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L'INDEPENDANCE
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J/.E.J\~P M DU BRESIL,
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~RÉSENTÉB
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L'INDEPENDANCE
f .
.DE
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L'EMPIRE DU BRESIL;
.
PRÉSENTÉE
A PARIS,
CHEZ DELAUNAY, LIBRAIRE,
PALAIS-ROYAL, GALERIE DE BOIS.
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INTRODUCTI·o ·N.·.
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liij
temps deux · colonie~ .réciproques, ·d'u·n vieil ··
Étàt et d'un nouyeau·dopnant ~sile à la mO.
na~·chie ·dans sa ··détresse; La sépáration de.,
vint naturellement la solution du probleme.
Il s'agit aujo.u rd'hui QC. maintenir et de
·cónsolider la n1aison .royale . de Brag_ance au
Brésil. ·Tout · g1t dans cette··grande m~sure
conservatrice.
En revenani-à Lisbonne ·, le roi régnant a
reBdu plus facile la· restauJ;~ation de son pou-
voir européen. Le gra~d ~ut que se propo-
sait la rnasse des . Portugais .a été ·obtenu ;
puisq~e leu r pays ·a cessé d~~lre une cnlonie.:
Le.Iirésil se détachant, il a faliu ~auver la
rnonarchie et les possessions. de la p1aiS:on de
. . . . ' ' I .
Bragan?e. Ces deux buts ont ete attemts p<lr
la·déc1aration de ·l'empire, et don . Pedro a
marché constamment dans le double' esprit
de l'iritérét de sa nouvelle patriç et de la f!oc.:.
trine rnonarchic[ue
I
que les puissances
.
euto..,
. ~ .
péennes professent. '
li eut été impossihle au Brésil ·de s·e· déro-
ber à l' ~in:ancipatioil, étant placé au centre
du grand irtoüvernent qui agite le . ~ontinent
américain, ·et agité lui-méme par' le~· .mêmes
\ \
social. · · ·
---
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'
XI-
·-···· . -- . . .... ., ...\ - ..-_ -- -- ..,. -~ ...... - -- - . - - - -- --- - ·-- ... ·;- _.} - ---
xij
tes discussi~ns. Placé entr-e Jes deux__grands
fleuves dela Plata et de l'Amazone, le-Brésil
ne saurait être_resserré davantage san's·mena,
cer de déborder. D'ailleurs il veut être grand
etpuissant.Une sage diplomatie.devrait même
favoriser le rapide développement de sa force
pour peu qu~ on songe à la balance politi~
que de- l'Arriérique , dontl les poids ne ser--
vent plus·à équilibrer·les grands pouvoirs de
l'Europe-~ .
Qu'on y pré-te attention : les États-Unis
dominent à-la-fois les lacs de Saint- Lau-
rent et 1~ mer du Sud , les côtes de I'Atlan-
tique et celles du golfe mexicain. De mêrrie
que la I ,lussie, la fédération américaine du
N ord semble irniter , dans son extension gi-'
gantesque, cette puissance colossale, et vou-
loir env{{lopper la grande moitié du Conti-
nent de fAmérique. \
Qu' on y réfléchisse , le Brésil pf(Ut et do~t
être la s~uve-garde monarchique d'u nonvel
bémisph{:re et de la vieille Europe.
Cette ~mancipation 'd~un empire je~ne ep...;
cote, _et déjà puissant; est un déc~et de la
divine Pxrovidence. Son indépendcrQ.ce est un
\
\
XV
·-
\
, . .
L'INDEPENDANCE
DE
, . )
r .
L'EMPIRE DU BRE·SIL,
. Pl\JÍSENTÉE
CHAPITRE PREMIER.
pris
.
les rênes
I
de l'État . sons 1~ titre de ·Régent ,
réalisa-le pl:,m hardi, coriçu par Pombal, dê. trans-
porter le siége de la monarchie au :Brésil.
Cctte seule, résolution était une recomiaissance ,
\ I .
'
( 8 )
férence que rétat du Portugal, exposé encare au::t
invasim:is, était précaire., et que le Brésil offraü so ... .
liditci et sécurité.
·' La résidence du sou.v~vàin du Portugal au Bré-
sil fit naitre cette question de souveraineté. L'Eu-
, rope recevra-t-elle des lois de l'Amérique, et 1'A-
mérique aur;:t-t-clle des colonies en Europe .? Il
restait démoJ?.tré que le Portugal avait besoin du
:Brésil, mais que le Brésiln'avait plus besoiri du.
Portugal, et qu\1 était impossiblc que l'union des.
'deux pays subsistkaux mêmes oonditions ct.dan~
les mêmes termes.
On a ·v u q·ue les ports du Brésil furent ouverts a.
toutes les 9ations. 11 était naturel que le commerce
anglais fllt favorisé; c'était à I'ai de des Anglais que
les Portugaisvenaierit de reconquérir leur f oyaume
d'Europe. Ces insulaires avaient fait d'irhmenses
sacrifices dq10mmes et d'argent. La cour du Brésil
, trouva juste de leur accorder des faveurs et de les
indemniser. Par le traité de ,commerc~, condu
en I~IO . av~ c l' Angleterre ' les marcl~andises des
íle~ britanni,ques n; eurent à pa)'\àr: aux t\ouanes du
Brésil que J.5 pour 100 de droit d'cntrée, au lieu
de 24 pour Ioo ~ ta~ CO:n;lmun du tarif a;vec les
autre& nations. \
lei le Portugal se crut lésé de tous les avantages ·
:procurés au Brésil ; on se plaignit à Lisl;wnne ,_ou
les effets ·de ~a séparation commençaient à s.e fa'ire
~entir .
. .. ·--
...
( 9 )
Il mimquait au Brésill'occasion d~organiser ré-
guJi<l~rement ses milices; elle se présenta. Da guerre
étant alluinée dans toutes les parties del'Espàgne-, /
\
( 1'1 )
,_
ê i6 )
CHAPITRE 11.
( I7 )
quine.cont~I1-ait~ncoreqt\•e de,s príncipes; c'éta"itaus-
si avec des príncipes dogmatiques qu'on avait pro-
pagé la r,évolution fra~çaise. lei, on.voyait le retour ·
du mêm«r fléau :r;avagean_t un a:utre sol et menaçant
·de no_uve,au rEliJ.rope, par différens foyers éta.blis
à ~aples, à 'Madrid, à Turin et à Lisbonne.
L'articl.~ 21 ,de la future constitú.tion, née sur
~es bords, du 'f age, parut d'autant plus remarqu~
ble 1 qu'il é~ait pé.ut-être le seul qui eut une appa..:.
rence de pruden.e~ et de sagesse. ll bornait le pou-
voir d~ ljl const.i~uüon a.~1X. 'Portugais résidens en
Europe, et ne la rendait óbligatoire pour les autres
que de leur propre conscntenxent. Il est clair que
c~te disposition était faite pour le Brésil, et que
les , cort~s reçoMaissQ,ient .eu príncipe son :indépen-
1
dance ; car c'es.:t être indépendant .que de pouv!?ÍÍ'
se ré~:t;~jr: pour délih.érer .de ses I ois politiques, pour
les ,ac,cJept~J o.u ~es refusei·; -
Ces , ha~>es. de constitution détaient point encoré ·
parvenues officiellement à Rio-Janeiro, que déji!
les cm:ps armés portugais s'apprêtaien! à leur jnrer
fidé~té. Le prince régent harangue aussitôt aved
ferm~té les troup,es insubordonnées et déClare qu'iJ
ne prêtera serme.nt que lorsqti'il connal.tra la vo-.
'lonté du ,penple à cet -égarcl. Les.électeurs convoqués-
~t le11-rs Vffi\lX une f ois .connus, Je serment est prêté
;. la cons.:titution future. De .cette p!!imeur anarohi-
que ~ po\!-r ajnsi d~re, sorti~ Iª- formati_on d'un~ junte
asso.c_iée à l'autorité du prince ct formé~. d'apres
3
( 18 /)
/I
'c
seconde ville dú Brésil, Bahia , méconnaissant
bientôt l'autorité du prince et ·se rangeant dans
ressort des cortes; ct le Brés~l, comme le Portugal ,
révélant deux fartis : ceux qui vonlaierit'mai~tenir ;
ceux qui vonlaient modifier les anciennes institu-
tions. La majorité inclinait pour ces derniers. On
s'apcrçut que ~es Jerme,ns de l'insurrection d'~\fe r- .
nambnco agiss,aient encore saur dement' et qq~ les
amis d'un ehangement rév.olutiop,na:ire s'étaie.nt
réunis par fraternité d'opinians avec les troupes
;portugaises. .
Dans des circonstances si difficiles , le régent
montra une sagesse et un aplomb au- dessus " de son \
,_
. ( 21 ) .
elles
·Bí·é~il, agirent tla.ds uh autr~ syste~e, pptÍr
assujettir de-nouve~hi cette v~ste corltrée au :Portugal.
Attribu~nt la décadimce .cí'u royaúine .à l'indêperi-
dance àu Bre~il, elles résolurent, dans des vues
hohvelles, de ne former qu'uri totit de deux royáumes:
si diffénins et sí éÍoignes l'un de l'aúhe. La stiscep-
tibilité des Brésiliens s'e:ri alarm~; ils voulaiént bien
~Úler les Portugais â se dqiníer tÚi ·gouvernement
libéral, mais ils vouláient être libres comme eux.
Ils cohcevaient lã revolution coniine devarit limit~r
cgalement l'autorité royale en Portugal et au BrésÚ,
et uriissani les deux natións sous un pacte fédéraC
'i'oute autre 'dni:ibinaison leur était odieúsé:
Dàns
. .
les d:eux pays, én Portugal
.
comme· l au
Brésil, la tendarice des esprits les portait à dilni:-
nuet la prérogative de la couronne. Des son ár:ávée
en Europe, i~an VI fi.avait plus été que l'instru-
ment trüp docih~ des cortes. Sans le concours deS;
députés d.d Brésil, n'en ayani même aucma. d.es àu-
tres .párties de la monarchie éparpillées . dans. les
q uatre parÍies du monde (i)~ les cortes composêes
seuiément d~s d~ptités àu Po.rtugfll, commencerent
l'amvre d'uné co~slitution qui ·devait gouvernel"
toutes les parties de la riíonarchie. On aurait dit.
' I
(' 27 ) (,
hruit se -répandit qu' elks voulaii:mt mettre à exé- ,
cution à force ouverte le décret des co'r tes et enle-
ver le ; prince. Ces bruits émurent le peU:ple. Le
général portugais A vilez aya~t dorip.é sa démission
I • .
\I
·é 2B )
>l dl.nbri ést à moi, et VOU'S reconnaitrez Íe pr~rtÍiet
>l coup; car cé sérá mói qui le tirerai ! n Ces paroles
royales font une telle impressibh , que les troup'es
portugai'ses, dans les journées du 12 et I3 février,
se rembarquerit 'e t inettent ~ la voile. On les avait
déja perdties de vit~ quand fut signaÍée une autr~
flott,e éurbpéenne· portant de i:wrivelles troupes.
L'expédition était composée de 'différens hâtim_en·s
de guerre, entre atitres ciu vaiss~au le Jean VI, à
bord d uquell~ cóininandant Maxímilien était charge
de ramener don Pedro à Lisboriiie. Ses instructions ·
portaient de se mettre aux ord~es du prince à son
arrivée à RiÓ-Ja:[).eiro. Le prince lui ayant dit pu-
hl.iquement: ccle ~eul ordre gue j'aie ~ vous donner,
c'est de vous en aller;)) et défense áy:int été faite apx
troupes de áébarquer, l'expécÜtion, mo!ns une fre-
gate que retint le prince, remit à la voile. Le coni\
mandant subit à ~on retour àLisbonne un'e enquête ·
pour âvbir suivi t:rop à ia lettre ses instructions' et \
fut imnlédiatemept révoqué. . '
En rendant COlfllpte au roi de ces griaves événe-
mens, don :í?edrq lui exposa le vceu de provinces
ponr conserver a,u :Brésil uh centre de gouverne-
ment unique, majs assujetti, q:Uant à b législ~tion
1
et à l'administrati,ón générale, au roi et aux 'cortes.
Celles-ci, effi·ai'ées à l'arrivée de ces nouvelles e~
redoutant l'émáncipation entiere, décréterent le
6 mars qu' ~n ne di:,>cuterait le titre de la constitution
ielative au :Brésil c{u'ápres avoir enteridu ses dépu-
( '
\.
( 29 )
tés; puis m1e co~mission pro posa de. suspendre .le
départ qu princ~ rége.nt e.t de sqrs,eoir ~la dés.orga~
pisatio:P. d,es n:t~gist:ç~tures c.e:Qt;:çales j1,1sqJl'à. l~qr.
:rem}?.lace.m_e pt; elle qffrit; en outre une ou :rnême_
deux délégatio.ns _du pouvoir e.xécutif au B:résil. Ces
propos_itio:p.s ét(li~nt insidieuses; la .divisip_n du Brésil
en de.u~ paxties eut été l'équivalent <le lia soumis.-
&ion à Lisbonpe, car il n'am;ait ph.Js offert aucun
mo-yeu, eflicac.e. de ré.sÍstance.
Mais tandis. qu'on délihérait sur. les bords dq-
Tage., o~ a,gissait au Br.ésil. Mina,s et la . capitairie~
rie d~ Spiritu-Sa,ncto adhéraieut au systême ~bré,
siliep.. A l'e~im:~ple des habitans de. Rio, ceux d!'l
Pernan:tbuco.yen:ú~:ot de ren.voyer en ~ur,ope leur
garniso:o portuga,ise. L'élan était univ.ersel; ma~s
il fallait diriger ce mou;vement national. .O.r :, le
prinçe c.rut c;ru'il éta,it temps de cl.o:oner à ses opé.;.
rations la ;a]J.c,tion. d'.une sorte ·de. représeJ?tation
brésilienn1;1. N e pouvant pas, da~ le systeme d'-~nion
qu'il était -r.ésolu de maintenir' ã.ttribuer à ce
corps l'11,utorité 1égislative, il se composa un con-:-
seil-d'~tat éle.ctif.formé des pr.ocureurs généraux de
toutes les provinces, et présidé . par le prince lui-
même.. D,a,n~ les idées des cortes, c'était le gage et ~e
garant de l'qnion des deu~ roy.aumes ; elles ne le
co~sidérer~nt -pali· ainsi. Aprês avoir long-temps
discuté, elles déçidenmt qu'il y aurait ~u Hrésil au...
tant de délégations de pou:Yoir's que1es provinces en
:m._~nifester:aient le désir. Cc n'était là qu'une_· nou'"'
1
( 3o )
velle ·tentative ·pour y -j-eter la pomme de discorde.
Mais les députés du Brésil se montrerent dignes de
la·~onfiance de leurs commettans; ils briserent dans
les mains des oppresseurs dn Portugalles fers ·que
ceux-Ci a~aient forgés pour le Brésil. .
Toutefois le Portug~l continuait à poursuivre
et ·à tourmenter le Brésil, et voyant que don Pedro
n'obtempérait pas à .ses ordres, Ü avait; donné- pour
instructions à ses émissaires, de faire croire aux
peuples de cette contrée que le prince n'y restait
n
que pour les asspjettir et les rendre esclaves. fallut
prouver le contraíre par une condtiite non équivo-
que. Ce fut alors que don Pedro fut proclamé dé-
1
,I
...
_ _ .J
' ...,...-.
)
( 41 )
Dans son manifeste aux: natipns étrangeres; so~1s
. ~a date du 6 aoút, le -prince prodamant à I~ fàce
' de l'univers l'indépendance du Brésil comme le ré-
sultat ~e la volonté générale de ses habitans, expo-
sait. de la- maniere la plus 'énergique les griefs du
BrésiL ~o_ntre le Portugal et contre le congres de,
Lisbonne. « Selon les ·vu_es du congres, disait-il, le
» Brésil ne devait pas être royaume, il devait des..:.
» c~ndre de son trône, se . dépouiller du manteau
» royal, déposer la conronne et le sceptre, et rétro-
l> gradant dans l'ordre politique de l'univers, rece-
>> voir de nouveaux fers ets'humilier com me esdave
» devant le Portugal._» Plus loin, le prince assu-.
rait .que les cortes de Lisboime avai~nt fait l'offre ·à
la France de lui céder une partie de la province
de Para, si cette puissance voÜlait laur fournir dês
troupes . et des vaisseaux ave c lesquéls on pút ré:..
duire le Brésil; et à I' Angleterre, chns lcs mêmes
vues, la prop~sition de perpétner le traité de com.;;..
merce de 1 8 1 o, et même de l' étendre par de ·plus
' .
I .
'I
~"""""""""''''''"""01)1\o""""""""""""""""""-""""""""""""
' ·'
.CHAP.ITRE 111.
De la Révolution impériale.
I
\ ( 48 )
toutes.les ·~arties du monde' et qu' on dise s'il était
.possible ·à don Pedro de ne pas f;lire ce qu'il a fait'?
Les .vreux des :Brésilierrs venaient d'appele:d'in.:..
dépendance de leur ·patri'e ; · d'autres vooux, tout
aussi unanim.es, semanifestl~rent pour qu'clle fút
régie par s~s propres lois et dirigée par se~ 'enfaris
comrne elle éta:it défendue. par eux.
Ce .noble hut pouvait être atteint;.les enfans dü
Brésil réuni~ autour de leu: empereur, _pouváient
1
présenter à l'Europe le spectacle d'un p'euple digne
d ,.etre goJive~ne\ , par un exceli ent · - et d' un
' prmce
prince'cligne de régner sur un bon peuple. Les lé-
gislat~urs ap elés1par l'empereur don Pedro, ayanf
à travailler sur un terrain neuf sans être embar:rassés
par des prév,~ ntions et des préjngés, auraient pu
remplir. une }des F!!J.Is belles ·missions qui s' offrlt' j a~
1
~, '\ l '
.L out en prenaqt e· titre
' d' empereur, contor1me-
1!,
)
( 49)
m.oindre augmenta~ion de revenus ni de po~voirs.
Jusque-là, il avait évité avec soin de se permettre
aucun acte qui aurilÍt pu être réputé arbitraire 'ou ·
despotique. Sans ostentation dans son caractere ni
dans sa vie privée; rangê, économe; i1 montrait
d'ailleurs -beaucpup de courage et de sollicitude
pour ses peuples. Toutes ses habitudes étaient celles
d'une vie tres ·active; squvent à ch~val, visitant de
bonne heure l'arsenal de la marine et passant aussi
en revue les troupes e terre, le reste de la journée,
ille consacrait encore plus au travail · qu'au~ piai- -
sirs:
L'empereur avait convoqué une assemblée cons-
tituante et législative qui devait s'installer' le 26 fê-
vrier à Rio-Janeiro; il était décidé à se servir des :
formes d'un·gouvernement dangéreux potir qüicon- ·
que ne sait pas faire l' emploi des mobiles, ~is trop
souvent en jeu, soit eri Europe, soit en Amériqm•,.
pour renverser les dynasties 1égitinies et bouleverser
l'ordre social. Des précautions dictées par- la sa..,.
gesse, firent v oir bientôt aux révolutionnaires que ·
ce n'était ·pas là un pri-nce de leur alo i ; aussi fut-il·
bientôt en bntte à leur animm;ité. Ils ne lui surent
bientôt plus aucun gré de s'être fait pr<?clamer em-
pereur constitutionnel. Ce n'était pas là u~ Henri Ill ·
prêt à se laisser maitriser tantôt par un parti, tantõt ~
par un autre; Les révolutionnaires du Brésil ne ·
tard~rent pas à s'apercevoir que .don Pedro- le,ur
5
~· .
( 5o )
aYait arraché'l'arme avec laqueU~ ils voulaient eux-
mêmes le frapper.
S6~·_inconsiitutionnalité parut'évidente aux fac-
tieux"' ie jour , ou, peu de temps apres son
avenement, il ordonna que toutes les sociétés se-
cretes fusse~t fermées, ces sociétés n'étant lá. plu-
part dirigées, comme dans bien d'autres pays, que
par des artisaris de révolutions.
L'ajournement de l'ouverture des chambres de-
vint un grief plus sérieux éle ' par les démagogues
dês deux .hémispheres contre ce qu'ils appelerent
la prépotance du nouvel empereur du Brésil.
Doit:..on s'étonn'e r que ce prince n'ait paru qu'un
despote aux yeux. des démagogues, précisément
' parce· qu'il avait assez de vigueur et de_ coufage
. pour s;affranchir re leur joug en tenant d\me mál!rt
terme Ies rênes de l'Etat? n suffisait seulement qu''P
appartl.nt à la dyuastie légitimé 'e t qu'il empiétât
sur 1e rôle humili11nt tracé par les factieux aux sou-
verainsdébonnail.1es. Il aurait faliu, selon les 1déma-
gogues, que l'héritier de la couronne '~e Bra·gance
éut été assez fàiblr pour se laisser subj u gp.er co.m me
\
I'était alors son auguste·pere par les révolutionnaires
de Lisbonne. . 1
Mais la popularíté de don Pedro ne reçut\ahcune
atteinte de ces ch,t meurs; le peuple au contdtirC\lui
savait gré de se rrtontrer tour-a-tour décidé, f~rme
et hienveillant quand son autorité le lui permettait ·
sans nuire àu bi~n de l'Etat. Une scene attendris-
( 52 )
- Mais cette guerre, purement locale~ ne.fai'sait
a:uctuie impression sur le reste du Brésil. Le ·cqm-
merce . commençait à repr{mdre, surtout à Rio- .
Janeiro' et la banque faisait ses paiemens' malgré
les embarras des circonstances. D'apres le compte
rendu de ses <;>pérations dans l'année précédente;
elle eut un profit net de . x,675,84I fr.; et le divi- .
tlende a été fixé à plus de I 4pour cent sur chaque
action de 6,250 fr. . ,
L'empereur, par sa conduite, ayant détruit .
l'qpinion qu'il voulait rendre le Brésil esclave du
Portugal, on imagina de rendre ses intentions' sus- ,
pe'ctes; on .prétend'i t qu'il était l'instruinent de la ·
Sainte--Alliance. Par cette insinuation, les enneJV,is ,
des trônes se proptosaient deux buts parti~ulier~ :
d'abord, de rendr~ l'empereur suspect aux Brési~
liens; ~ar la Sainte-·Alliance est regardée là comme\
tendant au despoti~me; I'autre, ~· était de s'a,ssurer
pi l'empereur pouvait compter s'Q.r quelque appui
en 'Europe. V oici quel était le raisonnemeni\ des
factieux. Si l'empereur a un a_ppui en ~rrope ,\ ~et
.appui se inontrer~. infailliblement en voyant' le
prince menacé ; s'il n'en a pas, il nous seta facile
de le renverser. C' éyait là un raisonnement de sect~~
1
Mais quand les ennemis de l' ordre monarc,li que
virent que l' emperep.r, quoique abandonné, affroll_-
.tait tous les orages, ils ·nommerent des députés ,de
leur bord dans l'~ssemblée brésilienne, appelée
constituaute-, dans l'espoir que leur faction y do-
/
(_53 )
m'iilerah ' . et ferait dans l'intérieur ce qu'ils n_c'pou-:-
vaie:nt faire au dehors .
. I •
' '
... ~t.., ,.. • l._ ... -~ • '... .. ~.:
( ·56 )
non-seulement par son pl:mple, .mais encore par. le~
nations étrange11e.s , et .que son perpétuel défensenr
puisse remplir la promesse qu'il a faite le 1er. dé-
.cembre derpier, et qu'il.ratifie solennellement au-.
jourd'hui devant la nation légalement représen-
tée. »
.O n s'aperçut, des les premieres séances, qu'un
parti cherchait à entraver la marche du gouver-·
.n ement. ·Ceux qui le composaient ,se récrierent
..
~'abord contre la formule du serment prêté par les
membres de l'assemblée; à les entendre, le serment
était contraíre à tous les principes de la liberté ,
puisqu'il professait qbéissance à la volonté de l'em~
pereur. Ces homme:s d'ailleurs voyaient, .a:vec une
1
\
- I- -- • - --- ~ - .,, . • ~~·· ti--
- -- ...JJ___ _ - -- .. . _r ___ ..- - ··-. - - - · _..-- .. - ---. - ..
I
(5i)
ratrice 'fut fondé et dot,ê pour les veuves et les or-
phelins des colons suisses venus au Brésil.
Telle était l'ardeur des citoyens pour l'accrois-
sem~nt de la puissance et l'augmentation de la ma-
rine brésilienne, que la seule ville de Rio-Janeiro·
vota .par souscription et par un concours· empressé
des .citoyens, la soinme annuelle de 4oo,ooo francs
destinés .à cet objet.
Cependant l'empereur était à 1a veille de 're-
-cueillir le fruit de sa persévéranc~ et de sim acti-
·vité infatigable. Bahia, la seconde ·ville de l'em-
pire , étaít entourée et serrée de ·pres ·par ~w,ooo ,
hommes de troupes brésiliennes , la plupá com-
posées de milices volontaires. Le commandement
de cette -armée assiégeante , avait été dévolu áu co-'
lonel Jose Joaquim da Silva Lima. La viguimr de
ses ópérations conv;1inquit bientôt les assiégés qu'ils
ne pourraient plus résister long-temps à la puis-
sance brésilienne. Vers la finde juin, un conseil de
guerre .s' étant assemblé dans la ville , les princi-
paux officiers de l'armÚ et de la flotte portugaises
déciderent d'abandonner Bahia, d'embarquer la
garnison sur la flotte, et d'·é chapper par une sortie
furtive à la flotte brésilienne commandée par lord
Cochrane. En conséquenc,;e, les dispositions d'éva-
cuation se firent à la hâte; l'or et l'a~gent des égli-
ses furent enlevés, _ainsi que les caisses pu'bliques.
En un mot, Bahia fut dévastée. Les troupes ayaüt
été embarquées ' l'escadre se disposait; à mettre à .
\
c58'. )
lá voile dans la' nuit du .2 juillet, avec tous les au-
tres vaisseaux qui se trouvaient dans le port et qui
étaient encombrés de troupes et de passagers ; ces
derniers , craignant les insultes des Brésiliens , ·
comptaient se -,rendre en différens ports d'Europe
et d' Amériq~e espagnole ; mais la barre de Bahia
était bloquée par l'esca'dre de 'Rio~Jan'eiro, forte de
seize voiles. Lord Cochrane , qui la commandait,
avait hissé son pavillon à hord du don P édro .
Le général portugais Madeira-n'ayant fait au-
cune capitulation avec les Brésiliens, ni condu au-
cune convention avec lord Cochrane , il semhlait
diffici ·qu'il pút mettre à la voile et passer à la·
vue de l'amiral hfésilien sans être poursuivi. Ma-
- deira se mit à b qrd du ~aisseau de ligue le D~ n
' Joan FI, avec tout ce qui avait été pillé aux ha-
bitans de B~hia. La flotte fug~Fve était de quatrJ:
vingts voiles, dont vingt vaisseaux de guerre. L e 2
juillet elle leva r~,mcre ' et' profitant d'un vent fa-
vorahle et de l'cxtrême ouverture de ~a rade, elle
évita de tomher p.ans la flotte h.résiliànne. Mais à
peine lord CC>chqme eut~il .c:o.nnaissance de la ~{lite
de l'armement pqrtugais, qu'il se mit à sa pour-
suite, joignit l'ar:riere-garde entre Bahia et1 ,Pér-
nambuco, et parvint à capturer .plusieurs hatimens
qui faisaient partte du convoi. ' \ ·
. Lord Cochrahe; poursuivit la flotte pendant >trois
jours;'
J.<a phi.s grané,le confusion avait :régné à Bahià
( 5g )
pêndantl'évacuaiio:ri de la vill~, ou' il n'y a':'ait plús
aucun gouvernement ni civil , ni militaire. Mais
cette cris~ niême mit fin .aux longues sóuffrances
de cette malheureuse ville , en ramenant , dans ses
murs , la tranquillité qui en avait été si long-temps
bannie.
L'entrée de l'armée brésiliemie fut précédée de
deux proclamations rassurantes ' émanées du com-
mandant en chef , le. général .Silva da Lima, et ·
adressées aux habitáns et aux soldats de l'armée
pacificatrice. Cette armée occupa Bahia ·dan~ la
journée même du 2 juillet. Ce fut un véritable
triomphe. L'hilarité des habitans né fut pas un ins-
tant troublée ; aucun exces ne fut commis ' aucun
acte de vengeance ne fut exercê contre les natifs
du Portugal. Toutes ces circonstances rehausserent '
la solennité d'une journée si vivement désirée:
Le gouvernement impérial s'établit dans la ville;
il fut çomposé d'hommes respectablcs par leUFs 1~- .
mieres et par leur attachemcnt à la personne de
l'empereur; la plupartét~ienten outre de riches pro':!
priétaires.
L'élection des députés de Bal~ia à l'assemblée
législative du Brésil, tom~a ~ussi ~ur des. personnes
notables du pays. ·
Ainsi Bahia, la seconde capitale du Brésil,, n'e~
était plus séparée; elle reconn~~ssait les lois de
l'empire; ainsi tout le Brésil; grâce à Don Pedro,,
pour former une unité comracte, n'attcndait :plu~
( 6o)
que ia soumission de Para. Si depuis ·I4 ans le
I
l3résil. ·était separé dê la .. monarchie portugaise
par sou administration; ·si depuis 1 4 ans la mo;.
·narchie était démembrée, la dynastie ne l'était
pas.
Victime de son activité infatigable, don Pedro,
qui était toujours à chevàl, fit une chute le 3o juin,
et s'enfonça quelques-côtes; il resta même plusieurs
jours dans un état de grande faible~se qui donna .
des inquiétudes aux bons citoycns, et qui servlt dê
prétexte aux perturbateurs pour jeter l'alarme et
agiter les esprits.
. On craignit uh mi)ment que le parti de I'opposition
ne pr1t le dessus, q uoiqu'il n'y eút aucun doute que
1
( GI )
' .
de ·prendre des niesures ,pour .déjouer les projetS
des factieux. . ·
Dep1;1is la _d éclaration de l'indépendance ~u .Bré- .
sil , la question de savoir si le pouvoir exécutif .
aurait oU n'aurait pas un veto. abso~u dans la pro-
mulgation des lois, était discutée dans toutes les
feuilles périodiques, et les sentiniens ·étaient par- _
tagés à ce sujet. Dans l'assemblée, le parti démp- .
cratique s'étant renforcé, on proposa U:n projet de
lo i, d' a pres lequelles décrets de l'assemblée actuelle "
seraient exécutés par le pouvoir exécutif, quand
même l'empereur y refuserait sa sanction. La .dis..,
cussion définitive de ce projet eut lieu le 29 juillet, .
et la majorité l'adopta. Mais l'empereur déÇlara
que, nonobstant cette déeision, il ne sanctionnerait
ni n'exécuterait que les actes qui obtiendraient son ,
approbation expresse. D ~un autre côté, l'assemblée .
paraissait résolue à franchir les h ornes en préparant -.
plusieurs décrets qui seraient présentés à la signa-
ture de l'empereur. S'il persistait dans sa déclara-
tion, il était à craindre que les conséquences n'en .
fussent tres graves.
Mais tout faisait éspérer que l'empereur ~urait
assez de caractere pour résister aux empiéteniens .
des démagogues de Rio-Janeiro. Il donnait parti-
culierement ses soins et son attention aux militaires
et à l'armée ; comptant ave c raison sur leur assis- .
. tance. Tout annonçait qu'il ne se laisserait point .
arracher l'autorité, . ni imposer :une constitution
. ( 62 )
CJui Hvrer~it le Brésil à Ull systeme de confusion
et d'anarchie, et qu'il tenterait plutôt. d'établir le .
veto absolu par la force milihtire.
Vempereur prépara les événemens par la pro..;
clamª'tion suivante, SÓUS la 'date du 9 aoui. .
<< Br~siliens! je vous ai sou vent ouvert rq.on coour
et mon âme. Je désire cepflndant vous donner
encore une preuve de ce que je pense et combien
je déteste tout despotism~, tant celui d'un seul que
celui de plusieurs.
>> Quelques Chamhres dans les provinces du
Nord ont don~é à leurs députés des instructions
. ou respire un espr~t démocratique. La démocratie
au Brésil! dans çe grand et vaste empire, elle
serait une absurdi~é; et il n'est pas moins absurde
de leur part de vquloir donner des lois à ceux q~i
doivent les fai:ve , en leur annonçant la perte dç
pouvoirs qu'ils n'o,nt pas donnêS et qu'ils n' ont pas,
le pouvoir de dortner.
>> Dans·Ia ville de Porto-Alegro , les troupes, le
. ( 63 )
absolu. Ce sont là des absurdités scandaleuses et .
des crimes qui mériteraient les châtimens les plus
séven:is s'ils n'étaient commis par l'ignorance ou à
la suíte d'indignes insinuations. '
_ » Ne croyez donc ni à ceux qui flattent le peu-
ple,. ni à ceux qui fl.attent le monarque. Ils n'ont
tous que leur intérêt pour mobile, et sous 1e mas-
que, soit du lihéralisn;te , soit du servilisme, ils ne
veulent qu' élever leur fortune sur les ruines de leur
pays. Les temps ou nous vivons ·en sont pleins des
plus tristes exemples! Que les événemens des pays .
étrangers vous serve,p.t de leçon. '
>> Brésiliens, fiez-vous à votre empereur et per-
pétuel défenseur; il ne désire pas un pouvoir qui
ne lui appartient pas; mais il ne laissera jamais
usurper ·celui auquel il a des droits et qui lu i est
indispensable pourassurervotre bonheur. Attendons
)a constituti.o n de l'empire et espérons qu'elle sera
digne de nous. Puisse l' Arl;>itré suprêmede l'nnivers
nous accorder l'union et Iª tranquillité, la force et
la persévérance, et le grand ouvrage de notre liberté
et de, notre indépendance s'accomplira. >>
Cet état de choscs faisait présager une crise pro-
chaine. L'opposition dans l'as,semblée s'obstinait
à vouloir réduire l'autorité impériale à n'être qu'une
vaine représentation' ce qui infailliblêment eut fáit
triompher le parti républicain. Mais· les royalistes
étaient en ·m~jorité dans l'empire, et l'emp~reur
avait pour lui l'armée, la flotte , les soldats de
( 64)
marine, ou·plutôt l'immense majorité des Brési.:..
liens.
D'ailleurs le Brésil avaít pour combattre les ré- ·
volutionnaires, de tres bons élémens sociaux. On
a vu ·que · dans l' origine . ce pays a été divisé en
capitaineries, qui furent concédées à des seigne~rs
portugais , et qu'un grand nombre de nobles y
passerent successivement, emportant avec ~ux leurs
p!incipe's, leurs mrours et leurs habitudes. Ces
nouveaux colons ayant d'ailleurs .été gouvernés par
les lois portugaises, on ne doit pas s'étonner. que
les idées de hiérarchie , de noblesse et de royauté, .
qui existaient en P prtugal, aient pu se transplanter
au Brésil; elles s'y ~ont même accrues par l'établis 4
.
cette confraternité de couleur, ainsi la h~irie etl'envie
ne sauraient les armer l'u'n contre l'autre.
Ces effets admirables de la sociabilité chrétienile
sont dus à ce roi célebre ·que le- Camoens ·a ii-
pelaif ma1t.re . des auttes rois, et ·qui sut appren-
dre aux Bois le métier de Roi. -
Ainsi les moours comme les habitudes rendaien,t,
pour ainsi dire , les républiques impraticables -~u·
Brésil. Les institutioas · angláises mêmes ·n'avaient
pu y ·prendre racine. Les .Hollandais en furent c'has-
sés, et l' on .vit alors, ce qui _est tres remarquable,
les couleu~s se réu~ir dans un sef!tinient com-
mun d.e royauté contre le systeme démoc1;atiqne.
Henri Dias était negte, Camarõn ét~it olivâtre ,
Vieira était blanc ; et ce sont le.s trois héros qui ,
dans le dix-septienÍe siecle, sauv~rent le Brésil du
joug républicain.
~ St.-Paul , Bueno ne voulut pas être le chef
d'une république. Quand on'le lui propúsa il rendit
son épée, et dit: « C'est Jean IV qui rious, go~1:..
» verne. ">>
A Minas, le systeme républicain n'a pa~ pu tenir.
Á Bahia, c'est encore un negre qui a dénoncé une
conspiration.Óurdie pour ·changer la forme du gou•
vernement.
A Pernambuco enfin, la république est ·tombée
d'elle-:-inême, à l'aspect de deux cents soldats venus
de Bahia.
On voit ici combien l'essai d'une ·ré publique est
6
• 'i
( 6G)
contraíre à Tópiúio1l dominante ·au Brésil. Touie-
fois il ne fau:t pas se le dissimulei', les ;idées répu-
blicairies 'sont contagieuses. L'exemple est Ul'l ressort
si puissimt, et le Brés_il ·n ' en a pás nianqué , ní en
\ Eur.ope, · ni eu Amérique. D'ailleurs les révdlu-
tionnaires ont consianiment travaillé le · pays , es-
sayanf de toutes les lois, employant tous les i:noyens
pour le bouleverser. · · .
Lc mois de ncivembre vit ..le -triomphe de l'au-
torité impériale: Le ministere avait été changé. La
police et l'armée éta! e1Ít dans les mains de l'empe- ·
l'eur. Quelqu~s membres ·turhul~ns de Í'assemblée
ayantporté diverses.accusations cont;re le nouveau
, -. I , . ' . .
ministere' une v~ve' discussion s' engagea' et la fer-
mentati ou alia top.jours croissant. Le public se P.ar:
. - . I
tagea en deux Piartis; mais la majQrité resta ~é- .
vouée à l'empere 1ur. La séance du II novembre fut
encore.plustu:muJtueuse. Vempereur, p~ur donner
aux débats de 1' assemblée encofe plus de liberté ,'
fit r.eü:rer les troupes de la ville. L' assàmblée\ iivrée
à elle-même, fut dévoréepar l'anarchi~ . Cefrtt álors
. . que l' autorité tutrla:ire sauva 1' e~ pire. Quat~~ - cents
hommes de cavi1lerie et d'irtfante:rie, ~vec qu11tre
pieces d'arti1lerie, ept0urerent_l'assemblée, éi;J. cl.é-
clarant qu'elle étflÍt dissoute par ordre de l'~~pe-
reur. Six ou.Imit déput~s furent arrêtés. ' \ "
- Le trioniphe des I'oyalistes fut assuré par la1 dis·-
solution de cette assemhlée factieuse. Don Pedro
parcourut la vill1~ à cheval au ·!Ítilieu des :acdam.a-
'
\.
( 67 )
tions g~nérales; :toutes les mais.ons furent illuminée~ ;
et le plus grlind ordre ne cessa· de régner un seul
inshtnf. L'erppereur rendit dimx décrets, et fit unê
proclamation, dans laquelle il s' erigageait à donner
une constitution telle qu'il en avait fait la proinesse,
c1est-à-dire digne de lui et du pettple"brésilÍen., ··
' Ainsi, le .f ondateur de l'empire venll.Ít d'arra-
cher le pouvoir aux -agitatéurs i pour le conserve~.
dans les mains de la légitimiié, avec le noble ct
grand çlessein-d'empêcher la dissolution de cet em-
pire nouveau, et d' en perpétú.er l'unité.
Cet acte de vigueur fut apprécié dans toute l'Eu-,
rope monarchique. La Gazette de Lisbonne même
en pada offici!;!llement de la mani.ere suiv:ante: « Le
)) fils de :notre augu~te monarque vient de faire
)) u~ pacte qui renverse l' orgueil de la faction dé-
)) magogique dansl'ássemblée du Brésil, ên même
>l teinps qri'il donne à l'Europe de justes espéran-
.
" '
( . 68 )
silien sur les forts. La conduite de ce.lord, et·les ,
émineQ.s .services qu'il vena:it de rendre au g?uver-
nement du Brésil, lui vafurent, de la part de l'ém-
pereur, le titre de marquis de Maranham.
_ Cependant l'emperéur avait proniis la convo-
cation prochaine d'u!le assemblée générale législa- ·
_tive, mais non constituante, comme la précédente.
11 avait promis, en'outre, de donner urie constitu-
tion basée sur les príncipes de la plus grande liberté
possible sous une monarchi~. Cette' double pro-
·messe fut pientôt accomplie. Une nouvelle assem-
hlée fut convoquée, par décret du 17 novembre.
• Le projet de . constitution, formé d'abord par
1
I
,\
•
( )2 )
I
\'
I
\
I
\
\1
\
CHAPITRE IV,
I
r
( 81 )
. Ne v:ous opposez clone pas au développemcpt de
ce peuple ~ car 's'il restait stationnaire' vous nepour~
riez rien én attendre. Voudriez-vous
.
entretenir.
. • . J ,,
au
Brésil vos bataillons et une noinbreuse troupe d.' o f~
ficiers "! Mais ,c'est une prcmiere cause de l'affai-
blissement de votre gouvernement, sous le rapport
militaire. ·
Songez que le Brésil. est aujourd'hui limitro.phe
de quatre ou cinq gouvernemens indépelJ.dans, qui
peuvent lui chercher à tout momcnt eles sujets de
guerre, et l'attaquer, soit pour eles .reglm;ne~s . ele
frontieres, soit pour t.out au.tre motif. Sera-ce à
Lisbonne qu'il ira che,rcher ses ~lémens ele .cléfense?
Laissez clone le Brésil veiller par lui-même à. ~a
sureté yt à ses alliances. Songez qu'il pent être atta-:-
qui et pr.is ·au dépourvu par les troupes eles États
voisins, sans avo ir le temps de recevoir eles seco.urs
du Portugal; car vous ne supposez pas .que le Por;_
tugal puisse entrctenir constamment un corps d'oh-
servation ~ deux mil!e lieues ele ses foyers.
·Tant que le Brésil n'a eu póur pays lim1trophes ·
que eles coionies' certes il a pu saps dangçr rester
•
colonie lui-même; . mais il ·est voisin . aujourd'hui
cl'États émancipés; il faut pour sa 4 lreté, et pour
celle elu Portugal, qu'il reste indépendant. .
N ous établirons sans peine; elans lc chapitre qui
va suivre, que sons le point de vue de Ia. richesse
générale ele l'État, la séparation du Brésil est plns
avantage'use que nuisibl~ au Portugal. Sonde rap-
7
port du rev.e nu public, le 1·ésultat est à-p.eu-pres in-
. différent. La plus grande partie eles r~v:enus du
Brésil étant consommés dans le. pays méme pour
'- les dépenses de l'administration; le peu de produit
net qui entrait dans ~e trésor royal était abso.rbé; et
bien au-delà, par les dépenses inutiles que cette
possession lointaine occasionnait. .. ·: . . ,
Tous ces établissemens d'outre-mer ~:6nl ,€lii.~,.. :
reux au trésor des métropoles; il n'y a plus de doute :· .
à cet égard, et pourtant on les conser.ve à cause
de la marine et d'un faux air ele puissance. On en-
tretient une I]larine tres elispendieuse à cause eles
colonies, et cepe9elant, ,co.m p_arativement aux au:-
tres puissanoes, l'Espagne et le ,Portugal qui p_os-
sédaient les colo~ies les plus étendues, les :.plus
floriss:nt~s, é~aieÍlt le~ p,l.~s faible_s en m~r~Jíle. ~\
. Ceci s:exphque par l enorme mconvement eles
distances, inconv\éni('!nt qui r'e~d aujourd'hui les
séparatjons irrévocables. · Croy~~-vous, par exem-
ple, ,que les frégat es des États-Unis ~ro.tégeraient
librement l'immepse navigation de lmirs ,, citqyens,
.
si elles étaient sans cesse obligées ele veillei\ sut
que1ques parties isolées de la terre à (!.eu<x ou t'rois
. mille lieues ele le1F pays} ' ·
L~s . ~nglais fo t'lt exception, mais aussi loi!t-ils
d~s points d'appui elans tous les coins du glo'~e }, et
des arsenaux pour un empjre nautique univ~rsel.
He~te à examiner l'importance. dipl01natique .ou
l'influence que dpnné la possession elu . Brésil au
Portugal, dans se~ relations avec les autres nations
\
(8.3 }
de l'EP.ro.pe.. Mais. 'puisqúe· ce ne sont poin( les rf:t ...
tion!' q\li se, réunissent. en eongEes:, ni quis~ envroyeht
eles ambassa.deurs, il ne s'agit ici que de·l'impor-
tanceque. dounerait., n~líÍ pas·au }>o:Ftugal'; m"ais à
la personn~ de son roi, la possession du Brésil. Sons
ce po~nt de vue, les chefs. de l~ maison de Bragance
~lliés , n'auraie:tit-ils .pas collectiv-ement plius d'fn-
tlu~pce da:ns. les négociat:ions européennes et sur les
a:lfílires · généra1es ·de ' l"tmivers, que le ·roi · d~
royauÍn.e.- uni·du Portugal, du I\rêsil et des Algar-
ves , mais uni seulement d'uue maniere fictive?
a
.point de doute cet égard'. L'unité matérielle étant
a
désorma~s impossible' c'est d'autres moyens qtl'il
faut avo ir recours; l'e h1s.t re n;en sera que pl us
granel pour la légitimité.
Ainsi, tout est avantage pour le Portugal, elans
le maintien et la ~ecouuai~sauce ele l'empire du
Brésil. ' '
Fils a1né ele la maist:m 1~e Bragan·c e, et appelé
lui:-même à eu devenir éhef à sou ·tour ,. don Pe-
dro. peut .seul cimenter les liens ele l'amitié entre
les deux nations; nul doute que la fraterníté d'es
· deux gouvernemens n' encourage~t les relations
commerciales que l'identité de langage ' les liai-
sons de parenté contribuent si for~ à entretenir.
Depuis le rétablissement ele l' autorité royale elafls
Lisbonne, il est évident que le fils al.né uu roi de-r
vient un personnage plus important que sous la
constitution eles cortes. Il serait aujomd'lmi le pre·
7··
( 84 )
mier süjet du tnonarque; il ~'était pàs même le prc•
mier citoyen de la monarchie; són droit hé.rédi-
' taire, uh inso.h mt :décret ~es cortes ne peut plus
l'anéantir; la légitimité du,sang estlà, qui a repris
.ses droits ét toute ·sa force. '
. Don Pedro est aujourd'hui en possession ·a 'une
souveraip.eté d' o,:rigine. portugaise; l' en · dépm~iller
serait dépouiller la maison de Bragance elle~même;
il faut donc le reconnaitre allié ou le déclarer re-
helle. :·····iln'y a point d'autre alternative.
\ .
J1\ \
I
I\\
\\
"
I
\ \
\
·~
\
,r
\'
\ \·
\
\
( 85 ) •.
• \ ' . . l . '1
~""""""""'"""-"""""""""~""'""'~""- ..
.CHAPITRE V.
,....--,
'\. ~ l ' • "
~ -
... M.... - ~~ .. . ~ •J • o • ' ' '' o, ....
( 88 )
·.
merc~ a prodl!it quc_lque!'; fàcheux effets, ce n'a été
qu'un mal tempo~aire polir Ie Portugal, et que~~
prospérité du :Sré~~l . éleve la sienríe e1~ -propor.:
tion.
Quant à la diminution des exportations du Bré-
sil' sans doute . elle est nuisible anx intérêts du
P01\tugal; illes a vues .diminuer, tout en ;ü{iteriant
ses iínp()rtations. Sans doute le Portugal import~
du B~·é·sil moins de sncre et de café , mais les
pertes sur cette branche de co~merêe sont bien
inoins considérables qu'elles ne le paraissent au
premier ~oup-d~Ojil . Les marchandises coloniales
étaient . dans
. destinées ' '..
~
les marchés du Portugal,
.
à '.
L ---- -- - -~,,.-- -_ .... L-- ,- .. . . ,.---.- .. - .. -- f"" T t~ _ ..... _ ~ / • . ,. 'lt ·.: ... • i"', . '1.:
I
( 8g )
sil double quatre ou cinq fois par siecle , comnie
celle des États~Unis, et peut-être même d'avantage ·
dans un pays en~ore plus créateur ·et.que régissent
des lois sages, il ne faudra pas tres long-temps.
pour que le Po~tugal soit in9-erim.isé en consom· .
mation provenant de son sol, . de ce qu'il' pourra
pl'!rdre en consommation étrangere,
~upremes, sa cap1fale. \
. I.. es puissances avaient donq reconnu l'identité,
parfaite entre les droitS de ce n(:ru~rau royaume et les
droits du Portuga,l ; elles regardaietit donc CQmme
.
coex1stans et 1,eg1t1mes
.. . l ] \- , > ~ d
~s c 1angemens \operes ans
- ..--..·....- ·--~.,. ~ -r -- .· "" "*~...- ...,..,.. ~ ./" ,... ..- ........ .... I;-
' ( gxJ
~Quànt ~u nom du·nouveau_souverain, peut-j!
d-on1,1er lieu à aucuné objection sérieus~ 7 Les. droi~~
.de don Pedro ne reposent.- ils pas également sur la
légitimité et's\1r le principe de l'hérédité? Si l'on
considere son avenement plus ou moins précoce,
on verra qu'~l n' est point du ressort de 1~. diplo-::-
matie collective de l'E~rope, et qu'ilne peutdonner
li~u qu' à un arrangement de famille. ' ~ .
Mais les puissances européennes au li€lu d'e veni:f
·à l'aidé du seul prince, d'antique race ,- qui régnâ;t
dans le Nouvea~~Monde ~ ont contrecarr~ par une'
fatalité inconcevable ses travaux et contrarié sa ·
politique. Elles qnt eu l'air même de 'vouloir obs.-
truer ce port ouvert à la royauté dans l'hémis-
phere américain. On se souvient même d'un con-
grcs ou devaient être traité.es les affaires .du Brésil, -
et oU le Brésil n'ét11it pas appelé à . défendre s~
propre cause.
Jusqu'ici la cour de Lisbonne et les cabinets eu•
· ropéens se sont montrés peu disposés à. recoimaltre
l'indépendance du Brésil, quoiqu'il fut rangé ~ons
les lois de l'héritier de la maison de Bi·agance.
L'ambassadeur autrichien à,~isbo nne, M. de Binder~
selo ri des versions qui n' ont pas été démenties,
reçut d~s instructions afin d'employersoninfluence
pour déterminer don Pedro à se rapprtH~her .ele la
famille royale du Portugal, tanc!is que l'empereur
d' Antriche, dans une lettre écrite à sa filie, l<;t
I .
gran(J.e duchesse Léopolcline, épcuse de clon Pedro~
J • ,I • • ,...1~, . I"' ,. ' ~• - ' ' . , .. '. ~ ... .__ - -- ... "'-Q ,. • • • •, • • .. ... - ---..:. · - ·· ·~ ..... - ....._ .-~...,.
- ___ _ '·
,
( 92 )
Iui recommandãit ainsi qu' à: so'n marí la soumission
au pouvoir de son pere. .
Malgré les liens de parenté, les rapports diplo-
ni.atiques •d:~sserent même entre l' Aritriche et le
gouvernement du Brésil; 'et .l'envoyé de Rio-Janei-
ro, le major Schreffer, ne fU:t p·as reco~nu à Vienne
en qualité d 1ageqt politique.
V n agent du Portugal étant arrivé à Rio-Janeiro
avec des instructions peu favorables à la recon-
naissance de don Pedro, ce princc décida qu'il
rGmprait toutes ses relations avec le roi son pere
.s'il ne reconhaiss ait pas l'indépendarice et le titre
1
::..-- - _,-r ··- ··:;...- - ~ _. • ..; ...... ; ,• .,. ....:r> •·'f :? ...... - - - - --
.. ( g3 )
, l'indépcndance absoluc ele cette belle contrée;
>> or, ele ·si étranges publications ne tenclraient qu'à
'·
( g4 )
:r:ehelle et mê.iue un jacobin; et cct empereur du
Brésil est le même qui a fait eles sorties si vigou-
r~useª çoutr~ les cortes de Lisho!ílue parce·q~' elles
tena~ent sou pere captif, et qui, à Rio-Janeiro·; a$~
dompter le moustre du jacobinisme !
. T~utes &relªtions commerciales ayaut été .inter-
rompu<::s ep1;re le Portugal et le Brésil, l'empe:reul'
gou Pcd:ro,. cQn,formé~~t à sou -systeme politique,
prohiha !'i.rnpqrtation des produits portugais dans
les Mtime:os brésiJiens ou étrang.e:rs. Qu'en rap- se·
pçUe Maq(!i;ra,,. ses troupes po.rtugaises et le sa:c de
13ahiaj il falll it . opposer la guerre. à la guerr~. -. ·
Mais cet état
. •d'hosülité
I • . . - d'irritation. touche à
. et.
ªes
son_te~me; de$ se~~till;lens
)
pl.us humains,
.
]>lus géné~
\
( 97 )
aussi qui .a it caressé; en quelque sorte, cet empire
nouveau, donnant à, ses escadres rordre sage de né
pas se mt:!!er de la q~erelle entl'e le pere ·et le fils ~
et seulement .de défendre .les intérêts de l' empire
contre .Ies atteintes de la démocratie. La France
sera celle aussi eles pnissances continentales que le
Brésil, par ·gratitude·, placera, sãns aucun doute,
à la tête eles nations aniies et favorisées . .
L'indépendance du Brésil et sa séparation du
Portugal, étarit un fait que les puissances de l'Eu-
rope ne peuvent méconnaitre ·, il reste à établi~·
que sa nouvelle position leur est plus avantageuse
que liuisible. · ·
Deux seules routes sont ouvertes au commerce
de1'Europe ave c les lndes-Orientales: il faut doubler
le Cap-de-Bo~ne-Espérance ou doubler le Cap-·
Í1orn; l'une et l'autre de ces rouÚ!s _cohduisent
les vaisseaux sur les côtes ·du Tirésil, devenu ainsi
l'échelle la plus étendue et la plus importante de la
navigation dri globe. C'est ce que noU:s· allons dé-.
montrer. Le Cap appartenant aux ·Artglais, il dé-
pend d'eux d'empêcher toute relâche · dans ses
· ·mers. O r, )ê Brésil. a ouvert précisémerit ses ports
au momentmême ·o u le Cap cessant d'être à la dis-
position de tous les . navigateurs , ceux- ci cher-
chaient un équivalent qu.i putremplacer une échelle
.indispensable au commerce de l'univers.14C'est ce
qui rend aujourd'huÍ le ·nrésil ·essentiellement cos-
mopolite. -
8
: ( g8' )
·Sons le rapport--des i~meusés consonimations
que peut,íaire ' .ce vaste empire, si ;uiturdlimicnt
fertilc, on voit que sa prospérit€ ' doit - -int~ressel'
doublcipentles puissances européennes. Nousav0ns
établi que cette prospérité tierit, 'cri grande partie,
à son indép ~ndance.
S_ans aúe:<un dóute, Je Portugal est l'État qui y
gagnera le plP,s; ,en raison des relations cl'habitude
depui$ si lo~g-temps établies.
1\fais c' est su'r tout à l'industrie française que 1~
Brésil offre des débouchés étendus, et qui: le de-
viendron.t _,cliaqp.<jl jour _davanta:ge. Les vins de
France, ceux du Midi particulierement; y setont
bientôt un art,icle fructueux d'importation , si la
législatiqn di:l no 1s dóuanes se montre enfin -plU:s
rtayora ble l:J,ux mt,
·- e' rets • cl u commerce. 1
\
' Alors celui du Brésil avec ~a- France premlra le
- '\ , I
plus grand acçrojtssement; il trRuvera: da:ns nos fa-
briques,- dans uop n~ amifactures, cla'ns no$ fi-teliers
-de belles glaces' ~e l'lwrlogerie de saÚin' not~e bon-
. netene
- •
et notre prapene_J • fi nes, gente
)\ d'"mu:\1strw
~- '
dans Jcquel npq~ n'avons pas de rivailX. (
Qu~nt à l'Italie et à la Turquie, -e1le~ n'aur'ont
_guere de relations avec le Brésil que pqui, 1eur
_conso~mation dt,~ denrées éoloniales. '~ -
Re·1a_t.n;em,ent' éJI' -l'All l -
_ emagne ,- e commerce -I
1_
p\our-
rait êt~ plus étendú et d'un avantage réciprdque;
nous y cõmprenqns la Prusse et surtout la· Sue de,
à qui le fer et les imâtures peuvent offrir d' excellens
..
' (- 99 )
9hj,e~s d'échflpge' pour ..l~~ denr:ées·,des·tropiques ·,
doqt elle._ ~;te cessa j:vnais ~'avoir · hesoin, · ·
. Il peut ex.istet: au~si ' uqe. nayigatiqn aetive ·entrÉÍ
lHo-Janeiro et $t.-Pétersboúrg; lá Russie d'ailleurs
peut pay!'lr le.s pr.od)lits de la 'Zop.e""Torride avee
des ~atieres ··utiles au ·Brésil. · ·
·:. I ' ' '
·
D~puis ~8oS, 11-ne seúle ~ puissance a ·expl1úté lã
plus gra~1d~ partie _dll- commerce .brésilien: c'est
1' Angleterre. s·a balance y est au niveau de celle
du Portugal; elle est sextuple de celle des États-U nis.
Le..traité de commerce, par lequelle Brésil se trouve
lié ave c l' Angleterre, touche bientôt à son terme.
lei, il nous suffira de f aire remarquer que 1' An-
gleterre ne perdra pas de vue ses intérêts, et 1' on .
·doit bien s'attendre qmÍ le Brésil ne paie~a pas
d'ingratitude la puissance qui concourra le plus
à l'affermisse!Jlent de son indépendance.
A présent que le pavill_im commercial britanni-
que a remplacé tous leo? alitres pa villons qui, depuis
les républiqúes d'Italie jusqu'à la républiqu~ de
Hollande, avaient ·été ma:ltres, pour ainsi dire, de
toutesles sources du commerce, les Anglais, éclairés
par 1' expérience, voient sans jalousie ~t sans crainte
le pavillon ·amériêain leur ~isputer la-prééminence
de la navigation indÚstrielle. Est-il présumable
qu'ils voyent avec peine le piwillon brésilien entrer
dans la même carriere? ~'eu est-Íl pas de la· mer
cemme du soleil, qui existe pour tout le monde?
Les Anglais savent, ce que s' obstirient à ne pas r~cou-
8 ..
( 100 )
1/
I
\
\1
I
\
\
\
~
\
( FOI ) · .'
CHAPITRE VII. · )
\\
( 102 )
/
.J
{ I03 )
.. ., ... 1\\. .
..
. ~
I
( roG )
D'pn aü.tre côté, MontevídeÓ lui-même de'-
mand:e ~ faire parti e·intégrànte de l' empire du Bré-
sil. N ous peh.sOns que lots niême qu'il n' existerait
pas d'autres motifsf on tralüráit ce pétíple en lui
réfusant la'. protection qu'il sollicite 'pdur se soús-
ti:_aire à l'anarchie et à . ropprés~ibri.
: Du reste·, la questitm est d'éj'à décidée :par le fa-i t,
ce que Iiolfs àllbÍis rend~e s·ensible : sup,osons ' · en
effét , que le gorivernelnent du Brésil- voulll.t re:...
mettre Montiwideó.;
. mais à qui le· i·eíhettrait-in
\
~)ll sont les autorités et les forces espagnoles dans
le Nouveau-Monde? Le Br,ésil eiit-i.lla volon'té de
I ~Onimettr~ Cette b~v:tte· poli tique' il llÇ lui Serait pas
possihle de là consonimer. \
.- I •
Au mqmént ou nous livrions ce .chapi,t re à Ja
. pres~e' il est ve,~u à notre con~aiss~nce un fait e~-:
sentlel en ce qu 1l yrouve que 1~1 c~bmet- de Madrid,
n'est ni en mésintelligence :ri.i
.
en.
"
rupture avec la
co~r d~ Rio-~anéiro., On. a,~ ('~a~ :~ S) ~e\~~u-:-
vais traltement qu'a eprouve Uh batlm~nt bre'sil,Iell
dans lê port de Vigo : le. bâtiment s'app~elle l~,;Lu-
. L e tra1tement
coma. . . d ont 1'1 a eu a' se p''· am
. dre\ e
l . \
devant être iinput.é qu'au:x _. atitdrités· locales, I(mr
co~duite à cet égard vieni de .donner li eu à ~ne ré-
pnmande.de la part du gouvernement espagf..lol. Il
a décidé. en outre que désormais les bâtimens bre'si-
liens seront reçus comme. :ri.eutres dans les · pbrts
~'ES.pàgne. ~~~~-
( 107 )
CHAPITRE . VIII.
( 117 )
gouver~ement; et encore ' la promulgation de la
Charte brésiliemie-et le serroent prêté par don Pe-
dro oht-ils fixé les idées et rallié tous les esprits. A:u
surplus, si les en~emis de l'état. àctuel ·des choses,
si les anarchistes 'du Brésíl 'V'enàient à t-riotnpher de
l'établissem(mt monarchique, -ce ri e serait pas Lis·-
bonne qui en recueillerait le fruit. ·
Les seUls intérêts qui puis:Se~t désunir l~s ·B; ési-
liens sont des intérêts de loc~l~té. Bahia peut dési..::
rer- la suptéroatie sur Rio-Janeiro et -fonder ses
prétentions sur son ancienne origine' son archc-
vêché, son droit tfainesse comroe capitale. D'au- ·
tres villes . peuvent se fonder 'sur leur position
J>lus ou moins centrale, sur l~ salubritê de leur
climat; au~une ne s'éievera ni ne s'armera ' pour
faire prévaloir l~s prétentions ·'d~aucun peuplé
d'Europe. .
Mais, dira-t-on, le parti 'qui dominait 'dans lcs
cor~ et q'ni opprimait les .Brésiliens ayant été ren-
versé, 'il .doit eri· résulter un· rappr~chem'ent entre
ceux qui' ontvaincu le .mê~e systeme , les uns e'u
>
· Amérique les autres en: Europe. Sans ·cioute le
gouverneme'nt restauré du Portugal a hautement
désapprouvé les acte8 des cortes de Lisbonne , no~
tamment en ce qui regarde le Brésil dont illui im-
pute lá séparation; mais il y' a lo in de cette désap-
probation au sentiment équitable de la reconnais-
sance du B1~ésil. Quelle ·que soit l' opinion poli tique
d'un Portugais , relati:vem,ent au régime" intérierir
( 118 )
de son pays, s~m opinion demeure toujours la mêm~
en ce qui concerne les colonies : elles doivent res:
ter soumi~>es.
On a eru long-temps qu'il serait difficile qu'une ·
autre politique put émaner des conseiUers de
Jean VI, comme des meneurs des cortes, qui n'é-
taient que des empiriques e~ fait de libe;rté.
, · Citons l'exemple des' cortes de·Madrid; certes on ·
ne leur reprochera point de :p'avoir pa,s. été assez.
lo in ni assez vite dans la .car:r:i~:re libér~le. Eh! bicn,
quelles mesures prirent,-elles à l'égard de I'Amé-
"
rique espagnole ?!Les Fêmes qu'aurait adoptées un
Godoy ou tel autre mtnistre·despote ou servile. .
On a vu les cortes ·de Lisbonne reco.nna.ltre en1
.
jo - ·~ - - _ __ _.. . .. - - , •• ~ "" .. ...... ..- ~ ... ..
.'
')
- •
.
-~f;..
.t. ~
.)
.( ug)
. L~ rei Jean VI sait à n'en pas douter que pour-
lui, reeonnll1tre r empire, c'~s.t sauve:ç)e ·pri:qcipe-
de la légitimité, qui à l'égarq d:u Brésil embarra~se
la diplomatie des puissances étrangeres. C'est donc
.un acti:~ de s0n devoir royal; car aus~itôt \a recon:-
niüssance faite, elle deviendra européenne. Le roi
connalt d'ailleurs toutes les rai~ons; tous lçs, mqti'fs
qui ont porté le Brésil à.l'indépendancE1; il s;tit q1,.ü~
le Brésil ne pouvait agir autre:mcnt, qu'il nesaurait
:rétrograder que par une route treiJ?--pée du sang çle
ses freres et en pure perte pour la royaut~ et poullJ,a
famille de Bragance ;·car, il faut le dire ,Je so'rt en
est jeté.
Or si Jean VI ne ,reeonnai,ssait pas l' empire ?-
.c'est qu'il agirait contre sa cons{;Ümçe; c' est que
des suggestions, des intrigues, des m1!lveilla)1çes
étrangere.s prévaudraient en étouffant dans son
c.ceur paternella voi~ intérieure de la vérité et ele
la raison. .
Que r on ne vienne pas Fé:criminer COl'J,tre les J3ré-
silicns.! qu' on ne . les force . pas. d' aband.onuer les
, voies de la sagesse quiles ont guidés.jusqu'à présent~
Tous les liens seraient à jamais. rompus s'Üs. s'aper,-.
cevaiertt que c'est I~ duplicité qu' on emploie quand
on les appelle des freres·. Pourrait-on alors Sf:l ph in-
dre s'ils s'arm~ient de mesures. violentes qu'enfan-
tent l'injustice et la fraude ?
Déjà il n'e~t bruit que de la c:;ontinuation de l'ar-
mement de Lisbonne, brui~ répaú.du pçut-être a
( 120 )
( 121 )
• Monsieur le Président,
» Les p,euples du Brésil sont doués d'une intelligence
et d·'une activité d'imagination remarquables; mais ces
qualités si précieuses en elles-mêmes oot besoin du se-
cours d~une ·bonne ·éducatión pour favoriseJ; leur directioo:
et leur développement . . Les circonstances politiques ·a c~ .
tuelles et 'te défaut d'établissemens nationaux complets
d1éducatio~ forcent les jeunes Brésiliens à cher.c her, parmt
Ies nations . européennes , l'iostr~ction que . qes siecles
d'études y ont accumulée; et, en attendant que Ie gouver-
nement du Brés~l ait pu premh·e, sur l'instruction pu- .
blique, des · mesures dignes de soo peuple et de lu i ,-les ·
Universités d' Angleterre·, d'Italie et de France voieot Ies
(ils du Bré~il grossit· les rangs de leurs éleves, et rivalisel',
avec ces deroier~, d'ardepr pour Ies sc~ences, dont ils
sou t, par ~uVe , appelés à propager les progres à_leu1: rc-.
,,
·~ j; /..<lr _./'/, ·~·,.,,1 ~::.:('~~-:;_,.~'· · • \J'~.:; . .·; .('/{,::_·· .·::~
.o
' I
( 122 )
I
I . \
\
( 1.23 )
quê de se servir, contre Pernambuco·, d'p.11 arl'ne-
ment européen ~is A sa ·di$positi,on , ·et qu'i eut
donné à son pouvoir une plus gra,:gde la,titude.
Mais. don Pedro a voulu 'four?ir. une preuve
nouvelle qu'il est à-la-fois le souverain et le. pere
de son peuple, et qu'il préfere, à la force et à la
violence, les moyens doux qui tendent à éclairer
et à ramener l' opinion , põur la mieux concentre r
dans un pouvoir légitime. ,
L'empereur ne vient-il pas de s'expliquer de la
maniere la plus solennelle ? Par le plus noble élan,
portant la main à son épée en présence de .la popu~
lation .de Rio-Janeiro , il s' est éerié ave c l'accent
d'une âme loyale et forte : « Vive la constitution .
>l hrésilienne et notre indépeudance à jamais! >l
Cette même constitution, devenne le pacte d'u-
niôn 'du Brésil, a été jurée à Bahia le 3 mai, ce qui
annonce qu'elle sera jurée aussi dans tout le nord
du Brésil, car le poids qe Bahia est immense.
D'un autre côté , par convention ·faite entre le
lientenant~général de Laguna, commandant eles
troupes hrésiliennes devant 1\'Iontevidéo , et don
Al':aro , commandant eles troüpes portugaises, oc-
cupant cette place, e1le a été définitivement remise .
aux tróupes impériales, ée qui délivre tout le.Brésil
et tout son liltorál de la présence ele l' eri.nemi. Déjà
lié au Brésil par fédération, ce nouveau territoirc,
désigné sous le nom d'état Cisplatin, demande
mairitenant à être incorporé à l'empirc .
r .-, ~- ..-
( 124 )
Enfin, même les possessi0ns portugaises de la
côte. d'Afriqúe, t~lles que Beng~ella et Angola, se
sont décl!l.rees pour le Brésil, et sollicite~t aussi la
· favem' de faire partie intégrante de l'empire.
-··
--.,.- - - -
J\
1\
·CHAPIT.RE · IX.
I
,-
' 126 )
au moirh. un tiers de P0rtugais ·eu:topéeils , et en-
viron 562,-o oo Brésiliens ~ _plu!l 4~6,ooo mulâtres li-
h'res, et 25g,4oo I~diens de· toute espece. Si l'on
ajoute à ce relevé I 5g,5oo noirs libres, on aura un
't otal de I,687,goo ·.personnes libres, j,ouissant de
tous le~ · dr.oits·dvils" et politiqués, ·
L~ population des no.irs esclaves s' éleve à I, 7 28, ooo
et úelle ·des mulâtres escla-\ies à. 202,ooo; total
:I ,g3o,oÓo. Ai.nsi le _ Brésil ·présehte â-pêu-pr~s
~,ooo,ooo d'esclaves, C'est-à-dire ;- auta.nt qu'il y
a de personnes libres ·, si l'on s'en rappnrte à l'a.n-
cien recensemenr, et abstradion fait<i! dê la ptodi-
gieuse a·ffiuencé d-es éxnigrés d'Eut;ope·attirés pàr lê
gouvernement aotuel.· D'úlleurs qui ne 'sait que
l'esclavagé .au Brésil e;st le plris dó-me de· toute l' A-
méfique. Les lois porlttgaises garantiss·e11t le péculc
de 1'escl'àve.; c' est tou.t €-e qu'il peut réclamer d' elles.
N~l ~dbute qu'rin jóur l'esclaváge ·he s;aboli.sse de
lui-IÍI.ême ~ c'omiDe OJ,1érettx aux propriétaires , et
qu'ón ne s'yoccu.pe 4e l'émancipation d.es noirs,
oa ·du moins de rendre par degrés lêur éondition
ou leur ·existence plus utiles-. Mais la ptudehc-e exige
eu core qu:' on .éloigne l'émam:ipatiun com pleté ; et
qu'on né considere comme eitoyen:s que les :6.1s de
pere et· mere·Jibre~ ; toujours SOYS: la. réservé des
ex:ceptions que peut ~tc·corder l'empereur aux ser-
vices éni~nens. Du reste, la constitution , jurée par
l'empereur, a déte·rm~né l'état civil et politique des
oitoyeps du .Brésil.
· ~ "" .~ .. ,
- ~··..L-- _ ,..._
( I 27 )
.l '
(
( r3t )
tale du Btésil soit une vill_e maritime, à l'instar des
caphales du Port~gal 7 de Naples, d' Angleterre,
de Danemarck, de Suede , ·de Turquie et de
Russie, jusqu'à ce que l'ouverture des. communi-
cations intérieures vers les grands confluens' per-
_m ette d'élever la nol).vellc Pétersbourg vraisembla-
bl~~ent à ·Paracatou, entre Minas 1 Rio-Janeiro ct
Bahia. .
Or , les différens .ports que présentent ses im-
menses côtes , ceux entre lesquels pourraient
hésiter le choix provisoire d.' une c~pitale, sont ceux
mêmes qui offrent déjà le plus de ressources et
d'avantages. Pirmi çeux:..Ià, Montevideo, Maran-
ham, et le ·Récif, sont trop éloignés. d:u cent:~:e de la
population. Restent :Bahia et Rio-Janeir.o. Le ·voi-
sinag_e d'une atmosphere tempérée, la magni:ficence
Ct Ja sureté de sa rade, donnent à Rio-Janeiro 1 SUT
Bahia;. un avantage incontestable·. . ,
Il ne faut pas· croire que le Brésil soit trop en
ar~ier~, sous le rapport de.l'ind~strie, d~s inventiàns
. et décotivertes utiles ' et de tout ce qui petit lc
mettre au níveau de la civilisatíon européenne.
La pratique de la vaccine esi répandue dans tóutes
le~ provüices. Dans tous les ports , aussitôt qu'un
})âtime~t ·n~g:rler ~rrive, le eapitaine est ·tenu de
fai:re vacciner les ncgres.
Les machines à vapeur sont aussi; en grand nom-
bre . dans . le Brésil , ·tant poi:lr les sti.creiies et le
'J
c 132 )
• . ,· ,,~ __;r-
( I33 )
on·y suit, en olitre , des cours de botaniqu·e et de
minéralogie. Il y a . eles bibliothêques publiques à
:Bahia et à·Rio.:.J imeiro , et ·eles imprimeries dans
tout le :Brésil. :Bahia renferme eles écoles de méde-
. ~ine et de chirurgie. A Pernambuco il y -a un jà~din ·
botanique. Il n'y a de séminaire qu'à ~ahía, Rio-
Janeiro et Pernambuco. Il est faux qHe le :Brésil
fourmille de moines , comme quelques voyageurs
.superficiels l'ont avancé . .A . Minas, par ·exeínple,
il n'y a pas un seulmoin.e. On peut dire, cn géné- .
ral, que les moines n'existent a ' résil qu;à Bahia,
Rio.:Janeiro et Permimbuco. Il n'y a ·de riches\:rue
· ccux de St.-:Beno1t et les Carmes. :
Ce_. que nous ~enons de dire ·des moines s'ap-
plique également aux religieuses. La vie cloit~ée
et la m~nie d'enfermer les femmes sont-passées ele
mode au Brésil.
Il n'en est pas · de mê.ine des institutions de
hienfaisànce. Rio-Janeiro, et surtout :Bahia, ren-
ferment t~n hospice ·eles orphelins et . un hôpital
pour ies pam-res , qu' on appelle , . dans· le pays ,
Gaza de Misericordia. Il y en a dans toutes les
provinces qui reço~ent l<:is m_alades et les enfans
abandonnés. En général; les hospices et les hô-
pitaux sont três richement dotés. De pareilles
institutions honorent plusieurs villes dú second
ordre.
Passons maintenant aux forces de terre et de
( r34 )
mer et aúx revenus. L'armée hrésilienne s'éleve à
environ 25 à 3o,ooo hommes de troupes de ligne et
'à plu,s de 5o,ooo hommes .de milice réguliere. Ces _
forces sont ainsi répa~ties : à Rio-Janeiro 6,ooo
hommes de ·troupes de ligne et I5;ooo hommes
de milice.; à Bahia, 3,6oo hommes de troupcs de .
ligne et 2~,ooo hommes de milice; à Rio-Grande,
S,ooo hommes de troupes de ligne. Restent envi-
ron Io,ooo horomes ele troupes de ligne et r5,ooo
ele miHce, qui sont fépartis dans les autres pro-
VInces.
Quant à la matine impériale qui vient d'être
pour ainsi elire improvi~ée, elle présente déjà plus
.d'une trentaine ele bâtirp.ens de guerre.
Examinons mainteriapt le Brésn sous le póint de
• vue elu commerce; colflparoris les rêsultats de la
balance eles exportatiOljS et eles impRrtations entre
l' Angleterre et le Brésil J et le:S résuldts de la même
bala~ c~ relativement a~t- Portugal. N ous lrouvons
dans le compte qu'a PFhlié le ministere. anglais,
sous le titre d' A dministration des Cfilàirés de la
Grartde-J3retagne, que le commerc·e .du Portugal
n'a été elepuis l'én?_ancipatio~du Bi,ésil, pour le
. .terme moyen, que ele . 1 ,824,ooo livres sterling
cl'e~~ortations, tandi: ctu~ les -exportati~ns pou~ le
Bresll se son~ montee~ a 2,278,ooo hvres stcr-
ling, un quart d~ plus que les exportations de la
métropole, et plus de deux fois autant que celles
_,
',\
\
TABLEAU
, .,
DETTl!S
NOIJIS -
REVENUS. A
des Provinces.
actives. passives.
-Reis.
.. .'
Reis. Reis.
Minas .••• 265,55o; I I I :1,6g51q7T ,3.16 . 76,5?9·l/63
Go:r.az ...• ;. 3.o,8I6,~g4 I53.,I86,ol8 158,813.,33.1
Matogrosse. 36,726, 92 28, 16?,700 ?85 43.~,331
Ste.~Catherine. 23,665,436 4i!,g8>,g6!) 54,I091í82
. Rio grande de Sud. 3.23,>3o,5~o 148,687,893 !107,636,4?6
St.-l'aulo . . . . 2!)4,lp 7,8 .5 82,62o,fuS I8q 1311 1gl3
Espiritu Santp. 2 7 >41~ -~8q
Campos ...•. . 34,835, 71
Bahia. . . · .. . . r ,4>o, 1oo,3.85 :l3q;5.6r ,6oo 4Iq,:u7,949
·Pernambuco. .. I 1 J3o,66J,355 33 I ,673,356 5?,681,327
Rio g1·andc de Not•le 6o,673.<\o7 II ,2og 18.32 48,428,636
Alagoas.,. .•... .. g6,85>,887
Paraiba du ·N ord .. I5?,6J5,?3I 58,974,385 8 1o25,qg8
Piáuhy . . .. .•. J65,g5!),8og ,
Ceara . .• . . . . . 138,?84,466 IIg,3.6g,333 2,557,g35
Maranham ... , •. 1,22 I ,87o, 993 187,!)41 1729 ,5o,(l§.8, j5o
..
P"ra. ·. : .•.•. 3.o7,3.64;g26 2o5,5II,842
Rio Janeiro •• 3,8o'l,43.4,>o4 I2 1o55,58>,456
T-ABLEAU
1\ECETTES
ÁNNJÍES.
(
fr. c.
18o8;
18og. ..
.
. 2,297,904
2,94?•901
099
078
14,561,goo
1·8,424,581. ,s
61
1810. 5,282,894 915 53;oi8,og5. 21
1811. 5,72o,488 256 · 25,255,o5J ·
1812. . 5,268,615 22'7 20,428,852,
47
66
1815. 4,920,202 53g Eh
'1814: . 4,587;15~ ,so
5o,751,26'
27,4~5,5~4 87 '·
Pageo
JNTRODUCTION. •••••••••••••••••••••••• V
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