d’éveil
La lettre des acteurs de l’éveil
culturel et artistique
du jeune enfant
6
Dossier : Soutenir la parentalité
L’obsession
sécuritaire,
l’autre face
au fur et à mesure que le mariage s’est
du soutien
Publications désacralisé, la parentalité a connu un à la parentalité
mouvement inverse de valorisation et de
de Laurent Ott dramatisation. Derrière le soutien, se cache difficilement
la pénalisation et en effet, il n’y a pas eu
• Travail social, raisons d’agir,Ed. Eres 2013
une seule loi concernant la sécurité inté-
• Des lieux pour habiter le monde, Les parents rieure, la délinquance, depuis 2002 qui
collectif, chronique sociale, 2012
n’ait apporté son lot de mesures péna-
• Pédagogie sociale, chronique sociale, 2011 démissionnaires lisant ou contraignant les parents jugés
• Travailler avec les familles, Ed. Eres 2004 défaillants. Nommons les, juste pour mé-
• Le mythe de l’enfant roi, À la fin du siècle dernier et plus particuliè-
moire : LSI 1 et 2, LSQ 1 et 2, lois Perben
collectif avec Nicolas Murcier, rement à partir des années 80, un véritable 1 et 2, Loppsi 1 et 2, loi Sarkozy dite « de
Ed. Philippe Duval, 2012 mouvement d’opinion s’est levé en France, prévention de la délinquance », etc.
qui a trouvé un écho considérable dans le Car tel est l’envers de toute politique
traitement médiatique : il convenait de publique qui se propose de soutenir la
dénoncer et de lutter contre une tendance parentalité ou les parents : l’obsession de
Territoires que l’on croyait repérée de toute part : la
démission parentale.
la délinquance, de l’incivilité, de la sécurité
intérieure dont au final les parents sont et
d’éveil « Les parents démissionnaires », véritables
figures médiatiques modernes ont dès
seront toujours tenus responsables.
La question du soutien à la parentalité
Numéro 1 - juin 2014 lors commencé à occuper le débat public nous cache ses véritables causes profondes.
Revue numérique publiée par l’association et bientôt politique. En 1997 a d’ailleurs Pourquoi les parents sont-ils à ce jour telle-
Enfance et Musique été organisé, à l’initiative du gouverne- ment enjoints de se consacrer à l’éducation
17 rue Etienne Marcel ment, un Conseil Interministériel de la de leurs enfants, à leur surveillance, à leur
93500 Pantin Famille, destiné justement à faire avancer guidance scolaire ? Pourquoi sont-ils à ce
Tél. : 01 48 10 30 00 les connaissances et apporter des propo- point encouragés à devenir leur coach, à
www.enfancemusique.asso.fr sitions pour solutionner un problème dès surveiller leurs fréquentations, à les suivre
lors hissé au rang de problème national. à la trace ? Pourquoi sont-ils encouragés à
Directeur de la publication : Marc Caillard Il peut paraître un peu paradoxal que ce détenir des compétences, invités à les dé-
Rédactrice en chef : Hélène Koempgen soit par l’affirmation de sa démission que velopper avec l’aide de structures bienveil-
Comité de rédaction : Annie Avenel, Geneviève la parentalité ait été promue au rang lantes ? Pourquoi voudrait-on que le fait
Schneider, Wanda Sobczak, Margotte Fricoteaux de cause nationale et fera dès lors l’objet d’être parents, se convertisse en « parenta-
Maquette : Guillaume Wydouw de nombreuses initiatives politiques et lité positive » ?
Photos : Guillaume Wydouw, Siméon Levaillant législatives. La préoccupation sécuritaire ici cache les
Ce n’était évidemment pas une nouveauté causes profondes du malaise que nous res-
Ouassem Nkhili, Noémie Marsannay, Jacques
que l’État s’intéresse ainsi à la famille, mais sentons tous. Si notre société a tellement
Blanchard, Vanessa Bureau, Christophe Grelié,
ce soutien pendant deux siècles s’était par- soif de sécurité, c’est parce qu’elle souffre
GAM de Pau, DR.
ticulièrement inscrit dans le cadre d’une d’un profond, d’un immense sentiment
Enfance et Musique est soutenue par le Ministère de la culture politique de promotion de la natalité et de d’insécurité. L’avenir paraît sans cesse
et de la communication, le Ministère des Droits des femmes, de
la Ville, de la Jeunesse et des Sports et la CNAF lutte contre la mortalité infantile. plus sombre. Nul ne croit plus en les len-
Ce qu’il y avait de nouveau avec le passage demains qui chantent. Nous subissons >>
l’annonce d’une régression continue des ne sont plus ouvertes à tous les enfants grammes, des âges, nous opposons
droits sociaux, des protections des familles, d’un quartier, et qu’elles ne reçoivent plus un accueil inter-âges et une véritable
comme des individus. que les enfants inscrits, amenés par leurs pédagogie interculturelle ;
Nous sommes passés d’une société dans parents : ceux qui payent ; tandis que les - aux activités de consommation, nous
laquelle nous pouvions penser, dans les an- enfants des quartiers populaires (dont les opposons des activités de production et
nées 70, que l’avenir de tous allait s’amé- parents n’ont plus d’emploi) les désertent de transformation de l’environnement.
liorer à une société où nous sommes doré- progressivement. Ce sont sur ces bases que notre associa-
navant invités à tenter notre chance de Une véritable démission éducative est ainsi tion, Intermèdes Robinson réalise de-
réussir malgré et souvent contre les autres. en cours dans notre pays, mais elle n’est pas puis 2005 un important programme de
celle des parents qui n’ont, au contraire, développement social communautaire
jamais autant fait pour leurs enfants ; elle à Longjumeau (Essonne).
Insécurité sociale est l’œuvre des structures destinées à l’en-
et éducative fance elles mêmes qui parcellisent leurs
actions, et qui vont même jusqu’à sollici- Ateliers de rue,
Jusque dans les années 80, la plupart des ter perpétuellement les parents pour les
familles de quelque milieu que ce soit seconder ou les soutenir. Conseil des enfants,
étaient en mesure globalement d’assurer C’est dans un tel contexte et après en avoir
un avenir à leurs enfants et souvent un pris conscience que nous autres, acteurs Ateliers auprès
avenir meilleur. Aujourd’hui, même les éducatifs, bénévoles ou professionnels,
avons la charge de réinventer de nou-
des enfants Roms
parents de classes moyennes, voire aisées
ne peuvent plus en prétendre autant. veaux dispositifs qui soutiennent au sein et de leurs familles
Cette « insécurité sociale » que nous subis- d’une société qui ne soutient plus.
sons tous, comme nous l’expliquait Robert L’association Intermèdes-Robinson mène
Castel alimente une insécurité publique
et un ensemble de peurs sociales qui font
Choisir des bases un travail qui s’adresse à tous les âges,
et qui trouve sa source et ses acteurs
monter la demande « sécuritaire ». Cette nouvelles pour agir dans l’organisation régulière et pérenne
société qui s’insécurise n’arrête plus de (toute l’année, quel que soit le temps)
construire des prisons, de mettre des ca- Les actions que nous avons à imaginer, d’ateliers de rue destinés à favoriser
méras parcours et d’augmenter les effec- mettre en œuvre et partager doivent réin- le contact social, l’expression (au sens
tifs de toutes les polices municipales. venter des bases contraires aux tendances large), la culture. Ce sont des ateliers
Sur le plan éducatif, nous avons égale- actuelles : d’arts plastiques, de petit travail manuel,
ment connu le recul des ambitions des - au tout payant, opposons la gratuité ; de cuisine, mais aussi des bibliothèques
institutions éducatives et du secteur des - aux restrictions d’usage, de réservation, et ludothèques de rue que l’association
loisirs. L’école s’est repliée dès le début de publics, nous avons à substituer un assure dans trois points différents du
des années 80 sur la transmission des seuls accueil et un libre accès inconditionnel ; quartier CUCS1, REP2, PRE3 de Longju-
savoirs fondamentaux et leur évaluation - à la profusion des règlements intérieurs meau (Quartier Sud de Longjumeau, un
individualisée et a renoncé à toutes les et au contrôle perpétuel des comporte- des plus pauvres de l’Essonne).
activités d’éveil, de socialisation, d’expres- ments, nous avons à proposer la libre Une place particulière est faite aux tout-
sion, d’ouverture au monde, d’éducation, initiative ; petits pour lesquels des tapis d’éveil
dorénavant sous traitées à l’initiative et - à l’individualisation des parcours, aux sont également déployés. Les parents,
aux moyens des parents. logiques de contrats et de projets, nous les grands-parents, les assistantes ma-
Les structures de loisirs héritées de l’édu- avons à opposer des pratiques commu- ternelles entrent ainsi en relation avec
cation populaire ont petit à petit profes- nautaires ouvertes à tous dans la diver-
l’équipe dans un second temps. Des
sionnalisé, standardisé et technicisé leurs sité des personnes et des groupes ;
relations durables peuvent s’installer
prestations, au même moment où elles - à la spécialisation des activités, des pro-
puisque l’accueil est sans conditions re-
quises et l’existence de ces aires de jeu
et de rencontres est régulière, donnant
des repaires solides dans l’espace de rue
et dans le temps.
Ces ateliers de rue, qui s’adressent en
priorité aux enfants, y compris les plus
jeunes amenés par leurs « nounous »
ou leurs parents, servent également de
points de rassemblement pour les ado-
lescents qui trouvent dans l’association
un lieu de bénévolat et d’organisation
de leurs loisirs. Les adultes sont égale-
ment très attachés à ces ateliers qui per-
mettent de créer un point de rencontre
sécurisé et socialisé.
Chaque samedi, en début d’après-midi,
les animateurs réunissent de nombreux
enfants qui s’expriment sur les questions
qui les traversent ainsi que sur leurs
désirs. Les enfants sont invités à former
un grand cercle, chacun est assis >>
Le jardinage communautaire
L’association, à partir de terrains en
friche mis à disposition par deux muni-
cipalités voisines (Saulx-les-Chartreux et
Chilly-Mazarin) propose une forme de
jardinage social, communautaire (pas de
répartition de parcelles, le travail comme
les produits sont partagés en fonction
des possibilités et besoins de chacun)
qui s’adresse à tous les âges et toutes les
cultures. Aujourd’hui trois terrains sont
cultivés : l’un réservé au maraîchage, le en tailleur sur un petit tapis et la parole Les enfants ont-ils réellement besoin de
second aux fruitiers, le troisième à l’api- circule à l’aide d’un bâton de parole. parents sur ou hyper compétents ? Dans
culture et aux vergers. Depuis des années, notre association met notre association, nous pensons plutôt que
Des groupes d’enfants s’y rendent en se- en œuvre des ateliers d’éveil, de présco- les enfants d’aujourd’hui comme de tou-
maine ; des stages en direction d’adultes larisation et d’éducation non formelle au jours ont plutôt besoin d’un milieu adapté
isolés y sont organisés régulièrement et profit des enfants vivant dans les bidon- et favorable pour grandir. Encore faut-il
les familles adhérentes ont la possibilité villes du Nord de l’Essonne. Nous tentons que ce milieu soit accueillant, habitable et
de venir cultiver et partager un repas le de suivre ces enfants et familles malgré investi par les familles et les groupes so-
dimanche. l’errance imposée, les expulsions à répé- ciaux vivant dans un même quartier.
tition pour conduire des actions d’éduca- C’est justement à cette transformation
Les soirées conviviales tion durable. des espaces usuels en véritables lieux
et les fêtes d’habitation, d’hospitalité et d’éduca-
Chaque mois, une soirée conviviale est tion que se consacre fondamentalement
organisée autour d’un repas confectionné
Droit d’accès une initiative comme la nôtre. Car nous
par des parents volontaires. Ces soirées à l’éveil pour tous : le savons : ce qui soutient vraiment les
ont lieu en salle, au jardin ou au quartier parents c’est d’avoir une vraie place dans
et rassemblent plus de 100 personnes de le dispositif DAEV la société, d’être reconnus comme des
toutes générations et toutes cultures. adultes valables et importants.
Au printemps et en hiver, nous organisons Notre association, après avoir porté, Ce qui soutient vraiment les enfants,
notamment, avec l’aide des adhérents défendu, développé un projet de crèche c’est d’avoir des parents intégrés, valori-
et volontaires, les « fête du printemps » très sociale qui n’a pas reçu le soutien sés, actifs dans leur environnement, leur
et « fête de l’hiver », au cours desquelles nécessaire pour ouvrir, développe une cercle familial, amical, de voisinage et
nous faisons venir en général des artistes action innovante : un dispositif d’accès social.
(jongleurs, musiciens, etc.) à l’éveil. Il s’agit d’un camion équipé, Ainsi plutôt que de proposer de dévelop-
capable de développer dans les espaces per les compétences de parents regar-
Les sorties publics et collectifs des ateliers d’éveil dés avec suspicion ou condescendance,
Tout au long de l’année, des sorties et de relation éducative pour des jeunes nous appelons à multiplier les actions qui
sont proposées aux enfants, parfois enfants accompagnés. Nous nous intéres- donnent le pouvoir d’agir à ces mêmes
accompagnés de leurs parents : visites sons en effet aux très nombreux enfants parents (et enfants), dans la société.
d’associations amies, sorties au marché, qui ne bénéficient d’aucun accueil édu- ◆ Laurent Ott
rencontres d’artistes etc. catif ou collectif du fait de la situation
1 - CUCS : contrat urbain de cohésion sociale
Une fois par an, l’association organise économique et sociale de leurs parents. 2 - REP : réseau d’éducation prioritaire
une sortie d’une journée à la mer. 3 - PRE : programme de réussite éducative
un livre ?
livre installe. « Lire avec le tout-petit c’est
d’abord une relation. L’enfant goûte le
temps que l’adulte lui consacre et c’est
l’histoire du livre qui va faire écho à l’his-
toire de l’enfant. Les livres sont des outils
Former les animatrices de relais, c’est engager un large dispositif pour traverser les peurs (« va-t’en en ta-
pant sur le livre » !), pour se plonger dans
de sensibilisation des assistantes maternelles. Pour lire avec les histoires, pour attraper une rime ou un
mot nouveau. Si je prends l’exemple de
plaisir au tout-petit. Bébés Chouettes, l’enfant revit la sépara-
À
tion d’avec la mère qui est partie le matin.
l’invitation de la CAF du Loiret, et des histoires dans le développement Il expérimente ce temps de l’attente et
Marie Frapsauce a réalisé un pro- général de l’enfant, dans son accès au lan- avec le encore elle se fait moins longue,
gramme de formation ayant pour gage et au plaisir de l’écrit. l’enfant peu à peu sait que le plaisir des
thème les livres et les tout-petits. Ce travail retrouvailles reviendra. Retourner dans
a été suivi par Elisabeth Legraux, conseil- l’histoire, c’est prolonger une expérience,
lère technique enfance jeunesse de la CAF La place des livres quelle qu’elle soit. Et si l’enfant fait des
qui coordonne les RAM du département. et des histoires... cauchemars après la lecture du grand
Tout a commencé par une conférence ins- monstre vert, inutile d’accuser le livre, c’est
crite dans le territoire de la communauté Ce programme de formation, réflexif et le temps des cauchemars, l’enfant navigue
de communes du val de Mauves, suivie pratique, a permis de dégager quelques entre le connu et l’inconnu…
d’une journée de formation débutant par lignes de force dans l’approche de l’objet Il y a également des livres sans enjeu, avec
un temps de retour d’expériences et se livre. « Il s’agit de déterminer la manière lesquels le très jeune enfant veut aussi en-
poursuivant sous forme d’ateliers. Ces ac- toute particulière dont le tout-petit tendre des formules magiques, des répé-
tions ont été envisagées à destination des s’approprie le livre, dans une approche titions rassurantes ; il vérifie que l’adulte
animatrices de réseau et des assistantes sensorielle, des perceptions partielles ou raconte bien l’histoire et le corrige s’il se
maternelles. L’observation et le repérage globales, une expression par le mouve- trompe. Il ne faut pas reculer devant cer-
sur le terrain ont sensiblement modifié les ment, une mémorisation d’éléments de tains mots, faire de la paraphrase, l’enfant
pratiques : « au lieu de présenter le livre, l’histoire. Ce qui est important, c’est le attend la bonne réplique… »
je le laisse posé au sol et j’observe les en- temps spécifique du tout-petit lors d’un En partageant le temps de lecture, l’adulte
fants et les adultes s’en saisir », « en pre- moment de lecture. La formation per- s’installe dans une attitude, une posture
nant conscience de l’importance de ce qui met également aux animatrices et aux d’écoute, sans attente de résultat. Lire à
est écrit, je perçois la musicalité du récit », assistantes maternelles d’affiner leurs un enfant c’est être deux (ou avec chaque
« les animatrices qui vont régulièrement critères de choix des ouvrages : imagiers, enfant du groupe) c’est un moment intime
à la bibliothèque affinent leurs choix livres sans texte, albums… Choisit-on un où les choses se transmettent.
d’ouvrages »… livre pour sa forme, sa matière, le rap- ◆ Hélène Koempgen
Au cœur de ce programme étaient poin- port du texte à l’image ? Est-on attaché
tées des questions récurrentes : quelles
actions mettre en place dans les ateliers
au récit, au contenu symbolique… Je Contact
mets l’accent sur les conditions de lecture Enfance et Musique
collectifs des RAM ? Comment donner pour que ce moment autour des livres Le centre de Formation
l’envie d’utiliser des livres à domicile ? soit riche et sensible lors d’un accueil 17, rue Etienne Marcel
Quels livres choisir ? Le thème est porteur jeu au RAM. En suscitant la motivation 93500 Pantin
d’échanges et de transmission, il donne à des assistantes maternelles, on prépare www.enfancemusique.asso.fr
réfléchir sur la place essentielle des livres le fait que les livres seront intégrés dans
(on chante beaucoup dans ma famille). » « On ne se demande pas assez pourquoi
Bénévole dans des festivals, il n’en dé- un élève cesse sa pratique quand il quitte
laisse pas pour autant l’association des le conservatoire. Lui a-ton transmis suffi- Contact
musiciens intervenants*, des rendez-vous samment d’implication dans son rapport Pôle culturel des Coëvrons
sur Skype maintiennent le lien. Ouassem à la musique pour qu’il l’investisse dans Boulevard du Maréchal Juin
sa vie ? Cela renvoie à la notion de pré- 53600 EVRON
sence, de disponibilité à l’instant, si vraie Tél. : 02 43 01 94 76
Ouassem en 4 dates... dans l’éveil du tout-petit. L’état d’éveil culture@lescoevrons.fr
2008 - CFMI de Tours est un état authentique… Pour avan- http://coevrons.c3rb.org
2010 - Musicien à Montréal cer, on est obligé de quitter la priorité *FNAMI
technique pour être dans l’intention ;
2011 - Musicien intervenant à Lyon Fédération Nationale des Musiciens Intervenants
cela s’applique aussi bien en lieu d’ac-
2012 - Pôle culturel des Coëvrons http://musiciensintervenants.wikispaces.com
cueil qu’en école de musique ! Dans le
La Compagnie OKKIO
Non loin d’Avignon, découverte d’une jeune compagnie
qui allie travail de terrain et créations de spectacles
Parent’aises musicale
Un samedi par mois, la Compagnie OKKIO
anime des ateliers d’éveil musical. Destinés
aux enfants (accompagnés d’au moins un
parent) ils sont conçus pour permettre aux
familles de jouer avec les sons. Chansons
à gestes, comptines, percussions corpo-
relles… sont au menu de ces moments
partagés. Les groupes sont limités (de 8 à
10 enfants) afin de favoriser la manipula-
tion, le jeu, la découverte d’instruments du
monde.
AKWABA
SMAC SUR Vaucluse
Coopérative culturelle indisciplinée !
www.akwaba.coop
Toutes les créations les ateliers sont encore trop espacés (une à gestes sollicitent l’expression gestuelle
de la Compagnie fois par trimestre) pour créer une véri-
table dynamique. « Nous devons passer
par le biais du mimétisme. On peut voir
et revoir Bulle car ce projet a été conçu
Neiges, Théâtre pour voix et violoncelle
d’une attitude teintée de consommation pour s’adapter aux saisons, le répertoire
dès 7 ans.
à une véritable implication des parents ». est différent au fil des mois. Les artistes
Aqua, Théâtre musical dès 3 ans.
Encore modeste, l’activité reste inscrite invitent les spectateurs à chanter avec
Bulle, Chansons des 4 saisons pour tout-
dans l’objectif d’un travail à moyen terme. eux les chansons et comptines revisitées à
petits, à partir de 1 an. la mode d’Okkio, ainsi que leurs propres
Emmanuelle Dutour, responsable de
l’espace Enfance et famille de la CAF est compositions. Les enfants découvrent aus-
Action Culturelle « consciente des difficultés à trouver une si les instruments : guitare, basse, ukulélé,
La compagnie OKKIO propose en amont véritable place pour l’éveil culturel dans percussions.
ou en aval du spectacle un atelier d’éveil un contexte d’urgence. Le public est en À l’espace culturel Folard de Molières les
musical pour enfants et professionnels ou grande difficulté. Proposer n’est pas com- Avignon, un matin de janvier, nous avons
pour enfants et parents. pliqué, inscrire dans une continuité pour pu vérifier l’hypothèse. Accompagnés
un public vulnérable, c’est autre chose… de leurs assistantes maternelles, les très
J’ai l’impression de recommencer tous les jeunes enfants ont été accueillis avec soin,
La PLATEFORME jours mais je reste convaincue de l’impor-
tance d’élaborer des parcours attention-
installés dans une réceptivité confortable.
Tout au long du spectacle, ils ont vogué
Environnement citoyen et solidaire
nés pour les parents ». Le café ludique au au gré des chansons et des jeux en forme
des artistes locaux
En 2013, l’association Surikat Production a grand air, le café de la plage, les soirées de question réponse proposés par les ar-
bénéficié de l’aide aux microprojets de en Juillet, le rendez-vous mensuel des ber- tistes. Les adultes n’étaient pas les moins
l’Union Européenne pour la création d’une ceuses sont autant d’offres ponctuelles participatifs. Pas d’entrave à l’expression,
plateforme de mutualisation et d’accompa- mais fortes que la CAF imagine pour les on peut rire, s’émerveiller, suivre les bulles
gnement à destination des artistes locaux. parents. Un programme impliquant les qui volent, ne pas avoir envie de partir
La Plateforme est un outil de soutien per- acteurs du territoire pourrait fidéliser cer- et alors prendre le temps qu’il faut pour
mettant la mutualisation et la diffusion des taines familles. quitter la salle, dans un entre-deux rêves
artistes émergents. Sept compagnies ont totalement respecté. Bulles d’un temps
rejoint la plateforme, illustrant leur souhait suspendu que l’on avait bien de la peine
de mutualiser les énergies et de réinventer Les spectacles à quitter. ◆ HK
un vivre ensemble artistique : Compagnies
Okkio, Havin’Fun, Hybride, Corps de pas- Les actions de sensibilisation nourrissent
sage, Cordes pas sages, TPC1C, Oxyput Cie.
Après un diagnostic avec la compagnie, le
la réflexion de la Compagnie Okkio dont
le cœur reste dédié à la création. À ce jour,
Contact
dispositif permet de bénéficier d’un accès Compagnie OKKIO
trois spectacles ont été créés illustrant la
personnalisé au site Internet dédié. Une Hôtel de Ville de Morières les Avignon
large palette d’inventivité des artistes.
équipe se charge d’effectuer un travail 53,rue louis Pasteur
Après Aqua et Neiges, Bulle est la der-
auprès des professionnels régionaux et BP60020
nière création dédiée aux tout-petits. Des
nationaux pour proposer les spectacles du 84271 VEDENE
envolées de bulles et de plumes opèrent
catalogue. L’équipe se tient à la disposition Tél : 07 81 19 49 90
des artistes pour leur fournir toute forme de une magie effective sur les très jeunes
www.compagnie-okkio.fr
conseils en termes de communication, de enfants. Dans ce concert/spectacle inte-
compagnie.okkio@gmail.com
droit, de gestion… ractif, les enfants voyagent au cœur d’un
Diffusion : 07 81 19 49 90
www.surikat-prod.com/la-plateforme monde jazzy et folk et rêvent en suivant
info@compagnie-okkio.fr
des yeux les bulles légères. Les chansons
Éveil culturel
en hÉbergement d’urgence
Chanter dans un centre
d’hébergement d’urgence peut
restaurer la confiance. Ateliers
musique à Bagnolet
et Montreuil.
Voix-là,
une résidence
de création en crèches
Construire un spectacle en partageant le temps de l’enfant. Agnès Chaumié1 raconte
quelques mois d’une aventure vécue aux côtés des tout-petits.
La Belle saison
pour les enfants et pour moi comme
trame de départ.
Il était pour nous très important de garder
cet état de créativité qui a conduit tout
le projet. J’ai toujours besoin de créer En 2009 paraissait Photographie d’une dy- Parmi les pistes de travail de la commis-
un postulat qui va m’obliger à trouver namique fragile, Étude sur les conditions de sion ont été retenues le choix de compo-
des solutions. Cette forme me redonne production et de diffusion des spectacles sition de parcours pour la petite enfance,
confiance dans la possibilité d’échange adressés au jeune public en France. À l’ini- la création de dispositifs associant en-
avec l’enfant, je suis dans la capitalisation tiative de Scène(s) d’Enfance et d’Ailleurs1, fants et familles, le repérage et l’expéri-
de la situation et en même temps dans des chantiers de réflexion s’ouvrirent dans mentation de dispositifs de commandes
l’immédiateté, je ne viens pas tester ou toute la France et aboutirent en Juillet 2012 de création destinées à une classe d’âge…
faire des expériences. Le personnel de la à la publication du Manifeste pour une po- Les mois à venir apporteront les pre-
crèche a été étonné « elle parle le même litique du spectacle vivant en direction de mières réponses à ce vaste chantier. Les
langage que les tout-petits et les enfants la jeunesse. Parmi les 40 propositions pour plateformes joueront un rôle important
le savent…». le jeune public, la 39ème préconisait : « Ap- dans le rapprochement des secteurs et il
À travers ces résidences je cherche une pelons à une/des saison(s), soutenue (s) par reste à souhaiter que les opérateurs déjà
place pour les adultes et c’est compli- les pouvoirs publics, à toutes les échelles, en place puissent partager leur expé-
qué quand on ne veut pas mettre les et rendons la – les visible(s) dans tous les rience avec les acteurs culturels. ◆
personnels en difficulté. Les équipes ont lieux de culture et d’éducation ». C’est
accepté le risque ce qui les a rendues très chose faite, mais le pluriel est devenu sin- 1 - www.scenesdenfance.com
éclats
histoire qui ne s’arrête pas quand la lumière s’éteint,
celle de la relation à l’autre et à soi-même.
Bricolette et Bricola
Cie Alfred de la Neuche - www.delaneuche.org
18 rue Vergniaud - 33000 Bordeaux 23, 24, 25/08/14 à 11 h et 16h - Médiathèque de Pélussin (42)
à St Bauzille de la Sylve (Hérault, 34)
05 56 52 52 64 / 06 61 16 52 64
Nouvelles animations musicales pour les tout-petits
info@eclats.net
www.eclats.net
Festival « Après la plage » avec Bricolette et Bricola, où comment transformer
La Baraque - Nogent le Rotrou (28) une boîte à outil en boîte à musique et chansons.
Le bal de Grand Mère Takata avec danses, rondes
du 17 au 21 septembre 2014
et comptines au son de l’accordéon.
www.theatrebuissonnier.org
Le jardin sonore d’Alfred, enrichi cette année d’un
Sortie CD Chansons Passagères
Théâtre et chanson
« village sensoriel » pour les bébés.
de l’éveil
De l’apprentissage à la création
L’histoire du GAM
Faisant appel à des musiciens professionnels issus de
l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, le GAM
a été créé en 1977 dans un cadre associatif. Avec
pour les scolaires, les crèches, les établissements spécialisés. Une démarche
La pédagogie du GAM s’élabore autour de 5 objectifs
Dans un paysage sonore itinérant, l’enfant chemine au gré de ses émotions, de ses indissociables :
expérimentations sonores et musicales. Les espaces sont destinés à la découverte - respect de l’expression de chacun ;
sensorielle, individuelle, interactive, collective et familiale pour les jeunes enfants. - éveil des capacités d’invention ;
L’objectif est de consolider ainsi un lien entre les structures petite enfance, les écoles - structuration des apprentissages dans le travail de
et les familles. l’écoute et du geste ;
- progression dans les acquisitions,
Concept de l’exposition - intégration de la personne dans une action collective.
Privilégiant une perception sensible des sons, une
À Petits pas est un instrument conçu, sous forme de lieu,
attention à soi, mais aussi à l’autre, une place impor-
à traverser, écouter, guidé par des sonorités aux élans
tante est donnée au corps, récepteur et acteur.
contemporains.
Le geste vocal ou instrumental, permet d’aborder et
Les différents espaces permettent d’alterner :
de progresser dans les jeux rythmiques, mélodiques
• des lieux intimes et espaces collectifs ;
et harmoniques.
• des lieux d’écoute, ludiques ;
Se positionnant dès le départ comme une alterna-
• des temps d’exploration et temps d’animation ;
tive à un enseignement traditionnel de la musique,
• des propositions, jeux et échanges avec l’adulte ;
le GAM s’est progressivement inscrit comme un opé-
• des clairières sonores.
rateur culturel sur le territoire. Ses formes artistiques
s’inscrivent dans l’espace social et culturel.
Les projets du GAM
Le parcours Depuis 2000, ses projets sont inscrits dans un pro-
Un SAS d’accueil gramme intitulé Les Nouvelles Gammes de la Cité.
Module Désert/vent : balancements et sensations. Jeu 10 actions constituaient ce programme entre 2000
sur corps sonore autour du souffle (fouloirs bruissant, et 2006, 6 d’entre elles sont entièrement réalisées ;
chenilles sonores, petit orgue). les autres, faute de ressources, n’ont pu être mises
Module Crabidouillle/araignée : pour suggérer des émo- en œuvre et sont donc reprises dans un nouveau
tions, un espace électro capteur lumière (marmites électroacoustiques) cordes sonores, programme (Téléchargement PDF).
arbre à sorcière.
Module Mer/grenouille : eau et explorations de paysages (bâtons à eau, tambours Le projet Pyrénées Por Favor
d’eau, claviers de pierre, claviers bambous). Les projets transfrontaliers animent les acteurs
Manège-Mouvement : carillon pendulaire, marimba circulaire. palois. Depuis 10 ans, la MJC Berlioz a fédéré des
Musique de silence : espace de diffusion, berceuse intimité et chant reposant. Dispositif acteurs locaux dont Ampli, le GAM, La Maison de la
d’écoute avec spatialisation du son, composition originale contemporaine. Montagne. Ce collectif vise à appréhender le projet
Pour passer entre les modules, il y a des forêts à traverser et des obstacles sonores… transfrontalier de manière globale sans se contenter
d’un jumelage avec une ville, structure, entité ou ré-
gion (Saragosse et l’Aragon, en l’occurrence). Réuni
Démarche et animation depuis l’automne 2009, le collectif définit les axes
À Petits pas est un univers exploratoire qui permet les de recherche et d’action susceptibles d’être repris,
surprises et les sensations. Au cours de sa déambulation accompagnés et amplifiés par les différentes insti-
l’enfant peut prendre conscience de la relation de cause tutions territoriales (France/Espagne) régissant les
à effet. Avec ce travail sensoriel, la recherche permet échanges transfrontaliers.
d’aborder l’émotion propre de chaque enfant et ce qu’il
y a d’intime dans le geste et la posture.