PAT H O L O G I E D U B Â T I M E N T
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Les désordres des systèmes d’isolation
thermique des façades par l’extérieur
Isolation non continue, étanchéité non assurée, esthétique discutable... bien des fonctions
initiales que doivent assurer les S.I.T.E. (Systèmes d’Isolation Thermique des façades
par l’Extérieur par enduit mince sur panneaux isolants) ne sont pas toujours respectées.
La conception et la mise en œuvre sont en cause dans ce cas.
Les sinistres ont lieu fréquemment en partie courante.
I l existe une grande diversité de Systèmes d’Isolation
Thermique des façades par l’Extérieur, tant par leur concep-
tion que par les matériaux qu’ils associent. Ces systèmes
sont plus largement utilisés en réhabilitation. Les S.I.T.E.,
dont nous nous proposons d’examiner le comportement,
consistent en l’habillage des bâtiments par panneaux iso-
lants, qui sont le plus souvent en polystyrène expansé. Ces
panneaux sont collés sur les façades support et revêtus d’un
sous-enduit organique mince armé d’un treillis de verre.
Ce sous-enduit, aussi dénommé couche de base, est lui-
même recouvert d’une impression, avant l’application d’un
revêtement plastique constituant la couche de finition à
vocation esthétique. Le complexe ainsi constitué assure non
seulement l’isolation thermique du bâtiment, mais aussi
l’étanchéité des façades.
La couche de base armée permet une contention et une
répartition des contraintes mécaniques transmises par les
panneaux isolants, mais elle participe également à l’étan-
chéité.
Les premiers défauts d’esthétique
présagent des désordres majeurs
Les désordres constatés surviennent entre la 2e et la 7e
année après la mise en service. Ils se manifestent par fré-
quence décroissante, sous forme de :
• Fissurations (souvent infiltrantes) : rectilignes, horizontales
et/ou verticales (en parties courantes au droit des joints de
panneaux isolants), aux liaisons (isolant/menuiseries, iso-
lant/profilés métalliques formant tableaux), à tous autres
points singuliers.
• Pelages, écaillages, cloquages du revêtement plastique
épais décoratif, et du sous-enduit, plus rarement.
• Décollements et/ou arrachements des plaques de polysty-
rène avec bombement de la surface et/ou arrachement de
celles-ci.
• Fantômes des joints de panneaux isolants.
• Moisissures du revêtement décoratif.
Dégradations : la mise en œuvre,
mais aussi les systèmes, peuvent être en cause
Les désordres sont le plus souvent en relation avec plusieurs
facteurs concomitants qui contribuent à leur apparition, puis
à leur aggravation progressive. Ils affectent en priorité les
façades les plus exposées aux chocs thermiques (ensoleille-
ment, précipitations). Ils peuvent être recensés selon la fré-
quence des cas de pathologie rencontrés.
Les fissurations rectilignes mettent en exergue la prédo-
minance des variations dimensionnelles non contenue des
panneaux ; liées à leur dilatation thermique différentielle.
Lorsque ces variations dimensionnelles se produisent, elles
mettent en cause un ou plusieurs des facteurs suivants :
• insuffisance du nombre de plots de colle (16/m2 et environ
180 g/m2),
• décollement des plots suite à une absence de décapage
du support ancien (revêtement plastique épais),
• absence de pose à joints décalés des panneaux,
• insuffisance d’épaisseur de la couche de base (minimum
2,5 mm),
• insuffisance de recouvrement des bandes d’armature, etc.
Les pelages, écaillages et cloquages de la couche de fini-
tion (R.P.E.), mettent en exergue le rôle fondamental de la
couche d’impression. Lorsque celle-ci n’est pas mise en
œuvre, le plus souvent pour des raisons d’économie, il y a
mauvaise adhérence du R.P.E. sur la couche de base. Les
fissurations rectilignes ou défauts d’étanchéité aux points
singuliers constituent alors des points d’infiltration à l’origine
des dommages.
Les décollements ou arrachements des panneaux isolants
mettent en exergue l’inadéquation entre leur collage d’une
part (interface support/plot ou plot/panneaux), et les
contraintes consécutives aux pressions et dépressions exer-
cées par le vent sur les façades d’autre part. Ces contraintes
doivent attirer l’attention sur l’importance de la partie
conception des S.I.T.E. Celle-ci doit en effet tenir compte :
yyyy
;;;; ;yy;
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;;;;
yyyy
Support maçonnerie

Plots de colle

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yyyy y;y;
Panneaux isolants

Armature maroufflée

Couches de base

Couche d’impression

;;;;
yyyy
Couche de finition RPE

• de la zone climatique dans laquelle se situe le bâtiment

(concomitance vent et pluie),
• de l’exposition du site (protégée, normale, exposée),
• de la hauteur des façades.

En conclusion, toutes les dispositions nécessaires à

garantir la pérennité des S.I.T.E. par enduit mince sur pan-
neaux isolants sont clairement définies dans les documents
suivants, sachant que les désordres constatés résultent
toujours du non-respect d’une ou plusieurs de ces dispo-
sitions :

• Au stade conception :
Conditions générales d’emploi des S.I.T.E. faisant l’objet
d’un Avis Technique
Enduits minces sur polystyrène expansé
Cahier CSTB n° 237, livraison 1833, mars 1983

• Au stade exécution :
Conditions générales de mise en œuvre des S.I.T.E. faisant
l’objet d’un Avis Technique
Enduits minces sur polystyrène expansé
Supplément CSTB n° 253.2, octobre 1984 et ses modi-
ficatifs successifs
Produits, dosages et prescriptions de mise en œuvre édic-
tés par le fabricant dans l’Avis Technique

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75008 Paris

114, avenue Émile Zola

Michel HOUEIX

75739 Paris Cedex 15

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