Avant toute chose, il serait nécessaire de rappeler que la Cour Criminelle est compétente
pour connaitre « des crimes. Sa compétence s’étend aux crimes, délits et contraventions qui
forment avec le crime objet de la poursuite un ensemble indivisible, et peut même s'étendre
à ceux qui sont connexes » (Art.18 du CPPM). Aussi, La cour criminelle n’est pas une
juridiction permanente, semblablement à un tribunal de commerce car elle fait appel à des
assesseurs qui sont de simples particuliers, ayant des activités professionnels. « Il y a
normalement deux sessions par an pour chaque cour criminelle ». (Art. 405 du CPPM). C’est
durant ces sessions que les affaires seront jugées. Mais avant l’audience, plusieurs étapes se
sont succédées.
Ensuite, sur le déroulement général d’une audience. En principe, tout le monde peut assister à
une audience car elle revêt un caractère public. Toutefois, pour la sérénité des débats, la
dignité de la personne ou encore dans l’intérêt d’un tiers, elle peut avoir lieu à huis-clos :
c’est généralement le cas pour un jugement de mineur.
Ensuite, le Président évoque le numéro du dossier et le greffier appelle l’accusé et les témoins
s’il y en a. Ces derniers ne peuvent assister l’audience qu’après avoir été appelés pour
témoigner. Après cela, le juge convoque les quatre assesseurs qui devront prêter serment.
Une fois le serment prononcé, ils prennent place aux côtés du juge : deux assesseurs à sa
gauche , deux à sa droite.
Puis, le greffier lit l’acte d’accusation et par la suite, le juge demande à l’accusé ce qu’il a à
dire par rapport aux accusations potées à son encontre.
Une séance de questions réponses entre le juge et l’accusé prend place. Cependant , quand
le juge n’a plus de questions à poser, il demande aux assesseurs s’ils ont des questions, puis
au représentant du ministère public et enfin, aux avocats.
Ensuite, on fait entrer les témoins s’il y en a. Le juge évoque la fonction de la personne et
vérifie qu’il n’ait aucun lien de parenté avec l’accusé et demande ensuite au représentant du
ministère public s’il a des raisons pour empêcher la personne de témoigner. Les témoins
entrent un à un pour être interroger. Le juge informe le témoin qu’en cas de faux
témoignages, il sera puni comme le prévoit l’article 361 du Code Pénal malgache. Il est donc
tenu de prêter serment, en levant la main droite. Le juge pose ensuite des questions à ce
dernier et une fois terminé, demande au représentant du ministère public et ensuite aux
avocats s’ils ont des questions à poser au témoin.
Après la comparution des témoins, le juge demande au ministère public s’il retient ou non les
charges qui pèsent contre l’accusé, permet aux avocats de tenir leur plaidoirie et demande à
l’accusé s’il a encore quelque chose à ajouter.
Le juge et les assesseurs se retirent ensuite, dans une autre salle pour délibérer. A défaut, c’est
l’assistance qui sort pour laisser libre champ à la délibération.
Enfin, après la délibération, le juge de siège et les assesseurs reviennent dans la salle
d’audience dans le premier cas ou l’assistance peut regagner la salle d’audience dans le
second, et entendre la décision du juge, tout en se tenant debout. Le procès prend ainsi fin et
l’audience est levée.