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1 Espaces vectoriels 2
1.1 Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Exemples fondamentaux de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Famille génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Famille libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Existence de bases (en dimension finie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.4 Les théorèmes fondamentaux sur la dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.5 Bases en dimension infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Somme, somme directe, sous-espaces supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1
Chapitre 1
Espaces vectoriels
Sommaire
1.1 Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Exemples fondamentaux de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Famille génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Famille libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Existence de bases (en dimension finie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.4 Les théorèmes fondamentaux sur la dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.5 Bases en dimension infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Somme, somme directe, sous-espaces supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
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1.1. ESPACES VECTORIELS 3
Remarque 1.1 1. Tout au long de chapitre nous allons considérer le corps K = R ou C.
2. (E, +) est un groupe abélien (ou commutatif).
est un espace vectoriel sur R. Ici 0Rn = (0, . . . , 0), l’opposé (−x) de x = (x1 , . . . , xn ) est
(−x1 , . . . , −xn ).
2. De même Cn est muni d’une structure d’espace vectoriel sur C.
3. E = Rn n’est un espace vectoriel sur C.
Exercice 1.1 Soient E un espace vectoriel sur K et F un ensemble quelconque non vide, et soit E l’ensemble
des applications f de F dans E. Montrer que E est un espace vectoriel sur K.
Exercice 1.2 Soient E1 et E2 deux espaces vectoriels sur le même corps K. Montrer que E1 × E2 est un
espace vectoriel sur K.
Démonstration :
1. On a λ0E = λ(0E + 0E ) = λ0E + λ0E , d’où 0E = λ0E . De plus 0x = (0 + 0)x = 0x + 0x,
d’où 0x = 0E .
2. Supposons λx = 0E et λ , 0. En multipliant par λ−1 , on obtient λ−1 (λx) = λ−1 0E = 0E i.e,
1x = 0E , donc x = 0E .
3. Facile, laissée en exercice.
Exercice 1.4 On note E = R∗+ , l’ensemble des nombres réels strictement positifs. Montrer que les lois :
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4 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
Remarque 1.2 1. L’élément neutre 0E de E coïncide avec l’élément neutre 0F de chaque sous-espace
vectoriel F . C’est pour cette raison que, dans la suite, on le notera simplement 0 (au lieu de 0E ou
0F ), s’il n’y a pas de risque de confusion.
2. Si F est un sous-espace vectoriel, alors F contient nécessairement le vecteur nul.
Figure 1.1
En effet F , ∅, car v ∈ F . De plus, F est stable pour les lois de E, car si x, y ∈ F (c’est-à-dire :
x = λv, y = µv ), on a :
x + y = λv + µv = (λ + µ)v ∈ F .
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1.2. BASES 5
Figure 1.2
1.2 Bases
1.2.1 Famille génératrice
Définition 1.3 Une famille de vecteurs {v1 , . . . , vp } d’un espace vectoriel E est dite génératrice, si
E = Vect{v1 , . . . , vp }, ce qui veut dire que
∀x ∈ E ∃λ1 , . . . , λp ∈ K tels que x = λ1 v1 + . . . + λp vp .
On dit aussi, parfois, que tout x ∈ E se décompose sur les vecteurs vi , ou encore que tout x ∈ E est
combinaison linéaire des vecteurs vi .
Exemple 1.2 1. Dans R2 la famille {e1 = (1, 0), e2 = (0, 1)} est une famille génératrice car tout
x = (x1 , x2 ) ∈ R2 , s’écrit :
(x1 , x2 ) = x1 (1, 0) + x2 (0, 1) = x1 e1 + +x2 e2 .
2. De plus, l’ensemble {e1 , e2 , v}, avec v = (1, 2). Elle est évidemment génératrice, car pour tout
(x1 , x2 ) ∈ R2 on peut écrire
(x1 , x2 ) = x1 e1 + +x2 e2 + 0v.
Plus généralement : toute famille contenant une famille génératrice est génératrice.
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6 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
3. Dans R2 , soient v1 = (1, 1) et v2 = (1, −1). Montrons que {v1 , v2 } est génératrice.
Soit x = (a, b) ∈ R2 avec a, b arbitraires : il s’agit de montrer qu’il existe x1 , x2 ∈ R tels que
x = x1 v1 + x2 v2 , c’est-à-dire :
a+b a−b
En résolvant, on trouve en effet x1 = 2
et x2 = 2
. Donc {v1 , v2 } est génératrice.
Définition 1.4 Un espace vectoriel E est dit de dimension finie, s’il existe une famille génératrice finie
engendre E; dans le cas contraire, on dit qu’il est de dimension infinie.
Remarque 1.3 Kn est un espace vectoriel de dimension finie, alors que R[X ] est de dimension infinie.
Exemple 1.3 Dans R3 , les vecteurs v1 = (1, 1, −1), v2 = (0, 2, 1), v3 = (0, 0, 5) sont libres. En effet,
supposons qu’il existe des réels λ1 , λ2 , λ3 tels que
λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 = 0R3 ,
c’est-à-dire :
λ1 (1, 1, −1) + λ2 (0, 2, 1) + λ3 (0, 0, 5) = 0R3 .
On aura (λ1 , λ1 + 2λ2 , −λ1 + λ2 + 5λ3 ) = (0, 0, 0), ce qui donne immédiatement λ1 = λ2 = λ3 = 0.
Définition 1.6 Une famille qui n’est pas libre est dite liée (on dit aussi que ses vecteurs sont liés ou
linéairement dépendants).
Exemple 1.4 Dans R3 , les vecteurs v1 = (1, 2, 1), v2 = (−1, 3, 1) et v3 = (−1, 13, 5) sont liés, car on a
2v1 + 3v2 − v3 = 0.
Proposition 1.4 Une famille {v1 , . . . , vp } est liée si et seulement si l’un au moins des vecteurs vi s’écrit
comme combinaison linéaire des autres vecteurs de la famille (c’est-à-dire si l’un au moins des vi appartient
à l’espace vectoriel engendré par les autres).
Ou, d’une manière équivalente : une famille {v1 , . . . , vp } est libre si et seulement si aucun des vecteurs
vi n’appartient à l’espace engendré par les autres.
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Famille libre 7
Figure 1.3: Les vecteurs v1 et v2 forment une famille liée : v2 appartient à l’espace engendré par v1 .
Figure 1.4: Les vecteurs v1 , v2 et v3 forment une famille liée : v3 appartient à l’espace engendré par v1
et v2 .
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8 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
Exemple 1.5 (Base canonique de Rn [X ])
La famille B = {1, X, X 2 , . . . , X n } est une base de Rn [X ]. En effet, tout P ∈ Rn [X ] s’écrit
P (X ) = a0 1 + a1 X + . . . + an X n
λ0 1 + λ1 X + . . . + λn X n = 0 ⇒ λ0 = 0, λ1 = 0, . . . , λn = 0.
Exercice 1.8 Soit F = {(x, y, z ) ∈ R3 | 2x + y + 3z = 0}. Chercher une base de F .
Proposition 1.7 1. {x} est une famille libre ⇔ x , 0.
2. Toute famille contenant une famille génératrice est génératrice.
3. Toute sous-famille d’une famille libre est libre.
4. Toute famille contenant une famille liée est liée.
5. Toute famille {v1 , . . . , vp } dont l’un des vecteurs vi est nul, est liée.
Démonstration.
1. On a λx = 0 ⇒ λ = 0 ou x = 0. Donc, si x , 0, λx = 0 implique λ = 0, ce qui signifie que
{x} est une famille libre.
Réciproquement, supposons {x} libre. Alors, d’après la définition de famille libre, si λx = 0 on a
nécessairement λ = 0, ce qui signifie, toujours que x , 0.
2. Soit {v1 , . . . , vp } une famille génératrice et x = λ1 v1 + . . . + λp vp un élément arbitraire de E.
On peut aussi écrire :
x = α1 v1 + . . . + αp vp .
Notons que G contient certainement des familles libres : il suffit de prendre, par exemple, L = {vi } avec
vi ∈ G, vi , 0.
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Les théorèmes fondamentaux sur la dimension 9
Théorème 1.1 Soit E , {0} un espace vectoriel de dimension finie et G une famille génératrice. Consi-
dérons une famille libre L ⊂ G. Il existe alors une base B de E telle que L ⊂ B ⊂ G.
Démonstration : Soit L l’ensemble des parties libres X de E telles que L ⊂ X ⊂ G. L’ensemble L
n’est pas vide car L ∈ L et L est fini puisque, G étant fini, l’ensemble P (G) des parties de G est finie
et L ⊂ P (G). En outre tout élément de L possède un nombre fini d’éléments. Choisissons dans L une
partie B ayant le plus grand nombre possible d’éléments. Soit p ce nombre et montrons que B est une
base de E. Il suffit de montrer que B est une partie génératrice de E puisque par construction B est une
partie libre de E. Comme G engendre E, il suffit de voir que tout élément de G est combinaison linéaire
des éléments de B. Si Card(G) = p, alors on a B = G. La partie génératrice G de E est donc libre.
Par conséquent G est une base de E et le théorème est démontré.
Supposons maintenant que p < Card(G). Si x est un élément de G n’appartenant pas à B, l’ensemble
B {x} est contenu dans G et possède (p + 1) éléments. Donc la famille B {x} est liée. Si B =
S S
λ1 x1 + . . . + λp xp + λx = 0.
λ1 λp
x=− x1 − . . . − xp .
λ λ
Ainsi tout élément x ∈ G est combinaison linéaire des éléments de B et le théorème est démontré.
contient la famille L. D’après le théorème d’existence, il existe une base B telle que L ⊂ B ⊂ G0 .
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10 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
Remarque 1.4 1. Si E = {0}, on pose : dimK E = 0.
2. dimR Rn = n. En effet, comme nous l’avons vu, la famille {e1 , . . . , en }, avec
Proposition 1.8 Soient E1 , . . . , Ep des espaces vectoriels de dimension finie sur le même corps K. Alors :
En général, pour montrer qu’une famille est une base, il faut montrer qu’elle est libre et qu’elle est
génératrice. Cependant, si la famille a exactement autant d’éléments que la dimension de l’espace, on a le
théorème suivant qui est d’un usage fréquent :
Théorème 1.4 Soit E un espace vectoriel de dimension n. Alors :
1. Toute famille génératrice ayant n éléments est une base.
2. Toute famille libre ayant n éléments est une base.
Exercice 1.9 1. Montrer que la famille {v1 , v2 } engendre R2 où v1 = (1, 2) et v2 = (−1, 1).
2. La famille {v1 , v2 } est-elle une base ?
Proposition 1.9 Soit E un espace vectoriel de dimension finie et F un sous-espace vectoriel de E. Alors
F est de dimension finie et de plus, on a
1. dimK F ≤ dimK E.
2. dimK F = dimK E ⇔ E = F .
Exercice 1.11 La famille {v1 , v2 , v3 } ⊂ R3 où v1 = (1, 1, −1), v2 = (2, 1, 3), v3 = (0, −1, 5) est-elle
libre ? Quelle relation linéaire lie ces vecteurs ? Est-elle génératrice ?
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Bases en dimension infinie 11
On appelle sous-espace engendré par F le sous-espace vectoriel de E noté Vect{F }, formé par toutes les
combinaisons linéaires finies des éléments de F .
x = λ1 x1 + . . . + λp xp .
2. La famille F est dite libre, si toute sous-famille finie est libre, c’est-à-dire si : ∀I ⊂ A, I finie :
X
λi xi = 0 ⇒ λi = 0, ∀i ∈ I.
i∈I
λ0 1 + λ1 X + . . . + λp X p = 0,
on a : λ0 = 0, . . . , λp = 0.
Théorème 1.5 Tout espace vectoriel non réduit à {0} admet une base. Plus précisément :
1. De toute famille génératrice on peut extraire une base.
2. Toute famille libre peut être complétée en une base.
Exercice 1.13 Soit C ∞ ([a, b], E ) l’ensemble des application C ∞ de [a, b] dans E. Montrer que les
familles suivantes sont libres : {x, ex }; {x, sin(x)}; {sin(x), cos(x)} et {1, ex , e2x , . . . , enx }.
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12 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
E1 + E2 = {x ∈ E| ∃x1 ∈ E, ∃x2 ∈ E2 : x = x1 + x2 }.
Remarque 1.5 Il s’agit effectivement d’un sous-espace vectoriel de E comme on le vérifie facilement.
Notons F = E1 + E2 . D’après la définition, tout élément de F est somme d’un élément de E1 et d’un
élément de E2 . Mais cette décomposition en général n’est pas unique. En effet, supposons E1 E2 , {0}
T
x = (x1 + x0 ) + (x2 − x0 ).
| {z } | {z }
∈E1 ∈E2
On voit donc qu’une condition nécessaire pour que la décomposition soit unique, est que E1 E2 = {0}.
T
Cette condition est aussi suffisante. Supposons, en effet, que E1 E2 = {0} et soient x = x1 + x2 et
T
F = E1 ⊕ E2
et on dit que F est somme directe de E1 et E2 .
En d’autres termes :
F = E1 + E2 et
F = E1 + E2
tout élément x ∈ F s’écrit d’une manière unique
F = E1 ⊕ E2 ⇔ et ⇔
x = x1 + x2
E1 E2 = {0}
T
avec x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2
x = λ1 e1 + . . . + λn en + µ1 v1 + . . . + µm vm
| {z } | {z }
∈E1 ∈E2
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1.3. SOMME, SOMME DIRECTE, SOUS-ESPACES SUPPLÉMENTAIRES 13
Définition 1.11 Soit E un espace vectoriel et E1 , E2 deux sous-espaces vectoriels de E. On dit que E1 et
E2 sont supplémentaires (ou que E2 est un supplémentaire de E1 ), si E = E1 ⊕ E2 .
Corollaire 1.2 Soit E un espace vectoriel. Pour tout sous-espace vectoriel E1 , il existe toujours un sup-
plémentaire. Le supplémentaire de E1 n’est pas unique, mais si E est de dimension finie, tous les supplé-
mentaires de E1 ont même dimension.
Théorème 1.6 Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Alors
(
E1 E2 = {0}
T
E = E1 ⊕ E2 ⇔
dim E = dim E1 + dim E2
Exemple 1.8 Dans R2 soient v et w sont deux vecteurs indépendants, E1 = Vect{v} et E2 = Vect{w}
les droites vectorielles engendrées par v et par w. On a R2 = E1 ⊕ E2 car {v, w} est une base. Comme
on le voit d’ailleurs sur la Figure 1.5 tout x ∈ R2 se décompose d’une manière unique sur E1 et E2 .
Figure 1.5
Exemple 1.9 Dans R3 , soit π un plan vectoriel et v un vecteur non contenu dans ce plan. On a : R3 =
π ⊕ Vect{v} car si {e1 , e2 } est une base de π, alors {e1 , e2 , v}, est une base de R3 .
Figure 1.6
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14 CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS
Proposition 1.14 Soient E un espace vectoriel de dimension finie et E1 , E2 deux sous-espaces vectoriels
de E. On a :
dim(E1 + E2 ) = dim(E1 ) + dim(E2 ) − dim(E1 ∩ E2 ).
En particulier :
dim(E1 ⊕ E2 ) = dim(E1 ) + dim(E2 ).
Exercice 1.14 Soient E un espace vectoriel de dimension finie et F , G deux sous-espaces vectoriels de E.
On note Vect(F G) l’espace vectoriel engendré par F G. Montrer que Vect(F G) = F + G.
S S S
Exercice 1.15 1. La famille B = {(1, 2) , (2, 1) , (1, 1)} est-elle libre dans R2 ?
2. La famille B = {(1, 1, 1) , (1, 2, 1)} est-elle génératrice de R3 ?
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