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Le Titulaire du Cours :
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CHAPITRE 0. RAPPEL SUR L’HYDROLOGIE ......................................... Erreur ! Signet non défini.
0.1. BASSIN HYDROLOGIQUE.............................................................. Erreur ! Signet non défini.
0.2. BILAN HYDRIQUE DU B.V ............................................................. Erreur ! Signet non défini.
Ière PARTIE : APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ..........................................................4
CHAP I. LES PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DE L’EAU .................4
POTABLE ................................................................................................................................................4
I.1. LES PROPRIETES PHYSIQUES DE L’EAU ..........................................................................4
I. 2. LES PROPRIETES CHIMIQUES DE L’EAU.........................................................................5
I. 3. LES PROPRIETES BIOLOGIQUES DE L’EAU ....................................................................6
CHAPITRE II. TECHNIQUES DE DESSERTE EN EAU EN MILIEU RURAL ..............................7
II.1. L’EVALUATION DES BESOINS EN EAU POTABLE ........................................................7
II.2. LA SOURCE D’EAU POTABLE ............................................................................................12
II. 3. LES DIFFERENTS OUVRAGES DU RESEAU D’AEP EN MILIEU RURAL ...............18
II.4. PROTECTION DE LA ZONE DE CAPTAGE D’EAU POTABLE ....................................21
II.5. LE TRANSPORT D’EAU GRAVITAIREMENT .................................................................23
II.6. DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES DE STOCKAGE (RESERVOIRS) ...............25
II.7. LES CALCULS HYDRAULIQUES DU RESEAU EN MILIEU RURAL ..........................29
II.8. LE SCHEMAS DE FONCTIONNEMENT ET LES CROQUIS DES NŒUDS ...................1
II.9. DEVIS QUANTITATIF ET ESTIMATIF D'UN PROJET D'AEP .......................................3
CHAP III. TECHNIQUES DE DESSERTE EN EAU EN MILIEU URBAIN ....................................7
III.1. L’ESTIMATION DES BESOINS EN EAU EN MILIEU URBAIN .....................................7
III.2. CALCUL DE LA MAILLE PAR LA METHODE DE HARDY-CROSS............................9
IIème PARTIE : ASSAINISSEMENT..................................................................................................19
CHAP IV. GENERALITES SUR L’ASSAINISSEMENT ...................................................................19
IV.1. OBJECTIFS DE L’ASSAINISSEMENT ..............................................................................19
IV.2. DÉFINITIONS ET ORIGINES ..............................................................................................19
IV.3 LES DIFFERENTS SYSTEMES D’ASSAINISSEMENT ....................................................20
IV.4. CHOIX DU SYSTÈME D’ASSAINISSEMENT ..................................................................22
CHAP V. PROBLEMATIQUES DE L’ASSAINISSEMENT ..............................................................24
V. 1. OBLIGATION DE LA COLLECTIVITÉ .............................................................................24
V. 2. EVALUATION DE LA POLLUTION ...................................................................................24
V.3. REJET DES EAUX USÉES DANS LE MILIEU NATUREL...............................................24
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CHAP VI : COLLECTE, TRAITEMENT DES EAUX USEES ET ESTIMATION ..........................26
QUANTITATIVE ...................................................................................................................................26
VI.1 RESEAU DE COLLECTE DES EAUX USEES. ...................................................................26
VI.2 LE TRAITEMENT DES EAUX USÉES ................................................................................28
VI.3. ESTIMATION QUANTITATIVE .........................................................................................35
VI.4.QUANTITÉS D’EAUX USÉES DOMESTIQUES À ÉVACUER .......................................38
VI.5 CALCUL DES OUVRAGES D’ÉPURATION MÉCANIQUE ............................................39
VI.6 CALCUL DES OUVRAGES D’ÉPURATION BIOLOGIQUE ..........................................41
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
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Ière PARTIE : APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
a) La limpidité de l’eau
Pour mesurer cette propriété, on détermine la turbidité d’un échantillon d’une eau à analyser, en la
comparant avec un échantillon standard de 50 ml d’eau, dans lequel on ajoute un certain nombre de
gouttes d’une solution alcoolique à 1/1000 jusqu’à obtenir une opacité équivalente dans les 2
éprouvettes. Ce nombre de gouttes définit la turbidité.
b) La température de l’eau
D’une manière générale, la variation de la température d’eau suit la variation de la température de l’air
ambiant, avec un décalage plus ou moins prononcé. Les eaux souterraines, qui circulent à des
profondeurs moyennes, présentent des températures sensiblement constantes, oscillant autour de 10 à
12°c. Mais bien souvent, cette température est perturbée par des arrivées d’eaux superficielles, ce qui
rend difficile la détermination des indications claires à ce sujet. Les eaux de rivière sont sujettes à des
variations de température selon les saisons, de 0 à 25°C.
Une eau potable doit avoir une température comprise entre 9 et 12°c, en tout cas < 15°C
c) La couleur de l’eau
La couleur de l’eau se mesure en comparant l’échantillon à examiner avec des tubes témoins dont la
coloration est obtenue à partir d’une solution de chlorure cobalteux (CoCl2) dissout dans l’acide
chlorhydrique (HCl). Un litre de cette solution a par définition, la couleur 500 unités, elle s’appelle la
solution de base.
Une eau potable dite incolore doit avoir une couleur < 20 unités
Comme la saveur n’est pas décelable qu’à la dégustation, on établit le plus souvent une
correspondance directe entre les odeurs et la saveur d’une eau à examiner, tout en notant que la saveur
se développe avec l’augmentation de la température.
Les odeurs sont dues notamment :
- Aux planctons, aux algues mortes….pour les eaux de rivières
- Au Sulfure d’Hydrogène (H2S) pour les eaux souterraines
- Aux matières organiques qui y sont dissoutes
La saveur désagréable est due notamment à la présence de :
Fer et manganèse
Chlore actif
Phénol et chlorophénols etc.…
Une eau potable doit donc être inodore
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I. 2. LES PROPRIETES CHIMIQUES DE L’EAU
a) Le pH de l’eau
L’eau à l’état naturel présente toujours une certaine conductibilité, c.à.d. que certaines molécules H20
peuvent se dissocier pour fournir des ions H+ et des ions 0H-. Dans toutes les solutions aqueuses (dans
toutes les eaux terrestres) le produit de concentration en ions hydrogène H+ et ions hydroxyle 0H- est
constant.
Le rapport du produit (H+) x (0H-) sur la concentration en molécules H20 non dissociées donne :
( H ) x (0 H ) 1
1014 14
( H 2 0) 10
Si par définition on pose (H20) = 1, alors il suffit de connaître la concentration en ions H+ pour déduire
celle en ions 0H- et vice-versa. Par des méthodes chimiques de haute précision, la concentration en
ions H+ peut-être mesuré directement. C’est donc cette valeur « de concentration en ions H+ » qui a été
choisie pour représenter l’acidité, la neutralité et l’alcalinité de l’eau.
b) La minéralisation de l’eau.
L’eau constitue un électrolyte très étendu, en raison de sels qu’elle renferme. On définit la résistivité
électrique de l’eau comme la résistance électrique d’une colonne de ce liquide d’1cm² de section et
d’1cm de hauteur prise à 20°c. Elle s’exprime . Cm (Ohm.cm) et se mesure au PONT DE
WHEATSTONE.
Pour calculer la minéralisation globale d’une eau, on utilise des eaux de résistivité comprise entre 1000
et 3000 . cm, et on la calcule avec la relation ci- dessous :
720000
Minéralisation (mg/l) =
Résistivité
Ainsi on voit que la résistivité varie en raison inverse de la minéralisation, et les eaux peuvent être
classées suivant le tableau ci-dessous :
Pour une eau potable, les éléments minéraux doivent avoir une concentration < 2g/l
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c) Les substances indésirables
Dans une eau potable : la teneur des substances indésirables doivent être inférieur aux valeurs
indiquées dans le tableau ci-dessous :
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CHAPITRE II. TECHNIQUES DE DESSERTE EN EAU EN MILIEU RURAL
II.1. L’EVALUATION DES BESOINS EN EAU POTABLE
Pour calculer la quantité d’eau nécessaire dans un milieu rural donné, on se sert des données fournies
dans le tableau ci-dessous :
Vinification 2L/litre
Brasserie 500L/100l
Sucrerie 100L/kg
BETAIL Bovins 50L/J/tête
Cheval 50L/J/tête
Porc 20L/J/tête
Mouton-chèvre 5L/J/tête
B .1. Introduction
Avant l’étude de tout projet d’approvisionnement en eau potable d’une localité donnée, il faut
connaître l’effectif de la population à desservir. Il faut également se renseigner sur les établissements
tant publics que privés se trouvant dans ce site afin d’avoir les informations nécessaires et suffisantes
pouvant faciliter la tâche lors de dénombrement des effectifs des collectivités à desservir. Les besoins
en eau potable diffèrent suivant les catégories d’utilisateurs et sont essentiellement variables dans le
temps et d’une agglomération à l’autre. La satisfaction de ces besoins en eau potable est assurée par
des différentes ressources comme les nappes (sources, puits et forage), les rivières et les lacs ainsi que
les pluies. L’augmentation de la population et l’amélioration du niveau de vie sont des phénomènes
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fondamentaux de la croissance des besoins en général et des besoins en eau en particulier. Ces besoins
sont observables pendant une période allant de l’année actuelle jusqu’à l’année de planification
considérée. En effet, on détermine les effectifs, en faisant d’abord le dénombrement de la population et
celui des collectivités (écoles, centre de santé, église, marchés, etc.) se trouvant dans un site donné.
Tous ces effectifs doivent être projetés en tenant compte de la durée de vie du réseau.
La population projetée sera constituée de toute sorte des bénéficiaires déjà en haut cités. Pour
déterminer la population projetée (Pn), on utilise la formule suivante :
𝐏𝐧 = 𝐏𝟎 (𝟏 + 𝐭)𝐧
Avec :
Pn : Population après n années ;
P0: Population actuelle (population à l’année de l’étude du projet) ;
𝑡: Taux de croissance ;
n: Durée de vie du réseau (ou années de projection).
Généralement, le taux de croissance est donné par les institutions habilitées. Si celui-ci n’est pas donné
il sera calculé. Le taux de croissance est calculé en se basant sur les résultats du recensement général
réel de la population et par commune. Avec l’exemple qui suit, nous avons utilisé les données du
dernier recensement réel qui a eu lieu en 2008 au Burundi. Le tableau qui suit nous montre l’évolution
de la population de l’une des communes du Burundi prise au hasard :
Exemple :
Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Commune
Kanyosha 42164 43175 44211 45272 46495 50348 51556 52794 55370 57127
La formule pour calculer le taux de croissance (t) est obtenue à partir de la formule précédente du
calcul de la population projetée et <<n>> pour le moment est la différence entrée l’année de départ
considérée et celle d’arrivée :
P P 1⁄n
Pn = P0 (1 + t)n ; Pn = (1 + t)n ; (1 + t) = (Pn )
0 0
𝐧 𝐏
D’où 𝒕 = √𝐏𝐧 ̶ 𝟏
𝟎
8
𝟒 𝟓𝟕𝟏𝟐𝟕
𝐭 = √𝟓𝟎𝟑𝟒𝟖 ̶ 𝟏 = 0,032065 soit 3,2%
Le débit de pointe est un débit demandé en même temps par tous les utilisateurs. Pour déterminer ce
débit de pointe, on tient compte des activités quotidiennes qui font varier les besoins de
consommation. Le débit de pointe est calculé à l’aide de la formule suivante :
𝐐𝐣.𝐩 = 𝐐𝐣.𝐦𝐨𝐲 ∗ (𝟏 + 𝐂)
avec Qjp : Débit de pointe ; Qjmoy : Débit moyen journalier déterminé sur base de l’effectif de la
population et les normes de consommation en eau; C : Coefficient de pointe variant de 10 à 25%.
Pour un réseau d’AEP, les pertes en eau sont remarquées depuis le captage jusqu’aux points
d’approvisionnement et elles sont inévitables. Ces dernières sont dues :
𝟏 𝐩
𝐐𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞 = 𝐐𝐣 𝐦𝐨𝐲 ∗ [( ) − 𝟏] ⟺ 𝐐𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞 = 𝐐𝐣.𝐦𝐨𝐲 ∗ ( )
𝟏−𝐩 𝟏−𝐩
Le guide de calcul des besoins en eau est donné sous forme d’un exemple dans le tableau à la page
suivante.
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Exemple :
Le tableau suivant montre la répartition de la population d’un site pris au hasard comme exemple avec
une taille de ménages de 6 personnes par ménage.
Collines ou sous collines à Nombre de Taille de ménage Population actuelle
desservir ménages (personnes) (personnes)
KAGOBERO 10 6 60
MUZIRANGERERA 18 6 108
RWANUNGA 29 6 174
GASENYI 57 6 342
KIBUYE 42 6 252
MUNZENZE 85 6 510
TOTAL 1476
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Tableau de calculs des besoins en eau
Situation en 2019 Situation en 2049
Effectifs de la Qj moyen Effectif Qj moyen Qjp Qperte Qjmax
Collines ou sous collines
population Dotation en de la en en en en en en
actuelle (l/J/hab.) (l/j) population (l/j) (l/j) (l/j) (l/j) (l/s) (m3/h)
KAGOBERO 60 20 1200 132 2640 2904 879,9 3783,9 0,04379 0,158
MUZIRANGERERA 108 20 2160 238 4760 5236 1586,5 6822,5 0,07896 0,285
RWANUNGA 174 20 3480 383 7660 8426 2553,1 10979,1 0,12707 0,458
GASENYI 342 20 6840 751 15020 16522 5006,2 21528,2 0,24916 0,897
KIBUYE 252 20 5040 553 11060 12166 3686,3 15852,3 0,18347 0,661
MUNZENZE 510 20 10200 1121 22420 24662 7472,6 32134,6 0,37192 1,34
Collectivités
E P Gihinga 615 5 3075 1352 6760 7436 2253,1 9689,1 0,11214 0,404
Lycée Com. Gihinga 489 10 4890 1074 10740 11814 3579,6 15393,6 0,17816 0,642
CDS Gihinga 14 150 2100 31 4650 5115 1549,8 6664,8 0,07713 0,278
Total 122848 1,4218 5,123
Tenant compte des résultats se trouvant dans le tableau ci-haut, on passe à l’étape de la recherché des sources en eau qui fourniront la même quantité de
Q = 1,42 l/s ou la quantité supérieure.
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II.2. LA SOURCE D’EAU POTABLE
II.2.1. Généralités
La source est un réserve naturel dont la quantité d’eau est limitée ou variable en fonction des
conditions climatiques. Le captage consiste à collecter les filets d’eau d’une source dans un ouvrage
approprié et les acheminer dans un petit réservoir visitable (chambre de départ). La détermination du
type de captage dépend généralement de la situation topographique du terrain, de la nature du sol et de
la forme de la source sur place. Le captage doit être effectué de façon que l’eau de la source doive être
protégée de toutes saletés et des contaminations. C’est à dire tout ce qui peut la rendre inconsommable.
Les sources d’eau existent de plusieurs sortent et sont captées différemment.
A.1. Forages
Un forage d’eau est le résultat d'un terrassement vertical, obtenu en utilisant les techniques de
creusement soit mécaniques ou électriques, permettant l'exploitation d'une nappe d’eau souterraine,
appelée nappe phréatique ou aquifère. L'eau peut être remontée au niveau du sol grâce à une pompe.
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Gradient hydraulique :
𝑯𝟏 − 𝑯𝟐
𝑱=
𝑳
Charge hydraulique :
H = zniv = zsol – Pniv
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A.2. Captage des sources rurales
Le captage étant le cœur de l’adduction d’eau, on attachera une grande importance à ce que sa
construction soit bien exécutée. En milieu rural, ce sont des sources d’affleurement qui sont beaucoup
plus captées. Ces sources apparaissent aux versants des montagnes. Les sources d’affleurement
fournissent plus d’eau d’autant plus que la pente de la couche imperméable qui protège la nappe est
grande. Elles tarissent rarement et leur débit est souvent important.
a) Coupe longitudinale avant le captage d’une source d’affleurement
c) Construction
a) Drainage
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C’est la partie qui permet à l’eau de la source d’être recueillie et dirigée vers l’extérieur de la chambre
de captage. Il doit être suffisamment grand pour assurer un passage aisé de l’eau et garantir le débit
suffisant. Le drainage est constitué d’un drain perforé et la base doit être étanche et avoir une pente de
1% à 2%. Autour des drains, on placera un filtre de gravier que l’on aura soin de protéger de toute
contamination. Cette ouverture étanche doit pénétrer dans les parois de côté, les eaux de surface seront
drainées hors de l’aire.
b) Barrage
Le barrage est construit à l’opposé de l’arrivée de l’eau dans le captage. Il permet à l’eau d’entrer dans
la conduite d’alimentation de la galerie de contrôle. Le barrage est construit dans la couche
imperméable et dans les parois de côté pour empêcher l’eau de s’échapper. On coulera la fondation du
barrage directement contre le sol de l’excavation afin qu’elle soit solide avec le sol. L’émergence de
part et d’autre des filets d’eau est protégée par des murs d’argile bien pilé, jusqu’à une hauteur
supérieure ou égale à 0,50m.
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A.3. Les puits d’eau
Un puits à eau est le résultat d'un terrassement vertical, mécanisé ou manuel, permettant l'exploitation
d'une nappe d’eau souterraine souvent appelée nappe phréatique, relativement moins profonde.
L'eau peut être remontée au niveau du sol manuellement grâce à un seau relié à une corde.
Construction du cuvelage :
Le cuvelage est une construction faite en béton armé ou en maçonnerie qui couvre les parois du
trou de fonçage à sec c’est à dire dès l’anneau inferieur à l’anneau supérieur. Il empêche l’infiltration
des eaux ruisselant au niveau du sol sec, et l’éboulement des parois du trou de fonçage à sec.
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Pose de la trousse coupante et fonçage humide :
C’est un élément préfabriqué en béton armé qui sert à faciliter l’excavation verticale du puits ainsi
que la descente des buses, par sa forme. Il est dosé à 400kg/m3.
e) Chambre de ventouse
C’est un ouvrage construit aux différents points les plus hauts du réseau pour éliminer de l’air contenu
dans les conduites lors du transport de l’eau.
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f) Chambre VS
C’est un ouvrage permettant de repartir le débit dans les différents branchements du tronçon.
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h) Borne fontaine
Légende :
1 : Robinet ¾ 4 : Tuyau AG 7 : Vanne Galvanisée
2 : Manchon AG 5 : Tuyau AG 8 : Tuyau Galvanisé
3 : Coude AG 6 : Tabernacle 9 : Manchon mixte
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Réservoir surélevé (château d’eau) Réservoir semi-enterré
Réservoir enterré
Le périmètre de protection est une zone particulière autour d’un captage d’eau potable (Source ou
forage) où des prescriptions sont établies pour limiter les risques de pollution de l’eau captée.
Le périmètre de protection est un contour délimitant le domaine géographique à l’intérieur duquel est
interdite toute activité susceptible de porter atteinte à la conservation qualitative des ressources en eau.
Généralement, quand il s’agit de la protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine,
trois périmètres différents sont définis : le périmètre de protection immédiat (PPI), le périmètre de
protection rapproché (PPR) et le périmètre de protection éloigné (PPE). Les périmètres de
protection immédiats et rapprochés sont obligatoires pour tous les captages.
En revanche, le périmètre de protection éloigné est nécessaire seulement dans des cas spécifiques et
sur demande du Ministère ayant l’eau dans ses attributions.
a) Périmètre de Protection Immédiat (PPI)
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Le périmètre de protection immédiat (PPI) a pour but la protection de l’ouvrage et son entourage le
plus proche.
En effet, il vise à garantir la sécurité des installations de prélèvement contre toutes formes de
détérioration et à empêcher des déversements ou des infiltrations de substances polluantes à l’intérieur
ou à proximité du point de captage de l’eau. Le PPI pour toutes les sources aura un minimum de 30 m
vers l’amont topographique, 5 m vers l’aval et 5 m à droite et gauche de la source. Cette surface doit
être limitée par bornage, haie vive, arbustes à enracinement peu profond, etc.
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c) Périmètre de Protection Éloigné (PPE)
Le Périmètre de Protection Éloigné (PPE), appelé aussi zone de vigilance, correspondrait
théoriquement à l’ensemble du bassin d’alimentation du captage mais pour des raisons économiques et
pratiques est généralement limité à une zone plus réduite. Il protège la ressource de toute sorte de
pollution ponctuelle qui pourrait affecter la qualité de l’eau sur des longues distances comme les
substances chimiques ou peu dégradables ainsi que les substances radioactives. En cas de manque
absolue de données hydrogéologiques, le PPE s’étendra jusqu’à une limite située à 500 mètres vers
l’amont géographique (la distance PPE-PPR sera la même que la distance PPR-source) et de 5 m vers
l’aval et aura la forme d’une parabole autour de la source en fonction du débit annuel moyen. Si ce
périmètre s’étend au-delà de la crête, il sera réduit jusqu’à sa cime (partie la plus haute d’une
montagne).
Le transport de l’eau est possible si l’on dispose le profil en long et le plan de situation fournis par le
topographe qui a fait les levées topographiques du tracé de l’adduction à étudier. Pour bien
comprendre l’étude du transport d’eau dans une adduction gravitaire, il faut partir d’un exemple
suivant. Soit un réseau d’AEP de 1,57 km de longueur, dont le profil en long et le plan de situation
sont illustrés sur la figure ci-dessous.
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Sur le plan de situation on doit lire les éléments suivants :
24
II.6. DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES DE STOCKAGE (RESERVOIRS)
Dans un système d’adduction d’eau potable, un réservoir est un ouvrage qui permet le stockage du
surplus de l’eau, la réserve de la quantité non consommée au moment des heures creuses et la
restitution pendant les heures de pointe.
Le rôle d’un réservoir est de :
Restituer de l’eau pendant les heures de consommation de pointe (au moment où la demande d’eau
est maximale) ou d’équilibrer le réseau ;
Stocker le surplus d’eau non consommé pendant les heures creuses c'est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de
consommations.
Un réservoir offre aussi des avantages pour les réseaux gravitaires tels que :
Sollicitation régulière des sources d’eau ;
Régularité de la pression dans le réseau de distribution.
Pour pouvoir placer des réservoirs d’alimentation en eau potable, il faut voir l’endroit où la
consommation est la plus forte. Il est recommandé de placer les réservoirs dans le centre de gravité de
la population à desservir. L’emplacement des réservoirs tient aussi compte des altitudes de la zone du
projet. D’une manière générale, un réservoir doit être placé à un endroit élevé c’est-à-dire une altitude
supérieure à celle du point de puisage pour permettre à l’eau d’y arriver gravitairement.
De différentes formes :
Réservoirs circulaires ;
Réservoirs rectangulaires ;
Réservoirs carrés.
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Les réservoirs doivent être construits en matériaux durables. Leurs parois doivent être étanches pour
empêcher les fuites d’eau. Les réservoirs doivent aussi être couverts à l’abri des contaminations des
eaux souterraines d’infiltration, les eaux de pluie et les poussières.
Il est conseillé d’utiliser un dosage du ciment compris entre 350 à 400 kg/m3. Il faut réaliser un
revêtement intérieur avec beaucoup de précautions au moyen d’un ciment riche.
La détermination de la capacité du réservoir est basée sur les besoins en eau journaliers maximaux, des
variations horaires des débits de distribution et les heures. Elle dépend aussi de la différence entre la
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quantité d’eau fournie par la source et la quantité d’eau nécessaire à la consommation pour un
intervalle de temps bien défini. On constate que l’on aura une grande consommation d’eau pendant
certaines périodes de la journée à savoir :
Les moments où les gens rentrent des différents travaux comme les travaux champêtres (travaux
campagnards) ;
Les heures où les élèves et écoliers sortent de leurs classes ;
Les moments où les marchés battent de leurs pleins.
Selon la destination du réservoir, des coefficients horaires sont appliqués aux consommations pour
tenir compte de variations horaires. Les coefficients horaires diffèrent suivant le milieu à desservir
(milieu urbain ou milieu rural).
En milieu urbain
Période (h) 0–2 2–6 6–7 7-12 12-14 14–19 19-22 22–24
Coefficient 0 0,3 2,0 1,2 2,1 1,8 1,0 0,5
En milieu rural
Période (h) 0– 2 2–6 6–7 7 - 12 12 - 14 14– 19 19 - 22 22 – 24
Coefficient 0 0,35 2,5 1,2 1,7 1,9 0,3 0,15
Le calcul théorique est basé sur la répartition des débits en distribution qui diffère d’une agglomération
à une autre. De cette raison, on se sert du débit moyen horaire (Qj max) qui est la valeur de
consommation journalière en 24 heures. De plus, le calcul peut reposer sur les coefficients horaires
estimés tenant compte des activités génératrices les plus pratiquées dans la zone du projet et le milieu à
desservir. Les calculs se font en utilisant les formules suivantes :
𝑸s.p = 𝑸𝒆.𝒑 × Ch ; 𝑽s.p = 𝑸s.p × 𝑻 ; 𝑽s.c = ∑𝑽s.p
𝑽e.p = 𝑸𝒆.𝒑 × 𝑻 ; 𝑽e.c = ∑𝑽e.p
Avec 𝑄𝑒.𝑝 : débit entrant partiel (m3/h); 𝑄𝑠𝑝 : Débit sortant partiel (m3/h) ; 𝑇: Temps en heures (h) ; 𝑉e.p :
Volume entrant partiel (m3) ; 𝑉e.c : Volume entrant cumulé (m3) ; 𝑉s.p: Volume sortant partiel (m3) ; 𝑉s.c :
Volume sortant cumulé (m3) ; Ch. : coefficient horaire.
𝑪𝑨𝑷𝑨𝑪𝑰𝑻𝑬 𝑻𝑯𝑬𝑶𝑹𝑰𝑸𝑼𝑬 = |𝑷𝑳𝑼𝑺 𝑮𝑹𝑨𝑵𝑫 𝑺𝑼𝑹𝑷𝑳𝑼𝑺| + |𝑷𝑳𝑼𝑺 𝑮𝑹𝑨𝑵𝑫 𝑫𝑬𝑭𝑰𝑪𝑰𝑻|
Les résultats d’un exemple sur le calcul de la capacité théorique d’un réservoir se trouvent dans le
tableau suivant.
En pratique, la capacité pratique du réservoir est prise à 1,2÷1,5 fois la capacité théorique, autrement
dit :
𝑽𝒑𝒓𝒂 = (𝟏, 𝟐 à 𝟏, 𝟓) ∗ 𝑽𝒕𝒆𝒐
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L’autre facteur important qui influence la capacité du réservoir est la variation horaire de
consommation suivant la catégorie des bénéficiaires soit la population villageoise ou citadine.
Exemple :
Calcul d’un réservoir sur Colline Kagobero avec le débit entrant partiel: Qe.p = 0,158m3/h
Période Temps Coefficient QE Qsp Vsp Vsc Vep Vec Vec ─Vsc
horaire (m3/h) (m3/h) (m3) (m3) (m3) (m3) (m3)
0─2 2 0 0,158 0 0 0 0,316 0,316 0,316
2─6 4 0,35 0,158 0,055 0,2212 0,2212 0,632 0,948 0,7268
6─7 1 2,5 0,158 0,395 0,395 0,6162 0,158 1,106 0,4898
7─12 5 1,2 0,158 0,19 0,948 1,5642 0,79 1,896 0,3318
12─14 2 1,7 0,158 0,269 0,5372 2,1014 0,316 2,212 0,1106
14 ─19 5 1,9 0,158 0,3 1,501 3,6024 0,79 3,002 -0,6004
19─22 3 0,3 0,158 0,047 0,1422 3,7446 0,474 3,476 -0,2686
22─24 2 0,15 0,158 0,024 0,0474 3,792 0,316 3,792 0
Les réservoirs couramment utilisés sont de forme circulaire, rectangulaire ou carré. Les réservoirs
circulaires sont souvent recommandés car, ils résistent mieux aux déformations et ils sont moins
coûteux. Après avoir calculé la capacité pratique du réservoir, on détermine les dimensions de
l’ouvrage par la méthode de FONLLADOSA.
où : Dint = Diamètre intérieur du réservoir (m) Vpra = Volume d’eau à retenir (m3)
28
c) La hauteur totale du réservoir :
La hauteur totale du réservoir est obtenue en ajoutant une hauteur libre qui varie de 0,2 à 0,5m à la
hauteur utile.
On aura : H = h U + hl
Le réseau d’AEP est l’ensemble des canalisations et ouvrages de génie civil qui participent au
transport et à la livraison de l'eau de consommation. Pour faire des calculs hydrauliques, il faut avoir la
forme du réseau de milieu d’études.
Le réseau de distribution de l’eau peut être ramifié, maillé ou mixte suivant l’identité de la population
à desservir (forte agglomération ou faible agglomération).
Le réseau ramifié est un réseau dans lequel les conduites ne comportent aucune alimentation en
retour. Il présente l’avantage d’être économique et la facilité lors des calculs hydrauliques
mais, il manque de sécurité et de souplesse en cas de rupture. Une panne sur la conduite
principale prive l’eau de tous les consommateurs d’aval.
Le réseau maillé est un réseau où l’eau peut circuler dans deux sens. Une ou plusieurs
conduites sont disposées en forme d’anneaux.
29
Schéma d’un réseau maillé
Avantage : Plus de sécurité (en cas de rupture d’une conduite il suffit de l’isoler et tous les abonnés
situés à l’aval seront alimentés parles autres tronçons) avec une répartition plus uniforme de pression
et du débit.
Pour le cas d’alimentation en eau potable en milieu rural, on utilise souvent le réseau ramifié car la
population à alimenter en eau présente en général l’identité d’une population dispersée avec de petites
agglomérations. Un autre critère qui conditionne le choix de ce type de réseau est qu’il est économique
malgré l’inconvénient de priver l’eau les consommateurs à l’aval lors d’une panne sur le tronçon
principal.
-Le débit Q ;
-La vitesse d’écoulement V ;
-Le diamètre D de la conduite ;
- Les pertes de charge ;
-La pression dans les conduites.
Le débit Q
Le débit est donné par les consommations moyennes journalières et est exprimé soit en 𝑚3 ⁄𝑠 , soit
en 𝑙 ⁄𝑠. Selon la formule pour la détermination du débit, on sait que :
𝑫𝟐 ∗ 𝝅 ∗ 𝑽
𝑸 = 𝑺 ∗ 𝑽𝒐𝒖 𝑸 =
𝟒
La vitesse V d’écoulement
La vitesse moyenne d’écoulement en milieu rural est fixée et strictement choisie dans l’intervalle de
0.3 à 1.5m/s
30
0.3m /s ≤ V≤ 1.5m/s
Le diamètre D de la conduite
Ayant la formule pour déterminer le débit Q, le diamètre interne de la conduite D est calculée de sorte
que la vitesse V reste dans la marge acceptable.
4∗𝑄
. 𝐷=√
𝑉∗𝜋
D’une manière générale, il faut avoir une section économique. Cette section est obtenue avec une
vitesse moyenne de 0,6m/sec. Par conséquent, le diamètre est alors obtenu par la formule
𝐷 = 1,5√𝑄
Le milieu rural en général est toujours alimenté par des petites adductions de débit faible. La tuyauterie
adaptée sera donc de diamètre aussi relativement faible par rapport du diamètre à utiliser en milieu
urbain. Après avoir déterminer le diamètre interne, on peut choisir le diamètre nominal (DN) et la
pression nominale en utilisant l’abaque qui suit :
Si la différence d’altitude entre la source et ce point est inférieure à 60m, on choisit une
conduite de pression nominale de 6 bars (PN6), pour le tronçon en amont de ce point ;
31
Si la différence d’altitude entre la source et ce point est comprise entre 60m et 100m, on
choisit une conduite de pression nominale de 10 bars (PN10), pour le tronçon en amont de ce
point ;
Si la différence d’altitude entre la source et ce point est comprise entre 100m et 160m, on
choisit une conduite de pression nominale de 16 bars (PN16), pour le tronçon en amont de ce
point ;
Si la différence d’altitude entre la source et ce point est supérieure à 160m, on choisit une
conduite de pression nominale supérieure à 16 bars.
-Les pertes de charges linéaires correspondant aux frictions de l’eau contre les parois de la conduite
-Les pertes de charges singulières correspondant à la présence d’un obstacle sur le réseau particulier,
c'est-à-dire toute modification géométrique de la conduite. On peut y compter les changements de
direction (coudes, raccords en T), les variations de section, les vannes ou robinets, les appareils de
mesure, etc. ...
Les pertes de charge linéaire sont fonction de cinq facteurs à savoir : le débit Q, la vitesse
d’écoulement V, le diamètre D de la conduite, la rugosité de la conduite et les caractéristiques du
liquide.
𝝀∗𝑳∗𝑽𝟐
J=
𝟐∗𝒈∗𝑫
où J : pertes de charge linéaire (en mCE/m.l) ; λ : coefficient des pertes de charges ; g : accélération de
la pesanteur (en m2/s) ; V : vitesse d’écoulement (en m/s) ; D : diamètre interne de la conduite (en m)
et L : longueur totale de la conduite considérée (m).
𝑘
Avec λ =f (Re, ε = ) où ε = rugosité absolue
𝐷
Pour une conduite donnée, le coefficient est fonction du nombre de Reynolds (Re).
32
Certains autres auteurs ont donné les différentes formules pour déterminer le coefficient de pertes de
charges λ en tenant compte de la nature et du diamètre de la conduite ainsi que du nombre de
Reynolds.
Colebrook et White
Ces deux auteurs ont donné la formule pouvant être utilisée pour tous les types de tuyaux :
𝟏 𝜺 𝟐, 𝟓𝟏
= −𝟐𝐥𝐨𝐠( − )
√𝝀 𝟑, 𝟕 𝑹𝒆 ∗ √𝝀
Prandtl et Nikuradze
Leur formule est utilisée uniquement pour les tuyaux rugueux, donc pour les tuyaux en acier,
en fonte et en béton armé
𝟏 𝑫
= 𝟏, 𝟕𝟒 + 𝟐𝐥𝐨𝐠( )
√𝝀 𝟐𝜺
Formule de Pavlovsky
𝑱 = 𝟎. 𝟎𝟎𝟏𝟎𝟓 ∗ 𝑸𝟏.𝟕𝟕𝟒 ∗ 𝒅−𝟒.𝟕𝟕𝟒 )
Ce sont celles qui sont dues aux changements de direction de la conduite et aux différents
appareillages. Les pertes de charge singulières sont calculées par la formule :
Js = k V2 / 2g
En général, les pertes de charge singulière sont estimées à 10-15 % de pertes de charge linéaire.
33
34
Interprétation géométrique de l’équation de Bernoulli
La pression en un point du sol est déduite du théorème de Bernoulli qui exprime la loi de la
conservation de l’énergie appliquée aux deux sections quelconques 1 et 2 de même débit
𝑷𝟏 𝑽𝟐𝟏 𝑷𝟐 𝑽𝟐
𝒁𝟏 + + − 𝑱𝟏−𝟐 = 𝒁𝟐 + +
𝝆∗𝒈 𝟐∗𝒈 𝜸∗𝒈 𝟐∗𝒈
𝑉2
: Énergie cinétique ou Energie due à la vitesse ;
2∗𝑔
35
Tronçons Altitudes Dist. Type de conduite
Débit Débit Vitesse Nombre Coeff. Hauteur Pression Pression
Amont Aval partiel. Type Di DN PN de de perte Perte Perte Perte de piézométrique dynamique statique
Reynolds de carge de charge de charge charge OBSERVATION
Linéaire Singul. Totale Amont Aval Amont Aval Amont Aval
(m) (m) (m) (l/s) (m3/s) (m/s) (-) (m) (mm) (Bar) Re (-) λ (-) JL (m) JS (m) Δh (m) (m) (m) (m) (m) (m) (m)
36
II.8. LE SCHEMAS DE FONCTIONNEMENT ET LES CROQUIS DES NŒUDS
II.8.1. Le schéma de fonctionnement du réseau
Les croquis des nœuds sont des schémas qui montrent les détails des raccordements, ils seront
constitués par des symboles universels dont les plus importants sont les suivants :
A titre d’exemple, les croquis des nœuds pour l’AEP donnée quelconque sont montrés dans le
tableau ci-dessous.
1
2
II.9. DEVIS QUANTITATIF ET ESTIMATIF D'UN PROJET D'AEP
Le devis quantitatif et estimatif d'un projet d'AEP comprend essentiellement 5 éléments ci-
après : la tuyauterie, les accessoires à la tuyauterie, les travaux de construction des ouvrages,
le creusement des tranchées, la pose des tuyaux et la mise en service du Projet.
Pour bien détailler ces éléments, il est conseillé d'utiliser le schéma de fonctionnement du
réseau, qui montre tous les éléments que l'étude aura conclu, et c'est à l'aide de ce schéma que
l'Ingénieur pourra calculer le quantitatif des fournitures ainsi que le métré des travaux à
exécuter.
II.9.2. La tuyauterie
La tuyauterie est l’ensemble des conduites que l’on a utilisé dans le réseau. La longueur de la
tuyauterie est calculée tronçon par tronçon car dans un même tronçon, il est indiqué d’utiliser
la tuyauterie de même catégorie. A titre d’exemple, la tuyauterie de l’AEP prise au hasard
peut se lire sur le schéma de fonctionnement, et peut être détaillé comme suit :
Exemple :
Total 3475500
Les accessoires à la tuyauterie sont les pièces que l'on utilise pour les raccordements dans les
nœuds. Pour déterminer le quantitatif de ces accessoires, on dénombre les quantités des pièces
données par les croquis des nœuds. A titre d’exemple, le quantitatif des accessoires à la
tuyauterie de l’AEP prise au hasard est donné dans le tableau ci-dessous.
Exemple :
Réducteur PVC DN
50/32 Pce 2
3
Vanne DN 32 Pce 5
Total
NB : A côté de ces accessoires collectés dans les nœuds, il faut ajouter les accessoires qu’on
trouve dans les équipements des réservoirs et des bornes fontaines.
A titre d’exemple, le quantitatif des fournitures pour les équipements des réservoirs et des
bornes fontaines est montré sur le tableau ci-dessous.
Exemple :
Passe-cloison ml
Selon les plans indiqués ci-dessus, on peut calculer le devis sur le modèle des ouvrages de
l'AEP prise au hasard dans les tableaux ci-dessous.
a) Le réservoir
4
1 Installation du chantier ff
2 Fouille de fondation m³
3 Sable de propreté ép 5cm m³
4 Béton du radier m³
5 Armature radier Ø8 pce
6 Maçonnerie de moellons ép 40cm m³
7 Béton dalle de couverture m³
8 Armature dalle Ø6 pce
9 Enduit hydrofuge à l'intérieur et au fond m²
10 Enduit de ciment sur la dalle de couverture m²
11 Rejointoyage des parois extérieures m²
Total
5
Terrain meuble ml
Terrain caillouteux ml
Terrain rocheux ml
Total
Total
Réception provisoire FF 1
Réception définitive FF 1
Total
6
CHAP III. TECHNIQUES DE DESSERTE EN EAU EN MILIEU URBAIN
Comme en milieu rural, pour le calcul des besoins en eau on commence toujours par la
détermination de la catégorie de la population à desservir ainsi que les différentes
collectivités. Ensuite on détermine les appareils domestiques pouvant exister dans le secteur
et on calcule les besoins sur base des débits des appareils intérieurs de chaque parcelle (ou
appartement).
- Les normes des débits des appareils intérieurs sont données dans le tableau suivant :
Baignoire 0,35
Douche 0,25
Chasse de WC 0,10
Buanderie 0,40
Les normes précisent que, pour un nombre N d’appareils dans un immeuble, le coefficient k
de simultanéité de fonctionnement est calculé avec la formule :
1
k=
N 1
Q = k .N.q
k = Coef. de simultanéité
7
Exemple1 : Calculer le débit du branchement d’un appartement qui comporte 10 appareils
d’un débit moyen de 0.15l/s chacun.
Solution : Données : N = 10
q =0,15l/s
Question : k = ?
Q=?
1
Résolution : Formules : k = , Q = k Nq
N 1
1 1 1
On a k = =
10 1 9 3
1
Et Q = .10.0.15 0.5l / s
3
Exemple2
Calculer le débit de branchement d’une localité urbaine ayant 16 parcelles avec 2
appartements jumelés dans chaque parcelle comme la montre la figure ci-dessous.
Solution
8
III.2. CALCUL DE LA MAILLE PAR LA METHODE DE HARDY-CROSS
Avant toute étude, on doit d’abord montrer la répartition initiale des débits.
Dans notre maille les débits initiaux sont répartis comme ci-dessous :
Opération1 : Numéroter les tronçons et les nœuds et montrer le sens positif de l’écoulement.
Opération 2 : Suivant la distribution initiale des débits, déterminer les conduites à utiliser
pour chaque tronçon.
On aura :
1 300 0,4
2 600 0,4
3 300 0,3
4 600 0,3
9
Opération 3 : Calculer le coefficient des pertes de charge pour chaque tronçon
1 D
Selon NIKURADZE on a : 1,74 2 log
2k
1
D
1.74 2 log
2k
1
D 2
(1.74 2 log )
2k
1
Pour PVC k 0,001
D 2
(1,74 2 log )
0,002
1
2
D
1.74 2 log( )
2
1000
1
1.74 2 log(500D)2
Et : B = 1.74 + 2A
1
On aura donc à la fin :
B2
i L (m) Di A B Lamda λ
1 300 0,40 2,3010 6,3421 0,025
2 600 0,40 2,3010 6,3421 0,025
3 300 0,30 2,1761 6,0922 0,027
4 600 0,30 2,1761 6,0922 0,027
10
Opération 4 : Calculer les débits réels qui circulent dans les tronçons par la méthode de
HARDY-CROSS.
Qi 0
i 1
(1)
Exemples :
Qi 0
i 1
On voit que :
4
Dans une maille fermée, la somme des pertes de charge est nulle.
v 2 4Q
Selon DARCY on a : J= l avec v =Q/S=
2 gd d 2
8l
On a : J .Q 2 (m) (2)
g d
2 5
On aura : j = R Q 2 (3)
11
Selon le théorème des pertes de charge dans une maille, on doit avoir :
RiQ 0
2
i (4)
i 1
m = 4 . On aura donc :
R Q 0
2
i i
i 1
C. La méthode de HARDY-CROSS
La répartition initiale des débits étant faite sur la figure 2, il est facile de constater ce qui suit :
8
(i) cette répartition satisfait la relation (1) car on peut démontrer que Q
i 1
i 0
(ii) cette répartition ne satisfait pas la relation (4) car on ne peut pas démontrer que
10
R Q ² = 0
i 1
i i (5)
N.B. : La valeur n’est donc pas nulle, mais elle est égale à : hA
-Il faut donc chercher les moyens d’éliminer ce déficit, par la correction soit Qi .
Il faudra l’ajouter sur chaque Qi , ou le retrancher de chaque Qi suivant le sens de
l’écoulement, donc il faut l’affecter du coefficient de correction.
Après correction, le débit dans chaque tronçon sera : Qi Q avec i =1,2,…m (6)
- Maintenant, introduisons les débits de la relation (6) dans la relation (5) pour annuler hA,
càd pour avoir hA = 0
m
On aura : R (Q
i m
i i Q) 2 0 (7)
12
m m m m
- Donc dans chaque anneau de la maille, on doit utiliser la formule (8) pour calculer Q , et
après utiliser Q pour corriger le débit dans chaque tronçon de l’anneau. Si la nouvelle
répartition n'est pas satisfaisante, on recalcule Q avec les nouveaux débits, et on revérifie
avec Q les nouveaux résultats...et ainsi de suite jusqu'à avoir Q = 0.
Les débits calculés pour Q = 0 constitueront alors la répartition finale qui vérifiera la
relation:
m
RiQ 0
2
i
i 1
Calcul de Q
i Qi Li Di λi Ri Yi Signe Zi ΔQ Qi ± ΔQ
1 0,250 300 0,40 0,025 60,579 15,145 -1 -3,78620 -0,01258 0,26258
2 0,250 600 0,40 0,025 121,158 30,290 1 7,57239 -0,01258 0,23742
3 0,075 300 0,30 0,027 275,702 20,678 1 1,55083 -0,01258 0,06242
4 0,070 600 0,30 0,027 551,405 38,598 -1 -2,70188 -0,01258 0,08258
SUM 104,710 2,63514
La répartition définitive des débits sera donc celle donnée par les résultats de la dernière
itération.
Calcul des pertes de charge dans chaque tronçon : Ji = Ri Qi2 On a:
13
i Qi Qi2 Ri Ji
1 40 4,172 35,828 1 40
Une pompe est une machine destinée à refouler un liquide d’un certain endroit à une
autre.
Une pompe doit être choisie selon les caractéristiques réelles de l’installation dans
laquelle on doit l’installer. Les données nécessaires pour un dimensionnement correct sont
les suivantes:
Débit Q : c’est la quantité de liquide débitée par la pompe dans l’unité de temps,
normalement exprimée en m3/h
Hauteur manométrique totale : c’est la somme de la hauteur géométrique dans les
niveaux du liquide et les pertes de charge causées par de frottements intérieurs qui se
forment au passage du liquide :
dans les tuyaux ;
dans la pompe ;
dans les accessoires hydrauliques.
14
L’expression à l’identifier est la suivante :
H = Hg + ∆ pc ;
Hg = Hga + Hgr
Hg : hauteur géométrique à l’aspiration ;
Hgr : hauteur géométrique au refoulement
∆pc : somme des pertes de charge dans l’installation calculée selon les éléments
suivants :
o Diamètre,
o Longueur et matériel composant les tuyaux d’aspiration et de refoulement
o Quantité et type des coudes dans la tuyauterie et accessoires hydrauliques
comme clapet de pied avec crépine, vannes, clapet de non-retour, filtres
éventuels
o Nature du liquide (si différent de l’eau), température, viscosité et densité…
Il faut noter que la hauteur manométrique en aspiration Hga + ∆pc asp, doit être
comparée avec la capacité d’aspiration de la pompe.
Cette capacité d’aspiration ou « NPSHr » (Net Positive Section Head) est définie
comme hauteur de charge nette absolue demandée à l’aspiration, laquelle valeur est fournie
par une courbe en fonction du débit, donc c’est une caractéristique de la pompe.
∆pc asp. est la somme des frottements restants en aspiration distribués (tuyauterie) et
concentrés (vannes, coudes, etc.)
Après avoir établi les valeurs de débit Q et de la hauteur manométrique totale Hmt de
l’installation, il faut déterminer la puissance absorbée N de la pompe en appliquant la
formule suivante :
15
𝑸∗𝑯∗𝜸
𝑵=
𝟑𝟔𝟕 ∗ 𝜼𝒑
Où on a :
Q = Débit en m3/h
H = Hauteur en mètres
γ = Densité du liquide (pour l’eau = 1 kg/dm3)
ßp = Rendement de la pompe (Ex. Rendement pompe 68% = ➩ ηp 0.68)
𝑵𝒏
𝜼𝒑 =
𝑵𝒑
Où on a :
Remarque :
1) En variant le nombre de tours, les performances des pompes changent selon les règles
suivantes :
Le débit proportionnellement au rapport du nombre de tours :
𝒏𝟐
𝑸𝟐 = 𝑸𝟏
𝒏𝟏
La hauteur, proportionnellement au carré du nombre de tours :
𝒏𝟐 𝟐
𝑯 𝟐 = 𝑯𝟏 ( )
𝒏𝟏
La puissance absorbée, proportionnellement au cube du rapport du nombre
de tours :
𝒏𝟐 𝟑
𝑵𝟐 = 𝑵𝟏 ( )
𝒏𝟏
2) Le fabriquant de la pompe fournit avec cette dernière ses courbes caractéristiques
(Débit Q en fonction de la hauteur, de la puissance absorbée, du rendement.. à la
vitesse n de rotation constante) et du NPSH. Il ne se suffit pas seulement d’augmenter
la vitesse de rotation, il faut vérifier que le rendement reste dans la zone optimale.
16
Courbe I : Courbe des hauteurs totales en fonction des débits ; Courbe II : Courbe des
puissances absorbées en fonction des débits ; Courbe III : Courbe des rendements en fonction
des débits ; Courbe IV : Courbe des pertes de charges totales (linéaires et singulières dans
l’installation en fonction des débits ; Courbe V : Courbe H1=Y+∆H en fonction des débits :
cette courbe est obtenue à partir de la précédente, en ajoutant à ∆H le terme Y correspondant
à la hauteur géométrique totale ; A : le point de fonctionnement de la pompe.
17
18
IIème PARTIE : ASSAINISSEMENT
Les eaux usées issues des habitations sont dites « eaux usées domestiques ». Elles
comprennent essentiellement :
les eaux vannes (E .V) issues des cabines d’aisance ;
-les eaux ménagères (E.M) issues de tous les autres points de production à savoir
essentiellement les salles de bain, de lessive, ainsi que la cuisine.
Les eaux vannes sont chargées d’urine et de matières fécales. Ces matières fermentées et
dégradées produisent une odeur nauséabonde. Ces matières peuvent en outre contenir des
germes pathogènes nuisibles pour la vie humaine. Leur contamination bactérienne est très
élevée.
Leur volume directement lié à l’utilisation des chasses d’eau, dépend de la capacité de ces
chasses et du nombre d’utilisateurs qui dépend lui-même de l’occupation des logements.
Ce sont les eaux usées issues des cuisines, salles de bain, opération de blanchissage et de
lavage des locaux. Elles contiennent :
o des matières insolubles (terres, sable et les débris divers),
o des sels et des matières extraites des aliments (matières organiques et
minérales),
o des graisses (graisses de cuisson),
19
o des savons et des détergents,
o des désinfectants (eaux de javel, chlore, ammoniaque, …).
Les eaux industrielles sont celles provenant des diverses usines de fabrication ou de
transformation. Ces eaux présentent des caractéristiques extrêmement variées selon le genre
d’industrie dont elles proviennent.
Ce sont les eaux autres que celles domestiques ou industrielles qui pénètrent dans un réseau
d’égouts. On les divise en deux catégories :
- Les eaux d’infiltration : ce sont des eaux usées s’insinuant de façon continue dans un
réseau d’égouts via les défectuosités de ce dernier. On considère généralement que le
débit d’eau d’infiltration constitue la portion constante du débit d’eaux parasites.
- Les eaux de captage : ce sont des eaux parasites pénétrant dans un réseau d’égouts de
façon intermittente mais surtout en période de pluie.
Elles résultent de diverses pratiques illicites comme le raccordement au réseau d’égouts
sanitaires, des drains de fondation ou d’égouts pluviaux.
IV.3.1.Assainissement individuel
En assainissement individuel, les eaux usées sont collectées et traitées sur place (dans la
parcelle). On distingue deux variantes de dispositifs d’assainissement individuel :
- ceux à faible coût et beaucoup plus rustiques destinés à recevoir les excrétas ;
- ceux à coût modérées (fosses septiques et mini réseau d’égouts qui reçoivent les eaux
vannes et les eaux ménagères).
Actuellement, l’assainissement individuel est souvent considéré comme un palliatif
médiocre à l’assainissement collectif, à la fois par les techniciens et par les usagers.
L’assainissement individuel possède certes des avantages et inconvénients.
IV.3.1.1 Avantages
IV.3.1.2 Inconvénients
20
IV.3.2. Assainissement collectif
On parle d’assainissement collectif lorsque les eaux usées sont collectées par un réseau de
canalisation aboutissant à un ouvrage de traitement à savoir une station d’épuration. En
assainissement collectif, les eaux usées domestiques et industrielles sont conduites ensemble
pour être épurées et puis rejetées dans le milieu naturel.
L’assainissement collectif comporte :
- une composante collecte ;
- un composant traitement des eaux usées
- une composante gestion des boues
Comme l’assainissement individuel, l’assainissement collectif présente lui aussi des avantages
et des inconvénients.
IV.3.2.1 Avantages
IV.3.2.2 Inconvénients
- coût élevé en investissement et en entretien ;
- concentration de la pollution en un point, donc nécessité d’un traitement (station
d’épuration)
- les conditions d’auto- curage pour des raisons de fonctionnement collectif (le débit
des eaux usées doit être suffisant pour assurer l’auto- curage) ;
- condition d’entretien du réseau de collecte : la voirie doit être définitive et faciliter le
travail des équipes d’intervention. Il faut donc un plan d’urbanisme fixe ;
- quand les conditions naturelles du site rendent impossible l’assainissement individuel.
21
Les contraintes institutionnelles
- la possibilité de mettre en place une politique cohérente et intégrée (plan directeur
d’assainissement) ;
- existence d’une structure avec des moyens humains, matériels et financiers
nécessaires.
La question du choix du type d’assainissement doit être posée en liaison étroite avec
l’urbaniste, les architectes travaillants dans ce secteur, les techniciens de l’assainissement et
les élus locaux. Ce choix devrait faire objet d’une décision politique après un examen
approfondi des différents facteurs.
Il est évidemment souhaitable de tenir en compte des désirs de la population. Les usagers
demandent avant tout à leur installation d’assainissement :
- de n’est pas être génératrice d’odeurs ;
- de nécessiter moins d’entretien ;
- d’assurer l’écoulement sans refoulement intérieur.
Toutes ces exigences de la population incitent à privilégier l’assainissement collectif au
détriment de l’assainissement individuel.
22
Facteurs techniques
Parmi ces facteurs, on peut citer :
- la nature du sol ;
- la topographie ;
- la sensibilité du milieu récepteur.
Facteurs économiques
Le facteur économique est l’un des facteurs importants dans le choix du type
d’assainissement.
Rapporté à l’usager, le coût d’un réseau d’assainissement collectif varie en sens inverse de la
densité de l’habitat car le nombre d’antenne de dessertes nécessaires s’accroît. Par contre, le
coût de l’assainissement individuel qui ne nécessite aucun réseau ne dépend pas de cette
densité.
Facteurs liés à l’extension de l’agglomération
La réalisation d’un type d’assainissement sur tout ou une partie d’une collectivité est souvent
décidée à l’occasion de la création ou du développement des zones d’extension.
Il est important pour la réussite d’un projet, de savoir tous les aspects de sa situation mais
également de connaître l’ensemble de l’offre existante. De ce fait, le service d’assainissement
oblige le projeteur à faire des choix à chaque étape et cela en fonction des objectifs à
atteindre.
23
CHAP V. PROBLEMATIQUES DE L’ASSAINISSEMENT
V. 1. OBLIGATION DE LA COLLECTIVITÉ
L’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées et leur rejet dans le milieu naturel font
partie des préoccupations des responsables de l’habitat, qu’il s’agisse des maisons isolées, des
villages ou des grandes agglomérations.
L’assainissement des habitations isolées ne met en cause que les usagers eux même à
l’intérieur des propriétés privées sans l’intervention direct d’un législateur. Ces usagers sont
souvent les premiers à subir directement des conséquences d’un mauvais fonctionnement de
cet assainissement.
V. 2. EVALUATION DE LA POLLUTION
V.2.1 Introduction
Les eaux résiduaires et industrielles séparées ou mélangées contiennent de nombreuses
matières qui représentent à des titres divers, selon des quantités mises en jeu, des dangers de
diverses natures pour le milieu récepteur ou pour les utilisateurs.
La mesure de la charge polluante (ou d’un flux polluant) est déterminée à partir d’échantillons
prélevés, représentatifs de l’écoulement (courbe des débits).
L’estimation de la charge polluante se fait en pratique par la mesure des paramètres de
concentration suivants :
- la matière en suspension (MES) ;
- la demande biochimique en oxygène (DBO) ;
- la demande chimique en oxygène (DCO).
Le rejet des eaux usées dans le milieu naturel, soit en surface libre ou dans le sol, nécessite
d’examiner les risques dus à la dissémination de celles-ci et les contraintes qu’implique la
nécessité de limiter ces risques.
Il importe donc de faire une analyse spécifique des problèmes posés par l’assainissement vis-
à-vis du milieu naturel, car les eaux usées ont une contamination bactérienne très élevée. Ces
eaux peuvent polluer la nappe phréatique par infiltration et provoquer des épidémies.
Le milieu récepteur est le milieu qui reçoit toutes les eaux avec des matières contenant ou non
des germes pathogènes et peuvent produire une contamination de celui-ci.
Pour des raisons d’hygiène et de pérennité des installations d’évacuation, ces rejets exigent
un traitement préalable pour permettre leur intégration harmonieuse dans le cycle biologique
naturel propre au milieu terrestre ou au milieu aquatique. L’impact d’eaux usées sur les eaux
superficielles (rivières, fleuves, lacs, eaux souterraines) consiste en une contamination
physique et biochimique.
24
Les caractéristiques des eaux usées résiduaires peuvent altérer le milieu récepteur dans lequel
elles se déversent. Parmi ces caractéristiques, on peut citer:
- la turbidité ;
- la couleur ;
- la température ;
- la tension superficielle associée à des produits tensioactifs (détergents essentiellement).
Le processus d’enrichissement des eaux lacustres ou marines par les sels minéraux accélère
la vie du milieu aquatique ; l’accroissement de la fertilité des eaux lié en particulier à l’apport
de nitrates et phosphates favorise la modification du phytoplancton et des plantes aquatiques.
Le rejet des eaux usées non traitées risque de provoquer la pollution de l’environnement. La
pollution d’une eau est définie comme étant tout facteur physique ou biologique rejeté dans
un émissaire ou une réserve d’eau naturelle, superficielle, ou profonde et qui risque de
perturber à plus ou moins longue échéance l’équilibre biologique de cette eau et de la rendre
susceptible de causer du tort à autrui.
Les risques qui peuvent être entraînés sont de trois sortes :
- le risque sanitaire de contamination directe ou indirecte ;
- le risque lié à la perturbation de l’équilibre écologique ;
- le risque de nuisance esthétique et d’émanation d’odeurs.
Les eaux usées véhiculent des bactéries pathogènes (d’origine humaine ou animale). Ces eaux
polluées peuvent être la cause directe ou indirecte de maladies chez l’homme, soit par :
- consommation d’eau du bassin contaminé ;
- consommation d’éléments contaminés par l’eau souillée.
Les nuisances résultent des accumulations et des stagnations des eaux usées. Elles
s’accompagnent pendant les saisons chaudes de dégagement d’odeurs nauséabondes
provenant de la fermentation des matières organiques. Ces nuisances s’accompagnent d’un
risque non négligeable à la santé humaine et à l’environnement.
25
CHAP VI : COLLECTE, TRAITEMENT DES EAUX USEES ET ESTIMATION
QUANTITATIVE
VI.1 RESEAU DE COLLECTE DES EAUX USEES.
VI.1.1 Description
Dans ce système de collecte, les eaux usées et les eaux de pluie sont collectées puis évacuées
ensemble ou séparément vers un exutoire. Cet exutoire peut être le milieu naturel (sol, cours
d’eau) ou une station d’épuration.
a) Le réseau unitaire
Dans le réseau unitaire, toutes les eaux usées y compris les effluents industriels après pré-
traitement éventuel sont recueillies dans un réseau unique qui aboutit à la station d’épuration.
En général, il n’y a qu’un seul branchement par immeuble.
Un réseau unitaire est mieux adapté :
- aux agglomérations denses ;
- quand il existe un milieu récepteur adéquat, capable de recevoir le surplus d’eaux usées et
sans préjudice pour l’environnement.
Avantages
- un seul réseau à construire et à gérer ;
- une exploitation plus économique et des curages moins fréquents ;
- branchement particulier plus simple et plus économique.
Inconvénients
b) Le réseau séparatif
Les eaux usées et les eaux de ruissellement sont évacuées séparément. Ce type de réseau
convient :
- aux agglomérations extensives ;
- si la zone à assainir est loin de la station d’épuration.
Avantages
- possibilité de réduire le réseau ;
- éviter des risques de débordement des eaux usées dans le milieu naturel lorsqu’il pleut ;
- permet de mieux maîtriser le flux et sa concentration en pollution et de mieux adapter la
capacité de la station d’épuration.
- le réseau peut être facilement agrandi.
Inconvénients
26
- il nécessite des investissements plus importants ;
- une emprise foncière plus importante ;
- des raccordements et des branchements ultérieurs des usagers ;
- risque de mauvaise utilisation du réseau pluvial par les riverains, ce qui nécessite un
entretien et une surveillance rigoureuse.
VI.1.4 Les éléments à prendre en compte dans la planification d’un réseau de collecte
des eaux usées.
Dans la planification d’un réseau de collecte, on tient compte :
- de la période de conception : il faut des installations destinées à répondre uniquement aux
besoins immédiats de la population prévue ou qui se révèlent également satisfaisantes
dans le futur ;
- de la population à desservir (les caractéristiques, les facteurs en accroissement
démographique) ;
- de la qualité et la quantité des eaux à évacuer ;
27
- du type de réseau (unitaire ou séparatif) ;
- des installations existantes ;
- des caractéristiques du milieu récepteur.
Une fosse septique est un ouvrage destiné à la collecte et à la liquéfaction des matières
excrémentielles contenues dans les eaux usées (eaux vannes) des habitations. Son volume
ainsi que le nombre de compartiments dépendent de la quantité journalière d’eaux usées et
sont fixés par les normes.
Principes de fonctionnement
28
Les fosses septiques ont des dimensions différentes en fonction du nombre d’usagers.
Le tableau qui suit est un tableau illustratif :
29
VI.2.1.2 Puits perdu (P.P)
C’est une fosse ayant une section circulaire d’environ 2m de diamètre et 12m de profondeur.
Cet ouvrage permet l’infiltration des eaux usées domestiques dans le sol après que cette eau
usée ait subie une dégradation des matières.
L’eau dégradée s’infiltre dans le sol et complète l’épuration commencé par la fosse septique,
cela est évidemment vrai lorsque les critères d’aptitude d’un site sont requis (perméabilité du
sol, profondeur de la nappe, pente, et autres).
A A
Coupe A-A
30
VI.2.2 Le Prétraitement des eaux usées
Le prétraitement a pour objectif d’éliminer les éléments solides ou particulièrement les plus
grossiers susceptibles de gêner le traitement ultérieur ou d’endommager les équipements.
a. Le dégrillage : Il consiste à faire passer les eaux usées au travers d’une grille dont les
barreaux plus ou moins espacés retiennent les éléments les plus grossiers.
c. Le déshuilage et dégraissage : Il consiste à extraire des eaux, les graisses et les huiles.
- la nature des effluents : s’ils contiennent des matières flottantes, des sables, des huiles et des
graisses ;
- phase physique : séparation des solides de l’eau à traiter donc la phase de décantation.
31
VI.2.3.2. Caractéristiques des matières polluantes à éliminer
- ces matières naturellement décantables ne sont pas beaucoup concernées par la phase
chimique ;
- taille : 0,5 à 100nm pour les matières organiques et de 0,1 à 1nm pour les matières
minérales.
VI.2.4. Le lagunage
Objectifs et principes
C’est au milieu du 20e Siècle que les études et les recherches méthodologiques furent
entreprises sur le fonctionnement et le dimensionnement des installations en se basant sur la
profondeur des bassins, l’aération artificielle et en favorisant la valorisation du sous produits.
- la possibilité de valoriser les sous- produits (biomasse), plancton, niques, plantes d’eau,
poissons élevés, et d’utiliser l’eau épurée pour la fertilisation et l’irrigation en agriculture.
b. Inconvénients
Le seul inconvénient de lagunage est qu’il nécessite une emprise foncière très vaste.
c. Le lagunage anaérobie
Dans ce type de lagunage, il faut craindre surtout des nuisances causées par des odeurs
nauséabondes. Ce type de lagunage est employé surtout en climat tropical car il nécessite une
température élevée supérieure à 25° C et permet le traitement des eaux usées domestiques et
agro- industrielles.
d. Le lagunage aérobie
Le lagunage aérobie peut être microphysique ou macro physique. Pour le 1er cas, il s’agit de
bassins peu profonds (1m) où l’effluent séjourne de 2 à 3mois. Il s’ y développe des algues
qui assurent l’oxygénation des eaux. Celles- ci partent avec l’effluent, ce qui amoindrit le
rendement épuratoire. Cependant, ce procédé est simple, son entretien devient facile si la
charge ne dépasse pas 50Kg du DBO5 par jour et par hectare du bassin.
En cas de bassin en série, la 1ère lagune peut supporter des valeurs plus élevées bien
qu’inférieur à 100Kg de DBO5 /jr /ha.
e. Le lagunage aéré
33
Le lagunage aéré s’effectue dans un bassin où l’eau séjourne une vingtaine de jours. Il est
aéré artificiellement mais les dépôts ne sont pas à éviter, la puissance de l’aérateur est réduite
de 5 à 6 w /m3 de lagune, celle- ci ayant une profondeur d’environ 2,5m.
Il y a alors dégradation anaérobie des matières décantables et aérobie des matières solubles.
Les bassins sont assimilés à un mélange intégral où la concentration en boue est pratiquement
constante.
34
VI.3. ESTIMATION QUANTITATIVE
VI .3.1 Introduction
Les ouvrages du génie civil qu’on envisage d’utiliser dans le domaine de la distribution et de
la collecte des eaux en milieu urbain doivent répondre aux besoins de la population pendant
une certaine période appelée « durée d’utilisation »
Selon les besoins des prévisions, il existe deux types d’estimation des populations à savoir :
- estimation à court terme allant de la période de 5 à 10 ans ;
- estimation à long terme allant de 10 à 50 ans.
Les estimations à long terme constituent un défi étant donné la grande incertitude entourant
les conditions qui existeront dans un avenir lointain.
Dans ce cas, il est utile d’analyser la courbe de croissance des années passées pour tenter d’y
déceler une tendance, même si souvent les facteurs socio-économiques (guerre, régression
économique ,installation ou départ d’une importante entreprise) perturbent la croissance des
agglomérations urbaines.
La plupart des méthodes d’estimation ne peuvent décrire le comportement de ces derniers
que pour une période relativement brève de leur croissance. Elles constituent cependant des
modèles utiles qui peuvent aider l’estimateur à se faire une option adéquate.
35
VI .3.2. Sources d’informations
Où : Pi : Population au temps i
t : Temps (années)
Ka : Constante de la croissance arithmétique
Ka est calculé à partir de la population connue puis on évalue une population future Pn au
temps tn à l’aide de la formule suivante :
et plus généralement :
Soit :
36
En utilisant l’équation de l’intérêt composé on a :
où : n : nombre de périodes (en général années) pendant la croissance géométrique (tn – t1).
r : taux de croissance de chaque période (exprimé sous forme décimale)
P1 : population au t1
Au cours des troisième et dernière phases de croissance d’une population, celle tend vers un
maximum appelé « population de saturation » S. on peut modéliser ces phases de la
croissance en supposant que la population en tout temps, dépend de la différence qui existe
entre cette population de saturation S, et la population P.
C'est-à-dire :
Où : S : population de saturation
Kd : constante de croissance à taux décroissant
On peut donc écrire :
C’est une méthode d’estimation à long terme qui se repose sur l’hypothèse selon laquelle la
croissance de la population d’une agglomération comporte trois phases distinctes avant que
celle-ci n’atteigne son maximum.
Un départ lent suivi d’une croissance rapide puis d’une croissance de plus en plus ralentie au
fur et à mesure que la population tend vers la saturation .Cette méthode est applicable lorsque
l’on a à faire à une agglomération dont on connaît la population depuis de nombreuses années.
Ainsi on choisit trois populations P1, P2, P3 évaluées à des moments régulièrement espacés
(t3-t2=t2-t1=n).
- P1 correspond à la période de croissance lente ;
- P2 Correspond à la période de croissance rapide ;
- P3 Correspond à la période de croissance à taux décroissant.
37
VI.4.QUANTITÉS D’EAUX USÉES DOMESTIQUES À ÉVACUER
Le débit d’eaux usées d’origine domestique varie selon les saisons, la température, les jours
de la semaine, les heures de la journée.
Donc la base de calcul du débit des eaux usées à évacuer est la consommation en eau
potable des ménages qui, dans une ville dont le plan d’aménagement a été bien conçu, varie
en moyenne selon le niveau de vie de la population.
La plus grande partie des eaux d’origine domestique provient de ce qui reste des eaux de
consommation après usage.
Les eaux de consommation utilisées pour l’arrosage des pelouses, éteindre les incendies et
pour d’autres entretiens sont rejetées sous forme d’eaux pluviales. Donc le volume d’eaux
usées domestiques déversé dans les égouts sanitaires représente en général 70 à 80% du
volume total des eaux de consommation distribuées.
Formule française
Le facteur de pointe est utilisé pour évaluer les débits minimaux et les débits maximaux. Il est
obtenu en divisant un débit donné par un débit moyen.
On a donc :
38
Cette équation traduit que quand le débit augmente, c'est-à-dire vers l’aval du réseau, le
coefficient de pointe diminue. Habituellement, les valeurs de a et b sont respectivement 1,5 et
2,5 et fp ne dépasse pas la valeur 3 en tête du réseau.
Lorsqu’on conçoit un réseau d’égouts, on ne doit choisir les facteurs de pointe qu’après
réflexion et après l’entente avec les autorités compétentes (administration) étant donné
l’influence importante de ces facteurs sur les dimensions et le coût de l’ouvrage.
Formule Québecquoise
La détermination du facteur de pointe est résumée dans le tableau ci-dessous.
VI.5.1. Dégrillage
Les grilles sont destinées à retenir les matériaux grossiers transportés avec les eaux usées.
L’espacement des barreaux sera donc fonction de la dimension des matériaux que l’on désire
retenir.
Etant donné que les pertes de charges singulières sont proportionnelles au carré de la vitesse
et que la sédimentation décroît quand la vitesse d’écoulement augmente, on devra maintenir
cette dernière dans les limites convenables.
0.3 ≤ Ve ≤ 1.0 m /s
La relation liant la section S du dégrilleur au débit Q des eaux usées et tenant compte de
l’inclinaison α par rapport à la verticale est la suivante :
CC : coefficient de colmatage valant 0.3 pour les grilles manuelles et 0.5 pour les grilles
automatiques.
Vs /V ≥ h /L
On a : Wo ≥ V ( h/L)
Et S = Ll → L = S/l
Ou : Vs ≥ Q/S
D’ou : S ≥ Q/Wo
Le rendement d’un dessableur est fonction du rapport du temps de séjour dans le bassin t et du
temps de sédimentation to dans une eau supposée calme.
Avec
Le bassin anaérobie est le premier bassin utilisé dans la chaîne de traitement des eaux usées.
La profondeur varie de 2 à 5m et reçoit un important flux d’eaux usées supérieur à 100g de
DBO5 /m 3 /J.
41
Le rendement du bassin anaérobie est supérieur à 60% pour des eaux usées traitées à plus de
20°C. Le temps de séjour est relativement petit et est d’une journée pour une eau usée dont la
charge à l’entrée est de 300mg /l.
Le bassin anaérobie est dimensionné sans risque de pollution en tenant compte de la charge
volumétrique λv donné par la relation suivante :
Avec
λv : Charge volumétrique
Le temps de séjour des DBO dans le bassin doit être compris entre 1 et 2 donc (1≤ ts ≤ 2)
pour éviter les courts-circuits hydrauliques et rester dans le domaine de bons rendements.
Les bassins facultatifs sont dimensionnés sur base de la charge superficielle admissible qui
est, selon la formule de Mara, fonction de la température (T en °C) :
42
La surface totale (à mi-hauteur) des bassins facultatifs sera donnée par :
La réduction des coliformes fécaux (CF) suit la formule de Marais bien que destiné à
l’effluent final s’applique également au bassin anaérobie et facultatif. La plus grande
élimination des coliformes fécaux s’effectue dans le bassin de maturation malgré un temps de
séjour relativement court.
Le temps de séjour requis dans les bassins facultatifs dépend de la qualité bactériologique
requise à la sortie (Ns)
43
Le temps de séjour effectif (tenant compte du débit réel Q) doit être supérieur à 4 jours pour
éviter les courts-circuits hydrauliques. Le volume requis sera donc:
La concentration à la sortie suit le modèle du mélange complet avec une constante cinétique
relativement faible.
VII.1. INTRODUCTION
L’évacuation des eaux pluviales occupe la première place dans la protection d’une
ville ou de toute zone construite étant donné que l’eau constitue un danger majeur pour un site
mal ou non assaini. Les méfaits des eaux pluviales non orientées sont les suivants :
les inondations ;
la détérioration des constructions du site ;
l’apparition des ravins.
Cette évacuation utilise les évacuateurs enterrés ou à ciel ouvert et ces derniers
possèdent des caractéristiques déterminées à savoir :
la hauteur du caniveau ;
la largeur au plafond ;
la pente des talus du caniveau.
44
Pour bien dimensionner les évacuateurs et assurer une meilleure évacuation des eaux
pluviales, les données de dimensionnement doivent être bien définies.
On doit aussi connaître les caractéristiques du terrain et celles des eaux à évacuer.
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