du langage redécouverte
Karl Bühler, eine Sprach-
theorie wiederentdeckt
Karl Bühler, a theory
of language rediscovered
TRAVAUX DU CERCLE
LINGUISTIQUE
DE PRAGUE
nouvelle série, vol. 7
2018
Participants de la Réunion phonologique, première rencontre internationale organisée par le Cercle
linguistique de Prague, tenue à Prague du 18 au 21 décembre 1930.
debout, de gauche à droite :
Roman Jakobson, Prague; Nikolaj Trubeckoj, Vienne; Dmytro Čyževśkyj, Freiburg im Breisgau;
Serge Karcevskij, Genève; Albert Willem de Groot, Amsterdam; Alf Sommerfelt, Oslo; Pëtr Bo-
gatyrëv, Prague; František Oberpfalcer, Prague; Bohumil Trnka, Prague; Jan Mukařovský, Prague;
Gojko Ružičić, Prague
assis, de gauche à droite :
Witold Doroszewski, Varsovie ; Vilém Mathesius, Prague ; Kazimierz Nitsch, Cracovie ; Aleksandar
Belić, Belgrade ; Henryk Ułaszyn, Poznań ; Stojan Romanski, Sofia ; Karl Bühler, Vienne
Karl Bühler, une théorie du langage redécouverte
Karl Bühler, eine Sprachtheorie wiederentdeckt
Karl Bühler, a theory of language rediscovered
2018
Die Herausgabe dieses Bandes wurde von der
Fritz-Thyssen-Stiftung gefördert.
ISBN 978–80–87269–52–7
Karl Bühler, une théorie du langage redécouverte = Karl Bühler, eine Sprachtheorie wiederent-
deckt = Karl Bühler, a theory of language rediscovered / préparé par Tomáš Hoskovec, avec le
concours de Savina Raynaud, Federico Albano Leoni et Jürgen Trabant. -- Kanina : OPS ; Praha :
PLK, 2018. -- (Travauxdu Cercle linguistique de Prague, nouvelle série , volume 7)
Částečně německý a anglický text
ISBN 978-80-87269-52-7 (OPS)
Avant-propos 7
POINTS D'ACTUALITÉ
De Philipp Wegener à Karl Bühler et après :
plaidoyer pour une linguistique non catégorielle
Federico A lbano Leoni, Rome 11
L'énigme de la subjectivité entre deux prophètes :
la philosophie et la psychologie
M arina De Palo, Rome 31
Bühler, Reichling, Coseriu und die Vieldeutigkeit
von Sprachzeichen
Von K laas Willems, Gent 55
HISTOIRE DE L'ŒUVRE
Über die Zerstreuung, Zusammenführung und Auswertung des
Bühler-Nachlasses
Achim Eschbach, Essen 193
Bühlers Sprachtheorie in Übersetzungen: einige Zeugnisse
Savina R aynaud, Mailand 209
Anmerkungen zur Übersetzung von Umfeld ins Italienische
mit campitura
M aria Paola Tenchini, Brescia 221
Die Nachgeschichte der Sprachtheorie. Einige Hypothesen
Janette Friedrich, Genf 231
CONTEXTE HISTORIQUE
Auf Humboldts Spuren in Karl Bühlers Sprachtheorie
Jürgen Trabant, Berlin 255
Bühler, la Gestalt et le béhaviorisme
Didier Samain, Paris 267
Karl Bühler and the Notion of Expression
Fiorenza Toccafondi, Parma 297
La « réception manquée » de Bühler par le Cercle linguistique
de Copenhague
Lorenzo Cigana, Liège 309
Karl Bühler et le programme sémiologique
du Cercle linguistique de Prague
Tomáš Hoskovec, Prague 335
PARALLÉLISMES HISTORIQUES
Karl Bühler im historischen Kontext
der Experimentalpsychologie
Serena Cattaruzza, Triest 389
Karl Bühler (1879–1963) et Agostino Gemelli (1878–1959) :
deux médecins-psychologues cherchant à saisir
le langage humain
Enrica Galazzi, Milan 399
From the 1929 Prague Theses to the Axioms of
Bühler's Sprachtheorie
Savina R aynaud, Milan 415
Avant-propos
Ce volume présente vingt études recueillies autour de la Théorie du
langage de Karl Bühler (1934), provenant d’auteurs de l’Europe entière.
La plupart d’entre elles ont été lues et débattues sous leur forme pre-
mière au colloque international « Karl Bühler, 80 Jahre Sprachtheorie »,
organisé avec le soutien de la Fritz-Thyssen-Stiftung par le Cercle lin-
guistique de Prague les 9 et 10 juin 2014, l’année de l’anniversaire de
la parution de l’œuvre magistrale de Bühler ; d’autres études ont été de-
mandées aux chercheurs spécialisés dans le domaine. Elles ont toutes
été discutées par la suite au sein du Cercle de Prague, ce qui fait que
l’ensemble en résultant peut être qualifié de monographie collective.
Fondé en 1926, le Cercle linguistique de Prague, société érudite pri-
vée qui se tient consciemment à l’écart des structures académiques in-
stitutionnalisées, est un lieu éminent de discussions méthodologiques.
Que dans les années 30 du xxe siècle, Karl Bühler, alors professeur à
l’Université de Vienne, et le Cercle de Prague se soient rencontrés et
reconnus d’emblée comme partenaires intellectuels, n’a en soi rien
de surprenant : ils partageaient l’intelligence de la nature fondamen
talement communicative et processuelle du langage. Que dans la deu-
xième décennie du xxie siècle le Cercle de Prague, toujours actif, re-
vienne à la théorie de Bühler, ne devrait pas surprendre non plus : il est
devenu vital de rappeler aux sciences du langage, la linguistique n’étant
plus perçue comme une et intégrale, que le langage est un environne-
ment communicatif, et que le sens communiqué est toujours résultat
d’un processus interprétatif. La perspective de Bühler, son intuition
première aussi bien que ses expériences suivies abondent en matière à
alimenter de nos jours le débat sur la méthode.
Siégeant à Prague mais cosmopolite de par sa nature, le Cercle lin-
guistique de Prague est un milieu foncièrement plurilingue ; le tchèque
local est loin d’être la seule langue utilisée lors du contact quotidien
entre les membres. Le minimum garanti dans les rapports internatio-
naux officiels comprend français, allemand, anglais, acceptés tous les
trois sur un pied d’égalité. Le Cercle invite ses auteurs à écarter toute
spéculation sur la langue dans laquelle ils seront le plus probablement
compris : il n’y a point de compréhension sans effort déployé active-
ment de la part du destinataire ; qui veut effectivement être compris,
doit être sûr de ce qu’il dit, et doit le dire avec clarté. La pluralité lin-
guistique des publications scientifiques est par conséquent un enrichis
sement pour la recherche. Aussi sommes-nous heureux de voir que la
7
presque moitié des contributions au présent volume ont été rédigées
en allemand, langue originelle de la Sprachtheorie de Bühler, et jadis
langue par excellence de la science. Nous avons bien évidemment lais-
sé aux auteurs s’exprimant en allemand le choix entre l’orthographe
nouvelle, ancienne, ou à la suisse.
Le Cercle linguistique de Prague est le forum institutionnel du foyer
pragois du structuralisme fonctionnel, lequel structuralisme fonction-
nel est à concevoir comme un corpus, structuré et annoté, des textes
scientifiques produits au cours d’un siècle tout entier. Le lecteur est
invité à se méfier de certaines acceptions du mot « structuralisme »,
qui sont cependant courantes, notamment dans l’usage français. Elles
font du structuralisme un mouvement idéologique cherchant à déceler,
derrière les phénomènes superficiels, flous et opaques, des structures
profondes, claires et rigides, qui seraient insensibles à l’homme faisant
usage de sa langue à un moment donné de l’histoire. Dans le foyer
pragois, ceci n’a jamais été le cas : là, le structuralisme consiste à relier
intimement système et valeur (la valeur ne résulte que des relations
systémiques), et le fonctionnalisme consiste à scruter les effets que
produisent toute sorte de moyens linguistiques lors d’une situation
particulière de communication. Dans ce volume des Travaux du Cercle
linguistique de Prague, il n’y a pas lieu de développer ce sujet, mais le
Cercle de Prague y prête constamment attention.
Le présent volume s’inscrit discrètement dans le programme nommé
Atlas du structuralisme européen, animé par le Cercle linguistique de
Prague, qui cherche à relier la réflexion actuelle sur la méthodologie de
la recherche linguistique à la compréhension adéquate de l’historicité
de la recherche linguistique.
8
POINTS D’ACTUALITÉ
De Philipp Wegener à Karl Bühler et après :
plaidoyer pour une linguistique non catégorielle
1 À vrai dire, la linguistique du XXe siècle et encore plus de ce début du XXIe est évidemment
bien plus complexe : il suffit d’évoquer l’école de Genève, Benveniste, les actes de langage, l’eth-
nographie de la communication, l’analyse du discours, la pragmatique linguistique et les plus
récentes usage-based theories et la construction grammar, pour ne pas dire des multiformes lin-
guistiques cognitives et de la reprise des études saussuriennes. Et pourtant il n’est pas moins vrai
qu’aucun de ces auteurs et aucune de ces théories n’ont modifié, ni ont envisagé de le faire, les
modèles de représentation des niveaux d’analyse classiques (phonologie, morphologie, lexique),
leur cible étant surtout les modèles de la négociation du sens.
11
FEDERICO ALBANO LEONI
2 Cette ligne, quoique marginale, n’avait pas échappé à l’attention des historiens de la linguis-
tique (Morpurgo Davies 1994 ; Graffi 2001 ; Sornicola 1995), de la pragmatique et de la séman-
tique (Nerlich 1986, 1990 ; Nerlich & Clarke 1996 ; Conte 2011), tout comme des ethnolinguis-
tes (Godwin & Duranti 1992). Sur Wegener v. Knobloch (1991) et Tenchini (2008) ; sur Bühler v.
ci-dessous, note 3.
3 La bibliographie récente sur Bühler est très riche. Je me borne ici à rappeler Friedrich et
Samain (2004), Persyn- Vialard (2005), Albano Leoni (2011, 2012, 2014), Marthelot (2012) et,
évidemment, les essais recueillis dans ce volume. Pour les rapports entre Bühler et le Cercle lin-
guistique de Prague v. Albano Leoni (2009).
4 Il est intéressant d’observer que même Mathesius (1936-37 [1991: 81]), un grand linguiste
12
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
Mais cette ligne commune apparaît aussi et surtout dans les argu-
ments proposés par ces auteurs-là, dans les situations langagières
qu’ils représentent et dans les exemples qu’ils citent, comme nous le
verrons bientôt.
En conclusion de ma mon exposé je dirai encore quelques mots sur
les points de contact, peut-être souterrains, avec Bréal, Saussure et
Wittgenstein, traces d’un esprit du temps et d’un parcours brusque
ment interrompu.5
Il me semble enfin que les arguments présentés par tous ces auteurs et
notamment par Bühler, contiennent, même si c’est d’une façon parfois
implicite, un point d’un grand poids théorique, à savoir celui de la nature
de la pertinence distinctive qui, d’après un sens commun très répandu
qui vient de la Vulgate structuraliste, serait ponctuelle et binaire, mais
qui d’après les suggestions de Bühler, serait plutôt variable et diffuse.
dont la pensée s’entremêle parfois avec la ligne que je suis en train de discuter, reconnaît Wegener
parmi ses maîtres.
5 Je ne veux pas tracer ici l’histoire détaillée de la fortune de ces auteurs et me borne à rappeler
que Wegener est resté longtemps méconnu, Brugmann n’est reconnu que comme indo-germanis-
te, Malinowski n’apparaît que dans la linguistique britannique (p. ex. chez Halliday), Gardiner
doit sa renommée à ses études d’égyptologie, Bühler est nommé presque exclusivement pour les
trois fonctions de l’Organon-Modell et que la place de tous ces auteurs dans les histoires générales
contemporaines des idées linguistiques est presque nulle.
13
FEDERICO ALBANO LEONI
1. Wegener (1885)
Disons en prémisse que je n’ai pas beaucoup à ajouter à ce qu’ont écrit
sur lui Knobloch (1991) et récemment Tenchini (2008). L’auteur qui, on
le sait, est lié au modèle de la psychologie associationniste de Herbart et
de Steinthal, dominante à ces temps-là en Allemagne et ailleurs, présente
quatre éléments, qu’il appelle Situationen, et qui, selon lui, concourent à
la génération et à l’interprétation du sens au cours d’un échange verbal.
Situation der Anschauung […] Stehe ich mit Jemandem vor einem
Baum, so genügt vollständig das Wort Linde, um zu sagen: dieser Baum
ist eine Linde. […] Die lebendige Anschauung, präcisiert durch den
Gestus, ist die Situation und das Subject. […] Der Gestus und die Rich-
tung der Augen geben Anhaltepunkte für die Ausscheidung eines Teiles
aus dieser complicierten Matasse. (Wegener 1885 : 21)
Situation des Bewusstseins […] Schon so viel ist jetzt ersichtlich, dass die
Bewusstseinselemente oder Vorstellungsgruppen, welchen im Augen-
blick das grösste Interesse zugewandt ist, auch die grösste Fähigkeit be-
sitzen müssen die expositionellen Elemente abzugeben. (ibid. : 22-24)
6 Par exemple, en écoutant la phrase « Die Bretter sind heute frisch gestrichen » l’homme de la
rue pensera au parquet de chez lui, mais l’acteur pensera au plancher de la scène (ibid. : 23).
14
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
15
FEDERICO ALBANO LEONI
2. Brugmann (1904)
Je serai très bref car la monographie de Brugmann (1904) sur les pro-
noms démonstratifs dans les langues indo-européennes nous intéresse
ici surtout pour ce qu’il écrit dans les Vorbemerkungen. Il connaît et
cite Wegener (Brugmann 1904 : 5), en évoque certains points et pro-
pose certains exemples semblables à ceux de Bühler.
16
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
3. Malinowski (1923)
La proximité entre Malinowski, l’un des pères de l’anthropologie cultu-
relle moderne, et nos auteurs est d’autant plus frappante qu’il vient
d’un milieu scientifique tout à fait différent. Mais en lisant ce qu’il
écrit sur le langage comme mode of action et sur le rôle du context of
situation, on ne s’étonnera pas du fait qu’il cite Wegener (Malinowski
1923 : 297) et qu’il soit cité par Gardiner (ainsi que par d’autres lin-
guistes anglais, tels que Firth et Halliday). Je cite trois passages qui
concernent les points que je viens de souligner. Le premier passage est
tiré du résumé:
17
FEDERICO ALBANO LEONI
4. Gardiner (1932)
Célèbre comme égyptologue, il est à mon avis trop peu connu comme
théoricien du langage. En fait, sa monographie de 1932 est un ouvrage
complexe qui présente une théorie générale du langage qu’il voit comme
un développement des intuitions de Wegener. Malheureusement, je
n’ai pas l’espace ici de commenter divers points très intéressants,7 et je
me bornerai à n’en souligner que deux.
Le premier est celui de la nature coopérative de l’activité langagière
et de sa relation avec le monde, aussi bien le monde extérieur, que le
monde intérieur des parlants:
The points which I wish to stress are, firstly, the co-operative charac-
ter of speech, and, secondly, the fact that it is always concerned with
things, that is to say with the realities both of the external world and of
man’s inner experience. (Gardiner 1932 : 18)
Tout cela a lieu dans une situation (ibid. : 49 ss., 127), où le act of
speech est défini comme « a particular, transient occurrence invol-
ving definite individuals and tied down to a special time and place »
(ibid. : 71).
Le deuxième point, présenté avec un petit dessin, est une histo-
riette, d’ailleurs très amusante, un échange laconique entre un mari
et sa femme (ibid. : 72-86), où les deux fragments prononcés (Rain! et
What a bore!) sont comme le sommet d’un iceberg fait du non-dit et
des implications, dont le sens général est que la pluie empêchera une
promenade prévue.
Il est facile d’observer qu’on est ici en face de trois des situations de
Wegener: Anschauung, Erinnerung et Bewusstsein.
5. Bühler (1934)
C’est chez cet auteur que ces thèmes ont été développés et incorporés
dans une théorie organique. Il ajoute par ailleurs aux questions concer-
nant la deixis et le champ (environnant), qu’il partage avec les autres
auteurs, un point de vue très original où, grâce aux suggestions de la
physiognomonique et de la Gestalt, il arrive à envisager un concept de
pertinence distinctive tout à fait original.
7 Par exemple : la distinction entre speech et language (ibid. : 86 s., 106 s.), celle entre me-
aning, thing et thing meant (ibid. : 29 s.), les quatre éléments qui concourent au act of speech,
à savoir speaker, listener, words et things, (ibid. : 62 s.), la critique de la conception logiciste de
la syntaxe et la discussion du problème des phrases monorhématiques et de la prédication non
verbale (ibid : 212 s.).
18
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
Encore une fois, je n’ai pas l’espace ici pour commenter tous les as-
pects généraux (pour lesquels je renvoie aux auteurs cités ci-dessus à
la note 3), et me bornerai à proposer quelques passages liés aux deux
ordres de questions que je viens de souligner.
5.1 Le champ
Le premier de ces passages introduit le concept-clef de Feld, emprunté
à la théorie de la perception des couleurs,8 dont il faut reconnaître
l’importance pour la linguistique parce qu’il ouvre une perspective
dynamique non seulement pour les relations entre les unités, mais
aussi pour les unités en soi.9 Le concept de Feld se spécifie dans la
Zweifelderlehre qui, avec l’Organon-Modell est l’un des points sail-
lants de la théorie de Bühler:
8 Le concept de champ avait été introduit en linguistique aussi par la inhaltsbezogene Gram-
matik et notamment par Jost Trier sous forme de Wortfeld, le champ y étant plutôt le réseau
associatif saussurien ; à ce sujet je renvoie à Schmidt (1973). Ce concept est central dans les étu-
des syntactiques de l’école de Prague (Sornicola et Svoboda 1991) : dans ce dernier cas le modèle
pourrait être le champ électromagnétique.
9 Je souligne ici la différence entre l’idée qu’une perception ne soit définissable que par rapport
au contexte qui varie sans cesse, et le concept courant de structure, où il est vrai que les parties ne
sont définies que par le rapport avec les autres parties et par leur altérité, mais cette relation, une
fois définie, est statique, jusqu’au moment où un événement extérieur provoque une crise et une
réorganisation qui produit une nouvelle structure.
19
FEDERICO ALBANO LEONI
Mich dünkt, es sei so etwas wie ein Ariadnefaden, der aus allerhand
nur halbbegriffenen Ver wicklungen herausführt, gefunden, wenn
man das Sprechen entschlossen als Handlung (und das ist die volle
Praxis im Sinne des Aristoteles) bestimmt. Im Vorblick auf Späteres
sei angemerkt, daß der Einbau des Sprechens in anderes sinnvolles
Verhalten einen eigenen Namen verdient; wir werden empraktische
Reden, die unvollendet anmuten, als eine Hauptgruppe der soge
nannten Ellipsen kennen lernen und von da aus die ganze Ellipsen-
frage ordentlich bereinigen. (Bühler 1934 : 52)11
10 On trouve beaucoup de suggestions à propos de la deixis, chez Bühler et ailleurs, dans les
essais recueillis par Raynaud (2006).
11 La façon dont Bühler parle, ici et ailleurs, de l’ellipse est très proche de celle de Wittgenstein,
comme l’ont souligné Mulligan (2004) et De Palo (2013). Le texte de Wittgenstein le plus in-
téressant à ce sujet est celui (1953: § 19) dans lequel le philosophe autrichien, en commentant
la situation où un maçon demande une dalle à son assistant en disant simplement « Dalle ! »,
soutient que ce n’est pas l’énoncé elliptique qui serait abrégé mais que, au contraire, c’est la phra-
se “complète” « Passe-moi une dalle ! » qui serait allongée. Sur les rapports entre Bühler et Witt
genstein v. aussi ci-dessous, note 12. Au sujet de l’ellipse il est intéressant de (re)lire Mathesius
(1911 [2013]).
20
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
Der erwachsen Mensch ist zwar ein sprechendes Wesen, aber nicht
in dem Grade, wie die Ellip ti
ker stillschweigend anzunehmen
scheinen, ein homo loquax. Wozu auch sprechen, wenns ohne dies
ebensogut oder besser geht in der Lebenspraxis? Wo ein diakri-
tisches Wortzeichen eingebaut wird in die Handlung, da bedarf es
in vielen Fällen keines Hofes von weiteren Sprachzeichen um sich.
Denn statt der stellvertretenden Zeichen hat es das sonst Vertretene
selbst um sich und kann sich darauf stützen. (Bühler 1934: 158)
21
FEDERICO ALBANO LEONI
Un fait qui domine toute la matière, c’est que nos langues, par une
nécessité dont on verra les raisons, sont condamnées à un perpétuel
manque de proportion entre le mot et la chose. L’expression est tan-
tôt trop large, tantôt trop étroite. Nous ne nous apercevons pas de
ce défaut de justesse, parce que l’expression, pour celui qui parle, se
proportionne d’elle-même à la chose grâce à l’ensemble des circons-
tances, grâce au lieu, au moment, à l’intention visible du discours,
et parce que chez l’auditeur, qui est de moitié dans tout langage,
l’attention, allant droit à la pensée, sans s’arrêter à la portée littérale
du mot, la restreint ou l’étends selon l’intention de celui qui parle.
(Bréal 1897: 92 ; pour un commentaire v. De Palo 2001: 86-88)
Une forme est une figure vocale qui est pour la conscience des su-
jets parlants déterminée, c’est-à-dire à la fois existante et délimitée.
Elle n’est rien de plus ; comme elle n’est rien de moins. Elle n’a
12 À vrai dire, des relations certaines n’existent qu’entre Bréal et Saussure, et entre ce dernier et
Bühler, tandis que la connaissance de Saussure et de Bühler de la part de Wittgenstein n’est pas
documentée, sauf par la mention fugace d’une rencontre entre Bühler et Wittgenstein à Vienne
en présence de Schlick, évoquée par Friedrich (2009 : 31 et note 1) et par Edmonds et Eidinow
(2001 : 62) qui soutiennent, mais sans document à l’appui, que Wittgenstein jugeait la producti-
on de Bühler comme un véritable fatras. On pourrait donc penser à l’esprit du temps et du lieu,
sans oublier pourtant que dans ce domaine il peut y avoir des surprises : Lo Piparo a récemment
montré les rapports entre Wittgenstein et Gramsci par la médiation de Sraffa, économiste italien
actif à Londres et ami de Wittgenstein. Je signale ici que n’ayant accès qu’aux éditions française
et italienne des Recherches philosophiques, je cite Wittgenstein non pas selon les indications de
pages mais selon les paragraphes dont la numération est constante dans toutes les éditions.
22
DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
On peut dire qu’en dénommant une chose, on n’a encore rien fait.
Celle-ci n’a de nom que dans le jeu. C’est aussi ce que voulait
dire Frege en affirmant qu’un mot n’a de signification que dans le
contexte d’une phrase. (ibidem § 49)
23
FEDERICO ALBANO LEONI
Je juge ce passage très important car d’un côté il nous rappelle encore
une fois l’importance du contexte (le mot empraktisch), et de l’autre
il introduit le point de vue de la nature physiognomonique des mots
(akustisches Gesicht). En somme, Bühler affirme que le contexte
(dans son sens le plus ample) et la physionomie acoustique des mots
réduisent ou, dirais-je, très souvent annulent, surtout dans le parlé
spontané, le besoin de la Diakrise, c’est-à-dire de ce pouvoir distinc-
tif qu’on attribue en général aux phonèmes et aux morphèmes, par
exemple dans les paires minimales.
Pour mieux comprendre la portée de cette affirmation et ses consé-
quences théoriques, il est utile de nous rappeler certains aspects de la
perception visuelle et de la reconnaissance physiognomonique.13
En fait Bühler semble envisager une forme de reconnaissance, et donc
de distinction, qui ressemble beaucoup à la façon dont nous distinguons,
reconnaissons et mémorisons un très grand nombre de visages, images,
lieux, paysages ou autres choses. Nous reconnaissons, en le distinguant de
tous les autres, le visage d’une personne connue d’après sa physionomie,
qui n’est pas la somme des traits physiques qui constituent le visage, au
point que nous le reconnaissons même si la personne se laisse pousser les
moustaches ou si elle met des lunettes, ou bien encore si elle grossit ou
maigrit, si elle se teint les cheveux, si elle vieillit, si elle rit ou bien si elle
pleure. Évidemment la reconnaissance successive d’un visage ou d’une
personne sera d’autant plus facile que le nombre d’éléments contextuels
dont nous disposerons (par exemple, si nous en entendons la voix, ou si le
lieu et la situation de la rencontre sont les mêmes) sera important.
Ceci revient à dire qu’un trait particulier donné (tel que la longueur
du nez ou la couleur des yeux, équivalents d’un phonème ou d’un trait)
n’est pas décisif pour la reconnaissance.
13 Sans oublier naturellement que la perception physiognomonique visuelle s’exerce sur un objet
qui se trouve dans l’espace et dont les constituants sont perçus de manière simultanée, alors que
la perception physiognomonique auditive s’exerce sur un objet qui se révèle dans le temps et dont
les constituants sont perçus en succession. Mais cela ne constitue pas un obstacle, considérant
aussi bien ce que l’on dit sur le rapport entre mélodie et notes, dans la citation de Wertheimer re-
portée ci-dessous, que le principe de la sequential integration (Bregman 1990: 47-211, 472-473).
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DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
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FEDERICO ALBANO LEONI
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DE PHILIPP WEGENER À KARL BÜHLER ET APRÈS
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Niemeyer (nouvelle éd. par Clemens Knobloch, Amsterdam‑Philadelphia, Benjamins,
1991) — Traduction italienne de morceaux choisis dans Tenchini 2008, 66-153.
Wittgenstein, Ludwig. 1953. Philosophische Untersuchungen. Oxford, Basil
Blackwell. — Traduction française Recherches philosophiques. Paris, Gallimard 2004.
29
L’énigme de la subjectivité entre deux
prophètes :
la philosophie et la psychologie
Marina De Palo
Rome
1 Dans cet article je laisserai de côté Hermann Paul qui, selon Bühler, s’insère dans le sillage
de l’individualisme cartésien d’où il tirerait « la recette qui nous prescrit de placer dans notre
analyse l’individu avant la société […] Comme tous ses contemporains, Paul est un individualiste
convaincu et, dans ses Prinzipien, il s’attelle avec honnêteté à la tache de jeter un pont entre les
deux pôles, ce dont aucune approche monadique ne peut se dispenser – puisqu’il faut ‘dériver’
expressément tout ce qui est social, dès lors qu’on a prétendu opérer au départ une répartition
exhaustive de toutes les composantes de la vie en les attribuant au seul domaine de l’individu, et
qu’ont donc occulté cet aspect » (Bühler 2009 [1934] : 76).
31
MARINA DE PALO
[…] l’échange de signes chez les hommes et les animaux est devenu
un problème central de la psychologie comparée […] Aucune com-
munauté animale n’est dépourvue de moyens de guider le compor-
tement social de ses membres. Il n’y a aucune communauté sans
échange de signes, lequel est dans le monde animal aussi ancien
que l’échange matériel. (Bühler 2009 [1934] : 65)
Wir folgen einem aus intimer Kenntnis der Dinge oft ausgesproche-
nen aber niemals methodisch restlos fruktifizierten Satz, wenn wir
den Ursprung der Semantik nicht beim Individuum, sondern bei
der Gemeinschaft suchen». (Bühler 2000 [1927] : 59)
32
L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
dans Die Krise der Psychologie, l’unité d’analyse de base est l’action dans
laquelle se manifeste la dimension téléologique du fonctionnement hu-
33
MARINA DE PALO
Der reine usuelle Sprachsinn, auf den man abzielt, ist nicht wie
das Destillat oder die Quintessenz etwas besonders Höheres oder
2 À propos du terme de coordination (en allemand : Zuordnung), voir les explications de Didier
Samain dans le glossaire de la Théorie du langage (Bühler 2009 [1934] : 626).
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
35
MARINA DE PALO
réel c’est ce dont les sujets parlants ont conscience à un degré quel-
conque » (CLG/E : 2779 N7).
e) La nature concrète du jeu de signes (et la nature abstraite du sys-
tème). C’est seulement dans le jeu de(s) signes, « le jeu de signes,
au moyen de leurs différences à un moment donné » (ELG : 35),
c’est-à-dire dans l’emploi concret des mots qui s’associent et s’op-
posent, que quelque chose peut devenir forme du signe. Le jeu
linguistique appelé langue peut être une alternative à la notion
structurale de système en configurant une version faible de la sys-
tématicité de la forme.
Le rappel du caractère concret de l’objet linguistique est sans équi-
voque un indice contre une linguistique qui étudie de façon abstraite
les formes sans considérer leurs fonctions sémantiques (ou vice versa)
et qui coupe le lien entre sujet et langue.
Les acceptions du terme “concret” que j’ai énumérées sont plus ou
moins directement reprises par Bühler, à l’exception de (b) qui est la
seule complètement exclue et contrecarrée (v. § 4). L’acception (e), à
laquelle font allusion le champ déictique, le champ empratique et le
thème de l’ellipse, est envisagée par Bühler sans citer Saussure (§ 6).
Dans les pages consacrées à l’axiomatique, Bühler introduit la ques-
tion de la nature « concrète » de l’objet linguistique d’après Saussure.
Il y rappelle la tension épistémologique saussurienne et la difficulté de
définir l’objet linguistique :
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
37
MARINA DE PALO
Bühler propose qu’on travaille en quelque sorte avec des axiomes, des
principes fondamentaux d’une science empirique, obtenus à partir
« d’une réduction du matériel récolté par la science du langage fruc-
tueuse elle-même » (ibid. : 98).
L’‘événement de parole’ concret (konkretes Sprechereignis) est un
phénomène empirique, un point de départ, qui doit être modélisé. Les
sciences empiriques doivent se rapporter à « un objet de départ dont les
données concrètes susceptibles d’être déterminées sont d’une richesse
inépuisable» mais le linguiste « se réserve d’opérer selon ses propres
critères la sélection de ce qu’il veut observer » (Bühler 2009 [1934] :
93). Le modèle instrumental restitue « toute la multiplicité des rela-
tions fondamentales, multiplicité qui n’est susceptible d’être mise en
évidence que dans l’événement de parole concret » (ibid. : 101). Cette
perspective a déjà été mise en valeur par un courant théorique auquel
appartiennent Wegener, Brugmann, Paul et Gardiner : « Le modèle ins-
trumental du langage apporte à l’ancienne grammaire le complément
dont la nécessité avait été perçue» par ces chercheurs (ibid. : 100–101 ;
cf. Albano Leoni dans ce volume).
Par rapport à la distinction langue :: parole et au circuit de la parole
de Saussure, le modèle instrumental a l’avantage de prendre en charge
la notion de langage comme action: « l’événement de parole concret »
est « une action humaine complexe » (Bühler 2009 [1934] : 175).
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
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MARINA DE PALO
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
« l’homme tout entier ». Il sera utile de rappeler ici les mots conclusifs
de Langage et pensée de Henri Delacroix :
En effet, définir la parole comme une action est une sorte de virage
pour la linguistique :
41
MARINA DE PALO
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
3 Ce n’est pas un hasard si ce passage est utilisé par Michael Dummett, grand exégète de la
pensée de Frege, in Origins of Analytical Philosophy (1993), pour interpréter Saussure comme un
représentant de ce que l’on a appelé le psychologisme. Le schéma du circuit de la parole imite,
selon Dummett, l’explication associationniste des empiristes britanniques.
4 Bühler (2009 [1934] : 278) critique en outre Saussure parce qu’il n’a pas distingué trois ni-
veaux différents : la « coordination idéelle », l’« association psychophysique dans le cadre des
dispositions à la parole d’un individu » et l’« objet nommé par une dénomination dans les vécus
linguistiques » qui fait l’« objet d’une visée intentionnelle ».
43
MARINA DE PALO
Ce thème avait été déjà développé dans Die Krise der Psychologie où
Bühler (2000 [1927] : 75) envisage deux caractères des choses qui
fonctionnent en tant que signes : la dématérialisation des moyens de
communication, la séparabilité des contextes et la nature idéelle de la
« coordination » entre les mots et les choses. Cette relation de coordi-
nation entre les mots et le monde, caractéristique pour l’emploi des
signes langagiers, comporte un trait que Bühler ne manque pas de sou-
ligner, à savoir qu’elle est purement idéelle (Friedrich 2010 : 104).
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
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MARINA DE PALO
Chez Bühler l’intégration entre les deux champs ne se réfère pas seule-
ment au contexte d’utilisation de la langue, mais appartient à sa nature
profonde (Albano Leoni 2014 : 145–146) et dévoile l’inconsistance de
la notion d’ellipse.6 C’est seulement à travers la notion de contexte,
5 Saussure est pourtant la source d’un autre phénoménologue, Merleau Ponty, qui le lit avec
finesse même sans avoir accès aux éditions critiques.
6 Au sujet de l’ellipse, voir Mathesius (1911) et Raynaud (2013). Jakobson (1971 [1963] : 282)
reproche à la linguistique de graves omissions et il se plaint du fait qu’il y a une « nearly unex
plored question of the interrelation between message and context », et que « the structural laws
of ellipsis have not yet been subjected to a thorough analysis ». Ses reproches sont surprenants si
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
Les mots ont besoin d’un contexte pour signifier, mais il n’est pas né-
cessaire que ce contexte soit un contexte propositionnel, parce que: « Il
y a des cas d’apparition de signes dépourvus certes de contexte, mais
aucunement dépourvus de champ environnant » (ibid. : 268). Il est
nécessaire qu’il y ait un espace ou un champ avec les relations internes
qui lui sont associées, mais il faut accepter les champs physiques et
comportementaux en plus des champs propositionnels :
L’homme adulte est certes un être parlant, mais il n’est pas, autant
que les elliptiqueurs ne semblent tacitement le croire, un homo lo-
quax. Et à quoi bon parler si dans la vie pratique les choses vont tout
aussi bien, ou mieux, sans parler? Quand un signe verbal diacritique
est inséré dans l’action, il n’y a dans bien des cas nul besoin d’être
entouré d’une cour d’autres signes linguistiques. […] Le fait qu’un
client dans un café ait l’intention de prendre une consommation,
qu’un homme qui fait la queue à la caisse d’un théâtre et s’avance
vers le guichet ouvert quand c’est son tour veut acheter quelque
chose, et la marchandise qu’il veut acheter, tout cela va de soi pour
son partenaire (derrière le guichet). L’acheteur n’a besoin d’un signe
linguistique que comme trait différenciateur au point équivoque (à
la croisée des chemins pour filer la métaphore) de son comporte-
ment silencieux et porteur de sens. Le client l’insère et la polysémie
est supprimée. Voilà un emploi empratique des signes linguistiques.
Dans ce cas, le champ environnant pertinent dans lequel se trouve
le signe est une pratique. (Bühler 2009 [1934] : 271)
47
MARINA DE PALO
Bien sûr qu’il existe des ellipses. Il existe des constructions incom-
plètes (pensons aux cathédrales du Moyen Age), et du reste toutes
sortes d’œuvres humaines dont la réalisation est restée inachevée,
et, parmi ces dernières, il y aussi des discours incomplets. Loin de
moi l’idée de contester le fait des ellipses au sens large, […] Mais
tout cela reste inintéressant pour la théorie du langage tant qu’on
ne met pas à jour des productions qui, pour dire vite, vues sous
un angle et sans forcer les faits, semblent incomplètes, et qui pa-
raissent cependant à nouveau fermées et complètes si on les voit
sous l’angle opposé. (Bühler 2009 [1934] : 281)
Celui qui passe en revue sans idée préconçue l’ensemble des emplois
de signes linguistiques suscités par la vie quotidienne disposera ra-
pidement d’une longue liste de cas à contexte pauvre, […] C’est un
fait qu’un client taciturne au café qui dit « un noir » au serveur, ou
le passager en tramway qui dit « direct » ou « avec correspondance »,
en desserrant à peine les dents, ont laissé échapper un discours qui
suffit dans la pratique. (Bühler 2009 [1934] : 268)
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
L’idée que nous avons qu’il manque un mot est une présomption
que nous tirons d’autres faits. C’est d’après un modèle donné que
nous disons qu’il manque que. On ne peut en réalité pas dire ce qui
manque. Mais surtout, on ne peut tout supprimer. Qu’il y ait ellipse
ou non, le rapport nécessaire est exprimé». (CLG/E : 2196 IIG)7
7 Wittgenstein (RPhi § 20 : 37) affirme lui aussi ce point de vue lorsqu’il affirme que la notion
d’ellipse suppose un vide dans la phrase « par rapport à un modèle déterminé de notre grammai-
re » (cf. Mulligan 2004).
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MARINA DE PALO
Le langage ne serait pas […] notre élément, comme l’eau est l’élé-
ment des poissons, s’il doublait du dehors une pensée qui légifère
dans sa solitude pour toute autre pensée possible. (Merleau Ponty
1960 : 32)
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
Conclusions
La recherche d’un objet d’étude complet et concret est une véritable
Auseinandersetzung avec Saussure : d’une part la notion de concret de
l’objet linguistique chez Saussure présente plusieurs correspondances
avec Bühler quand on envisage la nature concrète du sens (et l’abstrait
qui désigne un son envisagé indépendamment du concept comme pour
les béhavioristes) et la nature concrète du jeu de signes (et le caractère
abstrait du système) qui rend l’ellipse un pseudo-concept (cf. De Palo
2013) ; mais d’autre part, il y a aussi plusieurs points polémiques en ce
qui concerne la nature concrète et anthropo-biologique du sujet parlant
(qui remet en question l’idéalité de la langue) et la complexe recherche
d’un notion non psychologiste de sujet.
Le concept de « sujet parlant » est au centre d’un champ de pré-
sence (ici-maintenant-je) qui déborde le niveau purement logique
des significations possibles. La phénoménologie du langage envisa-
gée par Bühler s’éloigne donc de la dimension strictement eidétique
et vise à un retour au sujet parlant, à notre « champ de présence »
linguistique, à la nature intentionnelle des sons et des sens et à leur
rôle d’outils de l’intercompréhension.
La saison béhavioriste n’a pas produit une synthèse de l’homme
tout entier qui dépasse l’anthropologie biologique (à laquelle se réfère
Saussure quand il cite Broca, critiqué par Bühler) pour devenir une
discipline qui pourrait fournir une synthèse et saisir cette totalité que
Bühler appelle l’homme tout entier.
L’apport de la phénoménologie à la réflexion sur le langage vise à
agir comme savoir critique contre les ontologisations abstraites de la
langue (l’objet langue) qui ignorent le lien entre sujet et langue, renon-
çant ainsi à cet objet d’étude « complet et concret » auquel s’adresse
l’analyse de Bühler et contre la séparation radicale entre linguistique et
philosophie du langage. La linguistique, la psychologie et la sociologie
invoquent souvent seulement des abstractions et éludent le sens dans
sa dimension concrète où ce qui est concret est complet : le sens est
une synthèse qui atteint l’unité vivante, le langage dans sa totalité.
51
MARINA DE PALO
Références
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L'ÉNIGME DE LA SUBJECTIVITÉ ENTRE DEUX PROPHÈTES
53
Bühler, Reichling, Coseriu und die
Vieldeutigkeit von Sprachzeichen
Klaas Willems
Gent
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KLAAS WILLEMS
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BÜHLER, REICHLING, COSERIU UND DIE VIELDEUTIGKEIT VON SPRACHZEICHEN
tet, sie hätten in der Regel nicht eine, sondern mehrere Bedeutungen;
einige Beispiele:
– Taylor (2002: 98, 110; 2003: 638-639) schreibt, das englische Verb run
sei polysem, weil immer erst aus der Kombination mit anderen Wörtern
hervorgehe, welche Bedeutung in einer Äußerung jeweils gemeint sei,
z.B. humans run, mice run, horses run, jaguars run; auch eat sei poly-
sem, denn es bedeute jeweils etwas anderes, wenn man sage: he is eating
a steak, he is eating an ice-cream, dogs eat bones, snakes eat birds;
– die Bedeutung von lion in small lion und stone lion sei ganz verschie-
den, denn nur in small lion sei ein echter Löwe gemeint, in stone lion
ändere das Adjektiv ‘steinern’ die Bedeutung von lion von Grund auf
(Taylor 2002: 100); nach Coulson (2006: 258) hat das Wort millionaire
in einem Satz wie Ursula wants to marry a millionaire but she’ll never
find one eine andere Bedeutung als normal, das Wort bedeute einen
fiktiven, nicht real existierenden Menschen, drückt doch der Satz aus,
dass Ursula den Millionär nicht finden wird;
– Geeraerts (2010: 192-195) schließlich meint, das Wort fruit habe in
einer Fügung wie fruits of his labour eine metaphorische Bedeutung,
die sich von der Bedeutung von fruit unterscheide, wenn das Wort zur
normalen Bezeichnung von Obst verwendet werde.
Die solchermaßen konzipierte Vieldeutigkeit von Wörtern ist für ko-
gnitive Linguisten eine der zentralen Eigenschaften von natürlichen
Sprachen (s. Geeraerts 1993, 2010, Sandra & Rice 1995, Brugmann
1997, Cuyckens & Zawada, Hgg. 2001, Taylor 2002, 2003, Nerlich
u.a., Hgg. 2003). Sie hat wichtige Konsequenzen für das Verständnis
von Kompositionalität, das in seiner strikten Auslegung abgelehnt
wird, und für das Verhältnis zwischen Semasiologie und Onomasio-
logie. Es ist jedoch unklar, wie man einerseits behaupten kann, die
Interpretation von Sprachzeichen im Kontext geschehe aufgrund von
“conceptual knowledge that goes beyond what is actually symbolized
in a complex expression” (Taylor 2002: 98), während man andererseits
zugleich die Ansicht vertritt, dass man sprachliche Bedeutungen nicht
von Weltwissen und pragmatischen Inhalten unter scheiden könne.
Eine solche Position erinnert wohl nicht zufällig an
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BÜHLER, REICHLING, COSERIU UND DIE VIELDEUTIGKEIT VON SPRACHZEICHEN
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Schriften von Bühler, Reichling und Coseriu wieder, die für ihre Erörterun-
gen über Vieldeutigkeit maßgeblich sind, und gibt es bestimmte Argumen-
tationslinien, die von Bühler über Reichling bis zu Coseriu laufen?
Im Folgenden bilden einige von Bühler vertretene Standpunkte den
Ausgangspunkt der Diskussion, die ich daraufhin zum Anlass nehme
für eine vergleichende Lektüre der drei Autoren.
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BÜHLER, REICHLING, COSERIU UND DIE VIELDEUTIGKEIT VON SPRACHZEICHEN
wir sagen: ‘er hat den Schnupfen’ – ‘er hat ein Haus’ – ‘er hat Un-
glück’ und variieren dabei dreimal den Charakter des dargestellten
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KLAAS WILLEMS
Sachverhaltes; der Freund, von dem wir sprechen, hat den Schnup-
fen gewiß nicht so, wie er sein Haus und wieder anders, als er sei-
ne Frau oder Unglück hat. Aber die Spezifikation bleibt jeweils der
Stoffhilfe überlassen. (Bühler 1934: 173- 174)
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1966: 44). Außerdem ist es unmöglich, alle Bedeutungsunterschei-
dungen ein für allemal zu aktualisieren.
Reichling entwickelt seine Theorie der “disjunktiven Relevanz” von
Bedeutungsunterscheidungen in Anlehnung an Bühlers Erörterungen
über das “Prinzip der abstraktiven Relevanz” (Bühler ²1969: 116, 1934:
28). Bedeutungsunterscheidungen können demnach auf unterschiedli-
che Weisen angewendet werden; in Het woord (1935) diskutiert Reich-
ling zunächst nur zwei Anwendungsweisen, später (Reichling 41966:
43-45) sind es drei:
– auf “konjunkte” Weise, z.B. wenn man mit Tisch das Möbelstück meint;
– auf “disjunkte” Weise, z.B. wenn man ein Wort metaphorisch ver-
wendet, etwa wenn man einen Baumstumpf, auf dem man Sachen
zum Essen ausgebreitet hat, einen Tisch nennt;
– auf “distributive” Weise, z.B. wenn man mit Tisch die Personen meint,
die an einem Tisch sitzen (vgl. der ganze Tisch brach in Gelächter aus).
Freilich können Bedeutungsunterscheidungen in der Bedeutungsein-
heit selbst als “notwendige” Unterscheidungen bestimmbar sein. So de-
finiert Reichling z.B. den Kontrast zwischen nl. boot und schip aufgrund
der Bestimmung ‘vaartuig, dat ’n bepaalde dienst onderhoudt’ (‘Fahrzeug,
das im Fährendienst eingesetzt wird’) im Wort boot (1935: 325), die
auf das Wort schip nicht zutreffe. Dennoch können beide Wörter in be-
stimmten Fällen mit denselben Bedeutungsunterscheidungen gebraucht
werden, wenn nämlich die Unterscheidung zwischen boot (≈ ‘Boot’) und
schip (≈ ‘Schiff ’) unberücksichtigt bleiben kann. Eine ähnliche Unter-
scheidung ist auch für die Lexematik Coserius von großer Bedeutung,
sie bildet die Basis für die Abgrenzung und Bestimmung funktioneller
Einheiten in der Einzelsprache, d.h. von Bedeutungen im Gegensatz zu
bloßen semantischen Varianten (s. Coseriu 1988 und 2001).
Reichling versteht Bedeutungsunterscheidungen somit nicht-restrik-
tiv als Faktoren der (synchronischen) Begründung für bestimmte Ver-
wendungen einer einheitlichen Bedeutung in unterschiedlichen Kon-
texten und Situationen. Coseriu geht einen Schritt weiter. Ihm zufolge
lässt sich aufgrund der Kommutation darüber hinaus herausfinden,
welche Bedeutungsunterscheidungen der invarianten Bedeutung eines
Sprachzeichens eignen, wodurch sie als semantische Merkmale gelten
können, und welche Unterscheidungen nur in der Rede oder im kon-
ventionalisierten Sprachgebrauch – in der “Norm” – “funktionell” sind
(Coseriu 1988: 185-198). Die Geschichte der Semantik hat gezeigt,
dass es oft schwierig ist, diese Unterscheidung strikt durchzuführen,
was Bühler wie gesagt in seinem frühen Artikel über das “Sprachver-
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die rest, die ontoepasselijk is, geeft ons juist datgene te weten
waaróver niet gesproken wordt, maar dat een tegenstelling tot de
wel toegepaste onderscheidingen vormt [durch diesen nicht ein
schlägigen Rest wissen wir gerade, worüber nicht gesprochen wird,
das aber einen Gegensatz zu den einschlägigen Unterscheidungen
bildet]. (meine Übersetzung, KW)
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5. Schlussbetrachtungen
Ich habe in diesem Beitrag versucht, einen knappen Überblick zu ge-
ben über die Art und Weise, wie sich drei wichtige Sprach- und Be-
deutungstheoretiker des 20. Jh. mit der Polysemie-Auffassung ausei-
nandersetzen, die in der zweiten Hälfte des 19. Jh. ihren Ursprung
findet. Ich habe darauf hingewiesen, dass diese Auffassung, gemäß der
“ein Sprachzeichen” in der Regel “viele Bedeutungen” habe, seit der
kognitiven Wende in den 80er Jahren von vielen Sprachwissenschaft-
lern erneut vertreten wird, und zwar aufgrund von z.T. sehr ähnlichen
Überlegungen wie vor 130 Jahren (vgl. Willems 2015). Diese Konti-
nuität bis in die Gegenwart bestätigt die “verblüffende” Langlebigkeit
der “psychologistischen Spielarten der Semantik”, auf die Knobloch
(1988: 255) aufmerksam macht. Umso mehr erscheint eine erneute
Beschäftigung mit den Schriften von Bühler, Reichling und Coseriu an-
gebracht, da sie sich kritisch, aber nuanciert mit den vorstellungspsy-
chologischen Prämissen der Polysemietheorie beschäftigt haben.
Noch stärker als Autoren wie Ph. Wegener, M. Bréal, K. O. Erdmann,
F. de Saussure u.a. hat Bühler mit seinen vielschichtigen Überlegungen
über Bedeutungsunbestimmtheit, Bedeutungskon stanz, das Gesetz
der Abdeckung im metaphorischen Sprachgebrauch und die Rolle von
Stoffhilfen und Intentionalität in der Kommunikation und im Sprach-
verstehen einen Weg für eine Beschäftigung mit der Multifunktionalität
von Sprachzeichen vorbereitet, in der Bedeutung und Vieldeutigkeit auf
eine dynamische und zugleich systematische Weise aufeinander bezo-
gen werden. Das ist möglich, weil Bühler konsequent vom faktischen
Sprechen ausgeht und das Sprachzeichen vom Ort seines konkreten
Funktionierens aus analysiert, ohne jedoch in einen oberflächlichen
Instrumentalismus zu verfallen. Reichling und Coseriu erweisen sich
in dieser Hinsicht beide als Schüler Bühlers, Reichling sofern er die
Bedeutungseinheit hervorhebt und Multifunktionalität zugleich als die
variable Verwendung von Bedeutungsunterscheidungen fasst, Coseriu
indem er mit Konzepten wie Redebedeutungen, konventionalisierten
Verwendungen (“Normen”), Typen einheitlicher Bedeutungen und se-
mantische Neutralisierung eine Typologie strukturierter Variabilität
von sprachlich vermittelten Inhalten entwirft.
Ihre Leistung für die Bedeutungstheorie besteht darin, dass die drei
Autoren die Multifunktionalität von Sprachzeichen nicht verkennen
oder herunterspielen, sondern sie im Gegenteil derart auf einen sowohl
sprachtheoretisch als auch methodologisch begründeten Bedeutungsbe-
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KLAAS WILLEMS
Literaturverzeichnis
Primärliteratur
Bühler, Karl. 1933. Ausdruckstheorie. Das System an der Geschichte aufgezeigt. Jena,
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INTERPRÉTATION
DE LA THÉORIE DE BÜHLER
Connotatio und Symbolfeld
in Karl Bühlers Sprachtheorie
Clemens Knobloch
Siegen
Vorab
Der folgende Text ist nicht als historiographischer Beitrag zur Bühler-
forschung gedacht. Es geht mir nicht um eine geschichtliche Rekon-
struktion der Begriffs-, Problem- oder Theoriegeschichte von Konnota-
tion und Symbolfeld. Das wäre eine andere Aufgabe. Die quaestio der
folgenden Überlegungen ist eher systematisch als historiographisch:
Wo und wie können gegenwärtige Versuche zu einer prozessrealisti-
schen Modellierung von Sprachverarbeitungsprozessen an den Gedan-
kenreihen anknüpfen, die sich bei Bühler terminologisch verdichten in
den beiden Ausdrücken Konnotation und Symbolfeld?
Das Feldermodell
In der Standardversion besteht das Zweifeldermodell Bühlers aus dem
pragmatisch-in de
xi
kalisch gedachten Zeigfeld, zu welchem Deiktika
und Indizes gehören, und dem syntaktisch-synsemantisch gedachten
Symbolfeld, in welchem die wasbestimmten Begriffszeichen zu Hause
sind und die Axiomatik der sprachlichen Werk- und Gebildeordnun-
gen gilt. Nun operieren auch Deiktika nicht nur im Zeigfeld, sondern
zugleich auch mehrfach im Symbolfeld. <Hier, jetzt, ich> sind nicht
nur origodifferent und als shifter gebrauchte Zeigzeichen, <hier> und
<jetzt> sind auch Symbolfeldwörter mit einem modifizierenden slot für
Prädikatsausdrücke, verfügen also über alle kategorialen Eigenschaften,
die für das Funktionieren im Symbolfeld erforderlich sind. Kurz: Sie sind
Adverbien. Analoges gilt für die Sprechrollenzeiger, die zugleich NP-Indi-
zes sind und im Symbolfeld die Rollen referentieller NPs spielen können.
Schon die Namengebung „Pronomen“ indiziert, dass die herkömmliche
Grammatik gerade an den Symbolfeldeigenschaften der Zeigwörter in-
teressiert war! Anders gesagt: Das Zeigfeld dient mit seinen Signalme-
chanismen nicht nur dem „Steuerungsaspekt“ der Krise (Bühler 1927),
es importiert und implementiert die Signal- und Steuerfunktionen auch
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Wer in aller Welt sagt denn, dass Nennzeichen stets auf den Umfang
befragt werden müssen und faktisch befragt werden, wo immer wir
sie im Sprechverkehr verwenden? Das Leben, auch das Leben der
sprachlichen Nennzeichen, ist reicher als das einzige Denkschema,
dem die Logistik alles einzwingen will. Es gibt offenbar deiktische
Namensverleihungen. (Bühler 1934: 236)
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Sprecher und Hörer an der origo und an der aktuellen Orientierung des
Rezipienten orientiert ist, sondern durchaus auch der Gebrauch eigen
sinniger sortaler Symbolfeldausdrücke und Konstruktionen.
Das Wort, das der Sprachwissenschaftler zu Gesicht bekommt, ist
bereits so etwas wie ein Präparat, sorgfältig herausgelöst aus den Bezü-
gen und Vollzügen der Kommunikation. Und was dann bleibt, ist ein
Schatten, ein Potential, ein kategorial bestimmtes Abstraktum. Dieses
Gespenst scheint am Anfang des Sprechens zu stehen, es ist aber ein
extrakommunikatives Konstrukt und verdankt sich der Herauslösung
aus allen funktionstragenden zeichenhaften Bezügen. In dieser Her-
auslösung und durch sie wird es zu einem Symbol mit mehr oder min-
der festen semantischen und kategorialen Werten, das auf „Feldkräfte“
angewiesen scheint, die ihm erst kommunikatives Leben einhauchen.
Dabei ist es die (tendenziell an Schrift und optische Vergegenständli-
chung gebundene, grundsätzlich aber auch in reflexiver Mündlichkeit
mögliche) metapragmatische Thematisierung des Sprachzeichens, die
ihm diesen Anschein verleiht, indem sie es aus den kommunikativen
Funktionsfeldern herausnimmt und als solches re-repräsentiert.
Wenn man nämlich Sprachzeichen nicht im System, sondern in
kommunikativen Vollzügen, in der Zirkulation, betrachtet, so ist das
erste, was ihnen dabei verloren geht, ihre Identität als Zeichen. Nie-
mand wusste besser als de Saussure, dass es nichts Prekäreres gibt als
die (synchronische oder diachronische) Identität eines Zeichens. Das
nämlich steht lediglich für eine (durch ausdrucksseitige Schematisie-
rung plausibilisierte) Identitätssuggestion. Da es das gleiche Ensemb-
le von kommunikativen Beziehbarkeit niemals exakt mehr als einmal
gibt, lässt sich die Identität eines Sprachzeichens bestenfalls auf der
Ebene der Darstellungstechnik behaupten, nicht jedoch auf der Ebene
des fallweise Dargestellten. In der Zirkulation betrachtet sehen Sprach-
zeichen so aus, als stünden sie für einen festen, invarianten „Wert“, der
sich im Wechsel der Umfelder gleich bleibt, kurz: als seien sie echte
Symbole. Das ist indes eine optische Täuschung, geschuldet dem ex-
trakommunikativen Blick des (reflektirenden, linguistischen etc.) Be-
trachters, der sich auf das Zeichen richtet und von dessen wechselnden
Umfeldern abzusehen sucht. „Empirically there are no two identical
signs“, schreibt Sandmann (1954: 31), denn die Identität des Zeichens
im Vollzug basiere auf der Gleichheit des Gemeinten (thing-meant im
Sinne von Gardiner ²1951), das seinerseits nie vollständig repräsentiert,
sondern durch die sprachlichen Verfahren nur angedeutet sei. Gegen
Bühlers Appell- und Steuerfunktion argumentiert Sandmann (1954:
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1 KWIC steht für „key word in context” und bezeichnet ein Format der maschinellen Aufberei-
tung von Textkorpora, bei der das Suchwort mit seinen Kollokaten und syntaktischen Umgebun-
gen präsentiert wird.
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Die Situation ist also das Umfeld, durch das ich und du, hier und
dort, jetzt und damals entstehen, das Raum-Zeit-Kontinuum, das
das durch den Redeakt ‘um den Sprecher herum’ aufgebaut wird
und durch das die […] Deiktika über ihre kategorielle Bedeutung
hinaus etwas Konkretes bezeichnen können. (Coseriu 1981: 94)
[b] Dagegen haben nicht wenige sortale Ausdrücke (Wörter ebenso wie
größere Konstruktionen), gewissermaßen als noetischen Spiegel der
kommunikativen Praktiken, in denen sie verwendet werden, die Fä-
higkeit, eigene Verwendungskontexte konnotativ mit aufzurufen. Man
kann sich das semiotisch so vorstellen, dass kumulierte Indexikalität
in rudimentäre oder reduzierte Symboleigenschaften transformiert wird.
Diese Eigenschaften sprachlicher Ausdrücke sind in verschiedenen The-
orietraditionen thematisiert worden (vgl. Feilke 1994 für eine ausführli-
che Diskussion), als Selbstkontextualisierung oder idiomatische Prägung
(oder eben auch als connotatio in der Lesart von Maas 1985).
[c] In den idiomatischen und konstruktionalen Bahnungen und den kol-
lokativen Wahlverwandtschaften treibt sich das Sprechen an den eigenen
Traditionen weiter. Die Verzahnung mit den Umfeldern geschieht hier
über deren interne Variabilität, über variable slots, Aus- und Umbau-
möglichkeiten etc. Weiterhin kann es als halbwegs gesichert gelten, dass
sich Sprachmittel und konstruktionale Techniken auf einem Kontinuum
zwischen den Polen „Indikativität“ und „Prädikativität“ anordnen lassen
(theoretisch am weitesten ausgefolgert in den Arbeiten von Hansjakob
Seilers UNITYP-Gruppe; vgl. jetzt Seiler 2008). Beide Techniken stehen,
wohlgemerkt, für Optionen des Symbolfeldes, oder genauer: Nur mit ei-
nem gestuften Mix aus indikativen und prädikativen Techniken kann im
einzelsprachlichen Symbolfeld die Vielfalt der kulturell-indexikalischen
Umfelder bearbeitet und gebändigt werden. Die Polarität von Indikati-
vität und Prädikativität prägt bekanntermaßen die Nomen-Verb-Oppo-
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Fazit
Für das Bewusstsein der Sprecher verdichtet sich die Bedeutung sprach-
licher Ausdrücke in deren lokalen Welt- und Handlungsbezügen, und
sie verdünnt und verdunkelt sich im Gegenzug just da, wo es um die
darstellungstechnische Seite des Sprechens, um dessen Techniken,
geht. Für diese Techniken des Sprechens (Coseriu) interessiert sich aber
gerade die Sprachwissenschaft, während die Welt- und Handlungsbe-
züge, die das Sprechen indexikalisch erreichen und vermitteln kann,
eben gerade keinen sprachwissenschaftlichen Gegenstand bilden kön-
nen, wie de Saussure schlüssig feststellt. In das Sprechen gehen eben
außer den darstellungstechnischen Mitteln der Einzelsprache auch
ganz andere, kontingente, heterogene, außersprachliche Ressourcen
der Sinngebung ein. Dass gerade diese „außersprachlichen“ Bezüge und
Beziehbarkeiten in das Zentrum des spontanen Sprachbewusstseins
treten, ist ein folgenreicher Teil unserer linguistic ideology (Silverstein
1979) – und zugleich ein Hindernis für eine realistische fachliche Mo-
dellierung der Sprachverarbeitung. Da wir uns den Sinn unserer Ein
richtungen nur sprachlich (mit den Mitteln des Symbolfeldes) geformt
kommunizieren, scheint er an den sprachlichen Ausdrücken zu haften.
Philosophisch fördert das radikal sprachkonstruktivistische Weltbilder,
nach denen die Grenzen unserer Sprache die Grenzen unserer Welt
sind (um einen prominenten Vertreter einer solchen Sprachphilosophie
zu zitieren) und alle unsere Vor-Urteile und Irrtümer ebenfalls sprach-
lich induziert sind.
Ein handgreiflich forschungspraktisches Programm, das sich an
eine solchermaßen umrissene Perspektive anschließen lassen würde,
müsste sich wohl oder übel in den „Zwischenräumen“ der linguis-
tischen Forschungspraxis ansiedeln: zwischen den strikt induktiven
Prozeduren der Gesprächslinguistik und den Massendaten der Kor-
puslinguistik, zwischen den kategorialen Modellen grammatischer
Relationalität und den viel spezifischeren synsemantischen Präferen-
zen und Restriktionen der Kombinatorik und Kollokation auf der Ebe-
ne von item-based constructions. Für die Mechanismen der Feldver-
schränkung ist möglicherweise die Binnengliederung der Wortarten
aufschlussreicher als der Versuch, den Abstraktionsgrad der Modelle
voranzutreiben. Online bleibt jeder Sprechakt eingespannt zwischen
den Redeanlässen und den Techniken und Traditionen des Sprechens.
Von beiden Seiten wird er konditioniert. „Gebrauchsbasiert“ (usage
based) ist ein innerfachliches Fahnenwort, hinter dem sich viele An-
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CLEMENS KNOBLOCH
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Perrine Marthelot
Clermont-Ferrand
117
PERRINE MARTHELOT
118
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
3 Bühler cite un article d’Ameseder intitulé « Beiträge zur Grundlegung der Gegenstandstheo
rie », paru dans un volume dirigé par Meinong portant sur la théorie de l’objet : Untersuchungen
zur Gegenstandstheorie und Psychologie. Selon Ameseder (1904), la particule « et » serait à l’ori-
gine d’un entassement, ou d’un agrégat, lequel ne correspondrait à aucune règle de composition
décelable, et surtout pas au premier critère développé par Ehrenfels dans son analyse des formes
musicales : celui de la sur-sommativité. Or, Bühler (1934 : § 21) entend remettre en question le
caractère aléatoire de l’agrégat, insérant les liaisons-et dans un modèle capable de leur conférer
une place aux côtés des deux autres formes du composé, que sont les composés nominaux qu’il
qualifie de véritables, et les métaphores :
Les problèmes de la théorie gestaltiste sembleront alors passer à l‘arrière-plan au re-
gard de l‘extrême intérêt que présente le (véritable) composé pour la Théorie du langa-
ge, ainsi qu‘au regard de la métaphore. (Bühler 2009 [1934] : 468)
119
PERRINE MARTHELOT
120
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
5 Häufig verstehen wir nämlich ein Wort dadurch, dass wir uns der Sphäre bewusst werden,
in die das Wort, bzw. sein Inhalt hineingehört. Gleichviel, ob diese Sphäre als ein übergeordneter
Begriff oder als ein zeitlicher oder lokaler Zusammenhang oder als ein bestimmtes Gebiet von
Gegenständen, als ein bestimmtes Gebiet unseres praktischen Lebens oder unserer Gedanken
welt aufgefasst wird; das Gemeinsame an allen diesen oder noch anderen Formen des « Sphä
renbewusstseins » ist das Bewusstsein, das gehörte bzw. gelesene Wort in irgendein engeres oder
weiteres Gebiet richtig einreihen oder einordnen zu können. (Stählin 1914 : 20)
6 Dans des situations expérimentales offrant toutes les garanties méthodologiques de rigueur
et de fiabilité, des observateurs entraînés ont régulièrement constaté qu’il leur est souvent im
possible d’indiquer aucune représentation (intuitive) de chose ; ils constatent plutôt chez le sujet
en train de penser l’existence d’une relation (d’une intention) à un fragment ou à un élément du
monde représenté dans son savoir latent. (Bühler 2009 [1934] : 349)
7 Die Bewusstseinslage der doppelten Bedeutung beruht auf der Spannung zwischen Bild- und
Sachsphäre, und die Bewusstseinslage des metaphorischen Verstehens auf dem Bewusstsein, ei-
nen befriedigenden Ausgleich dieser Spannung gefunden zu haben. (Stählin 1914 : 30)
121
PERRINE MARTHELOT
8 Der metaphorische Ausdruck steht jedesmal in einer gewissen Spannung mit dem Zusam
menhang. Er stammt aus einem Gebiet, von dem hier nicht die Rede ist, und wird auf ein Gebiet
angewendet, auf dem er nicht daheim ist. (Stählin 1914 : 25–26)
9 Il cherche à « comprendre en théoricien du langage en quoi consiste l’universalité des tournu-
res et des techniques métaphoriques employées dans le langage de la représentation symbolique ».
(Bühler 2009 [1934] : 506)
10 Le phénomène de l’abstraction exprime une position clef de la sématologie, sur laquelle il
nous faudra régulièrement revenir. Un tel retour sera par avance annoncé lorsque nous aborde
rons, par exemple, l’analyse de la métaphore ou la théorie des noms. (Bühler 1934 [2009 : 129])
122
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
11 Bühler introduit le concept de savoir factuel dès son article portant sur la compréhension en
1908, sous la forme d’une hypothèse, et développe le concept au paragraphe 11 de la Théorie du
langage, lorsqu’il traite des auxiliaires matériels du champ symbolique.
12 Le champ déictique comporte ses auxiliaires matériels, mais il n’en a pas l’apanage : il existe
aussi des auxiliaires matériels dans le champ symbolique – et ces derniers exportent avec eux
d’autres particularités du déictique dans le champ symbolique de la représentation.
13 Bühler (2009 [1934] : 288) donne l’exemple suivant : bibliothèque – volumes – cerveau – tab
lettes – pensées – 100 000 – générations – gigantesque – semblable/semblablement – disparu –
ranger ; que le sujet d’analyse a reconstitué de la manière suivante : « Tout comme sont rangées
sur les tablettes d’une gigantesque bibliothèque en 100 000 volumes les pensées des générations
disparues, il en va semblablement dans notre cerveau ».
123
PERRINE MARTHELOT
La sphère du mot radis constitue une forme d’ordre dans lequel sont
compris des éléments propres à ce qu’est un radis, et à ce que le locu-
teur et l’auditeur savent de ce qu’est un radis. Or, et c’est le point cru-
cial de la modification du concept de sphère : ce savoir comporte une
dimension factuelle (cf. Bühler 2009 [1934] : 155), c’est-à-dire qu’il
provient de notre fréquentation du monde, et de ce que l’on sait des
relations matérielles propres aux choses du monde. La sphère de signi-
fication du radis comporte des éléments de ce que je sais d’un radis,
lesquels proviennent de ma familiarité avec certains faits du monde : le
fait que ce soit un légume, qu’il pousse dans la terre au printemps, qu’il
soit comestible, qu’il soit rose blanc et croquant ; tous ces éléments
sont compris dans la sphère, ils y ont leur place, même s’ils ne sont pas
tous pertinents lorsque j’entends le mot radis.
124
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
125
PERRINE MARTHELOT
Il est évident que l’on ne doit pas seulement connaître les nombres,
mais également savoir quelque chose des opérations arithmétiques
pour saisir exactement [
] la totalité de la signification de deux élevé
au cube. Nous ajoutons à présent des composés allemands comme
[
] brique (Back-stein), pierre commémorative (Gedenk-stein),
calculs vésicaux (Blasen-stein) ; brique (Back-stein), four (Back-
ofen), et nous demandons si, ici comme dans le cas précédent, une
certaine quantité de connaissance des relations matérielles et des
opérations n’est pas impliquée dans la réalisation correcte de la syn-
thèse. La réponse n’admet pas de doutes ; il ne reste qu’à l’exprimer
comme règle, comme loi.14 (Bühler 1922 : 69)
14 Dass man nicht nur die Zahlen kennen, sondern auch von arithmetischen Operationen etwas
wissen muss, um das Bedeutungsganze von zwei hoch drei […] exakt zu erfassen, ist klar. Wir
stellen nun deutsche Komposita daneben wie […] Backstein, Gedenkstein, Blasenstein; Back
stein, Backofen und überlegen, ob nicht zum richtigen Vollzug der Synthese hier genau wie dort
ein gewisses Mass von Kenntnis der stoffliche Verhältnisse und Operationen gehört. Die Antwort
ist nicht zweifelhaft; es gilt nur, sie als Regel, als Gesetz auszusprechen.
126
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
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PERRINE MARTHELOT
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MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
16 La conclusion à tirer du phénomène des auxiliaires matériels d’organisation est ni plus ni moins
qu’il existe chez lutilisateur habituel de signes linguistiques une habitude profondément ancrée
d’accorder à ce dont ils sont les symboles toute son attention et toute l’activité interne productrice
ou reproductrice qui lui est propre en tant que locuteur ou auditeur. (Bühler 2009 [1934] : 289)
Une fois la pensée propre de l’auditeur mise en route, un discours humain dont la technique
linguistique est au point lâche les rêne et ne fournit plus que parcimonieusement des instructions
vraiment nouvelles. [
] Nous affirmons que la pensée constructive propre du récepteur n’est pas
éliminable et que, dans une large mesure, elle n’est pas dommageable ; qu’elle est même très pro
fitable à la plupart des buts langagiers. (Bühler 2009 [1934] : 290)
129
PERRINE MARTHELOT
17 Pour une présentation très claire de ce modèle, on pourra se reporter à Cattaruzza (2009),
ainsi qu’à Innis (1982).
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MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
131
PERRINE MARTHELOT
18 Bühler s’intéresse au paragraphe 23 à la métaphore verbale, rappelant qu’il a traité dans son
Ausdruckstheorie des métaphores sensorielles, lesquelles se distinguent des métaphores ici con-
sidérées en ce qu’elles ne sont pas « productives », c’est-à-dire qu’elles traduisent une forme de
sensation au moyen du langage.
19 À cet endroit, Bühler parle explicitement de l’auditeur « désireux de comprendre ».
132
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
133
PERRINE MARTHELOT
des relations matérielles comprises dans le savoir factuel porté par les
sphères) qui joue le rôle de pivot véritable dans l’analyse de la mé-
taphore. Car, en déployant le modèle du double filtre, en supposant
que se joue dans la composition métaphorique un double travail d’abs-
traction et de recouvrement d’éléments contenus dans les sphères de
signification, Bühler agence une réponse à la vielle question de la place
accordée aux relations matérielles dans les trois formes du composé
dont il traite dans les paragraphes 21 à 23.
134
MÉTAPHORES ET SPHÈRES DE SIGNIFICATION CHEZ BÜHLER
Références
Ameseder, Rudolf. 1904. Beiträge zur Grundlegung der Gegenstandstheorie. In
Meinong, Alexius (Hg.): Untersuchungen zur Gegenstandstheorie und Psychologie,
51-120. Leipzig, Johan Ambrosius Barth.
Bühler, Charlotte. 1918. Über Gedankenentstehung. Zeitschrift für Psychologie 80,
129-200.
Bühler, Charlotte. 1919. Über die Prozesse der Satzbildung. Zeitschrift für Psycholo-
gie 81, 181-206.
Bühler, Karl. 1907. Tatsachen und Probleme zu einer Psychologie der Denkvorgän-
ge I, Über Gedanken. Archiv für die gesamte Psychologie ix, 297-365. Leipzig,
W.Engelman.
Bühler, Karl. 1908. Tatsachen und Probleme zu einer Psychologie der Denkvorgän-
ge II. Archiv für die gesamte Psychologie xii, 1-23, 24-92, 93-123. Leipzig,
W.Engelman.
Bühler, Karl. 1909. Über das Sprachverständnis vom Standpunkt der Normalpsycho-
logie aus. Bericht über den 3. Kongress für experimentelle Psychologie in Frankfurt
22–25.4. 1908, 94-130. Leipzig, J.A.Barth.
Bühler, Karl. 1922. Vom Wesen der Syntax. In Idealistische Neuphilologie. Festschrift
für Karl Vossler (hrsg. von K. Klemperer & E. Lerch), 54-84. Heidelberg.
135
PERRINE MARTHELOT
136
Bühler über Deixis: Exposition und Kritik
Martin Pokorný
Prag
1 Die ausführlichste Lektüre aus dieser Sicht ist vor kurzem von Perrine Marthelot geliefert
worden (Marthelot 2012).
137
MARTIN POKORNÝ
I.
Die systematischen Hauptdimensionen des von Bühler entfalteten
Zeigfeld-Begriffes, wie sie aus Teil II der Sprachtheorie zu rekonstruie-
ren sind,3 sind die folgenden.
Das Zeigfeld besteht in einer notwendigen Strukturierung des Wahr-
nehmungsfeldes: das Wahrnehmungsfeld ist eben so, daß bestimmte
da-seiende Dinge gezeigt – d. h. durch eine Zeiggeste erreicht – werden
können. Die Struktur der Korrespondenz zwischen der aktiven und der
passiven Möglichkeit, d. h. dem „Zeigenkönnen“ und dem „Gezeigt-
werdenkönnen“, bildet das Zeigfeld.
Während die einzelnen deiktischen Akte nur sporadisch oder epi-
sodisch sind, ist die Struktur des Zeigenkönnens stabil: unsere Er-
fahrung gliedert sich spontan in Zonen, denen bestimmte Zeigwei-
sen zugeordnet sind.
Auf das Zeigfeld wird verwiesen, indem eine spezifische Zeigwei-
se benutzt wird, um eine spezifische Zone des Wahrnehmungsfeldes
intersubjektiv zu erreichen. Das Zeigen wird von einem Zeigenden
durchgeführt in der Absicht, daß es von einem individuierten Rezi-
pienten akzeptiert oder beachtet oder verstanden wird.
Während also das Zeigeninstrumentarium von Sprache zu Sprache
breit variieren kann, gibt es – dem Gesagten zufolge – einige Zeigwei-
2 Oder genauer, hermeneutisch zirkulär: ich setze es voraus, um es aufweisen und erklären zu
können.
3 Besonders auf der Basis von Brugmann (1904), wie Bühler offen bekennt.
138
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
139
MARTIN POKORNÝ
II.
Vom Phänomen des Zeigens im Allgemeinen schreiten wir zu seinen
Modalitäten vor. Alles eben Angeführte ist auf ein gemeinsames Wahr-
nehmungsfeld bezogen. Wahrnehmung im strengen Sinne ist Wahr-
nehmung daseiender Dinge im reellen Raum. Die Zeigweise, die sich
zu diesem genuinen Wahrnehmen bezieht, ist (aus der psychologischen
Sicht) notwendig primär. Es ist „das Zeigen dem leiblichen Auge“, de-
monstratio ad oculos.
Vom genuinen Wahrnehmen ist das phantasierte Wahrnehmen
strukturell abgeleitet, wobei die Dinge spontan hervorgerufen (eher
als reell gegeben) sind. Die Unterscheidung drei elementarer Phanta
sierensarten, wie sie von Bühler entwickelt wird, hängt davon ab, wie
und zu welchem Grad wir die momentan sinnlich gegebene Umgebung
weiterbenutzen: entweder benutzen wir sie als Rahmen („Berg zum
Mohammed“); oder lassen wir sie spontan expandieren („der dritte
Hauptfall“); oder wir lassen sie einfach inhaltlich beiseite, bedienen
uns ihrer nur formal und lassen auf diese Weise eine neue, ganz her-
beiphantasierte Umgebung entstehen („Mohammed zum Berge“). Es
handelt sich also um drei Grade abschwächender Exklusivität betref-
fend der kontinuierlichen Gültigkeit der im Moment gegebenen genui-
nen Wahrnehmung: entweder bleibt das genuine Wahrnehmen inhalt-
lich dominant; oder es bleibt inhaltlich im Spiel; oder es wird zu einem
bloßen Hilfsmittel und bleibt nur formal – als eine teilweise analoge
Besetzung des Zeigfeldes – im Spiel. Die Kriterien sind, ganz eindeu-
tig, psychologisch – aus der Psychologie der (genuinen und bildhaften)
Wahrnehmung genommen.
Bei der Deixis am Phantasma also behalten wir die Struktur des
Zeigfeldes und liefern mindestens teilweise den Inhalt. Oder genauer:
bei einer demonstratio ad oculos drückt das Zeigen ein „ist“ aus, es
stellt fest; dagegen drückt es bei einer Deixis am Phantasma ein „sei“
aus, es befiehlt, ruft eine Als-Ob-Existenz hervor. Während bei der
demonstratio ad oculos lediglich unsere Aufmerksamkeit gesteuert
ist, ist bei Deixis am Phantasma auch unsere retrospektive und pro-
jektive Kraft gesteuert – mit der Folge, daß wir uns hier (mindestens
teilweise) einen so-und-so-besetzten Raum erfinden, statt uns in ei-
nem Raume zu befinden.
Endlich kommt die dritte Art des Zeigens nach dem reellen (ad
oculos) und dem bildhaften (am Phantasma), von Bühler „Anaphora“
genannt, vor, wenn das Strömen des Sprechens als distinkt wahrge-
140
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
III.
Der leitende Gedanke der oben gelieferten Rekonstruktion ist, daß Zei-
gen für Bühler immer und am engsten mit aktiver und passiver Raum-
orientation zusammenhängt und daß es fast exklusiv diese Raum
orientation ist (zum Zeitmoment siehe unten), die Bühler mit dem
Terminus „Situation“ meint. Zugleich, wie bekannt, klassifiziert Büh-
ler Zeigwörter als Signale, im Gegensatz zu Symbolen.
Dies könnte alles nur eine Sache der gewählten Terminologie, also
einwandfrei sein. Das Problem aber steckt in der Stärke der Thesen, wie
sie Bühler effektiv auffaßt. Sein Gedankengang wird nämlich immer
mindestens implizit und manchmal auch explizit von einer Überzeu-
gung geleitet, die man durch die folgenden vier Gleichungen beschrei-
ben kann: (a) alles Zeigen besteht in der Erschaffung gemeinsamer
Raumorientation, also „Situation“; (b) jede neuerschaffene gemeinsa-
me Raumorientation, also „Situation“, korrespondiert mit einer Zei-
gensleistung; (c) alle Zeigwörter sind wesentlich Signale; (d) das Reper-
toire sprachlicher Signale ist im Prinzip durch Zeigwörter erschöpft.
Summarisch: Zeigen = Raumorientierung = Übergang von Situation
zu Situation = Signalisation; sprachliches Zeigen = sprachliche Raum-
orientierung = sprachlich vorgerufener Übergang von Situation zu Sit-
uation = Redesignalisation = Gebrauch von Zeigwörter.
Es liegt nahe zu protestieren, daß Bühler doch auch eine Theorie der
zeitlichen Deixis hat. Dies ist jedoch eine Illusion, und es lohnt sich, sie zu
widerlegen. Die zeitliche Deixis wird zwar von Bühler mehrmals erwähnt,
doch aber nie theoretisch erfaßt. Das zeitliche Jetzt ist für ihn immer nur
ein Index der räumlichen Konstellation, ein Index dessen, daß die leibge-
bunden räumliche Konstellation wesentlich momentan ist. (Sie ist auch
wesentlich subjektiv, und darin erschöpft sich die Rolle der Ich-Origo.)4
Eine ausgearbeitete und haltbare theoretische Analyse dessen, wie wir ei
gentlich auf verschiedene Momente zeigen können, ist in der Sprachtheo-
rie nicht zu finden. Das Einzige, was Bühler zum Thema anbieten könnte,
ist eine Erklärung auf der Basis der Anaphora in epischer Rede: das Wort
141
MARTIN POKORNÝ
„damals“ würde dann dasselbe wie „da hinten in dem Redestrom“ heißen.
Es ist aber implausibel zu behaupten, daß für uns jede temporale Deixis
außerhalb des aktuellen Jetzt mit einer thematischen Vorstellung eines
Redestromes verbunden ist;5 und in jedem Fall finden wir bei Bühler zu
diesem Punkt nur obiter dicta, keine einheitliche Stellungnahme.
IV.
Bevor ich zur ausführlicheren kritischen Argumentation schreite,
möchte ich einiges zu Bühlers besonderem Gebrauch der Begriffe „Zei-
gen“ und „Situation“ allgemein bemerken.
Bühler versteht Zeigen als Richtungsangabe, als pointing. Unter
„Zeigen“ verstehen wir aber normalerweise auch showing in dem in-
haltlich reicheren Sinn von showing what und showing how: wir sind
imstande zu zeigen, wie etwas aussieht oder aussehen soll, was damit
anzufangen ist und wie. Bühler ist sich der Tatsache bewußt,6 integriert
sie aber nicht in seine Auffassung. Wenn ich jemandem zeige, wie ein
Pferd aussieht oder wie man ein Sonett schreibt, ist es sicher nicht evi-
dent, daß es sich um Steuerung durch Signale und keine Symbole han-
delt, und wenn ich z. B. bei einem solchen Zeigen sage „So mußt du es
machen, genauso wie ich es jetzt gerade gemacht habe“, ist es sicher
nicht evident, daß die Wörter „so“, „ich“, „es“ primär eine räumliche
Referenz tragen.
Was Situationen angeht, so verstehen wir sie normalerweise nicht
als auf die Raumorientation begrenzt; wir sind auch psychisch, profes-
sionell, politisch usw. situiert.7 Das manifestiert sich sprachlich: wenn
das Wort „hier“ aus meinem Mund „in Prag“ heißt, wenn das Wort
„unten“ aus meinem Mund „in der Hölle“ heißt,8 hängt das nicht nur
5 Damit ist nicht ausgeschlossen, daß die allgemeine Vorstellung der Zeitlinie oder des Zeitstro-
mes aus der Vor‑stellung des (zeitlich verlaufenden) Redestromes abgeleitet werden kann; und in
dem Bühlerschen Text steht vieles, was uns zu dieser Vermutung bewegen könnte. Bühler selbst
vertritt sie aber wahrscheinlich nicht, und in jedem Fall ist sie an sich selbst keine Theorie der
temporalen Deixis. Für eine solche Theorie bräuchte man einen Begriff des Ereignisses, und den
hat Bühler nicht.
6 Siehe besonders die Stelle, die er der so-Deixis widmet (Bühler 1934: 313-315, bes. 314): man
soll nicht „unzweckmäßig den Begriff des Zeigens auf die Positionszeigwörter“ einengen; „wenn
ich ad oculos demonstrierend so sage, wird der Hörer auf irgendein aus der Wahrnehmung abzu-
lesendes Wie verwiesen“. Es ist aber symptomatisch, daß sie sich nicht in dem Hauptstück über
das Zeigfeld findet, sondern in dem Kapitel über Funktionen des Artikels.
7 Und so war es schon für Bühlers Zeitgenossen. Der von Bühler (1934: 84) zitierte Brugmann
(1904: 3) charakterisiert „Situation“ als die „Örtlichkeit, wo das Gespräch stattfindet, [die] umgeben-
den Gegenständ[e], [der] Beruf und Geschäft des Redenden, die dem Angeredeten bekannt sind, usw.“
8 Diese Tatsachen werden von Bühler selbstverständlich auch thematisiert, jedoch nicht in der
relevanten Richtung theoretisch untersucht.
142
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
V.
Ich möchte jetzt drei Problemfälle besprechen, die die Wirkung der
oben postulierten Gleichungen (siehe Teil III) bei Bühler belegen.
a) Die Syntax, die einen visuellen Vorgang artikuliert, ist für Bühler
kategorial unterschieden von jeder Syntax, die einen nicht-visuellen
Vorgang artikuliert. Konkret gesagt, ein Ausdruck wie z. B.
(1) Man geht entlang der Brücke, dann rechts.
leistet eine Deixis am Phantasma, während ein Ausdruck wie z. B.
(2) Man hat Dessert, dann Kaffee.
eine Anaphora ist: nach Bühler bezieht sich das „dann“ im Fall (1)
9 Das Wort „Sachverhalt“, damals noch mehr als heute ein Fachterminus, wird in der Sprach-
theorie geläufig benutzt; siehe schon unser einleitendes Zitat über amo te und amas me. Die
Autorschaft des Neologismus wird Carl Stumpf zugeschrieben, der ihn 1888 in Halle in seinen
Vorlesungen über Logik benutzte, und das Wort wurde dann ein Teil der Diskussionen (zwischen
Stumpf, Brentano, Husserl u.a.) über die Philosophie und Psychologie der Logik. Eine Charak
terisation, die Bühler sicher kannte, findet sich bei Gomperz (1908: 65-66): „In unserem Beispiel
[= ,Dieser Vogel fliegt’] ist der ausgesagte Vorgang eine Tätigkeit. In anderen Fällen ist er ein
Leiden. In wieder anderen Fällen ist das Ausgesagte überhaupt kein Vorgang, sondern das Haben
einer Eigenschaft oder das Identischsein mit einer bestimmten Art von Gegenständen, z. B. bei
den Aussagen ,Diese Fahne ist Rot‘ oder ,Dieses Tier ist ein Vogel‘; denn hier ist ausgesagt das
,Rotsein dieser Fahne‘ und das ,Ein-Vogel-Sein dieses Tieres‘. Fragen wir nun, wie solche Ausge-
sagte passend zu benennen seien, so werden wir erwidern dürfen: das Fliegen eines Vogels, das
Rotsein einer Fahne, das Vogelsein eines Tieres sind Sachverhalte.“ Vgl. Bühler (1918: 3-4): „Ich
nehme ... einen beliebigen Satz aus einer Wissenschaftlichen Abhandlung... Wir finden die we-
sentliche Leistung dieses Satzes, wenn wir ihn für richtig oder falsch erklären, und richtig oder
falsch ist er nicht durch sein Verhältnis zum Sprecher oder Hörer, sondern durch sein Verhältnis
zu einem geographischen Sachverhalt.“ Im Lichte dieser Tatsache ist es bemerkenswert, daß er
den Begriff gerade in seiner Anaphora-Lehre nicht benutzt, obwohl vgl. Bühler (1934: 390): „Was
die anaphorischen Pfeile direkt treffen, sind nicht die Dinge, von denen die Rede ist, sondern
es sind entweder die sprachlichen Fassungen dieser Dinge, also Sätze oder Satzteile, wie es Paul
schon völlig korrekt angibt. Oder es sind doch die Dinge, aber so wie sie gefaßt sind; die Dinge
und Sachverhalte also, wie sie von den Gesprächspartnern bereits als das und das charakterisiert
worden sind.“
143
MARTIN POKORNÝ
144
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
oder personalen Träger in concreto11 vor mir sehe und ihn zu einer
eindeutigen Anweisung – z. B. „Geh zu Maria!“ oder „Richtung Karls
brücke!“ – benutze.12 Die Rubrik der eindeutigen praktischen räumli-
chen Anweisung gehört zur Sprechhandlung, vielleicht zum Sprach-
werk, aber sicher nicht zum Sprachgebilde.
c) Die visuell suggestive Kraft von Namen wird von Bühler nie behan-
delt. Sätze wie „Die Breite der Ozeane macht schwindelig“ erwecken ei-
nen quasi-visuellen Effekt, der die Bühlersche Definition der Versetzung
erfüllt: „[Mohammeds] präsentes Körpertastbild [wird] mit einer phanta-
sierten optischen Szene verknüpft“ (Bühler 1934: 137). Man dürfte wohl
erwarten, daß gerade ein Psychologe dazu Einiges zu sagen haben wird.
Das Thema wird aber in der Sprachtheorie ganz verschwiegen, und das
ist kein Zufall. Ein systematischer Druck zwingt Bühler, das räumliche
Gefühl, das sich durch bloße Nennwörter hervorrufen läßt, außer Acht
zu lassen. Bühlers angebliche Vorstellung davon, wie die Schilderung „ei-
ner homerischen Rauferei“ aussieht, lautet folgendermaßen: „Ich hier –
er dort – da ist der Bach“ (Bühler 1934: 139). Es ist aber ziemlich evident
(und durch Sätze wie „Die Breite der Ozeane macht schwindelig“ erweis-
bar), daß auch Nennwörter wie z. B. „Krieger“, „Schwert“, „Schlacht“
usw. zu der Bildhaftigkeit solch einer Schilderung erheblich beitragen.
Die drei eben angeführten Problemfälle belegen Bühlers Bestreben,
alle Bedeutungen, die mit visueller/räumlicher Orientation zu tun ha-
ben, als gesondert zu fassen und sie mit dem Zeigfeld zu identifizieren.
VI.
Es ist jetzt an der Zeit, die Lehre von der Deixis explizit in ihren breite-
ren Kontext einzureihen, wobei die Begriffe des empraktischen und sym-
physischen Redegebrauchs einen prominenten Platz annehmen müssen.
Aus dem Titel des fünfundzwanzigsten Paragraphen, „Der Satz ohne
11 Oder vielleicht auch nur phantasmatisch: wenn die Truppe die Landschaft schon kennt, kann
doch der Befehl „Richtung Waldspitze“ gegeben werden, auch wenn die Waldspitze im Moment
noch nicht zu sehen ist.
12 Wie so oft, finden wir denselben Gedanken auch in diesem Fall schon bei Bühler formuliert
(Bühler 1934: 388): „Ob dies Lied, von dem ich weiter sprechen will, faktisch gesungen worden
oder nur als Gesprächsgegenstand mir und meinem Redepartner soeben noch präsent gewesen
ist? Wir stimmen Brugmann bei: ob wahrgenommen oder nur gedacht, ist schlechthin irrele-
vant.“ Es geschieht aber in einem anderen Kontext, nicht im Zusammenhang mit den angeb-
lichen Prodemonstrativa. – Ich erwähne die Tatsache hier als Beispiel einer Charakteristik des
Bühlerschen Denkens, die man auch bei vielen anderen Punkten dieser Untersuchung feststellen
könnte: Bühler bemerkt, in einem oder anderen Kontext, sehr vieles – auch vieles, was wir hier
gegen ihm kritisch benutzen. Die Frage lautet aber immer, inwiefern die lokale Einsicht systema-
tisch integriert wird.
145
MARTIN POKORNÝ
13 Ob der Pfeil die Richtung, wo das Ziel liegt, oder die Richtung, in welcher der Pfad zum
Ziel aus der Kreuzung verläuft – das läßt sich nicht aus dem Wegweiser selbst oder aus seiner
Umgebung herauslesen; und beide Alternativen sind realistisch möglich. In allen komplexeren
Beispielen ist die Lage analog.
146
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
VII.
Bühlers Beispiel eines eigentlichen, völlig geformten Satzes lautet be-
kannterweise: „Der Papst ist gestorben.“ Ein Satz solcher Art, behaup-
tet Bühler (Bühler 1934: 367), ist von Situationshilfen befreit.14 In wel-
chem Sinne ist das gemeint, und warum hält es Bühler für evident?
Die angegebene Charakterisierung ist in der Tat leicht einsehbar,
wenn wir – wie oben dargelegt – den Begriff „Situation“ primär mit
momentaner örtlicher Position gleichstellen. Dann ist es wirklich of
fensichtlich, daß die Bedeutung oder die Verständlichkeit des zitierten
Satzes nicht von unserer genauen Raumposition abhängig ist. Der Satz
verlangt für sein Verständnis auch keine vage Topologie, wie sie dem
empraktischen und symphysischen Gebrauche eigen ist. In allen die-
sen Beziehungen ist er situationsentbunden: er steuert uns nicht, er
leistet keine (selbstständige) Diakrise.
Darauf möchte ich aber folgendes einwenden. Der Grad und die
Form der Situationsentbundenheit ist ganz identisch, wenn ich z. B.
überhöre, daß sich der Herr am nächsten Tisch „eine Flasche“ oder
„noch mal dasselbe“ bestellt. Der Ausdruck nämlich, den der unbe-
kannte Gast ausspricht, steuert mich nicht, leistet in meiner eigenen
Umgebung keine selbstständige Diakrise: meine Leibposition oder ihre
Änderung ist für die Bedeutung des Ausdrucks, wie ich ihn verstehe,
ganz belanglos, und ich beteilige mich durch ihn an keiner Topologie
und keiner Praxis. Insofern ich aber den Ausdruck verstehe, und das
tue ich doch, verstehe ich, daß er für die (topologisch und praktisch)
Beteiligten (also z. B. für den Kellner und den Gast) diakritisch ist, und
ich verstehe auch mindestens zum Teil, wie die Diakrise geleistet wird.
Mein Gegenvorschlag zu Bühlers These also ist, daß die angebliche
Situationsentbundenheit gar nichts mit der Vollständigkeit oder Un-
vollständigkeit des Satzes zu tun hat. Die Ausdrücke „Dort!“, „Einen
schwarzen“ und „Der Papst ist gestorben“ sind für mich als Hörer
völlig diakritisch eben dann, wenn ich an der Lage, in der der Aus-
druck verwendet wird, so oder so direkt beteiligt bin; die Diakrisis ist
schwächer oder distanziert, wenn ich z. B. am nächsten Tisch sitze
oder nur ruhig und unbewegt alles in der Zeitung lese; und es gibt
noch weitere Grade der Distanz, z. B. wenn ich in einem sprachtheo-
14 Die Metaphorik der Befreiung wird von Bühler emphatisch benutzt. Siehe bes. Bühler (1934:
255): „Die menschliche Sprache als Darstellungsgerät, wie wir sie heute kennen, hat einige Ent-
wicklungsschritte hinter sich, die alle dahin verstanden werden können, daß sie sich mehr und
mehr befreite aus dem Zeigen und weiter und weiter entfernte vom Malen.“
147
MARTIN POKORNÝ
retischen Werk das Beispiel „Ein Sprechender: ,Dort!‘“ lese.15 Mit der
Satzform hat das alles aber nichts zu tun.
Es liegt aber in puncto Satzform eine alternative Hypothese nahe, die
sozusagen „im Geiste Bühlers“ ist. Die Satzform – oder allgemeiner: die
Form des synsemantischen Feldes – liegt, wie es scheint, nicht jenseits
des empraktischen und des symphysischen Gebrauchs; eher schließt
sie die vage praktische Topologie, die einem solchen Gebrauch eigen
ist, in sich ein – ganz im Sinne des da-Vinci-Aphorismus, den Bühler
als Motivation für seine eigene Auffassung zitiert.16 Der vollständige
Satz „Ich bestelle eine Flasche Rotwein, bitte“ besetzt alle „Plätze“, die
für den typischen praktischen Zusammenhang des Gebrauchs dieses
Ausdrucks relevant sind, und verbindet sie auf eine Weise, die mit den
typischen reellen Beziehungen übereinstimmt. Die praktische Topolo-
gie ist hier dieselbe wie im empraktischen Gebrauch; der Unterschied
besteht darin, daß in einem vollständigen Satz oder Formulation alle
„Plätze“ explizit und nicht implizit, d.h. von der Lage her, besetzt sind.
Bühler hat offensichtlich geglaubt, daß eine solche Auffassung der
Satzform, und allgemein gesagt: des synsemantischen Feldes – eine
Auffassung, die hier selbstverständlich nur blitzschnell und grob skiz-
ziert ist – aus prinzipiellen Gründen ausgeschlossen ist: wenn das
synsemantische Feld etwas mit der praktischen Topologie zu tun hät-
te, dann hätte es in der letzten Instanz auch irgendwie mit unserer
Leibposition zu tun, also wäre es dann ein Fall der Steuerung durch
Signale, und das Spezifische der menschlichen Rede – d.h. ihre Dar-
stellungsfunktion, die durch Symbole geleistet wird – ginge verloren.
Das ist aber ein Fehlschluß, und Bühler verwischt in diesem Punkt den
Unterschied zwischen der Struktur eines Feldes und der Besetzung des
Feldes. Die Differenz zwischen Struktur und Besetzung wird von ihm
eigentlich betreffend des Zeigfeldes faktisch gemacht; er thematisiert
sie aber nie,17 und wenn er dann zum (syn)semantischen Feld übergeht,
übersieht er sie ganz. Während nämlich die Besetzung des Zeigfeldes
15 Also sind z. B. nicht nur die logischen Formeln, sondern schon die logischen Beispiele aus
jeder aktiven Verankerung entbunden.
16 Bühler (1934: 370, Betonung im Original): „Leonardo da Vinci setzt in seinem Malerbuch
auseinander, daß das Gemälde alles mit sich führt, was es braucht, daß es einen hohen Grad von
Selbständigkeit (Selbstgenügsamkeit) besitzt.“
17 Deshalb kommt er auch nie ins Klare darüber, in welcher Hinsicht die Zeigwörter Symbole
und in welcher Hinsicht sie Signale sind (vgl. bes. Bühler 1934: 90). Dazu schon Dempe (1935:
262): „Mag dem sein, wie ihm wolle, jedenfalls erkennt hier [= auf S. 90] Bühler den Nenncha-
rakter der Zeigzeichen an und stellt nur empirisch ihren Zeigcharakter über ihren Nenncharakter.
So bleibt nur festzustellen, daß es sich in systematisch-kategorialer Beziehung umgekehrt verhält
und nicht ihr Zeigcharakter, sondern allein ihr Nenncharakter sie zu Sprachzeichen macht.“
148
BÜHLER ÜBER DEIXIS: EXPOSITION UND KRITIK
Literaturhinweise
Brugmann, Karl. 1904. Die Demonstrativpronomina der indogermanischen Sprachen.
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149
La deixis bühlerienne : résumé et réception
Sandrine Persyn-Vialard
Le Mans
151
SANDRINE PERSYN-VIALARD
Le champ déictique
Le champ déictique peut être défini comme la situation dans laquelle un
énoncé est produit. Celle-ci est caractérisée par plusieurs paramètres :
sa relation au locuteur (je), au lieu (ici) et au moment de l’énonciation
(maintenant). Alors que le référent des déictiques se détermine à l’inté-
rieur du champ déictique, celui des dénominatifs est indépendant de la
situation de parole concrète.
1 Die Zeigwörter bedürfen nicht des Symbolfeldes der Sprache, um ihre volle und präzise Leis-
tung zu erfüllen; sie bedürfen aber des Zeigfeldes und der Determination von Fall zu Fall aus dem
Zeigfeld oder, wie Wegener–Brugmann noch sagten: der anschaulichen Momente einer gegebenen
Sprechsituation. (Bühler 1934: 119)
2 Das Zeigfeld der Sprache im direkten Sprechverkehr ist das hier-jetzt-ich-System der subjek-
tiven Orientierung... (Bühler 1934: 149)
152
LA DEIXIS BÜHLERIENNE : RÉSUMÉ ET RÉCEPTION
3 Die Modi des Zeigens sind verschieden; ich kann ad oculos demonstrieren und in der situati-
onsfernen Rede dieselben Zeigwörter anaphorisch gebrauchen. Es gibt noch einen dritten Modus,
den wir als Deixis am Phantasma charakterisieren werden. (Bühler 1934: 80)
4 […] im Bereiche der ausgewachsenen Erinnerungen und der konstruktiven Phantasie. (Bühler
1934: 123)
5 […] daß der werdende Kontext einer Rede selbst zum Zeigfeld erhoben wird, wenn wir ana-
phorisch zeigen... (Bühler 1934: 124)
153
SANDRINE PERSYN-VIALARD
1. La deixis ad oculos
Reprenant la théorie de Brugmann exposée dans son article paru en
1904, Bühler subdivise la deixis ad oculos en quatre sous-catégories,
définies en fonction de l’éloignement géographique du référent par rap-
port au locuteur : la deixis du celui-ci (« der-Deixis ») renvoie à une
tierce personne située à proximité du locuteur, la « hic-Deixis » désigne
le lieu où se trouve le locuteur, la « istic-Deixis » réfère au lieu où est
situé l’interlocuteur, enfin la deixis du celui-là (« jener-Deixis ») renvoie
à un tiers éloigné du locuteur dans l’espace ou dans le temps.
Dans le cas de la deixis du celui-ci c’est le geste du doigt indicateur
qui constitue l’auxiliaire sensible nécessaire à l’identification du référent,
comme le montre l’analyse de l’exemple « der Hut » (« ce chapeau »).
En ce qui concerne la « hic-Deixis », la présence du signifiant isolé ne
suffit pas à identifier le référent auquel renvoie l’expression déictique :
celle-ci nécessite des indices situationnels, qui sont la provenance spa-
tiale et une caractéristique individuelle. Ainsi dans une réunion chaque
participant répond par « présent » à l’appel de son nom ; cet auto-si-
gnalement montre que les sons produits par l’appareil vocal humain
possèdent des qualités d’origine spatiale et des caractéristiques indivi-
duelles qui permettent d’identifier le référent de l’expression déictique.
Bühler en conclut que la propriété de provenance spatiale, carac-
téristique fondamentale de la « hic-Deixis », joue un rôle similaire
au geste indicateur accompagnant la deixis du celui-ci. De même
l’étude de la « istic-Deixis » révèle l’existence d’une profusion d’in-
dices indirects tels que les gestes indicateurs ou les propriétés vo-
cales, sans qu’aucun paramètre constant, spécifique à cette catégo-
rie de deixis, ne soit décelable.
L’auteur de la Sprachtheorie affirme donc que l’identification du ré-
férent des déictiques dans le champ perceptif concret commun aux
partenaires de l’interlocution nécessite un auxiliaire sensible ou indice
concret comme le geste indicateur (intervenant dans la deixis du ce-
lui-ci) ou la qualité d’origine spatiale du son (mise en œuvre dans la
« hic-Deixis » et dans la « istic-Deixis »). Les signes déictiques associés
à cet indice sensible ont donc une fonction de guide ou de pilotage
(« Steuerungsfunktion ») de l’attention de l’auditeur ou du lecteur. Il
s’agit là d’une thèse d’importance capitale dans la théorie linguistique
de Karl Bühler.
154
LA DEIXIS BÜHLERIENNE : RÉSUMÉ ET RÉCEPTION
2. La deixis de l’imaginaire
Bühler affirme que l’indication in absentia n’est possible que dans l’hy-
pothèse d’un déplacement (« Versetzung ») de l’objet imaginé dans l’es-
pace réel ou du sujet dans un espace imaginaire. Le premier type de
deixis, appelé par Conte deixis objective, désigne la transposition d’un
objet imaginaire dans l’espace perceptif commun aux partenaires de
l’interlocution. Il est illustré par l’exemple du meuble que le sujet de
la perception introduit mentalement dans la pièce présente dans son
champ perceptif réel, ou dans l’exemple de la pièce de théâtre. La deixis
de l’imaginaire permet donc de s’orienter dans l’imaginaire, elle sert
de support de l’imaginaire (« Phantasiesteuerung ») : elle permet de
« présenter quelque chose d’absent à autrui dans l’imaginaire avec des
moyens linguistiques. »7
Or cette projection ne concerne pas seulement l’objet, mais aussi le
sujet : la deuxième catégorie de deixis de l’imaginaire correspond à la
transposition du sujet de la perception dans un univers imaginaire, pur
produit de l’esprit. C’est la raison pour laquelle on peut la qualifier, à la
suite de Conte, de deixis subjective.
Outre ces deux cas de deixis de l’imaginaire, Bühler met en évidence
un troisième type, plus rare et intermédiaire entre les deux premiers :
la transposition du locuteur dans une partie de l’espace réel située hors
du champ visuel du locuteur. Bühler donne l’exemple d’un passant qui
indique à quelqu’un l’itinéraire à suivre pour se rendre à la gare, alors
que celle-ci est absente du champ visuel des interlocuteurs.
L’étude du fonctionnement de la deixis de l’imaginaire d’une part in-
firme l’hypothèse initiale, stipulant l’absence d’auxiliaires situationnels
6 Daß es in der Sprache nur ein einziges Zeigfeld gibt und wie die Bedeutungserfüllung der
Zeigwöter an sinnliche Zeighilfen gebunden, auf sie und ihre Äquivalente angewiesen bleibt, ist
die tragende Behauptung, die ausgelegt und begründet werden soll. (Bühler 1934: 80)
7 […] mit sprachlichen Mitteln Abwesendes einem anderen im Phantasma zu präsentieren...
(Bühler 1934: 139)
155
SANDRINE PERSYN-VIALARD
3. La deixis anaphorique
Dans la deixis anaphorique c’est le discours lui-même et non pas la si-
tuation d’énonciation qui est érigé en champ déictique. L’anaphore, qui
se trouve à la jonction entre la deixis et la dénomination conceptuelle,
transcende la différence irréductible entre champ déictique et symbo-
lique en créant le champ déictique conceptuel, qui réalise en quelque
sorte leur synthèse. Bühler distingue entre l’anaphore, renvoyant à un
élément du discours situé en amont de l’expression anaphorique et la
cataphore, référant à un élément discursif qui se trouve en aval de l’ex-
pression anaphorique.
Néanmoins il faut relever une incohérence théorique contenue en
germe dans la terminologie « deixis anaphorique », qui dénote une
confusion entre anaphore et deixis,8 comme l’atteste la définition büh-
lerienne de l’anaphore :
156
LA DEIXIS BÜHLERIENNE : RÉSUMÉ ET RÉCEPTION
11 Cette catégorisation erronée de l‘anaphore dans la deixis est critiquée en particulier par Lyons
(1980: 669), Axel Bühler (1988: 290), Conte (1988: 240) et Sitta (1991: 260-261).
12 Voir Lemaréchal (1992: 109).
13 Voir Sitta (1991: 1).
157
SANDRINE PERSYN-VIALARD
158
LA DEIXIS BÜHLERIENNE : RÉSUMÉ ET RÉCEPTION
Références
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159
Karl Bühler’s
“Construction of Human Speech”
A Survey of Part IV
of Bühler’s Sprachtheorie
Frank Vonk
Arnhem
161
FRANK VONK
des Kindes (1918) where he, working on the development of the human
intellect, explicitly proclaims his interests in a general theory of lan-
guage, for instance when linking the scribbling and drawing of children
with the basic functions of language (Grundfunktionen der Sprache):
Why then did it take so long to complete this book? What was his
audience? Was it clear from the beginning (1908) what would be
the result of Bühler ’s language theoretical reflections? Has it been
positively or negatively reviewed and by whom? What has been its
impact, for instance on bio-linguistics or communication studies, in
the development of linguistics as a scientific discipline of its own?
Furthermore, is it still a worthwhile reading in 2014?1 Did it really
contribute to a discussion of fundamental insights (Grundlagendis
kussion) in Bühler ’s sematological (i.e. language-theoretical) app-
roach or to the discussion of the foundations of those sciences which
actually played a role in Bühler ’s scientific approach, i.e. psychology,
sociology, linguistics (and linguistic sub-disciplines), medicine and
biology? Should his later work on language, navigation and the ge-
stalt principle be understood as a continuation of his Sprachtheorie?
Are there links between these studies and his language-theoretical
work, or did he rather (more or less forced by the circumstances
in the late 1930s) choose another direction? What were Bühler ’s
platforms for the publication of his ideas? And, was there in the
1920s and 1930s a kind of mainstream scientific discourse on this
abstract, more philosophical level which was affected by his studies,
apart from the impact of his lectures and other scientific activities
(such as public lectures) at the University of Vienna?2
1 There have been many positive and critical longer and shorter reviews and announcements of
Bühler’s Sprachtheorie. As well in the German academic as in Italian, Spanish, and French jour-
nals. The book has been reviewed by, among others, Hermann Ammann (1885-1956), Ramón
Ceñal Lorente, Helmuth Dempe (1904-1990), Joseph Fröbes S.J. (1866-1947), Agostino Gemelli
(1878-1959), Eduard Hermann (1869-1950), Eino Kaila (1890-1959), Ernst Mally (1879-1944),
Hans Schwarz, Carlos Valderrama Andrade, and Emil Winkler (1891-1942) (cf. Kamp 1977).
2 Kamp (1977: 90) outlines the development of Bühler’s theory of language and distinguishes
four phases: its genesis (1907-1918; a psychology of language), the preparation (1918-1928; lin-
162
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
One final question which often comes to mind is, whether the first
three parts wouldn’t have sufficed to make Bühler ’s reputation as a
language theoretician or sematologist the outstanding one as it seems
to be–especially–today. Can we do without Part IV? Or is it necessary
to read this part today as an inevitable and necessary part of Bühler ’s
whole Theory of Language?
All these questions are linked to the impact all topics, theories,
and ideas collected in Part IV had on the scientific context in which
these studies on (in particular) sound and language structures must
be situated, and on the epistemological principles underlying this
part. There seems to be a scientific justification of adding this part to
his Sprachtheorie in showing how parts (elements) and wholes (com-
posites) go together and indeed presuppose each other in adequately
addressing phenomena of language, including the semantic and prag-
matic dimensions of using speech in communicative situations and
addressing its content in interaction.3
The texts assembled in Part IV discuss issues which are highly rel-
evant, it seems, to topics dealt with in a multidisciplinary approach
in language research, showing an intense collaboration of linguists,
philosophers, psychologists and sociologists on the single (although
complex) object which is the particular speech event. From the very
beginning it is clear that Bühler didn’t contribute to linguistics in a
narrow, exclusive sense, an autonomous discipline as later linguists
guistics in the broad sense), the systematization (1929-1938; philosophy of language, reflective,
looking back and trying to systematize the findings up to then), and finally its expansion (1951-
1960; theory of communication): Kamp (1977: 92) considers Bühler’s Sprachtheorie to be one of
the „bedeutendsten Beiträgen zur Grundlagenreflexion der Sprachforschung und als Kerngebiet
seines wissenschaftlichen Gesamtwerks“.
3 It is tempting to approach these issues from a modern (or even postmodern) point of view
and to address questions relating to for instance a sociology of scientific knowledge, which seems
to be rather relevant here: did Bühler write his Sprachtheorie on his own or was it a joint venture
of specialists from different fields of expertise – regardless of the many scientific references in the
texts (134 authors mentioned, a lot of them, i.e. 112, only once or twice on 162 pages) – reading
and commenting on these texts.
From the correspondence in the Grazer Forschungsstelle und Dokumentationszentrum für Öster
reichische Philosophie some letters from Bruno Sonneck could be retrieved showing that Sonneck
read parts of Bühler’s work and wrote to Bühler about his findings. Not much could be found on
Sonneck himself, apart from his 1933 Vienna dissertation Das Satzproblem im Rahmen der Büh-
lerschen Sprachtheorie and a separate study on Der Satz als Einheit und die Satzarten (Sonneck
1935: 446-477). In this article Sonneck develops and elaborates on Bühler’s „Untersuchung d[er]
Darlegungen Karl Bühlers über den Satz (Sprachth. 356ff.)“. His letters from November 8 and 11,
1934, show that Sonneck read Bühler’s manuscripts carefully and critically adding to Bühler’s
interpretation of authors referred to in the main text. Other Viennese names listed in Part IV
include Karl Brenner, Ernst Locker, Paul Kretschmer, Max Hermann Jellinek, Konrad Lorenz,
Nikolaj Trubeckoj, Wilhelm Diemke, Heinrich Gomperz, and many more.
163
FRANK VONK
4 Jellinek in a hand-written letter, wrote Bühler, after having received his Sprachtheorie: „Alles
war für mich höchst interessant; nur möchte ich die Bemerkung wagen, daß der § 4 an die Hus-
serl-Kenntnis von uns armen Linguisten zu große Anforderungen stellt.“
164
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
5 His theory of social interaction contains the following pre-linguistic and linguistic principles:
I. Wo immer ein echtes Gemeinschaftsleben besteht, muß es eine gegenseitige Steuerung des
sinnvollen Benehmens der Gemeinschaftsglieder geben. Wo die Richtpunkte der Steuerung
nicht in der gemeinsamen Wahrnehmungssituation gegeben sind, müssen sie durch einen
Kontakt höherer Ordnung, durch spezifische semantische Einrichtungen vermittelt werden.
II. Soll der Eigenbedarf und die Eigenstimmung der an einem Gemeinschaftsleben beteiligten
Individuen bei der gegenseitigen Steuerung zur Geltung gelangen, so müssen sie zur Kund-
gabe und Kundnahme gelangen.
III. Durch Zuordnung der Ausdruckszeichen zu den Gegenständen und Sachverhalten ge-
winnen sie eine neue Sinndimension. damit eine unabsehbare Steigerung ihrer Leistungs-
fähigkeit als Kommunikationsmittel. Das eine durch das andere. (Bühler 1927 [2000: 71])
165
FRANK VONK
6 In an earlier work, his Handbuch der Psychologie. Erster Teil: Die Struktur der Wahrnehmun-
gen. Erstes Heft: Die Erscheinungsweisen der Farben, Bühler (1922) had already outlined the con-
ditions of the appearance of colour in space. There is a parallel with his theory of language in that
language as such does not appear but it needs some clear sematological conditions with makes it
possible to use language as a meaningful instrument within human interaction. In its preface he
had also announced a second part on Sprechen und Denken.
166
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
167
FRANK VONK
7 There are also letters exchanged between Bühler and Husserl; they knew one another perso-
nally. In a letter from June 28, 1927, Husserl wrote Bühler regarding his Krise der Psychologie,
which Bühler had sent Husserl and is in his library in Louvain that it is very useful to discuss
methods and aims in current psychology and to show how this crisis has developed. Nevertheless,
Husserl sticks to his transcendental phenomenology which goes back to his opinion that tran-
scendental phenomenology is as useful to grasping reality in its essence as is a universal a priori
psychology to empirical psychology:
Vielleicht ist es jetzt für den Psychologen Zeit, einmal die ganze bisherige Problematik
und Leistung besinnlich zurückzustellen und das wieder zu überlegen, was doch aller the-
oretischen Arbeit voranliegt: die universale vorwissenschaftliche Erfahrung, in der die Er-
fahrungswelt des Lebens konkret-lebendig gegeben ist. Was in dieser Korrelation vorliegt
systematisch in seinen Wesensnotwendigkeiten zur Aussprache zu bringen, das ist der
Grundsinn der transzendentalen Phänomenologie, und es müssen darin enthalten sein
die prinzipiellsten Richtlinien für alle Wissenschaften hinsichtlich ihrer universalen Auf-
gabenstellung (nämlich derjenigen, die vor allen besonderen Aufgaben liegen und allen
besonderen Methoden). Solange die Psychologie nicht besinnlich zurückgeht auf dieses
vorpsychologische, aber auch völlig konkret erfasste Leben, bleibt sie in der historischen
Naivität und befangen in den Vorurteilen, die die Neuzeit seit Descartes gross gezüch
tet und fast unüberwindlich gemacht hat. (Brief Husserls an Bühler; in Schuhmann ed.:
Briefwechsel Edmund Husserl. Bd 7: Wissenschaftlerkorrespondenz)
It is clear that Bühler in his Krise der Psychologie addressed just the last problem Husserl had
outlined: the fact that modern psychology since Descartes hadn’t paid enough attention to this
pre-psychological concrete life to which Bühler’s particular speech event belongs as well.
168
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
8 In a letter to his former collaborator Paul Lazarsfeld (1901-1976) from August 24, 1953, he
explains his two-level theory which can be found in his later research on guided locomotion:
animal steering (cf. Eschbach 1984a: 58ff.). Both levels, the constituting situational factors or ele-
ments and the logical or symbolic field of language, come together in the idea that language is, like
animal steering, an essential part in communication as a syntactical steering of human speech.
Steering is essential in moving towards certain directions by animals, insects for instance, which
make use of the arrow moment in landmark steering and steering makes use of syntactic means
(cf. Bühler 1922) making meaning possible in human communication: we need signs to connect
language with an internal and external reality and to relate them to the intention, understanding
or feeling accompanying the expression and perception of signs.
Thus Bühler’s thoughts go in the direction of a “comparative cybernetics” which shows a remark
able drive of unifying psychology, language theory, biology, sociology and contemporary ideas in
animal and human behaviour (vgl. Ungeheuer 1967; Knobloch 1984). The central notion of “fun-
ction” seems to have been the main trigger here which presupposes basic notions as “orientation”
and “direction” which seem essential in human contact and interaction as well.
9 This scientific practice, the view from the outside, relate to the way he and Charlotte Bühler
organized their Psychological Institute in Vienna, the topics of his lectures in Vienna, and before in
Dresden, Munich, Bonn, and Würzburg: did he modify the topic and/or contents of his lectures in
Vienna and before, was he able to speak freely, without paper (it seems that he wrote his lectures
out in full), and offer the latest ideas on the topics he lectured on, and seminars and the scientific
discussions in journals or during the many conferences he visited? Thus, the sociology of scientif-
ic knowledge considers science as a social institution and is looking for social determinants like
scientific communities, their social structure or the organizational impact on the development of
science. Next to this, the content of scientific knowledge should be considered a social phenom-
enon: the (peer) evaluation of knowledge, its acceptance or rejection, and the idea that facts are not
the objective building blocks of knowledge. Facts are the results of negotiations between scientists (a
kind of transactional approach), social constructions, and therefore topics such as power or the use
of catchy metaphors might turn out to be decisive in what theory, model or empirical study comes
out as leading in particular domains, whether these are linked to the humanities or the natural
sciences. Dominant concepts in the sociology of scientific knowledge are: interpretations of data,
theories, experiments, etc., the ways in which discussions lead to consensus, and finally relating the
outcome of these discussions to a wider social and cultural context. This more relativist approach
towards the scientific practices, now and in the past, mainly addresses the ways in which scientific
169
FRANK VONK
Alles, was wir Menschen über die reale Welt wissen, in der wir
leben, verdanken wir stam mesgeschichtlich entstandenen, Rele-
vantes vermeldenden Apparaten des In for
ma
tions
gewinns, die
zwar sehr viel komplexer, aber nach gleichen Prinzipien gebaut sind
wie jene, welche die Fluchtreaktion des Pantoffeltierchens bewir-
ken. Nichts, was Gegenstand der Naturwissenschaft sein kann, ist
auf einem anderen Wege zu unserer Kenntnis gelangt als auf eben
diesem. Aus dieser Einsicht folgt, daß wir die menschlichen Fähig
keiten zum Erkennen der Wirklichkeit anders beurteilen, als es die
Erkenntnistheoretiker bis her getan haben. Wir sind, was unsere
Hoffnung betrifft, den Sinn und die letzten Werte dieser Welt zu
verstehen, sehr bescheiden. An unserer Überzeugung dagegen, daß
alles, was unser Erkenntnisapparat uns meldet, wirklichen Gege-
benheiten der außersubjektiven Welt entspricht, halten wir uner-
schütterlich fest. (Lorenz 1973 [41983: 16])
knowledge develops and contributes to wider social and cultural developments – and therefore how
science becomes relevant in and for society from which it takes its main research questions. One
might ask: did Bühler’s scientific work represent the scientific discourses of (say) the 1920s and
1930s, or was his scientific work in a way atypical of these? The best way to find out is, as a mat-
ter of fact, to study the consequences of his work for the disciplines he was working in, the topics
taken over by contemporary scientists, whether psychologists, linguists or philosophers, and the
productive comments or reviews written after 1934.
170
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
10 Cf. Busche (1990: 6-10) for a critical approach to Leibniz’ Monadology and the issue of what
exactly monads “are” and how they can be composites when they are indivisible, invisible and
simple. For a closer look at the beginning of Leibniz’ Monadology cf. Rutherford (2009).
171
FRANK VONK
11 The introduction to the Monadology, for instance, raises the analysis-and-construction prob-
lem:
1. On what grounds does Leibniz hold that any composite is, in fact, a mass or aggregate
of simples?
2. How do simple, mind-like substance [lacking extended parts] and their relations ex-
plain the apparent existence of material things. [...], how can any aggregation of such
substances determine the existence of an extended material thing, whether that thing be
a corporeal substance (the living body of a plant or animal) or merely a mass of inorganic
matter [like heaps of sand]. (Rutherford 2009: 38)
The issue here is the role of what cannot be divided into parts. These are the “simple substances”
which cannot be analyzed into elements any further. So, “whatever is an aggregate is one only on
account of the mind and has no reality except that which is borrowed from the things from which
it is aggregated” (Rutherford 2009: 42). These are the true and real unities (of the mind).
12 Leibniz’ name can be found in earlier work like Bühler’s Krise der Psychologie or Die geistige
Entwicklung des Kindes. The concept of a mechanical process constituting mental life can be re-
lated to the “idea of a cosmic teleology” which is caused by a meaningful order of this mechanical
process. This is what Bühler denies: this cosmic teleology cannot explain the “Seelenmechanik
der klassischen Assoziationstheorie” (Bühler 1927 [2000: 25]). Mainly the windowlessness of the
monads seems to be the fundamental point of critique on Leibniz. Bühler’s starting point is the
concrete interaction between two or more people (and their minds) via a material substrate which
is completed by the human intellect or his unique possibility to think and assign (zuordnen) mean-
ing to objects and states of affairs. Assigning words, symbols, drawings etc. to real objects which
are represented by mental, intellectual acts, culminating in words, maps, floor plans, paintings
etc. The biological use of presentations thus may be found in the act(ivity) of presenting: presen
tations are structures (Gebilde) or events, whose essence is to be assigned to something different
from what they are and represent (vertreten).
172
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
Mit den Zeichen, die eine Bedeutung tragen, ist es also so bestellt,
daß das Sinnending, dies wahrnehmbare Etwas hic et nunc nicht
mit der ganzen Fülle seiner konkreten Eigenschaften in die seman-
tische Funktion eingehen muß. Vielmehr kann es sein, daß nur dies
oder jenes abstrakte Moment für seinen Beruf als Zeichen zu fun-
gieren relevant wird. Das ist in einfache Worte gefaßt das Prinzip
der abstraktiven Relevanz. (Bühler 1931 [2012: 189])
173
FRANK VONK
material and audible parts and moments, necessary in and for human
communication:
In their contextual, social use these sounds emerge and become in their
connection and perception on a higher, more abstract level meaningful
(they show a face, based on relevant characteristics, a description one
might say) as signs being assigned to objects and states of affairs, and
thus represented by signs.
But let us continue with Leibniz: The accumulation of simple sub-
stances is without any impact or effect on other simple substances, as
monads are not extended, have no form and cannot be divided, hav-
ing no parts: they are, as it were, wholes or units. Monads are eternal
substances which have been created and set at once by God. Although
monads are windowless, meaning that nothing can come in or go out
(they are impervious), they do have their own qualities from the outset.
Otherwise they would not be real or differ from each other. Therefore,
monads do have different qualities but they do not affect one another.
They are individuals in a strict sense.
What is remarkable here is still Bühler’s rather unspecific reference
to Leibniz’ Monadology and his suggestion that the account of monads
would suffice to support his argument that Leibniz’ view formally op-
poses the notion of synthesis (or combination, as it has in Aristotle’s
Categories and De Interpretatione).13 This example is used to oppose
the idea of a collection of sounds, words or sentences with the psycho-
logical idea of a Gestalt. Thus, Gestalt psychologists oppose the idea
of an atomist or elementarist conception of language in this particular
case. Leibniz had suggested the idea of a monad as a windowless unit
in or from which nothing enters or leaves without forgetting about
13 Even when one takes into account the fact that Leibniz
had intense linguistic interests throughout his life, and was concerned as much with the
general theory of language (especially in its relation to thought and knowledge), as with
empirical research in the field of language comparison, dialectological and etymological
research, word collection and defining linguistic families. (Simone 1998: 183)
The idea behind this interest is fairly different from Bühler’s but still has an anthropological
dimension, which is part of Bühler’s interest in language as well.
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
the issue of the exchange of what is, from the outset, integrated in
every monad on a particular level of individual consciousness: percep-
tive powers are part of every single monad. Now, individual monads,
while indivisible since immaterial, are interconnected, based on in-
born capacities which are initially created and universal. Materiality
then would make them divisible and therefore temporal, analyzable
and thus understandable. While monads transcend experience (they
cannot be perceived), they seem to be, as stated above, mind-like sub-
stances, constituting and/or linked to material bodies which exist as
well, are divisible, and can be infinitely analyzed. This division is not
like a heap of sand but it is in fact what is originally folded in, meaning
that every point in space and time, in its ‘infoldedness’, is connected
with all other individuals, like a folded sheet of paper: this implies that
the whole is in a way informed in this sheet of paper, and the number
of folds is infinite.
Every monad or simple substance needs a material body to enable per-
ception: and including the material body a monad forms an ‘animal’, a
soul and body, and the combination of monad and body is a harmonious
one from the beginning. Bodies are aggregations of dominant simple sub-
stances and a subordinate material body, necessary for men or animals to
have perceptions (conscious perceptions or apperceptions as well, which
represent the universal or the eternal) and thus to communicate with
other men and animals. One might say that there is a material substrate
which is the precondition for created substances to have any contact with
others and there is a pre-stabilized simple substance, a monad, which has
the inborn possibility to perceive and to trigger thinking based upon some
inner qualities or predicates. A further and more detailed analysis of Leib-
niz’ Monadology would lead to a different account of Leibniz’ position,
compared to those mentioned (cf. Mugnai 2005: 79-85).
Now, Leibniz’ approach apparently contradicts or opposes the pos-
sibility of a synthesis (combination) which can be found in Aristotle’s
doctrine of the judgment or of the combination of names and verbs
in sentences and thus generating an affirmative or negative sentence
(cf. Aristotle’s De Interpretatione, 16a9ff.). Although names and verbs
do have a proper meaning separately (as symbols),14 we cannot ex-
press truth or falsity if we do not combine these individual names
and verbs into sentences (syntheses or synthemata). Bühler maintains
that the concept of synthesis as opposite to that of an aggregate of
14 It is interesting here to notice that, like Aristotle, Bühler is mainly concerned with speech or
spoken language (the particular speech event) as well.
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FRANK VONK
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
Die Phonologie von heute lost die Aufgabe einer systematisch auf-
177
FRANK VONK
Das Gesicht, von dem wir sprechen, geht nahezu verloren und wird
fadenscheinig bei der optischen Symbolisierung der Wortbilder in
unserer Druckschrift, das Signalement dagegen bleibt mehr oder
minder gut erhalten. Als die Psychologen vor vierzig Jahren den er
sten Vorstoß machten zu einer modernen Analyse der Prozesse des
Lesens von Druckschriften, war dies der erste Punkt, über den sie
sich nicht sofort zu einigen wußten, ob das gedruckte Wortbild am
Gesicht oder am Signalement erkannt wird. B. Erdmann und Dod-
16 This concept can be linked to the 5th-century Indian grammarian Bhartrhari. He reflected
on the role of the vernacular, spoken language, in relation to Sanskrit and designed a theory of
speech acts, made up of three stages: the idea (conceptualization of the speaker), the medium (the
performance of speaking), and complete utterance (when the interpreter comprehends the idea of
the speaker) (cf. Cardona 1994: 48ff).
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
17 Bühler refers to Rudolf Ameseder’s (1877-1937) “Beiträgen zur Grundlegung der Gegen-
standstheorie” (1904) to outline the meaning of “Gestaltkomplexe” in relation to phenomena of
language (cf. Bühler 1934 [1990: 290]). Ameseder represents the Graz school of production theory
of gestalts which had been initiated by Alexius von Meinong (1853-1920), with whom Bühler
corresponded until short before Meinongs death (cf. Vonk 1992: 273-292):
Meinong nahm in seinen Schriften Ende der achtziger Jahre, Anfang der neunziger Jahre
bereits an, daß von der Summe der Bestandteile (z.B. einer Wahrnehmung) zusammen-
hängende Gesamtheiten zu unterscheiden seien, die aus den Bestandteilen allein nicht
zu erklären seien. Diese Gesamtheiten nannte Meinong Komplexionen. Diese Komple-
xionen erklärte Meinong mit Aktivitäten des Betrachters. Erst durch diese Aktivitäten
(„Produktionen“ - daher Produktionstheorie) entsteht aus Einzelelementen beim Be-
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FRANK VONK
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
„Es ist eine für die Geschichte der Satzgefüge grundlegende, übri-
gens bis auf Adelung zurückgehende Erkenntnis, daß es ursprüng-
lich nur einfache Sätze gegeben hat und das hypotaktische Satzver-
hältnis aus dem parataktischen hervorgegangen ist.“ (Quote from
Kretschmers Sprache (1927); Bühler 1934: 398 [1990: 452])
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FRANK VONK
Für unsern Zweck genügt es, die deutsche Wiedergabe beider Re-
den [of an Old-Egyptian text and a period in Thucydides - fv],
wie sie der Autor selbst bringt, zu vergleichen. Die ägyptische ist
das Paradigma einer lapidaren Sprache, die griechische ein Bei-
spiel jener reichgegliederten (polyarthrischen) Perioden, die uns
aus der Kunstwerkstätte der griechischen und lateinischen Klassi-
ker bekannt sind und im Vergleich mit modernen Texten wie die
weiland hochgetakelten Fregatten der alten Seefahrer anmuten.
(Bühler 1934: 399 [1990: 453])
18 Brugmann is one of the main linguists dealt with in Part II with regard to the deictic field and
deictic words: he and Philipp Wegener (1848-1916) are the main predecessors in Bühler’s study of
the concept of field in relation to the particular speech event. Brugmann has written a „program-
matische Abhandlung über die Demonstrativa [der indogermanischen Sprachen]“ (Bühler 1934:
81 [1990: 95]) and outlined the wider contexts of the four modes of positional deixis (Positionszeig-
arten): hic- und istic-deixis, this- and yonder-deixis. From these modes of deixis Bühler develops
a model which covers all modes of deixis in all languages (being a universal phenomenon). Brug-
mann has come close to the notion of deictic field, using the concept “everyday human contact”
(Alltagsverkehr), meaning that:
was der Sprechende sagt, vom Angeredeten weitgehend „aus der Situation, in der die
Äußerung geschieht, das heißt aus der Örtlichkeit, wo das Gespräch stattfindet, den
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
This chapter thus is mainly about the development and function of the
hypotactic sentence: a historical account of important contributions to
his theory of language (by Hermann Paul, Paul Kretschmer and Anton
Marty, to name just a few).
On the other hand, the opposition of expansive and contractive
compounds (Paul versus Kretschmer) is extensively dealt with in
Bühler ’s description of what is phenomenologically wrong with Paul’s
approach and with Kretschmer ’s focus on the expressive and appella-
tive function of language. Contrary to Kretschmer, Paul’s focus is on
the relation of several states of affairs determining the combination
of main and relative clauses and thus rather stresses the representa-
tional function of compounds:
umgebenden Gegenständen, dem Beruf und Geschäft des Redenden, die dem Angerede-
ten bekannt sind, usw.“ (Bühler 1934: 84 [1990: 99])
183
FRANK VONK
5. What is a sentence?
To give another example of Bühler’s method in Part IV, in section 24
“The Problem of the Sentence” he deals with the book of John Ries, Was
ist ein Satz? Beitrag zur Grundlegung der Syntax. In this book, published
in 1931, Ries lists approximately 150 definitions of a sentence (cf. Elffers
2004: 187), which show some overlap or irrelevant definitions but still
show different traits „oder ein ganz neues Gesicht [des Satzes, das man]
der Menschensprache abgewinnen konnte“ (Bühler 1934: 356 [1990:
407]). This is only possible, Bühler maintains, in the case of
Thus the definitions offer a varied and vague picture of what the term
“sentence” in a well-defined domain like linguistics should mean and
how it is used in different contexts: the notion of sentence is undeter-
mined, undefined or vague. From his axiomatic point of view, related
to the four-celled pattern in his axiom “speech action and language
work; speech act and language structure”, axiom C, he shows that sen-
tences can be ordered according to their more or less formal and more
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KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
185
FRANK VONK
durch die präzise andere Angabe, daß der Vollsatz ein geschlossenes
und wohlbesetztes Symbolfeld aufweist. Dies ist das Fundament,
auf welches die rein grammatische Satzlehre gebaut werden muß.
(Bühler 1934: 366 [1990: 417])
Concluding remarks
When we survey the chapters of Part IV of Bühler’s Theory of Language,
it is clear that he combines his earlier theoretical ideas and research in-
sights with the most important results of contemporary interdisciplinary
research in the domain of language. Also, he shows the principles of his
language theory at work in the different sections of Part IV. He is keen to
demonstrate the structural dimension of language phenomena, whether
syllables, phonemes, words or sentences but also the contextuality of
language use (the focus on the particular speech events, functioning as
raw data for anyone busy with language). He shows how the principle of
abstractive relevance and the gestalt principle of perceiving and under-
standing forms, instead of elements, monads or atoms, functions as
boosting scientific progress work: sciences develop because of the human
cognitive ability to go beyond the actual and factual and to construct
new knowledge based on the insights of past giants and on critical foot-
notes showing how and why sematology is able to improve the former
stadia of scientific knowledge. The main idea here is that language and
interaction presuppose a functional and constructional idea which can
be found and analyzed in the axioms of Bühler’s theory of language.
186
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
Literature
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sophia Verlag. 1988
187
FRANK VONK
188
KARL BÜHLER’S “CONSTRUCTION OF HUMAN SPEECH”
189
HISTOIRE DE L’ŒUVRE
Über die Zerstreuung, Zusammenführung und...
Auswertung des Bühler-Nachlasses
Achim Eschbach
Essen
Professor Karl Bühler ist im direkten Gefolge des Einfalls der Nazi-
truppen von drei Gestapo-Leuten verhaftet worden, weil sich sein
Name auf der von langer Hand vorbereiteten Verhaftungsliste befand,
der zehntausende führende österreichische Persönlichkeiten zum Op-
fer fielen. Bühler selbst spricht in einem Essayentwurf zu dem Thema
„Mein Leben in Deutschland vor und nach dem 30. Januar 1933“ von
„Schock-Lähmung“:
Hitlers Taktik ist der Blitzschlag. Als er Österreich nahm, war alles
peinlich genau auf Tod und Lähmung des Feindes vorbereitet. Ich
weiß nicht, wieviele den physischen Tod erlitten, ich weiß nicht,
wieviele nach Dachau in Konzentrationslager kamen; auch das be-
deutet eine Art von Tod. Dagegen kann ich eine Angabe machen
über die Zahl derer, denen eine Schock-Lähmung zugedacht war, es
waren in den ersten Wochen schon zwischen 30.000 und 60.000,
d.i. ½ bis 1% der Bevölkerung. Der unschuldige Ausdruck dafür ist
Schutzhaft; man wird in ‘Schutzhaft’ genommen, es bleibt offen,
ob das Individuum oder die Gemeinschaft vor dem Individuum be-
schützt werden soll. (Bühler, 2005: 12f)
1 Marie Jahoda schrieb mir einmal, sie befürchte, daß ihre politischen Aktionen und diejenigen
ihrer Genossen zu Karl Bühlers Verhaftung beigetragen hätten.
193
ACHIM ESCHBACH
I.
Als Karl Bühler nach wochenlanger Gestapohaft aus dem Gefängnis
entlassen werden sollte, wurde ihm ein von Fehlern nur so strotzender
„Lebenslauf“ zur Unterschrift vorgelegt,2 die Bühler ebenso verweigerte
wie er das Ansinnen zurückwies, sich von seiner – nach den Nürnber-
ger Rassengesetzen – jüdischen, de facto aber protestantischen Ehefrau
Charlotte scheiden zu lassen, die sich zu diesem Zeitpunkt mit ihrem
Liebhaber Oswald Schwarz (Urologe, 1883-1949) in London aufhielt,
und einen neuen Diensteid auf Adolf Hitler abzulegen.
In der Folgezeit hat Karl Bühler gemeinsam mit seiner Tochter In-
geborg den Hausstand in der Weimarer Str. 100 aufgelöst und bei der
internationalen Transportfirma Schenker & Co. eingelagert. Ingeborg
Bühler berichtet darüber ihrer Mutter in ausführlichen handschriftli-
chen Briefen, die im Bühler-Editions-Projekt (BEP) im Original vorlie-
gen. Ingeborg Bühlers Berichte an die Mutter wurden in dem ausführ-
lichen Interview mit der langjährigen Haushälterin Emmy Leitner in
vollem Umfang bestätigt und durch zahlreiche Details ergänzt (ein
Protokoll dieses Interviews befindet sich ebenfalls im BEP). Ingeborg
Bühler und Frau Leitner befassen sich ausdrücklich mit der Bühler-
Bibliothek (bei Schenker & Co.) sowie der umfangreichen Sonder-
drucksammlung, die Karl Bühler im Laufe der Jahre von seinen in-
ternationalen Kollegen erhalten hatte. Als Karl und Ingeborg Bühler
Wien bereits mit einem Rucksack auf dem Rücken, in dem man in
dieser Situation sicherlich weder Bibliothek noch Sonderdrucksamm-
lung transportiert, in Richtung Oslo verlassen hatten, sind Friedrich
Kainz und Viktor Kraft mit der wertmäßigen Einschätzung der Büh-
ler-Bibliothek beauftragt worden.
Erstaunlicher Weise ist der Umfang der Bühler-Bibliothek zum Zeit-
punkt der Begutachtung bereits beträchtlich geschrumpft, denn während
Kainz und Kraft in ihrem Gutachten von ca. 900 Bänden sprechen, erin-
nern sich Ingeborg und ihr Bruder Rolf Dietrich Bühler sowie Frau Emmy
Leitner unabhängig voneinander in persönlichen Gesprächen an rund
fünftausend Bände. Ingeborg Bühler verweist in diesem Zusammenhang
darauf, daß sie sich gerne in der Nähe des Vaters in dessen Arbeitszim-
2 Thomas A. Sebeok hat sich nicht gescheut, die plumpe Nazifälschung noch durch einige
dümmliche Kommentare zu verschlimmern; so sprach er von einer „inneren Krankheit“ und
„quälende[r] Melancholie“ (cf. Sebeok, 1981: 228f); ich habe bereits vor Jahren (cf. Eschbach,
1983: 150f) auf die eklatantesten Ungereimtheiten in diesem sog. Lebenslauf hingewiesen, be-
dauerlicher Weise ohne daß sich T. A. Sebeok, der sich vor dem Naziterror in das amerikanische
Exil gerettet hatte, bemüßigt gefühlt hätte, seine diffamierenden Bemerkungen zurückzunehmen.
194
ÜBER DIE ZERSTREUUNG UND... DES BÜHLER-NACHLASSES
mer aufgehalten habe, an das sie eine lebhafte Erinnerung besäße, und
Professor Rolf D. Bühler betrachtete dieses Problem mit dem Auge des
Naturwissenschaftlers. Übrig geblieben sind von der Bühler-Bibliothek
bis heute ca. dreihundert Bände; wohin der gesamte Rest gelangt ist,
muß in Ermangelung belastbarer Daten bislang offen bleiben.
Bei Gelegenheit der feierlichen Emeritierung von Willem Levelt, des
Direktors des Max Planck Institutes für Psycholinguistik, an dem jah-
relang das Bühler-Editions-Projekt vorangetrieben worden ist, habe ich
eine ganze Reihe von Indizien vorgetragen, die insgesamt in Richtung
Friedrich Kainz deuten. Ganz besonders bemerkenswert erscheint mir
die Tatsache, daß Kainz nur kurze Zeit nach Bühlers Emigration damit
beginnt, seine sechsbändige Psychologie der Sprache in dem politisch
einschlägig bekannten Stuttgarter Enke-Verlag zu publizieren; ganz be-
sonders pikant dürfte in diesem Zusammenhang der Hinweis sein, daß
Kainz kein Fachpsychologe war, sondern ausgebildeter Bibliothekar und
daß er in dieser Funktion an Bühlers pädagogischem Institut angestellt
war. Gerhard Gelbmann fabuliert in seinem unsäglichen Buch über
Friedrich Kainz von antinazistischen Äußerungen der Schwester von
Kainz, die ihm sehr geschadet hätten – so sehr, daß er zum Nachfolger auf
den Bühlerlehrstuhl berufen wurde (cf. Gelbmann 2004). Es wird wohl
auch einen Grund gehabt haben, weshalb er nach 1945 aus der Öster-
reichischen Akademie der Wissenschaften ausgeschlossen worden ist.
II.
Professor Lajos Kardos, der 1922 bei Karl Bühler in Wien promoviert
hatte und eng mit dessen Chef-Assistenten Egon Brunswik befreundet
war, erzählte mir 1980 in einem vierstündigen Gespräch, daß sich die
Bühlersche Sonderdrucksammlung in seinem psychologischen Institut
an der Eötvös-Loránd-Universität befände. Ich habe diese Sonderdruck-
sammlung sofort unter persönlichen Augenschein genommen und pho-
tographiert. 1980 umfaßte die Sonderdrucksammlung vierundsechzig
Schuber im DIN A4-Format, woraus sich ein geschätzter Umfang von
wenigstens dreitausend Sonderdrucken ermitteln läßt. 1980 existierte
außerdem eine dicke Kladde, in der in säuberlicher Handschrift jeder
einzelne Sonderdruck verzeichnet war – ein unglaublicher Schatz für
die Rekonstruktion der wissenschaftlichen Kontakte Karl Bühlers.
Professor Kardos hatte 1980 berichtet, daß sein ungarischer Kollege
Ferenc Lénárd (1911- 1988) die Sonderdrucke aus Wien abgeholt habe,
wobei ihm eine weitere Person behilflich war. Weshalb Professor Kar-
dos ausgerechnet F. Lénárd mit dem Transport der Sonderdrucke von
195
ACHIM ESCHBACH
III.
Nachdem Karl Bühler im Oktober 1963 in Los Angeles verstorben war,
hat Charlotte Bühler gemeinsam mit ihrem Sohn Rolf, ihrer Privatse-
kretärin Jette Toft sowie einigen Freunden den Nachlaß in verschiedene
Portionen aufgeteilt: Ein Teil ist in Los Angeles geblieben, von wo aus
er bei Charlottes späterer Übersiedlung nach Stuttgart in Rolf Bühlers
196
ÜBER DIE ZERSTREUUNG UND... DES BÜHLER-NACHLASSES
IV.
Wie ich zuvor geschrieben habe, ist der allergrößte Teil des Büh-
ler-Nachlasses 1938 verschwunden und bis heute verschollen. Die Bu-
dapester Sonderdrucksammlung gestattet uns einen außerordentlichen
Überblick über die wissenschaftlichen Kontakte, die Karl Bühler bis
1938 unterhalten hat. Das würde in noch weitaus stärkerem Maße für
Bühlers wissenschaftliche Korrespondenz zutreffen, die allerdings – wie
bereits angedeutet – 1938 in Wien zurückgelassen werden mußte und
seitdem nicht wieder aufgetaucht ist. Unter dem Projekttitel Psycholo-
genbriefe haben wir eine Datei potentieller Korrespondenzpartner Karl
Bühlers aufgebaut und suchen in deren Nachlässen nach einschlägiger
Korrespondenz; diese Arbeit ist zwar mühselig und langwierig, hat aber
bereits spannende und wertvolle Resultate erbracht.
Zum Abschluß meiner Ausführungen möchte ich noch eine kurze
Bemerkung zu der allenthalben seit geraumer Zeit zu beobachtenden
Bühler-Renaissance anfügen: Es ist vor allen Dingen den zahlreichen
Übersetzern zu verdanken, daß die Wirkung von Karl Bühlers vor acht-
zig Jahren erschienenes Meisterwerk nicht auf die engen Grenzen des
deutschen Sprachraumes eingeschränkt geblieben ist.
197
ACHIM ESCHBACH
Literaturhinweise
Bühler, Karl. 2005. Mein Leben in Deutschland vor und nach dem 30. Januar 1933. In
Achim Eschbach (Hrsg.): Karl Bühler (= Kodikas 28.1-2), 7-13. Tübingen.
Eschbach, Achim. 1983. Einige kritische Notizen zur neuesten Bühler-Forschung. In
Historiographia Linguistica 10, 149-158. Amsterdam.
Föger, Benedikt und Klaus Taschwer. 2001. Die andere Seite des Spiegels. Konrad Lo-
renz und der Nationalsozialismus. Wien.
Gelbmann, Gerhard. 2004. Sprachphilosophie und Sprachpsychologie. Der sprachkri-
tische Ansatz von Friedrich Kainz. Europäische Hochschulschriften Reihe 20, Phi-
losophie, Band 681. Frankfurt am Main.
Pléh, Csaba. 1997. Hungarian Contributions to modern Psychology. Budapest.
Sebeok, Thomas A. 1981. Karl Bühler. In Martin Krampen u.a. (Hrsg.): Die Welt als
Zeichen. Klassiker der modernen Semiotik, 205-232. Berlin.
Beilagen
Bild 1: Bühlers biographische Notizen
Bild 2a,b: „Lebenslauf“, der Bühler zur Unterschrift vorgelegt wurde (recto, verso)
Bild 3a,b: Entlassungsurkunde (an Bühler, mit einer Kopie an das Unterrichtsministerium)
Bild 4: Beurlaubung
Bild 5: Kainz/Kraft-Expertise
Bild 6a,b: Bühlers Sonderdrucksammlung (Zustand 1980, jetzt verschollen)
198
ÜBER DIE ZERSTREUUNG UND... DES BÜHLER-NACHLASSES
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Bild 2a: „Lebenslauf“, der Bühler zur Unterschrift vorgelegt wurde (recto)
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Bild 2b: „Lebenslauf“, der Bühler zur Unterschrift vorgelegt wurde (verso)
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Bild 4: Beurlaubung
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Bild 5: Kainz/Kraft-Expertise
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207
Bühlers Sprachtheorie in Übersetzungen:
einige Zeugnisse
Savina Raynaud
Mailand
1. die spanische: Teoría del lenguaje. Madrid 1950. Übersetzer: Julián Marías;
2. die italienische: Teoria del linguaggio. La funzione rappresentativa
del linguaggio. Rom 1983. Übersetzer: Serena Cattaruzza Derossi;
3. die japanische: Gengo riron — Gengo no jojutsu kinō. Tokio
1983–1985. Übersetzer: Yutaka Wakisaka, mit Mitarbeitern; *
209
SAVINA RAYNAUD
210
BÜHLERS SPRACHTHEORIE IN ÜBERSETZUNGEN: EINIGE ZEUGNISSE
Ortega war von den Zwanziger- bis zu den Vierzigerjahren als Be-
rater an der Tätigkeit des ESPASA-Verlags, später Espasa-Calpe, be-
teiligt. In dieser Eigenschaft hat er verschiedene Bücher und Texte
nicht-spanischsprachiger Autoren für die Übersetzung ins Spani-
sche ausgewählt, darunter Kant (übersetzt von Manuel García Mo-
rente), Heidegger (übersetzt von Xavier Zubiri) und eben auch Büh-
ler, an dem Julián Marías gearbeitet hat. Diese drei Schüler wurden
bedeutende Philosophen und Lehrer an spanischen Universitäten.
Julián Marías war der jüngste der drei. Er hat mit Ortega in seinem
Instituto de Humanidades gearbeitet, einer Hochschuleinrichtung,
die Ende der Vierziger- Anfang der Fünfzigerjahre Kurse über aktu-
elle Themen anbot. An diesem Institut gaben Ortega und Marías
Kurse und Seminare in Philosophie, Soziologie, Kunstgeschichte,
Linguistik…. Bei einem dieser Kurse, so berichtet Julio Casares (ei-
ner der Teilnehmer), wurde im Zusammenhang mit Phraseologie
und Sprachfunktionen auch von Bühler und seinen Theorien ge-
sprochen. Für sprachwissenschaftliche Themen interessierte sich
Ortega vor allem in den Vierziger- und Fünfzigerjahren, gegen Ende
seiner Karriere, als er sein teilweise linguistischen Fragen gewid-
metes Werk El hombre y la gente verfasste.1 Er kannte die deutsche
Philosophie und Soziologie. Er hatte (zwischen 1905 und 1907)
in Leipzig, Berlin und Marburg studiert; 1949 und 1951 war er
in Hamburg, Berlin, Stuttgart und München. Ortega war also mit
dem Bühlerschen Werk vertraut. Wahrscheinlich hat Ortega Marías
beauftragt, die Übersetzung anzufertigen; sie wurde vom Verlag
Revista de Occidente herausgebracht, die Ortega und seiner Fa-
milie gehörte. In diesem Verlag erschien zwischen 1946 und 1950
1 Ortega continúa en su reflexión lingüística las fuentes filológicas que ya actuaban en el tras-
fondo de la fenomenología de Husserl con el precedente de Humboldt, cuyo legado llega también
a Amor Ruibal y se extiende de E.Cassirer, K.Bühler y L.Spitzer. La génesis del pensamiento lin-
güístico antecede los presupuestos epistemológicos que la Lingüística o la Filosofía del Lenguaje
pretenden con rango de ciencia. He aquí, pues, un libro de lectura inevitable para entender el ver-
dadero aporte del pensamiento de Ortega y Gasset a la orientación social del hombre en el mundo
desde la vivencia originaria del lenguaje. (D‘Olhaberriague Ruiz de Aguirre 2009: 15)
211
SAVINA RAYNAUD
Die von Julián Marías vorgelegte Übersetzung der Teoría del lengu-
aje wurde mit besserem Ergebnis vollendet als die der Teoría de la
expresión durch Hilario Rodríguez Sanz. Leider ist jedoch – und dies
gewiss aus den vom Übersetzer in seiner Nota preliminar (vii–viii)
angeführten Gründen – der Text eher schwerfällig, und man hat
bisweilen den Eindruck, der Übersetzer habe das Gedankengut des
Verfassers nicht in vollem Umfang und ganzer Tiefe erfasst. Eine
solche Kritik mag man an einem Buch üben, das zudem von zu
großer Bedeutung ist in der Welt der Sprachwissenschaft, als dass
man nicht seine eigenen herausragenden Eigenschaften wie auch
die Redlichkeit, mit der es ins Spanische übertragen worden ist, er-
kennen würde. (Valderrama 1952: 213)
Weiter kommt da sicher Serena Cattaruzza Derossi, die 1983 die itali-
enische Übersetzung der Sprachtheorie veröffentlicht hat, der sie eine
umfangreiche, von ihr verfasste Einführung voranstellt (Seiten 13–24):
212
BÜHLERS SPRACHTHEORIE IN ÜBERSETZUNGEN: EINIGE ZEUGNISSE
213
SAVINA RAYNAUD
Fast gleichzeitig (1983) kommt in Japan der erste von zwei Bänden der
japanischen Übersetzung heraus. Ich referiere hier aus dem Schrift-
wechsel mit dem Übersetzer eines Teils der Sprachtheorie, Yasunari
Ueda, vom Dezember 2013:
214
BÜHLERS SPRACHTHEORIE IN ÜBERSETZUNGEN: EINIGE ZEUGNISSE
Es ist nun aber an der Zeit, sich mit der englischen Übersetzung von
Donald Fraser Goodwin zu beschäftigen. Das Vorwort der zweiten
Ausgabe von 2011 ist von Werner Abraham. Wie der Einführung von
Achim Eschbach zu diesem 1990 bei Benjamins erschienenen Band
zu entnehmen ist, war er es aber vor allem, der darauf gedrängt hat.
Ist es nicht überraschend, dass mehr als ein halbes Jahrhundert nach
der Veröffentlichung der Sprachtheorie und fast ein Vierteljahrhundert
nach dem Ableben seines Autors in den Vereinigten Staaten, das Buch
nicht auf Englisch verfügbar war? Bemerkenswert scheint mir auch,
dass der Plan der englischen Übersetzung weder in den USA, noch
in Großbritannien entstanden ist. Ohne Achim Eschbachs Bemühung
und die großartige Mitarbeit der Autoren des Vorworts und der Einlei-
tung und des Übersetzers, wäre das Unterfangen noch nicht wirklich
geworden, und das Meisterwerk für zahllose Leser und Forscher noch
nicht zugänglich. Erstaunlich scheint mir das auch, wo doch Gustav
Lebzeltern schreibt:
Es war eine Woche nach Karls Tod [1963], dass Paul L. Garvin, ein
junger Semantiker, kam, ihm zu berichten, dass […] die University
of Indiana seine Sprachtheorie in englischer Übersetzung heraus-
bringen würde. (Lebzeltern 1969: 54)
In the thirties, conditions were not favourable for the Logik to have
influence on a wide audience. True, Popper reports in his auto-
biography on its surprising success. […] But in 1960, Warnock wel-
comes the translation of the Logik “for that influential book has
been, in the twenty-five years after its publication in Vienna, often
misrepresented and too seldom read” [Warnock 1960: 99]. Popper
himself states that until the publication of the English edition, “phil-
osophers in England and America (with only a few exceptions, such
as J.R. Weinberg) seem to have taken [him] for a logical positivist”
(Popper 1974: 69). And in 1959, when The Logic of Scientific Disco-
very was published, an anonymous reviewer in The Times Literary
215
SAVINA RAYNAUD
Drei Jahre nach der Übersetzung ins Englische – 1993 – kommt die rus-
sische Fassung heraus. Seit dem Fall der Mauer waren vier Jahre ver-
gangen. Lange zuvor waren aber einige psychologische Schriften Büh-
lers recht schnell erschienen: 1924 die Übersetzung der dritten Ausgabe
(1922) von Die geistige Entwicklung des Kindes (11918), und 1930 die
des Abriss der geistigen Entwicklung des Kindes (11919); die zweite Über-
setzung stammt von keinem Geringeren als Lev S. Vygotskij.
Koordiniert wird die Übersetzung der Sprachtheorie von einer her-
ausragenden Sprachwissenschaftlerin, Tatjana V. Bulygina (die 2000
verstorben ist). Wie im Fall der japanischen Übersetzung, haben wir es
mit einem „mehrhändigen“ Werk zu tun. Von den Übersetzern konn-
ten wir mit Vladimir Plungjan Verbindung aufnehmen, dessen erste
Antwort ich nunmehr wiedergebe:
216
BÜHLERS SPRACHTHEORIE IN ÜBERSETZUNGEN: EINIGE ZEUGNISSE
tent was new and uncommon; the style, opaque and, if you
will, multi-layered. To render all this in a genuine Russian aca-
demic way was an extremely hard job. I remember that trans-
lating one relatively small paragraph could take the whole day
of intensive work, yielding many variants – very often, none
of these survived, and the next day saw the story repeating…
Since I was not responsible for the whole translation, I would
not take the responsibility to answering all the questions about
the terminological details. But I remember that Bylugina herself
(who always appreciated the spirit of ‘small facts’ and keen obser-
vation in linguistics) considered as the most innovative part of
Bühler‘s views his theory of deixis and especially his treatment
of definite articles. Consequently, the most vivid discussions con-
cerned the terminology related to these issues. On the other hand,
more ‘abstract’ parts of Bühler‘s thought probably provoked less
enthusiasm. However, the entire terminological system was care-
fully rendered in Russian by this large team – it was undoubtedly
a collective effort guided by Bulygina.
Die polnische Übersetzung folgt im Jahr 2004. Hier haben wir leider
vom – in diesem Fall – Alleinübersetzer Jan Koźbiał keine Antworten
auf unsere Fragen erhalten.
2006 kommt auch die italienische Übersetzung von Paola Tenchi-
ni eines Artikels von Bühler, Das Strukturmodell der Sprache, heraus,
der 1936 in den Travaux du Cercle linguistique de Prague publiziert
worden war (und der 1965 ins Russische und 1992 ins Französische
übersetzt worden war). Diese Übersetzung, obwohl von einem kleine-
ren Text, bietet interessante terminologische Lösungen an. (Siehe dazu
Tenchini in diesem Band.)
Abgerundet wird das Bild durch das rezente und wichtige (cf. Vonk
2010) Unterfangen der französischen Übersetzung der Sprachtheorie
von Didier Samian aus dem Jahr 2009, mit einem Vorwort von Ja-
cques Bouveresse, einer historisch-theoretischen Darstellung von Ja-
nette Friedrich (S. 21–58) und einem Glossar (S. 617–667) von Didier
Samain, dem akribischen und erfinderischen Übersetzer.
Ich überlasse nun Henrik Becker, einem vielsprachigen Referenten
der ersten Tagung des Kreises vom 6. Oktober 1926 zum Thema „Der
europäische Sprachgeist“ und zehn Jahre später Autor eines Beitrag in
den Travaux, die Aufgabe, sowohl die Herausforderung aufzuzeigen, die
jeder abgeschlossene Diskurs annehmen muss – und eine Übersetzung
ist gewiss ein solcher –, als auch die Genugtuung, die er hervorrufen
will in dem, der ihn verfasst wie auch in dem, der ihn empfängt.
217
SAVINA RAYNAUD
Ich schließe mit dem Aufruf, immer wieder die Aufgabe zu bedenken,
den so überarbeiteten und vervielfältigten erga neue energeia zu verlei-
hen. Verba volant, scripta manent, heißt es in einem Sprichwort des Al-
tertums. Und sie zu verstehen – wie mich Enrica Galazzi gelehrt hat –,
nicht nur als Beifall für die Fähigkeit der Schrift, die Erinnerung zu
bewahren, sondern auch – oder vielmehr – als Lobpreisung und Wert-
schätzung des gesprochenen Wortes, das sich in die Lüfte schwingt und
immer neue Empfänger erreicht.
218
BÜHLERS SPRACHTHEORIE IN ÜBERSETZUNGEN: EINIGE ZEUGNISSE
Litteraturverzeichnis
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SAVINA RAYNAUD
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Warnock, Geoffrey James. 1960. Review of The Logic of Scientific Discovery by Karl
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220
Anmerkungen zur Übersetzung von Umfeld
ins Italienische mit campitura
Einleitung
2006 wurde ich mit der Übersetzung von Bühlers Artikel Das Struk-
turmodell der Sprache für einen Band über Deixis beauftragt, der in
demselben Jahr mit dem Titel Tu, io, qui, ora. Quale semantica per gli
indicali? erschienen ist (Raynaud 2006). In solch einem Band konnte
ein Beitrag Bühlers, der mit der Theorie der Zweifelder und deren enger
(Wechsel-)Beziehung innerhalb seiner Axiomatik neue Wege zur For-
schung der deiktischen Wörter gebahnt hat, nicht fehlen. Mit der Aus-
wahl dieses Artikels, der 1936 in den Travaux du Cercle linguistique
de Prague erschienen war, sollte auch der Bühlersche Beitrag innerhalb
der Prager Schule hervorgehoben werden.
Von einer linguistischen Perspektive aus zeichnet sich diese kurze
Schrift Bühlers, wie übrigens alle seine Schriften, durch eine beachtli-
che Komplexität aus: Einerseits die theoretische Dichte, die terminolo-
gische Dichte und die Dichte der geforderten Sachkenntnisse, die man
als Stärken betrachten kann; andererseits die Dichte der synthetischen
und manchmal enthymemischen Ausdrucksform (das bedeutet, dass
in der argumentativen Struktur die Proposition, eine der Prämissen
oder auch die Konklusion vom Leser ergänzt werden müssen), die den
Textzugang erschweren kann. Auch die (scheinbar?) einfache syntakti-
sche Struktur verlangt Vorsicht bei der Interpretation, denn sie kann
bzw. könnte, zumindest was mich angeht, bei der Übersetzung zu
Missverständnissen oder Fehlern führen: keine zu komplizierten oder
umfangreichen Satzgefüge, aber wiederum eine dichte Struktur. Dichte
und Einfachheit schließen also bei Bühler einander nicht aus und das
betrifft auch die lexikalische Wahl. Man bedenke z.B. das Wort Umfeld:
Die gemeine Bedeutung des Begriffs ist ja jedem klar und bekannt,
Schwierigkeiten aber könnten entstehen, wenn man den Begriff in das
Modell der Bühlerschen Theorie einsetzt.
In der italienischen Übersetzung der Sprachtheorie (Cattaruzza De-
rossi 1983) wurde Umfeld mit campo periferico übertragen und das hat
221
MARIA PAOLA TENCHINI
222
ANMERKUNGEN ZUR ÜBERSETZUNG VON UMFELD
b1) Ritorniamo alla questione ovvia per gli studiosi del linguaggio,
vale a dire così come si manifesta questa struttura interna, allo stes-
so modo si presenta il concetto di campo. Una qualsiasi campitura
nel senso più ampio del termine è sempre presente e diventa rile-
vante quando un suono linguistico viene generato e collocato nel
mondo sensatamente. (it. Übers. 2006: 180-181)
Umfeld wird also der Reihe nach mit a) campo, b) campitura, c) cam-
po übersetzt.1
Die Wahl, die erste Okkurrenz des Wortes (Zitat a) einfach mit cam-
po zu übersetzen, bezieht sich auf das Symbol-Feld-System des Axioms
D Bühlers. Laut der Umschreibung von Albano Leoni (2011: 128) sind
die Sprachen
Die in der Passage ausgedrückte Analogie zwischen Feld und Satz und
die Tatsache, dass sich ein Wort in ein Feld (Umfeld) bzw. einen Satz
notwendigerweise setzt, lassen m. E. die Übersetzung mit campo für
ausreichend gelten.
In der dritten Passage (Zitat c) zeigt der Kontext deutlich, dass es um
das synsemantische Umfeld geht und aus diesem Grund habe ich den
Ausdruck campo auch für ausreichend gehalten.
Kommen wir jetzt zum zweiten Zitat (b) und zur Wahl des Terminus
campitura.
Unter dem Lemma Umfeld findet man in Wörterbüchern z.B. Fol-
gendes: „die Gesamtheit der gesellschaftlichen, politischen und wirt-
schaftlichen Einflüsse, die auf j-n [jemanden] einwirken“ (Langen-
scheidt Großwörterbuch DaF 2003); „Gesamtheit der gesellschaftl.
und/oder Umwelteinflüsse, die auf jmdn. einwirken“ (Wahrig 1997);
1 Der französische Übersetzer desselben Artikels, Pierre Caussat (1992), hat sich einmal für
champ contextuel, einmal für champ englobant und einmal für champ entschieden. Im Ver-
gleich dazu erscheint meine Wahl „ärmer“.
223
MARIA PAOLA TENCHINI
Im Grunde genommen kann man also gegen die Übersetzung von Um-
feld mit campo periferico bzw. engl. surrounding field oder fr. champ
environnant nichts einwenden, nicht zuletzt deswegen, weil diesem
Ausdruck die semantische Last eines Fachterminus fehlt.
Für die Übersetzung von Umfeld habe ich dagegen gerade einen Aus-
druck gesucht, der aus dem Feld der Farben entstammt, um idealerwei-
se eine Entsprechung zu Bühlers Voraussetzungen zu finden:
2 In den verwendeten zweisprachigen Wörterbüchern sind keine Ausdrücke für das wörtliche
Äquivalent von Welt (mondo) zu finden, einen Begriff, der übrigens in Bühlers System vorkommt
(vgl. z.B. Zitat b).
224
ANMERKUNGEN ZUR ÜBERSETZUNG VON UMFELD
Die campitura
Den Ausdruck campitura habe ich der Maltechnik entnommen. Der
etymologische Ursprung von campitura ist neu (1970), aber nicht der
Ursprung des Verbs campire (1550) (De Mauro 2000). Die campitura
(auf deutsch Grundierung, grundieren) besteht darin, dass auf die Lein-
wand eine Farbschicht als (einheitlicher) Malgrund aufgetragen wird.
Diese Technik bietet zwei Vorteile: a) sie beeinflusst den weiteren Far-
bauftrag, indem sie Einheit und Harmonie im Gemälde schafft; b) im
Vergleich zu dem „Weiß“ der Leinwand erlaubt die Grundierung, die
weiteren Farbschichten besser zu deuten.
Auf Italienisch findet man zwei Verben im Wortfeld von grundieren:
campire und campare. Im Wörterbuch Treccani online werden campire
und campare folgendermaßen erläutert:
225
MARIA PAOLA TENCHINI
Bis man die radikale Frage gestellt hat: Liegt es nicht etwa so, daß
es gar nicht wahr ist, daß ich »bei einem bestimmten Reiz eine be-
stimmte Empfindung habe«, sondern daß dort dann das entsteht,
was an diesem Teil seines Ganzen zu entstehen Tendenz hat? Das
ist eine einfache Formulierung. Sie führt zum Experiment; es zeigt
sich im exakten Experiment, daß die Frage, ob ich zwei Farben oder
eine Farbe sehe, extrem von der figuralen Ganzbedingung - und an-
deren Ganzbedingungen - des Feldes abhängt. Man kann bei den-
selben Stück-Reizen einerseits in einer erstaunlich extremen Weise
vollständig gleiches erzeugen - homogenes - bei bestimmten figura-
len Ganzbedingungen, die von innen her auf die Einheit drängen,
und bei anderen figuralen Ganzbedingungen, die von innen her auf
die Trennung, auf ein Sichsondern, auf ein Sichabheben drängen,
zwei verschiedene Farben. Und es entsteht die Aufgabe, die Art je-
ner »Ganzbedingungen« - in ihrer Wirksamkeit - zu erforschen.
Ein Schritt weiter: es ergibt sich die Frage: kann man nicht allge-
meiner nun prüfen, ob das, was ich in einem Feldteil sehe, davon
abhängt, Teil welches Ganzen es ist? Davon, wie es im Ganzen
steht, was für eine »Rolle« es als Teil in diesem Ganzen spielt? Wie-
226
ANMERKUNGEN ZUR ÜBERSETZUNG VON UMFELD
der das Experiment zeigt (sic): das ist der Fall. Was ich da meine,
sind Dinge, die jeder gute Maler längst - im Gefühl - weiß. Es sind
keine eigentlichen Neuigkeiten, obzwar kein Wissenschaftler vor
den Ergebnissen wohl bedacht hat, daß die Abhängigkeit so kraß
sein werde, daß man gesetzlich z. B. zwei Feldteile, den einen in
einen helleren, den anderen in einen dunkleren verwandeln kann,
wobei stückhaft reizmäßig dasselbe vorliegt, bloß dadurch, daß man
die Ganzbedingung verändert. (Wertheimer 1925: o.S.)
Jeder Reiz, der als Figur fungiert, setzt sich nur in Bezug auf einen
Hintergrund durch: keine Figur ohne Hintergrund.3 Jede Stimulierung
muss inhomogen sein und braucht einen Figur-Hintergrund-Wechsel:
3 Das berühmteste Beispiel in dieser Hinsicht ist Rubins Kelch, als „Rubinscher Becher“ oder
„Rubinsche Vase“ bekannt, dessen Umrisse als zwei einander zugewandte menschliche Profile
gesehen werden können. Die Konturlinie gehört entweder den Profilen oder dem Kelch: Wenn
man die Profile sieht, verwandelt sich die weiße Fläche in Hintergrund, wenn man den Kelch
wahr nimmt, sieht man keine Schattenrisse von menschlichen Gesichtern, sondern nur einen
dunklen Hintergrund, der sich hinter einem Gefäß fortsetzt. Es handelt sich um „Kippbilder“
oder „Kippfiguren“.
227
MARIA PAOLA TENCHINI
Der Farbenkontrast ist, wie wir heute wissen, eine relativ periphere
Angelegenheit, er ist so gut wie vollständig eine einfache Funkti-
on der Nachbarschaft gereizter Netzhautstellen. Es ist, wie wir in
unserem Zusammenhang auch sagen können, zum mindesten der
Hauptsache nach eine Erscheinung, die abzulesen ist dem symphy-
sischen Umfeld der Farbflecken. Wesentlich anders dagegen steht
es mit dem ‚Kontext‘ der Bildwerte im Ganzen eines Gemäldes.
Wenn ein Maler auf der Palette dreimal dasselbe Grau mischt und
dreimal physisch denselben Graufleck einsetzt in ein werdendes
Bild, so kann dieser Fleck dreimal (oder noch öfter) einen verschie-
denen Bildwert im Kontexte des Gemäldes erhalten; er kann z.
B. als Schatten oder Lichtreflex oder als Gegenstandfarbe (als ein
Schmutzfleck z. B. auf weißem Tischtuch) imponieren. Durchaus
gesetzmäßig und zwingend für den Betrachter in normaler Aufnah-
mebereitschaft. Das Strukturgesetz der Bildwerte eines Gemäldes
ist ganz und gar etwas anderes wie der Farbenkontrast; diese Bild-
werte stehen in einem synsemantischen Umfeld und erhalten in
ihm bestimmte Feldwerte. Damit solche Strukturen in Erscheinung
treten, müssen die Farbflecken (allgemein: die Sinnesdaten) einen
Zeichenwert erhalten. Den erhalten Farbflecke in hervorragendem
Maße und systematisch, wenn nicht der Anstreicher, sondern der
Maler mit dem Instrument des Pinsels Farbmaterie aufträgt, und
etwas durch Farben „zur Darstellung bringt“. Der Kontext von
Bildwerten in einem Gemälde ist das Analogon zum Kontext der
Sprachzeichen; dort und hier gibt es ein synsemantisches Umfeld.
(Bühler [1934] 1982: 165)
Schlussbemerkung
In diesem Beitrag wird erläutert, warum in meiner Übersetzung von
Das Strukturmodell der Sprache der Begriff Umfeld zum Teil mit
dem italienischen Terminus campitura wiedergegeben wird und teils
einfach mit campo. Mein Vorschlag zielt nicht darauf ab, die bereits
bestehenden Übersetzungen zu ersetzen, sondern eher Denkanstö-
ße zu geben, dass es verschiedene Standpunkte gibt, von denen aus
man die begriffliche und terminologische Dichte der Bühlerschen
Prosa beim Übersetzen berücksichtigen kann. Oft schließt eine
terminologische Wahl eine andere nicht aus und oft können beide
gleichwertig sein: Das widerspiegelt die Komplexität des translato-
rischen Handelns, die sich nicht nur in dem Übersetzen, sondern
auch in dem Übersetzen verbirgt.
228
ANMERKUNGEN ZUR ÜBERSETZUNG VON UMFELD
Literaturverzeichnis
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229
MARIA PAOLA TENCHINI
Tommaseo Nicolò & Bellini Bernardo. 1861-1874, Dizionario della lingua italiana, 8
Bd., Roma-Torino-Napoli, Unione Tipografico Editrice, <http://www.dizionario.org>.
Adresse:
Paola Tenchini, Università Cattolica del Sacro Cuore,
via Trieste 17, I-25123 Brescia, Italia
<paola.tenchini@unicatt.it>
230
Die Nachgeschichte der Sprachtheorie. Einige
Hypothesen
Janette Friedrich
Genf
Der Gegenstand
1934 erscheint Bühlers Sprachtheorie, die zu einem Klassiker der
Sprachwissenschaften avancierte und für mindestens zwei turn’s als
Quelle herangezogen wurde, in den 70er Jahren für den semiotic turn
und in den 80er Jahren für den ihm folgenden pragmatic turn.1 Ein
Buch hat immer eine Vor- und eine Nachgeschichte, es passt sich in ei-
nen Werkkontext ein und besitzt einen ganz konkreten Arbeitskontext.
Beginnen wir mit dem ersten Kontext, dem Platz der Sprachtheorie im
Werk Bühlers.2 Bei der Einführung seiner Drei-Aspekten-Lehre in der
Krise der Psychologie schreibt er 1927:
Zur Geschichte dieser Überlegungen sei nur das eine bemerkt, dass
sie über zwei Jahrzehnte zurückreichen. Ich bin nicht ausgezogen, um
die Psychologie zu reformieren, sondern um die Axiome der Sprach-
theorie zu finden. Ein nahezu vollendetes Buch „Theorie der Spra-
che“ wird darüber genaue Rechenschaft ablegen. (Bühler 1927: 29)
231
JANETTE FRIEDRICH
In diesen Aussagen deutet sich an, was m.E. für Bühlers Arbeitswei-
se charakteristisch ist. Auch wenn seine Texte und Bücher eindeutig
in ein bestimmtes Themengebiet eingeordnet werden können und
sich auf ganz spezifische Debatten beziehen, verfolgt Bühler Prob-
lemstellungen, die Disziplinen und Themen übergreifend sind. Auf
bestimmte Fragen und Arbeitsideen kommt er immer wieder zu-
rück, egal ob er zur Kinderpsychologie, zur theoretischen Psycholo-
gie oder zur Sprachtheorie arbeitet. Genau unter diesem Gesichts-
punkt scheint mir die Nachgeschichte der Sprachtheorie interessant,
die bisher kaum untersucht wurde. Dies könnte darin liegen, dass
sie scheinbar wenig Kontinuität mit den vorhergehenden Arbeiten
Bühlers aufweist. Aber diese Behauptung bedarf einer genaueren Un-
tersuchung, die im zweiten Teil meines Beitrages geleistet wird. Ein
anderer Grund für das fehlende Interesse an der Nachgeschichte der
Sprachtheorie ist die vorhandene Quellenlage. Die von Bühler nach
1934 veröffentlichten Artikel geben nur beschränkt Auskunft über
seine zu diesem Zeitpunkt laufenden Forschungen. Deshalb werde
ich im Folgenden versuchen, mit Hilfe historischer Dokumente und
Manuskripte, die Vor- und die Nachgeschichte der Sprachtheorie zu
rekonstruieren. In einem zweiten Schritt geht es dann darum, an-
hand der von Bühler nach 1934 geschriebenen Texte, meine These
von einer Kontinuität in seinem Schaffen zu untermauern.
1. Der Arbeitskontext
1.1 Um die Sprachtheorie herum…
Das Schreiben eines Buches findet immer in einem bestimmten, ganz
konkreten Arbeitskontext statt. Im Falle Bühlers war dies die Tätigkeit
als Ordinarius der Philosophie mit besonderer Berücksichtigung der Psy-
232
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
chologie und der experimentellen Pädagogik, sowie als Leiter des psycho-
logischen Institutes der Universität Wien.3 Spuren seiner Arbeit vor und
nach der Veröffentlichung der Sprachtheorie können also in den Vorle-
sungen, in den von ihn betreuten Doktorarbeiten, in den Protokollen der
Forschungssitzungen, in Manuskripten wie auch in den Arbeiten seiner
Mitarbeiter zu finden sein. Bei unseren Recherchen im Archiv der Fach-
bereichsbibliothek Psychologie der Universität Wien, in der Universitäts-
bibliothek Wien, im Archiv der Universität Wien und in der Forschungs-
und Dokumentationsstelle für österreichische Philosophie in Graz sind
wir dabei auf ein umfangreiches Material gestossen, das einer weiteren
Auswertung harrt.4 Beginnen wir mit Bühlers Vorlesungstätigkeit. Im
Wintersemester 1928/29 und 1929/30 hält Bühler eine vierstündige Vor-
lesung zur Psychologie. Im Sommersemester 1930, 1931 und 1934 ist
diese Vorlesung dann der Sprachtheorie gewidmet. Sein zweistündiges
psychologisches Praktikum hat im Wintersemester 1934/1935 und im
Sommersemester 1937 die Ausdruckstheorie zum Gegenstand; im Win-
tersemester 1935/36 und 1937/1938 steht die Sprachtheorie im Mittel-
punkt. Im Sommersemester 1936 wird eine vierstündige Vorlesung un-
ter dem Titel Kurzgefasste Sprachtheorie. Eine Einführung in die Logik
der Geisteswissenschaften angeboten, im Wintersemester gibt es einen
zweistündigen Einführungskurs in die Sprachtheorie. Im Sommerse-
mester 1938 war die Hauptvorlesung zum Thema Die vier Hauptsätze
der Sprachtheorie angekündigt und das psychologische Praktikum soll-
te dem biologischen Modellgedanken gewidmet werden. Beide Lehrver-
anstaltungen wurden nach der Zwangspensionierung Bühlers im Mai
1938 jedoch nicht mehr durchgeführt.5 Es lässt sich also zeigen, dass
die Sprachtheorie und die mit ihr verbundenen Themen sowohl vor als
auch nach ihrem Erscheinen einen breiten Raum in Bühlers Lehrveran-
staltungen eingenommen haben.
1935 gibt Bühler im Archiv der Psychologie eine thematische Num-
mer mit dem Titel Forschungen zur Sprachtheorie heraus. Bei den in
dieser Nummer publizierenden Autoren handelt es sich ausschliesslich
um ehemalige Doktoranden Bühlers. Ein Überblick über die zwischen
1928 und 1938 unter der Leitung von Bühler in Wien verteidigten Dok-
torarbeiten zeigt, dass ungefähr 26 Arbeiten sich mit Gegenständen der
3 Vgl. zur Geschichte des Wiener Instituts für Psychologie, Benetka (1995).
4 Der Bühler-Nachlass in Graz beinhaltet eine grosse Anzahl von Manuskripten zum Thema
der Sprachtheorie. Siehe auch Vonk (1992), der auf Dokumente aus dem Nachlass Bezug nimmt.
5 Quelle: Öffentliche Vorlesungen an der Universität zu Wien, Sommer se
mes
ter 1923 bis
Sommersemester 1938, hg. vom Akademischen Senat.
233
JANETTE FRIEDRICH
Voll von Symbolen ist die Welt, in der wir Menschen leben; die Wis-
senschaft von den Zeichen, die allgemeine Sematologie ist gut beraten,
wenn sie sich stets vor Augen hält, dass der Mutterboden der Symbole
das Menschlichste am Menschen, die Sprache, ist. (Bühler 1935: 401)
Nach 1934 veröffentlicht Bühler noch einige kurze Texte zur Sprach-
theorie, es handelt sich grösstenteils um auf Kongressen gehaltene
Vorträge: 1936 „Psychologie der Phoneme“ (Proceedings of the Second
International Congress of Phonetic Sciences, Cambridge); 1936 „Das
Strukturmodell der Sprache“ (Travaux du Cercle linguistique de Prague
6); 1936 „Der vierte Hauptsatz der Sprachtheorie, Anschauung und
Denken im Sprechverkehr“ (Xème Congrès international de psychologie,
Paris). Es existiert eine Broschüre „Veröffentlichungen des Psychologi-
schen Instituts der Universität Wien seit dem Jahre 1924“, die sich im
Bühler-Archiv der Fachbereichsbibliothek Psychologie der Universität
Wien befindet. Hier gibt es eine Aufstellung aller von den Mitarbei-
tern des Institutes getätigten Veröffentlichungen und Übersetzungen
zwischen 1924 und 1937. Dort werden auch die sich in Vorbereitung
befindenden Texte erwähnt. So erfährt man auf Seite 15, dass ein Text
Karl Bühlers mit dem Titel „Film und Sprache“ in russischer Sprache
für eine Vygotsky-Gedenkschrift geplant war.8
6 Ich verdanke diese Informationen folgenden drei Listen: 1. Verzeichnis der von Karl Bühler
betreuten Dissertationen Wien 1922–1938, nach dem Rigorosenprotokollen aus dem Universi-
tätsarchiv Wien, zusammengestellt von Gabi Willenberg; 2.Verzeichnis der von Karl Bühler be-
treuten Dissertationen Wien 1922–1938, zusammengestellt von Gerhard Benetka; 3. Verzeichnis
der von Karl Bühler betreuten Dissertationen Wien 1922–1938, zusammengestellt von Sabine
Koch. Die ersten beiden Listen befinden sich im Bühler-Archiv der Fachbereichsbibliothek Psy-
chologie der Universität Wien und wurden mir freundlicherweise von Frau Dr. Michaela Zema-
nek zur Verfügung gestellt. Für die dritte Liste bedanke ich mich herzlich bei Frau Sabine Koch.
7 Mandell hat ihre Dissertation „Der Übergang vom Lallen zum Sprechen, beobachtet an drei
Kindern“ im Juni 1933 verteidigt. Sonneck legt im Juli 1933 seine Doktorarbeit „Das Satzprob-
lem im Rahmen der Bühlerschen Sprachtheorie“ vor. Die Verteidigung von Klanfers Arbeit ist mit
März 1934 datiert.
8 Siehe auch die Analyse von Maria Czwik 2018 zu den Untersuchungen zum Film, die am
234
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
Über die weiteren Arbeiten Bühlers nach der Sprachtheorie und vor
dem Verlassen Österreichs muss in den erhalten gebliebenen Manu-
skripten nach Auskunft gesucht werden. Im Bühler-Nachlass in Graz
befindet sich der Briefverkehr, den Charlotte Bühler mit Gustav Lebzel-
tern über die erwähnte Erarbeitung einer wissenschaftlichen Biographie
Karl Bühlers führte. In diesen Briefen gibt sie Lebzeltern Hinweise, wen
der noch lebenden Kollegen und Schüler Bühlers er für die Biographie
interviewen könnte, sie antwortet auf seine Fragen, gibt Kommentare
Psychologischen Institut der Universität Wien in den 1930er Jahren stattgefunden haben.
9 Prof. P.R.Hofstätter arbeitete seit 1959 am Psychologischen Institut der Universität Ham-
burg. Er verteidigte im November 1936 in Wien bei Karl Bühler und Richard Meister eine Disser-
tation zum Thema „Testuntersuchungen an japanischen Kindern und das Reifungsproblem“.
10 Brief von Prof. Dr. P.R.Hofstätter an Gustav Lebzeltern, 27. Oktober 1968. In Bühler-Nach-
lass Graz, Ko.2–13 (12913).
235
JANETTE FRIEDRICH
Frau Prof. Dr. Charlotte Bühler hat mir die nachgelassenen Ma-
nuskripte ihres Mannes Karl Bühler anvertraut und den Wunsch
ausgesprochen, dass die Teile, die fast druckfertig vorliegen, in Ös-
terreich publiziert werden; sie war dankbar und ausserordentlich
erfreut darüber, dass die Österreichische Akademie der Wissen-
schaften, deren korrespondierendes Mitglied Karl Bühler war, die
Publikation in ihren Veröffentlichungen ermöglicht hat.
11 Brief von Charlotte Bühler an Dr. Hubert Razinger, 28. Juli 1967. In Bühler-Nachlass Graz,
Ko2-3c (12878).
12 Brief von Karl Bühler an Herrn Dr. G. Kramer, 26. Mai 1956. In Bühler-Nachlass Graz, Ko1-4.
c3 (12825).
236
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
Ich bin ganz Ihrer Ansicht, dass „Die Uhren der Lebewesen“ am
wichtigsten sind. Karl liebte diese Arbeit. Was ihn an der Publika-
tion verhinderte, war ein sehr scharfer, kritischer Brief von K. von
Frisch, dem Karl das Manuskript zur Begutachtung geschickt hatte.
Von Frisch verdonnerte es in Grund und Boden, weil Karl angeblich
ein Dilettant auf diesem Gebiet war, nicht ein Spezialist wie er, und
weil die Literaturberücksichtigung unvollständig war.13
Der zweite aus dem Nachlass publizierte Text trägt den Titel Zum
Modellgedanken der Psychologie. Auch zu diesem gibt es eine Bemer-
kung Charlotte Bühlers. Sie schreibt am 10. Juni 1968 an Lebzeltern:
„Die ,Modellgedanken’ haben Karl immer beschäftigt. Ich selbst habe
nichts Geschriebenes darüber gesehen.“14 Diese Bemerkung verwun-
dert, da Bühler unmittelbar nach der Sprachtheorie, also noch in Wien,
an einem umfangreichen Manuskript zum Modellgedanken der Psy-
chologie arbeitete. Es scheint sogar, wie es Lebzeltern in seiner Bio-
graphie konstatiert, dass Bühler vorhatte, ein Buch zu diesem The-
ma zu schreiben.15 Davon zeugen sowohl die von Hofstätter erwähnte
Schrift, wie auch die von Lebzeltern ausgewählten Fragmente. Im Büh-
ler-Nachlass in Graz finden sich mehrere Versionen eines Inhaltsver-
zeichnisses des Modellgedankens, die ebenfalls für die These eines in
Arbeit befindlichen Buches sprechen. Ausserdem widmete sich Bühler
vor allem in seinen Vorlesungen zur theoretischen Psychologie dieser
Problematik.16 Im Wintersemester 1935/1936 und 1937/1938 liest
Bühler 4 Stunden zur Theoretischen Psychologie, im Wintersemester
1936/1937 trägt die Hauptvorlesung den Titel Allgemeine Psycholo-
gie. Und wie schon erwähnt, sollte das psychologische Praktikum im
Sommersemester 1938 dem biologischen Modellgedanken gewidmet
werden. Dieses Material zeigt, dass Bühler zwischen 1935 und 1938
intensiv zum Thema des Modellgedankens der Psychologie arbeitete.17
13 Brief Charlotte Bühler an Gustav Lebzeltern, 20. Mai 1968. In Bühler-Nachlass Graz, Ko2-3.
a2, (12841).
14 Brief Charlotte Bühler an Gustav Lebzeltern, 10. Juni 1968. In Bühler-Nachlass Graz, Ko2-3.
a5 (12848).
15 So schreibt Lebzeltern (1969: 47) in der Biographie Bühlers: „Durch die jähe Zäsur in seinem
Leben war Karl Bühler nicht dazu gekommen, sein Werk über den Modellgedanken in der Psycho-
logie zu vollenden.“
16 Vgl. Karl Bühler. Theoretische Psychologie (Nach den Vorlesungen des H. Prof. K. Bühler),
Wien 1937/1938. In Bühler-Nachlass Graz, Ps.Anh. 2.
17 In der Bühler-Forschung wird übrigens von noch einem weiteren Buch gesprochen. Es gibt
eine Mitteilung Lebzelterns darüber, dass Bühler während seiner Inhaftierung durch die Nazis,
vom 23. März bis zum 7. Mai 1938, ein Buch schrieb. „Als Karl Bühler wieder entlassen wurde,
hatte er auf diesem Papier – ein neues Werk vollständig entworfen gehabt“ (Lebzeltern 1969:
237
JANETTE FRIEDRICH
Karl Bühler hatte im Sommer 1938 nach seiner Befreiung aus dem
Nazigefängnis zusammen mit seiner Tochter den Hausstand der Fa-
milie aufgelöst. Seine recht umfangreiche Bibliothek, die ca. 3000–
5000 Bände umfasst haben soll, Manuskripte und seine Korrespon-
denz wurden eingelagert, damit sie ihm später nachgesandt werden
konnten. [...] Bibliothek, Manuskripte und die Korrespondenz bis
1938 sind ihm jedoch niemals nachgeschickt worden, sondern seit-
her verschwunden.18
49). Eschbach (1987: 171) gibt an: „Dieses Gefängnisbuch, das sprach- und denkpsychologische
Probleme behandelte und in die Einlagerungskisten der Firma Schenker & Co. gekommen ist, ist
verschwunden.“ Die Frage, ob es sich bei diesem Buch vielleicht um die Fertigstellung der For-
schungen zum Modellgedanken handelte oder ob es, wie Eschbach angibt, sich doch eher um die
Sprachtheorie drehte, bleibt zu überprüfen.
18 Eschbach wiederholt diese Feststellung noch einmal (1987a: 169): „Der alle anderen Fakten
dominierende Tatbestand ist darin zu sehen, dass der Nachlass Karl Bühlers aus der Zeit vor 1938
bis heute verschollen ist.“
19 Markus Stumpf 2018 kommt in seiner Studie, die aktuelle Forschungen zur Bibliothek Karl
und Charlotte Bühlers resümiert, ebenfalls zu dieser Schlussfolgerung.
238
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
dass die Sprache als ‚symbolische Form’ ein „eigenes Buch for-
dert“ – nämlich das der Darstellungsfunktion der Sprache (vgl. Büh-
ler 1934: 33), die mit den biologischen Überlegungen zum Intellekt
239
JANETTE FRIEDRICH
240
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
241
JANETTE FRIEDRICH
23 Bühler führt dieses lange Zitat im letzten Paragraphen (§16) des dritten Teiles der Sprach
theorie, der dem Symbolfeld der Sprache und den Nennwörtern gewidmet ist, nochmals an (Büh-
ler 1934: 253).
24 Cf. z.B. Vygotsky (1934: 402–406).
242
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
lierte und die auch in seinen späteren Arbeiten einen zentralen Platz
einnimmt. Es handelt sich um eine philosophischen These, die er bei
seiner Beschäftigung mit den Arbeiten der Brentano-Schüler aufstellte:
„Das Regelbewusstsein ist ein Gedanke, in dem bestimmte Gegenstän-
de, die der Logiker als Gesetze bezeichnet adäquat gedacht werden“
(Bühler 1907: 168). Die sich aus dieser These für die Sprachtheorie
ergebende Fragestellung ist folgende: was ist in der Sprechhandlung
das, was adäquat auf das verweist, was die Sprachwissenschaftler als
grammatikalische Gesetze bezeichnen. Bühler spricht von der Existenz
eines syntaktischen Schemas, das auf der Ebene des Phänomenalen,
des Sprecherlebnisses zu verorten sei. In diesem das Sprechen orientie-
rendem syntaktischen Schema erscheinen die „Gegenstände“, die der
Grammatiker als Gesetze (Gebilde) bezeichnet, sie sind „in ihm leben-
dig“. Diese Betrachtungsweise ist eindeutig durch die in der Denkpsy-
chologie begonnenen Untersuchungen inspiriert. Bühler macht selbst
auf den Zusammenhang zwischen seiner Analyse der Symbolfunktion
der Sprache und seinen psychologischen Untersuchungen zum Den-
ken im § 16 der Sprachtheorie aufmerksam (Bühler 1934: 252–255).
Damit wäre ich bei meiner zweiten (Hypo)these. Sie behauptet, dass
es keinen Bruch in Bühlers Werk gibt: weder zwischen der Krise der
Psychologie und der Sprachtheorie, noch zwischen seinen frühen psy-
chologischen und biologischen Interessen und der Sprachtheorie. Dass
dies ebenfalls auf die Sprachtheorie und seine späteren Arbeiten zum
Modellgedanken der Psychologie zutrifft, soll im Abschluss durch eini-
ge Argumente angedeutet werden.
Die Psychologie ist die Wissenschaft vom sinnvollen Leben und ist
nicht, wie es seit Descartes behauptet wird, die Wissenschaft von
den Bewusstseinsvorgängen oder von den mentalen Phänomenen.
(Bühler 1936a: 3)
25 Hier spricht er von einer „Theorie der tierischen und menschlichen Handlung“ (Bühler 1927: xi).
243
JANETTE FRIEDRICH
Nun werden für diese Wissenschaft laut Bühler ganz bestimmte Begrif-
fe wichtig, die diesem Projekt gerecht werden und das zu thematisieren
suchen, was den Psychologen zu interessieren hat. Zu diesen Begriffen
zählt er den der Selbststeuerung (-regulierung). Er ist der Physik ent-
lehnt und beinhaltet die für Bühler so wichtige Idee eines maschinel-
len Momentes (z.B. das Pendel als Gangregulator in den Uhren), das
die Selbststeuerung garantiert und ermöglicht. Bei dem Chemiker Ro-
bert Boyle findet Bühler diese Idee schon im 17. Jh. auf die Lebewesen
vorausgeahnt. Trotzdem habe sie sich in der Physiologie noch nicht
wirklich durchgesetzt:
[...] so ist zwar das erste aber nicht das letzte Wort gesprochen,
wenn man das rein maschinelle Moment in all den grossen Selbst-
steuerungsangelegenheiten des Organismus als nachgewiesen vor
sich sieht oder es als ein noch nachzuweisendes postuliert. (Bühler
1936a: 23–24)
In dem 1956 in den USA vollendeten Manuskript „Die Uhren der Le-
bewesen“ hat Bühler sich ganz offensichtlich der Analyse dieses „ma-
schinellen Moments“ (der Uhr) verschrieben, ohne das, die an Krab-
ben, Vögeln, u.a. beobachtbaren Verhaltensweisen nicht zu erklären
seien.26 Aber es gibt noch einen zweiten Begriff, der ebenso wichtig für
die biologische Psychologie ist. Es handelt sich um den Signalbegriff,
der von Bühler immer zusammen mit dem Feldbegriff diskutiert wird.
„Das zweite Wort heisst dann Signale: auch sie und ihre Auswertung
im Dienste der Lebenserhaltung sind eine Tatsache“ (Bühler 1936a:
24).27 Die mit dem Signalbegriff im Rahmen der von Bühler projizier-
ten Lebenswissenschaft diskutierten Phänomene machen nun den ei-
gentlichen Gegenstandsbereich des Psychologen aus.
Diese doppelte Betrachtungsweise des Lebens als Selbstregulierungs-
prozess und als Signalverkehr findet sich in den verschiedenen biologi-
schen Modellgedanken präzisiert. Der erste biologische Modellgedanke
enthält das sogenannte Situationsmodell der Handlung, demzufolge
jede Handlung sowohl von einem Innenfaktor (Bedürfnis des Lebewe-
sens) wie auch einem Aussenfaktor (die sich bietende Gelegenheit) zu-
gleich bestimmt wird. Eine Handlung kann nie aus nur einem Faktor
244
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
28 Bühler benutzt den Begriff der orientierten Bezugswendungen schon in seiner Ausdrucksthe-
orie, unter anderem bei seiner Diskussion des Theatertheoretikers Johann Jakob Engel (Bühler
1933: 43–44). Siehe auch Friedrich (2011).
29 Siehe Friedrich (2009, 2011).
30 Es liegen mehrere Versionen eines Inhaltsverzeichnisses zum Modellgedanken der Psycholo-
gie vor. Was Bühler hier als zweiten Modellgedanken bezeichnet, erscheint in anderen Versionen
245
JANETTE FRIEDRICH
G. Der Signalverkehr
H. Das Formproblem der Psychologie32
als dritter oder vierter Modellgedanke. Vgl. Bühler (1969b: 171), auch Bühler-Nachlass Graz: In
haltsverzeichnisse Biologische Modellgedanken (10016); (9974); (9976); (0015).
31 Bühler (1969b: 171).
32 Bühler-Nachlass Graz (10016).
246
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
[…]
Und ganz am Schluss von V ist wenigstens angedeutet, worauf ich
letzten Endes hinaus will. Die Syntaxien in animalischer Steue-
rung bereiten auf die syntaktische Steuerung der menschlichen
Rede vor. Die Sprachtheorie liegt dazwischen und hat die Analogie
vorbereitet. Da ist das Zeigfeld der Sprache und das Symbolfeld;
das ist dort das Koordinationssystem. Das „arrow-moment“ in der
landmark-Steuerung ist, was in der syntaktischen Steuerung der
Rede die Zeigwoerter leisten. Das Symbolfeld natuerlich ist nur im
Menschlichen aufweisbar und haengt an den zwei grossen Klassen
247
JANETTE FRIEDRICH
Oder denken Sie, da Sie ein guter Lateiner sind, an Horaz, wo die
zweite Strophe von Integer vitae lautet:
Namque me silva lupus in Sabina
Dum meam canto Lalagen et ultra
Terminum curis vagor expeditis
Fugit inermem.
Und finden heraus, wie eindeutig die Woerter sich zusammenfin-
den zu einer definitiven Sinnsteuerung.
3. Ein Schlusswort
Die hier andiskutierten biologischen Modellgedanken zeugen jeden-
falls von einer interessanten Verfahrensweise. Bühler, der ja Medizin
studierte, sich in seiner Habilitation dann einer psychologischen Ana-
lyse des Denkens zuwandte und fast 20 Jahre später eine Sprachtheorie
vorlegte, nutzt die von ihm am Menschen gewonnenen Erkenntnisse
und den in diesem Zusammenhang entwickelten Begriffsapparat und
wendet letzteren heuristisch bei der Analyse tierischen Handelns an.
Es geht ihm dabei nicht um eine anthropomorphisierende Feststel-
lung von Parallelitäten, auch evolutionstheoretische Interessen ste-
33 Brief von Karl Bühler an Dr. Paul Lazarsfeld, 24. August 1953. In Bühler-Nachlass Graz
(068502-068504).
248
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
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34 Dass Bühler eine kontinuistische Entwicklungstheorie verfolgte, zeigt sich schon in seinem
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249
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250
DIE NACHGESCHICHTE DER SPRACHTHEORIE.
251
JANETTE FRIEDRICH
252
CONTEXTE HISTORIQUE
Auf Humboldts Spuren in Karl Bühlers
Sprachtheorie
Jürgen Trabant
Berlin
1. Neunmal Humboldt
Ausweislich des Namenregisters der deutschen Ausgabe kommt Wil-
helm von Humboldt sechsmal in Karl Bühlers Sprachtheorie (1934)
vor. Das Register der französischen Ausgabe (Bühler 2009) ist präziser.
Es sind neun Vorkommnisse:
1. Gleich auf der zweiten Seite des Vorworts (S. XXII) stellt sich Bühler in
die Tradition Wilhelm von Humboldts. Wir befinden uns 1934 in einer
2. Auf der Seite 1 der Einleitung des Buches wird Humboldt als einer
der Väter einer wissenschaftlichen Sprachtheorie erwähnt, zusammen
mit Platon, Wundt, Cassirer, Gomperz und Marty.
3. Auf Seite 7 werden im Zusammenhang des Kapitels über Saussure
die beiden Humboldtschen Theoreme erwähnt, die Bühler dann wei-
terhin beschäftigen werden: erstens die sogenannten Weltansichts-The-
se Humboldts: «Humboldt, der von der Sprache aus das verschiedene
Weltbild der Völker begreifen will», und zweitens «die Humboldtschen
Aspekte von ergon und energeia». Diesen «Aspekten» sei Ferdinand de
Saussure nachgegangen und habe daran anschließend die Unterschei-
dung einer linguistique de la langue von einer linguistique de la parole
«fast entscheidungsreif vordiskutiert».
4. Die Unterscheidung von Ergon und Energeia wird dann auf S. 48f.
im Zusammenhang mit dem Vierfelder-Axiom aufgegriffen.
5. 6. 7. Das Thema der Sprachen als Weltansichten wird im Kapitel
über das Symbolfeld auf S. 152 auf einer halben Seite thematisiert und
mit dem Humboldtschen Theorie-Element der «inneren Sprachform»
kombiniert. Auf Humboldts «innere Sprachform» verweist Bühler dann
noch einmal auf S. 190 und 194, ebenfalls im Symbolfeld-Kapitel.
255
JÜRGEN TRABANT
1 Ich beziehe mich im Folgenden bei den Humboldt-Zitaten immer auf Band und Seiten von
Humboldt 1903-36.
2 Vgl. hierzu den Namen-Index in den Bühler-Studien (Eschbach Hrsg. 1984).
256
AUF HUMBOLDTS SPUREN IN KARL BÜHLERS SPRACHTHEORIE
257
JÜRGEN TRABANT
Nur sie [die Rede] muss man sich überhaupt in allen Untersuchungen,
welche in die lebendige Wesenheit der Sprache eindringen sollen, im-
mer als das Wahre und Erste denken. Das Zerschlagen in Wörter und
Regeln ist nur ein todtes Machwerk wissenschaftlicher Zergliederung.
Das todte Gerippe entspricht nicht dem Wesen der Sprache, welches,
lebendig, Energeia, Tätigkeit ist. Humboldt setzt also ontologisch die
Sprech-Handlung ins absolute Zentrum:
258
AUF HUMBOLDTS SPUREN IN KARL BÜHLERS SPRACHTHEORIE
259
JÜRGEN TRABANT
2.2. Weltansicht
Das zweite Theorieelement, das Bühler aus Humboldt aufgreift, ist die
sogenannte Weltansichts-These. Sie erscheint zunächst als Moment
einer Kritik an Saussure:
Diese Kritik ist sicher berechtigt. Die Sprachen der Welt waren in
der Tat nicht Saussures Interesse. Allerdings ist dieser Satz Bühlers
hinsichtlich Humboldts zumindest missverständlich. Humboldt will
nämlich mitnichten die «Weltbilder» verschiedener Völker von der
Sprache aus begreifen. Bühlers Satz erweckt den Eindruck, als seien
die Sprachen Dokumente für «Weltanschauungen», also für ideologi-
sche Systeme der Völker. Das ist es aber nicht, was Humboldts Weltan-
sichts-These meint. Schon die terminologische Differenz ist wichtig:
Humboldt spricht nicht von «Weltbild», sondern von «Weltansicht».
Bei «Ansichten» geht es – bescheidener als beim «Bild» – eher nur um
verschieden perspektivierte Blicke.
In der Einleitung zum Teil III der Sprachtheorie über das Symbolfeld
und die Nennwörter schreibt Bühler (1934: 152):
260
AUF HUMBOLDTS SPUREN IN KARL BÜHLERS SPRACHTHEORIE
[...] und da auch auf die Sprache in derselben Nation eine gleichar-
tige Subjectivität einwirkt, so liegt in jeder Sprache eine eigenthüm-
liche Weltansicht. (Humboldt VII: 60)
261
JÜRGEN TRABANT
262
AUF HUMBOLDTS SPUREN IN KARL BÜHLERS SPRACHTHEORIE
3 Nämlich: ὄνομα ἄρα διδασκαλικόν τί ἐστιν ὄργανον καὶ διακριτικὸν τῆς οὐσίας (Krat.
388b/c). Schleiermacher übersetzt: «Das Wort ist also ein belehrendes Werkzeug und ein das
Wesen unterscheidendes und sonderndes» (Platon 1974: 413).
263
JÜRGEN TRABANT
Kant im Prinzip schon damals einsichtig war und wofür er die Idee
vermittelnder, ordnender Schemata brauchte. (Bühler 1934: 251f.)
Schon Hamann und Herder hatten bemerkt, dass Kant nicht sieht,
dass die Schemata der Einbildungskraft die Wörter mit ihren Bedeu-
tungen sind. Bühler hätte die linguistische Ausformulierung der Syn-
thesis der Einbildungskraft bei Humboldt lesen können, und zwar in
der Passage zwischen der Ergon-Energeia-Stelle und der zitierten Welt-
ansichts-Stelle aus dem § 9 des Hauptwerks:
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AUF HUMBOLDTS SPUREN IN KARL BÜHLERS SPRACHTHEORIE
Ich und Du sind also konstitutive Bestandteile jener Arbeit des Geis-
tes, welche das gedankenbildende Organ leistet. Schon «zum Behuf des
bloßen Denkens» braucht der Mensch den Anderen, das Ich braucht
das Du zum Denken überhaupt.
Das Sprach-Organ bildet Schemata im «unabänderlichen Dualis-
mus» von Ich und Du. So ließe sich Humboldts Version der Plato-
nischen Wort-Definition – ὄνομα ἄρα διδασκαλικόν τί ἐστιν ὄργανον καὶ
διακριτικὸν τῆς οὐσίας – zusammenfassen, die bei Bühler zum «organum,
um einer dem andern etwas mitzuteilen über die Dinge» geworden war.
4. Fazit
Meine Suche nach Humboldts Spuren in Bühlers Sprachtheorie hatte
keineswegs eine Kritik der Sprachtheorie zum Ziel. Dieses Werk hat
seine Größe und seine Wirkungskraft mit oder ohne Humboldt. Ich
wollte nur einmal der von Bühler selbst gelegten Spur nachgehen. Ich
bin dabei zu dem Ergebnis gelangt, dass Bühler nur sehr oberflächlich
mit Humboldt verbunden ist, ganz offensichtlich nicht durch direkte
Lektüre. Bühler grüßt Humboldt als einen Freund, aber doch eher von
fern. Das schmälert das Werk Bühlers natürlich in keiner Weise. Es er-
zeugt aber ein Bedauern darüber, dass der große Sprachtheoretiker des
20. Jahrhunderts dem großen Sprachdenker des 19. Jahrhunderts nicht
wirklich begegnet ist. Ich hoffe, durch die Kontrastierung der beiden
Autoren einige zentrale Punkt der Theorie der Sprache erhellt zu ha-
ben. Auf jeden Fall aber sollte meine kleine Studie das oft gehörte Vor-
urteil erschüttern, dass Bühler ein von Humboldt beeinflusster Denker
gewesen sei. Das war er bestimmt nicht.
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JÜRGEN TRABANT
Bibliographie
Bühler, Karl. 1933. Ausdruckstheorie. Das System an der Geschichte aufgezeigt. Jena,
Fischer.
Bühler, Karl. 1934. Sprachtheorie. Die Darstellungsfunktion der Sprache. Jena, Fischer
(3. Auflage: Stuttgart, Lucius & Lucius 1999).
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(tr. Donald Fraser Goodwin). Amsterdam/Philadelphia, Benjamins.
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Eschbach, Achim (Hrsg.). 1984. Bühler-Studien. 2 Bde. Frankfurt am Main, Suhrkamp.
Eschbach, Achim. 1990: Editor‘s Introduction. Karl Bühler: Sematologist. In Bühler
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Trabant, Jürgen. 2013. Arbeit des Geistes. In Ute Tintemann / Jürgen Trabant (Hrsg.):
Wilhelm von Humboldt: Universalität und Individualität, 13-29. München, Fink.
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Bühler, la Gestalt et le béhaviorisme
Didier Samain
Paris
I. L’analyse « objectiviste »
I.1 Un texte tardif de Bühler
On peut appréhender une courbe par ses propriétés numériques, mais
aussi de façon plus intuitive et immédiate. C’est là l’un des fonde-
ments de la Gestalt, une thématique apparue tôt dans l’œuvre de Büh-
ler (Die Gestaltwahrnehmungen, 1913), également présente dans la
Sprachtheorie (1934), et que l’on retrouve dans l’un des derniers textes,
consacré au « principe de Gestalt dans la vie de l’homme et des ani-
maux » (Das Gestaltprinzip im Leben des Menschen und der Tiere,
1960). Les Gestalten, écrit-il, ne relèvent pas de la pensée abstraite
conceptuelle [Gedanken] mais de l’intuition immédiate (Bühler 1960 :
passim). Cependant ce ne sont pas non plus de pures données sensibles,
plutôt des structures grâce auxquelles le donné est organisé, et donc co-
gnitivement accessible. À telle enseigne que Bühler semble parfois voir
dans la Gestalt une sorte d’équivalent empiriste du schématisme kan-
tien : « Le principe gestaltiste [se révèle donc] un intermédiaire entre
ce que perçoivent les sens et la connaissance conceptuelle » (Bühler
1960 : 88). Les Gestalten offrent donc une voie d’accès spécifique au
monde, antérieure à la connaissance qu’il qualifie de « scientifique »,
soit celle qui fait appel au calcul.
La distinction ici mise en place apparaît donc voisine de celle qui s’es-
quissait vers la même époque sous la distinction entre « analogue » et
« digital ». Si la victoire technologique du numérique devait rapidement
apparaître inéluctable, elle ne permet pas plus aujourd’hui qu’hier d’en
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DIDIER SAMAIN
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BÜHLER, LA GESTALT ET LE BÉHAVIORISME
Tout cela est clair, mais risquons-nous à poser une question sau-
grenue : pourquoi la métaphore du vagabondage (ou du voyage orien-
té) dans un milieu ? Et tentons quelques rapprochements fondés, non
pas seulement sur le contenu explicite des thèses, mais sur une méta-
phorique, explicite et récurrente chez Bühler, celle de l’itinéraire. Cer-
tains exemples célèbres de la Sprachtheorie – einen Schwarzen (pour
demander un café), geradeaus (dans le tramway)1 – ont souvent été
1 Il suffit parfois d’un mot, d’un signe linguistique quelconque tel que à droite, tout droit […]
pour opérer le supplément de guidage [Zusatzsteuerung] nécessaire au comportement du récep-
teur. […] Pour dire les choses de manière figurée, il en est de leur apparition comme des pote-
aux indicateurs normalement installés sur les chemins des hommes. Tant qu’on identifie sans
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DIDIER SAMAIN
ambiguïté un seul itinéraire possible, il n’est nul besoin de poteau indicateur. En revanche, aux
carrefours, lorsque la situation devient ambiguë, ils sont fort bienvenus. (Bühler 1934 : 39 ; 2009 :
122–123)
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5 Cf. par exemple Wegener (1885 : 143). La thèse de Wegener, proche à cet égard de la Gestalt,
est que la discrétisation du monde induite par les signes du langage a pour conséquence nécessaire
qu’un énoncé se structure sur un nombre inévitablement limité de points de repère. On observera
au passage que le critère est informationnel et non grammatical : dans cette perspective, le lexème
verbal ne présente par lui-même aucun caractère de nécessité, comme en attestent selon lui des
tournures du type ich will nach Hamburg, où seuls sont indiqués les points de repère et la direc-
tion, tandis que le verbe (e.g. fahren) disparaît sans problème.
6 L’argument est épistémologique chez Quine, cognitif chez Koffka et n’est véritablement sé-
mantique que chez Wegener seulement. Mais cela ne doit pas nous préoccuper outre mesure.
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7
Voir toutefois Samain (2005).
8
V. Vološinov : « Slovo v žizni i slovo v poèzii : k voprosam sociologičeskoj poètiki », Zvezda vi,
1926, 244-267 ; cité et traduit par Inna Tylkowski in Tylkowski (2010 : 271).
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10
Voir par exemple Biunde (1831), qui met en évidence des lois associatives voisines de celles
évoquées par le couple Bühler. Cf. citation suivante de Bühler et note 11.
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