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«Louvain-le-Mec»: Dérive sexiste ou humour

entre étudiants?
Un groupe Facebook réunissant plus de 11.000 étudiants crée la polémique. Sous le
couvert de l’humour, certaines publications comportent des propos sexistes, voire
« incitants à la haine » selon Sarah Schlitz.

Par Charlotte Hutin


Le 27/11/2020 à 12:22

D epuis quelques jours, la polémique enfle sur les réseaux sociaux. A Louvain-
la-Neuve, berceau de la guindaille et du folklore, un groupe Facebook comprenant
plus de 11.000 membres fait particulièrement parler de lui. Son nom ? « Louvain-
le-Mec ». Son but ? Le partage de publications dites « humoristiques » autour de la
guindaille et « à prendre au 1000e degré », précise la description du groupe.

Au départ, ce groupe « uniquement destiné aux mecs » s’est créé en réaction à un


autre groupe Facebook « Louvain-la-Meuf », un groupe « uniquement destiné aux
filles ». Si ce dernier a pour objectif premier de créer un espace « safe » pour que les
filles puissent échanger des conseils et partager leurs expériences, « Louvain-le-
Mec » s’est vu récemment pointé du doigt par certains étudiants et étudiantes. En
cause ? Des propos jugés trop sexistes et misogynes. D’autres à l’inverse défendent
dur comme fer ce groupe via le hashtag #Jesuislavevaiselle – en référence à la façon
dont les personnes appartenant au genre féminin sont dénommées par certains.

Si l’existence du groupe s’est d’abord limitée aux étudiants, dont la majorité


provient de Louvain-la-Neuve, di érents médias francophones ont pu prendre
connaissance de son existence à la suite d’un communiqué anonyme. Dans un souci
de transparence, Le Soir a pu avoir accès au groupe. La grande majorité des
/
publications concerne de l’humour potache allant du lit construit à partir de casiers
de bières aux défis alcoolisés, en passant par l’étudiant qui mange du carton à toutes
les sauces. Jusque-là, simplement de l’humour étudiant.

Propos sexistes et « incitation à la haine »

Il ne faut toutefois pas fouiller très longtemps avant de découvrir des blagues à
caractère sexiste. La plupart de ces publications comparent les femmes à des lave-
vaisselles ou soulignent qu’un homme, un « vrai », boit de la « vraie » bière (de
l’Orval de préférence). Mais pour Sarah Schlitz (Ecolo), secrétaire d’Etat à l’Egalité
des genres et des chances, certains propos vont jusqu’à inciter publiquement à la
haine : « Comparer une femme à un lave-vaisselle, c’est déplacé. Des images qui
montrent une femme en train de se faire tuer parce qu’elle tient des propos
féministes, c’est considéré comme de l’incitation à la haine à travers un discours
sexiste. » De tels propos sont d’ailleurs punissables d’un point de vue juridique.

Toujours selon la secrétaire d’Etat, ces publications Facebook incitant à la haine


pourraient être qualifiées de délits de presse (à savoir, l’expression d’une opinion
punissable dans des écrits imprimés ou en ligne) inspirés par le sexisme.
« Actuellement, les délits de presse sont poursuivis devant les cours d’assises. Mais
dans les faits, il n’y a pas d’e ectivité des poursuites. C’est compliqué de convoquer
une cour d’assises. Pour l’instant, il n’y a que les délits de presse à caractère raciste
qui peuvent être portés au tribunal correctionnel. Dans les mois qui viennent, il y a
un travail d’évaluation de la législation actuelle à faire. Les discours de haine en
ligne ne font que croître. La législation doit s’adapter aux changements sociétaux. »

Des jeunes dépassés par les événements

Le Soir a également tenu à contacter les administrateurs du groupe. Au vu de leur


réticence, un seul a accepté de nous répondre sous couvert d’anonymat. « Le
dialogue est toujours ce qu’il y a de mieux », nous dit-il d’emblée. Créé durant l’été,
lors de la trêve covidienne, ce groupe qui était au départ une simple blague entre
amis a rapidement pris de l’ampleur. « On ne s’attendait vraiment pas à un tel
succès. »

/
Pendant longtemps bon enfant, le groupe aurait commencé à voir apparaître
certaines publications à caractère sexiste très récemment. « A ce moment-là, nous
avons peut-être fait une erreur en n’intervenant pas directement », confie l’un des
administrateurs. « De notre côté, nous n’avons jamais été préparés à gérer un
groupe de cette ampleur. » Il assure toutefois que la plupart des membres n’ont pas
de mauvaises intentions. « Ils n’ont donc pas compris les critiques émises de la part
d’autres étudiants. Leur façon de réagir a été de provoquer, de continuer leurs
blagues parce qu’ils ne voyaient pas le mal derrière. »

En revanche, bien que le communiqué envoyé aux médias fasse état de propos
racistes et homophobes, Le Soir n’a pu constater la présence de ce type de propos
sur le groupe. « Toutes les accusations de racisme et d’homophobie nous choquent
profondément. Par rapport au sexisme, on est plus nuancé. On voit l’humour qu’il y
a derrière, mais on peut comprendre que les gens soient choqués. On essayera de
faire plus attention à l’avenir. En revanche, nous comparer à un groupe extrémiste
est disproportionné. Nous supprimons d’ailleurs toute publication à caractère
politique. »

L’UCLouvain condamne les propos

Du côté de l’UCLouvain, on condamne fermement les propos tenus sur le groupe.


« Avec le vice-recteur aux a aires étudiantes, nous avons été avertis vendredi
dernier », souligne Tania Van Hemelryc, la conseillère du recteur à la politique de
genre. « Nous avons en outre reçu des captures d’écrans des publications qui y
étaient postées ainsi que le nom des administrateurs du groupe. » Ceux se
revendiquant d’une appartenance à l’UCLouvain ont été convoqués par le vice-
recteur. Ce dernier aurait rappelé aux étudiants concernés que les propos tenus sur
le groupe étaient inadmissibles. « Certaines déclarations ne sont pas conformes aux
valeurs de l’UCLouvain telles que nous prônons dans le cadre de notre politique de
genres. Valeurs auxquelles les étudiants adhèrent puisqu’ils signent le règlement
général des études et des examens lorsqu’ils rentrent à l’université. »

La justification par l’humour des publications à caractère sexiste n’y changerait rien.
« C’est juste rappeler de manière systémique des violences qui sont structurelles
dans notre société », souligne la conseillère du recteur. « Par ailleurs, les personnes
/
inscrites dans le groupe vous diront peut-être que ce n’est pas la totalité des
messages qui sont de cet ordre-là. Mais qu’on soit bien clair, il n’y a pas de
pourcentage d’acceptabilité qui tienne. La première publication à caractère sexiste
est inadmissible. » Juridiquement, l’université n’a toutefois aucune prise sur ce qui
se passe sur le groupe.

Pour la secrétaire d’Etat, Sarah Schlitz, ces publications révèlent, une fois de plus, la
présence du sexisme dans notre société. « Tous les membres du groupe ne sont pas
des machos qui vont battre leur femme plus tard. Par contre, ça montre à quel point
il faut refaire un travail de sensibilisation à l’utilisation des médias et aux violences
structurelles historiques. Aujourd’hui, on peut encore rigoler du fait que ce sont les
femmes qui assument la majorité des tâches ménagères. Il y a encore une trop
grande banalisation des violences envers les femmes, souvent sous le couvert de
l’humour. Ce qui contribue inévitablement à renforcer ces violences. »

Trois témoignages

« N’y a-t-il pas de diversité dans les médias belges ? »


Julia (nom d’emprunt) a tout juste 21 ans. Cette jeune étudiante d’origine italienne est arrivée
en Belgique il y a quelques années afin de suivre des études de journalisme. Mais depuis le
début de son cursus universitaire, elle fait l’objet de remarques à répétition à propos de son
accent. « Je me souviens d’un épisode qui m’a vraiment marqué où un groupe d’étudiants m’a
interpellé sur le campus. Ils ne m’ont pas laissé partir avant que je répète certains mots. Tout ça
pour se moquer de mon accent », se remémore Julia.

Les remarques dont elle fait l’objet ne proviennent pas uniquement de ses pairs. « Certains
professeurs me répètent à chaque exercice que je ne réussirai jamais dans le journalisme à cause
de mon accent et de mes origines. Un jour, je devais faire un billet radio. Bien que le contenu
soit pertinent, le professeur m’a donné moins de la moyenne. Je lui demande alors s’il est
possible de travailler en tant que journaliste même si l’on est étranger. Il me répond que c’est
vraiment compliqué dans le monde des médias. Plusieurs enseignants m’ont d’ailleurs
gentiment suggéré de changer de filière. N’y a-t-il pas de diversité dans les médias belges ? »

Face à ce harcèlement moral, Julia a entamé un suivi auprès d’une psychologue de l’université.
« J’ai des entretiens par Skype une fois par semaine, ça me fait beaucoup de bien. Elle m’a
conseillé d’alerter les autorités académiques, mais j’ai bien trop peur de la réaction de mes

/
enseignants et qu’ils me fassent rater. Heureusement, je n’ai jamais pensé à arrêter mes études.
C’est mon rêve. Mais certains ont réussi à me convaincre que le monde des médias en Belgique
n’était pas très ouvert aux étrangers. »

« J’ai hésité à changer d’option »


Etudiante en faculté de traduction et d’interprétation, Célia (nom d’emprunt) a été dès le
premier jour mise en garde par un ancien élève. « Lors d’une réunion, il m’a conseillé de faire
attention à un professeur en particulier. Il m’a dit : « Tiens-toi à carreau, sinon ta vie va être un
enfer ». Sur le moment, Célia ne se méfie pas. Elle se dit qu’au moment venu, elle fera attention.
Mais très rapidement, elle constate que la mise en garde s’avère fondée. « Je n’étais pas présente
au premier cours donné par l’enseignante en question. Au second, elle fait une remarque quant
à mon absence et me demande un certificat médical. Certificat qui n’est pas obligatoire. A partir
de ce moment-là, la relation n’a fait que se dégrader. »

Le harcèlement s’installe petit à petit. Il prend d’abord la forme de petites remarques, jusqu’à
des gestes déplacés. « Quand je prenais mon bic pour prendre des notes, elle me disait qu’elle ne
m’avait pas autorisé à écrire. Lors d’un travail de groupe, j’ai voulu poser une question à d’autres
élèves. La prof m’a alors tapé sur l’épaule en me disant que je ne devais pas déranger mes
camarades. » Parfaitement bilingue, Célia obtient pourtant à peine la moitié lors de l’examen
oral. « J’ai failli changer de combinaison linguistique parce que je ne supportais pas la pression
qu’elle me mettait. J’avais des crises d’angoisses, je vomissais parfois avant d’aller en cours.
C’était une torture psychologique d’être là. »

Au début de cette année académique, Célia est à nouveau confrontée à cette même enseignante.
« Au premier cours, elle ne m’a pas acceptée prétextant que je n’avais pas rendu les documents
nécessaires. Elle est chef du département, donc elle devait valider mon PAE. Je me suis rendue
directement au secrétariat, les larmes aux yeux. La secrétaire m’a tendu une boîte de mouchoirs
en me disant que malheureusement je n’étais pas la première concernée. Elle m’a donné un
rendez-vous avec la doyenne. Cette dernière m’a dit qu’elle allait agir. Pour l’instant, je suis dans
l’attente. »

« Cet enseignant se sentait intouchable »


Lors de sa deuxième année de bachelier en philosophie, Clara (nom d’emprunt) a fait l’objet de
remarques déplacées et à répétition de la part d’un enseignant. Tout a commencé au premier
semestre. « J’organisais une conférence avec un ami. On avait demandé à un professeur de
philosophie d’intervenir. J’étais allée le voir seule, et je m’étais déjà sentie très mal à l’aise. » Au
second semestre, il devient son professeur. « Il m’a immédiatement reconnue. Pendant les cours,
il me faisait des réflexions personnelles. Il s’adressait directement à moi alors qu’il ne le faisait
pas avec les autres. Lors d’un cours où il parlait du corps et de l’âme, il a été jusqu’à émettre des
allusions sexuelles en me parlant. »
/
Au fil du temps, les propos de son enseignant deviennent de plus en plus déplacés. « La veille
des vacances de Pâques, le professeur me dit au revoir devant mon groupe d’amis. Je lui
réponds : « A dans deux semaines ». Il me regarde et me dit : « Ah coquine va ». » Face à cette
réaction, Clara est complètement désarçonnée. « Les autres étudiants en avaient conscience,
étaient mal à l’aise, mais n’ont jamais osé intervenir. Que cet enseignant fasse ça ouvertement
devant les autres, montre tout de même qu’il se sent intouchable. Selon moi, il y a un
déséquilibre entre le statut d’étudiant et de professeur. »

En fin d’année, Clara profite de l’évaluation anonyme des enseignants pour le signaler. « J’ai
évoqué les remarques déplacées qu’il avait eues à mon égard, que je ne me sentais pas en
sécurité dans sa classe. J’ai hésité à en parler au rectorat, mais je me suis demandé si c’était assez
grave. J’avais également peur de ne pas être crue. Peur de l’image qu’on aurait pu avoir de moi,
qu’on remette en question ma parole. »

Propositions pour lutter contre le


harcèlement dans l’enseignement supérieur
Mis en ligne le 27/11/2020 à 18:16
Par Charlotte Hutin

Le harcèlement peut prendre différentes formes (moral, physique, sexuel) et s’instaurer


dans des circonstances diverses. Parfois involontaire, il peut entraîner des dégâts
psychologiques chez les personnes visées.

Benoît Galand, professeur à l’UClouvain et spécialiste du


harcèlement en milieu scolaire: «Ce serait bien d’avoir une étude
rigoureuse pour se faire une idée de l’ampleur du phénomène et
ensuite, prendre des mesures adéquates.» © DOMINIQUE
DUCHESNES.

/
R emarques inappropriées, gestes déplacés, propos sexistes, intimidation à
répétition. Malheureusement, les universités et hautes écoles ne sont pas épargnées
par cette problématique. Ces dernières années, plusieurs étudiants sont sortis du
silence pour dénoncer le harcèlement dont ils avaient fait l’objet. Qu’il provienne
d’autres étudiants, ou même de membres du personnel académique.

Sur base de ces constats et à partir de rencontre avec les acteurs de terrain, deux
députés écologistes ont souhaité émettre des propositions pour lutter contre le
harcèlement. Tout d’abord, le volet information et sensibilisation qui viserait à la
fois les victimes pour les inciter à sortir du silence, que les témoins et les auteurs.
« Cela passerait par des campagnes de communication à grande échelle ainsi que
par la généralisation d’ateliers de formation à la thématique du harcèlement »,
indique le député régional Rodrigue Demeuse.

Un avis que semblent partager plusieurs acteurs de terrain. Pour Manon Gutierrez
Rodriguez, responsable communication de « Thé Ok ? » – une association qui se
donne pour mission de sensibiliser les étudiants à la notion de consentement –,
« les campagnes de communication sont essentielles, mais elles doivent s’adapter à
leur public. Pour les étudiants, nous avons mis en place des pictogrammes via les
réseaux sociaux. » L’asbl va d’ailleurs s’associer à l’UCLouvain pour renforcer la
campagne Together. « Notre dispositif pour lutter contre le harcèlement est assez
mal connu parmi les étudiants », concède Tania Van Hemelryck, conseillère du
recteur à la politique de genre. « Ce qui limite la possibilité pour les victimes de
venir déposer leur vécu. »

Benoît Galand, professeur de sciences de l’éducation à l’UClouvain et spécialiste du


harcèlement en milieu scolaire, insiste toutefois sur la nécessité de réfléchir à la
mise en place de campagnes de prévention. « Par le passé, certaines campagnes se
sont avérées contre-productives. Il ne faut pas générer de l’anxiété chez tout le
monde, mais plutôt concentrer nos e orts de prévention sur les endroits et les
publics les plus à risque. »

Cellule « harcèlement » dans chaque établissement

/
Le second volet des députés porterait sur la généralisation d’une personne de
contact dédié à la thématique au sein de chaque établissement supérieur de la FWB
ainsi que sur la création d’une cellule externe indépendante qui assurerait
l’accompagnement des victimes. « Cette cellule permettrait de coordonner
l’ensemble des cellules internes. Elle o rirait également aux victimes une voie
indépendante vis-à-vis de leur établissement scolaire », souligne Rodrigue
Demeuse.

Du côté de la Fédération des étudiants francophones (FEF), on déplore également


l’absence d’une cellule de soutien au sein de chaque établissement. « Il y a une
grande disparité entre les universités d’un côté, et les hautes écoles et écoles d’art de
l’autre », déplore la présidente Chems Mabrouk. « Même si la plupart des
universités ont une cellule harcèlement, reste à voir si elles répondent aux attentes
des étudiants. »

Pour Laurence Desonnay, travailleuse psycho-sociale au Sips (un planning familial


liégeois), cette proposition va dans le bon sens. « Nous sommes régulièrement
confrontés à des situations de harcèlement. Mais il manque clairement des cellules
psychologiques en nombre su sant. Un jeune ne peut pas se rendre aujourd’hui en
planning et avoir un rendez-vous dans la semaine. Il y a des listes d’attentes
partout. Les politiques mettent trop peu de moyens en œuvre en matière de santé
mentale. Les jeunes doivent avoir un endroit où se rendre dans leur
établissement. »

Toujours selon l’assistante sociale, les cellules « harcèlement » doivent avant tout
répondre aux besoins des victimes. « Ces dernières ont surtout besoin de déposer
leur vécu, d’avoir accès à un professionnel qui prend le temps d’écouter leur
situation particulière. La plupart du temps, elles ne se rendent même pas compte
qu’elles sont victimes de harcèlement. C’est seulement dans un second temps que
certains et certaines peuvent ressentir le besoin d’être accompagné d’un point de
vue juridique. Mais c’est loin d’être systématique. » La procédure judiciaire peut en
e et être lourde, principalement lorsque le premier souhait de la victime est de
mettre fin à la situation de harcèlement.

Revoir l’arsenal juridique


/
Le député Rodrigue Demeuse souhaiterait pourtant mener une réflexion sur
l’adaptation éventuelle du cadre légal en matière de harcèlement à la spécificité de
l’enseignement supérieur. Comme c’est déjà le cas pour le monde du travail.
« L’objectif est que les victimes qui portent plainte voient réellement leur situation
suivie en termes de sanction. Mais ça demande un travail plus approfondi et il faut
éviter que cela puisse être utilisé contre les professeurs pour de mauvaises raisons. »

Sur le terrain, les avis sont plus nuancés. « Le problème porte moins sur les
sanctions que sur la lourdeur de la procédure », insiste le psychologue Benoît
Galand. « Le délai d’attente avant le procès est parfois tellement long que l’étudiant
a le temps de changer d’école avant que le problème ne se résolve. Par ailleurs,
l’enseignant ayant une fonction très exposée, il faut trouver un juste équilibre. »

Absence de chi res

Mais avant de mettre en place des actions concrètes, nombreux sont ceux à
réclamer une étude approfondie de la thématique de harcèlement sur l’ensemble de
la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bien que le phénomène du harcèlement scolaire
soit documenté lorsqu’il se produit dans l’enseignement obligatoire et fondamental,
il n’existe à l’heure actuelle aucune étude en FWB. Pour Benoît Galand, « il ne s’agit
pas d’une intention délibérée. Les gens s’inquiètent d’abord de ce qu’il se passe chez
les plus jeunes. Et même de ce côté-là, on en parle depuis moins de dix ans. Mais ce
serait bien en e et d’avoir une étude rigoureuse pour se faire une idée de l’ampleur
du phénomène et ensuite, prendre des mesures adéquates. »

La FEF, elle, reçoit des dizaines des plaintes par mois. « C’est un phénomène bien
plus répandu qu’on ne le pense », insiste la présidente Chems Mabrouk. D’après les
plaintes reçues, certaines personnes seraient davantage à risque de subir du
harcèlement. « Ce sont tout d’abord les femmes racisées qui sont les plus touchées,
suivies des hommes racisés. Les mécanismes de discriminations se rejouent dans
l’enseignement supérieur. »

Du côté de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), on se


dit tout à fait favorable à la réalisation d’une étude scientifique pour objectiver la
problématique. « Le Parlement de la FWB a approuvé ce mardi la création d’une

/
Commission « Genre » au sein de l’ARES. Cette Commission pourrait prendre en
charge l’étude ainsi que la désignation d’une personne de référence en matière de
harcèlement au sein de chaque établissement. » Du côté de certains établissements,
on craint toutefois de perdre son indépendance.

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Commentaire *

Signature * Dewailly Jean

Quelques règles de bonne conduite avant de réagir (http://plus.lesoir.be/services/charte)

Poster

Posté par Staquet Jean-marie, aujourd'hui 19:52

Si je lis bien un des témoignages, unE prof qui harcèle une élève est un signe de sexisme
évidemment imputable aux hommes... Hallo?
RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340337/222047)

Posté par Marlier Jacques, aujourd'hui 17:51

Eh oui! C'est le problème de l'humour à connotation sexiste ou raciale! Il est vite dangereux
et inutilement vexant quand on l'utilise dans un relatif anonymat. Si vous avez un copain
juif/belge/noir, vous pouvez le charrier en tant que juif/belge/noir, mais uniquement en sa
présence et si vous êtes sûr ou du moins si vous cherchez à vous assurer qu'il peut
comprendre qu'il s'agit vraiment d'une simple plaisanterie de votre part. Le plus blindé
d'entre nous peut se sentir inutilement blessé.
RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340337/222003)
/
Posté par Nisouck André, aujourd'hui 17:56

Vous ne pensez pas qu'on en fait un peu trop ..... lorsqu'on compare ça aux
caricatures de Mahomet ........

Posté par Chalet Alain, aujourd'hui 17:00

Le féminisme est maintenant devenu du sexisme anti-hommes, car tout est bon pour
accuser les hommes de tout et n'importe quoi. Et on n'y parle plus d'égalité des droits, mais
d'avantages divers donnés uniquement aux femmes. C'est devenu grotesque, mais cela se
restreint heureusement de plus en plus à une minorité engagée et surtout enragée.
RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340337/221961)

Posté par Bonisseur de La Bath Adolphe, aujourd'hui 16:28

L'UCL n'est pas Charlie


RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340337/221937)

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