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Espaces confinés
ED 703
février 2015
Sommaire
1. Définitions. .............................................................................................................................................................4
3. Démarche de prévention........................................................................................................................................5
3.1. Consignation........................................................................................................................................................................................................6
3.2. Mesure de l’état de l’atmosphère intérieure.....................................................................................................................................................6
3.3. Assainissement pour pénétration et intervention............................................................................................................................................7
3.4. Pénétration sans assainissement......................................................................................................................................................................8
3.5. Permis de pénétrer..............................................................................................................................................................................................8
4. Principes d’assainissement...................................................................................................................................8
5.Techniques d’assainissement................................................................................................................................8
5.1. Captage................................................................................................................................................................................................................8
5.2. Dilution.................................................................................................................................................................................................................8
Bibliographie.......................................................................................................................................................... 11
tableau I
Opérations de consignation
Phase Nature du risque
de consignation Électrique Chimique Mécanique
Isolement de tous les circuits Suppression des arrivées de tous fluides Coupure de la transmission de toutes
de puissance et de commande, y compris ou solides, y compris les circuits les formes d’énergie, y compris secours
Séparation
les alimentations de secours de façon « de sécurité » de façon pleinement et accumulateurs d’énergie de façon
pleinement apparente apparente pleinement apparente
Verrouillage par un dispositif matériel inviolable, dont l’état est visible extérieurement, réversible uniquement par un outil
Condamnation
spécifique personnalisé pour chaque intervenant
Mise à la terre et en court-circuit Vidange, nettoyage (dérochage, Mise au niveau d’énergie le plus bas par :
des conducteurs décroûtage…) – arrêt des mécanismes, y compris
Décharge des condensateurs Ventilation (permanente si possible) volants d’inertie ;
– mise en équilibre mécanique stable
Purge (point mort bas) ou, à défaut, calage
mécanique
Mise à pression atmosphérique ou mise
à la terre et en court-circuit des circuits
de puissance et de commande
Signalisation : information claire et permanente de la réalisation de la consignation ; éventuellement balisage des zones
dangereuses
Pollution préexistante
Défaut d'oxygène
OUI NON
Pollution
Contrôle
Assainissement Pénétration
Oxygène
Pollution
en cours de travail
NON OUI
Vérifier
Maintenir
Techniquement 1/10 LIE
possible NON
OUI
Dilution Dilution Captage et/ou
Apport d'air frais* Captage dilution Mesures
compensatoires dilution
3.1. Consignation ordre différent ; la purge par exemple matériaux de construction, historique
sera souvent la première opération à de l’utilisation (voir chapitre 2).
Il s’agit de l’ensemble des dispo- Trois types de contrôle sont effec-
effectuer.
sitions visant à mettre et à figer en tués obligatoirement :
sécurité une situation de façon à ce Remarque : a) risque d’explosion ;
qu’une modification soit impossible Si un balayage à l’air peut être effectué b) risque d’asphyxie ;
sans l’action volontaire de tous les au préalable, un contrôle d’atmosphère c) risque d’intoxication.
intervenants. doit cependant toujours être réalisé
Ce sujet, traité en d’autres lieux, ne avant pénétration dans l’espace confiné. Dès qu’une des valeurs limites de
sera pas détaillé ici, car il nécessite référence (LIE, teneur en oxygène,
VLEP) est dépassée, un assainisse-
un développement important hors du
ment du volume doit avoir lieu.
sujet d’un guide de ventilation. 3.2. Mesure de l’état
Le contrôle s’effectuera de préfé-
Le tableau 1, page précédente, de l’atmosphère intérieure
rence de l’extérieur. Si, pour des rai-
reprend synthétiquement les quatre (figure 1)
sons particulières, la mesure ne peut
phases de cette opération : sépara- Avant de procéder à toute mesure, être faite que de l’intérieur, on procé-
tion, condamnation, purge, vérification. un pronostic de l’état de l’atmosphère dera de la manière suivante : dans un
L’analyse préalable des risques peut doit être effectué à partir des don- premier temps, depuis l’extérieur, on
conduire à une réalisation dans un nées existantes sur l’espace confiné : effectuera le contrôle dans toute la
7
zone accessible à l’appareil de mesure conditions d’installation des matériels 3.3. Assainissement
ou sa sonde. Si le contrôle ne révèle électriques dans les emplacements où pour pénétration
pas de risque, on pourra pénétrer dans des atmosphères explosives peuvent et intervention
cette première zone, muni obligatoi- se présenter [5].
Préalablement à toute intervention,
rement d’une protection respiratoire Si des concentrations supérieures
la consignation des installations est
isolante, et poursuivre le contrôle de au 1/10e de la LIE sont mesurées, toute
obligatoire, afin d’éviter toute fuite de
la zone suivante à partir de la première intervention devra être stoppée et
produits dangereux à partir de capaci-
et ainsi de suite, de proche en proche. on procédera à l’assainissement de
tés ou canalisations adjacentes.
Si, par contre, un risque apparaît, le l’espace confiné ou à son inertage.
Si un risque est détecté, on procé-
contrôle doit être arrêté, on procédera
dera à l’assainissement du volume
à un assainissement et on reprendra le intérieur par ventilation.
b) Mesure de la teneur en oxygène
contrôle après assainissement. Bien souvent, il faut attendre au
On veillera notamment à contrôler Conjointement, la teneur en oxygène
moins trois renouvellements complets
les points particuliers (parties basses, de l’atmosphère ambiante sera contrô-
du volume d’air intérieur, la ventilation
proximité de parois, recoins...). lée à l’aide d’un oxygénomètre por-
assurant un balayage homogène de
table [6] dans les mêmes conditions
tout le volume, avant que les valeurs
que pour la mesure d’explosivité.
limites de référence ne soient respec-
a) Contrôle du risque d’explosion Si la teneur en oxygène est inférieure
tées (voir chapitre 3.2).
D’une manière générale, on recher- à 19 %, la pénétration ne devra
S’il subsiste des résidus de produits
chera le risque d’explosion dès lors s’effectuer qu’avec un équipement de
dangereux après nettoyage, en plus de
que le volume a contenu des produits protection respiratoire isolant [7].
la ventilation nécessaire à la survie, il
inflammables (solvant, essence, gaz Il est à noter que toute concentra-
faudra maintenir une ventilation d’as-
inflammable...). tion en oxygène mesurée inférieure à
sainissement, ventilation qui pour être
Des explosimètres portables seront 20,5 % traduit déjà une anomalie dans
efficace devra être, dans la plupart des
utilisés [4]. Ceux-ci seront de préfé- l’atmosphère de l’espace confiné
cas, mécanique.
rence étalonnés avec le gaz suscep- (consommation d’oxygène ou accu-
En présence d’un risque persistant,
tible d’être présent ; à défaut, on se mulation d’un autre gaz).
dû soit aux caractéristiques de l’espace
référera aux courbes d’étalonnage confiné, soit aux travaux qui doivent y
fournies par le fabricant. c) Mesure de la toxicité être effectués (travaux générant une
La première mesure sera faite depuis émission de polluants), la ventilation
En fonction du type d’installation et
l’extérieur en balayant toute la zone sera permanente pendant toute la
de la suspicion de présence d’un gaz
que l’on peut atteindre avec la sonde durée des travaux.
toxique, on utilisera des détecteurs
de mesure à l’extrémité d’un câble ou S’il n’est pas possible de ventiler
spécifiques (oxyde de carbone, hydro-
d’une perche. efficacement l’espace confiné et
gène sulfuré...) ou, à défaut, d’autres
Si la mesure révèle une concentra- d’écarter ainsi tout risque d’intoxica-
modèles de détecteurs non spéci-
tion en vapeur inférieure au 1/10e de la tion, le personnel pénétrant dans cet
fiques (infrarouge, tubes colorimé-
LIE, la mesure pourra être poussée espace portera un équipement de pro-
triques...) [6].
plus avant par pénétration et, de Si les concentrations mesurées sont tection respiratoire isolant.
proche en proche, tout le volume devra supérieures aux VLEP, il faudra procé- Aucune intervention ne pourra avoir
être examiné. der à un assainissement avant péné- lieu dans l’espace confiné tant que la
tration pour le travail. concentration en vapeur inflammable
Remarque : Dans un tel cas, la pénétration pour sera supérieure au 1/10e de la LIE.
Si on admet que le risque d’explosion le contrôle, si elle est nécessaire, ne La ventilation devra être assurée par
est faible en deçà de 25 % de la LIE et que pourra s’effectuer que sous protection un équipement dédié, distinct de l’équi-
de telles concentrations peuvent être
respiratoire isolante. pement d’intervention : le système
admises en l’absence de personnel, il
La personne qui pénètre doit être d’aspiration des déchets d’un camion
est nécessaire de descendre en deçà de de pompage ou d’un véhicule hydro-
surveillée en permanence et le sur-
10 % dès lors qu’il y a présence humaine cureur, par exemple, ne devra pas être
veillant extérieur doit disposer de
et activité dans une enceinte dont utilisé pour assurer la ventilation de
moyens de communication adaptés lui
l’atmosphère pourrait être inflammable, l’espace de travail, car il ne garantit
permettant de communiquer avec les
en l’absence de tout risque toxique. pas un apport permanent d’air neuf en
intervenants ainsi que de prévenir, en
cas de besoin, les secours sans devoir toutes circonstances.
Si, bien qu’étant dans une zone de Le bon fonctionnement de la venti-
quitter son poste.
concentration inférieure au 1/10e de lation et l’état de salubrité de l’atmos-
la LIE, l’atmosphère risque de deve- phère devront être surveillés en continu
nir explosive, le matériel électrique pendant toute la durée de l’intervention.
(en particulier l’éclairage) devra être En cas de défaillance, le surveillant doit
conforme aux prescriptions de l’arrêté stopper l’intervention sur le champ et
modifié du 28 juillet 2003 relatif aux donner l’ordre d’évacuation.
8
3.4. Pénétration
sans assainissement
Cas des atmosphères nocives
ou toxiques
5. Techniques
Si aucun risque n’est détecté préa- Les équipements de captage et de
d’assainissement
lablement à l’intervention, la salubrité dilution seront dimensionnés de ma-
de l’air de l’espace confiné doit néan- nière à maintenir une concentration en 5.1. Captage
moins être assurée pendant toute la substance nocive ou toxique inférieure
Quand la source de pollution est lo-
durée de l’intervention par un apport aux valeurs limites admises dans la
calisée, un captage à la source d’émis-
d’air propre. zone d’évolution du personnel.
sion des polluants est mis en place.
Si l’intervention à l’intérieur de l’es- Lorsque la compensation en air neuf
pace confiné génère une émission de ne pourra pas se faire naturellement
Cas des atmosphères
polluants, leur captage doit être prévu. par les orifices de l’espace confiné, on
inflammables
L’air extrait devra alors être compensé installera des dispositifs de soufflage.
par l’apport d’air propre. Le débit de Il faudra maintenir, par la ventilation, Pour le calcul des débits d’air à mettre
captage et de compensation d’air sera une concentration atmosphérique en en œuvre, on se réfèrera au Guide pra-
calculé en fonction de la nature et de la substance inflammable inférieure au tique de ventilation n° 0 [8] ou au guide
quantité de polluants émis. 1/10e de la LIE en tout point de l’espace pratique de ventilation spécifique à
Dans tous les cas, l’état de salu- confiné. l’activité considérée. L’installation de
brité de l’air devra être contrôlé pen- Quand le dégagement de substances ventilation sera dimensionnée de telle
inflammables est permanent, un suivi sorte que les vitesses minimales de
dant toute la durée de l’intervention
de l’évolution de leur concentration captage requises soient respectées.
(contrôle continu).
atmosphérique s’impose. Celui-ci est
au minimum séquentiel et devient
continu dès que la concentration en 5.2. Dilution
3.5. Permis de pénétrer vapeurs inflammables dépasse 1/20e
Rappelons qu’il devrait être interdit de la LIE. Lorsque les sources de pollution
de pénétrer dans un espace confiné sont diffuses, la technique d’assainis-
sans un permis dûment visé consta- Remarque : sement de choix est la dilution. Cette
Quel que soit le niveau d’émission, il technique peut être réalisée de deux
tant l’absence de risque et/ou pré-
est recommandé de mettre en place un façons : par aspiration et par souf-
cisant les mesures de prévention à
système de contrôle d’atmosphère en flage. Il est à noter que si la seconde
mettre en œuvre.
continu avec alarme. solution permet d’assainir une zone
plus importante que la première, elle
Si la valeur de 10 % de la LIE est peut cependant contribuer à déplacer
atteinte, l’intervention doit être les polluants vers une zone propre.
interrompue et ne pourra reprendre Par ailleurs, la technique de dilution
qu’après assainissement, quand un nécessite des débits d’air supérieurs à
4. Principes nouveau contrôle aura confirmé que ceux requis pour le captage : les instal-
d’assainissement la concentration en vapeurs inflam-
mables est redescendue en dessous
lations de ventilation par dilution (et en
particulier leur tuyauterie) sont donc
du 1/10e de la LIE. plus volumineuses que les installations
Les mots clés du système sont :
de ventilation par captage.
• capter les polluants à la source ;
Les débits à mettre en œuvre doivent
• diluer les polluants, quand l’émis- Cas des atmosphères nocives, être calculés pour maintenir la concen-
sion de polluants n’est pas localisée toxiques et inflammables tration en produits indésirables aux
ou quand les sources d’émission de
Les valeurs de référence à respecter valeurs définies précédemment, c’est-
polluants sont multiples ; à-dire inférieures aux VLEP ou au 1/10e
dans ce cas sont les VLEP (voir cha-
• balayer la zone de travail avec un de la LIE.
pitre 2).
flux d’air propre dont la vitesse est Ces débits seront calculés non seu-
Lorsqu’il n’est techniquement pas
supérieure à 0,3 m/s ; lement sur la base de la concentration
possible d’atteindre une concentra-
• réintroduire de l’air neuf en quantité tion en polluant inférieure aux VLEP, le réellement mesurée dans l’atmos-
égale à la quantité d’air captée. niveau d’épuration de l’air devra néan- phère de la zone considérée, mais aus-
moins permettre d’écarter tout risque si en tenant compte de l’ensemble des
Quelle que soit la technique utilisée d’explosion (maintien de la concentra- produits présents sous forme liquide,
et indépendamment de tout captage tion en vapeurs inflammables en des- susceptibles de s’évaporer pendant
de polluant, un apport d’air neuf au sous du 1/10e de la LIE) et des mesures la durée des opérations. C’est notam-
poste de travail est nécessaire dès lors compensatoires devront être prévues ment le cas lors des travaux d’enduc-
que la durée de l’intervention dépasse pour protéger les intervenants contre tion (évaporation des solvants lors du
quelques minutes. tout risque d’intoxication. séchage des peintures, par exemple).
9
Remarques :
– Les opérateurs devront être placés
dans un courant d’air neuf. On a souvent
intérêt à introduire l’air par soufflage
près de ceux-ci. Ce soufflage entraîne 2 a. Risque toxique – Ventilation par aspiration en présence d'un opérateur
par contre une dilution de polluants
provenant du travail dans l’ensemble
de la capacité. C’est pourquoi, lorsque
le travail est lui-même polluant, il peut
être avantageux de capter les polluants
au plus près et d’introduire l’air soit arti- Insufflation
ficiellement par un soufflage en amont,
soit naturellement par les orifices.
– La prise d’air des ventilateurs sera
située dans une zone en dehors de
toute contamination, en particulier à
contresens du vent et loin de la sortie
de l’air pollué provenant de l’espace
confiné, ainsi que des échappements des
moteurs thermiques utilisés pour les tra-
vaux, qui devront être placés à l’air libre. 2 b. Risque toxique – Ventilation par insufflation en présence d'un opérateur
– Les circuits de ventilation (soufflage
ou extraction ou la combinaison des
deux) dépendent de nombreux facteurs
dont le type de travail effectué, la forme 1
de l’espace et la concentration des gaz
2
toxiques.
– Dans le cas de très grands volumes, il
peut être utile de disposer, en complé-
ment, des brasseurs d’air à l’intérieur
de la capacité pour aider à la dilution et
assurer un meilleur balayage des angles
morts.
– Les débits de ventilation sont géné-
ralement un facteur moins important
que la nature du circuit d’air utilisé pour
éliminer les polluants de l’espace confiné.
– Le positionnement des bouches de
soufflage et d’extraction est très impor-
tant afin d’éviter tout « court-circuit »
d’air frais introduit (entrée et sortie très
proches sans balayage) (figure 2).
– Il est très important de veiller à ce qu’il 2 c. Risque d'inflammation – Ventilation d'une réservoir ayant contenu
ne se forme pas de poche de gaz toxique des vapeurs inflammables
ou inflammable à la sortie de l’espace
1. Ventilateur antiétincelles et antidéflagrant
confiné.
2. Rejet de l'air ou brûlage si concentration importante
– Tous les équipements de ventilation
devront être reliés à la terre ainsi qu’à la
structure de l’espace confiné si celui-ci
Figure 2. Exemples d’insufflation et d’aspiration
est métallique.
Pour les figures 2 a et 2 b, on utilise des tuyauteries mobiles pour l’amenée
– En aucun cas l’oxygène pur ne sera et l’évacuation de l’air, le principe étant toujours que l’opérateur
utilisé pour ventiler un espace confiné. soit dans un flux d’air propre.
10
Exemple calculé de dilution dans le cas 2) Soudage dans un caisson 3) Travaux (inspection, nettoyage,
d’une peinture de l’industrie off shore soudage) dans un pipe-line
En premier lieu, les peintures sans (Ø 34 pouces, soit 86 cm ;
• Dimensions du caisson 6 m x 8 m x 8 m
solvant ou, à défaut, dont le point longueur 430 m)
• Caisson muni de deux ouvertures
d’éclair est le plus élevé possible par de 0,4 m x 0,6 m, une en partie haute • Ventilation créée de bout en bout
rapport à la température d’applica- (réservée au passage des manches par un aspirateur à alimentation
tion, sont à préférer. et des énergies), l’autre en partie pneumatique fixé étanche à une
Si la différence entre le point basse pour l’accès des personnels extrémité du conduit et induisant un
d’éclair et la température d’applica- • À l’intérieur, quatre soudeurs à l’arc balayage dont la vitesse était réglée
tion de la peinture est faible, l’atmos- munis chacun d’une manche de en fonction du confort des salariés
phère de l’espace confiné doit être diamètre de 150 mm avec aimant (entre 0,5 et 1 m/s)
contrôlée en continu à l’aide d’un (pour le positionnement) reliée à
explosimètre muni d’une alarme. un ventilateur polywind placé sur la Remarque :
Le cas de travaux de peinture par partie supérieure du caisson Les salariés étaient situés, dans le tube,
pulvérisation, en espace confiné, est • Débit par manche environ 800 m3/h en amont de leurs travaux par rapport
un exemple où il est souvent difficile • Débit total extrait environ 3 200 m3/h aux mouvements de l’air.
de maintenir une teneur en vapeur de
solvant inférieure à la VLCT ; de plus, la
présence de l’aérosol de peinture pose
également un problème d’hygiène ;
aussi les peintres devront-ils porter Mode de calcul Exemple chiffré
des équipements de protection indi-
viduelle adaptés : un vêtement de pro-
• Si on connaît :
tection contre les produits chimiques
étanche aux aérosols de la peinture – le débit de la peinture utilisé m (en kg/h) 30 kg/h
utilisée, des gants et des chaussures
résistant aux produits utilisés et un – la nature du solvant dans la peinture white-spirit
appareil de protection respiratoire à
adduction d’air. – la fraction massique du solvant dans la peinture p 35 %
Le débit de ventilation sera calculé
pour maintenir une concentration
en vapeur inflammable inférieure au
• On recherche la masse molaire du solvant M
1/20e de la LIE de la manière indiquée (en kg)
0,150 pour le white-spirit
ci-contre. Pour le calcul, la LIE des
solvants de peinture est fixée à 0,8 %
(valeur inférieure à la LIE des solvants
susceptibles d’entrer dans la compo- • On calcule le volume de vapeur de solvant
sition des peintures). produit V à 20 °C par heure (en m3)
V0 V1 V2 V3 V4 V5
bibliographie
[1] Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents chimiques [5] Les mélanges explosifs. Partie 1. Gaz, vapeurs, INRS, ED 911, 2004.
en France, INRS, ED 984, 2012.
[6] Détecteurs portables de gaz et vapeurs. Guide de bonnes pratiques
[2] Travaux de creusement en souterrain de galeries, de puits ou de grandes pour le choix, l’utilisation et la vérification, INRS, ED 6088, 2011.
excavations. Mise en œuvre de dispositifs de ventilation mécanique,
CNAMTS, Recommandation R 352, 1991. [7] Cuves et réservoirs. Interventions à l’extérieur ou à l’intérieur
des équipements fixes utilisés pour contenir ou véhiculer des produits gazeux,
[3] Les appareils de protection respiratoire. Choix et utilisation, INRS, liquides ou solides, CNAMTS, Recommandation R 276, 2008.
ED 6106, 2014.
[8] Guide pratique de ventilation n° 0. Principes généraux de ventilation,
[4] Les explosimètres, INRS, coll. « Fiche pratique de sécurité », ED 116, INRS, ED 695, 2013.
2014.
12
Annexe
Exemples d’accidents
Double accident mortel où le travail avait lieu ; il y avait bien Accident mortel par asphyxie
par asphyxie dans une cuve un renouvellement d’air mais sans dans une cuve
balayage au poste de travail ; l’opé-
• Opération : nettoyage au jet d’eau rateur ne portait pas de protection • Opération : nettoyage au fond d’une
sous pression, après la vidange du respiratoire individuelle. cuve de dégraissage utilisée pour la
moût de raisin régénération par distillation de per-
• Ventilation : néant Accident mortel dans un puits chloroéthylène usagé
• Caractéristiques de la cuve : • Ventilation : néant
– Capacité : 240 hectolitres • Opération : pompage à l’aide d’une • Cause de l’accident : port d’un appa-
– Profondeur : 2,6 m pompe à moteur thermique reil de protection respiratoire fil-
– Ouverture : 0,8 x 0,8 m • Ventilation : néant trant antipoussière, donc totalement
– Accès par échelle mobile • Caractéristiques du puits : inadapté, et absence de surveillance
• La première victime a été l’opéra- – Profondeur : 10 m
teur de nettoyage, la deuxième a été – Diamètre : 2 m Accident mortel par asphyxie
accidentée en portant secours à la – Trappe de descente : 0,6 x 0,6 m et anoxie dans une cale de navire
première sans précaution. • L’opérateur assuré par une corde
est descendu au fond pour fixer des • Opération : déchargement du navire
• Cause de l’accident : fermentation
colliers sur la tuyauterie de refou- • Ventilation : néant
des restants de moût provoquant la
lement qui fuyait. Son compagnon, • Caractéristiques :
libération de dioxyde de carbone en
resté en haut et sentant un raidisse- – Trappe de 0,8 x 0,8 m
quantité suffisante pour abaisser la
ment de la corde, tire celle-ci qui se • L’ouvrier est descendu sans précau-
teneur en oxygène de l’atmosphère
rompt. Le premier ouvrier tombe, il tion dans une cale pleine de manioc
de la cuve
sera remonté par les pompiers équi- à 5 m. Arrivé au bas de l’échelle, il
pés d’appareils de protection respi- est victime d’un malaise et ne peut
Double accident être dégagé immédiatement.
sans conséquence dans une cuve ratoire autonome.
• Cause de l’accident : asphyxie par • Cause de l’accident : fermentation
• Opération : visite de contrôle après les gaz d’échappement du moteur du manioc pendant le transport avec
travaux de soudure à l’argon formation de dioxyde de carbone et
• Ventilation : néant Brûlures par inflammation consommation d’oxygène
• Caractéristiques de la cuve : de vapeurs de solvant
– Sphérique en inox de 4 m de diamètre Accident mortel par explosion
– Accès par un trou d’homme à 6,10 m • Opération : traitement de bois par d’une citerne routière
de hauteur pulvérisation dans un vide sanitaire
• Ventilation : néant • Opération : inspection de la citerne
• Le premier ouvrier, arrivant au fond
• Ventilation : néant
de la cuve, a perdu connaissance, le • Caractéristiques du vide sanitaire :
• Cause de l’accident : citerne ayant
deuxième, venu lui porter secours, – Hauteur : 0,8 m
contenu des carburants mal dégazée ;
également ; le chef d’équipe plonge – Longueur : 8 m
explosion provoquée par la chute
un tuyau d’air comprimé dans la – Largeur : 8 m
d’une baladeuse qui s’est brisée
cuve et peut, avec l’aide d’une autre – Accès par une ouverture de 0,80 m2
personne, secourir les deux victimes • Cause de l’accident : accumulation
Deux brûlés à l’intérieur
qui seront réanimées au poste de de vapeurs inflammables et inflam-
mation par le bris d’une ampoule de d’un conduit sur une barge
secours.
• Cause de l’accident : accumulation baladeuse non étanche • Opération : travaux de peinture au
d’argon au fond de la cuve pistolet
Intoxication mortelle • Ventilation : néant
Intoxication dans une soute dans une cuve • Caractéristiques du conduit :
de pétrolier – Longueur : 12 m
• Opération : nettoyage de l’intérieur
– Hauteur : 3 m
• Opération : nettoyage des parois par d’une cuve de dégraissage ayant
– Largeur : 1 m, séparé en comparti-
pulvérisation de solvant à base de contenu du 1,1,1-trichloroéthane ments accessibles de l’un à l’autre
dichlorométhane, puis grattage à la • Ventilation : néant par des trous d’homme
main des résidus de mazout • Caractéristiques de la cuve : • 20 litres de peinture à point d’éclair
• Ventilation : extracteur de 3 000 m3/h, – 2 m x 1 m x 1,5 m voisin de 21 °C avaient été utilisés.
arrivée d’air frais naturelle par • Cause de l’accident : présence de • Cause de l’accident : bris d’une am-
brèche dans la coque vapeurs toxiques et utilisation d’un poule de baladeuse
• Caractéristiques de la soute : appareil de protection respiratoire
– Capacité : 670 m3 à l’air libre dont l’étanchéité était
• Cause de l’accident : les manches compromise par la chevelure abon-
d’extraction n’arrivaient pas au fond, dante de la victime
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