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L ’A N N E A U D E

ce fu t le v e n t d ’ouest qui la saisit q u a n d


elle se leva
de la vague
génitale, e t l’accoucha de l’écum e
gracile à son île
chez elle

e t ces am oureuses
du difficile, les heures
du jo u r doré la salu èren t, la v ê tire n t, fu re n t
com m e si elles l’a v a ie n t faite, fu re n t folles
de p o rte r c e tte nouvelle chose née
de l’an n eau de m er, rose
e t nue, c e tte fille, la p o rta ie n t
à la face des dieux, v io lettes
dans sa chevelure

B eauté, et elle
d it non à zeus, à eux to u s, ils n ’é ta ie n t pas, ou
était-ce elle qui choisit le plus laid
p o u r coucher avec, ou é ta it ce com m e ça
e t p our expier l’essence de la b e au té , é ta it ce?

S a c h an t les heures, b ien sûr,


elle n ’est pas restée longtem ps, ou le b o ite u x
n ’é ta it q u ’u n côté des choses, e t le superbe
m ars l’a eue. E t l’e n fa n t
e u t ce nom , la flèche de
com m e le vol de, le m o u v e m e n t de
sa m ère qui ad o r n e

de m y rtes le d a u p h in e t en m ots
ils se lèv en t, oui, eux qui
so n t nés de pareils
élém ents.
T rad . M. D eguy, R. S ko d n ick

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