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CENTRE D’ETUDES FINANCIÈRES ECONOMIQUES ET BANCAIRES

LES DOCKS - ATRIUM 103


10, PLACE DE LA JOLIETTE
13002 MARSEILLE

49ème SESSION (AVRIL 2006 - DÉCEMBRE 2006)

OPTION : MANAGEMENT DU SECTEUR PRIVÉ (MSP)

DIVERSIFICATION DES ACTIVITÉS


DES SOCIÉTÉS COTONNIÈRES OUEST
AFRICAINES  PAR LA PRODUCTION DE
BIODIESEL : CAS DU PROJET DE LA SODEFITEX

Présenté et soutenu par : Abdoulaye DIA

Directeurs de Mémoire : Karine de FREMONT


Florence MOUTON

Marseille - 2006

GROUPE AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT


5, RUE ROLAND BARTHES
75598 PARIS CEDEX 12
Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

AVANT PROPOS
L’ambition de ce présent mémoire de fin d’étude est de servir de trame de base aux choix stratégiques
que la SODEFITEX aura à faire dès janvier 2007. Chargé de la prospective avec comme principale
tâche l’aide à la décision stratégique dans le pilotage de cette Entreprise, sujet ne pouvait être mieux
choisi pour moi que l’évaluation ex ante de ce projet de diversification de nos activités par la
production de biodiesel. Il m’a permis d’appliquer dans un cas réel où ma responsabilité
professionnelle est entièrement engagée, les outils que j’ai acquis dans ce temple du management
moderne ouvert au brassage culturel et aux exigences d’un monde en mutation perpétuelle qu’est le
CEFEB. J’en remercie :
 Monsieur Jacques LEVARD Directeur du CEFEB et à travers lui l’AFD qui a bien voulu
financer ma formation et tout le personnel du CEFEB particulièrement à tous ceux et celles
qui tous les jours se sont attelés souvent dans l’anonymat pour nous faciliter notre présence à
Marseille (informatique, acceuil, administration et réprographie) ; Mention Spécial à Karine
de FREMONT, Florence MOUTON, Remi FRITSCH, et Ridha HAMROUNI pour toute la
disponibilité et le soutien intélectuel et moral.
 Monsieur Ahmed Bachir DIOP, Directeur Général de la SODEFITEX et à travers lui tout le
personnel de l’Entreprise dont particulièrement Monsieur Alfousseynou KOLY et le
Scerétariat de la Diretion Générale, pour tout le soutien matériel, financier et intelectuel que
l’entreprise et l’ensemble de ses cadres dirigeants m'ont apporté.
 Les agents de la Direction de l’Environnement et de la Direction de l’Energie qui m’ont
appuyé dans la phase de collecte des données particulièrement Mme Madelaine Diouf SARR.
 Mes frères vivant en France : Papa Ibrahima DIA, sa femme Ane HOVART et toute la famille
HOVART en particulier l’oncle Laurent de Marseille et sa famille, Mansour et Bassirou DIA,
sans oublier leurs amis dont Ferdinand et Marion. De par leur acceuil et leur soutien je ne puis
ne pas y associer Mandag GUEYE et sa femme Aïcha et à travers eux tous les étudiants
sénégalais de Marseille : qu’ils retrouvent ici mes remerciements mais surtout mes
encouragements à se battre pour porter plus haut que ne l’auront fait ma génération et les
précédentes le flambeau du Sénégal et de l’Afrique dans le concert des nations.
 Last but not least à mes parents et à ma douce et charmente moitié Awa Diop FALL sans la
compréhension et l’appui sans faille de qui je n’en serais pas à rédiger ce mémoire ! Qu’elle
voit ici tout mon encouragement à continuer ses études.
Que tous les membres de ma promotion au CEFEB trouve mes remerciements à travers ce poème que
je dédie, à notre nom à tous, au regretté Achille DETOZAN qui a passé avec chacun de nous
d’instances moments de vie. Que chaque lecteur de ce document accorde une pensée pieuse quelque
soit ses croyances à cette homme dont l’Humanisme transcendait nos différences culturelles et
confessionnelles.
Au petit matin de ce Vendredi 17 novembre,
Celui qui tenait toujours ses promesses,
. Hélas n’a pu honorer la dernière qu’il m’a faite.
Il m’avait dit « Abdoulaye j’arrive !» et je ne l’ai plus jamais
revu mais
Là d’où nous venions, les morts ne sont jamais morts ;
Les poêtes nous disent qu’ils sont dans le vent qui souffle,
Et il en sera de même pour ACHILLE. DETOZAN.
QUE LA TERRE MERE AFRICAINE TE SOIT LÈGÈRE !

CEFEB 49ème Session


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : LA SODEFITEX FACE AUX ENJEUX ET OPPORTUNITÉS DES
BIOCARBURANTS ET DU MARCHÉ DU CARBONE...................................................................................3
UNE SOCIÉTÉ ANONYME EN COURS DE PRIVATISATION.............................................................................................3
UNE ENTREPRISE CITOYENNE EN COURS DE DIVERSIFICATION..................................................................................3
DES PERSPECTIVES MONDIALES PROMETTEUSES POUR LES BIOCARBURANTS............................................................5
Une alternative crédible à un pétrole de plus en plus cher................................................................................5
Protocole de Kyoto, MDP  et marché du carbone : un retard africain à combler  !..........................................6
BIODIESEL ET HUILE ALIMENTAIRE : COMPÉTITION OU COMPLÉMENTARITÉ ?.......................................................8
Un déficit en huile alimentaire supérieur au quart des besoins.........................................................................8
Une production locale d’huile de moins en moins compétitive..........................................................................8
L’enjeu majeur  : réduire la facture pétrolière face à une diésélisation croissante du parc de véhicules........9
Un produit accessoire  dans la production de biodiesel : les crédits carbones...............................................11
CONCLUSION PARTIELLE..........................................................................................................................................12
DEUXIÈME PARTIE  : LES CHOIX STRATEGIQUES : ENTRE ADITIONNALITE, RÈGLES DU
MARCHÉ ET SÉCURISATION DES APPROVISIONNEMENTS EN GRAINES BIOÉNERGÉTIQUES
.................................................................................................................................................................................13
MARKETING : ENTRE EXIGENCES DU MDP ET PRIX DU GASOIL..............................................................................13
Un marché jeune avec une offre en deçà de la demande..................................................................................13
Une absence de concurrent à l’échelle industrielle........................................................................................................14
Des avantages concurrentiels certains pour la SODEFITEX.........................................................................................14
Une offre en dessous de la demande potentielle............................................................................................................15
A qui vendre, pour quelle utilisation  et à quel prix ?.......................................................................................16
Segmentation du marché : entre flotte captive, producteurs d’électricité et pétroliers .................................................16
Positionnement : Priorité aux flottes captives et à la production privée d’électricité...................................................18
Écoulement des sous produits : une campagne de promotion des tourteaux.................................................................18
Quel prix de vente pour le biodiesel et les tourteaux  ?.................................................................................................19
Vente des crédits carbone...............................................................................................................................................20
PRODUCTION : COMMENT SÉCURISER LES APPROVISIONNEMENTS ?....................................................................22
Process et projections de production.................................................................................................................22
Organisation de la production  : Approvisionnement au prix du marché, sous-traitance et flexibilité...........24
Approvisionnement en graine oléagineuse au prix du marché......................................................................................25
Sous-traitance des activités en amont : collecte du tournesol et trituration des graines de coton.................................25
Installation de petites unités industrielles......................................................................................................................25
Moyens humains : Peu de personnel permanent !..........................................................................................................27
Mise en place d’un Fonds de Développement de la Filière Biodiesel..............................................................27
CARTOGRAPHIE DES RISQUES ET FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS..................................................................................28
CONCLUSION PARTIELLE..........................................................................................................................................29
TROISIÈME PARTIE : EVALUATION DU PROJET : LE POIDS DES SOUS PRODUITS ET DES
CREDITS CARBONE..........................................................................................................................................31
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-ÉCONOMIQUES : UN PROJET ÉLIGIBLE AU MDP....................................31
Des impacts positifs sur l’environnement..........................................................................................................31
D’importants impacts socio-économiques.........................................................................................................31
Un frein à l’exode rural par la diversification des revenus ruraux................................................................................31
Un transfert de technologie au bénéfice des acteurs locaux..........................................................................................32
LE PROJET EST-IL RENTABLE SANS LES CRÉDITS CARBONE ?..............................................................................33
Hypothèses de travail et budget d’investissements............................................................................................33
Hypothèses de travail..................................................................................................................................................... 33
Un budget d’investissement étalé sur cinq ans..............................................................................................................33
Analyse de la rentabilité  : faut-il rejeter le projet  ?.........................................................................................34
Une faible marge sur coût variable dans les premières années du projet......................................................................34
Résultat d’exploitation et capacité d’autofinancement (CAF).......................................................................................35
Analyse des flux de trésorerie : un cas de base à rejeter................................................................................................37
Test de sensibilité : Un projet à ne pas rejeter si….......................................................................................................38
Les crédits carbones permettent-ils de repêcher le projet  ?.............................................................................40
Impact des crédits carbone sur la rentabilité du projet..................................................................................................40
Pérennité du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel (FDBD).......................................................................41
Conclusion partielle...........................................................................................................................................42

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SODEFITEX
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS...................................................................................................43

LISTES DES ANNEXES

Annexe1  : Consommation d'huiles végétales en 2020 en Afrique de l’Ouest....................................................I


Annexe2  : Évolution des cours du baril...............................................................................................................I
Annexe3: Évolution en valeur des importations sénégalaises de produits pétroliers.......................................II
Annexe4  : Structure des prix des produits pétroliers au Sénégal......................................................................II
Annexe5: Bilan des gaz à effet de serre avec hypothèse de combustion totale (en g équivalent CO 2/kg).......III
Annexe6  : Répartition de la consommation de produits pétroliers en 2003....................................................III
ANNEXE7  : Evolution des cours de la glycérine..............................................................................................IV
Annexe8  : Hypothèses de base de l’évaluation financière................................................................................IV
Annexe8.1 : Paramètres techniques...............................................................................................................................IV
Annexe8.2 : Paramètres économiques.............................................................................................................................V
Annexe9  : Projection de production..................................................................................................................VI
Annexe10  : Tableaux des investissements et renouvellements........................................................................VII
Annexe11  : Tableaux des amortissements.......................................................................................................VIII
Annexe12  : Tableaux des ventes et de la marge sur coût variable...................................................................IX
Annexe13  : Tableaux des charges fixes.............................................................................................................XI
Annexe14  : Résultat d’exploitation prévisionnel.............................................................................................XII
Annexe15  : Tableaux des flux de trésoreries prévisionnels.............................................................................XII
Annexe16  : Résultat d’exploitation prévisionnel avec crédits carbone.........................................................XIII
Annexe17  : Tableaux des flux de trésoreries prévisionnels avec crédits carbone.........................................XIV
Annexe18  : Situation financière prévisionnelle du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel..........XV
Annexe 19  : Spécifications standardisées du biodiesel.................................................................................XVII

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LISTES DES TABLEAUX


Tableau 1 : Comparaison des prix hors taxe de différents carburants....................................................................6
Tableau 2 : Répartition de la demande potentielle en biodiesel...........................................................................15
Tableau 3 : Parts de marché ciblés par le projet....................................................................................................15
Tableau 4 : Évolution des quantités de sous produit (en tonnes)..........................................................................18
Tableau 5 : Structure des prix du gasoil et prix de vente du biodiesel.................................................................20
Tableau 6 : projections de production du projet....................................................................................................24
Tableau 7 : Opportunités et menace présentes dans l’environnement du projet..................................................28
Tableau 8 : Principales Hypothèses de base de l’évaluation financière du projet................................................33
Tableau 9 : Point mort du projet............................................................................................................................36
Tableau 10 : Résultat d’exploitation prévisionnel du projet.................................................................................36
Tableau 11 : Test de sensibilité : cas améliorés....................................................................................................38

LISTE DES GRAPHIQUES


Figure 1 : Carte des activités agro-industrielles menées par la SODEFITEX en zone cotonnière sénégalaise....4
Figure 2 : Répartition de la consommation finale de produits pétroliers au Sénégal, en 2004............................10
Figure 3 : Évolution du nombre de voiture au Sénégal, 1991-2003.....................................................................11
Figure 4 : Segmentation du futur marché sénégalais du biodiesel........................................................................17
Figure 5 : Cycle du projet pour l’obtention des crédits carbone (adapté du cycle de projet l’AND Sénégal)...21
Figure 6 : Procédé de fabrication du biodiesel retenu pour le projet....................................................................23
Figure 7 : Carte d’implantation des unités industrielles en zone de production du tournesol.............................26
Figure 8 : Évolution de la marge sur coût variable et des charges fixes...............................................................34
Figure 9 : Évolution de l’EBE, du résultat d’exploitation et de la CAF...............................................................35
Figure 10 : Evolution du résultat d’exploitation et de la CAF avec les crédits carbone......................................40
Figure 11 : Répartition des emplois du FDFB.......................................................................................................41

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LISTE DES ACRONYMES


ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (France)
AFD : Agence Française de Développement
AIE : Agence Internationale de l’Énergie
AIFO-UEMOA : Association des Industriels de la Filière Oléagineuse de l’UEMOA
(Union Economique et Monétaire Ouest Africaine)
AND : Autorité Nationale Désignée
B10 ou B20 : Mélange respectivement à 10% ou à 20% du biodiesel au gasoil
BAMTAARE : Une des trois directions opérationnelles de la SODEFITEX, signifiant
développement en langue locale (pulaar), ce nom est aussi un acronyme
pour «Base d’Appui aux Méthodes et Techniques pour l’Agriculture,
les autres Activités Rurales et l’Environnement»
CAF : Capacité d’Autofinancement
CBAO  : Compagnie Bancaire de l’Afrique de l’Ouest 
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique
(UNFCCC en anglais)
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique
pour le Développement
CNCAS  : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
CNH : Conseil National des Hydrocarbures (Sénégal)
CSS : Compagnie Sucrière Sénégalaise
DAGRIS : Développement des Agro-Industries du Sud, ex CFDT (Compagnie
Française Des Textiles) 
DIREM : Direction des Ressources Énergétiques et Minérales (France)
DRC : Délai de Récupération du Capital
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
FAO : Organisation des Nations pour l’Alimentation
FDFB : Fonds de Développement de la Filière Biodiesel
FOB : Free On board
GES : Gas à Effets de Serre
GPS : Global Position Standard
HTVA : Hors Taxe sur la Valeur Ajoutée
IFP1 : Institut Français du Pétrole
INRA : Institut national de Recherche Agricole (France)
MDP : Mécanisme du Développement Propre
ONG : Organisations Non Gouvernementales
PAMU : Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine
PAST : Programme Sectoriel des Transport
R&D : Recherche et Développement
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Institut Français du Pétrole

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SAR : Société Africaine de Raffinage


SENELEC : Société Nationale d’Électricité
SIG : Système d’Information Géographique
SODEFITEX : Société de Développement et des Fibres Textiles du Sénégal ,
SOFIPROTEOL 2. : Établissement financier de la filière française des huiles et protéines
SONACOS : Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux
TRI : Taux de Rentabilité Interne
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
URCE : Unité de Réduction Certifiée d’Émission
VAN : Valeur Actuelle Nette

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Sofiprotéol est l'établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales.

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SYNTHÈSE
Le secteur agro-industriel et agroalimentaire Ouest Africain traverse actuellement deux crises
majeures : à la chute des cours du coton s’ajoute celle des huiles alimentaires. Obligées
d’améliorer leurs recettes en valorisant au mieux la graine de coton, les sociétés cotonnières
les exportent vers les producteurs de lait européens. Au même moment, la sous région qui
accuse un déficit de 150 000 tonnes/an, importe de l’huile en provenance de l’Asie du Sud
Est. Non compétitives, face aux offres de prix des européens sur la graine et face aussi au
cours de l’huile de palme en provenance de Malaisie, les huileries locales sont souvent en
chômage technique. Tel est le contexte général de ce secteur au moment où la hausse des
cours du baril poussent les autorités nationales des pays de l’UEMOA 3 à promouvoir les
biocarburants dont le biodiesel qui est fabriqué à partir de l’huile végétale. Ainsi ces pays
s’orientent vers la tansformation de la production locale de graines oléagineuses en biodiesel
et l’importation d’huile alimentaire.

Le procédé de fabrication du biodiesel est la transestérification. Cette technologie permet de


produire à partir d’une tonne d’huile et 110 kg de méthanol, 970 kg de biodiesel et 108 kg de
glycérine. La production de biodiesel est dès lors une voie tentante de diversification des
sources de revenus pour les sociétés cotonnières qui cherchent à amoindrir l’impact négatif de
la volatilité des cours du coton sur leur équilibre financier. Ainsi la Société de
Développement et des Fibres Textiles du Sénégal (SODEFITEX), compte produire 20 000 m3
de biodiesel par an à partir de 2012. Ne produisant que 30 000 tonnes de graine de coton soit
un potentiel de 5 700 tonnes d’huile, elle projette de compléter ses besoins en investissant
dans la collecte et la trituration du tournesol. L’État envisage un important soutien au
développement de cette culture nouvellement introduite au Sénégal par la direction
BAMTAARE4 de la SODEFITEX qui projette une production annuelle de 30 000 tonne de
tourneseol à partir de 2012.

Pouvant être mélangé jusqu’à hauteur de 30% avec le gasoil (B30) sans aucune modification
sur les moteurs, le biodiesel sera mis sur le marché local sénégalais par le projet de la
SODEFITEX sous forme de B10 (mélange à 10%) et de B20 (mélange à 20%). Avec la
diésélisation croissante du parc de véhicule, la consommation totale de gasoil, au Sénégal, est
de 441 000 litres en 2003. Sur la base de la répartition actuelle de cette consommation à
laquelle s’ajoutent les 80 000 litres correspondant à la demande en gasoil des sociétés
minières nouvellement installées au Sud de la zone cotonnière, la demande nationale en
biodiesel s’élève à 71 000 tonnes. La production du projet permettra à la SODEFITEX d’être
leader sur ce marché du biodiesel en couvrant 30% de cette demande.

Pouvant bénéficier d’une défiscalisation de la taxe spécifique de 93,94 FCFA/litre appliquée


par l’état sur le prix du gasoil le biodiesel peut être vendu par le projet au prix de 350
FCFA/litre. Toutefois en raison de son système de fixation qui respecte la structure des prix
des hydrocarbures au Sénégal, ce prix est soumis aux aléas des cours du baril.

Avec des rendements en huile de 19% pour le coton et 42% pour le tournesol, la production
de l’huile à transestérifier s’accompagne d’importantes quantités de tourteaux. Ainsi le projet
envisage une campagne de promotion pour leur utilisation dans l’alimentation animale à la
place de la graine de coton brute. Dans le contexte sénégalais où les éleveurs locaux offre un
3
Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
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signifiant développement en langue locale (pulaar), ce nom est aussi un acronyme pour «Base d’Appui aux
Méthodes et Techniques pour l’Agriculture, les autres Activités Rurales et l’Environnement»

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prix pour cette graine supérieur aux propositions de leurs homologues européens, le projet
peut réaliser les ventes des tourteaux à un prix supérieur aux 45 FCFA/kg retenus pour
l’évaluation financière car correspondant au cours FOB Afrique de l’Ouest.

Les cinq choix stratégiques majeurs parmi ceux qui sont proposés, après analyse des
déférentes options, pour la mise en œuvre de ce projet sont :
 S’appuyer sur les deux plus grands avantages concurrentiels de la SODEFITEX qui
sont la maîtrise de la technologie que lui confère son appartenance à un groupe
international et le partenariat fort que ses services d’appui conseil aux producteurs
dont BAMTAARE ont tissé avec les organisations paysannes représentatives des
petites exploitations agricoles familiales qui vont produire le tournesol ;
 Cibler prioritairement les entreprises disposant d’une capacité de stockage du
carburant supérieur ou égal à 500 m3, en leur proposant du B20 destiné au transport
routier ou à la production d’électricité ; Et livrer le reste de la production aux majors
du secteur pétrolier national afin qu’il soit vendu sous forme de B10 dans les stations
services. Dans tous les cas le mélange est effectué soit par les entreprises clientes soit
par les compagnies pétrolières fournisseurs des stations services et de ces entreprises.
 Adopter un plan d’investissement flexible centré sur la mise en place de petites unités
industrielles dont le rythme d’installation est conditionné par l’accroissement de la
production de graine oléagineuse ; Ce choix réduit le risque de non-saturation de la
capacité industrielle installée qu’induisent les aléas climatiques caractéristiques de
l’agriculture pluviale en zone soudano-sahélienne ; Ainsi, sur la période 2007-2011,
six petites huileries d’une capacité réelle estimée à 26 000 tonnes de tournesol et deux
unités de production de biodiesel d’une capacité réelle estimée à 15 000 tonnes de
biodiesel seront progressivement installées dans le Nord de la zone cotonnière, région
de production du tournesol ; Cela représente un budget d’investissements global de
1,7 milliards de FCFA soit 2,6 millions d’euros.
 Réduire les charges fixes au minimum nécessaire en sous-traitant la trituration de la
graine de coton, la collecte du tournesol et le transport mais aussi en faisant appel à 70
membres de GIE de prestations de services ou de saisonniers en appui à un personnel
permanent réduit au minimum nécessaire de 14 personnes ;
 Intégrer le projet dans le périmètre de la certification ISO 9001 version 2000 de
l’entreprise et dans celui des certifications ISO 14001/Environnement et OSHAS
18001/santé et sécurité au travail qui sont envisagées pour 2007. Ce choix qui cadre
avec les valeurs d’entreprise citoyenne assumant ses responsabilités
environnementales et sociales de la SODEFITEX permet au projet de gérer les risques
liés aux accidents suite aux manipulations de produits dangereux dans les unités de
production de biodiesel.
L’adoption de cette stratégie bien que conforme aux résultats de l’analyse des opportunités et
des menaces présentes dans l’environnement mais aussi à l’identification des facteurs clés de
succès et à la cartographie des risques n’assurent pas la rentabilité financière du projet. Dans
le cas de base de l’évaluation du projet, ce dernier est à rejeter suite à une VAN négative et un
TRI de 11% soit moins que le minimum de 15% exigés par les investisseurs dans la sous
région. Toutefois une hausse de 3% sur le prix des tourteaux ou une baisse de 1% sur le prix
des graines oléagineuses ou encore un accroissement de 1% des prix du biodiesel qui sont par
ordre croissant les variables les plus sensibles du modèle construit à partir des hypothèses de
base du projet permettent de redresser la situation de sa rentabilité. Cela confère à la

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SODEFITEX une bonne palette de choix dont le moins risqué est celui relatif à la hausse des
prix des tourteaux ou des combinaisons entre ces différentes options élémentaires.

La SODEFITEX n’aura pas besoin de recourir aux résultats de ces simulations pour repêcher
le projet si les recettes issues des crédits carbones sont intégrées dans l’évaluation. Et cela
d’autant plus que dans le contexte actuel de l’agriculture sénégalaise, toute nouvelle culture
de rente est en compétition directe avec l’arachide, le coton et le maïs au sein des petites
exploitations agricoles familiales. Dès lors, une réduction du prix au producteur du tournesol
aggrave le risque d’approvisionnement des huileries du projet. Toutefois, ce prix est fixé
selon les règles du marché et de la compétition avec les autres oléagineux utilisables par le
projet, sans aucune intervention de l’État.

Dégageant moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles, les biocarburants,
permettent aux promoteurs de leur production d’accéder au marché du carbone où l’Afrique
est quasi-absente avec 2% des ventes. Ce marché est né de l’application du Protocole de
Kyoto qui assigne des objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre exprimées
en tonnage d’équivalent co2 aux pays industrialisés. Dans le cadre du Mécanisme du
Développement Propre (MDP) prévu en son article 12 et géré par un Conseil Exécutif du
MDP, ce protocole permet à ces pays, pour atteindre leurs objectifs, d’acheter des Unités de
Réductions Certifiées d’Emissions (URCE) appelées crédits carbone, issues de projet menés
dans les pays sous développés et induisant une réduction des gaz à effet de serre.

Dans ce projet, ces crédits carbone dont la durée de vente est limitée par les règles du MDP à
un maximum de 14 ans, représentent des recettes annuelles fixes de 172 millions de FCFA
soit 262 000 euros à partir de 2012 années de croisière du projet. Par ailleurs, sans ses
recettes, le projet ne dispose d’aucune marge de manœuvre en cas de variation dans un sens
non favorable au projet des prix des graines oléagineuses, des tourteaux ou du biodiesel.

De ce fait, l’utilisation de ces revenus additionnels que constituent les crédits carbone
permet d’assurer :

 La rentabilité du projet en versant à la SODEFITEX la moitié des crédits carbones ;


Les pertes de 150 millions de FCFA (229 000 euros) qu’accuse le résultats
d’exploitation cumulé sur les dix premières années du projet, sont réduits de moitié
avec les crédits carbone ; la VAN devient positive et le TRI passe à 24%. Toutefois,
bien que renforcée par ces résultats, la CAF ne couvre pas le dixième du budget
d’investissements sur les cinq premières années du projet ; Ainsi avec ou sans crédit
carbone, la SODEFITEX doit négocier un différé de 5 ans en cas de financement à
crédit des investissements.

 La sécurisation des approvisionnements en graines oléagineuse garante de la


durabilité du projet en permettant la mise en place d’un Fonds de Développement de
la Filière Biodiesel (FDFB). La moitié des crédits carbone, est affectée à ce fonds qui
sera géré par une interprofession regroupant la SODEFITEX et les producteurs de
tournesol. Le FDFB aura quatre missions :
1. La prise en charge des coûts de transaction dans le processus d’obtention des
URCEs ;
2. La gestion du risque prix qui permettra d’assurer la compétitivité du tournesol
par rapport aux autres cultures de rente et celle du biodiesel face au gasoil ;

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3. L’accroissement de la productivité des petites exploitations agricoles familiales


productrices de tournesol à travers le financement du conseil agricole et de la
R&D agronomique ;
4. La modernisation des petites exploitations agricoles familiales productrices de
tournesol à travers l’appui au relèvement de leur niveau d’équipement.
Le projet particpera à la réduction de la pollution atmosphérique à Dakar, principal
destination du biodiesel. Il freinera aussi l’exode rural et l’émigration clandestine par la
création d’une centaine d’emplois à temps plein et près de 600 saisonniers sur la période des
100 jours de collecte de la production de tournesol. Il peut dès lors bénéficier d’un soutien de
l’État à travers le FDFB qui viendra en appui aux 25 000 petites exploitations agricoles
familiales ciblés par BAMTAARE dans son programme tournesol. Ainsi, pour assurer ses
missions pendant la phase de développement du projet, le FDFB bénéficiera d’un abondement
initial de 550 millions de FCFA. Les 18% de ce montant soit 100 millions de FCFA (381 000
euros) proviendront d’une avance de la Banque Mondial sur les crédits carbones. Les 82%
restants seront assurés par l’État à raison de 150 millions (572 000 euros) par an sur les trois
premières années d’existence du fonds.

En somme, la production de biodiesel est une bonne opportunité de diversification des


revenus des sociétés cotonnières et des exploitations agricoles familiales qu’elles encadrent
mais sa rentabilité en tant que projet industriel est trop incertain. Un tel projet n’est pas
bancable sans une incitation fiscale de l’État. Il ne peut non plus supporter une réduction de
1% du prix du biodiesel que pourrait entraîner la baisse des cours du pétrole. Le recours au
crédit carbone permet certes d’en faire une bonne affaire tout en renforçant ses impacts socio-
économiques mais l’avenir du marché du carbone, après 2012 qui marque la fin du Protocole
de Kyoto, est encore incertain. Ainsi, l’une des recommandations majeures de la présente
étude est la mise en place d’une association des producteurs de biocarburants afin que les
promoteurs de tels projets puissent bénéficier d’un environnement fiscal favorable.
L’association négicociera aussi la participations active des pétroliers dans la distribution des
biocarburants. Mais jusqu’où ira la volonté politique des États Ouest Africains de réduire
l’hémorragie sur les réserves de devise due à la facture pétrolière et la dépendance
énergétique de la sous région ? L’avenir des premiers projets de production de biodiesel qui
seront mis en œuvre dépendra pour beaucoup de la réponse à cette question.

CEFEB 49ème Session


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

INTRODUCTION
Il existe trois grandes filières traditionnelles de production des biocarburants :
 La filière biogaz  : Produits, sous forme gazeuse, par fermentation sans oxygène de
toute matière organique (déchets alimentaires, déchets végétaux, cultures…) : ce
biogaz (méthane) peut s’utiliser directement, une fois purifié.
 La filière éthanol  pour les moteurs à essence: Produit à partir de matières agricoles
riches en sucre (canne à sucre, betterave) ou en amidon (pomme de terre, blé, maïs,
etc.), l’éthanol est une alternative à l’essence. Toutefois son utilisation requiert des
modifications sur les moteurs à essence classiques. Grand producteur de canne à
sucre, le Brésil est le leader mondial dans la production d’éthanol.
 La filière des huiles végétales ou du biodiesel pour les moteurs diesel : Pouvant être
mélangé au gazole jusqu’à 30%, sans aucune modification sur les moteurs diesel, le
biodiesel est produit à partir de l’huile végétale. Le procédé de fabrication est appelé
transestérification et consiste à faire réagir un alcool (méthanol ou éthanol) sur de
l’huile végétale pré-traitée en présence d’un catalyseur (soude). La France est le
leader mondial sur la technologie du biodiesel qui est principalement produit en
Europe.
Aujourd’hui, la tendance confirmée d’un pétrole de plus en plus cher, combinée à
l'importance accrue du débat sur le changement climatique et donc sur les émissions de CO 2,
a suscité un vif intérêt pour les filières éthanol et biodiesel 5, qui peuvent offrir une
contribution importante à la solution des deux problèmes. Ainsi, les pays de l’Afrique de
l’Ouest qui importent la quasi-totalité de leur consommation d’hydrocarbures ont décidé de
promouvoir la production locale de biodiesel à partir de produits agricoles nationaux dont la
graine de coton. Cette dernière est un sous produit, très peu valorisée, de l’agro-industrie
cotonnière sous régionale, qui en produit annuellement plus de un million de tonnes. Elle est,
jusque là, destinée à l’huilerie et à l’alimentation du bétail. Or, l’huile de coton devient de
moins en moins compétitive face à l’huile palmiste et aux huiles alimentaires toutes venantes.
D’ailleurs, la FAO6, dans ses projections de décembre 2005, prévoit un fléchissement des prix
des graines oléagineuses.

Dans ce contexte, certaines sociétés cotonnières ont décidé de miser sur la production de
biodiesel afin de mieux valoriser ce sous produit et d’améliorer ainsi leur situation financière.
En effet la survie de ces sociétés est fortement menacée par la baisse structurelle des cours du
coton. Au Sénégal, petit pays cotonnier, la Société de Développement ET des Fibres Textiles
(SODEFITEX), a renforcé cette option de diversification par l’introduction de la culture du
tournesol qui est deux fois plus riche en huile que le coton. Elle envisage d’utiliser toute la
production de tournesol, en complément de celle des graines de coton, pour produire et
écouler sur le marché local, 20 000 m3/an de biodiesel. Ce projet participera à la
transformation de la SODEFITEX d’entreprise mono produit en une entreprise centrée sur un
produit phare, le coton, mais aux sources de revenu diversifiées.

Par ailleurs, émettant moins de gaz à effet de serre que les hydrocarbures issus du pétrole, les
biocarburants permettent aux pays signataires du Protocole de Kyoto (PK), d’intervenir sur le
marché du carbone. Ce protocole fixe aux pays industrialisés des objectifs, quantifiés en
5
La filière biogaz portée par le traitement des déchets a une moindre envergure et n’est souvent pas cité
comme biocarburant ; le biogaz peut néanmoins servir à la production d’électricité et se substituer ainsi au
fuel.
6
Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation

CEFEB 48ème SESSION 1


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

équivalent CO2 de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, à travers les
Mécanismes du Développement Propre (MDP), ils peuvent acheter une partie de ce quota
auprès des structures conduisant dans des pays émergents ou en voie de développement des
projets entraînant une réduction quantifiable de ces gaz. La vente des Unités de Réduction
Certifiée des Émissions (URCE) également appelées « crédit carbone », représente une source
additionnelle de revenu pour ces projets.

La SODEFITEX pourrait obtenir, de l’Agence Française de Développement (AFD), le


financement à crédit du budget d’investissement d’un tel projet qui est une première au
Sénégal. Toutefois, pourquoi ne pas transformer ces graines oléagineuses pour le marché
alimentaire de l’huile ? Ce projet peut-il être rentable pour un opérateur privé ? Et quels sont
ses impacts environnementaux et socioéconomiques ? Telles sont, entre autres, les questions
auxquelles il urge de répondre à travers le présent document, avant que la SODEFITEX ne
s’engage davantage dans un tel projet. Ainsi, analyser la pertinence de ce choix
d’investissement et cerner les questions que soulèvent les modalités pratiques de sa mise en
œuvre sans oublier la cartographie des risques et la définition, en cas de besoin, de mesures
d’accompagnement, font l’objet du présent mémoire intitulé «diversification des filières
cotonnières Ouest Africaines par la production de biodiesel : cas du Sénégal ». Il s’articule
en trois grandes parties :
 Une présentation du promoteur du projet qu’est la SODEFITEX, suivie d’une
description analytique du contexte avec un accent particulier sur les possibilités
d’approvisionnement en biomasse et, sur les débouchés potentiels du biodiesel et des
sous produits de sa production ;
 Une description du projet incluant les hypothèses de production et les différentes
options techniques, suivie d’une cartographie des risques et une identification des
facteurs clés de succès ;
 Une évaluation financière du projet intégrant des simulations en fonction des options
retenues mais aussi, selon les évolutions possibles des principaux facteurs de risque,
et distinguant la situation sans référence aux MDP de celle avec les crédits carbones ;
Au terme de ces trois parties, des propositions et recommandations à la SODEFITEX au cas
elle déciderait de mettre en œuvre le projet, sont dégagées en guise de conclusion.

CEFEB 48ème SESSION 2


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

PREMIÈRE PARTIE : LA SODEFITEX FACE AUX ENJEUX ET


OPPORTUNITÉS DES BIOCARBURANTS ET DU MARCHÉ DU CARBONE

Une société anonyme en cours de privatisation


Fondée en 1974 puis privatisée en 2003, la Société de Développement ET des Fibres Textiles
(SODEFITEX) est désormais partie intégrante du groupe DAGRIS 7, dont la part au capital est
passée de 20 à 51%. Le processus de privatisation suit son cours conformément au pacte
d’actionnaire (signé entre l’État et DAGRIS) qui prévoit l’entrée des producteurs de coton et
des travailleurs dans le capital social8. La société emploie actuellement un effectif permanent
de 387 salariés. Le personnel saisonnier employé dans ses cinq usines d’égrenage est fonction
du niveau de la production. L’effectif des permanents est composé à 45% de spécialistes de la
production agricole et du développement rural, ce qui traduit l’importance accordée à l’amont
de l’industrie et au dispositif de conseil agricole et rural.

La SODEFITEX a le statut de société anonyme ayant pour objet :


 Le développement de l'agro-industrie cotonnière : conseil agricole, formation des
producteurs de coton et appui à leur structuration, collecte et égrenage de la
production de coton graine, commercialisation de la fibre et de la graine ;
 La diversification agro-industrielle et l'exécution de marchés de prestations de service
d'appui au développement rural, menées indépendamment de l'activité cotonnière par
la direction BAMTAARE9 (« Base d’Appui aux Méthodes et Techniques pour
l’Agriculture, les autres Activités Rurales et l’Environnement »).
L’outil BAMTAARE incarne l’éthique de développement durable de la SODEFITEX et son
souci de diversification.

Une entreprise citoyenne en cours de diversification


La mutation de la SODEFITEX, en entreprise citoyenne gérée selon les méthodes les plus
modernes, s’est traduite par :
 L’obtention depuis mars 2005, de la certification ISO 9001 version 2000.
 Et une veille environnementale aussi bien dans les unités industrielles que sur toutes
les zones rurales du tiers sud du Sénégal où sont menés des programmes de
production de « coton équitable » et de « coton biologique ». Sur ce plan, le
processus de mise aux normes de l’entreprise est en cours avec l’appui de l’AFD pour
la certification ISO 14001/Environnement et OSHAS 18001/santé et sécurité au
travail. 
Par ailleurs, la privatisation a permis l’accroissement de la capacité de l’Entreprise à se
projeter dans une stratégie, et à définir les voies et moyens de sa mise en place, ce qui se
manifeste par l’élaboration d’un plan d’affaires pluriannuel glissant. Celui de 2007-2009 est
particulièrement centré sur le développement de projets agro-industriels de diversification
7
Développement des Agro-Industries du Sud, ex CFDT (Compagnie Française Des Textiles)
8
La SODEFITEX, sur la base du résultat enregistré en fin 2005, a accordé, à chacune de ces entités, un appui
de cinquante millions de FCFA. Répartition actuelle du capital : Groupe DAGRIS : 51% ; Etat du Sénégal :
46,5% ; CBAO : 1,25% ; CNCAS : 1,25%
9
/ Terme signifiant « Développement » en Pulaar, langue nationale prédominante en zone cotonnière
sénégalaise.

CEFEB 48ème SESSION 3


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

pour renforcer l’équilibre financier de la SODEFITEX. Ainsi, pour faire passer le chiffre
d’affaires hors activités cotonnières de 4% du chiffre d’affaires actuels de l’entreprise, qui est
de 18 milliards de FCFA soit 28 millions d’euros, à 20% en 2009, BAMTAARE se lance,
dans deux grands projets agro-industriels :
 La collecte et la transformation du lait produit par les cotonculteurs dans le cadre de
la stabultion des vaches pour la production de fumier destiné aux champs de coton.
Une production annuelle de plus de 1 000 000 litres de lait est attendue de ce projet.
 La production de biodiesel à partir des graines de coton et de tournesol. Le tournesol
est une culture nouvellement introduite au Sénégal. Après trois années de tests, sa
production est prévulgarisée dans le Nord de la zone cotonnière. Une production de
20 000 tonnes/an de biodiesel est attendue de ce projet.
Comme l’indique la carte suivant, cette diversification est menée autour des métiers de base
de la SODEFITEX (la production cotonnière et l’appui conseil à la petite exploitation
agricole familiale) et en zone cotonnière sénégalaise qui reste la zone d’intervention de
l’Entreprise.

ACTIVITES AGRO -IN D USTRIELLES SENEGAL

SODEFITEX / SIG
Novembre 2006

DAKAR

Bakel
REGION LOUGA

REGION MATAM

KAOLACK Kaffrine
Foundiougne Kahone
Koungheul

TAMBACOUNDA

Nioro MALI

GAMBIE
Zone d’Intervention
Limite Région
Limite Département
Vélingara
Limite CR
Chef-lieu de Région Parc National du
Chef-lieu de Département Niokolo Koba
Kounkané

ACTIVITES
KOLDA
Culture Cotonnière
Sédhiou
GUINEE BISSAU
Culture Tournesol
Kédougou

Culture céréalière Centre de collecte du lait (projet


(Maïs, mil/sorgho) Les Bassin Laitiers du tiers sud) GUINEE CONAKRY
Ceinture laitière périurbaine
Riziculture (PAPIL) Usine Egrenage
0 25 50 75 100 km
coton-
coton-graine

Culture sésame Minoterie (Transformation


des céréales)

Figure 1  : Carte des activités agro-industrielles menées par la SODEFITEX en zone


cotonnière sénégalaise

Pour conduire avec succès cette politique, la SODEFITEX doit cerner les évolutions récentes
de son environnement et de ses marchés afin d’en saisir les opportunités et de se mettre à
l’abri de facteurs susceptibles d’entraver la mise en œuvre de ses stratégies de
développement. Or, aujourd’hui, par rapport à la production du biodiesel, elle évolue :

CEFEB 48ème SESSION 4


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

 Dans un contexte international marqué par :


o Un cours du baril à la hausse ;
o Et un regain d’intérêt sur les changements climatiques et le marché du
carbone.
 Et un environnement sous régional et national :
o Favorable à la production de plante bioénergétique bien que l’Afrique de
l’Ouest soit déficitaire en huile alimentaire;
o Mais avec des exploitations agricoles familiales sous équipées.

Des perspectives mondiales prometteuses pour les biocarburants


Les biocarburants sont principalement introduits en faible quantité dans les essences et
gazoles10. L’éthanol est celui dont l’usage est le plus répandu, sa production s’élevant à
environ 19 Mt en 2003 contre 1,6 Mt pour le biodiesel. Le Brésil et les États Unis sont les
principaux producteurs d’éthanol tandis que l’essentiel du biodiesel est produit en Europe. Au
Brésil, le programme gouvernemental Proalcool, qui a été mis en place à la suite du choc
pétrolier des années 70, a été essentiel au développement de la filière éthanol. Aux USA
comme en Europe, la production des biocarburants, plus coûteux que les hydrocarbures
d’origine fossiles, se justifiaient d’abord pour des raisons de diversification et de sécurisation
des approvisionnements en énergie et de réduction de la pollution atmosphérique11.

Aujourd’hui, la hausse des prix de l’énergie et le changement climatique induit par les gaz à
effet de serre (GES) sont devenus des réalités objectives (Banque Mondiale, AIE 12,
CCNUCC13, ADEME14, IFP15…). Après plus de vingt ans de développement industriel, les
biocarburants ont des perspectives prometteuses. Ils sont au centre d’enjeux majeurs relatifs
à :
 La recherche d’énergies alternatives crédibles à un pétrole de plus en cher ;
 Le développement du marché du carbone avec l’entrée en vigueur du Protocole de
Kyoto qui stipule l’engagement de réduire les émissions de GES avec la possibilité
de recourir au Mécanisme du Développement Propre (MDP) dans la mise en œuvre
desquels l’Afrique accuse un retard certain.

Une alternative crédible à un pétrole de plus en plus cher


Jusqu’à présent, le coût de production des biocarburants est supérieur au prix des carburants
fossiles (hors taxes) ; ce qui limite leur utilisation. Toutefois, dans le contexte actuel de
hausse des cours du baril, l’écart se réduit. Le tableau suivant reflète cette amélioration de la
compétitivité des biocarburants.

10
Un mélange à hauteur de 20 ou 30% de biodiesel est appelé B20 ou B30 (E20 ou E30 dans le cas de
l’Ethanol)
11
Aux USA, le Clean Air Act de 1970 modifié en 1990 a rendu obligatoire la commercialisation d’essences
dans les zones où la qualité de l’air n’est pas conforme aux normes fédérales avec un contenu minimal en
oxygène (2 et 2,7% en masse).
12
Agence International de l’Énergie
13
Convention Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique
14
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie
15
Institut Français du Pétrole

CEFEB 48ème SESSION 5


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Tableau 1  : Comparaison des prix hors taxe de différents carburants

Ethanol Carburants pétroliers


Biodiesel
Europe
Brésil Etats Unis Europe Cours à 50 $/bbl Cours à 60 $/bbl

0,23 €/l 0,24 $/l 0,4-0,6 €/l 0,35-0,65 €/l 0,16 €/l 0,32 €/l
11 €/GJ16 11,2 €/GJ 19-29 €/GJ 10,5-20 €/GJ 4,8 €/GJ 9,6 €/GJ
Source : AIE/IFP mise à jour avec un rapport euro/dollar de 1,25
L’éthanol produit au Brésil et aux USA est compétitif aux cours actuels du baril alors que le
biodiesel est le carburant alternatif le moins coûteux pour l’Europe. Le développement des
biocarburants nécessitera encore le soutien des pouvoirs public à travers des exonérations
partiel ou total d’accises17. Toutefois, en juillet 2006, époque où le cours du baril a dépassé
les 70 $/baril, les prix de l’essence et du gazole étaient proches du coût de production des
biocarburants. En l’état actuel de la production, les analystes (ADEME, AIE) considèrent
qu’à partir d’un cours stabilisé à 65 $ le  baril de pétrole, le Diester18 ou biodiesel deviendra
rapidement rentable. De ce fait, l’attrait des biocarburants s’est accru dans les pays du Sud où
les coûts de production sont deux fois moindre qu’en Europe 19. « Les agriculteurs, en
particulier dans les régions tropicales, perçoivent les nouveaux débouchés qui seraient liés à
une production accrue et pensent pouvoir augmenter leurs revenus20, ».

Les marchés japonais, européen et américain ont été rendus très attractifs par les obligations
d’incorporation (de 2 à 12%) de biocarburants dans les combustibles destinés au transport.
Dès lors, comme le souligne l’IFP, à l’instar du Brésil avec l’éthanol, « des pays comme la
Malaisie ou l’Indonésie pour l’huile de palme vont chercher à terme à exporter leur
production de biodiesel à bas prix vers ces nouveaux débouchés potentiellement
rémunérateurs ». D’ailleurs, un marché à terme, a été créé en mai 2004, à New York (Nybot)
pour l’éthanol ; ce qui est annonciateur d’un marché mondial pour ce produit.

Ce nouvel engouement pour les biocarburants ne se justifie pas seulement par la nécessité
pour les états de sécuriser leurs approvisionnements énergétiques ou de stabiliser les prix des
carburants. Il découle aussi de l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Protocole de Kyoto, MDP et marché du carbone : un retard africain à


combler !
Sous l’égide de la Convention-Cadre des Nations Unis sur les Changements Climatiques
(CCNUCC21) et aux termes du Protocole de Kyoto, trente-huit pays industrialisés22 sont tenus,
16
GJ = Giga joule ; unité de mesure d’énergie permettant de comparer le coût des carburants en le rapportant
au coût unitaire de l’énergie produite lors de leur combustion
17
Taxe spécifique sur les produits pétroliers ; Non indexé sur le prix, elle est fixée en euro par unité de
volume.
18
Nom déposé du biodiesel
19
Agence Internationale de l’Énergie, « Biofuel for transport : an international perspective », 2005.
20
D’après Gustavo Best premier coordonnateur de la FAO pour les questions liées à l'énergie, cité par le
Département d’Etat dans « Actualités de Washington » du 26 avril 2006, www.USINFO.STATE.GOUV
21
United Nation Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) ou CCNUCC en frainçais.
22
Dis pays de l’Annexe I dont la liste est nominative à la CCNUCC (principalement Canada, Japon, EU et les
pays à économie en transition)

CEFEB 48ème SESSION 6


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

de ramener en 2008-2012 leurs émissions de gaz à effet de serre 5,2% en dessous de ce


qu'elles étaient en 1990. Entrée en vigueur le 16 février 2006, sans la ratification des USA et
de l’Australie, ce protocole crée ainsi une demande de réduction de 5,5 milliards de tonnes
d’équivalent CO2. Le MDP est le seul mécanisme de flexibilité du protocole qui implique des
pays du Sud23. Supervisé par un Conseil Exécutif, il est fondé sur l’exécution sur le territoire
de ces pays de projets de réduction d’émissions ou de séquestration de gaz à effet de
serre(GES).

Un projet MDP contribue aux objectifs de développement durable du pays hôte tout en
assurant des revenus additionnels issus de la génération puis de la vente des unités de
réduction certifiée des émissions (URCE), plus généralement appelées «crédits carbone».
Entre autres exigences, il est indispensable pour l’inscription d’un projet au MDP de :
 Démontrer que les réductions d’émissions qu’il génère sont additionnelles
comparativement au scénario de référence de l’activité du projet (« business as
usual ») et de définir un certain nombre de tâches de surveillance qui permettent de
s’assurer que toutes les émissions de GES du projet sont contrôlées et quantifiées.
 Définir la période de comptabilisation : Période au cours de laquelle les réductions
d’émissions engendrées par le projet peuvent être prises en compte pour générer des
URCE. Le développeur d’un projet a le choix entre une période de 10 ans sans
renouvellement ou une période de sept ans renouvelable au plus deux fois.
Les principaux acheteurs de crédits carbone sont des entreprises privées du Nord à qui sont
fixées des quotas de réduction de leurs émissions de GES et des organismes publics tels que :
 Les Fonds du Carbone de la Banque Mondiale qui associe une trentaine d’entreprises
et de gouvernements  dans la mise en place de fonds « public/privé ». Elle compte
aujourd’hui une dizaine de Fonds du Carbone24.
 Des gouvernements de pays de l’annexe I, en particulier le gouvernement néerlandais.
Au 30 septembre 2006, le portefeuille de projet du Conseil Exécutif de l’UNFCCC
représentaient 1,2 milliards de teqCO2. La valeur des contrats avoisinait 3 millions de dollars,
avec l’UE et le Japon comme principal acheteur. Les trois quarts de l’offre proviennent de la
Chine (66%) et du Brésil (10%). Avec à peine 2%, l’Afrique est le grand absent chez les
vendeurs.

La vente des crédits carbone « représente entre 10 à 50% des revenus d’un projet d’énergie
renouvelable ou de gestion de déchets » (S. Elkhamlichi, Banque Mondiale, août 2006). Le
prix de la tonne équivalent CO2 dépend des risques du projet et varie de 1 à 28 $US selon les
types de contrat. A la fin du premier semestre de 2006, la Banque Mondiale dont le montant
total des différents Fonds du Carbone étaient de 850 millions $US, achetait entre 3 et 8 $US
par tonne équivalent CO2. Ces Fonds offrent la possibilité de verser une avance sur les crédits
carbone du projet afin d’en faciliter le financement. L’annonce d’une hausse des émissions
par le CCUNCC dans son dernier rapport annuel augure un développement du marché des
crédits carbone qui sont devenus un produit qui s’échange dans les bourses européennes.

Par ces divers avantages, le MDP constitue une opportunité pour les promoteurs africains très
souvent confrontés à des difficultés d’accès au financement ou à la faiblesse de la
23
Plus précisément des pays dits « hors annexe I »
24
Les plus importants en volume sont le Fond de Carbone Espagnol , le Fond hollandais MDP, le Fond de
Carbone Italien (multi-participants italiens), le Fonds Carbone Danois, et les fonds Multi-participants tels le
Fond Prototype du Carbone, le BioCF, etc.

CEFEB 48ème SESSION 7


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

productivité. Avec l’appui de la Banque Mondiale la plus part d’entre eux cherche à combler
leur retard sur ce marché. Toutefois, les crédits carbone ne constituent qu’un produit
accessoire pour les projets de production de biodiesel qui visent avant tout l’alternative à un
pétrole de plus en cher. Toutefois, en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement au Sénégal,
cette réduction potentielle de la facture pétrolière par la production de biodiesel à partir des
oléagineux est-il compatible avec le déficit en huile alimentaire de la sous région ?

Biodiesel et huile alimentaire : Compétition ou complémentarité ?


Avec la hausse des cours du baril des pays comme le Togo, le Sénégal, le Mali et le Burkina
Faso s’engagent dans d’importants programmes de production de biocarburant et plus
particulièrement de biodiesel. Toutefois ce choix n’est-il pas en opposition avec la situation
d’importatrice nette d’huile végétale de la sous région ? Va-t-on transformé la production
locale d’huile en biodiesel et importerde l’huile alimentaire afin de réduire le poids de la
facture pétrolière sur les faibles réserves de devises ?

Un déficit en huile alimentaire supérieur au quart des besoins


Dans les années 60, l’Afrique (essentiellement de l’Ouest) représentait 99% des exportations
mondiales d’huile. Aujourd’hui, elle est importatrice nette. Or, la consommation de corps
gras n’est que 8 kg/tête dans l’UEMOA25. Comme le souligne Robert Hirsch26 « On est loin
de la croissance "à la chinoise" (moins de 2 kg/tête dans les années 70, plus de 15 kg
actuellement) en Afrique de l'Ouest et particulièrement dans l'UEMOA où le pouvoir d'achat
des consommateurs est aussi faible que mal réparti ». Sur la base de projections de
consommation reposant exclusivement sur le taux de croissance démographique, les besoins
vont doubler en 2020 (cf. annexe1). Ainsi le déficit qui est aujourd’hui à 150 000 tonnes dont
100 000 tonnes pour les importations hors UEMOA du Sénégal, va passer à 300 000 tonnes
d’ici 15 ans. Dès lors, à côté de la facture pétrolière, réduire le déficit en huile végétale sera
aussi un enjeu majeur alors que la production locale est aujourd’hui handicapée par sa faible
compétitivité.

Une production locale d’huile de moins en moins compétitive


L’huile d'arachide est en concurrence, sur les marchés mondiaux, avec les huiles végétales,
dont les exportations, contrairement à ce qui a lieu au Sénégal, sont subventionnées. Les
importantes subventions américaines au soja accentuent la chute des cours sur les marchés de
l’huile. Le produit de référence, l’huile de palme de Malaisie, est passé de 600 $/tonne au 1 ier
janvier 1999 à 310/320 $/tonne aujourd’hui FOB Malaisie, après un creux maximum à $ 210
en février 2001.

De meilleure qualité que l’huile de palme, l'huile d’arachide se négocie au cours mondial de
900 $ USD la tonne, soit 450 000 F CFA. La tonne du tourteau est autour de 180 $ USD soit
90 000 F CFA. Ainsi, malgré la surtaxe de 44 pour cent sur les huiles végétales importées en
1995, leurs prix sont encore inférieurs à ceux des huiles d'arachide, ce qui se traduit par une
hausse de ces importations. De plus, cette surtaxe vient d’être éliminée par l’État sénégalais.
La libéralisation des importations et des prix des huiles végétales a été néfaste à la production
intérieure. Or comme le soulignait le Président de l’Association des Industriels de la Filière
25
Union Économique Et Monétaire Ouest Africain
26
AIFO-UEMOA/BOAD « Atelier de concertation sur les filières oléagineuses de l’UEMOA » Lomé, Juin
2004

CEFEB 48ème SESSION 8


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Oléagineuse de l’UEMOA (AIFO-UEMOA), il y a un seul handicap incontournable pour les


filières oléagineuses de la sous région 27 : « le sol et le climat de l’Indonésie et de la Malaisie
se prêtent mieux au palmier à l’huile que ceux d’Afrique de l’Ouest ».

Quant à la graine de coton, la production pour l’ensemble de l’UEMOA est de 900.000


tonnes, ce qui devrait permettre de produire 145 000 tonnes d’huile. Les triturateurs locaux
(et singulièrement ceux des pays côtiers) subissent la concurrence des éleveurs de vaches
laitières des pays européens du Sud, qui, à l’abri des subventions de l’Union Européenne dans
le cadre de leurs quotas peuvent acheter les graines de coton africaines à des prix qui se
situent en dehors de toute logique économique. Ce sont actuellement 200.000 tonnes qui, tous
les ans, sont soustraits à la trituration en Afrique où l’huile est pourtant déficitaire. Au
Sénégal, le prix offert à la société cotonnière par les éleveurs du Nord du pays annuellement
déficitaire en biomasse issue des pâturages, est plus rémunérateur que les cours à l’export de
la graine de coton (62 FCFA/kg contre 43 FCFA/kg), est nettement au-dessus des
propositions des huiliers.

En somme, excepté la filière arachidière sénégalaise qui connaît tout de même une forte
contraction de ses parts de marchés à l’export, les filières des graines oléagineuses d’Afrique
de l’Ouest sont à la quête de débouchés plus rémunérateurs sur leur marché intérieur. Or, à
l’instar du Sénégal, ces pays connaissent une diésélisation progressive du parc de véhicules.
Dès lors, avec la hausse des cours du baril, la production de biodiesel devient une bonne
opportunité pour ses filières. Ainsi les stratégies envisgées par les Etats reflètent une option
claire d’exporter l’huile d’arachide, de transformer la production locale des autres huiles
végétales en biodiesel et d’importer de l’huile alimentaire.

L’enjeu majeur : réduire la facture pétrolière face à une diésélisation


croissante du parc de véhicules
La hausse des cours du baril (cf. annexe2), a lourdement entravé la croissance des économies
de la sous région dont les secteurs énergétiques sont principalement caractérisés par :
 L’insuffisance des disponibilités de ressources énergétiques propres ;
 Le recours intensif aux énergies traditionnelles destructrices de l’écosystème ;
 La forte mobilisation des faibles recettes d’exportation pour assurer
l’approvisionnement en hydrocarbures.
Avec des importations annuelles de 1 584 Ktep28, les produits pétroliers représentent plus de
la moitié des sources d’approvisionnement en énergie du Sénégal. En valeur 29, ces
importations se sont accrus de plus de 100 milliards de FCFA entre 2001 et 2005 où elles ont
dépassé la barre des 325 milliards de FCFA (cf. annexe3). Ayant connu une réforme majeure
en 1998, le secteur sénégalais des hydrocarbures est caractérisé par :
 Un monopole de fait de la Société Africaine de Raffinage (SAR), unique raffinerie de
la sous région qui a une capacité de production de 1 million de tep/an  et dont le
capital est détenu à 10% par l’État.
 La domination du secteur par trois grandes compagnies pétrolières (Shell, Mobil, et
TOTAL) qui détiennent la plupart des 400 stations services du pays ; Toutefois, une
27
R. RIBOUX - L’OMC, LE NEPAD ET L’UEMOA face aux subventions agricoles – sur
http://www.abcburkina.net/politiq_agro/agro_politiq.htm
28
tep = tonne équivalent pétrole
29
Ministère de l’Économie et des Finances – Note d’analyse du commerce extérieur - Édition 2005

CEFEB 48ème SESSION 9


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

cinquantaine de petites sociétés locales qui s’approvisionnent auprès de ces majors


interviennent dans le transport et la distribution à la pompe qui sont libéralisés.
 Un système de fixation des prix indexés sur les cours par l’État avec une détaxe pour
le carburant destiné à la pêche, à la société nationale d’électricité et sur le gaz naturel
(cf. annexe4). Le prix à la pompe du gasoil était de 573 FCFA/l en septembre 2006
contre 433 FCFA/litre en décembre 2003.
Le graphique suivant indique la répartition de la consommation d’hydrocarbure au Sénégal.

Services
Agriculture/Pêche marchands et
2% publics
Industrie 0,4%
6%
Transport aérien Production
14,6% d'électricité
38%

Ménages
10%

Transport routier
29%

Source : SIE 2005 – Bilan 2004


Figure 2  : Répartition de la consommation finale de produits
pétroliers au Sénégal, en 2004

Ce graphique révèle que plus des deux tiers des importations du secteur sont destinées à la
production d’électricité30 (38%) et au transport routier (29%). Toutefois la consommation de
l’industrie, encore faible va fortement augmenter avec l’installation des sociétés minières Sud
Africaines31 qui ont annoncé une demande de 80 000 tonnes/an de fuel. Toutefois la part du
transport routier restera importante. Or, d’après une étude de la Banque Mondiale 32, parue en
septembre 2005, la diésélisation du parc d’automobile est une tendance lourde au Sénégal (cf.
graphique page suivante).

En 2003, 62% des 200 000 véhicules que comptaient le pays avaient un moteur diesel. La
consommation annuelle de gasoil par ces véhicules a atteint 390 000 m3 en 2003. Par ailleurs,
le secteur de l’énergie contribue pour près de la moitié (46%) des émissions de gaz à effet de
serre soit 3915,8 Gg eqCO2. Dans ce secteur, le sous secteur des transports est responsable de
32% des émissions. Face à cette situation, l’un des objectifs majeurs de la stratégie nationale
de développement des biocarburants est d’arriver à substituer 10% du gasoil/diesel par du
biodiesel. Ce qui représenterait une demande de près de 40 000 m3 de biodiesel soit le double
de l’objectif de production du projet de la SODEFITEX.

30
dont 0,37 millions de tonnes destinées à la compagnie nationale d’électricité.
31
Source : Entretien avec le Directeur Général de la SODEFITEX, qui a été contacté pour une livraison de
biodiesel à ces sociétés, novembre 2006.
32
A. KANE - Alleviating Fuel Adulteration Practices in the Downstream Oil Sector in Senegal – Septembre
2005

CEFEB 48ème SESSION 10


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Source : Essic Consulting


Figure 3  : Évolution du nombre de voiture au Sénégal, 1991-2003

En fait, les pays de la sous région dont particulièrement le gouvernement sénégalais qui
l’énonce dans le cadre d’une stratégie nationale, comptent sur les biocarburants pour :
 Améliorer et sécuriser l’approvisionnement énergétique ;
 Diversifier les sources de production de services énergétiques modernes ;
 Diversifier et accroître les possibilités d’investissements productifs ;
 Diversifier l’agriculture de rente et accroître les revenus en milieu rural.
C’est ainsi que les filières cotonnières et les nouvelles cultures oléagineuses alternative à
l’arachide telles que le tournesol ou le jatropha se retrouvent au centre des enjeux sur la
réduction de la facture pétrolière et de la dépendance énergétique. D’ailleurs les Maliens,
avec l’appui du CIRAD33, avaient commencé depuis le milieu des années quatre-vingts à
utiliser l’huile de coton pour la production d’énergie électrique. Au Sénégal, l’Etat a mis en
place un « Programme Tournesol » ayant pour unique objet la promotion de cette culture dont
l’introduction au Sénégal n’est jusqu’ici envisagée, aussi bien par les pouvoirs publics que
par la SODEFITEX, que pour la production de biodiesel. Le Mécanisme du Développement
Propre permet à un tel projet de dégager un produit accessoire : les crédits carbone.

Un produit accessoire dans la production de biodiesel : les crédits


carbones
Le biodiesel, d’après une étude menée, en 2002, en France, par Price Waterhouse Coopers, à
la demande de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et de la
Direction des Ressources Énergétiques et Minérales (DIREM), émet 4,2 fois moins de gaz à
effet de serre que la filière gazole (cf. annexe5). Ainsi, le bilan carbone incluant le secteur
agricole pour les biocarburant indique que chaque tonne de biodiesel produite rapportera au
moins 2,5 tonnes d’équivalent CO2. En Europe, le biodiesel trouve la plus grande partie de
ses émissions dans l’étape de la culture (70 % pour l’huile et 30% pour la transestérification).
D’ailleurs c’est la source de l’une des principales critiques qui est faite au biocarburant : la
forte consommation d’énergie fossile dans le processus antérieur à leur livraison au
consommateur y compris ceux relatifs à la production des intrants agricole dont
33
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

CEFEB 48ème SESSION 11


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

particulièrement l’urée et ceux relatifs à leur distribution qui ne bénéficie pas du réseau de
pipe line. De ce fait, l’absence de matériel motorisé dans les petites exploitations agricoles
familiales de la sous région qui ont des pratiques culturales peu intensives les rend plus
compétitives dans la production d’oléagineux destinée à générées des URCEs.

Ces URCEs, joueront deux rôles essentiels dans les projets de production de biodiesel :
 Relever la rentabilité de ces projets en tant que produits accessoires ;
 Servir de barrière à l’entrée pour les huiles importées qui bien que moins chers ne
seront pas utilisées dans les projets éligibles au MDP.
Cette barrière est en fait une distorsion introduite par le principe d’additionnalité du MDP :
pour un projet donné, les réductions d’émission donnant lieu à des crédits carbones
correspondent à la différence certifiée par une entité indépendante (homologuée par le Bureau
Exécutif du MDP) entre les émissions de gaz à effet de serre qui se seraient produites dans la
situation de référence sans le projet (« business as usual ») et celles enregistrées tout le long
du cycle allant de la production à la combustion finale du biodiesel. Dès lors, pour un
promoteur qui veut que son projet soit éligible au MDP, la consommation d’énergie fossile
nécessaire à leur transport jusqu’en Afrique freine l’utilisation de l’huile de palme asiatique
dans la production de biodiesel. Toutefois, les crédits carbones ne sont pas un produit de base
des projets de production de biodiesel dont l’enjeu majeur reste la réduction de la facture
pétrolière.

Conclusion partielle
En somme, la promotion de la production de biodiesel, en Afrique de l’Ouest, permettra une
relance des filières oléagineuses mais entravera la réduction du déficit de la sous région en
huile alimentaire. Ainsi, cette option fera face à trois critiques majeurs : D’abord la forte
dépendance entre la rentabilité d’un tel choix et l’évolution future des cours du baril, ensuite
l’utilisation de vastes surfaces agricoles aux détriments des produits alimentaires et cela plus
particulièrement dans des pays importateurs nets d’huile alimentaires et enfin la critique des
« verts radicaux » relatives aux émissions de gaz à effet de serre lors du processus de la
conduite des cultures oléagineuses mais aussi de production des intrants agricoles utilisés.
L’image « carbone neutral34 » des biocarburants est remise en cause dès lors qu’il apparaît au
bilan carbone que 70% des émissions de GES du biodiesel sont imputables à la production
des graines oléaginueses et de l’huile. Toutefois, le déficit de la sous région est plutôt une
conséquence à la fois de la stagnation de la production et de l'évolution des échanges plutôt
qu’un effet de l’accroissement de la consommation. De plus, dans la sous région, la facture
pétrolière ne cesse de s’alourdir au moment où les revenus agricoles sont érodés par les effets
des subventions des pays du Nord et des importations d’huile de palmes asiatiques. Ainsi, la
production de biodiesel y est devenue complémentaire aux filières oléagineuses locales dans
une stratégie de sécurisation et de diversification des revenus des petites exploitations
agricoles familiales. Elle bénéficie ainsi de l’appui des Etats. Tel est le contexte du présent
projet dont il convient de définir et d’analyser les différents choix stratégiques qui peuvent
être retenus dans sa mise en œuvre avant d’en évaluer les impacts socio-économiques et la
rentabilité.

34
Les réduction d’émissions de GES imputées au biocarburant reposent sur le cycle du carbone : le CO2 émis
lors de la combustion du biodiesel est neutralisé par le CO 2 utilisait par la plante lors de la photosynthèse.

CEFEB 48ème SESSION 12


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

DEUXIÈME PARTIE  : LES CHOIX STRATEGIQUES : ENTRE


ADITIONNALITE, RÈGLES DU MARCHÉ ET SÉCURISATION DES
APPROVISIONNEMENTS EN GRAINES BIOÉNERGÉTIQUES
Les choix stratégiques relatifs à la mise en œuvre du projet portent sur :
 Le marketing : La question centrale à ce niveau sera : à qui vendre le biodiesel et à
quel prix pour un produit alternatif au gasoil? De plus, si le produit principal du projet
est le biodiesel, il n’en demeure pas moins que la réalisation de l’objectif de 20 000
m3/an va entraîner une grande production de sous produits (tourteaux et glycérine)
qu’il va falloir écouler sans oublier le produit accessoire de l’activité, les crédits
carbones dont l’obtention est conditionnée par les exigences du MDP. Ainsi, il est
nécessaire que l’offre en biodiesel du projet soit bien appréhendée par rapport à la
demande correspondante et à la concurrence et qu’une stratégie d’écoulement des sous
produits soit définie.
 La production qui ne peut être durable que si les approvisionnements en graines
oléagineuses  sont sécurisés et effectués au prix du marché sans pour autant que le
producteur agricole se sente lésé. Par ailleurs, dans un environnement d’agriculture
pluviale où l’évolution de la production est souvent aléatoire suite à de fréquentes
mauvaises répartitions dans le temps et dans l’espace de la pluviométrie, la viabilité
du projet nécessite une bonne souplesse dans le dimensionnement des unités
industrielles et la mise en place de mécanismes d’appui à la petite exploitation
agricole familiale;
 Les moyens humains : il s’agit d’arriver à appliquer le principe de fonctionnement de
la direction BAMTAARE de la SODEFITEX à ce projet : un noyau dur personnel
permanent très qualifié qui s’appuie sur des prestataires avec un système de
rémunération au mérite.
 L’analyse des risques à travers leur cartographie et l’identification des facteurs clés de
succès du projet.
Sur chacun de ces points, les options qui s’offrent à la SODEFITEX ont été identifiées et les
choix devant être retenus pour l’évaluation du projet définis.

Marketing : entre exigences du MDP et prix du gasoil


La stratégie marketing du projet est centrée sur le choix des segments de marchés à cibler, la
compétitivité face au gasoil et la promotion des tourteaux du tournesol et du coton sur le
marché local de l’alimentation du bétail. Elle est déterminée à la suite d’une analyse de la
concurrence et de l’offre du projet.

Un marché jeune avec une offre en deçà de la demande


La production de biocarburant est une première au Sénégal. La plus part des porteurs de
projet relatif au secteur en sont encore au stade des études ou au plus du début de la
production de la biomasse. La Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) qui s’intéresse à la
production d’éthanol à partir de la canne à sucre qu’elle produit et la SODEFITEX ont les
projets les plus en avance. L’Ethanol étant alternatif à l’essence et le biodiesel au gasoil, ces

CEFEB 48ème SESSION 13


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

deux filières qui ne cible pas les mêmes segments de marché sont complémentaires et
constituent ensemble l’offre de biocarburants fasse aux carburants d’origine fossiles.

Une absence de concurrent à l’échelle industrielle


L’éthanol n’atant pas un concurrent direct du biodiesel, la liste des concurrents potentiels de
la SODEFITEX sur le jeune marché sénégalais des biocarburant, où le ticket d’entrée est très
peu élevé, se résume :
 Au programme de l’Etat qui envisage d’appuyer la production de Jatropha, une plante
oléagineuse bioénergétique à laquelle s’intéressent aussi les services recherche et
développement de la Compagnie Sucrière Sénégalaise, sur 9 000 ha. Ce projet
bénéficie de l’appui de la coopération indienne. Toutefois, le jatropha est un arbuste
pérenne qui atteint sa phase productive à l’âge de trois ans ; ce qui retarde d’autant le
début de la production dans ces projets.
 Aux actions de moindre envergure des projets publics de développement et des
Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui ont un caractère plus démonstratif
qu’industriel.

Des avantages concurrentiels certains pour la SODEFITEX


La SODEFITEX disposent de deux avantages concurrentiels majeurs :
 La maîtrise de la technologie : Chez la plupart des promoteurs de petits projets de
production de biodiesel, elle est une barrière à l’entrée. Or pour la SODEFITEX, le
passage à la dimension industrielle est facilité par son appartenance au Groupe
DAGRIS qui est actionnaire de SOFIPROTEOL 35. Ce dernier, à travers ses filiales
AXENS et DIESTER INDUSTRIE, est le leader du biodiesel en Europe. AXENS est
détenteur de la licence sur le diester, nom déposé du biodiesel.
La SODEFITEX et ses partenaires producteurs de tournesol bénéficient ainsi de
l’expérience du groupe SOFIPROTEOL qui les accompagne depuis trois ans dans
l’expérimentation de cette culture dans le Nord de la zone cotonnière.
 Un partenariat fort avec les petites exploitations agricoles familiales  : La
SODEFITEX a une expérience de plus de 30 ans sur l’implantation d’unités agro-
industrielles approvisionnées par les dizaines de milliers de petits producteurs du tiers
sud du Sénégal. Elle produit déjà près de 30 000 tonnes de graines de coton et
participe au « Programme Tournesol » de l’État. Par ailleurs, elle est actionnaire de la
Société Nationale de Commercialisation des oléagineux (SONACOS) qui dispose
d’une unité de la trituration de la graine de coton d’une capacité de 30 000 tonnes/an.
La Compagnie Sucrière Sénégalaise et la SODEFITEX étant les seules industries locales qui
s’engagent pour l’instant dans la production de biocarburant, le secteur s’ouvre sur une offre
potentielle nettement inférieure à la demande.

Une offre en dessous de la demande potentielle


Dans sa stratégie de développement du biocarburant 36, l’État du Sénégal a décidé de
promouvoir le B10, un mélange à 10% du biodiesel avec le gasoil/diesel, dans le transport.
35
Sofiprotéol est l'établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales.
36
Alassane Ségou Ndiaye, PERACOD «Stratégie de développement du biocarburant au Sénégal», Novembre
2006

CEFEB 48ème SESSION 14


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Au vu des consommations actuelles en gasoil/diesel des différents secteurs du pays (cf.


annexe6) auxquelles s’ajoutent les besoins du nouveau secteur minier 37, et en considérant un
mélange à 20% (B20) pour l’industrie et la production d’électricité, la demande potentielle en
biodiesel s’élève à 71 000 tonnes/an. Cette demande est ainsi répartie :

Tableau 2  : Répartition de la demande potentielle en biodiesel

Consommation de Demande potentielle


gasoil en 2003 de biodiesel

Stations services (m3) pour le transport 331 655 33 165

Industrie (m3) pour le transport et la production d’électricité 58 190 11 638

SENELEC38 (m3) pour la production d’électricité 51 078 10 214

Entreprises minières nouvellement installées au Sénégal


- 16 000
pour le transport et la production d’électricité

Total 440 923 71 017


Source : évaluée à partir des données du Conseil National des Hydrocarbures
Ce tableau révèle que près de la moitié de la demande proviendrait du secteur du transport
avec les ventes au niveau des stations services. Le secteur industriel dont la part sera
renforcée par les besoins des entreprises minières nouvellement installées dans le sud de la
zone cotonnière a une demande légèrement supérieure à celle de la SENELEC. Le tableau
suivant indique les projections de production de la SODEFITEX et la part relative de la
demande39 qu’elle couvre.

Tableau 3  : Parts de marché ciblés par le projet

Année 2007 2008 2009 2010 2011 A partir de 2012

Production nette de biodiesel du projet (m3) 1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477

% de la demande 2% 7% 13% 15% 22% 30%

Avec une production en croisière d’un peu plus de 20 000 m3/an, la SODEFITEX couvrira
30% de la demande potentielle ; soit la totalité des besoins de l’industrie hors entreprises
minières nouvellement installées et de la Société Nationale d’Électricité (SENELEC) ou les
deux tiers de ceux du secteur du transport. Toutefois, le choix du client final du projet sera
sans doute influencé par la nécessité de pouvoir assurer la traçabilité du biodiesel de la graine
oléagineuse à sa combustion en passant par sa production et son mélange au gasoil, pour les
besoins de la mise en œuvre du MDP.

A qui vendre, pour quelle utilisation et à quel prix ?


Les fondements de la politique de vente du projet sont :
 Éviter de dépendre d’un seul client ;
37
80 000 t/an
38
Société Nationale d’Electricité
39
Cette demande n’a pas été réajustée en fonction du taux de croissance de l’économie à laquelle elle est très
fortement corrélée.

CEFEB 48ème SESSION 15


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

 Intégrer les pétroliers plus particulièrement les majors du secteur qui disposent des
installations nécessaires à un mélange en quantité industrielle du biodiesel au gasoil et
qui sont les fournisseurs des stations services dont ils détiennent la quasi-totalité, dans
le circuit de distribution du biodiesel ;
 Assurer la traçabilité afin d’être éligible au MDP.
Les segments de marché à cibler ainsi que le schéma de la filière qui en découle sont définis
sur la base de ces principes.

Segmentation du marché : entre flotte captive, producteurs d’électricité et


pétroliers
Le futur marché du biodiesel sénégalais peut être segmenté selon trois critères :
 L’utilisation du biodiesel : le biodiesel est utilisé soit pour la production d’électricité,
soit pour le transport (routier ou ferroviaire). Le niveau de réduction des émissions de
gaz à effet de serre qui se définit par rapport au produit fossile alternatif est fortement
dépendant de l’utilisation ; d’où l’importance de ce choix. Il est plus élevé pour le
transport routier qui génère ainsi plus de crédits carbone. Toutefois, à l’heure actuelle,
les procédures d’éligibilité au MDP qui induisent des coûts de transaction avant
l’obtention des URCEs sont plus simples pour la production d’électricité à partir d’un
mélange d’au moins 10% ; Car des projets de ce type sont déjà enregistrés par le
Bureau Exécutif du MDP avec des méthodologies et un monitoring. Le
développement d’une nouvelle méthodologie est lourd et coûteux. Il est de l’ordre de
110 000 $US pour un petit projet (moins de 50 000 teq CO2 par an) comme celui-ci.
 La capacité de stockage du client aussi bien pour le transport que pour la production
d’électricité : Il s’agit de distinguer les clients disposant de leur propre cuve de
carburant et pouvant stocker au moins 50 m3 de carburant (soit pour du B10, 5 m3 de
biodiesel) de ceux qui s’approvisionnent assez régulièrement au niveau des stations
services.
 Le statut du client : chez les clients qui ont une grande capacité de stockage, une
distinction est faite entre le privé et le public car vendre à ce dernier nécessite un
besoin en fonds de roulement plus élevés au vu des retards de paiements et des
lourdeurs administratives qui le caractérise.
Le schéma ci-dessous décrit la segmentation issue de l’application de ces critères.
UTILISATION CAPACITE DE STOCKAGE STATUT DU CLIENT

SENELEC
PUBLIC
AUTRES SERVICES
ET ORGANISMES
PUBLIQUES
GRANDE ( 50 m3)
ENTREPRISE
PRODUCTION
PRIVE
D’ELECTRICITE
FAIBLE (< 50 m3)
FLOTTES CAPTIVES PUBLIQUES

GRANDE ( 50 m3)
FLOTTES CAPTIVES PRIVES
TRANSPORT
PETROLIERS
FAIBLE (< 50 m3)

Figure 4  : Segmentation du futur marché sénégalais du biodiesel

CEFEB 48ème SESSION 16


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Il apparaît ainsi que le futur marché du biodiesel pourrait compter sept segments :
 Deux segments relatifs aux clients ayant une faible capacité de stockage selon que le
biodiesel est utilisé pour produire de l’électricité, ou pour le transport ;
 Trois segments relatifs au secteur public :
o la Société Nationale d’Electricité (SENELEC), qui représenterait 33% du
marché hors entreprises minières nouvellement installées au Sénégal ;
o les autres structures publiques dotées de grande capacité de stockage et
produisant de l’électricité pour leur propre consommation et ou la revente ;
Avec le désengagement de l’État des secteurs productifs et les privatisations en
cours, la part de marché de ce segment sera très réduite voire nulle ;
o les flottes publiques captives que constituent le parc de véhicule de sociétés
publiques disposant de grande capacité de stockage dont principalement la
société de transport urbain de Dakar, les forces armées nationales et quelques
grandes administrations centrales et locales
 Trois segments relatifs aux entreprises du secteur privé qui disposent d’une grande
capacité de stockage :
o Les entreprises privées qui produisent de l’électricité pour leur propre
consommation et ou la revente dont principalement les industries minières et
chimiques mais aussi toutes celles qui se sont équipées de générateurs de
grandes puissances suite à l’irrégularité de leurs approvisionnements par la
SENELEC ;
o Les flottes captives que constituent le parc de véhicules des entreprises privées
ayant leurs propres cuves de carburant dont principalement les sociétés de
transports en commun et celles qui disposent d’un important parc d’engins ou
de poids lourd dont la SODEFITEX et les entreprises de génie civil; La société
des chemins de fer est aussi dans ce segment ;
o Et le segment occupé par les stations services qui sont les fournisseurs des
particuliers détenteurs de véhicules diesel et des structures disposants de leurs
propres cuves de carburants. Ce segment représente les deux tiers de la
consommation hors sociétés minières nouvellement installées.
Cette segmentation détermine le positionnement du biodiesel produit par le projet.

Positionnement : Priorité aux flottes captives et à la production privée


d’électricité
Afin de faciliter l’éligibilité du projet, au MDP, il est préférable de ne pas positionner le
biodiesel produit par le projet à la fois sur les segments relatifs à la production d’électricité et
sur ceux relatifs au transport. Par ailleurs, la SODEFITEX n’ayant des compétences avérées
ni dans les hydrocarbures ni dans la grande distribution, le projet n’interviendra pas dans la
vente au détail ou à des particuliers. De plus, la SODEFITEX envisageant ce projet dans
l’optique d’améliorer son équilibre financier sur lequel pèse la baisse des cours du coton, les
clients potentiels qui exigent de longs délais de paiement tels que les structures publiques ou
ceux qui ont une position de quasi-monopole sur leur marché tel que la SENELEC ne seront
pas ciblés. De ce fait, les segments du futur marché du biodiesel ciblés par le projet sont :
 Pour le transport : Flottes captives privées et pétroliers grossistes qui effectueront eux
même le mélange au gazol. ;

CEFEB 48ème SESSION 17


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

 Pour la production d’électricité : Entreprises privées et sociétés minières nouvellement


installées.
Selon les options retenues par la SODEFITEX, le produit sera positionner :
 Sous forme de B10 pour les véhicules diesel dont les propriétaires s’approvisionnent
dans les stations services ;
 Et sous forme de B20 pour la production d’électricité et les flottes captives.
En dehors du biodiesel, le projet aura aussi à écouler ses sous produits que sont les tourteaux
et la glycérine.

Écoulement des sous produits : une campagne de promotion des tourteaux


La production de 20 000 tonnes par an de biodiesel induit un volume important de sous
produits : 42 000 tonnes/an de tourteaux de coton et de tournesol et 2 000 tonnes/an de
glycérine brute. Étant moins riche en huile que le tournesol (42% contre 19% du poids de la
graine), le coton représente 56% de la production de tourteau contre 30% de la production de
biodiesel. L’évolution des quantités de tourteaux et de glycérine attendues est donnée sur le
tableau qui suit.

Tableau 4 : Évolution des quantités de sous produit (en tonnes)

2007 2008 2009 2010 2011 A partir de 2012


Production de tourteaux (tonne) 4 012 7 144 27 200 29 412 35 348 42 250
Production de glycérine (tonne) 08 519 899 1 078 1 559 2 118

Les tourteaux sont un sous produit de la production d’huile utilisé dans l’alimentation du
bétail. Avec la graine de coton, la SODEFITEX est leader sur le marché sénégalais de
l’aliment de bétail. Or les tourteaux sont un produit de substitution à la graine de coton.
Toutefois le marché local des tourteaux est dominé par la SONACOS avec ses tourteaux
d’arachide et les huileries artisanales qui produisent aussi des tourteaux d’arachide. Dès lors
les objectifs de la stratégie marketing relative à l’écoulement des tourteaux de coton et de
tournesol du projet sont de :
 Conserver les parts de marché de la SODEFITEX sur le marché de l’alimentation du
bétail ; Pour cela, une campagne de promotion ciblant prioritairement l’information
des actuels acheteurs de la graine de coton sur les vertus des tourteaux est
indipensable ;
 et les accroître à un rythme au moins supérieur au taux de croissance de la demande
nationale ; Il s’agit d’introduire le tourteau de tournesol sur le marché local. Le déficit
en graines de coton qu’induira la mise en œuvre de ce projet ainsi que le
développement de la production laitière par la SODEFITEX (cf. supra) sont des
facteurs favorables à l’introduction de ces tourteaux.
Cette stratégie sera mise en œuvre par l’équipe commerciale de la S0DEFITEX qui assurait
jusqu’ici la vente de la graine de coton aux éleveurs nationaux. Toutefois, ils seront appuyés
par des commerciaux entièrement rémunérés sur commissions (1,5 % des ventes hors TVA).
De plus, même si les autres projets concurrents de production de biodiesel ne sont pas de
grande envergure, le marché de l’export n’est pas à exclure de la politique de vente des
tourteaux.

CEFEB 48ème SESSION 18


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Second sous produit du projet, la glycérine sera plus difficile à écouler. Elle se vend sous sa
forme brute, ou après raffinage sur les lieux de production. La glycérine raffinée sert à la
fabrication de nombreux produits pharmaceutiques, alimentaires et de soins buccaux. Pour
approfondir sa connaissance du marché de la glycérine, la SODEFITEX devra définir plus
clairement les clients potentiels. Le projet produisant de la glycérine brute, il s’agira de
dresser une liste des raffineries et des personnes à contacter dans chacune d’elles. Ce marché
étant dominé par de grandes sociétés multinationales40, l’exportation de toute la production du
projet n’est pas à exclure même si les cours de la glycérine raffinée sont en baisse continue
suite à l’accroissement de la production mondiale de biodiesel (cf. annexe7).
Le recours à l’export étant envisagé pour les sous produits, leurs prix de vente sont
déterminés par les cours mondiaux. Par contre, le secteur des hydrocarbures étant fortement
normé par l’Etat, le prix de vente du biodiesel doit être déterminé à partir de la structure du
prix du gasoil.

Quel prix de vente pour le biodiesel et les tourteaux  ?


La politique de prix du projet est articulée sur deux objectifs à la fois contradictoire et
complémentaire : assurer la compétitivité du B10 ou du B20 par rapport au gasoil mais
aussi la rentabilité et la viabilité de la production du biodiesel. Cet objectif est conditionné
par deux facteurs majeurs : les cours du baril dont la hausse améliore la compétitivité des
biocarburants et la défiscalisation du biodiesel seule gage de la viabilité de sa production
quand le prix du baril ne lui est pas favorable. Le tableau suivant décrit le modèle élaboré
pour la détermination du prix de cession du biodiesel en fonction de la structure des prix du
B10 qui elle découle de celle du gasoil. Ce modèle que l’Etat lie au cours du baril par le prix
parité importation sera utilisé pour déterminer le prix de vente maximum du B10 au
consommateur final. L’écart de 5 FCFA/litre soit 0,8 centimes d’euro par litre en faveur du
B10 passe à 10 FCFa/litre soit le double avec le B20. Le biodiesel étant nouvellement
introduit au Sénégal, cet écart aussi faible soit-il est nécessaire pour inciter les entreprises
détenant les flottes captives et celles qui consomment de grande quantité de gasoil pour la
production d’électricité à passer au biocarburant.
Tableau 5  : Structure des prix du gasoil et prix de vente du biodiesel

Structure des prix du gasoil (FCFA/litre) 09/09/2006 Structure des prix du B10 (FCFA/litre) 2007
Taux d'incorporation 10%
Prix parité importation (1) 307.34
Prix carreau usine HTVA 350
Base taxable (2) 300.85 Transport du biodiesel 20
Droits de porte (3) 33.09 Taux de marge pétrolier sur le biodiesel 11%
Prix ex-dépôt (4=1+3) 340.43 Marge pétrolier sur le biodiesel 40.7
Taxe spécifique (5) 93.95 Prix ex-dépôt pétrolier du bodiesel 390.7
Marge distributeur (6) 42.26 Prix ex-dépôt du B10 345.46
Dont : péréquation transport 10 Taxe spécifique sur le biodiesel 0.00
Base TVA (1+3+5+6) 476.64 Taxe spécifique sur le B10 84.56
TVA (8) 85.8 Marge distributeur sur B10 42.26
Prix de vente au détaillant (4+5+6+8) 562.44 Base TVA sur le B10 472.272
Marge détaillant 10.5 TVA sur le B10 (18%) 85.01
Prix de vente au consommateur du gasoil 572.94 Prix de vente du B10 au détaillant 557.28
Source : Source Ministère de l'Energie et des Mines /Direction Marge détaillant sur le B10 10.5
de l'Energie pour le gasoil Prix de vente du B10 au consommateur 567.78

40
Agriculture et Agroalimentaire Canada - Étude du marché des bio-huiles –

CEFEB 48ème SESSION 19


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Il apparit sur ce tableau la structure de prix proposée intègre l’annulation de la taxe spécifique
sur le biodiesel. L’accroissement moyen annuel des prix du gasoil étant de 8% sur le gasoil,
une hausse annuelle de 1% a été appliquée sur les 350 FCFA/litre soit 0,53 euro/litre retenue
comme prix carreau usine, HTVA du biodiesel en 2007.

Pour les sous produits, les prix de la glycérine sont en baisse suite à l’accroissement de la
production de biodiesel (cf. annexe7). Ainsi, les prix définis par l’INRA qui intègre dans son
modèle cette baisse tendancielle ont été retenus après diminution des frais FOB à CIF usine
qui s’établisse à 60 000 FCFA/tonne. La glycérine sera donc vendue par le projet à 41,5
euros/tonne. Quant aux tourteaux, les cours FOB Afrique de l’Ouest qui s’établissent à 87
$US par tonne ont été retenus soit 45 FCFA/kg. Sur le marché local, la SONACOS fixe le
prix du tourteau d’arachide à 110 FCFA/kg contre un cours mondial de 90 FCFA/kg.

En plus des sous produits, le projet bénéficie d’une source de revenu supplémentaire grâce à
son éligibilité au MDP : les crédits carbone.

Vente des crédits carbone 


Le cycle du projet en vue de l’obtention des URCEs est décrit dans le schéma qui suit.

Soumission du projet avec lettre


SODEFITEX ou approbation et autorisation AND
7 8 C. Ex
Entité Opérationnelle
Soumission projet 9
1 Enregistrement et suivi
du projets (intégration au
AND 2 portefeuille de projets
Lettre approbation MDP)
6 (Unité MDP) 3

5 COMNAC 1 1 semaine sans


Mise en oeuvre
2 étude d’impact
ACTIVITES ACTEUR
4
Mise en œuvre et 3
SODEFITEX Secrétariat
surveillance du projet
Exécutif
4 3 semaines
Entité 5
Vérification
Opérationnelle (EO)
6 1 semaine
Entité
Certification T 5 semaines
Opérationnelle
Émissions des URCEs Conseil Exécutif du 7 Dépend EO et
(prélèvement de 2%) MDP (C.EX) 8 C. Ex
Légende : AND = Autorité Nationale Désignée du MDP en l’occurrence la Direction Nationale de
l’Environnement ; COMNAC : Commission Nationale sur les changements Climatiques

Figure 5  : Cycle du projet pour l’obtention des crédits carbone (adapté du cycle de
projet l’AND Sénégal)

Au vu de ce cycle, il s’avère que le processus d’obtention des URCEs comporte beaucoup de


procédures, prend du temps et a un coût non négligeable. Ces frais désignés sous le vocable
de « coûts de transaction »   sont à la charge à la SODEFITEX. Ils se résument souvent à la
rémunération des prestations des Entités Opérationnelles qui sont des organismes agréés par

CEFEB 48ème SESSION 20


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

le Conseil Exécutif du MDP pour vérifier et certifier les réductions d’émissions de gaz à effet
de serre des projets MDP. Toutefois, avec une production annuelle d’URCEs estimée à
47 000 teqCO2, en année de croisière, la SODEFITEX bénéficiera des procédures allégées
mises en place par le Conseil Exécutif du MDP pour les petits projets (« smale scale »). Pour
ce type de projet les coûts de transaction 41 s’élèvent approximativement à 110 000 $US. La
SODEFITEX cherchera à vendre 66% des URCEs qui seront issues du projet à un Fonds géré
par la Banque Mondiale afin de pouvoir bénéficier de l’avance sur les crédits carbones (cf.
supra). Cette avance financera ces coûts de transactions qui ne sont pas intégrés dans le
budget d’investissement du projet.

Si la durée des phases du cycle du projet qui dépendent de l’AND est normée et ne peut
excéder 3 mois au total, il n’en est pas de même de celle des études à réaliser et des
documents à élaborer par la SODEFITEX et l’entité opérationnelle qu’elle aura choisie.
Ainsi elle devra mettre à profit l’année 2007 pour obtenir l’avance de la Banque Mondiale
afin de pouvoir débuter la production des URCEs en 2008. De ce fait, la politique de vente de
ces URCE est ainsi articulée :
 Un prix moyen de vente de 7 $US la tonne d’équivalent CO2;
 Une vente de 66% des URCEs à la Banque Mondiale qui présente certes l’avantage
d’acheter les ERs jusqu’en 2015 alors que tous les autres clients potentiels reste dans
le cadre du protocole qui prend fin en 2012 mais qui au vu des risques qu’elle prend
propose de bas prix d’achat ;
 La recherche active d’autre client pendant l’année 2007 en sollicitant l’appui du
secrétariat exécutif de la Francophonie qui développement un programme de
renforcement de la participation des pays membre de cette organisation au MDP.
En somme, la politique marketing ci-dessus défini permettra d’écouler les ERs au prix le plus
rémunérateur. Par ailleurs, les contrats de vente du biodiesel stipuleront le droit de propriété
exclusive de la SODEFITEX sur les crédits carbones issus de son utilisation. Toutefois, le
risque majeur sur la réalisation des 47 000 teqCO2 prévues est lié à l’approvisionnement en
graine de tournesol pour la production des quantités attendue de biodiesel

Production : Comment sécuriser les approvisionnements ?


Avant d’aborder la question des approvisionnements, il convient de présenter au préalable les
process et les projections de production du projet.

Process et projections de production


Les process de production du projet sont relatifs à :
 La production d’huile par trituration de graines oléagineuses : La trituration par
pression suivie de l’extraction par utilisation de solvant des graines de coton et de
tournesol sont des technologies maîtrisées par le Groupe DAGRIS. Cela facilitera son
transfert sans grands frais de formation aux équipes de la SODEFITEX.
 La production de biodiesel par transestérification d’huile végétale avec du méthanol :
Bien que cette technologie soit éprouvée, établie, reproductible et transférable au
Sénégal, sa maîtrise par les équipes de la SODEFITEX nécessitera plus d’effort de
formation.
41
En dehors de ces frais, la SODEFITEX devra annuellement reverser 2% des crédits carbone au conseil
exécutif du MDP.

CEFEB 48ème SESSION 21


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Alors que la production d’huile est une activité traditionnelle en Afrique, dans la
transestérification les choix stratégiques sont relatifs à :
 Pour les réactifs : Bien qu’étant importé, le méthanol (MeOH) coûte moins cher que
l’éthanol ; Le méthanol est d’origine fossile tandis que l’éthanol est un biocarburant
dont l’utilisation accroît les réductions d’émission de gaz à effet de serre et renforce
l’image du projet. Ainsi, pour des raisons de coût, le projet démarrera avec le
méthanol en attendant que la production d’éthanol annoncée par la Compagnie
Sucrière Sénégalaise soit disponible sur le marché local;
 •Pour les catalyseurs et l’acide : l’utilisation de la soude (NaOH) demande moins
d’investissement que celle de la potasse (KOH). Cependant, l’intérêt de passer à la
potasse réside dans la possibilité d’obtenir en sous produit de l’engrais K3PO4 si
l’acide utilisé est le H3PO4. Toutefois, cet investissement additionnel nécessite des
études supplémentaires. Ainsi le projet démarrera avec la soude en attendant que ces
études soient réalisées et que la SODEFITEX disposât du budget des investissements
supplémentaire.
 Pour la glycérine : La glycérine brute (70% à 80% de glycérol) peut être purifiée mais
cela nécessite aussi un investissement supplémentaire très élevé ; L’opportunité d’un
tel investissement est à étudier en même temps que le choix de la potasse à la place de
la soude. Ainsi, conformément aux options retenues au plan marketing le projet est
évalué dans la présente étude avec de la glycérine brute comme sous produit.
En somme, le procédé retenu se présente comme suit :

-Huile H3PO4
résidus d’huile
résidus d’eau
-Méthanol ou Ethanol
- Soude ou potasse BIODIESEL

Section 3
Méthanol purification du biodiesel
ou Ethanol
Eau
Eau
Section 1 Section 2
Réaction séparation Eau

Section 4
purification de la glycérine

GLYCÉRINE FERTILISANT
résidus d’eau K3PO4

Figure 6  : Procédé de fabrication du biodiesel retenu pour le projet

CEFEB 48ème SESSION 22


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

La présence de la section 4 liée à la production de fertilisant et à la purification de la


glycérine n’est pas dans les options de démarrage du projet. De même, l’utilisation d’eau sera
très réduite car les installations prévues comprennent un système de nettoyage à sec
permettant d’éviter les eaux usées. Cette option renforce la citoyenneté du projet qui prend en
charge sa responsabilité environnementale. Le biodiesel produit sera au nrome UE (cf.
annexe19).

Le dimensionnement des unités industrielles où sera appliqué le procédé retenu dépend des
projections de production qui doivent répondre aux objectifs de vente (30% de part de marché
soit au moins 20 000 m3 de biodiesel par an, cf. supra). Ces objectifs de production sont
présentés dans le tableau qui suit.

Tableau 6  : projections de production du projet

  2006 2007 2008 2009 2010 2011 A partir de 2012


Exploitations agricoles familiales 100 2 000 5 000 8 000 16 000 25 000 25 000
Surface tournesol(ha) 100 2 000 5 000 8 000 16 000 25 000 25 000
Rendement tournesol (kg/ha) 1 100 1 200 1 250 1 275 1 300 1 325 1 325
Tonnage tournesol collecté (tonnes)   2 400 6 250 10 200 20 800 33 125
110
 
Tonnage graine de coton utilisé   5 000 20 000 30 000 30 000 30 000 30 000
 
Production huile de tournesol (t)   1 008 2 625 4 284 8 736 13 913
46
Production huile de coton (t)   3 800 5 700 5 700 5 700 5 700
950
Total production huile (t)   4 808 8 325 9 984 14 436 19 613
996
Production nette biodiésel (t)   4 654 8 059 9 665 13 975 18 986
964
Production Tourteaux (tonne)   4 012 17 144 27 200 29 412 35 348 42 250
Production glycérine (tonne)   519 899 1 078 1 559 2 118
108
ERs volume (tco 2e) / an   2 411 11 636 20 148 24 163 34 937 47 465

Production de biodiesel en m 3   1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477

dont avec tournesol   1 104 2 875 4 691 9 567 15 235


51
dont avec graine de coton   1 040 4 161 6 242 6 242 6 242 6 242
% graine de coton   95% 79% 68% 57% 39% 29%

Il apparaît à la lecture de ce tableau que la réalisation des objectifs de production nécessite


d’importants volumes de graines oléagineuses. Or si l’acquisition de la graine de coton qui est
un sous produit du métier de base de la SODEFITEX ne pose pas de problème particulier, il
n’en est pas de même des quantités de graines de tournesol que le projet doit collecter auprès
de petites exploitations agricoles familiales du Nord de la zone cotonnière. Or la part du
tournesol dans la production de biodiesel passe de 5% en année 1 du projet à 71% en 2012,
année de croisière. Les besoins en tournesol du projet correspondent aux objectifs de
production du « Programme Tournesol » de BAMTAARE.

Ce programme bien qu’affichant des rendements prévisionnels modeste (1325 contre une
réalisation de plus de 1 500 kg/ha lors des essais), est conduit dans le Nord de la zone

CEFEB 48ème SESSION 23


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

cotonnière où le risque climatique est assez élevé. Cette zone enregistre une pluviométrie
annuelle moyenne de 600 à 900 mm/an. Les 400 mm/an dont a besoins le tournesol sont
certes couverts mais l’hivernage est marqué une année sur trois par une mauvaise répartition
des pluies dans le temps et dans l’espace. Dès lors, la gestion du risque d’approvisionnement
en graine de tournesol fonde l’organisation de la production et induit la mise en place d’un
Fonds de Développement de la Filière Biodiesel afin d’accompagner les 25 000 petites
exploitations agricoles familiales ciblées par BAMTAARE dans son programme tournesol.

Organisation de la production : Approvisionnement au prix du marché,


sous-traitance et flexibilité
Afin de réduire l’impact du risque d’approvisionnement, l’organisation de la production est
centrée sur quatre axes stratégiques majeurs :
 L’approvisionnement en graine oléagineuse au prix du marché
 La sous-traitance des activités en amont : la collecte du tournesol et la trituration des
graines de coton ;
 L’installation de petites unités industrielles pour la trituration du tournesol et la
production du biodiesel ;
 La réduction au minimum du personnel permanent.

Approvisionnement en graine oléagineuse au prix du marché


Le projet achètera les graines de tournesol soit au cours du marché diminué des frais FOB à
CIF usine soit par déduction à partir de celui de la graine de coton. La seconde option
correspond mieux au coût d’opportunité réel du tournesol pour le projet qui utilise d’abord la
graine de coton et qui peut couvrir tous ses besoins à partir du Mali. De ce fait, un modèle
sommaire, accessible à la quasi-totalité des producteurs a été adopté : le prix du tournesol est
calculé à partir de celui de la graine de coton selon la formule suivante :

PT  PC * RT  RC

Avec PT = Prix du tournesol ; PC = Prix graine de coton ; RT =
rendement huile du tournesol et RC= Rendement huile du coton

L’application de cette formule dans le cas de base de l’évaluation financière du projet donne
pour un prix de la graine de coton de 62 FCFA/kg, un prix du tournesol de 137 FCFA/kg.
Toutefois, dans son programme tournesol de cette année, BAMTAAARE avait retenu un prix
d’achat au producteur du tournesol de 140 FCFA.

Sous-traitance des activités en amont : collecte du tournesol et trituration


des graines de coton
Activités saisonnières s’étalant sur 100 jours de l’année et débutant en janvier, la collecte du
tournesol et son battage sera sous traitées avec des équipes d’achat rémunéré à hauteur de 7
FCFA/kg collecté. L’État ayant renforcé le parc existant de batteuses et de bascules, dans le
cadre des activités de promotion des cultures bioénergétiques, la SODEFITEX ne s’équipera
que de 15 batteuses et 3 bascules. Cet équipement qui correspond à une capacité de collecte
7 500 tonnes de tournesol soit le quart des besoins du projet en année de croisière permet
d’appuyer au besoin les équipes de collecte engagées par le projet.

CEFEB 48ème SESSION 24


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Par ailleurs, le transport des graines de tournesol et de coton ainsi que celui de l’huile sera
assuré par les camionneurs privés. La trituration de la graine de coton sera sous traitée au
niveau de l’usine de la SONACOS de Kaolack pour 26 FCFA/kg avec un rendement huile
attendu de 19%. Cette unité a une capacité de 30 000 tonnes/an. Par contre, le projet assurera
la trituration des graines de tournesol en investissant dans de petites huileries.

Installation de petites unités industrielles


La capacité industrielle installée du projet évoluera selon le rythme d’accroissement de la
production de tournesol. Ainsi, en lieu et place d’une grande unité correspondant à la
production de croisière mais dont la saturation de la capacité est hypothétique au vu des
risques climatiques, le projet installera progressivement six huileries d’une capacité théorique
de 5 000 tonnes chacune et deux unités de biodiesel d’une capacité théorique de 12 000
tonnes chacune. Les capacités réelles de ces unités seront de 4 320 tonnes pour l’huilerie et
7 600 tonnes pour l’unité de production de biodiesel. La carte suivante indique leur futur
emplacement. Les unités de production de biodiesel seront installes à :
 Kahone, une banlieue de la ville de Kaolack, dans les locaux de la SODEFITEX :
o à proximité de l’unité de trituration de la graine de coton sise à Lyndiane, une
banlieue de la ville de Kaolack ;
o à 200 km de Dakar, capitale du pays et premier lieu d’écoulement du
biodiesel ;
 Et à Tambacounda, dans les locaux de la SODEFITEX, à 250 km des sites exploités
par les sociétés minières nouvellement installées au Sénégal.
Ces deux unités sont à 70 km en moyenne des 6 huileries installées en zone de production du
tournesol (cf. carte ci-dessous) : Nioro, Passy, Kaffrine, Koungheul, Koumpentoum,
Koussanar et Kothiary.

CEFEB 48ème SESSION 25


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

ZONE DE CULTURE DU TOURNESOL SAINT-LOUIS


SENEGAL

LOUGA MATAM

SODEFITEX / SIG IMPLANTATION DES UNITES DE TRANSFORMATION D'HUILE


IMPLANTATION
Novembre 2006

DIOURBEL
THIES
DAKAR
FATICK

KAOLACK

TAMBACOUNDA

KOLDA

ZIGUINCHOR

Région Louga

Région Matam

Vers Fatick

KAOLACK
Lyndiane Kaffrine
Foundiougne
Kahone
Passi Koungheul
Kothiari
Koussanar
Nioro
TAMBACOUNDA
G A M B I E

0 20 40 60 80 km
Vers Kédougou

Limite Région
Chef-lieu de Département
Unité de trituration du tournesol
Chef-lieu de Région
Centre collecte du Tournesol
Unité de Production biodiesel
Limite zone de production
Limite centre Unité de trituration graine de coton
Route bitumée

Figure 7  : Carte d’implantation des unités industrielles en zone de production du tournesol

La dispersion rationnelle des huileries dans la zone de production agricole permet de réduire
les coûts de transport du projet. Le tournesol est ainsi collecté dans un rayon moyen de 35
km. Par ailleurs, ces petites huileries livrées, clef en main, par les fournisseurs en unités
modulaires conteneurisées pouvant fonctionner avec une seule personne à la commande. Le
projet aura donc un effectif réduit de personnel permanent tout en créant beaucoup d’emplois
à temps plein grâce à la sous-traitance et au recours aux prestataires.

Moyens humains : Peu de personnel permanent !


Les activités en amont du projet étant sous-traitées, le personnel permanent requis se résume
à 14 employés ainsi répartis :
 Un technicien par module de biodiesel et par huilerie ;
 Un gardien par huilerie ;
Les techniciens chef d’usine s’appuieront sur des équipes constituées par des GIE 42 de
prestataires. Deux équipes se relayeront dans les unités de biodiesel qui fonctionneront 16
heures par jour. Les huileries qui fonctionneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre
nécessiteront trois équipes. De plus, chaque huilerie disposera d’une équipe d’achat du
tournesol constituée de conseillers agricoles paysans qui suivent pendant neuf mois de l’année
les relations contractuelles que l’usine entretien avec les producteurs. Au total, le projet
utilisera 60 membres de ces GIE ainsi répartis :
 9 personnes par huilerie ;
 3 personnes par unité de production de biodiesel.
42
Groupement d’Intérêt Économique

CEFEB 48ème SESSION 26


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

La production de biodiesel étant une première au Sénégal, le projet aura un important volet
formation doté d’un budget de quinze millions de FCFA/an soit 23 000 euros/an. La
production faisant partie des métiers de base du groupe DAGRIS, les deux tiers de ce budget
sont relatifs à la production du biodiesel. Parallèlement les producteurs bénéficieront aussi de
l’appui conseil nécessaire à la maîtrise de l’itinéraire technique du tournesol grâce à la mise
en place du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel (FDFB).

Mise en place d’un Fonds de Développement de la Filière Biodiesel


Le prix d’achat du tournesol au producteur étant fixé selon les règles du marché et de la
compétition avec les autres oléagineux utilisables par le projet, sans aucune intervention de
l’État, la moitié des revenus issus de la vente des URCE sera affectée à un Fonds de
Développement de la Filière Biodiesel. Ce fonds sera géré par une interprofession regroupant
la SODEFITEX et les producteurs de tournesol. Il aura quatre missions :
1. la prise en charge des coûts de transaction dans le processus d’obtention des URCEs ;
2. la gestion du risque prix qui permettra de lever la principale barrière à l’entrée que
constitue la compétitivité du tournesol par rapport aux autres cultures de rente
accessibles aux producteurs et la compétitivité du biodiesel face au gasoil ; Une
ristourne sur les crédits carbone sera ainsi accordée aux producteurs.
3. l’accroissement de la productivité des petites exploitations agricoles familiales
productrices de tournesol à travers le financement du conseil agricole et de la R&D
agronomique ;
4. la modernisation des petites exploitations agricoles familiales productrices de
tournesol à travers l’appui à l’acquisition à crédit de matériel de traction animale.
BAMTAARE exécutera en tant que prestataire de service pour le compte de l’interprofession,
la mission de conseil agricole et le programme de R&D agronomique. Elle veillera à ce qua la
production de tournesol n’induise pas de nouvelle défriche et intégrera dans son monitoring
un suivi des parcelles par relevées GPS (grâce au SIG de la SODEFITEX). Ce fonds pourra
bénéficier des subventions de l’État dans le cadre du « Programme Tournesol » et des projets
de promotion des biocarburants.

Au-delà de la gestion de ce risque d’approvisionnement qui est classique aux agro-industries


des zones soudano-sahéliennes, il s’avère nécessaire de dresser la cartographie de l’ensemble
des risques encourus mais aussi d’identifier les facteurs clés de succès du projet.

Cartographie des risques et facteurs clés de succès


Le tableau suivant indique les opportunités et les menaces dans le contexte actuel du projet :

Tableau 7  : Opportunités et menace présentes dans l’environnement du projet

OPPORTUNITÉS MENACES
Modération des cours du baril voire leur baisse
Hausse des cours du baril
en dessous de 50 $US/baril
Prolifération des promoteurs de futurs projets
Grande disponibilité en graine de coton de production de biocarburant dont certains
bénéficient d’un soutien plus explicite de l’État
Crise de la filière arachidière et résultats mitigés Non-adoption du tournesol par les petites

CEFEB 48ème SESSION 27


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

OPPORTUNITÉS MENACES
des tentatives de diversification exploitations agricoles familiales ciblées
Volonté de l’État de promouvoir les biocarburants Aléas climatiques : mauvaise répartition de la
à l’image du programme « pro-alcool » brésilien pluie ou sécheresse pluriannuelle
Proximité des sites d’exploitation minière par Refus des pétroliers à promouvoir le biodiesel
rapport aux sites du projet en réalisant le mélange avec le gasoil
Faiblesse du ticket d’entrée car le marché est Défiscalisation insuffisante voire nulle du
jeune biodiesel par l’État

Le projet encourre trois types de risque :


1. Un risque de marché ou risque prix qui est :
 Faible sur le biodiesel : selon les tendances actuelles et futures des cours du
baril et les options du gouvernement de se lancer dans le biodiesel (incitation
tarifaire)
 •Moyen sur le carbone à partir de 2012 toutefois il y a une couverture de la
Banque Mondiale jusqu’en 2015 ;
 •Faible sur les tourteaux car ils se substituent à la graine de coton et le prix
retenu dans la stratégie marketing est très compétitif et anticipatif sur la baisse
qu’induirait l’accroissement de l’offre par la production de tourteau de
tournesol.
2. Un risque d’approvisionnement qui est :
 Nul sur la graine de coton ;
 Fortement amoindri sur le tournesol grâce à la flexibilité des options
d’investissement (petit module à la place d’une grande usine)
 Mais moyen sur l’approvisionnement en méthanol qui doit être importé mais
qui pourrait être remplacé par l’éthanol que produira la Compagnie Sucrière
Sénégalaise dans le cadre de son projet biocarburant.
3. Et un risque d’accident lié aux produits dangereux dont principalement le méthanol
(MeOH) : Tout équipement en contact avec le MeOH sera muni d’un système anti-
explosif. En cas de passage à la production de fertilisant, cette veille particulière
concernera aussi le H3PO4 qui est très corrosif. Les sections les plus à risque du
procédé de fabrication du biodiesel (cf. supra) sont celles de la « réaction » et de la
« séparation». L’analyse et la gestion de tous les risques liés au procédé seront
renforcées par l’intégration du projet dans le périmètre de toutes les certifications déjà
obtenues ou envisagées par l’entreprise : ISO 9001 version 2000, ISO
14001/Environnement et OSHAS 18001/santé et sécurité au travail.
De ces analyses de l’environnement de la production de biodiesel au Sénégal, il ressort que
les cinq facteurs clés de succès du projet sont :
1. La maîtrise technologique : Barrière à l’entrée pour la plus part des projets
concurrents alors que la SODEFITEX bénéficie du partenariat stratégique existant
entre DAGRIS et le leader mondial des procédés de fabrication du biodiesel et dispose
déjà d’une équipe de R&D qui travaille depuis trois ans sur le tournesol;
2. La compétitivité du tournesol par rapport aux autres cultures de rente : Le projet
bénéficiera des actions du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel pour

CEFEB 48ème SESSION 28


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

profiter de la crise arachidière ; L’organisation de la collecte qui est défaillante dans


cette filière sera assurée par BAMTAARE pour le compte du projet ;
3. L’existence d’un dispositif d’appui conseil aux producteurs de tournesol :
L’expérience des sociétés cotonnière en la matière, permettra de transformer les
équipes d’achat du tournesol en véritables conseillers agricoles sans oublier que le
BAMTAARE est rémunérée par le FDBFB pour accompagner les producteurs de
tournesol ;
4. La souplesse dans les investissements : pour contrer la menace des aléas climatiques,
les unités industrielles sont non seulement de petites tailles mais elles sont aussi
facilement déplaçable sur un autre site car livrer clef en main dans des
conteneurs/usine.
5. La force de lobbying : Le lobbying nécessaire pour la défiscalisation du biodiesel
mais aussi pour la participation des majors du secteur pétrolier au mélange et à la
distribution du B10 ou du B20 sera porté par le comité de gestion du Fonds de
Développement de la Filière Biodiesel.

Conclusion partielle
A l’issu de l’analyse des différentes options et compte tenu des risques encourus et des
facteurs clés de succès, l'alternative qui s’offre à la SODEFITEX sont la production de
biodiesel soit pour le transport soit pour la production d’électricité dans le cadre d’une filière
biodiesel bénéficiant d’une défiscalisation sur la taxe spécifique et s’approvisionnant en
graines oléagineuses selon les règles du marché. La première alternative a comme avantage
une clientèle plus nombreuse et comme inconvénient l’obligation de devoir négocier avec les
majors du secteur pétroliers national qui devront effectuer des mélanges standardisés du
biodiesel au gasoil. Par contre, la seconde confie le projet dans l’obligation de devoir
négocier avec un club restreint de grandes sociétés mais permet de mieux répondre aux
exigences de traçabilité du MDP. Toutefois, quelle que soit l’option choisie par la
SODEFITEX, les déterminants de l’organisation de la production sont la flexibilité des
investissements, la maîtrise de la technologie pour une production de qualité (norme UE)
ainsi que la sous-traitance de la trituration des graines de coton et de la collecte du tournesol.
Par ailleurs le périmètre du projet pour l’évaluation financière n’englobe pas les activités de
développement rural telles que l’appui conseil aux producteurs de tournesol et la
recherche/développement agronomique. Ces dernières seront financées par le fonds de
développement de la filière biodiesel qui bénéficiera en premier abondement du versement de
l’avance de la banque Mondiale sur les crédits carbone et d’une éventuelle subvention de
l’État avant d’être régulièrement renfloué par la moitié des futures recettes sur ces crédits
carbone. Le projet est donc strictement industriel et cette vision guide son évaluation
financière qui est tout de même précédée d’une revue des impacts environnementaux et socio-
économiques qu’il pourrait avoir.

CEFEB 48ème SESSION 29


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

TROISIÈME PARTIE : EVALUATION DU PROJET : LE POIDS DES


SOUS PRODUITS ET DES CREDITS CARBONE

Impacts environnementaux et socio-économiques : Un projet éligible


au MDP
Le projet induit des impacts positifs sur l’environnement notamment dans la réduction des
émissions de gaz à effet de serre mais il est aussi un puissant vecteur de lutte contre la
pauvreté par ses impacts socio-économiques.

Des impacts positifs sur l’environnement


La réduction des émissions de gaz à effets de serre induite par le projet est estimée à : 12 000
teqCO2 an 2008 et 47 000 teqCO2-equivalent à partir de 2012. chaque tonne de biodiesel
consommée à la place du gasoil dégagera au moins 2,5 tCO2e d’ URCEs. L’évaluation de
cette réduction se fera en quatre phases  :
1. Approvisionnement en graines oléagineuses : opérations culturales, opérations poste
récolte (battage) et transport ;
2. Trituration : extraction et transport de l’huile sur les sites des unités de biodiesel ;
3. Production de biodiesel : transestérification et transport à Dakar ou à Sabadola (pour
les compagnies minières).
4. Combustion du biodiesel : en B20 ou en B10 à comparer au gasoil.

Ce projet est aussi un puissant outil de limitation de la pollution atmosphérique,


particulièrement dans l’agglomération urbaine de Dakar. Il peut constituer une composante
essentielle du Programme Sectoriel des Transport (PAST) et du Programme d’Amélioration
de la Mobilité Urbaine (PAMU) qui incluent une dimension environnementale sans oublier
l’Initiative sur la qualité de l’air dans les villes d’Afrique Subsaharienne

Par ailleurs il permet une meilleure gestion de la fertilité des terres dans les campagnes : le
projet participera à l’éradication de la monoculture de l’arachide grâce au développement de
la culture du tournesol. Cet aspect constitue un des axes majeurs du volet environnement du
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP).

D’importants impacts socio-économiques


En dehors de la réduction de la facture pétrolière (au moins 1%) qui est l’objectif premier de
la promotion des biocarburants par le gouvernement, le présent projet constituera un frein à
l’exode rural par la diversification des revenus des ruraux  et une opportunité de transfert de
technologies relatives à la culture du tournesol et à la production du biodiesel.

Un frein à l’exode rural par la diversification des revenus ruraux


Sans le projet, le chômage, l’exode rural et l’émigration clandestine vers l’Europe
continueront de croître dans les communautés rurales et urbaines ciblées par le projet. Car la
filière de l’arachide qui est la principale culture de rente pour les 25 000 ménages ruraux (soit

CEFEB 48ème SESSION 30


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

250 000 personnes) ciblés par le projet est en crise depuis plus de cinq ans et aucune unité
industrielle n’existe dans les 6 bourgades devant abriter les unités d’huileries.

Ainsi, par les revenus issus de la vente du tournesol, 4,5 milliards de FCFA/an à partir de
2012, soient 7 millions d’euros/an, le présent projet constitue un puissant outil de lutte contre
la pauvreté et l’émigration clandestine dans les 30 Communautés Rurales où sont réparties les
25 000 petites exploitations agricoles familiales ciblées. En améliorant la qualité des rotations
culturales par l’éradication de la monoculture de l’arachide, l’introduction du tournesol
permettra d’accroître la production céréalière et donc le bilan vivrier des communautés
rurales concernées. De plus, par la mise en place du Fond de Développement de la Filière
Biodiesel, le projet participe à la modernisation de ces petites exploitations agricoles
familiales, à la diversification de leur production et à l’amélioration de leur productivité.

Le fonctionnement des unités industrielles du projet entraînera la création d’une centaine


d’emplois à temps plein et près de 600 saisonniers sur une période de 100 jours ouvrables
correspondant à la période de battage et de collecte du tournesol. Autant d’emplois indirects
seront aussi créés par le projet. Par ailleurs le projet ouvrira de nouvelles perspectives aux
femmes qui assureront la vente des tourteaux aux éleveurs et qui pourront améliorer la qualité
du savon artisanale qu’elles fabriquent grâce à la glycérine qui leur sera plus accessible.

Un transfert de technologie au bénéfice des acteurs locaux


Sur le plan des transferts de technologie, aussi bien la culture du tournesol ainsi que la
production du biodiesel sont une première au Sénégal. Les process associés à ces deux
activités feront l’objet de transfert et de formation au bénéfice des acteurs locaux. La
SODEFITEX et ses partenaires producteurs de tournesol bénéficieront ainsi de l’expérience
du groupe SOFIPROTEOL qui les accompagne depuis trois ans dans l’expérimentation de
cette culture dans la zone du projet. Les savonneries locales ainsi que les industries chimiques
et pharmaceutiques auront un accès plus facile à la glycérine et les éleveurs, un tourteau à
moindre prix.

Sans le projet, l’unité de trituration de la graine de coton fermée depuis plus de dix ans ne
sera pas rouverte. La graine de coton est actuellement vendue en l’état aux éleveurs sans
aucune valeur ajoutée. Le projet proposera aux éleveurs du tourteau de coton et de tournesol à
la place de la graine de coton.

Au niveau national, la diversification et la transformation des produits agricoles auxquels


participe le projet sont des axes majeurs du volet agriculture du Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) ainsi que de la stratégie de croissance accélérée que va
mettre en œuvre le gouvernement sénégalais.

Bien que le présent projet soit éligible au MDP par ses impacts environnementaux et socio-
économiques, il s’avère indispensable d’évaluer sa rentabilité, seul gage de sa mise en œuvre
par une structure privée comme la SODEFITEX.. L’objectif premier étant de mettre sur le
marché sénégalais un produit alternatif au gasoil, cette évaluation sera effectuée avec un cas
de base qui n’intègre pas les crédits carbones. L’impact de ces derniers sur la rentabilité du
projet sera évalué dans le cadre des simulations et des tests de sensibilités sur la matrice des
projections financières.

CEFEB 48ème SESSION 31


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Le projet est-il rentable sans les crédits carbone ?


Avant de présenter les résultats du cas de base, il s’avère nécessaire de présenter les
hypothèses de travail majeures qui ont servi à le bâtir ainsi que le budget d’investissement du
projet.

Hypothèses de travail et budget d’investissements

Hypothèses de travail
Les hypothèses de base de l’analyse financière du projet sont présentées en annexe8. Le
tableau suivant en résume ce qui en ont été les plus déterminants lors de l’évaluation
financière.

Tableau 8  : Principales Hypothèses de base de l’évaluation financière du projet

Paramètres économiques Valeur


Paramètres techniques Valeur
Rapport euro/dollar US 1,27
Rayon moyen transport tournesol (km) 35
Prix d’achat graine de coton FCFA/kg 62
Rayon moyen transport huile de tournesol (km) 70
Prix d’achat tournesol FCFA/kg 137
Rendement huile tournesol 42%
Prix carreau usine SODEFITEX
Rendement huile coton 19% 350
HTVA du biodiesel (FCFA/litre)
Production de biodiesel par tonne d'huile (kg) 970
Prix de vente tourteaux FOB Afrique
44 936
ERs volume par tonne de biodiésel (tco2e) 2,5 de l'Ouest FCFA/tonne
Cours Ers ($US/tco2e) 7
Source : cf. annexe8

Les objectifs de production sont présentés en annexe9. Démarrant avec une production de
1 000 m3 de biodiesel en 2007, le projet atteint la croisière en 2012 avec une production de
21 000 m3. Ces projections de productions conditionnent la réalisation des installations
industrielles programmées dans le budget d’investissement du projet.

Un budget d’investissement étalé sur cinq ans


Selon le rythme d’accroissement de la production, les investissements initiaux s’étalent sur
cinq ans (2007-2011). La SODEFITEX comptant les financer sur la base d’un crédit d’une
durée de 15 ans dont cinq ans de différé et le MDP offrant la possibilité d’une durée de
comptabilisation des crédits carbone de 14 ans (2 fois 7 ans), une durée de vie de 15 ans
(2007-2022) a été retenue pour le projet.

Le budget d’investissements présenté en annexe10 s’élève sur ces cinq ans à 1,7 milliards de
FCFA soit 2,6 millions d’euros. Il est prévu de l’exécuté en deux phases d’investissements :
 La phase d’installation de la première unité de biodiesel dont la capacité de production
est saturée grâce au recours à la graine de coton ; Correspondant aux trois premières
années du projet, cette phase représente 53% du budget d’investissement soit 933
millions de FCFA (1,4 millions d’euros). Deux unités de trituration du tournesol dont
la production est encore inférieure à 10 000 tonnes sont installées durant cette phase.
 La phase de développement de la production de tournesol suite à l’installation en 2010
de la seconde unité de production de biodiesel ; La part des graines de coton dans la

CEFEB 48ème SESSION 32


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

production passe ainsi de 95% en année1 du projet à 29% en 2012. Cet accroissement
de la production attendue de tournesol induit l’installation de quatre autres unités de
trituration dont deux en 2010 et deux en 2011.
En somme, les investissements relatifs à la collecte (15 batteuses et 5 bascules) et à la
trituration du tournesol représentent 66% du budget total d’investissement. Le tableau des
amortissements correspondant aux investissements et renouvellements du projet est présenté
en annexe11. Ces amortissements vont fortement grever la marge sur coût variable dans les
premières années d’installation des unités industrielles. Or cette marge est l’un des premiers
critères d’appréciation de la rentabilité du projet.

Analyse de la rentabilité : faut-il rejeter le projet ?


L’évaluation de la rentabilité du projet est faite à partir de la marge sur coût variable, du
résultat d’exploitation et de l’analyse des flux de trésorerie.

Une faible marge sur coût variable dans les premières années du projet
Le tableau des ventes et de la marge sur coûts variable ainsi que celui des charges fixes sont
respectivement présenté en annexe12 et annexe13. En constante progression induite avant
2012 principalement par l’accroissement de la production, et après cette année de croisière
par la hausse annuelle de 1% des prix de vente du biodiesel le chiffre d’affaires du projet
atteint 10 milliards de FCFA soit 15 millions d’euros dès 2014. Ainsi, la marge sur coût
variable croît régulièrement et passe de 0,5 à 1 milliard de FCFA (0,7 à 1,5 millions d’euro)
entre la première et la dernière année du projet. Toutefois, le taux de marge sur coût variable
ne redevient supérieur ou égal à 5% qu’à partir de 2017 après ne l’avoir été que sur les trois
premières années du projet. Comme l’indique le graphique suivant, et relativement aux
charges fixes qu’elle doit couvrir, cette marge est faible sur la période 2011-2014.

1 200

1 000

800
MFCFA

600

400

200

0
2 007

2 008

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

2 015

2 016

2 017

2 018

2 019

2 020

2 021

2 022

Marge sur coût variable Charges ifxes

Figure 8  : Évolution de la marge sur coût variable et des charges fixes

La saturation de la capacité de la seconde unité de production de biodiesel n’est réalisée qu’en


2012, année de croisière de la production de tournesol. Ainsi l’accroissement des charges
fixes dont principalement les amortissements, induit par l’installation de cette unité en 2012

CEFEB 48ème SESSION 33


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

et le doublement de la capacité de trituration sur la même phase, grève la marge sur coût
variable. Celle-ci ne redevient supérieure aux charges fixes qu’à partir de 2015. D’ailleurs il
apparaît sur le tableau des investissements et renouvellements (annexe10) que la capacité
installée en production de biodiesel passe de 7 200 tonnes en 2009 à 15 200 tonnes l’année
suivante alors que la production attendue qui est de 8 000 tonnes en 2009 n’atteint les 15 000
tonnes qu’en 2012. D’ailleurs, le tableau de la page suivante relatif au point mort révèle que
le risque est assez élevé : De 66% de la production de biodiesel attendue en 2011, le point
mort ne repasse sous la barre des 33% qu’en 2017. Ce risque lié au début à la faiblesse des
approvisionnements en tournesol, seule contrainte à l’accroissement de la production, se
réduit au fil du temps avec l’accroissement annuel43 des prix du biodiesel de 1%.

L’analyse de la marge sur coût variable révèle que le résultat d’exploitation sera à coup sûr
déficitaire sur la période 2011-2013 où celle-ci est nettement inférieure aux charges fixes.

Résultat d’exploitation et capacité d’autofinancement (CAF)


Le graphique suivant élaboré à partir des données du tableau de la page suivante (et
annexe14) indique l’évolution de l’excédent brute d’exploitation (EBE), du résultat
d’exploitation et de la CAF qui est comparé aux besoins pour les investissements et
renouvellements.

800

600

400
MFCFA

200

0
2 007

2 008

2 010

2 011

2 013

2 014

2 017

2 020
2 009

2 012

2 015

2 016

2 018

2 019

2 021

2 022

-200

CAF Investissements et renouvellements Résultat d'exploitation

Figure 9  : Évolution de l’EBE, du résultat d’exploitation et de la CAF

43
La moyenne annuelle, sur les trois dernières, de l’accroissement des prix du gasoil est de 8%. Le taux
d’inflation appliquée sur les charges à l’exception des matières agricoles est de 3%.

CEFEB 48ème SESSION 34


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la SODEFITEX

Tableau 9  : Point mort du projet


MFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022
Marge sur coût variable 51 167 245 234 174 136 215 295 375 457 539 622 706 790 876 962
Charges ifxes 59 103 108 178 244 296 299 301 304 306 309 312 314 317 320 318
Taux de marge sur coût variable 9% 6% 5% 4% 2% 1% 2% 3% 4% 4% 5% 6% 7% 8% 8% 9%
3
Point mort en m de biodiesel ND 1 622 1 987 4 024 10 387 ND ND ND 8 181 6 835 5 889 5 189 4 648 4 220 3 871 3 533
Point mort en % de la production attendue 31% 22% 37% 66% ND ND ND 38% 32% 27% 24% 22% 20% 18% 16%

Tableau 10  : Résultat d’exploitation prévisionnel du projet

MFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022
Ventes de Produits finis 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Produits d'exploitation 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Charges d'exploitation hors amortissements 562 2 548 4 341 5 169 7 355 9 884 9 887 9 889 9 892 9 895 9 897 9 900 9 903 9 905 9 908 9 910
dont consommations de matières 376 1 840 3 203 3 863 5 636 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697
dont intérêts sur crédits de campagne 1 27 70 114 233 371 371 371 371 371 371 371 371 371 371 371
dont charges de personnel 6 7 7 13 20 27 27 28 29 29 30 30 31 32 32 33
dont transports 1 18 47 78 158 252 252 252 252 252 252 252 252 252 252 252
dont services extérieurs 168 631 978 1 055 1 250 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466 1 466
dont frais d'entretien et de maintenance 0 1 1 2 4 5 7 9 11 13 15 16 18 20 22 24
dont frais de distribution 4 16 25 27 33 39 39 39 39 39 39 39 39 39 39 39
dont charges de strcuture 5 9 10 16 22 27 27 27 28 28 28 28 29 29 29 29
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 4 100 165 129 40 -18 59 136 214 293 372 453 534 616 699 783
Reprises de provisions 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Transfert de charges 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
DAP 16 51 53 100 143 182 182 182 182 182 182 182 182 182 182 178
Résultat d'exploitation -12 49 112 29 -103 -199 -123 -46 32 111 191 271 352 434 517 605

CAF 4 93 148 125 40 -18 59 136 209 276 344 412 481 551 621 692

CEFEB 48ème SESSION 35


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Démarrant avec un faible déficit en année une (12 millions de FCFA soit 18 000 euros), le
projet enregistre un résultat d’exploitation positif sur les trois années suivantes. Cependant le
cumul sur les dix premières années de ce résultat donne des pertes de 150 millions de FCFA
(229 000 euros). L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) dégagé est négatif pour un montant
de -18 millions de FCFA soit -7 000 euros, la première année d’exploitation de la seconde
unité de production de biodiesel (2012). A partir de 2015, le résultat d’exploitation, en
croissance continue, passe de 32 millions de FCFA à 605 millions de FCFA (326 000 euros à
922 000 euros), à la fin du projet

La CAF passe de 59 millions de FCFA en 2013 à 692 millions de FCFA en 2022 (89 000
euros à plus de 1 million d’euros). Toutefois, elle est en dessous du dixième du budget
d’investissement (170 millions de FCFA soit 259 000 euros) sur les cinq premières années du
projet. Ainsi, aux conditions actuelles du marché financier Ouest Africain, cette CAF peut
supporter au plus des intérêts mais pas le principal d’un crédit devant financer les
investissements pendant cette phase de développement du projet. Dès lors la SODEFITEX
devra négocier un différé de cinq ans si elle compte financer à crédit les investissements du
projet. De plus, l’aspect cyclique des dépenses d’investissement et de renouvellement révélé
par le graphique indique que la SODEFITEX, en cas de mise en œuvre du projet, devrait
s’attendre à des tensions cycliques de même allure sur la trésorerie avec un risque certain sur
la viabilité du projet. En effet, le pic de la courbe des investissements et des renouvellements
est au-dessus de la CAF en 2017 : le projet ne peut autofinancer el renouvellement de ses
investissements initiaux. Cependant ces renouvellements peuvent être financés à crédit sans
recours à un différé.

Ces résultats mitigés du projet augurent d’une faible rentabilité voire une destruction de
valeur en cas d’actualisation des flux de trésorerie.

Analyse des flux de trésorerie : un cas de base à rejeter


Le tableau des flux de trésorerie est présenté en annexe15. Le cumul des flux nets de
trésorerie non actualisés montre que le délais de récupération des capitaux investis, à partir de
2011 (dernière année du budget d’investissement initial) est de dix ans. Ainsi, avec les flux
actualisés à un taux de 15%, ces capitaux ne pourront pas être récupérés sur la durée du
projet. Cela se traduit d’ailleurs sur une Valeur Actualisée Nette (VAN) négative (-175
millions de FCFA soit 267 000 euros). D’ailleurs le taux de profitabilité du projet est négatif
(-19%). Au plan strictement financier, et sur la base de ces indicateurs, le projet devrait être
rejeté.

La valeur du Taux de Rentabilité Interne (TRI), milite aussi en faveur du rejet du projet au vu
des rendements exigés du capital qui est d’au moins 15% dans la sous région où le marché
financier offre des taux de placements allant jusqu’à 6,5%. En effet le projet enregistre un
TRI de 11%.

Au vu de ces résultats, la SODEFITEX perdra de l’argent en investissant dans ce projet, selon


les hypothèses du cas de base. Cependant avant de conclure ou non sur son éventuel rejet, il
s’avère indispensable d’effectuer des tests de sensibilité par rapport aux indicateurs les plus
déterminants sur la rentabilité du projet.

CEFEB 48ème SESSION 36


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Test de sensibilité : Un projet à ne pas rejeter si…


A l’issu des simulations sur la matrice du modèle d’évaluation construite ave les hypothèses
du cas de base, trois indicateurs influencent fortement la rentabilité du projet :

 Le prix d’achat des graines oléagineuses : Le prix du tournesol étant lié à celui de la
graine de coton par un multiplicateur constant (le rapport des rendements huile (2,21),
les variations ont porté sur le prix de la graine de coton.

 Le prix de vente des tourteaux : Leur niveau dans le cas de base où le prix FOB
Afrique de l’Ouest a été choisi ne traduit pas la réalité du marché sénégalais où ces
produits sont mieux valorisés.

 Le prix de vente du biodiesel : Le prix du produit qu’achète le consommateur final, le


B10 ou le B20 ne peut être supérieur à celui du gasoil. Il est même préférable de
maintenir un écart incitatif pour promouvoir les biocarburant. La limite supérieure de
cet écart, qui était de 10 FCFA/litre sur le B20, dans le cas de base, peut être ramené
à 5 FCFA/litre lors des simulations. Par ailleurs la seconde contrainte dans les
variations du prix du biodiesel est que l’effort demander à l’État ne peut aller au-delà
de l’annulation de la taxe spécifique.

Un cas amélioré et un cas dégradé ont été testé pour chacune de ces variables.

Cas améliorés  : un projet bancable


Les résultats des tests sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 11  : Test de sensibilité  : cas améliorés


Rappel Cas de Prix graine de Prix de vente des Prix de vente
Indicateurs
base coton tourteaux biodiesel

Variation par rapport au cas de base -1% +3% + 1%

Délai de récupération (flux non actualisés): 10 ans 5 ans 10 mois 6 ans 5 ans 8 mois

Délai de récupération (flux actualisés): > durée projet 10 ans 10 ans 9 ans 7 mois

Valeur actualisée nette (VAN) : -174 863 68 214 54 388 111 356

Taux de rentabilité interne (TRI): 11% 17% 16% 17%

Indice de profitabilité (IP) : -19% 7% 6% 12%

Taux d'actualisation 15% 15% 15% 15%

Ces résultats indiquent que le rejet du projet auquel conduit les résultats du cas de base peut
être éviter si une seule des hypothèses optimistes se réalise. Dans tous les scénarios, la VAN
est positive, le TRI supérieur à 16% et le DRC inférieur ou égal à 6 ans (un DRC de 5 à 7 ans
est acceptable pour des projets agro-industriels). Toutefois l’indice de profitabilité n’atteint
les 10% qu’avec la hausse de 1% des prix de vente du biodiesel (+12%).

Ce prix de vente du biodiesel est la variable la plus sensible du projet. Cependant, il n’est pas
évident de vendre le B10 ou le B20 à des flottes captives lorsque leurs prix ne sont pas très
attractifs par rapport au gasoil surtout dans des économies en développement où les

CEFEB 48ème SESSION 37


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

entreprises prennent rarement en charge leurs responsabilités environnementales. De plus, au


vu du contexte sénégalais marqué par la compétition, au sein de l’exploitation agricole, entre
l’arachide qui est fortement soutenue par les pouvoirs publics et les autres cultures de rente, il
est plus probable de pouvoir augmenter le prix des tourteaux de 3% voire 5% que de baisser
celui des graines oléagineuses de 1%.

De ce fait, au cas où le projet devrait être retenu, la stratégie de redressement, de la situation


non bancable du cas de base, est axée sur :

 D’abord un relèvement du prix de vente des tourteaux ;

 Ensuite un relèvement du prix de vente du biodiesel ;

 Et enfin et si et seulement si les deux premières mesures s’avèrent insuffisantes, une


réduction du prix des graines oléagineuses.

Dans le domaine du probable, les variations peuvent aussi avoir lieu dans le sens opposé d’où
la nécessité des cas dégradés.

Cas dégradés  : Une faible marge de manœuvre


La variation dans un sens pessimiste des variables sensibles du projet aboutit au résultat
suivant :
Rappel Cas de Prix graine de Prix de vente des Prix de vente
Indicateurs
base coton tourteaux biodiesel

Variation par rapport au cas de base +1% -3% - 1%

Délai de récupération (flux non actualisés): 9 ans 9 ans 6 mois 9 ans 2 mois 9 ans 9 mois

Délai de récupération (flux actualisés): > durée projet > durée projet > durée projet > durée projet

Valeur actualisée nette (VAN) : -174 863 -417 940 -251 280 -461 083

Taux de rentabilité interne (TRI): 11% 7% 10% 6%

Indice de profitabilité (IP) : -19% -45% -27% -49%

Taux d'actualisation 15% 15% 15% 15%

En cas baisse de 1% des prix du biodiesel, le TRI du projet diminue de 5 points et se retrouve
à un niveau inférieur au taux de rémunération des placements. De même une hausse de 1% du
prix des graines oléagineuses fait passer le TRI du projet en dessous des taux d’intérêt de la
Caisse Nationale de Crédit Agricole qui est la seule banque de développement du pays (7,5%
pour les financements du secteur agricole, agro-industriel et agro-alimentaire). Toutefois, le
projet le TRI ne se réduit que de un point quand le prix des tourteaux baisse de 3%. La
dégradation du taux de profitabilité est aussi tr-s sensible. Seul le délais de récupération du
crédit est très peu touché par une variation défavorable au projet des paramètres testés.

En somme, dans la mise en œuvre de ce projet, la SODEFITEX aura une très faible marge de
manœuvre en cas de péjoration de l’environnement économique immédiat du projet dont
principalement une baisse des cours du pétrole entraînant une réduction de 1% du prix du
biodiesel. Ces résultats confirment les conclusions de rejet du cas de base. Toutefois quand
sera-t-il i ce cas de base intègre des revenus supplémentaires issus des crédits carbone.

CEFEB 48ème SESSION 38


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Les crédits carbones permettent-ils de repêcher le projet ?


L’impact des crédits carbone sur le projet est évalué sous deux aspects :
 La rentabilité du projet
 La pérennité du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel

Impact des crédits carbone sur la rentabilité du projet


Le tableau du résultat d’exploitation prévisionnel ainsi que celui des flux de trésorerie
recalculés en considérant le cas de base intégrant les crédits carbone sont présentés en
annexe16 et annexe17. Faible au démarrage, ces crédits carbone représentent dès 2012, des
recettes additionnelles fixes de 85 millions de FCFA (129 000 euros) pour le projet. Le
graphique suivant révèle leur impact sur les principaux indicateurs du compte de résultat.

900

700

500
MFCFA

300

100
2 007

2 008

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

2 015

2 016

2 017

2 018

2 019

2 020

2 021

2 022

-100

CAF Investissements et renouvellements Résultat d'exploitation

Figure 10  : Evolution du résultat d’exploitation et de la CAF avec les crédits carbone

En comparaison aux résultats du cas de base (cf. supra) il s’avère que les crédits carbone
améliorent considérablement la rentabilité du projet. L’EBE devient positif sur toute la durée
du projet. Les pertes de 150 millions de FCFA (229 000 euros) accusées par le résultat
d’exploitation cumulé sur les dix premières années du projet, sont réduits de moitié. Cet
accroissement des résultats d’exploitation améliore la CAF. Toutefois le différé de cinq ans,
nécessaire dans le cas de base, en cas de financement à crédit des investissements, est à
maintenir puisque la CAF reste toujours en dessous du dixième du budget d’investissement
sur les cinq premières années du projet.

CEFEB 48ème SESSION 39


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

L’impact de cette nouvelle situation sur les flux de trésorerie rend le projet bancable. En
effet la VAN devient positive pour un montant de 338 223 FCFA et le TRI devient
compatible avec les exigences des investisseurs en passant de 11% dans le cas de base à 24%
avec les crédits carbone. Il en est de même de l’indice de profitabilité qui passe de –19% à
36%. Le délais de récupération du crédit avec les flux non actualisés passe à 3 ans et 7 mois
contre 9 ans dans le cas de base. Ce délais qui dépassait la durée du crédit en cas
d’actualisation des flux de trésorerie est de 7 ans avec les crédits carbone. De plus, en
permettant de mettre sur place le Fonds de Développement de la filière Biodiesel les crédits
carbone participent à la sécurisation des approvisionnements du projet. Toutefois, il s’avère
nécessaire d’évaluer la pérennité d’un tel fonds.

Pérennité du Fonds de Développement de la Filière Biodiesel (FDBD)


La situation des recettes issues des crédits carbones ainsi que le tableau ressources/emplois du
fonds sont présentés en annexe18. Les crédits carbones dégagent des recettes cumulées sur la
durée du projet de 2,2 milliards de FCFA soit 3,3 millions d’euros. Faible au début du projet,
ils atteignent dès 2012, le montant fixe annuel de 171 millions de FCFA soit 85 millions de
FCFA (129 000 euros) de recettes annuelles pour le FDBD (quote part de 50%). Ainsi il est
nécessaire de recourir à un abondement initial pour couvrir les charges du fonds pendant la
phase de développement du projet.

Cet abondement initial s’élève à 550 millions de FCFA. Les 18% de ce montant soit 100
millions de FCFA (381 000 euros) constituent l’avance de la Banque Mondial sur les crédits
carbones. Les 82% restants seront assurés par le « Programme de Promotion du Tournesol »
qui est un projet de l’Etat du Sénégal doté d’un budget de 300 millions de FCFA en 2006. Ce
projet assure un appui au FDFB de 150 millions (572 000 euros) par an sur ses trois
premières années d’existence. L’avance de la banque mondiale est remboursée par le FDFB.
Dès 2013 qui marque la fin de ces remboursements, les charges du fonds qui se répartissent
comme suit.

Appui à la
modernisation
Financement Versement des petites
de la R&D sur prélèvement exploitations
les cultures MDP agricoles
bioénergétiqu 4% familiales
es 19%
10%

Ristourne
producteurs
Financement tournesol sur
du conseil crédit
agricole carbone
48% 19%

Figure 11  : Répartition des emplois du FDFB

Les dépenses du fonds se résument au financement des actions permettant de sécuriser les
approvisionnements du projet dont le conseil agricole (40%) et l’appui au producteur (38%)

CEFEB 48ème SESSION 40


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

et la recherche & développement (10%). A partir de 2013, les recettes des crédits carbones
couvrent ensemble des charges annuelles du fonds lui assurant ainsi sa pérennité.

En somme, les crédits carbone assurent la rentabilité financière du projet et la pérennité du


Fonds de Développement de la filière Biodiesel. Toutefois l’incertitude actuelle sur l’avenir
du MDP à la fin du Protocole de Kyoto (2012) reste un risque majeur pour le projet.

Conclusion partielle
L’évaluation du projet révèle qu’il a d’importants impacts socio-économiques et
environnementaux positifs. Cependant il ne saurait être retenu dans une vision strictement
industrielle et motivée par la réduction de la facture pétrolière que si le prix des tourteaux est
relevé de 3%. Les autres options permettant d’assurer la rentabilité du projet sans les crédits
carbone sont un relèvement de 1% du prix de vente du biodiesel ou une réduction de 1% du
prix aux producteurs des graines oléagineuses. La SODEFITEX parviendrait au même
résultat en combinant ces options avec des niveaux de variations moindres sur chacune
d’elles. La matrice qui a été élaborée pour l’évaluation de ce projet permet la réalisation
automatique d’une telle simulation. Cependant l’intégration du crédit carbone rend le projet
bancable sans qu’il soit nécessaire d’ajuster ces prix qui sont les variables les plus sensibles
du projet.

CEFEB 48ème SESSION 41


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
A l’issu de la revue des choix stratégiques et de l’évaluation du projet, il s’avère que la
production de biodiesel constitue un bon outil de diversification des activités des sociétés
cotonnières Ouest Africaines. Pour 20 000 m3/an, cela nécessite un investissement de 1,7
milliards de FCFA soit 2,6 millions d’euros. Porté par la SODEFITEX dont l’appartenance à
un groupe international qui maîtrise la technologie de transestérification et le partenariat fort
tissé avec les organisations paysannes constituent des avantages concurrentiels certains, il
dégage un TRI de 11% qui passent à 24% avec les crédits carbone.

Bien qu’ils ne soient qu’un produit accessoire, ces crédits carbones qui font que la VAN d’un
tel projet n’est pas négative et que le délais de récupération du capital investi est inférieur à
cinq ans, sont indispensables pour des promoteurs privés. Par ailleurs, en affectant la moitié
de ces crédits à un Fonds de Développement de la Filière Biodiesel qui les utilisera pour
l’appui aux organisations paysannes et à la modernisation des petites exploitations agricoles
familiales et pour le financement du conseil agricole et de la recherche/développement, la
SODEFITEX sécurise les approvisionnements des unités industrielles installées dans le cadre
de ce projet.

Le risque assez élevé sur ces approvisionnements en graines oléagineuses est induit par la
probabilité d’un mauvais hivernage une année sur cinq et la compétition au sein des
exploitations agricoles entre diverses cultures de rente. Ainsi, la SODEFITEX doit adopter
une politique d’investissement souple basée sur l’installation au rythme d’accroissement de la
production de petites unités industrielles modulaires afin de mieux gérer ce risque.

Les résultats financiers qui conditionnent la réalisation des investissements sont fortement
tributaires des prix de vente du biodiesel et des tourteaux et des prix d’achat des graines
oléagineuses. Une variation de 1% sur le prix du biodiesel fait évoluer le TRI du projet au
moins de 5%. Toutefois, les impacts socio-économiques et environnementaux du projet
militent en faveur d’un soutien de l’État dont les politiques agricoles et énergétiques sont
centrées sur la diversification des cultures et la promotion des biocarburants.

Ce soutien de l’État est aussi justifié par le fait que ce projet est un puissant levier dans la
lutte contre la pauvreté dans le milieu rural sénégalais fortement touché par la crise actuelle
de la filière arachidière. L’installation de six huileries en mileiu rural et de deux unités de
production de biodiesel dans des villes secondaires, permettra de renforcer la participation de
la SODEFITEX à l’émergence d’une nouvelle économie rurale dans sa zone d’intervention.
Cependant, afin de pas tomber sous les travers de l’effet mode sur les biocarburants,
l’entreprise devra particulièrement prendre en compte ces cinq recommandations :
 Veiller à la participation active des pétroliers dans le développement de la filière
biodiesel ; Le projet ne peut être durable sans une convention de partenariat avec les
majors du secteur qui détiennent le réseau de distribution, les compétences et les
installations nécessaires au mélange du biodiesel au gasoil. De plus, ce domaine est
éloigné des métiers de la SODEFITEX. En cas d’absence d’accord contractuels,
l’intervention de l’Etat sera nécessaire à ce niveau.
 Mettre en place une association des producteurs de biocarburants en y invitant la
Compagnie Sucrière Sénégalaise qui se lance dans la production d’éthanol ; cette
association doit assurer le lobbying nécessaire à l’obtention de la défiscalisation et à

CEFEB 48ème SESSION 42


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

l’incitation des majors du secteur pétrolier à accepter la réalisation du mélange de


l’éthanol et du biodiesel respectivement à l’essence et au gasoil en ce qui concerne
leurs installations avant la livraison aux stations services ; Elle travaillera aussi à
l’élaboration de normes sénégalaises relatives à ces produits par les services étatiques
compétents en la matière ;
 Etablir, en partenariat avec les organisations paysannes, des règles de fixation des
prix des graines oléagineuses articulées sur les cours mondiaux, dans le cadre d’une
interprofession qui assurera par ailleurs la gestion du Fonds de Développement de la
Filière Biodiesel ; La formule proposée dans ce document, pour fixer ce prix doit être
affinée sur la base de l’évaluation de la production d’huile en tant que projet
d’investissement indépendamment de la production de biodiesel ;
 Intégrer la production de biodiesel dans le périmètre des certifications de
l’entreprise  et renforcer les efforts de recherche/développement sur les plantes
bioénergétiques afin de maintenir la qualité et l’image des produits mais aussi de
conserver et de consolider la position de leader sur le marché sénégalais du biodiesel
que la SODEFIETX ouvre avec ce projet par une couverture de 30% de la demande
potentielle.
 Renforcer les efforts de recherche et développement en étudiant la faisabilité d’une
substitution du méthanol et de la soude, utilisés lors de la production du biodiesel,
respectivement, par de l’éthanol et de la potasse et en testant la conduite en grande
culture du Jatropha mais aussi l’introduction du ricin qui sont des cultures adaptées
aux zones sèches.
Ces recommandations permettront d’affiner tout au long de la mise en œuvre du projet les
options stratégiques dégagées à travers cette étude. Par ailleurs, après la capitalisation de
cette expérience, la SODEFITEX pourra se lancer sur un second projet intégré :
l’installation de petites unités de production de biodiesel pour l’électrification des sites
des centres de collecte du lait. Les tourteaux seront vendus aux éleveurs qui fournissent le
lait à ces centres qui sont tous des producteurs de coton. Un tel projet est éligible à la
Facilité ACP-UE sur l’énergie qui accorde une subvention de 75% des investissements et
peut être réalisé en partenariat avec l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale et les
Communautés Rurales de la zone d’intervention de la SODEFITEX. Toutefois et en
conformité avec les principes retenus lors de l’évaluation du présent projet, les crédits
carbones devront être considérés comme un produit accessoire pouvant éventuellement
améliorer la rentabilité du projet. Cela d’autant plus que l’avenir du marché du carbone
est incertain après les résultats mitigés de la récente réunion de la CCNUCC au Kenya
(novembre 2006) où les pays membres ne sont pas prononcés sur l’après 2012, dernière
année du Protocole de Kyoto. Toutefois, pour les sociétés cotonnières, la question
fondamentale est : jusqu’où ira la volonté politique des États Ouest Africains de réduire
l’hémorragie sur les réserves de devise due à la facture pétrolière et la dépendance
énergétique de la sous région ? De toutes les façon, le développement de la production de
biodiesel en Afrique de l’Ouest ne peut se faire que dans le cadre d’une décision politique
volontariste avec une forte implication des Etat dans l’organisation du secteur.
Enfin, nous recommandons à la SODEFITEX et autres sociétés cotonnières Ouest
africaines de se lancer avec prudence dans des projets de diversification de leurs activités
par la production de biodiesel.

CEFEB 48ème SESSION 43


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

ANNEXES
Annexe1 : Consommation d'huiles végétales en 202 0 en Afrique de l’Ouest

PAYS ZONE 2000 CONS PC CONS TOT 2020 CONS TOT Tx croiss

Bénin UEMOA 6 272 4,9 30 733 10 697 52 415 70,6%


Burkina UEMOA 11 535 4,3 49 601 21 667 93 168 87,8%
Côte d'Ivoire UEMOA 16 013 12,3 196 960 23 353 287 242 45,8%
Guinea-Bissau UEMOA 1 199 11,4 13 669 1 940 22 116 61,8%
Mali UEMOA 11 351 6,2 70 376 20 389 126 412 79,6%
Niger UEMOA 10 832 3,8 41 162 21 853 83 041 101,7%
Sénégal UEMOA 9 421 16,2 152 620 15 023 243 373 59,5%
Togo UEMOA 4 527 8,2 37 121 7 383 60 541 63,1%
TOTAL UEMOA 71 150 8,3 592 241 122 305 968 308 63,5%
Cape Verde CEDEAO non UEMOA 427 16,0 6 832 608 9 728 42,4%
Gambia CEDEAO non UEMOA 1 303 17,6 22 933 1 933 34 021 48,3%
Ghana CEDEAO non UEMOA 19 306 6,0 115 836 28 755 172 530 48,9%
Guinea CEDEAO non UEMOA 8 154 13,7 111 710 12 681 173 730 55,5%
Liberia CEDEAO non UEMOA 2 913 16,8 48 938 6 516 109 469 123,7%
Mauritania CEDEAO non UEMOA 2 665 11,2 29 848 4 708 52 730 76,7%
Nigeria CEDEAO non UEMOA 113 862 15,8 1 799 020 184 248 2 911 118 61,8%
Sierra Leone CEDEAO non UEMOA 4 405 13,7 60 349 8 036 110 093 82,4%
TOTAL CEDEAO NON
153 035 14,3 2 195 465 247 485 3 573 419 62,8%
UEMOA

TOTAL CEDEAO 224 185 12,4 2 787 706 369 790 4 541 726 62,9%

Source : AIFO-UEMOA/BOAD « Atelier de concertation sur les filières oléagineuses de l’UEMOA » Lomé,
Juin 2004

Annexe2 : Évolution des cours du baril

Source : bourse.lesechos.fr en date du 6 avril 2005

CEFEB 48ème SESSION I


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe3: Évolution en valeur des importations sénégalaises de produits


pétroliers

En MFCFA 2001 2002 2003 2004 2005

Produits pétroliers 212 123 198 113 247 166 278 460 326 642


Source : Ministère de l’Économie et des Finances / Bureau des Échanges Extérieurs

Annexe4 : Structure des prix des produits pétroliers au Sénégal

Source : Ministère de l’Énergie et des Mines

CEFEB 48ème SESSION II


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe5: Bilan des gaz à effet de serre avec hypothèse de combustion totale
(en g équivalent CO2/kg)

Source : PricewaterhouseCoopers/IFP : Bilan énergétique et gaz à effet de serre des filières de production des
biocarburants en France (2002)

Annexe6 : Répartition de la consommation de produits pétroliers en 2003

Source : Comité Nationale des Hydrocarbures

CEFEB 48ème SESSION III


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

ANNEXE7 : Evolution des cours de la glycérine

Annexe8 : Hypothèses de base de l’évaluation financière


Annexe8.1 : Paramètres techniques

Indicateur Valeur Source


Capacité de collecte d'une bascule en 100 jours
1 500 SODEFITEX
(tonne de tournesol)
Capcité d'une batteuse en 100 jours (tonne de
500 SODEFITEX
tournesol)
Rayon moyen transport tournesol (km) 35 SIG SODEFITEX
Capacité d'un module de trituration du tournseol
4 320 Calculé à partir caractéristiques du matériel
(t/an)
Nombre d'employés permanents par module de 1 gardien et 1 technicien appuyé par des aides
2
trituration du tournesol organisées en GIE et en équipe d'achat
Rendement huile du tournesol 42% INRA
Densité huile de tournesol 0,925 R&D SODEFITEX
Rendement huile coton 19% SONACOS
Rendement tourteaux graine de coton 79%
Calculé "100% - rendement huile - 2% de perte"
Rendement tourteaux tournesol 56%
Rayon moyen transport huile de tournesol (km) 70 SIG SODEFITEX
Capacité d'un module biodiesel (m /an) 3
7 600 Calculé à partir caractéristiques du matériel
Nombre d'employés permanents par module 1 technicien appuyé par des aides organisées
1
biodiesel en GIE
Consommation méthanol par tonne d'huile (kg) 110 INRA, DAGRIS
Consommation de soude par tonne d'huile (kg) 3 National Renewable Energy Laboratory (U.S.

CEFEB 48ème SESSION IV


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Indicateur Valeur Source


Consommation d'acide par tonne d'huile (Kg) 2,5 Departement for Energy)
Production de biodiesel par tonne d'huile (kg) 970 INRA
Densité biodiesel 0,884 INRA
Production glycérine par tonne d'huile (kg) 108 INRA
Chaque module de biodiesel est équipé d'un
Consommation biodiesel par groupe électrogène
0,2% groupe électrogène qui consomme 2 litres de
de l'unité biodiesel (% biodiesel produit)
biodiesel pour 2000 litres produit par le module
Production de ERs volume par tonne de biodiesel
2,5 IFP
(tco2e)

Annexe8.2 : Paramètres économiques


Indicateur Valeur Source
Rapport euro/dollar US 1,27 DAGRIS
Prix graine de coton rendue Kaolack en FCFA/kg 62 Base business plan SODEFITEX
Prix d'achat tournesol en FCFA/kg 137 à partir prix graine de coton
Prix tourteaux FOB Afrique de l'Ouest
44 936 DAGRIS
FCFA/tonne
Prix local tourteaux carreaux usine SONACOS
110 SONACOS
FCFA/kg
Oléine de palme CAF Côte d'Ivoire FCFA/tonne 330 045 DAGRIS
Prix d'achat méthanol en FCFA par tonne 210 870 INRA + frais FOB à CIF
Prix d'achat soude (FCFA/kg) 9 000 Prix d'achat SODEFITEX (HTVA)
caractéristique matériel et kilowatt/heure à
Coût électricité par m3 de biodiesel -
89,82 FCFA ou consommation biodiesel
Prix de vente glycérine à 80% de glycérol
31 834 INRA - frais FOB à CIF
FCFA/tonne
Le taux d'inflation est à 2,3% en 2005 contre
0.5% en 2004 toutefois le Sénégal reste en
Taux d'inflation appliqué sur les charges autres
3% dessous du critère de convergence de
que les prix des graines oléagineuses
l'UEMOA qui est de 3% (OCDE - Perspectives
économiques en Afrique 2005-2006)
Accroissement moyen annuel du prix de vente du Accroissement moyen du prix du gasoil sur les
1%
biodiesel trois dernières années au Sénégal de 8%
Frais de trituration graine de coton en FCFA/kg 26 SONACOS majoré de 15%
Frais de trituration par kg de tournesol (électricité
15 AIFO -UEMOA
et autres services extérieurs)
Commission équipes d'achat tournesol (FCFA/kg) 1 Base salaire moyen SODEFITEX
Rémunération prestation GIE trituration (FCA/litre
1 Base salaire moyen SODEFITEX
d'huile)
Rémunération prestation GIE saisonniers
1 Base salaire moyen SODEFITEX
(FCA/litre de biodiesel)
Salaire annuel Technicien en FCFA 3 000 000 Base salaire moyen SODEFITEX
Hausse annuelle des salaires à partir de 2012 2% Base salaire moyen SODEFITEX
Salaire annuel gardien en FCFA 1 200 000 Base salaire moyen SODEFITEX
Frais d'entretien et de maintenance en % valeur
1% Forfait
cumulé des amortissements
Cours Ers ($US/tco2e) 7 Situation marché : 7 à 12,5 avec un contrat
récent à 9,5 ; 2 à 4 pour l'intermédiaire financier
Prix de vente Ers (FCFA/tco 2e) 3 616 (source : Carbone Finance)
Sur la valeur cumulée des Ers 2008-2012
Avance Banque Mondiale 20%
(Limite BM 25%)
Coût unitaire transport huile (FCFA/tkm) 120 SODEFITEX

CEFEB 48ème SESSION V


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Indicateur Valeur Source


Frais de collecte et battage du tournesol
7 SODEFITEX
(FCFA/kg par kg collecté)
SODEFITEX et taux Caisse Nationale de Crédit
Frais financier campagne de collecte tournesol 7,5%
Agricole
taux d'intérêt emprunt avec différé 5 ans 3,08% SODEFITEX
Délais fournisseurs SODEFITEX (autres achats,
176 176 jours sur 365
transports et services extérieurs)
Idem avance clients SODEFITEX sur graine de
Avance clients sur CA tourteaux 5%
coton
IS 15% Taux SODEFITEX
Quote part SODEFITEX sur les crédits carbone 50% SODEFITEX
Quote part Fonds de Développement Filière
50% SODEFITEX
Biodiesel sur les crédits carbone
Coût unitaire transport tournesol (FCFA/tkm) 110 SODEFITEX

Annexe9 : Projection de production


A partir de
  2006 2007 2008 2009 2010 2011
2012
Exploitations agricoles familiales 100 2 000 5 000 8 000 16 000 25 000 25 000
Surface tournesol(ha) 100 2 000 5 000 8 000 16 000 25 000 25 000
Rendement tournesol (kg/ha) 1 100 1 200 1 250 1 275 1 300 1 325 1 325
Tonnage tournesol collecté (tonnes)   110 2 400 6 250 10 200 20 800 33 125
 
Tonnage graine de coton utilisé   5 000 20 000 30 000 30 000 30 000 30 000
 
Production huile de tournesol (t)   46 1 008 2 625 4 284 8 736 13 913
Production huile de coton (t)   950 3 800 5 700 5 700 5 700 5 700
Total production huile (t)   996 4 808 8 325 9 984 14 436 19 613
Consommation méthanol (t)   110 529 916 1 098 1 588 2 157
Consommation soude (t)   3 14 25 30 43 59
Consommation acide (t)   2 12 21 25 36 49
Consommation de biodiesel par l'unité (t)   2 9 16 19 28 38
Production nette biodiésel (t)   964 4 654 8 059 9 665 13 975 18 986
Production Tourteaux (tonne)   4 012 17 144 27 200 29 412 35 348 42 250
dont tournesol   62 1 344 3 500 5 712 11 648 18 550
dont coton   3 950 15 800 23 700 23 700 23 700 23 700
% tourteaux coton   98% 92% 87% 81% 67% 56%
Production glycérine (tonne)   108 519 899 1 078 1 559 2 118
ERs volume (tco 2e) / an   2 411 11 636 20 148 24 163 34 937 47 465

Production de biodiesel m 3   1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477


dont avec tournesol   51 1 104 2 875 4 691 9 567 15 235
dont avec graine de coton   1 040 4 161 6 242 6 242 6 242 6 242
% graine de coton   95% 79% 68% 57% 39% 29%

% de la demande potentielle actuelle   2% 7% 13% 15% 22% 30%


Demande potentielle de biocarburant   71 017          

CEFEB 48ème SESSION VI


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe10 : Tableaux des investissements et renouvellements


Tableau des investissements et renouvellements
KFCFA Durée de vie 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Terrains 500 - 500 1 000 1 000 -
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 10 13 016 - 13 016 26 032 26 032 -
Matériel et outillage 10 416 778 16 500 416 778 323 271 345 271 -
Matériel et mobilier de bureau 5 500 - 500 1 500 1 000 500
Matériel informatique 3 1 000 - 1 000 1 000 - 1 000
Pick up 4 - - 15 000 - - 0
Camionnette 5 35 000 - - 35 000 - 35 000
Motocyclettes 3 1 500 - 1 500 4 500 3 000 1 500
Total 468 294 16 500 448 294 392 303 376 303 38 000

Investissements cumulés 468 294 484 794 933 087 1 325 390 1 701 693 1 739 693

Capacité installée
2007 2008 2009 2010 2011 A partir de 2012
Nombre de batteuses fonctionnelles - 3 6 9 10 15
Nombre de bascules fonctionnelles - 1 2 3 3 5
Capacité de collecte tournesol en 100 jours - 1 500 3 000 4 500 5 000 7 500
Nombre d'unité d'huilerie fonctionnelle - 1 1 2 4 6
Capcité de trituration (tonne tournesol par an) - 4 320 4 320 8 640 17 280 25 920
Rappel production de tournesol attendue 110 2 400 6 250 10 200 20 800 33 125
Nombre de camionnettes 1 1 1 2 2
Nombre de modules de biodiesel fonctionnelle 1 1 1 2 2 2
Capacité de production en biodiesel (tonne/an) 7 600 7 600 7 600 15 200 15 200 15 200
Rappel production de biodiesel attendue 964 4 654 8 059 9 665 13 975 18 986

Budget d'investissement
KFCFA Prix unitaire 2007 2008 2009 2010 2011 Total
Batteuses 5 000 15 000 15 000 15 000 5 000 25 000 75 000
Bascules 1 500 1 500 1 500 1 500 500 2 500 7 500
Terrain unité d'huilerie 500 500 - 500 1 000 1 000 3 000
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 13 016 13 016 - 13 016 26 032 26 032 78 095
Modules unité huilerie 157 886 157 886 - 157 886 315 771 315 771 947 313
Modules Unité biodiesel 241 392 241 392 - 241 392 - - 482 784
Camionnette 35 000 35 000 - - 35 000 - 70 000
Véhicule pick up 15 000 15 000 15 000
Motocyclette 1 500 1 500 - 1 500 3 000 3 000 9 000
Matériels et outillage spécifiques 1 000 1 000 - 1 000 2 000 2 000 6 000
Matériel et mobilier de bureau 500 500 - 500 1 000 1 000 3 000
Matériel informatique 1 000 1 000 - 1 000 - - 2 000
Total sans fonds de roulement 468 294 16 500 448 294 389 303 376 303 1 698 693
dont huileries 189 901 16 500 189 901 352 303 374 303 1 122 908
dont unité biodiesel 278 392 - 258 392 37 000 2 000 575 784

Tableau des investissements et renouvellements


KFCFA 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Terrains - - - - - - - - -
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) - - - - 13 016 - 13 016 26 032 26 032
Matériel et outillage - - - - 416 778 16 500 416 778 323 271 345 271
Matériel et mobilier de bureau - 500 1 500 1 000 500 - 500 1 500 1 000
Matériel informatique 1 000 - 1 000 1 000 - 1 000 1 000 - 1 000
Pick up 15 000 - - - 15 000 - - - 15 000
Camionnette - - 35 000 - 35 000 - - 35 000 -
Motocyclettes 4 500 3 000 1 500 4 500 3 000 1 500 4 500 3 000 1 500
Total 20 500 3 500 39 000 6 500 483 294 19 000 435 794 388 803 389 803

Investissements cumulés 1 760 193 1 763 693 1 802 693 1 809 193 2 292 486 2 311 486 2 747 280 3 136 083 3 525 886

CEFEB 48ème SESSION VII


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe11 : Tableaux des amortissements


Durée de
KFCFA Valeure initiale 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 A partir de 2012 Valeur de cession en 2022
vie

Investissements 2007 et renouvellement


Batteuses 15 000 10 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 22 500
Bascules 1 500 10 150 150 150 150 150 750
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 13 016 10 1 302 1 302 1 302 1 302 1 302 6 508
Modules unité huilerie 157 886 10 15 789 15 789 15 789 15 789 15 789 78 943
Modules Unité biodiesel 241 392 10 12 070 24 139 24 139 24 139 24 139 24 139 0
Camionnette 35 000 5 3 500 7 000 7 000 7 000 7 000 7 000 0
Véhicule pick up 0 4 0 0 0 0 0 0 0
Motocyclette 1 500 3 250 500 500 500 500 500 0
Matériels et outillage spécifiques 1 000 10 0 100 100 100 100 100 500
Matériel et mobilier de bureau 500 5 50 100 100 100 100 100 0
Matériel informatique 1 000 3 167 333 333 333 333 333 0
Investissements 2008 et renouvellement
Batteuses 15 000 10 0 1 500 1 500 1 500 1 500 9 000
Bascules 1 500 10 0 150 150 150 150 900
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 0 10 0 0 0 0 0 0
Modules unité huilerie 0 10 0 0 0 0 0 0
Modules Unité biodiesel 0 10 0 0 0 0 0 0
Camionnette 0 5 0 0 0 0 0 0
Véhicule pick up 0 4 0 0 0 0 0 0
Motocyclette 0 3 0 0 0 0 0 0
Matériels et outillage spécifiques 0 10 0 0 0 0 0 0
Matériel et mobilier de bureau 0 5 0 0 0 0 0 0
Matériel informatique 0 3 0 0 0 0 0 0
Investissements 2009 et renouvellement
Batteuses 15 000 10 0 0 1 500 1 500 1 500 10 500
Bascules 1 500 10 0 0 150 150 150 1 050
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 13 016 10 0 0 1 302 1 302 1 302 9 111
Modules unité huilerie 157 886 10 0 0 15 789 15 789 15 789 110 520
Modules Unité biodiesel 241 392 10 0 0 24 139 24 139 24 139 0
Camionnette 0 5 0 0 0 0 0 0
Véhicule pick up 15 000 4 0 0 3 750 3 750 3 750 11 250
Motocyclette 1 500 3 0 0 500 500 500 1 000
Matériels et outillage spécifiques 1 000 10 0 0 100 100 100 700
Matériel et mobilier de bureau 500 5 0 0 100 100 100 200
Matériel informatique 1 000 3 0 0 333 333 333 667

CEFEB 48ème SESSION VIII


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Durée de
KFCFA Valeure initiale 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 A partir de 2012 Valeur de cession en 2022
vie

Investissements 2010 et renouvellement


Batteuses 5 000 10 0 0 0 500 500 4 000
Bascules 500 10 0 0 0 50 50 400
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 26 032 10 0 0 0 2 603 2 603 20 825
Modules unité huilerie 315 771 10 0 0 0 31 577 31 577 252 617
Modules Unité biodiesel 0 10 0 0 0 0 0 0
Camionnette 35 000 5 0 0 0 7 000 7 000 21 000
Véhicule pick up 0 4 0 0 0 0 0 0
Motocyclette 3 000 3 0 0 0 1 000 1 000 3 000
Matériels et outillage spécifiques 2 000 10 0 0 0 200 200 1 600
Matériel et mobilier de bureau 1 000 5 0 0 0 200 200 600
Matériel informatique 0 3 0 0 0 0 0 0
Investissements 2011 et renouvellement
Batteuses 25 000 10 0 0 0 0 2 500 22 500
Bascules 2 500 10 0 0 0 0 250 2 250
Matériel et process (tapis roulant, aspirateur et tank de stockage) 26 032 10 0 0 0 0 2 603 23 429
Modules unité huilerie 315 771 10 0 0 0 0 31 577 284 194
Modules Unité biodiesel 0 10 0 0 0 0 0 0
Camionnette 0 5 0 0 0 0 0 0
Véhicule pick up 0 4 0 0 0 0 0 0
Motocyclette 3 000 3 0 0 0 0 1 000 4 000
Matériels et outillage spécifiques 2 000 10 0 0 0 0 200 1 800
Matériel et mobilier de bureau 1 000 5 0 0 0 0 200 800
Matériel informatique 0 3 0 0 0 0 0 0
Total amortissements 1 695 693 16 036 50 913 52 563 100 225 143 356 181 686 907 113
dont huileries 1 119 908 300 19 340 20 990 40 330 76 261 114 391 869 596
dont unité biodiesel 575 784 15 736 31 573 31 573 59 895 67 095 67 295 37 517

Cumul amortissements huilerie 300 19 640 40 630 80 961 157 221 271 612
Cumul amortissements unité biodiesel 15 736 47 309 78 881 138 776 205 872 273 167
Total cumul amortissement 16 036 66 949 119 512 219 737 363 093 544 779

Annexe12 : Tableaux des ventes et de la marge sur coût variable


KFCFA 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Produits des ventes 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321 10 105 915
Production de biodiesel (m3) 1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477 21 477 21 477 21 477
Prix de vente unitaire biodiesel (FCFA/litre) 350 354 357 361 364 368 372 375 379
Ventes biodiesel 381 825 1 861 246 3 254 955 3 942 637 5 757 718 7 900 560 7 979 566 8 059 361 8 139 955
Production tourteaux (tonne) 4 012 17 144 27 200 29 412 35 348 42 250 42 250 42 250 42 250
Prix de vente tonne (FCFA/tonne) 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936
Ventes tourteaux 180 264 770 377 1 222 249 1 321 647 1 588 385 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531
Production glycérine (tonne) 108 519 899 1 078 1 559 2 118 2 118 2 118 2 118
Prix de vente glycérine (FCFA/tonne) 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834
Vente glycérine 3 425 16 530 28 622 34 326 49 632 67 429 67 429 67 429 67 429

Produits accessoires (quote part sur crédit carbone) - - - - - - - - -

Huilerie coûts variables


Tonnage huile produit 996 4 808 8 325 9 984 14 436 19 613 19 613 19 613 19 613
Achat graines oléagineuses 325 076 1 568 926 2 716 579 3 257 937 4 710 695 6 399 868 6 399 868 6 399 868 6 399 868
Tonnage tournesol collecté 110 2 400 6 250 10 200 20 800 33 125 33 125 33 125 33 125
Tonnage graine de coton utilisé 5 000 20 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
Coût unitaire tournesol (FCFA/kg) 137 137 137 137 137 137 137 137 137
Coût unitaire graine de coton (FCFA/kg) 62 62 62 62 62 62 62 62 62
Coût des graines de tournesol 15 076 328 926 856 579 1 397 937 2 850 695 4 539 868 4 539 868 4 539 868 4 539 868
Coût des graines de coton 310 000 1 240 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000
Frais sur achat graines oléagineuses 880 19 776 51 500 84 048 171 392 272 950 272 950 272 950 272 950
Comission équipes d'achat tournesol 110 2 472 6 438 10 506 21 424 34 119 34 119 34 119 34 119
Frais de battage et de collecte tournesol 770 17 304 45 063 73 542 149 968 238 831 238 831 238 831 238 831
Frais de transport 812 18 238 47 496 77 513 158 066 251 728 251 728 251 728 251 728
Coût transport tournesol 424 9 517 24 784 40 448 82 482 131 357 131 357 131 357 131 357
Coût transport huile de tournesol 388 8 721 22 712 37 065 75 584 120 371 120 371 120 371 120 371
Services extérieurs 135 375 590 775 931 405 998 843 1 179 816 1 390 239 1 390 239 1 390 239 1 390 239
Autres frais de trituration tournesol 1 660 37 295 97 123 158 504 323 224 514 750 514 750 514 750 514 750
Prestation GIE trituration tournesol 110 2 472 6 438 10 506 21 424 34 119 34 119 34 119 34 119
Frais de trituration graine de coton 130 000 535 600 803 400 803 400 803 400 803 400 803 400 803 400 803 400
Frais de distrubution tourteaux (2% CA tourteaux) 3 605 15 408 24 445 26 433 31 768 37 971 37 971 37 971 37 971

Intérêt crédits campagne de collecte 1 228 26 866 69 965 114 182 232 843 370 813 370 813 370 813 370 813
Crédit campagne de collecte tournesol 16 379 358 220 932 863 1 522 433 3 104 569 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176

Unité de biodiesel coûts variables


Volume biodiesel produit en m3 1 091 5 265 9 117 10 933 15 809 21 477 21 477 21 477 21 477
Achat matières et fournitures 50 505 251 067 434 720 521 350 753 828 1 024 137 1 024 137 1 024 137 1 024 137
Coût du méthanol 23 108 114 871 198 897 238 534 344 899 468 574 468 574 468 574 468 574
Coût de la soude 26 897 133 710 231 518 277 655 401 465 545 424 545 424 545 424 545 424
Coût autres matières et fournitures 500 2 486 4 304 5 162 7 464 10 140 10 140 10 140 10 140
Service extérieur 1 033 5 125 8 873 10 642 15 387 20 904 20 904 20 904 20 904
Prestation GIE saisonniers 964 4 794 8 301 9 955 14 394 19 556 19 556 19 556 19 556
Electricité - - - - - - - - -
Frais de distribution glycérine (2% CA glycérine) 69 331 572 687 993 1 349 1 349 1 349 1 349
Impôt et taxe (taxe scpécifique) - - - - - - - - -

Total charges variable 514 909 2 480 774 4 260 538 5 064 516 7 222 026 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641
Marge sur coûts variables 50 605 167 380 245 289 234 094 173 709 135 879 214 885 294 681 375 274
Taux de marge sur coût variable 9% 6% 5% 4% 2% 1% 2% 3% 4%
% autres matières et fournitures 1%

CEFEB 48ème SESSION IX


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

KFCFA 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Produits des ventes 10 269 528 10 352 564 10 436 430 10 521 134 10 606 686 10 693 093
Production de biodiesel (m3) 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477
Prix de vente unitaire biodiesel (FCFA/litre) 387 390 394 398 402 406
Ventes biodiesel 8 303 568 8 386 604 8 470 470 8 555 174 8 640 726 8 727 133
Production tourteaux (tonne) 42 250 42 250 42 250 42 250 42 250 42 250
Prix de vente tonne (FCFA/tonne) 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936 44 936
Ventes tourteaux 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531 1 898 531
Production glycérine (tonne) 2 118 2 118 2 118 2 118 2 118 2 118
Prix de vente glycérine (FCFA/tonne) 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834 31 834
Vente glycérine 67 429 67 429 67 429 67 429 67 429 67 429

Produits accessoires (quote part sur crédit carbone) - - - - - -

Huilerie coûts variables


Tonnage huile produit 19 613 19 613 19 613 19 613 19 613 19 613
Achat graines oléagineuses 6 399 868 6 399 868 6 399 868 6 399 868 6 399 868 6 399 868
Tonnage tournesol collecté 33 125 33 125 33 125 33 125 33 125 33 125
Tonnage graine de coton utilisé 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
Coût unitaire tournesol (FCFA/kg) 137 137 137 137 137 137
Coût unitaire graine de coton (FCFA/kg) 62 62 62 62 62 62
Coût des graines de tournesol 4 539 868 4 539 868 4 539 868 4 539 868 4 539 868 4 539 868
Coût des graines de coton 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000 1 860 000
Frais sur achat graines oléagineuses 272 950 272 950 272 950 272 950 272 950 272 950
Comission équipes d'achat tournesol 34 119 34 119 34 119 34 119 34 119 34 119
Frais de battage et de collecte tournesol 238 831 238 831 238 831 238 831 238 831 238 831
Frais de transport 251 728 251 728 251 728 251 728 251 728 251 728
Coût transport tournesol 131 357 131 357 131 357 131 357 131 357 131 357
Coût transport huile de tournesol 120 371 120 371 120 371 120 371 120 371 120 371
Services extérieurs 1 390 239 1 390 239 1 390 239 1 390 239 1 390 239 1 390 239
Autres frais de trituration tournesol 514 750 514 750 514 750 514 750 514 750 514 750
Prestation GIE trituration tournesol 34 119 34 119 34 119 34 119 34 119 34 119
Frais de trituration graine de coton 803 400 803 400 803 400 803 400 803 400 803 400
Frais de distrubution tourteaux (2% CA tourteaux) 37 971 37 971 37 971 37 971 37 971 37 971

Intérêt crédits campagne de collecte 370 813 370 813 370 813 370 813 370 813 370 813
Crédit campagne de collecte tournesol 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176 4 944 176

Unité de biodiesel coûts variables


Volume biodiesel produit en m3 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477 21 477
Achat matières et fournitures 1 024 137 1 024 137 1 024 137 1 024 137 1 024 137 1 024 137
Coût du méthanol 468 574 468 574 468 574 468 574 468 574 468 574
Coût de la soude 545 424 545 424 545 424 545 424 545 424 545 424
Coût autres matières et fournitures 10 140 10 140 10 140 10 140 10 140 10 140
Service extérieur 20 904 20 904 20 904 20 904 20 904 20 904
Prestation GIE saisonniers 19 556 19 556 19 556 19 556 19 556 19 556
Electricité - - - - - -
Frais de distribution glycérine (2% CA glycérine) 1 349 1 349 1 349 1 349 1 349 1 349
Impôt et taxe (taxe scpécifique) - - - - - -

Total charges variable 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641 9 730 641
Marge sur coûts variables 538 887 621 923 705 789 790 494 876 045 962 453
Taux de marge sur coût variable 5% 6% 7% 8% 8% 9%
% autres matières et fournitures

Annexe13 : Tableaux des charges fixes


KFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

Charges fixes huilerie 24 503 47 837 52 696 83 740 136 033 182 303 183 851 185 407
Charges de personnel 2 200 3 300 3 300 6 600 13 200 20 196 20 600 21 012
Salaires 2 000 3 000 3 000 6 000 12 000 18 360 18 727 19 102
Charges sociales (10%) 200 300 300 600 1 200 1 836 1 873 1 910
Frais de formation 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Financement conseil agricole 17 000 20 000 23 000 31 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Frais d'entretien et de maintenance 3 196 406 810 1 572 2 716 3 860 5 004
Amortissements 300 19 340 20 990 40 330 76 261 114 391 114 391 114 391

Charges fixes production biodiesel 29 194 45 346 45 661 77 883 85 754 86 759 87 566 88 377
Charges de personnel 3 300 3 300 3 300 6 600 6 600 6 732 6 867 7 004
Salaires 3 000 3 000 3 000 6 000 6 000 6 120 6 242 6 367
Charges sociales (10%) 300 300 300 600 600 612 624 637
Frais de formation 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000
Frais d'entretien et de maintenance 157 473 789 1 388 2 059 2 732 3 405 4 078
Amortissements 15 736 31 573 31 573 59 895 67 095 67 295 67 295 67 295

Intérêts sur emprunts 0 0 0 0 0 0 0 0


Charges de structure (10%) 5 370 9 318 9 836 16 162 22 179 26 906 27 142 27 378
dont biodiesel 2 919 4 535 4 566 7 788 8 575 8 676 8 757 8 838
dont huile 2 450 4 784 5 270 8 374 13 603 18 230 18 385 18 541
Total charges fixes 59 066 102 500 108 194 177 785 243 965 295 968 298 559 301 162

CEFEB 48ème SESSION X


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

KFCFA 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022

Charges fixes huilerie 186 971 188 543 190 125 191 714 193 313 194 921 196 538 197 862
Charges de personnel 21 432 21 861 22 298 22 744 23 199 23 663 24 136 24 619
Salaires 19 484 19 873 20 271 20 676 21 090 21 512 21 942 22 381
Charges sociales (10%) 1 948 1 987 2 027 2 068 2 109 2 151 2 194 2 238
Frais de formation 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Financement conseil agricole 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Frais d'entretien et de maintenance 6 148 7 292 8 436 9 580 10 723 11 867 13 011 14 152
Amortissements 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 391 114 091

Charges fixes production biodiesel 89 190 90 006 90 824 91 646 92 470 93 298 94 129 91 259
Charges de personnel 7 144 7 287 7 433 7 581 7 733 7 888 8 045 8 206
Salaires 6 495 6 624 6 757 6 892 7 030 7 171 7 314 7 460
Charges sociales (10%) 649 662 676 689 703 717 731 746
Frais de formation 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000
Frais d'entretien et de maintenance 4 751 5 423 6 096 6 769 7 442 8 115 8 788 9 425
Amortissements 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 67 295 63 628

Intérêts sur emprunts 0 0 0 0 0 0 0 0


Charges de structure (10%) 27 616 27 855 28 095 28 336 28 578 28 822 29 067 28 912
dont biodiesel 8 919 9 001 9 082 9 165 9 247 9 330 9 413 9 126
dont huile 18 697 18 854 19 012 19 171 19 331 19 492 19 654 19 786
Total charges fixes 303 777 306 404 309 044 311 696 314 362 317 041 319 734 318 033

Annexe14 : Résultat d’exploitation prévisionnel


KFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

Ventes de Produits finis 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 0 0 0 0 0 0 0 0
Produits d'exploitation 565 514 2 648 153 4 505 827 5 298 609 7 395 735 9 866 520 9 945 525 10 025 321
Charges d'exploitation hors amortissements 561 612 2 548 099 4 341 186 5 169 195 7 355 396 9 884 242 9 886 833 9 889 435
dont consommations de matières 376 461 1 839 769 3 202 799 3 863 335 5 635 914 7 696 956 7 696 956 7 696 956
dont intérêts sur crédits de campagne 1 228 26 866 69 965 114 182 232 843 370 813 370 813 370 813
dont charges de personnel 5 500 6 600 6 600 13 200 19 800 26 928 27 467 28 016
dont transports 812 18 238 47 496 77 513 158 066 251 728 251 728 251 728
dont services extérieurs 168 408 630 899 978 278 1 055 485 1 250 203 1 466 144 1 466 144 1 466 144
dont frais d'entretien et de maintenance 160 669 1 195 2 197 3 631 5 448 7 265 9 082
dont frais de distribution 3 674 15 738 25 017 27 119 32 760 39 319 39 319 39 319
dont charges de strcuture 5 370 9 318 9 836 16 162 22 179 26 906 27 142 27 378
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 3 902 100 054 164 641 129 414 40 339 -17 722 58 693 135 886
Reprises de provisions
Transfert de charges
DAP 16 036 50 913 52 563 100 225 143 356 181 686 181 686 181 686
Résultat d'exploitation -12 135 49 141 112 078 29 189 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800
Produits financiers 0
Charges financières 0 0 0 0 0 0 0 0
Résultat financier 0 0 0 0 0 0 0 0
Résultat avant impôt -12 135 49 141 112 078 29 189 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800
Impôt sur le résultat (15%) 0 7 371 16 812 4 378 0 0 0 0
Résultat net -12 135 41 770 95 266 24 811 -103 016 -199 408 -122 993 -45 800

CAF 3 902 92 683 147 829 125 036 40 339 -17 722 58 693 135 886

CEFEB 48ème SESSION XI


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe15 : Tableaux des flux de trésoreries prévisionnels


KFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014
Investissement (-)
Matériel -468 -17 -448 -392 -376 -38 -21 -4
Variation du BFR 0 568 360 -29 -72 -89 -13 -13
Récupération en 2022 (+) 0 0 0 0 0 0 0 0
Cession du matériel 0 0 0 0 0 0 0 0
récupération du BFR 0 0 0 0 0 0 0 0
Flux de trésorerie lié à l'investissement -468 552 -89 -421 -448 -127 -34 -17
Activité
Ventes 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025
Charges 562 2 575 4 411 5 283 7 588 10 255 9 887 9 889
Dot aux amortissements 16 51 53 100 143 182 182 182
= Résultat imposable -12 22 42 -85 -336 -570 -123 -46
Impôt sur les sociétés 2 -3 -6 13 50 86 18 7
= Résultat net -10 19 36 -72 -285 -485 -105 -39
+ dotation aux amortissements 16 51 53 100 143 182 182 182
= Flux net de trésorerie de l'activité 6 70 88 28 -142 -303 77 143
Total des flux de trésorerie -463 621 -0 -393 -590 -430 43 126
Flux de trésorerie non actualisés cumulés -463 159 158 -235 -825 -1 255 -1 212 -1 086

Coefficient d'actualisation 1.000 0.870 0.756 0.658 0.572 0.497 0.432 0.376
Total des flux de trésorerie actualisés -463 540 -0 -258 -338 -214 19 47
Flux de trésorerie actualisés cumulés -463 78 77 -181 -519 -732 -714 -666

KFCFA 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022


Investissement (-)
Matériel -39 -7 -483 -19 -436 -389 -390 -41
Variation du BFR -13 -14 -14 -14 -14 -14 -14 -14
Récupération en 2022 (+) 0 0 0 0 0 0 0 0
Cession du matériel 0 0 0 0 0 0 0 907
récupération du BFR 0 0 0 0 0 0 0 600
Flux de trésorerie lié à l'investissement -52 -20 -497 -33 -450 -403 -404 1 452
Activité
Ventes 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Charges 9 892 9 895 9 897 9 900 9 903 9 905 9 908 9 910
Dot aux amortissements 182 182 182 182 182 182 182 178
= Résultat imposable 32 111 191 271 352 434 517 605
Impôt sur les sociétés -5 -17 -29 -41 -53 -65 -78 -91
= Résultat net 27 94 162 230 299 369 439 514
+ dotation aux amortissements 182 182 182 182 182 182 182 178
= Flux net de trésorerie de l'activité 209 276 344 412 481 551 621 692
Total des flux de trésorerie 157 256 -153 379 31 148 217 2 144
Flux de trésorerie non actualisés cumulés -929 -673 -827 -448 -416 -269 -52 2 092

Coefficient d'actualisation 0.327 0.284 0.247 0.215 0.187 0.163 0.141 0.123
Total des flux de trésorerie actualisés 51 73 -38 81 6 24 31 263
Flux de trésorerie actualisés cumulés -615 -542 -580 -499 -493 -469 -438 -175

Valeur actualisée nette (VAN) : -174 863

Taux de rentabilité interne (TRI): 11%

Indice de profitabilité (IP) : -19%

Taux d'actualisation 15%

CEFEB 48ème SESSION XII


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe16 : Résultat d’exploitation prévisionnel avec crédits carbone

MFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014


Ventes de Produits finis 566 2 648 4 506 5 299 7 396 9 867 9 946 10 025
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 0 21 36 44 63 86 86 86
Produits d'exploitation 566 2 669 4 542 5 342 7 459 9 952 10 031 10 111
Charges d'exploitation hors amortissements 543 2 526 4 316 5 135 7 311 9 840 9 843 9 845
dont consommations de matières 376 1 840 3 203 3 863 5 636 7 697 7 697 7 697
dont intérêts sur crédits de campagne 1 27 70 114 233 371 371 371
dont charges de personnel 6 7 7 13 20 27 27 28
dont transports 1 18 47 78 158 252 252 252
dont services extérieurs 151 611 955 1 024 1 210 1 426 1 426 1 426
dont frais d'entretien et de maintenance 0 1 1 2 4 5 7 9
dont frais de distribution 4 16 25 27 33 39 39 39
dont charges de strcuture 4 7 8 13 18 23 23 23
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 23 143 226 207 147 112 188 266
Reprises de provisions 0 0 0 0 0 0 0 0
Transfert de charges 0 0 0 0 0 0 0 0
DAP 16 51 53 100 143 182 182 182
Résultat d'exploitation 7 92 174 107 4 -70 7 84

CAF 22 129 200 191 147 112 187 253

MFCFA 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022


Ventes de Produits finis 10 106 10 187 10 270 10 353 10 436 10 521 10 607 10 693
Variations de stocks produits finis 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres produits 86 86 86 86 86 86 86 86
Produits d'exploitation 10 192 10 273 10 355 10 438 10 522 10 607 10 692 10 779
Charges d'exploitation hors amortissements 9 848 9 851 9 853 9 856 9 859 9 861 9 864 9 866
dont consommations de matières 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697 7 697
dont intérêts sur crédits de campagne 371 371 371 371 371 371 371 371
dont charges de personnel 29 29 30 30 31 32 32 33
dont transports 252 252 252 252 252 252 252 252
dont services extérieurs 1 426 1 426 1 426 1 426 1 426 1 426 1 426 1 426
dont frais d'entretien et de maintenance 11 13 15 16 18 20 22 24
dont frais de distribution 39 39 39 39 39 39 39 39
dont charges de strcuture 24 24 24 24 25 25 25 25
dont impôts et taxes 0 0 0 0 0 0 0 0
EBE 344 422 502 582 664 746 828 913
Reprises de provisions 0 0 0 0 0 0 0 0
Transfert de charges 0 0 0 0 0 0 0 0
DAP 182 182 182 182 182 182 182 178
Résultat d'exploitation 162 241 320 401 482 564 647 735

CAF 319 386 454 522 591 661 731 802

Annexe17 : Tableaux des flux de trésoreries prévisionnels avec crédits


carbone

CEFEB 48ème SESSION XIII


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

MFCFA 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014


Investissement (-)
Matériel -468 -17 -448 -392 -376 -38 -21 -4
Variation du BFR 0 568 360 -29 -72 -89 -13 -13
Récupération en 2022 (+) 0 0 0 0 0 0 0 0
Cession du matériel 0 0 0 0 0 0 0 0
récupération du BFR 0 0 0 0 0 0 0 0
Flux de trésorerie lié à l'investissement -468 552 -89 -421 -448 -127 -34 -17
Activité
Ventes 566 2 669 4 542 5 342 7 459 9 952 10 031 10 111
Charges 543 2 553 4 386 5 249 7 544 10 211 9 843 9 845
Dot aux amortissements 16 51 53 100 143 182 182 182
= Résultat imposable 7 65 104 -7 -229 -440 7 84
Impôt sur les sociétés -1 -10 -16 1 34 66 -1 -13
= Résultat net 6 56 88 -6 -194 -374 6 71
+ dotation aux amortissements 16 51 53 100 143 182 182 182
= Flux net de trésorerie de l'activité 22 106 141 94 -51 -193 187 253
Total des flux de trésorerie -447 658 52 -327 -499 -320 154 236
Flux de trésorerie non actualisés cumulés -447 211 263 -64 -563 -883 -729 -493

Coefficient d'actualisation 1.000 0.870 0.756 0.658 0.572 0.497 0.432 0.376
Total des flux de trésorerie actualisés -447 572 39 -215 -286 -159 66 89
Flux de trésorerie actualisés cumulés -447 125 165 -50 -336 -495 -428 -339

MFCFA 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022


Investissement (-)
Matériel -39 -7 -483 -19 -436 -389 -390 -41
Variation du BFR -13 -14 -14 -14 -14 -14 -14 -14
Récupération en 2022 (+) 0 0 0 0 0 0 0 0
Cession du matériel 0 0 0 0 0 0 0 907
récupération du BFR 0 0 0 0 0 0 0 600
Flux de trésorerie lié à l'investissement -52 -20 -497 -33 -450 -403 -404 1 452
Activité
Ventes 10 192 10 273 10 355 10 438 10 522 10 607 10 692 10 779
Charges 9 848 9 851 9 853 9 856 9 859 9 861 9 864 9 866
Dot aux amortissements 182 182 182 182 182 182 182 178
= Résultat imposable 162 241 320 401 482 564 647 735
Impôt sur les sociétés -24 -36 -48 -60 -72 -85 -97 -110
= Résultat net 138 205 272 341 410 479 550 625
+ dotation aux amortissements 182 182 182 182 182 182 182 178
= Flux net de trésorerie de l'activité 319 386 454 522 591 661 731 802
Total des flux de trésorerie 267 366 -43 489 142 258 327 2 254
Flux de trésorerie non actualisés cumulés -226 140 97 587 728 987 1 314 3 568

Coefficient d'actualisation 0.327 0.284 0.247 0.215 0.187 0.163 0.141 0.123
Total des flux de trésorerie actualisés 87 104 -11 105 26 42 46 277
Flux de trésorerie actualisés cumulés -252 -148 -159 -53 -27 15 61 338

Valeur actualisée nette (VAN) : 338 223

Taux de rentabilité interne (TRI): 24%

Indice de profitabilité (IP) : 36%

Taux d'actualisation 15%

Annexe18 : Situation financière prévisionnelle du Fonds de Développement


de la Filière Biodiesel

CEFEB 48ème SESSION XIV


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

KFCFA 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Production ERs (tco2e) 2 411 11 636 20 148 24 163 34 937 47 465


Prix de vente ERS (FCFA/tco2e) 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616
Recettes crédit carbone - 42 070 72 844 87 361 126 316 171 611
Quote part SODEFITEX - 21 035 36 422 43 680 63 158 85 805
Quote part FDFB - 21 035 36 422 43 680 63 158 85 805

KFCFA 2007 2008 2009 2010 2011 2012


Trésorerie du FDFB
Total ressources du FDFB 250 041 171 035 186 422 43 680 63 158 85 805
Quote part FDFB 21 035 36 422 43 680 63 158 85 805
Avance Banque Mondiale au FDFB 100 041
Versement Programme Tournesol de l'Etat au FDFB 150 000 150 000 150 000
Total Emplois du FDFB 94 139 58 433 81 089 71 186 98 105 118 941
Remboursements avance BM 8 414 14 569 17 472 25 263 34 322
Prise en charges coûts de transaction (110 000 $US) 56 815
Versement prélèvement MDP (2%) - 841 1 457 1 747 2 526 3 432
Appui à la modernisation des petites exploitations agricoles familiales 20 000 20 000 20 000 8 299 12 000 16 303
Ristourne producteur tournesol sur crédit carbone 324 7 074 18 421 8 299 12 000 16 303
Financement du conseil agricole 17 000 20 000 23 000 31 000 40 000 40 000
Financement de la R&D sur les cultures bioénergétiques 2 104 3 642 4 368 6 316 8 581
Solde du FDFB 155 901 112 603 105 333 -27 506 -34 947 -33 136
Solde cumulé des montants disponibles au FDFB 155 901 268 504 373 837 346 331 311 384 278 248

KFCFA 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Production ERs (tco2e) 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465 47 465
Prix de vente ERS (FCFA/tco2e) 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616 3 616
Recettes crédit carbone 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611 171 611
Quote part SODEFITEX 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Quote part FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805

KFCFA 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Trésorerie du FDFB
Total ressources du FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Quote part FDFB 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805 85 805
Avance Banque Mondiale au FDFB
Versement Programme Tournesol de l'Etat au FDFB
Total Emplois du FDFB 84 619 141 434 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619 84 619
Remboursements avance BM
Prise en charges coûts de transaction (110 000 $US) 56 815
Versement prélèvement MDP (2%) 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432 3 432
Appui à la modernisation des petites exploitations agricoles familiales 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303
Ristourne producteur tournesol sur crédit carbone 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303 16 303
Financement du conseil agricole 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000
Financement de la R&D sur les cultures bioénergétiques 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581 8 581
Solde du FDFB 1 187 -55 629 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187 1 187
Solde cumulé des montants disponibles au FDFB 279 435 223 806 224 993 226 180 227 366 228 553 229 740 230 926 232 113 233 299

Taux appui modernisation et ristourne producteurs sur crédit carbone 19%


Taux de financement R&D sur crédit carbone 5%

CEFEB 48ème SESSION XV


Diversification des sociétés cotonnières Ouest Africaines  par la production de biodiesel : cas du projet de la
SODEFITEX

Annexe 19 : Spécifications standardisées du biodiesel


CZECH
AUSTRIA FRANCE GERMANY ITALY SWEDEN USA EUROPE
REPUBLIC
Journal ASTM EN
Specification ON C1191 CSN 65 6507 DIN V 51606 UNI 10635 SS 155436
Officiel 6751-02 14214:2005
Applies to FAME RME VOME FAME VOME VOME FAMAE FAME

Density 15°C g/cm³ 0.85-0.89 0.87-0.89 0.87-0.90 0.875-0.90 0.86-0.90 0.87-0.90 0.87-0.89 0.86-0.90

Viscosity 40°C mm²/s 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 3.5-5.0 1.9-6.0 3.5-5.0
Distillation % @ °C     95%,360°C   95%,360°C   90%,360°C  
Flashpoint °C 100 min 110 min 100 min 110 min 100 min 100 min 100 min 120 min
summer 0
summer 0 * country
CFPP °C
winter -15
-5   spr/aut -10   -5   specific
winter -20
sum 0 max
Pourpoint °C     -10 max   win-15 max      
Sulphur %mass 0.02 max 0.02 max   0.01 max 0.01 max 0.001 max 0.0015 max 10 max
CCR 100% %mass 0.05 max 0.05 max   0.05 max     0.05 max  
Ramsbottom
10% dist resid
%mass     0.3 max 0.3 max 0.5 max   0.1 max 0.3 max

Sulphated ash %mass 0.02 max 0.02 max   0.03 max     0.02 max 0.02 max
Oxid ash %mass         0.01 max 0.01 max    
Water mg/kg   500 max 200 max 300 max 700 max 300 max 500 max 500 max
Total
contamination
mg/kg   24 max   20 max   20 max   24 max

Cu corrosion
max
3h/50°C   1   1     3 1

Oxidation
stability
hrs;110°C               6 hours min

Cetane No.   49 min 48 min 49 min 49 min   48 min 45 min 51 min


Acid value mgKOH /g               0.5 max
Neutral No. mgKOH /g 0.8 max 0.5 max 0.5 max 0.5 max 0.5 max 0.6 max 0.8 max  
Methanol %mass 0.20 max   0.1 max 0.3 max 0.2 max 0.2 max   0.20 max
Ester content %mass     96.5 min   98 min 98 min   96.5 min
Monoglyceride %mass     0.8 max 0.8 max 0.8 max 0.8 max   0.8 max
Diglyceride %mass     0.2 max 0.4 max 0.2 max 0.1 max   0.2 max
Triglyceride %mass     0.2 max 0.4 max 0.1 max 0.1 max   0.2 max
Free glycerol %mass 0.02 max 0.02 max 0.02 max 0.02 max 0.05 max 0.02 max 0.02 max 0.02 max
Total glycerol %mass 0.24 max 0.24 max 0.25 max 0.25 max     0.24 max 0.25 max
Iodine No.   120 max   115 max 115 max   125 max   120 max
Phosphorus mg/kg 20 max 20 max 10 max 10 max 10 max 10 max 10 max 10 max
Alkalinity mg/kg   10 max   5 max   5 max 10 max  
CZECH
AUSTRIA FRANCE GERMANY ITALY SWEDEN USA EUROPE
REPUBLIC
Source : www.biocarfuel.com

CEFEB 48ème SESSION XVI


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