanties par fon équation. La Courbe n’a donc que les num. 4.
deux Branches hyperboliques indiquées par la détermina
trice A B , & qui ont pour Aſymptote l’Axe A D des or
données.
4”. Si c = o, les deux racines xy = ab=+= bVed font
égales, ou plutôt l’éq: xxyy — 2abxy + aabb = o de la
déterminatrice AC n’a qu’une racine double xy = a b. Il
n’y a donc, pour les Branches dont l’Axe des abfciffes eft
l’Aſymptote-droite qu’une Hyperbole pofitive , dont les
Branches HI, KL fè jettent dans les angles oppoſés des ". 3.
coordonnées de même ſigne. Mais, comme la racine x y
= a b eſt multiple; la Série, dont * eft le prémier ter
me, n’eſt pas encore réguliére, & il en faut chercher le
fecond terme, au moins. On voit fans calcul, puiſque la
racine xy — a b= o eſt double, puiſqu’elle ne diviſe pas
le terme unique – bbdy du fecond ordre, & puiſqu’il n’y
a qu’un intervalle entre la déterminatrice & fa parallèle
qui paffe par le terme du fecond ordre ; on voit, dis
Kk 2 je,
26o D EJ B R A N C H EJ I V FIN I EJ

Pt, XIL je , [ §. 1 1 3 ], que le fecond terme de la Série fera demi – Ch.VII.


imaginaire, & qu’ainfi il n’y aura qu’une des deux Bran- 8 ***
ches H I, ou KL, de l'Hyperbole qui ferve d’Afymptote
à la Courbe. Mais pour favoir fi c’eſt HI, ou KL , qui
fait cette fonction, il faut connoitre le fecond terme de la
Série. On ſubſtituera donc abx - ' + te à y dans l’équa
tion propoſée xxyy — 2 abxy — bbdy + aabb = o, & on
la transformera en xxuu — ab’dx - ' — bbdu = o. Cel
le-ci mifè fur le Tr: an : n’a qu’une déterminatrice fupé
rieure, qui donne x x a u — a b’dx T’ = o , ou tt =
* - -- - - - - |- abd * e

=+= a** b” d*** x - ***==+= b V:. Ce terme demi


X

imaginaire, mais double à caufe du figne +, fait voir que


la Courbe ne s’étend que du côté qu’indique le figne de
la grandeur a b d. Si ce produit eſt poſitif, il n'y a que
la Branche HI de l'Hyperbole qui foit Aſymptote , mais
elle eſt fuivie de deux Branches mi, M. I de la co:å
défignée par la Série y = :—ev:
- 43
dont l’une mi,
&c. fè gliffè entre l’Hyperbole HI & l'Axe des abſciffes ; &
- -- ab - abd
dont l’autre MI, indiquée par la Série J = x. +bV: Ởc.
tombe, par raport à l’Axe des abſciffes, au-delà de l'Hy
perbole H I. Ces deux Branches mi , MI font fürement
réelles puiſque l'éq: xxuu – ab dx - '.=o de la fecon
de déterminatrice n’a point de racines multiples , & que
par conféquent la Série devient réguliére dès le fecond ter
me. Ainfi la Courbe a quatre Branches hyperboliques ;
deux, qui ont pour Aſymptote l'Axe des ordonnées, l'ac
compagnent dans les angles des ordonnées poſitives ; &
deux , qui ont pour Aſymptote l'Axe des abſcistes , fer
jettent, le long de cet Axe , dans le feul angle des coor
données poſitives.
39. CAS II.
D E J CO U R B E S. 261

CH. VIII. 139. CA s II. Lorſqu’une déterminatrice eſt parallèle à pr.xII.


**** une des deux Bandes extérieures du Triangle analytique,
elle eſt fupérieure quand le Triangle eſt couché für cette
Bande. Si c’eſt la Bande fans y, la déterminatrice donne
l’équation de la Courbe pour y infinie [ §. 96. 4° ]. Mais
tous les termes de cette équation étant fur une Bande pa
rallèle à la Bande fans y , ils contiennent tous une même
puiflance d’y. On peut divifer l’équation de la détermina
trice par cette puiflance , & on aura une équation en x
& en conftantes, qui a pour racines une ou pluſieurs va
leurs finies d’x. Ainfi des abfciffes finies ont des ordon
nées infinies ; & les Branches défignées par cette détermi
natrice s’éloignent infiniment de l’Axe des abfciffes en ref.
tant à une diſtance finie de celui des ordonnées. Les or
données infinies de ces abfciffes finies font des Aſympto
tes de la Courbe, qui jette le long de ces Aſymptotes des
Branches hyperboliques. -

Par le même raiſonnement, une déterminatrice paral


lèle à la Bande fans x déſigne des Abſciffes- aſymptotes ,
dont les ordonnées font les racines de l'équation que four
nit cette déterminatrice.
Ces racines peuvent être imaginaires, réelles, ou nul
les. Une racine imaginaire exprime une Aſymptote ima
ginaire, qui n’exiſte point, non plus que les Branches in
finies que la déterminatrice fen bloit indiquer. Une racine
réelle donne la poſition d’une Alyn ptote - droite réelle,
qui peut pourtant n’avoir que des Branches imaginaires à
caufe des termes fuivants de la Série. Une racine nulle
marque une Aſymptote - droite , qui, pastant par l’Origi
ne, eſt un des deux Axes. Elle a donc été déja indiquée
par une déterminatrice, qui fans étre parallèle aux Bandcs.
extérieures du Triangle n’en coupe qu’une cu paile par
la Pointe [§. préc. ].
Kk 3. . Exem
262 D E F B R A WC H E S IN F I N I E S

PL. XII. z Exemple I. On propofè l’éq : xyy – ayy — 3axy G:ll


+ 2a*x = o. Quand on l’a placée fur le Triang: anal : ý, 135

A
O >K O O
B* * o
o +C
O

on voit qu’elle n’a que deux déterminatrices fupérieures,


toutes deux parallèles aux Bandes du Triangle.
L’une AB, parallèle à la Bande fans y, indique une
Aſymptote-ordonnée. Son équation xyy — ayy= o , di
viſée par y y, fe réduit à x — a =o : ce qui montre que
cette Aſymptote eſt l’ordonnée de l’abſciffe x = a. On
Fig. 89.
prendra donc une abſciffe AB = a, & par fon extrémité
B on ménera l’ordonnée indéfinie BC, qui eſt l’Aſymptote
indiquée par la déterminatrice AB.
L’autre AC, qui eſt parallèle à la Bande fans x , défi
gne des Aſymptotes- abſciffes. Leur pofition fe détermine
par l’éq: x/y — 3axy + 2a^x = o, que fournit cette dé
terminatrice. Cette équation a chacun de fes termes di
viſible par x, & cette divifion la réduit à yy – 3 ay + 2a”
= o, qui a deux racines réelles, y — a = o, & y - 24
= o, Elles marquent chacune une Aſymptote, qui font
les abſciffes D E, F G , des ordonnées A D = a & A F
E 24.

Exemple 2. On propofè l’éq : xxyy – 2bx y -


bbyy — 2 aaxy + bbxx + 2by + 2abx + 2a* — b* = o.
Mife fur le Tr: anal : elle a deux déterminatrices.
L’une AB, parallèle à la Bande fans y, indique par
fa pofition des Ordonnées - aſymptotes , & par ſon équa
tion xxyy—bbyy = o, ou, diviſant par Wy, xx-bb=0;
qui
D Es co v R B E s. 263

cavmi. qui a deux racines réelles, &= b, x=-b ; on voit que P. xII.
4. 39 AcesC Aſymptote
= — b.
s font les ordonnées des abfciffes AB = b, Fig. 9o.

A
O O >k O O

O O xk O
B* * * C.
>k k
>k

L’autre déterminatrice AC, étant parallèle à la Bande


fans x , marque des Abfciffes-aſymptotes. Son équation
xxyy– 2bxxy + bbxx = o , diviſée par x x , fe réduit à
yy– 2by + bb = o, qui n'a qu’une feule racine , mais
double, y – b = o. Elle fait connoitre que l’abſciffe
DE de l’ordonnée AD = b, eſt une Aſymptote.
Exemple 3. Si dans cette même équation on chan
ge feulement en + le figne — du terme b b yy , l’équa
tion que donne la déterminatrice AB, étant xxyy + bbyy
= o, ou xx + bb = o, elle n’a que des racines imagi
naires. Ainfi la Courbe perd les Ordonńées - aſymptotes
B F , CG, & ne conferve que l’Abfciffe-aſymptote DE ,
donc l’ordonnée eſt AD = b. Fig. 91.

14o. Ainfi la feule infpe&tion du Triangle analytique,


& des déterminatrices parallèles à l’une ou à l’autre des
Bandes extérieures, fuffit pour établir le nombre & la po
fition des Aſymptotes abfciffes ou ordonnées. C’eſt que
les ordonnées ou les abſciffes de ces Aſymptotes font don
nées par le prémier terme de la Série deſcendante qui ex
prime y en x, ou x en y. Mais pour avoir la pofition
ou l’eſpèce des Branches hyperboliques de la Courbe au
tour de ces Aſymptotes , pour s’aſſurer même de leur
exiſten
264 D E F B R A NICH EJ I W F I NI ES

P.XII. exiſtence, il faut chercher le fecond terme de la Série , Ch.VIII.


& , en quelques occaſions , des termes ultérieurs. Si le 5 ***
prémier terme de la Série eſt m ou n [m repréſentera l’ab
fciſſe d’une Aſymptote-ordonnée , & n l’ordonnée d’une
Aſymptote - abſciffe ], on cherchera le fecond terme de la
Série en ſubftituant m + z à x, ou n + u à y [ §. 1o2 ] &
mettant la transformée fur le Triang : anal: Or cette trans
formée eſt préciſément la même qu’on auroit en tranſpor
tant l’Origine fur l’Aſymptote [ §. 25. IV°. ] , tranſpofition
qui réduit ce Cas-ci au Cas précédent [ §. 138 ] , où
l’Aſymptote étoit ſuppoſée paffer par l’Origine. Ainfi cet
te opération fè peut enviſager, ou comme le tranſport de
l’Origine fur l’Aſymptote , ou comme la recherche du fe
cond terme de la Série. Appliquons-la aux Exemples
précédents.
Exemple I. On a vû dans l’Ex. I du §. préc. que
ng 8, la Courbe repréſentée par l'éq: xyy— ayy— 3axy + 2ax
= o avoit trois Aſymptotes, fç B C ordonnée de l’abſciſ
fe AB = a, & D E , FG abfciffes des ordonnées AD=a
& AF= 2 a. Tranſportons fucceffivement l’Origine fur
chacune de ces Aſymptotes.
1. Pour la porter d’A en B fur l’Aſymptote ordonnée
BC, on ſubſtituera a + z à x dans l'équation de la Cour
be : ce qui la transformera en zyy — 3 aay — zazy+ 2a”
+ 2aaz = o. Cette transformée mifè fur le Triangle ana
lytique a deux déterminatrices Ab, AC.
A
>k, O O
• 4 • e C)

B
* Yk N
O o Yk N
O

O le . ,* *
o C" b * C.

En les comparant avec les déterminatrices AB, 4:


C
D E S CO V R B E S. 265

cn:vIII de l'équation propoſée , on voit que dans l’une & dans Pl. XII.
**4° l’autre, AC a la même poſition, parce que les Abfciffes
aſymptotes D E, F G qu’elle défigne, ont la même fitua
tion par raport à l’Origine, foit qu’on la laiffe en A , foit
qu’on la porte en B. , Mais la déterminatrice AB de la
propoſée a tourné fur le centre A, & a paffé en Ab
dans la transformée, où elle n’eſt plus parallèle à la Ban
de fans y, parce que l’Aſymptote B C , qu’elle défigne ,
eft devenuë l'Axe des ordonnées , auquel elle étoit d’a
bord parallèle. Cette déterminatrice Ab donne pour l’é
quation de l'Hyperbole-aſymptote, qui est auffi l’Aſymp
tote- courbe , žyy- 3-aay = o, ou zy = 3 aa, à l’Hy
perbole ordinaire poſitive. Donc , les Branches infinies
HC, h c de la Courbe , defquelles CBc eſt l’Aſymptote,
s’étendent à l'infini dans les angles b B C, A B c des coor
données de même figne.
2. On portera l'origine de A en D fur l’Aſymptote
D E en ſubſtituant dans l'équation propoſée a + u’à y.
Par-là , on la transforme en xutt — a’ — 2.aaa – auu
— axa = o, qui placée fur le Triangle analytique a trois

4 • o•
* *
O O •»*4Ye O

»
@

B" o "Se B", f's


o Cſ >k
}'

déterminatrices; AB qui eſt la même que AB de la pre


poſée, & Ac , e y, qui ont fuccédé à A.C. , A B eſt ref
tée en place, parce que le tranſport de l’Origine de A en D
n’a pas changé fa fituation par raport à l’Aſymptote B C
qu’indique la déterminatrice A B. Mais AC eſt devenuë
đouble Ac, cy, parce que de deux Aſymptotes- abſciffes
Introd. à l'Analyſe des Lignes Courber. Ll qu’elle
266 D EJ B R A AV C H EJ I NFI NI ES

PI., XII. qu’elle indiquoit , l’une D E paffè maintenant par l’Origi- czym,
ne D, & eſt l’Axe des abfciffes, l’autre F G lui eſt parallè ý. 140, |
le. Celle-ci eſt défignée par la déterminatrice Ac parallè
le à la Bande fans x : celle-là par la déterminatrice c y ,
qui paffè par la Pointe, & fournit l’éq : – axa — a’ =
o , ou xa = — aa à l’Hyperbole ordinaire négative.
Ainfi elle marque des Branches infinies IE, i e, qui s’éten
dent dans les angles A DE, FD e des coordonnées de fi
gnes contraires.
3. Enfin l’Origine eſt tranſportée de A en F fur l’Abf
ciffe-aſymptote F G , en fubſtituant 2 a + a à y dans la
propoſée, ce qui donne la transformée xuu – 4a’ — 4a’u
– auu + axa = o qu’on mettra fur le Triangle analytique.
A A
B*>k*
Q C) O O B*>kY
O O Q O

O xk
o C *lº
G

Elle y conferve la déterminatrice AB qu’avoit la pro


poſée & qui défigne l'Ordonnée - aſymptote BC , mais la
déterminatrice AC s’eſt brifée en deux Ay., 2 c, dont la
prémiére, parallèle à la Bande fans x, marque l'Abfciffe
aſymptote D E, & dont la feconde, paffant par la Pointe,
montre que l'Axe des abfciffes F G eſt auffi une Aſympto
te. L’équation - 4a” + axu = o, ou x u = 4 aa qu’elle
donne, eſt à l’Hyperbole ordinaire pofitive. Ainfi : in
dique des Branches KG, kg, qui s’étendent enfin dans
les angles GF f, DFg des coordonnées de même figne.
En effet, la Courbe repréſentée par l’éq : xyy-ayy
3axy — 2a*x = o, a fix Branches infinies, difpofées au
tour de trois Aſymptotes Cc , Ee , Gg , de la maniére
|- qu’on
D E .S C O U R B E 5, 267

cavIII. qu’on le voit Fig. 89, ce dont on peut aifément s'affu- Pl. XII.
$ "4° rer en confidérant l'équation fous cette forme x
–“24–
yy — 3 ay — 2.aas'
Exemple 2. Dans l'Ex. II du §. préc. on a vû que
la Courbe dont la nature s’exprimoit par l’éq : xxyy —
2bxy — bby – 2aaxy + bbxx + 2 by + 2aabx + 2a“—
b“ = o, avoit trois Aſymptotes, Ff, ordonnée de l’abfcif
fe AB = b ; Gg, ordonnée de l’abſciffe AC =— b ; &
DE, abicºffe de l’ordonnée AD = b.
1. On tranſportera fucceſſivement l’Origine de A en B Fig. 9o.
& en C, en ſubſtituant dans la propoſée d’abord z + b,
enfuite z — b, au lieu de x, ce qui s’exécute ainfi pàr
le §. 28.
L’équation ordonnée par y
(xx–bbyy+(–2 ix-aaax+ażystkixx+2aabx+2a—b'
2 O 2 I O 2 I O O

2xzyy + (- 46x — 2aa) Z y + Q 2 bbx + 2aab ) z


# # O # _ O

zzyy — 2 bzzy + bbzz


x=b
Tr
A–

2k – 2 aa by raaacam--h)
+ 2bzyy — (2aa + 4bb) zy + 2b ( aa + bb ) z
+ zzyy — 2 bzz y + b bzz
x =– b
A– A C
r - —
+ 2 a a by
>k + 2aa ( aa – bb)
- 2bzyy — ( 2aa — 4 bb ) zy + 2 b (aa – bb) z
+ zzyy — 2bzzy + bbzz
Si on place ces deux transformées
Ll 2 fur le Triangle ana
lytique o
268 D E F B R A W O H EJ I N F IN I EJ

Pl. XII, :, elles y occupent l’une & l’autre les mêmes Cafes, cs.vm.
ont trois déterminatrices fupérieures. §. 140.

A
O O xe O G
o b* * o
o * *C
(3 * *
Yk

AC, parallèle à la Bande fans x, eſt la même que la


déterminatrice AC de la propoſée, & déſigne, comme el
le, l’Abfciffe-aſymptote D E.
Mais AB de la propoſée s’eft doublée, & eft, dans la
transformée A b & b 8. La prémiére Ab, parallèle à la
Bande fans y, défigne ľOrdonnée- aſymptote Gg, fi l'Ori
gine eſt tranſportée en B, ce qui eſt le cas de la prémiére
transformée : elle indiqůe l'Ordonnée-aſymptote Ff, l’Ori
gine étant tranſportée en C, ce qui eſt le cas de la fecon
de transformée. La feconde déterminatrice b 8, qui fans
être parallèle à la Bande fans y coupe la Bande fans x ,
exprime une Aſymptote qui paffe par l'Origine, c’eft F f,
l’Origine étant en B; & G g, l'Origine étant en C. Cette
déterminatrice donne, pour la prémiére transformée, l’éq:
– 2 aaby + 2bzyy= o , & pour la fecơnde + 2aaby —
2 bzwy = o, qui toutes deux fè réduiſent à z_y = a a ,
équation d’une Hyperbole ordinaire poſitive. Cela mon
tré que les Branches de l’Hyperbole-aſymptote, & [puif.
que dès le prémier terme la Série eſt réguliére ] celles de
la Courbe HF, hf; l G, ig, s’étendent enfin dans les an
gles des coordonnées de même figne.
2. Il faut préfentement tranſporter l’Origine au point
D, où l’Axe des ordonnées coupe l’abſciffe- aſymptote
D E. On ſubſtituera donc a + b à y.
o L’équa
D E J CO U R B E J. 269
* *
! Eh.VIII, L’équation ordonnée par x PL, XII.
§. 14o.
(yy—2by+bb) xx + (–2 aay+2aab)x-bbyy+2b'y+2a“–b“
2 I O I O 2 I O O
:F ( 2 y–2 b)axx 7 – 2.aaax + (–2bby + 2b") a
# O O # O

+ ttttxx >k – bbuu


y=b
/*_AN_=-TN
>k * + 2 a.*
* – 2a’ux >țe

»H« t**x * * – b b at te
La transformée utexx – bbute — 2.aaux + 2a“ = o ,
étant mife fur le Tr : anal : conferve la déterminatrice AB

qu’avoit la propoſée ; & qui déſigne les Ordonnées-aſymp


totes Ff, Gg, qui ont la même pofition par raport à
l’Origine D, que par raport à l’Origine A. Mais la déter
minatrice AC de la propoſée a changé de fituation, & a
pris dans la transformée la fituation Ae , où paffant par
la Pointe , elle marque que l’Axe des abfciffes D E eft
Aſymptote. Mais fon équation auxx. — 2.aaax + 2a* =
o, n’ayant que des racines imaginaires ax=aa+aav/—1,
fait connoitre que cette prétenduë Afymptote D E n’eſt
accompagnée d’aucune Branche infinie de la Courbe.
Ll 3 On
27o D E S B R A NCH EJ I N F IN I Es
PL. XII, On peut s’affurer de la vérité de ces conclufions, par la cavin
conſtruction de cette Courbe. En prenant pour fon équa- $ "º
tion la transformée auxx— bhua — 24aux + 2a* = o,
ce qui porte fon Origine au point D, & lui donne pour
Axes DA , D E ; on aura aaxx — 2.aaax + a“ = bbau
– a“, & tirant la racine quarrée ax— aa === V(bhua
4.

– a“), ou x=#=v(bb–:). On décrira donc

fur les Axes perpendiculaires l'un à l’autre DA, DE, l'Hy


perbole VRV, vrv, défignée par l'éq : x u = aa , ou
x=# , & on décrira du centre D, avec le raïon D A
= b, le Cercle Ea e A. Puis prenant une ordonnée quel
conque DQ = a, on tirera l'abſciffe MQM, qui ren
4 4

contre l’Hyperbole en R, de forte qu’on a QR = H. Z

Qu’on méne par le point R la droite Tt, parallèle à l'Axe


DA , qui rencontre en T & t la circonférence Eae A, on
aura donc DS =QR=#, & TS = St = V (D t” –
2 a* |- |- 4 42
DS )=V ( bb – :, ). Ainfi les abſciffes Q M [ = +

w(i-3)], & QM [4:–v(t -:) I font éga


ZZ

les, l’une à DS + St, l’autre a DS – S T , c’eſt-à-dire ,


[ en menant la Droite DO , qui coupe en deux égale
ment l'angle a D E, & donne toûjours SO= DS] QM
fera égale à Ot=DS + St, & Q M à –O T = DS
— ST. , On voit par cette conſtrućtion, que les ordon
nées F E f, Geg des abſciffes D E = b, De=—b font
Aſymptotes , mais que DE , indiquée comme Aſymptote
par l’équation primitive , n’a point de Branches infinies.
qui
D E J C O UR B E J. 271

;: qui l'accompagnent : parce que la Série y = b + 44 ( 1


SH.VIII . º • - PL. XII
* -* *

|- ƆC

= v/— 1 ) ởe, qui défigne ces Branches, est imaginaire.


Exemple 3. Le 3°. Ex. du §. préc. étoit celui d’u Fig. 9I,
ne Courbe défignée par l’éq : xxyy– 2bx y + bbyy –
2 a axy + b bxx + 2b'y "+ 2aabx + 2 a“ – b* = o, qui
n’avoit qu’une feule Aſymptote , fçavoir l’abſciffe D E de
-
fordonnée A D = b. Pour connoître la nature des Bran
ches infinies qui doivent accompagner cette Aſymptote, il
faut à y fubſtituer b + u dans la propoſée. |

L’équation ordonnée par x.


(yy–by+bb)xx+(–2a'y+2a*b)x + bbyy+2b'y+2a“–5*
2 I O I O 2 I O O

+ (2y – 2b) axx + (– 2a”) u x + (2bby + 2b’) a


# o O # O

+ te te xx: >k + b b u te
y=b
/*~L^_="N
* * + 2b" + 2a*
* — 2 a’u x + 4 b’as
|- + a u x x * »H« b b u a
Cette transformée auxx + bbau – 2a’ax + 4b’a »H«
2 b*** 2 a“ = o, mife fur le Triangle analytique a deux
déterminatrices, mais qui ne donnent, l’une & l’autre, que
des racines imaginaires. AB, qui eſt la même que AB
A
O O 2: O O
O O O GO

B* * o
Sk O
5k
C de
272 D E S BRA NCH EJ I W F IN I E S

Pl. XI. de la propoſée donne, comme elle, xxau -H bbau = o, CavIII.


ou xx + bb = o, dont les racines font x ==+= v/– b b. §. ***
Et A c, qui a fuccedé à AC, donne uuxx — 2a’ux +
2b" + 2a* = o, dont les racines ax = aa = V(–2b“ –
a“) font auffi imaginaires.
Ainfi cette Courbe n’a point d’Aſymptotes, à parler
exactement. En effet, fi on réfout fon équation en re
gardant x comme l'inconnuë , on trouvera x ==
a4
a a= b V (– ua – 4bu — 2bb-#)
- - --- . Ces deux valeurs
- f/

d'x font imaginaires, lors qu’on prend a poſitive : car


alors, tout ce qui eſt fous le figne radical eſt négatif, [nous
fuppofons b poſitive ]. Mais fi on prend, a négative, le
terme – 4b u fè change en + 4 b a; les valeurs d'x peu
a*
aa=bV(—au-+4bu–2bbbö
vent être réelles, & l’éq: x= --• 1/

fe conſtruira de cette maniére. Ayant décrit fur les Axes


perpendiculaires DA, D E, & dans l'angle des coordon
nées négatives, la demi - Hyperbole Oo, dont l'équation,
en nommant AQ\, — tt , & QO , — z, eſt a z = a a ;
prenez D A=— b = A C : élevez au point A la per
pendiculaire AB, & décrivez du centre C, avec un raion
4.

C F = V (2bb – #) le demi-cercle FHbf. Puis menant

du point D une Droite quelconque DH, qui coupe en h


la Droite A B, & en h, H la demi – circonférence, abaffez
des points h , H les perpendiculaires hq , HQ, prolongées
indéfiniment. Des points o, O, où clies rencontrent l’Hy
perbole, vous prendrez fur ces perpendiculaires les parties
o m, o nw , O M , OM égales à Ah, & les points m , m ,
M, M ſèront à la Courbe propoſée. Car, fi on nomme
DQG u,
D Es covR B E s. 273
CH.VIII, 4/3 Pl. XII.
4. I4o. DQ , u, on aura Q9=—: , & QH= v/fQ QF=
v(DQ–Dg+Cf)x(DC+CF-DQ)=V(a–24
4 43

+v(abb — iz)x (24 + V(24b–#)-a)=v-au


»+ 4bu — 2bb — f) Donc les triangles femblables DQH,

DAh, donnant DQ [ a]: QH [V(-aa-H4bu–25b– ) ]


-

= DA [b]; Ah, ou OM, OM [


*V-ua-Eabu-abb–:
Zſ ];

on aura x [=QM ou QM= QO== OM =–“= ZZ

b */ ( – – ºhh –“:
V(—aa +4ba-abb — ; ) s ce qui multipliant par
ZZ

a, tranſpofant, quarrant, & tranfpofant derechef, donne


l’éq : xxuu + 2aaxu + a“ + bbuu — 4 b’a + 2 b* + a“ =
o, dans laquelle changeant + a en — te, parce que A
[ u ] , que nous avons traitée comme poſitive , eſt réelle
ment négative, on retrouve préciſément l’équation propo
fée à conſtruire.

141. ll n’eſt pas inutile de remarquer que le Calcul


néceffaire pour porter l’origine fur l’Aſymptote droite, ou
pour avoir le fecond terme de la Série deſcendante, s’a
brégera fi l’on remarque les Cafes par leſquelles doit paffer
la déterminatrice : car il fuffit de calculer les termes qui
rempliffent ces Cafès-là , & on peut s’éviter la peine de
chercher les autres. Or ces termes fè trouvent aifément
quand on employe la maniére indiquée au §. 28, & dont
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. Mm ITOUIS
274 D EJ B RANCH EJ I NFIN P E5

F-XIII, nous avons fait ufage dans les Ex. 2 ở . ; , du $, préc. cavIII.
Quand on fubſtituë, par ex. n + a pour y, l’équation étant S. "4"
ordonnée par x; la prémiére ligne donne les termes qui
rempliffent les Cafes x", x"T" &c. juſqu'à x”, c’eſt-à
dire la Bande des puistances d’x. La feconde ligne don
ne les termes uxº ux"T" , ởe , ou la Bande u. De
3

même la troifiéme ligne donne la Bande u u, & ainfi de


fuite. Puis donc qu’on cherche une déterminatrice fupé
rieure , il fuffira de calculer les termes qui font les plus
hauts dans chaque Bande, ou même ſeulement dans quel
ques-unes. Cela fè pratique aiſément en faiſant la ſubf.
titution. A meſure qu’on calcule chaque terme dans cha
que ligne, on écrit un zéro, ou une étoile pour chaque
terme qui fè trouve nul , & on ceffe de calculer dans une
ligne, auffitôt qu’on parvient à un terme de cette ligne
qui a quelque valeur. Mais cet abrégé fè comprendra
bien mieux en l'appliquant à quelque Exemple.
Exemple I. Soit propoſée l'éq: x*y + axy – 2axx
— 2aay — 2aax + a' = o, qui mife fur le Tr: anal :
a deux déterminatrices parallèles aux Bandes extérieures
du Triangle.
A
O O ># O

o * * C.
B* *
>k

L’une AC parallèle à la Bande fans x donne l'équation


x’y – 2ax” = o ou y = 2a, qui marque que l’abſciffe
de l’ordonnée 2 a eft Aſymptote. Pour avoir l’équation
de l’Hyperbole - Aſymptote, il faut ſubſtituer u + 2a à y.
On ordonnera donc l'équation par x, & ſubſtituant 2a à y
dans
/PL AVCIIE.XI/ . Aº # 7- 274 .
D E J CO U R B E S. 27;

cavII. dans les termes fucceſſifs, on verra évanouïr les deux pré- PixIII.
6. i41. miers; ce qu’on marquera à côté par des zéro. Mais le
troifiéme – 2.aay+ a’ fè change en — 3a', qu'on met
tra auffi à côté. Puis on viendra au calcul de la fecon
de ligne , & comme le premier terme (y — 2 a) x x y
produit u xx qui n’eſt pas zéro ; on le mettra à côté, &
le Calcul eſt achevé.

L'équation ordonnée par x y= 2a


(y–2a)xx+(ay-2aa)x-2aay-Fa" O O — 34’
I O

( 1 ) u xx . »H« uxx

Car la déterminatrice ſupérieure de la transformée don


nera l’éq: axx — 3a’ = o, paffant néceffairement par la Ca
fe axx & par la Pointe, puiſque celle-là eſt la plus haute
Cafe de la feconde colomne, & celle-ci de la prémiére, en
couchant le Triangle fur la Bande fans x. Le calcul a mon
tré que les Cafes x & xx font vuides.
O

xk O

@ @ O

@ @ @ :k

L’autre déterminatrice AB de la propoſée eſt parallèle


à la Bande fans y, & donne l’éq: xy + axy — 2aay = o,
ou x + ax — 24a = o, qui a deux racines x = a , ou
x = –2 a. Elles déſignent les abſciffès a & – 2a de
deux Ordonnées - aſymptotes. Pour avoir l'équation des
Hyperboles-aſymptotes, il faut ſubſtituer z + a, & z–2a
à x dans l'équation propoſée. On l’ordonnera donc par
y, & elle n’a que deux termes. Le prémier s’évanouit,
foit qu’on fubſtituë a, ou — 2a, à x , puiſque a & – 2a
M m 2 font
276 D E F B R A NO H EJ I N F I N I ES

P.XIII. font les racines de l’équation faite en égalant ce terme à cavIII.


zéro. Mais l’une & l’autre ſubſtitution réduit le fecond $. 141.
terme à — 3 a'. Il eſt inutile de chercher ce que pro
duiroit ce fecond terme dans la feconde ligne , puiſqu’il
a une valeur dans la prémiére. Mais on calculera ce que
donne le prénier terme , & on trouvera (2x + a) z y,
que x = a réduit à + 3azy, & que x=-2a réduit à
– 3 azy. On s’arrêtera donc là , puiſque la détermina
trice doit paffer par la Pointe, & par la Cafe z y , & on
- a pour la prémiére transformée +3 azy — 3 a’ = o, ou
zy = aa; & pour la feconde — 3 azy — 3a’ = o, ou
zy = — a a. -

L’équation ordonnée par y.


( xx + ax – 2a*) y – 2ax” — 2a*x + a = o
2 I O

+ ( 2x + a) z y
X= 4 3: = - 2 4
/~_/N_L^T\ /*~–L^~~N
O — 3a’ O — 3a’
»+ 3azy – 347y

* „... , Ainfi la Courbe a trois Aſymptotes ; 1”, l’abſciſſe CBc


de l’ordonnée A B = 2 a , qui eſt accompagnée de deux
Branches infinies DC, dc dans les angles des ordonnées
poſitives ; elles font indiquées par l'éq: u x x = 3a de
leur Hyperbole-aſymptote: 2°, l'ordonnée FEf de l'abſciſ:
fe A E=a, fuivie des Branches infinies GF, g f, qui fe
jettent dans les angles des coordonnées de meme ſigne »
comme le montre l’éq : z y=a a de l’Hyperbole- aſymp
tote; & 3° enfin l’ordonnée lHi de l’abſcifle AH=-2a,
dont les Branches infinies Ll , li s’étendent dans les an
gles des coordonnées de fignes contraires, parce que l'éq:
žy=–aa de leur Aſymptote - courbe eſt à une ":::
OIC
D EJ CO U R B E J. 277

cn.vIII. bole ordinaire négative. Et cela convient entiérement avec PL XIII:


S *** ce qu’on peut déduire direćtement de l’équation propo
/ |- A 2axx + 2aax — a’
fée, préfentée fous cette forme y=:::::::::::=:
xx + 4x – 244
xx + ax - #aa
T *“ (x-a)GF2a)
Exemple 2. On propoſe cette éq : x*y” – (a +
b) x'y' – 2cx y + abxy + 2bcxy + c*x” — a’d"x + aff
= O •

Placée fur le Triang: analyt: elle a trois déterminatri


ces ſupérieures, dont l’une AB partant de la Pointe, &

laiffant toutes les étoiles du côté de la Bande fans y fait


voir que l’Axe des ordonnées eſt une Aſymptote accom
agnée de deux Branches hyperboliques qui ſe jettent dans
: angles des abfciffes négatives ; leur Aſymptote courbe
étant l'Hyperbole qu’exprime l’éq : + abxy + aff = o »
Oll xy” -: –“: |

Mais il s’agit principalement ici des deux autres déter


minatrices , qui font parallèles aux Bandes. La prémiére
BC parallèle à la Bande fans y, donne l’éq : y.y (x – (a
+ b ) x x + a b x) = o, qui , [ fans compter la racine
x = o qui marque pour Aſymptote l’Axe des ordonnées,
Mm 3 déja
278 D Es B R A NcH Es IN FIN 1Es
Pl. XII. déjà indiqué par la déterminatrice A B] a ces deux raci-CavIII.
nes x = a, x = b. La feconde CD, parallèle à la Bande *“
fans x , donne l’éq : x' (yy — 26y + cc )= o, qui n’a
qu’une fèule racine , mais double, y = e. Il y a donc
deux Ordonnées-aſymptotes, dont les abſciffes font a & b,
& une Abfciffe-aſymptote, dont l’ordonnée eſt c. Pour
avoir les Aſymptotes - courbes, on doit ſubſtituer d’abord
z + a, puis z + b, à x , & enfin u + c à y .
Les deux prémiéres ſubſtitutions demandent qu’on or
donne l’équation par y. Sous cette forme elle a trois ter
mes, dont le prémier s’évanouit par la ſubſtitution de a &
par celle de bà x, puiſque a & b font les racines de l’é
quation qui égale ce terme à zéro. Le fecond terme ,
par la fubſtitution de a, eſt réduit à — 2aac (a — b) y,
& par la ſubſtitution de b il devient zéro. Il n’eſt donc
pas néceffaire de favoir ce que la fubſtitution de a fait du
troifiéme, mais la ſubſtitution de b le change en b’c” –
a bd" + a’ ff. On marquera à côté ces grandeurs nulles
ou réelles, & on paffera à la feconde ligne. Par l’opéra
tion qui tire cette feconde ligne de la prémiére , fon pré
mier terme eft ( 3 x x – 2 (a + b) x + a b ) z y y , que la
fubſtitution de a réduit à a (a — b)zy” , & celle de b à
b (a — b) zy”. Il n’eſt donc pas néceffaire de pouffer
plus loin le Calcul, car dans la prémiére transformée, la
déterminatrice porte fur les Cafès zy" & y, & dans la fe
conde fur la Cafè z y & fur la Pointe.
L’équation ordonnée par y
(x'--(a+b)x+abx)y+(-2cx+2bcxx)y+c'x'-a'd’x-Ha'f*
3 2 1
+ ( 3x – 2 (a+b)x+ab) zyy Ởc -

X - 4 x =b
/**~^~~ /~_^–~TN,
o — 2a^c (a-b) y o. o., H-bºc —a bd"+a'f“
+ a (a — b)zy, + b (a – b) zy”
ll
D E 5 COUR B E 5. 279
CH. VIII. ll réſulte que l'Aſymptote-courbe de l'Aſymptote -or-PL,xIII.
**** donnée de l'abſciffè a, a pour fon éq : a (a – b)zyy –
2a'e (a — b) y = o, ou zy = 2a., laquelle marque que
les Branches infinies s’étendent enfin dans les angles des
coordonnées de mêmes fignes. Et que l'Aſymptote-cour
be de l'Aſymptote ordonnée de l’abſciffe b, est l’Hyperbo
le repréſentée par l’équat : b (a — b) zy” + b'c” – abd”
2 R: E.".
+ a’ ff= o, ou zy=“ bd* – b’ *– 2’ Ainſi, felon

que cette fraćtion eſt poſitive cu négative, les Branches,


qui accompagnent cette Aſymptote, ſe jettent ou dans les
angles des abſciſſes poſitives , ou dans ceux des néga
t1VCS.

Pour faire maintenant la fubſtitution de u + c à y, on


ordonnera f’équation par x, & alors elle a quatre termes.
Le prémier s’évanouit, quand au lieu de y on écrit c, &
le fecond devient –(a – b) c’x”. C’eſt tout ce qu’il
faut favoir de la prémiére ligne. Le prémier terme de la
feconde, qui eſt (2y — 2c) ax’ difparoît auffi par la ſubf
titution de c à y. Il faut donc venir au prémier terme
de la troifiéme. C’eſt aux’, qui ne renferme point d’y.
Il n’y a donc point de fubſtitution à faire dans ce terme,
qui, avec le fecond de la prémiére ligne , donne l’éq :
te'x' — (a — b) c*x* = o, ou te'x = (a — b) cc , qui
marque que les Branches de l’Hyperbole - aſymptote & ,
[ puiſque cette équation n’a point de racines multiples, ]
les Branches infinies de la Courbe fe jettent dans les an
gles des abfciffes poſitives , fi a > b , ou dans ceux des
abſciffes négatives, fi a < b.

L’équa
28o D E F B R A N C H E W IN F I NI E S

Pt.xIII. L’équation ordonnée par x CH,VIII.


(yy-2cy+c)x'+(-(a+b)}y+2bey)x' + (aby-aadd)x+a'ff *“
2 I O

+ (2y — 2c) ux' Ởe


# * o
+ ( i ) a’ x’ CT0

y = 0
/~–^_L^T\ 2 - -2

o — ( a — b ) c'x*, &c.
O 'f,

»+ u’x” , &c.

Si a eft = b, le terme x* de la prémiére ligne fera


zéro, & il faudra calculer le terme x. Par la ſubſtitution
de e à y , il fè change en (abcc —aadd) x, ou aa (cc–
dd)x, puiſqu’on fuppofè a = b. Mais fa déterminatrice
ui va de la Cafè a ax" à la Cafe x , paffe par la Cafè
ax”. Il faut donc la calculer. Le terme qui la remplit eft
le fecond de la feconde ligne , qu’on trouvera être –
– 2 a c a x” .

L’équation ordonnée par x


(yy–2cy+ct)x' + (-2ayy+2ay) x*x+aa (yy–dd)x + aff
2 I O 2 I

+ (2y—2c) ax'+(-4ay+2ac) ax” &c.


# O
»+ ( 1 ) te'x' &c.
y= c

6 o raaca –daba &c.


o – 2 a c tư x* &c.
ze* x’ Ġc.

L’équation de l’Aſymptote courbe eſt donc uºx’ —


2actux' + aa ( cc --dd) x = o, ou te'x" – 2acax + aace
|- aadd
cÐ Es co ÚR B E 5. 281

GavIII. - dadd= o, qui a deux racines ax = a (c + d) & a x P.XIII.


§ 14“ = a (c– d.). Elles, indiquent deux Hyperboles ordi
naires, dont la prémiére étend fes branches dans les an
gles des coordonnées de même ſigne , & la feconde de
même, fi c > d ; mais celle-ci les étend dans les angles
des coordonnées de fignes contraires, fi c < d.
Si c = d, le coëfficient aa (cc — dd) du terme x eft
zéro. La déterminatrice qui paffè par les Cafes a’x’ &
aux”, donne alors fimplement l’éq: te'x” – 2acax” = o »
ou ux = 2ac, qui n’indique que deux Branches infinies ,
une dans chacun des angles des coordonnées de même
figne. Mais il part de la Cafè ux’ une autre déterminatri
ce ſupérieure qui va à la Cafè de la Pointe aff; & don
|- |- 47 - -

ne l'éq : – 2acux -H a ff= o, ou ax” = :, qui in


dique deux autres Branches infinies dans les angles des
coordonnées de même figne.
L’équation ordonnée par x. -

(yy–2ey-fcc) x' + (–2a)y+2ay) x + aa (yy–ct)x + aff


2 I O 2 I |

+ (2y— 2c) tex” + (-4ay + 2a) tex? &c.


4.
2 O

+ ( 1 ) te'x' Čc.
|- y=c
^">_^_.-TY
o , c , c , + a' ff
o, — 2 ac za x' , Ġc
+ te'x', Ġc.

Si c eſt nulle, la Cafè a x* fera vuide, le coëfficient


— 24 e étant zéro. L’équation de l'Aſymptote - courbe
fera fimplement u'x' — aadd = o, qui ſe décompoſànt
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Nn Cl}
282 D Es BRANCHES INFINI Es
PL.XIII.
en ces deux ax — a d = o, & a x + a d = o, indique cavIII.
deux Branches hyperboliques qui fe jettent, une dans cha- ****"
cun des quatre angles des coordonnées.
Et fi c’eſt d qui eſt nulle, l’équation de l’Aſymptote - 0

courbe fera aaxx — 2acax + 4ace = o , qui n’a qu’une |

feule racine, mais double , a x — a c = o , laquelle indi- |


que une Hyperbole qui étend fes Branches dans les an
gles oppoſés des coordonnées de même figne. Mais cet
te racine double fait que la Série y=e+: &c. n’eſt.

pas encore réguliére, & il faut , dans la transfor


mée en u & x , fubſtituer :à u. Il faut donc avoir

cette transformée. Ainſi on achévera le Calcul commen- |

cé ci-deffus. |- |
L’équation ordonnée par x *

(yy–2ey+ct)x' + (— zayy + 2ay) x + (aay) x + a’ff


2 I O 2 I 2 O

+ (2y— 2t) ux' + (—4ay + 2ac)ux' + (2.aay) ux


# O # O #
+ ( 1 ) a’x” — 2 a a’ x* "+" a a ta’ x
y=e
f L -Y

O o + a a c cx + a’ff
o - 2acux” + 2aacux , o
a*x”—2au'x' + aau x , o
Dans cette transformée u*x” – 2 a te'x” + a a u*x – .
2atux" + 2aacax + aaccx + a’ff=o , qui a trois ordres,
|- .. . 4 6 . . , |

de termes, il faut fubstituer : + t à u. On peut faire cet


:X:

te ſubſtitution ſucceſſivement dans les trois ordres , s’il eft:


néceſ--
D E S C O U R B E 5. 28;

cavIII. néceffaire: mais il fuffira de commencer par les deux pré- P.XIII.
ŝ*** miers [§. 1 o6].
I. Ordre II°. Ordre III.Ord.
/~L^–L"T\ ^~^~~N (NUNA

ttx’– 2actx' + aaccx-2attx + 2aactx + aff+ aaceæ


4 C- 2 I O 2 I O

:)
»+ 2actx* - 2aaccx – 4aactx + 2a’ce
# O # O

+a a ccx – 2 a' c c

On a donc t t x’ dans la Cafe de ce nom, o dans la


Cafe t x & dans la Cafè x, aff dans la Cafè de la Poin
te. Il eſt inutile de s’informer des autres, pleines ou vui
des, parce que la déterminatrice paffè par la Cafe t’ x’,
& par la Pointe.
.v.

O
O O

:k O O
@ @ O O
@ @ @ @ O
|- @ @ @ @ @ >k

Elle donne l'éq : ttx + aff= o, ou t === V —


47 47 • • • •

affx-' =="# V — : , terme demi-imaginaire. La Sé


×

rie eſt donc y = c + : ="{v- #, &c. ce qui fait


connoitre que des deux Branches de l'Hyperbole a x - 4e
= o, il n’y en a qu’une qui ferve d’Aſymptote à la
Courbe, mais que cette Branche eſt accompagnée de deux
Branches infinies.
Nn 2 On
284 D ES B R A NcH Es 1 w FINI Es
FI-XIII. On pouvoit prévoir cette Conclufion par la feule inf. Ca VIII
pestion de la transformée a’x” – 2 au'x' + a’u’x – *"*"
2acux + 2aacax + aaccx + a ff= o, mifè fur le Trian
gle analytique. Car la racine double a x — a c = o de
l'équation faite en égalant à zéro les termes a’x” – 2acux:
O O O Mk O O

o o * | o o
o * * * oo
o * | o
o : *
>k.

+ aaccx du prémier ordre, ne divife pas la fomme -2ate*x*


+ 2aacax + aff des termes du fecond ordre. Donc [§.
I 13 ] puiſqu’il n’y a qu’un intervalle entre la déterminatrice
& fà parallèle qui paffè par les termes du fecond ordre-,
& que la racine de l’équation fournie par la déterminatri
ce eſt double, le terme fuivant de la Série fera demi-ima
ginaire. Donc, &c.

142. CA s III. Lorſque la déterminatrice fupérieure


coupe inégalement les deux Bandes extérieures du i riangle
analytique, elle donne une ou pluſieurs
- - - h
équations de cette - • / A

forme y = Ax , ou x = Ay“ , l’expofant h étant un


nombre différent de l’unité, [il feroit l’unité, fi la déter
minatrice retranchoit des portions égales des deux Bandes
· · · · /* h /
extérieures [§. 96. 2°.]]. Donc l’éq : y = Ax , ou y =
k r. |

a x”, car c’eſt fous cette forme que la donne la détermi


natrice, repréſente une Parabole, qui eſt l'Aſymptote des
Branches infinies de la Courbe , dont l’ordonnée s’exprime
• |- |- „h
par la Série deſcendante qui a pour fon premier terme Ax . .
- On ;
D EJ CO U R B E S. 285
Eh.VIII, . On a déja dit [ §. 133] que la derniére direċtion de PL, XIII,
§. 142,
cette Parabole eſt l'Axe des ordonnées , quand h > 1 , &
celui des abſciffès , quand h < 1. Or h > 1 , quand la
déterminatrice retranche une plus grande portion de la
Bande fans y que de la Bande fans x; & h < 1 , quand la
déterminatrice retranche une plus petite portion de la Ban
de fans y que de la Bande fans x [ §. 96. 2° ]. Ainſi la
feule poſition de la déterminatrice fait connoitre de quel
côté tend la derniére direction de la Parabole - aſymptote.
Quand une feule déterminatrice fournit pluſieurs équa
- h - v r. · |

tions telles que y = A x , elles défignent tout autant dė


Paraboles - aſymptotes , qui ont la mene derniére direc
tion. Et l’on juge par l'expofant h , & par le coëfficient
A du terme A* , dans quels angles s’étendent enfin les
Branches de ces Paraboles | $. 1 2 3 |. Les Branches de la
Courbe ſe jettent dans les mennes angles, ou du moins ne
peuvent pas ſe jetter dans d'autres ; car il eſt poſſible que
les termes fuivants de la Série rendent ces Branches ima
ginaires , ou en tout, ou en partie : ce qu’on n'a plus
lieu de craindre lorſqu’on eſt parvenu aux terines régu
liers.
Au reſte, comme les déterminatrices fupérieures, qui
coupent les deux Bandes extérieures du Triangle , font
toujours ſupérieures, foit qu’on le couche fur la Bande
fans x, ou fur la Bande fans y ; il eſt indifférent de cher
cher y en x, ou x en y. Mais fi l’une de ces deux Sé
ries donne l’expofant h rompu , & que l’autre le donne
en nombre entier , le Calcul fera plus commode fi l'on ·
préfére ce dernier.
Exemple I.. On propoſe l'éq: xxyy – ay” – bx”
= o. Mife fur le Tr: anal : elle a deux déterminatrices,
qui coupant l’une & l’autre inégalement les Bandes exté
N n >3 . rieures»
286 D E F B R A NWCH EJ INFINI E T

PixIII. rieures indiquent des Branches paraboliques. , AB, qui cuvin.


prolongée retranche une plus grande partie de la Bande 5 ***
... A
O o – -k_ o o
A +- 6 FT-* c
O O O
O @
O

fans y que de la Bande fans x, marque une Parabole-afym


ptote dont la derniére direction eſt l'Axe des ordonnées :
ºc*
& l'éq: xy –ay' = o, ou y = = ; qu’elle fournit,
Fig 33 eſt celle d’une Parabole ordinaire CA E, dont les Bran
ches s’étendent dáns les angles des ordonnées poſitives.
La Courbe jettera auffi des Branches dans les mêmes an
gles, parce que y—: = o n’eſt pas
racine multiple de
l’éq: x'y' — ay'=o qu’a fourni la déterminatrice.
Cette Parabole- aſymptote CA E eſt auffi l’Aſymptote
curviligne des Branches qui l'accompagnent. Car fi on
cherche le fecond terme de la Série en fubſtituant ::+ Zf

A 3 2 |- / - - zux“
à y dans l’équation propofée, on la transformera en —-
4

– 2uaxx – au” – bx” = o, qui étant mife fur le Tr:


anal : couché fur la Bande fans x n’a qu’une déterminatri
O

D k o
o o *C
O É O O
O O O O O

O O AK O O O
D Es co U R B E S. 287
GH.VIII. - / x* -
PL XIII.
9, 142. ce utile DC, qui donne l'éq : –“: — éx' = o, ou
u =– abx-' . Dès le fecond terme, la Série y ==
*4 –: ởe. a donc un expoſant négatif. Cet expofànt
eft impair, & ce terme eſt précedé du figne — . Ainfi
l’Aſymptote - courbe eſt la Parabole CA E, & les Bran
ches de la Courbe tombent en -deça de cette Aſymptote
du côté des abſciffes poſitives, & en-delà du côté des
négatives [§. 1 34].
On tireroit préciſément les mêmes chofès par raport:
aux Bianches dont la derniére direċtion eſt l’Axe des abſ

ciffes, en réduifant à x='; l'éq: xxyy– b x' = o,


que fouinit la déterminatrice A C, & continuant la Série
? + ởe. qui donne x en y. Mais, pour varier le Calcul
& nous exercer dans ces rédućtions, cherchons une fe
conde Série qui donne y en x. Le prémier terme, dé
duit de l’éq : x xyy – b x' = o, eſt y ==+= V bx ==
b"x" *, qui déſigne la Parabole FA G, dont les Branches
enibraffent, pour ainfi dire, l’Axe des abfciffes qui eſt leur
derniére direction, & s’étendent dans les angles des abf
ciffes poſitives, puiſque x négative rend Vb x imaginaire.
Cette Parabole - afymptote eſt auffi l’Aſymptote - courbe
des Branches de la Courbe , qui ont cette derniére direc
tion. Car en fubſtituant = V b x + u à y , on transfor
me l’équation en = 2axxv/bx + auxx = abxv/bx = 3 abax
== 3 a u u Vb x = a a’ = o , qui étant mite ſur le Tr :
anal : couché fur la Bande fans x a trois déterminatrices :
mais la ſeule qui foit utile & qui dónne un expoſant :
Plus petit que : , c’eſt celle qui traverfant les Cales:
2.

2#
tex * ,
NG

288 D E F B R A N C H ES IN FINI ES

Pı.XIII. 2# CH VIII.
ux**, & **, donne l’éq: = 2axxWbx = abx Vbx = o, ý • I 4tº

:*>kº :N*
>}: O
c :
o x

ou a = +#abx -". L’expofant de ce fecond terme fait


voir , parce qu’il eſt négatif, que la Parabole FA G eft
J’Aſymptote - courbe ; & parce qu’il eſt impair & précedé
du figne +, que les Branches de la Courbe tombent au
deffus de l’Aſymptote-courbe. Car le prémier terme de
la Série = V b x ne permet pas de fuppofer x négative.
Ainfi la Courbe a quatre Branches infinies difpofées
comme on les voit dans la Fig. 93 , tracée par points fui
vant ce Calcul. Soit a = 4, & b = 1 , ou foit xxyy —
4y” – x' = o l’équation propoſée, & fubſtituant yz à x,
on la transformera en y“ZZ — 4 y” — y*z' = o, ou, divi
fant par y’, en yz z — 4 — z' = o, foit y = : »+ Z,
Donc x [=yz] = #+ zz. Ainfi ſuppofant
3 3 |

z = inf, 4 , 3 , 2 » I} , V2 , I , : , O, – ; , — 1, -V4, 2, – 3, &c.


on aurax = inf., 17, 104, 6, 4:3, 2V4, 5, 8;, inf. —7}, -3, 9, 2» 7;, &c.
3 -

& y = inf., 4#, 3}, 3, 3# 2V2, 5, 16; inf. 15; , , 3 , 9 , —I , —2;, &c.
Où l’on voit que les valeurs poſitives de z, donnant
des x & des y poſitives, déterminent les points des Bran
ches El HF, qui font dans l'angle des coordonnées pofi
t1VCS :
D E W CO U R B E W. 289

cavIII. tives: qu’en particulier, celles qui font prifės entre l’infini P.xIII.
S. 142. & 2 donnent les points de la Branche FH dès l'infini juf
qu’au point H, qui eſt le plus près de l'Axe A B des abf
|- • |- 3

ciffes : que celles qui font prifes entre 2 & ý2 donnent


les points de l'arc H I compris entre le point H & le point
1 le plus proche de l'Axe A D des ordonnées ; & que cel
les qui font prifes entreť2 & o , donnent les points de la
Branche IE dès le point 1 à l'infini. . Que les valeurs né
gatives de z, donnant x ou y négative, déterminent les
points des Branches CA & AG, fçavoir ceux de la Bran
che CA , quand les valeurs de z font priſes entre o &
—ỷ4, parce que dans cet intervalle elles donnent x né
gative & y pofitive; & ceux de la Branche AG, quand
|- A 3 A |- |- |

ces valeurs font prifes dès — V4 à l’infini négatif, parce


qu'alors elles donnent x poſitive & y négative.
Exemple II. Soit propoſée l’éq: x“ – 3a“x“– a“y”.
+ 3a“x” – a“ = o. Quand on la place fur le Tr: anal:
on ne lui trouve qu’une feule déterminatrice ſupérieure
AB, qui, coupant inégalement les deux Bandes extérieu
res, indique des Branches paraboliques dont la derniére di
rection eſt l’Axe des ordonnées, puiſque la portion qu’el
le retranche de la Bande fans y eſt plus grande que la por
tion qu’elle retranche de la Bande fans x.
o o o o o o *A
O O CO O O O
O O O O 3k
O O O - Q
B* o *
O O

>k -

Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. OO Cette


29o D E F B R A NC H E S IN F I N I E S

P.XIII. Cette déterminatrice donne l'éq: x“ – a“yy = o, ou cavIII.


§. 142.
y == i. pour celle de la Parabole-aſymptote , qui eft
le Syſtême de deux Paraboles cubiques égales, l'une pofi
tive , l’autre négative , leſquelles étendent leurs Branches
dans les quatre angles des coordonnées.
Les deux racines de l’éq: x” — ayy = o étant raci
nes fimples, les quatre Branches des Paraboles - aſymptotes
feront infàilliblement fuivies d’autant de Branches de la
Courbe. Mais fi l'on veut avoir l’Aſymptote - curviligne,
il faut calculer encore un terme de la Série, en fubſtituant
3
JXZ v A ·
= z + a å y dans la propoſée, ce qui la transforme en
– 3 aax“ = 2aax’a — a'uu + 3a“xx — a“ = o. Celle
ci , étant mife fur le Tr: anal : couché fur la Bande fans
x, a une déterminatrice utile CD, qui donne l’équation
O
O O

o o +C
o o Dºk o
O O O O »k
O O O O O O
O O „O O» 3k O - *

— 3 aax” = 2aax’u = o, ou u === ị x, où l’expofant


d’x eft encore pofitif. Il faut joindre ce terme au pré
3 3
- DC X
Q : yy = tā
mier,2 & les éq + +a – z} x , y=— =
~~ 3 -++#} x font -

celles des Aſymptotes curvilignes, à moins que dans le ter


me fuivant, x n’ait encore un expoſant pofitif, ou zéro.
On cherchera donc ce troifiéme terme , d’autant mieux
que fon figne & fon expofànt marquent de quel côté des
Aſymptotes tombent les Branches de la Courbe. Pº:
* -- - Cffet »
D E J CO U R B E S. 29 I

CavIII. effet , on ſubſtituera ==#x + t à u dans la derniére équa- PLxIII.


****" tion, & on mettra la transformée == 2aatx = 3a“tx–
a“tt + # a“xx– a“ = o fur le Tr: anal: Sa déterminatrice
EF donne == 2aatx’ + #a"xx = o, foit t == #aaxT',
où l’expoſànt d’x eſt négatif.
O
O O
O O O
o o Ek o
- o o o o * F
O O O O xk O
O O O O xk O k

La Courbe a donc quatre Branches infinies , dont la


pofition à l'infini eſt déterminée par celles des Aſymptotes 3
•* • y A :X;

curvilignes, que repréſèntent les éq: v=-H 22-#*, v =


3
% - |- |- Aº

Taa + } x, & qui fe conſtruiſent ainfi. Pour la pré


miére on décrira fur les Axes AB, A C une Parabole-cu Fig. 94.
bique ADN, dont les abſciſſes [AP] x portent les or
3 -

données [PN]:
: ; & on ménera par l'Origine A la
Droite AF telement inclinée à l’Axe A B , que les abf.
ciffes A P foient les deux tiers des ordonnées P Q
- 3
En
fuite de chaque ordonnée PN [:] de la Parabole on re
tranchera N M égale à P Q [} x ], & la Courbe m b A BM
qui paffe par tous les Points M eſt celle que déſigne l’éq:
3

— – – 3.
|- # X.
ZZAZ

Cette Courbe eſt elle-même une Parabole cubique,


dont les abſciffes z [AQ] font priſes für la Droite A F &
Oo 2 dont
~

292 D E F B R A NCHES IN FINI E S

PlXIII. dont les ordonnées a font Q M. Car puiſque A P=x, CavIII.


& P Q=#x, A Q_[z], qui eſt = V(AP: H; P Q ) [on *"
ſuppoſe l'angle A P Q droit; mais quel qu’il foit, la raifon
de AQ, à A P eſt donnée, & cela revient au même,] AQg
dis-je, fera x V ( i +#)=; x V I 3 , & Q M [u] = Q_P
x” – 22.
»H« "-es== p" z = # x Vi 3 , ou : T
-
I

&u=* = 8. -2 . Or cette éq : u = Z

aa | I 3 V/1 3 . aa i 3V i 3 aa
eft celle d’une Parabole cubique [§. 126].
Ayant ainfi décrit la prémiére , Parabole- aſymptote
ºs ºs e b A B E , on décrira de même la feconde éb Å BE
/ OĆ |

dont réq: v=—; ++x , ayant des fignes contraires


à ceux de la prémiére , marque une fituation oppofée.
Ainfi ces deux Paraboles fe croiſent non-feulement à l’O
rigine A, mais auffi aux points B, b , pris fur l'Axe des
abſciffes à une diſtance AB = Ab = a V; de l’Origine
A. Car fi l’on fait v=o, l’équation de la prémiére Para
3 3
3C ƆĆ.
bole donne 44: –#x = o, & celle de la feconde – + 44

+ } x= o; équations, qui ne font au fond que la mê


me , & qui ont trois racines x=o, x =+a v/#= A B,
= - 42 w/# = A b.
Ces deux Paraboles cubiques e b AB E, eb A B E font
les Aſymptotes curvilignes de la Courbe propoſée. Elle
rencontre l’Axe des abfciffes en deux points G, g, extré
mité des abſciffes AG = + a , Ag =— a. Car faifant
y= o , l’équation propoſée fè réduit à x“ — 3 a ax“ +
3a“xx — a“ = o, ou ( xx — aa )* = o, qui a deux ra
cines réelles x=a , x = –a. De chacun de ces deux
points G, g , partent deux Branches paraboliques G H ,
G H ; gh, gh, qui s'aprochent toûjours plus des Parabo
les
D E F C O U R B E J, 293
| BE , be, b e, que nous leur avons affignées pour
ca.vIII. les BE , Pt,XIII.
|
S**** Aſymptotes. Car l’ordonnée PH [y] de la Čourbė eft
3

égale à * –łx+: &c. & Tordonnée PM [v] de


3

: —; x. Donc PH furpaſſe PM
la Parabole eſt égale à

d’une quantité [HM] :: &c. qui diminuë à meſure que


x augmente, & s’anéantit quand x eft infinie. Les Bran
ches GH, BM de la Courbe & de la Parabole vont donc
toûjours en s'aprochant, & coïncident enfin.
Cela s’ajuſte très-bien avec ce que nous montre la
réſolution de l'équation propoſée. Elle fè réduit à yy=
x“-8aax“+34°xx-a“_{xx-aa)'
4 43 43 4
_(x+a)’x(x-a):
443 3.

V ((x + a) × ( x — a )*)
ou y = 4 . Si on prend x po
fitive & moindre que a, la fomme x + a fera poſitive, &
la différence x — a négative , & il en fera de même de
leurs cubes (x + a)” , (x — a )’. Donc leur produit
fera négatif, & fa racine quarrée imaginaire. Ainfi les abf
ciffes plus petites que a [A G] n’ont que des ordonnées
imaginaires. Si on prend x = a , on a y= o , ce qui
marque que la Courbe rencontre l'Axe des abfciffes au
point G. Mais quand x > a, x + a & x — a font pofiti
ves , & y eſt réelle & augmente à meſure que x augmen
te. Donc, dès le point G, les ordonnées , tant poſitives
* PH, que négatives PH, vont en croiffant: ce qui forme
les deux Branches infinies GH, G H. Et puiſque la fubf
titution de —x à +x ne change rien à l’équation de la
Courbe, qui ne renferme que des puiſſances paires de x;
il y aura auffi du côté des abfciffes négatives deux Bran
ches infinies gh, g h égales & femblables à GH, GH.
Oo 3 Exem
294 D E F B R A N C H E S I NF 1 N 1 E S

PL XIII.
Exemple III. 1. On propoſè l'éq: aayy — 2ax*y CH.VIII,
§. 142,
– 3x“ – bx” = o. Sur le Tr: anal : elle n’a qu’une
déterminatrice fupérieure AB , dont la pofition indique
des Branches paraboliques avec une derniére direction pa
o o o o *A
O O >k >k
B* o o
O O
O

ralléle à l'Axe des ordonnées. L’équation aayy – 2axxy –


3x“ = o, qu’elle donne, a deux racines ay — 3xx = o,
& ay + xx = o, foit y=:, & y =—:: qui dé
fignent deux Paraboles ordinaires, l’une pefitive dont les
Branches s’étendent dans les angles des ordonnées poſitives,
l’autre négative qui jette fes Branches dans les angles des
ordonnées négatives. Ce font là les Paraboles-aſymptotes,
& puiſque l'équation qu’a fourni la déterminatrice n’a
point de racines multiples , il eft fůr que la Courbe jette
auffi quatre Branches paraboliques, une dans chacun des
quatre angles des coordonnées.
Mais pour avoir les Aſymptotes-courbes de ces Bran
ches, on cherchera le fecond terme de ces deux Séries
en fubſtituant Axx + a à y. Cela transforme l’équation
propoſée en aanta -H- (2aa A– 2a) axx + ( aa AA— 2a A
— 3 ) x“ – bx' = o. Le terme (aa AA– 2aA-3) x“
s'évanouit , foit qu’on écrive + # au lieu d’A pour la
f |- |- |- I
prémiére transformée, foit qu’on écrive — = pour la fe

conde. Ainſi, pour l’une & l’autre , la transformée fera


aauzt +
D E F C O U R B E T. 295

cavIII. aaau -H (2aa4—2a) axx - bx” = o. Quand elle eſt PL.xIII.


$ *** miſe fur le Triang: anal: couché fur la Bandē fans x , fă
déterminatrice utile CD donne l’éq : (2 aaA — 2a) uxx
– bx” = o, ou aº = 4x , c’eſt-à-dire u=+** -

2 aaA — 2a 44

» O |

o +C
oD * o
- o o o o
, ' , e .
o o * o o
-" ***--
· - • • • ' ~ • • e , , bx- - |

pour la prémiére Série, & a =—: pour la feconde.


Comme dans ce fecond terme l'expofant x n’eſt pas
encore négatif, il faudra chercher le troifiéme, en fubsti
tuant Bx + t à « , dans la prémiére transformée aaaa »H«
( 2aaA— 2 a) axx - b x' = o , ce qui la changera en
aaBBxx + 2aaBtx + aatt + (2aa4–2a) txx + (2aa AB
– 2aB — b) x' = o. Ce dernier terme doit manquer,
puiſque la Cafe x" à laquelle fè terminoit la déterminatrice
doit refter vuide [ §. I o7], & on trouvera en effet qu’il
est nul, ſoit qu'on ſubstituë +# à A & + # B, ce
qui est leur valeur dans la prémiére Série; foit qu’on écri
ve — : pour A & — : pour B, ce qui apartient à la
feconde Série. Mettant donc la feconde transformée
aaBBxx + 2aaBtx + aatt + (2aa4 — 2a) txx = o fur
le Tr: anal: fà déterminatrice utile EF donnera aa BBxx
|- da BB * -
*H" (2a4A — 2a) txx = o, ou t =——: - ; c’eſt
2 aa_1.—2a
: I à-dire
|
296 D ES B R A N C H ES IN FIN I ES

* - * bb / __ º y y • bb Ca.VIII
|-

***" à-dire t – – –° pour la prémiére Série; & t = + :- :


644 |- 644
pour la feconde.
O
O O

o E* * F
- O O Ak O
- O O xk O O

Ainſi les équations des Aſymptotes-courbes font v =


b
3xx
|-

43
+**–#
44 644
& v =– ** –**
4
|

+* ;
44 · 644
car le

terme fuivant ne peut avoir qu’un expofant négatif. Il eft


pourtant bon de le calculer pour connoître la poſition des
Branches de la Courbe autour de leurs Aſymptotes. Pour
cet effet on ſubſtituera dans la derniére équation C + r au
lieu de t [C. vaut – :::
pour la prémiére Série , &

+ # pour la feconde ] ; ce qui la transformera en


( aaBB + 2aa4C– 2aC) xx + 2aaBCx + 2aaBrx + aaCC
+ 2a'C's -H aast + (2aaA — 2a) fxx = o, où le pré
mier terme doit diſparoître , puiſque la déterminatrice
aboutiffoit à la Cafe xx. Les autres, mis fur le Triang:
analyt: ont une đéterminatrice utile , qui donne l'équat:
2aaBC 33-*
+2aaBC*-+ (2aa4—2a) sxx= o, ou r=2aa4-2a
... --. . . "
z=[pour la prémiére Série]+ 5T2= & [ pour la fecon

Les
D E T C O UR B E W. 297

Ch.VIII. a. –**...**–#- –_xx_ x b L_bh P-XIII.


$, 142; Les éq: v= =+II = &v= 4 44 7 64a
des Aſymptotes - curvilignes fè peuvent conftruire ainfi.
Pour la prémiére, qu’on décrive fur les Axes A P, A E, Fig. 96.
la Parabole QA q , dont les abſciffes AP, A p étant x,
les ordonnées PQ, p q font :::: & qu’on méne par l’O
rigine A la Droite AT, dont les ordonnées PT, pt font
#:. Ainfi joignant les ordonnées de la Droite à celles
de la Parabole, c’eſt-à-dire, prenant QR, qr, toûjours
égales à PT, pt., & dans la même direction, on aura la
Courbe R.Ar, dont les ordonnées feront :
- 4
+ :. Et

diminuant toutes ces ordonnées d’une grandeur conſtante


bb
- RS = rs =AB=:: ou , ce qui eſt la même chofe,
faifant deſcendre la Courbe R Ar en SEs, d’une hauteur
AE= # » on aura la prémiére Aſymptote-courbe ,
dont les ordonnées font : + b* _ 44 |

|- .45 44 644

2. Cette Aſymptote n’eſt qu’une Parabole ordinaire, dont


l’Axe des ordonnées eft EA , & celui des abſciffes E V
parallèle à AT ; c’eſt-à-dire, que prenant EV pour une
abſciffe, que nous nommerons z., „VS fera l’ordonnée,
que nous apellerons u. Car EV eſt égale a AT, qui eft
à AP en raifon donnée, puiſque les angles du Triangle
PAT font donnés. Soit f: a la raiſon de AT[z] à ÁP -
[ x]. Donc x= # . D’ailleurs VS [u] =TR[puiſque
Introd, à iAnalyſe des Ligner Courbes. Pp TV =
298 D E S B R A NCHES IN FINI ES
PLXIII. T V = A E = RS] : PQ_[ puiſque Q R = PT ] = CH. VIH,
3xx ; a ZZ 44 1 - 1, § 141:
== =-IF [en mettant pour x fa valeur =#]. L'équa
tion entré les coordonnées EV [z] & VS [u] est donc
a = #### qui eſt celle d’une Parabole ordinaire [ §.
——II •
1 2 3 ].
rg. sz. Qu’on tranſporte cette Aſymptote en SES , en pre
nant AE = # , AF = ř. b, menant la Droite EFV , &
décrivant fur l'Axe EV des abſciffes & fur l’Axe EA des

ordonnées , avec un Paramétre : [4 J, la Parabole


SE S', dont l’équation, rélativement aux Axes EV, EA,
4ZZ - / |

fera u = 3 , mais rélativement aux Axes AF, A e,

v=***+ 44
** – 644
b4 . Qu’on tranſporte auffi fur les
/3

mêmes Axes, l'autre Aſymptote-courbe ser, en prenant


A |- bb - e.

l’ordonnée pofitive A e== , l'abſciffe AF=r: b; ti


rant la Droite e Fv , & décrivant fur les Axes e v, e.A,
avec un Paramétre : [#],
une Parabole se r, dont
A. |- A- ,* 432Z
l’équation rélativement aux Axes e v , e A fera u = --:.
|- |- |-

Mais, rélativement aux Axes AF, Ae, elle fera v=–: AM

bx - b b
- 4="5=
- — . Car f.: 4 - C Ftº : AF = C V |[z]:
Z | : AP[x] º

Donc ==/; , & cette valeur fubſtituée dans l’éq: º=-#


A

4
Z |- Aº - A

la
D E F C O U R B E J. 299

CH. VIII. - _ 2333 - 1 bb PL. XIII,


§. 142» la change en a=— a * De plus , AF[#b]: Ae[:]
b x: bb
= F P [x —# b] :Pv[:—: l. Done v s[—a]
bx bb
=Ps[-v]-Pv[##-# ]. Mais te = - - , ou OĆ

bx bb Aſ
Donc
w = ſ/t = – =-º-;### i= OU U=

** _ 4 x bb

a - 4.a * 64 a
Ainſi nous avons les Aſymptotes-courbes SES', ser, 3

de la Courbe propoſée. Le quatriéme terme + RT==


3

de la prémiére, & – 5 I 2 ax de la feconde Série fait voir


que du côté des abfciffes poſitives, les Branches de l'A
fymptote tombent entre celles de la Courbe & l'Axe des
abſciffes, & que du côté des abſciffes négatives , ce font
les Branches de la Courbe qui tombent entre l’Axe & les
Branches de l'Aſymptote.
On voit par-là que la Courbe repréſentée par l'éq :
aayy — 2axxy – 3x“ – bx” = o a quatre Branches pa
raboliques, & on juge affez précifément de leur poſition.
Cela convient parfaitement avec le calcul des abſciffes &
des ordonnées de cette Courbe, qui peut fe faire en di
- ___ _ __ * * X X 26 |

verfes maniéres, par ex. en fuppofant y = == s ce qui


- *ar 4.

transforme l'équation en *#–:


434 | 4
#– 3x“ – bx'=o,
aa b aab v ·

Oll 3ć =
žZ–2ZZ-GZETŐz – 3a). Oz Fa5'
l'on voit, que prenant pour z deux valeurs différentes
Pp 2 qui
3oo D E F B R A NcHEs 1 w F1N1 es
PLs XIII.
qui faffent enſemble la fomme 2 a, comme b & 2a– b, cvm.
elles, donneront une même valeur d’x. La prémiére don 3. ***
ne bh - 2ab — saa pour le dénominateur de la faction
égale à x, & la feconde donne 4aa – 4ab + hb — 4a a
+ 24h — 3 aa = b h — 2ah – 3 aa. On pourra donc
coupler deux à deux ces valeurs de z, qui donnent une
|- - hxx
même abſcistë x , avec différentes ordonnées Ta= &
( 2a – h) xx
4 4 Il est encore aifé de voir que fi ces deux
|- |

valeurs de z font poſitives, elles ne peuvent donner pour


* une valeur qui aproche plus de zéro , que quand elles
aab
font égales chacune à a, ce qui donne *===
- 243 •
1 A. XXZ bb J • |- A.

-# b, & y= [# =] T3G" Mais cela deviendra plus


fenſible en fixant les valeurs de a, & de b. Soient, par
exemple, a = 1 & b = 12, & faiſant |

|- z=; ! ằ, o , -#, -r, -2, -3, -5, &c.


- Iž » 2» 2ż » 3 , 4. 5 » 7, &c.
ºn aura x=-3,-3ị, —4, –64, inf. 2$, 1, #, &c.
& Jy=
= 9 I 5#
-2 -
» o, -23#,-inf-II#,–3,
32 2
–:;, &c.
63. &c 1

5 #ī 3 32, I 17#,inf 23; 3 5 3 * ##ɔ ČXC.

Il paroit donc que la Courbe a quatre Branches , dont


deux AS, A s partent de l'Origine A, & les deux autres
Cºº C4 du point C, qui a pổur abſistè ÄB =–55,
& pour ordonnée BC = T5a Les points de la Branche
AS font donnés par les valeurs de z, qui font au-deſſus
de 3 ; ceux de la Branche As par les Valeurs de 2, qui
· - - font
/ ANCHE III . A 3 oo.
I F c 3

G 92 , D
D E 5 CO U R B E J. 3or

cavIII font au-deſſous de — I ; ceux de la Branche CS par les Pl. XIII,


§ 4º valeurs de z, qui font entre 3 & 1 , & ceux de la Bran
che C s par les valeurs de z priſes entre 1 & – 1.
2. Si dans l’équation propoſée on change feulement le
figne du terme — 3x" ; alors, quoique l'équation remplif
fe les mêmes Cafes fur le Tr : anal : , la Courbe qu’elle
repréſente eft entiérement différente. Car l’éq : a ay y –
2ax y + 3x* = o, que fournit l’unique déterminatrice fu
périeure , n'a que des racines imaginaires ay — ( 1 =+
/– 2 ) xx = o. Donc la Courbe n’a point de Branches
infinies. -

En effet, fi l’on transforme fon équation , comme la


A - P - |- •* x xZ .
précédente, par la fubſtitution de = au lieu d'y , on
-mº a ab - I 2: · [ nanť:
aura *======== en prenan

toûjours a= 1 & h = 12], où l’on voit qu'il n’y a au


cune valeur de z, qui donne x ou y infinie. Et le cal
cul cy-joint fait voir que la Courbe eſt une eſpèce d’O- „..
vale , dont les points de l'arc A.E.D. font déterminez par : :
les valeurs de z priſes au-deſſus de 1 , ceux de l'arc DB 8. 98°
par les valeurs de z priſes entre 1 & o, & ceux de l'arc
B F A par les valeurs négatives de z. |

z=# .. .: :T: T: T:
5 , &c.
3 Iż » 2 ». 3. ». . 4. »
X = 6, 5; 3- 4, 2» H» # » &c.

- *3 -

* 42;, 32 , 12 , 4#, 2;, &c.


3. Mais fi au lieu de + 3x“, ou – 3x*, on avoit eû
»F x“, l'équation de la déterminatrice feroit aayy— 2axxy
+ x“ = o - qui n’a qu’une feule racine , mais double ,
Pp 3 ay—
302 D E S B R A W C H EJ I NFI NI ES

PL. XIV.
ay — xx = o. Il n’y a donc qu’une Parabole-aſymptote CH.VIII,
SA S décrite fur les mêmes Axes que ceux de la Courbe, 9. 14:.
Fig. 99.
avec une derniére direċtion parallèle aux ordonnées.
Mais cette racine double fait voir [ §. I 1 3 1 que le terme
fuivant eſt demi-imaginaire, puiſqu’entre la déterminatrice
& fa parallèle qui paffe par le terme b x’ du fecond Or
dre, il n’y a qu’un intervalle. La Courbe n’aura donc
que deux Branches infinies, toutes deux d’un même côté
de l'Axe des ordonnées. Mais pour le voir plus claire
ment , qu’on fubſtituë : + a à y dans la propoſée, &
elle fe réduira à aauu — bx' = o, qui, fans être mife für
|- X:
le Tr: an : donne ces deux racines a=+= V b x, &
.X: e. / • |- A

a=--- V bx, leſquelles terminent la Série. Ainfi l'équa


tion de la Courbe est y =:=:vix, dont le terme :vis
fait voir que les ordonnées des abſcistes négatives font
imaginaires, & que l'Aſymptote - courbe confifte dans la
feule Branche AS de la Parabole SAS , qui eſt accompa
gnée de deux Branches infinies de la Courbe.
Car fi on décrit fur les mêmes Axes que la Parabole
SAS, la Parabole TAT dont les ordonnées font =#vbx;
on verra que les ordonnées PM, PM; p m, p m, de la
Courbe cherchée, font égales à la fomme ST., st ; & à la
différence ST., st des ordonnées de ces deux Paraboles.
La derniére n’ayant point d’ordonnées du côté des abf
ciffes négatives, la Courbe fera auffi fans ordonnées de ce
côté-là, & n’aura que deux Branches AmDM, AmBM qui
s'aprochent toûjours plus de la Branche AS , qui eſt leur
|
Parabole - aſymptote. - -

4. Si,
-
D EJ CO U R B E J. 3o3
|
Ca.VIII. 4. Si, dans ce même cas, au lieu du terme – b x P. xiv.
§. 142.
l'équation propoſée avoit eû — b’x”, il y auroit eû deux
intervalles entre la déterminatrice AB & fa parallèle CD,
o o o o *A
O O 2k O
B * o * C.
Do o |

de façon que le fecond terme de la Série ne fera plus de


mi-imaginaire , mais imaginaire ou réel [§. I 13 ]. En
fubſtituant : "H" u à y dans la propoſée aayy— 2axxy +

x“ — bbxx = o , on la transforme en aaua – bbxx


|- bx
= o, dont les racines font au = bx = o ou "=== -

La propoſée eſt donc rédućtible en ces deux, y =: #


& y=#–#. 43 4
Auffi la Courbe eft-elle compoſée
p de
deux autres , qui font de fimples Paraboles , qu’on peut
conſtruire ainfi. Qu’on donne à l’abſciffe A a [a] les or- Fig 160.
données a B[b] & ab [–b] ; qu’on méne les Droites
AQB, Aqb, & que les prenant pour Axes d'abſciffes, fur
ces Axes & fur l'Axe des ordonnées AC, on décrive deux
b?
Paraboles , avec un Paramétre |-

AB 2
=
-

Ab.: // » en
Aa Aa 4

nommant A B, ou Ab, f. Ainfi l’équation de ces Para


rabolcs, rélativement aux coordonnées AQ, ou Aq, [z],
& Q M , ou q m, [ u ] , eft a =#. Mais relativement
aux coordonnées AP [x] & PM, ou Pm, [y], leur équa
tlO Il
3O4 D E F B R A NICH EJ INFINI E S

xiv. . . b |- -

"***" tion fera y=::= :. Car Aa[a]: A B, ou Ab, [f]


=AP[x] : AQs ou Aq, [z]. Donc ==#, &a=
# =]:. De plus, Aa La]: a B, ou ab [= b ] =
Pq,f=:]. Ainſi PM, ou Pm, [y] =
AP [x]:PQ, ou

Po roMt+':'+':) oº —Pa+qa[-+-+#]. } · · · -

Exemple IV. I. L’équation propoſée eſt x* »H«


2bxy + 2abx“ + bby“ – 2ab’xy” + a*b*x* = o. Sur le
Triang : anal : elle n’a qu’une déterminatrice fupérieure
AB, qui par fa poſition fait eſpérer des Branches para
boliques, dont la derniére direction eſt l'Axe des ordon
nĉes. L’éq : x + 2bx'y' + bby“ = o que donne la déter
o o o o o o *A
o o o ,* o o .
B* o o o *
- O: * O O |

-« o o * »
O O |- - -

o - --: - ' ':


- |- 4 - - '; ºr ; ; -

minatrice AB ne dément point cette eſpérance: fa racine


double x' + by* = o, ou fes racines doubles y == ==
x V– : , indiquant une Parabole ſemi-cubique [c'eſt le nom

que lui donnent les Géométres ] qui étend deux Branches


dans les angles des abſciffes négatives. Mais , comme ces
racines font doubles , il faut , avant que prononcer fur
les Branches infinies de la Courbe , chercher le fecond
tCIIIIC
D EJ CO U R B E S. 3O5

.VIII. / ... º |- b |- PL XIV.


#: terme de la Série, en fubſtituant += x V — : au lieu d’y r.
dans l'équation propoſée. En voici le calcul, par la mé
thode du §. 1 o6.
I. Ordre II°. Ordre III.Ord.
/*~L^=*N /~^~-N (NAAN
x“ + 2bxy + bby“ + 2abx“ — 2abbxy + a' b'x',
x9 2 4 O 2 O

**/:i)== 3 / 2" 3Ç
=4hxyv-;=4hxy'v-; == 4abbxxyy/– B
M. 3. #

— 2 x“ – 6 b x’y” + 2 a b x“
O # O

= 4 b xyv-#
4.

+ x*

La transformée – 4bx’u” =+= 4 bxa’ V – : »ř. bbu“ »H«



*
4abx“ = 4ab’x’u V— 5 — 2abbxu' + a’b’x” = o, étant
mife fur le Tr: anal: couché fur la Bande fans x, n’a qu'u
ne déterminatrice utile CD, qui donne – 4bx’a” + 4abx“
O
v
O O

o o *C
o D* $ o
o 9 o o *
O O O >k O O *
O O 2k O O O O

Introd. à l'Analyſe der Lignes Courber. Qq


3o6 - D E F B R A N C H EJ I N F I NI E S

P. xiv. = o, ou a === Vax. Ces deux prémiers termes de la cavIII.


Série y == x V— := Vax font voir que la Courbe §. 14:,

n’a que des Branches imaginaires. Car le prémier terme


exclud toutes les Branches qui pourroient avoir des abf
cifles poſitives , & le fecond toutes celles qui pourroient
avoir des abſciffes négatives. On s’affurera en effet que
la Courbe eſt imaginaire, en réſolvant fon équation. Car
on trouvera by = = V (abx — x' = v/— 4abx"), que
la grandeur radicale V — 4abx* rend effentiellement ima
ginaire, fi, comme on le fuppofe, a & b font poſitives.
2. Si l’une de ces deux grandeurs, b par exemple ,
étoit négative, l’équation feroit x" – 2bx'y” – 2abx* -H
by“ — 2.a b xy + a b x' = o. Le prémier terme de la
Série feroit = x V ; · Et le fecond ==Vax feroit le dernier

terme. Car fi dans la transformée + 4 bu'x' =+4bbu'x V :


+ bba“ – 4abx“ = 4abbux” V: — 2abbatax+- aabbxx=o,
on fulfituë = Vax + t à u, on aura. += 8 b tx’ Va x +
4b4x'=8bbtx’v/ : + 12 bbttxxy/ + 4abbttx=4bbt’Vax
+ bbz*=+ 4bb'xv; = o. Or non – feulement on peut
prendre t = o, puiſque cette équation eſt diviſible par t,
& regarder la Série y ==+= x.v/ : == Va x comme termi
née ; mais encore on le doit. Car fi on met cette équa
tion für le Tr: anal: on ne lui trouvera que deux déter
minatrices ſupérieures EF, FG, qui donnent l’une bbt“
|- % 3:
==4bbtæV# + 4 bttx” = o, ou t === 2xV; , l’autre
+ 4 bttx' = 8 btx’ Vax = o, ou t = = 2 V a x. Mais
la
D E S CO U R B E J. 307
CH. VIII. O PLXIV.
§. 142. .
O O

|- O O –, O
xG
o F* o o
3ę.
O O AK O O
3{
O O O №k O O
3{ -

O O # O O Q O
E

6 3: •
la Série y == x V; = Va x ne change point, encore
qu’on lui ajoûte l’une ou l'autre de ces deux quantités
3ć ~ /_ •

== 2 x V z-, ou = 2 V a x. Donc cette Série eſt com


plette, & elle eſt l’équation de la Courbe.
Ainſi fa Conſtručtion eſt facile. Car fi on décrit fur
Fig. Ior:
les axes AB, AE la Parabole femi-cubique SAs, dont les
ordonnées font =x V:, & la Parabole ordinaire T A t,
dont les ordonnées font = Vax , & qu’à chaque abfciffe
AP [x] on donne les ordonnées PM[+ xv: + Väx],
PMĪ–xv: — Vax] égales à la fomme St, ou Ts,
& les ordonnées P m [+x V; — Va x], Pm[–xv;
+ Vax] égales à la différence ST, ou ts, des ordon
nées de ces Paraboles, on aura la Courbe MDABmm BAdM
que repréſente l’équation propoſée x“ – 2bx yy — 2abx“
+ bby“ – 2abbxy + aabbxx = o.
• |- - 's e 3ć

Mais fi l’on fait attention à ce que les racines, y-xV:


– V a x = o qui repréſente la Branche A D M , &
Qq 2 y+
308 |
D E F B R A NC H E J I W F I N I E S

PL XIII,
y + x V # + v/ax = o qui exprime la Branche Ad M,º ":
9, 14».
multipliées l’une par l’autre , font l'équation rationelle
3: 4 |- %

wy— F — 2xxv; —ax = 0 ; & qu’auffi les deux ra

cines, y—x V : + V ax = o qui déſigne la Branche

ABm, & y + xv; — va x = o qui marque la Bran


che AB m, multipliées l’une par l'autre , donnent l'équa
- - x” ‘ ,a -

tion rationelle yy — b »+ 2xx V: - ax = o: on conclurra


3

que MAM’eſt une Courbe, dont yy — : 2xxv; |- - 434

=o eſt l’équation, & m BAB m une autre Courbe, qui


3 -

a pour équation Jy —: »H« 2 xxv#— ax= o, & que


|

- |- * 2 x yy oc“ 2 ax“ 2 2 ––Z

le produit y*-+ # # ##--#- — 2ax'+ax'=0


de ces deux équations , ou l'équation propoſée bby“ –
2bx yy + x“ — 2 abx“ — 2 ab’xyy + aabbx = o repré
fente le Syftême de ces deux Courbes mA M, mBABM.

143. CA s IV. Enfin, lorſqu'une déterminatrice fupé-.


rieure coupe également les deux Bandes extérieures du
Triangle analytique & fait avec elles un triangle ifofcele ,
elle eſt appliquée fur le plus haut Rang de l’équation. Les
racines qu’elle peut donner font ou y = o, oụ x = o, ou
y = Ax , foit *=#. On a parlé dans les §§. préced.
des Branches que défignent les racines y = o, x = o;
il s’agit préſentement de celles qu’indiquent les racines
y = Ax. Leur derniére direction eſt oblique aux coor
données,
D E J CO U R B E S. 3C9

Ch VIII. données , & parallèle à la Droite repréſentée par cette Pl. XIV.
**** éq : y=Ax. Et autant de racines de cette forme qu’a
l'équation faite en égalant à zéro le plus haut Rang, au
tant y a-t-il de derniéres directions obliques; quoiqu’il fè
puiſſe très-bien faire que toutes ces Branches infinies, ou
du moins quelques-unes, foient imaginaires.
Pour s’affurer de l’exiſtence , de la nature, & de la
poſition de ces Branches , dont l'équation du plus haut
Rang a fait connoitre la derniére direction, il fe préſente
deux moyens *.
Le prémier confifte à transformer l’équation en forte
ue l’Axe des ordonnées confèrvant fà poſition, celui des
abſciffes foit parallèle à la derniére direćtion des Branches,
qui eſt connuë. Alors l'équation eſt réduite à quelcun
des trois Cas, qui ont été détaillés dans les § §. préc. &
par les Remarques qui y ont été faites , on jugera de la
nature de ces Branches infinies.
La maniére de faire cette transformation a été indi- -

quée au §. 25. I Il". Soit A B l’Axe des abſciffes, AD ce- Fig. Tote
lui des ordonnées, AC, ou Ac, la Droite parallèle à la
derniére direćtion de quelques Branches infinies , repré
fentée par l’éq : y = Ax , de forte que l’Abfciffe A B
[= 1 ] ait l’ordonnée BC ou B c [= A] pofitive ou
négative felon que le marque le figne d'A. Soient encore
A P [x] & PM [y] les coordonnées dont la rélation eft
exprimée par l'équation propoſée. On la transforme en
une autre qui exprime le raport des coordonnées A Q ,
ou A q [z] & Q M, ou qM [ u ] , en ſubſtituant dans la
propofée pz pour x, & qz -H- u pour y, où pz eſt AP,
q z eſt PQ, ou P q., & a eſt QM ou qM. Aimfi les nom
bres I, p, q, défignent le raport des côtés QA, AP, PQ_
du triangle APQ, ou qA, AP, Pq du triangle APQ. Mais
Qq 3 le.

* M. D E G U A , Uſage de l'Anal. pag. 16o.


3 IO D E F B R A NCH E W INF IN 1 E S

Pl. XIV. le triang: A PQ, ou APq eſt femblable à ABC, ou ABc. cavIII.
Donc le raport ī , p, q des côtés QA ou qA , AP, PQ. S. 14*
ou Pq, eſt le même que celui des côtés CA ou cA, que
nous nommerons E, A B qui eft 1 , & BC ou Bc qui eft
A. Ainſi p = }, & q=# Après la transformation,
a __ • I A - -

on écrira donc E pour p , & E pour 7; ou, ce qui


fera plus fimple , on laiffera p pour marquer la fraćtion
I - / • I A
E , & au lieu de q on écrira Ap[=4x # =#1.
La valeur de cette lettre E[= #]
dépend de la gran
deur de l’angle D A b, ou A B C, que font entr’elles les
coordonnées : & comme cet angle eſt donné, auffi bien
que AB [I], & BC ou Bc [A]; AC ou Ac [E] eſt auffi
donnée. Si G repréſente le Sinus du complement de cet
angle A B C , ou A B c , le Sinus total étant 1, E fera
v/ (1 = 2GA + AA), où le figne -H a lieu quand l'angle
A B C eſt obtus, & le figne —, quand il eſt aigu. Car
fi on abaiffè AI perpendieulairement fur CBc, l’angle BAI
fera le complement de A B I ou A B C. Donc AB [ 1 ]
étant le Sinus total, B l fèra le Sinus G. Mais [EUCL. I l.
1 2 & 1 3 ] AC = AB + BC” 2 CBI, & A c* = A B*
+ Bc” + 2cB1, c’est-à-dire EE= 1 + AA = 2GA. Quand
les angles A B C, A Bc font droits, alors G = o, & E E
= 1 + AA, ou E = V ( 1 + AA).
L’autre moyen de connoitre la nature & la pofition des
Branches infinies d’une Courbe, dont la derniére direction
eft connuë par le prémier terme A x, d’une Série qui
donne y en x, c'eſt de chercher le fecond terme de cette
Série, en fubstituant Ax + a à y dans l’équation propo
lée. Ce moyen ne différe preſque point du précédent.
Dans
D E S C O U R B E W. 3II

c; VIII. Dans l’une & dans l’autre transformée, a repréſente QM, p. xiv.
**** ou q M, portion de l’ordonnée, compriſe entre la Cồur
be & la Droite A C, ou A c , parallèle à la derniére direc
tion. Mais au lieu que la transformée précédente donnoit
le raport de Q M , ou q M, [a] à AQ, ou A q, [z] ;
celle-ci donne le raport de QM, ou qM, [ u ] à AP [x].
Ce n’eſt donc pas proprement l’équation d’une Courbe ,
puiſque QM, ou q M , n’eſt pas l'ordonnée de l’abſciffe
A P. Cepèndant ce terme a { Q M ou q M] de la Série
étant connu, il fait juger de la nature des Branches dont
cette Série exprime l’ordonnée. Car fi l’expoſànt d’x
dans ce fecond terme eſt pofitif les Branches font parabo
liques & leur derniére direction eſt parallèle à A C ou A c
[ §. 133 ]. S’il eſt négatif, les Branches font hyperboliques,
& leur Aſymptote droite eft AC ou Ac I §. i 3 1 ]. S’il eft
zéro, les Branches font encore hyperboliques ; mais leur
Aſymptote droite eſt parallèle à AC ou Ac [§. 13 1 ]. Et
pour avoir la fituation des Branches par raport à cette
Aſymptot
dont e, il faut
l’expofant négatif encore un terne de la Série,
foit chercher N`

Exemple I. On propoſe l'éq: x – xy + a*=o.


|
Sans la mettre fur le Tr: anal: on voit que ſon plus haut
Rang égalé à zéro donne l'éq: x* —x y' = o, qui a d’a
bord une racine double x=o, par laquelle divitant deux
fois l’équation, on a x” - y = o, qui fè réduit à ces
deux équations fimples y — x=o , & y + x = 0. Cel
les-ci comparées avec la formule y— Ax = o, donnent
A = 1 , & A=— 1 . Ainſi donnant à l’abſciffe A B [1] Fg 1c3.
les ordonnées B C = + 1 , & B c = — 1 , les Droites
AC, A c, & l’Axe des ordonnées A D font les derniéres
directions des Branches infinies que peut avoir la Courbe.
Celles dont la derniére direćtion eit A D ſe trouvent fans
autre Calcul par la déterminatrice de l’équation mile fur
le
312 D E F B R A N C H EJ IN FIN 1 ES

r.xiv, le Tr : anal: , qui paffant par la Pointe & par la Cafe CavIII.
x*y*, donne l’éq: – x'y' + a“ = o. Car, puiſqu’elle "*
le réfout en ces deux x y + a a = o , & xy— aa= o,
O O # O X;
O O O O

on voit qu’elle indique pour l'Aſymptote- courbe de ces


Branches deux Hyperboles ordinaires, l’une poſitive, l'au
tre négative ; lefquelles par conféquent étendent leurs
Branches dans les quatre angles des coordonnées. Et
comme cette équation n’a point de racines multiples , on
eft affuré que la Courbe jette auffi une Branche dans cha
cun de ces quatre angles. -

uant aux Branches dont les derniéres directions font


A C & Ac, on en cherchera la nature , en prenant les
abfciffes fur ces Droites AC, A c. ll faut donc ſubſtituer
p z à x & q z + a à y, dans l’équation propoſée. Selon le
§. 3o, le calcul s'en fait ainſi,
(p“ — p.p q q)z“ + a“
O 2 O

— 2 p p q u z”

\ — pp a u Z z

Après quoi, dans la transformée (p“ —pp47) z“ —


2ppqaz” –ppuuzz + a* = o, on ſubſtituera Ap , c’eſt-à
diré =+p Ipuiſque A=== 1 ] au lieu de 4, & elle fe con
vertit en == 2p’uz” —ppuuzz + a* = o, où le terme z.“
a diſparu, felon la Remarque du §. 107.
Cette
D E T C O U R B E S. 3I3

Ch.VIII. Cette équation exprime la nature de la Courbe rélati- Pl. XIV.


$***3 vement aux axes AD, AC, fi l’on donne au prémier ter
me le figne — , & rélativement aux axes AD, A c , fi
l’on lui donne le figne + , parce que pour la Droite AC,
A eft = + 1 , & p = q; & pour la Droite A c, A eft
= — 1 , & p =—q. Si on ſuppoſe que l'angle ABC
eft droit , alors AC & Ac font chacune égale à V2 ==
I
– . // — _* – ––-
w/(1 + 1) = V(1 + AA), & p|= E T AC O Ul Ac7 V/2 ’
valeur qui ſubſtituée dans l’éq : = 2p’uz” – p’a’z” + a“
= O3
s-a la transform
IaIlSİOr[The en ="#—ia
TV 2 z+
#té TZ 4 4' –
- C.

ll eſt aifé maintenant de connoitre par cette équation


ce que font les Branches infinies qui ont leurs derniéres
directions parallèles à AC, A c. Pour juger des prémié
res, on mettra fur le Tr: an : l’éq : – 2p’uz” – p’a’z” + 0

a* = o, & on lui trouvera trois déterminatrices. L’une


| O O >k k O
O O O O

qui paffe par la Pointe & par la Cafe a uzz, exprime les
Branches dont on a déja parlé , qui ont pour Aſymp
tote l’Axe des ordonnées. L’autre qui paffe auffi par la
Pointe & par la Cafe uz” exprime des Branches hyperbo
liques qui ont pour Aſymptote AC prifè pour Axe des
a *
abſciffes. L’éq : – 2 paz” + a“=o, ou *= = ;
qu’elle fournit , indique deux Branches dans les angles
DAC, dAK des coordonnées de même figne. Et comme
elle n’a point de racines multiples, les Branches de la
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. Rr Courbe
314 D E F B R A N C H E S I W F INVI E T

P.xIv. Courbe fuivent celles de l’Aſymptote - courbe dans ces CavIII.


- mêmes angles. - 9. 143,
La troifiéme déterminatrice traverſe le plus haut rang
& donne l’éq: – 2p’uz” —p’a’z” = o, qui diviſée par
p’uz” = o [ dont les racines u = o, & Z = o marquent
les Branches infinies qui ont leurs derniéres direćtions pa
rallèles à l’Axe des abfciffes AC, & à celui des ordon
nées A D] fè réduit à u = — 2pz. Elle exprime donc
des Branches infinies dont la derniére direćtion fe déter
mine en donnant à l’abſciffe 1 une ordonnée – 2 p ; ou,
ce qui eſt la même chofè , en donnant à l’abſciffe _1.
[= E = AC] une ordonnée – ż [= Cc], & menant
la Droite A c. Ces Branches font donc justement celles
qu’indiquoit la feconde racine y + x = o, du prémier
O rang de la propofée, & qu’il s’agit maintenant d’examiner.
L’équation de la Courbe relative aux Axes AD, Ac,
étoit + 2p’az” – p’u’z” + a“ = o. Si on la met fur le
Tr: anal : elle y occupera les mêmes Cafes que la précé
dente , & y aura les mêmes déterminatrices. Celle qui
traverſe le plus haut rang déſigne les Branches dont la der
niére direction eſt parallèle à A C. Celle qui paffè par la
Pointe & par la Cafe a’z” , indique les Branches dont
l’Aſymptote eſt l’axe A D des ordonnées. Et celle
qui paffe auffi par la Pointe & par la Cafe u z” , mar
que des Branches hyperboliques, dont l’Aſymptote droite
eſt l'Axe des abfciffes Ac. Pour l’Aſymptote - courbe elle
4.

donne l'éq: 2p’u z” + a* = o, ou «=—: , qui


déſigne deux Branches infinies qui fe jettent dans les an
gles dAc , DAk des coordonnées de fignes contraires.
La Courbe repréſentée par l’éq: x* — x'y' + a“= o,
a donc huit Branches hyperboliques, dont quatre ont pour
Aſymptote l'axe DAd des ordonnées , & les quatre autres
- les
D E F C O URv B E S. 31 5

cavIII. les Droites AC, A c qui coupent en deux également les Pl. XIV.
§. 143. quatre angles. des coordonnées.
On trouvera la même chofè par la Méthode des Séries.
Des deux déterminatrices qu’a l’équation propoſée fur
le Triang : analyt: celle qui paffè par la Pointe & par la
Cafe x*y” eſt fupérieure quand le Triangle eſt couché fur
la Bande fans y. Elle eſt donc propre à une Série qui
donne x en y, & pour le prémier terme de cette Série ,
elle fournit l'éq: –xy + a'=o, ou x==“. Il est
inutile d'aller plus loin; & l’on voit dans ce feul prémier
terme quatre Branches qui accompagnent l'Axe des ordon
nées , en fe jettant dans les quatre angles des coordon
nées. Les racines de l’éq : — x*y* + a“ = o étant fim
ples, les termes fuivants n'auront point de racines imagi
naires, qui détruiſent l’indication de ce prémier terme.
L’autre déterminatrice donnoit x* — x'y' = o, ou
y ==+= x, qui repréſente les deux Droites AC, Ac. En
fubſtituant == x + a à y, l’équation fè transforme en –x’u”
== 2x’a -H a“ = o, qu’on placera fur le Triang: analyt:
couché fur la Bande fans x; & l’on trouvera une détermi
natrice utile, AB, qui donnera l'éq : = 2ax' + a“ = o ,
4.
4 v * e p * *

ou «== = . Et dès lors la Série eſt réguliére. Ses

O
O

O : B

A � a* º

deux prémiers termes =+= x= 2x dénotent des Branches


Rr 2 , hyper
316 D E F B R A NCH ES INFINI E S
PL. XIV. hyperboliques qui tombent au-delà de leurs Aſymptotes .civili,
droites AC, A c. §. 143
Cela eſt conforme à ce qu’on a trouvé par l’autre Mé
thode, & à ce qu’on peut lire dans l’équation de la Cour
be. D’abord, comme elle ne renferme que des puistànces
paires de x & de y , l’origine A eſt un Centre général
[ §. 75 ] , & il ſuffit d’examiner la portion de la Courbe
renfermée dans l’angle D A B des coordonnées poſitives.
On réduira l’éq : x*– x'y' + a“ = o , à cette forme yy
4 4. - *:

=x x + :, Oll y = v(xx+:), expreffion qui fait


voir que chaque abfciffe x a fon ordonnée y. Si on prend
x infinie, xx fera infinie : Si on prend x infiniment peti
a* |- |- V |- e - \

te » : fera infinie. Donc, & à l’abfciffe infinie, & à


l'abſciffe infiniment petite , répond une ordonnée infinie.
Puiſque x infiniment petite donne y infinie, l’axe des or
données A D– eſt
L. 4.
une Afymptote de la Courbe. Et puif.
que V(xx +':) différe d'autant moins de x[= v/xx]

que :: eft plus petite, ou que x eſt plus grande, PM

[= y = v/ ( xx + :) ] différe d’autant moins de P Q_


= AP= x] que x eſt plus grande , c’eſt-à-dire, que
la Branche de Courbe aproche d'autant plus de la Droite
AC qu’elle s’éloigne plus de l’Origine. Cette Branche eft
donc hyperbolique, & AC eſt fon Aſymptote droite. Et il en
eft de même dans les trois autres angles des coordonnées.
On verra très diſtinĉtement le cours de cette Courbe,
en la décrivant par points au moyen de l'Hyperbole ordi
Fig. 104: naire L l l décrite entre les Aſymptotes A B, A D. Car fi
de chaque point L, I, l de cette Hyperbole, on :::: Ulf
D E W CO U R B E $, 3 17

chvIII. für A-B, les perpendiculaires LK , lk, l é, & qu’on les P. xiv.
§ 143 prolonge en I, i, i, de forte que les Droites K I, ki , é i
foient égales aux diſtances AL, AI, A / des points L, l, /,
à l’origine A ; les points I, i, i feront à la Courbe dont
l’équation eſt x* — xxyy + a“ = o. L’abſciſſe A K étant
x , l’ordonnée K L de l'Hyperbole eft :, & celle de la

Courbe KI, ou AL., eft V(AK+KL)=V(xx+:). X


4- -

Donc y = V( xx +:), ou x“ – xxyy-H a* = o. Dans


cette Conftruction, il eſt aifé de voir que la très - petite
abſciffe A é, ayant dans l'Hyperbole une très-grande or
donnée él, l’ordonnée é i [= A /] de la Courbe eft en
core un peu plus grande, puiſqu’elle eſt l'hypothenufe du
triangle rectangle A 4 / , dont él eſt un côté. Ainfi A D *

eft l’Aſymptote & de l'Hyperbole & de la Courbe. Et la


très-grande abfciffè A K, ayant dans l’Hyperbole une très
petite ordonnée KL, aura dans la Courbe une ordonnée
KI [= AL hypothénuſe du triangle rećtangle A K L ] un
peu plus grande que AK, ou KE , qui eſt égale à AK, v.

puiſque AE coupe en deux également l’angle DAB. Donc


AE eſt une autre Aſymptote de la Courbe li i. La Cour
be complette a donc quatre portions, qui font huit Bran
ches infinies autour de trois Aſymptotes droites.
Exemple II. L’équation d’une Courbe étant 4y’.
– 6 x y + 2x + 2 ay + 4 a x” — b' = o, celle de fon
plus haut Rang eft 4y’—6xy + 2x'= o, qui fe réfout.
en ces deux-ci yy— 2xy + x x = o, & 4y + 2x = o.
La prémiére eſt une racine double y — x = o, & la fè
conde une racine fimple y + ; x=o. Les derniéres di- .
rections que défignent ces racines fè tracent en donnant
Rr 3 à
3ıs D E S B R A NcH ES IN FINI Es
PL. XIV. à l’abſciſſe AB= 1 , les ordonnées BD = 1 , & BC=–#, Ca VIII.
Fig. I o5. & menant les Droites AD, A C. §. 14}:
Pour connoitre la nature de ces Branches, on fubſti
tuera pz à x & qz + a à y. La transformée eft
( 47’ — 6pq” + 2p’) z” + (2aq” + 4ap”)z” – b’
3 2 O 2 O O

+ (i 27 - 1 2pq) uz” + (4 a q) uz

+ ( i 24 — 6p) a'z + (2 a) « te
1.
3 G) O

+ ( 4 ) ta’
où il faut ſubſtituer +7
pour p, pour avoir l’équation de
la Courbe relativement aux Axes AE, AD, puiſque q =
Ap , & que y — x = o comparé avec y — Ax = o
donne A = + 1 . Cette ſubſtitution réduit la transfor
mée à 6pa'z + 4 ta’ + 6ap*z* + 4apuz + 2aua – b’= o,
qu’on mettra fur le Tr: an : où fa déterminatrice utile AB
A
Xk Xk O O

* * * B
O O |

>k

donne 6p« z + 6ap'z' = o, ou a ==+= V — apz, qui


eft l’équation d’une Parabole H Ah dont la derniére direc
tion » parallèle à l’Axe des z, c’eſt-à-dire, à la droite AD,
tend du côté négatif Ad. Et comme cette équation n’a
point de racines multiples, il n'y a pas lieu de douter que
les Branches de cette Parabole ne foient accompagnées des
Branches de la Courbe.
Mais
D Es co U R B E s. 3 I9
CH. VIII. Mais la Méthode des Séries rend cette Conclufion peut- Pe.xiv.
$"43" étre encore plus fenfible. En voici tout le Calcul par la
Méthode abregée du §. I o6.
I II III Ord.
% ~^ —~\ /~AL-) ~a
•^* 4y”-6xy**+2x* + 2ay”-H-4ax” – b’
# o o ) 3 2 O 2 O O
* * ,o k 2X: + 12xyy-i 2xy + 4axy

4y”-6xy”-H2x'=o +12xxy — 6x + 2axx


y = 2: - # O O

+ 4 x’

Prémiére Transform. 4y + 6 x yy + 2ayy + 4axy +


6 a x x — b' = o

O 1 II III IV Ord,
O Lºk /~LL- /~AL°^ ^^^ ~~n
*<< 6xy”-+6ax” + 4y + 4axy + 2ay” + b*
* e * *v-a-)-- O 3 I 2 O
Sk * Grizºry/-averi2yyV-ax+4axV-ax+4ayy-ax
6 xy”+6ax =o 2 2 O Z

===V— ax “T 6axx — 12axy - 24422C


y= 1
O 3 O

== 4axy/— ax

seconde Transf. 6xy = 12xyV—ax+4y'= 12yy V-ax


– 8 axy + 2ay = 4ayV—ax-2aax + b' = o , qui
étant mifè fur le Triang: anal : donne l'éq: = 12xyV-ax
2 43 4 e. |- é
- 2a^x = o , ou y===V== Ainſi les trois pré
miers
32O D E F B R AN C H ES INFINI ES

PL, XIV. o miers termes de la Série font x = V - ax ca VIII,


AZAZ |- |- ý, 14}:
: Q V — a x Ởc. Les deux prémiers re
= 62-7----
ºk k^~
>k préſentent les ordonnées de la Parabole
A /

ºk : : HAh , & le troifiéme fait voir que les


Branches de la Courbe embraffent celles de
la Parabole, qui eſt leur Afymptote -courbe.
Pour connoître les Branches dont la derniére direćtion
eft AC, on ſubſtituera dans la transformée (47’ — 6pq”
*+ 2p’) z” + ( 127* — I 2pq) u zz + ( 1 24 — 6 p.) uuz +
|- 4a' + (2aq” + 4ap' ) ZZ + 4aquz + 2aua — b'= o, cal
culée ci-deſſus, —#p au lieu de q, puiſque q = Ap, &
que A= — ; , comme il paroît en comparant l’éq : y –
} x = o avec l’éq : y — Ax = o. Par là cette transfor
mée eſt réduite à 9ppazz — 12puuz + 4 u' + 4 # appzz –
2 apaz + 2 auu – b' = o, qu’on mettra fur le Tr: anal:
où elle a une déterminatrice AB parallèle à la Bande fans

Z, qui donne l’éq : 9ppazz + 4 # appžZ = o, ou a =


—#a. Elle défigne donc [§. 139 ] des Branches hyper
boliques dont l’Aſymptote - droite eſt l'abſciffe FE f , de
l'ordonnée A E = — ; a.
Pour favoir la pofition de ces Branches autour de leu:
Aſymptote, on portera l'Origine d’A en E, en ſubſtituan
— # a + t à ze. ----

L’équa
D E 3 CO U R B E S. 32I

:
» . I4 R•
L’équation ordonnée par z
43 (9ppit-í-4 # app)ZZr+(–12ptate—2apte) z + 4a’»+ 2 aute — b’
I O 2 I 3 2 O

TÕEPOZZZO
+ (— 24 pa — 2.ap ) tz + (1 2 ua + 4aze) t
1. O 2 H.
2. 2 2

— 12pttz *+ ( i 2tt + 2a) tt


O # O

+ 4 t”
|- te — — ; a
/~_^–L-T)
o — 2 a p z – b’
+ 9p’t z” + I o ap t z + a a t
— 12pt t z—4 a t t
+ 4t’
Cette Transformée mifè fur le Triang: anal: a une déter
minatrice utile AB qui donne 9pptz’ — 2apz= o, ou
A
ºk ºk * - Q
>k >k O

ºk :k

* B

2 4 4 |- -

Z =- pz : ce qui marque que les deux Branches hyper


9
boliques accompagnent leur Aſymptote FE f dans les an
gles A E F , g E f des coordonnées de même ſigne.
On tire la même chofè de la Méthode des Séries. Le
prémier terme étant –#x , on calculera le fecond , &c.
par l'abregé du §. 106. -

Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Ss 4y” —


322 D E F B R A NCHES IN FIN 1 ES

I II III Ord. CavIII.


3É ~A_L^*\ /~AL-N ~~n §. 143• .
s^* 4y’-6xy + 2x" + 2ay’ + 4ax” – b’
x^6 Q I
- W3C ) -
3 2 O 2 O O

** o k 2 — 6.x)y + 6xxy — 2axy


2.

4y'-6xy + 2x'=o + 3xxy —#x' H. ; axx


y = - # x: # O O
|
3
#

Prémiére Transformée 4y’ — 12xyy + 9xxy + 2ay” –


2axy + 4 # axx - b' = o.
I II II I Ordre.
O /~LL-A /~AL- /~AL-Y
>k - 3k 9xxy+4ịaxx-12xyy-2axy+4y’H"2ay-b”
* * O -ġa) I O 2 I . 3 2 O

* * o * * ,, - "" / " " -

:::::::: 4:- + ":" +": “y ro


O # G

– ; a? 2.
– =

Seconde Transformée, 9xxy – 12xyy + Ioaxy - 2aax


+ 4y” – 4ayy + aay - b' = o.
O. |-
La Série commence donc
244par ces
I 1

*sº trois termes — # x — ; a + :::: dont


Sk >k k 9
ek k >k k de deux
les prémiers
l’Aſympto expriment
te droite FEf, l’ordonné
& le troie
9xxy— 2aax = o. fiéme marque que les Branches de la
y=
_244 Courbe tombent, du côté négatif auffi
9x bien.
PLANCHE XIV Avqg. 322 -
- * * *

---- -----
D EJ CO U R B E W. 323

Ca VIII. bien que du côté pofitif, entre l’Aſymptote droite & l'A- Pl.xv.
$ “3: xe des abſciſſes.
Exemple III. Soit y“ – 2 x*y* + x“ + 2axy” — Fig. ros.
sax' = o, l'équation d’une Courbe ; & y“– 2xy + x* " "
=o fera celle de fon plus haut Rang , qui a deux raci
nes doubles y — x = o, & y + x = o. En les com
parant avec la formule y — A x = o, on a A = + 1 ,
& A=— 1 , ou A==+= 1, & par conféquent q[=Ap]
==Ep. Donc ici , comme dans l’Ex. I, on aura les
derniéres directions A C des Branches infinies , en don
nant à l'abſciſſe A B = 1 les ordonnées B C = + 1 , & |

B c = — 1 , & menant les Droites AC, A c.


On tranſportera l'Axe des abſciſſes fur ces Droites, en
fubſtituant p z à x & q z + u à y.
(q“ – 2p’q’ + p“)z“ + (2apq” — sap’) z”
4. 2 O 2 |1
*+ ( 47 —4ng) az” +(44 g) az

»+ (6q” – 2p’) uz” + (2 ap.) a z


2. O O
3
----

+ (47) a
Æ
26

+ ( 1 ) az“
Et mettant = p pour 7 dans la transformée, elle fera
4 p’u’z” = 4pu’z + a“ — 3 ap'z' = 4ap’uz” + 2apu'z=o,
où les fignes fupérieurs font pour l’Axe A C, & les infě
rieurs pour l’Axe Arc.
Cette équation mifè fur le Tr: anal : a deux détermi
natrices. Celle qui traverſe le plus haut Rang déſigne la
Ss 2 dernié
324 D E s B R A vcHE s r.w F1 N 1 Es
P.xv, derniére direćtion des Branches infinies qui n’eſt parallèle, CavIII.
§. 143,
ni aux abſciffes, ni aux ordonnées.

L’autre, qui paffe par les Cafes u z” & z”, donne


l'éq : 4 p’a’z — 3 ap'z' = o, ou u = # apz , qui eſt à
la Parabole ordinaire décrite, avec un Paramétre = # a p,
9 für les Axes AD, AC, ou AD, A c, dans la fituation à
peu près où l’on voit les Paraboles E A e, F A f, qui font
les Paraboles-aſymptotes de2 ,,la2 ar Courbe
2
cherchée. Et puiſ
que la racine de l'éq : 4p’a’z” — 3 ap'z' = o n’eſt pas
multiple, chaque Branche A E, A e, A F , Af de ces Para-
boles eſt Aſymptote d’une Branche de Courbe.
On trouvera la même chofè par la Méthode des Séries.
On a déja le prémier terme =+x des deux Séries defcen
dantes qui donnent la valeur d’y en x : mais on cherchera
encore le fecond, troifiéme & quatriéme terme, puiſqu’il
faut aller juſques-là pour avoir un expofant nègatif –
Voici tout le procédé du Calcul [§. 1 o6].
I. II Ordres.
># /~L^~~^ /~AL-N
O >k y“–2xy +x“ + 2axy”–5ax”
>k O O =+x) 4:= 2 O 2 O
3 – - - -3 .. –1– *

O >k O O =E43) =F42c y = 4axy


* O O O O } # #
4 _2 ... 2 1 – -4 +6x*y*— 2x“ + 2 a x’
y"—2xy+x"=o # O O

y == x = 4*'y
»+ x *
Prémiére
D es covrº Es. 325
t cavim. Prémière Transformée y”=4x y” + 4x'y’ ‘F 2 axy' = P, xy.
9 *3. 44xy — 3 ax'= o.
O
O %
ºf 35. O
* 3: O O
* O O O O
4x y” — 3 a x* = C,
y === V #4 x
I II III Ordres,
*_^_^ fºLAN-e TN ^_^_^
4xty”—34x'=E 4 x y' =E 4 axy + y” + 2 a xy”
avaº- 3 I 4. 2 -

==8xyy}ax +12xyyWłax+44x*V}ax==4y'V}ax=E4axyWłax
# # O # #
+ 3 a x? ==9 a x* y + 3 axyy + 3 at x*
O # ; O

+ 3 a x'V
O
#4 x =E 3 axy V # 4 x I
4.

# a4xx
Seconde Transf, 4x'y' ==8x'yy}ax ==4xy’ + 12xy’v;ax
= 1 34xy+7ax’v}ax+y^ =4y'V#ax + #axy’=7axyy}ax
-F # 4 x = O.
O

§ 3.
: 36. 36:
3:
3:
36 ; O
Sk C, O O O
== 8x'yV}ax + 7ax'V}ax = o
y = FF 4 a.
I II
*T*_^_*TN -

=F 8xtyV3 ax +7ax*V#ax + 4 xy” –– 13 axy+ 3 ax” &c.


{a) I O 1 2 O

8 — 7ax'V3 ax =F 7axºy — , aºzº


O * O

+- #3 at x*
SS 3 Troiſié
326 - D E S B R A WCH EJ I N F I NI E W

rexv. Treifiéme Transformée = 8 x y Vị 4 x + 4xy += 6ax y cuymi


|- #: a*x* &c. §. I43.

On voit que dans cette troifiéme opération, qui doit


être la derniére, puiſqu’elle donnera à x un expoſant né
gatif, l’on a fupprimé une bonne partie du Calcul, qui
ňe feroit pas néceffaire. Car la déterminatrice , partant
de la Cafè ---+ta, , portera fur la Cafè x*, à moins
qu’elle ne foit vuide. Il ne s'agit donc que de favoir fi
cette Cafè eſt pleine, & : eſt le terme qui y loge. Or
pour cela il fuffit de calculer le fecond ordre, & on trou IOO
ve que la Cafe x* contient le terme – †: a*x*. On aura
• I OO44
donc = 8xy/#ax— #: a*x* = o, ou y === 9

64 V3 ax
pour le quatriéme terme de la Série.
Les trois prémiers == x = Vị ax= ! a., expriment l’or
donnée d’une Aſymptote-courbe , qui fè conſtruit ainfi.
Fig. 104. Par les extrémités de l’abſciffe AI= { a , & des ordonnées
" * A G, Ag, de même grandeur, qu’on méne les Droites
Gl H, g1 h. Qu’on décrive, avec un Paramétre égal å
Al 2 I 4 42 · · · ---- -
#a×H
G l = 3##,
2GI une Parabole ordinaire OGN, fur les
Axes GA, GH, avec une derniére direćtion parallèle à
GH. Qu’on décrive auffi , avec un Paramétre égal à
2 I 4 ZZ -

32 g | ” une Parabole og n, fur les Axes g A, gh, fa


derniére direction étant parallèle à gh. Je dis que ces
deux Paraboles font celles que repréſentent les éq: v = x
= Vị ax —;a, & v = - x = v/#ax +; a. Car fi on
nomme GH, z ; & HO, ou HN, a , l’équation de la Para
bole O G N , rélativement aux coordonnées GH, & HO
2 I 44Z,
ou H N, eft att = . Mais, nommant A P, x , &
32G I
PO
|
D E F C OU R B E W. 327

f: PO ou PN, v, on aura A P [x] : GH [z]= A1 [;a ] : P.xv.


• M43, • * p -

G I. Donc Z= *:#; ce qui étant fubstitué dans l’éq :


2 I 44 Z +

uu = H+ , la transforme en a u = # a x , ou u =
32
== v/#ax. De plus PQ, ou PN, [v]== P H [ou P I,
foit AP – AI, c’eſt-à-dire x —; a ] + HO, ou – HN
[=+= v/#ax]. Donc l'équation de la Parabole OGN, ré
lativement aux coordonnées AP, & PO ou PN, eſt v=
x =+= v/} ax — ; a. Et de même v = — x = v/} ax +
; a eſt l’équation de la Parabole og n rélativement aux
coordonnées AP & P o ou Pn.
Les Paraboles OGN, ogn font donc les Aſymptotes
curvilignes de la Courbe propoſée : & le quatriéme terme
I OO 42 43
de la Série, =t= , fait voir que les Branches de la
64V/34 x
Courbe tombent, par raport à l'Axe des abfciffes, au-delà
des Branches GO, go, & en-deçà des Branches GN, gn,
comme on le voit dans la Fig. 1 o6. n°. 2, qui repréſente
le cours de cette Ligne.
Exemple IV. Par le ſeul changement d’un figne,
ľéquation de l'Exemple précédent eft changée en celle-ci,.
y" – 2xy' —x“ + 2axy — sax“ = o f. Et l'équation
du prémier rang y“ — 2xy' — x“ = o a quatre racines,
deux imaginaires + x V ( I — V2 ), — x V ( I — V 2),
& deux réelles + x V ( 1 + v/ 2 ) , — x V ( 1 + v/ 2 ) .
Comme elles nous menacent d’un Calcul aflèz long, nous
n’appliquerons à cet Exemple que la Méthode des Séries,
& nous employerons la lettre A pour défigner le nombre
irrationel = V ( 1 + v/2 ). Il s’agit donc de fubſtituer
Ax + a à y dans la propoſée.
#* |

+ Mem, de l’Acad. 1731. pag. 3o.


328 D E * B R A NCH ES IN FIN I Es
PL. XV, I I I Ordres. CH,VIII.
~–^~-N /*^s_L^~=*^ §. 143.
zu“ – 2 x’a” – x“ + 2 a x te” – 5 a x’
4 2 O 2 O
A x)
»+ 4Axu’ — 4Ax’a H. 4 Aa x” a
3. # #
+ 6A“x“u” — 2A"x" + 2 A* a x’
2 O |- O
3 –a–

+ 4 A’ x’ te
4.

+ A * x*

La transformée est donc a“ + 4Axu' + (6AA–2)x'a"


+ (4A” — 4 A) x’a -f- (A“ — 2A3 – 1 ) x* + 2 axa +
4Aax’u -H (2 A’ — 5 ) ax' = o, où l’on peut d’abord re
marquer que le terme (A“ — 2 A*– 1 ) x* eſt nul, puif.
que la déterminatrice aboutifſoit à la Cafe x“. Mais le
terme contigu (4A” — 4 A.) x'u ne manque pas, puiſ
que la racine y — Ax = o eſt racine fimple de l'équation
y“ — 2 x y — x“ = o que fournit cette déterminatrice.
Ainſi mettant la transformée fur le Tr: anal: couché fur la
Bande fans x, on lui trouvera une déterminatrice parallèle
à cette Bande , qui donne l'éq : ( 4A” – 4 A) x' u -F
(2A—s)ax = 0, Oll
2 AA – 5 =[en
a=-##:12
— 2 w/ 2
––

mettant = V ( 1 + V2 ) pour A} =:y::y::y,5°=


–4– -

2 w/ 2 — 4
It --– a .
8 V ( 1 + v/ 2 ) 4
Ces deux prémiers termes de la Série == x V(1 + y/2)
*s:7:52, montrent que la Courbe a quatre
Branches
T

D EJ CO U R B E W. 329

d
CavIII. Branches hyperboliques, & ils déterminent la pofition de Pı.xv.
***** leurs Aſymptotes-droites. Le prémier terme fait voir que
fi on donne à l’abſciffe A B = 1 , les ordonnées B C = Figº 107.
+ V(1 + v/2) & Bc =— V( 1 + v/2 ), & qu’on méne les
Droites AC, Ac, elles feront parallèles à la derniére direćtion
des Branches infinies, & par conféquent à leur Aſymptote.
Et le fecond terme aprend que fi l’on prend les ordon
z V2—1 – 3 Y 2-4
nées AE=+5:{III, a, & Ae=-##IV;"
& qu’on méne les Droites EF, e f parallèles à A C, A c ,
elles feront les Aſymptotes cherchées. On peut auffi , &
cela eſt plus fimple, prendre l'abſciffe négative A G =
7 V2 – 1o
8 a, & mener par le point G, les Droites GF,
gf parallèles à AC, A c. Car il eſt aifé de voir que les
Droites EF, e f, fè croiſent au point G, éloigné de l'Ori
7 V2 – I o
gine A de la diftance —ā— 4
|

Si l’on veut aller plus loin & chercher la pofition de


ces Branches hyperboliques autour de leurs Aſymptotes
droites, il faut calculer encore un terme de la Série. Soit
+-- ######5 a nommé B. Il faut donc ſubſtituer B
»+ t à u dans la transformée, ou du moins dans les deux
prémiers ordres de fes termes. Car en confidérant cette
équation fur le Triang : anal: on voit qu’il manquera dans
O

ºk :k
>k 5k O
Nk >k O O
Sk O O O O

la feconde transformée le terme x', & qu’ainfi la détermi


Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Tt natrice
33O D E F B R A N C H E S I N F INVI E 7

Pl.xv, natrice partant de la Cafe xy, portera fur la Cafe x', fi cavmi,
elle eſt pleine. Il s'agit donc de voir fi elle l’eft , & quel S ***
terme la remplit.
J II Ordres.
~^–LTN. ~–^–LTY
(4A”-4A)tx’+(2 A*-5)ax'+(6AA-2)**x**+4Aatx &c.
N I O 2 I
J - |

+ (4A’– 4A) Bx” +2(6AA–2)Btx’+4ABax"


O # O

+ (6 AA 2 ) BBx”

On voit par ce Calcul, que la Cafe t x' loge le terme


( 4A” – 4A) tx”, & la Cafè x” le terme ((6A4–2)BB
+ 4 ABa )x”. La déterminatrice, qui paffe par ces deux
Cafes, donnera donc t = _(644-2)BB+44B2 -1
– I ran: 44-14
==–3 Y==4–2–+34=421
= [puiſque B==#:####5 ==E 8A a]
_(644-2)(3V2-4)’a’: 6444+4(3V2-4)aa:8 36-*
(4 AA — 4 ) A - |

––(6v2 #4)(34=#4Y°) *łVe=° aer- =


|- :::y::y('+y:.y
_ - I 54 + I o9#v2 . ––T:54 2 + 2 I 9 -
| I

==W:WIĘ5 "*"==VỚI+752*T.
Cette fraćtion étant poſitive , le figne = qui la précéde
montre que la Courbe tombe, de part & d’autre, entre
l'Axe des abſciffes AB & les Aſymptotes droites EF, e f.
Car fi l’on nomme cette fraćtion C, la Série fera pour les
Branches de l’Aſymptote E F , y = Ax + B –“# Ởt.
& pour

Š--
D E F C O UR B E 5, 33 I

CH. VIII. & pour les Branches de l’Aſymptote ef, y = – Ax – Pl. XV.
§. I 43
B + ":", e.
|- Exemple JV. :: xy — 2xy + xy'–a'= 2,
miſe fur le Triang: analyt: a trois déterminatrices AB,
C B

AC, B C. Celles qui paffent par la Pointe A indiquent


des Branches qui ont les Axes pour Aſymptotes. Elles
font auffi indiquées par les racines y= o , x=o, de
l'équation du plus haut Rang. Les équations que donnent
4.
- • 4
ces déterminatrices, x’y –a“ = o, ou y = xī ? & x y?
4
- 43 |- |

— a“=o, ou x = : , font voir que les Branches in


finies qu’elles déſignent fè jettent dans les angles des coor
données de même figne, le long de l’un & de l'autre
Axe. -

La déterminatrice BC qui traverfè le plus haut Rang ,


donne l’éq: xy — 2 x'y' + xy' = o, qui a , outre les
racines x = o, y=o, dont on vient de parler, une ra
cine double y — x = o, qui nous aprend que la Cour
be a encore des Branches infinies, dont la derniére, direç-re. „s.
tion A D coupe en deux également les angles BAC, bAc
des coordonnées. Mais pour connoitre la nature de ces
Branches, on cherchera encore un terme de la Série en
Tt 2 fubſti
332 D E FT B R A WCH EJ I W F IN I ES

PLxv. fubſtituant u + x à y dans l'équation propofée, ce qui la C# Will


transforme en xu' + x'a – å" = o; qui étant mifè fur *"
le Triang: anal: a une déterminatrice utile DE, qui don
O
O O

E k o o
>k · O O O
* * o o o *D

2 - -2 a*
4.
ne xa —a=o, ou «===:: Ce fecond terme
2

de la Série y = x == : ở c. marque deux Branches qui


accompagnent de part & d’autre les deux parties AD ,
Ad, de la Droite D A d , qui eſt la derniére direćtion &
l’Aſymptote droite de ces Branches.
Ainfi la Courbe a huit Branches hyperboliques autour
de trois Aſymptotes BAb , CAc , DAd, qui fe croiſent au
Point A, femblable en cela à la Courbe de l’Exemple L.
En effet, c’eſt la même Courbe dans une poſition diffé
rente. Car fi l’on prend A D pour l'Axe des ordonnées ,
& la perpendiculaire AE pour celui des abſciffes, on aura
[à caufe des angles demi-droits QAS, QMR] AP [x] =
ZZ Z -

Ps As=QRT;l-Asſ;1, & PML»]=Pr


+RM= QS [ý, + RM[#]. Et ces valeurs de x
& de y, fubſtituées dans l’équation de la Courbe x'y–
2xy' + xy' — a* = 9, la transforment en uuzz–z“ –
a'=o, ou z“ — uuzz + a“=ọ, qui eſt l’équation de la
Courbe examinée dans l’Exemple I.

Exem
D E S C O U R B E J. 33 3.

: CH. VIII. Exemple KI. Soit enfin l’éq : y' + 5xy“ + 1 oxy? Pl. XV.
§. 143• + 1 ox'y' + 5x^y + x' – 2ay“ — 4axy' + 4axy + 2ax“ +
aay” – aaxy” — aax y + aax” — aab' = o. Cet Exem
ple eſt affez compoſé, & par là propre à faire connoitre
comment il faut s'y prendre pour éviter tout le Calcul
fuperflu.
Le plus haut Rang , fur lequel eſt appliquée la feule
déterminatrice fupérieure qu’ait l’équation propoſée, eft
préciſément la cinquiéme puiſſance y' + 5xy“ + 1 oxy' +
1 oxy' + 5x*y + y' de y + x. . Ce Rang égalé à zéro n’a
donc qu’une feule racine , mais quintuple, y + x = o,
ou y = — x ; ce qui marque que la derniére direćtion
des Branches infinies de la Courbe eſt parallèle à la Droi
te BA C qui coupe en deux également l'angle des coor- :: Ioº
données de différents fignes. . Čette même équation mar- "**
que que le prémier terme de la Série deſcendante qui don
ne y en x, eſt — x. Pour avoir le fecond, on ſubſtitue
ra — x + te à y. -

Ord. I. II
A
III
–A–
IV.
A
— f f\~\~\

y3+5xy^+1oxy? Hoxy' +5xy+x-2ay“-4axy^44axy+2ax'+a,y+a’xy'-a'xy+a'x'-a'bº


5. 4. 3. 2. I. O - 4. 3. I. O. 3. 2. - I- O O
Y

-5xy“-2oxy-3oxy”-2oxy-5x
- 4 3 H O
+8axy+12axy-4ax“
3 O
2
–3axy+2axy+a’xi
1 O 2 2
H A F 2 2 5 F >

+-lox*y*+3Oxy“+3ox+y+loxº – 12axy — 12ax.y +-34*x y–a’x?


# # # o ; # # o
–1ox*y*—2Ox*y - 1ox“ +-8ax*y + 4ax* – a* x 3
- 2 I O I O º O-'.
Æ ZI ŽĮ
+ 5x y - 5x" | · – 2ax*
#. O O

– x:

o Tt : 32 ;: - Et *
---- - - - - - - -

334. D Es B R ANCH Es INFINI Es


PL. XV, Et la prémiére transformée fera y’— 2ay“ + 4axy' + a’y’— Ch.VIII
4 a’xy + 4axy —a’b’ = o. En la mettant fur le Tr: S. “i
analyt: couché fur la Bande fans x , on lui trouve deux
déterminatrices fupérieures AB, BC.
O

C*
C)

* :: O

>k A
:

L’une AB , qui porte fur les plus hautes Cafès des


deux prémiéres colomnes, donne 4axy – a’b’ = o, ou
b?
-
|
-
; . Il n’eſt pas befoin de continuer plus loin la
3 .

Série y=-x+: &c. parce que dès le fecond terme


elle eſt réguliére. Elle indique deux Branches hyperbo
liques, qui accompagnent, dans les angles des ordonnées
poſitives, leur Aſymptote droite BA C. -*

L’autre déterminatrice B C donne y' + 4axy' + 4axy


= o, ou , diviſant par y, y"+ 4axy' +4a^x = o, dont
la racine quarrée y y + 2ax=o, fe réfout en ces deux
ci: y = + V-2ax, y= – V – 2ax, qui font imagi
naires , quand on prend x poſitive. Et comme l’une &
l'autre eſt racine double de l'éq : y" + 4axy + 4a^x = 0,
on ne doit encore rien affirmer des termes fuivans ; mais
on continuera le Calcul en ſubfituant =+= v/– 2ax + y à y
dans la prémiére transformée. -

5
(2) - . y –
CH. VIII, D E J' CO U R B E J. 335
§. 143. PL. XV.
Ord, I - II III IV

y} + 4 a xy + 4 a*x*y — 2 ay“ — 4 aº x y + a yº - a*b*


5. 3. | 1 4. - 2 3 O
+V-2ax)
=Eşy“V-2ax=-12axy V-2ax=4a'x'V-2ax=8ey’V-2ax=F8a” XyV-2ax+3ay’V-2ax
# # O # # #
– 2o axy? — 24 a’x.y + 24 a’xy” + 8a*x* — 6 a’xy
}— # # O #
== 2oax y"V—2ax=F8a’x’V–2ax == 16a*xyV-2ax FF 2a*xV–2ax
# Q - # O

+ 2O a*x*y – 8 aº x*
# O

== 4 a’ x’ V — 24*
Ainſi la feconde Transformée eſt y* =+= 5y“V– 2ax -
16axy' = 8axy'V— 2ax — 2ay = 8ay’y—2ax + 2oa’xy"
== 8 a’xy V–2 a x + a·y = 3 ay V-2 ax—6a’xy==
2a’xy–2ax — a’b’ = o. Sur le Triang: anal: elle n’a
qu’une déterminatrice utile, favoir celle qui est horizonta
le , & qui donne = 8axy“V-2ax = 8 a’xyV—2ax =
2a’xV–2ax = o, ou, divifant par == 8axV-2ax , 7y
– ay+; aa = o qui a une ſeule racine, mais double »
y - # a = o.

: :}
Elle
336 D E F B R A N C H E S INFINI E S

PL. XV. Elle marque que + # a eft un troifiéme terme commun Calvin.
aux deux Séries, qui commencent par — x =EV— 2ax. §. 14};
Mais cette racine y — ; a = o étant double, elle oblige à
calculer encore le terme ſuivant, d'autant mieux que, dans
celui-ci, l'expoſant d'x n’eſt pas encore négatif. Et com
me il y a lieu de préfumer qu’il fuffira de trouver encore
un feul terme , on cherchera à s’épargner du calcul en
ſubſtituant # a + y à y, feulement dans les termes des deux
prémiers ordres.
I II Ordre.
7 -d- A– — / |- |- -)
PF8axy”V-2ax+8aºxyV-2ax=F2a’xV-2ax -i6axy’+2oa’xy'-6a’xy,ớc.
2 I O 3 2 I

ža)
- FF8aaxyV-2ax == 4a’xV-2ax — 24aaxy”-+-2oa’xy - 3a*x
|- # O # , # O

== 2 a'x V–2 a x —12 a xy + 5 a*x


O A. # . O

: – 2 a* x
«.

Le prémier ordre fe réduit au feul terme =8axy“V-2ax,


& le fecond à — 16 axy" – 4axy + 2a’xy. Et ces ter
mes étant mis fur le Triang : analyt: on voit que la dé

|-
O
A %
O
O

::
o * * *B o

terminatrice AB paffe par les Cafes x”yy & xy, & qu’é
tallt

|
D E J CO U R B E J, 337

ca.VIII. tant continuée elle traverfe la Cafè x“. Il faut donc exa- Pixy.
***43 miner fi cette Cafe eſt pleine ou vuide. Ce font les ter
mes du troifiéme ordre qui doivent la remplir. On ſub
ftituera donc ; a + y à y dans les termes du troifiéme or
dre de la feconde transformée.
III Ordre.
- A ·—

== Sy“V—2ax = 8 ay’V–2ax = 3a’y’V— 2ax


4 3
#4)
= 1 oay’V–2ax = 1 2a'y’V—2ax = 3 ay V— 2ax
3 3. 1.
H 2. 2.

= # a y’V–2ax = 6a'yV—2ax=#a“ V–2 ax


– – 3 O
1

=+= # ayy/— 2ax = a“V-2 ax


I

4. -

== Is a' V — 2 a x

Ils fè réduifènt à = 5y“ V–2 a x = 2 ay'v/– 2 a x=


# a'y V-2ax = # a'yV—2ax = ř. a“V–2ax. Ce dernier
terme, ayant la place dans la Cafe x“, ſe trouve fur la dé
terminatrice, qui donnera l'équation = 8 axy V— 2ax +
2a’xy = # a“V-2ax= o, ou, diviſant par =8axV–2ax,
2 a* a'
yyW =
-- –—
8 V– 2ax y - 1– – –O
28x 3
dont la raci ------
cine quarree
2

C ſł
* 8V 37: = o. Les deux Séries, que nous fui
y
"T" ----
4

vons , ont donc pour leur quatriéme terme, l’une +


2
42 l'autre a* -

8 y—2ax ? 8v/– 2 a x”
Quoique dans ce terme l'expofant d'x foit négatif; ce
pendant, comme il eſt racine double de l'équation qui le
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Vv donne,
338 D E F B R A N G H EJ I NF I N I E F

r.xv. donne, il eſt néceffaire de continuer le Calcul, en fubsti- chym.


tuant = # = 4" »+ y à y dans la troifiéme transformé M. 14}:
8v/—2ax y a y C•
|

Mais pour cela il faut l’avoir complette; & juſqu’ici nous |


n’avons que les termes qui ont réfulté de ceux des trois
prémiers ordres. Il faut donc achever la transformation
en ſubſtituant ; a + y à y dans le quatriéme ordre:
|
IV Ordre.
–A–
f —

+ y' – 2 ay“ + a’y” — a’b’


5 4 3 O

# a)
+ # ay“ — 44 y’ + # a’y*
4 3. 2
:: -

+ {ay'
#
— say+3ay 3 3
3
+ # a’y” — a“y + ša”
2 O
4
5
+ f aty — ;
1
5 :
+ # a’

-
Et–
+ a’ il en réſulte
a’ b? y' + ; ay“ –#a'y' —#a’y’ + ř: aty F. •. - v

37. 9

Réuniffant les réſultats de ces différents ordres, la troi


fiéme transformée complette eft == 8axy’v/–2ax–16axy'
— 4 a*x y + 2 a’xy = 5y“v/– 2 a x = 2ay’v/— 2 a x =
#a’y’V-2ax = #a'yV–2ax = ř. a“V-2ax + y' + # ay“
— ịa’y’ —#a’y’ + # ay + # a’ — a'b'= o. Cette
transformée mifè fur le Triang: anal: a , rélativement à la |
déterminatrice CD qui paffoit par les Cafes x” y y, x.ys:

4
D E J CO U R B E J. 339

CH. VIII. 1:2 |- a 13 A 4 PL. XV.


§ 4: & x“ & qui a donné l'éq: J===7=== ſept or
dres de termes.

:# ::
Il eſt probable qu’il ne fera pas befoin d’aller au-delà
ị 2k
36
2k
% D

du terme que nous cherchons ; c’eſt le cinquiéme de la –l


Série. Ainfi nous commencerons par ſubſtituer =
4 4 * A •

+ y à y dans les deux prémiers Ordres.


8 V-2ax
I - II Ordre.
r A– Y T A– Y

=F8axy’V-2ax+2a’xy== Isa“V-2ax – 4axy*=F#a’yV-2ax+#a”—a*b* Ġc.


a* 2 I O 2 I O O
>+
ŠV-2ax -

– 2a’xy F# a“V–2ax =+ ' a’yV–2ax - := a


- - # - - –°– –––4– - # ----

== = a* V-2 a x +- 3', a'

Les termes du prémier ordre fè réduiſent à ==8axy V-2ax,


& ceux du fecond à — 4 a*xy” — a*b*. Donc la déter
minatrice paflera par la Cafe x*y*, & par la Pointe, & |

donnera l’éq: == 8axy’V–2ax — a'b' = o, ou y =


2 A,3

---- a:= Le figne – a lieu pour la prémiére, &


Vv 2 le
34o D E S B R A NO H E J I N F I N I E S

PLxv, le figne + pour la feconde des deux Séries que nous cal- CavIII.
§. 143.
culons. Donc pour la prémié –– a*b*
S. p a p
preſihlere y
y = += V/– F-7— 8axy—2ax ?
a*b*
& pour la ſeconde y==V 8axy/–2ax , grandeur ima
ginaire. Car fi on prend x poſitive, V-2ax eft imagi
ire , & fi d gati a*b* ft négati
Ild! TC. » 1 O Il p
prCI)Cl X négat1VC
B , ;;-7 -- Clt Ilegat1
* 8axV— 2ax 8

ve, & fa racine eſt imaginaire. Ainfi la feconde de nos


deux Séries a fon cinquiéme terme imaginaire, & elle-mê
me l'eſt entiérement. Mais la prémiére, qui ne l’eſt qu’à
demi, fè fourche en deux y = – x + v/– 2ax +# a Hº
a* a*b* *

EW=== *YTHIzv=== Ởc. & y = — x + V–2ax


a* a*b* *

»+ # a + ŠV–2ax – V 8axy/—2ax |

* 3
-

Ces deux Séries, avec la prémiére y=-x+: Ởe.

font voir que la Courbe a quatre Branches infinies, dont


Fig. 1o9. deux DB, EC font hyperboliques, & ont pour Aſympto
14f4777e I •
te la Droite B A C dont l’ordonnée eſt le prémier terme
– x de la prémiére Série. Les deux autres EF, H G
font paraboliques, & ont pour Aſymptote - curviligne la
Courbe l KL, à l’abſciffe x de laquelle répond l’ordonnée
que repréſèntent ces quatre termes, — x + V — 2ax +
44
# a + 8V–2a x ·

On verra plus clairement la pofition des Branches de


cette Courbe, en la raportant à deux autres Axes , dont
l’un eſt l’Aſymptote droite CA B & l’autre fa perpendicu
laire A N. Alors le point M de la Courbe , au lieu des
coordonnées A P [x] & PM [y], aura les coordonnées
AQ [z] & QM[a], dont les raports s’expriment par les
équat:
D E S CO U R B E J. * 34I

cavit Z - ze Z -- Zt PL. XV,


$. I 43. équat : x = V2 ? & y = :
; valeurs qui fubſti
tuées dans l'éq : y' + 5xy“ + 1 o x’y’ + 1 ox'y' + 5x“y +
x – 2ay“ — 4axy' + 4axy + 2a x* -H aay” — aaxy” –
aaxy + aax” — aab' = o, ou (y + x)*— 2a(y — x)
(y + x)' + aa (y + x) (y — x) – a’b’ = o, la chan
**\; – 2a^ * * N r * * h + aaa * * N r 2 # y: –
gent en (#) aa(#)(#) + a(#)(#)
a’b’ = o, ou 4z’v/2 — 8aza’ + 2aaztea V2 — a’b’= o,
|- 47 b
ou encore, faifant - = c & -7- = d , en z” – 2 cz’ u
2 V2 T
+ ctzua — ced” = o. Cette équation fè réduit à z“—
3
( C d
2c Z Z te –H- c d tt tt = --- Oll zz— ea==edy: , foit
|

// =# = d V dz, qui fe conſtruit ainfi.


|- - -

Sur les Axes AB, AC on décrira la Parabole D A d , Fig. IÖza


num. 2«
dont le Paramétre eſt c, de forte que l’abſciffe A P [z] a
l’ordonnée PO = #. On décrira auffi l'Hyperbole
d
CNB, c n B, dont l’ordonnée PN, ou Pn, eft =dv#
Alors donnant à chaque abfciffe AP deux ordonnées PM,
Pm égales, l’une à la fomme On, l’autre à la différence
ON des ordonnées de l'Hyperbole & de la Parabole, on
aura la Courbe cherchée CMDmc. Car fon ordonnée [u]
eft égale à #= #
dV , & par conſéquent fon équation
eft z’ – 2cz’a Hº cezuu — ccd” = o. Mais en la rapor
tant aux Axes EAe, FAf, qui coupent également les qua
tre angles que font entr'eux les Axes CA c , B A b , fon
équation fera juſtement celle qui a été propoſée dans cet
* Vv 3 Exemple:
342 JD ES B R A N C H ES IN FIN 1 ES

Pl. XV. Exemple. Dans cette conftruƐtion il eſt aifé de reconnoi- CavIII,
tre que la Courbe a des Branches hyperboliques MC, mc, ***
dont CA c eſt l'Aſymptote, & des Branches paraboliques
MD, mD , dont l'Aſymptote eſt la Branche A O D de la
Parabole d A D : On le reconnoit, dis-je, aifément, en
confidérant que près de l’Origine, les ordonnées de l’Hy
perbole CNB nc l’emportent de beaucoup fur les ordon
nées de la Parabole d AD, & que loin de l'Origine, c'eſt
tout le contraire.

144. No u s finirons ce Chapitre par quelques confi


dérations générales fur les Branches infinies des Courbes
& fur les Aſymptotes droites.
I. Les Branches infinies d’une Courbe font toûjours en
nombre pair *.
L’ordonnée d’une Branche infinie de Courbe s’exprime
par une Série deſcendante A xº + Bx + C „* &c. qui eft
ou entiérement imaginaire, ou demi-imaginaire, ou réelle
[ §. 95 ]. Lorſqu’elle eſt entiérement imaginaire, la Bran
che , dont cette Série devroit marquer l’ordonnée , eft
imaginaire. Cette Série eſt réelle, lorſque tous les expo
fants h, i, é, &c. font des nombres entiers, poſitifs ou
négatifs, ou des nombres rompus dont le dénominateur
eſt un nombre impair. Alors la grandeur qu’exprime cette
Série eſt réelle, foit qu’on prenne x poſitive, foit qu’on
la prenne négative. Ainfi cette Série repréſente deux
Branches infinies, une du côté des abſciffes poſitives, une
du côté des négatives.
Enfin, la Série eſt demi-imaginaire lorfqu’un , ou plu
fleurs, des expofants h, i , é, &c. eſt une fraction d’un
dénominateur pair , & d’un numerateur impair. Dans
- CC

* STIRLING, Lin, tert. Ord. Newton. Prop. I. Cor. 3. Mr. DE


G U A, Uſage de l'Anal, pag. 47.
D E F C O U R B E J. 343

Ca VIII, ce cas, la Série n’eſt réelle que quand on prend x pofiti- Pi, xv.
*“ ve, ou quand on la prend négative. La Branche indi
quée par cette Série ne s’étend que du côté des abfciffes
pofitives, ou du côté des négatives. Mais en échange ,
lors qu’on donne à x le figne qui rend réels les termes
demi-imaginaires, ces termes ont deux valeurs, une pofi
tive & une négative , parce qu’une racine paire a égale
ment le figne + & le figne — . Ainſi la Série eſt dou
ble , & exprime deux ordonnées. Il y a donc deux Bran
ches infinies qui répondent à cette Série , & qui font fi
tuées, non pas de part & d’autre de l'Axe des ordonnées,
mais toutes deux d’un même côté. Donc, dans tous les
Cas, le nombre des Branches d’une Courbe eſt un nom
bre pair. - -

145. II. Toute Ligne algébrique d’un Ordre impair a,


au moins, deux Branches infinies *.
Parce que dans toute équation d’un Ordre impair ,
l’une ou l’autre des coordonnées a fon plus haut expofant
impair. Prenons que ce foit l’ordonnée. Donc en la re
gardant comme l’inconnuë , quelque valeur qu’on prenne
pour l’abſciffe, l’ordonnée aura toûjours une valeur réelle,
puiſqu’une équation d’un dégré impair ne peut avoir tou
tes fes racines imaginaires. Ainfi toutes les abſciffes, tant
pofitives que négatives à l'infini , ont au moins une or
donnée réelle. La Courbe a donc au moins deux Bran
ches infinies, une d’un côté, l’autre de l’autre, de l'Axe.
des ordonnées.

146. III. Une Courbe algébrique ne peut avoir plus:


de Branches infinies qu’il n’y a d’unités dans le double de
l’expofant de fon Ordre.
Carr

* SrIRLING, Lin, tert. Ord Newt. Pr. VI. Cor. 5.


Mr. NicoLE , Mem, de l'Ac. 1729, p. 198.
344 D ES BRANCHEs 1NF 1 Nr es
PL.XV. Car en prenant les ordonnées de façon que leur Axe C#VIII
ne foit parallèle à la derniére direction d'aucune des Bran- $ “
ches infinies de la Courbe, toutes ces Branches s’éloigne
ront à l’infini de cet Axe. Donc leurs ordonnées feront
repréſentées par des Séries deſcendantes, qui donnent la
valeur d’y en x. . Or l’équation ne peut fournir plus de
pareilles Séries qu’il n’y a d’unités dans l’expoſamt de la
plus haute puistànce d'y : parce que ces Séries font les ra
cines de l’équation, où l’on regarde y comme l'inconnuë,
& qu’une équation ne peut avoir plus de racines qu’il n’y
a d’unités dans le plus haut expoſànt de fon inconnuë. Et
l’expofant de la variable y ne peut jamais furpaffer l’expo
fant de l’Ordre de la Courbe. Donc on ne fauroit avoir
plus de Séries qui donnent y en x , qu’il n'y a d’unités
dans l’expofant de l’Ordre de la Courbe. Mais chaque pa
reille Série ne peut indiquer , au plus , que deux Bran
ches infinies, & pour cela il faut qu’elle foit réelle. Donc,
une Courbe ne peut avoir, au plus, que deux fois autant
de Branches infinies qu’il y a d’unités dans l’expoſant de
l’Ordre de cette Courbe.

147. 1V. Une Courbe algébrique ne peut avoir plus


d'Aſymptotes droites qu’il n’y a d’unités dans l'expofant
de fon Ordre *.

Cette Propofition fè prouve par le même raiſonnement


que la précédente. Si l’on prend les ordonnées de forte
qu’elles ne foient parallèles à aucune Aſymptote, l’ordon
née de chaque Branche hyperbolique fera repréſèntée par
une Série telle que Ax + B + C.:-* &c. dont les deux
rémiers termes Ax + B expriment l’ordonnée de l’Aſymp
tote [§. 13 1 ]. A ſera zéro , fi l'Aſymptote eſt parallèle
RUX

* SrIRLING , Prop. VI. Cor. 7.


D ES CO U R B E $, 345
cavIII aux abſciſſes; B fera zéro, fi elle paffè par l’Origine; ainfi Pl. XV. .
$"47" A & B feront zéro, fi l’Aſymptote eſt l’Axe des abſciffes.
ll ne fauroit y avoir plus d’Aſymptotes droites qu’il n’y a
de pareilles Séries. Et l’équation de la Courbe n’en fau
roit donner plus qu’il n’y a d’unités dans l’expofant de
l’Ordre de la Courbe. Donc le nombre des Aſymptotes
droites ne peut furpaffer les nombres des unités contenuës
dans cet expofant.

148. V. Lorſque la Courbe a autant d’Aſymptotes droi


tes que l’expoſant de fon Ordre a d’unités , toutes fes
Bianches infinies font hyperboliques. Car les ordonnées
étant priſes de forte qu’elles ne foient parallèles à aucune
Aſymptote, toutes les Séries defcendantes qui donnent la
valeur d’y en x , c’eſt-à-dire, toutes celles qui peuvent ex
primer l’ordonnée d’une Branche infinie : la Courbe ,
commencent par trois termes tels que Ax+B+C*T* &c.
[ où A & B peuvent être zéro ]. Elles repréſèn
tent donc des Branches hyperboliques [§. 1 3 1 ] , & la
Courbe n’en a point d’autres.
En effet, puiſque chaque Aſymptote droite a deux
Branches hyperboliques , & qu’une Courbe ne peut avoir
lus de Branches infinies qu’il n’y a d’unités dans le double
de l’expoſànt de fon Ordre ; fi elle a autant d'Aſymptotes
droites qu’il y a d'unités dans cet expofant, toutes fès Bran
ches infinies feront hyperboliques.
149. VI. Dans le même Cas, c’eſt-à-dire, quand une
Courbe algébrique a autant d’Aſymptotes droites qu’une
Courbe de fon Ordre en peut avoir ; toute Droite qui
coupe toutes ces Aſymptotes, & qui rencontre la Courbe
en autant de points, eſt coupée de façon que la fomme
des parties interceptées entre la Courbe & les Aſymptotes
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. Xx eft
|
346 D E F B R A WC H E S I N F IN I EJ?

r.xv. eft égale à la fomme des parties interceptées entre les cg.ym
Aſymptotes & la Courbe [§. 65 ] *. §. 143

Car fi l’on prend cette Droite & fes parallèles pour les
ordonnées ; puiſqu’elle coupe la Courbe en autant de
points qu’il y a d'Aſymptotes, c’eſt-à-dire, en autant de
points qu’il y a d’unités dans l'expofant de l’Ordre de la
Courbe, l'équation fera telle que le plus haut expofant d'y
fera égal à l’expofànt de l’Ordre. Soit v cet expofant, .
y"+(ax + b)y“T* les deux prémiers termes de l’équa
tion, & y=4x+B+C* *&e y=4x+B'+
C" ---- &c. y = A"x + B"+ c"--* &c. &c. les Séries
deſcendantes, qui donnent y en x , tirées de cette équa-
tion. Ainfi y–Ax–B–c'xT* &c. =o , y — A"x

—B'-c'-T“ &e=o, y–A"x–Bº–cº«T*ee


=o font les racines de l'éq: y"+(ax+b) y- &c=o,
& cette équation n’eſt autre chofè que le produit de ces
racines, dont le nombre eſt fuppofế v. Le prémier terme
de ce produit esty”, & le ſecond est –(Ax+B'+cx*
- če + Ax+B' + cx * ởe + Ax + B°+ c">T“
ởe)y"T" =— ((A + A" + A" & c ) 3Ć + (B + B°
+ Bº ĉe ) + (c + c"+c" ởe ) » T* ởe)y"T", le
quel comparé avec (ax + b) y"T", auquel il doit être
égal, donne A" -H A"+A" ở c = a , B + B° + B" &c
= b , C + C" + C" & c = o, & tout le reſte pareille
ment égal à zéro. De même , fi on multiplie les unes
par les autres toutes les équations des Aſymptotes droi
[CS

* NEWToN , Enum. lin. tert. Ord II. 2. STIRLING , Lin. tert. Ord.
Newt. Prop. X. Cor. 4.
/
AD E .S C O U R B E S. 347

ca VIII tes y - A'x — B'=o, y —A"x – B" = o, y – A"x Pt.xv.


-**** — B" = o, &c. ce produit exprimera le Systême de tou
tes ces Droites. Or ce produit a pour fon prémier ter
me y", & pour le fecond – (A'x + B + A^x + B" +
A"x + B" ởe)y"T" 3 Oll – ((A^+ A* + A" & c ) x
+ (B + B' + B° ởe))y"T" = –(ax + b)y“T“.
L’équation qui repréſente le Syſtême des Aſymptotes a
donc les deux mêmes prémiers termes que l’équation de
la Courbe. Donc [§. 65] une ordonnée qui coupe tou
tes les Aſymptotes & la Courbe en autant de points qu'il
y a d'unités dans l’expofant de fon ordre , eſt coupée de
façon que la fomme des parties interceptées entre la Cour
be & les Aſymptotes, eſt égale à la fomme des parties in
terceptées entre les Aſymptotes & la Courbe.
15o. VII. Le nombre des points, où une Courbe al
gébrique peut rencontrer fon Aſymptote droite , eſt infé
rieur, au moins, de deux unités à l’expofant de l’Ordre
de cette Courbe *. -

Car en prenant les ordonnées parallèles à une Aſymp


toteº, elle fera défignée pâr une déterminatrice paralléle à
la Bande fans y [ §. 137 ]. Ainſi , dans cette équation or
donnée par y, il manque au moins le prémier terme, ce
lui où y auroit un expofant égal à l'expofant de l'Ordre
de la Courbe. Par conſéquent, aucune ordonnée [paral
lèle à l'Aſymptote 1, ne peut rencontrer la Courbe en au
tant de points qu’il y a d'unités dans l’expofant de fon
Ordre [§. 41 ]. Mais en particulier, l'Ordonnée-aſympto
te la rencontre, au moins, une fois de moins. Car le
nombre de points où une ordonnée rencontre une Cour
be eſt égal au nombre des racines réelles de l’égalité qui
Xx 2 réſulte

* S T 1 R L 1 N G , Prop. IV.
348 D E F , B R A N C H E S INFINI E S

P. xv. réſulte quand à x on ſubſtituë la valeur de l’abſciffe de Cavill


- cette ordonnée. Mais l'abſciſſe de l’Ordonnée- aſymptote ***
fe détermine en égalant à zéro la bande entiére fur laquel
le eſt appliquée la déterminatrice qui marque cette Afym
ptote [§. 139 ]. Donc cette valeur ſubſtituée à x fait
difparoitre cette bande, & fait évanouir le terme , qui eft
le prémier de l’équation ordonnée par y . Ainfi dans l'E
galité, dont les racines déterminent les points où l'Aſym
ptote rencontre la Courbe , l'expofant de la plus haute
puiſſance d’y , eſt inférieur à l’expofant de l'Ordre de la
Courbe, de deux unités , au moins. Le nombre de fes
racines , & par conſéquent le nombre des points où la
Courbe peut rencontrer l’Aſymptote, eſt inférieur de deux
unités, au moins, à l’expofant de l’Ordre de cette Courbe.
Soit, par ex. ly"+ (ax+b) , - + (cx+dx+e)y--
& c = o, l’équation d’une Courbe de l’on die v. Si elle a
quelque Aſymptote parallèle aux ordonnées y, il faut que
le terme l'yº , au moins, difparoiffè , / étant egale à zéro,
& l'abſciffe x dont l’ordonnée eſt Aſymptote, fe détermi
b
nera par l'éq : ax + b = o, ou x = — a On aura
|

les ordonnées de cette abfciffe, en fubſtituant, dans l'é


quation de la Courbe , –* au lieu d'x, ce qui fera
4

évanouir le terme (ax + b) yº-", qui par l’abſence du


Ty A- _ • |

terme ly” eſt devenu le prémier; & par l'évanouiſſement


de ce terme, ebb-2dba + eaa Jº -2
4 4
fe trouve le P
pré
|- |- b e.

mier. Donc, pour cette abſciſſe — , l’équation ne fe


ra que du dégré v - 2. Elle ne peut donc avoir plus
D E F C O U R B E W. 349

cgvIII. de v — 2 racines; la Courbe ne peut couper fon Afym- Pl. xv.


4. ºsº ptote en plus de v — 2 points. -

. Ainfi une Courbe du fecond Ordre ne peut pas ren


contrer fon Aſymptote. Une Courbe du troifiéme Ordre
ne peut rencontrer fon Aſymptote qu'en un point: Une
du quatriéme Ordre qu’en deux, & ainfi de fuite.
15 I. VIII. Une Courbe algébrique ne peut avoir plus
d’Aſymptotes droites parallèles à ſes ordonnées qu’il ne
manque de termes initiaux à ſon équation ordonnée par y.
Car s'il ne manque à l'éq : y"+ (a x + b) y"T" +
( c x + dx + e) ;--> & c = o, que le premier terme ly”;
la déterminatrice parallèle à la Bande fans y, qui indique
[§. 139 ] les abſciffes des Ordonnées-aſymptotes, traver
fant la bande y“T', donnera l'éq: ax + b =o, qui n'a
qu’une feule racine. Il n'y a donc , en ce cas, qu’une
feule Aſymptote parallèle aux ordonnées. Mais s’il man
que à l'équation de la Courbe fes deux prémiers termes,
TU– I. p |- |- -

l.y" + (ax + b) y , la déterminatrice traverfera la ban


de y-2, & donnera l’éq : cx + dx + e = o , qui ne
peut avoir que deux racines , & ne peut indiquer que
deux Ordonnées - aſymptotes. S'il manque à l'équation
de la Courbe fes trois prémiers termes , la déterminatrice
traverſera la bande y*T*, & donnera une équation du
troifiéme dégré qui ne peut avoir que trois racines , qui
font trois abſcifles d'Ordonnées- aſymptotes. On voit que
ce raiſonnement s’applique de la merne maniére à quelque
nombre qu’il manque de termes initiaux.
Mais il arrivera fouvent que le nombre des Aſympto
tes-ordonnées fera moindre que le nombre des termes ini
tiaux qui manquent à l'équation. I”. à cauſe des coëffi
Xx 3 cients,
35O D es B R A NcH Es IN FINI Es
P.xv. cients a, c, &c. qui peuvent manquer, ce qui déprime les CavIII
les équations ax + b= o, cxx + dx + e = o, & les ré- S"
duit à des dégrés inférieurs. Si, par ex. I, a, b, & c font
zéros, la déterminatrice, traverſant la bande y“T”, pour
roit donner une équation du fecond dégré: mais à cauſe
de c = o, cette équation fè réduit à une du prémier dx
+ e = o, qui n’indique qu’une feule Aſymptote-ordon
née. 2”. à caufe des racines imaginaires qui ne donnent
que des Aſymptotes imaginaires. 3”. à caufe des racines
égales, qui ne marquent chacune qu’une feule Aſymptote,
quoiqu’elles tiennent lieu de pluſieurs racines.
I 52. IX. Une Courbe algébrique ne peut avoir autant
d'Aſymptotes droites parallèles qu’il y a d’unités dans l’ex
pofant de fon Ordre * .
Car prenant les ordonnées y parallèles à ces Aſympto
tes , il manquera [ §. préc. ] autant de termes initiaux à
l'équation ordonnée par y qu’il y a d’Aſymptotes parallè
les aux ordonnées. S’il y avoit autant de ces Aſymptotes
que d’unités dans l’expoſant v de l’ordre de la Courbe ,
il manqueroit à cette équation fes v prémiers termes. Mais
le nombre de tous fes termes eſt v + 1. Il ne lui reſte
roit donc que le dernier terme, qui ne renferme plus d’y.
L'équation n’auroit de variables que x , & ne repré
fenteroit pas une Courbe, mais quelques Droites parallè
les [ §. 4o. ll. 3 ].
L’équation devant repréſènter une Courbe , elle aura
au moins deux termes, comme («x"** -H Éx"**... + Ộ) y
+ (xx” + ax”T".... + p)=o. Alors les abſciffès des
Ordonnées - aſymptotes font les racines de l’éq: a „v
+ 3x2"*

* STIRLING, Ibid. Cor. 5 & 6.


D EJ CO UR'B E J, 35 I

C:Vill + gxº-*.... + ģ= o, que donne la déterminatrice qui PL, XV,


#!'
## *** traverſe la bandė y. Ces racines font au nombre de v–1,
: & peuvent, fi elles font toutes réelles , défigner v – 1
Ordonnées- aſymptotes, c’eſt-à-dire , une de moins que le
* nombre des unités de l’expofant v de l’Ordre de la Courbe.
|: Ainfi une Courbe du fecond Ordre ne peut avoir d’A
# fymptotes parallèles: car c’eſt n’en avoir point que de n’en
}, avoir qu’une. Une Courbe du troifiéme Ordre ne peut
: avoir que deux Aſymptotes parallèles : Une du quatriéme
: Ordre que trois, &c.

153. X. Quand une Courbe a autant d'Aſymptotes


droites parallèles, qu’il y a d’unités dans l’expofant de fon
: ordre, moins une, elle ne peut les couper.
:· Car dans fon éq : (a *"*" + 3x**... + ģ)y + (xx"
|- + ux”T".... + p) = o, y ne monte qu’au prémier dé
i gré. , Ainfi aucune ordonnée ne peut couper la Courbe
: en plus d’un point [§. 41 ]. Et quand cette ordonnée
: eft une Aſymptote , la valeur d’y , qui eft
Pºmº à: # U
£& OĆ ==::= +:
U– I
devient infinie , fon déno
|- CD 1 »+ (3x .... + Ý
minateur étant zéro, puiſqu’on fuppoſe x égale à une des
racines de l'éq : a xºT" + 3x*T*.... + Ż= o. L’A
fymptote ne rencontre donc la Courbe qu’à l’infini, c’est
à-dire, jamais.

CHAPI
352 DIVISIONS GENERALES DES LIGNES

C H A P I T R E IX.

. Diviſions générales des Lignes des cinq


- prémiers Ordres. -

Fixv. 154. L': Propofitions établies dans le Chap, précé- sa


dent fervent de Régles pour former les Divi- ***
fions des Lignes courbes de chaque Ordre. Leur fonde
ment naturel eſt le nombre , l’eſpèce & la poſition des
Branches infinies de ces Courbes.
Pour commencer par le fecond Ordre, puiſque le pré
mier ne renferme que la Ligne Droite [§. 4o], fon équa
tion générale eſt a + by + cx + dyy + exy + fxx = o[ §.
32 ]. Placée fur le Triangle analytique , fon plus haut
Rang, qui décide de la derniére direćtion de fes Branches
infinies [ §. 136], égalé à zéro , donne l'éq : dyy + exy
»+ fxx = o. Puiſqu’elle eſt du fecond dégré, elle peut
avoir ou deux racines imaginaires, ou deux racines réel
les inégales , ou une feule racine double. Ce qui fait
trois Cas.
Car I. Le prémier eſt celui où les deux racines font
imaginaires, & il a lieu quand e eſt plus petit que 2 Vdf
Alors il n’y a point de Branches infinies [$. 136].
On rendra plus fimple l’équation de la Courbe, 1°. en
faifant diſparoitre la bande y, qui eſt le fecond terme de
cette équation ordonnée par y, dyy + (ex + b) y + fx x
ºf ex + a = o. On ſuppofera donc y=2–#,
& on aura 4 ddau + (4df-ee) xx + (4ed– 2be) x +
- 44 d
~
D U S E CO N D O R D R E. 353

Ca.Ix. 4 ad– bb = o. 2”. en faifant évanouir le fecond terme Pl. XV,


S “4 de cette transformée ordonnée par x, en ſuppofant x =
2cd – be 4df-ee
Tąāf=== ; ce qui change l’équation en au ==**
»H« df– ee) a – dcc
(4df ##### + ebc—f
fbb = o, qui n'a plus
2 - ")

que trois termes.


|- -

Puiſque e < 2 Vdf le coëfficient


se aer- 9

4:=“
df–
du terme

z z eſt néceffairement poſitif. Si le troifiéme terme


( 4df-ee) a — dcc + ebe – fbb
eft auffi poſitif ou zéro,
4 d d f— de e
de c – e b c + fb b
c’eſt-à-dire, fi a > ou = , la Courbe
4df- e e
eft imaginaire , puiſqu'il n’eſt pas poffible que deux ou
trois termes pofitifs foient égaux enfemble à zéro.
Mais fi ce troifiéme terme eſt négatif, la Courbe re
A/* , , A
4:“
préſentée par l'équat: a a + 4 d'f–e e Z, Z ======
ºA

alcc — ebc+fbb – (4df– ee)


( 4df— e e ) d
* est l'Ovale que les Géo
métres apellent Ellipſe. L’Ellipſe devient un Cercle, lorſ=
que les coordonnées a & z font perpendiculaires l’une à
l’autre, & que 4 df–e e = 4dd ; ce qui réduit l'équa
T tion
- à au + zz = dcc – ebe |- : bb – 44
Aadd e

Cas II. Lorſque e eſt plus grand que 2 Vdf, l'éq :


dyy + exy + fxx = o a deux racines réelles inégales, que
nous fuppoferons y — Ax = o, & y—A'x = o. Elles
indiquent deux derniéres directions pour les Branches in
finies de la Courbe. En ſubſtituant A x + a à y dans
l’équation propoſée , on la transforme en une autre à
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Yy qui
354 DIVISIONS GENERALES DES COURBES

PLxv. qui manque néceffairement le terme xx [ §. 107 J. La Cu. Ix


déterminatrice paffera donc par les Cafes u x & x , fi ***
O

>k xk
@ @ @

celle-ci fè trouve pleine , & donnera une équation telle -


que a = B. ll faut donc fubſtituer B+ t à a , & on
aura une feconde transformée, où les Cafes xx & x font
furement vuides [ §. 107 ] : mais celle de la Pointe ne
fauroit l’être. Car , alors , cette transformée , n’ayant
* O

:k O
Q @ :k

point de termes fur la Bande x feroit diviſible par t. La


prémiére transformée feroit donc diviſible par u – B= t,
& la propoſée par y — Ax — B = a – B = t . Elle
feroit donc réductible à deux équations de cette forme
y – Ax— B = o, y — Ax — B'= o, & repréſen
teroit deux Droites. Donc, fi elle exprime une Courbe,
la Pointe renfermera un terme de la feconde transformée.
Et la déterminatrice paffant par cette Cafe & par la Cafe
tx, donnera t = CxT”. Ainfi la Série eſt réguliére, &
fes trois prémiers termes Ax + B + Cx T* marquent deux
Branches hyperboliques [§. 1 3 1 ] , dont l’Aſymptote droi
te a pour équation v = A x + B.
L’autre racine y – A'x = o donnera pareillement une
Série , dont les trois prémiers termes Aºx + B + Cºx T'
marquent deux autres Branches hyperboliques , dont l'A
fymptote droite s’exprime par l'éq: v = A x + B.
Ainfi la Courbe a deux Aſymptotes droites & quatre
Branches hyperboliques qui s’étendent dans les angles
afymptotiques oppoſés.
Que
/

DU S E CO N D O R D R E, - 355

CH. IX, Que fi le terme x manquoit dans la prémiére trans-PL.xv.


§. 154.
formée , la déterminatrice , qui part de la Cafe u x, au
lieu de porter fur la Cafe x, auroit paffě par la Pointe ,
& auroit donné, pour le fecond terme de la Série, u =
Bx -'. Dans une des Séries y = Ax + B + Cx - ' &c.
y = A x + B + CxT“ &c, ou même dans toutes les
deux, le fecond terme B , ou B", auroit manqué : ce
qui marqueroit que l’une des Aſymptotes droites, ou tou
tes les deux, paffent par l'Origine; fans indiquer d’ailleurs
aucun autre changement.
On peut exécuter, tout d’un coup, les deux transfor
mations indiquées ci-deflus, en portant l’Origine au point
où les deux Aſymptotes fe croiſent, & prenant les abfcif
fes fur l’une & les ordonnées fur l’autre. Cette transfor
mation vuidera les Cafes y y, xx, y & x , de forte que
l’équation réduite au terme az & au terme constant, aura
cette forme Paz — Q= o, ou z=#, fous laquelle
on reconnoit l'Hyperbole ſimple [ §. I 13]. Voici tout le
Calcul.
En fubſtituant [§. 24 ] m + pz + r te à x , & n + q z
+ f u à y, dans l’équation génerale a + by + cx + dyy +
exy +f&x = o, on la transformera en celle-ci
(dss-Hers-H-frr)uu +(2dqs+-eqr+eps+2fpr)uz +(dqq-+-epq+fpp)zz
+(bs-H-cr+2dms-Henr+ems-H-2fmr)u-+(bq+cp+2dnq+enp+-emq+2fmp)t
+ ( a + bn + cm + dnm + emn + fmm )
=Q

On déterminera la raiſon de r à r, par l'éq : dr H.


ers "H frr = o, ce qui fait diſparoitre le terme au , & don
ne aux ordonnées une poſition parallèle à une des Aſymp
totes. On déterminera la raifon de p à q par l’éq : :
e p q +fpp = o : ce qui fait diſparoitre le terme z.z., &
- Yy 2 donne
-**
356 DIVISION GENERALE DES LIGNES

Pı.xy, donne aux abſciffes une pofition parallèle à une Aſympto- Caix.
te. Mais il faut prendre garde qu’on ne faffe pas les abf. ""
ciffes parallèles aux ordonnées, [ ce qui feroit abfurde ] ,
en faifant les unes & les autres parallèles à la même Afymp
tote, c’eſt-à-dire, en faifant la raifon p : q égale à la rai
fon r: J. L’éq : dr + eri + frr= o , ou dqq + epq +
fpp= o, ayant deux racines inégales [puiſque dy + exy +
f&x = o, qui a, par fuppoſition, deux racines inégales,
fe change en dir -H er r +frr= o , fi l’on écrit s pour
y & r pour x, & en dqq + epq +fpp = o, en mettant q
pour y & p pour x ] ; on déterminera la raiſon r: s par
l’une de fes racines, & la raiſon p : q par l’autre, en pre
IlaIlt
----
+==+44=4142
^ 2 d.
, & 4 –
p
– e – V(ee – Adf)
==vg=av2, ou réciproquement. Enfuite on dé
terminera m & n par ces deux éq : b f + cr-H 2dni H emr
+ emi + 2fmr= o , & h q + cp + 2ang + enp + emp +
2fmq = o, qui font évanouïr les termes a & z., & por
tent l’Origine fur les deux Aſymptotes, c’eſt-à-dire, für le
Point où elles fe croiſent, lequel eſt un Centre général
[§. 76]. Ces équations donnent m = =*::# , &
– ce + 2bf / __ _ _ , º Ar. •
"==f : Et l’équation de la Courbe
-

fe réduit

à (2dq' + epi + eqr + 2fpr) uz + (a + b n + c m + d n n +


emn + fmm)= c , ou [mettant pour f, r, q, p, m & n,
leurs valeurs ] à — 4 d (ee–4df) a z + a (ee–4df)”.
+ (dre — ebe + fb b ) (ee – 4df) = o, foit uz =
a (ee— 4 df) + dcc — ebc + fb b
4 d. , qui eſt à l'Hyperbole
ordinaire [§. I 13 ].
Car III.
D U S E C O N D O R D R E. 357

. (.. Ch. IX. Cas III. Enfin lorſque e = 2 Vdf, l’éq : dyy + exy + PLxv.
| * §. I 54.
f:x=o n’a qu’une feule racine, mais double, y + x V ā
= o, qui indique une feule derniére direćtion peur les
Branches infinies de la Courbe [§. 136]. Qu’on fubsti
tuë –xv 4 + u à y dans la propoſée, & elle fera trans
formée en une équation , où il manquera les termes x x
& xy [§. I o7 ].
O

O O

>k @ @
:

S’il manquoit auffi le terme x, la transformée n'auroit


aucun terme où parût la lettre x, & elle fè réduiroit à
une équation telle que a ua + 3a + y = o qui peut avoir,
ou deux racines imaginaires, ou deux racines réelles fim
ples, ou une feule racine réelle double. Si les deux raci
nes a, a font imaginaires, y [=-x V + te ou + u'] |
eft auffi imaginaire, & l’équation n’exprime que des Li
gnes imaginaires. Si u, u font réelles & inégales, la pro
poſée fe réduit à ces deux équations fimples y + x V 4
f – u' = o. Ainſi elle exprime deux
– a = o , y +* V:# A

Droites parallèles [§. 4o ]. Si a & a font égales, l’é


quation propoſée eſt le quarré de y + x V - ze = O » %
& ne défigne qu’une feule Droite [§. 4o].
Mais fi dans la transformée le terme x ne manque
pas, on verra, en la mettant fur le Triangle analytique »
-- Yy 3 quc
358 DIVISION GENERALE DES LIGNEs
PL, XV. que la déterminatrice paffera par les Cafes ua & x, & cº.lx
qu’elle donnera une équation telle que a ==+= v/Bx. On $"
aura donc la valeur d'y en x par deux Séries deſcendantes |

—«v4+vës &c. – x V 4–VB- Ởc. qui indiquent


deux Branches paraboliques, de part & d’autre de l'Axe
des abſciffes, & du côté poſitif ou négatif, felon que B
eſt une grandeur pofitive ou négative [§. 133].
Si dans l'équation transformée générale du Car préced.
on fait d q q + e.p q + fp p = o, ce qui fait diſparoitre le
terme zz., & rend les abſciffes parallèles à la derniére di
rećtion des Branches infinies | §. 135], on aura }=- #
Car e = 2 Vdf, ou f=: transforme l’éq : dq q + ep q
f'(?
+ fpp = o, en dqq + epq + : = o, foit
daqq + depq
+ # eepp = o, dont la racine quarrée dq + ;ep =o don
e .
ne 4:=-z= -

„On
- dif
verra auparoitr
|-
e en meme tems
A
le

terme u z, dont le coëfficient 2dy + eqr + epr + 2fpr fe


réduit à – 2der — eer + 2des "+ 4dfr, c’eſt-à-dire, à rien,
ee étant égal à 4 af. Qu’on porte maintenant l’Origine
fur la Courbe, en donnant à m & n des valeurs qui faf
fent diſparoitre le terme conſtant a + b n + c m + d n n +
emn + fmm : ce qui peut fe faire en une infinité de ma
-
b-em=V(bb-4ad+(2be-4ed)m).
niéres: car on trouve n= 2a 3

de forte que prenant pour m une valeur quelconque plus


V ad–b b |- |- |- |

grande que -42be – 4 cd’ afin que n ne foit pas imaginai


re, n fera déterminée. Qu’on détermine enfuite la raiſon
de r à r par l’éq : bs + er + 2dms -H enr + emu + 2fmr=o,
- qui
D U TR O IJ IEME O R D R E. 359
f. ;::. qui
|- |- fait difparoitre le terme u & donne
|- º |- # ::= PL.
LXV
s

_6 + e- + 2f2. Alors l'équation eſt réduite aux ter


b + em + 2 dm
::: - mes uu & z , & fous cette forme (drs H. err+frr) au +
: (bq + cp + 2anq + enp + emg + 2fmp)z = o , qui [en
} mettant 4 df pour e e, - e pour q , 2 d pour p, — c
– en – 2fm pour r, & b + em + 2an pour r ] ſe ré
: duit à (dec– ebe + fbb) au — (be – 2 c d) z = o, foit
}
-

ZA ZZ = A###n- ,–2 cd A •

où l’on reconnoit la Parabole


-

|- |- fimple [§. 1 2 3 ].
Et ce font là toutes les Lignes du fecond Ordre.

155. L’EQU A T 1 o N générale des Lignes du troifiéme


Ordre eft a + by + cx + dyy + exy +fxx + gy’ + bxyy +
:: ixxy + /x” = o, dont le trọifiéme & plus haut rarg égalé
| à zéro donne l'équation cubique gy’ + bxy + ixxy + /x”.
|- = o, qui a au moins une racine réelle *. -

Cas I. Soit cette racine y — A x = o , & ſuppofons


d’abord que les deux autres font imaginaires. Alors les
Branches infinies de la Courbe n’ont qu’une ſeule dernié
re direćtion parallèle à la Droite que repréſente l'équation
y = A x [ §. 135 ] . Et fi l’on fubſtituë'. A x + u à y
dans la propofée , on aura une transformée à laquelle il
manquera le terme x' [ §. 1c7 ].
1. S'il ne lui manque pas le terme x”, la déterminatri
ce paffant par les Cafes ux” & x , donnera une équation
telle que a = B. L’expofant d'x n’étant pas négatif dans
ce terme te, il faut fubſtituer B + t à de , & on aura une
feconde

* Voyez NEwroN , Enumer. linear. tert. Ordinis. STIRLING,


Eimea tert. Ord. Newton. NicoLE, Mem, de l'Ac. 1729. p. 198.
36o DIVISION GENERALE DES LIGNES

E. XV. feconde transformée à qui manquent les termes x & x” . ca.it


t. 9, 1/f
O

*k >ķ

O @ @

@ : O O O

Dans cette transformée, ou le terme x fubfifte, ou il man


que. S’il fubfifte , la déterminatrice paffe par les Cafes
tx” & x, & donne t = Cx - “. S’il manque, la déter
minatrice paffe par la Cafe tx” & par la Pointe, & donne
t = DxT”. Dans l’un & l’autre Cas, la Série eſt régu
O O

2k O , Mk C)

- @ @ ># e e o
e e o 9 @ @ @ :k

liére. L’un & l’autre indique une Aſymptote droite dont


l’équation eſt v = Ax + B. Mais les Branches hyperbo
liques de la Courbe qui donne la Série y = A x + B +
CxT * &c. fe jettent dans les Angles aſymptotiques op
pofés (*). Et celles de la Courbe qui fournit la Série
y = A x + B + D x T * &c. s'étendent d’un même côté
de l’Aſymptote, mais de part & d’autre de l’Axe des or
données (*). -

On ne peut pas ſuppofer un troifiéme Cas , où la


|- Pointe

(*) Dans l'Enumération qu’a ces eſt fondée fur d’autres pro
donnée Mr. Newton des Lignes prietés que celles des Branches
du 3°. Ordre, il défigne celles - infinies.
ci par le nom d'Hyperboles défec- (*) Ce font les Hyperboles dé
::: fans diamétre. Il les détail- festives avec diamétre, dont Mr.
e au Nº.
péces. La 5diftin&tion : fixeſpé-
, & en compte ef. Nº.
NewToN
6. compte
pte fept eſpéces
efp au
D U TRO IJ I E M E O R D R E, 361
'. ,
* { ch. Ix. Pointe reſteroit vuide ; car l'équation n'auroit aucun ter- Plxv.
6. "53" me fur la Bande fans y, ou fans t, & feroit par conféquent
diviſible par t = a – B = y – A x — B. Elle n’expri
meroit donc pas une Courbe du troifiéme Ordre, mais
une Courbe du fecond Ordre avec une Droite dont l’équa
tion feroit y — Ax — B = o, ou peut-être même l’affem
blage de trois Droites.
2. Si le terme x* manque dans la prémiére transfor
mée, il n’en réſulte point de nouvelles Courbes. Seule- ,
ment dans les deux précédentes Séries, le terme a, ou B,
eft zéro; parce que l’Origine eſt fur l’Aſymptote repréſen
tée, dans ce Cas, par l’éq: v = Ax.
Car II. Si les trois racines de l’éq : gy’ + hxy + ix'y-H
lx” = o font réelles & inégales, on fera fur chacune de ces
racines le même Calcul qu’on vient de faire fur la racine uni
ue du Car précéd. On conclura donc que la Courbe a trois
Aſymptotes droites accompagnées chacune de deux Bran
ches hyperboliques, qui s’étendent, avec des directions op
pofées, ou d’un même côté de l’Aſymptote droite, ou des
deux côtés de cette Aſymptote. Ce qui fait trois différens
Genres de Courbes. Car ou chaque Aſymptote a fes Branches
de Courbe de part & d’autre (*) : ou deux Afymptotes les
ont de part & d’autre, la troifiéme les ayant d’une même
part (*) : ou chaque Afymptote a fes Branches de Cour
be d’un même côté (*). A quoi l’on peut ajoûter, fi
Introd, à l'Analyſe der Ligneſ Courber. Zz l’on

(*) Mr. NFwToN les nomme joûter deux, & que ce Genre a
Hyperboles redondantes fans dia- quatorze eſpéces.
métre, & il en compte neuf eſpè
ces qu’il détaille au Nº. 1. (*) Mr. Newton les apelle
(*) Ce font les Hyperboles re JHyperboles redondantes avec trois
dondantes avec un diamétre, dont diamétres, & il n’en compte que
Mr. NEWTON compte douze eſpé deux eſpéces au Nº. 3. Mais Mr.
ces au Nº. 2. Mais Mr. SI IR STIRLING a fait voir qu’il y en
LING a fait voir qu’il en faut a a quatre eſpéces.
362 DIVISION GENVERALE DES LIGNES

P. xv. l’on en veut faire un quatriéme Genre , les Courbes dont Cn. Ix
les trois Aſymptotes fe croifent en un feul point (°). §. 15%" |
Il femble que cette énumération foit imparfaite, & que
nous ayons oublié le Genre, où des trois Aſymptotes ľu
ne a fes Branches de Courbe de part & d’autre, les deux
autres les ayant d'une même part. Mais ce Cas eſt im
Fig 110. poffible. Car fi on établit que l’Aſymptote A B a fès
deux Branches D, E de part & d’autre, tandis que les
Aſymptotes BC, CA ont leurs Branches F, G, & H, I
d’un même côté; on verra que, pour lier ces fix Branches
deux à deux, comme elles doivent l’être afin que le cours
de la Courbe foit continu [ §. 19 ] , il faudra , quelque
combinaifon qu’on faffe , qu’une Aſymptote foit coupée
deux fois par la Courbe; ce qui eſt impoffible [ §. 15o ].
Le Calcul démontre auffi l’impoffibilité de ce Genre.
Car foient y — Ax = o, y — A'x = o, y–A”x
= 3, les trois racines de l'équation faite en égalant à zé
ro le plus haut Rang; & foient y — Ax — B – Cx -*
– Dx-* & c = o , y—A'x– B – C'x-* – D'x-* &c.
= o, y – A'x— B"—C"xT“ – D"xT* & c = o
les trois Séries que donnent ces trois racines. Celles où
le terme x-' fera zéro déſignent les Branches hyperbo
liques qui s’étendent d'un même côté de l'Aſymptôte : &
celles où ce terme fubfifte marquent les Branches hyper
boliques qui ſe jettent de part & d’autre de leur :
tote [ §. I 28]. Or en comparant le produit
y'-(A+A+A")xy' +(AA+AA"+A'A")x'y-AA'A'x'=o
–(B+B'+B") y* Ởc Ởs
–(C+C"+C") xT'y”
Ởc
N de

(*) Ce Genre contient les croiſent en un point. NEwron,


neuf eſpéces d'Hyperboles redon- Nº. 4.
dantes dont les trois Aſymptotes fe
1P/ ANCII/.. XV .

Vºy. Zoº | |

()

-77 ,
.'/(/. /O O .
º7 ^º 9 f / '2 .
D U TRO I S 1 E M E O R D R E. 363

Ca. ix de ces trois Séries avec l'équation propoſée


(" ",
§. 155 gy’ + bxy + ix*y + /x' = o, on trouvera C+C"+C"=o:
|-
-

+ dy” + ex y + fx”
Órc Órc
ce qui montre que fi deux des trois grandeurs C, C', C",
font zéro, la troifiéme eft auffi néceflairement zéro. Donc
fi des trois Aſymptotes il y en a deux qui ont leurs Bran
ches infinies d’une même part , la troifiéme a auffi fes
Branches d’un même côté.

Caf III. Si l’équation du plus haut Rang de la pro


poſée a deux de fes racines égales entr’elles ; c’eſt-à-dire,
fi elle a une racine double y–Ax=o & une racine
fimple y— Ax = o: chacune de ces racines donnera une
Série. Celle de la racine fimple défigne, comme dans le
Caf 1 , une Aſymptote droite , & deux Branches hyper
: qui tombent ou d’un même côté de l’Aſymptote,
ou de part & d’autre. Pour avoir la Série de la racine
double, on ſubſtituera dans l'équation propoſée Ax + a
à y, & on aura une transformée à laquelle il manquera les
termes x' & ux' [$. 1 o7 ]. -

I. Si le terme x* ne manque pas , la déterminarice


paffèra par les Cafes u'x & x*, & donnera une équation
O

O >k

:k @ @
@ @ @ @

telle que a ==+ V Bx, & dès lors la Série eſt réguliére,
cette équation n’ayant point de racines multiples. Ses
deux prémiers termes A x + y/B x marquent [§. 133 ]
deux Branches paraboliques , qui , combinées avec les
deux fortes de Branches hyperboliques que peut
Zz 2 |-
ini:
A
| 364 . DIVISIONS GENERALES DES LIGNES

PL. XV. la racine fimple, font deux Genres de Courbes (7) (*), ca.Ix.
II. Si le terme x* manque , la déterminatrice traverſe §. 155;

la Bande x & donne une équation de cette fortne aux”.


O

O O

>k k >k

@ @ @ @ *

+ É a x + y = o, ou a u + 3 u + y = o, qui, étant du
fecond dégré, peut avoir deux racines imaginaires, ou
deux racines réelles fimples , ou une feule racine réelle
double.
1. Si ces deux racines font imaginaires, les Séries
qu’elles devroient donner font imaginaires : & la Courbe
n’a de Branches infinies que celles qui font indiquées par
la racine fimple y — A x = Q : en quoi ce genre reffem
ble affez à celui du premier Car (*).
2. Si les deux raciñes de l’éq : a a’ + 3a + y = o
font réelles & inégales te – B = o, tz' – B' = o; qu’on
ſubſtituë B + t, ou B' + t à u, & on aura une feconde
transformée à qui il manquera de plus qu’à la prémiére le
terme x. Sa déterminatrice paffant par la Pointe & par
la Cafe t x, donnera t = Cx - “, & la Série eſt dès lors
réguliére. Ses prémiers termes A x + B + Cx T' , ou
Ax + B + C'x'T ' , marquent des Branches hyperboli
ques »

(7) Le prémier eſt celui des te quatre eſpèces au Nº. 8. Mais


Hyperboles paraboliques fans dia- il y en a réellement fix eſpéces.
métre dont Mr. NEwToN détaille (°) Ce font les Hyperboliſines,
fept eſpéces au Nº. 7. de l Ellipſe, dont il y a trois eſpé
(*) Le fecond eſt celui des ces énumerées par Mr. NEWTori
Hyperboles paraboliques avec dia- au Nº. 1o.
înéire, dont Mr. NEw ToN comp
D U TR o Is 1 EM E O R D R E. 365

( ca. Ix, ques, qui, avec des direćtions oppoſées , fè jettent de PLxv.
# s. 153, part & d’autre de leur Aſymptote droite repréſentée par
; - O

- O O

@ :k O |

@ @ @ >ķ

l’éq: v = A x + B , ou v = A x + B. Ainfi la racine


double y— Ax = o marque, dans ce Cas, quatre Bran
ches hyperboliques autour de deux Afymptotes droites pa
rallèles, auxquelles il faut joindre la troifiéme Aſymptote
- accompagnée de deux Branches infinies que défigne la ra
cine fimple y—A'x = o (“”).
: On ne peut pas fuppoſer ici, que la Pointe refte vui
: de : car la feconde transformée n’auroit aucun terme fur
! la Bande fans y, ou plutôt fans t : elle feroit donc divifi
* ble par t., & la propoſée par y – Ax. – B [= u — B
- ē: Elle ne repréſènteroit donc qu’une Droite & une
|- Courbe du fecond Ordre, ou même trois Droites [§. 2 1 ].
: 3. Enfin, fi l’éq: « u*+É u + y = o n’a qu’une raci
: - ne double a = B, on fubſtituera B + t à u dans la pré
:

miére transformée, & on aura la feconde à laquelle man-


queront les termes: x & tx fur la Bande x [ §. 1c7 ].
Mais , par la raifon qu’on vient d'alléguer , la Pointe ne
fera pas vuide. La déterminatrice partant de la Cafe t’%

::
-

Zz 3 - portera
(*º) Ce font les Hyperboliſmes de l'Hyperbole, dont il y a quatre
eſpéces comptées au Nº. 9,
366 DI VISION GENERALE DES LIGNES

Cf. IX, portera donc fur la Pointe, & donnera l’éq: t ==+= VCT“:
§. 155. & dès ce terme la Série y=Ax + B =+= V CxT“ &c. eft
réguliére. Elle marque deux Branches hyperboliques qui
avec une même derniére direćtion fe jettent de part &
d'autre de l'Aſymptote droite repréſentée par l’éq: v = Ax
+ B. Et ces deux Branches avec les deux que donne la
racine ſimple y — A'x = o, font les quatre Branches
hyperboliques de ce genre (' ').
Car IV. Si l’équation, faite en égalant à zéro le plus
haut Rang de la propoſée, n’a qu’une ſeule racine triple
y — Ax = o, fès Branches infinies n’ont qu’une feule
derniére direction parallèle à la Droite que repréſente cette
éq : y — Ax = o. Et fubſtituant , dans la propoſée ,
Ax + te à y , on aura une transformée à qui manquent,
fur le plus haut Rang , les termes x', u x' , u'x [§. 1 o7].
1. S'il ne lui manque pas le terme x * , la détermina
trice portera fur cette Cafe & fur la Cafe u”, & donnera
= Bx” ', & la Série eſt réguliére. Ses prémiers termes
O

O xk

@ @ @

* @ @ @

Ax + Bx” marquent deux Branches paraboliques, qui ,


|- fous

(**), Mr. Newton les appelle défignée par la racine fimple a


Hyperboliſmes de la Parabole, & fes Branches de Courbe de part
il en détaille cinq eſpéces au Nº. & d’autre , ou d’une même
11. Une de ces eſpéces eſt l’Hy part. Mais puiſque Mr. New
perbole cubique. iron n’a pas trouvé à propos de
On auroit pû fubdivifer ces faire cette fubdiviſion, on a cru
trois derniers Genres, chacun en devoir l’imiter dans une chofe
deux, fuivant que l’Aſymptote affez indifférente.
D U T R O IJ I E M E O R D R E. 367

fous des direćtions oppoſées, fe jettent d’un même côté ch. Ix,
de la Droite parallèle à leur derniére direction, & qui eſt §. 155.
cxprimée par l’éq : y = A x (**).
2. S’il manque à la transformée le terme x*, & non le
terme a x, on aura deux déterminatrices fupérieures. L’u
ne, qui paſſe par a’ & u x , donnera u = = V Bx. La
Q

O O

O xk xk

* e e o̟

Série y=Ax = V Bx ởe indique deux Branches parabo


liques , qui tendent d’un même côté fous une direćtion
parallèle à la Droite repréſentée par l’éq: y=Ax.
L’autre déterminatrice eft horizontale fi la Cafe x eft
pleine, & donne u = B. Subſtituant donc B'+t à u ,
la feconde transformée n’aura aucun des termes x', u'x,
a x*, x* & x , & fa déterminatrice paffant par la Pointe
- - O

O O

O >k O

;k © © 2k
|

& la Cafe t x, donnera t = C'xT”. La Série y = Ax


»+ B + Cºx - ' &c. qui eſt réguliére, indique deux Bran
ches hyperboliques, qui , avec une direction oppoſée fe
jettent de part & d’autre de leur Aſymptote droite expri
mée par l’éq : v = Ax + B'.
On.

(**). Ce font les Paraboles di- L'une d'elles eſt la Parabole fe


vergentes , dont Mr. NgwToN mi-cubique.
sompte cinq elpécet au Nº. 12.
368 DIVISION GENERALE DES LIGNEs
CH. IX,
§. 155.
On prouveroit, comme ci-deffus [Car III. 2], que
dans cette transformée la Pointe ne peut refter vuide.
Et fi dans la prémiére transformée le terme x avoit man
qué, cela ne donneroit point de nouvelles Courbes. Seu
lement on auroit u = o= B'; l’équation de l'Aſymptote
droite feroit v = Ax, ce qui marqueroit qu’elle paffè par
l’Origine. Ainfi les Courbes de ce Genre ont quatre Bran
ches infinies, deux hyperboliques & deux paraboliques, qui
ont toutes quatre leur derniére direstion parallèle (**).
3. S’il manque enfin à la prémiére transformée le ter
me a x avec x , elle n’aura qu’une déterminatrice fupé
rieure, qui , paffant par les Cafès a’ & x donnera u =
J
G

O O

O ` O xk

ºk © @ ·@

Bx”. Les deux prémiers termes Ax + Bx” de la Série


réguliére marquent deux Branches paraboliques, leſquel
les, fous des directions oppoſées, & parallèles à la Droi
te exprimée par l’éq : y = A x, fe jettent de part & d’au
tre de cette Droite. |

Lorſque cette transformée eſt la plus compliquée, elle


eft a' + a u + 3a + y + 3 x = o. Qu’on fubſtituë i y
+.m à u & r y + z + m à x : ce qui change les coordon
nées de maniére que l’Axe des abfciffes, & non celui des
ordonnées, reſte parallèle à fà prémiére poſition [ §. 25]:
l’équation fè changera en celle-ci s'y' + (3 n + a) + y*
+ ( 3 n's -H 2 ans + 3 + 3 r ) y + (n’ +---+en+':)
»H« J’ A

(**) Ce Genre ne renferme qu'une ſeule eſpéce de Courbes que


Mr. NEW ToN apelle le Trident. Nº. 13.
D U T R O IS I EM E O R D R E. 369
+ dz = o, où l'on peut faire 1°. 3 n + a = c , ce qui CH.IX.
donne n=—; a. 2". 3 n’i -H 2 an 4 + 3 + 3 r= o ; S ***
d’où l’on tire r =–** ##### = #F#,
3°. ñ*+2 n* + (3 n + y + 3 m = o , d’où réſulte m =
n’ + a>
—— n* + (3 n + y = — 2a’
— — 9—
a {3—1–4–4.
+ 27 y Alors
27 3
l’équation fera réduite à s’y’ + 3z = o, ou y' = – HZ ,
qui eſt à la Parabole cubique ; elle eſt par conféquent la
feule Courbe de ce Genre [ “].
On ne peut pas fuppofer, que dans la transformée
ta’ + 2 u + 3 u + y + 3 x =o le terme 3 x manque:
puiſqu’elle feroit réduite à une feule variable a , & divifi
ble en fes trois racines a — B= o, u.–B' = o, u –
B“ = o. Donc la propofếe fè pourroit divifer en trois
équations y — Ax — B = o, y — Ax — B'= o, y –
Asc- B" = o, & ne repréſènteroit que trois Droites pa
rallèles. .
Ainſi toutes les Courbes du troifiéme Ordre fè rédui
fent aux quatorze Genres que nous venons d’indiquer.
1 56. On s’y prendra de la même maniére pour faire
l’énumération des Courbes du quatriéme Ordre *. L’équa
tion générale des Lignes de cet Ordre étant mifè fur le
Triangle analytique, le quatriéme & plus haut Rang don
ne une équation du quatriéme dégré, telle que my“ +
nxy' + oxy' + px'y + q x“ = o, que pour abréger nous
nommerons Æ. Elle a quatre racines , imaginaires ou
réelles, égales ou inégales; ce qui fait huit Car différens,
Latrod, à l'Analyſe der Lignes Courber. Aa a qu’on
(**) Comme le remarque Mr. * Voyez Mr. DE BRAceLoGNE,
NEWToN , Nº. 14. - Hiſt, de l'Acad. 173o, 3 1 , & 32.
37o DIVISION GENERALE DES LIGNES

CH. IX.
qu’on peut arranger ainfi. Ou l'éq: Æ n’a que des rati
§. I 56,
mes imaginaires [Cas I], ou elle a deux raciner imaginaires
& deux racines /impler [Cas II], ou elle a quatre racines
fimpler [Cas III], ou elle a deux raciner imaginaires &
une double [Cas IV ] , ou deux doubles [ Cas V }, ou
deux fimpler & une double [Cas VI ] , ou une racine /m
ple ở zene triple [Cas VII ] , ou enfin une /eale racine
/
quadruple [Cas VIII].
Cas I. Si les raciner de l’éq : Æ font toutes imaginai
reſ , la Courbe n’aura point de Branches infinies [§.
1 3 6 ]. Quoique fon cours puiſſe être varié en diverſes
maniéres dans un eſpace fini , ce qui donne un grand
nombre d'eſpèces différentes ; on doit néantmoins toutes
les ranger fous un même Genre : du moins fi l’on s’en
tient à la méthode que nous fuivons ici , & qui confifte
à déterminer les Genres par le nombre & l’eſpèce des Bran
ches infinies.
Car II. Si l’éq : Æ n’a que deux raciner fimpler, y –
Ax = o, y — A'x = o, on aura, en fubſtituant Ax + u
à y, une transformée à laquelle manquera le terme x“.

::
1. Si le terme x' ne manque pas, la déterminatrice
horizontale donnera ax” = Bx”, ou a = B : & ſubſti
tuant B + t à te, on aura une feconde transformée, à la
quelle manqueront les termes x“ & x’.

1. Si
D v Q U ATRI E M E O R D R E. 37 I

O O O CH. IX
9. I 56.
>k O - * O Mk O

@ @ >k O 9 O @ @ O

O @ @ @ Q @ @ :k © C O O
@ @ @ @ @ @ @ @ @ @ O @ @ @ :k

1. Si la Cafe x* n’eſt pas vuide , c’eſt für elle que


portera la déterminatrice qui part de la Cafe tx”, & elle
donnera t = Cx -“. La Série réguliére y = Ax + B +
CxT“ &c. défigne deux Branches hyperboliques qui fe
jettent dans les angles aſymptotiques oppoſés.
2. Si la Cafe x* eſt vuide & la Cafe x pleine, c’eſt
fur celle-ci que porte la déterminatrice, qui donnera t =
CXT”. La Série y = A x + B + Cx * ở c. marque
deux Branches hyperboliques, qui s’étendent d’un même
côté de l’Aſymptote , dans les angles aſymptotiques de
fuite.
3. Si les Cafes x & x font vuides, celle de la Poin
te ne fauroit l’être ; , parce que la feconde transformée fe
roit diviſible par t, la prémiére par a — B, & la propo
fée par y – Ax — B, de forte qu’elle ne repréſenteroit
qu’une Droite avec une Ligne du troifiéme Ordre. La
déterminatrice donnera donc t=Cx-' : & la Série y=
Ax + B + Cx T' &c. indique deux Branches hyperboli
ques qui tombent dans les deux angles aſymptotiques
oppoſés.
II. Si dans la prémiére transformée le terme x' man
quoit , on auroit u = O = B : ce qui feroit voir que
l’Aſymptote paffe par l’Origine , fon éq : v = A x + B
étant réduite à v = A x. D’ailleurs tout le refte fubfifte
également, & ce vuide de la Cafe x' ne donne point de
nouvelles Courbes.
Aaa 2 Ainſi,
372 DIVISION GENERALE DES COURBES
CH. IX. Ainfi, fous la derniére direction exprimée par la raci
§. 156.
ne y – A x = o de l’éq : Æ ; il y a une Aſymptote
droite avec deux Branches hyperboliques , mais qui peu
vent être de trois différens genres. La racine y— A'x
= o, donne auffi une Aſymptote droite avec deux Bran
ches hyperboliques, qui peuvent être de trois genres dif
férens. Donc, en combinant les uns avec les autres, on
aura fix Genres de Courbes compris dans ce fecond Car ,
lefquels ont chacun quatre Branches hyperboliques.
Car III. Si l’éq : Æ a quatre raciner fimpler, on rai
fonnera fur chacune d’elles comme on vient de faire fur
les deux racines fimples du Caſ préced. La Courbe a
donc quatre Aſymptotes de directions différentes , &
chacune d'elles eſt accompagnée de deux Branches hyper
boliques, qui peuvent être de trois différents genres. Il
femble qu’en les combinant enſemble on trouvera quinze
Genres de Courbes. Mais un calcul femblable à celui qu’on
a fait au §. préc. Car II, fera voir que de ces quinze com
binaifons, il y en a fix d’impoffibles. Car foient y – Ax.
– B – CxT“ – D xT * & c = o, y – A x – B –
C'x-" – D'x-* ởe = o, y – A"x – B"–C"x-" –
D'x-* & c = o , & y–A"x – B“ – Cºx ** –
D"x-" ở c=o, les quatre Séries que fourniffent les qua
tre racines de l’éq : Æ. Celles où le terme x-" ne man
que point déſignent les Branches hyperboliques du prémier
genre ; celles qui n’ont pas le terme x-" , mais bien
x - * , marquent les Branches du fecond genre : & celles
du troifiéme font indiquées par les Séries qui n’ont ni le
terme x * , ni le terme x T*. – Or en comparant avec
l’équation propoſée ay“ + 3xy + yx'y ởe
»H É y' + n x y? &rc
+ A y* & c
le produit des quatre Séries
0 |- D U QUA TRI E M E o R D R E. 373
y"-(A+A+A"+4") x y? +
/ s ry"f 1 p 141
#:::::::4:+:A") x*y*
ç AB + AB"+- AB"-+-A B+A"E"+-A"B"
Čc
–(B+B'+B'+B") y' + $2: #ff: 4%" #FT, "b"$*3* ģe
AC'+-AC"+AC"+A'C+A'C'"+A'C"
–(C+c+C"+C")x - y}+ 4:4:4:+:-+4:+4 "g" - y* Čc
BB'+B'B'+BB"+B'B'+B'B'+B'H"
|- i C AD HAD"+AD"+A'D+A'D" +A'D"
* f, tº -- 2 { A"D+A'D'+A"D"+A"D+A"D"+4"D" (
-(D+D+D"+D")*Tx'+5ño: pé:hố - po nó: số x-y* ģe
, , , (. B"C+ B'C'+B"C" + B "CHE"C"+B"C" }
&c |- - · - -- - - Ć'c -

on verra que les coëfficients de xTy:: } x-y*, x-y


ởe, étant zéro , I”, C++ C + C" + Ç"=o ; de forte
que fi trois de ces quatre grandeurs C, C', C", C" font
zéro, la quatriéme est aufli néceffairement zéro : c’est-à
dire , qu’il n’eſt pas poſſible qu’une feule des quatre A-
fymptotes ait des Branches infinies du prémier genre : ce
qui exclud d’abord quatre combinaifons; fçavoir, celle où
l’on füppoferoit une paire de Branches du prémier genre ,
& les autres, ou toutes trois du fecond genre , ou deux
du fecond & une du troifiéme, ou une du fecond & deux
du troifiéme, ou toutes trois du troifiéme. 2°. que D +
D'+ D" + D" = o, de forte que C', C', C", C" &
trois des quatre grandeurs D, D', D", D", étant zéro ,
la quatriéme l’eſt auffi : ce qui exclud la combinaifon qui
fuppoſe une paire de Branches infinies du fecond genre ,
& les trois autres du troifiéme. 3°. que C, C', C", C"
étant zéro, deux des grandeurs D, D', D", D" ne peu
vent être zéro. Car fi on ſuppoſe , par exemple, D" &
D"= o, le coëfficient de x *y” fe réduit à D + D', &
& celui de x T'y à AD + AD + A D + A'D' + A"D
+ A"D". Ainfi ces étant égaux à zéro , on
D
cu::
A A"
aura + D =-
-

=—#####. -

Donc A = A';
A -

A aa s ce
374 DIVISION GENERALE DEJ LIGNES

CH. IX,
ce qui feroit contraire à la fuppoſition que les quatre ra
9. I 56.
cines Ax , Ax , A x, A"x de l'éq : , Æ font inégales.
Ainfi il faut encore exclure la combinaifon qui fuppoſe
deux paires de Branches du fecond genre , & deux du
troifiéme.
| Donc de quinze combinaifons que préſèntent trois
genres combinés quatre à quatre, en ayant exclu fix , il
en reſte neuf, qui font neuf Genres compris dans ce Cas
III, fę. 1° Quatre paires de Branches du prémier genre.
2°. Trois du prémier & une du fecond. 3°. Trois du pré
mier & une du troifiéme. . 4°. Deux du prémier & deux
du fecond. 5“. Deux du prémier, une du fecond, & une
du troifiéme. 6. Deux du prémier & deux du troifiéme.
7°. Quatre du fécond. 8°. Trois du fecond & une du
troifiéme. 9”. Quatre paires de Branches du troifiéme
genre. , ** *- , - , , - , , * ; ".)
* '' , « - !
- -

Car, IV. L’équation. Æ ayant deux raciner imaginaires


ở nne racine double [y — Ax=o], la Droite indiquée
par cette racine double eſt parallèle à la derniére direction
des Branches infinies que peut avoir la Courbe. En fub
ftituant Ax + a à y, dans la propofée, on aura une
transformée (T) , à laquelle manquent les termes x* &
a x' [ § 1o7];
I. Si T a le terme x’, la déterminatrice paffera par
" O

|- O· Nk e

- ºk © @

@ @ @ @

@ @ @ @ @

a*x & x' , & donnera u ==+= V Bx. : La série , dès


lors réguliére, y = Ax = V/Bx &c. indique deux Bran
- ches
D U QUA TRIE M E O R D R E. 375

ches paraboliques, qui embraffent pour ainfi dire la Droi- ca. Ix.
te exprimée par l'éq : y = A x. ý. 156.

HI. Mais s’il manque à T le terme x’, la détermina


: trice fera couchée ſur la Bande x*, & donnera une équa
O

O O -

* e * *
/ @ @ @ @
@ @ @ @ @

tion de cette forme a te'x' + 3ax” + yx” = o, ou a u* »H«


É u + y = o, qui a , ou deux racines imaginaires, ou
deux racines réelles fimples, ou une feule racine double.
1. Si elles font imaginaires, la Série eſt imaginaire par
fon fecond terme. La Courbe n’a donc point de Bran
ches infinies.
2. Si elles font réelles fimples, u.–B= o, u.–B'=o,
on ſubſtituera B + t à te dans T, & on aura une fecon
de transformée, à laquelle il manquera encore le terme x.
La déterminatrice utile partira donc de la Cafe t x* &
paffera par la Cafè x ; ou, fi elle eſt vuide, par la Pointe,
qui ne fauroit être vuide , par la raifon fi fouvent allé
- O O

O O o o.
:k ºk O :k k O
@ @ @ >k @ @ @ “O
@ @ @ @ @: e e e e *

guée. On aura donc t = CxT', ou t=Cx-*. La ra


cine B donne donc une Série y = Ax + B + CxT" Ởe,
ou y = A x + B + Cx - &c. Et la racine B" donne
auffi une Série y = Ax + B'+C'xT“ &c. ou y = Ax
- + B°
3 76 DIVISION GENERALE DET LIGNES

# CH.IX. »+ B + C x * &c. Ainfi la Courbe a deux Aſymptotes


i §. 156.
parallèles repréſentées par les éq : v= Ax + B , v'=
Ax + B'. Et ces Aſymptotes font accompagnées chacu
ne de deux Branches hyperboliques , qui fe jettent dans
les angles aſymptotiques oppoſés , ou de fuite : ce qui,
par la combinaiſon, fait trois Genres de Courbes.
3. Si l’éq : a u' + (3 a + y = o n’a qu’une racine dou
ble u = B“, ton ſubſtituera B" + t à u dans T, & on
aura une nouvelle transformée (V), à qui il manquera
les termes x* & t x*. Donc la déterminatrice partant
de tºx” portera fur la Cafe x, fi elle eſt pleine , & don

>k

e
O
e
O
e ::
nera t == v/CxT“. La Série y = Ax + B" =+= VCx-"
& c , marque deux Branches hyperboliques qui embraf.
fent l’Aſymptote droite repréſentée par l’éq : v = Ax
»+ B".
III. Que fi dans l'éq : V il manque le terme x, la
déterminatrice paffèra par les Cafès t*x*, t x , & la Poin
te, & donnera une équation de cette forme a t*x + 3*x +
s = o, qui aura ou deux racines imaginaires , ou deux
racines réelles fimples, ou une double.

: : ::
1). Si
D U Q WA TR 1 E M E O R D R E. 377

1). Si ces deux racines font imaginaires, la Série eſt ca.Ix.


:::-
Il1C.
par fon troifiéme terme , & la Courbe eſt §. 156.
2 ). Si elles font réelles & fimples t = CxT *, t =
Cºx T*, on a deux Séries y = Ax + B" + Cx - ' &c.
y = A x + B" + C"xT ' &c. qui marquent une fêule A
ſymptote, [v= Ax + B" ] avec quatre Branches hyper
boliques, étenduës , ou dans les quatre angles aſymptoti
ques, fi C & Cº ont des fignes contraires, ou deux dans
un de ces angles & deux dans l’oppofé, fi C & C" ont
le même figne.
3). Si l’éq : « t*x* + 3 tx + s = o n’a qu’une racine
double t = C"x-", la Série y = Ax + B" + C"x-"
&c. n’eſt pas encore réguliére : mais il faut fubſtituer
Cºx T' + r à t dans V, & l’on aura une transformée
(X), où la Pointe & la Cafè s x feront vuides. La dé
terminatrice partant de la Cafe s’x” paffera par la Cafe

::
}
į|
x - * , fi elle eſt pleine , & donnera s ==+= v/DxT’.
La Série y = A x + B" + C" x -' ==y px-" &c.
marque deux Branches hyperboliques, qui ſe jettent dans
un même angle aſymptotique , ayant pour Aſymptote -
courbe une des Branches de l’Hyperbole dont l'équation
eft v = Ax + B" + Cº x T *.
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. Bbb IV. Si
378 DI VIFION GENERALE DEJ LIGNEỹ

CH. IX. IV. Si le terme x-* manque dans la transformée X,


§. 156. la déterminatrice traverfera les Cafes f’x”, s & x - * , &
donne une équation du fecond dégré, qui a ou deux ra
cines imaginaires, ou deux réelles fimples , ou une dou
ble. On reviendra donc aux raiſonnemens précédens, &
on conclura, que, |- -

(1). Si ces racines font imaginaires , la Courbe n'a


point de Branches infinies. -

(2). Si elles font réelles, f = Dx T *, s = D x - * ,


les Séries y = Ax+B" + C"x-" + Dx-* &c. y = Ax
+ B" + C"x-" + Dx-* &c. marquent une feule Afym
ptote droite avec quatre Branches hyperboliques, qui fe
jettent deux à deux dans les angles afymptotiques op
poſés.
(3). S'il n'y a qu’une racine double s = D"xT * , la
Série y = Ax + B + C"x-" + Dºx-* ởe, n’eſt pas
encore réguliére : mais on doit fubstituer D"xT” + r à º
dans X, & on aura une autre transformée, fur laquelle
repétant le même raiſonnement , on aura , ou la Série
y = Ax + B"+C"x-" + Dºx-*=+= v/Ex - &c. qui dé
figne deux Branches hyperboliques étenduës dans un des
angles aſymptotiques ; ou une Série dont le cinquiéme
terme eft imaginaire, & qui ne donne point de Branches
infinies; ou les deux Séries y = Ax + B"+C"x ' +
D'x-" + Ex- * &c. y = A x + B"+C"x-" + D"x":"
+ Ex * &c. qui marquent quatre Branches hyperboli
ques étenduës deux à deux dans les angles aſymptotiques
oppoſés ; ou enfin une feule Série y = Ax + B"+CxT"
+D"x-" + E"x- * &c. mais qui n’eſt pas encore en
régle, & à laquelle, par un même raiſonnement, on trou
ve pour fixiéme terme, ou += v/Fx-7, ou un terme ima
ginaire, ou un terme double Fx-“, F'x-*, ou un ter
me fimple Fºx-*, fuivi d’un fèptiéme , qui fera , ou
== yGx-*, ou imaginaire, ou double Gx * , G'xT” ,
Oll ·
D U QUATR 1 E ME o RD R E. 379

ou fimple Gx-“ mais &c. ce qui peut aller à l'infini. , Gaix.


On ne fauroit donc énumérer tous les genres des º ““
Courbes compriſes dans ce IV°. Cas: mais on peut les ré
duire à cinq Claffèr.
1°. Celles qui n’ont point de Branches infinies, parce
que le fecond, troifiéme, quatriéme, ou &c. terme de la .
Série qui les exprime, est imaginaire. N“. II, 1. Ill, 1).
I V , (1). &c.
2“. Celles qui ont deux Branches paraboliques. N“. I.
3“. Celles qui ont deux Branches hyperboliques, foit
qu’elles fe jettent de part & d’autre de leur Aſymptote
qu’elles ſemblent embraffer, N°. II, 3 : foit qu’elles ſe jet
tent dans un ſeul des angles aſymptotiques, Nº. 111 , 3 ).
lV , (3). -

4°. Celles qui ont quatre Branches hyperboliques au


tour d’une feule Aſymptote, foit qu’elles ſë jettent dans les
quatre angles aſymptotiques, une dans chacun; foit qu’el
les ſe jettent, deux à deux, dans deux angles aſymptoti
ques oppoſés. Nº. Ill, 2). IV, (2).
5°. Celles qui ont quatre Branches hyperboliques au
tour de deux Aſymptotes parallèles. N°. II, 2.
Cas V. Si l'éq : Æ a deux raciner daabler, chaque ra
cine donnera les mêmes variations que celles du préced.
Cas. On les combinera donc les unes avec les autres ,
& on trouvera les quinze Claffes fuivantes.
1°. Les Courbes finies. Combinaiſon de la 1°. Claſe avec
elle – mếme.
2“. Les Courbes qui ont deux Branches paraboliques.
Claſes 1 & 2. -

e'; Celles qui


I C” 3.
ont deux Branches hyperboliques. C.
4. Celles qui ont quatre Branches hyperboliques avec
une feule Aſymptote. C. 1 & 4.
Bbb 2 5°. Celles
38o DIVISION GENERALEIDES LIGNES
CH.IX. 5°. Celles qui ont quatre Branches hyperboliques &
ý. 156.
deux Afymptotes parallèles. Cl. I Ở 5.
6. Celles qui ont quatre Branches paraboliques. Café
2 avec elle-méme.
7°. Celles qui ont deux Branches paraboliques & deux
hyperboliques. C. 2 & 3.
8°. Celles qui ont deux Branches pąraboliques & qua
tre hyperboliques avec une feule Aſymptote. C/ 2 & 4.
9°. Celles qui ont deux Branches paraboliques & qua
tre hyperboliques avec deux Aſymptotes parallèles. Cafer
2 & 5. - ·
1 cº. Celles qui ont quatre Branches hyperboliques avec
deux Aſymptotes non - parallèles. Cl. 3 avec elle-méme.
I 1“. Celles qui ont fix Branches hyperboliques, deux
autour d’une Aſymptote & quatre autour d’une autre ,
leſquelles Aſymptotes ne font pas parallèles. C. 3 & 4.
12°. Celles qui ont fix Branches hyperboliques autour
de trois Aſymptotes , dont deux parallèles font coupées
par la troifiéme. Cl. 3 & 5. |

13°. Celles qui ont huit Branches hyperboliques autour


de deux Aſymptotes non parallèles, fçavoir quatre Bran
ches autour de chaque Aſymptote. Cl. 4 avec elle-même.
14°. Celles qui ont huit Branches hyperboliques au
tour de trois Aſymptotes , dont deux parallèles , ayant
chacune deux Branches, font coupées par la troifiéme qui
a quatre Branches. Cl. 4 & 5.
15°. Celles qui ont huit Branches hyperboliques au
tour de quatre Aſymptotes parallèles deux à deux. C4 5.
avec elle-même. - - |

Cat VI. Si l’éq : Æ a deux racines Amples ở une dou


ble , on combinera les fix genres du Car II [ lefquels ne
font qu’une Claffe de quatre Branches hyperboliques au
tour de deux Aſymptotes nen parallèles J avec les
|-
:
ClafleS

*
-
D U Q U A TRI E M E o R D RE. . 381
Claffes du IV. Cur, & on aura les cinq Claffes fuivantes. CH. IX,
§. 15ó,
1°. Les Courbes qui n’ont que quatre Branches hy
perboliques autour di deux Aſymptotes non parallèles.
2°. Celles qui ont deux Bianches paraboliques , &
quatre hyperboliques autour de deux Aſymptotes non pa
rallèles.
3°. Celles qui ont fix Branches hyperboliques autour
de trois Aſymptotes non parallèles.
4°. Celles qui ont huit Branches hyperboliques autour
de trois Aſymptotes non parallèles , fçavoir, quatre autour
d’une Aſymptote & deux autour de chacune des deux
autres.
5°. Celles qui ont huit Branches hyperboliques autour
de quatre Aſymptotes dont deux font parallèles. -

Cas VII. Si l’éq: Æ a une racine fimple & une triple,


la racine fimple y — A'x = o indique une Aſymptote
droite, avec deux Branches :::::: Elles peuvent
être de trois genres différens , comme on l’a montré au
Car I.
Mais la racine triple étant y — Ax = o, on ſubſti
tuera Ax + u à y dans la propoſée, & on aura une trans
formée (T) , dont les Cafes x * , u x' , & a*x* reſtent
vuides [ §. 1 o7].
I. Si la Cafe x” eſt pleine , la déterminatrice traverfera

@
>k
@
©
@ ::
les Cafes n'x & x' , & donnera u = Bx””. La Série,
dès lors réguliére, y = A x + Bx** ởe, indique deux
Bbb 3 Branches
382 DIVISION GENERALE DES LIGNEs
Ch. IX. Branches paraboliques d’un même côté de la Droite ex-
**5° primée par y = Ax, qui eſt parallèle à leur derniére di
rection.
II. Si la Cafe x' eſt vuide, mais que x* ne le foit
pas; on aura deux déterminatrices , l'une qui paffè par
a'x & ux”, & l'autre par ax & x”. La prémiére dón
ne *==+= VB'x, & fà Série y = A x=+ VB'x ởr. mar
|- O

O O

O xk xk

* @ @ @

que deux Branches paraboliques, qui embraffent la Droi


te repréſentée par l'éq : y = A x, parallèle à leur derniére
direction. La feconde déterminatrice donne u = B, &
fubſtituant B + t à a dans T, on aura une transformée à la
quelle il manque le terme x”. La déterminatrice partant
Y
O o
GÐ O O O

O 2k O O 5k (9

4: @ @ * * @ : e o
• • • • • e o e e *
de la Cafe tx”, portera donc fur la Cafe x , ou, fi elle eft
vuide, fur la Pointe , qui , dans ce cas , ne peut être
vuide, & on aura t = C&T', ou t = CºxT”. La Sé
rie y = Ax + B + CxT“ &c. ou y = A x + B + CxT*
&c. déſigne deux Branches hyperboliques d’un même cô
té, ou des deux côtés de l’Aſymptote droite exprimée par
l'éq: v = A x + B. Ces deux Branches hyperboliques,
3MVCC
D U QUATR I EM E O R D R E. 38;
avec les deux paraboliques qu’indique la prémiére déter CH. IX.
minatrice , font quatre Branches infinies dont la derniére §. 156.
direction eſt parallèle à la Droite repréſentée par l’éq :
J = Ax.
III. S’il manque à la transformée T le terme ax” , elle
n’a qu’une ſeule déterminatrice , qui paffe par les Cafes
a’x & x * , fi celle-ci eſt pleine , & donne a = B“x” .
La Série y = A x + B'x'', dès lors réguliére , marque
O

O G

G), O Į:

* • • e
@ @ @ @ @

deux Branches paraboliques, dont la derniére direction


eft parallèle à la Droite repréſentée par y = Ax , & qui
fe jettent enfin dans deux angles oppoſés des quatre que
fait cette Droite avec l’Axe des ordonnées.
Iv. S'il manque encore à la transformée T le terme
x”, la déterminatrice traverfera la bande x , & fournira
une équation cubique , qui peut avoir , 1”, une racine
G

Q C)

O O O
*
>k ºk ºk :k

fimple réelle , & deux imaginaires, 2°. trois racines fim


ples, 3”, une fimple & une double, ou 4". une triple.
1. S’il n’y a qu’une raciñe fimple u = B; en ſubsti
tuant B + t à a dans T, on aura une feconde transfor
mée
384 DIVISION GENERALE DES LIGNES
CH. IX
mée, où la Cafe x fera vuide. Celle de la Pointe ne
§. 156. "
pouvant l'être , la déterminatrice donnera t = Cx - “.
O

O O

O O" O

:k k xk O

@ @ @ @ 2k

La Série y = A x + B + Cx T * &c. marque deux Bran


ches hyperboliques étenduës dans les angles aſymptotiques
oppoſés.
2. S’il y a trois racines, on raiſonnera de la même
maniére fur chacune d'elles, & on conclura qu’elles indi
quent trois Aſymptotes parallèles à la Droite repréſentée
par l’éq : y — Ax = o, & accompagnées chacune de
deux Branches hyperboliques , qui ſe jettent dans les an
gles aſymptotiques oppoſés. * -

3. S’il y a une racine ſimple u = B , & une double


a = B", la racine fimple donne, comme n° 1 & 2 , une
Aſymptotę droite avec deux Branches hyperboliques. Mais
pour la double, on ſubſtituera B+ t à u , & on aura
une feconde transformée, à laquelle manquent les termes x -

& tx. La déterminatrice, partant de la Cafe t’x, portera

e e e e * * · · · - -. '

fur la Pointe, qui ne fauroit être vuide , & donnera


* === VC'x-”. La Série, dès lors réguliére,
.* | --* -
=:
+ A
DU Q U ATRI E M E O R D R E. 385
rH. B'= VC'xT“ &c. marque deux Branches hyperboli- ca. Ix.
ques qui embraffent , pour ainſi dire, leur Aſymptote. ». ***
Il y a donc ici deux Aſymptotes, accompagnées chacune
de deux Branches hyperboliques , mais dont les unes fè
jettent dans les angles aſymptotiques de fuite, & les autres
dans les angles aſymptotiques oppoſés.
4. Si l’équation cubique, que fournit la déterminatrice
de T, n’a qu’une racine triple u = B", il manquèra les ter
mes x, żx & **x à la transformée qui réſulte de la ſubſti
tution de B'-+ t à a dans T. La déterminatrice, partant
;: : :
Q
o o
o o o
* O O O

O @ @ @ xk

de la Cafe t'x, paffera par la Pointe, & donnera t =


Cºx - “”. La Série y = Ax + B" + Cºx - “ ” &c. indi
que deux Branches hyperboliques jettées dans les angles
aſymptotiques oppoſés. -

Ainfi joignant aux Branches infinies qu’indique la raci


ne double de l’éq : Æ, les deux Branches hyperboliques
marquées par la racine fimple , il fè trouve ſept Claffes
de Courbes renfermées dans ce VII°. Car.
La 1°. & la 3°. font des Courbes qui ont deux Bran
ches paraboliques & deux Branches hyperboliques. Nº".
I & III. -

La 2°. eft des Courbes qui ont deux Branches parabo


liques & quatre :::te:e: autour de deux Aſymptotes
non parallèles. Nº. II. --" -

La 4°. & 7°. font des Courbes qui ont quatre Bran
Introd, à l'Analyſe de Lignes Courbe. Cc c ches
386 Divisiow GENERALE DES LIGNEs
ca. Ix. ches hyperboliques autour de deux Aſymptotes non pa
$ sº rallèles. Nº. IV, 1 & 4.
La 5“, préſente trois Aſymptotes parallèles coupées par
une quatriénne, chaque Aſymptote ayant deux Branches
hyperboliques. N°. IV, 2. |

Et la ŝº, n’a que deux Aſymptotes parallèles coupées


par une troifiéme, ayant chacune deux Branches hyperbo
liques. Nº, IV, 3.
Car VIII. Quand l’éq: Æ n’a qu’ane fêule racine qua
druple y — Ax = o; en fubſtituant Ax + u à y, on la
transforme en une équat. (T), dans le plus haut Rang de
laquelle, il n'y a que la Cafe u* qui foit pleine.
I. Si, dans le troifiéme Rang, la Cafè x' eſt remplie,
/ e • 4 A *«
la déterminatrice donnera a == v/Bx’, & dès lors, la

>k
O
©
O
© :ị • .

Série y = Ax = VBx' &c. eſt réguliére. Elle indique


deux Branches paraboliques , qui embraffent , pour ainſi
dire, la Droite [y = A x] parallèle à leur derniére di
rećtion.

II. Si, dans le troifiéme Rang, la Cafe x eft vuide,


-

: : - mais,
D v op A TRIEM E O R D R E. 387
mais non pas la Cafe a x”, on a deux déterminatrices,
3 -
;
qui donnent, l'une u = VB'x” , l’autre a = B. La pré
miére marque deux Branches paraboliques, qui , d’un mê
me côté de la Droite [y = Ax] parallèle à leur derniére
direction, fe jettent de part & d’autre de l'Axe des lor
données. L’autre indique une Aſymptote - droite, dont
l’équation eſt v = Ax + B , & pour avoir le genre des
Branches hyperboliques qui l'accompagnent, on fubſtitue
ra B + t à a , & on aura une feconde transformée dont
la Cafe x* fera vuide. Si la Cafe x eſt pleine , on aura
O O.

O O |- O O

o * o G >k O

o O O »k UD O O O
* @ @ @ @ * @ @ @ *

t = Cx-". Si elle eſt vuide, on aura t = CxT”. Ainſi


ce N°. II préfente des Courbes qui ont deux Branches
hyperboliques & deux Branches paraboliques. |

III. Si, dans la transformée T, il manque au troifiéme


Rang les Cafes x' & ux”; la déterminatrice paffera par les
Cafes a“, uºx & x*, & donnera une équation du fecond
dégré, qui aura ou deux racines imaginaires, ou deux ra
cines réelles fimples, ou une racine double.
O

· - - O O
» O o, :k:
O- - ºk · @ @
:k © ® °O O

1. Si elles font imaginaires, la Série eſt imaginaire, &


la Courbe finie.
Ccc 2 2. S’il
388 DIVISION GENERALE DES LIGNES

CH. IX. 2. S’il y a deux racines réelles au — Bx = o, uu –


4. I 56. B'x = o, ou a === VBx , u === VB'x, on a quatre
Séries y = Ax + VBx &c. y = Ax + VB'x &c. y = Ax
— VB x &c. y = Ax — VB'x &c. qui marquent quatre
Branches paraboliques, qui ont toutes leur derniére direc
tion parallèle à une même Droite [y = , qu’elles :
embraffent. Ces quatre Branches fe jettent d’un même
côté de l'Axe des ordonnées, fi B & B' ont le même fi
: elles fe jettent deux d'un côté & deux de l'autre, fi
& B' ont des fignes contraires.
3. S'il n'y a qu'une racine double au-Bºx=o, ou
a == v/Bºx, la Série n’eſt pas réguliére dès ce fecond
terme. On ſubſtituera donc = V/Bºx + t à u dans T, &
on aura une feconde transformée (V) dont les Cafès x*
& tx” restent vuidęs. Si la Cafe x": eft pleine , la dé
--*
O |

|- o ,o :Æ |- |

O - O -O ,' |
- o : * * |
- o * • •
e o e o - -

k @ @T @ : @ : - ;
! :
}
terminatrice paffant par t’ x & x” donnera, t ==
= VCVB%s, où il faut remarquer qu’on ne peut pas em
ployer les deux valeurs de = V Bºx , mais celle feulement
qui multipliée par C fait un produit pofitif, dont la racine
VCVB"x n’eſt pas imaginaire. Il n’y aura donc que deux
Séries y = Ax + VB4x + y/CVB"x ởe & y = Ax + VB'x
– VCVB'x &c. ou y = Ax — VB"x + v/Cv/Bºx &c. &
y = A x – VB'x – V C V^B"x ởe, qui déſignent deux
Branches paraboliques jettées dans un feul des quatre an
gles, que fait avec l’Axe des ordonnées la Droitė 3=#:
- --* * * * E CS
: a . O
D U QUA TRI E M E O R D R E. 389
Elles ont pour Parabole-aſymptote une des Branches de la ca. Ix.
Parabole exprimée par l'éq : v = A x = v/Bºx . §. 156.
Mais fi, dans la transformée V, la Cafe x*** fè trouve
vuide, la déterminatrice couchée fur la Bande x , dont la

>k
@
© ;
Cafe a’x eft vuide, donnera une équation de cette forme
aa*x + 8a x + y x = o, ou a a’ + 3a + y = o, qui
peut avoir, ou deux racines imaginaires, ou deux réelles
fimples, ou une double.
1). Si ces racines font imaginaires , les Branches infi
nies le font auffi. -

2). Si elles font réelles t = C, t=C', on aura deux


Séries réguliéres dès le troifiéme terme, y = Ax=+= VB"x
D 1 |

+ C+7Ę &c, y = Ax = V/Bºx + C + 7Ę Ởe »


qui marquent quatre Branches paraboliques, dont les der
niéres direćtions font parallèles, & qui ont pour Aſymp/
tote-courbe, les unes la Parabole v= A x = VB"x + C ,
les autres la Parabole v= A x = VB"x + C".
ott ble
3 ). Mais s’il n’y a qu’une racine t = C" , la
Série , qui çommence par les trois termes Ax =+ VB"x
+ C" n'èſt pas encore réguliére. Il faut ſubſtituer C"+ r
à t dans V, & on aura une troifiéme transformée (X) à la
quelle manqueront les termes x & f x. Donc, fi la Cafè
x': ' n’eſt pas vuide, la déterminatrice donnera =+
r=
. . . r Cc c 3 y/Dx
|
390 DIVISION GENERALE DES COURBES
CH. IX.
§. 156.

3k : :
+v/Dx - 'VB'x , expreſſion où l’on ne doit prendre
qu’une des deux valeurs de = VB"x ; celle qui fait avec
Dx -“ un produit négatif étant excluë, parce que la ra
cine de ce produit feroit imaginaire. ll y a donc deux
Séries y = Ax + VB"x + C^+v/Dx - 'VB"x &c. & y=
Ax + VB"x + C"—VD xT' v/B"x &c. ou y = A x –
VB"x + C" + VDxT“ VB'x &c. & y = Ax – VB"x +
C“ – V D x T' VB"x &c. qui marquent deux Branches
paraboliques, dans un même angle, & dont l’Aſymptote
courbe eſt une des deux Branches de la Parabole v =
Ax == v/B"x + C".
Que fi la Cafe x*** de l’éq : X fe trouve vuide, la
déterminatrice paffant par les Cafes f’x, fx“: & par la

Pointe, donnera une équation du fecond dégré, de la


quelle, au moyen d'un raiſonnement femblable à celui qu’on
vient de faire, on conclura, que,
(1). Si
D U QUA TRI E M E O R D R E. 391

(1). Si elle n’a que des racines imaginaires, la Cour CH. IX,
be n’a point de Branches infinies. §. 156,

(2). Si elle a deux racines réelles r === _:2. » J=


VB"x
=+- #:: on aura quatre Séries y = Ax + VB"x + C"
D - / /} D |

+ 7E7; &c. y = Ax + VB"x + C TVE". &c. y = Ax


// "4"N // D’ |- /* /

– VB's+c+#. eo y=4*—vbx+c"—
D' e a -- si: -

7E7. &c. qui indiquent quatre Branches paraboliques,


dont l’Aſymptote - courbe eſt la Parabole repréſentée par
l’éq : v = Ax = VB"x + C". -

( 3 ). Mais s’il n’y a qu’une racine double s ==


*D" - /- • –i– // // – Dº 3->
=7Fg , la Série y = Ax = V/B"x + C - VF. C’6.

n’eſt pas encore réguliére, & pour avoir le terme ſuivant,


il faut ſubſtituer ===, p. + r à s dans X, &c. & les mê
V Bºx
mes conclufions que ci-deſſus reviennent à l’infini.
Il y a donc une infinité de genres de Courbes com
priſes fous ce N°. III, mais qui ſe peuvent réduire à trois
Claffes.
1°. Celles qui n’ont point de Branches infinies: 1 ,
I ), ( I ). |- * 1•

2°. Celles qui ont quatre Branches parabọliques: 2 ,


2 ), (2). -

3°. Celles qui n’en ont que deux, étenduës dans un


feul des quatre angles que fait avec l'Axe des ordonnées
la Droite parallèle à leur derniére direction : 3, 3), (3). i

· IV. S'il
39-2 DIVISION GENERALE DES LIGNES
C.1.1X. IV. S'il manque, dans la transformée T, toutes les
$ ss. Cafes de la Bande x ; elle aura deux déterminatrices. La
O

- O O

|- O O O

O xk xk xk

* • • • •

prémiére, qui paffe par les Cafes a“ & a’x, donne a =


= v/ Bx, & la Série y = 4x=v/Bx &c. qui en réſulte, ré
guliére dès le fecond terme, indique deux Branches para
boliques, qui embraffent la Droite [y = Ax] parallèle à
leur derniére direction. La feconde, couchée fur la Bande
x, donne une équation du fecond dégré , qui préſènte
trois Cas. Car -

1°. Si les racines font imaginaires , la Série l’eſt auffi.


La Courbe n’aura donc que les deux Branches paraboli
ques indiquées par la prémiére déterminatrice.
2°. Si les racines font réelles & inégales u = B, a ==
B', on aura deux Séries réguliéres y = Ax + B + Cx -*
&c. y = Ax + B' + C x - ' &c. qui marquent deux
O•

O O

O O O
O >k >k O

* • • • *

Aſymptotes parallèles , qui ont chacune deux Branches


éteņduës dans les angles afymptotiques oppoſés ; auxquel
les il faut joindre les deux Branches paraboliques de la pré
miérç déterminatrice. 3°. Si
D v ovA TRI E ME or Dr E. 393
3°. Si fès racines ſe réduiſent à une feule double u = CH.IX.
B"; en ſubſtituant B" + t à u, on aura une feconde trans
formée, qui n’aura fur la bande x que le terme tx. La
feconde déterminatrice donnera donc t = == v/C**T*.
O

O O

o O o
O >k O O
$k © @ @ :k

La Série y = Ax + B" = VC"x-" ởr. indique deux


Branches hyperboliques , qui embraffent leur Aſymptote
droite exprimée par l’éq: v = A x + B", & qu’on joindra
aux deux Branches paraboliques de la prémiére détermi
Ilat IICC. |

V. Q:
manque à la transformée T les Cafès x“, ux”,
**x* & te'x du quatriéme rang, les Cafes x' , ux”, & a*x
du troifiéme, & la Cafe x du fecond, elle aura encore
O

o o
o o o
O O xk. ºk.

* e e e o

deux déterminatrices. L’une, paffant par a“ & ax, don


ne u = Bx” , & fà Série y = Ax + Bx” marque deux
Branches paraboliques dont la derniére direction est la
Droite y = Ax, & qui fè jettent dans deux angles oppo
fés de ceux que fait cette Droite avec l’Axe des ordon
nées. L’autre déterminatrice donne u = B, & par une
nouvelle transformée t = C'x T*. Sa Série y = A x +
* Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes, Ddd B' +
394 DIVISION GENERALE DES LIGNES
Cu. IX.
4. I 56,
B + Cºx * &c. marque deux Branches hyperboliques
étenduës dans les angles aſymptotiques oppoſés. Ces
Courbes ont donc deux Branches paraboliques & deux
hyperboliques. -

VI. Enfin, il peut encore manquer à la transformée


T la Cafe a x, & alors elle n’a qu’une déterminatrice, qui
O

O O

O O - O.

o o o *
* @ @ @ @

donne u = = VBx. Elle indique deux Branches para


boliques, qui embraffent la Droite [y = A x] parallèle à
leur derniére direction.
On ne peut pas ſuppofer, qu’avec toutes les Cafes
fuppoſées vuides, il manque encore à la transformée T la
Cafe x. Car T feroit réduite à la feule Bande fans x, &
n’exprimeroit que quatre Droites parallèles. La propoſée
ne déſigneroit donc que ces Droites, & non pas une Cour
be du quatriéme Ordre.
Ainſi toutes les Courbes de ce Vlllº. Caf fe réduiſent
à di: čiai:
La 1°, n’a que deux Branches paraboliques. Nº. I.
La 2°. a deux Branches paraboliques & deux hyperbo
liques, Nº. 1 I. - -

La ;º. n’a point de Branches infinies, N°. III, 1 ,


: ), ( ).
La 4°. a quatre Branches paraboliques, N°. III, 2,
2), (2).
La 5°. n’a que deux Branches paraboliques, N°. III,
3 3 ), (3).
- - • • • • La
Dv gvarr 1 E ME O R D R E. 395

La 6°. a auffi deux Branches paraboliques, N*. IV, 1. CH. IX.


La 7°. a deux Branches paraboliques & quatre hyper §. 1 56,

boliques autour de deux Afymptotes parallèles, N°. IV, 2.


La 8°. a deux Branches paraboliques & deux hyperbo
liques, N°. IV, 3. |

La 9°, de même, N°. V.


Et la 1 of a ſeulement deux Branches paraboliques,
Nº. VI.
Ces dix Claffes fe peuvent , fi l’on veut , réduire à
cinq, en réuniffant la tº, la 5°, la 6 , & la 1oº; & la 2“,
la 8°, & la 9°. *

157. Il paroit que ce feroit une chofe infinie , que


l’énumération de tous les Genres des Courbes du quatrié
me Ordre pouffée au même détail où nous fommes entrés
pour les Courbes du troifiéme Ordre. Mais en fe bor
nant aux Claſes générales, dont la divifion eſt fondée fur
le nombre & le caraćtére hyperbolique ou parabolique des
Branches infinies, on peut les réduire à neuf.
La 1°. Claffe fera des Courbes finies. Telles font cel
les du Car I: Car IV, Claffe 1 : Car V, Claf. I : & Car
VIII, Claf. 3. |

La 2°. eſt des Courbes qui n’ont que deux Branches


paraboliques, Cas IV, Cl. 2 : Car V, Cl. 2 : & Car VIII,
Cl. I, 5, 6 , & 1 o.
, La 3° eſt des Courbes qui ont deux Branches hyper
boliques. Caf IV, Cl. 3, & Car V, Cl. 3.
La 4°. eft des Courbes, qui ont quatre Branches pa
raboliques fous une même derniére direćtion, Car VIII,
Cl. 4, ou fous deux différentes derniéres direćtions ; Cas
V, Cl. 6.
La 5°. eft des Courbes qui ont deux Branches parabo
liques & deux hyperboliques , foit que l’Aſymptote de
celles-ci foit parallèle à la derniére direćtion de celles-là ;
Dd d 2 Cas
395 ' DIVISION GENERALE DES LIGNES
CH. IX, Car VIII, Cl. 2, 8, & 9: foit qu’elle ne leur foit pas pa
§. 157.
rallèle; Cas V, Cl. 7, & Cas VII, Cl. 1 & 3. -

La 6°, eft des Courbes qui ont quatre Branches hy


perboliques. Elle fe fubdiviſe en trois , 1°. Celles qui
n’ont qu’une Aſymptote, Car IV, Cl. 4: & Cas V, Cl_4.
2°. Celles qui ont deux Aſymptotes parallèles , Car IV,
Cl. 5; & Cas V, Cl. 5. 3°. Celles qui ont deux Afymp
totes non parallèles, Cai II: Car V, Cl. to : Car VI, Cl.
I : & Car VII, Cl. 4 & 7.
- La 7°. eſt des Courbes qui ont deux Branches paraboli
ques & quatre Branches hyperboliques: celles-ci : "... n'ayant
qu’une Aſymptote, Car V, Cl. 8: ou 2°. ayant deux A
ſymptotes parallèles, Car V, Cl. 9 : & Car VIII, Cl. 7:
ou 3°. ayant deux Aſymptotes non parallèles, Car VI, Cİ.
2 , & Car VII, Cl. 2. -

La 8°, eſt des Courbes qui ont fix Branches hyperbo


liques. Elle a auffi trois fubdiviſions. 1°. de celles qui
n’ont que deux Aſymptotes , non parallèles, Car V, Cl.
1 1. 2*. de celles qui ont trois Aſymptotes, dont deux.
font parallèles, Car V, Cl. 12: & Cas VII, Cl. 6. 3°. de
: qui ont trois Aſymptotes non parallèles, Car VI,
Cl. 3.
Enfin la 9°. eft des Courbes qui ont huit Branches hy
perboliques. On en peut faire fept fubdivifions. 1°. Cel
les qui n’ont que deux Aſymptotes, non parallèles, Car V,
Cl. 13. 2”. Celles qui ont trois Aſymptotes, dont deux
font parallèles, Car V, Cl. 14. 3°. Celles qui ont trois
Aſymptotes non parallèles, Car VI , Cl. 4. 4°. Celles qui
ont quatre Aſymptotes, dont trois font parallèles, Car VII,
Cl. 5. 5°. Celles qui ont quatre Aſymptotes parallèles deux
à deux, Cat V, Cl. 15. 6”. Celles qui ont quatre Aſymp
totes, dont deux feulement font parallèles, Cas VI, Cl. 5.
Îů
III.
Celles qui ont quatre Aſymptotes non parallèles, Car
-

i 58. En
D U CIN QUI E M E O RD R E. 397

158. En fuivant la même route , & au moyen de ca.Ix.


quelques abregés, il paroit qu’on pourroit diſtribuer les S ***
Courbes du cinquiéme Ordre en onze Claſer. .
La 1°. des Courbes qui n’ont que deux Branches pa
raboliques.
La 2° des Courbes qui n’ont que deux Branches hy
perboliques. -

La 3°, de celles qui ont quatre Branches paraboliques.


La 4°. de celles qui ont deux Branches paraboliques &
deux hyperboliques.
La 5°. de celles qui ont quatre Branches hyperboli
ques dont les deux Aſymptotes feront ou parallèles , ou
non parallèles. -

La 6e de celles qui ont fix Branches infinies, quatre


paraboliques & deux hyperboliques.
La 7° de celles qui ont auffi fix Branches infinies, mais
deux paraboliques & quatre hyperboliques ; autour d’une
feule Aſymptote ; ou autour de deux Aſymptotes parallèles;
ou autour de deux Aſymptotes non parallèles.
La 8° de celles qui ont fix Branches hyperboliques ;
autour de deux Aſymptotes non parallèles, dont l’une eft
accompagnée de deux Branches & l’autre de quatre ; ou
bien autour de trois Aſymptotes , qui peuvent être paral
lèles ; ou dont deux feulement feront parallèles ; ou qui ne
feront point parallèles.
La 9° de celles qui ont deux Branches paraboliques &
fix hyperboliques autour des mêmes Aſymptotes que dans
la Claffe précédente.
La toº. eſt de celles qui ont huit Branches hyperboli
ques; ou autour de trois Aſymptotes non parallèles ; ou
dont deux font parallèles, la troifiéme ayant quatre Bran
ches, & les parallèles chacune deux ; ou autour de quatre
Aſymptotes qui ont chacune deux Branches, & deſquelles
trois peuvent être parallèles & coupées par la quatriéme ;
Dd d 3 ou
398 DivisioN GENERALE DES LIGNEs
CH. IX. ou dont deux feulement font parallèles ; ou qui font pa
§. I 58,
rallèles deux à deux ; ou enfin qui ne font point paral
lèles.
Et la i 1°, eft de celles qui ont dix Branches hyperbo
liques ; ou autour de trois Aſymptotes non parallèles ,
dont une n’a que deux Branches , & les deux autres cha
cune quatre Branches ; ou autour de quatre Aſymptotes,
dont trois peuvent être parallèles, & ayant chacune deux
Branches font coupées par la quatriéme qui en a quatre ;
ou bien dont deux feulement font parallèles & coupées
par les deux autres, une defquelles a quatre Branches ; ou
autour de cinq Aſymptotes, qui peuvent, ou n’être point
parallèles, ou n’en avoir que deux parallèles; ou en avoir
trois; ou en avoir deux couples de parallèles coupées par
la cinquiéme ; ou en avoir trois parallèles coupées par les
deux autres auffi parallèles.
159. Do N c , pour recapituler le tout,
I. La Ligne du prémier Ordre a deux Branches infinies
rectilignes.
Il. Dans le 2°. Ordre , il y a une Courbe finie, une
infinie avec deux Branches paraboliques , & une avec
quatre Branches hyperboliques.
III. Dans le 3°. Ordre, il y a des Courbes qui ont
deux Branches paraboliques [ Genres 1 2 & 14 ] ; d’autres
qui n’ont que deux Branches hyperboliques [ G. 1 , 2 , &
9 ]; d’autres qui ont deux Branches paraboliques & deux
hyperboliques [ G. 7, 8, & I 3 ] ; d’autres qui ont quatre
Branches hyperboliques [G. I 1 ] ; & d’autres qui en ont
fix [G. 3, 4, 5, 6 & 1o].
IV. Dans le 4°. Ordre, on trouve des Courbes finies
[Cl. 1 ]; d'autres, qui ont deux Branches infinies, ou pa
raboliques [C/ 2 ] , ou hyperboliques [ C/ 3 ] : d’autres
qui ont quatre Branches infinies, ou paraboliques [C. 4.],
Oll
D U CINQUI E M E O R D R E. 399

hyperboliques |8 : , ou moitié paraboliques & moitié ca. Ix,


hyperboliques [C]. 5 l; d'autres, qui ont fix Branches in- $ 159
finies, ou toutes hyperboliques [ C%. 8], ou quatre hy
perboliques & deux paraboliques [CA. 7 ] : & d’autres en
fin ,: ont huit Branches infinies, toutes hyperboliques
L C/.V.9 Dans
]. le 5°. Ordre, il y a des Courbes qui n’ont
-
-

que deux Branches infinies, ou paraboliques [ C/ 1 ], ou


hyperboliques [C. 2]: il y en a qui ont quatre Branches
infinies, paraboliques [C/ 3 ] , hyperboliques [CA. 5 ] ,
ou mi-parties [ C2, 4]; il y en a qui ont fix Branches in
finies, quatre paraboliques & deux hyperboliques [C. 6],
ou deux paraboliques & quatre hyperboliques [C. 7], ou
toutes fix hyperboliques : 8] : il y en a qui ont huit
Branches, ou deux paraboliques & fix hyperboliques [ Cl.
9 ], ou toutes huit hyperboliques [Cl. io]: il y en a en
fin, qui ont dix Branches infinies, toutes hyperboliques
[Cl. i 1 ].
16o. Où l'on voit, & cette Obfervation peut faire une
Régle générale, que le nombre des Branches paraboliques
ne furpaffe jamais l’expofant de l’Ordre de la Courbe , ni
même cet expofant diminué de l'unité, lorſqu’il eſt im
pair : que le nombre des Branches hyperboliques ne fur
affe jamais le double de l’expofant de l’Ordre de la Cour--
e : & qu’à compter deux Branches hyperboliques pour
une ſeule, le nombre des Branches infinies, tant paraboli
ques qu'hyperboliques , ne furpaffe jamais l’expofant :
ce dont la raiſon n’eſt pas difficile à pénétrer par les prin
cipes établis dans le Chap. précéd. -

CH API
40o D ES PO INTS D’INFL EXION

C H A P I T R E X.

Des Points finguliers : Points multiples,


Points d'Inflexion & de Serpentement.
I 6 I. E no M R R E , l’eſpèce & la poſition des Bran
- ches infinies diftinguent les Courbes des diffé
rens Ordres en leurs Claffes & Genres. Ces Genres fe
fubdiviſent en Eſpèces par les varietés, qui confittent en
ce que les Courbes ont de remarquable dans un eſpace
fini , & qui fè réduifènt principalement à des Points fingu
liers. On donne ce nom aux Points qui fè diftinguent
des autres Points de la même Courbe par quelque chofè
de particulier. - - •

Tout Point d’une Courbe eſt fimple ou mulţiple. On


apelle Point /imple , celui qui n’apartient qu’à üne feule
Branche de la Courbe, & Point multiple , celui qui eft
commun à pluſieurs Branches. En particulier, on nomme
Point double celui qui eſt commun à deux Branches ;
Point triple celui qui apartient à trois ; Point quadra
ple, &c. - -- º : · ·
On voit déjà que les Points multiples font finguliers.
Les Points fimples le font auffi, lorſqu’ils font Points d'In
flexion, ou Pointſ de Serpentement, |

162. Pour entendre ce que c'eſt qu’une Inflexion & un


Serpentement, & quels font leurs différens dégrés; on con
fidérera qu’une Droite coupe une Ligne , quand elle la
traverfe au point où elle la rencontre, & qu’elle laiffe une
partie de la Ligne d’un côté & une partie de l’autre.
Cçtte Droite s’apelle Sécante.
- Une

|
|

ET D E F E R PENTE M E NT, 401

Ch. X. Une Sécante peut rencontrer la Courbe en plus d’un Pl. XVI.
3. 162°
oint. Si deux Points de Sestion s'aprochent infiniment
’un de l’autre , en forte qu'ils fe réuniffent & fè confon
dent en un feul, la Sécante devient Tangente, & les deux
Points de fećtion réunis ne font plus qu’un feul Point de
contast, ou d'attoachement.
Soit, par ex., un Cercle A E B décrit fur le diamétre Fig. I 11.
A B, qui coupe la Circonférence en deux Points A , B ,
éloignés de toute la diſtance A B. Si l’on imagine que
ce diamétre vient à fè mouvoir parallèlement à lui-même,
& qu’il paffè dans la fituation CD ; les Points de fećtion
fe : aprochés l’un de l’autre , car la chorde CD eft
plus petite que le diamétre A B. S’il continuë à fè mou
voir en cd, les Points de fećtion fè raprochent toûjours
plus, parce qu’une chorde eſt d’autant plus petite qu’elle
eft plus éloignée du centre ; juſqu’à ce que ce diamétre
étant paffé en x 3 , il ceffe de couper la circonférence ,
mais il la touche au Point E , où l’on peut feindre qu’il
la coupe en deux points infiniment proches l’une de l'au
tre; parce qu’en effet couper en deux Points réunis, c’eſt
toucher en un feul Point.
Une Tangente eft donc cenfểe rencontrer en deux
Points la Courbe qu’elle touche, mais en deux Points in
finiment proches l'un de l'autre , & coïncidents. Ainſi
dans les Courbes du fecond Ordre, la Tangente ne peut
rencontrer la Courbe qu’au feul Point d'attouchement :
car fi elle la rencontroit en un autre Point, elle feroit cen
fée la rencontrer trois fois ; ce qui n’eſt pas poſſible dans
une Ligne de cet Ordre [§. 39 ].
163. Mais dans les Lignes des Ordres fupérieurs , la
Tangente peut encore rencontrer la Courbe qu’elle tou
che. Si trois Points de festion fe réuniffent , la Droite
qui paffe par ces trois Points réunis, ou infiniment pro
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. Eee ches ,
4O2 D E S PO INTS D’ IN P L E XION !

Pl. XVI. ches, touche & coupe en même tems la Courbe, & le ca.x.
Point où ils ſe réuniffent eſt un Point d’Inflexion. §. 163.

Fig. I 12. Soit, par ex. Ad D une Parabole cubique repréſentée


par l’éq: y = a x'. Et toit conçuë au point D une Tan
gente, qui coupe encore la Courbe en E. Si cette Tan
gente gliffe le long de la Parabole, la touchant toûjours
plus près de l’origine A; quand elle fera parvenuë en de .
le Point de ſečtion e fè fèra aproché du Point de contaćt
d. Et il s’en aprochera toujours plus, juſqu’à-ce que ces
- deux Points coïncident en A ; lorſque la 1 angente, par
venuë dans la fituation B A, touche & coupe la Courbe
en un même Point A, où l’on peut concevoir trois Points
réunis, fę, le Point de fection & les deux Points auxquels
eſt équivalent le Point d'attouchement. -

Le Point A eſt apellé Point d'Inflexion, parce qu'en ce


point la Courbe eſt comme pliée & fléchie ; la Branche,
qui eſt d’une part, tournant fà concavité du même côté
vers lequel la Branche , qui eſt de l'autre part, tourne fa
convexité. |

On verra peut-être plus fenſiblement que toucher en


un Point d’Inflexion eſt une chofe équivalente à couper en
trois Points réunis, fi on fè repréſente la même Parabole
Ege 113. D d A e E , par l’Origine A de laquelle on a mené une
Droite DA E oblique aux coordonnées , & qui rencon
tre la Courbe en deux autres Points D, E. Que cette
Droite vienne à tourner fur le Point A , & à s'aprocher
de la Ligne des abſciffes , en paffant de D A E en dA e.
Les Points de fećtion d, e, fè font aprochés de l’Ori
gine A, & s’en aprocheront toujours plus, juſqu'à-ce que
la Droite DA E étant enfin paſſée dans la fituation B Ab,
qui eſt celle de l’Axe des abfciffes, les trois Points de
fection D , A , E font confondus en un feul Point A
d’Inflexion. •

La Tangente au Point d'Inflexion est donc cenſée ren


#: COIhtſ CK
|
ET D E F E R P E N T E M E NT. 403

Ca.x. contrer la Courbe en trois Points. , Donc les Lignes du P. xvi.


*** ſecond Ordre ne font pas fuſceptibles d’Inflexion I §. 39].
Et dans celles du troifiéme Ordre, la Tangente au Point
d’Inflexion ne peut plus rencontrer la Courbe.
164. Mais dans les Lignes du quatriéme Ordre & des
Ordres fupérieurs, une Tangente AB en un Point d’Infle- Fig 114
xion A peut encore rencontrer la Courbe, comme en B.
Si , par quelque fuppofition, la diſtance AB devient infini
ment petite Ab, la Droite AB ne coupe plus la Courbe ,
elle ne fait que la toucher. Mais ce contact eſt équivalent
à quatre interfećtions, ou à deux attouchemens fimples,
infininaent proches l’un de l’autre. L’Inflexion ne paroit
plus, quoiqu’elle exiſte réellement dans un eſpace infini
ment petit , & qu’elle foit fenfible à l'Analyſe , dont la
vuë, fi l’on ofe parler ainfi , eſt plus perçante que la nô
tre. On donne à ces Points le nom de Points de double
Inflexion , ou Points de Serpentement *.

165. De même , le Point de triple Inflexion eſt celui


dans le contact duquel fè réuniffent cinq interfećtions : Et
dans l'attouchement du Point de quadruple Inflexion , ou
de double Serpentement font cenfếs confondus fix Points
de festion. En général , la multiplicité de l'Inflexion fè
compte par le nombre des interfections, moins deux, qui
_fe réuniffent dans le contaćt de ce Point-là : & la multi
plicité du Serpentement par la moitié du nombre des in
terfections moins deux , qui font cenſées confonduës
dans le contaćt de ce Point-là.

166. Il eſt aifé de voir que les Inflexions font alterna


tivement viſibles & inviſibles , en paffant d’un dégré à
Eee 2 l’autre

* Mr. de MAUPERTUIs, Mem, de l'Acad. 1729. p. 277. -


4O4 pes Po 1NTs D' INFL Exio w
P.xvi, l’autre * : que les fimples , , les triples, les quintuples, & cº.x.
en général celles d’un dégré impair , font viſibles ; parce 3. “
qu’en ce Point-là la Courbe change fa convexité en con
cavité, & que la Tangente y eſt en même Sécante. Mais
que les Inflexions doubles, les quadruples, & en général
celles d’un dégré pair, font inviſibles, & ne différent en
rien, à la vůë, des fimples Points de la Courbe : ils ne
font reconnoiffables que par les effets que leur exiſtence
produit dans le Calcul. C’eſt proprement ces Points d'In
flexion inviſible qu’on nomme Points de Serpentement.
167. Il fuit de là , que les Lignes les plus fimples,
qui foient fuſceptibles d’une Inflexion du dégré t , font
celles de l'Ordre t + 2 : parce qu’une Droite, qui touche
une Courbe en un Point d’Inflexion du dégré i , est cen
fé la rencontrer en t + 2 Points [§. 165 ] . Que les Li
gnes les plus fimples, qui foient fuſceptibles d’un Serpen
tement du dégré v, font les Lignes de l’Ordre 2v -H 2 [§.
165 ]. Et que dans les Lignes de l’Ordre t + 2 , ou 2 v
»+ 2 , la Droite qui les touche en un Point d'Inflexion du
dégré t, ou en un Point de Serpentement du dégré v ,
ne peut plus les rencontrer [§. 39 ]. . . -

168. On trouvera des Exemples de toutes ces eſpèces


de Points fimples , dans les Sommets des Paraboles dont
p s h ' _ •

l’équation eſt y =x , b étant un nombre entier & po


fitif. -

1. La Parabole ordinaire y=xx n'a au fommet qu’un


Point tout fimple, fans Inflexion, ni Serpentement. Auffi,
faifant y = o, on a xx = o, qui n’a que deux racines
x = o, x =o 3 d'où il paroit que l'Axe des abſciffes
116:

* Hist. de l'Acad. 173o, pag. 72:


*

E T D E s ERP EN TE M E NT. 4o5

cax. ne rencontre la Courbe au fommet que deux fois, qu’il la Pl. XVI.
#
§. 168. touche fimplement.
Il. Mais la Parabole cubique y = x” a une Inflexion rig. 11;.
à l’Origine. C’eſt pourquoi y= o donne x' =o , dont
les trois racines égales x = o, x = o, x= o, montrent
que la Ligne des abſciffes rencontre trois fois la Courbe
à l’Origine , qu’elle y eſt en même tems Tangente & Sé
CalltC.

On le verra clairement , fi, au lieu de l’éq : y = x' ,


on prend y = x' — bx*, qui repréſènte une Courbe que 6
FAxe des abſcistes touché à l'Origine A & rencontre au ***
point B. , Car, failant y =o , on aura x' — bx *= o,
qui a trois racines x = o, x = o, x = b. Ainfi l'Axe
rencontre deux fois la Courbe en A , [ c’eſt à-dire, il l’
touche], & une fois en B à l’extrémité de l’abſciffe A B
= b. Mais fi l’on conçoit que b diminuë par dégrés, le
point B s'aproche de A, juſqu'à-ce que b devenant zéro ,
B tombe fur A ; l’éq : y = x' — bx” deviendra y=x” ,
dans laquelle la fuppoſitioh de y = o donne à x trois va
leurs égales x = o, x = o, x = o, parce que l’Axe des
abſciffes rencontre trois fois la Courbe au point A devenu
Point d’Inflexion.
Ou bien, qu’au lieu de l'éq: y=x', on prenne y=
x’ – b*x. Cette équation exprime une Courbe , qui fig. 117.
coupe trois fois l’Axe des abfciffes, fę, à l'Origine A, &
aux points B, b, extrémités des abfciffes A B = – b, &
Ab = b ; car y= o donne x' — b*x = o , qui a trois
racines, x = o, x = b, x =— b. Si donc b diminuë
juſqu’à s’anéantir, les points B & b s'aprochent de l'Ori
gine juſqu’à fe confondre avec le Point A. Alors l'éq :
y = x' –bbx fè réduit à y = x' , & fes trois racines x
= o, x = b, x = - b fè réduiſent à x = o, x = o ,
x = o; ce qui marque un Point d'Inflexion à l'Origine.
Ee e 3 lll. La
4ɔ6 DES PO INTS D’ I N F L E X I O N -

Pt. xyI, III. La Parabole quarré-quarrée, y = x“ a un Point C# x:


de Serpentement, ou de double Inflexion , à l’Origine. 3. ***
Car y = o donne x“ = o, dont les quatre racines égales -

x = o, x = o, x = o, x=o marquent que l'Axe des


abſciffes rencontrera quatre fois la Courbe à l’Origine : &
qu’ainfi ce Point , étant un Point fimple, eſt Point de
Serpentement. -,

Cela fera rendu fènfible, en fubſtituant à l’éq: y = x“,


Fig. I 18. l’éq : y =x“ — b x’, qui repréſènte une Courbe , que
l’Axe des abfciffes touche à l’Origine A en un Point d’In
flexion, & coupe en un point B éloigné de A de la dif
tance A B = b. Car y = o donne x* — b x' = o, dont
les racines font x= o, x = o, x = o, x=b. Mais à
meſure que b diminuë, B s’aproche d’A, avec lequel il fe
confond enfin, quand b, devenu zéro, rend la racine x
= b, égale aux trois autres x = o. La Courbe b A DB
change alors fon équat : y=x“— bx” en celle-ci y = x*
& devient par conféquent une Parabole quarré-quarrée
b Ad , dont l’Origine A eſt un Point de Serpentement ,
ou de double Inflexion, puiſqu’aux trois Points de fec
tion que renfermoit déjà le fommet A, il s’y joint encore
celui qui étoit en B. -

ris: 119. . . On peut auffi, au lieu de y =x“, prendre l'éq: y=


- x“ — ( bb + cc)x + bbcc. Elle repréſente une Courbe ,
qui coupe quatre fois l’Axe des abſciffes, fç, en c, b, B,
& C, extrémités des abfciffes A c=—c, A b = — b,
A B = b, A C = c : car y = o donne x* — (bb + cc) x’.
+ bbce = o, qui a ces quatre racines x=c, x = — e,
x = b , x = — b. A meſure que b diminuera , les
Fig. I 20,
points B & b s'aprocheront de A, & s’y réuniront quand
b fera zéro. Alors la Courbe , dont l’équation eſt y =
x“ — ccxx, touche l'Axe des abſciffes à l'Origine A , où
ce contaćt réunit les deux interfections B, b, & elle con
tinuë à le couper en C, c. Auffi y= o donne x*—ccxx
* - « * =O»
E T D E F E R P E N T E M E N T. 407

Ca x = o, dont les quatre racines font x = o, x = 0, x=c, P. xyl.


§. 168.
x = – c. Mais fi e devient auff zéro, les deux Points
de fection C, c viennent encore fe confondre avec les
deux qui font déja en A, & le ſommet de la Courbe,
qui n’eſt plus que la Parabole quarré-quartée y = x.*,
réunit les quatre interfections c, b , B, C. C’eſt donc
un Point de Serpentement. -

IV. La Parabole quarré-cubique y =x' a un Point de


triple Inflexion à l’origine : puiſque y= o donne x* = o,
qui a cinq racines égales à celle - ci x = o. L’Axe des
abſciffes eſt donc cenſé rencontrer cinq fois la Courbe à
l'Origine, qui n’eſt pourtant qu’un Point fimple:
Si on ſubſtituë à l'éq : y = x’, l’éq : y = x' – ( bb
+ cc) x' + bbccx, on aura une Courbe, qui coupe cinq Fig. I 2 z
fois l’Axe des abſciſſes, fç, à l’Origine A, & aux extrémi
tés B, b, C, c, des abſciffes A B = b , Ab = – b , AC
= c , A c = — c . En effet, y= o donne x' — (bb
+ cc) x' + bbccx=o , qui a ces cinq racines , x=o,
x = b, x = — b, x = c , x =— c. |

Si , dans cette équation , on fait b = c , ce qui la


change en y = x' — 2ccx' + c*x; les deux Points de fec
tion B & C ſe réuniffent en un Point de contaćt , auffi Fig. 122)
bien que les deux Points b & c. L’Axe des abſciffes, qui
coupe la Courbe en, A & la touche en deux autres Points,
eft toûjours cenfé la rencontrer cinq fois.
Si , au lieu de faire b = c, on eut fait b=o , les
deux Points de fećtion B, b fè fèroient réunis au Point,
de festion A, l'Origine feroit devenuë un Point d’Infle Fig. i23;
xion touché par la Ligne des abſciffes, & l’équation de
la Courbe feroit y = x.” – ccx”.
Mais, fi l’on fait b & c = c , les cinq Points de fec
tion fe confondent en un feul Point de triple Inflexion à
l’Origine, & la Courbe devient la Parabole quarré-cubique
dAD, dont l'équation eſt y = x'.
OIN
408 D E S P O INTS D' I N F L E X I O W

Plxvi. On pourroit fuivre à l'infini cette maniére de faire voir cu x.


que la Tangente au Point d’Inflexion rencontrera la Cour- §. 16*
be en deux Points de plus qu’il n'y a d’unités dans l’ex
pofant du dégré de leur Inflexion. Et on trouvera géné
ralement que la Parabole, dont l'équation est y=x , a à
l’Origine une Inflexion du dégré t – 2 , laquelle eſt vifi
ble, fi t eſt impair; inviſible, fi t eſt pair : en quel cas,
c’eſt un Serpentement du dégré # t — 1. |

169. TE LI. E s font les fingularités des Points fimples,


uant aux Points multipler, on a déja dit [§. 161 ] que
le Point double eſt celui qui eſt commun à deux Branches
de la Courbe , celui par où elle paffe deux fois. Il y a
donc cette différence entre le Point double & le Point
ordinaire, c’eſt que, dans le Point ordinaire, la Tangente
eft la feule Droite qui foit cenſée y rencontrer deux fois
la Courbe ; au lieu que toute Droite qui paffè par un
Point double eſt cenfée y rencontrer la Courbe, au moins
deux fois.
Le Point triple eſt celui qui eſt commun à trois Bran
ches de la Courbe, celui par lequel la Courbe paffe trois
fois. Ainfi il différe du Point d’Inflexion, en ce que dans
celui-ci la Tangente eſt la ſeule Droite qui foit cenfée y
rencontrer trois fois la Courbe ; au lieu que toute Droite
qui paffe par un Point triple eſt cenſée y rencontrer la
Courbe, au moins trois fois.
De même , le Point quadruple eſt celui par lequel la
Courbe paffe quatre fois. Toute Droite qui traverſe un
Point quadruple eſt donc cenfée y rencontrer la Courbe ,
au moins quatre fois : ce qui fait la différence du Point
quadruple au Point de Serpentement , dont la Tangente
feule eſt cenſée y rencontrer quatre fois la Courbe.
Ceci
S

S
|

| P ANciie xIT.

|º . "
ſ7ſy- Azz.

%y
c -,
_/ 2 /
A B C, cb
%y
A
|/ 2 2 .
C
-

c
%y. /23.
b B
|
C
N ^ N_^ / | A
• … -_-'!!!)- º -----
|
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--,
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Lº ſ, !

~~||
… ~~|
·
-
-|-- - - - -
--------- --------------- -------- ------------
D E S POINT 5 MULT I P L E S. 409
Ca. X. Ceci s'aplique fans peine aux Points quintuples, & en Pl. XVI.
§. 169.
général aux Points d’une multiplicité quelconque.
Ainfi pour favoir fi un Point affigné d’une Courbe eft
un Point multiple, & quel eſt le dégré de fa multiplicité;
il faut examiner combien de fois une Droite quelconque »
menée par ce Point-là, y rencontre la Courbe *.
17o. Pour cet effet, on ſuppofera d’abord que l'Ori
gine eſt prifè fur le Point affigné, & confèrvant la pofi
tion de l'Axe des abfciffes, on donnera à celui des ordon
nées une poſition indéterminée. Cela fe fait [ §. 25. n°.
2 } en fubítituant dans l’équation de la Courbe i et à y &
z + ra à x ; J : r marquant ici une raifon quelconque ,
c’eſt-à-dire, une raifon indéterminée. Mais , comme on
ne transforme l’équation que pour favoir en combien de
points la prémiére ordonnée rencontre la Courbe, ce qui
fe trouve en faiſànt z = o dans la transformée [ §. I 5. ],
on peut faire cette fuppoſition, même avant la ſubſtitu
tion, en écrivant fimplement i u poury & ra pour x.
Cette ſubstitution” fè fèra donc en écrivant feulement s
pour y, & r pour x, & multipliant chaque terme par la
puiſſance d’a dont l’expofant ett égal à la fomme des ex
pofants de x & de y dans ce terme; c’eſt-à-dire, en mul
tipliant les termes du prémier Rang par te, ceux du fecond
Rang par te” , ceux du troifiéme par a” , &c. De cette
maniére l’équat, générale a, + by + cx, + dyy + exy +fxx,
+ gy’ + hxy + ix*y + /x' + & c = o, fe change en a +
(bf -H er) a + (drs -H e r r +frr) au + (gr' + hrrr-H irrr
+ lr' ) u' + & c = o. Et cette derniére équation indique
par le nombre de fes racines en combien de points une Droi
te quelconque paffant par l’Origine rencontre la Courbe f.
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courbes. Fff Com

* M: D E G U A , Uſage de l'Anal. pag 88, & f.


† Uſage de l'Anal, pag 88.
4 IO D E J. PO I N T J M U L T I P L E J.

PL.XVI. Comme on ne cherche ici qu’à favoir combien de fois Cux.


cette Droite rencontre la Courbe à l’Origine ; ce n’eſt § 7º.
qu’aux racines u = o qu’il faut s’arrêter : car les autres
indiquent bien des points où l’ordonnée primitive ren
contre la Courbe , mais ces points font hors de l’Origine
[§. 15]; au lieu que les racines égales à zéro marquant
que la Droite dont nous parlons rencontre la Courbe à
l’Origine, fi l'équation n’en a aucune, la Droite ne ren
contre point la Courbe à l'Origine : l’Origine n’eſt pas
un Point de la Courbe. Si l’équation n’a qu’une feule
racine égale à zéro , la Droite rencontre une ſeule fois la
Courbe à l’Origine, qui eſt, par conféquent, un Point de
la Courbe , mais un Point fimple. Si cette équation a
deux, trois, quatre, ou pluſieurs racines égales à zéro ,
la Droite quelconque, menée par l'Origine, y rencontre
la Courbe, deux, trois, quatre, ou pluſieurs fois : l’Ori
gine eſt donc un Point double , triple, quadruple, mul
tiple.
L’éq: a + ( b f + c r ) a + (drs H. err+frr) au + (gr”
+ hf.fr "H" irrr + lr') u”, & c = o a autant de racines éga
les à zéro qu'il lui manque de termes initiaux. Elle n’eſt
pas diviſible par a = o, elle n’a donc point de racines
égales à zéro; s’il ne lui manque le prémier terme a. Elle
n’eſt diviſible qu’une fois par u = o, elle n’a qu’une raci
ne zéro; fi, le terme a manquant, elle conferve le terme
( b + cr) u. Elle eſt diviſible par ua = o, c’eſt-à-dire,
deux fois par a = o, & par conféquent elle a deux ra
cines zéro; fi les deux prémiers termes lui manquent. El
le a trois racines zéro , elle eft diviſible par ta’ = o; s'il
lui manque fes trois prémiers termes a, ( b + c r) a , (dir
+ err +frr) a*, &c.
Mais ces termes font juſtement les Rangs horizontaux
de l’équation de la Courbe placée fur le Triangle analyti
que, où l’on a changé x en r, & y en J. Donc, autant
- qu’il
. D ES PO I N T J MULTI P L E S. 41 I

ca.x. qu’il manque de Rangs, y compris la Pointe, dans l'équa- PixVII.


§ 7o tion d’une Courbe, placée fur le Tr. anal : autant de fois
une Droite quelconque tirée par l’Origine eft- elle cenfée y
rencontrer la Courbe. Ou, ce qui revient au même, le
Rang le plus bas de l'équation exprime, par fon dégré,
quelle eſt la multiplicité du Point fur lequel eſt prife l'Ori
gine. Ainfi la feule infpećtion de l’équation mifè fur le
Triangle anal : fait connoitre fi la Courbe paffe par l’Ori
gine, fi elle y a un Point multiple, & quel eſt le dégré de
fa multiplicité *.
Exemple I, dan Point /imple. Le Point P, la Droite Fig 124.
AB, & la perpendiculaire PA abaiffée de P fur AB, étant
donnés de poſition ; on décrit par points la Courbe PAM
de cette maniére. On méne du Point P une Droite quel
conque PM , qui coupe en B la Droite donnée AB, &
on prend fur cette Droite les parties B M, Bm , égales à
A B compriſe entre la perpendiculaire PA & l’oblique PB.
Les Points M, m font à une Courbe, dont on demande
l'équation.
Qu’on prenne P pour FOrigine, & PA pour l'Axe des
ordonnées, fur lequel abaiffànt, d’un point quelconque M
de la Courbe , la perpendiculaire MQ , elle fera l'abſciffe
x, P Q_étant l’ordonnée y ; & ſoit PA = a. Les Trian
gles ſemblables P Q M , PA B donnent cette proportion
PQ [y]: QM [x]=PA [a] : AB, Donc AB, & B M,
qui lui est égale, ca:
Ainſi PB’ égal, à caufe du trian
ZZZZOĊJAT

gle rećtangle P A B , à PA [aa] + A B’ [ yy ] , eft

# (y y + x x). Les mêmes triangles femblables P A B ,


Fff 2 PQM
* Uſage de l'Anal. pag. 91.
4 I2 Ð Es po INTS MULTIPLES..
PLxvII. P QM donnent la propofition PA° : A Q = PB": BM”, ca.x.
qui s’exprime analytiquement ainfi, a a : y y — 2 ay + a a S 7°
42 43 4// XX:
= - yy (yy + x x )) : —
yy ”, ou [ divifant les termes de la
2.e. raifon par a: , aa: yy— 2ay + a4 = } y + x x : xx,
c’eſt-à-dire, en égalant le produit des extrémes à celui
des moyens, aaxx=y*—2ay' + aayy + xxyy — 2axxy
+ aaxx, ou [ ôtant de part & d’autre aaxx & diviſant le
reſte par y ]y” – 2ayy + aay + xxy — 2axx =o.
Si l’on place cette équation fur le Tr: anal : on verra
que la Pointe reſte vuide ; mais que , dans le prémier
Rang , la Cafe y eſt remplie. Donc le Point P eſt un des
points de la Courbe, mais un Point fimple.
>k O k O

Exemple II, d'un Point double. Si, dans la même Cour


be, on prend le point A pour l’Origine, & AB pour l’A
xe des abſciffes, fur lequel la perpendiculaire MN, abaiſſée
d’un point quelconque M de la Courbe , fera l’ordonnée
y , A N l’abſciffe x, & AP = a. ; on aura, à caufe des
triangles femblables, qui donnent PQ [a + y]: QM ou
AN [x]=PA [a] : AB, on aura, dis-je, AB ==::
& menant AM, hypothenufe du triang: reċtang: A M N ,
[Eu cl. l. 47 ] AN* + N M = A M = AB + B M' +
2A B × B N [Eu c L. IL 12 ] = [ puiſque, par la conftruc
tion, A B eſt égal à BM] 2 AB + 2 A B x B N = 2A B x
( AB + BN )= 2AB × AN. Mettant dans cette éq: AN*
+ NM = 2AB × AN, au lieu de ces Lignes leurs :
- analy--
D E 5 POINTS MULTIPLES. 413

CH. X. º - 47 % PL.XVII.
3. Izo, analytiques, on aura xx + yy = 2 a + y x » ou [ multi
pliant de part & d’autre par a + y], axx + ayy+xxy+
y' = 2axx, foit y' + xxy + ayy— axx = o.
Dans cette équation , mile fur le Tr: anal : on voit
que la Pointe & le prémier Rang manquent, de forte que
le fecond Rang eſt le plus bas. Donc l’Origine A eſt un
Point double. Et en effet , les deux Branches PA M ,
P m A fe croifent en A. |

# O Sk O

, . ’ , ) - O

Exemple III, d’un Point triple. La Courbe AMmAmMA F8 ***


fe conſtruit ainfi. Du Centre C, pris fur l’Axe AB des
ordonnées, on décrit par l'Origine A un demi – Cercle
BQq A. La Tangente. A P„étant priſe pour l’Axe des
abſciffes, à chaque abſciffe AP on donne les ordonnées
perpendiculaires PM , PM , moyennes proportionelles
entre A P & PQ_prémiére ordonnée du Cercle , & auſſi
Pm, Pm, moyennes proportionelles entre A P & P q fe
conde ordonnée du Cercle. -

Cette Courbe eſt compoſée de deux feuilles A M m A, .


& A.Mm A, réunies à l’Origine par un Point triple, qui
eft le concours des trois Branches MA M, MmA , MmA.
Auffi verra-t-on que dans l’équation de cette Courbe le
plus bas Rang eſt le troifiéme. Car, fi l’on nomme C A
= r , AP=x, PM, ou Pm = y; on aura, par la natu
re du Cercle, PQ = #r + V(# rr— x x ) : & P q = #r
– V(; rr— xx). Donc PM, ou Pm , [y], moyenne
proportionelle entre A P [x] & PQ, ou Pq, [; r=
/ (#rr — xx) ] eſt égale à V(#rx= x V (#rr— x x )) :
Fff 3 & »,
4 I4 D E $ PO I N TJ MULTI P L E J.

PLXVII, & , en quarrant , y y = # rx =+ x V ( ; r r – x x ) , ou Ch.x.


yy-#rx == x V ( ; rr— xx), & quarrant encore, y“ §. 170,
— rx yy + : rrxx=#rrxx — x“, ou y”–rx)y + x“ = o.
C’eſt-là l'équation de la Courbe, dont le plus bas Rang,
qui confilte dans le feul terme rxyy, eſt le troifiéme Rang:
Fig. I 26
g. I 20. ,,
Exemple IV, d'un Point quadruple. Le Cercle BNRQO
z • |- / e

étant décrit avec un raïon AB = a, on déterminera tous


\ les points de la Courbe AMNAOAQARA, en menant un
raïon quelconque AC, & prenant fur ce raïon la partie
A M égale au Sinus D E de l'arc BD double de l'arc B C
compris entre le raïon AC & le raïon A B donné de po
fition *. -

Pour en avoir l'équation , qu’on abaiffe l’ordonnée


perpendiculaire M P [y], qui détermine l'abſciffe AP [x],
1.
: : & A M fera, = V(x x + yy). Les triangles A M P ,
AFB, femblables à cauſe dě l'angle commun A & des
angles droits P, F, donnent AM [ /(x x +y|y)] : MP
[y] AB[a]; ºf=vg:4p5 & AM [V( x x
+yy)]; API x]=AB[a]; AF==::775 Et
les triangles ABF, B DE , femblables à caufe de l'angle
commun 4B x & des angles droits -F,
-
E, donnent
or r 2 ay
AB [a];
- –—− 1 = BF , T – 4–< l.; D E
Artz:51=" : :fy::#In: Pi
égal, par conſtruĉtion, à A M Į V ( xx + y|y)]. Donc,
égalant le produit des moyens à celui des extrénes ,
a V(xx +w)=:;, ou (x x + yy.) V(x x + yy)
= 2axy, & en quarrant, x“ + 3xy + 3xy“ + y* =
- - 44axy”.

* GUIDO GRAND1, Flores Geometrici, &c. Florent. 1728.


» D E 5 P O IN TJ MULTI P L EJ. 415
4 aax'y'. Dans cette équation; il n'y a que deux Rangs; PL XVII.
le fixiéme qui a quatre termes, & le quatriéme, qui n’en
a qu’un feul 4 a axx yy. Auffi voit-on que les quatre
feuilles, qui compoſent cette Courbe, fe réuniffent à l’O
rigine, & y forment un Point quadruple par le concours
de quatre Branches. . . . -

17 r. D E M A N D E - T - o N d'un Point fitué hors de


l'Origine, s'il et fimple ou multiple, & quel eſt le dégré
de fa multiplicité ? On pourra le reconnoitre en tranſpor
tant l’Origine fur ce Point-là ; cela fe fait [ §. 25, n°. 4 ]
en menant par ce Point une abfcifle & une ordonnée,
qu’on nommera m & n, & ſubſtituant , dans l’équation
de la Courbe, m + z à x & n + a à y . On jugera de la
nature du Point en queſtion par le nombre des Rangs qui
manquent à cette transformée [ §. préc. ). :
Mais on s’épargnera beaucoup de Calcul , en ſuivant
la voye abrégée qui a été indiquée au § 29; parce qu’on
pourra ne pouffer le Calcul que juſqu’où il ett néceflaire
de le faire pour s’affurer de ce qu’on cherche.
Car fi l’on fait attention aux opérations prefcrites dans
ce §. 29, on verra que x & y refiant dans la transformée
au lieu de m & n ; ces lettres x & y ne défignent plus des
variables, mais des grandeurs données & déterminées, qui
font l'abſciffe & l’ordonnée du Point dont on cherche la
nature ; de forte qu’on fubſtituë proprement x + z à x &
A *

y + te à y. - - - ! '

La prémiére Ligne, qui eſt l'équation même de la Cour


be, ne renfermant aucune des deux variablesz & t , qui
déſignent maintenant les coordonnées , elle eft donc le
terme qui occuperoit la Cafe de la Pointe. Ainfi on
fubstituera d'abord dans ce terme, au lièu de x & y, leurs : *

valeurs données m & m ; & fi cette füppoſitioń ne réduit


pas ce terine à zéro , la Pointe n’eſt pas vuide dans la
[I AIDS
416
- -
D E 5 PO 1 NTS MULT I P L E S. •

PLxyII. transformée : elle a, par conféquent, un terme confiant. Ch. X,


Donc [§. 14] la Courbé ne paffe pas par l'Origine à laquel- º'7"
le cette transformée eſt rélative ; le Point affigné n’eſt pas
même un Point de la Courbe, & on ne peut pas deman
der s’il eſt fimple ou multiple.
Mais fi, par cette fubſtitution, l'équation de la Cour
be , qui fait la prémiére Ligne de la transformée, eſt ré
duite à zéro; le Point en queſtion apartient à la Courbe;
& pour favoir s’il eſt fimple ou multiple, on fera le calcul
de la feconde Ligne. Elle a une partie de fes termes mul
tipliés par u, & l’autre par z. Elle conſtituë donc le pré
mier Rang, de la transformée, qui contient la Cafe u & la
Cafe z. On ſubſtituera dans les coëfficients de a & de z,
au lieu de x & y, leurs valeurs m & n. Si , après cette
fubſtitution, l’un ou l’autre de ces deux coëfficients ſub
fifte; c’eſt une preuve que le prémier Rang de la transfor-
mée ne manque pas. Le Point de l’Origine de cette trans
mée eſt donc un Point fimple [ §. préc.], & il n'eſt pas
néceffaire de pouffer le Calcul plus loin. - -

ue fi la ſubſtitution fait évanouir les deux coëffi


cients de a & de z , le prémier Rang manque dans la
transformée. Le Point, qui en eſt l’Origine , est donc
multiple. Pour connoitre le dégré de fa multiplicité, on
: au calcul de la troifiéme Ligne. Elle renferme
es trois termes uu, az, Zz, qui rempliffent les trois Ca
fès du fecond Rang. On ſubſtituera donc, dans les coëf
ficients de ces trois termes, m & n à x & y : & fi quel
cun de ces coëfficients ſubfifte, le fecond Rang de la trans
formée n’eſt pas nul. Donc le Point en queſtion eſt un
Point double & l’opération eſt terminée.
- Mais fi ces trois coëfficients font zéro , le Point eft
plus que double. On calculera donc la quatriéme ligne,
qui, renfermant les termes te', u'z, a zz & z' , fait le
troifiéine Rang de la transformée , ſi par la
- „“ -
tenia: C
D ES PO INTS MUL TI P L E ý. 417

Cx.x. de m & n à x & y , ce Rang ne s'évanouit pas. Alors Pl. XVII,


*7" le Point dont on cherche la nature eſt un Point triple,
& on peut s’arrêter là. -

Si par la fubſtitution cette Ligne eſt réduite à zéro ,


le Point en queſtion eſt plus que triple ; & on contiuuera
à procéder de la même maniére juſqu’à-ce qu’on foit ve
nu à une Ligne ou un Rang, qui ne diſparoiffe pas par la
fnbſtitution de m, n à x, y. Le nombre, qui marque le
quantiéme eſt ce Rang , marque auffi le dégré de multipli
cité du Point propofé.
Exemple I. Dans la Courbe * repréſentée par l’éq:
y“ — 8 y' — 12 xyy + 16yy + 48xy + 4xx – 64x = o,
on demande la nature du Point, dont l’abſciffe m & l’or
donnée n font l’une & l’autre égales à 2.
On pofera en prémiére Ligne l’équation même
y“—8y' — 12xy + 16yy + 48xy + 4xx — 64x;
& ſubstituant 2 pour x, & 2 pour y, on aura
I 6 — 64 — 96 + 64 + 1 92 H I 6 — I 28,
ce qui étant = o, on conclura que le Point indiqué eft
un des Points de la Courbe.
Pour favoir s’il eſt fimple ou multiple, on calculera le
fecond Rang. En voici l’opération [§. 29 ] -

y“–8y’ — 12x)y + 16yy + 48xy + 4xx — 64x


4: o 3:O 2: 1 2 :o I : I o: 2 o: I
(4y'-24y’—24xy+32y+48x) a+(-12yy+48y+8x-64)z
Subſtituant dans ce fecond Rang 2 pour x & pour y »
Oli aura - - · - -

( 32—96–96 + 64 +96) a+(– 48+96+16-64)%


c’eſt-à-dire ( o ) a + ( o ) z. |

Introd, à l'Analyſe des Ligner Courber. Gg g Puif.


-

* SAURIN , Mem. de l'Acad. 1716. pag. 61.


418 DEI PO INTS MUL TI P L E J.

PL.XVII Puiſque ce fecond Rang est zéro, le Point propoſé cnx


f. 171.
n’eſt pas fimple, mais multiple. |

Pour favoir s’il eſt double ou d’une multiplicité fupé


rieure, on calculera le troifiéme Rang, en continuant l’o
pération qui a été commencée.
|
-

(4y’—24y”—24xy+32y+48x)a + (-12.yy+48y+8x—64)z
#: o #:o #: # #: o o:# #: o #:o o: o:o
- |- - 2y + 24\, F •

(gy-243-12x+16)au-+(–, +:)«z+(4)zz
Il eſt inutile d’examiner fi la fubſtitution de 2 à x & y
fera difparoitre ce fecond Rang, parce qu’on voit d’abord
qu’elle ne peut anéantir le terme (4) zz, où il n'y a ni
x , ni J.
Ainſi le Point cherché n’eſt qu’un Point double: &, ſi
l’on n’a point d'autres vuës, il n’eſt pas néceffaire de pouf
fer le Calcul plus loin.
Mais fi, par curiofité ou pour mieux connoitre cette
Courbe, on achéve la transformation, le troifiéme & qua
triéme Rang feront
(4y—8) u' + (— 12) auz + (o) uzz + (o)z'
»+ ( 1 ) u“ + (o) a’z + (o) a’ z” + (o) uz” + (o)z“
qui par la fubſtitution de 2 à y fe réduifent à — 12 u u z
+ u“. Ainſi toute la transformée eſt u“ – 12 u a z –
32 ze tº + 4 Z Z = o. *

Cette équation a quatre racines


a=+V(6Z+16+4V(2zz+I2z+6)),ou-+V(4z+8)+V(2z48)
a=-V(6Z-+-1644V(2zz"+I2z-+-6)),ou – V(4z+8)-V(2z +8)
a=+V(6Z+16-4W/(2zz+12z-+6)),ou-+V(4z-H8)-V(2z +8)
u=—V(62+16-4V(2zz-Haz+6)),ou-V(4z+8)+V(2z +8)
chacune
D Es po 1 NTs MULTIPLES. 419

ca. x. : chacune deſquelles indique une Branche parabolique. La FLXVII.


**7" racine u = + V(4z + 8) + V(2z + 8) indique la Bran- Fig. -

che fD. La racine a = –V(4z + 8 )— V(2 z +8) *


marque la Branche F.d. La Branche FA E eſt repréſentée
par la racine a = + V(4z + 8) — V(2z + 8) ; & la
Branche f A e par la racine a = — V(4 z + 8) + v/ ( 2z
+* 8). Ces deux derniéres paffent par le Point A. Car
= o réduit les équations de ces deux Branches à u =
+ v/8 — V8 = o, & u = — V 8 + v/ 8 = o. Elles
ont pour Aſymptote courbe la Parabole EAe défignée par
l’éq: aa = (6–4 V 2) z ; & la Parabole D A d expri
mée par l’éq: uu = (6 + 4 w/ 2 ) z eft l’Aſymptote courbe
des Branches fD, F D : comme on le trouve aiſément par
le §. 142 . L’équation propofée y“ — 8 y’ — 12 x yy +
I 6 yy + 48 x y + 4xx — 64 x = o repréſente la même
Courbe, mais rélativement au point F, & alors le Point
double A a fon abſciffe FG & fən ordonnée G A égales
l’une & l’autre à 2.

Exemple II. On propoſe la Courbe dont l’équa


tion eſt y“ + x“ – 4a y’ + 2 ayy x + 2 a x' + 8 aay y —
4 a ayx – 8 a'y + 2 a* = o. Et d’abord on demande
quelle eft la nature du Point dont l’abſciffe m eſt o , &
l’ordonnée n eſt a .
Pour le connoitre , on ſubſtituë o à x & a à y dans
l'équation propofée; ce qui la réduit à a“ * — 44* * * +
3a* * — 8 a“ + 2 a* =– a“. Donc dans la transfor
mée qui repréſenteroit la Courbe rélativement à l’Origine
prife fur le Point affigné, il y auroit un terme confiant.
Elle ne paffe donc pas par ce Point-là [ §. 14].
2°. On demande entuite quel eſt le Point dont l'abſ
ciffe & l’ordonnée font chacune égale à a.
La fubſtitution de a pour x & pour y réduifant l'é
quation propoſée à [a“ + a“–4 a“ + 2 a“ + 2 a“+84:
Ggg 2 — 4a“
42O D E S PO INTS MULTIPLES.
FixvII. – 4a“ — 8a“ + 2a*=] o , on eſt affuré que le Point en x.
propofé eſt un de ceux de la Courbe. |- $, 171.
Mais eft-il fimple ou multiple ? Pour répondre à cette
queſtion, on cherchera le prémier Rang de la transformée
qui réſulte en fubſtituant a +z à x & a+a à y. Le fe
cond Rang que donne la fubſtitution de x + z à x , & de
y + te à y eft ( 4 y’ — 12 ay* + 4 ayx + i 6 ay— 4a*x –
8a”) a + (4x + 2ay’ + 6ax” — 4a'y) z , qui , fubſtituant .
a pour x & pour y, fe réduit à (4a” — 12 a’ + 4 a' +
16a’ — 4 a’ — 8a”) u + (4a” + 2a’ + 6a’ — 4 a’)z, ou
(o) a + (2 a’) z. Le prémier Rang ne s’évanouiffant
donc pas entiérement , on conclura que le Point » dont
l’abſciffe & l’ordonnée font a , eſt bien un Point de la
Courbe , mais un Point fimple. -

3°. On demande la nature du Point dont l’abſciffe eft


— a & l’ordonnée a.
Ces valeurs fubſtituées dans l’équation propoſée la ré
duifent à a“ + a“ – 4a“ — 2a“ — 2a“ + 8 a“ + 4a“ –
8a" + 2a“, c’eſt-à-dire, à zéro. Donc ce Point eſt un
de ceux de la Courbe.
Ces mêmes valeurs fubſtituées dans le prémier Rang
de la transformée le changent en (4a’ — 12a’ — 4a? -H.
16a’ + 4a” — 8a’) t + ( — 4a’ + 2a’ + 6a’ – 4a”) z,
ou (o) u + (o) z. Ce Rang s’évanouiffant fait voir que
le Point, dont l’abſciffe eſt – a & l’ordonnée a, eſt un
Point multiple.
On cherchera le dégré de fa multiplicité en calculant
le fecond Rang. On trouve ( 6yy – 12ay-+ 2ax + 8a’)au
+ (4ay — 4aa ) az + (6xx + 6ax) zz, ou, mettant toû
jours — a pour x & + a pour y, (6aa — 12aa — 24a
+ 8aa) au + (4aa — 4aa) uz + ( 6a4 - 6aa) Zz, c’eſt
à-dire, ( o ) a u + (o) u z + (o) z Z.
Le Point propoſé eſt donc plus que double, & on cherchera
le
D E5 PO INTS MULTI P L E 5. 42 I

CH.X. le troifiéme Rang. C’eſt ( 4 y — 4 a) ta’ + (2 a) u te z PLxvII.


*” + (o) uzz + (4x + 2a) z : dont aucune fubstitution ne
peut faire diſparoitre le terme aaz , qui a pour coëfficient
2 a. " Le troifiéme Rang ne s’évanouit donc pas dans la
transformée ; mais étant le plus bas Rang, il fait voir que
le Point, fur lequel on a porté l’Origine , eſt un Point
triple. - - .
On peut s’affurer de ceci en continuant le Calcul de la
transformation. Le voici en entier v

y“ + x“- 4ay” +2ay*x + 2ax +8a’y”– 4a’yx –8ały +2a*


4:O , Oc4 , 3: O » 2 : I ». O : 3 , 2:O , I: I , I : O , O: O
+(4y’—12ay-+4ayr-Hróay—4a-8a)u + (4x+2ay-+6ax-4ay)z
}: O, # : O, . # # # , # : O O: ; , o:o O:# , #:O, O: # , # : O
24y - 244
+ ( 6yy –12ay +2ax+8aa) un +(:= :) uz +(6xx + 6ax ) z.z.

;:o, jso, o ; , o: o, #: o, oto o:#; O: #

+ (4y - 44) w+(#:) uuz + (o) uzz + ( 4 x + 2 a ) zº


#:O , O:O, O: O O.: ; , o:O

(1) u' + (o) uz + (o) uz + (o) uz + ( 1 ) zº


La fubſtitution de – a à x & de a à y , qui ne laiffe ,
comme on a vû, fubfifter que les deux derniers Rangs,
les réduit à 2.auuz — 2az” + te* + z* =o , qui eſt l’é
quation de la Courbe rélative à l’Origine placée fur le
Point triple.
Cette équation , réfoluë comme une équation du fe
cond dégré, manifeſte quatre racines u ==+ V"(– a z
= z V (a a + 2 a z – z z)) , & donne cette Conſtruction. -

Du point C, avec un raïon CA = a V2 , on décrira un "8 ***


Cercle : on ménera deux diamétres parallèles aux coor
données füppoſées perpendiculaires l’une à l’autre, & on
- - | Ggg 3 prendra
422 D ES PO I NTS MULT I P L E S.

FixvII. prendra pour Origine le point A déterminé par le raïon cs.x.


CA, qui coupe en deux également les angles des coor- 6. 7;
données de différents fignes. A chaque abfciffe comme
A P, on donnera des ordonnées PM, PM, moyennes
proportionelles entre l’abſciffe A P & l’ordonnée du Cer
cle PN. Puifque AC = a V2, on aura AB = B C = a.
Nommant donc A P, z, & P M, te, on aura C O = BP
= A P – A B = z — a, & ON = V(CN” – CO*) =
V( 2aa –aa + 2az — zz )= V(aa -- 2az — zz), & PN
= O N – PO =— a + v/ (aa + 2az – z z). Donc
PM [ u ], moyenne proportionelle entre A P [z] & PN
[—a + V (aa + 2az — zz)], eſt égale à V(— a z H
z V (aa + 2az — Zz)). -

Du côté des abſciffes pofitives, cette Courbe n’a que


deux Branches AMD, AMD; parce que la moyenne pro
portionelle entre l'abſciffe AP pofitive & l’ordonnée PN
négative , eſt imaginaire. Et on le voit clairement dans
l’équation : car les racines += V(— az – z V(a a + 2 az
– z z)) ne peuvent être qu’imaginaires ; ce qui eſt fous
le figne radical étant négatif, quand z eſt poſitive. Mais
du côté des abfciffes négatives, la Courbe a quatre Bran
ches A me, A m e, A m e , Ame; parce que , z étant né
gative, les racines =:= V(— az = z V( aa + 2az — zz))
qui deviennent = V(az = z V(aa — 2az — zz )), font
toutes quatre réelles, tant que z < a V2 – a [= B E -
B A = A E ].
Ainfi la Courbe repréſèntée par l'éq : u“ + 2 a a uz +
z“ — 2az' = o eſt une eſpèce de Trefle, qui a un Point
triple en A. L’éq : y"+ x“ — 4 ay’ + 2 ayyx + 2 a x' +
8 aayy — 4 aayx — 8 a'y + 2a* = o repréſente la même
Courbe, en prenant l’Origine fur le centre C du Cercle
générateur. Auffi a-t-on trouvé que le Point A, qui a
l’ordonnée C B = a , & l’abſciffe B A = – a, eſt un
Point triple : que le point D, qui a fordonnée cº=;
D ES PO INTS MU L T I P L E 5. 423

c.x. & l’abſciffe BD=4, eſt un Point fimple : & que le point Pexvii.
3. "z". B; qui a l'ordonnée CB=a, & l’abſciſſe = 6, n'est pas
même un Point dę la Courbe.

172. Si le Point propoſé fè trouve fur l’Axe des abf.


ciffes ou des ordonnées, ailleurs qu’à l’Origine ; le cal
cul fera plus abrégé , puiſqu'il s’agit ſeulement de ſubfi
fuer "-+# à *? ou n +4 à y, pour porter l'Origine fur
le Point affigné IŠ 2 : ] : ce qui ſe fait commodément par
la voye indiquée au §. 28. Car fi on ordonne l'équation
par : ; lorſqu’il faut fubstituer à y ; ou par y , lorſqu’il
faut ſubstituer à x; les termes & les Rangs de lá transfor
mée fè trouveront fi bien rangés qu'il fera facile de pouf
fer le calcul ſeulement juſqu’au point qui eſt néceſſaire.
Exemple. On propoſe l'éq : y" – 2 x y + x' +
6axy” — 7ax’ — 4aayy + 18aaxx - 2oa’x+8a*= o
& l'on demande la nature du Point qui eſt fitué ſur l'Axe
des abfcifies à la distance 2 a de l'Origine, c'est-à-dire 3)

du Point dont l’abſciffe eft 2 a, & l’ordonnée o.


ll. s'agit » pour porter l'Origine für le Point propoſé
de ſubstituer 2 a + z à x; on õrdonnera donc l'équation
par y ,
y“+(-2x**+6ax-4aa) yy + (xº-7ax'+i 8aaxx-2ca’x+8a“)
Le dernier terme eſt celui qui, dans la transformée, oc
cupera la Pointe. Il faut donc voir ce qu’il devient quand |

* devient 2 a. Comme il fe réduit à'iga" – 56 a“ »H«


724 -49 a“ + 84“, c’est-à-dire à o; on voit déjà que
le Point affigné eſt un des Points de la Courbe.
Enſuite puiſque le terme y manque dans la propoſée ,
il manquera auffi dans la transformée. Il fustit don: » pour
favoir fi le prémier Rang ſubfifte ou s’évanouit , de cher
cher le terme z. En voici le calcul
y“ +
424 D Es po 1 NTs MULTI P L Es.
Pl. XVII, y“+(-2x + 6ax-4aa) yy +(x“-7ax'+ 18a’x”-2oa’x+8a“) cu x.
4 : 3 2 I O §. 172,

+ (4x’— 2 1 ax +36a’x–2ca’)z
La fubſtitution de 2 a à x dans le coëfficient de z le ré
duit à 3 2 a’ — 84 a' + 72 a’ — 2o a’, ou o . Donc le
prémier Rang manque entiérement dans la transformée.
Ainſi le Point propoſé eſt un Point multiple.
On cherchera le fecond Rang , qui a les trois termes
yy, yz, zz. Le coëfficient de y est — 2x + 6ax—4aa,
que la ſubſtitution de 2a à x rend — 8a“ + 1 2a“ – 4a“
=o. Le coëfficient de yz eſt auffi o, puiſque le terme
y, dont le coëfficient devroit produire celui de yz, man
que dans la propoſée. Il fuffit donc de chercher le coëf
ficient de zz en continuant le calcul commencé.
. + (4x - 21ax + 36a’x – zoa”) a
- . " :: : . .. # . . .. # : : : '# is - to :

+ (6xx-2 ax + 18aa)zz
2 a écrit au lieu de x dans ce coëfficient 6xx – 2 tax
+ 18aa le réduit à 24aa – 42 aa + 1 3 aa , ou o. Ainſi
le ſecond Rang diſparoit, & par conſéquent le Point affi
-

• •• •
gné est plus que double. ” ’ . . . .
S’il eſt plus que triple, les coëfficients des termes y',
yyz, yzz, z”, du troifiéme Rang feront tous zéro. Ce
lui de y' eſt o, puiſque ce termé manque dans la propo
fëe. Mais celui de y*z, qui, ett – 4x + 64, en écrivant
2 a pour x, fè réduit à – 2 a. Donc le treifiéme Rang
fubfifte, & fans aller plus loin , on peut affirmer que le
Point propofé eſt un Point triple.
Mais fi, par curiofité, on achéve la transformation,
y“ +
D E S P O INTS MULTI P L ES. 425
c.x. y'+(-2x*+6ax-4aa) yy + (x“-7ax’+18a”x”- 2oa’x+8a“) P.XVII.
§. 172. 2 I O 4 3 2 I O

+ (-4x + 6a) yyz + (4x’-2 i ax'+36a’x-2oa”) z


# O # # # O /
-

#
— 2 yy zz »H« (6xx – 2 I ax + 18aa) zz
O . # # o

”Hº ( 4 x – 7 a ) z’
1 O
|- - 4.

|- + z*

on trouvera que l’équation de la Courbe, l'Origine étant -


portée fur le Point triple, eſt y“ — 2ayyz – 2y*z + az”
+ z*= o. Cette équation a quatre racines y ==+= V(az
»F zz=+= z V(aa+ az ) ) qu’on peut conftruire ainfi. Avec
un Paramétre = a, on décrira la Parabole N BN, dont Fig. 129.
BA foit la derniére direction : & prenant l’abſciffe BA éga-
le au Paramétre , on aura les ordonnées A c , AC auffi
égales au Paramétre. On ménera la Droite BC qui aché
ve le triangle ifofcèle BAC , & prenant le point A pour
l’Origine , on donnera à chaque abſciffe A P [z] des or
données PM , PM [y] & PM, PM [– y] égales aux
moyennes proportionelles entre l'abſciffe AP & les parties
Q N, Q N , compriſes entre la Droite BCQ., & la Pa
rabole NB N.
Car, puiſque AP = z , BP |:=:
+ AP] = a + z,
&, par la nature de la Parabole , PN = V (aa + az ).
De plus P Q [= BP] = a+z. Donc Q. N = a + z +
V(aa-Haz), & Q N = a + z — V( aa + az). Ainſi PM,
ou PM[y], moyenne proportionelle entre A P & Q N ,
ou QN, eft ==+= V(az + zz = z V(aa + az )).
ll paroit, par cette conſtruction, que la Courbe, du
Introd, à l'Analyſe des Lignes Charber. Hhh côté |

;:FTE *¿EN
”i: tvivekstř$\
s: :en:.*
426 D Es P o INTS MULTIPLES.
Pexvii. côté des abſciffes négatives, n’a que deux Branches AmB, Cax.
Am B, qui font une Feuille, & dont les ordonnées p m, §. 7*
p m font moyennes proportionelles entre l’abſciffe négative
A p, & la partie qn interceptée négative entre la Droite
BC & la Parabole Bn C. Ces Branches font repréſentées
par les racines =+= V(az + zz — z V (aa + zz ) ), ou , z
étant négative , = V (— az + zz + z V ( aa + zz )).
Les deux autres Branches, que repréſènteroient les racines
= V(az + zz + z V (aa + zz)), ou, z étant négative ,
== V(— az + zz – z V( aa + zz ) ) font imaginaires ;
le Calcul démontrant aifément que la grandeur fous le
ſigne radical eſt négative ou imaginaire : d’ailleurs la ·
moyenne proportionelle entre une abſciffe négative A p ,
& une interceptée poſitive q n , ne peut être qu’imaginai
re. Mais , du côté des abſciffes poſitives, la Courbe a
quatre Branches, dont deux AM, A M font la continua
tion des deux Branches A m, A m, exprimées par les ra
cines = V(az + zz — z V(aa + az)), & dont les ordon
nées PM, PM font moyennes proportionelles entre AP
& Q. N. Les deux autres Branches AM, AM font repré
fentées par les racines = V (a z + zz + z V (a a + a z)),
qui, du côté négatif, font imaginaires , & leurs ordon
nées PM, PM font moyennes proportionelles entre A P
& QN. Le Point A, où fe coupent les trois Branches
mAM, mA M, MA M eſt donc un Point triple, comme
le Calcul l’a fait voir. |

| 173. Les P R I N c I P E s établis dans les §§ précéd.


donnent la Solution de ce Problême : L’équation d’une
Courbe étant donnée , trouver fi cette Courbe a des
Points multiples, quels ils font, & où ils font * ?
Pour trouver les Points doubles, on procédera comme
- - - fi on

* Uſage de l'Anal. pag. 238.


D E sa po INTs MvLTIPL es. 427

ca.x. fi on vouloit transformer l'équation en ſubstituant [§. 171] p.xvm.


$ 73. x + z à x, & y + a à y : mais on n’ira pas plus loin que -

la feconde Ligne , qui donne les termes a & z. On éga


lera leurs coëfficients à zéro, ce qui, avec l'équatioù pro
poſée, fait trois équations.
Pour connoitre les Points triples, on joindra aux trois
équations, qui donnent les Points doubles, celles qui naif.
fent en égalant à zéro les coëfficients de u u, u z, & z z.
Et pour cet effet, il faudra pouffer le Calcul de la trans
formation juſqu’à la troifiéne Ligne.
On trouvera de même les Points quadruples , en for
mant, outre les fix équations précédentes, les quatre que
donnent les coëfficients de a', a’z, uzz, z’ égalés à zéro.
Et ainfi de fuite.
De forte que comme on a 3 , 6, Io, 15 , ou &c.
équations pour déterminer deux inconnuës x, y, le Pro
blême eſt plus que déterminé ; & fera fouvent impoffible:
parce qu’il fe peut fort bien que la Courbe propoſée n’ait
aucun Point multiple , ou du moins aucun Point de la
multiplicité qu’on ſuppofe.
L'Analyfe fournit les Régles néceffaires pour détermi
ner ces inconnuës au moyen de tant d’équations , lorſque
leurs valeurs font réelles. Ce qu’il y a de plus fimple ,
c’eſt de voir d'abord fi la Courbe a quelques Points mul
tiples. On les trouvera en combinant trois équations , fç.
la propoſée & les deux que donnent les coëfficients de a
& de z égalés à zéro. S'il paroit par-là que la Courbe a
des Points multiples, on cherchera le dégré de leur multi
plicité par les Régles des §§. 17o, ou 171.
Or pour combiner enſemble les trois équations indi
quées, on cherchera la valeur d'x ou d'y par l’équation /
la plus commode des trois ; on ſubſtituera cette valeur
dans les deux autres; & on cherchera les racines commu
nes à ces deux équations. Elles donneront les valeurs d’x
Hhh 2 Oll
428 * D E S PO 1 NTS’ MULT I P L E J.

rixvil, ou d'y qui répondent aux Points multiples. Mais fi ces cax;
équations n’ont aucune racine commune, ou fi elles mé- s. 17;:
nent à quelque abfurdité, le Problême eſt impoffible, & la
Courbe n’a aucun Point multiple.

Fig. 13o.
Exemple I. On demande fi la Courbe repréſentée
par l'éq: xx y + xyy — a’ = o a quelques Points mul
tiples ? -

On calculera le prémier Rang de la transformée qui


nait de la fubſtitution de x + z à 3., & de y+ u à y. Ce
Rang eft ( x x + 2xy) a + (2xy + yy)z. On aura donc
trois équations à remplir, 1°. la propoſée, 2”. le coëffi
cient d’a égalé à zéro, 3°. le coëfficient de z égalé auffi
3 ZCITO.

1". Xxy+xyy-a”=o. 2”. xx+2xy=o. 3°. 2xy + yy=o.


La 3°, donne y = o, ou y = — 2 x. Zéro fubſti
tué pour y dans la 1º. donne – a’ = o : ce qui eſt ab
furde , puiſque a eſt une grandeur donnée. - Et — 2 x
fubſtitué pour y dans la 2°, la réduit à x x—4 xx = o,
ou — 3xx = o, c’eſt-à-dire, x = o, valeur qui fubſti
tuée dans la 1°, donne auffi – a’ = o: ce qui eſt abfur
de. Il eſt donc impoffible de trouver des valeurs d’y &
d'x , qui fatisfaffent aux 3 équations à remplir. Ainſi la
Courbe n’a aucun Point multiple.
Exemple II. On propoſe l'éq : x*y” — 2 a xy +
aayy + aaxy – a’y + aaxx = o : & l’on demande fi la
Courbe qu’elle repréſente a quelques Points multiples.
Le prémier Rang de la transformée étant ( 2 x y —
4 axy + 2 aay + aax — a’) at "+ (2 x yy — 2 ay y + a ay
+ 2 a a x) z, on a ces trois équations à remplir.
O
I • x*y*
2axyy + aayy + aaxy — a'y "+" aaxx
ou (x - a )* yy + (x – a) a'y "+" a*x* = o.
2°. 2xy
D ES P O INTS MULTI P L E J. 429

CH. X. 2“. 2 x y–4axy + 2 aay+a a x - a' , PLXVII:


§ 173 ou (x – a) 2 y + (x - 4 ) 4 a = o
3°. 2 xyy – 2 ayy +a a y + 2 a ax=o.
La feconde ſe peut divifer par x-a, & le quotient eft
2 xy – 2ay + aa. Elle a donc ces deux racines x = a,
& y = z Ga-R5’ . En fubstituant a pour x dans la pro
poſée on la réduit à a“ = o, ce qui eſt abfurde : cette
racine ne donne donc aucun Point multiple. De même,
fubſtituant =#5
pour y dans la propoſée, elle fè ré
duit à #a“ — #a“ + a a x x = o, ou x = # a. Donc y
4 43 e ' 1 a•

[= 2(a
==5]
— x ) = a. Mais ces valeurs fubſtituées dans
la 3°. équation, donnent a' — 2a’ + a' + a = o, ou
a’ = o, ce qui eſt encore abfurde. Cette racine auffi ne
donne donc aucun Point multiple. Ainſi la Courbe n’en
• 2 allCllIl.

Et c’eſt ce que fait voir fà conſtrućtion. Ayant décrit ... ....


du centre C, avec un raion CA=#a, un Čercle dont "***"
on méne la Tangente AB = a ; on prendra fur cette
Tangente une abfciffe A P = x , & on lui donnera l’or
donnée PM [y] , égale à la droite A Q_retranchée de
l’Axe des ordonnées par la droite B Q, qui, partant du
Point fixe B, paffe par le Point N où PM rencontre la
circonférence du Cercle. Car les triangles femblables BAQ:
BPN donnent BA [a]: A Q ou PM [y] = BP [ a–x ];
PN [ # a — V ( ; aa – xx) par la nature du Cercle ].
Donc #4 a - a V (; a a — x x) = ay — x y ; ce qui ,
tranfpofant, quarrant , &c. revient à l'équation propofée
x*y* - 2axy' + aayy – aaxy + aaxx – a'y=o.
*

Hhh 3 Exem
43Ó DES PO IN TS M U L T f p t £ 5,

***". par Exemple III. Il s'agit de la Courbe repréfentée c: *


l'éq : y* r+ 4 ay + 2 y'x' + 4 ayxx — 8 ay + x“ – §. 171.
4a x + 8a'x — 8a“= o. On demande fi elle a quelque
Point multiple ? -

On commencera le Calcul de la transformation néceſ


faire pour porter l'Origine fur un point quelconque. Le
prémier Rang fera
(4y’+ 1 2ay "F 4.yxx + 4axx-8a”) u + (4.yyx + 8ay*
+ 4 x” — 8 aax + 8 a’) z,
de forte que les trois équations qu’on a à remplir, font
I”. y"+4ay’ + 2yyxx+4ayxx-8a’y-Hºx“-44axx-+-8a’x-8a”=o
2°. 4y’H“ i 2ay”-H4yxx+4axx—8a”=o, ou prenant le quart,
y’ + 3ayy + yxx + axx – 2a’ = o
3°. 4.yyx +8ayx +4x’—8aax + 8a’=o, ou prenant auffi le
yyx + 2ayx + x' — 24ax + 2a’ = o. quart,

La 2° de ces équations fe diviſè par y + a, & donne au


quotient yy + 2ay — 2aa + xx. Elle a donc ces deux ra
cines y =— a, & xx= 2 aa – 2 ay— yy. Cette va
leur d’xx, fubſtituée dans la 3°. équation, la réduit à yyx
+ 2ayx + 2aax – 2ayx – yyx – 2aax + 2a = o, ou
24' = o, ce qui eſt abfurde. Ainfi cette racine ne don
ne aucun Point multiple. Il n’en est pas de même de la
racine y = –a. Cette valeur fubſtituée dans la 1°. &
dans la 3°. équation, les réduit à x“ – 6 a ax x + 8 a’x
– 34“ = o, & x’ – 3 aax + 2a’ = o. Pour avoir les
racines communes à ces deux équations , on divifera l’une
ar l'autre, & le reſte – 3aa (xx – 2 ax + a a), diviſant
: feconde , fera le diviſeur commun. Sa racine unique
eft x – a = o. On examinera donc, fi les valeurs x=a,
=— a fatisfont aux trois équations qu’on a à remplir.
Et comme elles fatisfont, on eſt fûr que la Courbe a un
Point multiple, fę celui dont l’abſciffe eſt a & l’ordon
née — a.
Ce
| |

- /PL1VCI/E. XV//. Zvgg. 43 o -

ſy / 2 4. 4
------
• …-- ~~~~===---
D E F Po 1 NTT MULTIPLES. 43 I
Cn. X. Ce Point n’eſt que double. Car fi on paffe à calculer Pl. XVII,
f. 173.
le fecond Rang , on trouve d’abord ( 6 yy + 1 2 a y +
2 xx) u u , ou , mettant - a pour y & a pour x ,
(— 4 a a) a a : ce qui fait voir que le fecond Rang ne
difparoit pas.
Mais fi on achéve le Calcul , on trouvera pour l’é
quation de la Courbe, rélative à l’Origine portée fur le
Point double , u.“ — 4 aaaa # 4 auuz + 2 uuzz + 4 az”
++" z“ = o.
Cette Courbe fe peut décrire en faiſant rouler un Eer Fig. 13z.
cle autour d’un autre Cercle égal. Soit A E A un Cercle
décrit du centre C, avec le raïon CA = a. Si l’on fait
rouler autour de lui un Cercle égal MEM; chaque Point
de fa circonférence , comme M , décrira une Courbe
A MMA. Soit A le point de la circonférence fixe fur
lequel étoit appliqué le point M, dans la prémiére pofition
du Cercle mobile. De là, fuppofons qu’en roulant il ait
paffé dans la pofition M E M. , Donc l'arc E M, qůi a été
appliqué fur l'arc E A , lui fera égal. Ainfi les angles
ACE, MDE font égaux, & le Triangle CDF eftifofcèle,
auffi bien que AFM. Par conféquent A M & CD font
parallèles. Donc A H, perpendiculaire fur C D, est pa
rallèle à EG, qui lui eſt auffi perpendiculaire , & EH eft
égale à AG, moitié de AM. . De plus, les triangles rec
tangles ACH, CEI font femblables, & même égaux ,
leurs hypothénuſes AC, C E étant égales. Donc ČH &
C I font égales. Cela pofé, foit l'abſciffe_AP= z; lor
donnée PM = a . Donc A M = V (A P* + P M*) =
v/Czz + uu). Le raion C A eft = a. Soit CI = CH.
= r. Donc EH= A G = a-s, & 2 A G [2 a - 2 f]
= AM [V(zz + au)]. Ainfi f = a- : V(ž z + uà).
De plus, les triangles femblables CEI, AMP donnent CE
[a] : CI[ſ ou a —; V(zz + ua)] = AM [V(zz-Fat)];
A P [z], Donc a z = a V (z z + au) - #(zz + 4a ) »
Oll
432 D E S P O INTS MULT I P L E $, "

"+XVII, ou 2az + zz +uu = 2a V(zz + uu), & quarrant 4 aazz ċax.


+ 4 az” + z* + 4 azate Hº 2 zzate + æ* = 4 aazz + 4aaua, §. 171
foit te“ + 2zzate + z* + 4auuz + 4az”-4aattu =o.
Exemple IV. On demande quels Points multiples
a la Courbe repréſentée par l’éq: x“– ay’ +2ax'y-+-4ax'
+ 3aayy + 4aaxy + 4aaxx — a'y = o.
Le prémier Rang de la transformée qui réſulte de la
fubſtitution de y+ u à y & de x + z à x , eſt (–3ayy
+ 2 ax + 6 aay + 4 aax — a’) a + (4x' + 4axy + 12axx
+ 4 aay + 3 aax) z. On a donc à remplir ces trois équa
t1OnS ,
1°.x“-ay’ +2axxy+4ax'+3 aayy+44axy+4aaxx-a 'y =G
2°. — 3 ayy + 2axx + 6aay + 4aax – a’ = o
3°. 4x + 4axy + i 2axx + 4 aay + 3 aax = o
La 3°. eft diviſible par 4 x + 4a , & donne au quotient
xx + 2ax + ay. Elle a donc deux racines 4 x + 4a= o,
xx+2ax
ou x = – a, & xx + 2ax ++ ay = o, ou y=– a "

Si on ſubſtitue — a pour x dans la 2“. on aura — 3 ayy


+ 6a ay – 3 a’ = o, ou — 3 a (a —y)' = o, foit y
z= a. Ces valeurs de x, & de y , mifes dans la 1°.
équation rendent fon prémier membre égal à zéro. Donc
la Courbe a un Point multiple, qui a pour abfciffe —a &
pour ordonnée + a . Mais il faut examiner fi l'autre raci
- 3ćx +- 24x , - b

ne y=——-- n'en fournit point d'autres. Cette


valeur d’y fubſtituée dans la 1°. & 2“. équations les chan
ge en (x“ + 6ax' + 14a’x“ + 16a'x'+ 9a“x” + 2a'x): aa
= o & ( 3x* + 1 2ax + 1 6aaxx + 8a’x + a“): a=o. Di
vifant celle-là par celle-ci, le refte eſt — ; a“ ( xx + 2ax
+ aa ), qui, égalé à zéro , donne x = – a. C’eſt la
même valeur qu’on a déja trouvée , & qui , iu: AIDS
D E S POINTS MULT I P L E s. 433

CH. X. ɔxx -- 2ax PLANCHE


§. 173. dans y =– 4
donne y = a. Ainſi cette fecon XVIII.
de racine de la 3°. équation ne donne pas d'autre Points
multiples que la prémiére.
On connoitra le dégré de fa multiplicité en continuant
le calcul de la transformation. Le fecond Rang eft (-3 ay
+ 3 aa) au + (4 ax + 2 aa) u z + ( 6 xx + 2 ay + 1 2 ax +"
44a) zz, où, mettant — a pour x & + a pour y , tous
les termes s’évanouiffent. Donc le Point eſt plus que
double. Mais fi on cherche le troifiéme Rang , on aura
d'abord (— a ) u' ; ce qui montre que ce Rang ſubfifte ,
& que , par conſéquent , le Point cherché eſt un Point
triple. |

L’Origine étant portée fur ce Point, l’équation de la


Courbe ſe réduit à z“ + 2auzz — au' = o, qui a quatre
racines z === V(— a u = u V (aa + au )), & , qui fè
Fig. 133
peut conſtruire ainfi. Ayant décrit , avec un Paramétre
= a, la Parabole NCN , dont l’Axe des ordonnées eft
CQ_; on prendra fur cette Courbe le point A, dont
l’ordonnée C B & l’abſciffe B A font toutes deux égales à
a. Ce Point A étant pris pour l’Origine , on ménera la
Ligne des ordonnées PA p parallèle à CB, & on don
nera à chaque ordonnée A P [a] des abfciffes P M [z]
& PM [– z], moyennes proportionelles entre A P
& PN. TCar, puiſque AP [a] = BQ, CQ = QB +
B Q = a + u, & Q N , par la nature de la Parabole,
= V (a a + au ). Donc PN = – a = V (a a + a u ).
Ainſi PM , moyenne proportionelle entre AP & P N eft
== V(— a u = a V (aa + au) ).
Du côté des ordonnées poſitives, la Courbe n’a que
deux Branches infinies AM, A M, parce que des qua
tre racines = V ( – au== a V (a a + au )) les deux
= V ( — a u — u W/(a a + au )) font imaginaires , &
parce, auffi, qu’on ne prend pas une moyenne propor
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. li i tionelle
434 D ES PO 1 WTJ MU L T I P L E S.

rrascue tionelle entre une grandeur poſitive A P & une négative Ch.x.
XVIII. P.N. Mais du côté des ordonnées négatives, la Courbe º 173
a deux feuilles A m m, A m m, qui fè nouent en A & y
font un Point triple.
Exemple V. On demande fi la Courbe repréfentée
par l’éq : ie, a quelque Point multiple?
En fubſtituant dans cette équation y + a à y & x + z
à x, on trouvera que les coëfficients de a & de z dâns
le prémier Rang, égalés à zéro , donnent les équations.
2e, & 3°. *
1°.y“Hyyxx—8ay’—4ayyx —Àayxx+19aayy+16aayx.
+5aaxx — 12a'y —14a’x — 3a”=o.
2°. 4y’H-2yxx—24ayy—8ayx-4axx +38aay+ 16aax:
– 12 a’ = o.
3°. 2yyx — 4ayy—84yx + 16aay +1 caax — 14a’= o.
Cette 3°. équation donne x=2y = 842 -+ 7“, , &
yy—4 ay + 5 aa
cette valeur ſubſtituée dans les deux autres transforme la
1. en y" – 16ay’ + los ay“ — 364 a'y' + 692a'y“ –
6o8 ay – 8ca‘y’ + 576 ay — 32o a'= o, & la 2°. en
2 y” – 28 ay“ + i 63 a’y’ — 5 Io a'y“ + 9O4a‘y’ - 848 a'y”.
+ 3o4 a“y + s 2 a’ = o. On chercherà les racines com
munes à ces deux équations, en cherchant leur commun.
diviſeur. Si on divife la 1°. par la 2°. on trouvera pour
le reſte – 9 (y“ — 12ay’ + 6aay“— 16oa’y’ + 24o a“y”
– 192 a'y + 64 a“), & ce prémier refte divifant la 2°.
équation donne un fecond reſte — ( 5 y' — so ay“ +
2 i 6a’y’ — 496a’y’ + 592a'y — 238a’), par lequel divi
fant le prémier refte multiplié par 5 , on aura un troifié
me reſte – 16 ( y*—8ay’ + 24a’y” – 32a'y "+ 16 a“).
Ce troifiéme reſte diviſant le fecond donnera le quatriéme
|
16(y”.
D Es po 1 NTs MULTIPLES. 435
ca. x. I 6 (y — 6 ay” + 12 a’y— 8 a’) qui divifè exaĉtement le Planche
$ 73. troifiéme. C’eſt donc ce quatriéme reſte qui contient les *VIII.
racines communes aux trois équations à remplir. L’équa
tion qu’il fournit y” — 6 ay y + 1 2 a’y – 8a’ = o ,
quoique du troifiéme dégré, n’a qu’une racine y – 2 a
= o, dont cette équation eſt le cube. Donc fi la Cour
be a quelque Point multiple, ce ne peut être que fur l’ab
fciffe de l’ordonnée y = 2 a. -

Et pour s’aſſurer de fa jufte poſition , on fubſtituera


2a pour y dans l’éq : x 2Xy-8a, † 7aa a & on trou
yy—4ay + saa
vera x = — a. Comme ces valeurs – a & 2a , de x:
& de y , fubſtituées dans les trois équations à remplir ,
font évanouir leur prémier membre, on peut conclure af
furément que le Point, dont l’abſciffe eſt – a & l’ordon
née 2a, ett un Point multiple.
On trouvera le dégré de fa multiplicité en continuant
le Calcul de la transformation. Le fecond Rang eft ( 6yy
+ xx — 24ay — 4ax + 19aa ) au + ( 4 yx — 8 ay — 8 ax --

+ 16aa) uz + (yy — 4ay + 5 aa ) zZ , que la ſubſtitution


de —a à x & de 2 a à y réduit à (o) a a + (o) a z
*+ (aa) zz. Ainſi, ce fecond Rang ne difparoiffant pas,
on fait que le Point en queſtion n’eſt qu’un Point double.
En effet, fi on pouffe juſqu’au bout le calcul de la
transformation, on réduira l'équation de la Courbe à a“
+ uuzz — 6 auuz + aazz = o , qui fè conſtruit ainfi.
On décrira du centre C, avec un raïon CA = 4 a , le Fig. 134.
Cercle AND N, & fur le raïon CA , comme diamétre ,
le Cercle ANC N. On prendra le point A, où ces Cer
cles fe touchent, pour Origine, & ayant mené NN per-
pendiculaire à l’abſciffe AP [z], on partagera en deux
également en M & M, les parties NN, NN interceptées
entre les deux circonférences. Les points M, M, font
li i 2 CCUX
436 D E F P O INTS MU L T H P L E F.

Planche ceux de la Courbe. Car PN = V (APx PD) = V(3az cư x.


*" – zz ), & PN = V(AP× PC) = V(4az –zz). Donc, §. 173.
du côté pofitif, PM= +# V(8az —zz) + # V(4 az —
zz), & PM=+ # V(8az — ZZ) —; V(4az — zz); &,
du côté négatif, PM = — ; V ( 8 az — zz) – ; V (4 a z
–zz), & PM= — ; V(8az — zz ) + ị V(4az — zz ):
en général u ==# V (8 a z-zz) = ; V (4 az — z z).
Donc au =# (8az — ZZ) + # (4az — zz ) == # V( 32aazz
— I 2az” + z*), ou eta — 3 az + # ZZ = =# V( 32 aazz
— 12az” + z*) , foit a“ — 6auuz + 9aazz + zzuu —
3az” + # z" = 8aazz — 3 az” + # z*, & enfin te* — 6auuz ,
+ aazz + zzaa = o. Il eſt manifeſte , par cette équa- ,
tion & par la conftrućtion qu’on vient d’en donner, que
la Courbe a un Point double à l’Origine A, où les Bran
ches MAM, MA M viennent fè toucher. » .

Exemple V I. On propoſe la Courbe repréſentée


par l’éq : y"+ x* — 2.aayy — 2 bbxx + b* = o. Et on
demande fi elle a des Points multiples?
Le prémier Rang de la transformée étant ( 4 y’
4 aay) a + (4x - 4bbx ) z, on a ces trois équations à
remplir ,
19. y“ + x“– 2aayy– 2bbxx + b* = o
2 . 4 y' — 4aay = o
3°. 4x’ — 4. bbx = o
La 2°. a les trois racines y= o, y = a, y= - 4. Et
la 3e. auffi les trois racines x =o , x = b, x =— b.
On combinera donc les trois valeurs d’y avec les trois va
leurs d'x : ce qui fait neuf combinaifons.

x=o »
D E F PO I N T S M U L TI P L E S. 437
D

Ch. X. x=0, y=O o-+-o–o–O-+ b*=o ; ce qui eft abfurde.


§. 173. x=0, y=a ) Ces valeurs a*-+-9-24“-2 +b*=on ce qui eſt abſurde , à
x=oy=-a / d’ x & d’y a++ o -2a*-O +b*=OJ moins que a ne foit
= b.
x=b , y=C :::::- *

O +b*- o -2b+-+-b*=o
x=b , y=a quation a*-+-b*-2a*-2b+.+b*= :} Ce qui eft abfurde.
x=b, y=- al propofée a*-+-b+-2a*-2b+-+-b“= o
x=-b,y=o\lachangent
= — b, y=
/ o4–4–b
+b*-o-2b'+b*=o.
CIì “-2a“–2b.* b4= C U -
Ř : – i:= =: ::::::::::: głce qui eft abfurde. |

Il paroit donc que, hors le cas où a = b, la Courbe Piasege


n'a que deux Points multiples, qui répondent à l’ordon- */"
née y = o, & aux abſciffes x= b, x = — b. C’eſt auſſi
ce que confirme l'examen de la Courbe. Son équation
marque que fes Axes font en même tems Diamétres &
Contrediamétres [ §. 76 ]. Elle fe peut réduire à y =
== V(aa = V(a" — (xx — bb ) )). Chaque abſciſſe x
aura donc quatre ordonnées, tant que x < V ( aa + b b ).
Si l’on fait x = o, on aura y = = V(aa =+ V(a“ – b*)).
Ainſi-prenant fur l’Axe des ordonnées, A C & A C, éga Fig. 135:
les à = v/ ( aa + V (a” - b*) ), & A c, A e, égales à
== V(aa — V(a“ — b*) ), les Points C, C, c, c, feront
des Points de la Courbe. Si on fait x = += b, on aura
y === V(aa =t= v/a") === V (a a = a a) ==+= a /2 &
o. Prenant donc A B & Ab égales à =+b, les Points B
& b font les Points doubles de la Courbe. Mais ces
abfciffes AB & Ab ont encore les ordonnées B D , b d,
BD, bd, égales à =av2. Si l’on fait x === V(aa + bb),
on aura y = = V(aa = V(a* — a“)) ==+= a. Donc,
prenant les abfciffes AE, A e égales à =+= V (aa + bb), &
leur appliquant les ordonnées EF, EF, ef, ef, égales à
=+= a, les Points F, F, f, f font encore des Points de la
Courbe, & même des limites. Car fi x > V( aa + bb ) ,
y eſt imaginaire. On voit par-là , & on verroit encore
lii 3 plus -
438 D E S PO I WTS MULT I P L E $.
Pranche plus clairement par un détail , mais un peu long, que la Cn.x.
*Y" Courbe a la figure de deux coeurs qui fè pénětrent l’un º 171
l’autre par la pointe, & fe croifent en B & b qui font les
deux Points doubles que nous a donné le calcul.
Ce même calcul fait voir que quand a = b, les points
Fig. 136 C, C extrémités des ordonnées A C = a , AC=– a ,
font encore des Points doubles. Dans ce cas, la Courbe
en a quatre ; & elle eſt compoſée de deux Ovales qui fe
croiſent en B, C, b, C. Mais il faut remarquer que cet
te Courbe n’eſt pas, comme la précédente, une Courbe
fimple : c’eſt l'affemblage de deux Courbes, chaque Ova
le étant une Ligne du fecond Ordre. Car l’équation pro
poſée, réduite, par la fuppoſition de a = b, à y“ + x* —
2 aayy — 2 aaxx + a* = o, fe décompoſe en ces deux
. yy + xy V2 + xx– aa =o , & y y — x y V2 + x x — aa
= o. Donc [ §. 2 1 ] , la Courbe qu’elle repréſente eft
compoſée de deux autres.
Exemple VII. On demande les Points multiples
de la Courbe repréſèntée par l’éq : x“ — 2ay" — 3 aayy
– 2ạaxx + a* = o?
Les trois équations à remplir font
1e. x“ — 2ay’ — 3 aayy — 2aaxx + a“ = o
2°. — 6ayy — 6 aay = o -

3°, 4x - 4 aax = o.
' La 2°. a deux racines y=o & y=-a , & la 3°.
trois x = o, x = a, x =— a , qu’on combinera les
unes avec les autres.

34 = O 3
D ES PO INTS MU L TI P L E J. 439

CH. X, x=o,y=O . ( o – o-o-o-+-a*=ɔ, ce qui eſt abfurde.


4. 173. X=. O, y= A
-
C::* \ o-+-2a*-3a“-O-+-a*=O 2

fubſtituées
x=a,y=O dans la a+–O –O –2a*-+-a“= O
*="3=~"( propoſée la
–-a- V - - a 4-4-2a4-344-2a*-+-a“= O 1ui eft abfurde.
eſt
|-
+2a“-3 +- , ce qui
x= -a, y=O :
ch aIl geInt a+–O–O–2a*-+-a*= O
- - -

x= -a, y= -4 a*-+-2a*-ga“-2a*-+-a“= o, ce qui eſt abfurde.

Il ne peut donc y avoir que trois Points multiples ; un, :*


dont l’abſciffe eft o, & l’ordonnée — a ; un , dont l’ab- XVIII..

ſciffe eſt a & l’ordonnée o ; & un, dont l'abſciffe eſt — a


& l’ordonnée o. -

Ces Points ne font que doubles. Car le fecond Rang


de la transformée eſt (— 6 ay — 3 aa) u te "+" (o) ze z H
( 6ax – 2aa) zz ; que la fubſtitution de o pour x & —a
pour y réduit à 3aaua — 2.aazz; que la fubſtitution de a
pour x & de o pour y change en — 3 aattu H-4 aazz ;
& que la ſubſtitution de — a pour x & de o pour y
transforme encore en — 3 aattu + 4 aaZZ. Donc aucune
de ces ſuppofitions ne faiſant diſparoitre le fecond Rang ,
les trois Points multiples de la Courbe ne font que des
Points doubles.
L’équation de la Courbe x“ – 2 aaxx + a* = 2 ay”
+ 3aayy fe réfout en ces quatre racines x ==+= V(aa =
y V (24y+ 3aa)). Si on fait y = o, on aura x ===
v/a a == 4. Qu’on prenne donc les abſciffes AB=a, Fig. 137:
Ab = — a; B, b feront des Points de la Courbe, & mê
des Points doubles. Si on fait y = # a , on aura x =
== V (aa = # a V(a a + 3 a a)) == a V2 & o. Ainfi
prenant l’ordonnée AC = #a, le Point C eſt un de ceux
de la Courbe, auffi bien que les Points D, d, extrémi
tés des abfciffes C D = + a V2 , & Cd=— a V2. Les
racines = V(aa — y V(2 ay + 3 aa)) déſignent les Bran--
ches BC, b C , qui fe terminent au Point C ; ces racines
deve
Y

44O D Es po INTs arvLTIPLE s, -


Plasca, devenant imaginaires, quand y > # a. " Mais les racines Cn.x.
XVIII = V(aa + y V(2ay + 3 aa)) défignent les Branches BD, 9, 17;:
d , qui font paraboliques & vont à l’infini. Du côté
des ordonnées négatives, fi l’on prend y=— a , on
aura x = Z+ V(aa = a V (3 aa — 2 a a) ) ==+= a V2 &
o. Prenańt donc l’ordonnée A E= – a , le Point E
apartient à la Courbe ; il en eſt même un Point double.
Et fi à cette ordonnée A E on donne les deux abſciffes
E F = + a V2 , E f= — a V 2 , on aura encore deux
Points de la Courbe, F, f. Enfin, fi l’on fait y ==
— ; a , on aura x === V(aa ==; a V(3aa — ; aa)) =
= a, de forte que l’ordonnée AG = — ; a n’a que deux
abſciſſes G H = + a, G h = — a , & ces abſciffes font
des limites ; car les ordonnées plus négatives que A G
n’ont que des abſciffès imaginaires. On voit par-là que
la Courbe eſt compoſée de deux Branches paraboliques ,
qui fè nouent aux Points B, b, E, qui ont été affignés
par le calcul.

174. C’estr encore par le Principe du §. 17o, qu’on


peut réfoudre ce Problême *. L’équation d’une Courbe
étant donnée , trouver les conditions qui donnent des
Points multiples à la Courbe ?
Ce Problème n’a lieu que quand l'équation renferme
pluſieurs lettres qui déſignent des grandeurs conſtantes.
Lorſqu’elle n’en a qu’une, comme dans prefque tous les
Exemples précédents, l’augmentation ou diminution de ce
Paramêtre ne produit que des Courbes femblables , qui
toutes, ou n’ont aucun Point multiple, ou en ont le mê
me nombre. |

Mais quand l’équation renferme pluſieurs constantes,


il arrive fouvent que certains raports de ces confiantes
don

† Uſage de l'Anal. pag. 240. -


D E S P O INTS MUL TI P L E 5. 441

ca.x, donnentleur
§. 74 raports à larefuſent.
Courbe des Points multiples que d’autres PXVIII.
::::::e
Pour déterminer ces raports, on fera les mêmes équa
tions qui ont été indiquées au §. préc. Mais les opéra
tions qu’on fera fur ces équations, au lieu d’aller à déter
miner les variables x & y , iront à les exterminer; afin
qu’il reſte des équations entre les quantités confiantes,
qui expriment leurs raports propres à donner des Points
multiples , ou qui manifeſtent l'impoffibilité des Points
multiples dans cette Courbe. --

Ainſi , puiſque l’exiſtence des Points doubles donne


trois équations [§. préc. ], defquelles il n’en reſte qu’une
quand on a éliminé x & y ; l'exiſtence des Points doubles
dépend en général d’une feule condition. -

Celle des Points triples fournit fix équations, qui fè


réduifent à quatre quand on a éliminé x & y : l’exiſten
ce d’un Point triple dépend donc en général de quatre
conditions.
De même, celle d’un Point quadruple dépend de huit
conditions ; celle d’un Point quintuple de treize condi
tions; &c. Celle d’un Point d’une multiplicité du dégré
t, de # t t + } t — 2 conditions. -

Cela n’eſt ainſi qu’en général, & n’empêche pas que,


dans pluſieurs Cas particuliers, des équations qui renfer
ment pluſieurs confiantes ne puiſſent être telles que, quel
que fuppofition qu’on faffe , les Courbes qu’elles repré
fentent auront toûjours des Points multiples, ou n’en au
ront jamais.
Exemple I. On demande , fi la Courbe CMB m Fig. 13s.
a des Points multiples, où ils font, & ce qu’ils font ? Sa
conftruction eft telle.
Sur le diamétre A B du Cercle AN B n, on prend à
volonté un Point C , & menant une infinité de perpen
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Kkk dicu
442 DEJ PO INTS MULT I P L E 5.

Prºsege diculaires à ce diamétre, comme NP n, qui coupe le ca. x.


*" diamétre en P & la circonférence en N, n; on tiré par 3: 17*
C les droites CM, Cm parallèles à AN, A n. Les Points
M, m font des Points de la Courbe.
Si on nomme l’abſciffe A P, x ; l’ordonnée PM, y ;
le diamétre A B, a s fa partie AC, b; on aura CP = x
– b, &, par la nature du Cercle , P N = v/ A P × PB
= V (ax— xx). Les triang: fembl: APN, CPM, don
nent A P* [xx ] : PN” [ax – xx ] = C P* [xx – 2bx
+ b b ]: PM" [y]. Donc , multipliant les extrêmes &
les moyennes, & diviſant par x, xyy + x' –( 2b + a) xx
»+ ( bb + 2ab) x – abb= o. - -

Pour favoir en quel cas cette Courbe peut avoir des


Points multiples , on cherchera le prémier Rang de la
transformée qui réſulte de la ſubſtitution de y + a à y,
& de x + z à x. Ce Rang eft ( 2 x y )a + (y y + 3 x x
– 2 ( 2b + a ) x + ( bb + 2ab)) z.
- On aura donc , y compris la propoſée , ces trois
équations à remplir ,
1°. xyy + x’–( 2b + a)xx + (bb + 2ab) x – abb = o
2°. yy + 3xx — 2 ( 2b + a) x + ( bb + 2ab) = o
3°. 2 x y = o. - -

La 3°, donne, ou x = o, ou y= o , c’eſt-à-dire, que -


les Points multiples de la Courbe, fi elle en a, fe trouvent
ou fur l’Axe des ordonnées ou fur celui des abſciffes.
Qu’on faffe d’abord x = o, & l’on aura les Points
multiples qui fe peuvent trouver fur la Ligne des ordon
nées. En ſubſtituant o pour x dans les équations Iº &
2°, on les réduit à — abb = o & bb + 2ab = o, qui
ne peuvent s’accorder qu’autant que b eft = o. Mais
cette valeur de b, fubſtituée dans la propoſée, la change
en x yy + x'–a x x = o , réductible en ces deux - cy
x = o , & yy + x x — a x = o. La prémiére :::
Axe
D ES PO IN TS MULTI P L E S. 443

PLANcHE
ca x. l'Axe des ordonnées [§. 4o , III, 2 ] & la feconde le Cer
XVIII.
$ "7* cle ANB n. Le ſyſtème de ces deux Lignes, qui fè tou
chent en A, y forme un Point double. Mais c’eſt-là un
Cas particulier , qui n'eſt compris qu’incidemment dans
l'équation de la Courbe propoſée. On peut donc affurer
que, hors ce Cas-là, la Courbe n’a aucun Point multiple
fur l’Axe des ordonnées.
Voyons fi elle en a fur l’Axe des abſciffes. C’eſt la
feconde racine y= o de l’équation 3°, qui les indique.
Cette valeur d’y fubſtituée dans les équat : 1°. & 2“. les
change en x' — (2 h + a) x' + ( b b + 2 a b) x — a b b
= o, & en 3xx—(4 b + 2 a) x + bb + 2 ab = o. La
Courbe aura donc quelque Point multiple , fi on peut
trouver une valeur d'x, qui fatisfaffe en même tems à ces
deux équations. , Que fi elle n'y fatisfait qu’au cas que a
. & b ayent certain raport , ce raport eſt la condition qui
donne à la Courbe un ou pluſieurs Points multiples. Il
faut donc chercher le diviſeur commun de ces deux équa
tions. On trouvera, par les régles ordinaires , que l’une
& l’autre eſt diviſible par x — b, qui, égalé à zéro, don
ne x = b.
Donc, quelque fuppofition qu’on faffe touchant le
raport d’a & b , la Courbe a un Point multiple à l’extré
mité de l'abſciffe b, c’eſt-à-dire en C. Et on verra aifé
ment que ce Point eſt un Point double: ce que la Conf
::"
fible.
géométrique de la Courbe rend auffi fort fen

Exemple II. On propoſe l’équation femblable ,


mais plus générale, xyy + ax + bxx + c x + d = o, &
l’on demande quel doit être le raport des quantités conf
tantes a, b, c, d, afin que la Courbe repréſentée par cette
équation ait quelque Point multiple?
h . |- - Kkk 2 Les
444 D ES PO INTS MULT I P L E 5.
PLANCHE Les trois équations à remplir feront CH. X. ·
XVIII, 1º. xyy + ax + bx + cx + d = o §. 174.

2°. yy + 3axx + 2bx + c = o


3°. 2xy = o. - - -

Cette derniére donne x = o, ou y = o, c’eſt-à-dire,


que les Points multiples, fi la Courbe en a, ne peuvent
fe trouver que fur l'Axe des ordonnées ou fur celui des
abſciffes.
La fuppofition de x = o change la propoſée en d=o.
Donc, fi la Courbe a des Points multiples fur l’Axe des
ordonnées, il faut que d' foit = o. Alors l’équation de
la Courbe eſt xyy + ax + bx + c x = o, qui fè réſoud
en ces deux x= o, & y y + ax + bx + c = o. Elle
exprime donc l’Axe des ordonnées avec une Courbe du
fecond Ordre. Ces deux Lignes fe coupent en deux
points fitués aux extrémités des ordonnées + v/— c &
– V— c ; grandeurs qui ne feront pas imaginaires , fi e
eft négative : & ces deux interfećtions peuvent être regar
dées comme des Points doubles du Syſtéme de ces deux
Lignes. *

La fuppofition de y = o, qui domne les Points mul


tiples fur l’Axe des abfciffes , change la propoſée en ax”
»+ bx + cx + d = o, & l’équation 2°. en 3 ax + 2bx +
c = o. La Courbe aura donc des Points multiples, fi ces
deux équations ont quelque racine commune. Ainſi il
faut voir quelle rélation de a, b, c , d, peut leur donner
une racine commune. On la trouvera en divifant la 1°.
ac – 2bb X 9ad— bc
par la 2°. & celle-ci par le refte 6 »+ Tgz --
» ad—
Ou x + 9 ad= b e. • •

Le refte de cette feconde diviſion eft


6 ac – 2bb - - -

36aae” — 9abbcc — i 62 aabcd + 3 6 ab'd -H 243 a’dd, ou,


divifant
D E s po 1 NTS MULTIP L'Es. 44;
ca. x. divifant par 9a, 4ac” — bbcc — 18abcd+4b’d+ 27aadd. PLANCHE
XVIII,
$ 74. Si les équat: 1°. & 2“. ont quelque racine commune, y
étant = o, ce reſte doit être = o. C’eſt donc l’équat:
4ac” — bbce – 18abcd+4b'd + 27aadd= o, qui expri
me la rélation des coëfficients a, b, c, d, propre à don
ner à la Courbe un Point multiple. Ce Point fera fur
l’Axe des abſciffes, à l’extrémité de l’abſciffe ::= 9:,
6ad–2bb
• A 1 e ”ÁH . 9a d— bc •

qui fè déduit de l'éq: x + E=====º, racine com


mune des équations I°. & 2“. |

Ce n'eſt qu’un Point double; car fi on cherche le fë


cond Rang de la transformée, on trouvera d'abord (-x)ua,
qui ne s'évanouit que par la fuppofition de x = o; fup
pofition qui, comme on l'a vů, change la Courbe en
une Ligne du fecond Ordre combinée avec une Droite.
Si on fait attention que la fuppoſition y= o marque
que les Points multiples, fi la Courbe en a , fè trouvent
fur l’Axe des abfciffes, & qu’elle change la propofée en
a x' + bx + c x + d = c , dont les racines marquent les
abſciffes par l’extrémité defquelles paffè la Courbe ; on
concluira d’abord que la Courbe n’a de Points doubles
qu’autant que l’éq : a x' + b x + c x + d =o a des ra
cines égales ; puiſque pour former un Point double , il
faut le concours de deux Points fimples.
Et c’eſt 'auffi juſtement ce qu’exprime l'équation 2*,
transformée par la fuppoſition de y = o en 3 a x + 2 bx
+ c = o. Celle-ci fe forme de l’éq : ax' + bx + c x + d
= o, en multipliant fes termes par la progreffion arith
métique 3 , 2 , 1 , o. Et la Régie de Mr. Hu D D E mon
tre que quand une équation a deux racines égales; fi on
multiplie fes termes par ceux d’une progreffion arithméti
que , le produit eſt une équation qui aura une de ces
racines égales. [V. Append. Nº. 3 ].
r: Kkk 3 Exemple
446 D e s P o INTS MULTIPLES.
::::: Exemple III. Mais fi l'équation de la Courbe Ch.x.
" avoit été xy + ey + ax + bx + bx +d=o, * les trois *"*
équations à remplir feroient -

rº. xyy + ey + ax + bx + cx + d = o
2e. 2xy + e = o - -

3°. yy + 3ax” + 2bx + c = o.


La 2º. donne y=—:, qui eſt une équation à l’Hy
perbole. C’eſt donc fur une Hyperbole que fe doivent
trouver tous les Points multiples que la Courbe peut
avoir. Cette valeur d’y fubſtituée dans les équations 1°.
& 3°. les transforme en #-#.+a= + bx + c x + d
= o, ou, multipliant par x, ax“ + bx + cx + dx —
eť 2 -

# ee = o, & ::= + 3 ax + 2 bx +e=o , ou , multi


pliant par xx, 3 a x“ + 2 bx + c xx + #ee = o. Il fau
droit donc chercher quels font les raports de a, b, c, d,
e, qui donnent à ces deux équations des racines commu
nes; & ces racines détermineroient la valeur de l'abſciffe,
ou des abſciffes, qui répondent aux Points multiples de
la Courbe.
Mais fans s’engager dans ce-Calcul, qui feroit un peu
long, on voit que la feconde de ces équations eſt juſte
ment celle qui réſulte quand on multiplie ſucceſſivement
les termes de la prémiére par la progr: arith: 3 , 2 , 1 , o,
– 1. D’où l’on peut conclure que la propoſée a des
Points doubles, quand l’équation ax“ + b x' + cx + dx
+ $ee = o a des racines égales.
e dis des Points doubles. Car fi l’on cherche le fè
cond Rang de la transformée , on trouvera (x) u te "+
(2y) a z + ( 34x + b)z z , dont les coëfficients égalés à
ZefO »
* Voyez NewToN, Enumer. lin, tert. Ord, §. IV.
D E s por NTs MULTI P L E s. 447
Cux zéro, donnent x = o, y= o , 34x + b = o. Donc b=o; PL. xix;
§ 174. & ces valeurs, fubſtituées dans les équations à remplir,
donnent d= o, e = o, & c = o; ce qui réduit la pro
poſée à xyy + ax' = o, réductible en ces trois équations
x = o, y—x V-a = o, y + x V - a = o. La pré
miére repréſente l’Axe des ordonnées : les deux autres
font imaginaires, quand a eſt poſitive; mais quand a eft
négative, elles repréſentent deux Droites paffant par l’Ori
gine. Dans ce cas, le Point triple eſt à l’Origine fur le
concours des trois Droites que repréſente l'éq : x yy –
a x' = o. -

Exemple IV. On demande en quels Cas la Con


choide a des Points multiples ?
La Conchoïde fe conſtruit ainfi. Hors de la Droite
AB, qui fe nomme la Régle, on a pris un Point fixe P, Fg. 139.
apellé le Pole, duquel on mène à la Régle une infinité de
Droites, comme PC, P E , &c. qu’on prolonge toutes
également, enforte que C D = EF=&c. La Courbe
FDH, qui paffe par les extrémités de tous ces prolonge
ments, eſt la Conchoide ſupérieure. Si on avoit pris, de
l’autre côté de la Régle, des parties Cd, Ef, &c. égales
à C D, EF; les Points d, f, &c. auroient été à la Con
choide inférieure.
Ces deux Courbes n’en font qu’une feule, exprimée
par l'équation qui fe forme en confidérant la reffemblance
des triangles PCE, PFQ : elle donne cette proportion QC:
CP = FE: EP. Donc, en nommant CP, abaiffée perpen
diculairement du Pole fur“la Régle, a; CD, ou E F, b;
l'abſciffe CQ3 «; & l’ordonnée QF , y; on aura x: a=
i :=EP. Ainſi PF=PE+EF="
37 - 1 2ć
+ "=" (a
- "X"

+ x)*
448 . D E S Po 1NTS MULTIP L E f.

Pri XIX. + x ). Mais PF*=PQ} + QF". Donc ::(2a + 2ax :


+ xx) = aa + 2ax + xx + yy, ou xxx + x + 2 ax' +
aaxx — bbxx — 2abbx — aabb = c. C’eſt dans cette
équation qu’il faut chercher fi la Conchoïde a des Points
multiples.
On aura ces trois équations à remplir
19. yyxx+x“ + 2ax + (aa – bb ) xx-2abbx—aabb=o
2°. 2xxy = o
3°, 2xy + 4x + 6ax + 2 (aa — bb)x— 2abb= o
dont la 2° donne x=o, ou y = o.
La fuppofition de x= o change la 1°. en — aabb
= o, & la 2° en – 2abb = o. De l’une & de l’autre il
réſulte a = o, ou b = o.
Si on fait a = o, le Pole tombe fur la Régle, & l’é
quation fè réduit à y*x + x* — bbxx = o, qui fe décom
pofe en x = o, x=o , & yy + x x — b b = o. Les
deux prémiéres expriment l’Axe des ordonnées, & la troi
fiéme un Cercle décrit du centre C avec un raïon CD
= b. Il coupe l’Axe des ordonnées en deux Points qui
font des Points doubles. Mais ce Cas n’apartient pas à la
Conchoïde.
Si on fait b = o, on change la propoſée en yy x x
+ x* + 2ax + aaxx = o, qui ſe décompoſe en x = o,
x = o, yy + xx + 2 a x + aa = o., Les deux prémiéres
indiquent l’Axe des ordonnées, & la troifiéme n’exprime
que deux Droites imaginaires y V — 1 + x + a = o ,
V — I — x — a = o. - - - - - -

Ainſi la fuppoſition de x='o ne nous aprend rien


touchant la Conchoide, finon que cette Courbe n’a aucun
Point multiple fur l’Axe des ordonnées.
La ſuppofition de y = o réduit l'éq : 1°. à x*+2ax'
+ ( aa — bb) xx – 2abbx — aabb= o, & l’éq: 3°. à
- * 4 x' +
D E S POINTS MULTIPLE 5. 449

C4.x. 4x + 6ax” + 2 ( aa – bb) x — 2abb = o. Cette fecon- Pl. XIX


5 74 de étant celle qui réſulte de la prémiére multipliée, terme
à terme, par la progr: arith : 4, 3 , 2 , 1 , o, & diviſée
par x, marque que la Courbe aura quelque Point multi
ple quand l’éq: x“ + 2ax' + (a a — bb) xx — 2 abbx —
aabb = o aura deux racines égales. Or elle les a toû
jours, puiſqu’elle eſt diviſible par x x + 2 a x + aa = o,
ou (x + a)* = o. Donc la Courbe a un Point multiple
à l’extrémité de l’abſciffe négative x =–a, c’eſt-à-dire,
au Pole , & cela quelque raport qu’il y ait entre a & b.
On trouve la même chofe en cherchant la racine commu
ne des deux équations que donne la fuppofition d’y=o.
Et on prouve fans peine que ce Point eft un Point
double. . ' a - - - - |- .

On le voit auffi par la Conftruction de la Cour


be. Mais fi le prolongement C D étoit pris plus pe
tit que la diſtance PC du Pole à la Régle; on pourra être
Fig. 143.
furpris de voir que le Point P, où eſt le Pole , foit
un des Points de la Courbe , quoiqu'il ne paffe aucune
Branche par ce Point-là. Il apartient pourtant à la Cour
be par fon équation. Car fi l’on fait y = o, pour avoir
les Points où la Courbe rencontre l’Axe des abfciffes PD,
on aura x* H+ 2ax + aaxx — bbxx — 2ab*x — a’b’=o,
foit (xx+ 2ax + aa)(xx — bb) = o, qui a quatre raci--
nes x — b = o , x+b=o , x + a = o, x + a = o.
La racine x — b = o, ou x = b = C D, marque le
Point D. La racine x + b = o, ou, x =— b = Cd,
défigne le Point d, & la racine double x + a = o, ou
x=— a = CP, indique le Point P, qui eſt par con
féquent un des Points de la Courbe. On verra dans les
Chapp. fuivants, affez d'Exemples de ces Points iſolés &
détachés du reſte du contour de la Courbe , à laquelle
pourtant l'équation démontre qu’ils apartiennent. On y
parlera de leur origine , de la maniére de les reconnoi
· Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. Lll tIC

v.
4;o D Es roints MULTIP L Es
P. xix. tre, d’affigner leur place & le dégré de leur multiplicité. Cux.
- §. 174.
Exemple V. On propoſe la Courbe dont voici la
Conſtrućtion , & on demande en quel Cas elle a des
Points multiples?
Sur le plan d’un Cercle décrit du centre C , avec le
Pg. 141. raïon CN , on a tracé la Droite AB. D’un Point fixe A
pris fur cette Droite, on méne des Droites AN à la cir- /

conférence , & abaiffant NP perpendiculaire fur AB, on


donne à l’abſciffe A P des ordonnées PM , PM égales
· • à A N. - -

On aura l’équation de cette Courbe en nommant a,


la perpendiculaire CF abaiffée du centre C fur la Droite
AB; b, la portion AF de cette Droite, compriſe entre le
Point F & le Point fixe A; r, le raïon CN ; x , l’abſciffe
AP; y, l’ordonnée PM = A.N. Car on aura PN =
V(AN” – AP*) = V(yy – xx) ; EN = PN – PE =
V(yy–xx) — a ; CE = A P — P F =x – b; & le
triang, rest. CEN donnera C N* [rr] = CE’ [ xx –
2bx + bb ] + EN* [yy—xx – 2a V (yy – xx) + aa].
Soit, pour abréger, ce = aa + bb — rr , & l’on aura yy
– 2bx + cc = 2a VC yy—xx), ou , quarrant & tranſpo
fant, y“ – 4bxyy + (4bb + 4aa) xx + (2cc — 4aa)yy — - -

4bccx + c“ = o. ~ -- - .

On aura donc, pour l’exiſtence des Points multiples ,


ces trois équations à remplir.
4. - W --
* -

r
-

1. y*—4hxy + (4hb + 4aa) xx + (2 ce–4 aa) yy


– 4 bcc.x + c*= o |

2 º. 4y-sixy+(4ee—saa)y=0
3“. — 4 by + (8bb + 8 aa) x – 4bce=o.
|- e _4}y + 4ha – Żyy + bfº 3 & Cet
La sº donne *=#####=####. - -
-
t.
- *
: * · :· -
, te
-
D ES PO INTS MULTIPLES. 45 I

PL. XIX,
CH. X. te valeur d'x ſubſtituée dans la 2°, la transforme en 4 y'
f. 174»
8 b b y' + 8 b be cy
2 b b + 2 aa + ( 4 es — 8 aa)y = o, foit
8aay”
y – 16aabb ::::::::
8aacey – 16a“*=o, ou y' – 2 bby

+ cey-2 aay = o, qui a trois racines, y = o, y=


+ V(2bb + 2aa — ce), & y=— V(2bb + 2aa — c c ),
foit y= o, y = + V(aa + bb + rr), y = – V (a a +
bb + rr), en mettant pour ce fa valeur aa + bb – rr.
byy + b cc
La prémiére racine y=o, donne x[= #:: l=
#446 3 9
bb # H , & ces valeurs d'x & d'y mifes dans la propoſée,
|- /

la changent Cn 4TÕE5+a)^T
(bb + 4a)*#bbc" | 4TEETTIGT
he'x; bet »H«. C'. _
=:

4.
b b c*
C' -
b b + a a = o,
foit a a c“ = o. Il y aura donc
quelque Point multiple fur l'Axe des abſciffes AB, lorſque
a, ou e, feront égaux à zéro.
Si c = o, & par conféquent ce [= aa + bb-rr]=o,
ou aa + bb = rr, ce qui revient à dire, fi le Point A eft
pris fur la circonférence du Cercle, [& pour cela il faut
que la Droite AB coupe le Cercle, que CF foit moindre
que le raïon CN; ] alors l’équation fera réduite à y“ —
4bxyy — 4 rrxx - 4âöy = o. La Courbe repréſente en Fig. 14*
quelque forte une beface , les deux Ovales , dont elle
étoit compoſée, venant fè réunir à l’Origine A , où elles
forment un Point double; ce que l'équation même de la
Courbe manifeſte [§. 17o]. |

Mais fia=o, ſi la Droite AB paſſe par le centre c 3>

l’équation propoſée ſe réduit à y“ – 4b x yy + 4bbxx +


2 texy-4He ex + "=o. Cette grandeur est le quarté
de yy
yỷ — 2bx + ct = o, qui repréſente
L l l 2 une Courbe
?
du
ſecond
452 DE$ PO INTS MULTI P L E S.

P. xix fecond Ordre, fçavoir une Parabole M1 M, dont l’ordon- Gax.


rš 145, née P M = AN Iy] a fon quarré égal au reċtangle du ***
Paramétre 2 b | Aa] & de l’abſciffe l P = AP – IA =
. C. C • • • / C C • /* r.

x—#; en prenant Al moitié de AH [#] troifiéme


proportionelle de A C [ b ] & de AG [e]= V(AC” –
CG*) = v/ ( bb – rr).
Donc, à proprement parler, la fuppoſition de a = o
ne donne pas de Points multiples : mais comme, au lieu
de la fimple équation à la Parabole, yy — 2bx + ct = o,
elle préfente le quarré de cette équation ; on peut dire
qu’elle exprime deux Paraboles égales & femblables, exac
tement couchées l’une fur l’autre, & dont tous les Points
font, en quelque forte, Points doubles. En effet, fil on
cherche le prémier Rang de l’équation transformée de y*
– 4bxyy + 4bbxx + 2ctyy — 4hccx + c“ = o, on trou
vera ( 4y” — 8 bxy + 4ccy) u + (— 4 byy + 8 b b x —
4bcc ) z , dont les deux termes s’évanouiffent dès qu’on
prend des valeurs de x & de y qui font évanouir le ter
me de la Pointe, c’eſt-à-dire, la propoſée. Car la pro
poſée eſt le quarré de yy — 2bx + c c , le coëfficient d’u
eft cette même grandeur multipliée par 4 y, & le coëffi
cient de z, cette même grandeur multipliée par — 4 b.
Donc ces trois termes s’évanouiffent en même tems ; c’eſt
à-dire, que tout Point de cette Courbe eſt un Point
* double [§. 171 ]. * -- - . .. . -
|- Les deux autres racines y == v/(2 a a + 2 b b – cc )
de l’éq: y" – 2bby — ::: + cay = c , ! donnent ; l’une
% ; by y H. ce – 2aab + 2b’ ; “.
& fau: · * [=#:###1=#:###=#: c::
valeurs d'x & d’y, ſubſtituées dans la propoſée, la rédui
fent à — 4a“ — 4aabb + 4aace = o, ou — 4 aarr= o.
: Il -y ,aura donc, |-lorſque
| --a ou
. r feront
- =- o,
z = - des
- - - - Points
multi
4 - - .
D E s Po 1NTS MULTI P L E s. 453
ca.x. multiples fur la Droite indéfinie CF abaiffée perpendicu-PLxIx.
$ 74 lairement für A B du centre C. Fig. 141. .
La fuppoſition d’a = o donne, comme on vient de
le voir, l’équation quarrée d’une Parabole, dont tous les
Points , & par conféquent ceux qui ſe trouvent fur la
Droite CF, font Points doubles.
Mais la fuppoſition de r= o , ne change rien à l’é
quation de la Courbe. Seulement ce ; qui étoit = a a +
b b – rr, vaut préſentement a a + b b. Si on met cette
valeur au lieu de c c , l’équation fera y“ – 4bxyy – 2 (aa
– b b ) yy + 4 ( aa + b b ) x* — 4 (a a + b b ) b x + (aa
»+ bb)* = o.
Cette équation femble repréſenter une Courbe. Il eft
pourtant clair par la Construction , qu’elle n’exprime que
deux Points détachez M , m. Car , quand le raïon r
= o, le Cercle fe réduit au Point C, qui étoit fon cen
tre, & toute la Courbe ſe réduit aux Points M, m , dé- Fig. 144.
terminez en prenant FM=A C = Fm. Et c’eſt auffi ce
qu’on peut déduire de l'éq : y" — 4 b xyy – 2 (a a–
bb) yy + 4 ( aa + bb) xx — 4 (aa + bb ) bx + (aa+bb)”
= o. Si on la réfout comme une équation du , 2e, dé
gré, on trouvera yy— 2bx — åa + hh == 2a (x–b)
V – 1 : ce qui marque que toutes les abfciffes ont des
ordonnées imaginaires, hors l'abſciffè x = b ; parce que
celle-là feule rend zéro la grandeur x — b , qui multiplie
la quantité imaginaire V-1.
On peut donc regarder l'éq : y" – 4 bxyy – 2 ( aa –
bb) yy + 4 (aa + bb ) xx-4 (aa + bb) bx + ( aa + bb)”
=o comme rédućtible en ces deux yy— 2 (b+aV–1) x
»+ (b + a V–1 )* = o & yy — 2 (b — a V– 1 )x + (b
– a V–1 )* = o, ou yy—2fx +ff= o, & yy – 2gx:
+ g g = o, en faifant f= b + a V — 1 & g = b —
a V. — 1. Ces équations défignent deux Paraboles, qui
font, à la vérité, imaginaires, puiſque les grandeurs f &
|- | 3 g font
454 D E S PO INTS MU L TI P L E S.

P.XIX. g. font imaginaires ; mais qui font pourtant cenſées fe Ch.x.


. Fig. 144 couper en M & m. Car elles font cenſées ſe couper aux ***7*
Points où elles ont une même abſciffe & une même or
donnée. Or à l’abſciffe commune x = b , les ordonnées
de l’une font + V( 2bf—ff) = + V(f(2 b –f)) =
== V((b + a V–1) ( b—aV-1)) = V(bb + aa) , celles
de l’autre font = V(2bg—gg) === V(g (2b– g)) =
= V((b — ay/— 1 ) (b + a V–1 )) = V(bb + aa). Ain
fi ces deux Paraboles imaginaires font cenſées fe rencon
trer aux Points M, m, où elles ont une même abfciffe
AF = b, & des ordonnées égales FM=+ V(bb + aa),
Fm =— V(bb + aa). De cette maniére, à ces Points
M, m, ce qu’il y a d’imaginaire dans une de ces Parabo
les eſt rendu réel par ce qu’il y a d’imaginaire dans
l'autre. -

Exemple VI. On demande quelles font les Lignes


du fecond Ordre qui ont des Points doubles ?
L’équation générale des Lignes du 2°. Ordre eſt a +
by + cx + dyy + exy + fxx = o. Si on ſubſtituë x + z
à x & y + te à y, la transformée fera
*ae. a + by + cx + dyy + exy + fkx
+ (b + 2dy +ex) a + (c + ey + 2f3c) z & = o
+ (d) uu + (e) az + (f) zz
Si le Point de l'Origine eſt un Point double, les deux
prémiéres lignes de cette équation s'évanouiffent [§. 17c].
Donc toute l’équation eſt réduite à dau "+" euz +fzz=o,
qui fè peut décompoſer en ces deux , uy/d + Z Vs = o,
av/d + zV3 = o[ où v.–***:Tº & V8 =
=::=ao ]. Ces deux équations, fi V 2 & y/A3
· · · · · ·· · · · · · · · · · ·. ne
D E S PO I N T S MU L TI P L E J. 455

ca.x. ne font pas imaginaires , repréſèntent deux Droites qui pr: xix.
3. 74 paffent par l’Origine. , Donc la ſeule Ligne du fecond Or
dre qui ait un Point double eſt le Syſtème de deux Droi
tes qui fe coupent en un Point ; auquel, on prend l'Ori
gine des z & des u. Aucune Courbe dů fecond Ordre
ne peut donc avoir de Points doubles ; mais tous leurs
Points font fimples. -

De même, fi l’on cherche quelles Lignes du 3°. Or


dre ont des Points triples ; on trouvera, qu’après la fubf
titution de x + z à x, & de y + a à y, & ſuppofant que
les trois prémiéres lignes de la transformée difparoiffent
[§. 17 1 ], elle eſt réduite au feul troifiéme Rang, qui fait
une équation, ga' + huuz + iuzz + lz’ = o, rédućtible
en trois autres de cette forme a Vg + z w/z = o, u Vg +
zV3= o, uVg + z\/3 = o, qui repréſente trois Droites
qui fe coupent en un même Point, fur lequel on a porté
l’Origine des u & des z. Donc la feule Ligne du 3 º
Ordre qui puiſſe avoir un Point triple eſt le Syſtême de
trois Droites qui fe croifent en un Point. Les Courbes
de cet Ordre ne peuvent donc avoir aucun Point triple.
On prouvera de même que les Courbes du 4°. Ordre
ne peuvent avoir aucun Point quadruple ; & en général
u’une Courbe d'un Ordre quelconque ne fauroit avoir
: Points dont la multiplicité ait le même expofant que
l’Ordre de la Courbe. - - - - - - - -

175. CE L A fe prouve auffi par ce Principe [§. 39 ],


Qu’une Droite ne peut rencontrer une Courbe en plus de
Points qu’il n’y a d’unités dans l’expofànt de fon Ordre.
Car fi une Courbe de l’Ordre v avoit un Point dont la
multiplicité fut du dégré v, toute Droite qui pafferoit par
ce Point-là feroit cenſée rencontrer la Courbe en v points
[§. 169 ]. Donc une Droite, qui pafferoit par ce Point
là & par un autre Point quelconque de la Courbe, :
CCI)1CC
456 D E F PO 1 NTS MU L T I P L E S.

Pl. XIX. cenſée la rencontrer au moins en v + 1 points; ce qui eſt Ch. x.


impoffible. Il eſt donc impoffible qu’une Courbe de l’Or- $ 7°
dre v ait un Point multiple du dégré v.

176. Il fuit de ce même Principe, Qu’une Courbe du


3°. Ordre qui a un Point double , ou unē Courbe du 4°.
Ordre qui a un Point triple, ou, en général , une Cour
be de l’ordre v qui a un Point multiple du dégré v – 1,
ne peut avoir aucun autre Point multiple; pas même dou
ble. Car fi elle l’avoit , la Droite menée par ces deux
Points , feroit cenſée rencontrer la Courbe , au moins,
en (v — 1 ) + 2 = v + 1 Points [ §. 169 ] : ce qui eft
impoſſible, la Courbe n’étant que de l’Ordre v [§. 39].
177. Il fuit encore, Qu'une Courbe du 5". Ordre ne
peut avoir deux Points triples; ni une Courbe du 6°. ou
du 7°. Ordre, deux Points quadruples, &c. ni en général,
une Courbe de l’ordre 2v – 1 deux Points multiples du
dégré v. Car la Droite qui pafferoit par ces deux Points
feroit cenſée rencontrer la Courbe en 2 v Points au moins,
[ §. 169]; ce qui ne ſe peut, la Courbe n’étant que de
l’Ordre 2 v – 1 : 39]. Plus généralement, une Cour
be de l’Ordre v , ou d’un Ordre inférieur, ne peut avoir
deux Points multiples, de dégrés tels que leurs expofants,
-

enſemble faffent un nombre plus grand que --


v.

178. Si l’on confidére, Qu’on peut toûjours faire paf


fer une Courbe du 2. Ordre par cinq Points donnés [§.
38], & qu’une Courbe du 2° Ordre ne peut rencontrer
une Courbe de l’Ordre v en plus de 2 v Points, [§. 46 ],
on conclura, Qu’une Courbe de l’Ordre v ne peut avoir
cinq Points, dont les dégrés de multiplicité faffent enfem
ble plus de 2v unités. |- -

- - --

D’oùi
p es po 1 NTs MULTIPLES. 457
Ch. X. D’où il fuit, Qu’une Courbe du 4°. Ordre ne peut Pl. XIX.
§. 178. avoir quatre Points doubles. Car la Courbe du 2°. Or
dre, qui pafferoit par ces quatre Points doubles & par
un cinquiéme Point fimple de la Courbe du 4°. Ordre ,
feroit cenſée la rencontrer neuf fois ; ce quí eſt impoffi
ble, puiſqu’elle ne la peut rencontrer qu’en huit Points.
Et par la même raifon, Qu’une Courbe du 5". Ordre,
qui ne peut avoir qu’un Point triple [ §. 176 ] , ne peut
avoir avec ce Point triple plus de trois Points doubles.
Qu’une Courbe du 6°. Ordre ne peut avoir quatre
::
les.
triples, ni même trois Points triples & deux dou
-

Qu’une Courbe du 7e. Ordre ne peut avoir cinq Points


triples, ni un Point quadruple avec trois triples & quel
que autre multiple , &c.
179. De ce qu’on peut toûjours faire paffer une Li
gne du 3°. Ordre par neuf Points donnés [§. 38 ], & de
ce qu’une Courbe du 3° Ordre ne peut rencontrer une
Courbe de l’Ordre v en plus de 3 v Points [ §. 46 ] :
il fuit qu’une Courbe de l’Ordre v ne peut avoir neuf
Points, dont les dégrés de multiplicité faffent enfemble un
nombre plus grand que 3 v. D’où l’on déduira,
u’une Courbe du 5°. Ordre ne peut avoir plus de
fix Points doubles.
Qu’une Courbe du 6°. Ordre, qui ne peut avoir deux
Points quadruples, ne peut avoir, avec un Point quadru
ple, plus de fix Points doubles ; ni , avec deux Points
triples, plus de cinq Points doubles ; ni même , avec un
Point triple, plus de fèpt doubles.
Qu’une Courbe du 7°. Ordre ne peut avoir, avec un
Point quadruple & deux Points triples , plus de quatre
Points doubles ; ni avec quatre Points triples , plus de
quatre Points doubles; &c.
Introd. à l'Analyſe des Ligner Courber. Mmm 18o. On
458 D E S PO 1 WTS MULT I P L E F.

Pl. XIX. 18o. On tirera des Concluſions femblables de ce qu'u- ca. ::


ne Ligne du 4°. Ordre , qu’on peut toujours faire paffer 8 ***
par quatorze Points [§. 38 ], ne peut rencontrer une Li
gne de l’Ordre v qu’en 4v Points [ §. 46] ; de ce qu’une
Ligne du 5°. Ordre, qu’on peut toujours faire paſièr par
vingt Points , ne fauroit rencontrer une Ligne de l’Ordre
v, qu’en 5 v Points, &c.
Le réſultat de toutes ces Concluſions , pour les huit
prémiers Ordres des Courbes, fe trouve dans la Table
ſuivante, où chaque colomne marque le plus grand nom
bre de différens Points multiples qu’une Courbe puiſſe
avoir. On y vòit, par ex. qu’une Courbe du 5°. Ordre
ne peut avoir que, ou i Point quadruple, ou 1 Point
triple & 3 doubles, ou 6 Points doubles. Mais il faut
remarquer qu’abſolument parlant, ces Concluſions ne font
que négatives. Ainfi la derniére colomne indiquant qu’u
ne Courbe du 8°. Ordre ne peut avoir plus de 2 i Points
doubles, il ne s’enfuit pas qu’elle en puiſſe avoir ce nom
bre. Car la preuve que nous employons ne prouve que
l'impoffibilité d'aller au-delà, & non la poffibilité d’aller
juſques-là. Cependant , comme l'expérience fait voir,
dans les Ordres inférieurs , que les. Points multiples des
Courbes peuvent aller juſqu’aux bornes qui leur font affi
gnées dans cette Table ; il en réſulte un Préjugé bien lé
gitime pour conclure qu’il en eſt de même dans les Or
dres ſupérieurs.
Les Courber da /econd Ordre |

ne peuvent avoir que des Points fimples.


Les Courbes du troiſéme Ordre
ne peuvent avoir que I feul Point double.
D Es po i NTs MULTIPLES. 459
Čn.x. Les Courbes du quatriéme Ordre Pl. XIX,
f. 18o. peuvent avoir
1 | . ||Point triple
| 3 | Points doubles.
Les Courbes du cinquiéme Ordre
peuvent avoir
| ...1 i| .1 |: .. || Point quadruple
– triple
| | 3 l8 |
� doubles.
Les Courbes du fixiéme Ordre
peuvent avoir
İ
| | . | . | . | . | . || Point quintuple
I

| . | . || 3 || 2 | 1 | . || — triples - -- , :
| 3 |#|#|#| | – doubles. . . .
Les Courbes du ſeptiéme Ordre
peuvent avoir
| . 1. 1. 1. | . | . | . | . | . | . | Point ſextuple
• ! I |:|:|| e

. | . || 1 || 1 || 1 || 1 | . | . . . . . . . .;
|:|| —— quintuple
=:*
|| . | :sl: :: |:|: ||-:
. || 3 || 2 || I || • į 4 || 3 || 2 || , I
– doubles.
IO

Les Courbes du huitiéme Ordre


peuvent avoir
If • I • I • . 1. l. l. I. t. l. [...] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ! Point feptuple
. || I | . || - | . | . || • I • I • • • • • • • . | . || — fextuple
. | 1 || 1 | í| 1 || . | . | . | . ||.|.| . | . | . | . | . | . | . | . | . | . | . | . || ... | . || — quintuple
. | . | . | . | . || 3 | 3 || 2 || 2 ||2|| I || I || I || I || I || I || 1 | - || | | - | - | - | - || . — quadruples
.|.||3||2||1| . || 1 | . ||2||1||.||6||5||4||3||2||1| . ||7||6||5||4||3||2| 1 | -| - triples
.lışlślioli416 · 918 lio||4|.||2||7||9||13lışlı7 i l6l8ļ2'í4|16|18|2ıl — doubles.
Mmm 2 CHAP I
46o D E LA ME TH O D E

C H A P I T R E X I.

De la Méthode des Tangentes. Des Points :


d'Inflexion &c. Des plus grandes & des
plus petites ab/ci/ès ou ordonnées, &c.
PL. XIX, I 81. V ENO NS maintenant aux moyens de diftinguer
/ les différentes eſpèces de Points , fimples ou
multiples , qui peuvent fè trouver fur une Courbe dont
l’équation eſt donnée. C’eſt prémiérement par leurs Tan
gentes qu’on les difcerne; parce que la Tangente indique
la direċtion d’une Courbe dans le point où elle la tou
che. Le caraćtére propre de la Tangente c’eſt de rencon
trer la Branche qu’elle touche en deux ou pluſieurs Points
coïncidens, ou infiniment proches l’un de l’autre [§. 162].
Ainſi la Tangente d’un Point fimple y rencontre la Cour
be deux fois, fi ce Point eſt fans lnflexion ; trois fois, fi
c’eſt un Point d'Inflexion fimple; quatre fois, i fi c’eſt un
Point d’Inflexion double, ou de Serpentement ; cinq fois,
fi c’eſt un Point de triple Inflexion, &c. [ §. 163 & fuiv.].
La Tangente d’un Point double eſt cenfée y rencon
trer la Courbe, au moins trois fois ; fçav. deux fois la
Branche qu’elle touche , & une fois la Branche qu’elle
coupe. Elle peut être cenfée y rencontrer la Courbe
plus fouvent , 1°. Quand la Branche touchée ſubit une
Inflexion fimple, ou multiple, au point d’attouchement.
Si le dégré de cette Inflexion eſt t, t + 2 eſt le nombre
de fois que la Tangente eſt centée rencontrer cette Bran
che, & comme elle rencontre une fois la Branche qu’elle
ne touche pas, la Tangente eſt cenſée rencontrer t + 3
fois
D E S T A N G E N T E 5. 461 -

ca.xi. fois la Courbe au Point double. 2". Quand les deux P. xix.
§. 181. Branches fe touchent l’une l'autre. Alors la Tangente de
l’une eft auffi Tangente de l'autre : elle eſt donc cenfée
rencontrer la Courbe au moins quatre fois.
La Tangente d’un Point triple eſt cenfée y rencontrer
la Courbe au moins quatre fois : deux fois, la Branche
qu’elle touche, & une fois chaque Branche qu’elle coupe.
Mais fi la Branche touchée ſubit, au Point de contact ,
une Inflexion; ou fi les Branches qui paffent par le Point
triple s’y touchent les unes les autres , la Tangente du
Point triple eſt cenfée y rencontrer la Courbe plus de
quatre fois.
Et il en eſt de même, en général , des Tangentes des
Points multiples. -

182. Un Point d'une Courbe étant pris pour l'Origi


ne, & l’équation de la Courbe étant donnée rélativement
à cette Origine , on trouvera la Tangente , ou les Taa
gentes de ce Point, [ car s'il eſt multiple , il en a plu
fieurs , & réguliérement il en a autant qu’il y a de Bran
ches qui paffent par ce Point-là ] , en donnant à l’Axe
des ordonnées une poſition indéterminée, comme on l'a
fait au §. 17o; c’eſt-à-dire, en fubſtituant dans l'équation
de la Courbe, ra pour x & Ja pour y. Alors le terme
de l'éq : a + (b + c r) a + (d r' + e * r+fr”) u' + (g **
+ hrrr »+ irrr + lr”) u' &c. =o , qui reſte le prémier ,
marque par l’expofant de u, combien de fois une Droite
quelconque , paflant par l'Origine , rencontre la Courbe
en ce Point-là; ce qui fait connoitre la fimplicité ou mul
tiplicité de ce Point [§. 17o]. Mais la Tangente rencon
tre la Courbe en ce Point au moins une fois de plus
qu’une Droite quelconque [ §. préc.]. Donc lorſque la
Droite indéterminée, qui paſſe par l’Origine, eft déterminée
à être Tangente , l’éq: a + (b + cr) a + & c = o, aura,
Mmm 3 ẫu
462 D E LA METH O D E *

Pl. XIX. au moins, une racine u = o de plus que pour toute autre Ch. xi.
poſition de cette Droite. Il manquera donc à l'équation *****
a + (b + c r) u Ġe = o, un terme de plus au commen
cement. Ainſi, pour déterminer la Tangente, on égalera
à zéro le terme de l’éq: a + ( b f + c r) a cġc = o, qui
par l’évanouiflement des autres fè trouve le prémier ;. & .
cette Egalité déterminera le raport , ou les raports, de s
à r, qui fixent la poſition de la Tangente, ou des Tan
gentes.
Les termes de l'éq: a + (b r + c r) a cre =o ne font
autre chofè que les Rangs horizontaux de l’équation de
la Courbe mifè fur le Triangle analytique , , dans laquelle
on a changé x en r & y en r. On peut donc dire, en
confèrvant x pour r & y pour f, que pour avoir la Tan
gente, ou les Tangentes, du Point qui eſt l’Origine , il
faut égaler à zéro le plus bas des Rangs horizontaux de
l'équation mifè fur le Triangle analytique, & conſtruire
la Droite , ou les Droites, repréſentées par cette équa
tion. Elles feront la Tangente , ou les Tangentes re
quifès *.

183. On voit, en général, qu'on aura autant de Tan


gentes qu’il y a de Branches qui paffent par l’Origine ,
c’eſt-à-dire, autant qu’il y a d’unités dans le dégré de la
multiplicité de ce Point. Si le Point, qui eſt à l’Origine ,
eft un Point fimple , le plus bas Rang de l’équatien fera
le prémier Rang [§. 17o], & ce Rang égalé à zéro don
ne, pour déterminer la Tangente , l’éq : by + c x = o,
qui ne repréſente qu’une ſeule Droite. Auffi un Point fim
ple n’a qu’une feule Tangente. Si le Point de l’Origine
eft un Point double, le fecond Rang eſt le plus bas de
l'équation. Egalé à zéro, il donne l’éq : du fecond dé
gre

* Uſage de l'Anal. pag. 93.


D E F T A N G E N T E 5. 463

Ca:XI. gré d.y.y+ e xy +fxx = o, qui a deux racines y v/d + PLxIx,


$ "3 é-l. VÝze – 4df) x=o, & y Vd+ e---Vſee
—zyz– — 4df),
2 v/d T* Ɔ.
Ces racines peuvent exprimer deux Droites qui paffent
par l’Origine , & qui feront les deux Tangentes du Point
double. En général , le Point qui eſt à l'Origine étant
d’une multiplicité dont le dégré eſt t, les Rangs inférieurs
manquent dans l'équation juſqu’au Rang t, qui égalé à
zéro, donne une éq: gy' + bxy'T' +.... + /x' = o,
du dégré t , qui peut fè réſoudre en t racines du pré
mier dégré , telles que A y + « x = o , B y + 3x = o,
Cy+ y x = o, &c. Chacune de ces équations repréfen
te une Droite qui paffe par l’Origine [§. 4o ]. Et ces
Droites font autant de Tangentes du Point multiple. Il
en doit avoir ce nombre-là , parce qu’il eſt le concours
de t Branches qui peuvent avoir chacune fà Tangente.
On verra , dans la fuite, les exceptions que font à cette
Régle les racines égales & les racines imaginaires.

134. On remarquera en paffant , parce que c’eſt un


Cas fort commun , que quand l’équation qui détermine
les Tangentes a une racine y=o, l’Axe des abſciffes tou
che la Courbe, cet Axe étant repréſenté par l'éq: y = o
[§. 4o, III. ] , & qu’au contraire la Courbe eſt touchée
par l’Axe des ordonnées , quand l'équation tangentielle a
une racine x=o , qui repréſente cet Axe. Or l'équa
tion tangentielle a une racine y = o, quand il manque
au plus bas Rang le terme fans y , & elle a une racine
= o, quand il manque à ce Rang le terme fans x.
Donc l’abſence du terme fans y, ou du terme fans x ,
dans le plus bas Rang de l'équation, fait voir qne la Cour
be touche l'Axe des abſciffes , ou celui des ordonnées, à
fon Origine.
{ 185. Les
464 D E L A M ET HO D E
PL. XIX. 185. Les autres racines, telles que Ay + 2 x = o, de 9H. XI,
l’équation tangentielle, fe construiſent, I”. Ou en don- §. 135,

nant à l’abſcifle A une ordonnée — a , & menant par


l’Origine & l’extrémité de cette ordonnée , 'une Droite ,
qui fera la Tangente défignée par l'éq : Ay + 2 x = o.
| §. 4G. I l ].
2°. Ou en donnant à l’ordonnée « une abfciffe – A,
& menant une Droite par l'Origine & par l’extrémité de
cette abfciffe.
3°. Ou en prenant une abfciffe égale à A, & une or
donnée égale à « , ou feulement une abſciste & une or
donnée proportionelles à A & 2, joignant leurs extrémi
tés par une Droite, & lui menant par l'Origine une pa
rallèle.
On peut auffi, fi l’on aime mieux, ou fi cela fournit
une équation plus commode, mener la perpendiculaire à
la Courbe , c’eſt-à-dire , à la Tangente de la Courbe, en
conſtruifant l’éq: a y + Ax = o. Car il eſt aifé de voir
que, fuppofant les coordonnées perpendiculaires l’une à
l’autre, les Droites repréſentées par les éq : Ay -H- «x=o,
& ay + Ax = c font auffi perpendiculaires l’une à l’au
tre. Or cette éq : ay + Ax = o fe conftruit , 1 º. ou en
donnant à l’abſciffe a l’ordonnée — A. 2°. Ou en don
nant à l’ordonnée A l'abſciffe — a. 3°. Ou en menant
ar l’Origine une parallèle à la Droite qui paffè par l’ex
trémité de l'abſciffe 2 & de l’ordonnée A [§. 4o, II].
Exemple I. Om demande quelle eſt la pofition de la
Droite, qui touche à l'Origine la Courbe repréſentée par
l'éq : yy + x x + by – c x = o.
Cette équation étant mifè fur le Tr: anal : fon plus
bas Rang eſt le prémier, qui égalé à zéro donne by—ex
E O .
p es TA NG È NT es. 465
!
cuxi = o. On prendra donc l’abſciſſe A E = b, & on lui Piº XIX.
Fig. I45.
§. 135. donnera l’ordonnée E F = c ; ou bien on donnera à l’or
donnée A G = — c , l’abſciffè G H = — b, & la Droite
FA H menée par l'Origine A, & par le Point F, ou par
le Point H, fera la Tangente requifè. On peut auffi pren
dre l'abſcistè A E = b, & l’ordonnée A G = — c., & la
Droite AF, menée par l’Origine A parallèlement à EG, eft
la Tangente requife. |

La Courbe A B D A repréfentée par l’éq : yy + x x +


by — c x = o eſt un Cercle décrit fur la chorde A B = c,
du centre C éloigné de cette chorde de l’intervalle CK
= # b. Car l’éq: u a + zz = ; c c + #bb, qui exprime le
raport des coordonnées C P [ u ] , P M [z], & du
raïon CA = V(CK” + K A*) = V(; ce + : bb ), fè trans
forme en yy + xx + by — c x = o, par la fubſtitution de
x — ; e [A E – A K = EK] au lieu de z [CP], & de
y + # b [ME + C K = M E + EPJ au lieu de a [MP].
Il eſt donc aifé de voir, dans cet Exemple, que la Conſ
trućtion s’acorde avec ce qu’on démontre dans les Ele
mens de la Géométrie, que la Tangente du Cercle eft
erpendiculaire au raïon. Car CK [; b ]: KA [#c] = A E
b]: EF [c]. Donc les triangles rectangles CA K, FA E
font fèmblables, & les angles C A K , A FE font égaux.
Mais AFE & FAE valent enfëmble un angle droit. Donc
*
les angles CAK, FA E enfemble, ou l’angle CA F feul ,
eft un angle droit. La Tangente A F eſt donc perpendi
culaire au raïon A.C. |

Cela s’acorde auffi très bien avec la Construstion indi


quée [§. préc.] pour mener la Perpendiculaire à la Cour
be. Elle veut qu’à l’abſciffe A B = c on donne l’ordon
née BD = — b, & qu’on mène la Droite A D. Les
triangles ſemblables AKC, ABD font voir que AD eſt un
Diamétre. |

~~
|- Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. , Nnn Exem
466 D E LA M E TH O D E
PL. XIX: Exemple II. On demande quelle est la pofition de Cºx,
la Tangente de la Courbe repréſentée par l'éq : yyxx +x' ***
- – 2ax" – 2axy + aayy + (aa — bb)xx= o.
"§ 3º Cette Courbe eſt—la Conchoïde ; l’Origine ayant été
priſe au Pole P. Si où la place fur le Tr: anal: on verra
que la Pointe & le prémier Rang reſtent vuides. Le fe
cond , qui eſt le plus bas, étant donc égalé à zéro ,
O O ># O Nk
O >k O >k

donne l'éq: aayy + (aa – bb) xx = o, qui fe réſoud en


ces deux ay + x V(bb — aa ) = o, & ay—x V(bb–aa)
= o, leſquelles fe conftruiſent en donnant à l’abſciffe PC
= a les ordonnées C G = + v/ ( b b — a a) & Cg =
– V ( bb — aa ). Or cela s’exécute fans peine , en dé
crivant du centre P, avec un raïon PG = P g = b =
C D , une circonférence qui coupe la Règle en G & g.
Les Droites PG , Pg font les Tangentes des deux Branches
qui fè croiſent au Pole P.
Exemple III. Quelles font, à l'Origine, les Tan
gentes de la Courbe dont l'équation eſt y“ – 2y’x + x*
+ 2ay^x — sax” = o ? C’eſt celle dont nous avons dé
terminé les Aſymptotes au §. 143, Ex. III.
Le plus bas Rang de cette équation mife fur le Triang;
;k O # O >k
O >k O >};

anal:
D ES TA NG E N T E W. 467
Cn. XI. anal: eſt le troifiéme, qui , étant égalé à zéro , donne P.xix.
**** 2ay^x — sax' = o. Cette équation tangentielle a trois
racines x=o, yV2 — xv/s = o, y V2 + x V5 = o. Le
Point triple de l’Origine a donc trois Tangentes différen
tes. La prémiére eſt l’Axe des ordonnées indiqué par la
racine x = o. Les deux autres, marquées par les deux
autres racines, fe déterminent en donnant à l’abſciffe V2
les ordonnées + v/5 & – V5 , & menant dès l’Origine
des Droites aux extrémités de ces ordonnées.

186. SI L E raport de x à y , ou plûtôt de r à f, qui


détermine la poſition d’une Tangente, fait évanouir, dans
l’éq : a + ( b f + c r) a + (dif -H estr +frr) au ở c = o ,
non feulement le terme qui fè trouve être le prémier [§.
182 ] , mais encore un ou pluſieurs des termes fuivants :
c’eſt une marque que la Tangente rencontre la Courbe à
l’Origine en deux, ou un plus grand nombre de Points,
qu’une Droite quelconque. Donc, fi le Point eſt fimple,
la Courbe y ſubit une Inflexion, fimple ou multiple. Si
le Point eſt multiple; il fe peut faire que la Branche tou
chée y fubiffè quelque Inflexion : mais il fè peut bien auffi
que deux ou pluſieurs Branches fè touchent en ce Point -
là [§. 181 ]. Mais ces Cas font faciles à diſcerner, parce
que pluſieurs. Branches qui fè touchent n’ont qu’une Tan
gente commune. Donc, lors que l'équation tangentielle
donne autant de Tangentes qu’il y a de Branches qui paf
fent par un Point multiple, on voit que ces Branches ne
fè touchent pas. Si une de ces Tangentes rencontre fà
Branche plus de deux fois à l’Origine , il faut que cette
Branche ait quelque Inflexion au point de contact.
Le dégré de cette Inflexion fe connoit par le nombre
des termes au-delà du prémier, que fait évanouir le ra
ort de r à s, déterminé en égalant ce prémier terme à
zéro. S’il n’en fait évanouir qu’un , c’eſt une lnflexion
N n n 2 ſimple,
468 D E L A M ETH O D E

pr. xix. fimple, & la Tangente eſt en même tems Sécante [§. 163]. ca. xl.
S'il diſparoit deux termes après le prénier, le Point tou-$ ***
ché eſt un Point de Serpentement [§. 163 ], & ainfi de
fuite. De forte que la Tangente coupe la Courbe, fi le
nombre des termes, qui s’évanouiffent au-delà du pré
mier, eft impair ; elle ne la coupe pas , fi ce nombre eft
pair. -

On voit ici, comme au §. 182 , que les termes de


l’éq : a + (b + c r ) a + ởe= o font les Rangs hori
zontaux de l’équation de la Courbe mifè fur le Tr: anal:
& transformée par la fubſtitution de r à x & de r à y .
C’eſt donc par le nombre des Rangs fupérieurs au plus
bas Rang , que fait évanouir la fubítitution d’une des ra
cines de l'équation tangentielle , qu’on juge du dégré
d’Inflexion que fubit, au Point d’attouchement, la Bran
che touchée par la Droite que défigne cette racine. Les
Rangs, que la ſubſtitution d’une racine fait évanouir étant
diviſibles par cette racine; on examinera, en remontant de
Rang en Rang , combien de Rangs, fupérieurs au plus
bas, peut divifer chaque racine de l'équation tangentielle;
& par le nombre de ces Rangs on connoitra le dégré de
l’Inflexion de chaque Branche de la Courbe , à l’Ori
gine * . -

Exemple 7. On demande la nature du Point fitué


Fig. 146. à l’Origine de la Courbe repréſèntée par l’éq : x' — axy
– bby = o. C’eſt une des eſpèces du Trident défini au
§. I 55, Car IV, 2. -

Cette équation a trois Rangs, chacun d’un fèul Ter


me. Le plus bas eſt le prémier Rang. Donc l’Origine eft
un Point fimple [§. 17o ]. Egalé à zéro, il donne l’éq :
— bby = o, qui n’a qu’une feule racine y = o. Donc
la Tangente eſt l’Axe des abſciffes [§. 184]. Cette raci
ne ſubſtituée dans le fecond Rang, – a xy, le fait dif
- paroitre
* Uſage de l'Anal, pag. I 16.
~

D ES f A N G E N T E 5. 469
g":
§. 186.
paroitre. Donc le Point, qui est à ľOrigine , eſt un PL. XIX.
Point d'Inflexion. Mais le trôifiéme Rang , x' , ne diſpa
roit pas. C’eſt donc un Point d'Inflexiòn fimple.
Exemple II. On propofè l’éq: xy + bxy – a.x”
+ aby-aax = o, & l’on demande la nature du Point
qui eſt à l'Origine de la Courbe qu’elle repréſènte. Fig. 147•
Le Rang le plus bas eſt le prémier Rang , aby — aax,
qui égalé à zéro, donne by — ax = o 3 cc qui fait voir
-

que le Point de l’Origine eft un Point ſimple , dont la


Tangente eſt la Droite, qui fait , avec les abstiffes & les
ordonnées, des angles dont les Sinus font entreux CO III
me a & b. Si l’on ſubſtituë , dans le fecond Rang bxy –
ax”, au lieu d'y fa valeur : » Priſe dans l'éq : by – a «
= o, on le réduira à axx — axx, ou zéro.
- - A |- Ou , ce
qui revie: au même, on voit que le fecond Rang bxy
- axx eſt diviſible par le prémier a b y–aax, le quo
|- A Aſ |- -

t1CÍnt étant a Donc la Courbe a un Point d’Inflexion


à l'Origine. Mais c’eſt une Inflexion fimple. Car le pré
mier Rang aby - aax, qui diviſè le fecond bwy—axx,
ne diviſe pas le troifiémé xyy.
Exemple III. . Il
s’agit de la Courbe repréfèntée PL. XX.
par l'éq : xxy — aby + a^x = o. Fig. 148#
Le Prémier Rang, qui est le plus bas, égalé à zéro 3

donne affy - aax = o, ou by—ax =o ; ce qui dé


terminę la Tangente [§. 185 ]. Et comme, indépendam
ment de toute ſubſtitution, le fecond Rang manque , le
Point de l'Origine eſt un Point d'Inflexion , mais d’Infle
xion fimple, puiſque le troifiéme Rang n’eſt pas divifible
par la racine by- a x =o du prémiér.
Nnn 3. Exemple
47o DE L A. ME THO D E
PL, XX.
Fig. 149.
Exemple I / On propoſe la Coube exprimée 9:
par l'éq : y"+ 2xx)y + x“ — 4ay’ — 4axxy + 8aayy –
8a'y E O •
Le prémier Rang, — 8 a'y, égalé à zéro , donne y
= o. Donc l'Axe des abſcistes touche la Courbe à l’Ori
gine [§. 184], qui eſt un Point fimple [§. 17o]. Cette
valeur d’y, ſubſtituée dans les Rangs fupérieurs, fait diſpa
roitre le fecond, H. 8 aayy , & le troifiéme, – 4ay” –
4 axxy , mais non le quatriéme y" + 2 x x yy + x“. Le
Point en queſtion eſt donc un Point de double Inflexion,
ou de Serpentement. *

Exemple V. Gel est le Point fitué à l'origine de


Figs I 5o. la Courbe repréfèntée par l’éq : y" — aayy -- aaxx=o ?
Le plus bas Rang eſt le fecond. L’Origine eſt donc
un Point double. Egalé à zéro, il donne ſy — xx = o,
réductible en ces deux équations y — x = o, y + x = o.
Il y a donc deux Tangentes qui partagent chacune en
deux également l'angle des coordonnées. Le troifiéme
Rang manque , indépendamment de toute fubstitution.
Mais les valeurs d'y, fg. --x , ou — x, ſubſtituées dans
le quatrićne Rang, ne le font pas diſparoitre. Donc l’u
ne & l’autre des deux Branches, qui fè croiſent à l'Origi
ne, y fubit une Inflexion fimple. -

Exemple VI. On propoſè l'éq: x – 2 ax V2 +


2aaxx: — ay” — aayy = o, & l’on demande la nature du
Fig. I5 I. Point qui eſt à l'Örigine de la Courbe qu’elle repréſente.
Puiſque le plus bas Rang eſt le fecond , ce Point eft
un Point double. L’éq: 2aaxx– aayy = o, qui détermi
ne fes Tangentes , eſt réductible en ces deux , x V2 — y
= o, x V2 + y = o. On aura donc les Tangentes AM,
AN des deux Branches, en donnant à l’ordonnée A Q_
= V2 , les abſciſſes QM= 1 , QN=— 1. La Prémié
IC
/Pr. Avoiir. XIY. .

%y *o.
D E $ TA NG EN T E 5, . 471

cu.xi. re valeur d’y , qui eſt x V2 , fubſtituée dans le fecond Pl. Xx »


$ “ Rang, – 2ax' V2 – ay’, ne le fait pas diparoitre. Ainſi.
la Branche touchée par AM ne ſubit aucune lnflexion
au Point A. Mais la feconde valeur d’y, qui eſt —xy/2,
fait diſparoitre le fecond Rang , quand elle y eſt ſubstituée.
Donc la Branche , que touche A N , eſt infléchie au
Point A.

Exemple VII. On demande fi la Coube repré- Plancar


fentée
quelqueparlnflexion
l'éq : y"+
à fonx'y' — 6 axy + aaxx =o, ſubit :
Origine. 8- I 34 e.

Le fecond Rang étant le plus bas, le Point de l’Origi- |

ne eſt un Point double. Ses Tangentes font déterminées


par l'éq : aaxx=o : qui a deux racines égales x = o ,
x = o. Donc les deux Branches qui paflent par l’Ori
gine, y ont une Tangente commune , qui eſt l'Axe des
ordonnées. Elle s’y touchent donc l’une l’autre : & cette
Tangente commune eſt cenfée y rencontrer quatre fois la
Courbe [ §. 181 ]. En effet, la valeur o d'x réduit tou
te l’équation à y* = o , qui a quatre racines égales à y
=o. Donc, de ce que cette valeur d’x fait diſparoitre
le troifiéme Rang, — 6 a x yy , on ne doit pas conclure
qu’il y a une Inflexion à l’Origine, mais ſeulement que
deux Branches s’y touchent. Ce qui eſt affez évident
par la Conſtruction de la Courbe donnée au §. 173 ,
Exemp. V.

187. SI L E Point, dont on cherche les Tangentes &


les Inflexions, n’eſt pas l’Origine; on l’y tranſportera , en
fubſtituant y + u à y, & x + z à x , dans l'équation pro
poſée, comme il a été pratiqué au §. 17 I. C’eſt-à-dire »
qu’ayant pofé l’équation donnée en prémiére ligne , on
calculera la feconde , qui contient les termes a & z. Et
fi la fubſtitution des valeurs de x & y dans les cu::
472 D E LA M ET HC D E

PL. xx. de ces termes ne les fait pas évanouir tous deux, ce pré- ca.xl.
mier Rang donnera l'équation tangentielle. ý. 187,

Exemple. On demande la Tangente d’un Point


quelconque d’une Courbe du fecond Ordre, exprimée par
l'éq: a + by + cx + dyy + exy +fxx = o.
On a vu [ §. 174, Ex. VI ] que le prémier Rang de
la Transformée de cette équation , eft ( b + 2 dy + e x ) a
- + (c + ey + 2 fx ) Z. Ce Rang égalé à zéro eſt l’équa
tion tangentielle, d’où réſulte [ §. 185 ] cette Conſtruction.
"$. 13* A P étant l'abſciffè x, & PM l’ordonnée y, on pro
longera celle-ci en Q_, deforte que M Q_foit égal à c + e y
+ 2 fx, & on ménera par le Point M, la Droite MN
parallèle à A P , & égale à b + e x + 2 d.y. On tirera la
Droite Q N, & par le point M fa parallèle MR, qui fera
la Tangente.
1 88. En général, pour mener la Tangente d’un Point
fimple quelconque M d’une Courbe , dont l’équation eft
donnée: On prolongera, au-delà du Point M, l’ordon
née P M & l’abſciffe p M. On multipliera chaque terme
de l’équation par l’expofànt de la puiſſance de l’abſciffe,
& on divifèra tous ces produits par l’abſciffe même : puis
on prendra M Q égale à ce quotient , fur le prolonge
ment de l’ordonnée fi le quotient eſt pofitif, fur l’or
donnée même s’il eſt négatif. De même, on multipliera
chaque terme de l'équation de la Courbe par l'expofànt
de la puiſſance de l’ordonnée , & on diviſera tous ces
produits par l’ordonnée : puis on prendra M N égale à
ce quotient, fur le prolongement de l’abſciffe fi le quo
tient eſt pofitif, fur l’abſciffe même s’il eſt négatif. Enfin
on ménera la Droite QN , & fa parallèle MR, qui fera
la Tangente requife.
Ainſi, l’équation donnée étant l’équation générale des
Lignes
DE S TA NG E N T E 5. 473

Çi:I.
§. 188.
Lignes du 3°. Ordre, a + by + cx + dyy + ex y + fxx + Pl. XX.
gy' + bxyy + ixxy + (x' = o, on doit prendre MQ =
c + ey + 2/3 + hyy + 2ixy + 3 /x x , & M N = b + 2 dy
+ ex + 3g yy + 2hxy + i x x. Dont la raiſon eſt, que fi
on porte l’Origine du Point A au Point M , en fubſti
tuant, dans l'équation, y + a à y & x + z à x, le pré
mier Rang de la transformée fera [ §. 29 ] ( b + 2 dy + e x
+ 3g yy + 2hxy + ixx) u + (c + ey + 2 fx + h.yy + 2 ivy
+- 34xx) z. . Ce prémier Rang eſt l’équation de la Droite
qui touche la Courbe au Point M [ §. 182 ], u & z étant
les coordonnées. Mais MR, parallèle à QN, eſt la Droi
te que repréſente cette équation [ §. 185, ou §. 4o , I,1].
Donc M R eſt la Tangente de la Courbe au Point M.
189. Si on prolonge la Tangente MR juſqu'à-ce qu’el
le rencontre en R la Ligne-des abſciffes, ou en r la Ligne
des ordonnées ; la partie PR, ou p r, de ces Lignes qui
eft interceptée entre la Tangente rMR, & l’ordonnée MP,
ou l'abſciffe Mp , fe nomme la Sočítangente. C’eſt l’uſage
des Geométres de déterminer les Tangentes par la gran
deur des Soûtangentes. On voit, en effet, que le Point
M étant donné, la poſition de la Tangente eſt donnée
par celle du point R , ou du point r, c’eſt-à-dire, par la
grandeur de PR, ou de pr. Or la Soutangente PR eſt la
quatriémie proportionelle à MQ , M N & M P , & la Soû
tangente p r eſt la quattiétne proportionelle à M N , M
& M p. Donc, pour avoir PR, on multipliera la fraction
MN
:#; par MP, & pour avoir pr, on multipliera la fiac
O
tion : par Mp. -

Le Numérateur MN de la prémiére
fraĉtion est l'équation même de la Courbe , -diviſée par
l'ordonnée MP, après que chaque terme aura été multiplié
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. Ooo par
474 D E L A M E T HO D E

Pl.xx. par l’expofant de l’ordonnée. Mais comme il faut enfuite


• • • . MN *
::::
• 1 89. '
multiplier cette fra&tion MG » ºº fon numérateur MN ,
par l’ordonnée M P ; la diviſion par M P eſt compenſée
par cette multiplication. On peut donc omettre l’une &
l’autre, & divifer fimplement par MQ ce qui réſulte quand
on multiplie chaque terme de l’équation par l’expofant de
l’ordonnée. De même, puiſque M Q eſt l'équation divi
fée par l’abſciffe AP, après que tous fes termes auront été
multipliés par l'expofant de l’abſciffe ; on peut , & cela.
fera ordinairement plus commode , au lieu de divifèr par.
l’abſciffe le dénominateur de la fraćtion , multiplier par
cette même abfciffe le numérateur, ou, ce qui eſt la mê
me chofè, la fraćtion.
On aura donc la Soûtangente fur l'Axe des abfciffes , .
en multipliant , par l’abſciffe, la fraćtion qui a pour nu
mérateur la fomme des produits qui fe font quand on
multiplie chaque terme de l’équation de la Courbe par
l’expofant de l’ordonnée dans ce terme-là , & pour dé
nominateur la fomme des produits qui réſulteñt quand on
multiplie chaque terme de l’équation par l’expofant de
1’abſciffe dans ce terme-là.
Mais fi on renverſe cette même fraćtion , en mettant :
le numérateur à la place du dénominateur & réciproque
ment; on aura, en la multipliant par l’ordonnée, la Soû
\
tangente fur l’Axe des ordonnées.
Ainſi, dans les Lignes du 2°. Ordre , PR ===
by + ex y + 2 :yy . b + ex + 2 dy |

c x + e xy + 2 fx x ===7:y, p r ==

cx + exy + af:, _ " + e_y + af:, , & dans celles du


:
by + e xy + 2dyy »+ ex + 2 dy
e. _ by +exy + 2dy + zgy’ + 2hxy + ix’y
sº orde, PR=:::::::::::::: * |
D E F T A N G E N T E J. 475

CH. XI.
§. 189. = b#:#ey-###+b;y3-aisisi:
+ ex + 2dy + sg yy + 2hxy + ix” *** p r ==
Pl. XX.

« x + exy + 2 fxx + bxy + 2 x y + 3 /x


by + e xy + 2 dyy + 3 gy’ + 2hxyy + i x.y y -

e-+ ey + 2fx
5-Fex-F2 + 3bygyy
dy + y ++22hxy
i xy ++3 i/**
xx 3ć » & de même

dans les Ordres fupérieurs. -

19o. On peut auffi , fans s'aftreindre à multiplier les


termes de l’équation de la Courbe , d’abord par les ex
pofants de l’ordonnée, enfuite par ceux de l'abſciffe, les
multiplier fucceſſivement par deux progreffions arithméti
ques quelconques, dont la différence fera l’unité. Ainfi la
Régle pour calculer la Soûtangente foit celle-ci.
On ordonnera l’équation de la Courbe felon les di
menſions de l’ordonnée , & on multipliera fès termes par
une progreffion arithmétique , dont les termes croiffent
ou décroiffent de l'unité a comme les expoſants des puif
fances de l’ordonnée. On difpofera enfuite la même équa
tion felon les puiſſances de l’abſciffe , & on multipliera
fes termes par une progr: arithm: dont les termes croiſ
fènt ou décroiffent de l’unité , comme les expofants des
puistànces de l’abſciffè. On divifera le prémier de ces
deux produits par le fecond, & on multipliera cette frac
tion par l’abſciſſe , pour avoir la Soûtangente fur l'Axe
des abſciffes. Ou bien, on divifera le fecond de ces pro
duits par le prémier , & on multipliera cette fraćtion par
l’ordonnée, pour avoir la Soûtangente fur l'Axe des or
données. |

Cette Régle, par la variété des progreffions arithméti


ques qu’on peut choifir, fournit une infinité d’expreſſions
pour les Soûtangentes, entre lefquelles il eſt bien difficile
qu’il ne s’eň trouve quelcune qui foit fimple, & d’une
|- Ooo 2 conf.
476 D E LA METHO D E
P. xx. conſtru&tion commode ; parce que le zéro peut être un CH. XL
|- des terines de ces progreſſions, qu’on fera tomber fur le ***
terme qu’on voudra de l’équation. *

ll ſuffira, pour la démontrer, d’en faire l’application


à un Exemple. Choififfons l’équation générale, a + b y
+ cx + dyy + exy + fkx = o, des Lignes du 2°. Ordre.
Si on l’ordonne par y, on aura a + c x + fxx , + b_y +
exy, + dyy = o, dont les termes étant multipliés par la
progreſión m, m + 1 , m + 2 , il vient ma + mcx + mfxx
+ (m + i ) by + (m + i ) e x y + (m + 2 ) d.y.y. Qu’on
l’ordonne enfuite par x, & qu’on multiplie fes termes par
la progreffion n, n + 1 , n + 2 , on aura na + nby -H ndy”
+ (n + 1 ) c x + (n + 1 ) e xy + (n + 2 ) fx x. Je dis
que la Soûtangente fur l’Axe des abfciffes fëra
ma+mcx+z/f&x+(m+ 1)^y + (m+1)=xy+(w+2)dy x , &
na + nby + mdy + (n+1)dx + (n+i)exy +(n+2) fxx ” ’
„na + näy+ may-+ (n + t)ex +(n-1- )exy +(n+2) fxx
que = +mcx+mf:x+(m+1)by+(m+1 Dexy-F(z+2)Eyy
exprime la Soûtangente fur l’Axe des ordonnées. -

Car fi on multiplie l’équation propoſée par x"y", on


aura a x” y” + bx" y"+ + c x"+" ym »H« dx" yn42 -H e xn+1 yn+1
+ fx"+" y" = o qui repréſènte la même Courbe avec
les deux Axes [§. 2c ]. Si on cherche la Soûtangente
par cette équation , felon la Régle du §. préc. on aura
pour celle de l’Axe des abfcifles
max"y" +(m+1)bxy"+t+mcx"Hym +(m.12)dx"y":"+(m+Dex"+"y":"+mf:"y" -

zax ym +nbx"yn +: +(n+1)cx"+ ym +mdx"y"+º+(n+1)ex"+"ynți +(n+2)fS:"#2F*


qui, diviſant le numérateur & le dénominateur par x"y", fe
réduit à ma + (m+1)by + mcx +(m+2)dyy+(m+1)exy+mf&x
- -
–***–----- 3ć
na + nby + (n+1) cx + ndy+ (n+1) exy + (n+2) fx.x
préciſément comme on la trouve par la Régle du préfent §
D E 5 , TANG E N T E R, 477
cm.xl. On trouvera le même accord, en cherchant la Soûtangen- Pl. XX.
§ 9º te ſur l’Axe des ordonnées. . •
|-

|- -

191. Cette Régle, ou celle du §. 188, donnera toû


jours la Tangente d’un Point fimple quelconque d’une
Courbe dont l'équation eſt donnée. Mais fi le Numéra
ar-«. /. - -, , MN
teur & le Dénominateur de la fraction MO » fe trouvent

devenir égaux à zéro , par la ſubſtitution des valeurs de


x & de y pour un Point donné ; ces deux termes, qui
font les coëfficients de a & de z dans le prémier Rang de
la Transformée qui nait de la fubſtitution de y + a à y
& de x + z à z, étant zéro, ce prémier Rang diſparoit ,
& par conféquent, le Point affigné eſt un Point multiple
[ §. 17 1 ]. Ses Tangentes , , car il en au moins deux
qui peuvent à la vérité coincider, ne fauroient être déter
minées par une équation du prémier dégré [§. 183 ]. Il
faut donc proceder à chercher le fecond Rang de la
Transformée ; lequel égalé à zéro donne une équation du
fecond dégré, compoſée des termes teu , a z, zz ; dont,
à moins que les trois coëfficients ne foient zéro, on dé
duira deux valeurs de *z»„ ou MQ.
NIN, Par khuse. on dé
termine les deux Tangentes.
Exemple 1. On propoſe de trouver les Tangentes
de la Courbe repréſentée par l’éq : y" — 6 ay’ + 4aayy Fig 153
– 16a'y –x“ + 4aaxxy/2 = o.
Si on ſubſtituë y + u à y & x + z à x dans cette
équation, le prénier Rang de la Transformée fera (4y”
— I 8ayy + 28aay — 16a’) u "+ (4x’ H- 8 aaxy/2 )z, le
quel, égalé à zéro , détermine la Tangente de chaque
Point de la Courbe, qui fera un Point ſimple. En füp
Ooo 3 polant:
478 D E LA METH O D E

P. xx. pofant y = 2a, l'équation propoſée fè réduit à — 8 a“ ch xi.


—x“ + 4 a a x x V2 = o , qui a deux racinėš x = + S: "º"
a V2 V2 , x =— a V2V2. D'où il paroit que l’ordon
née AB = 2a a deux abſciffes BC = + a V2 /2 & B c =
— a V2 V2 , moyennes proportionelles entre A B [2a] &
B D [ a V2 ]. Si on cherche les Tangentes de la Courbe
en ces Points C, c, on ſubſtituera 2 a à y & =+a V2 V2
à x, dans le prémier Rang de la Transformée, ce qui le
réduit à ( 32a’ – 72a’ + 56a” — I 6a’) u + (= 1 6a’v/V2
== 16 a’VV2 ) z , ou (o) a + ( o ) z. Ainſi les Points
C & c font des Points multiples. Pour en avoir les Tau
gentes, il faut donc chercher le fecond Rang de la Trans
formée [ §. 183 ], qui fera ( 6 yy — 18ay + 14aa ) a u +
( o ) a Z + (— 6xx + 4aa V2 ) ZZ , ou , mettant pour y
& x leurs valeurs , 2 a & = a V2 V2 , (2 a a) a u
( 8 a a V2 ) zz. Ce Rang , égalé à zéro , a deux racines
u = + 2 z VV2 , & a = — 2 z VV2. On déterminera
donc les Tangentes des Points C, c, en donnant aux or
données des prolongements CE, ce, égaux à 2 a VV2,
ou moyens proportionels entre 2AB [4a] & BD [av/2],
& prenant, fur les Droites FG, fg parallèles aux abfciffes,
les parties EF, e f, égales à a, & les parties E G, eg
égales à — a. Les Droites CF, cf., CG, cg font les
. Tangentes cherchées.

Fig. 154.
Exemple // Si on cherche les Tangentes de la
Courbe dont la nature s’exprime par l’éq : x yy + 2 a a y
- axx - 3 aax — 3 a’ = o; on trouvera pour le pré
mier Rang de la Transformée, ( 2 xy + 2a a) a + (yy —
2 a x - 3 a a) z, lequel, égalé à zéro, donne l’équation
qui détermine les Tangentes de tous les Points fimples de
la Courbe.” Mais fi l’on cherche la Tangente du Point
M, qui a l’abſciffe A P = – a & l’ordonnée PM = a,
[ce Point eſt un de ceux de la Courbe, puiſque , met
- tant »
D E F TA NG EN TEJ, 479

cm.xl. tant, dans fon équation, — a pour x & a pour y, on P.xx.


8. **** la réduit à o=o ] , on trouvera pour le prémier Rang,
( – 2aa + 2aa) te "+" ( aa + 2a4 - 3 aa) z , ou ( o ) a
+ (o) z ; ce qui n'aprend autre chofè finon que le Point
M eſt un Point multiple. On calculera donc le fecond
Rang de la Transformée, & on trouvera (x) ua + (2y)uz
-1- (— a) zz, ou, mettant - a pour x & a pour y,
– auu -H- 2 auz - azz. Ce qui étant égalé à zéro don
ne u u — 2 a z + z z = o, foit te — z = o. D’où l’on
voit que les deux Tangentes du Point double M coinci
dent, & que cette double Tangente coupe en deux éga
lement l'Angle des coordonnées.
Exemple III. Les Tangentes de la Courbe défi Fig. 155.
gnée par l'éq: *-aaaxx-4ay + a“ = o fe détermi
nent par l’équat: «Z _4 * 12
-a 444*
ay
, qui fe forme en
égalant à zéro le prémier Rang (- 12 ay y) u + (4 x’
– 4 a ax) z de la Transformée. Mais fi l’on fait y = o,
on réduit l’équation de la Courbe à x“ – 2 a a x x + a“
= o, qui n’a que deux racines , mais chacune double ,
x – a = o, x + n = o. Donc les abfciffes A P= a &
A p = — a ont des ordonnées zéro. Si on cherche les :
Tangentes de ces Points P, p, en mettant o pour y & - 3,
/ - ZZ X. * – 42 43 %
= a pour x , dans l’équation :
Z
4*=4 ***,
1 2 a ay
OI1 · ·

|- |- .* Zf - O - - |- / *

la réduit à z=g · La valeur de cette fraćtion étant

indéterminée, on n’en fauroit conclure autre chofè fi ce


n’eſt que le prémier Rang ( — 12ay) a + (4x’ — 4aax)z
de la Transformée difparoit, ou le réduit à (o) u + (o) z; . *

& que par conſéquent P, p font des Points doubles. On


cherchera donc le fecond Rang , qui fera (— 12 ay) a se ?
+--(o) až -
489. D E LA M ETHO D E

Pl. XX. + ( o ) a z + ( 6xx — 2aa) zZ , ou mettant = a pour x Ch. Xi


& o pour y , ( o ) a a + ( o ) az + (44a) z z . Ce Rang, §. 19I.
égalé à zéro, donne z = o; D'où l’on conclura que les
Tangentes des Points doubles P, p font les ordonnées
mêmes PM, p.m. -

192. Si l’évanouiffement des coëfficients de a, z, &


de au , az, zz, fait difparoitre le prémier & fecond Rang
de la transformée ; c’eſt une! preuve que le Point dont
on cherche les Tangentes eſt un Point triple. On cal
culera donc le troifiéme Rang, & ce Rang , égalé à zéro ,
donne une équation du 3°, dégré, dont les trois racines
déterminent les trois Tangentes du Point triple. Mais fi
les coëfficients des termes te”, uuz, uzz, z’, qui compo
fent le troifiéme Rang, déviennent tous zéro par la fübf
titution des valeurs de x & de y qui conviennent au Point
affigné ; ce Point eſt quadruple , & pour avoir fès Tan
gentes, il faut égaler à zéro le quatriéme Rang, qui con
tient les termes u", a'z, uazz, az', z'* ; & ainfi de fuite.

Fig. 156. Exemple. On propoſe la Courbe repréſèntée par


l’éq : y" — 4ay’V2 + 8aayy — 2xxyy + 4axxyv/2 + 6axyy
– 12 aaxyv/2 + 2x" — I cax’ + 14aaxx — 2a'x = o,
Si l’on cherche en général la Tangente de cette Cour
be pour un Point quelconque , on trouvera que le pré
mier Rang de la Transformée donne cette équation ( 4 y’
– 12 ay y V2 + 16 a ay — 4 xx y + 4 a x x V2 + 1 2 a xy
– I 2aax V2 ) et r+ ( — 4xyy + 8axyv/2 + 6ayy — 12aayV2
»+ 8x’ — 3o a x + 28 a ax — 2 a’) z. Mais fi l’on de
mande en particulier la Tangente du Point qui répond à
l’abſciffè a & à l’ordonnée a V2 , [ car a ſubſtitué pour
x dans l’équation propoſée la change en y* — 4a’yy/2 +
I 2aayy - 84'yV2 + 44“ = o, qui n’a qu’une ſeule raci
- Inc,
D E F TA' N G E N T E F. 481
ca. xi. ne, mais quadruple, y – av2 = o] on ſubstituera ces PL. xx:
$ ***" valeurs d'x & d’y dans l’équation tangentielle qu'a don
né le prémier Rang. Comme cette fubſtitution la réduit
à (o) u + (o ) z , on conclura que le Point affigné eft
multiple. On calculera donc le fecond Rang de la Trans
formée, qui fera ( 6yy — 12ayV2 :::::
— 2xx + 6ax) ute
— 4xy + 4axy^2 + 6ay — 6aav/2 \ ,
+<–4…; + 4axy/2 +H* daſ –őanya? at Z + ( — 2. yy +•
4 ayy/2 + 1 2 x x — 3o a x + 14a a.) Z z. Et en fubſtituant :
dans ce Rang a pour x & a V2 pour y , on le réduit à
(o) u a + (o) a Z + (o) z z; ce qui montre que le Point
propofé eſt plus que double ; mais qui n’indique point
encore la poſition de fès Tangentes. Il faut donc pouffer
#x+2a
le Calcul juſqu'au/ 3°. Rang (4y-4aV2)a+(_ ;x+4a)“*
8 8

+(=::::::|:) azz+( 8x— Ioa) z”, ou, ſubſti


tuant à x & y leurs valeurs a & a V2, (o) u' + (2a) tetez
+ ( o ) uzz + (— 2 a ) z” . Ce Rang égalé à zéro don
ne , en divitant par — 2a, z” — auz = o, qui a trois
racines z = o, z = a , z = — a , dont la prémiére
fait connoitre que l’Axe des ordonnées eit une Tangen
te, & les deux autres indiquent des Tangentes qui cou
pent en deux également les angles des coordonnées.

193. IL S E R o IT inutile de multiplier les Exemples.


Mais il eſt à propos de remarquer, que, felon le Principe
du §. 186, ce même Calcul nous met en état de juger
fi un Point, affigné ailleurs qu’à l’Origine , est un Point
d’Inflexion fimple, double, triple, ou &c. par le nombre
des Rangs fupérieurs à celui qui a donné l’équation tan
gentielle, lefquels s’évanouiffent par la fubſtitution des va
leurs de a & z ; ou ce qui revient au même, par le nom
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. P p p º bre
482 XD E L A M ETH O D E

Pl. xx. bre des Rangs que cette équation peut divifer. :
• 193»

Fig. 157. Exemple I. La Courbe défignée par l'éq : x –


3axx – ayy= o porte à l’extrémité de l’abſciffe x = 4a
deux ordonnées, égales l'une à 4a, l'autre à — 4 a. On
demande fi ces Points font Points d’Inflexion ? On cher
chera d’abord l’équation tangentielle générale , qui eft
– (2ay) u + (3xx — 6ax) z = o, qu’on rendra parti
culiére à ces Points, en mettant pour x fa valeur 4 a, &
pour y fes valeurs = 4 a. Par cette fubſtitution elle fè
réduit à = 8aate H“ 24aaz = o, ou tt = 3Z = o. Donc,
en ces Points, la pofition de la Tangente eft telle que le
Sinus de l'angle qu’elle fait avec les abfciffes eſt triple du
Sinus de l’angle qu’elle fait avec les ordonnées. Enfuite,
pour favoir fi ces Points font Points d’Inflexion, on cal
culera le fecond Rang de la Transformée, qui eit —(a)ute
»+ (o) uz + ( 3 x — 3 a ) zz, ou , mettant 4 a pour x,
– aute + 9azz. Or ce Rang eft diviſible par l’équation
tangentielle a = 3 z = o, ou, ce qui eſt la même chofe ,
il diſparoit fi au lieu de a on ſubſtituë fà valeur = 3 z,
priſe de l’équation tangentielle. Donc les Points dont il
s’agit ont une Inflexion. Mais c’eſt une Inflexion fimple,
puiſque le troifiéme Rang de la Transformée ne confifte
que dans le feul terme z” , qui n’eſt pas diviſible par a
HF 3 Z = O.

sig iss. Exemple II. Soit la Courbe exprimée par l'équat.


xxy – bbx – a’ = o. On en détermine la Tangente en
général par l'éq : (xx) a + ( 2xy - bb) z = o, que four
nit le prémier Rang de la Transformée. Mais fi on prend
3

l’abſciffe x=– # , à laquelle répond l’ordonnée y =


bbx + a’ 2 b* - - - - |- -

[+:-
% X:
H , l’équation tangentielle fè réduit
= ]— 94 -

pour
D E s TA NG ENTE s. 483
a“
CH. XI. |-

:::: pour ce Point-là , à


V A

:a“ a + : bbz=o, Oll


2
z+##-a PL, XX:

= o. On demande, fi, à ce Point , la Courbe a une


Inflexion ? On cherchera donc le fecond Rang. C’eſt
(o) ua + (2 x ) a z + (y) zz,4. qui s’évanouit quand on
3 -

27a“
ſcrit –## & –#4
2 º:
ecrit --IĘ pour », T52F pour y, x --F a pour
z ; ou, ce qui revient au même, ce Rang (o) a u Hº
( 2x:) uz + (y ) z z, en mettant pour x & y leurs valeurs,
3 4.

fe réduit à – # az—:: zz, qui eſt diviſible par l'é


• 27 a“ •
|-

quation tangentielle z + + a = o. Donc le Point

affigné a une Inflexion. Mais c’eſt une Inflexion fimple;


puiſque le troifiéme Rang qui n’a que le feul terme azz,
n’eſt pas diviſible par l’équation tangentielle.
Exemple III. La Fig. 149. eſt celle de la Cour
be déſignée par l’éq : y"+ 2xxyy + x“ – 4 ay’ — 4axy.
H* 8aayy – 8a'y = o [§. 186. Ex. IV ]. On demande
quelle eſt la Tangente & la nature du Point qui a o pour,
abſciffe, & 2 a pour ordonnée 2 ll eft aifé de voir que
ce Point eſt un de ceux de la Courbe. *

Le prénier Rang de la Transformée eft ( 4 y' + 4xxy


— 12ayy — 44xx + 1 6aay — 8a”) u "+ ( 4 x yy + 4 x” —
8axy) z, lequel, mettant o pour x & 2 a pour y, donne
l’équation tangentielle (8aa) u "+" (o) z = o, ou 8 a a a
= o, dont la racine ze = o montre que la Tangente eft
parallèle aux abſciffes. Le fecond Rang ( 6 yy + 2 x x —
1 2 ay+
y +8aa) ata + (#: -4“:)
4xy — 4ax „z + ( 2 yy
yy + 6xx—
4ay) ZZ , ou, écrivant o pour x & 2 a pour y, (8aa) az
+ (o) a z + (o) z z , foit 8 a a te u , diſparoit quand on
P pp 2 fubſtituë
484 D E L A . M E THO D E
PŁ. XXI. ſubſtituë à u fà valeur o. Il en eft de même du troifié- ca.xl.
# x: #y – * a §. 193.
me Rang (4y—4a) a' + (:) a uz + (#4–42) azz
3 3 3

+ (4x)z”, ou, 4are” + 4atezz. Mais le quatriéme (1) u*


»+ ( 2 ) a uz Z + ( 1 ) z“ ne diſparoit pas par la fubſtitution
de o pour a. Donc puiſque l’équation tangentielle a= o
diviſe les deux Rangs ſupérieurs à celui qui donne cette
équation , , & ne divifè pas le troifiéme, le Point dont il
s’agit eſt un Point de Serpentement.
Exemple // On demande la nature des Points.
Fig. i59. de la Courbe exprimée par l’éq : y"—4ay” – 8aayy + 4x“
– 8aaxxy/2 + 8a“ = o, qui font fur l’Axe des abfciffes.
Si on fait y= o , on réduit l’équation propoſée à
4x“ — 8aaxxv/2 + 8a”=o, qui a deux racines doubles,
x = + a v/v/2 , x = — a VV2. Pour avoir les Tan--
gentes des Points qui répondent à ces abſciffes & à l'or
donnée zéro, on transformera l’équation de la Courbe [ §..
187], & dans le prémier Rang (4y” – 12ayy—16aay) te
+ (16x' — 16aaxV2) z, on mettra o pour y & =aVV2
pour x, ce qui le réduit à (o ) a + ( o ) z. Les Points,
dont il eſt queſtion, font donc des Points doubles ; &
pour en avoir les Tangentes, il faut calculer le fecond
Rang ( 6 y y— I 2ay — 8 a a) u te + ( o ) a z + (24 x x —
8aay/2) zz de la Transformée. En mettant, dans ce Rang,
pour x & Z leurs valeurs, on a l’équation tangentielle:
*— 8aattu +1 6aažZV2 = o, ou uu – 2zzv/2 = o, dont les
racines te — z V2 V2 = o, a + z w/2v/2 = o déterminent
les Tangentes. Mais puis qu’on demande fi les Branches,
qui fe croiſent en ces Points doubles , y font infléchies ;
on chº chera le Rang ſupérieur, qui eſt le troifiéme, (4y.
- 4a) u' + ( o ) auz + (o) a z z + ( i 6x) z”, ou , met
tant o pour y & = a VV2 pour x, – 4au'=16az’v/v/2 ;
& l’on examinera ce que ce Rang devient, quand ,
All i
D E S TA NG EN T E 5. . 485

Ch. XI, au lieu de a on fubſtituë fes valeurs + ou – z V2 V2 , P.xxi.


*** données par l’équation tangentielle. On trouvera que fi -

dans — 4au' + 16az’v/w/2, qui fè raporte au Point A,


dont l’abſciffe eſt + avv/2 , on ſubſtitue + z w/2v/2 à au ,
ce Rang s’évanouit, mais fi l’on fubſtituë – z V2 V2 , il
fè réduit à 32az’v/v/2. Au contraire, fi, dans l’équation
— 4 a u” — 16az’VV2 qui fè raporte au Point a, dont
l’abfcifle eſt — a VV2 , on ſubſtituë + z w/v/2 , on aura
— 32az’VV2, & en fubſtituant — z V2 V2 , on a zéro.
Donc au Point A, la Branche A B touchée par la Droite
A C , qu’exprime la racine a = + zv/2v/2 fubit une Infle
xion ; l’autre Branche A E, qui eſt touchée par la Droite
A D qu’exprime la racine tt =— z V2 V2, ne fubit aucu
ne Inflexion. Mais au Point a, la Branche a E , dont la
Tangente a D ſe détermine par la racine a = -H z w/2v/2,
n’eſt point infléchie ; mais la Branche a b , touchée par
a c dont l’équation eſt u =— z V2 V2 , fubit une In
flexion. Au refte les Inflexions des Branches AB, ab,
font ſimples. Car le quatriéme Rang ( 1 ) a“ + (o) a’z
+(o) uuzz + (o) uz” + (4) z“, ne diſparoit point, lors
qu'à a, on fubſtituë + ou —zv/27/2 , mais il fè réduit
l I 2 Z, " .

194. LE s mêmes Principes ménent à la Solution des


Problémes inverfes de ceux qu’on vient de réſoudre. Tel
eft celui-ci. L’équation d’une Courbe étant donnée, trou
ver les Points de cette Courbe, où la Tangente fait, avec
les abſciffes ou avec les ordonnées , un angle donné. PL.xxx.
L'Angle PMR, que la Tangente PR fait avec les ordon- F8 13*
nées, ou l'angle p Mr qu’elle fait avec les abfciffès, dé
pend du raport des côtés PM, PR du triangle PMR, ou
des côtés pM, pR du triangle p M r, c’eſt-à-dire , du ra
port des droites MQ , MN, lequel eſt le même que ce
lui des variables a, z dans l'équation tangentielle générale
Ppp 3 dee
486 . DE L4 M E TH O D E

P.xxL de la Courbe [§. 187 ]. Si donc cet angle PMR, ou Caxi


p Mr, eſt donné, le raport de a à z eſt donné. Qu’on ***
exprime ce raport donné par les lettres h: 1. On ſubſti
tuera donc dans l'équation tangentielle h pour u & l pour
z., & on aura une équation, qui, avec celle de la Cour
be, détermine les valeurs de x & de y, c’eſt-à-dire , la
poſition du Point, ou des Points, cherchez.
Un feul Exemple éclaircira cette Règle. On demande
fig: 169, les Points de la Courbe défignée par l’éq : aayy + bbxx
— aabb = o, où l’ordonnée eſt à la foûtangente com
me h à l'.
L’équation tangentielle eſt (2.aay) u "+ (2 bbx )z=o,
ou, mettant h pour u & l pour z, 24ahy + 2bblx = o;
- bb/ -

ce qui donne y=-II, *. Subſtituant cette valeur


dans l’équation de la Courbe , on la transforme en
b4 // bb bb = o. d’où l’on ti
=xx+bb xx-aate=o, d'ou ron tire x =
aah =I–:
Donc – b b l.-

VGIFF=75. Pºnºv=[-:i.*=JVỚIH:IG
Ainſi x : y =– aah : bbl=–#: # Si donc on mé-
ne dès l’Origine une Droite qui faffe avec les Axes des
b
angles tels que x : y =—“; : |

, cette Droite rencon


trera la Courbe aux Points demandés.
Mais fi l’équation propoſée eut été aayy — bbxx –
aahb = o; on auroit trouvé, par un Calcul ſemblable,
aa h & y= b b/ : val
2Ć :
WITH ===5: * y =7777=753 valeurs
qui deviennent impoffibles , quand aahh > bbl/, quand
*: /> b : a . On ne fauroit donc mener à cette Courbe
allCUI1Ć

D E F TA N G E N T E S. 487

ca.xl. aucune Tangente , qui faffe avec les abſciffes un angle P.xxi.
** plus aigu qué celui que fait la Droite repréſentée par l'ěq: ** ***
4x = hy , qui eſt l’Aſymptote de la Courbe.
195. L E c A s de ce Probléme, le plus important &
le plus fàcile à réfoudre , eſt celui où l’on cherche les
Points de la Courbe , dont la Tangente eſt parallèle aux
abfciffes ou aux ordonnées. Ces Points fe nomment des
Maxima & des Minima; fçavoir des Maxima ou Mini
ma d’ordonnées, quand la Tangente eſt parallèle aux abf
ciffes ; & des Maxima ou Minima d'abfciffes, quand la
Tangente eſt parallèle aux ordonnées. En effet, il arrive
d’ordinaire, qu’en ces Points l’ordonnée ou l’abſciffe eft
la plus grande ou la plus petite de toutes , ou du moins
plus grande ou plus petite que celles des points voifins
de part & d’autre. La feule vuë de la Figure fait voir Fig 162.:
que la Tangente AT étant parallèle aux abſciffes [nº. 1 &
2 ], l’ordonnée A B eſt ou plus grande , ou plus petite,
que les ordonnées ab, a 8 de part & d’autre ; & que la
Tangente At étant parallèle aux ordonnées [n°. 3 & 4 ],
l’abſciffe A C eſt ou plus grande, ou plus petite que les
abſciffes ac, a x, de part & d’autre.
J'ai dit que cela arrive d'ordinaire. Car il peut arriver
que le Point, dont la Tangente eſt parallèle aux abfcif
fès ou aux ordonnées ; foit un Point d’Inflexion viſible; Fig. Iez:
& alors il n’eſt ni un Maximum ni un Minimum. -

196. La Tangente eſt parallèle aux abfciffes , lorſque


l'équation tangentielle, ou du moins une de fes racines ,
eft u = o ; c’eſt-à-dire, lors qu’il manque le terme fans
a au Rang qui, égalé à zéro , donne la pofition de la
Tangente [ § §. 184. 187 ]. Et de même, la Tangente
eft parallèle aux ordonnées, quand l’équation tangentielle a
une racine z=o, quand le Rang qui, égalé à zéro »
donne
488 DES PLUS GRANDET ET DES PLUS PETITES

Pl. XXI, donne cette équation, n’a aucun terme fans z. CH, XI,

Ainſi pour avoir les Maxima ou les Minima des or- 5 196.
données, on cherchera le prémier Rang de la Transformée
qui réſulte de la fubſtitution d'y + a à y, & d'x + z à x,
& on égalera à zéro le coëfficient de z dans ce prémier
Rang. Cette équation çombinée avec celle de la Courbe,
donnera les valeurs d'x & d'y, qui répondent aux Maxi
ma & Minima d’ordonnées.
Et pour avoir les Maxima & Minima d’abſciſſes, on
égalera à zéro le coëfficient d’u dans le prémier Rang de
la Transformée, & on combinera cette équation avec celle
de la Courbe, pour avoir les valeurs cherchées d'x & d’y.
Ceci fuppoſe que les coëfficients d’a & de z ne s’éva
nouiſſent pas enfëmble. Car fi les valeurs d'x & d’y ,
qui rendent l’un de ces coëfficients égal à zéro , font
auffi diparoitre l'autre ; le Point eſt un Point multiple
[ §. 17 1 ] , dont l’ordonnée ou l’abſciffe ne font pas des
lus grandes ou des plus petites, ou ne le font que par
hazard. Il faut donc examiner fi la fuppoſition qui anéan
tit un des deux coëfficients de a ou de z , n'anéantit
point aufii l’autre. -

ll faut encore examiner fi la racine a = o, ou z = o,


ne diviſe point le fecond Rang. Car alors le Point trou
vé feroit un Point d’Inflexion [ § §. 186, 193 ] , & par
conféquent il ne feroit pas un Maximum , ni un Mini
mum, quoique la Tangente foit parallèle aux abfciffes ou
aux ordonnées. A moins que cette racine u = o, ou z
= o, ne diviſe auffi le troifiéme Rang, fans faire évanouir
le quatriéme ; en quel cas le Point feroit un Point de
double Inflexion ou de Serpentement, & en même tems
un Maximum ou un Minimum. En général, fi la raci
ne w = o, ou z = o, de l’équation tangentielle, ne divifè
aucun des Rangs fupérieurs , ou en diviſe un nombre
pair; le Point dont la Tangente eſt parallèle à une des
CQQI
A B s c 1 ss. Es ov o R D o N N E E S. 489
Ch.XI coordonnées, étant un Point ordinaire ou un Point de Pi.. xxi.
§. 196, Serpentement, ce Point eſt un Maximum ou un Mini
mum . Il n’eſt ni l’un ni l’autre , mais un Point d'Infle
xion viſible , fi la racine a = o, ou z = o, divife un
nombre impair de Rangs fupérieurs à celui qui a donné
l’équation tangentielle.
Faute d’avoir fait attention à ces deux Remarques, des
Géométres ont pris pour des Points de Maximam ou de
Minimam , des Points qui n’avoient pas ce Caractère ,
mais qui étoient ou des Points multiples ou des Points
d’Inflexion ; & d’un autre côté, on a élevé des Objec
tions contre une Méthode femblable à celle que nous pro
pofons ici, leſquelles s’évanouiffent par ces confidérations.
Exemple I. On demande les Maxima ou les Mi
Fig. 1648
nima de la Courbe exprimée par l'éq : yy + xx + by —
4X = O . -

Si on ſubstituë x-Hz à x & y-Ha à y, le prémier Rang


de la Transformée fera ( 2 y + b) a + (2 x — a) z. Le
coëfficient de z, égalé à zéro, donne x = { a , & cette
valeur d'x , fubſtituée dans la Propoſée, la change en y y
*H" by –: aa = o, d’où l’on tire y = — ; b = # V (bb
+ a a). Ces valeurs d’y, fubſtituées dans le coëfficient
de ze, ne le font pas diſparoitre. Donc l’abſciffe x = # a
= AP, & les ordonnées y = — ; b + : w/ ( bb + aa ) =
PM, y = — ; b —; V( bb + aa )= Pm, donnent deux
Points M, m, qui font les Maxima des ordonnées.
Pour avoir ceux des abiciflès, on égalera à zéro le
coëfficient de u. ll donne y = — ; b. Cette valeur
fubſtituée dans l'équation de la Courbe , la transforme en
xx — ax — : bb = o, d’où l’on tire x = # a + ; V ( bb
+- aa). Et ces valeurs , fubſtituées dans le coëfficient de
z, ne le font pas évanouir. Donc l’ordonnée y = — ; b
= A Q, & les abfciffes x={ a + ; V(bb + aa ) = Q N ,
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. Qq q &
49o DES PLUS GRANDES ET DES PLUS PETITEs
P. xxL & x = # a – + V(bb + aa) = Q_n, donnent deux Points ca.xl.
N, n, qui font les Maxima des abfciffes. 9. 196,
Mais il faut, pour cela, que ces quatre Points M, m,
N, n, ne foient pas des Points d’Inflexion ; comme en
effet ils ne le font pas. Car le fecond Rang de la Trans
formée, qui eſt au + zz, ne peut fe divifer par le pré
mier, qui eft ( 2y + b) u + (2x + a) z, quelque fuppo
fition qu’on faffe fur les valeurs de y & de x. On fait
d’ailleurs qu’une Courbe du fecond Ordre ne fauroit avoir
d’Inflexions [§. 163 ]. Et comme la Courbe en queſtion
eft un Cercle , [ §. 185. Ex. I], on peut aifément s’af
furer que le Calcul a véritablement déterminé les plus
grandes abſciffes & ordonnées. -

Exemple II. Quels font les Maxima & les Mini


ma de la Parabole repréſentée par l’éq : ay — x x = o.
[§. 1 2 3 ]?
Le prémier Rang de la Transformée eſt (– a) u –
( 2 x) z. Le coëfficient de z, égalé à zéro, donne x
= o, qui fubſtitué dans la Propoſée donne y ==o.
Comme ces valeurs d'x & d’y ne font pas évanouir
(–a) le coëfficient d’a, on conclura qu’à l’Origine ,
la Tangente eft: parallèle aux abſciffes : ce qui eſt, en
quelque forte, un Minimum d’ordonnées ; puiſque l’or
donnée y eſt zéro, & qu’il n'y en a point de négatives.
Mais le coëfficient d’u, égalé à zéro , donneroit a
=o : ce qui eſt abfurde. Donc la Parabole n’a point
de Tangente parallèle aux ordonnées. Elle n’a donc point
de plus grande, ni de plus petite abfciffè. Elles vont ,
en effet, depuis le zéro en croiffant juſqu’à l’infini pofi
tif, & en décroiffant, juſqu’à l’infini négatif.
*** . Exemple III. On propoſè la Courbe que repré
fente l'éq : xxy — ayy — bbx = o. -

Le
A B FC IS S E 5 ET O R D O AV W E' E J. 491

ca.xi. Le prémier Rang de la Transformée étant (x – 2ay)u Pl. XXI.


3, 196. H- (2xy – bb) z ; fi on cherche les Maxima d’ordon
nées, on égalera à zéro le coëfficient de z , & on aura
«=: . Cette valeur, ſubſtituée dans l’équation de la
Courbe, donne * —ay-#=o,
4. Wb ».
y=-VG: OUI

4a). Donc x [ =;l=—viais. Ces valeurs,


fubſtituées dans xx – 2 ay, coëfficient d’u, ne le font
pas évanouir. Ainſi le Point qui a pour coordonnées
3, 4*
x=—ý#abb, & y=-v = . n’eſt pas un Point
multiple, mais un Maximum d'ordonnées, pourvû que
ce ne foit pas un Point d’Inflexion. On cherchera donc
le fecond Rang de la Transformée, ou du moins le coëf
ficient du termezz » auquel ce Rang ſe réduit par la va
leur d’a priſe dans l'équation tangentielle u = o. On
trouvera que ce coëfficient eft y, & quainfi il ne s’éva
nouit pas par la fubſtitution de — y = à y. Donc le
Point trouvé n’eſt pas un Point d'Inflexion , mais un vrai
Maximum d’ordonnées.
Pour avoir les Maxima ou Minima d’abſciſſes, on
égalera à zéro , xx - 2ay, qui eſt le coëfficient d’a, &
x 3ć |- A

on aura y=== ; valeur qui transforme la Propoſée en


x* x*
:= — 44; — bbx=o, ou x“ = 4abbx , qui a deux ra
24 - 3 v.

3
|- 3 |

cines , x = o, x = V4abb. Ces valeurs ſubſtituées dans


* ƆCOĆ p |

l’éq:J = 2a - donnent, la prémiére y = o , la feconde


Q_qq 2 y=
492 DES PLUS PETITES ET PLUS GRANDES

PL, XXI
’L, XXI. y= V : . Et ces valeurs d'x & d’y, fubſtituées dans CH.:::
4. - XI, • •

2 xy – b b , ne le font point diſparoitre. Substituées


auffi dans le fecond Rang, que l'équation tangentielle z
= o réduit à auu = o', elles ne le font pas évanouir.
• • * |- \

Donc l’Origine , où x=o, & y =o , & le Point où *


2 b.* |- |- • • •
=V4abb & y = v = , ne font ni des Points multiples,
ni des Points d’Inflexion , mais de véritables Minima
d’abſcifles.

Exemple I V. On veut chercher les Maxima ou


Fig. 166. Minima de la Courbe défignée par l'éq : ay’ + b x' —
|- c'x = o. -

Lė prémier Rang de la Transformée eſt (3 ayy) a +


( 3 bxx — c’) z. Si on égale à zéro le coëfficient de
c?
Z , On auľa *==Vị, |

& par l’équation de la Courbe


- -+- 6 4 cº |
diCUlf -
A
d |-
f: | % ./ |- Il
y V = ;=2 valeurs qui teau
-

ent l'équation tangen


°, 4 a c”
tielle à = a V -H- = o ou « = o. Donc les Points

qui ont , l’un pour abfciffe + V # & pour ordonnée


, .# 4 : . r c? -

+ V 27 aab ? l’autre pour abfciffe – V 3b & pour or


6

donnée — V-+-, , ont leurs Tangentes parallèles aux
27aab
abſciffes. Ces Points ne font pas Points d’Inflexion. Car
le fecond Rang de la Transformée , réduit , [ puiſque a
= o, ] à (3 bx) zz, ne diſparoit pas, lors qu’à x on
fubſti
A B 5 CI S SE S E T O R D O N NE' E 5. 493
3
- • ~· ·. . " -
Pl. XXf.
::::: fubstituë + ou – V:3bI. Ce font donc des Maxima
d’ordonnées.
Mais, fi on égale à zéro le coëfficient d'at, pour avoir
les Maxima ou Minima d’abſčiffès, on trouvera y = o,
& par l'équation de la Courbe b x' — c'x =o , qui a
- - 3 / 3
• • 0 C -

trois racines x=o, *=+ V g , x=—V;. Ainſi


l’Axe des abfciffes rencontre la Courbe à l'Origine & à
3 | 3

l’extrémité des abſciffes + V # , —V # , & ces Points


ne font pas multiples, puiſque ces valeurs d'x n'anéantif
fent pas le coëfficient 3 bxx — c’ de z. , Donc dans ces
Points la Tangente eſt parallèle aux ordonnées. On ne
doit pourtant pas encore affirmer que ce font des Maxi
zma ou Minima , puiſqu’ils peuvent être Points d’Inflexion
viſible ; ni le nier, avant que de favoir fi ce ne font point
des Serpentemens. On calculera dans le fecond Rang de
la Transformée , réduit au terme a a , & on trouvera
( 3 ay) u tt , que y= o fait diſparoitre. Ainfi les Points
affignés font Points d’Inflexion. Et ce ne font pas des
Serpentemens; car le troifiéme Rang (a) tº a ne s’anéantit
point , par la fubſtitution des valeurs d'x & d’y. Les
Points en queſtion font donc des Points d’Inflexion viſible,
& non pas des Maxima ou des Minima d'abſciffes, quoi
qu’ils ayent leur Tangente parallèle aux ordonnées.
Exemple K. On propoſe la Courbe , que les An Fig. 1675
ciens ont apellée Cijoide , dont l'équation eſt x yy + x'
– 3 axx +3 aax — a’ = o.
Le prémier Rang de la Transformée eſt (2 x y) u +
( yy + 3xx – 6ax + 3aa) z. Si on cherche la plus gran
de ordonnée, on trouvera, en égalant à zéro le coëffi
Q_q q 3 cient.
494 DES PLUS GRANDES ET DES PLUS PETITES
PLxxi. cient de z, yy + 3xx — 6ax + 3aa = o; & ſubſtituant, Ch. XI,
dans l'équation de la Courbe, au lieu de y y, fa valeur $ 9“
— 3xx + 6ax – 3 aa, on aura — 3x + 6axx — 3 aax +
x’ — 3 axx + 3 aax — a’ = o = (x – a )* (—2x-a),
qui a trois racines x = — ; a , x = a , x = a. La pré
miére ſubſtituée dans yy + 3xx — 6ax + 3aa = o, donne
yy =— 6; aa , où y eſt imaginaire. Ce Point n’eſt donc
pas même un des Points de la Courbe. On pourroit le
nommer un Maximum imaginaire , mais la confidération
de ces Maxima n’aboutit à rien , que je fache. L’autre
racine x = a, qui eſt double, ſubſtituée dans y y + 3xx
— 6 a x + 3 aa = o, donne y=o, & cette valeur d’y
anéantit le coëfficient 2 x y de u. Donc elle indique un
Point multiple à l’extrémité de l'abfciffe x=a.
On connoitra les Tangentes de ce Point multiple, en
cherchant le fecond Rang, qui eft (x) u a + ( 2 y) a z +
( 3 x — ; a) z z, & y ſubfituant à x & y leurs valeurs a
& o, ce qui le réduit à a u ze. Puiſque ce Rang ne s’a
, néantit pas, le Point en queſtion n’eſt qu’un Point dou
|- ble [§. 171 ], & en l'égalant à zéro, on a une équation,
qui n'a qu’une feule racine double u =o. D’où l’on
conclut [ §. 181 ], que ce Point n’a qu’une Tangente,
nais qui touche deux Branches. Ainſi , quoique cette
Tangente foit parallèle aux abſciſſes, le Point qu’elle tou
che n’eſt ni un Maximum , ni un Minimum d’ordonnées.
I 97. LA R E's o L U T I o N du Problème de Maximis
ở Minimis eſt une des plus utiles & des plus agréables
inventions de l'Analyſe. Elle fert å trouver, entre une
infinité de grandeurs qui ont entr’elles un raport déter
miné par une Loy conſtante & qui peut s’exprimer par
une équation, celle qui eſt la plus grande, ou la plus pe
tite, & en général celle qui remplit le mieux certaines
vůës. Toutes ces grandeurs , ou ce qui en réſulte fui
Vallt
PLA AVCHE. XX/.
A B s c1 ss. Es ET ORDONNE E s. 49

ca. XI. vant le but propofé, peuvent être repréſentées par les Plasciis
* 197 ordonnées d’une Courbe , qui fera algébrique fi la Loy xXII.
de leurs raports s'exprime par une équation algébrique; &
il ne s’agit que de déterminer la plus grande ou la plus
petite de ces ordonnées.
Ceci s’éclaircira par deux Exemples , l’un très fimple,
l’autre un peu plus compoſé.
Exemple I. On demande quel eſt le plus grand
Rećtangle qu’on puiſſe infcrire dans un Cercle donné fig. Iss,
A D B E. -

Soit QRST le Restangle cherché. Si on mène les


diamétres ĀB, DE parallèles aux côtés du Rectangle, il
eft clair qu’ils le diviferont en quatre Reĉtangles égaux &
femblables , , tels que C P Q N. Donc le quadruple de
C P Q N eſt le plus grand Rectangle qu’on puiffe inſcrire
dans le Cercle : c’eſt un Maximum. Et CP Q N eſt me
furé par le produit de CP & de PQ, qui font les coor
données perpendiculaires du Cercle , l'Origine étant prife
au centre C. Soit r le raion, x l’abſciffe C P, l’ordon
née P Q_fera V(rr— xx ) [ §. 7]. Ainfi x V (rr–xx),
produit des coordonnées CP, PQ, repréſente le Reĉtan
gle CPQN, & fon quadruple 4 x V ( rr – xx ) le Rec
tangle QRST. Cette grandeur 4xV(rr–xx) doit donc
être la plus grande entre fes femblables, c’eſt-à-dire, qu’on
cherche la valeur d'x qui rend 4 x V(rr – xx) un Ma
ximum. . Pour la trouver, on ſuppoſèra une lettre y pro
portionelle à 4 x V(rr - x x ) , égale, par exemple , à
4 x VC rr— xx )
, & on imaginera la Courbe CMB re
44
x V(rr – xx)
Ar P

préſentée par l’éq : y = ***= , ou aayy -

rrxx + x“ = o, deforte que l’ordonnée PM fera propor


tionelle
496 . D E s Q U E sT1 o ws
Pasche nelle au Reĉtangle QRST dont le côté QT paffè par caxi.
**II l'extrémité P de l'abíčĩĩè CP [x]. Ainfi Tabiciffe C P §. 97
qui donne la plus grande ordonnée PM , détermine le
plus grand Rectangle Q R S T. Pour avoir cette abſciffe,
on transformera l’éq : aayy — rrxx + x“ = o, en fubíti
tuant x + z à x & y + zz à y. Le prémier Rang de cette ,
Transformée eſt (2.aay) a + (— 2rrx + 4x' )z. Egalant
à zéro le coëfficient de z , on aura 4 x' — 2 rrx = o ,
qui a trois racines x = o, x = -H V #rr, x = — V; rr.
La prémiére , fubſtituée dans l’équation de la Courbe ,
donne y = o. Mais cette valeur d’y fait auffi évanouïr le
coëfficient d’a dans le prémier Rang de la Transformée.
Elle marque donc , non un Maximum , mais un Point
multiple à l'Origine [ §. 17 i J. Les deux autres valeurs
d'x, f; + & — V#rr, fubſtituées dans la propoſée, don
# r“ – i r“ z-* frr -

nent yy = —
- 47 4
= =,
444 , ou y = —
2 4
. Cette va
leur d’y - n’anéantit point le coëfficient d’a. Elle donne
donc le Maximum M, dont l’ordonnée PM=#, &
l'abstiffè CP=== V; rr. Ainfi le plus grand Rećtangle
qu’on puiffè inſcrire dans un Cercle, c'eſt le Quarré. Car
ČP [×] étant = V; rr, PQ [v(rr – xx) ] est auſſi
= V; z r. Donc CPQN, & par conféquent QRST, eft .
un Quarré. Ce qu’on démontre auffi facilement dans la
Géométrie élémentaire. -

Fig. 169.
*5 Exemple II. Les deux Points A, B étant donnés
à égales diſtances du centre C, fur le diamétre H I du
demi-cercle H LI ; on demande quel eſt le Point E de
la demi-circonférence, duquel menant les trois droites EA,
E C, EB, la différence des angles A EC, B E C eſt la
plus grande ?
Soit
DE MAXIMIS ET MINIM IS. 497
caxi. Soit E le Point cherché, & fi on mène la Droite EF, Peas: ne
$ "7" qui fait avec EC l'angle C E F égal à CE A, l'angle FEB ***
fera la différence des angles AEC , B E C ; & doit par
conféquent être un Maximum. Mais comme la grandeur
d’un angle ne fe calcule pas aiſément , & que le plus
grand angle a le plus grand Sinus & réciproquement ,
on cherchera le Point E, qui donne l'angle B E F dont le
Sinus eſt le plus grand. Abaiffant du Point B fur EF la
perpendiculaire BG, elle eſt le Sinus de l’angle BEF, BE
étant le Sinus total. Il faut donc que la railon de B G à
BE , ou la fraćtion : foit un Maximum. V

Soit le raïon C E = r, CA ou CB = a, C D [ l’abf


ciffe du Point cherché E] = x , fon ordonnée D E =
VC rr— xx ). Soit de plus CF = t. Donc A E==
V(AD” -H DE*) = V(aa + rr + 2ax ) , B E = V ( B D*
»+ D E° ) = V(aa + rr— 2ax ), EF = V(FD” + D E*) *
= V ( rr + tt – 2xt). Et puiſque CE coupe en deux
également l’angle AEF, on aura [ EUCL. VI. 3] AE: EF = |
AC: CF, ou AE”: EF* = AC*: CF*, &, mettant les va
leurs analytiques , aa + rr + 2ax : rr + tv–2x t = aa : t t
ou, égalant le produit des extrémes à celui des moyen
nes , aatt + rret + 2axtt = a a rr + aatz — 2.aaxt, foit
2 axet + 2 aaxt = a a r r — rr t t., &, diviſànt de part & .
d’autre, par a + t, 2 a x t = a r r — rr t , ou t ==
ZZ 7" 7" - - - - -

77 -HT2 ax · Donc B F [a–t] T r r +- 2 a x * & EF:


aa + ry + 2ax ...
[= rr + tt T–2xt ] = (r r + 2ax)*
- - -- .
BG étant per
7"

pendiculaire à EF, les triangles reċtangles: BFG, D FE ,


qui ont l'angle commun F, font femblables, & donnent
cette proportion EF:: [r 44(rr+”
|-
++ 2^*,r"* 1.
2ax)* rn: [rr
]: ED. „ – xx]

Introd, à l'Analyſe der Lignes Courber. Rr r = BF:


#
498 D E s Q U Es T1 o Ns -

_4a“rrxx-4a“x“ Ch. XI,


PLAN CHE
XXII.
7- 1 -B + 2ax)* ]:
BF" | 2–––----- |: G4 a“x x BG".*. DO[]C BG *= (aa-Hºrr-H-2ax,r*
−–1––– §. 197 |

& B G* 4 a“rrxx – 4 a“x“ a*


---- : ×
BE” Tr” ( aa + rr + 2ax) ( aa + rr— 2ax) r*
4. r r x x — 4 x *
Čaa + rr) – 4aaxx” qui doit être un Maximum. Car
aa + rr) - 4aaxx

fi la fraćtion : eft un Maximum , comme le fuppoſe

la Queſtion propofée, fon quarré : fera auffi un Ma


ximum. Et il le fera pareillement en le divifânt par la
4
•, f 43 |- - /

quantité conſtante zā » puiſque le Maximum dépend


uniquement de la variable x. ll s'agit donc de détermi
4rrxx – 4x“
miner la variable x, qui rend la fraćtion
(aa-i-rr)*—4aaxx:
un Maximum. -

Pour cela , on fuppofera cette fiaĉtion égale à une


faction: , & on cherchera la plus grande ordonnée de
4 rrxx—4x“
la Courbe repréſentée par l’éq : #
|-

T (aa + rr)’—4aaxx?
ou (aa + rr)” y — 4aaxxy — 4 arrxx + 4ax“ = o. Le
prémier Rang de la Transformée fera (( a a + rr) —
4aaxx) u + (—8aaxy — 8 arrx + 16ax')z. Si on égale
A / |- |- 23ćX – 77"
à zéro le coëfficient de z , on aura y=— ; &
cette valeur fubſtituée dans l’équation de la Courbe la
change en — 4aax" + 2 ( aa + rr)* xx – rr (a a+ rr)”
= o, dont les racines font les valeurs d’x qui donnent
le Maximum cherché. Or cette équation du 4°, dégré
fè réduit en deux autres 2 xx — (a a + rr) = o, &
- 244X:X:
D E M A X I MIS E T M IN IM I S. 499

ca. xl. – 2aaxx + rr( aa + rr) = o. Ainfi fes quatre racines Pascue
S”7 font x = + V(#aa4 + ; rr) , x = — V (; a a + ; rr), XXII.
4.
7r *- 7"
3Ć = #rr.+ -), x = — V(#rr+— ). Les or
+ V(#rr-F :=), x = -V(#rr+ :=)
données qui répondent à ces abſciffes, font y = a, y = a,
4 4
yr 7" - |

- y = , , y = F. Les deux prémiéres abfciffes & les

deux prémiéres ordonnées donnent deux Maxima ; les


deux derniéres donnent deux Minima , comme on le
voit par la Figure de la Courbe tracée dans la Fig. I 7o.
Mais ces Minima n’apartiennent point au Problème pro
pofě, & ne viennent ici que parce que l'équat: #=
4 rrx x — 4 x“
Gaa + rr)” – 4aaxx
repréfente toute la Courbe. Pour
la Queſtion propoſée , il fuffit d’en confidérer la portion
qui eſt compriſe dans le Cercle HLI , puiſque le Point
E, devant être pris fur la circonférence, ne peut avoir
une abſciffe CD plus grande que le raïon. Les Maxima
cherchez font donc ceux qui ont l’abſciffe x = + ou
— V (; aa + ; rr.), & qu’on peut trouver ainfi. Qu’on
décrive fur le raïon C1 le quarré CIN L ; qu’on mène la
diagonale CN , & qu’on prenne fur cette diagonale, la
partie C M égale à A L., hypothenufe du triangle A CL.,
qui a pour bafe A C [a], & pour hauteur CL [r].
Enfuite , qu’on abaiffe du Point M für le raïon C I la
perpendiculaire MD. Elle coupera la circonférence au
Point cherché E. Car CN [V 2 r r ] : Cl [r] = CM
[ V ( aa + rr)]: C D [V (#aa + ; rr)]. On trouve de -
même , dans l’autre quart de cercle HLC, le Point e,
qui eſt le Maximum dont l’abſciffe C d = — V ( ; a a
+ # rr).

Rrr 2 198. CEs


şco D E F L I MIT E S

PLA. NCHE 198. CE s deux Exemples fuffiſent pour faire enten- ca.xl.
*** dre lá maniére d’employer cette Méthode dans les Cas ***
où on doit l’appliquer. Les Livres qui en traittent en
font pleins, & il eſt aifé de s’en propofer un grand nom
bre. Remarquons feulement que la détermination des
Maxima & des Minima fert beaucoup dans l'examen du
cours d’une Ligne , parce que ces Points , lors même
qu’ils n’ont rien de fingulier en eux-mêmes, ne laiffent
pas d’être des Points remarquables de la Courbe raportée
à fes Axes. Car c’eſt à ces Points que viennent fe réunir
deux Branches de la Courbe, & fouvent ceux où l’une
des coordonnées ceffe d’être réelle & devient imaginaire,
ou réciproquément. Ayant donc trouvé les Maxima &
les Minima d’abſciffes, on peut les regarder comme des
limites, entre lefquelles prenant des abfcifles, on exami
nera quelles font celles dont les ordonnées font réelles ,
& puiſque le cours d’une Courbe eſt continu [ §. 19 ] ,
on fera fůr que toutes les abfciffes , qui fè terminent
dans le même intervalle, ont auffi des ordonnées réelles.
Que fi, au contraire, une feule abſciſſe d’un de ces in
tervalles a fès ordonnées imaginaires , toutes celles du
même intervalle ont auffi leurs ordonnées imaginaires. Et
il en eft de même , mutatif wmutandir , des Maxima &
Minima d’ordonnées *.
Fig. 17o. Le Ir. Exemple fera celui de la Courbe que nous
avons déjà confidérée au §. préced. Ex. II.. Son équation
eft 4ax” — 4arrxx.—4a’xxy + (aa + rr)” y = o. Puif
qu’y n’y monte qu’au prémier dégré, chaque abſciffe a
une ordonnée : mais pour favoir les abſciffes de chaque
ordonnée , on cherchera les Maxima & Minima , d’or
données. On a trouvé ci-deflus que c’étoient les Points
qui ont pour abſciffes & pour ordonnées x === V(; aa
+ # rr)
* R o L L E , Mem. de l'Acad. 17o3. pag. 152.
|

Des Abscisses ET DES ORDONNEEs. 5o1


z-*
Ch. XI,
§. 198.
-

+ # rr) & y = a; x = =V(#rr+ :=) & y=#r* . On


PLANCH g
XXII.

partagera donc l'Axe des ordonnées en quatre intervalles.


Le prémier depuis l’Origine, ou le zéro, à l’infini du cô
té négatif. Le fecond depuis l'Origine juſqu’à l’ordonnée
y=a. Le troifiéme depuis l'extrémité de l'ordonnée y=a
- v A • •, / r* 3 A • Aº

juſqu’à l’extrémité de l'ordonnée y =| 45. Et le quatrié


- - -

|- / |- / r* |

me depuis l’extrémité de cette ordonnée y= 25 ? juſqu’à


l’infini du côté poſitif. On prendra une ordonnée dans
chacun de ces quatre intervalles , & on examinera com
bien elle a d’abſciffes.
Ainſi prenant du côté négatif y=— a , l’équation
de la Courbe fe change en cette égalité 4 ax“ – 4 arrxx
»+ 4a’xx - a ( aa + rr) = o, ou, diviſant par 4 a, x*
– (rr— aa) xx — a (rr + aa)' = o, qui n’a que deux
racines récles, comme on le voit par le §. 6o, ou fimple
- ment par la réſolution de cette équation à la maniére de
celles du fecond dégré. On lui trouve quatre racines ,
deux réelles = V(#(rr — aa) + V(#r“ + # a“)) & deux
imaginaires = V(#(rr—aa)— V(; r“+; a“) ). Donc
du côté des ordonnées négatives , chaque ordonnée n’a
que deux abfcffes, la Courbe n’a que deux Branches.
Si on prend, du côté pofitif, dans l’intervalle entre o
& a , une ordonnée y = ; a , l’Egalité fera x“ — ( r r
+; aa) xx + : ( rr+ aa )* = o, qui a quatre racines récl
les x == #v/( 2 r r +a a = v/(2 r“ — a" ) ). Donc les
ordonnées poſitives moindres qu’a ont quatre abfcifics: la
Courbe, dans cet intervalle, a quatre Branches.
z*
Dans l'intervalle entre a & z?”
:= , on peut prendre l'or
Rrr 3 donnée
502 - D E F L I M IT E S
PLANCHE f 3-4 e - CH, XI,
XXII. donnée y=#a+== , & fếquation de la Courbe fera :
|- A z-*
changée en cette Egalité x“ — (; a a + rr + 2 aa ) x x +
r* -

# ( r r + a a)” (#" + i ) = o , dont toutes les racines


r* r* |-

-st # 4/( * } V(#aa+r+ ==


– = V ((- ; a“ -I- agº)?
+ ; r“ – — 4. 7 font
Oll

8
e |- s. 7" - |

imaginaires. Car la grandeur —; a“+; r“ — = , qui


eft fous le figne radical , eſt effentiellement imaginaire , 4
º / 4 7"
étant la négative du quarré de #aa ——.
244
Donc , dans |-

|-
* A
4.
zr h |

l’intervalle entre les ordonnées a & as " il n’y a point


d’abſciffes & par conféquent point de Courbe. Ce qui
fait voir que les extrémités des ordonnées a font des Ma
|- r* º • , y |- - -

xima, & les extrémités des ordonnées #F des Minima.


r*
Qu’on prenne enfin, au-delà de la limite = , une
r* - - 1° = /

ordonnée a + i ; &, pour cette ordonnée, l'Egalité fera


z-4 y* -

**—(aa+r+;=)xx+i(rr+aa)' (#.+ 1 ) == o ,
4.
e � / 7r
--+--
qui a quatre racines réelles += V (#aa+:=) , & + .
r* - r* . A

V (#aa+rr+:−,). Donc dès l’ordonnée ZF juſqu’à

l'infini, chaque ordonnée a quatre abfciffes.


Ainfi la Courbe a fix Branches infinies, deux du côté
négatif
DES A B s c1 $ $ ES ET DES O R D o NNE E S. 503
ca.xl. négatif & quatre du côté pofitif, defquelles il eſt aifé de Plasens
sis*, voir, par les §§ 141 & 142 , que deux font Paraboli- ***
ques, & deux Hyperboliques, ayant pour Aſymptotes les
ordonnées des abſciffes = aa »+ rr
, le long defquelles fe
gliffent auffi les deux Branches qui ſe jettent du côté des
ordonnées négatives.
Exemple II. Si on cherche les limites d'abſcistes Fig.
% / / /v
, 171
r. 3 ,

& d’ordonnées de la Courbe déſignée par l’éq : x x y –


2ayy – aax = o, on aura , pour le prémier Rang de la
Trấnsformée, (xx-4 ay) u + (2 x y — a a) z. Qu’on
égale à zéro le coëfficient d’a , pour avoir les limites
JXA |- A

d’abſciffes, on trouvera y === ; valeur, qui change l’é- -

- 4
- 2Ć -

quation de la Courbe en sa - aax = 0 , qui n’a que


deux racines réelles x = o, & x = 2 a. Ainfi les limi
tes des abſciffes font o & 2 a , auxquelles répondent les
* |- * __ --> a 3ć X:
ordonnées o, & a, comme le fait voir l’éq : y = #:
44
Donc l’Origine A, & le Point D [ qui a pour ordonnée
D C = a & pour abfcifle CA = 2 a ] font les Points
de la Courbe defquels la Tangente eſt parallèle aux or
données.
Qu’on prenne des abſciſſes hors & entre ces limites o
& 2 a. Qu’on prenne d'abord , par ex. x =– a, &
l’équation de la Courbe fera transformée en aay – 2 ayy
»+ a' = o, ou yy-#ay - #4a= o, qui a deux raci
nes réelles —; a & + a. Donc chaque abſciffe négative
a deux ordonnées : la Courbe jette deux Branches infi
nies du côté des abſciffes négatives.
Qu’on prenne enfuite une abſciffe entre o & 2a, com
HMC »
~ *
-

504 , DE S L I M IT E S

P:he me, par ex. a ; ce qui transforme l’équation de la Cour- Caxi.


XXII. be en yy — ; ay + #aa = o, dont les racines + i a + § "?
# a V — 7 font imaginaires. Donc toute abfciffe poſitive,
moindre que 2 a , n’a que des ordonnées imaginaires, &
la Courbe manque entiérement entre l’Axe des ordonnées
& l’ordonnée CD.
Enfin fi on prend une abſciffe plus grande que 2 a ,
comme 4a, on réduira l’équation de la Courbe à y y —
8ay + 2aa = o, qui a deux racines réelles, 4 a = av 14.
Donc toute abfciffe plus grande que 2 a a deux ordon
nées. Ainſi il part du Point D deux Branches qui s’éten
dent à l’infini du côté poſitif
On aura les limites des ordonnées, en égalant à zéro
le coëfficient de z, ce qui donne x=#, & par la fubf
titution dans la Propoſée a’ =–8 y' , qui n’a qu’une
feule racine y = — ; a. Il n’y a donc qu’une limite ,
AE = — ; a, dont l’abſciſſe E F = – a [ puiſque y =
4747
-- # a donne x [=: ] =–a ], touche la Courbe.
Qu’on prenne deux ordonnées de part & d’autre de
cette limite —; a, par ex. a & – a, & l’équation de la
Courbe fè réduira à ces deux Egalités xx — ax — 2.aa
= o, & xx + ax + 2aa = o. Les racines 2a & — a de
la prémiére font réelles : Les racines —; a = # a V-7
de la feconde font imaginaires. Donc toute ordonnée qui
deſcend au-deſſous de A E = — ; a w'a point d’abſciffes.
Mais toute autre ordonnée a deux abſciffes réelles. Ce
qui s'acorde très-bien avec ce qu’on peut démontrer d’ail
leurs fur le cours de cette Ligne.
r: "> Exemple III. Les limites de la Courbe défignée
par l'éq: xyy — aaxxy + b* = o, fe déterminent en éga
- lant
DÉS ABSCISTES ET DET ORDONNE ES. 5o5

ca.xt lant fucceſſivement à zéro les coëfficients d'a & de z dans Piasens
3. *** le prémier Rang de la Transformée , qui eſt (2x'y – **"
aaxx) u + (3xx:yy — 24axy)z. L’éq : 2 x’y — a a x x
= o, qui donne les limites des abſciſſes, a deux racines,
47 4 / e f. - |- -

x = o, & y =#:: La prémiére ſuppoſe y infinie , ce


qui montre que l’Axe des ordonnées eſt une Aſymptote
[ §. 138 ]. L’autre, ſubſtituée dans l'équation de la
/ |- A b? A |- 44
Courbe, la réduit à x = 4:
4
, d’où l’on tire y [=:]
2 X:
=
6 6

#. Ainſi forigine A, & l’ordonnée CD [= # 3


qui a

fon abfciffe Ac=: ] font les limites des abſciffes.


Si on prend, au-delà de la prémiére limite, x = —b,
on aura l'Egalité yy +:– bb=o, qui a deux raci
nes réelles
— aa = V(a“ + 4b“) Donc toute abſciſſe
2b º

négative a deux ordonnées.


|- |- |- 2 5

Si on prend , entre les deux limites , x== , on


6 I 2
º . / 4 |

aura l’Egalité yy — 2 # y + SZT==º , dont les racines


|- -- « /– 6

== × # font imaginaires. Donc la Courbe man


que entre l’Axe AB & l’ordonnée C. D.
Enfin, fi on prend, au-delà de la ſeconde limite,
5 5 3r: – — 1:4. ^ Z6 a'* |

*==, on aura l’Egalité »—;Fy:#IF, qui a


1 + v/# a“
deux racines réelles
*TĘ Donc I -
au-delà de l’or
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Sss don
ço6 D Es L 1 M 1 TEs
Plancas donnée CD la Courbe a deux Branches infinies. Ch. XI,
XXII.
L’éq. 3xxyy— 2aaxy = o, qui détermine les limites §. 198.
des ordonnées, a trois racines y = o, x = o, & x =
2447 • • • • • 1•

#:.
3
Les deux prémiéres indiquent que les Axes font
des Aſymptotes, & la troifiéme donne, par l'équation de
6 5 -

la Courbe, =# , d’où l’on tire x=#. Ainſi l’O


5

rigine A & le point E , [ dont l’abſciffe B E =: &


6

l’ordonnée AB =#] font les limites des ordonnées.

Qu’on prenne, hors de la prémiére , y = -b ; on


aura régalité – b'=0 # #xx + x' , qui n'a [ §. 59.
V. 1 ] qu’une feule racine réelle. Donc toute ordonnée
négative n’a qu’une abſciffe.
a“
Si on prend, entre les deux limites, y=== 3 OIl

• , 2 ob ** 27 h° |- |

aura l’Egalité –*#::- =o–## # xx+x” , qui a trois


racines réelles [§. 59. V. 3]. Donc toute ordonnée pofiti
ve, moindre que AB, a trois abfciffes.
Mais fi on prend , au-delà de la feconde limite AB,
6 I 5 5
4 b * . " |

y = F, on aura l’Egalité —===o-= xx + x' ,


qui n'a [§. 59. VI. 1] qu’une racine réelle. Donc les or
données pofitiwes, plus grandes que A B , n’ont qu’une
abſciffe.
|

Cela s'acorde parfaitement avec ce qui a été déterminé


d’une toute autre maniére [§. 22] fur cette Courbe.
/

Exemple
DES ABSCISSES ET DES ORDONNEES. șo7

: Exemple I V. Joignons encore l'Exemple de la ":" |

*** Courbe que repréſente l'éq : y" – 2axyy — 3 a ax x + x' fig. I 3.


= O.

Le prémier Rang de la Transformée eſt ( 4 y’–4axy)a


"+" (— 2ayy — 6aax + 4 x')z. Les limites des abfcifles
fe déterminent donc par l’éq: 4y” — 4axy = o , qui a
deux racines y= o & yy = ax. Celle-là transforme l’é
quation de la Courbe en x* — 3 aaxx = o, dont les ra
cines font o, o , + av 3 , — ay/3 : Celle-ci la change en
x* — 4aaxx = o, dont les racines font o, o , + 2 a , |

— 2 a. Les limites des abſciffes font donc 2a, ay/3, o,


— aV3 , - 2 a, dont les ordonnées font = a V2 , o, o,
o, = aW— 2. C’eſt hors & entre ces limites qu’il faut
prendre des abſciffes, pour voir quels font les intervalles
où elles ont des ordonnées réelles, quels font ceux où el
les en ont d’imaginaires.
Qu’on prenne d’abord une abfciffe plus grande que
2 a = AC, comme x = 3 a , & l’Egalité y“ — 6aayy +
54a” = o, qui réſulte de cette fuppoſition , n'ayant que
des racines imaginaires = a V(3 = 3 V— 5), on conclu
ra qu’au-delà de l'ordonnée DCd, la Courbe manque en
tiérement.
Qu’on prenne enfuite une abfciffe x = a V#, moyen
ne entre 2a = AC & a V3 = A B, & on aura l’Egalité
y“ — 2aayy V: + : a* = o, dont les quatre racines =
a V (V ; = v/#) font réelles. Donc les abfciffes , qui fè
terminent entre B & C, ont quatre ordonnées.
Après cela qu’on choififfe une abſciffe x = a, pofi
tive, mais moindre que A B = av 3 , & l’Egalité y* -

2aayy — 2a* = o, qui lui convient, ayant deux racines


réelles = a V( 1 + v/ 3 ) & deux racines imaginaires =:= a
V(I — V3 ) , on conclura qu’entre l’Origine A & le Point
B les abſciffes n’ont que deux ordonnées.
S ss 2 - - ll
508 ? D E F L IM I T ES

P:Ancie Il en eſt de même des abfciffes entre l’Origine A & le ca. xl.
*** Point b. Car fi on prend une abfcffè x =- a, négati- 5. ***
ve, & moindre que A b =— a V3 , on aura "Egalité
yy + 2a.tyy — 2 a“ = o, qui a deux racines réelles = a
V (— 1 + v/ 3 ) , & deux racines imaginaires = a VK–1
— V 3 ). |

Mais fi l’on prend une abſciffe x = — a V#, entre


A b = — a V3 & A c = — 2a , l’Egalité y* -- 2aayy V:
+ : a“ = o , n’ayant que des racines imaginaires = a
4/( — V g = v/#), fait voir que la Courbe manque dans
l’intervalle b c.
Elle manque auffi dès le Point c juſqu’à l’infini du
côté négatif: comme on le voit en prenant une abfciffe
x =— 3 a plus négative que A c =— 2a; l’Egalité qui
en réſulte, y“ + 6aayy + 54a*= o, n’ayant que des raci
nes imaginaires + a v/( — 3 = 3 V– 5 ).
La Courbe eſt donc toute compriſe entre b & C. Ses
abfciffes , qui fè terminent entre b & B, n’ont que deux
ordonnées ; celles, dont l'extrémité tombe entre B & C , ,
en ont quatre.
Pour déterminer les limites des ordonnées, on a l'éq :
— 2ayy — 6aax + 4x' = o. Si on ſubstituë, dans l'é 3
|- |- A 23Ć |- |

quation de la Courbe, à yy fa valeur ——;ax urce de


3cº
Cette équation- ci, on aura #:: — 15 x* + 1 2aaxx = o,
� I -

dont les racines font x =o, x=o, x =+:av:::***+vis


= à peu près I. 6 i a, x=–Hav":43, Ɔć :

|- I Ş -
2 == à peu près 1. o75 a, x ==
1
– +4
DES ABSCIsSES ET DES ORDONNE'Es, yo9
GH. XI.
- •
, V, 15-V
2
33 3 auxquelles répondent les ordonnées
PLANCHE
§. 198. 2. XXII.

+
y= o , J = o; y==#av(***** v“:”)=
– I

à peu près I. 875a, y==#av(-: V terys


A |- / --

33 3

grandeur imaginaire , y == # a V( l=y1; V :::ys )


- – º -I- «/ /

auffi imaginaire, y == # a V ( :::::: ":::


)=
à peu près o. 872 a. Ainſi les limites des ordonnées font
1.875 a , o. 872 a , o, — o. 872 a , — 1. 875 a , les mê
mes du côté négatif que du côté poſitif. En effet, com
me l’équation n’a point de puiſſance impaire d’y , l'Axe
des abſciffes eſt un Diamétre [§. 7o ]. Il fuffira donc de
prendre, dans leurs intervalles, des ordonnées poſitives ;
parce qu’on fera le même jugement de celles qu’on pren
droit dans les intervalles des ordonnées négatives.
Soit donc y = 2 a , une ordonnée plus grande que
1. 875a = AF. L’Egalité qui en réſulte eſt i 6 a“ — 8a’x
– 3 aaxx + x“ = o, ou — 16a“ =— 8a’x — 3 aaxx
+ x“. Cette équation a d’abord deux racines imaginaires
[§. 6o ], puiſque 27 fois le quarré de – 8a', plus 8 fois
le cube de – zaa, fait une grandeur poſitive, +15 12a“.
Mais les deux autres racines font auffi imaginaires. Car fi
on calcule le coëfficient a de l'équation marquée P dans
ce même §. 6o, on trouvera auffi une grandeur poſitive,
+ 892a”. Donc les quatre racines de l’Egalité 164* —
8a’x – 3 aaxx + x“ = o font imaginaires. Ainfi la Cour
be manque au-delà de la limite FH. , Et comme elleman
que, par la même raiſon, au-delà de fh ; elle eft toute
compriſe entre les limites FH, fh.
Soit enfuite y = a une ordonnée moyenne entre
Sss 3 AF =
5 Io D E F L I MIT E S

Plasche AF = 1. 875a & AE= o. 872a, & on aura l’Egalité a“ Ch.x. I

XXII. – 2ax — 3aaxx + x“ = o, ou – a* =– 2 a’x – *" |


3aaxx + x“. Si , par les coëfficients de cette équation ,
on calcule ceux de l’Egalité a = 3 z + yzz + z' marquée
P au §. 6o, on aura a = — 83 a'*. Ce coëfficient né
gatif fait voir que l’Egalité a“ — 2a'x — saaxx + x *= o
a deux racines réelles & deux imaginaires. Donc les or
données, qui fe terminent entre F H & E.G, ou entre fh
& e g, ont chacune deux abfciffes.
Enfin, fi on prend l’ordonnée y = #a, plus petite que
A E = o. 872a , on trouvera l’Egalité –, a“ = – a’x
— 3axx + x“, doù l’on calcule pour l’égalité P , # a**
= # a'z + # a“zz + z' , dont les trois coëfficients « , 3,
y, étant tous trois pofitifs, il fuit [ §. 6o] que l’Egalité
- # a“ =— a’x — 3axx + x“ a fes quatre racines réel
les. Donc, toutes les ordonnées plus petite que A E, ou
A e, ont chacune quatre abfciffes.*
De tout cela il eſt aifé de voir que la Courbe eſt finie,
& compoſée de deux Feuilles, dont l’une a prefque la fi
gure d’un coeur. De l’Origine A il part une Branche AH,
qui va au Point H., Maximum d’ordonnées, dont l'abfcif
feHF=av+:4:3, & l'ordonnée FA |
|

aw(i++iv +:ti). De là elle paffe au Point


D, Maximum d'abſciffes, qui a pour abſciffe AC = 2a,
& pour ordonnée D C = a V2. Elle vient enfuite au
Point B , autre limite d’abſciffes , fitué à l’extrémité de
l’abſcifle AB = a /3. Son cours B dh A eſt préciſément
femblable au-deſſous de l’Axe des abſciffes. Mais à l'Ori
gine A elle fè reléve au-deſſus de cet Axe du côté des
abſciſſes négatives ; paffe par le Point G , Maximum
d’ordon

- ----=
DES A B s c1$ $ ES ET DES O R D o NNE E s. 511
: Ca. XI. PLANcHE
}; f. 193. d'ordonnées, dont l'abſciste GE=—;av--; =^: , & XXII,

l’ordonnée E A = av Eitst: v 2
:::y:: ) ; va

de G en b, Maximum d'abſciffes , qui fe trouve à l’ex


trémité de l'abſciffe Ab =– a V3 ; & décrit enfin, fous
l’Axe des abſciffes, un arc b g A femblable à b GA.
I 99. O N P R o P o s E de trouver & de déterminer les
Points d'Inflexion d’une Courbe dont l'équation eſt don
née. Il eſt clair par les §§. 186 & 193, qu’il ne s’agit,
l’Origine étant portée fur un Point quelconque , que de
déterminer x & y , de forte 1°. que ce Point foit un de
ceux de la Courbe , 2°. que le prémier Rang de la Trans
formée divife le fecond. On fatisfait à la prémiére con
dition, en pofant l'Equation de la Courbe [ §. 17 1 ]. Et
pour fatisfaire à la feconde , fi 3a + yz eſt le prémier
Rang, & 3 ua + s uz + Ộzz le fecond , on pofera l’éq:
ÉÉÉ— s 3y + 3) y = o. Car Bau + su z + Ộzz étant
diviſé par 8 a + yz , il reſte ( ?– ;+# ) zz, qui
étant égalé à zéro, diviſé par z.z., & multiplié par 3/3,
donne Ç É É3— e 3 y + 3y y = o. On aura donc deux
équations, par le moyen deſquelles on déterminera l’abf
ciffe x & l’ordonnée y de chaque Point d'Inflexion , fi la
Courbe en a quelcun.
Mais comme ces Points peuvent être de double, tri
ple, &c. Inflexion , il faut voir fi le prémier Rang de la
Transformée, qui diviſe le fecond, n’en divifè point d’ul
térieurs. S'il divife un nombre impair de Rang fucceſſifs,
le Point fubit une Inflexion viſible: mais elle eſt inviſible,
c’eſt un Serpentement, fi le nombre des Rangs fucceſſifs, à
commencer par le fecond, qui font diviſés par le prémier,
- eft
§ 12 . D E W PO I N T S

Piaseur eſt un nombre pair [§§. 166, 186, 19; I. CH. XI,
XXII. Il faut encore examiner, fi les valeurs d'x & d’y , §. 198.
qu’on a trouvées , ne font point telles, qu’elles rendent
(3 & y égaux, chacun, à zéro. Alors le Point, qu’elles
déterminent, eft multiple. Or les valeurs d'x & d'y, qui
donnent 3 = o, & y= o, rendent néceffairement Ộ83–
" 437 + dyy = o. Ainſi les mêmes équations, qui don
nent les Points d’Inflexion, donnent auffi les Points mul
tiples ; mais non pas réciproquement. Et c’eſt par – là
qu’on les diftingue.
fig. 174, Exemple I. On demande , fi la Courbe défignée
ar l’éq: x' + bxx + aay = o, a des Points d’Inflexion ,
& où ils font fitués?
En fubſtituant x + z à x & y -f u à y , le prémier
Rang de la Transformée fera (aa) u + (3xx + 2bx)z , &le
fecond (o)au + (o) az + ( $x+b)zz. On aura donc 3 =
aa, y=3xx + 2bx, å = o, s = o, ĝ= 3x + b. Ainſi
l’éq : Ż33 — • 3y + 33 y= o fe réduit à ( 3 x + b) a“
= o, d'où l’on tire x = — ; b ; valeur, qui fubſtituée
b?
dans l’équation de la Courbe, donne y = - 2 . La
A , e

2 74 43

Courbe propoſée n’a donc qu’un feul Point d’Inflexion,


– 2b’
dont l’abstiffè est —; b & l’ordonnée =; a
Ce Point n’est pas multiple, puiſque ces valeurs d'x &
d’y n'anéantiffent ni 3[= da], ni y İ=3xx + 2bx] Ft
ce n’eſt pas un Point de Serpentement, ni d’Inflexion
- multiple, puiſque le prémier Rang (aa) a + (3xx + 2hx)”,
réduit ici à aaa —; bbz, ne diviſe pas le troifiéine (o)ta'
+ (o) a*z + (o) az + ( 1 ) z”.
PI ANCHE

: Exemple II. On propoſe la Courbe que repré


fente l’éq: ax' + by’ + c* = o, & on demande où ſont
|- fitués
PLANCHE. XXII. - |2 .

| |B
- - -------
- - - - - ----
*~
D” 1 N F L E X I O N. 513

cit.xi. fituez les Points d’Inflexion qu’elle peut avoir ? Prancie


ý. 199. Les deux prémiers Rangs de la Transformée font *****
( 3 by”) a + ( 3 a x*) z & ( 3 by) au + (o) uz + ( $ax) z Z.
L'équation, qu’il faut combiner avec celle de la Coube,
eft donc 3 by (3 a x ) + 3 ax ( 3 by” )* = o = 27aabx.y
+ 27 abbxy", ou, divifant par 27a b, ax*y + bxy" = o.
Si on ôte cette équation de celle de la Courbe multipliée
par xy, il reftera c“xy = o, qui a deux racines x= o,
& y = o. La prémiére fubſtituée dans la Propoſée don
Ime by” + c* = o, ou y = — e V4. La feconde donne
3
ax' + c“ = o, ou x = — e Vf. Ainfi la Courbe a
4

deux Points d’Inflexion, l'un à l’extrémité de l’ordonnée


AB = —
3
e V:- • , ,
, l’autre à l’extrémité de l’abſciſſe A C = • /

– e Vf. Car il eſt aifé de voir que ces Points ne font


4 -

ni Points multiples, ni Points de Serpentement.


Exemple III. Soit propoſée la Courbe, dont l’é- F3. 176.
quation eſt axy' + bxy + c*= o. On demande , fi elle
a des Points d’Inflexion ?
On cherchera, pour cet effet , les deux prémiers
Rangs de la Transformée. Ce font (2 a xy + b x x ) a +
Cayy + 2hxy) z & (a x) eta + (2a) + 2bx ) a z + (by) zz.
Donc 3 = 2axy + bxx, y = ayy + 2bxy, å = ax , s =
2 ay + 2 b x, Ż = by ; & l’éq : É33 – 43y + 3yy= o eft
by (2 a xy + bxx)*— (2ay + 2bx ) (2axy + bxx) (ayy +
2áxy) + ax (ayy + 2bxy)' = o = — ; a'xy“ – 6aabxxy”
— 6abbx yy — 3 b’x“y = o, qu’il faut combiner avec la
Propoſée. Cela fe peut faire en diverfes maniéres. On
peut , par ex. multiplier la Propoſée par – 3 aayy –
3abxy- 3 bbxx , & ótant le produit – 3 c“ a ayy |

Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Ttt 3e“abxy


514 D E $ PO IN TS

Pranche st“abxy — ze“bbxx — 3 a’ xy“ – 6aabxy" – 6abbx y caxi.


**" – 3 b'x" , qui eſt égal à zéro , de l'éq : – şa'xy“ – § "?
6aabxy" — 6abbx yy – z b'x“ = o , le reste 3 cºa ayy
+ $c"abxy + 3 c“bbxx fera auffi = o, & divifant par 3 c*,
a'y + abxy + b*x* = o , équation qui n’a que des raci
nes imaginaires a y = b x (—# =# V— 3 ). La Courbe
n’a donc aucun Point d’Inflexion.

Exemple //V. L’équation propoſée eft xyy + axx


+ b* = o. Elle repréſente deux Courbes affez différen
tes, felon que a & b ont les mêmes ou différents fignes.
Si a & b font poſitifs cette équation repréfente la Courbe
Fig. 177. deffinée au n°. 1 , & elle exprime auffi la même Courbe ,
mais dans une fituation renverfée, n°. 2 , lorſque a & b
font tous deux négatifs. Cette même équation exprime
une autre Courbe, nºs 3 & 4, lorſque a & b ont diffé
rents fignes. Le n°. 3 marque fa poſition , quand a eft
négatif & b poſitif. Sa poſition eſt celle du n° 4, quand
a eſt poſitif & b négatif. On demande les Points d'Infie
xion de ces Courbes ?
Les deux prémiers Rangs de la Transformée étant
( 2xy) u + (yy + 2ax) z & (x) au + (2y) az + ( a ) zz,
l’équation à combiner avec la Propoſée fera a (2xy)” –
( 2y) (2xy) ( yy + 2ax) + x (yy + 2 a x)' = o = 4aax”
— 3xy“. Qu’on ajoûte cette équation à 3 xy“ + 3 byy
– 3 aax’ — 3ab'x = o, produit de la Propoſée par 3yy
— 3 ax, on aura 3 b’yy + aax’ — 3 ab'x = o. De cette
équation multipliée par x , qu’on ôte la Propoſée multi
pliée par 3 b', il reftera a’x“— 6ab'x’ — 3b“ = o, qui
a quatre racines = v(s+via)# & = b /( 3 –
b M • / -

v/ 1 2 ) ž · Les deux prémiéres font réelles , & les deux


autľCS
D” I N F L E X I O N. |- 51 5

PLANCHE
Ça.xl. autres imaginaires, quand a & b , ont le même figne ?
§. 199. XXIII.
, b * |

parce qu’alors la fraction # est poſitive, &, par la raiſon


contraire, les deux prémiéres font imaginaires & les deux
derniéres réelles, quand a & b ont des fignes contraires.
Ainſi, pour la Courbe des nºs 1 & 2 , on prendra les
abſciffes AB & Ab égales à + & à — b V (3 + V12 )#
mais pour la Courbe des n° 3 & 4, on prendra les abf
ciffes AB & Ab égales à + & à —bvo-Vis)# Les

ordonnées de ces abfciffes rencontreront ces Courbes dans


leurs Points d’Inflexion.
On verra que ces Points ne font ni multiples, ni Ser
pentements , en cherchant la valeur de leurs ordonnées.
On a trouvé ci-deflus 4.aax’ — 3 x y* = o, ou y* 3

#aaxx=[en mettant pour xx fes valeurs (; = V12); ]


=(4=#)a", foit y==V(4=|#)'ab'. 3
Ces va

leurs d’x & d’y fubſtituées dans le prémier Rang de la


Transformée (2xy)a + (yy + 2ax) z ne l’anéantiflent pas.
Donc les Points qu’on a déterminés , ne font pas multi
ples. Et comme ce prémier Rang ne peut divifer le troi
fiéme (o) u' + ( 1 ) taaz -H (o) uzz + (o) z” , ce ne font
pas des Points de Serpentement.
Exemple V. Quels font les Points d'Inflexion de
la Courbe, dont l'équation eft x* — aaxx + a'y = o ? Fig. 173.
Les deux prémiers Rangs de la Transformée étant
(a”) a + (4x” – 2aax) z , & (o)au -H (o) u z + (6xx
— aa) zz ; l’équation, qui détermine les Points d'Infle
xion, fera (6xx — a a) a* = o; d’où l’on tire x
- Ttt 2 == a V: ,
y 16 D ES 'PO INTĮs
Plasc:
XXIII.
e == a V#, & par l'équation de la Courbe y = : a.
- -
CH.xl.
9. 199.
ExempleJ. I. · Déterminer les Points d'Inflexion
de la Conchoïde, dont l’équation eſt xxyy + x* + 2ax +
aaxx – bbxx – 2ab x — aabb= o[ §. 174. Ex. IV.].
Le prémier & le fecond Rang de la Transformée font
( 2 x x y ) a + (2 x yy + 4 x' + 6axx + 2 a ax — 2 b b x -
2abb ) Z, & (xx) att + (4xy ) az + (yy + 6xx + 6ax + aa
– bb ) zz. Donc pour déterminer les Points d’Inflexion,
on aura l’éq : ( yy + 6xx + 6ax + aa — bb) ( 2 x xy)” —
4xy ( 2xxy) (2xyy + 4x + 6axx + 2aax — 2bbx – 2abb)
+ xx (2xy + 4x + 6axx + 2aax — 2bbx — 2abb)'=o,
qui diviſée par 4, fe réduit à — 2x*y* + ( 2x" – aaxx
+ bbxx + 2ab*x) xxyy + 4x + 1 2ax' + ( 13 aa— 4bb)x“
»+ ( 6a – 1 e a b*)x' + (a“ – 8aabb + b*)x“ – (2 a’bb
– 2ab*) x' + aab'xx = o. Qu’on y fubſtituë – x* —
2ax” – aaxx + bbxx + 2abbx + aabb à xxyy , , qui eft fà
valeur priſe dans l’équation de la Courbe, & qu’on divife
par bb, on aura xº +6ax + 12aax“ + ( 1 oa’ — 2abb) x’
+ (3 a“ – 6aabb) x x – 6 a’b’x — 2 a“hh = o. Cette
équation a une racine triple x + a =o, qui donne le
Poiut double de la Conchoïde, & diviſée par le cube x*
+ 3axx + 3 aax + a' de cette racine, elle a pour quo
tient l’éq: x' + 3axx – 2abb = o. Ses racines font les
abſciffes dont les ordonnées rencontrent la Courbe en fès
Points d’Inflexion. s

Exemple VII. On a déjà vâ [ §. 163] que les


Courbes du fecond Ordre ne fauroient avoir d’Inflexion.
C’eſt auffi ce que démontre le Calcul. L’équation géné
rale a + by + cx + dy y + exy + fxx = o des Lignes de
cet Ordre a, au prémier Rang de fa Transformée , ( b +
e x + 2 dy ) a + (c + ey + 2 fx ) Z ; & au fecond Rang ,
( d ) ua + (e) az + (f)zz. Donc l'équation pour dé
- feiTTil
D IN FLEXIO N. ; 17
ca. xl. terminer les Points d'Inflexion eſt f(b + c x + 2 dy) - ::::::
s. 199. e ( b + c x + 2 dy) ( c +ey + 2fx) + d(c + ey + 2 fx)* |

= o, foit bbf—bce + eed "+ (4df-ee) (by+ c x + dyy


+ exy +fx x ) = 9 , d’où retranchant le produit de la
Propoſée par 4 df–e e , lequel eſt zéro, il refiera b bf
– bce + tcd – (4df-ee)a = o. Afin qu’une Ligne
du fecond Ordre eut des Points d'inflexion , il faudroit
que les coëfficients de fon équation euffent entr'eux la
rélation qu’exprime cette Egalité , b bf— b c e + c c d —
(4 d f — e e) a =o , c’eſt-à-dire , que a fut égal à
bbf–bce + cdd
4 df–e e |
Mais lorſque a a cette valeur , l’équa
tion du fecond Ordre ne déſigne pas une Courbe , parce
- que fes racines font effentiellement imaginaires. Car en
bbf–bce + cdd
réſolvant l'éq : Tąāf=2 27 »H« by »H« cx + dyy + exy +
- -

fxx = o, on trouve 2 fx + ey + c = = V – (y +
#=# )* x V (4 df— e e). Or le quarré (y H*
:=# ) eſt néceffairement pofitif. Précedé du figne
–, il eſt donc effentiellement négatif, & fa racine quar
rée eſt abſolument imaginaire.
2oo. O N P E U r auffi réſoudre tous ces Problèmes ,
directs & inverfes, par la Méthode des Séries. rz 179.
Soit Mam une Courbe algébrique quelconque, dont * 79.
la nature foit donnée par une équation entre les coor
données AP [x] & PM [y]. Pour trouver la nature
d'un Point quelconque M de cette Courbe , on portera
l’Origine de A en P, de forte que PM foit la prémiére
ordonnée. Dans cette vuë, on ſubstituera dans la Pto-
poſée te à y & x + z à x [§. 28 ], & l’on aura une Trans
T tt 3 formée
5 18 D E W TA NG EN TEJ Óc.

Pascut formée en a & z , , où a repréſente une ordonnée quel- Ch XI.


XXIII. conque p m, & z l'abſciffe P p comptée dès l’Origine P. 5 ”
La lettre x , qui refte dans la Transformée, comme une
conſtante, exprime la Droite AP, compriſe entre l'Origi
ne primitive A & l'Origine nouvellement prifè P. La
lettre y, qui ne fè trouve plus dans la Transformée, fervi
ra, dans l’occaſion, à déſigner la prémiére ordonnée PM.
Ainſi x & y déſignent ici des conſtantes , mais en telle
forte, pourtant, qu’elles indiquent que les Calculs qu’on
va faire fur un Point donné M fe peuvent également ap
pliquer à tous les Points de la Ligne Mu m.
Si, dans cette Transformée, on cherche les valeurs de
u en z, par des Séries afcendantes ; ces Séries expriment
les Branches de la Courbe que rencontre l'ordonnée PM,
& les repréſèntent d'autant plus exaĉtement que z [P P:
eft plus petite [ §. 1oo ]. Ces Branches font réelles , fi
les Séries qui les repréſèntent font réelles : Si une de ces
Séries a un terme imaginaire , elle eſt imaginaire , & la
Branche qu’elle exprime eſt abſolument imaginaire, c’eſt
à-dire, imaginaire de part & d’autre de l’ordonnée PM :
Mais fi une de ces Séries a un terme demi-imaginaire, elle
eft demi-imaginaire, & la Branche qu’elle défigne man
ue ſeulement d’un côté de PM, de l’autre côté elle eft
: [§. 95].
Il faut donc pour connoitre la nature du Point M,
calculer tous les termes irréguliers [§. I o9 ] des Séries af
cendantes que fournit la Transformée en u & z : ce qui
eft encore néceffaire pour s'affurer du nombre de ces Sé
ries; parce qu’il peut arriver qu’une Série, qui paroiſſoit
d’abord unique, vienne à fè fourcher & en donne plu
fieurs. Mais, laifiant le détail de ces irrégularités aux
Chapitres fuivants, ſuppofons que la Série eſt réguliére dès
foň commencement.
Alors få forme eſt u = A + Bz -- Czz + Dz” + cớc.
Et
D E s TA NG ENTE s éc. 5 19

cm. x1. Et cette valeur étant fubſtituée dans l’équation, on déter- Prancha
§ 2oo. minera les coëfficiens A, B, C, D, &c, en égalant ſucceſ. XXIII.
fivement à zéro chaque terme de cette nouvelle Transfor
- mée [§. I 1 2 ].
2o1. Dans cette Série, le prémier terme A eſt égal à
l’ordonnée P M [y] de l'abſciffe A P [x]. Car, faiſant
z = o, la Série u = A + Bz &c. fè réduit à u = A. Et
z [Pp] = o réduit l’ordonnée pm [a] à la prémiére or
donnée P M [y]. Donc A=y. -

Le fecond terme Bz détermine la pofition de la Droi


te M O, qui touche la Courbe au point M. Car fi on
mène par ce Point M l'abſciffe QM n, qui rencontre en
n l’ordonnée p m, prolongée s’il le faut; on aura p n =
PM = A. Donc m n = pm — pn = a – A= B z +
Czz + Dz” &c. La Série tronquée de fon prémier terme
A, exprime donc la différence mn de la prémiére ordon
née PM & d’une autre ordonnée quelconque pm. Cette
différence m n détermine la pofition de la Sécante Mm,
qui retranche de la Courbe l’arc Mu m. Qu’on prenne,
fur l’abſciffe MQ , la partie M N égale à l’unité, & qu’on
mène par le point N la Droite N r parallèle à la Sécante
M m , elle retranchera de l’ordonnée PM , prolongée s’il
le faut, une partie Mr égale à B + C z + Dz” &c. Car ,
à caufe des parallèles Mm, Nr, on aura Mn ou Pp [z]:
m n [ B z + Czz + Dz” + ở c] = M N [ 1 ] : Mr [ B +
Cz + Dzz + ở c ]. Maintenant , fi on imagine que la
Sécante Mm vienne à tourner fur le Point M ; quand elle
aura paffè dans la fituation Mu , elle ne retranchera de la
Courbe que l'arc Mu, d’autant plus petit que « aproche
plus de M. De forte que, continuant à tourner, la Sé
cante M m , ou Mu , devient Tangente , lorſquelle eft
venuë dans la fituation M O , où le fecond Point Az ,
qu’elle rencontre, coincide avec le prémier M : une Sé
CantC
$2o Þ E S TA NG E NT ES &c. "zą
v.

1:a, che cante devenant Tangente , lorſque les deux Points de caxi,
**"* Section tombent l'un fur l’autre [ §. 162 ]. Si l’on con- § 2º1.
çoit auffi que la Droite Nr tourne fur le Point N, avec la
même viteffe que Mm fur M, en forte que ces deux Droites
Nr, Mm reſtent toûjours parallèles l’une à l’autre; & que
Nr vienne dans la fituation NR, quand la Sécante Mm
devient la Tangente MO ; on déterminera cette fituation
NR, [& par conſéquent celle de la Tangente MO, qui
lui eſt parallèle ] en prenant MR égal à B coëfficient du
fecond terme de la Série A + B z + ở c. Car la Sécante
_ M m devient Tangente, au moment où le Point m tombe
fur M, au moment où Mn[z] devient zéro. Mais quand
z devient zéro, l’expreſſion générale de Mir, qui eſt B +
Cz + Dz” + ở c. fè réduit à B. Donc, fi on prend, fur
l’abſciſſe, M N = 1 , &5, fur l’ordonnée , M R = B, &
qu’on mène la Droite NR ; elle fera parallèle à la Tangen
te M O.
Ou, fi l’on veut , & ce qui fera généralement plus
commode, puiſque B eſt communément une fraction ,
qu'on peut repréſènter par Ž; on prendra , fur l’abſciffè
MQ , une partie My égale à 3; & fur le prolongement
de Põrdonnée une partie Mp égale à 7 , & la Droite , p
fera parallèle à la Tangente MO. Car, puiſque My [ 3 ]
eſt à Mê [y] comme MN[ 1 ] à MR [B ou 4J, te eft

parallèle à NR, qui eſt elle même parallèle à MO. Donc


e eſt parallèle à M.O. -

- Le troifiéme terme de la Série A + B z + Cz” + Ġcº


indique la poſition de la Courbe par raport à la fangen
te. Car puiſque MR = B, les triangles femblables NMR,
MnO donnant N M [ 1 ] : lvi R | B = M n [z] : n O, on
aura nO = Bz. Mais mn= B2 i C4 + D4' ċe, Donc
In O
|- D E F TA NG EN TES &c, 521

cu. XI. m O = m n — nO = Cz” + D z” ởe. Cette Série , Plancim


S *ºi quand z eſt infiniment petite, fe réduit au prémier terme XXIII.
Cz”. Donc le figne, + ou —, de ce terme fait con
noitre de quel coté de la Tangente paffè la Courbe. Elle
paffè entre la Tangente & l’Axe des abſciffes , lors que le
figne du troifiéme terme Cz” eſt différent de celui du pré
mier A. Elle paffe au-delà de la Tangente , quand le
~ prémier & le troifiéme terme de la Série ont le même figne.
Ainſi , lorſque dans l’équation d’une Courbe on
fubſtituë d’abord x + z à x, puis a à y, & enfuite A +
Bz + Cz” + Dz’ Ġe à te, ou fimplement A + Bz + Cz”
Ởe à y ; & qu’égalant à zéro, 1°. tous les termes où l’on
ne voit point de z; 2°. tous ceux où l’on ne voit que
la prémiére puiſſance de z ; 3°. ceux où l’on voit z.z., &c.
on fait autant d’équations pour déterminer les valeurs de A,
B, C, D, & c : on connoitra par ces valeurs l’ordonnée
PM d’un Point quelconque M, la poſition de fà Tan
gente M O , celle de la Courbe M u m par raport à fa
Tangente, &c. Mais les divers Cas, qui peuvent fè pré
fenter, demandent quelque détail.
2ο2. Le prémier terme A de la Série A + B z+ Cz”
+ &c. repréſente l’ordonnée PM de l’abſcifiè A P. Si la
Courbe paffè par l’extrémité P de cette abfciffe , l’ordon
née PM eſt zéro. Donc, mettant dans la Série la valeur
particuliére A P de x, on trouvera A= o. Et récipro
uement, fi l’on fait A = p , on aura une équation ,
: les racines x font les abſciffès par l’extrémité defquel- -

les paffe la Courbe, c’eſt-à-dire, on aura les Points, où


la Courbe rencontre l’Axe des abfciffes.
Si au contraire l’ordonnée PM [y ou A ] eſt une
Aſymptote , l'abſciffe AP [x] a une ordonnée infinie.
Donc, mettant dans la Série, pour x, fà valeur particu
liére AP, on trouvera A =oo. Et réciproquement , fi
Introd, à l'Analyſe der Lignes Courbes. Vu u OIR
522 D E S TA NG E N T E S Čc.

Plascne on fait A = Co, I & pour cela il faut que A foit une cm.xl.
XXIII fraction , dont on puiſſe égaler le dénominateur àà zéro ], 9 *º“
on déterminera les abſciffes dont les ordonnées font
Aſymptotes.
Ce terme infini dans une Série, dénote quelque im
poſſibilité, quelque abfurdité dans les füppoſitions qui
ont été faites. Cette abſurdité confifle en ce qu’on a fup
pofé que le prémier terme de la Série eſt une grandeur
finie A. Car fi l’on prend pour la Série cette forme gé
nérale a = A4" + B & + & c , que ź infiniment petite ré
duit fitriplement à a = Azh , on verra que , A étant fi
nie , Az" peut être infinie , fi h eſt négatif [ §. 79 ].
Donc, quand on fuppoſe A, ou Az”, pour le prémier ter
me de la Série qui donne u en z , & que quelque valeur
particuliére de x donne A infinie ; c’eſt une preuve que,
pour cette valeur d'x , Azº n’eſt pas le prémier terme de
la Série, mais qu’il doit être précedé de quelque terme
qu’on avoit omis, & où l’expofant de z eſt négatif. On
pourra donc , mettant pour x cette valeur particuliére
qui donne A= Co, chercher, par les Régles des §§.
1o2 , 1 o8 , la Série de cette équation , & on trouvera
que dans fon prémier terme z a un expofant négatif;
de forte que , z étant infiniment petite, te eſt infinie.

2o3. Le fecond terme, Bz ou Žz, de la Série gé


nérale donne, comme on a vů,- la pofition de la Tan
gente. Les valeurs particuliéres de x & de y, qui ren
dent y = o, font connoitre qu’aux Points qui répon
dent à ces coordonnées, Mp [y] eſt nulle , & que v p,
& la Tangente MO, parallèle à vp , tombent für l’abſciſſe.
De même, les valeurs particuliéres de x & de y, qui font
ß = o, indiquent les Points de la Courbe, où My [ 3 ]
étant
D E W. TA N G E N T E J Ĝc. 523

ca. x1, étant nulle, v p, & fa parallèle M O , tombent für l'or- :::::
a. XIII.
5 *°3' donnée.
Ces Points, où les Tangentes font parallèles aux abſ
ciffes ou aux ordonnées, font les Maxima ou Minima
des ordonnées & des abfciffes , fi ce ne font pas des
Points d’Inflexion. Donc les valeurs particuliéres de x
& de y, qui donnent 2 = o, indiquent les Maxima ou
Minima des ordonnées , & celles qui donnent 3 = 9 ,
marquent les Maxima ou Minima des abfciffes ; à moins
que ce ne foit des Points d’Inflexion [ §. 196 ].
A moins encore que les mêmes valeurs d'x & d’y ,
qui donnent y = o, ne donnent auffi 3= o. Alors M v
& M p étant nulles , les deux Points v & p coïncident
avec M, de forte que la pofition de v p, & de fa parallèle
MO, n’eſt pas déterminée par ce moyen. D’où l’on con
clura que le Point M eſt un Point multiple.
Pour en comprendre la raifon , il faut fè rapeller la
Méthode, indiquée au §. I 12 , de calculer les coëfficiens
A, B, C, D, &c. En ſubſtituant A + Bz + Cz* &c. à
a , on réduit l’équation à quelques termes & Séries or
données par z. Tous les termes fans z font cenfés faire
le prémier terme, lequel égalé à zéro fe trouve être préci
fément l’équation propoſée, fi ce n’eſt qu’on a écrit A
au lieu d’y. C’eſt pourquoi A fè trouve égal à y [PM],
comme on l'a remarqué [ §. 2o 1 ].
Le fecond terme eſt compoſé de ceux où z a pour
expoſànt l’unité. Sa formule générale eft (3 B — y) z ,
d’où l’on tire en l’égalant à zéro , B = Ž. Mais fi y
= O = 3, cette équation fè réduit à o B — o = o, qui
n’aprend rien fur la valeur de B.
ll faut donc paffer au troifiéme terme, qui comprend
ceux où l'expoſant de z eft 2. La forme générale du coëf
Vuu 2 ficient
|

524 D Es TA NG ENTE s éc.


P:eir ficient de zz eſt 3C– 3 B' + e B— É, qui égalé à zéro ch, xi.
**" ferviroit à déterminer C. Mais quand 2=o , C diſpa- ***i
roit, & l’équation fè réduit à BB” – s B + Ộ=o, qui ,
étant du fecond dégré, a deux racines. Puis donc que
la valeur de B détermine la poſition de la Tangente, dans
ce cas le Point M a deux Tangentes : c’eſt un Point
double [ §. 183 ].
Mais fi l’on trouvoit 3 = s = {= o, on ne pouroit
pas par cette équation déterminer B. On pafferoit donc
au quatriéme terme , dont la formule générale ( 3D –
( 2 3B – s ) C+ n B” – 9 B' + , B – x ) z’ fe réduit [ à
caufe de 3= 3= 4= o] à ( n B? — 9 B + 1 B – x)z”.
Ce terme, égalé à zéro, donne donc une équation du 3°.
dégré, qui fournit trois valeurs de B. Le Point M a
donc trois Tangentes ; c'eſt un Point triple [ §. 183 ].
On voit de même que quand u, ß, 1, x font zéro , le
Point M eft, au moins, un Point quadruple.
Ainfi on reconnoitra les Points multiples d’une Cour
/ be , à ce que le numérateur & le dénominateur de la
fraćtion Ž [= B ] font tous deux zéros. On aura le dé
gré de leur multiplicité par le dégré de l’équation qui don
ne les valeurs de B, & on déterminera leurs Tangentes
par les racines de cette équation.
2o4. C’eſt par le troifiéme terme Cz” de la Série qu’on
connoit fi un Point de la Courbe eft Point d’Inflexion ,
ou non. Car la Série tronquée de fes deux prémiers ter
mes A + Bz, c’eſt-à-dire, la Série Cz” + Dz” ở c. exprime
la portion mO de l’ordonnée pm comprifè entre la Courbe
M u m & la Tangente M O. Cette Série , lorſque z eft
infiniment petite , fe réduit au feul prérnier terme Cz” ,
donc le figne fait connoitre de quel côté de la Tangente
tombe la Courbe. -

Mais,
D E S T A N G E N T E J &c. - 525
CH: XI. Mais fi ce terme Cz” manque , C étant zéro, la Série Plancar
**** Cz + Dz' &c. fè réduit à Dz' + Ez“ &c. dont le pré- XXIII,
mier terme Dz” vaut lui feul infiniment plus que tous les
autres. C’eſt donc du figne + ou — de ce terme, que
dépend la poſition de la Courbe par raport à la Tangen
te. Or, dans ce terme , l’expofant de z étant impair, le
figne change quand à +z on ſubſtituë – z. Donc fi
d’un côté de l’ordonnée la Courbe tombe au-deſſus de la
Tangente, de l’autre côté elle tombe au - deflous. Le
Point eſt donc un Point d’Inflexion. On connoit donc
les Points d’Inflexion d’une Courbe , par les valeurs par
ticuliéres de x & de y, qui font évanouir le coëfficient C
du troifiéme terme Czz de la Série générale.
Bien entendu pourtant, que ces valeurs de x & de y,
qui font difparoitre C, n'anéantiffent pas en même tems.
le coëfficient D du 4°. terme. Car alors le prémier terme de
la Série, qui exprime la valeur de mO, feroit Ez“, où z a.
un expofant pair. La variation du figne de z ne fait donc
point varier le figne de Ez“. La Courbe, de part & d’au
tre de l’ordonnée , tombe donc d’un même côté de la
Tangente. Le Point M n'eſt donc pas alors un Point
d’Inflexion , mais un Point de Serpentement. -

A moins que ces mêmes valeurs d'x & d’y qni anéan
tiffent C & D, ne faffent auffi diſparoitre E : en quel cas.
le prémier terme de la Série qui exprime m O, eſt Fz”,
où z a un expofant impair. Donc alors M eſt un Point
de triple Inflexion, qui eſt une lnflexion vifible.
On voit en général , que fi, dans le terme qui fuit
a.
B'z,
ple, ouz a d’Inflexion
un expofant pair, le
inviſible Point M eſt ,undePoint
, c’eſt-à-dire fim
Serpente
ment. Mais fi, dans ce terme, z a un expofant impair ,,
le Point M eſt un Point d’Inflexion viſible.
|

Vuu ? 2ο5. Tout:


525 D E F T A N G E N T E S Čc.

Pranche 2 os. Tout cela eſt également vrai, lors que le terme ca. xl.
**" Bz manque, y étant zéro & 3 n’étant pas zéro. Ce Cas ŝ "º"
eft celui des Maxima & Minima des ordonnées [ §.
2o; ]; à moins que ce ne foit le Cas d’un Point multi
ple ou d'un Point d'Inflexion. C’eſt une Inflexion, lorſ=
que dans le terme fuivant, qui eſt le prémier terme où z
a un expoſant plus grand que l’unité, cet expofant eft
un nombre impair, ou une fraćtion dont le numérateur
& le dénominateur font impairs, parce que le figne de ce
terme change avec celui de z. . C'eſt un Point multiple,
quand l’expofant de z eſt une fraction de numérateur im
pair & de dénominateur pair, parce qu’alors ce terme eft
demi-imaginaire, c’eſt-à-dire, imaginaire d’un côté ; &
double de l’autre [ §. 95 ]. Mais quand l’expofant de z
dans ce terme eſt un nombre pair , ou une fraćtion de
numérateur pair & de dénominateur impair, le Point M
eſt un vrai Maximum ou Minimam d’ordonnées.
On connoitra fi c’eſt un Maximum , ou un Mini
mum, par le figne du coëfficient de ce terme qui eſt le
rémier où z a un expofânt plus grand que l’unité. Car
fi fon figne eſt le même que celui d'A , la Courbe paffe
au-delà de la Tangente; l’ordonnée P M eſt plus petite
ue les deux ordonnées voiſines , M eſt un Minimum.
Mais fi le figne de ce terme eſt contraire à celui d’A, la
Courbe tombe entre l’Axe & la Tangente ; PM furpaſſe
les ordonnées voiſines , M eſt un Maximam.

2o6. Que fi le terme Bz eſt infini, ce qui arrive lorf.


que la Tangente, parallèle aux ordonnées, rend My [3],
c'est-à-dire, le dénominateur de la faction : [= B ]
égal à zéro : c'eſt une marque [ § 2o2 ], que, pour ce
Cas particulier, la Série n’a pas la même forme A + B z
+ Cz*
D E F T A N G E N T E F Ġc. 527

Cn. XI. -H. Cz” &c. que dans le Cas général : mais qu’avant le PLAN che
***°° terme Bz il doit y en avoir un, ou pluſieurs, qui ont **"
été omis. On ſubſtituera donc à x & y leurs valeurs par
ticuliéres ; on cherchera le prémier de ces termes par la
Méthode des §§ 1o2 , 1 o 8, & on jugera, par fon expo
fant, de la poſition de la Courbe par raport à fà Tangen
te, qui eſt l’ordonnée. -

Car ce terme , qui, à fuppoſèr z infiniment petite ,


vaut lui feul plus que tous ceux qui le fuivent , exprime
la différence de la prémiére ordonnée PM [A] & de l’or
donnée infiniment proche pm, dont la valeur eſt exprimée
par toute la Série.
- Si , dans ce terme, l’expofant de z eft une fiaĉtion
de numerateur & de dénominateur impair ; fon figne
change en changeant rH z en — z. La différence de
P M & des deux ordonnées qui l'avoiſinent, eft donc po
fitive d’un côté, négative de l’autre : PM, ordonnée &
Tangente de la Courbe au Point M, eft donc plus gran
de qu’une de fes ordonnées voifines, plus petite que l’au
tre ; M eſt donc un Point d’Inflexion.
Si, dans ce terme, z a pour expofant une frastion de
numérateur pair & de dénominateur impair, le terme con
ferve fa valeur, foit qu’on donne à z le figne +, ou le
figne —. La différence de P M & des ordonnées voifi
nes eſt donc la même de part & d’autre : , P M eft ou
plus grande, ou plus petite , que les ordonnées qui la
touchent. Le Point M eſt donc un Maximum , ou un
Minimam d’ordonnées, quoique l’ordonnée ſoit Tangen
te. Donc, en ce Point M , la Courbe change de cours, Fig. 18o.
& rebrouffe, pour ainfi dire, en arriére. Auffi les Geo
métres nomment-ils ces Points, Points de Rebrogſèment.
On en parlera plus en détail dans la fuite , & on vera
quelles exceptions fouffre cette Remarque, par les irregu
larités des termes qui fuivent dans la Série. Mais quand
M eft:
528 - D ES TA NG EN TE S Čc.

Planche M eſt un Point de rebrouffement , on voit s’il eſt un Ch.XI.


**" Maximum, ou un Minimum d’ordonnées, par la diſpa- ***
rité ou la parité des fignes du prémier & du fecond ter
me de la Série. -

Enfin, fi dans le fecond terme , [ A, lors même qu’il


feroit zéro , étant compté pour le prémier ] l’expofant de
z eſt une fraćtion de numérateur impair & de dénomina
teur pair; ce terme eft demi-imaginaire. Ainſi, d’un cô
té de l’ordonnée Tangente, la Courbe n’a que des ordon
nées imaginaires ; de l’autre elle en a deux , une plus
grande & une plus petite que PM , à caufe du figne am
bigu += de ce fecond terme. , M eſt donc une limite, où
les ordonnées d’imaginaires deviennent réelles : c’eſt un
vrai Maximum ou Minimum d’abſciffes. Et on décide
ra s’il eſt l’un ou l’autre, en examinant de quel côté de
PM les ordonnées font réelles, de quel côté elles font ima
ginaires.
- Exemple I. On propofè l’éq : ayy + x' + b x x
Fig. ısı. = o. Elle repréſente deux Courbes différentes , favoir
la Courbe n°. I , quand b eſt poſitive, & la Courbe n°.
2 , quand b eſt négative. On ſuppofè a toujours po
fitive. -

En ſubſtituant a pour y & x + z pour x , l’équation


fera transformée en auu + (x' + bxx) + (3xx + 2bx ) z
+ (3 x + b) zz + z' = o, où mettant A + B z + Cz”
»+ Dz” Ở e pour u , on aura ~

a u u = a AA + 2aABz + 2aACzz + 2a A Dz” &c.


»+ a B B + 2 a BC
+ x' \ – + x” .. •

»+ bx” Ş T + bx” . |- •

#:;z= :::::}; •

+ 2bx + 2bx •

+ 3 x:
D E S TA NG E N T E S &c. ;29

caxi + 3 « }z=
§ 2o6. »H« h
77– + 3,x ;? **
+ |-
|- *v
|
PLANCHE
XXIII.

+ z' = »H« I z”

& pour chercher les valeurs d'A, B, C, D, &c. on aura


ces équations -

a AA + x' + bxx = o
2aAB + 3xx + 2bx = o
2a AC+ aBB + 3x + b = o
2aAD + 2aBC+ 1 = o
La prémiére, qui détermine la valeur d’A , eſt préci
fément la même chofè que l'équation propoſée ay y + x'
+ bx x = o, en écrivant A pour y . Elle donne donc
A= y [§. 2o1 ]. |- - -

La valeur d’A , prifè dans cette équation, eft =


. , x' + b x*
V 4 , qui eſt zéro, 1°. quand x=o, 2”. quand
x = – b. Donc la Courbe rencontre l'Axe des abfcif
fes, & à l’Origine A, & à l’extrémité B de l’abſciffe AB
Cette même valeur d'A ne devient infinie que quand
x eſt infinie. Car on ne peut la rendre infinie en égalant
fon dénominateur à zéro , puiſque ce dénominateur eft
une quantité finie a. La Courbe n'a donc aucune or
donnée afymptote, & fès ordonnées ne font infinies que
quand les abſciffes deviennent infinies. -

La valeur de B fe détermine par la 2°. équation


2aAB + 3xx + 2bx = o, -

qui donne B=–


3xx + 2bx
2aA
|
3xx + 2bx
——III– , puiſque A= y. Cette valeur déter
-

mine en général la Tangente. Car fi on prend, fur l’ab


Introd. à l'Analyſe der Lignes Courber. Xxx fciffe
532 D ES TA NG EN TES &c.
P.scr fciffe menée par un Point quelconque de la Courbe, une caxi.
XXIII. portion égale à 2 ay, & für le prolongement de l’ordon- ***
- née, une portion égale à — (3xx + 2bx ), c’eſt-à-dire,
fi on prend für l’ordonnée dès fon fommet une portion
égale à :xx + 2bx, & qu'on joigne les extrémitez de ces
deux parties par une ligne droite , elle fera parallèle à la
Tangente [§. 2o1 ].
On aura les Maxima & les Minima des ordonnées,
en égalant à zéro le numérateur de B. Cette éq: 3xx
»+ 2 bx = o a deux racines, x = o & x = — ; b. La
prémiére ſe raporte à un Point double, car cette valeur
d’x, fubſtituée dans l’équation de la Courbe, donne y=o,
ce qui anéantit le dénominateur de B [§. 2o3 ]. Nous
reviendrons bientôt à ce Point double. L’autre racine x
= — ; b, mife dans l’équation de la Courbe , la trans
forme en ayy + # b' = o, d’où l’on tire y==#b v—
b |- |- • |- |- • /

:= racine imaginaire, quand b eſt pofitive , mais réelle


quand b eſt négative. Ainfi la Courbe nº. 1 n’a ni Ma
ximum ni Minimum d’ordonnées. Mais la Courbe nº. 2,
a deux Points M, m, dont l’abſciffe commune eft A P =
–; b, poſitive puiſque b eft négative, & dont les or
données font PM + # by/– b
34 |- 34
leſquels Points font des Maxima. .
Car 1“. cc ne font pas des Points multiples. Les va
leurs de x[–; b] & de yt=;"v-:1, qui anéan
tiffent le numérateur, 3.xx + 2bx, de B, n'anéantiffent pas
fon dénominateur 2 a.y.
2°. Ce ne font pas des Points d’Inflexion. Car ces mê
mes valeurs d'x , dy, & de B, n'anéantiffent point C. Ce
coëfficient eſt donné par la 3°, équation 2 a AC+ a BB
+ 3 3.
D E S TA NVG E N T E S -Óc. 531
NCHE
CH. XI,
§. 2O6,
+ 3 x + b = o, où, mettant –; b pour x & o pour B, XXIII.
F:
it C = —..
on a 2aAC – b = o, foit 2aA
b
Mais 3°. ce font des Maxima. Car C= -2,
2aA don

nant le produit AC égal à #


, grandeur négative , puiſ
que b eſt ici négative & a poſitive, le figne de C eſt diffé
rent du figne d'A. Donc [ §. 2o5] les ordonnées PM,
Pm furpaffent celles qui en font les plus voiſines de part
& d’autre , les Points M & m font des Maxima d’or
données.
On déterminera les Maxima & les Minima d’abſciſſes,
en égalant à zéro le dénominateur 2 ay de B. La va
leur o, qui en réſulte pour y, mife dans l'équation de la
Courbe donne x' + bxx = o , dont les racines font x
= o, & x =— b. , La prémiére porte, comme on l’a
vu , à un Point double dont nous parlerons tout à l’heu
re. L’autre, donnant B infinie , & défignant le Point B
où la Courbe rencontre l’Axe des abfciffes, peut y don
ner un Maximum ou un Maximum d'abfciffes.
Pour en juger, on mettra [§. 2o6 ), dans la Trans
formée auu + x' + bxx + (3xx + 2bx )z + (3 x + b ) zz
+ z' = o, au lieu d'x fa valeur — b, qui apartient au
Point B, & cette Transformée fè réduira à a u tt -H- bb z
— 2bzz + z' = o ; d’où tirant [§. 1o2 ] la Série afcen
|- |- Z
dante qui donne a en z , on aura a ==+= b /– 13#===
Z ø • A - A e

z V — —#
43
&c. Cette Série, ou plutôt ces deux Séries,
font imaginaires quand z eſt pofitive, elles font réelles
quand z eſt négative. Donc [§. 2o6 ], la Courbe n’a ni
ordonnées , ni Branches, du côté poſitif de B; mais du
Xxx 2 côté

--**
532 D E F TA' N G E N T E F G#c.

Franche côté négatif elle a deux Branches qui touchent l’ordonnée CH.xi.
**" au Point B. Donc, dans la Courbe nº. 1, où B est du côté s **
négatif de l’Origine, ce point B eſt un Minimum d’ab
fciffes. C’eſt au contraire un Maximam dans la Courbe
n”. 2, où B tombe du côté poſitif de l’Origine.
On déterminera les Points multiples de la Courbe, en
égalant à zéro le nụmérateur & le dénominateur de B.
Le dénominateur 2 ay égalé à zéro, donne y = o, ce qui
transforme l’équation de la Courbe en x' + b x x = o.
Le numérateur, égalé à zéro, donne 3xx + 2bx = o. Et
comme ces deux équations n’ont point d’autres racines
communes que x = o, on conclud que la Courbe n’a
qu'un feul Point multiple, qui eſt à l’Origine, où x = o,
& y = o.
Ces valeurs d'x & d’y fubſtituées dans la 2°. équation
des coëfficients, 2aAB+ 3 xx + 2bx = o, la réduifent à
o B + o = o qui ne détermine rien. Mais , fubſtituées
dans la 3°. éq : 2a AC+ a BB + 3x + b = o , elles la ré
duifent à a BB + b = o, d’où l’on tire B === v–#. -

Où l’on voit que B a deux valeurs, parce que l’Origine


eft un Point double. Ces valeurs font imaginaires dans
la Courbe nº. 1, où a & b font poſitives. Donc l’Origi
ne de cette Courbe , quoiqu’un Point de la Courbe, &
même un Point double , n’a point de Tangentes. Ce
Paradoxe s’explique en confidérant que par ce Point il ne
paffe aucune Branche de la Courbe, mais que c’eſt un de
ces Points iſolés, dont nous avons déjà donné un Exem
ple en parlant de la Conchoide [ §. 174, Ex. IV], &
dont nous parlerons plus au long dans la fuite.
Mais le Point, qui eſt à l’Origine de la Courbe nº. 2, a
deux Tangentes déterminées par l'éq: B= = V— ab ? b
e A 3 1

étant
DE S T A N G E N T E F &c. . 533

Caxi étant négative & a pofitive. Il en réſulte cette Construc- Prascar


5 *06 tion. Qu’on prenne l'abſciffe AE =– 1 , & les ordon- **"
. b .
nées A D = + v/ — a ? Ad=—v–# » OU » CC

qui eſt la même chofè, A E =— a , AD = + v/– a b,


Ád=– V – a b , & les Droites ED, E d feront paral
lèles aux Tangentes. Ou bien, qu’on prenne l'abſciffe
Ae = 1 , & qu’on lui donne les ordonnées eF = H.
v—: , ef=— V — . ; ou qu’on prenne A e = a ,
e F = + v/– a b, ef=— V — a b, & A F, Af feront
les Tangentes.
Veut-on favoir de quel côté de ces Tangentes tom
bent les Branches de la Courbe qui paffent par le Point
A ; il faut chercher la valeur de C, qui convient à ce
Point. On la trouvera dans la 4°. équation des coëffi
cients 2 a AD + 2 a BC + 1 = o , que A = o & B =
b •. . A - I
== V – 42 réduiſent à C===7=== Le figne — ,
devenu fupérieur, fait voir que la Branche touchée par
GAF tombe deflous fa Tangente ; & le figne + , infé
rieur, montre que la Branche touchée par gAf tombe
au-deffus de la Tangente. Ainfi les Branches de la Cour
be embraffent les jambes de l’angle G A g, & font embraf.
fée par les jambes de l'angle FA f.
On aura les Points d’Inflexion de ces Courbes, en fai
fant C=o [§ 2o4]. Alors la 3°. équation des coëfficients
fe réduit à a BB + 3x + b = o, ou , [ mettant pour B fa
3xx + bx
valeur générale, priſe dans la 2°. équation, ——=H—
à 2 (*:*) + 3 x + b =o, foit 9 a x + 12 a bx +
4abbxx + 12aaxyy + 4aabyy = o. Que dans cette équa
Xxx 3 tion »
534 DE $ TA NG ENTES Ởc.

Pascue tion, on mette, pour ayy, fa valeur — x' - bxx, prife Caxi,
XXIII. dans l’équation de la Courbe, on aura 9 a x“ + 12 a b x ***
»+ 4abbxx — 12ax“ — 12abx’ — 4abx’ — 4abbxx = o =
– 3 ax“— 4abx”, dont les racines font x = o, & x =
–#b. La racine x = o donne ; comme on a vû, les
Points A & B , qui n’ont point d’Inflexion. Mais la raci
ne x = — ; b donne, par l’équation de la Courbe, y=
=#é v :=, qui eft imaginaire , h étant négative , mais
réelle & double, b étant poſitive. Ainſi la Courbe n”. 2
n’a aucun Point d’Inflexion. Mais la Courbe nº. I en a
deux N, n, dont l’abſciffe commune eft AC = — ; b , &
. z., º – . ,*
les ordonnées
A
CN=+44v; & Cn = #*V;=
Fig. 182. Exemple II. Soit propoſée la Courbe, dont ré
quation eſt y’ + 3xyy — 3 ayy - 12axy — 4 axx + 4 aax
E O• -

En fubſtituant u pour y, & x + z pour x, dans cette


équation, elle fè transforme en a’ + 3aux + 3 uuz – 3 auu
– 12 aux — 12atez — 4axx — 8axz — 4azz + 4aax +
4aaz = o. Et mettant, dans cette Transformée, la Série
A+ Bz + C4* + Dz” ởe, pour a, on aura , pour déter
miner les coëfficients, ces équations ,
A° + 3xAA — 3 a AA– I 2ax.A — 4axx + 4aax = o.
( 3 AA+6x4 — 64A — 12ax ) B + 3 AA – 12aA
— 8ax + 4aa = o.
(3 AA + 6xA— 6aA— 12ax) C + (3A + 3 x —
3 a) BB + (6A— 12a) B — 4A = o.
( 3 AA + 6xA — 6aA — 12ax)D+ (6A+6x–6a) BC
+ ( 6A — 12a ) C + B + 3BB = o.
La conformité de la prémiére avec la Propoſée mon
tre que A = y. Comme la valeur d’A tirée de cette
équa
D E S TA NG E N T E F Ġr. 535

cit. xl. cette équation n’eſt pas une fraćtion , puiſque le prémier fi ascne
3. *ºº terme de l’équation cubique A" + 3 (x – a ) AA + XXIII
12axA — (4axx — 4 aax) = o n’eſt point affećté, on
ne fauroit rendre A, ou y, infinie en égalant fon dénomi
nateur à zéro. Ainfi la Courbe n'a point d'Ordonnées
aſymptotes, & ſes ordonnées ne deviennent infinies que
quand les abfcifies font infinies. Mais, en faifant A=c,
on a – 4axx + 4aax = o, dont les racines font x=o &
x = a. Donc la Courbe rencontre l'Axe des abfciffes à
l’origine A, & à l’extrémité B de l'abſciffe AB = a.
En mettant y au lieu d’A, la feconde équation des
coëfficients donne B = 3.yy — I 2ay — 8ax + 4aa . CC
3yy + 6xy— 6ay – 12ax'
qui donne en général les Tangentes de la Courbe. Si on
veut, par ex. : Tangente du Point B, on mettra, dans
cette valeur de B, a pour x & o pour y , & on aura
I===-5. On prendra donc, fur l’or
donnée, BC = — ; AB, & AC fera parallèle à la Tan
gente BT. -

* "Les Maxima & Minima d’ordonnées fè trouveront en


égalant à zéro le numérateur de B. De là on tire x =
v='#.+ae, & cette fraćtion, fubſtituée à x dans
la Propoſée, la change en 9 y*— 5ay’ — 12caayy – 96a'y
+ 16a”=o, qui fe peut divifer par y — 2 a , & donne
au quotient 9 y’ — 38ayy + 44 ay — 8 a’. Ainfi l’équa
tion, qui donne les limites des ordonnées, a cette racine
y – 2a = o, & les trois que renferme l’éq: 9y” ––
38ayy + 44.aay — 8 a’= o, dont deux font imaginaires
, [ §. 59. lll. 1 ] & la troifiéme réelle, & à peu près y —
#4 = o.
La racine y-2a =o fè raporte à un Point multiple.
Car
536 D E F TA NG E N T E S Ởc.

P - ( 24 4. CH. XI,
::::::: Car mettant 2 a pour y dans l’éq : x=v=##4 ::::
- A

elle fè réduit à x =—a. Et ces valeurs d'y & de x


fubstituées dans la valeur de B , qui eft *

3yy — r2ay = 8ax+4aa


3yy + 6x.y – 6ay — 12ax
la réduiſent à $ : ce qui mar
que un Point multiple [ §. 2o3 ]. Nous en parlerons
tout à l’heure.
La racine y = ##sa à peu près, donne x = : a à

peu près, & indique un vrai Maximum d’ordonnées. Car


fi on cherche la valeur de C dans la 3°. équation des
coëfficients , laquelle [ B étant zéro] eſt ( 3 yy + 6xy –
6 ay – 12 a x) C-4a = o, on aura , [ en mettant
I 7#
Too a pour x & # 4 pour y ], C=—# a peu près;
qui eſt une valeur négative, tandis que A [y] eſt pofi
tive. Donc le Point M, qui a pour abfciffè AP = :a,
à peu près , & pour ordonnée PM=: a à peu près,
eft un Maximum d’ordonnées.
Si on égale à zéro le dénominateur 3 yy + 6 xy – 6 ay
– 12 ax de B, on aura , pour déterminer les Points de
la Courbe où la Tangente eſt parallèle aux ordonnées ,
une équation qui a deux racines, y = 2 a, & y + 2 x
= o. La prémiére racine donne le Point multiple indi
qué cy - deffus, & dont nous parlerons plus amplement.
La feconde réduit l’équation de la Courbe à 4x + 8axx
+ 4aax = o dont les racines font x =o , & x =— a.
Celle-ci fè raporte au Point multiple , & l’autre donnant
y [=— 2 x ] = o, marque qu’à l’Origine l'Axe des or
données est Tangente. Pour avoir la poſition de la Cour
be par raport à cette Tangente , on mettra , dans la
Trans
D ES TANG ENTES &c. 537

Ch. XI. Transformée en a & z., o pour x , ce qui la changera en Prascas


*“ u" — gauz —zauu — 12 auz–4azz + 4 aaz = o. Si xxiii.
on cherche , par cette équation , les Séries aſcendantes
qui donnent a en z [§ 1o2 ], on aura a === V; az, &c.
Ainſi u a deux valeurs réelles, z étant poſitive, qui de
viennent imaginaires, quand on prend z négative. L’Ori
gine eſt donc une limite où viennent s’unir deux Branches
qui s’étendent du côté des abfcifles poſitives.
La racine x = — a, qui donne y = 2 a , marque ,
comme nous l’avons dit , un Point multiple. Pour en
connoitre la mature , on fubſtituera — a pour x dans la
Transformée en u & z, ce qui la change en u' + 3 uuz
— 6attu — 12aaz - 4azz + I 2aau + I 2aaz – 8a’ = o.
Si on cherche [ §. 1o2 ] les Séries afcendantes que fournit
cette équạtion & qui donnent a en z, on trouvera u =
a a+(4a) zỉ ởe. L'Ordonnée D E , de l’abſciffe A D
= — a, eſt donc égale à 2 a. Et les ordonnées voifi
nes la furpaffent de la quantité (4a); zº ou V 4azz , qui
eft toûjours poſitive, quelque figne qu’on donne à Z. Le
Point E eſt donc un Minimavi d’ordonnées, quoiqu’en
|- ce Point la Tangente touche la Courbe. En un mot, ce
Point E eſt un Rebrouffement [ §. 2o6 ]; qui eſt un Point
double, puiſque deux Branches de la Courbe viennent
s'y toucher.
Il ne nous reſte qu’à voir fi la Courbe a quelque
Point d’Inflexion. On les détermine en faifant C= o.
Cette fuppoſition réduit la 3°. équation des coëfficiens à
3 (y + x — a ) BB + 6 (y — 2 a) B – 4a = o. Qu’on
–3}} = I 2ay — 8ax + 4aa
y mette pour B fa valeur 3yy + 6xy – 6ay–i 2ax ?
& on aura une équation qui fe réduit à – 81xy“ – 27y”
+ 5o4axy' + i 53 ay“ + 192a’xy – i o8oa’xy” — 288a’y”
+ 1924'*' + i 248a’xy + 2 1 6a'y” — 336a*x + 48a“y —
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. Yyy 48a’
538 D es TANGE NT es &c.
F: 484 =o. Pe cette équation on peut ôter le produit ca.xi.
**" de la Propofée y + 3 x yy – gayy - 12axy – 4 a x x + S *º“
44* := 3 Par - 47y - 364*— 72ay–72aa, lequel
Produit eſt zéro, & le reste diviſé par 48aa, est és + x'y
+ ax + 2axy - aax — a’ = o, ou (x+a)” × (x +
9-:4)=o. La racine x + a =o défigne, comme
on l'a vû, le Point double E. Et la racine x = a —y,
fubſtituée dans l'équation de la Courbe , la réduit à 2y”
+ 84)y-8a'y=o , ou 2y (y — 2a) = o. La racińe
y = 2 a fè raporte encore au Point double E. Mais la
racine y= o donne :[=a-y] = a . Le Point B, que
ces coordonnées indiquent, ef véritablement un point
d’Inflexion. Car fi, dans la 3°. équation des coëfficients,
ºn met o Pour y ou 4, a pour x, & –# pour B, ellé
fe réduira à - 12aaC=o , c’est-à-dire ċi o. Mais
ces mêmes valeurs, fubſtituées dans la 4. équation , la
réduiſent à — 12aaD + #= o, ou D = . Donc
8 iaa 3)

au Point B, C eſt zéro & D n’eſt pas zéro : ce qui eft


le caractére d'un Point d'Inflexion. ͧ. 2o4 ].

CHAP L
| /PLANCHE. XXII/. . | /vx2 338.

778.
%y. z76. - /
- - - --

* :
|

-
( 539 )

C H A P I T R E XII.

De la Courbure des Lignes courbes en leurs


différents Points.
2ο7. L ACourbe
D E T E R M I N Ar 1 on des Tangentes d’une
indique quelle eſt få direction en cha
cun de fes Points. Mais, pour en connoitre parfaitement
la Nature , il faut favoir de plus combien la Courbe s’é
carte de cette direćtion; il faut favoir meſurer fà courbu
re. Car une même Courbe n’eſt pas également courbe
par tout ; elle ne s’écarte pas toûjours également de fa
Tangente; elle ne fait pas avec cette Droite des angles de
contact égaux en tous fes Points. C’eſt le Cercle ſeul qui
a par tout la même courbure, & qui eſt par-là très-pro
pre à meſurer la courbure des autres Courbes. D’autant
mieux que, quoiqu’un même Cercle foit également cour
be en tous fes points, les différents Cercles ont des cour
bures différentes , & réciproquement proportionelles à
leurs raïons, ou à leurs diamétres. Si on courbe circu
lairement deux Droites égales , mais qu’on faffe de l’une
une circonférence entiére, & de l’autre une demi-cir
conférence ; celle-ci fera deux fois moins courbe que
celle-là, mais auffi le Cercle dont elle fait la demi-circon
férence a un raïon double du Cercle dont l'autre Ligne PLANCHE
fait toute la circonférence. En général , foient A B D , XXIV. v

a b d deux Cercles inégaux , dont les raïons A C , a c Fig. 183


foient entr'eux en raifon de m à n ; & qu’on prenne fur
fur ces Cercles des arcs égaux AB, ab ; je dis que l'arc
AB eſt moins courbe que l'arc a b dans la même raifon
Yyy 2 que
540 D E L A CO U R B UR E |

Pianche que le raïon AC eſt plus grand que le raïon a c; deforte Cn. XIL
*XIV que fi l'arc a b a une courbure de m dégrés, minutes, s*°7'
ou parties, l'arc A B a une courbure de n dégrés, minu
tes, ou parties proportionelles. Car , fi on prend l’arc
A 3 femblable à l’arc ab, cet arc A 3 eſt à l’are a b, com
me la circonf. A B D à la circonf. ab d , ou comme le
raïon AC au raïon a c, c’eſt-à-dire, comme m à n.
Donc a b étant égal à AB, A 3. eft auffi à A B comme m
à n. Ainfi A 3, ſemblable à ab, étant un arc de m dé
grés ou parties, A B eſt un arc de n dégrés ou parties.
Donc la courbure de ab eft à celle de A B comme m à
n. On voit donc, que dans une même étenduë a b, AB,
les Cercles abd , A B D ont des courbures qui font en
tr’elles comme m à n , ou comme A.C à a c, c’eſt-à-dire
en raiſon réciproque de leurs raïons ou diamétres.
Ainfi il eſt aifé de comparer la courbure de différents
Cercles, en comparant leurs raïons ou diamétres. Et par
conféquent pour comparer la courbure des différentes.
Courbes, ou celle d’une même Courbe en fes différents
Points, il ne s’agit que de trouver le Cercle, qui a la
même courbure qu’une Courbe donnée en un Point don
né : c’eſt-à-dire, le Cercle, qui, touchant la Courbe au
Point donné, s’applique fi bien à cette Courbe, qu’entre
elle & le Cercle on ne puiſſe faire paffer aucun autre Cer
cle. Car comme , en augmentant ou diminuant le raïon.
d’un Cercle , on diminuë ou augmente fa courbure par
tous les dégrés poffibles ; s’il n’y a aucun Cercle qui a
proche plus de la Courbe que le Cercle trouvé, on peut
conclure que le Cercle a la même courbure que la Cour
be en ce Point-là. J'excepte le cas, où la courbure d’une
Courbe eſt plus grande ou plus petite que celle d’aucun,
Cercle. On en parlera dans la fuite. |
| -

zes. Repre
D Es LIG NEs coUR B E S. 541

CH.xmI. 208. Reprenons la Figure du §. 2co, où PM [y] est :::::::


XXIV.
§ 2o8. l’ordonnée d’un Point affigné M de la Courbe M u m, Pp Fig. 184.
[z] une ablciffe quelconque comptée dès l’Origine P, &
dont l’ordonnée p m eſt exprimée par la Série A + B z +
Czz + Dz” &c. On a vû que le 1 r. terme A de cette Sé
rie repréſente l’ordonnée PM ou la partie p n de l’ordon
née p m , que le 23. terme B z exprime la partie n O ,
compriſe entre l’abſciffe QM n & la Tangente MO , &
& que le reſte de la Série Cz” + Dz' &c. défigne la partie
Om compriſe entre la Tangente & la Courbe [§. 2o 1 ].
Qu’on imagine un Cercle Mmih , qui touche au
Point M la Courbe Mum [c'eſt-à-dire fa Tangente :
& qui paffe par le point m. Si le Cercle paffe entre la
Tangente & la Courbe , il fe détourne de la Tangente
moins que la Courbe, il eſt moins courbe qu’elle au Point
M. Si, au contraire, la Courbe paffe entre le Cercle &
la Tangente , le Cercle fe détourne de la Tangente plus
que la Courbe , il eſt plus courbe qu’elle au Point M.
. Mais dans l’un & l’autre cas, plus le Point m, où le Cer
cle coupe la Courbe, eſt proche du Point M où il la tou
che , plus le Cercle aproche d’avoir la même courbure
que la Courbe. Il en aproche infiniment, il fe confond
avec elle, & a préciſément la même courbure , lorſque le
point m vient à tomber fur le Point M.
On aura donc le Cercle MI H de même courbure que
la Courbe au Point M , fi l’on détermine la grandeur du
Diamétre M H d’un Cercle , qui touchant la Courbe
MAz m en M la coupe en un point m infiniment proche
de M, ou coïncidant avec M. Le Diamétre M H, & le
raïon MK de ce Cercle font auffi apellés le Diamétre &
le Raion de la Courbare au Point M , & le centre K fe
nomme le Centre de la Courbure. L’on compare la cour
bure des différents Points d’une même Courbe , ou de
Yyy 3 diverſes,
*

542 DE LA CO U R B U R E

P: diverſes Courbes, par la raiſon inverſe des raïons de cour- caxi.


**** bure en ces différents Points. §. 299,

209. Pour calculer le raïon de courbure, on ſuppoſe


ra d’abord le Point m à une diſtance finie de M. En
prolongeant p m juſqu'à-ce qu'elle rencontre en i la cir
conférence Mmh, on :::::: III. 36 ] le rećtangle
fous m O & Oi égal au quarré de MO. Donc Oi =
:# Mais MO” =Mn* + nO” =zz+ BBzz., & mO
= Cz” + Dz’ Ġc. Donc Oi = č#### 2
-----

1 + BB
C + Dz , &c.”
Maintenant, fi on ſuppofe que le Point m vient coin
cider avec M, l’abſciffe z [Pp] deviendra zéro, & l’ex
prefſion z:: de Oi [ qui dans ce cas eft MI ]
deviendra : #is. Ainfi, M IH étant le Cercle de mê
me courbure que la Courbe M u m au Point M, la chor
de M I eft égale à 1:a,
ce qui fuffit pour déterminer
le diamétre M H, & par conféquent auffi le centre K de
cơurbure; fçavoir, en menant par I la Droite IH paral
lèle aux abſciffes, & qui coupe en H la Droite M H per
pendiculaire à la Courbe.
L’on peut auffi, fi l’on veut, calculer le diamétre MH,
en confidérant que les triangles MnO, MI H font fembla
bles , tous les côtés de l'un étant perpendiculaires à tous
les côtés de l'autre. On aura donc Mn [z]: M O [ z V(I
»H« BÐj=Miſt:"iMH (+":"+"],
diamétre
D Es LIGNEs co vR B Es. 543

CH. XII. diamétre de courbure. Donc le raïon de courbure MK PLANCHE


§. 409. eft ( 1 + BB :
1 + BB) , & le centre de courbure K XXIV. i

eft déterminé, puiſqu’il eſt fur la droite M H perpendicu


laire à la Courbe , & à la diſtance donnée M K du
Point M. |

Exemple I. on propofè l’éq : yy – ax— #xx


= o, «qui repréſente l'Hyperbole, fi b eſt pofitive, ou Fig. 185.
l'Ellipſe, fi b eſt négative [ §. 154]. Qu’on fubſtituë, Fig. 186.
dans cette équation, a à y & x + z à x , on aura la

Transformée tute — ax — az — +
b
xx-2 +b xz-7z
b
z -

= o. Si on cherche la valeur d’a en z par une Série


de cette forme u = A + Bz + Czz , &c. on trouvera
A =:) » B=** 2bx c=********+*****-4:22
2 ty 8 cc y 3

črc. Donc la Droite MI, dont l’expreſſion eft 1:a,


• • • à _ - 4act r+4abx + 4bbxx + 4*yy •

eft ici égale à * === +4abex+455xx –4btyy y , qui fe


réduit [en mettant yy pour ax + + xx, c’est-à-dire,

av pour aix+4x-là -2“+####2", = 4400

+c„
b:::y'. , -, º - - - -

– 2y–8 Le
figne négatif montre que cette
Droite Mi doit être prife fur l’ordonnée MP, au lieu que
dans la Propoſition générale on la fuppoſoit prife fur fon
prolongement.
« Le raïon de courbure MK, qui eft =a+":"+dº 3*

|-
fera
544 D E LA CO U R B U R E
l’I ANCHE
fera — (aace +4(bc +ct) yy) V(aace +4(bc + ct) yy.)
CH, XIL
XXIV. $. 409,
–—− =22,5–, gran
deur négative, parce que la Courbe, qu’on avoit ſuppo
fé, dans la Propoſition générale, tourner fa convexité vers
l'Axe des abfciffes, tourne dans cet Exemple fa concavité
vers cet Axe. *«

On peut donc comparer la courbure de ces Courbes


dans leurs différents Points. Ainſi à l’Origine, où y=o,
es aace Vaacc
le Raion de courbure eft – — − = — ; a: à l'ex

trémité de l’ordonnée #a, il eft– 2 a a c”


b b)
=–G####2 a , � |d

grandeur , qui fera imagi


º

naire dans l'Ellipſe, où b est négative, fi b > 2 e. Auffi


voit-on, par le calcul , que l’ordonnée # a n’a que des
abſciffes imaginaires quand b > 0, & , à plus forte raifon,
quand b > 2 c. Mais pofons que b < c. Alors la cour
bure à l'Origine eſt à la courbure du Point qui eſt à l’ex
trémité de l’ordonnée ; a , comme er: ro 43

eſt à #a, ou comme ( 2c + b) V(2c + b ) à e Ve.


Exemple II. L'éq : y=ax", qui exprime en gé
néral toutes les Paraboles & les Hyperboles [$ 128] ; ſe
transforme, par la ſubſtitution de a, ou A + Bz + Cz*
+ Dz' &c, pour y & de x + z pour x , en A + B2 +
Czz + D z” ởe = ax" + hax"-"z +. h. lh-i
- H –2 =
• 2 : ax" -2z
-

a:= a xº-3z”, & e; ce qui donne, fans calcul,


I• •

v h h–1 -

A=a*"=y 2 B = bax”-“, C=
1• 2
axº-2,
&c.
D E S L I G N E J CO U R B E5. 545
CH. XII. „ah - 2 PLANCHE
$ *°9' drc. Donc = MI f:: _1 + hhaa = XXIV.
h. h—1 h–2
ZX
I• 2

xx + bhaax”
» & le raion de courbure MK ==
6b = h 432.5
X:
2
[ (1 + BB) V(I +BB)=K 1+hhaax2h -*)y(1 +hhaax h2) |

2C (bb–b)ax*T*
Suppofons qu’on ne cherche la courbure qu’à l’Origi
ne, où x= o; il y a pluſieurs Cas à diftinguer*. L’ex
pofant h peut être poſitif , ou négatif. S’il eſt négatif,
la Courbe eſt une Hyperbole ; s’il eſt pofitif, c'eſt une
Parabole. Et dans ce dernier Cas, h eſt plus grand, égal,
ou plus petit que l'unité.
1. Quand b > 1 , ſ’expofant 2b– 2 est pofitif. Donc
la fuppofition de x infiniment petite rend bhaax*T* in- -

finiment petite ou zéro ; le numérateur de la fraction


O A1 – 2h–2 |

(r+hhaax” *) V(1+hhaax )
fe réduit à 1 V1 =1 ,
( bb –b)ax*T* 2– h
I OĆ
& la fraćtion elle-même revient à
(th_pya** (bh-b)a’
qui eſt toujours poſitive. Auffi la · Parabole tourne-t-elle
fa convexité vers l’Axe des abfciffes [ §. 127 ].
Mais, x étant toujours infiniment petite, x* – eft N
infiniment petite, finie, ou infinie , felon que 2 – h eft
poſitif, nul, ou négatif, [§. 79 ]; c’eſt-à-dire, felon que
h eſt plus petit, égal , ou plus grand que 2. Donc lé
raïon de courbure, à l’Origine de la Parabole, lequel eft
Introd, à l'Analyſe des Ligner Courber. Zzz défi
ay: -

* Anal des Infin. petits, §. 87. 88.


546 D E LA CO UR BUR E

PLANCHE 2–h CH.XII.


XXIV. 3ć.
défigné par la frastion , eſt infiniment petit , § 209.
( hh – h)a
f h < 2 ; fini, fi h = 2 ; infini, fi h > 2 : & la courbure
étant en raiſon inverſe de fon raion [§. 2o7] , eſt infinie,
finie, ou infiniment petite, fuivant que h < 2 , oŲ = 2 ,
Ou > 2.
3A h r. 3

2. Quand h = 1, l’éq : y=ax“ ne repréſente qu’u


ne Droite , dont la courbure eſt infiniment petite , ou
plutôt nulle. Auffi trouve-t-on le raïon de courbure in
fini; le dénominateur de la fraćtion qui exprime fa valeur,
étant un multiple de [hh — h = 1 — 1 = ]o.
. . 3. Quand b < 1 , mais pourtant poſitif, l'expoſant
2h 2 eſt négatif. On peut réduire l'expreſſion
2
(I +bbaax” ) V(1+ bhaax“T
-2
) du raïon de cour
(bh—h)
2–2h
ax*T* 2-2h
-
bure à (x +")v(:
( hh – h) ax 2
+") , en multi

pliant les deux termes de la fraćtion par x


2–2h y,"-a"
=x*T**. Donc le raïon de courbure à l’Origine ,
|- hhaa V hhaa
qui fè trouve en ſuppofant x = o, fera --+-==
- (hh—h) ax
–****– bbaa,*T"
E . (b–1)x 2h –-2/3 = z–, grandeur négative ,
***

puiſque h < 1 . Et cela doit être ainfi, puiſque ces Para


boles font concaves vers l’Axe des abſciffes [§. 127].
Ce raïon eſt infini, fini, ou infiniment petit , felon
2h–I |- |- |- |- |- |- 3

que x eft infinie, finie, ou infiniment petite, c’eſt


à-dire, felon que heft < #, =#, ou > #. Ce qui s'ag
- - corde
*
·

D E S L I G WE W CO U R B E W. 547

Ch.xII.
6. zo9. corde avec ce l’qu’on a abſciffes
des vu au §.font
127 le, que les Paraboles
A cell Plancis
XXIV.
concaves vers l’Axe des abſciffes font les mêmes que celles
qui font convexes vers cet Axe , qu’elles font feulement
dans une fituation renverſée ; ou , ce qui eſt la même
chofè, que les Paraboles dont l'équation eſt y = a* font
I

les mêmes que celles dont l’équation eſt y = a x * , en


prenant pour les abfciffes des unes les ordonnées des au
tres, & réciproquement. -

, 4. Enfin fi h eſt négatif, l’éq : y=axT“ repréſente


les Hyperboles, dont le raïon de courbure s'exprime par
la fraction
(x2+2*4. hhaa) V ( „2+2h + hhaa) |

— , , , ; * 14-a, - toujours
( b h + h) ax
pofitive , parce que toutes les Hyperboles tournent leur
convexité vers l’Axe des abſciffes. -

2 Io. CE s D E U x Exemples fuffiſent pour faire voir


la maniére de meſurer en un Point donné la courbure
d’une Courbe donnée. Mais nous ne devons pas quitter
ce fujet , fans dire un mot de diverfes Queſtious qu’on
peut propofer für cette matiére. -

I. On peut demander , par ex. En quel Point une


Courbe donnée a une courbure donnée ? Cette courbu
re ne peut être donnée que par le moyen du Cercle qui
a préciſément ce dégré de courbure. Et ce Cercle eft
donné par ſon raion. On égalera donc au raion donné
l’expreſſion générale du raïon de courbure de la Courbe
propoſée; & cette équation, combinée, s'il le faut, avec
celle de la Courbe , déterminera le Point cherché.
|- Ainfi, fi l’on demandoit le Point de l’Hyperbole ou
- b
de l'Ellipſe, repréſentée par l'éq : yy—ax— , xx =o [§.
Zzz 2 préc.
543 D E LA COUR BUR E
PtAscar préc. Ex. I 1, dont la courbure eſt la même que celle du ca.xm:
*** Cercle décrit avec un raïon r : On égalera à r l’expref. §.ziº
fion générale du Raïon de courbure de ces Courbes, qui
ca –“ + 4(bc + cc) yy.) V (aacc + 4(bc + cc) yy.) , &
2 a a c”
on aura — 2aac’r = (a a c c +4 (bc+ et ) yy.) V (aace "F
4 (bc + c c ) yy) = (aacc + 4 (bc + cc) y y ) * * * : ce qui,
en quarrant & extraiant la racine cubique, donne at:Vaar
= aaca +4(bc + c) yy. Donc y ==; vat(-a+v/4arr)
b+ C a.

Cette grandeur devient imaginaire, 1°. quand —a+V4arr


eft négative, [c'eſt-à-dire, quand r < ịa ] & b + c pofi
tive, [ c’eſt-à-dire, quand b eſt pofitive, ou même néga
tive, mais < c ]. Ainfi & l’Hyperbole, & l'Ellipſe dans
l’équation de laquelle b < c , n’ont nulle part une cour
bure moindre que celle du Cercle dont le raïon eft # a.
2°. quand —a+V4 arr eſt pofitive, & b + c négative,
c’eſt-à-dire, quand b négative eft > c , & quand r > #4.
Ainſi l’Ellipſe, dans l’équation de laquelle b > c , n'a nulle
part une courbure plus grande que celle du Cercle qui a
pour raïon ; a.

2 I 1. II. On peut demander, en quels Points d’une


Courbe fa courbure eft infinie ? " Ce fera aux Points où
le raïon de courbure eft infiniment petit ou nul. On éga
lera donc à zéro l’expreſſion générale du raïon de cour
bure de la Courbe propoſée, & par cette équation, com
binée, s’il le faut, avec celle de la Courbe , on détermi
nera les Points où la courbure eft infinie, c’eſt-à-dire ,
plus grande que celle d’aucun Cercle donné. Telle eſt à
l'Origine la courbure de toutes les Paraboles exprimées
- par
-

D E F L 1 G N E S C O U R B E J, 549

ca.xII par l’éq : y = ax", lorſque b tombe entre 2 & # [ §. Plascne


§. 21 1. 2O9. Ex. II. n”. I & 3]. XXIV»

2 12. Il I. On peut auffi demander en quels Points une


Courbe a une courbure nulle , ou infiniment petite ? Tel
le eſt à l’Origine la courbure des Paraboles repréſentées
par l’éq : y = a x" , lorſque b eft > 2 , ou < #. [§. 2ó9.
Ex. II ]. Mais en général, fi une Courbe a quelques
Points où fa courbure foit infiniment petite, fon raïon de
courbure y doit être infini. Ainfi fon expreſſion générale
doit être une fraćtion , dont le dénominateur puiſſe être
égalé à zéro, fans contradiction. Il faut donc que rune
des variables x, y entre dans ce dénominateur. Et il faut
de plus que la ſuppofition qui le rend égal à zéro n’a
néantiffe pas le numérateur.
La formule générale ( 1 + BB) w/ ( 1 + B B? du raion
2C
de courbure fait voir qu’il ne peut être infini , que dans
les Points où C eſt zéro, c’est-à-dire, dans les Points
d'Inflexion ou de Serpentement [§. 2.c4]. Mais cela n’eſt
pas réciproque , & il y a des Points d’Inflexion , où la
courbure, loin d’être infiniment petite, eſt infiniment gran
de. Telle eſt l’Origine des Paraboles, dans l'éq : y = axh
defquelles heft une fraćtion de numérateur & de dénomina
teur impair, laquelle tombe entre 2 & # [ §. 2o9. Ex. II].

2 1 3. IV. On peut demander quel est le Point d'une


Courbe, où fa courbure eſt la plus grande, ou la plus
petite? Pour le trouver, on cherchera par la Méthode
de Maximis & Minimir, en quel Point le raïon de cour
bure eſt le plus petit ou le plus grand [ §. 197 ].
Prenons pour exemple les Paraboles , dont l’équation.
générale eſt y = ax" [ h étant pofitif ]. Le raion de \
Zzz 3 COllſ
55o DE LA CO U R B U R E

PLANCHE CH. XII.


* XXIV. courbure eft
( 1 »H bhaax”-*) V (1 + bhaas"-*) -
|
§. 213.
h (h – 1 ) a „h-2
( 1 + hhaa,**T*) *** Soit ce raïon apellé r. On de
h (b–1 )ax“T
mande quelle est la valeur d’x qui rend r un Minimum :
car il eſt bien clair , par la nature des Paraboles, qu'il
n’y a point de Maximam , puiſque leur courbure va en
diminuant à l'infini, dès qu’une fois x a paffě certain ter
me. On a donc l'éq : ( 1 +bbaax**T*) *** = h (h
-- I)2x*T*, , ou quarrant , 1 + ; bbaax*T* +
sh"2"A*-* »H« hºax“ “=bb ( h – 1 )* aax*T*rr 3

qui repréſente une Courbe, dont x eſt l’abſciffe , & r


l’ordonnée. Il s’agit de trouver l’abſciffe qui a la plus pe
tite ordonnée. Pour cela, on cherchera le prémier Rang
de la Transformée qui réſulte de la ſubſtitution de x + z
à x, & de r + te à r. Ce Rang eft + (– 2 b h (h –
- r) aax*T*r)a+ (( 6 h – 6) bhaax“T’+(i2b–
I2)b','«*-3 + ( 6b—6 )b=x*T7– (2h—4)hh (h
– 1 )* „axº*-5 rr) z. On égalera à zéro le coëfficient
d. z & on aura rr = (66–6)hbaax** (i+hbaax***)
- (ah–4)bb (b–1) aax“T”
* ( 3 h–3 )xx ( 1 + bbaam**T* y” % A - »

= ( h – 2 ) ( h — 1 )* . D’un autre côté ,


l’éq: (1+bbaax“T*)”=h(b– I )ax*-*r, [T]OI1

tre que rr =
(1 +bbar.”*T* 3
- : valeur qui, comparée
- hh(b-1)'aax“ 4. · · ·

dVCC
D E 6 L I G WEJ CO U R B E S. 55 I
PLANCHE"
CH. XII: ( 1 + bhuax*T* ) XXIV,
st, * 13. avec la précédente , donne 2h
hh(b-1)^aax**T*
(sh-3)*x(t+bean: *): Gl! 1+bbaax*T* :

. . ( h – 2 ) ( b — 1 )* bbaa,*T* |

( 5h - 3 ) ** o.s. p... .:- .2b–2 ={=E=ī


h–2
h– 2 3 l'on
d'où tire 26*“ 5}Zaa"°
ce qui détermine la valeur d’x.
L’expofant 2 h — 2 d'x , dans cette équation , étant
un nombre pair, il en réſulte pour x deux valeurs éga
les , mais l’une poſitive , l'autre négative; ce qui convient
à la forme des Paraboles, qui ont des Branches feinblables
de part & d’autre de l'Axe des ordonnées. Ces valeurs
d’x font imaginaires, quand h tombe entre 2 & #, parce
qu’alors le numérateur b — 2 eſt négatif, & le dénomi
|- · - |- h –2
nateur 2h–1 poſitif, ce qui rend la fraćtion GB-TOBh aa
négative, & fa racine du dégré pair 2 h — 2 , qui eſt la
valeur d’x, imaginaire. Mais ces valeurs d’x font réelles
quand h > 2 , ou b < # , parce qu’alors la fraction eft
poſitive, fes deux termes étant, ou tous deux pofitifs, ou
tous deux négatifs. Et cela s’accorde très bien avec ce
qu’on a vu [§. 299. Ex. II; & §. 2 1 2 ], que dans ce der
nier Cas, le raïon de courbure eſt infini à l’Origine. Car
comme il l'eſt auffi à l'extrémité de la Courbe qui eſt infi
niment éloignée, il faut qu'il y ait entre deux un Point
de la Courbe où le raïon de courbure eſt un Minimum.
Si on fuppofè b négatif, ce qui détermine l'éq : y=
a** à repréſenter toutes les Hyperboles ; l’expreſſion du
2+2h 3:2
raion de courbure eft (x " " + hhaa)*
- - b (b + i)ax'*** , [ §. 2c9. Ex.
II. n°.4];
552 TD Ë" LA COURB UR E
*: II nº. 4], lequel eſt un Minimum , quand „2+ 2h – Ch. XII.
XXIV. + 2h = §. 213.
I + 2 |- / _ __ _ , • - |

* ::= "haa. La racine de cette équation eſt toujours

réelle, parce que la fraĉtion:# hhaa eſt toujours po


fitive. La Figure des Hyperboles fait voir auffi que leur
courbure diminuë de part & d’autre, à meſure qu’elles
s'aprochent de leurs Aſymptotes. Elles ont donc un Point
où leur courbure eſt la plus grande & le raion de cour
bure un Minimum. - -

: 214. Ce qu’il importe le plus de remarquerici, où


il s’agit des Points finguliers d’une Courbe , c’eſt que la
courbure des Points ordinaires étant finie, il y a des
Points qui ont une courbure infinie, & d’autres une cour
bure infiniment petite. Le raion de courbure des pré
miers eſt infiniment petit , celui des derniers infini ; car
il eſt toujours en raifon inverfè de la courbure. On en a
vû [§. 2o9. Ex. II ] des Exemples dans les Paraboles de
différents ordres repréſentées par l’éq : y = a x". Celles
qu’exprime cette équation quand h = 2 ou # [ car c’eſt
la même, mais dans une poſition renverfée, ] ont partout
une courbure finie , & à l’Origine cette courbure eſt la
même que celle d’un Cercle dont le diamétre eft #:
Mais fi h tombe entre 2 & # [ pourvu qu’il ne foit pas
égal à l’unité, en quel cas l’éq : y = a x ne défigne plus
une Parabole, mais une Droite ] la courbure à l’Origine
eft infinie. Au contraire, ſi b eft > 2 ou < ; , la cour
bure à l’Origine eſt infiniment petite. - -
Ces courbures infinies & infiniment petites varient en
trelles par des dégrés infinis. Si on ſuppoſe b ſucceſfive
ment égal à 2, 3, 4, 5, &c. on aura une fuite :
- : « OlCS »
~
|
v

ID ES L I G N ES CO U R B E S. 553

ca. XII. boles, dont la prémiére a, à l’Origine, une courbure fi- Plancas
5. *14. nie, la feconde une courbure infiniment petite, la troifié.- **IV.
me une courbure infiniment plus petite que la feconde ,
la quatriéme une courbure infiniment plus petite que la
troifiéme, & ainfi de fuite à l’infini. Car fi l'on ſuppofè
que AM eſt la Parabole déſignée par l’éq : y = a xi , & F8. *87.
A m la Parabole exprimée par l’éq : y = b x", deforte que
l’abſciffe A P étant x , les ordonnées PM, Pm foient ax",
bx ; ces ordonnées feront entr’elles comme a à b. Donc,
b étant fuppofě plus petit que a , Pm eſt plus petite que
PM ; la Parabole Am, dont le Paramétre b eſt plus petit,
embraſſe la Parabole AM, dont le Paramétre a est plus
grand; elle eſt moins courbe. On peut donc, en dimi
nuant le Paramétre à l’infini , avoir une fuite de Parabo
les, dont la courbure, à l’Origine , ira toujours en dimi
nuant , & cela fans changer l’expofant h. Mais fi l’on
paffe à un plus grand expoſant, on aura une autre fuite
de Paraboles, dont la plus courbe, à l'Origine, fera moins
courbe que celle de la précédente fuite, qui a la plus pe
tite courbure. Car fi AQ eſt une Parabole dont } l’ordon
née P Q_foit e,"+" , on aura Pm: PQ = bx": e „#-#-1
b
= b: c x = : x. Quelque petit que foit b & quelque
C

- . b |

grand que foi e, la fastion : fera finie , & on pourra

prendre l'abſciffe AP [x] plus petite que #. Alors P Q


fera plus petite que P m. C’eſt-à-dire ; que la Parabole
AQ_dont l’expoſant eſt h + 1 , embraſie la Parabole Am
dont l’expoſant eft h , quelque petit que foit le Paramétre
b de cette derniére, & quelque grand que foit le Paramé
tre c de la prémiére.
Introd. à l'Analyſe der Lignes Courbes. Aaa a Ainſi
554 DE L A coUR B UR E
Pranche Ainfi, chaque expofant donne une fuite infinie de Pa- CH.xII.
**" raboles, dont les courbures, à l’Origine, vont en dimi- 5 ***
nuant à l'infini, à meſure qu’on en diminuë le Paramétre.
Et, en paffant d'un expofant à l’autre, la courbure chan
ge infiniment. Bien plus, entre les expofants confécutifs
par ex. 2, 3 , on peut en interpofer une infinité ... 2 },
2;, 2 ; , 2 , 2;, 2 ; , 2 ; .... qui donneront de nouvel
les fuites de Paraboles , dont les courbures varient , dans
chaque expofant, felon la variation du Paramétre, & in
finiment d’un expofant à l'autre. Et entre ces expofants
interpoſés, par ex. 2 ị & 2 ; , on en peut interpoſer de
nouveau une infinité d’autres ; de forte que toutes ces
courbures, infiniment petites, ont des varietés infinies.
ll en eft de même des courbures infinies qu’on voit à
l'Origine des Paraboles dont l’expofant h tombe entre 2
& # , ou fimplement 2 & 1 ; car celles dont l’expoſant
tombe entre 1 & ; font les mêmes que celles dont l’expo
fant tombe entre 2 & 1 [§. 127]. Si on fuppofè b égal
fucceſſivement à 2 ou # , #, #, #, &c. on aura des fuites
de Paraboles de différents expofants, dont celles de la pré
miére fuite ont toutes, à l’Origine , une courbure finie,
mais qui augmente à l’infini à proportion de leurs Para
métres ; ce qui fait que ces courbures varient felon toutes
fortes de raiſons données. Celles de la feconde fuite ont,
à l’Origine , des courbures infiniment plus grandes que
celles de la prémiére fuite; mais quoiqu’infinies, on peut,
en variant le Paramétre, les faire varier felon toutes for
tes de raifons données ; enforte néantmoins que la Para
bole de la feconde fuite qui eſt la moins courbe , l’eft
plus que la Parabole de la prémiére fuite qui eſt la plus.
courbe. Il y a donc ici, comme dans les courbures in
finiment petites, des fuites de Paraboles dont les courbu
res, dans une même fuite , varient par tous les dégrés
imaginables, en variant le Paramétre ; & dont la variation
devient
*

DE J L I G N E S COURTE E S. 555
1

C.XII. devient tout à coup infinie, fi on paffe d'un expofant à Piancas


**** l'autre, en confèrvant le même Paramétre. Et entre ces ***
fuites , on peut en interpoſer une infinité d’autres , &
encore d’autres entre celles-ci, & ainfi de fuite à l’infini.

2 I 5. O N s E fera donc une idée plus exaćte & plus


complette de la courbure des Courbes, en regardant cha
cun de leurs Points comme le fommet d’une Parabole. .
Cette maniére de les confidérer fuit naturellement , de ce
qu’en portant l’Origine fur un Point quelconque de la
Courbe , ce qui rend fon abſciffe x & fon ordonnée y
infiniment petite, la Série afcendante y = Ax" + Bx +
Cx" + Dx + &c. qui donne y en x, fe réduit, par l’éva
nouiſſement de tous les termes qui fuivent le prémier [§.
1o2 ] , à y = Ax", qui eſt l'équation d’une Parabole,
[§. 126 ]. Car l’expoſant h ne peut être que pofitif; puiſ
que s’il étoit zéro, ou négatif, l’ordonnée primitive y ou
Ax" feroit ou finie ou infinie, x étant infiniment petite.
La Branche de Courbe repréſentée par la Série y = Ax" +
Bx + &c. ne pafferoit donc pas par l’Origine: ce qui eft
contraire à la fuppoſition.
L’expofant b eſt pofitif, lorſque la déterminatrice ,
qui donne le terme Ax", coupe les deux Bandes exté
rieures du Triangle analytique [§. 96. 2“. ]. Ainſi après
avoir porté l’Origine [§. 29 ] fur le Point de la Courbe
dont on veut chercher la courbure & la nature, on pla- -

cera l’équation rélative à cette Origine fur le Triangle ana


lytique, & on ménera toutes les déterminatrices infë
rieures qui coupent les deux Bandes extérieures du Trian
gle. Le nombre des équations, fernblables à y = A x",
que donnent ces déterminatrices, eſt le nombre des Braŋ
ches , réelles ou imaginaires, qui paffent par l'Origine.
Conféquemment, il exprime le dégré de la multiplicité du
Point fitué à l’Origine. - -

A aaa 2 2 i 6. L’éq:
356 D E L A CO U R B U R E

PLAN CHE 2 16. L’éq : y = Ax" de chaque Branche déterminera CH.xIE


**IV. fa direction , c’est-à-dire, celle de la Tangente à l’O- 6. ***
F19:1I) C.

8 Si h > 1, ce qui arrive quand la déterminatrice retran


che une plus grande portion de la Bande fans y que de
la Bande fans x, [ §. 96. 2° ] ; la Branche touche à l’Ori
gine l'Axe des abſciffes. Car quand h > 1 , x, & Ax",
foit y, eſt infiniment plus petite que x, celle-ci étant infi
niment petite [ §. 79 ]. Donc la Courbe , à l’Origine ,
s’éloigne infiniment moins de l’Axe des abſciffes que de
celui des ordonnées : elle eſt comme collée fur l’Axe des
abſciffes, qui eſt fa Tangente. - -

Si h < 1 , ce qui a lieu quand la déterminatrice re


tranche une plus petite portion de la Bande fans y que de
la Bande fans x [ §. 96. 2° ] ; la Branche touche, à l’Ori
gine, l’Axe des ordonnées. Car b < 1 rend x infini
ment plus petite que x", ou Ax", foit y [§. 79 ]. La
Courbe, à l’Origine, s’éloigne donc infiniment moins de
l’Axe des ordonnées que de celui des abſciffes : elle s’ap
plique, pour ainfi dire, fur le prémier, & le touche.
Mais quand h = 1 , c’eſt-à-dire, quand la détermina
trice couchée fur le Rang inférieur retranche des portions
égales des deux Bandes extérieures du Triangle ; le raport
de x infiniment petite à y infiniment petite eſt un raport
fini de 1 à A, la Courbe partage l'angle des coordonnées,
fa Tangente eſt oblique aux ordonnées & aux abfciffes, &
l’équation y = Ax détermine fa pofition [§. 183 ].
2 17. Si l’expofant h eft différent de l’unité, le prémier
terme de la Série Ax" + Bx + &c. fera connoitre quelle
eft la courbure de la Branche à l’Origine. Elle eſt finie,
quand h= 2 ou # : Elle eſt infinie, quand h tombe entre
2 & # : Elle eft infiniment petite , quand heft, ou plus
grande que 2 , ou plus petite que # [$. 209. Ex. II].
- Dans
D ES LIG N EJ CO U R B E W. ss7
CH. XII. Dans ce même cas , le prémier terme Ax" fait auffi Plancur
5 **7 connoitre la poſition des deux parties de la Branche deçà **"*
& delà de l'Origine. Mais pour cela, il vaut encore mieux
prendre l’équation que donne la déterminatrice , fous la
forme y' = a xº qu’elle préſente d’abord, que fous la for
me y = Ax", à laquelle elle fe réduit, en faifant A =
æ:', & b=#. On a vû [§. 128] que cette équation
y'= ax repréſente toutes les différentes Paraboles, dont
les deux Branches ont diverfes fituations , 1 º. fuivant la
nature des expoſants é, l, qui font pairs ou impairs; 2°.
fuivant la nature du Paramétre «, qui peut être poſitif ou
négatif. La Table que préſente la Fig. 188, rapelle ce
qui a été dit dans ce §. i 28. Elle préfente quatre diſpo
fitions différentes, tirées de la parité ou imparité de é &
l, leſquelles fe fubdiviſent chacune en quatre autres, felon
que é eſt plus grand ou plus petit que 1 , & ſuivant que
e eſt poſitif ou négatif -

La prémiére difpofition , qui eſt celle des deux expo


fants impairs , donne tous les Points d’Inflexion viſible ,
d’un dégré plus ou moins élevé, & en général d’un dégré
égal à la différence de é & l diminuée d’une unité. Car
l’éq : y = a x" étant mife fur le Triangle analytique, il
manquera autant de Rangs, entre le Rang où eſt yl & celui
où eſt axº, qu’il y a d’unités, moins une , dans la diffé
rence de é & l. Donc, cette différence diminuée d’u
ne unité exprime le dégré de l’Inflexion du Point qui
eſt à l’Origine [ §. 186 ]. Mais , é & l étant tous deux.
impairs, leurs différence eſt paire, & diminuée de l'unité
elle :-
1 6 6 || .
impaire. L’Inflexion eſt donc vifible [ §.
-

La feconde diſpoſition, qui eſt celle où le plus grand


expofant eſt pair & le plus petit impair, donne les Points.
ordinaires , & les Points de Serpentement ou d’Inflexion
A aaa 3 inviſi
558 - DE LA C O URBU R E

Pascar inviſible, de tous les dégrés. Car l’Inflexion s'il y en a ca.xII.


***V. une, fera , comme dans la diſpoſition précédente, d’un s ***
dégré qui s’exprime par la différence de é & l diminuée
de l’unité. Ainſi, é & l étant l’un pair & l’autre impair,
leur différence, qui eſt impaire, diminuée d’une unité fera
un nombre pair. L’Inflexion eſt donc inviſible [ §. 166 ] :
c’eſt un Serpentement. -

La troifiéme diſpoſition eſt celle où le plus grand expo


fant eſt impair, & le plus petit pair. Elle donne des Points
de Rebrouffement[§. 2o6] de tous les dégrés, felon que le
plus petit expofant eft 2, 4, 6, 8 , 1o » ou &c. Le Re
brouffement du prémier dégré eſt un Point double , celui
du fecond dégré un Point quadruple , &c : le Rang le
plus bas étant le fecond , ou le quatriéme , &c. [§. 171 ].
Les Branches , qui viennent fe terminer à ces Points de
Rebrouſſement, y peuvent fubir des Inflexions, mais invifi
bles, parce que leur dégré, [qui eſt toujours la différen
ce de é & l diminuée de l’unité ] eſt un nombre pair ,
& que les Inflexions d’un dégré pair font invißbles.
[ §. 166 ].
La quatriéme diſpoſition, qui eſt celle des deux expe
fants pairs, donne une équation réductible, & qui peut
être regardée comme la réduplication de l'une des trois
précédentes. . Quand a eſt poſitif, le Point que donne
cette diſpoſition eſt comme le Point de contact de deux
Paraboles adoffées l’une contre l'autre. Mais quand a
eft négatif, les Paraboles font imaginaires, & le Point
qui répond à cette ſuppofition eſt un Point iſolé , învifi
ble, fans courbure; lequel pourtant apartient à la Cour
be , parce que fes coordonnées ont entr’elles le raport
qu’exprime l'équation de la Courbe.
2 18. Mais, lorſque h = 1 , le prémier terme A x de
la Série ne détermine que la direction de la bar:
à
- 1OIł
D E F L 1 G N ES CO U R B E S. 559

ca. xn fon paffage par l’Origine, ou la pofition de fa Tangente. Plascas


s **. A proprement parler , l’équation y = A x eſt l'équation xxiv.
de la Droite qui touche la Courbe à l'Origine, & qui
toucheroit auffi toute autre Courbe tracée par l'Originė ,
& ayant en ce point - là la même direčtion. Dans cette
équation, x & y n’étant que des infiniment petits du pré- |

mier ordre, elle n’exprime que leur raport ; mais elle ne


manifeſte pas les différences infiniment plus petites qu'il
a de Courbe à Courbe, & qui ne deviennent fenfibles que
quand on deſcend à des infiniment petits de quelque or
dre inférieur, comme on le fait quand h > ou < 1.
Ainſi pour connoitre, en ce Cas-là , la coutbure de
la Courbe; pour choifir entre toutes les Paraboles, qui
peuvent avoir la même Tangente , celle qui s'identifie,
pour ainfi dire , avec la Courbe, & que les Géométres
nomment fà Parabole of ulatrice, il faut, ou continuer la
Série y = A x + &c. & en chercher le fecond terme, ou
prendre les abfciffes fur la Tangente en confervant la po
fition des ordonnées. Ces deux Méthodes reviennent
preſque au même.
On donne à l’Axe des abfciffes une poſition quelcon
que, fans changer l'Origine ni l'Axe des ordonnées, en
mettant dans l’équation de la Courbe p z pour x & qz-Hu
pour y [ §. 25. lIl ]. Soit A B l'Axe des abſciffes x , AD Fig. 189.
celui des ordonnées y , AC la Tangente à l’Origine A.
Cette Tangente eſt donnée par l’éq : y = Ax , que don
ne la déterminatrice qui traverfe le Rang inférieur, enforte
que l'abſciffe A B [, de cette Droite A C porte l’ordon
née BC [A]. On veut raporter la Courbe AM aux
coordonnées. Á Q_[z], QM[a]. Les lettres 1 : p. 7 ex
primant le raport des côtés QA , AP, PQ du triangle
A PQ, & QA étant z., AP eſt pz & PQ, q z. , Mais x:
= AP=pz & PM[y] = ÞQ [q z]+ QM[a]. ll.
faut donc ſubstituer p z à x , & q z + a à y. Les trian
gles:
56o D E L A CO U R B U R E

PtAsche gles APQ, A B C étant femblables, la raiſon p: q : 1 des ca.xH.


**" čôtés AP, PQ, QA du triangle APQ eſt la même que la 5. ***
raifon des côtés A B[ 1 ] : B C [A]: CA [E] du triangle
ABC. Ainſi p = #: & q=# = F . Après la fubf
* , , e Aº º I 4
titution on écrira donc E pour p & E pour 4 ; ou,
#:
confèrvant la lettre p pour défigner la fraćtion Oſl

écrira Ap au lieu de z[=#=ax # = Ap].


La valeur de E [ AC] dépend de l'angle A B C, ou
APM, des coordonnées. Si G eſt le Sinus du complément
de cet angle, i étant le Sinus total, Efera = V (AA=
2 AG + i ) , le figne + ayant lieu, quand l'angle A PM
eft obtus, & le ſigne —, quand il eſt aigu [ §. 143 ]. Si
APM eſt un angle droit , G = o & E = V(AA + 1).
. Le §. 3o donne la maniére de faire commodément la
fubſtitution de pz à x & de q z + a à y. Et l’on dé
montre par la Remarque faite au §. 1 o7, qu’autant de fois
que l’éq : y — Ax = o, ou y — ^ x = 0, foit qy—
p x=o, diviſe un Rang quelconque de la Propofée, au
tant manque-t-il de termes au Rang homologue de la
Transformée, du côté de la Bande fans y. Donc, puiſ
que y — Ax = o est au moins une racine fimple du
Rang inférieur, il manquera au moins dans la Transfor
mée le terme que ce Rang devroit avoir für la Bande fans
a. Il partira donc de ce Rang une déterminatrice obli
que, qui donnera l’équation de la Parabole ofculatrice de
la Courbe à l’Origine.
Mais fi cette racine, y — Ax = o eſt double, triple,
ou multiple, du Rang inférieur ; fi elle divife auffi , une
OU
D E S L I G N ES CO U R B Est. 561

cu. xII. ou plufieurs fois, quelques-uns des Rangs immédiatement Piasens


5 *18. ſupérieurs; il manquera à la Transformée deux , trois, ou ***"
pluſieurs termes du Rang inférieur , & un ou pluſieurs
termes des Rangs fupérieurs. Par cet évanouiſſement, la
déterminatrice inférieure prend une fituation oblique, &
donne l’équation de la Parabole ofculatrice , d’un dégré
plus ou moins élevé. -

On trouvera la même chofè par la Méthode des Séries.


* Car l’ordonnée PM étant exprimée par une Série qui don
ne la valeur d’y en x, le prémier terme Ax exprime la
partie PQ_compriſe entre l’Axe AP & la Tangente AC,
dont il détermipe par conféquent la pofition; & les termes
fuivans repréſentent la partie Q M interceptée entre la Tan
gente & la Courbe. Mais A P[x] étant infiniment petite,
tous les termes qui fuivent Ax fe réduifent au fecond
terme de la Série. Donc ce terme donne l'expreſſion de
QM : ce qui fuffit pour déterminer la poſition & la cour
bure de la Branche A M.
Mais fi l’on veut exprimer la nature de A M, par une
équation parabolique ; il faudra prendre pour abſciffe ,
non plus AP [x], mais AQ Iz=#x=E>]. On

mettra donc, dans le fecond terme de la Série qui repré


- I A

fente QM, au lieu de x ſa valeur pz ou # 2, & égalant


ce terme ainfi transformé à une variable u, on aura l’é
quation parabolique qui exprime le raport des coordon
nées AQ, Q M, tout près d’un point quelconque A de
la Courbe. -

Exemple J. L’éq: xx + yy – ax + by= o repré- F3. 192;


fente la circonférence A D B, décrite, fur la chorde A B
[ b ] , du centre C éloigné de cette chorde de l’intervalle
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Bbbb CK
562 D E LA COUR BURE
Passue CK [ga]. On demande la Parabole ofculatrice au point ca.xII.
XXIV. A, où l’on a pris l’Origine ? . - §. 218,
La Série afcendante, par laquelle l’équation propofée
a +bb
donne la valeur d’y en-x , est y=#x– "#"
4
x* –

/ • 4 |- |

Ởc , dont le prémier terme # x exprime la partie de l’or

donnée PQ_compriſe entre l'Axe A P & la Tangente A Q:


d a a + bb | |- -

le fecond terme —ğı- xx marque la partie QM com


prife entre la Tangente A Q & la circonférence AM, dans
la fuppoſition d'x infiniment petite. Ce terme eſt négatif,
parce que de part & d’autre de A, la Courbe m A M
tombe au-deſſous de la Tangente tAT. Mais, fans avoir
égard au figne, fi on égale à a ce terme transformé par
- -

la fubſtitution de É A

a 2c , ou #==:nº:
ZZ b
à xx

[ car E = V(AA + 1 ), parce que l’angle des coordon


nées eft droit, & v(AA+ 1)=y(“: , parce

4 / - A • |
que A = F , le prémier terme Ax de la Série étant
# x]
TE • J •
OI)
ra 2=“#
allfa
*=-ặ#x –*=z
-*=+ =5
Ęzz= ** Ppour
l’équation de la Parabole ofculatrice du Cercle au point
A. Où il eſt à remarquer que le paramétre b de cette
- Parabole , eſt la chorde ou ordonnée primitive A B.
On aura préciſément la même chofè par le Triangle
analytique. Qu’on y place l’équation propoſée xx + yy -
ax + by = o, elle n’aura qu’une déterminatrice inférieure,
qui traverfè le prémier Rang, & donne l'équation - a *
*+ by =o, ou y=# x. Donc A=#. Et fi l’on fub
ftituë
D Es LIG NEs covR B E s. s 563
PLANCHE
CH. XII. * o * .
§. 218. XXIV,
- k - ºk –
- O .

ftituë pz à x & q z + u à y, on aura l’équation ( p p


+ qq)zz + 2q a z + a u + (b q — ap) Z + ba = o, ou ,
- (pp + qq)zz + (— ap + bg) z
O 2 O I

»+ 2q uz + Ez
# O

+- ze u

mettant Ap [=#] pour 7, (1 +#)pozz »H« *#paz


“)

»H« tttt +(ap — ap) z + bu = o, foit “: “pozz + #puz


+ ua + bu = o. . Cette Transformée , étant mife fur le
Triangle anal. la cafe z reſte vuide & la déterminatrice in,
* * * *
* .. º i . i
>k O 4

férieure paffant par les Cafès a & zz donne bar:#az:


aa+bb - - ZZ - -

= o, foit a = -
II-lezz==I=FIT=? qui
eft à la Parabole ordinaire [§. 1 2 3 ] , mais dont le para
3 · · · -

métre – eſt négatif, parce que fes bran


( aa + bb) pp -

ches AM, A m, tombent du côté négatif de l’Axe t.A.T


des abfciffes. Ce paramétre, au refte, fè réduit à — b,
I - bb . |

en mettant pour pp fa valeur EE == E bb" *.


- Bbbb 2 Donc
564 D E LA co vR BUR E v.

Prasens , Donc un Cercle ABD étant donné, & l’Origine A cs.xii.


***** étant priſe à volonté fur un Point de fà circonférence, ŝ***
on aura la Parabole ofculatrice en ce Point-là, fi on mène
la Tangente AT, & une chorde quelconque A B. Car la
Parabole décrite du fommet A, avec le paramétre A B ,
fur les Axes AT des abfciffes & A B des ordonnées, est la
Parabole demandée. -

Réciproquement, le paramétre d’une Parabole ordinai


re m AM étant donné, on trouvera le Cercle ofculateur,
ou le Cercle de même courbure que la Parabole à l’Ori
gine A, en prenant , fur l’Axe des ordonnées, A B égale
au paramétre, & élevant B D perpendiculaire à A B , qui
rencontre en D la droite A D perpendiculaire en A à l’A
xe des abſciffes t.A.T. Car AD eſt le diamétre du Cercle
de même courbure. - - -

En effet , le Cercle ABD de même courbure que la


Parabole m AM au Point A, s’identifie, en quelque forte,
avec elle en ce Point : deforte que l’arc infiniment petit
AM eſt commun au Cercle & à la Parabole. Qu’on mè
ne par M l’ordonnée QMN, qui coupe la circonférence
en M & en N. Et par la nature du Cercle, le quarré
de la Tangente A Q eſt égal au reċtangle fous QM &
QN. , Mais, par la nature de la Parabole [ §. 223 ] , le
quarré de l’abfeiffe A Q est égal au reċtangle fous l’ordon
née Q M & fous le paramétre. Donc le paramétre eft
égal à QN, ou AB; puiſque AM, étant un arc infiniment
petit, Q N & AB, qui font infiniment proches l’une de
l'autre, font égales.
Ainfi, lors qu’on aura trouvé la Parabole ofculatrice
d’une Courbe en un Point quelconque, on aura le Cer
cle de même courbure, fans recourir aux Séries , par lef
quelles nous l’avons trouvé au §. 208. |

Mais ceci fuppofe que la Parabole oſculatrice est une


Parabole ordinaire , dont la courbure, à l’Origine, est fi
- nie.
ID E T L I G N E J CO U R B E J' 565
ca.xII. nie. Car fi la courbure d’un Point de la Courbe, ou de Planche
XXlV.
§ 218, fa Parabole ofculatrice , eft infinie ou infiniment petite,
on ne fauroit trouver un Cercle de même courbure [ §.
2 i 4 ].

Exemple II. Soit propoſée réq : *y” – # x*y*


+# xy— a'yv/2 + a’x = o, qui repréſente une Courbe, Fig. 191:
qui a quatre Branches hyperboliques, dont les Axes font
lės Aſymptotes [§. 138]. La Série aſcendante, qui don
34 ɔc* |- 3ć

ne y en x, eſt y = +
- V2
+ 4 a &c. Le prémier terme V2”
qui détermine la pofition de la Tangente , donne A =
I |- * , 2
V2 º & par conféquent E = V (# +ý; G+ I ) ==
4

V t+:gv: . Le fecond terme È , égalé à u, après


- e. 26 |

avoir mis # pour x, donne, pour la Parabole oſculatrice


à l’Origine , l’éq : ( 9 + 1 2 GV2 + 8GG) a’u = z'*, qui eft
du quatriéme dégré, & défigne que le Point de l'Origine
eft un Point de Serpentement [ §. 168, III, ou §. 217]
d’une courbure infiniment petite [§. 2c9. Ex. II].
Selon l’autre Méthode, l’opération fe fait ainfi. L’éq :
xy' —;};
x*y*-+ # x'y — a’ y V2 + a’x= o, mife fur le
Tr: anal: a pour unique déterminatrice inférieure celle
O 2k 2k 2k. O
O O O Q

qui
566 ' D E LA coUR BUR E
Piascut qui traverfe le prémier Rang, & donne l'équation —a'yV2 ?H.XII;
8
• 218,4 ,
XXIV.
+ a’x = o, ou y=#. En fubstituant pz à x, & q z
-

»+ u à y, l'équation propoſée fè transforme en (p q –


#F'4' + }p'q)z“ + ( 3p4’- sp'qv2 +#p') a z' + (3 pq
–;pozz Fea = F (-arwa + an) z–aava
= o, ou , mettant Ae[=#] pour 7, #:;z- + pa’z
– a’ a V2 = o. Cette Transformée étant mifè fur le
Triang: anal : on verra que la déterminatrice inférieure
O xk O O Mk
O ,O O O
O O O

* o
O

paſſe par les Cafes a & z' ; & donne


-
-

47 4
rég: :sz
21/2 |

a’aty/ 2 = Os Oll "=I==


» 2–^ ^ — [ en mettant pourr p fà
fè va
– –
I
leur E -
.
Hy:]=(9+tagva
2
+. scoa a= ’za –

z“, comme par la Méthode des Séries. '

2 19. MA I s lorſque le Point fitué à l'Origine est un


Point multiple, il peut fort bien arriver que pour connoi- :
tre fà nature il ne ſuffira pas de chercher le prémier & le
fecond terme de la Série , qui repréſente une Branche
paffant par l'Origine. Les termes fuivants y peuvent apor
ter de grandes modifications. Car le Point de l'Origine
étant
/2/ A vC//E. X \ I V. pag . 3 6 6 .

-
%g. / 83.d.

c
| |
" | M º2
7.7 , 5'6 .

| A-"

%y. Dyº Exxº / '8.


.4 > / Lé - / | | 6 - /
čm/oczºrr pair ºnpair | ºmpair pair

| |
| | | | . | . .
C- acvaſif xposi©/ e acva6/ o /ºcsiº | x acyºſ /
-

| * | " *
-

|
|| | | -
-

| .4 - . | | º < / | @ - /
-
-
(/7/'º //º
|
| (/7/'cttT
- l - A tir 1
/ |
impair
--------------- - - - - ------ - - ------- •••• • • • •••••••••••••••• *** --~~~~… !-- ------

- ------**
… --~~~~

-- **************** -- --
\, - – — ·
-- ~~~~

Z
D E S L I G N E J CO U R B E J. 567

pg.xII. étant fuppoſé multiple , l’équation qui donne le prémier PtAsche


3. *19. terme de la Série, a pluſieurs racines [ §. 183 ] : elle peut ****
donc avoir des racines égales , qui produifent des termes
irréguliers I. §. 1c9] , leſquels peuvent faire que la Série,
qui d’abord fembloit unique, le fourche & devienne mul
tiple ; ou bien qu’elle devienne imaginaire, foit entiére
ment, foit à demi L§. I C4 ]. De forte qu’une Branche,
qui fembloit, à ne conſulter que le prémier ou les deux
prémiers termes de la Série, étendre un Rameau de part
& d’autre de l’Origine , peut , à caufe des termes fui
vants, en jetter deux ou pluſieurs de part & d’autres, ou
n’en jetter que d’un côté, ou devenir imaginaire. Il eft
donc néceffaire , pour avoir une idée complette d’un
Point multiple d’une Courbe , d’avoir non-feulement le
prémier ou fecond terme de toutes les Séries aſcendantes
que peut donner ſon équation, mais encore de continuer
ces Séries juſqu’aux termes réguliers, auxquels quand on
eft parvenu , on n’a plus à craindre qu’une Branche ,
qui paroiſſoit ſimple , foit réelletrent multiple , ou dif
paroiffè entiérement, ou a un des côtés de l'Axe des or
données. Les Exemples qu’on va donner dans le Cha
pitre ſuivant, éclairciront affez ce qu’on vient de dire. - **

CHAPI
( 568 )

—T - *=Ammu

C H A P I T R E XIII.
Des différentes eſpéces de Points multiples
dont peuvent être /u/Septibles les Courbes
des fix prémiers Ordres.
§. 22o. Der Points doubler.
A N D l’Origine eſt un Point double, le plus bas
PLANCHE
XXV. Q URang de l’équation mife fur le Triangle analytique
eft le fecond Rang, dy y + ex y +fx x. Ce Rang
égalé à zéro donne une équation du fecond dégré, qui a
deux racines. -

I. Si elles font imaginaires, les deux Séries qu’auroit


pû donner la déterminātrice qui paffe par le fecond Rang
font imaginaires. L’Origine eſt donc un Point conjugué,
ou iſolé, Point inviſible, détaché du contour de la Cour
be, & qui pourtant lui apartient, parce que fès coordon
nées ont entr’elles la rélation exprimée par l'équation de
la Courbe. Tel eſt le Pole de la Conchoide , lorſqu’il
n’y paffe aucune Branche de cette Courbe. Voyez §. 174,
Ex. IV, & ci-deſſous Ex. I nº. 2.
II. Si les racines de l’éq : dyy + exy +fxx = o font
réelles & inégales, qu’elles foięnt y = Ax & y = A'x.
Elles repréſèntent deux Droites qui touchent la Courbe à
l’Origine [ §. 183 ], & les deux Séries y = A x + &c., y=
Ax+ &c. expriment deux Branches qui paffent par l’Origine,
& qui s’y croiſent fous un angle fini, meſuré par celui que
font leurs Tangentes. L’interfection de ces Branches fait
le Point double, qu’on nomme par cette raifon, Point de
* Sestion
D EJ PO I N T S D O U B L E S. 569

caxIII. Sestion, ou d'Interfestion , Point de Croix , & auffi Næud Plascne


s **. [$. i oJ . - XXV. |-

Ce Point varie par les Inflexions & Serpentements de


fes Branches. C’eſt un Næud /imple, quand fes Branches
n’ont aucune lnflexion au point où elles fè coupent.
Telles font les Branches de la Conchoïde , quand elles
paffent par le Pole [ §. 174. Ex. IV. Voyez auffi ci-deſ
fous, Ex. I. n°. 3 ]. Dès le troifiéme Ordre les Courbes
font fuſceptibles de ce Noeud, où la Tangente n’eſt cenſée
rencontrer la Courbe que trois fois [ §. 18 1 ]. ** *

Si l’une des deux Branches, qui fe coupent, fubit une


Inflexion au Point de Croix [comme §. 186. Ex. VI], on
le nomme Næud avec une Inflexion. Et fi cela arrive aux
deux Branches, [§. 186. Ex. V] c’eſt un Nead avec deux
Inflexionſ. Ce n’eſt qu’au quatriéme Ordre que les Cour
bes commencent à être fuſceptibles de ces Points-là, où
la Tangente eſt cenſée rencontrer quatre fois la Courbe
[§. 181 ]. x -

Si l’une des Branches /erpente au Point de fećtion , on


l’apelle Narad avec un Serpentement , & fi les deux Bran--
ches y ferpentent, Næad avec deux Serpentements, ou en
fin Neud avec Inflexion ở Serpentement, fi une des Bran
ches ferpente & que l’autre foit infléchie au Point où el
les fe croiſent. On voit de-là les noms qu’on peut donner
aux Noeuds , dont les Branches fubiflent au Point de
fećtion des Inflexions ou des Serpentements de dégrés fu
périeurs. Et quant à l’Ordre des Courbes fuſceptibles de
ces Points-là, on voit qu’il fera, au moins, t + 3 , fi
l'Inflexion [fous laquelle on cómprend auffi le Serpente
ment ] de la Branche, qui la fubit au plus haut dégré, eft
du dégré t [§. 181 ]. - * - • • • •• • • - -

Tout cela fe difcerne aifément, en examinant combien


de Rangs, en remontant depuis le plus bas, font diviſés
Introd. à l'Analyſe des Ligner Courber. Cccc fans
57ɔ D E F P O I N TW D O U B L E T.

F:che fans interruption par l’une ou l’autre des racines y – Ax cuxIII.


*** = o,3 y) — Ax=o [§. 186]. \ §. 220.
Ou bien , en cherchant le fecond terme des Séries
y = Ax + &c. y= A'x + &c. On le trouve, en ſubſti
tuant à y d’abord Ax + u, & enfuite Ax + te, dans l’é
quation de la Courbe. Dans les transformées, le terme
xx manque, parce que y = A x, y = A'x font des ra
cines de l’éq : dyy + e xy + fxx = o, mais le terme u x
ne manque pas , parce que ce font des racines fimples
[§. I o7]. La déterminatrice, qui donne le terme a, par
tant de la Cafe ax, paffèra donc par la Cafe x', ou, fi elle
eft vuide, par x*, ou, fi celle-ci eſt encore vuide , par
x' &c. Elle donnera donc une équation telle que u =
@ @ @ @ @ @,
@ @ @ @ @
@ @ @ @
>k 2k O
O O
O.

Bx , ou u = Bx , ou u = Bx“, &c. Si l’expofant de


* , dans ce fecond terme, eft 2 ; la Branche que repré
fente cette Série ne ſubit aucune Inflexion. Si cet expo
fant eft 3, ou un nombre impair; elle ſubit une lnflexion
viſible. Si c’eſt 4, ou un nombre pair plus grand que
2 ; la Branche ferpente. Et le figne + ou — du coëffi
cient B., fait connoitre de quel côté de leurs Tangentes
tombent les Branches qui font le Noeud , de quel côté
elles tournent leur concavité. Voyez ci-defTous Ex, I. n°. 3.
Ceci ſuppofe que, dans l'équation propofée, le terme
dyy ne manque pas. S’il manque, la Cafe x y ne fera pas.
vuide, puiſqu’alors le fecond Rang, réduit à fx.x, don
neroit l’eq: fxx =o, dont les deux racines x=o, x=o,
- v feroient
D Es po 1 NTs D o UB L Es. 571

caxIII. feroient égales, & nous les füppofons inégales. Ainfi, de Planciu.
5. **º la Cafe xy il partiroit une déterminatrice, qui paffant par **V.
la Cafe y', ou y*, ou y', &c. donneroit x = a y*, ou
x =« y', ou x=a y*, &c. qui marque que l'Axe des
ordonnées touche une Branche, fans Inflexion, fi l’expo
fant d'y eſt 2 ; avec une Inflexion inviſible, fi c’eſt un au
tre nombre pair; ou avec une Inflexion viſible, fi c’eſt un
nombre impair [§. 186 ].
III. Si l'éq: dyy + exy +fxx = o a deux racines éga
les, c’eſt-à-dire, une ſeule racine double yVd-H- xVf=e,
le Point double eſt formé par deux Branches qui fè tou
chent, & qui ont, au Point de contact, une Tangente
commune, dont l’équation eſt cette racine double. Voilà
pourquoi l’équation qui la détermine eſt du fecond dégré,
parce qu’il y a deux Branches , & en quelque forte deux
Tangentes; mais cette équation n’a qu’une racine [dou
ble ] , parce que ces deux Tangentes coincident & n’en
font qu’une.
Les deux Branches, dont le contaćt fait le Point dou
ble, peuvent fè terminer à ce Point, ou paffer au-delà.
Elle s'y terminent, quand les Séries qui les repréſèntent
font demi-imaginaires; & alors ce Point eſt un Rebrouſe
ment : elles vont au-delà, quand ces Séries font réelles ;
& alors ce Point eſt une Ostalation.
Il y a pluſieurs fortes d’Ofculations. Quand les Bran
ches qui fè touchent tournent l’une contre l'autre leur
convexité, comme deux Cercles qui fè touchent en dé
hors ; on dit que ces Branches /e bai/ent , & leur contaćt
fè nomme proprement Ostalation. Quand ces deux Bran- Fig. 19.
ches tournent leurs convexités d’un même côté, comme
deux Cercles qui fè touchent par dedans ; on dit qu’elles
s’embraſent, & leur contaćł fè nomme Embraſement. Si Fig. 193.
une des Branches ſubit une lnflexion vifible & l’autre non,
elles fe baifent d’un côté & s’embraffent de l’autre ; ce qui
Cccc 2 fait
572 D ES P O I NTS D O UB L EJ.

Planche fait une Oſulation avec Inflexion, ou pour abréger, Ostu- Ch XIII.
Si les deux Branches ont une Inflexion viſible, §. 22o.
XXV.
Fig. 194• linflexion.
qu’elles s’embraffent des deux côtés, c’eſt un Embraſement
Fig. 195• avec Inflexion, ou une Embrajnflexion.
Ajoûtez les Ostalations imaginaires , qui font des
Points iſolés ; mais différens de ceux que nous avons in
diqué au Nº. 1. de ce §. en ce que ceux – là manifeſtent
leur nature dès le prémier terme de la Série, lequel eft
imaginaire; au lieu que ceux-ci ne fe découvrent que par
les termes fuivants. Enforte que, quand on cherche leurs
Tangentes, comme elles font données par le prémier terme
de la Série , on les trouves réelles, quoique les Branches
de la Courbe foient imaginaires. -

lly a auf deux fortes de Rebrouffement. L’un, qui


Fig. 196. eft le Rebrouſement proprement dit, eft ủne demi-Ofcula
tion formée par deux Branches qui tournant leurs conve
xités l’une contre l’autre, fe terminent au Point de con
taĉt. L’autre, qui eſt un demi-Embraffement, eft formé
par deux Branches qui tournent leurs concavités d'un
Fig. 197. même côté & fe terminent où elles ſe rencontrent. On
peut le nommer Rebrouſement en bec, ou fimplement Bee.
On diſcernera toutes ces fortes de Points doubles, en
continuant la Série y=-xv4 &c. On ſubſtituera

donc — x V | + u , [ ou faifant – V Z=a Ax + te

à y dans la propoſée , & on aura une transformée, où la


Cafe de la Pointe & celles du prémier Rang manqueront
comme dans la propoſée. Mais de plus les Cafes xx & ax
feront vuides, y — Ax = o étant une racine double du
fecond Rang [§. 1 o7]. La déterminatrice inférieure partira
donc de la Cafe u u.
1. Si la Cafe x' eſt pleine, ce qui arrive quand y—As
INC.

N
DEJ PO I N T S D O UB L E S. 573

cuxIII. ne diviſe pas le troifiéme Rang de la propofếe [ §. 1 c7]; Plancas


8. **º la déterminatrice pafle par les Cafès au & x’, & donnera ***
@ Q @ >k

une équation qui a deux racines demi-imaginaires, a =


+ x VBx, u = - x VB x. Les Séries y = Ax + x VBx
ởe, y = A x - x VBx &c. marquent que la Tangente
[ repréſentée par l'équat.: y = 4x ] eſt touchée par deux
Branches qui tombent de part & d’autre [ ce qui eſt indi
qué par les termes + x VBx, - x VBx] & fe jettent d’un
côté feulement de l’Axe des ordonnées [fç du côté pofi
tif, fi B eſt pofitif, & du côté négatif, fi B eſt négatif].
Le Point eft donc un Rebrouſement tel que celui qui eft
à l’Origine de la Parabole exprimée par l'éq : yy= ax'
[§. 2 17]. Voyez ci-deflous, Ex. I nº.4.
Ce Rebrouffement eſt le feul Point double à fimple Tan
gente, qui puiſſe convenir aux Courbes du troifiéme Or
dre. Car fi, dans leur équation, la Cafe x étoit vuide,
la transformée feroit diviſible par a , & la propofée par
y — Ax [= : Elle ne repréſenteroit donc plus une
fimple Courbe [ §. 2 1 ].
2. Si la racine y— Ax = o diviſe le troifiéme Rang,
& non le quatriéme, de la propoſée ; il manquera dans la
transformée la Cafe x” . & non pas x“. La déterminatrice:
O @ @ @ 2k
@ @ k O
# O O
O O
O

C c c c 3: |- infé
574 D E S PO IN T S D O U B L E 5.

PtAsciis inférieure paffe alors par les Cafes a u , a x* & x“. Ainſi ca.xIII.
*** elle donne une équation du fecond dégré, qui a deux ra- 5. ***
cines u = Bx”, a = Bºx”. On a donc deux Séries, y=
Ax + Bx” &c. y = A x + Bºx” ởe.
Il fe peut faire que B & B' foient imaginaires. Alors
les deux Séries , & les Branches qu’elles repréſentent, &
l'Oſculation de ces Branches, tout eſt imaginaire. Voyez
Ex. II. n°. 6. -

Si B & B font des grandeurs réelles de différents fi


gnes, les Branches de la Courbe tombent de part & d’au
tre de la Tangente commune , elles font adoffées l’une
contre l’autre : elles font une véritable Oſulation. Voyez
Ex. II. n°. I Ở 2. -

Si B & B font des grandeurs réelles inégales de même


figne, les deux Branches tombent d’un même côté de la
Tangente & font un Embraſement. Voyez Ex. II. n°. 4.
Mais, quand B & B font égales, on ne peut en
core rien décider fur la nature du Point double , parce
que la Série A x + Bx' &c. n'eſt pas réguliére. Il faut
donc ſubſtituer Bx + t à u dans la prémiére transfor
mée, & on en aura une fecònde, où il manquera le ter-
me conſtant & les termes x, x*, x', x“, t, tx, tx”. La
déterminatrice partant de la Cafe t t , traverſera donc la
|

@ @ @ @ @ @
O Q C G) O
O O O C
* o o -

o o
o

Cafe x' , fi elle n’eſt vuide, & donnera une équation


qui aura deux racines, t = + VCx”, t =— VCx', ou
t = = xx yCx. Dans la double Série y = Ax + Bx”
- - - - - =+=xxy/C%
D E J. PO I N T W D O U B L E S. 575

CaxIII. == xx VCx ċrc, le troifiéme terme demi-imaginaire fait P, Ascire


****º voir que les ordonnées ne font réelles que d’un coté de xxv.
leur Axe. L’Embraflement, déſigné par les deux préaniers
termes, n’eſt donc qu’un demi- embraſlement , un Bec.
Voyez Ex. III, & IV, 1.
Mais fi la Cale x” de la feconde transformée eſt vui
de ; la déterminatrice traverfant les Cafes t t, t x’, x" don
nera une équation dont les deux racines, t = Cx”, t =
C'x', fourniffent deux Séries y = A x + Bx + Cx & c.,
y = A x + Bx + C'x' &c.
Si C & C" font imaginaires ; les Branches font imagi
naires, & l'Embraffement, auffi imaginaire, fe réduit à un
Point conjugué.
Si C & C" font réelles & de différents fignes; le Point
double eſt un Embraffement. Voyez Ex. II, n°. 5 , &
Ex. IV, n°. 2.
Si C & C" font réelles, de même figne , & inégales;
le Point double eft encore un Embraffement, plus intime.
Mais, fi, C=C", la Série y = Ax + Bx + Cx &c.
n’eſt pas encore réguliére. On ſubſtituera donc Cx' + s
à t dans la feconde transformée, pour en avoir une troi
fiéme , dont la déterminatrice inférieure , partant de la
Cafe s s, paffera par la Cafè x’, fi elle n’eſt vuide, & don
nera s ==+= v/Dx' ==+= x” VD x. Il y aura donc deux
Séries y = Ax + Bx + Cx + x' VDx &c. y = Ax+Bx*
+ Cx” – x' v/Dx ởe. qui, à caufe du terme = x’A/D x.
demi-imaginaire, défignent un Rebrouffement en Bec.
Ou, fi la Cafe x” eſt vuide, la déterminatrice infé
rieure paffera par i r, fx“, x', & donnera une équation à
deux racines f= Dx“, J = D'x', fur leſquelles on fera
les mêmes confidérations que ci-deffus,
Cela peut aller à l’infini , mais la Méthode ne varie
înt. Et il n’en réſulte jamais que des Embraffemens, foit
réels., foit imaginaires, ou des Rebrouflements en Bec. ll;
-

|
~–

576 D Es po INTs D o UB LES.


Planche ll eſt le plus fouvent aifé de connoitre, fans calcul, fi CaxIII
*** le Point double eſt un Embraffement ou un Bec. C’eſt § **º .
lorſque la racine double a = Bx, de l'équation que don
ne la déterminatrice de la prémiére transformée , ne divifè
pas la fomme des termes du fecond ordre , qui fè trou
vent fur une Droite parallèle à cette déterminatrice. Alors
[ §. 1 1 3 ] , fi l’expofant 2 de la multiplicité de la racine
a = B x* diviſe la différence des expofants du prémier &
du fecond ordre, c’eſt-à-dire, fi cette différence eſt un
nombre pair, [ce qu’on connoit, fans calcul, lorſque le
nombre des :::::: , qu'il y a entre la déterminatrice
& fa parallèle qui paffè par les termes du fecond ordre ,
eft un nombre pair] : alors, dis-je, les deux Séries n’ont
point de termes demi-imaginaires : elles font toutes réel
les ou toutes imaginaires: elles déſignent un Embraffèment,
réel ou imaginaire. Mais, au contraire , elles défignent
un Bec, elles ont un terme demi-imaginaire , lorſque le
nombre des intervalles entre la déterminatrice & fa pré
miére parallèle eſt un nombre impair, lorſque la différen
ce entre les expofants du prémier & du fecond ordre eft
impaire; c’eſt-à-dire, lorſque cette différence n’eſt pas di
viſible par l’expofant 2 de la multiplicité de la racine u =
B x de l'équation que fournit la déterminatrice. [ §. I 13 ].
Voyez Ex III, & IV, 1. -- = . "
-

Tous ces Points peuvent fè trouver für des Courbes


du quatriéme Ordre : ceux qui fuivent n’apartiennent qu’à
des Courbes des Ordres ſupérieurs.
3. Si la racine double y — Ax =o du fecond Rang.
diviſe le troifiéme & le quatriéme , mais non le cinquié
me; il manquera à la Transformée les Cafès x & x * ,
mais non x' , & il faut diftinguer deux Cas. Ou la Ca
fe ux eſt pleine, ce qui a lieu quand y— Ax ne divi
fe le troifiéme Rang qu’une fois ; ou elle eſt vuide , ce
qui
D E F PO 1 NVTS D O U B L E S. 577

caxim qui a lieu quand y–Ax diviſe plus d'une fois le troifié- Prancie
5 **º me Rang [ §. 107]. xxv.
@ @ @ @ @ :k @ @ @ @ *@ :k
@ @ @ @ O • @ : @ *@ : @ : O
@ : @ O O e -e *e *** o
3k , O O -- · : >k -- O - O
O O . O : O
O O

Quand la Cafe a x* eſt vuide, la déterminatrice, paf


fant par u” & x * , donne u ==+ VB x == x” V/B x.
La double Série y = Ax =+x” VB x &c. marque un Re
broaſement à double Inflexion. Cette Inflexion, quoiqu’in
viſible, diftingue , dans le Calcul, ce Rebrouffement du
fimple Rebrouffement, nº. 1. Voyez Ex. VI.
uand la Cafe ux” eſt pleine, il y a deux détermina
trices inférieures. L’une, qui paffe par u” & ux” , don
ne u = Bx”. L’autre, qui paffe par ax & x', donne u =
B'x’. On a donc deux Séries, y = A x + Bx” ở c, y=
-4x + B'x' &c. La prémiére marque une Branche qui
tombe toute d’un même côté de la Tangente. La fecon
de marque une Branche qui croife fà Tangente au Point
de contact , comme la Parabole exprimée par l’éq : y =
ax’ [ §. 2 17 ]. Le concours de ces deux Branches, qui
ont une Tangente commune au Point où elles fe croiſent,
forme une Ostalinflexion. Voyez Ex. V. · ·
Ces deux Points peuvent convenir aux Courbes du
cinquiéme Ordre : ceux, dont on va parler, ne convien
nent qu’aux Courbes des Ordres fupérieurs.
4. Si la racine double y— Ax =o du fecond Rang,
diviſe le troifiéme , le quatrịéme , & le cinquiérne, mais
non pas le fixiéme; il faut auffi diftinguer deux Cas, felon
Introd, à l'Analyſe dei Lignes Courbei. Dddd que
578 D E S PO 1 NTS D O U B L ES.
· · · · · - 7 c , -M- • • •

Pascus que cette racine divifè le troifiéme Rang une ou pluſieurs C4.xml
XXV. fois. |- : nº f: -- -- §. 210.
- 1 i - |- |- *s # - - |

e e o e e e * e e , e :e e e …*
@ @ @ @ @ O · @ @ @: e e o
@ @ @ @ O e e : e * , o
@ @ * O - e e a o o ,
- >k O -O |- * o o
|- O O , , a o o ....
O o , , ;w
.** -: -

Si elle ne le diviſe qu'une fois, il manque à la Trans


formée la Cafe de la Pointe, & les Cafes x, x', x', x“,
x”, u, & ax. Il y a donc deux déterminatrices , qui
paffent, l’une par ua & ux”, l’autre par u x & x“. La
prémiére donne u = Bx” , la feconde u = Bºx“. On a
donc deux Séries, y = Ax + Bx” &c., y=Ax + B'x“
&c. Les expofants pairs de x dans le fecond terme mar
uent que chaque Branche tombe toute d’un même côté
: Tangente commune [§. 217]. Ainfi le Point dou
ble est une Ostulation, ou un Embraſement , fçavoir un
Embraffement quand B & B' ont un même figne , une
Ofculation quand ils ont différents fignes.
Mais fi y–Ax diviſe plus d’une fois le troifiéme Rang
de la propoſée ; il manquera encore à la transformée la
Cafe ux”, & il n'y a qu’une déterminatrice , qui paffant
par les Cafes uu, ux’, & x“, donne une équation du fe
cond dégré, dont les racines foient u = Bx , u = Bºx”.
En faifant fur ces racines les mêmes confidérations qu’on
a faites au n°. 2, on verra, |

Que fi B & B font imaginaires, le Point double eft


un Point iſolé. , . * , **

Que s'ils font réels & de différents fignes, les Séries


y = Ax + Bx' &c. y = Ax + B'x' &c. marquent une
*v - Ostala
D Es po 1 NTs DovB L Es. 579

caixIII O/tulation femblable à celle de deux Paraboles cubiques, Prancis


§. **º. qui à la vuë ne différe preſque pas des Ofculations indi- ****
quées ci-deffus, à moins que B & B" étant fort inégaux,
les deux Paraboles ne différent beaucoup en courbure. He was
Voyez Ex. VII. 2. re s
ue fi B & B' font réels, de même figne, mais iné
gaux, les Séries y = Ax + Bx' ċe. y = Ax+B'x' &c.
défignent un Embraſement avec Inflexion. Voyez Ex.
VII. 1. Fig. I 9$. .
, Et fi B = B , la Série y = A x + Bx' &c. n’eſt pas
encore réguliére, il faut la continuer. Mais, par un rai
fonnement tout ſemblable à celui qu’on a fait au n°. 2 de
ce §. on s'affurera que le Point double ne peut être qu’un
Bec, ou uue Embraffinflexion, ou un Embraffèment ima
ginaire. . . . . . . ... - - -- -

Ainſi l’on peut affirmer , » "

Que les Courbes du fecond Ordre ne peuvent avoir


de Points doubles [§. 174. Ex. VI]. - --

Que celles du troifiéme Ordre ne font fuſceptibles que


du Point conjugué, du Noeud fimple, & du Rebrouffe
ITICI)t. - - - - · · · · ·· ·· · ' '.
Qu’avec ces trois fortes de Points doubles, les Cour
bes du quatriéme Ordre peuvent avoir le Noeud avec une
ou avec deux. Inflexions, l'Oſculation réelle & imaginaire,
l'Embraſſement, & le Rebrouffement en Bec. . . . . . .
Ajoutez , pour les Courbes du cinquiéme Ordre, le
Noeud avec un ou deux Serpentements , le Noeud avec
Inflexion & Serpentement, & TOfculinflexion. . . . .
Et, pour les Courbes du fixiéme Ordre , le Næud
avec une ou deux triples Inflexions, le Noeud avec une
triple Inflexion & un Serpentement , le Næud avec une
triple & une fimple Inflexion ; & l'Embraffinflexion.
Il feroit aifé, mais fuperflu , de pouffer ce détail plus
loin. La méthode eſt générale, & l’on peut fuivre cette
d 2 énume
*

58o D Es P o INTS D o UB L Es.


Pascar énumeration autant qu’on le voudra, ou autant que des cuxIII
XXV. vuës particuliéres le demanderont. Il ne reſte donc qu’à ŝ***º
éclaircir tout ceci par des Exemples.
L'Exemple I. eft propre à faire mieux connoitre
tous les Points doubles dont les Courbes du troifiéme
Ordre font fuſceptibles.
Fig. 199• 1. L’éq : ayy — x' + ( b — c) xx + b cx = o repré
num. 1. fente une Courbe compoſée d’une Ovale , placée du côté
des abſciffes négatives, dont le diamétre AC eſt égal à c,
& de deux Branches qui vont à l’infini du côté des abfcif
fes poſitives, partant du Point B éloigné de l’Origine A
d’une diſtance A B = b. On le voit clairement en don
nant à l'équation cette forme y = = V(x” – (b–c)x”
– box): V.a == V(x x (x — b) × (x + c): a ). Car
on y voit qu’y a deux valeurs égales, mais dont l’une eft
poſitive & l’autre négative ; lefquelles , x étant pofitive,
font imaginaires tant que x—b eft négative , c’eſt-à-dire,
tant que x < b [AB], & qui deviennent réelles dès que
x > b [AB]. Mais x étant négative, x — b eſt auffi né
gative; ainfi le produit x x (x — b ) eſt pofitif, & x (x
– b) × ( x + 6): a eſt une grandeur du même figne que
x + c, c’eſt-à-dire, poſitive fi x [ négative ] < c [A C],
négative fi x > c [A C]. Mais felon que le produit x x
(x – b ) x (x + c): a eſt pofitif ou négatif, y qui en eft
la racine quarrée , eſt réelle ou imaginaire. Donc , du
côté des at fiffes négatives, la Courbe ne s'étend pas au
delà de l'abſciffe A C, & fa forme eſt celle d’une Ovale,
qui, non plus que le reſte de la Courbe , n'a aucun
Point double [ §. 173 ].
2. Si, dans cette équation, on fait c = o; elle fe ré
duit à ayy – x' + bxx = o. Le diamétre de l'Ovale de
venant zéro, C tombe für A, & l’Ovale eſt réduite à un
ſimple Point conjugué; lequel, quoiqu’inviſible, & da: Ul
\
D E S P Q 1 N T S D OU BLES. 581
caxIII. du reſte de la Courbe, ne laiffe, pas de lui apartenir. Car Plancuz
***º fi on fait y= o ; on réduit l’équation à – x' + bxx ***
= o, qui a trois racines, x = 9, x=o, x = b., Donc
[§. 15 ] la Courbe rencontre trois fois l'Axe des abfciffes,
une fois en B & deux fois en A, où eſt le Point conju
gué. Ainfi, quand on fhct l'équation fur le Triangle ana
lytique , le vuide de la Cafe de la Pointe & du prémier
Rang montre qu’il y a un Point double à l’Origine. Mais
fi on veut en chercher la nature par la poſition de fes Tan
gentes, on trouvera, en égalant le fecond Rang à zéro,
o o o * |

- — *— o— *— , , ,

|- - ---- } -- - - , - O (O · ·· ··· ·· · · * -

* O _ -- - * ,

l'éq: ayy + bxx = o, dont les racines, étant imaginaires, Fig. 19s.
marquent un Point fans Tangente , fans direction, un " **
vrai Point iſolé. [ ci-deffus, n°. l.]. , s , ,) }."

3. Qu’au lieu de c, on fäffe b= o, l’éq: ayy – x’


+ ( b – c ) xx + bcx = o fe réduit à ayy— x” - c xx:
= o; AB [b] devenant nulle , B vient tomber fur A;
les deux Branches de la Courbe viennent s’attacher à l’O
vale, qui ne fait plus qu’une Feuille, liée aux Branches, non
par une Ofculation, comme on pouroit d’abord le croire,
mais par un fimple Noeud. : Car en cherchant les Tangen- num 1:
tes de ce Point, on en trouvera deux, déterminées par
l’éq : ayy — c x x=o, qui a pour racines yVa – xVc
= o, & yw/a + xy/c = o. On les conſtruira, en pre
nant AF =–V a., AE= + V c & A e =– Vc , & me
nant AD, Ad parallèles à EF » e F:: - : -
Quoique la fimple vuë de la Figure faffè affez connoi
tre de quel côté les Branches de la Courbe tournent leur
concavité ; on peut s’en affurer démonstrativement par le
Dddd 3 fecond
582 D ES PO INTS D O UB L ES.

A º C - . CH.XIII,
":::" ſecond terme de la double Série y==*V; on ſubsti 5: -

, ,

C A is ! -

tuera donc =xv;+a à y dans l'éq: ary—x – cxx


= o, & on aura la transformée a u u = 2 u x Vac – x’
= o, Celle-ci mife fur le Triang : anal: a une détermi
o o o * · · · · · z v
* x |- |- : „ “... )
O O ... . . . . .: : , ,, , :
O f- , ! --

natrice inférieure qui donne == 2uxVae — x' = o, ou |-


** ,
3Ć 36 A e |- |- . - *
a ==+= -7:.
21/4 f.
Les Séries, qui expriment les Branches
*

qui fe croiſent en A, font donc y = + xy/ # + : C$c.


Ø 3Ć%

y=- Va
3ć V - -
:::&ec ;i Ppar oùù l’on
l’ it
voit que la Bra
que la Bran

che touchée par AD tourne en haut fa concavité, & que


la Branche touchée par Ad la tourne en bas.
Le fecond terme de l’une & de l’autre de ces Séries ,
renfermant la feconde puiſſance de x , on en conclurra
[ci-deſſus, n°. Il ] que le Noeud eſt fimple: ce qu’on peut
conclure auffi de ce que les racines yVa – xVc = o, yVa
· + x Ve=o du fecond Rang , ne diviſent point le troi
fiéme, qui n’a que le feul terme x' [ §. 186 ].
4. Dans cette même Courbe, il eſt clair que a reſtant
toujours le même, plus c diminuë, & plus diminuent auffi
le diamétre AC de la Feuille & l’angle DAd des Tangentes
Fig. 199. au Point double. . Si donc e diminuë à l’infini & devient
"" 4 zéro, l’éq : ayy — x’—cxx = o, réduite à ayy—x”=o,
ne repréſente plus que la Parabole fèmicubique , où la
Feuille diſparoit, & les deux Branches venant à fe toucher,
forment
-
D Es por NTs D ovBLes
- r, A.
583
caxIII. forment un Point de Rebrouffement. Auffi le Rang infé-P:Ascna
***° rieur, qui n’a que le terme ayy , donne, étant ègalé à ***
zéro, une équation qui a deux racines égales y= o ,
y= o; ce qui marque la coïncidence des deux Tangentes.
Et la valeur, = x V :, demi-imaginaire de y, indique le
Rebrouffement [ci-deſſus, n°. III. 1 ].
Exemple II. On a vu au §. 186. Ex. VI, un
Noeud avec Inflexion , & Ex. V, un Noeud avec deux
Inflexions. Des Exemples de Noeud avec Serpentement &
triple Inflexion n’auroient rien de plus inſtrućtif.
Mais on aura des Exemples d'Embraffement & d’Ofcu
lation , tant réelle qu’imaginaire , dans la Courbe , ou
plutôt dans les Courbes, que défigne l'éq: x“ – axy –
ay’ + ( aa – bb)yy=o, fuivant les différens raports de
a à b. En mettant cette équation fur le Triangle analyt.
O O O O xk
>k O >k O

le Rang le plus bas, qui eſt le fecond, n’a que le feul ter
me ( aa – bb ) yy, qui égalé à zéro a deux racines égales
= o, y = o; lefquelles marquent que l’Origine eft
un Point double [§. 17:]; dont la, Tangente unique est
l'Axe des abfciffes [§. 184]. Mais la déterminatrice infë
rieure donne l’éq : x*-axxy + (aa — bb) yy = o, qui
- |- OĆ OĆ

a ces deux racines y= F=FVG=H=) · 2.


V=
3ć 3Ć **

Elles font l’une pofitive & l’autre


# a — V( bb — #aa) "
négative, fi # a < V(bb—#aa), c’eſt-à-dire, fi a < b;
|- elles
584 D ES PO INTS D O U B L E 5.

PLascue elles font toutes deux poſitives, mais inégales , fi aa > bb cuxIII.
XXV. & bb > #aa ; poſitives & égales, fi bb = #aa ; imaginai- § 2º.
res, fi bb < $aa. , Donc [ci-deſſus, n°. Ill, 2 ] ; l’Origi
ne de la Courbe eſt une Oículation réelle , quand b > a,
& une Oſculation imaginaire, quand b < ; a V3. C’eſt
un Embraffement, quand b tombe entre a & # ay/3. Mais
quand b = # av/3 , il faut, pour déterminer la nature de
ce Point double , chercher le fecond terme de la Série
XI X:
== 7Ia &c. . On trouve que ce fecond terme eft
3 3
X · V/ 2 X X , 4 x * \/ 2
=4* Y°. Et la
4/2
*

Série
e

-
y=::=**::
#4 44
A

&c. déſigne
un Embraffement.
Tout cela fe voit fenſiblement en examinant les divers
contours que prend la Courbe défignée par l'éq: x* —
axy—ay’ + (aa — bb) yy = o, à meſure qu’on change
le raport d’a à b.
1. D'abord, fi on fuppofè a=o, ou infiniment petit
par raport à b , les termes multipliez par a s’évanouiront,
& l’équation fè réduira à x“ – bby y= o , qui défigne
deux Paraboles égales adoffées l’une contre l’autre, leurs
équations étant xx – by = o, & xx + by = o. Elles fè
Fig. 2oo. baifent à l’Origine A , qu’on peut regarder comme un
"*" Point d’Oſculation.
2. Si a > o, & < b , l’éq: x* — axy— ay’ + (aa
– bb) yy= o a quatre racines, x === V(#ay = y V(ay
+ bb – ; aa)), dont il y en a toujours deux imaginai
res , fg. = V(#ay — y V (a y + b b — ịaa)) quand on
prend y poſitive, & = V(#ay + y V(a y + b b —; a a))
quand on prend y négative. Car, y étant pofitive &
b > a, ay + b b eſt > aa : donc a y + bb – į aa > # aa ,
& V (a y + b b — ; aa) > # a : ainfi y V (a y + b b —
; aa) > #ay, & # ay — y V(ay + bb — ; aa) eſt une :
ellſ
DES POINTS DOUBLES. 585
CaxIII. deur négative, dont la racine quarrée eſt imaginaire. Et, PLANCHE
XXV,
***º y étant négative, ou V (ay+bb – ; aa) eſt imaginaire,
ou elle eſt réelle. Si elle eſt imaginaire » = v/(#4y +
y V(ay + bb – ịaa)) eſt auffi imaginaire. Si V(ay + bb
# aa ) eſt réelle ; comme on la prend poſitivement , on
aura, en la multipliant par y négative, le produit y V(4y
+bb —#aa) négatif, lequel ajouté au produit auffi né
gatif#ay fait une fomme négative, dont la racine quarrée
Fig. 2oo2
eft imaginaire. Ainfi la Courbe n'a que deux Branches :
du côté des ordonnées pofitives & deux autres Branches
du côté des négatives. Les prémiéres vont à l’infini; les
autres, qui s’écartent d’abord l’une de l’autre, fè rapro
chent enfuite , & fe réuniffent au Point B extrémité de
l’ordonnée A B = #–a. La Courbe eſt donc compo
fée d’une Ovale AB, & de deux Branches paraboliques
dont l’Aſymptote eſt la Parabole D A d défignée par l’é
quation , x“— ay’=o [§. 142 ] . Ces deux parties de
la Courbe fè joignent à l’Origine A par une Oſculation.
La Parabole oſculatrice de l'Ovale eſt celle dont l'équation
eft xx=(#4 — V(bb – ; aa)) y. Celle des Branches
CA c a pour équation xx = (# a + V(bb —#aa)) y [$.
2 18.]. Le Paramétre de la prémiére eſt þëf:{f, celui de
la derniére #if. Ainfi, les deux Paraboles fè baifent
au Point A; & il en eft de même des portions de la Cour
be , qui ont en A la même courbure que les Paraboles
ofculatrices.

3. Plus a augmente , plus diminuë le diamétre AB


L"#–2] de l'Ovale. Il s’anéantit quand a= b. Alors num. :- -
- l'Ovale fè réduit à un feul Point, mais non pas iſolé, puiſ
qu'il eſt traverſé par les Branches CA c , fur le contour
defquelles il fe trouve en A. Il eſt inviſible, parce qu’un
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. Eeee Point
586 İD E S PO I N T S D O U B L ES.

Pascus Point eft fans étenduë; mais il y eſt réellement, & le cal-Caxml
XXV. cul fait voir que le Point A, qui ne femble à la vuë qu’un 8 ***
Point fimple, eſt véritablement un Point triple. Car la
fuppofition de a= b réduit l’éq : x* — a xy — a y' +
(aa — bb) yy= o à x* — axy — ay” = o, qui, mifè
fur le Tr: anal: n’a point de plus bas Rang que le troi
O O O O >k

>K O >k O
O O O
O O
O

féme : donc l’Origine eſt un Point triple. Quand on en


cherche les Tangentes, on trouve, pour les déterminer,
l’éq: a y' + ax y = o, qui a une racine réelle y= o &
deux imaginaires y == x V– 1. La prémiére donne
pour Tangente l’Axe des abſciſſes : & les deux autres in
diquent que le Point A, quoique triple, n’a qu’une Tan
ġente; parce qu’en effet il ne pafle par A qu’une ſeule
Branche qui traverfe un Point fans Tangente. Mais ce
n’eſt pas ici le lieu de parler des Points triples.
rig, aso. 4. Soit a > b & < 2bV#, c’eſt-à-dire, ſoit bb moyen
num. 4. ne entre aa & $ aa , l'Ovale recommence à paroitre, mais
du côté des ordonnées pofitives , & renfermé entre les
Branches CA c. On le voit par l'analyfe de l’éq : x*—
axy – ay + (aa - bb) yy = o, & par l’examen de fès
quatre racines x == V(#ay = y V(4y + bb —; a a) ).
Elles font toutes quatre imaginaires , lorſque y eſt négati
ve. Cela eſt évident, lorſque V (ay + b b — ; a a) eft
imaginaire, c’eſt-à-dire, quand y négative furpaffe ịa —
bb . Mais cela eft vrai encore, quand y eſt plus petite. ,
4

Alors V( ay + b b —#aa) étant réelle, i a + V(a y + bb


~ \ —#aa)
XD ES PO I N T S D O UB L E S. 587

cuxIII. — ; aa) fait une fomme poſitive , dont le produit par y PtAscas
$ **º: négative eſt négatif. Ainſi fes racines quarrées =:= V(; ay ***
+ y V(ay + bb — ; aa)) font imaginaires. Les deux au
tres racines =+= v/(# ay — y VC ay + b b — ; aa)) le font
auffi, puiſque aa étant > b b , aa fera auſſi > ay + b b :
car ay négative diminuë b b. Donc ịa a > ay + bb–
ặa a & # a > V(a y + b b — ; aa). Ainſi # a – V(a y +
bb —#aa ) eſt une grandeur poſitive, qui multipliée par
y négative fait un produit négatif, dont les racines quar
rées = V(; ay — y V( ay + bb — ; aa)) font imaginaires.
On voit donc que les ordonnées négatives n’ont que des
abſciffes imaginaires. |- -

Mais du côté des ordonnées poſitives , les racines


== V(# ay + y VC ay + b b — i a a)) font toujours réelles.
Car bb > #aa fait que ay + bb — ; aa eſt toujours pofiti
ve, & fa racine poſitive , qui eſt réelle, ajoutée à ; a
fait une fomme pofitive , dont le produit par y poſitive ,
eft poſitif, & a fes racines quarrées += v/ ( # ay + y V (a y
+ b b – ; aa)) toujours réelles. Elles repréſèntent les
Branches C A c. Mais les racines = V(# ay — y V ( ay
+ bb — ; aa)) ne font réelles qu’autant que y < a — a
Alors ay < aa – bb, & ay + b b —; a a -: a a. Donc
V(ay+bb – ; aa) < #a & ła — V(ay + bb – ; aa) eſt po
fitif, auffi bien que fon produit par y poſitive. Les raci
nes quarrées + V(; ay— y V( ay + hh —; aa)) font donc
réelles : comme au contraire , elles font imaginaires, fi
bb |- |- / -

y> a- = . Ainſi les Branches repréſèntées par ces deux


• e º bb
racines font une Ovale, dont le diamétre AB = a – a
eft pris du côté des ordonnées pofitives. Cet Ovale fait
avec les Branches C. A c un Embraffement à l’Origine A.
Eeee 2 La
|

588 D E S PO IN T S D O UB L ES.

PLANCHE
XXY.
La Parabole ofculatrice de l'Ovale a pour équation CH.XIII.
x x = (# a — V ( b b — ; a a)) y , & celle des Branches §. 222.
C A c, xx = (# a + V(bb — ; aa))y [§. 2 i 8 j. Les deux
Paramétres font poſitifs, mais celui de la Parabole ofcula
trice des Branches infinies cſt plus grand que celui de la
Parabole oſculatrice de l’Ovale. Donc cette Parabole em
braffe l'autre [§. 214 ] , & conféquemment les Branches
embraffent l'Ovale.
5. Si l’on fait b = #a v/3., ou bb = #aa, la figure de
la Courbe reſte à peu près la même. Seulement le con
taĉt des Branches infinies & de l’Ovale eſt plus intime,
parce que les Paramétres ; a = V( bb —; aa) deviennent
égaux entr'eux & à # a.
6. Mais ce contaćt eft fur le point de ceffer. Car
pour peu qu’on diminuë b , de façon qu’il devienne
< ; a V3 , les deux parties de la Courbe qui font d’un
côté de l’Axe des ordonnées, reítant unies l’une à l’autre,
fe détachent de celles qui font de l'autre côté, & qui
reftent auffi unies entr’elles ; elles s’en détachent, dis- je,
vers l’Origine en confervant leur continuité vers l'autre
bout de l'Ovale, laquelle difparoit & fe trouve rompuë ,
Fig. 2oo. quoique la Courbe conferve un cours continu.
num. 5.
On le voit par l'examen des racines x === V(ịa y
== V(4y + b b —# a a) ), qui font toutes quatre imagi
naires quand y eſt négative, & même quand elle eſt po
fitive, mais < $a — a * qui deviennent toutes quatre
réelles quand y > 42–: & <a–#; & dont les

deux = V(#ay — V(ay+bb – ; aa)) redeviennent ima


ginaires quand y ---#.
On le voit encore plus fen
fiblement en cherchant les Maxima & Minima de x &
de
D E F PO I N T S D O U B L E F. 589

cgxIII. de y. Ceux de y font donnez [§. 196] par l'éq : 4x Planca:


9. **°. — 2axy = o, qui a deux racines x = o & xx = # ay. ***
bb
La prémiére x=o donne y = o & y=a— = ; CC

qui défigne le Point double de l'Origine, dont nous par


lerons. tout-à-l’heure , & l’extrémité B de l’ordonnée pri
bb -

mitive AB=a-: . La feconde xx = # ay donne 1”.


y= o & x = o, qui ſe raporte auffi au Point de l'Origi
ne, & 2“. y=a-:=EF=ef, & x = = ; V(#aa
– bb ) = AE= A e. ll y a donc trois Maxima de y,
qui font les Points B, F, f. Ceux de x font déterminés
par l'éq: axx = 2 ( aa — bb) y— 3 ayy , d’où l’on tire
6bb + av/(3 bb – “P=Gl=gi, pour les
y=*** – 6bb |

94
Points I, i, des Maxima, & y =544 a=n; bb-2aa)
= H L = h I , pour les Points L, l , des Minima.
Quand bb = #aa, les valeurs de Gl, HL, & gi, hl
deviennent égales entr’elles & à ; a. Alors , les deux
Points I & L, i & l de Maximum & de Minimum fe
réuniffent en un feul point d'Inflexion K, k, [nº. 6 ] le- Fig. 2oo.
quel diſparoit avec les Maxima & Minima de x , lorſ=
que b b < ; a a rend imaginaires les valeurs d’y
5aa – 6hb =EaV( 3bb — 2aa)
4
qui déterminent ces Ma
xima & Minima f nº. 7].
Dans toutes ces Courbes le Point de l'Origine eft un
Point de la Courbe. Car dans l’éq : x“ – axxy – ay
+ ( aa — bb ) yy = o , il n’y a peint de terme tout
conſtant [§. 14]. Mais dès que bb < #aa, le Point ne
Eeee 3 fe
*----
590 D ES PO 1 NTS D O U B L E 5.

":::" fè touye plus fur le contour de la Courbe [ nº. 5, 6, 7]. c°xIII.


::::... C’est donc un Point iſolé. Cependant, fi on en cherche 3. ***
les Tangentes , on trouvera, pour les déterminer , l'éq :
( aa — bh) yy = o, dont les racines y= o, y = o, ne
font pas imaginaires, mais égales; ce qui femble indiquer
une double Tangente qui feroit l’Axe des abfciffes. Mais
quand on cherche ou la Parabole ofculatrice, ou le fecond
terme de la Série [§. 2 1 8], on trouve ; a + V(bb –#aa)
grandeur imaginaire quand_bbs į aa. Ce Point eſt donc
une Oſculation imaginaire [cy-deſſus, III, 2 ].
Exemple III. On a vu dans l'Ex. préc. n°. 5, que
quand bb=#aa, l'équation, qui fè réduit à x“— ax y
- — ay’ + ; aayy =o , défigne une Courbe compoſée de
:::: deux Branches infinies AC, A c, & d’une Ovale A B em
braſſée aufſ étroitement qu’il eſt poſſible par ces Branches,
puiſque la Parabole oſculatrice de l'Ovale au point A eft
la même que la Parabole oſculatrice des Branches. Mais
fi, dans cette équation, on change le terme ay” en axy“,
on aura une toute autre Courbe , & dont l’Origine eft
un Rebrouffement en Bec. Dont la raifon eſt , que dans
2xx , 4x’V2 24x*
la Série afcendante y = *:
47
== 44
– —H
4 &c. que
fournit l'éq : x-axy — ay + #aay= o , il n'y, a
aucun terme imaginaire, ou demi-imaginaire ; ainfi les
Branches qui s’embraffent d’un côté de l’Axe des ordon
nées s’embraffent auffi de l'autre côté , & font un Embraf
|- / º 2 Xſ X:
fement complet. Au lieu que la Série y = === =
---- / ***
Aſ A V.2"
8 X:„3
*: < + :- &c. que donne l'éq : x*– a xy — a xy'
4 4 - 4

+ #aayy = o, a fès termes alternatifs demi: imaginaires :


ce qui montre que les Branches qui s’embraffent d’un
côté
* }

-
PLANCHE. XXV. Aoa9 - 39 o.

%y 9 3.

E G A O° C | EGH Afige
-
---

-v.
-`-.*
-|
-
--
--------- - -
----~--~~~~ -…-- - ---------- --~~~~…!!!!!!!… - ---- ----~--~~~~ - º *---------
D E F PO 1 N T S D O U B L E 5. 59 I

cuxIII. côté de l'Axe des ordonnées manquent de l’autre côté, & Plancas
§. **º ne font qu’un demi-Embraffement, c’eſt-à-dire un Bec. XXVI.
On remarque cette différence dès le fecond terme de la
Série ; & on pouvoit l'apercevoir fans calcul , en mettant
ſimplement ces équations ſur le Triang, anal. Car elles

„e»0

@ GLe Gy**
gaº
O
: (9 O ..--º-:
---©

3:742 < • *** :<ſ*


3ķ- o o *-6 G
@ @ © ()
· @ (9

ont une même déterminatrice, qui donne, pour l’une &


l’autre, l’éq : #aayy — a xy + x“ = o, dont la racine
ƆfƆÇ - - - |

[double ] ; y – ==o, ne diviſe point le terme unique


du fecond Ordre – ay” ou – axy. Mais dans la pré
miére équation il y a deux intervalles, entre la détermina
trice & fa prémiére parallèle, au lieu qu’il n'y en a qu’un
- dans la feconde équation. , Donc [§. 1 i 3 , ou ci-devant
III, 2 ] la Série que fournit cette feconde équation eſt de
mi-imaginaire, au lieu que celle que fournit la prémiére
eft ou réelle ou imaginaire. Ainfi la feconde indique un
Bec, & la prémiére un Embraffèment, ou réel ou imagi
naire. Et l’on a vu [ Ex. préc. n°. 5] qu’il étoit réel.
On s’affurera parfaitement que la feconde Courbe a
un Bec à fon Origine, en refolvant l'éq : x =-axy–
axy + #aayy = o. Car on trouvera y = –** – : ce
* 4 #a== Vax'
qui défigne deux Branches repréſentées par les racines
3c 3ć & JY AT O |- |
Il VO1t , CIT ICS
y= #1—7—
a + V ax a — Va x .
J = #—7– 3

- exami
592 D EW PO I ÄVTJ DO U B L E S.

Pasche examinant , qu’à l’Origine ces Branches ont l’Axe des caxml
**V* abſciſſes pour leur Tangente commune , [ parce que x ***
étant infiniment petite, y qui eft - vi= , eft encore
infiniment plus petite ] ; que là elles s’embraffent dans
l'angle des coordonnées poſitives, [parce que x étant fort
ite & poſitive. 3436 3Ć 3C

petite čx po * # a + Va x ^ : a.– Vax font toutes


deux poſitives, la feconde furpaffant un peu la prémiére];
mais que du côté des abſciffes négatives elles manquent
entiérement, [parce que x étant négative, Vax, & con
3XC X: |

féquemment
q —,
a = Vax 3 eft imaginaire
1 8 ]l. Ainſi cës Bran
-

ches forment à l’Origine un Rebrouffement en Bec.


En continuant cet examen , on voit que la Branche
a. - 3Ć3ć • *

Fig.
48 2o1. ACc,3 défignée
8 par la racine y = #—
p* - 4 + Vax ,3 s’éloigne
8 à

l'infini des deux Axes, comme fait la Parabole y


-:-, ou a yy = x', qui eſt fon Aſymptote. Mais la
V ax
Branche AED, que repréſente la racine y = 3ĆA

:a–Va x *
s’éloigne infiniment de l'Axe des abſciffes, & non pas de
celui des ordonnées , puiſqu’elle fe gliffe le long de l'A
fymptote droite B D , ordonnée de l’abſciffe A B = # a :
ATAT X OC F# 4 4
Car x = #4 :end y [=I==I==I=="#"]
infinie. L'abſciffe étant plus grande que ; a = A B, for
donnée eſt négative ; parce que le diviſeur ; a — Vax
eft négatif. D’abord l’ordonnée eſt infinie Bd , mais elle
décroit fort rapidement juſqu’au point f [ qui a l’abſciſſe
AF = ; a & l’ordonnée Ff= — ; a ], après quoi elle
- ICCO[Il=
D E 5 P O 1 N T S D O U B L E S. #59;

cuxIII. recommence à croitre en s'aprochant de fon Aſymptote Piases=


3. **º courbe, qui eſt l'autre Branche A e de la Parabole ayy XXVI.

= x'. En forte qu’on peut dire que la Branche hyper


bolique AED ſe continuë au-delà de l’infini, c’eſt-à-dire,
du côté négatif, par la Branche auffi hyperbolique df, &
enfuite par la Branche parabolique fe. v. (2 (

Exemple I / On propoſe la Courbe dont la fig. ....


nature s’exprime par l'éq: x' + x'y-xy' — 2 ax y +
axy” + aayy= o , & l’on demande la nature du Point
qui est à l’Origine ? L’équation étant mife fur le Triang :
anal. a, comme la précédente, une déterminatrice infé
|

@ G 3% ->k::::: G
- - „-ººst - ./ t
„*:*-9 -
• >}: G - |- ** * -- -- , , -

: : - ! ·· · @ : e, , ,, , ; . 2 -----------
(9 Ka .
|-
|- - -

rieure qui donne l'éq : aayy – 2.ax y + x“ = o, qui n'a


qu'une racine, mais doublé, ay – xx = o. Il y a donc
à l'Origine un Embraffement, réel ou imaginaire, ou un
Rebrouſſement en Bec. L’on s’affüre que c’eſt ce dernier,
parce que la fomme des termes axy' + x'y du fecond Or
dre n’eſt pas diviſible par la racine. ay – x x & que la
déterminatrice n’eſt éloignée que d’un intervalle de fa pa
rallèle qui pafle par ces termes [§. 1 1 3 , ou ci-deffus III,
2 J. Ou, fi l’on aime mieux, on cherchera le fecond
terme de la Série, en ſubſtituant : +2 à y; ce qui don
- 2x“tz
ne la Transformée aaua + axau–xxuu + 3 x'a – 4

Intrad, à l'Analyſe des Lignes Courber. Ffff , + 2x'


594 D E S PO I WTJ DO U B L E 5.
5 6
PLANCHE CH.XMI,
XXVI. +#—:=o, qui placée , à fon tour , fur le Tr. §, 410,
anal, a une déterminatrice inférieure, qui donne l’équat:
- -1

o o o o o o *
o o o o * *
O O 2k 2k O
O >k O O ;
* O O
O O
O

- . . . 5
- xx V– 2x
23ć
aauu »H« — = o, ou tu = =+= — , terme demi
4 · aVa |

- |- |- e , : -- - M. |- çi - - 3ć 3ć

imaginaire, qui dénote un Bec. La série y=#=


- 9 G -- -

*: :: &c. fait voir que les x pofitives n’ont que


des y imaginaires, à caufe de la radicale V — 2.x : mais
les x négatives ont deux y réelles, qui donnent, à l'Origi
ne, deux Branches, leſquelles s’embraffant forment un Bec,
dont l’Axe des abſciffes eft la Tangente. .
Remarquez que ce qu’on dit ici, que les abſciffes po
fitives ont des ordonnées imaginaires, ne doit s'entendre
que des abſciffes plus petites que a. La Série, donnée
par une déterminatrice inférieure, ne fert que pour ces
abfciffes : elle feroit divergente & fautive, fi on vouloit
l'appliquer à des abſciffes plus grandes.
2. Si dans l’équation précédente on change feulement
le figne dụ terme axy y ; alors on trouve bien la même
déterminatrice, qui donne la même équation & la même
racine ay — xx= o. Mais préſentement la fomme — axyy
+ x' y des termes du fecond Ordre eſt diviſible par cette
racine, le quotient étant — xy, On ne peut donc pas
employer |- -
D E S PO I WTJ DO U B L EJ. 595

caxin employer ici fans embarras la Régle du §. I 13 , & il vaut Plascis


§. 22.o. mieux chercher le fecond terme de la Série, en ſubſtituant XXVI.
:+ « à y dans la Propoſée : d’où réſulte la Transfor
- 3 2 x“a oc“
mée aattu + axuta – xxutt »H« ɔc’te - -I- - ===o 3

qui étant mife fur le Triang, analyt, a une déterminatrice


o o o o o o * *
O O O. O k O
O O 2k 2: O
O 2k O O

* O O
O O }
O

- seº -

qui donne aauu + x'a — ===o » ou a = (- ; ==


|- x” -- º 3:36 4

#Vs) :,: La double Série eft donc y = #+(-4=


3
ɔC * . - -- -

#V5 2i= &c., & comme dès le troifiéme terme elle eft
réguliére, on voit qu’elle n’a aucun terme ni imaginaire,
ni demi-imaginaire. Ainfi les deux Branches qui ſe tou
chent à l’Origine, y font un Embraffement complet [ ci- Fiks zºs,
deflus I ll. 2 ].

Exemple V. On trouvera un Exemple d’O/culin


flexion dans la Courbe défignée par l’éq : ayy – 2abxxy Fig. zo4.
— x' = o. Elle fe peut réduire à cette forme y = (b
=+ V(b b + ax)): , qui fait voir que chaque abſciffe
poſitive a deux ordonnées, l'une pofitive (b + V(bb "+"
Ffff 2 a x))
596 DES POINTS DOUB L E 5.
PLANCHE XX |- - A - * 3ć3ć - CH.XII
XXVI. ax)) aa” l’autre négative (b – V(bb + ax)) = , toutes s :
deux réelles à l’infini , & qui donnent les deux Branches
înfinies AC, A c, dont l'Aſymptote courbe eſt la Parabole
indiquée par l’éq : a'y y = x“. Ces deux Branches fè
baifent à l'Origine, & y font une demi-ofculation touchée
par l'Axe des abſciffes. Quand on prend x négative ; les
deux valeurs (b == V(b b + ax)): de y, font poſitives
tant qu’elles font réelles, parce que V(b b + ax ) <
Vbb, ou b, lorſque x eſt négative : mais ces racines de
viennent imaginaires, quand w/ ( bb + ax ) eſt imaginaire,
quand x négative furpaffe :. Ainſi l’ordonnée BD de
l’abſciffe négative AB=–# , eſt une limite qui ſépare
les ordonnées réelles des imaginaires. On l'auroit trou
vée également par la Méthode de Maximis [ §. 196 } 3

qui donne pour le Maximum d'x le point D, dont l'abf


- ** bb a. b’ |

cifle A B = — a º & l’ordonnée B D = a* ? & pour


le Maximum d’y le point d, dont l’abſciffe db = —
24.bb 6 b”
: ,
|-

& l’ordonnée A b = # F. Cette partie


-

de la

Courbe, qui tombe dans l'angle des abfciffes négatives &


des ordonnées pofitives, confilte donc en une feuille ou
ou fleuron A D d A, dont les Branches font à l'Origine
un demi-Embraffèment, qui avec la demi-Ofculation_des
Branches infinies CA c forme une Ofculinflexion. C’eſt
au fi ce qu’on trouvera par nos Méthodes. L’éq : a'yy
– 2abxy – x' = o mifè fur le Tr: anal : a deux dé
terminatrices inférieures, dont l’une donne a’yy— 2abxy
|

|- |- - - |- * =o?
D EJ PO I N T J D O U B L E S. * 597
2
CH.XIII. 2bx PLANcHa
s. zao. =o , ou y= -= , & l'autre – 2 abxy — x“ = o, xxvi.
O O O G) -O xk

O O O O GO
O O 2k O

3ć”
ou y=-=. Il y a donc deux Séries; l’une, dont
-

/ • 2b |

le prémier terme eft := x', exprime les Branches CAd ;


/ __ • I / -

l'autre, dont le prémier terme eft —=:= * , défigne les


Branches c A D : & ces quatre Branches forment l'Oſcu
linflexion, qu’on voit à l'Origine [ ci-deſſus III. 3 ].
Exemple VI. La Courbe repréſentée par l’éq : Fig *of.
tx' + bx * — a'yy = o, confifte en deux Branches infinies
AD, A d, qui fe baifent à l’Origine A où elles ont l’Axe
des abfciffes pour Tangente commune, & de là s’éten
dent à l’infini du côté poſitif, ayant pour Aſymptote la
Parabole défignée par l’éq : a'y y = x” . Mais ces Bran
ches continuées du côté négatif, y forment une Ovale
ou Poire A FB fA. Car en donnant à l’équation cette
forme y==* y*** ,
43 on voit 1°. que l'Axe des abf
ciffes eſt un Diamétre, chaque abfciffe ayant deux ordon
nées égales, une poſitive & une négative ; 2°. que prenant
l'abſciffè x poſitive, l’ordonnée y va en augmentant à l’in
fini ; mais 3”. que prenant x négative, y devient imagi
naire dès que x négative furpaffe b , parce qu’alors x + b
F fff 3 eit
598 D E S PO I WTS DO U B L E J.

Planche eſt une grandeur négative. Ainfi la Courbe, de ce côté, Caxm


*XVI ne s'étend pas au-delà de A B = b. Si on cherche la 5 ***
nature du Point qui eſt à l’Origine , on trouvera , en
mettant l’éq : x' + bx“ - a’yy= o fur le Triang : analyt:
~^ o o o o o *
O O O O 2k
O O O O

que la déterminatrice inférieure donne bx“ – a’yy= o,


qui ſe décompoſe en ces deux xx - ay V # = o, xx +*

ay V # = o, qui indiquent, pour les Paraboles ofcula


trices, deux Paraboles ordinaires , égales, adoffées l’une
contre l’autre de part & d’autre de l’Axe des abfciffes ,
qui eſt leur Tangente commune. En examinant cette
Courbe , on trouvera [ §. 173 ] qu’elle n’a d’autre Point
multiple que celui de l’Origine, mais qu’elle a [ §. 199 ]
deux-inflexions F, f, dont l’abſciſſe commune eſt A E =
(— ; + ; V;) h. ~

lleft clair que b diminuant, la Poire AFBfA diminuë


auffi, & qu'elle diſparoit quand b devient zéro. Alors les
deux Branches DA, dA viennent fè terminer en A , qui
de Point d’Ofculation devient Point de Rebrouffement.
Mais dans ce Point, l'Ovale, quoiqu’évanouie, conferve
quelque veftige de fes deux infiexions, puiſque dans l'éq:
x” — a'y*= o, qui eſt celle de la Courbe , la double
racine | y= o ] du fecond Rang eſt cenfëe divifer le troi
filme & quatriéme Rang, qui manquent. C’eſt-là le Point
que nous avons nommé [ ci-deflus Ill, 3 ] Point de Re
brouſſement à double inflexion.
- - Exem
D Es PoINTS DOUB L E s. 599

CH.XIII. Exemple VII. On trouve dans les Courbes re- ":" XXVI.
§. 22o.
préfentées par l’éq : c“yy — (a + b) c'x'y + abx“ – c'x'y” Fig. 2o6.
= o des Points d’Oſculation, de Rebrouffement en Bec, 21144777e
• 3 • 4•
I•

& d’Embraffement, formés par le contaćt de deux Para


boles cubiques [ ci-deſſus lll, 4]. Ces Courbes ont [§§.
139. 142] deux Aſymptotes, l’une Droite, qui eſt l’ordonnée
CBc de l’abſciffe AB=c, défignée par l'éq : cºyy. —
c'x'y' = o, ou c'=x', foit x = c ; l’autre curviligne,
qui eſt la Parabole femicubique fAg, indiquée par l’éq :
4 |

abx“ — c'x'y' = o, ou yy = ; x. Si on cherche les

Maxima [§. 196], on trouvera, pour ceux de x, l'éq: n. 1. Ở is


x' = c” [qui ne déſigne que l’Aſymptote C c ] & l’éq :
x'=– * (a ( a–- b)
b )* qui marque que le Point H dont
-

4ab
*, (a –b)”
l’abſciffe Ah =– cy/>—;- & l’ordonnée H h =—
4ab
(a – b )*
2 O2 + 5) ” eft un Maximum de x. Pour ceux de y,
n.1. Č. 2.
on trouve les Points E, I, qui ont pour abfciffes x =
3 b 3 b |

ev(a + :)=Ae,
V & x=y (a-:)= Ai,
. & pour ordonnées y = — a — b — 2.Va b = e E, y =
— a — b + 2 Vab = i I. Enfin, on trouve pour le Point
qui eſt à l’Origine , l’éq: c“y” — (a + b) c“xy + a b x“
= o, qui fe décompofë en ces deux équations c'y —
ax” = o, c'y—bx' = o, qui font l’une & l’autre-à la
Parabole cubique.
Donc, fi a & b font de même figne , la forme de la
Courbe eſt à peu près telle qu’on la voit au n°. I, com
poſée de deux parties détachées, dont l’une dEG a deux
Branches infinies, une hyperbolique Ed & une paraboli
quę
6oo D E S P O I N T S D O U B L E S.

Plancas que E G; & dont l'autre DA I HA F a auffi deux Bran- CaxIII.


XXVI. ches infinies, une hyperbolique AD & une parabolique AF, 9. **º.
, & de plus un Fleuron A H I A, auquel elles ſe joignent en
# A par un Embraſèment avec inflexion.
Ce Fleuron, dont la plus grande abſciffe eſt Ah =
3 |- 2

— V^* =: , & la plus grande ordonnée il = — a


— b + 2 Va b , diminuë d’autant plus que a & b apro
chent plus de l’égalité; il diſparoit quand ces deux gran
deurs font égales, & alors la Courbe [nº. 2 ] a un Bec à
l’Origine. - -

Mais, quand les fignes de a & de b font différents, la


forme de la Courbe change entiérement [ n°. 3]. Elle cơn
ferve l’Aſymptote droite C b c, ordonnée de l’abſciffe A B
= c ; mais la Parabole femi-cubique fAg, qui eſt l’Afym
ptote courbe, paſſe du côté des abfciffes négatives, fon
. -3

paramétre i étant devenu négatif. Alors la Courbe n’a


plus de Fleuron, mais elle conferve fes quatre Branches
infinies, deux hyperboliques AHD, Ad, & deux parabo
liques AF, A G. Les Minima des ordonnées diſparoiſ
- -a+ b
- 3
fent , parce que leurs abſciffes x= V ( 2 = va B ) font
V
imaginaires, Vab étant imaginaire quand a & b ont dif..
férents fignes. Le Maximum des abſciffes ſubfifte au point
“)
H, dont l’ordonnée {a ––94-**
h1 H= =T=TTS , & l’abſciſſe 3., H. C.: T2

Ah = — e V% (a –
ab
b)” Mais cette ordonnée devient in
4
finie, & l’abſciffe ſe réduit à c, quand a=–b. Alors
auffi la Branche A HD, qui coupoit l’Aſymptote C B &
Padoit au-delà, l'accompagne fans la couper, comme la
Branche Ad [nº. 4].
§. 22 f.
/P/ AVCHE.XXVI.
<i
----*
(~~~~ ~~~~••••••••••••• ----
* ***** • • • • … .
D ES POINTS T R I PLES. - 69 I

Ch.XIII. PI ANCHE
§. 22 I. §. 22 1. Des Points triples. XXVII.

La divifion des Points triples eſt fondée fur les mêmes


Principes que celle des Points doubles. En ſuppofant un
Point triple à l’Origine, la Cafe de la Pointe & celles des
deux prémiers Rangs font vuides, en forte que le plus bas
Rang de l’équation eſt le troifiéme gy’ + bxy + i xy +
/* [ §. :::: qui, égalé à zéro, fait une équation du
troifiéme dégré, par laquelle on déterminera les Tangentes
du Point triple.
I. Si fes trois racines font réelles & inégales, c’eſt un
Point à trois Tangentes. Trois Branches s’y croiſent, &
y font des Angles finis, meſurés par ceux des Tangentes.
Ce Point fe nomme Point triple d'interfestion , ou Double
Næud. Il fe divife, comme le fimple Noeud, par les Infie
xions & Serpentements de fès Branches. Il peut n’avoir
point d’Inflexions ; il peut en avoir une, deux, ou trois;
& de même un, deux, ou trois Serpentements; ou il peut
avoir une Inflexion, & un ou deux Serpenternents, ou
deux Inflexions & un Serpentement : varietés qui ſe mul
tiplient, quand on ſuppoſe une triple lnflexion, &c.
Le Double - Noeud fans Inflexion peut fè trouver dans
les Courbes du quatriéme Ordre; parce que la Tangente d’u
ne de fes Branches n’eſt cenſee la rencontrer que deux
fois, & chaque autre Branche une fois : ce qui fait en
tout quatre fois. Mais fi une Branche eſt infléchie au
Point de ſečtion , fa Tangente eſt cenſée rencontrer la
Courbe cinq fois : ce Cas ne peut donc commencer à
avoir lieu que dans les Courbes du cinquiéme Ordre.
Et fi l’une des Branches fèrpente, fà Tangente eſt cenſée
rencontrer la Courbe fix fois : ce qui ſuppoſe une Cour
be au moins du fixiéme Ordre. En général, quand une
Branche fubit une Inflexion du dégré t, fà Tangente eft
Introd, à l’Analyſe der Lignes Courbes. Gg gg CCIX
6o2 D E S PO I NTS T R I P L E S.

Planche cenſée la rencontrer t + 2 fois, & les deux autres Bran- Ch XIII.
**" ches 2 fois ; deforte que la Courbe qui a un Point triple 5 ***
de cette forme eft au moins de l’Ordre t + 4.
Ces Formes fe difcernent en examinant combien de
Rangs confécutifs, fupérieurs au troifiéme, font diviſibles
par chaque racine de l’éq : g y' + bxy + ix y + /x” = o
[ §. 186 ].
Ou, ce qui eſt encore mieux, en cherchant le fecoņd
terme des Séries que donnent ces racines. Si l’expofant
d’x dans ce fecond terme eft 2 , la Branche n’a aucune
Inflexion : fi c'eſt 3 , ou un nombre impair, elle a une
Inflexion viſible : fi c’eſt 4 , ou un nombre pair plus
grand que 2, elle ferpente. De plus , le figne de ce fe
cond terme aprend de quel côté de la Tangente tombe
chaque Branche [§. 2o4]. , Voyez ci-deſſous Ex. I. 1.
II. Si des trois racines de l’équation tangentielle deux
font imaginaires ; il ne reſte qu’une Tangente au Point
triple. Il eſt formé par l'adhérence d’un Point conjugué
|- à une Branche de la Courbe , ce qui le rend, à la vuë,
femblable à un Point fimple. On en a vu un Exemple
cy-deffus [ §. 22 o. Ex. II. 3 ]. On peut fe le repréſenter
comme une Ovale infiniment petite, touchée ou traverfée
par une Branche; qui, dans ce Point, peut être fans ln
flexion, ou avec lnflexion, ou avec Serpentement , &c.
Et ici, comme dans le n°. préc. fi l’Inflexion eft du dégré
t, la Courbe eſt au moins de l’ordre t + 4. Voyez ci
defTous Ex. III.
Ill. Si l’équation tangentielle a deux racines égales;
le Point triple n’a que deux Tangentes, une fimple & une
double formée par la coïncidence de deux Tangentes. ll
y a donc, en ce Point, deux Branches de même direc
tion traverſées par une troifiéme Branche de direction dif
férente, laquelle Branche peut être fans Inflexion, ou avec
Inflexion, Serpentement &c. On examinera donc, com
- LIBC:
D E $ PO I NTJ TR I P L E 5, 6ɔ3
PLANCHE
CaXIII.
§. 22 I.
me au §. préc. quelle est la nature du Point double que XXVII.
forment les Branches d’une même direčtion , & on con
noitra par-là la nature du Point triple. :
1. Si, par ex. la racine double du troifiéme Rang ne
diviſe pas le quatriéme [ & ce Cas eſt le feul de ceux que
nous examinons ici, qui puiſſe avoir lieu dans le quatrié
me Ordre des Courbes : autrement l’équation , diviſible
en entier par cette racine , feroit rédućtible ] ; alors le
Point triple [§. 22o. III. 1 ] eſt un Rebrouffement traverfé
par une Branche de direction différente, laquelle Branche
ne peut, dans le quatriéme Ordre, avoir d’Inflexion, ni
dans le cinquiéme de Serpentement ou d’Inflexion d’un
dégré ſupérieur &c., Voyez ci-deſſous Ex. I, 3.4. Ex. II.
2. Si la racine double du troifiéme Rang diviſe le qua
triéme & non le cinquiéme; le Point triple confifte [ §.
22o. lll. 2 ] en une Ofculation, réelle ou imaginaire, un
Embraffement, réel ou imaginaire, ou un Bec, traverfés par
une Branche de direćtion différente, laquelle peut être fans
Inflexion, ou avec Inflexion, ou avec Serpentement , &c.
Et c’eſt dès le cinquiéme Ordre que les Courbes font fuf
ceptibles de ces fortes de Points triples, dont on difcerne
ra la nature en continuant les Séries que fourniffent les
deux racines de l’équation tangentielle : calcul, dont la
Remarque du §. 1 i 3 peut fouvent diſpenfer en bonne
partie. Voyez ci-deſſous Ex, IV. - -

3. Mais ce n’eſt que dans le fixiéme Ordre, ou dans


les Ordres fupérieurs, qu’un Rebrouffement à double ln
flexion, ou une Ofculinflexion [Ş. 22o. Il l'3 ] peut être
traverſée par une Branche de direction différente. Voyez
ci - deffqus Ex. V. - *

l V. Enfin fi féquation gy’ + bxy + ixxy + /x' = e


3 3

n’a qu’une feule racine triple y Vg + x V /= o, foit y=


G g gg 2 Ax
|- -

6o4 D E S PO IN T S T R I P L E S. |

PLANCHE |- A - * } |- |

XXVII. A« [en fiant, pour abréger, A=–ý #], le Point :


triple eſt formé par trois Branches qui fè touchent, & qui
n’ont qu’une Tangente, mais triple, c’eſt-à-dire, formée
par la coïncidence de trois Tangentes, & dont l'équation
eft y = A x. - |

On connoitra la nature de ce Point, en cherchant le


fecond terme de la Série y = A x + & c : ce qui fe fait
en ſubſtituant Ax + u à y dans l’équation propoſée. On
aura une transformée, dont la Pointe reftera vuide , auffi |
bien que les deux prémiers Rangs, & trois Cafes du troi
fiéme, qui n’aura de pleines que la feule Cafe a’.
1. Si, dans le quatriếme Rang , la Cafe x* eſt remplie,
la déterminatrice traverfera les Cafès a’, x“, & donnera
@ @ @ @, :k
>k O O O * -

une équation cubique, dont deux racines font imaginaires;


3 3

la troifiéme étant u = V/B x“ = x /Bx. La triplicité de


ce Point eft donc inviſible, on ne voit qu’une feule Bran
che fans Inflexion. Mais on peut fuppofer qu’il réſulte de
l’évanouiffement d’une double Feuille, devenuë infiniment
petite. Voyez ci-deffous Ex. I 2.
Ce prémier Point triple à Tangente triple, peut con
venir aux Courbes du quatriéme Ordre. Les fuivants ne
fe trouvent que fur les Courbes des Ordres fupérieurs.
2. Si la racine y—Ax=o du troifiéme Rang diviſe
le quatriéme & non le cinquiéme; il faut voir fi elle diviſe
ce quatriéme Rang une ou pluſieurs fois.
1). Si.
Đ E F P Q IN T5 T R I P L E f. 6c5
caxim. - 1 ). Si elle ne le diviſe qu’une fois, il månque ati qua- Peascas
§ 221. triéme Rang de la transformée la Cafe x”, mais non la XXVII.
Cafe u x’, & alors il y a deux déterminátrices inférieures,
qui donnent u == x VB x & ya = B^x . Les Séries
: , i , f. : " " fii . . .
" , • • • • • * . . . .
|- . • • • * , o · · · ·
* o o o. . : » . . .
, , , , , ; , ; , ; tº : o 9. . . . . . . . . . . . .
:) --.: : : : " : -- 9 - 9 , ... . . . . . . , , , , ; : ;
O |

y = A x = xVBx ởe, y = Ax + B'x' &c. marquent un


Rebrouffement [§. 22o. III, 1 ] traverſé par une Branche
fans lnflexion , & fous la même direction que celles qui
font le Rebrouffement. Voyez ci-deſſous Ex. VI. 1.
2 ). Si la raçine y — Ax = o divife plus d’une fois le
quatriéme Rang, il manque à ce Rang, dans la transfor
mée, la Cafè u x' , & la déterminatrice paffant par les
e e e , e o * *

, ', - O D D o o |- -

* O .O Q
} ...:. ; , O --O O |- |

|- O O

Cafes » & x', donne une équation cubique, qui a deux


racines imaginaires, & une réelle z=ýBx'=xVEx.
|- 3 * - -

La Série y=4x + x VBx” &c. marque une Branche avec


Inflexion [§. 217 ]; mais la triplicité du Point eſt invifi
ble. On la peut fuppofer formée par l’évanouiſſement.
d’une Feuille. Voyez ci-deffous Ex. VI. 2.
|

G ggg s Ces
695 D ES P O IN T S T R I P L E 5.
|

l’LA :CH E -
XXVII.
Ces deux fortes de Points triples peuvent convenir caixm.
aux Courbes du cinquiéme Ordre. Ceux qui fuivent font S. iii
refervez aux Ordres fupérieurs. " |

3. Quand la racine triple du troifiéme Rang, diviſe le


quatriéme & cinquiéne, mais non le fixiéme ; il faut dif
tinguer le Cas, où elle ne diviſe le quatriéme Rang qu’u
ne fois, de celui où elle le diviſë pluſieurs fois.
1). Si elle ne le diviſe qu’une fois , la Cafe u x' refte
leine dans la transformée , qui a deux déterminatrices,
d’où l’on tire les équations u == xy/Bx & n = B'x'. Les
e e e , e e e *
• • • • e o
|- } • • • * <.
o -
- - -
|-
xk O O, O |
*** - * * * |-
- -

O“ O *-O - - --* )» - -

} |- |- O O -- : |- |- - ^ ex
|- -

;: - - O * is · ·: }; - ;
, - -

« . .. / # -

Séries y = A x = x VBx &c. y = Ax + B'x' &c. mar


quent un Rebroụffement traverfé, "fous une même direc
tion , par une Branche infléchie au Point de contaćł.
Voyez ci-deſſous Ex. VII. 1.
2). Si la racine y – Ax = G divife plus d’une fois le
quatriéme Rang de la propoſée, la Cafe u x' eſt vuide
dans la transformée , dont la déterminatrice inférieure ,
paffant par
-
les Cafes a', a'x', u x', & x“, donne une
- - - -- - - - - * * * · * -- - - • t • - », « Le , --

... • : • • •
-
• • * |
, , , ,, ,
• • • • • o , :
. - - ' , e o O *O O |- : · · -

- : * : - ' >k o "O C) " |- ... :· · - ·

. . . . . . . .: , " " " o



o

dł.
-
'
:
' i a
e :
-
|- O C) ·· ·

· ·- équation
\

D E S PO I N T S T R I P L E W. 6o7

ca.xIII. équation cubique, dont les trois racines foient c = Bx”; PtAscas.
***** u = Bºx”, a = Bºx”. - XXVII.

• 1 )). Deux de ces racines peuvent être imaginaires.


Alors on n’a qu’une Série y = Ax + Bx &c., & le Point
triple eſt formé par l’adhérence d'un Point conjugué à une
Branche fans lnflexion. Tel eſt, en particulier, le Cas où
les deux Cafes a*x* & ux“ font vuides. Voyez ci-deflous
Ex. VII. 2. -

2 )). Si les trois racines Bx” , B'x', B"x" font réelles


& inégales; on a trois Séries, qui ayant le même prémier
terme A x , marquent trois Branches qui fè touchent en
un même Point fans Inflexion ; foit qu’elles s’embraflent
toutes trois, ce qui a lieu, quand B, B', B" ont un mê
me figne; foit qu’une des trois baile les deux autres, ce
qui a lieu quand une des grandeurs B, B', B" a un figne
contraire à celui des deux autres. - -

3)). Si de ces trois racines deux font égales, la troi


fiéme défigne une Branche fans lnflexion , qui paffe par
un Point double, de même direćtion , indiqué par la raci
ne double , lequel peut être un Embraffement, réel, ou
imaginaire, ou demi-imaginaire, c’eſt-à-dire un Rebrouffe
ment en bec. Ces Cas fe déterminent, & on prouve qu’il
n’y en a pas d’autres, par une fuite de raiſonnemens fem
blable à celle qui a été employée au §. préc. III. 2.
4)). Enfin, fi ces trois racines font égales, on ne
peut encore rien décider fur la nature du Point triple :
mais il faut, dans la transformée en u & x, ſubstituer Bxx
+ t à et ; ce qui donnera une feconde transformée en t
& x, dont la déterminatrice, partant de la Cafe t', four
nira une équation cubique , fur laquelle repetant le rai
fonnement qu’on vient de faire , on trouvera tcújours
que le Point triple eſt , ou un Em brafien crit de trois
Branches , ou un Embraflement imaginaire traverfé par
üne Branche de même direction , ou un Embrafft ment :

|
demi
6:8 D E S P O INT3 TR I P L E 5.
!
P, arche demi-imaginaire , c'eſt-à-dire, un Bec , traverfë auffi par CixIII.
xXVII voyez
une Bianche de même direction. Sur tous ces Cas , ***
l’Ex. VIII. - Re

Eclairciffons la nature de ces Points par des Exemples.


Exemple I. 1. On a déja vû des Points triples
d’interfection aux §. 17o, Ex. III; 17 I. Ex. II; 172 ; 173,
Fig. zo7. Ex. IV; 192 ; auxquels nous joindrons celui de la Cour
be déſignée par l'éq : y"+x“ — 2ay’ + 2bx y = o. . Elle
eft compoſée de trois Feuilles AB, AD, Ad, qui ſe réu
niffent à l’Origine par un Double-Noeud, où fe croiſent
les Branches BAD, DA d, dAB. En effet, l’équation de
la Courbe étant réduite à cette Forme x==+= V(– b y
= y V(bb + 2ay — yy)), on voit qu’elle a quatre raci
nes, defquelles, y étant poſitive, les deux == V(— by –
y V(bb + 2ay — yy)) foņt imaginaires, ce qui eſt fous le
figne radical étant ou négatif, ou imaginaire, lorſque bb
+ 2 ay —y y eſt négatif. Mais les deux autres racines
= v/(– by + y V(bb + 2ay — yy)) font réelles, fi V(bb +
2ay – yy) > b., ou bb + 2ay — yy > hh , c’eſt-à-dire,
2 ay — y y > o, ou 2 ay > y y, foit 2 a > y. Par confé
quent, du côté des ordonnées poſitives, la Courbe a une
Feuille, dont la longueur eft AB = 2a. Mais y étant né
gative, les quatre valeurs d’x, = V(|by = y V ( bb — 2 ay
—yy)) font toutes quatre réelles, tant que V(bb — 2 ay
– y) eſt réelle; parce que b, ou Vbb, furpaſie néceſſài
rement V(bb — 2ay—yy). Or cette grandeur eſt réelle,
* lorſque bb furpaſie 2 ay + yy, ou que bb + aa > a.a + 2ay
»+ yy , foit V (bb + aa) > a + y , ou y < V ( b b + a a)
– a. Donc, du côté des ordonnées négatives , juſqu’à
l’ordonnée AC = V(bb + aa) — a, il y a quatre abſcif
{ès x qui forment les deux Feuilles AD, Ad... . - -

: Ainſi l’Origine, A ; cft un Point triple d’interfection.


C’est auffi ce que montre l’équation mife für le Tr. anal;
. . . |- So?
D E S P O 1 N T S T R I P L E 5. 609
cuxIII.
f. 22 I •
Son plus bas Rang donne — 2ay'+ 2bx y=o, qui a trois Planeg:
XXVII.
racines y=o, y=+ *V = 3 =—«VÉ. La pré
miére indique une Tangente parallèle aux abſciffes : c’eſt
celle de la Branche dA D. Les deux autres montrent des
Tangentes obliques aux coordonnées : ce font celles des
Branches B A d, BA D.
Pour favoir fi ces Branches ont quelque Inflexion &
de quel côté de leurs, Tangentes elles tombent, on cher
chera le fecond terme des Séries y = o &c. y = +
sv: eo y=-xv; ez celui de la premiére sie
(& c’eſt proprement fon prémier terme, car on ne comp
te pas o pour un terme ) eſt donné par la déterminatrice
inférieure, qui traverſè les Cafes xy & x * , donnant l'éq:
2

x“ + 2bx y = o, ou y =— :,: Ce terme indique que


la Branche d A D est fans Inflexion , & qu’elle tourne fa
concavité vers les ordonnées négatives.
>k O O O »k
* O xk -O

Pour avoir le ſecond terme des deux autres Séries , on ſub


|- b A - *

ftituera =xv; + u à y, dans la propofée y“ + x“ –

2 a y’ + 2 bx* y = o, & la transformée 2a + 44.: : +=

6x
3
a V:b? + 6b 1 b 3
2 xxan=4xa V a + u“ – 4bx’a=6xu’Vab .
|- 2 2

Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes. H h hh –2 au'

>
6IQ D E T PO INVTJ TRI P L E F.

Planc he – 2au'=o mifè fur le Tr. anal. n’a qu’une déterminatrice CitxII I.
XXVII. §. 22 I.
e f*/ • - |- aa +bb
-

inférieure utile, qui donne —4 bxxu +"-"+ x“ = o,


>k xk xk xk xk

O O Q
O O

Oll ft = 4 aab xx. Les Séries y=+xv b, u. aa+b


aa + bb A-, *
4aabb :X:X: |-

b - aa + bb /.
&c. y=-xv = ++: x x &c. font voir que les -

Branches BAd, BAD tombent, par raport à leurs Tangen


tes, du côté des ordonnées poſitives, de maniére qu’elles
n’ont aucune Inflexion [ci-deffus, l.]. -

2. Si dans l'équation propofée on fait b = o, elle fe


Rg. 207 reduit à y“+x“ – 2 ay' = o. Alors l’ordonnée AC
*** [= V(aa + bb) – a J devient zéro, auffi bien que fes
abſciffes CD, Cd [=+ V(– a b + b (aa + bb))]. Les
deux Feuilles AD, Ad, s’évanouiffent , & les Tangentes
des Branches BAd , BAD [défignées par les éq : y = +
x V# , y = — x V # , que la ſuppofition de b= o réduit
à y = o, y = o ] , fe confondent avec l'Axe des abfcif
fes, Tangente de la Branche d AD. La Courbe ſe réduit
Fig. 208.
donc à une ſimple Ovale A B , qui garde pourtant à fon
Origine A des veftiges de la double Feuille. Car cette
Origine eft toujours un Point triple , puiſque dans fon
éq : y"+ x* — 2ay = o, le plus bas Rang eſt le troifié
me. La Tangente de ce Point eſt donnée par l'équat :
- 2ay = o, qui a trois racines égales y= o, y = o,
=o. Et comme cette racine triple du troifiéme Rang
1162
DES POINTS TRIPLES. s 11
caxIII. ne divife
$ ***: eft pas[ci-deſſus
invifible le quatriéme
IV. y"+
1 ]. x“, la triplicité de ce Point Pi:Nc::
XXVII.
\

3. Mais fi, dans la même équation y* + x*— 2ay + Fig. :oz.


2bx y = o, on ſuppofe a= o; alors AB [2a] fe réduit
à rien , & la Feuille AB A difparoit. L’ordonnée A C
::::::::E: devient égale à b, auffi bien que fès
abſciffes CD, Cd [=+= V(— a b + b V(a a + bb) )]. La
Courbe n’a plus que les deux Feuilles AD, Ad, qui fe Fig 299.
joignent en A par un Point triple formé d'un Rebrouffe
ment dAD , traverſé par la Branche dABD fous une autre
direction. La nature de ce Point fè lit dans l’éq : y"+ x*
+ 2bx y = o, mifè fur le Tr. anal. Car elle y a deux
* o o o *
O O >ę O

– • ’ o

déterminatrices inférieures, qui donnent, l’une 2bx y + x*


2. -

= o, foit y =– #: l'autre 2bx y + y* = o, foit x =


=+ y V —:4. La prémiére marque une Branche fans Infie
xion, touchée par l’Axe des abſciffes, & tournant fa con
cavité du côté des ordonnées négatives. La feconde indi
que deux Branches qui font un Rebrouffement touché par
l'Axe des ordonnées [ ci-deffus lIl. 1 ]. -

4. Dans cette derniére équation , le fimple change


ment du figne du terme x“, lui fait repréſènter une Cour
be très différente. La précédente étoit finie : celle-ci a Fig. 2 Io.
quatre Branches infinies & hyperboliques, dont les Aſymp
totes fe croiſent au point B, extrémité de l’ordonnée A B
=-; b [§. 143 ]. L’Origine eſt ici, comme dans la
H h hh 2 derniére
612 D E F P O INTS T R I P L E 5.

#### derniére Courbe, un Point triple formé par un Rebrouffe- cuxml.


" ment traverſé d’une Branche fous une autre direction : 5 azi.
mais ici c’eſt la convexité de cette Branche qui eft tournée
vers le Rebrouffement, au lieu que là c’étoit fà concavité.
La déterminatrice, qui défigne cette Branche , donnoit là
x” . . . x*
=- zz, ici elle donne y=+ == C’eſt toute la
différence de ces deux Points. . ..

Exemple II. Si l'on veut un Rebrouſſement tra


verfé, fous une direćtion différente , par une Branche in
fléchie, on en trouvera un Exemple fort fimple dans la
Fig. 211. Courbe qu’exprime l’éq : y"+ ax“ — b' xy = o. Elle
confifte en une Branche infinie C A, infléchie à l’Origine
A, qui forme dans l’Angle des coordonnées poſitives une
Feuille A D E A , puis rebrouffant du Point A donne une
feconde Branche infinie A FG qui fubit en F une feconde
Inflexion. Les Branches infinies AC, AFG, font parabo
liques & ont pour Aſymptote courbe la Parabole cAg défi
gnée par l’éq : y"+ ax“ = o[§. 142]. Les Maxima de la
Feuille,7,font
-- 2 b
les Points D,
h 2
E,b qui ont pour ordonnées Ad
|- |

=#V:, Ee="v:, & pour abfciffes Dd =


, , "/9 b” 7 , 1 o8"h?
[§. 196] - Si fon cherche
la nature du Point A on troúvera que c’eſt un Point tri
ple , puiſque le plus bas Rang de l’équation mife für le
Tr. anal. eſt le troifiéme, qui confifte dans le feul terme
– bbxyy. Ce terme égalé à zéro a deux racines, une
fimple x= o & une double y = o. Donc l’Axe des or
données ne touche qu’une Braņche de la Courbe & l'Axe
des abſciffes en touche deux. Mais puiſque la racine x -
= o, diviſe le quatriéme Rang + ax“, & non le cinquié
- - - - - - me
- • i - * ** -

r
|
D Es por NTs TR 1 PL E s. 613
cºxIII. me yº, la Branche que touche l'Axe des ordonnées fubit P:Nc::
**** une Inflexion au Point A [ §. 186].. C’eſt auffi ce que **V"
marque la déterminatrice qui traverfe les Cafes xy & y', - -- - -

. , „ , : 2' y 9 - ... Cº . : „ .- * :
|-

laquelle donne l'éq : x = au lieu que celle qui pafè #


*

par les Cafes xy & x“, & qui donne l'éq: y= =žvax,
indique un Point de Rebrouffement touché par l’Axe des
abſcistes [ci-deſſus III. 1 ].
2k O C O O O
O O O O >k

o * o o , , ,
; : : -- : : : : --- * : a -o: o i o . . . . ??? .: :
-, , i to riº e o o :- : , : -; --: -i; .: 1

-: , . . . . .i 4 o -> -, - - -
',- - :
, ' ', :: : :
- - - - - - · · · - x? |- -

-
« ; -
"Exemple III.
i Zi
L’éq : y"[ \ —
- c* * . .} :
byy + x xy
. .. :"… á a = o r8 ***
- 3 +:-
-> i - M -- ---- - |-

repréſente une Courbe compoſée de deux Branches para


boliques-AB, AC, étenduës dans les angles des coordon
nées de différents figlies; & touchées à l'Originé par l'O.
vale AD qui forme avec ces Branches une Ostuli flexion.
La longueur de cette Ovale eft: A D = b. 'Ainfi faifant
b = o, l'Ovale diſparoit & ne conferve que fes Branches
infinies. Mais alors l'Originė est un Point triple formé par
l'adhérence d’un Poińt oü d’üne“Ovale infiniment petite à
une Branche infléchie. Cela eft“marqué par l'équation
|- tangentielle y' + x·y = ó qu’on trouve en mettant l’équa
tion fur le Triangle anal. Elle a une racine réelle y = o,
qui donne pour Tangente l'Axe des abſciffes , & deux
imaginaires,y *=+==+=: V-1, qui marquent le Point adhé- .
řenĚf ci dtífus, ifj.” Et cömme la racine réelle y=o
eft cenſée divifer le quatriéme Rang qui manque, la Bran
* . H h hh 3 che
614 D ES POINTS TRIP LE 5.
rarena che de la Courbe ſubit une Inflexion à l'Origine. C’eſt caxm
**" auffi ce que défigne la Série qui repréſente cette Branche 5 *** 5 * -

* donné par la
[$. 217]. Elle commence par le terme 44 -

déterminatrice qui traverſe les Cafes xy & x'.


O O O O O Ak

. ' o o o o o - --
* o *, o · · · · · -
O O O
O O |

Exemple I V. L’éq: x' — ay“+ 2 bxy + a c xy”


re. »ış. =o repréſente diverſes Courbes, qui ont toutes deux
:m:Í. Branches paraboliques AC, DF [§. 142]. Mais elles dif
"*" férent extrémement, près de l’Õrigine Å, felon le raport
, , , , des grandeurs a, b, c. Si on cherche la Tangente de la
" " Courbe en ce Point-là, on égalera à zéro le plus bas Rang,
qui confifte dans le feul terme aexy”, & comme, cette équa
tion a une racine fimple. x = 9 & une double y= o, on
conclurra que les deux Axes font Tangentes, ſi Mais pour
déterminer la nature, de ce Point, on mettra l’équation
fur le Tr. anal. Elle a deux déterminatrices , dont d'une
:
- -
! ';
··
; · )· · - le - f-8 * #ffio º 3° * * º ***
, ,, , , , o o , º. o. :o) ) * sin -1; .:::init :
$ - - -
·
· ,") . .i *
-
- * o o , *, ? o:t al.'ſ, 22:3;): Cs | |- |-
|-
O ; * . O O . , :, : r, .; or : i,. , *:: - -

!
- , ; ; . ' - - -

- O O O |- |- " - -- - - - -
- , , , , ~ . . . .
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(, , , , "ſi… . . . . .
|

- O ,! - -a, ... - - - | - -

. .. . . . . . . . . “ „“ ir o sig sin i 2! 3!} f :


- ; , : , :, :, :, ’:’, :, s:, i 1 loq : « » t o
-- -- · – r: ....*.*. ----- \ : » –}} . . . . ."
donne réq;-ay"+ 2x'=b, ou *=: relative à la
Branche que touche l'Axe des ordonnées. Elle fait voir
$ .. . . . que
gs

D Es po INTs TRIP L Es. 615


cuxIII que cette Branche eſt fans Inflexion à l'Origine, & qu’elle Plascn:
§. 2:1. tourne fà concavité vers les abfciffes poſitives lorſque c eſt X*Y" |
pofitif, & vers les abſciffes négatives quand c eſt négatif.
C’est la Branche BADE [ nº. 1 & IV] ou BADE [nº. II Ở
Il 1 ]. L’autre déterminatrice, rélative aux Branches que
touche l’Axe des abſciffes, donne l'éq: acxy + 2 bxy +
x' = o, ou ay + 2hxy + x' = o, qui a deux racines.
Si ac > b b, ces racines font imaginaires , & les Bran
ches, que devroit toucher l'Axe des abſciffes, fè réduiſent ,
à un point adhérant à la Branche BA DE [n”. I]. . :

Si a c = b b, les deux racines font égales, & les Bran


ches qu’elles défignent forment un Bec E EF [n”. 11] tra
- verſé par la Branche B A D E. C’eſt un Bec & non un
Embraffement; parce qu’entre la déterminatrice, qui paffe ,
ar les termes xy: , xy & x’, & fa parallèle qui paffe par
: termes, ou plutôt par le terme y", du fecond Ordre,
il y a trois intervalles [ §. 1 1 3 & ci-deffus III, 2 ].
Si ac eſt pofitif & < bb, les racines de l’éq: agy*-+2bx'y .
»+x“= o font inégales & négatives. Ainfi les deux Branches
qu’elles déſignent tournent leur concavité d’un même côté,
fç. du côté ordonnées négatives, & forment un Embraf.
fement ELDEAIF traverſé par la Branche BADE [nº. III ].
Enfin, fi a e eſt négatif, les racines de l’éq : ac y' +
2bxy + x“ = o font l’une pofitive, l’autre négative. Donc
les Branches qu’elles indiquent ont leurs convexités oppo
fées, & forment une Oſculation BAIC, EDLF, toujours
traverſée par la Branche BA DE [m”. IV]. -

Ainſi l’éq: x” – ay“ + 2bxy + acxy” = o fournit des


Exemples de tous les Points triples mentionés ci-deſſus ,
za”. I l l , 2. - |- - -

Cela deviendroit très-fenfible par la réſolution de l'éq:


ɔc’- ay“ + 2bxy + acxy”=o, fi l’on pouvoit aifément ré
foudre une équat: du 4°, ou du 5° dégré. Mais on pourra
- s’en
€)

616 D Es po 1 NTs TR 1 P L es.


PLANCHE CH.XIII,
XXVII, s’en convaincre auffi, en faifant x=# & y=#, fup § 211.
- 5 er í

pofitions qui transforment l'équation propoſée en —IT –


4c, 3 4c, 5 3er 5 a ar 3

:::: »H« :::: +### = o, foit au —·::+ aba + ac


= o, laquelle défigne une Courbe du quatriéme Ordre.
Fig. 21z. Cette Courbe a deux Branches paraboliques b c, ef,
Ht4/77, I.
2•3. 4 • dont l’Aſymptote courbe eſt la Parabole cubique exprimée
3
- A |- 4/26
par l’éq : au — == o, ou aau = z' , & deux, Bran
ches hyperbolique ba, ed, dont rAſymptote droite est
l’Axe des abſciffes & l'Aſymptote courbe l'Hyperbole
-> 3 |- - - -
Z/Z
sam- ==+ac=o, ou uz' = aa e, d’un paramétre po |- -3 3 - /. ----

* , |- - ** , , r , , :

fitif quand e eft pofitif [n”. I, 2, 3 ], & d’un paramétre


négatif quand e eſt négatif I nº. 4 ]. Cela ſuffit pour
donner quelque idée du cours de cette Courbe ; furtout
fi on ajoûte qu’elle rencontre l'Axe des ordonnées dans
les Points indiquez par l’éq : ua + 2ba + at = o, à quoi
fe réduit fon équation, quand on fait z=o. Ainſi la
Courbe ne rencontre point l'Axe des ordonnées, lorſque
a c > b b , parce qu’alors [ nº. 1 ] les racines de l’éq : au +
2 b a + a c = o font imaginaires. La Courbe touche cet
Axe, quand ac = b b, ce qui rend égales les racines de
cette équation [ n. 2 ]. La Courbę coupe fon Axe en
deux Points, lorſque a c < b b, parce qu’alors l’éq : ua +:
2 b a + a c = o, a deux racines inégales , & ces deux
Points font d’un même côté de l’Origine [ n°. 3], lorſque
a c eſt poſitif, les deux racines étant alors de même figne;
au lieu que ces deux Points font de part & d'autre de
i’Origine [nº. 4] quand ac eſt négatif, les deux racines
ayant alors différents figues, -

-" Cette
D E F PO IN TJ TR I P L Eý. 617

ca.xIII. Cette Courbe du 4°. Ordre étant décrite , on décrira PLascus


s *** par fon moyen celle du 5". Ordre repréfèrtée par l'éq: xxvii .
x” — ay“ + 2bxy + acxy” = o, en prenant, fur la pré
miére, une abſciſſe quelconque z & fon ordonnée u , &
donnant, pour la feconde, à l'abſciffe x[=#] l’ordon
née y [=#]. ll feroit facile d’en donner une Conf.

truction géométrique : mais elle n’eſt pas néceffaire ici.


Il fuffit de voir quelles parties de la Courbe du 5°. Ordre _
font produites par les diverſes parties de la Courbe du *****
quatriéme.
D'abord, 1", fi celle-ci ne rencontre point l'Axe des „...g. 1
ordonnées, la Branche infinie ab produit la Branche finie "" "
AB. Car fi l’on prend z infinie, puiſqu’à l’infini la Bran
che ab fè confond avec fon Aſymptote courbe dont l’é
quation eſt az =
- ** * 3 T aa T aaz =#
a’e, on aura y [="#=: Taaz
- 3 3

=“
Z
infiniment petite, & x=[“:=#=+=]
4 4ZZ 4ZZ
4 -

440 . - |- |

ZZ infiniment plus petite encore. Donc, au point de la


Branche ab qui eſt infiniment éloigné de l’Origine, ré
pond le point A fur l’Origine où la Courbe touche l'Axe
des ordonnées , puiſque x eſt infiniment plus petite que
y. Mais , fi l’on prend z finie, a le fera auffi , & de
même x & y [=#] [="#].
Par ex. le point b du

quel l’ordonnée bg eft = Va c, & l’abſciffe Og =V(aaah


*+ 2aaVac), donne le point B, dont l’abſciffe A/3= 3 - 2

Vaat + 2bcVac) & l’ordonnée 3B =yeet:eve.


Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. I.iii Ainſi
6J 8 D Es po INTs TR I P L Es.
Prascue Ainfi toute la Branche infinie ab ne donne que la Bran- ca.xII.
xXVII. che finie A B. Mais la Branche infinie b c, dont les abſ- §. ***
ciffes & les ordonnées croiffent à l'infini, produit la Bran
che infinie B C , dont les coordonnées vont auffi à l’in- .
fini. Il en eft de méine des Branches D E, E F produites
par les Branches de, e f ; avec cette différence que les
coordonnées z & te des Branches de , ef étant négatives»
les abfciffes x[="#] des Branches DE, E F feront po
- Z#ZZ . |

fitives, & leurs ordonnées y[=: ] négatives. Ainfi


dans ce I r. Cas la Courbe du 5°. Ordre CBA DE F n’a
que deux Branches infinies ABC, DEF qui partent toutes
deux de l’Origine A. Ce Point A eſt pourtant un Point
triple, mais fa triplicité eſt inviſible.
„... e II. · 2°. Si la Courbe du 4°. Ordre touche en e fon Axe
des ordonnées, les Branches a b c produiſent , comme
dans le Cas précéd. la Branche A B C. Mais la Branche
de produit une Feuille DEE. Car le point d infiniment
éloigné donne, comme ci-deffus, le point D où la Cour
be touche l’Axe des ordonnées. Et le Point e, où l'abf
ciffe z eſt nulle, ou infiniment petite, & l’ordonnée a [Oe]
finie, donne à la Courbe du 5°. Ordre une abſciffe x:
f/Z - - - | f/ZZ
[= #] infiniment petite , & une ordonnée y [= #]
infiniment plus petite. Le point e donne donc un Point
E , où la Courbe touche l’Axe des abfciffes. Ainſi la
Branche infinie de produit une Feuille D EE. Et la
Branche infinie e f produifant, comme cy - deffus, une
Branche infinie EF touchée en E par l’Axe des abſciffes,
la Courbe CBA DEEF a, à l'Origine, un Point triple
qui confifte en un Bec EEF traverſé par la Branche BADE
de direction différente. - -

3°. Si
D E S PO INTS TR I P L E J. 619
PI ANCHE
CH.XIII. 3°. Si la Courbe abcdef coupe l’Axe des ordonnées XXVII.
§. 221. en deux points i, 1, d’un même côté de l'Origine , on Fig. 2 I 3.
verra, comme dans les Cas précédents, que les Branches num. 3.
C) III.
a b c produifent la Branche ABC, que la Branche di pro
duit la Feuille DEI , & que la Branche l f produit la
Branche infinie LF. Mais l’arc i el produit un Fleuron
IAEDL. Car les points i, l, dont les abſciffes font infini
ment petites & les ordonnées finies, donnent, comme ci
deffus, les points I, L, dont les abſciſſes font infiniment
petites, & les ordonnées infiniment plus petites ; c’eſt-à
dire, des Points où la Courbe touche, à l’Origine, l'Axe
des abfciffes. Et les autres Points , comme e, dont l’abſ
ciffe z [Oh] eſt poſitive, & l’ordonnée tº [he] négative,
donnent des Points E, dont l’abſciffe x [="#] & l’or
/ Z/ZZ * e |- |- |

donnée y [ = ial font négatives, ce qui produit le Fleu


ron IAEDL. Ainſi l’Origine de la Courbe CBADELDEAIF
eft un Point triple, qui confifte en un Embraflement tra
verſé par une Branche de direction différente.
4°. Enfin, fi la Courbe a b c d ef coupe l’Axe des or Chºnum.
IV.
4.

données de part & d’autre de l’Origine O , la Courbe


CIABILEDLF a, à l’Origine, un Point triple formé par une
Ofculation traverſée par une Branche de direction diffé
rente. Car les mêmes raiſons que ci-deflus font voir que
les Branches infinies i c, l f, produiſent les Branches infi
nies 1C , LF , & que les Branches infinies a bi , le d,
produifent les Feuilles A BI, LED.
- Exemple V. On trouve une Ofculinflexion tra Fig 214.
verſée par une Branche de direction différente dans la
Courbe que repréſente l’éq : x" + a ay* -H a ax'y + a' xy y
= o. En la mettant ſur le Tr. anal. elle a trois détermi
natrices inférieures , qui donnent ces trois équations :
li i i 2 a’y*
62o Des po i NTs TR I P L E s.
Prancae a'y“ + a' xyy= o , a’x)y + aax'y = o, & aaxy + x* ca.xIII.
XXVII. yy ɔcɔć 3 9. 2. 2. Is

rg. 214: prémiére marque une Branche fans Inflexion BAHG, tou
***** chée par l'Axe des ordonnées & tournant fà concavité
vers les abfciffes négatives. La feconde indique une Bran
che, auffi fans Inflexion, GHFE, touchée par l’Axe des
abſciffes, & tournant fà concavité vers les ordonnées né
gatives. Et la troifiéme déſigne une Branche infléchie
B C D E, touchée auffi par l’Axe des abfciffes. Ces trois
Branches forment ainfi une Ofculinflexion traverſée par
une Branche de direction différente. [ ci-deſſus Ill. 3 ].
On s’affurera que ces Branches ont bien la pofition in
diquée par les équations des déterminatrices, en analyſant
l'équation de cette Courbe de la même maniére qui a été
employée dans l'Ex préc. Si on ſubſtituë f4:26 à x, & ZZZ
/
/ |- • |- A

:
4 * ^ aa
à y dans la propoſée x“ + aay“ + aax’y + a’x)y = o, on
la transformera en a’z + uz” + a'u +a"=o, qui repré
fente une Courbe du 4°. Ordre [n”. 2 ] , laquelle a qua
tre Branches hyperboliques [§. 138 ). Deux ba, e fgh
ont pour Aſymptote droite l’Axe des abſciffes, & pour
Aſymptote courbe l’Hyperbole dont l’éq : eſt uz” + a“
4
43
=o, ou «=-z. Deux autres b c , ed ont pour
|

Aſymp
- D E s Po INTs TR I P L Es. 621

caixIII. Aſymptote droite l'Axe des ordonnées, & pour Aſymptote Plascas
5. ** i. courbe l’Hyperbole défignée par l’éq : a’z + a’u = o, **""·
3
47 - A v

ou z=-z=- Ainfi la Courbe a, à peu près, la figure


qu’on voit ici [n”. 2 ]. Son ordonnée primitive Of eft
– a. Et le Maximum e des abſciffes eſt déterminé par
l’abſciffe Oi, racine de l’éq: 4 (z” + a’)’ + 28a'z = o ,
3 a“
& par l’ordonnée ie = — 2 ( z + a' )
Cette Courbe [nº. 2 ] fert à décrire l’autre [nº. 1 ] ,
en prenant dans la prémiére une abſciffe quelconque z &
fon ordonnée u , & donnant , pour la feconde, à l’abf
• ZZZ - ZZZZ
ciffe x [=#1 une ordonnée y [=': ]. Sans entrer

ici dans un détail, qui feroit ſuperflu après ce qui a été


dit dans l'Ex préc. il fuffira de remarquer que la Branche
a b c, infinie de part & d’autre, produit la Feuille A B C,
qui touche , au Point A, les deux Axes : que la Branche
infinie d ef produit le Fleuron D E F , dont les deux
Branches touchent, au Point A , l’Axe des abfciffes : &
que la Branche infinie fgh produit la Feuille FGH, qui
touche les deux Axes au Point A. La Courbe entiére
eft donc compoſée de trois Feuilles ABC, DEF, FGH,
ou de trois Branches BAHG, GHDE, & EFACB, qui for
ment à l'Origine une Ofculinflexion traverſée par une
Branche de direćtion différente.
Voici maintenant des Exemples de Points triples dont
les trois Branches ont au Point de contaćt une même
direćtion. Et d’abord,
Exemple VI. 1. Un Rebrouffement DAE, touché Fig. 2īj.
par une Branche BAC, fe voit à l’Origine de la Courbe
repréſentée par l’éq: aay' – bxy + x' = o. Son cours
Ii i i 3 confifte
622 D E F P O IN T S T R 1 P L E S.

Plascite confifle en une Branche BAC, qui étenduë à l’infini dans CuxIII.
- ***** l'angle des abſciffes négatives & des ordonnées poſitives , 8 ***
touche à l'Origine A l’Axe des abfciffes , forme dans
l'angle des coordonnées pofitives un Fleuron ACDA &
revient toucher l’Axe des abfciffes en A, d’où rebrouffant
en A E, elle ſe jette à l'infini dans l'angle des abfciffes
poſitives & des ordonnées négatives. L’Afymptote des
Branches infinies eſt la Parabole a'y' + x' = o. Les
Points principaux font, le Maximum C des abfciffes, 3

qui a pour abfciffe A c= is 2 , & pour ordonnée c C


I2 54
b*
-: : a** le Maximum D des ordonnées, qui a pour
- |- -

• 8 b? |- 4b’ -

abſciſſe D d = 2434
: „, & pour ordonnée Ad = 27a ::: ; mais
fur-tout l’Origine A qui eſt un Point triple, dont les trois
Branches font touchées par l’Axe des abſciffes. Car les
Tangentes font données par l’équation du plus bas Rang
a'y' = o, qui n’a qu’une racine triple y = o. Et com
me cette racine diviſe, mais une feule fois, le quatriéme
Rang b x'y', fans divifer le cinquiéme x', on conclurra
[ ci-deffus IV, 2, 1)] que ce Point A eſt un Rebrouffe
ment DA E, touché, ou traverſé par une Branche B A C
de même direction.
C’eſt auffi ce qu’on voit bien clairement en mettant
l’équation fur le Tr. anal. Car elle a deux déterminatri
o o o o o *
O O O # O
>k O O O

CCS
D E F P O I VTJ TR I P L E S. 623

ca.xIII. ces inférieures, qui donnent les éq : a'y' — bxy = o, Plancu


§. 22 I • x* XXVII.
Oll y==: Vbx, & — bxy + x' = o, ou y = TE }

dont la prémiére défigne le Rebrouffement , & la feconde


la Branche qui le touche.
2. Si dans cette équation, on fait b= o, le Fleuron
AC D A s’évanouit & la Courbe eft réduite à une Parabole
dont l'éq: eſt a'y' + x' = o, qui , pour la Figure, ref
femble affez à la Parabole cubique ; mais qui porte à l’O
rigine un Point triple, veſtige du Fleuron qui a diſparu.
Sa Tangente en ce Point eſt déterminée par l’éq: a y'= o,
dont la racine triple y = o eſt cenſée divifer, tant de fois
qu'on voudra, le quatriéme Rang qui manque [ci-deilus
IV, 2, 2) ].
Exemple JVII. L’éq : , x' + 2aax'y — b'y' = orig. .1e.
repréſente une Courbe qui a du raport avec la précéden
te. On peut commencer fon cours par la Branche infinie
B A, qui étenduë dans l’angle des abſciffes négatives &
des ordonnées poſitives vient à l’Origine toucher & cou
per l'Axe des abfciffes : infléchie en ce point, elle paffe
dans l'angle oppofé & y forme le Fleuron ACDA , qui
la ramène à l’Origine, où touchant de nouveau l'Axe des
abfciffes, elle rebrouffe , & pouffe dans l’angle des coor
données poſitives une Branche infinie A E. Ce cours de
la Courbe eſt rendu manifeſte en réſolvant fon équation
& lui donnant cette forme x=y(–aay =+ y V (a“ »H«
b'y )). Car on voit que, y étant pofitive, x a deux va
leurs , une
3
poſitive W(-aay+yv(a'+by)) & une

négative V (— aay — y V(a“ + b*y)), qui croiffent tou


tes deux à l'infini & donnent les Branches infinies A E,
A B. Mais , y étant négative , les valeurs d'x ne font
réelles,
624 D E S PO INT 5 TR I P L E J.

Plascar réelles, qu’autant que a“ + by eſt poſitive , c’eſt-à-dire , CH.XIII.


XXVII. 4.
§. 22 I.
juſqu’à l’ordonnée Ad [y]=– #. Dans cet interval
le, elles font toutes deux pofitives & donnent le Fleuron
AC DA, dont les Maxima D , C font déterminés par
4 4.
Ad=–#: , c C = — : , & par
-

leurs ordonnées

leurs abſciffes dD = * , A c= # . Ainſi le Point

triple de l’Origine eſt un Rebrouffement DAE touché par


une Branche infléchie B A C. |- -

C’eſt auffi ce qu’on peut conclure de nos Principes.


Car l’équation du plus bas Rang b’y’ = o, n’a qu’une
racine, mais triple, y = o. Donc à ce Point; il n’y a
qu’une Tangente pour les trois Branches de la Courbe ,
& cette Tangente eſt l'Axe des abfciffes. La racine triple
diviſant, une feule fois, le quatriéme Rang 2 aaxy, &
diviſant auffi, ou étant cenſée diviſer, le cinquiéme Rang
qui manque, mais non pas le fixiéme Rang x“ ; le Point
triple doit être un Rebrouffement traverſé par une Bran
che infléchie [ci-deſſus IV, 3, 1) ].
Mais on le voit encore mieux en mettant l'équation
fur le Tr. anal. Elle a deux déterminatrices inférieures
qui donnent les éq : — b’y’ + 2aaxy = o, ou y==
+: V#, & 2aaxy + x“ = o, ou y=—:- , dont
2 44

la prémiére marque le Rebrouffement & la feconde la


Branche infléchie qui le touche.
O O O O O O Xk
o o o o o o
O O O * O
* O O O
&c.
Exemple
- - -
DE s po I NTs TRIPLES. 625
CH.XIII. Exemple lVIII. Les Courbes que défigne l’éq: ::::::::: -
5. *** x'y' = ay + bxy + cx^y + dx“ fourniffent des Exemples ;:
|- g. 2 I 7.
de tous les Points triples dont il eſt queſtion, ci-deſſus n. 1. 2-3
IV, 3, 2). Qu’on fübstituë dans cette équation xxa à y, **“
& qu’on diviſe la transformée par x“, on aura x a u =
au' + b u' + c u + d, équation qui repréſente des Cour
bes du troifiéme Ordre. Elles ont quatre Branches hy
perboliques , dont deux ba , gh ont pour Aſymptote
courbe l'Hyperbole exprimée par l'éq: xuu = d [§. 138],
ce qui fait voir qu’elles embraffent l'Axe des abſciffes, qui
eft leur Aſymptote droite, fe jettant du côté négatif, fi
d eſt négative [n”. I, 3, 5] ; du côté pofitif, fi d eſt po
fitive [n”. 2, 4, 6 ]. Les deux autres Branches hyperbo
liques de, g f, ont pour Aſymptote droite l’Oblique ef
déſignée par l’éq: x = av + b, & pour Aſymptote cour
be l’Hyperbole ordinaire [§. 143 ]. Ces Courbes ren
contrent leur ordonnée primitive en autant de points que
l'éq : au' + bu' + cu + d = o a de racines. Ce qui fait
fix Cas principaux.
1°. Celui où les trois racines font réelles, inégales & num. --
de même figne : alors les trois points b, c, d , où la
Courbe coupe l’Axe des ordonnées , font d'un même
côté de l’Origine. num. 2•
2°. Celui où ces trois racines étant réelles & inégales,
il y en a une d’un figne & deux d'un autre figne : alors,
des trois points b, d, g, il y en a un d’un côté de l’O
rigine, & deux de l’autre. |

3°. Celui où il y a deux racines réelles & égales, & " 3:


une troifiéme réelle * même figne : dans ce cas, la Cour
be touche l'Axe des ordonnées en d , & le coupe du
même côté de l’Origine en b. -

4°. Celui où la troifiéme racine a un figne différent "" +


de celui des racines égales: alors la Courbe touche l'Axe
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. Kk kk des
626 . D Es por NTS T R I P L E 5.
Plische des ordonnées d'un côté en b, & le coupe d’un autre côté caxIII.
XXVIII de l'Origine en g. §. 22 I.

m:1777, 5 • 5°. Celui où les trois racines font égales : alors la


Courbe touche & coupe l’Axe en un meme Point b d ,
- qui eſt un Point d'inflexion. -

num. 6. 6°. Celui où il n’y a qu’une racine réelle & deux ima
ginaires; en ce cas la Courbe ne coupe qu’en un Point g
l’Axe des ordonnées.
: paffe fous filence quelques varietés, qui pourroient
fubdivifer ces Cas, mais qui ne font pas effentielles.
On peut, par le moyen de ces Courbes du 3°. Or
dre, décrire géométriquement celles du 6°. que définit l’éq:
x’y* = ay’ + bxy + cx^y + dx“, en prenant, für les :
miéres, une abfciffe quelconque x & fon ordonnée a, &
donnant, pour les autres, à la même abfciffe x une or
donnée y [= xxa ]. -

» I. ở I. La Courbe abcdefgh produit la Courbe ABBCCDEFGH.


7 Les Branches hyperboliques ba , g h donnent des Bran
ches paraboliques BA, GH, aſymptotes de la Parabole
femi-cubique a Bn, dont l'éq : eft yy = dx', ou y ===
x Vdx. Car l'abſciffe x des points a, h étant ſuppofée
� |- /* d |- |- |

infinie, leur ordonnée a [= V:] eft infiniment petite;

mais l’ordonnée y des points A, H eſt [xxa = xx V #]


= xvdx. Les Branches hyperboliques de, gf donnent
les Branches paraboliques D E, GF, aſymptotes de la Pa
rabole cubique a Bp., dont l’éq : eſt y = #. Car l’abſ.
ciffe x des points e, f étant prife infinie, pofitive ou né
gative, leur ordonnée u [=#1 eft auffi infinie du même

figne :
DES P O INVTJ TRIP L E J. 627
º p |- - 3ć” PI ANCHE
C:::I
§. 22 I. ſigne: mais l'ordonnée y des points E, F est [xxu=] a :::::::
-

Ainfi les quatre Branches hyperboliques de la Courbe n°. ****


1 , produifent les quatre Branches paraboliques de la
Courbe n°. I. Mais les deux arcs, qui font entre b c ,
& c d, produifent les Fleurons BBC, CCD, dont les
Branches touchent l’Axe des abſciffes à l’Origine ; parce
qu’à l’abfciffe x infiniment petite des points b, c, d, ré
pondent des ordonnées a finies Ob, Oc, Od : mais à
une pareille abfciffe, dans l’autre Courbe, répondent des
ordonnées y [=xxu ] infiniment plus petites que l’abſciffè
x. La Courbe produite eſt donc compoſée de quatre
Branches paraboliques & de deux Fleurons.
La Courbe a b c de fgh du n°. 2 produit łą Courbe n.a.v. IL
ABCDEFGH du n°. II. qui, avec un feul Fleuron BCD
produit par l'arc bcd, a quatre Branches paraboliques, BA,
GH, DE, GF produites par les Branches hyperboliques
ba, gh, de , gf. Les deux prémiéres ont pour Aſymp
tote courbe la Parabole femi-cúbique a B n : les deux der
niéres la Parabole cubique e B p.
La Courbe ABCDEFGH du n°. III, produite par la "3*"
Courbe abcdefgh du n°. 3 , a auffi quatre Branches pa
raboliques BA, GH, DE, GF produites comme dans les
Cas précédens & ayant les mêmes Aſymptotes. A ces
Branches fe joint un Fleuron B C D , produit par l’arc
b c d. -"

La Courbe ABE FGH [m”. IV ] produite par la Cour- n.4.&IV.


be ab e f g h [m”. 4] n’a point de Fleuron, mais ſeule- -

ment les quatre Branches paraboliques, qui paffent toutes


quatre par l’Origine, & y touchent l’Axe des abſciffes. . .
La Courbe A BE F G H du n°. V, produite par la "5;&V.
Courbe ab e fgh du n°. s , eft auffi fans Fleuron, & a
les quatre Branches paraboliques B A, GH, DE, GF :
mais il n'y a que la 1“. & la 3“. qui paffent par l'Origine:
. K kk k 2 ll
628 D ES PO I N T S T R I P L EJ.

reascns ll en eft de même de la Courbe ABE FGH du n°. VI, CitxIII.


xxviij produite par la Courbe ab e fgh du nº. 6, fi ce n’eſt 5 ***
c::” que ce font les Branches GF, G H qui paffent par l’O
I 19III] C. -

8 Ainfi la Courbe du n°. I dégénére en celle du n°. III,


quand le Fleuron CCD diſparoit , & celle-ci, par l’éva
nouiſſement du Fleuron B C D dévient la Courbe du n°.
V. De même la Courbe du n°. II, fe change en celle du
n”. IV, quand le Fleuron B C D fè réduit à rien, & la
Courbe du n°. IV fe transforme en celle du n°. VI, quand
le Bec AB E fe retire & s’émoufle.
Toutes ces Courbes ont à l’Origine un Point triple.
Celui du n°. I eft un Embraffement de trois Branches :
celui dugº. II un Embraffement & Oſculation ; celui des
nº. Ill & TV un Bec touché par une Branche qui l’embraf.
fè ou le baife : enfin ceux des n°. V & VI n’ont qu’une
Branche, mais on peut fuppofer au n°. V les Fleurons du
z". I devenus infiniment petits, & au n°. VI un Point
adhérent.
Tout cela fe lit dans l’éq : x’yy = ay’ + bxy + cx^y
»+ dx“ mife fur le Tr. anal. Elle a deux déterminatrices
O O O O O O 3;
O O O Mk 3: O
O O 3k O - Q
$k O O O

fupérieures, qui donnent les éq : ay'=x'y” & x'y' =


3

dx“, ou y=# , y == x Vdx , des Paraboles afym


ptotes des Branches infinies. Elle a auſfi une détermina
trice
D E F P O IN TJ TR I P L EJ, 629

: cuxmI. trice inférieure qui donne l'éq:ay' + bxxyy + cx^y + dx“ PLANche
XXVIII,
***** = o, dont les racines font réelles ou imaginaires, égales
ou inégales, de même ou de différents fignes, à l’imita
tion de celles de l’éq : a a’ + butt -H ca + d = o, en la
quelle elle fè transforme par la fubítitution de xxa à y.
C’eſt donc ici le Cas du n°. IV, 3, 2 ) ci - deffus, &
pour démêler les différents, Points qu’il renferme, il faut
chercher le fecond terme des Séries y = Bx” &c. dont le
prémier terme eſt donné par l'éq : ay’ + bx yy + cx^y +
dx“ = o. On ſubſtituera donc: Bxx + « à y dans la pro
poſée, & on mettra la transformée fur le Tr. anal. Le
feul terme x'y remplira les Cafes x’u”, x’u & x’ [ §.
1 o5]: mais les termes y', xyy , xy, x“, qui étoient für
la déterminatrice , laifferont vuides, ou la feule Cafe x“,
ou les deux x“, x“u, ou les trois x“, x'a, x’a”; felon
què Bx” eſt une racine ſimple, double, ou triple de l'éq:
ay’ + bxy + cx^y + dx“ = o[§. 107].
O O O O O O O #
O O O O O 2k O
O O O 2k O O
O O GO O O
3k O O O

Si B x x eſt une racine fimple, il ne manque que la


Cafe x“, & la déterminatrice inférieure , paffant par les
Cafes x“u & x’, donnera u =Cx’.
Si B x x eſt une racine double, il manque les Cafes
x“ & x'a, & la déterminatrice paffant par les Cafès x’u’
& x’, donnera a ==+ v Cx ==+= x’VCx.
Si Bxx eſt une racine triple, il manque les Cafes x",
- Kk kk 3 x“u
63o D E5 P O IN T S T R I P L E S.

Praseng x“a & x’a” : la déterminatrice paffe par les Cafes u” & ca.xin.
X / III. 3 3». - §. 221.
x”, & donne u = VCx” = xxVCx. -

Donc fi l’éq: ay’ + b xy + c x*y + dx“ = o a trois


racines inégales, on a trois Séries y = Bxx + Cx' &c,
y= B'x x + C'x' ċre, y = B"x x + C"x" &c., qui mar
quent un Embraffement de trois Branches [nº. I], fi B,
B', B" ont le même ſigne ; ou un Embraffement & une
Ofculation [n”. II ] , fi le figne d’une de ces trois gran
deurs eft différent de celui des deux autres.
- Si l’éq : ay ở c = o a une racine fimple & une racine
double, les Séries font y = Bxx + Cx' &c., y = Bºxx +
x’y/Cºx & c., y = B'xx – x’VC'x &c. ce qui marque un
Rebrouffement en Bec, embraffé [n”. Ill] ou baifě [ mº.
IV] par une autre Branche, felon que B & B' ont un mê
me ou un différent figne. -

Si l’éq : ay” & c = o n’a qu’une racine triple , il n’y a


3 - -

qu’une Série y = B x x + xx VCx & c , les deux autres


étant imaginaires : ce qui déſigne une Branche réelle avec
un Embraffèment imaginaire [ n°. V ].
Enfin, fi l’éq : ay' + bxy + c x y + dx“ = o , n'a
qu’une racine fimple, les deux autres étant imaginaires ;
on n’a qu’une Série y = Bxx + Cx &c. qui marque une
feule Branche réelle avec un Point adhérent [n”. VI].
Mais en voilà bien affez fur les Points triples.
§. 222. Der Points quadrupler.
Si l'Origine eſt prifè fur un Point quadruple, le Rang
le plus bas de l’équation mifè fur le Triangle analytique,
eft le quatriếme my“ + nx y' + oxy' + pxy + q x“. Ce
Rang égalé à zéro donne une équation du 4. dégré, que
nous apellerons E, & dont les racines font les équations
tangentielles du Point quadruple. Leurs varietés préfen
tent huit Cas. . " - - - - - - - -

*: . * · · - - Car I.
-

Ae
----
D E F Po 1 NTS Q U A DRUP L E S. 63 1
caxIII.
s ***, les ;Carle I.Point
Si l’éq : E a fesaquatre
quadruple quatreracires réeller && quatre
Tangentes inéga- XXVIII.
: aNc::
Branches qui fe croiſent à angles finis, & forment un
Point quadraple d'inter/effion, un Triple-Næud, ou Double
Point de Croix. Ce Point peut avoir une , deux, trois ,
ou quatre Branches avec lnflexion ou Serpentement de
tous les dégrés. Mais fi quelque Branche a une lnflexion
du dégré tº, la Courbe fera au moins de l’Ordre t + 5,
parce que la Tangente de la Branche infléchie eſt cenſée
la rencontrer en t + 2 points , & les trois autres Bran
ches en 3 points, ce qui fait t + 5 points. Ainfi dans le
cinquiéme Ordre aucune Branche d’un Triple- Noeud ne
peut être infléchie, & dans le fixiéme Ordre aucune ne
peut ferpenter. Voyez ci-deſſous Ex. I, 1.
Au refte ici, comme dans les Points doubles & tri
ples, on connoitra de quel côté chaque Branche tourne
fa concavité , en cherchant le fecond terme de la Série
qui la repréſente, & dont le prémier eft donné par une
racine de l’éq : E.
Cas II. Si des quatre racines de l'éq: E, deux font
imaginaires & deux réeller inégales ; celles-ci déſignent
deux Tangentes & deux Branches qui font un Point de
Croix, & celles- là marquent un Point inviſible pofé fur
l'interfećtion des Branches qui fe croiſent, & dont aucune
ne peut être infléchie dans le cinquiéme Ordre, ni fer
penter dans le fixiéme. Voyez Ex. I 2.
Cas III. Mais fi les quatre racines de l’éq : E font ima
ginaires ; le Point quadruple eſt conjugué. Voyez Ex, I. 3.
Cas IV. Si l’éq : E a une racine double ở deux fim
ples ; le Point quadruple eſt formé par le concours d’un
Nætud avec un Point double à direstions coincidentes , lequel
fera [§. 22.o, lll ] ou un Rebrouffement, ou un Bec, ou
un Embraffement , ou une Oículation réelle ou imaginai- 7
re, ou une Ofculinflexion , ou une Embraffinflexion, :
C•
632 D Es po 1 NTs QUAD RUPL es.
PLANCHE
XXIX.
&c. Mais, à s’en tenir aux Courbes du cinquiéme & du cuxIII.
fixiéme Ordre; §. 22z.
1. Si la racine double du 4°. Rang ne diviſe pas le
5°. ce Point double fera un Rebrouffement [§. 22.o, lll, 1],
qui devient Point quadruple à caufe des deux Branches
qui le traverſent, & defquelles aucune ne peut être inflé
chie dans le cinquiéme Ordre. Voyez Ex. I. 4.
2. Si cette racine double diviſe le 5°. Rang & non le
6°, le Point quadruple peut être une Ofculation réelle
ou imaginaire, un Embraffement , ou un Bec , traverſé
par deux Branches, qui peuvent être infléchies, mais qui
ne peuvent ferpenter, dans le fixiéme Ordre des Courbes.
On déterminera la nature du Point double qui concourt
à former le Point quadruple , par les Régles du §. 22o,
III, 2. Voyez Ex. II. 1.
Cas V. Si l'éq : E a une racine double & deux imagi
maires ; celles-ci n’indiquent qu’un Point adhérent au Point
double à direstions coincidenter ; ce qui en fait un Point
quadruple. Voyez Ex. I. 5. & Ex. II. 2.
Cas VI. Si l’éq : E a deux racines doubler, le Point
quadruple n’a que deux Tangentes, & il eſt formé par
le concours de deux Points doubles dont chacun a /a di
restion particuliére. Sans paffer le fixiéme Ordre , on a
cinq de ces Points [ §. 22o. lll. I. 21, qui, combinés deux
à deux, font quinze eſpéces de Points quadruples renfer
més fous ce Cas. Voyez Ex, I. 6, Ex. II, 3, Ex. V, &
Ex. VI. |

Cas VII. Si l’éq : E a une racine ſimple & une racine


triple ; ce Point quadruple eſt formé par un Point triple à
direstions coincidenter traverfě par une Branche de direstion
différente. La Branche eſt déſignée par la racine ſimple,
& le Point triple par la racine triple [ §. 22 I, IV]. En
fe renfermant dans les cinquiéme & fixiéme Ordres , il
peut être, |

· 1. D’une
D Es Po 1NTS QUA DRUP L E S. 633
CH.XIII. 1. D’une triplicité inviſible, reſultante de l’évanouiffe PLANCHE
§. 222 XXIX,
ment de quelque Feuille : ce qui a lieu quand la racine
triple du 4°. Rang ne diviſe pas le 5°. [§. 22 I. IV. 1 ].
Voyez ci-deſſous Ex, I. 7
2. Un Rebrouſſement touché par une Branche: ce qui
arrive quand la racine triple du 4°. Rang divife une fois
le 5°, fans divifer le 6°. [§. 22 I. IV. 2. i ) ]. Voyez ci
defTous Ex. III. I.
3. Un Point d’une triplicité inviſible, réſultante de l’é
vanouiffement d’une Feuille adhérente à une Branche in
fléchie : c’eſt le cas où la racine triple du 4. rang divife
plus d’une fois le 5°. fans divifer le 6°. [§. 22 I. IV. 2. 2)].
Voyez ci-deſſous Ex, III. 2.
Cas VIII. Enfin , fi l’éq : E n’a qu’une /eule racine
quadruple y—Ax = o; le Point quadruple de l’Origine
n’a qu’une ſeule Tangente, dont la fituation eſt donnée
par l’éq : y — Ax = o. En fubſtituant dans la propofée
Ax + a à y, on aura une transformée, dans le 4°. Rang
de laquelle il n’y aura que la Cale u* qui foit pleine.
1. Si la racine y – Ax = o du 4°. Rang ne divife
pas le 5°. de la propoſée, la Cafe x' reftera pleine dans
la transformée; & la déterminatrice inférieure donnera u“
a==VB x ==x VBx. La Série y =
= Bx”, ou
Ax=xyBx &c. indique un Rebrouſſement ; mais qui
eft Point quadruple, parce qu’il eſt cenférenfermer quel
que Feuille évanouiffante. Voyez Ex. I. 8.
Q · @ @ @ @ *.

Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. LIII Les


634 D Es po 1NT s gva d R UP L'Es.
Pasche Les Courbes du cinquiéme Ordre font fuſceptibles de CaxIII
XXIX. ce Point ; mais ceux dont on va parler ne peuvent con- 5 ***
venir qu’aux Courbes du fixiéme Ordre , ou des Ordres
fupérieurs.
2. Si la racine quadruple du 4°. Rang divife une fois
le 5“. & non le 6“, il manquera à la transformée la Cafe
x” , mais non les Cafes ux“ & x”. Ainfi elle a deux dé
terminatrices inférieures, qui donnent u'= Bax* & u x*
= B(x“, foit a=xyBx & u = B'x x. Il y a donc
@ @ @ @ @ @ *
@ @ @ @ >k O

&c.
3

deux Séries y = Ax + x VBx ở c. y = Ax + B'x' dre.


qui défignent deux Branches fans Inflexion , leſquelles
s’embraffent ou fe baifent, felon que B & B' ont le même
figne ou des fignes oppoſés. Le Point de contact de ces
deux Branches eſt cenſé quadruple, parce que l’éq: u“ =
Bux“, ou u'= Bx“, renferme deux racines imaginaires avec
la racine réelle u=xyBx, Voyez Ex. III. 3.
3. Si la racine y– Ax = o divife plus d’une fois
le 5°. Rang, fans divifer le 6. de la propoſée ; la détermi
natrice inférieure de la transformée paffera par les Cafes
«“, a’x’ & x“, & donnera une équation du fecond dé
^» @ @ @ @ @ @ :k
@ @ @ @ O O
:k O O O O
&c.

gre»
*

D E s poINTS QUA DRUP L Es, º 635


cuxIII. gré, qui a deux racines a ==x VB x, a = =+ x VB'x. PLArche
$. ***. Il y a donc deux doubles Séries y = Ax = xVB x ởe, XXIX.
y = Ax = x VB'x &c. Voyez ci-deſſous Ex. IV. Mais
il faut remarquer, -

1". Que fi B & B font imaginaires ; les deux Séries


font imaginaires, & l’Origine eſt un Point conjugué, qui
ne différe que dans le Calcul de celui qui a été indiqué
au n°. Ill de ce Ş.
2°. Que fi B & B' font des grandeurs réelles & de
différens ſignes , le Point quadruple eſt formé par deux
Rebrouffements oppoſés au fommet; ce qui fait, à l'oeuil,
comme une Ofculation , avec cette différence pourtant,
qu'ici les Branches de même courbure font de part &
d’autre de la Tangente commune, au lieu que dans l’Of
culation elles font d’une même part.
3”. Si „B & B font des grandeurs réelles, inégales &
de même figne; le Point quadruple eſt formé par quatre
Branches qui font un double Rebrouffement, c’eſt-à-dire,
un Rebrouffement renfermé dans un autre Rebrouflement
de même fommet & de même Tangente.
4°. Enfin fi B = B', la Série y = Ax= x VBx &c.
n’eſt pas encore réguliére. ll en faut chercher un nou
veau terme, en fubſtituant dans la transformée == x VBx
+ t à u. La valeur de t peut être fort diverſe, mais elle
ne donnera qu’un double Rebrouffement, ou un Bec ; ce
qui fera facile à diſtinguer par le troifiéme terme de la
Série, & fouvent fans calcul par la Remarque du §. I 13.
On ne peut , fans fortir du fixiéme Ordre , au-delà
duquel nous ne voulons pas aller, ſuppofer que la racine
quadruple du 4°. Rang diviſe le 6° parce qu’alors toute
l’équation feroit diviſible par cette racine. Ainfi venons
aux Exemples.
Lll l 2 Exem
636 * D E s po INTs gvA DRUPLE :
PLANCHE
XXIX,
Exemple J. Les Courbes défignées par l’éq: x' = Ça:III.
ax + bxy + cx y + dxy' + ey", fournistent des Exemples ****
de tous les Points quadruples dont les Courbes du cin
quiéme Ordre font fuſceptibles. En ſuppofant y =x te,
on transforme cette équation en x = a + bu + c u' + d u”
+ eu“, qui repréſente une Courbe du quatriéme Ordre,
laquelle a deux Branches paraboliques, & coupe l'Axe des
ordonnées en autant de points qu’a de racines réelles
Fig. 2 18.
%48773. I • l’équat : (P)... a + b u + e u* + dze’ + e te" = o. Soit
DC QRS EF cette Courbe du quatriéme Ordre décrite
fur les Axes AB, A G. Qu’on prenne l'abfciffe AB = 1 ,
& qu’on mène l’ordonnée indéfinie CBE. Enfuite, que Š
d’un point quelconque M de la Courbe DQRSF, on tire
l’ordonnée MP, & la Droite Mm parallèle à AB & qui
coupe en m l’ordonnée CBE. Enfin qu’on mène la
Droite A m qui rencontre MP en N, & le Point N fera
un Point de la Courbe CNA q Ar As A E repréſentée par
l'éq : x' = a x' + bxy + cx y' + dxy' + e y“. , Car les
Triangles femblables AB m, A PN donnent A P[x] : PN H

[y] = A B [ 1 ] : Bm ou PM [ u ]. Donc a= : , &


cette valeur fubstituée dans l’éq : x = a + bu + cu” + du”
2 3

+ e u* , la transforme en x = a + b : +e :+a:
4.

+e :, ou x' = ax“ + bxy + cx y' + dxy' + ey“.


On voit que la Courbe produite C Aq Ar As AE paffè
autant de fois par l’Origine que la Courbe productrice
DQRSF par l’Axe des ordonnées. Ainfi,
1. L’éq: (P)... a + bu + cu” + du' + eu“= o ayant
quatre racines réelles inégales, l’éq : (Q)... ax“ + b x.y
+cx'y' + dxy' + ey* = o [ qui eſt le 4°. Rang de l’équa
tion propoſée égalé à zéro ] aura auffi quatre racines :
gales :
D E I PO INTS QUA D R U PLES. 637
- - |- - PLANCHE
CnXIII: G) — V_. XXIX.
§. 22 a. gales: car P fè transforme en Q, quand on fait u
|- 3AITS
x Fig. z 18.

Donc, comme les quatre racines de P défignent les qua- "*


tre Points G, H, I, K où la Courbe productrice coupe
l’Axe des ordonnées, de même les quatre racines de Q_
marquent que quatre Branches de la Courbe produite paf
fent par l'Origine A, & y forment un Triple-Noeud [ci
deffus, Car I. ].
2. Si les éq: P & Q ont deux racines réelles inégales
& deux imaginaires ; la Courbe productrice ne coupe fon "***
Axe des ordonnées qu’en deux Points G, K, & la Cour
be produite ne paffe que deux fois par A. Elle y forme
un fimple Noeud , fur lequel on doit concevoir un Point
adhérent, puiſque l’Origine eſt un Point quadruple [ci
deffus, Car II]. -

3. Si les éq : P & Q n’ont que des racines imaginai


res; la Courbe productrice ne rencontre point fon Axe , num. 3°
& la Courbe produite ne paffe point par l’Origine. L’O
rigine eſt pourtant un Point de la Courbe, puiſque x=o
& y= o fatisfont à fon équation. Elle eſt même un
Point quadruple , puiſque fon plus bas Rang eſt le qua
triéme [ §. 17o].. C’eſt donc un Point quadruple conju
gué [ ci-deſſus Car III.]
4. Si les éq : P & Q ont deux racines fimples & une num. 3,
double; la Courbe produćtrice coupe deux fois, & tou
che une fois fon Axe, & la Courbe produite paffe deux
Branches CAq , SAE par l’Origine, & elle y a, outre cela,
un Point de Rebrouffement qAs [ci-deſſus Car IV, 1 ].
5°. Si les éq : P & Q ont une racine double & deux num. 5*
imaginaires ; la Courbe productrice touche fon Axe fans
le couper, & la Courbe produite n’a, à l'Origine, qu’un
Rebrouffement CAr, auquel eſt fuppofé adhérer un Point,
qui le rend Point quadruple [ci-deflus, Car V. ]
Ll l l 3 6. Mais
638 D Es Por NTs ovA prvP L Es.
Pascu: , 6. Mais fi les éq: P & QL ont deux racines doubles; cºxIII.
**":
Fig. 2 t 8. la
– Courbe produċtrice touche deux fois fon Axe, & la 6. ***
- A 3 • •

năm. 3. Courbe produite a, à l'Origine , deux Rebrouffements


C Ar, rAE, [ci-deſſus, Cas VI].
num. 7. 7. Si les éq : P & QLont une racine fimple & une tri
ple; la Courbe productrice coupe fon Axe en un Point
|- K, & en un autre Point Q, qui eſt Point d’Inflexion, elle
le coupe & tọuche en même tems. Et la Courbe pro
duite a, à l'Origine, fur la Branche CAs, un Point triple,
dont la triplicité inviſible réſulte de l’évanouiffement d’une
Feuille A q [ nº. 4 ] , lequel Point triple eſt traverſé par
une Branche fimple s A E [ ci-deffus, Cas VII, 1 ].
num. 8. - 8. Enfin, fi les éq : P & Q. n’ont qu’une feule racine
quadruple ; la Courbe productrice touche l’Axe des or
données en un Point de Serpentement Q_[ §. 193 ], &
- , la Courbe produite forme en A un Rebrouffement ,
, mais qui, étant cenférenfermer les trois Feuilles Aq, Ar,
As, de la Courbe n’. I, eſt un Point quadruple [ci-deſſus
Cas VIII, 1 ].

rexxx. Exemple II. Les Courbes du fixiéme Ordre re


préſentées par l’éq : x“ + ax y + cx'y' + dxy' + e y* =o,
... ont, à leur Origine, des Points quadruples, le plus bas
* Rang de leur équation étant le quatriéme. En faifant x =
uz & y = azz, elle fè transforme en ua + a u + c + dz +
ezz=o, qui repréſènte une Ellipſe quand e eſt négative,
& une Hyperbole quand e eſt poſitive [§. I 54]. Mais la
diverſe poſition de ces Courbes par raport à leurs Axes
fait feize Cas différents. Car fuivant que l’éq : ua + au +
c = o a fès racines imaginaires ou réelles, égales ou iné
gales, de même ou de différents fignes, la Courbe peut
ou 1°. couper l’Axe des ordonnées de part & d’autre de
l’Origine, ou 2”, le couper de même part, ou 3°. le tou
- cher »
– P.Axcar. XXIX. ****** Ao tø. 638.
- /1? 2. - /1?3

• „*
D E s P o 1 N TỪ QUA D RU P L E 5. 639
caixIII. cher, ou 4”. ne le point rencontrer. Et ſuivant la nature Plasede
s ***. des racines de l’éq : c + dz + ezz = C , il en cſt de même *XX.
par raport à l'Axe des abſciſſes. Ces quatre différentes
poſitions, par raport à chaque Axe, combinées enfemble,
font ſeize Cas repréſentés dans les i 6 zs” de la Figure, Fig. 2 19.
où l’on a joint les Courbes du fixiéme Ordre produites
par celles du ſecond. Sans entrer dans un détail, long
mais facile, on verra, par un Raifonnement femblable à
celui de l'Ex. IV. du §. préced., que les Courbes des nº:
1 & 5 ont , à l'Origine, une Ofculation traverſée par
deux Branches de direction différente : que celles des nr.
2 & 6, y ont un Embraffement auffi traverſé par deux
Branches : celles des n° 3 & 7 , un Bec traverſé de mê
me , & celles des n° 4 & 8 , un Point traverfé pareille
ment par deux Branches. Que les Courbes des n° 9, 1 o,
1 1 , & 1 2 , préſentent un Rebrouffement combiné avec .
une Ofculation, un Embraffèment, un Bec, & un Point :
& qu’enfin les Courbes des n° 1 3, 14, I 5 & 16, don
nent l'Oſculation, l'Embraffement, le Bec, & le Point, com
binés avec un Point, de forte que ce dernier eſt un Point
quadruple conjugué.
C’eſt préciſément ce que donne l’équation mife fur le
Triang, anal. Son plus bas Rang égalé à zéro donne l’éq:
O O O O O O »k
O O O O Mk O
?k k >k O O
O O O O
&c.

exy” + dxy' + ey“ = o, qui a toujours une racine dou


ble y = o, qui diviſe le 5°. Rang ax y une fois, & outre
cela elle a les deux racines de l'éq : (P)... cx + dxy +
e)y = o, analogues à celles de l'éq:(Q)...e-+dz-Fezz=o.
1. Si
640 DE S PO I NTS QUA D R U P L E s.
PLANCHE 1. Si ces deux racines font inégales & réelles [comme C4.xIII,
:
3. 2 I 9. dans
. les 3 prémiers nº de la Figure], c’eſt le Caf IV. 2, 5. ***
|- |- * /"Y",

ci-deſſus. Deux Branches de direćtion différente traver


fent une Ofculation, réelle, ou imaginaire, un Embraffe
ment, ou un Bec.
%, I • Ø- 5. C’eſt une Ofculation réelle, quand les racines de l’éq:
x“ + ax*y + cx'y' = o donnée par la déterminatrice infé
rieure, ou, ce qui eſt la même chofe, quand les racines
de l’éq : (R)... x' + ax y + y* = o, analogues à celles
de l’éq : (S)... uu + au + c = o font réelles & de diffé
rents fignes : ce qui a lieu quand la Courbe productrice
coupe l’Axe des ordonnées de part & d’autre de l’Ori- '
gine.
„...c. 6. – C’eſt un Embraffement, quand les racines des éq : R
& S font réelles, & de même figne , mais inégales : ce
qui arrive quand la Courbe productrice coupe l’Axe des
ordonnées en deux points d’un même côté de l’Origine.
n.3. e. 7 - C’eſt un Bec, quand les racines de R & S font éga
- les, c’eſt-à-dire quand la Courbe produċtrice touche l'Axe
des ordonnées.
„4. c. 8. C’eſt une Ofculation imaginaire, quand les racines de
R & S font imaginaires : ce qui a lieu quand la Courbe
productriče ne rencontre point l’Axe des ordonnées.
n. 13, 14, 2. Si les racines des éq : P & Q font imaginaires, la
*3 *** Courbe productrice ne rencontre point l'Axe des abfcifles,
& on eft dans le Car V , ci - deflus. Un Point inviſible
adhére à une Oículation réelle [ n°. I 3 ] , ou à un Em
braffement [n”. I 4], ou à un Bec [n”. i 5 ], ou à une
Ofculation imaginaire [nº. 16], fuivant que les racines des
éq: R & S font réelles de différents fignes, ou réelles de
même figne mais inégales, ou égales, ou imaginaires ,
c’eſt-à-dire felon que la Courbe produċtrice , ou coupe
l'Axe des ordonnées de part & d’autre de l'Origine [n”. i 3],
|- O Ul
DES POINTS QUADRUP L Es. 641
caixIII, ou le coupe d’une même part [n”. 14], ou le touche [n”. Prancus
***** 15 ], ou ne le rencontre point [n”. 16 ]. - xxx.
3. Enfin, fi les racines de P ou de 2 font égales, la "s. ***
Courbe productrice touche l'Axe des abſciffes , & on a „..9.to.
une partie des Points mentionnés au Car VI, ci-deſſus. 11. & 1.
L’équation du plus bas Rang a deux racines doubles y=o
& y Ve+ x Ve = o. La prémiére diviſe le 5°. Rang ; la
feconde ne le diviſe pas. Ainfi celle-ci déſigne un Re
brouffement [ci-deſſus Cas IV. 1 ]. L’autre [Cas IV. 2 ]
marque une Ofculation [n°. 9], ou un Embraffement [nº.
1o], ou un Bec [n° 1 1 ], ou une Ofculation imaginaire
[n”. 12 ], felon que les racines de R & S font ou de
différents fignes , ou de même figne , égales, ou imagi
naires; c’eſt-à-dire, felon que la Courbe productrice cou
pe de part & d’autre [ n°. 9], ou de même part [nº. Io],
ou touche [ n°. I 1 ], ou ne rencontre pas [n”. I 2 ] l'Axe
des ordonnées.

Exemple III. Joignons à ces Courbes celles que praseus


donnent les mêmes Cỏurbes productrices, quand l’Origi- xxxi.
ne eſt priſe fur un de leurs points. Cela fait trois Cas His **9.
principaux. 1”. Ou la Courbe coupe fes deux Axes ,
In”. I, 2, 3 ] , 2°. ou elle touche l'Axe des ordonnées
I n° 4, 5 }, 3°. ou elle touche l'Axe des abfciffes [nºr. 6,
7 ]. Dans le prémier Cas, il manque à l'éq : a u + au
+ c + dz + ez z = o de l’Exemple préced. le terme c;
dans le fecond Cas, il manque les termes c & au; & dans
le troifiéme, les termes c & dz. Ainfi la Courbe produi
te fera repréſentée, dans le prémier Cas, par l'éq: x' + ax“y
+ dxy' + ey“= o, dans le fecond par x' + dxy' + ey*
= o, & dans le troifiéme par x" + ax y + ey* = o.
1. La prémiére de ces trois équations appartient au Car n. 1. 2.3 •
VII. 2 , ci-deſſus. Le 4°, & plus bas Rang dxy' + ey“
égalé à zéro, a une racine fimple dx + ey = o, qui ne
Introd, à l'Analyſe der Ligner Courber. Mmmm diviſe
642 D Es po 1 NTs QUAD Rv.PL es.
Planche diviſe pas le s‘. Rang ax“y, & une racine triple y= o, cuxum.
***" qui diviſe une fois le 5°. Rang & ne diviſë pas le 6. x“. §. 222.
- Donc le Point de l'Origine eſt un Rebrouffement touché
par une Branche [ c’eſt ce que défigne la racine triple ]
& traverſé par une autre Branche I qu’indique la racine
fimple ] .
num 4. 5. 2. La feconde équation apartient auffi au Car VII, 3,
cy-deffus. La racine ſimple dx + ey = e, & la racine
triple y = o, du 4°. Rang font cenſées divifer, tant de
fois qu’on voudra, le 5°. Rang qui manque, & ni l’une
ni l'autre ne diviſe le 6°. x“. Il y aura donc, à l’Origine,
deux Branches infléchies, dont celle qui touche l’Axe des
abſciffes, déſignée par la racine y = o, a un Point triple
formé par l’évanouiffement d’une Feuille. En effet, les
Courbes n° 7, 3 de la Fig. 2 19 , dégénérent en celles des
w". 4, 5 de cette Fig.22o par l’évanouiffèment des Feuil
les cid, qui diſparoiffent avec les grandeurs a & c.
htim, 6.7. 3. Mais la troifiéme équation apartient au Car VIII, 2,
ci-deffus. Le 4°. Rang ey“ égalé à zéro, n’a qu’une ra
cine quadruple y= o, qui divife une fois le 5°. Rang
ax“y & non le fixiéme x“. Donc l’Origine eſt un Embraſ
fement In”. 6 ] ou une Ofculation [nº. 7 ].
LExemple IV fera pris de l'éq: x + x'y–
2 b xy + acy“ = o. On peut conſtruire les Courbes
qu’elle repréſente, en la réduifant à attu H uaz – 2 buz +
- - ° - 1 - e 44 Z v Zt ZZ ,
– ezz= o, par la fubſtitution de = a *» & de = a J
Cette équation-ci repréſente une Courbe du troifiéme Ordre,
qui a [$. 142 ] deux Branches paraboliques, dont l’Afymp
tote a pour éq: atte + cz = o, & deux Branches hyperboli
:
ques | §. 13 , dont l’Aſymptote droite eſt l’ordonnée de
l’abſciffe – a, & l’Aſymptote courbe l’Hyperbole défi
gnée par l'éq: u (z + a) + 2ab = o. Cette même cº: C
/Pr. Avoir E. XXX. zzz 2A 9 -
M n'2 E * |M /l'3 A1 | M nº4 , !
*

* . -

|-
-

*-
D Es Po 1NTS QUA DRUPLES. 643
caxmi, be a, à fon Origine, un Point double, fuivant la nature Pascar
s. za z duquel fa forme varie confidérablement. Le plus bas Rang, ****
qui eſt le fecond, égalé à zéro, donne a a u - 2 ba z +
ézz = o, équation du fecond dégré, qui a deux racines
imaginaires fi bb < ac, deux racines égales fi bb = ac, &
deux racines inégales fi bb > 46 , de même ou de diffé
rents fignes felon que a & e font de même ou de diffé
rents fignes.
Dans le 1". Cas, l'Origine est un Point conjugué [ §. f: * 1.
22o. I], & la Courbe eſt compoſée de deux parties fë- "***
parées CHI, DEFG, avec un Point iſolé A.
Dans le 2d. Cas, l’Origine eſt un Rebrouffement [ §. num. ..
22o. lll. I ], & la partie D E va juſqu’à l’Origine en A,
d’où elle rebrouffe en FG.
Dans le 3°. Cas, l’Origine eſt un Noeud [§. 22o. III ,
que fait la partie DA E A FG, en donnant une Feuille num. 3°
A E. -

Et dans le 4°. Cas, l’Origine eſt l’interfection des num. 4,


Branches CAI, DEAG, qui fe croiſent en A [ §. 22o. II].
Maintenant, fi l’on cherche quelles Courbes font pro
duites par celles-là, en donnant à chaque abſciffe x[= #ı
uzz A __ _ -- - - ... 13 *
*
une ordonnée y [= # 1, & dont par conféquent l’é
quation eft ***{ xy - 2 b x'y' + acy“= o, on verra par
le même raiſonnement qui a été fait au §. préc. Ex. IV.
que l’Aſymptote ordonnée CD des Courbes productrices
devient dans les Courbes produites une Aſymptote obli
que cd , qui coupe en deux également les Angles des
coordonnées de différents fignes : que les Branches hyper
boliques ED, CH produiſent les Branches hyperboliques
ed , ch; & les Branches paraboliques FG, : les para
- boliques fg, hi. Et quant à l'Origine, on verra que celle
-
Mmmm 2 du
644 D Es PO INTS QUADRUP LE 5.
Pianche du n°. I eſt un Point conjugué, celle du nº. 2 un Bec, CaxIII.
*XXI celle du n°. 3 un double Rebrouffement, & celle du nº. 4 § ***
deux Rebrouflements oppoſés. Or c'eſt préciſément cé
qu’on tire de la Régle du Car VIII, 3 , ci-deffus.
Car c’eſt à ce Cas que fe raporte l’éq : x + x'y–
2bxy + acy“ = o, puiſque fon plus bas Rang acy“ égalé
à zéro n’a qu’une racine y=o, mais quadruple, qui di
vife deux fois le 5°. Rang – 2bx'y”, fans divifer le 6e.
***+ xy. La déterminatrice donne l’éq: aey“ – 2 bxy"
• bb–
+ x“ = o, qui a deux racines
|-

yy=t+":=-2»:
b– V( bb – ac) 3

O O O O O 3K 3k;
---- |- O - O O Mk O O.
|- |- >k O O O O
· · · * *O O O - O
* - &c.

:::*: . Ces racines font imaginaires, fi b b < ae, & l’Origine


fit4777. I.
eft un Point conjugué [Cas VIII. 3, 1° ci-deflus].
Mtí777. 3. Elles font égales, fi bb = ac, & l’Origine [Car VIII.
3. 4° ] eſt ou un Bec ou un double Rebrouffement. On
voit que c’eſt un Bec, parce qu’entre la déterminatrice
qui paffe par les termes du prémier ordre y“, x'y', x“,
& fa parallèle menée par le terme unique du fecond or
dre xy, il n’y a qu’un intervalle , & que ce terme x.y
n’est diviſible par aucune des deux racines y ==
= x. V # de réquation de la déterminatrice, [$. i 13 J.

num. 3.
Les racines. »–*="#=* x’ –– |–
de la détermina

trice font réelles, inégales & de même figne, hhlorſque


- i |- -> az, |-
P, Avciie. xxx7 -

77T
----
------------ . ------
• •••••••••• . ---- -
D Es po 1NTS QUAD RUP L Es, | 645
caxIII. bb > a c, & que a & c ont le même figne. Alors l’Origi- Piasega
3. ***" ne est un double-Rebrouffement [ Cai VIII, 3, 3°. ci- :*:
deflus ] . Fig 221:
Enfin ces racines font réelles, inégales, & de différents num. 4.
fignes , quand a & c ont des fignes différents. , Alors
l'Örigine eſt un Point quadruple formé par deux Rebrouf
fements oppofés au fommet L Car VIII, 3, 2”, ci-deſſus].
Si dans la même équation , lorſque a c = bb, il y avoit Prancis
eu parallèle
fa un nombre pair par
menée d'intervalles
les termesentre
du lafecond
déterminatrice
ordre , & ::XXIII.
la Fig. 222

Courbe au lieu d’avoir un Bec à l’Origine, y auroit eu


un double - Rebrouffement [ Caf VIII, 3, 4°. ci-deffus].
Si, par ex. au lieu du terme x'y', on avoit eu — a x y*
O O O O O O xk
O >k O k O Q
>k O O O O
O O O O

&c.
[+ axy“ donneroit une Courbe imaginaire], la Série au
roit été y==xv; =:v# &e, où le double figne
des deux prémiers termes marque quatre Branches qui
font un double-Rebrouffement à l’Origine. On le voit
encore en réduifant l'éq : x“ — axy“–2bxy + bby“ = o
à cette forme y ==+= x V b =+= Vax ? qui fait voir que la
Courbe a quatre Branches, deux paraboliques AE, AF
& deux hyperboliques AC, A D. Les prémiéres, indi
quées par les racines y === *VII:= , ont pour

Afymptote la Parabole défignée par l'éq : y == x V ;:


Mmmm 3. Ql]
646 D ES POINTS QUA DRUP L E s.
Peascar ou ay“ = x'. Les derniéres, indiquées par les racines y= ca.xIH.
XXXIII. Ɔć -
§. 222.
= x V 5=W= , ont pour Aſymptote droite l’ordonnée
CBD de rabſciste AB=# •

:::::: Exemple V. Les mêmes Courbes du troifiéme Or


Fig.2: dre qui ont fervi à construire celles du fixiéme dans l'Ex.
préc. en donneront d’autres, fi on porte l’Origine fur un
autre point de l’Axe des abfciffes, comme à l’extrémité
de l’abſciffe A O = d. Cette tranſpoſition s’exécute en
fubstituant t + d à z dans l’éq : auu + uaz – 2 buz + czz
= o de cette Courbe. La transformée [en faifant, pour
abréger, a + d = f] fera fute -+ aut — 2.bat – 2bda +
ctt + 2cdt + cdd = o. Ce qu’il importe de confidérer ici,
ce font les Points où ces Courbes rencontrent l’Axe des
ordonnées. On les détermine par l’éq: (P) . . . fute —
2 bda + cdd = o, à laquelle fe réduit l'équation de la Cour
be, quand on fait t = o. Cette équation, quand f & c
:, : ” ont différents fignes, a deux racines réelles de différents
|- fignes, &, dans ce Cas, les Courbes coupent l’Axe des
ordonnées en deux Points M, N, fitués de part & d’autre
de l’Origine. Mais quand, f& f ayant le même figne, f < bh,
: : * l'équation P a deux racines réelles, inégales, de même fi
-- gné, & les Courbes coupent l'Axe des ordonnées en deux
Points M, N, placés d’un même côté de l’Origine. Elles
: :” touchent leur Axe des ordonnées en un feul Point E, lorſ=
que l'éq; P n'a qu’une racine double, ce qui a lieu quand
nu 4:8. f = bb. Et elles ne rencontrent point leur Axe des or
***“ données quand f > bb, parce qu’alors les racines de l'éq:
P font imaginaires.
Chaque Courbe donnant ainſi quatre Cas différents, les
quatre Courbes en donneront feize, repréſentés dans les
feize nº de la Fig. 223 , avec les Courbes du st:":
TC 3

*– *= 4 = –==
D Es po INTs gƯA D RUPLES. 647
caxim dre, qui fe construiſent par celles du troifiéme, en donnant
§. 22 I • |- Ztă - .. - zttt 2:t Pias:e
à l'abſciffe x [= + ] l’ordonnée y f = # = –#]. Leur XXXII. -
équation eſt donc fx“ Hºfe'y – zféxy' — 2 bdx*y + fy* Fig. 223°
+ afdxy' + cddx·y = o, qui nait de la fubſtitution de
: à 1, & de:[=': ]à a dans réq : fa + aut –
2 but – 2bda + ctt + 2cdt + cdd = o. Ces Courbes ont
les mêmes Branches infinies & les mêmes Aſymptotes que
celles de l'Ex. précéd. Mais on trouvera, comme dans l’Ex.
IV. du §. précéd. qu’à l’Origine les Courbes des nº. 1, 2,
3, 4, ont une Ofculation imaginaire; celles des n°. 5, 6,
7, 8, une Oſculation réelle; celles des n°. 9, 1 o, 1 1 , 12, un
Embraffement; & celles des n°. 13 , 14, 15, 16, un Bec;
combinés avec une Ofculation réelle dans les nº.1, 5, 9, 13,
avec un Embraffèment dans les n°. 2, 6, 1 o, 14, avec un
Bec dans les n°. 3, 7, 1 1, 15, & avec une Ofculation ima
ginaire dans les n°. 4: 3, 12, 16. Et ce font là tous les
Points quadruples indiqués dans ce §. Car VI: fi ce n’eſt
que les deux Becs, combinés au n°. 15, n’en font qu’un
feul, parce qu’ils tombent précifément l’un fur l’autre.
Cela eſt exaĉtement conforme aux Règles. Si l’on met
fur le Triang: anal: l'éq: fs“ + fxy – 2fbx’yy – 2bdx.y
- Hº ffey,“ + 2 fe dx y' + cd dxxy y = o fon plus bas
O Q O O O xk xk
Ó Ó o k k O
* * * o o
O O , O Q
&c.

Rang donnera l’éq: ffy“ – 2f6dxy' + cddxxyy = o, qui


a deux racines doubles y = o & fy + dx = o, qui ipdi
quent deux Tangentes,
La
648 D ES PO HAVTS gƯA D RUP L Es.
PLANCHE La prémiére eſt l'Axe même des abſciffes, & le prémier caixm.
XXXII terme de la Série rélative aux Branches qu’il touche fè tire S. ***
de l’éq: f33" — 2bdx*y + cddxxyy = o, ou ( Q_).. fx“
– 2bdxxy + cddyy= o, que donne la déterminatrice; & dont
les racines font analogues à celles de l'éq: (P)... fuu —
2bda + cdd = o mentionée ci-deffus.
Si les racines de ces éq : P & Q font réelles & de dif
férents fignes, le Point touché par l'Axe des abfciffes eft
une Ofculation réelle [ n° 1, 5, 9, 13 ]: fi elles font réel
les, inégales, & de différents fignes c’eſt un Embraffement
[mºr 2, 6, 1 o, 14 ]: fi elles font égales, c’eſt un Bec [mºr.
3, 7, 1 1 , 15 ], parce qu’il n’y a qu’un intervalle entre la
déterminatrice & fa prémiére paralléle, & que la racine dou
ble [ bxx — cay = o ] de l’éq : QL, qui dans ce Cas de
vient bbx“ – 2bcdx y + ccddyy = o , ne divifè pas la
fomme fry – 2fbx'y' + 2fdwy' des terme du fecond or
dre [ §. 2 13 ]: enfin, fi les racines des éq : P & Q_font
imaginaires, les Branches que l’Axe des abfciffes devroit
toucher font imaginaires, & font une Oſculation imagie
naire [ n° 4, 8, 12 & 16 ]
e. dx:
L’autre racinefy + dx = o, ou y = - F ne donne
que la pofition de la Tangente oblique. Pour connoitre
la nature du Point qu’elle touche, on cherchera le fecond
terme de la Série, en ſubſtituant dans l'équation propo
fée–# "H" a à y. La transformée (f—d ) x + fx «
| + 2bdx“u – 2fbx’au + ffu“ – 2fdxu' + cddw’u’
= o, étant mifè fur le Triangle analytique la déter
o o o o o * *
o o o * * o
,# ºk ºk O O
O O O O

&c.
minatrice
*

D E S PO INTS QUA D RUP L Es. 649


caxIII. minatrice donne l'éq: (f— d.) x“ + 2 b dx * u + Piancas
§. cdax’te”
222. O » Oll [ puiſque f— d = a ] ax“ »H« 2bdx*ae Figº
: XXXII.
223.

—b+V(bb-ac)ƆĆ36
+ cddau = o, qui a deux racines te = —A
& u -b-vcd(*b= a.),
Si elles font imaginaires, ce qui a lieu quand bb < ac;
la Courbe eſt une de celles des n’. I, 2, 3, 4, où les Bran
ches que devroit toucher la Tangente oblique font imagi
I131ICS. -

Si elles font réelles & de différentes fignes, ce qui a


lieu quand a & c ont différents fignes; le Point touché par
la Tangente oblique eſt une Oſculation, comme aux n°. 5,
6, 7 , 8.
Si elles font réelles, inégales, & de même figne, ce qui
a lieu quand bb > ac, a & c ayant le même ſigne; le Point
que touche la Tangente oblique eſt un Einbraffement, n”.
9» IO» I I » I 2.
Si elles font égales, ce qui a lieu quand bb = ac; la
Tangente oblique touche un Bec, n’. I 3, 14, 15, 16 : car
il n'y a qu’un intervalle entre la déterminatrice & fa pré
miére paralléle, & la racine double a + := o des ter
mes du prémier ordre ne diviſe pas la fomme fr'a –
2fbx’au – 2fdxu’ des termes du fecond ordre.
Mais on remarquera que dans le n°. I 5, la Tangente
oblique ceffe de l'être. Car, dans ce Cas, f = bb & bb = ac.
Donc f = ac, f= a, & d [ = f—a ] = o. L’éq:
fy + dx = o, qui détermine la poſition de la Tangente
oblique, fè réduit donc à fỷ = o, ou y = o, qui mon
tre que cette Tangente fè confond avec l'Axe des abſciffès.
Exemple MTI. Ainſi pour avoir des Exemples de
tous les Points quadruples qui fè raportent au VI Car ci
Introd. à l'Analyſe des Ligner Courbes. N n n n, deffus,
|

65o D Es po 1NT 5 QUA DRUP L Es.


prascua deffus, il n’en faut plus qu’un, fav. du Point où fè combinent ca xrII.
xxxiii deux Becs fous des directions différentes. L'éq: aax“ – s ***
2 a abx * y + a a b b x xyy —, 2 a b b xy“ + b by“ = o
nous le fournira. Quand on la met fur le Tr: anal: l’é
quation de fon plus bas Rang, a a b b x xyy = o, montre
par fes deux racines doubles x = o , y = o, que la
>k O O O O O k
O >k O O >k O
O O >ķ: O O |

o o o o - -

Courbe touche à l’Origine fes deux Axes. La détermi


natrice rélative aux Branches touchées par l’Axe des abſ
ciffes, donne l'éq: 4abbxxyy — 2aabxy + aax“ = o, qui
a une feule racine, mais double, by – xx = c. Le Point
eft donc un Embraffement, ou un Bec [§. 22o], & on con
clura que c’eſt un Bec, parce qu’il y a trois intervalles en-
tre la déterminatrice & fa paralléle menée par le terme
– 2abbxy" du fècond_ordre, lequel n’eſt pas diviſible par
la racine by — xx = o[ §. I 1 3 & 22o ..]. Un raiſonnement
pareil fera conclurre que l’Axe des ordonnées touche auffi
un Bec. Ainſi l’Origine eſt un Point quadruple formé par
le concours de deux Becs fous deux directions différentes.
On le vérifie par la conſtrućtion qu’on peut faire de
3 A.

cette Courbe, en mettant dans fon équation : pour x.


|-

Cette fubſtitution la transforme en z‘yy — 2aabz“y +


a“bhzz — 2a“bbzy + a“bbyy = o; qui exprime une Cour
be du huitiéme Ordre, mais facile à conftruire, puiſque
dans fon équation y ne monte qu’au fecond dégré. Les
I2Cl
PLANcHE XXXII. 722.223. A zv 6 % o
I | º /l2 | | c /73|1 |c n4
- B A B A. B Alo
G \
------ - -
----
----
- - -… -- ----------
D Es PoINTS QUA DRU PLES. 651
CH.XIII. a“bbz =1= 4’bzzv/2bz +-aabz“ PLANCHE

§. 222. racines y = a“bb + z* , & mieux encore ::::::::


aab a’b - 2b - a“bb |

les Séries deſcendantes y = zz = z-V Z + z &c. qui


donnent la valeur d’y en z, font voir que cette Courbe Fig. 224
n'a que deux Branches hyperboliques AGE, AFD, qui par
tant de l’Origine A, où elles forment un Rebrouffement,
s'étendent le long de l’Axe des abſciffes AB, qui eſt leur
Aſymptote droite , ayant pour Aſymptote courbe une
Branche de l'Hyperbole y =#
[ §. 138 ]. Au moyen de
cette Courbe on conſtruit la propoſée, en prenant l'or
donnée AC = – a, & menant l’abſciffe indefinie CQ. Car
fi par un Point quelconque M de la Courbe AMEDNA, on
mene une ordonnée MP prolongée juſqu’en Q_où elle ren
contre l’abſciffe CQL, & qu’on tire par les Points Q, & A
la droite QAM prolongée juſqu’en m où elle rencontre
l’abſciffe prolongée Mum du Point M, on aura un Point
m de la Courbe cherchée. Les triangles femblables QPA,
Aum donnant Au ou PM [y]: um [x] = QP ou AC
[a] : AP [z], on aura z = #.
& cette valeur, ſubſti
tuée dans l'éq: z‘yy — 2aabzy -H a“bbzz – 2a“bbzy +
a“bbyy = o de A GEDFA, la transforme en aax“ –
2aabxy + aabbxxyy — 2abbxy“ + bby“ = o, équation de
A g A fA.
#:: conftru&tion fait voir affez clairement que la Cour
be AgAfA a deux Becs à fon Origine. Car fi on fuppofe
les Points H & I infiniment proches de A, c’eſt-à-dire HK
infiniment proche de AC; AL eftinfiniment plus petite que
KL.: donc auffi hneft infiniment plus petite que A n, & it
infiniment plus petite que A. Ainſi les deux Branches Ah,
Ai toushent l’Axe des ordonnées & forment un Bec hAi,
* - Nnnn 2 - Et
652 D Es po INTS QUA DRUP L E S.
Piască: Et fi on ſuppoſe les Points M, N infiniment éloignés de A, ca.xIII.
***" c’eſt-à-dire MQ_infiniment éloignée de AC, PQ_fera infi- 5. ***
niment plus petite que AP: donc A u fera infiniment plus
petite que mu, & A v infiniment plus petite que nr. Ainſi
les Branches Am, An touchent l’Axe des abſcifles, & for
ment un fecond Bec m A n. - - - -

223. C’EST par les mêmes Principes qu’on pourroit dé


tailler les diverfes eſpèces de Points quintupleJ'.
En fe renfermant dans les Courbes du fixiéme Ordre, qui
font les plus fimples qui puiſſent avoir un Point quintu
F3 *** ple, on en trouvera onze eſpèces, dont les Courbes défi
nies par l’éq: x“ = ax + bxy + cx'y' + dx'y' + exy” +
fy' fourniffent des Exemples. Ces Courbes fe peuvent conf.
truire comme celles du §. préc. Ex. I. En ſubfituant xu
à y, leur éq : fe transforme en x = a + bu + cu” + du' +
ett“ + fu”, qui exprime une Courbe du cinquiéme Or
dre, à deux Branches paraboliques, dont l’Aſymptote eft
défignée par l’éq: x = fa”, & dont par conſéquent l’une va du.
côté des abfciffes pofitives, & l’autre du côté des négatives,
Cette Courbe rencontre fon Axe des ordonnées en autant de
points que l’éq : (P)... a +bu+cu”-+-da’-Heu“+ fu'=o,
ou l’équation analogue (Q)... ax' + bxy + cx'y' +
dx y' + exy“ + fy' = o, a de racines réelles. Appliquant
donc ici lés conſidérations faites au §. préc. Ex. İ fur un
num. I. Exemple tout femblable, on diftinguera onze Cas. |

1. Celui où les éq : P & Q ont cinq racines réelles. A


lors la Courbe produstrice C Q R S T D coupe l’Axe des
ordonnées en cinq points G, H, I, K, L; & la Courbe
produite CÁq Ar AfAt A d paffe cinq fois par l'Origine,
ſous cinq directions différentes , faifant un Quadruple
num. 2. Neud, & quatre Feuilles A q, Ar, Af, At. -

2. Celui où les équ : P & 2 ont trois racines réelles


& deux imaginaires. Ici la Courbe productrice ne :
- 'Axe
D E s Po I wTs Qv 1 NTU P L Es. 653
caixIII, l'Axe des ordonnées qu’en trois points G, H, L; & la Pıanche
***** trois
Courbe produitedifférentes,
dirèctions ne paffè quefaiſant
trois fois
un par l'Origine, fous
Double-Næád :5 •
& **
deux Feuilles Aq, Arft A. Cependant le Point A eſt qua
druple, parce que fur le Double-Næud, on doit concevoir
un Point double inviſible, indiqué par les racines imaginai
res de l’éq : Q_ |- |

3. Dans le Cas où les éq : P & Q ont une feule raci- num. 3.


ne réelle & quatre imaginaires, la Courbe pr8dućtrice ne
coupe qu’en un feul Point I l'Axe des ordonnées, & la
Courbe produite ne paffè qu’une fois par l’Origine A.
Mais on doit concevoir fur cette Branche un Point quadru
ple inviſible, indiqué par les quatre racines imaginaires de
l’éq: Q. |

4. Si les éq: P & Q, ont une racine double & trois num. 4.
fimples réelles; la Courbe productrice touche fon Axe une
fois en R, & le coupe trois fois en G, K, L, & la Cour
be produite fait à l’Origine un Triple-Næud avec un
Rebrouſement. - |- -

5. Si les éq: P & Q ont une racine double & une fimple, num, s.
réelles, & deux imaginaires; la Courbe productrice touche
fon Axe en Q_& le coupe en I. La Courbe produite a à
l’Origine un Rebrouſement traverſé d'une Branche de direttion
différente, avec un Point double inviſible, indiqué par les
deux racines imaginaires de l’éq: Q. - -

6. Si les éq: P & Q ont deux racines doubles & une num. 6.
fimple ; la Courbe productrice touche fon Axe deux fois
en Q & S, & le coupe une fois en L. Et la Courbe pro
duite a à l’Origine deux Rebrouſements de direstions difě
rentes traver/ếs par une Branche four une troiſéme direc
#f072, ***

7. Si les éq: P & Q ont une racine triple & deux fim- |- 7« '
ples ; la Courbe produċtrice coupe fon Axe des ordon- -

nées en K & L, & le coupe & touche en Q_Point d'In


- N nnn 3 fléxion.
654 DE s po 1 NTS QUIN TU P L E s.
Pascar fléxion. La Courbe produite fait à l'Origine un Double- ca.xml
XXXll I.
Næud, dont une Branche CAf a, au point A, une tri s *z; .
- Fig. 225.
plicité inviſible réſultante de l’évanouiffement de deux Feuil
les. Car comme le point Q_de la Courbe produćtrice ren
ferme virtuellement les deux finuofités GQH , H RI de la
Courbe nº. 1, de même le Point A de la Branche CAf de
la Courbe produite renferme virtuellement les deux Feuilles
num. 8.
Aq, Ar, de la Courbe CA q Ar AfAt A d du même n°. 1.
8. Si les éq : P & Q ont une racine triple & une dou
ble ; la Courbe productrice touche fon Axe en T, & le
coupe & touche en Q. Et la Courbe produite a à l’O
rigine un Rebrouſement traverſé par une Branche CA f,
dont le Point A a, comme au Cas précéd. une triplicité
inviſible qui renferme virtuellement les deux Feuilles A q,
At de la Courbe n°. 4.
num, 9.
9. Si les éq : P & Q ont une racine triple & deux
imaginaires; la Courbe productrice coupe & touche en Q_
l'Axe des ordonnées & ne le rencontre point ailleurs. La
Courbe produite ne paffe qu’une fois par A: mais non
feulement le Point A de la Branche qui y paffe eſt d’une
triplicité inviſible , renfermant virtuellement deux Feuilles;
mais encore il faut y concevoir un Point double inviſible,
| 1 qui fait de ce Point un Point quintuple.
nt177). IO.
I o. Si les éq : P & Q ont une racine quadruple &
une fimple; la Courbe productrice coupe l'Axe des or
données en L, & le touche en Q par un Point de Ser
pentement. La Courbe produite a, à l’Origine, une Bran
che qui traverſe un Point de Rebrouſement cenſé renfermer
trois Feuilles évanouiſſantes. Car puiſque le Point de Ser
pentement G eſt cenſé renfermer les trois finuoſités, GQH,
H RI, I S K de la Courbe n°. I , qui y font devenues in-
finiment petites, le . Rebrouffèment CA t eft auffi cenfé
renfermer les trois Feuilles Aq, Ar, Af devenues infini
ment petites.
I I.
/Pr. ANCiiE. XXXIII . 2.zz 6 34

%y. 22 2 - %y. 22 4..


***
^* - -
} CÀ
~ \, /* <--- ~~~~----------
|
\! \,. --
… \,

-
••• •
! |
----
** --********------------ - ----
~~~~ ~~~~ ~ ~ ~----------- :)
D Es po 1 NTs gUINTU P L Es. 655
CaxIII. i 1. Enfin, fi les éq : P & Q ont une feule racine Praseur
$ *** quintuple ; la Courbe productrice coupe & touche l'Axe XXXIII.
des ordonnées au Point Q de double Inflexion. Et la : *:
Courbe produite ne paffe qu’une fois par l'Originė A: " ”
mais ce Point eſt un Point quintaple d'une multiplicité
inviſible, qui renferme virtuellement quatre Feuilles éva
nouiffantes. Car comme le Point de double Inflexion
eft cenſé renfermer les quatre. finuofités G Q H, HR1,
ISK, KTL de la Courbe n°. I , qui font devenues in
finiment petites, de même le Point A de la Courbe pro
duite renferme les quatre Feuilles A q, Ar, Af, At,
devenues infiniment petites. C’eſt donc réellement un
Point quintuple, dont la multiplicité échappe aux Sens,
mais fe laiffe apperçevoir par l’Analyſe.

A P PEN
( 656 )
–1

A P P E N D I C E.

Nos. I. & II.

De l'évanouiſſement des inconnues.


Uand un Problème renferme pluſieurs inconnues,
dont les rélations font tellement compliquées qu’on
fe trouve obligé de former pluſieurs équations; alors, pour
découvrir les valeurs de ces inconnues, on les fait toutes
évanouir, moins une, qui combinée ſeule avec les gran
deurs connues donne, fi le Problème eft déterminé, une
Equation finale, dont la réſolution fait connoître d'abord
, cette inconnue, & enfuite par fon moyen toutes les au
tICS.
* L’Algébre fournit pour cela des Règles, dont le fuc
cès eſt infaillible, pourvû qu’on ait la patience de les fui
vre. Mais le Calcul en devient extrémement long, lorſque
le nombre des équations & des inconnues eſt fort grand,
& auffi lorſque ces inconnues montent dans les équations
propoſées à des dégrés fort élevés. Dans ce fecond Cas
on tombe, par les Méthodes ordinaires, dans un autre in
convénient; c’eſt d’être conduit à des équations plus com
poſées qu'il ne faut, & qui renferment des racines ſuper
flues, qu'il n’eſt pas toujours aifé de démêler de celles qui
donnent la vraye Solution du Problème. On ſe propoſe
| dans les deux Nº. fuivants de remédier à ces inconvé
}

|-
---- |-
- - ------ - - - - - - - - - - ----

- * |- |- |- |- - •H •
|-
|- |- |-
| --
A P P E N D I C E. - 657

No, I.

Voyez pag. 59 & 6o.


Soient pluſieurs inconnuesz, y, x, v,ớc. &autant d’équations
A' = Z'z + 1*y + X"x + V"v + &c.
A’ = Z*z + 1*y + X^x + Vºv + &c.
A’ = Z'z +. Ty + Xºx + Vºv -H ở c.
A“ = Z*z + Ty + X^x + V"v + &c.
* Ởc.
où les lettres A*, A*, A*, A*, &c. ne mar
quent pas, comme à l’ordinaire, les puiſſances d’A, mais
le prémier membre, ſuppoſé connu, de la prémiére, fë
conde, troifiéme, quatriéme &c. équation. De même Z“,
Z”, &c. font les coëfficients de z ; T*, T*, &c. ceux de
y; X', X*, &c. ceux de x ; V“, V*, &c. ceux de v;
&c. dans la prémiére, feconde, &c. équation.
Cette Notation ſuppoſée, s'il n’y a qu’une équation &
qu’une inconnue z; on aura z = ZT. S’il y a deux équa
tions & deux inconnues z & y ; on trouvera z ==
A*T* – A* 1^* Z * A* – Z * A *
#I#I–#I#T, & y = ##-##I–#--#-r. S'il y a trois
ŽTT=TT» &y=ZTF=FT > " y a
équations & trois inconnues z, y, & x; on trouvera
A'YX°–A'YX°–A-Y"X" + A*YX" + ABY“X”–A’Y X*
Z=
ZYX – ZYX –Z"Y"X" + ZYX + ZIY“X”–ZY. X"
Z“A”X”–Z“A”X”–Z"A"X"+–Z“A”X”-+-Z"A"X°–Z"A" X*
y T27 x. – ZYX°– Z"Y"X" + Z-Yº X" + ZIY“X”–ZY" X*

Z"Y*A*– Z"YºA*–ZY“A” + ZY"A"+ZY*A*–ZY*A*


34 =

Tzyry – ztrix –zy"x" + z rºxº -i-zirixe—zyx'


Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbes, Oo o o L’é
658 A P P E N D 1 c E.
L’examen de ces Formules : Règle générale.
Le nombre des équations & des inconnues étant n, on
trouvera la valeur de chaque inconnue en förmant n frac
tions dont le dénominateur commun a autant de termes
'ify a de divers arrangements de n chofès différentes.
haquè terme eſt compofě des lettres ZÌXV &c. toujours
écrités dans le même ordre, mais auxquelles on distribue,
comme expofants, les n prémiers chiffres rangés en toutes
les maniérés poffibles. Ainfi, lorſqu’on a trois inconnues,
le dénominateur a [ 1 × 2 × 3 =] 6 termes, compoſés des
trois lettres ZYX, qui reçoivent fucceſſivement les expo
fants 123, 132, 2 1 3 , 23 i , 3 1 2 , 32 r. On donne à ces
termes les fignes + ou —, felon la Règle fuivante. Quand
un expofant eft fuivi dans le même terme, médiatement
ou immédiatement, d’un expofant plus petit que lui, j'a
vvv w C pellerai cela un dérangement. Qu’on compte, pour cha
que terine, le nombre des dérangements: s’il eſt pair ou
nul; le terme aura le figne +; s'il eſt impair, le terme
aura le figne – Par ex. dans le terme Z" T* V: il n'y
a aucun dérangement: ce terme aura donc le figne +. Le
terme Z"T“X” a auffi le figne +, parce qu'il a deux dé
rangements, 3 avant 1 & 3 avant 2. Mais le terme Z"T"X",
qui a trois dérangements, 3 avant 2, 3 avant 1; & 2 avant
1 , aura le figne — - -

. Le dénominateur commun étant ainfi formé, on aura


la yaleur de z en donnant à ce dénominateur le nu
mérateur qui fe forme en changeant, dans tous fes ter
mes, Z en A. Et la valeur d’y est la fraction qui a le mê
me dénominateur & pour numérateur la quantité qui ré
fulte quand on change T en A, dans tous les termes du
dénominateur. Et on trouve d’une maniére femblable la va
leur des autres inconnues.

Généralement parlant, le Probléme est déterminé. Mais


il
; “..
* * * * $ :, , ,
A P P E N D I C E. 659
ſ. 2'-2:
|- 2' : ' ').' º 'ſi .. ' 2:2 . . . . - -

il peut y avoir des Cas particuliers, où il reste indétermi


né; & d'autres où il devient impoffible. C’eſt lorſque le dé
nominateur commun fè trouve égal à zéro ; c’eſt-à-dire,
s'il n'y a que deux équations, lorſque Z'Y” — Z:Y" = o,
s'il y en a trois, lorſque zº Y* X * – zº Yi X°– Z: Y*.x;
+ Z- Yº X" + Z" Y "X" – zº Y* x' = o, &c. „Alors, fi
les grandeurs A*, A*, A*, &c. font telles que les nu
mérateurs foient auffi égaux à zéro, le Problème eſt indé
terminé; car les fraćtions $, qui devroient donner la va
leur des inconnues, font indéterminées. Mais fi les gran
deurs A*, A*, A*, &c. font telles que, le dénomina
teur commun étant zéro, les numérateurs ou quelques-uns
d’entr'eux ne foient pas zéro, le Problème eſt impoffible,
ou du moins les grandeurs inconnues qui peuvent le ré
foudre font toutes, ou en partie, infinies. Par ex. fi l'on
a ces deux équations 2 = 3 z — 2 y & 5 = 6z - 4y,
on trouvera z = # & y = ặ. Donc z & y font des gran
deurs infinies, qui font l’une à l'autre en raiſon de 2 à 3.
En dégageant les inconnues par les Méthodes ordinaires,
on tomberoit dans cette équation abfurde # = į. Car la
prémiére équation donne z = ; y + ; & la feconde z =
É y + $. Donc ; y + # = ; y + $, ou ; = #: ce qui eft
abſurde, fi z & y font des grandeurs finies. Mais fi el
les font infinies, on peut dire fans abfurdité que Z = ;
+; & en même tems que z = ; y + #; parce que les :
deurs finies ; & : n’étant rien en comparaiſon des grandeurs
infinies z & ; y, les deux équations z = ; y+;&z=; y + :
fè réduifènt toutes deux à z =; y, qui n’a rien de con
tradićtoire.
66o A P P E N D 1 C E.
No. I I.

Voyez pag. 76.


§. 1. Soient x & y deux grandeurs variables, dont le
rapport, tant entrelles qu'avec des grandeurs cónstantes,
foit exprimé par les deux équations A & B, la prémiére
de l’ordre n & la feconde de l’ordre m. , ' '
A..... x" –[i]=""; +[1*] x**–[I!]x+3+ &- [1"]=o
B.... (o) xº + (1) x' + (2) x + (3) x' + &c.... + (m)x” = o
Lest, i *, 1’, &c. dans des parenthéſes quarrées, marquent, non
les puiſſances de l'unité, mais les coëfficients de x, ou les
fonctions rationnelles de y qui multiplient les puistànces de x
dans l'éq : A. Et les chiffres o, I, 2, 3 , &c. dans les pa
renthéles rondes, indiquent auffi les fončtions rationelles
d'y qui multiplient les puiſſances de x dans l’équation B.
L’uſage de cette Notation paroitra dans la fuite, & les pa
renthélès ne laiffent aucune équivoque. On propofe de fai
re évanouir x, au moyen de ces deux équations, & de
trouver celle qui exprime le raport des fonctions [1],[1*],
[1* J, &c. (o), (1), (2), &c. c’eſt-à-dire de trouver l’équa
tion en y & conſtantes, qui reſte quand on a fait évanouir
x. Nous nommerons cette équation C.
§. 2. Que a, b, c, d, &c. repréfèntent les racines de
l’éq: A, ou les fonctions, rationelles ou irrationelles, de y
qui font les valeurs de x dans cette équation x" – [1]
*** ởe... [1"] = o. Comme elle eſt du dégré n, le nom
bre de fes racines eſt m. Et les fubſtituant fucceſſivement
dans l'éq: B, on aura n équations 2, 3, y, â, &c, où x
ne paroit plus. . «

« ..... (o) aº + (1) a' + (2) a*........ + (m)4” = o


É...... (o) bº + (1) b' + (2) b” ... ... + (2) bº = O.

?)/- • • • • • (o) e* + (1) e' + (2) c* ...... + (m) c” = o


3.-... (o) dº + (1) d' + (2) dº ...... + (m) dn = o
&c. &c. * * · **
|- Ces
A P P E N D I C E. 661

Ces équations font le réſultat de l'évanouiſſement de x,


& leurs racines font les valeurs de y qui fatisfont aux deux
équations A & B, & que donneroit auffi l'éq: C trouvée
en éliminant & par quelque Méthode que ce foit. Ainfi
l’éq : C doit avoir les mêmes racines que toutes, les équat:
2, 3, y, â, enſemble. Elle n'est donc autre choſe que le
produit de ces équations multipliées les unes par les autres.
§. 3. Or ce produit des éq: 2, 3, y, ô, &c. fe for
me en multipliant chaque terme de chaque équation par
chaque terme de chacune des autres. Il eſt la fomme de
tous les produits particuliers qu’on peut faire, en prenant,
de toutes les maniéres poſſibles, un terme de chaque é
quation. Ir - - -- , " ". . . .
Ainſi, multipliant d'abord a par º, ou chaque terme de
- -

« par chaque terme de É, on aura


(oo)-" +(o)-"#'+(oz)ati (os)a^b +(o4).a^4+ớc.
»+(1c)a'b“H-(I 1)a'b'+'(1 2)a’b’+(13) a'b'+&c.
»+(2o)a’b°-F(21) a’b’ + (22) a’b’ + &c.
| +(3o) a'b +(? I)a'#'+&c.
|- +(4o)a“b” + ởe.
+ &c.
ou plus briévement, - * . |

Agºb.* zºb” ºbº 3 O A4.

(oors-Keo}: »H«(I
+(o»; +2;+os) #::+sº$4:+e.
1) a'b' a*b* -

Ki>{4:+6»; 4:+e.
- +(22) a b +ớc.
Si on multiplie ce produit des deux éq: a, é, par la troi
fiéme y, ce qui fe fait en joignant chaque terme de y à
chaque terme combiné de a 3, ou en affortiffant, en tou
tes les maniéres poſſibles, un terme de a, un de 3, & un de
? o OI) auľa s - - - -- :
Oooo 3 * * (ood)
662 A P P E N D I C E.
^ : -- : vv -
ao hºc" aºbºc? - ) -- aºbºcº
{
(oco)aºbºcº-4-(oo1) + aºb 'cº-+-(oO2)
+-a'bºcº
{+:ræ3)3
|- a* ºco -
+aºb’cº+&c.
+-a” ºco
aºb *c* aºb"c*-+-aºbc"
-

+(o I } +a'hºc'+(o12) 3+-a'bºc*-+-a'b'cº+&c.


+-a'bicº +-a*bºc*-+-a*b*cº
- - +(111) a'b'c' +-Ġc.

Et ainfi de fuite, quel que foit le nombre n des équations


2, 3, y, d, &c. qu’on multiplie les unes par les autres.
§. 4. Dans chaque terme de ce produit, ou équation
finale C, on diftingue deux Fasteurs. L’un, que nous ap
pellerons Faffeur-prémier, eſt le produit de quelques coëf
ficients de l’éq: B, & il eſt exprimé par des chiffres, com
me (ooo), (oo1), (o 12) &c. L’autre, que nous nomme
rons Faffeur-/econd, eſt une fonction des racines a, b, c,
&c. de l'éq: A. *- |

§. 5. Les Fafleurs-prémiers fè trouvent aifément. Il


ne s’agit que de combiner m à n les termes du polynome
(o)+(1) + (2) + (3) &c.... + (m). Qu’on mette à la pré
miére Colomne (o"), qui eft (o) élevé à la puiſſance n; à
la feconde, (o"-") multipliée par tous les autres termes du
polynome (1), (2), (3), &c.; à la troifiéme, (o"*) multi
pliée par tous les produits (I 1), (12), (I 3) &c. (22), (23)
&c. (33) &c. &c. qu’on peut faire en combinant ces ter
, mes deux à deux; à la quatriéme, (o**) multipliée par
tous les produits de ces termes pris trois à trois, (I 11),
(1 I 2), (1 13) &c. (122), (123) &c. (I 33) &c. (222), (223)
&c. (23 8) &c. (33;) &c. &c; à la cinquiéme, (o**) mul
tipliée par tous les produits des mêmes termes pris quatre
à quatre ; & ainfi de fuite: On aura les Faffeurſ-prémiers
rangés comme on les voit dans la Table fuivante pour le
Cas particulier de zn = 3 & n = 4. - -

(ooo)
A P P E N D I C E. 663
(oooo) + (ooo1) + (oor I) + (o 1 1 1) + (1 1 1 1)
^ + (ooo2) + (CoI2) + (o 1 12) + (1 1 12)
* · * * + (ooo3) + (ooI3) + (o 1 13) + (1 1 13)
! + (Co22) + (o 122) + (1 122)
*: : ?
**, ** * * ( + (oo33) + (o 133) + (1 133)
-- " 's : » + :
:::::::::::::: + (o222) + (1222)
' ,' \ , |- + (o223) + (1223)
- - - + (o233) + (1233)
:
|
| - -
+ (o333) +
- - + (1333)
(2222)
- - In a

is: . . . . ... + (2223) * , s


. . . . ... + (2233) ?
- - - - + (2333) ; na
- -
+G333)
- - --
,
*Y.

Où l’on voit que le chiffre (o), élevé d’abord à la puiſ


fance n, puis à la puistànce n — 1, &c. fert en quelque
maniére à completter les dimenſions qui manquent aux
chifres fignificatifs, & à faire qu’en chaque terme il y ait
m chiffres. De forte que :::: fuite, nous négligérons
ordinairement d’écrire ces puiſſances de (o), quoiqu’il fail
le toujours les fous-entendre dans ces Faffeurſ-prémiert.
Car (o) eſt une grandeur bien réelle. :
§. 6. On peut confidérer, dans cette difpofition des
Fafleurſ-prémiers, les lignes fuivant leſquelles ils font ran
gés. Dans chacune le Fasteur fuivant fe forme du précé
dent par le changement de (c) en (1); de forte que le pré
mier Fasteur de chaque ligne étant donné, on a tous les
autreS. - |-

On peut auffi diftinguer ces lignes en ordres. Le pré


mier ne contient que la prémiére ligne, qui commence
par le terme (c"). . ... . *

Le fecond a m – 1 lignes, dont les prémiers termes


font (o":2), (on-?3) &c. juſqu’à ( (on 1 m); c’eſt-à-dire,
les produits de (o") par tous les termes du polynome
excep
664 A P P E N D 1 C E.

excepté les deux prémiers (o) & ( 1 ). -

(m — 1)(m-2)
Le troifiéme ordre eſt compoſé de III—
lignes, qui commencent par les termes (o"-*22), (on-?23)
&c. lefquels naiffent en multipliant (on-?) par tous les pro
duits qu’on peut faire en combinant deux à deux tous les
termes du polynome, hors les deux prémiers.
Le quatriéme ordre a Kø- ). (m-2). (m-3)
|- I. 2. 3
lignes, qui commencent par les Faffearr (o "-3 2 2 2),
(o”-3223) &c. formés de la multiplication de (o"-3) par
tous les produits qu’on trouve en combinant trois à trois
tous les termes du polynome à l'exception des deux pré
II)1CIS,
Les ordres fuivants fe forment d’une maniére fembla
ble; de forte qu’en ne comptant point les deux prémiers
termes (o), & (1), du polynome (o) + (1) + (2) + (3)
&c. on peut dire que les termes du prémier ordre n’ont
aucun chiffre, que ceux du fecond n’en ont qu’un, que
ceux du troifiéme en ont deux &c. comme on le voit af,
fez évidemment en jettant les yeux fur la Table du §. pré
cédent. -

§. 7. Quant aux Fasteurs-ſecond de l’équation C,


leurs Faffeurs-prémiers les repréſentent. Chaque chifre du
Faffeur-prémier annonce, dans le Faffeur-/econd qui lui eft
joint, une puiſſance des lettres a, b, c, d, &c. dont ce
chiffre eſt l’expofant, & ces puiſſances font autant de ter
mes qu’il y a de maniéres de les arranger. Car le produit
a 37 3 &c (§. 3 ) étant la fomme de tous les produits qu’on
peut faire en prenant un terme dans chaque équation « »
{3, y, 3, &c. chacun de fes termes aura toutes les lettres
a b c d & c. élevées aux mêmes ou à différentes puiflances.
Et comme, par la notation des coëfficients dans les “:
&3
:
?
A P P E N D 1 c E. 665
2, 3, y, 3, &c. (§. 2 ), chaque puiſſance des lettres a,
b, c, d, &c. porte avec foi, comme coëfficient, le même
chiffre qui eſt fon expofant, le Fasteur-prémier, produit
des coëfficients, fera compoſé de tous les chiffres qui dans
le Faffeur-/econd font expofants des lettres a, b, c, d, &c.
Ainſi le terme a' bºcºdº &c. venant de la multiplication
de (I) a' par (o) bº par (o) cº par (o) dº &c. aura pour
Faffeur-prémier (on-1 1). Et, par la même raifon, (o”- 1)
eft auffi le Faffeur-prémier de aºb'cºd'ớc. & de aºbºc'd’órc.
. & de a“bºc“d &c. Tous ces termes fe réuniffent donc
en un feul, qui a pour Fasteur-prémier (o"-º 1), & pour
Faffeur-/econd a'bºcºdºĠc. + aºb'cºd“Ġc. »+ aºbºc'dºớc.
+ aºb°e°d'&c., ou fimplement a + b + c + dớc. puiſ
que toutes les puiſſances zéro ne font que des unités.
De même, tous les termes où font combinés une raci
ne, un quarré, & un cube de diverſes lettres ( car une mê
me lettre ne fe repéte pas dans un même terme) tels que
a'b'e', ou a’b’e’d'e°&c. étant produits par la multipli
cation de (1) a' par (2) b' par (3) cº par (o) dº par (o) e"
&c. auront pour Fasteur-prémier (o" 3 1 2 3) ou (1 2 3) en
omettant les o (§. 5.) Donc le Fasteur-/econd de (1 2 3) eft
a'b'c' + a' b'c” + a' b'c” + a’ b’e’ + a’b’e’ + a’b’c' &c.
»H« a’b’d” + a’b’d” + a' b'd” + a’b’d" + a' b'd” + a’b’d"
&c. + a'c”d” + a'c”d” + a’c'd” + a’e’d' + a' c'dº + a’c’dº
&c. + b' c’dº + b'c’dº + b*c'dº + b*c'd' + b’c'd + b’c’dº
&c. c'eſt-à-dire la fomme de tous les produits qu’on peut
faire en combinant une racine, un quarré, & un cube de
trois lettres différentes prifès parmi celles qui repréſen
tent les racines de A.
§. 8. Si donc les racines de l’éq: A étoient connues,
il feroit aifé d’avoir tous les Fafleurrfecond de l’éq : C.
Mais ces racines font inconnues, lorſque l’éq: A eſt d’un
dégré trop élevé pour que l'Algébre en puiſſe donner la
folution.
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courber. Pppp Ce
666 A P P E N D I C E.

Cependant ces Faffearr-/econds fe peuvent toujours


calculer & exhiber fous une forme rationelle, au moyen des
coëfficiens de l'éq: A... x" —[1] x"-" + [1*]x"-" – [1 ]
x" 3...... [1"] = o. Car, les fignes + & — étant alterna
tifs, on fait que [1], coëfficient du fecond terme, eſt égal
à la fomme a + b + c + d + &c. des racines, & par confé
quent au Fasteur-fcond de (o"-º 1): que de même [1*],
coëfficient du troifiéme terme, eſt égal à ab + ac + ad H.
cre. H- bc + bd+ &c. -H cd+ &c. ſomme des produits des
racines prifes deux à deux, ou au Faffear-/econd de (on-º 1 1)
ou (i *): que pareillement le coëfficient [1’] du quatriéme
terme eſt égal à abc + abd + &c. + acd + &c. + bcd + &c.
ſomme des produits des racines priſes trois à trois, & Fac
zeur/econd de (on-º 1 1 1) ou (1’): que de même [14] eſt le
Faffeur ſecond de (1“) &c. Les coëfficients de l'éq: Ādon
nent donc, immédiatement & fans calcul, tous les Fas
teurr-/econds de la prémiére ligne | §. 5. ], ou du prémier
Ordre [§. 6 ]. Et au moyen de ceux-là, ou trouvera tous
les autres par le Théorème fuivant.
§. 9. Si on multiplie un Fasteur-/econd quelconque par
un Fasteur-/econd dont le Fafleur-prémier n’ait qu’un feul
chiffre fignificatif, c’est-à-dire différent du zéro : le produit
eft égal à autant de Faffearr-/econds qu’il y a de chiffres
différents dans le Fasteur-prémier du multiplicande. On au
ra les Fasteurs-prémiers de ces Fasteurr-/econds en ajoutant
le chiffre du multiplicateur à chacun des différents chiffres,
du multiplicande. Et s’il arrive que, dans quelcun de ces
Fasteurſ-prémiers du produit, un chiffre foit repété plus fou
vent que dans le Faffeur-prémier du multiplicande, on pren
dra ce Fasteur-là autant de fois que ce chiffre y eſt repété.
Par ex. le produit du Fasteur-/econd de (o"-º 1 1 1223)
par le Fasteur-/econd de (o"-º 1) eſt égal à la fomme du Fac
teur-/econd de (on-6 i 1.1224), de deux fois le Fasteur-/e
tond de (o"-º i 1 i 233), de trois fois le
1
f"a": : o-6".
A P P E N D 1 C E. 667

(o-6n 1 12 2 2 3), & de quatre fois le Fasteur-/econd de


(o”-71 1 1 1223). Ce qu’on exprime en abrégé par cette équa
tion [111 223] × [ f] = [III 224] + 2 [ 1 1 1 2 3 3 ] +
3 [ 11 2223] + 4 [ 11 11 223 ], où les chiffres renfermés dans
les parenthéles quarrées déſignent les Faffeurs-/econdi dont
les Fafleurſ-prémiers auroient les mêmes chiffres dans des
parenthéles rondes, & où, pour abréger, on omet les
puiſſances de (o).
Voici comment fe forme cette équation felon le Théo
rème. Dans le Fasteur-prémier (o"-º 1 1 1 2 23 ) du multipli
cande, on voit quatre différents chiffres o, 1, 2, 3. Le
produit de [1 1 1 2 23 ] par [ 1 ] aura donc quatre parties.
On aura le Fasteur-prémier de la prémiére, en ajoutant le
chiffre I du multiplicateur au chiffre 3 du multiplicande,
ce qui change (o"-º 1 1 1 223 ) en (o** 11 1224). Et comme
aucun chiffre ne fe trouve plus fouvent en (o”-“ I 1 I 224)
qu’en (on-6 1 1 1223), le Fafiear-/econd [ 1 1 1 224] ne fera
pris qu’une fois. Le Fasteur-prémier de la feconde partie
fę forme en ajoutant le chiffre I du multiplicateur au chif
fre 2 du multiplicande, ce qui change (o"-º III 223 ) en
(o"-6 111 233), où le chiffre 3, qui n’étoit qu’une fois dans le
multiplicande, fè trouve deux fois. On prendra donc
deux fois le Fasteur-/econd [ 11 1233]. De même pour avoir
la troifiéme partie du produit, on ajoutera le chiffre I du
multiplicateur à un des chiffres 1 du multiplicande
(o"-6 111 223), ce qui le change en (o"-º 1 12223), où 2
eft repété trois fois, au lieu qu'il n’étoit que deux fois
dans le multiplicande. On prendra donc trois fois le Fac
teur-/econd [11 22 23 j. Enfin, ajoutant le chiffre I du mul
tiplicateur à un chiffre o du multiplicande, on transforme
(oº-61 I 1 2 23 ) en (o"71 11 1223), où l’on voit quatre 1,
au lieu des trois qu’il y avoit dans le multiplicande. On
prendra donc quatre fois [1111 223] Et ainfi l’on aura l’é
quation · - · · ·· · - - .*

- Pp p p 2 [III223]
668 , A P P E N D I C E.

[11223]*[i]=[III224]+=[III233]+3[112223]+4[IIII22 3].
§. 1 o. On peut remarquer, dans cette équation, que
dans chaque terme du fecond membre, la fomme des chif:
fres renfermés dàns les parenthéles eſt la même, favoir la
fomme des chiffres du multiplicateur & du multiplicande:
parce que les chiffres de chaque terme du fecond membre
de l'équation font formés par l’addition des chiffres du mul
tiplicande & du multiplicateur. -"

§. 1 I. La preuve de ce Théorème [ qu’on fe conten


tera d'appliquer au cas particulier qui a fervi d’Exemple,
mais qu’on concevra aiſément être générale ] fè tire de ce
que le multiplicande [111 223 ] eſt la fornme de tous les
produits, tels que a’b’e’d'ef“, de trois racines d'ef' par
deux quarrés b’e’ & par un cube a’ de différentes lettres
(§. 7); & de ce que le multiplicateur [1] eſt la fomme
de toutes les racines a + b + c + d + e + f + g + b, &c.
de A. Multiplier par [ 1 ] chaque terme de [ 1 1 1223 ],
comme a’b’e’d'ef“, c’eſt donc le multiplier 1“. par la ra
cine a qui, dans ce terme, a fon cube a’, 2°. par les ra
cines b, c, qui y font élevées au quarré b”, c°. 3°. par
les racines d, e, f, qui fe trouvent dans ce terme, & 4°.
par les racines g, h, &c. qui ne paroiffent dans ce terme,
ni par elles-mêmes, ni par leurs puiſſances. |

Or la multiplication de chaque terme,tel que a’b’e’d'ef',


par la racine a, qui dans ce terme a 3 dimenfions, donne
tous les termes tels que a“b’e’d'ef' qui font enſemble le
Fasteur-fecand [11 1224]: & elle ne le donne qu’une fois,
parce que chaque terme tel que a“b’e’d'ef" ne peut être
produit, dans la multiplication de [111223] par [ 1 ], que
d’une feule maniére, favoir en multipliant a’b’e’d'c'f" par a.
Mais la multiplication de chaque _terme , tel que
a’b’e’d'e'f“, par une des racines b , [ ou e, ] qui ont,
dans ce terme, leur quarré b” [ou c” ], produit tous les
ter
A P P E N D 1 C E. (69
termes, tels que a’b’e’d'e'f“, dont la fomme fait le Fae
teur-/econd [ i 11 233], & elle produit deux fois cette fom
me; parce que chacun de ces termes fè trouve deux fois
dans le produit [111 223 ] × [ 1 ]; a'b'e’d'ef' y paroiſ
fant, & comme produit de a’b’e’d'ef' par b, & comme
produit de a’b’e’d'ef" par 4. -

La multiplication de chaque terme, tel que a’ b’e’d'e'f',


par une des raciues d [ ou e, f] qui dans ce terme n’ont
u’une dimenſion , produit tous les termes tels que
a’b’e’d'ef' dont la fomme eſt le Fafleur-/econd [III2223],
& elle la produit trois fois; parce que chaque terme fe
trouve trois fois dans le produit [ 1 1 1223 ]×[ 1 ]. Par exem
le a’b’e’d:e'f“ s'y trouve formé par la multiplication de
a’b’e’d'e'f" par d, & par celle de a’b’e'de f“ par c, &
encore par celle de a’b’e’d’ef" par b.
Enfin la multiplication de tous les termes, tels que
a’b’e’d'ef', par quelque racine comme g, différente de
celles a, b, c, d, e, f, qui y font déjà, produit tous les
termes, tels que a’b’e’d'ef'g', dont la fomme eſt le Fac
teur-/econd [III 1223 ], & dans ce produit chaque terme
fe trouve quatre fois; parce que a’b’e’d'ef'g' par ex. eft
produit en quatre maniéres, fç en multipliant a’ b’e’d'e'f"
par g, ou a’b’e’d'
d.
e'g' parf, ou a’b’e’d'fg' par e, ou
3 L2 -? 2 I ATI 2-1
a’b’f'ef'g' par d.
Le Produit [1 1 1223]×[ 1 ] eſt donc compoſé des qua
tre parties [1 #1.224] + 2 [1 1 1233] + 3 [1 12223 ] +
4[1 1 1 1223]
12. Par ce Théorème, on peut calculer tous les
Fasteurs -/econd de l’équation C, au moyen de ceux du
prémier ordre, qui font les coëfficiens de l'équation don
née A (§. 8). Pour cet effet, on décompoſèra en deux
parties le Fasteur-prémier dont on cherche le Fafleur-/g
cond. L’une n’aura que des (o) avec un feul chiffre fi
Pppp 3 gnificatif,
67o 4 P P E N D I C E.

gnificatif, qui vaut une unité de moins que le plus grand


chiffre du Fafleur propoſé: L'autre contiendra tous les
chiffres du Faffeur propoſé à la réſerve du plus grand,
auquel on fubſtituera l'unité. En multipliant l’un par l'au
tre les Faffearr-/econd dont ces parties font les Fasteurr
prémiers, on aura par le Théorème précédent une équa
tion, dont un des termes fera le Fasteur cherché, & dont
tous les autres termes feront des Faffearr-/econdi qui fe trou
vent dans des lignes fupérieures, fi l'on diſpoſe les Fae
teurs-prémiert comme on l'a indiqué au §. 5. Donc, fi
l’on calcule les Faffearr-/econdi ligne par ligne; quand
on vient à calculer celui-ci, on aura déjà tous les autres
par le moyen defquels il eſt donné & connu.
On cherche, par ex. la valeur de [o 1 2 3 J. On dé
compofera ce nombre en deux parties [ooo2 ] & Io 1 1 2];
dont la prémiére n’a que le chiffre fignificatif 2, moindre
d’une unité que 3 le plus grand chiffre de ceux du Fasteur
propoſé; & dont la feconde partie Io 1 12 la tous les chiffres
du Fasteur propoſé Io 1 2 3 ], hors le plus grand 3 qu'on a
changé en 1. On multipliera Io 1 12 ] par [ooo2], & on
aura l’équation [o1 1 2 ] × [ooo2 ] = [ o 1 14] + [ o 1 2 3 ]
+ 2 [ 1 122 ] , d’où l’on tiręra [o 1 2 3 ] = [o 1 12 ] ×
Looo2] — Loi 14] — 2 [ 1 122 ]. Ainſi [o 1 2 3 ] eft
donné par Io 1 12 l, [ ooo2 ] , [ o 1 14] & T I 122 ]. Mais
ces Fasteurs-/econds font déja calculés, quand on viendra
à la ligne où ſe trouve To1 2 3 ]. Car Lo 1 12 ], [ooo2 T
& Io 1 14] font du fecond ordre (§. 5 ), & [ 1 1 22 ], qui,
auffi bien que foi 23 ], est du troifiéme ordre, fe trouve
dans la ligne immédiatement fupérieure, parce que le chif
fre 2 précéde immédiatement le chiffre 3. Donc fi on cal
gule ces Fatieart-/econd ligne par ligne, on a déja, quand
on vient à calculer [o 1 2 3 ], tous ceux par leſquels il eft
donné - |

§. 13.
A P P E N D I C E. 671

§. 13. On peut fupputer ainfi l'équation C, à quel


que dégré que s’éléve la variable x dans les éq: A & B.
li est vrai qu’on y trouvera cet inconvénient, c'eſt que
pour calculer certains Faflegeri-/econds qui entrent dans l’éq:
C, il faut en avoir calculé d’autres qui n'y entrent pas.
Ainfi pour avoir la valeur de [o 1 2 3 ] , il faut connoitre
celle de [c114], qui feroit d’ailleurs inutile fi l’éq: B ne
paſſe pas le quatriéme dégré. Quoique cet inconvénient
foit plus apparent que réel, n'ayant d'autre incommodité
que celle d’allonger le Calcul; on pourra, fi l’on veut,
le lever au moyen de la Règle fuivante, qui fert à ſuppu
ter'le produit de deux Faffeurr-/econdi quelconques.
1°, Ecrivés de fuite tous les arrangements poffibles des
chiffres du multiplicande. Le calcul fera plus court, fi
vous choififfez pour multiplicande celui des deux Fasteurs
dont les chiffres donnent le plus petit nombre d’arrange
IIle IltS,

2°. Sous chaque arrangement écrivés les chiffres du


multiplicateur, dans un ordre tel que vous voudrés, mais.
toujours le même, & ajoutés les chiffres de defTous à ceux
de deffus. Ces fommes feront les Fasteurſ-prémiers dont
les Faffeuri-ſecondi compoſent le produit.
3". Multipliés chacun de ces Fasteurr-/econds par la
fra&tion qui a pour numérateur le nombre des permuta
tions des chiffres du multiplicateur, & pour dénominateur
le nombre des permutations des chiffres du Fatteur même.
§. 14. Ce feroit trop s'écarter de nôtre but, que de
s’arrêter à prouver cette Règle, dont le Lecteur attentif
pénétrera aifement la raifon. : cru pourtant devoir l'in
diquer, parce qu’elle fournit divers moyens plus faciles de
calculer l'équation C, & qu'elle m’a été fort utile pour
calculer en peu de moments l'équation C*, qu’on voit ici.
V1S-dº
672 24 P P E N D I C E.

vis-à-vis, & qui eſt celle qui réſulte de l'évanouiſſement


de x dans ces deux équations du 4°, dégré,

A..... lx” — px' + qx” — rx + /= o


B..... (c) + (1) x+ (2) x + (3) x' + (4) x“ = e

Cette éq : C * , où l’on a changé pour plus de com


modité l’ordre des Faffeurs, peut fervir pour tous les dé
grés inférieurs, & contient ainfi toutes les Régles que Mr.
Newton a données dans fon Arithmét. univer/ pag. 73,
74, & au delà. Car fi l’éq : B n’eſt que du 3“, dégré,
on fera (4) = o, c’eſt-à-dire, on omettra tous les ter
mes de l’éq: C* où le chiffre 4 paroit entre les Fasteurs
prémiers, & alors toute l’équation fe peut & doit diviſer
par l. Et fi l'éq: B n’étoit que du 2e dégré, on omet
troit encore tous les termes dans le Faffeur-prémier dans
lefquels paroit un 3, & l’équation feroit encore diviſible par
l, &c. Mais fi l'éq : A n’étoit que du 3e dégré, on omet
troit dans les Fafleurſ-/econdi tous les termes où il y a une
f, & toute l'équation fe diviferoit par (o). Et fi A n’é
toit que du 2°. dégré, il faudroit encore omettre tous les
termes où il y a une r, & divifer une feconde fois l’équa
tion par (o), & ainfi de fuite.
On propoſe, par ex. d’éliminer x de ces deux équa
tions x' — 2ax + 4ayx — y' = o & ax + y*x — ay* = o.
On comparera la feconde avec l’éq : B, & on aura (o)
= — ay , ( 1 ) = y*, (2) = a, & (3) = c = (4),
ce qui réduit d’abord l’éq: C* aux cinq prémiéres lignes,
toutes les autres ayant dans leurs Faffeurſ-prémiers les chif
fres 3 ou 4. Enfuite on comparera la prémiére des deux
équations propoſées avec A, & l’on aura /= 1 , p= 2a,
q = 4ay, r = y & / = o. Cette valeur de
-
/: Va=
|
Pag. 672
C k
c=(oooo)º +(ooo1) 4 p . . . - - - - +(oo1 1) l"q . , . . +(o 1 1 1)l'r - •/ - - - - - - -
+ (1 1 1 1) l"r
+(ooo2)/ p - 2 /'q . . . . . + (ro 12)l pq-34'r . . . +(o I 12) / pr—4l"r - - - -
+ (1 1 12) / ps
+(oo22)l q*-2/ pr+ 2/"s +(ot 22)/ qr-3l pr + (1 122) / qr
+(o222)/ rº -2/ qr »+ (1222) / rr.
+ (2222) / rº
+(ooo3)lp'-3l pq + 3 l'r . . . +(oot 3)lp'q -2/ 7' - l pr+4/'s
- - -
+ (or 13)/pºr-2l qr-lºpt . . . . + (1 1 13) pºr—2/"qs
+(oo23)4pqº-2/pºr-lºqr+ 5 / pr +(o 1 2 3)4pqr-;lºrº-34pºr+4/ qr . + (1 123) /pqr-3.lºrs
+(o223) prº-24pqr-lºrr -
+ ( 223) prr—4/"s*
+ (222 3) prº
+(oo3 ;)lq-3/pqr+ 3lºrº + 3/pºs- $ # qr +(o1 , 2) lq'r—2lprº-ſpqr+5 lºrs + (I 133)4qºr-2/prr—2lºs*
+(o2 33) /qrº-2lqºr-lprr+4/"rº + ( 233) lqrr—34ps*
+ (2233) lqr*
+(o333) lr'-3lqrr+34prº + ( 333) lrºs-2lqs*
+ (2 3 33) lrr*
+ (3333) /rº
+(ooo4)p"-4/p'4+2l'q'+4'pr-4l's +(oo14)p'q-3/pq -'p'r+sl gr+l pr : . : +(o1 14)p'r-3/pqr+3ºr -'p +2l qs + (1 1 14)p'r-3/pqr-+3lºrs
- +(eo24)p q'-24q'-2p'r+4/pqr--34 r +24p'r+24 7r +(o124)p'qr-2lq'r-ſprº-ºp'r+8/pqr-2lºrs . + ( 124)p'qr-2/qºs-ſprr+4l*r*
+(o224)p'rº-2lqr'-2p qu-+4lq*r-4/ rº -
+ (1 224)p'rº-2lqrs-ſprº
+ (2224)p'rº-2lqsº
+(oo34)pq'-3p'qr-2lq'r + 5lprº + 3p'r-2/pqr-54'rr . . +(o1 34)pq'r-2pºrº-lqrº-p'qr+1o/prº-81s
- -

+ (1 134)pqºs-2pºrs-lqrr+5ſprº
+(c234)pqr -34r'-2pqºs-p'rs+8lqrſ-2/pu* + (1234)pqrº-34r -3p"rº-F4/qs*
+ (2234)pqrº-3lrs*
+(o334)pr'-3pqrs-lrºr+3p"rº-+2lqs* + ( 334)prºr-ºpqrº-lrsº
+ (2334)prr*-4lsº
+ (3334)prº
• | +(oo44)q"-4pq'r+2pºr"+4lqrº-+4p'qr-4lº ,-8/Prº-+6"rº +(o144)q'r-8pqr +34'-P7 +sp'rº-2lqr +slps + ( 144)4'5-3pqrr+3lrºr+3p*s*-3lqrº
-

| | +(o244)7'r'-2prº-27'+4pqrs-2/rs-3p +2lgº + (1244)q'rs-2prºr-pqs +5lrsº


+ (2244)4 s*-2prsº + 2lº
| . +(o344)qr'-3q'rr-pr r+spqr +5lrrº . . . . + (1344) qrºr-2q s'-prrº +4ls"
+ (2344) qrs -3prº
-
-
+ (3344)qrº
| | . | | -- +(o444)rº-4qr'r+27'r +4prrº-4lrº . . . •+ (1444) r'r-3qrr + 3prº
+ (2444)r r -2 qsº
»+ (3444)rrº
+ (4444)s*
---- _ - ---- --~~~~--~
----
*
----
|-· ºv.
·
-
! -
|
----

-- ------
- -
|

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----·
- ·
-
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... • ·
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|
·
·
. . •.•
·+
·r+
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•* •------ ·
→ ·|
• • • •, , -·~~~~,

.
----
·
|--
-
·
----«
·----
-* ·
------
A P P E N D 1 C E. 673
évanouïr toute la cinquiéme colomne, ce qui reſte des cinq
prémiéres lignes fera diviſible par (o) & par l/, & après
Ia diviſion elles fe réduiront à ceci

(ooo) /* "+"(oo1) |p +(o 1 1) lq , + (1 1 1)lr= o


+(oo2)#p-2/p +(o12) pq-3 lr-H (1 12)pr
+(o22) qq-2pr+(122)qr
+(222)rr

où, fubſtituant à (o), (1), (2), /, p, q, r, leurs va


leurs,
-a’y“ + a'y“. 2a *-ay“. 4 ay + y“. y' = o
+ a'y“.(4aa-8ay)—a'y“. (8aay-3y') + ay“. 24y”
–a'y”.(16aayy-44y')+'aayy.4ay“
»H« a’. y“

qui ſe réduit à
- a'y“ + 2a'y“ — 4ay” , , + y' , = o
+ 4a'y“-8a‘y’ — 8a‘y’ + 3a’y? + 2a'y’
—16a'y“ + 4a“y” + 4a'y“
- + a’y“

ou, réuniffant les termes homogénes, à


yº+ay7+6ay-12ay-12ay"=o=(y*-+-aay'+6ay-12ay-12a)y“.

§. 15. On pourroit tirer de ces Principes pluſieurs


conféquences fort utiles dans l’Algébre: mais ne nous é
cartons point de notre but, qui eſt de démontrer que fi A
& B font deux équations, l'une de l'ordre m & l’autre de
l’ordre n, l’équation qui réſulte de l’évanouiſſement de la
Introd, à l'Analyſe des Lignes Courbet. . Qqqq varia
674 A P P E N D 1 c E. Y.

variable x ne fauroit être d'un dégré plus élevé que m n.


A......x” –[1] x** +[1']x**—[1'] x+3 +.........[1"]=o
B...... (o)-F(1) x + (2) x + (3) x' +":" (m) x" =o
1°. Puiſque l’éq: A eft de l’ordre n, elle n'a aucun
terme où les expofants de x & de y enfemble faffent une
fomme plus grande que n. Donc [1] eſt une fonction de y
qui ne paffe pas le prémier dégré, & L 1 *l une fonction
qui ne paffe pas le fecond dégré, &c. & T 1"] une fonc
tion qui ne paffe pas le dégré n, c’eſt-à-dire, dans laquel
le il n'y a aucun terme où y ait un expoſant plus grand
que n. - -

Delà on peut conclurre qu'il n’y a aucun Fasteur-/e


cond de l’éq: C où la variable y ait un expofant plus
grand que la fomme des chiffres de fon Fasteur-prémier :
Que dans Toº-3 123 ] par ex. il n’y a aucune puiſſance de
y fupérieure à la fixiéme; parce que 1 + 2 + 3 = 6.
Cette concluſion fe déduit au moyen de deux Princi
pes. . L’un, qui a été indiqué au §. 1 o, c’eſt que les chif
fres de deux Fasteurs qui ſe multiplient l’un l’autre font
enfemble la même fomme que les chiffres des Fasteurs qui
compoſent le produit de cette multiplication. L’autre, qui
eft connu, c’eſt que fi on multiplie l’une par l'autre deux
Fonctions rationelles, de dégrés quelconques, d’une mê
me variable; le produit fera une Fonction d’un dégré égal
à la fomme de leurs dégrés. Si donc il eſt vrai de dire de
deux Fasteurs-/econdi multipliés l’un par l’autre, que cha
cun eſt une Fon&tion rationelle de y, où elle n’a point d’ex
pofant fupérieur à la fomme des chiffres de leurs Fasteurf
prémiers ; cela fera également vrai de leur produit, & par
conféquent de tous les Fasteurr-/econdi qui compoſent
ce produit. Or on a vû au commencement de ce §. que
- - cela
A P P E N D I C E. 675
cela eſt vrai des Fasteurs - feconds [ 1 ] , [ 1 ] .... [ 1" l
de la prémiére ligne. Donc cela eſt vrai des Fasteurs – /e
condi fans exception; puiſqu’ils font tous produits, immé
diatement ou médiatement, par la multiplication des Fasteurs
de la prémiére ligne (§. 12 ). *

Ainſi, pour prouver que y ne paffe pas le 6. dégré


dans [123], il fuffit de faire voir qu’elle ne paffe par le 4°.
dégré dans [112], ni le 2° dans [2]. Car, comme [112]
x [2] = [114] + [123] + 2 [ 11 22 l, le Faffear L 1 2 3 ]
eſt une des parties qui compoſent le produit de [112] par
[ 2 ]. Or on prouve que y ne paffe pas le 4°, dégré dans
I 1 1 2 ] , ni le 2. dans [ 2 ], par une femblable décompo
fition. [1] × [1] = [2] + 2 [11]. Donc y, ne paffant pas
le 1er dégré dans [r], ne paffera pas le 2° dans [1]×[1],
ou dans [2], qui n’eſt qu’une partie du produit [1]×[1].
De même, puiſque [III]><[1] = [1 12 ] + 4 II“], & que
y ne paffe pas le 3°, dégré dans [1] ni le 1er dans [ 1 ],
elle ne paſſera pas le 4° dans Ei’j x III, ni par conféquent
dans II i 2], qui n’eſt qu’une partie de ce produit.
. Par de femblables raiſonnemens, remontant d'un Fac
teur/econd quelconque à ceux du produit defquels il fait
Partie ;&#: ceně:a:a:da:re: , & ainfi juſqu’aux Falleurs
: , [i:] &c. de la prémiére ligne, on prouvera toujours
que dans aucun Fateurstond de l'ég: Ç, la variable y ne
monte à un dégré plus haut, que celui dont l'expoſant eft
la fomme des chiffres de fori Fasteur-prémier. * - , "

z”. D’un autre côté, l’éq : B étant de l’ordre m, elle


ne contient aucun terme où les expofants de x & de y en
femble faffent une fomme plus grande que m. Donc y dans
la Fon&tion (o) ne paffè pas le dégré m, & dans (1) el
le ne paffe pas le dégré m - 1 , ni dans ( 2 ) le dégré
m — 2 , &c.
Par conſéquent dans aucun Fasteur-prémier
.{ { . Z Qqqq 2
de l'éq: C,
il
676 A P P E N D I C E.

il n’y aura aucune puiſſance de y dont l'expofant paſſe le


nombre qui reſte quand de mm on ôte la fomme des chif.
fres de ce Fasteur. Ainfi dans (o"-3 i 23), y ne fauroit
paffer le dégré m n — 6. Car dans (3), y ne paffe pas le
dégré m — 3, ni dans (2) le dégré m—2, ni dans (1)
le dégré m — 1, ni dans (o) le dégré m, ni par confé
quent dans (o"-3) le dégré mx (n — 3 ) = mn. – 3 m.
Donc dans (o"-3 i 23) = (o"-3)x (1)x (2) x (3), y ne paffe
pas le dégré m n — 3 m, + m – 1 , + m — 2, + m — 3
= m n — I — 2 – 3 = mm — 6. -

3°. Cela étant ainfi, qu’on prenne dans l'éq: C quel


terme on voudra, & fi l’on cherche qu’elle peut être la
plus haute puiſſance de y dans ce terme-là, on trouvera que
y ne peut s’élever dans le Fasteur-ſecond à un dégré plus
haut que la fomme des chiffres du Faffeur-prémier (nº. 1),
ni dans le Fasteur-prémier à un dégré plus haut que le
nombre qui reste quand on ôte de m n la fomme de ces
chiffres (nº. 2). Donc dans le terme complet, qui est le
produit du Faffeur-prémier par le Fasteur-/econd, y ne mon
tera point à un dégré plus haut que m n, qui réſulte de
l’addition de cette fomme & de ce reste. * - -

Aimfi, dans aucun terme de l’équation finale C, y ne


monte à une puiſſance plus haute que celle dont mn eft
l’expofant. L'équation C n'eſt donc, au plus, que du dé
gré mn: elle ne peut avoir plus de mm racines. Ce qu’ił
faloit démontrer. - - -
A P P E N D 1 C E. 677

No. III.
: - - |- - - T

Démonstration de la Règle de Mr. HUDDE.


- LEMME
Si on multiplie la fuite bien ordonnée des termer d’un
binome v + y élevé à une puiſſante quelconque dont l’expo
fant ſoit l, par les termer de la progreſſion arithmétique o,
1, 2, 3 , 4, &c. : le produit /era la puiſſance 1–1 de se
binome multipliée par ly.

La ſeule inſpection du calcul peut tenir lieu de preuve.


- (l- „V J= YÀ.
«+»=v+wy+4:ver+4:2 y+ e
O I 2 3

- lo-y 44:2 v**y*-+ 4:2:2, y; &e.


=\;x&+(-over +*:#” y + ez
= yx(v + y)** -

Croll. I. Si au lieu de la progreſſion o, 1, 2, 3, 4,


&c. on avoit multiplié la fuite des termes de la puiſſance
Qqq q 3 (v+y)
67 A P P E N D I C E.

(v + y)', par la progreſſion om, 1m, 2 m, 3 m, ởe, le


produit auroit été m ly x (v + y ) ***
Car multiplier la fuite des termes (v + y) par om,
1 m, 2 m, ởe, c’eſt la multiplier par o, 1, 2, 3, &c.
ce qui donne ly x (v + y)“, & multiplier le tout par m,
ce qui donne m ly x (v + y)'-*- -

Coroll. II. Si on multiplie la fuite des termes de


(v + y)" par une progreſſion arithmétique quelconque
n, n + m, n + 2m, n + 3 m, &c. le produit fera divifi
ble par (v + y)". . . . . . .
· Car multiplier la fuite des termes de (v + y) par la pro
greſſion n, n + m, n + 2 m, &c. c'eſt la multiplier 1". par n,
ce qui donne n×(v + y)' = n × (vrsty) × (v + y)^* =
(nv-+ny)x(v + y)^* & 2“. par la progreſſion om, 1 m, .
2 m, ở c. ce qui donne m lyx (v + y)". Le produit com
plet eſt donc (n.v + n yr+ mly) × (v + y) *ř, qui eſt di
viſible par (v +y)“. \

T H E O R E M E.

Si on multiplie, par une progreſion arithmétique quelcon


que, la fuite bien ordonnée der termer-d’une Egalité qui ait
quelquer racines égales ; le produit /era une Egalité, qui
aara toutes les mémes
4
raciner égaler, moins une.
Le fecond membre d’une Egalité bien ordonnée étant
zéro, le prémier membre eft diviſible par toutes les raci
nes deſquelles il eſt le produit. Si l'Egalité a l racines é
gales, repréſentées par y + v=o [y est l'inconnue de l'E
galité & – v fà valeur j; le prémier membre fera
* * * * · · · · - -
a:
ois
A P P E N D I C E. - 679

l fois par v + y, c’est-à-dire diviſible par (v + y). On


peut donc repréſenter "Egalité par cette Formule (v + y):
× (p + q y + ry + /y' + &g): la grandeur p + 4y + ry”
y' + ởe, étant ſuppoſée le produit de toutes les racines
différentes de y + v = o. Si on dévelope la puiſſance
(v + y)", l’Egalité ordonnée fera . .. . .
l.(l-1) l.(1-1)·(-2)...
c=pv'+lpvºy+ I. 2 pv“y”- I. 2. 3 pv"y’ớc... = p (v+y)
l.(l
+ q vły+lq v** yº +: qv**y” ởe... = qy (v+y)'
+rvy” + lr vºi yº &c... = ry’(v+y)
+/vy &c... =/}*(v+y)
- - &c... = &c.
|

& fi on multiplie la fuite de ces termes par la progref


fion arithmétique
m m »H« m m + 2m n+3 m Ởr.

on voit que chaque ligne fera multipliée par une progref


fion arithmétique, la prémiére par la progreffion entiére
m, n + m, n + 2 m, &c. la feconde par n + m, n + 2 m,
n + 3 m, &c. la troifiéme par n + 2 m, n + 3 m, &c. Or
chaque ligne eſt la puiſſance / de v + y; & n’importe
qu’elle foit multipliée dans la prémiére ligne par p, dans
la feconde par qy, dans la troifiéme par ry * , &c. il le
ra toujours vrai [ Cor. préc. ] que le produit de chaque
ligne eſt divifible par (v + y)'-'. Donc toute l’Egalité
multipliée par la progreffion, n, n + m, n + 2 m, &c. eft
diviſible par (v + y)“. Donc de l racines égales qu’el
* - - -- le
68o A P P E N D I C E.

le avoit avant la multiplication, elle en conferve l– i


après la multiplication.
Cor. Ainſi, une Egalité, qui a une ou pluſieurs raci
nes doubles, les conferve, mais fimples, après qu’on a
multiplié la fuite de fes termes par une progreſſion arithmé
țique quelconque. - - - - - -- - -
|

- -

INDI.
I N D I C E
DES CHAPITRES ET DES PAR A GRAPHES.

C H A P I T R E P R E M I E R.

De la Nature des Lignes Courbes en général , & de leurs Equations.


§. I. LEs Lignes font réguliéres ou fon équation. P. I I
irréguliéres. pag. I Exemples. I2
2. Lignes réguliéres, leur nature. 2 §. 14 . Une Ligne paſſé par l’Origine,
3. Elles font la même chofe que les quand fon équation n’a point
Lieux géométriques des An de terme conſtant. 16
ciens. 2
I 5. Trouver en quels points une Li
":::
1/7"6?,
à ſimple ou à double cour
3
gne coupe ſes Axes.
16. Une Courbe manque où ſes or
17

5 . Ce que c’eſt que l’Origine , les données font imaginaires. 18


Axes , les Abfeiffes , les Or Exemple. - I

données. ·3
-

17. Les limites des ordonnées réelles


6. Ce que c'eſt que l'Equation d'u Ở imaginaires font des dou
ne Ligne. 4 bles-ordonnées, 24
Exemple. 4 . Parce que les racines imaginai
7. Une même Ligne peut être re res des équations vont deux
préfentée par diverſes Equa à deux. . 25
tions. 6 19. En quel fens on peut dire que
8. Courbes algébriques ở tranf le cours d'une f:: efi con
cendantes. tinu. 27
9. Courbes exponentielles , interf. 2O. Une feule équation peut repré
cendentes. fenter Pajemblage de pluſieurs
1o. Courbes finies , infinies, & mix Lignes. . 2
ff5. 2 I. Comment on le peut diferner.29
II. Comment une Equation repré 22. Décrire une Courbe par points.
fente une Ligne. 9 3O
12. Abfeiffes & Ordonnées , pofiti Exemple. 3I
ves & négatives. I I
23. Maniére de le faire en pluſieurs
13. Les Branches d'une Courbe font £475. 33
repréſentées par les racines de Exemples. 34
3 C HA
I N D I C E .

C H A P I T R E I 1.
-

- |- |-
*

Des transformations que fubit l’Equation d’une Courbe , quand on la


raporte à d’autres coordonnées.
---#

§. 24. PRincipe général de ces trans- §. 28. Maniére plus commode d'éxécu
formations. pag. 38 ter cette Transformation. p.44
25. Application de ce Principe aux 29. Transporter l’Origine fur un
cas particuliers. Point, quelconque. 45
26. Principe pour en abréger le Cáſ-- Exemple. 48
cul. 4O 3O. Changer la poſition d'un des
27. Tranſporter l’Origine fur , un * Axes, fans changer l’Origine.
Point donné de l’un ou de l'au 49
tre Axe. 43 Exemple. 5o
Exemple. 44: |

C H A P 1 T R E I I I.

Des différens Ordres des Lignes algébriques.


§. 31. PRrincipe de la diviſion des 37. Nombre des termes des équations
Lignes algébriques en Ordres. générales de chaque Ordre.
p. 52 - p. 57
32. Equations générales des Lignes 38. Nombre des Points par leſquels
de chaque Ordre. 52 on peut faire paſſer une Ligne
33. L’équation d’un aſſemblage de d'un Ordre donné. . 58
Lignes d'Ordres inférieures eft Exemple:* ' - 59
d’un Ordre fupérieur. 53 39. Nombre des Points danr leſquels
34. Toutes les équations d'une même une Droite peut rencontrer
Ligne font d'un même Ordre. une Courbe d'un Ordre don
|- 5 mé. 62
35. Diſpoſition des termes a: . La Droite est la ſeule Ligne du
équation fur le Parallelogram premier Ordre. . 64
me, ou fur le Triangle Ana 4 I. Nombre des Points dans leſquels
lytique. 54 une Courbe peut être rencon
36. Ce que c’est que les Caſes ; les trée par une Droite parallèle à
Bandes & les Rangs de ce l'un de fes Axes. 69
Triangle, 56 42. Le nombre des inter/estions de
|- deux
DES CHAPITRES ET DE S PARAGRATHES. iij
deux Lignes déterminé par les $. 45. Le nombre des Points de rencon
racines d'une Egalité, pag.7O t 7'e e : plus grand
§. 43. Le nombre de ces Points eft que celui des racines. pag. 73
quelquefois plus petit que celui - Exemple. 73
- de ces racines. - - 71 46. Nombre des Points dans leſquels
44. Cas dans lequel le nombre des peuvent ſe rencontrer deux Li
Points de rencontre n’eſt pas gnes d'Ordres donnés. 7;
inférieur au nombre des ra 47. Explication d'une contradićtion
CZ71675. 72 apparente. | 76
Exemple. * 72 48. Solution d’une autre difficulté.78

C H A P I T R E I V.

Quelques Remarques fur la construstion géométrique des Egalités.

% 49. LEs Egalités ſe construiſent Par §. 54. Choix des Courbes les plus fim
les interfećtions de deux Cour ples qui peuvent construire une
bes. - p. 8o. -

Egalité d'un dégré donné. 88


Exemple. 55. r:, fur cette règle.
8o 91
5o. Maniére de trouver ces Édur-L 56. Conſtručiion d'une Egalité quel
*

bes. 82 conque par une Courbe Ć une


5 I. 1: de ce choix. Le nom sh „ow Droite. ~ 92 - " .

bre des interfestiions des Cour


* 57. Uſage de cette construstion pour
-

bes peut-être moindre que ce- , déterminer les limites des Ega
, ,
lui des racines de l'Egalité , lités , ở le nombre de leurs :
v qu'on veut conſtruire. 83 racines réelles ġimaginai
7"ef.
: Exemple. 84 -

„ , , , 93 »
|-
|

, 52. Il peut être plus grand. 85 58. Application aux Egalités du fe


! a Exemple : , 8; cond dégré. . . . 95
55:Manière d'éviter ces inconvé 59. Application à celles du troifié
niens. * - 86 27Ze y - |- 97
Exemple. 6o. Ở du quatriéme dégré. Io3
. ** - . ,
*-*

-- |-
*<> --

3 2 - C H Aſ
iiij | r I N D
I C E
L

C H A P I T R E V. •

Valeur du produit de toutes les Ordonnées d’une même Abfciffe. - - -

ý. 61. THéorème général, pag. IO8 cond Ordre. p. I 1o


62. Application aux Lignes du fe- 3. 63. Et à celles du troifiéme. 116

- 3B B
C H A P I T R E * V 1.
|

Des Diamètres, Contre-Diamètres, & Centres des Lignes Courbes.


§. 64. VAleur de la fomme de toutes §. 7I. Toute Ligne du fecond Ordre a
les ordonnées d' ne même abf _un Diamètre abſolu. p. 1 38
,: , ciffe. p. 129 72. Trouver les Diamètres abſolus
#65. Propriété de deux Lignes du mê des Courbes des Ordres fupé
me Ordre , dont les équations |- rieurs2 lorſqu'elles en ont. 138
ont les deux mêmes premiers 73. Contre-Diamètres. I4 I
: • ff7-772e5. 129
74. Une Courbe qui a un Contre
66. De ces deux Lignes , l'une peut Diamètre en a une infinité.
être un aſemblage de Droi - I43
: ffJ. I3I
75. Centre d'une Courbe , ce Ique
67. Ou même une feule Droite, qui C 6°/ſ,

* eſt le Diamètre de la Courbe. 76. Déterminer, par l’équation du


.* I33 - ne Courbe , fi elle a un Cen
68. Toute Courbe a une infinité de 2. tre, & quelle eſt fa poſition.
---- » a Diamètres. I34 144
• -- ---- • • •
69. Diamètres curvilignes, I35 Exempler. 144
7o. Diamètre abſolu. |
137
---- ***
J * | 2
<--
|- -
- -- · · ·- ----
-* *
» *
* -
- .. . " '.
, , a ta' " ***v.
- * * ** * ry
* ; vº |

*** . |- * - *** **, W -3


*** • • • • • • •
za ze - - - -- -
|-
* ** * * , \\ x^s^v * C H A
DES CHATITRES ET DES PARAGRAPHEs v
- -
--
*

c H A P I T R E V I 1.
Détermination des plus grands termes d’une Equation. Princi pes de th :
Méthode des Séries , ou Suites infinies.
, , . :\

§. 77. UNe Equation perd quelques ý. 88. Raport des ordres des deux in
uns de ſes termes , quand on - - - déterminées , dans cette fitp
fuppoſe l’une de fes indétermi poſition. . I 62
nées infinie ou infiniment pe 89. Expoſant de l'ordre des termes
tite. pag. 148
qui font fur une même Droi
78. Ordres des infinis, potentiels & féº. * 162
radicaux. I49
90. Les termes, qui font au-deljus
79. Ordres des infiniment petits. 1;o } de cette Droite, font d’un or
8o. Tentative infructueuſe pour trou dre ſupérieur : ceux qui font
verles plus grands termes d’u au-deſſous , d’un ordre infë
me Equation. - I 51 rieur, . 164
* *

81. Maniére de les trouver par voie 91. Delà, la Méthode pour trouver
d'excluſion. I 52 les Plus grands termes d’une
Exemple. I 53 Equation. ... 164
82. Uſage du Triangle analytique 92. Dévelopement de cette Méthod.
. . . . :, Cette : I 55
Déterminatrices ſupérieures ở
|-
83. Propriété du Triangle analyti
1/6?, 156
inférieures. , 16;
Exemples. . . . . . . . 166
* 84. Les termes , qui font fur une 93. Racines de l'équation, donné
|- * même Droite, ont des expo
f fants en progreſſion arithmé, par une Déterminatrice, pag.
* - - - - . . . . . . 169
* tique. , . , 158 94. Elles peuvent être imaginaires.
* 85. Le rapport des difrences de ces - ** * * * · * * · · -- I
** progreſſions dépend de l'incli
naiſon de cette Droite. I 59
95: Qu demi-imaginaires, -: :
86. Les termes qui font far deux
96. Remarque ſur l’expoſant de ſe,
facines. 172
Droites paralléles ont des ex 97. Méthode des Séries, ou Suiter
Poſans en progreſſions arith infinies. 173
métiques, dont les différences 98. ſéries convergentes , & divé?
font les mêmes. 16o gentes. 174
87. Tous les termes qui font fur une 99. Les expoſans des termes d’une
même Droite , font du même Série Convergente vont tou
ordre » Ji deux d’entr'eux font jours en croiſſant, ou toujours
}
Juppºſés du même ordre, 161 en décroijant. 175
a 3 § 1o3
vj 1 I N , D I C-” E
§. 10o. Séries aſcendantes, Séries def §. 107. En quels cas, quelques-uns des
cendantes. pag. 177 termes de ces transformées
Io 1, Forme générale d'une Série. 177 manquent. Pag. I 95
1o2. Inveſtigation des termes fuc 1O8. Recherche des termes irrégu
celfs d’une Série. I liers d'une Série. 197
* 1o3. Remarque, & Exemples. 179 IO9. Où eſt-ce que la Série commen
104. Séries imaginaires, demi-ima ce à devenir réguliére. 2oo
I II. Détermination de la forme d’u
ginaires, Séries qui fe four
chent. 184 ne ſérie réguliére, ou de la
Exemples. I 84 fuite des expoſans des termes
1ο5. Quelle est la place, ſur le Tri réguliers. 2O4
I 12.
angle analytique , des ter Détermination des coëfficients
mes d'une équation transfor de ces termes. 2O4
mée. 187 Exemples. 2O5
Exemple. 188 I 13. Kemarque , qui fert à faire
106. Méthode abrégée de faire les connoître , en bien des cas, fi
transformations indiquées au une"Série
re. *•* •
eſt demi-imaginai
213
- , §. 102. 192
* a -- *2 : M.* *.

' .. *

* ** N º A *-- «• .

x *, c H A P I T R E V I i I. º
‘n , *,* ».
* a -->:', -*. ^"
-

* --
|
- » Y
*
Des Branches infinies des Courbes. Nsə ºrvºsses :s
- s na \ , \, .

9. I 14. UNe Branche infinie de Cour §. 12o. Hyperboles oppoſées. pag.221


be l'éloigne infiniment , ou 121. Hyperboles conjugušes. - 221
* 3 de l'un , ou de l'autre des 122. Hyperboles des Ordres fupé
* deux Axes , ou de tous les rieurs. · * * #22
- º deux. p. 2 I 5 123. Définition de la Parabole. 223
a 15. Une Courbe a autant de Bran 124. Defcription de la Parabole.225
. ches infinies, que fon équa 125. Cette Courbe n'a point d'A
· tion peut donner de Séries fymptotes. 226
deſcendantes réelles différen 126. Paraboles des Ordres fupé
f€5. - 216 rieurs. 226
116. Ces Séries déterminent la poſi 127. Différence de l'équation d’une
- * - tion des Branches. 217 même Par:tbole, fuivant l'A
I 17. Hyperboles ở Paraboles. 218 xe auquel on la raporte. 227
º 1 18. Définition & Deſcription de 128. Nombre Ở poſition des Bras
* - l'Hyperbole. 219 ches des Paraboles & des
I 19. Ce que c'eſt que fes Aſympto Hyperboles de sous les Or
" " [675. 22O dres. 228
129. Les
DES CHAPITRES ET DES PARAGRAPHES. vij
§. I 29. Les Branches des Courbes font dans ce cas-là. pag. 273
ou hyperboliques ou Parabo Exemples. 274
liques. pāg. 23o §. 142. Cas III. Branches paraboli
13O. Maniére de les diſcerner. 23O ques, dont la derniére direc
I 3 I. Branches hyperboliques ; trou tion eſt parallèle à l'uſ; des
ver leur Aſymptote droite.. deux Axes. 284
23 I Exemples: N 285
I32. Ce que c’est que leur Aſymptote I43. Cas IV. Branches infinies,dont
courbe , Ğ leur Hyperbole la derniére direćiion eſt obli
aſymptote. 232 que aux deux Axes. 308
| 133. Branches paraboliques ; trou Exemples. 3i1
ver leur dernière direction. I44. Les Branches infinies d'une
Courbe font toujours en non
I 34.Ce que c’est que leur Aſympto bre pair. - 342
te courbe, & leur Parabole E45. Une Ligne algébrique d'un Or
aſymptote. 236 dre impair a , au moins ,
I35. Trouver, par le Triangle ana deux Branches infinies.
lytique , la derniére direċtion 343
des Branches infinies d'une . Une Courbe algébrique ne peut
Courbe. === 237 avoir plus de Branches in
i 36. En quel cas une Courbe eft finies, qu’il n'y a d'unités
finie. 239 dans le double de l’expoſant
Exemple. 239 de fon Grdre, 343
137. Quatre poſitions diffèrentes des 147. Une Courbe algébrique ne peut
des déterminatrices » par lef avoir plus d'Aſymptotes
quelles on trouve les Bran- - droites qu'il n'y a d'unités
ches infinies d'une Courbe. » dans l'expofant de fon Or
- 24O dre. -" 344
z38. Cas I. Branches hyperboli 148. Lorfu’elle a ce nombre d'A
ques » ayant un, des Axes /ymptotes , toutes fes Bran
pour Aſymptote. - ches font hyperboliqueța ș45
Exemples. , ses » : 245 *« I 49. Propriété de ces Aſymptotes ở
I 39. Cas II. Branches hyperboli de ces Branches.: 345
ques , ayant leur Aſymptote 15O, En combien de Points une
parallèle à l'un des Axes. Courbe peut rencontrer fon
\ \ v 26 I Aſymptote droite. c. 347
Exemples. - 262 151. Combien une Courbe algébri
I4O. Poſition de ces Branches autour que peut avoir d'Aympto
de leur ſymptote. 263 tes droites parallèles à fès
Exemples. 6
204 ordonnées. . ... 349
141. Abrégé du Calcul néceffaire 15a. Combien elle peut avoir d'A
, ,* - fympto
v
viij *
1 N D I C E
/$mptotes droites parallèles en §. 153. En quel cas elle peut les cou
101/f. pag. 35O per. Pag. 35-I

C H A P I T R E I X.

Divifions générales des Lignes des cinq premiers Ordres.

. 154. LE fecond Ordre n'a que trois §. 158. Le cinquiéme Ordre a onze
Courbes , l’Ellipſe, dont le Claſjes. p. 397
Cercle est une eſpéce , l'Hy I 59. Nombre des Branches infinier,
perbole ó la Parabole. p. 352 paraboliques & hyperboli
155. Le troifiéme Ordre a quatorze ques, des Courbes des cinq
Genres de Courbes. 359 premiers Ordres. 398
156. Les Courbes du quatriéme Or 16o. Regle générale fur le nombre
dre , des Branches, foit parabo
157. Je peuvent réduire à neuf Claf. liques, ſoit hyperboliques,dans
fes,qui fe fubdiviſent en plu chaque Ordre. 399
ſieurs Genres. 369

--

C H A P I T R- E X.

Des Points finguliers ; Points multiples , Points d’Inflexion


& de Serpentement.

. 161. Points ſimples & multiples. §. 168. Exemples de ces Inflexions


dans les Paraboles des divers
pag. 4OO
162. Secantes & Tangentes. 4oo Ordres. P. 4O4
163. Points d’Inflexion. 4OI 169. Points doubles, triples , qua
164. Point de double Inflexion, ou druples, &c. 408
de Serpentement. 4O3 17o. Connoître la ſimplicité ou mul
165. Point de triple , quadruple, tiplicité d’un Point fitué à
Ởc. Inflexion. 4O3 l'Origine d'une Courbe. 409
166. Inflexions viſibles & inviſi Exemples. 4I I
bles. 4O3 171. Connoître la ſimplicité ou mul
167. A quels Ordres les Courbes tiplicité d'un Point quelcon
commencent à être fuſcepti que d’une Courbe. 415
bles des diverſes Inflexions. Exemples. - 417
4O4 172. Abrégé du Calcul , quand le
Point
DES CHAPITRES ET DES PARAGRAPHES. ix
Point eſt fitué ſur l'un des §. 177. Une Courbe ne peut avoir deux
deux Axes. pag. 423 Points tels que les expoſans
Exemple. 2 de leur multiplicité faljent
§. 173. Trouver fi une Courbe a des une ſomme égale à l'expoſant
Points multiples, où ils font , de l'Ordre de cette Courbe.
& quels ils font. 426 N p. 456
Exemples. 428 178. Une Courbe ne peut avoir cinq
174. Trouver, dans l'équation d'une Points,dont les dégrés de mul
Courbe , les conditions qui tiplicité faffent une fomme
lui donnent des Points mul double de l’expoſant de font
tiples. 44O Ordre. 456
Exemples. 44 I 179. Une Courbe ne peut avoir neuf
175. Une Courbe ne peut avoir au Points ; dont les dégrés de
cun Point, dont la multipli multiplicitéfaffent une fom
cité ait le même expoſant que me triple de l'expoſant de
l'Ordre de la Courbe. 455 fon Ordre. 457
176. En quel cas une Courbe ne peut 18o. Nombre des Points multiples
avoir qu’un feul Point mul qu'une Courbe d'un Ordre
tiple. 456 donné peut avoir. 458

C H A P I T R E x 1.

De la Méthode des Tangentes: Des Points d’Inflexion, &c. Des plus


grandes & des plus petites abfciffes & ordonnées, &c. -

s. 181. TAngentes des Points ſimples du Point fitué à POrigine.


cớ multiples, combien de fois pag.464
font , cenſées rencontrer la Exemples. 6
Courbe. p. 46o ý. 186. Déterminer s'il y a une Infie
182. Trouver les Tangentes d'un xion à l'Origine, ở quel eft
- Point fitué à l'Origine. 461 fon dégré. 467
183. Un Point peut avoir autant de Exemples. 468
Tangentes qu'il y a d'unités 187. Trouver les Tangente d’un
|
dans l'expofant de fa multi Point fitué hors de l'Origi
plicité. 462 71€. 47 I
184. En quel cas la Courbe touche, Exemple. 472
à l'Origine, un de fes Axes , 188. Détermination de cette Tan- ,
ou tous les deux. 463 gente. 472
185. Détermination des Tangentes 189. Trouver la Sofi-tangente. 473
b H9O.
X l N D I C E
§. 19o. Calcul abrégé pour trouver la 6, 197. Uſages de ce Probléme. p. 494
Soſì tangente. pag. 475 Exemples. 495
191. Trouver les Tangentes d’un 198. Autre ufage, pour mieux con
Point double. 477 noître le cours des Courbes.
Exemples. 477 5oo
192. Trouver les Tangentes d'un Exemples. . yoo
Point triple, &c. & en gé I 99. Trouver les Points d’Inflexion
néral multiple. 4ðO d’une Courbe. 5II
Exemple. 48o Exemples. 5 I2
193. Déterminerfi un Point, hors de 2oo. Réſolution de tous ces Problèmes
l’Origine, a une Inflexion, Ở par la Méthode des Séries.
quel en eſt le dégré. 48 1 . M • • / 5 I7
Exemples. 482 2o1. Séries aſcendantes tirées de Pé
194. Trouver les Points d'une Cour quation d'une Courbe. 519
be , deſquels la Tangente | 2O2. Le premier terme indique l’or
fait avec les Axes des an donnée primitive. 211

gles donnés. 485 2O3. Le fecond détermine la rằ:


Exemple. 486 de la Tangente. 522
195. Trouver les Maxima & Mini 204. Le troifiéme fait connoître les
ma d'une Courbe, c. a. d. les Inflexions. 524
Points dont les Tangentes 2ο5. Diſcerner les Maxima des Mi
font parallèles aux Axes.487 nima. 526
196. Remarques fur cette ſolution. 206. Poſition de la Courbe par ra
487 port à fa Tangente. 526
Exemples. 489 Exemples. 528

C H A P I T R JE X I 1.

De la Courbure des Lignes Courbes en leurs différens Points:

§. 2O7. LA Courbure des Courbes fe §. 21o. Trouver en quel Point une


meſure par celle des Cercles. Courbe a une Courbure don
pag. 539 née. < 547
208. Centre, & raion de Courbure 21 I. Trouver en quels Points d’une
en chaque Point d'une Cour Courbe fa Courbure eſt infº
be. 541 nie. 5
209. Trouver le raion de Courbure 2 12. Trouver en quels Points elle eft
en un Point quelconque d’une nulle » ou infiniment petite.
Courbe. 542 5
Exemples. 543 213. Trouver en quels Points elle eft
- la
DES CHAPITRES ET DES PARAGRAPHES. xj
: la plus grande ou la plus 217. & 218. Déterminer la poſition
petite. pag. 549 Ở la Courbure de chaque
§. 214 Courbures infinies & infiniment Branche en un Point ſimple
ment petites. 552 ou multiple d’une Courbe.
215. Courbures des Courbes compa 5 56
rées à celles des ſommets de . Exemples. 561
Paraboles. 555 219. Remarque néceſſaire pour pré
216. Déterminer, par cette compa venir les erreurs où pourroit
raiſon,la direćtion d’un Point jetter cette Méthode. 566
quelconque d’une Courbe. 556
f:

C H A ‘P’ I ‘ T R E . X I I I. '

Des différentes eſpéces de Points multiples dont peuvent être fuſceptibles


| les Courbes des fix premiers rdres.
/

i §. 220. DEs Points doubles. p. 568 6.222. Des Points 4uadruples. p 63o
ples. p. 626
Exemples. - , 58o Exemples.
221. Des Points triples. 6oo 223. Des Points quintuples. · 652
Exemples. 6o8

A P P E N D 1 c E.
De l’évanouiſſement des inconnues. . . . · - pag. 656
Nº. I. Pag. 657 Nº. II. 66O
Nº. III. Démonſtration de la Règle de Mr. HUDDE. 677

F A U–
g/
FAUTES A coRRIGER.
Page. Ligne. Faute. Correstion.
26. I. impair . pair
45. 3. (z ) y*.
. ( 1 ) zy“
76. Note * l, dern, Nº. 3 Nº. 2.
77. en marge. Fig. 23 Fig. 24.
87. - I I. - I 5 ax . + I 5 a x:
I O9. I 2. PS×PT P R × PS
I I O, I 6. troifiéme . . fecond
I 2 I• et B ,
I 2. . . r «3 - - -
I 69. pénult. R+ o . . R=o
198. • I I. • • • qO . . .
2O7. • • • I 4. • • AA = 44
223. • • • r3 • • • 7 ou + · · · bouř
233. . . 7. . . . A B [x] . . . AP[x] . 3 ·
e 7. . • 2 V2
3.OO. • . I 8. . . . .-9 . . . . 9.–– . . .
D
373. · . derniére. —#= . Hr=-1
*

389. . I 8. . fimple . . . double


4O2• • . 22. . . trois . en trois
4O5 - . I o. . . — bx’ . .
4O7• . 14. en marge. Fig. I 22. .
43 O. • 2• • — 3a'y . .
45 I • • I 9. • -4 ayy .
- I 5-H- + ? . . —I Ș4:y3 3
SO9.
5. V*; V 2

52O. . 26. ß • • • yp .
22. pofitif . -. négatif
585. * 23. négatif . . pofitif.
59C). • 9. bb > # aa . bb < #aa
… --:æ æ ae-wºº :- !! !! !!!!!!!!!!!!!!!! ! ! • →

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