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VENDRYÈS
1° Le groupe c'hw.
(1) Le fait a déjà été signalé brièvement par M. Loth (Re'vue ceU., XVIII,
236) qui semble le limiter au cas de l'initiale; on voit par les exemples ci-dessus
qu'il est également intérieur .
. (2) Si toutefois il faut partir d'un gronpe MV- primitif. -M. Henry (LerlJ'iqllc
EtU·III. s. v.) enregistre une conjecture de M. Thomas d'après laquelle le mot
&crait un emprunt à l'anglo-saxon; il est curieux alors qu'on n'en trouve auculle
trace en gallois. Ne peut-on pas plus simplement l'attacher le mot à la raci"e
de e'hnJes « souffie D, i;'ll1vibanfl, « siffier 1) etc., à cause du bourdonnement de
l'insecte j cf. le gallois chlVibamt « siffier 1), clt1l'ibio « vibrer, triller D. .
302 NOTES DE PHONÉTIQUE DIALECTALE.
bleiz), be (anc. bez) étant suivie d'un souffle h. Cet h est abso-
lument comparable au visarga sanscrit, tel qu'il est défini par
les grammairiens hindous.
Il resterait à tenter d'expliquer la diffél'ence constatée plus
haut entre le dialecte de Douarnenez et celui de Lannion. C'est
sans doute l'accent qui en est cause; l'accent d'intensité pénul-
tième est beaucoup plus fort à DOllarnenez; il exerce une action
très énergique sur les syllabes inaccentuées et au contraire
allonge les syllabes qui le portent. Il tendait donc à changer
marc'h en marc'h et rendait malaisé le développement d'une
voyelle dans la syllabe suivante; la différence de traitement
entre lc' h et rc' h dans le même dialecte tient à ce que l'perd
beaucoup plus facilement que 1 son point d'articulation (à
Douarnenez on dit bak pour « barque »).