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A propos de l’évolution de la conception du miracle de guérison dans le

catholicisme au XXème siècle. Bernard UGEUX.

Introduction
Il a toujours été beaucoup question de miracles dans le christianisme, particulièrement dans
l’Eglise catholique. Cela ne signifie pas pour autant que ceux-ci aient toujours été les
bienvenus. Le paradoxe est qu’alors que des miracles doivent être sérieusement attestés
pour une béatification ou une canonisation, l’institution ecclésiale est beaucoup moins à
l’aise lorsqu’il est question d’une personne vivante qui réalise des miracles. De même pèse-
t-il parfois un soupçon sur certaines manifestations extraordinaires dans le cadre de ce qu’on
appelle la « religiosité populaire » (apparitions, visions) ou dans celui de la mystique. On sait
de quelle façon ont été suspectés de leur vivant de grands mystiques comme Sainte
Thérèse d’Avila ou Saint Jean de la Croix. L’émotion a toujours été passée au crible de la
raison, souvent avec suspicion.
A partir de l’époque des Lumières, les miracles ont été de plus en plus soupçonnés
au nom des exigences de la rationalité moderne, aussi bien ceux des saints que ceux
présentés dans les Evangiles. Jusqu’il y a une trentaine d’années, bien des croyants instruits
affirmaient croire malgré les miracles, plutôt qu’à cause de ceux-ci. Ils les dérangeaient dans
leur conception de Dieu et de son rapport aux lois de la nature. Les miracles étaient relégués
dans le domaine de l’irrationnel ou de la naïveté populaire. Or, de nos jours, il semble que
ceux-ci posent de moins en moins question dans certains milieux chrétiens, toutes
confessions confondues. Il est normal qu’il y ait eu des miracles et qu’il y en ait toujours. Ils
sont reconnus par un nombre croissant de chrétiens comme la preuve que Dieu est toujours
à l’œuvre, jusque dans le cours des événements quotidiens.
Mais quand on parle de miracle, que désigne-t-on ? Dans le langage courant, on
considère que le miracle est un « fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention
divine bienveillante auquel on confère une signification spirituelle » (Le Petit Robert, 1985). Il
y a, d’une part, un fait extraordinaire, et d’autre part, son interprétation spirituelle. Ce qui
autorise à parler de miracle, c’est moins le caractère extraordinaire de l’événement que
l’explication spirituelle qu’on lui donne… C’est ici que tout se joue. En effet, encore faut-il que
le fait soit bien reconnu comme extraordinaire… Reconnu par qui ? Extraordinaire par
rapport à quoi ? Par rapport à ce qui est considéré comme normal, habituel. Or, nous savons
que c’est la culture qui définit la norme. Ce qui peut être considéré comme a-normal ou
extra-ordinaire, d’origine divine ou surnaturelle même, dans telle culture, peut être interprété
comme un phénomène tout à fait naturel ou normal, explicable selon les conventions
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 2

habituelles, la vision du monde ou les connaissances scientifiques dans une autre. Cette
question relève donc autant de l’épistémologie que de l’herméneutique. Le débat sur le
miracle est un débat sur la normativité religieuse ou culturelle. Si la définition du miracle a
été étudiée de façon rigoureuse de la part de la hiérarchie catholique, c’est pour des raisons
ecclésiales, religieuses et sociales évidentes. Il existe aussi des enjeux économiques et
politiques (enjeux internes de pouvoir). D’un point de vue économique, pour ne parler que du
succès des lieux de pèlerinage, les retombées sont évidentes. A Toulouse, on se souvient
des concurrences médiévales entre sanctuaires tout au long des chemins de Saint-Jacques
à propos de l’efficacité des reliques miraculeuses, sources de profits lucratifs et de prestige.
Quant aux enjeux politiques, outre ceux qui sont liés aux enjeux économiques, ils concernent
la responsabilité du maintien de l’orthodoxie et de l’ordre ecclésial. Les Eglises veillent à ce
que leur corpus de croyances soit rigoureusement transmis, et qu’on ne confonde pas saine
piété chrétienne et manifestation sauvage d’enthousiasme populaire, selon elles1.
Tant qu’on reste dans le contexte des grands sanctuaires, les enjeux semblent
relativement circonscrits. Or, de nos jours, il est question d’une multiplication de miracles
dans les Eglises pentecôtistes et dans leur version récente, le Renouveau charismatique
catholique. La question se pose donc à une échelle de plus en plus large, puisque le
mouvement est mondial. Il est complexe, puisque des guérisons miraculeuses se
produiraient dans des groupes informels, difficiles à circonscrire. En effet, certains groupes
de prière se réunissent en marge (mais pas forcément en opposition) des structures
ecclésiales habituelles.
Cette remontée progressive de la croyance dans les miracles est à relier avec
l’évolution contemporaine de la conception de la santé et de la maladie dans les sociétés
occidentales et au déploiement de nouvelles demandes thérapeutiques qui s’accompagnent
de plus en plus d’une recherche spirituelle (Psychologie Magazine, 1999). En outre, les
Eglises chrétiennes se voient ainsi provoquées à approfondir le lien entre salut et santé dans
leurs propres traditions. Les fidèles leur demandent  : pourquoi les Eglises ne guériraient-
elles pas aujourd’hui alors que le Christ le faisait dans le passé et a explicitement transmis
ce pouvoir à ces disciples?
Je traiterai ici des miracles de guérison en m’efforçant de fournir quelques repères
sur l’évolution religieuse de leur interprétation au siècle dernier. Tout d’abord, quel sens est
donné aux miracles par la tradition biblique ? Ensuite, qu’en est-il de l’évolution de la
conception de la guérison miraculeuse à Lourdes ? Enfin, comment les guérisons sont-elles

1
Aujourd’hui encore, il existe de réelles tensions à ce sujet, par exemple, quant la reconnaissance de ce qui est
considéré par un grand nombre de catholiques comme les apparitions successives et les messages de la Vierge
Marie à Medjugorje (ex-Yougoslavie). La tension est grande entre les inconditionnels de « la base » (où l’on
rencontre des religieux et des membres du clergé) et les garants de l’orthodoxie que sont les évêques. Il s’agit
donc, pour les autorités ecclésiastiques légitimes, non seulement de maintenir l’authenticité du « dépôt de la foi »
et de sa transmission mais aussi de contrôler les interprétations d’événements extraordinaires.
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 3

interprétées dans le Renouveau charismatique ? Je terminerai en suggérant que cette


évolution s’inscrit bien dans le cadre des rapprochements contemporains entre santé et
salut, quêtes spirituelles et attentes thérapeutiques.

1. La tradition biblique.
Il est utile de rappeler tout d’abord l’étymologie du mot « miracle ». Il vient du verbe
latin « mirari », s’étonner. Le premier sens du mot « miraculum » est : « ce qui provoque
l’étonnement, l’admiration ». Or, dans la Bible, nous verrons que ce qui provoque
l’étonnement, ce n’est pas le fait qu’il existe des phénomènes inexplicables par les sciences
de l’époque, et ce, même si cet élément joue lors de certains événements (comme le
passage de la mer Rouge, dans le livre de l’Exode).
1.1. Dans le Premier Testament.
Pour l’homme biblique, puisque Dieu crée sans cesse, tout est source d’émerveillement, tout
est « miracle ». Certains événements sont perçus comme des signes forts, dans certains
contextes, non parce qu’ils sont extraordinaires, mais parce qu’ils sont lourds de sens pour le
croyant. Ils rappellent la présence salutaire de Dieu parmi son peuple. Pour Rabbi Eléazar
(IIIè siècle) : « Donner à l’homme son pain quotidien est un prodige aussi grand que de
séparer les eaux de la mer Rouge2. » C’est pourquoi, ce qui intéresse les anciens, ce n’est
pas la question de savoir si les miracles existent, mais le sens qu’ils portent. La référence
privilégiée du Premier Testament est la libération d’Egypte. Celle-ci représente le paradigme
de l’action salvifique de Dieu dans l’histoire du peuple élu. Il est bien le Dieu fidèle à son
alliance avec l’homme. Les grands signes sont la traversée de la mer Rouge, la manne, l’eau
qui jaillit du rocher, la colonne de nuée, etc. (cf. aussi le cycle d’Elie).
Par ailleurs, les juifs n’opèrent pas la distinction entre miracle de guérison et
exorcisme. Pour ceux-ci, il existe des puissances démoniaques qui sont des créatures, des
puissances subordonnées qui ont reçu un pouvoir limité pour « mettre l’homme à
l’épreuve ». Le mal est personnalisé par des agents auxiliaires : esprits, démons, même si
on connaît des causes physiques des maladies et toute une pharmacopée. Cette
démonologie permet d’évacuer toute responsabilité de Dieu à propos de l’origine du mal. Le
lien est évident entre maladie et péché, entre les effets physiques et la cause psychique
d’une maladie qui trouve son origine dans une rupture de relation avec soi-même, avec
l’autre, avec Dieu. Dans la Bible, le péché a engendré la maladie et la mort 3.
En outre, les juifs ne distinguent pas non plus les miracles qui concernent les êtres
humains (les guérisons)4  de ceux qui affectent la nature (la traversée de la mer Rouge). Il

2
Midrash Tehillim, (Psaumes), cité dans Cahiers Evangile, 66, p.11.
3
Exode 9,1-12 ; Psaume 38,2-6 ; Ezéchiel 18,20 ; 1 Corinthiens 11,30.
4
Dans la religion d’Israël, Yahvé est souvent présenté comme le « guérisseur», ainsi que le montrent de
nombreuses intercessions dans les psaumes.
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 4

existe un lien entre l’homme et l’univers où il vit, jusque dans l’asservissement et la


dégradation de l’un par l’autre. Saint Paul réagira plus tard contre la dépendance vis-à-vis
des forces cosmiques, des « éléments du monde » (Galates 4,3). Il n’existe pas de nécessité
cosmique pour la Bible. La tempête apaisée se présente comme un exorcisme (Jésus
menace le vent : Marc 4,35-41).

1.2. Dans le Nouveau Testament.


Alors que c’est généralement l’aspect étonnant qui est souligné par la piété chrétienne, les
Evangiles n’emploient pas l’expression « faire des miracles » à propos du Christ. Il est
question de signe (semeion, en grec, surtout chez Jean), d’œuvre (ergon), de puissance
(dunamis, surtout chez Luc) alors que le terme « merveilleux » (thaumasion) est presque
absent du Nouveau Testament. (A. Dupleix, 1993). Chaque fois qu’il lui est demandé de
poser des actes étonnants, le Christ refuse (cf. les tentations au désert, la comparution
devant Hérode, etc.). Par contre, les Evangiles sont remplis d’un grand nombre de récits de
guérison et d’exorcisme, ce qui montre bien que le Christ les a associés à l’annonce de la
venue du Royaume de Dieu en sa personne. Ces guérisons, qui ont provoqué
l’enthousiasme des foules, n’ont cependant jamais forcé l’adhésion, puisque seul un petit
nombre l’a effectivement suivi jusqu'au bout. Ici aussi, la question n’était pas que les
guérisons soient inexplicables, beaucoup de gens guérissaient à l’époque, mais que ce soit
les plus pauvres et les plus marginalisés qui en étaient les bénéficiaires, gratuitement. En
outre, ils étaient toujours associés à la foi, que celle-ci précède ou succède à la guérison (B.
Ugeux, (2000) p.159 s.). Par ces signes, qui avaient été annoncés par les prophètes, le
Christ démontrait qu’il était bien « celui qui doit venir »(Matthieu 11,3) et qu’une ère nouvelle
de salut s’inaugurait en sa personne. Ce salut concernait tout l’homme, dans ses
dimensions physique, psychique et spirituelle.

2. Les miracles de Lourdes.


Selon la tradition catholique, la Vierge Marie est apparue à Lourdes en 1858 (18 fois, à
Bernadette Soubirous). Il s’ensuivit un certain nombre de faits extraordinaires qui attirèrent
les foules. Rapidement, l’Eglise a voulu vérifier l’exactitude des faits et la véracité des
miracles. Non seulement elle s’est enquise de la bonne santé mentale de Bernadette, mais
elle a soumis les guérisons extraordinaires à l’expertise de nombreux médecins. Pour ce
faire, elle a repris les critères qui sont appliqués aux miracles en vue d’une canonisation.
Ces critères remontent à 1735, lorsque le futur Pape Benoît XIV, le Cardinal Lambertini, les
introduisit dans un ouvrage de droit canonique (P. Delooz, 1997). Au XVIIIème siècle,
l’accent était mis sur des états pathologiques identifiables se caractérisant obligatoirement
par des signes d’extériorité évidents (A. Triffaud, (1993) p.64). Les critères n’exigeaient pas
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 5

le recours préalable à une consultation de caractère scientifique avant la reconnaissance


d’une guérison.
Un siècle après, « dans le contexte rationaliste et scientiste de la fin du XIX è siècle,
(…), il s’agissait de traquer avant tout l’anormal et de supprimer toutes zones d’ombre ou
d’incertitude, pour acquérir une force persuasive et une valeur apologétique »(C. Bregeon,
(1993) p.12). D’où la création, en 1883, du Bureau Médical des constatations, ouvert à tout
médecin, quelle que soit sa croyance. Emile Zola s’est insurgé contre cette attitude
apologétique dans son ouvrage sur Lourdes. A l’origine, l’Eglise n’hésitait pas à demander
aux médecins de se prononcer sur le caractère miraculeux d’une guérison. Depuis lors, la
position de la hiérarchie catholique a beaucoup évolué. Elle se limite à leur demander si une
guérison est explicable ou non dans l’état actuel des connaissances médicales.
Certains théologiens ont estimé qu’en réduisant la notion de miracle à des guérisons
inexplicables, l’Eglise avait permis à la science médicale d’usurper sa propre compétence à
interpréter les signes divins (Peter Guimpel, s.j., en 1971) (cf. P. Theillier, (1999), p.7). La
procédure reste toutefois très rigoureuse. Après la phase d’investigation médicale, seule la
hiérarchie, avec l’aide des théologiens et des canonistes, peut se prononcer sur le caractère
miraculeux de la guérison. Elle a ainsi estimé que ce n’était pas à la science d’avoir le
dernier mot dans ce domaine qui relevait en dernier ressort du jugement de l’Eglise. De nos
jours, les évolutions de la médecine, de la psychosomatique, de l’anthropologie médicale,
de l’ethnopsychiatrie obligent à reconnaître la polysémie et la fluctuations actuelles du
concept de guérison. Les critères de guérison ont été critiqués et repris au cours de l’histoire
du sanctuaire de Lourdes. En 1977, 16 questions furent mises au point par le CMIL (Conseil
Médical International de Lourdes) afin d’établir de nouveaux critères. Pour que l’étude
médicale puisse conclure en faveur d’une guérison « certaine, définitive et médicalement
inexpliquée », il faut toujours : « que soient établis préalablement, de façon parfaite le
diagnostic et la réalité de la maladie ; que le pronostic en soit fixé ou fatal, à brève
échéance, que la guérison soit soudaine, sans convalescence, complète d’emblée et
définitive ; que le traitement prescrit ne puisse être jugée comme étant à l’origine de cette
guérison ou même l’ayant favorisé »(P. Theillier, (1999) p.18). Notons que sur plus de 6700
cas signalés depuis 1858, seules 66 guérisons ont été proclamées officiellement
miraculeuses, la dernière datant du 11 février 1999, soit moins d’un pour cent.
En 1993, un Congrès international s’est tenu à Lourdes sur « guérisons et miracles ».
Il réunissait non seulement des médecins, des psychologues et des théologiens, mais aussi
des anthropologues et des représentants de l’Islam et du judaïsme. Dans ce cadre, on a
considéré qu’une guérison devient miraculeuse à deux conditions : « qu’elle échappe aux
lois habituelles de la médecine ou de l’évolution des maladies, c’est-à-dire qu’elle s’effectue
selon des modalités extraordinaires et imprévisibles, et qu’elle amène le bénéficiaire et les
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 6

témoins à rechercher ou reconnaître une signification spirituelle à l’événement ; plus


précisément, elle les invite à croire en l’intervention spéciale de Dieu » (C. Bregeon, (1993)
p.11). C’est ici qu’intervient le théologien.
Aujourd’hui, le Dr Patrick Theillier, président du Bureau Médical de Lourdes va
encore plus loin. Il se demande si cette reconnaissance officielle du miracle, de nombreuses
années après l’événement, et à la suite d’un long parcours semé d’obstacles juridiques,
répond encore à l’urgence des temps (P. Theillier, (1999) p.19). Or, nous vivons dans un
contexte où il existe une quête de merveilleux qui pousse à chercher des miracles et invite à
la vigilance. Par ailleurs, l’approche holistique de la santé et de la maladie oblige à une
approche de la guérison du même ordre, élargissant le diagnostic et reposant sur une
anthropologie plus englobante, mieux contextualisée. Il existe une grande pluralité de
guérisons : physique, psychique, relationnelle, spirituelle ou intérieure.
P. Theillier considère que la guérison intérieure peut-être considérée comme le
résultat d’une action divine qui touche un niveau de l’être qui est différent de celui qui relève
d’une approche d’ordre psycho-somatique ou médical5. Même s’il existe encore des
énigmes médicales qui peuvent avoir une signification spirituelle, il ne se limite plus à cette
problématique. C’est pourquoi la tendance du Bureau médical de Lourdes est d’opérer une
distinction. L’exigence n’est plus que l’on se limite aux cas d’énigmes médicales. Il faudrait
considérer dans quelle mesure le phénomène de guérison a été vécu et interprété par les
bénéficiaires comme une grâce de Dieu et donc comme source d’action de grâce et
d’émerveillement (« miraculum » pris dans un sens large). On distinguerait alors la « grâce
de guérison » de la reconnaissance d’un « miracle de guérison ». La grâce de guérison
correspondrait à une guérison attestée par un Collège médico-pastoral en vue d’une action
de grâce et du témoignage. Interviennent alors uniquement le Bureau médical et une équipe
ecclésiale bien formée au discernement spirituel qui authentifierait la guérison en vue d’une
attestation ultérieure à usage interne. Pour la reconnaissance du miracle de guérison, le cas
est toujours soumis au Conseil Médical International de Lourdes, il passe en suite par une
commission diocésaine qui juge de l’opportunité d’une proclamation officielle du miracle par
la hiérarchie. Dans cette perspective, le concept de miracle garde son sens strict, mais la
reconnaissance de l’action « miraculeuse » de Dieu aujourd’hui sous forme de guérisons de
tous ordres déborde largement le cadre des miracles expertisés et proclamés officiellement.
On constate que la vérification médicale reste requise dans tous les cas.

3. Les guérisons dans le Renouveau charismatique.


Il serait plus exact de parler de renouveaux au pluriel, car le Renouveau charismatique
s’inscrit dans des renouveaux qui l’ont précédé historiquement au sein d’Eglises
5
Il se réfère à l’article d’E. Garin, (1993), p.103-114.
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 7

protestantes et parce qu’il a pris une grande diversité de visages aujourd’hui dans le cadre
de l’Eglise catholique, dont il est question ici. En effet, en plus d’un grand nombre de
groupes de prière qui réunissent la majorité des « charismatiques », il existe un certain
nombre de communautés nouvelles, nées de ce renouveau. L’expression « renouveau
charismatique » provient de l’insistance apportée par ce « mouvement » spirituel sur
l’actualité des charismes6 tels qu’ils ont été répandus sur les apôtres à la Pentecôte et
particulièrement durant les débuts de l’Eglise7.
Le Renouveau charismatique est né dans la mouvance du pentecôtisme. Celui-ci
s’est développé en marge des Églises issues de la Réforme protestante à la fin du XIX è
siècle aux Etats-Unis. Il représente une manière particulière de vivre et d’exprimer sa foi.
L’accent est mis sur la présence de l’Esprit-Saint qui, comme au temps de la primitive
Église, agit dans le cœur des croyants, grâce aux charismes spirituels.8.
Le Néo-pentecôtisme apparaît lorsque des chrétiens d’autres confessions font la
même expérience. C’est le cas aux Etats-Unis, à partir de 1956, au sein de l’Eglise
épiscopalienne de Californie, ainsi que parmi des luthériens et des presbytériens. Le
Renouveau charismatique catholique naît en 1967, à la suite d’une expérience vécue par
des catholiques à l’université de Duquesnes (Pittsburg, Californie) (cf. K. et D. Ranaghan,
(1972) et R. Laurentin, (1974).. Notons que dès la naissance du Renouveau, des guérisons
physiques et intérieures « abondantes » sont proclamées par les membres des groupes de
prière (K. et D. Ranaghan , (1972), p.135, M. Scanlan, (1975).).
Le Renouveau se répand rapidement dans le monde entier. En 1973, lors de la
rencontre de Grotaferrata (Italie), trente-quatre nationalités sont représentées. En 1975, à
Rome, ils sont dix mille charismatiques, de cinquante pays, reconnus et encouragés par Paul
VI9. En 1978, à Dublin, des délégations de soixante pays sont présentes à Rome; en 1981,
quatre-vingt quatorze pays. Depuis lors, le Renouveau se répand sur tous les continents.
Depuis 1968, soixante millions de catholiques auraient été touchés. La moitié serait des
membres réguliers de groupes de prière. Le mouvement est coordonné sur le plan
6
Dans la tradition de l’Eglise, un charisme, comme son nom l’indique (de charis, grâce, don, en grec), est un don
gratuit fait à la communauté, pour son édification et pour sa mission. Dans un charisme, il y a toujours un appel et
un envoi. Celui qui le reçoit n’en est pas le propriétaire et ne peut l’exercer que pendant la période où la
communauté en a besoin. D’où l’importance de son discernement par la communauté et de la vérification du lien
entre le charisme, l’appel et le service, en communion avec l’ensemble de l’Eglise. On perçoit donc le lien entre
charisme et ministère. (Cf. Charles Perrot, (1986) p. 281-295).
7
24 charismes sont recensés dans le Nouveau Testament. Les quatre listes qui mentionnent le mot charisme
sont 1 Corinthiens 12,4-10.28-31; Romains 12,6-8; 1 Pierre 4,10. Quatre autres listes ne mentionnent pas ce
terme : 1 Corinthiens 14,6.13, 14,26; Ephésiens 4,11 et Marc 16,17-18. Les charismes les plus souvent
mentionnés sont les charismes de louange, de sagesse, d’enseignement, de compassion. Ils en existent qui sont
plus discutés comme ceux de la prière ou du chant en langue (glossolalie, d’interprétation, de science ou de
connaissance, de prophétie). Cf. B.V. Aufauvre, G. Constant, E. Garin, (1988).
8
Selon Harvey Cox (1994, p.50 s.), les noirs d’Amérique du Nord ont joué un rôle essentiel dans la naissance et
la diffusion du Pentecôtisme aux Etats-Unis.
9
Lors de cette rencontre, Paul VI déclara que le Renouveau charismatique était « une chance pour l’Eglise », ce
qui était loin d’être évident pour une grande partie du clergé catholique. Documentation Catholique, 1678, (1975),
p. 564.
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 8

international (coordination par l’ICCRS à Rome 10), national et, souvent, régional. L’accent est
mis sur le service de communion à tous ses niveaux. En 1992, il était question de vingt-cinq
millions de charismatiques dans le monde11.
Le courant est apparu en 1971 en France, principalement dans le cadre
d’aumôneries d’étudiants et dans des maisons de prière comme celle de Troussures. Il eut,
assez vite, une dimension fortement œcuménique ( Cf. B. Peyrous et H. M. Catta, (1999),
p.92). C’était le lendemain des retombées de mai 1968, marquées par des désillusions et
des aspirations à un autre changement. On signale actuellement mille groupes de prière en
France, avec environ vingt-huit mille participants. Certaines statistiques parlent de deux
cents mille personnes en relation avec ce courant12.
Une expérience fondatrice marque le renouveau charismatique, il s’agit de l’effusion
de l’Esprit. Celle-ci s’inscrit souvent dans le mouvement d’une quête spirituelle, d’un
itinéraire de foi ou de recherche de sens. Elle est accompagnée de la conviction de la
présence de l’Esprit Saint, comme une force qui vient d’en haut et est à l’œuvre dans le
cœur de la personne. Cette expérience – qui peut être vécue comme bouleversante - peut
être accompagnée de « manifestations charismatiques » comme le don des langues, le
repos dans l’Esprit, des charismes de prophétie, de science, de guérison,…13
Dans ce contexte, l’usage des prières de guérison repose sur une approche de la
santé qui a des points communs avec celle de certains nouveaux mouvements religieux ou
thérapeutiques14. (Il faut souligner que le Renouveau est né aux Etats-Unis à la même
époque et dans le même milieu socio-culturel qu’un certain nombre de nouveaux
mouvements religieux assimilés ultérieurement au Nouvel-Age). Il s’agit d’une approche
intégrale qui considère que la maladie, même physique, ne s’explique pas seulement par
une étiologie de type biomédical. Sans aller jusqu’à se référer à l’énergie cosmique ou à des
états modifiés de conscience, le Renouveau considère que la maladie peut avoir de

10
International Catholic Charismatic Renewal Service. Il s’agit moins d’une coordination que d’un service en vue
d’aider à la formation dans les pays du Tiers-Monde, de favoriser la communion et un partage d’expériences,
d’organiser des grands rassemblements. Ce service est également en contact avec les instances charismatiques
d’autres confessions.
11
Actualité Religieuse dans le Monde, 102, juillet-août 1998, p. 25..
12
Selon le Secrétariat de l’Épiscopat et des chercheurs du CNRS, en 1994. Tous ces chiffres ne représentent
que des estimations difficilement contrôlables car les membres des groupes sont mouvants. Pour une étude plus
approfondie de son évolution, consulter J. Séguy, (1979), 187-212) ; M. Cohen, (1986), 261-279 et (1986), 61-
79.
13
F. Sullivan, théologien catholique, décrit l’effusion comme « une expérience religieuse qui introduit quelqu’un à
un sens décisivement nouveau de la présence toute puissance de Dieu et de son action dans sa vie, cette action
impliquant habituellement un ou plusieurs dons charismatiques ». L’affirmation par le Concile Vatican II de
l’actualité des charismes spirituels a été décisive pour que ce courant n’apparaisse pas comme une forme de
« dissidence pentecôtiste » dans l’Eglise catholique
14
Cependant, certains de ces nouveaux mouvements religieux sont sous-tendus par une anthropologie et une
cosmologie spécifiques, de type énergétique (cf. le tantrisme) souvent peu compatibles avec celles du
christianisme et largement tributaires des religions orientales et de certaines pratiques psycho-spirituelles.
Certains visent à créer des états limites (en psychologie transpersonnelle, par exemple). L’accent est mis ici sur
une approche « holistique », souvent dans un sens ésotérique. Consulter F. Champion et D. Hervieu-Léger (dir.),
(1990)  et J.-P. Sauzet, (1994).
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 9

multiples causes : physique, psychologique, relationnelle, spirituelle... Il souligne aussi le


rapport entre péché et maladie, sans mettre l’accent sur la culpabilisation. Il affirme la
relation entre santé et vie dans la grâce, guérison physique et guérison intérieure. Il établit
un lien entre santé et vie affective et relationnelle, dans une approche plurielle, en mettant un
accent particulier sur la démarche de pardon15. Il insiste aussi sur les dimensions physique,
psychique et spirituelle du salut apporté par Jésus-Christ. Celui-ci n’a pas seulement sauvé
du péché, il a aussi guéri. Bien qu’il ne soit pas venu d’abord pour guérir, le salut a souvent
été signifié par lui à travers des guérisons physiques ou psychologiques et par des
exorcismes, sans qu’il identifie salut et santé. Il a donné à ses disciples le pouvoir de guérir
(B. Ugeux, (2000), chapitre 7). Ce pouvoir n’était pas seulement valable pour l’Eglise
primitive, mais aussi pour tous les temps, et particulièrement pour le temps de crise que
traverse aujourd’hui l’humanité, selon le Renouveau.
Se référant à la tradition de l’Eglise en continuité avec les pratiques du Christ et de
l’Eglise primitive, et dans le cadre de cette conception de la personne humaine, les groupes
charismatiques attachent beaucoup d’importance aux guérisons reçues de l’Esprit Saint pour
authentifier le salut apporté au nom de Jésus Christ. Les séances de prière de guérison sont
régulières et les témoignages abondent à cette occasion. Elles sont perçues comme un
signe indubitable que l’Esprit est encore à l’œuvre aujourd’hui, que l’Eglise a bien hérité des
pouvoirs légués par le Christ et que c’est par lui que le monde en crise profonde sera sauvé.
D’où la dimension eschatologique du Renouveau et la conviction que toute l’Eglise est
appelée à devenir un jour charismatique.
A propos des guérisons, l’essentiel n’est pas qu’elles soient miraculeuses ou non. La
reconnaissance par la médecine du caractère extraordinaire de la guérison revêt peu
d’importance pour le Renouveau. Ce qui importe, c’est que celle-ci soit perçue par les
croyants comme un signe de la présence de Dieu à l’œuvre dans l’Eglise et dans le monde.
Même si la guérison peut être expliquée par un traitement médical ou par une effet
psychosomatique. Cette conviction rejoint la tradition biblique pour laquelle il n’est pas
nécessaire qu’un événement contredise les lois de la nature pour qu’il soit reconnu comme
le fruit miraculeux de la sollicitude divine pour le peuple élu 16. Les guérisons constatées sont
plus souvent de l’ordre de la conversion intérieure que des guérisons physiques ou
psychiques plus ou moins spectaculaires, même si ces dernières seraient bien attestées 17.
En effet, la restauration de l’homme blessé par le péché ou par les événements douloureux
15
Lettre de médecins à leurs malades, Congrès des médecins et thérapeutes chrétiens (du Chemin Neuf),
13/11/1993, cité par J. Boulanger, (1999), p. 40-41.
16
Ceci ne signifierait pas qu’il n’est pas nécessaire de discerner et de diagnostiquer médicalement dans certains
cas.
17
Une recherche du spectaculaire dans certains milieux ne rend pas service au Renouveau, surtout quand il attire
des foules lors des grands rassemblements, à l’occasion de la venue d’une des « vedettes ». Les guérisons
représentent le principal attrait pour des personnes qui ne perçoivent pas toujours les vrais enjeux de l’expérience
charismatique. Elles sont parfois friandes de miracles et de merveilleux.
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 10

de sa vie n’est pas systématiquement le résultat d’une prière de guérison. Il peut s’agir d’une
démarche d’accompagnement spirituel. Pour d’autres, la guérison des souvenirs jouera un
rôle important18. Certaines communautés proposent des démarches de couples et des
formations pour professionnels de santé.
Le Renouveau met l’accent sur le fait que tout homme est un être blessé, par lui-
même, par les autres, par les puissances du mal. Il vise la guérison intérieure, la guérison
psychologique et la guérison physique19. Souvent, ces guérisons sont liées entre elles. Le
succès du Renouveau s’explique en partie par l’évolution des demandes contemporaines en
matière de spiritualité et de santé ainsi que par la déception à l’égard d’une présentation plus
classique du christianisme. Qu’il le veuille ou non, il est obligé de se situer par rapport au
« super-marché » des nouvelles propositions auquel il peut être assimilé de l’extérieur.
Certains responsables reçoivent aujourd’hui une formation professionnelle, spirituelle et
théologique sérieuse à l’accompagnement.

Conclusion

Ce survol historique a voulu mettre en lumière la profonde évolution de la conception des


miracles de guérison dans l’Eglise catholique entre la fin du XIX è et la fin du XXè siècle. Il est
riche en leçons tant pour l’anthropologie des religions que pour celle de la santé. Ce
déplacement herméneutique s’explique entre autres par l’évolution d’une époque à l’autre
de l’attitude de cette Eglise à l’égard des conceptions religieuses et médicales. Il y a un
siècle les guérisons miraculeuses étaient valorisées dans une perspective apologétique.
Dans un contexte rationaliste et scientiste, l’Eglise faisait appel aux sciences pour
démontrer l’impossibilité d’expliquer certaines guérisons instantanées, complètes et
définitives sans une intervention divine. Dieu, - créateur et tout puissant -, apparaissait
comme celui qui maîtrisait et pouvait même modifier les lois de la nature. Les guérisons
étaient bien la preuve de son existence, n’en déplaisait à Emile Zola. Ce faisant, l’Eglise se
mettait en situation de dépendance par rapport à la science pour proclamer l’authenticité
d’une expérience qui, pour le théologien, relèverait autant de la foi que de la biologie.
C’était la science qui détenait la première clé de l’interprétation du miracle.
L’évolution de la médecine, de l’attitude de l’Eglise vis-à-vis des sciences et de la
médecine en particulier, ainsi que l’apparition de nouvelles théories et méthodes
thérapeutiques ont influencé l’approche des miracles de guérison. Tout d’abord, il n’est plus

18
J.M. Hennaux (1997) 65-84 et P. Madre, (1984).
19
Elles concernent aussi bien des maladies organiques que des pathologies d’origine psychosomatique. A
chaque type de demande peut correspondre une approche spécifique. Les exorcismes ne sont pas pratiqués,
mais bien des « prières de délivrance » lorsqu’une personne est considérée comme liée par Satan. Le sacrement
de la réconciliation est souvent associé à la prière de guérison, quand c’est possible. A propos du discernement
en Afrique, consulter M. Hebga, (1982).
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 11

question de contradiction avec les lois de la nature pour reconnaître qu’il y a eu guérison
extraordinaire, même si l’existence d’énigmes scientifiques est toujours reconnue possible
par les praticiens eux-mêmes ( A. Triffaud, 1993). Il suffit qu’elle soit actuellement
inexplicable et vécue comme une expérience spirituelle forte. Par ailleurs, l’Eglise considère
qu’il peut y avoir de réelles grâces de guérison, source de l’émerveillement du fidèle
(« miraculum »), sans qu’il soit nécessaire de proclamer un miracle. On l’a vu à propos du
Bureau médical de Lourdes. Cette évolution rejoint la position du Renouveau charismatique.
Des guérisons, de quelque ordre que ce soit, obtenues par la prière, au sein d’un groupe de
prière charismatique, sont considérées comme un signe fort du salut de Dieu à l’œuvre
aujourd’hui. Elles ne nécessitent pas obligatoirement une vérification d’un point de vue
médical, d’après les membres. Ce qui est souligné, c’est ce qu’a vécu la personne guérie et
ce qui a été discerné et interprété comme une expérience spirituelle par les responsables du
groupe. Le Renouveau charismatique est donc exposé à la tentation d’un retour à
l’enchantement et au merveilleux, dans un contexte culturel et religieux où la demande est
forte (surtout en Amérique latine et en Afrique, mais pas uniquement).
Il apparaît donc qu’aujourd’hui le critère normatif déterminant n’est plus purement
scientifique mais théologique. Il renvoie à l’authenticité de l’expérience spirituelle du
bénéficiaire de la guérison et de sa communauté 20. Il s’ensuit que, si l’institution a repris du
pouvoir par rapport à la gestion médicale des miracles à Lourdes, elle a beaucoup plus de
mal à gérer les interprétations plus ou moins miraculeuses de certains groupes de prière
charismatiques21.
Enfin, dans le cadre de cette évolution, les Eglises chrétiennes s’efforcent d’offrir de
nouvelles réponses à la quête spirituelle et religieuse de certains de nos contemporains.
Dans cette quête, des demandes religieuses sont adressées aux praticiens de la santé et
des demandes thérapeutiques aux accompagnateurs spirituels ou aux groupes de prière.
Les frontières sont de moins en moins précises entre les deux domaines Or, dans
l’adaptation à de nouvelles demandes, il s’avère que celles-ci non seulement ne sont pas
en rupture avec la conception traditionnelle des guérisons miraculeuses mais au contraire
renouent avec l’interprétation biblique du miracle considérée comme la plus authentique qui
avait été mise en veilleuse pour ne pas prêter le flanc aux attaques des rationalistes et des
positivistes. Dans ce sens, elles rejoignent nombre d’approches contemporaines, et parfois
parallèles, de la maladie et de la guérison, marquée par une conception de l’homme de type
holistique22.

20
Pour le gestion des conséquences de la guérison et de la non-guérison, cf. B. Ugeux, (2000), p. 146.
21
Des membres du clergé semblent craindre - plus ou moins consciemment - une forme de « protestantisation »
douce de l’Eglise catholique (de type pentecôtiste) à la suite de l’autonomisation de ces groupes et de leur
gestion du miracle ou du merveilleux.
22
Dans le sens de « globalisant », intégral, et non dans celui, d’inspiration ésotérique, qui repose sur un jeu de
correspondances entre microcosme et macrocosme, comme dans le tantrisme ou dans l’Anthroposophie de
L’évolution de la conception du miracle de guérison. Bernard Ugeux. 12

Bernard UGEUX,
Professeur aux Instituts de Science et de Théologie des Religions de Toulouse et de Paris.

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Rudolf Steiner.

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