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COURS DE DROIT CIVIL Mme ZOUEU Annick HEA1 ESCAE INPHB 2018-2019

Commenté [S1]: 01-10-2018


Commenté [A2R1]:
Commenté [A3R1]:
Commenté [A4R1]:
Commenté [A5R1]:
Commenté [A6R1]:

Bibliographie :
 Le code civil
 Coulibaly climato Jérôme : les personnes et la famille ; les obligations
 Anne Marie Assi Esso :les personnes et la famille, librairie du droit
ivoirien
 Deni Segui : introduction au droit, EDUCI collection
 Lath Yedoh : introduction générale à l’étude du droit ABC (le carrée)

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INTRODUCTION
Là où il y a société, il y a le droit. En d’autres termes, il n’y a pas de droit sans
société et inversement il n’existe pas de sociétés sans droit. Le phénomène
juridique est spécifique aux sociétés humaines « UBI SOCIETAS IBI IUS» : Là où
il y a une société, il y a du droit
Le droit peut être entendu de 3 façons différentes :
1) Le droit objectif (le droit)
Il peut être définit comme l’ensemble des règles d’ordre juridique qui
réglementent les rapports entre les hommes dans un Etat donné et dont
l’inobservation est sanctionnée par la contrainte étatique si nécessaire.
2) Le droit subjectif (un droit)
Il correspond à la faculté reconnue à un individu de faire tel acte juridique ou
d’exiger telle prestation.
Il est dominé par la distinction entre le droit réel et le droit personnel.
Le droit réel porte sur une chose et plus précisément correspond au pouvoir
que la personne qui en est titulaire exerce sur une chose. Ce droit est absolu,
sans limite, opposable à toute personne qui ne bénéficie pas d’un droit de
même nature sur la chose en question. Il entraine droit de préférence et droit
de suite.
Les droits réels sont subdivisés en droit réels principaux et en droit réel
accessoire.
Le droit réel principal a son utilité en lui-même.
Ex : le droit de propriété
Le droit réel accessoire par contre n’est que l’accessoire d’un droit principal de
créance garantir.« ACCESSORIUM SEQUITUR PRINCIPALE» :l’accessoire suit le
principal.
Le droit personnel ou le droit de créance permet à son titulaire d’exiger d’une
personne une certaine prestation.

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L’objet final du droit ne sera atteint que par l’intermédiaire de la personne qui
doit la prestation. Ce droit contrairement au droit réel n’est pas opposable à
tous (droit réel) ; on dit qu’il est « ERGAR OMNES » : à l’égard de tous. Il ne
comporte ni droit de préférence ni droit de suite.

3) Le droit comme étude de la matière juridique


Le droit peut être entendu comme le terme visant les études portant sur la
matière juridique. De façon générale, le droit a une fonction politique de
coercition ou de préservation de l’ordre publique.

Le droit est différent de la morale

 Du point de vue de la source : La morale vient des textes religieux, de la


conscience individuelle alors que le droit vient de la volonté de l’autorité
publique.
 Du point de vue de la finalité : la finalité de la morale est le
perfectionnement de la conscience de l’individu alors que la finalité du
droit est d’assurer l’ordre social.
 Du point de vue de la sanction : la morale est autonome (chacun est son
propre juge) alors que le droit est hétéronome (nul ne peut être juge de
sa propre cause).

Le droit est différent de la religion

 La religion va faire appel à bien plus que la justice : la charité, l’humilité…


La violation des règles religieuses relève de la transcendance (DIEU) alors que
l’inobservation du droit est sanctionnée par la loi.

Le droit est différent des règles de convenance et d’honneur


 La convenance suppose bienveillance, politesse, éducation, courtoisie,
mœurs, savoir-vivre…
 L’honneur suppose dignité, conservation de son image ( les accords
d’Helsinki : gentlemen agreement) …

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Cependant c’est dans le droit civil, particulièrement dans le droit des


obligations qu’on trouve les grands principes qui dominent l’ensemble des
règles juridiques.
On distingue également le droit national (public et privé) du droit international
(public et privé).

LES SOURCES DU DROIT


Il existe différente sources du droit : la loi, la coutume, la jurisprudence, la
doctrine. Certaines sources sont écrites d’autres non.
Les normes sont hiérarchisées comme suit :
Le traité ( ratification et réciprocité)
La constitution
L’ordonnance
La loi stricto sensu (parlement)
Règlement : - le décret ( président de la république)
- L’arrêté ( gouverneur de district, préfet, ministre,
maire)
- Le circulaire
Le traité : Acte juridique (è Contrat, convention) par lequel les autorités compétentes,
et, spécialt, des gouvernants d'États*, établissent des règles ou des décisions.

La constitution : Charte, ensemble des textes fondamentaux qui déterminent la


forme du gouvernement d'un pays
L’ordonnance : Les ordonnances sont des actes qui émanent du pouvoir
exécutif dans des matières qui relèvent de la compétence du parlement. L’acte
est pris par le président après une autorisation du parlement dans des matières
qui normalement émanent de la compétence législative.
La loi stricto sensu :loi prise au sens strict du terme (opposée à la loi lato sensu)
Le règlement : Au sens du droit public, un règlement est une disposition prises par
certaines autorités administratives, auxquelles la Constitution donne compétence pour
émettre des règles normatives. Tels sont les décrets du Président de la République (certains
sont pris après avis du Conseil d'État et portent le nom de Règlement d'Administration

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Publique) et les arrêtés pris par les ministres du Gouvernement, les préfets, les sous-préfets
et les maires des communes, dans la limites de leurs attributions.

LA LOI
La loi est une règle de droit écrite, de portée générale et impersonnelle. Elle
s'applique à tous sans exception et nul n'est censé l'ignorer. Elle est délibérée,
rédigée, amendée et votée par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) en
termes identiques.
La loi est promulguée par le président de la république (15 jrs ou 5 jrs
d’urgence)
Il importe de faire la différence entre la loi stricto sensu (décrétée par le
parlement, promulguée par le président et publiée au journal d’annonce légal)
de la loi lato sensu .
« NEMO CONSETUR SEBER IGNORARE LEGEN » : nul n’est censé ignorer la loi.
La loi est obligatoire et les lois n’ont pas la même force.
On distingue les lois impératives et les lois supplétives.
o Une loi impérative est une loi à l’application de laquelle il n’est pas
possible de se soustraire. Elle permet d’interpréter une disposition
o Une disposition supplétive est celle qui s’applique à défaut d’avoir prévu
le contraire

LA COUTUME

Appelée « usage » par certains auteurs, la coutume est une règle de conduite
qui n’est pas éditée en forme de commandement mais issue d’un usage général
répété.
Elle constitue une source de droit tant qu’elle n’est pas contraire à une loi
écrite existante. On parle alors de coutume CONTRA LEGEN (contre la loi)
Les coutumes SECONDUM LEGEN (conforme à la loi) : la loi renvoi
explicitement ou non à la coutume.

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Les coutumes PRAETER LEGEN (à côté de la loi) : elles permettent de combler


les vides de la loi, de la compléter voire de l’interpréter. Ex : art.51 du code civil
ivoirien : la femme a usage du nom de son mari.

LA JURISPRUDENCE
Considérée comme source indirecte par certains auteurs, la jurisprudence est
l’ensemble des décisions de juridictions ( tribunal de 1ère instance : le
jugement ;la cour d’appel et la cour suprême ou cour de cassation : arrêt ) .
Elle correspond au résultat des interprétations que les juges font des lois.
Devant des cas concrets, ils doivent rechercher quel est le sens de la loi qui
peut être net ou obscur.
La cour de cassation ou cour suprême est une juridiction de droit
contrairement aux juridictions inférieurs qui sont des juridictions de faits. Elle
contrôle l’application que les juridictions font des textes de loi.
Lorsque la loi n’a pas été bien appliquée, la cour de cassation casse l’arrêt ou le
confirme dans le cas contraire. C’est ainsi que petit à petit les règles communes
d’interprétation sont dégagées.
La question de savoir si la jurisprudence est une source de droit ne se pose pas
dans le système de la COMMON LAW qui est un système jurisprudentiel. Dans
la famille de droit romano-germanique, la quasi-totalité des auteurs admettent
la jurisprudence parmi les sources de droit.
Elle n’a certes pas la même force que les normes, mais il n’en demeure pas
moins qu’elle est créatrice de droit.

LA DOCTRINE
Elle est constituée des écrits des juristes qui analysent les règles légales et les
décisions de la jurisprudence. L’influence que ces écrits ont sur ceux qui sont
chargés de légiférer ou de dire le droit est variable. Ils dépendent
essentiellement de la renommée et de la pertinence des remarques de
l’auteur. La doctrine joue un rôle important dans l’interprétation des lois et
l’élaboration du droit positif (tel qu’il est applicable à un moment donné qui
est différent du droit recu.

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Les sources des obligations


L’obligation est un lien de droit en vertu duquel, une personne appelée
« débiteur » est tenue d’exécuter une prestation au bénéfice d’une autre
appelé créancier.
Ex : un commerçant qui promet de livrer telles marchandises est tenu par une
obligation de donner.
Un artiste qui promet de peindre une toile est tenu par une obligation de
peindre.
Un commerçant qui cède des éléments de son fonds de commerce et promet
ne pas faire de concurrence est tenu par une obligation de ne pas en faire.

PARTIE 1 : les obligations résultant d’un contrat /


contractuelles
L’article 1101 du code civil définit le contrat comme une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’oblige(nt) envers une ou plusieurs autres
à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. De cette définition, on peut
déduire que le contrat est une convention c’est-à-dire un accord de volonté
destiné à produire un effet de droit quelconque. Dans le langage de tous les
jours, ces deux thèmes sont souvent employés pour définir la même réalité.
Le contrat crée des obligations, alors que la convention peut, en plus de créer
des obligations, les modifier, les transférer, les éteindre.

SECTION 1 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS


Contrat synallagmatique (bilatéral) par opposition au contrat unilatéral
L’art.1102 dit qu’un contrat est bilatéral, lorsque les contractants s’obligent
réciproquement les uns envers les autres.
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Ex : contrat de vente
Au terme de l’art. 1103 du code civil, lorsqu’une ou plusieurs personnes sont
obligées envers une ou plusieurs autres personnes sans que de la part de ces
dernières il n’y ait d’engagement, le contrat est unilatéral ; il produit des
obligations ; alors que l’acte unilatéral n’implique qu’une personne (ex : le
testament) .

 Intérêt de différencier contrat synallagmatique et contrat unilatéral

 Du point de vue de la forme du contrat


Les contrats synallagmatiques doivent être rédigés en autant d’originaux qu’il
n’y a de partis ayant un intérêt distinct et chaque original doit signifier le
nombre total d’originaux.
Art.1105 actes sous seing privé.
Dans les contrats unilatéraux, en plus de la signature de celui qui s’engage, l’art
1326 exige qu’il soit mentionné de sa main la somme ou la quantité de bien en
toute lettre ou en chiffre.

 Du point de vue de l’exécution


L’exception d’une exécution trouve à s’appliquer dans les contrats bilatéraux
par opposition aux contrats unilatéraux. Il existe des contrats bilatéraux
imparfaits à l’origine unilatéraux, ces contrats deviennent par la suite
synallagmatiques du fait de circonstances postérieures.

SECTION 2 : CONTRAT A TITRE ONEREUX / contrat à titre gratuit


On dit qu’un contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit un
avantage qui est la contrepartie de ce qu’il a accordé à l’autre. Les contrats de
bienfaisance (sans contrepartie) sont définis par l’art.1105 du code civil comme
étant ceux desquels l’une des parties s’engage à verser un avantage à l’autre
sans contrepartie.
Intérêt de distinguer contrat à titre onéreux du contrat à titre gratuit

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 Les contrats à titres gratuit sont soumis à des règles spéciales, aussi bien
du point de vue de la capacité que des règles de forme et de fond qui
sont justifiés par le fait que ces actes présentant un danger pour le
disposant, sa famille, ses créanciers.
 En matière fiscale, les droits de mutations sont généralement plus
élevés pour ces transferts de propriétés opérés par acte de bienfaisance.
C’est pourquoi, dans la partie on déplore un grand nombre de simulation
dans la pratique.
 Relativement à la responsabilité contractuelle, la protection est plus
grande pour celui qui s’appauvrit sans contrepartie.
 Il y a une présomption que les contrats à titre gratuit sont conclus en
considération de la personne du contractant « INTUITU PERSONAE ».
En cas d’erreur du contractant la validité du contrat peut être affectée.
L’action Paulienne, opposée à l’action oblique :( L’action oblique et l’action
paulienne permettent de protéger le droit de gage général des créanciers.
Toutefois, ces deux procédés sont différents :

– L’action oblique a vocation à lutter contre la simple inertie du débiteur ; alors


que
– L’action paulienne a pour objectif de sanctionner la fraude commise par le
débiteur) est admise beaucoup plus facilement en présence d’un contrat à titre
gratuit.

Seul les contrats à titre onéreux peuvent être qualifiés d’acte de commerce.
Il y a une idée de spéculation qu’on ne trouve pas dans les contrats gratuits

Section 3 : contrat commutatif/ contrat aléatoire


Les contrats commutatifs sont les contrats pour lesquels on connait
l‘importance des prestations réciproques au moment où le contrat est conclu.
On parlera des contrats aléatoires dans les cas où l’existence ou la valeur d’une
prestation dépend d’un évènement futur incertain
Exemple : la vente au comptant ; la rente viagère

Intérêt à distinguer le contrat aléatoire du contrat commutatif

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La lésion est une cause de rescision pour certains contrats commutatifs alors Commenté [S7]: Rescinder le contrat

que dans les contrats aléatoires, on dit que l’aléas chasse la lésion.

Section 4 : contrats consensuels / contrats réels


Les contrats consensuels sont ceux qui se forment par le simple accord de
parti(s) sans qu’il soit nécessaire en plus d’accomplir une quelconque formalité.
Par opposition aux contrats consensuels, les contrats réels ou solennels sont
des contrats qui nécessitent la présence de personnes qui solennisent le
contrat.
Les écrits sont
On distingue les écrits « instrumentum negatium »
Intérêt à distinguer les contrats consensuels des contrats réels
Section 5 : contrat à exécution instantanée/ contrat à exécution successive
Le contrat à exécution instantané est celui qu’on peut exécuter en une seule
prestation.
Ex : le contrat de travail, les baux
Les contrats successifs par contre sont ceux qui font naitre des obligations dont
l’exécution s’étale sur une durée déterminée ou indéterminée.
Ex : la vente au comptant ;
Intérêt de distinction
 Il existe des règles particulières qui s’appliquent au contrat à exécution
successif. A l’exécution du contrat on peut admettre la théorie de
l’imprévision lorsque les circonstances extérieures à la conclusion du
contrat surviennent et déséquilibrent le contrat dont l’exécution devient
beaucoup trop onéreuse pour l’une des parties : on parle d’imprévision.
L’art 1124 «… »
 La nullité opère sans rétroactivité dans les contrats à exécution Commenté [S8]: Pas valablement conçu

successives, on parle de résiliation .

Section 6 : contrat de gré à gré ou de libre discussion / contrat d’adhésion


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Dans les contrats de gré à gré les clauses sont librement débattues par les
partis.
Dans les contrats d’adhésion, le contrat va se conclure par l’adhésion de l’une
des parties sans que celle-ci puisse en discuter les termes
Intérêt de distinction
Contrat d’adhésion : partie qui a besoin d’aide ou besoin d’être protégé/ partie
puissante
Contrat de gré à gré : le législateur n’a pas besoin d’intervenir, les parties étant
totalement libres ; chacune d’elles pouvant défendre ses intérêts.
Cette intervention de l’Etat par contre est nécessaire dans les contrats
d’adhésion car l’une des parties est parfois en situation de monopole et dicte
sa volonté à l’autre .
Dans l’interprétation du contrat s’il s’agit d’un contrat du gré à gré on
recherche la volonté commune des partis par contre s’il s’agit d’un contrat
d’adhésion, l’interprétation des clauses ambiguës sera au détriment de la
partie contractante qui propose.

Section 7: contrat individuel/ contrat collectif


Le contrat individuel ne crée des droits ou des obligations qu’au profit ou à la
charge des parties au contrat.
Les contrats collectifs par contre sont des contrats passés par 2 ou plusieurs
personnes mais dont les clauses lieront ceux qui ne faisaient pas forcément
partis de personnes ayant contracté le contrat.
Ex : les conventions collectives de travail

Section 8 : contrat intuitu personae/ contrat non intuitu personae


Les contrats intuitu personae sont des contrats conclus en considération de la
personne du cocontractant.
Les contrats non intuitu personae sont des contrats ou la personne n’est pas
dans le champ.
Ex : les mandats ; le mariage ; le contrat de société
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Intérêt de distinction
 En cas d’erreur sur la personne, le contrat est nul.
 Le décès du cocontractant met fin au contrat sauf si par ailleurs une
clause de continuité a été prévue.

Section 9 : contrat nommé ou spécial / contrat innommé ou non spécial


Le contrat nommé est un contrat d’usage courant qualifié/ règlementé par les
lois (ou un corpus juriste) spécifique.
Le contrat innommé par contre est un contrat qui n’est pas spécifiquement
réglementé par un code même si dans la pratique il a reçu une dénomination
propre.
Ex : le contrat d’hôtellerie, de déménagement.
Intérêt de distinction
En cas de litige, on applique au contrat innomé la règlementation générale,
celle relative aux obligations conventionnelles de façon générale . Concernant
un contrat nommé ou spécial, on aura recours aux dispositions spécifiques
relatives au contrat concerné.

Section 10 : contrats principaux/ contrats accessoires


On appelle contrats principaux, ceux qui existent de manière indépendante qui
ont été conclu sans avoir eu besoin d’être rattaché à un autre.
Ex : le contrat de vente, de louage, de travail…
Les contrats accessoires par contre sont ceux qui supposent obligatoirement un
hôte sur lequel il se greffe et assure l’exécution.
Ex : le cautionnement, le contrat de mariage…
Intérêt de distinction
Le contrat accessoire étant dépendant d’un contrat principal, en cas de nullité
ou d’extinction du contrat principal, il y a nullité ou extinction du contrat
accessoire.
Chapitre 2 : conditions de formation, conditions de validité de contrat.

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Pour qu’un contrat soit valablement constituée 4 conditions doivent être


réunies. Elles sont relatives au consentement, à la capacité, à l’objet et à la
cause. Dans certains cas, il y a une cinquième condition qui attrait à la forme.
1) Consentement (erreur, dol, violence)
2) La capacité (de jouissance, d’exercice, Commenté [S9]: Emancipation judicaire ; émancipation
par le mariage
3) L’objet du contrat doit exister, être déterminé ou au moins Art 489
déterminable, être licite/conforme à l’ordre publique et aux bonnes
mœurs (quoi)
4) La cause doit être conforme à l’ordre publique et aux bonnes mœurs
(pourquoi)
5) La forme

I. Le consentement
Il correspond à l’accord de volontés dont l’analyse conduit à la décomposition
en une offre et une acceptation. L’offre peut provenir de n’importe laquelle des
parties et peut être faite aussi bien verbalement que par écrit par l’exposition
d’un article dans un étalage par voie radio, par circulation sur la voie publique
par un taxi. L’offre peut être faite en direction d’une ou de plusieurs personnes
déterminées, elle peut être faite à un public tout entier. Elle doit être
maintenue pendant un temps raisonnable à moins d’une indication contraire à
L’acceptation correspond au consentement du bénéficiaire de l’offre.
En dehors, le consentement peut s’exprimer de différentes façons (poignée de
main, signe de tête, …) la seule exigence est que la manifestation de la volonté
soit extérieure. Le silence ne vaut acceptation que dans certains cas qui
constituent des dérogations légales aux jurisprudentielles.
Paragraphe 2 : le vice de consentement
Pour être plus valable, le consentement doit être exempt de vice (erreur, dol,
violence)
- L’erreur : de façon générale, commettre une erreur c’est croire vrai ce
qui est faux, c’est croire qu’il existe une ou plusieurs éléments dans un
contrat qui pose défaut. Une erreur peut porter sur la nature du contrat,
sur la substance de la chose, la personne du cocontractant.

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- La violence : elle correspond à une contrainte physique, morale dont une


personne est victime et qui va la pousser contracter. Pour être de nature
à vicier le comportement, il faut que la violence soit déterminante c’est-
à-dire de nature à faire impression sur une personne raisonnable en lui
inspirant la crainte d’exposer sa fortune ou sa personne à un mal
considérable. En plus d’être déterminante, la violence ne doit pas être
justifiée ce qui exclue la crainte référentielle des ascendants,
descendants, collatéraux…, la menace de l’emploi d’une voie de droit.

- Le dol : c’est le résultat de manœuvres frauduleuses, de mensonges, de


simples dissimulations de réticence coupable selon l’Etat. Pour être de
nature à entacher la validité du contrat, le dol doit réunir 3 conditions :
 Il doit provenir du cocontractant
 Il doit être concomitant ou antérieur à la conclusion du contrat
 Il doit être déterminant ce qui signifie que sans la tromperie, l’une
des parties ne se serait pas engagée dans la relation contractuelle.

Section 2 : la capacité Commenté [S10]: 02-10-2018

La capacité comporte 2 volets : la capacité de jouissance et la capacité


d’exercice.
 La capacité de jouissance c’est l’attitude légale d’une personne à être
titulaire de droits généraux (liberté d’expression, éducation, vie, religion,
liberté de déplacement…) et de pouvoir en disposer librement ; c’est une
notion liée à la personnalité juridique (valable pour les individus vivants
et viables). Il existe néanmoins, des incapacités spéciales de jouissances,
par exemple pour les droits civiques (le vote) qui n’affectent pas les
droits civils.
 La capacité d’exercice correspond au pouvoir de mettre en œuvre soi-
même ses droits. Toute personne au terme de l’article 1123, peut
contracter à moins d’avoir été déclaré incapable par la loi. Sont déclarés
incapables par la loi, les mineurs non émancipés et les majeurs visés par
les art.489 et suivant du code civil.

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Pour les mineurs non émancipés, le principe est l’incapacité d’exercice et ce


principe est repris par l’art.27 de la loi sur la minorité. Il existe des
dérogations légales, des tempéraments à cette règle. Pour ce qui est des
dérogations légales, la loi reconnait qu’à partir d’un certain âge, le mineur
est capable de poser certains actes sans son représentant. L’art.30 précise
qu’il faut poser des actes conservatoires ; art.31 alinéa 2 : le mineur peut
conclure seul un contrat de travail à partir de 18 ans. En plus des
dérogations légales, il existe aussi des tempéraments coutumiers. Les
majeurs incapables sont les majeurs dont les facultés mentales, physiques,
psychique sont tellement altérées que l’expression de la volonté s’en trouve
affectée. Il n’y a pas de textes spécifique et le régime ivoirien actuel sur
l’incapacité des majeurs diffère de celui qui est applicable en France qui a
modifié sa législation 1968. Pour incapacité des majeurs, (art 488 à 515) ;
ces textes prévoient deux cas : l’interdiction avec les conseils judiciaires et
l’internement. Les conseils judiciaires visent les personnes faibles d’esprit,
les prodigues qui sont assistés par un conseil judiciaire nommé par le
tribunal. En principe, ceux qui sont soumis sont capables sauf pour ce qui
concerne les aces de disposition (l’interdiction, l’internement)
Il existe des incapacités spéciales et générales.
Les incapacités générales visent les contrats et frappent les mineurs non
émancipés.
Les incapacités spéciales sont limitées à certains contrats. Ex : le mineur
même émancipé ne peut contacter mariage sans l’autorisation parentale.

SECTION 3 : l’objet
On appelle objet, ce à quoi le débiteur est tenu envers le créancier. Il y a un
seul objet dans les contrats unilatéraux et deux dans les contrats
synallagmatiques. La réponse à la question qu’elle est l’opération juridique que
les parties cherchent à réaliser. Et l’objet doit remplir une certaine condition
pour que le contrat soit valable ; l’objet doit être certains, exister (art.1130 du
code civil ce qui signifie qu’exception faite de quelques cas légalement prévus,
es choses futurs ne peuvent pas faire l’objet d’un contrat) ; déterminer art.
1129 l’objet doit être déterminer (quant à la quantité quant à l’espèce) ou
déterminable. Ex : le prix peut être laissé à l’appréciation d’un expert ; l’objet

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doit être licite et moral (art.1128) c’est-à-dire conforme à l’ordre public et aux
bonnes mœurs. L’objet doit appartenir à celui qui le transfère.

Section 4 : la cause
La notion de cause n’a pas été définie par le législateur et fait l’objet de vives
discussions endoctrines. La cause correspond au but poursuivi par le débiteur
en s’engageant ; c’est la réponse à la question (pourquoi). Pour qu’un contrat
soit valable, il faut non seulement qu’il y ait une cause mais en plus qu’elle ne
soit pas contraire à l’ordre public te aux bonnes mœurs. La tendance
jurisprudentielle est de ne pas ramener la cause à la raison la plus proche mais
de tenir compte aussi des raisons plus lointaines qui ont emmenées à
contracter. La cause doit être subjectivée pour inclure les mobiles
déterminants, les raisons profondes qui ont emmenées à contracter : au-delà
de la cause objective, il faut recherchée la cause impulsive. Une obligation sans
cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet.

Section 5 : la forme
En principe les contrats sont consensuels et tout le droit civil est imprégné de
cette idée de consensualisme. Il existe néanmoins quelques exceptions au
tempérament de consensualisme. Sous peine de nullité pour les contrats
formels, solennels, réels, les prescriptions légales supplémentaires doivent être
observées. Ex : les donations doivent être notariées ; l’hypothèque doit faire
l’objet d’un écrit ; la cession d’un objet d’invention doit faire l’objet d’un écrit
dont l’exemplaire appelée la minute reste chez le notaire qui délivre des copies
(des expéditions) .

Exemple de cas pratique :


Le 15 janvier 2018, m. Kouakou 20 ans et m. Kouassi 26 ans se retrouvent dans
un maquis pour discuter de la fabrication d’un laboratoire pharmaceutique qui
va servir de société d’écran pour la fabrication de stupéfiants. Ne s’étant pas
entendu sur l’emplacement de ladite pharmacie, ils remettent à la fin du mois
de janvier, la réalisation du projet. Mme Kouakou inquiète du projet de son
conjoint d’investir leurs économies dans ce projet vient vous voir pour savoir si
le contrat peut être valable.
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 L’objet : création de laboratoire pharmaceutique : ne pose pas problème


 La cause impulsive : est contraire aux bonnes mœurs
 Le consentement : pas des deux contractants car l’un d’eux est marié
donc son apport en numéraire ne peut se faire qu’avec l’accord de sa
femme . Commenté [S11]: Dans un régime de séparation, on a les
biens indivis : bien acquis en commun
 Capacité : pas de problème car Kouakou marié donc émancipé. Dans un régime de communauté il y a les biens propres,
communs et réservés.

Cas pratique 2 :
A l’occasion d’un jeu de loterie m. Loué gagne un voyage à Londres, y
rencontre Mlle Jacobson tombe amoureux et l’épouse en Côte d’Ivoire.
Après quelques temps de mariage, il réalise que sa conjointe ne sait pas
cuisiner les mets ivoiriens et n’est pas soumise et déclare n’avoir pas pu
valablement donner son accord pour contracter ce mariage de manière
consentante et désire se séparer de sa femme.

Le problème juridique est l’erreur : est-ce que l’erreur sur la personnalité


est une cause de nullité de contrat. Dans un contrat intuitu personae, cela
n’est pas valable. Donc le contrat reste valable.
La loi prend en compte la personne et non la personnalité de l’individu.
M. Loué a épouser la personne de mlle Jacobson
 Consentement
 Capacité
 Objet
 Cause
 Forme

CHAPITRE 3 : les effets du contrat


Le contrat entraine de nombreuses conséquences sur le point juridique à
l’égard des ayant-droit, des partis, et des tiers.
Section 1 : Les effets du contrat à l’égard du parti
Au terme de l’art 1134 du code civil, les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées

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que d’un commun accord ou pour les causes que la loi autorise, elles
doivent être exécutées de bonne foi.
Le contrat a un effet obligatoire entre les partis et la conséquence de l’effet
obligatoire du contrat se traduit en obligations pour chacune des parties
d’exécuter la prestation mise à sa charge d’une part, et d’autre part les met
dans l’impossibilité de rompre le contrat. En principe chacune des partis est
obligée d’honorer les termes du contrat peu importe qu’un changement de
circonstances rendent l’exécution un peu plus difficile. Ce principe est
tempéré par la théorie de l’imprévision et dans certains cas par la loi ou la
jurisprudence. Ainsi la loi prévoit la possibilité de révision des contrats en
matière de rente viagère ou alors en matière de baux. Au terme du second
alinéa de l’art 1134, les conventions ne peuvent êtres révoquées/remises en
cause que du consentement mutuel des deux parties et pour les causes que
la loi autorise. Certains contrats en effet sont résiliables unilatéralement à
condition d’observer les conditions de résiliation (le CDI , le bail, le mandat,
l’assurance vie ).

SECTION 2 : les effets du contrat à l’égard du juge vis-à-vis de la loi


Les effets du contrat à l’égard du juge vis-à-vis de la loi, le juge n’a pas le
pouvoir d’appréciation face à une convention légalement formée. Il est obligé
de l’appliquer. Ce principe général souffre néanmoins de quelques exceptions
prévues par la loi et admise par la jurisprudence.
Ainsi le juge, a la possibilité d’accorder un délai de grâce au débiteur compte
tenu de sa situation économique. Il a aussi la possibilité de modifier la sanction,
de l’inexécution d’une obligation qui fait l’objet d’une clause pénale peut être Commenté [S12]: Le juridique l’emporte sur le judiciaire
On prévoit la sanction de l’inobservation de la loi dans le
modifiée à la baisse ou à la hausse. En matière d’honoraire des mandataires, ils contrat
peuvent être réduits par des juges s’ils sont jugés excessifs. Le juge a également
un pouvoir d’appréciation concernant les rentes viagères ; ces dernières
doivent être alignées sur le niveau de vie.

En principe la volonté des parties suffit à créer, aussi bien des obligations
prévues par la loi, qu’à mettre sur pieds des contrats complètements inédits.

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Cette liberté contractuelle comporte cependant des exceptions, des limites


imposées par la loi aussi bien sur le fond que sur la forme.
o Sur le fond, la volonté des parties est inopérante pour créer des
conventions contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
o Relativement à la forme, certains contrats doivent nécessairement être
conclus selon une forme prévue par la loi
Section 3 : les effets du contrat à l’égard des ayants-causes/droit Commenté [S13]: Personne qui tient son droit d’une autre
perosnne
L’acheteur est l’ay
Il existe différents types d’ayant-cause. L’ayant-cause universel est celui qui a Le defunt est appele le defujuste en droi
vocation à recueillir une fraction de patrimoine.
Ex : héritage partagé de patrimoine.
L’ayant-cause à titre particulier es celui qui a vocation à recueillir un bien
particulier dans un patrimoine.
Ex : un serviteur fidèle à qui on donne son instrument de travail.
Au terme d el’art.1122 du code civil, on est censée avoir stipulée pour soi, et
pour ses héritiers et ayant-cause à moins que le contraire ne soit exprimée, ou
ne résulte de la nature de la convention.

Section 4 : les effets du contrat à l’égard des tiers


Au terme d el’art.1165 du code civil, les conventions n’ont d’effets entre les
parties contractantes, elles ne leur profitent que dans le cas prévu dans l’article
1121 : c’est le principe dit de la relativité des effets du contrat et comporte un
grand nombre des dérogations. Commenté [S14]: Employé auparavant à moov et actu à
mtn : contrat de non concurrence
Pour les vrais tiers qui ne sont parties au contrat ni par eux-mêmes ni par un
représentant l’inopposabilité va de soi et c’est la raison pour laquelle peut être
considérée comme exception au principe de la relativité le fait que le contrat
s’impose aux personnes représentées que ce soit aux vertus d’un mandat, que
ce soit parce qu’ils ont des ayants-droits à titre universel étant entendu que les
héritiers continuent la personne du défunt et sont liés par les contrats qu’il a
conclus. Certains contrats ont un large spectre/rayon d’action et se répercute
sur des tiers qui doivent tenir compte de la situation juridique créer par le
contrat. Ils ne peuvent faire obstacle à son exécution sous peine d’engager leur
responsabilité. C’est la raison pour laquelle une certaine publicité est organisée
autour de ce type de contrat en vue de renseigner les tiers. Des contrats passés
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par un débiteur nuisent ou profitent à ses créanciers ordinaires en ce sens qu’il


diminue ou augmente le patrimoine qui leur sert de gage. Il existe des
dérogations au principe dit de l’effet relatif des contrats ; art 1119 : « on ne
peut en général s’engager ni stipuler en son nom propre que pour soi-même »
art 1120 « néanmoins, on peut se porter fort pour un tiers en promettant le
fait de celui-ci ; sauf l’indemnité contre celui qui s’est porté fort ou qui a promis
de faire ratifié si le tiers refuse de tenir l’engagement » ; la promesse de porte
fort doit être distingué de la promesse pour autrui qui est celle par laquelle
une personne s’engage à ce que un tiers règle une créance. Art1121 « on peut Commenté [S15]: Promesse de porte fort= porter garant
de ce q’un tiers règle un contrat
pareillement stipuler au profit d’un tiers lorsque tel est la condition d’une
stipulation que l’on fait pour soi-même ou d’une donation que l’on fait à un
autre. Celui qui fait cette stipulation ne peut la révoquer si le tiers a déclaré
vouloir en profiter ».

CHAPITRE 4 : L’EXTINCTION DES CONTRATS


L’art 1234 dispose « les obligations s’éteignent par le paiement, par la
novation, par la remise volontaire, par la compensation, par la confusion, par la
perte de la chose, par la nullité ou la rescision, par l’effet de la condition
résolutoire, par la prescription. Aux causes énumérées, il faudrait ajouter par la
délégation parfaite le terme extinctif, la mort du cocontractant dans les
contrats intuitu personae.

Section 1 : Le paiement
Le paiement correspond à l’exécution de la prestation due par les débiteurs. Le
mot en droit, a un sens plus large que celui de la langue courante. Au terme du
1235, tout paiement suppose une dette ; ce qui a été payé sans être du est
sujet à répétition . Le paiement peut être fait purement et simplement, il peut Commenté [S16]: Recupérer ce qui est indu

être fait avec subrogation ; il peut être fait par le débiteur personnellement,
par une personne qui y a intérêt (caution) ; par une personne tierce. Art
1237 « « L’obligation de faire ne peut être acquitté par un tiers contre le gré du
créancier. Lorsque ce dernier a intérêt qu’elle soit remplie, par le débiteur lui-
même pour payer valablement il faut être propriétaire de la chose donnée
valablement et être capable de l’aliéné (disposer).
En outre, le paiement doit être fait entre les mains du créancier ou entre les
mains d’une personne habilitée à le recevoir. Il est possible de payer entre les
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mains d’un mandataire, des parents/tuteurs d’un mineur, d’un conjoint qui a
l’administration des biens propres de l’autre. On peut payer entre les mains du
créancier d’un créancier qui opère une saisie arrêt. Si le paiement est fait dans
des mains non habilitées à recevoir, il est nul, le débiteur n’est pas libéré, il
devra payer une seconde fois. Relativement à l’objet du paiement, le débiteur
doit payer la chose qui fait l’objet de la dette. Il arrive que le créancier accepte Commenté [S17]: Si on doit des verres on paie en verre à
la mesure de la chose due
une chose autre que ce qui était initialement prévue. On dit qu’il y a dation en
paiement. Il arrive que le paiement soit partiel, l’imputation commence par les
dettes les plus anciennes. Le paiement doit être fait au jour convenu si la dette
est à terme mai il est possible pour le producteur de se libérer avant le terme si
celui-ci avait été stipulée à son profit ou pour sa convenance personnelle. En
principe, le paiement doit être fait chez le débiteur car les dettes sont
quérables et non portables. Cependant il est possible conventionnellement de Commenté [S18]: Qu'on doit aller quérir, chercher

prévoir le contraire.

Section 2 : la novation et la délégation


Art1215 « … »
On dit qu’il y a novation, lorsque dans une opération juridique, une obligation
nouvelle est substituée à l’obligation d’origine à cause d’une modification des
éléments constitutifs de celles-ci. On ne peut pas pour autant en déduire que la
novation se résume à une sorte de changement de l’obligation car en réalité, la
novation emporte plus qu’un changement. L’obligation d’origine est éteinte
par la nouvelle qui prend sa place ; on ne retrouve généralement aucune trace
de la 1ère dans la seconde.
La délégation par contre est une opération qui fait intervenir 3 personnes : un Commenté [S19]: Déléguant, délégué, délégataire

délégué, qui sur ordre du déléguant, accepte d’exécuter une obligation envers
le délégataire. Lorsque la délégation est parfaite, elle entraine une novation.
Ex : M.X (déléguant) doit 200 millions à M. Y (délégataire); X vend un immeuble
à Z(délégué) et demande à ce dernier de payer les 200 millions de prix à M.Y . Si
ce paiement est fait, les deux obligations s’éteignent ; la délégation est
parfaite, elle a emporté la novation .

Section 3 : la compensation Commenté [S20]: Double paiement abrégé

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Est un mode d’extinction d’obligation qui met en présence deux personnes à la


fois créancière et débitrice l’une de l’autre d’objet de même nature (ex :
somme d’argent). Si les deux dettes sont de même valeurs, la compensation va
les éteindre tous les deux. Si elles sont inégales, l’extinction se fait à hauteur de
la plus faible. La compensation assure l’égalité entre les parties, joue un rôle de Commenté [S21]: X doit 10 000 à Y qui doit 5000 à X

garantie, mais lèse les autres créanciers étant donné que celui qui bénéficie de
la compensation échappe à la loi du concours des créanciers. La compensation
peut être légale, conventionnelle, judiciaire.
Lorsqu’elle est légale, elle s’opère de plein droit, ce qui implique qu’on soit en
présence de dettes de même nature.

Section 4 : la confusion
Au terme de l’art 1300 du code civil, lorsque les qualités de créancier et de
débiteur se réunissent dans la même personne, il se fait une confusion de droit
qui éteint les deux créances. La confusion opère dans le cadre successoral. La
confusion qui s’opère dans la personne du débiteur principal, profite à la
caution. Celle qui s’opère dans la personne de la caution n’entraine pas
l’extinction de la personne principale ; et celle qui s’opère dans la personne du
créancier ne profite à ses codébiteurs secondaires que pour la portion dont il
était débiteur.

Section 5 : la perte de la chose due


Au terme de l’art 1302, lorsque le corps certain est déterminé qui était
l’objet de l’obligation vient à périr, ait mis hors du commerce ou se taire de
manière qu’on en ignore absolument l’existence, l’obligation est éteinte, si la
chose a péri ou a été perdue sans la faute du débiteur et avant qu’il fut en
demeure. Lors même que le débiteur est en demeure et s’il ne s’est pas chargé
d’écarts fortuits, l’obligation est éteinte dans le cas où la chose fut également
périe chez le créancier si elle lui eut été livrée. Le débiteur est tenu de prouver
le cas fortuit qu’il allègue de quelque manière que la chose volée ait périe ou
ait été perdue sa perte ne dispense pas celui qui l’a soustraite de la restitution
du prix »

Section 6 : la remise de dette


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La remise de dette est l’acte par lequel, un créancier renonce à sa


créance, laisse tomber son droit il ne s’agit pas d’un acte unilatéral, mais bel et
bien d’un acte conventionnel car pour que la remise de dette puisse jouer, il
faut que le créancier et le débiteur se mettent d’accord, qu’ils conviennent
d’éteindre l’obligation la remise de dette peut être faite à titre gratuite, ou à
titre onéreux (avec ou sans conditions).
Elle n’obéit pas à une forme particulière, elle peut être express, tacite, Commenté [S22]: Non exprimé, sous-entendu entre
plusieurs personnes.
verbale, écrite.
Lorsque la remise de dette est faite à titre gratuit, elle n’est pas pour
autant soumise aux conditions de libéralités entre vifs du point de vue de la
forme. Par contre, lorsque la remise de dette est faite par voie testamentaire,
elle est soumise aux règles de forme du testament (holographe : de la main du
testateur, mystique, par acte public).
Concernant la remise de dette, la caution aussi est libérée s’il est remis
au bénéficiaire principal. Par contre elle ne libère pas le débiteur principal. Il
existe une présomption irréfragable de remise de dette si le créancier remet
volontairement le titre sous seing privé au débiteur.
Par contre à contrario, la remise du titre est toujours présumée
volontaire .

Section 7 : la prescription
La prescription, de façon générale, est un moyen d’acquérir ou de se
libérer, par l’écoulement du temps dans les conditions déterminées par la loi. Il
existe deux types de prescriptions :
 La prescription acquisitive : l’usucapion
 La prescription extinctive : libératoire
En principe, la prescription de droit commun, est de 30 ans. Il existe des
prescriptions plus courtes (2,5,10 ans). Elle peut faire l’objet d’une suspension
et ce sera le cas toutes les fois où on est dans l’impossibilité d’agir (lorsque
l’accès aux tribunaux n’est pas possible, par ex guerre…).
Il y aura également suspension en cas de minorité si l’action est dirigée contre
des parents ou contre un tuteur.
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Lorsqu’il y a suspension de la prescription, le délai déjà écoulé, est simplement


compléter lorsque la cause de suspension est levée. La prescription peut aussi
faire l’objet d’une interruption : toutes les fois où le débiteur aura reconnu sa
dette ou qu’un acte de poursuite aura été posé. Une fois que la cause
d’interruption est levée, le délai se remet à courir à zéro.
Section8: L'extinction par l'effet de la condition résolutoire ou l'arrivée du
terme extinctif.
Au terme de l'article 1183, la condition résolutoire est celle qui lorsqu'elle
s'accomplit opére la vocation d'obligation et qui remet les choses au même
etat que si l'obligation n'avait pas existé.
Elle ne suspend point l'exécution de l'obligation, elle oblige seulement le
créancier à restituer ce qu'il a reçu dans le cas où l'événement prévu par la
condition arrive. La condition résolutoire opere rétroactivement contrairement
au terme instinctif qui ne met fin au contrat que pour l'avenir. La condition
résolutoire est sous-entendu dans tous les contrats synallagmatiques.

Section9:la nullité et la prescription pour lésions


Un contrat qui ne remplit pas les conditions de validité prescrite par la loi est
frappé de nullité. La volonté des parties se trouve comme paralysé , vidée de
toute efficacité. Il existe deux types de nullités même si une fois prononcée,
elles sont le même effet.
Nullité absolu peut être invoquée par toute personne intéressée alors que la
nullité relative peut être invoquée que par les personnes que la loi veut
protéger particulièrement. Un acte nul d'une nullité absolue ne peut faire
l'objet d'une confirmation alors que les actes frappés d'une simple nullité
relative peuvent être confirmés par les personnes qui auraient pu l'invoquer. La
nullité et les termes comme: résiliation, résolution, révocation ne sont pas à
confondre. Ces trois différents termes supposent que le contrat était valable à
l'origine alors que la nullité implique que dès sa formation un des éléments de
validité faisait défaut et l'action n’a jamais pu se produire d'effet ou n'aurait
jamais dû en produire. Ne pas confondre nullité et l'inopposabilité face au
contrat qui est valable, qui produit pleinement ses effets entre les parties
contractantes mais ne produit pas d'effet vis-à-vis des tiers alors qu'il pourrait
ou devrait. Ne pas confondre non plus nullité et caducité. On parle de caducité
lorsqu'un événement survient après la conclusion du contrat, il ne dépend pas
de la volonté des parties et supprime un élément du contrat quant à sa
validité.
On parle de lésion dans un contrat lorsque l'un des contractants subit un
préjudice qui résulte dans un contrat à titre onéreux du défaut d'équivalence
au moment de la conclusion du contrat entre les avantages réciproquement
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consentis. La lésion ne doit pas être confondue avec l'imprévision dans laquelle
l'une des parties souffre d'un préjudice qui nait du fait de circonstances
postérieures à la conclusion du contrat et qui rendent son exécution beaucoup
plus onéreuse que l'une des parties ne l'avait prévue. Lorsqu'une lésion est
décelée dans un contrat, normalement le principe de la liberté contractuelle
devrait commander de ne pas vouloir à tout prix équilibré les prestations si
chacune des parties a librement donné son accord, le contrat est valable mais
laisse un sentiment d'injustice. C'est la raison pour laquelle le législateur
intervient exceptionnellement dans ce type de contrat pour protéger par
l'action en nullité ou en rescision. Au terme de l'art.1118 la lésion ne vicie les
conventions que dans certains contrats ou à l'égard de certaines personnes.
Art1304"..."1308"..."
Elle n'est admise qu'à l'égard de certains contrats tels que la vente d'engrais,
les baux, l'acquisition d'un fonds de commerce, la cession des droits de
propriété intellectuelle.

Titre2: Les obligations résultants d'acte illicite. Commenté [S23]: 03-10-2018

L a responsabilité délictuelle, quasi-délictuelle


Un délit correspond au fait de causer intentionnellement un dommage à
autrui.
Un quasi-délit est le fait de causer non intentionnellement un dommage
à autrui.
Aussi bien les délits et les quasi-délits sont des faits illicite contraire au
droit qui cause un dommage à autrui. La différence entre les deux notions vient
du fait que dans le 1er cas, il y a intention de nuire alors que dans le second,
l’intention de nuire fait défaut. Dans les deux cas de figure la conséquence
juridique est la même : il y a obligation de réparer. Cependant les tribunaux
sont plus indulgents face à des quasi-délits
NB : bien distinguer la faute civile de la faute pénale. Il y a une différence
entre la responsabilité pénale et la responsabilité civile. La 1ère est engagée du
fait de la simple tentative alors que la responsabilité civile suppose un fait
dommageable, bien que tous les faits dommageables ne donnent pas lieu à
réparation.
Au sens général du terme, le délit est un acte illicite intentionnel, stricto
sensu, le délit est une infraction pénale de gravité moyenne qui se trouve entre
le crime et la contravention et qui est habituellement puni d’une peine

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d’amende ou d’une peine privative de liberté. Le même fait peut être à la fois,
un délit pénal et un délit civil. Ex : le vol Commenté [S24]: Le pénal tient le civil en état

Le texte de base de la responsabilité quasi-délictuelle est l’article 1382 « Tout


fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la
faute duquel il est arrivé à le réparer ».
Au terme de l’article 1383 « chacun est responsable du dommage qu’il a causé
non seulement par son fait, mais encore par sa négligence et par son
imprudence » .
La faute des art 1382 et 1383 peut consister aussi bien en un acte positif qu’en
une abstention.
La responsabilité peut également être fondée sur le risque ; le risque peut être
un risque-profit (on est tenu de supporter le risque que l’on tire d’un profit).
Il y a également la théorie du risque social. Dès qu’un individu introduit un
risque dans la vie sociale il doit en supporter la charge.
Il y a aussi la responsabilité du risque à la sécurité fondée par Boris Starck.
D’après cet auteur, la victime a droit à la sécurité et ce droit fonde le droit à la
réparation, lorsque cette sécurité est atteinte.
La faute peut aussi naitre de l’abus d’un droit. L’exercice d’un droit peut
constituer une faute lorsque le titulaire de ce droit en fait intentionnellement
un usage préjudiciable à autrui. Ex : l’exercice d’une action en justice ; il y a
abus de droit à évoquer des contestations exactes en droit mais dénué de
conséquence de faits si la mauvaise foi du plaideur est établie.
On peut également avoir l’abus du droit par l’abus du droit de propriété qui
peut déboucher sur une responsabilité pour trouble du voisinage.
On retrouve également l’abus de droit dans le refus par un époux de se
soumettre à l’obligation de communauté de vie, rupture de fiançailles. Voltaire
disait à ce propos : « le droit poussé trop loin devient une injustice ».

Chapitre 1 : les dommages


Le dommage peut être matériel, palpable (dommage physique, au
patrimoine, moral : atteinte à l’honneur, il peut s’agir d’un cas d’injure ou alors

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la diffamation par voie de presse généralement ; à l’affection : perte d’un être


cher (on paye le pretium doloris : le prix de la douleur) .
Pour que le dommage fasse l’objet d’une réparation, il doit remplir un certain
nombre de critères.

Section 1 :Le dommage doit être certain et non éventuel


Ceci signifie à contrario que le dommage ne doit pas être lié à des
circonstances dont on ne sait si elles se réaliseront ou pas.
Cependant le caractère certains du dommage n’exclut pas la réparation d’un
préjudice futur qui peut être certain.
La réparation du dommage actuel ne pose pas de problème peu importe que la
victime ait éprouvée une perte : le damoum emergens (perte à prouver) ou
alors que la victime ait manqué un gain :lucrum cessans (manque à gagner).
Un préjudice même futur peut être certain surtout si son évaluation judiciaire
peut être certain. Ex : un préjudice qui va se prolonger dans le temps à la suite
d’un accident peut être réparé par une condamnation au versement d’une
rente viagère.
La différence entre le préjudice futur et le préjudice éventuel est perceptible en
cas de perte d’une chance. Ex : un individu a un accident alors qu’il devrait
passer un examen ; il perd la chance de se présenter à l’examen : c’est certain ;
la chance pour lui de réussir à son examen n’est qu’une éventualité. Dans
certains cas, les tribunaux pourraient réparés le préjudice même éventuel, ça
reste exceptionnel pour le retenir, il est nécessaire qu’il y ait probabilité
suffisante.
Section 2 : le préjudice doit être direct et non indirect
Cela implique que le dommage est la suite immédiate, directe du fait
dommageable, ce qui signifie qu’il y a un lien de causalité suffisant. Sont par
conséquent exclus, les conséquences lointaines de la faute qui de toute les
façons aurait pu se produire. Ex : un éleveur vend un animal malade à un autre
éleveur, le troupeau de l’acheteur est contaminé. Il y a mortalité du bétail
(conséquence immédiate), lequel acheteur ne pouvant plus exploiter son fonds
de commerce doit déposer le bilan (conséquence lointaine). Cela ne signifie pas
pour autant que seul la victime principale d’un fait dommageable a droit à
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réparation. Les personnes qui souffrent des blessures ou de la mort de la


victime matériellement ou moralement, ont une action propre en plus de
l’action de la victime qu’elles peuvent exercer. Une prédisposition physique
chez la victime n’exclut pas le droit à réparation pour elle-même et pour ses
héritiers si le dommage est essentiellement consécutif à la faute d’un tiers.

Section 3 : le caractère légitime de l’intérêt en cause


Pour invoquer valablement le droit à la protection, il faut être dans une
situation juridiquement protégée c’est-à-dire être en mesure de démontrer
que l’intérêt invoqué est juridiquement protégé ; ce n’est là qu’une
prolongation en matière de responsabilité d’une règle de loi judiciaire privée
selon laquelle l’action en justice est possible pour tous ceux qui ont un intérêt
légitime au succès ou au rejet d’une prétention. La jurisprudence offre de
nombreuses illustrations de ce point avec l’hypothèse du concubinage. Le
décès accidentel de l’un des concubins ne donnent pas droit automatiquement
à l’autre, à la réparation du dommage occasionné. Les tribunaux prennent en
considération, le caractère adultérin ou non du concubinage, son caractère
stable, notoire. Dans certains cas, le droit à la réparation coïncide avec le droit
à une autre prestation : indemnité d’assurance, prestation de la CNPS.

Chapitre 2 : l’obligation de réparer


En principe, la responsabilité suppose une faute prouvée. Cependant la loi à
prévu des cas de responsabilité sans faute par présomption de faute ce qui
englobe la responsabilité du fait d’autrui et la responsabilité du fait des choses
que l’on a sous sa garde. La loi prévoit aussi une responsabilité légale, sans
faute, sans présomption de faute ; c’est le cas avec la responsabilité des
employeurs avec les accidents de travail. Dans tous les cas de figure, la
responsabilité établie la réparation. Il est nécessaire qu’il y ait équivalence
entre la réparation et le dommage. Les dommages et intérêts doivent assurer
la réparation intégrale sans la dépasser. Par conséquent, la gravité de la faute
n’a pas de répercussion directe sur le montant de la réparation, car il ne s’agit
pas d’infliger une sanction à l’auteur du dommage ; il ne s’agit que
d’indemniser la victime et peu importe pour cela la gravité de la faute. Cette
règle est cependant atténuée en droit ou alors dans les faits. En droit s’il y a
faute partagée entre la victime et l’auteur. Le juge tient compte de la gravité de

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la faute pour se montrer plus ou moins sévère, plus ou moins indulgent lorsque
le dommage n’est pas chiffrable mathématiquement.
Le principe d’équivalence entre la réparation et le dommage peut difficilement
s’appliquer. Le pressium doloris n’a pas de prix, l’évaluation ne peut qu’être
arbitraire. Les indemnités très élevées sont versées pour le préjudice moral
notamment pour l’atteinte aux sentiments d’affection.
Il arrive aussi que par délicatesse les victimes d’atteinte à l’honneur répugnent
à recevoir de l’argent pour la souffrance qui leur est infligée et vont réclamer
en cas de diffamation une condamnation à 1f symbolique. Il arrive aussi que la
réparation se fasse en nature, elle reste néanmoins exceptionnelle.
(il est possible d’échapper à la réparation si on peut valablement évoquer un
fait exonératoire de responsabilité ou alors un fait justificatif spécial. Dans les
faits exonératoires de responsabilité, on peut citer le fait de la victime, la force
majeure, le cas fortuit (la différence reste ce caractère d’extériorité : en
présence d’un évènement irrésistible, insurmontable, extérieur à la personne
dont la responsabilité est recherchée) . Il s’agira de démontrer au-delà des
apparences, le dommage est dû en totalité ou en partie à une cause étrangère.
Dans les faits justificatifs spéciaux : l’ordre de loi, le commandement de
l’autorité, l’état de nécessité (intentionnellement un tort a été causé à autrui
pour éviter un mal plus important ).

Section 1 : la responsabilité pour faute prouvée


Des textes de base 1382,1383, il résulte que l’auteur doit avoir commis une
faute, une imprudence, une négligence ; il doit y avoir un lien entre le préjudice
et l’imprudence ou la faute. La charge de la preuve repose sur la victime qui la
rapporte par tous les moyens .

Section 2 : la responsabilité sans faute prouvée


Parce que la preuve de la faute peut être difficile à rapporter le législateur a
estimé dans certains cas, de poser une présomption de faute, le responsable du
dommage étant de droit présumé en faute : il y a plusieurs cas de
responsabilité de ce type.
a) La responsabilité du fait d’autrui
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 On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes
dont on doit répondre ou des choses que l’on a sous sa garde. Cette
responsabilité présente un caractère d’exception ; la liste prévue par e
code est une liste exhaustive.
La responsabilité du fait d’autrui n’exclut pas la responsabilité du fait
personnel. La personne qui est responsable de celle qui est fautive peut se
retourner contre cette dernière.
En matière pénale la responsabilité est toujours personnelle et on ne peut
pas être condamné pour la faute d’une autre personne.
- La responsabilité des parents : le fondement est le défaut d’éducation, le
défaut de surveillance. Cette responsabilité visée par le 1384 concerne
les parents à l’exception les tuteurs ou les grands parents. Si ces
différentes personnes sont coupables d’une faute de surveillance, leur
responsabilité peut être engagée sur la base des articles 1382, 1383.
Les enfants mineurs non émancipés pour …le dommage est causé par le fait
personnel de l’enfant, dommage causé par la chose dont il a la garde .
Les parents sont dégagés de toute responsabilité s’ils arrivent à établir qu’ils
n’ont pas pu empêcher le fait de l’enfant
- La responsabilité des artisans 1384 5ième alinéa « les artisans sont
responsables du dommage causé par les apprentis pendant le temps
qu’ils sont sous leur surveillance. Il n’est pas nécessaire pour cela que les
apprentis soient mineurs, il s’agir d’une responsabilité additionnelle et
non pas une responsabilité de substitution » : le fondement de cette
responsabilité est un défaut de surveillance de formation
- La responsabilité du fait des choses ou des animaux : responsabilité très
vaste qui comprend toutes les choses : fondement : faute présumée
relative. La personne soumise à la présomption est celle responsable de
la chose ou de l’animal.
- La responsabilité du fait des animaux est repris spécifiquement par l’art
1385 «le propriétaire d’un animal ou celui qui s’en sert pendant qu’il est
à son usage est responsable du dommage que l’animal a causé soit que
l’animal fut sous sa garde, soit qu’il fut égaré ou échappé »: fondement :
présomption de faute relative. Cet art vise non seulement le propriétaire

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de l’animal mais aussi toute personne qui en a la garde. Cet art concerne
les animaux domestiques et domestiqués, aux propriétaires et à toute
pers qui s’en sert ou qui en a la garde. Les parents sont responsables du
dommage causé par l’animal dont leur enfant a la garde.

- La responsabilité du fait des bâtiments 1386 : le propriétaire d’un bâtiment


est responsable du dommage causé par sa ruine lorsqu’elle est arrivée
par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa construction ;
fondement : présomption de faute relative. Le propriétaire d’un
bâtiment dont la ruine a causé un dommage en raison d’un vice de
construction ou d’un défaut d’entretien ne peut s’exonéré de la
responsabilité de plein droit qu’il encoure que le dommage est dû à une
cause étrangère qui ne peut lui être imputée. Le propriétaire a des
recours s’il y a eu vice de construction. En cas de possible défaut
d’entretien recours contre le locataire ou l’usufruitier.
Section 3 : la responsabilité légale sans faute prouvée
o La responsabilité de l’employeur vis-à-vis de l’employé qui est assimilable
à la responsabilité des maitres vis-à-vis de leurs proposés ; ils sont
responsables des dommages causés par leurs domestique et préposées
dans l’exercice des fonctions auxquelles ils les ont employés. Il y a un
rapport de maitre à préposés à chaque fois qu’il y a un lien de
subordination qui existe. Fondement : présomption absolue
o La responsabilité des propriétaires d’aéronefs

Titre 3 : les quasi-contrats Commenté [S25]: 04-10-2018


Quand on parle de quasi-contrat, la première hypothèse qui
vient à l’esprit est la gestion d’affaire
Au terme de l’art 1371, les quasi-contrats sont les faits purement volontaires On apprécie l’utilité de la gestion des affaires au moment ou
de l’homme dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers et l’on pause l’action

quelque fois un engagement réciproque des deux parties.


La doctrine qualifie les quasi-contrats de faits licites, volontairement accomplis
par une personne qui procure un avantage à autrui, d’où découle des
obligations à la charge de leurs auteurs ou du tiers.
Le quasi-contrat procure un avantage à autrui dont l’existence conditionne une
obligation envers autrui. Le caractère volontaire du quasi-contrat fait de lui, un
acte juridique, ce qui le rapproche du contrat à la différence, qu’il n’y a pas

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d’accord de volonté. Pour saisir les sens du quasi-contrat, il faut partir de l’idée
qu’il arrive que par son activité, un individu procure un avantage à une autre
personne. Cet avantage peut avoir entrainer pour lui, une perte. C’est injuste,
inéquitable ; il faut réparer. Exceptionnellement, le législateur et le juge
interviennent pour rétablir l’équilibre.
Le code civil prévoit deux situations : aux art 1372 à 1375 le code traite de la
gestion d’affaire ; à partir des art 1376 et suivants il est question du paiement
de l’indu. A ces deux quasi-contrats spéciaux, la jurisprudence a ajouté, la
théorie générale de l’enrichissement sans cause.

Chapitre 1 : la gestion d’affaire


La gestion d’affaire correspond au cas de figure ou une personne nommée
« gérant d’affaire » accomplit un acte dans l’intérêt ou pour le compte d’une
autre personne appelée « maitre de l’affaire » sans que ce dernier ne lui ait
donné mandat pour le faire.
La gestion d’affaire est la traduction en droit de l’exécution d’un devoir de
conscience. Chaque individu a l’obligation d’aider son prochain en difficulté et il
est tout à fait normal, que celui qui a apporter son aide soit rembourser des
dépenses effectuées. Cependant, étant donné que l’immixtion dans les affaires
d’autrui n’est pas toujours opportune, le gestion d’affaire ne produira des
effets de droit qu’à certaines conditions. Ainsi, il est impératif qu’elle ait été
utile.

Section 1 : les conditions de la gestion d’affaire


Paragraphe 1 : les conditions relatives au maitre de l’affaire.
1) Le maitre de l’affaire ne doit pas avoir consentis ;
2) Le maitre de l’affaire ne doit pas s’être imposé.
Paragraphe 2 : Les conditions relatives au gérant
1) Le gérant doit être capable de s’engager ;
2) Le gérant doit avoir la volonté, l’intention d’agir pour autrui.
La gestion d’affaire parfois semble se rapprocher de la théorie de la
représentation : on agit pour quelqu’un d’autre, on agit à sa place comme il

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aurait fait. Parfois la jurisprudence recherche chez le gérant l’intention d’agir


de façon désintéressé pour le compte d’autrui. Cependant il n’est pas
indispensable, que l’intention généreuse ait été le seul mobile.
Il y a gestion d’affaire à partir du moment où le gérant a agi spontanément.
En tout état de cause, la gestion d’affaire généralement nécessite une intention
libérale, altruiste. Si elle fait défaut, et que le gérant a agi spontanément, et
que l’acte a profité à autrui, on considèrera qu’il y a gestion d’affaire.
3) Le gérant doit agir en bon père de famille, comme s’il défendait ses
propres intérêts.
Paragraphe 3 : les conditions relatives à l’acte de gestion
1) La gestion d’affaire peut porter aussi bien sur un acte matériel que sur un
acte juridique. Généralement il s’agira d’un acte conservatoire,
d’administration que d’un acte de disposition.

2) L’acte doit avoir été utile : condition nécessaire.


On considère que l’acte a été utile toutes les fois où une intention altruiste l’a
motivée. L’appréciation du caractère utile se fait inconcreto (au cas par cas) ,
en tenant compte des aptitudes du gérant et du fait qu’il ait recherché l’intérêt
du maitre de l’affaire. L’utilité s’apprécie au moment où l’acte est posé.
Ex : la tempête emporte la toile du voisin, il est remplacé. Quelques jours plus
tard, il y a une nouvelle tornade, le même problème se reproduit, le toit est a
nouveau emporté. Le remplacement de la toiture après la première tempête
était néanmoins utile.

Section 2 : les effets de la gestion d’affaire


Paragraphe 1 : les affaires du gérant
1) Le gérant doit achever sa gestion, une fois qu’il l’a commencée. Commenté [S26]: Sanguin, flegmatique : pas efficace
Mélancolique, colérique : très efficace en matière de gestion
2) Le gérant doit gérer l’affaire en bon père de famille ; art 1374 «il est tenu d’affaire
d ‘apporter à la gestion d’affaire tous les soins d’un bon père de famille ;
néanmoins les circonstances qui l’ont conduit à se charger de l’affaire
peuvent autoriser le juge à modéré les dommages et intérêts qui
résulteraient des fautes ou et la négligence du gérant ». Le 2ième alinéa de
l’art 1374 indique clairement que la responsabilité du gérant pourrait
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être engagée pour faute ou pour négligence et cette responsabilité


pourrait être atténuée en fonction des circonstances qui ont poussées le
gérant à agir.

3) Le gérant doit rendre compte de sa gestion au maitre de l’affaire

Paragraphe 2 : les effets de la gestion d’affaire à l’égard du maitre de l’affaire


La gestion d’affaire à l’égard du maitre de l’affaire met à la charge du maitre de
l’affaire des obligations aussi bien vis-à-vis du gérant et du maitre de l’affaire
1) Le maitre dont l’affaire doit dédommager le gérant, art 1375« le maitre
dont l’affaire a été bien administrer doit remplir les engagements que le
gérant a contracter en son nom. Il doit l’indemniser de tous les
engagements personnels qu’il a pris et lui rembourser toutes les
dépenses utiles et nécessaire qu’il a faite
Paragraphe 3 : les effets de la gestion d’affaire vis-à-vis du tiers
Le gérant peut avoir agi en son nom propre, il peut avoir dit agir au nom du
gérant. S’il a déclaré agir au compte du maitre de l’affaire, ce dernier aura des
obligations vis-à-vis du tiers, dans le cas contraire, il aura des obligations vis-à-
vis du gérant.

Chapitre 2 : l’enrichissement sans cause


Art 1376 à 1381, du code civil
L’enrichissement sans cause est une construction jurisprudentielle issue d’un
célèbre arrêt français (dit du marchand d’engrais) de la cour de cassation du 15
juin 1892 qui statuait dans ce sens : « lorsqu’une personne par un sacrifice ou
un fait personnel a procurer à une autre personne un avantage que ne justifie
aucune cause légale ou contractuelle, elle a une action pour se faire restituer :
l’action de in rem verso ». Commenté [S27]: Ex : champ en amont, je repend mon
engrais, par la faute de la pluie l’engrais est balayé par la puis
vers l’autre champ en aval
En espèce dans cet arrêt, aucune faute n’avait été commise, il n’y avait pas de
contrats entre les partis ; ainsi donc la théorie de l’enrichissement sans cause
est une théorie basée sur les effets d’un pur hasard ; on procure à autrui un
avantage sans le vouloir, et corrélativement on subit un appauvrissement.

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La théorie de l’enrichissement sans cause satisfait incontestablement la justice


et la morale parce qu’elle est très générale et tend à remplacer toutes les
règles de droit.
La jurisprudence progressivement a été emmenée enfermer l’action de in rem
verso dans des conditions très strictes

Section 1 : les conditions d’enrichissement sans cause


Paragraphe 1 : corrélation de l’enrichissement, appauvrissement
- Il est nécessaire qu’une personne se soit appauvrie ; cet
appauvrissement de l’une des parties fonde le titre de la créance, et
l’appauvrissement doit être entendue au sens large du terme (perte
d’une chose, d’une somme d’argent, service rendu) ;
- Une personne doit s’être enrichie ; l’enrichissement doit être entendu au
sens large du terme (somme d’argent, bénéfice d’un avantage
quelconque dont on profite et qui n’a aucun fondement juridique ;
- L’appauvrissement est la conséquence de l’enrichissement, il est
nécessaire que l’appauvrissement ne soit pas justifiée par la recherche
d’un intérêt qui serait personnel. Ex : si un paysan construit une digue
dans son propre intérêt et que les propriétaires voisins par la force des
choses en profitent le propriétaire de l’ouvrage ne bénéficie pas d’une
action de in rem verso puisque lui aussi tire parti de la construction de la
digue.

Paragraphe 2 : l’enrichissement doit être sans cause


- L’enrichissement n’est pas sans cause s’il n’est pas dépourvu d’une cause
(s’il résulte d’un acte juridique, d’un contrat).
- L’enrichissement n’est pas dépourvu de cause lorsqu’il découle de la loi.
- Il n ‘y a pas d’enrichissement sans cause lorsque l’appauvrissement
résulte de sa propre turpitude. Commenté [S28]: Nul ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude, ex : on ne peut pas utiliser l’action de in rem verso
pour justifier :je me suis appauvri pour avoir payé trop
Paragraphe 3 : L’exercice de l’action de in rem verso d’impôt
Definition : Caractère de bassesse, d'indignité.
L’action de in rem verso ne peut être intentée que si celui qui invoque  Déshonneur, honte, ignominie, infamie,
laideur. | « J'ai souvent dit le mal dans toute sa
l’appauvrissement ne bénéficie pas d’une autre action ce qui signifie que turpitude »

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l’action de in rem verso est une action subsidiaire ; elle ne peut pas être utiliser
en remplacement d’une autre action pour laquelle le demandeur serait forclos. Commenté [S29]: Qui s'est laissé prescrire un droit. | Le
plaignant sera forclos à la date de prescription. | La partie
adverse fut déclarée forclose, déchue* de son droit.
L’action de in rem verso ne peut pas servir non plus à contourner les conditions
auxquelles la loi subordonne d’exercices d’une autre action.
Section 2 : les effets de l’enrichissement sans cause
Dans l’action de in rem verso en cas d’enrichissement sans cause,
l’enrichissement peut être inférieur à l’appauvrissement et vice versa. La Commenté [S30]: OM : l’expéditeur envoie 102100 et le
destinataire reçoit 100 000 : l’appauvrissement est de
question qui se pose est celle de savoir si l’enrichi doit restituer 102 100 et l’enrichissement de 100 000.
l’enrichissement dont il a bénéficier ou simplement réparé l’appauvrissement.
La personne appauvrit ne peut réclamer que la plus faible des deux valeurs soit
celle de l’enrichissement, soit celle d’appauvrissement.

PARTIE II : LES SUJETS DE DROIT ET LA PERSONNALITE JURIDIQUE


TITRE 1 : LES PERSONNES PHYSIQUE
On appelle sujet de droit, ou personne, tout être envisagé comme ayant ou
pouvant avoir des droits. Ce sont les personnes physiques, morales. La
personnalité juridique est liée à la capacité de jouissance.
Chapitre 1 : La naissance de la personne physique
On parle de personnalité en droit, lorsqu’il est reconnu à un individu l’aptitude
à devenir titulaire de droit subjectif. La personne est incessible, intransmissible,
insaisissable. En principe, la personnalité juridique commence à la naissance
puisque c’est à ce moment-là que l’être humain commence à jouir d’une
existence indépendante, mais il n’aura la personnalité qu’à condition de naitre
vivant et viable. Exceptionnellement la personnalité juridique peut précéder la
naissance et exister avant la conception toutes les fois où il y va de l’intérêt de
l’enfant. Ex : le père de l’enfant conçu meurt et pour éviter que ses biens
n’aillent à d’autres héritiers, on considère par une fiction juridique admise de
tous que l’enfant est doté de la personnalité juridique dès sa conception.
L’enfant est réputé conçu pendant la période qui s’étend entre 180 et 300 jours
avant sa naissance. Il s’agit ici d’une présomption simple. Il est possible Commenté [S31]: Une présomption simple : elle n’est pas
irréfragable
d’établir que la grossesse ou la conception a eu lieu à un autre moment. Irréfragable : Qu'on ne peut contredire, récuser.
 Indiscutable, irrécusable. | Autorité,
témoignage, preuve irréfragable

Exercice :
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Si un enfant nait le 16 mai 1994, le père est mort 8 octobre 1993, la période
légale de conception de cet enfant est comprise entre le 16 aout et le 14
(08)octobre

Section 2 : fin de la personnalité juridique


La personnalité juridique prend fin à la mort de l’individu et on considère que
l’individu est mort lorsque son encéphalogramme est plat depuis un certain
moment. Cependant il arrive que la mort ne soit pas certaine mais juste
probable. Le corps n’ayant pas été retrouvé, il y a des éléments qui entoure
cette situation laissant à la personne une possibilité de survivre. Dans un temps
on va parler d’absence, dans l’autre on parle de disparition.

- L’absence
L’absence ne doit pas être confondue avec la non-présence. Une personne est
absente si l’on ignore s’il est vivant ou mort car il a quitté son domicile depuis
longtemps sans donner de nouvelles et sans qu’un évènement particulier
puisse faire présumer de sa mort. On ignore généralement les circonstances de
l’absence aussi bien dans l’intérêt des ayants-droit que dans ceux des tiers que
le patrimoine de l’absent ne soit pas laissé à l’abandon. Toute la
règlementation autour de l’absence se fonde sur l’idée que l’absent peut
revenir, mais passé un certain délai, il est de l’intérêt de tous de considérer
qu’il ne reviendra probablement pas. « Lorsqu’une personne aura cessé de
paraitre au lieu de son domicile ou de sa résidence, et que depuis 4 ans on en
aura point eu de nouvelles, les parties intéressées pourront se pourvoir devant
le tribunal de 1ière instance afin que l’absence soit déclaré » art 115.
Pour constater l’absence, le tribunal, d’après les pièces et documents produits
ordonnera qu’une enquête soit faite contradictoirement avec le procureur de
la république dans l’arrondissement du domicile et dans celui de la résidence
s’ils sont distincts. Le tribunal en statuant sur la demande aura d’abord égard
au motif de l’absence et aux causes qui ont pu empêcher d’avoir des nouvelles
de l’individu présumé absent. Art 119 : « le jugement de déclaration d’absence
ne sera rendu qu’un (1) an après le jugement qui aura ordonné l’enquête » art
120 « dans le cas où l’absent n’aurai pas laissé de procuration pour
l’administration de ses biens, ses héritiers présomptifs, au jour de sa disparition
de ses dernières nouvelles pourront en vertu du jugement définitif qui aura
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déclaré l’absence se faire envoyer en possession provisoire des biens qui


appartenaient à l’absent au jour de son départ ou de ses dernières nouvelles à
charge de donner caution pour la sureté de leur administration. Si l’absent a
laissé une procuration, ses héritiers présomptifs ne pourront poursuivre la
déclaration d’absence et l’envoi en possession provisoire qu’après 10 années
révolues depuis sa disparition ou depuis ses dernières nouvelles. Si l’époux de
l’absent opte pour la continuation de la communauté, il pourra empêcher
l’envoi en communauté et conserver l’administration des biens de l’absent. Si
l’absent revient, art 127 « ceux qui par suite de l’envoi provisoire ou de
l’administration légale auront jouit des biens de l’absent, ne seront tenus de lui
rendre que le 5ième des revenus s’il réapparait depuis 15 ans de ce jour jusqu’à
la date de sa disparition ; et le 10ième s’il ne réapparait qu’après les 15 ans.
Après 30 ans d’absence, la totalité des revenus leur appartiendra.
La disparition art 139 « ... »
- La disparition
On parle de disparition lorsqu’une personne est probablement morte mais que
le corps n’a pas été trouvé. Deux conditions doivent être réunies :
1) Le corps ne doit pas avoir été retrouvé
2) Le décès doit être plus que probable, les circonstances qui ont entouré la
disparition, ayant mis gravement en danger la vie du disparu. Ex :
naufrage, tremblement de terre, bombardement, accident d’avion. Tout
intéressé peut demander au tribunal de 1ière instance de déclarer la
disparition. Après enquête, le tribunal rend un jugement déclaratif de
décès qui fixe la date de la mort et est transcrit sur les registres d’état
civil.
Les actes d’état civil sont des écrits qui constatent la naissance, le mariage,
le décès, la reconnaissance, l’ensemble des actes constitue le registre d’état
civil. La tenue de l’état civil est organisée par les services d’états civil, il y a
deux registres. Les actes de l’état civil sont un moyen de preuve de l’état de
la personne. Les copies, les extraits d’actes ainsi que le livret de famille ont
la même autorité que l’acte lui-même. Si l’acte est inexistant ou a été
détruit, il faut solliciter un jugement.

Chapitre 2 : l’individualisation de la personne physique

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Quatre éléments permettent de distinguer un individu de tous les autres :


Nom, domicile, nationalité, l’état civil .

Section 1 : le nom
Quand on parle de nom chez un individu, on parle du patronyme, du
prénom, du surnom, du pseudo.
Mode d’attribution du nom :
Du patronyme :

 Soit par la filiation : l’enfant qui est légitime porte le nom de son père,
l’enfant naturel porte celui de sa mère ;
 Soit le mariage : la femme mariée peut porter le nom de son mari ;
 Soit par décision de l’autorité judiciaire ou administrative : en absence de
liens familiaux ou pas. Ainsi l’enfant trouvé ou l’enfant naturel dont la
filiation n’est pas établie et dont le nom de la mère n’a pas été dévoilée,
se voit attribué un nom par l’officier d’état civil. Ce nom peut être une
succession de prénom. Il y a le cas des changements volontaires de non
(en principe interdits). Exceptionnellement, un individu peut avoir intérêt
légitime, à demander la modification de son nom soit parce qu’il veut se
débarrasser d’un nom ridicule et déshonorant, soit au contraire parce
qu’il souhaite reprendre le nom d’un membre illustre de sa famille.
Quelle est la nature juridique du nom patronymique ? Le nom est un trait de
la personnalité à caractère familial. Il est hors du commerce en principe, et
ne peut pas être céder ni entrevis ni pour cause de mort.
Il existe des tempéraments à cette affirmation. Par l’effet du divorce, la
femme mariée peut reprendre usage de son nom. Elle peut aussi conserver
l’usage du nom de son mari avec l’accord de ce dernier ou autorisation du
juge si elle justifie d’un intérêt particulier à le faire pour elle-même ou pour
ses enfants.
En matière commerciale, le nom sous lequel le commerçant mène son
activité, est considéré comme un élément du fonds de commerce, il peut
donc être vendu avec le fonds. Pour éviter toute confusion, le nouvel
exploitant devra y ajouter une mention explicative.

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Le patronyme est commun à tous les membres de la même famille.

Le prénom : il sert à individualiser les membres de la même famille qui


ont le même nom patronymique.

Le surnom : est un nom ajouté ou substitué au nom de quelqu’un et


souvent tiré d’un trait caractéristique de sa personne ou de sa vie.

Le pseudonyme : c’est un nom d’emprunt généralement utilisé par les


artistes, les auteurs.

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