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PROPOSITIONS POUR LA CREATION

D’UNE UNITE DE NEONATOLOGIE


AU SEIN DE L’HÔPITAL DE SIGUIRI
Ces propositions sont formulées par Madame Fabienne Schlienger, infirmière puéricultrice, et
le Docteur Jean Flori, pédiatre néonatologiste, après rencontre et discussions avec le Docteur
Emmanuel Camara, chef du service de pédiatrie à l’hôpital de Siguiri et le Docteur François
Charles, chef de mission, de l’association les Enfants de l’Aïr.

1. Objectif
Contribuer à la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelle et néonatale

2. Objectifs spécifiques
Apprécier la faisabilité d’une création d’une unité de médecine néonatale. En prévoir
l’aménagement et les équipements

3. Modalités de la mission
Phase exploratoire : appréciation de l’activité actuelle de néonatologie du service :
150 CS de nouveau-nés par mois
20 à 30 hospitalisations par mois de nouveau-né
ce qui représente, pour une DMS évaluée entre 4 et 5 jours, 80 à 150 jours
d’hospitalisation de nouveau-nés par mois
Nous avons constaté également un manque de coordination entre la maternité
et la pédiatrie (absence du pédiatre en salle de césarienne ou lors d’un
accouchement difficile par exemple).

4. Moyens
4-1 Moyens humains
Le service de pédiatrie fonctionne actuellement avec 5 médecins
1 médecin qualifié en pédiatrie, chef de service
4 médecins généralistes, détachés en pédiatrie
il semblerait que la chaire de pédiatrie du CHU de Conakry serait
disposée à affecter, au moins temporairement, un médecin qualifié en
pédiatrie
Il faut signaler que, pendant la mission, il n’a été possible de discuter
qu’avec le médecin chef de service ; nous n’avons pas pu rencontrer les
autres praticiens
Le service fonctionne également avec un « certain nombre » de personnels
paramédicaux dont il n’a pas été possible de connaître l’effectif exact.

4-2 Moyens matériels


A noter qu’à l’heure actuelle le service ne dispose pratiquement d’aucun
moyen dédié à la néonatologie, tant en ce qui concerne les locaux que le
matériel médical proprement dit. Les nouveau-nés sont hospitalisés dans les
mêmes salles que les autres patients, sans aucune précaution particulière.
4-2-1 Locaux
Prévoir la construction d’un bâtiment comportant 5 salles
1 salle pour les infections néonatales
1 salle pour les prématurés de plus de 34 semaines et les retards de croissance
1 salle pour les souffrances fœtales aiguës et les détresses respiratoires
1 salle de soins
1 bureau médical
ce bâtiment devra impérativement être alimenté en eau et en électricité
(prévoir groupe électrogène et adduction d’eau)

4-2-2 Matériel
Un groupe électrogène (alimentation électrique constante indispensable)
Trois couveuses
Une table chauffante
Cinq berceaux (lits à barreaux, récupérés en maternité)
Une aspiration électrique, une autre mécanique
Un extracteur d’oxygène
Trois moniteurs de surveillance du pouls, de la respiration et de la saturation
L’un de ceux-ci devrait permettre le monitorage de la tension artérielle
Un glucomètre
Deux pousse-seringues
Deux pèse-bébés, deux toises
Deux Ambu avec masques
L’installation d’une lampe de photothérapie, souhaitée par le chef de service,
mérite une discussion : le docteur Camara voit revenir, à quelques jours de vie,
des enfants présentant un tableau évocateur d’ictère nucléaire. A ce stade,
l’indication et l’efficacité de la photothérapie sont très discutables; en effet, la
photothérapie ne prend tout son intérêt que quand on peut régulièrement suivre
la bilirubinémie, par voie sanguine ou transcutanée, au cours des premiers jours
de vie, ce qui n’est pas le cas à Siguiri . De plus, la photothérapie implique
l’approvisionnement en consommables –en l’occurrence les tubes éclairants- ce
qui peut représenter des difficultés et un coût supplémentaires.

5. Conclusion
La création d’une unité de néonatologie au sein de l’hôpital de Siguiri nous
paraît répondre à une véritable nécessité compte tenu d’une part du niveau d’activité de la
maternité et d’autre part de l’éloignement des centres de néonatologie (Kankan, Conakry,
Bamako).
Les propositions que nous formulons correspondent aux investissements
indispensables à la création d’une unité de médecine néonatale, en sachant que nous avons
délibérément exclu les activités de réanimation néonatale et que nous n’avons pas pris en
compte les consommables qui font partie des dépenses de fonctionnement.
Enfin, il nous semble important d’insister sur l’absolue nécessité d’augmenter
les effectifs de médecins compétents en néonatologie et de former le personnel qui sera
affecté à ce secteur afin de permettre le fonctionnement de l’unité.

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