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POUR UNE SEXUALITÉ

en
santé RÉDUIS TES RISQUES
FAIS-TOI TESTER RÉGULIÈREMENT
POUR LES ITS

UN PROJET SPÉCIAL DU MAGAZINE FUGUES


RÉALISÉ GRÂCE À LA COLLABORATION DE LA COCQ-SIDA
Sommaire
Pourquoi devrais-tu te préoccuper des ITS ? 5
Ta santé sexuelle est importante
ainsi que celle de tes partenaires 6
MTS ou ITS, quelle différence ? 7
Les signes avant-coureurs... quand il y en a 8
Une infection peut favoriser la transmission d’autres 9
Écoute ton corps: examine-le... 10
...et fais-toi tester 11
Tu as une ITS? Parles-en! 12
En relation de couple, discutez-en! 13
Réduis tes risques! 14
selon le type de sexe : MANUEL, ORAL, ANAL et KINKY

Drogues récréatives, alcool et sexualité 19


Les infections causées par des bactéries 20
la SYPHILIS, la GONORRHÉE, la CHLAMYDIA, la LGV

Les infections causées par des virus 24


le VIH/SIDA, les CONDYLOMES, les HÉPATITES A, B ET C, l’HERPÈS

Infections causées par des parasites 32


les MORPIONS, la GALE

Ressources 33
10 raisons pour passer régulièrement un test de dépistage 35
EN SANTÉ
SEXUALITÉ
POUR UNE

3
Pour une sexualité
en santé
UN PROJET SPÉCIAL DES ÉDITIONS NITRAM
1276, rue Amherst, Montréal, Québec H2L 3K8
T. 514-848-1854 redaction@fugues.com www.fugues.com

L’ÉQUIPE
Rédacteur en chef : Yves LAFONTAINE
Comité de rédaction : Yves LAFONTAINE, Sébastien THIBERT
Comité de lecture : Dr Jean-Guy BARIL, omnipraticien, Clinique Médicale du Quartier
Latin et à l’UHRESS du CHUM, président du comité consultatif pour la prise en charge cli-
nique des personnes vivant avec le VIH-sida, Service de lutte contre les infections transmis-
sible sexuellement et par le sang; René LÉGARÉ, coordonnateur des communications
COCQ-SIDA; Riyas FADEL, coordonnateur de projets, COCQ-SIDA; les membres du
comité hommes gais et HARSAH de la COCQ-SIDA.
Réviseur : Jean-François TREMBLAY
Montage graphique : Éric PERRIER.
Photo en couverture : Samarskaya TOGLIATTI
Photos : Dawn POLAND, Eric SCOTT, 07 AV, OKEA, ARROW STUDIO, Valentin RUS-
SANOV, Johnny SCRIV, KNAPE, WRANGEL, Lisa VALDER, Azndc, Christine GLADE,
Samarskaya TOGLIATTI, Sundial Communications USA, FOTOGRAFIA INC., RTIOM,
Norman POGSON, THOMAS (Eye Design Photo Team),

DÉNI DE RESPONSABILITÉ
Les Éditions Nitram et l’équipe rédactionnelle de POUR UNE SEXUALITÉ EN SANTÉ fournissent,
de bonne foi, des ressources d'information pour aider les hommes gais et bisexuels à vivre une
sexualité en santé. Toutefois, l'information fournie ici ne doit pas être considérée comme des con-
seils médicaux. Nous ne pouvons garantir l'exactitude ou l'exhaustivité de l'information. Toute per-
sonne qui se sert de cette information le fait à ses propres risques. Toute décision concernant un
diagnostic ou un traitement médical particulier devrait toujours être prise en consultation avec un
professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des infections
transmissibles sexuellement (ITS) et des maladies liées au VIH, ainsi que des traitements reliés à
celles-ci.
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l’équipe de rédaction et ne reflè-
tent pas nécessairement les points de vue de l’éditeur (Éditions Nitram) ni du partenaire (COCQ-
SIDA) de la brochure. Cette brochure contient des liens vers les sites Internet de tiers (les « sites
reliés ») et les coordonnées de ressources. L’équipe de POUR UNE SEXUALITÉ EN SANTÉ n'a aucun
contrôle sur les sites reliés au sien et ne peut être tenu responsable du contenu desdits sites ni des
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pose ces liens que dans le but de te rendre service, et la présence d'un lien ne signifie pas l'en-
dossement implicite de ce site par l’équipe de POUR UNE SEXUALITÉ EN SANTÉ, par son éditeur
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lité de prendre connaissance des déclarations de confidentialité et des conditions d'utilisation af-
fichées sur les sites reliés et de les respecter. Les commentaires et demandes de renseignements
ayant trait aux sites reliés devront être adressés aux administrateurs desdits sites. La parution du
nom ou de la photographie d’un individu dans cette brochure n’implique nullement une définition
de son orientation sexuelle ou de sa situation médicale. Toute reproduction, adaptation ou traduc-
tion doit faire préalablement l’objet d’une permission écrite de l’éditeur.

Cette brochure, produite en mai 2010, a reçu le soutien financier de la COCQ-SIDA.

4
Pourquoi devrais-tu
te préoccuper des ITS ?
Les infections transmissibles sexuellement (ITS) sont actuellement en augmentation au Québec,
et ce, dans la population en général et en particulier chez les hommes gais et bisexuels.

L'OBJECTIF DE CETTE BROCHURE EST DE TE


DONNER L'INFORMATION NÉCESSAIRE POUR
TE PERMETTRE, À TRAVERS TES PRATIQUES
SEXUELLES, DE FAIRE DES CHOIX ÉCLAIRÉS
AFIN DE RÉDUIRE TES RISQUES DE CON-
TRACTER OU DE TRANSMETTRE DES ITS.
Si tu es sexuellement actif, il est fortement recommandé
que tu intègres les tests de dépistage des ITS dans la
gestion de ta santé au moins une fois par année.

On a beaucoup entendu parler du VIH et


du sida au cours des vingt-cinq dernières
années, mais moins des autres infections
transmissibles sexuellement, malgré le
fait qu'on les dépiste plus souvent
depuis les 10 dernières années chez les
hommes qui baisent avec d’autres
hommes de la région de Montréal et
d’ailleurs au Québec. Cela est particu-
lièrement vrai pour la syphilis, la LGV
et la gonorrhée, qui ont connu une re-
crudescence importante dans la région
métropolitaine depuis le début des an-
nées 2000.
Cette situation n'est pas spécifique à
Montréal, mais à l'ensemble des grandes
villes des pays industrialisés où l’on
retrouve une concentration importante
d’hommes gais et bisexuels.

5
Ta santé sexuelle est
importante
ainsi que celle de tes partenaires
Tout comme ta santé physique, ta santé sexuelle se développe et s’entretient
tout au long de ta vie. La sexualité est un domaine riche de la vie humaine et
chaque personne négocie sa sexualité différemment. Les choix et les goûts
de chacun peuvent varier, évoluer dans le temps et changer. Peu importe tes
goûts sexuels, tes pratiques préférées, la place de la sexualité dans ta vie ou
sa fonction, il est important d’avoir des informations justes et à jour pour
négocier des pratiques sécuritaires et vivre pleinement ta sexualité.
protégeant. Mais, s’il t’arrivait d'en con-
POUR tracter une malgré toutes les protections
AVOIR que tu auras prises pour les prévenir,
sache que la majorité des ITS peuvent être
L’ESPRIT traitées et certaines même guéries.
TRANQUILLE, Comme beaucoup d'entre elles ne pré-
FAIS-TOI sentent pas toujours de symptômes ou
présentent des symptômes qui peuvent
DÉPISTER passer inaperçus, il est recommandé
RÉGULIÈREMENT! d’effectuer régulièrement des tests de
dépistage des ITS et de te faire examiner
Il y a peu de choses dans la vie qui soient par un professionnel de la santé si tu as le
aussi importantes que ta santé, et s’expo- moindre doute. Il est aussi important d'in-
ser à une infection transmissible sexuelle- former tes partenaires si tu as une infec-
ment (ITS) peut avoir un impact sérieux tion. De cette manière, tu maximiseras tes
sur ta santé à court, moyen et long terme. chances d’avoir une sexualité à la hauteur
Heureusement, il est possible de prévenir de tes attentes. Toute personne active
les conséquences graves de ces infections. sexuellement devrait passer un test de
Tu peux prévenir la majorité des ITS en te dépistage régulièrement.

IL EST RECOMMANDÉ DE PASSER DES TESTS...


•Au début d’une nouvelle relation •Si un ou une de tes partenaires
•Avant de laisser tomber le con- t’avise qu’il est porteur d’une ITS
dom avec ton partenaire •Deux à trois fois par année si tu
•Au moins une fois par année si as plusieurs partenaires.
tu as plus d’un partenaire sexuel,
6
MTS ou ITS
quelle différence
Aujourd’hui, on parle plutôt d’infections transmissibles sexuellement (ITS) que de
maladies transmissibles sexuellement (MTS), car certaines d’entre elles se dévelop-
?
pent dans ton organisme sans se manifester par des symptômes ou des signes
visibles. Ainsi, sans avoir l’impression d’être malade, tu peux être atteint d’une ITS.

Les cas déclarés de chlamydia au Québec ont plus que doublé depuis 1997
et continuent d’augmenter depuis 3 ans.
Les cas de gonorrhée au Québec ont presque doublé entre 2004 et 2008 et
continuent d’augmenter d’année en année.
Le nombre de cas de syphilis infectieuse est passé d’environ un par mois en
2001 à un par jour en 2006, et le nombre de cas demeure haut. Presque
90% des cas de syphilis sont déclarés chez les hommes gais et bisexuels.
Les hommes gais et les hommes qui ont des relations sexuelles avec
d’autres hommes sont le groupe le plus touché par le VIH/sida au Québec.
61% des nouveaux diagnostics de VIH en 2008 étaient dans ce groupe.

PAS TOUJOURS DE SYMPTÔMES…


L'absence de symptômes ne veut pourtant pas dire qu’il n’y
a pas d’infection. On estime que la majorité des personnes
ignorent qu’elles sont infectées parce qu’elles ne présentent
pas de symptômes caractéristiques. Cela est vrai pour…
9 personnes sur 10 qui ont l’herpès;
3 personnes sur 4 qui ont la chlamydia;
1 personne sur 4 qui a le VIH.

IL N’Y A PAS DE HONTE


À EN AVOIR ATTRAPÉ UNE
Apprendre qu’on a une infection transmissible
sexuellement (ITS) n’est jamais agréable. Tu peux
éprouver de la déception, des regrets ou de la colère.
Tu peux t’inquiéter pour ta santé ou encore craindre
un rejet. Pourtant, il ne sert à rien de t’en vouloir ou
d’accuser tes partenaires. La source de l’infection peut
être impossible à trouver et la personne peut
ignorer le fait qu’elle est infectée. Une ITS est un
problème médical, pas moral. Quiconque est actif
sur le plan sexuel peut contracter une infection.
Alors, il n’y a pas de honte à ressentir.
7
Les signes avant-coureurs...
quand il y en a
ON VOIT ÇA À QUOI?
La plupart des infections ne donnent
pas toujours de signes évidents de leur
présence, surtout au début de l’infec-
tion. Et lorsqu’une ITS donne des signes
de sa présence, ces derniers sont
généralement très discrets ou peuvent
apparaître et disparaître d’eux-mêmes.
SIGNES

LES SYMPTÔMES LES PLUS COURANTS


Des écoulements anormaux du pénis ou de l’anus, de la douleur en urinant,
des saignements anormaux dans les selles, des douleurs pendant les relations
sexuelles.
CHLAMYDIA, GONORRHÉE

De petites bosses non douloureuses sur les organes génitaux, sur l’anus, dans
le rectum et parfois à l’intérieur de la bouche.
CONDYLOMES (VPH)

Des lésions douloureuses sur les organes génitaux ou à l’anus, ou des lésions
douloureuses sur la bouche qui apparaissent et disparaissent périodiquement.
HERPÈS GÉNITAL OU ORAL

Une jaunisse, des urines foncées, des selles pâles, des nausées et de la fatigue.
HÉPATITES A, B ET C

Un ou plusieurs ulcères non douloureux sur les organes génitaux, à l’anus ou


dans la bouche, qui disparaissent spontanément, même sans traitement. Par la
suite, des rougeurs peuvent apparaître sur le corps et disparaître, mais l’infec-
tion est toujours présente dans l’organisme.
SYPHILIS

Des démangeaisons.
MORPIONS, GALE

De la fièvre, des douleurs musculaires, des rougeurs sur le corps, des maux de
tête et de gorge, de la fatigue.
VIH
8
Une infection peut favoriser
la transmission d’autres
La présence d’une ou plusieurs ITS augmente les risques de con-
tracter ou de transmettre le VIH. Les lésions causées par cer-
taines infections constituent des portes d’entrée et de sortie
pour le VIH. L’infection elle-même peut causer une inflammation
au niveau des muqueuses (de l’anus, de la bouche, de l’urètre et
de l'intérieur du prépuce), ce qui les rend plus fragiles et facilite le
passage du virus. Les ulcérations et les microlésions génitales fa-
vorisent la transmission par voie sexuelle du VIH dans l’organisme.
De plus, certaines ITS, lorsqu’elles surviennent chez les personnes
vivant avec le VIH, ont une évolution plus grave et sont plus diffi-
ciles à traiter. L’infection au VIH et l’immunodéficience ont en
effet une influence sur l’évolution de certaines ITS. À titre
d’exemple, la syphilis, l’herpès et les hépatites. La syphilis
progresse plus rapidement chez une personne séropositive
et requiert un traitement plus puissant.
Les hépatites chroniques B et C peuvent entraîner une
cirrhose plus rapidement chez les personnes présen-
tant une faible concentration de cellules CD4 que
chez les personnes séronégatives.
Sache aussi que l’exposition à de nouvelles ITS et
la réinfection peuvent entraîner des complications
en lien avec l’infection au VIH.
Finalement, la présence d’une ITS augmente la
concentration du VIH par l’augmentation des CD4
infectés, ce qui facilite ainsi sa transmission lors
de rapports sexuels.

Il est important de savoir que le fait d’être infecté


par d’autres ITS augmente ton risque de contracter
ou de transmettre le VIH. Il s’agit donc d’être dou-
blement prudent en évitant les relations sexuelles
durant cette période ou en ayant exclusivement des
relations protégées.

Des examens préventifs réguliers revêtent donc une grande


importance pour les personnes séropositives. De même toutes
les personnes présentant une autre infection transmissible
sexuellement devraient faire un test de dépistage du VIH.

9
Écoute ton corps:
examine-le...
Symptômes visuels courants ou que tu peux ressentir

Prends un petit miroir manuel et, dans un endroit privé


où tu seras à l’aise, examine attentivement ton corps
à la recherche de plaies, d’ampoules, de rougeurs,
d’irritations, de démangeaisons, de gonflements,
d’odeurs inhabituelles, d’écoulements sur ou autour
de ton pénis, de ton anus et de tes testicules.

- Soulève tes testicules et examine le scrotum.

- Si tu es non circoncis, tire le prépuce


pour faire apparaître complètement
le gland et examine les replis du prépuce.

- Examine le poil de ton pubis


à la recherche de mites, de gale
ou de petites bosses.

- Presse légèrement ton pénis


pour voir s’il s’échappe un
écoulement anormal de l’urètre.
Note que, naturellement, l’urètre
contient un peu de liquide
qui pourrait s’écouler lors de la
pression. Cela ne signifie pas néces-
sairement que tu as contracté une ITS.

L’important est de faire ce type d’examen


régulièrement et de pouvoir comparer
et d’identifier une situation inhabituelle.

ÉVIDEMMENT, CET EXAMEN VISUEL NE


QUE TU DEVRAIS PASSER

10
... et fais-toi
tester
Fais-toi dépister régulièrement pour les ITS

Les ITS peuvent toucher tout le monde. Elles sont imprévisibles


parce que tu peux ne manifester aucun symptôme,
ou des symptômes peuvent n'apparaître qu'après
plusieurs semaines, plusieurs mois et même
plusieurs années après l'infection.

Dans le cas du VIH, il est possible que


5 à 15 années s'écoulent avant que l'infection ne
mène finalement à des symptômes visibles;
pendant ce temps, tu pourrais vivre
avec l’une de ces infections et la
transmettre sans le savoir.

Il n'est pas possible de savoir


si une personne est infectée
simplement en la
regardant ou en
parlant avec elle.

Le dépistage est le seul


moyen de s'en assurer :
si tu as une vie sexuelle
active, si tu as des
rapports sexuels, il est
fortement recommandé de
passer régulièrement des
tests de dépistage.

REMPLACE PAS LES TESTS DE DÉPISTAGE


AU MOINS UNE FOIS PAR ANNÉE

11
Tu as une ITS?
Parles-en!

Ce n’est pas toujours facile de recevoir un diagnostic d’ITS, et encore moins de devoir le dire
à ses partenaires sexuels, mais cette divulgation est la meilleure chose à faire pour leur
éviter des complications et aussi pour briser la chaîne de transmission. Même si le sujet n’est
pas évident, il est recommandé d’en parler à tes partenaires ou de demander à un profes-
sionnel de la santé de t’aider à le faire. Ils peuvent être porteurs de l’infection, même s’ils
n’ont pas de symptômes. Avertir ses partenaires peut être gênant ou angoissant (surtout s’il
s’agit d’infidélité), mais mets-toi à leur place… ne voudrais-tu pas qu’on te le dise si on pen-
sait t’avoir transmis une infection? En les avertissant, ils peuvent eux aussi se faire traiter
gratuitement et éviter des complications, l’infection ne sera pas transmise à quelqu’un
d’autre et tu diminues également tes chances d’être réinfecté par un partenaire non traité.

• Tu peux décider de rencontrer chaque partenaire pour lui


parler et lui remettre un document d’information. Il serait utile
de te préparer avant la rencontre : cela permet de trouver les
bons mots et d’avoir une plus grande confiance en toi.

PLUSIEURS OPTIONS S’OFFRENT À TOI


SI TU TROUVES QUE C’EST TROP DIFFICILE
DE FAIRE L’ANNONCE EN PERSONNE.
• Tu peux aussi discuter avec un(e) bon(ne) ami(e) ou encore avec
un professionnel de la santé pour décider de la meilleure
manière d’aviser tes partenaires.
• Ainsi, tu peux leur téléphoner, leur envoyer un courriel,
un message texte ou encore une lettre anonyme.
• Un professionnel de la santé pourra même te soutenir dans
cette démarche, et dans certains cas, il pourra même le faire
à ta place, et ce, sans dire ton nom.

Briser la chaîne de transmission est une manière efficace de réduire les taux de transmission
du VIH et des autres infections. Le fait d’infirmer tes partenaires leur évitera ainsi d’éven-
tuelles complications liées à une infection et diminuera tes chances d’être réinfecté par un
partenaire non traité.

Tu peux inciter tes partenaires à visiter le Service intégré de dépistage et de


prévention (SIDEP) de ta région ou une clinique spécialisée en ITS telle que la
Clinique du Quartier-Latin ou la Clinique l’Actuel, ou encore le Projet SPOT à
Montréal (voir page 33).

12
En relation de couple
discutez-en!
Dans une relation de couple, le sécurisexe se négocie. Il
est important d’avoir une discussion franche et ouverte
avec ton partenaire régulier, ton fuckfriend, ton chum
(ou tous ces derniers!). Assure-toi que l’autre a la
même compréhension des enjeux que toi.
Que tu sois dans une relation de couple
sexuellement exclusive ou en couple
ouvert ou que la relation soit «ouverte
juste d’un bord», il vaut mieux abor-
der la question de la protection
lors des relations sexuelles que
d’être à risque d’attraper ou de
transmettre des ITS.
Discute avec ton ou tes partenaires
réguliers de certaines règles de base en
lien avec la protection lors de vos rela-
tions sexuelles ou de celles qui se
déroulent «en dehors» du couple.
Prévoyez ensemble d’avertir votre
partenaire lors d’une situation qui
peut mettre l’un ou l’autre à
risque.

Dans une relation de couple exclusive, il vaut


mieux s’entendre sur ce qu’il faudra faire si
l’un des deux «saute la clôture». S’engager à
ne pas mettre la santé de son partenaire à
risque, en divulguant toute relation à risque
en dehors du couple, est une bonne façon
de s’engager à protéger son partenaire.

Pour avoir plus d’informations sur les diverses stratégies de réduction du risque dans ces
différentes situations, consulte un intervenant de l’organisme de ta région ou discute
avec ton professionnel de la santé.
Si ton partenaire et toi décidez d’interrompre l’utilisation du condom, votre profession-
nel de la santé ou l’intervenant de l’organisme de votre région vous donneront toutes
les informations sur les différents tests de dépistage à passer et sur les moments de les
effectuer.
13
Réduis
tes risques!
TU AIMES TRIPPER À DEUX, TROIS
OU À PLUSIEURS PARTENAIRES?
Tu es conscient qu’être protégé à 100% n’est pas
possible, conscient qu’il existe toujours un certain
risque, si minime soit-il. Tu peux réduire tes risques
en pratiquant ce que tu aimes en toute connaissance
de cause et en prenant les mesures nécessaires.

Comment Dans cette section, tes trips sont mis en relation avec l’ensemble
réduire les des risques qu’ils peuvent comporter et avec les moyens pour en
risques de réduire les impacts. Tu y trouveras des informations et des outils
utiles pour évaluer ces risques et agir en toute connaissance de
contracter cause. Peut-être qu’à première vue, tu te diras que rien n’est sécu-
ou de ritaire, et que tu te demanderas alors à quoi il sert de se protéger?
transmettre Adopter des pratiques sécuritaires réduit considérablement les
risques d’attraper ou de transmettre une ITS et permet de préserver
une ITS ta santé sexuelle. Essaie ces trucs et ces recommandations. Ils sont
selon tes faciles à intégrer dans tes pratiques et pourraient, rapidement, de-
pratiques venir une seconde nature sans que ton plaisir n’en soit diminué.
sexuelles?
Le sexe manuel
Crosser ou se faire crosser
masturbation mutuelle, passer un poignet
La masturbation en solo et la masturbation mutuelle ne
comportent aucun risque pour la transmission du VIH et
des autres ITS.

Deux pratiques peuvent tout de même comporter un


faible risque :
• Utiliser le sperme ou le liquide pré-éjaculatoire
(precum) de ton partenaire pour te masturber.
Il est plutôt recommandé d’utiliser du lubrifiant.
• Te masturber en frottant ton pénis contre le pénis
d’un partenaire peut comporter des risques de
transmission de certaines ITS.

14
Le sexe
oral
Frencher,
embrasser, donner un bec
T’aimes frencher un gars ou plusieurs? Vas-y à fond car POUR TE
cela ne comporte aucun risque pour la transmission du PROTÉGER ET
VIH, pour autant qu’il n’y ait pas d’échange de sang (qui RÉDUIRE LES
serait présent à cause de lésions dans la bouche).
RISQUES...
Le risque d’attraper d’autres infections transmissibles
sexuellement en embrassant quelqu’un est relativement 1 Utilise un condom pour
faible. les relations orales. Tu
peux utiliser un condom
Faire ou se faire faire une pipe, à saveur ou sans lubri-
fellation, sucer, blowjob, fiant: cela a meilleur
manger la queue goût!
Sucer ou se faire sucer est une activité à faible risque pour
la transmission du VIH. Les ulcères, les lésions et les in- 2 Évite de recevoir du
fections dans la bouche peuvent être des portes d’entrée sperme dans ta bouche.
pour le virus. D’où l’importance de garder une bonne
santé buccale. 3 Évite de te brosser les
dents, d’utiliser la soie
Quant aux autres ITS, telles que la gonorrhée, il y a plus
dentaire ou d’utiliser un
de risques de transmission.
rince-bouche pendant
Rimming l’heure qui PRÉCÈDE et
contact bouche-anus, anulingus, lécher l’heure qui SUIT une
ou manger le cul, s’asseoir sur la face relation orale. Ceci
Le rimming est une pratique à très faible risque pour la minimise la possibilité
transmission du VIH, à condition qu’il n’y ait pas d’avoir des lésions, des
d’échange de sang (qui serait présent à cause d’une ITS, de irritations ou du sang
lésions ou d’irritation). dans la bouche.
Le risque pour les autres ITSS est comparable à celui de la 4 Évite les relations orales
fellation. Cette pratique comporte cependant un risque la journée d’une visite
particulier pour la transmission de l’hépatite A et de la
chez le dentiste.
shigellose (une infection intestinale). Il existe un vaccin
préventif pour le virus de l’hépatite A qui est gratuit pour 5 Évite les relations orales
les hommes qui baisent avec des hommes. Informe-toi en présence de plaies,
auprès d’un professionnel de la santé.
de lésions, d’ulcères, de
Pour te protéger et réduire les risques de transmission, il gingivite (inflammation
faut suivre les mêmes précautions que lors d’un blow job des gencives) ou d’autres
(fellation). Tu peux aussi utiliser une barrière en latex (un infections dans la bouche
condom coupé sur le long pour faire une feuille de latex). ou sur le pénis.
Pour une démonstration : www.santepub-mtl.qc.ca/its/pdf/digue.pdf

15
Le sexe
anal
POUR TE
Enculer ou se faire enculer
PROTÉGER ET pénétration anale, fourrer, mettre
RÉDUIRE LES dans le cul
RISQUES...
La pénétration anale sans condom est une
1 Utilise un condom en activité à haut risque pour la transmission
latex ou en polyuréthane du VIH et des autres ITS.
pour la pénétration anale.
2 À plusieurs, la règle d’or
est simple : «tu changes
de trou, tu changes de
condom». Ce qui veut
dire que lorsque tu as un
trip à plusieurs, tu dois
t’assurer de changer de Jouets sexuels
dildo, butt plug, godemiché, vibro
condom à chaque fois
que tu changes de Un jouet sexuel a le même potentiel de transmis-
partenaire. sion d’infections qu’un pénis. Si tu comptes partager
tes jouets, il est important d’utiliser un condom sur
3 Utilise des lubrifiants à ceux-ci. De plus, la règle d’or s’applique aussi ici:
base d’eau ou de silicone «tu changes de trou, tu changes de condom».
et ne te gêne pas pour en
mettre et en remettre; cela
facilite l’insertion et mini-
mise le risque de lésions.
POUR MIEUX PRÉSERVER
De plus, les lubrifiants
TES JOUETS...
augmentent les sensations. 1 Les jouets peuvent avoir des pores où
les virus et les bactéries peuvent se
4 N’utilise pas les lubrifiants
loger entre les utilisations. Si tu en fais
à base d’huile, qui ne
une utilisation personnelle ou si tu les
sont pas compatibles
partages, utilise un condom. Après
avec les condoms. Cette
chaque utilisation, assure-toi de bien
information est indiquée
nettoyer tes jouets.
sur le contenant de
lubrifiant.
2 Tu peux utiliser du savon à vaisselle et
5 Si tu es bottom (parte- de l’eau chaude, en t’assurant de bien
naire réceptif), vas-y à les rincer par la suite. Les magasins
ton rythme; la pénétra- spécialisés vendent aussi des produits
tion ne devrait pas être nettoyants spécifiques pour les
douloureuse. différentes sortes de jouets.

16
POUR TE
PROTÉGER ET
RÉDUIRE LES
RISQUES...
1 Si tu utilises du lubrifiant à
base d’huile ou de graisse
pour le fisting et que, par la
suite, tu veux enculer ton
partenaire, rappelle-toi que
les lubrifiants à base d’huile
peuvent abîmer le condom
en latex. Dans ce contexte,
utilise des condoms en
polyuréthane qui résistent
Finger fucking et fisting très bien aux lubes gras.
pénétration avec les doigts,
passer un doigt et fistfucking 2 Si tu ne veux pas porter de
(pénétration avec la main) gant, coupe et lime tes
ongles et assure-toi que
La pénétration avec les doigts ou avec la main peut tes mains ne comportent
comporter des risques de transmission de la LGV.
aucune lésion. Il est impor-
De plus, si la pratique cause un saignement, il peut
y avoir un risque de transmission du VIH et de l’hé- tant de bien te laver les
patite C. Ces risques peuvent facilement être élimi- mains entre chaque parte-
né en appliquant certaines précautions. naire.
En gang, la même règle d’or s’applique : change de 3 La pénétration avec la main
gant à chaque fois que tu changes de partenaire. Si ou les doigts peut provo-
tu ne portes pas de gant, il est important de bien te quer des lésions au niveau
laver les mains avec du savon lorsque tu veux de la muqueuse de l’anus à
passer d’un partenaire à l’autre. Tu évites ainsi de cause, entre autres, des
transmettre des ITS ou d’autres virus ou bactéries.
ongles de la main ou le
De plus, si tu utilises un pot de lubrifiant, plutôt
qu’une bouteille avec pompe, il est important de ne manque de lubrifiant. Ces
pas piger dans le même pot pour beurrer plusieurs lésions favorisent l’entrée ou
partenaires, et ce, pour éviter la transmission de la sortie des virus et des
virus ou de bactéries. Dans ce contexte, tu peux bactéries et augmentent
transférer une quantité de lubrifiant dans un nom- le risque de transmission du
bre de contenants correspondant au nombre de VIH et des ITS lors des
partenaires présents. Tu jettes ou recycles les pots activités que tu pratiqueras
après utilisation ou tu peux les laver avec du savon après le fisting.
et de l’eau chaude.

17
Le sexe kinky
ou hardcore
Pratiques sadomasochistes
SM, BDSM
Les jeux de rôles, les pratiques SM, le ligotage, le
fouettage, les chaînes, les pincettes ou tout simplement
faire couler de la cire chaude sur la peau de ton parte-
naire ne sont pas des activités à risque pour la trans-
mission du VIH et des autres ITS. Tu peux
t’adonner à tes scénarios préférés en toute sécu-
rité tout en tenant compte des précautions
mentionnées dans les différentes sections de
cette brochure lors des activités sexuelles pra-
tiquées à l’intérieur de tes scénarios.

Golden shower
ATTENTION! WS, trip uro
Les jeux d’urine ne comportent pas de risque au
Les pratiques hardcore niveau de la transmission du VIH et des autres
pouvant causer des lé- infections s’il s’agit d’uriner ou de recevoir de
sions à la surface de la l’urine sur une peau saine. Évite de recevoir de
peau ou des saigne- l’urine dans les yeux, sur des lésions ou sur des
ments, ainsi que les pra- coupures. Boire l’urine comporte un très faible
tiques avec des acces- risque par rapport au VIH. Ce risque est présent
quand l’urine contient du sang.
soires chirurgicaux peu-
vent comporter des Par contre, certaines infections bactériennes,
risques importants d’in- comme la chlamydia ou la gonorrhée, peuvent être
transmises en recevant de l’urine dans la bouche ou
fection bactérienne et
dans les yeux.
de transmission du VIH
et de l’hépatite C.
Assure-toi de porter
des gants pour éviter Brown shower
tout contact avec le scatophilie, scat, jeux de merde
sang, de désinfecter Le contact avec des matières fécales ne comporte
tout accessoires après pas de risque de transmission du VIH en l’absence
de sang et en contact avec une peau saine.
leur utilisation et d’exé-
cuter ces scénarios, si Cette pratique peut par contre comporter des
c’est ta première fois, risques importants d’infections bactériennes — la
shigellose par exemple, qui est une infection in-
avec un partenaire qui a
testinale —, de transmission des hépatites A et B et
de l’expérience. de parasites intestinaux.

18
Drogues récréatives,
alcool et sexualité
Lors de tes trips, il se peut que tu aimes consommer des drogues. Sois conscient qu’elles
affectent ta perception du risque. Connaître les risques et cibler les moyens de les éviter
ou de les réduire te sera très utile car, dans les moments où ton jugement sera affecté, tes
choix se manifesteront probablement de mémoire ou de manière instinctive.
La consommation d'alcool et de drogues est aussi répandue dans notre communauté que
dans la société en général. Selon ce qu'on consomme, ces substances permettent de se re-
laxer ou de se stimuler. Pour certains, l'utilisation d’alcool ou de drogues dans le contexte
d'une relation sexuelle peut également être monnaie courante. Les préliminaires commen-
cent souvent par une bouteille de vin ou un «p'tit joint», question de détendre l'atmosphère
ou de faire tomber certaines inhibitions, ce qui ajoute du piquant, de la variété.

CONSOMMER DE L'ALCOOL OU DES DROGUES À


DES FINS SEXUELLES EST UN CHOIX PERSONNEL
Il faut toutefois trouver un équilibre dans sa consommation afin de ne pas
développer une dépendance. Si un joint ou un verre d'alcool avant de passer
à l'acte est toujours nécessaire et que le plaisir sexuel à jeun n'est plus
recherché, il est temps de se poser des questions sur ta consommation.

L'ALCOOL ET LES DROGUES ONT UN


IMPACT SUR LA SEXUALITÉ ET LA SANTÉ,
SURTOUT CHEZ LES PERSONNES
ATTEINTES DU VIH
Les drogues peuvent interagir avec les médicaments contre le
VIH. Par exemple, les inhibiteurs de la protéase (un type de
médicaments contre le VIH) peuvent contribuer à augmenter la
concentration des drogues dans ton corps. Cela signifie que ta
dose habituelle de drogues pourrait avoir un effet plus impor-
tant sur toi, voire même causer une surdose.
Si tu n’es pas certain du nom des médicaments contre le VIH
que tu prends, demande à ton médecin ou à ton pharmacien.
Ton pharmacien devrait être en mesure de répondre à tes
questions concernant l’interaction de tes médicaments contre
le VIH avec les drogues que tu consommes ou prévoies con-
sommer.

Pour plus d’information sur les drogues et leurs effets, n’hésite


pas à consulter le site de RÉZO: www.rezosante.org

19
La syphilis
INFECTION CAUSÉE PAR UNE BACTÉRIE

C’EST QUOI?
Cette infection transmise sexuellement avait presque disparu depuis le milieu des
années 80. Elle effectue un retour en force depuis le début des années 2000,
surtout chez les hommes qui baisent avec d’autres hommes. La syphilis peut se
transmettre par un contact peau à peau avec une lésion. Cette lésion peut se retrou-
ver sur le pénis, dans la bouche ou l’anus, et dans la région des organes génitaux. Il
est possible d’attraper ou de transmettre la syphilis, même en utilisant un condom,
si la lésion se trouve sur une surface de la peau non couverte par le condom.

Les symptômes et les complications ? JE PEUX


Les symptômes de la syphilis varient en fonction du stade de RECOMMENCER À
l’infection, et une personne peut être infectée sans présenter BAISER QUAND?
de symptômes ou sans les remarquer.
Une personne at-
PEU DE TEMPS APRÈS AVOIR CONTRACTÉ L’INFECTION
teinte de la syphi-
Des ulcères (non douloureux), généralement situés aux organes lis est susceptible
génitaux, à l’anus, à la bouche ou à la gorge (habituellement à
de transmettre l’in-
l’endroit où le microbe est entré dans le corps). Ces ulcères dis-
fection surtout
paraissent spontanément en quelques semaines, mais l’infection
demeure dans l’organisme. dans l’année qui
suit le moment où
À UN STADE PLUS AVANCÉ DE LA SYPHILIS
elle l’a contracté. Il
Des symptômes similaires à ceux de la grippe, l’apparition de
est recommandé
rougeurs ou de boutons sur la paume des mains, la plante des
pieds ou ailleurs sur le corps. Ces symptômes disparaissent spon- de ne pas avoir de
tanément quelques mois après leur apparition, mais l’infection relations sexuelles
est toujours dans l’organisme. jusqu’à ce que les
prises de sang dé-
APRÈS PLUSIEURS ANNÉES
Il y a développement possible de graves problèmes de santé montrent que l’in-
(dommages au cœur, au cerveau, aux os et au foie). fection est guérie,
ce qui peut pren-
Particularités ? dre quelques se-
La syphilis peut augmenter le risque de contracter ou de trans- maines. Les con-
mettre le VIH à causes des lésions qui constituent une porte doms réduisent le
d’entrée et de sortie pour le virus. Chez les personnes séroposi- risque de trans-
tives au VIH, l’évolution de la syphilis est souvent plus rapide et mettre la syphilis
son traitement plus complexe. lors des rapports
sexuels anaux et
Les tests et les traitements possibles? oraux, mais le
Le test de dépistage de la syphilis consiste en une prise de sang. risque n’est pas
On traite maintenant la syphilis à l’aide de doses de pénicilline éliminé pour au-
(une ou plusieurs), administrées par une injection dans les mus- tant.
cles des fesses.

20
La gonorrhée
INFECTION CAUSÉE PAR UNE BACTÉRIE

C’EST QUOI?
La gonorrhée est une infection transmissible sexuellement causée par une bac-
térie qui vit dans les muqueuses. Elle se transmet au cours des relations orales,
vaginales ou anales.

Les symptômes et les complications?


Souvent, les personnes atteintes de gonorrhée ne présentent aucun symptôme. Ainsi,si
tu as des relations sexuelles non protégée, tant orales qu’anales, il ne faut pas attendre
l’apparition de symptômes, et surtout ne pas hésiter à aller passer un test de dépistage.
Les symptômes, lorsqu’ils se manifestent, peuvent
comprendre des douleurs en urinant, des
écoulements anormaux du pénis ou de
l’anus des douleurs au rectum ou pendant
les relations sexuelles et des maux de
gorge ou une pharyngite (dans le cas
d’une transmission via une fellation).
Non traitée, la gonorrhée peut avoir des
conséquences sur ta santé qui se dévelop-
peront plus tard.
La gonorrhée peut aug-
menter le risque de con- JE PEUX
tracter ou de transmettre RECOMMENCER
le VIH.
À BAISER
QUAND ?
Pour que le
Les tests et les traitement soit
traitements possibles? efficace, ton
professionnel
Pour dépister la gonorrhée, il faut tester à l’endroit ou la de la santé te
bactérie pénètre dans le corps. Pour cette raison, il faut
recommandera
informer ton professionnel de la santé des types de relations
sexuelles que tu pratiques. Le test de dépistage de la d’éviter d’avoir
gonorrhée consiste en un test d’urine ou un prélèvement des relations
par coton-tige au niveau de la gorge, de l’urètre et de l’anus. sexuelles pour
On traite la gonorrhée à l’aide d’antibiotiques. Ce traitement une durée
se donne souvent en une seule dose, mais dans certains cas, variant selon
il peut s’échelonner sur une dizaine de jours. le traitement
reçu.
21
La chlamydia
INFECTION CAUSÉE PAR UNE BACTÉRIE

C’EST QUOI?
La chlamydia est une infection causée par une bactérie qui vit dans les
muqueuses. Elle se transmet au cours de relations orale, vaginale ou anale.

Les symptômes et
les complications ?
Jusqu'à 75 % des personnes atteintes de chlamydia ne
présentent aucun symptôme. Une personne peut être por-
teuse de l'infection pendant des mois sans le savoir. Ainsi, il
ne faut pas attendre l’apparition de symptômes. Si tu as
eu des relations sexuelles anales ou orales non pro-
tégées, il est fortement recommandé d’aller passer
un test de dépistage au moins une fois par an.
S’ils se manifestent, les symptômes peuvent
comprendre des douleurs en urinant, des
écoulements anormaux du pénis ou de l’anus,
des douleurs pendant les relations sexuelles
et des maux de gorge (dans le cas d’une
transmission via une fellation).
Non traitée, la chlamydia peut avoir des
conséquences sur la santé, qui se développeront
plus tard.

JE PEUX
RECOMMENCERÀ
Les tests et les traitements BAISER QUAND ?
possibles? Pour que le traite-
Pour dépister la chlamydia, il faut tester à l’endroit ou la ment soit efficace,
bactérie pénètre dans le corps. Pour cette raison, il faut in- ton professionnel
former ton professionnel de la santé des types de relations de la santé te
sexuelles que tu pratiques. Le test de dépistage de la recommandera
chlamydia consiste en un test d’urine ou un prélèvement d’éviter d’avoir des
par coton-tige au niveau de la gorge, de l’urètre et de relations sexuelles
l’anus. On traite la chlamydia à l’aide d’antibiotiques. Ce pour une durée
traitement se donne souvent en une seule dose, mais dans variant selon le
certains cas, il peut s’échelonner sur une dizaine de jours.
traitement reçu.

22
La LGV
INFECTION CAUSÉE PAR UNE BACTÉRIE

C’EST QUOI?
La LGV ou « lymphogranulomatose vénérienne » est une maladie causée par une
variété de la bactérie de la chlamydia. On la croyait disparue depuis 2008, au
Québec, mais depuis novembre 2009, quelques nouveaux cas ont été diagnos-
tiqués à Montréal. Elle se transmet au cours de relations orales, vaginales ou anales
non protégées et peut se transmettre à travers le fisting ou le partage de jouets
sexuels.

Les symptômes et les complications?


JE PEUX
Une personne ayant la LGV peut ne pas présenter de symptômes en À
RECOMMENCER
début d’infection. Les symptômes varient selon le délai entre l’infec-
tion et leur apparition. Lorsqu’ils se manifestent, les symptômes peu-
BAISER QUAND ?
vent comprendre : Pour que le traite-
ment soit efficace,
PEU DE TEMPS APRÈS AVOIR CONTRACTÉ L’INFECTION
ton professionnel de
Apparition d’une petite lésion à l’endroit où la bactérie est entrée la santé te recom-
dans le corps (bouche, anus ou pénis). Dans bien des cas, cependant, mandera d’éviter
la lésion n’est pas douloureuse et passe inaperçue. d’avoir des relations
À UN STADE PLUS AVANCÉ DE LA LGV sexuelles pour une
Une enflure douloureuse peut gagner les ganglions. Des symptômes durée variant selon
tels une fièvre légère ou des frissons, de la fatigue, ainsi que des le traitement reçu.
douleurs musculaires et articulaires peuvent aussi apparaître, éven-
tuellement accompagnée d’un écoulement ou un saignement au
pénis ou à l’anus.
APRÈS PLUSIEURS ANNÉES
Si elle n’est pas traitée, la LGV risque d’entraîner à long terme de
graves complications. Celles-ci constituent le troisième stade de l’in-
fection, qui ne se manifeste souvent qu’au bout de plusieurs années.
Des tumeurs semblables à des hémorroïdes peuvent alors apparaître
autour de l’anus, les organes génitaux peuvent enfler démesurément, La LGV?
et le rectum peut être gravement déformé, rendant nécessaire une
intervention chirurgicale.

Les tests et les traitements possibles?


Il n’y a pas de test de dépistage de la LGV. Lors de la présence de symptômes, ton pro-
fessionnel de la santé peut effectuer un diagnostic à partir des symptômes et en effectu-
ant un prélèvement sur le site de l’infection. La plupart des symptômes des deux
premiers stades passent facilement inaperçus. Mais tant qu’elle est traitée avant d’être
parvenue à son troisième stade, la LGV se guérit rapidement (trois semaines d’antibio-
tiques suffisent) et ne laisse aucune séquelle permanente.

23
Le VIH/sida
INFECTION CAUSÉE PAR UN VIRUS

C’EST QUOI?
Le VIH (ou virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui attaque le sys-
tème immunitaire, c’est-à-dire l’ensemble des défenses de ton corps contre les
maladies.
Le sida (ou syndrome de l’immunodéficience acquise) est le stade de l’infection
au VIH correspondant au moment où le virus a affaibli considérablement le sys-
tème immunitaire et où une personne a commencé à développer des infections
dites «opportunistes», soit des infections que le corps aurait habituellement été
capable de combattre.
Une personne séropositive n’a pas nécessairement le sida, qui est un stade
avancé de l’infection par le VIH. Une personne en stade sida, avec un traitement
efficace, peut rebâtir son système immunitaire.
Le VIH se transmet sexuellement et par le sang. Les pénétrations anales et vagi-
nales sans condom sont la principale route de transmission sexuelle pour le VIH.
Les relations orales sont considérées à faible risque pour la transmission du VIH.

Les symptômes et les complications?


La progression de l’infection au VIH dure plusieurs années. Une personne infectée ne
présente souvent aucun symptôme. Il existe actuellement des traitements qui permettent
de ralentir et de contrôler le VIH (appelées trithérapie ou multithérapie). Une personne
séropositive, avec un suivi médical et un traitement adéquat, peut vivre une vie longue et
épanouie.
PRIMO INFECTION
Lors de l’infection, certaines personnes peuvent
présenter des symptômes pouvant ressembler à
ceux d’une forte grippe et même parfois à ceux
d’une mononucléose. Certaines personnes dévelop-
pent également des boutons ou des plaques rouges.
Ces symptômes disparaissent habituellement d’eux-
mêmes. D’autres personnes ne présenteront aucun
symptôme observable. C’est d’ailleurs pour cette rai-
son qu’on estime que près du quart des personnes
séropositives ne connaissent pas leur statut.
PHASE LATENTE
Après l’infection, une personne séropositive peut
vivre plusieurs années sans complication et sans
avoir besoin d’un traitement. Durant cette période,
elle peut transmettre le virus. Le médecin traitant
24
suivra la progression du virus en effectuant des
prises de sang régulières plusieurs fois par année.
Lorsque la quantité de virus atteint une certaine
concentration dans le sang (appelée communément «charge virale») et que le nombre
de CD4 (globules blancs du système immunitaire) baisse en dessous d’un certain seuil,
le médecin recommandera de commencer le traitement.
Les différentes familles de médicaments bloquent la réplication du VIH. En suivant un
traitement efficace, un personne peut vivre plusieurs années, voire
plusieurs décennies.
Sans traitement, le virus continue à affaiblir le système im-
munitaire et la personne séropositive atteint éventuelle-
ment la phase sida. À ce moment, le système immunitaire est
très faible. La personne attrape des infec-
tions dites opportunistes, qui peuvent être
dangereuses et parfois même mortelles. Les traitements
disponibles?
Dépistage du VIH Passer régulièrement un test de dépistage
du VIH permet de diagnostiquer l’infection
Il existe deux types de tests de dépistage tôt et d’avoir un suivi médical approprié.
pour le VIH. Le test standard comprend Ceci réduit les probabilités de complications
une ponction veineuse (prélèvement de et a des effets bénéfiques sur le maintien de
sang) qui est faite en clinique pour ensuite la santé et sur la qualité de vie en générale.
être envoyée dans un laboratoire. Le ré-
sultat est disponible quelques jours plus Le VIH ne se guérit pas, cependant les
tard. traitements disponibles actuellement sont
efficaces dans la majorité des cas. On es-
Le test rapide, ou test à résultat rapide, est time qu’une personne vivant avec le VIH
effectué à partir de quelques gouttes de ayant un suivi médical et prenant adéquate-
sang prélevées sur le bout d’un doigt (c’est ment un traitement peut avoir une es-
très simple). Ce test donne un résultat en pérance de vie similaire à une personne
quelques minutes. Actuellement, ces tests non-infectée. Les traitements disponibles
ne sont pas disponibles partout et ils ne actuellement sont plus facile à prendre,
sont pas couverts par la Régie de l’assur- moins toxiques et causent moins d’effets
ance maladie et donc des frais peuvent secondaires que les générations précé-
s’appliquer. dentes de molécules.
Il est important de noter qu’il existe une De plus, une personne traitée efficacement
période fenêtre entre l’infection par le VIH et ayant une charge virale indétectable a
et la capacité des tests à détecter l’infec- moins de risque de transmettre le virus,
tion. Cette période varie en fonction des même si les risques de transmission ne sont
tests et peut s’échelonner entre quelques pas complètement éliminés. L’utilisation du
jours et 3 mois. Ton professionnel de la condom est le meilleur moyen pour
santé peut t’expliquer la différence entre prévenir l’infection par le VIH/sida.
les types de tests et t’indiquer la durée de
la période fenêtre.
25
Le VIH/sida (suite)
INFECTION CAUSÉE PAR UN VIRUS

Le traitement post exposition (PPE)


Le condom a glissé, s’est brisé ou tu as oublié de l’utiliser?
Tu as eu une relation (avec pénétration) non protégée, sans condom… Ou encore le condom
a peut-être glissé ou il s’est déchiré. Tu es inquiet… Surtout que tu ne connais pas le statut
sérologique de ce partenaire ou que tu sais qu’il est séropositif. Tu peux avoir recours à un
traitement d’urgence appelé «prophylaxie postexposition» (ou PPE).
Rends-toi à l’urgence d’un hôpital ou contacte une clinique spécialisée en VIH le plus tôt
possible. Ce traitement doit être pris dans les heures qui suivent une exposition pas plus tard
que 48 à 72 heures.
Au-delà de cette période, l’efficacité du traitement sera presque nulle. Si les résultats obtenus
jusqu’à présent par ce traitement indiquent des bénéfices potentiels, il faut noter qu’il n’y a
pas de garantie à 100 % qu’il sera efficace, car il ne s’agit pas ici d’une «pilule du lendemain»!
Selon les risques qui ont été pris, le médecin te suggérera ou non de suivre ce traitement, qui
dure quatre semaines. Il s’agit, en fait, d’une trithérapie, mais étalée sur un seul mois. Bien
entendu, le médecin te fera passer un test de dépistage avant le traitement, puis un autre six
semaines après le contact. Enfin, d’autres tests trois mois et parfois six mois plus tard seront
effectués pour confirmer le résultat.

26
Les condylomes
INFECTION CAUSÉE PAR UN VIRUS

C’EST QUOI?
Les condylomes sont causés par certains types du
virus du papillome humain (VPH). Ce sont des verrues
qui apparaissent, souvent en grand nombre, autour
du gland, sur l’anus, dans le rectum ou à l’aine et par-
fois dans la bouche. Les condylomes sont générale-
ment indolores. Les verrues aux parties génitales et à
l’anus sont très fréquentes car elles se propagent
facilement entre les partenaires sexuels..

Les complications possibles?


Alors que cette infection est souvent perçue
comme étant purement un problème cosmétique
ou esthétique, elle peut avoir des conséquences
importantes à long terme
et rendent le sexe moins agréable.

Quels sont les tests et les


traitements possibles?
Pour éliminer les verrues, on a habituellement
recours à l’azote liquide pour les brûler. Pour les
hommes porteurs du VPH, des examens rectaux
réguliers sont recommandés. Les condoms ré-
duisent les risques de transmission, mais ceux-ci
ne sont pas éliminés pour autant parce que les
verrues peuvent se trouver sur une surface non
couverte par le condom.
La vaccination contre le VPH est efficace contre
certaines souches du virus et peut donc con-
tribuer à réduire le risque de contracter des ver-
rues génitales ou d’avoir un cancer colorectal.
Le vaccin n’est donné qu’aux jeunes filles et plus
récemment, aux jeunes hommes avant les
premières relations sexuelles.
Il existe des traitements, mais l’éradication est
parfois difficile et les récidives ne sont pas rares.
27
Les hépatites A, B et C
INFECTIONS CAUSÉES PAR UNE BACTÉRIE

C’EST QUOI?
L’hépatite est une inflammation du foie qui peut avoir de multiples causes, dont
les virus des hépatites A, B et C. Ces virus ont différents moyens de transmis-
sion. L’hépatite A se transmet principalement par contact avec des matières fé-
cales contaminées (bouffe ou eau contaminé par exemple) et chez les hommes
qui ont des relations avec d’autres hommes, il est possible d’attraper l’hépatite
A en pratiquant le rimming (anulingus). L’hépatite B se transmet principalement
par voie sexuelle ou par le sang (tatouage ou perçage avec du matériel conta-
miné, partage de matériel d’injection ou d’inhalation de drogues). Alors que
L’hépatite C se transmet principalement par le sang (tatouage ou perçage avec
du matériel contaminé, partage de matériel d’injection ou d’inhalation de
drogues, ainsi que certaines pratiques hard core qui causent un saignement).

Quels sont les


Les symptômes tests et les
et les complications possibles? traitements
Si tu es infecté par une hépatite A, B ou C, la plupart du possibles?
temps, il n’y aura pas de symptômes. S’ils se manifestent, Le test de dépistage des hé-
les symptômes peuvent comprendre : patites A, B et C consiste en
une prise de sang.
POUR LES HÉPATITES A ET B : Des traitements peuvent li-
De la fatigue, de la fièvre, des douleurs au ventre, de la miter la gravité de l’infection
perte d’appétit et des nausées, des vomissements ou chronique au virus de l’hé-
parfois une jaunisse. patite B et, parfois, permet-
tre la guérison. S’il n’y a pas
Très souvent, les virus de l’hépatite A ou B sont éliminés de guérison, le porteur
par le corps et la personne infectée devient alors immuni- chronique du virus de l’hé-
sée contre lui. Lorsqu’il demeure présent dans l’organ- patite B peut transmettre
isme, on dit de la personne qu’elle a une infection l’infection toute sa vie.
chronique.
Chez le porteur chronique de
l’hépatite C, des traitements
POUR L’HÉPATITE C : peuvent limiter la gravité de
De la fatigue, une perte d’appétit, des maux de cœur ou l’infection et, bien souvent,
de ventre et parfois une jaunisse. permettre la guérison.
La majorité des personnes infectées par le virus de l’hé- En l’absence de traitement,
patite C deviendront infectées chroniquement, mais il le porteur chronique des hé-
patites B ou C peut dévelop-
arrive rarement que le virus disparaisse par lui-même.
per une cirrhose ou un
cancer du foie.

28
MAIS COMMENT ÉVITER QUE ÇA T’ARRIVE?
Il existe un vaccin contre les hépatites A et B. Ces vaccins sont gratuits
pour les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes. Si tu as
été vacciné il y a plus que 10 ans ou si tu ne t’en rappelles pas, ton pro-
fessionnel de la santé peut vérifier ton immunité contres les hépatites A
et B par un test par prise de sang.
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C qui se transmet principale-
ment via le sang. Pour prévenir l’hépatite C, ne partage pas le matériel
de consommation de drogues (seringues, matériel d’injection ou
matériel d’inhalation comme les pailles et les « bumper ») et évite tout
contact avec le sang pendant les pratiques hard core et de fisting en
portant des gants et nettoyant tes accessoires après utilisations.

29
L’herpès
INFECTION CAUSÉE PAR UN VIRUS

C'EST QUOI?
L’herpès génital est causé par le virus de l’herpès simplex de type 1 ou de type 2.
Le type 1 se manifeste principalement à la bouche (souvent appelé «feu sauva-
ge»), mais il peut aussi se transmettre aux organes génitaux.
Le type 2 se manifeste principalement aux organes génitaux et, très rarement, à
la bouche.
L’herpès génital se transmet lors d’une relation sexuelle avec ou sans pénétration
du pénis dans la bouche, le vagin ou l’anus, par le rimming, mais aussi à l’occa-
sion d’un contact intime (peau à peau) avec une personne infectée (avec des lé-
sions ou non).

Quels sont les tests


et les traitements
possibles?
Le seul moyen de savoir si tu as
contracté l’herpès est de consul-
ter un professionnel de la santé
pour passer un test de détection
lorsque tu as des lésions appa-
rentes. Il est possible de dépister
l’herpès par un test sanguin, mais
ce test n’est pas aussi efficace
qu’une épreuve de détection ef-
fectué sur les lésions. Ton profes-
sionnel de la santé pourra mieux
t’informer sur les types de tests.
Il n’y a pas de traitement efficace
pour guérir complètement l’her-
pès. Il existe toutefois des
médicaments qui pourront con-
tribuer à : soulager les symp-
tômes; réduire la durée et la
fréquence d’apparition des lé-
sions; et diminuer le risque de
transmission.

30
JE PEUX
RECOMMENCER À
Les symptômes BAISER QUAND ?
et les complications ? Comme l’herpès ne se guérit
Très souvent, une personne ayant l’herpès ne pas, il est important d’aviser
présente aucun symptôme, et s’il y en a, ils tes partenaires que tu es in-
sont peu caractéristiques et n’inquiètent pas. fecté et qu’il y a un risque de
Dans d’autres cas, les symptômes consistent en
transmission même si tu ne
de petits ulcères très douloureux situés près de
la région génitale (y compris les organes géni- présentes pas de lésion visi-
taux, l’anus, les cuisses, les fesses). Ce sont ces ble.
ulcères qui sont la principale façon de trans- Le risque de souffrir de
mettre le virus. poussées à répétition varie
d’une personne à l’autre.
L’infection au virus de l’herpès peut com-
Avec le temps, il arrive que
mencer de manière très intense ou passer com-
plètement inaperçue. Tout au long de la vie, les les poussées s’espacent ou
symptômes (ulcères) pourront réapparaître. Le même cessent complètement.
nombre et l’intensité de ces épisodes varient Cependant, leur fréquence et
d’une personne à l’autre. leur gravité sont souvent plus
importantes chez les person-
Une fois qu’on est infecté, le virus de l’herpès nes dont le système immuni-
demeure dans le corps de façon permanente, taire est très affaibli (compte
entraînant généralement la réapparition pério- de cellules CD4 très bas). Par
dique des lésions et des autres symptômes. ailleurs, le fait d’avoir l’herpès
Certaines personnes ont des poussées tous les facilite la transmission du VIH
mois, d’autres plus rarement; d’autres encore
et augmente la possibilité
(environ une personne sur dix) n’auront jamais
d’autre poussée après la première. Entre les d’être infecté par le virus.
poussées, le virus reste dans le corps à l’état Ton professionnel de la santé
latent. Le stress, une mauvaise alimentation, pourra t’informer sur les
le manque de repos, la maladie et l’exposition précautions à prendre lors
au soleil ou à des extrêmes de chaleur ou de des relations sexuelles, mais
froid semblent déclencher des poussées chez
rappelle-toi que le port du
certaines personnes. D’autres ne remarquent
aucune raison particulière pour la réapparition condom demeure la meilleure
de leurs symptômes. protection. Toutefois, il ne
prévient la transmission que
L’herpès génital peut augmenter le risque de s’il recouvre la portion du
contracter ou de transmettre le VIH. corps qui est infectée.

31
Les morpions
INFECTION CAUSÉE PAR UN PARASITE

C’EST QUOI?
Un morpion est un insecte parasitaire de la famille des poux qui s’alimente de sang
humain et pond ses œufs dans les poils du pubis. La propagation se fait par des
contacts physiques intimes et par le partage d’articles personnels, dont les draps,
les vêtements et les serviettes.

Quels sont Les symptômes et les


les traitements possibles? complications possibles?
Le traitement est simple. Il suffit d’utiliser un sham- Les symptômes habituels sont la peau
pooing ou une crème spécialisés en vente libre. Il faut irritée qui démange ou qui est rouge, de pe-
aussi laver à l’eau chaude tout ce qui a été en contact tits points bleus sur la peau aux endroits
avec la peau (vêtements, draps, serviettes). D’autres des piqûres de morpions, ou de petits ex-
précautions sont nécessaires pour éviter une réinfec- créments noirs des morpions dans les sous-
tion. Tu peux trouver plus d’informations dans les vêtements. Il est parfois possible de voir le
feuillets fournis avec le produit de traitement ou morpion entre les poils pubien, il ressemble
auprès de ton pharmacien. à un crabe minuscule.

La gale
INFECTION CAUSÉE PAR UN PARASITE

C’EST QUOI?
Quant à la gale, il s’agit de mites parasitaires qui creusent des trous (sillons) sous la
surface de la peau et qui y pondent leurs œufs. Tout comme les morpions, la propa-
gation se fait par des contacts physiques intimes et le partage d’articles personnels,
dont les draps, les vêtements et les serviettes.

Les symptômes et les complications possibles?


Comme symptômes, des plaques rouges apparaissent sur les doigts, les poignets, les ais-
selles, la taille, les pectoraux ou le pénis, ainsi qu’une démangeaison intense. Dans les cas
graves, la peau devient écailleuse ou croûtée.

Quels sont les traitements possibles?


Le traitement est simple. Il suffit d’utiliser un shampooing ou une crème spécialisés en vente
libre. Il faut aussi laver à l’eau chaude tout ce qui a été en contact avec la peau (vêtements,
draps, serviettes). D’autres précautions sont nécessaires pour éviter une réinfection. Tu
peux trouver plus d’informations dans les feuillets fournis avec le produit de traitement ou
auprès de ton pharmacien.
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Ressources
POUR TE FAIRE DÉPISTER ET TROUVER UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ

Si tu veux plus d’informations ou si tu désires les coordonnées


d’un médecin qui traite les ITS, tu peux téléphoner au service
Info-Santé (8-1-1). Tu pourras aussi y obtenir des renseignements
sur les services de dépistage SIDEP de ta région.
Si tu demeures dans la région de Montréal, voici quelques endroits où tu peux avoir
accès à des services médicaux incluant des tests de dépistage pour le VIH/sida et les
autres ITSS ainsi que la vaccination contre les hépatites A et B. Le personnel de ces
établissements est sensibilisé à la réalité des hommes gais et bisexuels afin d’offrir
leurs services dans un contexte confidentiel et sans jugement. Certains offrent des
services sans rendez-vous s'il y a urgence.
Tu vis à l’extérieur de la région montréalaise? Consulte la liste de l'ensemble des
centres reliés aux services de dépistage intégré, et ce, dans toutes les régions admin-
istratives québécoises ou consulte le site de la COCQ-SIDA pour trouver l’organisme
communautaire VIH de ta région. (www.cocqsida.com)

Clinique L’Actuel CLSC de la Montagne Aids Community Care


1001, boul. de Maisonneuve CLSC Métro Montreal / Sida
Est, bureau 1130, Montréal. 1801, boul. de Maisonneuve bénévoles Montréal
T. 514-524-1001. O., Montréal (métro Guy-Con- T. 514-527-0928
www.cliniquelactuel.com cordia). T. 514-934-0354. www.accmontreal.org

Clinique l’Alternative Maison Plein Cœur Rézo


2034, rue Saint-Hubert, T. 514-597-0554 www.rezosante.org
Montréal. T. 514-281-9848. www.maisonpleincoeur.org
T. 514-521-7778
www.cliniquedelalterna-
tive.com Projet SPOT RÉZO offre un service de vac-
www.spottestmontreal.com cination des hépatites A et B
Clinique du 1223 - A, rue Amherst, ainsi que des tests de dépis-
Quartier-Latin Montréal. tage des ITS en sauna. Il est
905, boul. René Lévesque E., T. 514-529-7768 (SPOT). donc possible, pour toi, de
Montréal. T. 514-285-5500. SPOT offre aux gars qui passer un test de dépistage
www.cliniquequartierlatin.ca baisent avec des gars un serv- pour le VIH et les autres ITS
ice novateur de dépistage ainsi que de te faire vacciner
CLSC Jeanne-Mance rapide du VIH, gratuit et contre les hépatites A et B.
CLSC des Faubourgs anonyme, dans un environne- Un intervenant de RÉZO est
1705, rue de la Visitation, également présent sur place
ment chaleureux. SPOT, c'est
Montréal; 1250, rue San-
aussi un projet de recherche, afin de t’offrir des consulta-
guinet, Montréal; 2260, rue
une place pour faire le point tions individuelles, selon tes
Parthenais, Montréal;
T. 514-527-2361. en toute confidentialité. besoins.
www.santemontreal.qc.ca/
CSSS/jeannemance

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Ressources
POUR TE GARDER INFORMÉ SUR LES ITS ET LES RÉALITÉS DU VIH/SIDA

RESSOURCES Remaides
GOUVERNEMENTALES Un magazine pour les personnes
Les ITSS se propagent vivant avec le VIH
itss.gouv.qc.ca www.cocqsida.com
La campagne québécoise de sensibilisation Magazine publié par la COCQ-SIDA et ses
«Agissons pour freiner la transmission des partenaires (AIDES en France et Groupe Sida
ITSS» invite la population québécoise à se Genève), à l’intention des personnes fran-
mobiliser. cophones vivant avec le VIH. Il informe sur
tous sujets d’intérêt liés au VIH/sida.
T’as juste une vie
www.tasjuste1vie.com Séronet
Cette campagne de prévention des ITSS vise www.seronet.info
à inciter les jeunes à utiliser le condom avec Seronet est un site d'information et un espa-
leurs partenaires et à continuer de le faire ce d'échange, de soutien et de rencontre
après la première relation. Le thème est destiné aux personnes séropositives, aux
«Très souvent, il n’y a rien à voir». Il rappelle personnes porteuses d'une hépatite virale et
aux jeunes que les personnes infectées n’ont leurs proches.
pas toujours de symptômes apparents, ce qui
rend l’utilisation constante du condom si im- Vision positive
portante. Un magazine sur la santé et le bien-être
pour les personnes vivant avec le VIH
www.positiveside.ca
RESSOURCES
COMMUNAUTAIRES Magazine publié par CATIE à l'intention des
personnes vivant avec le VIH/sida et abor-
Connect - Portail VIH/sida canadien dant tous les aspects de la santé dont il faut
www.hivinfovih.ca/fr prendre soin, y compris le physique, le men-
Fréquence VIH tal, l'affectif, le spirituel et le sexuel.
www.frequencevih.ca
RESSOURCES PRIVÉES
Portail VIH/sida du Québec
www.pvsq.org Le magazine Fugues
www.fugues.com
Prêt pour l’action
Magazine GLBT dans lequel on trouve chaque
www.pretpourlaction.com
mois des articles sur les ITS et les réalités
Un site de la COCQ-SIDA sur la réduction de
des PVVIH/sida, sur la prévention et sur la
risques et les pratiques sexuelles.
recherche. Plusieurs centaines d’articles
Réseau canadien «santé» également accessibles sur le portail
d'info-traitements sida (CATIE) Fugues.com.
www.catie.ca/fre
T 1-800-263-1638 Le magazine Relais
CATIE se veut une réponse nationale renou- www.relaymagazine.com
velée et intégrée visant à réduire la trans- Magazine qui transmet aux personnes vivant
mission du VIH et à améliorer la qualité de avec le VIH de l'information récente, rédigée
vie des personnes vivant avec le VIH. par des médecins canadiens au sujet du
VIH/sida.
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10 RAISONS DE PASSER RÉGULIÈREMENT
DES TESTS DE DÉPISTAGE

TA SANTÉ ET CELLE DE TES PARTENAIRES SONT


IMPORTANTES.

LES SYMPTÔMES D’UNE ITS NE SONT PAS TOUJOURS


APPARENTS OU RESSENTIS, ET FRÉQUEMMENT, IL N’Y A
PAS DE SYMPTÔMES IDENTIFIABLES.

TOUT HOMME SEXUELLEMENT ACTIF PEUT CONTRACTER


UNE ITS.

L’EXPOSITION AU RISQUE DE CONTRACTER UNE ITS EST


PLUS GRAND, SI TU AS DE NOMBREUX PARTENAIRES
SEXUELS.

TU AS DES RELATIONS SEXUELLES ORALES OU ANALES


NON PROTÉGÉES PAR UN CONDOM.

LES ITS SONT EN HAUSSE CHEZ LES HOMMES QUI BAISENT


AVEC D’AUTRES HOMMES

TU AS RESSENTI DES DÉMANGEAISONS, DES ÉCOULE-


MENTS, DES ÉRUPTIONS OU DES DOULEURS PENDANT
UNE RELATION SEXUELLE OU EN URINANT.

LES ITS AUGMENTENT TON RISQUE DE CONTRACTER LE VIH


OU DE LE TRANSMETTRE.

LES ITS PEUVENT AVOIR DES CONSÉQUENCES ENCORE


PLUS SÉRIEUSES, AU NIVEAU DE TA SANTÉ, SI TU VIS
AVEC LE VIH.

LE DÉPISTAGE FAIT PARTIE D’UNE STRATÉGIE DE


PRÉVENTION COMPLÈTE.

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