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NOSY BE ET TAOLAGNARO
INTRODUCTION
1. DEFINITIONS ET CONCEPTS
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
3. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
4. ECHANTILLONAGE
5. CRITERES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
6. CONSIDERATIONS DEONTOLOGIQUES ET ETHIQUES
7. LIMITES DE L’ETUDE
1. FACTEURS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1.1. Taille et composition des ménages de résidence
1
1.2. Nombre de la fratrie
1.3. Education des victimes
1.4. Etat matrimonial des victimes
2. ENVIRONNEMENT FAMILIAL DES VICTIMES D’ESEC
2.1. Présence des parents
2.2. Etat matrimonial des parents et chefs de ménages des victimes
2.3. Niveau d’instruction des parents et chefs de ménages des victimes
3. FACTEURS ECONOMIQUES
3.1. Caractéristiques socio –professionnelles
3.2. Condition de vie
3.2.1. Caractéristiques de l’habitat
3.2.2. Biens possédés par le ménage
3.2.3. Besoins physiologiques
4. FACTEURS CULTURELS (CROYANCES, US ET PRATIQUES COUTUMIERES)
2
LISTE DES GRAPHIQES
Graphique 1 : Survie des parents et résidence des enfants avec leurs parents
Graphique 2 : Proportion d’enfants à Nosy Be ne vivant avec aucun des parents biologique
selon les groupe de villages
Graphique 3 : Proportion d’enfants à Nosy Be ne vivant avec aucun des parents biologique
selon les groupe de villages
Graphique 4 : Répartition (en%) des parents et chefs de ménages selon le niveau d’instruction
Graphique 5 : Fréquentation des écoles (en %) des enfants selon le niveau d’instruction des
parents
Graphique 6 : Abandon de l’école (en %) des enfants selon le niveau d’instruction des parents
Graphique 7 : Répartition (en %) des enquêtés par âge au premier rapport sexuel selon que ce
dernier est contraint
Graphique 8 : Répartition (en %) des premiers rapports contraints selon le type des partenaires
Graphique 9 : Proportion (en %) de la population victime d’ESEAC et de traite des personnes
Graphique 10 : Répartition (en %) des victimes selon la forme d’exploitation sexuelle
Graphique 11 : Répartition (en %) des victimes par forme d’ESEAC selon la tranche d’âge
Graphique 12 : Répartition (en %) des enfants mineurs victimes d’ESEAC selon l’accès à
l’hôtel
Graphique 13 : Répartition (en %) des victimes selon certaines caractéristiques (prise
d’alcool)
Graphique 14 : Répartition (en %) des victimes selon certaines caractéristiques (fume de
cigarette)
Graphique 15 : Répartition (en %) des victimes selon certaines caractéristiques (maltraitance)
Graphique 16 : Répartition (en %) des victimes selon certaines caractéristiques (antécédent de
grossesse)
Graphique 17 : Répartition (en %) des victimes selon certaines caractéristiques (pratique
d’avortement)
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition de la population de l’étude par tranche d’âge selon le sexe, les villages et les
districts d’enquête
Tableau 2 : Taille moyenne des ménages de résidence des personnes enquêtées par villages et par
districts
Tableau 3 : Répartition (en %) des ménages de résidence des enquêtés par villages et par districts
selon le nombre de personnes
Tableau 4 : Répartition (en %) de la population enquêtée par niveau d’instruction atteint, selon
certaines caractéristiques socio -démographiques
Tableau 5 : Répartition (en %) de la population d’étude par villages et par districts, selon la forme de
l’exploitation sexuelle d’enfant à des fins commerciales
Tableau 6 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEC par association des formes et
par districts, selon l'âge à la première pratique d'une des formes
Tableau 7 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEC par forme de l’exploitation
sexuelle et par districts, selon l'âge à la première pratique
Tableau 8 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC par mode d'introduction à la pratique,
selon les formes d'ESEC et les tranches d'âge à la première pratique d'une des formes
Tableau 9 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC par formes d'ESEAC, selon
certaines caractéristiques des partenaires
Tableau 10 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC par formes d'ESEAC, selon
certaines caractéristiques des pratiques
Tableau 11 : Répartition (en %) des victimes d’ESEC par niveau d’instruction atteint, selon certaines
caractéristiques socio -démographiques
Tableau 12 : Répartition (en nombre) des victimes d'ESEC qu’ils ont ou non un emploi, selon
certaines caractéristiques socio-économiques
Tableau 13 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC qu'ils ont eu ou non une implication
physique ou psychologique, selon certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
Tableau 17 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont un antécédent d’IST ou non,
selon certaines caractéristiques
Tableau 18 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont effectué le test de VIH ou non,
selon certaines caractéristiques
Tableau 19 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont cherché de soins/services ou
non, selon certains circonstances et besoins
Tableau 20 : Répartition (en %) des ménages de la population par sexe du chef de ménage et taille
des ménages, selon qu’ils sont victimes d’ESEAC ou non
Tableau 21 : Répartition (en %) de la population par nombre de fratrie et rang dans la famille, selon
qu’ils sont victimes d’ESEAC ou non
Tableau 22 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEAC par nombre de fratrie, selon le rang
dans la famille
Tableau 23 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEAC par niveau d'instruction, selon l'âge
à la première pratique d'ESEAC
Tableau 24 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEAC, ayant été scolarisée, par type du
dernier établissement fréquenté, selon l'âge à la première pratique d'ESEAC
Tableau 25 : Répartition (en %) de la population d’étude par leur état matrimonial, selon qu’ils sont
victimes d’ESEAC ou non
Tableau 26 : Répartition (en %) de la population d’étude par leur état matrimonial des parents, selon
qu’ils sont victimes d’ESEAC ou non
Tableau 27 : Répartition (en %) de la population d’étude par la situation de travail des parents, selon
qu’ils sont victimes d’ESEAC ou non
Tableau 28 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC qu’ils ont un père ayant un travail,
selon le type d’emploi/branche d’activités
Tableau 29.a : Répartition (en %) des ménages de la population d’étude qu’ils sont victimes ou non,
selon les caractéristiques de logement et de l’habitat
Tableau 29.b : Répartition (en %) des ménages de la population par stabilité de l’habitat du ménage,
selon qu’ils sont victimes ou non
Tableau 29.c : Répartition (en %) des ménages de la population d’étude qu’ils sont victimes ou non,
selon les caractéristiques de logement et de l’habitat
Tableau 31 : Pourcentage de ménages par certains besoins physiologiques, selon qu’ils sont victimes
ou non
Tableau 33.a : Pourcentage de victimes d’ESEAC par parents informés ou non et selon certaines
caractéristiques
Tableau 33.b : Pourcentage de victimes d’ESEAC par parents informés ou non et selon certaines
caractéristiques
Tableau 34 : Répartition (en nombre) de la population victime de maltraitance qui a porté plainte ou
non, selon certaines caractéristiques socio- démographiques, et satisfaction, et raisons de n’avoir pas
porté plainte
Tableau 35 : Pourcentage des victimes par certaines caractéristiques relatives à la pratique et accès
aux services sociaux de bases
1
Tableau 36 : Pourcentage des victimes par certaines caractéristiques relatives à l’expectative de
croissance économique
Tableau 40 : Nombre moyen estimé d’enfants/jeunes victimes d’ESEC par villages et par districts
déclarés par les répondants déjà victimes et par type d’exploitation sexuelle d’enfant à des fins
commerciales identifié
Tableau 41 : Répartition (en %) de la population d’étude qu’elle ait été ou non victime, selon qu’elle ait
entendu parler ou non d’IST et de VIH/sida
Tableau 49 : Répartition (en %) de la population d’étude par la pratique et observance dans le passé,
des méthodes contraceptives face aux risques de grossesse, qu’ils ont été victime ou non
Tableau 50 : Répartition (en %) de la population d’étude par la pratique actuelle des méthodes
contraceptives face aux risques de grossesse, qu’ils ont été victime ou non
2
RESUME
INTRODUCTION
___________________________________________________________________________
Depuis les dernières décennies, la communauté internationale s’est mobilisée aux fins de
lutter contre la violence chez les enfants, notamment l’exploitation sexuelle des enfants à des
fins commerciales. En effet, des mesures institutionnelles, politiques et programmatiques ont
été mises en place, lesquelles ont vu l’adhésion des pays du monde et englobant à la fois les
pays développés et le monde en développement. La Convention sur les Droits de l’Enfant
(1989) a été ratifiée par plusieurs pays, dont Madagascar, la Convention pour la protection
des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels a été adoptée par le Conseil de l'Europe
(2007).
L’Article 34 de la CDE demande aux Etats parties de prendre toutes les mesures appropriées
pour empêcher que des enfants ne soient incités ou contraints à se livrer à une activité
sexuelle illégale, ainsi que pour empêcher que des enfants ne soient exploités à des fins de
prostitution, pornographie, ou autres pratiques sexuelles illégales. L’Article 35 de la CDE
enjoint à tous les Etats Parties de prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher
l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme
que ce soit. Cependant, le phénomène continue de sévir et le nombre d’enfants victimes ne
cesse de croître. En 2004, 10 à 20% des enfants vivant dans les pays occidentaux développés
sont victimes d’agressions sexuelles. Ces abus prennent diverses formes : l’inceste, la
prostitution, la pornographie, le viol lors de rendez-vous, les violences sexuelles commises
par d’autres enfants, l’abus sexuel institutionnel, autant d’actes répressibles qui influent sur le
comportement psychosocial et mental de l’enfant victime, ainsi que sur sa santé1.
En Afrique de l’Est et Afrique centrale, l’UNICEF a rapporté en 2005 que des milliers
d’enfants étaient victimes de diverses formes de violence au sein de leur famille, communauté
ou institutions particulières. Les violences, physiques, sexuelles ou psychologiques peuvent
répercuter sur leur développement, leur santé et capacités intellectuelles2.
Dans les pays de l’Océan Indien3, les facteurs susceptibles de provoquer des violences à
l’encontre des enfants relèvent particulièrement de facteurs socio-culturels liés à des modes de
socialisation des enfants ou à une hiérarchisation de considération dans le cercle familial,
notamment sur le plan de participation aux prises de décision.
A Madagascar, sur une population estimée de 17.200.000 habitants en 2005 (INSTAT), près
de trois personnes sur cinq ont moins de 18 ans (56%), quand une sur cinq a entre 15 et 24 ans
(17%) et deux sur cinq n’ont pas atteint leur 15ème anniversaire (47%)4. Le pays est caractérisé
par une pauvreté telle qu’elle affecte les 69% de la population en 2005, apanage des ménages
ruraux et certaines régions5. Ayant axé sa politique de développement vers la réduction de la
pauvreté, le Gouvernement de Madagascar sous le leadership de son Excellence le Président
de la République a développé son Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (2003-
2006), relayé par le Madagascar Action Plan (2007-2012). En 2003, l’économie nationale a
1
May-Chahal C., Herczog M., L’abus sexuel des enfants en Europe, 2004, 300.
2
UNICEF, Violence against children in West and Central Africa, A concise appraisal, Sénégal, 2005, 16.
3
Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles.
4
INSTAT, Macro ORC, Enquête Démographique et de Santé, 2003-2004, Madagascar, Février 2005, 442.
5
République de Madagascar, Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, Enquête périodique auprès
des ménages 2005, Madagascar, avril 2006, 240.
1
augmenté de 9,6% et s’est maintenue aux alentours de 5% au cours de ces trois dernières
années.
Cette croissance est le fruit, entre autres, de mesures prises par Madagascar pour accroître les
investissements directs étrangers, renforcer la compétitivité commerciale internationale,
développer intensivement le Secteur Minier et celui du Tourisme. Madagascar est à l’heure
actuelle vu comme une nouvelle destination propice aux investissements, où le secteur privé
est considéré comme le moteur de la croissance, mais également du tourisme6. En effet, le
tourisme constitue à présent une des principales sources de revenus et d’emplois, procurant un
flux de devises important et nécessaire pour les transactions extérieures (Engagement 7, défi 1
du MAP).
Cependant, le développement du tourisme n’a pas que des répercussions positives sur le
développement économique du pays. En effet, l’industrie du tourisme peut déclencher des
effets pervers, tels que la recrudescence du tourisme sexuel, de la prostitution, de la
pornographie, menaçant particulièrement les enfants, dont les jeunes filles en sont les plus
grandes victimes. Bien que Madagascar ait ratifié la Convention relative aux droits des
enfants (1990) et a engagé des mesures de réformes juridiques en faveur de la protection des
enfants contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, des faits anecdotiques ont
révélé un niveau significatif de prostitution infantile, de tourisme sexuel à l’encontre des
enfants, l’utilisation des enfants dans la pornographie dans les villes touristiques et les
villages côtiers7. Par ailleurs, il semble que des enfants des régions rurales sont victimes de
traite à visée d’exploitation sexuelle vers les régions côtières de l’île8.
L’UNICEF, à travers cette étude voudrait mettre à la disposition des décideurs politiques
nationaux, des responsables programmatiques et autres acteurs oeuvrant dans la prévention,
la protection et la réinsertion sociale des enfants contre ou victimes de l’exploitation sexuelle
à des fins commerciales d’informations basées sur l’évidence à jour et pertinentes. Ces
dernières contribueront à mieux cerner l’ampleur et les typologies du phénomène, les
circonstances de survenue, ainsi que la perception des acteurs concernés. A ce jour, on ne
dispose pas de documentations suffisamment fournies pour permettre la mise en place d’outils
législatifs et programmatiques adéquats, aux fins de lutter de manière efficace contre ce
phénomène.
6 Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme est l’industrie la plus florissante au monde, avec des
revenus de plus de 500 milliards de dollars en 2000. Durant la même année, on a enregistré plus de 665 millions
de touristes ayant voyagé de par le monde. Actuellement, le tourisme couvre environ 8% de l’ensemble des
activités économiques, et dans les pays en développement, il fournit environ 10% du PNB et emploie
directement environ 100 millions de personnes.
7
Ravaozanany N. et al., Les enfants victimes de l’exploitation sexuelle à Antsiranana, Toliary et Antananarivo,
une évaluation rapide, UNICEF, BIT/IPEC, Madagascar, 2003
8 The US State department has identified in 2005 Madagascar as a point of origin, transit and destination for
trafficking, forming part of a wider ring covering several countries including Ghana, Uganda, Nigeria and the
UK.
2
CHAPITRE 1 : MONOGRAPHIE DES ZONES D’ETUDE
___________________________________________________________________________
1. NOSY BE
L’île de Nosy-Be couvre une superficie de 325 km² et mesure dans sa plus grande longueur 30
km du nord au sud et 19 km d’est en ouest. Administrativement, le district de Nosy-Be
englobe un archipel d’îlots éparpillés10, district qui chevauche avec son statut de commune
urbaine, de par son statut particulier au même titre que l’île Sainte Marie et Antsirabe. Il est
subdivisé en cinq (05) arrondissements, qui à leur tour totalise trente- deux (32) Fokontany.
En 2005, la commune urbaine de Nosy Be comptait environ 66.500 habitants répartis dans les
cinq arrondissements, selon les données de recensement de cette période (excluant les
étrangers résidents). La densité moyenne de la population est évaluée à quelques 200
habitants au km², avec toutefois une disparité selon les arrondissements et le calendrier
agricole. La population est concentrée à plus de 75%, dans les zones comprises entre
Andoany (Hell-ville) et Dzamandzar et le taux d’immigration avoisine annuellement les 12%
de la population. Avec un taux d’accroissement annuel est de 3,5%, la taille moyenne d’un
ménage est de six personnes (6).
La population active, de la tranche d’âge des 18-59 ans est estimée à 22.581 dont 11.481
femmes pour 11.100 hommes, constituant les 34% de la population totale. Tandis que la
population scolarisable, du groupe d’âge de 6-17 ans, estimée à 24.499 dont 12.012 garçons et
12.487 filles représente les 37% de la population totale.
9
Commune Urbaine Nosy-Be, Plan Communal de Développement, juin 2006, 166.
10
L’île de Nosy-Be, Nosy komba, Nosy Sakatia, Nosy Tanikely, Nosy Fanihy, Nosy Tanga et Nosy Vorona.
3
Situation socio-économique
Pour le niveau secondaire, 3.847 élèves étaient inscrits dans les collèges et lycée pour la
même période, avec un ratio élèves/salles variant de 26 à 92 élèves par salle. Plus de la moitié
d’entre eux fréquentaient les établissements privés (56,6%) et les deux-tiers sont concentrés
dans la seule ville de Hell-ville (71,7%).
L’agriculture occupe 13% de la superficie de la Commune Urbaine de Nosy Be, soit plus de
4000 hectares. Elle est constituée essentiellement de cultures vivrières et maraîchères, de
cultures de rente et de plantations industrielles. Entre les campagnes culturales 2004 et 2006,
la superficie exploitée pour la riziculture a augmenté de 2,2 fois passant de 271 hectares à
584 hectares. La vanille et le poivre n’occupent qu’une petite surface respectivement de 30 et
de 50Ha.
4
Du fait de la beauté de ses écosystèmes et de ses plages, Nosy Be fût et figure encore parmi
les premières destinations touristiques de Madagascar. Les 20,3% des touristes venant à
Madagascar passent par Nosy Be. La Haute saison d’affluence se situe entre juin et octobre.
Il existe 25 sites touristiques à Nosy Be. En plus des îlots, on peut aussi citer le lagon du canal
de Mozambique et les points de vue sur les différents lacs, sur les différents paysages et le
coucher du soleil au Mont Passot (fokontany Andrahibo).
Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Visiteurs 28 000 26500 27000 11971 22842 40875 42657 43009 43477
2. TAOLAGNARO
Taolagnaro est une ville touristique, avec des paysages à couper le souffle, encadrée par trois
baies maritimes, et où le passé colonial demeure présent par l’architecture des maisons
blanches à colonnades. La colonie française y battit un fort, fort Flacourt, qui devint par la
suite Fort-dauphin en l'honneur du Dauphin LOUIS XIV futur roi de France, nom français
donné à la ville. La toute première population fut nommée Antanosy, toutefois, elle a su
conserver traditions et authenticité.
Démographie et administration
5
Le taux de fréquentation de l’école des chefs de ménage est très faible. Dans l’ensemble, ce
taux se situe à 24,6%.
Situation socio-économique
Pour l’ensemble du district, le taux de scolarisation est inférieur à 30%. Les enfants de sexe
féminin sont majoritaires mais leur accès à l’éducation scolaire reste très faible. Parmi les
enfants scolarisés, les filles ne représentent que 37%. Au cours de l’année scolaire 2006-2007,
dans l’enseignement public, on comptait 115 établissements scolaires dont 93% sont des
Ecoles Primaires Publiques. Les établissements scolaires privés étant au nombre de 39.
Sur le plan sanitaire, le SSD compte 36 Formations sanitaires dont 29 publiques et 7 privées.
Deux (02) Centres Hospitaliers de District de Niveau 2 (1 Public et 1 Privé) assurent les
références de premier niveau. Seulement 47% des CSB
sont tenus par des médecins et 53% par des paramédicaux, Les 11 pôles de développement :
dont les Aides-Sanitaires. Le ratio médecin/habitant se
situe à 22 928 habitants pour un médecin. Pour • Taolagnaro : pêche et tourisme
l’accessibilité aux centres de santé, 43% de la population • Tsivory : agriculture et élevage
vivent à moins de 5 km d’un centre de santé, 10% entre 5 • Manambaro : agriculture
• Ranomafana : agriculture de
et 10 km et 47% à plus de 10 km. rente
• Amboasary : carrefour
La prévalence de la syphilis dans la ville de Taolagnaro commercial et écotourisme
frôle les 30% contre un taux national de 4%. • Andohaela : écotourisme
• Sud Betroka : agriculture
Sur le plan économique, le PIB par habitant est de 196 • Nord betroka : élevage
USD. A part les 11 pôles de développement définis dans le • Littoral : pêche et ressources
minières
cadre du projet PIC, l'exploitation d'ilménite par la société • Ikalambatritra : écotourisme et
QMM SA est en cours. Les principales activités de la agriculture
population du District de Taolagnaro sont focalisées sur la • Mangoky : ressources minières
pêche sur 194 km des côtes de : langoustes, crevettes et
thons ; l’agriculture (riz, cultures maraîchères et de rentes), le bâtiment et le tourisme.
L’existence d’entreprises diverses dans la région, ainsi que récemment la construction d’un
port d’envergure internationale a intensifié le travail ouvrier et artisan, activités qui occupent
surtout les chefs de ménage, augmentant également la population active migrante qui réside
sur place. Les professions intellectuelles et scientifiques et les professions intermédiaires sont
moins accessibles par les chefs de ménages, considération faite du niveau de scolarisation.
Ces professions relèvent surtout des organismes de développement ou de recherche du secteur
public ou privé et des ONG qui y sont implantés.
6
humides et des montagnes, aux baies sablonneuses et plages de sable fin. C’est une zone riche
en circuits de découverte associés aux produits balnéaires.
En 2006, près de 18 000 visiteurs étaient venus et en moyenne leur séjour durait 4 à 5 jours.
La capacité d’accueil est moyennement satisfaisante avec un taux d’occupation de 65 - 70%.
Près d’une vingtaine d’établissements hôteliers sont opérationnels, regroupant plus de 200
chambres. Cependant, les touristes semblent se réduire au fil des années au vu de l’occupation
des hôtels sur une base annuelle des employés cadre des entreprises (COLAS,…), diminuant
la capacité d’accueil des visiteurs à court terme.
7
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE
___________________________________________________________________________
1. DEFINITIONS ET CONCEPTS
Selon la Déclaration de la Convention relative aux droits des enfants (NU, 1989) et le plan
d’action du Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants (1996), l’exploitation
sexuelle des enfants à des fins commerciales ou ESEC constitue une violation fondamentale
des droits des enfants. Elle comprend « l’abus sexuel par l’adulte, et une rétribution en
nature ou en espèces versée à l’enfant ou à une ou plusieurs tierces personnes. L’enfant y est
traité comme un objet sexuel et comme un objet commercial. L’exploitation sexuelle des
enfants à des fins commerciales constitue une forme de coercition et de violence exercée
contre les enfants, et équivaut à un travail forcé et à une forme contemporaine de
l’esclavage. » 11 Autrement dit, elle englobe toutes formes de maltraitance sexuelle commise
par un adulte à l’égard d’un enfant en échange d’une rémunération en espèces ou en nature
versée à l’enfant ou à une tierce personne.
Tout au long de l’étude, c’est la définition donnée dans le plan d’action du Congrès Mondial
contre l’exploitation sexuelle des enfants qui sera considérée pour qualifier l’ESEC et ses
différentes formes.
La prostitution infantile est l’utilisation d’un enfant pour des activités sexuelles en échange
d’une rémunération ou de toutes autres formes de considération.
La pornographie infantile constitue toute représentation, par quelques moyens que ce soit,
d’un enfant engagé dans des activités sexuelles explicites réelles ou toute représentation des
parties sexuelles d’un enfant dans un but sexuel.
Le tourisme dit « sexuel » est une exploitation sexuelle et commerciale des enfants par une
personne au cours d’un voyage. 12
11
Déclaration et plan d’action du congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants, Stockholm, 1996.
12
ODEROI, Rapport annuel sur la violence contre les enfants dans la région de l’Océan Indien, octobre 2006 –
Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène
les enfants, mai 2000.
8
formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques
analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. (aliéna a)
Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins
d’exploitation sont considérés comme une traite de personne, même s’ils ne font appel à
aucun des moyens énoncés à l’aliéna (a) de cet article.(aliéna b)13
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
La présente étude vise à évaluer et analyser la situation sur les formes d’exploitation sexuelle
des enfants liées au tourisme sexuel et à l’exploitation minière, au trafic d’enfants à des fins
d’exploitation sexuelle, à la prostitution et d’en déterminer les implications sur le bien-être
des enfants. Par ailleurs, il s’agit de déterminer les attitudes, perception et comportement des
enfants victimes d’exploitation sexuelle, d’une part ; d’apprécier la sensibilité et les attitudes
de la population vis-à-vis des abus / exploitation à l’encontre des enfants, et d’identifier et
d’analyser les facteurs déterminants sociaux, économiques, culturels (pull and push factors)
du phénomène, d’autre part.
Spécifiquement, il s’agit de :
1. Analyser les formes d’exploitation sexuelle des enfants liées au tourisme sexuel, au
trafic d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle, et à la prostitution et déterminer les
implications sur le bien-être des enfants (éducation, traumatisme physique et psychologique,
santé, notamment santé reproductive : avortement, grossesse précoce, IST, VIH et usage de
drogues et d’alcool).
13
Nations Unies, Protocole additionnel à la Convention des NU contre la criminalité transnationale organisée,
NU, 2000.
9
Unies, des réseaux locaux, etc. Analyser à cet égard leur couverture, leurs activités et leur
pertinence (dont les critères devront être spécifiés).
5. Analyser la législation et les politiques selon leur degré d’harmonisation avec les
standards internationaux, et leur niveau de mise en œuvre.
3. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Comme dans tout autre pays africain, les études liées aux rapports sexuels sont un peu
complexes, se classant parmi les sujets sensibles, vu que les questions y afférentes sont
délicates, et les données individuelles à collecter risquent d'être erronées ou biaisées. A cet
effet, en vue d’optimiser la fiabilité des réponses, toute enquête qui se veut être scientifique
devrait adopter des méthodes et démarches appropriées. Dans cette étude, a été privilégiée
l’approche méthodologique intégrant:
une enquête qualitative sous forme de « focus group » ciblé, afin d'identifier la
forme et le contenu des exploitations sexuelles, de mieux cibler les groupes vulnérables, de
déterminer les lieux de recherche des cibles, et d'apprécier la sensibilité et les attitudes de la
population vis-à-vis des abus / exploitation à l’encontre des enfants, notamment en matière de
rapportage – signalement auprès des autorités compétentes. Des interviews semi-structurés
ont été effectués auprès des responsables ou personnes clés (autorités administratives, agents
de police et de la gendarmerie, juges d’enfants, surveillants généraux de lycées ou collèges,
chauffeurs de taxi, parents, responsables dans le tourisme, animateurs communautaires, ONG
spécialisés, etc.) pour mieux orienter l'enquête quantitative ;
14
INSTAT (EDS, EPM,... du Ministère de Santé et du Planning Familial), SE/CNLS, UNICEF, BIT, au niveau
central et décentralisé, etc.
10
groupe d’âge s’aligne avec les deux phases de l’adolescence, caractérisant l’enfance (OMS,
UNICEF) et la jeunesse pour le dernier groupe. En plus, la dernière tranche (18-24 ans), a
servi comme groupe témoin de l'étude, car ayant déjà expérimenté la vie sexuelle et/ou
féconde comme : les rapports sexuels, la grossesse, etc.
4. ECHANTILLONNAGE
L’unité de sondage est constituée par les individus âgés de 10 à 24 ans du genre féminin et
masculin dans la zone d'étude de Taolagnaro et de Nosy-Be. Toutefois, le manque de base de
sondage ou d'une liste des individus de 10-24 ans nous a fait opter pour la méthode empirique
par choix raisonné.
Etant donné que les résultats des GDD ont ressorti que :
1. il existe une disparité statutaire au sein même de la zone d’étude, à savoir
les fokontany ont été mentionnés comme lieu présumé ou à grand risque d’ESEC
2. certains fokontany sont plus cités comme lieu de prédilection des activités
d’exploitation sexuelle par rapport aux autres fokontany
3. l’application des mesures légales comme : le contrôle d’identité dans les boîtes de
nuit, dans les hôtels et les bars, à une heure avancée de la nuit a beaucoup influencé
sur le lieu de recherche des enfants victimes d’exploitation sexuelle. Par ailleurs, il a
été cité que certains ménages hébergent à domicile le phénomène, aux fins de palier à
cette interdiction pour les mineures de fréquenter les établissements hôteliers formels.
4. les filles sont plus impliquées que les garçons dans le circuit.
Ces dispersions géographiques et de genre nous a amenées à regrouper les villages (ou
fokontany) de chaque zone d’étude en trois groupes selon les caractéristiques décrits
précédemment. Puis, chaque groupe a été stratifié selon les tranches d’âge visées par l’étude :
[10-14 ans], [15-17 ans] et [18-24 ans]. Pour juger de la signification statistique des résultats,
un nombre minimum de 30 d’individus a été sélectionné dans chaque strate, selon la loi du
grand nombre. De même, les études antérieures ont mentionné une plus grande vulnérabilité
des filles au phénomène par rapport aux garçons15. Ainsi, un nombre minimum de 30
individus ou plus, selon le genre a été également considéré dans chaque groupe des villages
(ou fokontany).
En somme, pour avoir un nombre d’échantillon égal ou au-delà de 30 pour chaque variable ou
caractéristique étudié, la taille de l’échantillon a été déterminée à 270 personnes à interroger
par site, soit 90 individus par groupe de villages.
15
Ghatak et al., Etude sur l’exploitation sexuelle des enfants dans les villes de Nosy-Be et Toamasina, 2003.
11
5. CRITERES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
Pour les besoins de l’étude, certains critères ont été définis pour sélectionner les cibles qui
vont participer ou non dans les entretiens de groupe et individuels. Ainsi, pour les focus
group, les critères d’inclusion ont englobé : décideurs et autorités administratifs et religieux
locaux, homme ou femme, éducateurs d’enfants, responsables d’ONGs oeuvrant dans le
domaine de lutte contre l’ESEC et autres institutions similaires, responsables d’institutions en
relation immédiate ou éloignée d’ESEC (hôtel, bar, taxi…).
Sur le plan de l’enquête quantitative, les critères d’inclusion ont concerné essentiellement:
l’âge (10 à 24 ans), le genre (fille et garçon), l’état matrimonial (célibataire ou non), la
scolarisation (oui ou non), vivant ou non avec les parents, l’entrée effective en vie sexuelle (a
déjà eu des rapports sexuels), présents dans les fokontany relevés à risque d’ESEC au moment
de la visite.
A l’opposé, ont été exclus de l’enquête : les enfants de moins de 18 ans qui n’ont jamais eu de
rapports sexuels, les enfants handicapés ne pouvant pas répondre eux-mêmes aux questions
posées, les enfants n’ayant pas reçu l’autorisation des parents, les enfants et jeunes qui ont
refusé de participer à l’étude, les fokontany mentionnés comme « peu à risque d’ESEC » dans
les focus group.
Tout au long de l’étude, les participants ont été avisés au préalable sur les objectifs et les
intérêts de l’étude pour la protection des enfants, ainsi que le rôle qu’ils auront à jouer dans la
participation aux entretiens. En ce qui concerne les enfants de moins de 18 ans, autant que
possible l’autorisation de leurs parents a été requise pour pouvoir interroger leurs enfants. Ces
derniers ont marqué leur consentement par la signature du questionnaire en début de
l’entretien. Ainsi, 100% des répondants sélectionnés ont donné leur accord écrit pour
participer au remplissage des questionnaires, auxquels ils ont tous répondu selon les
informations qui les concernent.
7. LIMITES DE L’ETUDE
Les limites de l’étude résident d’une part : dans la méthode non probabiliste de choix raisonné
qui n’a pas permis d’apprécier les spécificités de certaines observations ; et d’autre part : dans
la difficulté de recrutement des garçons de 10 à 14 ans dans les quartiers/fokontany, au vu de
la taille requise pour l’étude.
12
CHAPITRE 3 : CARACTERISTIQUES DES MENAGES DE LA POPULATION
D’ETUDE
___________________________________________________________________________
La population d’étude a été constituée par les enfants de 10 à 17 ans, ainsi que des jeunes, des
deux genres masculin et féminin et sexuellement actifs. Pour juger la signification statistique
des résultats, un nombre minimum de 30 individus est requis dans chaque strate et pour
chaque variable ou caractéristique étudié selon la loi de grand nombre. Conformément à la
méthodologie, et faute de très peu de cas ou échantillons pour certaines strates prédéfinies,
l’analyse statistique pour le genre masculin par groupe de villages n’est pas de mise, et de
même l’analyse statistique de genre masculin et féminin pour la tranche d’âge de 10 – 14 ans
dans les deux sites Nosy Be et Taolagnaro.
Tableau 1 : Répartition de la population de l’étude par tranche d’âge selon le sexe, les villages et les districts
d’enquête
DISTRICTS
NOSY-BE TAOLAGNARO
(n=270) (n=270)
Villages Villages
1. Implantation 2. Implantation 3. Implantation 1. Exploitation 2. Implantation 3. Implantation
d'Usine-Plage Hôtels Pêcherie- minière- carrière Hôtels-
(n=72) (n=152) Plage Collecte COLAS- Maisons de
(n=46) produits de Touristique- passe - Bars
mer- Stationnement (n=135)
Touristique (n=98)
(n=37)
TRANCHE F M F M F M F M F M F M
D'AGE (n=48) (n=24) (n=101) (n=51) (n=30) (n=16) (n=26) (n=11) (n=68) (n=30) (n=66) (n=69)
[10-14 ans] 15 8 34 17 10 4 3 1 5 - 4 -
(n=101)
[15-17 ans] 16 8 33 17 10 6 8 3 23 11 34 30
(n=199)
[18-24 ans] 17 8 34 17 10 6 15 7 40 19 28 39
(n=240)
Dans l’ensemble, 540 individus ont été interrogés avec une proportion de 50% - 50% dans les
deux sites de Nosy-Be et de Taolagnaro. Toutefois, la répartition des personnes enquêtées
diffère dans les sites selon les tranches d’âge et le genre. A Nosy-Be, selon les groupes d’âge,
les 10 à 14 ans représentent les 32,6% de l’ensemble de la population enquêtée (270), les 15 à
17 ans les 33,3% et les 18 à 24 ans les 34,1%. Par rapport au genre, les filles toutes âge
13
confondue constituent les 66,3% de la population interrogée. A Taolagnaro, les 10 à 14 ans
représentent seulement les 4,8% de l’ensemble (270), les 15 à 17 ans les 40,4% et les 18 à 24
ans les 54,8%. Par rapport au genre, les filles toutes âge confondue constituent les 59,3% de la
population interrogée.
Les ménages sont définis comme des personnes vivant sous un même toit et faisant cuisine
commune, c’est-à-dire mangeant les mêmes repas.
Tableau 2 : Taille moyenne des ménages de résidence des personnes enquêtées par villages et par districts
NOSY-BE TAOLAGNARO
(n=270) (n=270)
Villages Villages
1. Implantation 2. Implantation 3. Implantation 1. Exploitation 2. Implantation 3. Implantation
d'Usine-Plage Hôtels Pêcherie- minière- carrière Hôtels-
(n=72) (n=152) Plage Collecte COLAS- Maisons de
TAILLE (n=46) produits de Touristique- passe - Bars
MOYENNE mer- Stationnement (n=135)
DES Touristique (n=98)
MENAGES (n=37)
par village 4,58 4,67 4,91* 7,03* 6,47* 5,88*
On constate que la taille moyenne des ménages où les individus enquêtés vivent est plus grand
à Taolagnaro, de 6,5 personnes, ce qui n’est pas le cas à Nosy-Be (4,7), présentant un niveau
avoisinant la valeur nationale qui est de 4,6 (EDSMD-III Madagascar 2003-2004). Pour les
deux districts, la taille la plus élevée est rencontrée dans les villages où il y a des structures de
développement multiples (*).
14
Tableau 3 : Répartition (en %) des ménages de résidence des enquêtés par villages et par districts selon le
nombre de personnes
DISTRICTS
NOSY-BE TAOLAGNARO
(n=270) (n=270)
Villages Villages
1. Implantation 2. Implantation 3. Implantation 1. Exploitation 2. Implantation 3. Implantation
d'Usine-Plage Hôtels Pêcherie- minière- carrière Hôtels-
(n=72) (n=152) Plage Collecte COLAS- Maisons de
NOMBRE DE (n=46) produits de Touristique- passe - Bars
PERSONNES mer- Stationnement (n=135)
PAR Touristique (n=98)
MENAGE (n=37)
1à4
47,22 49,34 45,65 13,51 28,57 34,07
personnes
5à6
36,11 23,03 28,26 37,84 28,57 27,41
personnes
Selon les dires des personnes enquêtées, elles vivent seules, soit dans des ménages constituées jusqu’à
plus de sept personnes, différence qui est statistiquement significative (p<0,05). Ainsi, à Nosy-Be, près
de la moitié des enfants ou jeunes enquêtés sont issus de ménages de moins de cinq personnes
(47,4%), trois sur dix d’entre eux (29,1%) dans des ménages de 5 à 6 personnes, tandis qu’un sur cinq
(23,4%) habite dans des ménages de 7 personnes et plus. A Taolagnaro, près de trois personnes
enquêtées sur dix (25,4%) vivent dans des ménages de 1à 4 personnes, quand trois sur dix (31,3%)
résident dans des ménages de 5 à 6 personnes et deux sur cinq (42,4%) se retrouvent à l’intérieur de
familles de 7 personnes et plus. Cette proportion est légèrement supérieure dans les villages à
caractère touristique et à proximité de grands travaux de construction portuaire, du site
d'exploitation minière (ilménite) et concernent jusqu’à 46% des ménages dans certains
villages de Taolagnaro. La même tendance est aussi remarquée à Nosy Be dans certains
villages à proximité des infrastructures hôtelières et allant jusqu’à 28%.
15
3. ETAT DE SURVIE DES PARENTS ET RESIDENCE DES ENQUETES AVEC LEURS
PARENTS
Pour l’ensemble des deux districts, en moyenne 77,6% des personnes interrogées ont encore
leurs deux parents en vie, avec respectivement quatre sur cinq des 10 à 14 ans (82,1%) et des
15 à 17 ans (81,9%) et seulement sept sur dix des 18 à 24 ans (72,1%). Toutefois, à Nosy-Be,
cette moyenne est supérieure (79,3%) par rapport à celle de Taolagnaro (75,9%). Selon le
genre, ce sont les garçons qui sont les plus favorisés (76,6%) vis-à-vis des filles (64%). A
l’opposé, un enfant sur dix (14,0%) est orphelin de père, et moins d’un enfant sur dix (5,9%)
l’est de mère ou a déjà perdu ses deux parents (1,9%). Une proportion infime d’enfants ne
connaît pas son père (0,6%). Aucun d’entre eux n’a déclaré ne pas connaître sa mère s’il vit
avec son père, avec d’autres personnes ou seul.
Graphique 1 : Survie des parents et résidence des enfants avec leurs parents
Seulement 35,9% des 10 – 24 ans vivent encore avec leurs deux parents en vie. Autrement dit,
64,1% d’entre eux vivent par ordre de fréquence décroissante avec : d’autres personnes
(25,6%), la mère (24,6%), seul (8,1%), soit le père (5,7%). Cependant, la proportion d’enfants
vivant avec leur mère alors que leur père est en vie est supérieure à celles des enfants qui
vivent avec leur père alors que leur mère est en vie (14,6% contre 3,5%), et on ne note pas de
différence selon le genre. 33,7% des enfants ne vivent avec aucun des deux parents
biologiques, que ceux-ci soient encore en vie ou décédés. La proportion d’enfants vivant seul
augmente avec l’âge et est de 83,4% pour la tranche d’âge de 18 - 24 ans. Cette différence est
significative (p<0,05).
16
On ne note pas une différence significative entre le district de Nosy Be et Taolagnaro sur la
répartition générale de la population selon la survie des parents et la résidence des enfants
avec leurs parents (p>0,05).
La proportion d’enfants de Nosy Be, ne vivant pas avec au moins un des parents biologiques
est de 41,1 %, si elle est seulement de 26,3% à Taolagnaro. Cette différence est significative
(p<0,05).
Graphique 2
Graphique 3
Quant à Taolagnaro, et même si la proportion
d’enfants ne vivant pas avec au moins un des
parents biologiques est beaucoup plus faible
que celle de Nosy Be, la divergence de
tendance entre les trois sites prédéfinis a été
marquée. La proportion d’enfants ne vivant pas
avec au moins un des parents biologiques est
plus significative (p<0,001) dans les villages regroupant l’implantation de la carrière de
COLAS, site touristique et stationnement, et est de 29,6%.
Dans l’ensemble, les ménages des répondants sont dirigés pour trois sur cinq (62,6%) par des
hommes et pour deux sur cinq (37,4%) par des femmes. Toutefois, quand les deux parents
sont absents du ménage, et bien que ces derniers soient en vie, la proportion dirigée par les
femmes est supérieure à celle dirigée par les hommes, 18,3% contre 17,2%, puis 10,4% contre
3,3% respectivement s’ils vivent avec d’autres personnes ou seuls. Selon les répondants, les
chefs de ménages sont pour 37,4% des femmes et 62,6% des hommes.
En outre, 86,9% de la population enquêtée sont encore célibataires, le reste étant soit marié
légalement (0,6%), soit de manière traditionnelle (5,9%), ou en union (5%) ou encore divorcé
17
(1,6%). Cependant, deux enfants célibataires sur cinq (39,2%), 33% des enfants mariés
légalement, 12,5% des mariés traditionnels, 15% de ceux en union libre, et 11% des enfants
divorcés vivent encore sous le même toit avec leurs deux parents.
L’état matrimonial des parents présente une association significative avec la résidence des
enfants avec leurs parents. Respectivement, 65,6% (p<0,001) des enfants ayant des parents
mariés (légal ou traditionnel) et 65,4% (p<0,01) des enfants ayant des parents vivant en union
libre vivent avec leurs deux parents. Par contre, dans les autres cas, les enfants peuvent vivre
soit avec l’un des parents en vie, soit avec un autre ménage, soit seul. En effet, sur l’ensemble
des enfants ayant des parents veufs, 63,3% vivent avec leur mère ou père, 33% avec d’autres
personnes et 10,5% seuls (p<0,001).
Le niveau d’instruction des répondants revêt un intérêt particulier, car il permet d’apprécier les efforts
des différents programmes orientés vers l’amélioration des conditions de vie d’une part, la capacité
des ménages à acquérir les bonnes pratiques et à changer de comportements d’autre part.
Cependant, dans le cadre de cette étude, les données collectées relatent seulement le niveau
d’instruction atteint par chaque enquêté. Pour ce faire, quatre niveaux ont été considérés : primaire,
secondaire I (ou secondaire premier cycle), secondaire II (ou secondaire second cycle) et supérieur
(universitaire ou étude après baccalauréat). On n’a pas tenu compte si l’enquêté avait complété ou
achevé un cycle complet ou non pour chaque niveau concerné.
Pour l’ensemble de la population de 10-24 ans, seulement 5,4% n’ont aucun niveau
d’instruction. Selon le genre, la proportion des filles non instruites (6,8%) est de 2,3 fois plus
élevée que pour les garçons (3%). Par rapport aux sites, cette proportion est de 3 fois plus
élevée à Taolagnaro (8,1%) par rapport à Nosy Be (2,6%).
18
Tableau 4 : Répartition (en %) de la population enquêtée par niveau d’instruction atteint, selon certaines
caractéristiques socio -démographiques
Niveau d'instruction
Sur la population totale des enquêtées, les filles abandonnent plus l’école (49,3%) que les
garçons (36,3%), avec un taux d’abandon de 1,4 fois plus et respectivement 44% parmi les
filles et 60,6% parmi les garçons ont déclaré bénéficier encore de scolarisation dans des
établissements publics, privés ou confessionnels. 44,4% ont abandonné l’école dont 37,1% au
niveau primaire et 48,6% au niveau secondaire I. Aucun des enfants de moins de 15 ans qui
ont abandonné l’école n’ont atteint le niveau secondaire II. La proportion des enfants ayant
abandonné l’école augmente avec l’âge, passant de 17,8% pour la tranche d’âge 10-14 ans à
71,3% pour celle de 18-24 ans (p<0,001).
Parmi les enfants qui ont abandonné l’école, 30,0% ont quitté l’école avant l’âge de 15 ans et
une bonne partie, soit 46,7% ont quitté l’école entre 15-17 ans. A Nosy- Be, la proportion des
enfants ayant abandonné l’école et celle scolarisés sont respectivement de 41,9% et de 55,6%.
19
Notons qu’une différence significative n’a été constatée par groupe de villages prédéfinis
selon le niveau d’instruction des enfants. A Taolagnaro, la proportion des enfants ayant
abandonné l’école et celle scolarisés sont respectivement, de 47,0% et 44,8%. Cependant, la
proportion des enfants scolarisés dans le groupe de villages « Exploitation minière-Collecte
de produits de mer-Touristique » est très basse, 10,8%, et la différence est significative par
rapport à la proportion des enfants scolarisés des deux autres groupes de villages.
Aucune différence significative n’est constatée entre Nosy Be et Taolagnaro concernant les
tendances de la proportion des enfants sans instruction, des abandons et des scolarisés.
Le niveau d’instruction des parents ou des chefs de ménage de résidence des enfants
interrogés tient une place prépondérante dans le cadre de cette étude car il permet de faire la
différenciation et d’expliquer différents phénomènes liés à l’acquisition de connaissance, la
perception, les attitudes et comportements.
Bien que les liens ne sont pas significativement évidents, les focus group ont ressorti que les
parents sont parfois complices de l’entrée de leurs enfants dans l’ESEC, en particulier les
mères en encourageant leurs filles à « sortir avec des vazaha, ou avec des agents des
entreprises nouvellement installées dans la zone, comme COLAS » (Nosy-Be et Taolagnaro),
ou encore à consentir à des mariages précoces (Nosy-Be).
20
En terme de niveau d’instruction atteint par les groupes instruits, il s’avère qu’à Nosy Be, les
proportions des mères, pères et chefs de ménages diminuent avec le niveau de scolarisation.
Pour le niveau atteint « secondaire I ou moins », elles sont respectivement de 51,9%, 54,0% et
66,0%, et ne sont plus que 30,6%, 31,8% et 56,5% pour ceux qui sont parvenus au niveau
« secondaire II et plus ».
A l’opposé, à Taolagnaro, les proportions des mères, pères et chefs de ménages augmentent
avec le degré de scolarisation. Pour le niveau atteint « secondaire I ou moins », elles sont
respectivement de 48,1%, 46,0% et 34,0%, pour atteindre 69,4%, 68,2% et 43,5% pour ceux
ayant suivi le niveau « secondaire II et plus ».
Graphique 4
Concernant le niveau d’instruction des enfants au moment où ils ont quitté l’école, une
différence a été noté, selon que les parents n’ont aucun niveau d’instruction où en ont. Les
enfants sont plus vulnérables à abandonner leurs études plus tôt quand les mères et/ou les
pères n’ont pas d’instruction que s’ils le sont. 54,5% des enfants abandonnent l’école dès le
niveau « primaire » quand les mères sont sans instruction, s’il n’est que de 28,7% si les mères
ont atteint au moins le niveau « primaire ». Pour les pères, les proportions sont
respectivement de 55,6% et 30,9%. Dans le groupe des chefs de ménages, les proportions
entre les sans instruction (33,3%) et ceux ayant au moins un niveau d’instruction « primaire »
(35,9%) ne présentent pas de grande différence.
A l’opposé, le taux d’abandon scolaire en primaire diminue avec le degré d’instruction atteint
par les parents et/ou chefs de ménages et les enfants restent plus longtemps à l’école. Ce taux
s’élève respectivement à 35,7% et 36,3% si les mères ou pères ont un niveau d’instruction
22
« secondaire I ou moins » pour passer à 9,7% et 16,7% quand les mères ou pères ont un
niveau d’instruction « secondaire II et plus ». Pour les chefs de ménage hébergeant le
répondant, les proportions sont de 43,3% et 11,1% dans les mêmes catégories.
Quant à l’âge de quitter l’école, c’est avec les mères et pères ayant un niveau d’instruction bas
(primaire) qu’on a pu constater un abandon de l’école des enfants avant l’âge de 10 ans. Les
proportions sont respectivement de 1,3% et de 1,4%. Sinon, les proportions des enfants ayant
quitté l’école entre 10 et 14 ans sont plus marquées avec les mères, pères et chefs de ménages
hébergeant l’enfant n’ayant pas un niveau d’instruction et sont respectivement de 34,4%,
44,4% et 50,0%. Les taux diminuent également avec le niveau d’instruction élevé des parents
et/ou chefs de ménage. Dans le groupe des mères et pères ayant atteint un niveau d’instruction
« secondaire I ou moins », les proportions sont respectivement de 31,6% et 28,4%. Dans le
groupe des mères, pères ou chefs de ménage ayant atteint un niveau d’instruction
« secondaire II et plus », elles sont de 30,0%, 16,0% et 27,3%.
Par ailleurs, 63,7% des mères et 56,0% des pères sans instruction ont un enfant non scolarisé
dont le rang dans la fratrie est de 3è ou plus. Les premier et second enfants dans la fratrie non
scolarisés est observé chez 36,3% des mères et 44,0% des pères sans instruction. Cette
situation semble un peu inversée chez les parents ayant un niveau d’instruction. Les premier
et second enfants dans la fratrie non scolarisés est trouvé chez 54,2% des mères et 51,2% des
pères ayant un niveau d’instruction, si 45,8% des mères et 48,8% des pères ayant un niveau
d’instruction ont un enfant non scolarisé dont le rang dans la fratrie est de 3è ou plus.
Même si les parents, mères ou pères, sont sans instruction, il est constaté que 54,4% des
mères ont leurs enfants résidant au moins avec l’un des parents, si 45,6% ont leurs enfants
hébergés avec d’autres personnes ou vivant seul. L’inverse est constaté avec les pères sans
instruction car 45,9% de ce groupe de pères ont leurs enfants résidant au moins avec l’un des
parents, si 54,1% ont leurs enfants hébergés avec d’autres personnes ou vivant seul. Par
ailleurs, 65,5% des mères et 55,0% des pères ayant un niveau d’instruction ont leurs enfants
résidants au moins avec l’un des parents.
Toutefois, une tendance mérite d’être mentionnée pour les parents ayant un niveau
d’instruction : plus est haut le niveau d’instruction des parents, plus est élevée la proportion
des parents ayant leurs enfants vivant avec d’autres personnes ou vivant seul. Si 30,9% des
mères et 39,3% des pères ayant un niveau d’instruction « secondaire I ou moins » ont leurs
23
enfants vivant avec d’autres personnes ou vivant seul ; elle est de 51,3% et 57,3%
respectivement pour les mères et pères ayant un niveau d’instruction « secondaire II ou plus ».
En effet, l’âge moyen au premier rapport sexuel à Nosy Be est de 14,6 ans, s’il est de 15,9 ans
à Taolagnaro. Le mode à l’âge au premier rapport sexuel est le même pour les deux districts
et est de 15 ans. L’âge minimal au premier rapport sexuel est le même pour les deux districts
et est de 10 ans. Tandis que l’âge maximal au premier rapport sexuel est de 20 ans à Nosy
Be, s’il est de 21 ans à Taolagnaro.
Cependant, 49,6% des enfants ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans à Nosy
Be, s’il est de 19,6% à Taolagnaro (p<0,001). Par contre, une proportion élevée (63,3%)
d’enfant a eu le premier rapport sexuel à l’âge de 15 à17 ans à Taolagnaro, si elle est de
40,7% à Nosy Be (p<0,05).
Graphique 7
24
Généralement, et pour tout âge confondu, 85,4% des premiers rapports sexuels à Nosy Be et
92,6% à Taolagnaro sont consentis. Notons que ces proportions restent élevées pour les
enfants de moins de 15 ans : 78,9% à Nosy Be et 86,8% à Taolagnaro. La même situation est
observée pour les enfants de groupe d’âge 15-17 ans : 90,8% à Nosy Be et 93,0% à
Taolagnaro.
Quant au premier rapport sexuel contraint, des différences significatives sont observées aussi
bien au sein d’un district qu’entre les deux districts. En effet, on a trouvé que 14,6% de la
population totale de l’étude à Nosy Be contre 7,4% à Taolagnaro sont victimes d’un premier
rapport sexuel non consenti. Il est constaté aussi que la proportion de rapport sexuel contraint
diminue avec l’âge de l’enfant. Il est passé de 21,1% (Nosy Be) et 13,2% (Taolagnaro) avec
les enfants de moins de 15 ans à 3,8% (Nosy Be) et 2,2% (Taolagnaro) avec les tranches
d’âge de 18-24 ans. En d’autre terme, 15,7% des enfants mineurs (moins de 18 ans) à Nosy
Be ont subit un premier rapport sexuel contraint, s’il est de 8,5% à Taolagnaro.
Entre les trois (03) groupes de villages prédéfinis à Nosy Be, aucune variation n’a été
constatée sur l’âge moyen (14,6 ans) des enfants au premier rapport sexuel. Pourtant, le mode
a montré une variation entre le groupe de villages d’implantation d’usine-plage, implantation
d’hôtels et implantation Pêcherie-Plage, et sont respectivement de 15 ans, 14 ans et 12 ans.
A Taolagnaro, l’âge moyen au premier rapport sexuel est de 15 ans dans le groupe de villages
d’Exploitation minière-Collecte produits de mer-Touristique, s’il est de 16 ans pour les deux
autres groupes de villages, Implantation carrière COLAS-Touristique-Stationnement et
Implantation Hôtels-Maisons de passe - Bars. Pour ces trois groupes de villages, le mode est
respectivement de 14 ans, 16 ans et 15 ans. Aussi, le mode au premier rapport sexuel est de
14,5 ans dans le groupe de villages d’Exploitation minière-Collecte produits de mer-
Touristique, s’il est de 15,5 ans pour les deux autres groupes de villages, Implantation carrière
COLAS-Touristique-Stationnement et Implantation Hôtels-Maisons de passe – Bars.
La répartition pour l’ensemble des observations selon le type de partenaire au premier rapport
sexuel n’a pas montré une différence significative entre les deux districts Nosy Be et
Taolagnaro. Cependant, 69,5% et 78,5%, respectivement à Nosy Be et Taolagnaro, ont eu leur
premier rapport sexuel avec les enfants ou jeunes de même âge. 28,6% et 20,0%,
respectivement à Nosy Be et Taolagnaro, ont eu leur premier rapport sexuel avec des adultes
25
nationaux. Seulement 1,9% et 1,5%, respectivement à Nosy Be et Taolagnaro, ont eu leur
premier rapport sexuel avec des adultes étrangers. La même tendance a été observée sur la
répartition des premiers rapports consentis selon le type de partenaire à ces premiers rapports
sexuels.
Par contre, une différence significative (p<0,05) est constatée entre les deux districts Nosy Be
et Taolagnaro sur la répartition des premiers rapports contraints selon le type des partenaires.
A Nosy Be une forte proportion (82,1%) des premiers rapports non consentis était passée avec
des adultes nationaux. A Taolagnaro cette forte proportion (80,0%) était survenue avec des
enfants/Jeunes de même âge.
Graphique 8 : Répartition (en %) des premiers rapports contraints selon le type des
partenaires
26
CHAPITRE 4 : CARACTERISTIQUES DES ENFANTS VICTIMES
D’EXPLOITATION SEXUELLE A DES FINS COMMERCIALES
___________________________________________________________________________
Selon les focus group, que ce soit à Nosy-Be qu’à Taolagnaro, les activités relatives au
tourisme et à l’exploitation minière ont pris de l’essor depuis les dernières années et que dans
la foulée, des types d’ESEC ont augmenté dans certaines localités, à savoir : la prostitution, le
tourisme sexuel et la pornographie infantile. La traite d’enfants a été mentionnée à Nosy-be,
concernant des enfants qui ont été emmenés de la grande terre, par voie de mer.
Tableau 5 : Répartition (en %) de la population d’étude par villages et par districts, selon la
forme de l’exploitation sexuelle d’enfant à des fins commerciales
NOSY-BE TAOLAGNARO
(n=270) (n=270)
Villages Villages
1. 2. 3. 1. 2. 3.
Implantatio Implantatio Implantatio Exploitation Implantation Implantation
n d'Usine- n Hôtels n Pêcherie- minière- carrière Hôtels-
Plage (n=152) Plage Collecte COLAS- Maisons de
(n=72) (n=46) produits de Touristique- passe -
mer- Stationneme Bars
Touristique nt (n=135)
FORME D’ESEAC Effectif (n=37) (n=98) Effectif
Prostitution
infantile
Non 26,5 57,1 16,4 219 14,5 34,5 50,9 220
Oui 27,5 52,9 19,6 51 10,0 44,0 46,0 50
Tourisme sexuel
/ Etrangers
Non 26,2 57,4 16,5 237 14,5 34,5 51,0 255
Oui 30,3 48,5 21,2 33 - 66,7 33,3 15
Tourisme sexuel
/ Nationaux
Non 26,9 56,4 16,7 264 14,0 34,8 51,2 250
Oui 16,7 50,0 33,3 6 10,0 55,0 35,0 20
Traite d’enfant
Non 26,7 56,3 17,0 270 13,8 36,4 49,8 269
Oui - - - 0 - - 100,0 1
Pornographie
infantile
Non 27,4 55,9 16,7 263 13,8 36,6 49,6 268
Oui - 71,4 28,6 7 - - 100,0 2
Ensemble
26,1 52,2 21,7 69 9,7 43,5 46,8 62
victime
Association des
types
Un seul 26,1 52,2 21,7 46 12,2 34,1 53,7 41
deux 27,8 50,0 22,2 18 6,3 62,5 31,3 16
trois 20,0 60,0 20,0 5 - 60,0 40,0 5
Plus de trois - - - - - - - -
Tranche d’âge
victime
[10-14 ans] 20,0 60,0 20,0 15 33,3 33,3 33,3 3
[15-17 ans] 29,4 47,1 23,5 17 4,8 28,6 66,7 21
[18-24 ans] 27,0 51,4 21,6 37 10,5 52,6 36,8 38
27
La connaissance des types et pratiques de l’exploitation sexuelle des enfants est d’une
première nécessité afin d’aider les décideurs, de renforcer la politique sur la lutte contre la
criminalité transnationale organisée, et de développer des stratégies pour prévenir, réprimer et
punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
Selon la définition stipulée dans le protocole additionnel à la convention des Nations Unies
(année 2000) contre la criminalité transnationale organisée, le recrutement, le transport, le
transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant, toute personne âgée de moins de 18 ans, aux
fins d’exploitation sont considérés comme une « traite des personnes » même s’ils ne font
appel à aucun des moyens contraignants.
Graphique 9
En effet, 25,6% de la population totale d’étude
10-24 ans sont victimes d’une exploitation
sexuelle à des fins commerciales à Nosy-Be,
s’il est un peu moins à Taolagnaro de 23,0%.
Corollairement à la définition des Nations
Unies citée en haut, la « traite d’enfant » est
observée chez les 18,0% et 19,7% des enfants
de moins de 18 ans, respectivement à Nosy Be
et Taolagnaro.
La répartition de l’ensemble de la population des victimes selon l’association des formes n’a
pas montré une différence significative entre celle de Nosy Be et celle de Taolagnaro.
Cependant, 66,7% ont vécu une seule forme d’ESEC à Nosy Be, s’il est de 66,1% à
Taolagnaro. Par ailleurs, 26,1% ont vécu deux formes d’ESEC à Nosy Be, s’il est de 25,8% à
Taolagnaro et 7,2% ont vécu trois formes d’ESEC à Nosy Be, s’il est de 8,1% à Taolagnaro.
De même, la répartition de la population des victimes selon les formes d’ESEC n’a pas
présenté une différence significative entre celle de Nosy Be et celle de Taolagnaro. Le même
constat est observé au sein de chaque district selon les groupes de villages prédéfinis.
Toutefois, la prostitution infantile est la forme d’ESEC la plus rencontrée : 73,9% à Nosy Be
et 82,3% à Taolagnaro. Par la suite, le tourisme sexuel se retrouve en seconde place et la
proportion est la même pour les deux districts (56,5%). Plus précisément, 84,6% des actes se
28
Graphique 10
pratiquent avec des étrangers pour la population
des victimes à Nosy Be, s’il est de 15,4% avec
les nationaux. Par contre, à Taolagnaro la
pratique des actes est sensiblement la même que
soit avec les étrangers (42,9%) ou soit avec les
nationaux (57,1%). Enfin, la pornographie
infantile occupe la troisième place et est
rencontrée chez les 10,1% de la population
victime d’ESEC à Nosy Be. Cette proportion n’est que de 3,2% à Taolagnaro, soit le tiers de
celle trouvée à Nosy Be.
D’une manière générale et pour les deux districts, la proportion de la population victime
d’ESEC est fréquemment rencontrée dans le groupe de villages où sont implantées des
infrastructures hôtelières.
Notons particulièrement le cas de Nosy Be où cette proportion est de 52,2% dans le groupe de
villages ayant des hôtels. De plus, la proportion de ménages (pour la population totale de
l’étude) avec une taille moyenne la plus élevée (4,91) est rencontrée dans le groupe de
villages présentant des structures multiples tel que le groupe de villages d’implantation de la
pêcherie, donc ayant des plages. Pourtant, cette proportion élevée d’ESEC rejoint le même
groupe de villages, ayant des infrastructures hôtelières, où l’on a observée la proportion la
plus élevée de ménages (28%) avec 7 personnes ou plus.
29
Touristique », la proportion de la population victime d’ESEC est la plus faible, soit 9,7%,
alors que la proportion des autres caractères démographiques sont les plus élevées parmi les
trois villages prédéfinis, entre autres la taille moyenne des ménages et la proportion de
ménages avec 7 personnes et plus.
En somme, les villages de prédilection pour l’ESEC sont plutôt les villages où il y a des
infrastructures de développement porteur. Cette hypothèse a été confirmée par les groupes de
discussion dirigée.
Rappelons que 25,5% de la population totale d’étude 10-24 ans sont victimes d’une
exploitation sexuelle à des fins commerciales, s’il est un peu moins à Taolagnaro et est de
23,0%. Selon la définition stipulée par le protocole additionnel des Nations Unies, la « traite
d’enfant » est observée chez les 18,0% et 19,7% des enfants de moins de 18 ans,
respectivement à Nosy Be et Taolagnaro.
Aussi, la forme d’ESEC la plus rencontrée dans les deux districts est la prostitution infantile.
Le tourisme sexuel occupe la seconde place et la pornographie infantile est en dernière place.
18 ans, si 61,3% sont âgés de 18-24 ans. Pourtant, OUI (< 6 mois) 7,2 11,3
OUI (> 6 mois) 92,8 82,3
cette différence n’est pas significative entre les
deux districts.
30
Communément, aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, le sexe féminin représente en majorité
la population victime d’ESEC. La proportion est de 97,1% et de 85,5% respectivement à Nosy
Be et Taolagnaro. Pourtant, il est observé que la pratique d’ESEC chez le sexe masculin
semble avoir gagné du terrain à Taolagnaro (14,5%) qu’à Nosy Be (2,9%) et ceci pour toutes
formes confondues.
La pratique d’ESEC, quelque soit la forme, est plutôt dévouée à la population résidente. A
Nosy Be, 100,0% des victimes font partie de la population résidente, s’il est de 93,5% à
Taolagnaro. Par ailleurs, il est à soulever qu’une timide proportion de population non
résidente, soit 6,5% des victimes d’ESEC, est observée à Taolagnaro, si aucun cas n’a été
trouvé à Nosy Be.
Graphique 11
La répartition de la population victime
d’ESEC au sein de chaque district par
forme d’ESEC et selon la catégorie
d’âge n’a pas montré des différences
significatives.
Cependant, et en terme de fréquence
relative, 43,8% des enfants victimes
d’ESEC, âgé de moins de 18 ans,
subissent la pratique de tourisme
sexuel avec des étrangers à Nosy Be, si
seulement la proportion est de 9,4%
pour le tourisme sexuel avec les nationaux et de 15,6% pour la pornographie infantile. Par
contre à Taolagnaro, la proportion des enfants victimes d’ESEC, âgé de moins de 18 ans, est
assez élevée pour le tourisme sexuel avec les nationaux, soit 37,5%, si elle n’est que de 12,5%
pour le tourisme sexuel avec les étrangers. Force est de constater qu’à Taolagnaro, la
proportion des enfants victimes de la pornographie infantile, âgé de moins de 18 ans, soit
4,2%, est nettement inférieure à celle observée à Nosy Be. Et donc, soit environ le 1/6 des cas
rencontrés à Nosy Be.
31
2. CARACTERISTIQUES DES RAPPORTS SEXUELS
2.1. Caractéristiques des premières pratiques d’ESEAC
Tableau 6 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEC par association des formes et
par districts, selon l'âge à la première pratique d'une des formes
NOSY-BE TAOLAGNARO
Age à la Une seule Avec deux Avec trois Une seule Avec deux Avec trois
première Effectif Effectif
forme formes formes forme formes formes
pratique
10 - - 1 1 - - - -
11 - - - - 1 - - 1
12 5 - 1 6 - 1 - 1
13 5 4 - 9 1 - - 1
14 6 2 - 8 2 2 - 4
15 7 3 1 11 10 3 3 16
16 7 3 - 10 7 2 - 9
17 5 3 1 9 10 3 1 14
18 5 1 - 6 5 1 1 7
19 1 1 - 2 1 1 - 2
20 - 1 - 1 3 1 - 4
21 - - - - - 1 - 1
22 2 - - 2 1 1 - 2
23 2 - - 2 - - - -
24 - - 1 1 - - - -
NSP/ND 1 - - 1 - - - -
(n=) 46 18 5 69 41 16 5 62
Rappelons que 66,7% des victimes ont vécu une seule forme d’ESEC à Nosy Be, s’il est de
66,1% à Taolagnaro. 26,1% ont vécu deux formes d’ESEC à Nosy Be, s’il est de 25,8% à
Taolagnaro. 7,2% ont vécu trois formes d’ESEC à Nosy Be, s’il est de 8,1% à Taolagnaro.
Par ailleurs, et aussi à titre de rappel, on a trouvé que 14,6% de la population totale de l’étude
à Nosy Be contre 7,4% à Taolagnaro sont victimes d’un premier rapport sexuel non consenti.
Aussi, 15,7% des enfants mineurs (moins de 18 ans) à Nosy Be ont subit un premier rapport
sexuel contraint, s’il est de 8,5% à Taolagnaro.
32
Même si la comparaison entre la fréquence de premiers rapports sexuels non consenti pour la
population d’étude en générale et la distribution de la population victime selon l’âge à la
première pratique d’ESEC n’est pas adéquate, on peut noter toutefois que la tendance (en
terme de proportion) de l’âge à la première pratique suit corollairement la tendance des
premiers rapports sexuels non consenti dans la communauté : plus on observe une proportion
élevée des premiers rapports sexuels non consenti dans une communauté, plus on observe une
proportion non négligeable de la première pratique d’ESEC à un âge avancé, c’est à dire avant
l’âge de 15 ans.
Pour la population d’étude en générale, l’âge moyen au premier rapport sexuel à Nosy Be est
de 14,6 ans, s’il est de 15,9 ans à Taolagnaro. Pourtant, l’âge moyen à la première pratique
d’ESEC pour toutes formes confondues est un peu reculé, soient de 15,5 ans à Nosy Be et de
16,5% à Taolagnaro.
Le mode de l’âge à la première pratique d’ESEC, soit 15 ans, est le même pour les deux
districts et rejoigne le mode de l’âge au premier rapport sexuel pour l’ensemble de la
population d’étude. L’âge minimal à la première pratique d’ESEC est de 10 ans à Nosy Be,
s’il est de 11 ans à Taolagnaro.
Tableau 7 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEC par forme de l’exploitation sexuelle et
par districts, selon l'âge à la première pratique
NOSY BE TAOLAGNARO
33
L’âge moyen à la première pratique d’ESEC varie selon les formes et districts. En général, et
quelque soit la forme d’ESEC, l’âge moyen à la première pratique est plus avancé à Nosy Be
qu’à Taolagnaro. Pour la prostitution infantile, l’âge moyen à la première pratique est de 15,3
ans à Nosy Be, s’il est à 16,8 ans à Taolagnaro. Par ailleurs, l’âge moyen à la première
pratique du tourisme sexuel est un peu reculé aussi bien avec les étrangers qu’avec les
nationaux. L’âge moyen à la première pratique du tourisme sexuel avec des étrangers est de
17,2 ans à Nosy Be, s’il est de 17,8 ans à Taolagnaro. Pourtant, à la première pratique du
tourisme sexuel avec des nationaux, l’âge moyen est de 15,7 ans à Nosy Be, s’il est de 16,9
ans à Taolagnaro. Enfin, un écart est observé entre les deux districts concernant l’âge moyen à
la première pratique de la pornographie infantile. Il est de 14,7 ans à Nosy Be, s’il est de 19,5
ans à Taolagnaro.
Tableau 8 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC par mode d'introduction à la pratique, selon les
formes d'ESEC et les tranches d'âge à la première pratique d'une des formes
NOSY-BE TAOLAGNARO
Entrainé Entrainé
Contraint par des Libre Contraint par des Libre
Caractéristique par adulte camarades décision Total Effectif par adulte camarades décision Total Effectif
Forme ESEC
Prostitution infantile 13,7 2,0 84,3 100,0 51 2,0 10,0 88,0 100,0 50
Tourisme sexuel/
Etrangers 6,3 0,0 93,8 100,0 32 - 6,7 93,3 100,0 15
Tourisme sexuel/
Nationaux 16,7 0,0 83,3 100,0 6 - 5,0 95,0 100,0 20
Pornographie
Infantile 42,9 14,3 42,9 100,0 7 50,0 50,0 - 100,0 2
Tranche d'âge à la
première pratique
d'ESEC
< 10 ans - - - - - - - - - -
34
A Nosy Be, le mode d’introduction à la première pratique est contraignant par des adultes
chez les 13,0% de la population victime d’ESEC. La même situation n’est observée que chez
les 4,8% de la population victime d’ESEC à Taolagnaro.
Cependant, c’est avec la forme d’ESEC « pornographie infantile » qu’on a identifié une
proportion frappante du mode d’introduction contraignant à la première pratique. A Nosy Be,
3 sur 7 des victimes de pornographie infantile ont subit ce mode d’introduction contraignant,
si est de 1 sur 2 victimes à Taolagnaro.
Quelque soit la forme d’ESEC, 78,3% des victimes à Nosy Be ont déclaré avoir eu des
touristes étrangers (de nationalité malagasy et étrangère confondu) comme clients ou
partenaires principaux, si la proportion est de 32,3% à Taolagnaro. Par contre pour ce dernier,
75,8% des victimes ont déclaré avoir eu des adultes de la localité comme clients ou
partenaires principaux, si cette proportion est de 69,6% à Nosy Be.
Toutefois, les partenaires « adultes locaux » sont plus fréquemment rencontrés dans la forme
d’ESEC « prostitution infantile » : 92,2% de ces victimes de prostitution infantile à Nosy Be
et 90,2% à Taolagnaro ont déclaré avoir eu des adultes de la localité comme clients ou
partenaires principaux. Par ailleurs, 27,5% des victimes de prostitution infantile ont déclaré
avoir eu des touristes étrangers (de nationalité malagasy et étrangère confondu) comme clients
ou partenaires principaux, si aucun cas n’est observé à Taolagnaro.
35
Tableau 9 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC par formes d'ESEAC, selon certaines
caractéristiques des partenaires
NOSY-BE TAOLAGNARO
Tourisme Tourisme Tourisme Tourisme
Prostitution sexuel/ sexuel/ Pornographie Prostitution sexuel/ sexuel/ Pornographie
infantile Etrangers Nationaux Infantile Effectif infantile Etrangers Nationaux Infantile Effectif
Principaux clients
Touristes étrangers 14 33 4 3 54 0 14 5 1 20
Missionnaires/Vacanciers 5 - 6 1 12 8 - 9 - 17
Etrangers résidents 2 5 - - 7 5 4 - - 9
Adultes Locaux 47 - - 1 48 46 - - 1 47
Autres 0 - - 2 2 1 - - - 1
Sexe des clients
Masculin 51 33 6 6 96 44 14 16 1 75
Féminin - - - - 0 6 1 4 1 12
Les deux - - - 1 1 - - - - -
Pour les victimes de tourisme sexuel, 100% ont attesté avoir eu des touristes étrangers (ne
sont pas de nationalité malagasy) comme clients ou partenaires principaux à Nosy Be, si la
proportion est de 93,3% à Taolagnaro. Cependant, 26,7% avec ce groupe de victimes ont
affirmé avoir eu des étrangers résidents (ne sont pas de nationalité malagasy) comme clients
ou partenaires principaux à Taolagnaro, si la proportion n’est que 15,2% à Nosy Be.
Quant aux victimes de pornographie infantile, 42,9% ont attesté avoir eu des touristes
étrangers (de nationalité malagasy et étrangère confondu) comme clients ou partenaires
principaux à Nosy Be.
Concernant le sexe des partenaires habituels, et quelque soit la forme, 95,7% des victimes à
Nosy Be font la pratique avec des partenaires de sexe opposé, si la proportion est de 85,5% à
Taolagnaro. Cependant, 14,5% des victimes, et sont de sexe masculin, font la pratique avec
des femmes à Taolagnaro, si aucun cas n’est observé à Nosy Be. Par contre, l’homosexualité
masculine (pratique entre homme et homme) n’est observée qu’à Nosy Be et avec une
proportion faible (2,9%). De même, la pratique de l’homosexualité féminine (femme et
femme) y est aussi observée avec une proportion de 1,4%.
36
Dans la prostitution infantile, 96,1% des victimes à Nosy Be et 90,2% à Taolagnaro ont
rapporté que leurs clients principaux sont de nationalité malagasy. Si les Européens ne
constituent pas des clients potentiels à Taolagnaro, ils le sont à Nosy Be : les français ont été
rapportés chez les 25,5% des victimes et les Italiens chez les 13,7%. Par contre, les clients
venant du grand continent d’Afrique et des îles voisines ne constituent pas encore des clients
potentiels aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro.
Relatif au tourisme sexuel avec les étrangers, les trois premiers principaux clients à Nosy Be
sont les Français (cités à 84,8% par les victimes), les Espagnols (à 33,3%) et les Réunionnais
(à 15,2%). A Taolagnaro, ce sont les Français (à 40%), les Espagnols (à 13,3%) et les Chinois
(à 13,3%).
Au sujet de pornographie infantile, les clients Français (cités à 57,1%), les Africains (à
28,6%) sont fréquemment cités par les victimes à Nosy Be. Les Italiens et les Réunionnais ont
été cités chacun à 14,3%.
La pratique du multi partenariat est observée chez les 46,4% des victimes d’ESEC à Nosy Be,
si elle est de 33,9% à Taolagnaro. La pratique du multi partenariat est plus constatée avec les
formes « prostitution infantile » et « pornographie infantile ». Pour la prostitution infantile, la
pratique est observée chez les 54,9% des victimes de la forme à Nosy Be, et de 56,9% à
Taolagnaro. Cependant, 85,7% des victimes de la pornographie infantile à Nosy Be
pratiquent la multi partenariat.
Sur l’ensemble des réponses émanant des victimes, et pour toutes formes confondues, une
faible proportion de la pratique se fait en dehors des maisons : 3,7% à Nosy Be (plages isolées
et bateau) et 1,1% à Taolagnaro (voitures).
Cependant, l’hôtel reste le lieu habituellement utilisé pour la pratique des actes d’ESEC à
Taolagnaro, 37,4% des réponses obtenues. Et vienne en seconde place, l’utilisation du
domicile des clients, soit 30,8% des réponses obtenues. La maison de tolérance (une chambre
aménagée dans la famille ou un domicile à part et négocié avec la famille/parents pour la
victime) tienne la troisième place, soit 16,5% des réponses obtenues.
37
A Nosy Be, la maison de tolérance occupe la première place parmi les lieux habituellement
utilisés pour la pratique des actes d’ESEC, soit 28,6% des réponses obtenues. 28% sont dans
les hôtels et 19,9% dans les domiciles du client.
Force est de constater que si les maisons de passe reconnues dans la communauté ont connu
une faible proportion d’utilisation (6,2% à Nosy Be et 2,2% à Taolagnaro), d’autres types de
lieu pour la pratique apparaissent entre autre des « maisons particulièrement louées à cet
effet », soit de 12% aussi bien à Taolagnaro qu’à Nosy Be.
Tableau 10 : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC par formes d'ESEAC, selon certaines
caractéristiques des pratiques
NOSY-BE TAOLAGNARO
Tourisme Tourisme Tourisme Tourisme
Prostitution sexuel/ sexuel/ Pornographie Prostitution sexuel/ sexuel/ Pornographie
infantile Etrangers Nationaux Infantile Effectif infantile Etrangers Nationaux Infantile Effectif
Pratique le multi
partenariat
Oui 28 9 - 6 43 29 7 17 1 54
Non 22 23 6 1 52 18 7 2 1 28
Lieu habituel de
l'acte
1= Hôtel 13 26 4 2 45 11 12 9 2 34
2= Maison louée à cet
7 8 1 4 20 2 1 8 - 11
effet
3= Maison de
10 6 4 - 20 4 1 2 - 7
tolérance
4= Maison de passe 5 4 - 1 10 2 - - - 2
5= Plage isolée - - - 5 5 - - - - 0
6= Domicile client 31 - 1 32 26 1 1 - 28
7= Sur les bâteaux 1 - - - 1 - - - - 0
8= AUTRE - - - - 0 - - - - 0
Domicile/Chambre du
19 7 - - 26 8 - - - 8
répondant
Domicile du camarade - 1 - - 1 - - - - 0
Résidence - 1 - - 1 - - - - 0
Voiture - - - - 0 - - 1 - 1
Recrutement des
clients
1= Le répondant
48 27 5 2 82 43 12 15 2 72
même
2= Chauffeur Taxi - - - - 0 1 - - - 1
3= Prostitué âgé - - - - 0 - - - 0
4= Personnel Hôtel - 1 - 1 2 1 2 3 - 6
5= BAR MAN - - - - 0 - - - - 0
6= Videur de boîte de
- - - - 0 - - - - 0
nuit
7= Petit ami - - - - 0 1 - - - 1
8= Patron 1 - - 2 3 - - - - 0
9= Parents 3 4 1 - 8 1 - - - 1
10= Batelier - - - - 0 - - - - 0
11= Camarade 1 3 2 2 8 2 1 2 - 5
12= AUTRE - - - - 0 - - - - 0
Période habituelle
pour la pratique
1= Toute l'année 40 16 4 - 60 21 3 2 - 26
2= Haute saison 1 7 - 1 9 1 5 8 - 14
3= Basse saison - 2 - 1 3 - - - - 0
4= Vacance scolaire 4 5 2 - 11 5 5 3 - 13
5= Week-end 9 3 2 5 19 21 2 6 1 30
38
Si les hôtels sont les lieux privilégiés et habituels pour le tourisme sexuel (étrangers et
nationaux confondus), évoqués par 76,9% des victimes à Nosy Be et 60% à Taolagnaro, les
domiciles du client sont l’endroit le plus élu pour la prostitution infantile, soit rapporté par
60,8% des victimes à Nosy Be et par 51% à Taolagnaro. Par ailleurs, 71,4% des victimes de la
pornographie infantile à Nosy Be ont mentionné les plages isolées comme lieu habituel pour
l’acte.
Le recrutement des clients se fait en majorité par les victimes eux mêmes : 79,6% sur
l’ensemble des réponses obtenues par les victimes à Nosy Be et 83,7% à Taolagnaro. Notons
particulièrement que 71,4% des victimes de la pornographie infantile à Nosy Be ont vu leurs
clients recrutés par une tierce personne.
A Nosy Be, l’ensemble des réponses obtenues a montré que les différentes saisons dans
l’année n’ont pas d’influence particulière sur la pratique de l’activité. Cette dernière est
propice durant toute l’année, et soit citée à 58,8% des réponses obtenues. Cependant à
Taolagnaro, le week-end, les vacances scolaires et la haute saison touristique ont pu marquer
un effet sur la fréquence de l’activité, et sont respectivement cités à 36,1%, 15,7% et 16,9%
des réponses collectées.
Graphique 12
Quant à l’accès à l’hôtel, une Figure X : Répartition (en %) des enfants mineurs victimes d’ESEAC selon
l’accès à l’hôtel
proportion de 25% des enfants
mineurs (moins de 18 ans) à NOSY BE TAOLAGNARO
39
CHAPITRE 5 : IMPLICATIONS DE LA PRATIQUE SUR LE BIEN ETRE DES
ENFANTS VICTIMES
___________________________________________________________________________
Tableau 11 : Répartition (en %) des victimes d’ESEC par niveau d’instruction atteint, selon certaines
caractéristiques socio -démographiques
Niveau d'instruction
Implantation
Hôtels-Maisons de 6,9 17,2 13,8 20,7 - 3,4 17,2 17,2 3,4 100,0 29
passe -Bars
Age de quitter
l'école
[6-9 ans] - 1,5 - - - - - - - 100,0 131
[10-14 ans] - 10,7 7,6 - - - - - - 100,0 131
[15-17 ans] - 6,1 22,1 3,1 - - - - - 100,0 131
[18-24 ans] - 0,8 3,8 6,1 - - - - - 100,0 131
NSP/ND - - 7,6 - - - - - - 100,0 131
Ensemble
Non victimes 5,4 16,1 18,6 4,9 0,5 7,3 31,5 13,9 2,0 100,0 409
Victime ESEAC 6,1 19,1 35,1 9,2 - 5,3 15,3 9,2 0,8 100,0 131
La différence n’est pas significative entre la proportion de population n’ayant aucun niveau
d’instruction pour l’ensemble de la population d’étude de 10-24 ans (5,4%) et pour
l’ensemble de la population victimes d’ESEC (6,1%).
40
Cependant, et concernant l’abandon de l’école (ensemble Nosy Be et Taolagnaro), la
différence est significative (p<0,05) entre la proportion observée pour l’ensemble de la
population d’étude de 10-24 ans (44,4%) et celle observée pour l’ensemble de la population
victimes d’ESEC (63,4%). Si aucun des enfants de moins de 18 ans qui ont abandonné l’école
n’a atteint le niveau secondaire II pour les victimes d’ESEC, la même situation a été observée
avec la population totale de l’étude mais pour la population de moins de 15 ans. Par ailleurs,
aucune victime d’ESEC qui a abandonné l’école, n’a atteint le niveau supérieur.
Communément à la population totale de l’étude, la proportion des victimes ayant abandonné
l’école augmente avec l’âge, passant de 6,0% pour la tranche d’âge 10-14 ans à 69,9% pour
celle de 18-24 ans (p<0,001). Parmi les victimes qui ont abandonné l’école, 31,3% ont quitté
l’école avant l’âge de 15 ans et une partie non négligeable, soient 49,4% ont quitté l’école
entre 15-17 ans. Cette tendance n’est pas significative par rapport avec celle observée avec la
population totale de l’étude.
Quant à la répartition des victimes selon le niveau d’instruction (aucune instruction, abandon
d’école et scolarisé), aucune différence significative n’est constatée entre Nosy Be et
Taolagnaro.
A Nosy Be, la proportion des enfants sans instruction, celle des enfants ayant abandonné
l’école et celle scolarisés sont respectivement 4,3%, 66,7% et 29,0%. Cependant, la
proportion de la population scolarisée présente une différence significative (p<0,05) entre
celle de la population totale d’étude (55,6%) et celle de la population des victimes (29,0%).
A Taolagnaro, la proportion des enfants sans instruction, celle des enfants ayant abandonné
l’école et celle scolarisés sont respectivement 8,1%, 59,7% et 32,3%. La proportion de la
population scolarisée n’a pas montré une différence significative entre celle de la population
totale d’étude (44,8%) et celle de la population des victimes (32,3%).
41
A Nosy Be comme à Taolagnaro, une différence significative n’a été constatée entre les
groupes de villages prédéfinis selon la répartition par niveau d’instruction des victimes
(aucune instruction, abandon d’école et scolarisé).
Toutefois à Nosy Be, on a rencontré les proportions les plus élevées des victimes ayant
abandonné l’école dans les groupes de villages « Implantation Hôtels » et « Implantation
d'Usine-Plage », et sont respectivement de 41,3% et 34,8%. Pourtant, une faible proportion
des victimes scolarisés est observée dans les groupes de villages « Implantation d'Usine-
Plage » et « Implantation Pêcherie-Plage », et sont respectivement de 20,03% et 5,0%.
Selon la définition adoptée dans l’enquête, a été considérée comme ayant un emploi, toute
personne ayant déclaré avoir une activité régulière ou non dans le secteur formel ou informel,
avec une contrepartie financière ou non.
Ainsi, pour la tranche d’âge de 15-24 ans, la proportion des victimes déclarant n’ayant pas un
emploi est de 66,7% à Nosy Be, si elle est de 59,3% à Taolagnaro. Cependant, une proportion
de 13,3% des enfants victimes de 10-14 ans a déclaré avoir un travail régulier (ou ayant un
emploi) à Nosy Be.
Quant aux branches d’activités pour ceux qui ont déclaré ayant une activité régulière, 45,%
des victimes travaillent ou employés dans le secteur formel (public ou privé) à Nosy Be, dont
2 sur 3 sont des personnes de ménages d’un restaurant ou d’une maison. 35,% pratique la
profession libérale dont 3 sur 4 s’investissent dans le commerce (petit commerçant et marché
ambulant). Cependant, 20,0% se sont investis dans le travailleur de sexe et l’ont considéré
comme une activité régulière et source de revenue.
42
Par contre à Taolagnaro, une grande proportion des victimes, soit 68,2%, déclare avoir une
activité régulière et pratique la profession libérale dont la moitié a une activité commerciale
(petit commerçant et marché ambulant) et l’autre moitié a un emploi manuel qualifié (artisan,
ouvrier, coiffeuse, chauffeur…). Seulement 22,7% sont des employés dans le secteur formel
et sont tous dans le secteur privé. Cependant, 9,1% considère l’activité d’animateur
communautaire, même si une contrepartie financière est très dérisoire et irrégulière, comme
une activité régulière.
Tableau 12 : Répartition (en nombre) des victimes d'ESEC qu’ils ont ou non un emploi,
selon certaines caractéristiques socio-économiques
NOSY BE TAOLAGNARO
Ne travaille Ne travaille
pas Travaille pas Travaille
actuellement actuellement NSP/ND actuellement actuellement NSP/ND
Tranche d'âge
[10-14 ans] 13 2 - 3
[15-17 ans] 13 4 - 16 3 2
[18-24 ans] 23 14 - 19 19
Emplois/branche
d'activités
Commerce - 5 - 3
Chauffeur - - 1
Artisan / ouvriers - 0 - 4
Coiffeuse - 1 - 3
Employés de
- 6 - 3
ménage/restaurant
Administrations
- 3 - 0
publiques
Autres services
- 0 - 2
privés
Travailleur de sexe - 4 - 0
Marché ambulant - 1 - 4
Animateurs
- 0 - 2
communautaires
Nombre de fois de
repas pris par jour
une fois 2 1 - 2 2
deux fois 7 3 - 7 5
trois fois 37 15 - 28 15 2
plus de trois fois 3 1 - 1
Nombre de fois
d'achat de
nouveaux
vêtements le
dernier mois
aucun 20 9 - 14 6
une fois 15 6 - 10 9
deux fois 11 1 - 9 5
trois fois 1 3 - 3
plus de trois fois 2 1 - 2 2 2
43
Des efforts ont été constatés aussi bien auprès des victimes ayant une activité régulière qu’au
niveau de ceux qui n’en ont pas afin d’assurer d’avoir leur plat au nombre de 3 fois par jour,
soit 80,0% des victimes à Nosy Be et 73,4% à Taolagnaro. Notons que la quantité et la qualité
énergétique et nutritive du repas ne sont pas creusées durant l’enquête. Toutefois, on a
observé qu’une proportion non négligeable des victimes, ayant ou non d’emploi, a du mal
assurer le nombre de repas 3 fois par jour, soit 18,8% à Nosy Be et 26,7% à Taolagnaro.
Le fait de s’habiller correctement fait partie des besoins physiologiques primaires de l’homme
et a une corrélation directe avec le revenu de l’individu ou du ménage. En effet, 72,4% des
victimes à Nosy Be et 66% à Taolagnaro, ayant ou non un emploi, n’ont pas le moyen
d’acheter de nouveau vêtement qu’une seule fois ou n’ont pas acheté du tout le mois dernier
(42,0% à Nosy Be et 33,3% à Taolagnaro). Seulement 10,1% à Nosy Be et 11,7% ont eu le
moyen d’acheter trois nouveaux vêtements ou plus. Aucune différence significative n’a été
observée entre Nosy Be et Taolagnaro selon la répartition des victimes par capacité d’achat de
nouveaux vêtements.
Tableau 13 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC qu'ils ont eu ou non une implication physique ou
psychologique, selon certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
Implications physique et psychologique
NOSY-BE TAOLAGNARO
a eu les a eu les
N'a trois N'a trois
jamais a été a été a été formes jamais a été a été a été formes
Caractéristiques eu démoralisé fatigué malade associées Effectif eu démoralisé fatigué malade associées Effectif
Tranche d'âge
[10-14 ans] 66,7 6,7 13,3 - 13,3 15 66,7 - 33,3 - - 3
[15-17 ans] 76,5 11,8 - 5,9 5,9 17 76,2 - 23,8 - - 21
[18-24 ans] 54,1 13,5 16,2 2,7 13,5 37 55,3 2,6 36,8 5,3 - 38
Sexe
Féminin 64,2 10,4 11,9 3,0 10,4 67 67,9 1,9 26,4 3,8 - 53
Masculin - 50,0 - - 50,0 2 33,3 - 66,7 - - 9
Fréquence du
traumatisme
Occasionnellement
- - - - - - - - 100,0 - - 1
(6 derniers mois)
Rarement (< 3
- 41,2 35,3 5,9 17,6 17 - 7,7 84,6 7,7 - 13
fois)
Souvent (<15
- - 25,0 - 75,0 4 - - 66,7 33,3 - 3
jours)
Association de
formes/pratiques
Une seule 73,9 8,7 4,3 2,2 10,9 46 75,6 2,4 19,5 2,4 - 41
Deux formes 38,9 11,1 27,8 5,6 16,7 18 43,8 - 50,0 6,3 - 16
Trois formes 40,0 40,0 20,0 - - 5 20,0 - 80,0 - - 5
44
La répartition de la population victime d’ESEC selon les manifestations des implications
physique et psychologique, n’a pas montré une différence significative entre Nosy Be et
Taolagnaro. Les 37,7% des victimes à Nosy Be se plaignent d’au moins une manifestation
physique et/ou psychologique des implications de l’acte, si la proportion est de 37,1% à
Taolagnaro.
Il est à noter que la proportion des victimes qui se plaignent des implications physique et/ou
psychologique augmente avec l’âge. A Nosy Be, cette proportion est de 34,6% pour la tranche
d’âge de 10-17 ans et est passée à 65,4% avec les victimes de 18-24 ans. A Taolagnaro, elle
est de 26,1% avec les victimes de 10-17 ans et allant à 73,9% avec les victimes de 18-24 ans.
Cependant, il est aussi observé que plus la victime est l’objet de plus d’une forme d’ESEC,
plus elle présentait une manifestation de l’implication physique et/ou psychologique de l’acte.
Avec la pratique d’une seule forme d’ESEC, 73,9% et 75,6% des victimes, respectivement à
Nosy Be et à Taolagnaro, n’ont jamais eu des implications physique et/ou psychologique. Par
contre, 61,1% des victimes de deux formes d’ESEC et 60,0% des victimes de trois formes se
plaignent d’implications physique et/ou psychologique à Nosy Be. A Taolagnaro, 56,3% des
victimes de deux formes d’ESEC et 80,0% des victimes de trois formes se plaignent
d’implications physique et/ou psychologique.
A Nosy Be, la déception (rapportée par 23,2% des victimes) et la fatigue (rapportée par 23,2%
des victimes) sont les manifestations d’implication physique et/ou psychologique les plus
rencontrées. Par ailleurs, la fatigue est la manifestation la plus rapportée par les victimes à
Taolagnaro, soit à 32,3%.
45
4. USAGE DE DROGUES ET ALCOOL
La prise d’alcool pour l’acte est observée chez les 17,4% des victimes à Nosy Be. Cette
proportion est doublée à Taolagnaro, soit 30,6%. D’habitude, et quelque soit la forme, la prise
d’alcool se fait avant l’acte : 83,3% des victimes qui prennent d’alcool à Nosy Be et 94,7%
pour ceux de Taolagnaro.
Graphique 13
Si 68,4% des victimes de la prise d’alcool ont « parfois » cette habitude pour l’acte à
Taolagnaro, la moitié (50,0%) des victimes de la prise d’alcool sont déjà au stade
d’accoutumance et qualifiée de « souvent » à Nosy Be.
46
Quelque soit la fréquence, la prise d’alcool pour l’acte est plus rencontrée avec la pratique de
tourisme sexuel. Une proportion de 33,3% et 48,6%, respectivement à Nosy Be et à
Taolagnaro, des victimes du tourisme sexuel (avec étrangers et nationaux) déclare avoir pris
d’alcool pour l’acte. Cependant, il est à noter que la prise d’alcool pour l’acte chez les
victimes de la prostitution infantile à Taolagnaro (29,4%) représentait le double de ce qu’on a
observé à Nosy Be (17,6%).
Le fait de fumer pour l’acte est observée chez les 11,6% des victimes à Nosy Be, s’il est de
12,9% à Taolagnaro. Comme il est déjà observé pour la prise d’alcool, il est aussi constaté
que le fait de fumer se pratique en grande partie avant l’acte. Soit une proportion de 50,0% et
de 75,0%, respectivement à Nosy Be et à Taolagnaro, des victimes qui fument.
Graphique 14
Selon la tranche d’âge des
victimes qui fument, 87,5%
font parti de 18-24 ans à
Taolagnaro, si la majorité
des victimes qui fument à
Nosy Be se trouvent dans la
tranche d’âge de 15-17 ans,
soit 62,5%.
Relatif au niveau
d’instruction, une même
proportion des victimes qui
fument est constatée aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, soit 87,5%, n’ont aucune
instruction ou ayant abandonné l’école. Par ailleurs, les 100% des victimes qui fument ont
déclaré que ce comportement est un choix personnel, sans aucun entrain ni de contrainte.
Corollairement avec la tendance observée sur la prise d’alcool, le fait de fumer pour l’acte est
plus rencontrée avec la pratique de tourisme sexuel. Une proportion sensiblement égale est
constatée à Nosy Be et à Taolagnaro, soit respectivement de 17,9% et 17,1% des victimes du
tourisme sexuel (avec étrangers et nationaux) ont déclaré avoir fumé pour l’acte.
47
5. MALTRAITANCE
Une proportion assez élevée de victimes d’ESEC à Nosy Be, soit 24,6%, ont vécu une maltraitance,
dont 23,5% sont des enfants de moins de 18 ans. A Taolagnaro, la proportion n’est que 12,9%, dont
25,0% sont des enfants de moins de 18 ans.
Graphique 15
A Taolagnaro, 50,0% des victimes
d’une maltraitance se plaignent
d’avoir vécu « souvent » l’acte. Par
contre à Nosy Be, cette proportion
est de 29,4%, et une grande
proportion (50,0%) a rapporté avoir
subit « rarement » ou du moins
« occasionnellement » l’acte de
maltraitance.
Les auteurs de la maltraitance les plus évoqués par les victimes sont les clients. Ces derniers
sont cités par 88,2% des victimes à Nosy Be et par 100,0% des victimes à Taolagnaro.
Une proportion élevée des victimes ayant subit la maltraitance est constituée par une
population ayant abandonné l’école : 82,4% à Nosy Be et 50,0% à Taolagnaro.
Il est aussi observé que la maltraitance est plus présente dans la pratique de la prostitution
infantile, soit 17,6% de ce groupe à Taolagnaro. Par contre à Nosy Be, c’est avec le tourisme
sexuel (avec étrangers et nationaux) qu’on a trouvé la proportion la plus élevée de
maltraitance, soit 41,0% de ce groupe.
48
6. SANTE DE LA REPRODUCTION
Pour tout âge confondu, il est observé que 55,2% des victimes à Nosy Be ont été enceintes au
moins une fois, s’il est de 28,6% avec la population non victime d’ESEC. Cette différence est
significative (p<0,05). Par ailleurs, 45,3% des victimes à Taolagnaro a été enceinte au moins
une fois, s’il est de 33,6% avec la population non victime d’ESEC mais cette différence n’est
pas significative (p>0,05).
Graphique 16
Sur l’ensemble des filles victimes d’ESEC ou non, ayant déclaré avoir été enceintes au moins
une fois, 71,0% ont rapporté avoir au moins une grossesse non désiré à Nosy Be, si la
proportion est seulement de 28,3% à Taolagnaro.
Particulièrement pour les filles victimes d’ESEC et ayant déclaré avoir été enceintes au moins
une fois, 73,0% et 54,2%, respectivement à Nosy Be et à Taolagnaro, ont rapporté avoir au
moins une grossesse non désiré.
49
Tableau 14 : Répartition (en nombre) de la population féminine qu'elles ont un antécédent de grossesse ou
non, selon certaines caractéristiques de la grossesse et socio -démographique
Avoir eu un antécédent de grossesse
NOSY-BE TAOLAGNARO
Tranche d'âge
[10-14 ans] 5 39 44 3 12 15 1 9 10 2 2
[15-17 ans] 9 33 42 8 9 17 10 36 46 3 16 19
[18-24 ans] 18 8 26 26 9 35 25 26 51 21 11 32
(n=) 32 80 112 37 30 67 36 71 107 24 29 53
Nb moyen ayant au
moins un
0,3 0,6 0,3 0,5
antécédent de
grossesse
Nb grossesses non
désirées
1 17 17 17 17 3 3 12 12
2 3 3 6 6 1 1 1 1
3 2 2 4 4
(n=) 22 0 22 27 0 27 4 0 4 13 0 13
Nb moyen de
grossesses non 0,7 0,7 0,1 0,5
désirées
Niveau
d'instruction
Aucun 1 2 3 1 2 3 8 5 13 2 2 4
Abandon 25 20 45 34 10 44 26 24 50 20 13 33
Scolarisé 6 58 64 2 18 20 2 42 44 2 14 16
Tranche d'âge à la
1ère grossesse
[10-14 ans] 7 7 7 7 2 2 2 2
[15-17 ans] 15 15 19 19 21 21 7 7
[18-24 ans] 9 9 10 10 12 12 7 7
NSP/ND 1 1 1 1 1 1 8 8
Sous un autre angle, 5 sur 10 filles victimes et ayant déclaré avoir été enceintes au moins une
fois à Taolagnaro, ont rapporté avoir au moins une grossesse non désiré, contre 1 cas sur 10
pour les filles non victimes. Cependant à Nosy Be, la même proportion 7 sur 10 filles
rapportant avoir au moins une grossesse non désiré, a été observée aussi bien chez les
victimes que chez les non victimes et ayant témoigné avoir été enceintes au moins une fois.
A Nosy Be comme à Taolagnaro, la répartition des filles ayant été enceintes au moins une fois
selon le niveau d’instruction, n’a pas montré une différence significative entre les filles
victimes et non victimes : plus de 90% des filles ayant été enceintes au moins une fois ont
abandonné l’école et/ou n’ayant aucun niveau d’instruction.
50
6.2. Issue de grossesse
6.2.1. Avortement
Dans les deux districts, Nosy Be et Taolagnaro, la pratique de l’avortement est plus marquée
chez les victimes d’ESEC que chez les non victimes. A Nosy Be, une proportion de 48,6%
des victimes ayant été déjà enceintes au moins une fois, a déclaré avoir pratiqué l’avortement
au moins une fois, contre 31,3% rencontré chez les non victimes. De même à Taolagnaro,
33,3% des victimes ayant été déjà enceintes au moins une fois, a témoigné avoir pratiqué
l’avortement au moins une fois, contre 11,1% rencontré chez les non victimes.
Graphique 17
En d’autre terme, 5 sur 10
des filles victimes ayant été
déjà enceintes au moins une
fois à Nosy Be, a déclaré
avoir pratiqué l’avortement
au moins une fois. A
Taolagnaro, le rapport est de
3 sur 10 des filles déclarant
avoir été enceintes au moins
une fois.
La pratique de l’avortement
aussi bien chez les victimes que chez les non victimes, a évolué en proportion avec
l’augmentation de l’âge. La même tendance est observée au sein des deux districts.
Cependant, la pratique à plusieurs reprises de l’avortement est plus constatée à Nosy Be :
18,9% des victimes ayant déclaré avoir été enceintes au moins une fois, ont pratiqué au moins
à deux reprises un avortement, si la proportion n’est seulement que 3,1% chez les non
victimes.
Même si le nombre de cas observés est très petit pour la tranche d’âge de 10-14 ans, il est
toutefois méritant de soulever que la pratique de l’avortement est rencontrée à Nosy Be sur
deux filles victimes et sur trois filles non victimes d’ESEC dans ce groupe d’âge.
51
En se rapportant au cas de grossesses non désirées, 7 sur 10 de ces dernières ont été l’objet de
l’avortement à Nosy Be avec les filles victimes d’ESEC et 6 sur 10 à Taolagnaro. Chez les
non victimes, un peu moins de cas est observé dans 5 sur 10 des filles non victimes aussi bien
à Nosy Be qu’à Taolagnaro.
Tableau 15 : Répartition (en nombre) de la population féminine, ayant un antécédent de grossesse, qu'elles ont
un antécédent d'avortement ou non, selon certaines caractéristiques de grossesse et socio -démographique
Avoir eu un antécédent d'avortement
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC
Caractéristiques 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3
Tranche d'âge
[10-14 ans] 3 2 5 2 1 3 1 1 0
[15-17 ans] 3 6 9 1 1 6 8 2 8 10 2 1 3
[18-24 ans] 3 1 14 18 8 4 2 12 26 2 23 25 5 1 15 21
(n=) 9 1 22 32 11 4 3 19 37 4 32 36 7 1 16 24
Nb moyen ayant
au moins un
0,3 0,5 0,1 0,3
antécédent
d'avortement
Rang de la
grossesse
1ère 8 1 9 6 1 3 10 3 3 6 1 7
2ème 1 1 5 3 8 1 1 1 1
3ème 0 0 0 0
(n=) 9 1 10 11 4 3 18 4 4 7 1 8
Nb grossesses
non désirées
1 8 9 17 7 3 7 17 2 1 3 7 5 12
2 1 2 3 4 2 6 1 1 1 1
3 1 1 2 1 3 4 0 0
(n=) 9 0 1 12 22 11 4 3 9 27 2 0 0 2 4 7 1 0 5 13
Nb moyen
d'avortement
0,5 0,7 0,5 0,6
sur grossesse
non désirée
Niveau
d'instruction
Aucun 1 1 1 1 1 7 8 2 2
Abandon 3 1 21 25 10 4 3 17 34 1 25 26 5 1 14 20
Scolarisé 6 6 1 1 2 2 2 2 2
C’est surtout avec la première grossesse que l’avortement est la plus pratiqué aussi bien chez
les victimes que chez les non victimes. Pourtant, il est à noter particulièrement que 44,4% des
victimes ayant déclaré avoir été enceintes une fois, ont pratiqué l’avortement pour la
deuxième grossesse.
52
L’avortement est plutôt pratiqué par les filles victimes ayant abandonné l’école et/ou n’ayant
aucun niveau d’instruction. A Nosy Be, 94,4% des pratiquants de l’avortement sont des filles
victimes ayant abandonné l’école. La proportion est un peu moins à Taolagnaro, soit de
75,0%. Par contre, chez les filles non victimes d’ESEC, l’avortement est plus poussé chez les
scolarisées : la proportion est de 60,0% des filles non victimes et ayant déclaré avoir été
enceinte au moins une fois à Nosy Be, si elle est de 66,7% à Taolagnaro.
Tableau 16 : Répartition (en nombre) de la population féminine, ayant un antécédent de grossesse, qu'elles ont
un antécédent de fausse coche/mort-née ou non, selon certaines caractéristiques de la grossesse et socio -
démographique
Avoir eu un antécédent de Fausse couche et Mort-née
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC
Caractéristiques 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3
Tranche d'âge
[10-14 ans] 5 5 1 2 3 1 1
[15-17 ans] 1 8 9 2 6 8 10 10 1 2 3
[18-24 ans] 3 15 18 1 25 26 2 23 25 3 18 21
(n=) 4 28 32 3 1 33 37 2 34 36 4 20 24
Nb moyen ayant
au moins un FC 0,13 0,11 0,06 0,17
ou MN
Rang de la
grossesse
1ère 2 2 1 1 2 2 2 2 2
2ème 1 1 2 2 2 2
3ème 1 1
(n=) 4 4 3 1 4 2 2 4 4
Nb grossesses
non désirées
1 2 15 17 2 15 17 3 3 3 9 12
2 2 1 3 1 1 4 6 1 1 1 1
3 2 2 4 4
(n=) 4 18 22 3 1 23 27 4 4 3 10 13
Nb moyen de
FC/MN sur
0,18 0,15 0,00 0,23
grossesse non
désirée
Niveau
d'instruction
Aucun 1 1 1 1 8 8 1 1 2
Abandon 4 21 25 2 1 31 32 2 24 26 3 17 20
Scolarisé 6 6 1 1 1 2 2 2 2
53
A Nosy Be, la proportion des FC/MN chez les filles ayant été enceinte au moins une fois est
légèrement les mêmes pour les non victimes et victimes d’ESEC, et respectivement de 12,5%
et 10,8%. Par contre à Taolagnaro, la proportion des FC/MN (16,7%) chez les filles victimes
et ayant été enceinte au moins une fois, représente le triple de celle observée chez les filles
non victimes et ayant été enceinte au moins une fois (5,6%).
Il est aussi constaté que 23,1% des grossesses ayant terminé par FC/MN chez les victimes
d’ESEC à Taolagnaro sont des grossesses non désirées. Par contre à Nosy Be, toutes les
grossesses ayant terminé par FC/MN sont des grossesses non désirées aussi bien pour les
victimes (soit 14,8% des grossesses chez les victimes) que pour les non victimes (soit 18,2%
des grossesses chez les non victimes).
Aucune différence significative n’a été observée entre la proportion des victimes et non
victimes ayant contracté une IST aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro. Cependant, 7,2% des
victimes déclarent avoir contracté une IST à Nosy Be, si la proportion est de 9,5% chez les
non victimes. A Taolagnaro, 14,5% des victimes ont rapporté avoir contracté une IST, si la
proportion est de 10,6% chez les non victimes.
Il est observé dans les deux districts que les filles sont les plus exposées aux IST chez les
groupes victimes d’ESEC : 66,7% et 100% des personnes ayant contracté une IST,
respectivement à Taolagnaro et à Nosy Be, sont de sexe féminin. Par contre, chez les groupes
de non victimes, ce sont avec les garçons que l’IST est plus fréquent : 81,8% et 84,2% des
personnes ayant contracté une IST, respectivement à Taolagnaro et à Nosy Be, sont de sexe
masculin.
54
Le multi partenariat est observé chez les 44,4% des victimes d’ESEC ayant contracté une IST
à Taolagnaro. Pourtant, cette proportion est doublée, soit 80,0% à Nosy Be.
Tableau 17 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont un antécédent d’IST ou non, selon
certaines caractéristiques
Avoir eu un antécédent d’IST
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'est pas victime N'est pas victime
Victime d'ESEAC Victime d'ESEAC
d'ESEAC d'ESEAC
Ayant Jamais Ayant Jamais Ayant Jamais Ayant Jamais
Caractéristiques contracté contracté Eff. contracté contracté Eff. contracté contracté Eff. contracté contracté Eff.
une IST une IST une IST une IST une IST une IST une IST une IST
Tranche d'âge
[10-14 ans] 1 72 73 15 15 10 10 1 2 3
[15-17 ans] 10 63 73 2 15 17 6 82 88 2 19 21
[18-24 ans] 8 47 55 3 34 37 16 94 110 6 32 38
(n=) 19 182 201 5 64 69 22 186 208 9 53 62
Nb moyen ayant
au moins un 0,09 0,07 0,11 0,15
antécédent d’IST
Sexe
Féminin 3 109 112 5 62 67 4 103 107 6 47 53
Masculin 16 73 89 2 2 18 83 101 3 6 9
Multi partenariat
chez les
victimes
d’ESEAC
Non 1 35 36 4 34 38
Oui 4 28 32 4 17 21
NSP/ND 1 1 1 2 3
(n=) 5 64 69 9 53 62
Niveau
d'instruction
Aucun 4 4 3 3 1 16 17 2 3 5
Abandon 14 58 72 5 41 46 14 78 92 3 34 37
Scolarisé 5 120 125 20 20 7 92 99 4 16 20
Le test de VIH pourrait aider l’étude dans l’appréciation de l’implication directe de l’épidémie
au sein de la communauté face aux divers comportements. Durant cette étude la pratique du
test n’a pas pu être effectuée. Ainsi, l’appréciation de l’implication de l’épidémie pour la
population de l’étude s’est faite d’une façon indirecte à travers le risque encouru et d’attraper
la maladie face aux comportements des individus. Pour ce faire, l’appréciation se fait sur la
pratique du test de dépistage de VIH au sein de la population cible de l’étude.
A cet effet, on a observé encore une proportion très faible de la population d’étude ayant
pratiqué le test de dépistage de VIH dans les deux districts : 8,5% à Nosy Be et 27,8% à
Taolagnaro. La pratique du test de dépistage est plutôt observée chez la tranche d’âge de 18-
24 ans de la population de l’étude. A Nosy Be, la pratique du test est constatée chez les 16,3%
de la population de 18-24 ans, s’il est seulement de 4,5% chez la population de 10-17 ans. A
55
Taolagnaro, elle est pratiquée chez les 33,8% de la population de 18-24 ans, s’il est de 22,9%
chez la population de 10-17 ans.
Cependant, la pratique du test de dépistage est plus élevée chez les victimes que chez les non
victimes d’ESEC. A Nosy Be, la proportion des victimes ayant pratiqué le test est de 13%, si
elle est de 7% chez les non victimes. De même à Taolagnaro, la proportion des victimes ayant
pratiqué le test est de 34%, si elle est de 26% chez les non victimes.
Tableau 18 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont effectué le test de VIH ou non,
selon certaines caractéristiques
Avoir effectué un test de VIH
NOSY-BE TAOLAGNARO
Tranche d'âge
[10-14 ans] 2 71 73 1 14 15 10 10 3 3
[15-17 ans] 2 71 73 3 14 17 19 69 88 6 15 21
[18-24 ans] 10 45 55 5 32 37 35 75 110 15 23 38
(n=) 14 187 201 9 60 69 54 154 208 21 41 62
Nb moyen ayant
effectué le test 0,07 0,13 0,26 0,34
de VIH
Sexe
Féminin 5 107 112 9 58 67 21 86 107 16 37 53
Masculin 9 80 89 2 2 33 68 101 5 4 9
Multi partenariat
chez les
victimes
d’ESEAC
Non 1 35 36 4 34 38
Oui 4 28 32 4 17 21
NSP/ND 1 1 1 2 3
(n=) 5 64 69 9 53 62
Niveau
d'instruction
Aucun 4 4 1 2 3 2 15 17 1 4 5
Abandon 5 67 72 6 40 46 23 69 92 13 24 37
Scolarisé 9 116 125 2 18 20 29 70 99 7 13 20
Pour l’ensemble de la population d’étude aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, il est observé
que la proportion des garçons pratiquant le test de dépistage de VIH est légèrement supérieure
à celle des filles. A Nosy Be, 9,9% des garçons (soit environ 1 sur 10) ont pratiqué le test de
dépistage, s’il est de 7,8% chez les filles (soit environ 4 sur 50). Pourtant à Taolagnaro, 34,5%
des garçons (soit environ 4 sur 10) ont pratiqué le test de dépistage, s’il est de 23,1% chez les
filles (soit environ 12 sur 50).
56
Auprès des victimes d’ESEC, le test de dépistage est plutôt pratiqué par ceux ayant
abandonné l’école et/ou n’ayant aucun niveau d’instruction. A Nosy Be, 77,8% des
pratiquants du test de dépistage sont des victimes ayant abandonné l’école. La proportion est
de 75,0% à Taolagnaro. Par contre, chez les non victimes d’ESEC, le test est plus poussé chez
les scolarisées : la proportion est de 64,3% des non victimes à Nosy Be, si elle est de 53,7% à
Taolagnaro.
7. AUTRES DROITS
7.1. Loisir
Il est observé une contraste entre les loisirs préférés et ceux pratiqués. Pour la population
d’étude ayant privilégié le sport, étant un loisir sain, seulement près des deux tiers ont pu le
pratiquer effectivement. A Nosy Be, 30,7% ont déclaré avoir préféré le sport, si seulement
20,9% ont pu le pratiquer. La même tendance est observée à Taolagnaro avec 37,8% ont
déclaré avoir préféré le sport, si seulement 27,7% ont pu le pratiquer.
Par conséquent, la répartition de la population d’étude selon les loisirs pratiqués a montré que
la promenade (sur les plages, simple balade,…), devient le loisir favori pour tout âge
confondu, soit 31,8% à Nosy Be et 31,7% à Taolagnaro. Pourtant, ce loisir est préféré par
24,4% de la population de l’étude à Nosy Be et seulement 16,7% à Taolagnaro.
Quant au loisir avisé éducationnel et/ou culturel (lecture, film, écouter ou jouer de la
musique), un écart de trois points de pourcentage est observé entre la proportion de la
population de l’étude ayant préféré ce type de loisir et celle pouvant en pratiquer. A Nosy Be,
24,8% ont déclaré avoir préféré ce groupe de loisir éducationnel et/ou culturel, si 29,9% l’ont
pratiqué. La même tendance, et une proportion plus faible, est observée à Taolagnaro avec
18,5% ont déclaré avoir préféré ce groupe de loisir, si ce dernier est pratiqué par 21,4% de la
population de l’étude.
57
7.2. Recherche de soins et utilisation de service
La recherche de soins et l’accès aux services font partie des droits fondamentaux de tous les
citoyens. Pourtant, ces droits pourraient être frustrés d’une manière ou d’une autre selon les
comportements de l’individu lui-même et de la communauté. Quelque soit l’origine de ces
frustrations, ces dernières pourraient être considérées comme une implication directe ou
indirecte dans la vie quotidienne de tout individu. Ces frustrations pourraient se manifester
par une démotivation pour rechercher de soins et/ou par une faible utilisation de services
concernés par les besoins. Ainsi, l’analyse sur la recherche de soins et l’utilisation de services
est de mise pour apprécier les implications lesquelles sont traduites en termes de frustrations
ou hésitations auprès de la population de l’étude.
Tableau 19 : Répartition (en nombre) de la population d’étude qu'ils ont cherché de soins/services ou non, selon
certains circonstances et besoins
Avoir effectué un test de VIH
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC N'est pas victime d'ESEAC Victime d'ESEAC
Infections
sexuellement 18 1 19 4 1 5 22 22 9 9
transmissible
Traumatisme
physique et 13 13 26 17 6 23
psychologique
Accouchement
(NV et MN
confondus)
Sage-femme 20 20 24 24 16 16 11 11
Médecin 5 5 6 6 3 3
Traditionnel 5 5 1 1 5 5 2 2
Famille 1 1 5 5
(n=) 26 26 30 30 32 32 16 16
Contraception/
méthodes
confondues
74 127 201 39 30 69 124 84 208 52 10 62
(moderne,
calendrier, IVG
et autres)
Devant un accouchement, 100% des filles victimes ou non et ayant déclaré avoir une
grossesse à terme au moins une fois, ont toujours recours à une assistance d’une personne
pour se faire accoucher. En général, aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, concernant le
58
recours à une personne qualifiée (sage femme ou médecin) pour l’accouchement, il est
observé que la proportion est plus élevée chez les victimes d’ESEC. A Taolagnaro, 87,5%
des victimes d’ESEC ayant une grossesse à terme ont recours à une personne qualifiée, s’il est
de 68,8% chez les non victimes. Pareillement à Nosy Be, 87,5% des victimes d’ESEC ayant
une grossesse à terme ont recours à une personne qualifiée, s’il est de 68,8% chez les non
victimes. En d’autre terme, le recours à une personne non qualifiée (accoucheuse traditionnel
ou un simple membre de la famille) est plus rencontré chez les non victimes d’ESEC.
De même, aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, 100% des victimes d’ESEC ayant déclaré
avoir un traumatisme physique et psychologique, quelque soit la forme (démoralisation,
fatigue et malade) ont toujours cherché des soins.
Devant des Infections sexuellement transmissible (IST), 5 sur 5 des victimes ayant déclaré
avoir contracté une IST au moins une fois, a toujours cherché des soins à Taolagnaro, si le
rapport 4 sur 5 est trouvé à Nosy Be.
Cependant, l’utilisation d’une méthode contraceptive, toutes méthodes confondues, est plus
fréquemment observée chez les victimes d’ESEC que chez les non victimes. Par conséquent,
83,9% des victimes ont déclaré avoir déjà utilisé une méthode contraceptive, contre 59,6%
chez les non victimes à Taolagnaro. A Nosy Be, 56,5% des victimes ont déclaré avoir déjà
utilisé une méthode contraceptive, contre 36,8% chez les non victimes.
59
CHAPITRE 6 : DETERMINANTS SOCIAUX, ECONOMIQUES ET CULTURELS DU
PHENOMENE
___________________________________________________________________________
1. FACTEURS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
NOSY-BE TAOLAGNARO
Nombre de
membres
habituels
1 35,0 65,0 20 78,6 28,6 14
2 64,5 35,5 31 76,9 23,1 13
3 77,8 22,2 36 73,1 26,9 26
4 83,7 16,3 43 84,0 16,0 25
5 80,0 20,0 45 82,2 17,8 45
6 86,2 13,8 29 61,8 38,2 34
7 69,4 30,6 36 79,2 20,8 24
8 84,6 15,4 13 80,8 19,2 26
9 et plus (n=13) 76,5 23,5 17 79,0 21,0 62
La répartition des cas de victimes d’ESEC selon une fréquence relative a montré que 55,1%
des victimes à Nosy Be et 59,6% à Taolagnaro ont un chef de ménage de sexe masculin.
Cependant, et selon une analyse bivariée, on a observée qu’un ménage tenu par un chef de
ménage de sexe féminin aura plus de chance d’avoir un membre victime d’ESEC. A cet effet,
et en se référent à l’ensemble des ménages de la population de l’étude, 27,2% des ménages
tenus par un chef de ménage de sexe féminin à Nosy Be ont un membre victime d’ESEC, si le
cas s’est présenté à une proportion de 24,4% chez les ménages tenus par un chef de ménage
de sexe masculin. La même tendance à été constatée à Taolagnaro : 28,4% des ménages tenus
par un chef de ménage de sexe féminin ont un membre victime d’ESEC, si le cas est observé
sur 20,3% des ménages tenus par un chef de ménage de sexe masculin.
60
Rappelons qu’il y a une différence significative sur le nombre moyen des membres de ménage
entre Nosy Be et Taolagnaro. En effet, 47,4% des ménages de la population échantillonnée
ont un nombre de personne inférieur ou égal à 4 dans les villages d’étude de Nosy Be, si la
proportion est de 25,4% à Taolagnaro.
Corollairement à cette situation générale à Taolagnaro, 70,0% des victimes d’ESEC ont un
ménage avec des membres au nombre de 5 et plus. Cependant à Nosy Be, la fréquence
d’apparition de cas de victimes ne semble pas avoir de différence entre les ménages avec des
membres inférieur à 5 et ceux avec des membres supérieur ou égal à 5.
NOSY-BE TAOLAGNARO
En général, et selon une fréquence relative, il est constaté que le nombre de fratrie de la
victime a influencé la pratique de l’acte. A cet effet, 72,6% des victimes à Taolagnaro ont un
61
nombre de fratrie supérieur ou égal 4, si la proportion est de 62,3% à Nosy Be. D’autant plus,
à Nosy Be comme à Taolagnaro, le mode pour le nombre de fratrie des victimes est de 5.
Par conséquent, 67,8% des victimes à Taolagnaro ont occupé le premier, le second et le
troisième rang dans la fratrie, si la proportion est de 63,8% à Nosy Be. Par ailleurs, le mode
pour le rang de fratrie des victimes est le « premier enfant » aussi bien à Taolagnaro qu’à
Nosy Be.
Tableau 22 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEAC par nombre de fratrie, selon le
rang dans la famille
Nombre de fratrie des victimes d'ESEAC
NOSY-BE TAOLAGNARO
Rang dans la
famille Aucune 1à3 4à6 7 et plus Aucune 1à3 4à6 7 et plus
1è 15,8 36,8 31,6 15,8 19 - 43,5 47,8 8,7 23
2è - 66,7 20,0 13,3 15 - 37,5 37,5 25,0 8
3è - 60,0 40,0 - 10 - 27,3 72,7 - 11
4è - - 75,0 25,0 4 - 20,0 80,0 - 5
5è - - 60,0 40,0 5 - - 50,0 50,0 6
6è - - 60,0 40,0 5 - - 33,3 66,7 3
7è - - 100,0 - 2 - - 50,0 50,0 2
8è - - - 100,0 2 - - - 100,0 2
9è et plus - - - 100,0 7 - - - 100,0 2
Pourtant, il est à noter à Nosy Be que 100,0% de la population des victimes occupant le 4è
rang ou plus ont un nombre de fratrie supérieur ou égal à 4. La même situation est observée à
Taolagnaro mais à partir des victimes ayant occupé le 5è rang ou plus.
Particulièrement à Nosy Be, des victimes occupant le premier, le second et le troisième rang
ont été encore observés, soit 59,1% de ce groupe, même si le nombre de fratrie est inférieur à
4. Par contre à Taolagnaro, 61,9% de ce groupe ont un nombre de fratrie supérieur ou égal à
4.
Il est aussi enregistré que le niveau d’instruction est identifié auprès des victimes comme
facteur favorisant la pratique de l’acte. Il est observé que 71,0% des victimes à Nosy Be ont
abandonné l’école, si non n’ayant aucun niveau d’instruction. La proportion est de 67,7% à
Taolagnaro.
62
Pour l’ensemble des victimes, scolarisé ou non, la période de la puberté (15-17 ans) pourrait
être considérée comme un facteur facilitant le passage à la première pratique de l’acte. A cette
période de la puberté, la proportion des victimes passant à la première pratique est la plus
élevée, et est de 43,5% à Nosy Be, si elle de 62,9% à Taolagnaro.
NOSY-BE TAOLAGNARO
NSP/ND - 100,0 - 1 - - - -
Selon le type du dernier établissement fréquenté, les établissements publics ont connu
beaucoup plus d’abandon d’école que les établissements privés (confessionnel et non
confessionnel confondu). A Nosy Be, 59,1% des victimes ayant abandonné l’école sont
observés avec les établissements publics, si la proportion est de 55,9% à Taolagnaro.
Tableau 24 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEAC, ayant été scolarisée, par type
du dernier établissement fréquenté, selon l'âge à la première pratique d'ESEAC
NOSY-BE TAOLAGNARO
NSP/ND - 100,0 - 1 - - - -
Particulièrement pour les établissements privés, ceux non confessionnels ont connu
fréquemment un abandon d’école (soit 34,8% des victimes) que les privés confessionnels (soit
63
6,1% des victimes) à Nosy Be. Pourtant, l’inverse est observé à Taolagnaro car 32,2% des
victimes ayant abandonné l’école ont fréquenté un établissement privé confessionnel, et
11,9% des victimes ont fréquenté un établissement privé non confessionnel avant de quitter le
monde de l’école.
Cependant, pour les victimes ayant fréquenté un établissement public avant de quitter l’école,
64,2% ont passé à la première pratique avant l’âge de 18 ans à Nosy Be, si la proportion est de
58,7% à Taolagnaro.
Par contre, avec les victimes ayant fréquenté un établissement privé (confessionnel et non
confessionnel confondu) avant de quitter l’école, l’âge à la première pratique est beaucoup
plus tardif : 58,3% ont passé à la première pratique entre 18-24 ans à Nosy Be, si la
proportion est de 53,8% à Taolagnaro.
Tableau 25 : Répartition (en %) de la population d’étude par leur état matrimonial, selon qu’ils sont victimes
d’ESEAC ou non
NOSY-BE TAOLAGNARO
Marié Marié
En Marié tradi- En Marié tradi-
Eff. Eff.
Victime Céliba- union légale- tionne- Céliba- union légale- tionne-
ou non taire Divorcé Veuf libre ment llement taire Divorcé Veuf libre ment llement
Non 88,6 1,0 - 5,0 - 5,5 201 86,1 1,0 - 2,9 1,4 8,7 208
Les victimes d’ESEC ont en grande partie un statu de célibataire. La proportion est de 78,3%
et 93,5% respectivement à Nosy Be et Taolagnaro. A Nosy Be comme à Taolagnaro, aucun
des victimes ne sont pas mariés légalement.
Entre les victimes qui n’ont plus le statu d’un célibataire, il est observé que l’union libre avec
un partenaire favorise le plus la pratique d’une forme d’ESEC. A Taolagnaro, 75,0% victimes
n’ayant plus le statu d’un célibataire, sont en union libre avec un partenaire. La proportion est
de 53,3% à Nosy Be. Pour ce dernier, après l’union libre comme une situation favorisante,
33,3% des victimes qui n’ont plus le statu d’un célibataire, sont des personnes divorcées.
64
2. ENVIRONNEMENT FAMILIAL DES VICTIMES D’ESEC
Le faite d’avoir les deux parents en vie ne constitue pas un facteur pouvant limiter la pratique
de l’ESEC dans un ménage. Il est observé que 78,2% et 68,1% des victimes, respectivement à
Nosy Be et à Taolagnaro, ont les deux parents en vie.
Cependant à Nosy Be, le faite de vivre en présence des deux parents biologiques peut
influencer l’abus d’ESEC. Seulement 18,8% des cas de victimes ont été observés dans cette
situation. Pourtant, le faite de ne pas vivre avec aucun des parents biologiques (vivant seul ou
avec une personne autre que les parents biologiques) constitue un contexte favorisant la
pratique de l’acte, soit 58,0% des victimes.
Par contre, une proportion assez élevée des victimes à Taolagnaro, soit 48,4%, ont vécu
ensemble avec les deux parents. A part l’existence d’hôtel, peut-on apporter comme une
explication à ce phénomène la présence d’autres facteurs tels que l’utilisation du domicile des
clients (30,8% des réponses obtenues) et la maison de tolérance (16,5% des réponses
obtenues) lesquels sont devenus une pratique courante pour l’acte.
Concernant les victimes vivant avec l’un des parents biologiques, il est observé aussi bien à
Nosy Be qu’à Taolagnaro, que la proportion des victimes est très faible avec les pères
biologiques qu’avec les mères biologiques. Seulement 8,7% et 3,2% de cas de victimes,
respectivement à Nosy Be et à Taolagnaro, ont été observés avec les pères.
La répartition des ménages de la population d’étude par sexe du chef de ménage selon qu’ils
sont victimes d’ESEAC ou non, a soutenu le constat sus - cité. On a observée qu’un ménage
tenu par un chef de ménage de sexe féminin aura plus de chance d’avoir un membre victime
d’ESEC : à Nosy Be, 27,2% des ménages tenus par un chef de ménage de sexe féminin ont
un membre victime d’ESEC, si le cas s’est présenté à une proportion de 24,4% chez les
ménages tenus par un chef de ménage de sexe masculin ; à Taolagnaro, 28,4% des ménages
tenus par un chef de ménage de sexe féminin ont un membre victime d’ESEC, si le cas est
observé sur 20,3% des ménages tenus par un chef de ménage de sexe masculin.
65
2.2. Etat matrimonial des parents et chefs de ménages des victimes
Concernant la répartition des victimes selon l’état matrimonial des parents et/ou chefs de
ménages habitant la victime, aucune différence n’est constatée entre Nosy Be et Taolagnaro.
Cependant, il est observé que l’état matrimonial pourrait favoriser la pratique de l’ESEC. A
Nosy Be comme à Taolagnaro, plus est élevé le risque d’avoir une victime d’ESEC dans le
ménage si le statut matrimonial des parents n’est pas « marié », soit légalement ou soit
traditionnellement.
En effet, 66,7% des victimes à Nosy Be sont venus d’un ménage avec des parents et/ou chefs
de ménage qui ne sont pas mariés, c’est à dire qu’ils sont divorcés ou veufs ou en union libre.
La proportion est de 55,0% des victimes à Taolagnaro.
Tableau 26 : Répartition (en %) de la population d’étude par leur état matrimonial des parents, selon qu’ils sont
victimes d’ESEAC ou non
NOSY-BE TAOLAGNARO
Marié Marié
En légal ou En légal ou
Eff. Eff.
Victime Céliba- union tradi- NSP/N Céliba- union tradi-
ou non taire Divorcé Veuf libre tionnel D taire Divorcé Veuf libre tionnel NSP/ND
Non 27,4 17,4 8,0 20,9 23,4 3,0 201 0,5 16,8 18,8 15,4 47,6 1,0 208
Oui 7,2 31,9 10,1 24,6 26,1 - 69 - 9,7 22,6 21,0 43,5 3,2 62
(n=) 60 57 23 59 65 6 270 0 1 41 53 45 126 4 270
Avec les parents sans instruction de la population totale de l’étude, on a observé 32,0% des
ménages ayant une victime d’ESEC à Nosy Be, si la proportion est de 18,8% à Taolagnaro.
Ce groupe représentait le 11,6% des ménages des victimes à Nosy Be, s’il l’est de 9,7% à
Taolagnaro.
Concernant les parents ayant un niveau d’instruction dans la population totale d’étude, le
risque d’apparition d’une victime d’ESEC est plus élevé chez les ménages dont la mère et/ou
le père n’ayant qu’un niveau d’instruction primaire et secondaire I, par rapport aux ménages
avec l’un des parents ayant un niveau d’instruction secondaire II ou plus.
66
A Nosy Be, et avec l’ensemble des mères de la population d’étude n’ayant qu’un niveau
d’instruction primaire et secondaire I, le risque d’apparition d’une victime d’ESEC est de
23,4% des ménages, si la proportion n’est que de 7,7% avec les mères ayant un niveau
d’instruction secondaire II ou plus. La même tendance est observée aussi bien avec les pères
n’ayant qu’un niveau d’instruction primaire et secondaire I (21,6%) qu’avec les pères ayant
un niveau d’instruction secondaire II ou plus (13,3%).
Cette tendance à Nosy Be est aussi constatée à Taolagnaro, même si les proportions se
rapprochent entre elles. Avec l’ensemble des mères de la population d’études n’ayant qu’un
niveau d’instruction primaire et secondaire I, le risque d’apparition d’une victime d’ESEC est
de 29,1% des ménages, si elle est de 18,6% avec les mères ayant un niveau d’instruction
secondaire II ou plus. Par ailleurs, avec les pères n’ayant qu’un niveau d’instruction primaire
et secondaire I, le risque d’apparition d’une victime d’ESEC est de 31,7%, si la proportion est
de 21,6% avec les pères ayant un niveau d’instruction secondaire II ou plus.
Chez les victimes mineures (10-17 ans), à Nosy Be comme à Taolagnaro, il est remarqué que
la proportion des victimes avec une mère sans instruction est supérieure à celle des victimes
avec père sans instruction. A Nosy Be, elle est de 15,6% avec une mère sans instruction
contre 9,4% avec un père sans instruction. De même à Taolagnaro, la proportion est de 16,6%
avec une mère sans instruction contre 8,3% avec un père sans instruction.
3. FACTEURS ECONOMIQUES
Tableau 27 : Répartition (en %) de la population d’étude par la situation de travail des parents, selon qu’ils
sont victimes d’ESEAC ou non
Situation de travail des parents
NOSY-BE TAOLAGNARO
Deux Deux
parents Père Mère Ni père, parents Père Mère Ni père,
Effectif
Victime ou travail seulement seulement ni mère travail seulement seulement ni mère
non (n=2) (n=184) (n=1) (n=83) Effectif (n=3) (n=192) (n=1) (n=74)
NON 0,0 68,2 0,0 31,8 201 0,0 73,1 0,5 26,4 208
* « Ni père, ni mère » : regroupe la population avec deux parents décédés, père et/ou mère
inconnus et deux parents n’ont pas de travail.
67
Aussi bien à Taolagnaro qu’à Nosy Be, aucune différence significative n’a été observée entre
la répartition des victimes et non victimes selon la situation de travail des parents. Cependant,
il est constaté que la source de revenu des ménages des victimes est assurée en majorité par le
père seulement. La proportion est de 68,1% et de 64,5%, respectivement à Nosy Be et à
Taolagnaro. Par ailleurs, environ le tiers des victimes vivaient avec une ménage sans aucune
source de revenu sure : 27,5% à Nosy Be et 30,6% à Taolagnaro. C’est à dire que soient les
deux parents décédés, soient père et/ou mère inconnus ou soient les deux parents n’ont pas de
travail.
Tableau 28 : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC qu’ils ont un père ayant un
travail, selon le type d’emploi/branche d’activités
NOSY BE TAOLAGNARO
Fréquence Pourcentage Fréquence Pourcentage
Commerce 6 11,3 3 7,0
Chauffeur 3 5,7 8 18,6
Artisan / ouvriers 24 45,3 17 39,5
Coiffeuse 4 7,5 0,0
Employés de
0,0 1 2,3
ménage/restaurant
Administrations publiques 4 7,5 6 14,0
Autres services privés 3 5,7 5 11,6
Travailleur de sexe 0,0 0,0
Marché ambulant 0,0 0,0
Animateurs
0,0 0,0
communautaires
Agriculteur 9 17,0 1 2,3
Retraite 0,0 2 4,7
Total 53 100,0 43 100,0
Quant aux branches d’activités, une grande proportion des pères des victimes ont pratiqué la
profession libérale, comme une activité régulière : la proportion est de 69,8% et 65,1%
respectivement à Nosy Be et à Taolagnaro.
68
Tableau 29.a : Répartition (en %) des ménages de la population d’étude qu’ils sont victimes
ou non, selon les caractéristiques de logement et de l’habitat
Il est observé que sur l’ensemble de la population d’étude ayant été propriétaire de la maison
d’habitation, la famille des victimes d’ESEC à Nosy Be y est représentée seulement à 20,5%,
si les 79,5% sont constitués par la famille des non victimes. A Taolagnaro, la proportion est
de 23,0% et 77,0% respectivement pour la famille des victimes et celle des non victimes.
En se référant seulement à la population des victimes d’ESEC, 47,8% des familles abritaient
les victimes sont des propriétaires de l’habitat, 37,7% sont des locataires et 14,5% sont
hébergés gratuitement à Nosy Be. Quant à Taolagnaro, 69,4% des familles hébergeant les
victimes sont des propriétaires de l’habitat, 29,0% sont des locataires et 1,6% sont hébergés
gratuitement.
Avec cette situation, une analyse est de mise afin d’apprécier la relation entre la recherche
d’une stabilité physique de l’habitat et la pratique de l’acte d’ESEC.
Tableau 29.b : Répartition (en %) des ménages de la population par stabilité de l’habitat du
ménage, selon qu’ils sont victimes ou non
Stabilité de l’habitat du ménage
NOSY-BE TAOLAGNARO
Moyenne Moyenne
ment ment
Victime ou Instable stable Stable Instable stable Stable
non (n=140) (n=87) (n=43) Effectif (n=137) (n=89) (n=44) Effectif
Non 54,7 28,4 16,9 201 56,7 25,0 18,3 208
Ainsi, et pour faciliter l’analyse, le degré de stabilité physique de l’habitat est catégorisé
« stable = murs, plancher et toits en matériaux durs, résistant aux intempéries »,
« moyennement stable = murs, plancher sont constitués par des matériaux rigides mêmes s’ils
ne sont pas durs mais les toits sont fragiles et ne résistant pas aussi longtemps aux
intempéries » et « instable = ni les murs, ni les toits sont constitués par des matériaux
rigides ».
69
En effet, à Nosy Be comme à Taolagnaro, la proportion de la population des non victimes
occupant un habitat qualifié de « stable » est toujours supérieure à celle de la population des
victimes. Chez les non victimes à Nosy Be, 16,9% occupent un habitat stable, s’il l’est de
13,0% chez les victimes. A Taolagnaro, 18,3% des non victimes ont un habitat stable, si la
proportion est de 9,7% chez les victimes.
Cependant, sur l’ensemble de la population d’étude ayant une maison d’habitation qualifiée
de « stable », seulement une proportion de 20,9% revient à la famille des victimes, si les
79,1% sont constitués par la famille des non victimes. A Taolagnaro, la proportion est de
13,6% et 86,4% respectivement pour la famille des victimes et celle des non victimes.
Tableau 29.c : Répartition (en %) des ménages de la population d’étude qu’ils sont victimes
ou non, selon les caractéristiques de logement et de l’habitat
70
Quant aux matériaux de construction de l’habitat, à Taolagnaro, des proportions sensiblement
égales sont observées entre les habitats des victimes et non victimes concernant l’utilisation
des matériaux durs ou rigides, résistant aux intempéries pour les murs et les toitures.
Par contre à Nosy Be, les familles des non victimes ont plus de possibilité d’avoir un habitat
avec des murs et toits en matériaux durs ou rigides lesquels pourraient résister aussi
longtemps aux intempéries. Il est observé que 66,7% des habitats des non victimes ont des
murs avec des matériaux durs ou rigides (ciments ou tôles ou bois) contre 21,7% chez les
victimes. Par ailleurs, 69,7% des habitats des non victimes ont des toits rigides, résistant aux
intempéries (tôles ou tuiles) contre 56,6% chez les victimes
Le niveau de vie des ménages est apprécié par la possession de certains biens de
consommation. Il est à noter qu’aucune différence significative n’a été constatée entre la
répartition des ménages des victimes et des non victimes selon les biens possédés. Sous un
autre angle, on peut dire que des efforts ont été constatés chez un ménage des victimes pour
posséder des biens consommables et s’aligner au ménage des non victimes.
En effet, il est observé à Nosy Be que près de trois ménages des victimes sur dix (27,5%) ne
possèdent aucun bien de consommation durable. Le cas se présente seulement avec un
ménage des victimes sur dix (6,5%) à Taolagnaro.
71
Pourtant, avec la radio comme le bien consommable le plus possédé par les familles
malgaches, il est observé que près de un tiers des ménages des victimes (39,1%) n’en
possèdent pas encore à Nosy Be. La proportion est de 30,6% à Taolagnaro. La télévision vient
en deuxième place dans les deux districts et comme pour la radio, ce sont les ménages des non
victimes qui en sont le plus fréquemment équipés. Cette différence est plus constatée à Nosy
Be. Néanmoins, très peu de ménages disposent d’un réfrigérateur aussi bien chez les victimes
que chez les non victimes.
La satisfaction des biens physiologiques entre autres les repas journaliers et l’achat de
vêtements, fait partie des besoins primaires de l’être humain et un droit fondamental.
L’analyse de cette satisfaction des biens physiologiques permet aussi d’évaluer le niveau de
vie des ménages de la population d’étude.
Il est observé qu’une proportion non négligeable des familles malgaches n’arrive pas à avoir
les repas de trois fois par jour. Pourtant, dans la population de l’étude, ce sont les familles des
victimes qui en sont le plus fréquemment frappés. La proportion est de 25,9% à Taolagnaro et
de 18,8% à Nosy Be.
Le même constat est observé avec la possibilité d’acheter un nouveau vêtement dans le
dernier mois. En effet, il est observé que près de deux ménages des victimes sur cinq n’ont
aucune possibilité d’offrir un nouveau vêtement à la personne victime le dernier mois, soit
42,0% à Nosy Be et 32,3% à Taolagnaro.
En somme, on peut dire que la recherche de la satisfaction des besoins physiologiques est un
facteur poussant un membre de la famille à être victime d’ESEC.
72
Tableau 31 : Pourcentage de ménages par certains besoins physiologiques, selon qu’ils sont
victimes ou non
NOSY-BE TAOLAGNARO
Besoins physiologiques N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
Nb Repas par jour
une fois 1,5 4,3 2,9 6,5
deux fois 9,0 14,5 16,3 19,4
trois fois 87,1 75,4 75,0 72,6
plus de trois fois 2,5 5,8 5,8 1,6
Nb de fois d'achat de
vêtements neufs
une fois 19,9 30,4 23,6 30,6
deux fois 17,9 17,4 24,5 22,6
trois fois 11,9 5,8 7,7 4,8
plus de trois fois 8,5 4,3 13,0 9,7
Aucun 41,8 42,0 31,3 32,3
Effectif de ménages 201 69 208 62
Madagascar est réputé pour ses diversités et richesses culturelles, et certaines pratiques et
cérémonies traditionnelles, comme la célébration de mariage traditionnel, les rites funéraires,
la circoncision, les fêtes villageoises sont encore de mise à nos jours.
Aussi bien à Nosy-Be qu’à Taolagnaro, ces évènements font partie intégrante de la vie des
communautés, et de plus en plus attirent les jeunes.
L’étude a inclus parmi les informations à recueillir auprès des cibles des groupes de
discussion dirigée la recherche des croyances, us et pratiques traditionnelles qui existent dans
les zones d’étude et qui pourraient influencer ou faciliter la survenue des ESEC, ainsi que les
solutions adoptées par la communauté pour y remédier ou réduire le phénomène.
73
Il ressort des interviews de groupe
«De plus en plus de mères célibataires s’adonnent à la
aussi bien à Nosy-Be qu’à prostitution et ce n’est pas étonnant après de voir les
enfants vivant dans ce milieu entraînés à leur tour».
Taolagnaro que les mœurs locaux
sont tolérants vis-à-vis de la GDD – Nosy‐Be, 2007
74
L’avènement de l’internet et l’essor des cybercafés ont également été mentionnés comme
agence matrimoniale (recherche de mari sur internet) pour les moins de dix-huit ans, avec des
possibilités de participation à des pornographies sur site web sur demande de leur
interlocuteur.
A Taolagnaro, un accent a été mis sur le mariage précoce arrangé, où l’enfant, la plupart du
temps la fille sert de monnaie de
« Un homme peut demander en mariage (réserver) change pour les parents, dans
une fille dès son enfance en échange de bœufs qui l’acquisition de bétail (considéré dans
deviennent les propriétés des parents. Une fois la
cérémonie réalisée, l’homme et la fille sont la zone comme une richesse
considérés comme mari et femme et le Monsieur a
autorité sur la fille et peut faire ce qu’il veut en faire. inestimable pour la famille). Après les
Ce phénomène favorise le mariage précoce ».
GDD – Taolagnaro, 2007 transactions, « le mari » qui est
souvent un adulte ayant acquis une
certaine notoriété au sein de sa communauté subvient aux dépenses de scolarisation et
vestimentaires de la fille qui, parfois demeure encore parmi ses parents jusqu’à ce qu’elle soit
pubère, ou dans la situation la plus fréquente à la disposition totale et impartiale « du mari ».
Des « normes sociales » erronées ou des coutumes locales ont souvent été citées comme
facteurs influençant les comportements des parents qui rendent les filles vulnérables à
l’ESEC. En effet, des parents « ont honte si à un certain âge leur fille ne sort pas encore avec
un garçon » ou encore la communauté accepte les mariages entre certaines branches familiales
« les descendants des familles proches ( frères) peuvent se marier ». Par ailleurs, « En
l’absence du mari, son épouse peut sortir avec son beau-frère ».
75
(implantation de « Dina » au niveau local) – le contrôle régulier des pièces d’identité
dans les lieux à risque pour les enfants
la sensibilisation de la communauté sur le phénomène et la vulnérabilité des enfants
(Le tribunal réalise des émissions périodiques sur les lois qui régissent les
dépravations des mineurs.- La police effectue des sensibilisation à travers des affiches
– GDD Taolagnaro, 2007)
l’intensification d’activités sportives ou la création de centres de loisirs pour les jeunes
la mise à l’échelle de l’éducation par les pairs au niveau des communes (conseil
communal des jeunes à Nosy-Be).
A l’opposé, le nombre des « Le nombre des enfants mineurs qui fréquentent les boites de nuit
a diminué, mais le nombre des mineurs qui font du jugement
demandes de jugements supplétif pour avoir une carte d’identité a augmenté ».
supplétifs a augmenté « Les maisons qui ont été construites dans les quartiers et
destinées pour recevoir les prostituées et leurs clients ont
auprès des tribunaux et il augmenté après la mise en œuvre du contrôle d’identité dans les
boites et Bars ».
n’est pas rare que des « Beaucoup de jeunes mineurs sont allés chercher de petits
boulots (serveurs, plongeurs…) après la mise en œuvre de
jeunes filles recourent à contrôles d’identité dans les bôites de nuit et bars ».
GDD – Nosy-Be, Taolagnaro, 2007
des pièces d’identité
fausses. De même, les maisons d’accueil dans les fokontany se sont accrues pour palier à
l’interdiction de fréquentation des lieux mentionnés plus haut à ces mineurs.
76
CHAPITRE 7 : SENSIBILITE ET ATTITUDES DE LA POPULATION
___________________________________________________________________________
Ce chapitre vise à déterminer les attitudes, perception et comportement des enfants victimes
d’exploitation sexuelle, d’une part ; d’apprécier la sensibilité et les attitudes de la population
vis-à-vis des abus / exploitation à l’encontre des enfants, notamment en matière de rapportage
– signalement auprès des autorités compétentes.
Par conséquent, 69,6% des victimes à Nosy Be considèrent la pratique de l’acte comme un
travail et donc une source de revenu. Par contre à Taolagnaro, la majorité des victimes, soit
67,7% voient la pratique de l’acte comme un loisir.
77
1.2. Perception des parents, membres de la famille et communauté
Une grande partie des parents des victimes sont informés de l’acte. La même proportion, soit
58,0%, est observée aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro. Toutefois, parents informés ou
non, ce sont les victimes elles mêmes qui recrutent la grande partie de leurs clients. Puis,
viennent en deuxième place les camarades.
Cependant, parmi les parents informés, une forte proportion des victimes ont déclaré que leurs
parents approuvent la pratique de l’acte : 83,8% à Nosy Be et 72,7% à Taolagnaro.
Personne ayant
poussé à l'acte
MOI MEME 79,3 33,6 67,2 70,9
MERE ‐ ‐ ‐ 16,1
PERE ‐ ‐ ‐ 3,2
SŒUR ‐ ‐ ‐ 6,5
FRERE ‐ ‐ ‐ ‐
CAMARADE 20,7 66,7 33,4 12,9
TIERCE PERSONNE ‐ ‐ ‐ 3,2
PETIT AMI 3,4 ‐ ‐ ‐
78
Tableau 33.b : Pourcentage de victimes d’ESEAC par parents informés ou
non et selon certaines caractéristiques
TAOLAGNARO
Parents informés
Personne ayant
poussé à l'acte
MOI MEME 86,2 100 75,1 83,2
MERE ‐ ‐ ‐ ‐
PERE ‐ ‐ ‐ ‐
SŒUR ‐ ‐ ‐ ‐
FRERE 6,9 ‐ ‐ 4,2
CAMARADE 37,9 ‐ 37,4 12,5
TIERCE PERSONNE ‐ ‐ ‐ ‐
PETIT AMI ‐ ‐ ‐ ‐
79
1.3. Signalement auprès des autorités compétentes
Tableau 34 : Répartition (en nombre) de la population victime de maltraitance qui a porté plainte ou
non, selon certaines caractéristiques socio- démographiques, et satisfaction, et raisons de n’avoir
pas porté plainte
Ayant été victime de maltraitance
NOSY‐BE TAOLAGNARO
N'a pas N'a pas
A porté A porté
Caractéristiques porté Effectif porté Effectif
plainte plainte
plainte plainte
Ensemble 12 5 17 8 - 8
Age de la victime
[10-14 ans] 1 1 2 - - 0
[15-17 ans] 2 2 1 - 1
[18-24 ans] 9 4 13 7 - 7
Niveau d'instruction de la
victime
Aucun 2 - 2 2 - 2
Abandon 9 5 14 4 - 4
Scolarisé 1 - 1 2 - 2
Niveau d'instruction des
parents/chef de ménage
Mère et père, Sans
4 1 5 1 - 1
instruction/NSP
Au moins mère ou père ou
4 - 4 - - 0
chef ménage, primaire
Au moins mère ou père ou
2 4 6 5 - 5
chef ménage, secondaire
Au moins mère ou père ou
- - 0 1 - 1
chef ménage, supérieur
Deux parents ou Chef
- - 0 - - 0
ménage, primaire
Deux parents ou Chef
2 - 2 1 - 1
ménage, secondaire
Deux parents ou Chef
- - - - - -
ménage, supérieur
Satisfaction en cas de
porter plainte
Satisfait - 4 4 - - -
Non satisfait - 1 1 - - -
Raison de n’avoir porté
plainte
ne peut pas y aller seul(e) 1 - 1 - - -
ne sait pas où aller 1 - 1 2 - 2
ne veut pas 1 - 1 2 - 2
Par pitié 1 - 1 - - -
parents n'ont pas accepté 1 - 1 2 - 2
partenaire n'a pas accepté 1 - 1 1 - 1
Peur 2 - 2 - - -
Peur de la séparation 1 - 1 - - -
Peur des regards des autres 1 - 1 - - -
Peur du patron 1 - 1 - - -
NSP/ND 1 - 1 1 - 1
80
Seulement 29,4% des victimes ayant subit la maltraitance ont porté plainte à Nosy Be, si
aucune n’a porté plainte à Taolagnaro.
Il est observé qu’une forte proportion de ces victimes n’ayant pas porté plainte sont des
victimes ayant déjà abandonné l’école, si non n’ayant aucun niveau d’instruction : 91,7% à
Nosy Be et 75,0% à Taolagnaro. Par ailleurs, l’analyse a montré que la réaction « n’a pas
porté plainte » est plus constatée chez les victimes (66,7%) avec un père ou mère ou chef de
ménage n’ayant qu’un niveau primaire, si non n’ayant aucun niveau d’instruction à Nosy Be.
Par contre, à Taolagnaro, cette réaction est rencontrée plus fréquemment (87,5%) chez les
victimes avec un père ou mère ou chef de ménage ayant au moins un niveau secondaire.
Quant aux raisons de la réaction « n’a pas porté plainte », la peur de l’environnement
(partenaire, parents, clients, regards de la communauté) représente les 58,3% des réponses des
victimes à Nosy Be, si la proportion est de 37,5% à Taolagnaro. Par contre, 50,0% des
victimes d’une maltraitance et « n’a pas porté plaine » à Taolagnaro, ont déclaré « ne sait pas
où aller » (ou ne veut pas ou ne peut pas y aller seul), si la proportion est de 25,0% à Nosy Be.
Cependant, pour ceux qui ont porté plainte, quatre victimes sur cinq ont déclaré avoir été
satisfaites de l’accueil ainsi que les résultats.
L’accueil convivial ou la sympathie des responsables auprès des services sociaux de base peut
influencer et/ou encourager l’utilisation et la recherche des soins par les victimes. Ainsi, l’analyse de
l’utilisation de certains services de santé est utilisée indirectement comme baromètre d’impression sur
les réactions des responsables et/ou prestataires de services face au phénomène ainsi qu’aux victimes.
Devant une infection sexuellement transmissible (IST), l’utilisation des services est élevée et est
observée à 80,0% et à 100,0% respectivement à Nosy Be et à Taolagnaro. Pourtant, devant un
traumatisme physique et psychologique, la recherche de soins par les victimes n’est pas encore une
pratique courante à Taolagnaro (26,1%), si elle est encore à 50,0% à Nosy Be.
L’utilisation d’une méthode contraceptive chez les victimes est déjà assez élevée (76,9%) à
Taolagnaro, si elle est encore à 50,0% à Nosy Be. Cependant, pour ce dernier, 43,5% des victimes ne
81
connaissent pas ou connaissent mais n’utilisent pas une méthode contraceptive. Cette proportion ne
représente que 16,1% chez les victimes à Taolagnaro.
A plus de 90,0% des victimes aussi bien à Nosy Be qu’à Taolagnaro, ont répondu avoir apprécié les
services et accueils chez les services sociaux de base lors de la recherche de soins, entre autres les
services de PF et d’accouchement. Notons toutefois qu’à Taolagnaro, près d’une victime sur vingt a
déclaré la réticence des responsables pour acquérir de service de planification.
Chercher soins suite d'un traumatisme
physique et psychologique
NON 13 50,0 17 73,9
OUI 13 50,0 6 26,1
Se fait traiter suite d'une IST
OUI 4 80,0 9 100,0
NON 1 20,0 0,0
Utilisation de méthode contraceptive
Utilise une méthode contraceptive
39 56,5 52 83,9
actuellement
Connaît mais n'utilise pas une méthode
20 29,0 7 11,3
contraceptive actuellement
Ne connaît pas une méthode
10 14,5 3 4,8
contraceptive
Accueil des prestataires PF du CSB et
TOP Réseau
Accueillant 4 100,0 19 90,5
Réticent 0,0 2 9,5
Refus catégorique 0,0 0,0
Raison de non utilisation de méthode
contraceptive
Ne connaît pas une méthode
10 33,3 3 30,0
contraceptive
Pas d'argent 0,0 1 10,0
Peur des parents 2 6,7 3 30,0
Désir d'enfant 9 30,0 2 20,0
Autre 9 30,0 1 10,0
Accueil des prestataires du CSB lors de
l'accouchement
Accueillant 21 95,5 9 90,0
Réticent 1 4,5 1 10,0
Refus catégorique 0,0 0,0
82
3. INFLUENCE, EFFETS, INTERACTION AVEC D’AUTRES FACTEURS
A Nosy Be comme à Taolagnaro, la pratique de l’acte est surtout influencée par la recherche
de l’argent pour une survie et dont une partie pour soutenir la famille. Ces deux facteurs
touchent 76,0% des victimes à Nosy Be, si la raison a persuadé presque la moitié des victimes
(49,2%) à Taolagnaro. Pourtant, il mérite d’être soulevé que la pratique de l’acte pour pouvoir
suivre la mode est plus irrésistible à Taolagnaro (41,8%) qu’à Nosy Be (6,7%).
Par ailleurs, la recherche d’un mari étranger pour une stabilité figure parmi les raisons comme
une issue d’expectative économique : soit 8,0% et 9,0% des victimes respectivement à Nosy
Be et à Taolagnaro.
Quant à l’expectative de développement humain dans la société, il est déjà vu que 66,7% à
Nosy Be et 59,3% à Taolagnaro des victimes ont déclaré n’ayant pas un emploi. Même ceux
qui ont de l’emploi sont considéré comme des petits employés. Certains sont des femmes de
ménages du restaurant ou de maison, d’autres pratiquent une activité régulière tels que petits
commerçants, marchands ambulants. En effet, la période d’attente et de recherche d’un autre
travail plus stable pour un développement en harmonie avec la société, constitue une période
favorisant la pratique de l’acte. Il est observé que 70,7% à Taolagnaro et 47,1% à Nosy Be
83
des victimes comptent trouver un autre travail, avoir une formation professionnelle et avoir
assez de crédits dans l’expectative d’un développement humain.
Il est constaté, et particulièrement à Nosy BE, que le faite d’avoir connu quelqu’un de
l'entourage qui faisait les mêmes activités est considéré comme un facteur pouvant influencer
la pratique de l’acte dans la famille ou ménage : 63,8% et 40,3% des victimes respectivement
à Nosy Be et à Taolagnaro ont déclaré avoir connu quelqu’un de l'entourage qui faisait les
mêmes activités. Les camarades sont les plus cités comme quelqu’un de l’entourage qui
servira de model d’apprentissage, et n’est pas nécessairement la personne ayant poussé à
l’acte : la proportion est de 90,9% à Nosy Be et de 48,0% à Taolagnaro.
84
Tableau 38 : Pourcentage des victimes par certaines caractéristiques relatives à l’expectative de
développement humain
NOSY BE TAOLAGNARO
Caractéristiques Fréquence Pourcentage Fréquence Pourcentage
Avoir connu quelqu’un de l'entourage qui faisait
les mêmes activités
NON 25 36,2 37 59,7
OUI 44 63,8 25 40,3
Catégorie de l'entourage cité et faisait les mêmes
activités
1= MERE 4 9,1 ‐ 0,0
2= PERE ‐ 0,0 ‐ 0,0
3= SOEUR 5 11,4 2 8,0
4= FRERE ‐ 0,0 1 4,0
5= VOISINE 3 6,8 10 40,0
6= PETIT AMI ‐ 0,0 ‐ 0,0
7= CAMARADE 40 90,9 12 48,0
8= GRAND MERE ‐ 0,0 1 4,0
9= COUSINE 1 2,3 ‐ 0,0
Notons que deux victimes sur trois à Nosy Be ont déclaré avoir comme sources des supports
les patrons. Par contre à Taolagnaro, les sources des supports sont fournies par les camarades
et les salles de vidéo.
85
Tableau 39 : Pourcentage des victimes de pornographie infantile par certaines caractéristiques
relatives aux médias
NOSY BE TAOLAGNARO
Caractéristiques Fréquence Pourcentage Fréquence Pourcentage
Utilisation des films ou magazines
pornographiques
Ne regarde pas des films, ni lit des magazines
pornographiques 4 57,1 ‐ 0,0
Regarde des films et Lit des magazines
pornographiques 2 28,6 2 100,0
Regarde films seulement 1 14,3 ‐ 0,0
Sources des films
A LA MAISON 1 33,3 ‐ 0,0
CHEZ LE PATRON 2 66,7 ‐ 0,0
CHEZ DES CAMARADES ‐ 0,0 1 50,0
SALLE DE VIDEO ‐ 0,0 1 50,0
Sources des magazines
CHEZ DES CAMARADES ‐ 0,0 2 100,0
CHEZ LE PATRON 2 100,0 ‐ 0,0
86
CHAPITRE 8 : COUVERTURE ET PERTINENCE DES PROGRAMMES ET
INTERVENTIONS
(En matière de prévention, protection, support à la réintégration des enfants victimes)
___________________________________________________________________________
Lors de l’étude, on a demandé aux répondants ayant fait l’objet d’ESEC une estimation
moyenne des cas similaires dans leur localité respective. Cette variable est utilisée pour
mesurer l’ampleur du risque encouru d’ESEC par la population cible de l’étude, d’une part ;
et d’aider les programmes à renforcer la couverture, les stratégies et activités de prévention et
protection des enfants contre le phénomène, d’autre part.
Selon les dires des enfants victimes d’ESEC interrogés, ils estiment que dans leurs localités,
d’autres enfants sont victimes de tourisme sexuel, aussi bien avec les étrangers qu’avec des
adultes nationaux, puis de prostitution, et plus à moindre échelle de pornographie infantile.
Par contre, ils n’ont pu estimer le nombre d’enfants victimes de traite.
Cependant, l’ampleur semble varier selon le type d’ESEC entre Nosy-Be et Taolagnaro. A
Nosy-Be
En effet, et malgré le nombre très timide de cas observé pour certaines formes, les victimes
ont estimé à 11 fois plus le nombre des victimes du phénomène (pour toutes formes
confondues) dans leur localité à Nosy Be. A Taolagnaro, l’estimation représente la moitié de
celle avancée à Nosy Be, soit 6 fois plus des victimes identifiées lors de la collecte de
données.
87
Tableau 40 : Nombre moyen estimé d’enfants/jeunes victimes d’ESEC par villages et par districts
déclarés par les répondants déjà victimes et par type d’exploitation sexuelle d’enfant à des fins
commerciales identifié
NOSY-BE TAOLAGNARO
(n=270) (n=270)
Villages Villages
1. Implantation 2. 3. 1. Exploitation 2. 3.
d'Usine-Plage Implantation Implantation minière-Collecte Implantation Implantation
(n=72) Hôtels Pêcherie- produits de mer- carrière Hôtels-
(n=152) Plage Touristique COLAS- Maisons de
(n=46) (n=37) Touristique- passe - Bars
Stationnemen (n=135)
Caractéristiques t (n=98)
Moyenne estimée des
victimes selon le
répondant
Prostitution infantile 08 05 06 06 06 07
Tourisme sexuel/
Etrangers
23 18 08 08
Tourisme sexuel/
Nationaux
20 08 06 08
Traite d'enfant 00 00 00 00 00
Pornographie infantile 00 02 00 2,3 01 00
Estimation moyenne
pour l'ensemble
11,1 06
Avec cette ampleur du risque encouru au phénomène, une proportion non négligeable de la
population victime et non victime n’ont jamais entendu parler ou avoir été sensibilisée sur les
IST. La proportion la plus élevée est rencontrée chez les victimes à Nosy Be, soit 49,3%. A
Nosy Be comme à Taolagnaro, plus de 30% de la population non victime n’ont jamais
entendu parler ou avoir été sensibilisée sur les IST.
88
1.2. Niveau de connaissance des différents risques
Tableau 41 : Répartition (en %) de la population d’étude qu’elle ait été ou non victime, selon qu’elle ait
entendu parler ou non d’IST et de VIH/sida
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'a pas été victime A été victime N'a été victime A été victime
Avoir entendu
parler d'IST
Malgré le niveau de couverture atteint en matière de sensibilisation sur l’IST, un écart est
toujours observé entre le niveau de couverture en sensibilisation et le niveau de connaissance
des signes de la maladie transmissible sexuellement. Sur la population totale de l’étude, et
ayant été sensibilisé, 57,1% connaissent mal les signes évocateurs d’IST à Nosy Be, si 34,5%
ont une connaissance moyenne. La même tendance est observée à Taolagnaro. Cependant, et
dans les deux districts, la proportion ayant une mauvaise connaissance des signes d’IST est
légèrement supérieure chez les femmes que chez les hommes. Elle est de 69,1% chez les
femmes/ filles contre 51,3% chez les hommes/ garçons à Nosy Be. A Taolagnaro, elle est de
63,3% et de 55,6% respectivement chez les femmes et chez les hommes.
Niveau de connaissance des signes d'IST chez Niveau de connaissance des signes d'IST chez
les hommes les femmes
N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
89
Tableau 43 : Répartition (en %) de la population d’étude de TAOLAGNARO par niveau de
connaissance des signes d’IST, qu’ils ont été victime ou non
TAOLAGNARO
Niveau de connaissance des signes d'IST chez Niveau de connaissance des signes d'IST chez
les hommes les femmes
N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
1.2.2. Niveau de connaissance des moyens pour se protéger des risques liés
aux rapports sexuels
Aucune différence significative n’a été observée aussi bien entre les victimes et non victimes
au sein du district qu’entre les deux districts sur la répartition des victimes selon la
connaissance des moyens pour se protéger des risques liés aux rapports sexuels.
Quant à la connaissance des moyens pour se protéger contre le VIH/SIDA, la même tendance
est observée avec celle d’IST. Seulement 14,1% et 17,0% respectivement à Nosy Be et à
Taolagnaro, ne connaissent aucun moyen de prévention contre l’épidémie.
90
Tableau 44 : Répartition (en %) de la population d’étude par la connaissance des moyens
de se protéger des risques liés aux rapports sexuels, qu’ils ont été victime ou non
Connaissance des moyens pour se protéger des risques liés aux rapports sexuels
NOSY-BE TAOLAGNARO
N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
Fréquence Fréquence Fréquence Fréquence
% % % %
(n=201) (n=69) (n=208) (n=62)
Prévention
d'IST
ABSTINENCE 5 2,5 0,0 32 15,4 4 6,5
FIDELITE 29 14,4 7 10,1 44 21,2 10 16,1
PRESERVATIF
127 63,2 33 47,8 131 63,0 45 72,6
MASCULIN
PRESERVATIF
0,0 0,0 7 3,4 2 3,2
FEMININ
AUTRE 1 0,5 0,0 7 3,4 0,0
NE SAIT PAS 72 35,8 34 49,3 69 33,2 15 24,2
Prévention de
VIH/SIDA
ABSTINENCE 8 4,0 2 2,9 33 15,9 4 6,5
FIDELITE 57 28,4 13 18,8 51 24,5 12 19,4
PRESERVATIF
173 86,1 54 78,3 163 78,4 51 82,3
MASCULIN
PRESERVATIF
1 0,5 0,0 9 4,3 3 4,8
FEMININ
AUTRE 2 1,0 1 1,4 18 8,7 0,0
NE SAIT PAS 24 11,9 14 20,3 36 17,3 10 16,1
Prévention de
grossesse
non désirée
PILULE 84 41,8 39 56,5 109 52,4 34 54,8
INJECTABLE 34 16,9 21 30,4 88 42,3 32 51,6
CONDOM 141 70,1 42 60,9 100 48,1 31 50,0
IMPLANT 2 1,0 1 1,4 15 7,2 2 3,2
PILULE DU
2 1,0 2 2,9 4 1,9 2 3,2
LENDEMAIN
DIU 0,0 0,0 5 2,4 0,0
LST 0,0 0,0 3 1,4 1 1,6
Calendrier 30 14,9 14 20,3 26 12,5 4 6,5
Abstinence 5 2,5 0,0 3 1,4 0,0
Ejaculation
extérieure /
2 1,0 1 1,4 1 0,5 0,0
Interruption du
coït
Avaler
0,0 2 2,9 0,0 1 1,6
nivaquine
NE SAIT PAS 34 16,9 10 14,5 20 9,6 3 4,8
Concernant la connaissance des moyens pour prévenir la grossesse non désirée, 8,5% de la
population d’étude à Taolagnaro ne connaissent aucune méthode pour éviter une grossesse
non désirée, si la proportion est doublée chez la population d’étude à Nosy Be. Le condom et
la pilule sont les moyens le plus connus aussi bien pour les victimes que pour les non
victimes. Par ailleurs, il est observé que le contraceptif injectable est beaucoup plus connu par
la population d’étude à Taolagnaro (44,4%) qu’à Nosy Be (20,4%). Aussi, le contraceptif
injectable est plus cité par la population des victimes (30,4%) que par les non victimes
91
(16,9%) à Nosy Be, si la proportion est respectivement de 51,6% et de 42,3% à Taolagnaro.
Enfin, les méthodes de longue durée (DIU, LST) sont loin d’être connues par la population
générale de l’étude.
A utilisé un
moyen lors du 42 16 19 77 16 12 9 37
dernier rapport
N'a pas utilisé
un moyen lors
1 22 39 62 1 3 6 10
du dernier
rapport
Ne connaît pas
69 69 15 15
un moyen
Sur la population totale de l’étude, et ayant connu au moins un moyen pour se protéger des
IST, près d’un quart n’ont jamais utilisé un moyen pour se protéger aussi bien à Nosy Be
(28,2%) qu’à Taolagnaro (24,2%). Par ailleurs, il est constaté qu’une proportion très faible de
la population d’étude a la bonne observance de toujours utiliser un moyen pour se protéger
des IST, soit 14,7% à Nosy Be et 31,2% à Taolagnaro. Cependant, la proportion des victimes
92
utilisant toujours un moyen pour se protéger des IST est plus élevée que celle observée avec
les non victimes : elle est de 29,4% chez les victimes contre 10,9% chez les non victimes à
Nosy Be, si le rapport est de 34,0% contre 30,2% à Taolagnaro.
Malgré la méchanceté de VIH/SIDA, près d’un tiers de la population totale de l’étude à Nosy
Be (37,3%), et ayant connu au moins un moyen pour se protéger des VIH/SIDA, n’ont jamais
utilisé un moyen pour s’y protéger. Cette proportion est de 27,9% à Taolagnaro. Par ailleurs,
seulement 30,4% de la population d’étude à Taolagnaro, et n’est que 10,7% à Nosy Be, ont la
bonne observance de toujours utiliser un moyen pour se protéger des VIH/SIDA. Comme il
est constaté avec l’IST, la proportion des victimes utilisant toujours un moyen pour se
protéger des VIH/SIDA est plus élevée que celle observée avec les non victimes : elle est de
30,4% chez les victimes contre 10,7% chez les non victimes à Nosy Be, si le rapport est de
29,6% contre 26,9% à Taolagnaro.
Plus de la moitié de la population de l’étude à Nosy Be (56,7%) n’ont pas utilisé un moyen de
protection face aux VIH/SIDA lors du dernier rapport sexuel, si une proportion de 54,6% ont
utilisé un moyen de protection à Taolagnaro. De même, il est aussi constaté que les victimes
se protègent mieux face aux VIH/SIDA lors du dernier rapport sexuel que les non victimes.
Cette tendance est plus marquée à Taolagnaro, soit 75,9% chez les victimes contre 48,0%
chez les non victimes.
93
Tableau 47 : Répartition (en nombre) de la population d’étude de NOSY BE par la pratique et
observance face aux risques de VIH/SIDA, qu’ils ont été victime ou non
NOSY-BE
A utilisé un
moyen lors du 19 36 15 70 17 8 6 31
dernier rapport
N'a pas utilisé
un moyen lors
2 30 75 107 7 6 12 25
du dernier
rapport
Ne connaît pas
34 24 13 13
un moyen
A utilisé un
moyen lors du 47 18 19 84 16 16 9 41
dernier rapport
N'a pas utilisé
un moyen lors
2 33 56 91 5 8 13
du dernier
rapport
Ne connaît pas
33 33 8 8
un moyen
Chez la population des non victimes, 55,2% ont déclaré « n’a jamais utilisé une méthode
contraceptive dans leur vie » à Nosy Be, si la proportion est de 34,1% à Taolagnaro.
94
Cependant, seulement 12,9% des victimes ont déclaré « n’a jamais utilisé une méthode
contraceptive dans leur vie » à Taolagnaro, si la proportion est encore de 30,4% à Nosy Be.
Par ailleurs, si l’utilisation des contraceptifs oraux et injectables semble gagner du terrain à
Taolagnaro, elle ne l’est pas encore à Nosy Be.
NOSY-BE TAOLAGNARO
Méthode utilisée N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
NOSY-BE TAOLAGNARO
Méthode utilisée N'a été victime A été victime N'a été victime A été victime
Ensemble utilise
36,3 56,5 60,1 83,9
actuellement
95
2. REINTEGRATION SOCIALE DES ENFANTS VICTIMES D’ESEC
Depuis quelques années, Madagascar s’est engagé activement dans la lutte contre la violence à
l’endroit des enfants. Les mesures adoptées comprennent ou devraient comprendre des mesures de
prévention, de protection contre les violences et de réintégration sociale, éducative et/ou
professionnelle pour les enfants victimes.
En ce qui concerne les ESEC identifiées à Nosy-Be et à Taolagnaro, les proportions d’enfants victimes
d’ESEC (respectivement 25,6% et 23%) ou à grand risque de vulnérabilité ne sont pas négligeables.
La majorité de types d’ESEC a été retrouvée aussi bien dans les focus group que lors des enquêtes
quantitatives, notamment la prostitution, le tourisme sexuel que ce soit avec les étrangers ou des
adultes nationaux, la pornographie infantile. Certains types n’ont par contre été émis dans les seuls
focus group (mariage précoce) si la traite d’enfant semble mieux connue par les adultes que les enfants
(à Taolagnaro, on a accusé une proportion minime de 0,4% de victimes pour une valeur nulle à Nosy-
Be).
Sur le plan de la réintégration de ces enfants victimes, les interventions dans les sites consistent avant
tout à Nosy-Be:
- à la constitution de réseau de jeunes éducateurs pairs au niveau communal pour la
protection des jeunes dans les quartiers
- à la mise en place de mesures de signalement des cas de maltraitance des enfants
(téléphone vert)
- à l’intauration d’un réseau multisectoriel contre la maltraitance réunissant le Ministère
chargé de la protection sociale au niveau déconcentré (MSPFPS), des ONG, le
tribunal, le District, la Commune Urbaine, la brigade de police
- à la prise en charge psycho-sociale des enfants maltraités (GDD)
- au placement des enfants maltraités dans des familles d’accueil et leur suivi social
après jugement au tribunal par des ONG locaux (GDD)
- dans un fokontany (Ambatoloaka), à l’adoption et l’application de réglementation
locale sur l’heure de sortie des enfants hors de leur foyer la nuit (Dina : les enfants ne
doivent pas être dehors au-delà de 21 heures, sinon les parents sont sanctionnés -
GDD)
A Taolagnaro, ce sont plus des mesures de prévention sur les risques sanitaires et reproductifs
encourus par les enfants qui sont de mises, d’une part ; outre celles émises à l’encontre des adultes
« abuseurs potentiels ». Il s’agit entre autres de :
- l’application du code de conduite du personnel expatrié
96
- la mise en œuvre de projets de sensibilisation relatifs aux facteurs de vulnérabilité et
de risques sanitaires et génésique
- la mise en place de réseau de protection des droits des enfants contre les pires formes
de travail des enfants.
97
Annexes
Tableau I : Répartition (en %) de la population par état de survie, et de résidence avec les parents,
selon certains caractéristiques socio -démographiques
Tableau II : Répartition (en %) de la population des parents/chefs de ménages par niveau d’instruction
atteint, selon la fréquentation scolaire et le niveau d’instruction atteint des enfants, et certaines
caractéristiques socio -démographiques
Tableau III : Répartition (en %) de la population par villages et par rapport sexuel consenti/contraint,
selon l'âge et le partenaire au premier rapport sexuel
Tableau IV : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC par forme de l’exploitation sexuelle et
par districts, selon certaines caractéristiques
Tableau V.a : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC à Nosy Be par pratique des formes
et par implication physique ou psychologique, selon les tranches d'âge des victimes
Tableau V.b : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC à Taolagnaro par pratique des
formes et par implication physique ou psychologique, selon les tranches d'âge des victimes
Tableau VI : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont bu ou non, selon
certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
Tableau VII : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont fumé ou non, selon
certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
Tableau VIII : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont été maltraité ou
non, selon certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
Tableau IX.a : Répartition (en %) de la population d’étude (victime ou non) par tranche d'âge, selon le
loisir préféré
Tableau IX.b : Répartition (en %) de la population d’étude (victime ou non) par tranche d'âge, selon le
loisir pratiqué
Tableau X.a : Répartition (en %) de la population victime d’ESEAC de NOSY BE par état de survie, et
de résidence avec les parents, selon certaines caractéristiques socio -démographiques
Tableau X.b : Répartition (en %) de la population victime d’ESEAC de TAOLAGNARO par état de
survie, et de résidence avec les parents, selon certaines caractéristiques socio -démographiques
Tableau XI.a : Répartition (en %) de la population victime à NOSY BE par niveau d’instruction atteint
des parents et chefs de ménage, selon certaines caractéristiques socio -démographiques
Tableau XI.b : Répartition (en %) de la population victime à TAOLAGNARO par niveau d’instruction
atteint des parents et chefs de ménage, selon certaines caractéristiques socio -démographiques
98
Tableau I : Répartition (en %) de la population par état de survie, et de résidence avec les parents, selon certains caractéristiques socio -
démographiques
Vivant avec les parents biologiques Ne vivant avec aucun des parents biologiques
Vivant avec le
Vivant avec la mère père Vivant avec d'autres personnes Vivant seul
Vivant Ne Ne
Deux Deux Deux Deux Deux
avec les Père connaît Mère Mère Père connaît Mère Père
parents parents parents parents parents Total Effectif
deux décédé pas décédée décédée décédé pas décédée décédé
en vie en vie en vie décédés en vie
Caractéristiques parents père père
Age
[10-14 ans] 37,6 19,8 9,9 - 5,9 1,0 17,8 2,0 4,0 - 1,0 1,0 - - 100,0 101
[15-17 ans] 39,2 17,1 8,5 - 3,5 4,0 19,6 1,0 2,5 0,5 1,0 2,5 0,5 - 100,0 199
[18-24 ans] 32,5 10,4 10,4 0,8 2,5 1,3 15,8 4,6 3,3 - 2,9 10,8 1,7 2,9 100,0 240
Sexe de l'enquêté
Féminin 33,9 14,2 8,6 0,3 4,1 2,1 19,5 3,5 3,5 0,3 1,8 6,5 0,6 1,2 100,0 339
Masculin 39,3 15,4 11,4 0,5 2,5 2,5 14,4 1,5 2,5 - 2,0 5,0 1,5 1,5 100,0 201
District et village
NOSY-BE 27,0 16,7 7,4 - 5,6 2,2 21,9 3,0 4,1 - 1,5 8,1 1,1 1,5 100,0 270
Implantation
31,9 23,6 12,5 - - 5,6 9,7 2,8 1,4 - 2,8 8,3 1,4 - 100,0
d'Usine-Plage 72
Implantation
24,3 14,5 2,6 - 7,9 1,3 29,6 2,6 5,9 - 1,3 7,9 - 2,0 100,0
Hôtels 152
Implantation
28,3 13,0 15,2 - 6,5 - 15,2 4,3 2,2 - - 8,7 4,3 2,2 100,0
Pêcherie-Plage 46
TAOLAGNARO 44,8 12,6 11,9 0,7 1,5 2,2 13,3 2,6 2,2 0,4 2,2 3,7 0,7 1,1 100,0 270
Exploitation
minière-Collecte
59,5 8,1 8,1 2,7 2,7 - 8,1 5,4 2,7 - 2,7 - - - 100,0 37
produits de mer-
Touristique
Implantation
carrière COLAS-
37,8 18,4 10,2 1,0 - 3,1 16,3 - 3,1 1,0 3,1 5,1 1,0 - 100,0 98
Touristique-
Stationnement
Implantation
Hôtels-Maisons 45,9 9,6 14,1 - 2,2 2,2 12,6 3,7 1,5 - 1,5 3,7 0,7 2,2 100,0 135
de passe -Bars
99
Genre du chef de ménage
Féminin 0,5 33,7 23,8 1,0 - 0,5 18,3 3,0 4,0 - 2,0 10,4 1,0 2,0 100,0 202
Masculin 57,1 3,3 1,2 - 5,6 3,3 17,2 2,7 2,7 0,3 1,8 3,3 0,9 0,9 100,0 338
Etat matrimonial des enquêtés
Célibataire 39,2 15,6 10,7 0,4 4,1 2,6 13,0 2,6 2,3 0,2 1,3 5,5 1,1 1,5 100,0 469
Divorcé 11,1 11,1 - - - - 44,4 - - - - 33,3 - - 100,0 9
En union 14,8 3,7 3,7 - - - 51,9 3,7 7,4 - 3,7 11,1 - - 100,0 27
Marié (Légal) 33,3 - - - - - 66,7 - - - - - - - - 100,0 3
Marié
12,5 12,5 3,1 - - - 43,8 6,3 12,5 - 9,4 - - - 100,0 32
(Traditionnel)
Etat matrimonial des parents
Célibataire 4,3 26,1 17,4 - 4,3 2,9 15,9 2,9 4,3 - 13,0 4,3 2,9 1,4 100,0 69
Divorcé 1,0 49,0 - - 14,3 - 25,5 - - - - 10,2 - - 100,0 98
En union 65,4 6,7 1,9 1,0 1,9 1,0 14,4 1,0 - - - 5,8 1,0 - 100,0 104
Marié (Légal ou
65,6 1,6 1,6 - - 0,5 22,4 1,1 - - 0,5 6,6 - - 100,0
Traditionnel) 183
Ne sait pas 20,0 30,0 - 10,0 - - 30,0 - - - - 10,0 - - 100,0 10
Veuf - - 46,1 - - 10,5 - 13,2 18,4 1,3 - - 2,6 7,9 100,0 76
Ensemble 35,9 14,6 9,6 0,4 3,5 2,2 17,6 2,8 3,1 0,2 1,9 5,9 0,9 1,3 100,0 540
100
Tableau II : Répartition (en %) de la population des parents/chefs de ménages par niveau d’instruction atteint, selon la fréquentation scolaire et le niveau d’instruction atteint des
enfants, et certaines caractéristiques socio -démographiques
Niveau d'instruction
MERE PERE CHEF MENAGE
Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire
Aucun Primaire I II Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND
I II I II
Total Effectif Total Effectif Total Effectif
Fréquentation de l'école
N'ayant pas
37,9 13,8 13,8 - - 34,5 100,0 29 24,1 - 13,8 3,4 - 58,6 100,0 29 18,8 18,8 6,3 - - 56,3 100,0 16
fréquenté
Ayant
9,0 13,7 26,6 13,7 2,9 34,1 100,0 511 5,9 8,8 17,2 16,0 9,8 42,3 100,0 511 4,8 10,5 24,2 12,9 5,6 41,9 100,0 124
fréquenté
(n=) 57 74 140 70 15 184 540 37 45 92 83 50 233 540 9 16 31 16 7 61 140
Scolarisé actuellement
NON 13,4 17,0 17,0 10,1 0,4 42,1 100,0 247 7,3 13,0 19,4 9,7 4,9 45,7 100,0 247 7,1 13,1 22,6 7,1 7,1 42,9 100,0 84
OUI 4,9 10,6 35,6 17,0 5,3 26,5 100,0 264 4,5 4,9 15,2 22,0 14,4 39,0 100,0 264 - 5,0 27,5 25,0 2,5 40,0 100,0 40
(n=) 46 70 136 70 15 174 511 30 45 88 82 50 216 511 6 13 30 16 7 52 124
Niveau d’instruction des enfants non scolarisés
Primaire 19,8 19,8 13,2 3,3 - 44,0 100,0 91 11,0 17,6 14,3 5,5 - 51,6 100,0 91 6,5 29,0 12,9 3,2 - 48,4 100,0 31
Secondaire I 9,8 17,2 18,9 12,3 - 41,8 100,0 122 6,6 10,7 25,4 9,0 4,9 43,4 100,0 122 9,5 4,8 26,2 9,5 9,5 40,5 100,0 42
Secondaire II 9,4 9,4 21,9 18,8 3,1 37,5 100,0 32 - 9,4 12,5 21,9 18,8 37,5 100,0 32 0,0 0,0 40,0 10,0 20,0 30,0 100,0 10
Supérieur - - - 50,0 - 50,0 100,0 2 - - - 50,0 - 50,0 100,0 2 - - - - - 100,0 100,0 1
(n=) 33 42 42 25 1 104 247 25 32 52 25 12 130 276 6 11 19 6 6 36 84
Age au moment où il/elle a quitté l'école
Avant 10 ans - - 25,0 - - 75,0 100,0 4 - - 25,0 - - 75,0 100,0 4 - - - - - 100,0 100,0 1
[10-14 ans] 15,5 25,4 9,9 5,6 - 43,7 100,0 71 11,3 18,3 11,3 11,3 2,8 45,1 100,0 71 10,3 20,7 13,8 3,4 6,9 44,8 100,0 29
[15-17 ans] 15,5 12,1 19,0 11,2 - 42,2 100,0 116 6,9 13,8 21,6 8,6 5,2 44,0 100,0 116 5,0 12,5 27,5 10,0 7,5 37,5 100,0 40
[18-24 ans] 7,0 16,3 23,3 16,3 2,3 34,9 100,0 43 4,7 4,7 20,9 14,0 9,3 46,5 100,0 43 9,1 - 27,3 - 9,1 54,5 100,0 11
NSP/ND 7,7 23,1 15,4 7,7 - 46,2 100,0 13 - 7,7 38,5 - - 53,8 100,0 13 - - 33,3 33,3 - 33,3 100,0 3
(n=) 33 42 42 25 1 104 247 18 32 48 24 12 113 247 6 11 19 6 6 36 84
District
NOSY-BE 9,3 14,4 26,7 8,5 1,1 40,0 100,0 270 7,0 10,0 17,4 9,6 7,0 48,9 100,0 270 4,8 10,7 26,2 13,1 2,4 42,9 100,0 84
TAOLAGNARO 11,9 13,0 25,2 17,4 4,4 28,1 100,0 270 6,7 6,7 16,7 21,1 11,5 37,4 100,0 270 8,9 12,5 16,1 8,9 8,9 44,6 100,0 56
(n=) 57 74 140 70 15 184 540 37 45 92 83 50 233 540 9 16 31 16 7 61 140
Résidence de l'enfant
Vivant avec les
7,7 17,0 30,9 16,5 3,6 24,2 100,0 194 5,7 10,3 23,7 23,7 12,4 24,2 100,0 194 0,0 0
deux parents
Vivant avec la
9,8 15,0 27,8 13,5 5,3 28,6 100,0 133 3,8 3,0 10,5 12,8 6,8 63,2 100,0 133 0,0 0
mère
Vivant avec le
9,7 6,5 19,4 3,2 - 61,3 100,0 31 3,2 6,5 16,1 6,5 12,9 54,8 100,0 31 0,0 0
père
Avec autre
14,1 10,9 23,4 10,9 0,8 47,7 107,8 128 10,9 10,9 13,3 10,9 7,0 54,7 107,8 128 6,5 11,6 21,7 10,9 5,1 44,2 100,0 138
personne
Vivant SEUL 18,2 11,4 15,9 11,4 - 43,2 100,0 44 13,6 11,4 22,7 9,1 9,1 34,1 100,0 44 - - 50,0 50,0 - - 100,0 2
(n=) 57 74 140 70 15 184 540 37 45 92 83 50 233 540 9 16 31 16 7 61 140
Rang dans la fratrie des enfants non scolarisés
1er ou 2è 13,0 15,4 22,8 13,8 - 35,0 100,0 123 8,9 14,6 21,1 8,1 6,5 40,7 100,0 123 11,4 13,6 18,2 6,8 4,5 45,5 100,0 44
3è ou 4è 23,1 16,7 11,5 6,4 1,3 41,0 100,0 78 11,5 11,5 19,2 9,0 3,8 44,9 100,0 78 3,8 26,9 26,9 7,7 7,7 26,9 100,0 26
5è ou 6è 10,9 21,7 10,9 4,3 - 52,2 100,0 46 4,3 8,7 15,2 10,9 - 60,9 100,0 46 5,9 5,9 17,6 5,9 5,9 58,8 100,0 17
7è ou plus 17,2 13,8 13,8 3,4 - 51,7 100,0 29 10,3 3,4 13,8 10,3 3,4 58,6 100,0 29 15,4 - 15,4 - 7,7 61,5 100,0 13
(n=) 44 46 46 25 1 114 276 25 32 52 25 12 130 276 9,0 14,0 20,0 6,0 6,0 45,0 100,0 100
101
Tableau III : Répartition (en %) de la population par villages et par rapport sexuel consenti/contraint, selon l'âge et le partenaire au premier rapport sexuel
Consenti Contraint Consenti Contraint Consenti Contraint Consenti Contraint Consenti Contraint Consenti Contraint
Age au
premier
rapport
10 - 100,0 1 80,0 20,0 5 - 100,0 1 7 100,0 - 1 - - - - - - 1
11 100,0 - 2 57,1 42,9 7 - - - 9 100,0 - 1 - - - 100,0 - 2 3
12 75,0 25,0 8 85,0 15,0 20 70,0 30,0 10 38 - - - 100,0 - 1 - - - 1
13 66,7 33,3 12 77,3 22,7 22 71,4 28,6 7 41 83,3 16,7 6 100,0 - 1 100,0 - 2 9
14 81,8 18,2 11 95,7 4,3 23 100,0 - 4 38 75,0 25,0 8 75,0 25,0 12 94,7 5,3 19 39
15 100,0 - 15 95,2 4,8 21 85,7 14,3 7 43 100,0 - 6 90,9 9,1 22 94,7 5,3 38 66
16 88,9 11,1 9 90,5 9,5 21 83,3 16,7 6 36 75,0 25,0 4 100,0 - 25 88,2 11,8 34 63
17 87,5 12,5 8 83,3 16,7 18 100,0 - 4 30 100,0 - 6 83,3 16,7 18 100,0 - 18 42
18 100,0 - 5 100,0 - 8 100,0 - 3 16 100,0 - 5 100,0 - 15 100,0 - 12 32
19 100,0 - 1 100,0 - 4 100,0 - 1 6 - - - 100,0 - 3 75,0 25,0 4 7
20 - - - 100,0 - 3 - 100,0 1 4 - - - - - - 100,0 - 5 5
21 - - - - - - - - - - - - - 100,0 - 1 100,0 - 1 2
98 - - - - - - 100,0 - 2 2 - - - - - - - - - -
(n=) 61 11 72 133 19 152 37 9 46 270 33 4 37 90 8 98 127 8 135 270
Partenaire
au premier
rapport
sexuel
Adultes
- - 50,0 50,0 4 - 100,0 1 5 - - - - 100,0 - 4 4
étrangers
Adultes
60,0 40,0 25 61,5 38,5 39 46,2 53,8 13 77 100,0 0,0 3 91,7 8,3 24 92,6 7,4 27 54
nationaux
Enfant/Jeune
de même 97,9 2,1 47 98,2 1,8 109 96,8 3,2 31 187 88,2 11,8 34 91,9 8,1 74 94,2 5,8 104 212
âge
NSP - - - - 100,0 - 1 1 - - - - - -
(n=) 61 11 72 133 19 152 37 9 46 270 33 4 37 90 8 98 127 8 135 270
102
Tableau IV : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC par forme de l’exploitation sexuelle et par districts, selon certaines caractéristiques
NOSY BE Effectif TAOLAGNARO Effectif
Tourisme Tourisme Tourisme Tourisme
Prostitution Sexuel/ Sexuel/ Traite Pornographie Prostitution Sexuel/ Sexuel/ Traite Pornographie
infantile Eff. Etranger Eff. Nationaux Eff. d'enfant Eff. infantile Eff. infantile Eff. Etranger Eff. Nationaux Eff. d'enfant Eff. infantile Eff.
Tranche
d'âge
[10-14 ans] 66,7 10 26,7 4 13,3 2 - - 33,3 5 15 66,7 2 - - 66,7 2 - - - - 3
[15-17 ans] 64,7 11 58,8 10 5,9 1 - - - 17 76,2 16 14,3 3 33,3 7 - - 4,8 1 21
[18-24 ans] 81,1 30 51,4 19 8,1 3 - - 5,4 2 37 84,2 32 31,6 12 28,9 11 2,6 1 2,6 1 38
Sexe
Féminin 76,1 51 46,3 31 9,0 6 - - 9,0 6 67 83,0 44 26,4 14 30,2 16 1,9 1 1,9 1 53
Masculin - - 100,0 2 - - - - 50,0 1 2 66,7 6 11,1 1 44,4 4 - - 11,1 1 9
Résidence
NON - - - - - - - - - - - 100,0 4 25,0 1 25,0 1 - - - - 4
OUI (< 6
80,0 4 40,0 2 20,0 1 - - - - 5 85,7 6 28,6 2 42,9 3 14,3 1 - - 7
mois)
OUI (> 6
73,4 47 48,4 31 7,8 5 - - 10,9 7 64 78,4 40 23,5 12 31,4 16 - - 3,9 2 51
mois)
103
Tableau V.a : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC à Nosy Be par pratique des formes et par implication physique ou psychologique, selon les
tranches d'âge des victimes
NOSY-BE
Pratique une seule forme Pratique deux formes Pratique trois formes
Tableau V.b : Répartition (en %) de la population victime d'ESEC à Taolagnaro par pratique des formes et par implication physique ou psychologique, selon les
tranches d'âge des victimes
TAOLAGNARO
Pratique une seule forme Pratique deux formes Pratique trois formes
Implications physique et psychologique Implications physique et psychologique Implications physique et psychologique
a eu les a eu les a eu les
N'a trois N'a trois N'a trois
jamais a été a été a été formes jamais a été a été a été formes jamais a été a été a été formes
eu démoralisé fatigué malade associées Effectif eu démoralisé fatigué malade associées Effectif eu démoralisé fatigué malade associées Effectif
[10-14 ans] 50,0 - 50,0 - - 2 100,0 - - - - 1 - - - - - -
[15-17 ans] 87,5 - 12,5 - - 16 25,0 - 75,0 - - 4 100,0 - - - - 1
[18-24 ans] 69,6 4,3 21,7 4,3 - 23 45,5 - 45,5 9,1 - 11 - - 100,0 - - 4
Ensemble 75,6 2,4 19,5 2,4 - 41 43,8 - 50,0 6,3 - 16 20,0 - 80,0 - - 5
104
Tableau VI : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont bu ou non, selon certaines caractéristiques socio -démographique
et de la pratique
NOSY-BE TAOLAGNARO
Effectif Effectif
Ne Boit Effectif Ne Boit Effectif
Boit PARFOIS Boit SOUVENT Pop. Boit PARFOIS Boit SOUVENT Pop.
boit RAREMENT OUI boit RAREMENT OUI
victime victime
pas AVANT PENDANT AVANT APRES AVANT PENDANT pas AVANT PENDANT AVANT APRES AVANT PENDANT
(n=57) acte acte acte acte acte acte (n=43) acte acte acte acte acte acte
Caractéristique (n=3) (n=0) (n=2) (n=1) (n=5) (n=1) (n=12) (n=1) (n=2) (n=0) (n=4) (n=0)
Tranche d'âge
[10-14 ans] 15 - - - - - - 15 3 - - - - - - - 3
[15-17 ans] 15 1 - - 1 - 2 17 17 4 - - - - - 4 21
[18-24 ans] 27 2 2 1 4 1 10 37 23 8 1 2 - 4 - 15 38
Sexe
Féminin 57 3 2 1 3 1 10 67 38 9 - 2 - 4 - 15 53
Masculin - - - - 2 - 2 2 5 3 1 - - - - 4 9
Niveau
d'instruction
Aucun 1 2 2 3 3 - - - - 2 - 2 5
Abandon 36 3 2 1 3 1 10 46 25 8 1 2 - 1 - 12 37
Scolarisé 20 20 15 4 - - - 1 - 5 20
Boisson
alcoolisé
Bière 3 2 1 3 1 10 6 1 2 3 12
Rhum 2 2 4 1 5
Taoka Gasy 2 2
Contraint ou
Non
Choix
3 2 1 4 1 11 11 2 4 17
personnel
Contrainte par
tierce 1 1 1 1 2
personne
Auteur des
contraintes
Camarade 1 1 1 1
Client 1 1
Forme
d'ESEAC
Prostitution
42 2 2 1 3 1 9 51 35 9 1 1 4 15 50
Infantile
Tourisme
sexuel/ 23 3 1 1 4 1 10 33 7 5 1 2 8 15
Etrangers
Tourisme
sexuel/ 3 3 3 6 11 7 1 1 9 20
Nationaux
Traite d'enfant - 1 1
Pornographie
6 1 1 7 1 1 1 2
Infantile
105
Tableau VII : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont fumé ou non, selon certaines caractéristiques socio -
démographique et de la pratique
NOSY-BE TAOLAGNARO
Effectif Effectif
Ne Fume Effectif Ne Fume Effectif
Fume PARFOIS Fume SOUVENT Pop. Fume PARFOIS Fume SOUVENT Pop.
Fume RAREMENT OUI Fume RAREMENT OUI
victime victime
pas AVANT APRES AVANT APRES AVANT PENDANT pas AVANT APRES AVANT APRES AVANT PENDANT
(n=61) acte acte acte acte acte acte (n=54) acte acte acte acte acte acte
Caractéristique (n=2) (n=0) (n=2) (n=0) (n=2) (n=2) (n=1) (n=1) (n=0) (n=0) (n=5 (n=1)
Tranche d'âge
[10-14 ans] 15 15 3 3
[15-17 ans] 12 1 2 1 1 5 17 20 1 1 21
[18-24 ans] 34 1 1 1 3 37 31 1 1 4 1 7 38
Sexe
Féminin 59 2 2 2 2 8 67 49 3 1 4 53
Masculin 2 2 5 1 1 2 4 9
Niveau
d'instruction
Aucun 2 1 1 3 4 1 1 5
Abandon 40 1 1 2 2 6 46 31 1 1 3 1 6 37
Scolarisé 19 1 1 20 19 1 1 20
Type tabac
Cigarettes 2 2 2 2 8 1 1 4 1 7
Contraint ou
Non
Choix
2 2 2 2 8 1 1 4 1 7
personnel
Contrainte par
tierce
personne
Auteur des
contraintes
Camarade 1 1
Client
Forme
d'ESEAC
Prostitution
46 2 1 2 5 51 44 1 4 1 6 50
Infantile
Tourisme
sexuel/ 28 2 2 1 5 33 11 1 3 4 15
Etrangers
Tourisme
sexuel/ 4 1 1 2 6 18 1 1 2 20
Nationaux
Traite d'enfant - 1 1
Pornographie
7 7 1 1 1 2
Infantile
106
Tableau VIII : Répartition (en nombre) de la population victime d'ESEAC qu'ils ont été maltraité ou non, selon
certaines caractéristiques socio -démographique et de la pratique
NOSY-BE TAOLAGNARO
107
Tableau IX.a : Répartition (en %) de la population d’étude (victime ou non) par tranche d'âge, selon le loisir préféré
NOSY BE TAOLAGNARO
Ens
Ense
N'a été victime A été victime emb N'a été victime A été victime
mble
le
Tranche d'âge 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total
LOISIR PREFERE
Promenade (plage, simple balade…) 17,8 26,0 21,8 21,9 46,7 35,3 24,3 31,9 24,4 10,0 18,2 11,8 14,4 0,0 33,3 21,1 24,2 16,7
Faire du sport 46,6 35,6 32,7 38,8 13,3 5,9 5,4 7,2 30,7 20,0 42,0 43,6 41,8 33,3 19,0 26,3 24,2 37,8
Festivité (danser, spectacle) 4,1 8,2 5,5 6,0 6,7 5,9 21,6 14,5 8,1 10,0 1,1 0,9 1,4 0,0 4,8 10,5 8,1 3,0
Regarder des films 9,6 12,3 5,5 9,5 0,0 17,6 13,5 11,6 10,0 20,0 9,1 8,2 9,1 0,0 14,3 7,9 9,7 9,3
Lire 1,4 6,8 7,3 5,0 13,3 0,0 0,0 2,9 4,4 0,0 2,3 0,0 1,0 0,0 0,0 2,6 1,6 0,7
Ecouter la musique 11,0 2,7 10,9 8,0 0,0 5,9 13,5 8,7 8,1 0,0 5,7 5,5 5,3 33,3 4,8 2,6 4,8 5,2
Jouer de la musique 2,7 0,0 5,5 2,5 0,0 0,0 2,7 1,4 2,2 0,0 1,1 6,4 3,8 0,0 0,0 2,6 1,6 3,3
Autres 5,5 8,2 10,9 8,0 20,0 23,5 16,2 18,8 10,7 40,0 20,5 23,6 23,1 33,3 23,8 21,1 22,6 23,0
NE SAIT PAS 1,4 0,0 0,0 0,5 0,0 5,9 2,7 2,9 1,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2,6 1,6 0,4
(n=)** 73 73 55 201 15 17 37 69 270 10 88 110 208 3 21 38 62 270
** Une réponse a été donnée par personne interviewée
Tableau IX.b : Répartition (en %) de la population d’étude (victime ou non) par tranche d'âge, selon le loisir pratiqué
NOSY BE TAOLAGNARO
N'a été victime A été victime Ensemble N'a été victime A été victime Ensemble
Tranche d'âge 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total 10-14 15-17 18-24 Total
LOISIR PRATIQUE
Promenade (plage, simple balade…) 29,8 33,1 27,4 30,3 43,3 35,3 33,3 36,0 31,8 31,3 32,5 28,2 30,2 40,0 47,5 29,4 36,3 31,7
Faire du sport 31,2 23,7 25,5 26,9 6,7 2,9 2,8 3,7 20,9 18,8 31,3 32,4 31,3 20,0 15,0 16,2 15,9 27,7
Festivité (danser, spectacle) 5,7 10,8 10,4 8,8 10,0 8,8 16,7 13,2 10,0 6,3 2,5 7,4 5,2 0,0 7,5 23,5 16,8 8,0
Regarder des films 9,9 12,2 11,3 11,1 3,3 20,6 19,4 16,2 12,5 25,0 11,3 12,2 12,4 0,0 15,0 14,7 14,2 12,8
Lire 2,8 4,3 4,7 3,9 10,0 0,0 0,0 2,2 3,4 6,3 1,3 0,5 1,1 0,0 0,0 1,5 0,9 1,0
Ecouter la musique 12,8 12,2 9,4 11,7 13,3 17,6 11,1 13,2 12,1 0,0 4,4 5,9 4,9 0,0 7,5 4,4 5,3 5,0
Jouer de la musique 2,1 0,0 4,7 2,1 0,0 0,0 2,8 1,5 1,9 0,0 1,9 4,3 3,0 0,0 0,0 1,5 0,9 2,5
Autres (Faire des jeux) 2,1 1,4 0,0 1,3 0,0 0,0 1,4 0,7 1,1 0,0 3,8 3,7 3,6 0,0 5,0 2,9 3,5 3,6
Autres (que les jeux) 2,1 1,5 4,8 2,6 8,7 8,2 7,4 7,9 4,1 9,1 6,9 3,9 5,5 14,3 1,6 1,9 2,3 4,7
NE SAIT PAS 0,7 0,0 0,0 0,3 0,0 2,9 1,4 1,5 0,6 0,0 1,9 0,0 0,8 20,0 0,0 2,9 2,7 1,3
(n=) 141 139 106 386 30 34 72 136 522 16 160 188 364 5 40 68 113 477
** Une ou plusieurs réponses a été donnée par personne interviewée
108
Tableau X.a : Répartition (en %) de la population victime d’ESEAC de NOSY BE par état de survie, et de résidence avec les parents, selon certaines caractéristiques socio -
démographiques
Vivant avec les parents biologiques Ne vivant avec aucun des parents biologiques
Vivant avec le
Vivant Vivant avec la mère père Vivant avec d'autres personnes Vivant seul
avec les Deux Ne Deux Deux Ne Deux Deux
deux Père Mère Mère Père Mère Père
parents connaît parents parents connaît parents parents Total Effectif
décédé décédée décédée décédé décédée décédé
Caractéristiques parents en vie pas père en vie en vie pas père décédés en vie
Age
[10-14 ans] 13,3 40,0 6,7 - - - 26,7 6,7 - - - 6,7 - - 100,0 15
[15-17 ans] 17,6 5,9 5,9 - 5,9 11,8 29,4 5,9 - - - 17,6 - - 100,0 17
[18-24 ans] 21,6 2,7 - - 8,1 - 16,2 5,4 5,4 - 2,7 27,0 5,4 5,4 100,0 37
Sexe
Féminin 19,4 11,9 3,0 - 6,0 3,0 22,4 6,0 3,0 - 1,5 19,4 1,5 3,0 100,0 67
Masculin - - - - - - - - - - - 50,0 50,0 - 100,0 2
Ensemble 18,8 11,6 2,9 - 5,8 2,9 21,7 5,8 2,9 - 1,4 20,3 2,9 2,9 100,0 69
Tableau X.b : Répartition (en %) de la population victime d’ESEAC de TAOLAGNARO par état de survie, et de résidence avec les parents, selon certaines caractéristiques socio -
démographiques
Vivant avec les parents biologiques Ne vivant avec aucun des parents biologiques
Vivant avec le
Vivant Vivant avec la mère père Vivant avec d'autres personnes Vivant seul
avec les Deux Ne Deux Deux Ne Deux Deux
deux Père Mère Mère Père Mère Père
parents connaît parents parents connaît parents parents Total Effectif
décédé décédée décédée décédé décédée décédé
Caractéristiques parents en vie pas père en vie en vie pas père décédés en vie
Age
[10-14 ans] 100,0 - - - - - - - - - - - - - 100,0 3
[15-17 ans] 57,1 9,5 14,3 - - 4,8 14,3 - - - - - - - 100,0 21
[18-24 ans] 39,5 13,2 15,8 - - 2,6 13,2 - 2,6 - 2,6 5,3 2,6 2,6 100,0 38
Sexe de
l'enquêté
Féminin 45,3 13,2 15,1 - - 1,9 15,1 - 1,9 - 1,9 1,9 1,9 1,9 100,0 53
Masculin 66,7 - 11,1 - - 11,1 - - - - - 11,1 - - 100,0 9
Ensemble 48,4 11,3 14,5 - - 3,2 12,9 - 1,6 - 1,6 3,2 1,6 1,6 100,0 62
109
Tableau XI.a : Répartition (en %) de la population victime à NOSY BE par niveau d’instruction atteint des parents et chefs de ménage, selon certaines caractéristiques socio -
démographiques
Niveau d'instruction des parents et chefs de ménage des victimes
MERE PERE CHEF MENAGE
Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire
Aucun Primaire I II Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND
I II I II
Total Effectif Total Effectif Total Effectif
Age
[10-14 ans] 13,3 20,0 33,3 ‐ 6,7 26,7 100,0 15 6,7 ‐ 33,3 6,7 6,7 46,7 100,0 15 ‐ ‐ 20,0 ‐ 20,0 60,0 100,0 5
[15-17 ans] 17,6 11,8 17,6 ‐ ‐ 52,9 100,0 17 11,8 17,6 ‐ ‐ 5,9 64,7 100,0 17 ‐ 16,7 66,7 ‐ ‐ 16,7 100,0 6
[18-24 ans] 8,1 18,9 16,2 2,7 ‐ 54,1 100,0 37 10,8 10,8 10,8 5,4 2,7 59,5 100,0 37 18,2 18,2 9,1 18,2 ‐ 36,4 100,0 11
Sexe de
l'enquêté
Féminin 11,9 16,4 20,9 1,5 1,5 47,8 100,0 67 10,4 10,4 10,4 4,5 4,5 59,7 100,0 67 9,1 13,6 27,3 9,1 4,5 36,4 100,0 22
Masculin ‐ 50,0 ‐ ‐ ‐ 50,0 100,0 2 ‐ ‐ 100,0 ‐ ‐ ‐ 100,0 2 ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ 0
Ensemble 8 12 14 1 1 33 69 7 9 3 3 40 2,0 69 6 2 1 8 22 39,0 22
Tableau XI.b : Répartition (en %) de la population victime à TAOLAGNARO par niveau d’instruction atteint des parents et chefs de ménage, selon certaines caractéristiques socio -
démographiques
Niveau d'instruction des parents et chefs de ménage des victimes
MERE PERE CHEF MENAGE
Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire Secondaire
Aucun Primaire I II Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND Aucun Primaire Supérieur NSP/ND
I II I II
Total Effectif Total Effectif Total Effectif
Age
[10-14 ans] ‐ 33,3 33,3 33,3 ‐ ‐ 100,0 3 ‐ 33,3 33,3 33,3 ‐ ‐ 100,0 3 ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
[15-17 ans] 19,0 4,8 33,3 19,0 4,8 19,0 100,0 21 9,5 4,8 28,6 28,6 9,5 19,0 100,0 21 0,0 33,3 0,0 0,0 33,3 33,3 100,0 3
[18-24 ans] 5,3 21,1 31,6 13,2 ‐ 28,9 100,0 38 2,6 7,9 21,1 13,2 13,2 42,1 100,0 38 0,0 0,0 42,9 14,3 0,0 42,9 100,0 7
Sexe de
l'enquêté
Féminin 11,3 13,2 37,7 15,1 1,9 20,8 100,0 53 5,7 7,5 24,5 20,8 9,4 32,1 100,0 53 0,0 10,0 30,0 10,0 10,0 40,0 100,0 10
Masculin ‐ 33,3 ‐ 22,2 ‐ 44,4 100,0 9 ‐ 11,1 22,2 11,1 22,2 33,3 100,0 9 ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐
Ensemble 6 10 20 10 1 15 62 5 15 12 7 20 62 1 3 1 1 4 10
110