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SUPPORT DE COURS DE DROIT DES ASSURANCES

Introduction
Avant l’entrée en vigueur du code CIMA (conférence interafricaine des marchés de l’assurance)
la plus part des pays d’Afrique noire Francophone étaient régis en matière du droit d’assurance,
par la loi française du 13 Juillet 1930 concernant le contrat d’assurance terrestre, rendue
applicable en Afrique par un décret du 19 Mars 1937.
Le Sénégal fera exception à cette règle en adoptant la loi n° 66-17 du 13 Juillet 1966 portant
Code des Obligations Civiles et Commerciales (COCC) dont le livre V traite des contrats relatifs
au risque et principalement au risque d’assurance. Cette loi va introduire une distinction très
nette entre contrat d’assurance et les contrats aléatoires.
Au début des années 90, la plupart des compagnies d’assurances de droit local créée en 1960
1 se trouvaient soit dans une situation critique, soit purement et simplement en cessation de
paiement pour plusieurs raisons (guerre des tarifs, les compagnies d’assurance en faillite
n’arrivant plus à verser des indemnités aux assurés.)
La compétence de la CIMA
En signant le 10 juillet 1992 à Yaoundé (République du Cameroun) le Traité instituant une
Organisation Intégrée de l’Industrie des Assurances dans les Etats africains membres de la Zone
Franc et portant création de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA), les
Ministres en charge des assurances avaient certainement à cœur de doter la nouvelle
Organisation des pouvoirs de décisions les plus étendus dont ils ne pouvaient pas user sous
l’effet des pressions nationales et dont ne disposait pas la CICA.
Ainsi, tous les pouvoirs de supervision ont-ils été conférés à la CIMA notamment à la
Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) qui en constitue l’organe de
régulation.
Seuls sont restés dans le domaine exclusif de la compétence des Etats, les pouvoirs de contrôle
des activités des intermédiaires d’assurances et des experts techniques liés au domaine des
assurances.
Tous les autres pouvoirs, généralement reconnus à un organe de supervision d’assurance tels que
l’agrément des compagnies d’assurances et de leurs dirigeants, le contrôle permanent de
solvabilité, le pouvoir d’injonction et de sanction jusqu’au retrait d’agrément, lui sont dévolus.
Très récemment, le pouvoir de contrôle sur les opérations de liquidation lui a été attribué. Elle le
détient en partage avec le Juge contrôleur désigné par le Tribunal compétent.
Par ailleurs, par le biais de Conseil des Ministres qui est son organe suprême, la CIMA définit la
politique du secteur des assurances, élabore la législation unique, interprète et la modifie. Enfin,
le Conseil des Ministres est l’unique organe de recours des décisions prises par la CRCA contre
les compagnies d’assurances.
Les sources du droit des assurances
Les sources du droit des assurances sont aujourd’hui multiples et complexes. Les assurances
terrestres, anciennement régies par le COCC sont régies depuis 1994 par le code CIMA, code
unique valable dans les pays membre de la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés
d’Assurance).

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Les assurances maritimes sont, quant à elle, régies par le code de la marine marchande. Enfin il
faut ajouter à ces sources la doctrine et la jurisprudence.

NB- DEFINITION DE L’ASSURANCE

DEFINITION TECHNIQUE:

L'assurance est l'opération par laquelle un assureur organise en mutualité une multitude
d'assurés exposés à la réalisation de risques déterminés, et indemnise ceux d'entre eux qui
subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes collectées.
DEFINITION JURIDIQUE:

L'assurance est le contrat par lequel une partie, dénommée le souscripteur se fait promettre par
une autre partie, dénommée l'assureur, une prestation en cas de réalisation d'un risque,
moyennant le paiement d'un prix appelé prime ou cotisation.
DEFINITION ECONOMIQUE

Il s'agit d'un produit commercialisé par les entreprises d'assurance, sous la forme d'un package
de garanties, souvent à prendre ou à laisser.

C'est pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhésion, notamment à l'égard des particuliers.

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TITRE I : LE MARCHE SENEGALAIS DES ASSURANCES

Ce marché a quatre composantes : Les professionnels de l’assurance, les consommateurs


d’assurance, les produits d’assurance et les organes de contrôle.

SECTION I : LES PROFESSIONNELS D’ASSURANCE

Il convient de distinguer les sociétés ou entreprises d’assurance appelées assureurs, des


réassureurs qui sont les assureurs des assureurs, et encore des intermédiaires d’assurance qui
assurent la distribution des produits d’assurance.
PARAGRAPHE I : LES SOCIETES D’ASSURANCES

L’exercice d’opérations d’assurance est soumis, à certaines conditions. Les deux principales
sont la forme juridique de l’entreprise et l’agrément accordée par les autorités publiques.

I : La forme juridique de l’entreprise

Selon l’article 301 du code CIMA, les entreprises d’assurances doivent être constituées sous la
forme de société anonyme (ici les assurés sont simplement des clients de la société) ou de
société d’assurance mutuelle (ici tous les assurés ont en même temps le statut de membre de la
société partageant les profits et les pertes de l’entreprise sous forme de réduction ou
augmentation de la cotisation).
Toutefois une société d'assurance ne peut se constituer sous la forme d'une société anonyme
unipersonnelle.
Une entreprise étrangère ne peut pratiquer sur le territoire d'un État membre l'une des opérations
mentionnées à l'article 300 ou des opérations de réassurance que si elle satisfait aux dispositions
de la législation nationale dudit État.

II: L’agrément

En matière d’assurance l’agrément est l’autorisation accordée par les autorités administratives
notamment le Ministre des Finances à une entreprise pour exercer dans le pays une ou
plusieurs opérations d’assurance et / ou de capitalisation. Pour cela il doit être constitué un
dossier comportant divers éléments. L’acte constitutif avec indication du capital social qui est de
5 milliards minimum pour une S.A ou du fonds d’établissement de 3 milliards pour les
entreprises mutuelles ; des exemplaires de tarifs, de polices, de statut et autres.
Les entreprises soumises au contrôle par l'article 300 ne peuvent commencer leurs opérations
qu'après avoir obtenu un agrément. Toutefois, en ce qui concerne les opérations d'acceptation en
réassurance, cet agrément n'est pas exigé.
L'agrément est accordé sur demande de l'entreprise, pour les opérations d'une ou plusieurs
branches d'assurance. L'entreprise ne peut pratiquer que les opérations pour lesquelles elle est
agréée.

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Toute entreprise réalisant des opérations définies au 1°) de l'article 300 ne peut pratiquer en
même temps les opérations définies au 2°) du même article.
Les sociétés qui à la date d'application du présent Code pratiquent à la fois les opérations
définies aux 1°) et 2°) de l'article 300 ont un délai de trois ans pour se mettre en conformité avec
les prescriptions des deux alinéas ci-dessus.
Deux catégories d’organismes d’assurance sont agréées au Sénégal : la société de droit national
et la société de droit étranger.
Il ya société de droit national lorsque celle-ci a son siége social situé au Sénégal, un conseil
d’administration composé de plus de la moitié de nationaux et lorsque celle-ci est surtout
constituée conformément aux dispositions législatives Sénégalaises. On parle de société
étrangère lorsque cette société a son siége social dans un pays étranger et a été constituée
conformément à la législation de ce pays. L ‘agrément permet de limiter l’accès au marché
Sénégalais; la priorité est, en principe, donnée aux sociétés de la nation.
Les Entreprises soumises au contrôle en application de l'article 300, constituées sous forme de
sociétés anonymes et dont le siège social se trouve sur le territoire d'un État membre doivent
avoir un capital social au moins égal à 5 milliards de Francs CFA.
Les sociétés d'assurance mutuelles doivent avoir un fonds d'établissement au moins égal à 3
milliards de Francs CFA.
PARAGRAPHE II : LES INTERMEDIAIRES
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Ils ont un statut différent de celui des sociétés d’assurance. Ils entretiennent des rapports
particuliers avec les sociétés d’assurance et les assurés.

I : Le statut juridique des intermédiaires

Les intermédiaires sont définis comme des personnes physiques ou morales qui présentent au
public des opérations d’assurance. Leur rôle consiste à solliciter ou recueillir la souscription de
contrats d’assurance et/ou d’exposer oralement ou par écrit un contrat d’assurance en vue de sa
souscription. En d’autres termes, ils vendent au public des produits d’assurance, élaborés par des
sociétés d’assurance agréés au Sénégal. De manière générale, il faut distinguer cinq (5)
catégories d’intermédiaires : l’agent général, le courtier, les personnes physiques salariées, les
personnes physiques non salariées et les personnes physiques ou morales à statut dérogatoire
(banque, agence de voyage).

A : L’agent général
Les courtiers d'assurances, les associés ou tiers qui gèrent ou administrent une société de
courtage d'assurances et les agents généraux d'assurances doivent justifier préalablement à leur
entrée en fonction :
a) soit de la possession d'un diplôme mentionné sur une liste fixée par la Commission de
Contrôle après avis des instances professionnelles représentatives des compagnies d'assurance,
ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel ;
b) soit de l'exercice à temps complet, pendant deux ans au moins, dans les services
intérieurs ou extérieurs d'une entreprise d'assurance, d'un courtier ou d'une société de courtage
d'assurance de fonctions relatives à la production ou à l'application de contrats d'assurance, ainsi
que de l'accomplissement d'un stage professionnel, soit de l'exercice à temps complet pendant
un an au moins d'une activité en qualité de cadre ou de dirigeant dans ces mêmes entreprises ;
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c) soit de l'exercice, pendant deux ans au moins, en qualité de cadre ou de chef
d'entreprise, de fonctions de responsabilité dans une entreprise industrielle ou commerciale,
ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel ;
d) soit de l'exercice pendant deux ans de fonctions de responsabilités en tant que cadre
dans une administration de contrôle des assurances.
C’est une personne physique mandataire d’une ou de plusieurs sociétés d’assurance en vertu
d’un traité de nomination. Dans l’exécution de ses fonctions, l’agent général met sa compétence
au service de la société en vue de la souscription de contrats d’assurance.

B : Le courtier ou assureur conseil


L'exercice de la profession de courtier est soumis à l'agrément du Ministre en charge du secteur
des assurances de l'État dans lequel l'autorisation est demandée. Le Ministre établit et met à jour
une liste des courtiers et la transmet à la Commission de Contrôle et aux compagnies agréées sur
le territoire de l'État.
Il est interdit aux entreprises d'assurance de souscrire des contrats d'assurance par l'intermédiaire
de courtiers non autorisés sous peine des sanctions prévues à l'article 312. Les courtiers
d'assurances sont des commerçants sans qu'il y ait lieu de distinguer, suivant que les actes qu'ils
accomplissent sont civils ou commerciaux.
Ils sont soumis comme tels à toutes les obligations imposées aux commerçants.

C’est une personne physique ou morale. Il a un statut de commerçant et en tant que tel, doit
s’inscrire au registre du commerce. Le cabinet de courtage peut prendre plusieurs formes
4 juridiques, il peut s’agir d’une société individuelle ou d’une société S.A.R.L ou S.A. L’exécution de
la profession est soumise à l’agrément du Ministre des finances et du budget. Le courtier ou la
société de courtage doit en plus souscrire un contrat d’assurance couvrant les conséquences
pécuniaires de sa responsabilité civile professionnelle avec une garantie de 10 millions de francs
par sinistre et par année. Il est interdit au courtier ou à la société de courtage, sauf mandat exprès
de l’entreprise d’assurance, d’encaisser des primes ou même de retenir le montant de leurs
commissions. Si le courtier ou une société encaisse des primes ou fraction de primes, il doit les
reverser aux sociétés d’assurance dans un délai de 30 jours. Voir article 541 CIMA

C : Les mandataires salariés ou non salariés


Les intermédiaires mentionnés aux 3°) et 4°) de l'article 501, à l'exception des personnes
physiques salariées qui exercent les fonctions de responsable de bureau de production ou ont la
charge d'animer un réseau de production, doivent justifier, préalablement à leur entrée en
fonction :
a) soit de la possession d'un diplôme mentionné sur une liste fixée par la Commission de
Contrôle après avis des instances professionnelles représentatives des entreprises d'assurance
ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel ;
b) soit de l'exercice à temps complet pendant six mois au moins de fonctions relatives à la
production ou à l'application de contrats d'assurances, dans les services intérieurs ou extérieurs
d'une entreprise d'assurance, d'un courtier ou d'une société de courtage Pour aller plus loin
Les personnes physiques ou morales à statut dérogatoire

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Les banques, agences de voyages et autres, dans le cadre de leurs activités, peuvent présenter à
leur public des produits d’assurance (art.503&504 du Code CIMA). Personnes habilitées pour
la présentation
Les opérations pratiquées par les entreprises mentionnées à l'article 300 ne peuvent être
présentées que par les personnes suivantes :
1°) les personnes physiques et sociétés immatriculées au registre du commerce pour le courtage
d'assurance agréées par le Ministre en charge du secteur des assurances et, dans ces sociétés, les
associés et les tiers qui ont le pouvoir de gérer ou d'administrer ;
2°) les personnes physiques ou morales titulaires d'un mandat d'agent général d'assurance ou
chargées à titre provisoire, pour une période de deux ans au plus non renouvelable, des fonctions
d'agent général d'assurance ;
3°) les personnes physiques salariées commises à cet effet : a)
soit par une entreprise d'assurance ;
b) soit par une personne ou société mentionnée au 1°) ci-dessus.
4°) les personnes physiques non salariées, mandatées et rémunérées à la commission.

II : Les conditions d’accès à la profession

Pour obtenir la carte professionnelle délivrée par le Ministère en charge des assurances,
deux catégories de conditions sont exigées : des conditions d’honorabilité et des conditions de
capacité.

A : Les conditions d’honorabilité


Selon l’art.506 code CIMA ne peuvent exercer une profession d’intermédiaire :

Les personnes ayant fait l’objet de condamnation pour crime et délit ;


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1- Les personnes ayant fait l’objet d’une mesure de faillite personnelle ou autre mesure
d’interdiction relative au règlement et liquidation judiciaires des entreprises
2- Les personnes ayant fait l’objet de mesure de destitution de fonction d’officier
ministériel en vertu d’une décision de justice.
Les condamnations et mesures visées plus haut entraînent l’interdiction de présenter des
opérations d’assurance au public.
Ces interdictions peuvent également être prononcées par les tribunaux à l'encontre de toute
personne condamnée pour infraction à la législation ou à la réglementation des assurances.

B : Les conditions de capacité (article 508 CIMA)


Les intermédiaires (personnes physiques) doivent remplir les conditions suivantes :
1- Avoir la majorité légale dans l’Etat de présentation de l’opération
2- Être ressortissant d’un Etat membre de la CIMA
3- Remplir les conditions de capacité professionnelle fixées par la commission de
contrôle.
4- Ne pas être frappé des incapacités prévues à l’art.506.
Les conditions de capacités sont étendues aux personnels et la justification par des documents
notamment la carte professionnelle délivrée par le Ministére en charge des assurances.

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PARAGRAPHE III : LES SOCIETES DE REASSURANCE

La réassurance est selon Picard et Besson « un contrat entre un réassureur, dit cessionnaire et un
assureur professionnel dit cédant qui répond seul et intégralement vis à vis des risques par lui
assurés. Le réassureur prend en charge, moyennant rémunération, tout ou partie de ces risques
s’engageant à rembourser au cédant, dans les conditions déterminées, tout ou partie des sommes
dues, versées aux assurés au titre de sinistre. »
La réassurance se fait au niveau national et surtout international, car il y va même de la survie
des compagnies d’assurance. La réassurance est la méthode qui consiste à procéder à une
dispersion géographique des différents risques contenus dans le portefeuille des compagnies
d’assurance et d’éviter les conséquences des cumuls catastrophiques. On dit qu’elle permet de
niveler les différents risques lorsqu’elle est judicieusement opérée par une compagnie
d’assurances.
Le marché Sénégalais d’assurance entretient des relations avec les réassureurs par le biais des
cessions légales de réassurance et des traités de réassurance.
Voir aussi la Coassurance : Plusieurs assureurs qui opèrent au sein d'un même État, peuvent
également s'engager par une police unique.
En cas de sinistre, il n'y a pas de solidarité entre les Co assureurs dans leurs rapports avec
l'assuré.

I : Les cessions légales de réassurance

La cession légale est instituée au profit des sociétés africaines et sénégalaises de réassurance
pour les mêmes objectifs.

A : Les institutions bénéficiaires


Il s’agit entre autre de la société africaine de réassurance (AFRICA-RE), de la compagnie
régionale de réassurance (CICARE) et la société Sénégalaise de réassurance (SENRE).

1-AFRICA-RE :
L’accord portant création de la Société Africaine de Réassurance (AFRICA-RE) a été signé le
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24 février 1976 à Lagos entre les pays membres de l’OUA et la BAD. Son capital initial était
de 15 millions de dollars US.
Chaque Etat membre devait s’engager à ce que les sociétés d’assurance et de réassurance
exerçant sur son territoire cèdent au moins 5% de leur traité de réassurance présents et futurs à
Africa-RE. Aux mêmes conditions que celles accordées aux réassureurs étrangers les plus
favorisés Art.27 de l’accord.
Après modification, les cessions faites au profit d’Africa-RE sont désormais de 5% des traités de
réassurance pour les sociétés de droit national et 5% des émissions pour les sociétés de droit
étranger. Toutefois, AFRICA-RE est libre d’accepter ou de refuser totalement ou partiellement
les cessions qui lui sont proposées. En clair, cela signifie que la société doit refuser non
seulement les mauvaises affaires, c’est à dire les primes mal tarifées, mais aussi les affaires
dépassant sa capacité de couverture.

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2-CI-CA-RE :
L’accord portant création de la Compagnie Régionale de Réassurance (CICA-RE) a été signé le
24 septembre 1981 à Paris par les pays membres de la CICA (remplacée par la CIMA). Son
capital initial de 600 millions de francs CFA a été porté, après la dévaluation du franc CFA à
1,500 milliard f CFA.
Dans ce cadre, chaque Etat s’engage à ce que chaque organisme d’assurance exerçant sur son
territoire, à l’exclusion de ceux pratiquant exclusivement des opérations de réassurance cède
15% de tous les traités de réassurance souscrits par les sociétés de droit national et 10% des
primes directes pour les sociétés de droit étranger (art 32 de l’accord). Mais contrairement à
AFRICA-RE, la CICA-RE ne peut refuser les cessions qui lui sont faites.

3-SEN-RE :
La Société sénégalaise de réassurance (SEN-RE) a été créée par décret n° 87-1170 du 22
septembre 1987. La cession légale au profit de la SEN-RE a été instituée par la loi 89-26 du 06
juin 1989. L’assiette de la cession légale obligatoire de réassurance est la suivante. 20% sur les
primes émises pour les sociétés de droit étranger ; 6,5% sur les primes émises et 15% sur les
traités de réassurance en cours pour les sociétés de droit interne

B : Les objectifs poursuivis


Il s’agit :
- D’augmenter la capacité de rétention des primes du marché avec pour
conséquence la réduction des sorties de devises ;
- De réguler le marché en matière de tarification et de réparation des risques.
- De contribuer au développement économique et social des pays africains

II : Les traités de réassurance


Le traité de réassurance est une convention de réassurance entre le réassureur et l’assureur. Il est
conclu pour un ou plusieurs groupes d’affaires. Une fois signé, il se caractérise par la cession
obligatoire et l’acceptation obligatoire de tous les risques relevant du champ d’application du
traité. De manière générale, on distingue les formes de réassurance proportionnelle et non
proportionnelle.

Cf. PARTIE BASES TECHNIQUES

SECTION II : LES CONSOMMATEURS D’ASSURANCE

L’expression permet de regrouper trois situations juridiques assez distinctes : Celle du


souscripteur, de l’assuré et des tiers bénéficiaires dans les assurances en cas de décès ou
victimes des assurances de responsabilité.

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PARAGRAPHE I : LES SOUSCRIPTEURS DU CONTRAT D’ASSURANCE

Le contrat d’assurance est une convention passée entre un assureur et un souscripteur.

Le souscripteur ou preneur d’assurance est la partie au contrat au nom de laquelle la police


d’assurance est signée et qui s’engage au paiement des primes. C’est souvent l’assuré lui même
qui souscrit pour son propre compte, mais il peut aussi souscrire pour le compte d’autrui. A ce
niveau une différence est à faire entre un souscripteur qui agit dans le cadre d’un mandat ou
d’une gestion d’affaire et un souscripteur qui agit pour lui même et pour une autre personne par
le mécanisme de la stipulation pour autrui. Dans le premier cas c’est le mandant ou le géré qui
est partie au contrat même si la ratification intervient après le sinistre. En revanche, dans le
second cas, c’est le stipulant qui est partie au contrat.

PARAGRAPHE II : L’ASSURE

C’est la personne physique ou morale sur qui reposent les intérêts. Pour une assurance vie, c’est
la personne qui est menacée par le risque couvert soit dans sa personne soit dans son patrimoine.
La qualité d’assuré est donc spécifique et ne peut donc être simplement ramenée à celle de partie
au contrat, ni à celle de bénéficiaire. On distingue ainsi, l’assuré souscripteur de l’assuré
bénéficiaire d’une assurance pour compte.

I: L’assuré souscripteur
C’est celui sur qui pèse le risque garanti et qui souscrit un contrat d’assurance pour son propre
compte. L’hypothèse de l’assureur souscripteur est assez fréquente. D’ailleurs, il arrive que le
langage courant et même le législateur assimile les deux termes.

II: L’assuré bénéficiaire d’une assurance pour compte


Dans le mécanisme de la stipulation pour autrui, on peut donner à un tiers la qualité de créancier
à condition que le stipulant ait un intérêt au contrat. Or, dans l’assurance pour compte, le
preneur d’assurance souscrit un contrat non seulement pour son propre compte mais aussi pour
le compte d’autrui, ce qui lui donne la qualité d’assuré. L’assurance pour compte est fréquente
dans les assurances de dommages et de personnes.

A : L’assurance pour compte dans les assurances de dommages


Selon l’art 05 al. 2 à 04 du Code CIMA « l’assurance peut aussi être contractée pour le compte
de qui il appartiendra ».
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« La clause vaut tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat que comme pour
stipulation pour autrui au profit du bénéficiaire connu ou éventuel de la dite clause. » « Le
souscripteur d’une assurance pour le compte de qui il appartiendra est seul tenu au paiement de
la prime envers l’assureur. Les exceptions que l’assureur pourrait lui opposer sont également
opposable au bénéficiaire du contrat quel qu’il soit. »
L’assurance pour compte est utilisée aussi bien dans les assurances de choses que dans les
assurances de responsabilité.
9
1-L’assurance pour compte dans les assurances de choses (de biens)
Elaborée à l’origine en droit maritime, l’assurance pour compte est notamment utilisée dans les
assurances terrestres par les détenteurs ou dépositaires de biens mobiliers appartenant à autrui.
Dans une telle hypothèse, les polices d’assurance incluent en fait la garantie de deux risques
qu’il faut bien distinguer :
- d’une part, le dépositaire souscrit une assurance de responsabilité qui le garantit lui-
même au cas où sa responsabilité serait rétablie à l’égard du propriétaire du bien d’autrui. Il
n’y a ici aucune assurance pour compte mais une simple assurance de responsabilité qui vaut au
profit du souscripteur de la police.
- d’autre part, le dépositaire souscrit une assurance pour le compte de qui il appartiendra,
assurances de choses pour le compte des propriétaires de biens confiés au cas où les biens
seraient détruits en dehors de toute responsabilité établie de la part du dépositaire. Par exemple
en cas de vol ou d’incendie lorsque toutes les précautions ont été prises. L’assurance pour
compte lui permet de compléter la garantie de ses propres clients au delà de sa propre
responsabilité contractuelle, ceux-ci prenant la qualité d’assurés dans le contrat souscrit.
2-L’assurance pour compte dans les assurances de responsabilité
Le meilleur exemple c’est l’assurance automobile obligatoire. Elle garantit non seulement la
responsabilité du propriétaire de l’automobile souscripteur du contrat mais aussi celle de tout
gardien ou de tout conducteur autorisé ou non qui devient légalement assuré.

B : L’assurance pour compte dans les assurances de personnes


Ce sont les assurances de personnes qui sont son domaine de prédilection.
L’assurance de groupe est un contrat d’assurance souscrit par une personne morale ou chef
d’entreprise en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions
définies au contrat, pour la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des
risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liée à la maternité, des risques
d’incapacité de travail ou du risque de chômage. Les adhérents doivent avoir un lien de même
nature avec le souscripteur (art. 75 C.CIMA).
Dans tous les cas d’assurance pour compte, le bénéficiaire de cette stipulation a la qualité
d’assuré et dispose de ce fait d’une action directe contre l’assureur qui peut lui opposer toutes
les exceptions nées du contrat.

PARAGRAPHE III : LES TIERS

En dépit du principe de la relativité des contrats certains tiers bénéficient des prestations de
l’assureur. Ce sont les tiers bénéficiaires dans les assurances décès et les tiers-victimes dans les
assurances de responsabilité.

I : Les tiers bénéficiaires dans les assurances en cas de décès

C’est encore le mécanisme juridique de la stipulation pour autrui qui permet d’expliquer le
régime des assurances en cas de décès dans les assurances sur la vie.
En effet, lorsque le risque garanti est le décès de l’assuré, il est clair que celui-ci ne peut pas
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bénéficier lui-même de la garantie prévue au contrat. C’est donc un tiers bénéficiaire désigné par
l’assuré qui recevra les prestations de l’assureur.

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II : Les tiers victimes dans les assurances de responsabilité

Dans un contrat d’assurance de responsabilité, l’assuré est celui sur la tête de qui pèse le risque
de responsabilité et la victime n’est qu’un tiers du reste inconnu au moment de la souscription
du contrat. Cependant, si le responsable est débiteur de la dette de réparation, la victime est une
créancière d’indemnité particulièrement protégée en droit des assurances car elle dispose d’une
action directe contre l’assureur du responsable. Sa situation est plus favorable que celle d’un
assuré bénéficiaire d’une assurance pour compte car l’assureur peut opposer à la victime la plus
part des exceptions opposables à l’assuré responsable, à l’exception des déchéances.

Ces précisons sur le contexte général ainsi que sur les principaux acteurs du marché d’assurance
faites, nous allons successivement étudier la conclusion et l’exécution du contrat d’assurance,
les éléments du contrat d’assurance et, enfin, le régime juridique des assurances de personnes et
de dommages.

SECTION III : LES PRODUITS D’ASSURANCE

Selon l’objet sur lequel porte l’assurance on distingue deux grandes catégories d’assurance :

• Les assurances Dommages (couramment dite IARDT).


• Les assurances de personnes.

Cf. COURS DE BASES TECHNIQUES D’ASSURANCE


SECTION IV : LES ORGANES DE CONTROLE

A- LA DIRECTION DES ASSURANCE ( niveau national)

B- LA CRCA ( cima)

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TITRE II : L'OPERATION D'ASSURANCE
CHAPITRE I : LA REGLEMENTATION DU CONTRAT D'ASSURANCE

Le mécanisme de l'assurance peut avoir des effets pervers, notamment en encourageant la


négligence des assurés se sachant garantis.

On peut craindre également que l'assuré occasionne intentionnellement un sinistre pour


percevoir le montant de l'indemnité.

Enfin, les Entreprises d'assurances sont en position économique dominante à l'égard de l'assuré,
et il convient de veiller à l'équilibre contractuel.

C'est pourquoi, des règles communautaires et internes ont été instituées afin de déroger aux
règles du droit commun.
SECTION I - REGLEMENTATION INTERNE

Les sources du droit des assurances sont aujourd’hui multiples et complexes. Les assurances
terrestres, anciennement régies par le COCC sont régies depuis 1994 par le code CIMA, code
unique valable dans les pays membre de la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés
d’Assurance).
Les assurances maritimes sont, quant à elle, régies par le code de la marine marchande. Enfin il
faut ajouter à ces sources la doctrine et la jurisprudence.

Le Code des Assurances est divisé en cinq livres:


LIVRE I -- LE CONTRAT

LIVRE II -- LES ASSURANCES OBLIGATOIRES

LIVRE III -- LES ENTREPRISES

LIVRE V -- LES AGENTS GENERAUX COURTIERS ET AUTRES INTERMEDIAIRES D'ASSURANCE


ET DE CAPITALISATION

LIVRE VI - ORGANISMES PARTICULIERS D’ASSURANCE

SECTION II - LE CONTROLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE


A - CONTROLE ADMINISTRATIF

Les entreprises d'assurances sont réglementées par le livre III du Code des Assurances et
soumises au contrôle administratif et financier de la COMMISSION DE CONTROLE DES
ASSURANCES.
Les entreprises doivent bénéficier d'un agrément administratif, indispensable pour pratiquer

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une ou plusieurs des branches d'assurances.
B - CONTROLE FINANCIER : COMMISSION DE CONTROLE DES ASSURANCES

La solvabilité des entreprises d'assurances est également étroitement réglementée avec


obligation de constituer une marge de solvabilité conforme aux exigences du Code Cima.
Les dettes des assureurs envers les assurés sont également garantis par des provisions
techniques qui doivent faire l'objet de placements réglementés.
La COMMISSION DE CONTROLE DES ASSURANCES a pour le rôle de veiller au respect,
par les entreprises d'assurance, des dispositions législatives et réglementaires relative à
l'assurance et aux conditions de leur solvabilité.
Elle contrôle leur solvabilité et leurs conditions d'exploitation.

CHAPITRE II : CARACTERES DU CONTRAT D’ASSURANCE

L’assurance présente sept caractères :

1- C’est un contrat consensuel.


En principe, le contrat ne nécessite que l'échange de volonté des parties, même s'il est astreint
à des exigences de forme (l'écrit est exigé par l'article 7 du Code des assurances).
Il devient parfait dès la rencontre des volontés de l'assureur et de l'assuré.
2- C’est un contrat synallagmatique.
Le contrat d'assurance met à la charge des parties, des obligations nécessairement
réciproques.
A - POUR L'ASSUREUR Art 16 :
Les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de l'assuré
sont à la charge de l'assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans la police.

Toutefois, l'assureur ne répond pas des pertes et dommages provenant d'une faute intentionnelle
ou dolosive de l'assuré

L'obligation de l'assureur consiste donc en l'exécution d'une prestation en cas de réalisation


du risque assuré, laquelle peut prendre plusieurs formes :
• Paiement d'une indemnité ou d'un capital
• Désintéressement direct de la victime
• Organisation de la défense de son assuré : garantie défense et recours, protection juridique.
• Prestation d'assistance...
B - POUR L'ASSURE Art 12 :
* Obligation de déclaration du risque, ou de son aggravation :
Dans les contrats d'assurance de dommage :
il doit déclarer, en cours de contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit
d'aggraver les risques, soit d'en créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques
les réponses faites à l'assureur, notamment dans le formulaire précité, dans un délai de 15 jours.
* - Obligation de payer la prime d'assurance
13
Le contrat d'assurance met nécessairement à la charge de l'assuré le paiement d'une prime ou
cotisation:
* - Obligation de respecter les conditions de garantie
* - Obligation de prendre des mesures conservatoires en cas de sinistre
*- Obligation de déclaration du sinistre.
Ce délai ne peut inférieur à cinq jours ouvrés, sauf en matière de vol et de mortalité de bétails.
En cas de vol ou en cas de sinistre mortalité de bétail, ce délai est fixé à 48 heures.
Toutefois, lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat, la déchéance pour déclaration tardive
ne peut être opposée à l'assuré que si l'assureur établit que ce retard lui a occasionné un
préjudice.
De plus, elle ne peut être opposée dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de
force majeure.
Enfin, la déchéance de garantie, est inopposable à la victime exerçant l'action directe.
NB : Paiement de la Prime
La prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime par le souscripteur.
Il est interdit aux entreprises d’assurance, sous peine des sanctions prévues à l’article 312, de
souscrire un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée ou de renouveler un contrat
d’assurance dont la prime n’a pas été payée.

Par dérogation au principe énoncé aux alinéas précédents, un délai maximum de paiement de
soixante (60) jours à compter de la date de prise d’effet ou de renouvellement du contrat peut
être accordé au souscripteur, pour les risques dont la prime du contrat excède quatre-vingt (80)
fois le SMIG annuel du pays de localisation à l’exception des contrats des branches automobile,
maladie et marchandises transportées.
Toutefois, le souscripteur devra signer un engagement exprès à payer la prime du contrat avant
l’expiration du délai prévu. Lorsque l’engagement express de payer la prime est matérialisé par
un effet de commerce, le terme maximum stipulé ne peut excéder le délai de 60 jours ci-dessus.
A défaut de paiement de la prime dans le délai convenu, le contrat est résilié de plein droit. La
portion de prime courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de
poursuite et de recouvrement.
Les dispositions des alinéas 2 à 6 ne s’appliquent pas aux risques de l’État et de ses
démembrements pour lesquels des délais de paiement de primes pourraient être accordés dans
les conditions définies par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.
Les dispositions des alinéas 2 à 7 du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la
vie.
3- C’est un contrat aléatoire.
Ce caractère est fondamental car il est l’essence même du contrat d’assurance.
Il résulte de l'article 11 du Code des assurances que l'assureur ne répond que des "cas fortuit"
ou des conséquences dommageables de la faute simple de l'assuré, à condition que celle-ci ne
soit pas volontaire.

Le sinistre ne doit donc pas être réalisé lors de la souscription du contrat.


Le caractère aléatoire du contrat d'assurance s'oppose à ce qu'un assureur prenne en charge un
sinistre que l'assuré savait déjà réalisé au moment de la souscription du contrat : notion de passé
inconnu. Le sinistre doit dépendre d'un cas fortuit .

14
Les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de l'assuré

sont à la charge de l'assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans la police.

Toutefois, l'assureur ne répond pas des pertes et dommages provenant d'une faute intentionnelle

ou dolosive de l'assuré.

La charge de la preuve du caractère intentionnel de la faute appartient à l'assureur.

4- C’est un contrat à titre onéreux.


L’assuré doit payer des primes ou cotisations, et l’assureur indemniser en cas de dommage
résultant de la réalisation d’un sinistre.
5- C’est un contrat à exécution successive.
Le contrat d’assurance est un contrat qui s’échelonne dans le temps ; et plus précisément dans
un futur inconnu qui conforte le caractère aléatoire. Certes il est possible de souscrire une
assurance pour une brève durée, par exemple le temps d’un voyage aérien, mais cette garantie se
prolonge en général après l’instant de la conclusion ou de la prise d’effet. Le caractère successif
du contrat d’assurance rend compte de l’élément temporel de la garantie et des règles de la
résiliation du contrat ou de la divisibilité des primes au prorata de la période garantie.
6- C’est un contrat d’adhésion
Ceci ne justifie en rien une remise en cause du caractère consensuel du contrat d’assurance
terrestre. En fait les conditions générales du contrat sont constatées dans un écrit élaboré par
l’assureur : C’est la police d’assurance. L’assuré n’a pas à discuter de ces conditions générales,
il les accepte ou non. En revanche il peut discuter les conditions ou clauses particulières du
contrat devant s’adjoindre aux conditions générales.
Les conditions générales sont d'ailleurs soumis au contrôle formel de l'administration ( Direction
des Assurances).
7- C’est un contrat de bonne foi.
L’assuré a l’obligation de déclarer correctement les risques lors de la conclusion du contrat et
les sinistres dés leur survenance. La loyauté est l’essence même du contrat d’assurance. C’est
pourquoi la bonne foi de l’assuré est toujours présumée et par conséquent la mauvaise foi
prouvée de l’assuré est sanctionnée avec une particulière sévérité par la nullité du contrat s’il y a
mauvaise foi dans la déclaration des risques, ou par la déchéance s’il y a mauvaise foi dans la
déclaration du sinistre.
La bonne foi doit précéder et accompagner toute la vie du contrat.
LA BONNE FOI DE L'ASSUREUR
L’assureur est tenu d'une obligation de conseil tout au long de la vie du contrat, et
notamment lors de la souscription du contrat.
Il doit faire preuve de loyauté, en conseillant à son client des garanties adaptées, et en
l'informant clairement sur les clauses et conditions du contrat.
LA BONNE FOI DE L'ASSURE

L'assuré doit répondre de bonne foi aux questions qui lui sont posées par l'assureur lors de
la déclaration du risque, et doit déclarer les circonstances nouvelles d'aggravation de risque ,

15
faute de quoi il s'expose à la nullité du contrat Art 18 code CIMA.
A défaut de mauvaise foi, il s'expose seulement à la réduction proportionnelle de taux de
prime du Code des Assurances. Art 19 code CIMA

L'assuré doit respecter les conditions de garantie prévues dans la police d'assurance (mesures de
prévention, utilisation de moyens de protection…) faute de quoi il s'expose à une non garantie.

Il devra faire preuve de bonne foi dans la déclaration de sinistre (prise de mesures de sauvegardes,
préservation des recours de l'assureur, respect du délai de déclaration du sinistre, accomplissement des
formalités prévues au contrat, établissement d'un état de pertes ...), faute de quoi il s'expose à une
déchéance de garantie.

CHAPITRE III : LA CONCLUSION DU CONTRAT D'ASSURANCE

Le produit d'assurance est vendu par les entreprises d'assurances sous la forme d'un contrat, passé
généralement entre l'assureur et l'assuré. Il est le plus souvent diffusé par des intermédiaires.

Il s'agit d'un produit complexe, qui repose sur la promesse faite par l'assureur d'accomplir les
prestations prévues par la Police en cas de réalisation d'un risque déterminé. Toutefois, une telle
garantie est assortie de conditions et de restrictions qu'il appartient à l'assuré de bien connaître.

C'est pourquoi, le législateur veille à ce que l'assureur remplisse son obligation de loyauté en
fournissant à l'assuré toutes les informations et le conseil nécessaire, notamment au moment de la
souscription.
SECTION I : LES PARTIES AU CONTRAT

Le contrat d'assurance intéresse :

I - L'ASSUREUR

C'est la partie au contrat qui s'engage à exécuter une prestation à l'assuré en cas de
réalisation du risque faisant l'objet du contrat.

Il s'agit obligatoirement d'une entreprise d'assurance soumise au contrôle par l’article 300
du Code des Assurances.
II - LE SOUSCRIPTEUR DU CONTRAT D'ASSURANCE

C'est le plus souvent l'assuré lui-même qui a la qualité de souscripteur, lorsqu'il souscrit pour
son propre compte, afin de protéger ses intérêts contre un risque.
L'assurance peut être contractée en vertu d'un mandat général ou spécial ou même sans
mandat, pour le compte d'une personne déterminée.
Dans ce dernier cas, l'assurance profite à la personne pour le compte de laquelle elle a été
conclue, alors même que la ratification n'aurait lieu qu'après le sinistre.
16
L'assurance peut aussi être contractée pour le compte de qui il appartiendra. La clause vaut,
tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat que comme stipulation pour autrui
au profit du bénéficiaire connu ou éventuel de ladite clause.

Le souscripteur d'une assurance contractée pour le compte de qui il appartiendra est seul tenu
au paiement de la prime envers l'assureur ; les exceptions que l'assureur pourrait lui opposer
sont également opposables au bénéficiaire du contrat, quel qu'il soit.

III - L'ASSURE
L'assuré est la personne sur la tête ou sur les intérêts de laquelle repose une assurance, c'est à
dire celle qui est menacée par le risque couvert, soit dans sa personne, soit dans son patrimoine.

La qualité d'assuré est donc bien spécifique et ne peut simplement être ramenée ni à celle de
partie au contrat, ni à celle de tiers bénéficiaires.

Il est vrai qu'une confusion est souvent commise entre le terme d'assuré et celui de souscripteur,
y compris dans certaines dispositions du Code des Assurances.

IV - LES TIERS BENEFICIAIRES


Certains tiers étrangers au contrat, vont pouvoir en obtenir le bénéfice :

A - L'ASSURE POUR COMPTE


Le Code des Assurances permet à un contractant de stipuler pour le compte d'autrui à
condition de justifier d'un intérêt qui peut être pécuniaire ou moral.
B - L'ASSURANCE DE GROUPE

Est un contrat d'assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef
d'entreprise en vue de l'adhésion d'un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au
contrat, pour la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant
atteinte à l'intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d'incapacité de travail
ou d'invalidité ou du risque de chômage.

C - LES CREANCIERS HYPOTHECAIRES

Les indemnités dues par suite d'assurance contre l'incendie, ou les autres risques, sont
attribuées, sans qu'il y ait besoin de délégation expresse, aux créanciers privilégiés ou
hypothécaires, suivant leur rang.

D - LES TIERS VICTIMES DANS LES CONTRATS D'ASSURANCE DE

RESPONSABILITE

L'assurance de responsabilité a pour finalité première de protéger le patrimoine de l'assuré


contre une dette de responsabilité à l'égard des tiers.

L'assureur ne peut payer à un autre que le tiers lésé tout ou partie de la somme due par lui, tant
que ce tiers n'a pas été désintéressé, jusqu'à concurrence de ladite somme, des conséquences
pécuniaires du fait dommageable ayant entraîné la responsabilité de l'assuré.
17
SECTION II : L'ECHANGE DE CONSENTEMENTS DES PARTIES

Le contrat d'assurance est un contrat consensuel qui devient parfait par l'accord des parties sur:

• la nature du risque assuré et ses conditions de garantie.

• le montant de la prime à la charge de l'assuré.

• la prestation due par l'assureur en cas de réalisation du risque.

Compte tenu de ce que le contrat d'assurance est souvent un contrat d'adhésion il importe de
protéger l'assuré par une information sur le contrat proposé par l'assureur.
Mais, afin d'assureur l'équilibre technique de l'opération d'assurance, et de protéger la mutualité
qu'il représente, il convient également que l'assureur soit informé le plus exactement possible
sur le risque qu'il prend à sa charge.
I - L'INFORMATION PREALABLE DE L'ASSUREUR PAR L'ASSURE
L'assureur doit pouvoir apprécier le risque dont il lui est demandé la prise en charge, et obtenir
toute information utile de l'assuré, afin de lui permettre de savoir s'il accepte le principe de sa
garantie, de fixer des conditions et des restrictions de garantie, et de fixer le montant de la
prime.
Il appartient à l'assuré de faire preuve de bonne foi dans l'information due à son assureur.
En pratique, l'assureur sera éclairé, d'une part, par la proposition d'assurance qui lui est
présentée par l'assuré, et d'autre part, par les questions qu'il sera amené à lui poser dans un
questionnaire.

1° la proposition d'assurance de l'assuré


Il s'agit du document par lequel le futur souscripteur demande une garantie d'assurance pour les
risques qu'il déclare.

En pratique, il s'agit souvent d'un imprimé préétabli par l'entreprise d'assurances et remis au
client par l'intermédiaire d'assurance.

Il s'agit d'une intention de contracter, émanant du futur souscripteur, lequel demeure libre de
la retirer tant que l'assureur ne l'a pas acceptée.

L'Article 6, du Code des Assurances dispose expressément que la proposition d'assurance


n'engage ni l'assuré, ni l'assureur ; seule la police ou la note de couverture constate leur
engagement réciproque.

L'assureur est tenu avant la conclusion du contrat de fournir une fiche d'information sur le

18
prix, les garanties et les exclusions.

2° Le questionnaire fourni par l'assureur

Pour répondre à la proposition d'assurance de l'assuré, il importe que l'assureur soit informé
exactement sur les circonstances qui sont de nature à lui faire apprécier les risques qu'il prend
en charge :

Il résulte de l'Article 12 du Code des Assurances que l'assuré est obligé :

de répondre exactement aux questions posées par l'assureur, notamment dans le formulaire
de déclaration du risque par lequel l'assureur l'interroge lors de la conclusion du contrat, sur
les circonstance qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend en
charge.
La fourniture d'une information inexacte à l'assureur expose l'assuré :

• à la nullité du contrat pour fausse déclaration, en cas de mauvaise foi


(A. 18 du Code des Assurances)

•à la réduction proportionnelle de taux de prime, s'il n'y a pas de


mauvaise foi (art.19 du Code des Assurances).

Toutefois, lorsque, avant la conclusion du contrat, l'assureur a posé des questions par écrit à
l'assuré, notamment par un formulaire de déclaration du risque ou par tout autre moyen, il
ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes généraux n'a reçu qu'une
réponse imprécise. L'assuré n'est donc pas tenu de répondre à une question qui ne lui est pas
posée. Il ne peut y avoir de fausse déclaration de l'assuré, lorsque la formulation du
questionnaire est ambigüe.

II - L'INFORMATION PREALABLE DE L'ASSURE PAR L'ASSUREUR

L'information préalable de l'assuré est d'une importance fondamentale lors de la souscription


d'un contrat d'assurance, compte-tenu de sa complexité. L’assuré doit être en mesure de
connaître avec exactitude les conditions dans lesquelles il est garanti par l'assureur.

L'obligation d'information relève des principes de loyauté et de bonne foi qui président à toute
relation contractuelle, notamment entre un professionnel et un consommateur.

Le défaut d'information sera sanctionné par l'inopposabilité à l'assuré de toute clause restrictive
de garantie dont l'assureur ne prouvera pas qu'elle ait été portée à la connaissance de l'assuré
préalablement à la souscription du contrat.

Cette obligation d'information se double d'une obligation de Conseil, qui peut engager la
responsabilité de l'assureur en cas d'inexécution.

A - PRINCIPE GENERAL : Notice d'information - Projet de Contrat

19
Mais tous les assurés ne sont pas de simples consommateurs, et dans tous les cas, l'Article 6 du
Code des Assurances prévoit que :
Avant la conclusion du contrat, l'assureur doit obligatoirement fournir
1 - une fiche d'information sur le prix et les garanties proposées

2 - un exemplaire du projet de contrat et de ses pièces annexes, ou une notice d'information sur
le contrat qui décrit précisément les garanties assorties des exclusions, ainsi que les obligations
de l'assuré.
B - L'INFORMATION DE L'ASSURE DANS LES CONTRATS D'ASSURANCES DE
GROUPE

Selon l'Article 95 du Code des Assurances,:


Est un contrat d'assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef
d'entreprise en vue de l'adhésion d'un ensemble de personnes répondant à des conditions
définies au contrat, pour la couverture :

• des risques dépendant de la durée de la vie humaine,


• des risques portant atteinte à l'intégrité physique de la personne ou liés à la
maternité,
• des risques d'incapacité de travail ou d'invalidité
• ou du risque de chômage.

Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur.


Le souscripteur est tenu selon l’art 95 DU CODE CIMA:

• de remettre à l'adhérent une notice établie par l'assureur qui définit les garanties
et leurs modalités d'entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas
de sinistre ;
• d'informer par écrit les adhérents des modifications apportées à leurs droits et
obligations, trois mois au minimum avant la date prévue de leur entrée en
vigueur.
• La preuve de la remise de la notice à l'adhérent et de l'information relative aux
modifications contractuelles incombe au souscripteur.
• L'adhérent peut dénoncer son adhésion en raison de ces modifications.
• Toutefois, la faculté de dénonciation n'est pas offerte à l'adhérent lorsque le lien
qui l'unit au souscripteur rend obligatoire l'adhésion au contrat.

C - L'INFORMATION DE L'ASSURE DANS LES CONTRATS D'ASSURANCE VIE

1 - NOTE D'INFORMATION

Avant la conclusion d'un contrat d'assurance sur la vie ou d'un contrat de capitalisation, par une
personne physique, l'assureur remet à celle-ci, contre récépissé, une note d'information sur les
conditions d'exercice de la faculté de renonciation et sur les dispositions essentielles du
contrat.
Toutefois, la proposition d'assurance ou le projet de contrat vaut note d'information, pour les
contrats d'assurance comportant une valeur de rachat ou de transfert, lorsqu'un encadré, inséré
en début de proposition d'assurance ou de projet de contrat, indique en caractères très
20
apparents la nature du contrat.
La proposition ou le contrat d'assurance ou de capitalisation comprend :

1º Un modèle de lettre destiné à faciliter l'exercice de la faculté de renonciation ;

2º Une mention précisant les modalités de renonciation.

2 -FACULTE DE RENONCIATION

Selon l'Article 65 du Code des Assurances:

Toute personne physique qui a signé une proposition d'assurance ou une police d'assurance sur
la vie ou un contrat de capitalisation a la faculté d'y renoncer par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception ou tout autre moyen faisant foi de la réception pendant le délai de
trente jours à compter du premier versement.

La renonciation entraîne la restitution de la prime versée, déduction faite du coût de police, dans

le délai maximal de trente jours à compter de la réception de ladite renonciation. Au-delà de ce

délai, les sommes non restituées produisent de plein droit intérêt au taux légal majoré de moitié

durant deux mois, puis, au double du taux légal.

La proposition d'assurance, la police d'assurance, ou le contrat de capitalisation doivent indiquer

notamment, pour les contrats qui en comportent, les valeurs de rachat garanties au terme de

chacune des huit premières années au moins.

Le défaut de communication des informations énumérées à l'alinéa précédent entraîne de plein

droit la prorogation du délai prévu au premier alinéa jusqu’au trentième jour suivant la date de

la communication effective de ces informations.

III - SIGNATURE DE LA POLICE

La signature de la Police concrétise l'accord des parties sur les clauses et conditions du
contrat d'assurance.

L'assureur a la possibilité d'accepter ou de refuser de garantir le risque qui lui est soumis,
nonobstant les règles du refus de vente et celles relatives aux assurances obligatoires.

Dans les mêmes conditions, l'assuré a la possibilité de ne pas donner suite au projet de contrat
qui lui est proposé.

La proposition d'assurance n'engage ni l'assuré, ni l'assureur : seule la police ou la note de

21
couverture constate leur engagement réciproque.

Dans la plupart des contrats figure une clause selon laquelle la conclusion du contrat est
subordonnée à la signature de la police par l'assuré, voire au paiement de la première prime.

Le contrat d'assurance devient parfait dès l'échange des volontés réciproques de l'assureur et de
l'assuré sur les conditions du contrat, sous réserve d'en rapporter la preuve.

La jurisprudence estime que :

si le contrat d'assurance constitue un contrat consensuel parfait dès la rencontre des volontés
de l'assureur et de l'assuré, sa preuve est subordonnée à la rédaction d'un écrit.

Il en est également ainsi pour la modification du contrat.

Seule la signature de l'assuré, rapporte la preuve que ce dernier a eu connaissance du


contenu du contrat, et a donné son consentement sur les conditions, exclusions et
restrictions de la garantie prévues par la Police.

En l'absence de signature, de telles clauses lui seront inopposables, sauf à l'assureur à rapporter
la preuve que l'assuré en a eu connaissance et les avaient expressément acceptées (notamment
par échange de correspondances...)
La signature est en principe portée en bas des Conditions Particulières, sous la mention selon
laquelle l'assuré reconnaît avoir bénéficié de l'information précontractuelle et relative à la durée
du contrat.
Ces Conditions Particulières doivent viser de façon expresses les références exactes des autres
documents qui font partie intégrante de la Police, telles que les Conditions Générales ou
spéciales.
Toute modification doit faire l'objet d'un Avenant dument signé par l'assuré.
En pratique, beaucoup d'assuré omettent de retourner une Police signée à leurs assureurs,
souvent par négligence, parfois par calcul.
Il appartient à ces derniers d'être vigilants et d'exiger le retour de cette Police signée, sous peine
de ne pouvoir en opposer les clauses à l'assuré.

SECTION III : LA PREUVE DU CONTRAT


Selon l’art. 06 du Code CIMA « seule la police ou la note de couverture constate leurs
engagements réciproques » et l’art. 07, ajoute que « le contrat doit être rédigé dans la ou les
langues officielles du pays membre de la CIMA en caractère apparent »

I - LA POLICE D'ASSURANCE

A - CONTENU DE LA POLICE

La police est datée du jour où elle est établie et doit indiquer :

• les noms et domiciles des parties contractantes


• la chose ou la personne assurée
22
• la nature des risques garantis
• le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie
• le montant de la garantie
• la prime ou la cotisation de l'assurance.

Ce texte précise que les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances ou des
exclusions ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents.
Les polices d'assurance doivent indiquer :

• la durée des engagements réciproques des parties ;


• les conditions de la tacite reconduction, si elle est stipulée ;
• les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation
de ses effets ;
• les obligations de l'assuré, à la souscription du contrat et éventuellement en
cours de contrat, en ce qui concerne la déclaration du risque et la déclaration
des autres assurances couvrant les mêmes risques ;
• les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre ;
• le délai dans lequel les indemnités sont payées ;
• pour les assurances autres que les assurances contre les risques de
responsabilité, la procédure et les principes relatifs à l'estimation des dommages
en vue de la détermination du montant de l'indemnité.
• Elles doivent rappeler les dispositions des titres Ier et II du livre Ier de la partie
législative du présent code concernant la règle proportionnelle, lorsque celle-ci
n'est pas inapplicable de plein droit ou écartée par une stipulation expresse, et
la prescription des actions dérivant du contrat d'assurance.

Les polices des sociétés d'assurance mutuelles doivent constater la remise à l'adhérent du texte
entier des statuts de la société.

Les polices d'assurance contre les accidents du travail doivent rappeler les dispositions légales
relatives aux déclarations d'accidents et aux pénalités pouvant être encourues à ce sujet par les
employeurs.

B - DOCUMENTS CONTRACTUELS

Une Police d'assurance est un ensemble de documents qui se présente sous la forme d'imprimés

• Conditions Générales
• Conditions Particulières
• Intercalaires ( clauses)
• Conditions Spéciales
• Avenant

1 - Conditions générales :

Cet imprimé comprend d'abord un ensemble de clauses communes à tous les contrats de cette
catégorie passé par l'assureur, et appelé Conditions Générales.
23
Il s'agit d'un document type, décrivant le fonctionnement général du Contrat d'Assurance.

2 - Conditions particulières :

Elles sont complétées par les Conditions Particulières qui individualisent le contrat et
comportent les indications exigées par la loi.

• Risques garantis
• Conditions particulières de garantie
• Exclusions de risques
• Franchises
• Plafonds de garantie
• Etc...

Les Conditions Particulières visent les références des documents annexes qui constituent la
police. Les Conditions Particulières prévalent toujours sur les Conditions Générales et les
Conventions Spéciales, dans la mesure où elles individualisent le risque assuré, et peuvent
apporter des dérogations aux clauses figurant dans les documents-type annexes..

3 - Conventions Spéciales

Pour les risques d'entreprise, les Conditions Particulières et Générales peuvent être assorties de
Conventions Spéciales, dans lesquelles les risques garantis sont précisés, décrits et délimités de
façon particulière : Responsabilité civile après livraison, garantie "Biens Confiés", Garantie
"Vol"...

4 - Intercalaires

Différentes clauses spécifiques, peuvent être insérées en cours de contrat, ou annexée à la Police
initiale, sous le nom d'intercalaires.

Tous ces documents doivent, bien évidemment être acceptés par l'assuré, qui devra les signer au
fur et à mesure de leur établissement, ou les viser dans les Conditions Particulières.
5 - Avenants
Enfin, toute modification à un contrat initial, survenant en cours d'exécution du contrat, doit être
constatée par un écrit, sous forme d'Avenant.

A noter que les attestations d'assurance ne peuvent prévaloir sur les stipulations contractuelles
de la police d'assurance.
II - LA NOTE DE COUVERTURE

La police n'est pas toujours rédigée immédiatement après la conclusion du contrat, et c'est à
l'assuré de rapporter la preuve de la garantie laquelle ne saurait être que littérale.

Seule la police ou la note de couverture constate l'engagement réciproque des parties.

24
L'assureur est rarement en mesure de délivrer immédiatement un exemplaire de la police sur
laquelle les parties ont donné leur accord, et il peut s'écouler plusieurs mois avant que l'assuré
entre en possession de celui-ci.

En attendant la conclusion du contrat d'assurances, l'assureur peut remettre à l'assuré une note
de couverture, ou note de garantie qui constate l'existence d'une garantie provisoire, pendant
une certaine durée.

Elle est constituée de tout écrit, signé par l'assureur ou son représentant, et indiquant les
éléments essentiels de l'assurance.

La note de couverture n'est qu'un moyen de preuve provisoire et n'a plus d'objet lorsqu'elle est
remplacée par la police.

L'assureur peut également établir une Police Temporaire, dont l'expiration est fixée à une date
précise.

La note de couverture peut également permettre de conférer une garantie provisoire à un


assuré en attendant que l'assureur ait examiné la proposition de l'assurance qui lui est soumise.

Faute d'accord définitif, la garantie de la note de couverture prend automatiquement fin à


l'expiration de la période de validité qui y est mentionnée.

Le procédé de la note de couverture peut être dangereux pour l'assureur dans la mesure où
elle est nécessairement incomplète en ce qui concerne les conditions de garantie et les
exclusions de risque.

SECTION IV : LA MODIFICATION DU CONTRAT

I - MODIFICATION CONVENTIONNELLE

Il peut être nécessaire de modifier le contenu du contrat d'assurances au cours de l'exécution de


celui-ci.

Dans la plupart des cas cette modification est effectuée conventionnellement entre l'assureur et
le souscripteur moyennant une révision du taux de prime.

Elle est constatée par un Avenant.

II - MODIFICATION DU CONTRAT PAR LE SILENCE DE L'ASSUREUR

L'Article 6, du Code des Assurances prévoit cependant qu'est considérée comme acceptée la
proposition, faite par lettre recommandée, de prolonger ou de modifier un contrat ou de
remettre en vigueur un contrat suspendu, si l'assureur ne refuse pas cette proposition dans
les 15 jours après qu'elle lui soit parvenue.
25
(Ces dispositions ne sont cependant pas applicables aux assurances sur la vie).

En principe, toutes modifications d'un contrat d'assurances devrait faire l'objet d'un Avenant
soumis aux mêmes règles que la police avec laquelle il fait corps.

SECTION V : LA DUREE DU CONTRAT D'ASSURANCE

- Mention de la durée

la durée du contrat et les conditions de la résiliation sont fixées par la police".

la police doit indiquer le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette
garantie.

La durée du contrat doit être mentionnée en caractères très apparents dans la police juste au-
dessus de la signature du souscripteur.

L'inobservation de cette formalité entraîne l'inopposabilité de la clause à l'assuré, lequel a la


faculté de résilier la police sans indemnité chaque année à la date anniversaire de la prise d'effet
du contrat, moyennant préavis d'un mois.
- Tacite reconduction

La police d'assurance doit mentionner les conditions de la tacite reconduction si les parties
ont décidé de la stipuler.

En principe, le contrat d'assurance se renouvelle automatiquement à chaque date


anniversaire du contrat.

La tacite reconduction donne naissance à un nouveau contrat, aux clauses et conditions de


l'ancien.

L'assureur doit rappeler à l'assuré les conditions de la tacite reconduction à chaque échéance du
contrat.

I - La prise d'effet du contrat

La contrat d'assurances étant, par nature, un contrat aléatoire, il convient d'éviter que le risque
soit réalisé au moment de sa souscription.
C'est pourquoi les contrats sont classiquement assortis de différentes clauses retardant la prise
d'effet du contrat à une date ultérieure :

• clause de prise d'effet le lendemain à midi du jour de la conclusion du contrat,


• clause de prise d'effet à une date déterminée,
• clause de prise d'effet le lendemain midi du paiement de la première prime.

26
Si le contrat est parfait dès l'échange des consentements, seule l'obligation de garantie de
l'assureur est différée dans le temps.

L'assureur peut néanmoins accepter de conférer une garantie immédiate, ce qu'il fait en
remettant une note de couverture au souscripteur.

C'est toutefois à l'assuré d'apporter la preuve que le sinistre s'est produit ultérieurement à la
prise d'effet du contrat.
II - L'extinction du contrat

Les contrats peuvent faire l'objet d'une :

A - FACULTE DE RESILIATION PERIODIQUE


Les contrats d'assurance peuvent périodiquement être résiliés dans les conditions prévues au
contrat :
1 - FACULTE DE RESILIATION ANNUELLE

L'assuré à le droit de résilier le contrat à l'expiration d'un délai d'un an, en envoyant une
lettre recommandée à l'assureur au moins deux mois (date du cachet de la poste) avant la date
d'échéance. Art.21 Code des Assurances.

Ce droit appartient dans les mêmes conditions à l'assureur.

Le délai de résiliation court à partir de la date figurant sur le cachet de la poste.

Ce droit de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police.

Applicables aux contrats en cours.

Exceptions :

Il peut être dérogé à cette règle

• dans les contrats individuels d'assurance maladie


• Pour l a couverture des risques de construction et des risques autres que ceux des
particuliers (entreprises).

2 - REGIME DE LA TACITE RECONDUCTION

Beaucoup de contrat à exécution successives sont assortis d'une clause de reconduction tacite,
permettant sa reconduction, sauf dénonciation par une partie en respectant un délai de préavis.

B - FACULTE DE RESILIATION POUR CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES

Cette faculté appartient aussi bien à l'assuré qu'à l'assureur.

Elle existe dans toutes les branches d'assurance.

27
CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES

Le législateur a prévu de nouveaux cas de résiliation qui font l'objet de l'article 25 du Code des
Assurances, en cas de survenance d'un des événements suivants :

• changement de domicile, permettant notamment la résiliation des contrats


risques locatifs immobiliers

• le changement des situations matrimoniales, qui suppose mariage, séparation


de corps, divorce ou de fait de l'un des époux

• le changement de régime matrimonial, pouvant résulter également de la


séparation de corps entraînée par la séparation de biens

• le changement de profession, pour les risques garantis du fait de l'activité


professionnelle

• la retraite professionnelle

• la cessation définitive d'activité professionnelle

La survenance de l'un des événements précités n'ouvre de faculté de résiliation que pour les
contrats d'assurances qui ont pour objet la garantie de risques en relation directe avec la situation
antérieure et qui ne se retrouvent pas dans la situation nouvelle.

Il doit donc exister une relation directe entre l'événement et l'objet de la garantie.

- MODALITES DE LA RESILIATION

Article 25 Résiliation pour modification ou cessation du risque

En cas de survenance d'un des événements suivants :

- changement de domicile ;
- changement de profession ;

- retraite professionnelle ou cessation définitive d'activité professionnelle ;

- changement de situation ou de régime matrimonial.

Le contrat d'assurance peut être résilié par chacune des parties lorsqu'il a pour objet la garantie de
risques en relation directe avec la situation antérieure et qui ne se retrouvent pas dans la situation
nouvelle.

La résiliation du contrat ne peut intervenir que dans les trois mois suivant la date de l'événement.

Elle prend effet un mois après que l'autre partie au contrat en a reçu notification.

28
L'assureur doit rembourser à l'assuré la portion de prime ou de cotisation correspondant à la
période pendant laquelle le risque n'a pas couru, période calculée à compter de la date d'effet de la
résiliation.

Il ne peut être prévu le paiement d'une indemnité à l'assureur dans les cas de résiliation
susmentionnés.

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.

C - LA POSSIBILITE DE RESILIATION APRES SINISTRE


La réalisation d'un sinistre peut donner à l'assureur la possibilité de résilier la police.

L'article 23 du Code des Assurances prévoit expressément que :

Dans le cas où une police prévoit pour l'assureur la faculté de résilier le contrat après
sinistre, la résiliation ne peut prendre effet qu'à l'expiration d'un délai d'un mois à dater de
la notification à l'assuré.

Il s'agit d'une clause usuelle dans la plupart des contrats.

Elle permet à l'assureur de se "dégager" d'un risque qui lui apparaît plus lourd qu'il ne l'avait
d'abord envisagé, et a été abondamment utilisée pour résilier les polices de responsabilité civile
médicale ou industrielle.

Elle peut également intervenir à la suite d'un sinistre d'origine douteuse, où l'assureur suspecte
la mauvaise foi de l'assuré.

Elle peut d'ailleurs être suivie de l'offre d'un nouveau contrat à des conditions plus onéreuses ou
restrictives.

Elle est cependant valable, même si l'assuré n'est pas responsable du sinistre.

Mais, l'assureur qui, passé le délai d'un mois après qu'il a eu connaissance du sinistre, a
accepté le paiement d'une prime ou cotisation ou d'une fraction de prime ou cotisation
correspondant à une période d'assurance ayant débuté postérieurement au sinistre ne peut
plus se prévaloir de ce sinistre pour résilier le contrat.

Dans le cas prévu au premier alinéa ci-dessus, les polices doivent reconnaître à l'assuré le droit,
dans le délai d'un mois de la notification ou de la résiliation de la police sinistrée, de résilier
les autres contrats d'assurance qu'il peut avoir souscrits à l'assureur, la résiliation prenant
effet un mois à dater de la notification à l'assureur.

La faculté de résiliation ouverte à l'assureur et à l'assuré, par application des deux précédents
alinéas, comporte restitution par l'assureur des portions de primes ou cotisations afférentes
à la période pour laquelle les risques ne sont plus couverts.

29
III - La période de garantie du contrat

La période de garantie ne coïncide pas nécessairement avec la durée du contrat d'assurance.


Il en est ainsi, en assurance de responsabilité, lorsque la mise en jeu de la garantie n'est pas
seulement fonction de la date du fait générateur du dommage, mais également de la réclamation
du tiers lésé, laquelle peut intervenir postérieurement à la résiliation du contrat.

Les assureurs, et notamment leurs réassureurs, ont toujours souhaité pouvoir rattacher les
risques pris en charge à la durée du contrat, et ont eu tendance à ne prévoir la garantie que si le
fait dommageable et la réclamation de la victime avait lieu pendant la durée de la Police (clause
Base Réclamation ou "Claim's made").

Cette clause est très dangereuse pour l'assuré dépourvu de garantie si la réclamation du tiers est
postérieure à l'expiration du contrat.

Les aménagements possibles de la période de garantie sont les suivants :

A - GARANTIE FAIT DOMMAGEABLE (BASE "OCCURENCE")

La garantie responsabilité civile de l'assureur est due pour tout fait dommageable survenu
entre la prise d'effet et l'expiration de son contrat, quelle que soit la date de la réclamation
de la victime.

Ce type de garantie est celui qui protège le mieux l'assuré contre les conséquences de sa
responsabilité civile, ainsi que la victime qui peut exercer son action directe au delà de
l'expiration du contrat d'assurance.

La garantie de l'assureur est due, dès que le fait dommageable est réalisé.

B - REPRISE DU PASSE INCONNU

La liberté contractuelle autorise le cocontractant à convenir que la garantie de l'assureur est due
pour tout fait engageant la responsabilité de l'assuré intervenu antérieurement à la prise
d'effet du contrat.

Afin de préserver le caractère aléatoire du contrat d'assurance, l'assuré ne devra cependant pas
avoir été informé de ce que sa responsabilité est susceptible d'être engagée pour un fait
antérieur.

Cette garantie n'est nécessaire que si aucun précédent assureur ne garantissait la période
précédente.

30
C - GARANTIE SUBSEQUENTE

Les parties peuvent convenir que l'assureur couvrira les conséquences de tout fait
générateur intervenu pendant la durée du contrat d'assurance, même si la réclamation du
tiers victime n'intervient que postérieurement à l'expiration de la police.
De telles clauses étaient fréquemment insérées dans les polices d'assurance de responsabilité
professionnelle, notamment en cas de changement d'assureur.
SECTION VI - LA TRANSMISSION DU CONTRAT D'ASSURANCE

I - LA CONTINUATION DU CONTRAT EN CAS D'ALIENATION DE LA CHOSE


ASSUREE

L'article 40 du Code des Assurances dispose que:

En cas de décès de l'assuré ou d'aliénation de la chose assurée, l'assurance continue de plein


droit au profit de l'héritier ou de l'acquéreur, à charge par celui-ci d'exécuter toutes les
obligations dont l'assuré était tenu vis à vis de l'assureur en vertu du contrat.
Il faut que l'assurance porte sur une chose déterminée dont la propriété est transmise. Toutefois,
il peut s'agir d'une assurance de responsabilité, lorsque celle-ci est liée à un bien déterminé.
ex:

• responsabilité à l'égard des voisins en cas d'incendie de l'immeuble dont on est


propriétaire.
• responsabilité du propriétaire en cas de ruine de son bâtiment.
• responsabilité du propriétaire d'un fonds de commerce.

Il peut porter sur des biens corporels ou incorporels : fonds de commerce, bail...

Il en est ainsi pour une société d'assurance titulaire d'un contrat d'assurance "multirisques
industriels" mise en redressement judiciaire, cédée dans le cadre d'un plan de cession.

Ce principe s'applique tant aux assurances de biens qu'aux assurances de responsabilité. La


cession des actifs entraîne donc nécessairement cession des contrats d'assurance qui en sont
l'accessoire.

La transmission du contrat d'assurance est automatique, et a lieu de plein droit, même si le


propriétaire du bien ignore l'existence de la garantie.

L'assureur pourra néanmoins opposer à l'acquéreur toutes les exceptions qu'il aurait pu opposer
au vendeur, notamment nullité de la police, règle proportionnelle de taux de prime suspension
de la garantie, compensation de primes etc...

Par ailleurs, l'acquéreur doit exécuter toutes les obligations dont l'assuré était tenu vis à vis de
l'assureur en vertu du contrat: déclaration des aggravations de risques.

En cas d'aliénation de la chose assurée, celui qui aliène reste tenu vis à vis de l'assureur au
paiement des primes échues, mais il est libéré même comme garant, des primes à échoir, à
partir du moment où il a informé l'assureur de l'aliénation par lettre recommandée.
31
Tant que l'aliénateur n'a pas informé l'assureur de l'aliénation par lettre recommandée, il
reste caution solidaire et tenu au paiement des primes, sauf s'il parvient à établir que
l'assureur avait eu connaissance de l'aliénation par un autre moyen.

En cas de transmission à cause de mort, si les dettes successorales se divisent en principe entre
les héritiers:

Lorsqu’il y a plusieurs héritiers ou plusieurs acquéreurs, si l'assurance continue, ils sont


solidairement tenus du paiement des primes.

Il est loisible toutefois soit à l'assureur soit à l'héritier ou à l'acquéreur de résilier le contrat.

L'assureur peut résilier le contrat dans un délai de trois mois à partir du jour où
l'attributaire définitif a demandé le transfert du contrat à son nom.

L'assureur ne peut demander une indemnité supérieure à une prime annuelle si l'héritier ou
l'acquéreur opte pour la résiliation du contrat.

II - LA SUSPENSION DU CONTRAT EN CAS D'ALIENATION D'UN VEHICULE A


MOTEUR

En cas de vente d'un véhicule, celui-ci est généralement remplacé par un autre, et il parait plus
satisfaisant que la garantie soit reportée sur l'autre véhicule.

C'est pourquoi l'art. 41 du Code des Assurances dispose que:

En cas d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur ou de ses remorques ou semi- remorques, et
seulement en ce qui concerne le véhicule aliéné, le contrat d'assurance est suspendu de plein
droit à partir du cinquième jour à vingt-quatre heure, du jour de l'aliénation : il peut être résilié,
moyennant préavis de dix jours, par chacune des parties.

A défaut de remise en vigueur du contrat par accord des parties ou de résiliation par l'une
d'elles, la résiliation intervient de plein droit à l'expiration d'un délai de six mois à compter de
l'aliénation.

Le texte précise que l'assuré doit informer l'assureur, par lettre recommandée de la date
d'aliénation.

32
TITRE III : LES ELEMENTS DU CONTRAT D'ASSURANCE
CHAPITRE I : LE RISQUE

Des trois éléments du contrat d’assurance (risque, prime, sinistre) le risque est le plus
fondamental ; il détermine les deux autres. En effet, le calcul des primes et celui de
l’indemnisation en cas de réalisation des sinistres, sont fonction du risque assuré.
Selon Mme Yvonne Lambert FAIVRE, le mot risque est susceptible de plusieurs acceptions
dont les principales sont : le « risque-événement », « le risque-objet » de la garantie et, le «
risque-dommage ».
Le risque est d’abord l’éventualité d’un événement aléatoire par exemple l’incendie, le décès, la
responsabilité civile : c’est l’événement, le fait générateur du sinistre.
Le risque est également l’objet de la garantie, c’est à dire l’élément du patrimoine ; l’activité, ou
la personne menacée par le risque événement, et auxquels s’applique la garantie. Par exemple :
pour le risque assuré contre l’incendie on parlera de risque bien protégé si l’immeuble est équipé
par des moyens efficaces de prévention contre l’incendie. Par extension, le risque est le
dommage lui même causé par la sinistre et que l’on désigne parfois sous l’expression «
exclusion de risque » c’est à dire certains dommages non garantis. Mais l’expression exclusion
de garantie serait plus exacte. Etant l’élément fondamental même du contrat d’assurance, le
risque doit être aléatoire, réel et licite. Il doit surtout être déterminé par une déclaration de risque
et circonscrit par des exclusions de risque

SECTION I: La détermination des risques assurés

La déclaration des risques est l’une des obligations absolument fondamentales de l’assuré et
dont le but est de permettre à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, de le
classer dans les catégories de risques répertoriés et de déterminer enfin le prix de la garantie.
L’assuré doit déclarer les risques lors de la conclusion du contrat, et en cours de contrat lorsque
des circonstances nouvelles viennent modifier le risque initial. Le non respect de ces obligations
est sanctionné.

Paragraphe 1: La déclaration des risques lors de la conclusion du contrat


Aux termes de l’article 12 2e Code CIMA : « L’assuré est obligé de répondre exactement aux
questions posées par l’assureur notamment dans le formulaire de déclaration de risque par lequel
l’assureur l’interroge lors de la conclusion du contrat sur les circonstances qui sont de nature à
faire apprécier par l’assureur les risques qu’il prend en charge ». Cette disposition pose
concrètement la question de l’objet et de la forme de la déclaration.

A- L’objet de la déclaration
L’assuré doit déclarer les circonstances objectives et subjectives connues de lui.
Les circonstances objectives sont celles qui tiennent à l’objet même du contrat et permettent à
l’assureur de mesurer la probabilité et l’intensité du risque et de tarifer en conséquence ;
exemple : le lieu de situation ou la qualité des matériaux de construction.
Les circonstances subjectives sont celles qui concernent la personne de l’assuré sujet du contrat.
On se posera un certain nombre de questions : est-il assuré ailleurs pour le même risque ? A-t-il

33
déjà subi des sinistres ? A-t-il été résilié auprès d’une compagnie d’assurance ? Ces
déclarations permettent de tester la moralité, le sérieux de l’assuré et de déterminer l’acceptation
de l’assureur.

B- Forme de la déclaration
L’assuré doit répondre correctement aux questions posées par l’assureur dans le formulaire de
déclaration du risque pour lequel celui-ci l’interroge. Si l’assureur omet une question sur un
aspect important du risque l’assuré ne sera pas en faute. En effet, les termes du questionnaire
doivent être précis et non rédigés en termes généraux.

Paragraphe 2 : La déclaration de circonstances nouvelles en cours de contrat


La finalité de l’assurance qui est la sécurité, commande une adaptation de ce contrat qui est à
exécution successive. Les circonstances nouvelles peuvent, en effet, aggraver ou diminuer le
risque.

A- L’aggravation du risque
L’article 12 3e Code CIMA, oblige l’assuré : « de déclarer, en cours de contrat, les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux
rendant de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur » dans le questionnaire
initial. En revanche, l’aggravation des risques étant le propre de l’assurance vie la déclaration
des circonstances nouvelles ne concerne pas cette catégorie. Si l’assureur n’aurait pas contracté
en ayant connaissance de l’aggravation du risque, l’on parle d’exclusion de risque. Mais si
l’assureur aurait contracté moyennant une prime plus élevée, il y a aggravation de risque (article
15). Si l’aggravation n’est pas très importante ou pour des raisons commerciales l’assureur peut
même assurer le risque sans surprime, la déclaration n’est pas nécessaire.
Les circonstances nouvelles doivent être déclarées par lettre recommandée à l’assureur dans un
délai de 15 jours à partir du moment où l’assuré en a eu connaissance. (Article 12 - 3e – §2).
Dès la déclaration, l’assureur est tenu de couvrir le risque aggravé jusqu’à sa prise de décision.
Mais si au bout de 15 jours il ne répond pas, son silence vaut acceptation (article 06 al 3). S’il
consent au maintien de l’assurance, il ne peut plus se prévaloir de l’aggravation du risque.

B- La diminution du risque.
En cas de diminution du risque en cours de contrat, l’assuré a le droit à la diminution
de la prime. Et si l’assureur ne rembourse pas la portion de prime ou cotisation à l’assuré, il peut
résilier le contrat. Il en est de même en cas de disparition des circonstances ayant aggravé le
risque. Cependant, il faut observer que l’assureur peut lui aussi résilier le contrat s’il refuse de
tenir compte de la disparition des circonstances aggravantes.

Paragraphe 3 : Les sanctions des obligations de l’assuré en matière de déclaration de


risque.

Dans l’étude, une différence doit être faite entre la bonne ou mauvaise foi de l’assuré. Par
ailleurs, l’article 20 du Code CIMA édicte une déchéance en cas de déclaration tardive.

34
A – La fausse déclaration intentionnelle : l’assuré est de mauvaise foi
Aux termes de l’article 18 du Code CIMA : « …le contrat d’assurance est nul en cas de
réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou
cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors
même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre. » « Les
primes payées demeurent alors acquises à l’assureur, qui a droit au paiement de toutes les
primes échues à titre de dommages-intérêts. »
17
Il appartient cependant à l’assureur de prouver la fausse déclaration intentionnelle ou la
réticence de l’assuré. La mauvaise foi peut être établie par tous les moyens. La conséquence de
la fausse déclaration est la disparition rétroactive de la garantie due par l’assureur et la non
restitution des primes par l’assureur. Les primes échues et non encore versées seront perçues par
l’assureur.

B – La fausse déclaration non intentionnelle : l’assuré est de bonne foi


Selon l’article 19 du Code CIMA : « l’omission ou la déclaration inexacte de la part de l’assuré
dont la mauvaise foi n’est pas établie n’entraîne pas la nullité de l’assurance ».
Cependant il faut distinguer selon que l’irrégularité est découverte avant ou après le sinistre.
a) L’irrégularité est découverte avant le sinistre
Dans ce cas, l’assureur peut opter entre le maintien sans surprime, le maintien avec surprime et
la résiliation du contrat.
b) L’irrégularité est découverte après le sinistre
Ici, on applique « la règle proportionnelle de la prime » ou « la règle proportionnelle de taux de
prime ». La sanction est alors la réduction de l’indemnité en proportion du taux de prime payé
par rapport au taux de prime qui aurait été dû si les risques avaient été complètement et
exactement déclarés.
C’est la sanction de la sous tarification du risque.
Enfin, l’assureur peut également opter pour la résiliation même après la réalisation du sinistre.

C – La déclaration tardive des aggravations de risques


L’article 20 du Code CIMA institue la déchéance pour déclaration tardive, si celle-ci est prévue
par une clause du contrat et qu’elle a causé un préjudice à l’assureur. Cette sanction est
inappropriée dans la mesure où, au sens strict du terme, la déchéance est la sanction des fautes
de l’assuré après sinistre, ce qui n’est pas le cas ici. De plus, la sanction est inopérante en cas de
force majeure.

D – Les déclarations irrégulières non sanctionnées


a) Du fait de l’assuré
L’assuré peut invoquer la force majeure l’ayant empêché de remplir son obligation.
De même, s’il a ignoré les faits, il n’est pas en faute et il n’encourt aucune sanction.
Enfin, la rétractation, c.à.d. la déclaration spontanée avant tout sinistre, des circonstances
exactes auparavant scellées, rétablit la bonne foi de l’assuré ; elle place l’assureur devant
l’option entre le maintien avec surprime ou la résiliation du contrat.
b) Du fait de l’assureur
Trois exceptions peuvent être invoquées par l’assuré contre l’application de sanctions :
35
- la connaissance par l’assureur, ou son mandataire de faits omis ou inexactement déclarés ;
- la renonciation par l’assureur aux sanctions devant être encourues par l’assuré ;
- la prescription biennale dont le point de départ du délai est le jour où l’assureur a eu
connaissance de la réticence, de l’omission, de la déclaration fausse ou inexacte. Toutefois,
lorsque l’assureur intente un recours contre l’assuré après avoir réglé la victime, le point de
départ du délai doit être le jour du paiement qui fonde l’action récursoire, contraire à l’acte
subrogatoire.

SECTION II : LES EXCLUSIONS DE RISQUES

Les risques qui demeurent, en principe, en dehors de l’objet du contrat peuvent être exclus soit
par la loi comme les risques de guerre (art. 38 du Code CIMA) ou la faute intentionnelle
19
de l’assuré ou d’un bénéficiaire, soit par la volonté des contractants manifestée dans une clause
expresse de la police.

Paragraphe 1 : L’exclusion légale des risques de guerre.


L’assureur ne répond pas, sauf convention contraire, des pertes et dommages occasionnés soit
par la guerre étrangère, soit par la guerre civile, soit par des émeutes ou par des mouvements
populaires. Il appartient à l’assuré de prouver que le sinistre résulte d’un fait autre que le fait de
guerre étrangère. En revanche, c’est à l’assureur de prouver que le sinistre résulte de la guerre
civile, d’émeutes ou de mouvements populaires.

Paragraphe 2 : L’exclusion légale de la faute intentionnelle ou dolosive, le sinistre est


volontaire.
En matière d’assurance, il y a « faute intentionnelle ou dolosive » lorsque celui qui agit veut
réaliser le dommage garanti et provoque sciemment et volontairement le sinistre (sinistre aux
conséquences voulues).
En réalité et contrairement à l’expression légale, l’exclusion n’a pas pour objet la faute
volontaire et délibérée, mais le sinistre volontaire aux conséquences voulues. Aux termes de
l’article 11 du Code CIMA : « Les pertes et dommages occasionnés par cas fortuit ou causés par
la faute de l’assuré sont à la charge de l’assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue
dans la police. »
« Toutefois, l’assureur ne répond pas des pertes et dommages provenant d’une faute
intentionnelle ou dolosive de l’assuré. »
L’aléa n’existant plus, la faute intentionnelle devient une exclusion légale de risque qui
s’applique aussi bien dans les assurances de dommages que dans les assurances de personnes :
suicide conscient, volontaire et lucide de l’assuré dans les assurances en cas de décès survenu
dans les deux ans de la conclusion du contrat (art. 78 du Code CIMA).
Cependant, l’exclusion légale dans les assurances dommages admet une exception édictée à
l’article 32 du Code CIMA : « L’assureur est garant des pertes et dommages causés par des
personnes dont l’assuré est civilement responsable quelles que soient la nature et la gravité des
fautes de ces personnes, ou par des choses qu’il a sous sa garde ».

36
Paragraphe 3 : Les exclusions conventionnelles de risques.
En dehors des exclusions édictées par le législateur, il appartient aux parties de délimiter d’une
manière précise le contenu de leur contrat.
Les exclusions conventionnelles de risques se font d’abord par la détermination de l’objet du
contrat : ce sont les exclusions externes. En effet, tout ce qui ne fait pas partie du champ
contractuel est exclu tacitement.
Exemple : L’assurance incendie pour une maison n’est pas une assurance automobile. Ainsi,
l’intitulé de la police revêt une grande importance.
Ensuite, dans le cadre du contrat, les assureurs ajustent leur taux de prime en retenant tel ou tel
risque et en excluant tel autre risque. Ce sont les exclusions internes. A ce niveau, il
appartiendra à l’assureur qui invoque une exclusion de risque d’en démontrer l’existence
conventionnelle et l’application aux faits de la cause.
Toutefois, pour être valables ces exclusions internes doivent être formelles et limitées au fond
(article 11 al. 1 Code CIMA). Cela signifie que l’exception doit être claire, précise et non
équivoque. Elle ne doit pas être non plus générale.
La clause d’exclusion a pour effet de délimiter le champ de la garantie contractuelle, hors
duquel il n’y a pas d’assurance. C’est pourquoi l’on assimile l’exclusion de risque au non
assurance.

CHAPITRE II : LA PRIME

Techniquement, la prime représente le coût de la garantie du risque ; le calcul de la prime relève


effectivement d’une évaluation essentiellement technique. Mais juridiquement, elle est la
contrepartie de la sécurité vendue par l’assureur ; l’obligation pour l’assuré au paiement de la
prime est la cause de l’obligation corrélative de garantie de l’assureur en cas de sinistre. Le
terme générique « prime » prend le nom de cotisation dans les entreprises d’assurances à
caractère mutuel.

SECTION I : LE CALCUL DE LA PRIME


Bien qu’étant fixé de commun accord entre les parties, la prime définitive appelée prime
commerciale, comprend la prime pure augmentée des chargements (élément dont l’appréciation
échappe à l’assuré).
Paragraphe 1 : La prime pure ou prime technique
La prime pure ou technique dépend essentiellement du risque. Sa détermination fait intervenir
plusieurs éléments : la probabilité de réalisation de l’événement garanti (fréquence), l’intensité
de ses conséquences (coût moyen) la durée de l’assurance, le taux d’intérêt des placements
financiers.
Par ailleurs, l’assureur dispose de deux règles proportionnelles dont l’application lui permet de
rétablir l’équilibre du contrat si celui-ci est rompu : c’est la règle proportionnelle de prime ou la
règle proportionnelle de taux de prime et, la règle proportionnelle de capitaux ou règle
proportionnelle d’assiette de prime.
Dans le premier cas, si l’assureur a sous tarifé par suite d’une erreur de l’assuré, il pourra se
rattraper au moment de l’indemnisation par la règle proportionnelle de taux de prime qui est la
sanction de la sous tarification du risque, c’est-à-dire qu’il versera une indemnité réduite. Dans
le second cas, s’il apparaît le jour du sinistre que la valeur déclarée est inférieure à la valeur

37
assurable réelle, on dit qu’il y a sous assurance et l’équilibre peut être rétabli par la règle
proportionnelle de capitaux qui se traduit par une réduction de l’indemnité en cas de sinistre
dans la proportion du rapport entre valeur déclarée et valeur assurable réelle.

Paragraphe 2 : Les chargements de la prime


Le chargement est la somme qu’il faut ajouter à la prime pure d’une assurance afin de couvrir un
certain nombre de frais inhérents à la gestion toujours complexe d’une entreprise et à la gestion
particulière du contrat souscrit.
La prime pure, coût du risque, augmentée du chargement commercial est la prime nette ou prime
commerciale à laquelle il faut encore ajouter les taxes que l’assureur perçoit pour le compte de
l’Etat pour obtenir la prime totale payée par le souscripteur.
Les chargements commerciaux sont composés d’une part, des frais généraux inhérents à
l’organisation de l’entreprise (loyers, salaires du personnel, prévention, expertises, impôts
propres à l’entreprise, etc.), d’autre part, des frais propres à chaque contrat (frais d’acquisition
des contrats et notamment les commissions versées aux intermédiaires et les frais
d’encaissement des primes).

SECTION II : LE PAIEMENT DE LA PRIME

Conformément à l’article 13 du C.C. : la prise d’effet de la garantie est subordonnée au


paiement de la prime. Le paiement de la prime est donc une obligation fondamentale dans le contrat
21
synallagmatique d’assurance. Mais si la prime n’est pas payée à l’échéance, une procédure spéciale
doit être rigoureusement respectée.
ELEMENTS DE LA PRIME

Coût statistique du Risque


65% Prime Pure Prime
d'Inventaire-
Frais de règlement de Prime de
sinistres et honoraires divers risque
PRIME
7% NETTE
Chargement de gestion
Frais d'établissement des
8% contrats et quittances de Prime TTC
rémunération du capital Les
Chargement chargements
Commission d'apport ou de d'acquisition
20% gestion

TAXES

Coût de
police ou
accessoires

38
CHAPITRE III : LE SINISTRE.

Il y a sinistre lorsque le risque prévu dans un contrat valable et en cours d’exécution se réalise en
suscitant l’obligation de garantie de l’assureur. La réalisation du sinistre entraîne de la part de
l’assuré et de l’assureur un certain nombre d’obligations. Elle pourrait permettre à l’assureur de
résilier le contrat s’il le veut.

SECTION I : LES OBLIGATIONS DE L’ASSURE


L’assuré est légalement tenu d’une obligation : de déclarer le sinistre à l’assureur. Mais il peut
être conventionnellement soumis à d’autres obligations telles que fournir, en assurance de
choses, un état détaillé et estimatif de ses pertes avec instructions utiles, déposer une plainte
auprès du Procureur de la république en cas de vol, permettre au médecin conseil de faire toute
constatation nécessaire en cas d’assurance contre les accidents corporels, appeler un vétérinaire
dans les assurances contre la mortalité du bétail.
Néanmoins l’obligation légale de déclaration du sinistre, commune à tous les contrats
d’assurances, en est la plus importante.
Le non respect des obligations légales ou même conventionnelles est sanctionné par la
déchéance.

Paragraphe 1 : L’obligation de déclaration du sinistre.


Selon l’article 12 du Code CIMA : « l’assuré est obligé de donner avis à l’assureur, dés qu’il en
a eu connaissance et au plus tard dans le délai fixé par le contrat, de tout sinistre de nature à
entraîner la garantie de l’assureur. Ce délai ne peut être inférieur à 05 jours ouvrés. »
« En cas de vol ou en cas de sinistre mortalité bétail, ce délai est fixé à 48 h. »
« Les délais peuvent être prolongés d’un commun accord entre les parties contractantes. » Les
dispositions mentionnées ci-dessus ne sont pas applicables aux assurances sur la vie en raison de
l’absence de mesures préventives sur une personne déjà morte.
Cependant, les bénéficiaires ont intérêt à fixer la déclaration dans les meilleurs délais. Il
convient donc d’observer d’une part, qu’aucune forme de déclaration n’est exigée à l’assuré et,
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d’autre part, que le délai commence à courir le lendemain à 00 h de la connaissance du
sinistre.

Paragraphe 2 : La déchéance
C’est une sanction spécifique des fautes commises par l’assuré après le sinistre.
Pour une meilleure compréhension du concept, nous verrons la définition, l’objet des clauses de
déchéance, les conditions d’application et enfin les effets de la déchéance.

A- Définition.
Une déchéance se définit comme une perte d’un droit. En matière d’assurance, la déchéance
est la perte du droit à la garantie de l’assureur édictée conventionnellement à l’encontre d’un
assuré qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de sinistre.

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B- Objet des clauses de déchéances.
Sanction conventionnelle, la déchéance n’est cependant pas totalement laissée à la discrétion de
l’assureur.
a) Irrégularités pouvant être sanctionnées par la déchéance
Il s’agit du retard :
1 Dans la déclaration du sinistre à l’assureur.
2 Dans la déclaration des aggravations de risque.
3 De la surévaluation frauduleuse des pertes.
b) Irrégularités ne pouvant pas être sanctionnées par la déchéance
1 Violation de lois et règlements sauf si cette violation constitue un crime ou un délit intentionnel.
2 Simple retard dans la déclaration aux autorités.
3 Simple retard apporté à la production des pièces.
4 Immixtion de l’assuré dans le procès en responsabilité quand il avait intérêt à le faire.
5 Reconnaissance de responsabilité et transaction avec la victime.

C- Conditions d’application des déchéances.


La déchéance est une sanction conventionnelle prévue par une clause expresse du contrat pour
protéger l’assureur contre les abus des assurances. Le législateur a édicté des conditions de
forme et de fond.
Pour les conditions de formes ; la déchéance doit être spéciale, claire précise, et mentionnée en
caractère apparent.
Quant à la condition de fond; un préjudice doit être causé par la faute de l’assuré. Autrement dit
il ne peut invoquer la déchéance que s’il établit que la faute de l’assuré lui a causé un préjudice.

D- Effets de la déchéance.
a) Dans les rapports assureur-assuré : l’effet spécifique de la déchéance est pour l’assuré : la perte
de la garantie à laquelle le contrat lui donne droit.
Mais ce droit à garantie n’est perdu que pour le sinistre à propos duquel la faute a été commise.
L’assuré devra prouver qu’il a bien droit à la garantie demandé mais c’est à l’assureur qui
invoque la déchéance de prouver la faute de l’assuré et le dommage que celle-ci lui a causé.
L’assuré peut invoquer la renonciation non équivoque de l’assureur qui désignerait des experts
ou proposerait un règlement à l’amiable ou qui mettrait en œuvre une clause de direction dans
les assurances de responsabilité.
Il peut aussi invoquer la force majeure qui l’aurait empêché de remplir ses obligations.
b) Opposabilité de la déchéance à l’égard des tiers :
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Selon l’article 10 du Code CIMA :
« L’assureur peut opposer au porteur de la police ou au tiers qui en invoque le bénéfice, les
exceptions opposables au souscripteur original. »
En revanche, les déchéances sont inopposables aux victimes ou à leur ayant droits qui disposent
d’une action directe contre l’assureur dans les assurances de responsabilité.
Les exceptions personnelles au débiteur ne sont pas, selon l’art.204 COCC, « opposables aux
créanciers qui bénéficient d’un privilège sur la créance de son débiteur ».
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SECTION II : LES OBLIGATIONS DE L’ASSUREUR EN CAS DE SINISTRE

L’obligation fondamentale de l’assureur est le paiement de la prestation dans le délai convenu


dans le contrat (article 16 Code CIMA).
Néanmoins celui-ci peut s’être engagé par des clauses de la police à assumer d’autres
obligations notamment celle de diriger la défense de son assuré en responsabilité dans le procès
intenté contre lui par la victime : il s’agit d’une obligation de faire de la part de l’assureur.
Mais pour que l’assureur soit tenu il faut que l’obligation de l’assureur devienne certaine par la
réalisation du sinistre et que la preuve de la créance soit faite par l’assuré ou le bénéficiaire de
l’assurance.
Si l’assureur ne paye pas la prestation due dans les délais il devra verser des intérêts moratoires
au créancier à compter du jour de la sommation de payer sans que l’assuré soit tenu de justifier
d’aucune perte et si le retard dans le versement de l’indemnité est dû à la mauvaise foi de
l’assureur il peut en plus être condamné à des dommages et intérêts

SECTION. III : LA FACULTE DE RESILIATION DE L’ASSUREUR APRES SINISTRE

La leçon tirée des circonstances d’un sinistre peut inciter l’assureur à mettre fin au contrat qui en
principe doit être conduit à son terme. Cette faculté qui est d’origine légale connaît certaines
limites dans les assurances obligatoires.

Paragraphe 1 : La licéité de la faculté de résiliation


L’article 23 du Code CIMA dispose : « Dans le cas où une police prévoit pour l’assureur la
faculté de résilier le contrat après sinistre la résiliation ne peut prendre effet qu’à l’expiration
d’un délai d’un mois à dater de la notification à l’assuré.
L’assureur qui, passé le délai d’un mois après qu’il eut connaissance du sinistre, a accepté le
paiement d’une prime ou cotisation ou d’une fraction de primes ou cotisation correspondant à
une période d’assurance débutée postérieurement au sinistre ne peut plus se prévaloir de ce
sinistre pour résilier le contrat. » On peut donc retenir que :
- La résiliation conventionnelle doit être expressément prévue par une clause de la police ;
- L’assureur est libre de se prévaloir ou non de cette clause ;
- Le prime est divisible ;
- L’assuré dispose d’un moyen de pression pour faire maintenir la police sinistrée dans les cas où
il a souscrit d’autres contrats importants auprès du même assureur.

Paragraphe 2 : Les limites à la résiliation après sinistre : cas des assurances obligatoires. En
pratique, la faculté de résiliation est presque impossible pour l’assuré en matière d’assurance
obligatoire et notamment en assurance automobile où, l’obligation de s’assurer est imposée à
l’assuré. L’assuré a tout intérêt à rester auprès du même assureur après un sinistre qui lui est
imputable. Car en changeant d’assureur, l’assuré pourrait payer une prime
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plus élevée s’il fournit des informations correctes sur son passé en remplissant le questionnaire.
Par ailleurs, le défaut d’assurance automobile étant un délit au Sénégal.

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