Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les recettes publiques correspondent aux recettes perçues par l’ensemble des administrations
publiques locales, ainsi que les administrations de sécurité sociale. Les recettes publiques se
scindent en deux catégories principales : les prélèvements obligatoires et les autres recettes.
Les impôts sont prélevés sur l’ensemble des contribuables et constituent un versement
obligatoire et sans contrepartie aux administrations publiques et aux institutions. Ils servent à
distingue deux types : les impôts directs, qui sont payés et supportés par la même personne,
tels que l’impôt sur le revenu, et les impôts indirects, lorsque le redevable est distinct du
On distingue des impôts les cotisations sociales, qui sont prélevées au profit des organismes
de protection sociale, ainsi que les taxes fiscales, qui sont perçues au profit de l'État, des
sans équivalence absolue entre son montant et son prix, tel que la taxe locale d’équipement.
En effet, ces deux recettes donnent lieu à une contrepartie plus ou moins proportionnelle au
versement du contributeur.
47
CHAPITRE V : Les recettes publiques
1.1 Les prélèvements fiscaux :
a) L’impôt :
L’impôt est une prestation pécuniaire et unilatérale requise des personnes physiques ou
morales par voie d’autorité à titre obligatoire et définitif sans contrepartie directe ayant pour
b) La taxe fiscale :
Elle se distingue de l’impôt car elle a une contrepartie directe. La taxe fiscale est un
prélèvement opéré sur l’usager d’un service public, du fait de l’utilisation de ce service, sans
qu’il y ait ailleurs une équivalence exacte entre le montant du prélèvement et le coût du
service.
a) Les taxes parafiscales sont perçues dans un intérêt économique ou social au profit d’une
personne morale de droit privé ou public autre que l’Etat, les collectivités territoriales et
b) Les cotisations sociales sont des prélèvements effectués au profit des organismes sociaux et
La rémunération pour service rendu peut être défini comme un prélèvement demandé aux
usagers d’un service public en vue de couvrir les charges du service ou les frais
d’établissement ou d’entretien d’un ouvrage public. La rémunération pour service rendu a une
48
CHAPITRE V : Les recettes publiques
contrepartie directe dans les prestations fournies par le service ou dans l’utilisation de
l’ouvrage. Il existe en principe une corrélation entre son montant et la valeur du service rendu.
C’est donc le critère de l’équivalence qui distingue la rémunération pour service rendu de la
taxe fiscale.
L’Etat et les autres collectivités publiques tirent des ressources de l’exploitation de leur
dépense ou le capital.
– Les impôts sur le revenu frappent le revenu du contribuable lors de son acquisition
49
CHAPITRE V : Les recettes publiques
3.2 L’impôt direct / l’impôt indirect :
répercussion.
a) Le critère administratif :
• L’impôt direct est en principe perçu en vertu d’un rôle nominatif (liste
• L’impôt indirect, à l’inverse, n’est pas perçu par voie de rôle. Il est perçu par
Cette distinction permet de différencier celui qui paie l’impôt de celui qui supporte
effectivement l’impôt.
• L’impôt direct est celui qui est payé directement par le contribuable à l’agent
chargé de le recevoir.
• L’impôt indirect, quant à lui, repose sur des objets de consommations ou des
services rendus et n’est qu’indirectement payé par celui qui veut consommer
les choses ou user des services frappés par l’impôt. Par exemple, en matière de
50
CHAPITRE V : Les recettes publiques
3.3 Les impôts réels / les impôts personnels :
répercussion.
– Les impôts réels : ce sont ceux qui visent à atteindre un élément économique sans
– Les impôts personnels : ils atteignent la fortune ou les revenus du contribuable en tenant
– Les impôts de répartition : ce sont ceux qui, compte tenu des ressources attendues, sont
répartis entre les contribuables potentiels selon la base imposable déterminée pour chacun
d’entre eux.
– Les impôts de qualité : ce sont ceux qui mettent en œuvre l’application d’un taux sans qu’il
soit possible par avance de prévoir exactement les ressources fiscales ainsi produites.
51
CHAPITRE V : Les recettes publiques
Cette classification tient compte du bénéficiaire de l’impôt selon qu’il s’agit de l’Etat ou
Le droit fiscal est soumis à un certain nombre de principes fondamentaux qui s’imposent à
Le régime juridique de l’impôt est aujourd’hui dominé par le principe de la légalité conçu au
sens strict comme relevant de la loi. Cette compétence législative découle du principe du
– L’égalité fiscale est intimement liée au principe de l’égalité. Par son caractère impersonnel,
la loi assure l’égalité entre les contribuables qui bénéficient des mêmes droits.
– En matière fiscale, le principe général d’égalité devant la loi prend la forme particulière de
– En matière financière, ce principe général d’égalité devant la loi coexiste avec d’autres
principes spécifiques, comme l’égalité devant l’impôt mais aussi le principe d’égalité
52
CHAPITRE V : Les recettes publiques
• Le principe d’égalité devant les charges publiques : ce principe étant plus large
puisqu’il concerne aussi les dépenses, les prestations et les prélèvements non-fiscaux
Ce principe d’égalité devant l’impôt ou les charges publiques est très différent du principe
d’égalité devant la loi fiscale, car il pose le problème de la juste répartition du poids de
l’impôt. Il a une toute autre portée puisqu’il pose en fait le très délicat problème de la justice
Le principe d’égalité devant les charges publiques a été considéré comme le corollaire de
L’impôt moderne est à la fois un outil financier destiné à couvrir les dépenses communes mais
a) La fonction financière :
L’impôt sert à financier les services collectifs nécessaires à l’organisation de la vie en société.
Pour remplir ce rôle, l’impôt doit être le plus productif possible. Cela suppose qu’il soit payé
par le plus grand nombre possible, tout en étant adapté aux capacités contributives des
b) La fonction sociale :
Le rôle de l’impôt est aussi de corriger l’inégalité sociale grâce à la redistribution des
richesses par le système fiscal. Les théories keynésiennes donneront à ces politiques de
redistribution une justification économique. Un resserrement des revenus peut, en assurant les
53
CHAPITRE V : Les recettes publiques
emploi et la prospérité économique de la société dans son ensemble. La fonction sociale de
c) La fonction économique :
L’impôt est un moyen d’action visant la relance ou la stabilisation économique. Il revêt une
– En faisant varier la pression fiscale, il est possible de modifier les comportements des
ménages ou des entreprises, soit par une action globale sur l’économie, soit de façon
sectorielle.
des ménages, de réduire le niveau de la consommation et donc de faire baisser les prix.
Cependant, cette utilisation de la fiscalité à des fins de régulation conjoncturelle est très
controversée car l’outil budgétaire est très lourd à manier, et ses effets ne sont pas toujours
pression fiscale, ne se traduit pas forcément par une hausse de la consommation. Les
ménages peuvent très bien préférer épargner pour se prémunir d’un avenir incertain, plutôt
que de consommer).
L’utilisation conjoncturelle de l’impôt est très difficile à mettre en œuvre car beaucoup
trop incertaine.
54
CHAPITRE V : Les recettes publiques
– L’impôt peut plus facilement servir à des interventions structurelles. Il est possible,
notamment grâce à l’impôt, de favoriser certains secteurs économiques (par exemple : des
incitations fiscales sous forme d’exonération ou des réductions d’impôt pour encourager
Les différentes fonctions de l’impôt sont parfois contradictoires. Son rôle financier est
de réduction d’impôt à des fins d’intervention économique limite très largement son
rendement, ou son caractère redistributif. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre ses
différentes fonctions.
Les recettes fiscales au Maroc se composent de quatre principales catégories d’impôts : les
impôts directs, les impôts indirects, les droits de douane et les droits d’enregistrement et de
timbre.
Les impôts directs regroupent les impôts assis sur le revenu soit sur les bénéfices des
personnes physiques ou morales. Ils se composent principalement de l’impôt sur les Sociétés
L’I.B.S s’applique à l’ensemble des bénéfices et revenus acquis par les sociétés, les
établissements publics et autres personnes morales qui entrent dans le champ d’application de
l’impôt en question.
55
CHAPITRE V : Les recettes publiques
b) Impôt général sur le revenu (I.R.G) :
L’IRG frappe les revenus salariaux, fonciers, locatifs, professionnels et de capitaux mobiliers
Les impôts indirects regroupent la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les taxes intérieures de
consommation (TIC).
d’importation.
Les TIC concernent un certain nombre de produits qui sont de large consommation
– L’Enregistrement est défini comme étant une formalité administrative donnant lieu à
considéré comme un impôt indirect intéressant le capital. Il est composé de droits fixes et
de droits proportionnels.
– Les droits de timbre se composent de trois catégories : les timbres de dimension, les
56
CHAPITRE V : Les recettes publiques
6.4 Droits de douane :
Les droits de douane s’appliquent aux importations. Ils visent à assurer un niveau de
La loi pétrolière du 28 avril 2005 dont le projet avait été longtemps bloquée par diverses
oppositions, est sans doute la décision économique qui a soulevé le plus de controverse en
Algérie. Le projet annoncé puis retiré, par suite d’une mobilisation hostile dans le secteur des
d’un système politique autoritaire dont la Constitution ne parle pas du processus réel
d’élaboration des décisions, communique peu et mal. L’élaboration des politiques jugées
stratégiques est opaque dans le système politique algérien. Les détenteurs du « pouvoir réel »,
comme on dit en Algérie, i.e. le commandement militaire ne jouent aucun rôle politique ou
économique aux termes de la Constitution. Leur poids, pourtant décisif, dans la formation des
décisions est donc complètement occulté par le texte régissant les rapports entre les pouvoirs
publics. On comprend pourquoi, au-delà des habitudes d’un système autoritaire qui n’a
transformé que sa façade, le gouvernement algérien n’a pas organisé (et il ne le pouvait pas)
un débat large et transparent sur une réforme cruciale. Sur cette question, comme sur toutes
celles qui sont très importantes, le système politique algérien ne peut abriter le débat
démocratique. Bien que l’Algérie soit riche en ressources minérales diverses, tels que le fer, le
57
CHAPITRE V : Les recettes publiques
hydrocarbures, ce qui signifie que le pétrole nourrit et équipe le pays. On comprend dès lors
nouvelle loi pétrolière algérienne, sans confirmer les rumeurs sur la privatisation de la
Pendant longtemps, à la suite de pratiques établies par les grandes sociétés pétrolières, la
fiscalité pétrolière consistait en une redevance assise sur la production et en un impôt sur le
revenu pétrolier. À ces deux taxes, s’ajoutaient des contributions financières variables à la
charge du bénéficiaire du titre minier, appelées bonus ou droit d’entrée, généralement versées
Les taux et les modalités de ces taxes ont varié au fur et à mesure de l’évolution des relations
développement de sociétés à capitaux publics par les États producteurs améliorent la capacité
de négociation de ces derniers et accroissent la part des revenus qui leur revient. Les taux de
la redevance et de l’impôt sur les bénéfices ont augmenté passant de 5 % à 12,5 % puis 16 %,
Les prix du baril de pétrole qui servent de base au calcul des impôts ont évidemment connu au
cours du demi-siècle passé une lente puis rapide progression malgré des périodes notables de
reflux ou de stagnation.
De moins de 2 dollars le baril au cours des années 1950, ils passent à environ 14 dollars après
la crise pétrolière de 1973-74, atteignant parfois 40 dollars ou plus lorsque les conflits
développement de tous les pays et particulièrement des grandes puissances. Après s’être
stabilisé autour de 20 puis de 25 dollars au cours des années 1980 et 1990, le prix du baril de
58
CHAPITRE V : Les recettes publiques
pétrole connaît depuis deux ou trois ans une hausse considérable imposée cette fois plus par le
marché international que par la revendication de l’OPEP, contrairement à ce qui s’est passé
pour les hausses précédentes. Depuis 2005, le prix du baril de pétrole est supérieur à 60
dollars soit environ 2,5 fois le prix moyen souhaité par l’OPEP. Le prix du m3 de gaz qui,
heureusement pour les pays producteurs, est indexé sur le prix du pétrole suit cette évolution.
La nouvelle loi pétrolière algérienne consacre son titre VIII (art. 83 à 99) au régime fiscal
applicable aux activités de recherche et d’exploitation. Les impôts qui constituent ce régime
sont d’après la loi, « une taxe superficiaire non déductible payable annuellement au Trésor
public, une redevance payable mensuellement à l’Agence nationale pour la valorisation des
ressources en hydrocarbures (ALNAFT), une taxe sur le revenu pétrolier (TRP) payable
annuellement au Trésor public ». La loi mentionne aussi des taxes marginales comme l’impôt
foncier sur les biens autres que les biens d’exploitation, tel que fixé par la législation et la
occasionnelles.
En s’en tenant aux principaux impôts, on constate que le régime fiscal algérien reprend
l’essentiel des taxes connues en Algérie et notamment celles de la loi 86-14 du 19 août 1986.
Mais le législateur procède à des réaménagements qui peuvent peut être s’analyser comme des
assouplissements par lesquels il espère, sans doute, attirer les investisseurs étrangers.
59
CHAPITRE V : Les recettes publiques
7 .1 La taxe superficiaire : La taxe superficiaire est nouvelle dans la mesure où elle n’existait
ni aux termes de la loi du 19 août 1986, ni aux termes des textes législatifs antérieurs. La taxe
annuelle. Elle est versée au Trésor. Un tableau des montants en dinars algériens (DA) par
zones et par périodes de recherche et d’exploitation, est établi par la loi pour déterminer les
montants de la taxe. Ces montants varient de 4 000 à 16 000 DA par km2 en période de
pétrolière, ces sommes peuvent être considérées comme relativement peu élevées. On peut
donc affirmer qu’elles ne peuvent constituer qu’un petit moyen pour inciter le contractant à
7.2 La redevance : La redevance est un vieil impôt pétrolier. Elle est assise sur la production.
Elle est donc due dès lors qu’il existe une production extraite du gisement. C’est précisément
redevance est portée, sur le plan comptable, au débit du compte d’exploitation du contractant,
diminuant ainsi le montant de ses résultats et donc de l’impôt sur les résultats.
valeur de la production déterminée par voie règlementaire sur la base des prix du marché
international. La loi 05-07 élargit le spectre des taux variables retenus selon, non seulement
les zones qui sont désormais A, B, C, D et non plus A et B, mais également selon les niveaux
de production par jour. Les taux de la redevance varient ainsi de 5,5 à 23 %. Ces
domaine a consisté à donner plus d’ampleur à celle engagée en 1986 dans le contexte plus
contraignant d’une économie étatisée que le parti unique, qui dominait l’Assemblée nationale,
60
CHAPITRE V : Les recettes publiques
ne voulait pas assouplir. La redevance déterminée mensuellement est versée par l’opérateur à
l’agence ALNAFT qui doit la reverser dans les 24 heures au Trésor public. On peut se
valorisation, au passage, prélève 0,5 % de la redevance pour alimenter son budget et celui de
l’Agence de régulation sur la base d’une répartition décidée par le ministre de l’Énergie.
7.3 La taxe sur le revenu pétrolier (TRP) La taxe sur le revenu pétrolier, instituée par
l’article 86 de la loi 05-07 est une transformation, notamment en ce qui concerne le nom de
l’impôt sur les résultats établis par l’article 37 de la loi du 19 août 1986. En 1986, le taux de
l’impôt sur les résultats était de 85 % du résultat brut de l’exercice, mais ce taux est ramené à
l’impôt sur le revenu en tenant compte des difficultés d’exploitation dans certaines zones.
L’objectif est d’encourager la recherche et l’investissement dans des zones réputées plus
difficiles.
La loi d’avril 2005 poursuit et approfondit la réforme dans cette direction puisque les taux
d’uplift couvre les coûts opératoires » et varie dans les quatre zones ABCD désormais
établies. Les encouragements en faveur des investisseurs, dans les zones réputées plus
difficiles, sont donc plus marqués par rapport à la loi de 1986, confirmant ainsi la tendance
61
CHAPITRE V : Les recettes publiques
Comme dans les lois précédentes, la loi 05-07 fixe les déductions autorisées pour calculer le
revenu pétrolier (art. 86). Sont donc autorisées les déductions de la redevance des tranches
l’article 87, les tranches annuelles d’investissement de recherche, les provisions relatives aux
coûts d’abandon ou de restauration, les frais de formation des ressources humaines nationales
La TRP est elle-même « une charge déductible de la base fiscale pour les besoins du calcul de
7.4 L’impôt complémentaire sur le revenu (ICR) L’impôt complémentaire sur le revenu
(ICR) est payé annuellement par chaque contractant aux taux de l’impôt sur les bénéfices des
sociétés « selon les termes et conditions en vigueur à la date du paiement et les taux
d’amortissement prévus en annexe de la loi pétrolière ». Mais la TPR est déductible de la base
fiscale pour le calcul de l’ICR. La loi ouvre la possibilité, assez nouvelle dans la fiscalité
pétrolière, d’une consolidation des résultats de l’ensemble des activités pétrolières en Algérie.
Enfin la loi permet aussi de bénéficier d’un taux réduit de l’impôt sur les bénéfices des
sociétés en vigueur pour le calcul de l’ICR (art. 88 al. 3) pour les activités relatives à
activités des contractants pétroliers dans d’autres domaines connexes comme l’électricité ou
la distribution de gaz par canalisation. Seul l’avenir dira si les sociétés pétrolières seront
suffisamment incitées par ses dispositions pour élargir et intensifier leurs investissements,
62