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MÉMOIRE DE FIN D’ETUDES

Pour l’obtention du diplôme


De mastère professionnel en finance : Ingénierie financière

L’IMPACT DE l’EVOLUTION DES TAUX D’INTERET


SUR L’ENGAGEMENT GLOBAL
ET L’EPARGNE

Réalisé à : Banque de Tunisie succursale de Sfax

Élaboré par :Ajmi Imen


Sous la direction de : Mr Foued Badr Gabsi

Année universitaire
2019-2020
Dédicace

Qu'il me soit permis au seuil de ce modeste mémoire de recherche d'exprimer


ma plus profonde reconnaissance à :

Mr Foued Bader Gabsi

À mes chers parents

Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour éternel et ma considération
pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon instruction et mon bien être.

Ma chère mère, « tu m'a donnée la vie, la tendresse et le courage pour réussir


Tout ce que je peux t'offrir ne pourra pas exprimer mon amour et ma reconnaissance »

Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers les amis et collègues qui m’ont apporté leur
soutien moral et intellectuel tout au long de ma démarche.

Tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de ce travail.


REMERCIEMENT

Je tiens à remercier en premier lieu les membres de l'honorable jury qui ont accepté
d'examiner ce mémoire et d'évaluer la qualité de mon travail.

J'exprime ma profonde reconnaissance à Monsieur Foued Bader Gabsi mon encadrant pour
l'intérêt qu'il a porté à mes travaux et pour ses conseils éclairés qui m'ont permis de consolider
mes connaissances théoriques et les concrétiser sur le plan pratique.

Je remercie, également, tous mes enseignants pour la formation de qualité qu'ils m'ont
prodiguée tout au long de mon cursus universitaire.

J’adresse mes sincères remerciements à tous les intervenants et toutes les personnes qui par
leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont
accepté de me rencontrer et de répondre à mes questions durant mes recherches.
Sommaire

Introduction générale ................................................................................................................1

Chapitre I : les fondements théoriques de l’impact de variation de taux d’intérêt .............3

Section 1 : Définition des concepts .......................................................................................3

Section 2 : Taux d’intérêt et engagement global .................................................................5

Section 3 : Taux d’intérêt et épargne .................................................................................10

Section 4 : Le taux d’intérêt négatif ...................................................................................13

Chapitre II : Étude pratique...................................................................................................16

Section 1 : Étude au niveau agrégé.....................................................................................16

Section 2 : Cas de la Banque de Tunisie ............................................................................29

Conclusion ................................................................................................................................39

Bibliographie ............................................................................................................................40
Liste des figures
Figure I.1: Crédit et taux d’intérêt- synthèse visuelle................................................................12
Figure 2:Évolution du TMM et des taux appliqués...................................................................18
Figure 3:Évolution du TMM et des taux appliqués ...................................................................18
Figure 4:Évolution du TMM et des taux appliqués ..................................................................19
Figure 5:Évolution du TMM et des taux appliqués ...................................................................19
Figure 6:Évolution de l’encours total des crédits par catégorie de bénéficiaires ......................21
Figure 7:Évolution de l’encours total des crédits par catégorie de bénéficiaires ......................21
Figure 8:Répartition de l’encours des crédits octroyés par catégories de bénéficia ires (2016 à
2018) ..........................................................................................................................................23
Figure 9:Évolution de la part de l’encours des crédits professionnels par secteur d’activité ....24
Figure 10:Évolution des créances impayées ou en contentieux ................................................25
Figure 11:Ancien logo BT .........................................................................................................30
Figure 12:Nouveau logo BT ......................................................................................................30
Figure 13:Crédit de la clientèle..................................................................................................32
Figure 14:Dépôt de la clientèle ..................................................................................................35
Figure 15:Structure des dépôts ..................................................................................................35
Listes des tableaux

Tableau 1Répartition par bénéficiaire, par secteur et par terme de l’encours des crédits à
l’économie : ...............................................................................................................................22
Tableau 2:Répartition de l’encours entre entreprises et administration publiques et privées et
par secteur ..................................................................................................................................23
Tableau 3:Répartition de l’encours des crédits accordés aux particuliers par objet de
financement................................................................................................................................26
Tableau 4:Répartition de l’encours de créances impayées et en contentieux concernant les
crédits aux particuliers par objet de financement ......................................................................26
Tableau 5:Taux de rémunération de l’épargne (TRE) ...............................................................27
Tableau 6:Crédit et engagement de la clientèle .........................................................................31
Tableau 7:Évolution des engagements par signature.................................................................33
Tableau 8:Répartition des engagements de BT par secteur .......................................................33
Tableau 9:Dépôt collectées ........................................................................................................34
Tableau 10:Evolution des dépôts ...............................................................................................36
Tableau 11:Ressources spéciales ...............................................................................................36
Introduction générale

Le taux d’intérêt est une notion incontournable dans les économies développées. Pour les
entreprises, il représente une charge financière qui, lorsqu’elle augmente peut freiner
l’investissement. Ceci est également vrai pour les ménages qui désire acquérir des logements
ou qui ont recours au crédit à la consommation.

Pour le philosophe, il représente la valeur-temps. Pour l’économiste c'est le prix qui permet
l'équilibre entre épargne et investissement, mais également entre offre et demande de monnaie.
Pour l’investisseur il est le coût de son immobilisation de capital et pour l'épargnant, il
constitue la rémunération de sa renonciation à la consommation immédiate. Pour les financiers
ou les banques le taux d'intérêt est une unité de compte, une référence et un outil de travail.

Les banques sont préoccupées par la variation du taux d'intérêt où : l’argent est le matériau du
banquier et le taux d‘intérêt est l’instrument pour le travailler.

Les années qui viennent de s'écouler ont été marquées par d'amples fluctuations de taux
d'intérêt sur les marchés.

Dans le contexte tunisien, Le déclenchement de la révolution du 17 décembre 2010 a engendré


une instabilité politique et financière, ce qui a entrainé des variations remarquables sur le taux
d'intérêt en mettant le système bancaire Tunisien dans une situation difficile.

Ces évolutions récentes, dont elle rappelle l’ampleur, ont pu avoir ou auront sur et la collecte
de l’épargne financière, tant sur son niveau global que sur sa répartition entre différentes
formes de placement.

Mais une banque, ce n’est pas seulement un compte courant et un livret épargne, c’est aussi
des solutions bancaires pour répondre à des besoins de financement des projets loisirs ou
immobiliers. Mais un crédit qui engage et doit être remboursé.

En réalité, la gestion des engagements prend effet avant, pendant et après la conclusion du
contrat de crédit, en partant par la toute première phase de l'étude du dossier et du recueil de

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l'information, ensuite, avec la prise et la vérification des garanties soumises par le client, puis
en passant par le contrôle de la gestion de ces engagements, afin d'assurer le suivi des
échéances et l'engagement du bénéficiaire, pour aboutir en dernier lieu à un stade éminemment
important et dont l'action est permanente, c'est celui de la gestion du risque de crédit qui peut
être infligé à la Succursale en raison des engagements contractés.

Chaque agent économique a ainsi une interprétation et une conception du taux d'intérêt qui lui
sont propres. Mais l'observation de la réalité met en évidence non pas un mais une multitude
de taux et le profane se perd entre taux court, taux long, taux à terme, taux au jour le jour...
L’opérateur du marché lui- même éprouve des difficultés à choisir entre TMM, TME, TMO…

C’est pour cela qu’il est essentiel de s’informer au préalable des offres disponib les avant de
souscrire un crédit dans une banque pour choisir le meilleur crédit au meilleur taux d’intérêt.

La question se pose alors de savoir quels effets on pourrait attendre d'une variation des taux
d'intérêt dans la situation actuelle sur les engagements. Celle-ci engendrerait-elle une relance
de l'activité économique ? son impact sur le niveau global de l’épargne ?

Cet article a pour objet d'étudier les effets d' une évolution des taux d'intérêt sur l’engagement
global et l’épargne.

Telles sont les principales interrogations auxquelles cet article tente de répondre. La démarche
suivie se décompose en deux étapes :

Une analyse synthétique de la littérature théorique est d'abord présentée, on montre le


caractère complexe et contradictoire des mécanismes mis en Jeu par les variations de taux
d'intérêt.

La seconde partie de l'article est consacrée à une étude empirique de l’impact de variation de
taux d’intérêt sur les banques tunisiennes.

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Chapitre I : les fondements théoriques de l’impact de variation de
taux d’intérêt

Section 1 : Définition des concepts

Le taux d'intérêt :est une variable macroéconomique qui permet de distinguer entre une
bonne et une mauvaise économie d'un pays donné. Ce taux est utilisé pour les instruments
financiers, les produits d'épargne et les obligations.

 Pour les économistes de l'école néoclassique, le taux d’intérêt est la rémunération de


l’abstinence : celui qui prête renonce à une consommation immédiate pour épargner.
Le taux d’intérêt devient le prix du temps, la récompense de l’attente.
 Pour l'économiste anglais John Maynard Keynes, le taux d’intérêt mesure la
répugnance des détenteurs de monnaie à aliéner leur droit d’en disposer à tout moment
car il conduit les agents à choisir entre la détention d'actifs liquides et leur placement
consenti contre rémunération. Le taux d'intérêt est le prix à payer au prêteur pour qu'il
renonce à sa préférence pour la liquidité.

La notion de taux d’intérêt doit être liée à la notion de durée ou encore de maturité : prêter ou
emprunter à dix ans est évidemment différent que de prêter ou emprunter à un mois. Une
différence de rémunération (pour un prêt), ou de cout (pour un emprunt), donc de taux va en
découler. Il est d’usage d’appeler :

 Taux à court terme : des taux associés à des opérations allant jusqu’à un an.
 Taux à moyen terme : des taux pratiqués pour des opérations de deux à cinq ans.
 Taux à long terme : des taux pratiqués pour des opérations de durée supérieure à cinq
ans, même si la référence taux long repose en général sur du dix ans.

Un engagement :de la Succursale auprès des clients, tous crédits contractés au profit du
client, aussi bien les engagements par décaissement au titre desquels la Succursale s'engage à
mettre des sommes d'argent à la disposition du client, que les engagements par signature au
moyen desquels elle se porte garant au caution du client (dans le cas des entreprises et
professionnels) sans mobilisation effective de fonds.

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Il faut toutefois noter que dans les faits la notion d'engagement, au sens proprement dit d'après
l'approche bancaire, rejoint le plein de sa signification dans le cas spécifique des crédits par
signature.

Le crédit :est « l'engagement de la banque de mettre des moyens de paiement à la disposition


du bénéficiaire ou de tiers désignés par elle, à concurrence d'une certaine somme d'argent ».

L’épargne :est la partie du revenu qui - pendant une période donnée - n'est pas dépensée.
Cette somme d'argent n'est pas détruite immédiatement par une dépense de consommation et
peut être conservée sous forme liquide (constitution d'encaisses ou de réserves motivées par
une recherche de précaution ou l'échéance d'une dépense importante à venir), ou être
réinvestie dans le circuit économique sous la forme d'un placement ou d'un investissement

Les indicateurs économiques : mesurent la force de l'économie d'un pays. Ils peuvent
fournir des indications sur un secteur de l'économie, comme par exemple le logement, ou
donner des mesures globales avec entre autres le PIB et le chômage.

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Section 2 : Taux d’intérêt et engagement global

La première fonction d’une banque étant de servir des crédits à ses clients, il est nécessaire de
disposer d’une base financière suffisante de nature à s’acquitter de cette mission dans les
meilleures conditions. Évidemment, les projets présentés dans tous les secteurs doivent
répondre aux critères de rentabilité et de performance pour éviter un éventuel échec. D’où les
études minutieuses élaborées par les banques pour s’assurer que le projet en question est
viable et réponde vraiment à une demande permanente.

L'évolution des taux d'intérêts présente la particularité d'avoir potentiellement des impacts
micro et macroéconomiques importants.

I. Impact du taux d'intérêt sur une monnaie


Tout d'abord, un taux d'intérêt plus élevé indique une économie forte et les investisseurs sont
plus enclins à investir dans une économie qui croît. La demande pour la monnaie locale est
donc susceptible d'augmenter, cela conduit généralement à une augmentation de sa valeur.

Un taux d'intérêt plus élevé signifie également que vous obtenez un meilleur taux de
rendement sur le capital que vous détenez dans un compte bancaire. Les investisseurs
préfèrent donc investir des capitaux dans les pays qui ont un taux d'intérêt plus élevé.

II. Un rôle pionnier des banques


Il va sans dire que les banques de la place, privées et publiques, jouent un rôle pionnier dans la
dynamique économique grâce aux financements fournis aux investisseurs et aux chefs
d’entreprise dans les secteurs industriels, touristiques, agricoles et de services. La concurrence
dans ce domaine est devenue acerbe dans la mesure où chaque banque essaye d’offrir les
meilleures prestations en vue d’attirer le maximum de clients et de les fidéliser. En tout cas,
quand les indicateurs financiers sont au vert, la marge de manœuvre des banques devient plus
large et elles peuvent se permettre de fournir plusieurs produits aussi bien aux particuliers
qu’aux investisseurs. A noter que plusieurs chefs d’entreprise sont endettés et sont appelés à
rembourser leurs crédits dans les échéances convenues. Grâce à une baisse du taux d’intérêt,
les clients endettés constatent que leurs charges sont allégées et peuvent continuer leur activité
en toute sérénité.
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Cette bouffée d’oxygène ne doit pas, toutefois, être limitée dans le temps mais s’étendre sur
plusieurs mois pour permettre aux hommes d’affaires de réaliser leurs projets longtemps mis
en veilleuse en attendant le moment opportun pour être concrétisés. Même si
l’autofinancement constitue encore un casse-tête, notamment pour les nouveaux promoteurs
dont plusieurs ne sont pas en mesure de fournir leur propre financement pour pouvoir
contracter un crédit bancaire. En l’absence d’un autofinancement ou d’un fonds de roulement,
le promoteur se voit souvent obligé de retarder ou de reporter la réalisation de son projet et
donc impossible d’effectuer de nouveaux recrutements et de stimuler les activités
économiques.

III. Une modification du taux d'intérêt affecte les emprunteurs


La banque centrale d'un pays prête de l'argent à certaines banques, le taux d'intérêt de base
défini le montant que ces banques doivent payer pour emprunter de l'argent. Les banques
prêtent aussi de l'argent à d'autres banques et aux consommateurs sous la forme de prêts contre
le paiement d'intérêts.

Si la banque centrale augmente le taux d'intérêt de base, les emprunteurs doivent payer plus
pour l'argent qu'ils ont emprunté. Cela réduit leur pouvoir d'achat sur d'autres produits et
influence donc l'économie.

Par exemple,si le taux d'intérêt augmente, les paiements mensuels de ceux qui ont un prêt
hypothécaire vont augmenter. L'augmentation du taux d'intérêt est donc un outil pour lutter
contre l'inflation excessive, car si les ménages doivent payer plus chaque mois pour
rembourser leur hypothèque, ils auront moins d'argent à dépenser pour d'autres biens et
services. Quand la demande des ménages diminue, les prix des biens et services diminuent
également.

D'autre part, si la croissance économique d'un pays est trop faible, la banque centrale peut
baisser le taux d'intérêt pour réduire les paiements sur ces prêts hypothécaires. Les gens ont
alors plus d'argent à dépenser chaque mois, ce qui stimule l'économie.

Les entreprises qui empruntent de l'argent pour se développer et embaucher de nouveaux


employés, sont également affectées par les taux d'intérêt. Si elles doivent rembourser un

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montant plus élevé à cause d'un taux d'intérêt en hausse, elles ont moins d'argent pour investir
et embaucher de nouveaux salariés.

Il survient à l'occasion d'une évolution défavorable des taux d'intérêt affectant négativement
les résultats de la banque dès lors que celle-ci indexe ses emplois et/ou ressources sur les taux
du marché. C'est généralement le cas « car la quasi-totalité de leurs encours du bilan engendre
des revenus et des charges qui sont, à plus ou moins long terme, indexés sur les taux du
marché ». Cela peut donc porter sur la marge de transformation c'est-à-dire les résultats
courants ou les valeurs patrimoniales inscrites au bilan.

En outre, l'impact de l'évolution défavorable des taux pour la banque est encore plus marqué
lorsqu'il existe des options « cachées » ou « implicites » dans les produits bancaires. C'est
notamment le cas des remboursements anticipés ou des dépôts à vue lorsque ceux-ci sont
transférés vers des placements plus rémunérateurs du fait des conditions du marché. En effet
dans une telle situation, la banque aura du mal à prévoir et mesurer avec exactitude les
incidences du comportement futur de sa clientèle. L'expérience malheureuse des « Savings and
Loans » aux USA montre à quel point ce risque optionnel « indirect » est potentiellement
dangereux.

L'augmentation de la volatilité des taux d'intérêt sur les marchés financiers provoqués par la
crise économique de 2008 a contribué à l'instabilité des revenus, les coûts et la valeur
économique des banques, alors que les revenus induits par la fluctuation des taux d'intérêt
restent la plus grande source de revenus pour les banques. Il est intéressant de souligner que le
cadre réglementaire de l'entreprise définie par les Accords de Bâle (Bâle II, Bâle III) exige que
les réserves doivent être mises de côté en fonction de l'exposition au risque de marché évaluée.

Une baisse des taux d’intérêt peut profiter aux promoteurs qui projettent de lancer de
nouveaux projets ou effectuer des extensions en contractant des crédits à taux relativement
acceptable. C’est que le taux d’intérêt occupe une place de choix dans toute opération
d’investissement. L’investisseur est, en effet, soucieux d’avoir un crédit à coût raisonnable
avec des avantages préférentiels comme la période de remboursement, le délai de grâce et bien
entendu le taux d’intérêt. Les investisseurs devraient profiter de cette aubaine pour lancer le urs

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projets en suspens et contribuer ainsi à la croissance économique du pays et au recrutement
d’une nouvelle main-d’œuvre qualifiée.

Les mouvements des taux d'intérêt affectent les bénéfices en modifiant le revenu d'intérêts net
ainsi que les autres revenus sensibles aux taux d'intérêt et les dépenses d'exploitation. Ils ont
également une incidence sur la valeur des créances, dettes et instruments du hors-bilan, étant
donné que la valeur actualisée des flux de trésorerie attendus (et, dans certains cas, les flux
eux- mêmes) varie en fonction des taux d'intérêt. Par conséquent, il est essentiel, pour la
sécurité et la solidité des banques, qu'elles soient dotées d'un processus efficace de gestion de
risque qui contienne le risque de taux d'intérêt dans des limites prudentes.

IV. Contraintes de liquidité


L'effet des variations de taux d'intérêt sur les comportements privés peut être occulté par
des contraintes de liquidité, ou renforcé par des effets de richesse.

L’arbitrage inter temporel ne fonctionne pleinement que si les agents peuvent emprunter
librement pour ajuster leurs dépenses au cours du temps. Dans la réalité, les préteurs n’ont pas
entièrement confiance dans la capacité des emprunteurs à obtenir les revenus futurs
nécessaires aux remboursements. Ils imposent donc a priori des limites à l’endettement,
appelées contraintes de liquidité. Les emprunteurs peuvent buter sur ces limites avant même
de buter sur leur contrainte de solvabilité, c’est-à-dire leur capacité à rembourser compte tenu
de leurs perspectives de revenus.

Les ménages : les contraintes de liquidité affectent particulièrement les ménages. Les banques
imposent en général des limites au rapport endettement/revenu courant, sans s’intéresser à
l’évolution anticipé des revenus autrement que par un risque (assurable) de perte d’emploi. Ce
type de contrainte vise à éviter les situations de surendettement qui apparaissent lorsque les
ménages surestiment leurs revenus futurs.

Une autre contrainte est l’apport personnel exigé pour les candidats à l’emprunt immobilier.
Néanmoins, la concurrence accrue entre les banques et leur liberté croissante de fixation des
taux d’intérêt débiteurs tendent à alléger ces contraintes et à renforcer les arbitrages inter
temporels.
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Les entreprises : les contraintes de liquidité affectent les entreprises de manière iné gale selon
leur facilité d’accès au financement de marché. Ainsi, les grandes entreprises peuvent toujours
trouver un financement de marché en émettant des titres dont le taux d’intérêt augmente avec
le risque qu’elles présentent. Au contraire, les petites et moyennes entreprises (PME) se
financent presque exclusivement auprès des banques, lesquelles peuvent refuser de prêter aux
entreprises les plus endettées, surtout lorsqu’elles ont été créées récemment et ne peuvent donc
ni exhiber des résultats suffisants ni disposer de collatéral à mettre en gage de leurs emprunts.
Dans ce cas, une hausse des taux d’intérêt de marché peut même conduire les banques à
refuser de prêter plutôt que de répercuter la hausse des taux aux emprunteurs, car elles
craignent en répercutant la hausse des taux de sélectionner les projets les plus risqués. Ce
phénomène, appelé « rationnement du crédit » s’observe essentiellement pour les PME et TPE.
Ces dernières n’ont alors d’autre recours pour investir que de s’autofinancer.

L’endettement des entreprises joue un rôle crucial dans le cycle économique. Dans les phases
d’expansion, les entreprises ont accès au crédit sans contrainte grâce au dynamisme de
l’activité et aux bonnes perspectives de profit. Le mouvement s’inverse durant les récessions.
Le retournement des anticipations, les faillites, les prêts non performants pour les banques et
les pertes des investisseurs se conjuguent pour faire baisser les taux d’endettement. Il y a à la
fois une plus grande prudence des prêteurs qui veulent réduire leur exposition au risque et une
baisse de la demande de crédit de la part des entreprises qui jugent leurs capacités de
production suffisantes pour la conjoncture. Il est toutefois difficile de faire la part des
contraintes de liquidité et du désendettement volontaire des entreprises.

Les administrations : les engagements en matière de politique budgétaire peuvent aussi être
considérés comme des contraintes que s’imposent les États eux-mêmes dans leur accès au
crédit.

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Section 3 : Taux d’intérêt et épargne

I. Les déterminants de l'épargne


La question des déterminants acheminant l'épargne fait apparaître une différence fondamentale
entre l'approche néoclassique et l'approche keynésienne des comportements économiques.
Alors que pour les économistes néoclassiques, l'épargne est déterminée par le taux d'intérêt
réel, pour Keynes et pour les économistes qui s'en réclament, l'épargne dépend uniquement du
revenu, le taux d'intérêt ne déterminant que la forme de l'épargne (soit de l'épargne thésaurisée
soit de l'épargne financière).

I.1. L'approche néoclassique des déterminants de l'épargne


Pour les économistes néoclassiques, l'épargne -censée être investie- est une consommation
différée dans le temps. L'épargne désigne donc tout comportement de renoncement à une
consommation immédiate et ce, dans l'espoir d'obtenir un meilleur rendement futur et par suite
une meilleure consommation future. « L'arbitrage entre consommation immédiate et
consommation future est donc déterminé par l'évolution prévisible du revenu dura nt la vie de
l'individu, par son degré de préférence pour le présent et par le niveau du taux d'intérêt ».

Selon le raisonnement néoclassique, l'épargne précède la consommation. L'agent économique


qui cherche à maximiser son utilité vérifie ce que peut lui rapporter l'épargne en fonction du
niveau du taux d'intérêt. Si celui-ci est élevé, l'agent sera incité à épargner pour s'assurer des
revenus plus importants dans l'avenir. Lorsque le taux d'intérêt est faible, l'agent a tendance à
peu épargner : l'épargne ne lui rapportera que peu de revenus dans l'avenir.

I.2. L'approche keynésienne des déterminants de l'épargne


L'approche keynésienne du comportement d'épargne est tout autre : ici c'est la consommation
qui précède l'épargne. Le niveau d'épargne est un résidu qui est déterminé non pas par le taux
d'intérêt mais par le niveau de revenu de l'agent. Celui-ci consomme d'abord et attribue le reste
de son revenu (celui qui n'a pas été consommé) à l'épargne ou à la thésaurisation en fonction
du taux d'intérêt i. Si le taux d'intérêt i est élevé, alors l'individu est amené à réduire sa
préférence pour la liquidité et augmenter sa préférence pour l'épargne. Par contre si le taux

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d'intérêt est faible, il penchera en faveur de la liquidité qui peut être utilisée à des fins de
consommation, de précaution, voire de la thésaurisation.

I.3. Autres déterminants de l'épargne

I.3.1 Théorie de l'é pargne selon Modigliani


L'économiste italien Franco Modigliani est l'un des tenants de la théorie de l'épargne qui
relativise les déterminants mis en avant par les néoclassiques (le taux d'intérêt) ou les
keynésiens (le revenu) au profit d'une explication par l'âge des individus, considération qui
aboutit à distinguer deux grandes périodes dans le cycle de vie de l'individu : celle de la vie
active où l'on a plutôt tendance à épargner, et celle - depuis la retraite jusqu'au décès - où la
personne « désépargne ». Dans cette perspective, le taux moyen d'épargne d'une économie
serait davantage conditionné par sa structure démographique.

I.3.2 épargne et effet de démonstration selon Duesen berry


Il résulte du désir d'émulation sociale - selon l'effet de démonstration illustré par l'économiste
Duesenberry - que le montant d'épargne réalisé par une personne est influencé non seulement
par le niveau absolu de son revenu, mais aussi par le rapport de son revenu au niveau supérieur
de revenu des autres personnes avec lesquelles elle vit : Au contact de biens supérieurs ou de
niveaux plus élevés de consommation, de nouveaux désirs de consommatio n apparaissent chez
les individus qui les conduisent à forcer leur consommation et par voie de conséquence à
réduire leur effort d'épargne. Les changements intervenus depuis un an dans le domaine des
taux d’intérêt ont incontestablement contribué, avec d’a utres facteurs tels que la modification
de la fiscalité des placements, à créer une nouvelle donne pour l’épargne.

II. L’incidence de l’évolutions des taux d’intérêt et de la fiscalité des place ments sur
le volume global de l’épargne financière

La baisse des taux d’intérêt peut contribuer à une diminution du taux d’épargne financière,
mais plus à travers une reprise de l’endettement que par une diminution du taux de placements
financiers. De toute manière, l’évolution dans ce sens sera lente.

La façon dont les taux influent sur les comportements de placements est complexe et ce n’est
pas seulement leur niveau qu’il faut prendre en compte, mais aussi les écarts relatifs entre eux,

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leurs effets directs et indirects, les anticipations. Par ailleurs, la réaction des épargnants à un
changement donné dans le domaine des taux est influencée par d’autres facteurs. Pour faire le
point sur l’interaction entre taux d’intérêt et collecte de l’épargne dans la période présente, il
faut sans doute l’examiner sous ces angles : – quels sont les changements qui sont intervenus
dans le domaine des taux d’intérêt ? – quel en est l’impact sur le volume global de l’épargne
financière et sur le partage entre placements financiers, consommation, investissements
immobiliers ?

La question qui se pose est de savoir si la baisse des taux d’intérêt va provoquer une
diminution du taux d’épargne financière au profit de la consommation, ou de l’investissement-
logement. Une telle évolution est probable, mais elle sera lente, et tiendra aussi à d’autres
raisons que la baisse des taux.

Il importe de rappeler que le taux d’épargne financière est en fait la résultante de deux
comportements : le comportement d’endettement et le comportement de placement. Si le taux
d’épargne financière s’est maintenu, c’est parce que les ménages se sont désendettés (ou se
sont moins endettés). En revanche, loin d’avoir maintenu la part de leurs placements financiers
dans leur revenu disponible, ils l’ont réduite.

Figure I.1: Crédit et taux d’intérêt- synthèse visuelle

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Section 4 : Le taux d’intérêt négatif

Le taux d’intérêt est le « loyer » de l’argent. Selon toute logique, il doit être positif, pourtant
sont apparus dans plusieurs pays développés de la zone euro comme l’Allemagne ou la France
des taux d’intérêt négatifs. Il s’agit d’un phénomène inédit et qui tend à se développer.

Parallèlement, depuis juin 2014, la Banque centrale européenne (BCE) pratique elle aussi
des taux d’intérêt négatifs à l’égard des dépôts que les banques de la zone euro déposent chez
elle.
Comment un tel phénomène est- il possible ? La réponse à cette question nécessite que l’on
revienne sur les politiques monétaires conduites à partir de 2008 dans les pays développés, car
elles permettent de comprendre pourquoi les taux d’intérêt ont enclenché une spirale baissière.
Depuis la crise économique de 2008, les banques centrales ont eu recours à différents outils
pour relancer l’économie. La baisse progressive des taux d’intérêts vise ainsi à stimuler les
prêts des banques aux entreprises et aux particuliers, dans le but de doper la croissance. Les
taux ont donc dégringolé jusqu’à atteindre des taux négatifs dans plusieurs pays. (D’après un
article posté sur le site la finance pour tous)

I. Une politique monétaire de plus en plus accommodante


Les taux de refinancement deviennent nuls…voire négatifs. En réponse à la crise de 2008,
toutes les banques centrales des pays développés ont procédé à des baisses de leur taux
d’intérêt principal, par lequel elles refinancent les banques commerciales. La variation de leur
taux de refinancement correspond à la conduite habituelle de la politique monétaire (dite
politique conventionnelle).

La Fed (la banque centrale américaine) a ainsi très rapidement baissé son taux principal à son
minimum en 2009 (entre 0 et 0,25 %), avant de le remonter en réponse à la reprise de
l’économie. Puis, à partir de l’été 2019, la Fed s’est à nouveau engagée dans un cycle de
baisse des taux face à l’essoufflement de la croissance américaine.

La BCE n’a baissé ses taux qu’à partir de 2011 et a décidé de fixer son taux principal de
refinancement à 0 % en mars 2016.Dans certains pays le taux principal de refinancement est
passé en territoire négatif. C’est notamment le cas du Japon (-0,1 %) et de la Suisse (-0,75 %).
En effet, ces pays veulent éviter une appréciation de leur monnaie. En plaçant les taux
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d’intérêts en territoire négatif, les banques centrales rendent les placements dans ces pays
moins attrayant (les taux des banques se répercutant dans l’ensemble de l’économie comme
nous l’expliquons ci-dessous), ce qui évite l’appréciation de la monnaie.

Un autre instrument habituel de la politique monétaire des banques centrales est le taux de
dépôt : eux aussi en territoire négatif. Les banques possèdent un compte auprès de la banque
centrale, un peu comme un particulier possède un compte auprès de sa banque. Le taux de
dépôt est le taux auquel sont rémunérés les dépôts que les banques effectuent aup rès de la
banque centrale.

Malheureusement, le privilège des prêts à taux négatif ne s’adresse pas aux particuliers, la loi
interdisant par ailleurs à une banque de prêter à perte. Certains particuliers ont pu profiter de
cette aubaine, car ils avaient souscrit à un crédit à taux variable, mais leur nombre est resté très
limité et la procédure pour récupérer leur argent est particulièrement complexe.

II. Crainte de la déflation


Dans un environnement inflationniste, placer son argent à taux négatif c’est un peu la double
peine. En revanche, comme le souligne Schröders dans une récente étude, si l’économie venait
à entrer en déflation (baisse du niveau général des prix) un taux négatif pourrait ne plus
s’avérer si pénalisant. S’il est supérieur au niveau de déflation, le rendement réel pourrait
même se révéler positif. Un emprunt à -0,4% sur dix ans procurera un gain réel de 0,6% par an
si les prix baissent en moyenne de 1% par an sur la période.

III. Pour ne prendre aucun risque


Sans aller jusqu’à craindre une déflation généralisée, certains investisseurs très averses au
risque préfèrent être sûrs de retrouver leur capital (même diminué des intérêts) plutôt que de
risquer de tout perdre.

Planquer son cash sous son matelas ou dans un coffre- fort n’est pas une solution envisageable
pour les grands investisseurs (les montants sont trop importants), explique Schröders. Elle
n’est d’ailleurs pas sans coût (louer un coffre- fort n’est pas gratuit) ou sans risque
(cambriolage, incendie) pour un particulier.

14
IV. Les avantages des taux d’intérêt plus élevés
Des taux d’intérêt plus élevés peuvent être porteurs de bonnes nouvelles. L’épargne détenue
dans des comptes bancaires à intérêt élevé peut croître plus rapidement. De plus, de nombreux
placements à taux d’intérêt fixe, comme les options à intérêt garanti ou les certificats de
placement garanti (CPG), pourraient donner des rendements plus élevés. Vous pourriez
également faire affaire avec un conseiller pour mettre à jour vos cont rats de fonds communs
de placement et vos polices de fonds distincts afin de profiter des taux d’intérêt plus élevés.

Il existe des moyens simples de tirer parti de la hausse des taux d’intérêt, ou du moins de
limiter son incidence négative. Par exemple, si vous avez un prêt hypothécaire remboursable
par anticipation, songez à le remplacer par un prêt hypothécaire fermé. Contrairement à un
prêt hypothécaire remboursable par anticipation, un prêt hypothécaire fermé ne sera pas
touché par les fluctuations des taux d’intérêt.

Pour le moment, la hausse des taux d’intérêt n’est pas vertigineuse, ce qui signifie que le
rendement global de vos placements devrait demeurer faible. Éventuellement, toutefois, la
hausse des taux d’intérêt pourrait se traduire par un acc roissement des revenus de votre
portefeuille de placements – surtout ceux à revenu fixe, comme les obligations et les CPG.
(Vos placements en titres à revenu fixe servent également de contrepoids à vos placements en
actions, surtout lorsque le marché connaît un repli.)

V. Coronavirus et crédits
Le phénomène de remontée des taux était déjà sensiblement amorcé avant la crise sanitaire
liée au Covid-19. Mais les dernières mesures pourraient avoir un impact encore plus important
sur le secteur des crédits immobiliers même s'il est compliqué d'avoir une véritable visibilité
sur leur évolution car la demande et le traitement des dossiers des crédits : Ralenti, mais pas
stoppé... Le flux des crédits aux particuliers est maintenu mais de façon très réduite pendant
l’épidémie de Covid-19. En pratique, d’après plusieurs interlocuteurs bien placés (banquiers,
intermédiaires de crédit, agents immobiliers), il semble que les conseillers bancaires
continuent de gérer les dossiers en cours. En revanche les nouvelles de mandes seraient pour
l’instant beaucoup plus difficiles à faire passer, voire totalement gelées.

15
Chapitre II : Étude pratique

Section 1 : Étude au niveau agrégé

I. La variation de taux d’intérêt en Tunisie

Les taux d'intérêt débiteurs applicables à toute forme de financement sont librement fixés par
les banques et négociés avec leurs clients, sauf ceux appliqués par la Banque Tunisienne de
Solidarité (BTS). Les taux pratiqués actuellement varient entre :

un min=TMM
et un max = TMM + 7points

Le taux d'intérêt a connu plusieurs variations durant la période de 2011 au 2020. La


contraction de la liquidité bancaire a été ressentie au niveau des taux d'intérêt. Au cours du
premier semestre 2011, la plupart des banques demandeuses ont été amenées à contracter des
transactions interbancaires à des taux supérieurs à ceux pratiqués par la Banque centrale dans
le cadre de ses opérations principales de refinancement. En conséquence, le taux moyen
mensuel du marché monétaire (TMM) s'est établi au-dessus du taux directeur de la Banque
centrale (à l'exception du mois d'avril), reflétant la situation de la trésorerie des banques et leur
position de liquidité. La transmission des variations du TMM aux taux débiteurs des banques
est demeurée importante, reflétant la poursuite du comportement d'indexation des taux
bancaires. Ainsi, la baisse du TMM de 107 points de base au 2ème semestre 2011 a entraîné
une diminution du taux effectif moyen, toutes catégories de crédits confondues, de 58 points
de base durant le même semestre et de 38 points de base le semestre suivant.

Sur le plan de la conduite de la politique monétaire et à la lumière de l'évolution de la


conjoncture nationale et internationale, le Conseil d'Administration de la BCT a décidé, au
cours de sa réunion du 29 août 2012, d'augmenter le taux directeur de 25 points de base, le
portant de 3,50% à 3,75%, en vue de parer à l'amplification des pressions inflationnistes. De
ce fait, les taux moyens mensuels du marché monétaire (TMM) se sont établis à 3,85%, 3,88%
et 3,90 %, respectivement, au cours des mois de juillet, août et septembre 2012, soit une
moyenne trimestrielle de 3,88%, contre 3,67% au second trimestre. Les taux des facilités

16
permanentes de dépôts et de prêts à 24 heures, qui constituent le plancher et le pla fond du
corridor des taux du marché, se sont alignés sur la hausse du taux directeur, pour s'établir
respectivement à 3,25% et 4,25% au terme du mois de septembre contre 3% et 4% à fin juin.

Suite à une politique monétaire de la banque centrale en 2013 a était interpréter comme une
volonté pour maintenir le TMM proche du taux plafond pour centrer les pressions
inflationnistes. La variation était importante du TMM par une augmentation de73 points par
rapport à 2012 qui risque d'attirer les mauvais emprunteurs ce qui traduit par une dégradation
de la qualité du portefeuille des banques. Le TMM a connu une légère détente de 4.98 % à
4.88% en juillet 2014. La hausse du TMM par rapport au 2013 se traduit par un accroissement
du taux effectif global (TEG) de 44 points.

Les taux moyens mensuels du marché monétaire (TMM) se sont établis respectivement à
4,93%, au cours des mois d'octobre et de novembre 2014 et à 4,88% au mois de décembre, soit
une moyenne trimestrielle de 4,91%, contre 4,95% au cours du trimestre précédent, reflétant
l'atténuation des besoins des banques, d'un trimestre à l'autre.

Pour l'année 2015, L'ajustement à la baisse du taux directeur s'est traduit par une baisse
conséquente du taux d'intérêt pondéré au jour le jour sur le marché interbancaire. Aussi, le
TMM est passé de 4,75% à 4,30% puis à 4,28% respectivement aux mois d'octobre, novembre
et décembre 2015, soit une moyenne trimestrielle de 4,44% contre 4,77% au troisième
trimestre. Globalement, le TMM a évolué, tout le long de l'année 2015, en étant proche du
taux directeur.

Malgré les échecs dans la lutte contre l’inflation des hausses précédentes du taux du marché
monétaire (TMM), les autorités monétaires tunisiennes s’obstinent à augmenter le taux
directeur. Depuis avril 2017, la BCT décide pour la cinquième fois de relever de 100 points de
base son TMM. En fait, en 2 ans on totalise une augmentation de 350 points de base, soit une
augmentation de 3,5 en points de pourcentage.

Un package de mesures qui relèvent à la fois des domaines de la po litique monétaire et de la


stabilité financière a favorisé le maintien du taux du marché monétaire (TMM) au-dessus du

17
taux directeur. Le TMM est passé de 5,23% fin 2017 à 6,04% en mars 2018 puis à 6,72% en
juin, avant de se stabiliser au voisinage de 7,25% durant la deuxième moitié de 2018.

L’orientation de plus en plus restrictive de la politique monétaire conjuguée à l’assèchement


de la liquidité et l’accentuation du comportement de surenchère se sont rapidement transmis
aux conditions de banque. Les rémunérations des nouveaux contrats de dépôts conclus par les
banques aussi bien avec les ménages qu’avec les entreprises privées, ont franchi, depuis le
début de l’année 2018, des niveaux inédits. Pour les ménages, l’augmentation sur un an du
TMM de 202 points s’est traduite par une hausse plus qu’unitaire des taux servis sur les dépôts
à terme à moins et à plus d’un, de 253 points et 231 points respectivement (Figure 2).
Également, et pour les mêmes maturités, les taux créditeurs des entreprises privées se sont
accrus de 242 points et 255 points respectivement (Figure 3)

Figure 2:Évolution du TMM et des taux appliqués Figure 3:Évolution du TMM et des taux appliqués

sur les nouveaux contrats de dépôt des particuliers sur les nouveaux contrats de dépôt des entreprises privées

Source: Rapport annuel BCT 2018 p 99

Cette dynamique haussière des taux, en dépit de la stabilité du TMM tout au long de la
deuxième moitié de l’année 2018, reflète la poursuite de la course effrénée, menée par
certaines banques de la place, pour la mobilisation de ressources stables. La surenchère
continue sur les dépôts à terme traduit un problème de liquidité bancaire devenant de plus en
plus structurel, qui résulte fondamentalement de la détérioration des indicateurs
18
macroéconomiques (déficits jumeaux, dette, etc.). Ce comportement reflète également une
grande disparité dans le paysage bancaire tunisien qui s’est bien manifestée après
l’introduction des mesures prudentielles. Quant aux taux appliqués sur les nouveaux crédits
octroyés aussi bien aux ménages qu’aux entreprises privées, ils se sont ressentis, toutes
catégories confondues, du renchérissement des coûts de ressources notamment du TMM,
principale référence pour l’indexation de la majorité des taux débiteurs bancaires. Cela a bien
servi à assurer une transmission rapide, la plupart du temps quasi-complète des impulsions
restrictives de la politique monétaire (Figure 4 et 5)

Figure 4:Évolution du TMM et des taux appliqués Figure 5:Évolution du TMM et des taux appliqués

sur les nouveaux contrats de crédits aux particuliers sur les nouveaux contrats de crédits aux entreprises privées

Source: Rapport annuel BCT 2018 p 99

En décembre 2019, le taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) s’est établi au niveau
de 7,81%, contre 7,24%, au même mois en 2018, 5,23%, en 2017 et 4,26%, en 2016, selon les
chiffres publiés par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Ainsi, le TMM s’est maintenu presque stable, durant les derniers mois de l’année 2019, avec
des taux oscillant entre 7,80% en novembre et 7,83% durant la période de mai à août, avant de
baisser légèrement, à 7,82%, durant le mois de septembre.

19
Par ailleurs, le taux moyen mensuel record du marché monétaire, de ces dernières années, a été
enregistré au mois de mars 2019 (7,90%), suite à la dernière augmentation du taux d’intérêt
directeur de 100 points, le 19 février 2019, qui l'a vu passer de 6,75%, à 7,75%.

Le taux du marché monétaire (TMM) s’est situé à 7,76% le vendredi 22 novembre 2019, soit
son plus bas niveau depuis février dernier. Ce repli fait suite à une baisse du volume global de
refinancement des banques auprès de la BCT pour s’élever à 11,6 milliards de dinars au 22
novembre, après avoir atteint des niveaux records cette année. Le taux moyen du marché
monétaire (TMM) du mois d’octobre s’établit à 7,81%. Le taux d’intérêt s’est établi, quant à
lui, au 22 novembre 2019 à 7,75%. On est loin, bien sûr, de 2014 quand le taux d’intérêt
directeur de janvier à juin était de seulement 4,50% !Selon les données mises à jour par la
Banque Centrale de Tunisie, le 18 mars 2020, le TMM a reculé à 6,80% contre 7,76% une
semaine auparavant.

Il est à préciser que le Taux mensuel Moyen du marché monétaire du mois de janvier s’est
établi à 7.81% et celui de février à 7.84%. Cette baisse est due à la décision de la BCT
d'abaisser de 100 points de base le taux d'intérêt directeur, pour le porter à 6,75%, et ce dans le
cadre de ses efforts pour contenir l'impact de la pandémie COVID-19 sur l'activité
économique. A la faveur de cette baisse du taux du marché monétaire les investisseurs et les
promoteurs pourraient lancer leurs projets qui n’ont pu être concrétisés au cours de la dernière
période quand les indicateurs financiers étaient au rouge.

II. Évolution de l’encours des crédits

L’encours des crédits hors engagements par signature dispensés par les banques et les
établissements financiers à l’économie, tels que recensés par la Centrale des risques et la
Centrale des crédits aux particuliers, a atteint plus de 92,2 milliards de dinars au terme de
l’année 2019, enregistrant pour la deuxième année consécutive une décélération de son rythme
de progression atteignant 3,6% contre 8,9% en 2018 et 13,4% en 2017

20
Source: Rapport annuel BCT 2018
p115
Figure 6:Évolution de l’encours total des crédits par catégorie de bénéficiaires

Figure 7:Évolution de l’encours total des crédits par catégorie de bénéficiaires

Source: Rapport annuel BCT 2019 p 100


Par catégorie de bénéficiaires, la décélération des crédits à l’économie s’explique aussi bien
par la baisse de 5,4 points de pourcentage du taux d’évolution de l’encours des crédits aux
professionnels, que par celle de 5,1 points de pourcentage du taux d’évolution de l’encours des
crédits aux particuliers touchant principalement aux crédits à la consommation. Par terme, le
ralentissement du rythme d’évolution a touché l’encours des crédits dans ses différents termes
et trouve essentiellement son origine dans la nette décélération des crédits à court terme
consentis aux professionnels. En 2020, la Banque Centrale de Tunisie a pris des mesures

21
exceptionnelles de soutien en faveur des professionnels et des particuliers et ce, afin d’atténuer
l’impact économique attendu des suites de la pandémie du « Covid-19 ».

Tableau 1Répartition par bénéficiaire, par secteur et par terme de l’encours des crédits à
l’économie :

Source: Rapport annuel BCT 2019 p 101

Les entreprises et les professionnels ont poursuivi la consolidation de leur part dans l’encours
des crédits à l’économie aux dépens de celle des crédits aux particuliers ayant subi un
ralentissement plus prononcé de leur rythme d’évolution. Ceci s’est traduit par la baisse
continue de la part de ces derniers revenant de 27,8% à 26,9% puis à 26,1% au cours des trois
dernières années (Figure 8)

22
Figure 8:Répartition de l’encours des crédits octroyés par catégories de bénéficiaires (2016 à
2018)

II.1 Évolution de l’encours des crédits aux professionnels

II.1.1 Répartition de l’encours des crédits aux professionnels


La décélération de l’encours des crédits aux professionnels résulte de la baisse du rythme
d’évolution de l’encours des crédits accordés aux entreprisesSource: Rapport
privées annuel
de 7,8 BCT 2018
points de p 116
pourcentage et d’une accélération du rythme d’évolution de l’encours des crédits accordés aux
entreprises et administration publiques de 15,1 points de pourcentage.

Tableau 2:Répartition de l’encours entre entreprises et administration publiques et privées et


par secteur

L’accélération du rythme de progression de l’encours des crédits accordés aux entreprises et


administration publiques s’explique par le déblocage du prêt syndiqué en devises de
l’équivalent de 841 MDT au profit du Ministère des Finances par 12 banques de la place ayant
servi pour le financement du budget de l’État. Ce même Ministère a bénéficié de deux autres

23
prêts syndiqués en devises de l’équivalent de 1.435 MDT et le deuxième de 1.180 MDT
débloqués en mars et en mai 2020.

II.1.2 Répartition de l’encours des crédits aux professionnels par secteur d’activité
La répartition sectorielle de l’encours des crédits aux professionnels fait apparaître une baisse
de la part des crédits consentis aux secteurs des services et de l’agriculture et pêche au profit
du secteur de l’industrie.

Figure 9:Évolution de la part de l’encours des crédits professionnels par secteur d’activité
Source: Rapport annuel BCT 2019 p103

II.1.3 Créances impayées ou en contentieux


Comme illustré par la figure II.9, l’encours des créances professionnelles impayées ou en
contentieux s’est accéléré en passant de 8.880 MDT en 2018 à 9.850 MDT en 2019, soit une
progression de 10,9%. Ainsi, le taux des créances impayées ou en contentieux a progressé de
13,7% en 2018 à 14,5% en 2019 contre un accroissement des crédits aux professionnels de
10,2 et 4,8% d’une année à l’autre, ce qui dénote d’une détérioration de la qualité des
engagements.

24
Figure 10:Évolution des créances impayées ou en contentieux

Source: Rapport annuel BCT 2019 p106

II.2 Financement des particuliers


L’endettement global des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 24.053 MDT en
2019 contre 23.960 MDT l’année précédente, soit une légère progression de 0,4 % contre 5,5%
en 2018. Cette décélération s’explique aussi bien par celle qui a touché les crédits logements
(+1,9% contre+6,5% en 2018), que par la baisse des crédits à la consommation (-0,9% contre
+4,6% en 2018) ayant surtout touché les crédits à l’aménagement de logements.

25
Tableau 3:Répartition de l’encours des crédits accordés aux particuliers par objet de
financement

Source: Rapport annuel BCT 2019 p107


Le rythme d’accroissement de l’encours des créances impayées ou en contentieux a enregistré
une régression de 6,4 points de pourcentage. Cette décélération s’explique par la baisse du
rythme d’accroissement de l’encours des crédits en contentieux et de celui de l’encours des
créances impayées et ce, malgré l’accélération du rythme d’accroissement des créances
impayées relatives aux crédits à la consommation qui se sont accrues de 6,3 points de
pourcentage.

Tableau 4:Répartition de l’encours de créances impayées et en contentieux concernant les


crédits aux particuliers par objet de financement

Source: Rapport annuel BCT 2019 p107


26
III. Financement des investissements
 Les taux d'intérêt créditeurs sont libres à l'exception des catégories suivantes de
dépôts :

- Le taux d'intérêt applicable aux comptes à vue et à tout dépôt ou placement en dinar d'une
durée inférieure à 3 mois est plafonné à 2%.
- Le taux de rémunération des comptes spéciaux d'épargne (TRE) ouverts auprès des banques
ou du CEP a été libéré depuis le 1er avril 2008. Toutefois, il ne peut pas être inférieur à 5,00%
en vertu de l'article 36 de la circulaire de la BCT aux banques n°91-22 du 17 décembre 1991.
- Le taux appliqué aux dépôts logés dans des comptes étrangers en dina rs convertibles par des
personnes physiques tunisiennes qui résident à l'étranger et dans des comptes spéciaux en
dinars convertibles doit être au minimum égal au TMM de la période considérée diminué de 2
points de pourcentage,
- Le taux pratiqué par la Banque de l'Habitat pour les détenteurs de livret d'épargne- logement
est fixé à 4,25%. Le taux d'intérêt légal en matière civile, fixé depuis le 15 février 1983, est de
7%.

 Le taux d'intérêt légal en matière commerciale est égal au taux maximum du découvert
bancaire (TMDB), fixé par la Banque Centrale de Tunisie, majoré d'un demi-point.

Tableau 5:Taux de rémunération de l’épargne (TRE)

Source: Site BCT

27
L’épargne nationale a enregistré une faible évolution de 0,6% après un accroissement de
18,4% en 2018, sous l’effet, notamment, de la faiblesse de la croissance économique qui a
pesé sur l’épargne intérieure. Par contre, l’apport net du secteur extérieur a connu une certaine
amélioration suite, particulièrement, à la progression des transferts des tunisiens à l’étranger
de 19,5% en s’élevant à 6 milliards de dinars et ce, en dépit de la hausse des dépenses au titre
des revenus de facteurs, notamment, celles relatifs aux intérêts de la dette extérieure.
L’épargne de l’État est passée de 1.460 MDT à 2.749 MDT, d’une année à l’autre, suite à
l’amélioration des recettes propres qui a permis de compenser la progression des dépenses de
fonctionnement et celles des intérêts de la dette. En revanche, en dehors de la contribution de
l’administration centrale, l’épargne a connu une baisse de l’ordre de 13,9% pour s’établir à
environ 7.625 MDT et ce, en rapport avec la morosité de l’activité économique qui a affecté
les entreprises aussi bien publiques que privées, ainsi que les ménages.

Ainsi, les ressources de l’épargne nationale ont assuré environ la moitié des besoins de
financement intérieur. Le reliquat a été financé, essentiellement, par le recours à l’endettement
extérieur, qui est en nette progression et, à moindre degré, par les flux nets des investissements
étrangers. Pour l’année 2020, il est prévu une chute de l’épargne nationale.

28
Section 2 : Cas de la Banque de Tunisie

I. Présentation d’organisme d’accueil

La Banque de Tunisie est une société anonyme au capital de 225.000.000 dinars, créée en
1884elle est l'une des plus anciennes banques d'Afrique, et régie par la loi n° 2016-48 du 11
juillet 2016 relative aux établissements de crédit.

I.1 Histoire
En 1948, la Banque de Tunisie absorbe la Banque italo-française de crédit et participe
en 1951 à la liquidation de la Banca Italiano de Credito dont elle reprend, après
l'indépendance, la plupart des agences. Première banque à être installée en Tunisie, elle reste
longtemps le seul établissement de crédit bancaire et, pendant longtemps, la seule banque à
disposer d'agences dans le pays.

En 1963, la Banque de Tunisie ouvre son capital à la Société générale, le Crédit suisse et la
Banca Nazionale Del Lavoro. En 1968, la Banque de Tunisie rachète les agences tunisiennes
de la Compagnie française de crédit et de banque.

I.2 Actionnariat
Il s'agit d'une société anonyme dont le capital, au 31 décembre 2006, est détenu à 73,03 % par
des actionnaires tunisiens et à 22,78 % par des actionnaires étrangers. La BT compte parmi
ses actionnaires des banques étrangères de réputation internationale telle que la Banque
fédérative Crédit mutuel (20 %) et la Banca Nazionale del Lavoro. Les 13 % du capital
appartenant à Belhassen Trabelsi sont confisqués à la suite de la révolution de 2011 et
revendus à la Banque fédérative Crédit mutuel, qui devient détentrice de 33 % du capital. La
Banque fédérative du crédit mutuel est l'actionnaire de référence de la Banque de Tunisie dont
elle détient, depuis le 31 décembre 2013, 34,44 % du capital.

Toutefois, la banque est sous-capitalisée bien qu'elle dispose d'importants fonds propres. Elle
dispose par ailleurs d'une assise financière solide et affiche les meilleurs indicateurs du secteur
avec un taux de couverture des créances classées de 97 %

29
En 1998, la Société générale cède sa participation dans le capital de la Banque de Tunisie
essentiellement repris par des actionnaires locaux. Une part de 2 % est reprise par la filiale de
l'Agence française de développement. Au 31 décembre 2008, le Crédit industriel et
commercial vend sa participation à la Banque fédérale du crédit mutuel, sa maison mère.

En juin 2012, elle compte 130 agences et 165 distributeurs automatiques de billets répartis sur
le territoire tunisien.

Figure 11:Ancien logo BT

Figure 12:Nouveau logo BT

30
II.L’impact des taux d’intérêt sur l’engagement global de BT

II.1 les crédits de la clientèle


Dans un contexte marqué par une crise économique et financière internationale, et une rareté
des ressources, la Banque de Tunisie a continué d’accompagner ses clients et de contribuer au
financement de l’économie tunisienne, tout en maintenant un système rigoureux de pilotage
des risques. Ainsi, le volume global des crédits nets à la clientèle a enregistré une légère baisse
de 0,3% passant de 4.465.444 mille dinars au 31 Décembre 2018 à 4.453.974 mille dinars au
31 Décembre 2019.

Tableau 6:Crédit et engagement de la clientèle (Chiffres en MD)

Source : Rapport annuel BT 2019 p13

31
Figure 13:Crédit de la clientèle

Le volume global des créances brutes a enregistré une progression de 0,6%, passant de
4.789.103 mille dinars en 2018 à 4.817.356 mille dinars en 2019. Les crédits à court terme ont
enregistré une baisse de 2,2% pour atteindre un encours de 2.367.014 mille dinars à la fin de
l’exercice 2019 contre 2.419.349 mille dinars à la fin de l’exercice 2018. Ces crédits ont
progressé à un taux annuel moyen de 6,1% durant les cinq dernières années. L’encours global
des crédits à moyen et long terme a atteint, à la fin de l’exercice 2019, un montant de
1.841.217 mille dinars contre 1.832.776 mille dinars l’année dernière, soit une hausse de 0,5%.
Entre 2015 et 2019, l’encours moyen des crédits à moyen et long terme a évolué avec un
rythme moyen annuel de 4,7%. A la fin de l’exercice 2019, l’encours des opérations de leasing
s’est situé à 87.121 mille dinars contre 79.304 mille dinars une année auparavant enregistrant
ainsi une hausse de 9,9%. Durant les cinq derniers exercices, l’encours des opérations de
leasing a évolué au taux moyen annuel de 21,4%.

II.2 Les engagements par signature


Le volume des engagements nets par signature a atteint au 31 Décembre 2019, un encours de
587.927 mille dinars contre 758.438 mille dinars une année auparavant comme le montre le
tableau 7 Cette baisse de plus de 22,5% est le résultat des actions d’apurement des cautions.
32
Tableau 7:Évolution des engagements par signature

Source : Rapport annuel BT 2019

A la fin de l’exercice 2019, les engagements de la Banque de Tunisie sont répartis par secteur
d’activité comme suit :

Tableau 8:Répartition des engagements de BT par secteur

En matière de gestion des risques sur les crédits, il est important de souligner que la Banque de
Tunisie est en parfait respect de toutes les normes prudentielles de la Banque Centrale de
Tunisie relatives à la division et la couverture des risques sur les crédits. Aussi, la Banque de
Tunisie a adopté une politique de diversification de ses crédits par secteur pour assurer la
maîtrise du risque de concentration.

33
III. Ressources collectées

III.1 Les dépôts de la clientèle


L’encours des dépôts et avoirs de la clientèle de la Banque de Tunisie s’est établi à 4.025.573
mille dinars au 31 Décembre 2019 contre 3.745.129 mille dinars au 31 Décembre 2018,
enregistrant une hausse de 7,5%.

Tableau 9:Dépôt collectées

Source : Rapport annuel BT 2019 p11

Les dépôts à vue ont atteint 1.315.157 mille dinars au 31 décembre 2019 contre 1.386.856
mille dinars au 31 décembre 2018 soit une baisse de 5,2%. Les dépôts à vue ont continué
d’occuper une place importante dans l’ensemble des ressources, permettant ainsi à la Banque
d’assurer le maintien d’un coût des ressources assez compétitif. Durant les cinq dernières
années, les dépôts à vue ont connu une croissance au taux moyen annuel de 6,5%. Les dépôts à
terme et les certificats de dépôts, destinés essentiellement à une clientèle d’institutionnels, sont
passés de 1.076.094 mille Dinars au 31 Décembre 2018 à 1.318.031 mille dinars à la fin de
l’exercice 2019, soit une hausse de 22,5%. Les dépôts d’épargne ont enregistré une croissance
de 7,9% passant de 1.247.779 mille dinars au 31 Décembre 2018 à 1.345.969 mille dinars au
31 Décembre 2019. Cette catégorie de dépôt, a progressé à un rythme moyen annuel de 13,6%
durant les cinq dernières années.

34
Figure 14:Dépôt de la clientèle
Source : Rapport annuel BT 2019 p11
III.2 Structure des dépôts

A la fin de l’exercice 2019, les dépôts à vue ont représenté 32,7% de l’ensemble des dépôts
collectés auprès de la clientèle. Les dépôts d’épargne ont occupé une part de 33,4% alors que
les dépôts à terme représentent 24% de l’ensemble des dépôts comme illustré par la figure 15
et le tableau 10.

Figure 15:Structure des dépôts

35
Tableau 10:Evolution des dépôts

Source : Rapport annuel BT 2019 p12

III.3 Les ressources spéciales


Au 31 Décembre 2019, l’encours de ces ressources spéciales s’élève à 531.015 mille dinars
contre 431.069 mille dinars à la fin de l’année 2018, enregistrant une hausse de 23,2%. Cette
hausse s’explique par le recours de la banque aux bailleurs de fonds étrangers notamment la
BEI et le FADES.

Tableau 11:Ressources spéciales

Source : Rapport annuel BT 2019 p12

IV. L’impact du « Covid-2019 » sur l’activité bancaire


Au 31 décembre 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé a signalé un nombre limité de
personnes atteintes d’un virus inconnu. Aucune preuve scientifique de transmission
interhumaine à cette date n’est relevée. En effet, dans un premier temps, l’OMS n’a pas
36
déclaré l’état d’urgence de santé publique de portée internationale, mais a simplement alerté la
Chine et les autres membres de l’OMS sur la situation et les mesures qui étaient à prendre.
L’OMS a ensuite confirmé la transmission interhumaine du virus le 23 janvier 2020, puis
prononcé l’état d’urgence sanitaire le 30 janvier 2020. En Tunisie, des mesures de protection
de la santé publique ont été entreprises à partir de mars 2020 à la suite de la propagation de la
maladie. La propagation ultérieure du virus et son identification en tant que nouveau
coronavirus (« Covid-2019 ») ne fournissent pas d’éléments complémentaires d’appréciation
de la situation qui existait au 31 décembre 2019. Ce sont des éléments nouveaux apparus en
mars 2020 non liés à des incertitudes enregistrées à fin décembre 2019 et ne remettent pas en
cause la continuité de l’exploitation de la banque. Ainsi et dans le cadre de sa contribution à la
lutte contre les répercussions économiques et sociales en général et sur les entreprises en
particulier, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé, le 17 mars 2020, de baisser son
taux d’intérêt directeur de 7,75% à 6,75%. Cette mesure représente une baisse de 100 points
de base. Elle fait suite à la décision prise par son conseil d’administration, le même jour, au vu
de l’aggravation de la situation économique tunisienne suite à la pandémie du coronavirus
ayant impacté pratiquement toutes les activités. Le 18 mars 2020, La Banque Centrale de
Tunisie a annoncé un ensemble de décisions exceptionnelles visant à soutenir l’effort national
dans cette période de crise ainsi d’assurer la stabilité du secteur financier, en émettant une
circulaire aux banques et aux établissements financiers comprenant un certain nombre de
mesures exceptionnelles pour soutenir les entreprises et contribuer à préserver le tissu
économique et à protéger les emplois. A l’issue de cette circulaire, la banque est autorisée à :

•Donner aux entreprises la possibilité de reporter leurs échéances bancaires (principal et


intérêts) durant la période allant du début mars 2020 à fin septembre 2020 et de modifier le
calendrier de paiement en fonction de la capacité de chaque bénéficiaire. Cette mesure
concernera les prêts professionnels accordés aux clients classés 0 et 1 après avoir déposé une
demande de rééchelonnement ;

•Octroyer de nouveaux crédits aux bénéficiaires du report des échéances ; et

•Appliquer les procédures de report susmentionnées sur les clients classés 2 et 3 et ce, au cas
par cas et selon l’évaluation de la situation du client. Pour faciliter cette opération et renforcer
la capacité du secteur bancaire à soutenir les opérateurs économiques, une plus grande
flexibilité sera exercée au niveau des règles prudentielles, à savoir :
37
• Les procédures de soutien ne sont pas considérées comme une restructuration des crédits et
la période du report n’est pas prise en compte dans le calcul de l’ancienneté des montants dus ;

•Donner plus de flexibilité concernant la conformité au ratio crédit/dépôts (circulaire BCT n°


2020-06 du 19 mars 2020) ; et

•Par ailleurs, et afin de réduire les déplacements des clients des banques, il a été décidé
d’assurer la continuité des services de retrait d’espèces au niveau des distributeurs
automatiques et gratuitement en annulant la commission de retrait de tout distributeur
automatique. Il est à noter par ailleurs, que la Banque de Tunisie, dans le cadre de la lutte
nationale contre la pandémie du Coronavirus, a décidé, courant le mois de mars 2020, de faire
un don de 11.350 mille dinars au fonds 1818 de lutte contre le Coronavirus et ses
répercussions économique et sociales.

Avec les mesures de confinement mises en place par le gouvernement depuis le 17 mars, les
acheteurs en attente d’un prêt immobilier ou à la consommation, de même que les particuliers
en cours de remboursement, s’interrogent : est-il encore possible de souscrire un crédit et à
l’inverse peut-on en suspendre les mensualités de remboursement en cas de difficulté ?
Premiers éléments de réponse.

Ralenti, mais pas stoppé... Le flux des crédits aux particuliers est maintenu mais de façon très
réduite pendant l’épidémie de Covid-19. En pratique, d’après plusieurs interlocuteurs bien
placés (banquiers, intermédiaires de crédit, agents immobiliers), il semble que les conseillers
bancaires continuent de gérer les dossiers en cours. En revanche les nouvelles demandes
seraient pour l’instant beaucoup plus difficiles à faire passer, voire totalement gelées.

38
Conclusion

Globalement, une hausse du taux d’intérêt réel réduit la consommatio n des ménages,
l’investissement des entreprises et contraint la dépense publique. Il en résulte une baisse de la
demande et donc du PIB, que l’on observe dans tous les pays. Une augmentation de 1 point du
taux d’intérêt ferait baisser le PIB d’environ 0.5 %dans les pays de la zone euro dès la
première année, l’effet négatif s’atténuant dans les années suivantes.

Une hausse du taux d’intérêt atténue les tensions inflationnistes en cas de surchauffe, c’est à
dire lorsque la demande croît plus vite que l’offre; à l’inverse, une baisse du taux d’intérêt
soutient l’activité lorsque la demande est transitoirement déprimée. La tâche des banques
centrales est de fixer le taux d’intérêt pour stabiliser l’économie. Cette tâche est délicate car
les effets des taux d’intérêt sur l’économie ne sont pas nécessairement symétriques. Autant il
est facile de ralentir une économie en surchauffe en montant les taux d’intérêt, autant il est
difficile de sortir d’une récession simplement en les abaissant.

39
Bibliographie

https://www.memoireonline.com/09/18/10274/Impact-du-taux-dintert-et-du-taux-de-change-
sur-la- volatilite-des-banques-tunisiennes.html

https://www.banque-
france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publicatio ns/bdf_bm/etudes_bdf_
bm/bdf_bm_3_etu_8_t1.pdf

https://www.mifassur.com/dossier-epargne/taux-interet-negatifs-pourquoi

https://www.lerevenu.com/placements/taux- negatifs- faut-il-etre- fou-pour-accepter-de-perdre-


de-largent-en-en-pretant

http://www.broker-forex.fr/taux- interet-inflation- impacts-


devises.php#:~:text=Pour%20prot%C3%A9ger%20les%20consommateurs%20contre,prix%2
0des%20biens%20et%20services.

file:///C:/Users/ASUS/Desktop/RA_fr%202018.pdf :le rapport annuel 2019 de la BCT

https://lapresse.tn/37118/taux-du- marche- monetaire-et-taux-dinteret-un-repli-qui- fait-le-


bonheur-des-
investisseurs/#:~:text=Le%20taux%20moyen%20du%20march%C3%A9,2019%20%C3%A0
%207%2C75%25.

https://www.tustex.com/economie-actualites-economiques/tunisie- le-taux- moyen- mensuel-du-


marche- monetaire-tmm- s-est-etabli-a-781

http://www.bt.com.tn/Media/Default/Documents/RapportsAnnuels/R_BT_Fr_%202019%20.p
df : le rapport annuel 2019 de la banque de Tunisie

https://immobilier.lefigaro.fr/annonces/edito/financer/le-credit- immobilier/quel- impact-


coronavirus-sur-credit- immobilier

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pargne#:~:text=Selon%20le%20raisonnement%20n%C
3%A9oclassique%2C%20l'%C3%A9pargne%20pr%C3%A9c%C3%A8de%20la%20consom
mation.&text=Si%20celui%2Dci%20est%20%C3%A9lev%C3%A9,de%20revenus%20dans%
20 l'avenir.
40
Table des matières

Introduction générale ................................................................................................................1


Chapitre I : les fondements théoriques de l’impact de variation de taux d’intérêt .............3
Section 1 : Définition des concepts .......................................................................................3
Section 2 : Taux d’intérêt et engagement global .................................................................5
I. Impact du taux d'intérêt sur une monnaie ...............................................................5
II. Un rôle pionnier des banques.....................................................................................5
III. Une modification du taux d'intérêt affecte les emprunteurs ...............................6
IV. Contraintes de liquidité...........................................................................................8
Section 3 : Taux d’intérêt et épargne .................................................................................10
I. Les déterminants de l'épargne .................................................................................10
I.1. L'approche néoclassique des déterminants de l'épargne ...................................10
I.2. L'approche keynésienne des déterminants de l'épargne ....................................10
I.3. Autres déterminants de l'épargne.........................................................................11
I.3.1 Théorie de l'é pargne selon Modigliani ...........................................................11
I.3.2 épargne et effet de démonstration selon Duesen berry .................................11
II. L’incidence de l’évolutions des taux d’intérêt et de la fiscalité des place ments sur
le volume global de l’épargne financière ........................................................................11
Section 4 : Le taux d’intérêt négatif ...................................................................................13
I. Une politique monétaire de plus en plus accommodante ......................................13
II. Crainte de la déflation ..........................................................................................14
III. Pour ne pre ndre aucun risque ..................................................................................14
IV. Les avantages des taux d’intérêt plus élevés.........................................................15
V. Coronavirus et crédits ..............................................................................................15
Chapitre II : Étude pratique...................................................................................................16
Section 1 : Étude au niveau agrégé.....................................................................................16
I. La variation de taux d’intérêt en Tunisie ...............................................................16
II. Évolution de l’encours des crédits ...........................................................................20
II.1 Évolution de l’encours des crédits aux professionnels .......................................23
II.1.1 Répartition de l’encours des crédits aux professionnels .............................23
II.1.2 Répartition de l’encours des crédits aux professionnels par secte ur
d’activité.....................................................................................................................24
41
II.1.3 Créances impayées ou en contentieux...............................................................24
II.2 Financement des particulie rs................................................................................25
III. Finance ment des investissements .........................................................................27
Section 2 : Cas de la Banque de Tunisie ............................................................................29
I. Présentation d’organis me d’accueil ............................................................................29
I.1 Histoire .....................................................................................................................29
I.2 Actionnariat .............................................................................................................29
II.L’impact des taux d’intérêt sur l’engagement global de BT ....................................31
II.1 les crédits de la clientèle ........................................................................................31
II.2 Les engagements par signature ............................................................................32
III. Ressources collectées..................................................................................................34
III.1 Les dépôts de la clientèle .....................................................................................34
III.2 Structure des dépôts.............................................................................................35
III.3 Les ressources spéciales .......................................................................................36
IV. L’impact du « Covid-2019 » sur l’activité bancaire ...........................................36
Conclusion ................................................................................................................................39
Bibliographie ............................................................................................................................40

42

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