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Le Coran dans tous ses états 

Enquête sur la compilation, la collecte et la rédaction du texte coranique             

« Ne laisse personne te dire qu’il détient la totalité du Coran. Comment


peut-on savoir ce qu’est la totalité du Coran ? Beaucoup de choses du
Coran ont disparu à jamais [laqad dhahaba minhou qurânun kathîrun] »
(Ainsi s’adressait ‘Abdallah, fils pieux de ‘Umar ibn al Khattab et récitant
expert du Coran, au calife ‘Uthmân).

                 Malgrè l’appui massif apporté par les savants des premiers siècles à la « vulgate
‘uthmânienne » (Coran actuel), des voix se sont élevées très tôt pour contester cette version
officielle et califale du Coran en lui reprochant d’ajouter, de supprimer ou de modifier des
passages, des mots et même des sourates.
Le croyant d’aujourd’hui, mis à l’abri de la recherche sur le Coran par les orthodoxies, les
conservatismes et les intégrismes de tout poil, croit dur comme fer en l’immuabilité du texte
divin. Les découvertes des dernières années, notamment celle d’un livre très ancien, Kitâb
al masahif (Le livre des codex coraniques) d’Ibn Abî Dawûd risque de perturber
profondément sa quiétude d’esprit. Enfin, la recherche fait son chemin vers le public et j’en
veux comme preuve la publication tout récemment du Dictionnaire du Coran, fruit du travail
monumental d’une équipe de spécialistes sous la direction de Mohammad-Ali Amir-Moezzi,
sur lequel s’est fondé l’ensemble de cet article.

Le Coran à la mort du Prophète (632)


A la mort du Prophète en 632, la Tradition est unanime là-dessus, il n’existait pas de livre
appelé Coran. Il n’existait aucun manuscrit complet dûment autorisé par l’Envoyé de Dieu.
Ce qui existait, c’était des fragments d’écrits, qui auraient été fixés sur divers supports : sur
des tessons, sur des pierres plates, sur des omoplates de chameau, sur des pétioles de
palme.
Pire, il n’y avait aucune instance déléguée par le Prophète pour assurer et contrôler la
transmission du texte révélé.
Il y avait bien entendu la mémoire des compagnons qui avaient appris par cœur des
morceaux plus ou moins longs de la Révélation et quelques uns auraient appris l’ensemble
des sourates révélées. Mais, quelques années plus tard, la bataille de ‘Aqraba menée contre
le faux prophète Musaylima al Kadhab allait profondément changer la donne. Un grand
nombre de récitants ayant mémorisé la totalité de la Révélation auraient péri dans ce conflit,
ce qui donna des inquiétudes à ‘Umar Ibn al Khattab et au calife Abu Bakr quant à la
sauvegarde du message divin. Conseillé par ‘Umar, le calife se mit alors au travail...

La collecte d’Abu Bakr (630-632)


L’entreprise de recension et de collecte (djam’) fut confiée à un homme de premier plan,
Zayd Ibn Thâbit, bien qualifié pour une telle tâche. Il avait en effet appris lui-même la totalité
des sourates par cœur et il avait été un scribe du Prophète, maîtrisant en plus l’hébreu et
l’araméen. Qui donc mieux que lui pouvait connaître le texte révélé ? Or, sa réaction est
significative : il avait dans un premier temps refusé d’assumer la mission qui lui a été confiée,
arguant que ‘Umar et Abu Bakr n’avaient pas à faire ce que le Prophète n’a pas fait de son
vivant. Zayd signifiait-il par-là que l’Envoyé de Dieu voulait que son message reste oral ?
Quand il fut enfin convaincu de la nécessité de ce travail, il convoqua une commission
composée de compagnons du Prophètes ayant appris par cœur les sourates et il fit appel
également aux fragments écrits. Mais si le scribe connaissait par cœur le texte, il n’avait qu’à
l’écrire! Pourquoi une commission ? Or, il convoqua un conseil, ce qui laisse penser qu’il y a
des divergences et que le texte sacré a été dès les premiers temps objet de consensus entre
les compagnons. Le Coran est-il le résultat d’une réunion, ou même de plusieurs ?
Toujours est-il que Zayd travailla avec son équipe et remit le résultat à Abu Bakr lui-même. A
sa mort, cet exemplaire unique, appelé par les commentateurs de la Tradition « le codex [qui
se trouve] entre les deux couvertures », échut entre les mains de sa fille Hafsa, épouse du
Prophète. Pourquoi ce codex n’échut-il pas au Calife ‘Umar ibn Al Khattab après la mort
d’Abu Bakr ? Pourquoi celui-ci ne l’a-t-il pas promu au rang de Coran officiel ? Tout se passe
comme si ce codex était destiné à un usage privé et non étatique.
Pendant ses dix ans de règne, ‘Umar n’éprouva pas le besoin de compiler le Coran.
L’exemplaire de Hafsa, dit aussi « les feuilles de Hafsa », semble lui suffire.

La collecte de ‘Uthmân (vers 650-655)


Il faut attendre ‘Uthmân ibn ‘Affân pour voir se déployer un travail califal d’envergure en
matière de rédaction et de compilation du Coran. Le Calife décida de se lancer dans la
même entreprise que celle d’Abu Bakr. Pourquoi ? Ne posséde-t-on pas déjà l’exemplaire de
Hafsa, qu’il aurait suffi de faire dupliquer en d’innombrables copies ? En d’autres termes,
pourquoi le Calife somptueux éprouvait-il la nécessité non pas de faire copier le Coran, dont
on avait un exemplaire établi par les soins d’Abu Bakr, mais de le soumettre de nouveau à
l’approbation d’un conseil ? Et s’il en avait besoin à des fins de légitimation politique ?
‘Uthmân fit donc appel au même Zayd ibn Thâbit et lui demanda de composer une nouvelle
commission dont l’identité des membres n’est pas toujours certaine. On demanda son
exemplaire à Hafsa mais on ne s’en est pas contenté. Encore une fois, la mémoire des
compagnons et les fragments sont amplement sollicités. Zayd, en acceptant la même
mission que celle qu’il a mené a peu près 25 ans auparavant, doutait-il de son premier travail
au service d’Abu Bakr ? Le Coran qu’il avait collecté en ce moment-là aurait-il changé depuis
pour nécessiter une deuxième collecte ? Deux hypothèse peuvent expliquer cette attitude :
ou bien Zayd n’était pas satisfait du premier travail de collecte, considérant par exemple que
des morceaux entiers du Coran n’étaient pas recensés, ce qui rendait nécessaire une
nouvelle recension. Ou bien, l’état ‘uthmânien avait besoin d’une légitimité face à ses
nombreux opposants et comptait la tirer de l’entreprise même de l’établissement du texte
coranique.
Toujours est-il que cette commission se réunit de nouveau, statua et jugea. Le résultat de
ses délibérations fut le codex dit Al mashaf al ‘uthmani ou Al mashaf al îmâm (le codex
‘uthmanien ou le codex modèle).
‘Uthmân en fit des copies et les envoya à différentes villes importantes du pays. Mais en
même temps, il détruisit les recueils concurrents, établis par d’autres compagnons célèbres,
qui avaient entrepris des collectes personnelles ou avaient écrit ce qu’ils avaient appris par
cœur. Beaucoup de musulmans pieux refusaient d’accepter « sa » version du Coran de son
vivant même. Certains ont continué à posséder « illégalement » et clandestinement des
versions sensiblement différentes du Livre Sacré. Il a fallu plusieurs siècles pour que le
Coran ‘uthmânien s’impose comme l’unique Coran. Des contestations se sont élevées
jusqu’au Xème siècle et la Tradition en a conservé la trace, à défaut d’en conserver les codex.
Le Coran ‘uthmanien, appelé par les spécialistes « la vulgate ‘uthmânienne », est un Coran
imposé autoritairement par l’Etat et son armée. Son imposition s’accompagne d’une violence
qui consiste à spolier les autres compagnons des versions concurrentes pour les détruire
(peut-être) à jamais. C’est ce Coran officiel qui serait devenu le Coran actuel, version
homogène utilisée dans l’ensemble du monde musulman.

La collecte de ‘’Abd al Mâlik ibn Marwan (685-705)


Le rôle de ce calife et de son gouverneur Al Hajjaj ibn Yûsuf reste des plus flous. Des
sources assurent que le gouverneur, sanguinaire et cruel, mais également lettré raffiné dont
on connaît de beaux morceaux de poésie, serait intervenu sur ordre califal directement dans
la rédaction du Coran. Il aurait non seulement ajouté les signes diacritiques, que le texte
n’avait pas, mais également modifié l’ordre des versets et des sourates, voire ajouté
d’autres. Il aurait reproduit exactement l’entreprise ‘uthmânienne, puisqu’il aurait établi sa
propre version (d’après al-Samhudî, 1506), qu’il envoya dans toutes les provinces du pays,
et qu’il ordonna la destruction de toutes les autres. Cette hypothèse est corroborée par un
propos de ‘Abd al Mâlik ibn Marwân, qui aurait dit avant sa mort : « C’est durant ce mois [de
Ramadhan] que j’ai collecté le Coran ».
 
Et les versions supprimées ?
Il en existe un nombre important. Les spécialistes les ont inventoriées en se fondant sur les
sources classiques et moins classiques. Ce sont des corans qui sont signalés par des
sources anciennes mais qui ont tous été détruits. Aucun ne subsiste de manière complète.
Le seul témoignage matériel de l’existence ces recueils consiste en le Coran de Sanâa,
étudié par le Dr Gerd-Rüdiger Puin, mais que les autorités yéménites ont veillé à étouffer de
peur de déstabiliser le monde musulman. Mais la découverte ces dernières années de
nouveaux manuscrits arabes et leur édition a jeté un rayon de lumière sur le processus de
rédaction du Livre Saint. La plus importante découverte de ce point de vue est celle que
nous avons signalée, le Kitâb al Masahif attribué à Ibn Abi Dâwûd, qui traite justement de
cette histoire tumultueuse de l’élaboration du Coran.
1) La collecte de Salîm ibn Mâqîl (mort en 633)
Ce musulman tué à la bataille de Yammama (633) aurait été le premier à recueillir les
fragments oraux et écrits de la Révélation. C’est à lui que revient l’honneur d’avoir introduit le
mot mashaf pour désigner le codex coranique.
2) La collecte d’Ibn Al ‘Abbas (686)
        Reconnu par la Tradition comme un personnage de premier plan en ce qui concerne
l’élaboration du Coran, il aurait constitué lui aussi sa compilaion de la Parole divine.
 
3) La collecte de ‘Ali ibn Abi Tâlib
      Au moment même de la recension de ‘Umar et Abu Bakr, ‘Ali aurait constitué sa propre
collecte. L’éventualité, partout clamée dans les anciens écrits chiite, est très sérieuse,
d’autant plus qu’en ces temps, chaque groupe politico-religieux essayait de légitimer sa
prétention au pouvoir par la constitution d’un Coran. On entendra parler longtemps de ce «
Coran de ‘Ali »
4) La collecte d’Abu Mûsa al Ach’arî
        Proche des milieux alides, ce personnage aurait détenu une compilation complète du
Coran. « Son » Coran est signalé dans plusieurs sources anciennes.
5) Le Coran de ‘Ubayy ibn Ka’b (643)
        Si les données figurant ça et là dans les sources anciennes concernant les corans
précédents sont maigres, il en va autrement des versions qui vont suivre, notamment celle
de ‘Ubayy ibn Ka’b. Cette recenssion est très sérieuse car fondée sur des sources écrites et
orales (les compagnons). ‘Ubayy n’était était un personnage de premier plan, comme Zayd
ibn Thâbit, car il a servi lui-même comme scribe du Prophète. Il a de surcroit appris le Coran
par cœur. Or, le texte qu’il a consigné par écrit comme étant le Coran diffère de celui de
‘Uthmân que nous connaissons. Le Coran de ‘Ubayy, malgré la répression ‘uthmânienne,
circulait jusqu’au Xème siècle. Différentes sources le signalent. Ce texte comportait 116
sourates au lieu de 114 et leur ordre est sensiblement différent.
6)      Le Coran d’Ibn Mas’ûd
      C’est la plus connue des collectes non officielles et non ‘uthmâniennes car les données
la concernant sont assez nombreuses. Mécontent de n’avoir pas été associé au projet de
collecte de ‘Uthmân, alors qu’il était l’un des premiers fidèles de l’Envoyé de Dieu, ayant de
surcroît appris la Révélation par cœur, il décida de dicter son texte (son Coran) à ses scribes
qui l’ont mis par écrit. Des copies de sa recension circulaient pendant tout le haut moyen âge
musulman. Maints passages de ce Coran nous ont été rapportés par les commentateurs
traditionnels. Ses divergences avec le Coran actuel concernent l’ordre des sourates, la
substitution de mots synonymes à d’autres et le remplacement de passages par d’autres.
Concernant la substitution de mots synonymes par d’autres, l’hypothèse est sérieuse en ce
sens que pendant longtemps, « l’apprentissage par cœur » chez les premiers arabes se
divisait en deux : al hafdh bi al ma’na (l’apprentissage selon le sens) et al hafdh bi allafdh
(l’apprentissage par la lettre). La substitution de synonymes pourrait résulter du premier
procédé, pratiqué pendant assez longtemps avant que le deuxième ne s’impose.
En 1007, un tribunal sunnite ordonna la destruction du codex coranique d’Ibn Mas’ûd, suite à
une polémique sur l’authenticité du Coran.

CE QUI AURAIT ÉTÉ SUPPRIMÉ DU CORAN


Ces divergences dans les versions coraniques concernent comme on l’a vu beaucoup
d’aspects mais nous nous contenterons de parler des choses qu’on rajoutées au Coran
‘uthmânien actuel et des choses que l’on en a retranchées. Evidemment, on n’a pas inventée
ces choses, on citera les sources qui en font état :
► Abu ‘Ubayd al Qâsim (838), dans son livre fadha’il al Qorân, fait état de « censures »
effectués par ‘Uthmân sur les textes oraux et écrits anciens du Coran. Ainsi, deux
sourates, intitulées al hafd et al khal sont simplement supprimées par le conseil
réuni par ce Calife.
► De petits textes du codex de Hafsa et de celui de ‘Ali n’ont simplement pas été jugés
dignes de figurer dans le recueil final.
► ‘Uthmân aurait supprimé lui-même des versets, notamment ayât al rajm (versets de
la lapidation). 
► Les sources signalent le verset suivant qui a été supprimé du Coran final : « Si le fils
d’Adam avaient deux vallées d’or, il en voudrait une troisième  Seule la terre peut
remplir le ventre du fils d’Adam  Dieu se tourne vers celui qui se tourne vers lui ».
La chose peut se comprendre aisément si l’on sait que ses adversaires reprochaient
à ‘Uthmân de s’être enrichi lui et sa famille. 
► Jusqu’au Xème siècle, nombre de savants chiites proclamaient que la version
officielle du Coran est massivement falsifiée. Ils apportent dans leurs écrits les
versets manquants que Theodor Noldeke a partiellement recensé dans son livre
Gechichte des Qorâns.

CE QUI AURAIT ÉTÉ RAJOUTÉ AU CORAN


► Certains Kharijites et Mo’tazilites considèrent la sourate de Joseph (12) comme
apocryphe et ajoutée ultérieurement.
► Ibn Mas’ud considère comme des prières et non comme des sourates la première et
les deux dernières sourates du Coran. Elles ont donc été ajoutées au corpus
comme introduction et conclusion (douteuses).
► Certaines autorités sunnites, anciennes et reconnues, mettent en doute l’authenticité
de la version officielle du Coran. Cf. pour cela Hossein Modaressi, “Early debates on
the integrity of The Qorân, A Breaf Survey”, Studia Islamica, 77, 93, pp. 9-39.
► Ibn Abî Dâwûd al Sidjistânî (IXè siècle) rapporte que le richissime ‘Ubayd Allah ibn
Ziyâd, autre célèbre et cruel gouverneur d’Irak, « ajouta [zâda] deux mille harf [mots,
lettres, expressions ?] au codex » coranique. Ce propos a été tenu par son secrétaire
Yazîd ibn Hurmuz al Fârisî qu’il délégua à cette tâche et qu’il chargea de fixer ces
nombreuses additions.
► Al Kindî (IXè siècle) pense qu’Al Hajjaj ibn Yûsuf « fit tomber bien des versets et il en
rajouta d’autres ». Parmi les versets supprimés selon Al Kindî, certains sont relatifs
aux « hommes des Banû Umayya », d’autres aux « hommes de Banû al ‘Abbas ».

Comment peut-on croire en la Tradition ?


La seule autorité dont se réclame le dogme de l’immuabilité du Coran reste les grands
commentateurs de la Tradition. Or, ces derniers ont écrit près de deux siècles après la
disparition du Prophète. Ils se trouvent tellement éloignés des évènements qu’ils racontent
qu’on peut légitimement douter de leurs récits, qu’ils reprennent souvent les uns aux autres.
C’est par cet effet de répétition que se constitue d’ailleurs une orthodoxie. L’attitude critique
de tous les savants sérieux envers ces textes (comme Régis Blachère, Christoph Luxenberg,
Joseph Schacht ou Patricia Crone) est largement justifiée quand on voit les quantités de
contradictions, de récits invraisemblables ou de mythes qu’ils rapportent. Comment est-il
possible par exemple que ces premiers commentateurs se contredisent sur (ou ignorent
carrément) le sens à donner à des mots ou expressions du Coran comme jizya ‘an yad (9 :
29), îlâf, kalâla, abâbîl, sijjîl, hanîf, etc. ? Seule réponse possible : les termes usités dans le
Coran et datant de l’époque du Prophète sont devenus obsolètes à l’époque des
commentateurs, du fait de l’évolution linguistique de l’arabe. Ce qui revient à dire qu’ils n’en
connaissent pas plus que nous à ce qu’ils racontent…
Et si le Coran charriaient encore non seulement les modifications et les rajouts des
gouverneurs et califes qui l’ont recueilli, mais aussi un épais écran de fumée que la Tradition
a placé entre nous et son interprétation ? Il restera au croyant de faire le tri entre ce qu’il
considère comme vrai et authentique et ce qu’il rejette comme faux et rajouté.
 

Naravas
  

Notice bibliographique 
Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran,
Paris, Ed. Robert Laffont, Collection "Bouquins", 2007.

Le Dictionnaire du Coran est une première mondiale. Avec près d'un demi-millier d'entrées et
des références bibliographiques par centaines, ce livre est une entreprise inédite et ambitieuse
qui, dans sa conception, se rapproche du Dictionnaire de la Bible, l'un des best-sellers de
"Bouquins" déjà vendu à plus de 72 000 exemplaires

Fruit du travail d’une équipe internationale de spécialistes et de chercheurs confirmés, le Dictionnaire


du Coran offre à un large public un outil scientifiquement rigoureux et lisible pour une connaissance
objective, distanciée et sereine du Coran.

Le livre saint des musulmans rassemble les révélations divines faites au prophète Mahomet de 610
jusqu’à sa mort en 632. Les croyants le vénèrent et le considèrent comme la parole même de Dieu.
Son appartenance au patrimoine spirituel et culturel universel est indéniable. Prolongement des
écritures saintes juives et chrétiennes, ce texte fondamental fut à l’origine d’une brillante civilisation
qui irrigua l’Orient et l’Occident.
Cependant l’actualité fournit à cette évidence une dimension tragique. Le livre attise toutes les
curiosités, son nom et ses extraits sont partout. Il est revendiqué ou dénoncé par toutes sortes de
personnes. Pourtant il demeure profondément méconnu, voire inconnu car sa forme et son contenu
restent difficilement accessibles.
D’où la nécessité aujourd’hui de ce dictionnaire, indispensable pour mieux saisir le sens et le rôle
capital du Coran. Avec près d’un demi-millier d’entrées, plus de mille pages et des références
bibliographiques par centaines, cette entreprise ambitieuse a aussi pour objectif de remplir un rôle
civique. 

Biographie

L’ouvrage a été rédigé, sous la direction d’un " maître d’oeuvre ", par une équipe internationale
d’auteurs parmi les meilleurs spécialistes de diverses branches des études islamiques et coraniques :
historiens, philologues, codicologues, experts en théologie, commentaire coranique, rhétorique, droit,
mystique, philosophie, histoire de l’art ou encore la littérature. L’entreprise a réuni des chercheurs
fançais, italien, algérien, israélien, marocain, belge, iranien, etc. Chacun a gardé sa liberté de ton et
son approche méthodologique, mais tous partagent la même rigueur scientifique et la même
objectivité sereine fondées sur l’érudition et le respect des problématiques abordées. Liste des
contributeurs : Claude Addas (chercheuse indépendante), Mohammed Arkoun (Université de Paris 3),
Riyadh Atlagh (Institut National des Langues et Civilisations Orientales), Khashayar Azmoudeh (Ecole
Pratique des Hautes Etudes), Paul Ballanfat (Université de Lyon 3), Meir Bar-Asher (Université
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d’Etudes Orientales du Caire), Lahcen Daaif (Université de Paris 3), Jean-Louis Déclais (Institut
Dominicain d’Etudes Orientales du Caire), François Déroche (Ecole Pratique des Hautes Etudes), Eric
Geoffroy (Université Marc Bloch de Strasbourg), Géneviève Gobillot (Université de Lyon 3), Denis Gril
(Université d’Aix-en-Provence), Morgan Guiraud (Ecole Pratique des Hautes Etudes), Avraham Hakim
(Université de Tel-Aviv), Asma Helali (Université de Halle – Allemagne), Pierre Lory (Ecole Pratique
des Hautes Etudes), Françoise Micheau (Université de Paris 1), Yves Porter (Université d’Aix-en-
Provence), Meryem Sebti (Centre National de la Recheche Scientifique), Daniel de Smet (Université
Catholique de Louvain), Heidi Toelle (Université de Paris 3), Marie-Thérèse Urvoy (Université
Catholique de Toulouse), Muhiddin Yahia (Université de Rabat), Ida Zilio-Grandi (Université de Gênes
– Italie). Le directeur de l’ouvrage est le Professeur Mohammad Ali AMIR-MOEZZI, français d’origine
iranienne, Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sorbonne) où il occupe la
prestigieuse chaire de la théologie islamique classique. Il est également directeur-adjoint du
Laboratoire d’Etudes sur les Monothéismes (ex. Centre d’Etudes sur les Religions du Livre), équipe de
recherche du Centre National de la Recherche Scientifique. Il est l’auteur de très nombreux livres et
articles scientifiques portant notamment sur l’islam chiite, comme La religion discrète : croyances et
pratiques spirituelles dans l’islam shi’ite (Vrin, 2006) ou Le Guide divin dans le chiisme originel : aux
sources de l’ésotérisme en islam (Verdier, nouvelle édition 2007).

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