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de la Commission Bancaire
de l'Afrique Centrale
N° 11
Juin
2009
Sommaire
Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.Réglementation prudentielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.Renforcement des fonds propres des établissements de crédit de la Communauté Economique et Monétaire de
l’Afrique Centrale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.Classification des activités, formes juridiques et catégories des établissements de crédit de la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.Règlements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Règlement COBAC R-2009/01 portant fixation du capital social minimum des établissements de crédit . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Règlement COBAC R-2009/02 portant fixation des catégories des établissements de crédit, de leur forme juridique et
des activités autorisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3
Avant-propos
Les deux règlements adoptés par la COBAC lors de sa session du 1er avril 2009, à savoir
le Règlement COBAC R-2009/01 portant fixation du capital social minimum des établissements
de crédit et le règlement COBAC R-2009/02 portant fixation des catégories des établissements
de crédit, de leur forme juridique et des activités autorisées, figurent en dernière partie de ce
bulletin.
4
1. Réglementation prudentielle
Suite à la grave crise bancaire qui avait obéré les comptes des banques au cours des
dernières décennies, les Autorités de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC) avaient décidé de créer le 16 octobre 1990, la Commission Bancaire de
l’Afrique Centrale (COBAC) avec pour mission de réglementer, contrôler et restructurer le
secteur bancaire. L’organe sous-régional de supervision bancaire s’est attelé, depuis sa création,
d’une part, à la mise en place d’un cadre réglementaire et prudentiel proche des standards
internationaux et, d’autre part, à la restructuration du secteur bancaire avec l’appui des
Pouvoirs publics et de la Communauté financière internationale.
La feuille de route prescrite alors à la COBAC par les Etats de la CEMAC a été entièrement
exécutée. La COBAC a non seulement achevé la restructuration bancaire, certes avec des retards
dans certains Etats, mais elle s’est dotée également d’un cadre réglementaire prudentiel unifié,
évalué à cinq reprises par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale dans
le cadre des Programmes d’Evaluation du Secteur Financier (PESF/FSAP) du Cameroun (2000
et 2007), du Gabon (2001), du Centrafrique (2008) et de la sous-région (2006).
Si le secteur bancaire de la CEMAC s’est bel et bien raffermi au fil des années grâce au
travail réalisé par la Commission Bancaire et à la ferme volonté des Etats d’assainir le secteur,
il extériorise néanmoins des signes de vulnérabilité dont l’origine est imputable essentiellement
à la faiblesse des fonds propres. Les missions d’inspection ont souvent noté que le
provisionnement complémentaire recommandé par la COBAC se traduit souvent par un
effritement immédiat des fonds propres des banques avec pour conséquence le non-respect
des normes assises sur cet agrégat, notamment celle relative à la division des risques. Cet
effritement rapide des fonds propres est consécutif à la faiblesse des fonds propres de base qui
sont essentiellement constitués du capital social et des réserves.
Pour amener les banques de la CEMAC en infraction à respecter l’ensemble des normes
prudentielles assises sur les fonds propres, la Commission Bancaire a souvent invité les dirigeants
à ne pas opérer de distribution des dividendes ou à procéder, le cas échéant, à l’augmentation
du capital social. C’est ici donc le lieu de rappeler que le capital social est le véritable socle des
5
fonds propres de base. Or, le niveau du capital social des banques est à tout le moins
déterminé par le capital minimum requis pour exercer la profession bancaire. Capital minimum
dont la fixation est demeurée dans la CEMAC du ressort des Etats bien qu’ils aient entrepris
en janvier 1992, l’harmonisation de leur réglementation bancaire. Afin de corriger cette
anomalie, le Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) a, en sa
séance du 6 octobre 2008, adopté le Règlement CEMAC donnant compétence à la
Commission Bancaire pour harmoniser et fixer le capital minimum, la forme sociale et les
activités autorisées des établissements de crédit de la CEMAC.
Après avoir situé le contexte, les développements qui suivent permettent de justifier la
fixation d’un capital minimum uniforme des banques et des établissements financiers dans
l’ensemble du territoire de la CEMAC.
1.1.1. Contexte
Au regard de l’environnement actuel, le niveau du capital minimum est loin de faire jouer le
rôle de stabilisateur qui incombe au capital social dans les établissements de crédit.
Le montant du capital minimum apparaît tout à fait dérisoire comparé à l’importance des risques
encourus par les banques et établissements financiers alors que l’environnement économique
et financier de la région a subi de nombreuses mutations, surtout depuis la dévaluation de la
monnaie commune. Les établissements de crédit restructurés ou nouvellement créés font face
à des risques aussi diversifiés que les risques de crédit, de marché et opérationnels voire
stratégiques pour lesquels les standards internationaux exigent une couverture suffisante en
termes de fonds propres. Au-delà de ces risques, les ressources permanentes essentiellement
constituées des fonds propres doivent, dans la CEMAC, couvrir totalement les immobilisations
incorporelles, corporelles et financières, sauf cas exceptionnels, pour éviter de les financer avec
les dépôts de la clientèle. Pour ces raisons, la Commission Bancaire se préoccupe, outre du niveau
du capital minimum, de sa représentation en déduisant les non-valeurs. Les établissements de
crédit de la CEMAC ont tous un capital social supérieur au capital minimum défini dans les
textes nationaux. Cependant, sa représentation n’a toujours pas été respectée dans son
ensemble.
_____________________________
1
Décret N° 90/1470 du 09 novembre 1990 au Cameroun
Ordonnance N° 75/053 du 12 juillet 1975 en Centrafrique
Loi N° 3/66 du 7 juin 1966 au Congo
Arrêté N° 01/99/MEFBP au Gabon
Décret N° 2/1987 du 02 juin 1987 en Guinée Equatoriale
Décret N° 20/PR.E.T du 04 février 1965 au Tchad
6
Capital Minimum exigible et capital moyen dans la CEMAC en 2007
Il convient de rappeler que les législations du Cameroun et du Gabon ont fixé le niveau de
capital minimum à 1 milliard de Francs CFA pour les banques et entre 250 et 500 millions de
Francs CFA pour les établissements financiers. S’il varie entre 150 millions et 300 millions pour
les banques en Centrafrique, au Congo, en Guinée Equatoriale et au Tchad, le capital minimum
des établissements financiers est fixé à 10 millions de Francs CFA dans ces quatre pays. Comme
on peut le constater, ce capital minimum est demeuré à un niveau trop faible face aux risques
inhérents à l’exercice de l’activité bancaire.
Il apparaît clairement dans le tableau ci-dessus que le capital social moyen des banques dans
les différents pays varie en 2007 d’un minimum de 1 667 millions de francs pour la République
Centrafricaine à 15 763 millions de francs pour le Gabon. De même, il se situe, pour les
établissements financiers, dans l’intervalle compris entre 1 000 millions de Francs CFA pour le
Congo et 1 911 millions de Francs CFA pour le Cameroun excepté la Société Nationale
d’Investissement (SNI) et la Société de Recouvrement des Créances (SRC). Pour l’ensemble de
la CEMAC, le capital social moyen des banques et des établissements financiers ressort respec-
tivement à 5 228 millions de Francs CFA et à 1 592 millions de Francs CFA, bien au-delà du
minimum légal. Toutefois, l’examen de la représentation du capital minimum exigée par le
superviseur vient quelque peu tempérer ces résultats favorables.
La représentation du capital minimum mesurée par le passif interne net fait ressortir en 2007
des situations disparates. Quatre banques ne respectent pas la norme de la représentation du
capital minimum dans trois pays, à savoir : deux (2) au Cameroun, une (1) en Guinée
Equatoriale et une (1) au Tchad, renforçant ainsi l’argument selon lequel les fonds propres de
base des banques de la CEMAC résistent difficilement au poids des pertes générées par les
non-valeurs et les provisions pour dépréciation d’actifs. Si la moyenne de l’ensemble des
7
banques de la CEMAC se situait en 2007 à 8 070 millions, le Gabon et le Cameroun affichaient
respectivement un passif interne net de 19 610 millions et 10 674 millions tandis que la
Guinée Equatoriale, le Congo, le Tchad et la République centrafricaine étaient en dessous de
la moyenne régionale. Toutefois, même si la représentation du capital minimum peut se
révéler globalement satisfaisante pour l’ensemble des banques, il n’en demeure pas moins que
neuf (9) banques sur trente six (36) dégageaient en 2007 une insuffisance de fonds propres pour
la couverture des risques et vingt sept (27) pour satisfaire la norme individuelle de division des
risques. Il apparaît que les banques qui respectent l’ensemble des normes réglementaires
assises sur les fonds propres se situent au Cameroun et au Gabon, pays qui ont, dans le passé,
relevé leur niveau du capital minimum.
Cette situation crée un biais sur le marché bancaire de la CEMAC. Même si le montant du
capital minimum n’est pas la seule condition pour limiter le nombre des banques violant les
normes assises sur les fonds propres, il convient néanmoins de reconnaître que le respect
desdites normes passe aussi par la détermination d’un niveau de capital minimum conséquent
et consistant.
Pour fixer le niveau optimal de capital minimum apte à couvrir de façon satisfaisante les risques
encourus par les établissements de crédit dans le cadre de leurs activités, il a été examiné un
ensemble d’hypothèses tenant compte de l’environnement sous régional et des évolutions de
la réglementation bancaire à l’échelle internationale. Il a été posé comme postulat le
caractère jugé assez difficile de l’environnement économique de la sous-région qui devrait
conduire le superviseur régional à être plus exigeant, voire intransigeant en matière de respect
de la norme de solvabilité notamment. Le chemin suivi par la COBAC depuis sa création a
souvent consisté à imposer le strict minimum alors que les efforts attendus pour l’environne-
ment de la CEMAC devraient être plus élevés. Les risques censés être couverts par les fonds
propres portent sur les crédits, reconnus pour l’heure comme le risque le plus important dans
la Communauté ; les risques opérationnels et, dans une moindre mesure, les risques de
marché commencent à poindre à l’horizon. Par ailleurs, il est indispensable de disposer
également d’un système bancaire offrant les mêmes garanties où que l’on se trouve dans la
sous-région et quelle que soit la nature de l’établissement de crédit, banque ou établissement
8
financier. Des approches différentes ont été adoptées pour la fixation du capital minimum des
banques et pour celui des établissements financiers.
Pour déterminer le niveau du capital minimum des banques, deux approches ont été utili-
sées : l’approche par la fixation d’un ratio de couverture de risque optimal à atteindre par l’en-
semble des banques de la Communauté et l’approche empirique qui consiste à observer les
frais fixes des banques au moment de leur démarrage.
Par souci de simplification, les simulations ont été réalisées sur la base d’un niveau de
couverture de risque pondéré à 15 %, moyenne légèrement supérieure à celle suggérée par
les récentes missions conjointes PESF/FSAP du Fonds Monétaire International et de la Banque
Mondiale et des données mensuelles de la période allant de 2001 à 2007. L’on a observé que
le capital minimum incompressible ressortirait à 7 184 millions de Francs CFA mais ne permettrait
de couvrir que 13 % du total des engagements pondérés. Cependant, même avec un tel
niveau, plusieurs banques de la Communauté ne respecteraient pas toujours la norme de la
division des risques pour laquelle une insuffisance moyenne de fonds propres, de l’ordre de 6
300 millions de Francs CFA, a été relevée en 2007. Un capital minimum de 13 484 millions de
Francs CFA serait requis pour satisfaire cette norme. Cependant, ce niveau pourrait être rapi-
dement dépassé pour que les banques aient des fonds propres suffisants pour couvrir égale-
ment les risques de marchés et les risques opérationnels.
En effet, bien que les missions d’inspection et les conclusions des FSAP successifs ont mis
en évidence l’importance du risque de crédit, elles ont également souligné le poids de la
gestion et de la gouvernance dans les difficultés des banques de la Communauté notamment
celles à capitaux locaux. Le Comité de Bâle exige du superviseur de s’intéresser aussi aux
autres risques tels que les risques de marché et les risques opérationnels. Si les risques de
marché semblent pour le moment limités, eu égard à la faiblesse des marchés financiers dans
la CEMAC, les risques opérationnels sont quant à eux bel et bien présents dans la région et
participent de plus en plus de l’accroissement des difficultés rencontrées par les banques. Pour
prendre en compte le risque opérationnel, il est fait recours à l’approche de Bâle II qui conseille
de le couvrir en considérant une fraction de 15 % du revenu moyen sur les trois années
précédentes. Pour la sous-région, cela correspond à un niveau de couverture de 1 140 millions
de Francs CFA. Quant aux risques de marché, seuls les risques de change ont été considérés
en guise de proxy. Pour ceux-ci, il est recommandé un niveau de couverture de 8 % en fonds
propres. Pour les valeurs moyennes des opérations en devises de 56 570 millions de francs CFA,
le besoin en fonds propres monterait alors à 4 525 millions de Francs CFA.
9
Au total, pour l’ensemble des risques de crédit, de marché et opérationnels, un capital de
19 149 millions de Francs CFA conviendrait pour assumer entièrement leur couverture. Or, même
à ce niveau, les risques de réputation, les risques stratégiques et les risques pays resteraient exclus
du champ.
En partant de cette approche basée sur la couverture des risques, le capital minimum
optimal pour les banques de la CEMAC devrait se situer à 20 000 millions de Francs CFA. Ce
montant paraît excessif au regard de l’effort à consentir et du niveau relativement très bas du
capital social des banques. Il est dans ce cas intéressant d’explorer une autre approche qui, elle,
est basée sur l’observation du comportement des banques nouvellement créées dans la
CEMAC au cours de leurs premières années d’exploitation.
Au cours des dix dernières années, un certain nombre de banques ont obtenu leur
agrément et démarré leurs activités sous le régime actuel de capital minimum caractérisé par
des exigences variées d’un pays à l’autre. Il s’agit notamment de Citibank Cameroun, Commercial
Bank of Cameroon, Union Bank Cameroon, Ecobank Cameroun, United Bank for Africa
Cameroon, BGFIBANK Congo, Banque de l’Habitat du Gabon, BGFIBANK Guinée
Equatoriale, Banco Nacional de Guinea Ecuatorial et Banque Sahélo-saharienne pour
l’Investissement et le Commerce-Tchad. Les données comptables de ces banques de création
récente 2 comportent des éléments qui ont pu permettre d’orienter la décision de relèvement
du capital minimum à exiger aux banques de la CEMAC. De prime abord, il convient de
relever que toutes ces banques ont démarré leurs activités avec un montant de capital bien
supérieur au minimum exigible dans les pays concernés. Ce constat montre clairement que les
niveaux actuels de capital minimum sont, depuis longtemps, largement dépassés par la pratique
du secteur.
_____________________________
2
Sont exclues du champ de la présente analyse les banques issues des processus de restructuration et qui ont hérité d’une partie du
patrimoine des banques existantes (SCB, BICEC, Ecobank RCA, BCI, Crédit du Congo, LCB, SGBGE, SGTB, Ecobank Tchad, etc.) ou les banques
nées de la transformation d’anciens établissements financiers (Financial Bank Gabon et National Financial Credit Bank).
10
Année Capital libéré ou dotation au
d’ouverture démarrage (en M FCFA)
En plus d’être une barrière à l’entrée, le capital minimum doit pouvoir permettre
d’absorber les premières pertes inhérentes au démarrage des activités bancaires. L’examen des
résultats nets des banques analysées permet de constater que, hormis quelques cas exceptionnels,
les banques réalisent des pertes lors des trois premières années qui peuvent avoir pour effet
d’absorber tout le capital de départ. L’effet direct sur les fonds propres nets est donc
11
important. La majorité des banques analysées a éprouvé des difficultés à respecter l’ensemble
des normes assises sur les fonds propres. Un bon nombre d’entre elles a été amené à augmenter
leur capital dans les premières années d’activité.
Le montant à retenir devrait dès lors se situer à un niveau permettant de faire face aux
premières pertes et d’honorer convenablement la réglementation prudentielle tout en
assurant un développement harmonieux des établissements concernés ainsi que la rentabilité
des capitaux investis. A cet égard, il ressort de l’examen de la situation des différentes banques
de la CEMAC que celles qui respectent en permanence l’ensemble des normes prudentielles
affichent généralement des niveaux de fonds propres nets supérieurs à 10 milliards. Le niveau
du capital minimum devrait raisonnablement se situer au-dessus de ce seuil.
Les deux approches ont permis de conclure sur la nécessité de fixer le capital minimum dans
un intervalle compris entre 10 et 20 milliards. Il aurait donc pu être situé à 15 milliards de FCFA.
Cette limite n’est d’ailleurs pas hors de la portée des banques de la région. L’on dénombre déjà
dans la Communauté quelques banques qui ont atteint voire dépassé cette limite3.
Par ailleurs, il est à noter que le Comité des Superviseurs de banques de l’Afrique de l’Ouest
et du Centre, suivant dans cette direction le Comité de Bâle, a recommandé de relever de façon
substantielle le capital minimum des banques dans les pays membres pour assurer la stabilité
des systèmes bancaires. Le Nigeria, qui partage la même frontière que la CEMAC, a porté le
capital minimum à 200 millions de dollars américains soit l’équivalent environ de 100 000 millions
de FCFA. Dans la même optique, la Commission Bancaire de l’Union Ouest-Africaine vient de
fixer le capital minimum à 10 000 millions de Francs CFA pour l’ensemble de la zone qui
compte des pays aussi différents que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, la
Guinée Bissau, le Bénin, le Togo et le Niger. Enfin, il faut ajouter que le capital minimum se situe
à 35 000 millions de FCFA au Ghana et la République Démocratique du Congo s’est engagée
à relever le sien dans les mêmes proportions.
_____________________________
3
BGFIBANK Gabon a porté son capital social à 50 000 millions de Francs CFA en 2007.
12
1.1.2.2. Capital minimum des établissements financiers
Pour les établissements financiers de la CEMAC, la moyenne du ratio de couverture des risques
s’établit à 31 % avec un niveau médian de 24 %. En adoptant la démarche suivie pour les banques,
il a été procédé à une simulation pour une couverture des risques d’au moins 25 %. Le
capital minimum incompressible se situerait à près de 1 500 millions. Pour couvrir les besoins
en fonds propres découlant de la division des risques estimés en moyenne à 159 millions, le
capital minimum aurait dû être fixé à au moins 1 659 millions. Or, celui-ci ne tient pas
compte des risques de marché et des risques opérationnels que les établissements financiers
devront affronter avec la création des marchés financiers dans la région. En intégrant les
exigences en fonds propres pour la couverture respective des risques de marché et des
risques opérationnels évalués à 486 millions et 20 millions, le capital minimum requis aurait dû
être fixé à 2 175 millions. Ce minimum ne tient pas compte des risques de réputation, des risques
stratégiques et des risques juridiques qui pourraient éventuellement survenir dans les
établissements financiers. Sachant que les établissements financiers occupent dans la CEMAC
le segment du financement à moyen et à long terme, leur capital minimum ne devrait
normalement pas être inférieur à 5 000 millions d’autant plus qu’il n’a fait l’objet d’aucune
modification dans tous les Etats. Dans l’UMOA, le capital minimum des établissements financiers
a été arrêté à 3 000 millions de Francs CFA.
Aussi, a-t-il été recommandé à la COBAC de fixer le capital minimum des établissements
financiers de la CEMAC à 3 000 millions. L’effort à consentir par les établissements financiers
aurait été plus élevé dans la mesure où le capital social moyen, hors SNI, Crédit Foncier et SRC,
se situe à 1 093 millions de Francs CFA.
13
1.2. Classification des activités, formes juridiques et catégories des établissements de crédit
de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
Présentation du règlement COBAC R-2009/02 portant fixation des catégories des établissements
de crédit, leur forme juridique et des activités autorisées
Pour ce faire, l’entreprise bancaire implantée dans un Etat de la CEMAC doit en application
de l’article 16 de ladite Annexe être dotée d’une personnalité morale lorsqu’elle est de droit
local et disposer d’un capital ou d’une dotation divisé (e) en actions ou parts sociales.
Après un nécessaire état des lieux issu de la mise en application du régime réglementaire
en vigueur dans la CEMAC (I), l’étude présente l’architecture de la réforme (III) à la base du
Règlement COBAC portant fixation des catégories des établissements de crédit, leur forme
juridique et les activités autorisées, non sans avoir fait un rapide survol des expériences
étrangères (II).
14
1.2.1. Etat des lieux
L’état des lieux se décline à travers d’une part, l’examen du cadre légal fixant les activités
bancaires et d’autre part, la présentation de la mise en application dudit cadre dans chaque Etat
de la CEMAC.
L’exercice d’une seule de ces opérations implique l’obtention préalable de l’agrément. La loi
établit le monopole des établissements de crédit en matière d’opérations de banque, à quelques
dérogations 4 près.
_____________________________
4
Les comptables du Trésor Public, la BEAC, les services financiers de l’administration des Postes, les organismes financiers multilatéraux et les
institutions publiques étrangères d’aide et de coopération.
15
- le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières et de tout produit financier ;
- le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine ou financière, l’ingénierie
financière, et d’une manière générale tous les services destinés à faciliter la création et
le développement des entreprises, sous réserve des dispositions législatives relatives à
l’exercice illégal de certaines professions ;
- les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers pour les
établissements habilités à effectuer des opérations de crédit-bail.
Elles sont soumises aux dispositions prudentielles strictes du Règlement COBAC R-93/011
relatif aux participations d’établissement de crédit dans le capital d’entreprises. En effet, pour
des raisons de sécurité financière, la participation des établissements de crédit dans des
entreprises non financières est limitée. Toutefois, chaque Autorité monétaire nationale, au
regard « d’impératifs nationaux spécifiques », peut édicter un seuil propre à son Etat.
Cet exercice obéit à un encadrement rigoureux par le Règlement COBAC R-93/12 relatif
à l’exercice d’activités autres que celles visées aux articles 4 à 7 de l’Annexe à la Convention
du 17 janvier 1992, afin d’éviter toute concurrence malsaine aux entreprises des autres secteurs
économiques. Toutefois, chaque Autorité monétaire nationale, au regard « d’impératifs
nationaux spécifiques », peut édicter un seuil propre à son Etat.
16
C’est ainsi que selon les catégories répertoriées, les activités sous-jacentes et les formes
juridiques admises, on peut distinguer les cas du Cameroun et celui des autres Etats : le
Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
Au Cameroun, le cadre réglementaire est fixé par l’Ordonnance N°85/002 du 31 avril 1985
relative à l’exercice de l’activité des établissements de crédit modifiée et complétée par la loi
88/06 du 15 juillet 1988, la loi N°90/019 du 10 août 1990, le Décret N°90/1469 du 9
novembre 1990 portant définition des établissements de crédit et la loi 97/014 du 18 juillet 1997
portant loi de finances pour l’exercice 1997/1998.
La situation au Cameroun est donc différente de celle des autres Etats car l’ordonnance
N°85/002 de 1985 a été maintes fois enrichie pour tenir compte de l’évolution des métiers
de la banque. C’est ainsi que l’on trouve des termes aussi variés que banque de dépôts,
banque spécialisée, caisse d’épargne postale, établissement financier, compagnie financière,
société financière d’investissement et de participation etc.
En effet, au regard des dispositions de la loi bancaire ne sont pas établissements de crédit
les compagnies financières 5 et les sociétés financières d’investissements et de participations 6,
compte tenu de leurs activités axées sur les prises de participations et les métiers du titre
boursier.
17
Le Cameroun se distingue en prévoyant en sus la forme coopérative ou mutuelle7.
a. les banques de dépôts : elles reçoivent du public des dépôts à vue ou à terme qui ne
peuvent être supérieurs à deux ans. La prise de participations dans des entreprises
autres que les banques, établissements financiers ou sociétés immobilières, est limitée à
10 % du capital social.
b. les banques d’affaires : leur activité principale est la prise et la gestion de participations
dans des affaires existantes ou en formation et l’ouverture de crédit sans limitation de
durée aux entreprises publiques et privées, qui bénéficient, ont bénéficié ou doivent
bénéficier desdites participations. Elles investissent sur fonds propres ou sur des dépôts
stipulés avec deux ans au moins de terme ou de préavis. La clientèle est limitée.
c. les banques de crédit à moyen et long terme : leur activité principale consiste à ouvrir
des crédits dont le terme est au moins égal à deux ans. Elles ne peuvent recevoir des dépôts
pour un terme inférieur à deux ans. La prise de participations dans des entreprises
autres que les banques, établissements financiers ou sociétés immobilières, est limitée à
10 % du capital social.
d. les banques étrangères : elles sont sous le contrôle de personnes physiques ou morales
étrangères.
Quant aux formes juridiques acceptées, tous ces Etats ont retenu celles des sociétés
commerciales suivantes : la société anonyme, la société en commandite simple et par actions,
la société en nom collectif et plus largement toute société à capital fixe.
_____________________________
7
la loi N°92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune.
18
En résumé, l’objectif de la réforme a été de « dépoussiérer » les textes pour une
meilleure prise en compte de l’évolution des activités bancaires dans l’économie
contemporaine et de retenir les formes sociales les plus adaptées pour le développement d’un
établissement de crédit dans un tel contexte.
Pour mieux cerner les évolutions dans la CEMAC, il importe de s’intéresser aussi aux
expériences française et de l’UMOA.
1.2.2.1. En France
Les opérations dites connexes sont les opérations de change, les opérations sur or, métaux
précieux et pièces, le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières et de tout produit financier, le conseil et l’assistance en matière de gestion
financière, l’ingénierie financière, et d’une manière générale tous les services destinés à faciliter
la création et le développement des entreprises, sous réserve des dispositions législatives
relatives à l’exercice illégal de certaines professions et enfin les opérations de location simple
de biens mobiliers ou immobiliers pour les établissements habilités à effectuer des opérations
de crédit-bail.
19
C’est ainsi que dans le paysage bancaire français actuel, figurent les établissements de
crédit, les établissements financiers et les compagnies financières. La discrimination instaurée par
le législateur repose sur le niveau d’habilitation pour la réalisation d’opérations de banque,
d’opérations qui leur sont connexes et d’autres activités économiques par les acteurs du
secteur bancaire.
La loi française du 2 décembre 1945 établissait une distinction entre les banques de dépôts,
banques d’affaires et banques de crédit à long et à moyen terme. Toutefois, les lois bancaires
françaises de 1966 puis de 1984 ont abandonné ce type de classement pour s’adapter à la
mutation vers la banque universelle. Désormais, apparaît la notion générique d’établissement
de crédit.
L’établissement de crédit est une personne morale et l’entreprise personnelle en est exclue.
A coté des sociétés anonymes ou de sociétés par actions simplifiées et de sociétés de personnes
(sociétés en nom collectif ou en commandite), figurent des sociétés à caractère coopératif.
Les établissements de crédit réalisent les opérations de banque pour leur propre compte,
les intermédiaires ont un traitement particulier.
L’établissement financier est une entreprise qui n’a pas l’agrément d’établissement de crédit
dans l’Etat d’implantation de son siège social mais qui a pour activité principale : les opérations
de change, le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières et de tout produit financier, le conseil et l’assistance en matière de gestion de
20
patrimoine ou financière, l’ingénierie financière, les prises de par ticipations dans les
établissements de crédit.
Au total, si le législateur instaure bien des catégories parmi les établissements de crédit, sous
la pression de la déréglementation liée à la mondialisation des marchés de capitaux et les
mutations technologiques, les spécificités qui les caractérisaient tendent à disparaître pour
établir la prépondérance de la banque universelle.
21
1.2.2.2.2. Les catégories
Il n’existe pas un vocable commun « établissement de crédit ». C’est la loi cadre qui fixe deux
catégories d’entreprises bancaires « les banques » et « les établissements financiers » pour la
délivrance de l’agrément par l’Autorité monétaire nationale. L’Autorité monétaire nationale
intervient pour classer les établissements financiers en diverses catégories compte tenu de leurs
activités respectives.
- « Sont considérées comme banque, les entreprises qui font profession habituelle de
recevoir des fonds dont elles peuvent disposer par chèque ou virement et qu’elles
emploient pour leur propre compte ou pour le compte d’autrui, en opération de crédit
ou de placement » ;
- « Sont considérés comme établissement financier, les personnes physiques ou morales,
autres que les banques, qui font profession habituelle d’effectuer pour leur propre
compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change, ou qui reçoivent
habituellement des fonds qu’elles emploient pour leur propre compte en opération de
placement, ou qui servent habituellement d’intermédiaires en tant que commissionnai-
res, courtiers ou autrement dans tout ou parties de ces opérations ».
Toutefois, les établissements financiers ne peuvent recevoir des dépôts du public que dans
le cadre de leur activité et s’ils y ont été autorisés par Décret et dans les conditions fixés par
ledit Décret. A contrario, les banques sont autorisées à recevoir tous dépôts du public.
C’est ainsi que l’établissement financier se distingue d’une banque, d’une part, par une
restriction sur les modalités de collecte des fonds du public et, d’autre part, par un champ
d’activités élargi aux opérations de vente à crédit ou de change.
22
1.2.2.2.3. Les formes sociales
La loi cadre reconnaît aux personnes physiques la faculté d’exercer en qualité d’établisse-
ment financier. Toutefois, l’Autorité monétaire peut par décret exclure cette possibilité. Si la loi
cadre précise les formes sociales requises pour être un établissement financier, il n’en
demeure pas moins que l’Autorité monétaire peut par décret retenir d’autre formes.
Les banques sont constituées sous forme de sociétés mais peuvent exceptionnellement
revêtir la forme d’autres personnes morales. En principe, une banque est constituée sous forme
de société anonyme. Toutefois, la société coopérative ou mutualiste est admise sous condition
d’obtenir l’avis conforme de la Commission. Cette forme sociale est donc exceptionnelle.
Ainsi, la forme sociale peut connaître de nombreuses variantes d’un Etat à un autre.
En résumé, la loi cadre peut, de prime abord, paraître rigide en édictant des principes et
concourir à un système harmonisé des activités, des catégories et des formes sociales qui est
absent de la Convention bancaire de 1992.
23
Ce Règlement CEMAC s’inscrit sans conteste dans l’optique d’une adhésion parfaite aux
standards internationaux à travers le respect des « Principes fondamentaux révisés pour un
contrôle bancaire efficace » élaborés par le Comité de Bâle. Par conséquent, les dispositions
retenues dans le Règlement COBAC prennent en compte les exigences des principes 2 à 5
relatifs aux « agrément et structure » à travers aussi bien le classement que le type social
envisagés.
En sus, le phénomène de déréglementation qui touche les secteurs bancaires étrangers depuis
le milieu des années 80 sur fond de mondialisation de l’économie et de nouvelles
technologies de la communication, ne saurait être occulté. En effet, la déréglementation ou
libéralisation vise le changement ou l’atténuation des règles appliquées aux établissements de
crédit dans le domaine de la concurrence à travers le décloisonnement des statuts et la
banalisation des produits pour mettre tous les établissements de crédit sur un même plan.
Enfin, les formes juridiques (1.2.3.2) des entreprises commerciales retenues sont, quant à elles,
conformes au cadre juridique fixé par l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Au regard de la loi bancaire, les métiers de la banque recouvrent deux aspects principaux,
d’une part l’intermédiaire financier qui s’intercale entre les agents à capacité et les agents à besoin
de financement et d’autre part, le prestataire de services en matière de gestion des moyens de
paiement, de valeurs mobilières, de change, de conseil, ingénierie financière, et de produits non
bancaires.Toutefois, dans les économies contemporaines, les métiers de la banque peuvent aussi
se décliner en fonction du mode de collecte des ressources, de la clientèle visée, de la zone
d’exercice du métier, de l’exigence en fonds propres, etc. C’est ainsi que la diversification des
métiers se traduit par une évolution vers une séparation nette entre les établissements
généralistes avec une large gamme de clientèles, produits ou services et les établissements
sectorisés concentrés sur un créneau précis.
24
Par ailleurs, les différents textes nationaux convergent pour asseoir leur nomenclature
essentiellement sur l’opposition entre les banques qui collectent leurs ressources par l’intermédiaire
d’un réseau d’agences et donc autorisées à recevoir librement des fonds du public pour le
financement de leurs activités et celles qui collectent leurs ressources par bien d’autres façons,
notamment sur des marchés de capitaux.
Selon le « Principe 2 » du Comité de Bâle, « les activités autorisées des établissements agréés
et soumis à la surveillance prudentielle en tant que banques doivent être clairement définies,
et l’emploi de la dénomination « banque » devrait être autant que possible contrôlé ».
A cet effet, le Règlement COBAC prévoit deux grands groupes, avec à l’intérieur une seule
subdivision qui se décline en établissements régis par le droit commun et en établissements
bénéficiant d’un statut particulier pour introduire une certaine souplesse. Un établissement qui
développe une stratégie de généraliste exerce plusieurs métiers simultanément et un
établissement spécialiste se concentre sur un seul de ces métiers. Cette dichotomie donne
naissance à quatre grandes catégories distinctes dans laquelle l’établissement de crédit doit
s’inscrire. La grille, bien qu’unique, assure ainsi la diversité des modèles.
Ils sont habilités, d’une façon générale, à recevoir du public des fonds à vue ou à moins de
deux ans de terme. Ils sont habilités à réaliser toutes opérations de banque ainsi que toutes
opérations connexes ou non bancaires autorisées par la loi. C’est ainsi que tout établissement
qui dispose des moyens adéquats peut recevoir un agrément qui l’autorise à effectuer tous les
types d’opérations dans la limite, le cas échéant, de son statut particulier. Cette option n’exclut
cependant pas la délivrance d’agrément restreint lorsque l’établissement de crédit veut se
spécialiser dans certaines formes d’opérations ou développer ses activités dans un territoire donné.
Les établissements bancaires se divisent en deux sous-groupes : les banques universelles et les
banques spécialisées.
25
a. Les banques universelles
Elles sont dites banques universelles et peuvent recevoir des dépôts de toutes formes et de
toute durée et consentir toute opération de crédit sans limitation de clientèle. Elles sont donc
libres de choisir leur clientèle, leurs produits ou leur mode d’organisation.
Ce sont essentiellement des banques à réseau ou banque de proximité car la collecte des
ressources se réalise grâce à un réseau de guichets et aux nouveaux canaux de distribution
(banque à distance ou en ligne). La clientèle visée est celle des particuliers, des petites et
moyennes entreprises et de professionnels.
Elles peuvent effectuer certaines opérations de banque encadrées par des statuts, des
textes législatifs et réglementaires qui leur sont propres. Ce sont donc des établissements
bancaires à statut particulier pour lesquels les Autorités locales ou les promoteurs ont souhaité
instaurer des règles et des missions spécifiques dans le respect toutefois des prescriptions
communes de la réglementation bancaire.
Il leur est interdit de recevoir des fonds du public à vue et à moins de deux ans de terme.
Ils collectent leurs ressources sur les marchés ou autrement. Leur activité consiste essentielle-
ment à consentir des financements à moyen et long terme et intervenir pour des opérations
assimilées telles que le crédit-bail ou la location avec option d’achat. Ils accompagnent leurs clients
sur les marchés des capitaux. Ils obtiennent un agrément restreint.
Ce sont des établissements financiers de droit commun. Ils assurent le financement de leur
activité par leurs capitaux propres et des emprunts auprès des autres établissements de
crédit ou sur les marchés.
26
Elles réalisent les opérations de banque prévues par leur agrément.
Ce sont des établissements financiers à statut particulier pour lesquels les Autorités locales
ont souhaité instaurer des règles spécifiques dans le but notamment d’assumer une mission
d’intérêt public.
Elles peuvent effectuer les opérations de banque, connexes et non bancaires encadrées par
des textes législatifs et réglementaires qui leur sont propres mais dans le respect strict des
prescriptions définies par la réglementation bancaire. De même, leurs modalités de financement
sont régies par ces textes particuliers.
L’établissement de crédit ne peut être une entreprise personnelle. La personne morale dont
elle emprunte la forme doit disposer de deux dirigeants au moins. Mais, la loi bancaire
n’impose aucune forme juridique particulière. La réunion des différents critères et des
vocables employés dans l’article 16 sus visé permet notamment de puiser la forme sociale d’un
établissement de crédit parmi les sociétés commerciales régies par l’Acte uniforme OHADA
relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique à savoir
strictement, les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à
responsabilité limitée, les sociétés anonymes. La société en commandite n’a pas été retenue.
Par ailleurs, la loi n’excluant pas expressément l’adoption d’une forme juridique autre que
celle de société commerciale pour l’exploitation de l’activité bancaire, il est possible
d’adjoindre aux sociétés commerciales ayant pour objet exclusif le profit, les groupements
d’affaires qui n’ont pas statutairement pour objectif premier la réalisation de bénéfices mais la
réalisation d’une économie, la société coopérative ou mutuelle.
Toutefois, cette relative liberté sur le choix de la structure sociale doit être contenue par les
contraintes énoncées dans les « Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace »
élaborés par le Comité de Bâle, notamment en matière de bonne gouvernance. En effet, une
répartition claire des pouvoirs de gestion, de direction et de contrôle entre les organes sociaux
et ainsi qu’une distinction entre les rôles d’apporteurs de capitaux et de dirigeants sociaux sont
absolument indiquées.
27
1.2.3.2.1. La société en nom collectif
Sur le plan du droit des sociétés, la société en nom collectif présente divers inconvénients
qui ne devraient pas inciter à retenir cette forme sociale pour créer un établissement de
crédit. A titre d’exemple, les associés encourent sur l’ensemble de leur patrimoine, les risques
financiers de l’exploitation et l’unanimité est requise pour céder les titres, sauf à prévoir une
clause statutaire de rachat.
Sur le plan du droit des sociétés, la société en commandite simple n’est pas la forme
sociale idéale pour créer un établissement de crédit. A titre d’exemple, la coexistence
d’associés soumis à deux régimes juridiques différents en matière de responsabilité est source
de difficultés pour la réparation des dommages liés à une mauvaise gestion assumée par
l’associé commandité.
Sur le plan du droit des sociétés, la société à responsabilité limitée offre peu d’attraits pour
créer un établissement de crédit. A titre d’exemple, l’existence d’un fort intiutu personae à
travers l’absence de libre cessibilité des titres qui limite l’expansion du nombre d’associés.
28
1.2.3.2.4. La société anonyme dotée d’un Conseil d’administration
Sur le plan du droit des sociétés, la société anonyme présente le plus d’avantages pour créer
un établissement de crédit. A titre d’exemples, la négociabilité de ses titres permet l’ouvertu-
re de son capital à travers le placement des actions en Bourse des valeurs ou dans le cadre
d’une émission et l’organisation sociale est la mieux adaptée pour le respect des dispositions
en matière de bonne gouvernance.
Toutefois, le type d’administration mériterait d’être précisé. En effet, l’article 414 de l’Acte
uniforme sus visé stipule que les statuts de la société anonyme doivent retenir soit une
administration conduite par un Conseil d’administration soit celle confiée à un Administrateur
général. Dans la seconde hypothèse, visée par l’ar ticle 494 dudit Acte et réser vée
exclusivement à la société anonyme pourvue d’un nombre d’actionnaires inférieur ou égal à
trois, l’Administrateur général assume sous sa responsabilité les fonctions d’administration et de
direction.
Par ailleurs, le fait que le Conseil d’administration soit le type d’administration expressément
évoqué dans la Convention bancaire de 1992 notamment en ses articles 27 et 42, semble
indiquer une préférence du législateur pour cette forme sociale.
De plus, de façon générale, la société anonyme dotée d’un Conseil d’administration est le
type d’administration sociale le plus répandu pour un établissement de crédit dans la CEMAC.
Par conséquent, la société anonyme a été retenue sous une réserve significative : interdire
la désignation d’un Administrateur général par la prescription d’un Conseil d’administration
indépendamment du nombre d’actionnaires.
29
1.2.3.2.5. Autre forme sociale
L’absence d’Acte uniforme OHADA sur la société coopérative ou mutuelle est partiellement
comblée par l’application stricte de l’article 3 de l’Acte uniforme relatif au droit commercial
général qui reconnaît aux opérations de banque un caractère commercial.
C’est pourquoi l’exercice à titre de profession habituelle des opérations de banque est une
activité commerciale. La société coopérative sera donc commerciale en raison de son objet mais
ne pourra cependant pas faire appel à l’épargne publique en l’état actuel de la législation.
1.2.4. Conclusion
La réforme permet de rapprocher les deux situations extrêmes constatées dans les six Etats
de la CEMAC, en une grille unique qui intègre à la fois la variété du système camerounais et la
simplicité de lecture adoptée par les autres pays. Les catégories retenues sont au nombre de
quatre (4) : la banque universelle, la banque spécialisée, la société financière, l’institution
financière spécialisée.
30
2. Situation du système bancaire de la
CEMAC au 30 juin 2009
La présente analyse ne couvre que les banques qui se conforment aux dispositions du
système de Collecte, Exploitation et Restitution aux Banques des Etats Réglementaires
(CERBER). En sont exclues : United Bank for Africa - Tchad (UBA - TCHAD) et United Bank
for Africa - Gabon (UBA - GABON).
Les principaux indicateurs de l’activité bancaire se sont inscrits en hausse sur la période. En
effet, le total agrégé des bilans s'établit à 5 593 Mds FCFA, en progression de 8,7 % par
rapport au 30 juin 2008.
Les dépôts collectés s'élèvent à 4 914 Mds FCFA (87,9 % du total du bilan). Ils sont en
hausse de 9,1 % en variation annuelle par rapport à 2008. Les crédits bruts à la clientèle
ressortent à 3 002 Mds FCFA, en expansion de 19,4 % par rapport à juin 2008.
31
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de 4,9 % par
rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles s'établissent à 250 Mds FCFA.
En conséquence, les crédits nets se fixent à 2 751 Mds FCFA (49,2 % du total du bilan), soit
une variation annuelle de 20,9 %.
32
Les créances en souffrance s'élèvent à 301 Mds FCFA et représentent 10,0 % des crédits
bruts, contre 10,7 % douze mois auparavant. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est
légèrement améliorée, comparée à la situation qui prévalait en juin 2008.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à 83,1 %,
contre 89,1 % en juin 2008. Les déclarations des banques et les résultats des dernières
vérifications font ressortir un besoin de provisions complémentaires de 20 Mds FCFA, contre
9 Mds un an plutôt.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 163,7 % (contre 198,0 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 2 163 Mds FCFA.
On relevait un excédent de 2 230 Mds FCFA en juin 2008.
33
Les banques de la CEMAC parviennent à financer leurs emplois longs par leurs ressources
longues. Ainsi, elles dégagent un excédent de capitaux permanents de 262 Mds FCFA par
rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2008, cet excédent s'élevait à 91 Mds FCFA.
La structure des ressources collectées n’a pas fondamentalement changé. Les dépôts à vue
(y compris les comptes d'épargne sur livrets) sont en augmentation de 9,0 % par rapport à juin
2008. Ils s'établissent à 3 891 Mds FCFA, soit 79,2 % des dépôts collectés, comme l’année
précédente. Constituées des comptes à terme et des comptes de dépôts à régime spécial (bons
de caisse notamment), les ressources à terme collectées auprès de la clientèle s'établissent à
828 Mds FCFA, soit 16,9 % du total des dépôts, comme à fin juin 2008. Elles sont en
augmentation de 8,9 % par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date.
34
Structure
Structuredes
desDépôts
Dépôtspar
partype
typede
decomptes
comptes- -
Ensemble
Ensembledes
desbanques
banques
Les dépôts des administrations publiques sont en hausse de 38,4 % en comparaison avec
leur niveau de juin 2008. Ils s'élèvent à 808 Mds FCFA, soit 16,4 % du total des dépôts contre
13,0 % en juin 2008. De leur côté, les dépôts des entreprises publiques se fixent à 269 Mds FCFA,
soit 5,5 % des dépôts collectés contre 5,1 % douze mois plus tôt. Ils se sont accrus de 16,7 %
comparés à la situation de juin 2008. Enfin, les dépôts du secteur privé représentent 70,2 % du
total des dépôts contre 72,2 % un an plus tôt. Ils se sont établis à 3 450 Mds FCFA à fin juin
2009. Par rapport à leur niveau de juin 2008, ils sont en hausse de 6,1 %.
35
2.1.1.2.2. Les crédits distribués
Les crédits aux administrations publiques ressortent à 120 Mds FCFA, soit 4,0 % du total
des crédits bruts contre 2,7 % en juin 2008. Ils sont en expansion de 75,1 % par rapport à leur
niveau de juin 2008. Les crédits aux entreprises publiques s'établissent à 178 Mds FCFA, soit
5,9 % des crédits distribués contre 6,5 % douze mois plus tôt. Ils ont progressé de 12,6 %
comparés à la situation de juin 2008. Quant aux crédits au secteur privé, ils s'élèvent à
2 455 Mds FCFA, et représentent 81,8 % du total des crédits bruts contre 81,9 % douze mois
plus tôt. Ils se sont accrus de 19,2 % comparés à leur niveau de l’année écoulée.
Structure des crédits bruts par type de bénéficiaires - Ensemble des banques
Les ressources de trésorerie se fixent à 312 Mds FCFA contre 263 Mds FCFA douze mois
auparavant. Elles sont constituées de ressources à terme à concurrence de 38,2 % et de
ressources à vue à hauteur de 61,4 %. Les contributions étaient de 66,6 % en juin 2008.
36
Les ressources de trésorerie, augmentées de l'excédent des ressources clientèle, alimentent
les emplois de trésorerie qui s'élèvent à 2 757 Mds FCFA, dont 47,8 % d'emplois à terme et
51,0 % d'emplois à vue (y compris l'encaisse). A juin 2008, les emplois de trésorerie se fixaient
à 2 683 Mds FCFA et étaient constitués d’emplois à terme à hauteur de 54,0 % et d’opéra-
tions à vue de l’ordre de 44,1 %.
Les opérations avec la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) se caractérisent par
un placement net des banques primaires de 1 199 Mds FCFA. Le solde de ces opérations a chuté
de 26,7 % par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date.
37
Quant aux opérations avec les correspondants associés (autres établissements de crédit
implantés dans la CEMAC ou correspondants extérieurs appartenant, dans les deux cas, au même
réseau), elles se traduisent par un placement net de 321 Mds FCFA. Ce solde est en hausse de
16,6 % comparé au niveau atteint en juin 2008.
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 41 banques figurant dans le champ d'analyse
(contre 38 banques l'année précédente à la même date) :
- en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à moins d'un mois
sont supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100 % des exigibilités de même
terme pour 37 banques (contre 35 banques l'année précédente à la même date) ;
- quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 32 banques parviennent
à financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois à plus de
cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (le nombre de banques en
conformité était de 33 l'année précédente à la même date) ;
- enfin, 33 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires,
administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire
de 15 % des fonds propres nets (le nombre de banques en conformité était de 32
l'année précédente à la même date).
38
Au total, 30 banques seulement disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (contre 18 banques l'année
précédente à la même date). La norme prudentielle respectée par le plus grand nombre
d'établissements est celle se rapportant au rapport de liquidité. La norme relative à la limitation des
risques encour us sur un même bénéficiaire constitue celle à l'égard de laquelle on
observe le plus grand nombre de banques en infraction.
39
2.1.3. Résultats de la cotation
- 4 banques présentent une situation financière solide (cote 1) ; elles étaient au nombre
de 3 au 30 juin 2008 ;
- 25 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière), sans changement par
rapport au 30 juin 2008 ;
- 3 banques figurent en cote 3 (situation financière fragile) ; au 30 juin 2008, cet effectif était
de 4 banques ;
- A l’instar du résultat de fin juin 2008, la situation financière est critique (cote 4) pour une
banque.
40
2.2. Situation par pays
L’activité bancaire poursuit sa croissance constatée les années précédentes. Le total agrégé
des bilans des banques camerounaises s'établit à 2 177 Mds FCFA, en hausse de 5,8 % par
rapport au 30 juin 2008.
Les opérations d’intermédiation financière progressent. Les dépôts collectés s'élèvent à 1 963
Mds FCFA (90,2 % du total du bilan). Ils se sont accrus de 5,9 % en variation annuelle. Les
crédits bruts à la clientèle sont de 1 340 Mds FCFA. Ils sont en expansion de 17,1 % par
rapport à juin 2008.
41
Les créances en souffrance s'élèvent à 171 Mds FCFA. Elles représentent 12,8 % des
crédits bruts contre 12,5 % douze mois auparavant et attestent d’une exposition au risque de
crédit encore relativement élevée. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille de crédits s'est
légèrement dégradée, comparée à la situation qui prévalait en juin 2008.
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de 1,6 % par
rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles s'établissent à 139 Mds FCFA.
En conséquence, les crédits nets se fixent à 1 201 Mds FCFA (55,2 % du total du bilan), soit
une variation annuelle de +19,2 %.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à 81,3 %
contre 95,4 % en juin 2008. Les déclarations des banques et les résultats des dernières
vérifications font ressortir un besoin de provisions complémentaires de 13 Mds FCFA. Ce besoin
était estimé à 3 Mds FCFA l'année précédente à la même date.
42
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 163,5 % (contre 184,1 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 762 Mds FCFA,
en baisse par rapport à juin 2008 (847 Mds FCFA).
Les banques camerounaises dégagent un excédent des capitaux permanents de 21 Mds FCFA
par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2008, les capitaux permanents étaient
déficitaires de 9 Mds FCFA.
L'excédent de trésorerie se situe à 799 Mds FCFA (36,7 % du total du bilan). Il a reculé de
8,2 % par rapport à la situation qui prévalait douze mois plus tôt.
43
Evolution de la situation bilantielle (en millions de Francs CFA)
44
- quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 8 banques parviennent
à financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois ayant plus
de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes ;
- enfin, 10 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires,
administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire
de 15 % des fonds propres nets.
Au total, 10 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble
des normes prudentielles assises sur cet agrégat (comme douze mois auparavant). Les normes
prudentielles respectées par le plus grand nombre d'établissements sont celles se rapportant
au coefficient de transformation et au rapport de liquidité. La norme relative à la limitation des
risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à l'égard de laquelle on observe le
plus grand nombre de banques en infraction.
- une banque affiche une situation financière solide (cote 1) ; au 30 juin 2008, cet effectif
était respectivement 3 ;
- 8 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière), contre 5 banques au 30
juin 2007 ;
- aucune banque ne figure en cote 3 (situation financière fragile) ; au 30 juin 2008, cet
effectif était de d’une banque ;
- la situation financière est critique (cote 4) pour une banque à l’instar de la situation qui
prévalait il y a un an.
45
2.2.2.1. Evolution de la situation bilantielle
Le volume des activités a progressé sur la période susmentionnée ainsi que l’atteste la
hausse de 9,4 % du total des bilans (102 Mds FCFA). Les dépôts collectés s'élèvent à 80 Mds
FCFA (78,3 % du total du bilan). Ils se sont accrus de 9,5 % en variation annuelle. Les crédits
bruts à la clientèle sont de 92 Mds FCFA, en expansion de 3,7 % par rapport à juin 2008.
Les créances en souffrance s'élèvent à 18 Mds FCFA. Elles représentent 19,5 % des crédits
bruts contre 26,3 % un an plus tôt. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est améliorée
par rapport à la situation prévalant en juin 2008.
46
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle fléchissent de 16,9 % par rapport
au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles se sont établies à 16 Mds FCFA. En
conséquence, les crédits nets se fixent à 76 Mds FCFA (74,7 % du total du bilan), soit une
variation annuelle de + 9,3 %.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à 88,9 %
contre 82,6 % en juin 2008.
Les emplois longs des banques centrafricaines sont largement couver ts par leurs
ressources longues. Ces banques dégagent ainsi un excédent des capitaux permanents de
11 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2008, cet excédent s’élevait à 12
Mds FCFA.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 104,9 % (contre 104,6 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 9 Mds FCFA
contre 3 milliards FCFA en juin 2008.
47
Evolution de la situation bilantielle (en millions de Francs CFA)
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 4 banques figurant dans le champ d'analyse :
- 4 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la représentation du
capital minimum (comme un an auparavant) ;
- en matière de solvabilité, 3 banques extériorisent, comme l’année dernière, un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur ou égal au
minimum de 8 % ;
- dans le cadre des normes de division des risques, 3 banques parviennent à respecter la
limite globale en maintenant en dessous de l'octuple des fonds propres nets la somme
des risques pondérés supérieurs à 15 % desdits fonds propres (comme un an aupara-
vant) et 3 banques sont en conformité par rapport à la limite individuelle en n'entrete-
nant pas de risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire excédant 45 % des fonds
propres nets ;
- s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources permanentes, 3 banques
réalisent un ratio supérieur ou égal au minimum de 100 %, comme l’année écoulée ;
- en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à moins d'un mois
sont supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100 % des exigibilités de
même terme pour 3 banques (comme l'année précédente à la même date) ;
- quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 3 banques parviennent
à financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois à plus de
48
cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (le nombre de banques en
conformité était également de 3 l'année précédente à la même date) ;
- enfin, 3 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires, adminis-
trateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire de
15 % des fonds propres nets (nombre identique à celui de l'année précédente à la même
date).
Au total, 3 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des
normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans changement par rapport à l'année précédente
à la même date).
Le total agrégé des bilans des banques congolaises s'établit à 718 Mds FCFA. Il a progressé
de 19,2 % par rapport au 30 juin 2008.
Les dépôts collectés s'élèvent à 646 Mds FCFA (90,0 % du total du bilan). Ils sont en
hausse de 20,7 % en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de 232 Mds FCFA.
Ils sont en expansion respectivement de 32,7 % par rapport au 30 juin 2008.
49
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle sont en baisse de 32,3 % par
rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles s'établissent à 2 Mds FCFA.
En conséquence, les crédits nets se fixent à 230 Mds FCFA (32,1 % du total du bilan), soit une
variation annuelle de + 33,8 %.
50
Les créances en souffrance s'élèvent à 3 Mds FCFA. Elles représentent 1,3 % des crédits bruts
contre 2,0 % douze mois auparavant. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est améliorée,
comparée à la situation qui prévalait en juin 2008.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 280,6 % (contre 311,1 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 416 Mds FCFA.
Cet excédent est ressorti à 363 Mds FCFA en juin 2008.
Les ressources longues des banques parviennent à financer leurs emplois longs. Ainsi, elles
dégagent un excédent des capitaux permanents de 20 Mds FCFA par rapport aux valeurs
immobilisées contre un excédent de 11 Mds FCFA observé à fin juin 2008.
L'excédent de trésorerie se situe à 453 Mds FCFA (63,1 % du total du bilan). Il s’est inscrit
en hausse de 15,4 % par rapport à la situation de juin 2008.
51
Evolution de la situation bilantielle (en millions de Francs CFA)
52
de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente) ;
- enfin, 6 banques maintiennent comme l'année précédente à la même la somme des
engagements sur les actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le person-
nel en dessous du plafond réglementaire de 15 % des fonds propres nets.
Au total, 5 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des
normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans changement par rapport à l'année précédente
à la même date).
- aucune banque n’affiche la situation financière solide (cote 1) ; au 30 juin 2008, cet effectif
était d’une banque ;
- 4 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière), contre 3 au 30 juin 2008 ;
- aucune banque ne figure en cote 3 (situation financière fragile) comme au 30 juin 2008 ;
- aucune banque ne se trouve dans la zone critique (cote 4), comme à fin juin 2008.
Le système bancaire gabonais compte 9 banques en activité au 30 juin 2009. Il s'agit de : Banque
de l'Habitat du Gabon (BHG), Banque Gabonaise de Développement (BGD), Banque
Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Gabon (BICIG), BGFIBANK (BGFI-Gabon),
Citibank, N.A. (CITI-G), Ecobank Gabon (Ecobank-Gab), Financial Bank Gabon (FBG), United
Bank for Africa-Gabon9 (UBA-GABON) et Union Gabonaise de Banque (UGB).
L’activité bancaire est en évolution par rapport au 30 juin 2008. Le total agrégé des bilans
des banques gabonaises s'établit à 1 281 Mds FCFA, en hausse de 5,2 %.
Les dépôts collectés s'élèvent à 1.004 Mds FCFA (78,4 % du total du bilan). Ils ont augmenté
de 2,7 % en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont ressortis à 716 Mds FCFA.
Ils sont en hausse de 11,6 % comparés à leur niveau de juin 2008.
_____________________________
9
UBA-GABON ne se conformant pas au disposition ne fait pas parti du champ d’analyse.
53
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de 21,5 % par
rapport au niveau atteint il y a un an. Elles se sont établies à 47 milliards FCFA. En conséquence, les
crédits nets ressortent à 669 milliards FCFA contre 603 Mds FCFA un an plus tôt.
54
Les créances en souffrance s'élèvent à 58 Mds FCFA. Elles représentent 8,0 % des crédits
bruts. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est dégradée par rapport à la situation
prévalant en juin 2008. Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se
situe à 81,8 % contre 76,9 % à juin 2008. Les déclarations des banques et les résultats des
dernières vérifications font ressortir un besoin de provisions complémentaires de 4 Mds FCFA,
contre 2 milliards FCFA l'année précédente.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 150,1 % (contre 162,2 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 335 Mds FCFA.
On relevait un excédent de 375 Mds FCFA en juin 2008.
Les banques gabonaises dégagent un excédent des capitaux permanents par rapport aux
valeurs immobilisées de 134 Mds FCFA. Il ressortait un excédent de 32 Mds FCFA à fin juin
2008.
L'excédent de trésorerie se situe à 440 Mds FCFA (34,4 % du total du bilan). Il reste stable
par rapport à la situation de juin 2008.
55
Evolution de la situation bilantielle (en millions de Francs CFA)
56
à financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois ayant plus
de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
du mois précédent et de l'année précédente à la même date) ;
- enfin, 7 banques maintiennent, comme l'année précédente à la même date, la somme des
engagements sur les actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le
personnel en dessous du plafond réglementaire de 15 % des fonds propres nets ;
En définitive, les 6 banques disposent, comme au 30 juin 2008, de fonds propres nets
suffisants pour honorer l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat.
- aucune banque n’affiche une situation financière solide (cote 1) ; au 30 juin 2008, cet
effectif était d’une banque ;
- 6 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière) ; cet effectif était de 5 au
30 juin 2008 ;
- aucune banque ne figure en cote 3 (situation financière fragile), comme à fin juin 2008 ;
- aucune banque ne se trouve dans la zone critique (cote 4) ; situation identique à celle
de 30 juin 2008.
Le total agrégé des bilans des banques équato-guinéennes s'établit à 1 019 Mds FCFA. Il a
progressé de 18,8 % par rapport au 30 juin 2008. Les dépôts collectés s'élèvent à 931 Mds FCFA
(91,4 % du total du bilan). Ils sont en hausse de 18,4 % en variation annuelle. Les crédits bruts
à la clientèle sont de 384 Mds FCFA. Ils sont en expansion de 53,3 % par rapport à juin 2008.
57
Les créances en souffrance s'élèvent à 32 Mds FCFA. Elles représentent 8,3 % des crédits
bruts contre 11,1 % douze mois auparavant. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est
améliorée comparée à la situation qui prévalait en juin 2008.
58
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de 25,1 % par
rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles s'établissent à 33 Mds FCFA.
En conséquence, les crédits nets se fixent à 351 Mds FCFA (34,5 % du total du bilan), soit une
variation annuelle de + 56,6 %.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à 103,4 %
contre 94,8 % en juin 2008. Les déclarations des banques et les résultats des dernières
vérifications ne font ressortir aucun besoin de provisions complémentaires.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 265,2 % (contre 350,7 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 580 Mds FCFA.
En juin 2008, cet excédent s’était établi à 562 Mds FCFA.
Les banques équato-guinéennes disposent de ressources longues suffisantes pour couvrir les
emplois longs. Elles dégagent alors un excédent des capitaux permanents de 59 Mds FCFA par
rapport aux valeurs immobilisées. En juin 2008, cet excédent ressortait à 27 Mds FCFA.
59
Evolution de la situation bilantielle (en millions de Francs CFA)
- toutes les banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la représentation
du capital minimum (comme un an auparavant) ;
- en matière de solvabilité, 3 banques extériorisent comme l’année dernière un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur ou égal au
minimum de 8 % ;
- dans le cadre des normes de division des risques, toutes les banques parviennent à respec-
ter la limite globale en maintenant en dessous de l'octuple des fonds propres nets la somme
des risques pondérés supérieurs à 15 % desdits fonds propres (comme un an auparavant) et
3 banques sont en conformité par rapport à la limite individuelle, en n'entretenant pas de risques
p o n d é r é s e n c o u r u s s u r u n m ê m e b é n é fi c i a i r e e x c é d a n t 4 5 % d e s f o n d s
propres nets contre une banque l'année précédente à la même date ;
- s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources permanentes, 3 banques
réalisent un ratio supérieur ou égal au minimum de 100 % ; comme l’année dernière ;
- en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à moins d'un mois
sont supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100 % des exigibilités de
même terme pour toutes les banques (comme un an auparavant) ;
- quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 3 banques parviennent
60
à financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois ayant plus
de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente) ;
- enfin, 3 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires, adminis-
trateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire de
15 % des fonds propres nets (nombre identique à celui de l'année précédente à la même
date).
En somme, parmi les banques analysées, 2 établissements disposent de fonds propres nets
suffisants pour honorer l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans
changement par rapport à l'année précédente à la même date).
- une banque affiche une situation financière solide (cote 1) ; au 30 juin 2008, cet effectif
était nul ;
- 2 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière) comme au 30 juin 2008 ;
- comme au 30 juin 2008, aucune banque ne figure en cote 3 (situation financière fragile) ;
- aucune banque ne se trouve dans la zone critique (cote 4), situation identique à celle
prévalant à fin juin 2008.
Le système bancaire tchadien compte 8 banques en activité au 30 juin 2009. Il s'agit de : Banque
Agricole et Commerciale (BAC (ex - BAST)), Banque Commerciale du Chari (BCC), Banque
Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC), Commercial Bank Tchad
(CBT), ECOBANK TCHAD (ECOBANK ex - BIAT), Financial Bank Tchad (FBT), Société
Générale Tchadienne de Banque (SGTB) et United Bank for Africa Tchad (UBA - TCHAD).
Le système bancaire a évolué positivement par rapport au 30 juin 2008. Le total agrégé des
bilans des banques tchadiennes a ainsi progressé de 6,6 % pour s'établir à 339 Mds FCFA.
61
L’intermédiation financière est en constante augmentation. Les dépôts collectés s'élèvent à
289 Mds FCFA (85,4 % du total du bilan). Ils se sont accrus de 3,8 % en variation annuelle. Les
crédits bruts à la clientèle sont de 237 Mds FCFA. Ils sont en expansion de 11,1 % par rapport
à juin 2008.
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle fléchissent de 8,4 % par rapport au
niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles s'établissent à 14 Mds FCFA. En consé-
quence, les crédits nets se fixent à 224 Mds FCFA (66,0 % du total du bilan), soit une variation
annuelle de +12,5 %.
Les créances en souffrance s'élèvent à 20 Mds FCFA. Elles représentent 8,4 % des crédits
bruts contre 8,0 % douze mois auparavant. Ainsi, la qualité apparente du portefeuille s'est
améliorée, comparée à la situation de juin 2008.
62
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à 68,2 %
contre 87,5 % en juin 2008. Les déclarations des banques et les résultats des dernières
vérifications font ressortir un besoin de provisions complémentaires de 3 Mds FCFA, contre
2 Mds FCFA l'année précédente à la même date.
63
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 129,4 % (contre 140,3 % en juin 2008).
Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de ressources de 66 Mds FCFA.
On relevait un excédent de 80 Mds FCFA en juin 2008.
Le système bancaire tchadien dégage un excédent des capitaux permanents de 17 Mds FCFA
par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2008, il s'élevait à 19 Mds FCFA.
64
des risques pondérés supérieurs à 15 % desdits fonds propres (comme l'année
précédente à la même date) et 5 banques sont en conformité par rapport à la limite
individuelle en n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire
excédant 45 % des fonds propres nets (nombre identique à celui relevé l'année
dernière à la même date) ;
- s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources permanentes,4 banques
réalisent un ratio supérieur ou égal au minimum de 100 % (comme un an auparavant) ;
- en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à moins d'un mois
sont supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100 % des exigibilités de
même terme pour toutes les banques (comme un an auparavant) ;
- quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 5 banques parviennent à
financer à hauteur de 50 % au moins (minimum réglementaire) leurs emplois à plus de cinq
ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (comme l'année précédente) ;
- enfin, 5 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires,
administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire
de 15 % des fonds propres nets (comme l'année précédente à la même date).
Au final, 4 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des
normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans changement par rapport à l'année précédente
à la même date).
- une banque présente une situation financière solide (cote 1) ; au 30 juin 2008, cet effec-
tif était nul ;
- 4 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière), comme au 30 juin 2008 ;
- Aucune banque ne figure en cote 3 (situation financière fragile) ; contre 2 banques au 30
juin 2008 ;
- une banque se trouve dans la zone critique (cote 4) ; cet effectif était nul au 30 juin 2008.
65
ANNEXE : STATISTIQUES DU SYSTEME BANCAIRE
CEMAC
Evolution des dépôts de la clientèle par type de comptes (en millions de Francs CFA
67
Evolution des dépôts de la clientèle par type de comptes (en millions de Francs CFA
Evolution des dépôts de la clientèle par type de déposants (en millions de FCFA)
68
Evolution des opérations de trésorerie (en millions de Francs CFA)
Evolution des opérations avec les correspondants associés (en millions de Francs CFA)
69
Nombre de banques en conformité avec les normes prudentielles
70
CAMEROUN
RCA
71
CONGO
GABON
72
GUINEE EQUATORIALE
TCHAD
73
3. Règlements
Règlement COBAC R-2009/01 portant fixation du capital social
minimum des établissements de crédit
La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale réunie le 1er avril 2009 à Bata (Guinée Equatoriale) ;
Vu les dispositions de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique.
DECIDE
Article 1er – Les établissements bancaires ayant leur siège social sur le territoire de la CEMAC
doivent disposer d’un capital social minimum égal à 10 milliards de FCFA.
Article 2 – Les établissements financiers ayant leur siège social sur le territoire de la CEMAC
doivent disposer d’un capital social minimum égal à 2 milliards de F CFA.
74
Article 4 – Les établissements de crédit de la CEMAC en activité avant l’entrée en vigueur du
présent règlement bénéficient d’une période transitoire de cinq ans à compter du 1er juin 2009
pour s’y conformer.
A cet effet, toutes les banques doivent porter leur capital social à au moins 5 000 millions à fin
juin 2010, 7 500 millions à fin juin 2012 et 10 000 à fin juin 2014 tandis que les établissements
financiers devront porter leur capital à au moins 1 000 millions à fin juin 2010, à 1 500 millions
à fin juin 2012 et 2 000 millions à fin juin 2014.
Article 5 – Le présent règlement dont les modalités seront précisées par instruction en tant
que besoin sera notifié aux Ministres en charge de la monnaie et du crédit ainsi qu’à l’ensem-
ble des établissements de crédit assujettis et à leurs associations professionnelles et publié dans
le journal officiel de tous les Etats.
Philibert ANDZEMBE
.
75
Règlement COBAC R-2009/02 portant fixation des catégories des établissements de
crédit, de leur forme juridique et des activités autorisées
La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale réunie le 1er avril 2009 à Bata (Guinée Equatoriale) ;
Vu les dispositions de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique.
DECIDE
Article 1er . – Les Etablissements de crédit sont les organismes qui effectuent à titre habituel des
opérations de banque. Celles-ci comprennent la réception de fonds du public, l’octroi de
crédits, la délivrance de garanties en faveur d’autres Etablissements de crédit, la mise à la
disposition de la clientèle et la gestion de moyens de paiement.
Article 2. – Sont considérés comme fonds reçus du public, les fonds qu’une personne recueille
d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son propre
compte, mais à charge pour elle de les restituer.Toutefois, ne sont pas considérés comme fonds
reçus du public :
1) – Les fonds reçus ou laissés en compte par les associés en nom ou les commanditaires
d’une société de personnes, les associés ou actionnaires détenant au moins 5 pour 100 du
capital social, les administrateurs, les membres du directoire et du conseil de surveillance ou
les gérants ainsi que les fonds provenant de prêts participatifs.
76
2) – Les fonds qu’une entreprise reçoit de ses salariés sous réserve que leur montant
n’excède pas 10 pour 100 de ses capitaux propres. Pour l’appréciation de ce seuil, il n’est pas
tenu compte des fonds reçus des salariés en vertu des dispositions législatives particulières.
Article 3. – Constitue une opération de crédit pour l’application du présent texte tout acte par
lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la
disposition d’une autre personne ou prend, dans l’intérêt de celle-ci, un engagement par
signature tel qu’un aval, un cautionnement, ou une garantie.
Sont assimilés à des opérations de crédit le crédit-bail, et, de manière générale, toute
opération de location assortie d’une option d’achat.
Article 4. - Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments, qui, quel que soit
le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds.
Article 5. – Les Etablissements de crédit peuvent effectuer les opérations connexes à leur
activité telles que :
- exercer à titre habituel une activité autre que celles visées aux articles 1 à 4, que dans les
77
conditions définies par Règlements de la Commission Bancaire qui définiront le niveau
maximal autorisé pour ces opérations.
Article 7 - Un établissement de crédit est obligatoirement constitué sous la forme juridique d’une
société anonyme dotée d’un Conseil d’administration, au sens de l’Acte uniforme OHADA
relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, à l’excep-
tion des succursales d’établissements de crédit ayant leur siège à l’étranger.
Article 9. – Les banques universelles sont des établissements bancaires. Elles sont habilitées d’une
façon générale à recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme. Elles
peuvent effectuer toutes opérations de banque et toutes opérations connexes telles que
visées aux articles 1 à 5 ainsi que les opérations non bancaires dans les conditions prévues par
l’article 6.
Article 10. – Les banques spécialisées sont des établissements bancaires. Elles sont habilitées
d’une façon générale à recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme.
Elles réalisent les opérations de banques dans la limite de la décision d’agrément qui les
concernent ou des dispositions statutaires, législatives et réglementaires qui leur sont propres
dans le respect toutefois des prescriptions communes de la réglementation bancaire.
Article 11. – Les sociétés financières sont des établissements financiers. Elles ne peuvent
recevoir des fonds du public à vue et à moins de deux ans de terme. Elles assurent le
financement de leur activité par leurs capitaux propres, des emprunts auprès des autres
établissements de crédit, sur les marchés de capitaux ou toute autre voie non contraire à la loi.
Elles réalisent les opérations de banques résultant de la décision d’agrément qui les concernent
ou des dispositions statutaires, législatives et réglementaires qui leur sont propres.
Article 12. – Les institutions financières spécialisées sont des établissements financiers. Elles ne
peuvent recevoir des fonds du public à vue et à moins de deux ans de terme.
Elles assument une mission d’intérêt public décidée par l’Autorité nationale et les modalités de
financement de leurs activités ainsi que les opérations bancaires, connexes et non bancaires
autorisées sont régies par des textes législatifs et réglementaires qui leur sont propres dans le
respect toutefois des prescriptions communes de la réglementation bancaire.
78
Article 13- Le présent règlement remplace toutes dispositions nationales contraires portant sur
le même sur le même objet.
Article 14- Le présent règlement sera notifié aux Ministres en charge de la Monnaie et du cré-
dit ainsi qu’à l’ensemble des établissements de crédit assujettis et à leurs associations profes-
sionnelles et publié dans le Journal Officiel de tous les Etats.
Philibert ANDZEMBE
79
COMMISSION BANCAIRE DE L’AFRIQUE CENTRALE
Secrétariat Général
B.P. 1917 Yaoundé – Cameroun
Tél. (237) 22 23 40 30 / 22 23 40 60 - Fax (237) 22 23 82 16 / 22 23 82 56
Télex 8343 KN / 8505 KN
Site internet : www.beac.int
80