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feindis@yahoo.fr * feindisconsulting@gmail.com
Sommaire
6- ENTREPRISE LIBÉRÉE : LA
LIBERTÉ NE SE DÉCRÈTE PAS,
ELLE SE CO-CONSTRUITE
8- AUTOCHTONES ET ALLOGÈNES
AU CAMEROUN: UNE DISTINCTION
RISQUÉE
3
Edito PAR FELIX NNA ZE
Editorial
L
’argent ne rend pas riche, c’est sa meilleure utilisation qui fait
de vous un homme riche.
Il est de plus en plus énervant, de voir des gens vouloir être ce
qu’ils ne sont pas, sous le seul prétexte que ayant de l’argent,
sans savoir lui donner de la valeur, ils ont acquis un meilleur
statut social différent de celui qu’ils sont réellement, des vauriens.
Ezechiel NGOUCHEME
Entreprise libérée : la liberté ne se
décrète pas, elle se co-construit
Management
Suppression de la hié-
rarchie, responsabili-
sation des salariés, li-
bération des énergies,
amélioration de la réac-
tivité, de l’agilité, etc. En
un mot, tendre vers l’es-
prit start-up. Du moins,
ce qu’on imagine être
l’esprit start-up. Porté il
est vrai par des « suc-
cess stories ». Parce
que les personnes re- seur un peu trop loin. Sup- à la confiance placée dans
trouvent une capacité pression des échelons les personnes. Pour qu’il y
à être debout, se sentir hiérarchiques mais aussi ait horizontalité, il faut qu’il
vivantes, elles sont sou- de son corollaire, suppres- y ait verticalité ; pour qu’il
vent plus performantes. sion de tout contrôle, pour y ait abscisse, il faut qu’il y
Le mouvement, la ré- proposer en toute fin une ait ordonnée ; pour qu’il y
flexion, les expériences en forme de joyeuse auto- ait souplesse, pour qu’il y
lien avec l’entreprise libé- gestion. La réalité est plus ait agilité, il faut qu’il y ait
rée, sont une très bonne heureuse. La plupart des rigueur. Dans le monde de
chose. Le curseur qui dirigeants, comme ils font la start-up, il y a bien une
mesure le nombre d’éche- bien la différence entre différence fondamentale
lons hiérarchiques, pour autonomie des personnes entre le(s) dirigeant(s) fon-
ne pas parler d’armée au travail et, ce qui serait dateur(s) et les salariés de
mexicaine dans certaines dangereux, indépendance l’entreprise.
organisations, devait être des personnes au tra- La deuxième question
déplacé. vail, ont su maintenir des réfère au recul que l’on
points de contrôle. Ce qui peut avoir sur cette nou-
Si le processus est en ne retire évidemment rien
cours ou déjà abouti, plu- velle forme d’organisation.
sieurs questions néan- Parce que c’est seule-
moins se posent. ment lorsque le bateau
coule que l’on peut savoir
La première question — de quels gestes on est
mais nous allons vite la capable (Cocteau, Les pa-
balayer — est de savoir si rents terribles), cela vaut
nous n’avons pas poussé, tout autant dans la vie pro-
à notre tour cette fois mais fessionnelle et dans la vie
dans l’autre sens, le cur- Loick Roche
Dean & Directeur général de Grenoble
privée, c’est seulement le
École de Management.
6 Auteur- Conférencier ;
jour où l’entreprise connaît Qu’est-ce que cela change vité, etc.). Que celle-ci
des moments difficiles, ? La mise en avant et ne se décrète pas, mais
voire une crise, que l’on la reconnaissance de qu’elle se décide, qu’elle
peut dire si son organisa- la coresponsabilité des se choisit. Surtout, qu’elle
tion est solide ou non. hommes et des femmes. aussi se co-construit.
La troisième question est L’évidence que si les diri- Dans le cadre proposé
celle qui nous mobilise ici. geants sont responsables par les dirigeants, il ap-
Parler d’entreprise libérée de la mise en place des partient à chacun de dé-
— qui est d’ailleurs une conditions extérieures qui cider de son propre cadre.
traduction libre de l’ou- peuvent permettre aux Être ou non l’acteur de
vrage de Tom Peters Libe- hommes et aux femmes sa propre qualité de vie
ration Management — ne d’accéder à plus de liberté au travail. Cela veut dire
nous semble pas tout à dans leur travail, il appar- vouloir plus de liberté, et
fait satisfaisant. Comme tient à chacun de se saisir son corollaire, être plus
trop souvent, comme on ou non de ces nouvelles responsable. Pouvoir, par
peut dire « le système », « potentialités mais aussi exemple, dans la solida-
l’entreprise »..., ni le « sys- nouvelles exigences. En rité et l’altérité, identifier
tème », ni « l’entreprise » un mot, il leur appartient des problèmes peut-être
en réalité ne parlent. Der- de s’autoriser à mettre en non repérés par la direc-
rière l’entreprise, derrière place les conditions de tion. Décider de la mise
le système, il y a toujours leur liberté. en place de groupes de
un homme, une femme ou Dans la compréhension travail. Proposer et tester
un groupe de personnes. que cette liberté et capa- des solutions. Etc.
Plutôt que de parler d’en- cité à décider de leur de- Agir toujours, en quelque
treprise libérée, nous pré- venir participent à la qua- sorte, dans son travail «
d’après la maxime grâce à
férons parler d’hommes lité de vie au travail (on
laquelle on peut vouloir en
et de femmes plus libres retrouverait ici tout ce que même temps qu’elle devienne
dans la façon d’exercer, nous avons déjà dit : au- une loi universelle » (Kant)
voire d’inventer leur tra- tonomie, prise de respon- Cet article a été co-écrit avec
vail, plus libres dans des sabilité, prise d’initiatives, Laurent Rivet, Agence Pôle
organisations plus agiles, mais aussi retour d’expé- Presse, Journalisme d’entre-
prise, Stratégie de contenus
etc. rience, échange sur les digital/print
métiers, temps de réflexi-
7
AUTOCHTONES ET ALLOGÈNES AU CAMEROUN: UNE
DISTINCTION RISQUÉE
Dans le littoral camerou-
nais, habité notamment
par le groupe ethnique
Sawa, la population «
autochtone » de Bonas-
sama proteste, depuis
quelques semaines,
contre la désignation
Société
8
rance et de citoyenneté. de naissance, à l’endroit ou nationale des aïeux.
Aussi n’est-il pas rare où son cordon ombilical Il en résulte une autoch-
qu’un natif du Centre ou est enterré, au milieu où tonie de naissance et
du Sud, d’ascendance son cri de ralliement à l’es- une autochtonie de re-
Bamileké ou Foulbé, y soit pèce humaine est entendu connaissance. Les deux
traité comme un allogène, pour la première fois. formes d’affiliation com-
et qu’un natif de l’Ouest ou Cette acception de l’ori- munautaire ne sont guère
du Nord, de descendance gine n’est guère exclusive incompatibles. Elles sug-
Ewondo ou Bulu, puisse d’identifications complé- gèrent l’élaboration d’une
se réclamer autochtone mentaires, dès lors que nouvelle législation visant
du Centre ou du Sud. l’intégration au groupe à promouvoir et à enca-
Mais où ranger finalement ethno-socio-culturel de drer le « vivre ensemble
les enfants de la Patrie is- céans est susceptible » dans une mosaïque de
sus de couples ethniques d’être démontrée et recon- peuplades aux traditions
mixtes, sans s’abandon- nue, indépendamment de historiquement antago-
ner dans d’interminables la provenance régionale nistes. Il y va de la survie
débats analogues aux et de l’avenir de ce qu’il
controverses stériles sur est convenu d’appeler «
la détermination du sexe l’Afrique en miniature » !
des anges ? 6 SEPT. 2020 PAR ALAIN.BOUTAT
Origine et autochtonie Alain Boutat
Épidémiologiste,
Sauf exceptions, l’origine Économiste et Politologue
Lausanne
d’un individu devrait être BLOG : LE BLOG DE ALAIN.
BOUTAT
consubstantielle à son lieu
ON NE VIT PAS SANS EXISTER.
Société
J
e n’ai jamais vu un beau habit
neuf accroché dans une belle
penderie, se déchirer ou s’user,
tout comme je cherche encore à
savoir comment on peut avoir de
l’argent sans le dépenser et trouver
la vie chère.
La vie, en réalité, n’est vie, que dès
lors qu’on cesse d’être, un assisté,
un éternel enfant, un pleurnicheur
intermittent, un conjoint ou un ami
toujours cocufié et trahi, ou un oppo-
sant à vie, pour prendre le chemin de
l’engagement, de la responsabilité, Dans l’engagement, aucun choix haine, bref sans toi, il n’y aurait pas
de l’existence. n’est donc facile, même celui régulier de moi.
Chacun de nous est donc forcé- d’écarter les autres pour être le seul, Tout juste pour nous émerveiller sur
ment au départ, comme un habit neuf de vouloir être l’unique référence de ces évidences d’un monde qui n’est
ou un billet de 5000 ou 10.000 frs non l’amour, de la grandeur, du pouvoir et en réalité qu’à notre image à chacun
utilisés ou dépensés. du BON. de nous, ange et démon, chaud et
Cette voie parsemée d’embûches, Il en est de même de celui de lutter froid, intelligent et idiot, bon amant
cette course de haies, cette ascen- pour une société juste et favorable à et mauvais conjoint, riche et nécessi-
sion vers le plus haut sommet du tous, tout comme celui d’être un bon teux de cette reconnaissance par les
monde, notre EXISTENCE, celle qui conjoint, un bon parent, l’ami idéal autres, puissant et dépendant d’une
précède cette essence qui quoique ou toute référence politique ou de cour sur qui exercer, prisonnier et en-
ayant dépendu des autres, survenue cet humanisme que nous acceptons vieux de son geôlier, piéton et amou-
inévitablement dans la douleur de la tous pourtant, être la seule voie de reux de belles voitures, opposant et
gestation et de l’enfantement et très salut d’un monde meilleur, tout en dépendant plus du fait du Prince que
souvent aussi, des non-dits pas tou- faisant plutôt tout, pour le rendre ex- de ses propres forces.
jours joyeux, de la conception, qui clusif et idéaliste. Voilà donc l’Homme au naturel,
restera la seule à nous définir et à S’il est donc vrai, que notre exis- cette image que chacun de nous
faire valoir. tence est une construction de chaque fait tout pour voir à travers les
Sans toujours être en accord avec instant, de tous les jours, contre autres, oubliant que seule sa prise
tout ce qui se fait autour de moi et vents et marées, il n’en demeure pas de conscience subjective, sonnera
soit disant pour moi ou pour mon moins vrai, que sans obstacles, il n’y le glas d’une existence réelle, pas
bien-être à moi, il vaut toujours mieux aurait jamais de lutte, sans le mal il d’un nouveau départ, mais du départ
avec un peu de recul et plus de sa- n’y aurait jamais un besoin de véri- de chaque aventure terrestre, de
gesse, essayer de comprendre, que tés, sans une référence, il n’y aurait notre vie, celle-là que très peu ont
ce n’est que face à l’obstacle que jamais d’opposition ou de contradic- déjà commencé, malgré leurs âges
l’homme se découvre, se trompe ou tions, sans amour, il n’y aurait pas la avancés, tout comme beaucoup se-
fait son choix, sûrement le bon, dans ront morts sans l’avoir vécu, dès lors
tous les cas, il l’est pour lui en ce que notre vie à nous se limite à parler
moment précis, pendant lequel l’indi- des autres, à attendre tout d’eux, à
viduel a toujours tendance à supplan- ne jamais nous rendre compte de ce
ter le collectif, ou le moi doit être le qu’on a jusqu’au jour où on le perd ou
fondement premier de toute velléité on se perd, à attendre un miracle du
d’ensemble, dans cette réalité incon- Très Haut, alors qu’il nous a bien dit,
tournable de 1+1=2, ou de un pour allez et débrouillez-vous, nous ferons
tous et tous à partir de chaque moi, les comptes plus tard.
quoique isolé ou malfaisant, mais Pour terminer je nous poserai tou-
dont la projection devrait éclabousser jours la même question: À QUI LA
et influencer le prochain et partant FAUTE?
toute la communauté environnante. Ezéchiel NGOUCHEME
11
Qu’est-ce que la confiance ?
J
e me suis aperçu avec
étonnement que la
notion de confiance,
Société
pourtant essentielle
dans la société et pour la
conduite de notre vie et de
notre pensée, est cruelle-
ment absente de la littéra-
ture philosophique.
Qu’est-ce que la confiance
? Ma première réponse la
plus intuitive est qu’elle est
une espèce de mouvement
dans le vide, d’impulsion ce qui est fou, étrange, sur- produit des anticorps afin de
spontanée qui nous met en prenant, nous fait peur, nous se protéger de ce qui peut
mouvement. La question inspire la méfiance. C’est potentiellement le mena-
reste de savoir vers qui pourquoi le fou nous effraie cer dans son intégrité. Plus
ou quoi et la nature de ce : nous ne comprenons pas notre sentiment d’identité est
mouvement. Certaines per- sa logique, nous ne com- faible, plus l’identité se dé-
sonnes, certains lieux, cer- prenons pas son cadre, ses sagrège et plus autrui est vu
taines ambiances inspirent réactions sont toujours inat- comme un ennemi, comme
confiance. Ce mouvement tendues, décalées, étranges un danger.
se fait donc vers autrui, et souvent asociales. Pour ne pas être menacé
vers soi-même, vers un lieu L’étranger également nous par l’altérité de l’extérieur,
particulier. rend méfiant, lui qui vient il faut que l’altérité soit
Pourquoi certaines per- d’un lieu où les moeurs sont déjà présente à l’intérieur :
sonnes nous inspirent autres, lui qui ne parle pas ainsi déjà autre ou étranger
confiance et pas d’autres notre langue, lui qui nous à soi-même, on reconnait
? Il semblerait que ce qui regarde en retour comme un l’autre extérieur comme un
nous inspire confiance est étranger. même-autre ou comme un
en premier lieu ce qui nous Dans la nature, en général, autre-même.
ressemble, ce que l’on recon- les corps étrangers sont ex- Faire confiance est par
naît, ce qui nous paraît fami- clus du système à l’instar opposition le signe d’une
lier, proche, avec lequel nous du système immunitaire qui conscience de la force de sa
partageons une communau- propre identité. Or une identi-
té de valeurs, de principes. té forte est une identité qui ne
Ce que nous reconnaissons craint pas de s’ouvrir car elle
est ce que nous comprenons, se nourrit de l’altérité, elle a
ce qui a du sens pour nous, la capacité d’intégrer le dif-
ce qui est logique, cohérent, férent sans se dissoudre en
congruent. L’esprit humain lui. La fusion avec autrui est
est une machine à organiser aussi dangereuse que son
le sens, à faire du sens. Dès rejet : dans le premier cas
lors ce que nous ne compre- on se perd en l’autre, comme
nons pas, ce qui est illogique, Jérôme LECOQ
dans l’amour-passion et dans
Philosphe
12
l’autre on se referme en soi et térité puisqu’il la produit na- c’est en somme reconnaître
on s’étiole. turellement : le penseur, le son besoin et son envie de
Or pour ne pas être menacé philosophe, par essence, l’autre, c’est une forme de dé-
Société
par l’altérité de l’extérieur, fait confiance, cherche la sir d’autrui, non pour se l’ac-
il faut que l’altérité soit déjà différence, cherche l’altérité, caparer, pour le “phagocyter”
présente à l’intérieur : ainsi cherche l’opposition. D’un ou pour se faire plaisir dans
déjà autre ou étranger à soi- point de vue cognitif cela un mouvement centripète et
même, on reconnait l’autre prend la forme de l’esprit cri- narcissique mais pour pour-
extérieur comme un même- tique : formuler une objection suivre le mouvement naturel
autre ou comme un autre- paradoxalement n’est pas centrifuge de la conscience
même. rejeter autrui mais c’est au vers l’Autre.
contraire l’accepter comme De la même manière se faire
Or quel est le moyen de de-
un autre soi, comme un alter confiance c’est entrer en
venir autre à soi-même, de se
ego, comme un partenaire dialogue avec soi, c’est se
scinder, de s’arracher à soi ou
valable de dialogue. chercher soi-même comme
de mourir à soi ? Ce moyen
c’est le dialogue de soi à soi, Celui qui fait confiance, ce- un autre, c’est se critiquer,
le dialogue intérieur de l’âme lui qui a confiance, celui qui se trouver des problèmes, se
avec elle-même comme le donne sa confiance sans ar- voir objectivement à travers
définissait Platon. Ainsi celui rière-pensée est par consé- le regard d’autrui, même si
qui est habitué à dialoguer, quent celui qui dialogue, ce regard nous cause sur le
à penser dirons-nous, ne celui qui pense avec et à tra- moment de la souffrance et
peut pas avoir peur de l’al- vers autrui. Faire confiance de la crainte.
13
Si nous nous méfions du
regard d’autrui c’est avant
tout que nous nous mé-
fions de nous-même, que
nous craignons ce que
nous allons découvrir en
cette altérité.
Pourtant la confiance n’est
pas innée, n’est pas naturelle
de la même manière que la
pensée n’est pas naturelle.
Les émotions au contraire
sont naturelles, immédiates,
spontanées irréfléchies et l’Autre : c’est pourquoi ils : le «non» est sa manière à
sincères par définition : or n’ont développé ni pensée ni lui de s’affirmer en tant qu’in-
l’émotion qui vient naturelle- langage pour communiquer dividu avec sa liberté incom-
ment, animalement, dès que avec d’autres espèces. Leur pressible.
du différent survient, c’est langage se résume à com- Faire confiance est donc
la peur. On peut d’ailleurs muniquer leurs besoins im- largement antinaturel, faire
reconnaître la sincérité à la médiats à leurs congénères, confiance demande réflexion
peur, être sincère c’est la pour les animaux les plus dé- : seul celui qui pense fait
plupart du temps avoir peur veloppés d’entre eux. confiance car il décide de
et c’est paradoxalement être On pourra toujours objecter faire confiance en conscience
inauthentique ou de mau- que le petit enfant, le petit en dépit de ce qui pourrait le
vaise foi comme le décrit bien d’homme, ne se méfie pas conduire à se méfier. En ef-
Sartre. naturellement d’autrui, il va fet, faire confiance comporte
La nature nous a enseigné à spontanément vers ce qui des risques : celui d’être
nous méfier du différent, et est différent car il est aussi trompé, d’être trahi, d’être
la pensée nous a réconcilié curieux par nature, il veut déçu. Dans l’état de nature
avec lui. C’est pourquoi les découvrir le monde qui l’en- ou dans l’état de guerre, faire
animaux se méfient de leur toure. Les pédopsycholo- confiance peut signifier tout
non-semblable par nature gues nous diront que c’est simplement la mort. C’est
: ils reconnaissent instincti- justement parce qu’il n’a pas pourquoi dans la nature les
vement ce qui n’est pas eux conscience de son identité, prédateurs développent des
et le fuient ou l’attaquent si parce que pour lui le monde stratégies pour endormir la
la fuite est impossible. Si le extérieur n’est qu’un prolon- méfiance de leurs proies :
danger est écarté ils laissent gement de lui-même et que ils se camouflent, se fondent
aller là l’autre comme un découvrir le monde n’est que dans le paysage et attendent
objet, ils sont indifférents à se découvrir lui-même. Très tapis dans l’ombre que la
l’autre car il n’est rien pour vite cependant le petit enfant proie passe à proximité. En
eux. N’ayant pas d’altérité prend conscience de son temps de guerre les espions
en eux, étant «pleinement identité et s’oppose à tout ce sont partout et il est impéra-
sincères et absolument eux- qui lui est étranger, à com- tif de distinguer l’ennemi de
mêmes» ils ne peuvent sim- mencer par les demandes ou l’ami : tout le monde est un
plement pas comprendre propositions de ses parents ennemi a priori, selon rend
14
les choses plus simples. peut que se donner a priori, accès à la divinité. Lui aussi
Mais n’étant pas en temps de entièrement, complètement. est capable de se scinder en
paix, les risques deviennent C’est pourquoi l’étymologie deux, d’avoir de l’autre en lui.
Société
moins importants que les de confiance, fides, c’est Or voir de l’autre en soi, de
avantages. Faire confiance la foi : avoir la foi c’est faire l’altérité dans l’unité, n’est-ce
en autrui voire en un certain confiance en Dieu, c’est re- pas proprement miraculeux ?
ordre du monde, en notre mettre son être à Dieu sans Comment le Un peut-il se voir
bonne étoile, est l’attitude qui espoir que Dieu nous le et se transformer en deux ?
permet aux entrepreneurs rende un jour, c’est suivre Cette intuition inspirera toute
de réussir leurs aventures, aveuglément les commande- la dialectique Hégélienne
même si elles échouent : ments d’Abraham, même si et le travail du négatif de la
s’ils échouent ils apprennent on ne les comprend pas sur pensée.
donc ils ne perdent jamais. le moment car les voies de Or cette différence de nous
Comme dirait Jean Paul II : Dieu sont impénétrables. à nous, cette altérité fon-
«n’ayons pas peur» et pour Il y a de cela dans la damentale en nous et pour
cela n’espérons rien. confiance entre les êtres nous, on peut aussi bien l’ap-
La confiance, pour ne pas humains : c’est pourquoi peler un rien, un néant. Par
être mêlée de crainte, les poètes et les philo- conséquent faire confiance
doit être dépourvue de la sophes font confiance, car ils c’est répondre à l’appel du
moindre attente réciproque. pensent que l’être humain est néant en nous pour entrer
La confiance n’est pas un divin. En faisant confiance je en résonance avec le néant
échange, ce n’est pas un te dis que tu es divin. Evi- d’autrui. Le néant parle au
commerce. Ceux qui disent demment il ne s’agit pas de néant, aussi bizarre cette
«la confiance se mérite» n’ont dire que telle personne soit idée puisse-t-elle paraître.
rien compris à la confiance un Dieu mais il s’agit de voir Publié le 28 mars 2017
et ils ne le comprendront en chaque être une part di-
jamais car la confiance ne vine en ce qu’il a lui aussi
15
Odette Melono : OPCW
Deputy Director-General
T
HE HAGUE, Nether-
lands— 15 January
2019 — H.E. Ambas-
Diaspo News
16
riat, Ms Melono served as the full Cameroonian Ambas- rate Tax Management from
Ambassador of the Republic sador to serve in the King- the University of Paris-Dau-
of Cameroon to the Kingdom dom of the Netherlands. phine. She subsequently
of the Netherlands and the Before her appointment as obtained a Master’s Degree
Diaspo News
Grand Duchy of Luxembourg Ambassador to the Nether- as well as a Doctorate in In-
from 2008 to 2018. During lands, Ms Melono served at ternational Relations from the
that time, she was also the the Presidency of the Repu- University of Yaoundé II.
Permanent Representative to blic of Cameroon since 1995. Amb. Melono’s New Role
the OPCW and served as the Ms Melono graduated from as Deputy Director of
Chairperson of the OPCW the University of Paris X with OPCW
Executive Council from May a Bachelor’s and a Master’s
2016 to May 2017. As Deputy Director-General
Degree in Law, followed by she will provide advice and
Ms Melono was the first ever a Master’s Degree in Corpo- support to the Director-Gene-
ral in the implementation of
his or her mandate.
The Deputy Director-Ge-
neral line-manages the six
divisions of the Technical
Secretariat, chairs several
administrative and finan-
cial committees and mee-
tings, and helps manage the
OPCW’s verification regime.
The Deputy-Director General
exercises decision-making
through the delegated autho-
rity of the Director-General.
Source : cameroon-embassy.nl
17
L’IRRESPONSABILITÉ
L’IRRESPONSABILITÉ INDIVIDUELLE,
INDIVIDUELLE, CE
CE
MAL
MAL QUE
QUE CHACUN
CHACUN VEUT
VEUT UNIQUEMENT
UNIQUEMENT
VOIR
VOIR ASSUMÉ
ASSUMÉ PAR
PAR L’AUTRE.
L’AUTRE.
M
algré l’étroitesse des
portes du paradis, pour-
tant grandes ouvertes
à tout le monde, il y a encore
beaucoup parmi nous qui
croient qu’une fois là-haut, il
faudra toujours justifier ses pé-
Politique
18
CE
CE CAMEROUN
CAMEROUN SÛREMENT
SÛREMENT MÉCONNU,
MÉCONNU,
MAIS
MAIS QUI
QUI EST
EST LE
LE SEUL
SEUL CAMEROUN
CAMEROUN AVEC
AVEC
LEQUEL
LEQUEL COMPTER.
COMPTER.
Soit le peuple camerounais est
trop intelligent qu’il ne paraît, soit
toutes ces panoplies de lois et rè-
glements généraux sur les droits
de l’homme et la démocratie, ne
Politique
sont pas toujours les seuls cré-
neaux existentialistes fiables pour
régénérer et asseoir une société
de valeurs.
Sinon qu’on m’explique com-
ment, ce pays qui aurait la
meilleure opposition politique «
Kamtoïde », au monde, en l’oc-
currence et la plus grande dic- ses « Bamendas » et ses « Qu’y a-t-il de mal donc qu’un
tature gouvernante « Biyaïste » Etons », ses « Maguidas » et peuple, soit si uni qu’on ne le
est dans une telle impasse de ses « Nkwas », ses allogènes croit, dans cette diversité que
changement ou d’alternance et ses autochtones, sa diaspo- d’un camp à l’autre, on veut
politique depuis des dizaines ra et ses résidents, brefs les toujours exacerber pour les
d’années, si ce n’est pas que siens tout court. opposer, sans le réussir, mais
le peuple camerounais, aussi Ce peuple qui a compris, que surtout sans comprendre, que
incompréhensible qu’il paraît, la paix est au-dessus de toute ce n’est pas le moyen idoine
voit d’un œil méfiant son op- considération hégémonique, de gagner des votes ou d’être
position et avalise son oppres- ou de guerres politiques. plus populaire ?
seur, ou pourquoi avons-nous Non le camerounais est
l’impression ici avoir affaire, Nous parlons donc d’un pays
indépendant qui a plutôt 60 moins bête politiquement
au bonnet blanc, blanc bon- qu’on le croit, il est au contraire
net, c’est à dire du pareil au ans d’existence, dont plus
de la moitié est faite de san- un grand exemple d’union des
même, un pays où la corrup- peuples et surtout de démo-
tion, l’injustice, le sectarisme, glants troubles internes, dont
la guerre civile post coloniale cratie, si nous finissons par
la pauvreté et la longévité au comprendre que cette dernière
pouvoir, seraient des gages de avec ses épurations ethniques,
le conflit de Bakassi, les villes signifie surtout, le gouverne-
bien-être et non de volonté de ment de la majorité, pas obli-
révolution ou d’insurrection po- mortes, BokoHaram au nord,
le NOSO, sans compter les af- gatoirement du bon côté, si et
pulaire ? seulement si nous admettons
frontements meurtriers tribaux
Autant de questions qui mé- çà et là et le fameux Putsch à la fin, que chaque peuple n’a
riteraient qu’on s’y attarde, manqué de 1984. que le gouvernement qu’il mé-
pour comprendre que ce pays, rite et non celui qu’on veut lui
contrairement aux exemples Tout cela qui à mon avis, aurait imposer, sans son accord.
pris ailleurs, est comme ce laissé des traces indélébiles de
hantise du chaos dans l’esprit Changer n’ayant jamais si-
roseau qui plie sans rompre, gnifié être meilleur, sinon ap-
comme cet eldorado des cra- de ces camerounais qui au-
jourd’hui, préféreraient non pas prendre à mieux comprendre
pules, ou pourquoi pas cet en- qui on est, seule possibilité
fer des sages, qui ont compris, une allégeance au mal gouver-
nant, sinon un refus à toute de savoir arriver où il est bon
que la société est en réalité un d’aller.
tout, en concert avec ses fous, alternative incertaine et surtout
ses bons et mauvais grains, très mal définie. Ezéchiel NGOUCHEME
19
CAFE MUSICAL AU DOMAINE
D’ALBRAZ…
Culture
Tenu le 15 Aout dernier au Domaine d’ALBRAZ, maison d’hôtes et propriété du couple Duala MAS-
SANGO, le Café Musical d’ALBRAZ a connu un succès retentissant tant sur le plan musical de
plusieurs heures assurés par les artistes Richard EPESSE, Ruth DECCA et Alain OYONO, que sur
le plan Gastronomique pour le plus grand plaisir des 70 convives du jour. Sonorités Jazzy religieu-
sement écoutées avec admiration ont ensuite laissé place à un joyeux moment dansant jusqu’à tard
ce jour-là.
Première édition des plus festives, le prochain rendez-vous a été pris pour le 26 juin 2021 et ouvert
à tous.
Reportage : Kinjé MBOUI
Annick NDOUTOU-Christiane
TOKOTO-Concorde MOUTOME Annette EBELLE et des amis
20
Richard EPESSE et Alain OYONO Ruth DECCA
Georges DAYAS-EYOUM et
Esther Annie NKONE Annick REDON and Friends
21
People
22
Gastronomie en Musique Georges DAYAS-EYOUM et Esther Annie NKONE
23
People
24
LES COURRIERS DE GOODY
« La peinture est un art, et l’art dans son ensemble n’est pas une création sans
but qui s’écoule dans le vide. C’est une puissance dont le but doit être de
développer et d’améliorer l’âme humaine ». Wassily Kandinsky
L’artiste est-il au service de la décoration de l’espace et des lieux ?
T
u ne peux empêcher un tiste au service de la décoration,
individu de penser l’œuvre il faut considérer la place de
d’art comme bon lui l’œuvre dans les espaces qu’elle
semble, tu ne peux tout au plus occupe, et par conséquent de
que « l’éduquer » à la manière l’objet d’art dans le lieu.
dont toi tu la perçois. Et avec un La valeur de l’œuvre en tant
peu de temps et de chance, à qu’objet dans le champ de son
force de travail, tu arriveras sans utilisation comme décoration ne
doute à emmener quelques-uns dépend pas vraiment de l’artiste
à ouvrir leur regard sur un es- « au service de » ; car l’artiste
prit critique qui pourra interroger même s’il n’est pas « au service
leurs propres intériorités senso- de », rien n’empêche son art une
rielles pour ouvrir ainsi une porte fois vendue d’être « aux services
vers les possibles. Car il s’agit de » celui qui en a usage, quand
bien là de « voir » les possibles bien même la loi par le biais
et non de définir l’œuvre en tant des droits d’auteurs et droits
que telle. connexes permettrait un certain
vice de » sont aussi institutionna-
Pour avoir eu plusieurs fois regard sur cet usage. Cela re-
lisés. Etant donné la responsabi-
l’occasion de refuser de servir viendrait à ne plus peindre et à
lité indéniable de l’artiste dans la
comme « décoration » à des surveiller son œuvre. Un cercle
réception de son œuvre par sa
évènements, je pense qu’il y vicieux qui n’a point de vertus
a amalgame entre le sens de tant que les parties ne se res- volonté de montrer, de diffuser et
l’œuvre, sa valeur (en dehors pectent pas. de vendre son œuvre, et dans la
de la question financière), et L’artiste se doit d’être au service mesure que tout objet influe in-
nos interprétations. Souvent on de son art et ne peut être au ser- déniablement sur le cadre de vie,
conçoit comme une vérité ce vice de rien, mais ceci n’engage il doit concevoir et prendre la me-
qui n’est qu’une interprétation que moi. Son œuvre peut servir sure du pouvoir de l’œuvre d’art
personnelle soumise à un vécu à bien des choses dont il ne peut pour rendre le meilleur service
qui l’est tout autant. S’entendre toujours garder le contrôle. qu’il puisse, au monde qui reçoit
dire « ça va bien avec la couleur En réalité ce n’est pas l’artiste son œuvre. C’est dans cette in-
de mon canapé » n’est pas fa- qui est « au service de » mais teraction que vit l’œuvre et il me
cile mais il faut trouver les mots l’œuvre une fois sortie du champ semble que sa place dans le lieu
pour élever le débat et parfois de contrôle de l’artiste. Il est fort dépend de la pertinence voir de
la personne s’en offusque. C’est regrettable de devoir admettre l’impertinence de son auteur à
en emmenant le regardeur à « que peu de moyens sont mis en promouvoir sa pensée, sa vision,
voir » les possibles qu’on peut œuvre pour garantir l’application son esthétique, sa philosophie
emmener l’œuvre, de sa beauté des lois qui garantissent l’inté- et son intention. L’artiste se doit
relative vers sa valeur réflexive. grité de la valeur de la création. aujourd’hui de prendre sa place
Plus l’œuvre sera pensée par le Toutefois, nombre d’artistes sont dans la diffusion de son œuvre. Il
regardeur moins il la regardera « au service de » pour des rai- doit s’approprier les espaces que
comme une décoration et plus il sons évidentes de sécurité de lui offrent les outils médiatiques
la considérera comme un « Objet tout ordre et pas que financière. d’aujourd’hui, voir même créer
» pouvant l’emmener à penser. De sorte qu’il devient difficile aux ceux de demain qui serviront à
Ceci présuppose qu’on entende autres artistes de faire respecter établir la réception de son œuvre
la notion de décoration dans sa la valeur de leurs créations, vu par le public et dans l’extension
valeur de beau sans autre objet que souvent ces artistes « au ser- du temps : par l’Histoire. Il se doit
que de créer du beau à voir. d’être au service de l’art dans sa
Pour répondre de manière ob- dimension d’élévation des indivi-
Goodÿ – mai 2020 dus.
jective à cette question de l’ar-
N’hésitez pas à m’interroger en
cliquant ici ou par mail :
courrierdegoody@gmail.com, 25
je vous répondrai au fur et à mesure.
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LIVRES
27
DJAKOU KASSI Nathalie…
Djakou Kassi Nathalie est née au
Cameroun et est artiste céramiste
á plein temps. Apres trois ans
d’études à l’Institut de formation
Artistique (IFA) de Mbalmayo et
trois ans à l’institut Samba Supé-
rieur de Yaoundé de 1995 à 1998,
elle entame des stages avec des
artistes congolais tels que Doc-
cratet Make Makela Ndimbissi et
petit à petit rentre dans la pratique
People
active.
En 1998, elle a été enseignante à
l’institut de formation Artistique de
Mbalmayo et y a introduit la tech-
nologie des matériaux validée plus
tard par le ministère de l’éducation.
Elle gagne son premier prix lors
du concours d’art organisé à l’IFA
en 1995 en remportant le prix du «
jeune talent».
En 2004, elle obtient son premier
CDI au Centre d’Art Appliqué de
Mbalmayo où elle va gérer la sec-
tion céramique pendant 5ans et y
séjournera jusqu’en 2013.
Apres sa démission elle va se
consacrer à la céramique à plein
temps et va créer un groupe nom-
mé DECERAM qui va rassembler
des jeunes céramistes pour des
travaux précis.
En 2012,elle remporte le premier
prix africain de la créativité au Sa-
lon International de l’Artisanat de
Ouagadougou SIAO
En 2015, elle arrive au Nigeria et
devient membre de la SNA(Society
of Nigerians Artists ).
Tout de suite elle intègre le milieu
et commence a participer aux ex-
positions collectives avec la SNA
et participe à son premier 2 man
show» Beyond Functions 1» - Contemporaries avec -
Symposium International de
avec l’artiste Ato Arinze à Lagos. Alexixgalleries en2019 Céramique de Changchun en
Dès lors les choses s’enchainent 2020
très vite avec beaucoup d’exposi- - STASIS avec SMO CONTEM-
tions à la clé tels que: PORARY art en 2019 -
Signature African Art Gallery
- Faces and Forms à Abuja en en 2020 à Londres
- October Rain 2015, 2016, 2017,
2018,2020 2019 Elle se consacre aussi à partager
- MATERIAL TIME avec RELE sa passion avec les étudiants lors
- UNMASKED avec SMO contem- des talk et des stages.
porary art en 2017 Gallery en 2019
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ENTRETIEN AVEC :
DJAKOU KASSI Nathalie…
GLANCE MAGAZINE :
A lire votre parcours on
constate que le talent est
le socle de votre succès et
que la formation n’a juste
été qu’un tremplin. Qu’en
pensez-vous?
DJOKOU KASSI Nathalie :
Quand je regarde mon par-
cours aujourd’hui, je com-
prends que depuis l’enfance,
j’ai cette passion de l’art en
particulier de la céramique.
Mon père nous achetait
souvent de l’argile polymer
et mon père dessinait aus-
si. Quand il m’a parlé de
l’école d’art j’ai tout de suite
choisi d’y poursuivre mes
études. J’ai aussi eu de très
bons professeurs de céra-
mique qui étaient congolais
de Kinshasa. Et depuis lors
je n’ai jamais lâché. LA pra-
tique quotidienne et la curio-
sité ont renforcé mes perfor-
mances
G.M : Le Nigéria, lieu de
votre nouvelle Résidence
est-il un lieu propice quant
à l’épanouissement de
votre quotidien artistique? et j’avais même entamé enseignée et pratiquée par
Le Cameroun votre pays des procédures pour finan- des proches et Amis et on
d’origine ne présente-t-il cer l’équipement mais cela espère avoir toujours plus
pas ces atouts? n’a pas abouti. Le Groupe d’artistes céramistes pour
D.K.N. : Le Nigeria est mon fonctionnait bien avec de que ce soit de plus en plus
nouveau lieu de résidence et bonnes réalisations et après, reconnue.
le Marché de l’art y est très d’autres circonstances m’ont G.M. : Jusqu’oùiriez-vous
actif par rapport au Came- conduite au Nigeria. Pour dans cette passion.
roun. Mais le matériel y est l’instant je suis au Nigeria et
moins développé que celui on verra la suite. D.K.N. : Je crois que je n’ar-
que j’utilisais au Cameroun rêterai qu’à ma mort. J’aime
G.M. : Nathalie fait elle des ça, Je vis de ça, et je ne sais
et j’ai utilisé ce handicap pour émules dans ce corps de
créer de nouveaux styles, et Faire que ça et je continuerai
métier et comment marche si Dieu le permet.
cela m’a rendu plus créative t-il au Cameroun?
G.M. : Des Projets pour le G.M. : Nous vous remer-
D.K.M. : J’essaie de Faire cions pour cet échange
Cameroun? ma part afin que le public
D.K.N. : Au Cameroun j’avais connaisse de mieux en D.K.N. : C’est moi qui vous
des projets. J’avais créé mieux la céramique. Au Ca- remercie
Un Groupe de céramistes meroun, la céramique est Propos recueillis par Félix NNA ZE
29
People
30
31
C’est quoi le Tourisme ?
Tourisme
L
e fait de se déplacer hors Le Cameroun n’est pas une
des lieux habituels de ré- destination touristique telle que tures routières ;
sidence... pour le plaisir, définit par I’OMT (Organisation 4) Absence quasi-totale de
pour affaires, etc... Le terme Mondiale du Tourisme). promotion de la destination ;
est né au XIXème siècle à Pourquoi ? Quels sont les obs-
l’époque victorienne en Angle- 5) Rareté des mesures d’ac-
tacles au développement du compagnement, de l’activité
terre. Le XXème sièc1e (siècle tourisme au Cameroun?
de loisirs parexcellence) touristique ;
consacrera la tendance en fai- 1) Inexistence d’un schéma di- 6) Médiocre qualité du réceptif
sant du tourisme un fait écono- recteur du tourisme : catalogue (offre des services/ hôtellerie
mique majeur. permettant de faire un bilan de Haut standing et majeur aux
l’existant pour mieux élaborer normes internationales, for-
Par sa nature multiforme et des perspectives ;
hétérogène (hôtellerie, la mation de divers personnels,
restauration, les agences de 2) Problèmes de gestion de la etc.,..
voyages, etc... le tourismeest compagnie aérienne nationale 7) Problèmes de sécurité (no-
devenu la première activi- ; tamment dans certaines ré-
té économique mondiale en gions).
termes de création d’emplois et Cette liste, non exhaustive, dé-
par là un secteur fondamental montre à suffisance pourquoi
des économies nationales. la destination Cameroun, bien
Le Cameroun a 475 OOO Km2 que regorgeant de potentialités
de superficie avec une diversi- touristiques peine à devenir
té de cultures, de paysages, de une destination touristique.
sites. Et pourtant, le tourisme Roger BOMBA
camerounais peine à décoller. Consultant et Expert en
L’activité représente à peine Tourisme
1,5 % du PIB !
32
SAVOIR ÊTRE
BON APPETIT ?
C’est sans doute la « mauvaise » manière la plus répandue... Tout le monde le dit machinalement sans
réfléchir au vrai sens de la formule.
En réalité, les règles du savoir-vivre imposent de s’abstenir de souhaiter « bon appétit » en début de
repas.
Cette expression suppose en effet qu’il faudra avoir bon appétit pour vouloir manger ce qu’on vous pro-
pose, (que la nourriture en elle-même ne serait pas assez appétissante) ! Chez les anglo-saxons, on dit
« Enjoy your meal », ce qui signifie « savourez votre plat », une expression plus neutre et valorisante.
LA GALANTERIE
C’est un art qui se perd un peu. Et pourtant, les relations entre hommes et femmes sont codifiées par un
ensemble de règles... Parfois complexes dont l’usage fait toujours de l’homme un parfait gentleman. Les
plus élémentaires :
- ouvrir la porte à une femme pour la laisser passer en premier (sauf au restaurant, bar) ;
- dans la rue, l’homme marche du côté de la chaussée pour protéger la femme ;
- I’homme ne doit pas se mettre à table tant que la femme n’est pas assise, et si elle se lève de
la table, il doit se lever aussi.
Roger BOMBA
33
QUEL TRAITEMENT CONTRE LA
PRÉVARICATION EN AFRIQUE ?
Société
L
a «Mère de l’hu- la Terra incognita au XVe tique du gratin cupide. Hé-
manité» souffre de siècle, ont sans doute leur las, la «pénitencemycine»
nombreux maux : part de responsabilité dans n’a manifestement plus
guerres civiles, massacres ces situations déplorables, d’effet bactéricide sur la cri-
ethniques, coups d’État, successivement alourdies, minalité de prédation!
paupérismes exacerbés, au fil du temps des mal- Dans ce contexte désolant,
épidémies endémiques, heurs et des douleurs, par amplifié par le paradoxe
destructions écologiques... l’esclavagisme, le colonia- pénitentiaire, d’aucuns
Ces maux sont si sévères lisme et le néocolonialisme. suggèrent de recourir au
qu’il semble désormais illu- Malversations élitaires levier radical de la peine
soire de pronostiquer leur dans tous les azimuts capitale. D’autres estiment,
prompte guérison, en cor-
En complément de fléaux dans la même veine d’un
rélation lamentable avec châtiment présumé répa-
séculaires, il y a lieu de
les thérapies socio-orga- rateur, que «tous les ras-
constater aujourd’hui une
niques diversement impor- taquouères doivent être
expansion massive des
tées.
malversations élitaires passés par le fil de l’épée
Les maîtres des seigneu- dans tous les azimuts. dont ils se sont servis pour
ries régnantes et les che- L’autogreffe des ignominies spolier les populations dé-
valiers corrompus des a tellement pris qu’il paraît munies».
oppositions de pacotille dorénavant vain d’excepter Quelle défection de la
qui les ont continûment une réaction de rejet par raison objective! Le «zi-
accompagnés, depuis la l’embastillement thérapeu- gouillage» de malfaiteurs
violation européenne de
34
impénitents est-il véritable-
ment de nature à endiguer
l’occurrence de nouveaux
crimes en aval de leurs
supplices respectifs? Le
recouvrement des peines
pécuniaires, sous forme
d’indemnités et d’amendes
prononcées contre les dé-
tournements de deniers
publics, est-il si infructueux
pour justifier le passage à plus forts d’une hiérarchie gogie revisitée de l’intérêt
un extrémisme judiciaire? parasitaire, parfois tem- collectif, aussi bien dans
Dans l’affirmative, la faute poraire et éventuellement les familles et les sphères
serait-elle uniquement du complicitaire. de formation, dès la tendre
côté des prévaricateurs Aussi l’espoir de l’avenir enfance, qu’au sein des
condamnés, dont l’inso- n’est-il pas totalement per- groupes ethniques et des
lente opulence indue, sou- du, notamment au sein de pans flottants des sociétés
vent dissimulée à l’étranger, l’exigeante jeunesse afri- civiles, fussent-ils fragmen-
se révèle d’une démesure caine. Face à un embrouil- taires et gagnés par la mé-
indécente et choquante? lamini de calamités na- fiance de l’altérité.
Les verdicts rendus par les vrantes, les solutions sont Quant aux invocations du
tribunaux compétents ne certes polymorphes, mais panafricanisme, elles n’ont
constituent-ils pas autant requièrent, pour devenir reçu jusqu’ici que des ré-
de sentences exécutables fécondes, une approche ponses stériles pour ré-
sous l’égide des pouvoirs systémique des fonctions soudre les problèmes du
publics? institutionnelles de préven- continent le plus martyrisé,
Pédagogie revisitée de tion, de sanction et de ré- depuis les indépendances
l’intérêt collectif habilitation. inachevées et la récur-
De fait, la concussion tê- La clé du succès réside rence des égoïsmes natio-
tue ne prospère ordinaire- vraisemblablement en naux. Nonobstant son ca-
ment que dans des milieux amont de ces fonctions ractère intentionnellement
gangrenés par les vices classiques, dans une péda- vertueux, cette saine doc-
de l’enrichissement facile, trine ne saurait simplement
les mimétismes malhabiles s’imposer à l’esprit par des
de l’occidentalisation inu- remémorations affectives
tile et les proliférations de et des unions abstractives!
faux-semblants futiles. La Alain Boutat pour MEDIAPART - PARIS
LUN. 5 OCT. 2020
particularité exemplaire de
Épidémiologiste,
ce tohu-bohu regrettable
Économiste et Politologue
est de ne profiter qu’aux Lausanne
35
POURQUOI
POURQUOI L’AFRIQUE
L’AFRIQUE EST-ELLE
EST-ELLE MOINS
MOINS
MEURTRIE
MEURTRIE PAR
PAR LE
LE SARS-COV-2
SARS-COV-2 ??
elon les statistiques offi- nièrement une conférence
S cielles de l’Organisation
mondiale de la santé
(OMS), l’Afrique présente un
de presse «pour détailler
les premières pistes de re-
cherche et tenter d’expliquer
tableau épidémiologique du cette situation insolite». En
SARS-CoV-2 peu alarmant. effet, sur la base de l’exa-
Il s’agit probablement là men du code génétique de
d’une énigme suffisante pour plusieurs échantillons de
s’interroger sur les causes SARS-CoV-2, il n’existe
Santé
36
comparable à celle obser- néfaste du micro-organisme
vée dans d’autres maladies malfaisant ne soit véritable-
virales. «Il y a une série ment perturbée.
d’éléments, poursuit-il, qui Contexte déconcertant
suggèrent [...] que des phé-
nomènes de réactivation Que ce soit en Afrique ou
puissent arriver». dans les continents moins
ensoleillés, les porteurs
Réponse immunitaire du nouveau coronavirus
conjointement renforcée peuvent présenter une sé-
Dans une perspective analy- miologie légère ou sévère,
tique globale et systémique, indépendamment de la tem-
n’y a-t-il pas lieu de retenir pérature ambiante de leur
Santé
l’hypothèse selon laquelle milieu physique, laissant
il ne serait nullement exclu ainsi planer des interroga-
que la population africaine, tions supplémentaires sur les
en particulier subsaharienne, causes profondes de l’iné-
disposât d’une réponse im- galité des peines humaines
munitaire conjointement devant la morbidité et la mor-
Incertitudes scientifiques renforcée par les multiples talité y afférentes.
La vanité est répandue avec coronavirus qui n’ont jamais Aussi le comportement de
équanimité dans les cercles cessé de l’assaillir au fil du l’étrange SARS-CoV-2 de-
classiques des scientifiques. temps qui passe ? meure-t-il complexe, énigma-
Loin des futiles guéguerres Selon l’OMS, 80% des cas tique et erratique, quel que
égocentriques, entre des y sont asymptomatiques, soit son foyer favori d’implan-
questionnements sur la ca- contre 40% à 50% en Eu- tation géographique. Et cela,
pacité immunitaire et des rope. Par surcroît, la majorité en raison des mécanismes
signes diagnostiques mou- des patients symptomatiques incertains de neutralisation
vants, le COVID-19 réserve guérissent rapidement, sans de l’infectivité virale et des
bien des surprises au gré des évoluer vers une dyspnée, interactions spécifiques avec
recherches universitaires et une hypoxie ou une détresse les hôtes diversement frap-
pharmaceutiques en cours. respiratoire critique. Il n’est pés par la bête immonde.
Le Professeur Jean-Fran- donc pas insensé de pen- Dans un tel contexte décon-
çois Delfraissy, Président de ser que l’exonération de ces certant, le colosse Africanus,
l’illustre comité scientifique patients de l’hospitalisation aux pieds d’argile, s’en sort
qui conseille les autorités de durable et de l’issue fatale ré- mieux face à une pandémie
l’Hexagone, résume ainsi la side dans les effecteurs de la rampante et cruelle. Cet
crise sanitaire du moment : réponse immunitaire. avantage provisoire serait
«Ce virus est une vacherie De fait, la chaleur climatique cependant dérisoire, s’il n’est
[...]. On est en train de se n’y est guère déterminante, pas préservé par une volonté
poser la question de savoir si mais plutôt un exutoire par politique, destinée à enca-
quelqu’un qui a fait un Covid lequel s’épanchent des bali- drer les mesures antivirales
[...] est véritablement si pro- vernes. La fièvre corporelle, et à remédier à une mal gou-
tégé que ça». par exemple, est une réaction vernance sanitaire souvent
Le spécialiste français en ordinaire de défense immuni- chronique.
immunologie n’a pas tort taire d’un être vivant à sang Alain Boutat
chaud, dont la température Épidémiologiste,
de se demander également Économiste et Politologue
«si on n’est pas en train de interne peut atteindre l’hyper- Lausanne
se tromper complètement», thermie maligne au-delà de MEDIAPART - PARIS
en tablant sur une immunité 41 degrés, sans que l’œuvre 25 SEPT. 2020
37
ANTONIA RITA MIRABE LLE
MENYE SO GUIA BILL BETOTE AKWA
In Memoriam
2001-2020 1952-2020
1928-2020 1940-2020
1956-2020
38 Emmanuel DOOH-PRIS
1940-2020
1990-2020
MARIE HE LENE ELOLON GUE GUEMNA NG EP de SE ZOU E
TAMBA EPSE PIGUI
Obsèques Mme Veuve
LIENNéeNEGUEMNANG Julienne
Itinéraire
Yaoundé
JU
ZOUE BEKOUNG
In Memoriam
Ebolowa
Ambam
1968-2020
Ver
Mairie
d’Ambam
s
Hôpital
Aba
d’Ambam
1954-2020
gMn
inko
LLE EBOKO
PR ISCIH EFO’O SERGES
Stade d’Ambam ’o
THIERRY
Maison Familiale
de l’Aviation
Eglise EPC
Nkoumekeke Thiatyre
1968-2020
TCHUENKAM ÉLISE
1974-2020
ETIENNE LOUIS
EPSE FOHOM ROLAND MATTA
ROMAIN ASSIGA
1937-2020 1950-2020
SANDRI NE ESTELL E
1961-2020
YOHANN ER WIN
MOUTOM E TA BETH MBALLA
39
1973-2020 1981-2020
Vision de l’aigle
41
Points
de distribution
CHASSE - SPORT - PECHE - Mahima (Dla-Ydé)
- Le Boj (Dla)
- Le COLISEE(Ydé)
t location des équipements et - Le Biniou (Ydé)
- La Terrasse (Ydé)
du matériel de sport - Mandarine (Dla)
- Camair-Co (Dla-Ydé)
- Air France (Dla-Ydé)
- Euro pressing Elizabethan (Ydé)
- Boucherie CENTRAGEL (Ydé)
- La Villa (Dla)
- AU MOULIN DE FRANCE (Ydé)
Rue Marvick - Toun’gou Hôtel (Ydé)
- La Cave de Gemea (Ydé)
Rue Marvick Centre commercial Yaoundé - La Cave du Chef (Ydé)
re commercial Yaoundé
Fax : (237) 22 22 00 74 Tél./Fax : (237) 22 22 00 74 - La Cave ENCCO(Ydé)
el.: (237) 96 32 20 29 - Hotel Planete (Dla)
e-mail : - All Star Lounge (Ydé)
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KOKO NA NYAMA
(koko à la viande)
Recette du mois
Le Koko ou « Coco » est une feuille de liane
de couleur vert foncé, brillant, cueilli jeune. Proposée par Blandine
NJIKAM OUSMANOU
Il ressemble à des aiguilles de sapin. C’est Grand Chef cuisine
l’un des plats national Centrafricain. Académie de Paris