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UNIVERSITE DE YAOUNDE II THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II

BP 1365 YAOUNDE, BP 18 SOA P.O Box 1365 YAOUNDE, P.O


Tél. : 22 21 34 04 / Fax : 77 99 Box 18 SOA Tel: 22 21 34 04 /
14 23 Fax: 77 99 14 23
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FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF LAW AND
JURIDDIQUES ET POLITIQUES POLITICAL SCIENCE

LA SPECIALISATION DE LA JUSTICE PENALE


ET LA POLITIQUE CRIMINELLE DU
CAMEROUN

MÉMOIRE
POUR LE MASTER EN DROIT
Présente et soutenu publiquement par

Herbert Sabin NGONO BISSE

Jury :
Président :
Rapporteurs :
Membres :
Directeur de thèse :

Année académique 2019 - 2020


L’université de Yaoundé II n’entend donner ni approbation ni
improbation aux idées émises dans la présente thèse. Celles-ci
demeurent propres à son auteur
Dédicaces

A mes parents, qui m’ont appris le sens du sacrifice


A mon directeur de recherche pour son incroyable patience
A mes frères et sœurs qui ont su respecter le principe de l’inviolabilité de
mon espace de travail et qui ont su m’aménager du temps pour mon travail
A tous les chercheurs chevronnés qui aide les jeunes chercheurs à sa
forger une opinion doctrinale
Remerciements

Nous souhaitons exprimer ici notre profonde gratitude à toutes les


personnes qui de prêt ou de loi ont contribuer à la réalisation de ce travail. Et
nous nous excusons, si nous ne les identifions pas nommément car le listing à
ceci de négatif, qu’il entraine souvent des oublis préjudiciables
Principales abréviations et sigles

APC : Archives de politique criminelle


Art. : Article
CADHP : Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
CCI : chambre de contrôle de l’instruction de la cour suprême
CEDH : Cour Européenne des Droits de l'Homme
Cf. : Confère
CP : Code pénal
CPP : Code de procédure pénale CS : Cour Suprême
éd. : Édition
Crim. : Chambre criminelle de la Cour de cassation (France)
n°: numéro OPJ : Officier de police judiciaire
Op. Cit. : Opus citatum, ouvrage précité
P., PP : page
RSC : Revue de Science Criminelle et droit pénal comparé
Sui. S. : suivant
TCS : tribunal criminel spécial
TM : tribunal militaire
v°: voir
Sommaire :

Introduction

1-Contexte de l’étude

2-Éclairage conceptuelle

3-Intérêt du sujet

4-Revue de littérature

5-Problématique et hypothèses retenues

6-Méthodologie de recherche

7-Plan du mémoire

Bibliographie
Résumé
Le système judiciaire pénal camerounais s’ouvre progressivement vers le choix
processuel de spécialisation. Celle-ci, dans son contexte actuel, a pour motivation la
répression d’un type de criminalité qui présente une certaine dangerosité. Ce qui emporte
que le substrat procédural devant les juridictions spécialisées comporte de fortes
dérogations aux principes directeurs de la procédure pénale camerounaise mise en forme
par le code de procédure pénale issue de la n°2005/007 du 27 Juillet 2005
En effet, la procédure pénale telle que défini par ce code, est adossé sur un relatif
équilibre entre les logiques opposées, protection de la société contre l’infraction pénale et
préservation des droits et liberté individuelles. Cependant, le choix processuel de
spécialisation comporte des spécificités procédurales qui travaillent à redéfinir l’équilibre sus
évoqué, c’est-à-dire à l’altérer, dans la mesure où elles placent les parties dans un
déséquilibre flagrant, pour faire valoir leur cause. Dans un sens, il est consacré des pouvoirs
importants au principal organe de poursuite. Dans un autre sens, il est à constater la
limitation des prérogatives de la personne objet des poursuites. Mais aussi, comporte des
dérogations qui touche aussi à la façon d’administrer la justice
La présente étude a pour but de s'interroger sur la logique répressive, relativement
dans son aspect procédural et comparativement à la dimension du code de procédure
pénale, qui sous-tend la mécanique progressive de la spécialisation de la justice. Si cette
étude a révélé que l’esprit procédurale devant les juridictions spéciales est globalement
imprégné des dispositions du code de procédure pénale, mais également ou
malheureusement, l’étude permet de constater que des spécificités propres à la
spécialisation y sont dérogatoires, mais aussi dans quelques aspects l’en contrarient.
Sommes toutes, la logique de spécialisation ne s’écarte pas foncièrement et
potentiellement dans la politique criminelle du Cameroun, dans sa dimension procédurale, si
on l’approche d’un point de vue historique.
« Plus qu’un choix, l’émergence d’une politique
nouvelle plus adaptée à la complexité (…) au nouveau
paradigme sécuritaire est une nécessité. Il est aussi
constant que la consolidation des acquis en matière de
protection des droits fondamentaux est tributaire du
même constat » « de sorte procédé à une lecture de la
loi sans prêter le flanc à une interrogation sur le sort
des droits essentiels procéderait d’un déni ».
Jeanne Claire Mebu NCHIM, les auspices de la
loi

Introduction

La spécialisation de la justice n’est pas une nouveauté dans le système pénal camerounais. En
effet, le paysage judicaire camerounais connait déjà la spécialisation de la répression devant le
tribunal militaire et la composition spécial du tribunal de première instance pour les infractions dont
l’auteur est mineur. Cependant, la spécialisation objet de notre étude est, somme toute, une
nouveauté du système pénale camerounais. Et elle se différencie de la première forme de
spécialisation dans la mesure où, le traitement d’une affaire pénal est attribué à la compétence
exclusive d’une juridiction déterminée.

L’avènement de cette forme de spécialisation dans le système pénal camerounais est la


conséquence du contexte sociale marquée par une criminalité galopante qui cherche à saper les
bases de l’Etat de droit et tendent à entraver l’Etat camerounais dans sa marche vers l’émergence. Et
pour préserver ses acquis en matière de droit de l’homme, son intégrité territoriale et financière et
assurer les droits fondamentaux de ses citoyens, l’Etat camerounais n’a pas eu d’autres choix que de
recourir au choix de politique criminelle de spécialisation progressive de la justice pénale.

Toutefois, dans son choix législatif de spécialisation de la justice, le législateur bien qu’ayant
adossé le corps procédural sur les dispositions du code de procédure pénale, a accompagné ce choix
législatif de traitement des affaires pénales, d’un ensemble de dérogations aux exigences
internationales de la justice pénale moderne.

Pourtant le plus grand mérite du code de procédure de 2005, a été la mise de la procédure
pénale camerounaises sous la tutelle des instruments internationaux de protection des droits de
l’homme, consubstantielle de la dynamique d’internationalisation des règles supra-étatique de
justice pénale de façon générique, et conséquence de la ratification d’un nombre important
d’instruments internationaux1 et du vœu du politique, de faire du Cameroun un Etat de droit.

Ce mouvement d’internationalisation a conduit à ce que, le droit pénal camerounais dans sa


généralité, reçoive « les principes modernes » résultant de la révolution de 1789 et ayant pour socle
la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen »2. Il s’agit des principes garants de la
prééminence du droit3. Ainsi, la primauté du droit, prise dans ce cadre comme le respect des droits
de l’homme, constitue le noyau dur du cadre normatif de la procédure pénale au Cameroun depuis
l’avènement du code de procédure pénale.

La présente étude vise, à ressortir la logique de la spécialisation de la justice criminelle, dans


un dessein de mettre en perspective le fait que l’existence des démarcations procédurales dans le
choix de la spécialisation ne saurait masquer à suffisance la prise en compte des acquis du
mouvement de modernisation du système de justice pénal camerounais, dans la voie de la
spécialisation de la justice criminelle.

I-CONTEXTE DE L’ETUDE
La spécialisation de la justice pénale, précisément de la justice criminelle, tel que
cette étude l’envisage, n’est pas une nouveauté dans le système juridique camerounais. En
effet, le législateur pénal avait au paravent mis sur pied un premier tribunal criminel spécial

1
Charte des Nations Unies Signée à San Francisco le 26 juin 1945 ; Entrée en vigueur le 24 octobre 1945 ;
Applicable au Cameroun depuis le 20 septembre 1960 par succession d’Etat. Déclaration Universelle des Droits
adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 de l'Homme, Pacte International
relatif aux Droits Civils et Politiques adopté par l'Assemblée Générale le 16 décembre 1966 ; Entré en vigueur le
23 mars 1976 ; adhésion du Cameroun le 27 juin 1984 ; la charte africaine des droits de l’homme et des peuples
adoptée le 28 juin 1981…
2
FABRICE ROLAND BIKIE,
3
La place éminente du droit à un procès équitable dans la Convention européenne, « consacre le
principe fondamental de la prééminence du droit dans une société démocratique » (CEDH, Sunday
Times c. Royaume-Uni, 26 avr. 1979 ; Série A, n°30, §55. V. également CEDH, Kostovski c. Pays-Bas,
20 nov. 1989). Pierre BOLZE, le droit à la preuve contraire en procédure pénale, thèse de doctorat, Université
Nancy 2, 2010, p.111
e en avril 19614. La conjoncture qui a gouverné la création de ce tribunal était la répression
des infractions attentatoires à la fortune publique5.
La résurgence progressive de la spécialisation de la répression criminelle dans le système
pénal camerounais, se justifie par la virulence de la conjecture criminelle contemporaine. La
raison d’être de ce constat, nous l’envisageons, se recherche dans les différentes expressions de la
criminalité envisagée.

En effet, deux formes de criminalité essentielles font l’objet de spécialisation.

La première forme de criminalité est le détournement des biens publics. Celle-ci fait l’objet de
spécialisation depuis la loi n°2011/028 du 14 décembre 2011 portant création d’un tribunal criminel
spécial). Cette juridiction est venue exclure du contentieux pénal de droit commun, les
détournements des deniers (loi de 2011), des biens publics (depuis la réforme de 2012) publics d’un
montant supérieur ou égale à 50 000 000 de FCFA6. La résurgence de ce tribunal a comme alibi, le
renforcement de la lutte contre la délinquance financière à col blanc donc l’artillerie d’organismes
d’investigation des infractions de détournement des biens publics et de corruption au Cameroun,
malgré une inflation législative7, n’a pas toujours atteint l’efficacité souhaitée 8. En outre, son retour
dans l’ordonnancement judiciaire camerounais, apparait comme la réponse attendue pour sécuriser
les investissements publics. En effet, le phénomène de la corruption et de détournement de la
fortune publique ayant atteint des proportions inquiétantes 9. Son avènement matérialisant ainsi, la
manifestation de la crise de confiance des politiques en nos juridictions civiles de droit commun 10. En

4
8 Il s’agit de la loi n°61/06 du 4 avril 1961 créant un tribunal criminel spécial, promulguée par l’ex Président
Ahmadou Ahidjo, au Journal Officiel de la République du Cameroun du 26 avril 196
5
Ce tribunal criminel spécial a été créée Ceci en vue de connaitre La répression des infractions attentatoires à
la fortune publique, des infractions de détournement des deniers publics commises par des dépositaires ou
comptables publics, des abus de confiance d’un montant supérieur à un million de francs CFA commis au
préjudice de toute personne, des crimes et délits connexes. Camille K. TCHOTCHOU PETCHE, Le sort des
juridictions de droit commun face à la loi du 16 juillet 2012 sur le tribunal criminel spécial en matière de
détournement des biens publics au Cameroun
6
Loi n°2012/011 du 16 juillet 2012 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2011/028 du 14
décembre 2011 Article 2 nouveau « le tribunal est compétent pour connaitre, lorsque le préjudice est d’un
montant minimum de cinquante million (50 000 000) de francs CFA, des infractions de détournement de biens
publics et des infractions connexes prévues par le code et les conventions internationales ratifiées par le
Cameroun »
7
Comme organisme nous notons la Commission Nationale Anti-corruption(CONAC) organisée par le décret n°
06/088 du 11 mars 2006, l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) organisée par le décret
n°2005/187 du 31 mai 2009, le Contrôle Supérieur de l’Etat (COSUPE) organisé par le décret n° 2005/374 du 11
octobre 2005, l’Agence Nationale de Régulation des Marchés Publics(ARMP), la Chambre des Comptes de la
Cour Suprême (CCCS), le Conseil de Discipline Budgétaire et Financier (CDBF). La Commission Bancaire
d’Afrique Centrale (COBAC) créée par la Convention de YAOUNDE du 5 octobre 1990.pour se conformer à la
Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNCC) qui fut signée à Mérida au Mexique le 31 octobre
2003 Le Gouvernement camerounais s’est trouvé dans l’obligation de se doter d’une politique efficace tant au
plan préventif que répressif ; d’où le recours à ces instruments administratifs poursuivant le même but …voir
MONEBOULOU MINKADA in « Le Tribunal Criminel Spécial au Cameroun et les grands principes de la justice
criminelle: étude comparative sur les Lois de 1961 et 2011 »
8
Camille K. TCHOTCHOU PETCHE, « Le sort des juridictions de droit commun face à la loi du 16 juillet 2012
sur le tribunal criminel spécial en matière de détournement des biens publics au Cameroun »
9
Hervé Magloire MONEBOULOU MINKADA, op. cit.
10
Me H. Meli, « Sur le Tribunal criminel spécial : un monstre judiciaire est né » interviewé par Claude TADJON,
Le Jour, publié le lundi 16 janvier 2012 dans le site http://www.cameroun24.net/?pg=actu&ppg=4&id=3972 p.
« L’existence de l’article 184 du code pénal paraît insuffisante pour empêcher aux Camerounais d’hésiter à
détourner »
effet, une des raisons d’être de la résurrection en 2011 du TCS était de montrer à l’opinion publique
que, toutes les personnes qui prenaient quelque légèreté avec les fonds publics, pouvaient en
répondre devant la Justice. De ce fait, cette juridiction vient briser le mythe de l’impunité des hauts
dignitaires de l’Etat. Invitant, par la même occasion la société camerounaise, dans son ensemble, à
l’exemplarité dans la gestion de la chose publique.

La deuxième forme de criminalité, donc d’infraction pénale faisant l’objet de spécialisation


juridictionnelle, est le terrorisme. Cette infraction fait l’objet de spécialisation du fait de l’avènement
de loi n° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme. L’article 1 er
alinéa 3 de cette loi, donne une compétence exclusive au tribunal militaire pour connaitre des actes
terroristes.

L’avènement de cette loi, est la résultante d’un contexte de violence généralisée dans l’Extrême-
Nord du Cameroun suite aux attaques sanglantes de la Secte Boko Haram 11 et pour adapter le cadre
juridique Camerounais à la nouvelle menace. C’est ainsi que l’assemblée nationale camerounaise a
voté cette loi en décembre 2014 et elle sera promulguée le 23 décembre 2014 par Paul Biya 12. Cette
secte est « un groupe islamiste armé prônant, selon la traduction de son nom, la lutte contre
l’éducation occidentale et ambitionnant l’établissement d’un califat régi par la Charia sur les zones
qu’il contrôle(…) (qui) semble se caractériser par des actes dont la monstruosité parait inénarrable
dans le concert des nations et inédit dans la nation camerounaise connue pour son légendaire sens de
l’hospitalité13» cette nouvelle forme de criminalité, se présente à l’occurrence, comme une menace
sérieuse pour l’Etat de droit, du fait de l’idéologie qui est la sienne de sorte à engendre «une guerre
de valeurs qui oppose deux visions du monde, celle de la démocratie et celle d’une idéologie
totalitaire14». « Une impression de dangerosité extrême s’en dégage 15», en raison à la fois de ses
manifestations (frappes aveugles) et de ses conséquences (difficile à maitriser tant au plan humain,
structurel qu’idéologique).

C’est fort de ce constat, que le normatif pénal Camerounais, a mis en place une punissabilité
particulière organisant un régime procédural atypique. Punissabilité qui oscille entre, les règles de
droit commun et les mesures d’exceptions dont la complémentarité n’est pas manifestée. Mais, a
contrario, la contrariété semble s’en dégager. Ce qui a poussé un auteur à affirmer, par rapport à la
loi sur l’infraction de terrorisme qu’il s’agit « (d’) une loi confuse16  ».

11
« En 2011, des journalistes camerounais font état (…) (des) incursions criminelles de Boko Haram en territoire
camerounais dans les villes de FOTOKOL, DABANGA, MAKARY et KOUSSERI (…) Elles s’accompagnent de
pillages, meurtres, enlèvements, vols du bétail. Les actes de violence gagnent en intensité au point que la
menace s’internationalise. Cette internationalisation se produira avec l’enlèvement de la famille française
Moulin-Fournier le 19 février 2013 dans la localité de DABANGA et celui du prêtre français Georges
VANDENBEUSCH le 14 novembre 2013. En avril 2014, les pères GIANTONIO ALLEGRI, GIAMPAOLO Marta de
nationalité italienne et sœur Gilberte, canadienne, sont capturés par Boko Haram. Dans la nuit du 16 au 17
mai » Boris Bertolt, « « L’ennemi est parmi nous », Journal des anthropologues [En ligne], 154-155 | 2018, mis
en ligne le 15 novembre 2020, consulté le 18 mars 2019. URL : http://journals.openedition.org/ jda/7090 ; DOI :
10.4000/jda.7090
12
Idem
13
Stève Thiery BILOUNGA « L’Etat camerounais à la croisée des chemins de l’Etat de droit et de l’Etat de police »
14
ABDOUL BELBARA DJORANDI, « La Problématique Répression du Terrorisme En Droit Camerounais »
15
Idem
16
MONENBOULOU MINKADA Hervé Magloire, « Le terrorisme Le droit pénal à l'aune du paradigme de l’ennemi
au Cameroun : d’une loi confuse à l’émergence d’un droit pénal terroriste » in Revue Burkinabè de Droit, Revue
semestrielle N° 53 – 2e SEMESTRE 2017
L’ensemble des dérogations que ces lois apportent dans le cadre processuel du système pénal
camerounais, a poussé certains auteurs 17 en doctrine à S’interroger sur la nouvelle orientation de la
politique criminelle camerounaise. Et une communion idéologique s’en dégage, parfaitement
illustrée par les propos du

En un mot, l’exigence d’efficacité répressive semble être le fil conducteur de la spécialisation


normative progressive de la répression criminelle.

II°) éclairage conceptuelle


Pour une meilleure appréhension et délimitation de notre sujet, il convient de définir successivement
les deux principaux termes de notre sujet : la spécialisation de la justice criminelle et la politique
criminelle

1°) la spécialisation de la justice criminelle

La justice en première approche désigne un principe moral qui exige le respect du droit et de
l’équité. C’est à dire une qualité morale qui consiste à être juste et à respecter le droit d’autrui 18

Au sens juridique, elle désigne ce qui est conforme au Droit. C’est le Pouvoir de dire et de faire
respecter le droit. C’est-à-dire l’action par laquelle une autorité, un pouvoir judiciaire définir le droit
positif et reconnait le droit de chacun en tranchant les litiges entre les sujets de de droit. 19Le mot
justice désignant ainsi l’autorité judiciaire 20, c’est-à-dire, l’ensemble des institutions publiques
désignées juridiction, qu’il s’agisse d’un tribunal, d’une cour et de plus en plus d’un conseil pour
autant qu’il déploie une activité juridictionnelle 21

Dans le cadre de cette étude, la définition de la justice qu’on retient c’est celle où elle est assimilée à
l’autorité judiciaire. C’est-à-dire l’ensemble des ordres de juridiction, des magistrats assurant le
service de la justice22dans la société sur la base du Droit et au moyen de décisions ayant force
juridique que l'on appelle jugement, ordonnance, arrêt, sentence arbitrale ...

La justice pénale serait alors entendue comme, l’ensemble des juridictions et magistrat de l’ordre
judiciaire s’intéressant, uniquement, à la poursuite et à la sanction des actes, des auteurs des dits
actes, qui violent la législation pénale.

Quant au terme spécialisation, qui est l’action de spécialiser 23, ajouter au groupe nominale
justice pénale, commande que l’on envisage d’abord une justice ordinaire. Le terme de justice
17
Jean Claire Mebu NCHIMI, « les auspices de la loi n°2014/028 DU 23 décembre 2014 sur le terrorisme » dans
la revue africaine des sciences juridiques n°2/2016 ; Stève Thiery BILOUNGA « L’Etat camerounais à la croisée
des chemins de l’Etat de droit et de l’Etat de police » ; Fabrice Roland Bikie « Le droit pénal à l'aune du
paradigme de l'ennemi » … 
18
Dictionnaire français de définitions @ 1994-2011 Synapse Développement, Toulouse (France). Petit Larousse
illustré 1991,
19
Vocabulaire juridique. Rédigé par des professeurs de droit, des magistrats et des jurisconsultes sous la
direction de Henri Capitant. Paris, 1930
20
Lexique des termes juridiques, D. 25e édition 2017-2018
21
Dominique ROUSSEAU, Droit du contentieux constitutionnel, Montchrestien, 2e ed., paris 1992, page 47. Cité
par Jean Calvin ABA’A OYONO, les mutations de la justice à la lumière du développement constitutionnel de
1996. Disponible sur JSTOR.ORG, consulté le 22 Janvier 2020 à 11:15:28 UTC
22
idem
23
Spécialisé adjectif  : Qui a une spécialité, qui est compétent dans un travail, un domaine particulier. Verbe
spécialiser : Rendre compétent dans un domaine ou un travail particulier. 2. Réduire un domaine d'activité pour
le rendre plus performant. Verbe pronominal Se consacrer intensément à un domaine spécifique. Dictionnaire
français de définitions, Synapse Développement, Toulouse (France) 1994-2011.
ordinaire est préféré ici à celui légale de justice commune parce qu’au regard de
l’organisation judiciaire en matière répressive au Cameroun, comme l’explique le professeur
NTONO-TSIMI24, la juridiction de droit commun semble être une catégorie extrêmement
ouvert car si l’on entend par juridiction de droit commun toute juridiction qui applique
essentiellement les règles du droit contenues dans le code de procédure pénale et dont la
compétence n’est pas extrêmement spécialisée on pourrait être tenté de conclure qu’il n’ya
pas de juridiction spécialisée au Cameroun. Parce qu’une telle lecture vide la spécialisation
de sa substance. Alors que le thème de juridiction ordinaire permet mieux de voir la ligne de
démarcation entre les deux formes de juridictions. Dans la mesure où les ordinaires ont une
compétence générale sur la matière pénale et les spéciales qui ont une compétence
particulière sur la matière pénale.
Aussi, la notion de spécialisation de la justice, induit encore une autre distinction
entre juridiction d’exception et juridiction spécialisées. En effet, les deux juridictions procède
de la même logique puisqu’il s’agit des juridictions qui ne juge que les infractions ou les
personnes que la loi leur a spécialement attribuées25
Même si les deux procèdent d’une même logique, c’est-à-dire enlever à la justice ordinaire
une partie de son domaine de compétence, la ligne de démarcation s’opère sur le mobile de
l’enlèvement. Si dans l’hypothèse de l’exceptionnalité, ce sont les raisons d’ordre politiques (les
qualités du justiciable, générales les hauts dignitaires exemple de la haute cour de justice) ou
religieuses qui prévaut ; dans le cadre de la spécialité ce sont les valeurs de la justice qui sont source
de justification (exemples de la juridiction des mineurs ; les mineurs étant une catégorie de sujet de
droit juridiquement protégée)

En somme, la spécialisation comporte deux aspects. D’abord, la spécialité de la justice peut reposer
sur un critère personnel, ici c’est la qualité du justiciable qui en est le justificatif (le tribunal militaire
pour les infractions commissent par les militaires ou la composition spéciale du tribunal de première
instance pour les infractions dont l’auteur est mineur). Ensuite, elle peut reposer sur un critère
matériel, ici c’est un type d’infraction déterminée qui en est le justificatif. C’est ce second aspect, que
l’on retient pour le cadre de notre étude.

2°) la politique criminelle

« La politique criminelle est une notion chargée de présupposée (…) en raison des multiples
déterminations de ses modèles théoriques et pratiques (…) »26 c’est-à-dire une notion apparaissant
comme n’étant « que mots pour rien, ou plus-tôt, mots trop riches de toutes les significations que
chacun y attache, trop divers de toutes les formes, toutes les couleurs que chaque culture leur a
données (…)27 » ce qui en fait un concept complexe.

Mais dans le cadre de notre recherche, nous allons retenir la conception étroite de la
politique criminelle, celle qui est recentrée sur son assimilation au droit pénal (c’est-à-dire pratique
et théorie du système pénal). Parce que, comme l’a écrit et démontré le professeur Adolph MINKOA
SHE dans sa thèse de doctorat intitulé « l’évolution de la politique criminelle du Cameroun depuis
24
NTONO-TSIMI, cours de procédure pénale, université de Yaoundé II-Soa, 2016
25
J. M. TCHAKOUA, Introduction générale au droit camerounais, collection études africaines, L’Harmattan,
Cameroun, p. 231
26
Alessandro BARATTA. Droits de l’homme et politiques criminelle in : Déviance et société. 1999 - Vol. 23 - N°3.
pp. 239-257
27
Mireille DELMAS-MARTY. Modèles et Mouvements de Politique Criminelle. Ed, ECONOMICA .1982
l’indépendance  », bien que le droit pénal soit présenté comme un outil de la politique criminelle
(selon les acceptions modernes, qui en ont une conception large résumée par la définition que
DELMAS-MARTY en donne, c’est-à-dire, « l'ensemble des procédés par lesquels la société organise
des réponses au phénomène criminel »28), il en constitue le «  noyau dur  29». Et «  c’est le procédé par
lequel l’Etat exprime véritablement ses choix de politique criminelle. (Et) celle- ci est alors, la manière
avec laquelle l’Etat oriente et dirige sa réaction face au crime  »30.

Aussi parce qu’elle, la politique criminelle, « repose sur des choix et des stratégies, depuis la
politique législative définissant les infractions et les procédures applicables, en passant, tout au long
de la « chaîne pénale », par les décisions des parquets sur les poursuites et leurs modalités, jusqu’à la
phase de jugement puis la mise à exécution des sanctions prononcées par les tribunaux »31.

Et encore, comme l’affirme Jean-Paul Jean, même si c’est une « politique publique, (elle est)
fondée sur une philosophie pénale (…) conduite (par l’Etat) avec ses partenaires, pour répondre au
phénomène de la criminalité »32

III°) Problématique et hypothèses retenues

Notre recherche sur la spécialisation de la répression criminelle et la politique criminelle du


Cameroun, est circonscrite au plan de l’institution et sur la base du critère matériel comme
critère de la spécialisation (c’est-à-dire un type déterminé d’infraction criminelle à la base de
celle-ci), et sur le socle normatif des lois instituants le tribunal criminel spéciale et les lois qui
donnent une compétence exclusive au tribunal militaire pour connaitre des actes de
terrorisme.
Ainsi tenant compte des éléments précédents, il en ressort que seules deux juridictions font
l’objet de spécialisation. Il ‘agit du tribunal criminel spécial pour les infractions de
détournement des biens publics et de la compétence exclusive du tribunal militaire en
matière de terrorisme depuis la loi de 2O14 qui vient réprimer l’infraction de terrorisme.
En outre, nous nous intéresserons essentiellement au régime procédural en vigueur devant
lesdites juridictions (c’est-à-dire de la phase de l’avant procès jusqu’à toutes les phases du
procès devant lesdites juridictions, aboutissant à une décision définitive), en s’autorisant
parfois des rappels historiques dans le but de mettre en perspective notre propos
Au plan de la politique, comme précédemment indiqué, nous nous limiterons au sens étroit
(synonyme de théorie et pratique du système pénal). Notre réflexion, relativement à la
détermination de la politique criminelle actuelle camerounaise, aura pour point de départ la
réforme constitutionnelle du premier janvier 1996 et pour axe majeur le code de procédure
28
Mireille DELMAS-MARTY. Modèles et Mouvements de Politique Criminelle, Ed, ECONOMICA, 1982 ; Les
grands systèmes de politique criminelle, Thémis, PUF, 1992 ; Christine LAZERGE, Introduction à la politique
criminelle, L'Harmattan, 2000
29
Mireille DELMAS-MARTY, Les grands systèmes de politique criminelle, Thémis, PUF, 1992.
30
Germain NTONO-TSIMI, cours de grands problèmes pénaux contemporains, faculté de science juridiques et
politiques, cours de droit privé master II recherche, 2019 ;
31
«  Les politiques criminelles antiterroristes en Europe », actes du colloque annuel de droit pénal comparé de
l’ISCJ, 12 mai 2016, Pôle juridique et judiciaire
32
Jean-Paul JEAN, Le système pénal, éd. La Découverte, 2008, p. 3. Cité «  dans Les politiques criminelles
antiterroristes en Europe  », idem.
pénale et incidemment la réforme du code pénal, en s’autorisant le recours à d’autres textes
de loi pour caractériser celle-ci.
Dans ce cadre prédéfini, : est-ce que la spécialisation de la répression criminelle est en phase
avec l’évolution qu’a connu la politique criminelle du Cameroun depuis la réforme
constitutionnelle du premier janvier 1996 jusqu’à l’avènement du code de procédure pénale
du Cameroun ?
Toute (nouvelle) législation pénale étant gouvernée par une idéologie phare, celle de l’idéal
de justice (dont la finalité est la recherche de la vérité) qui matérialise le principe général de
l’équité donc les traductions juridiques pénales sont le principe de la présomption
d’innocence et le principe des droits de la défense, sans laquelle toute la puissance punitive
légaliste, légitime de l’Etat ne serait que ruine de la société qu’il est censé protéger 33. Il y’a
lieu de suspecter, d’une manière générale, le spectre d’une menace grave à ce principe
cardinal (procès équitable) de la justice pénale dans le cadre de l’encadrement normatif de
la spécialisation de la répression criminelle. Ceci en raison du fait que, l’équilibre des
logiques opposées sus évoquées est en voie de redéfinition et appelle à connaitre une
inflexion durable en raison du primat accordé à l’impératif sécuritaire dans la logique de la
spécialisation. En effet, la raison sécuritaire dans ce contexte exerce une influence sur le
système juridique de répression invitant à constater un déséquilibre entre les parties
Aussi, les problématiques centrales au cœur du processus de spécialisation oscillent autour
de la pris en compte de la considération des droits des dits justiciables que des principes
phares de la justice criminelle dans la mécanique de la répression aux prises avec la
considération de la dangerosité que représente les infractions objet de spécialisation. Et
même si la doctrine semble s’accorder sur le point que, le contentieux criminel spécial
s’accompagne inéluctablement de certaines dérogations au droit au procès équitable. Force
est de constater, au regard des législations y afférentes, que la spécialisation à pour socle
procédural le code de procédure pénale et pour support substantiel de l’infraction le code
pénal. Même si des spécificités auraient tendance à présager une autre orientation dans la
lutte contre la criminalité.
C’est fort de ce constat que nous essayons d’envisager la spécialisation de la répression à la
mesure de la politique criminelle issue du mouvement de libération du système juridique
amorcé depuis la réforme constitutionnelle de 1996, donc les plus grandes réussites
s’apparente au code de procédure pénale et à la réforme du code pénal de 2016.
Inversement il s’agit aussi d’envisager l’horizon du système répressif camerounais

IV - INTÉRÊT DU SUJET
Ce thème s'intéresse à une réalité complexe, celle de la logique répressive derrière le choix
de la spécialisation. Face à une criminalité inqualifiable, Le désir d’efficacité de la réponse
pénale doit-elle opportunément s’affranchir des standards modernes, universels de la
procédure pénale. Notre étude apparait utile dans qu’il arrive à capter Le substrat normatif
de la spécialisation de la justice criminelle.

33
Mebu NCHIMI, op. cit.
Notre travail s'inscrit dans une perspective évolutive de la procédure pénale et du système
judiciaire camerounais. Il permet de déterminer et de faire un état des lieux de la logique de
la spécialisation de la justice qui semble s’affiné de plus en plus dans le paysage judiciaire
camerounais. Relativement à la procédure pénale, il permet de mesurer le degré
d’implication des exigences du procès équitable dans le système pénal camerounais dans
une généralité, mais dans une spécificité devant les juridictions spécialisées.
L'intérêt de notre étude est aussi pédagogique, parce qu’il enseigne que devant les
juridictions spécialisées, bien qu’il existe des spécificités procédurales dérogatoires des
standards de justice criminelle, la prise en compte des droits de la défense est un impératif
catégorique

IV) revue de la littérature


Relativement à la spécialisation de la justice pénale, les auteurs l’ont fait que de façon
segmentaire.
En effet, relativement à la spécialisation de la justice pour infraction de terrorisme,
Fabrice Roland Bikie34, aborder la spécialisation spécifiquement devant le tribunal militaire
pour les faits relevant de l’incrimination de terrorisme dans son article « Le droit pénal à
l'aune du paradigme de l'ennemi ».
Selon cet auteur la spécialisation de la justice criminelle par la loi portant répression des
actes de terrorisme devant le tribunal militaire, a eu pour effet de changer de cap de la
logique répressive camerounaise. En effet, il démontre que le système pénal camerounais a
consacré la théorie du droit pénal de l’ennemi pour réprimer les auteurs de terrorisme. Cette
théorie voulant que ‘on traite le criminel pas comme un citoyen ordinaire ayant failli, dont le
système pénal cherche à resocialiser, mais plutôt comme un ennemi de la nation, qu’on doit
éliminer. La conséquence c’est qu’il ne doit pas bénéficier des garanties de l’Etat. C’est dans
cette mesure que le processus de répression est dérogatoire, particulièrement attentatoire
au droit de la défense et que la répression est confiée à la juridiction militaire.
Après lecture et analyse de cet auteur, Le reproche qui peut être porté à est celui de s'être
uniquement appesanti à faire une analyse uniquement dans un sens. Bien que la répression
des actes de terrorisme s’accompagne de forte dérogation, on ne saurait occulter le fait que
la juridiction militaire accorde des garanties au justiciable.
ABDOUL BELBARA DJORANDI35, dans son article « La Problématique Répression Du
Terrorisme En Droit Camerounais », s’inscrit dans le même sillage. Il démontre que la
spécialisation de la répression criminelle a eu pour effet de sacrifier l’ambition qualitative
initiale des lois pénale, prises globalement, et dans le cadre de la procédure pénale celles
impulsées par le code de procédure. Marquant ainsi un affaiblissement incontestable de
34
Fabrice Roland Bikie, « Le droit pénal à l'aune du paradigme de l'ennemi », La Revue des droits de l’homme
[En ligne], 11 | 2017, mis en ligne le 23 décembre 2016, consulté le 01 mai 2019. URL : http://
journals.openedition.org/revdh/2789 ; DOI : 10.4000/revdh.2789
35
certains principes classiques du droit commun et partant des droits et libertés
fondamentaux.
Claire MEBU NCHIMI36 dans son article les « les auspices de la loi n°2014/028 DU 23
décembre 2014 sur le terrorisme » dans la revue africaine des sciences juridiques n°2/2016,
fait un état des lieux de la loi de spécialisation de la répression du terrorisme.
Elle ressort les travers de la loi anti terrorisme relativement au plan de l’incrimination en
raison de sa texture ouverte et du degré excessif des sanctions et la dureté du régime
d’indulgence pénal. Au plan processuel, elle démontre que la procédure devant le tribunal
militaire s’aligne sur les dispositions du code de procédure pénale mais on constate des
spécificités relativement à la nature de l’infraction
Cet auteur à le mérite de ressortir les principaux aspects de la politique criminelle de la
spécialisation de l’infraction de terrorisme devant le tribunal militaire. Elle nous aide à mieux
appréhender la spécialisation devant le tribunal militaire pour infraction de terrorisme
MONENBOULOU MINKADA Hervé Magloire37 dans son article, Le terrorisme au Cameroun :
d’une loi confuse à l’émergence d’un droit pénal terroriste, étudie la spécialisation à partie du
questionnement sur la mise en place d’un droit pénal terroriste. Et il arrive à la conclusion
que la loi de spécialisation de l’infraction de terrorisme est une loi confuse parce qu’elle
mêle régime de droit et régime d’exception ayant pour conséquence d’intelligibilité
Cet auteur à le mérite de ressortir que la loi de spécialisation tient à la fois compte des règles
de droit commun même si elle aménage aussi des règles d’exception. Mais il se limite juste à
des comparaisons sans adopter de position trancher
Relativement à la spécialisation de l’infraction de détournement de biens devant le tribunal
criminelle spécial
Stéphane B. ENGUELEGUELE38 dans son ouvrage, « États, corruption et blanchiment, Sénégal
– Cameroun », préfacier AKERE T. MUNA. Il étudie la spécialisation de la justice à partir du
point de vue de la lutte contre la corruption.
Selon cet auteur, la spécialisation de la justice criminelle a fait l’objet d’une
instrumentalisation politicienne ayant pour but principalement plus la récupération des
biens distillés que la sanction des auteurs. C’est cette finalité qui explique l’ensemble des
spécificités procédurales qui se rencontre devant le tribunal criminel spécial. Que toute loi
pénale est toujours le résultat des rapports de force politique.
Le mérite de cet auteur, c’est qu’il démontre le fondement des spécificités procédurales
rencontrée devant le tribunal criminel spécial. Mais il se limite à une analyse politicienne de
36
Claire MEBU NCHIMI « les auspices de la loi n°2014/028 DU 23 décembre 2014 sur le terrorisme » dans la
revue africaine des sciences juridiques n°2/2016
37
MONENBOULOU MINKADA Hervé Magloire, Le terrorisme au Cameroun : d’une loi confuse à
l’émergence d’un droit pénal terroriste, Revue Burkinabè de Droit, N° 53 – 2e SEMESTRE 2017
38
Stéphane B. ENGUELEGUELE dans son ouvrage, « États, corruption et blanchiment, Sénégal
– Cameroun », harmattan, 2015
la loi sans pour autant aider comprendre si véritablement la loi se démarque
substantiellement de la politique criminelle d’ensemble du système pénale
YAWAGA S39 dans son « Avancées et reculades dans la répression des infractions de
détournement des deniers publics au Cameroun : regard critique sur la loi n° 2011/28 du 11
décembre 2011 portant création d’un tribunal criminel spécial », fait un état des lieux de la
loi portant organisation et fonctionnement du tribunal criminel
Selon cet auteur, la loi créant le tribunal criminel spécial est innervé par des exigences de
célérité et d’efficacité. Ce sont celles-ci qui fondent son régime procédural devant cette
juridiction. Au passage il ne manque pas de relever les travers de cette loi au regard des
dispositions du code de procédure.
Le mérite cet auteur c’est qu’il démontre que la loi de 2011, n’est pas une avancée ni une
reculade au regard de la politique criminelle du Cameroun depuis l’entrée en vigueur du
code de procédure. Il éclaire ainsi notre lanterne dans l’appréhension du sujet sur certain
point
Hervé Magloire MONEBOULOU MINKADA 40 dans son article « le Tribunal criminel spécial au
Cameroun et les grands principes de la justice criminelle : étude comparative sur les lois de
1961 et 2011 » fait une étude comparative des lois instituant le tribunal criminel spécial de
1961 et celui de 2011, en ressortant les similitudes, les points de démarcation et les acquis
sur un plan de la prise en compte des exigences du procès équitables. Aux termes de cette
comparaison, il fait un rendu qualitatif de la prise en compte des droits de la défense devant
le tribunal criminel spécial de 2011
Le mérite de cet auteur est de s'être interrogé sur la prise en compte des exigences d’une
procédure équitable devant les tribunaux criminels spéciaux de 1961 et de 2011. Cette
analyse constitue une base solide qu’il permet d’étudier l'évolution historique du tribunal
criminel spécial concernant les principes directeurs de la procédure pénale moderne
Nombreuses, sont les sources à la fois scientifiques et pratiques qui pourront contribuer à la
réalisation de notre étude. Il s'agira des travaux de recherche, des travaux de thèse, des
articles scientifiques, des Mémoires de Master en droits Pénal, des références doctrinaires
connues pour ne retenir que ceux-ci. Elles nous permettront de mieux approfondir notre
thème de la spécialisation de la justice pénale et la politique criminelle du Cameroun

VI°) Méthodologie de la recherche


Afin d’appréhender la logique de spécialisation et interpréter la courbe de l’évolution de la
politique criminelle sous l’angle de la spécialisation de la répression criminelle il convient de
procéder par la méthode de la libre recherche scientifique, la méthode juridique (qui
englobe les méthode exégétique et casuistique)
39
« Avancées et reculades dans la répression des infractions de détournement des deniers publics au
Cameroun : regard critique sur la loi n° 2011/28 du 11 décembre 2011 portant création d’un tribunal criminel
spécial», in Juridis Périodique, Revue de Droit et de Science Politique, avril-mai-juin 2012
40
H.M. MONEBOULOU MINKADA, Le Tribunal criminel spécial au Cameroun et les grands principes de la justice
criminelle : étude comparative sur les lois de 1961 et 2011, Juridical Tribune, Vol 2, Issue 2, December 2012, p.
143-170
Partant du postulat suivant lequel, toute réflexion pénale contemporaine ne saurait plus être
radicalement fermée sur l’étude d’une catégorie pure comme le droit pénal interne, mais
résolument ouverte sur l’examen du mouvement instable et progressif de l’interpénétration
des normativités pénales distinctes41, nous mobiliserons aussi la méthode comparée pour
illustrer notre propos par l’apport d’autre système de répression criminelle.

VII°) plan du mémoire

Première partie : L’alignement de la spécialisation criminelle à la logique répressive Issue


de la réforme constitutionnelle du 18 janvier 1996
Chapitre : la prise en compte des droits de la défense dans la phase préparatoire Du procès
spécial
Section I) la réception des droits de la défense dans la phase de l’instruction préparatoire
Paragraphe I) la règlementation des procédures d’enquête et de la détention avant
jugement
A) la régularisation des procédures d’enquête
1) les procédés d’enquête
2) l’obligation des procès-verbaux d’enquête
B) l’encadrement de la détention avant jugement
1) l’encadrement de la garde à vue
2) l’encadrement de la détention provisoire
Paragraphe II) la reconnaissance des droits de la personne mis en cause
A) le droit de se défendre personnellement
1) le droit à l’information
1) le droit de présenter sa défense
B) le droit de recourir à l’assistance d’un avocat
1) la fonction de conseil de l’avocat
2) la fonction de défense de l’avocat
Section II) la protection des droits de la défense dans la phase de l’instruction préparatoire
Paragraphe I) la nullité des irrégularités procédurales
A) Le régime de nullité des actes d’instruction

41
Germain NTONO-TSIMI, « LE PARADIGME DU CRIME CONTRE L’HUMANITE ET LA RENAISSANCE DU
PLURALISME JURIDIQUE DANS LES DROITS PENAUX AFRICAINS  ». Thèse pour le doctorat/PhD en droit
1) les nullités formelles
2) les nullités substantielles
Paragraphe II) des sanctions applicables aux autorités défaillantes et la réparation
Des atteintes aux droits de la défense
A) la sanction des autorités défaillante
1) les sanctions civiles et disciplinaires
2) les sanctions pénales
B) la réparation des atteintes au droit de la défense
1) la libération immédiate
2) l’indemnisation des atteintes abusives
Chapitre : une phase d’instance conforme aux exigences du procès équitable
SECTION I- les expressions du procès équitable à l’occasion de l’instance pénale spéciale
Paragraphe I- le caractère collégial de la formation de jugement et la nature accusatoire de
la procédure d’audience
A) le caractère collégial de la formation de jugement des juridictions spécialisées
1- la consécration formelle du caractère collégiale de la formation de jugement devant les
juridictions spécialisées
2) la portée de la consécration du principe de la collégialité devant les juridictions
spécialisées
B- la nature accusatoire de l’instance pénale devant les juridictions spécialisées
1- L’expression du caractère accusatoire à travers les exigences relatives à la tenue de tout
procès pénal
2) La conduite des débats d’audience à la mesure du principe du contradictoire
Paragraphe II- la récusation des juges des juridictions spécialisées et l’obligation de
motivation des décisions de justice en matière criminelle
A) la récusation des juges des juridictions spécialisées
1) les causes de récusation
2) la procédure de récusation
B) l’obligation de motivation des décisions des décisions devant les juridictions spécialisées
1) les fondements de l’obligation de motivation des décisions de justice
2)la sanction de l’inobservation de l’obligation de motiver la décision de justice
Section II- la contestation des décisions des juridictions spécialisées
Paragraphe I- La particularité du principe du double degré de juridiction devant les
juridictions pénales spécialisées
A- le caractère révocable des décisions du tribunal militaire
1) les conditions de l’appel des décisions du tribunal militaire
2- les effets de l’appel de l’appel des décisions du tribunal militaire
B- La question du double degré de juridiction pour les affaires relevant du tribunal criminel
spécial
1- la lecture restrictive du principe comme fondement plausible de l’inexistence du principe
du double degré de juridiction
2) l’aménagement relative du double degré de juridiction pour les décisions rendues par le
tribunal criminel spécial
Paragraphe II- le pourvoi en cassation des décisions des décisions des juridictions
spécialisées
A) le régime du pourvoi en cassation
1) les conditions de recevabilité du pourvoir
2) les délais et les formes du pouvoir en cassation
B) la conséquence du pourvoi en cassation
1) l’effet dévolutif
2) la décision de la cour suprême
Deuxième partie : des démarcations procédurales en négation avec les préceptes
fondateurs de la justice Pénale camerounaise
Chapitre : les dérogations procédurales au principe de l’égalité
Section I- la rupture du principe de de l’égalité de tous devant la loi
PARAGRAPHE I- la discrimination des auteurs de détournement des biens publics
A) les justiciables du tribunal criminel spécial
B) les autres justiciables de détournement des biens publiques
Paragraphe II- la discrimination entre des justiciables du tribunal criminel spécial
A) le traitement privilégié des justiciables restituant
1) l’exemption total des poursuites dans la phase de l’information judiciaire
2) l’arrêt de l’instance dans la phase du procès
B) la considération des autres justiciables
1) l’application de la procédure pénale
2) l’application de la sanction pénale
Section II- la rupture de l’égalité des armes
Paragraphe I- l’accroissement des compétences du ministère public
A) le monopole dans l’action publique
1- la seule autorité compétente pour ouvrir l’instance militaire pour infraction de terrorisme
2- la faculté d’arrêter les poursuites devant les deux juridictions spécialisées
B) la pleine compétence dans l’exercice des recours
1) la pleine compétence dans l’exercice du pourvoi en cassation
Pour les affaires relevant du tribunal criminel spécial
2) la limitation du pourvoi des parties au point de droit
Paragraphe II la restriction des droits de la défense dans le choix de la spécialisation
A- L’atténuation des garanties d’une procédure équitable
1) l’exclusion du mis en cause pour infraction de terrorisme au bénéfice des garanties de
sauvegarde des libertés individuelles
2) la jonction des exceptions de procédure au fond et la limitation du nombre de témoin
devant le tribunal criminel spécial
B- l’amoindrissement des mécanismes d’indulgences pénales
1) le conditionnement strict de l’exemption des poursuites pénales en matière de terrorisme
2) la dureté du régime de l’atténuation des peines

Chapitre : les entraves procédurales à la bonne administration de la justice pénale


Section I) des spécificités en opposition à certains principes fondateurs de la justice
Criminelle
Paragraphe I) la privation continue des libertés individuelles devant le tribunal militaire
A) la particularité du régime de la garde à vue en cas d’infraction terroriste
1)la consistance du régime de la garde à vue
2) une garde à vue dérogatoire des standards nationaux et internationaux
B) l’emprise de ce régime de garde à vue sur les droits de la défense
1) la violation du principe de la présomption d’innocence
2) la rupture de l’égalité des armes
Paragraphe II) la violation du principe de la séparation des fonctions de poursuites pénale
Devant le tribunal militaire
A) de la violation du principe de la séparation des fonctions de poursuite
1) la consécration de la violation
2) les fondements de la violation
B) la conséquence sur les droits de la défense
1) le risque d'une phase d'enquête entreprise uniquement à charge
2) l'augmentation des risques d'erreur judiciaire
Section II) des spécificités procédurales consacrant la violation de l’indépendance des
juridictions Pénale spéciales
Paragraphe I) l’encerclement temporel de la fonction juridictionnelle
Dans l’hypothèse du tribunal criminel spécial
A) le régime juridique des délais
1) dans la phase de l’information judiciaire
2) dans la phase de jugement
B) les conséquences des délais
1) la conséquence des délais sur le travail des autorités de justice
1) l’existence des sanctions en cas d’inobservation
Paragraphe II) des compétences concurrentes au pouvoir juridictionnel
Dans la neutralisation de l’instance pénal devant les deux juridictions spéciales
A) l’arrêt des poursuites de suite de la restitution du corps du délit
1) La consécration de la transaction pénale
2) la consécration d’une solution illogique
B) le pouvoir présidentiel d’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire
1) violation flagrante du principe constitutionnel de l’indépendance du pouvoir judiciaire
2) l’inopportunité de l’aménagement de cette faculté présidentielle

BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et articles

Jacques chevalier, L’Etat de droit au défi de l’État sécuritaire in le droit malgré tout hommage à
François OST, sous la direction de Yves Cartuyvels, Antoine Bailleux, Diane Bernard…

Mireille DELMAS-MARTY. Modèles et Mouvements de Politique Criminelle, Ed, ECONOMICA, 1982 ;


Les grands systèmes de politique criminelle, Thémis, PUF, 1992 ;

Christine LAZERGE, Introduction à la politique criminelle, L’HARMATTAN, 2000

Germain NTONO-TSIMI, « LE PARADIGME DU CRIME CONTRE L’HUMANITE ET LA RENAISSANCE DU


PLURALISME JURIDIQUE DANS LES DROITS PENAUX AFRICAINS ». Thèse pour le doctorat/PhD en
droit année 2012. cours de grands problèmes pénaux contemporains, faculté de science juridiques
et politiques, cours de droit privé master II recherche, 2019 ; Michelle virally, la pensée juridique
paris LGDJ 196O cité dans la thèse de NTONO TSIMI

« Les politiques criminelles antiterroristes en Europe », actes du colloque annuel de droit pénal
comparé de l’ISCJ, 12 mai 2016, Pôle juridique et judiciaire. Jean-Paul JEAN, Le système pénal, éd. La
Découverte, 2008, p. 3. Cité « dans Les politiques criminelles antiterroristes en Europe », idem.

MONENBOULOU MINKADA Hervé Magloire, « Le terrorisme Le droit pénal à l'aune du paradigme de


l’ennemi au Cameroun : d’une loi confuse à l’émergence d’un droit pénal terroriste » in Revue
Burkinabè de Droit, Revue semestrielle N° 53 – 2e SEMESTRE 2017 ; Jeanne Claire Mebu Nchimi, « les
auspices de la loi n°2014/028 DU 23 décembre 2014 sur le terrorisme » dans la revue africaine des
sciences juridiques n°2/2016 ; Stève Thiery Bilounga « L’Etat camerounais à la croisée des chemins de
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LE ROBERT, dictionnaire des synonymes, nuances et contraires sous la direction de Dominique le


Fleur. Collection usuelle
Alessandro BARATTA. Droits de l’homme et politiques criminelle in : Déviance et société. 1999 - Vol. 23 - N°3.
pp. 239-257 ; Geneviève Giudicelli-Delage, « Droit pénal de la dangerosité – Droit pénal de l’ennemi »
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https://doi.org/10.7202/016385ar ; Jean Danet « Les politiques sécuritaires à la lumière de la doctrine de la
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[En ligne], 11 | 2017, mis en ligne le 23 décembre 2016, consulté le 01 mai 2019. URL : http://
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Stève Thiery Bilounga « L’Etat camerounais à la croisée des chemins de l’Etat de droit et de l’Etat de
police »

ABDOUL BELBARA DJORANDI, « La Problématique de la Répression Du Terrorisme En Droit


Camerounais »

Stève Thiery Bilounga « L’Etat camerounais à la croisée des chemins de l’Etat de droit et de l’Etat de
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Boris Bertolt, « « L’ennemi est parmi nous », Journal des anthropologues [En ligne], 154-155 | 2018,
mis en ligne le 15 novembre 2020, consulté le 18 mars 2019. URL : http://journals.openedition.org/
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2020. URL : http://journals.openedition.org/pyramides/1045

MONEBOULOU MINKADA in « Le Tribunal Criminel Spécial au Cameroun et les grands principes de la


justice criminelle : étude comparative sur les Lois de 1961 et 2011 »

Camille K. TCHOTCHOU PETCHE, « Le sort des juridictions de droit commun face à la loi du 16 juillet
2012 sur le tribunal criminel spécial en matière de détournement des biens publics au Cameroun »

Me H. Meli, « Sur le Tribunal criminel spécial : un monstre judiciaire est né » interviewé par Claude
Tadjon, Le Jour, publié le lundi 16 janvier 2012 dans le site http://www.cameroun24.net

TABLE DES MATIERES


Dédicaces I
Remerciements II
SOMMAIRE III
RESUME IV
ABSTRACT V
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : L’alignement de la spécialisation de la justice à la logique
répressive issue de la réforme constitutionnelle du 18 janvier 1996 10

CHAPITRE I : La prise en compte des droits de la défense dans la phase


préparatoire Du procès spécial 15
Section I : la réception des droits de la défense dans la phase préparatoire du
procès pénal 17
Paragraphe I : la réglementation des procédures d’enquête et des mesures
privatives de liberté avant jugement 17
A- la régularisation des procédures d’enquête 17
1-les procédés d’enquêtes 20

2- l’obligation des procès-verbaux d’enquête 21

B- L’encadrement des mesures privatives de libertés avant jugement 22


1-l’encadrement de la garde à vue 22
2-l’encadrement de la détention provisoire 24

Paragraphe II : la reconnaissance des droits de la personne mis en cause 25


A- le droit de se défendre personnellement 26
1-le droit à l’information 26
2-le droit de présenter sa défense 28
B- le droit de recourir à l’assistance d’un avocat 30
1- la fonction d’assistance de l’avocat 30
2- la fonction de défense de l’avocat 30
Section II- La protection des droits de la défense dans la phase préparatoire 31
Paragraphe I- la nullité des irrégularités procédurales 32
A) les causes de nullité des actes de l’instruction préparatoire 32
1- les nullités textuelles 33
2) les nullités substantielles 34
B-) L’instance en nullité et la portée des effets de la nullité des actes irréguliers
34
1- l’instance en nullité 34
2- La portée de la nullité des irrégularités procédurales 36
Paragraphe II- les sanctions applicables aux autorités défaillantes et la
réparation des atteintes aux droits de la défense 38
A- la sanction des autorités défaillantes 38
1- La sanction des officiers de police judiciaire 38
2- la sanction du juge d’instruction relevant du tribunal criminel spécial 39
B- la réparation des atteintes aux droits de la défense 40
1 la remise en liberté du mis en cause 40

2- l’indemnisation des atteintes abusives 41


CHAPITRE II : Une phase d’instance conforme aux exigences du procès
équitable 43
SECTION I- les expressions du procès équitable à l’occasion de l’instance pénale
spéciale 45
Paragraphe I- le caractère collégial de la formation de jugement et la nature
accusatoire de la procédure d’audience 45
A) le caractère collégial de la formation de jugement des juridictions
spécialisées 45
1- la consécration formelle du caractère collégiale de la formation de jugement
devant les juridictions spécialisées 46
2- la portée de la consécration du principe de la collégialité devant les
juridictions spécialisées 47
B- la nature accusatoire de l’instance pénale devant les juridictions spécialisées
51
1- L’expression du caractère accusatoire à travers les exigences relatives à la
tenue de tout procès pénal 51
2- La conduite des débats d’audience à la mesure du principe du contradictoire
53
Paragraphe II- la récusation des juges des juridictions spécialisées et l’obligation
de motivation des décisions de justice en matière criminelle 56
A- la récusation des juges des juridictions spécialisées 56
1- les causes de récusation 57
2- la procédure de récusation 58
B- l’obligation de motivation des décisions des décisions devant les juridictions
spécialisées 59
1- les fondements de l’obligation de motivation des décisions de justice 59
2- la sanction de l’inobservation de l’obligation de motiver la décision de justice
60
Section II- la contestation des décisions des juridictions spécialisées 61
Paragraphe I- La particularité du principe du double degré de juridiction devant
les juridictions pénales spécialisées 61
A- le caractère révocable des décisions du tribunal militaire 63
1- les conditions de l’appel des décisions du tribunal militaire 63
2- les effets de l’appel de l’appel des décisions du tribunal militaire 64
B- La question du double degré de juridiction pour les affaires relevant du
tribunal criminel spécial 65
1- la lecture restrictive du principe comme fondement plausible de l’inexistence
du principe du double degré de juridiction 65
2) l’aménagement relative du double degré de juridiction par une lecture
extensive du principe pour les décisions rendues par le tribunal criminel spécial
66
Paragraphe II- le pourvoi en cassation des décisions des décisions des
juridictions spécialisées 68
A- le régime du pourvoi en cassation 69
1- les conditions de recevabilité du pourvoir 69
2- les délais et les formes du pouvoir en cassation 70
B- la conséquence du pourvoi en cassation 70
1) l’effet dévolutif 70
2- la décision de la cour suprême 71

Conclusion partielle 71
DEUXIEME PARTIE : Des démarcations procédurales en négation avec les
préceptes fondateurs de la justice Pénale camerounaise 73
Chapitre I : Les dérogations procédurales au principe de l’égalité 76
Section I- la rupture du principe de de l’égalité de tous devant la loi 77
PARAGRAPHE I- la discrimination des auteurs de détournement des biens
publics 78

A) la violation du principe de l’égalité devant la loi par la compétence


personnelle du tribunal criminelle spécial 79
B) la violation du principe de l’égal accès à la justice en raison de la compétence
territoriale du tribunal criminel spécial 79
Paragraphe II- la discrimination entre des justiciables pour infraction de
détournement des biens public 80
A- le traitement privilégié des justiciables restituant 81
1- l’arrêt des poursuites en cas de restitution du corps du délit 81
2- les modalités de la restitution du corps du délit 82
B- la considération des autres justiciables 83
1- l’application de la procédure pénale 83
2- l’application de la sanction pénale 84
Section II- la rupture de l’égalité des armes 85
Paragraphe I- l’accroissement des compétences du ministère public 85
A) la forte emprise du ministère publique sur l’instance pénale devant les
juridictions spécialisées 86
1- la seule autorité pour compétente pour ouvrir l’instance militaire pour
infraction de terrorisme 86
2- la faculté d’arrêter les poursuites devant les deux juridictions spécialisées 87
B- la pleine compétence dans l’exercice des recours pour le ministère public 88
1- la pleine compétence dans l’exercice du pourvoi en cassation 88
2- la limitation du pourvoi des justiciables 89
Paragraphe- II la restriction des droits de la défense dans le choix de la
spécialisation 91
A- L’atténuation des garanties d’une procédure équitable 91
1- l’exclusion du mis en cause pour infraction de terrorisme au bénéfice des
garanties de sauvegarde des libertés individuelles 91
2- la jonction des exceptions de procédure au fond 93
B- l’amoindrissement des mécanismes d’indulgences pénales 94
1- le conditionnement strict de l’exemption des poursuites pénales en matière
de terrorisme 95
2- la dureté du régime de l’atténuation des peines 95
Chapitre II : Les entraves procédurales à la bonne administration de la justice
97
Section I- des spécificités en opposition à certains principes fondateurs de la
justice Criminelle 99
Paragraphe I- la privation continue des libertés individuelles devant le tribunal
militaire 99
A- la particularité du régime de la garde à vue en cas d’infraction terroriste 100
1- la consistance du régime de la garde à vue 101
2- une garde à vue dérogatoire des standards nationaux et internationaux 101
B- l’emprise de ce régime de garde à vue sur les droits du mis en cause 103
1- la violation des droits de l’homme 103
2- la violation des garanties d’une procédure pénale équitable 104
Paragraphe II- l’inexistence de la phase d’instruction dans la procédure pénale
Pour infraction de terrorisme 106
A- de la violation du principe de la séparation des fonctions de poursuite de
justice répressive 109
1- la nature de la violation 109
2- les fondements de la violation 111
B- la conséquence de cette violation du principe de la séparation des fonctions
de poursuites 113
1- la conséquence sur les droits de la défense 113
2- la conséquence sur le travail juridictionnel 115
Section II- des spécificités procédurales consacrant la violation de
l’indépendance des juridictions Pénale spéciales 116
Paragraphe I- l’encerclement temporel de la fonction juridictionnelle dans
l’hypothèse du tribunal criminel spécial 116
A- l’instauration chiffrée des délais de procédure 118
1 l’aménagement des délais dans la phase préalable au procès 119
2l’aménagement des délais dans la phase de jugement 120
B- les conséquences des délais sur le travail du judiciaire 121
1- la conséquence des délais sur le travail des autorité policières 121
2- la conséquence des délais sur le travail des magistrats 122
Paragraphe II- des compétences concurrentes au pouvoir juridictionnel dans la
neutralisation de l’instance pénal devant les deux juridictions spéciales 123
A- l’arrêt des poursuites de suite de la restitution du corps du délit devant le
TCS 126
1- La consécration de la transaction pénale 126
2- la consécration d’une solution ambigüe 129
B- le pouvoir présidentiel d’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire 132
1- violation flagrante du principe constitutionnel de l’indépendance du pouvoir
judiciaire 133
2- l’inopportunité de l’aménagement de cette faculté présidentielle 138
Conclusion partielle 138
Conclusion générale 139
Reference bibliographique 141

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