professionnels de la santé
de vaccin
Slimane Laouari
laouarisliman@gmail.com
L’alerte est donnée : les professionnels de la santé de réanimation est saturé, c’est enco- bonne gestion dans un hôpital ; cela
Anticipant sans
re plus grave parce qu’on ne peut pas suppose arrêter toutes les interven-
doute un plus que avertissent sur les conséquences de la saturation des ouvrir du jour au lendemain un service tions à froid et induira la récupération
possible rush sur le services dédiés à la prise en charge des patients de réanimation. Cela nécessite non des réanimateurs qui travaillent dans
vaccin de la grippe sai- seulement un personnel qualifié, mais les services de chirurgie et qui sont
atteints du Covid-19. Plus de place dans la grande
sonnière, le ministère un équipement particulier : un généra- versés dans les services de réanima-
de la Santé a rendu majorité des CHU des grandes villes, notamment au liste ou un infectiologue ne peuvent tion Covid, chose qui n’est pas appli-
public un communi- niveau de la capitale. Les lits en services de réanima- pas être réanimateur. C’est égale- quée». Les directives du ministère de
qué dans lequel il nous «informe» tion se font rares. Anormal ! s’insurge le chef de servi- ment le cas pour le paramédical». la Santé sont pourtant claires : en
que le vaccin en question ne pro- ce des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik pour Pour le Dr Youssfi, la probléma- temps de crise sanitaire, tout doit être
tège pas contre le… coronavirus. tique des services de réanimation ne dédié au Covid. Pourtant, les direc-
qui cette situation met à nu un problème de gestion, date pas d’aujourd’hui, rappelant tives ne sont pas appliqués partout.
Dans l’absolu, l’attention n’est
pas vraiment inutile. On peut mais également un déficit déjà connu en matière de lits qu’«on avait déjà un problème au Au CHU Mustapha par exemple, sur
de réanimation. niveau de la réanimation avant. C’est les 1 500 lits pouvant être mobilisés,
certes se demander comment on
un problème national. En temps nor- seuls 60 étaient dédiés au Covid-19.
a pu faire, à ce niveau de respon- Nawal Imés - Alger (Le Soir) - être hospitalisés que parce qu’un lit mal, on a des difficultés à trouver des Résultat : l’EPH de Boufarik, reçoit
sabilité qui requiert un haut Les bilans quotidiens établis par le venait de se libérer suite au décès lits d’hospitalisation au niveau de la des malades venant de la capitale, à
niveau de compétence scienti- ministère de la Santé ne révèlent pas d’un autre patient. Les places au réanimation. Il y a un déficit de service la recherche d’une place.
fique, pour… trouver ça tous l’ampleur du drame que vivent au niveau des services de réanimation même si au niveau du nombre de Ce qui fera dire au Dr Youssfi, que
seuls comme des grands. Mais quotidien, les professionnels du sec- se font de plus en plus rares. Des réanimateur, il y en a plus, mais ils son service est à nouveau saturé. Il
l’état des lieux surprend souvent. teur de la santé. Des chefs de ser- médecins ont du mal à faire hospitali- sont mal répartis sans compter qu’on reçoit chaque jour des malades qui
Au sein de la société et parfois vices avouent leur impuissance face à ser leurs propres collègues. a trop longtemps privilégié l'anesthé- présentent des formes plus sévères,
dans les espaces les moins soup- l’afflux des malades présentant sou- Au sein de la corporation médica- sie au détriment de la réanimation nécessitant leur hospitalisation. Seule
çonnables d’indigence en matière vent des signes graves, nécessitant le, c’est non seulement la panique, médicale. Résultat : les services de manière de faire face à cette crise
une hospitalisation. Faute de place au mais également l’indignation. Chef de réanimation médicale en Algérie ne sanitaire, explique-t-il, c’est d’ouvrir
de savoir, il nous a été «donné de
niveau de leurs services, ils sont service au niveau de l’Établissement sont pas nombreux, souvent c’est des lits en fonction de l’évolution de
constater» comme dirait quel-
réduits à les orienter vers d’autres public hospitalier de Boufarik, le Dr plus des services de réanimation l’épidémie : lorsqu’elle augmente il
qu’un de particulièrement élo-
structures qui, elles même, souffrent Mohamed Youssfi décrit des situa- chirurgicale». Pourtant dit-il, «la faut réagir rapidement. Et c’est juste-
quent que le fait de savoir déjà de saturation. tions intenables qui n’auraient jamais demande est de plus en plus impor- ment cette absence de réaction rapi-
graves n’empêchent pas qu’elles À Alger par exemple, de nom- dû avoir lieu. Il estime que la problé- tante même en dehors du Covid, de qui est à l’origine d’une situation
soient… plus graves encore. breux malades font le tour des hôpi- matique de la saturation, notamment notamment en raison de l’espérance qui risque rapidement de devenir
Beaucoup plus grave qu’on pou- taux dans l’espoir de trouver une au niveau de la réanimation est due à de vie qui est plus importante» et c’est ingérable.