CONCOURS DE L’ENAM
Extrait du Bréviaire d’Economie pour candidats à l’ENAM, 4ème édition
Par
Fabrice ASSOUMOU ZAMBO
Inspecteur des Prix Poids et Mesures
Doctorant en sciences économiques, Université de Yaoundé II-soa
E-mail : fabriceassoumouzambo@yahoo.fr
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Première partie : Considérations d’ordre générale
Thème 1 : Méthodologie de la dissertation économique au concours de
l’ENAM
Thème 2 : Les grands courants de pensée ou théories économiques
contexte camerounais
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THEME 2 : LES GRANDS COURANTS DE PENSEE OU THEORIES
ECONOMIQUES
A. Le courant libéral
Il convient d’abord d’évoquer les précurseurs du courant libéral (1) avant de présenter les
différentes théories de ce courant (2).
a. Mercantilisme
Représentants : Jean Bodin, Antoine de Montchrestien, Jean Baptiste Colbert, Robert
Cantillon, David Hume, William Petty.
Pour ce courant monarchique, la richesse et la puissance d’un Etat reposent sur la richesse
et la puissance de son prince. Il faut donc à tout prix vendre en achetant le moins possible
pour permettre une entrée d’or dans le pays. Ce courant prône donc le commerce.
b. Physiocratie
Représentants : François Quesnay, Mirabeau, Dupont de Nemours, Robert Turgot
Les physiocrates reconnaissent déjà les bienfaits de la propriété privée mais restent tout de
même pré-libéraux à cause de leur considération que l’agriculture est la seule activité
productive car la production agricole étant supérieure à la « richesse avancée », on peut
dégager un résultat net ce qui n’est pas le cas de l’artisanat par exemple qui ne fait que
transformer la richesse sans l’augmenter. Pour les physiocrates, les artisans ont donc une
activité stérile.
a. La théorie classique
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Les fondateurs de cette théorie sont : Adam Smith, David Ricardo, John Stuart Mills,
Jean Baptiste Say et Thomas Robert Malthus. Ces auteurs sont pour le libre-échange et
pensent que l’Etat ne devrait pas intervenir dans la sphère économique au même titre que les
entreprises privées. Son rôle doit se limiter à ses missions régaliennes (justice, police, armée,
diplomatie, émission de la monnaie). On parle ainsi de l’Etat non interventionniste ou de
l’Etat gendarme ou encore de l’Etat régulateur.
b. La théorie néoclassique
Les principaux auteurs de ce courant sont : Carl Menger, Stanley Jevons et Léon
Walras. Bien qu’ils approfondissent et rénovent la pensée classique, ces derniers défendent
les mêmes idées que les auteurs classiques. Les questions qui les intéressent sont entre autres :
comment se forment les prix des biens et des facteurs de production ? Comment la richesse
produite est-elle répartie entre les facteurs de production ? (Salariés, propriétaires, Etat).
B. Le Courant keynésien
Ce courant a pour chef de file John Maynard Keynes. Dans son livre intitulé Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie publié en 1936, cet économiste britannique
s’oppose au courant libéral et pense que le marché, livré à lui-même, peut générer des crises
et du chômage. L’Etat devrait donc intervenir dans la sphère économique au même titre que
les entreprises privées afin d’assurer le plein emploi et soutenir la croissance. Ainsi, l’Etat
peut relancer la croissance économique en augmentant ses investissements (dépenses
publiques d’investissement) ou en favorisant la consommation (à travers la diminution des
impôts ou l’augmentation des transferts sociaux) : c’est un Etat interventionniste ou un Etat
providence.
C. Le monétarisme
Le monétarisme est né dans les années 1950 et il se pose comme une alternative à
l'analyse keynésienne. Son chef de file est Milton Friedman, prix Nobel d’économie en
1976. L'essentiel de l'analyse monétariste réside dans l'excès d'émission monétaire comme
explication centrale de l'inflation. La lutte contre l'inflation repose donc sur la politique
monétaire.
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THEME 3 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE
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Selon l'utilisation qui est faite des facteurs de production et des fruits même de la
croissance économique, on distingue :
- la croissance extensive : elle renvoie à une augmentation du PIB réel due à
l’augmentation du volume des facteurs de production.
- la croissance intensive : elle désigne une augmentation du PIB réel sans
augmentation du volume des facteurs de production. Elle correspond à des gains de
productivité obtenus par des changements structurels, l’amélioration de la qualité, la
rationalisation des méthodes, etc.
- la croissance appauvrissante: mise en exergue par l’économiste indo-américain
Jagdish Bhagwati, elle désigne une croissance qui ne parvient pas à satisfaire les
besoins de la population. De manière plus simple, on assiste à une augmentation de la
richesse nationale (PIB) mais, cet accroissement entraine plutôt une stagnation voire,
une aggravation de la pauvreté. Elle est caractérisée par un taux faible, une mauvaise
redistribution et une augmentation des inégalités;
- la croissance enrichissante: comme son nom l’indique, c’est une croissance de
prospérité. Celle-ci s’accompagne d’une modernisation des infrastructures, de la
bonne redistribution et de la réduction de la pauvreté. Bref, cette croissance entraine
une amélioration des conditions de vie des populations.
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B. L’analyse moderne des sources de la croissance
La croissance économique, c’est à dire l’augmentation de la production des richesses, est
favorable à une amélioration du bien-être social des populations, au renforcement de la
cohésion sociale et à l’affermissement du processus démocratique d’un pays dans la mesure
où elle permet de dégager les ressources nécessaires à des investissements publics
indispensables à la satisfaction de leurs besoins. En réalité, les recettes supplémentaires
provenant de la croissance peuvent rendre possible des dépenses d'investissement en capital
humain de la part de l'État. Ces dépenses peuvent être des dépenses d'éducation à travers
notamment la construction d’écoles et la formation des enseignants. Ceci aura pour vocation
d'améliorer le taux d'alphabétisation et de scolarisation, mais aussi de diminuer le travail des
enfants. La productivité de la main d'œuvre va donc augmenter, le progrès technique
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deviendra alors possible, ce qui in fine va favoriser en retour la croissance économique. Les
dépenses susceptibles d’être effectuées par l’Etat à la faveur de la croissance peuvent aussi
être des dépenses de santé à savoir : la construction d'hôpitaux, de dispensaires, le planning
familial, etc. Ces dépenses peuvent conduire à l'amélioration de l'état sanitaire de la
population, ce qui va favoriser l'augmentation de l'espérance de vie, et par conséquent la
baisse de la mortalité infantile. Les richesses supplémentaires peuvent également servir à
développer les infrastructures du pays : construction de routes et de voies de communications
(qui favorisent le développement des échanges et l'extension des marchés et stimule la
croissance économique), construction des réseaux d'électricité, d’eau, d’assainissement qui
améliorent les conditions de vie de la population et ainsi font progresser l'hygiène et
augmentent l'espérance de vie. Au final, une croissance élevée donne des armes efficaces pour
réduire les inégalités. Plus un pays créera de la richesse, plus il pourra en faire profiter ses
habitants en la partageant le plus équitablement possible via les investissements publics. En
améliorant leurs conditions de vie, la croissance peut aussi permettre à ces populations de
participer plus activement à la vie publique et de renforcer l’unité nationale car les
économistes ont démontré, au cours des dernières années, que plusieurs conflits en Afrique
sont favorisés par la pauvreté.
En peu de mots, il s’avère, au regard de ce qui précède, que la croissance constitue un
« levier » pour le développement d’un pays. Cependant elle n’assure pas toujours le
développement et peut en effet dissimuler l’existence d’inégalités importantes, d’autant plus
qu’elle agit négativement sur l’environnement.
Une croissance trop soutenue peut détruire le développement car elle dégrade
l’environnement. Les pays connaissant une forte croissance ont souvent tendance à abimer
leur environnement car ils considèrent que leur développement et leur modernisation passent
avant le respect de l’environnement : c’est le cas des nouveaux pays industrialisés (NPI).
L’Inde, la Chine et le Brésil par exemple, cherchent à rattraper leur retard sur les pays
développés grâce à leur industrie. Cette industrie a des effets de plus en plus pervers sur
l’environnement. Ainsi, dans beaucoup de grandes villes chinoises comme Pékin et Shanghai,
l’air devient de plus en plus irrespirable. Toutes ces atteintes à l'environnement sont
susceptibles d’avoir un impact négatif sur la santé et les conditions de vie des populations.
Finalement, s’il est vrai que qu’une croissance économique forte est une condition
nécessaire pour réduire la pauvreté et améliorer le bien-être social des populations, il n’en
demeure pas moins que cette contribution reste soumise à certaines conditions au regard de
certaines limites présentées supra.
Pour constituer un levier du développement, les Etats doivent favoriser une croissance
économique inclusive c’est-à-dire une croissance qui soit forte, durable, créatrice d’emplois
(A) et qui permet d’améliorer le bien-être des populations (B).
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A. Adopter des politiques publiques qui favorisent une croissance forte et durable
créatrice d’emplois (croissance inclusive)
1. Favoriser une croissance inclusive c’est-à-dire qui concerne un large éventail de
secteurs et de vastes pans de la population active.
2. Favoriser les politiques de diversification de l’économie, au-delà des secteurs
traditionnels, pour favoriser une croissance forte et durable qui permet de créer des
emplois décents et de réduire la pauvreté.
3. Investissements dans les infrastructures productives (énergie, routes, ports,
aéroports, etc.) dont ont besoin les entreprises pour fonctionner.
4. Amélioration du climat des affaires.
5. Favoriser l’utilisation des TIC dans le secteur productif et dans la création d’emploi.
6. Eviter l’épuisement des ressources non renouvelables et penser aux générations
futures.
7. Eviter la pollution de l’eau, de l’air, du sol, etc. nuisible à la santé des populations
et donc à leur bien-être (la recherche de la croissance ne doit pas se faire au
détriment de la protection de l’environnement).
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V. LES PRINCIPAUX OBSTACLES A LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
DES PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Pour un examen judicieux des différents obstacles à la croissance économique des pays
d’Afrique subsaharienne, on peut utiliser les données de l’analyse moderne.
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- mauvaise utilisation des ressources.
En conclusion, de nombreux obstacles retardent la croissance économique des pays
africains au Sud du Sahara. Ils sont pour l’essentiel sociopolitiques et économiques, internes
et externes.
Sujets de réflexion :
THEME 3 : LE DÉVELOPPEMENT
Pour définir le développement, on se réfère souvent à la définition devenue classique
proposée par l’économiste français François Perroux en 1961. Pour lui, le développement
c’est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent
apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global ». Cette
définition implique deux faits principaux : si la croissance peut se réaliser sans forcément
entraîner le développement (partage très inégalitaire des richesses, captation des fruits de la
croissance par une élite au détriment du reste de la population), il y a tout de même une forte
interdépendance entre croissance et développement (le développement est source de
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croissance et nécessite une accumulation initiale). Enfin, le développement est un processus
de long terme, qui a des effets durables. Ce faisant, une période brève de croissance
économique ne peut ainsi être assimilée au développement. Le développement englobe donc
des bouleversements plus grands (valeurs et normes sociales, structure sociale, etc.) que le
simple processus de croissance économique. Il est par nature un phénomène qualitatif de
transformation sociétale (éducation, santé, libertés civiles et politique, etc.) alors que la
croissance économique est seulement un phénomène quantitatif d’accumulation de richesses.
Donc : Développement = croissance + une distribution plus égalitaire des revenus grâce à une
modification des structures économiques et sociales. Au demeurant, le développement renvoie
donc à un processus continu au cours duquel les variables économique, sociale, politique,
culturelle et environnementale d’un pays changent où se modifient dans le but d’améliorer les
conditions de vie de ses populations. Ces précisions étant faites, il importe dès lors de se poser
un certain nombre de questions. D’abord, quels sont les contours et le contenu du concept de
développement ? Ensuite, quels sont les obstacles au développement des pays africains ?
Enfin, quelles sont les nécessaires mesures d’accompagnement susceptibles de booster le
développement des pays d’Afrique ?
Sujets de réflexion :
1. Croissance et développement
2. Quelle appréciation faites-vous de cette affirmation : « le développement n’est rien
d’autre que nourrir les hommes, soigner les hommes, instruire les hommes et n’est
aucunement un état définitif. »
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développement de ces quinze dernières années. Par sous-développement, il faut entendre
l’état d’une société dont les caractéristiques économique, sociale, culturelle, démographique
et politique, l’empêche d’assurer à l’ensemble des individus qui la composent, les besoins
fondamentaux de la personne humaine. La pauvreté, quant à elle, renvoie à la situation d’un
individu, d’un groupe de personnes ou d’une société qui ne dispose pas de ressources
suffisantes pour lui permettre de satisfaire ses besoins fondamentaux et de se développer
moralement. Ces besoins renvoient primitivement à l’accès à la nourriture, à l’eau potable,
aux vêtements, au logement et au chauffage. Mais avec le progrès technologique et le
développement des sociétés, ils concernent également l’accès à des ressources comme
l’électricité et les communications et, de manière générale, l’ensemble des conditions de vie
incluant l’accès à des soins de santé et l’éducation. Ces précisions étant faites, il importe dès
lors de se poser quelques questions. Quelles sont les caractéristiques du sous-développement ?
Quelles sont les causes du sous-développement ? Quelles sont les principales déclinaisons du
concept de pauvreté? Qu’est-ce-qui explique la pauvreté des pays d’Afrique noire? Enfin,
quelles solutions proposées pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement dans ces
pays?
I. Les caractéristiques du sous-développement
La notion de « pays sous-développé » a été utilisée pour la première fois par le président
américain Harry Truman en 1949 lors de son discours sur l’état de l’Union. Il justifie l’aide
que doivent apporter les pays riches aux pays pauvres afin d’endiguer la montée du
communisme. C’est donc dans un contexte de guerre froide que se forge le débat sur les
appellations des pays les plus pauvres. A la vérité, ces pays ont des caractéristiques
démographiques, sociales, économiques et même politiques qui leur sont propres. Il convient
dès lors de les examiner de manière approfondie.
A. Les caractéristiques sociales et démographiques
Les pays sous-développés se caractérisent par une explosion démographique (ils
représentaient 1,7 milliard d’habitants en 1950, près de 5 milliards en 2000, et devraient peser
entre 8 et 12 milliards en 2050 selon les prévisions de l’ONU), des taux de natalité et de
mortalité très élevés. On note par ailleurs la prolifération de la mal nutrition, de la sous-
alimentation, de l’insécurité alimentaire et des retards sanitaires criards. Le taux de
scolarisation est généralement faible en milieu rural et une persistance de la pauvreté
chronique. Enfin, on note aussi des disparités sociales importantes entre les villes et les
campagnes et la multiplication des inégalités dans la répartition des richesses. Pour tout dire,
les pays sous-développés sont donc des pays qui, sur le plan social, éprouvent des difficultés à
pouvoir satisfaire les besoins sociaux de base de leurs populations (éducation, santé,
logement, etc.).
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progression depuis les années 1970. Cette part est d’autant plus faible que ces pays regroupent
80 % de la population mondiale.
A. La pauvreté monétaire
Principal instrument statistique de lutte contre la pauvreté, l’approche monétaire de la
pauvreté conçoit la pauvreté comme un manque de ressources monétaires, mesuré
empiriquement par les revenus ou les dépenses des ménages. La Banque mondiale estime
qu’il existe un seuil minimum de dépenses quotidiennes, considéré comme universel : c’est
l’approche privilégiée pour fixer la pauvreté au seuil de 1 dollar américain par jour 1. Selon
cette approche donc, chaque individu a une fonction d'utilité et le bien-être ne peut être évalué
que par l'individu lui-même. Elle préconise, en matière de politique, une augmentation de la
productivité, de l’emploi, du revenu, afin d’alléger la pauvreté.
B. La pauvreté non monétaire
Bien que la pauvreté ait été mesurée traditionnellement en termes monétaires, elle
possède de nombreux autres aspects. La pauvreté n'est pas seulement liée au manque de
1
Depuis 2015, ce seuil est fixé à 931 FCFA au Cameroun selon les premiers résultats d’ECAM IV.
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revenus ou de consommation, mais aussi à des performances insuffisantes en matière de santé,
d'alimentation et d'alphabétisation, à des déficiences de relations sociales, à l'insécurité, à une
faible estime de soi-même et à un sentiment d'impuissance. Cette approche met ainsi l’accent
sur la privation et selon ses partisans, un individu est pauvre s’il n’arrive pas à satisfaire ses
besoins essentiels. Ces besoins sont plus que nécessaires à l’existence et varient suivant le
sexe et l’âge.
IV. Les causes de la pauvreté des pays d’Afrique subsaharienne
Voir thème sur le développement (les obstacles au développement des pays d’Afrique)
Sujets de réflexion :
1. La lutte contre la pauvreté au Cameroun relève-t-elle d’un objectif
macroéconomique ?
2. Partagez-vous l’opinion largement répandue selon laquelle le sous-développement
constitue la cause majeure des conflits en Afrique ? (ENAM 2018, Cycle A division
administrative)
3. La problématique de la pauvreté au Cameroun
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ces trois conditions en pourcentage de la population active civile (parfois population active
totale).
2. Typologie du chômage
Le chômage peut revêtir divers aspects sans prétendre à l’exhaustivité, on peut par
exemple distinguer :
• le chômage frictionnel
Ce chômage, de durée généralement courte, résulte du passage d’un emploi à un autre
emploi considéré, par l’actif, comme mieux adapté.
• le chômage conjoncturel
Ce chômage est lié à l’évolution de la conjoncture économique du pays. La conjoncture
économique désignant elle-même, l’ensemble des éléments qui caractérisent la situation
temporaire d’une économie. Quand l’activité économique du pays ralentit, le chômage
augmente.
• le chômage structurel
Ce chômage est dû aux évolutions des structures de l’appareil productif. Il provient du
fait que de nombreux chômeurs ne sont pas prêts à occuper les emplois proposés faute de
formation adaptée, d’expérience suffisante, mais aussi d’un salaire attractif. Les structures
désignent ici essentiellement tout l’appareil éducatif et de formation qui doit prendre en
charge l’adaptation des jeunes aux exigences du marché du travail. Par opposition à la
conjoncture, les structures d’une économie sont des ensembles d’éléments qui la constituent
de façon durable ou qui ne changent que très lentement ;
• le chômage technologique
Il s’agit d’un chômage dû aux nouvelles techniques. En effet, chercher à produire
davantage au moindre coût est le but de toute entreprise bien gérée. Or parmi les coûts que
supporte une entreprise, les charges de main d’œuvre sont souvent importantes. Elle s’efforce
donc d’utiliser des techniques qui économisent du travail, c’est-à-dire qu’elle va augmenter la
productivité du travail, ce qui conduit à une substitution des machines à la main d’œuvre : on
parle de substitution du capital au travail ;
• le chômage saisonnier
Il s’agit d’une inactivité forcée de la main-d’œuvre dont l’activité est tributaire des
saisons (immobilier, agriculture, etc.) ;
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est lié à la volonté délibérée des agents économiques de ne pas travailler soit parce qu’ils
trouvent la rémunération insuffisante, soit parce qu’ils sont à la recherche d’un travail mieux
rémunéré. Par ailleurs, le chômage est également expliqué par les rigidités des salaires à la
baisse. Un salaire trop élevé et des organisations syndicales trop exigeantes empêchent
l’ajustement à la baisse des salaires et l’apparition du chômage.
2. L’explication de Keynes
Dans l’analyse keynésienne, une économie peut être durablement en situation de sous-
emploi si la demande globale est inférieure à l’offre. Dans ce cas, les entreprises sont
désireuses de produire plus, mais ne le font pas par suite d’une insuffisance de la demande.
L’équilibre ainsi réalisé est régressif et contribue à créer du chômage.
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- la création des structures de formation, d’encadrement des chercheurs d’emplois : lycées
professionnels ; MINEFOP ; Fond National de l’Emploi (FNE) ; Ecoles d’Ingénieurs et de
filières professionnelles dans les Universités et Grandes Ecoles, etc. ;
- le développement des secteurs porteurs en termes de création d’emploi (agriculture,
tourisme, économie numérique…).
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2. L’emploi comme facteur de stabilité sociale
La stabilité sociale peut être conçue comme l’état dans lequel les conditions de vie des
populations et le bien-être collectif sont acceptables de façon à assurer un contexte de
quiétude et une absence de trouble. En tant que facteur de stabilité sociale, l’emploi permet
par exemple :
• de réduire la criminalité
En effet, dès lors qu’un individu mène une activité rémunérée ce dernier devient à
l’abri d’un certain nombre de maux tels que l’ennui, le vice et le besoin. Le crime trouve un
terrain fertile lorsque l’oisiveté des uns et des autres devient la règle et non l’exception. Ce
faisant, leur incapacité à pouvoir satisfaire leur besoin par le truchement d’un emploi fait
naitre en eux des comportements déviants ;
• de réduire les inégalités sociales
En effet, la fracture liée à la rémunération au sein de la société est très souvent
résorbée par l’accroissement du niveau d’emploi. A la vérité, les inégalités sociales ont
toujours été dues pour la plupart à la faiblesse ou à l’absence des pouvoirs d’achat. Ainsi,
l’élévation du niveau d’emploi devra permettre de réduire certaines disparités liées au clivage
observé en matière de revenus limitant de ce fait le gap entre les différentes couches sociales ;
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ces statistiques, nous pouvons donc dire qu’au Cameroun, on assiste à une prolifération du
travail indécent ;
• la répartition des emplois par sexe est inégale. En effet parmi les travailleurs
permanents des entreprises, les hommes occupent 73% des emplois contre 27% pour les
femmes ;
• les emplois sont mal rémunérés (faiblesse des salaires surtout dans la fonction
publique) toute chose qui n’amène pas les travailleurs à se surpasser et à donner le meilleur
d’eux-mêmes d’une part, et à s’offrir un niveau de vie décent d’autre part. Or en théorie des
organisations, il est admis que la rémunération est un facteur de motivation et donc de
productivité du travailleur, etc.
Sujets de réflexion :
1. L’emploi comme facteur de stabilité économique et social au Cameroun
2. La politique de promotion de l’emploi menée par le gouvernement du Cameroun peut-
elle inéluctablement engendrer une croissance économique forte et durable ?
3. La problématique du chômage au Cameroun
4. Secteur informel et pauvreté au Cameroun
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