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Lorsque, fait rarissime, un reporter américain parvient

malgré tout à s’adresser à l’actuel secrétaire général
J’ai passé une semaine avec Xi Jinping (à
du Parti et président Xi Jinping au sujet d’un sujet
la télé) sensible, il est tout simplement ignoré (voir ici). De
PAR FRANÇOIS BOUGON
ARTICLE PUBLIÉ LE DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2020 son côté, le ministre des affaires étrangères, Wang Yi,
est énervé par une question jugée « irresponsable » –
portant sur les droits de l’homme – d’une journaliste
canadienne (regarder ici).
Alors, dans cet exercice compliqué, la mise en scène
du pouvoir chinois par l’appareil de propagande est
un élément non négligeable pour tenter de saisir ce
Sommet des Brics. © Capture d'écran/CCTV
qui se passe dans la Chine d’en haut qu’apprécie
Pendant une semaine, j’ai regardé la grand-messe
tellement Jean-Pierre Raffarin. Pour voir ce pouvoir en
télévisuelle chinoise, le journal de 19 heures, diffusé
majesté, rien de mieux que de se pencher sur le grand
sur toutes les chaînes du pays. Xi Jinping, président
journal du soir de la télévision chinoise, diffusé à 19
de la République populaire de Chine, est partout.
heures (heure de Pékin) sur toutes les chaînes du pays.
Après avoir vaincu le virus, l’État-parti prépare des
lendemains qui chantent. Et chez le grand rival Une « TV Xi Jinping », où tous ses discours
américain, c’est la cata. sont forcément « importants » et dont les activités
publiques – réunions (beaucoup de réunions) et visites
La « pékinologie » est une science de la fluctuation,
sur le terrain (moins nombreuses que les premières) –
aussi changeante que certains cieux bretons (ou
figurent toujours dans les tout premiers titres. Pas de
normands) en plein hiver. En l’espace de quelques
débat possible sur la cohérence des choix éditoriaux.
mois, on a ainsi pu entendre, au printemps, que
Le rang au sein du Parti les détermine, selon une
l’État-parti était sur le point d’être emporté par la
théorie du ruissellement cathodique : d’abord le
pandémie de Covid-19 dans un effet « Tchernobyl »
numéro un, Xi, puis le numéro deux, Li Keqiang,
dévastateur, puis finalement que Xi Jinping, le numéro
également premier ministre, jusqu’au numéro sept,
un chinois, triomphait après avoir terrassé le virus,
Han Zheng.
annonçant ainsi une Pax Sinica mondiale.
Nous avons donc regardé pendant une semaine, du
Cette impression de « lire dans le marc de café » –
16 au 22 novembre, ce journal télévisé (JT) pour
les Anglo-Saxons disent « lire dans les feuilles de
tenter de saisir ce moment d’hybris de la deuxième
thé » – lorsqu’il est question de la politique chinoise
puissance économique mondiale, à l’heure où ses
s’explique par l’opacité du « noyau dirigeant », les
rivaux, au premier rang desquels les États-Unis, sont
membres du comité permanent du bureau politique (un
empêtrés dans la pandémie provoquée par un virus
boys’ club de sept sexagénaires). Aucun dirigeant ne
surgi en Chine il y a presque un an.
s’est prêté à l’épreuve de l’interview avec les médias
occidentaux depuis le sanguin et parfois divertissant Lundi 16 novembre
Jiang Zemin (voir ici, là ou bien ici), secrétaire général
du Parti de 1989 à 2002, et président de la République
populaire de Chine de 1993 à 2003. Une éternité.
Les conférences de presse organisées à l’occasion
de visites à l’étranger ou de réception de dirigeants
étrangers sont soigneusement encadrées et préparées.
Les journalistes qui peuvent poser des questions sont
triés sur le volet pour éviter tout impair.

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• En bonus, un livre de Xi
Un discours, un livre. © Capture d'écran/CCTV
L’événement est d’importance : un discours de Xi a
donné lieu à la publication d’un livre. « En un seul
volume », précise le présentateur. L’écouter au JT ne
suffit pas, il faudrait donc le lire. C’est le premier titre
du journal.
Les services de publication de la propagande ont
été rapides. Xi a prononcé l’allocution le 12
novembre pour la célébration du 30e anniversaire
« du développement et de l’ouverture de Pudong », le
quartier de Shanghai situé sur la rive droite du fleuve
Yangtsé et qui symbolise désormais la modernité de
la ville. En trente ans, la métropole a retrouvé son
lustre de mégalopole mondiale – dans les années 1920,
la ville était surnommée le « Paris de l’Orient » – et
cette réussite a remonté le fleuve, irriguant tout son
hinterland.
La Chine vue de haut. © capture d'écran/CCTV
Le discours occupe encore le deuxième titre. Il s’agit
d’annoncer que le Quotidien du Peuple, l’organe du
Parti communiste, en a parlé dans un éditorial… On
frôle la surdose. On parle aussi de celui consacré au
« développement de haute qualité » dans les régions
traversées par le fleuve Yangtsé, et qu’il a prononcé
lors d’une réunion tenue deux jours plus tôt à Nankin
en présence de nombre d’experts. Ce concept de
« développement de haute qualité » a été dévoilé
par Xi lors du cinquième plénum du XIXe Comité
central du Parti communiste chinois qui s’est tenu
fin octobre à Pékin et lors duquel il a été question
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du 14e plan quinquennal qui couvrira la période
2021-2025. En évoquant le Yangtsé et les régions qu’il
traverse, il s’agit de mettre l’accent sur l’importance
de miser sur une croissance plus verte, soucieuse de
l’environnement. On retrouve ce qui fait la patte du JT
de 19 heures, le recours à de belles images aériennes
où le ciel est toujours bleu. Le regarder, c’est avoir
l’assurance de survoler la Chine – et sans pollution.
Sur le front de l’économie, les chiffres d’octobre
montrent une reprise de l’activité. Les nouvelles sont
bonnes. En même temps, dans le JT de 19 heures,
les nouvelles sont toujours bonnes lorsqu’il s’agit
de la Chine. On parle aussi beaucoup de records ;
aujourd’hui, celui établi par le bathyscaphe chinois Le
Combattant qui est descendu à plus de 10 000 mètres
sous la mer. Jules Verne peut aller se rhabiller.
Les mauvaises nouvelles sont réservées à l’actualité
internationale. En toute fin et en très peu de temps.
En ce moment, il est beaucoup question de la situation
catastrophique aux États-Unis. Le grand rival est le
plus touché par l’épidémie de Covid-19 – les 11
millions de cas ont été dépassés – et on perçoit une
pointe de délectation dans cette annonce.
Un reportage, visiblement réalisé par une agence de
presse internationale, met en scène une Américaine
qui a perdu ses deux parents. Un autre s’intéresse au
manque criant d’infirmières. Et la séquence se clôt
sur les images d’une manifestation des pro-Trump à
Washington qui s’est achevée par des violences et
l’interpellation de 21 personnes. Bref, chez Donald
Trump, le type qui n’a cessé de leur chercher des
noises pendant tout son mandat, c’est le bordel.
Mardi 17 novembre
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• Gouverner par la loi (de Xi)
La pensée Xi Jinping sur la loi en présentiel. © Capture d'écran/CCTV
Avec le prochain plan quinquennal, voici l’autre grand
sujet du jour : l’autorité de la loi, un système légal
pour préserver les intérêts du Parti (et ceux de Xi bien
évidemment), qui a fait l’objet d’une réunion de deux
jours à Pékin. Et qui permet de consacrer « la pensée
Xi Jinping ».
Le présentateur nous prévient : « La pensée de Xi
Jinping sur l’autorité de la loi est une innovation
théorique majeure qui répond aux exigences de
l’époque pour le grand renouveau de la nation
chinoise. Elle est la dernière réalisation de la
théorie marxiste de l’État de droit, une composante
importante de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme
avec des caractéristiques chinoises pour une nouvelle
ère. »
Le JT y consacre bien évidemment une large part
et l’on retrouve un de ses classiques : un sujet où
une voix off détaille les interventions de Xi et ses
recommandations pendant que défilent des images du
numéro un chinois s’exprimant devant un public de
cadres – tous masqués, pandémie oblige – qui prennent
des notes.
Cette présentation ouvre la voie à toute une série de
reportages – à prévoir dans les jours à venir – consacrés
aux réunions du Parti à tous les niveaux pour « étudier
» et « comprendre » la nouvelle pensée de Xi. Les
participants sont appelés à bien s’imprégner de «
l’esprit du cinquième plénum du XIXe Comité central »
d’octobre (pour ceux qui seraient intéressés, voir ici).
Sans compter les éditoriaux du Quotidien du Peuple
qui ne manqueront pas d’être cités à l’antenne ou
bien les analyses de l’agence officielle Chine nouvelle
(Xinhua). Bref, le programme est chargé.
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À l’international, c’est toujours aussi catastrophique.
Un des responsables de l’Organisation mondiale de
la santé (OMS) loue la gestion de la pandémie par
Pékin – « Tous les pays n’ont pas pu le faire », dit-
il. Aux États-Unis, les enfants sont particulièrement
touchés. Au Texas, une famille a perdu six personnes.
À New York, on fait la queue pour obtenir une aide
alimentaire.
En Chine, tout va bien… D’ailleurs, le JT a parlé
des préparatifs de lancement de la fusée Longue
Marche 5, qui transportera la sonde lunaire Chang’e 5,
au centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île
méridionale de Hainan.
Mercredi 18 novembre
• Des vaccins pour les émergents (grâce à Xi)
Sommet des Brics. © Capture d'écran/CCTV
Le premier titre aujourd’hui est un nouveau « discours
important » de Xi Jinping au 12e sommet des Brics
(Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le
rassemblement des pays dits émergents. La Russie est
la puissance invitante de ce sommet virtuel, où chacun
– Vladimir Poutine, Xi Jinping, Narendra Modi, Jair
Bolsonaro et Cyril Ramaphosa – est resté chez soi
pour cause de Covid-19. D’ailleurs, le discours de Xi
accorde une grande place au virus.
Sur les vaccins, la Chine est disposée à en fournir
aux pays qui en ont besoin. « Nous allons également
promouvoir la construction de centres de recherche et
de développement de vaccins dans les pays des Brics »,
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dit-il. Comme le discours est « important », les autres
participants sont filmés soit en train d’écouter soit de
prendre des notes, comme Poutine.
Le sommet des BRICS. © Capture d'écran/CCTV
Xi Jinping est le capitaine – on pourrait même dire un
grand timonier si le terme n’avait pas déjà été pris par
un illustre prédécesseur – et il brode une métaphore
marine, que la télévision diffuse : « Nous sommes tous
sur le même bateau. À l’heure des grands vents et des
vagues, nous devons tenir le bon cap, maîtriser le bon
rythme, nous unir et coopérer, surfer sur le vent et
briser les vagues, et naviguer sans relâche vers un
lendemain meilleur. »
Xi en a profité aussi pour dérouler sa
vision du multilatéralisme, aux antipodes de la
doctrine trumpienne. Il a dénoncé les tentations
protectionnistes, vanté le travail de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) – Trump en a retiré
les États-Unis, accusant l’organisation de favoriser
les Chinois – dans la lutte contre le coronavirus et
rappelé l’intention de Pékin de suivre les préceptes
de l’Accord de Paris sur le climat. La Chine, dit-il, «
a déjà annoncé des politiques et des initiatives plus
fortes afin d’atteindre le pic des émissions de dioxyde
de carbone d’ici 2030 et d’œuvrer à la neutralité
carbone d’ici 2060. Nous ferons ce que nous avons
dit ».
On retrouve le sommet des Brics à la fin du journal :
Poutine y fait l’éloge de la Chine dans la gestion de
la pandémie, « un modèle pour tous les autres pays ».
Et, rendez-vous devenu incontournable, l’on donne le
nombre de cas et de morts du Covid-19 aux États-Unis.
Où un enfant de quatre ans a perdu ses deux parents,
nous apprend un reportage, et où les hôpitaux sont sous
pression.
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Jeudi 19 novembre
• Un projet pour l’Asie-Pacifique (et un autre
discours de Xi)
Au loin, la Grande muraille. © Capture d'écran/CCTV
Encore des bonnes nouvelles et surtout un discours
de Xi Jinping (pas étonnant que cela finisse en fast
book). Aujourd’hui, il s’est adressé aux dirigeants
économiques de l’Apec, le forum de coopération
économique Asie-Pacifique.
L’occasion pour le dirigeant chinois de dérouler de
nouveau ses ambitions économiques, résumées dans le
concept synergique de « double circulation » – « Nous
construisons un nouveau modèle de développement,
non pas un simple cycle national fermé, mais un
double cycle national et international ouvert et se
renforçant mutuellement » – et sa vision régionale :
« L’Asie-Pacifique est notre maison commune.
L’année dernière, j’ai proposé de construire une
communauté de destin Asie-Pacifique, caractérisée
par l’ouverture et l’intégration, une croissance
innovante, l’interconnectivité et une coopération
gagnant-gagnant. »
Encore un livre de Xi. © capture d'écran/CCTV
Un autre livre de Xi (eh oui…) vient d’être publié,
nous informe le JT. Son titre ? Xi Jinping et les
amis étudiants. Il s’agit d’un ouvrage qui retrace les
échanges du secrétaire général avec la jeunesse depuis
1983. La couverture ressemble vraiment aux affiches
de propagande de Mao. Sans les vestes de coton bleu
de l’époque.
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Comme à l’époque de Mao, le JT trouve nombre
de thuriféraires de Xi à l’étranger. En France, ce
n’est pas forcément Jean-Pierre Raffarin. Ce soir, la
télévision publique a trouvé une femme membre du
parti de Jacques Cheminade, Solidarité et progrès
(0,18 % des suffrages lors du premier tour de
l’élection présidentielle de 2017, soit un peu plus de
65 000 voix) pour dire tout le bien qu’elle pense du
discours du numéro un chinois au sommet des Brics.
Sa citation apparaît à côté de sa photo. Nul n’est
prophète dans son pays… Au fond des océans, le
bathyscaphe Le Combattant n’en finit pas de battre
des records. Plus rien ne l’arrête. Autre record, cette
fois dans l’informatique quantique, c’est une des
brèves. On continue à donner les chiffres (mauvais)
de la pandémie aux États-Unis et on évoque ces
(horribles) sénateurs américains qui refusent de porter
le masque.
Vendredi 20 novembre
• Xi toujours…
Bain de foule. © capture d'écran/CCTV
Aujourd’hui, Xi Jinping a rencontré les délégués
qui ont participé à une réunion nationale consacrée
à la« construction de la civilisation spirituelle
», une marotte du Parti depuis les années 1980
qui consiste essentiellement à mettre en avant le
patriotisme et le respect de l’État-parti, tout en
instrumentalisant les valeurs confucéennes. Ils sont
tous debout derrière des chaises rouges vides et lorsque
Xi entre dans la pièce, ils applaudissent. Tout se
termine par une photographie de groupe, où tout le
monde est assis.
Par ailleurs, le « Groupe central de propagande »
poursuit sa tournée dans les différentes régions du pays
pour continuer à « prêcher l’esprit de la cinquième
session plénière du XIXe Comité central ». Des images
en sont diffusées. On y entend des responsables réciter
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les paroles de Xi déjà entendues maintes fois et lire leur
texte. Tout le monde lit des textes d’ailleurs. Comme
toutes les bureaucraties, la bureaucratie chinoise est
papivore.
Qu’il soit permis ici un excursus par les
mémoires de Barack Obama récemment publiés (Une
terre promise, Fayard). L’ancien président américain
y raconte une de ses rencontres avec le terne Hu Jintao,
le prédécesseur de Xi, « comme chaque fois […]
soporifique » : « Quel que soit le sujet, il puisait dans
d’épaisses piles de remarques toutes prêtes, s’arrêtant
par moments pour laisser la place à des traductions
en anglais qui semblaient elles aussi toutes prêtes
et réussissaient à être encore plus longues que les
phrases de départ. Quand venait mon tour de parler,
il parcourait ses papiers en cherchant la réponse que
ses assistants lui avaient préparée. Mes efforts pour
rompre la monotonie avec des anecdotes personnelles
ou des plaisanteries (“Il faudra que vous me donniez
le nom de votre artisan”, lui ai-je dit en apprenant
que le gigantesque palais de l’Assemblée du Peuple
avait été construit en moins d’un an) se sont le plus
souvent soldés par des regards vides, et j’ai eu plus
d’une fois envie de lui suggérer que nous échangions
nos documents pour les lire à notre guise et éviter ainsi
de perdre notre temps. »
Heureusement que le président américain n’a pas
regardé le JT…
Le drame des maisons de retraite américaines,
vu par le JT chinois. © capture d'écran/CCTV
Son pays apparaît sans surprise et comme tous les soirs
en fin d’émission. On redonne le bilan (désastreux) de
la pandémie aux États-Unis : plus de 250 000 morts au
20 novembre. Selon le JT, les hôpitaux américains sont
débordés, une infirmière fait part de son désespoir :
« Personne ne nous écoute. » Des familles perdent
leurs proches qui résident dans des maisons de retraite,
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des cas sont détectés dans les bâtiments de l’US
Navy. C’est un feuilleton sur le déclin de l’empire
américain…
Samedi 21 novembre
• Xi, encore…
Le numéro un chinois parle. © capture d'écran/CCTV
Tiens, le premier titre est un « discours important
» de Xi Jinping… Cette fois, il s’est adressé aux
participants de la réunion informelle des dirigeants
de l’Apec. On aperçoit Donald Trump, l’air plutôt
renfrogné, en visioconférence. Le numéro un chinois
a déclaré, selon le JT, que « la région Asie-Pacifique
devrait soutenir sans relâche le système commercial
multilatéral avec l’OMC en son sein, continuer
de promouvoir l’intégration économique régionale
et créer la zone de libre-échange Asie-Pacifique
rapidement ».
Le président américain en visio. © capture d'écran/CCTV
Tout ce que le président sortant, qui laissera la place au
démocrate Joe Biden le 20 janvier prochain, déteste.
« La Chine se félicite de l’achèvement de la signature
du RCEP [le Partenariat régional économique global
(Regional Comprehensive Economic Partnership)
signé le 15 novembre par 15 pays – ndlr] et envisagera
activement de rejoindre le CPTPP[l’Accord de
partenariat transpacifique global et progressiste, qui
rassemble 11 pays, dont l’Australie, le Canada et le
Japon]. »
Côté sanitaire, c’est toujours la catastrophe chez
l’adversaire. Une habitante du Dakota du Sud a perdu
son mari. Elle espère que d’autres ne vivront pas le
même drame qu’elle.
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Dimanche 22 novembre
• Xi une nouvelle fois (avec le G20)
Au loin le G20. © capture d'écran/CCTV
Nous n’en avons jamais fini avec les « discours
importants » au JT, cela ressemble au film Un jour
sans fin ; les formules sont identiques, les mises
en scène presque similaires, et Xi est toujours aussi
bavard. Cette fois, le discours a été réservé à la
réunion du G20 organisée par l’Arabie saoudite. Il
est intitulé « Joignons nos forces pour lutter contre
l’épidémie et forger un avenir commun ». Comme
nombre de déclarations du numéro un chinois, il
est souvent rythmé par ses propositions déclinées en
quatre points et contient des proverbes. Aujourd’hui,
l’adage est emprunté au poète de la dynastie des Tang,
Liu Yuxi : « Près du bateau coulé passent mille voiles
blanches, devant le tronc pourri rivalisent de verdure
dix mille arbres. »
Une manière polie de dire : passons à autre chose après
la pandémie, inutile de vouloir régler des comptes
et d’en réclamer à la Chine, pays d’où elle est
partie. D’ailleurs, souligne la voix off du reportage
du JT, Xi Jinping a expliqué aux dirigeants du monde
qu’« en cette ère post-épidémique, le monde va
renaître de ses cendres comme un phénix. Travaillons
ensemble pour créer une vie meilleure et plus
heureuse, et promouvons ensemble la construction
d’une communauté de destin humaine ».
De toute façon, si l’on en croit le JT, le monde entier
s’est dépêché de louer le discours de Xi, d’obscurs
universitaires britanniques à d’anciens responsables,
comme l’ex-directeur général de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), le Français Pascal
Lamy, qui aurait qualifié la « communauté de destin
pour l’humanité » chère au secrétaire général du
PCC de « concept important pour la gouvernance
internationale ».
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Aux États-Unis, la pandémie est « hors de contrôle
». Le personnel médical est à bout. Pendant ce
temps, partisans et opposants de Trump s’affrontent
dans les rues. La propagande chinoise, elle, joue sur
du velours.
Le JT de 19 heures est immuable. Et au terme de
cette semaine, on a au moins vérifié une chose.
Que les téléspectateurs ne se trompent pas quand ils
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