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La conquête de l'Algérie en 1830

La régence d' Alger en 1829

L'Algérie est un pays languissant et retardataire . . . . . Pourquoi ?

Hussein II dernier Dey d' Alger.

Elle est exploitée par les turcs..

Représentés par le Dey et les


Beys, qui s'appuient sur
quelques villes occupées par
les garnisons de janissaires et
sur quelques tribus privilégies.

Les tribus sujettes, qui doivent


payer un impôt très lourd et
n'ont pas le droit
de porter les armes, ne songent
qu' à se soulever.

Elle est pauvre.

Peu peuplée, décimée par les


famines périodiques, elle a peu
de régions fertiles :

La Mitidja même comporte des


zones marécageuses.
L'élevage est primitif et les
tribus l'abandonnent dés que
menace la guerre intérieure.

L'industrie extractive se réduit


presque à la production du sel.
Les industrie artisanales
(bracelets, tissus, tapis)
subissent la concurrence
des produits tunisiens, marocains
ou européens.

Le commerce est aux mains des


étrangers.
Les marchandises sont achetées à bas
prix aux fellahs (paysans), qui
continuent ainsi à s'appauvrir.
La Régence apparaît donc comme un petit
état vulnérable.

La prise d' Alger en 1830.

Commandée par le ministre de la guerre en personne, le général de Bourmont,


l'expédition forte de 37.612 hommes,
quitte Toulon le 17 mai 1830 pour Palma.

Le corps expéditionnaire était composé de :

L'infanterie était répartie en trois divisions :


La lère, division Berthezène (brigades Poret de Morvan, Achard et Clouet),
La 2e, division Loverdo (brigades Damrémont, Monck d'Uzer et Colomb
d'Arcine),
La 3e, division du duc des Cars (brigades Bertier, Hurel et de Montlivault).
La cavalerie était constituée par :
un régiment de chasseurs d'Afrique formé de deux escadrons du 17ème et d'un
du 13ème chasseurs.
L'artillerie, commandée par Lahitte, comprenait :
5 batteries de campagne.
10 batteries de siège, avec 2.300 artilleurs.
Le génie commandée par Valazé, fort de 1.300 hommes, comprenait :
deux compagnies de mineurs, six de sapeurs et un demi-train du génie.
Les fonctions de chef d'état-major étaient remplies par le lieutenant-général
Desprez,
celles de sous-chef par le maréchal de camp Tholozé.
L'intendance, dirigée par l'intendant-général Denniée.

Le 25 mai 1830,
enfin, la flotte mit à la voile, elle arriva en vue d'Alger le 31 Mai 1830, elle séjourna sur
rade jusqu'au 14 juin 1830.

Tandis que les Turcs cherchaient à accroître leurs forces en appelant aux armes toute la
population de la Régence, en essayant d'entraîner avec eux,
le bey de Tunis, qui ne se prononça pas contre nous, et le bey de Tripoli, qui parla de
faire prêcher la guerre sainte dans les mosquées.

Hussein pacha le Dey d' Alger, dispossait de :

5.000 janissaires,
5.000 Coulouglis,
10.000 Maures algériens,
30.000 Arabes des beyliks du Tittery, d'Oran et de Constantine,
commandés par l'Agha Ibrahim.
La porte du Fort de Sidi-Ferruch en 1830.

Le 14 juin, à 4 heures du matin,


l'opération commença.

Le point choisi était la baie de Sidi-


Ferruch, à 25 kilomètres à l'Ouest
d'Alger.
Cette baie présentait une plage de
sable d'abord facile, bordée de
batteries
de défense et flanquée au Nord-Est
par la péninsule de Torretta Chica,
portant une tour carrée et un fortin.
En une heure, toute la 1ere division
eut débarqué et fut suivie de la
seconde.
Le général de Bourmont prit terre à
6 heures 30 et ordonna d'enlever les
batteries.
Celles-ci, prises sous le feu de
l'artillerie navale dès le début de
l'opération,
tombèrent aux mains de la brigade Poret de Morvan (3B de ligne, 2e et 4e légers) à
11 heures.
En fin de journée, les troupes françaises, qui avaient pris 13 canons et 2 mortiers,
occupaient une position en arc de cercle englobant la plage et la presqu'île.
Le génie commença la construction d'un camp retranché.

Bien qu'il eût hâte d'arriver au but, le général de Bourmont était obligé d'être prudent.
Le moindre échec pouvait être fatal, il fallait attendre le convoi laissé à Palma,
qui transportait le matériel de siège, il n'arriva que le 28 Juin 1830.
(le général de Bourmont s'était plaint de cette lenteur dans une lettre au ministre de la
Marine).

Aussi les premiers bonds en avant eurent-ils lieu sous forme de contre-attaques :

La première fut effectuée le 19 juin et nous mena au plateau de Staouëli .

Bataille sur le plateau de Staouëli.


Les troupes de l'Agha Ibrahim avaient exécuté le 15 quelques attaques du genre de celles
de la veille, mais sans plus de succès.

Le 19, à la pointe du jour, elles attaquèrent sur tout le front :

A l'extrême gauche de notre ligne, les assaillants marquèrent quelques progrès et


mirent un moment en péril la brigade Clouet,
les combattants étant mêlés, les canons de la flotte ne pouvaient intervenir.

C'est alors qu'une brillante contre-attaque de la brigade Cobomb d'Arcine ( 23ème


et 29ème de ligne ), général en tête,
rétablit la situation et chasse l'assaillant.

L'avance était de quatre kilomètres, nos pertes se montaient à : 44 tués et 473


blessés.

Le 24 juin, il attaqua de nouveau :

Nos troupes le refoulèrent et, progressant de huit kilomètres vers l'est, s'arrêtèrent
à Sidi Khalef.
Un seul officier fut blessé mortellement, c'était un des quatre fils du général de
Bourmont qui prenaient part à l'expédition.

Les 25, 26, 27 et 28 juin se passèrent en attaques incessantes contre nos nouvelles positions
encore insuffisamment assises sur le terrain.

L'Agha Ibrahim avait été remplacé à la tête des troupes par le bey du Tittery,
Mustapha Bou Mezrag, qui passait pour plus énergique.
Il devenait urgent d'en finir.

Le 28, le général de Lahitte annonça que son matériel était débarqué et disponible.

Le général
de
Bourmont
fixa au
lendemain
l'attaque
décisive.

Nos troupes
occupèrent
les hauteurs
de la
Bouzaréa, en
fin de journée,
elles étaient à portée de canon de la Casbah et devant le Fort l'Empereur,
que le troupier, plein de souvenirs récents, appelait déjà le Fort Napoléon.

La mise en place des batteries commença aussitôt.


Elle fut achevée, le 3 juillet 1830 au soir.

La prise d'Alger en 1830.

Le 4 juillet 1830, le
bombardement commença, à
700 mètres, il fut rapidement
efficace.

A 8 heures,
la forteresse cessa de
répondre, le
bombardement continua.

A 10 heures, une
formidable explosion se
produisit,
détruisant la tour centrale
et crevant le front nord-
ouest.
Les occupants s'étaient
repliés sur la ville et
avaient fait sauter le
magasin à poudre.

Trois compagnies du
25ème de ligne se
précipitèrent dans le fort.
Les batteries turques
furent immédiatement
retournées contre la ville,
et,
les travaux d'approche
vers la Casbah entamés.

Au début de l'après-midi,
un secrétaire du Dey se
présentait au Fort
l'Empereur,
pour entrer en négociation,
celles-ci fut menée
rapidement,
deux essais d'intervention
du Consul britannique
étant écartés.

Le lendemain 5 juillet 1830, le Dey acceptait la capitulation, stipulant :

1. La remise aux Français des forts et de la Casbah,


2. Le respect des richesses personnelles du Dey,
et, la faculté pour lui et les siens de se retirer où bon lui semblerait,
3. Les mêmes avantages pour les miliciens turcs,
4. Le libre exercice de la religion musulmane pour les indigènes, ainsi
que le
« respect de leur liberté, de leurs propriétés, de leur commerce, de
leur industrie, de leurs femmes ».

Le jour même, les troupes françaises occupaient les forts et la Casbah.


Le nombre total des tués du corps expéditionnaire depuis le
débarquement s'élevait à 415.

Le 15 juillet, le Dey Hussein s'embarquait pour Naples.


Les Janissaires furent transportés en Asie Mineure.
Le régime turc avait cessé d'exister à Alger,
entraînant l'effondrement de la Régence, au moment où s' écroule en France la
Monarchie restaurée.

Occupation restreinte ou conquête ? .

Pendant dix ans (1830-1840), le gouvernement hésite.

Comment l'expliquer ?

Il faut tenir compte de l'opinion :

- Celle de l' Angleterre fort mécontente de cette ingérence dans sa sphère d'action.
- Louis-Philippe tient à l'amitié anglaise.
- L'incertitude se traduit par les changement fréquent de gouverneurs.
- De 1830 à 1834, on occupe essentiellement les ports de la cote :

Bône, Bougie, Oran, Mostaganem.

- Le reste du pays est laissé sous le contrôle de princes maghrébins sur lesquels la
France
espère exercer une suzeraineté, mais auxquels elle s’affronte bientôt.

Le 4 janvier 1831 , prise d’Oran.

Vue du fort de la Moune prés d'Oran en Août 1831.

En Juillet 1830 :

Le fils du
Maréchal de
Bourmont
débarque à la
tête d'une petite
troupe,
au fort de Mers-
el-Kébir.

En Décembre, le
Général
Damrémont
occupe
définitivement
Mers-el-Kébir et
arrive à Oran
par la
montagne.

Ce n'est que le 4
Janvier 1831
que nos soldats
font leur entrée
dans Oran.

Les Français se
trouvent en
présence d'une
ville divisée en
trois parties
distinctes,
enfermée dans
une seule
enceinte
flanquée de
forts.

En 1832, le recensement effectuait par le commissaire du roi Pujol, indique une


population de 3 800 habitants :

750 européens,
250 musulmans
2 800 israélites.

Malgré une épouvantable épidémie de choléra en 1849, la ville va se développer


rapidement.
L'entrée des troupes françaises à Oran le 4 janvier 1831 donna le signal d'une
période d'anarchie.
Le bey d'Oran Hassan, s'était retiré, les tribus de l'intérieur se précipitaient
sur les garnisons turques.

Le 27 mars 1832 prise de Bône.

C'est exactement trois semaines après, la prise d'Alger, le 26 juillet,


que l'Amiral De Rosamel recevait l'ordre de diriger son escadre sur Bône où elle arrivait
le 2 août 1830.

Sans coup férir, les troupes qu'elle transportait, et qui étaient commandées par le Général
Damrémont,
occupèrent la ville à la grande satisfaction des habitants tout heureux d'être enfin
débarrassés de la domination des Turcs.

Malheureusement, la Révolution de Juillet qui venait d'éclater à Paris contraignit le


Maréchal de Bourmont à rassembler tous
ses effectifs en Alger, afin de les tenir prêts à intervenir, si cela était nécessaire en France.
Les troupes du Général Damrémont abandonnèrent donc, dès le 21 août 1830, la ville où
elles venaient à peine de débarquer.

La prise de Bône

Un an après,
sur les instantes prières des
notables de la ville de
Bône,le Général
Berthézène qui avait
succédé
au Maréchal Clauzel, fit
occuper à nouveau la ville
par une compagnie de
zouaves placée
sous le commandement du
Commandant Huder et du
Capitaine Bigot.

Mais la précarité des


forces françaises
encouragea les adversaires
de la France à fomenter
des troubles au cours
desquels le Capitaine Bigot
fut tué.
Quelques jours plus tard,
le Commandant Huder
était lâchement assassiné à son tour.

Le 11 octobre 1831,
le reste de l'expédition abandonnait, une seconde fois, la ville et repartait pour Alger.

Alors, les troupes du Bey de Constantine,


commandées par Agha Benzagouta, tentèrent de s'emparer de Bône.

Les habitants s'opposèrent farouchement au dessein d' Ahmed-Bey.

Celui-ci, exaspéré par cette résistance, mit à mort Agha Benzagouta, et le remplaça,
par Agha Ali Ben-Aïssa.

il décida de les réduire à la famine et effectua un blocus de la ville.

Cet état de choses durait depuis cinq ou six mois,


lorsque le Général Savary Duc de Rovigo, qui avait remplacé le Général Berthezène,
rendu responsable de
la mort du Capitaine Bigot et du Commandant Huder, voulut bien envisager une nouvelle
expédition sur Bône.

Il décida d'entreprendre, sans plus tarder, les préparatifs d'une intervention


militaire pour répondre au vœu des habitants de Bône.
Il lui était cependant, dans le moment absolument impossible, faute d'effectifs
suffisants, d'organiser un Corps Expéditionnaire.

Cependant, pour parer au plus pressé,


il décida d'envoyer immédiatement à Bône, le Capitaine d'Armandy qui
devrait mettre au service d'Ibrahim-Bey sa science et
son expérience pour la défense de la ville et à la disposition de la population
affamée des vivres et des denrées qu'il transportait avec lui
sur la goélette « La Béarnaise », sur laquelle il devait s'embarquer.

Le 23 janvier, « La Béarnaise » quittait donc Alger pour se rendre à Bône,


ayant à son bord le Capitaine d'Armandy, le Capitaine Yusuf et remorquant la
felouque « Casauba » chargée de vivres.

Le convoi était commandé par le lieutenant de vaisseau Freart.


Cinq jours après, la goélette mouillait dans la baie des Caroubiers où elle
devait demeurer tout un long mois sur ses ancres.

Ben-Aïssa ayant appris la présence des deux officiers français décida alors de
brusquer les choses.

Par une nuit sans lune du début de mars,


grâce à la complicité de soldats de la garnison, il parvint à forcer la Porte
er Rabba, ou du Marché, et à faire pénétrer ses troupes
dans la ville dont il devint le maître pendant une quinzaine de jours.

Ibrahim demeurait figé dans sa Casbah, refusant toujours obstinément de


la livrer.
Le 25 mars, Ben-Aïssa déclara que si,
dans les quarante-huit heures qui allaient suivre, la citadelle ne s'était pas
rendue à lui, il l'enlèverait, coûte que coûte, de gré ou de force.

C'est ainsi que le 27 mars fut choisi pour tenter l'aventure :

Car c'était bien une aventure que les deux officiers allaient courir, il leur
fallait s'introduire dans la forteresse,
et en prendre le commandement, avant que les troupes de Ben-Aïssa ne
vinssent l'investir et sommer Ibrahim de se rendre,
ce que celui-ci se serait empressé de faire.

Le 27 mars, avant l'aube, d'Armandy débarquait avec vingt-six marins de la «


Béarnaise » sur la plage.

Yusuf avait quitté le bord à deux heures du matin,


pour aller mettre en place le dispositif qui devait permettre à cette petite
troupe de pénétrer furtivement dans la citadelle.

Avec l'aide d'un soldat de la garnison, qu'il avait su gagner à sa cause,


une corde à nœuds avait été fixée à une embrasure de fenêtre, du côté
Nord-Est de l'enceinte.

D'Armandy et ses marins qui formaient un total de trente et un hommes


entreprirent leur glorieuse montée,
après une courte pause à la fontaine du Prisonnier, la petite troupe
parvint sous les murs de la citadelle où Yusuf attendait.
Bône 1832 le départ des troupes de la ville

Immédiatement, les trente


et un hommes, s'aidant de
la corde à nœuds en place,
grimpèrent et pénétrèrent
l'un après l'autre, dans la
cour intérieure du Fort,
où ils se rangèrent en bon
ordre silencieusement.

Puis, lorsqu'ils furent tous


rassemblés et bien alignés
sur deux rangs, Yusuf
alerta
la garnison qui dormait
encore.

Les soldats Turcs, pourtant


quatre fois plus nombreux,
furent littéralement
ffolés en voyant ces
occupants inattendus, si
calmes et si décidés.
Ils n'esquissèrent pas le
plus petit mouvement de
défense ou de révolte.

Yusuf profita de leur


complet ahurissement pour
s'imposer à eux :

Leur parlant dans


leur langue, il leur
commanda de se
mettre en rang,
face aux marins de «
La Béarnaise ».
Il leur dit que
désormais la Casbah
était française, qu'on
allait y arborer
le pavillon français,
que la garnison
passait, à compter de
ce jour,
à la solde de la
France.

L'Enseigne de Cornulier-Lucinière,
qui faisait partie de la petite troupe, termine le récit qu'il fit des événements qui viennent
d'être résumés, par ces lignes :
« Nous nous rendîmes au balcon du Pavillon au-dessus de l'unique porte de la
Casbah,
le drapeau Turc qui y flottait fut amené et remplacé par celui de la France.
Ce changement fut salué d'un coup de canon à boulet ».

Le boulet de canon qui avait salué le drapeau de la France était passé en sifflant sur la
ville,
pour aller tomber dans le camp des troupes de Ben-Aïssa, Il avait suffi pour faire
comprendre à celui-ci que la situation venait de changer,
et qu'il devait renoncer à tout espoir de s'emparer de la Casbah et, de garder la ville.

Il décida donc immédiatement de décamper et de se retirer vers Constantine.

Mais avant de partir :


il incendia la ville en grande partie
Il fit razzier les troupeaux dans les plaines environnantes par sa cavalerie.

Le 28 mars, le Capitaine d'Armandy adressa au Général en Chef, Le Duc de Rovigo, ce


simple et noble compte rendu :

« Général,

Nous sommes entrés dans la Citadelle de Bône, à la tête de trente marins de « La


Béarnaise ».
Nous avons pour auxiliaires cent-trente Turcs, dont un grand nombre nous exècre,
Nous avons pour ennemis, les cinq mille hommes de Ben-Aïssa.

Mais, nous n'en saurons pas moins conserver la Citadelle à la France, ou y mourir ».

Le Maréchal Soult, Ministre de la Guerre,


en annonçant à la Chambre des Députés, la prise de Bône avait donc bien raison de dire :

« C'est le plus beau fait d'armes du siècle ».

Le 29 septembre 1833 , prise de Bougie.

L'expédition de Bougie, organisée à Toulon, est partie de ce port le 22 septembre 1833.

Sous les ordres du général Trézel et de M. le capitaine de frégate de Perseval,


commandant la flottille.
Elle arriva le 22, à la pointe du jour sur la rade de Bougie :

Le défaut du vent, et la nécessité de ne s'avancer qu'en sondant pour choisir les


points d'embossage,
donnèrent le temps aux habitants de la ville qui occupaient les forts, et aux
Kabaïles des environs, de se préparer à la résistance.
Les cinq forts tirèrent presque en même temps sur la flottille.
Mais le feu de nos bâtiments, par sa vigueur et sa précision, eut bientôt éteint presque
entièrement celui des forts.

La prise de Bougie

A dix heures du matin,


les troupes furent remorquées sur le rivage, à
leur approche, un feu de mousqueterie
atteignit
les premières chaloupes, plusieurs militaires
furent grièvement blessés.

La troupe se dirigea sur le fort d'Abd-el-


Kader,

Le général Trézel suivait immédiatement


les premières chaloupes, pour diriger les
colonnes,
mais en prenant la terre, il trouva les
troupes déjà lancées par leurs officiers
vers une hauteur.

Le capitaine Lamoricière déjà engagé,


dans les sinuosités qui conduisent à la
Casbah et au fort Moussa.

Le général Trézel monta vers ce dernier


fort qui domine toute la ville,
et dont la possession était extrêmement
urgente, avec les premières troupes qui
débarquèrent après lui.

Au moment où il y parvint, les capitaines Lamoricière et Saint Germain s'en étaient


déjà emparés .

Le soir, on comptait une vingtaine d'hommes tués et environ 50 blessés.

Le 30 septembre 1833.

A la pointe du jour,
le général Trézel visita les postes de la partie gauche, inquiétés par les Kabaïles
embusqués dans quelques groupes de maisons,
il les fit renforcer par une pièce d'artillerie du fort Moussa..

Cette pièce, escortée par une compagnie d'infanterie,


fût arrêtée un moment par le feu des Kabaïles, mais le capitaine Gibert courut sur
l'ennemi avec une partie de sa compagnie, le mit en fuite.

Des chaloupes furent employées à balayer la côte de l'ouest, par laquelle arrivaient
continuellement
des combattants Kabaïles qui avaient établi un camp près d'une tour en pierre, située à
une demi-lieue de distance de la ville.

Le 1er octobre 1833.

Dans la matinée, les Kabaïles firent une attaque fort vive sur les parties faibles de nos
positions.

Le général Trézel s'y porta sur le champ, et ordonna de faire sortir du fort
Moussa une colonne
qui prit l'ennemi à revers.
Une deuxieme colonne se posta vers la tête du grand ravin qui coupe la ville en
deux.
Le capitaine Lamoricière parvint à s'emparer, avec ses deux compagnies,
d'un marabout situé
à la tête du ravin.
Malgré le feu de l'artillerie de la Casbah, du fort Moussa et d'une batterie de
deux obusiers de montagne
les Kabaïles maintenaient jusqu'à ce qu'on les eût atteints ou dépassés.

Leur perte a été considérable, à en juger par le nombre des leurs restés sur la
place,
ils ont dû avoir 200 morts et au moins autant de blessés.
Les combattants étaient fournis par huit tribus, savoir :

Mazeya,
Toudja,
Beni-lsmaël,
Kebouch,
Ouled-Amzalis,
Fenaya et
Bakorn.

La marine a combattu avec les troupes de terre.

Nous avons à regretter dans ce combat, six hommes tués et 43 blessés, parmi
lesquels
trois officiers, MM. Amiot, Vuillet, Poncet.

Le général Trézel a été atteint d'une balle à la jambe, mais assez légèrement
pour avoir pu continuer
de monter et descendre les hauteurs sur lesquelles l'action s'est passée.

Le 2 octobre 1833.
Les Kabaïles avaient conservé leur position près de la tour en pierre, à demi-lieue de la
ville.

Le colonel Petit-d'Auterive s'établit dans la nuit, avec ses troupes dans les
ruines
de l'ancienne enceinte de la place.
Le capitaine de Lamoricière fit exécuter par un détachement de sapeurs, les
ouvrages
nécessaires à la défense. Cela fut fait avec tant de diligence que, dès le matin,
tout le monde
était à couvert, et que l'ennemi ne pouvait plus franchir les ruines.
L'artillerie fit également, dans la nuit, un bon retranchement pour défiler la
batterie de
la hauteur de Bridja, de la vue que l'ennemi conservait sur ce point.

La prise de Bougie.

Les Kabaïles ne revinrent pas en


aussi grand nombre ni avec la même
fureur que la veille.

Ils étaient environ 1.500 à 2.000


hommes, ils se bornèrent à entretenir
un feu de mousqueterie des points
où ils se trouvaient encore en sûreté,
et d'où ils découvraient nos batteries
et nos postes.

Vers sept heures du matin, les


Kabaïles ayant tiré quelques coups
de canon de la batterie dite :
Borje-el-Hommar, située au nord-est
et à l'extrémité de la ville.

On les en délogea, le général Trézel


envoya une vingtaine de marins,
achever d'enclouer ou de jeter en bas
les deux pièces qui étaient restées sur
ce point,
une heure après, ils étaient rentrés
ayant exécuté cet ordre.

Le capitaine de Lamoricière,
et le lieutenant du génie Mangin
poussent les ouvrages de défense du
côté de l'ouest.

Dès lors tout espoir de rentrer à


Bougie est enlevé aux Kabaïles, qui
tenaient cette ville
sous leur rude domination.

Ainsi se trouve assurée la conquête de ce point important,


comme débouché de commerce intermédiaire entre Bône et Alger, et comme le meilleur
mouillage de la côte d'Afrique.

Le capitaine de frégate de Parseval, commandant la marine de l'expédition, a


puissamment contribué a ce brillant succès,
par les excellentes dispositions qu'il a prises, et par la coopération de tous ses bâtiments et
de leurs équipages.

Dubourdieu sur le Cygne se distingue durant l’opération

Malgré la résistance farouche des Kabyles, la ville, attaquée par la mer, est conquise.

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