C'est en 1953 que Lwoff a défini le concept de virion. C'est une particule virale
mature et infectieuse libre dans le milieu extérieur, phase ultime de la biosynthèse
des virus. Un virion a 4 caractères essentiels :
1- Le virion possède un seul type d'acide nucléique qui peut être soit de
l'ADN, soit de l'ARN. Les deux molécules ne coexistent donc pas dans la
particule virale, ce qui oppose les virus aux autres formes vivantes
connues jusqu'à ce jour. L'acide nucléique viral porte l'intégralité de
l'information génétique du virus et constitue ce que l'on appelle le génome
viral.
Ceci implique que les virus sont incapables de se reproduire sur des milieux
inertes de type bactériologique. Leur isolement passe forcément par
l'inoculation à un système biologique vivant que l'on dit permissif afin
d'assurer leur réplication. Les interactions entre le virus et la cellule hôte au
cours de la multiplication virale expliquent également la difficulté de mise au
Publié le 3/09/03 1
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point d'une chimiothérapie antivirale spécifique à la fois efficace, non
dangereuse et qui puisse raisonnablement être utilisable en thérapeutique
humaine. Le mode de reproduction des virus explique également leur
insensibilité aux antibiotiques, aux antibactériens; le virus ne présentant pas,
à l'action des drogues, les mêmes cibles pharmacologiques que les bactéries.
4- le virion présente une structure particulaire qui l'oppose aux être vivants
à structure cellulaire procaryote (les bactéries) ou eucaryote.
L'agencement des principaux constituants de la particule permet de
reconnaître aux virions un type de symétrie caractéristique (par
exemple, symétrie hélicoïdale ou symétrie cubique).
Ainsi définis, les virus représentent donc des êtres biologiques qui sont
différents des bactéries et des protozoaires. Leur structure et surtout leur mode de
reproduction très particulier conditionnent la majeure partie de leur propriétés
biologiques et de leur pathogénicité.
Toute particule virale est constituée d'au moins deux éléments constants et
obligatoires :
Publié le 3/09/03 2
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Les interactions entre acide nucléique et protéine de la capside sont très étroites.
Des structures protéiques se trouvent bien souvent incluses dans cet ensemble, ce
sont les protéines internes. La structure nucléoprotéique définit par l'acide
nucléique et les protéines internes prend le nom de nucléoïde et l'ensemble
nucléoïde et capside constitue une unité fonctionnelle que l'on appelle la
nucléocapside. Les virus limités à leur nucléocapside sont dits des virus nus. Dans
certaines familles virales, la nucléocapside est entourée d'une structure périphérique
facultative appelée l'enveloppe. Cette enveloppe, dont l'existence oppose les virus
enveloppés aux virus nus, peut être de provenance et de nature diverse. Lorsque
l'enveloppe dérive des systèmes membranaires de la cellule hôte, elle peut prendre
le nom de peplos . Dans certaines familles virales, une structure intermédiaire
appelée tégument peut venir s'interposer entre la nucléocapside et l'enveloppe.
3- l'ultra centrifugation.
4- l'électrophorèse.
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La totalité de l'information génétique du virion est portée par l'acide nucléique qui
constitue son génome. Les acides nucléiques constituant les génomes viraux sont
d'une grande variété. Les principaux paramètres à étudier dans chaque famille
virale sont les suivants :
Les ADN des virus animaux, le plus souvent bicaténaires et linéaires, présentent
pour la plupart une structure tridimensionnelle classique appelée en double hélice
(double chaîne désoxyribonucléotidique, complémentaire et anti-parallèle).
La masse moléculaire des ADN viraux s'étale sur une large échelle allant de 1 à 180
x106 dalton :
La variabilité des ARN viraux est sensiblement moins grande que celle des
ADN. Les ARN viraux, généralement monocaténaires et linéaires, ont une masse
moléculaire comprise entre 2 X 106 dalton (virus de la mosaïque du tabac) ou 2,7
X106 dalton pour les entérovirus et 15 X106 dalton pour les reovirus.
4-2-a Généralités
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La conséquence des principes de quasi-équivalence et d'autoassemblage est qu'il
ne peut exister que deux systèmes permettant l'assemblage des sous-unités
protéiques et de l'acide nucléique pour constituer les nucléocapsides virales :
La caractéristique essentielle des virus à symétrie cubique est que les unités de
structure protéique se groupent en unités morphologiques, visibles en
microscopie électronique et qu'une dénaturation ménagée de la nucléocapside
permet souvent d'isoler.
Publié le 3/09/03 8
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4-2-d les virus à symétrie complexe
Par exemple les poxvirus ont une morphologie parallélépipédique et des dimensions
importantes (350 nm x 200 nm x 100 nm). La nucléocapside occupe une position
centrale dans le virion et présente une forme en "lentille biconcave", les concavités
étant occupées par des structures denses appelées corps latéraux.
Les enveloppes virales ou peplos sont constituées de deux spécificités distinctes qui
se retrouvent dans leur structure antigénique :
On retrouve dans cette catégorie des composés à activité biologique particulière tel
que l’hémagglutinine, la neuraminidase, des facteurs toxiques, ou des
facteurs de fusion cellulaire. Ces composés peuvent se présenter sous la forme
de projection perpendiculaire à la surface de l'enveloppe et sont visibles en
microscopie électronique sous la forme de spicules. Les dimensions, la forme et le
nombre de ces spicules diffèrent selon la famille virale considérée.
A noter qu'à côté des enveloppes virales directement issues des membranes
cellulaires (peplos) et qui constituent des éléments de fragilité du virus, existent chez
certains virus des systèmes différents.
Publié le 3/09/03 10
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Dans les deux cas, c'est-à-dire poxvirus et virus de l'hépatite B, la présence d'un
système d'enveloppes, qui ne peut pas être assimilé à un peplos commun, est un
élément de résistance du virion dans le milieu extérieur. Les poxvirus et le virus de
l'hépatite B résistent particulièrement bien aux actions physico-chimiques et en
particulier aux antiseptiques.
La classification des virus peut reposer sur différents critères, par exemple la nature
de l'hôte, le tropisme tissulaire, le pouvoir pathogène, le mode de transmission.
− La nature de l'hôte.
Publié le 3/09/03 11
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o La symétrie de la nucléocapside : hélicoïdale
(H), cubique (C ) ou mixte,
En fait, depuis 1966, un comité international de taxonomie des virus a défini une
nomenclature des virus et proposé une classification à vocation universelle.
Publié le 3/09/03 12
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- suffixes :
1. Ordre (le Taxon le plus élevé) : - virales
2. Familles - viridae
3. Sous-familles - virinae
4. Genres - virus
Publié le 3/09/03 13
I - VIRUS à RNA
F : CORONAVIRIDAE Polarité ρ
G. Coronavirus
Pléomorphique 75-160 nm ι
Pas de protéine matricielle
27 à 33 kb
Rhume, selles, SRAS
F. PARAMYXOVIRIDAE Polarité σ
SF. Paramyxovirinae
G. Morbillivirus (rougeole)
G. Rubulavirus (oreillons)
150 à 300 nm ι
15 - 16 kb
F. RHABDOVIRIDAE
13-16 kb
Publié le 3/09/03 14
Vesiculovirus ( VSV, Chandipura, Piry, Isfahan)
F. FILOVIRIDAE Polarité σ
b) RNA Segmenté
F. ARENAVIRIDAE (Cytoplasme)
2 segments Polarité σ
G. Arenavirus
Arena : sable, car présence de particules ressemblant à des ribosomes à l=intérieur
des virus enveloppés pléomorphiques 110 - 130 nm
2 segments - 10-14 kb (circulaires)
Chorioméningite lymphocytaire
Mais Lassa, Machupo, Junin, Guanarito ± fièvres hémorragiques souvent fatales.
F. BUNYAVIRIDAE (cytoplasme)
Publié le 3/09/03 15
3 segments Polarité σ
Non enveloppés
F. CALICIVIRIDAE Polarité ρ
G. Calicivirus 8 kb
35 à 45 nm ι
Publié le 3/09/03 16
Gastroentérite.
F. ASTROVIRIDAE Polarité ρ
Enveloppés
F. TOGAVIRIDAE Polarité ρ
G. Rubivirus (rubéole) 12 kb
Rubivirus : rubéole
F. FLAVIVIRIDAE Polarité ρ
G. Hépatite C
40 - 50 nm ι 10 kb
Non enveloppés
Publié le 3/09/03 17
F. REOVIRIDAE
Enveloppés
F. RETROVIRIDAE Polarité ρ
(Oncovirus)
Classification provisoire
6. Lentivirus
Publié le 3/09/03 18
(Ex :VIH, virus de l=immunodéficience humaine)
CARACTERISTIQUE
Transcription de l=ARN génomique en ADN double brin linéaire par la transcriptase
inverse ou réverse transcriptase (RT). Ce DNA est colinéaire de son modèle RNA,
mais il contient des répétitions terminales longues (LTR) qui ne sont pas présentes
dans le RNA viral.
Ces virus s=intègrent dans le DNA cellulaire sous forme de provirus.
Hépatite D
Genre deltavirus
32 nm ι
1,7 kb sb RNA circulaire
Prions.
II - VIRUS A DNA
Simple brin
SF. Parvovirinae
G. Densovirus
Publié le 3/09/03 19
20 nm ι , cubique, sb DNA, 5 kb
Double brin
Non enveloppés
G. Papillomavirus 5 nm 8 kpb
Circulaire G.
Polyomavirus 45
nm 5 kpd
Enveloppés
SF. Alphaherpesvirinae
- EBV HHV4
- Herpes 8 (Kaposi) HHV8
Publié le 3/09/03 20
F. HEPADNAVIRIDAE (hépatite B virus)
Particules enveloppées de 42 nm
F. POXVIRIDAE
Les plus grands et les plus complexes des virus des vertébrés.
Forme de brique 250/200 nm
sauf pour les ORF qui sont ovoïdes
DNA : db 130-250 kpb
Développement cytoplasmique
Nombreux enzymes associés
Publié le 3/09/03 21