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Marseille - 2006
AVANT PROPOS
L’ambition de ce présent mémoire de fin d’étude est de servir de trame de base aux choix stratégiques
que la SODEFITEX aura à faire dès janvier 2007. Chargé de la prospective avec comme principale
tâche l’aide à la décision stratégique dans le pilotage de cette Entreprise, sujet ne pouvait être mieux
choisi pour moi que l’évaluation ex ante de ce projet de diversification de nos activités par la
production de biodiesel. Il m’a permis d’appliquer dans un cas réel où ma responsabilité
professionnelle est entièrement engagée, les outils que j’ai acquis dans ce temple du management
moderne ouvert au brassage culturel et aux exigences d’un monde en mutation perpétuelle qu’est le
CEFEB. J’en remercie :
Monsieur Jacques LEVARD Directeur du CEFEB et à travers lui l’AFD qui a bien voulu
financer ma formation et tout le personnel du CEFEB particulièrement à tous ceux et celles
qui tous les jours se sont attelés souvent dans l’anonymat pour nous faciliter notre présence à
Marseille (informatique, acceuil, administration et réprographie) ; Mention Spécial à Karine
de FREMONT, Florence MOUTON, Remi FRITSCH, et Ridha HAMROUNI pour toute la
disponibilité et le soutien intélectuel et moral.
Monsieur Ahmed Bachir DIOP, Directeur Général de la SODEFITEX et à travers lui tout le
personnel de l’Entreprise dont particulièrement Monsieur Alfousseynou KOLY et le
Scerétariat de la Diretion Générale, pour tout le soutien matériel, financier et intelectuel que
l’entreprise et l’ensemble de ses cadres dirigeants m'ont apporté.
Les agents de la Direction de l’Environnement et de la Direction de l’Energie qui m’ont
appuyé dans la phase de collecte des données particulièrement Mme Madelaine Diouf SARR.
Mes frères vivant en France : Papa Ibrahima DIA, sa femme Ane HOVART et toute la famille
HOVART en particulier l’oncle Laurent de Marseille et sa famille, Mansour et Bassirou DIA,
sans oublier leurs amis dont Ferdinand et Marion. De par leur acceuil et leur soutien je ne puis
ne pas y associer Mandag GUEYE et sa femme Aïcha et à travers eux tous les étudiants
sénégalais de Marseille : qu’ils retrouvent ici mes remerciements mais surtout mes
encouragements à se battre pour porter plus haut que ne l’auront fait ma génération et les
précédentes le flambeau du Sénégal et de l’Afrique dans le concert des nations.
Last but not least à mes parents et à ma douce et charmente moitié Awa Diop FALL sans la
compréhension et l’appui sans faille de qui je n’en serais pas à rédiger ce mémoire ! Qu’elle
voit ici tout mon encouragement à continuer ses études.
Que tous les membres de ma promotion au CEFEB trouve mes remerciements à travers ce poème que
je dédie, à notre nom à tous, au regretté Achille DETOZAN qui a passé avec chacun de nous
d’instances moments de vie. Que chaque lecteur de ce document accorde une pensée pieuse quelque
soit ses croyances à cette homme dont l’Humanisme transcendait nos différences culturelles et
confessionnelles.
Au petit matin de ce Vendredi 17 novembre,
Celui qui tenait toujours ses promesses,
. Hélas n’a pu honorer la dernière qu’il m’a faite.
Il m’avait dit « Abdoulaye j’arrive !» et je ne l’ai plus jamais
revu mais
Là d’où nous venions, les morts ne sont jamais morts ;
Les poêtes nous disent qu’ils sont dans le vent qui souffle,
Et il en sera de même pour ACHILLE. DETOZAN.
QUE LA TERRE MERE AFRICAINE TE SOIT LÈGÈRE !
SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : LA SODEFITEX FACE AUX ENJEUX ET OPPORTUNITÉS DES
BIOCARBURANTS ET DU MARCHÉ DU CARBONE...................................................................................3
UNE SOCIÉTÉ ANONYME EN COURS DE PRIVATISATION.............................................................................................3
UNE ENTREPRISE CITOYENNE EN COURS DE DIVERSIFICATION..................................................................................3
DES PERSPECTIVES MONDIALES PROMETTEUSES POUR LES BIOCARBURANTS............................................................5
Une alternative crédible à un pétrole de plus en plus cher................................................................................5
Protocole de Kyoto, MDP et marché du carbone : un retard africain à combler !..........................................6
BIODIESEL ET HUILE ALIMENTAIRE : COMPÉTITION OU COMPLÉMENTARITÉ ?.......................................................8
Un déficit en huile alimentaire supérieur au quart des besoins.........................................................................8
Une production locale d’huile de moins en moins compétitive..........................................................................8
L’enjeu majeur : réduire la facture pétrolière face à une diésélisation croissante du parc de véhicules........9
Un produit accessoire dans la production de biodiesel : les crédits carbones...............................................11
CONCLUSION PARTIELLE..........................................................................................................................................12
DEUXIÈME PARTIE : LES CHOIX STRATEGIQUES : ENTRE ADITIONNALITE, RÈGLES DU
MARCHÉ ET SÉCURISATION DES APPROVISIONNEMENTS EN GRAINES BIOÉNERGÉTIQUES
.................................................................................................................................................................................13
MARKETING : ENTRE EXIGENCES DU MDP ET PRIX DU GASOIL..............................................................................13
Un marché jeune avec une offre en deçà de la demande..................................................................................13
Une absence de concurrent à l’échelle industrielle........................................................................................................14
Des avantages concurrentiels certains pour la SODEFITEX.........................................................................................14
Une offre en dessous de la demande potentielle............................................................................................................15
A qui vendre, pour quelle utilisation et à quel prix ?.......................................................................................16
Segmentation du marché : entre flotte captive, producteurs d’électricité et pétroliers .................................................16
Positionnement : Priorité aux flottes captives et à la production privée d’électricité...................................................18
Écoulement des sous produits : une campagne de promotion des tourteaux.................................................................18
Quel prix de vente pour le biodiesel et les tourteaux ?.................................................................................................19
Vente des crédits carbone...............................................................................................................................................20
PRODUCTION : COMMENT SÉCURISER LES APPROVISIONNEMENTS ?....................................................................22
Process et projections de production.................................................................................................................22
Organisation de la production : Approvisionnement au prix du marché, sous-traitance et flexibilité...........24
Approvisionnement en graine oléagineuse au prix du marché......................................................................................25
Sous-traitance des activités en amont : collecte du tournesol et trituration des graines de coton.................................25
Installation de petites unités industrielles......................................................................................................................25
Moyens humains : Peu de personnel permanent !..........................................................................................................27
Mise en place d’un Fonds de Développement de la Filière Biodiesel..............................................................27
CARTOGRAPHIE DES RISQUES ET FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS..................................................................................28
CONCLUSION PARTIELLE..........................................................................................................................................29
TROISIÈME PARTIE : EVALUATION DU PROJET : LE POIDS DES SOUS PRODUITS ET DES
CREDITS CARBONE..........................................................................................................................................31
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-ÉCONOMIQUES : UN PROJET ÉLIGIBLE AU MDP....................................31
Des impacts positifs sur l’environnement..........................................................................................................31
D’importants impacts socio-économiques.........................................................................................................31
Un frein à l’exode rural par la diversification des revenus ruraux................................................................................31
Un transfert de technologie au bénéfice des acteurs locaux..........................................................................................32
LE PROJET EST-IL RENTABLE SANS LES CRÉDITS CARBONE ?..............................................................................33
Hypothèses de travail et budget d’investissements............................................................................................33
Hypothèses de travail..................................................................................................................................................... 33
Un budget d’investissement étalé sur cinq ans..............................................................................................................33
Analyse de la rentabilité : faut-il rejeter le projet ?.........................................................................................34
Une faible marge sur coût variable dans les premières années du projet......................................................................34
Résultat d’exploitation et capacité d’autofinancement (CAF).......................................................................................35
Analyse des flux de trésorerie : un cas de base à rejeter................................................................................................37
Test de sensibilité : Un projet à ne pas rejeter si….......................................................................................................38
Les crédits carbones permettent-ils de repêcher le projet ?.............................................................................40
Impact des crédits carbone sur la rentabilité du projet..................................................................................................40
Pérennité du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel (FDBD).......................................................................41
Conclusion partielle...........................................................................................................................................42
2
Sofiprotéol est l'établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales.
SYNTHÈSE
Le secteur agro-industriel et agroalimentaire Ouest Africain traverse actuellement deux crises
majeures : à la chute des cours du coton s’ajoute celle des huiles alimentaires. Obligées
d’améliorer leurs recettes en valorisant au mieux la graine de coton, les sociétés cotonnières
les exportent vers les producteurs de lait européens. Au même moment, la sous région qui
accuse un déficit de 150 000 tonnes/an, importe de l’huile en provenance de l’Asie du Sud
Est. Non compétitives, face aux offres de prix des européens sur la graine et face aussi au
cours de l’huile de palme en provenance de Malaisie, les huileries locales sont souvent en
chômage technique. Tel est le contexte général de ce secteur au moment où la hausse des
cours du baril poussent les autorités nationales des pays de l’UEMOA 3 à promouvoir les
biocarburants dont le biodiesel qui est fabriqué à partir de l’huile végétale. Ainsi ces pays
s’orientent vers la tansformation de la production locale de graines oléagineuses en biodiesel
et l’importation d’huile alimentaire.
Pouvant être mélangé jusqu’à hauteur de 30% avec le gasoil (B30) sans aucune modification
sur les moteurs, le biodiesel sera mis sur le marché local sénégalais par le projet de la
SODEFITEX sous forme de B10 (mélange à 10%) et de B20 (mélange à 20%). Avec la
diésélisation croissante du parc de véhicule, la consommation totale de gasoil, au Sénégal, est
de 441 000 litres en 2003. Sur la base de la répartition actuelle de cette consommation à
laquelle s’ajoutent les 80 000 litres correspondant à la demande en gasoil des sociétés
minières nouvellement installées au Sud de la zone cotonnière, la demande nationale en
biodiesel s’élève à 71 000 tonnes. La production du projet permettra à la SODEFITEX d’être
leader sur ce marché du biodiesel en couvrant 30% de cette demande.
Avec des rendements en huile de 19% pour le coton et 42% pour le tournesol, la production
de l’huile à transestérifier s’accompagne d’importantes quantités de tourteaux. Ainsi le projet
envisage une campagne de promotion pour leur utilisation dans l’alimentation animale à la
place de la graine de coton brute. Dans le contexte sénégalais où les éleveurs locaux offre un
3
Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
4
signifiant développement en langue locale (pulaar), ce nom est aussi un acronyme pour «Base d’Appui aux
Méthodes et Techniques pour l’Agriculture, les autres Activités Rurales et l’Environnement»
prix pour cette graine supérieur aux propositions de leurs homologues européens, le projet
peut réaliser les ventes des tourteaux à un prix supérieur aux 45 FCFA/kg retenus pour
l’évaluation financière car correspondant au cours FOB Afrique de l’Ouest.
Les cinq choix stratégiques majeurs parmi ceux qui sont proposés, après analyse des
déférentes options, pour la mise en œuvre de ce projet sont :
S’appuyer sur les deux plus grands avantages concurrentiels de la SODEFITEX qui
sont la maîtrise de la technologie que lui confère son appartenance à un groupe
international et le partenariat fort que ses services d’appui conseil aux producteurs
dont BAMTAARE ont tissé avec les organisations paysannes représentatives des
petites exploitations agricoles familiales qui vont produire le tournesol ;
Cibler prioritairement les entreprises disposant d’une capacité de stockage du
carburant supérieur ou égal à 500 m3, en leur proposant du B20 destiné au transport
routier ou à la production d’électricité ; Et livrer le reste de la production aux majors
du secteur pétrolier national afin qu’il soit vendu sous forme de B10 dans les stations
services. Dans tous les cas le mélange est effectué soit par les entreprises clientes soit
par les compagnies pétrolières fournisseurs des stations services et de ces entreprises.
Adopter un plan d’investissement flexible centré sur la mise en place de petites unités
industrielles dont le rythme d’installation est conditionné par l’accroissement de la
production de graine oléagineuse ; Ce choix réduit le risque de non-saturation de la
capacité industrielle installée qu’induisent les aléas climatiques caractéristiques de
l’agriculture pluviale en zone soudano-sahélienne ; Ainsi, sur la période 2007-2011,
six petites huileries d’une capacité réelle estimée à 26 000 tonnes de tournesol et deux
unités de production de biodiesel d’une capacité réelle estimée à 15 000 tonnes de
biodiesel seront progressivement installées dans le Nord de la zone cotonnière, région
de production du tournesol ; Cela représente un budget d’investissements global de
1,7 milliards de FCFA soit 2,6 millions d’euros.
Réduire les charges fixes au minimum nécessaire en sous-traitant la trituration de la
graine de coton, la collecte du tournesol et le transport mais aussi en faisant appel à 70
membres de GIE de prestations de services ou de saisonniers en appui à un personnel
permanent réduit au minimum nécessaire de 14 personnes ;
Intégrer le projet dans le périmètre de la certification ISO 9001 version 2000 de
l’entreprise et dans celui des certifications ISO 14001/Environnement et OSHAS
18001/santé et sécurité au travail qui sont envisagées pour 2007. Ce choix qui cadre
avec les valeurs d’entreprise citoyenne assumant ses responsabilités
environnementales et sociales de la SODEFITEX permet au projet de gérer les risques
liés aux accidents suite aux manipulations de produits dangereux dans les unités de
production de biodiesel.
L’adoption de cette stratégie bien que conforme aux résultats de l’analyse des opportunités et
des menaces présentes dans l’environnement mais aussi à l’identification des facteurs clés de
succès et à la cartographie des risques n’assurent pas la rentabilité financière du projet. Dans
le cas de base de l’évaluation du projet, ce dernier est à rejeter suite à une VAN négative et un
TRI de 11% soit moins que le minimum de 15% exigés par les investisseurs dans la sous
région. Toutefois une hausse de 3% sur le prix des tourteaux ou une baisse de 1% sur le prix
des graines oléagineuses ou encore un accroissement de 1% des prix du biodiesel qui sont par
ordre croissant les variables les plus sensibles du modèle construit à partir des hypothèses de
base du projet permettent de redresser la situation de sa rentabilité. Cela confère à la
SODEFITEX une bonne palette de choix dont le moins risqué est celui relatif à la hausse des
prix des tourteaux ou des combinaisons entre ces différentes options élémentaires.
La SODEFITEX n’aura pas besoin de recourir aux résultats de ces simulations pour repêcher
le projet si les recettes issues des crédits carbones sont intégrées dans l’évaluation. Et cela
d’autant plus que dans le contexte actuel de l’agriculture sénégalaise, toute nouvelle culture
de rente est en compétition directe avec l’arachide, le coton et le maïs au sein des petites
exploitations agricoles familiales. Dès lors, une réduction du prix au producteur du tournesol
aggrave le risque d’approvisionnement des huileries du projet. Toutefois, ce prix est fixé
selon les règles du marché et de la compétition avec les autres oléagineux utilisables par le
projet, sans aucune intervention de l’État.
Dégageant moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles, les biocarburants,
permettent aux promoteurs de leur production d’accéder au marché du carbone où l’Afrique
est quasi-absente avec 2% des ventes. Ce marché est né de l’application du Protocole de
Kyoto qui assigne des objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre exprimées
en tonnage d’équivalent co2 aux pays industrialisés. Dans le cadre du Mécanisme du
Développement Propre (MDP) prévu en son article 12 et géré par un Conseil Exécutif du
MDP, ce protocole permet à ces pays, pour atteindre leurs objectifs, d’acheter des Unités de
Réductions Certifiées d’Emissions (URCE) appelées crédits carbone, issues de projet menés
dans les pays sous développés et induisant une réduction des gaz à effet de serre.
Dans ce projet, ces crédits carbone dont la durée de vente est limitée par les règles du MDP à
un maximum de 14 ans, représentent des recettes annuelles fixes de 172 millions de FCFA
soit 262 000 euros à partir de 2012 années de croisière du projet. Par ailleurs, sans ses
recettes, le projet ne dispose d’aucune marge de manœuvre en cas de variation dans un sens
non favorable au projet des prix des graines oléagineuses, des tourteaux ou du biodiesel.
De ce fait, l’utilisation de ces revenus additionnels que constituent les crédits carbone
permet d’assurer :
INTRODUCTION
Il existe trois grandes filières traditionnelles de production des biocarburants :
La filière biogaz : Produits, sous forme gazeuse, par fermentation sans oxygène de
toute matière organique (déchets alimentaires, déchets végétaux, cultures…) : ce
biogaz (méthane) peut s’utiliser directement, une fois purifié.
La filière éthanol pour les moteurs à essence: Produit à partir de matières agricoles
riches en sucre (canne à sucre, betterave) ou en amidon (pomme de terre, blé, maïs,
etc.), l’éthanol est une alternative à l’essence. Toutefois son utilisation requiert des
modifications sur les moteurs à essence classiques. Grand producteur de canne à
sucre, le Brésil est le leader mondial dans la production d’éthanol.
La filière des huiles végétales ou du biodiesel pour les moteurs diesel : Pouvant être
mélangé au gazole jusqu’à 30%, sans aucune modification sur les moteurs diesel, le
biodiesel est produit à partir de l’huile végétale. Le procédé de fabrication est appelé
transestérification et consiste à faire réagir un alcool (méthanol ou éthanol) sur de
l’huile végétale pré-traitée en présence d’un catalyseur (soude). La France est le
leader mondial sur la technologie du biodiesel qui est principalement produit en
Europe.
Aujourd’hui, la tendance confirmée d’un pétrole de plus en plus cher, combinée à
l'importance accrue du débat sur le changement climatique et donc sur les émissions de CO 2,
a suscité un vif intérêt pour les filières éthanol et biodiesel 5, qui peuvent offrir une
contribution importante à la solution des deux problèmes. Ainsi, les pays de l’Afrique de
l’Ouest qui importent la quasi-totalité de leur consommation d’hydrocarbures ont décidé de
promouvoir la production locale de biodiesel à partir de produits agricoles nationaux dont la
graine de coton. Cette dernière est un sous produit, très peu valorisée, de l’agro-industrie
cotonnière sous régionale, qui en produit annuellement plus de un million de tonnes. Elle est,
jusque là, destinée à l’huilerie et à l’alimentation du bétail. Or, l’huile de coton devient de
moins en moins compétitive face à l’huile palmiste et aux huiles alimentaires toutes venantes.
D’ailleurs, la FAO6, dans ses projections de décembre 2005, prévoit un fléchissement des prix
des graines oléagineuses.
Dans ce contexte, certaines sociétés cotonnières ont décidé de miser sur la production de
biodiesel afin de mieux valoriser ce sous produit et d’améliorer ainsi leur situation financière.
En effet la survie de ces sociétés est fortement menacée par la baisse structurelle des cours du
coton. Au Sénégal, petit pays cotonnier, la Société de Développement ET des Fibres Textiles
(SODEFITEX), a renforcé cette option de diversification par l’introduction de la culture du
tournesol qui est deux fois plus riche en huile que le coton. Elle envisage d’utiliser toute la
production de tournesol, en complément de celle des graines de coton, pour produire et
écouler sur le marché local, 20 000 m3/an de biodiesel. Ce projet participera à la
transformation de la SODEFITEX d’entreprise mono produit en une entreprise centrée sur un
produit phare, le coton, mais aux sources de revenu diversifiées.
Par ailleurs, émettant moins de gaz à effet de serre que les hydrocarbures issus du pétrole, les
biocarburants permettent aux pays signataires du Protocole de Kyoto (PK), d’intervenir sur le
marché du carbone. Ce protocole fixe aux pays industrialisés des objectifs, quantifiés en
5
La filière biogaz portée par le traitement des déchets a une moindre envergure et n’est souvent pas cité
comme biocarburant ; le biogaz peut néanmoins servir à la production d’électricité et se substituer ainsi au
fuel.
6
Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation
équivalent CO2 de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, à travers les
Mécanismes du Développement Propre (MDP), ils peuvent acheter une partie de ce quota
auprès des structures conduisant dans des pays émergents ou en voie de développement des
projets entraînant une réduction quantifiable de ces gaz. La vente des Unités de Réduction
Certifiée des Émissions (URCE) également appelées « crédit carbone », représente une source
additionnelle de revenu pour ces projets.
pour renforcer l’équilibre financier de la SODEFITEX. Ainsi, pour faire passer le chiffre
d’affaires hors activités cotonnières de 4% du chiffre d’affaires actuels de l’entreprise, qui est
de 18 milliards de FCFA soit 28 millions d’euros, à 20% en 2009, BAMTAARE se lance,
dans deux grands projets agro-industriels :
La collecte et la transformation du lait produit par les cotonculteurs dans le cadre de
la stabultion des vaches pour la production de fumier destiné aux champs de coton.
Une production annuelle de plus de 1 000 000 litres de lait est attendue de ce projet.
La production de biodiesel à partir des graines de coton et de tournesol. Le tournesol
est une culture nouvellement introduite au Sénégal. Après trois années de tests, sa
production est prévulgarisée dans le Nord de la zone cotonnière. Une production de
20 000 tonnes/an de biodiesel est attendue de ce projet.
Comme l’indique la carte suivant, cette diversification est menée autour des métiers de base
de la SODEFITEX (la production cotonnière et l’appui conseil à la petite exploitation
agricole familiale) et en zone cotonnière sénégalaise qui reste la zone d’intervention de
l’Entreprise.
SODEFITEX / SIG
Novembre 2006
DAKAR
Bakel
REGION LOUGA
REGION MATAM
KAOLACK Kaffrine
Foundiougne Kahone
Koungheul
TAMBACOUNDA
Nioro MALI
GAMBIE
Zone d’Intervention
Limite Région
Limite Département
Vélingara
Limite CR
Chef-lieu de Région Parc National du
Chef-lieu de Département Niokolo Koba
Kounkané
ACTIVITES
KOLDA
Culture Cotonnière
Sédhiou
GUINEE BISSAU
Culture Tournesol
Kédougou
Pour conduire avec succès cette politique, la SODEFITEX doit cerner les évolutions récentes
de son environnement et de ses marchés afin d’en saisir les opportunités et de se mettre à
l’abri de facteurs susceptibles d’entraver la mise en œuvre de ses stratégies de
développement. Or, aujourd’hui, par rapport à la production du biodiesel, elle évolue :
Aujourd’hui, la hausse des prix de l’énergie et le changement climatique induit par les gaz à
effet de serre (GES) sont devenus des réalités objectives (Banque Mondiale, AIE 12,
CCNUCC13, ADEME14, IFP15…). Après plus de vingt ans de développement industriel, les
biocarburants ont des perspectives prometteuses. Ils sont au centre d’enjeux majeurs relatifs
à :
La recherche d’énergies alternatives crédibles à un pétrole de plus en cher ;
Le développement du marché du carbone avec l’entrée en vigueur du Protocole de
Kyoto qui stipule l’engagement de réduire les émissions de GES avec la possibilité
de recourir au Mécanisme du Développement Propre (MDP) dans la mise en œuvre
desquels l’Afrique accuse un retard certain.
10
Un mélange à hauteur de 20 ou 30% de biodiesel est appelé B20 ou B30 (E20 ou E30 dans le cas de
l’Ethanol)
11
Aux USA, le Clean Air Act de 1970 modifié en 1990 a rendu obligatoire la commercialisation d’essences
dans les zones où la qualité de l’air n’est pas conforme aux normes fédérales avec un contenu minimal en
oxygène (2 et 2,7% en masse).
12
Agence International de l’Énergie
13
Convention Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique
14
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie
15
Institut Français du Pétrole
0,23 €/l 0,24 $/l 0,4-0,6 €/l 0,35-0,65 €/l 0,16 €/l 0,32 €/l
11 €/GJ16 11,2 €/GJ 19-29 €/GJ 10,5-20 €/GJ 4,8 €/GJ 9,6 €/GJ
Source : AIE/IFP mise à jour avec un rapport euro/dollar de 1,25
L’éthanol produit au Brésil et aux USA est compétitif aux cours actuels du baril alors que le
biodiesel est le carburant alternatif le moins coûteux pour l’Europe. Le développement des
biocarburants nécessitera encore le soutien des pouvoirs public à travers des exonérations
partiel ou total d’accises17. Toutefois, en juillet 2006, époque où le cours du baril a dépassé
les 70 $/baril, les prix de l’essence et du gazole étaient proches du coût de production des
biocarburants. En l’état actuel de la production, les analystes (ADEME, AIE) considèrent
qu’à partir d’un cours stabilisé à 65 $ le baril de pétrole, le Diester18 ou biodiesel deviendra
rapidement rentable. De ce fait, l’attrait des biocarburants s’est accru dans les pays du Sud où
les coûts de production sont deux fois moindre qu’en Europe 19. « Les agriculteurs, en
particulier dans les régions tropicales, perçoivent les nouveaux débouchés qui seraient liés à
une production accrue et pensent pouvoir augmenter leurs revenus20, ».
Les marchés japonais, européen et américain ont été rendus très attractifs par les obligations
d’incorporation (de 2 à 12%) de biocarburants dans les combustibles destinés au transport.
Dès lors, comme le souligne l’IFP, à l’instar du Brésil avec l’éthanol, « des pays comme la
Malaisie ou l’Indonésie pour l’huile de palme vont chercher à terme à exporter leur
production de biodiesel à bas prix vers ces nouveaux débouchés potentiellement
rémunérateurs ». D’ailleurs, un marché à terme, a été créé en mai 2004, à New York (Nybot)
pour l’éthanol ; ce qui est annonciateur d’un marché mondial pour ce produit.
Ce nouvel engouement pour les biocarburants ne se justifie pas seulement par la nécessité
pour les états de sécuriser leurs approvisionnements énergétiques ou de stabiliser les prix des
carburants. Il découle aussi de l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Un projet MDP contribue aux objectifs de développement durable du pays hôte tout en
assurant des revenus additionnels issus de la génération puis de la vente des unités de
réduction certifiée des émissions (URCE), plus généralement appelées «crédits carbone».
Entre autres exigences, il est indispensable pour l’inscription d’un projet au MDP de :
Démontrer que les réductions d’émissions qu’il génère sont additionnelles
comparativement au scénario de référence de l’activité du projet (« business as
usual ») et de définir un certain nombre de tâches de surveillance qui permettent de
s’assurer que toutes les émissions de GES du projet sont contrôlées et quantifiées.
Définir la période de comptabilisation : Période au cours de laquelle les réductions
d’émissions engendrées par le projet peuvent être prises en compte pour générer des
URCE. Le développeur d’un projet a le choix entre une période de 10 ans sans
renouvellement ou une période de sept ans renouvelable au plus deux fois.
Les principaux acheteurs de crédits carbone sont des entreprises privées du Nord à qui sont
fixées des quotas de réduction de leurs émissions de GES et des organismes publics tels que :
Les Fonds du Carbone de la Banque Mondiale qui associe une trentaine d’entreprises
et de gouvernements dans la mise en place de fonds « public/privé ». Elle compte
aujourd’hui une dizaine de Fonds du Carbone24.
Des gouvernements de pays de l’annexe I, en particulier le gouvernement néerlandais.
Au 30 septembre 2006, le portefeuille de projet du Conseil Exécutif de l’UNFCCC
représentaient 1,2 milliards de teqCO2. La valeur des contrats avoisinait 3 millions de dollars,
avec l’UE et le Japon comme principal acheteur. Les trois quarts de l’offre proviennent de la
Chine (66%) et du Brésil (10%). Avec à peine 2%, l’Afrique est le grand absent chez les
vendeurs.
La vente des crédits carbone « représente entre 10 à 50% des revenus d’un projet d’énergie
renouvelable ou de gestion de déchets » (S. Elkhamlichi, Banque Mondiale, août 2006). Le
prix de la tonne équivalent CO2 dépend des risques du projet et varie de 1 à 28 $US selon les
types de contrat. A la fin du premier semestre de 2006, la Banque Mondiale dont le montant
total des différents Fonds du Carbone étaient de 850 millions $US, achetait entre 3 et 8 $US
par tonne équivalent CO2. Ces Fonds offrent la possibilité de verser une avance sur les crédits
carbone du projet afin d’en faciliter le financement. L’annonce d’une hausse des émissions
par le CCUNCC dans son dernier rapport annuel augure un développement du marché des
crédits carbone qui sont devenus un produit qui s’échange dans les bourses européennes.
Par ces divers avantages, le MDP constitue une opportunité pour les promoteurs africains très
souvent confrontés à des difficultés d’accès au financement ou à la faiblesse de la
23
Plus précisément des pays dits « hors annexe I »
24
Les plus importants en volume sont le Fond de Carbone Espagnol , le Fond hollandais MDP, le Fond de
Carbone Italien (multi-participants italiens), le Fonds Carbone Danois, et les fonds Multi-participants tels le
Fond Prototype du Carbone, le BioCF, etc.
productivité. Avec l’appui de la Banque Mondiale la plus part d’entre eux cherche à combler
leur retard sur ce marché. Toutefois, les crédits carbone ne constituent qu’un produit
accessoire pour les projets de production de biodiesel qui visent avant tout l’alternative à un
pétrole de plus en cher. Toutefois, en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement au Sénégal,
cette réduction potentielle de la facture pétrolière par la production de biodiesel à partir des
oléagineux est-il compatible avec le déficit en huile alimentaire de la sous région ?
De meilleure qualité que l’huile de palme, l'huile d’arachide se négocie au cours mondial de
900 $ USD la tonne, soit 450 000 F CFA. La tonne du tourteau est autour de 180 $ USD soit
90 000 F CFA. Ainsi, malgré la surtaxe de 44 pour cent sur les huiles végétales importées en
1995, leurs prix sont encore inférieurs à ceux des huiles d'arachide, ce qui se traduit par une
hausse de ces importations. De plus, cette surtaxe vient d’être éliminée par l’État sénégalais.
La libéralisation des importations et des prix des huiles végétales a été néfaste à la production
intérieure. Or comme le soulignait le Président de l’Association des Industriels de la Filière
25
Union Économique Et Monétaire Ouest Africain
26
AIFO-UEMOA/BOAD « Atelier de concertation sur les filières oléagineuses de l’UEMOA » Lomé, Juin
2004
En somme, excepté la filière arachidière sénégalaise qui connaît tout de même une forte
contraction de ses parts de marchés à l’export, les filières des graines oléagineuses d’Afrique
de l’Ouest sont à la quête de débouchés plus rémunérateurs sur leur marché intérieur. Or, à
l’instar du Sénégal, ces pays connaissent une diésélisation progressive du parc de véhicules.
Dès lors, avec la hausse des cours du baril, la production de biodiesel devient une bonne
opportunité pour ses filières. Ainsi les stratégies envisgées par les Etats reflètent une option
claire d’exporter l’huile d’arachide, de transformer la production locale des autres huiles
végétales en biodiesel et d’importer de l’huile alimentaire.
Services
Agriculture/Pêche marchands et
2% publics
Industrie 0,4%
6%
Transport aérien Production
14,6% d'électricité
38%
Ménages
10%
Transport routier
29%
Ce graphique révèle que plus des deux tiers des importations du secteur sont destinées à la
production d’électricité30 (38%) et au transport routier (29%). Toutefois la consommation de
l’industrie, encore faible va fortement augmenter avec l’installation des sociétés minières Sud
Africaines31 qui ont annoncé une demande de 80 000 tonnes/an de fuel. Toutefois la part du
transport routier restera importante. Or, d’après une étude de la Banque Mondiale 32, parue en
septembre 2005, la diésélisation du parc d’automobile est une tendance lourde au Sénégal (cf.
graphique page suivante).
En 2003, 62% des 200 000 véhicules que comptaient le pays avaient un moteur diesel. La
consommation annuelle de gasoil par ces véhicules a atteint 390 000 m3 en 2003. Par ailleurs,
le secteur de l’énergie contribue pour près de la moitié (46%) des émissions de gaz à effet de
serre soit 3915,8 Gg eqCO2. Dans ce secteur, le sous secteur des transports est responsable de
32% des émissions. Face à cette situation, l’un des objectifs majeurs de la stratégie nationale
de développement des biocarburants est d’arriver à substituer 10% du gasoil/diesel par du
biodiesel. Ce qui représenterait une demande de près de 40 000 m3 de biodiesel soit le double
de l’objectif de production du projet de la SODEFITEX.
30
dont 0,37 millions de tonnes destinées à la compagnie nationale d’électricité.
31
Source : Entretien avec le Directeur Général de la SODEFITEX, qui a été contacté pour une livraison de
biodiesel à ces sociétés, novembre 2006.
32
A. KANE - Alleviating Fuel Adulteration Practices in the Downstream Oil Sector in Senegal – Septembre
2005
En fait, les pays de la sous région dont particulièrement le gouvernement sénégalais qui
l’énonce dans le cadre d’une stratégie nationale, comptent sur les biocarburants pour :
Améliorer et sécuriser l’approvisionnement énergétique ;
Diversifier les sources de production de services énergétiques modernes ;
Diversifier et accroître les possibilités d’investissements productifs ;
Diversifier l’agriculture de rente et accroître les revenus en milieu rural.
C’est ainsi que les filières cotonnières et les nouvelles cultures oléagineuses alternative à
l’arachide telles que le tournesol ou le jatropha se retrouvent au centre des enjeux sur la
réduction de la facture pétrolière et de la dépendance énergétique. D’ailleurs les Maliens,
avec l’appui du CIRAD33, avaient commencé depuis le milieu des années quatre-vingts à
utiliser l’huile de coton pour la production d’énergie électrique. Au Sénégal, l’Etat a mis en
place un « Programme Tournesol » ayant pour unique objet la promotion de cette culture dont
l’introduction au Sénégal n’est jusqu’ici envisagée, aussi bien par les pouvoirs publics que
par la SODEFITEX, que pour la production de biodiesel. Le Mécanisme du Développement
Propre permet à un tel projet de dégager un produit accessoire : les crédits carbone.
particulièrement l’urée et ceux relatifs à leur distribution qui ne bénéficie pas du réseau de
pipe line. De ce fait, l’absence de matériel motorisé dans les petites exploitations agricoles
familiales de la sous région qui ont des pratiques culturales peu intensives les rend plus
compétitives dans la production d’oléagineux destinée à générées des URCEs.
Ces URCEs, joueront deux rôles essentiels dans les projets de production de biodiesel :
Relever la rentabilité de ces projets en tant que produits accessoires ;
Servir de barrière à l’entrée pour les huiles importées qui bien que moins chers ne
seront pas utilisées dans les projets éligibles au MDP.
Cette barrière est en fait une distorsion introduite par le principe d’additionnalité du MDP :
pour un projet donné, les réductions d’émission donnant lieu à des crédits carbones
correspondent à la différence certifiée par une entité indépendante (homologuée par le Bureau
Exécutif du MDP) entre les émissions de gaz à effet de serre qui se seraient produites dans la
situation de référence sans le projet (« business as usual ») et celles enregistrées tout le long
du cycle allant de la production à la combustion finale du biodiesel. Dès lors, pour un
promoteur qui veut que son projet soit éligible au MDP, la consommation d’énergie fossile
nécessaire à leur transport jusqu’en Afrique freine l’utilisation de l’huile de palme asiatique
dans la production de biodiesel. Toutefois, les crédits carbones ne sont pas un produit de base
des projets de production de biodiesel dont l’enjeu majeur reste la réduction de la facture
pétrolière.
Conclusion partielle
En somme, la promotion de la production de biodiesel, en Afrique de l’Ouest, permettra une
relance des filières oléagineuses mais entravera la réduction du déficit de la sous région en
huile alimentaire. Ainsi, cette option fera face à trois critiques majeurs : D’abord la forte
dépendance entre la rentabilité d’un tel choix et l’évolution future des cours du baril, ensuite
l’utilisation de vastes surfaces agricoles aux détriments des produits alimentaires et cela plus
particulièrement dans des pays importateurs nets d’huile alimentaires et enfin la critique des
« verts radicaux » relatives aux émissions de gaz à effet de serre lors du processus de la
conduite des cultures oléagineuses mais aussi de production des intrants agricoles utilisés.
L’image « carbone neutral34 » des biocarburants est remise en cause dès lors qu’il apparaît au
bilan carbone que 70% des émissions de GES du biodiesel sont imputables à la production
des graines oléaginueses et de l’huile. Toutefois, le déficit de la sous région est plutôt une
conséquence à la fois de la stagnation de la production et de l'évolution des échanges plutôt
qu’un effet de l’accroissement de la consommation. De plus, dans la sous région, la facture
pétrolière ne cesse de s’alourdir au moment où les revenus agricoles sont érodés par les effets
des subventions des pays du Nord et des importations d’huile de palmes asiatiques. Ainsi, la
production de biodiesel y est devenue complémentaire aux filières oléagineuses locales dans
une stratégie de sécurisation et de diversification des revenus des petites exploitations
agricoles familiales. Elle bénéficie ainsi de l’appui des Etats. Tel est le contexte du présent
projet dont il convient de définir et d’analyser les différents choix stratégiques qui peuvent
être retenus dans sa mise en œuvre avant d’en évaluer les impacts socio-économiques et la
rentabilité.
34
Les réduction d’émissions de GES imputées au biocarburant reposent sur le cycle du carbone : le CO2 émis
lors de la combustion du biodiesel est neutralisé par le CO 2 utilisait par la plante lors de la photosynthèse.
deux filières qui ne cible pas les mêmes segments de marché sont complémentaires et
constituent ensemble l’offre de biocarburants fasse aux carburants d’origine fossiles.
Production nette de biodiesel du projet (m3) 1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477
Avec une production en croisière d’un peu plus de 20 000 m3/an, la SODEFITEX couvrira
30% de la demande potentielle ; soit la totalité des besoins de l’industrie hors entreprises
minières nouvellement installées et de la Société Nationale d’Électricité (SENELEC) ou les
deux tiers de ceux du secteur du transport. Toutefois, le choix du client final du projet sera
sans doute influencé par la nécessité de pouvoir assurer la traçabilité du biodiesel de la graine
oléagineuse à sa combustion en passant par sa production et son mélange au gasoil, pour les
besoins de la mise en œuvre du MDP.
Intégrer les pétroliers plus particulièrement les majors du secteur qui disposent des
installations nécessaires à un mélange en quantité industrielle du biodiesel au gasoil et
qui sont les fournisseurs des stations services dont ils détiennent la quasi-totalité, dans
le circuit de distribution du biodiesel ;
Assurer la traçabilité afin d’être éligible au MDP.
Les segments de marché à cibler ainsi que le schéma de la filière qui en découle sont définis
sur la base de ces principes.
SENELEC
PUBLIC
AUTRES SERVICES
ET ORGANISMES
PUBLIQUES
GRANDE ( 50 m3)
ENTREPRISE
PRODUCTION
PRIVE
D’ELECTRICITE
FAIBLE (< 50 m3)
FLOTTES CAPTIVES PUBLIQUES
GRANDE ( 50 m3)
FLOTTES CAPTIVES PRIVES
TRANSPORT
PETROLIERS
FAIBLE (< 50 m3)
Il apparaît ainsi que le futur marché du biodiesel pourrait compter sept segments :
Deux segments relatifs aux clients ayant une faible capacité de stockage selon que le
biodiesel est utilisé pour produire de l’électricité, ou pour le transport ;
Trois segments relatifs au secteur public :
o la Société Nationale d’Electricité (SENELEC), qui représenterait 33% du
marché hors entreprises minières nouvellement installées au Sénégal ;
o les autres structures publiques dotées de grande capacité de stockage et
produisant de l’électricité pour leur propre consommation et ou la revente ;
Avec le désengagement de l’État des secteurs productifs et les privatisations en
cours, la part de marché de ce segment sera très réduite voire nulle ;
o les flottes publiques captives que constituent le parc de véhicule de sociétés
publiques disposant de grande capacité de stockage dont principalement la
société de transport urbain de Dakar, les forces armées nationales et quelques
grandes administrations centrales et locales
Trois segments relatifs aux entreprises du secteur privé qui disposent d’une grande
capacité de stockage :
o Les entreprises privées qui produisent de l’électricité pour leur propre
consommation et ou la revente dont principalement les industries minières et
chimiques mais aussi toutes celles qui se sont équipées de générateurs de
grandes puissances suite à l’irrégularité de leurs approvisionnements par la
SENELEC ;
o Les flottes captives que constituent le parc de véhicules des entreprises privées
ayant leurs propres cuves de carburant dont principalement les sociétés de
transports en commun et celles qui disposent d’un important parc d’engins ou
de poids lourd dont la SODEFITEX et les entreprises de génie civil; La société
des chemins de fer est aussi dans ce segment ;
o Et le segment occupé par les stations services qui sont les fournisseurs des
particuliers détenteurs de véhicules diesel et des structures disposants de leurs
propres cuves de carburants. Ce segment représente les deux tiers de la
consommation hors sociétés minières nouvellement installées.
Cette segmentation détermine le positionnement du biodiesel produit par le projet.
Les tourteaux sont un sous produit de la production d’huile utilisé dans l’alimentation du
bétail. Avec la graine de coton, la SODEFITEX est leader sur le marché sénégalais de
l’aliment de bétail. Or les tourteaux sont un produit de substitution à la graine de coton.
Toutefois le marché local des tourteaux est dominé par la SONACOS avec ses tourteaux
d’arachide et les huileries artisanales qui produisent aussi des tourteaux d’arachide. Dès lors
les objectifs de la stratégie marketing relative à l’écoulement des tourteaux de coton et de
tournesol du projet sont de :
Conserver les parts de marché de la SODEFITEX sur le marché de l’alimentation du
bétail ; Pour cela, une campagne de promotion ciblant prioritairement l’information
des actuels acheteurs de la graine de coton sur les vertus des tourteaux est
indipensable ;
et les accroître à un rythme au moins supérieur au taux de croissance de la demande
nationale ; Il s’agit d’introduire le tourteau de tournesol sur le marché local. Le déficit
en graines de coton qu’induira la mise en œuvre de ce projet ainsi que le
développement de la production laitière par la SODEFITEX (cf. supra) sont des
facteurs favorables à l’introduction de ces tourteaux.
Cette stratégie sera mise en œuvre par l’équipe commerciale de la S0DEFITEX qui assurait
jusqu’ici la vente de la graine de coton aux éleveurs nationaux. Toutefois, ils seront appuyés
par des commerciaux entièrement rémunérés sur commissions (1,5 % des ventes hors TVA).
De plus, même si les autres projets concurrents de production de biodiesel ne sont pas de
grande envergure, le marché de l’export n’est pas à exclure de la politique de vente des
tourteaux.
Second sous produit du projet, la glycérine sera plus difficile à écouler. Elle se vend sous sa
forme brute, ou après raffinage sur les lieux de production. La glycérine raffinée sert à la
fabrication de nombreux produits pharmaceutiques, alimentaires et de soins buccaux. Pour
approfondir sa connaissance du marché de la glycérine, la SODEFITEX devra définir plus
clairement les clients potentiels. Le projet produisant de la glycérine brute, il s’agira de
dresser une liste des raffineries et des personnes à contacter dans chacune d’elles. Ce marché
étant dominé par de grandes sociétés multinationales40, l’exportation de toute la production du
projet n’est pas à exclure même si les cours de la glycérine raffinée sont en baisse continue
suite à l’accroissement de la production mondiale de biodiesel (cf. annexe7).
Le recours à l’export étant envisagé pour les sous produits, leurs prix de vente sont
déterminés par les cours mondiaux. Par contre, le secteur des hydrocarbures étant fortement
normé par l’Etat, le prix de vente du biodiesel doit être déterminé à partir de la structure du
prix du gasoil.
Structure des prix du gasoil (FCFA/litre) 09/09/2006 Structure des prix du B10 (FCFA/litre) 2007
Taux d'incorporation 10%
Prix parité importation (1) 307.34
Prix carreau usine HTVA 350
Base taxable (2) 300.85 Transport du biodiesel 20
Droits de porte (3) 33.09 Taux de marge pétrolier sur le biodiesel 11%
Prix ex-dépôt (4=1+3) 340.43 Marge pétrolier sur le biodiesel 40.7
Taxe spécifique (5) 93.95 Prix ex-dépôt pétrolier du bodiesel 390.7
Marge distributeur (6) 42.26 Prix ex-dépôt du B10 345.46
Dont : péréquation transport 10 Taxe spécifique sur le biodiesel 0.00
Base TVA (1+3+5+6) 476.64 Taxe spécifique sur le B10 84.56
TVA (8) 85.8 Marge distributeur sur B10 42.26
Prix de vente au détaillant (4+5+6+8) 562.44 Base TVA sur le B10 472.272
Marge détaillant 10.5 TVA sur le B10 (18%) 85.01
Prix de vente au consommateur du gasoil 572.94 Prix de vente du B10 au détaillant 557.28
Source : Source Ministère de l'Energie et des Mines /Direction Marge détaillant sur le B10 10.5
de l'Energie pour le gasoil Prix de vente du B10 au consommateur 567.78
40
Agriculture et Agroalimentaire Canada - Étude du marché des bio-huiles –
Il apparit sur ce tableau la structure de prix proposée intègre l’annulation de la taxe spécifique
sur le biodiesel. L’accroissement moyen annuel des prix du gasoil étant de 8% sur le gasoil,
une hausse annuelle de 1% a été appliquée sur les 350 FCFA/litre soit 0,53 euro/litre retenue
comme prix carreau usine, HTVA du biodiesel en 2007.
Pour les sous produits, les prix de la glycérine sont en baisse suite à l’accroissement de la
production de biodiesel (cf. annexe7). Ainsi, les prix définis par l’INRA qui intègre dans son
modèle cette baisse tendancielle ont été retenus après diminution des frais FOB à CIF usine
qui s’établisse à 60 000 FCFA/tonne. La glycérine sera donc vendue par le projet à 41,5
euros/tonne. Quant aux tourteaux, les cours FOB Afrique de l’Ouest qui s’établissent à 87
$US par tonne ont été retenus soit 45 FCFA/kg. Sur le marché local, la SONACOS fixe le
prix du tourteau d’arachide à 110 FCFA/kg contre un cours mondial de 90 FCFA/kg.
En plus des sous produits, le projet bénéficie d’une source de revenu supplémentaire grâce à
son éligibilité au MDP : les crédits carbone.
Figure 5 : Cycle du projet pour l’obtention des crédits carbone (adapté du cycle de
projet l’AND Sénégal)
le Conseil Exécutif du MDP pour vérifier et certifier les réductions d’émissions de gaz à effet
de serre des projets MDP. Toutefois, avec une production annuelle d’URCEs estimée à
47 000 teqCO2, en année de croisière, la SODEFITEX bénéficiera des procédures allégées
mises en place par le Conseil Exécutif du MDP pour les petits projets (« smale scale »). Pour
ce type de projet les coûts de transaction 41 s’élèvent approximativement à 110 000 $US. La
SODEFITEX cherchera à vendre 66% des URCEs qui seront issues du projet à un Fonds géré
par la Banque Mondiale afin de pouvoir bénéficier de l’avance sur les crédits carbones (cf.
supra). Cette avance financera ces coûts de transactions qui ne sont pas intégrés dans le
budget d’investissement du projet.
Si la durée des phases du cycle du projet qui dépendent de l’AND est normée et ne peut
excéder 3 mois au total, il n’en est pas de même de celle des études à réaliser et des
documents à élaborer par la SODEFITEX et l’entité opérationnelle qu’elle aura choisie.
Ainsi elle devra mettre à profit l’année 2007 pour obtenir l’avance de la Banque Mondiale
afin de pouvoir débuter la production des URCEs en 2008. De ce fait, la politique de vente de
ces URCE est ainsi articulée :
Un prix moyen de vente de 7 $US la tonne d’équivalent CO2;
Une vente de 66% des URCEs à la Banque Mondiale qui présente certes l’avantage
d’acheter les ERs jusqu’en 2015 alors que tous les autres clients potentiels reste dans
le cadre du protocole qui prend fin en 2012 mais qui au vu des risques qu’elle prend
propose de bas prix d’achat ;
La recherche active d’autre client pendant l’année 2007 en sollicitant l’appui du
secrétariat exécutif de la Francophonie qui développement un programme de
renforcement de la participation des pays membre de cette organisation au MDP.
En somme, la politique marketing ci-dessus défini permettra d’écouler les ERs au prix le plus
rémunérateur. Par ailleurs, les contrats de vente du biodiesel stipuleront le droit de propriété
exclusive de la SODEFITEX sur les crédits carbones issus de son utilisation. Toutefois, le
risque majeur sur la réalisation des 47 000 teqCO2 prévues est lié à l’approvisionnement en
graine de tournesol pour la production des quantités attendue de biodiesel
Alors que la production d’huile est une activité traditionnelle en Afrique, dans la
transestérification les choix stratégiques sont relatifs à :
Pour les réactifs : Bien qu’étant importé, le méthanol (MeOH) coûte moins cher que
l’éthanol ; Le méthanol est d’origine fossile tandis que l’éthanol est un biocarburant
dont l’utilisation accroît les réductions d’émission de gaz à effet de serre et renforce
l’image du projet. Ainsi, pour des raisons de coût, le projet démarrera avec le
méthanol en attendant que la production d’éthanol annoncée par la Compagnie
Sucrière Sénégalaise soit disponible sur le marché local;
•Pour les catalyseurs et l’acide : l’utilisation de la soude (NaOH) demande moins
d’investissement que celle de la potasse (KOH). Cependant, l’intérêt de passer à la
potasse réside dans la possibilité d’obtenir en sous produit de l’engrais K3PO4 si
l’acide utilisé est le H3PO4. Toutefois, cet investissement additionnel nécessite des
études supplémentaires. Ainsi le projet démarrera avec la soude en attendant que ces
études soient réalisées et que la SODEFITEX disposât du budget des investissements
supplémentaire.
Pour la glycérine : La glycérine brute (70% à 80% de glycérol) peut être purifiée mais
cela nécessite aussi un investissement supplémentaire très élevé ; L’opportunité d’un
tel investissement est à étudier en même temps que le choix de la potasse à la place de
la soude. Ainsi, conformément aux options retenues au plan marketing le projet est
évalué dans la présente étude avec de la glycérine brute comme sous produit.
En somme, le procédé retenu se présente comme suit :
-Huile H3PO4
résidus d’huile
résidus d’eau
-Méthanol ou Ethanol
- Soude ou potasse BIODIESEL
Section 3
Méthanol purification du biodiesel
ou Ethanol
Eau
Eau
Section 1 Section 2
Réaction séparation Eau
Section 4
purification de la glycérine
GLYCÉRINE FERTILISANT
résidus d’eau K3PO4
Le dimensionnement des unités industrielles où sera appliqué le procédé retenu dépend des
projections de production qui doivent répondre aux objectifs de vente (30% de part de marché
soit au moins 20 000 m3 de biodiesel par an, cf. supra). Ces objectifs de production sont
présentés dans le tableau qui suit.
Ce programme bien qu’affichant des rendements prévisionnels modeste (1325 contre une
réalisation de plus de 1 500 kg/ha lors des essais), est conduit dans le Nord de la zone
cotonnière où le risque climatique est assez élevé. Cette zone enregistre une pluviométrie
annuelle moyenne de 600 à 900 mm/an. Les 400 mm/an dont a besoins le tournesol sont
certes couverts mais l’hivernage est marqué une année sur trois par une mauvaise répartition
des pluies dans le temps et dans l’espace. Dès lors, la gestion du risque d’approvisionnement
en graine de tournesol fonde l’organisation de la production et induit la mise en place d’un
Fonds de Développement de la Filière Biodiesel afin d’accompagner les 25 000 petites
exploitations agricoles familiales ciblées par BAMTAARE dans son programme tournesol.
PT PC * RT RC
Avec PT = Prix du tournesol ; PC = Prix graine de coton ; RT =
rendement huile du tournesol et RC= Rendement huile du coton
L’application de cette formule dans le cas de base de l’évaluation financière du projet donne
pour un prix de la graine de coton de 62 FCFA/kg, un prix du tournesol de 137 FCFA/kg.
Toutefois, dans son programme tournesol de cette année, BAMTAAARE avait retenu un prix
d’achat au producteur du tournesol de 140 FCFA.
Par ailleurs, le transport des graines de tournesol et de coton ainsi que celui de l’huile sera
assuré par les camionneurs privés. La trituration de la graine de coton sera sous traitée au
niveau de l’usine de la SONACOS de Kaolack pour 26 FCFA/kg avec un rendement huile
attendu de 19%. Cette unité a une capacité de 30 000 tonnes/an. Par contre, le projet assurera
la trituration des graines de tournesol en investissant dans de petites huileries.
LOUGA MATAM
DIOURBEL
THIES
DAKAR
FATICK
KAOLACK
TAMBACOUNDA
KOLDA
ZIGUINCHOR
Région Louga
Région Matam
Vers Fatick
KAOLACK
Lyndiane Kaffrine
Foundiougne
Kahone
Passi Koungheul
Kothiari
Koussanar
Nioro
TAMBACOUNDA
G A M B I E
0 20 40 60 80 km
Vers Kédougou
Limite Région
Chef-lieu de Département
Unité de trituration du tournesol
Chef-lieu de Région
Centre collecte du Tournesol
Unité de Production biodiesel
Limite zone de production
Limite centre Unité de trituration graine de coton
Route bitumée
La dispersion rationnelle des huileries dans la zone de production agricole permet de réduire
les coûts de transport du projet. Le tournesol est ainsi collecté dans un rayon moyen de 35
km. Par ailleurs, ces petites huileries livrées, clef en main, par les fournisseurs en unités
modulaires conteneurisées pouvant fonctionner avec une seule personne à la commande. Le
projet aura donc un effectif réduit de personnel permanent tout en créant beaucoup d’emplois
à temps plein grâce à la sous-traitance et au recours aux prestataires.
La production de biodiesel étant une première au Sénégal, le projet aura un important volet
formation doté d’un budget de quinze millions de FCFA/an soit 23 000 euros/an. La
production faisant partie des métiers de base du groupe DAGRIS, les deux tiers de ce budget
sont relatifs à la production du biodiesel. Parallèlement les producteurs bénéficieront aussi de
l’appui conseil nécessaire à la maîtrise de l’itinéraire technique du tournesol grâce à la mise
en place du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel (FDFB).
OPPORTUNITÉS MENACES
Modération des cours du baril voire leur baisse
Hausse des cours du baril
en dessous de 50 $US/baril
Prolifération des promoteurs de futurs projets
Grande disponibilité en graine de coton de production de biocarburant dont certains
bénéficient d’un soutien plus explicite de l’État
Crise de la filière arachidière et résultats mitigés Non-adoption du tournesol par les petites
OPPORTUNITÉS MENACES
des tentatives de diversification exploitations agricoles familiales ciblées
Volonté de l’État de promouvoir les biocarburants Aléas climatiques : mauvaise répartition de la
à l’image du programme « pro-alcool » brésilien pluie ou sécheresse pluriannuelle
Proximité des sites d’exploitation minière par Refus des pétroliers à promouvoir le biodiesel
rapport aux sites du projet en réalisant le mélange avec le gasoil
Faiblesse du ticket d’entrée car le marché est Défiscalisation insuffisante voire nulle du
jeune biodiesel par l’État
Conclusion partielle
A l’issu de l’analyse des différentes options et compte tenu des risques encourus et des
facteurs clés de succès, l'alternative qui s’offre à la SODEFITEX sont la production de
biodiesel soit pour le transport soit pour la production d’électricité dans le cadre d’une filière
biodiesel bénéficiant d’une défiscalisation sur la taxe spécifique et s’approvisionnant en
graines oléagineuses selon les règles du marché. La première alternative a comme avantage
une clientèle plus nombreuse et comme inconvénient l’obligation de devoir négocier avec les
majors du secteur pétroliers national qui devront effectuer des mélanges standardisés du
biodiesel au gasoil. Par contre, la seconde confie le projet dans l’obligation de devoir
négocier avec un club restreint de grandes sociétés mais permet de mieux répondre aux
exigences de traçabilité du MDP. Toutefois, quelle que soit l’option choisie par la
SODEFITEX, les déterminants de l’organisation de la production sont la flexibilité des
investissements, la maîtrise de la technologie pour une production de qualité (norme UE)
ainsi que la sous-traitance de la trituration des graines de coton et de la collecte du tournesol.
Par ailleurs le périmètre du projet pour l’évaluation financière n’englobe pas les activités de
développement rural telles que l’appui conseil aux producteurs de tournesol et la
recherche/développement agronomique. Ces dernières seront financées par le fonds de
développement de la filière biodiesel qui bénéficiera en premier abondement du versement de
l’avance de la banque Mondiale sur les crédits carbone et d’une éventuelle subvention de
l’État avant d’être régulièrement renfloué par la moitié des futures recettes sur ces crédits
carbone. Le projet est donc strictement industriel et cette vision guide son évaluation
financière qui est tout de même précédée d’une revue des impacts environnementaux et socio-
économiques qu’il pourrait avoir.
Par ailleurs il permet une meilleure gestion de la fertilité des terres dans les campagnes : le
projet participera à l’éradication de la monoculture de l’arachide grâce au développement de
la culture du tournesol. Cet aspect constitue un des axes majeurs du volet environnement du
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP).
250 000 personnes) ciblés par le projet est en crise depuis plus de cinq ans et aucune unité
industrielle n’existe dans les 6 bourgades devant abriter les unités d’huileries.
Ainsi, par les revenus issus de la vente du tournesol, 4,5 milliards de FCFA/an à partir de
2012, soient 7 millions d’euros/an, le présent projet constitue un puissant outil de lutte contre
la pauvreté et l’émigration clandestine dans les 30 Communautés Rurales où sont réparties les
25 000 petites exploitations agricoles familiales ciblées. En améliorant la qualité des rotations
culturales par l’éradication de la monoculture de l’arachide, l’introduction du tournesol
permettra d’accroître la production céréalière et donc le bilan vivrier des communautés
rurales concernées. De plus, par la mise en place du Fond de Développement de la Filière
Biodiesel, le projet participe à la modernisation de ces petites exploitations agricoles
familiales, à la diversification de leur production et à l’amélioration de leur productivité.
Sans le projet, l’unité de trituration de la graine de coton fermée depuis plus de dix ans ne
sera pas rouverte. La graine de coton est actuellement vendue en l’état aux éleveurs sans
aucune valeur ajoutée. Le projet proposera aux éleveurs du tourteau de coton et de tournesol à
la place de la graine de coton.
Bien que le présent projet soit éligible au MDP par ses impacts environnementaux et socio-
économiques, il s’avère indispensable d’évaluer sa rentabilité, seul gage de sa mise en œuvre
par une structure privée comme la SODEFITEX.. L’objectif premier étant de mettre sur le
marché sénégalais un produit alternatif au gasoil, cette évaluation sera effectuée avec un cas
de base qui n’intègre pas les crédits carbones. L’impact de ces derniers sur la rentabilité du
projet sera évalué dans le cadre des simulations et des tests de sensibilités sur la matrice des
projections financières.
Hypothèses de travail
Les hypothèses de base de l’analyse financière du projet sont présentées en annexe8. Le
tableau suivant en résume ce qui en ont été les plus déterminants lors de l’évaluation
financière.
Les objectifs de production sont présentés en annexe9. Démarrant avec une production de
1 000 m3 de biodiesel en 2007, le projet atteint la croisière en 2012 avec une production de
21 000 m3. Ces projections de productions conditionnent la réalisation des installations
industrielles programmées dans le budget d’investissement du projet.
Le budget d’investissements présenté en annexe10 s’élève sur ces cinq ans à 1,7 milliards de
FCFA soit 2,6 millions d’euros. Il est prévu de l’exécuté en deux phases d’investissements :
La phase d’installation de la première unité de biodiesel dont la capacité de production
est saturée grâce au recours à la graine de coton ; Correspondant aux trois premières
années du projet, cette phase représente 53% du budget d’investissement soit 933
millions de FCFA (1,4 millions d’euros). Deux unités de trituration du tournesol dont
la production est encore inférieure à 10 000 tonnes sont installées durant cette phase.
La phase de développement de la production de tournesol suite à l’installation en 2010
de la seconde unité de production de biodiesel ; La part des graines de coton dans la
production passe ainsi de 95% en année1 du projet à 29% en 2012. Cet accroissement
de la production attendue de tournesol induit l’installation de quatre autres unités de
trituration dont deux en 2010 et deux en 2011.
En somme, les investissements relatifs à la collecte (15 batteuses et 5 bascules) et à la
trituration du tournesol représentent 66% du budget total d’investissement. Le tableau des
amortissements correspondant aux investissements et renouvellements du projet est présenté
en annexe11. Ces amortissements vont fortement grever la marge sur coût variable dans les
premières années d’installation des unités industrielles. Or cette marge est l’un des premiers
critères d’appréciation de la rentabilité du projet.
Une faible marge sur coût variable dans les premières années du projet
Le tableau des ventes et de la marge sur coûts variable ainsi que celui des charges fixes sont
respectivement présenté en annexe12 et annexe13. En constante progression induite avant
2012 principalement par l’accroissement de la production, et après cette année de croisière
par la hausse annuelle de 1% des prix de vente du biodiesel le chiffre d’affaires du projet
atteint 10 milliards de FCFA soit 15 millions d’euros dès 2014. Ainsi, la marge sur coût
variable croît régulièrement et passe de 0,5 à 1 milliard de FCFA (0,7 à 1,5 millions d’euro)
entre la première et la dernière année du projet. Toutefois, le taux de marge sur coût variable
ne redevient supérieur ou égal à 5% qu’à partir de 2017 après ne l’avoir été que sur les trois
premières années du projet. Comme l’indique le graphique suivant, et relativement aux
charges fixes qu’elle doit couvrir, cette marge est faible sur la période 2011-2014.
1 200
1 000
800
MFCFA
600
400
200
0
2 007
2 008
2 009
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
2 015
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
et le doublement de la capacité de trituration sur la même phase, grève la marge sur coût
variable. Celle-ci ne redevient supérieure aux charges fixes qu’à partir de 2015. D’ailleurs il
apparaît sur le tableau des investissements et renouvellements (annexe10) que la capacité
installée en production de biodiesel passe de 7 200 tonnes en 2009 à 15 200 tonnes l’année
suivante alors que la production attendue qui est de 8 000 tonnes en 2009 n’atteint les 15 000
tonnes qu’en 2012. D’ailleurs, le tableau de la page suivante relatif au point mort révèle que
le risque est assez élevé : De 66% de la production de biodiesel attendue en 2011, le point
mort ne repasse sous la barre des 33% qu’en 2017. Ce risque lié au début à la faiblesse des
approvisionnements en tournesol, seule contrainte à l’accroissement de la production, se
réduit au fil du temps avec l’accroissement annuel43 des prix du biodiesel de 1%.
L’analyse de la marge sur coût variable révèle que le résultat d’exploitation sera à coup sûr
déficitaire sur la période 2011-2013 où celle-ci est nettement inférieure aux charges fixes.
800
600
400
MFCFA
200
0
2 007
2 008
2 010
2 011
2 013
2 014
2 017
2 020
2 009
2 012
2 015
2 016
2 018
2 019
2 021
2 022
-200
43
La moyenne annuelle, sur les trois dernières, de l’accroissement des prix du gasoil est de 8%. Le taux
d’inflation appliquée sur les charges à l’exception des matières agricoles est de 3%.
MFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022
Ventes de Produits finis 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Produits d'exploitation 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Charges d'exploitation hors amortissements 562 2 548 4 341 5 169 7 355 9 884 9 887 9 889 9 892 9 895 9 897 9 900 9 903 9 905 9 908 9 910
dont consommations de matières 376 1 840 3 203 3 863 5 636 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697
dont intérêts sur crédits de campagne 1 27 70 114 233 371 371 371 371 371 371 371 371 371 371 371
dont charges de personnel 6 7 7 13 20 27 27 28 29 29 30 30 31 32 32 33
dont transports 1 18 47 78 158 252 252 252 252 252 252 252 252 252 252 252
dont services extérieurs 168 631 978 1 055 1 250 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466
dont frais d'entretien et de maintenance 0 1 1 2 4 5 7 9 11 13 15 16 18 20 22 24
dont frais de distribution 4 16 25 27 33 39 39 39 39 39 39 39 39 39 39 39
dont charges de strcuture 5 9 10 16 22 27 27 27 28 28 28 28 29 29 29 29
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 4 100 165 129 40 -18 59 136 214 293 372 453 534 616 699 783
Reprises de provisions 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Transfert de charges 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
DAP 16 51 53 100 143 182 182 182 182 182 182 182 182 182 182 178
Résultat d'exploitation -12 49 112 29 -103 -199 -123 -46 32 111 191 271 352 434 517 605
CAF 4 93 148 125 40 -18 59 136 209 276 344 412 481 551 621 692
Démarrant avec un faible déficit en année une (12 millions de FCFA soit 18 000 euros), le
projet enregistre un résultat d’exploitation positif sur les trois années suivantes. Cependant le
cumul sur les dix premières années de ce résultat donne des pertes de 150 millions de FCFA
(229 000 euros). L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) dégagé est négatif pour un montant
de -18 millions de FCFA soit -7 000 euros, la première année d’exploitation de la seconde
unité de production de biodiesel (2012). A partir de 2015, le résultat d’exploitation, en
croissance continue, passe de 32 millions de FCFA à 605 millions de FCFA (326 000 euros à
922 000 euros), à la fin du projet
La CAF passe de 59 millions de FCFA en 2013 à 692 millions de FCFA en 2022 (89 000
euros à plus de 1 million d’euros). Toutefois, elle est en dessous du dixième du budget
d’investissement (170 millions de FCFA soit 259 000 euros) sur les cinq premières années du
projet. Ainsi, aux conditions actuelles du marché financier Ouest Africain, cette CAF peut
supporter au plus des intérêts mais pas le principal d’un crédit devant financer les
investissements pendant cette phase de développement du projet. Dès lors la SODEFITEX
devra négocier un différé de cinq ans si elle compte financer à crédit les investissements du
projet. De plus, l’aspect cyclique des dépenses d’investissement et de renouvellement révélé
par le graphique indique que la SODEFITEX, en cas de mise en œuvre du projet, devrait
s’attendre à des tensions cycliques de même allure sur la trésorerie avec un risque certain sur
la viabilité du projet. En effet, le pic de la courbe des investissements et des renouvellements
est au-dessus de la CAF en 2017 : le projet ne peut autofinancer el renouvellement de ses
investissements initiaux. Cependant ces renouvellements peuvent être financés à crédit sans
recours à un différé.
Ces résultats mitigés du projet augurent d’une faible rentabilité voire une destruction de
valeur en cas d’actualisation des flux de trésorerie.
La valeur du Taux de Rentabilité Interne (TRI), milite aussi en faveur du rejet du projet au vu
des rendements exigés du capital qui est d’au moins 15% dans la sous région où le marché
financier offre des taux de placements allant jusqu’à 6,5%. En effet le projet enregistre un
TRI de 11%.
Le prix d’achat des graines oléagineuses : Le prix du tournesol étant lié à celui de la
graine de coton par un multiplicateur constant (le rapport des rendements huile (2,21),
les variations ont porté sur le prix de la graine de coton.
Le prix de vente des tourteaux : Leur niveau dans le cas de base où le prix FOB
Afrique de l’Ouest a été choisi ne traduit pas la réalité du marché sénégalais où ces
produits sont mieux valorisés.
Un cas amélioré et un cas dégradé ont été testé pour chacune de ces variables.
Délai de récupération (flux non actualisés): 10 ans 5 ans 10 mois 6 ans 5 ans 8 mois
Délai de récupération (flux actualisés): > durée projet 10 ans 10 ans 9 ans 7 mois
Valeur actualisée nette (VAN) : -174 863 68 214 54 388 111 356
Ces résultats indiquent que le rejet du projet auquel conduit les résultats du cas de base peut
être éviter si une seule des hypothèses optimistes se réalise. Dans tous les scénarios, la VAN
est positive, le TRI supérieur à 16% et le DRC inférieur ou égal à 6 ans (un DRC de 5 à 7 ans
est acceptable pour des projets agro-industriels). Toutefois l’indice de profitabilité n’atteint
les 10% qu’avec la hausse de 1% des prix de vente du biodiesel (+12%).
Ce prix de vente du biodiesel est la variable la plus sensible du projet. Cependant, il n’est pas
évident de vendre le B10 ou le B20 à des flottes captives lorsque leurs prix ne sont pas très
attractifs par rapport au gasoil surtout dans des économies en développement où les
Dans le domaine du probable, les variations peuvent aussi avoir lieu dans le sens opposé d’où
la nécessité des cas dégradés.
Délai de récupération (flux non actualisés): 9 ans 9 ans 6 mois 9 ans 2 mois 9 ans 9 mois
Délai de récupération (flux actualisés): > durée projet > durée projet > durée projet > durée projet
Valeur actualisée nette (VAN) : -174 863 -417 940 -251 280 -461 083
En cas baisse de 1% des prix du biodiesel, le TRI du projet diminue de 5 points et se retrouve
à un niveau inférieur au taux de rémunération des placements. De même une hausse de 1% du
prix des graines oléagineuses fait passer le TRI du projet en dessous des taux d’intérêt de la
Caisse Nationale de Crédit Agricole qui est la seule banque de développement du pays (7,5%
pour les financements du secteur agricole, agro-industriel et agro-alimentaire). Toutefois, le
projet le TRI ne se réduit que de un point quand le prix des tourteaux baisse de 3%. La
dégradation du taux de profitabilité est aussi tr-s sensible. Seul le délais de récupération du
crédit est très peu touché par une variation défavorable au projet des paramètres testés.
En somme, dans la mise en œuvre de ce projet, la SODEFITEX aura une très faible marge de
manœuvre en cas de péjoration de l’environnement économique immédiat du projet dont
principalement une baisse des cours du pétrole entraînant une réduction de 1% du prix du
biodiesel. Ces résultats confirment les conclusions de rejet du cas de base. Toutefois quand
sera-t-il i ce cas de base intègre des revenus supplémentaires issus des crédits carbone.
900
700
500
MFCFA
300
100
2 007
2 008
2 009
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
2 015
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
-100
Figure 10 : Evolution du résultat d’exploitation et de la CAF avec les crédits carbone
En comparaison aux résultats du cas de base (cf. supra) il s’avère que les crédits carbone
améliorent considérablement la rentabilité du projet. L’EBE devient positif sur toute la durée
du projet. Les pertes de 150 millions de FCFA (229 000 euros) accusées par le résultat
d’exploitation cumulé sur les dix premières années du projet, sont réduits de moitié. Cet
accroissement des résultats d’exploitation améliore la CAF. Toutefois le différé de cinq ans,
nécessaire dans le cas de base, en cas de financement à crédit des investissements, est à
maintenir puisque la CAF reste toujours en dessous du dixième du budget d’investissement
sur les cinq premières années du projet.
L’impact de cette nouvelle situation sur les flux de trésorerie rend le projet bancable. En
effet la VAN devient positive pour un montant de 338 223 FCFA et le TRI devient
compatible avec les exigences des investisseurs en passant de 11% dans le cas de base à 24%
avec les crédits carbone. Il en est de même de l’indice de profitabilité qui passe de –19% à
36%. Le délais de récupération du crédit avec les flux non actualisés passe à 3 ans et 7 mois
contre 9 ans dans le cas de base. Ce délais qui dépassait la durée du crédit en cas
d’actualisation des flux de trésorerie est de 7 ans avec les crédits carbone. De plus, en
permettant de mettre sur place le Fonds de Développement de la filière Biodiesel les crédits
carbone participent à la sécurisation des approvisionnements du projet. Toutefois, il s’avère
nécessaire d’évaluer la pérennité d’un tel fonds.
Cet abondement initial s’élève à 550 millions de FCFA. Les 18% de ce montant soit 100
millions de FCFA (381 000 euros) constituent l’avance de la Banque Mondial sur les crédits
carbones. Les 82% restants seront assurés par le « Programme de Promotion du Tournesol »
qui est un projet de l’Etat du Sénégal doté d’un budget de 300 millions de FCFA en 2006. Ce
projet assure un appui au FDFB de 150 millions (572 000 euros) par an sur ses trois
premières années d’existence. L’avance de la banque mondiale est remboursée par le FDFB.
Dès 2013 qui marque la fin de ces remboursements, les charges du fonds qui se répartissent
comme suit.
Appui à la
modernisation
Financement Versement des petites
de la R&D sur prélèvement exploitations
les cultures MDP agricoles
bioénergétiqu 4% familiales
es 19%
10%
Ristourne
producteurs
Financement tournesol sur
du conseil crédit
agricole carbone
48% 19%
Les dépenses du fonds se résument au financement des actions permettant de sécuriser les
approvisionnements du projet dont le conseil agricole (40%) et l’appui au producteur (38%)
et la recherche & développement (10%). A partir de 2013, les recettes des crédits carbones
couvrent ensemble des charges annuelles du fonds lui assurant ainsi sa pérennité.
Conclusion partielle
L’évaluation du projet révèle qu’il a d’importants impacts socio-économiques et
environnementaux positifs. Cependant il ne saurait être retenu dans une vision strictement
industrielle et motivée par la réduction de la facture pétrolière que si le prix des tourteaux est
relevé de 3%. Les autres options permettant d’assurer la rentabilité du projet sans les crédits
carbone sont un relèvement de 1% du prix de vente du biodiesel ou une réduction de 1% du
prix aux producteurs des graines oléagineuses. La SODEFITEX parviendrait au même
résultat en combinant ces options avec des niveaux de variations moindres sur chacune
d’elles. La matrice qui a été élaborée pour l’évaluation de ce projet permet la réalisation
automatique d’une telle simulation. Cependant l’intégration du crédit carbone rend le projet
bancable sans qu’il soit nécessaire d’ajuster ces prix qui sont les variables les plus sensibles
du projet.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
A l’issu de la revue des choix stratégiques et de l’évaluation du projet, il s’avère que la
production de biodiesel constitue un bon outil de diversification des activités des sociétés
cotonnières Ouest Africaines. Pour 20 000 m3/an, cela nécessite un investissement de 1,7
milliards de FCFA soit 2,6 millions d’euros. Porté par la SODEFITEX dont l’appartenance à
un groupe international qui maîtrise la technologie de transestérification et le partenariat fort
tissé avec les organisations paysannes constituent des avantages concurrentiels certains, il
dégage un TRI de 11% qui passent à 24% avec les crédits carbone.
Bien qu’ils ne soient qu’un produit accessoire, ces crédits carbones qui font que la VAN d’un
tel projet n’est pas négative et que le délais de récupération du capital investi est inférieur à
cinq ans, sont indispensables pour des promoteurs privés. Par ailleurs, en affectant la moitié
de ces crédits à un Fonds de Développement de la Filière Biodiesel qui les utilisera pour
l’appui aux organisations paysannes et à la modernisation des petites exploitations agricoles
familiales et pour le financement du conseil agricole et de la recherche/développement, la
SODEFITEX sécurise les approvisionnements des unités industrielles installées dans le cadre
de ce projet.
Le risque assez élevé sur ces approvisionnements en graines oléagineuses est induit par la
probabilité d’un mauvais hivernage une année sur cinq et la compétition au sein des
exploitations agricoles entre diverses cultures de rente. Ainsi, la SODEFITEX doit adopter
une politique d’investissement souple basée sur l’installation au rythme d’accroissement de la
production de petites unités industrielles modulaires afin de mieux gérer ce risque.
Les résultats financiers qui conditionnent la réalisation des investissements sont fortement
tributaires des prix de vente du biodiesel et des tourteaux et des prix d’achat des graines
oléagineuses. Une variation de 1% sur le prix du biodiesel fait évoluer le TRI du projet au
moins de 5%. Toutefois, les impacts socio-économiques et environnementaux du projet
militent en faveur d’un soutien de l’État dont les politiques agricoles et énergétiques sont
centrées sur la diversification des cultures et la promotion des biocarburants.
Ce soutien de l’État est aussi justifié par le fait que ce projet est un puissant levier dans la
lutte contre la pauvreté dans le milieu rural sénégalais fortement touché par la crise actuelle
de la filière arachidière. L’installation de six huileries en mileiu rural et de deux unités de
production de biodiesel dans des villes secondaires, permettra de renforcer la participation de
la SODEFITEX à l’émergence d’une nouvelle économie rurale dans sa zone d’intervention.
Cependant, afin de pas tomber sous les travers de l’effet mode sur les biocarburants,
l’entreprise devra particulièrement prendre en compte ces cinq recommandations :
Veiller à la participation active des pétroliers dans le développement de la filière
biodiesel ; Le projet ne peut être durable sans une convention de partenariat avec les
majors du secteur qui détiennent le réseau de distribution, les compétences et les
installations nécessaires au mélange du biodiesel au gasoil. De plus, ce domaine est
éloigné des métiers de la SODEFITEX. En cas d’absence d’accord contractuels,
l’intervention de l’Etat sera nécessaire à ce niveau.
Mettre en place une association des producteurs de biocarburants en y invitant la
Compagnie Sucrière Sénégalaise qui se lance dans la production d’éthanol ; cette
association doit assurer le lobbying nécessaire à l’obtention de la défiscalisation et à
ANNEXES
Annexe1 : Consommation d'huiles végétales en 202 0 en Afrique de l’Ouest
PAYS ZONE 2000 CONS PC CONS TOT 2020 CONS TOT Tx croiss
TOTAL CEDEAO 224 185 12,4 2 787 706 369 790 4 541 726 62,9%
Source : AIFO-UEMOA/BOAD « Atelier de concertation sur les filières oléagineuses de l’UEMOA » Lomé,
Juin 2004
Annexe5: Bilan des gaz à effet de serre avec hypothèse de combustion totale
(en g équivalent CO2/kg)
Source : PricewaterhouseCoopers/IFP : Bilan énergétique et gaz à effet de serre des filières de production des
biocarburants en France (2002)
Investissements cumulés 468 294 484 794 933 087 1 325 390 1 701 693 1 739 693
Capacité installée
2007 2008 2009 2010 2011 A partir de 2012
Nombre de batteuses fonctionnelles - 3 6 9 10 15
Nombre de bascules fonctionnelles - 1 2 3 3 5
Capacité de collecte tournesol en 100 jours - 1 500 3 000 4 500 5 000 7 500
Nombre d'unité d'huilerie fonctionnelle - 1 1 2 4 6
Capcité de trituration (tonne tournesol par an) - 4 320 4 320 8 640 17 280 25 920
Rappel production de tournesol attendue 110 2 400 6 250 10 200 20 800 33 125
Nombre de camionnettes 1 1 1 2 2
Nombre de modules de biodiesel fonctionnelle 1 1 1 2 2 2
Capacité de production en biodiesel (tonne/an) 7 600 7 600 7 600 15 200 15 200 15 200
Rappel production de biodiesel attendue 964 4 654 8 059 9 665 13 975 18 986
Budget d'investissement
KFCFA Prix unitaire 2007 2008 2009 2010 2011 Total
Batteuses 5 000 15 000 15 000 15 000 5 000 25 000 75 000
Bascules 1 500 1 500 1 500 1 500 500 2 500 7 500
Terrain unité d'huilerie 500 500 - 500 1 000 1 000 3 000
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 13 016 13 016 - 13 016 26 032 26 032 78 095
Modules unité huilerie 157 886 157 886 - 157 886 315 771 315 771 947 313
Modules Unité biodiesel 241 392 241 392 - 241 392 - - 482 784
Camionnette 35 000 35 000 - - 35 000 - 70 000
Véhicule pick up 15 000 15 000 15 000
Motocyclette 1 500 1 500 - 1 500 3 000 3 000 9 000
Matériels et outillage spécifiques 1 000 1 000 - 1 000 2 000 2 000 6 000
Matériel et mobilier de bureau 500 500 - 500 1 000 1 000 3 000
Matériel informatique 1 000 1 000 - 1 000 - - 2 000
Total sans fonds de roulement 468 294 16 500 448 294 389 303 376 303 1 698 693
dont huileries 189 901 16 500 189 901 352 303 374 303 1 122 908
dont unité biodiesel 278 392 - 258 392 37 000 2 000 575 784
Investissements cumulés 1 760 193 1 763 693 1 802 693 1 809 193 2 292 486 2 311 486 2 747 280 3 136 083 3 525 886
Durée de
KFCFA Valeure initiale 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 A partir de 2012 Valeur de cession en 2022
vie
Cumul amortissements huilerie 300 19 640 40 630 80 961 157 221 271 612
Cumul amortissements unité biodiesel 15 736 47 309 78 881 138 776 205 872 273 167
Total cumul amortissement 16 036 66 949 119 512 219 737 363 093 544 779
Produits des ventes 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321 10 105 915
Production de biodiesel (m3) 1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477 21 477 21 477 21 477
Prix de vente unitaire biodiesel (FCFA/litre) 350 354 357 361 364 368 372 375 379
Ventes biodiesel 381 825 1 861 246 3 254 955 3 942 637 5 757 718 7 900 560 7 979 566 8 059 361 8 139 955
Production tourteaux (tonne) 4 012 17 144 27 200 29 412 35 348 42 250 42 250 42 250 42 250
Prix de vente tonne (FCFA/tonne) 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936
Ventes tourteaux 180 264 770 377 1 222 249 1 321 647 1 588 385 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531
Production glycérine (tonne) 108 519 899 1 078 1 559 2 118 2 118 2 118 2 118
Prix de vente glycérine (FCFA/tonne) 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834
Vente glycérine 3 425 16 530 28 622 34 326 49 632 67 429 67 429 67 429 67 429
Intérêt crédits campagne de collecte 1 228 26 866 69 965 114 182 232 843 370 813 370 813 370 813 370 813
Crédit campagne de collecte tournesol 16 379 358 220 932 863 1 522 433 3 104 569 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176
Total charges variable 514 909 2 480 774 4 260 538 5 064 516 7 222 026 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641
Marge sur coûts variables 50 605 167 380 245 289 234 094 173 709 135 879 214 885 294 681 375 274
Taux de marge sur coût variable 9% 6% 5% 4% 2% 1% 2% 3% 4%
% autres matières et fournitures 1%
Produits des ventes 10 269 528 10 352 564 10 436 430 10 521 134 10 606 686 10 693 093
Production de biodiesel (m3) 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477
Prix de vente unitaire biodiesel (FCFA/litre) 387 390 394 398 402 406
Ventes biodiesel 8 303 568 8 386 604 8 470 470 8 555 174 8 640 726 8 727 133
Production tourteaux (tonne) 42 250 42 250 42 250 42 250 42 250 42 250
Prix de vente tonne (FCFA/tonne) 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936
Ventes tourteaux 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531
Production glycérine (tonne) 2 118 2 118 2 118 2 118 2 118 2 118
Prix de vente glycérine (FCFA/tonne) 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834
Vente glycérine 67 429 67 429 67 429 67 429 67 429 67 429
Intérêt crédits campagne de collecte 370 813 370 813 370 813 370 813 370 813 370 813
Crédit campagne de collecte tournesol 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176
Total charges variable 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641
Marge sur coûts variables 538 887 621 923 705 789 790 494 876 045 962 453
Taux de marge sur coût variable 5% 6% 7% 8% 8% 9%
% autres matières et fournitures
Charges fixes huilerie 24 503 47 837 52 696 83 740 136 033 182 303 183 851 185 407
Charges de personnel 2 200 3 300 3 300 6 600 13 200 20 196 20 600 21 012
Salaires 2 000 3 000 3 000 6 000 12 000 18 360 18 727 19 102
Charges sociales (10%) 200 300 300 600 1 200 1 836 1 873 1 910
Frais de formation 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Financement conseil agricole 17 000 20 000 23 000 31 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Frais d'entretien et de maintenance 3 196 406 810 1 572 2 716 3 860 5 004
Amortissements 300 19 340 20 990 40 330 76 261 114 391 114 391 114 391
Charges fixes production biodiesel 29 194 45 346 45 661 77 883 85 754 86 759 87 566 88 377
Charges de personnel 3 300 3 300 3 300 6 600 6 600 6 732 6 867 7 004
Salaires 3 000 3 000 3 000 6 000 6 000 6 120 6 242 6 367
Charges sociales (10%) 300 300 300 600 600 612 624 637
Frais de formation 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000
Frais d'entretien et de maintenance 157 473 789 1 388 2 059 2 732 3 405 4 078
Amortissements 15 736 31 573 31 573 59 895 67 095 67 295 67 295 67 295
Charges fixes huilerie 186 971 188 543 190 125 191 714 193 313 194 921 196 538 197 862
Charges de personnel 21 432 21 861 22 298 22 744 23 199 23 663 24 136 24 619
Salaires 19 484 19 873 20 271 20 676 21 090 21 512 21 942 22 381
Charges sociales (10%) 1 948 1 987 2 027 2 068 2 109 2 151 2 194 2 238
Frais de formation 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Financement conseil agricole 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Frais d'entretien et de maintenance 6 148 7 292 8 436 9 580 10 723 11 867 13 011 14 152
Amortissements 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 091
Charges fixes production biodiesel 89 190 90 006 90 824 91 646 92 470 93 298 94 129 91 259
Charges de personnel 7 144 7 287 7 433 7 581 7 733 7 888 8 045 8 206
Salaires 6 495 6 624 6 757 6 892 7 030 7 171 7 314 7 460
Charges sociales (10%) 649 662 676 689 703 717 731 746
Frais de formation 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000
Frais d'entretien et de maintenance 4 751 5 423 6 096 6 769 7 442 8 115 8 788 9 425
Amortissements 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 63 628
Ventes de Produits finis 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 0 0 0 0 0 0 0 0
Produits d'exploitation 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321
Charges d'exploitation hors amortissements 561 612 2 548 099 4 341 186 5 169 195 7 355 396 9 884 242 9 886 833 9 889 435
dont consommations de matières 376 461 1 839 769 3 202 799 3 863 335 5 635 914 7 696 956 7 696 956 7 696 956
dont intérêts sur crédits de campagne 1 228 26 866 69 965 114 182 232 843 370 813 370 813 370 813
dont charges de personnel 5 500 6 600 6 600 13 200 19 800 26 928 27 467 28 016
dont transports 812 18 238 47 496 77 513 158 066 251 728 251 728 251 728
dont services extérieurs 168 408 630 899 978 278 1 055 485 1 250 203 1 466 144 1 466 144 1 466 144
dont frais d'entretien et de maintenance 160 669 1 195 2 197 3 631 5 448 7 265 9 082
dont frais de distribution 3 674 15 738 25 017 27 119 32 760 39 319 39 319 39 319
dont charges de strcuture 5 370 9 318 9 836 16 162 22 179 26 906 27 142 27 378
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 3 902 100 054 164 641 129 414 40 339 -17 722 58 693 135 886
Reprises de provisions
Transfert de charges
DAP 16 036 50 913 52 563 100 225 143 356 181 686 181 686 181 686
Résultat d'exploitation -12 135 49 141 112 078 29 189 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800
Produits financiers 0
Charges financières 0 0 0 0 0 0 0 0
Résultat financier 0 0 0 0 0 0 0 0
Résultat avant impôt -12 135 49 141 112 078 29 189 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800
Impôt sur le résultat (15%) 0 7 371 16 812 4 378 0 0 0 0
Résultat net -12 135 41 770 95 266 24 811 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800
CAF 3 902 92 683 147 829 125 036 40 339 -17 722 58 693 135 886
Coefficient d'actualisation 1.000 0.870 0.756 0.658 0.572 0.497 0.432 0.376
Total des flux de trésorerie actualisés -463 540 -0 -258 -338 -214 19 47
Flux de trésorerie actualisés cumulés -463 78 77 -181 -519 -732 -714 -666
Coefficient d'actualisation 0.327 0.284 0.247 0.215 0.187 0.163 0.141 0.123
Total des flux de trésorerie actualisés 51 73 -38 81 6 24 31 263
Flux de trésorerie actualisés cumulés -615 -542 -580 -499 -493 -469 -438 -175
Coefficient d'actualisation 1.000 0.870 0.756 0.658 0.572 0.497 0.432 0.376
Total des flux de trésorerie actualisés -447 572 39 -215 -286 -159 66 89
Flux de trésorerie actualisés cumulés -447 125 165 -50 -336 -495 -428 -339
Coefficient d'actualisation 0.327 0.284 0.247 0.215 0.187 0.163 0.141 0.123
Total des flux de trésorerie actualisés 87 104 -11 105 26 42 46 277
Flux de trésorerie actualisés cumulés -252 -148 -159 -53 -27 15 61 338
KFCFA 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Production ERs (tco2e) 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465
Prix de vente ERS (FCFA/tco2e) 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616
Recettes crédit carbone 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611
Quote part SODEFITEX 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Quote part FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
KFCFA 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Trésorerie du FDFB
Total ressources du FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Quote part FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Avance Banque Mondiale au FDFB
Versement Programme Tournesol de l'Etat au FDFB
Total Emplois du FDFB 84 619 141 434 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619
Remboursements avance BM
Prise en charges coûts de transaction (110 000 $US) 56 815
Versement prélèvement MDP (2%) 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432
Appui à la modernisation des petites exploitations agricoles familiales 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303
Ristourne producteur tournesol sur crédit carbone 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303
Financement du conseil agricole 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Financement de la R&D sur les cultures bioénergétiques 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581
Solde du FDFB 1 187 -55 629 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187
Solde cumulé des montants disponibles au FDFB 279 435 223 806 224 993 226 180 227 366 228 553 229 740 230 926 232 113 233 299
Density 15°C g/cm³ 0.85-0.89 0.87-0.89 0.87-0.90 0.875-0.90 0.86-0.90 0.87-0.90 0.87-0.89 0.86-0.90
Viscosity 40°C mm²/s 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 1.9-6.0 3.5-5.0
Distillation % @ °C 95%,360°C 95%,360°C 90%,360°C
Flashpoint °C 100 min 110 min 100 min 110 min 100 min 100 min 100 min 120 min
summer 0
summer 0 * country
CFPP °C
winter -15
-5 spr/aut -10 -5 specific
winter -20
sum 0 max
Pourpoint °C -10 max win-15 max
Sulphur %mass 0.02 max 0.02 max 0.01 max 0.01 max 0.001 max 0.0015 max 10 max
CCR 100% %mass 0.05 max 0.05 max 0.05 max 0.05 max
Ramsbottom
10% dist resid
%mass 0.3 max 0.3 max 0.5 max 0.1 max 0.3 max
Sulphated ash %mass 0.02 max 0.02 max 0.03 max 0.02 max 0.02 max
Oxid ash %mass 0.01 max 0.01 max
Water mg/kg 500 max 200 max 300 max 700 max 300 max 500 max 500 max
Total
contamination
mg/kg 24 max 20 max 20 max 24 max
Cu corrosion
max
3h/50°C 1 1 3 1
Oxidation
stability
hrs;110°C 6 hours min
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