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blopblop, le 23/10/2014
La musique médiévale ne s’analyse pas comme on analyserait une pièce plus « classique »,
tout simplement parce que la mode (et les modes) était différente et que les repères analytiques
ne sont pas les mêmes. C’est pour ça qu’on vous propose ici les éléments les plus importants à
relever, ainsi que des exemples issus de la Messe de Nostre-Dame du Guillaume de Machaut
(voir la partition).
Consonance parfaite : unisson, octave, puis quinte et parfois quarte sont des consonances
parfaites.
Diabolus in musica : les tritons (quarte augmentée ou quinte diminuée) étaient considés
comme l’apparition du diable dans la musique. On appelait donc un trition « diabolus in musica ».
Musica ficta : pour éviter les diaboli in musica, certaines notes doivent être altérées, mais les
altérations n’étant pas écrites, les interprètes doivent avoir assez de bon sens pour les faire
quand-même, pour que ces indications « fictives » deviennent réelles.
Cantus planus : inspiré du chant grégorien, il s’agit d’un chant a capela modal monodique et
sans mesure. Il peut être utilisé seul pour les lectures à l’église, encore de nos jours, ou comme
teneur.
Cantus firmus (ou teneur, aussi ténor sur les manuscrits) : voix principale dans une
polyphonie de l’époque. Si le chant est inspiré du grégorien, c’est alors elle qui fait de cantus
planus.
Déchant : ligne mélodique secondaire basée sur le cantus planus. À l’origine improvisée puis
écrite, elle est effectuée par les voix organales, c’est-à-dire les voix supérieures.
Style du conduit : sous l’emprise de quelque inspiration divine, le compositeur peut choisir de
ne pas suivre le grégorien pour composer. Il écrit alors dans le style du conduit. Cf. : Credo.
Style du motet : conduit + organum fleuri, il se peut même que les paroles varient d’une voix
à l’autre, parfois même les langues ! Cf. : Credo.
Organum parallèle : écriture note contre note du déchant à partir du cantus firmus. (N.B. :
l’intervalle entre les deux voix peut varier).
Organum fleuri : écriture plus mélismatique que l’organum parallèle, il peut être effectué par
plusieurs voix (duplum, triplum, et parfois même quadruplum).
Hoquet : quand deux voix se partagent une ligne mélodique, on parle de hoquet quand une
voix s’interrompt pour laisser l’autre s’exprimer.
Figure 4 : hoquet
Cadence close : vous l’aurez compris, c’est l’équivalent de la cadence parfaite moderne.
Figure 5 : cadences
Triade : accord de trois notes (d’habitude il y en a soit une soit deux, la trinité se doit d’être
remarquée).
Ressources liées