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-EXDPession de la oncession, de opposition et 6 la restriction concession, opposition et la restriction sont trois relations logiques proches qu'il convient ndant de définir : Ja concession : consiste & accorder & son interlocuteur que Pon admet ce quil dit ou ce quil it. Cela entraine donc une restriction dans ce que l’on pense soi-méme et une certaine oppo- ion avec sa propre pensée. : Tuas raison sur ce point, je te 'accorde mais je pense que... ‘opposition représente un certain désaccord avec la pensée d’un interlocuteur. : Je ne suis pas du tout d’accord avec toi. a restriction : implique des nuances ou des limitations dans la pensée. :Je suis d’accord avec toi sur certains points cependant sur d’autres je me permets de penser ent. relations logiques de concession, @ opposition et de restriction s’expriment : Dans les propositions indépendantes Par les conjonctions de coordination suivantes Cependant, en revanche, mais, néanmoins, or, par contre, pourtant, quand méme, tout de méme (lang. parlé) , toutefois, etc. Ex. : Il devait venir a vingt heures ; or il n’est pas venu. Par la locution avoir beau + l’infinitif. Ex. : Ila beau faire trés attention a sa santé, il est tout le temps malade. Par le renversement de la phrase avec « que » Ex. :Je Paurais vu de mes propres yeux que je ne le croirais pas. Laurais-je vu de mes propres yeux que je ne le croirais pas. 197 Liexpression de la concession, de Vopposition er de la restriction Lexpression francaise im _Dans des propositions subordonnées conjonctives Trois modes sont possibles : = subjonctif —indicatif — conditionnel 1. Subjonctif Les locutions conjonctives suivantes entrainent le subjonctif : Bien que; encore que ; quelque... que... ; quel que... ; qui... que... ; quoi... que... 5 quoique... ; si... que. Ex. : Bien qu'il ait été trés fatigué ce soir-la, il a écouté une émission tardive a la télévision. (opposition). Je trouve qu'il a tort, encore que ses vues sur la situation politique actuelle ne soient pas totalement fausses (concession ou restriction). Quelle que soit la décision que tu prennes, je ne te critiquerai pas. (concession). 2. Indicatif Les locutions conjonctives suivantes entrainent l’indicatif : Alors que ; méme si ; tandis que ; tout... que. Ex, : Méme si je l'avais vu de mes propres yeux, je ne le croirais pas. ‘Tout jeune qu'il est, sa réussite est déja magnifique. 4. Conditionnel Les conjonctions ou locutions conjonctives suivantes entrainent le conditionnel : Alors méme que ; quand ; quand bien méme. Ex. : Quand (ou quand bien méme ou alors méme) que tous tes amis tabandonneraient, je resterais toujours avec toi. Remarque : On peut aussi supprimer la conjonction et faire une inversion (avec ou sans « que»): Ex. : Tous tes amis tabandonneraient-ils, je resterai toujours avec toi. Ces constructions relévent du style élégant et ne peuvent s’exprimer que lorsqu’on veut apporter de la gravité 4 ses propos. La conjonction si + indicatif exprime une idée d’opposition dans une construction du type’ suivant : Ex. : Sielle a des qualités, elle a aussi des défauts mi Dans des propositions relatives Ilest nécessaire de séparer ’antécédent du relatif, par une virgul Ex, : Cette fille, qui a incontestablement de grosses qualités, a aussi des défauts. Gm hutres procédés 1. Lutilisation des prépositions suivantes + un nom : En dépit de ; malgré ; nonobstant (un peu ancien) 198 JExercices Ex. : Malgré son jeune age, il a de Pexpérience. En dépit des années, il se porte trés bien. Au lieu de, loin de ; sans + infinitif ; quitte Ex. : Au lieu de rester a ne rien faire, tu devrais ranger ta chambre. Loin de vouloir te faire de la peine, il faut pourtant que je te dis Sans vouloir te vexer, il faut que je te dise... Quitte a te vexer, il faut que je te Des ph « Cela n’empéche pas que », « il n’en reste pas moins vrai que », «il n’empéche », « n’empéche ». Ex. : Elle se dit malade, cela n’empéche pas qu'elle aille danser tous les soirs. Elle se dit malade, il n’empéche qu'elle va danser tous, les soirs. Elle se dit malade, n’empéche qu’elle va danser tous les soirs. Elle se dit malade, il n’en reste pas moins vrai qu'elle va danser tous les soirs. Mettre les verbes entre parenthéses au temps voulu : 1. emporte un parapluie bien que le temps (é8tre) au beau fixe,— 2. Elle gardait son manteau sur elle bien que la salle (étre) chauffée. — 3. Quelque désireux qu’il (étre) de ne pas manquer ce rendez-vous, il a trouvé le moyen darriver trop tard. — 4. Quoique sa maladie (étre) sans espoir, il fait de nombreux projets d’avenir, — 5. Si limité dans son budget qu'il (étre), il trouvait moyen de rapporter un souvenir a chacun. — 6. Ils ont continué leur travail dans le jardin quoique le temps (étre) incertain. — 7. Quoique la Tour Eiffet (a) plus de cent ans, elle tient toujours debout. — 8. Tout astucieux qu’il (étre), il s'est fait rouler. — 9. Alors qu'il (ne pas se douter), son fils ne faisait que des bétises. — 10. Si prestigieuse et robuste qu’elle (étre), on ne peut demander l’impossible 4 une voiture. — 11. Quoi que tu (faire), qui que tu (étre), avec lui tu auras toujours tort. Substituez l'expression « avoir beau » aux autres structures exprimant l'op- position. Ex. : La maison est grande et pourtant elle ne contient pas tout le monde. La maison a beau étre grande, elle ne peut contenir tout le monde. 1. Tu avais envie de rire et pourtant tu as gardé ton sérieux. — 2. Il y a du soleil mais il fait trés froid. — 3. Bien que ce garcon soit trés jeune, il a de la maturité d’esprit. — 4. Tu es apparemment trés engagé dans la vie politique ; cependant tu t’abstiens de voter. —5. On a impression qu’il agit d’une maniére inconséquente, mais il garde son bon sens et sa raison, — 6. Je n’ai que parcouru votre livre mais je sais déja qu'il me passion- nera. — 7. Malgré leur valeur, j'ai da me débarrasser de certains meubles car je ne savais plus ot les mettre. — 8. Bien qu’il ait en général un certain respect vis-a-vis de ses parents, le petit garcon a haussé les épaules quand sa mére luia parlé. —9. Il parle a mots couverts, cependant je comprends tout ce qu’il veut dire. 199 Lrexpression de la concession, de Vopposition er de la resrriction Au contraire. En revanche. Par contre. Ces trois mots marquent tous les trois une opposition et ont & peu pres le méme sens. usage cependant veut que : « Au contraire » s’emploie pour des faits d’ordre différents. « En revanche » pour des faits du méme ordre. « Par contre » s’emploie dans les deux cas, mais est surtout admis dans le langage parlé. Dans un langage plus soigné on lui préférera « en revanche ». Ex. I ne dit pas un mot d’allemand ; en revanche il parle parfaitement bien ’anglais. Emmanuel est turbulent. Matthieu au contraire est un enfant trés calme. Etablissez des rapports de contraste ou d’opposition entre les faits suivants en utilisant les expressions « en revanche » (pour les faits du méme ordre) ou « au contraire » (pour les faits d’ordres différents). Evitez « par contre » (admis dans le langage parlé mais quelquefois contesté) : 1. Stéphane n’est guére doué pour les mathématiques ; il s’intéresse (...) 4 tout ce qui est artistique. — 2. Il a fait beau en Provence pendant toutes les vacances de Paques. En Normandie (...) il n’a fait que pleuvoir. — 3. Jacques est ordonné; Jean (...) est le désordre incarné. — 4. Lécoliére n’a rien retenu de explication donnée par le profes- seur ; (...) elle a su répéter tout ce que son petit camarade lui avait raconté pendant la classe. — 5. En France le prix de Pessence a diminué ces jours-ci ; le prix des péages (...) a augmenté. — 6. Il ne fait aucun progrés ; (...) il régresse ! — 7. Elle fait trés bien la patisserie ; (...) elle ne sait absolument pas faire cuire une viande. — 8. Il n’a pas voulu se mettre en avant ; (...) ila voulu que ce soit son ami qui ait la préséance. — 9. Nous ne tenons pas spécialement a aller voir ce film ; (...) nous sommes ouverts & toute autre proposition intéressante. — 10. Il veut bien habiter Paris ; (...) il ne veut pas habiter dans un appartement au fond d’une cour sombre ; il veut de la verdure et de la clarté. Remplacez les points de suspension par : quoique, quoi que, quel (le) que soit, quelque... que... 1. Gardons confiance (...) il advienne. — 2. Je suis toujours critiqué (...) je fasse. — 3. (...) il soit encore jeune, il est acariatre. — 4. Il faudra le comprendre (...) sa réaction. —5. Ila mis a jour tout son courrier (...), en général, il soit trés négligent. — 6. Elle fait toujours son lit avant de partir (...) Pheure. — 7. Il ne te prendra jamais au sérieux (...) tu dises. — 8. II faudra tout de méme qu'il limite son ambition (...) ses prétentions. — 9. Ia souvent eu l'occasion de lui pardonner (...) rancunier qu'il soit. — 10. Tl est telle- ment susceptible qu'il se fache (...) on lui dise. — 11. Il sera 4 méme de me comprendre (...) ses préjugés et ses idées préconcues. — 12. Il ne remercie jamais (...) le cadeau qu°on lui apporte. — 13. Ila bon fond (...) cynique qu’il soit dans ses propos. 201 Llexpression de la concession, de Vopposirion et de la restriction Robert, Bien alt mien covte, j'ai décidé de te quitter malgré La peine aye je risque de te faire. Ma décision est irréversible. Ty auras beau dire, ty auras beau faire, je ne changerai en rien ma determination. Peut-Ctre plus tard, pourrons-nous repenser d cela. Mais pour instant je nen peux. plus et je pense que, quoi ayil en soit, i west pas possible d'envisager en ce moment de vivre en Commun ov tout simplement de nous rencontrer A nouveau. ke tiens portant & te dire aye je nlovbtierai par certains DONS moments GUE NOUS AVONS PALES ensemble, meme Si, plus tard is ont EE temis par trop de mEsententes ou de malentendus. Si dovtoureux aye cela puisse @tre pour U'un ef pour autre, UL faut maintenant nous en tenir LA. Ae te demande de ne rien faire pour Le moment, quelle ave s0it ton envie de rEagir en recevant cette lettre. Jai besoin de prendre du recut pour mirir tout cela malgré Vapparente indiffe- rence dont tu miaccuseras. Tache de m'ovotier. Muiette 203 3 g £ : 8 5 z i Lrexpression francaise 204 Exercices Z. inserez ces réponses dans un contexte convenable. (Le sentiment d’indi- gnation qu’elles expriment implique souvent une situation d’opposition, de contraste ou de concession inacceptable.) 1. Mais c'est incroyable ! 2. C’est quand méme malheureux. 3. Cela parait aberrant. 4, C’est inimaginable ! 5. Ga alors, c’est le comble ! 6.Je wai plus confiance en lui. C’est fini. 7. My a de quoi se taper la téte contre les murs. 8. Cest totalement injuste. 9.11 faudra faire une réclamation. jf Texte 1) Dans ce texte situé a la 1’ page de son ouvrage sur Paris, Zola veut suggérer une impression d’ensemble de la capitale vue du sommet de la butte. Quelle est cette impression ? 2) Comment Zola établit-il opposition entre les quartiers de est et ceux de louest. Oit est le point d’articulation de cette opposition ? 3) Relevez tous les mots qui suggérent que Paris est enveloppé dans la brume ce jour-Ia, et tous ceux qui peignent les couleurs 4) La misére est-elle évoquée dans ce texte ? Par quelles phrases ? Paris vu par Emile Zola Ce matin-Ia vers la fin de janvier, 'abbé Pierre Froment, qui avait une messe a dire au Sacré-Coeur de Montmartre, se trouvait dés huit heures sur la butte, devant la basi- lique. Et, avant d’entrer, un instant, il regarda Paris, dont la mer immense se déroulait a ses pieds. C'était, aprés deux mois de froid terrible, de neige et de glace, un Paris noyé sous dégel morne et frissonnant. Du vaste ciel, couleur de plomb, tombait le deuil @'u brume épaisse. Tout lest de la ville, les quartiers de misére et de travail, semblai submergés dans des fumées roussatres, ott ’on devinait le souffle des chantiers et usines ; tandis que, vers ’ouest, vers les quartiers de richesse et de jouissance, la déba du brouillard s’éclairait, n’était plus qu’un voile fin, immobile de vapeur. On devinait peine la ligne ronde de Phorizon, le champ sans bornes des maisons apparaissait qu'un chaos de pierres, semé de mares stagnantes, qui emplissaient les creux d’une b pale, et sur lesquelles se détachaient les crétes des édifices et des rues hautes, @’un ni de suie. Un Paris de mystére, voilé de nuées, comme enseveli sous la cendre de quel désastre, disparu a demi déja dans la souffrance et dans la honte de ce que son imm: sité cachait. Emile Paris (Les trois vil

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