Cet essai ou expérience consiste à placer une petite barre du Essai de traction terminé.
matériau à étudier entre les mâchoires d'une machine de traction
qui tire sur la barre jusqu'à sa rupture. On enregistre
l'allongement et la force appliquée, que l'on convertit ensuite en déformation et contrainte. Une variante
moderne des essais de traction consiste à utiliser la force centrifuge sur un assemblage pour générer une
contrainte de traction. Lorsque la valeur limite de résistance à la traction (exprimée en MPa ou N) d'un
assemblage ou d'un collage est égale à la force centrifuge appliquée, on génère la rupture de ceux-ci et
enregistre la limite de rupture. L'avantage consiste à réaliser des tests en batterie sur plusieurs éprouvettes
soumises à une contrainte strictement identique lors de l'essai.
Sommaire
Éprouvette de traction
Déroulement de l'essai
Courbe conventionnelle
Courbe rationnelle
Cas d'un matériau ductile
Cas d'un matériau fragile
Éprouvette entaillée
Résistance d'une pièce soumise à la traction
Résistance d'une pièce dans le cas général
Normes
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Éprouvette de traction
On peut effectuer les essais sur un barreau cylindrique ou de section rectangulaire (éprouvette plate).
L'éprouvette cylindrique permet d'avoir un système symétrique et un système d'accrochage simple (par
vissage), l'éprouvette plate permet de voir ce qui se passe sur une face : apparition de lignes de
glissement, forme des cristallites (métallographie), mesure de texture par diffractométrie X, etc.
Éprouvettes Représentation Éprouvette rompue Comportements à la
normalisées de schématique d'une après essai de rupture en essai de
traction éprouvette traction traction: (a) fragile,
cylindrique (b) ductile et (c)
complètement
ductile.
Les extrémités de l'éprouvette sont élargies, avec un congé, afin d'être sûr que la déformation plastique et
la rupture auront lieu dans la partie centrale de l'éprouvette : les phénomènes de contact au niveau de la
liaison à la machine sont complexes et ne représentent pas ce que l'on veut tester, on limite donc l'impact
de l'essai sur ces zones. Les dimensions de l'éprouvette sont normalisées, ce qui n'interdit pas d'utiliser
d'autres formes d'éprouvette si l'essai n'a pas besoin de répondre aux normes (par exemple dans le cadre
de la recherche et du développement).
Les éprouvettes cylindriques sont habituellement obtenues par tournage. Les éprouvettes plates peuvent
être obtenues par sciage d'une tôle puis fraisage.
Les éprouvettes sont fréquemment prélevées dans une pièce réelle ou un brut (lingot, tôle, profilé, etc.).
Dans ce cas, l'endroit où l'éprouvette est prélevée, et la direction de prélèvement ont une importance : la
matière est souvent hétérogène et anisotrope. Cela pose le problème de la représentativité de l'essai
(échantillonnage).
Toutefois, l'essai n'a de sens que si l'éprouvette elle-même est homogène, ceci étant en général garanti par
sa petite taille par rapport aux variations de propriétés de la matière. Par ailleurs, pour l'analyse du
résultat, on considère en général qu'elle est isotrope.
Dans l'éprouvette, on s'intéresse à la partie calibrée, qui est la partie dans laquelle la section droite ne
varie pas (partie de largeur uniforme). Au sein de cette partie calibrée, on trace deux repères « un peu à
distance » des congés ; les efforts et la déformation dans cette partie entre repère est réputée uniforme
(principe de Saint-Venant). La longueur de la partie calibrée est notée Lc. La longueur de la partie entre
repères est notée L0, et peut être fixe ou proportionnelle :
éprouvette non-proportionnelle : les valeurs communément rencontrées pour L0, sont 50,
80, 100 ou 200 millimètres, et, en unité impériale, 2, 4 ou 8 pouces. Plusieurs valeurs
mesurées ne sont comparables entre-elles que pour les éprouvettes de même longueur
L0 et de même section S0 ; une modification de L0 ou de S0 change le résultat de la
mesure ;
éprouvette proportionnelle : ou . Les mesures effectuées à
partir d'éprouvettes proportionnelles ayant même coefficient k ou n sont comparables
entre-elles.
où :
L0 est la longueur de la partie entre repères ;
k est un coefficient (les valeurs communément rencontrées sont 4, 5,65, 8,16 et 11,3) ;
n est un coefficient (les valeurs communément rencontrées sont 4, 5 et 8) ; plus n est
grand, plus la contrainte dans la section entre repères est homogène ;
d0 est le diamètre de la partie entre repère d'une éprouvette cylindrique ;
S0 est l'aire de la section droite.
Dans la pratique, la valeur k adoptée sur le plan international est 5,65 (norme ISO 6892-1) ce qui
correspond à n = 5 pour une éprouvette cylindrique :
L0 = 5×d0
or , d'où
en posant , on obtient :
L'expression d'une valeur d'allongement doit toujours être associée à l'éprouvette qui a servi à la
mesurer ; il est primordial de préciser L0 et S0 pour une éprouvette non-proportionnelle, et k ou n pour
une éprouvette proportionnelle. Une conversion des valeurs d'allongement est possible à partir des
normes ISO 2566-1 (Aciers au carbone) et ISO 2566-2 (Aciers austénitiques).
Déroulement de l'essai
L'essai est pratiqué sur machine de traction. Une fois l'éprouvette
en place, on applique une légère précharge afin d'être sûr que l'on
n'a pas de jeu. Puis, on effectue un déplacement de la travée à
vitesse constante qui a pour effet d'étirer l'éprouvette, et on
mesure l'effort généré par ce déplacement ; le mouvement peut se
faire par un système de vis sans fin ou un piston hydraulique,
l'effort se mesure par la déformation élastique de la travée ou,
plus communément, par un capteur de force inséré dans la ligne
de charge.
Courbe conventionnelle
À partir du déplacement u de la travée, on calcule la déformation nominale (ou
conventionnelle), appelée parfois « extension » et notée e :
où :
où A0 est l'aire de la section droite dans la partie calibrée de l'éprouvette. On obtient ainsi la courbe
conventionnelle R = ƒ(e).
Courbe rationnelle
La courbe conventionnelle suffit pour la plupart des applications. Mais si l'on s'intéresse de manière fine
aux phénomènes aux grandes déformations, il faut tenir compte de la modification des dimensions de
l'éprouvette. On définit pour cela :
soit
puisque :
et ;
soit :
Lorsque la rupture de pente n'est pas franche — c'est notamment le cas des matériaux très ductiles —, on
définit la limite d'élasticité conventionnelle comme étant la contrainte donnant 0,2 % de déformation
résiduelle, Re 0,2 ; on peut aussi la définir pour d'autres valeurs de déformation résiduelle (par exemple Rp
0,1 pour 0,1 % de déformation).
À partir de ce point, la déformation est concentrée dans une zone, c'est la striction (« étranglement »). La
force enregistrée diminue, puisque la section diminue dans la zone de striction.
La rupture a ensuite lieu dans la zone de striction. La charge unitaire s n'a pas de sens particulier à
l'endroit de la rupture puisque la contrainte n'est plus homogène dans l'échantillon.
La courbe de traction rationnelle est, quant à elle, toujours croissante. La striction marque un point
d'inflexion, puisque la section diminue plus vite que la force. On note que la contrainte vraie σ atteinte au
moment de la rupture est très supérieure à la contrainte nominale s.
Cas d'un matériau Cas d'un matériau Courbe de traction Comparaison entre
présentant un ayant une transition rationnelle typique la courbe
crochet de traction. élastique/plastique d'un matériau conventionnelle et la
douce. ductile. courbe rationnelle
d'un acier au
carbone
le coefficient de striction .
Éprouvette entaillée
Si l'on pratique une entaille sur une éprouvette, cela induit une concentration de contraintes, caractérisée
par un coefficient Kt. On a donc une rupture à une charge unitaire apparente bien inférieure à Rm.
Les éprouvettes entaillées sont souvent utilisées dans les études de fatigue : cela accélère l'essai, qui peut
comporter plusieurs millions de cycles, et on sait où va apparaître la fissure, ce qui permet de la suivre.
Résistance d'une pièce soumise à la
traction
Dans un mécanisme ou une structure, les pièces ne doivent pas
rompre, ce qui impose que les contraintes en traction soient
inférieures à Rm. Mais elle doivent par ailleurs conserver leurs
dimensions, faute de quoi le mécanisme risque de ne plus
fonctionner (voir Jeu (mécanique)).
.
Éprouvette rompue d'un matériau
fragile (fonte).
La conception sur le cas de charge limite, ou état limite ultime
(ELU), est donc validée si, pour toutes les structures en traction,
on a :
σ ≤ Rpe.
Le coefficient de sécurité dépend des règles de l'art du domaine concerné ou bien de normes. De manière
générale, on a :
pour un fonctionnement constant, sans à coup, dans un milieu maîtrisé (toutes les
charges sont connues) et avec un matériau bien caractérisé : 1 ≤ s ≤ 2 ;
cas usuel : 2 ≤ s ≤ 3 ;
milieu mal maîtrisé (risque d'accident, charges mal connues), matériau mal caractérisé : 3
≤ s ≤ 5.
Pour les matériaux fragiles, la résistance pratique à l'extension est fondée sur la résistance à la traction, le
coefficient de sécurité est donc plus élevé :
Dans certaines applications, une déformation élastique excessive de la pièce empêche le bon
fonctionnement du mécanisme. Dans ce cas-là, l'effort limite est inférieur au Rpe déterminé, et dépend de
l'élasticité de la pièce, qui dérive du module de Young E et de la géométrie de la pièce. On conçoit alors
selon l'état limite en service (ELS).
σéqv ≤ Rpe.
Normes
Les essais de traction doivent en général respecter les prescriptions de normes qui définissent la forme,
les dimensions, les vitesses d'essai, l'étalonnage de la machine, l'exactitude des appareils, la définition des
caractéristiques, les informations à indiquer dans un rapport d'essai. Pour les matériaux métalliques, la
norme de référence est la EN ISO 6892-1 : Matériaux métalliques - Essai de traction - Partie 1 : méthode
d'essai à température ambiante.
Voir aussi
Liens externes
Dimensions des éprouvettes pour essais de traction des thermoplastiques et thermodurcis
(thermodurcissables à l'état réticulé) (http://www.atomer.fr/1/1_dimensions-eprouvettes-es
sais-de-traction.html), sur atomer.fr.
Axit Systems, Principe des machines d'essais universelles (http://axitsystems.com/princip
es-and-applications/principes-machine-essai-traction/).
Concept RIGI-DRIVE pour machines de traction (http://www.3r-labo.com/fr/machine-d-ess
ai-universelle), sur 3r-labo.com.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes
conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que
les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et
mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de la Wikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le
paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des États-Unis.