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DU BAILLEUR
Quentin VAUTRAY & Charlotte PONS
2 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
© Hellia, 2020
ISBN : 978-2-9571261-0-1
SOMMAIRE
PRÉAMBULE 7
INTRODUCTION 9
INTERVIEWS 11
CHAPITRE 1 22
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ?
1. Prenez connaissance des différences de gestion 22
2. Soyez vigilant pour la déclaration fiscale 34
CHAPITRE 2 47
QUELS SONT LES PRÉALABLES AVANT LA MISE
EN LOCATION ?
1. Fixez un loyer conforme à vos intérêts et à la loi 48
2. Souscrivez une assurance de propriétaire non occupant 65
3. Vérifiez si vous êtes soumis au permis de louer 66
5
CHAPITRE 3 69
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ?
1. Sélectionnez votre locataire avec soin 70
2. Pensez aux aides de la caf 72
3. Choisissez la garantie qui vous correspond 81
4. Sélectionnez le candidat qui vous rassure le plus 93
5. Vérifiez qui doit signer 96
6. L’épineuse question de la colocation 100
CHAPITRE 4 109
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE
CONFIANCE ?
1. Faites un état des lieux d’entrée précis 110
2. Annexez au bail tous les documents exigés par la loi 121
3. Mettez à disposition un logement qui inspire confiance 127
4. Soyez pédagogue sur les charges récupérables 132
5. Rappelez explicitement les travaux à la charge de chacun 141
6. Spécifiez les travaux autorisés dans le logement 145
7. N’oubliez pas les différentes attestations à effectuer 148
8. Entretenez une relation suivie 152
9. Réagissez au premier impayé 157
10. Mettez en place la résiliation du bail et l’expulsion 163
6 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
CHAPITRE 5 169
COMMENT BIEN SE QUITTER ?
1. Vérifiez les delais de preavis 170
2. Proposez une pré-visite avant l’état des lieux de sortie 184
3. Prévenez votre locataire que vous avez besoin de faire des vi-
sites 187
4. Tenez compte de la vétusté normale des lieux lors de l’état des
lieux de sortie 188
5. Restituez le dépôt de garantie en temps et en heure 194
PRÉAMBULE 7
PRÉAMBULE
Et comme si cela n’était pas assez compliqué, les lois évoluent (ALUR, puis
ELAN) et vous entendez tous les sons de cloches concernant les informa-
tions parfois incertaines glanées ici et là sur internet.
Alors, pour y voir un peu plus clair, on vous propose de revoir certains
basiques.
Au travers de ce Guide de survie du bailleur, vous ferez le tour des no-
tions indispensables pour investir et gérer son parc locatif sur la durée et
8 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
sans idées reçues (non, investir et gérer un parc locatif ne demandent pas
d’être expert de l’immobilier, du droit, de la fiscalité et des travaux).
Nous vous expliquons aussi quelles sont les étapes indispensables à suivre
pour vous assurer de ne jamais être en défaut.
En quelques mots, avec ce guide, vous allez être prêt à avancer.
Vous ne deviendrez pas l’expert incollable à toutes les questions sur la
gestion, mais au moins vous aurez les clés pour investir et gérer votre bien
en toute sérénité !
Bonne lecture !
INTRODUCTION 9
INTRODUCTION
Vous le savez et en avez déjà sûrement fait les frais : être propriétaire
bailleur, c’est avoir des obligations qui se jettent goulument à votre cou.
Si vous aimez les films de zombie, vous voyez exactement de quoi on
parle.
Si vous n'avez pas votre doctorat en droit, les textes de loi vous semble-
ront sûrement ennuyeux comme la pluie. Quant à certains blogs et autres
rumeurs présents sur Internet, vous allez vous mélanger les pinceaux avec
des informations parfois non vérifiées et incertaines.
Bref : bon courage !
INTERVIEWS
• « À la réactivité ;
• au meilleur dossier, celui qui amène un maximum de garantie ;
• au feeling ;
• un mix des trois (là, c’est le candidat parfait !)
Ce dernier point a l’avantage de prendre un maximum de critères
en compte. À la fois concrets et à la fois affectifs. »
La loi autorise un droit de visite qui peut avoir lieu les jours ou-
vrables (toute la semaine, sauf le dimanche) et qui ne doit pas dé-
passer deux heures par jour.
Mais, il ne faut pas croire que cela donne le droit de rentrer chez le
locataire comme on le souhaite ! Il doit être d’accord. Et s’il ne veut
pas, et bien c’est l’impasse.
Donc, avant de penser aux visites, il faut s’arranger avec le locataire
(et c’est pour ça que c’est si important de bien s’entendre avec
lui). Soit il est là pendant les visites, soit il est absent mais dans ce
cas, il doit écrire une autorisation pour faire visiter les lieux en son
absence !
Mais, pour revenir au vif du sujet, il y a deux manières d’effectuer
les visites : de façon groupées, ou non.
Les visites groupées ont l’avantage de générer un caractère d’ur-
gence à la prise de décision des visiteurs, qui pourront donc
s’apercevoir que le marché est peut-être plus tendu qu’ils ne se
l’imaginaient.
Certaines personnes pensent avoir le choix, et le luxe d’avoir le
temps de réfléchir aussi longtemps qu’ils le désirent (et parfois, en
zone très tendue). C’est un luxe qui peut coûter très cher...
L’inconvénient de ces visites groupées est peut-être le côté irré-
vérencieux de la visite non personnalisée. Certaines personnes
trouvent ça un brin irrespectueux et déplorent ce manque de
considération à leur égard.
Cela peut se justifier encore une fois sur les zones très tendue, mais
je dirais qu’en cas de marché normal, autant prendre le temps de
pouvoir discuter et commencer à connaître nos futurs locataires.
Donc finalement, je dirais que la meilleure méthode serait d’en-
chaîner les visites, de façon à ce que les candidats se croisent sim-
plement (pour générer l’effet d’urgence), tout en les recevant un
par un, individuellement (pour prendre le temps de vraiment parler
avec les candidats et dans une démarche plus respectueuse). »
14 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
« C’est sur que le candidat idéal, sur le papier, c’est celui qui gagne
3 fois le montant du loyer et qui a un emploi stable.
Mais parfois, ça ne veut rien dire.
Il y a des cadres qui sont mauvais payeurs car endettés jusqu’au
cou, et ça tu ne peux pas le savoir.
Mais encore une fois, tout dépend de la demande : il va sans dire
que quand on a le choix, on choisit le client le plus simple (j’avoue
INTERVIEWS 15
Merci Lilas !
INTERVIEWS 17
« Le bail est le contrat qui va définir les rapports entre toi et le loca-
taire. Dans la perspective d’avoir possiblement un souci avec ton
locataire un jour, tu te dois d’être irréprochable et conforme avec
les lois et textes en vigueur.
Il existe beaucoup d’associations de locataires qui savent éplucher
et trouver les failles d‘un bail et te mettre en défaut par la suite… Et
dans la finalité, ça peut couter très cher de vouloir raboter des frais
avec des baux types qu’on trouve sur le net.
Je suis d’ailleurs en contentieux avec une locataire, et heureuse-
ment que j’ai un bail notarié car elle n’a fait que me chercher des
histoires. Étant étudiante, elle ne paye pas ses frais de justice. Mais
potentiellement, chaque locataire dispose d’une assistance juri-
dique ou de l’aide juridictionnelle. Et ces services peuvent nous
attaquer pour des motifs sérieux ou totalement fantaisistes. Et la
première des choses qui sera examinée, ce sera le bail !
Et pour être tout à fait franc, éditer un bail conforme à la loi, c’est un
peu un casse tête. Tu oublies une mention et c’est la catastrophe
assurée en cas de contentieux !
INTERVIEWS 19
7 - Est-ce que le fait d’avoir conclu un bail notarié t’a aidé dans
cette procédure ?
8 - Aujourd’hui, ça en est où ?
Merci Alexandre !
22 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
CHAPITRE 1
Avez-vous bien réfléchi au bail que vous allez choisir ? Vous rendez-vous
vraiment compte de ce que tout cela implique ?
Au préalable, sachez que la loi du 06 juillet 1989 réglemente 3 types de
baux :
• Le bail nu, qui n’a pas de meubles ;
• le bail meublé, qui lui a des meubles (comme son nom l’indique) ;
• le bail mobilité, qui est le petit nouveau de la loi ELAN. Il s’agit d’un
bail meublé de courte durée (1 à 10 mois) réservé à certains locataires
qui répondent à une situation professionnelle spécifique. Mais, nous
y reviendrons !
Un petit tableau pour visualiser tout ça, c’est le moins qu’on puisse faire
pour vous (cf. page suivante).
Certains éléments ne vous sont pas familiers ?
PAS DE PANIQUE !
Nous vous expliquerons tout au fur et à mesure.
1
Ne sont pas considérées comme personne morale : les indivisions ou les SCI familiales,
c’est à dire une SCI constituée entre parents et alliés jusqu’au 4eme degré inclus ; ici le bail
sera d’une durée de 3 ans. Attention, si une indivision est formée de personnes physiques et
d’une personne morale, la location dure 6 ans.
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ? 25
2
Quand un événement précis justifie que le bailleur personne physique ait à reprendre le
local pour des raisons professionnelles ou familiales, les parties peuvent conclure un contrat
d’une durée inférieure à trois ans mais d’au moins un an. Le contrat doit mentionner les rai-
sons et l’événement invoqués. Deux mois au moins avant le terme du contrat, le bailleur doit
confirmer la réalisation de l’événement ou proposer le report du terme si cette réalisation
est différée. Le bailleur ne peut utiliser cette faculté qu’une seule fois. Attention, à manipuler
avec précaution !
NB : L’article 13 précise que le bailleur SCI familiale, au profit de l’un des associés ou que le
bailleur en indivision, au profit d’un des membre de l’indivision peut invoquer ladite procé-
dure
3
En cas d’obtention d’un premier emploi, de mutation, de perte d’emploi ou de nouvel em-
ploi consécutif à une perte d’emploi ; pour le locataire dont l’état de santé, constaté par un
certificat médical, justifie un changement de domicile ; pour les bénéficiaires du revenu de
solidarité active ou de l’allocation adulte handicapé ; pour le locataire qui s’est vu attribuer un
logement défini à l’article L. 351-2 du code de la construction et de l’habitation.
Scoop ! Un bail meublé pour un logement qui n’a pas de meubles, n’est
pas un bail meublé.
Elémentaire mon cher Watson me direz-vous. Et bien, pas pour tout le
monde apparemment...
Certains bailleurs font des baux meublés, sans même y poser un seul
meuble. La raison principale est souvent une fiscalité avantageuse ou une
bonne solution pour avoir plus souvent l’occasion de récupérer son loge-
ment (encore faut-il avoir le bon motif ; nous y reviendrons).
D’autres ne mettent simplement pas l’ensemble des meubles et équipe-
ments nécessaires pour faire un bail meublé.
Le décret n°2015-981 du 31 juillet 2015 (http://bit.ly/decret-2015-981) dresse
la liste des meubles indispensables à mettre à disposition du locataire (cf.
annexe 1 – http://bit.ly/annexe-1-guide-bailleur).
• plaques de cuisson ;
• four ou four à micro-ondes ;
• réfrigérateur et congélateur ou, au minimum, un réfrigérateur doté
d’un compartiment permettant de disposer d’une température infé-
rieure ou égale à -6° C ;
• vaisselle nécessaire à la prise des repas ;
• ustensiles de cuisine ;
• table et sièges ;
• étagères de rangement ;
• luminaires ;
• matériel d’entretien ménager adapté aux caractéristiques du loge-
ment.
Le bail, c’est la pierre angulaire qui vous lie vous (le bailleur), votre bien et
votre/vos locataire.s. Sans lui, rien ne serait possible et la location serait
tout simplement un vrai capharnaüm !
Il permet de poser un cadre légal sur vos relations avec vos locataires, et
les droits et devoirs de chacun. C’est pour ces raisons qu’il est très impor-
tant de savoir comment bien le compléter.
Pour qu’il n’y ait pas de confusion dans les esprits, nous parlerons ici, seu-
lement, des baux à usage d’habitation principale et qui sont donc régis
par la loi du 6 juillet 1989. Les baux d’habitation secondaire n’ont pas à
respecter les règles de la loi de 89.
Que vous rédigiez un bail nu ou un bail meublé, celui-ci doit comporter
quelques mentions obligatoires pour ne pas qu’il soit considéré comme
nul. Ce n’est pas forcément le plus agréable à lire, mais prenez connais-
sance des différentes mentions obligatoires. Voyez-le comme un mode
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ? 27
Tout d’abord, le bail doit comporter les informations qui concernent les
parties. Il s’agit ici de détailler qui est/sont le.s bailleur.s et qui est/sont le.s
locataire.s.
Le.s bailleur.s :
Si vous avez acheté en nom propre, le bailleur sera une personne phy-
sique (vous). Il vous faut donc indiquer :
• Votre prénom ;
• votre nom ;
• votre adresse de domicile ;
• et la qualité du bailleur (ici “Personne physique”) ;
28 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
• vous pouvez aussi indiquer votre adresse mail, mais cela est facultatif.
Si vous achetez via une société, le bailleur sera une personne morale (la
société). Vous devrez donc indiquer :
• La forme juridique et la raison sociale de la société (SCI des Champs
Elysées, SAS Tartempion, etc.) ;
• l’adresse du siège social de la société ;
• la qualité du bailleur (ici ”Personne morale”) ;
• si c’est une société civile constituée exclusivement entre parents et
alliés jusqu’au quatrième degré inclus, il faut le préciser ;
• enfin, vous pouvez indiquer une adresse mail (facultatif).
Le/les Locataires(s) :
Ici, c’est le plus simple. Il n’y a pas grand chose à indiquer. Seulement :
• Le.s prénom.s ;
• le.s nom.s ;
• et le.s mail.s (facultatif) du/des (co)locataire.s.
Maintenant que les parties sont identifiées, il faut donner les détails du
logement (l’objet du bail) en précisant les informations générales du loge-
ment et sa composition.
La composition du logement :
Ici on retrouve :
• Le nombre de pièces principales : ici, seuls le séjour, la salle à man-
ger et les chambres (+ de 9 m2 avec une ouverture sur l’extérieur)
doivent être comptabilisés. La cuisine, la buanderie, les couloirs, les
salles d’eau/de bain et WC ne sont pas considérés comme des pièces
principales ;
• les autres parties du logement : cuisine, salle d’eau, séchoir, grenier,
comble aménagé ou non, terrasse, balcon, jardin, etc. ;
• les éléments d’équipements du logement : détail d’une cuisine équi-
pée, détail des installations sanitaires, détail des prises et interrupteurs,
et de tout le mobilier et équipements qui sont fixes (meuble vasque,
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ? 31
Le loyer :
Concernant le loyer, les règles sont plus complexes qu’elles en ont l’air.
Surtout lorsque vous êtes en zone tendue ou à Paris… Nous y reviendrons.
32 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Arrivé ici, il ne vous restera plus qu’à dater, indiquer le lieu de signature,
puis signer tout cela avec toutes les parties énoncées en début de bail.
D’autres éléments peuvent être ajoutés, mais cela est plutôt au cas par cas
(comme les travaux ou le partage des économies de charges).
Premièrement : en location nue, les loyers que vous percevez sont des
revenus fonciers. Ils seront donc imposés comme tel.
Concernant le régime, c’est à dire la façon dont vos revenus fonciers vont
être imposés, tout va dépendre du montant annuel que vous déclarez :
• Si vos revenus fonciers sont inférieurs à 15 000 € hors charges, vous
serez soumis automatiquement au régime du micro-foncier (aussi ap-
pelé régime “forfaitaire”). Vous avez cependant la possibilité d’opter
pour le régime réel ;
• si vos revenus fonciers sont supérieurs à 15 000 € hors charges, vous
serez concerné par le régime réel, sans possibilité d’opter pour le ré-
gime micro-foncier.
Une fois les revenus fonciers déclarés, c’est votre Taux Marginal d’Imposi-
tion (TMI) qui s’appliquera.
Si vous avez des revenus fonciers bruts inférieurs à 15 000 € hors charges,
vous êtes donc soumis à ce régime. Ici, le mode d’emploi est assez simple.
Vous bénéficiez d’un abattement de 30 %, représentatif des charges et qui
aboutit à n’imposer que 70 % des revenus.
Attention, sachez que vous n’êtes pas “coincé” si jamais vous souhaitez
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ? 35
Dans ce second cas de figure, les déficits fonciers qui résultent des dé-
penses déductibles des revenus fonciers, s’imputent sur le revenu global
dans la limite annuelle de 10 700 €. Cette limite est portée à 15 300 € en
cas d’application de l’amortissement PERISSOL lorsqu’un déficit foncier est
constaté sur un immeuble relevant de ce régime.
Le surplus (au-delà de 10 700 €) est reportable sur vos revenus fonciers (et
non plus les revenus globaux) des 10 années suivantes. Attention, la frac-
tion de votre déficit foncier liée à vos intérêts et frais d’emprunt n’est pas
déductible de votre revenu global. Elle ne peut être imputée que sur vos
revenus fonciers des 10 années suivantes.
Il existe aussi une règle lorsque le revenu global du contribuable est insuf-
fisant pour absorber le déficit foncier imputable (limité à 10 700€). L’excé-
dent du déficit est imputable dans les conditions de droit commun sur les
revenus globaux des 6 années suivantes.
QUEL BAIL CHOISIR ? NU, MEUBLÉ OU MOBILITÉ ? 37
ATTENTION
Votre imputation peut être remise en cause !
Comme vous le savez, dans la vie rien n’est vraiment gratuit.
Et vous devez louer votre bien pendant 3 ans pour bénéfi-
cier du système.
Si vous changez d’exploitation (si vous passez votre loge-
ment en meublé, par exemple), cessez de louer ou si vous
cédez le bien avant l’expiration du délai de 3 ans, l’avantage
fiscal sera remis en cause : votre revenu global et vos reve-
nus fonciers des 3 années qui ont précédé la cessation de
la location seront recalculés.
Vous subirez alors un voyage vers le passé puisque vous
serez dans la situation qui aurait été la vôtre si votre déficit
foncier n’avait pas été déduit de vos autres revenus.
Cette règle connaît des exceptions en cas d'invalidité, licen-
ciement ou décès du bailleur ou de son conjoint (ou parte-
naire de PACS), expropriation ou en cas de fusion de SCPI.
Voici quelques observations si jamais vous avez votre déclaration sous les
yeux :
38 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Ne confondez pas déclaration n° 2044 avec la déclaration
n° 2044 Spéciale qui vous concerne, si et seulement si :
• Vous êtes propriétaire d’au moins un immeuble pour
lequel un régime spécial s’applique (ex. : monuments
historiques) ;
• vous avez opté pour la déduction au titre de l’amor-
tissement des logements neufs (ex. : dispositif “Borloo
neuf”) ;
• vous bénéficiez d’une déduction spécifique au titre des
dispositifs Scellier intermédiaire ou Scellier ZRR ;
• vous détenez des parts d’une Société Civil de Place-
ment Immobilier (SCPI) pour lesquelles vous avez opté
pour la déduction au titre de l’amortissement.
Par ailleurs, nous décrivons seulement les dispositifs concernant les baux
meublés d’habitation (donc ne concernent pas les locations courtes du-
rées ou les chambres d’hôtes qui obéissent à d’autres règles).
L’inscription obligatoire pour les LMP au RCS en tant que loueur profes-
sionnel a été déclarée non conforme à la constitution (décision du Conseil
constitutionnel n°2017-689 QPC-JO 9 février 2018). Il s’agissait auparavant
de la troisième condition pour bénéficier du statut LMP.
Si une de ces deux conditions n’est pas remplie, vous n’êtes pas un Loueur
Meublé Professionnel (LMP).
Mais en débutant dans l’immobilier, à moins que vous soyez sur un gros
coup, il est probable que vous soyez ce qu’on appelle un Loueur Meublé
Non-Professionnel (LMNP).
40 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
vos futurs biens locatifs meublés seront à déclarer via le formulaire P2P4i
(http://bit.ly/cerfa-P2P4i), à la place du P0i.
Ce formulaire sera également à envoyer au Greffe du tribunal de Com-
merce dont dépend le nouveau bien que vous mettez en location.
Il faut savoir que les revenus locatifs issus de la location meublée s’ap-
pellent des recettes (à la différence de la location nue où l’on parle de…
revenus ! Vous aviez déjà oublié ?).
Ces recettes sont soumises aux Bénéfices Industriels et Commerciaux
(BIC). C’est d’ailleurs pour cela que nous ne parlons pas de foncier, mais
de BIC.
Si je précise cela, c’est pour que vous compreniez les différents régimes
présents en location meublée. Ils sont au nombre de deux (comme en lo-
cation nue), ce qui vous laisse deux possibilités (au même titre que quand
vous déclarez votre revenu salarié finalement) :
ATTENTION
Détail qui a son importance : les recettes issues de vos loca-
tions meublées sont vos loyers + les charges qui vous sont
versées par votre locataire. Et cela vaut pour les deux ré-
gimes (Micro-BIC et Réel).
Par exemple, vous louez votre logement 500 €/mois + 50
€ de charges ; votre Chiffre d’Affaires (CA) annuel sera de 6
600 € (550*12).
Pour pouvoir être au régime Réel, vous devez cocher la case “Réel sim-
plifié” dans l’encadré n° 10 du P0i dont je vous ai parlé un peu plus haut.
Si vous ne l’avez pas fait et avez opté pour le Micro-BIC, vous verrez que
vous pouvez modifier cela en envoyant un courrier à l’administration.
Il faut savoir que quelque soit le montant de vos recettes, vous pouvez
opter pour le régime réel. Eh oui, sous 70 K€ vous avez le choix d’opter
pour le Micro-BIC ou le Réel.
Pour être au réel, vous devez envoyer avant le 01 Février de l’année, un
courrier indiquant que vous souhaitez être au régime Réel, par Lettre Re-
commandée avec AR au Service des Impôts des Entreprises (SIE) auquel
votre bien loué est rattaché. Ce courrier vient en complément de votre
P0i.
Si vous choisissez d’être au réel, cette option est irrévocable pendant 2
ans. À vous de bien faire vos calculs.
Si vous ne faites pas cette demande, vous serez automatiquement au Mi-
cro-BIC. C’est pour cette raison qu’on dit que sous 70 K€ on est au Mi-
cro-BIC, car c’est le régime par défaut.
Par contre, si vos recettes locatives sont supérieurs à 70 K€, vous dépen-
drez automatiquement du régime Réel, sans possibilité de pouvoir choisir
44 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
le Micro-BIC.
Si vous lisez notre guide, c’est que vous vous êtes lancé dans le grand bain
de l’investissement immobilier il n’y a pas si longtemps que ça.
Le statut LMP ne vous concerne donc peut-être pas (encore).
Mais parce qu’un jour vous aurez un empire, voici les différences en les
statuts LMNP et LMP (accrochez-vous, le grand huit arrive !) :
• À la revente, le LMNP est soumis au régime des plus-values (PV) des
particuliers, alors que le LMP est soumis au régime des plus-values des
professionnels.
• Si jamais le statut LMP est acté depuis plus de 5 ans, il n’y a pas d’impôt
sur la PV (PV long terme). En revanche il y a réintégration des amor-
tissements et il faut payer les charges sociales sur la PV court terme.
• Mais, il peut y avoir quelques complications. Par exemple, pour un
bien qui a été exploité 9 ans en LMNP, puis 4 ans en LMP, il y aura l’im-
pôt sur les PV des particuliers sur les 9 premières années, puis l’impôt
sur la PV des professionnels sur les 4 dernières années ;
• Exonération de l’IFI possible en LMP, mais dans les faits quasi impos-
sible car pour être exonéré de l’IFI, il faut que le CA soit supérieur à 23
K€ par an et que le revenu (et non pas le CA) tiré de l’activité meublée
dépasse les autres revenus professionnels.
• en LMP, nous sommes redevable du SSI (anciennement RSI) s’il y a une
inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) avec une
cotisation minimale en cas de déficit, sinon en pourcentage du revenu
tiré de l’activité. C’est pour cette raison que l’exonération de l’IFI est un
leurre car dès qu’il est possible d’y être exonéré, le montant du SSI est
très largement plus élevé que l’IFI.
Si le LMP n’est pas inscrit au RCS, il n’y a – pour l’instant – pas de SSI
mais ça ne restera sûrement pas comme ça.
Si vous souhaitez aller plus loin, je vous dirige vers cet article (http://bit.ly/
article-lmp) de M. Paul DUVAUX, spécialiste de la fiscalité LMNP/LMP.
46 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Nous rappelons que les recettes issues de vos locations
meublées sont vos loyers + les charges qui vous sont ver-
sées par votre locataire. Et cela vaut pour les deux régimes
(Micro-BIC et Réel).
Par exemple, vous louez votre logement 500 €/mois + 50
€ de charges ; votre Chiffre d’Affaires (CA) annuel sera de 6
600 € (550*12).
47
CHAPITRE 2
S’il suffisait d’acheter un bien pour être rentable, ça serait super ! Et peut-
être un peu trop simple…
Mais la réalité des choses nous rappelle vite à l’ordre. Et comme tout inves-
tissement, ce dernier réserve parfois des surprises (bonnes ou mauvaises).
Vous vous en doutez, la rentabilité est intimement liée au prix du bien que
vous achetez, au montant des travaux s’il y en a, mais aussi au montant
du loyer que vous allez pouvoir pratiquer et encaisser tous les mois. D’où
l’importance de ne pas se louper ! Car une fois le loyer fixé, difficile (voire
impossible) de l’augmenter.
Chaque bailleur qui investit le fait pour des raisons différentes, mais nous
avons tous un point commun : nous ne voulons pas perdre de l’argent.
Pour cela, le B.A BA c’est de calculer la rentabilité de votre futur investis-
sement.
C’est pourquoi il faut connaître les différents coûts qui vont imputer votre
loyer. Et le calcul à la louche est à bannir !
Si vous êtes en cours d’achat et n’avez pas encore fait ces calculs, n’hésitez
pas à avoir cette réflexion maintenant, et si possible avant la signature de
votre achat ou de votre premier bail.
Vous pourrez alors réajuster le prix du loyer en fonction de votre rentabi-
lité, mais aussi du marché.
Bah oui, si votre loyer ne correspond pas à votre marché, inutile de vous
dire que vous allez vite comprendre la définition de “vacance locative”.
Avant de vous donner la formule magique pour calculer votre rentabilité,
il faut listez vos frais annuels.
Ces charges annuelles se composent en partie :
• Du montant annuel des intérêts et de l’assurance de votre crédit ;
• du coût annuel de la taxe foncière ;
• du coût annuel des charges non récupérables (elles correspondent
aux charges que vous ne pouvez répercuter dans les charges loca-
tives payées par votre locataire) ;
QUELS SONT LES PRÉALABLES AVANT LA MISE EN LOCATION ? 49
Dites-vous que tant que votre rentabilité nette n’est pas négative, c’est le
principal !
Mais en vrai, en dessous de 3 % de rentabilité nette, vous risquez d’en
avoir de votre poche en cas d’imprévus.
Bon, pour certains d’entre vous et dont l’objectif est de de vivre de vos
rentes ou d’améliorer votre pouvoir d’achat, nous savons que vous ne vi-
sez pas en dessous d’une rentabilité nette de 8 - 10 %. Mais cette histoire
50 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
En principe, la fixation du loyer est libre. Ce qui semble logique car il s’agit
de votre bien après tout…
La seule limite ? Vous ne pouvez pas selon votre bon vouloir, en cours de
bail, modifier le montant du loyer. Cela s’appelle une clause abusive.
Et puis, si les choses étaient aussi simples, ça serait merveilleux.
Et figurez-vous que si votre bien est en zone tendue, vous allez “subir” ce
qu’on appelle l’encadrement des loyers. Alors rendez-vous sur le simu-
lateur du site du Service Public (http://bit.ly/zone-tendue) pour savoir si
votre logement locatif est concerné par la zone tendue.
Votre bien est en zone tendue ? Alors lisez bien ce qui suit (pour les autres,
vous pouvez souffler un peu !).
Avant d’aller plus loin, sachez que le terme “encadrement des loyers”
porte à confusion car il recouvre deux réalités différentes :
• Le plafonnement des loyers ;
• et l’encadrement de l’évolution des loyers.
Dans cette partie, on va traiter du sujet qui fâche les bailleurs Parisiens (et
Lillois dans pas longtemps). On va parler du plafonnement des loyers qui
interdit de dépasser un loyer de référence.
QUELS SONT LES PRÉALABLES AVANT LA MISE EN LOCATION ? 51
1.3.1 Généralités
Vous en avez peut-être déjà entendu parler car il était en test sur Paris et
Lille en 2017. Il a ensuite été annulé en 2018 par les tribunaux (puis la Cour
administrative d’appel a annulé l’annulation...), mais en 2019, la loi ELAN l’a
remis au goût du jour avec une expérimentation jusqu’à novembre 2023.
Sachez que ce sont les établissements publics de coopération intercom-
munale compétents en matière d’habitat, la commune de Paris, les établis-
sements publics territoriaux de la métropole de Grand Paris, la métropole
de Lyon et la métropole d’Aix-Marseille-Provence, qui prennent la déci-
sion d’instaurer le plafonnement dans leur ville.
C’est ensuite un arrêté préfectoral qui fixe les plafonds de loyers à ne pas
dépasser.
Concernant son fonctionnement, le plafonnement vous interdit tout sim-
plement de dépasser un loyer HC de référence, fixé au m2.
Chaque loyer de référence est égal au loyer médian, calculé à partir des
niveaux de loyers constatés par l’observatoire local des loyers selon les
catégories de logements et les secteurs géographiques.
Chaque loyer de référence majoré et chaque loyer de référence minoré
sont fixés, respectivement, par majoration et par minoration du loyer de
référence :
• Le loyer de référence majoré est égal à un montant supérieur de 20 %
au loyer de référence ;
• le loyer de référence minoré est égal au loyer de référence diminué
de 30 %.
Vous fixerez donc votre loyer “librement”, dans la limite du loyer de réfé-
rence majoré.
Il y a tout de même deux “bonnes nouvelles” à connaître :
• Si le plafonnement se met en place alors que vous avez des baux en
cours, ces baux ne sont pas concernés. Mais, vous vous alignerez lors
du renouvellement de ce bail si le locataire en place entame une ac-
tion en diminution de loyer ou lors de la signature d’un nouveau bail ;
• la loi vous laisse une marge de manoeuvre pour augmenter le mon-
tant du loyer. Mais il va falloir vous accrocher car la loi est floue quant
52 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
à sa mise en oeuvre.
Cette marge s’appelle le “complément de loyer”. Ce complément per-
met aux logements présentant des caractéristiques de localisation ou de
confort le justifiant, par comparaison avec les logements de la même ca-
tégorie situés dans le même secteur géographique, de pratiquer un loyer
supérieur. On peut parler d’une vue sur la Tour Eiffel que votre logement
propose, en comparaison à tous les autres logements du secteur qui n’ont
pas cette vue.
Alors attention, car tout ceci est sujet à interprétation... Du coup, ça peut
générer des tensions avec votre locataire, d’autant que ce dernier peut
contester ce complément de loyer dans les 3 premiers mois du bail. Le
complément de loyer est donc à manipuler avec précaution !
Pour l’instant seul Paris est concerné par cet encadrement lors de la fixa-
tion du loyer (amis Lillois, le décret a été publié le 24 janvier au Journal
Officiel, on attend sa mise en oeuvre).
Alors, en vrai, il existe un simulateur (http://bit.ly/simulateur-plafonne-
ment) qui va tout vous calculer. Mais le site du service public ne se mouille
pas trop car il est marqué en minuscule “La localisation d’une adresse à
partir de la carte interactive n’a qu’une valeur indicative.” C’est pour ça que
la méthode “à la main” vous est exposée ci-dessous.
Le préfet de la région Ile-de-France, Michel CADOT (bon à savoir si vous
passez à Question pour un Champion), a signé les arrêtés qui permettent
le retour de l’encadrement des loyers pour les nouveaux baux conclus à
Paris depuis le 1er juillet 2019.
Pour connaître le plafonnement applicable à votre logement, vous allez
devoir suivre plusieurs étapes :
• Étape 3 : Sur la page qui vient de s’ouvrir, je vois que mon quartier
correspondant à “31 MADELEINE”.
• Étape 5 : Il faut aller ensuite aller en annexe 2 sur le site (qui se trouve
en page 11) pour voir le tableau correspondant à mon secteur géogra-
phique 2, et découvrir, en fonction du nombre de pièces, de la date
de construction et du type de bail (nu ou meublé), le montant du loyer
de référence, du loyer de référence majoré et du loyer de référence
minoré.
ATTENTION
IRL et plafonnement des loyers : ce qu’il faut savoir !
L’IRL est applicable à condition qu’il ne dépasse pas le loyer
de référence majoré ! Donc si jamais vous êtes déjà au pla-
fond pour le loyer, dites adieu à l’IRL.
56 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Si le locataire ne saisit pas le juge avant le terme du bail,
le contrat de location sera reconduit aux conditions anté-
rieures du loyer.
Si l’ancien loyer n’a pas été révisé au cours des 12 mois pré-
cédents, le bailleur peut l’augmenter de l’évolution de l’In-
dice de Référence des Loyers (IRL) (http://bit.ly/guide-irl)
pour fixer le nouveau loyer.
Sachez que cette règle s’applique actuellement à toutes les zones ten-
dues !
Vous échappez sûrement au plafonnement (pour l’instant) mais pas à l’en-
cadrement de l’évolution des loyers.
Point important pour nos amis parisiens : le plafonnement des loyers à Pa-
ris se combine également avec l’encadrement de l’évolution des loyers !
Pour les autres villes, commençons par le commencement : votre ville est-
elle en zone tendue ?
Si vous ne l’avez pas encore fait, vérifiez si vous en faites partie (certains
d’entre vous pourraient être étonnées d’y figurer) via ce simulateur (http://
bit.ly/zone-tendue).
Vous êtes sur la liste ? Lisez donc bien ce qui suit !
58 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Nous radotons, mais si vous avez fait des travaux d’amélioration dans les
6 derniers mois et correspondant à plus de la dernière année de loyer,
vous pouvez fixer librement votre loyer. Mais cela représente parfois une
grosse dépense que vous n’avez peut-être pas atteint.
Par chance, si vous avez effectuez des travaux d’amélioration et/ou de
mise en conformité dans les 18 mois précédant le nouveau bail et de-
puis le départ du dernier locataire, et que le montant de ces travaux est
supérieur à 6 mois de l’ancien loyer HC, alors vous pouvez augmenter
QUELS SONT LES PRÉALABLES AVANT LA MISE EN LOCATION ? 59
EXEMPLE
Imaginons que le logement est vide de locataire depuis 10
mois et que son loyer mensuel HC était de 500 €.
Il y a 8 mois vous avez fait 3500 € de travaux (égale à 7 fois
le montant du dernier loyer).
Il vous est alors possible d’augmenter de 525 € (3500 *
15 %) le loyer annuel, soit 43,75 € mensuel. Le nouveau loyer
mensuel ne pourra alors dépasser 543,75 € HC.
Pour savoir si les travaux que vous avez effectué rentrent dans le calcul, ce
n’est pas si simple.
Les travaux concernant la décence ne posent pas de problème quant à
sa définition. Vous devez remettre à votre locataire un logement décent,
c’est-à-dire un logement :
• Doté d’une surface habitable minimum ;
• sans risque de porter atteinte à la sécurité physique ou à la santé du
locataire ;
• exempt de toute infestation d’espèces nuisibles et parasites ;
• répondant à un critère de performance énergétique minimale ;
• doté d’équipements le rendant conforme à un usage d’habitation.
Si vous voulez tout savoir en détail, rendez-vous plus loin, où nous vous
parlons de la décence du logement.
De leur côté, les travaux d’amélioration n’ont pas de définition précise. Il
faut alors se référer à la pratique et à la jurisprudence.
Par exemple, ont été considérés comme des travaux d’amélioration : des
60 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Si l’ancien loyer n’a pas été révisé au cours des 12 mois précédents, vous
pouvez l’augmenter en appliquant l’Indice de Référence des Loyers (IRL)
(http://bit.ly/guide-irl) pour fixer le nouveau loyer.
Vous devez pour cela avoir inclus la bonne clause dans votre bail. Ceci est
détaillé un peu plus loin.
Une fois que vous avez réussi à fixer le loyer, une question récurrente
revient souvent à nos oreilles : est-il possible de modifier le montant du
loyer en cours de bail ?
En principe, NON ! D’où notre conseil de ne pas vous louper quand vous
fixez votre loyer pour la première fois.
QUELS SONT LES PRÉALABLES AVANT LA MISE EN LOCATION ? 61
Mais, sous certaines conditions, vous pouvez dans une certaine mesure
toucher au loyer. Eh oui !
ATTENTION
Cet IRL ne s’applique pas par magie. Comme toujours, la loi
simplifie la vie des gens.
Vous disposez d’un délai d’un an, à compter de la date pré-
62 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE
Imaginons un bail dont la révision est prévue le 15 juillet.
Cela signifie que tous les 15 juillet, jusqu’à ce que mort s’en
suive, vous devrez envoyer un courrier si vous aimez les pa-
piers (en recommandé c’est bien) ou par le biais d’un mail
avec accusé de réception, pour signifier à votre locataire
que conformément au contrat de bail, vous allez appliquer
l’IRL et que désormais le montant du loyer sera de XXX Eu-
ros.
moins 3 ans ;
• le montant du loyer mensuel hors charges effectivement exigé.
Quant aux règles d’application, elles sont très drastiques. Cette procédure
étant très peu utilisée, nous vous renvoyons en annexe 3 (http://bit.ly/
annexe-3-guide-bailleur), qui détaille toute la procédure.
Cette assurance doit donc vous couvrir lorsqu’un sinistre a pris naissance
dans votre bien et a causé des dommages à des voisins ou des tiers (ex. :
dégât des eaux), aux occupants de votre logement, ou encore aux parties
communes de l’immeuble.
En cas de dommages causés par un événement qui a pris naissance dans
une autre partie privative de l’immeuble que la vôtre, c’est le coproprié-
taire du bien dans lequel se trouve l’origine du sinistre qui doit faire une
déclaration à son assurance.
En complément, votre syndic doit être assuré pour les parties communes.
Vérifiez bien cette information !
66 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Vous avez investi dans une maison ou vous êtes propriétaire d’un im-
meuble entier ?
La loi ne vous impose rien mais il est fortement conseillé de couvrir votre
responsabilité civile avec la garantie :
• Recours des locataires, si c’est votre locataire qui subit un préjudice
(ex. : une partie du plafond qui lui tombe dessus) ;
• recours des voisins et des tiers, si c’est un de ses voisins ou une tierce
personne qui en est victime (ex. : une tuile du toit qui assomme un
passant).
y sont soumis (si vous en savez plus que nous, envoyez-nous un mail sur
bonjour@hellia.fr, nous sommes preneurs !).
Sont exclus de cette formalité : les baux qui font l’objet de renouvellement
(arrêt puis signature d’un nouveau bail avec un même locataire mais dont
le nouveau bail fait état de quelques modifications par rapport à l’ancien),
de reconduction de bail (reconduction tacite et dans les mêmes condi-
tions du bail initial, à la fin de la période prévu par celui-ci), d’avenants au
bail.
Seuls les baux conclus avec de nouveaux locataires sont concernés !
Les documents qui doivent être portés à connaissance du locataire sont :
• L’obtention d’une autorisation préalable à annexer au contrat de bail ;
• ou le dépôt d’une déclaration contre récépissé, dont vous devez re-
mettre une copie au locataire.
69
CHAPITRE 3
Avant de rentrer dans le dur, on veut juste vous rappeler un basique : ren-
contrez physiquement vos candidats locataires !
Vous avez posté votre annonce et vous recevez déjà des coups de fil
ou des mails. Certains vous inspirent plus confiance que d’autres : vous
aimez la voix suave, l’humour fracassant ou bien la tournure d’un mail qui
ressemble à une déclaration d’amour.
Non ! Ne tombez pas sous le charme de quelqu’un que vous n’avez jamais
vu !
Il/Elle habite Strasbourg et votre bien se trouve à Bordeaux ? Inutile de lui
faire traverser la France pour autant : proposez un appel vidéo via Skype
ou Facetime.
Les plus expérimentés vous le diront : choisir un locataire, c’est aussi im-
portant que de choisir le bien à acheter !
Votre locataire fait partie intégrante de la réussite ou de l’échec de votre
investissement, et il faut en avoir conscience.
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 71
Vos bêtes noires ? Les impayés de loyers et les dégradations, bien enten-
du.
Pour éviter cela, la première des précautions est logique : sélectionner
avec minutie vos locataires.
Cela se fait en menant une enquête sur leur solvabilité et les garanties
qu’ils présentent. En réalité, il faut vraiment se demander quel est son reste
à vivre une fois le loyer payé.
Dans la pratique, c’est bien de leur demander de constituer le dossier des-
dites pièces avant la visite du logement. Cela vous permettra d’avoir un
aperçu rapide du profil de vos candidats (et donc d’éliminer les profils qui
ne vous plaisent pas dès ce stade). Lors de la visite, vous pourrez alors leur
poser des questions sur leur situation.
Vous avez plusieurs candidats ? Alors au boulot ! En ayant un dossier sur
chacun d’entre eux, vous sélectionnerez celui qui vous correspond le
mieux.
Vérifiez bien leur reste à vivre pour payer leurs autres charges : c’est es-
sentiel !
Généralement, choisissez une personne qui gagne au moins 2,5/3 fois le
montant du loyer + charges.
Mais ne faites pas aveuglément confiance aux documents fournis. Cer-
tains candidats locataires falsifient leur dossier pour trouver un logement.
S’en apercevoir est parfois compliqué voire impossible. Mais, il est tout de
même possible de vérifier plusieurs éléments.
Vous pouvez, par exemple, vérifier l’avis d’imposition fourni en vous ren-
dant sur ce site (http://bit.ly/verification-avis-impot), qui vous permettra
de contrôler l’authenticité du document.
Pour les fiches de paie, vous pouvez tout simplement appeler l’employeur.
C’est un travail fastidieux, mais qui peut sauver votre investissement !
72 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Il est tentant de demander le relevé de compte pour savoir
exactement où en est votre locataire (car oui, il peut avoir
un bon dossier, mais en réalité il peut avoir 300 crédits à
la consommation sur le dos). Mais non, ne demandez pas
autre chose que ce qui est autorisé par le décret. À défaut,
vous risquez de sortir votre porte-monnaie pour payer une
amende : 3 000 € pour un particulier et 15 000 € pour une
personne morale (une SCI, par exemple).
RAPPEL
Si vous êtes soumis à déclaration préalable pour la mise en
location (article L634-3 du Code de la Construction et de
l’Habitation), le paiement de la CAF directement sur votre
compte (en tiers payant) dépend de la présentation du ré-
cépissé de la déclaration à la Caf (ou la CMSA).
Tout le monde a tendance à confondre APL, ALS, ALF ! Pourtant, il est im-
portant de bien faire la distinction :
L’inconvénient quand c’est la première fois que votre locataire fait la de-
mande auprès de la CAF ? Il sera déjà dans vos murs sans que vous ne
sachiez officiellement le montant exact de son aide.
Le mieux est de faire une simulation (http://bit.ly/simulateur-caf). Nous ne
vous cachons pas non plus que nous avons entendu dire que la simulation
n’était pas forcément d’une fiabilité absolue.
Pour la simulation du MSA, c’est ici (http://bit.ly/simulateur-msa).
2.4 Versement
Les aides sont versées mensuellement. Jusqu’à là, rien de bien compliqué.
L’APL vous est directement versée. vous devrez alors la déduire du mon-
tant du loyer.
L’ALF et l’ALS, elles, sont versées directement au locataire, mais peuvent
vous être versées directement si vous le demandez. C’est ce que l’on ap-
pelle le “tiers-payant”. Pour cela, remplissez le Cerfa n° 11362*04 (http://
bit.ly/cerfa-tiers-payant). Votre locataire peut également demander à ce
que son aide vous soit directement versée, via son espace personnel. La
procédure se trouve ici (http://bit.ly/tiers-payant-locataire).
76 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Il existe un décalage de trésorerie pour le 1er versement :
l’allocation logement n’est versée que le premier jour du
mois civil qui suit l’entrée dans le logement.
Pour un bail signé à partir du 1er avril, les droits à l’allocation
logement seront ouverts à partir du mois de mai pour le-
quel l’allocation sera payée en juin. Vous ou votre locataire
devrez attendre 2 mois pour toucher l’aide au logement. Sa-
chant qu’une aide n’est pas rétroactive, le mois “manquant”
sera versé le mois suivant le départ du locataire.
Aussi, si le locataire part en cours de mois et non le dernier
jour du mois, aucune aide ne sera versée pour ce mois in-
complet.
Prenez donc en compte ces événements dans votre tréso-
rerie !
2.5 Télédéclaration
Pour mettre à jour les dossiers des locataires bénéficiaires d’une aide, la
CAF va vous demander, chaque année, de déclarer le montant du loyer.
Vous pouvez recevoir un courrier, courant du dernier trimestre de l’année,
contenant une attestation à compléter. Mais à l’ère du numérique, il existe
un service de télé-déclaration (http://bit.ly/teledeclaration-loyer-caf) !
N.B :
La télé-déclaration est réservée aux propriétaires-bailleurs ayant déjà les
identifiants de connexion envoyés automatiquement par la CAF.
Si vous vous dites qu’en cas d’impayés, vous avez au moins la CAF, sachez
que les choses ne sont pas aussi simples…
Cas de figure 1
Vous touchez directement les aides aux logement de votre locataire
Il y a impayé de loyer lorsque le locataire a une dette au moins égale à 2
fois le montant mensuel net du loyer hors charges.
Le montant mensuel net du loyer hors charges correspond au montant
du loyer hors charges, déduction faite du montant de l’aide au logement.
EXEMPLE
• Loyer de 430 €
• Charges mensuelles (provisions ou forfait) de 90 €
• Aide au logement de 200 €
L’impayé est établi lorsque la dette est de : 2 x (430 - 200)
= 460.
Cas de figure 2
Votre locataire touche les aides directement.
Il y a impayé de loyer lorsque le locataire a une dette au moins égale à 2
fois le montant mensuel brut du loyer hors charges.
Le montant mensuel brut du loyer hors charges correspond au loyer hors
charges figurant dans le bail.
78 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE
• Loyer de 430 €
• Charges mensuelles de 90 €
• Aide au logement de 200 €
L’impayé est établi lorsque la dette est de : 2 x 430 = 860.
N.B :
Lorsque l’impayé est inférieur ou égal à 100 €, c’est la CAF (ou la MSA) qui
propose un plan d’apurement (et non le bailleur) avec l’accord du loca-
taire et du bailleur. La durée du plan d’apurement est fixée librement par
la CAF (ou la MSA) sans pouvoir dépasser 3 ans.
Autre rappel dont nous avons déjà parlé : si vous envisagez un paiement
trimestriel du loyer ou si vous souhaitez que votre locataire paye d’avance
82 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ses premiers loyers, faites gaffe : la loi du 06 juillet 1989 prévoit qu’un dépôt
de garantie ne peut être demandé lorsque le loyer est payable d’avance
pour une période supérieure à deux mois.
3.2 Caution
ATTENTION
Si vous êtes du style parano à vouloir cumuler cautionne-
ment et GLI (Garantie Loyers Impayés), c’est interdit, sauf en
cas de location à un étudiant ou un apprenti.
Si le bailleur est une personne morale autre qu’une société
civile exclusivement entre parents et alliés jusqu’au 4ème
degré, le cautionnement ne peut être demandé que s’il est
apporté par un des organismes dont la liste est fixée par
Décret en Conseil d’Etat ou si le logement est loué à un étu-
diant ne bénéficiant pas d’une bourse de l’enseignement
supérieur.
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 83
Comme pour le locataire, la loi vous autorise à réclamer des pièces justifi-
catives qui sont limitativement énumérées :
Un justificatif d’identité :
• Pour les cautions personnes physiques, une pièce justificative d’iden-
tité en cours de validité, comportant la photographie et la signature
du titulaire parmi les documents suivants :
• Carte nationale d’identité française ou étrangère,
• passeport français ou étranger,
• permis de conduire français ou étranger ;
payeur,
• justificatif de revenus fonciers, de rentes viagères ou de revenus de
valeurs et capitaux mobiliers.
C’est le même décret qui définit la liste des pièces justificatives du loca-
taire et de la caution. Vous trouverez donc ceci en annexe 4 (http://bit.ly/
annexe-4-guide-bailleur).
Si vous louez à un étudiant (ou autre) et que vous êtes content car c’est
un couple marié sous le régime de la communauté qui se porte caution
86 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
3.2.5 Formalisme
Étant donné qu’un exemple vaut mieux que 1000 mots, vous trouverez un
modèle à copier/coller et à faire remplir par la caution de votre locataire
en annexe 5 (http://bit.ly/annexe-5-guide-bailleur).
3.2.6 VISALE
Locataires éligibles
• Les jeunes de 18 à 30 ans (jusqu’au 31ème anniversaire), entrant dans
un logement du parc locatif privé, quelle que soit leur situation.
Pour les étudiants et alternants, Visale est éligible quel que soit le parc
de logement (privé ou social, conventionné ou non) ;
• tout salarié (ou titulaire d’une promesse d’embauche sous 3 mois) de
plus de 30 ans en contrat précaire (notamment CDD, Intérim, contrats
aidés, apprentis, CDI période d’essai, stage en entreprise rémunéré de
plus de 3 mois) hors CDI confirmé, entrant dans un logement avant la
fin de son contrat de travail et au plus tard dans les 6 mois suivant son
entrée dans l’emploi.
REMARQUE
Le dispositif VISALE ne fonctionne pas pour les personnes au chômage qui
ont plus de 30 ans.
Fonctionnement
Pour les contrats de cautionnement validés à compter du 24/05/2018, la
prise en charge de la caution VISALE porte sur les loyers et charges im-
payés inscrits au bail (y compris révision contractuelle ou réévaluation) et
les frais de procédures contentieuses engagés par Action Logement en
cas de mise en jeu.
Plus précisément, la caution VISALE couvre 36 mensualités sur la durée
totale du bail nu ou meublé, renouvellements éventuels inclus, à compter
de la date d’effet du bail et à défaut de la date de signature du bail. Les
frais de remise en état en cas de dégradations imputables au locataire
sont couverts jusqu’à deux mois de loyer et charges inscrits au bail, après
déduction du dépôt de garantie (sauf pour le bail mobilité).
REMARQUE
Le profil des locataires qui peut bénéficier de VISALE est le même que
le profil des locataires pouvant conclure un bail mobilité. Autrement dit,
tous ceux qui peuvent bénéficier du bail mobilité sont automatiquement
éligibles à VISALE !
Mise en oeuvre
En cas d’impayés par le locataire, suivez de très, très, très près la procé-
dure imposée !
Un peu comme une GLI classique, vous devrez suivre plusieurs étapes
avant de pouvoir être remboursé.
Pour VISALE, il y a une définition bien précise de l’impayé. Vous devez
réagir :
• Soit à la constitution de l’impayé de loyer total (charges comprises) :
après le 2ème impayé de loyer total par le locataire, consécutif ou
non, aides au logement perçues par le bailleur déduites ;
• soit à la constitution de l’impayé de loyer partiel (charges comprises),
si le cumul des impayés partiels, consécutifs ou non, dépasse 1 mois
de loyer, aides au logement perçues par le bailleur déduites.
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 89
Pour la procédure à suivre, et pour que tout soit clair, je vous invite à
prendre connaissance du tuto de VISALE (http://bit.ly/tuto-visale) qui ex-
plique comment réagir lors du premier impayé.
Soyez très réactif car à partir du premier impayé, vous ne serez pas rem-
boursé avant un délai de 3 mois minimum pour un impayé de loyer total et
de 4 mois pour un impayé de loyer partiel (vous aurez un trou dans votre
trésorerie pendant ce laps de temps).
Aussi, nous tenons à préciser que si votre bail est mal rédigé ou contient
une erreur ou un manquement, vous pourrez vous asseoir sur l’activation
de VISALE. Plus généralement, la rédaction du bail est très important dans
le cadre d’une mise en place de garantie (que ce soit pour une caution,
une GLI, ou VISALE).
Connue comme le loup blanc, la GLI est sans doute la plus rassurante. Les
bailleurs les plus soucieux y ont recours mais elle représente un coût et
des conditions.
Ce dispositif souscrit auprès d’une banque ou d’une assurance, offre une
garantie complète (remboursement des loyers et charges impayés et des
dégradations, prise en charge de la procédure et des frais de conten-
tieux).
Les 4 contraintes ?
• Choisir un candidat locataire qui présente peu de risques (salaire qui
doit en général couvrir trois fois le montant du loyer + situation stable).
Du coup, on peut se poser la question de savoir quel est l’intérêt de
prendre une GLI si l’assurance ou la banque exige un locataire riche,
beau et sexy.
• Soyez ultra regardant sur le choix du locataire. Ce dernier doit corres-
pondre en tout point aux conditions exigées par l’assureur. À défaut,
en cas d’impayé, l’assureur vous accueillera avec une fin de non rece-
voir : en ne respectant pas les critères imposés pour le choix du loca-
taire, vous méconnaissez les conditions générales d’indemnisation. Et
donc ? Bye bye la prise en charge de l’assureur !
• le coût s’élève entre 2 à 6 % de loyer annuel. N’hésitez pas à compa-
rer les offres et à bien lire les garanties. Et sans vouloir être mauvaise
langue, il vaut mieux décortiquer le contrat de GLI. Y’a-t-il une fran-
90 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
RAPPEL
La clause de résiliation doit ressembler à ceci :
“Le présent bail sera résilié de plein droit, dans les cas sui-
vant :
Deux mois après la délivrance d’un commandement de
payer demeuré infructueux à défaut de paiement aux
termes convenues de tout ou partie du loyer, des charges
ou en cas de non-versement du dépôt de garantie ;
un mois après un commandement demeuré infructueux à
défaut d’assurance contre les risques locatifs ;
lorsqu’une décision de justice passée en force de chose ju-
gée constate le non-respect de l’obligation d’user paisible-
ment des locaux loués, résultant de troubles de voisinage.
Une fois acquis au BAILLEUR le bénéfice de la clause résolu-
toire, le LOCATAIRE devra libérer immédiatement les lieux.”
Dernier point : le cumul entre une caution et Garantie Loyer Impayés est
par principe interdit par la loi, sauf si le locataire est étudiant ou apprenti.
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 91
Ici, la banque devient caution et elle s’engage à votre égard. Elle remplira
donc les obligations de votre locataire si ce dernier décidait de vous faire
défaut.
Concrètement, c’est le locataire lui-même qui verse une certaine somme
d’argent sur un compte séquestre. La somme versée équivaut à plusieurs
mois de loyers. Les frais bancaires pour votre locataire sont assez consé-
quents mais cela ne nous regarde finalement pas.
Vous l’avez compris, seul un locataire ayant des grosses économies peut
vous proposer cette solution. Il vous verse le loyer tous les mois (jusque là
rien d’anormal) mais surtout une grosse somme d’argent lui appartenant
est bloquée à la banque. De ce fait, il se peut qu’il essaie de négocier avec
vous le montant de cette caution bancaire.
Imaginons un bail nu de 3 ans avec un loyer + charges de 600 euros. Si
vous voulez une caution bancaire qui couvre la durée du bail, votre loca-
taire devra bloquer la somme de 21 600 €...
Vous devez tout de même être vigilant sur :
• Les conditions de déblocage de la somme ;
• la somme que vous souhaitez que votre locataire consigne ;
• la nature de la caution = veuillez vérifier qu’il s’agit bien d’une caution
solidaire ;
• le périmètre de l’engagement de la caution : classiquement loyer, dé-
pôt de garantie, charges locatives ;
• la durée de la caution.
Quoi qu’il en soit, vérifiez que la caution bancaire comporte les éléments
dont nous avons parlé précédemment :
• Date de l’acte de cautionnement ;
• indication de la nature solidaire de la caution ;
92 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Il ne diffère en rien des baux de la loi ALUR, mais le vrai avantage c’est qu’il
est rédigé par un notaire, à savoir un officier ministériel.
Ça veut dire quoi concrètement ?
Ça veut dire qu’il a le pouvoir de s’adresser directement à un huissier pour
effectuer une saisie si votre locataire ne paye pas, sans avoir à s’adresser
préalablement au tribunal. Plutôt pratique même si dans les faits, un loca-
taire qui ne paye pas est sans doute un locataire insolvable.
L’inconvénient ? Vous l’avez compris vous-même : c’est payant !
Les honoraires d’un bail d’habitation notarié s’élèvent à la moitié du mon-
tant du loyer. Les frais sont à partager par moitié entre le bailleur et le
locataire.
BÉMOL
Le bail notarié ne vous dispense pas de la procédure habituelle devant le
juge pour résilier le bail et expulser votre locataire.
Classiquement, vous faites signer le bail à tous ceux qui vivent dans le
bien.
En principe, une personne qui ne signe pas le bail n’est pas juridiquement
liée à vous et n’a donc aucun droit sur le logement même si, dans les faits,
elle vit avec votre locataire et partage en pratique les loyers.
Si cette personne veut faire partie du bail, un avenant devra être signé
avec vous, le locataire actuel et la personne qui veut devenir officielle-
ment locataire.
Dans les faits, sur le contrat de bail, outre votre signature en tant que bail-
leur, il y aura soit :
• La signature d’une personne qui vit seule ;
• la signature de deux personnes comme ceux qui sont en couple ;
• la signature de plusieurs personnes qui sont en colocation (si vous
avez choisi la solution du bail commun – nous y reviendrons).
Jusqu’ici rien de compliqué. Mais les choses peuvent se corser lorsque les
locataires sont en couple.
Plusieurs cas de figure doivent être envisagés :
Couple en concubinage
Lorsque les 2 concubins ont signé le bail, chacun est locataire du logement
qu’ils occupent ensemble. Les concubins signataires du bail sont tenus au
paiement du loyer et des charges solidairement si une clause de solidarité
est insérée dans le contrat de location (le bailleur peut s’adresser à n’im-
porte lequel pour obtenir le paiement en cas d’impayé). Ils ne sont donc
pas solidaires « par nature » comme peuvent l’être les couples mariés ou
pacsés. Finalement, ils sont ici comme des colocataires lambda et nous
verrons dans les pages qui viennent quelles sont les règles en la matière.
Couple marié
Quelque soit le régime matrimonial, les mariés sont cotitulaires du bail et
sont également tenus solidairement au paiement du loyer pendant toute
98 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Couple pacsé
Les choses sont plus claires. Les deux partenaires sont co-titulaires du bail
s’ils ont tous les 2 signé le bail. Jusque là, rien de nouveau à l’horizon.
En revanche, si votre locataire s’est pacsé pendant le bail, le nouveau
couple ainsi formé peut vous demander à être co-titulaires du droit au bail
dans le cadre de leur Pacs (demande conjointe par courrier recommandé
avec accusé de réception), ce qui leur donnera les mêmes droits et de-
voirs que les couples mariés envers vous. Attention, sans cette demande
seul le signataire du bail est locataire du logement.
Particularité : les partenaires de Pacs sont solidairement tenus au paiement
des loyers et des charges pendant toute la durée de leur Pacs, même s’il
n’y en a qu’un qui est titulaire du bail.
Si le partenaire qui n’est pas titulaire du bail quitte le logement, il reste
tenu au paiement des loyers de son partenaire. Cette obligation prend fin
à la dissolution du Pacs ou lorsque le partenaire locataire donne congé au
bailleur.
N.B :
Certains bailleurs qui veulent faire signer le bail à la caution.
Juridiquement, cela ne sert à rien ! La caution est une engagement unila-
téral et son contreseing n’a aucune valeur juridique.
Bref, vous trouverez en annexe 2A (http://bit.ly/annexe-2a-guide-bailleur)
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 99
Ceci dit, vous pouvez aussi mandater une agence et devinez ? Dans ce cas
là, c’est l’agence qui signe !
Petite précision pêchée dans le Francis LEFEBVRE (ouvrage juridique). Ima-
ginons un cas qui n’arrive presque jamais : sont bailleurs en indivision, une
SARL et des personnes physiques. Devinez ? La durée du bail est de 6 ans
(le moins avantageux, bien évidemment).
Épineux dans le sens où elle fait peur : on imagine de suite les coloc étu-
diantes dans lesquelles sont organisées des soirées bière !
Mais sachez que les 26-40 ans représente 35 % des colocations ! Donc,
des jeunes (et moins jeunes) actifs.
La question de la colocation peut se poser pour plusieurs raisons :
• Vous êtes dans une ville étudiante et c’est plus facile de trouver des
colocs qu’une famille avec 3 ou 4 enfants ;
• vous avez envie d’éviter les impayés et “on” vous a parlé d’une clause
de solidarité rassurante ;
• vous souhaitez davantage de rentabilité alors vous y allez à fond :
vous faites du meublé (et sa fiscalité avantageuse que nous avons
étudiée).
Il importe peu vos raisons. Ce que vous devez savoir c’est qu’il existe deux
façons de gérer une colocation.
La colocation n’est qu’une façon de gérer un ensemble de personnes qui
vit sous le même toit.
Elle n’est pas un régime juridique en tant que tel.
Ce sont donc les règles du bail nu, meublé ou mobilité que vous allez ap-
pliquer pour la durée du bail, les préavis de départ, le montant du dépôt
de garantie, etc.
La colocation possède juste quelques particularités de gestion (mais à la
marge).
Examinons ce qu’il en est !
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 101
Vous êtes unis à l’ensemble des colocataires par un seul et même bail (nu
ou meublé), qui porte sur l’ensemble du logement. Il n’y a donc pas d’attri-
bution de chambres et de parties privatives à proprement parlé.
Chaque colocataire doit être signataire du bail et des états des lieux.
Il y a 4 colocataires ? Les 4 doivent apparaître et signer le bail. Aussi simple
que ça.
Paiement du loyer
Le loyer concerne l’ensemble du logement et il est payé par l’ensemble
des colocataires.
En principe : un seul colocataire paye le loyer, à charge pour lui de récu-
pérer la quote part auprès des autres colocataires. Il importe peu combien
102 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Dépôt de garantie
Ici, le dépôt de garantie couvre l’ensemble du bien. C’est comme pour le
loyer, c’est aux locataires de se débrouiller entre eux s’ils veulent chacun
payer une part. Lors du départ d’un locataire, vous n’avez pas à lui restituer
une quote part. C’est aux colocataires de s’arranger entre eux. Vous resti-
tuez le dépôt de garantie à la fin de la colocation ; c’est-à-dire, quand tous
les colocataires et leurs remplaçants qui ont été intégrés par un avenant
sont partis (autant vous dire que ça peut être quelques années plus tard
et qu’il est possible que vous rendiez le dépôt de garantie à aucun des
colocataires initiaux).
Paiement du loyer
Chaque colocataire paie son loyer. Sur chaque bail apparaîtra une quote-
part du loyer total que vous souhaitez tirer de votre colocation.
Imaginons que vous souhaitez récupérer 2000 € de loyer pour l’ensemble
du logement.
Vous devrez donc proratiser le montant de votre loyer total, pour appli-
quer une quote-part à chaque chambre.
Cette proratisation peut-être calculée en fonction du nombre de chambre
(2000/4 si vous avez 4 chambres, par exemple), ou encore en fonction
de la surface des chambres (comme les tantièmes d’un immeuble) ou
du confort (si une chambre dispose d’une salle d’eau privative et que les
autres doivent se partager une salle d’eau). C’est un peu libre à vous de
mettre le montant que vous voulez sur chaque chambre.
Dépôt de garantie
Chaque locataire verse son dépôt de garantie pour sa chambre et ne
couvre donc que les dégradations de sa partie privative. Quand il quitte
sa chambre, vous devez lui restituer son dépôt de garantie.
Caution
Demandez-en une à chacun des colocataires. Chaque caution s’engage
que pour son locataire.
VISALE
Ce type de bail offre au locataire la possibilité d’avoir recours à cette ga-
rantie publique.
Responsabilité du locataire
Chacun est responsable de sa chambre et seulement de sa chambre (ou
plutôt de sa partie privative) !
En effet, il vous sera impossible de vous retourner contre l’un de vos loca-
taires si les parties communes sont dégradées… Autrement dit, la répara-
tion sur les parties communes, c’est pour vous. C’est l’article 4 de la loi du
06 juillet 1989 qui le dit !
Surface
Auparavant, pour mettre en place une colocation avec des baux indivi-
duels, la loi exigeait qu’une chambre fasse une surface minimale de 14 m².
La loi ELAN est venue harmoniser tout ça : la surface exigée est maintenant
de 9 m².
Pour ceux que ça intéresse, nous avons préparé des modèles de baux
pour la colocation en bail individuel que vous trouverez en annexe 2E
(http://bit.ly/annexe-2e-guide-bailleur) pour le bail individuel nu, et an-
nexe 2F (http://bit.ly/annexe-2f-guide-bailleur) pour le bail individuel
meublé.
La problématique concerne les bailleurs qui ont décidé de créer des co-
locations par le moyen de baux individuels pour booster leur rentabilité.
Ici, chaque colocataire est indépendant l’un de l’autre et il est lié contrac-
tuellement au seul bailleur.
Pourquoi ce rappel ?
Parce que l’article 8-1 II de la loi du 06 juillet 1989 fait un focus sur la colo-
cation qui est formalisée par la conclusion de plusieurs contrats entre les
locataires et le bailleur.
COMMENT CHOISIR SON LOCATAIRE ? 107
EXEMPLE
Un T4 (donc 3 chambres) à Bordeaux se loue 1000 € à Mon-
sieur et Madame FAMILLE qui ont deux enfants.
Ce même T4 loué par le biais de baux individuels et dont la
chambre se loue 500 € permettra au bailleur de gagner 500
euros de plus sur le loyer (3*500).
Dans la vraie vie, ce sont les bailleurs parisiens qui sont impactés.
Pour le plafonnement des loyers qui s’applique sur Paris, on imagine sans
mal, le problème que ça va poser : pour une première mise en location, les
baux individuels ne permettent absolument pas de dépasser le montant
légal des loyers imposés par la loi. Dès la première mise en location, vous
serez coincé car vous serez obligé d’appliquer un loyer défini au m2. Ce
qui limitera clairement l’intérêt de faire de la colocation en bail individuel,
du moins pour la rentabilité.
108 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE
Imaginons que nous soyons dans une ville qui impose un
plafonnement qui ne vous permet pas de louer plus que 12
€/m2. Pour un bien de 90 m2 et 3 chambres, vous ne pour-
rez dépasser 12*90 = 1080 €/mois, en cumulant les loyers
des 3 chambres.
Le loyer de chaque bail (correspondant à chaque chambre)
ne doit donc pas dépasser 1080/3 = 360 €/mois.
Ça calme, hein ?
CHAPITRE 4
À rajouter lors de l’état des lieux de sortie en plus des éléments décrits
ci-dessus :
• La nouvelle adresse du locataire lors de l’état des lieux de sortie (im-
portant pour restituer le chèque du dépôt de garantie) ;
• la date de réalisation de l’état des lieux d’entrée et de sortie ;
• éventuellement, les évolutions de l’état de chaque pièce et partie du
logement constatées depuis l’établissement de l’état des lieux d’en-
trée.
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 111
BON À SAVOIR
Le locataire peut vous demander de modifier l’état des
lieux d’entrée dans les 10 jours suivant sa date de réalisation
pour tout élément concernant le logement et le 1er mois
de la période de chauffe concernant l’état des éléments de
chauffage.
Bien sûr vous pouvez vous dire qu’il exagère de vouloir ra-
jouter des éléments qui vous semblent complètement fous,
et refuser de noter les informations complémentaires. Dans
ce cas, le locataire peut saisir la commission de conciliation.
En annexe 6A & B (http://bit.ly/annexe-6-guide-bailleur)
vous trouverez un modèle d’état des lieu d’entrée et de
sortie, et en annexe 7A & B (http://bit.ly/annexe-7-guide-
bailleur) un modèle d’inventaire d’entrée et de sortie pour
un bail meublé.
Il se peut que vous ne soyez pas là lors de l’état des lieux d’entrée.
Vous confiez donc cette délicieuse tâche à un prestataire.
Sachez que lorsque l’état des lieux est réalisé par l’intermédiaire d’un
professionnel (agent immobilier, etc.), une partie des honoraires peut
être mise à la charge du locataire.
Toutefois, la part payée par le locataire ne peut pas excéder le montant
payé par le bailleur et dans la limite de 3 € TTC par m² de surface habi-
table.
114 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE
• Si l’état des lieux est facturé au total 170 € pour un lo-
gement de 25 m², les frais à la charge du locataire ne
peuvent pas excéder 75 € (3 € * 25), le bailleur prenant
en charge le reste ;
• si l’état des lieux est facturé au total 100 €, les frais à la
charge du locataire sont de 50 € maximum puisqu’il ne
doit pas payer plus que le bailleur.
ATTENTION
Ces tarifs sont révisables par voie réglementaire. Donc, re-
gardez où en est la réglementation sur le sujet (en tapant sur
un moteur de recherche “prix état des lieux service public”
ou “prix état des lieux ANIL”).
Si jamais votre locataire est un diablotin qui refuse pour une raison incon-
nue d'établir un état des lieux d’entrée ou de sortie, il faudra faire appel à
un huissier (en général c'est lors de l'état des lieux de sortie que le loca-
taire peut vous poser un lapin).
Ce dernier prévient les parties par lettre recommandée avec accusé de
réception et au moins 7 jours à l'avance du jour où il va réaliser le constat
locatif.
Les sommes demandées par l'huissier sont fonction de la surface du loge-
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 115
ment et les frais seront partagés par moitié entre votre locataire et vous.
Vous trouverez la grille tarifaire, ci-dessous. Elle est fixée par un arrêté :
Vous êtes du style à être cool et à donner les clés sans vouloir vous
prendre la tête avec “ça” (c’est à dire l’état des lieux d’entrée) ?
Grave erreur !
Que ça soit par négligence de votre part ou parce que votre locataire n’a
pas eu envie de faire l’état des lieux d’entrée, laisser la situation en l’état
n’est pas quelque chose à faire.
Le locataire est présumé avoir reçu le logement en bon état de répara-
tions locatives. Quel que soit l’état initial du logement, il devra le restituer
comme tel.
Vous vous dites que c’est tout bon pour vous… Mais il peut apporter la
preuve du mauvais état initial du logement, par exemple, au moyen de
photographies réalisées par un huissier (eh oui !).
Pour les réparations qui vous incombent qui sont liés à des gros travaux ou
à la vétusté, il vous appartiendra de démontrer qu’elles sont imputables
au locataire. Il a fracassé la piscine ou éventré le parquet flottant de la
chambre ? Ah ! Dommage…
Attention, imaginons que l’absence d’état des lieux d’entrée soit de votre
fait. Par exemple, le locataire veut absolument faire un état des lieux et
vous, par oubli ou autre, vous n’avez juste pas envie de vous déplacer…
Sachez que si vous ne procédez pas à l’état des lieux alors que votre loca-
taire vous a mis en demeure de le faire, il vous appartiendra de démontrer
que vous avez délivré un logement en bon état d’usage si vous voulez
faire valoir, en fin de bail, que les dégradations sont dues à la faute du
locataire.
Bref, quelque soit la situation, effectuez un état des lieux d’entrée !
Certes, ça prend un peu de temps, mais ça peut vraiment vous épargner
des futurs litiges avec votre locataire.
coeur la loi du 06 juillet 1989 concernant ses obligations (même s’il devrait
car “nul n’est censé ignoré la loi”).
Pour lui mâcher un peu le travail, et sur conseil de certains bailleurs qui
pratiquent la chose, lui envoyer un mail de prévention peut être bienve-
nue.
Après, ce n’est obligatoire et certains d’entre vous peuvent trouver cette
pratique un peu “too much”. Mais si vous l’adaptez à votre sauce, nous
pensons sincèrement qu’il s’agit d’une bonne pratique.
L’exemple ci-dessous est un peu long, mais nous avons eu envie de vous
donner de nombreuses illustrations pour vous en inspirer. Vous devez
bien sûr l’adapter aux caractéristiques de votre bien (et raccourcir le texte,
si vous le souhaitez).
EXEMPLE
“Bonjour,
Vous êtes locataire de mon logement depuis le jj/mm/aaaa
et je vous en remercie !
Afin d’éviter tout litige, je souhaite rappeler dans ce présent
mail/courrier nos obligations respectives en tant que bailleur
et locataire.
Pour ma part, je dois vous mettre à disposition un logement
décent, en bon état d’usage et de réparation, de vous assurer
également une jouissance paisible et surtout d’entretenir les
locaux en état de servir à l'usage prévu par le contrat et d'y
faire toutes les réparations, autres que locatives, nécessaires
au maintien en état et à l'entretien normal des locaux loués.
Pour résumer : les grosses réparations sont à ma charge. S’il y
a un souci, vous m’appelez avant de faire appel à un presta-
118 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Par ailleurs :
• Ne rien faire sécher sur les radiateurs électriques des
pièces de vie. Ils ne sont pas faits pour cela ;
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 121
Parce que c’est l’jeu ma pauvre Lucette ! Puis, c’est vraiment obligatoire...
N.B :
Le diagnostic amiante n’a pas à être annexé au contrat de bail, mais doit
être tenu à la disposition du locataire qui en fait la demande.
Vous établissez l’état des lieux d’entrée lors de la remise des clés et l’état
des lieux de sortie lors de la restitution des clés.
RAPPEL
L’établissement d’un état des lieux n’est pas à prendre à la
légère !
Votre locataire devra vous la remettre lors de l’entrée dans les lieux.
La loi dit que votre locataire doit en justifier lors de la remise des clés puis,
chaque année, à la demande du bailleur.
Il ne veut pas ?
Deux solutions s’offrent à vous :
• Soit vous souscrivez une assurance en son nom – et vous lui récupé-
rez la cotisation dans les charges ;
• soit vous résiliez le bail si une clause le prévoit, qui prend effet un mois
après un commandement de payer resté infructueux. Inutile de vous
préciser que cette solution nécessitera un passage au tribunal (vous
commencez à être habitué des procédures).
Si le logement est situé dans une zone d’habitat indigne, sa mise en lo-
cation (le renouvellement et la reconduction du bail n’y sont pas soumis)
peut nécessiter l’obtention d’une autorisation préalable (autrement appe-
lé “permis de louer) à annexer au contrat de bail ou le dépôt d’une décla-
ration contre récépissé, dont une copie doit être remise au locataire.
Voici l’exemple de quelques villes qui l’ont mis en place : Bagnolet (93),
Mantes-la-Jolie (78), Gennevilliers (92), Clichy (92), Nangis (77), Saint De-
nis (93), Aubervilliers (93), Libourne (33), Montauban (82), certaines com-
munes de la métropole Lilloise (59), Boulogne sur Mer (62), etc.
Attention, cette liste n’est pas exhaustive !
Renseignez-vous auprès de votre Commune ou EPCI compétent.
ATTENTION
Ne négligez aucun de ces éléments !
Le risque ?
Des indemnités à verser si jamais votre locataire subissait un
préjudice du fait de l’absence d’un de ces documents.
La loi dit que votre logement doit être décent, c’est à dire :
• Être doté d’une surface habitable minimum de 9 m² avec une hauteur
sous plafond d’au moins 2,20 m ou un volume habitable de 20 m³.
128 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Paris étant Paris, il existe une petite nuance quand le bien comporte
plusieurs pièces puisque la superficie d’au moins une des pièces prin-
cipales doit être supérieure à 9 m² et les autres pièces d’habitation
doivent avoir une surface de 7 m² minimum ;
ATTENTION
On n’en parle jamais assez, mais si vous louez un micro-lo-
gement (logement inférieur ou égale à 14 m²), nous vous
conseillons vivement de vous procurer le Règlement Sani-
taire Départemental (RSD, pour les intimes) qui impose par-
fois des règles plus strictes quant au calcul de la surface du
logement.
Toutes nos excuses, ce qui suit ressemble à une liste de courses mais il est
essentiel que vous ayez une idée précise de ce que la loi exige de vous !
Pour la sécurité et la santé du locataire, voici les caractéristiques que votre
logement locatif doit respecter :
• Il assure le clos et le couvert. Le gros œuvre du logement et de ses
accès est en bon état d’entretien et de solidité et protège les locaux
contre les eaux de ruissellement et les remontées d’eau. Les menui-
series extérieures et la couverture avec ses raccords et accessoires
assurent la protection contre les infiltrations d’eau dans l’habitation ;
• il est protégé contre les infiltrations d’air parasites. Les portes et fe-
nêtres du logement ainsi que les murs et parois de ce logement
donnant sur l’extérieur ou des locaux non chauffés présentent une
étanchéité à l’air suffisante. Les ouvertures des pièces donnant sur des
locaux annexes non chauffés sont munies de portes ou de fenêtres.
Les cheminées doivent être munies de trappes ;
• les dispositifs de retenue des personnes, dans le logement et ses ac-
cès, tels que garde-corps des fenêtres, escaliers, loggias et balcons,
sont dans un état conforme à leur usage ;
• la nature et l’état de conservation et d’entretien des matériaux de
construction, des canalisations et des revêtements du logement ne
présentent pas de risques manifestes pour la santé et la sécurité phy-
sique des locataires ;
• les réseaux et branchements d’électricité et de gaz et les équipe-
ments de chauffage et de production d’eau chaude sont conformes
aux normes de sécurité définies par les lois et règlements et sont en
bon état d’usage et de fonctionnement ;
• le logement permet une aération suffisante. Les dispositifs d’ouverture
et les éventuels dispositifs de ventilation des logements sont en bon
130 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Si votre locataire estime que le logement que vous lui louez est indécent,
sachez qu’il ne peut pas suspendre le paiement de son loyer, sauf dans le
cas où les manquements de ce dernier ont pour effet de rendre impos-
sible l’usage du bien loué.
Autrement dit, le bien doit être totalement inhabitable, ce qui est rarement
le cas quand on parle de décence. Par exemple, une humidité excessive
132 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Bref, soyez attentif lorsque votre locataire se plaint. À moins que vous
soyez tombé sur un casse-pied de base, il se peut que ses doléances
soient fondées !
Pour vous la faire courte et simple, en tant que propriétaire, vous payez
chaque année des charges liées à votre logement locatif (taxe foncière,
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 133
Quelque soit le système choisi, la 1ère difficulté réside dans le fait que
vous devez fixer un montant de charges au plus proche de la réalité.
Vous n’avez aucune idée de la méthode à suivre ? C’est normal, chaque
cas est unique mais sans trop se tromper vous pouvez vous baser sur les
résultats antérieurs arrêtés lors de la précédente régularisation de charges
ou le budget prévisionnel si le logement est situé dans un immeuble en
copropriété.
Bref, vous calculerez son montant en fonction des résultats de l’année
écoulée, du budget prévisionnel et de la quote part qui concerne votre
logement (dépend en grand partie des tantièmes).
Rentrons maintenant dans le vif du sujet : quelle est la différence entre
charges au forfait et provisions sur charge ?
4.2.1 Au forfait
Dès le départ, un prix est fixé et ce dernier ne pourra plus être bougé.
Solution simple, avec une conséquence majeure : aucune régularisation
ultérieure n’est possible.
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 135
Les charges sont plus élevées que prévues ? Tant pis pour vous !
Elles sont moindres que ce qui a été prévu ? Tant mieux pour vous (dans
une certaine mesure) !
ATTENTION
Le forfait n’est possible que si votre bien est en colocation
(nue ou meublée), ou si c’est un bail classique meublé.
Pour le bail mobilité, pas le choix, c’est obligatoirement du
forfait !
Avec un forfait, les risques de conflit sont moindres, mais une perte finan-
cière est possible pour vous, le bailleur.
Et surtout cela vous engage ad vitam eternam si vos locataires en coloc ou
en meublé renouvellent leur bail jusqu’à la fin des temps (pour rappel pas
de renouvellement possible pour le bail mobilité).
Alors, nous allons mettre les pieds dans le plat direct !
Pour ceux qui se diraient "Ben c'est simple alors, je prends le montant de
mes charges et je majore ce montant de 30 % et je suis tranquille.".
Alors oui, c'est une solution.
Mais non, c'est un peu trop simple, vous vous en doutez.
Le montant de forfait que vous demandez à votre locataire pour les
charges, ne doit pas être manifestement disproportionné par rapport à la
consommation réelle (on parle d'une majoration maximum de 10 %). Alors
ne vous amusez pas à trop surestimer le montant de vos charges pour
diminuer le risque (même si c'est tentant).
Pour ceux qui sont bloqués par un encadrement des loyers et qui avaient
pour idée de facturer 100 € de forfait de charges/mois pour une estima-
tion réelle à 50 €, pensant ainsi se faire un peu d'argent sur le système du
136 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
4.2.2 Au réel
Régularisation 100 €
Un courrier simple pour l’informer de tout cela suffira, mais si le coeur vous
en dit, envoyez une lettre recommandée avec accusé de réception (c’est
138 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Dans la pratique, c’est une fois par an, quand vous recevez le récapitulatif
des charges de votre syndic.
Vous êtes du style à arriver en retard à votre propre mariage comme Hugh
Grant dans “4 mariages, 1 enterrement” ?
Bon, pas de panique.
Si vous n’avez pas régularisé dans l’année, vous avez 3 ans pour rectifier
le tir.
Inutile de vous dire qu’il n’y a pas meilleur moyen pour se mettre à dos
son (ancien) locataire qui risque d’être dans une position financière incon-
fortable.
De ce fait, la loi lui accorde la possibilité de payer le complément de
charge au titre de la régularisation en 12 fois (mieux que le 10x sans frais
chez Ikea), si la régularisation du paiement des charges n’a pas été effec-
tuée dans l’année suivant leur exigibilité.
En cas de contentieux, rien ne dit que le juge vous donne raison s’il estime
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 139
que vous avez été déloyal ou que votre comportement a été fautif.
Donc un conseil : régularisez tous les ans !
Pour être valable, la clause doit indiquer que le locataire est libre de mettre
fin, quand il le souhaite et sous simple demande écrite, à ces services et
de ne plus les payer.
En effet, pour être valide, les locataires doivent avoir la possibilité de sortir
de cette clause car la loi les autorise à être libre de choisir leur propre
fournisseur. Auquel cas, à vous ensuite de couper l’accès à ce service pour
votre locataire.
Donc, dans les faits, elle pourrait prendre cette forme :
Quoi qu’il en soit, sachez que cette clause est tout de même bancale pour
l’électricité, mais au vue de la jurisprudence quand ça finit au tribunal, une
telle clause est nulle mais appelle à des restitutions réciproques :
Il faut savoir que là aussi, les colocataires sont libres de choisir leur propre
assurance (même règle que pour les services que vous souhaitez inclure
et qui ne font pas partie des charges récupérables).
Auquel cas, vous ne pourrez plus leur réclamer le montant de cette charge
dès qu’il(s) vous présentera.ont une attestation d’assurance à leur nom.
Ce texte est loin de couvrir tous les cas de figure, mais il a le mérite de
faire ressortir une règle pour le bailleur que vous êtes : le locataire doit
prendre à sa charge l’entretien courant du logement, des équipements
mentionnés au contrat et les menues réparations ainsi que l’ensemble des
réparations locatives, sauf si elles sont occasionnées par la vétusté (qu’on
vous détaille un peu plus loin).
En toute simplicité, on a envie de vous dire que tout le reste est pour vous,
une fois que les menues réparations et l’entretien courant du bien ont été
effectués.
Pour rappel, la loi du 06 juillet 1989 vous oblige à délivrer au locataire le
logement en bon état d’usage et de réparation ainsi que les équipements
mentionnés au contrat de location en bon état de fonctionnement, d’assu-
rer au locataire la jouissance paisible du logement, d’entretenir les locaux
en état de servir à l’usage prévu par le contrat et d’y faire toutes les répara-
tions, autres que locatives, nécessaires au maintien en état et à l’entretien
normal des locaux loués.
Ok, mais concrètement, ça veut dire quoi ?
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 143
Il s’agit d’une bonne entrée en matière pour savoir ce qui vous incombe.
Quand on se réfère au décret décence, on parle beaucoup du “gros
oeuvre” :
• Le clos et le couvert ;
• les fenêtres ;
• les portes ;
• l’étanchéité ;
• les garde-corps des fenêtres ;
• les escaliers ;
• les loggias et balcons ;
• les réseaux et branchements d’électricité et de gaz et les équipe-
ments de chauffage et de production d’eau chaude ;
• le chauffage ;
• l’installation d’alimentation en eau potable ;
• les installations sanitaires ;
• le coin cuisine et sanitaires comme la douche, les toilettes ;
• etc.
Bref, vous êtes pour ainsi dire responsable de l’ossature de votre maison
ou appartement (quelle belle image, n’est-ce pas).
Pouvez-vous faire des travaux dans votre bien alors que votre locataire y
vit toujours ?
La réponse est oui !
C’est l’article 7 de la loi du 06 juillet 1989 qui l’autorise. Votre locataire doit
vous permettre l’accès aux lieux loués pour :
• La préparation et l’exécution de travaux d’amélioration des parties
communes ou des parties privatives du même immeuble ;
• des travaux nécessaires au maintien en état ou à l’entretien normal
des locaux loués ;
• des travaux d’amélioration de la performance énergétique à réaliser
dans ces locaux ;
• des travaux qui permettent de remplir les obligations de décence du
logement.
Bien sûr, inutile d’arriver à l’improviste à 23h, un soir de Noël, pour faire
l’isolation des murs ; pour la simple et bonne raison que vous devez suivre
une procédure !
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 145
Non mais !
Oubliez les interventions les samedis, dimanches et jours fériés, sauf si
votre locataire vous donne son accord de façon non équivoque… On
parle d’un petit écrit de sa part.
Avant le début des travaux, vous informez votre locataire de la nature des
travaux et des modalités de leur exécution par une notification de travaux
qui lui est remise en main propre ou par lettre recommandée avec de-
mande d’avis de réception.
Si les travaux durent plus de 21 jours, vous êtes tenu d’indemniser le lo-
cataire pour le trouble subi. Ce qui semble logique à moins que vous lui
fassiez poser une piscine intérieure à sa demande ! Blague.
Que se passe-t-il si votre locataire ne veut pas vous laisser faire ?
Et ben, pas grand chose... À part le tribunal judiciaire.
Eh oui ! Il vous est interdit de rentrer de force dans le bien.
Dans ce cas, le tort peut être partagé. Certes, le locataire n’aura pas mis
en place la bonne procédure en vous prévenant avant de faire intervenir
un artisan. Mais de votre côté, vous n’avez pas été disponible au moment
voulu et peut-être que vous ne l’avez pas informé de cette procédure. Ici,
il faut savoir tourner l’erreur à son avantage pour garder l’image du bon
bailleur (même si cela nous coûte un peu).
Sinon, mea culpa, et essayez de trouver, ensemble, un terrain d’entente
si vraiment vous ne voulez pas prendre en charge cette réparation qui
initialement devait vous incomber…
S’il y a une chose que vous oubliez parfois de mettre en place, c’est bien
le détecteur de fumée.
L’obligation d’installer ce dernier vous incombe en tant que propriétaire
bailleur et bien sûr, vous devez vous assurer de son bon fonctionnement
lors de l’établissement des états des lieux.
Attention, si vous louez un bien dont le bail a été conclu avant le 09 mars
2015, c’est le locataire qui doit installer le détecteur, mais vous devez alors
soit fournir le détecteur à votre locataire, soit le rembourser à ce dernier si
c’est lui qui l’a acheté.
Quoi qu’il en soit, vous devez vérifier que tout est en règle en la matière.
Sans vouloir vous faire peur, sachez qu’un propriétaire a été condamné
par la justice après la mort d’un de ses locataires après un incendie pro-
voqué dans un logement où il n’avait pas installé de détecteur de fumée.
L’occupant du bien, c’est à dire votre locataire, doit déclarer à son assureur
avec lequel il a conclu un contrat assurance incendie, que le logement est
équipé d’un détecteur.
Voici un modèle de notification que votre locataire peut remettre à son
assureur :
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 149
EXEMPLE
“Je soussigné [Prénom & NOM de l’assuré], détenteur du
contrat [numéro du contrat d’assurance], atteste avoir ins-
tallé un détecteur de fumée normalisé conforme à la norme
NF EN 14604 à l’adresse suivante : [adresse du logement] .
[Date]
[Signature]”
ATTENTION
L’envoi de ce courrier vous prive de la possibilité de résilier
le bail en cas de défaut d’assurance, même en cas de clause
résolutoire.
Bon, a priori, cela doit être fait deux fois par an.
Si le bien est en copropriété, vérifiez bien dans le règlement les conditions
d’utilisation de la cheminée (et si c’est autorisé ou pas).
Le ramonage est une charge qui incombe à votre locataire si on croit le
décret n°87-712 du 26 août 1987 sur les réparations locatives.
Votre locataire ne fait rien ?
Il est passible d’une amende, sans compter qu’en cas d’incendie, son in-
demnisation risque de fondre comme neige au soleil si ce fameux ramo-
nage n’a pas été effectué.
Le professionnel qui procède au ramonage doit remettre une attestation.
La loi est silencieuse sur le fait de savoir s’il doit en justifier auprès de vous
(en tous les cas, nous n’avons rien trouvé sur le sujet) mais si jamais vous
avez une cheminée en fonction, nous vous conseillons fortement de voir
avec votre assureur quelles sont les conditions d’indemnisation en cas
d’incendie de feu de cheminée et de prendre sur vous les frais de ramo-
nage quitte à les répercuter sur les charges locatives. Arrangez-vous avec
votre locataire sur ce point !
Eh oui, le décret sur les charges récupérables que nous avons vu précé-
demment précise qu’en font partie les “opérations de mise en repos en
fin de saison de chauffage, rinçage des corps de chauffe et tuyauteries,
nettoyage de chaufferies, y compris leurs puisards et siphons, ramonage
des chaudières, carneaux et cheminées”. Alors pourquoi se priver !
L’objectif n’est pas de devenir le meilleur ami pour la vie de votre locataire.
Mais ne faites pas l’erreur de faire le mort.
Soyez un propriétaire discret mais présent. Et à l’écoute de ce que peuvent
raconter les voisins !
L’envoi des quittances par mail tous les mois, dès que le loyer est payé,
c’est le moyen de dire que vous êtes vivant (et c’est plutôt une bonne
nouvelle !).
C’est une marque de bonne gestion de votre part.
Bête mais efficace !
Pour un modèle, c’est vers l’annexe 12A (http://bit.ly/annexe-12a-guide-
bailleur) qu’il faut se tourner.
Si le locataire effectue un paiement partiel, vous êtes tenu de délivrer un
reçu (annexe 12B – http://bit.ly/annexe-12b-guide-bailleur), qui indiquera
ce qui a été payé et bien sur ce qui reste à payer pour une période don-
née.
Et vous savez quoi ? Votre responsabilité peut même être engagée si vous
restez inactif.
Les habitants de l’immeuble qui se plaignent des nuisances peuvent saisir
le compétent :
• Moins de 10 000 €, TI (nommé tribunal judiciaire depuis la réforme) ;
• plus de 10 000 €, TGI (nommé également tribunal judiciaire).
Alors faites en sorte de montrer que vous avez mis toute l’énergie néces-
saire pour y arriver.
En pratique, si votre locataire est insupportable avec sa musique nocturne,
son trafic de plante médicinale, ou bien encore l’encombrement des par-
ties communes, vous serez vite mis en demeure de faire cesser le trouble.
Cette plainte auprès de vous doit être justifiée à l’appui d’éléments consta-
tant les troubles imputables au locataire, notamment les témoignages, pé-
tition, constat d’huissier, procès-verbal.
Parfois, ça peut s’arranger à l’amiable, si vous réussissez à instaurer un dia-
logue avec votre locataire.
Si c’est juste un étudiant un peu fêtard, rappelez lui gentiment mais fer-
mement que la loi l’oblige à user paisiblement des lieux loués suivant la
destination donnée par le bail.
156 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Quoi qu’il en soit, dans un cas comme dans l’autre, la résiliation du bail
exige un passage devant le tribunal judiciaire.
Autre solution que le tribunal : si l’échéance du bail est proche, vous pour-
rez également envisager de lui signifier un congé pour motif légitime et
sérieux.
Cas particulier
Certains locataires ne sont pas à l’origine des troubles mais bel et bien
victimes de troubles de voisinage.
Dans ce cas, dans quelle mesure votre responsabilité en tant que bailleur
peut être engagée ?
Eh oui, nous vous rappelons que vous devez assurer la jouissance paisible
du logement.
Ne paniquez pas, sachez que ceci a toute de même une limite !
Ainsi l’article 1725 du Code Civil :
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 157
« Le bailleur n’est pas tenu de garantir le preneur du trouble que des tiers
apportent par voies de fait à sa jouissance, sans prétendre d’ailleurs aucun
droit sur la chose louée ; sauf au preneur à les poursuivre en son nom
personnel. »
Ici, cela signifie que si celui qui cause le trouble est aussi un de vos lo-
cataires qui habite un logement dont vous êtes propriétaire, vous êtes
responsable.
En revanche, vous n’avez pas à répondre de tous les bruits, incivilité et
horribles odeurs se situant aux alentours de votre bien (un voisin bruyant
qui habite à deux pâté de maisons ou qui trafique dans la quartier).
Toutefois, que se passe-t-il si un voisin locataire cause des troubles à votre
locataire ?
La situation est un peu plus compliquée.
En tant que bailleur, vous avez pour obligation de tout faire pour assurer la
jouissance paisible du bien.
Envoyez des recommandés à votre syndic et au propriétaire pour qu’il
raisonne son locataire ou qu’il entame une procédure de résiliation, le cas
échéant.
Bref, ne soyez pas inerte !
Mais ici, vos actions seront tout de même limitées à ces démarches (et
votre locataire ne pourra pas dire que vous n’avez rien fait).
Sans vouloir vous porter la chkoumoune, les loyers impayés font partie
des risques que vous encourrez.
Alors, non, ça ne court pas les rues. Les gens sont plutôt bons payeurs.
Les impayés concernent à peine 3 % des propriétaires bailleurs. Mais si ça
vous arrive à vous, c’est balaud.
En amont :
• Prenez le temps de choisir votre locataire. L’objectif est de vérifier que
loyer proposé n’est pas trop élevé pour ses revenus ;
• vérifiez bien qu’il y ait une une clause résolutoire indiquant que le bail
158 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Et cette mise en demeure est importante car c’est cet élément qui va vous
permettre de demander des dommages et intérêts comme l’indique l’ar-
ticle 1231 du Code Civil :
« À moins que l’inexécution soit définitive, les dommages et intérêts ne
sont dus que si le débiteur a préalablement été mis en demeure de s’exé-
cuter dans un délai raisonnable. »
Concrètement, vous dégainez votre mise en demeure (MED pour les in-
160 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Une fois que ceci est fait, soit votre locataire se bouge et la situation se
débloque, soit votre locataire ne s’est pas manifesté pendant le délai que
vous lui avez imposé.
Dans ce dernier cas de figure, courrez chez un huissier qui prendra les
choses en mains.
Quoi qu’il en soit, ne prenez jamais à la légère le premier impayé.
Aussi, ne faites jamais confiance sur les délais de paiement annoncés
par votre locataire. Même s’il dit qu’il payera dans X temps, faites les
démarches ! En annonçant ces délais, certains veulent juste gagner du
temps. vous vous retrouvez alors facilement 3 mois plus tard, sans aucun
paiement et sans aucune démarche entamée.
Votre objectif est de ne pas perdre le contact avec celui qui hante votre
bien et faire en sorte de trouver un arrangement – l’huissier peut-être un
bon intermédiaire.
En général, cela suffit pour débloquer la situation.
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 161
EXEMPLE
• Loyer de 430 €
• Charges mensuelles (provisions ou forfait) de 90 €
• Aide au logement de 200 €
L’impayé est établi lorsque la dette est de : 2 x (430 - 200)
= 460 €
EXEMPLE
• Loyer de 430 €
• Charges mensuelles de 90 €
• Aide au logement de 200 €
L’impayé est établi lorsque la dette est de : 2 x 430 = 860 €
ATTENTION
Vous risquez une amende de 6 654,00 € si vous omettez de
signaler l’impayé de loyer à la CAF (ou la MSA). Rendez-vous
page 82 pour vous remémorer l’ensemble de la procédure.
RAPPEL
• Jour J = date de paiement du loyer.
• J+3/+7 = coup de téléphone, mail.
• J+14 = lettre recommandée avec A/R au locataire et à la
caution + coup de fil à la caution. N’hésitez pas à instau-
rer le dialogue et à faire plusieurs relances. À ce stade,
rien n’est perdu. Il s’agit peut être d’un retard passager.
De toutes les façons, vous le saurez vite.
• J+30 = MED avec un délai de 15 jours au locataire et à la
caution et prise de contact avec un huissier au cas où.
• J+45, toujours rien ? Demandez à votre huissier de pas-
ser à l’action !
Cette clause, c’est toujours la même (eh oui nous l’avons vu lors des
troubles de voisinage aussi).
Il s’agit de celle que vous insérerez dans votre bail disant que le contrat
peut être résilié de plein droit pour un défaut du paiement du loyer ou des
charges aux termes convenus, le non versement du dépôt de garantie, la
non-souscription d’une assurance des risques locatifs ou le non-respect
de l’obligation d’user paisiblement des locaux loués résultant de troubles
de voisinage constatés par une décision de justice passée en force de
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 165
chose jugée.
Ici, vous devrez prendre contact avec un huissier pour qu’il envoie au lo-
cataire (et à la personne qui s’est portée caution) un commandement de
payer précisant les sommes réclamées.
Si le locataire conteste les sommes réclamées, il peut contacter le proprié-
taire et, à défaut d’accord, doit saisir le Tribunal judiciaire de son domicile.
Le locataire a 2 mois pour payer les sommes réclamées et les frais d’huis-
sier.
S’il ne peut pas les payer, il peut durant ce délai demander des délais de
paiement au juge en saisissant le Tribunal judiciaire de son domicile ou
demander ponctuellement une aide financière à un Fonds de Solidarité
pour le Logement (FSL).
À l’issue du délai de 2 mois (ou du délai de paiement accordé par le juge) :
• Si le locataire a payé les sommes dues, il peut rester dans le loge-
ment ;
• si le locataire n’a pas payé les sommes dues, le propriétaire doit saisir
le Tribunal judiciaire pour qu’il constate que le bail est résilié et qu’il
prononce l’expulsion. Le propriétaire peut saisir le juge en référé.
ATTENTION
Le juge peut encore accorder des délais de paiement au
locataire qui est en capacité de régler sa dette locative.
Durant ce délai, les effets de la clause résolutoire sont sus-
pendus.
10.3 Expulsion
Une fois la décision du juge obtenue, ne pensez pas que vous avez le loisir
de venir avec des déménageurs pour mettre les affaires de votre locataire
sur le trottoir. C’est passible de 3 ans de prison et de 30 000 € d’amende.
Ici, c’est encore l’huissier qui va vous épauler. Il lui appartient de mettre en
oeuvre la procédure d’expulsion.
Le jour J :
• Si le locataire n’émet aucune protestation pour quitter les lieux : l’huis-
sier dresse un procès-verbal dans lequel il procède à l’inventaire des
COMMENT INSTAURER UN CLIMAT DE CONFIANCE ? 167
meubles et indique les lieux où ils sont déposés et récupère les clés
du logement ;
• si le locataire refuse d’ouvrir la porte : l’huissier dresse un procès-ver-
bal de tentative d’expulsion qui relate son échec et fait appel à une
autorité de police ;
• si le locataire est absent : l’huissier ne peut pénétrer dans le logement
que s’il est accompagné d’une autorité de police et d’un serrurier.
L’huissier dresse ensuite un procès-verbal d’expulsion, fait enlever les
meubles et fait changer la serrure. Il informe le locataire par une af-
fiche placardée sur la porte par laquelle il lui signifie qu’il ne peut plus
pénétrer dans le logement.
La trêve hivernale
Aucune expulsion locative ne peut avoir lieu durant la période dite de
trêve hivernale, allant du 1er novembre au 31 mars de l’année suivante.
D’où l’importance de commencer, au plus tôt, les démarches et ne pas
croire gentillement ce que dit votre locataire et patienter avant d’envoyer
la première lettre. Si la trêve approche, le locataire joue la montre.
Toutefois et malgré la trêve, n’hésitez pas à engager une procédure d’ex-
pulsion en saisissant le juge du Tribunal judiciaire en référé.
Si l’expulsion est ordonnée par le juge, elle sera alors effective dès la fin
de la trêve.
À RETENIR
Ne prenez pas l’initiative de pénétrer dans le logement
avant l’intervention d’un huissier, faire changer la serrure et
toucher aux meubles, sous peine de poursuites pour viola-
tion de domicile.
168 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Depuis le 01 janvier 2020, la procédure civile a fait un petit
lifting. Le tribunal d’instance s’appelle maintenant le tribunal
judiciaire (Les tribunaux d’instance et de grande instance si-
tués dans une même ville sont regroupés en une juridiction
unique). Le décret sur la réforme de la procédure civile tend
à favoriser la résolution amiable des litiges. Avant de saisir le
juge, demandez à votre huissier (ou sinon auprès de l’ADIL
ou la Maison de Justice et du Droit) quelles sont vos obliga-
tions en matière de conciliation.
169
CHAPITRE 5
Vous avez traversé ces années sans encombre avec votre locataire.
Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, mais dans l’ensemble vous avez
vécu une belle aventure ensemble !
Le plus délicat reste à venir : la séparation.
Un état des lieux de sortie c’est un peu comme un divorce, tout peut vrai-
ment mal se passer si aucune négociation n’a été effectuée en amont !
Pour un bail meublé ou un bail mobilité, c’est aussi simple que d’aller cher-
cher du pain : le préavis est d’un mois, et quand bon lui semble !
Pour le bail nu, les choses sont plus complexes. En principe, le préavis de
départ est de 3 mois, à n’importe quel moment du bail. Mais ce préavis est
réduit à 1 mois dans plusieurs cas :
• Si votre bien se situe en zone tendue comme par exemple Bordeaux,
Lyon, Toulon ou Paris. Beaucoup d’autres villes sont concernés, alors
faites un tour sur le super simulateur du service public (http://bit.ly/
zone-tendue) pour savoir si votre logement est en zone tendue ;
• si votre locataire se trouve dans une de ces situations spécifiques :
• Obtention d’un premier emploi ;
• mutation ou perte d’emploi ou nouvel emploi consécutif à une
perte d’emploi. Ici, un peu de jurisprudence vous permettra de
mieux comprendre certaines situations.
Ainsi la démission ou l’abandon volontaire d’une activité pour
une autre n’est pas assimilable à la perte d’emploi. En revanche,
même négocié, le licenciement constitue une perte d’emploi.
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 171
Par conséquent, imaginons qu’au 1er juillet, un jeune vous contacte parce
qu’il souhaite réserver votre superbe appartement pour le 1er août.
Cela vous convient et signez donc le bail en date du 1er juillet, et notez sur
ce bail une date de prise d’effet au 1er août.
Au 15 juillet, voilà que le jeune n’a pas son Bac. Il n’a donc plus d’intérêt
à vivre dans votre logement, ne pouvant aller dans l’Université qu’il avait
choisi.
Que se passe-t-il ?
Il faut savoir que la signature du bail vous engage, au même titre qu’il en-
gage votre locataire.
Par conséquent, le jeune (mais ça vaut pour tout le monde) qui a renoncé
à la location avant la prise d’effet du bail, doit donner, dans les formes
imposées par la loi du 06 juillet 1989, son congé et respecter le délai de
préavis (1 ou 3 mois selon le bail, la situation du locataire ou la zone géo-
graphique où se situe le logement).
Le préavis court alors à compter de la prise d’effet du bail (1er août) et non
de sa conclusion (1er juillet) ou de sa réception (le 17 juillet, par exemple),
et le locataire est redevable des loyers pendant la période de préavis,
même s’il n’est pas entré dans les lieux.
Si entre le 15 juillet et le 1er août vous trouvez un autre locataire qui rentre
dans votre logement au 1er aout ou avant, le jeune n’aura pas besoin de
vous payer son loyer durant la période de préavis.
Si vous faites entrer un nouveau locataire pendant le délai de préavis (au
20 août par exemple), le jeune ne paiera que pour la période du 1er août
au 19 août.
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 173
Vous avez alors 2 mois pour signifier, par huissier, la décision du juge aux
locataires (ou aux derniers occupants connus), si vous arrivez à les débus-
quer (car bon, s’ils ont disparu, ça va être compliqué).
Au-delà de ce délai, l’ordonnance qui n’a pas été signifiée devient nulle
(d’où l’importance d’avoir un super huissier qui saura ne pas faire péter les
délais).
Si la signification est remise en mains propres, l’huissier doit également
informer verbalement le locataire de ses droits.
bien sûr son délai de préavis, ce n’est pas la même chose pour vous ! Vous
subissez une sorte de délai de carence…
À défaut, le congé n’est pas valable et le bail est reconduit pour la même
durée.
Aussi, depuis le 1er janvier 2018, le bailleur doit joindre à la lettre de congé
la notice d’information relative aux obligations du bailleur et aux voies de
recours et d’indemnisation du locataire (http://bit.ly/notice-conge-baill-
leur).
Pour un modèle, c’est l’annexe 13A (http://bit.ly/annexe-13a-guide-bail-
leur) qu’il faut aller voir.
EXEMPLE
Si le logement a été acheté le 15 juin 2016 et que le terme du
bail intervient le 20 juillet 2017, alors la lettre de congé doit
être reçu par le locataire au moins 6 mois avant le terme du
bail, soit le 20 janvier 2017 au plus tard, et le congé ne pren-
dra effet qu’au 15 juin 2018.
Si vous rentrez dans le cas indiqué ci-dessus, nous vous laissons le soin
d’intégrer les délais adéquates dans votre préavis.
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 177
Vous avez acheté un bien déjà loué et pour une raison X ou Y, vous sou-
haitez vendre ?
178 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE
Si le bail s’achevait le 31 mai 2017 et que vous avez acheté le
logement a le 1er mars 2015, alors le terme de la 1ère recon-
duction intervient le 31 mai 2020 et la lettre de congé doit
être reçue par le locataire au moins 6 mois avant le 31 mai
2020, soit au plus tard le 30 novembre 2019.
Si vous rentrez dans le cas indiqué ci-dessus, nous vous laissons le soin
d’intégrer les délais adéquates.
ATTENTION
On se répète mais, le congé pour motif de reprise ou vente
du logement vous oblige à joindre l’arrêté du 13 décembre
2017 relatif au contenu de la notice d’information relative
aux obligations du bailleur et aux voies de recours et d’in-
demnisation du locataire (que vous trouverez en suivant des
modèles de préavis que l’on vous a préparé en annexe 12 A
& B – http://bit.ly/annexe-12-guide-bailleur). Si vous loupez
le coche, le bail se renouvelle automatiquement.
Ici, les choses sont beaucoup plus simples que pour le bail nu.
Vous devez signifier votre préavis à votre locataire – par lettre recomman-
dée avec accusé réception ou par exploit d’huissier – au moins 3 mois
avant la date d’échéance du bail.
Comme pour le bail nu, les motifs sont au nombre de 3 et sont les mêmes :
NB :
Ces règles n’intéressent que le bail meublé classique d’un an car il est re-
nouvelable tacitement.
Il n’y a en revanche pas d’intérêt à faire un préavis pour une bail meublé
étudiant de 9 mois et bail mobilité puisqu’ils ne sont pas renouvelables.
Dès le départ, tout le monde connaît la date de fin du bail et chacun re-
trouve sa liberté au bout du terme.
ATTENTION
Bailleur, faites attention, n’oubliez pas que :
• Votre étudiant peut vous quitter à tout moment avec un
préavis d’un mois ;
• votre locataire qui a reçu un congé de votre part, doit
quitter les lieux, au plus tard, le dernier jour du préavis.
Il peut cependant quitter les lieux quand il le souhaite
pendant la durée de votre préavis, mais reste redevable
du loyer et des charges jusqu’à la date de remise des
clés.
Ceci est valable aussi bien pour le bail nu que pour le
bail meublé !
182 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Locataires protégés
Beaucoup de bailleurs, dont vous faites partie, sont ravis de louer leur bien
à des retraités ou à une personne s'occupant de son proche parent : ces
locataires sont, en général, calmes et touchent une pension régulière.
Mais, si vous comptez récupérer votre bien dans les années qui viennent,
faites attention !
Sont protégés :
• Les locataires de moins de 65 ans qui héberge une personne âgée de
plus de 65 ans (à la date d'échéance du bail) et fiscalement à charge
et dont les revenus ne dépassent pas un certain seuil ;
• les locataires de plus de 65 ans dont les revenus sont inférieurs aux
paliers ci-dessous.
À RETENIR
• Un locataire protégé est une personne qui a plus de 65
ans et qui a de faibles ressources ;
• un bailleur personne morale, quelque soit la situation
de ses gérants, ne peut passer outre la règle du relo-
gement ;
• un bailleur physique peut passer outre le fait de reloger
son locataire protégé, s’il a plus de 65 ans OU s’il a de
faibles ressources ;
• un bailleur en indivision peut passer outre le fait de re-
loger son locataire protégé, si l’un des indivisaire a plus
de 65 ans OU s’il a de faibles ressources.
sûrement de la faire.
S’il n’y voit pas d’intérêt, dites-lui que c’est pour éviter les mésententes le
jour J et pour lui restituer son dépôt de garantie dans les meilleurs délais.
Cela risque de le motiver.
Encore mieux : pour cette pré-visite, munissez-vous du décret n°87-712 du
26 août 1987 sur les réparations locatives dont nous avons parlé dans les
travaux (cf. annexe 11 – http://bit.ly/annexe-11-guide-bailleur). Reprenez
connaissance de ce qui est à votre charge et de ce qui incombe réelle-
ment à votre locataire. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle fait ressortir
une règle simple (même si en vrai, ce n’est pas si simple) : le locataire doit
prendre à sa charge l’entretien courant du logement, des équipements
mentionnés au contrat et les menues réparations ainsi que l’ensemble des
réparations locatives, sauf si elles sont occasionnées par la vétusté.
Chaque cas est unique mais un article du figaro résume “grosso modo”, le
top 10 des réparations locatives :
• Le joint de silicone d’étanchéité noirci ;
• la prise électrique ou interrupteur à refixer ;
• une ampoule à remplacer ;
• un appartement dont la propreté laisse à désirer ;
• des bouches de VMC encombrées de poussière ;
• les trous de chevilles non rebouchés ;
• le flexible de douche détendu ou abîmé ;
• la peinture des murs abîmée ;
• les clés de la boîte aux lettres manquantes ;
• l’absence d’attestation d’entretien des chaudières.
Bien évidemment, ne lui mettez pas sur le dos des réparations sur des
éléments qui étaient déjà défectueux lors de son état des lieux d’entrée.
Donc, nous espérons pour vous que vous avez bien suivi nos conseils et
que vous avez dressé un état des lieux d’entrée à faire pâlir de jalousie le
gestionnaire locatif du coin !
Autre conseil : lorsque vous savez que votre locataire doit partir, en-
voyez-lui une copie de l’état des lieux d’entrée et rappelez-lui ce qui est à
sa charge (en annexant ledit décret).
Envoyez un mail ou un courrier, comme pour l’état des lieux d’entrée, pour
rappeler le pourquoi du comment surtout si vous ne faites pas de pré-état
186 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
des lieux.
EXEMPLE
« Bonjour,
Nous avons convenu d’une date d’état des lieux de sortie/
de votre départ le jj/mm/aaaa, et c’est la raison pour la-
quelle je souhaite vous rappeler nos obligations respectives
en tant que bailleur et locataire.
Comme le précise la loi, je dois prendre en charge la vé-
tusté, c’est à dire l’usure normale des lieux liée au temps et
à son usage normal. Ainsi, je ne peux donc pas imputer sur
votre dépôt de garantie, ladite vétusté.
Vous concernant, il vous incombe de prendre en charge
l’entretien courant du logement et les menues réparations.
J’en profite pour vous annexer le décret n°87-712 du 26 août
1987 sur les réparations locatives, qui n’est pas exhaustive
mais qui illustre parfaitement le périmètre de votre interven-
tion.
Si jamais vous avez un doute et que vous avez envie que
nous validions ensemble les éléments de réparation, n’hési-
tez pas à me contacter !
Bien cordialement. »
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 187
L’une des raisons pour lesquelles il est important de vous entendre avec
votre locataire, c’est qu’à un moment donné, que vous vendiez votre bien
ou que vous ayez pour projet de le remettre en location, vous allez devoir
le faire visiter.
Eh oui... Et là, un locataire mécontent pourra facilement vous en empêcher.
Que dit la loi sur le sujet ?
Il faut se référer à l’article 4 de la loi du 06 juillet 1989 :
« Est réputée non écrite toute clause qui oblige le locataire, en vue de la
vente ou de la location du local loué, à laisser visiter celui-ci les jours fériés
ou plus de deux heures les jours ouvrables. »
Par conséquent, les visites peuvent avoir lieu les jours ouvrables, ce qui
exclut les dimanches et jours fériés, mais pas le samedi, et la durée des
visites ne doit pas dépasser plus de deux heures/jour.
Pour que tout soit clair dès le départ, vous pouvez d’ores et déjà prévoir,
dans le bail, des horaires de visite (de 17h à 19h classiquement). Il rechi-
gnera moins par la suite à vous faire entrer dans les lieux pour une visite.
Si vous vous entendez comme larrons en foire, il peut aussi vous autoriser,
par écrit, de faire visiter les lieux en son absence. Quoi qu’il en soit, ayez
toujours l’accord de votre locataire pour pénétrer dans les lieux. À défaut,
il s’agit d’une atteinte à la vie privée !
Que se passe-t-il si le locataire ne veut pas vous laisser visiter les lieux ?
Bah pas grand chose en fait…
Certes, vous allez nous répliquer que c’est prévu dans le bail.
Mais comme vous le savez, vous ne pourrez en aucun cas rentrer de force
chez lui. Le seul moyen d’y arriver, c’est d’aller devant le juge. Ce qui est
peu efficace et peu approprié au vu du délai (le préavis de votre locataire
sera déjà terminé que le juge n’aura pas tranché).
Donc finalement, vous allez forcément perdre. C’est pour cette raison que
vous devez faire en sorte de bien vous entendre avec votre futur-ex lo-
cataire.
188 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
REMARQUE
Si vous lui avez délivré un congé pour vente dans le cadre d’un bail nu,
n’oubliez pas qu’il a deux mois pour se positionner.
Il est donc préférable d’attendre sa réponse avant de déclencher les vi-
sites.
Gardez en tête que l’état des lieux de sortie est un moment délicat : vous
avez envie de récupérer un bien en parfait état, et en même temps vous
devez absolument tenir compte de la vétusté des lieux qui elle, n’est pas
imputable à votre locataire.
Signez et faites signer l’état des lieux de sortie à l’ensemble des personnes
signataires du bail (donc n’oubliez pas les derniers arrivants en cas de co-
location avec bail commun, que vous avez dû intégrer au bail par le biais
d’avenants).
L’état des lieux de sortie (comme celui d’entrée) doit être remis en autant
d’exemplaires que de signataires, le jour de sa signature. Ne partez pas
avec le seul exemplaire en disant que vous allez en faire une copie en-
voyée par mail dans 2 jours.
190 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
Dans tous les cas, il faut avoir essayé d’établir un état des lieux de façon
amiable, avant de recourir à un huissier.
Si ça ne mène à rien et que vous vous retrouvez dans l’un des cas cités
précédemment, il n’y a pas de secret, il faut alors faire appel à un huissier
pour réaliser l’état des lieux.
Les frais demandés par l’huissier sont partagés par moitié entre votre lo-
cataire et vous.
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 191
Enfin, à défaut d’état des lieux de sortie, le locataire est réputé avoir remis
le logement en bon état.
Ici on part, du principe que votre locataire n’est pas un fou furieux qui veut
ruiner votre vie, mais quelqu’un de “normal”, qui a vécu paisiblement dans
votre bien.
Malgré tout, vous avez un peu un pincement au coeur car vous vous ren-
dez compte que ce qui a été “flambant neuf”, ne l’est plus.
Vous marmonnez intérieurement qu’il aurait pu faire un peu plus attention
au plancher, aux traces jaunies sur les murs ou aux petites rayures que
vous avez aperçues sur l’inox de l’évier...
Arrêtez de ruminer de suite. Ça sent la vétusté, et la vétusté c’est pour
vous !
Eh oui, c’est même l’article 7 de la loi du 06 juillet 1989 qui le dit :
192 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
ATTENTION
Cela ne signifie pas que le locataire est exonéré de ses obli-
gations !
Eh oui, il doit tout de même répondre à ses obligations de
réparation et d’entretien et ce, même si lesdits éléments
sont déjà usés.
EXEMPLE
Une prise électricité qui se casse car cette dernière n’est
plus de prime jeunesse devra être changée à ses frais.
• La grille doit avoir fait l’objet d’un accord collectif : il faut s’accrocher
pour trouver un modèle sur internet ;
• son application est complexe : les critères sont rigides et les calculs
un peu fastidieux ;
• cette grille ne traite aucunement de la question des meubles : quid de
l’état des meubles lors de la conclusion d’un bail meublé ?
Si jamais cela vous intéresse, nous vous invitons à regarder ces modèles
issus d’accords collectifs portant sur la grille de vétusté :
• Office public de l’habitat de Saint-Dizier (http://bit.ly/grille-st-dizier) ;
• Patrimoine locatif des sociétés d’Ile-de-France du Groupe 3F (http://
bit.ly/grille-3f) ;
• LOGIREP (http://bit.ly/grille-logirep).
Bon, nous on trouve qu’une grille de vétusté n’est ni la solution la plus juste,
ni celle qui encourage le dialogue.
Après, chacun son avis et nous sommes ouverts sur le sujet.
Et, juste pour le plaisir, voici un petit rappel : ne confondez pas dépôt de
garantie et la caution !
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 195
Soyez vigilant : la restitution des clés lors de l’état des lieux de sortie est
essentielle.
C’est à partir de ce moment que là que se calcule le délai de restitution du
dépôt de garantie.
Tout d’abord, la libération des lieux se matérialise par la remise des clés et
d’une manière générale de tous les gadgets qui ouvrent les portes : vigik,
cartes et tutti quanti...
La remise des clés doit suivre les conditions imposées par la loi du 06
juillet 1989. Les clés doivent être remises en main propre, ou par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception, des clés au bailleur ou
à son mandataire.
Cela signifie que ce qui suit n’est pas valable :
• Le dépôt des clés dans la boîte aux lettres ou sous le paillasson (oui
oui, déjà vu !) ;
• la remise des clés à une tierce personne si celle-ci n’a pas été manda-
tée par vous, le bailleur, pour les recevoir (que ça soit le gardien de
l’immeuble, un huissier ou le Président de la République).
IMPORTANT
Lorsqu’un préavis doit être respecté, la restitution des clés et l’établisse-
ment d’un état des lieux ne suffisent pas à caractériser la renonciation du
bailleur aux loyers dus par le locataire jusqu’au terme du délai de préavis.
Encore heureux, on a envie de dire !
Alors si votre locataire se dit qu’il peut ne pas payer le loyer durant son
délai de préavis parce qu’il vous a largué les clés, eh bien dites lui que ça
ne marche pas comme ça.
196 LE GUIDE DE SURVIE DU BAILLEUR
EXEMPLE DE DÉBORDEMENT
Gros trous dans le mur, radiateur arraché (à cause d’un simu-
lacre de mêlée de rugby qui a mal tourné), traces de sauce
tomate sur le plafond, traces de pattes d’un Dog allemand
sur la porte d’entrée, etc.
COMMENT BIEN SE QUITTER ? 197
Afin de pouvoir justifier une retenue sur le dépôt de garantie, la loi exige
la production de justificatifs. En général, l’envoi d’un devis réaliste des tra-
vaux à réaliser est suffisant.
N.B
Lors de l’état des lieux de sortie, prenez également des photos, au cas où
les événements se compliquent.
Lorsque vous avez opté pour la provision sur charge (avec régularisa-
tion annuelle des charges), il se peut que votre locataire parte de votre
bien alors même que la copropriété n’a pas procédé à l’arrêté annuel des
comptes.
Vous pouvez alors procéder à un arrêté des comptes provisoire et lors-
qu’elle est dûment justifiée, conserver une provision ne pouvant excé-
der 20 % du montant du dépôt de garantie jusqu’à l’arrêté annuel des
comptes de l’immeuble.
La régularisation définitive et la restitution du solde, déduction faite, le cas
échéant, des sommes restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci
pourrait être tenu en lieu et place du locataire, sont effectuées dans le
mois qui suit l’approbation définitive des comptes de l’immeuble.
Toutefois, les parties peuvent amiablement convenir de solder immédia-
tement l’ensemble des comptes.
que le locataire n’a pas transmis au bailleur l’adresse de son nouveau do-
micile. C’est pour ça que c’est hyper important de bien lui demander ses
nouvelles coordonnées lors de l’état des lieux de sortie… ça évitera des
conflits inutiles !
Votre locataire n’en démord pas et soutient que vous avez abusivement
conservé une partie du dépôt de garantie.
Au lieu de vous précipiter chacun au tribunal, essayez une dernière fois de
résoudre votre conflit devant la commission départementale de concilia-
tion.
Elle est composée de représentants de bailleur et de locataires, exacte-
ment, dans les mêmes proportions.
À l’issue de cette procédure :
• Soit vous trouvez un terrain d’entente et une conciliation sera signée ;
• soit le torchon brûle vraiment et un avis sera rendu par la commission
avec l’exposé de la querelle, la position de votre locataire et vous-
même et un avis, que vous transmettrez ou pas au juge.
CONCLUSION
Vous avez fini de lire ce guide.
Bravo ! Et merci !
Pour finir en beauté, récapitulons à voix haute sur l’air de “I
will survive” :
• Choisissez le bail à mettre en place en fonction de la
demande du marché, de vos attentes et de la rentabilité
escompté : bail nu ? bail meublé ?
• Sélectionnez votre locataire avec attention en fonction
des pièces justificatives autorisées par la loi.
• Pensez à prendre une garantie si vous vous sentez fé-
brile : VISALE, cautions, GLI.
• Soyez au courant de vos droits et obligations. Selon la
Confédération Générale du Logement (CGL), les sujets
de mésententes ne manquent pas : l’état des lieux de
sortie, les troubles de jouissance, les charges locatives,
etc.
• Réagissez dès le premier impayé : lettres recomman-
dées, préparation de la mise en oeuvre de la garan-
tie, appel à un huissier qui pourra mettre en place un
échéancier.
• Et enfin, faites du yoga car être bailleur donne parfois
le vertige !
Vous voulez d’autres conseils pratiques ? Rejoignez-nous sur
notre groupe Facebook (http://bit.ly/FacebookGroupeIm-
mobilierGestionLocative) et bientôt notre blog (https://
blog.hellia.fr/) !
“Un jour lointain, vous aussi vous avez été locataire. Deve-
nez le bailleur que vous auriez voulu avoir en face de vous !”
Quentin VAUTRAY