Sorcières : les femmes vivent

Citation de Luce Irigaray : Ce sexe qui n’en est pas un, Éd. de
minuit
Luce Irigaray

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Irigaray Luce. Citation de Luce Irigaray : Ce sexe qui n’en est pas un, Éd. de minuit . In: Sorcières : les femmes vivent, n°15,
1978. Mouvements. p. 21;

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L’autre œil, le petit, celui qui ne portait pas le monoculaire, avait filmé toute la scène.
La mémoire emmoirée s’était tarlatannée de fils or et argent
Les paroles grillageaient la prison
La loupe a amplifié le halo lunaire du réverbère. J’ai ouvert au maximum
J’ai filmé,
La mouche
cliché après
est restée
cliché
Seule, posée sur la lentille
ELLE.
Les maracas l’ont chassée
Ses pattes sont restées
Le gong a résonné
Multitudes
Ses yeux sont
de facettes
revenus,en connection directe avec l’émulsion.
Dans l’orgasme j’ai crié
Je ne suivais plus, l’odeur de ce film était trop forte.
je suis sortie
Dans la rue, la flûte a crié, ils se sont tous retournés.
Ils ne connaissaient que le tango.
J’ai repris la caméra. Warda a chanté
Un luth l’a raccompagnée jusqu’au métro
Mon cœur saignait
une souris est montée sur le quai
Dans le gaillard d’avant les chants montaient
GUINÉE-AFRIQUE - ô pays ! ! !

Une bombe
un projecteur
Le pigeon
a tout chronophotographié,
dispersé,
a recollé
le film
les morceaux
était décomposé
sauvé s’est envolé. . .

NOIRE
Caty N’Diaye

La femme, elle, se touche d’elle-même et en elle-même sans la nécessité d’une

médiation, et avant tout départage possible entre activité et passivité. La femme « se
touche » tout le temps, sans que l’on puisse d’ailleurs le lui interdire, car son sexe est fait de
deux lèvres qui s’embrassent continûment. Ainsi, en elle, elle est déjà deux — mais non
divisibles en un(e)s — qui s’affectent.
Luce Irigaray Ce sexe qui n’en est pas un - Éd. de minuit

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