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BOUGARA de Boumerdès
Faculté de technologie
Département Génie mécanique
DR.ZARITA Rahouadja
(Mme Khaldi)
Master1 : Energétique
Avril 2020
Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Le DTR permet de définir les principes généraux règlementaires de la conception des installations de chauffage
et de climatisation, et de mettre à la disposition des professionnels des méthodes d’évaluation des besoins
énergétiques pour les périodes d’hiver et d’été.
Les exigences règlementaires sur lesquelles s’appuie le DTR consistent à limiter les déperditions calorifiques en
période d’hiver et les apports calorifiques en périodes d’été en fixant des seuils à ne pas dépasser, appelés
respectivement déperditions de références et apport de référence.
Le respect de ces seuils devrait permettre une économie sur la consommation d’énergie pour le chauffage et la
climatisation.
2.2.1 Confort
Le confort est une sensation physiologique, faisant intervenir plus d’un paramètre. En plus des paramètres qui
caractérisent l’individu (l’activité, habillement, métabolisme, etc…), les paramètres suivants interviennent dans le
confort thermique :
2.2.2Confort thermique
Le confort thermique tient compte des paramètres suivants :
Son activité
Son habillement
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
La chaleur dégagée par le métabolisme est plus ou moins grande selon l'activité, est éliminée, directement ou au
travers des habits, par convection et conduction vers l'air ambiant, par rayonnement vers les surfaces voisines et
par évapotranspiration dans l'air comme indiqué sur la (Figure 2.1). On constate que, dans la zone confortable, les
échanges par rayonnement, convection - conduction et évapotranspiration se répartissent en trois parts
approximativement égales.
On peut mesurer la sensation de confort selon (Fanger, 1982, EN ISO 7730) en utilisant l’échelle suivante :
-Le vote moyen prévisible(PMV :predicted mean vote) qui est l’appréciation moyenne d’une population dans un
environnement donné sur l’échelle de -3 à +3. Le confort optimal correspond à un PMV nul.
-Le pourcentage prévisible d’insatisfaits : PPD (Predicted percentage of dissatisfied) qui exprime la part des
sujets insatisfaits dans une condition donnée.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Ainsi d’après la (figure 2.2), avec un PMV nul, il reste 5 % d'insatisfaits. Ce nombre augmente à 10 % pour un
PMV = ± 0,5 et 20 % pour un PMV = ± 0,84.
En comparant le vote d'un grand nombre de personnes mises dans des conditions de confort diverses avec leur
bilan thermique donné par des relations bien connues de la physique, Fanger [1982] a établi une équation
prédisant le PMV à partir des paramètres de confort qui sont énumérés dans la Table 2.1 ci-dessous.
A cause des différences physiologiques, il est impossible de satisfaire tout le monde en réunissant des conditions
idéales. Par contre, il est possible de créer un environnement dans lequel le pourcentage de personnes satisfaites
est maximum.
Table 2.1 : Taux de métabolisme moyen correspondant à diverses activités [EN ISO 7730]
On utilisera la Table 2.1 pour les taux de métabolisme et la Table 2.2 pour l'habillement. Ces valeurs ont été
mesurées au laboratoire.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Table 2.2: Valeurs en clo pour quelques habillements [EN ISO 7730]
Le taux de métabolisme ou l'activité peut être rapporté à un taux conventionnel, par exemple celui d'un
individu assis tranquille. L'unité est alors le met, qui correspond à une puissance de 58 W dissipée par
mètre carré de surface du corps.
Sur la figure 2.3, Les valeurs notées dans les ovales, et correspondant pour chacune à une zone du graphique
(blanc ou hachuré) représentent l'écart de température (par rapport à la température opérative idéale) pour laquelle
le PMV vaut ±0,5. Par exemple pour 1 clo et 1 met, la température opérative idéale est d'environ 23°C, et la zone
usuellement considérée comme confortable (PMV ±0,5) correspond à l'intervalle [21°C;25°C].
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Des facteurs supplémentaires tels que, les courants d’air, les gradients de température, la qualité de l’air peuvent
engendrer une sensation d’inconfort. L’air intérieur est plus pollué ( odeurs, co 2, vapeur d’eau) que l’air extérieur.
Le rôle de l’aération est précisément de remplacer l’air intérieur pollué (vicié) par de l’air extérieur moins pollué
2.3L’aération
Le but de l’aération est d’assurer un environnement intérieur confortable. Un air sans cesse renouvelé à l’intérieur
des bâtiments est nécessaire.
S
V
Clim Ce
Avec :
Exemple :
Considérons les polluants émis par une personne moyenne, en activité de bureau, les polluants émis par cette
personne sont donnés dans le tableau. On doit calculer le débit d’air pur minimum nécessaire pour maintenir une
certaine qualité de l’air.
S 1olf 1olf
Vodeurs 10l / s 36m3 / h
Clim Ce 0.2 pol 0.1 pol 0.1 pol
S 18l / h
VCO 2 28m3 / h
Clim Ce 1000 360 10 6
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Elle transpire 72 g/h de vapeur d’eau , l’air extérieur, à Text=4°C et 100 % d’humidité relative, contient 5g/kg
d’air sec. L’air intérieur, à 21°C et 50% d’humidité relative contient 8 g/kg d’air sec. Le débit nécessaire est de :
S 72 g / h
Vvapeur 24kg / h 20m3 / h
Clim Ce 8 5g / h
Le débit minimum est le plus grand des trois. Donc celui nécessaire pour éliminer les odeurs.
Le pourcentage d’insatisfaits (PD) de l’odeur de l’air parmi les personnes entrant dans un local est lié à la
concentration en odeurs corporelles dans ce local par la relation empirique suivante :
1.83
PD min 100;395 exp 0.25
C
Pour éviter de dépasser 10% d’insatisfaits parmi les visiteurs, il convient donc d’assurer un niveau de pollution
inférieur à 0.06 pol environ, que l’on obtient en réalisant un débit d’air frais d’au moins 17 litre /s/Personne.
S 1olf
Vodeur 16.66 17l / s
Clim Ce 0.06
Note :
On définit l’olf comme la quantité d’odeurs corporelles émises par un individu moyen, se lavant pratiquement
chaque jour et changeant de linge régulièrement.
Le pol est la concentration en odeurs corporelles résultant d’une émission permanente d’un olf dans un débit de
1litre/s d’air pur.
Les odeurs désagréables peuvent provenir d’autres sources que les personnes : mobiliers, matériaux de
construction, cuisines, fumeurs, etc…
Les impuretés non odorants (radon, CO, etc…) ne sont pas mesurés par l’insatisfaction des usagers d’où
l’importance de l’aération ou le renouvellement d’air dans un bâtiment.
2.4Isolation thermique
En Algérie, le secteur du bâtiment (tertiaire ou résidentiel) est le secteur le plus énergivore. Sa consommation
représente plus de 42% de la consommation finale. Les actions de maitrise de l’énergie proposées pour ce secteur
portent sur l’introduction de l’isolation thermique des bâtiments qui permettent de réduire la consommation
d’énergie liée au chauffage et la climatisation d’un logement.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
2.4.1Matériaux d’isolation
Un matériau isolant thermique est un matériau à basse conductivité thermique. Avec une épaisseur relativement
faible, il présente une résistance thermique suffisante pour les besoins envisagés. C’est donc un matériau qui
transmet mal la chaleur, que ce soit par conduction, convection ou rayonnement.
-Le liège
-Isolation mince réfléchissante : leur fonction est de réfléchir le rayonnement infrarouge et donc de supprimer la
transmission de chaleur par rayonnement.
-Isolants exceptionnelles : On peut diminuer fortement la conduction, supprimer la convection et réduire presque
à zéro les échanges par rayonnement. On obtient ainsi des isolants thermiques exceptionnellement efficaces.
L’isolation thermique dans l’espace est particulièrement facile à réaliser, le vide spatial interdit la convection et la
conduction et seul le rayonnement reste. Une feuille réfléchissante assure alors une isolation thermique presque
parfaite.
Résistance au feu
Résistance mécanique (traction et compression)
Étanchéité à l'air
Résistance à la diffusion de vapeur d'eau
Faible absorption d'eau par immersion, par flottaison et par diffusion
Stabilité dimensionnelle et comportement à la chaleur
Qualités acoustiques
Prix.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
2.5Transmission thermique
Calcul du coefficient de transmission thermique de composants multicouches (norme EN ISO 6946)
On peut trouver la conductivité thermiques des matériaux, dans les normes ou sont données par les fabricants des
matériaux.
En régime stationnaire lorsque les flux de chaleur en tout point sont constants :
T
q
e
e :épaisseur de la couche
T R.q
e
Où : R
q hr hc T
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
T 1
Rs
q hr hc
La densité de flux de chaleur émise sous forme de rayonnement par un corps s’écrit :
qr T 4
Exemple :
-Notre peau à 35°C émet 510 W/m2 entre 2.5 et 40 micron de longueur d’onde, et reçoit 400W/m2 des surfaces
environnantes qui sont à 20°C.
On peut approximer le coefficient de transfert de chaleur par rayonnement qui vaut, en première approximation :
hr 4 'T 3
Où T est la moyenne des deux températures absolues T1 et T2 de deux surfaces qui échange de la chaleur par
rayonnement et ' une émissivité effective combinée. Pour des surfaces planes et parallèles :
1
1 1
1
1 2
Le coefficient de transfert de chaleur par convection dépend de la direction du flux de chaleur, de la vitesse de
l’air le long de la surface, et de la température. En première approximation, les valeurs suivantes sont adoptées
dans pr EN ISO 6946 à l’intérieur du bâtiment :
hc 5W / m 2 .K
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
hc 2.5W / m 2 .K
hc 0.7W / m 2 .K
A l'extérieur, l'effet du vent prédomine. L'approximation suivante est proposée dans prEN ISO 6946-1:
hc 4 4v
Où v est la vitesse du vent près de la surface en m/s. Notons que hc dépend aussi de la rugosité de la
surface.
Les résistances de transfert superficielles ont relativement peu d'importance dans la résistance totale d'un
élément de construction bien isolé thermiquement. Dans le cadre de ce cours, on adoptera souvent les
valeurs conventionnelles suivantes, valables pour des surfaces émissives (ε >0,8), incluant convection
et rayonnement, et valables quelle que soit l'orientation:
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Des valeurs par défaut de la résistance thermique, sont données au tableau ci-dessous, pour des lames d’air non
ventilées dont les émissivités des deux faces sont au moins égales à 0,8.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Il s’agit de lames d’air dans lesquelles il y a un écoulement d’air limite du fait d’ouvertures communiquant avec
l’ambiance extérieure, comprises dans les plages suivantes :
500 < S/L < 1500 mm2/m pour les lames d’air verticales
500 < S/A < 1 500 mm2/m pour les lames d’air horizontales
Si la résistance thermique des couches situées entre la lame d’air et l’ambiance extérieure est supérieure à 0,15
m2.K/W, cette résistance thermique doit être remplacée par la valeur 0,15 m2.K/W.
Il s’agit de lames d’air dont les orifices d’ouverture vers l’ambiance extérieure vérifient les conditions suivantes :
S/L >1 500 mm2 /m pour les lames d’air verticales,
S/A >1 500 mm2/m2 pour les lames d’air horizontales.
La résistance totale de la paroi est constituée de la somme des résistances des couches se trouvant entre l’intérieur
du logement et la lame d’air fortement ventilée. La résistance de la lame d’air et des couches se trouvant après
cette lame est négligée.
Figure 2.5: Résistance thermique d’une paroi dans le cas d’une lame d’air fortement ventilée
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
De surface à surface :
D'environnement à environnement :
RT = Rsi + Rt + Rse
Où: R1, R.... Rx sont les résistances thermiques des couches homogènes et Ra1, Ra2...Ran sont les
résistances thermiques des lames d'air.
Le calcul des limites supérieure et inférieure est effectué en découpant le composant en sections et en
couches, (Figure 2.8), de manière à diviser le composant en parts homogènes. Les sections m ( m = a, b,
c, ...), perpendiculaires à la surface du composant, ont des aires Am. Les couches j (j = 1, 2, ....n),
parallèles aux surfaces, ont des épaisseurs ej. Chaque part a une conductivité thermique λmj, une
épaisseur dj et une résistance thermique Rmj.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Découpé en section
Découpé en
couches
Figure 2.8: Composant formé de couches non homogènes découpé en sections puis en couches
Une estimation de la résistance thermique est alors donnée par la moyenne arithmétique des deux limites:
Note
Pour plus de détaille voir la série d’exercice où un exemple de calcul avec solution détaillée sera présenté.
U = 1/RT
La densité de flux de chaleur passant au travers d'une paroi plane en régime stationnaire est donnée par:
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
q = U (Ti - Te)
Le coefficient U donne le flux de chaleur au travers d'un mètre carré de paroi pour une différence de température
de 1 Kelvin entre les deux environnements.
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Figure 2.10: Exemple de Pont thermique géométrique, angle d’un bâtiment. A gauche, en plan, à droite,
Les isothermes (zones colorées) et lignes de flux.
La Figure 2.11, à gauche indique les ponts thermiques de la dalle, des allèges et des fenêtres par
thermographie infrarouge. Où on notera de fortes pertes par la dalle du rez-de chaussée ce qui montre
l’absence d’isolation thermique de la dalle. Le refroidissement du coin du bâtiment (pont thermique
géométrique). Dans la plupart des cas les ponts thermiques sont inévitables et donc il faut en tenir
compte dans le bilan thermique du bâtiment.
Les déperditions thermiques (en Watt) d'une paroi plane sans pont thermique sont calculées comme
suit :
Ф = U .A(Ti - Te)
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Pour tenir compte des ponts thermiques, on attribue au pont thermique un coefficient de transmission
thermique linéique ψ. Les déperditions thermiques avec ponts thermiques se calculent comme suit :
Ф = (U A+lψ)(Ti - Te)
Ф = HT (Ti - Te)
Table 2.5: Quelques valeurs limites des coefficients linéiques de transmission thermique des ponts thermiques
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Cours : Chauffage climatisation Chapitre 2 : Thermique du bâtiment
Les ponts thermiques conduisent au refroidissement des surfaces des parois intérieures, ce qui peut
causer des problèmes de condensation et de moisissure, comme c’est montré sur la figure 2.12. Ces
dégâts apparaissent lorsque l'isolation est trop faible pour une aération donnée, ou lorsque l'aération est
trop faible pour une isolation donnée.
où:
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Note
Pour plus de détaille voir la série d’exercice où des exemples de calcul avec solution détaillée seront présentés.
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